M 20 MP 1 e
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CONCOURS 2020
MATHÉMATIQUES I - PC
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.
Les sujets sont la propriété du GIP CCMP. Ils sont publiés les termes de la licence
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Tout autre usage est soumis à une autorisation préalable du Concours commun Mines Ponts.
Espaces vectoriels d’endomorphismes nilpotents
Dans tout le sujet, on considère des R-espaces vectoriels de dimension finie. Soit
E un tel espace vectoriel et u un endomorphisme de E. On dit que u est nilpotent
lorsqu’il existe un entier p Ø 0 tel que up = 0 ; le plus petit de ces entiers est alors
noté ‹(u) et appelé nilindice de u, et l’on notera qu’alors uk = 0 pour tout entier
k Ø ‹(u). On rappelle que u0 = idE . L’ensemble des endomorphismes nilpotents
de E est noté N (E) : on prendra garde au fait qu’il ne s’agit a priori pas d’un
sous-espace vectoriel de L(E) !
Un sous-espace vectoriel V de L(E) est dit nilpotent lorsque tous ses éléments
sont nilpotents, autrement dit lorsque V µ N (E).
Une matrice triangulaire supérieure est dite stricte lorsque tous ses coefficients
diagonaux sont nuls. On note T++ n (R) l’ensemble des matrices triangulaires supé-
rieures strictes de Mn (R). On admet qu’il s’agit d’un sous-espace vectoriel de Mn (R),
de dimension n(n≠1)
2 ·
Les trois premières parties du sujet sont largement indépendantes les unes des
autres. La partie I est constituée de généralités sur les endomorphismes nilpotents.
Dans la partie II, on met en évidence un mode de représentation des endomorphismes
de rang 1 d’un espace euclidien. Dans la partie III, on établit deux résultats géné-
raux sur les sous-espaces vectoriels nilpotents : une identité sur les traces (lemme
C), et une condition suffisante pour que les éléments d’un sous-espace nilpotent
non nul possèdent un vecteur propre commun (lemme D). Dans l’ultime partie IV,
les résultats des parties précédentes sont combinés pour établir le théorème B par
récurrence sur la dimension de l’espace E.
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I Généralités sur les endomorphismes nilpotents
Dans toute cette partie, on fixe un espace vectoriel réel E de dimension n > 0.
Soit u œ N (E). On choisit une matrice carrée M représentant l’endomorphisme u.
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6. On fixe x œ E \ {0}. Montrer que l’application a œ E ‘æ a ¢ x est linéaire et
constitue une bijection de E sur {u œ L(E) : Im u µ Vect(x)}.
p := max ‹(u),
uœV
Vx := {v(x) | v œ V}.
(k) (k)
8. Soit k œ Nú . Montrer qu’il existe une unique famille (f0 , . . . , fk ) d’endo-
morphismes de E telle que
k
ÿ (k)
’t œ R, (u + tv)k = ti fi .
i=0
p≠1
q
9. À l’aide de la question précédente, montrer que ui vup≠1≠i = 0.
i=0
(k+1)
10. Étant donné k œ N, donner une expression simplifiée de tr(f1 ), et en
déduire la validité du lemme C.
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11. Soit y œ E. En considérant, pour un a œ K(V)‹ quelconque, la fonction
(p≠1)
t œ R ‘æ (a | (u + tv)p≠1 (y)), démontrer que f1 (y) œ K(V). À l’aide d’une
(p≠1)
relation entre u(f1 (y)) et v(u (y)), en déduire que v(x) œ u(K(V)) pour
p≠1
tout x œ Im u .
p≠1
12. Soit x œ V • \ {0} tel que K(V) µ Vect(x) + Vx. On choisit u œ V tel que
x œ Im up≠1 .
Étant donné y œ K(V), montrer que pour tout k œ N il existe yk œ K(V) et
⁄k œ R tels que y = ⁄k x + uk (yk ). En déduire que K(V) µ Vect(x) puis que
v(x) = 0 pour tout v œ V.
IV Démonstration du théorème B
Dans cette ultime partie, nous démontrons le théorème B par récurrence sur
l’entier n. Le cas n = 1 est immédiat et nous le considérerons comme acquis. On se
donne donc un entier naturel n Ø 2 et on suppose que pour tout espace vectoriel
réel E Õ de dimension n ≠ 1 et tout sous-espace vectoriel nilpotent V Õ de L(E Õ ), de
dimension (n≠1)(n≠2)
2 , il existe une base de E Õ dans laquelle tout élément de V Õ est
représenté par une matrice triangulaire supérieure stricte.
On fixe un espace vectoriel réel E de dimension n, ainsi qu’un sous-espace vec-
toriel nilpotent V de L(E), de dimension n(n≠1)
2 · On munit E d’un produit scalaire
(≠ | ≠), ce qui en fait un espace euclidien.
On considère, dans un premier temps, un vecteur arbitraire x de E \ {0}. On
pose
V := {u | u œ W} et Z := {u œ W : u = 0}.
et montrer qu’alors x œ L‹ .
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16. En considérant u et (a ¢ x) pour u œ V et a œ L, déduire du lemme C que
Vx µ L‹ , et que plus généralement uk (x) œ L‹ pour tout k œ N et tout u œ V.
17. Justifier que ⁄x ”œ Vx pour tout ⁄ œ Rú , et déduire alors des deux questions
précédentes que
dim Vx + dim L Æ n ≠ 1.
18. Soit u œ W. Montrer que (u)k (z) = fi(uk (z)) pour tout k œ N et tout z œ H.
En déduire que V est un sous-espace vectoriel nilpotent de L(H).
(n ≠ 1)(n ≠ 2)
dim V = , dim(Vect(x) ü Vx) + dim L = n
2
et
L‹ = Vect(x) ü Vx.
En déduire que Vect(x) ü Vx contient v k (x) pour tout v œ V et tout k œ N.
Compte tenu du résultat de la question 20, il ne nous reste plus qu’à établir que
l’on peut choisir le vecteur x de telle sorte que Vx = {0}.
On choisit x dans V • \ {0} (l’ensemble V • a été défini dans la partie III). On note
p le nilindice générique de V, et l’on fixe u œ V tel que x œ Im up≠1 . On rappelle que
p Ø n ≠ 1 d’après la question 20.
21. Soit v œ V tel que v(x) ”= 0. Montrer que Im v p≠1 µ Vect(x) ü Vx. On pourra
utiliser les résultats des questions 4 et 19.
22. On suppose qu’il existe v0 dans V tel que v0 (x) ”= 0. Soit v œ V. En considérant
v + tv0 pour t réel, montrer que Im v p≠1 µ Vect(x) ü Vx.
On pourra s’inspirer de la méthode de la question 11.
23. Conclure.
Fin du problème