1340 Mots: TEXTE 1: Notre Santé Dépend de La Diversité Du Monde Naturel (Source: Article)
1340 Mots: TEXTE 1: Notre Santé Dépend de La Diversité Du Monde Naturel (Source: Article)
1340 Mots: TEXTE 1: Notre Santé Dépend de La Diversité Du Monde Naturel (Source: Article)
Le lien de dépendance qui unit Homo sapiens aux autres espèces est encore largement ignoré.
Il faut dire que dans les sociétés modernes, il apparaît de manière indirecte. Derrière la juteuse
tomate d’import, la bouteille d’eau minérale naturelle et le cachet de codéine, se cachent des
organismes décomposeurs, producteurs, pollinisateurs, prédateurs, qui à travers leur diversité
contribuent à l’équilibre des écosystèmes. Lorsque ces derniers subissent une pression trop
importante, c’est notre accès à la nourriture, à l’eau potable, à un air pur et à des substances au
potentiel thérapeutique qui est mis en péril. La diffusion des maladies infectieuses émergentes
est, quant à elle, favorisée : 75% d’entre elles trouvent leur origine dans le monde animal.
Si ces phénomènes d’ampleur planétaire demeurent impalpables pour un habitant des pays
riches – tant que son accès aux médicaments et produits de consommation est maintenu –
ceux qui se déroulent à l’échelle microscopique ont également du mal à attirer son attention :
la diversité biologique est pourtant déterminante pour l’efficacité du microbiote humain, cet
ensemble de communautés microbiennes qui vivent en symbiose sur notre peau, dans notre
tube digestif, nos voies respiratoires… et influencent notre susceptibilité aux maladies.
Pourtant, pour qui sait les observer, les liens entre santé et biodiversité n’ont rien d’invisibles.
Croire pour voir
Favoriser une approche qui prend systématiquement en compte santé publique, animale et
environnementale suffira-t-il à établir des scénarios fiables sur la santé humaine ? Pour Claire
Lajaunie*, juriste, directrice de recherche Inserm au Centre d’études et de recherches
internationales et communautaires d’Aix-en-Provence, ce sera impossible tant que nous ne
tiendrons pas compte des effets des politiques publiques et de la réglementation dans les
approches scientifiques. « Elles ont une influence considérable sur les changements
environnementaux, en positif ou en négatif. La gouvernance est un facteur aussi important à
prendre en compte que le changement climatique », défend la chercheuse, qui étudie les
répercussions du droit, des politiques publiques et des changements environnementaux sur la
santé au travers des maladies infectieuses.
En Asie du Sud-Est, Claire Lajaunie a entrepris d’observer les organisations régionales qui
produisent des politiques en environnement et/ou en santé à différentes échelles géopolitiques,
afin de cartographier leurs compétences, relations et collaborations, en s’appuyant sur la
fouille de textes juridiques et de documents stratégiques. À terme, cette approche pourrait
permettre de prédire la force de frappe de ces organisations. « Nous considérons d’abord les
objets d’étude des écologues, dans leur contexte et à leurs échelles respectives. Ensuite, nous
proposons un modèle qui permette de déterminer comment la réglementation va influencer les
phénomènes écologiques observés, grâce à des cas d’étude, décrit la juriste. Par exemple, les
rongeurs porteurs de maladies infectieuses se déplacent sous l’influence du changement
climatique, de la fragmentation des habitats, mais également sous l’effet des politiques
agricoles. C’est le cas au nord de la Thaïlande, où, l’agriculture vivrière est remplacée par
l’agriculture commerciale. » Mais à quel moment peut-on décider d’extrapoler à une échelle
globale un modèle qui fonctionne à l’échelle locale ? « C’est encore très difficile. Nous
commençons tout juste à poser des jalons de méthodes scientifiques pour étudier l’influence
du droit de l’environnement sur le réel, et le défi est très enthousiasmant », se réjouit Claire
Lajaunie.
Les relations entre santé et biodiversité sont si complexes qu’on ne peut les étudier sans les
rendre un peu schématiques – en réduisant les écosystèmes aux services qu’ils fournissent, ou
les espèces aux fonctions biologiques qu’elles assurent dans leur milieu. Parfois, il faudra
même donner un prix en dollars à un hectare de forêt tropicale pour inciter les organisations à
prendre en compte sa valeur écologique. Mais la prise de conscience des liens entre
biodiversité et santé ne suffit pas. Comment agir ? Les parties à la Convention sur la diversité
biologique réunies à Aichi, en octobre 2010, ont certes gravé un objectif dans le marbre.
Cependant, celui-ci demeure extrêmement vague, voire ambigu : « D’ici à 2020, les
écosystèmes qui fournissent des services essentiels […] et contribuent à la santé […] seront
restaurés et sauvegardés, compte tenu des besoins des femmes, des communautés autochtones
et locales, et des populations pauvres et vulnérables. »
Selon Olivier Dangles, il faut avant tout rapprocher médecins, écologues, juristes, physiciens,
et leur donner les moyens de travailler ensemble, puis croiser les objectifs de développement
durables avec des thématiques de santé et d’environnement, au cas par cas. « C’est ce qu’on
appelle l’approche en nexus : les enjeux de développement durables tels que la lutte contre la
faim ou la protection de la biodiversité sont rarement isolés. Au lieu de les traiter
individuellement, il est indispensable de considérer leurs possibles interactions et synergies.
Prenons les insectes, par exemple. Dans certaines régions d’Afrique, ils représentent une
menace pour la santé et les récoltes, mais il est aussi possible de les collecter pour pallier des
problèmes de nutrition, puis d’industrialiser leur production afin de stimuler l’économie
locale par la création d’entreprises », explique le biologiste.
De même, il faudra sans doute renoncer à intégrer toutes les échelles écologiques aux
scénarios sur la santé : le temps des grandes descriptions globales est peut-être terminé. « Les
indicateurs de pauvreté, de température, de salinité n’ont de valeur que dans un contexte
précis. Pour être utiles, il faut que les scientifiques, gestionnaires, décideurs, mais aussi les
citoyens, se les approprient sur le terrain, à l’échelle qui leur convient, afin de tester des
hypothèses, ajoute-t-il. C’est par la pratique que notre dépendance totale à la nature nous
apparaîtra, enfin. »
Note :
*Inserm/DICE UMR CNRS/Université d’Aix Marseille ; chercheuse associée au Strathclyde
Centre for Environmental Law and Governance, Strathclyde University, Glasgow
QUESTION TEXTE 1
5) Dans quels pays l’agriculture vivrière est remplacée par l’agriculture commerciale ?
A. La Chine
B. Les Pays-Bas
C. La Thaïlande
D. La France
6) Qu’est-ce que ce que les écologistes sont amené à faire afin d’inciter les organisations
à prendre en compte la valeur écologique d’une forêt tropicale ?
A. En donnant son équivalent de prix en dollar par hectare
B. En filmant l’évolution de la forêt au cours du temps
C. En réalisant de la prévention au niveau des organismes
D. En les empêchant de racheter les terrains
9) Qu’est ce qui, en Afrique, peut représenter une menace pour la santé et les récoltes,
mais peut aussi pallier à des problèmes de nutrition ?
A. Les insectes
B. Les rongeurs
C. Les myrtilles
D. Les canards
7) De quoi se rappel Marie quand elle aperçoit les lignes brisées de pavés,
A. Des exploits des chasseurs de tête
B. Du trajet de son enfance
C. De la voiture de son père
D. Des exploits des chasseurs de trésor de son enfance
8) Que trouva Marie en pensant tombée sur un remblai de ciment aussi étroit qu’une
poutre ?
A. Des arbres remplis de feuille jaune
B. Une falaise saillante, pleine de sable et de coquillage
C. Un amas de cailloux, de mégots, de terre et de ferraille
D. Une plaine donnant sur l’horizon
1223 mots
C’est le matin après le matin qui suit mon cent-cinquantième anniversaire, et un terrible
vacarme s’efforce de me réveiller. Je reste endormi pendant que mon subconscient s’acharne à
éplucher la liste des bruits susceptibles d’être assez agaçants pour me déranger. Sonnette ?
Déconnectée. Cuisine ? Je n’ai rien pu préparer depuis l’avant-veille. Alarme de
décompression ? Quand on l’entend, il est humainement impossible de faire autre chose
qu’attraper une combi d’urgence ou se ruer vers une pièce de survie. Téléphone ? Éteint, et
une seule personne détient le code capable de le débloquer.
Ah, merde.
« Quoi ? marmonné-je.
– Eh bien, bonjour, monsieur le Président, ronronne une voix juste devant mon visage.
Comment ça va, aujourd’hui ?
– C’est pas drôle. Pas drôle du tout.
– Nous avons un problème.
– Vous avez un problème. Je suis encore en congé.
– Navrée, cette situation requiert une autorité de commandement.
– Vous l’avez, cette autorité, nom de Dieu.
– Pas pour ça. Il y a eu une incursion... »
Je pousse un grognement. « C’est un rocher. C’est toujours un rocher.
