Guinee Code Activites Economiques Complet
Guinee Code Activites Economiques Complet
Guinee Code Activites Economiques Complet
com Guinée
La plupart des dispositions de cette loi ont été implicitement remplacées par les dispositions
correspondantes des réglementations OHADA et OAPI]
1.1 Toute personne physique ou morale est libre d’entreprendre et d’exercer en République
de Guinée toute activité économique, conformément aux dispositions du présent Code et
dans le respect de tout texte législatif ou réglementaire pouvant aménager ou organiser
l’accès à certaines activités ou leur exercice. (l)
1.2 Nonobstant les dispositions de l’article 1.1, l’Etat peut se réserver l’exercice d’une
activité économique préalablement définie par une loi comme étant d’intérêt national. (2)
1) Une activité commerciale, consistant à acheter pour revendre, sans dénaturation, tout
meuble ou immeuble, tout bien corporel ou incorporel ;
3) Une activité intellectuelle, consistant à fournir toute prestation de service, sous quelque
forme que ce soit ;
Art.3.- Toute personne physique, pour exercer une activité économique, doit remplir les
conditions fixées dans la présente section. Pour les personnes morales, ces conditions sont à
remplir par les personnes physiques énumérées par la loi pour chacune des formes
adoptées. (4)
Paragraphe 1 - Capacité
Art.4.- Seul le majeur, non protégé au sens du Code civil, peut exercer une activité
économique. (5)
Art.5.- Le mineur émancipé est réputé majeur et peut exercer une activité économique. (6)
Art.6.- La femme mariée peut exercer une activité économique sans que le mari puisse s’y
opposer. (7)
Des restrictions au pouvoir de disposition de la femme mariée peuvent être fixées par son
régime matrimonial légal ou conventionnel. Elles sont inscrites au registre des activités
économiques. (8)
La femme mariée n’est considérée comme exerçant une activité économique que si elle
exerce une activité économique séparée de celle de son mari. (9)
Art.7.- Les actes accomplis par un incapable sont passibles de nullité. Cette nullité ne peut
être invoquée que par l’administrateur légal de l’incapable et seulement tant que dure
l’incapacité. (10)
Paragraphe 2 - Interdictions
Art.8.- Ne peut exercer ou continuer d’exercer une activité économique, directement ou par
personne interposée, toute personne qui fait l’objet :
2) D’une condamnation définitive pour un crime ou un délit dont la loi prévoit qu’il emporte
également interdiction, temporaire ou définitive ;
3) D’une condamnation définitive pour un fait dont la loi prévoit qu’il peut emporter
également interdiction, temporaire ou définitive, lorsque celle-ci a été spécialement
prononcée ;
Art.9.- L’interdiction à titre temporaire cesse de plein droit le jour suivant l’expiration de sa
durée, légale ou judiciaire.
Art.10.- Sans préjudice d’autres sanctions, les actes accomplis par un interdit sont
inopposables aux tiers de bonne foi. La bonne foi est toujours présumée. (12)
Art.11.- L’interdit à titre définitif peut demander au premier président de la cour d’Appel de
la juridiction ayant prononcé l’interdiction de lever celle-ci par ordonnance. Toutefois une
telle requête n’est recevable qu’après expiration d’un délai de cinq ans à compter du jour de
la décision d’interdiction. (13)
Art.12.- L’interdit définitif réhabilité qui est condamné à une nouvelle interdiction définitive
n’est plus recevable à demander la levée de l’interdiction.
Art.13.- Ne peut exercer ou continuer d’exercer une activité économique toute personne
soumise à un statut particulier établissant une telle incompatibilité. (15)
Art.14.- Il n’y a pas d’incompatibilité sans texte. Il appartient à celui qui invoque
l’incompatibilité d’apporter la justification juridique de sa demande. (16)
Art.15.- Sauf disposition contraire du texte ayant établi l’incompatibilité, celle-ci ne s’étend
pas au conjoint, parents et alliés. (17)
Art.16.- Les actes accomplis par une personne en situation d’incompatibilité n’en restent
pas moins valables, mais celle-ci ne peut s’en prévaloir à son profit.
