Science Vie Guerre R Histoire
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PROCHAINE PARUTION
LE 18 JUILLET
Actuellement en vente
chez votre marchand de journaux ou en ligne sur
Édito
L a pensée militaire du XXe siècle, et celle du nôtre, repose, pour beaucoup, sur deux
grands théoriciens, Carl von Clausewitz et Antoine de Jomini. Or, le Prussien comme le Suisse sont des
acteurs des guerres napoléoniennes, le premier, contre la France, le second, avec elle jusqu’en 1813.
Tous deux ont bâti leur œuvre considérable sur l’observation et l’analyse des campagnes du Corse.
Voilà déjà une raison forte de lire ce quatrième hors-série de Guerres & Histoire. Une deuxième raison
tient à la possibilité de prendre – en un seul numéro et avec une cartographie repensée – une vue globale
des éléments de la guerre napoléonienne. Citons-les pêle-mêle, en sachant que chacun a fait couler des
flots d’encre et mobilisé les enseignants des écoles de guerre dans le monde entier durant deux siècles.
Figurent au fronton la supériorité de l’offensive, la recherche de la bataille, la nécessité d’obtenir la
surprise et de tirer des jambes des soldats la vitesse maximum du mouvement, la vision claire de ce
qui constitue le théâtre principal – celui où doit s’obtenir la supériorité. La manœuvre des forces selon
de stricts critères de proximité, leur concentration en un point unique, vient ensuite. La constitution de
fortes réserves d’artillerie et de cavalerie, la capacité à défendre – et à basculer, le cas échéant – une
ligne d’opérations – qui joint l’armée à sa base logistique et permet la retraite – suivent en bonne place.
Enfin, et vous le constaterez à loisir dans les études de cas, Napoléon manie en maître la manœuvre en
position centrale et celle sur les derrières, avant d’être égalé par ses adversaires.
Directement ou indirectement, nos quatre auteurs ont insisté sur un point majeur, celui de la bataille
décisive. Vous n’en trouverez aucune, hormis celle de Waterloo. En réalité, par ses plus beaux succès –
LIBELLÉS
Marengo, Austerlitz, Iéna, Friedland, Wagram – le Premier Consul puis Empereur n’obtient jamais que DES SYMBOLES
du temps additionnel. Il gagne juste pour rester dans la course, sauver son empire et sa couronne. Mais DE CARTES
jamais il n’obtient la paix durable qui, seule, donne la victoire. Qu’importe que l’Autriche, la Prusse
Bataille
ou la Russie quittent la guerre après une déculottée ! Elles y reviendront, tôt ou tard, et au pire moment.
Cette lutte de vingt ans contre des coalitions continentales sans cesse renaissantes ne pouvait trouver X Brigade
de fin heureuse qu’en battant l’Angleterre – mais Trafalgar est bien, elle, une bataille décisive. Ou en XX Division
XXX Corps d’armée
s’entendant avec elle : peut-être n’était-ce pas impossible. Mais Napoléon en était-il capable, alors XXXX Armée
qu’il est l’homme qui ne sait pas s’arrêter, ni même rétropédaler ? Sa grandeur tragique tient à cela : il Siège
agit avec génie dans le champ militaire. Mais sa gloire est une illusion car, pour citer Patrick Bouhet,
« ce n’est pas dans ce champ seul que peut apparaître la solution d’un conflit ». C’est le diamant brut Artillerie
que Clausewitz a dégagé de l’étude des 45 batailles que nous vous proposons ici.
Cavalerie
Inoxydablement vôtre. Position de
Jean Lopez, directeur de la rédaction Napoléon
Origine du papier : Suède • Taux de fibres recyclées : 0 % • Certification : PEFC • Impact sur l’eau : Ptot 0,01 kg/tonne
32 38
2e campagne d’Italie 1800 Campagne d’Allemagne 1805
Vienne, ultime rival déclaré L’empereur se retourne vers l’est
● Marengo ● Ulm ● Austerlitz
ILLUSTRATIONS : AKG – CARTES : JÉRÔME GRASSELLI POUR « G&H »
46 54
Campagne de Prusse 1806 Campagne de Pologne 1807
La Prusse mise à genoux Les chauds et froids de la Grande Armée
en quatre semaines ● Eylau ● Friedland
● Iéna
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4 • Guerres & Histoire HS No 4 ou par Internet sur www.kiosquemag.com, où il est possible de commander d’anciens numéros.
62 68
Campagne d’Espagne 1808 Campagne d’Autriche 1809
Napoléon manœuvre en terre hostile Le début des victoires laborieuses
● Somosierra ● Abensberg ● Landshut ● Eckmühl ● Ratisbonne
● Essling ● Wagram ● Znaïm
84 94
Campagne de Russie 1812 Campagne de Saxe 1813
Quand un empereur perd son armée Et la France abandonna l’Allemagne
● Smolensk ● Borodino ● Lützen ● Bautzen ● Dresde
● Bérézina ● Leipzig ● Hanau
106 122
Campagne de France 1814 Campagne de Belgique 1815
La France mûre pour s’avouer vaincue La chute de l’Empire en épilogue
● Brienne/La Rothière ● Champaubert/Montmirail/ ● Ligny ● Waterloo
Château-Thierry/Vauchamps ● Montereau
● Craonne ● Laon/Reims ● Arcis-sur-Aube
Guerres & Histoire HS No 4 • 5
6 • Guerres & Histoire HS No 4
Arcole, 15 novembre
1796. L’image de
Bonaparte brandissant
un drapeau et
exhortant ses soldats
à avancer est entrée
dans la légende.
RE
LA 1 CAMPAGNE
D’ITALIE ●●●
1796-1797
Alors que l’Italie ne devait être qu’un théâtre d’opérations
secondaire dans la lutte entre la France et les coalisés,
elle est placée au premier plan par les succès
de Bonaparte contre l’Autriche. Un stratège est né.
●●●
●●
●●
Alors qu’en 1793, la 1re coalition En charge des questions militaires L’armistice de Cherasco, signé
comprend l’Autriche, la Prusse, au sein du Comité de salut public le 28 avril, accorde immédiatement
la Sardaigne, Naples, l’Angleterre, et du Directoire, Lazare Carnot (1753- à Bonaparte des forteresses clefs pour
les Provinces-Unies, l’Espagne, 1823) est baptisé « l’organisateur les communications françaises (Coni,
la Russie ainsi que plusieurs princes de la victoire » lors de la séance Tortone et Alexandrie) ainsi que le libre
italiens et allemands, en 1796 l’Autriche de la Convention du 28 mai 1795, en passage du Pô à Valenza. Il aboutit
constitue la dernière puissance hommage au succès de ses réformes au traité du 15 mai 1796 par lequel
continentale importante en lutte contre militaires qui ont mené les armées le royaume de Sardaigne se retire
la France après le retrait de la Prusse de la République à la victoire. de la coalition.
et de l’Espagne.
Piave
812 m
Tagliamento
WURMSER 16 mars 1797
Oglio
Septembre 1796 Campoformio
Bre
n
ALVINCZY Traité - 18 oct. 1797
ta
Janvier 1797
As
ic
Bassano
t
o
WURMSER
Add
8 sept. 1796
juillet 1796 Rivoli
a
LOMBARDIE ALVINCZY - NOV.1796 Trieste
Aoste D 14 jan. 1797
Ti
Vicence
oi
cin
Verone
re
Mincio
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Po
Pô
Siège de juin 1796
Turin Alexandrie Plaisance
Asti au 2 fév. 1797
7 mai 1796
a
bi
Tortona Ferrare
b
re
Col de Tende
av lle
1871 m
13
Bonaparte
ro
26 mars 1796
au
t
Me
Nice
0 km
km 50 10
100
00 km
0 Italie 1796-97
+ loin
fois à contrer ces offensives en infligeant à ses adversaires de Bonaparte, d’autant que la reddition de Mantoue a convaincu
retentissantes défaites à Castiglione, Bassano, Arcole et Rivoli. le Directoire que le théâtre italien pouvait apporter la victoire Pour aller
Il élabore de fulgurantes répliques en exploitant la propension du sur Vienne. En mars 1797, l’armée d’Italie dispose d’une force
commandement autrichien à multiplier les colonnes d’attaques de manœuvre de 60 000 hommes qui s’enfoncent en territoire La Campagne
d’Italie, Carl von
sans être capable d’en assurer la coordination. La manœuvre la autrichien et parviennent au col de Semmering à moins de Clausewitz, Pocket, 1999.
plus décisive est celle qui aboutit à la bataille de Rivoli, qui inflige 100 km de Vienne. Bonaparte sait cependant qu’il ne peut indé-
Bonaparte en Italie.
des pertes sévères aux Autrichiens (plus de 14 000 hommes) et finiment étirer ses lignes de communications, alors que Moreau Naissance d’un stratège
provoque dans la foulée la reddition de Mantoue dont les défen- n’a pas encore lancé son offensive sur le Danube. Le général en 1796-1797, Stéphane
seurs, minés par la maladie, ne croient plus à une libération. chef se transforme alors en diplomate émérite, en négociant les Béraud, éd. Bernard
Le rapport des forces bascule désormais au profit de préliminaires de Leoben puis le traité de Campoformio. ■ Giovanangeli, 2008.
Bonaparte in Italy,
Kevin Zucker,
Operational Studies
Group, 1979.
Le quadrilatère lombard, ou Par le traité de paix de Campoformio, signé
mantouan, a pour côtés les Alpes le 17 octobre 1797, Vienne cède les Pays-Bas
au nord, le Pô au sud, l’Adige à l’est autrichiens (actuelle Belgique) à la France, renonce
et le Mincio à l’ouest. Les coins au Milanais et à la Lombardie et reconnaît la
de ce quadrilatère sont contrôlés République cisalpine formée par le Milanais, la
par les villes de Peschiera, Vérone, Lombardie et la République cispadane. La cession
Legnago et Mantoue. de la rive gauche du Rhin est prévue, mais exclut
les possessions prussiennes autour de Cologne et
doit être ratifiée par la diète impériale, en fonction
de compensations accordées sur la rive droite.
PREMIÈRES VICTOIRES,
DE MONTENOTTE
À MONDOVI
Du 12 au 21 avril 1796
ANTS
COMMAND
Bon aparte
Colli
Beaulieu et
EFFE C TIFS
mes
40 000 hom
mes
52 000 hom
L
’ouverture de la première campagne d’Italie est mar- PERTES
es
quée par la topographie accidentée et cloisonnée 6 000 homm
0 ho m m es
du théâtre d’opérations des Alpes et des Apennins. 12 00 (Montenotte)
RÉ E D ix jours : du 12
Du fait de la guerre de montagne qui en résulte, les DU
ondovi)
premières victoires de Bonaparte ne prennent pas la au 21 avril (M NTEMENT en
E L’AFFRO
forme d’une bataille au sens classique du terme impliquant une NATURE D sées par une offensive
po
unité de lieu, de temps et d’action. Elles se composent d’une Batailles im
rale
succession de combats se déroulant sur plusieurs sites, lors de position cent NEL
O PÉRATION nt le repli des
différentes journées et n’impliquant qu’une fraction des armées en RÉSULTAT ises entraîna
ça
présence. Le génie militaire de Bonaparte consiste à articuler ces Victoires fran r la rive gauche du Pô
su
Autrichiens
combats pour en obtenir un résultat stratégique dans les mêmes
S U LT AT POLITIQUE utralisant le
RÉ
conditions que pour une bataille décisive classique. tice de Cherasco ne
Armis ardaigne
Le premier objectif de Bonaparte est de briser l’alliance entre royaume de S
Sardes et Autrichiens en s’emparant du point de jonction entre
les deux armées ennemies. Il pourra ainsi isoler le royaume de
Sardaigne et le forcer à sortir du conflit. Pour obtenir ce résultat,
Bonaparte décide de contourner les Alpes en prenant l’offensive Celui-ci a attaqué le 11 avril les positions françaises sur les contre-
par la route côtière qui va de Nice à Gênes, avant de pivoter vers forts du Monte Legino qui protège la voie d’accès vers le col de
le nord-ouest et de franchir le col de Cadibone qui sépare les Alpes Cadibone. Bonaparte riposte le 12 avril en lançant Laharpe de
des Apennins. front, Masséna sur Montenotte pour déborder la droite ennemie, et
Augereau encore plus à l’ouest sur Dego pour menacer la ligne de
Beaulieu attaque le premier communications autrichienne vers Alexandrie. Sérurier est chargé
Bonaparte pensait prendre l’offensive le 15 avril, mais il est de détourner l’attention des Sardes. Argenteau tente de résister
devancé par son adversaire qui attaque le 10 avril les avant- mais bat en retraite quand il découvre le mouvement tournant de
postes français de Voltri. Beaulieu dispose de 32 000 hommes Masséna. Cette première victoire de Bonaparte (« Ma noblesse
pour prendre l’aile droite française en tenaille entre ses forces et date de Montenotte » répondra-t-il à une question sur ses ancêtres)
celles d’Argenteau, en charge de la droite autrichienne qui doit contient en germe les principes de la bataille napoléonienne :
prendre Savone. Mais Bonaparte profite du décalage entre les fixation de l’ennemi par une attaque frontale combinée avec un
mouvements des deux colonnes autrichiennes pour refuser son aile mouvement d’enveloppement menaçant sa ligne naturelle de
droite face à Beaulieu et concentrer ses forces contre Argenteau. retraite. Elle témoigne aussi de la capacité de Bonaparte à obtenir
la supériorité numérique sur le point d’attaque par des mouve-
ments coordonnés des différentes divisions. En l’occurrence, les
18 000 hommes de Laharpe et Masséna ont logiquement triomphé
Général autrichien (1725-1819) des 6 000 hommes d’Argenteau.
d’origine wallonne, Jean-Pierre de La victoire de Montenotte donne aux Français la maîtrise
Beaulieu se distingue lors de la guerre de la position centrale de Carcare, qui contrôle les communi-
de Sept Ans puis contre les armées cations entre les deux armées coalisées, et leur permet de se
de la République française en Flandre retourner contre les 15 000 Sardes en profitant du repli autri-
et sur le Rhin. Il obtient à 71 ans son chien. Bonaparte dispose des 7 000 hommes d’Augereau et des
premier commandement d’armée face 12 500 de Sérurier qui menace Ceva à partir d’Ormea. Dans le
à Bonaparte. même temps, Masséna doit poursuivre Argenteau en direction
d’Acqui. Une réserve est placée à Carcare, quartier général de
Bonaparte, afin d’être dirigée, si nécessaire, sur l’une des deux
Alba Serravalle
3 Cortemilia
1
1
1
XXXX Dego
X Voltri
2 14-15 avril
COLLI Montenotte
12 avril CERVONI G ênes
Ceva XXX Monte Legino
Mond ov i 11 avril Varazze
PROVERA XX
21 avril Col de
COUVERTURE
Millesimo Cadibone
1 LAHARPE
Carcare 1
XX
Savone
1
MASSÉNA
1
Tanaro
XX ACTION
XX
PRINCIPALE
Garessio
SÉRURIER AUGEREAU
Ormea
FIXATION-DIVERSION
0 km 5 10 15 20 km
ANTS
COMMAND
Bon ap arte
Colli
Beaulieu et
EFFE C TI FS
L
mes
’armistice de Cherasco garantit la sécurité des 25 000 hom es
m
arrières de l’armée d’Italie et permet son ren- 10 000 hom
forcement. Bonaparte dispose maintenant de PERTES
es
40 000 hommes contre 25 000 Autrichiens. Ce 1000 homm
0 ho m m es
rapport de forces favorable autorise une ambi- 2 00
tieuse manœuvre sur les arrières visant la destruction de DU R É E
à 20 heures
l’armée ennemie. Elle consiste à déborder l’un de ses flancs De 7 heures NTEMENT sant à
E L’AFFRO
pour intercepter ses lignes de communications et l’obliger à NATURE D rce d’un cours d’eau vi
fo
reculer de façon précipitée et en ordre dispersé. Le repli de Passage en arrière-garde
e
Beaulieu sur la rive gauche du Pô suppose, pour assurer le bousculer un NEL
O PÉRATION
succès de la manœuvre, de régler préalablement la question RÉSULTAT ise accélérant le repli
ça
déterminante du point de franchissement du fleuve (voir enca- Victoire fran le Mincio
r
autrichien su
dré ci-dessous). Bonaparte prévoit de déborder la gauche de
S U LT AT P OLITIQUE
l’armée autrichienne, le plus à l’est possible, en contournant les RÉ cisive
no n dé
Bataille
rivières qui descendent des Alpes et en coupant ses communi-
cations vers le premier centre logistique important de Mantoue.
L’arme de la diversion
Afin de surprendre Beaulieu, Bonaparte doit cependant limiter Beaulieu à Fombio qu’il repousse plus au nord, sur Codogno.
l’amplitude de sa manœuvre pour parvenir au point de passage en Ce succès lui permet de faire franchir le Pô au reste de l’armée
quelques marches. Il monte une opération de diversion suggérant et force Beaulieu à abandonner le Milanais.
l’imminence d’un passage en force du Pô à Valenza et effectue Pour obtenir une victoire décisive, Bonaparte doit empê-
dans le même temps une rapide marche de flanc au sud du fleuve cher le passage de l’Adda par Beaulieu. Ce dernier, à la hauteur
pour capturer Plaisance le 7 mai et constituer dans la foulée de sa réputation de sabreur, réagit rapidement à la manœuvre
une tête de pont sur la rive gauche du Pô. Bonaparte se heurte et bouscule l’avant-garde française dans la soirée du 8 mai.
à un détachement commandé par le général Liptay envoyé par L’attaque menée tête baissée par le commandant autrichien
va sauver son armée. Ce premier choc fait en effet craindre à
Bonaparte d’être face à toute l’armée autrichienne avec seu-
lement la moitié de ses forces. Il décide donc de reporter sa
marche sur Lodi en attendant la concentration de toute son
bro
Ad
ino
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gon
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Brescia
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xxxx Milan
BEAULIEU Lodi
Vers
1
Mantoue
Codogno Fombio
xx 1
LIPTAY 2
Pô Crémone
Pavie G ua r d a m i g l i o
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Sale 2 Plaisance
1
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MASSÉNA DALLEMAGNE
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XX XX
SÉRURIER LAHARPE
XX
Cherasco
AUGEREAU
Scriv
ia
Gênes
Lodi 1796
Karl Philipp Sebottendorf (1740- Issu de l’école d’artillerie de Metz, Né en Hongrie, Anton Liptay (ou Liphtay) de
1818) est un général autrichien qui a Antoine-François Andréossy (1761- Kisfalud (1745-1800) s’engage dans l’armée
servi durant la guerre de Succession 1828) prend part à la campagne autrichienne en 1788. Il est affecté à l’armée
de Bavière (1778-1779). Il est affecté de Hollande, en 1787, où il est fait d’Italie en 1796 et participe aux combats de
à l’armée autrichienne d’Italie en 1796, prisonnier. Il est affecté à l’armée Montenotte, Fombio, Mantoue, Arcole ou
où il dirige l’aile gauche de l’armée d’Italie en 1796, puis est fait général de encore Lodi. Blessé à de multiples reprises
commandée par Beaulieu. Après Lodi, brigade en 1798. Il écrivit un mémoire (Castiglione, Bassano), il l’est une dernière
il est également engagé à Borghetto relatif aux projets de canaux de fois à Vérone en mars 1799, et succombe
et Bassano. navigation en terrains accidentés. finalement quelques mois plus tard.
À CASTIGLIONE,
LE TRIOMPHE DE LA
POSITION CENTRALE
5 août 1796
ANTS
COMMAND
Bon ap arte
Wurmser
EFFECTIFS es
E
m
n juin 1796, la situation de Bonaparte est loin d’être 30 000 hom es
m
assurée malgré ses récentes victoires contre Beaulieu. 25 000 hom
L’Autriche ne désarme pas et profite de la passivité PERTES
es
française sur le front allemand pour reconstituer, sur le 1 500 homm
0 ho m m es
théâtre italien, une nouvelle armée placée sous les ordres 3 00
du général Wurmser. Celui-ci dispose de 47 000 hommes pour déli- DU R É E à 19 heures
de 5 heures
vrer Mantoue et reconquérir la Lombardie. En face, l’armée française Une journée, NTEMENT
E L’AFFRO la suite
comprend 40 000 hommes dont une partie doit être immobilisée pour NATURE D chée par Bonaparte à
rech er rale
Bataille tion cent
investir la forteresse de Mantoue. Les Autrichiens peuvent attaquer les uvre en posi
plaines italiennes par trois voies d’accès possibles. À l’ouest, la route d’une manœ N NEL
OPÉRAT IO
de la Chiese qui présente l’avantage de déboucher à Brescia sur la RÉSULTAT ise entraînant le repli de
ça
Victoire fran rs le Tyrol
ligne de communications française vers Milan. À l’est, la route de la ichienne ve
l’armée autr
vallée de la Brenta, qui aboutit dans les plaines de Vénétie, implique POLITIQUE
RÉSULTAT
le contrôle rapide d’un passage sur l’Adige. Au centre, la vallée de no n décisive
Bataille
l’Adige qui constitue la route la plus directe vers Mantoue mais aussi
la plus attendue.
Bonaparte a disposé ses troupes au sein d’un triangle défensif
dont les trois sommets sont respectivement La Corona au nord,
Legnago à l’est et Salo à l’ouest. Au centre de ce triangle, la division
5 août 1796,
matinée
Général autrichien
(1724-1797) d’origine
strasbourgeoise,
Dagobert Sigmund
von Wurmser a
initialement combattu
dans les armées de
Louis XV avant de se xx
distinguer dans les MASSÉNA
armées autrichiennes,
notamment lors de xx
raids de cavalerie
AUGEREAU xxx
durant la guerre
de Succession de x WURMSER
Bavière et contre
les Turcs. Il a exercé MARMONT
avec succès plusieurs x
commandements VERDIER
d’armée en Allemagne
contre les armées x Redoute
françaises de la KILMAINE
République. À 72 ans,
il est nommé à la tête
de l’armée d’Italie.
3
xxx
MASSÉNA 3
xx WURMSER
3
5 août 1796,
après-midi AUGEREAU 3
2 Repli
xx 3 vers Mantoue
VERDIER
x
1 2
MARMONT
x 2
XX KILMAINE 2
x xx
DESPINOY SÉRURIER
L’AUTRICHE DISPERSE
SES FORCES À BASSANO
ET POURSUIT SON REPLI
8 septembre 1796
ANTS
COMMAND
Bon aparte
Wurmser
EFFECTIFS es
M
m
algré la victoire de Castiglione, la situation des 20 000 hom
es
Français en Italie est encore précaire. Les États 7 000 homm
italiens qui avaient signé un armistice après PERTES
Lodi se remobilisent aux côtés des coalisés dès 400 hommes
es
l’annonce d’un retour offensif autrichien. Une 4 000 homm
e
guérilla de partisans, les barbets, se développe dans les Apennins R É E n de journé
DU
ur né e, de 7 heures à fi
et menace les communications françaises. Enfin, la garnison de Une jo NTEMENT
E L’AFFRO suite
la citadelle de Mantoue a été renforcée par Wurmser avant son NATURE D r B onaparte à la
sée pa
repli vers le Tyrol. Elle comprend désormais 16 000 hommes Bataille impo re sur les arrières
d’une manœ
uv
qui empêchent toute offensive profonde de l’armée d’Italie en NEL
O PÉRATION trichien
Autriche. Wurmser a conservé la confiance du conseil aulique RÉSULTAT ise entraînant le repli au
ctoire fran ça
Vi ul
et reconstitué son armée qui comprend 50 000 hommes tandis que ue et le Frio
vers Manto E
Bonaparte rééquipe ses 46 000 hommes. Ce dernier reçoit instruc- PO LI TI QU
tion de Carnot de soutenir l’offensive des armées françaises RÉSULTAT cisive
no n dé
Bataille
d’Allemagne en pénétrant dans le Tyrol. Wurmser, qui a connais-
sance du projet d’offensive de l’armée d’Italie vers Innsbruck par
le Trentin, conçoit un plan audacieux destiné à la piéger dans la
vallée du haut Adige. Il compte sur le détachement du général
Davidovitch pour l’attirer en reculant pas à pas vers Trente. reposent au contraire sur un calcul rigoureux des liaisons entre
les différentes divisions de façon à pouvoir les concentrer rapi-
Poursuivre le poursuivant dement en cas de contact avec l’ennemi. Ils reposent surtout
Pendant ce temps, avec le gros de ses forces, il descendra vers sur un minutage précis des opérations qui suppose un service
la plaine lombarde par la vallée de la Brenta de façon à tomber de renseignement efficace.
sur les arrières de Bonaparte qui sera pris entre les deux armées
autrichiennes. Mais Bonaparte a intégré dans ses plans cette hypo- Une journée à 60 kilomètres
thèse d’une offensive autrichienne par la Brenta. Il a préparé un L’offensive contre Davidovitch ne doit pas être déclen-
contre-piège consistant à « poursuivre le poursuivant » qui sera chée trop rapidement de façon à éviter un retour des troupes
écrasé contre la ligne défensive française sur l’Adige, appuyée sur de Wurmser, ce qui conduirait à l’encerclement des forces
les garnisons renforcées de Vérone et Legnago. françaises. Il est nécessaire d’attendre que les deux armées
Le commandement autrichien renouvelle les erreurs des autrichiennes soient suffisamment éloignées l’une de l’autre
offensives précédentes en divisant ses forces sans leur assu- pour les battre en détail. Or, Bonaparte apprend que Wurmser
rer de possibilité de soutien mutuel. Les succès de Bonaparte doit quitter Davidovitch et entamer la descente de la val-
lée de la Brenta le 4 septembre. Le même jour, il bouscule
Davidovitch à Rovereto et se porte avec 30 000 hommes sur
Trente. Il fait occuper la ville pour éviter tout retour offensif
Le conseil aulique de la guerre, ou de ce dernier puis se lance à la poursuite de Wurmser. Dans
Hofkriegsrat, est une institution qui a la journée du 6 septembre, les Français parcourent près de
initialement vocation à se cantonner dans 60 kilomètres. Au petit matin du 7 septembre, Augereau force
l’administration de la guerre (recrutement, le défilé de Primolano défendu par l’arrière-garde de Wurmser.
armement et ravitaillement) mais qui a Les Autrichiens refluent vers Bassano, annonçant l’arrivée de
tendance à s’immiscer dans la conduite Bonaparte. Wurmser, jusque-là persuadé que les Français se
des opérations par le biais d’instructions dirigeaient vers le Tyrol à la rencontre de Moreau, doit rap-
aux commandants d’armée, souvent peler en catastrophe la division Mészáros, lancée en direction
redondantes avec celles transmises par de Vérone, et mener un combat de retardement avec les unités
le Kaiser. qu’il a sous la main à Bassano. Il est surpris en flagrant délit
Primolano
XXX 7 septembre 1796
W URMSER
D AVIDOVITCH
Rovereto
4 septembre 1796
XX
M ESZAROS Bassano
8 septembre 1796
XX
V ERS
XXXX T RÉVIS E
Br
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M ASSÉNA
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Brescia GARDE
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XX
Borghetto
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X A UGEREAU
K ILMAINE
M a n to ue L eg n a g o
10 septembre 1796
17 septembre 1796
Adige
ARCOLE, LA VICTOIRE
DE LA DÉTERMINATION
Du 15 au 17 novembre 1796
ANTS
COMMAND
Bon apar te
Alvinczy
EFFECTIFS es
A
m
près la victoire de Bassano, Bonaparte resserre 17 000 hom es
m
son emprise sur la forteresse de Mantoue de façon 20 000 hom
à réduire à 6 000 hommes les effectifs affectés au PERTES
es
siège. Le conseil aulique autrichien accélère les 4 500 homm
0 ho m m es
préparatifs pour monter une nouvelle tentative de 7 00
R É E Trois jours
libération de Mantoue. Il retombe cependant dans les errements DU NTEMENT
E L’AFFRO suite
précédents en divisant la force de manœuvre en deux masses sépa- NATURE D e par Bon aparte à la
lle im po sé s
rées : une force principale basée dans le Frioul et composée de Batai arrière
uvre sur les
28 000 hommes sous les ordres d’Alvinczy ; une force secondaire d’une manœ N NEL
OPÉR AT IO trichien
de 10 000 hommes dans le Tyrol sous les ordres de Davidovitch. RÉSULTAT ise entraînant le repli au
an ça
Bonaparte conserve le dispositif de défense qui lui a réussi et qui Victoire fr
POLITIQUE
combine avant-postes et forces de réserve prêtes à venir rapidement RÉSULTAT
décisive
en soutien. Il espère encore une fois jouer de sa position centrale Bataille non
pour compenser son infériorité numérique. Son objectif est de
concentrer le maximum de troupes face à la colonne autrichienne
la plus agressive tout en retardant l’avance de l’autre colonne et
en espérant que Wurmser ne tentera aucune sortie de Mantoue.