– Pas de chance. Amenez-vous au bureau, Duke. Cette fois, c’est la bonne. » La voix ajoute
d’un air jovial : « Et c’est arrivé pendant votre mandat. Génial, non ? »
J’ouvre les yeux et mon esprit se remet en place.
« Où ça ? » La voix égrène une suite de trente chiffres qui, même
après un siècle, ne veut toujours pas dire grand-chose pour moi. «
C’est assez loin en-système, non ?
– Quelle perspicacité !
– Comment la ligne d’alerte a-t-elle pu le manquer ?
– C’est une des nombreuses questions qu’on se pose en ce moment. Vous voyez ? Un vrai
problème. Allez, Duke, sortez le grand jeu. Debout ! » Et elle raccroche. Je reste dans mon
cocon pendant quelques instants encore, posant les yeux çà et là dans la pièce. C’est une jolie
chambre, spacieuse, bleu marine, et presque complètement sphérique, aux murs recouverts de
poignées encastrées ouvrant placards et tiroirs. Certains de mes vêtements flottent doucement
dans mon champ de vision. Une fort jolie chambre, oui, mais je ne vais pas pouvoir m’y
attarder bien longtemps aujourd’hui. Je louche, me concentre. Un complexe cellulaire,
enkysté à la surface de mon foie en catimini et sans ma permission lors d’un réglage
quelconque, se met à opérer sa magie sur ma gueule de bois. C’était une sacrée cuite, et le
tour de passe-passe va prendre un bout de temps. Il me faut du ravitaillement, sans quoi je
vais finir en hypoglycémie. J’ouvre les coutures du cocon, flotte à travers la chambre jusqu’au
mur opposé et actionne la poignée de la porte.
À l’instant où elle s’ouvre, les chats déboulent, piaillant, crachant et frétillant en l’air, le noir à
la poursuite du blanc. Le chasseur atterrit sans douceur à quatre pattes sur le mur d’en face,
rebondit, agrippe sa proie au vol, et ils fusionnent en une boule de poils noirs et blancs en
furie d’où jaillissent des cris stridents. « Arrêtez de vous battre », leur dis-je tout en me
dirigeant vers la pièce principale de l’appartement. Ils m’ignorent. Je grommelle :
« Très bien. Comme vous voulez. »
J’ai hérité des chats, ainsi que du logement, d’un mineur hors-système suite à un accident
mortel aux circonstances floues. De l’avis général, c’était un sacré fils de p** qui maltraitait
ses bêtes. J’ai beau être farouchement opposé à la cruauté envers les animaux, hors de
question de partager ma chambre avec deux félins en chute libre. Je vole jusque dans la
cuisine et allume la cafetière, puis je file dans la salle de bains, attache le masque à oxygène et
me tiens au centre de la pièce tandis que des jets d’eau bouillante me fouettent de toutes parts.
Le cycle terminé, je le relance. Et une dernière fois, histoire de me porter chance. Enfin je
laisse les pompes vider la pièce et les ventilateurs à air chaud me sécher, avant de regagner la
cuisine en quête d’un truc à manger. Il n’y a pas grand-chose, mais la cafetière me fournit une
grosse ampoule de liquide chaud gorgé de caféine ; c’est essentiel, car le complexe cellulaire
magique sur mon foie a besoin de métaboliser cette molécule pour fonctionner.
Sans elle, les cellules transformeraient le glucose dans mon sang, et ce n’est pas recommandé.
Ça n’a rien du café que j’ai connu, ceci dit ; les Écrivains n’ont toujours pas réussi à faire
pousser du café en zéro-g. On pourrait croire la chose aisée pour des gens aussi malins, des
gens qui, dans une vie antérieure, carburaient eux-mêmes au café et aux glucides complexes –
et pourtant pas. Je bois le contenu de l’ampoule, la remplis à nouveau, déterre quelques habits
à l’odeur pas trop prononcée, enfile une wingsuit par-dessus, ouvre la porte d’entrée et sors
sous le porche.
La vue y est assez exceptionnelle, même pour cet âge de merveilles. Je pose les yeux sur le
paysage qui m’entoure telle une immense forêt tropicale : le kudzu mutant remplit à moitié
l’habitat et lui confère sa rigidité structurelle, en plus de prendre en charge certains aspects du
support-vie. Il est vert, embrumé, frais, et des centaines de petits points volètent sans hâte au
travers, plongeant gracieusement au milieu d’une armature de racines de près d’un mètre
d’épaisseur.
Deux de ces points me dépassent : des Gamins, battant l’air de leurs grandes ailes d’ange. Ils
me font signe en s’approchant, lancent quelques blagues incompréhensibles ; je leur rends
leur salut, leur recommande d’aller se faire mettre, et ainsi l’habitat apprend-il que son
Président est d’aplomb, aussi grognon que d’habitude, et que tout va pour le mieux. Sauf que
non.
Je m’assure que la porte derrière moi est bien fermée, puis j’écarte les bras et me jette dans la
caverne verte et béante de mon foyer.
Je hais la chute libre. Il a fallu au moins dix ans et plusieurs réglages minutieux de la part des
Écrivains pour me faire surmonter la nausée et la terreur de m’écraser au sol, mais je n’arrive
pas à m’y faire. Je déteste tout autant voler. Quand on regarde les Gamins, ça a l’air facile,
élégant. Mais c’est en fait bigrement corsé et je n’ai jamais pris le coup. Un de mes premiers
gestes en tant que Président a été d’inciter la Trésorerie à construire un monorail dans
quelques-uns des habitats les plus vastes, et à légaliser les jet packs individuels dans chacun
d’entre eux. Sauf que le Conseil a opposé son véto. Je suis peut-être Président, mais le Conseil
ne me prête aucune attention, à moins que quelque chose ne tourne mal. L’hôtel de ville se
situe près du centre de l’habitat, niché au cœur d’un énorme massif de kudzu. J’atterris tant
bien que mal sur la terrasse couverte, retire ma combi et entre. Comme à peu près tous les
autres bâtiments de la Colonie, l’hôtel de ville est un polype de construction sphérique. C’est
aussi la plus grosse et la plus ancienne structure du coin : une boule nacrée et noueuse de la
taille d’un paquebot. Assez vaste pour faire office de pièce de survie pour toute la population
de l’habitat en cas de désastre de très, très grande ampleur, elle n’en est pas moins
pratiquement vide la plupart du temps, peuplée par des équipes d’administrateurs,
d’ingénieurs et de techniciens réduites au minimum.
QUESTION TEXTE 3
3) Qu’est ce qui arrive une fois que l’on ouvre la porte de la chambre ?
A. Des paillettes de milles couleurs explosent et illumine l’entrée
B. Les chats déboulent, piaillant, crachant et frétillant en l’air
C. Des chiens approchent afin de protégés l’entrée
D. Un tapis rouge se déroule de la porte jusqu’au escalier
8) Quelles sont les deux premiers gestes que le narrateur à réalisés en tant que Président ?
A. La construction d’un monorail et la légalisation du cannabis
B. La construction d’un immeuble et d’un train traversant toute la colonie
C. La construction d’une banque et la gratuité des transports
D. La construction d’un monorail et la légalisation des jets packs individuels
Laurel ouvrit la porte de l’appartement de sa fille, si sombre et triste malgré le soleil qui
brillait à l’extérieur. La fenêtre qui donnait sur la rue était prise d’assaut par une glycine
tenace, et un espace boisé derrière l’immeuble plongeait l’appartement dans une pénombre
constante.
Un achat compulsif, voilà ce que c’était. Hanna avait reçu sa première prime et avait voulu
investir dans quelque chose de tangible avant que l’argent ne s’évapore. Les anciens
propriétaires avaient très bien aménagé l’espace, mais Hanna n’avait jamais le temps de
penser à la décoration de son appartement, qui donnait l’impression d’appartenir à une
personne récemment divorcée. Le fait que sa mère vienne y faire le ménage prouvait bien que,
pour elle, ce logement n’était qu’une sorte de chambre d’hôtel un peu plus confortable.
Comme d’habitude, Laurel commença par un rapide coup de balai dans l’entrée terne avant
d’aller chercher les produits d’entretien sous l’évier de la cuisine. Sa fille n’avait pas dormi là
la nuit précédente. Pas de bol dans l’évier, pas de trace de lait sur le plan de travail, pas de
tube de mascara laissé à moitié ouvert sur le rebord de la fenêtre de la salle de bains... Un
frisson glacé lui parcourut l’échine. Hanna dormait toujours chez elle. Elle n’avait nulle part
où aller en dehors de cet appartement. Laurel sortit son téléphone de son sac à main, composa
le numéro d’Hanna d’une main tremblante et faillit perdre l’équilibre quand elle tomba sur le
répondeur, même si sa fille éteignait toujours son portable au bureau. Le téléphone s’échappa
de sa main et tomba sur son pied avant de glisser sur le sol, intact.
— Merde ! maugréa-t-elle à voix basse.
Elle le ramassa.
Merde.