Paragraphe 4 - L’étranger
Art.17.- L’étranger peut exercer une activité économique en République de Guinée dans la
mesure où un Guinéen peut lui-même l’exercer dans le pays dont l’étranger a la nationalité.
Art.18.- La liste des pays accordant, avec ou sans restrictions, la possibilité pour un Guinéen
d’exercer une activité économique sur leur territoire est publiée et modifiée en tant que de
besoin par arrêté du Ministre chargé des Affaires étrangères.
Art.19.- Nonobstant les dispositions de l’article précédent, un étranger est toujours admis à
démontrer par toute preuve écrite que le pays dont il a la nationalité accorde aux Guinéens
le traitement de l’article 17. (18)
Art.20.- L’étranger qui exerce une activité économique bénéficie des mêmes droits et est
soumis aux mêmes obligations que le Guinéen exerçant une activité économique, sous les
réserves suivantes :
1° il doit respecter la réglementation sur l’entrée et le séjour des étrangers en
République de Guinée ;
2° certaines activités économiques peuvent lui être interdites ou soumises par une loi à
des conditions particulières. (19)
Art.21.- L’exercice par un étranger non habilité d’une activité économique en République de
Guinée est puni d’une peine de contravention, sans préjudice de l’application éventuelle des
sanctions prévues en cas de non-respect de la réglementation sur l’entrée et le séjour des
étrangers en République de Guinée. (20)
Art.22.- Toute personne physique ou morale exerçant une activité économique doit, dans le
mois suivant le début de son activité, déposer une demande d’immatriculation au registre
des activités économiques, selon les modalités prévues par le présent Code. (22)
L’exercice d’une activité économique sans être immatriculé au registre des activités
économiques est puni des peines applicables aux contraventions, et obligatoirement assorti
d’une astreinte en régularisation ou cessation d’activité. (23)
Art.24.- Doit être inscrite au registre des activités économiques toute création ou
modification des situations juridiques énoncées dans le présent Code. (24)
Art.25.- Doit être déposé au registre des activités économiques toute pièce ou document
lorsque le présent Code ou un texte particulier exige un tel dépôt.
Art.27.- Un décret pris sur proposition du Ministre chargé de l’Economie peut autoriser les
personnes dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas un montant qu’il détermine à
adopter une présentation simplifiée de leurs comptes (26)
Art.28.- Toute personne physique ou morale exerçant une activité économique peut être
admise, à raison des particularités de son activité ou par une convention d’établissement, à
adopter un plan comptable sectoriel ou particulier. (27)
d’absence de pièce justificative, la raison en est indiquée sur une pièce de renvoi référencée.
(29)
Art.32.- Toute personne physique ou morale exerçant une activité économique est tenue
aux obligations fiscales déclaratives et de paiement établies par les lois et textes en vigueur,
qui fixent également les sanctions en cas de non-respect. (31)
Art.33.- Un régime d’imposition simplifiée peut être établi par la loi ou un décret pris sur
proposition du Ministre en charge de la fiscalité, pour certaines activités économiques
lorsque le chiffre d’affaires et/ou le résultat annuels ne dépassent pas un certain montant
qu’il détermine. (32)
Art.34.- Toute personne physique ou morale exerçant une activité économique tient
obligatoirement un livre journal et un livre d’inventaire, selon les modalités fixées dans les
dispositions générales du Plan comptable général guinéen et le présent Code. (33)
Art.35.- Le livre journal et le livre d’inventaire sont cotés et paraphés par le président du
tribunal d’instance du lieu principal d’exercice de l’activité.
Le livre journal et le livre d’inventaire sont des documents enliassés et paginés ; aucun ajout
ou retrait de page n’est possible.
Art.36.- Des documents informatiques écrits peuvent remplacer ces livres dans la mesure
où ils sont identifiés et datés dès leur établissement par des moyens offrant toutes garanties
en matière de preuve.