Les Français à la peine… à Villanova avec 17 000 hommes. Bonaparte tente de bloquer la
Sur le papier, la situation n’a jamais été aussi déséquilibrée au progression autrichienne en attaquant le 12 novembre à Caldiero,
détriment des Français avec 40 000 soldats contre près de 70 000 mais il est repoussé après avoir perdu plus de 2000 hommes. La
Autrichiens (comprenant 46 000 soldats sous les ordres d’Alvinczy situation française devient critique face aux deux mâchoires de la
et 23 000 enfermés dans Mantoue). Or, les premières nouvelles tenaille autrichienne qui se rapprochent de Vérone.
sont mauvaises : Augereau et Masséna sont repoussés à Bassano et
Fontaniva par Alvinczy, tandis que Vaubois doit abandonner Trente ...les Autrichiens dans la nasse
à Davidovitch. Les Autrichiens ont atteint leur premier objectif Ayant échoué à manœuvrer en position centrale, Bonaparte
en reprenant le contrôle de la vallée de la Brenta qui assure une décide de profiter de la topographie des lieux pour attaquer les
liaison latérale entre les deux composantes de l’offensive contre arrières d’Alvinczy. Ce dernier s’est en effet engagé dans une
Mantoue. Bonaparte décide de se replier sur l’Adige pour opé- nasse formée par les monts Lessini au nord, l’Adige au sud et dont
rer en position centrale contre les deux colonnes ennemies. Il les deux côtés se resserrent progressivement jusqu’à Vérone qui
est suivi de près par Alvinczy qui se porte sur Vérone pour se ferme l’issue ouest. Bonaparte opère une marche de flanc à l’abri
lier à Davidovitch. Le commandant autrichien franchit l’Alpone de l’Adige pour boucler l’entrée de la nasse formée par la ligne
Villanova-Arcole qui suit la rivière Alpone. Comme pour l’Adda
lors de la manœuvre de Lodi, l’Alpone doit jouer le rôle de bar-
rière topographique en permettant de couper les communications
Général autrichien (1735-1810) adverses par la capture du pont de Villanova. Dans la nuit du 14 au
d’origine hongroise, Josef Alvinczy 15 novembre 1796, il fait construire un pont de bateaux à Ronco
von Borberek s’est distingué durant la et fait traverser l’Adige à ses troupes. Au petit matin du 15, la
guerre de Sept Ans et contre les Turcs. division Masséna capture Porcile pour sécuriser le flanc gauche
Il contribue à la victoire de Neerwinden de l’offensive française pendant qu’Augereau se porte sur Arcole.
en 1793. Avec Wurmser, il succède en La belle mécanique napoléonienne va alors s’enrayer. Le village
1796 à Beaulieu à la tête de l’armée d’Arcole est en effet défendu par un détachement de 2 000 hommes
d’Italie, mais il est lui aussi battu par chargés de protéger l’aile gauche d’Alvinczy, et son accès n’est
Bonaparte, à Arcole puis Rivoli. possible que par une digue enjambant les fondrières qui séparent
dans cette zone l’Adige de l’Alpone. Les assauts français canalisés
Vé ron e
Alpone
San
X
M ic h e l e San
M a r ti no
Cald ie ro
XXX Tre nte
KILMAINE
ALVINCZY
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Pr im olano
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Albaro Arcole Ro ve re to
XX XX
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AUGEREAU MASSÉNA
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XX
0 5 100 155 km
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Pe s c h i e r a XX
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Borghetto A UGEREAU Ronc o
Chiese XX
XX
JOUBERT L e g n ago
Mantoue Adige
K ILMAINE
À RIVOLI, BONAPARTE
PREND L’AVANTAGE
GRÂCE AU TERRAIN
14 janvier 1797
ANTS
COMMAND
Bon ap ar te
Alvinczy
EFFECTIFS es
A
m
près la difficile victoire d’Arcole, Bonaparte ne dis- 20 000 hom es
m
pose toujours pas d’effectifs suffisants pour entamer 28 000 hom
une offensive au cœur de l’Autriche et conserve sa PERTES
es
position défensive. Dans les deux camps, les effec- 5 000 homm es
0 ho m m
tifs s’équilibrent et s’élèvent à 45 000 hommes. 14 00
Cette fois, ce sont les avant-postes d’Augereau près de Legnago DURÉE
à 17 heures
qui sont attaqués le 8 janvier 1797, mais Bonaparte refuse de fon- De 5 heures NTEMENT
E L’AFFRO arte
cer tête baissée sur les premières colonnes ennemies repérées. NATURE D ive préparée par Bonap
ns
Bien lui en prend car dès le 13 janvier, le voile se déchire sur la Bataille défe NNEL
OPÉRATIO trichien
nouvelle offensive d’Alvinczy. Ce dernier répète les erreurs des RÉSULTAT ise entraînant le repli au ue
an ça anto
offensives précédentes en divisant inutilement ses forces. Cette Victoire fr lation de M
l et la capitu
tactique, qui devrait permettre de tromper Bonaparte par des offen- vers le Tyro E
POLITIQU
sives de diversion, se heurte au réseau de renseignement français RÉSULTAT
ai lle non décisive
et au système de communications par estafette de l’armée d’Italie Bat
qui informent Bonaparte en quelques heures.
LA CAMPAGNE
D’ÉGYPTE ●●●
1798 - 1799
L’objectif de la campagne est d’attaquer l’Angleterre
sur la route terrestre des Indes ; mais elle résulte surtout
d’un double calcul. Bonaparte veut construire son destin,
tandis que le Directoire cherche à éloigner un général
qui commence à l’inquiéter.
UNE SÉRIE DE
VICTOIRES SANS
RÉSULTATS
Le chef Mourad Bey (v. 1750- Ibrahim Bey (1735-1817) est l’allié La Porte, ou Sublime Porte, désigne,
1801) est, avec son allié mamelouk de Mourad Bey à la tête de l’Égypte en langage diplomatique, l’Empire
Ibrahim, à la tête de l’Égypte — sous lorsque débute la campagne de ottoman. Le terme vient de la porte
domination turque — depuis 1791. Bonaparte. Mais il n’intervient pas d’honneur monumentale permettant
Il combat à plusieurs reprises l’armée durant la bataille des Pyramides et se d’entrer dans Constantinople.
de Bonaparte avant de cesser les replie. Ayant progressivement perdu
hostilités et de s’allier aux Français, toute influence, il se réfugie en Syrie
mais meurt peu avant la capitulation puis au Soudan.
de Belliard au Caire.
N aplouse
AUX PYRAMIDES,
BONAPARTE S’OUVRE
LA ROUTE DU CAIRE
Le 21 juillet 1798
ANTS
COMMAND
Bon ap arte
Mourad Bey
EFFECTIFS is
ça
20 000 Fran ouks
000 m am el
23
A
près son débarquement à Aboukir et la prise s
PERTES et 250 blessé
d’Alexandrie le 2 juillet, Bonaparte marche direc- ée fran ça ise : 30 tués mmes hors de
Arm ho
tement vers Le Caire et cherche à vaincre l’armée cha : 20 000
Armée du pa blessé ou prisonniers)
principale des mamelouks. Ces derniers ont décidé (tués ,
combat
de livrer une bataille décisive contre les enva- DURÉE
rnée
hisseurs français aux abords de leur capitale. « L’opposition de Une demi-jou TEMENT
style » entre l’armée française et celle des mamelouks a déjà éclaté D E L’AFFRON ux camps
NATURE s de
ptée par le
au grand jour à Chebreiss, le 13 juillet, lors de leur première Bataille acce N NEL
rencontre. Ce jour-là, Bonaparte a rapidement compris qu’il lui OPÉRATIO
RÉSULTAT ise, chute du Caire et
ça
fallait former son infanterie en carré et organiser rigoureusement Victoire fran la Basse-Égypte
r
les salves de ses soldats et de ses artilleurs pour repousser les mainmise su
charges effectuées au galop par les cavaliers mamelouks et leur U LT AT P OLITIQUE gypte ;
RÉS l’É
te es t maître de
infliger de lourdes pertes. Bonapar l’armée mamelouk
de
élimination
Mourad à gauche, Ibra à droite
C’est Mourad Bey qui organise la défense du Caire. Il dispose
au total d’environ 35 000 hommes. Les Français arrivant par la rive
gauche du Nil, Mourad Bey décide de s’y établir en force avec
8 000 mamelouks et 15 000 fantassins. Ibrahim Bey est installé sur
la rive droite du fleuve avec la réserve. L’aile droite de Mourad de former l’armée en carrés, un par division. Le dispositif tac-
Bey est solidement ancrée au Nil : l’infanterie a pris position dans tique prescrit par Bonaparte est le suivant : une demi-brigade est
le village d’Embabeh qui a été entouré d’une tranchée garnie de déployée sur le côté du carré qui fait face à l’ennemi et une autre
30 canons sur affûts fixes. Les cavaliers mamelouks couvrent la sur le côté opposé ; la troisième demi-brigade de chaque division
plaine entre Embabeh et les pyramides, 2 000 d’entre eux restant est partagée entre les deux autres côtés du carré ; cavalerie, équi-
en réserve en soutien d’Embabeh. Si la volonté de Mourad Bey pages et état-major sont au centre de chaque carré ; les fantassins
de livrer bataille est évidente, Ibrahim Bey ne témoigne pas de sont déployés debout sur trois rangs tirant à tour de rôle (face aux
la même envie d’en découdre et se contente de couvrir Le Caire. mamelouks il a été jugé trop dangereux de déployer les hommes
L’armée de Bonaparte qui débouche face au camp de Mourad du premier rang à genoux) ; l’artillerie, lorsqu’elle entre en action,
Bey est forte de 17 000 fantassins, répartis en 5 divisions, 3 000 s’avance en avant de chaque angle du carré, sous la protection des
cavaliers et 42 canons. Comme à Chebreiss, Bonaparte ordonne compagnies d’élite de l’infanterie. Les carrés sont mobiles et ne
s’arrêtent que face à un assaut. Des colonnes d’attaque peuvent
sortir des carrés où s’y replier en fonction des circonstances. En
ce 21 juillet, les 5 carrés de division sont déployés, de la droite, le
Le 13 juillet 1798, à Chebreiss, sur la côté des pyramides, vers la gauche, le côté du Nil, de la façon sui-
rive gauche du Nil, Bonaparte remporte vante : Desaix, Reynier, Dugua, Vial et Bon. Le champ de bataille
son premier succès face à la cavalerie est plat et parsemé de palmeraies qui peuvent à la fois gêner les
de Mourad Bey. Les mamelouks Français dans leur déploiement en carré et les mamelouks dans
échouent devant la formation en leurs charges.
carrés d’infanterie adoptée par l’armée Les deux armées recherchent la bataille. Mourad Bey compte
française, une tactique que le général sur la redoute d’Embabeh pour appuyer les charges de ses mame-
en chef va réemployer par la suite. louks. Bonaparte, installé au centre du carré de Dugua, lui-même
au centre de l’armée, repère à la longue-vue le dispositif adverse.
Il remarque rapidement que les canons d’Embabeh ne pourront
Menchat Bakary
Nehya
Birket el Khyam
Fuite de
M OURAD B EY 3 et 4
vers la Haute-Égypte Attaque de la cavalerie
D ESAIX R EYNIER
de Mourad Bey Kem El Ahmar
Geyneneh 15h00 D UGUA
V IAL
Saft el Leben El Ma'tamdyeh B ON
Bechtil
Kafr Tahermès Zencin
M OURAD B EY
Position Myt Oqbeh
après la D ESAIX
Bataille
3 R EYNIER Geziret
XX
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XX XX D UGUA 1 V IAL
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VIAL 4
Gyseh K. Ouaraq el hader
Ile de Embabeh
rs eh Boulac
Te Ile de Raoudah 2 BON 1 et 2
Ile
Attaque du camp par
Bon et Vial, 15h00
LES DAMASQUINS
EN ÉCHEC DEVANT
LE MONT THABOR
Le 16 avril 1799
ANTS
COMMAND onaparte
lébe r, puis B
K
rt ir de 16 h 00
à pa Bey
lah P ac ha, Ibrahim
Abdal
L
a bataille du Mont-Thabor ne peut être comprise que ks )
(mamelou
dans la perspective du siège de la place de Saint- Kléber et
EFFECTIFS 0 Français (divisions
Jean-d’Acre, où se sont réfugiés Djezzar Pacha et 4 00
2 500, puis valerie)
ement de ca 3 de
son armée et sous les murs de laquelle Bonaparte et Bon, détach quins au moins, dont 2/
0 D am as
son armée sont arrivés le 18 mars 1799. Privé de son 30 00
train de siège, capturé en mer pendant son transport par l’escadre cavalerie
anglaise du commodore Sidney Smith, Bonaparte s’engage PERTES et blessés
ise : 300 tués s et noyés,
dans un siège très difficile dont il confie les travaux au général Armée frança a : 6 000 tués, blessé
ch
Caffarelli. La défense de la ville est dirigée par Phélippeaux, un Armée du pa s
er
500 prisonni
émigré, ancien condisciple de Bonaparte à l’École d’artillerie de E
DU R É
Paris, débarqué dans la place avec une centaine d’officiers et de entière
Une journée NTEMENT
canonniers anglais le 5 avril. Mais bientôt, les chrétiens de Damas E L’AFFRO
NATURE D deux camps
informent Bonaparte qu’une grande armée turque d’au moins ptée pa s
r le
Bataille acce NNEL
30 000 hommes marche au secours d’Acre. Bonaparte envoie la OPÉRATIO suite du
RÉSULTAT ise qui permet la pour
division Kléber précédée par des reconnaissances de cavalerie Victoire fr an ça
e
dirigées par Murat et Junot, pour évaluer la situation. siège d’Acr
POLITIQUE onaparte
RÉSULTAT s la situation globale, B
L’armée panachée du pacha Ne m od ifie pa
er la Syrie dè
s le 20 m ai
L’armée d’Abdallah, le pacha de Damas, comprend des devant quitt
mamelouks, commandés par Ibrahim Bey, des janissaires, des
Arabes, des Naplousiens et des Samaritains. Elle est composée
aux deux tiers par de la cavalerie. Son objectif est de venir bri-
ser le siège d’Acre. De son côté Bonaparte a emmené 13 000
hommes avec lui en Syrie. Début avril, il déplore déjà la perte
de 1 000 hommes tués ou blessés, de 1 000 autres malades et a Bonaparte quitte alors Saint-Jean-d’Acre avec la division Bon
laissé 2 000 hommes tenir garnison à Qatiya, El-Arich, Gaza et et la cavalerie pour rejoindre la division Kléber. Son objectif
Jaffa. Les opérations de siège mobilisant 5 000 hommes, il ne est maintenant de vaincre et détruire l’armée d’Abdallah avant
lui en reste que 4 000 pour agir directement contre Abdallah. Il qu’elle n’approche de Saint-Jean-d’Acre. Murat est d’ores et déjà
apprend que celui-ci a pu traverser le Jourdain au pont de Jacob détaché vers le pont de Jacob, pour couper la voie de retraite
le 7 avril et que le détachement confié à Junot (160 cavaliers des Ottomans et pour faire lever le siège de Safed, où se trouve
et 400 fantassins) a affronté avec succès le lendemain plus de une petite garnison française. Dans le même temps, Bonaparte
3 000 cavaliers dans la vallée de Cana, aux abords de Nazareth. demande à Kléber de rejoindre Junot à Nazareth. Une fois réunis,
Ahmad Djezzar Pacha (1735-1804), Le commodore (grade intercalaire entre « Enclouer » un canon est une des
mamelouk d’origine bosniaque, devient capitaine de vaisseau et contre-amiral) méthodes les plus simples, rapides
gouverneur de la région de Saint- William Sidney Smith (1764-1840) est et efficaces d’empêcher l’ennemi
Jean-d’Acre puis de Damas. Corrompu un des auteurs du coup de main contre d’utiliser immédiatement la pièce en
et cruel mais fidèle à la Porte, il est Toulon, durant la Révolution, où la moitié cas de capture. On enfonce un clou
nommé par celle-ci pacha d’Égypte en de la flotte à l’ancre est incendiée. Grand d’acier carré dans la lumière (trou de
1798, lorsque les Français envahissent adversaire de Bonaparte en Égypte, il mise à feu) de la pièce, puis l’on brise
le pays. C’est en cette qualité qu’il est le rival de Nelson. Avec ses deux la tête du clou. Il ne reste alors plus
défend Acre avec ténacité quand vaisseaux, il vient notamment renforcer de prise pour le retirer.
Bonaparte assiège la place. l’artillerie turque de Saint-Jean-d’Acre.
+ loin
les deux généraux prennent l’offensive et dispersent l’avant-garde Bon, un peu de cavalerie et d’artillerie. Avec beaucoup d’à-propos,
de l’armée d’Abdallah, avant de découvrir la totalité de celle-ci il s’est immédiatement mis en marche avec sa petite colonne, dès Pour aller
aux pieds du mont Thabor. Avec les 2 500 hommes dont il dispose, réception du message de Kléber, craignant que celui-ci ne subisse Saint-Jean-d’Acre
Kléber forme alors le projet de marcher depuis Nazareth vers la un désastre. Il fait maintenant tirer ses canons pour annoncer son et le Mont-Thabor,
plaine et d’y surprendre de nuit le camp de l’armée adverse. Il arrivée. Ses hommes veulent attaquer immédiatement. Bonaparte mars-mai 1799, Fabrice
envoie un messager prévenir Bonaparte de cette manœuvre. les tempère et ordonne de constituer 2 carrés qu’il fait avancer Delaître, Historic’One, 2010.
méthodiquement dans la plaine, jusqu’à former un vaste triangle
Kléber en mauvaise posture avec celui de la division Kléber. Le général en chef retient les
Le 16 avril au matin, Kléber et sa division, après s’être égarés, tirs de ses soldats, laissant les cavaliers ennemis s’enferrer au
débouchent trop tard pour surprendre l’ennemi qu’ils trouvent déjà centre du triangle. Par un coup de canon de 12, il libère fina-
en ordre de bataille : les cavaliers sont déployés dans la plaine et lement ses hommes qui ouvrent le feu et provoquent des ravages
les fantassins ont pris position autour du village de Fouli. Dans chez l’ennemi, pris entre plusieurs feux. La cavalerie d’Abdallah,
ces circonstances, Kléber n’a guère le choix. Comme l’année éreintée, prend la fuite. Kléber lance immédiatement une attaque
précédente aux Pyramides, ou comme quelques jours aupara- sur le village de Fouli, qui est enlevé à la baïonnette. Dès lors,
vant sur la route de Nazareth, les Français se forment en 2 carrés, l’armée du pacha de Damas s’évanouit dans une fuite éperdue. Le
pour attendre la charge des cavaliers ennemis. L’expérience et le camp des Ottomans est capturé, avec un immense butin. Murat,
sang froid des fantassins, qui retiennent leurs tirs jusqu’aux der- en embuscade au pont de Jacob, accable encore un peu plus les
niers instants, sont d’une redoutable efficacité face aux cavaliers fuyards, dont beaucoup se noient dans le Jourdain.
« damasquins » qui attaquent en poussant d’impressionnants hur- En une seule journée, une armée de 2 500, puis de 4 000
lements. Les troupes montées d’Abdallah sont formées en 4 corps hommes après l’arrivée opportune de Bonaparte, a totalement
et se ruent à l’assaut des 2 carrés pour tenter de les briser, puis détruit une armée 7 à 8 fois plus nombreuse. Cette victoire au pied
après un premier échec, pour essayer de les isoler. Les combats se du mont Thabor frappe les esprits. C’est le souvenir des exploits
poursuivent ainsi pendant 6 heures. Kléber, craignant pour la soli- des croisades qui est d’abord exalté par les historiens contempo-
dité du carré de Junot, ordonne bientôt de réunir toute sa division rains. C’est sans doute aujourd’hui la cohésion tactique et la valeur
en un seul carré. Sous un soleil torride, les Français souffrent de de Kléber et Bonaparte qui est mise en avant, comparée à celle de
la soif et commencent à manquer de munitions. Kléber envisage leurs adversaires du jour. Pour autant la victoire du Mont-Thabor
d’abandonner ses blessés, d’enclouer ses canons et de se faire reste sans lendemain, même si Bonaparte peut poursuivre pendant
jour au milieu de l’ennemi en direction d’Acre. Il est 16 heures : encore un mois le siège d’Acre, avant de courir en Égypte où
Bonaparte arrive alors sur le champ de bataille avec la division débarque une autre armée ottomane. ■
ABOUKIR, ÉPILOGUE
D’UNE CAMPAGNE
SANS LENDEMAIN
Le 25 juillet 1799
ANTS
COMMAND
Bonaparte
acha
Mustapha P
EFFECTIFS (divisions Lannes
R
entré de Syrie où il a perdu 4 000 hommes, Bonaparte is )
est installé au Caire depuis le 14 juin. Un mois plus 8 700 França tachement de cavalerie valiers
et Lanusse,
dé
m oins , do nt 300 ca
tard, il apprend le débarquement à Aboukir de l’ar- ans au
18 000 Ottom
mée ottomane de Mustapha Pacha, précédemment s
PERTE S et 500 blessé
rassemblée à Rhodes. ise : 100 tués s
Armée frança a : 10 000 tués, blessé onniers
Les troupes de Mustapha, convoyées et débarquées par une ch is
Armée du pa 0 prisonniers + 4 000 pr
flotte anglo-turque, sont composées principalement d’infanterie yé s, 3 00 d’Abo uk ir
et no fort
reddition du
(janissaires, contingents des Balkans et d’Anatolie) et de seu- le 2 août à la
lement 300 cavaliers. Aussitôt à terre, Mustapha s’empare le DURÉE
rnée
14 juillet du fort et de la redoute d’Aboukir dont les 300 défen- Une demi-jou TEMENT
seurs français sont submergés. Marmont, arrivé sur place avec E D E L’AFFRON ux camps
NATUR les de
ptée par
1 200 hommes, comprend immédiatement qu’il ne peut agir seul. Bataille acce N NEL
OPÉRAT IO ypte reste
Il regagne Alexandrie et envoie des messagers prévenir Bonaparte RÉSULTAT ète des Français. L’Ég
ctoire co m pl
de la situation. Sur les conseils du commodore Sidney Smith qui Vi
ur deux ans
l’accompagne, le plan de Mustapha consiste à se retrancher dans française po
POLITIQUE onaparte
la presqu’île d’Aboukir, pour y attendre d’arrivée de la cavalerie RÉSULTAT s la situation globale, B
ifi e pa ao ût
Ne mod e le 22
mamelouk de Mourad Bey, repliée en Haute-Égypte depuis la itter l’Égypt
bataille des Pyramides. choisit de qu
CAMPS
DU VIZIR
2 assauts 5
4
MONTAGNE DU
CHEYKH
3
5
5
For t d'A boukir L’ensemble du
3 attaque
e
française dispositif de
1
1
3
3 C haloupes Mustapha Pacha
LANUSSE
1 1
C anonnières
est protégé par les
1re attaque
française
1 Guides 2
canons de la flotte
xx
2
2
RADE d’accompagnement
LANNUSSE
MURAT
D ’ AB
A B O U KI
KIR qui patrouille le
x
GUIDES
xx
MONTAGNE DU
PUITS LANNES
long de la côte.
xx MURAT 2
2
LANNES
2e attaque
française
2
+ loin
avec Alexandrie, vitales. Pour l’attaque, les unités sont rassemblées ordres du colonel Crétin, la batterie s’installe et foudroie les Turcs
en plusieurs groupes, chacune avec un objectif précis. Destaing qui laissent un vide large de 400 mètres dans leur ligne de défense. Pour aller
et 2 300 hommes sur la gauche et Lannes avec 2 700 hommes sur Murat s’y engouffre, suivi de l’infanterie française, 18e de ligne en Les Guerres de la
la droite doivent chacun s’emparer d’une des dunes. Murat, au tête. Les Turcs, soutenus par leur artillerie, marchent à leur rencontre Révolution, Jean
centre avec la cavalerie, est chargé de contourner les dunes et de et, pour la première fois de la journée, les repoussent avec fracas. Tranié, Quatuor, 2000.
menacer leurs arrières. Enfin, Lanusse se tient en réserve avec Bonaparte ordonne la retraite et fait reformer les rangs. Fidèles à
2 400 hommes. L’attaque débute à 7 heures. Les troupes françaises leurs habitudes guerrières, les soldats turcs profitent de cette accal-
se lancent à l’assaut des deux dunes qui sont rapidement enlevées mie pour quitter leurs retranchements et venir couper les têtes des
à la baïonnette. La cavalerie française parvient à se glisser der- Français tombés au combat. Bonaparte en profite pour relancer son
rière les soldats ottomans en déroute et les repousse vers la mer. attaque. Lannes et la 69e demi-brigade mènent l’assaut. Les soldats
Lannes et Destaing se rabattent ensuite vers la redoute du centre. français, rageurs, tiennent à venger leurs morts que l’ennemi veut
La défense des Turcs est cette fois plus soutenue. Une colonne de maintenant mutiler. Ils enlèvent cette fois la redoute. Murat et ses
renforts arrive depuis leur seconde ligne pour les renforcer mais cavaliers lancent une nouvelle charge qui les mène dans le camp
la cavalerie de Murat, parvenue derrière le village, les sabre et de Mustapha Pacha. Le chef ottoman blesse légèrement Murat d’un
les contraint à faire demi-tour. La défense de la redoute du centre coup de pistolet avant d’être fait prisonnier. Les soldats turcs fuient
s’effondre bientôt. La totalité de la première ligne turque vient en désordre vers la mer pour se réembarquer.
d’être balayée. Selon les mots d’un témoin, « la mer est couverte de turbans ».
Le commodore Sidney Smith qui était descendu à terre est à deux
Les Turcs relèvent la tête doigts d’être pris. Il a tout juste le temps de s’enfuir sur une cha-
Bonaparte a désormais le choix. Doit-il se contenter de ce pre- loupe. Quatre mille Turcs se réfugient dans le fort d’Aboukir. Ils
mier succès ou doit-il pousser encore plus loin son avantage ? Sans capituleront une semaine plus tard. Les Français déplorent une
hésitation, le général en chef ordonne aux troupes de Lannes et centaine de morts et 500 blessés. Les Turcs ont 10 000 hommes
Destaing de faire une pause et lance la réserve de Lanusse à l’assaut hors de combat, 3 000 autres sont faits prisonniers. L’armée de
de la deuxième ligne turque. La fameuse 32e demi-brigade de Mustapha n’existe plus. La victoire est complète, suscitant l’admi-
ligne ayant nettoyé le village, Bonaparte peut désormais prépa- ration de Kléber, arrivé trop tard pour participer aux combats.
rer sereinement sa nouvelle attaque. Il repère à l’est un éperon qui Néanmoins, Bonaparte choisit de quitter l’Égypte moins d’un
s’avance dans la mer sur lequel il pourrait installer ses 15 canons mois après son brillant succès, démontrant ainsi le peu de valeur
et prendre en enfilade la gauche des positions ottomanes. Sous les stratégique du pays. ■
VIENNE,
ULTIME RIVAL
DÉCLARÉ
XXXX MONCEY
Adda
BONAPARTE
XXXX
MELAS Pô
APENNINS
Scrivia
XX
MASSÉNA
Formée au début de l’année 1799, L’amiral George Keith (1746- La victoire de La paix de Lunéville
la deuxième coalition comprend 1823) commande l’escadre Hohenlinden, à l’est confirme la paix de
également l’Angleterre, Naples, britannique de Méditerranée. de Munich, contre Campoformio de 1797 :
la Turquie et la Russie ; mais cette Son rôle est de participer au l’armée autrichienne de l’Autriche renonce à la
dernière s’en retire après la retraite blocus de Gênes et surtout à l’archiduc Jean, permet Belgique, reconnaît à la
de Souvarov, à la suite de la bataille celui de Malte, en préparant à l’armée du Rhin de France la rive gauche du Rhin
de Zürich, les 25 et 26 septembre un éventuel débarquement du franchir l’Inn puis de et accepte le rétablissement
1799, qui donne à la France le corps expéditionnaire anglais menacer Vienne. de la République cisalpine
contrôle de la Suisse. (10 000 hommes) qui se qui consacre la domination
rassemble à Minorque. française en Italie du Nord.
À MARENGO,
LES AUTRICHIENS
SONT À VAU-L’EAU
14 juin 1800
ANTS
COMMAND
Bon aparte
Melas
EFFECTIFS 0 de Desaix)
mes (+ 5 00
23 000 hom
mes
30 000 hom
L
e 5 mai 1800, le Premier Consul se rend à l’Opéra PERTES
es
où il fait acclamer le nom du général Moreau dont 5 500 homm
0 ho m m es
on vient d’apprendre la victoire à Stockach, en 9 50
Allemagne. Puis, dans la nuit, il troque l’habit DU R ÉE à 21 heures
de 7 heures
de chef d’État contre celui de général en chef. Il Une journée, NTEMENT
E L’AFFRO
quitte Paris le 6 mai à 2 heures du matin et franchit les Alpes NATURE D pa r Melas
oquée
le 26 mai avec 33 000 hommes. Après ce coup de maître ini- Bataille prov NNEL
OPÉR ATIO
tial, Bonaparte temporise en rejoignant les forces de Moncey RÉSULTAT ise
an ça
à Milan où il demeure jusqu’au 8 juin. Pendant ce temps, le Victoire fr
POLITIQUE , puis
général Melas obtient la capitulation de Masséna enfermé RÉSULTAT armes du 15 juin 1800
us pe ns ion d’ r 1801
S vrie
dans Gênes et concentre ses troupes à Alexandrie. Bonaparte ville du 9 fé
ne lance son offensive que le 12 juin mais en éparpillant ses paix de Luné
forces pour intercepter toutes les voies possibles de repli autri-
chien, en détachant au sud la division Boudet sur Novi et au
nord la division La Poype en direction de Valenza.