Elle n’avait personne à appeler, personne à qui demander s’il avait vu Hanna, s’il savait où
elle était. La vie de sa fille ne fonctionnait pas comme cela. Elle ne faisait rien pour relier les
différentes sphères de son entourage ; elle naviguait entre des îlots d’existence déconnectés
les uns des autres. Il était possible, quoiqu’improbable, qu’Hanna ait rencontré un homme
récemment. Mais sa fille n’avait jamais eu de copain, pas un seul, jamais. On lui avait un jour
suggéré qu’elle se serait sentie trop coupable d’être avec quelqu’un alors que sa petite sœur
n’aurait jamais cette chance. Une théorie qui permettait également d’expliquer cet
appartement misérable et sa vie sociale inexistante.
Laurel savait que sa réaction était à la fois tout à fait démesurée et parfaitement raisonnable.
Quand vous êtes la mère d’une enfant qui est partie un matin avec un sac à dos rempli de
livres pour aller réviser à la bibliothèque située à moins d’un quart d’heure de chez vous et qui
n’est jamais revenue, on imagine le pire. Si Laurel redoutait qu’on retrouve sa fille morte au
fond d’un fossé simplement parce qu’il n’y avait pas de bol dans l’évier, c’était tout à fait
normal et sensé au regard de sa propre expérience. Elle chercha le numéro de l’entreprise
d’Hanna sur Internet et le composa. Le standard la redirigea vers son bureau. Laurel ne
pouvait presque plus respirer.
— Allô ?
Elle reconnut la voix sèche et monotone de sa fille. Laurel raccrocha sans rien dire, puis elle
ouvrit le lave-vaisselle et rangea son contenu.
À quoi ressemblait la vie de Laurel dix ans plus tôt, quand elle avait trois enfants, et non pas
deux ? Se réveillait-elle tous les matins le cœur en fête ? Non, certainement pas. Laurel avait
toujours été quelqu’un qui voit le verre à moitié vide. Il y avait toujours une raison de se
plaindre, même dans les situations les plus plaisantes, et la joie qu’elle éprouvait à l’annonce
d’une bonne nouvelle était de courte durée ; elle se faisait toujours du souci pour l’avenir. Elle
se réveillait tous les matins persuadée qu’elle avait mal dormi, même quand cela n’avait pas
été le cas, trouvait son ventre trop gras, ses cheveux trop courts ou trop longs, sa maison trop
grande ou trop petite, son compte en banque trop vide, son mari trop paresseux, ses enfants
trop bruyants ou trop calmes. Quand elle ne se faisait pas un sang d’encre à l’idée qu’ils
allaient bientôt quitter la maison, elle se mettait à redouter qu’ils ne la quittent jamais. Ses
pensées la torturaient sans répit. Elle se réveillait et remarquait tout de suite les quelques poils
de chat dispersés sur la jupe noire qu’elle avait délicatement déposée sur le dossier de la
chaise la veille au soir afin de la porter. Elle ne trouvait pas son second chausson, elle
détectait avec inquiétude les cernes sous les yeux d’Hanna, essayait de faire abstraction du sac
de vêtements qu’elle aurait dû porter au pressing il y avait déjà un mois, de l’éraflure sur la
tapisserie de l’entrée, de la barbe mal rasée de Jake, de l’odeur rance de pâtée pour chat sortie
depuis trop longtemps, de la poubelle que personne ne semblait vouloir changer et qui
débordait de déchets déposés là par les mains paresseuses de ceux qui vivaient sous son toit.
C’était comme ça qu’elle voyait sa vie parfaite, comme une succession de mauvaises odeurs,
de tâches inaccomplies, de petits soucis et de factures à payer. Mais un matin, sa fille, sa fille
chérie, sa benjamine, son bébé, son âme sœur, sa fierté et sa joie, était partie à la bibliothèque
et n’était jamais revenue.
La première chose qu’Ellie aurait dû éviter, c’était cette mauvaise note en maths. Si elle avait
travaillé plus, si elle avait été plus intelligente, si elle n’avait pas été si fatiguée et si distraite
le jour du devoir, si elle n’avait pas passé plus de temps à bâiller qu’à réfléchir, si elle avait eu
un A au lieu d’un B+, tout aurait été différent. En remontant encore un peu plus loin, avant le
contrôle, si elle n’était pas tombée amoureuse de Theo, si elle était sortie avec un garçon nul
en maths, un garçon qui se fichait d’avoir de mauvaises notes, qui n’avait pas d’ambition. Ou
si elle n’avait pas eu de petit ami. Alors, elle n’aurait pas eu l’impression d’avoir raté et se
serait largement contentée d’un B+. Elle n’aurait pas supplié sa mère ce soir-là de lui payer
des cours particuliers. Voilà où se trouvait le premier dérapage dans sa chronologie. Aux
alentours de 16 h 30 ce mercredi après-midi de janvier. Elle était rentrée à la maison de très
mauvaise humeur. Ce qui lui arrivait souvent, sans qu’elle parvienne à se l’expliquer. Elle ne
le prévoyait jamais, ça la prenait d’un coup. Dès qu’elle voyait sa mère ou qu’elle entendait sa
voix, elle ne pouvait plus rien supporter et toutes les choses qu’elle n’avait pas pu dire ou
faire au lycée (parce que pour ses camarades elle était une gentille fille et que quand on a ce
genre de réputation, il faut la préserver), tout sortait d’un coup.
— Mon prof de maths est nul, avait-elle râlé en laissant tomber son sac à dos dans l’entrée.
Tout pourri. Je le déteste.
Elle ne le détestait pas. C’est elle qu’elle détestait pour cet échec, mais elle ne pouvait pas dire
ça.
Sa mère faisait la vaisselle dans la cuisine.
— Qu’est-ce qu’il s’est passé, ma chérie ?
— Je viens de te le dire !
Elle n’avait encore rien dit, elle le savait bien.
— Mon prof de maths est nul à chier. Je vais rater mes exams. J’ai besoin de cours
particuliers. Genre, vraiment, vraiment besoin. Elle était entrée dans la cuisine et s’était
laissée tomber sur une chaise avec un air désespéré.
— On n’a pas les moyens de te payer des cours particuliers, Ellie.
Tu pourrais aller aux sessions de soutien, non ?
Un nouveau dérapage. Si elle n’avait pas été une petite fille gâtée, si elle ne s’était pas
attendue à ce que sa mère sorte une baguette magique et résolve tous ses problèmes à sa place,
si elle s’était souciée de la situation financière de ses parents, si elle s’était intéressée à quoi
que ce soit d’autre qu’elle-même, la conversation se serait terminée là.
OK, je comprends. J’irai au cours de soutien. Mais elle n’avait rien fait de tout ça. Elle avait
insisté, encore et encore. Elle avait proposé de payer avec son argent de poche. Elle avait
parlé des élèves de sa classe qui avaient beaucoup moins d’argent qu’eux mais qui avaient
quand même un prof particulier.
— Et si tu demandais à un de tes camarades ? Quelqu’un qui t’aiderait en maths pour une part
de gâteau et cinq livres ?
— Quoi ? Mais ça va pas ! Ce serait trop la honte !
Une nouvelle chance de s’en sortir lui avait échappé, glissant entre ses doigts. Disparue. Et
elle n’en savait rien.
QUESTION TEXTE 4
10) Pourquoi la mère d’Ellie ne veut pas lui payer des cours particulier ?
A. Pour lui apprendre à ce débrouiller seul
B. Car elle n’en a pas les moyens
C. Car elle préfère que ce soit ses camarades qu’ils l’aident
D. Car elle n’en a pas besoin
TEXTE 5 : La septième fonction du language, Laurent
Binet (Source : Livre)
1231 mots
La vie n’est pas un roman. C’est du moins ce que vous voudriez croire. Roland Barthes
remonte la rue de Bièvre. Le plus grand critique littéraire du XXième siècle a toutes les
raisons d’être angoissé au dernier degré. Sa mère est morte, avec qui il entretenait des rapports
très proustiens. Et son cours au Collège de France, intitulé « La préparation du roman », s’est
soldé par un échec qu’il peut difficilement se dissimuler : toute l’année, il aura parlé à ses
étudiants de haïkus japonais, de photographie, de signifiants et de signifiés, de divertissements
pascaliens, de garçons de café, de robes de chambre ou de places dans l’amphi – de tout sauf
du roman. Et ça va faire trois ans que ça dure. Il sait forcément que le cours lui-même n’est
qu’une manoeuvre dilatoire pour repousser le moment de commencer une oeuvre vraiment
littéraire, c’est-à-dire qui rende justice à l’écrivain hypersensible qui sommeille en lui et qui,
de l’avis de tous, a commencé à bourgeonner dans ses Fragments d’un discours amoureux,
déjà la bible des moins de vingtcinq ans. De Sainte-Beuve à Proust, il est temps de muer et de
prendre la place qui lui revient au panthéon des écrivains. Maman est morte : depuis Le Degré
zéro de l’écriture, la boucle est bouclée.
L’heure est venue.
La politique, ouais, ouais, on verra ça. On ne peut pas dire qu’il soit très maoïste depuis son
voyage en Chine. En même temps, ce n’est pas ce qu’on attend de lui. Chateaubriand, La
Rochefoucauld, Brecht, Racine, Robbe-Grillet, Michelet, Maman. L’amour d’un garçon.