Art.37.- Le rejet des documents visés à l’article 34 vaut rejet de comptabilité au sens de
l’article 26.
Art.38.- Les livres d’opération doivent être conservés sous forme écrite ou sur support
informatique pendant dix années suivant l’année d’opération.
Art.39.- Toute mention ou chiffre inexact sciemment introduit dans les livres comptables
et/ou les livres d’opérations, tout oubli volontaire d’une telle mention ou chiffre peut
constituer un faux en écriture de commerce au sens du Code pénal.
Art.40.- L’exercice d’une activité économique est régi par les dispositions du présent Code
et, à titre supplétif, par celles du Code civil. (34)
Art.41.- Sauf quand la loi ou les usages professionnels en disposent autrement, l’acte
accompli dans le cadre d’une activité économique se prouve par tous moyens. (35)
Art.42.- Les débiteurs de l’acte accompli dans le cadre d’une activité économique sont
présumés tenus solidairement de son exécution. (36)
Art.43.- Les obligations nées de l’exercice d’une activité économique se prescrivent par dix
ans, sauf si elles sont soumises par un texte à une prescription plus courte. (37)
Art.44.- Sauf renonciation par toutes les parties, tout litige né à l’occasion ou en suite d’une
activité économique peut être résolu définitivement par voie d’arbitrage, conformément aux
dispositions du livre III, chapitre 3 de la première partie du présent Code. (38)
Elle ne peut toutefois adopter une forme sociale non reconnue par le présent Code ou par un
texte particulier régissant l’activité envisagée. Cette disposition est d’ordre public. (41)
Art.46.- On distingue les catégories suivantes de personnes physiques exerçant une activité
économique en nom personnel :
1) Le commerçant, qui vend des biens qu’il n’a pas fabriqué, sans transformation ou après
transformation ne dénaturant pas le bien ;
2) L’industriel, qui construit, fabrique ou transforme des biens en vue de leur vente ou mise
à disposition à titre onéreux ;
Art.47.- Le statut général de toute personne exerçant en nom personnel une activité
économique est unique et fixé par les articles 22 à 44, sauf dispositions contraires de textes
fixant le statut particulier d’une profession. (43)
Art.48.- Par « artisan » au sens du 3°) de l’article 46, on entend toute personne n’employant
à titre permanent que des membres de sa famille au premier degré ou moins de dix ouvriers
ou apprentis.
Si l’une de ces conditions n’est plus remplie, cette personne doit, dans les six mois, adopter
l’une des formes sociales prévues par la présente loi. (44)
Art.49.- Tout prestataire de service au sens du 4°) de l’article 46 exerce une activité
économique en nom personnel, sauf :
1° les officiers publics et ministériels ;
2° disposition contraire du texte fixant le statut particulier d’une profession ;
3° s’il choisit une forme sociale prévue par le présent Code et autorisée par son statut.
(45)
Art.50.- Les dispositions du présent sous-titre sont applicables à toutes les sociétés, à moins
qu’il en soit disposé autrement par la loi pour certaines sociétés en raison de leur forme ou
de leur objet.
Les dispositions du Code en matière de société sont d’ordre public, sauf dans les cas où la loi
autorise expressément l’associé unique ou les associés, soit à substituer les dispositions
dont ils sont convenus à celles de la loi, soit à compléter par leurs dispositions celles du
présent Code.
La mise en harmonie des statuts est réputée effectuée à la date de dépôt des actes
rectificatifs en annexe au registre des activités économiques. (48)
Art.52.- La société est instituée par une ou plusieurs personnes qui conviennent d’affecter à
une activité commune de l’argent ou des biens, dans le but de partager le bénéfice ou de
profiter de l’économie qui pourra en résulter. Les associés s’engagent à contribuer aux
pertes.
Art.53.- La société peut ne comprendre qu’une seule personne dans les cas prévus par la loi.