Après une ultime reconnaissance infructueuse de la plaine
de Marengo dans la soirée du 13 juin, Bonaparte retourne
passer la nuit à une dizaine de kilomètres plus à l’est, à
Torre di Garofoli. Il est alors convaincu que son adversaire
cherche à se dérober. La canonnade qui lui parvient dans la matinée lui démontre le contraire. Le général Melas vient de
déclencher le franchissement de la Bormida à la hauteur de
Marengo. Au total, plus de 30 000 Autrichiens se préparent
à fondre sur 23 000 Français. La supériorité est encore plus
nette du côté de l’artillerie puisque les Autrichiens disposent
LA CHARGE DE RUPTURE d’une centaine de canons contre une vingtaine de pièces du
côté français. La marche du gros de l’artillerie française
FONDATRICE DE KELLERMANN a en effet été retardée de quinze jours par la résistance du
fort de Bard.
L’évènement tactique majeur de la charge vigoureuse contre le flanc
bataille de Marengo est la charge de la colonne autrichienne qui mit Les premières attaques de Melas contre Marengo sont
de cavalerie de Kellermann, qui bas les armes ». Il précise qu’à repoussées. Mais, la supériorité de l’artillerie autrichienne
transforme en quelques minutes quelques minutes près, la charge
une défaite certaine en victoire aurait échoué, ce qui est confirmé
imprévue. Si le renversement par Murat qui, dans son rapport à
de situation résulte d’une action Berthier, considère que Kellermann
interarmes associant également « par une charge faite à propos, sut Général français La victoire de Stockach est
l’infanterie de Boudet et l’artillerie fixer la victoire encore flottante ». (1763-1813), Jean remportée le 3 mai 1800
de Marmont, la charge de S’il révèle l’exceptionnel coup Victor Marie Moreau au nord-ouest du lac de
Kellermann en constitue toutefois d’œil de Kellermann, ce succès a exercé plusieurs Constance par le général
l’action décisive, ce qui a d’ailleurs démontre surtout le potentiel des commandements d’armée Moreau, qui repousse l’armée
été reconnu par Marmont lui-même actions de rupture de la cavalerie (du Nord et du Rhin) avant autrichienne du général
dans ses mémoires. Il confirme lourde utilisée en masse. Napoléon
d’être nommé à nouveau Kray vers Ulm et permet de
que juste après avoir tiré quelques n’oubliera jamais cette leçon
coups de mitraille, Kellermann tactique et forgera la meilleure commandant de l’armée couvrir l’offensive de l’armée
est passé avec ses 400 chevaux cavalerie lourde d’Europe pour du Rhin par Bonaparte de réserve de Bonaparte
devant ses pièces et « fit une obtenir ses victoires. en décembre 1799. à travers les cols suisses.
A
XXX
ID
17 heures, toute la ligne française se replie progressivement S ANGI ULIANO
RM
VICTOR KELLERMANN
BO
vers San Giuliano. O’R EILLY
Melas va cependant pécher par excès de confiance et
L A GUARACA
commettre plusieurs erreurs qui vont lui coûter la victoire. Le
commandant autrichien gaspille tout d’abord sa supériorité
numérique en cavalerie en dispersant celle-ci de telle sorte
qu’il ne lui reste plus de réserve consistante pour transformer XX
ORBA
la retraite française en déroute. De plus, contusionné par une
chute de cheval et persuadé que la victoire est assurée, Melas BOUDET
XXX
RM
S AN
Boudet et de la cavalerie de Kellermann (voir encadré p. 36)
BO
G I ULIANO VICTOR
culbute l’avant-garde autrichienne et entraîne la capture de son L A G UARACA
chef. La panique de l’avant-garde s’étend à toute la colonne XXX
principale. En quelques minutes, la situation est retournée : XX
O’R EILLY
les unités autrichiennes refluent vers les ponts de la Bormida, BOUDET
poursuivies par les troupes françaises. La bataille perdue à
17 heures est définitivement gagnée à 20 heures. L’effet de sur- ORBA
prise et l’optimisation de la coordination interarmes ont modifié
l’issue d’une bataille mal engagée par Bonaparte. Malgré les V ERS
FRU GAROLO
erreurs et hésitations du Premier Consul, la manœuvre de la SCRIVIA
R IVALTA
Stradella et la bataille de Marengo constituent la première
combinaison réussie d’une manœuvre sur les arrières et d’une
bataille à front renversé. ■
Général autrichien (1729- Claude-Victor Perrin Général autrichien (1737- Le général Louis Charles
Pour aller
Marengo, 14 juin
+ loin
1806), ancien de la guerre de (1764-1841), dit Victor, 1801), Konrad Valentin von Antoine Desaix (1768-1800) 1800, Mal A. Berthier,
Sept Ans, Michael Friedrich participe à la première Kaim a commencé sa carrière se distingue durant les B. Gainot et B. Ciotti,
Benedikt von Melas a campagne d’Italie et militaire en 1750 au sein de campagnes de la Révolution Lemme Edit, 2010.
combattu sur la Sambre en se distingue à Dego, l’armée royale française. en Allemagne puis en Premières Gloires,
1793 et sur le Rhin en 1794 Mondovi et La Favorite. Considéré comme l’un des Égypte. Il est mortellement Frédéric Bey,
et 1795. Il est nommé début Revenu en France, il meilleurs généraux de l’armée blessé à Marengo à la tête VaeVictis, collection
1799, à l’âge de 70 ans, retourne en Italie en d’Italie, il commande les de l’assaut qui détermine Jeux d’Histoire, 2017.
commandant de l’armée 1799 pour être placé en unités du centre qui attaquent la victoire.
autrichienne d’Italie. première ligne à Marengo. Marengo.
●●●
L’EMPEREUR
SE RETOURNE
VERS L’EST
Le général russe Mikhaïl Koutouzov William Pitt le Jeune (1795-1806) est déjà La troisième coalition, outre
(1745-1813) est nommé en 1805 Premier ministre à 24 ans. Il demeure au la Grande-Bretagne, regroupe
commandant en chef de l’armée envoyée pouvoir jusqu’en 1801 puis de mai 1804 essentiellement l’Empire
au secours de l’Autriche. La défaite à janvier 1806. Adversaire le plus résolu russe, l’Empire d’Autriche et le
d’Austerlitz lui vaut la disgrâce, mais de la France républicaine puis impériale, royaume de Suède. La Prusse,
Alexandre 1er le replace en 1812 à la il quitte ainsi le pouvoir en 1801 parce que objet d’une lutte diplomatique
tête des armées russes, et il affronte la paix d’Amiens lui semble trop douce. entre la France et la Russie,
à nouveau les troupes de Napoléon Incorruptible, bourreau de travail, il incarne décide finalement de conserver
durant les batailles de la Moskova le patriotisme anglais jusqu’à l’arrivée de sa neutralité.
et de la Bérézina. Churchill au XXe siècle.
Royaume du xxxx
Royaume-Uni
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Trafalgar 19-20 août
21 octobre
+ loin
veut détruire à son tour avant sa jonction avec l’autre armée du Rhin ; l’Allemagne échappe aux Habsbourg. Les alliés de
russe de Buxhoeveden et celles des archiducs Charles et Jean la France profitent de gains territoriaux qui les renforcent et Pour aller
qui rejoignent le théâtre principal des opérations. Il n’y par- constituent un glacis protecteur plus puissant composé de La Campagne de
vient pas malgré des combats partiels coûteux (Amstetten, le la Bavière, du Wurtemberg, du pays de Bade et du royaume 1805 en Allemagne,
5 novembre, Dürenstein le 11, Hollabrünn le 16), prend Vienne d’Italie. Cependant, un nouvel acteur majeur est apparu, la P.-C. Alombert et J. Colin,
mais s’enfonce de plus en plus en Europe centrale, loin de Russie, et un autre se fait menaçant : la Prusse. Teissèdre (5 vol.), 2002.
ses bases. Le 19 novembre, Koutouzov fait sa jonction avec En fin de compte, la France, qui ne pourrait pas résister Austerlitz. Napoléon,
Buxhoeveden et le corps autrichien de Liechtenstein dans les à l’ensemble de l’Europe coordonnée, doit battre ses adver- l’Europe et la Russie,
environs d’Olmütz [aujourd’hui Olomouc]. Dès lors commence saires en détail donc garder l’initiative dans les opérations. O. Sokolov, Commios, 2006.
la troisième phase de la campagne qui est conclue par la légen- Mais vaincre dans cette guerre, ce serait battre l’Angleterre, Jours de Gloire.
daire victoire d’Austerlitz. qui pour détourner les coups n’a d’intérêt que de provoquer des Campagne : le
Danube, Frédéric Bey,
coalitions. L’on voit ici ce qu’il y a de relatif dans la victoire VaeVictis no 41, 2001.
C’en est fini du Saint-Empire d’Austerlitz, qui passe pour le modèle de la bataille décisive.
La campagne se termine donc par un coup de tonnerre. Si elle a bien évité la catastrophe d’un écrasement dès 1805,
L’Autriche, qui signe la paix à Presbourg (Bratislava), le elle a avant tout permis à la France de rester dans la course et
26 décembre 1805, perd des territoires et doit payer de fortes n’est un résultat majeur que vis-à-vis de l’Autriche d’une part
indemnités, est particulièrement diminuée. Elle est dépossédée et de la Prusse, retardée dans son attitude belliqueuse, d’autre
de 17 % de ses habitants et de 14 % de ses revenus annuels. part. La Russie quant à elle poursuit le combat, comme le
Surtout, le Saint-Empire disparaît au profit de la Confédération Royaume-Uni… ■
MOUVEMENT
TOURNANT
CONTRE ULM
Du 15 au 20 octobre 1805
ANTS
COMMAND er
Nap oléo n I
rdinand
Archiduc Fe l Mack
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EFFECTIFS
mes
35 000 hom 0 hommes
– 26 00
U
lm est moins un siège proprement dit que le résultat 25 00 0
d’une manœuvre d’ensemble conduite avec déter- PE R TE S
blessés
mination par Napoléon face à un adversaire indécis 200 tués et
pr is on niers
et pusillanime, Mack, qui assure le comman- 25 365
dement effectif de l’armée confiée à l’archiduc DURÉE
bre 1805
Ferdinand. La capitulation de plus de 25 000 hommes marque en 15 – 20 octo TEMENT
E D E L’AFFRON
réalité le point final de la destruction d’une armée autrichienne NATUR
qui comptait à l’origine plus de 60 000 hommes, qui sont d’abord Siège NNEL
OPÉRATIO l’archiduc
battus dans huit combats de détail avant d’être dispersés, forcés à RÉSULTAT l’a rm ée de
de
se replier ou à se rendre. Destruction
Ferdinand
Pourtant, en ce début de septembre 1805, cette armée est le fer POLITIQUE militaire imm
édiat
de lance de l’offensive qui progresse vers le Rhin et la France. Elle RÉSULTAT t politique et
is sem en
Affaibl
doit coordonner ses opérations avec l’armée de l’archiduc Charles de l’Autriche lliance bavaroise
l’a
en Italie (près de 90 000 hommes), celle de l’archiduc Jean qui Maintien de
assure la jonction au centre du dispositif (plus de 20 000 hommes),
et les deux armées russes qui arrivent de Galicie et de Pologne. Il
est aussi prévu une opération anglo-russo-suédoise au nord contre
le Hanovre et une autre au sud de la péninsule italienne par des
forces anglaises, russes et napolitaines. Murat de renforcer Mack dans cette certitude en agissant de ce
côté tandis que le reste des sept corps et de la Garde commencent
Mack surveille la Forêt-Noire leur mouvement tournant par la gauche dans une manœuvre que
Les Autrichiens se sont engagés en Bavière au début de même Mack reconnaîtra comme proche de celle de 1800 en Italie.
septembre en se figurant la rallier par le seul poids de leur puis- Mais les Autrichiens sont surpris par le mouvement, sa rapidité
sance. Mais l’électeur Maximilien IV maintient son alliance avec et l’ensemble des opérations de « déception » (feintes) mises en
la France et son armée ne vient pas renforcer celle de l’archi- œuvre par Napoléon (désinformation par des agents dont sûrement
duc Ferdinand mais celle de Napoléon. Mack, qui commande le célèbre Schulmeister, action de Murat…). Toutefois, il ne
effectivement l’armée autrichienne, s’installe autour d’Ulm dans semble pas que l’Empereur ait compté sur une telle passivité de
une position qu’il croit propice pour attendre ses alliés russes et Mack. La manœuvre qui au mieux devait obliger les Autrichiens
pour surveiller les débouchés de la Forêt-Noire par lesquels il à se replier et peut-être à accepter une bataille dans une situation
pense que les Français vont passer. De son côté, Napoléon charge défavorable, pour conserver leur ligne de communication avec
Karl Freiherr Mack von Leiberich Karl Ludwig Schulmeister (1770-1853), L’archiduc Jean-Baptiste Joseph
(1752-1828), général autrichien, est fils d’un pasteur luthérien, est connu pour la Fabien Sébastien d’Autriche (1782-
chargé après le traité de Campoformio légende qui en a fait le « maître espion » de 1859) est le 9e fils de Pierre-Léopold
de réorganiser l’armée d’Italie. Battu par Napoléon entre 1805 et 1809. Mais en l’absence de Toscane, empereur Habsbourg de
Championnet en 1798, fait prisonnier, il de témoignages sérieux et de documents 1790 à 1792, et le frère de l’archiduc
s’évade en 1800 et obtient en 1805 le probants, il est difficile d’établir la réalité des Charles (1771-1847), qui commande
commandement de l’armée autrichienne exploits qu’on lui prête. Il est toutefois établi l’armée d’Italie. Il commande l’armée
de Bavière. Considéré comme le qu’il a fourni aux Autrichiens les renseignements de Bavière battue à Hohenlinden en
responsable de la défaite d’Ulm, il est qui les ont amenés à s’enfermer dans Ulm, 1800, puis l’armée territoriale du Tyrol
alors déchu de son rang. erreur qui va s’avérer fatale. en 1805.
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EXEMPLAIRE
2 décembre 1805
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1er
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EFFECTIFS viron
mes dont en
73 000 hom rs
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a bataille d’Austerlitz oppose, le 2 décembre 1805, lie
l’armée française, commandée par Napoléon en 13 000 cava
139 canons 000 à
personne, à une armée austro-russe commandée mes dont 14
86 000 hom rs et 250 à 300 canons
nominalement par le général russe Koutouzov, 16 000 cava
lie
mais en réalité placée sous la tutelle très directe de
PERTES
l‘empereur de Russie Alexandre Ier, accompagné de François Ier 0 hommes
9 000 à 9 50
d’Autriche. Elle est de fait, un lieu de concentration non seulement ho m mes
38 000
de troupes mais aussi du pouvoir politique. DUR É E 7 h à 17 h
heures, de
Austerlitz est tout d’abord un chef-d’œuvre de « deception », Environ 10 NTEMENT
c’est-à-dire de « tromperie » de l’ennemi. Eu égard à la situation E L’AFFRO
NATURE D ensive
off
sur le théâtre d’opérations et à la réalisation des objectifs straté- Défensive - NNEL
giques via l’ensemble des actions tactiques considérées comme OPÉRATIO
RÉSULTAT re
eu
des ensembles homogènes, Napoléon doit livrer une bataille qui Victoire maj
POLITIQUE IIIe coalition – fin de
lui permette d’éviter le regroupement des forces coalisées et RÉSULTAT
utriche de la France
l’entrée en guerre effective de la Prusse. Il doit aussi obtenir une Retrait de l’A édiate et directe sur la
ac e im m
victoire rapide, car son pouvoir n’a pas et n’aura jamais la légi- la men
timité et la solidité de celui des monarques qui s’opposent à lui.
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Vers V ienne
LA PRUSSE MISE
À GENOUX EN
QUATRE SEMAINES
+
intangibles — discipline du soldat, automatismes des manœuvres, et les fantassins de Roguet, achève le travail et s’empare de Stettin
Pour aller loin rigidité des formations —, ses chefs n’ont pas tenu compte des le 29 octobre. Blücher capitule à Lübeck le 7 novembre. Il ne reste
évolutions formidables apparues avec les guerres de la Révolution. guère au roi de Prusse, réfugié à Königsberg, que les 15 000 hommes
Notes sur la Or Napoléon déclenche une offensive fulgurante vers la Saxe à du général L’Estocq. Ils sont pour l’instant hors de portée de la
Prusse dans sa
grande catastrophe, partir du 8 octobre. L’armée est formée en 3 colonnes dans la dis- Grande Armée, d’autant que les Russes débouchent en Pologne à
Carl von Clausewitz, position de « bataillon carré » : front égal à la profondeur (60 km), leur secours. En une semaine, entre les 9 et 15 octobre, Napoléon et
Ivrea, 1999. avant-garde précédant le gros de l’armée d’une journée, colonnes sa Grande Armée ont totalement écrasé l’armée prussienne. Deux
Iéna-Auerstaedt. Le constituées de 2 corps à une demi-journée de distance et précédées combats préliminaires, Schleiz et Saalfeld, puis deux grandes
triomphe de l’Aigle, d’une brigade de cavalerie, bagages réduits au minimum. La tra- batailles, Iéna et Auerstaedt, auront suffi à faire basculer la Prusse
F.-G. Hourtoulle, versée des monts de Thuringe, isolant les différentes colonnes, est dans la réalité d’un désastre qui va longtemps désespérer le pays,
Histoire & Collections, dangereuse, mais ce risque est compensé par la rapidité du mouve- du simple soldat à la famille royale. Trois semaines de plus suffisent
2007 ment. Les 9 et 10 octobre, les combats perdus de Schleiz et Saalfeld à la destruction complète des forces armées prussiennes, prises au
Napoléon 1806, sont catastrophiques pour les Prussiens : le prince Louis-Ferdinand piège entre l’Elbe et l’Oder. On n’avait encore jamais assisté, au
Denis Sauvage,
est tué et les débouchés sur la vallée de la Saale sont ouverts. cours de l’ère moderne, à une victoire aussi foudroyante dans une
Shakos, 2016.
En 4 jours, Napoléon a tourné le flanc gauche ennemi. Les guerre opposant deux puissances européennes majeures. ■
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Armée française
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14 octobre 1806
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82 750 hom de journée,
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epuis Bamberg, Napoléon a projeté et réussi une taille en fin
marche rapide dans le dos des Prussiens. À la champ de ba t 60 000 environ seront
en
dont seulem engagés
suite des succès de Schleiz et Saalfeld, l’Empereur effec tivem ent
mes
s’installe à Gera le 13 octobre. Après avoir craint 53 000 hom
un retour offensif des Prussiens, il est désormais PERTES et blessés
et 7 500 tués 000 prisonniers,
convaincu d’un repli général de ses adversaires sur Magdebourg. entre 4 000 sé s, 15
ou bles
Napoléon ordonne alors une conversion vers la gauche de la totalité 12 000 tués ux capturés
et 30 drapea
de son armée dans le but de provoquer une grande bataille. Le Ve 200 canons
corps de Lannes qui est entré dans Iéna s’est ensuite établi par la DURÉE 6 h à 16 h
force sur le plateau du Langrafenberg. Napoléon le rejoint vers 10 heures, de NTEMENT
E L’AFFRO
16 heures et observe à la lunette ce qu’il croit être le gros de l’armée NATURE D
rencontre
prussienne. Il juge désormais probable — et souhaitable — une Bataille de NNEL
AT OPÉRATIO
bataille décisive dès le lendemain. RÉSULT èt e de s Français
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Victoire co IONNELLE
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CONSÉ ux, la poursu
Une nuit d’intenses préparatifs Prusse m ise à ge no
ATÉGIQUE
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L’Empereur décide de bivouaquer auprès de ses soldats. Les ENCES STR re neuf
CONSÉQU vaincue : il faudra enco
grenadiers du 40e régiment de ligne sont d’abord désignés pour t
La Prusse es signer un traité de paix
de
organiser son campement et sa protection avant d’être relevés par mois avant
les « grognards » de la garde impériale, dès son arrivée sur place.
Lorsque la nuit tombe, Napoléon, qui s’inquiète de l’absence d’ar-
tillerie française sur le Langrafenberg, découvre qu’un convoi est
bloqué dans un défilé très étroit. Il fait élargir le passage à coups
de pioche par les soldats. Enfin, les premières pièces d’artillerie
parviennent au sommet. Pour Napoléon, il est en effet capital de
disposer de tous ses canons. Il se plaît d’ailleurs à répéter que Au total, l’Empereur dispose, à portée de main, d’environ 80 000
« c’est avec l’artillerie que l’on fait la guerre ». Dans ce cas précis, hommes qui pourront participer à un moment ou à un autre aux
l’ennemi sera d’autant plus surpris qu’il n’imagine pas les Français combats du 14 octobre, sans tenir compte des corps de Bernadotte
capables de disposer de leur parc d’artillerie sur le plateau. et de Davout, déployés plus au nord. À Iéna, les corps d’armée
À Kapellendorf, Hohenlohe passe une nuit tranquille. Avec de Ney et de Soult, qui n’ont pas encore gravi le Langrafenberg,
ses 35 000 hommes et les 15 000 de Rüchel, il ne devrait avoir doivent entrer en scène après ceux d’Augereau et Lannes. La
aucun mal à vaincre les corps d’armée de Lannes et Augereau, préoccupation principale de Napoléon est de déployer son armée
qu’il pense isolés face à lui, s’ils commettaient la folie de venir dans la plaine, à partir de la position exiguë qu’il occupe sur les
l’attaquer. En aucun cas, il ne pense avoir à faire face à Napoléon hauteurs. Pour cela il faudra faire preuve d’ordre et de méthode.
et à la majeure partie de la Grande Armée. Au cours de cette nuit C’est sans aucun doute pour cela que l’Empereur insiste sur un
froide, les avant-postes de l’armée prussienne, dont les feux sont dispositif initial en deux lignes de deux corps d’armée chacune, afin
étendus sur plus de 20 kilomètres, se trouvent presque au contact d’éviter la confusion dans les rangs. Le point le plus important de
de ceux de l’armée française, concentrée sur le seul plateau du son plan est la mise en place d’une grande batterie, composée des
Langrafenberg. À 6 heures, un épais brouillard prolonge l’obscurité canons de la division Suchet et de ceux de la garde impériale. Son
nocturne. Napoléon d’un côté et Hohenlohe de l’autre disposent à objectif : écraser de boulets les villages situés en contrebas et semer
cet instant de forces égales, mais le premier se croit en infériorité le désordre dans l’armée ennemie, avant l’attaque des fantassins
numérique alors que le second est persuadé du contraire. français. Dans le camp prussien, c’est la dispersion des forces qui
Comme à Rivoli, Marengo ou Austerlitz, Napoléon prévoit prédomine. Tauentzien, avec les brigades Zweiffel, von Schönberg
d’engager le combat avant que toutes ses forces soient parvenues et les troupes légères de von Bila, soit 6 500 hommes au total, a
sur le site envisagé de la bataille. C’est en alimentant celle-ci avec bivouaqué en arrière de Lützeroda et de Closewitz, ne laissant que
des troupes de plus en plus nombreuses qu’il compte l’emporter. quelques détachements en observation à l’avant des villages. Le
40e
V ier z ehn h eiligen
17eléger premier des
P RINCE XAVIER Cuirassiers
21eL
34e
108e L DIVISION hauteurs du
P RINCE C LÉMENT GARDE LEVAL
XXXX P RINCE ELECTEUR Artillerie à cheval
e
105 L
MURAT
DIVISION
Langrafenberg
Fusiliers
16eléger
44eL VEDEL L ü tz eroda
LEGRAND
Closewitz
pour venir
HOHENHOLE 14eL
XXXX affronter
Isserstedt
Chevau-légers Chasseurs 16eléger LANNES NEY
Tauentzien.
AUGEREAU
NAPOLÉON
DIVISION
Fusiliers HEUDELET Cospeda
7eléger
Kötsc h au
BURGSDORF
Artillerie P LAT EAU DU
NERHT LA NGRAFENBERG
Fusiliers
gros des forces de Hohenlohe, environ 24 000 hommes, est dis- subissent une série de revers sur chaque ligne de défense. Après
persé dans un carré délimité par les quatre villages de Kötschau, ces premiers succès français, la bataille s’intensifie en avant du
Kapellendorf, Gross-Romstedt et Isserstedt. Enfin, Holtzendorff village de Vierzehnheiligen. Là, de 9 heures à 10 heures du matin,
se trouve avec environ 5 500 hommes à Dornbourg. Les 35 000 Lannes attaque la nouvelle ligne de défense établie par Tauentzien,
hommes de Hohenlohe sont donc séparés en trois groupes distincts entre Krippendorf et Vierzehnheiligen, deux kilomètres en arrière
incapables de se soutenir immédiatement. Enfin, Rüchel est encore de la première qui a déjà cédé. L’attaque des Français pivote sur la
à Weimar, avec environ 15 000 combattants. gauche, afin de s’orienter sur un axe plein ouest. Le corps d’Au-
gereau débouche à son tour à 10 heures, à l’extrême gauche du
Une matinée dans le brouillard dispositif français. De son côté, Ney, à peine arrivé sur le champ
À cause du brouillard intense, de la dispersion des troupes prus- de bataille, se lance dans la mêlée. À partir de 9 h 30 et jusqu’à
siennes et du fait de l’arrivée progressive des corps français sur les 10 heures, il engage l’ennemi avec une remarquable énergie, mais se
lieux, la bataille d’Iéna se décompose en une combinaison de quatre retrouve dangereusement isolé de reste de l’armée. Cette offensive
ou cinq affrontements, concomitants ou successifs. Napoléon donne précipitée donne lieu à de violents combats de cavalerie aux cours
l’ordre, dès le lever du jour, d’attaquer. Il a repéré les positions desquels les chasseurs à cheval et hussards français affrontent avec
ennemies la veille, et malgré le brouillard, il ne déclenche donc succès des cuirassiers ennemis, avant d’être débordés par le nombre.
pas le combat en aveugle. Lannes descend en premier des hauteurs À cet instant, Napoléon se trouve en avant de la garde impériale. Il
du Langrafenberg pour venir affronter Tauentzien. Dans le camp vient de suspendre par ailleurs ses attaques, dans le but de remettre
prussien, seul le général von Grawert, à la tête de la 1re division, de l’ordre dans son armée et d’y voir plus clair. Déconcerté par l’at-
a pris de sa propre initiative une série de mesures qui permettent taque précoce de Ney, qu’il aurait souhaité déclencher deux heures
aux Prussiens de se préparer à l’assaut imminent des Français. plus tard, après avoir achevé le déploiement de ses deux ailes et
De 6 h 30 à 9 heures du matin, les divisions Gazan et Suchet (Ve
corps) livrent un combat acharné aux troupes de Tauentzien pour
prendre le contrôle des villages de Closewitz, Cospeda et Lützeroda.
L’action se déroule au centre du champ de bataille. Celle-ci prend La ville d’Iéna est dominée La méthode d’attaque de l’armée prussienne repose
de l’ampleur avec l’arrivée de Soult (IVe corps), qui, après avoir par les hauteurs boisées du avant tout sur l’infanterie. Elle correspond à une
marché vers la zone des combats, prend à partie, entre 9 heures et Langrafenberg (220 m) et de succession d’avances au pas cadencé et de tirs,
11 heures, les troupes du général Holtzendorff. L’action se déroule Windknollen, qui débouchent en échelons, comme on a pu en voir une tentative
cette fois-ci sur le flanc droit de la Grande Armée. Dans le même vers l’ouest sur des plateaux à Valmy. Elle témoigne d’un conservatisme suranné
temps, le gros des troupes prusso-saxonnes, sous Hohenlohe, et le ouverts et ondulés descendant et de ce que l’on pourrait considérer comme une forme
VIe corps de Ney progressent vers le centre du champ de bataille. jusqu’à Weimar et Apolda. Le d’aveuglement, au regard de ce que les dernières
L’Empereur a prévu que, le moment venu, Ney déboucherait sur la terrain entre Iéna et Weimar campagnes en Europe ont démontré : s’il y a un pays
droite de Lannes et Soult. Alors que Napoléon envoie de plus en est barré par trois lignes où les leçons d’Austerlitz n’ont pas été retenues,
plus de bataillons à l’assaut de l’ennemi, les troupes prussiennes successives de villages. c’est bien en Prusse !