Je me demande s’il y avait déjà des « Vieux Campeur » partout dans le quartier. Dans un quart
d’heure, il sera mort.
Je suis sûr que la bouffe était bonne, rue des Blancs-Manteaux. J’imagine qu’on mange bien
chez ces gens-là. Dans Mythologies, Roland Barthes décode les mythes contemporains érigés
par la bourgeoisie à sa propre gloire et c’est avec ce livre qu’il est devenu vraiment célèbre ;
en somme, d’une certaine manière, la bourgeoisie aura fait sa fortune. Mais c’était la petite
bourgeoisie. Le grand bourgeois qui se met au service du peuple est un cas très particulier qui
mérite analyse ; il faudra faire un article. Ce soir ? Pourquoi pas tout de suite ? Mais non, il
doit d’abord trier ses diapos. Roland Barthes presse le pas sans rien percevoir de son
environnement extérieur, lui qui est pourtant un observateur-né, lui dont le métier consiste à
observer et analyser, lui qui a passé sa vie entière à traquer tous les signes. Il ne voit
véritablement ni les arbres ni les trottoirs ni les vitrines ni les voitures du boulevard Saint
Germain qu’il connaît par coeur. Il n’est plus au Japon. Il ne sent pas la morsure du froid. À
peine entend-il les bruits de la rue. C’est un peu comme l’allégorie de la caverne à l’envers :
le monde des idées dans lequel il s’est enfermé obscurcit sa perception du monde sensible.
Autour de lui, il ne voit que des ombres. Les raisons que je viens d’évoquer pour expliquer
l’attitude soucieuse de Roland Barthes sont toutes attestées par l’Histoire, mais j’ai envie de
vous raconter ce qui est vraiment arrivé. Ce jour là, s’il a la tête ailleurs, ce n’est pas
seulement à cause de sa mère morte ni de son incapacité à écrire un roman ni même de la
désaffection croissante et, juge-t-il, irrémédiable, des garçons. Je ne dis pas qu’il n’y pense
pas, je n’ai aucun doute sur la qualité de ses névroses obsessionnelles. Mais aujourd’hui, il y a
autre chose. Au regard absent de l’homme plongé dans ses pensées, le passant attentif saurait
reconnaître cet état que Barthes croyait ne plus jamais éprouver : l’excitation. Il n’y a pas que
sa mère ni les garçons ni son roman fantôme. Il y a la libido sciendi, la soif de savoir, et avec
elle, réactivée, l’orgueilleuse perspective de révolutionner la connaissance humaine et,
peut-être, de changer le monde. Barthes se sent-il comme Einstein en train de penser à sa
théorie lorsqu’il traverse la rue des Écoles ? Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas très
attentif. Il lui reste quelques dizaines de mètres pour arriver à son bureau quand il se fait
percuter par une camionnette. Son corps produit le son mat, caractéristique, horrible, de la
chair qui heurte la tôle, et va rouler sur la chaussée comme une poupée de chiffon. Les
passants sursautent. En cet après-midi du 25 février 1980, ils ne peuvent pas savoir ce qui
vient de se produire sous leurs yeux, et pour cause, puisque jusqu’à aujourd’hui, le monde
l’ignore encore.
2.
La sémiologie est un truc très étrange. C’est Ferdinand de Saussure, le fondateur de la
linguistique, qui, le premier, en a eu l’intuition. Dans son Cours de linguistique générale, il
propose de «concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ». Rien
que ça. Il ajoute, en guise de piste pour ceux qui voudront bien s’atteler à la tâche : « Elle
formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ;
nous la nommerons sémiologie (du grec sēmeîon, “signe”). Elle nous apprendrait en quoi
consistent les signes, quelles lois les régissent. Puisqu’elle n’existe pas encore, on ne peut pas
dire ce qu’elle sera ; mais elle a droit à l’existence, sa place est déterminée d’avance. La
linguistique n’est qu’une partie de cette science générale, les lois que découvrira la sémiologie
seront applicables à la linguistique, et celle-ci se trouvera ainsi rattachée à un domaine bien
défini dans l’ensemble des faits humains. » J’aimerais que Fabrice Luchini nous relise ce
passage, en appuyant sur les mots comme il sait si bien le faire, pour que le monde entier
puisse en percevoir, sinon le sens, du moins toute la beauté.
Cette intuition géniale, quasi incompréhensible pour ses contemporains (le cours a lieu en
1906), n’a rien perdu, un siècle plus tard, ni de sa puissance ni de son obscurité. De nombreux
sémiologues ont depuis essayé de fournir des définitions à la fois plus claires et plus
détaillées, mais ils se sont contredits les uns les autres (parfois sans s’en rendre compte
euxmêmes), ont tout embrouillé et n’ont finalement réussi qu’à allonge, (et encore, à peine) la
liste des systèmes de signes échappant à la langue : le code de la route, le code maritime
international, les numéros d’autobus, les numéros de chambres d’hôtel, sont venus compléter
les grades militaires, l’alphabet des sourds-muets… et c’est à peu près tout.
Un peu maigre au regard de l’ambition initiale. Vu comme ça, la sémiologie, loin d’être une
extension du domaine de la linguistique, semble se réduire à l’étude de protolangages
grossiers, bien moins complexes et donc bien plus limités que n’importe quelle langue.
Mais en fait, non. Ce n’est pas un hasard si Umberto Eco, le sage de Bologne, l’un des
derniers sémiologues encore vivants, se réfère aussi souvent aux grandes inventions décisives
dans l’histoire de l’humanité : la roue, la cuillère, le livre…, outils parfaits, selon lui, à
l’efficacité indépassable. Tout laisse supposer, en effet, que la sémiologie est en réalité l’une
des inventions capitales de l’histoire de l’humanité et l’un des plus puissants outils jamais
forgés par l’homme, mais c’est comme le feu ou l’atome : au début, on ne sait pas toujours à
quoi ça sert, ni comment s’en servir.
QUESTION TEXTE 5
6) Ave qui le narrateur compare Barthes quand il penser à sa théorie lorsqu’il traverse la
rue des Écoles ?
A. Copernic
B. Pythagore
C. Einstein
D. Shakespeare
1) Quand le narrateur parle d’une personne jeune, riche, en bonne santé, heureux et qu’il
avait réussi, de qui parle-t-il ?
A. Anthony Robbins
B. David Laroche
C. Steve Abdelkarim
D. Thomas HUXLEY
5) A qui appartient l’entreprise d’ordinateur qui fait aprtie des cinq cents premières
d’Amérique ?
A. Anthony Robbins
B. Steve Jobs
C. Bill Gates
D. Bruce Springsteen
6) Qu’est-ce que, Steve Jobs, Ted Turner, Steven Spielberg, Bruce Springstee, Lee
Iacocca et Ross Pérot ont en commun selon le narrateur ?
10) Quel est le véritable pouvoir de la société industrielle selon John Galbraith ?
A. L’argent
B. L’amour
C. Le réseau
D. Le savoir
TEXTE 7 : Extrait de L’âge de la connaissance, Idriss
Aberkane (Extrait Livre)
1532 mots
La révolution industrielle a fabriqué deux mensonges qui détruisent encore le monde
aujourd’hui :
1. Nature ou emploi, il faut choisir. Là où il y a de la nature, il n’y a pas d’emploi : c’est la
campagne. Là où il y a de l’emploi, il n’y a pas de nature : c’est la ville. J’appelle ce
mensonge « Noé ».
2. Produire ou s’épanouir, il faut choisir. Soit vous êtes productif mais dépressif, soit vous êtes
épanoui mais vous êtes un traître à l’économie nationale. J’appelle ce mensonge « Poé ».
Cela fait deux cents ans que le monde pense ainsi, en fonction de ces deux tragiques
alternatives qui font osciller l’humanité entre plaisir et souffrance, désir et frustration, dette et
prospérité, ville et campagne, toit et belle étoile. Cette opposition irréconciliable entre
productivité et épanouissement d’une part, entre nature et emploi d’autre part, structure notre
diplomatie écologique, notre relation au travail, notre politique, notre économie, notre
industrie, notre éducation. En somme, notre époque. Et ces antagonismes nous incitent à
reproduire inlassablement les conditions d’une souffrance collective, d’une guerre silencieuse
où la chair est sacrifiée aussi bien que l’esprit.
Le débat écologique, en 2018, se résume encore à cette seule question : « Combien d’emploi
je perds, combien de nature je gagne ? » Si, par exemple, un George H. W. Bush (père, donc)
a clamé qu’en matière d’écologie « le niveau de vie des Américains n’est pas négociable »,
c’est parce qu’il existait au-dessus de lui, toujours, cette simple opposition intellectuelle entre
les « Verts », tenants du camps de la nature, et les « Gris », défenseurs de l’économie, et que
sa base électorale était intimement convaincue que la défense de l’environnement allait
détruire l’emploi. De telles oppositions dogmatiques ne sont pas nouvelles. En 1914, le seul
point sur lequel l’Alliance et l’Entente s’accordaient fanatiquement était la nécessité de se
battre dans la guerre la plus inutile de l’histoire humaine. Celui qui se serait interposé entre les
belligérants de la Grande Guerre pour la dénoncer aurait été, pour les deux camps, et à l’instar
de Jean Jaurès, le premier homme à abattre ! De la même manière, il existe aujourd’hui un no
man’s land infranchissable dans la grande guerre entre Verts et Gris. Quiconque s’y aventure
essuie les tirs des deux camps, convaincus qu’ils sont investis l’un et l’autre du devoir sacré
de s’entretuer. Il faut pourtant réconcilier nature et emploi, productivité et épanouissement.