Art.54.- Si la société comprend plusieurs personnes, elle est instituée par un contrat ; si elle
ne comprend qu’une seule personne, elle est instituée par un acte écrit de volonté de cette
personne.
Art.55.- La société doit être instituée dans l’intérêt commun des associés.
Art.56.- Tout Guinéen ou étranger désirant exercer une activité économique sous une forme
sociale en République de Guinée a l’obligation de constituer une société selon l’une des
formes prévues par le Code et ayant son siège en République de Guinée.
La succursale peut être l’établissement d’une société ou d’une personne physique étrangère.
Dans ce cas, elle est considérée comme ayant la nationalité de la société qui en est
propriétaire. Elle est soumise au droit guinéen.
Art.59.- Quand elle appartient à une personne étrangère, la succursale doit être apportée à
une société de droit guinéen et devenir un sujet de droit guinéen, trois ans au plus tard
après son installation en République de Guinée, à moins qu’elle soit dispensée de cette
obligation par arrêté conjoint du Ministre chargé de l’Economie et du Ministre chargé du
Commerce.
Art.61.- Toute personne physique ou morale peut être associée dans une société dès lors
qu’elle ne fait l’objet d’aucune interdiction, ni d’incapacité, ni d’incompatibilité. (51)
Art.62.- Les mineurs et les incapables ne peuvent être associés dans une société dans
laquelle ils seraient tenus des dettes sociales au-delà de leur apport.
Art.63.- Deux époux ne peuvent être associés dans une société où ils seraient tenus des
dettes sociales indéfiniment et solidairement ou indéfiniment et à proportion de leur part
dans le capital social.
Art.64.- Sauf quand la loi en dispose autrement, les associés ne sont pas soumis aux
conditions fixées par le présent Code pour exercer une activité économique.
Art.65.- Dans certaines sociétés, quand la loi l’autorise, il est possible de n’avoir qu’un seul
associé.
Art.66.- Les statuts doivent être établis par un écrit, acte sous seing privé ou notarié. Ils
constituent soit le contrat de société, en cas de pluralité d’associés, soit l’acte de volonté de
l’associé, en cas d’associé unique.
Art.68.- Si les mentions énoncées à l’article précédent ne sont pas précisées dans les statuts,
ou ne le sont que partiellement, tout intéressé, et le ministère public, peut demander au
président du tribunal d’instance du siège social que soit ordonnée, sous astreinte, la
régularisation de la constitution. Les mêmes règles sont applicables en cas de modification
des statuts.
Cette action est prescrite par trois ans à compter de l’immatriculation de la société ou de la
publication de l’acte modifiant les statuts.
Les mêmes règles sont applicables si une formalité requise pour la constitution de la société
ou une modification statutaire a été omise ou irrégulièrement accomplie.
Art.69.- Les statuts ne peuvent être modifiés que dans les conditions prévues pour chaque
type de société.
Art.70.- Les fondateurs, ainsi que les premiers membres des organes de gestion, de
direction ou d’administration, sont solidairement responsables du préjudice causé soit par
le défaut d’une mention obligatoire dans les statuts, soit par l’omission ou
l’accomplissement irrégulier d’une formalité prescrite pour la constitution de la société.
Art.71.- En cas de modification des statuts, les dispositions de l’article précédent sont
applicables aux membres des organes de gestion, de direction ou d’administration alors en
fonction.
Art.72.- L’action se prescrit par dix ans à compter du jour où l’une ou l’autre, selon le cas,
des formalités visées dans la présente section aura été accomplie.
Art.73.- Toute société a un siège social. (53) Le siège doit être fixé, au choix des associés, soit
au lieu du principal établissement de la société soit à son centre de direction administrative
et financière.
Art.74.- Quand il est possible de le localiser par une adresse ou une indication géographique
suffisamment précise, le siège social ne peut pas être constitué uniquement par une
domiciliation à une boîte postale.
Il en est spécialement ainsi pour toutes les sociétés ayant leur siège dans l’une des
communes de Conakry.