+
Pour aller loin Soult. Ney et la garde impériale se tiennent en réserve. À partir de
14 heures, le chaos s’installe dans les rangs ennemis, et les cavaliers
français, épaulés par les fantassins, lancent alors la poursuite, sabre
que 4 heures après le début de celle-ci, alors que la défaite des
troupes de Tauentzien et de Holtzendorff est déjà consommée. Dans
le même temps, Napoléon a inspecté le futur champ de bataille,
Iéna. Octobre
1806, A. Blin, au clair. Sur un front désormais large de 9 kilomètres, la bataille organisé l’arrivée de son artillerie sur le plateau et soigneusement
Perrin, 2003. tourne au désastre pour les Prussiens. À 14 h 30, Rüchel débouche calculé les délais de marche nécessaires de chacun de ses corps
Iéna et Auerstaedt. enfin aux environs de Kapellendorf. À la tête des dernières troupes d’armée avant de donner ses ordres. Murat parcourt ainsi 60 kilo-
La victoire prussiennes organisées, il attaque en direction de Gross-Romstedt. mètres de nuit pour rejoindre Iéna avec sa cavalerie, et combat sur
foudroyante, F. Bey, Une fois sur le plateau, il est implacablement repoussé par des 40 km pendant la journée du 14 octobre, jusqu’à Weimar ! Pour
Quatuor, 2006. troupes françaises désormais très largement supérieures en nombre. livrer la bataille décisive d’Iéna, les corps d’armée français ont tous
Iéna 1806, À 15 h 30, l’armée prussienne n’est plus constituée que de longues marché, souvent plusieurs dizaines de kilomètres — sauf le corps
Frédéric Bey, colonnes de fuyards. La cavalerie des corps de Lannes et d’Auge- de Lannes et la Garde, qui ont bivouaqué sur le Langrafenberg —,
VaeVictis no 71, 2006. reau encercle et capture les derniers éléments des troupes saxonnes combattu, puis marché à nouveau pour poursuivre l’adversaire. ■
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Eylau, 8 février 1807 :
Napoléon déclenche
à midi une charge
immense de cavalerie
contre l’armée russe.
La victoire est acquise
mais elle est chère et
sans bénéfice.
●●●
●●●
LES CHAUDS ET
FROIDS DE LA
GRANDE ARMÉE
Heilsberg
10 Jan.
3 Fév.
A l lenstein
Willenberg
XXXX
L obau
1 Fév. NAPOLÉON 1 Fév.
NEY
Ostrolenka
Neidenburg
25 Dec.
Soldau
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31 Jan.
Vis
Golymin
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P ultus k
P loc k
22 Déc. Czar n o vo 25 Déc.
Rhin
Mod lin
Varsovie
EYLAU,
UNE VICTOIRE
DOULOUREUSE
8 février 1807
ANTS
COMMAND er
N ap oléo n I
Bennigsen
EFFECTIFS 000 hommes
mes puis 30
45 000 hom
renforts
arrivant en 0 Prussiens
ses et 15 00
L
e général russe Bennigsen lance par surprise, à la 65 00 0 R us
mi-janvier 1807, une audacieuse offensive d’hiver. PERTES sés
15 000 bles
Rapidement en difficulté, il se résout très vite à rétro- 5 000 tués et et 900 Prussiens
s
grader vers Königsberg. Les Français, Murat et sa 30 000 Russe
cavalerie en tête, accrochent son arrière-garde les 6 et DUR É E
8 h à minuit
7 février près du village d’Eylau. 16 heures, de NTEMENT
E L’AFFRO
Napoléon, bien qu’en infériorité numérique, ne veut NATURE D
rencontre
pas laisser échapper son adversaire. Bennigsen dispose sans Bataille de ATÉGIQUE
S
U ENCES STR campagne de
doute de 64 000 hommes. D’autres sources parlent de 72 000 à CONSÉQ la
ut attendre
80 000 hommes. Son front, à plus d’un kilomètre d’Eylau, s’étend Aucune, il fa la guerre
te m ps po ur achever
en largeur sur 4 500 mètres. L’infanterie est déployée en ordre serré prin
sur deux lignes. La cavalerie couvre les deux ailes, avec un groupe
en réserve au centre. La particularité du dispositif russe réside dans
la mise en place de trois grandes batteries d’artillerie.
après 8 heures, par une terrible canonnade. Sur la gauche de la
Quatre kilomètres de front Grande Armée, Français et Russes lancent sans grand succès leurs
Napoléon a réparti les 45 000 hommes dont il dispose de premières attaques. Les choses sérieuses commencent à 9 heures,
manière plus dispersée pour couvrir au total 4 000 mètres de lorsque Napoléon décide d’attaquer sur sa droite, en profitant de
front. Le corps du maréchal Soult est en première ligne, sur toute l’arrivée progressive sur le champ de bataille des divisions du
cette longueur. Dans le plan général de Napoléon, la décision doit Ier corps de Davout. La division Saint-Hilaire, séparée du reste
venir des troupes qui ne sont pas encore arrivées sur le champ de du IVe corps et placée sous les ordres directs de l’Empereur, est
bataille : Davout (15 000 hommes) qui est alors à 15 km d’Eylau, envoyée à la rencontre des unités de pointes de Davout pour mener
et Ney (14 500 hommes), occupé à surveiller les Prussiens de cette offensive qui connaît de jolis succès jusqu’à 10 heures. Les
L’Estocq à près de 35 kilomètres de la gauche de l’armée. La Russes la stoppent enfin grâce à leur cavalerie avant de reculer sur
cavalerie est déployée en réserve. Tôt dans la matinée du 8 février, une ligne perpendiculaire à celle de leur centre. C’est alors que
la garde impériale se positionne aux abords de l’église d’Eylau Napoléon décide de porter ce qu’il pense être le coup de grâce, en
et le corps d’Augereau se place sur la droite du corps de Soult. lançant le VIIe corps d’Augereau contre le centre ennemi. Mais les
L’Empereur compte attaquer par les ailes avant de frapper deux divisions s’égarent à cause d’une terrible tempête de neige.
au centre. Bennigsen se satisfait de sa position d’attente et espère Elles marchent parallèlement à la ligne de front russe et débouchent
écraser les Français grâce à son artillerie. La bataille s’ouvre, peu face à leur principale batterie, qui ouvre le feu à la mitraille et
Sur la droite, la première des trois Après une expérience à moindre échelle
batteries russes compte 40 pièces à Austerlitz, Napoléon décide, avec
lourdes et 20 légères. Massée la grande charge d’Eylau, d’utiliser
devant Eylau, en plein centre de sa cavalerie comme une force de choc
la ligne russe, la deuxième batterie offensif, comme une arme de pénétration
rassemble 70 pièces lourdes. capable de rompre les dispositifs défensifs
Enfin une troisième batterie de les plus solides. La cavalerie se voit
40 pièces lourdes est placée entre confier une mission autonome qui n’entre
la deuxième batterie et le village pas dans le cadre d’une combinaison
de Klein-Sausgarten. inter-armes.
N EY
16h00 LESTOCQ
15h00
Retraite
S chlod it t en ordonnée
de nuit
MARKOV Ku t s c h i t t e n
TOUTCHKOV
XXXX
A nkla p p en
BENNIGSEN Lampasch
SOMOV
DOKHTOUROV
SACKEN
SOULT L ev
al
IV e CORPS
KAMENSKI
Le
Cimet ière
Pre u s s i s c h - E y l a u
gr
10h00 OSTERMANN
an
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Garde K le i n - S a u s g a r t e n
10h30
AUGEREAU
D’ 10h30
VII e CORPS Ha 14h00
BAGGOVOUT
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Sa
S e r p a llen
ul in
Gr t-H
ou ila
Garde ch K lei ire
y n Mil Friant
MURAT hau Marulaz
Rothenen d DAVOUT
FIN DE PARTIE
POUR LES RUSSES
À FRIEDLAND
14 juin 1807
ANTS
COMMAND er
Nap oléo n I
Bennigsen
EFFECTIFS
mes le matin
26 000 hom près-midi
0 l’a
puis 80 00
ho m mes
A
u début de juin 1807, Napoléon a reconstitué la 60 00 0
Grande Armée, désormais forte de 600 000 hommes PERTES 0 blessés
0 tués et 6 30 ns
sous les armes, Français et alliés, dans toute l’Eu- environ 1 70 000 blessés et 80 cano
,7
rope. Seuls 100 000 hommes, dont ceux du corps 11 000 tués
de Masséna, rappelé d’Italie, vont participer active- DURÉE 22 h 30
, de 8 h 00 à
ment à l’offensive d’été contre les Russes en Pologne, dans l’espoir 14 heures 30 N TEMENT
E L’AFF R O bataille
d’obtenir une victoire et la paix. Bennigsen est à la tête de forces à NATURE D e Bennigsen dans une
tir
peu près égales dans cette région, dont environ 10 000 Cosaques. Napoléon at
piège NNEL
Le Russe s’appuie sur Königsberg, dernière grande ville prus- OPÉRATIO
sienne à ne pas être tombée aux mains de Napoléon. RÉSULTAT gn e
mpa
Fin de la ca
AT POLITIQUE
Bennigsen dans la souricière RÉ SU LT té de Tilsit
nc lu e par le trai
Paix co
Le fantasque général décide d’aller attaquer Napoléon — qu’il
nomme par provocation le « vaincu d’Eylau » — en marchant sur
la basse Vistule. L’Empereur, qui souhaite couper les Russes de
Königsberg, est un instant pris de court. Il a rangé ses corps d’ar-
mée le long de la Passarge : du nord au sud, on trouve Bernadotte
(Ier corps), Soult (IVe corps) et Davout (IIIe corps). La réserve de
cavalerie et la garde impériale sont en arrière. Lannes, avec la
réserve d’infanterie, et Mortier (VIIIe corps), sont entre Dantzig
et la Passarge. L’armée polonaise, commandée par Poniatowski, Friedland, le 13 juin au soir, dans l’espoir de regagner Königsberg
occupe la Pologne et couvre le flanc droit, en liaison avec Masséna. où se sont déjà réfugiés L’Estocq et ses 5 000 Prussiens.
Napoléon va réussir sa première manœuvre, grâce au VIe corps du Bennigsen découvre dans la matinée du 14 juin la présence
maréchal Ney, établi à Altkirch, en avant du front français. Le 5 juin de l’avant-garde française constituée des 26 000 soldats du corps
1807, Bennigsen lance en effet une offensive sur Ney qui lui est de réserve de Lannes. En effet, Napoléon avait sciemment lancé
livré en appât et qui va l’entraîner, en se retirant, dans une véritable la veille son maréchal, qui était alors à Eylau, à la poursuite de
souricière. Dès le 11 juin, profitant à plein de l’action aspirante de Bennigsen pour tenter de le pousser une nouvelle fois à la faute. Le
Ney, Napoléon parvient à se placer, avec une grande partie de son général russe, jugeant Lannes isolé et donc une proie facile, com-
armée, entre Königsberg et Bennigsen. Ce dernier, dépassé par met l’imprudence de retraverser l’Alle vers l’ouest avec ses 60 000
les événements, franchit en catastrophe la rivière Alle vers l’est, à hommes, en utilisant le pont de bois fixe et trois ponts de bateaux de
Friedland. Il déploie ensuite son armée, dos à la rivière, pour enga-
ger la bataille. Il ignore que depuis le 13 juin au soir, Napoléon fait
converger plus de 50 000 hommes des corps de Ney, Mortier, Victor
Le général Alexandre-Antoine Hureau de Sénarmont (qui vient de remplacer Bernadotte blessé), de la garde impériale
(1769-1810) organise à Friedland ses canons en deux et des divisions de cavalerie Grouchy et Latour-Maubourg vers
batteries de 15 pièces – il en garde 6 en réserve – qu’il Friedland. De 8 heures à 13 heures, Lannes mène une éprouvante
déploie sur les flancs de la division Dupont. Mais il avance bataille défensive pour contenir les colonnes russes que Bennigsen
plus vite que les fantassins, et attaque ainsi seul le lance contre lui. Il reçoit bientôt le soutien de la division Verdier
centre de l’armée russe. Les attelages tractant les pièces du corps de Mortier, puis de la grosse cavalerie de Nansouty. Les
foncent, suivis à la course par les artilleurs. C’est une Russes perdent du temps en cherchant à combiner aux mieux leurs
sorte de « charge d’artillerie ». La batterie, qui tire 2 600 actions. Finalement, Gortchakov attaque Heinrichsdorf, sur la
coups en trois heures, de très près (entre 100 et 400 m route de Königsberg, et Bagration Posthenen, sur la route d’Eylau.
des cibles), cause des pertes immenses aux Russes. Mortier déploie son artillerie et stoppe la poussée russe contre la
Alle
GORTCHAKOV
3
Oudinot
2
LANNES Pont de
Ve Corps GARDE RUSSE bateaux
Verdier 3
KOLLOGRIBOF BENNIGSEN
2 Fr i e d l a n d
Sénarmont 2
VICTOR
1er Corps
3 3 4
2 Chapelle
Latour-
Maubourgg 2
Po s t h e n e n
GARDE BAGRATION
2 NEY
VIe Corps
PLATOV
MARCHAND
Bothke i n B ois de
S o r t l ac k
+ loin
droite française. Lannes, avec une parfaite maîtrise tactique, utilise des cavaliers de Latour-Maubourg et du reste du corps de Victor,
les moindres replis du terrain pour tenir. Les grenadiers d’Oudinot renverse les troupes ennemies qui se retrouvent bientôt entassées Pour aller
et les cuirassiers de Nansouty parviennent à boucher les brèches dans le village de Friedland, accablées par les tirs à la mitraille des La Victoire. Juin
ouvertes par l’ennemi. Napoléon, qui était à Eylau à 10 heures, canons français. Bennigsen est personnellement parvenu à franchir 1807, Yves Amiot,
arrive sur le champ de bataille un peu après midi, au moment où l’Alle, mais les ponts sont bientôt détruits par les tirs des Français Librairie José Corti, 1980.
les Russes marquent une pause. Il observe les positions ennemies à et les soldats de son aile gauche n’ont plus d’autre solution que La Bataille
la longue-vue et arrête son plan : s’emparer des ponts de Friedland, de se jeter dans la rivière. Ney et Dupont font alors leur jonction de Friedland,
en plein centre, et détruire les deux ailes russes acculées à la rivière. dans le village en flammes. L’offensive de Napoléon continue à se Didier Rouy, Azure Wish
développer jusqu’à l’extrême gauche du dispositif français. Dos à Enterprise, 1996.
Napoléon attaque par la droite la rivière, les Russes résistent comme ils le peuvent. Gortchakov
À 13 heures, Napoléon s’installe à Posthenen et prend person- tente de reprendre Friedland aux Français. Après avoir pénétré un
nellement la direction de la bataille. Il fait monter progressivement instant dans le village, ses troupes sont refoulées vers le nord. La
en ligne les renforts qui arrivent de toute part. Disposant à 17 heures colonne située à l’extrême droite de la ligne russe découvre un gué
de 80 000 hommes, il lance d’abord son offensive sur la droite. qui permet à Gortchakov de sauver quelques milliers d’hommes.
Le maréchal Ney traverse les bois de Sortlack, pour atteindre une À 22 h 30, les Russes déplorent 11 000 morts, 7 000 blessés et
boucle de l’Alle. Les canons russes de la rive droite de la rivière un nombre difficile à évaluer de noyés. Ils abandonnent 80 canons
font néanmoins des dégâts dans les rangs français. Une contre- et des dizaines de drapeaux. Napoléon a perdu 1 700 tués, et envi-
attaque de la garde à cheval russe est arrêtée par la cavalerie de ron 6 300 Français sont blessés. Si la lutte a été chaude, le succès
Latour-Maubourg et l’offensive lancée par Victor. Bientôt confinés de Napoléon est total. L’Empereur a manœuvré pour obtenir une
dans la boucle de l’Alle, les Russes tentent de se dégager, mais sans bataille décisive le 14 juin, jour anniversaire de Marengo, et il est
succès. La défaite de Bennigsen est désormais scellée. L’offensive parvenu à ses fins de la plus brillante des manières. Il cherche ainsi
décisive des Français a lieu en plein centre, appuyée par la batte- à marquer les esprits et à obtenir avec le traité de Tilsit, fruit de sa
rie du général Sénarmont. La division Dupont, accompagnée victoire, la manifestation de l’apogée de son Empire. ■
●●●
●●●
NAPOLÉON
MANŒUVRE EN
TERRE HOSTILE
1
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L eon P ampelune
V itor ia
B u r go s
10 no v. 1808 xxxx
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T ordesillas V a l l ad o l i d 3 NE Y
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S a r a go s s e
S o m o s i e r ra
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30 no v. 1808 B arcelone
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VIVES
B ailén
19 juillet 1808
Armée
C ordoue M u rc i e française
S é v il l e Armée
espagnole
xxxx
1 BLAKE
M alag a xxxx
2 BELVEDERE
xxxx
3 CASTANOS
+ loin
ennemies isolées les unes des autres à partir de la position centrale parce qu’il est absent ; l’Autriche, profitant de son engagement en
conquise. Dans la foulée, il s’agit aussi de reprendre Madrid et de Espagne, réarme et pense profiter de la situation pour venger la Pour aller
réinstaller Joseph sur son trône. Dès le 10, Soult occupe Burgos campagne de 1805. Le 23 janvier, Napoléon est revenu à Paris. L’Espagne contre
tandis que Victor l’emporte le 11 contre les forces espagnoles des Cette courte campagne d’Espagne est à l’image des guerres Napoléon, J.-R.
généraux Blake et de La Romana. Le 23, c’est Lannes, qui vient menées par Napoléon. Ce sont souvent les événements qui lui Aymes, Nouveau Monde/
d’arriver, qui l’emporte à Tudela. La manœuvre n’atteint pas tous commandent. La multiplicité des adversaires implique toujours Fondation Napoléon, 2003.
les objectifs espérés car toutes les armées espagnoles n’ont pas été le risque d’être attaqué là où il n’est plus. Par ailleurs, la stabi- A History of the
détruites, mais Napoléon entre à Madrid le 4 décembre. lité du régime impérial n’est pas suffisante pour qu’une longue Peninsular War,
absence ne comporte pas de risques intérieurs. Enfin, la campagne Sir Charles Oman (dir.),
Greenhills Books, 1999.
Les Anglais en embuscade d’Espagne démontre aussi les limites du système napoléonien.
Tomb for an
Renseigné alors sur les mouvements britanniques, il se retourne La prise de la capitale, la victoire sur le champ de bataille, ne
Empire, Francisco
contre eux. Agissant depuis Lisbonne vers Salamanque, Moore sont pas suffisantes pour obtenir la paix souhaitée par Napoléon. Ronco, Bellica Third
espère aider les armées espagnoles en menaçant le flanc et les Le terrain, notamment par son manque de communication et les Generation, 2009.
arrières français. Le 29 décembre, après une affaire d’avant-garde faibles capacités logistiques — d’autant plus au milieu d’une
défavorable à la cavalerie de la Garde, tombée dans une embus- population majoritairement hostile —, ne permet pas non plus
cade de la cavalerie anglaise, l’Empereur arrive à Benavente. Le d’emporter des victoires majeures voire décisives dans des délais
1er janvier à Astorga, il se rend compte que Moore s’échappe ; il courts. Napoléon ne reviendra jamais en Espagne, qu’il ne verra
charge Soult et Ney de la poursuite et repart vers Valladolid dans plus que sous un prisme stratégique en laissant la direction des
l’attente d’informations en provenance de France. Mais les nou- opérations à son frère Joseph et ses maréchaux, dont seul un petit
velles sont mauvaises : des intrigues politiques renaissent à Paris nombre sortira grandi. ■
LES POLONAIS
À L’ASSAUT DU COL
DE SOMOSIERRA
Le 30 novembre 1808
ANTS
COMMAND er
Nap oléon I Juan
Benito San
Général Don
EFFECTIFS nons
mes et 12 ca ns
33 500 hom et 22 cano
m es
12 500 hom
sur 150
L
e premier objectif de la campagne est de regagner PERTES ou blessés
la couronne de Joseph. Pour cela, il faut reprendre ch ev au -légers tués et 0 selon les
57 00
rtaine s, en tre 200 et 2 is
Madrid, après avoir rompu la ligne de défense espa- Ince pr
canons sont
gnole. Seulement voilà : la route de Burgos à Madrid sources – 16
passe par un col, ou plutôt des gorges, Somosierra. DURÉE heures envi
ron
Le 30 novembre 1808, l’Empereur ordonne au maréchal Victor 9 heures à 12 N TE MENT
E L’AFF R O
d’ouvrir la voie vers la capitale. NATURE D
Cependant, la position espagnole est forte. La route tra- Offensive
BATAILLE
verse, en effet, un défilé de six kilomètres de long et s’élève RÉSULTAT ise
ct oire ta ctique frança
de 300 m, jusqu’à 1 440 m ; il faut aussi franchir un pont de Vi
POLITIQUE
pierre somme toute assez étroit. Les Espagnols sont dispo- RÉSULTAT
rid
sés de façon à barrer cet accès : l’infanterie assure les flancs Prise de Mad
tandis que quatre batteries sont installées aux coudes successifs
formés par la route. Cela représente 22 pièces en tout. La pre-
mière batterie prend par son tir le pont en enfilade, la dernière
couvre le col de ses feux. Le dispositif mis en place par le
général San Juan semble tirer le meilleur parti du terrain et
des moyens dont il dispose. vite : il ordonne alors à la cavalerie d’agir. L’escadron de service
est en tête. La charge va durer sept, huit minutes tout au plus.
Guerre dans le brouillard Sur 150 cavaliers polonais, 57 sont tués ou blessés. Mais les
L’action débute vers 9 heures. Le brouillard matinal est quatre batteries espagnoles sont prises. Les troupes du général
encore très dense. C’est la division du général Ruffin (9e léger, San Juan, dont bien peu ont réellement participé au combat, se
24e et 96e de ligne) du corps de Victor qui engage la progres- débandent — le général lui-même sera massacré par ses propres
sion. Le dispositif français, qui repousse dans un premier temps hommes quelques semaines plus tard. Le verrou qui bloquait la
les avant-postes espagnols, est le suivant : le 96e de ligne, avec route vers Madrid a été brisé.
six pièces, avance par la route, le 24e de ligne sur sa gauche
et le 9e léger sur la droite, sur les pentes. L’intention première Un mouvement d’humeur ?
du maréchal Victor est de déborder les positions ennemies par La victoire assurée, l’épisode devient un élément majeur de
les deux flancs. Mais le terrain est difficile et le feu espagnol la geste héroïque de l’Empire, et des Polonais ayant servi sous
suffisamment dense pour freiner les 24e de ligne et 9e léger. Le les aigles françaises en particulier. Cependant, la décision peut
96e arrive donc seul face à la première batterie espagnole, et être interrogée : mouvement d’humeur de l’Empereur face aux
ne peut lui opposer, depuis la route, que deux pièces. Elles ne tentatives de faire rétablir l’ordre par certains de ses subordon-
suffisent pas à soutenir la progression qui est donc bloquée au nés, ou volonté de ne pas perdre le temps qui permettrait aux
niveau du pont. Cela fait déjà trois heures que les combats ont Espagnols de renforcer les défenses de Madrid ? En un mot,
débuté. Le brouillard s’est dissipé. était-ce un expédient ou une analyse adéquate du contexte ? Il
L’Empereur, accompagné de la cavalerie de la garde n’en reste pas moins que la surprise, la rapidité et l’effet moral
impériale, est présent depuis une heure. Un escadron d’un des de la charge ont débloqué la situation.
régiments de la Garde est toujours de service auprès de lui. Ce Napoléon arrive devant Madrid le 2 décembre 1808
jour-là, c’est le 3e escadron du très récent régiment de chevau- et découvre que la cité a été mise en état de défense. Vers
légers polonais. Les autres unités sont en arrière, formées en 15 heures, la division Lapisse du corps du maréchal Victor (16e
colonne au bord de la route. léger, 45e, 8e et 54e de ligne) attaque le secteur nord-ouest de
Napoléon envoie des reconnaissances, en particulier le chef la ville. La nuit venue, les premières maisons sont emportées.
de bataillon Lejeune. Il juge que les choses ne vont pas assez Le 3 décembre, une sommation est envoyée aux défenseurs ;
S omosie r r a
Église
et cure
4 e batterie Chapelle
3 e batterie
2 e batterie
Moulin 1 re batterie
Pont
9e d’infanterie
légère
96 e
de ligne Le Britannique John Moore
(1761-1809) est envoyé en
1808 au Portugal, d’où il
passe en Espagne pour aider
24 e de ligne les résistants à l’invasion
française. Après avoir cru
Cavalerie
de la prendre au filet le corps de
Garde Soult, il échappe au piège de
Napoléon et se réfugie à La
Corogne, où il est tué avant
d’avoir pu rembarquer.
LE DÉBUT
DES VICTOIRES
LABORIEUSES
Re
C ham
ge
n
Al
tm
üh 4 - Retraite
l autrichienne
R at isbonne
xxx BO
H
T eugen S t r a u b i n g ME
R
LEFEBVRE WA
D onauwör th E ckmühl LD
xxxx
A bensbe rg
3 - Concentration CHARLES
e
Da
nub et riposte françaises
L andau
xxx L andshut
P f a ff e n h o f e n P assau
OUDINOT
U lm 4 - Retraite
A ugsbourg autrichienne
Le télégraphe optique xxx 1 - Offensive autrichienne
a été mis en service en 1794 principale
pour communiquer avec les
h
MASSÉNA
Lec
M ühldor f
développé sous l’Empire M unic h
Inn
r
Isa
+ loin
groupements autour des localités de Ratisbonne et d’Augsbourg,
distantes de 120 kilomètres. En quelques marches, l’archiduc
Charles peut donc se retrouver au milieu des forces françaises pour
cette première phase de la campagne est toutefois positif puisque
l’armée autrichienne a renoncé à son offensive et se replie vers la
Pour aller
les battre « en détail » à la manière napoléonienne. Bohême après avoir perdu plus de 30 000 hommes. 1809. De Ratisbonne
à Znaïm, E. Buat,
L’archiduc Charles va être sauvé par une faute de Napoléon qui Lib. militaire Chapelot, 1909.
Quatre batailles en quatre jours décide de marcher sur Vienne au lieu de le poursuivre « l’épée dans
La Révolution militaire
Mais Napoléon arrive enfin sur le théâtre d’opérations allemand les reins ». Il laisse ainsi son adversaire s’échapper pour recons- napoléonienne, t. 1 : Les
le 17 avril 1809. Il profite de la lenteur de l’archiduc Charles pour tituer son armée et s’inviter à nouveau à la table de jeu. Obligé manœuvres, S. Béraud,
menacer ses communications et bloquer son armée dans la nasse for- d’obtenir une victoire rapide pour éviter un renforcement de la coa- éd. B. Giovanangeli, 2007.
mée par l’Inn et le Danube, dont les principaux points de passage sont lition antifrançaise, Napoléon doit combattre sur le terrain choisi Jours de Gloire.
contrôlés par des garnisons françaises. Lors de quatre batailles livrées par l’ennemi, ce qui aboutit aux batailles frontales d’Essling les Campagne : le
en quatre jours (Abensberg le 20, Landshut le 21, Eckmühl le 22 et 21 et 22 mai et de Wagram les 5 et 6 juillet. À l’issue de ces deux Danube, Frédéric Bey,
Ratisbonne le 23 avril), Napoléon rétablit la situation et accroche rencontres sanglantes, Napoléon est nerveusement épuisé et ne VaeVictis no 41, 2001.
sévèrement l’archiduc Charles. Il coupe l’armée autrichienne en déclenche que tardivement la poursuite de l’armée autrichienne.
deux tronçons et force son aile gauche à se replier sur Vienne, tandis Celle-ci se retire en bon ordre vers la Bohême et fait face à ses pour-
que Charles se replie sur Ratisbonne. Il échoue cependant dans sa suivants lors de la bataille de Znaïm. Après deux jours de combats
manœuvre d’encerclement car les deux corps de Bellegarde des- indécis, l’archiduc Charles, menacé plus au nord par les succès
cendus de Bohême ont rompu le verrou de Ratisbonne et ouvert polonais, propose un armistice qui aboutit le 14 octobre 1809 au
une nouvelle ligne de communications vers Prague. Le bilan de traité de Schönbrunn et met fin à la cinquième coalition. ■
P ilsen
DAVOUT
old
N ikolsbourg
au
D
S t r aubing
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an
Th
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xxxx
e
Ne u m a r k t M a ut er n L’archiduc Charles-Louis
Ma
HILLER K rems
xxx L inz d’Autriche (1771-1847) a remporté
E bersberg M elk N üssdor f
LEFEBVRE les victoires de Wetzlar et de
B r aun au
M unic h S aint Wurtzbourg en 1796, de Stokach
La m b a c h Vi e n n e
n
er P ölten
In
St
ey en 1799. Il est surtout le principal
r
s
I sa
Ip
artisan de la modernisation de
l’armée autrichienne.
n
au
Tr
s
Enn En signant le traité de
Schönbrunn, l’Autriche s’engage
S a i nt M ichael à verser 85 millions de francs
I nnsbr üc k
d’indemnités de guerre et perd
4 millions de sujets sur des
Campagne 1809 - Fin territoires revenant au duché de
Varsovie, à la France et à la Bavière.