Rien n’est plus important aujourd’hui au corps et à l’esprit de l’économie mondiale et cette
réconciliation ne saurait procéder que d’une seule méthode : la sagesse.
L’« acupuncture urbaine », théorisée par l’architecte Jaime Lerner , affirme qu’une seule
petite intervention sur un quartier, bien ciblée et exécutée avec précision, peut transformer
toute une ville. Il existe de même une acupuncture intellectuelle : si vous plantez l’aiguille
d’un raisonnement nouveau et exact dans les deux nerfs de la grande guerre Vert-de-Gris que
sont les deux mensonges « nature ou emploi », « produire ou s’épanouir », si vous parvenez à
désamorcer Noé et Poé dans l’inconscient individuel et collectif, vous ferez mieux que
détourner notre planète de son cours.
Archimède avait dit qu’avec un levier assez long il pourrait soulever la Terre ; j’affirme
qu’une aiguille intellectuelle assez nouvelle et affûtée peut changer le cours de l’histoire
humaine.
L’écologie n’est pas une punition
Le seul but de ce livre est de fournir cette aiguille, et de procéder à une acupuncture
intellectuelle au coeur des nerfs collectifs de la famille humaine. L’écologie n’est pas une
punition, pas plus que l’humanisme. Il faut arrêter d’opposer nature et économie, même
tacitement, même implicitement, car l’une et l’autre partagent la même origine et doivent
travailler ensemble. Arrêter de polluer, protéger la nature, n’est en aucun cas une corvée :
c’est parce que la souffrance est devenue à nos yeux un gage d’efficacité que nous finissons
malheureux, intoxiqués et inefficaces. L’écologie punitive et l’humanisme moralisateur ne
sont que de vaines illusions, aux prémisses séduisantes, mais aux conséquences absolument
vides.
Pour guérir notre monde et nous-mêmes, nous devons pratiquer l’écologie positive qui certes
affirme « Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas », non à propos des problèmes,
mais à propos de leurs solutions. Celles-ci existent, elles sont parfois sous notre nez, mais ne
suffiront pas, à elles seules, à nous empêcher de mourir de soif au pied de la fontaine, comme
le chantait François Villon. L’être humain choisit lui-même son enfer, par sa culpabilité, son
désir de s’autodétruire, son goût acharné, mais caché et pervers, pour la scarification et la
souffrance inutile. Les portes de l’enfer sont pourtant grandes ouvertes, aussi bien à l’entrée
qu’à la sortie, et la souffrance écologique vécue par ce couple en crise que forment
l’Humanité et la Terre peut prendre fin quand nous le voulons, pour peu que nous nous
décidions à voir sa thérapie comme une oeuvre passionnante, et non comme une corvée.
Dans le monde gréco-latin, « économie » et « écologie » partagent la même racine, le grec
oikos (éco-), qui signifie « terre habitée » et à qui l’on doit aussi le terme « oecuménique ».
L’économie, telle que l’ont définie les physiocrates français du XVIIIe siècle, et telle que l’ont
étudiée aussi bien Benjamin Franklin que Pierre Samuel Du Pont de Nemour à la même
époque, envisage la nature comme source de prospérité fondamentale. La Physique d’Aristote
consistait en l’étude des causes remontant à la cause des causes, qui a été pour la théologie
néoplatonicienne une préconception de Dieu. La physiocratie, qui repose sur la même base
intellectuelle, s’intéresse, elle, à la cause des causes de la prospérité avec, pour axiome, l’idée
que celle-ci est naturelle, et tient avant tout au Vivant, qui est chez les soufis un attribut de
Dieu. De même l’Économique de Xénophon est-il un traité d’agronomie, où l’historien et
philosophe développe, dans la forme aujourd’hui méprisée du dialogue socratique, la «
kalokagathie », c’est-à-dire l’art du « beau et du bon » dans le rapport de l’homme à sa terre.
La physiocratie pose ainsi que la prospérité est coextensive à la vie. Plus il y a de vie, plus il y
a de prospérité, et la vie, qui est elle même un procédé, un mouvement, peut inspirer nos
procédés d’origine humaine pour créer encore plus de prospérité, de sorte que fortune
naturelle et fortune artificielle deviennent indiscernables. Car il est dans la destinée de l’une et
l’autre de s’entrelacer subtilement pour former un tout, bien plus efficace que chacune de ses
parties, un tout qui doit être kalos (« beau ») et agathos (« bon »). L’étude de cette prospérité,
sa codification contemporaine, sa mise à la disposition du plus grand nombre, là est tout
l’esprit de ce livre, dont la lettre n’est qu’une ombre qui, je l’espère, servira toute personne
qui la lira.
Cet ouvrage est issu de quatre tours du monde, et son origine est orale. Si Socrate affirmait
que les mots ne sont qu’une projection trompeuse du réel, une vague ténèbre du monde à
laquelle il ne faut jamais trop se fier et si, pour cette raison, il refusait de transmettre sa
sagesse par écrit, c’est aussi que les textes les plus mémorables de l’Histoire se sont faits à
l’interface entre l’oral et l’écrit. L’un est le ciel, l’autre la terre, et le bon texte, comme un
arbre, relie les deux ; c’est au bord de ces deux mondes que naissent les panégyriques,
c’est-à-dire les propos destinés à l’humanité tout entière. Or la sagesse qui soignera Noé et
Poé s’adresse à tous les hommes.
Cette sagesse est aussi le trait d’union entre le matériel et l’immatériel. Il faut suivre le grand
auteur soufi Idries Shah quand il écrit que « les mots doivent mourir, si les humains doivent
vivre » : l’humanité est plus grande que les mots, qu’elle a créés pour la servir elle, et non
pour devoir les servir eux.
Les conférences et tables rondes qui ont fondé ce livre – plus de 420 – ont été données en
anglais, en français ou en italien, entre Mountain View, Bali, Nouméa, Johannesburg,
Istanbul, Singapour, Shanghai, à l’Organisation mondiale de la santé, à la Sorbonne, à
Sciences-Po, HEC Lausanne ou Stanford, à l’Institut de France, au Conseil économique,
social et environnemental de la République française, au Muséum national d’histoire naturelle
de Paris ou encore à Casablanca, mais elles s’adressent à tous. Leur propos date de l’époque
où j’écrivais Libérez votre cerveau ! où il s’agissait, déjà, de désinstaller dans l’esprit
collectif le logiciel qui nous oblige à choisir entre produire ou s’épanouir. Au terme «
désinstaller », Abraham Lincoln préférait d’ailleurs l’éloquent disenthrall dans son discours
du 1er décembre 1862 qui, nous le verrons à la toute fin de ce livre, est d’une pertinence
frappante en matière d’écologie positive :
« Les dogmes du calme passé sont inadéquats au présent tourmenté. L’occasion nous attend,
barrée de hautes difficultés, et nous devons nous élever avec elle. Notre situation est inédite,
nous devons donc penser et agir d’une façon nouvelle. Nous devons nous démêler de
nous-mêmes, c’est alors que nous sauverons notre pays. »
QUESTION TEXTE 7 :
3) En 1914, quel etait le seul point sur lequel l’Alliance et l’Entente s’accordaient
fanatiquement ?
A. La nécessité de vaincre la bétise par la connaissance
B. La nécessité de se battre dans la guerre la plus inutile de l’histoire humaine
C. Le besoin de faire la guerre
D. Le besoin de faire la paix
6) Qu’est ce qui est devenu malheureusement avec le temps à nos yeux un gage
d’efficacité ?
A. La souffrance
B. La patience
C. La sagesse
D. L’entraide
9) Qui a écrit « les mots doivent mourir, si les humains doivent vivre » ?
A. Pierre Samuel Du Pont de Nemour
B. Idries Shah
C. Benjamin Franklin
D. Idriss Aberkane
Il y a plus de trente ans, lorsqu'Edwin C. Barnes descendit du train à Orange, dans le New
Jersey, il aurait facilement pu passer pour un vagabond, mais ses pensées étaient celles d'un
roi!
Pendant qu'il se rendait de la gare au bureau de Thomas A. Edison, son esprit travaillait. Il se
voyait parlant à Edison, lui demandant de lui donner l'occasion de réaliser un désir ardent, qui
était de devenir l'associé du grand inventeur.
Le désir de Barnes n'était pas un simple espoir! Ce n'était pas non plus un souhait! C'était un
désir ardent et bien vivant, qui surpassait tout le reste, et qui était bien précis.
Son désir n'était pas nouveau quand il s'approcha d'Edison.