Art.75.- Les tiers peuvent se prévaloir du siège statutaire, mais celui-ci ne leur est pas
opposable par la société si le siège réel est situé en un autre lieu.
Art.76.- Toute société ou succursale ayant son siège en République de Guinée est soumise
aux dispositions de la loi guinéenne.
Art.77.- Toute société a un objet. L’objet de la société est l’activité qu’elle entreprend et qui
doit être décrite dans ses statuts.
Section 1 - Immatriculation
Art.79.- Les sociétés doivent être immatriculées au registre des activités économiques.
Art.80.- Sauf disposition expresse contraire, toutes les sociétés ont la personnalité morale.
Art.82.- La transformation régulière d’une société n’entraîne pas la création d’une personne
morale nouvelle.
Art.83.- Une société en formation est une société qui n’est pas encore constituée.
Art.84.- La société existe dès sa constitution mais ne peut avoir une personnalité morale
qu’au moment de son immatriculation au registre des activités économiques.
Son existence n’est pas opposable aux tiers, qui peuvent néanmoins s’en prévaloir.
Art.85.- Sont qualifiés de fondateurs de la société, tous ceux qui participent activement aux
opérations conduisant à la constitution de la société.
Leur rôle commence dès les premières opérations ou l’accomplissement des premiers actes
effectués en vue de la constitution de la société. Il prend fin dès que les statuts ont été signés
par tous les associés.
A partir de cette date, ce sont les dirigeants sociaux qui exercent les pouvoirs qui leur sont
confiés conformément aux dispositions du présent Code et qui sont tenus par les obligations
qui sont fixées par la loi et, le cas échéant, par les statuts.
Art.86.- Les fondateurs de société doivent être des personnes physiques domiciliées en
République de Guinée.
La domiciliation ne peut être effectuée par boîte postale ; elle résulte d’une adresse légale en
République de Guinée.
Art.89.- Les dirigeants sociaux agissent au nom de la société constituée et non encore
immatriculée au registre des activités économiques.
Ils ne peuvent engager la société qu’en vertu d’un mandat général ou de mandats spéciaux
qui leur sont conférés par les associés dans les statuts. Les actes passés conformément à ces
mandats sont repris par la société dès son immatriculation au registre des activités
économiques.
Art.90.- Les actes excédant les pouvoirs qui leur sont conférés par ces mandats, ou qui leur
sont étrangers, peuvent être repris par la société à la condition qu’ils aient été approuvés
par décision ordinaire des associés. Les intéressés ne prennent pas part au vote et il n’est
pas tenu compte de leurs voix pour le calcul du quorum et de la majorité. Dans ces deux cas,
les actes passés sont réputés avoir été contractés par la société dès l’origine.
Si les engagements ne sont pas repris par la société, les personnes qui les ont souscrits sont
tenues solidairement par les obligations qu’ils comportent.
Art.91.- Les sociétés en participation et les sociétés créées de fait sont régies par les
dispositions qui leur sont propres. (55)
Art.92.- Chaque associé doit faire un apport à la société. Chaque associé est débiteur envers
la société de tout ce qu’il a promis de lui apporter, en argent ou en nature.
Art.93.- Sous réserve de dispositions contraires, les droits des associés dans la société sont
proportionnels à leurs apports, qu’ils soient faits lors de la constitution de la société ou à
l’occasion d’une augmentation de capital.
Art.95.- L’apport d’argent ou d’un bien à une société ne peut donner lieu à des
conséquences fiscales pour l’apporteur et la société à laquelle l’apport est fait qu’à compter
du jour où la société jouit de la personnalité morale du fait de son immatriculation au
registre des activités économiques.
Art.96.- Les apports en numéraire sont réalisés par le transfert à la société de la propriété
des sommes d’argent que l’associé s’est engagé à lui apporter.
Sauf disposition contraire particulière à une forme de société, les apports en numéraire sont
libérés intégralement lors de la constitution de la société. (58)
Art.97.- Ne sont considérés comme libérés que les apports en numéraire correspondant à
des sommes dont la société est devenue propriétaire et qu’elle a effectivement et
définitivement encaissées.