ABENSBERG, UN SUCCÈS
QUI CACHE UNE ERREUR
20 avril 1809
ANTS
COMMAND er
Napoléon I s et général Hiller
ui
Archiduc Lo
EFFECTIFS
D
ans la nuit du 16 au 17 avril 1809, Napoléon arrive mes
à Donauwörth et découvre la pagaille mise par 55 000 hom
0 ho m mes
42 00
Berthier dans le dispositif français : ses forces sont S
PER TE
écartelées entre Ratisbonne (Davout) au nord-est es
1 100 homm
et Augsbourg (Masséna et Oudinot) au sud-ouest, es
6 700 homm
séparées de plus de 100 kilomètres « protégés » par un mince nuit
DURÉE début de la
rideau de trois divisions bavaroises, sous les ordres du maréchal du matin au
De 8 heures NTEMEN T
Lefebvre. Quant à l’armée autrichienne, elle s’est séparée en E L’AFFRO mps
NATURE D ée pa r les deux ca
deux : une force secondaire débouche de la Bohême en direction aille ac ce pt
Bat NNEL
de Ratisbonne, une force principale, sous les ordres de l’archiduc OPÉRATIO on de
RÉSULTAT ise entraînant la scissi le
Charles, franchit l’Isar à Landshut en direction de Pfaffenhausen. oi re fran ça de so n ai
Vict parée
ichienne sé
Dès le 17 avril, Napoléon prend une décision audacieuse qui l’armée autr Hiller)
ps
reflète son tempérament militaire agressif : plutôt que de réunir ses gauche (cor
+
Pour aller loin forces sur la rive gauche du Danube, il ordonne à Davout de le
rejoindre par la rive droite, en se portant sur Neustadt. L’objectif est
RÉSULT AT
Bataille non
POLITIQUE
décisive
La Campagne de rejoindre les autres corps d’Oudinot et de Masséna qui vont à sa
de 1809. Les rencontre. Davout se met en marche dans la journée du 19 avril
opérations du 20
et, après un combat de rencontre qu’il remporte, près de Teugen,
au 23 avril, Michel
Molières, LCV, 2003. à mi-chemin entre Ratisbonne et Neustadt, il a à la nuit tombée Napoléon passe la nuit du 19 au 20 avril à Vohburg (10 km
remporté le pari lancé par l’Empereur. à l’ouest de Neustadt). C’est là qu’il reçoit à 6 heures du matin
le compte rendu très optimiste de Davout qui lui fait croire qu’il
a battu le gros de l’armée autrichienne, alors qu’il a simplement
repoussé ses avant-gardes. Napoléon ordonne alors aux forces réu-
XXX
Saint Michael
nies près d’Abensberg de balayer les Autrichiens situés en face
KOLLOWRATH
Ratisbonne d’elles vers l’Isar. Il constitue dans ce but un corps provisoire
confié au maréchal Lannes, épaulé par Lefebvre et Vandamme.
XXX
Da
nu
be Victoire en trompe-l’œil
Bad Abbach LIECHTENSTEIN Son plan semble imparable : l’aile gauche (Davout) doit fixer
XXX
DAVOUT XXX
3. Inaction de la droite
autrichienne
ses opposants tandis que la masse centrale (Lannes et soutiens)
r
Teugen abe doit perforer l’armée ennemie et que l’aile droite (Masséna et
eL
oss
ROSENBERG
Straubing
XXX 1. Attaque Gr Oudinot) doit couper la ligne de retraite autrichienne qui passe par
LANNES de Napoléon Schierling
Eckmühl Landshut. Napoléon ne doute pas que cette action va précipiter un
Abensberg r
Neustadt XXX XXX
abe
XXX HOHENZOLLERN
ein
eL repli général des Autrichiens et conclure cette campagne.
Kl
LOUIS
LEFEBVRE Rohr Les forces de Lannes se mettent en marche à l’aube vers Rohr,
2. Repli de la gauche
autrichienne au sud-est. À droite, Napoléon accompagne les forces bavaroises,
xxx
Rottenburg qui franchissent l’Abens en direction de l’est et du sud. Sous la
Ergoldsbach
HILLER
pression, le corps d’Hiller se replie à l’est de la Laber que viennent
Pfaffenhausen
border les forces de Lannes dans la soirée.
s
Aben
MASSÉNA Moosburg tifs adverses sur ce point. Il a certes obtenu l’avantage en séparant
l’aile gauche autrichienne du gros des forces de l’archiduc Charles,
mais sans provoquer sa déroute. Il va pourtant s’en convaincre et
donner ses ordres pour parachever son offensive vers Landshut. ■
ANTS
COMMAND er
Napoléon I s et général Hiller
ui
Archiduc Lo
EFFECTIFS
A
près Abensberg, Napoléon passe la nuit à Rohr : il es
dort peu, et envoie ses ordres à 5 heures du matin. 6 000 homm
es
5 000 homm
Il est persuadé d’avoir provoqué la déroute de S
PER TE
l’ensemble de l’armée autrichienne qui devrait
770 hommes
se replier sur Landshut ou Straubing. Il ne reste es
1 500 homm
plus qu’à lancer une poursuite générale pour récolter les fruits e
DURÉE n de journé
du « second Iéna ». Davout doit donc nettoyer ses arrières avant matin à la fi
5 heures du NTEMEN T
d’aller sur Ratisbonne attaquer les corps autrichiens (Bellegarde E L’AFFRO rg
NATURE D s la bataille d’Abensbe
et Kollowrath) sur la rive gauche du Danube et les acculer contre rs uite ap rè
Pou NNEL
les montagnes de Bohême. Napoléon espère de son côté capturer OPÉRATIO finitif
RÉSULTAT ise entraînant le repli dé
les restes de l’armée autrichienne en la devançant sur l’Inn. oire fran ça vers Vien ne
Vict ne
he autrichien
de l’aile gauc
Charles fait du Napoléon POLITIQUE
RÉSULTAT
n décisive
Simple illusion : il n’a fait qu’accrocher une partie du corps Bataille no
d’Hiller, et le gros des forces de Charles conserve sa liberté d’ac-
tion. Napoléon ignore en outre que l’archiduc a compensé la perte
des liaisons avec le corps d’Hiller par le rétablissement de celles
avec les corps de Bellegarde et Kollowrath. Il a ainsi opéré, dans
+ loin
la pure tradition napoléonienne, un changement de sa ligne d’opé- ensemble vers le sud en direction d’Ergoldsbach, tandis que les divi-
rations vers la Bohême qui lui permet d’ignorer la menace contre sions de Lannes et bavaroises, sous les ordres directs de Napoléon, se Pour aller
ses communications vers la Haute-Autriche par l’Isar et l’Inn. porteront sur Landshut. En parallèle, les forces de Masséna doivent La Manœuvre de
Sa perception erronée de la situation dicte les mouvements capturer les passages de l’Isar pour intercepter le repli autrichien. Landshut,
ordonnés par l’Empereur : Davout et Lefebvre doivent progresser Devant Landshut, situé en partie entre deux bras de l’Isar, H. Bonnal, librairie militaire
Napoléon s’impatiente : il veut aller vite pour empêcher le génie Chapelot, 1905.
autrichien de détruire les ponts. Sur son ordre, son aide de camp, le
général Mouton, capture le premier pont puis lance les grenadiers
xxx Saint Michael du 3e bataillon du 17e de ligne sur le second pont, sous un feu
KOLLOWRATH
Ratisbonne meurtrier. Il pénètre enfin dans Landshut au milieu des Autrichiens
vers 4 heures de l’après-midi. Napoléon aurait consacré le fait
xxx
LIECHTENSTEIN Da
d’armes en s’exclamant : « Mon Mouton est un lion ! »
nu
be Mais ce fait d’armes dissimule un double échec opération-
Bad Abbach 4. Concentration autrichienne
sur la gauche de Davout
Teugen
xxx nel. La lenteur de Masséna, qui est entré dans la ville par le sud, a
xxx ROSENBERG
DAVOUT xxx r
permis à Hiller d’échapper au piège tendu par Napoléon. Celui-ci
abe Straubing
2. Attaque de Davout HOHENZOLLERN eL ne découvre le second échec que dans la nuit lorsqu’il reçoit le
oss
soutenue par Lefebvre Eckmühl Gr
xxx
Abensberg LEFEBVRE
Schierling
abe
r rapport envoyé par Davout. Ce dernier n’a le 21 avril que trois
Neustadt eL
ein divisions, alors qu’après Ratisbonne, l’archiduc Charles a opéré sa
xxx
Rohr Kl
OUDINOT
xxx jonction avec les corps autrichiens de la rive gauche du Danube et en
LANNES
Rottenburg commande désormais 14 ! Pourtant Davout, soutenu par Lefebvre,
Ergoldsbach
attaque au matin et marche vers l’est en refoulant les Autrichiens de
Pfaffenhausen
1. Attaque Schierling. Mais il s’arrête près d’Eckmühl quand lui est confirmée
s
Aben
de Napoléon
la jonction de Charles avec l’armée de Bohême. L’archiduc masse en
xxx
Isar effet ses forces sur son aile droite pour tourner la gauche de Davout.
LOUIS Au même moment, les résultats des reconnaissances envoyées vers
Landshut
xxx Straubing confirment à Napoléon l’absence d’Autrichiens sur l’Isar.
HILLER
Il découvre enfin son erreur. Depuis deux jours, il accumule des
Moosburg
xxx
3. Marche de Masséna
succès faciles contre une force secondaire et s’éloigne du cœur
MASSÉNA
sur Landshut des combats face à la force principale autrichienne déployée entre
0 5 10 Km
Ratisbonne et Eckmühl. L’offensive sur Landshut s’apparente donc
à un inutile et dangereux coup d’épée dans l’eau ! ■
COMMENT ECKMÜHL
AURAIT PU ÊTRE UNE
BATAILLE DÉCISIVE
22 avril 1809
ANTS
COMMAND er
Nap oléo n I
harles
Archiduc C
EFFE CTI FS
A
mes
près deux jours d’affrontement contre les forces 70 000 hom
mes
autrichiennes à Abensberg et Landshut, Napoléon 54 000 hom
doit admettre que le bilan est contrasté. Il a enrayé PERTES
es
l’offensive ennemie mais sans parvenir à déséqui- 3 500 homm
0 ho m m es
librer l’archiduc Charles qui conserve sa liberté 4 00
d’action. Il a en outre mis en danger les forces de Davout et doit DU R ÉE
à 21 heures
maintenant repositionner d’urgence ses troupes pour venir le De 13 heures NTEMENT deux
E L’AFFRO
soutenir à Eckmühl. Génie de l’adaptation aux circonstances, NATURE D t acce ptée par les enne
alemen ichi
Napoléon ne perd pas une minute pour réviser entièrement son Bataille initi fusée par l’armée autr
re
dispositif de combat. Il bénéficie pour cela, d’une part de la camps puis NNEL
OPÉRATIO
flexibilité de son armée modulaire, dont les corps d’armée auto- RÉSULTAT ise entraînant le repli de
ça e
Victoire fran rs la Bohêm
nomes peuvent être affectés sans délai à de nouveaux objectifs, ichienne ve
l’armée autr
et d’autre part d’un État-Major général efficace, capable de trans- POLITIQUE
RÉSULTAT
crire et diffuser rapidement sa pensée. Napoléon multiplie les no n décisive
Bataille
ordres de deux heures à cinq heures du matin pour faire remonter
ses forces et tomber sur l’armée autrichienne qui menace les
corps de Davout et Lefebvre.
Offensives autrichiennes
Après la chute de Ratisbonne, l’archiduc Charles s’est
enfin décidé à prendre l’offensive contre Davout. Il demande
à Kollowrath de traverser le Danube pour marcher par Bad en effet reçu l’ordre d’attendre l’arrivée de Kollowrath et ce n’est
Abbach sur Abensberg afin de couper les communications du IIIe que vers 13 heures que Montbrun est obligé de se replier sous
corps. Cette offensive nord-sud sera soutenue par une offensive la pression ennemie.
générale est-ouest des corps de Liechtenstein, Hohenzollern et Au même moment le canon tonne en provenance
Rosenberg, déjà en position face à Davout. d’Eckmühl. C’est l’Empereur qui arrive sur le champ de
Ce plan, s’il avait été appliqué énergiquement, pouvait bataille. Les forces de Lannes, Vandamme et Masséna se
redonner l’initiative au camp autrichien. L’aile gauche de Davout sont mises en marche à l’aube avec Napoléon qui arrive au
est en effet seulement protégée par la cavalerie de Montbrun sud d’Eckmühl vers 14 heures. Il gravit avec l’avant-garde
et ne peut pas tenir longtemps face aux 28 000 hommes de les hauteurs d’Unterdeggenbach (sud-est d’Eckmühl) et
Kollowrath. La lenteur de l’armée autrichienne va une fois de découvre le déploiement autrichien sur un terrain cultivé,
plus hypothéquer son offensive. Les colonnes autrichiennes ont légèrement vallonné et couronné de forêts. Il peut apercevoir
Le feld-maréchal comte Kollowrath Le petit duché, puis Électorat Les grenzers sont des troupes
(1748-1816) est le spécialiste de de Wurtemberg, entre dans d’infanterie légère autrichiennes,
l’artillerie dans l’armée autrichienne. l’alliance française en 1805, lors venant de Croatie et de Transylvanie,
Son cursus est typique de sa de la formation de la 3e coalition. où elles gardent la frontière (grenze, en
génération : quand il ne combat pas À contrecœur, mais Napoléon paie allemand) face aux Turcs. Durant les
le Turc, il court sus au Français. Il est bien. Contre 12 000 soldats et guerres contre la France républicaine
de la campagne de 1805 et de celle son entrée dans la Confédération puis impériale, elles sont transformées
de 1809. Il retourne en Transylvanie du Rhin, le duché devient royaume en infanterie de ligne. Les Français
après la paix de Vienne. en 1806, double sa superficie et respectent leur agressivité à Marengo
sa population. et à Austerlitz.
xxx
KOLLOWRATH Le 22 avril, à
xxx 13 heures, le
LIECHTENSTEIN
Bad Abbach
xxx
3. Attaque puis repli canon tonne
xxx de l'archiduc Charles
HOHENZOLLERN
r
en provenance
xxx be d’Eckmühl:
DAVOUT La
T e u ge n ROSENBERG se
os
e
r
xxx
Gr c’est l’Empereur
be
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St r a u b i n g
La
LEFEBVRE
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ne
qui arrive sur
lei
E c k mü h l
K
A bensberg
N eustadt
xx LANNES le champ de
R ohr
VANDAMME
bataille.
xxx
2. Attaque de
Napoléon
OUDINOT xxx
R ottenburg MASSÉNA
ns
E r gol ds bac h
Abe
P f a ff e n h a u s e n
Isar
La n d s h u t 1. Poursuite de la
gauche autrichienne
xxx
BESSIÈRES
M oosburg
L’EMPEREUR PREND
RATISBONNE, MAIS
CHARLES S’ÉCHAPPE
23 avril 1809
ANTS
COMMAND er
Napol éon I
Kollowrath
EFFECTIFS
D
ans la soirée du 22 avril, alors que les cuirassiers mes
37 000 hom
français ont malmené leurs homologues autri- 00 0 ho m mes
26
chiens et que l’armée autrichienne se replie dans PERTES
es
la confusion vers Ratisbonne, Napoléon suspend 2 000 homm
es
la poursuite malgré l’avis de Lannes. Cette 6 000 homm
décision surprenante témoigne, pour certains analystes des opé- DURÉ E
heures
rations de 1809, d’une usure psychologique de Napoléon qui De midi à 19 TEMENT
DE L’AFFRON l
n’a plus l’énergie de ses premières campagnes. Il est vrai que NATURE ille d’Eckmüh
rès la bata
les troupes françaises sont harassées mais cela n’a pas entamé Poursuite ap NNEL
OPÉRATIO
dans le passé la détermination de Napoléon à préserver le RÉSULTAT ise accélérant le repli de
ça e
continuum des opérations qui seul permet de maintenir le désé- Victoire fran rs la Bohêm
ichienne ve
quilibre de l’adversaire. Cette suspension des combats permet l’armée autr
POLITIQUE
à l’archiduc Charles de faire passer le Danube à l’ensemble de RÉSULTAT
non décisive
son armée. Il utilise le pont de pierre de Ratisbonne et un pont Bataille
de bateaux qu’il lance en aval, à l’ouest de Weichs. Il confie au
corps de Kollowrath, établi dans Ratisbonne sur les hauteurs
de Stadtamhof — au nord de la cité et sur la rive droite —, la
mission de protéger la retraite.
Da S t adtamhof
nu
be
We i c h s
xxx
Kollowrath
Ratisbonne
XXX
XXX LANNES
XXX
DAVOUT LEFEBVRE
À ESSLING,
LA PREMIÈRE DÉFAITE
IMPORTANTE
21 et 22 mai 1809
ANTS
COMMAND er
Napoléon I
harles
Archiduc C
EFFECTIFS es
À
l’issue de la « campagne des quatre jours » qui m
60 000 hom es
voit l’archiduc Charles repoussé de Bavière, m
90 000 hom
Napoléon décide le 25 avril de marcher sur PER TES
mes
Vienne plutôt que de poursuivre l’armée autri- 20000 hom es
m
chienne à travers la Bohême. Il viole ainsi son 22000 hom
principe de continuum des opérations qui consiste à déséquili- DURÉE
brer le gros des forces adverses pour le désorganiser, puis à le Deux jours NTEMENT
E L’AFFRO
poursuivre sans répit pour que cette désorganisation temporaire NATURE D deux camps
devienne durable et susceptible de produire des effets poli- aille acce ptée par les
Bat NNEL
OPÉRATIO
tiques. Il justifie cette décision dans le 9e bulletin du 19 mai RÉSULTAT ise entraînant le repli de anube
ça D
1809 par des motifs discutables d’ordre logistique (difficultés Défaite fran ise sur la rive droite du
ça
d’une poursuite à travers la Bohême) et géographique (impor- l’armée fran
POLITIQUE
tance politique et militaire du contrôle de Vienne). RÉSULTAT
n décisive
Bataille no
Un franchissement périlleux
Or, à cette date, la situation stratégique est incertaine pour
Napoléon. L’élite de ses troupes s’use contre des ennemis
insaisissables en Espagne, ses arrières sont menacés par le sou-
lèvement du Tyrol et l’agitation en Allemagne, l’archiduc Jean
se replie d’Italie et peut venir renforcer à tout moment l’archiduc de 100 000 hommes répartis en cinq colonnes qui convergent vers
Charles. Ce dernier a reconstitué ses forces sur la rive gauche du les villages d’Aspern et d’Essling pour repousser les Français.
Danube, que les Français doivent franchir s’ils veulent obtenir Le choc entre les deux armées se produit à partir de 4 heures de
la victoire. L’empereur doit donc tenter la difficile opération de l’après-midi.
franchissement avec le risque de combattre dos au fleuve, comme En situation d’infériorité numérique, l’armée française
Bennigsen à Friedland. est contrainte à la défensive. Les divisions Molitor et Boudet
Dans la matinée du 21 mai, 25 000 hommes sous les ordres combattent avec acharnement pour défendre la tête de pont sur
de Masséna se positionnent entre Aspern et Essling après avoir la rive gauche en attendant les renforts. Mais un imprévu tactique
franchi le Danube à Kaiserebersdorf, à quelques kilomètres au vient remettre en question le plan d’attaque impérial. Utilisant la
sud-est de Vienne. Ils doivent marcher vers le nord pour éclairer position avantageuse qu’il occupe sur la rive gauche du Danube en
les autres corps de l’armée française. Charles a été informé par ses amont des ponts lancés par Napoléon, l’archiduc Charles envoie
espions dans Vienne des mouvements français de franchissement contre eux des corps flottants à la dérive, et provoque deux
et a organisé la riposte dans la nuit du 20 au 21 mai. Il envoie plus ruptures temporaires dès le 20 mai puis le 21.
XXX
XXX
HILLER XXX XXX
XXX XX ROSENBERG
REUSS HOHENZOLLERN
S tammersdor f BELLEGARDE Wa g r am
21 mai Gerasdorf
xxx DEDOWICH
matin
LIECHTENSTEIN Ader k l a a Baumersdor f
Markgrafneusiedl
L eop ol d au S üs s e n b r u n n
F lor isdor f
Nussdor f
Brei ten l ee
xx R aa sdor f
GUDIN
xxx
E ssl i n g
LANNES
xx Mühleuten
ST-CYR
K a iserebersdor f
pouvoir ensuite regagner la rive droite du Danube. Fait excep- Essling XXX
GARDE ROSENBERG
tionnel et signe de sa nervosité, Napoléon réunit à deux reprises MASSÉNA
LANNES G ro s s - E n z e r s d o r f
ses maréchaux en conseil de guerre pour discuter des mesures
à prendre en vue de la retraite. Les ponts sont réparés le 24 mai
et l’armée repasse sur la rive droite le 25 mai. Il a éprouvé des V ie n n e 2. Retraite de l'armée
Ile Lobau française sur l'île Lobau
pertes importantes sans parvenir à prendre pied sur la rive gauche
XXX
du Danube. Le bilan aurait été nettement plus lourd si l’archiduc 1. Rupture des ponts et immobilisation Mühleuten
de Davout sur la rive droite du Danube DAVOUT
Charles avait fait preuve de plus d’agressivité et avait décidé de K ai ser eb er sd o r f
bombarder les Français entassés dans l’île Lobau et de passer sur
la rive droite L’échec est indiscutable pour Napoléon qui enregistre
la première défaite importante de sa carrière. ■
WAGRAM, UN SUCCÈS
NON DÉCISIF
ET CHÈREMENT PAYÉ
5 et 6 juillet 1809
ANTS
COMMAND er
Napol éon I
harles
Archiduc C
EFFECTI FS
L
’échec sanglant d’Essling oblige Napoléon à mes
190 000 hom es
reconstituer ses forces pour tenter un deuxième 0 000 ho mm
14
affrontement du « fort au fort ». De son côté, Charles PE R TE S
mes
estime qu’il ne peut pas rassembler des effectifs 30 000 hom
mes
équivalents et opte pour une posture de « défense 40 000 hom
réactive » fondée sur des travaux de fortifications au nord de DURÉ E
la plaine du Marchfeld, derrière la rivière du Russbach qui se Deux jours NTEMENT
E L’AFFRO
prolonge à l’ouest par les collines de Bisamberg. NATURE D deux camps
ptée par les
Bataille acce NNEL
L’Empereur se mouille OPÉRATIO
RÉSULTAT ise entraînant le repli de
ça e
À la suite de l’échec d’Essling, l’Empereur prépare minu- Victoire fran rs la Bohêm
ichienne ve
tieusement sa nouvelle tentative de franchissement du Danube. l’armée autr
POLITIQUE 1809
Il fait construire une estacade en amont des ponts et fait RÉSULTAT 14 octobre
S ch önbrunn du
déployer une flottille de barques pour protéger ceux-ci contre Traité de
les projectiles flottants. L’ancien pont de bateaux utilisé pour la
bataille d’Essling est consolidé et doublé d’un pont de pilotis
de plus de 750 mètres. L’île Lobau qui sert de tremplin pour
franchir le Danube est fortifiée avec 109 canons. Ces mesures autrichiennes construites entre Aspern et Gross-Enzersdorf. Mais
de préparation sont efficaces puisque le franchissement se l’avantage moral obtenu dans la matinée est annulé par l’échec
déroule sans incident de la soirée du 4 juillet jusqu’à celle du de l’attaque brusquée lancée en fin de journée pour profiter des
5 juillet. Durant cette phase, l’Empereur surveille étroitement dernières heures de luminosité.
les opérations, ne quittant pas les bords du fleuve et revenant Dans le contexte d’une bataille acceptée par les deux camps,
à ses quartiers, « mouillé, comme s’il avait été trempé dans le Napoléon sait qu’il doit élaborer, selon ses propres mots, « un
Danube ». système ou une combinaison » de façon à provoquer un désé-
Il obtient un premier avantage en réussissant à franchir quilibre qu’il n’a pas réussi à installer lors de la manœuvre. Le
sans opposition le Danube et à surprendre l’adversaire en jetant plan conçu est classique au regard du modèle napoléonien de la
ses ponts à l’est de l’île Lobau afin de contourner les défenses bataille : l’Empereur prévoit une attaque débordante de Davout
contre la gauche autrichienne afin de la couper des renforts de
l’archiduc Jean et de sa principale ligne naturelle de retraite.
Quand l’adversaire aura engagé ses réserves pour faire face à
L’ARTILLERIE EN 1809 cette attaque débordante, une attaque de rupture sera conduite
au centre.
La campagne de 1809 marque cependant son avance en matière
un tournant dans l’utilisation de de doctrine d’emploi privilégiant La bonne droite de l’Autriche
plus en plus massive de l’artillerie. un rôle d’arme d’assaut, comme le Mais le 6 juillet, c’est l’archiduc qui prend l’initiative en
Elle résulte de la dégradation de démontre l’offensive de la grande
déclenchant, dès 4 heures du matin, une attaque générale sur le
la qualité de l’infanterie dont les batterie à Wagram. Composée
meilleurs éléments sont engagés de 100 pièces disposées sur un secteur du Russbach. Si la gauche autrichienne est bloquée par
en Espagne. Pour compenser front de 2000 mètres face à la Davout, le centre réussit à prendre le « pivot » d’Aderklaa tandis
la diminution des vétérans dans zone comprise entre Aderklaa et que la droite progresse irrésistiblement et capture Aspern vers
ses unités, Napoléon développe Süssenbrunn, elle neutralise les 11 heures après avoir repoussé les Français de Süssenbrunn et
son artillerie en renforçant celle pièces adverses puis martèle le Breitenlee. Napoléon doit intervenir personnellement pour rallier
de la Garde. En face, l’archiduc centre autrichien pendant près
les troupes de Saint-Cyr et de Legrand. La gauche française
Charles met en œuvre une d’une heure et demie, jouant
réforme visant une utilisation ainsi un rôle déterminant dans le est en voie de dislocation.
plus concentrée de ses canons. succès de l’attaque de rupture de Napoléon démontre alors sa parfaite maîtrise des actions
L’artillerie française conserve Macdonald. indirectes. Plutôt que de barrer directement la route à la droite
XXX
S t ammersdor f
Collines de Bisamberg
XXX
XX
NOSTITZ
De leur côté,
Reuss Gerasdorf
xxx
BELLEGARDE
Wa g r am
XXX
les Autrichiens
LIECHTENSTEIN
HOHENZOLLERN
XXX
ROSENBERG profitent
RES. GRENADIERS
XX
Ade r k l a a
Baumersdor f
de la passivité
KOLLOWRATH
XXX
k r af-
Mar kg
française sur
Nussd or f
F lor isdor f
L e opoldau S üs s e n b r u n n XXX
XXX
XXX neusiedl le front
MARMONT
1. Attaque de la
droite autrichienne
XXX
MACDONALD
OUDINOT
DAVOUT
3. Attaque
allemand pour
xxx
XXX
B re i t e n l e e
MASSÉNA
R aa sdo r f
4. Attaque décisive du
de Davout
reconstituer
KLENAU
XX
ST SULPICE centre français leurs forces.
XX
MARULAZ
LASALLE
Asp e r n 2. Mouvement de flanc de Masséna
Essling
XX Gross-Enz ersdor f
BOUDET
V ie n n e
Ile Lobau
Mühleuten
K a iserebersdor f
wagram 1809
À ZNAÏM, UN ÉPILOGUE
MI-FIGUE MI-RAISIN
10 et 11 juillet 1809
ANTS
COMMAND er
Napoléon I
harles
Archiduc C
EFFECTIFS
A
soir de la victoire de Wagram, Napoléon, épuisé, mes
ne donne pas d’instructions pour la poursuite. Cette 73 000 hom
0 ho m mes
50 00
inertie est une indéniable négligence de sa part. S
PER TE
Sa victoire est loin d’être décisive, comme le sou- es
3 000 homm
lignent les pertes importantes dans les deux camps. es
5 000 homm
Si l’archiduc Charles décide de continuer la lutte, il sera soutenu par
DURÉE
l’archiduc Jean, alors que Napoléon devra opérer des détachements Deux jours NTEMENT
pour protéger ses communications vers Vienne et la Bavière. Au E L’AFFRO m
NATURE D s la bataille de Wagra
matin du 7 juillet, il se retrouve donc sans information fiable sur la rsui te ap rè
Pou NNEL
retraite autrichienne, et ne se décide que le soir à envoyer des avant- OPÉRATIO istice du
RÉSULTAT ise conduisant à l’arm
gardes par les routes qui conduisent vers la Bohême et la Moravie. oi re fran ça
Vict
09
Ce n’est que le 8 juillet après-midi que Marmont fournit des 12 juillet 18
POLITIQUE 1809
renseignements déterminants sur le repli de l’armée autrichienne RÉSU LT AT 14 octobre
Sch önbrunn du
vers la Bohême, et le 10 juillet, Napoléon apprend que ce repli se Traité de
Pour aller loin
La Révolution
+ fait sur Znaïm. Il ordonne en conséquence à Davout, Oudinot et
la Garde de soutenir Masséna et Marmont en marche vers cette
cité. Entre-temps, Marmont a franchi la Thaya au nord de Laa et
militaire rencontre les Autrichiens vers 11 heures du matin à environ six
napoléonienne,
t. 2 : Les batailles,
kilomètres à l’est de Znaïm. L’archiduc Charles a fait occuper le De son côté, l’archiduc Charles s’est résolu à déployer en
S. Béraud, éd. plateau à l’est de la ville pour protéger son armée qui passe la ligne de bataille les 50 000 hommes dont il dispose. Le combat
B. Giovanangeli, 2013. Thaya au sud de Znaïm, ce que découvre Marmont le 10 lorsqu’il s’ouvre le matin du 11 juillet avec l’arrivée du corps de Masséna
parvient à s’emparer des hauteurs à l’est du plateau. qui prend le pont d’Oblass au sud de Znaïm et se lie aux forces
de Marmont. Napoléon arrive au quartier général de Marmont à
Teswitz vers 10 heures. Il comprend aussitôt que son inertie ini-
tiale l’empêche de surprendre son adversaire en train de passer la
Thaya, car il ne dispose pas de forces suffisantes. Davout, Oudinot
et la Garde ne peuvent pas entrer en ligne avant le 12 juillet et
2. Offensive française
avec débordement par le nord Masséna et Marmont ne peuvent seuls exécuter cette manœuvre.