C'était un désir qui avait dominé Barnes depuis longtemps. Au début, lorsque ce désir vit le
jour pour la première fois dans son esprit, il peut avoir été et était probablement un simple
souhait, mais ce n'en était plus un lorsqu'il se présenta devant Edison avec son désir. Quelques
années plus tard, Edwin C. Barnes se tenait de nouveau devant Edison, dans le même bureau
où il l'avait rencontré pour la première fois. Cette fois, son désir était devenu réalité. Il était
l'associé d'Edison. Le rêve qui dominait sa vie était devenu une réalité. Aujourd'hui, les gens
qui connaissent Barnes l'envient à cause du «coup de pouce» que lui a accordé la vie. Ils le
voyaient au moment de son triomphe, sans prendre la peine d'étudier les causes de son succès.
Barnes avait réussi parce qu'il s'était fixé un but bien précis et qu'il avait consacré toute son
énergie et tous ses efforts pour atteindre ce but. Il n'était pas devenu l'associé d'Edison dès le
premier jour où il est arrivé. Il était heureux de commencer par les travaux les plus modestes,
tant que cela lui donnait l'occasion de faire un pas de plus vers le but qui était si cher à son
coeur.
Cinq années passèrent avant que l'occasion tant attendue se présente. Pendant toutes ces
années, aucun rayon d'espoir, pas une seule promesse ne lui avait été faite qu'il atteindrait son
but. Pour tout le monde, sauf pour lui-même, Barnes n'était qu'un rouage de plus dans l'affaire
d'Edison. Mais dans son propre esprit, il était l'associé d'Edison depuis le premier jour où il
était entré chez lui pour y travailler.
C'est une illustration remarquable de la puissance d'un désir précis.
Barnes avait atteint son but parce qu'il désirait plus que tout au monde être l'associé de M.
Edison. Et pour cela, il avait élaboré un plan, mais il avait coupé tous les ponts derrière lui. Il
s'était accroché à son désir jusqu'à ce qu'il devienne l'obsession qui a mené toute sa vie, pour
enfin devenir un fait avéré.
Lorsqu'il s'est rendu à Orange, il ne se disait pas : «Je vais demander à Edison de me trouver
un travail, n'importe lequel », mais : «Je verrai Edison et préciserai que je suis venu pour faire
affaire avec lui. »
Il ne se disait pas davantage : «Je travaillerai là pendant quelques mois et si je ne reçois aucun
encouragement, j'arrêterai et chercherai un autre travail ailleurs », mais: «Je commencerai au
bas de l'échelle.
Je ferai tout ce qu'Edison me demande de faire, mais avant de sortir d'ici, je serai devenu son
associé. ». Il ne se disait pas : «J'essaierai de trouver une autre occasion au cas où je n'arrive
pas à obtenir ce que je veux avec Edison », mais : «La seule chose que je désire c'est d'être
l'associé de Thomas A. Edison. Et pour cela, je couperai tous les ponts derrière moi et je
miserai tout mon avenir sur ma capacité à obtenir ce que je veux.»
Il ne se ménagea aucune porte de sortie. Il devait gagner ou périr!
C'est là tout le secret du succès de Barnes.
Il y a bien longtemps, un grand guerrier se vit forcé de prendre une décision pour assurer la
victoire de son camp sur le champ de bataille. Il était sur le point d'envoyer ses armées contre
un ennemi puissant qui possédait une armée plus forte numériquement que les siennes. Il fit
monter ses soldats à bord de bateaux et navigua vers le pays de l'ennemi. Il fit débarquer
hommes et armes, puis donna l'ordre de mettre le feu aux embarcations. S'adressant à ses
soldats avant la première bataille, il leur dit : «Vous voyez nos bateaux qui s'envolent en
fumée. Cela signifie que nous ne pourrons quitter ces rivages vivants que si nous gagnons la
bataille!
Nous n'avons plus le choix : il nous faut vaincre ou mourir!» Ils remportèrent la victoire.
Celui qui veut réussir, dans n'importe quelle entreprise, doit être prêt à faire brûler ses bateaux
afin d'éviter de battre en retraite. C'est le seul moyen pour maintenir dans l'esprit le désir
ardent de gagner, qui est la clé du succès. Le lendemain du grand incendie de Chicago, des
commerçants de State Street contemplaient les restes calcinés de leurs magasins. Ils tinrent
une assemblée pour décider s'il fallait reconstruire ou quitter Chicago et ouvrir des magasins
dans un endroit plus prometteur.
Ils prirent presque tous la décision de quitter la ville. Un seul décida de rester pour
reconstruire. Il montra du doigt les ruines de son magasin et dit : «Messieurs, c'est ici même
que je construirai le plus grand magasin du monde, et j'y arriverai coûte que coûte, même s'il
doit brûler plusieurs fois.»
C'était il y a plus de cinquante ans. Le magasin a été construit. Il est toujours là aujourd'hui.
C'est un monument très élevé témoignant de la puissance de cet état d'esprit qui est le désir
ardent. Pour Marshall Field, la solution la plus facile aurait été de suivre ses camarades
commerçants, qui trouvaient que la situation était difficile et que l'avenir semblait morne et
qu'il valait mieux chercher un bonheur plus accessible ailleurs.
Notez bien cette différence entre Marshall Field et les autres commerçants, car c'est cette
même différence qui avait distingué Edwin C. Barnes des milliers d'autres jeunes hommes qui
avaient travaillé dans l'organisation d'Edison. C'est la même différence qui distingue ceux qui
réussissent de ceux qui échouent. Tout être humain, à un moment donné, souhaite avoir de
l'argent. Or, il ne suffit pas de souhaiter pour devenir riche, il faut désirer la richesse jusqu'à
l'obsession, puis définir un plan précis pour acquérir cette richesse, et suivre ce plan avec une
persévérance qui ne reconnaît pas l'échec.
QUESTION TEXTE 8 :
6) Que fit le grand guerrier afin d’assurer la victoire de son camp sur le champ de bataille
alors qu’ils étaient en infériorité numérique ?
A. Il ne donnât pas le choix, c’est fuir ou mourir
B. Il se cachère pour contourner l’ennemi et l’attaquer par derrière
C. Il se sacrifia pour protéger ces troupes et battre en retraite
D. Il ne donnât pas le choix, c’est vaincre ou mourir quitte à brûler certains
bateaux
9) Qui est le seul commercant qui reconstruit son magasin après l’incendie au même endroit
quitte a ce qu’il soit brulé denouveau ?
A. Napoleon Hill
B. Marshall Field
C. Thomas Edison
D. Edwin C. Barnes
10) Selon l’auteur quelle est la deuxième étape afin d’obtenir la richesse ?
A. Définir un plan précis et suivre ce plan
B. Foncer dans le tas et ne pas réfléchir aux conséquences
C. Définir un objectif et ne pas le lâcher
D. Définir un objectif et foncez dans le tas
TEXTE 9 : Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses
études (Source : Livre)
1714 mots
Jeux Olympiques de Mexico, 1968. Un grand dadais se balance nerveusement d’un pied à
l’autre, l’air concentré et serrant les poings. La foule retient son souffle. Il semble hésiter,
pendant de longues secondes, puis il s’élance enfin. Et saute avec brio au-dessus de la barre.
Le public explose et lui envoie un tonnerre d’applaudissements. Car ce jeune homme a
employé une technique qu’aucun autre athlète n’utilisait jusqu’à présent. Et il vient juste de
sauter une hauteur de 2,24 mètres, battant son concurrent de 2 centimètres et établissant le
record du saut en hauteur aux jeux Olympiques.
Son saut est tellement différent de ce qui se pratique à l’époque que le jury commence par le
refuser. La tension est à son comble. Cet exploit allait-il être effacé d’un coup de gomme ?
Finalement, après avoir consulté le règlement et constaté que rien dedans n’interdit cette
technique, le saut est accepté. Et Dick Fosbury entre dans l’histoire. Il gagne la médaille d’or,
et vient d’initier un changement profond dans la pratique du saut en hauteur.
D’une technique d’outsider, elle devient la norme. En 1980, 13 des 16 finalistes utilisent le
Fosbury-fllop. Et aujourd’hui, c’est la seule technique utilisée en compétition.
Imaginons que vous soyez un pratiquant du saut en hauteur dans les années 1960 et que vous
entendiez parler de certaines personnes qui utilisent une technique qui semble leur donner un
avantage certain en leur faisant gagner plusieurs centimètres. C’est une technique qui va à
l’encontre de tout ce que vous avez appris : plutôt que de faire passer la barre en dessous du
ventre, le sauteur présente son dos à la barre. Du jamais vu. Personne n’a fait ça durant les
sept décennies d’histoire officielle de ce sport. Quand vous êtes en 1968 face à quelque chose
d’aussi radicalement nouveau, vous pouvez grosso modo avoir trois types de réactions
possibles :
- Le rejet pur et simple. Ce sont des conneries, après tout si c’était vraiment plus
efficace, quelqu’un l’aurait déjà tenté depuis le temps, pas vrai ?
- Une curiosité polie. « Vraiment ? Il y a peut-être quelque chose d’intéressant là-dedans
», vous dites-vous. Vous en parlez à votre entraîneur rapidement à la machine à café, il
accueille votre suggestion avec un grognement, puis la vie reprend comme avant.