Art.98.- En cas de retard dans le versement, les sommes restant ducs à la société portent de
plein droit intérêt au taux légal, sans préjudice de plus importants dommages-intérêts s’il y
a lieu.
Art.99.- Les apports en nature sont réalisés par le transfert des droits réels ou de créance
correspondant aux biens apportés. Ces biens sont mis à la disposition effective de la société
à la date de la constitution.
Lorsque l’apport est en propriété, l’apporteur est garant envers la société comme un
vendeur envers son acheteur.
Lorsqu’il est en jouissance, l’apporteur est garant envers la société comme un bailleur
envers son preneur. Toutefois, lorsque l’apport porte sur des choses de genre ou sur tous
autres biens normalement appelés à être renouvelés pendant la durée de la société, le
contrat transfère à celle-ci la propriété des biens apportés, à charge d’en rendre une pareille
quantité, qualité et valeur. En ce cas, l’apporteur est garant dans les conditions prévues à
l’alinéa précédent. (59)
Art.100.- L’apport d’un bien ou d’un droit soumis à publicité pour son opposabilité aux tiers
peut être publié dès avant l’immatriculation et sous condition que celle-ci intervienne. A
compter de l’immatriculation, les effets de la formalité prennent effet rétroactif à la date de
son accomplissement.
Art.102.- Les dispositions de la présente section sont applicables aux apports en nature
réalisés à l’occasion d’une augmentation de capital.
Art.103.- Sauf dans les cas expressément prévus par la loi, il est interdit aux sociétés de faire
publiquement appel à l’épargne. (60)
Art.104.- Il est interdit aux sociétés n’y ayant pas été autorisées par la loi d’émettre des
titres négociables, à peine de nullité des contrats conclus ou des titres émis.
Art.105.- En contrepartie des apports qu’elle reçoit, la société émet des titres sociaux,
dénommés actions dans la société anonyme et parts sociales dans les autres sociétés.
Art.106.- Les titres sociaux sont des biens meubles susceptibles de démembrement.
Art.108.- Les droits conférés au titulaire d’un titre social sont exercés dans les conditions
prévues pour chaque type de société. Ils ne peuvent être suspendus ou supprimés que par
disposition expresse de la loi.
Art.109.- Tous les titres émis par une société doivent avoir une valeur nominale unique.
Cette valeur ne peut être inférieure à dix mille Francs guinéens.
Art.110.- Les parts sociales sont cessibles. Les actions sont cessibles et négociables.
Art.111.- La réunion de toutes les parts sociales ou actions en une seule main n’entraîne pas
la dissolution de plein droit de la société. (62)
Art.112.- Sauf dans les sociétés qui peuvent ne comprendre qu’un seul associé en vertu des
dispositions de la loi, tout intéressé peut demander la dissolution de la société si la situation
n’a pas été régularisée dans le délai d’un an.
Art.116.- Le capital social est formé par l’ensemble des apports qui ont été faits à la société
et en contrepartie desquels ont été émis des titres sociaux.
Art.117.- Pour chaque type de société la loi peut fixer un capital minimum à atteindre et à
conserver, à peine de non constitution de la société ou de dissolution.
Art.118.- Le capital social peut être augmenté à l’occasion de nouveaux apports faits à la
société ou par l’incorporation de réserves ou de bénéfices non distribués.
Art.119.- Le capital social peut être réduit par remboursement aux associés d’une partie de
leurs apports ou par imputation des pertes de la société.
Art.120.- La réduction du capital par remboursement d’une partie des apports des associés
n’est autorisée que dans les cas prévus par la loi, qui fixe les modalités de sa réalisation.
Elle peut être effectuée soit par remboursement en numéraire soit par attribution d’actifs.
Art.122.- La stipulation des statuts attribuant à un associé la totalité du profit procuré par la
société ou l’exonérant de la totalité des pertes, celle excluant un associé totalement du profit
ou mettant à sa charge la totalité des pertes sont réputées non écrites.