XXX
4. Contre-attaques
autrichiennes MARMONT Échec des attaques françaises
Vers Prague
Il faut toutefois tenter de fixer l’ennemi en attendant l’arrivée
des renforts et empêcher un nouveau repli de l’archiduc Charles
Znaïm
qui prolongerait encore la campagne. Napoléon lance donc
Vers Brünn
Marmont contre le flanc gauche des Autrichiens pour les attirer le
3. Repli autrichien
XXXX plus au nord possible, en menaçant leur ligne naturelle de retraite
CHARLES
afin de faciliter le passage de la Thaya par les unités de Masséna.
Th
ay
a Mihlfraun L’attaque de Marmont est repoussée par l’archiduc Charles qui
Teswitz
parvient également à rejeter Masséna dans la Thaya. Dans l’après-
a
midi, Napoléon relance Marmont sans plus de succès, tandis que
ay Masséna progresse laborieusement vers Znaïm.
Th
Mais en fin d’après-midi, Napoléon, après avoir réuni un
Oblass Pumlitz conseil de guerre, décide d’accepter une proposition d’armistice
des Autrichiens. Cette décision, a priori surprenante, qui prive
Napoléon de la possibilité d’abattre la puissance des Habsbourg,
1. Axe de la retraite
autrichienne avant la bataille
XXX s’explique par l’épuisement de l’armée et par le résultat mitigé de
MASSÉNA la campagne. D’où cette transaction diplomatique qui va s’avé-
rer fatale, puisqu’elle maintient sur l’échiquier européen l’acteur
autrichien qui sera le principal responsable de l’échec de la cam-
pagne de 1813, à l’origine de la chute du régime impérial. ■
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LA CAMPAGNE
DE RUSSIE 1812
La crise diplomatique entre la Russie et la France,
en particulier sur la question polonaise, fait vite oublier
le traité de Tilsit : une Grande Armée de 450 000 hommes
fait alors route en juin vers Moscou. Mais au début de
l’hiver, ils ne seront que quelques milliers à revenir.
●●●
QUAND UN
EMPEREUR PERD
SON ARMÉE
ANTS
COMMAND er
Napoléon I
Tolly
Barclay de
EFFECTIFS es
A
vant de marcher vers Vitebsk le 8 août, Bagration m
182 000 hom ration = 90 000)
avait pris la précaution de laisser en arrière la ag
116 000 (- B
division Neverovski (7 000 hommes) à Krasnoïé,
PERTES
sur la rive gauche du Dniepr. Refoulé par Ney le mes
30 000 hom
mes
15 août, Neverovski alerte ses chefs. Le corps le 30 000 hom
plus proche de Smolensk (Raïevski) fait demi-tour. Le 16 août DURÉE
au matin, alors que l’armée française arrive peu à peu devant la 3 jours pleins NNEL
OPÉRATIO ain,
ville, 15 000 soldats russes y sont présents, tandis que l’armée RÉSULTAT éo n occupe le terr
rebrousse chemin à marches forcées. mée de N ap ol
ales. S urtout,
L’ar
s pe rtes so nt quasi ég retraite de
Smolensk s’étend sur la rive gauche du Dniepr, entourée mais le uper la
re visant à co tant à celui-ci de
d’une solide muraille médiévale garnie de tours devant laquelle la manœuv ué , pe rmet
ho
s’étendent des faubourgs, au sud de la ville et sur la rive nord du Barclay a éc
s’échapper.
fleuve traversé d’un pont.
C uirassiers
BARCLAY
V E CORPS
Cosaques G renadiers
IV E CORPS
BAGRATION G o r b o u n o vo
III E
CORPS VIII E
CORPS
I ER CORPS II CORPS
E
VII E
CORPS
VI E CORPS
1 MURAT
Vers S olo vie vo
NEY et Moscou
1
Pro u d i t c h i n o
DAVOUT
V E CORPS (pol.)
PONIATOWSKI
Garde
BESSIERES
Legion Vistule
JUNOT
VIII E
CORPS (westp., all.)
+ loin
de traverse, plusieurs corps se perdent et retournent au point de L’Empereur, le 17, avait envoyé l’ordre à Junot de franchir
départ, sauf une avant-garde (Toutchkov) qui parvient à Loubino. le Dniepr en amont, à Prouditchino, soit pour prévenir d’un Pour aller
Or, Bagration s’est retiré jusqu’à Dorogobouj, beaucoup trop à retour de Bagration, soit pour couper une retraite éventuelle La Campagne de
l’est pour pouvoir protéger la retraite de Barclay : Toutchkov de Barclay. Junot franchit le fleuve mais, attaqué le 18 par Russie 1812, Curtis
(voir p. 90) se retrouve seul pour remplir cette mission… l’arrière-garde de Bagration, il se contente d’occuper une tête Cate, Tallandier, 2012.
de pont. Malgré l’ordre d’attaquer, porté par Murat en personne Napoleon Later
Barclay arrive à s’échapper le 19, Junot — soit il refuse d’obéir à un rival, soit il réagit de Battles :
À l’aube du 19, Ney, sorti de Smolensk sur la route de manière paranoïaque (son caractère est devenu erratique depuis Smolensk – Lubino,
Moscou, croit à un retour offensif des unités russes en réalité éga- des blessures reçues à la tête lors de la campagne d’Italie) — Keith Poulter, 3W, 1992.
rées et les attaque, puis les suit vers midi jusqu’à Toutchkov sur refuse de bouger.
les crêtes de Valoutina, derrière lesquelles défilent les colonnes La nuit tombe alors que Ney et Davout s’emparent de la
de Barclay remises sur le bon chemin. dernière crête avant Loubino, mais c’est trop tard, l’armée de
Napoléon qui a suivi un moment la route de Saint-Pétersbourg Barclay est passée. Napoléon rentré à Smolensk éclate de colère
avant de comprendre son erreur rejoint Ney en début d’après- contre Junot, son ami de jeunesse, et le relève de son comman-
midi et le fait renforcer par Davout. Mais Barclay renforce de dement : ce général ne s’en remettra jamais et mourra en se
son côté Toutchkov avec les corps qui arrivent successivement. défenestrant l’année suivante. ■
À BORODINO,
DE SÉRIEUSES PERTES
POUR PEU DE GAINS
7 septembre 1812
ANTS
COMMAND er
Nap oléon I
Koutouzov
EFFECTIFS es
L
m
e soir du 5 septembre, Napoléon, lancé à la pour- 130 000 hom es
m
suite de Koutouzov, aperçoit les feux de camp de 128 000 hom
l’armée russe, visiblement prête à la bataille. Dans PERTES
mes
l’attente de l’arrivée de ses troupes échelonnées 50 000 hom
0 ho m mes
sur la route, il fait attaquer le soir même la redoute 58 00
de Chevardino, que Koutouzov avait fait édifier sur la route de DU R É E
e 6 h à 16 h)
Moscou en avant de ses positions. 10 heures (d NNEL
OPÉRATIO e. L’armée de
Celles-ci dessinent un S inversé sur un axe nord-sud. Au RÉSULTAT an ça is
ctoire fr s Russes
nord, elles s’appuient sur une ligne de redoutes édifiées C’est une vi le terrain et le
Napoléon oc cupe
pe rtes. L’armée de
derrière le cours de la rivière Kolotcha, un petit affluent de la
t su bi de plus lourdes éantie, mais elle
on an
Moskova traversé par la grande route de Moscou où se situe, en n’a pas été s que
Koutouzov à défendre Moscou alor vers la
avant de la position russe, le village de Borodino que Koutouzov nc er an ce
doit reno it son av
çaise poursu uvoir
a également fait fortifier comme avant-poste. Mais la rivière l’armée fran où Napoléon pense po la
pita le russ e, nd uiront à
dessine un coude vers l’ouest. Pour ne pas être tourné par le sud, co
ca
ir les né go ciations qui
où court la vieille route de Moscou, Koutouzov a fait construire ouvr
des redoutes et des flèches sur une crête située derrière des paix.
ruisseaux à sec, affluents de la Kolotcha : du nord au sud, la
« grande redoute », le hameau de Semionovskoié et trois flèches.
C’est cette ligne que tient l’armée de Bagration, derrière laquelle
Koutouzov a placé ses réserves.
Tir de mitraille sur l’Empereur long de la journée du lendemain, ses fossés servant d’abri lorsque
La journée du 6 septembre est consacrée au repos, au les boulets russes tombent trop près de la tente de l’Empereur.
ravitaillement des troupes et, côté russe, au renforcement des Pendant ses reconnaissances, Napoléon a en effet jugé que le
fortifications de campagne. Chacun sait dès lors que la bataille point faible des Russes était leur aile gauche. C’est sur ce point
aura bien lieu le lendemain. Napoléon parcourt à deux reprises qu’il décide de lancer une attaque frontale, précédée d’un bom-
le front des positions, au point d’essuyer un tir de mitraille russe bardement intensif. Eugène mènera une attaque de diversion
devant Borodino. Il passe la nuit sur la route de Moscou face à contre Borodino sur la route de Moscou, Ney et Davout mène-
Borodino sur la rive gauche de la Kolotcha, et y laissera sa tente ront l’attaque principale, Poniatowski, à droite, débordera l’aile
le lendemain pour faire croire que l’effort principal se fera sur gauche russe. Mais au dernier moment, Koutouzov a prolongé
cet axe. Mais c’est la redoute de Chevardino, prise le 5 par les celle-ci dans la nuit en plaçant dans le bois d’Outitsa le corps
Français, sur la rive droite, qui lui servira d’observatoire tout au de Toutchkov.
Fils de Joséphine, première femme Issu d’une fratrie de trois La redoute est une
de Napoléon, le prince Eugène de généraux russes, Nikolaï fortification isolée capable de
Beauharnais (1781-1824) est de toutes Alexeïevitch Toutchkov se défendre, en général, sur
les aventures de son beau-père. En 1805, (1765-1812) commande en 3 côtés. Elle peut comporter
il est fait colonel général des chasseurs 1812 un corps sous Barclay des flèches, ouvrage en forme
à cheval, puis vice-roi d’Italie. En 1812, de Tolly. Il est du combat de de pointe destinée à casser
il commande le 4e corps de la Grande Smolensk et se tient à gauche l’approche ennemie par des
Armée et montre toutes ses qualités à à Borodino, où il est blessé tirs de flanc.
Borodino et sur la Bérézina. à la tête de ses grenadiers.
Il meurt peu après.
1 4 Phases
Ma s l o v a
Pont détruit
4
KORFF
RAÏEVSKI
Val u ye va GRANDE
REDOUTE VII E
CORPS
ve rs Moscou
CONSTANTIN
XXXX NEY G ARDE
SIVERS
A l e x i n k i III E
CORPS
NANSOUTY
2 S e mi on o v s koié
NAPOLÉON Fomkina
BOROZDIN
5
JUNOT VIII E
CORPS
2
VIII E CORPS C hevardino
3
a
A n c i e n n e rou t e
emk
DAVOUT FLÈCHES Se
ve rs Moscou
K am
I ER CORPS my
D o ron i n o on
ovk a 5
R ES . TOUTCHKOV
III E
CORPS
1
PONIATOWSKI M ILICES
V E CORPS
C OSAQUES
LA BÉRÉZINA,
UNE CATASTROPHIQUE
VICTOIRE MILITAIRE
Du 25 au 29 novembre 1812
ANTS
COMMAND er
Napol éon I v
et Tchitchago
Wittgenstein
EFFECTIFS
L
a paix conclue avec la Suède et la Turquie en mes
20 000 hom
avril 1812 permet au Tsar de faire revenir les 00 0 ho m mes
50
troupes engagées en Finlande et dans les Balkans. PERTES
es
Wittgenstein ainsi renforcé au nord (34 000 6 000 homm
es
hommes), Tomasov (remplacé par Tchitchagov) 2 000 homm
au sud, avec 24 000 hommes, repoussent devant eux respecti- DURÉ E bre
le 28 novem
vement les corps de Macdonald et de Schwarzenberg qui leur Dix heures NNEL
OPÉRAT IO
RÉSULTAT s, les
sont opposés pour converger afin de couper la retraite des restes
ct oi re française. Certe bi moins
de la Grande Armée. Attaquée en queue par Koutouzov, celle- C’est une vi n et ont su
pent le terrai ntinué
ci, espère le tsar, sera contrainte de capituler. Russes occu s l’armée française a co
de pe rt es . M ai
r la m an œ uv re
a fait échoue urer
sa retraite et à l’encercler et à capt uva
Stratagème au sud de Borisov russe qui vi
sait
à la Bérézin
a sa
Après avoir appris que Wittgenstein a occupé Vitebsk le m pe reur . « Napoléon r et acquit même
l’E
t son honneu
6 novembre et évacué Smolensk le 17 novembre, Napoléon intégralemen oire. » (Clausewitz)
el le gl
dirige les troupes par la route du sud-ouest vers Minsk, où ont une nouv
été accumulées d’abondantes provisions. Mais le 16 novembre,
Tchitchagov s’empare de Minsk, puis le 21 de Borisov, où
est situé le seul pont sur la Bérézina. La retraite étant coupée,
Napoléon envoie Oudinot attaquer Borisov et fait rechercher se montre à Borisov le soir du 25 pour conforter le stratagème,
des passages possibles sur la rivière au nord de cette ville. avant de gagner Studianka le matin du 26. Le premier pont
Les éclaireurs d’Oudinot avaient découvert le 22 un gué à est achevé à 13 heures le 26 ; le second, pour l’artillerie et les
Studianka, vers lequel Napoléon averti fait converger les voitures, le sera vers 16 heures Oudinot traverse le soir du 26,
troupes par des chemins de traverse, et ordonne aux ponton- mais le pont d’artillerie s’effondre vers 20 heures, il faut le
niers du général Éblé d’y construire deux ponts. reconstruire. Il s’effondrera à nouveau par deux fois dans la
Afin de tromper Tchitchagov, qui s’est retiré sur la rive nuit. Ney traverse le matin du 27, puis Napoléon et la Garde
droite après avoir coupé le pont de Borisov, Oudinot envoie des l’après-midi, Junot et Poniatowski dans la soirée, Eugène et
unités entasser des poutres et des planches au sud de Borisov, Davout dans la nuit du 27. Il ne reste sur la rive gauche que
afin de faire croire à une tentative de passage. Tchitchagov rap- la masse des traînards qui ne songent pas à quitter les feux de
pelle les patrouilles envoyées au nord le long de la rive droite bivouac pour passer, et les troupes de Victor chargées de sur-
et marche vers le sud. Les pontonniers peuvent travailler sans veiller Wittgenstein qui, contournant sans les voir les Français
être inquiétés, quoique dans des conditions effroyables, dans entassés à Studianka, a rejoint Tchitchagov à Borisov.
une eau glacée, les journées du 25 et du 26. Napoléon lui-même Lorsque ce dernier se rend compte de sa bévue, il marche
1
ézin
2
VICTOR xxx
Z e m b in xxx
Studienka 2 DAVOUT
3 xxx KOUTOUZOV
JUNOT xxx VICTOR
EUGÈNE 2 xxx
DAVOUT EUGÈNE
OUDINOT
OUDINOT
NEY
Borisov xxx JUNOT
1 NEY
Feintes 1
2
françaises Position le 28 nov.
xxx Ucholodi
1 Position le 25 nov.
1
Pont
Vers Minsk
RUSSIE Ve rs
Moscou
XXXX
Po lotsk WITTENGSTEIN
Niémen Ko vno V it e b s k
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XXX
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NAPOLÉON
XXXX
OUDINOT
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XXXX Bor iso v XXX Kopys
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RUSSIE
Béré zino
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ET LA FRANCE
ABANDONNA
L’ALLEMAGNE
+
Napoléon arrive à Erfurt, le 25 avril 1813, il doit tenir compte de réellement un compromis. Napoléon double ses effectifs. Les
Pour aller loin l’ensemble de ces données dans ses calculs. Tout au long de la coalisés renforcent leurs liens, reçoivent le soutien financier et
campagne à venir, son but principal sera de reprendre Berlin. Ce matériel du Royaume-Uni, définissent leurs objectifs communs
Napoléon- serait un rude coup politique pour les coalisés et un succès militaire pour faire taire leurs divisions, ainsi qu’un plan qui vise à chasser
Metternich.
Le jour où l’Europe
qui assurerait des ressources pour le ravitaillement de l’armée. les Français d’Allemagne. Allemagne où l’exaspération, quant
a basculé, Günter Mais son premier objectif est de reconquérir Dresde et d’y aux conséquences économiques et sociales de la présence fran-
Müchler, France- rétablir le roi de Saxe chassé de sa capitale, le 26 mars. C’est la çaise, touche la population de tous les États et fait naître un
Empire, 2013. condition nécessaire au maintien de son système d’alliances et de sentiment antifrançais plus que réellement national.
Allemagne la Confédération du Rhin, d’autant que les coalisés menacent les Lorsque les opérations reprennent, ce sont 770 000 coalisés qui
1813, de souverains de la perte de leurs États s’ils ne les rejoignent pas. sont opposés à environ 530 000 Français et alliés sur un théâtre
Lützen à Leipzig, À Lützen le 2 mai, puis à Bautzen, les 20 et 21, Napoléon d’opérations immense qui s’étend de la Baltique au Tyrol et des
F. Bey, Hexasim, 2011. bat les armées coalisées, mais les limites de la nouvelle Grande bords du Rhin à l’empire d’Autriche. Napoléon vise toujours
Berlin et souhaite battre les armées ennemies successivement
avant leur regroupement et ainsi, peut-être, obtenir la dissolution
de la coalition comme il l’a fait en 1805. Les coalisés veulent
Le 23 octobre 1812, profitant de
eux livrer une bataille décisive toutes forces réunies, en évitant
l’absence de l’Empereur, le général
Claude-François de Malet
des batailles partielles où l’Empereur est présent.
(1754-1812), ancien gouverneur Une série de combats et batailles aux chances fluctuantes
de Rome déjà incarcéré en 1808 commence alors. Davout, qui a repris Hambourg en mai, rem-
pour conspiration, annonce la mort porte une victoire dès le 18 août. Bernadotte, devenu prince
de Napoléon, la fin de la guerre et héritier de Suède et commandant de l’armée coalisée du Nord,
la formation d’un gouvernement bat Oudinot à Grossbeeren, le 23. Si Napoléon gagne une grande
provisoire. Le coup d’État échoue bataille à Dresde, les 26 et 27 août, le corps d’armée du général
et les conjurés sont fusillés le 29. Vandamme est détruit à Kulm, le 30. Le 6 septembre, le maréchal
Ney est battu à son tour à Dennewitz par le Prussien Bülow.
er
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WESTPHALIE POLOGNE
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Armée WITTGENSTEIN
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Armée 3 juin
coalisée
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Armée SAXE 1813
G log au
autrichienne
(neutre) 21 mai
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Ville avec garnison L eig nitz
française encerclée Le i p z i g
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par les coalisés
D resde 3 juin B reslau
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NAPOLEON
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VICTOIRE INSUFFISANTE
À LÜTZEN
2 mai 1813
ANTS
COMMAND er
Nap oléo n I
ittgenstein
Blücher - W
L
e plan de Napoléon au début de la campagne est de EFFECTIFS es (78 000 engagés)
m
marcher sur Stettin en reprenant Berlin et de repor- 144 000 hom mmes
ter la guerre plus à l’Est de façon à conserver ses 00 0 et 140 000 ho
Entre 93
alliances, et les ressources matérielles et politiques s
PERTES és et blessé
et 22 000 tu
qu’elles offrent. Il veut aussi débloquer les places Entre 19 000 és et bles sés
et 20 000 tu
fortes occupées par des unités françaises et alliées, puis manœu- Entre 8 500
vrer sous leur protection. Mais ce sont les coalisés qui ont pris DURÉE h
12 h à 18-19
l’initiative et passé l’Elbe dès le 11 avril. Ce plan est alors revu à 6 heures, de MENT
L’AFFRONTE française
la baisse. Il s’agit, à l’inverse de Iéna en 1806, de couper l’armée NATURE DE que surprenant l’armée
ennemie de ses communications avec la Prusse par l’aile gauche, si ve – A tta
Défen NNEL
+
OPÉRATIO ndemain
c’est-à-dire par Dresde, tandis que celle-ci s’avance vers Bayreuth. RÉSULTAT ise et sans le
Pour aller loin Les coalisés sont lents, et Napoléon a le temps d’adapter son Victoire ch èrem ent acqu
dispositif. Le 1er mai 1813, un premier combat oppose les Français POLITIQUE
La Russie contre RÉSULTAT
Napoléon, à l’armée commandée par le général russe Wittgenstein. Les Aucun
Dominic Lieven, coalisés reculent mais Bessières est tué par un boulet. Le 2 mai,
éd. des Syrtes, 2012. Napoléon continue son mouvement sur Leipzig. Les coalisés lui
La Bataille imposent alors une bataille comportant deux phases principales.
de Lützen, E. De midi à 17 heures environ, c’est une phase défensive. Garde en arrière, les corps de Macdonald (11e) et de Marmont (6e)
Wimble et M. Mattson, Wittgenstein attaque le 3e corps d’armée de Ney, qui a du mal à à gauche et à droite. L’Empereur arrive sur le champ de bataille
Clash of Arms, 1999.
résister. Napoléon ordonne des mouvements pour le soutenir : la vers 15 heures. Ney et Marmont doivent contenir les Coalisés ;
Macdonald et Bertrand (4e corps) doivent prononcer un mouve-
ment d’enveloppement de l’adversaire par les deux ailes.
ANTS
COMMAND er, Ney
Napoléon I
Wittgenstein
EFFECTIFS es (Napoléon) +
A
près la bataille de Lützen, Wittgenstein s’est replié m
100 000 hom
sur Bautzen, mettant pour un temps l’Elbe entre lui mes (Ney)
85 000 hom
et Napoléon. Arrivés là, Alexandre 1er, empereur 000 hommes
92 000 à 100
de Russie, et Frédéric-Guillaume III, roi de Prusse,
PERTES 000
décident qu’il faut tenir et faire face. 000 voire 20
11 000 à 15 0
00
Les forces françaises sont divisées en deux groupes, respecti- 12 000 à 20
vement dirigés par l’Empereur et par le maréchal Ney. Le premier DURÉE
comprend la garde impériale, les 4e (Soult ou Bertrand selon les Deux jours NTEMENT
dates et les sources), 6e (Marmont), 11e (Macdonald), 12e corps E L’AFFRO
NATURE D
(Oudinot) et 1er corps de cavalerie (Latour-Maubourg). Le second Offensive NNEL
intègre les 2e (Victor), 3e (Ney), 5e (Lauriston), 7e corps (Reynier) OPÉRATIO
RÉSULTAT ise
ça
et le 2e corps de cavalerie (Sébastiani). Victoire fran
LT AT POLITIQUE itz pour récupérer
RÉSU isw
La cavalerie, le maillon faible rm istice de Ple
Aucun. A
Du côté russo-prussien, on compte 96 000 hommes et 250
canons. L’armée est organisée défensivement sur deux lignes qui
s’appuient sur le terrain et des villages. Il semble que Napoléon ait l’armée placée sous ses ordres directs. Ensuite, Ney et les corps
constamment surévalué ses adversaires en leur prêtant une force de qu’il commande doivent agir contre le flanc de l’armée ennemie
150 000 hommes, alors que la supériorité numérique est clairement et ainsi provoquer l’engagement des réserves de Wittgenstein.
du côté français, sauf en termes de cavalerie. Après avoir reconnu Affaibli sur son front et désormais sans appuis, ce dernier devrait
les positions alliées, Napoléon décide de la manœuvre offensive être alors à la merci d’une attaque menée par le 4e corps.
qu’il veut conduire. D’abord, fixer Wittgenstein sur l’ensemble Après quelques combats partiels le 19 mai, comme à Weissig et
de son front avec les corps formant le centre et l’aile droite de Königswartha où les pertes sont assez lourdes pour les deux camps,
la première phase du plan débute le 20. Trois corps attaquent de
front pendant que d’une part, le 12e corps menace le flanc gauche
coalisé, d’autre part Ney, à la tête de ses 5 corps, prononce son
mouvement d’enveloppement de la droite. Chaque partie pense
NEY
LAURISTON contrôler la situation. Le lendemain, le plan français se développe,
mais Ney ne parvient pas à remplir pleinement sa mission, notam-
Armée Klix ment à cause de la résistance acharnée des troupes adverses. Vers
française 11 heures, Napoléon reprend l’attaque du centre en faisant intervenir
ree
Armée
l’artillerie en masse. Il veut toujours éviter l’attaque frontale géné-
Sp
coalisée
BERTRAND
Intention
Gleina
rale et attend que les positions coalisées tombent du fait de l’action
française BARCLAY
de Ney. Sous la pression de ce dernier et la menace d’être envelop-
MARMONT
pés, les coalisés reculent dès 15 heures en commençant par leur aile
BLÜCHER Preititz
gauche. La bataille se termine vers 22 heures sous un violent orage.
La bataille, favorable aux Français, leur coûte aussi cher qu’aux
KLEIST
coalisés et confirme que sans cavalerie, la poursuite est impossible.
MACDONALD
YORCK
La nouvelle Grande Armée est courageuse mais s’épuise vite.
L’armée adverse se replie en effet en bon ordre vers la Silésie. Le
Bautzen 4 juin, les adversaires conviennent d’un armistice nécessaire à leur
Route vers CONSTANTIN
Dresde Drehsa renforcement respectif. La lutte doit reprendre dans l’esprit de tous,
MILORADOVITCH
WITTGENSTEIN aucun n’ayant pu prendre un avantage marqué.
GORTCHAKOV
Dans sa conception, Bautzen pourrait être un modèle de bataille
OUDINOT Route vers
napoléonienne. La manœuvre à trois temps — fixation-déborde-
Breslau ment-attaque décisive — aurait dû être suivie de la poursuite. Mais
il a manqué la cavalerie nécessaire, la qualité des troupes et les
communications à la dimension de la manœuvre d’armées pour une
conception pensée à celle de la coordination de corps d’armée. ■
DRESDE, LE CHANT
DU CYGNE DE LA GESTE
NAPOLÉONIENNE
Du 26 au 27 août 1813
ANTS
COMMAND er
Nap oléo n I
erg
Schwarzenb
EFFE CTI FS
A
mes
près la rupture de l’armistice de Pleiswitz, chaque 120 000 hom 0 hommes
00
camp s’est renforcé, notamment en cavalerie pour Plus de 150
la France, et ce sont plus de 770 000 coalisés qui PERTES
es
se trouvent opposés à 530 000 Français et alliés, 8 000 homm
0 ho m m es
toujours plus fragiles, de la France. Napoléon veut 27 00
reprendre les conceptions qu’il a développées depuis le début DU R É E h
: de 15 h à 21
de la campagne. Les coalisés souhaitent une bataille décisive, 26 août 1813 de 6 h à 15 h
18 13 :
mais qui ne sera proposée ou imposée que si l’armée française 27 août NTEMENT
E L’AFFRO
se retrouve suffisamment affaiblie par des défaites partielles suc- NATURE D ive puis offensive
ns
cessives des lieutenants de Napoléon. Bataille défe e
ai lle im po sé
B at NNEL
Profitant que Napoléon se focalise sur l’armée de Silésie OPÉRATIO
(Blücher), Schwarzenberg, à la tête de l’armée de Bohême forte RÉSULTAT ise majeure
ça
Victoire fran
de 230 000 Russes et Autrichiens, se dirige vers Dresde, capi-
S U LT AT POLITIQUE vation de
RÉ er
tale du roi de Saxe, allié de Napoléon. Les Prussiens suivent la si ce n’est la cons
Aucun nne
stratégie qui a été définie — le plan dit de Trachenberg — et l’alliance sa xo
se replient devant Napoléon. Gouvion-Saint-Cyr, dont le corps
représente la seule défense de Dresde, alerte alors Napoléon du
mouvement qu’effectue l’armée austro-russe. L’Empereur se met compris que Napoléon est accouru. Mais le contrordre n’arrive
aussitôt en route pour Dresde. pas à temps et le combat est engagé.