- Un intérêt motivé. Vous savez que parfois les évolutions majeures en sport ou ailleurs
viennent de découvertes contre-intuitives. Vous allez donc rencontrer ceux qui
pratiquent cette nouvelle méthode, regarder comment ils procèdent, mesurer leurs
performances.
Si cette étude vous montre qu’il y a bien quelque chose d’intéressant dans cette technique,
vous allez vous former et tester par vous-même les résultats.
Sur les trois types de réactions possibles, celle que vous allez avoir est en partie influencée par
les preuves : sont-elles abondantes, sérieuses et facilement visibles ?
Dans le saut en hauteur, une méthode plus efficace qu’une autre s’impose rapidement étant
donné la motivation des gens du milieu et la facilité de mesurer les effets d’une méthode plus
performante.
Mais imaginons que vous ayez pratiqué un peu le saut en hauteur dans votre jeunesse et que
vous lisiez un livre qui prétend vous enseigner une méthode plus efficace et qui contredit
certains fondamentaux que l’on vous a enseignés comme universels. Vous ne pratiquez plus
cette discipline, mais vous vous souvenez de vos scores et des scores moyens à l’époque.
Ceux que l’on avance dans le livre vous semblent trop beaux pour être vrais. Ce n’est
certainement pas possible.
Évidemment aujourd’hui avec Internet, il est plus facile de faire des recherches pour réduire
l’incertitude. Si un livre parle d’une méthode révolutionnaire pour sauter en hauteur et de
résultats exceptionnels, vous pouvez aller trouver d’autres opinions, recherches et preuves sur
Internet. Vous tomberez sur des gens qui trouvent ça génial, d’autres qui disent que c’est
absurde, d’autres qui disent que c’est une arnaque. Mais vous pouvez aussi accéder aux
résultats en compétition de ceux qui pratiquent cette méthode et voir sur YouTube comment
ils s’y prennent. Pour le saut en hauteur, il est relativement facile de vérifier.
Mais comment faites-vous pour déterminer l’efficacité réelle d’un livre qui parle d’un sujet
sur lequel il est très difficile de trouver des résultats ? Vous allez certainement me rétorquer
que si un livre qui s’est très bien vendu parle d’une méthode efficace, les résultats seront
facilement trouvables sur Internet. En réalité, cela dépend. Par exemple, un des livres les plus
vendus au monde dans le domaine de la communication et du développement personnel est le
livre Comment se faire des amis, écrit dans les années 1930 par Dale Carnegie. Des dizaines
de millions de personnes l’ont lu. Et bon nombre d’entre elles se sont contentées :
1. D’avoir une réaction de rejet plus ou moins virulente.
2. De l’acheter et de n’en lire qu’une petite partie, voire rien du tout.
3. Ou de trouver cela intéressant, puis de le ranger dans un coin et de l’oublier.
Étant donné le succès planétaire de ce livre, il est probable qu’il y ait eu davantage de gens
dans le cas numéro 3 que dans les deux premiers. Mais cela veut dire qu’une majorité de
lecteurs s’est contentée de lire ce livre, de le trouver intéressant, de tester un ou deux concepts
puis de le remettre sur une étagère où il a fini par prendre la poussière. Il peut y avoir de
nombreuses raisons à ce comportement comme notre tendance humaine à remettre les choses
non urgentes au lendemain (ce qui se traduit bien souvent par « jamais » comme nous le
savons). Un autre facteur qui joue souvent également est le doute. Nous lisons un livre
pratique qui nous intéresse, ou nous apprenons l’existence d’une méthode intéressante, et
nous nous demandons ce qui est du lard et ce qui est du cochon. Nous nous disons « comment
séparer le bon grain de l’ivraie ? ». Nous nous disons sans cesse « hmm, ça c’est intéressant »
et « ça par contre, c’est exagéré, c’est sans doute faux », et au final nous avons deux doutes
majeurs sur la globalité de la théorie :
- Et si l’auteur mentait, même partiellement ? Il pourrait le faire pour des intérêts
égoïstes (gloire, argent).
- Et si l’auteur se trompait ? S’il prenait, comme Don Quichotte, des moulins à vent
pour des géants ?
Ces doutes sont une puissante et insidieuse forme de démotivation, car qui voudrait s’investir
dans la mise en pratique d’une méthode dont on doute de la pertinence ? Cette forme de doute
est saine et tout à fait normale – bien plus que le rejet immédiat du type « ce n’est pas possible
! Si c’était aussi simple cela se saurait ! ». Mais comment utiliser ce doute de manière
intelligente, pour nous pousser à l’action plutôt que pour nous paralyser, et pour déterminer si
cette méthode est vraie ou non ?
Prenons un exemple concret pour introduire la réponse à cette question, avec l’exemple de
Warren Buffet. Warren Buffet, entrepreneur et investisseur américain, est l’un des hommes les
plus riches du monde. Il a réussi notamment par ses investissements en Bourse et a donné des
dizaines de milliards de dollars à des œuvres caritatives. Il a par ailleurs prévu de donner 99
% de sa fortune à terme. Mais comment a-t-il démarré ? L’un des fondements de son succès
fut non seulement sa découverte du livre Comment se faire des amis, mais surtout la manière
dont il testa ses principes pour déterminer si la méthode était viable ou non. Il lut Comment se
faire des amis à 8 ans, en le trouvant dans la bibliothèque de son grand-père. Cela l’inspira
beaucoup, mais comme beaucoup d’entre nous, il appliqua un peu les concepts, les oublia,
s’en remémora quelques-uns puis les oublia de nouveau. Quelque temps plus tard, il décida de
faire un véritable test scientifique sur le terrain pour savoir si oui ou non cette méthode
fonctionnait (et si les principes valaient la peine d’être appliqués). Comment s’y prit-il ? Très
simplement. La moitié du temps il appliqua les principes du livre, l’autre moitié du temps il
ne les appliqua pas, agissant « au naturel ». « Naturel » signifiant « timide et introverti » –
Warren avait tout du geek avant l’heure quand il était adolescent.
Les résultats furent sans appel : en utilisant les principes du livre, les gens réagissaient
beaucoup plus positivement que quand il ne les utilisait pas. Il eut son coeur rempli de joie :
lui, si timide, avait à présent acquis une méthode qui pouvait l’aider à nouer de meilleures
relations avec les autres, et il avait la preuve de l’efficacité de cette méthode.
Ce n’est pas pour autant qu’il sut immédiatement appliquer le système de Carnegie tel quel. Il
échoua de nombreuses fois à appliquer tel ou tel principe et il eut plusieurs périodes pendant
lesquelles il oublia totalement d’utiliser ce système. Mais il y revint encore et encore,
essayant, échouant, réussissant, intégrant de mieux en mieux chacun de ces principes, jusqu’à
ce qu’ils fassent partie intégrante de lui, ayant aiguisé son esprit et ses capacités sociales grâce
à eux.
Voilà un bel exemple de ce que j’appelle le « bon scepticisme ».
Warren Buffet s’est rendu compte que le fait de douter du système ruinait sa motivation
à l’appliquer, donc il a fait un test concret pour déterminer si ce système était efficace
pour lui. Je vais peut-être paraître manichéen, mais tant pis : pour moi il y a deux catégories
de
sceptiques, les bons et les mauvais. Contrairement aux bons et aux mauvais chasseurs, il y a
une vraie différence entre les
deux :
- Les mauvais sceptiques sont ceux qui, en découvrant une théorie nouvelle qui remet
en cause leur conception des choses, la rejettent immédiatement en se disant « ce n’est
pas possible ! Cela va à l’encontre de tout ce que je sais, et si cela permettait vraiment
d’avoir les résultats décrits, ça se saurait ! ».
- Les bons sceptiques sont ceux qui, en découvrant une théorie nouvelle qui remet en
cause leur conception des choses, se disent « c’est intéressant, et les résultats décrits
sont motivants. Mais est-ce vrai ? Hmmm… Quelle expérience simple pourrai- je
employer pour tester un ou deux principes de cette méthode ? ».
QUESTION TEXTE 9 :
3) En quoi consiste la technique Fosbury-fllop qu’à utiliser Dick Fosbury pour gagner la
médaille d’or ?
A. C’est une technique qui consiste à passer la barre en dessous du ventre
B. C’est une technique qui consiste à présenter son dos à la barre
C. C’est une technique qui consiste à mettre les pieds et jambes en premier
D. C’est une technique qui consiste à mettre les mains et la tête en premier
5) Quel livre est un des livres les plus vendus au monde dans le domaine de la
communication et du développement personnel ?
A. Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études, Olivier Rolland
B. Comment se faire des amis, Dale Carnegie
C. Ne coupez jamais la poire en deux, Chris Voss
D. Communiquer et développez-vous, Jean Michel Aouteur
1299 mots
On appelle autosuggestion toutes les suggestions et tous les stimuli que l'on s'adresse à
soi-même et qui, par l'intermédiaire des cinq sens, atteignent notre cerveau. Autrement dit,
l'autosuggestion est autoadministrée. C'est l'agence de communication entre le conscient et
l'inconscient. Chargée des pensées dominantes (pensées positives ou négatives) auxquelles
nous permettons de demeurer dans notre esprit conscient, l'autosuggestion atteint
volontairement le subconscient et l'influence à agir en fonction de ces pensées. Aucune
pensée, qu'elle soit négative ou positive, ne peut entrer dans notre subconscient sans l'aide de
l'autosuggestion, à l'exception toutefois des pensées qui sont recueillies à partir de
l'atmosphère. Autrement dit, toutes les impressions qui sont perçues grâce aux cinq sens sont
arrêtées par l'esprit conscient, et sont soit transmises au subconscient ou soit rejetées, à
volonté. La faculté consciente sert, par conséquent, de gardien à l'approche du subconscient.