Art.123.- A la clôture de chaque exercice, le gérant, les dirigeants sociaux et, dans la société
anonyme organisée selon cette forme, le conseil d’administration, établissent les comptes
annuels conformément aux dispositions du droit comptable. (64)
Art.124.- Ils établissent un rapport de gestion dans lequel ils exposent la situation de la
société durant l’exercice écoulé, son évolution prévisible et en particulier : les perspectives
de continuation de l’activité, l’évolution de la situation de trésorerie et le plan de
financement.
Art.126.- Dans les sociétés anonymes, tous les documents susmentionnés sont adressés au
commissaire aux comptes quarante-cinq jours avant la date de l’assemblée générale
ordinaire.
Ces documents sont présentés à l’assemblée générale ordinaire de la société qui doit
obligatoirement se tenir dans les six mois de la clôture de l’exercice. (64)
Art.127.- Toute modification dans la présentation des comptes annuels ou dans les
méthodes d’évaluation, d’amortissements ou de provisions doit être signalée dans le
rapport de gestion et, dans les sociétés anonymes, dans celui du commissaire aux comptes.
Art.130.- Les frais de constitution de la société sont amortis avant toute distribution de
bénéfice.
Art.131.- Les frais d’augmentation de capital sont amortis au plus tard à l’expiration du
cinquième exercice suivant celui au cours duquel ils ont été engagés. Ils peuvent être
imputés sur le montant des primes d’émission afférentes à cette augmentation.
Toutefois, dans les sociétés qui ont pour objet exclusif la construction ou l’exploitation
d’immeubles locatifs à usage principal d’habitation, les frais de constitution de la société et
les frais d’augmentation de capital peuvent être amortis dans les mêmes conditions que les
immeubles.
Art.132.- L’assemblée peut, dans les conditions éventuellement prévues par les statuts,
décider la distribution de tout ou partie des réserves à la condition qu’il ne s’agisse pas de
réserves stipulées indisponibles par les statuts. Dans ce cas, elle indique expressément les
postes de réserve sur lesquels les prélèvements sont effectués.
Art.133.- Sauf en cas de réduction de capital, aucune distribution ne peut être faite aux
associés lorsque les capitaux propres sont ou deviendraient à la suite de cette distribution
inférieurs au montant du capital augmenté des réserves que la loi ou les statuts ne
permettent pas de distribuer. (65)
Art.134.- L’assemblée générale, après avoir approuvé les comptes, effectué le cas échéant
les affectations aux réserves et fixé le montant des bénéfices distribuables détermine la part
de bénéfice revenant, selon le cas, aux actions ou aux parts sociales.
Cette part de bénéfice revenant à chaque action ou à chaque part sociale est appelée
dividende.
Art.135.- Les statuts peuvent prévoir l’attribution d’un premier dividende qui est versé aux
titres sociaux dans la mesure où l’assemblée constate l’existence de bénéfices distribuables
et à la condition que ces bénéfices soient suffisants pour en permettre le paiement. Il est
calculé comme un intérêt sur le montant libéré des actions. (66)
Art.136.- Les modalités de paiement des dividendes sont fixées par l’assemblée générale ;
celle-ci peut déléguer ce droit, selon le cas, au gérant, à l’administrateur général, au
président-directeur général ou au directeur général.
Art.137.- Les dividendes doivent être payés dans le délai maximal de neuf mois après la
clôture de l’exercice. La prolongation de ce délai peut être accordée par le président du
tribunal d’instance.
Art.138.- Il est interdit de verser des acomptes sur dividendes ou de stipuler un intérêt fixe
ou intercalaire au profit des associés.
Art.140.- Sauf disposition contraire de la loi, tout associé a le droit de participer aux
décisions collectives.
Art.141.- Il peut se faire représenter par un mandataire dans les conditions prévues par la
loi et, le cas échéant, par les statuts. A défaut de disposition statutaire contraire, les associés
ne peuvent se faire représenter que par un autre associé.