Dans un premier temps, l’armée de Schwarzenberg pro-
L’ennemi aux portes de la ville gresse ; mais elle est de plus en plus ralentie au fur et à mesure de
Dès le 22 août, Gouvion-Saint-Cyr est au contact avec l’ar- l’engagement de nouvelles troupes du côté français. Les lignes
mée de Schwarzenberg, dans un rapport de 1 à 4. Il ne retarde de défense tenues par le corps de Gouvion-Saint-Cyr pour pro-
que difficilement la progression ennemie et aurait sans aucun téger la ville résistent presque partout. Entre 5 heures et 5 h 30,
doute perdu Dresde si l’état-major coalisé avait réellement Napoléon décide de contre-attaquer, notamment avec la Garde,
poussé son avantage. Le 26, après avoir attendu de nouveaux et au soir, quand les combats cessent, il a recouvré le terrain
renforts, les Austro-Russes sont aux portes de la ville et pré- perdu dans la journée.
voient d’attaquer. Mais Napoléon arrive le même jour avec la Durant la nuit, les renforts arrivent des deux côtés. Les
Garde, la réserve de cavalerie (Murat), suivies des corps de Français rassemblent 120 000 combattants tandis que les Austro-
Marmont et Victor. L’avantage des coalisés est passé à 2 contre Russes en disposent de plus de 150 000 autour de Dresde.
1, tandis que les Français bénéficient de positions défensives. Le lendemain, les deux états-majors opposent deux plans
L’état-major coalisé décide alors d’annuler l’attaque car il a diamétralement contraires. Les coalisés concentrent leurs efforts
NAPOLEON
LATOUR-
MAUBOURG Fr iedr ic hstadt
Palais
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Dresde Nou vel le Bautz en
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Dölzschen Mockritz S e id n it z
KLEIST
MORTIER
Positions du 27 août 1813 SCHWARZENBERG
Autrichiens L e ub n it z
WITTGENSTEIN
Français
NANSOUTY
Redoute
+ loin
et leurs troupes au centre, Napoléon veut attaquer sur les deux car la poursuite n’est pas suffisamment engagée. En effet,
flancs en fixant, justement, le centre ennemi. Ney et Mortier sont Napoléon est souffrant à partir du 28 août, et n’insuffle pas l’éner- Pour aller
à gauche, Victor et une partie de la cavalerie à droite. Gouvion- gie nécessaire à une armée épuisée par les derniers combats. Plus En campagne avec
Saint-Cyr et Marmont sont au centre avec la Garde en réserve. grave, la victoire est minorée voire remise en question par la des- Napoléon, 1813.
Le temps est à la pluie et au brouillard, ce qui aura pour effet de truction du corps de Vandamme, dès le 30. Il devait la compléter Récits et témoignages,
limiter la qualité du feu de l’infanterie et pèsera sans aucun doute en coupant la retraite de l’armée coalisée, mais ne pouvait le faire C. Bourachot (dir.),
dans les succès remportés par la cavalerie ce jour-là. sans un soutien qu’il ne reçut pas des corps de Gouvion-Saint- Pierre de Taillac, 2013.
Cyr et de Mortier. Situation et risque qui ne sont pas nouveaux si The Battle for
Un boulet tue encore un général l’on se souvient de Mortier à Dürrenstein en 1805 ou de Davout Dresden 1813,
Mark Hinkle, New England
À 6 heures du matin, les Français attaquent la droite coali- à Auerstaedt en 1806. Mais le différentiel de qualité tactique Simulations, 1995.
sée qui commence vite à céder, mais aussi l’aile gauche où les n’est plus suffisant pour compenser les aléas ou les fautes de la
résultats sont tout aussi positifs, surtout après l’attaque menée manœuvre générale. Les Russes, Prussiens et Autrichiens se sont
par Victor et Murat vers 15 heures Le centre austro-russe ne peut définitivement hissés au même niveau de cohésion, d’organisa-
soutenir ses ailes, principalement la gauche dont il est séparé tion, de professionnalisme et de commandement que les Français,
par un ravin. Lui-même gagne un peu de terrain mais est bloqué qui ont beaucoup perdu dans ces domaines à cause de l’usure
par la résistance de Gouvion-Saint-Cyr et Marmont, et subit les provoquée par les campagnes précédentes.
contre-attaques de la Garde. C’est là, vers 11 heures, que le géné- Les défaites d’Oudinot, le 23 août — qui manœuvrait vers
ral français Moreau, rendu célèbre par ses faits d’armes pendant Berlin et s’est retrouvé face à l’armée de Bernadotte — d’une
la Révolution, est frappé par un boulet de la Garde. Opposant à part, celle de Macdonald le 26 face à Blücher à la Katzbach
Napoléon, il était revenu il y a peu de son exil en Amérique pour d’autre part, finissent d’assombrir le tableau. La manœuvre
servir de conseiller à l’empereur Alexandre 1er de Russie. Il a les voulue par Napoléon depuis le début de la campagne et visant à
deux jambes emportées, et mourra peu après. agir sur Berlin avant de rejeter l’ennemi le plus à l’est possible
Leurs deux ailes ayant été vaincues, et craignant d’être reje- se révèle impossible à réaliser, notamment parce qu’il a perdu
tés au sud, en désordre et sur de mauvais chemins, les coalisés l’initiative et ne réussit plus à imposer à ses adversaires ni son
décident de se retirer, profitant du couvert de la nuit. Leurs pertes tempo, ni sa stratégie.
sont importantes, notamment en prisonniers, mais ils se replient La bataille de Dresde est en quelque sorte le chant du cygne
à nouveau en bon ordre. avant la catastrophe qui transparaît déjà à la lecture de la situa-
La victoire, pour être nette une fois de plus, n’est pas décisive tion générale à la fin du mois d’août 1813. ■
LA FRANCE JOUE
SEULE CONTRE TOUS
À LEIPZIG, ET PERD
Du 16 au 19 octobre 1813
ANTS
COMMAND er
Napoléon I
oupes alliées
Chefs des tr
EFFECTIFS 000 hommes
0
170 000 à 19 octobre – 370 000 le 18
N
apoléon a décidé de regrouper son armée autour de
200 00 0 le 16
Leipzig menacée, avec les troupes qui couvrent la
ville par les armées coalisées en cours de jonction. PERTES
mes
Il inspecte le futur champ de bataille le 15 octobre 45 000 hom
0 hommes
1813 et arrête son plan. L’armée française est dis- Plus de 50 00
posée sur trois lignes de défense pour attendre l’arrivée de troupes DURÉE
supplémentaires. L’Empereur a conscience de la disproportion 4 jours NTEMENT
E L’AFFRO emi
des forces mais sait aussi que la retraite revient à abandonner NATURE D ive imposée par l’enn
ataille dé fe ns
à leur sort les places encore occupées par des troupes fran- B NNEL
OPÉRATIO
çaises soit près de 170 000 hommes (Kustrin, Dantzig, Glogau, RÉSULTAT re
eu
Hambourg, Magdebourg, Stettin, Torgau, Thorn, Wittenberg, Défaite maj
S U LT AT POLITIQUE française en
RÉ e
voire Dresde où est resté Gouvion-Saint-Cyr…). Les coalisés, tota le de l’influenc dération du Rhin.
regroupant plus de vingt nations, souhaitent attaquer vite, avant Perte de la Confé
ne . Fin
Allemag
que les troupes françaises soient réunies, même si toutes leurs Rhin
Repli sur le
forces ne sont pas encore arrivées.
R CK
1 Jonction des coalisés
YO W ied
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BLÜCHER
N 1
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Elster 1 STENDIGK Parthe
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3
Retraite du
gros de l’armée 1
19-20 octobre 3 2
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3
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4 6
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GIULAY GARDE
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1 1 2 Positions initiales
2 OR 1
16-17 octobre VICT
5 6 Positions suivantes
B ENNIGSEN
3 1
18-19 octobre
1 Renforts
Prisonniers français 1
(env. 25 000 hommes) Gross-
pösnau
Napoléon
BARCLAY
G ü lden Gossa
Mouvements
GARDES
Retraite
Infanterie, cavalerie,
artillerie
SCHWARZENBERG
LES FRANÇAIS
GAGNENT À HANAU...
UN BILLET DE RETOUR
30 octobre 1813
ANTS
COMMAND er
Napoléon I
De Wrede
EFFECTIFS
A
près la défaite de Leipzig, Napoléon n’a plus mes
30 000 hom
qu’une voie à suivre : se replier vers la France 0 ho m mes
43 00
avec le reste de son armée. Il lui reste entre PER TE S
et 3 000
50 000 et 100 000 hommes selon les sources. Entre 2 000 4 800
0 et
Mais seulement 30 000 à 40 000 peuvent être Entre 3 40
engagés dans un combat ; les autres sont des fuyards qui ont DURÉE
h
perdu leurs armes ou surtout n’ont pas retrouvé leur unité. De 8 h à 20 NTEMENT
E L’AFFRO
Les coalisés se sont lancés à la poursuite des Français, et NATURE D
harcèlent constamment les colonnes. Cependant, la route qui sera Offensive NNEL
OPÉRATIO
suivie par l’Empereur avec la majeure partie de ses troupes n’a RÉSULTAT
pas encore été découverte et la cavalerie ne peut suffire à barrer Victoire
POLITIQUE de
la route à cette armée qui, bien que diminuée, peut être encore RÉSULTAT ur Napoléon
nt la possibilité po
très dangereuse. À plusieurs reprises, les Français se frayent Maintie
lutte
un chemin à travers les troupes ennemies pour poursuivre leur continuer la
retraite. Le point de ralliement choisi est Erfurt. Napoléon est
principalement accompagné de sa Garde, qui représente encore
une force d’environ 10 000 hommes d’élite. C’est elle qui pren- cherchent à lui barrer la route de Francfort près de Hanau. La
dra à son compte la majeure partie du combat de Hanau. nuit du 29 au 30 octobre 1813 est passée à décider et mettre
en place le dispositif censé ouvrir la voie. Il dispose pour cela
La Bavière a changé de camp de la Garde et d’éléments des 2e, 5e et 11e corps d’armée ainsi
C’est le général bavarois Wrede, qui s’est battu aux côtés que des 2e, 3e, 4e et 5e corps de cavalerie. C’est Macdonald qui
des Français depuis 1805 (voir notamment carte p. 43), qui ouvre la voie, suivi par la cavalerie de Sébastiani puis la Garde
tente maintenant de leur couper la route avec une armée aus- à pied et à cheval. La disposition des troupes est la suivante :
tro-bavaroise d’environ 45 000 hommes. La Bavière est l’un Victor (2e corps) est à l’aile gauche et s’appuie sur le cours de
des derniers alliés de Napoléon à changer de camp. Ce dernier la rivière Kinzig ; Macdonald (11e corps d’armée) est au centre
arrive le 23 octobre à Erfurt et y reste jusqu’au 25. Il réorga- avec la Vieille Garde ; la droite est couverte par la cavalerie
nise déjà son armée en vue d’une bataille qu’il sait sûre avec de Nansouty. Les Français doivent traverser une forêt pour
l’annonce de la défection bavaroise. Ce n’est d’ailleurs pas la atteindre Hanau. Wrede, quant à lui, a déployé son infanterie
seule car Murat, son beau-frère, le quitte alors pour défendre au débouché de cette forêt sur la rive droite de la Kinzig. Il
son royaume de Naples, ce qu’il fait en réalité en discutant constitue aussi une grande batterie de 60 canons pour contrô-
avec les coalisés depuis un certain temps déjà. Poursuivant ler les abords et l’utilisation de la route que doivent suivre
sa retraite, l’Empereur apprend le 19 que les Austro-Bavarois les Français. Ceux-ci parviennent à progresser en repoussant
Dans leurs conférences de Trachenberg Par le jeu des alliances, Le général comte Antoine Drouot
(leur quartier général, aujourd’hui le feld-maréchal bavarois (1774-1847) est un des bons
Zmigrod, en Silésie) et de Reichenbach, Carl Philipp von Wrede (1767- artilleurs de la Grande Armée. Il
les coalisés ont défini la ligne de conduite 1838) se bat contre l’Empereur fait donner ses pièces en Espagne,
qui doit rendre vains les efforts de (Hohenlinden, 1800), pour lui puis à Wagram, où il est blessé,
Napoléon : éviter le contact chaque fois (de 1805 à 1812), puis à et à Borodino. Il se montre encore
qu’il le cherchera, attaquer là où il ne sera nouveau contre. Napoléon, très bon en Allemagne en 1813,
pas présent personnellement. cruel, dira de lui : « J’ai bien pu notamment à Hanau, où ses
faire de Wrede un baron, mais canons emportent la décision.
non un bon général. »
LEFEVBRE
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LA CAMPAGNE
DE FRANCE 1814
Les défaites françaises en Saxe ont sonné l’hallali, et
toute l’Europe – ou presque – envahit désormais la
France. Napoléon n’a à lui opposer que les débris de ses
armées des campagnes récentes, et n’a pas le temps
d’en rassembler une nouvelle. L’abdication est proche.
Guerres & Histoire HS No 4 • 107
1814 - La campagne de France
LA FRANCE MÛRE
POUR S’AVOUER
VAINCUE
1 1 1 25 janv. -2 fév. se
Oi FRANCE Aisne
2 2 2 8-14 février
3 3 3 15 - 24 février
V auchamps
Autrichiens 1 4 f é v.
C hâteau- T h i e r r y
Prussiens
12-13 f é v.
Napoléon É per nay
2
M eaux C hâlons
Opérations -sur- M ar ne
Se
de C hampaube r t
in
M ont mirail
Ma
10 f é v.
e
février
P ar is
rne
11 f é v.
3 Valjouan BLÜCHER
M or mant
17 f é v. 17 f é v. 2 2
3
1 Saint-
Jean-Baptiste Bernadotte N oge nt Mér y 1 Diz ier
F ontainebleau
(1763-1844) n’est pas le 2
B r ie nn e
meilleur chef de corps de M onte reau T ro ye s
Napoléon. Il a été médiocre 18 f é v. 3 L a R othière
à Iéna, Eylau et Wagram. En 3
1
1810, ce républicain affirmé S e ns 1
Yo
C hâlons Opérations
P ar is 4 de
L ag ny 4 mars
M ont mirail 5
6
6
Sei
F ère Marne
ne
BLÜCHER 6
M elun
S aint-D izier
N ogent A r c i s - s u r - A ube Du 5 février au 19 mars 1814,
M ér y
F ontainebleau 20-21 mars le congrès de Châtillon (Côte-
4 5 T ro yes d’Or) est la dernière réunion
Au
Yon
4
ne
B ar-sur
- A ube Napoléon. Le Royaume-Uni, la
S ens SCHWARZENBERG Prusse, l’Autriche et la Russie
FRANCE B ar-sur- S eine y discutent avec Caulaincourt,
qui représente la France, du
Se
ine
À BRIENNE PUIS
LA ROTHIÈRE, L’ARMÉE
PERD LE MORAL
2 9 j a n v i e r e t 1 er f é v r i e r 1 8 1 4
ANTS
COMMAND er
Nap oléon I
warzenberg
Blücher, Sch
EFFECTIFS 000 hommes
38
16 000 puis 5 000 hommes
13
N
apoléon rejoint le 26 janvier à Saint-Dizier, 25 000 puis
avec de maigres renforts et la Garde, les corps PERTES
000 hommes
de Ney et Victor qui font face à Blücher. Il 4 000 puis 5 mes
m
veut attaquer le maréchal prussien en premier, 2 x 6 000 ho
avant qu’il ne rejoigne Schwarzenberg, car il DU R É E
est le plus entreprenant. Blücher, prévenu après des combats 2 jours
ccès
d’avant-garde, tente de se dérober par Brienne avec deux RÉSULTAT é le relatif su les
faite, malgr tes,
de ses corps où il entend franchir l’Aube, mais Napoléon le C’est une dé rienn e. C er
janvier à B s celles
initial du 29 pertes, mai
rattrape le 29 janvier et ordonne à Mortier, situé à Troyes,
alis és on t subi plus de tionnellement
co or
de marcher sur Brienne pour l’encercler. Blücher décide de is sont prop nné
des França es. Napoléon a abando n
faire face sur la rive droite, où sont situés la ville et le château pé rie ur jonc tio
bien su cher la
n’a pu empê te
de Brienne, afin de ne pas être attaqué pendant le franchis- le terrain, et ées ennemies. La retrai
s de ux ar m un tem ps
sement du fleuve. Napoléon, placé sur la crête du plateau de r
s’effectue pa les pertes et
de Perthes qui surplombe la ville, la fait bombarder mais ne vers Troyes qu i accroît
le , ,
épouva ntab ée. À Troyes
peut attaquer que vers 16 h 30 (la nuit tombe à 17 heures), le ation de l’arm ueil
la démoralis arrive le 3 février, l’acc
temps de concentrer sa propre armée. Les assauts frontaux ur
où l’Empere n est glacial… Mais
tio x
sont repoussés, tandis que Blücher fait partir ses convois la po pu la re donne au es
de
xa le m en t, leur victoi eux- m êm
par l’autre rive, vers Bar-sur-Aube. Car Mortier, inquiet de parado ance en
e telle confi se
l’avancée de Schwarzenberg vers Troyes, n’est pas arrivé à coalisés un
ar m ées co nviennent de
e
temps. que les deux t le but opérationnel qu
rer : c’ét ai
sépa
sait !
Napoléon vi
Brienne à feu et à sang
Profitant de la nuit, la cavalerie de la Garde entre dans
Brienne, suivie de l’infanterie. Les combats font rage, mai-
son par maison, dans la ville en flammes. Vers minuit, la lutte
diminue d’intensité, car Blücher évacue la ville vers le sud
par la rive droite sous le couvert de l’obscurité et sans être
inquiété par les Français épuisés. Napoléon échappe d’ailleurs
par miracle à un raid de Cosaques qui surprend en pleine est prise, mais les pertes françaises sont sévères, 4 000 hommes,
nuit son état-major. C’est une victoire tactique, puisque la ville contre 6 000 coalisés. Et Napoléon n’est parvenu ni à anéantir
Blücher, ni à l’empêcher de rejoindre Schwarzenberg.
Coalisés
Français
Napoléon
Lesmont GROUCHY
MARMONT Attaque
Morvilliers décisive
Brienne
GARDE
NEY
Dienville WREDE
Piney GÉRARD VICTOR La Giberie
La Rothière
WURTEMBERG
BLÜCHER GARDE
FORÊT DU
RUSSE
GRAND ORIENT
GIULAY
GARDE
PRUSSIENNE
Bar-sur-Aube
Vendeuvre
CHAMPAUBERT,
MONTMIRAIL,
CHÂTEAU-THIERRY,
VAUCHAMPS :
VICTOIRES EN SÉRIE
Du 10 au 14 février 1814
ANTS
COMMAND er
N apoléon I
Blücher
EFFECTIFS 000 hommes
800 puis 18 es
8 000 puis 12 0 puis 30 000 homm
70
5 000 puis 22
PERTES
P
our échapper aux colonnes de Schwarzenberg qui es
convergent vers Troyes, Napoléon est contraint de 3 200 homm
00 0 ho m mes
20
se replier sur Nogent-sur-Seine, où il reçoit des
DURÉE essifs
renforts. Apprenant le 8 février que Blücher avance mbats succ
4 jours de co
vers Paris le long de la route de Châlons à La Ferté-
RÉSULTAT oire. Napoléon a infligé
sous-Jouarre, où seul le corps de Macdonald lui est opposé, ct l’a
C’est une vi rtes à son adversaire,
Napoléon fait marcher 30 000 hommes (Marmont, Ney et la pe ns,
d’énormes andonner ses opératio
Garde) de Nogent vers Sézanne, laissant Victor et Oudinot ntra int à ab po ss ibilité de
co lui-même la se tournant
co ns ervé
(34 000 hommes) pour tenir les passages de la Seine face à et a ns en
les opératio nberg. Mais
Schwarzenberg. poursuivre Schwarze
ée de ont
vers l’arm ies entières
Le matin du 10 février, l’Empereur accompagne sur la ons ennem ste
si des divisi l’armée de Blücher re
route de Sézanne à Champaubert les reconnaissances qui an éant ies,
été
le.
permettent de découvrir la présence de la division russe d’Ol- opérationnel
suvief. Les 5 000 hommes de cette unité prennent aussitôt
une position défensive entre les villages de Baye et Bannay,
au sud de Champaubert. Pour une fois, les Français sont plus
nombreux. Ils débordent les Russes, contraints de se replier
sur Champaubert. Napoléon fait charger la cavalerie lourde,
qui rompt les carrés russes un par un, tandis que la cavale- refoule la division Ricard, en pointe, à Marchais. Napoléon
rie légère poursuit les fuyards : seulement 1 500 hommes en attend l’arrivée de la Garde pour contre-attaquer au milieu de
réchappent. L’armée de Blücher est coupée en deux, avec l’après-midi. Sacken est culbuté dans les ravins qui sillonnent
les corps de Sacken et Yorck en tête, près de La Ferté, et les le plateau au-dessus du Petit Morin, tandis que Yorck, qui tente
divisions de Kleist et Kapsewitch, avec Blücher, en queue, un timide retour, est tenu en respect par une partie de la Garde.
près de Vertus. La nuit met fin aux combats ; Sacken a perdu 3 500 hommes et
Yorck 1 000, les Français 2 000.
L’excès de confiance de Sacken Les coalisés se retirent vers Château-Thierry ; les Français
Napoléon se tourne d’abord vers l’ouest, laissant épuisés ne peuvent poursuivre et campent sur le champ de
Marmont en écran à Champaubert face à Blücher et ordon- bataille. Mais ni Macdonald ni la division d’Oudinot n’ont
nant à Macdonald et à une division d’Oudinot de converger sur participé au combat, et les deux corps ennemis échappent ainsi
Montmirail afin d’encercler l’ennemi. Il fait partir Ney dans la à l’anéantissement programmé.
nuit et la Garde au petit jour vers Montmirail, où il les rejoint Napoléon prend la tête de la poursuite dès le lendemain
à 8 heures le 11 février. à 9 heures avec la Garde et la cavalerie. Une succession de
Alors que Yorck a pris ses dispositions pour se replier vers combats permet de capturer encore des milliers de prisonniers
le nord par Château-Thierry, son homologue Sacken pense avant que les coalisés ne se mettent à l’abri derrière la Marne
pouvoir percer l’armée française pour rejoindre Blücher. Il en détruisant les ponts de Château-Thierry. Le 13 février,
YORCK
Mouvement
Attaque
Retraite
Vers
Français
Russes
Fontenelle
Prussiens
Les Tourneux
Prelle
La Prelle
lle Villemoyenne
PIRCH
Le Plen
Plenois
Viels Bailly
Maisons
PIRCH SACKEN
JURGASS
La Chais
Chaise
ise
se
se NANSOUTY
NANS
La Haute
e
MORTIER
Épine
LIEWEN LIEWEN
CHTCHERBATOV
Marchais
ais Le NEY
L’Épine- NAPOLÉON
Tremblay
SACKEN
aux-Bois CHTCHERBATOV
RICARD
n
Mori
Petit Montmirail
ontm
Petit Morin
BONNE FORTUNE
SUR LA ROUTE
DE MONTEREAU
17 et 18 février 1814
ANTS
COMMAND er
Napoléo n I
erg
Schwarzenb
EFFECTI FS
mes
28 000 hom es
P
endant que Napoléon opérait contre Blücher, m
118 000 ho m
Schwarzenberg a pris l’offensive contre Victor.
Son armée divisée en quatre colonnes a franchi la PE RTE S
Seine à Pont-sur-Seine (Wittgenstein) et à Bray- 800 hommes
mes
sur-Seine (Wrede), tandis que son aile gauche a 10 500 hom
poussé jusqu’à Montereau (Wurtemberg) et Moret-sur-Loing DURÉE
(Colloredo), lançant des avant-gardes jusqu’à Pithiviers et 2 jours
des
repoussant Victor sur Nangis. Alors que Napoléon comptait RÉSULTAT oire. Napoléon a infligé
’est un e vict x sien ne s à
C au
marcher directement de Champaubert vers Nogent-sur-Seine, supérieures arzenberg à
pertes bien co ntraint Schw is. Mais ce
il doit d’abord rétrograder vers Meaux, puis marcher vers sa ire et
l’adver r Par
sa marche su oupes
Guignes, sur le cours de l’Yerres, où il a ordonné à Victor, abandonner temps de retirer ses tr
le s de
Oudinot et Macdonald de replier leurs troupes afin de s’inter- dernier a eu trui t le s po nt
eine et a dé end
poser entre Schwarzenberg et Paris. derrière la S y. Si Schwarzenberg pr à
t et B ra ler ju sq u’
Nogen de recu
la décision en raison
le 23 février oi ns
Succès à Mormant et Valjouan ssaire, c’ es t m
Dijon si néce s que parce qu’il a appr ux (Ain)
is
Il laisse 10 000 hommes à Marmont et Mortier pour suivre ces dé fa ite à M ex im ie
de na
u a battu Bub béry. Il détache
Blücher en retraite et part avec Ney et la Garde en fin d’après- qu’Augerea et Cham e
et occu pé M âc on u et s’estim
midi le 15 février. Le 16, à 15 heures, il est à Guignes, où les
m m es co ntre Augerea reculer
40 000 ho ne pas
troupes de Ney et la cavalerie le rejoignent le matin du 17. Il affaibli pour ursuite.
se met à la tête des troupes de Victor et marche sur l’avant- du coup trop n qu’il pense à sa po
à N ap oléo pê ch e
face er em
garde de Wittgenstein, la cavalerie de Pahlen, parvenue che de Blüch manœuvre contre
Mais la mar iner sa
term uveau
à Mormant. Les Français refoulent l’ennemi sur l’infante- Napoléon de tourner à no
rie qui suit, et dont les carrés sont rompus par la cavalerie. ch w ar ze nb erg. Il doit se .
S sien
aréchal prus
Wittgenstein perd 2 000 hommes. contre le m
À 13 heures, Napoléon est à Nangis. Il dirige Oudinot sur
Nogent, Macdonald sur Bray et Victor sur Montereau, avec
ordre de passer la Seine avant la nuit. Dans son mouvement sur
Montereau, Victor rencontre à Valjouan la division d’avant-garde
de Wrede (Lamotte) et la culbute, lui infligeant une perte de
1500 hommes. Mais ces combats retardent l’avance des Français, Schwarzenberg ont eu le temps de se replier en toute hâte sur
qui ne parviennent à la Seine qu’à la nuit tombée : les corps de l’autre rive. Schwarzenberg envoie cependant, pour gagner du
temps, une demande d’armistice que Napoléon rejette.
Ma Châlons
Meaux rne
XXX La Ferté-
MACDONALD
sous-Jouarre 9-10 mars BÜLOW XXX
WINTZINGERODE
15 fév. NAPOLÉON
Montmirail BLÜCHER
Crécy Coulommiers Petit Morin
XXX
16 fév. Gra 19 fév.
MARMONT
XXX XXX nd
Mo Sézanne
OUDINOT rin
VICTOR
Guignes Mormant
17 f é v.
Provins Aube
Valjouan Pont-sur-Seine
17 f é v. Arcis sur Aube
Seine
Nogent 22 fév.
WITTGENSTEIN Méry
Bray
Montereau Troyes
18 f é v. WREDE
XXXX
Yon
ne 15 fév. Bataille
WURTEMBERG SCHWARZENBERG Français
Pont-sur-Yonne
Autrichiens
COLLOREDO
Sens Prussiens
UNE VICTOIRE
À CRAONNE, MAIS
SI PEU DÉCISIVE...
7 mars 1814
ANTS
COMMAND er
Nap oléon I
Blücher
EFFECTIFS
mes
28 000 hom
L
e 22 février, Oudinot se heurte à Blücher à Méry. mes
Napoléon accourt sur les lieux mais décide de 50 000 hom
continuer sa marche vers Troyes à la poursuite de PERTES
es
Schwarzenberg en retraite. Le 24 il entre dans Troyes, 5 000 homm
0 ho m m es
5 50
acclamé par la même population qui lui avait battu
DU R ÉE
froid trois semaines plus tôt. Mais le même jour, Blücher, qui ne
Une journée
veut pas être entraîné dans la retraite de Schwarzenberg et a obtenu
de retrouver sa liberté d’action, a quitté Méry vers le nord à la ren- RÉSULTAT oire française, puisque uer
ct ho
C’est une vi ain et fait éc
contre des corps de Wintzingerode et Bülow. Ceux-ci, détachés cupe le terr coûté
Napoléon oc nemie. Mais elle lui a ment
de l’armée de Bernadotte, doivent lui apporter 42 000 hommes m an œ uv re en prop ortionn elle
la
tifs, surtout ns les
en marche vers Laon, tandis que 15 000 Russes commandés par cher en effec tif des deux armées da
l resp ec pe rm et
Saint-Priest avancent vers Reims. au tota ut, elle ne
ivent. Surto t
jours qui su n d’atteindre le résulta
éo t
pas à Napol sé : battre Blücher avan
Les ponts sont coupés à La Ferté opér at ionn el vi
orts à La on .