La nature a donné à l'homme le pouvoir absolu de maîtriser par ses cinq sens tout ce qui
touche le subconscient. Mais l'homme ne se rend pas toujours compte qu'il peut exercer cette
maîtrise. Et dans la majorité des cas, il ne l'exerce pas, ce qui explique pourquoi tant de gens
restent pauvres toute leur vie. Rappelez-vous que le subconscient est comme un jardin fertile
où les mauvaises herbes poussent à foison si l'on néglige d'y ensemencer des cultures plus
désirables. Par l'autosuggestion, un individu peut nourrir son subconscient de pensées
créatives ou au contraire, par négligence, permettre à des pensées destructives de croître dans
le fertile jardin de son esprit. La dernière des six instructions qui figurent au chapitre sur le
désir du bien-être financier vous exhorte à lire à haute voix, deux fois par jour, l'énoncé écrit
de ce désir et à imaginer que vous êtes déjà en possession de votre richesse. En suivant ces
instructions, vous communiquerez directement à votre subconscient l'objet de votre désir et la
foi qui l'anime. En renouvelant ce processus, vous établirez une habitude de pensées qui
favorisera la concrétisation de votre désir en son équivalent financier.
Revenez sur ces six étapes décrites au chapitre deux et lisez-les de nouveau, très
attentivement, avant de continuer. Puis (lorsque vous serez rendu là), lisez très attentivement
les quatre instructions portant sur l'organisation de votre groupe d'« esprit maître», décrites
dans le chapitre sur l'élaboration des plans. En comparant ces deux groupes d'instructions avec
celles qui ont été énoncées au sujet de l'autosuggestion, vous verrez, bien entendu, que ces
instructions font appel à la mise en application du principe de l'autosuggestion. Sachez qu'il
ne suffit pas de lire à haute voix le texte portant sur votre désir (par lequel vous vous
employez à développer une «volonté d'argent»). Semblable exercice demeurera inutile à
moins que vous ne lisiez avec émotion ou sentiment les mots que vous prononcez. Vous aurez
beau répéter un million de fois la fameuse formule d'Émile Coué «Tous les jours, à tout point
de vue, je vais de mieux en mieux», si vous n'ajoutez ni émotion ni foi à vos mots, vous
n'obtiendrez aucun résultat désirable. Votre subconscient ne peut agir que s'il est animé par
des pensées empreintes d'émotion. Cette condition est de toute première importance et justifie
que nous y revenions dans presque chaque chapitre, parce que la principale raison pour
laquelle la majorité des gens qui essaient d'appliquer le principe de l'autosuggestion
n'obtiennent pas les résultats voulus est qu'ils ne comprennent pas cette condition. Les mots,
sans les émotions qui doivent les accompagner, n'ont aucune influence sur le subconscient.
Vous n’obtiendrez aucun résultat appréciable tant que vous n'apprendrez pas à atteindre votre
Inconscient avec des pensées ou avec des mots auxquels vous croyez. Ne vous découragez pas
si vous n'arrivez pas à contrôler et à diriger vos émotions la première fois que vous le tenterez.
N'oubliez pas qu'avoir quelque chose pour rien, cela n'existe pas. La capacité à atteindre et à
influencer votre subconscient a un prix, et vous devez payer ce prix. Vous ne pouvez pas
tricher, même si vous désirez le faire. Le prix à payer pour acquérir l'habileté d'atteindre votre
subconscient requiert une persévérance à toute épreuve à mettre en application les principes
décrits ici. Vous ne pouvez, à meilleur compte, réussir à influencer votre subconscient. Vous
seul devez décider si le but que vous poursuivez (la «Volonté d'argent ») vaut le prix que vous
devrez payer. La sagesse et l'« intelligence» seules ne réussiront pas à attirer et à retenir
l'argent, sauf en de très rares cas, où la loi des moyennes favorise l'attraction de l'argent à
partir de ces sources. La méthode décrite ici pour attirer l'argent ne dépend pas de la loi des
moyennes.
De plus, la méthode ne privilégie personne. Elle fonctionnera pour une personne aussi bien
que pour une autre. S'il y a échec, c'est l'individu et non la méthode qui est en cause. Si vous
essayez et que vous échouez, essayez encore, et encore, jusqu'à ce que vous réussissiez.
Votre capacité à utiliser l'autosuggestion dépendra largement de votre capacité à vous
concentrer sur un désir, jusqu'à ce qu'il devienne une obsession.
Voici quelques suggestions pour une utilisation efficace de la concentration. Lorsque vous
entreprendrez la première étape et que vous aurez fixé le montant exact de la somme que vous
désirez obtenir, concentrez-vous sur cette somme, les yeux fermés, jusqu'à ce que vous voyiez
physiquement cet argent. Faites-le au moins une fois par jour et observez les instructions du
chapitre qui traite de la foi en vous voyant déjà en possession de cet argent. Le subconscient,
et c'est là un fait des plus significatifs, accepte tout ordre qui lui est donné dans un esprit de
foi et agit en fonction de cet ordre, bien qu'il soit nécessaire de le lui répéter souvent avant
qu'il soit interprété par le subconscient. Influencez-le. Faites-lui croire, parce que vous y
croyez consciemment, que vous devez avoir cet argent et qu'il est de son devoir de dresser les
plans d'une action qui vous permettront, le plus tôt possible, d'entrer en possession de cet
argent qui est vôtre.
Remettez la pensée suggérée dans le paragraphe précédent à votre imagination et observez ce
que votre imagination peut faire ou fera pour créer des moyens pratiques pour accumuler cet
argent par la transformation de votre désir.
Ne vous attendez pas à recevoir de votre subconscient un plan précis qu'il vous appartiendra
de réaliser pour échanger des services ou de la marchandise contre l'argent que vous
visualisez, mais commencez sur-le-champ à vous voir en possession de l'argent, en demandant
à votre subconscient de vous transmettre le plan dont vous avez besoin et en vous attendant
entre-temps à ce qu'il le fasse. Gardez l'esprit alerte et, lorsque ce plan vous apparaîtra,
mettez-le en action immédiatement. Le plan du subconscient vous viendra probablement à
l'esprit par le sixième sens, sous forme d'« inspiration ». Cette inspiration est comme un
«télégramme» ou un message arrivant directement de l'intelligence infinie. Traitez-la avec
respect et agissez dès que vous la recevrez. Si vous ne le faites pas, ce sera fatal à votre
réussite.
Dans la quatrième des six étapes, on vous a dit de «définir un plan précis qui vous aidera à
réaliser votre désir, à en commencer immédiatement l'application». Vous devez suivre cette
directive de la manière décrite au paragraphe précédent. Ne vous fiez pas à votre raison
lorsque vous décidez d'établir un plan pour accumuler de l'argent par la transformation de
votre désir. Votre raison peut être trompeuse, et, de plus, votre faculté de raisonnement peut
être paresseuse. Donc si vous vous fiez entièrement à cette faculté pour vous servir, vous
risquez d'être déçu. Alors que, les yeux fermés, vous «visualisez» l'argent que vous désirez,
imaginez que vous rendez le service ou remettez la marchandise que vous avez l'intention de
donner en échange de cet argent. Ceci est de la toute première importance!
QUESTION TEXTE 10
2) Quelle est la seule pensée qui peut entrer dans notre subconscient sans l'aide de
l'autosuggestion ?
A. Les pensées qui sont recueillies à partir de nos yeux
B. Les pensées qui sont recueillies à partir de notre conscient
C. Les pensées qui sont recueillies à partir de notre expérience
D. Les pensées qui sont recueillies à partir de l'atmosphère
6) A quoi doit ou ajouter à la fameuse formule d'Émile Coué «Tous les jours, à tout point
de vue, je vais de mieux en mieux» pour que celle-ci fonctionne ?
A. Ajouter des couleurs
B. Ajouter un peu de ciboulette
C. Ajouter de l’émotion dans les mots
D. Le prononcer avec d’autres personnes autour de nous
8) Quel est une des premières étapes à réaliser afin d’obtenir la richesse ?
A. Fixer le montant exact de la somme que vous désirez obtenir et le visualiser
B. Respirer lentement et se reposer avant de commencer toute chose
C. Fixer le montant exact de la somme que vous désirez obtenir et
l’empreinter à la banque
D. Respirer lentement et se élaborer un plan afin d’obtenir cet argent
10) A quoi il ne faut pas ce fiez lorsque nous décidons d’établir un plan afin d’accumuler
de l’argent ?
A. Notre entourage
B. Notre motivation
C. Notre raison
D. Notre créativité