Le 26 février, Napoléon abandonne la poursuite de igne ses renf
qu’il ne rejo
Schwarzenberg pour se ruer sur les talons de Blücher qui, rejetant
Marmont sur Mortier, marche sur La Ferté-sous-Jouarre, obligeant
les maréchaux à se retirer sur Meaux. L’Empereur quitte Troyes
le 27 à midi avec 35 000 hommes (Ney, Victor — revenu en grâce
—, la Garde, la moitié de la cavalerie). Il laisse à Macdonald
40 000 hommes, dont l’autre moitié de la cavalerie.
Blücher, qui a franchi la Marne le 27, entend tourner les mains de la petite garnison française de cette ville. Mais celle-ci
maréchaux en franchissant l’Ourcq au nord de Meaux, mais il est assiégée et bombardée depuis deux jours par un détachement
est repoussé le 28 février. Le 1er mars, Napoléon arrive à son tour de Wintzingerode. La garnison capitule le matin du 3 mars.
à La Ferté-sous-Jouarre, mais les ponts sont coupés. Le temps Ce « coup du sort » est considéré par la plupart des historiens
que ceux-ci soient réparés, Blücher se retire précipitamment vers comme la cause de l’échec de la manœuvre de Napoléon, et par
le nord. Dans la nuit du 2 au 3 mars, Napoléon franchit enfin conséquent de toute la campagne. Mais Clausewitz affirme que,
la Marne à La Ferté et Château-Thierry, tandis que Marmont et même si Soissons n’avait pas été prise, Blücher, qui avait deux
Mortier poursuivent Blücher. L’Empereur veut surprendre le maré- marches d’avance sur Napoléon, aurait eu le temps de passer par
chal prussien au moment où celui-ci franchira l’Aisne, comptant les ponts de bateaux qu’il avait commencé à faire construire, et
sur le fait que le passage le plus proche, celui de Soissons, est aux par un pont « en dur » situé en amont de Soissons, à Vailly-sur-
Aisne, qui n’avait pas été détruit. Toujours est-il que Blücher
fait défiler toute la nuit du 3 au 4 mars son armée épuisée par le
pont de Soissons et marche vers Laon pour y rejoindre Bülow
et Wintzingerode.
Ferdinand von Wintzingerode (1770-
1818), né en Wurtemberg, se met très Blücher tend un piège
vite au service de la Russie. D’abord Mais Napoléon décide de continuer la poursuite en marchant
diplomate, il est nommé général après directement sur Laon par la route qui franchit l’Aisne à Berry-
Austerlitz. Chef de cavalerie audacieux, au-Bac, qu’il fait occuper par la cavalerie le 5 mars. Apprenant
il participe à la bataille de Moscou, puis, ce mouvement qui risque de le tourner par l’est, Blücher décide
en 1813, à celles de Lützen et Leipzig. de tendre un piège aux Français. Il envoie Vorontsov occuper le
Il rejoint ensuite l’armée de Bernadotte 6 mars le plateau de Craonne, sur le flanc ouest de la route sui-
et combat jusqu’à Paris. vie par Napoléon entre Berry et Laon, tandis que Wintzingerode,
Bouconvil le
C her miz y
Ail
ett Neu vi l le
e
XXXX
Ailles
2
NEY Vers
2
NEY
1
NAPOLÉON Cor be
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GROUCHY
Cer ny 2 S
ME
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VICTOR VORONTSOV S
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PLATEAU DE CRAONNE Moulin
1 de
VORONTSOV SACKEN VICTOR
Vauc lerc
SACKEN BOIS DE
BEAU MARAIS
COLBERT C r ao n n e l l e
O ulc hes
ÉE DE FOULO N
NSOUTY
NANSOUTY
Pa is sy 1
Ferme de Heurtebise
Français (position
( 1)
Français (position
( 2)
BOIS
DE Russes (position
(p 1)
BLANC SABLON Russes (position 2)
LL
VA
1 1
J u m i g ny Phases successives
2 2
ANTS
COMMAND er
Napoléon I
Gneisenau
Blücher puis
EFFECTIFS
L
e 8 mars, Napoléon décide de suivre Blücher qu’il mes
37 000 hom
suppose en retraite au nord de Laon. Mais le matin 0 ho m mes
90 00
du 9 mars, il découvre l’armée coalisée au complet TE S
PER
es
rangée en bataille de part et d’autre de la ville, 6 500 homm
es
Wintzingerode à l’ouest, Yorck et Kleist à l’est. La 4 000 homm
ville elle-même est juchée sur un plateau élevé et ses murs sont DURÉE
hérissés de canons ; ses faubourgs, en contrebas, sont barricadés Une journée
et occupés par Bülow. Sacken et Langeron sont en réserve der- RÉSULTAT occuper
éon n’a pu
rière l’aile gauche, pour couvrir la route de la retraite vers Reims. st une dé faite. Napol rtes que
C’e pe
subi plus de ort de
Napoléon, croyant à un simulacre, décide tout de même d’attaquer, le terrain, a qui, étant donné le rapp
i – ce n plan
l’ennem ncé à so
en ordonnant à Marmont de tourner l’ennemi par le nord pour fatal –, a reno cher Blücher de
forces, était pê
couper la route de Reims. et n’a pu em
d’opérations es forces réunies.
tt re to ut
comba
Lourdes pertes françaises
Mais avant même que l’armée française ne soit en place
— Ney à gauche et Mortier au centre en attendant l’arrivée de
Marmont —, c’est Blücher qui attaque à Clacy, Sémilly et Ardon.
Cette attaque est cependant suspendue vers midi lorsque Marmont
approche à droite du champ de bataille. Napoléon lui-même arrive Les Prussiens profitent
vers midi. Afin de fixer l’ennemi, il ordonne à 13 heures à la Jeune
Garde d’attaquer Clacy et à Mortier d’attaquer Sémilly et Ardon.
de la nuit pour attaquer
Partout, les Français sont repoussés avec de lourdes pertes, tandis
que Marmont se contente de chasser Yorck du village d’Athies en
les bivouacs français, mal
fin d’après-midi. À 17 heures cependant, Ney parvient à s’emparer gardés. C’est la panique.
de Sémilly avec la Garde, mais les canons de Laon infligent de
telles pertes qu’il est contraint à la retraite alors que la nuit tombe.
Malgré cet échec et l’évidente supériorité numérique ennemie, panique, les Prussiens dispersent le corps français, qui perd 3 500
Napoléon décide de reprendre la bataille le lendemain, comptant hommes, 45 canons et 120 caissons. Marmont n’enraye la déroute
sur Marmont pour tourner et déstabiliser la ligne ennemie. Les que plusieurs kilomètres au sud en réunissant quelques unités qui
Français bivouaquent sur leurs positions. Mais Yorck profite de arrêtent les Prussiens.
la nuit pour lancer à 19 heures une attaque surprise contre les
bivouacs de Marmont, mal gardés, autour d’Athies. Profitant de la Napoléon change ses plans
À 4 h 30 le 10 mars, alors qu’il monte à cheval pour commen-
cer les opérations prévues, Napoléon apprend le désastre d’Athies.
Il doit renoncer au mouvement tournant mais maintient son ordre
Ludwig Yorck von Le feld-maréchal prussien d’attaquer de front, afin de ne pas déclencher une attaque géné-
Wartenburg (1759-1830) Friedrich Kleist von rale contre son armée affaiblie. Gneisenau, le chef d’état-major de
est le général prussien Nollendorf (1762-1823) Blücher qui remplace son chef malade (voir p. 120), est surpris par
qui, le 30 décembre 1812, vaincu à Iéna, commande le maintien de la ligne française alors que le jour se lève. Il rappelle
signe avec les Russes la durant la campagne de Sacken et Langeron qui étaient chargés de tourner la droite fran-
convention de Tauroggen. 1813 un corps d’armée avec çaise, et attaque Clacy. Mais les Français résistent jusqu’au début
entérinant l’abandon de lequel il joue un rôle décisif à de l’après-midi lorsque Napoléon se résout enfin à l’évidence : il
l’alliance française. Tout le Leipzig. En 1814, il entre en n’a plus les moyens de vaincre. Il fait filer les bagages, et décro-
corps prussien passe alors France avec Blücher, combat cher les troupes en bon ordre pendant la nuit, vers Soissons, sans
aux Russes. à Laon et va jusqu’à Paris. que les coalisés ne s’en aperçoivent. ■
Surprise
de nuit
LANGERON YORCK
3 3
KLEIST
SACKEN 2 Athies
ORURCK
Laon
WINTZINGERODE
BULOW
Eppes
MARMONT
4
Semilly 1 4
2 2 Ardon
C lac y 1 1
4
MORTIER
4
NEY
L eu il l y
NANSOUTY
Mons- GROUCHY 4 1 1 2 9 mars
en- GARDE
Laonnois 3 4 4 10 mars
4
Français (position 1)
À ARCIS-SUR-AUBE,
LA FRANCE PLIE
SOUS LE NOMBRE
20 et 21 mars 1814
ANTS
COMMAND er
Nap oléo n I
erg
Schwarzenb
EFFE CTI FS mes
28 000 hom
16 500 puis 0 000 hommes
S
chwarzenberg, sur la foi d’une dépêche de Blücher 10
annonçant (en fait par anticipation) que Napoléon était 50 000 puis
sur ses pas, a stoppé sa retraite dès le 27 février, et PERTES
es
contre-attaqué à Bar-sur-Aube et Laferté-sur-Aube, 4 200 homm
0 ho m m es
5 00
contraignant Oudinot et Macdonald à se replier.
DU R É E
Schwarzenberg reprend les jours suivants Troyes, Nogent et Sens,
2 jours
et arrête son mouvement en attendant des nouvelles de Blücher, é
RÉSULTAT éon a affront
tandis que les maréchaux se retirent derrière la Seine. faite. Napol t
C’est une dé e armée qu’il ne pouvai e
Napoléon décide d’attaquer Schwarzenberg sur ses arrières inutilement
un
s pe rtes , mêm
bi de lourde nnemi.
en marchant de Reims vers le sud, plutôt que de rejoindre les battre et a su rieures à celles de l’e
t in fé co ntre
maréchaux sur la Seine comme il l’a fait le mois précédent. Il légè rem en manœ uv re
ursuivre sa
laisse 20 000 hommes à Marmont à Berry-au-Bac et à Mortier à Il ne peut po e, et son adversaire, alors
rs
Reims pour surveiller les mouvements de Blücher, et marche avec le flanc adve pris l’initiative. Il décide try
nc en tré, a re le m en er à Vi
co
25 000 hommes le 17 mars de Reims à Épernay, et le 18 d’Épernay œuvre qui va e
la fatale man de l’ennemi, tandis qu n
à Fère-Champenoise. Mais Schwarzenberg, prévenu de ce mou- arriè re s chent l’u
sur les lüch er m ar
erg et B Paris.
vement, a donné l’ordre à tous ses corps d’armée de rétrograder Schwarzenb is conjointement vers
l’aut re , pu
vers Troyes, confiant à Wrede la garde du pont d’Arcis-sur-Aube ve rs
pour protéger ce mouvement.
Petit Morin
xxxx
Ma
Autrichiens
rn
e
Fère NAPOLÉON Vitry-le-
Français François
Sézanne
O UDINOT
MACDONALD 19 mars
Arcis-sur-Aube
Provins 20-21 mars
Nogent Plancy NEY
17 mars
Torcy
Méry-sur Seine
Seine
WURTEMBERG
Montereau xxxx
WREDE
Au
BARCLAY
be
SCHWARZENBERG
Troyes
Yon
ne
Sens Bar-sur-Aube
●●●
●●●
LA CHUTE DE
L’EMPIRE
EN ÉPILOGUE
xxxx Louvain
xxx Bruxelles
WELLINGTON
UXBRIDGE
F ORÊT
DE S OIGNES
PIRCH
Hal ZIETEN
Waterloo BÜLOW
Enghien Wavre - 18 juin
Mont-Saint-Jean XXX
BLÜCHER
e
18 juin
nn
Se
xxx BÜLOW
Nivelles
HILL
Soignies xxx
XXXX
PRINCE Gembloux VANDAMME
D’ORANGE GROUCHY
Les Quatre-Bras
GÉRARD
16 juin BLÜCHER
Ligny - 16 juin
NEY
XXX
Fleurus
XXX Namur
Mons ZIETEN
PIRCH
Charleroi Châtelet
Marchienne xxx XXX
xxx MILHAUD
KELLERMANN GARDE xxx THIELMANN
M euse
xxx
Maubeuge xxx GROUCHY
D’ERLON xxx
re
amb xxx
LOBAU
GÉRARD
S
REILLE xxxx xxx Dinant
VANDAMME
NAPOLÉON
+ loin
33 000 hommes aux trousses des Prussiens battus qu’il sup- ne parviennent pas à rompre les lignes ennemies, bien que, en
pose en retraite vers l’est, ceux-ci se replient vers Wavre, au fin d’après-midi, une brèche soit créée dans le centre anglais. Pour aller
nord, afin de maintenir la liaison avec les Anglais en train de Mais déjà, au milieu de l’après-midi, 35 000 Prussiens, par- Campagne de 1815,
se retirer parallèlement sur la route de Bruxelles vers le pla- tis de Wavre au matin, débouchent sur le flanc droit des Français, Carl von Clausewitz,
teau de Mont-Saint-Jean, où Wellington avait repéré une bonne obligeant Napoléon à envoyer les réserves qui devaient achever Champ Libre, 1973.
position défensive pour les 70 000 hommes et les 184 canons l’armée de Wellington usée par cinq heures de lutte acharnée. The Emperor
qu’il réussit à y réunir. Prise de flanc par les Prussiens, repoussée par les Anglais, l’ar- Returns,
mée française part en déroute. Les officiers ne parviendront pas Kevin Zucker,
Waterloo, la déroute en conclusion à stopper cette fuite dans les jours qui suivent, sauf les troupes de Clash of Arms, 1986.
C’est cette position que Napoléon, qui a rejoint Ney avec Grouchy qui, bien que poursuivies par les Prussiens, ont regagné
le reste de l’armée victorieuse à Ligny, attaque frontalement la France. Revenu à Paris, l’Empereur propose de reprendre la
le 18 juin avec 72 000 hommes et 250 canons. L’assaut ne lutte. Mais en butte à l’hostilité des Chambres, il doit abdiquer
commence qu’à midi, l’artillerie ne pouvant manœuvrer sur le le 22 juin, mettant un terme au dernier épisode de l’aventure
terrain détrempé. Les attaques de l’infanterie, puis de la cavalerie, impériale. ■
VICTOIRE
À LIGNY,
LA DER DES DERS
16 juin 1815
ANTS
COMMAND er
Napoléon I
Blücher
EFFECTIFS
0 et 75 000
Entre 70 00
00 0 et 85 000
Entre 78
A
yant reçu de Wellington l’assurance qu’il viendrait
à son secours, Blücher accepte la bataille le 16 juin PERTES
et 10 000
Entre 7 000
avec 85 000 hommes sur une position défensive sui-
tr e 12 00 0 et 20 000
En
vant le cours de la Ligne, un ruisseau encaissé et
DURÉE
large de quatre à cinq mètres, bordant le nord du h à 21 h)
6 heures (15
plateau de Fleurus. Cette position est parsemée de villages situés S de
RÉSULTAT ise. L’armée
au creux du vallon — d’est en ouest Wagnelée, Saint-Amand, ctoire frança n ; les Prussiens,
C’est une vi le terrai
Ligny et Balâtre et, à mi-pente en remontant vers la crête, Brye cupe nt
Napoléon oc plus lourdes pertes, so s
de Mai
(où Blücher a placé son QG), Sombreffe et Tongrinne. qui ont subi ur moitié en désordre. ni
La position prussienne forme ainsi deux lignes disposées en en retraite,
po ni anéantie,
ée de B lü cher n’a été oquée. Le
un angle droit rentrant, avec une droite orientée ouest-est renforcée l’arm t disl
entièremen ée,
à son extrémité ouest pour accueillir l’arrivée prévue des Anglais, encerclée, ni te d’une partie de l’arm et
re trai yards
17 juin, la tio n de s fu
et une gauche nord-ouest/sud-est pour protéger les axes de retraite t d’une frac ée intact, celui de
le ralliemen
vers l’est ou le nord. ivée d’un corps d’arm de concentrer
l’arr au
et à Gneisen e à Wavre.
Bülow, perm en bon ordr
Pour Napoléon, tout va bien 90 000 ho m m es
Au matin du 16 juin, l’Empereur est satisfait. Du moulin de
Fleurus, qui domine tout le plateau et d’où il ne bougera pas de
la journée, il constate que son plan opérationnel a fonctionné :
l’armée prussienne est disposée à s’offrir à ses coups, et elle sera
seule puisque Ney barre la route aux Anglais. Mais il n’a pour
l’attaquer que 70 000 hommes (3e, 4e, 6e corps, Garde, la réserve sa ligne de retraite aurait pu l’inciter à refuser le combat.
de cavalerie), qui ne sont pas tous arrivés : le 4e corps est en Le plan de bataille est donc typique de la « bataille napo-
marche vers Fleurus, le 6e corps encore à Charleroi. À 14 heures, léonienne » : la fixation et l’usure de l’ennemi par une attaque
il ordonne alors à Ney de venir tourner la droite prussienne en frontale, même avec des effectifs inférieurs, suivies d’un mou-
marchant vers Saint-Amand, mais fait attaquer ce village dès vement tournant effectué par des renforts arrivant en cours de
15 heures par le 3e corps, afin de s’assurer que les Prussiens journée, afin d’apporter la rupture décisive.
ne prendront pas eux-mêmes l’offensive pour se rapprocher de Napoléon prolonge l’action du 3e corps contre la droite prus-
Wellington. Il se contente d’une démonstration de cavalerie gui- sienne par une attaque du 4e corps au centre, contre Ligny, vers
dée par Grouchy sur l’aile gauche prussienne : tenter de couper 16 heures. Les combats sont acharnés, les Prussiens alimentant
Liège
Bruxelles
xxxx
Nivelles WELLINGTON
Mellery
contre-attaque
Quatre-Bras 15h30-18h30
xxx Gembloux
PRINCE
D’ORANGE Tilly XXXX
BLÜCHER
XXX
90 000
KELLERMANN 14h00-15h30
XXX Sombreffe
REILLE PIRCH
17h30
ZIETEN
Saint- Ligny
XXX
Amand
NEY THIELMANN
D’ERLON
D
R AR
VANDAMME GÉ MILHAUD
GROUCHY
Fleurus
ne
Namur
LOBAU
L ig
u
L ’ O r nea
GARDE
18h30-21h00
XXXX
Gosselies NAPOLÉON
76 000
LOBAU
19h30
br e
S am
Anglo-Hollandais
Français (position 1)
Français (position 2)
Prussiens (position 1)
Prussiens (position 2)
Charleroi
WATERLOO,
DÉFAITE DÉCISIVE
ET POINT FINAL
18 juin 1815
ANTS
COMMAND er
Nap oléo n I
Wellington
Blücher
EFFECTIFS
72 000 o-Allemands
lo-Néerland
70 000 Ang
W
ellington, rassuré par la promesse de soutien iens
de Blücher, accepte le 18 juin la bataille sur 40 000 Pruss
une position défensive suivant la crête du pla- PER TE S
teau de Mont-Saint-Jean, qui barre d’ouest en 29 000
est la route de Bruxelles au sud de la forêt de 18 000
DURÉE
Soignes. En avant de cette ligne, trois fermes (d’ouest en est : idi à 21 h)
9 heures (m
Hougoumont, la Haye-Sainte, Papelotte), hâtivement fortifiées, S e
doivent briser l’élan de l’attaque française. RÉSULTAT oire coalisée, écrasant
’e st un e vi ct frança is e,
C
Napoléon, arrivé le soir du 17 à la ferme de la Belle-Alliance, Toute l’armée t
et décisive. ement de Grouchy, es
à 1300 m de la Haye-Sainte, est ravi de voir les Anglais allumer dé ta ch ite , la
sauf le la po ursu
pendant t
leurs feux de bivouac. La bataille pourra se livrer comme prévu en déroute ; engagée es
as i-t otal ité de l’artillerie nn e pa rtie
contre eux seuls, Blücher étant en retraite poursuivi par Grouchy. qu e bo
ut comme un nduit
Il s’installe pour la nuit à la ferme du Caillou, 2 500 m en arrière. capturée, to rmée française. Elle co
de l’a ap ol éo n
du parc ion de N
À l’aube, il revient à la Belle-Alliance. Mais un léger vallonne- t à l’abdicat
directemen la paix
ment l’empêche de voir les troupes anglaises massées derrière la issement de
et au rétabl
crête. Il ne veut de toute façon pas perdre de temps à chercher la
faille du dispositif ennemi, mais attaquer au centre pour le couper
en deux et le rejeter dans la forêt de Soignes qu’il croit toute
proche, confondant semble-t-il la ferme de la Haye-Sainte avec
celle de Mont-Saint-Jean, située 1 300 m plus au nord.
Le terrain détrempé par les orages ralentit toutefois la mise
Un terrain alourdi par les orages en place de l’artillerie. Quittant le Caillou, Napoléon parcourt le
Mais au matin du 18, tandis que, revenu au Caillou, Napoléon front sous les ovations, et s’établit près de la ferme de Rossomme,
donne ses ordres, seul le 1er corps est à pied d’œuvre. Napoléon à mi-chemin entre le Caillou et la Belle-Alliance, d’où la vue n’est
le fait aligner à droite de la route de Bruxelles, avec pour mis- pas meilleure. L’attaque d’Hougoumont ne commence que vers
sion de prendre la Haye-Sainte et percer le centre anglais, tandis 11 h 30. Au lieu d’être une diversion, elle se transforme en une
que le 2e corps, qui arrive à son tour, est placé face à la droite bataille séparée, engageant peu à peu tout au long de l’après-midi
anglaise, avec pour mission de prendre Hougoumont afin de faire la plus grande part du 2e corps et de l’aile droite anglaise.
diversion. Le 6e corps et la Garde, qui arriveront au cours de la Vers midi, on aperçoit des baïonnettes scintiller à l’horizon,
matinée, donneront le choc décisif au centre. vers l’est. C’est le corps prussien de Bülow en route pour rejoindre
Wellington. Napoléon confiant déclenche pourtant vers 14 heures
l’attaque principale contre le centre anglais, préparée par une
grande batterie de 80 canons et conduite par Ney. Les éclaireurs
Jean-Baptiste Drouet, comte d’Erlon, dit Drouet d’Erlon ayant confirmé l’approche des Prussiens, Napoléon détache à leur
(1765-1844), fait presque toutes les campagnes de rencontre le 6e corps, qui ne pourra donc participer au choc décisif.
l’Empire comme général de division. Il se rallie à Le premier assaut échoue. D’Erlon ne parvient pas à
l’Empereur en 1815 et se fait un nom dans l’histoire en prendre la Haye-Sainte, et la cavalerie lourde anglaise charge
montrant la plus grande énergie à Waterloo, notamment son infanterie, menaçant la grande batterie ; Napoléon, qui s’est
en s’emparant de La Haye-Sainte. porté en avant jusqu’à la maison Decoster, doit faire contre-
attaquer sa cavalerie. Un second assaut est lancé vers 15 h 30.
Il échoue également.
C’est alors que se situe le moment le plus controversé de la
bataille : Ney aurait demandé le soutien d’un corps de cavalerie
WELLINGTON ZIETEN
Le Mesnil 68 000 xxxx
Mont-Saint-Jean
BLÜCHER
35 000
19h30
Lasne
CLINTON UXBRIDGE PIRCH
Braine-l’Alleud 5 BÜLOW
PICTON
La Haye
ALTEN
La Haye- 2 Frichermont
CHASSÉ Papelotte
COOKE Sainte 16h00 Couture
2
3 5
3 2
2
Chateau de
Hougoumont D ’ERLON
La Belle- 4
1 Alliance
1 MILHAUD
REILLE
Maransart
LOBAU 3
KELLERMAN
ne
C av. GARDE
Las
GARDE 1 1 11h30-15h00
IMPERIALE
4 2 2 13h00-15h30
Plancenoit 3 3 15h30-17h30
4 4 17h00-20h00
NAPOLÉON
5 5
73 200 19h30-20h00
Anglo-Hollandais
Français (position 1)
Maison du Roi
Français (position 2)
Prussiens (position 1)
Le Caillou
Prussiens (position 2)
+ loin
lourde ; ou bien, la première ligne anglaise ayant reculé der- Mais face à une nouvelle poussée des Prussiens qui, sans
rière la crête pour se soustraire au feu de la grande batterie, il cesse renforcés, ont repris Plancenoit, Napoléon doit de nouveau Pour aller
aurait cru l’ennemi en retraite ; Napoléon, voyant ses cuiras- envoyer sur ce point une partie de la Garde. Le village change
Waterloo 1815,
siers avancer, les aurait fait soutenir par toute la cavalerie de à nouveau de mains à 19 heures L’Empereur n’a plus que neuf H. Houssaye,
réserve, y compris celle de la Garde. Quoi qu’il en soit, toute bataillons de la Garde (sur 28) pour porter le coup final. Le temps Christian de Bartillat, 1987.
la cavalerie française se rue sur la ligne anglaise… à l’est de la de les faire avancer, et Wellington a déjà reconstitué sa ligne Waterloo 1815,
Haye-Sainte, car à l’ouest de la ferme, où Ney a attaqué, un che- avec des troupes rappelées de ses ailes, car il sait qu’un nouveau T. Lentz, Perrin, 2015.
min creux l’interdit. Les charges répétées, menées de 16 heures corps prussien, celui de Zieten, arrive à sa gauche. À 20 heures, Les Quatre-Bras
à 18 heures sans soutien de l’infanterie, ne pourront entamer une la Garde aborde la ligne anglaise à l’ouest de la Haye-Sainte. et Waterloo 1815,
ligne anglaise jusque-là intacte et formée en carrés. Elle est repoussée, au moment où Zieten arrive sur le champ F. Bey, Ludifolie, 2015.
Pendant ce temps, les Prussiens refoulent le 6e corps jusqu’à de bataille : Napoléon avait à dessein fait courir le bruit qu’il Waterloo 1815 : Fallen
Plancenoit dont ils s’emparent vers 17 heures Napoléon doit s’agissait de Grouchy. Aux cris de « Trahison ! » et « La Garde Eagles, Walter Vejdovsky,
envoyer la Jeune Garde reprendre le village : elle manquera aussi recule ! », toute la ligne française s’effondre, entraînant l’Empe- Hexasim, 2015.
pour le choc décisif. Car vers 18 heures, Ney s’empare enfin de reur dans sa déroute tandis que la nuit tombe sur les fuyards
la Haye-Sainte : le centre anglais est ouvert. poursuivis par la cavalerie prussienne. ■
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Août 2018 Septembre 2018 Octobre 2018 Novembre 2018 Décembre 2018 Janvier 2019 Février 2019 Mars 2019 Avril 2019
14/08 4 Ancres 05/09 4 Ancres 01/10 4 Ancres 08/11 4 Ancres 04/12 4 Ancres 01/01 5 Ancres 02/02 5 Ancres 06/03 5 Ancres 01/04 4 Ancres
2 186€ 2 186€ 2 892€ 3 108€ 3108€ 3 276€ 3 276€ 3 276€ 2 682€
20/08 4 Ancres 05/09 5 Ancres 07/10 4 Ancres 08/11 5 Ancres 10/12 4 Ancres 05/01 4 Ancres 06/02 4 Ancres 10/03 4 Ancres 01/04 5 Ancres
2 186€ 3 115€ 2 892€ 3 276€ 2 892€ 3 108€ 3 108€ 3 108€ 2 953€
20/08 5 Ancres 15/09 4 Ancres 18/11 4 Ancres 10/12 5 Ancres 11/01 4 Ancres 12/02 4 Ancres 16/03 4 Ancres 07/04 5 Ancres
2 953€ 2 186€ 3 108€ 3 115€ 3 108€ 3 108€ 3 108€ 2 953€
30/08 4 Ancres 21/09 4 Ancres 20/12 4 Ancres 11/01 5 Ancres 12/02 5 Ancres 16/03 5 Ancres 11/04 4 Ancres
2 186€ 2 186€ 3 112€ 3 276€ 3 276€ 3 276€ 2 682€
21/09 5 Ancres 17/01 5 Ancres 18/02 5 Ancres 22/03 5 Ancres 17/04 4 Ancres
3 115€ 3 276€ 3 276€ 3 276€ 2 682€
21/01 4 Ancres 22/02 4 Ancres 26/03 4 Ancres 17/04 5 Ancres
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