La loi ou les statuts peuvent limiter le nombre d’associés et le nombre de voix qu’un
mandataire peut représenter.
Art.142.- Sauf disposition contraire de la loi, chaque associé a autant de voix qu’il possède
de titres sociaux lui conférant droit de vote.
Art.143.- Sauf disposition contraire de la loi, dans toute décision particulière impliquant de
façon directe un associé, les titres sociaux de cet associé ne sont pas pris en compte pour la
détermination du quorum et cet associé n’est pas admis au vote de cette décision
particulière. Cette disposition ne s’applique pas à la nomination ou révocation d’un dirigeant
social associé. (67)
Art.144.- A défaut de stipulation contraire des statuts, les copropriétaires d’une action ou
d’une part sociale indivise sont représentés par un mandataire unique, choisi parmi les
indivisaires. En cas de désaccord, le mandataire est désigné en justice à la demande du plus
diligent.
Art.145.- A défaut de stipulation contraire des statuts, si une action ou une part sociale est
grevée d’un usufruit, le droit de vote appartient au nu-propriétaire, sauf pour les décisions
concernant l’affectation des bénéfices où il est réservé à l’usufruitier.
Art.146.- Les décisions collectives peuvent être annulées pour abus de majorité et engager
la responsabilité de ceux qui les ont votées à l’égard des minoritaires. Il y a abus de majorité
quand les majoritaires ont voté une décision dans leur seul intérêt, contrairement aux
intérêts de la minorité, et que cette décision ne peut être justifiée par l’intérêt de la société.
Art.148.- Dans tous les cas où sont prévus la cession des parts sociales ou des actions d’un
associé, ou le rachat de celles-ci par la société, la valeur de ces droits est déterminée, en cas
de contestation, par un expert désigné soit par les parties, soit à défaut d’accord entre elles,
par ordonnance du président du tribunal d’instance du siège social statuant en la forme des
référés et sans recours possible.
Art.149.- Il y a deux sortes de décisions collectives : les décisions ordinaires et les décisions
extraordinaires. Elles sont prises selon les conditions de formes et de fond prévues pour
chaque type de société.
Selon la société, les décisions collectives peuvent être prises en assemblée générale ou par
correspondance.
Art.150.- L’action sociale est l’action en réparation du dommage subi par la société du fait
de la faute commise dans l’exercice de ses ou de leurs fonctions par les membres des
organes de gestion, de direction ou d’administration de la société.
Cette action est intentée, selon le type de société, par le ou les gérants, le président ou le
conseil d’administration.
Art.151.- En cas de défaillance des organes compétents de la société pour exercer cette
action, un ou plusieurs associés peuvent intenter l’action sociale en responsabilité contre les
membres des organes de gestion, de direction ou d’administration. Les demandeurs sont
habilités à poursuivre la réparation du préjudice subi par la société. En cas de
condamnation, les dommages-intérêts sont alloués à la société.
Art.152.- Est réputée non écrite toute clause des statuts subordonnant l’exercice de l’action
sociale à l’avis préalable ou à l’autorisation de l’assemblée, d’un organe de gestion, de
direction ou d’administration, ou qui comporterait par avance renonciation à l’exercice de
cette action. Cette disposition ne s’oppose pas à ce que l’associé ou les associés qui ont
intenté une action puissent conclure une transaction avec la ou les personnes contre
laquelle ou contre lesquelles l’action est intentée pour mettre fin au litige.
Art.153.- Aucune décision de l’assemblée des associés, d’un organe de gestion, de di rection
ou d’administration ne peut avoir pour effet d’éteindre une action en responsabilité contre
les membres des organes de gestion, de direction ou d’administration pour la faute commise
dans l’accomplissement de leurs fonctions.
Art.154.- L’exercice de l’action sociale ne s’oppose pas à ce qu’un associé exerce contre la
société l’action en réparation du préjudice qu’il pourrait personnellement subir.
Art.156.- Si l’expertise est admise, le juge détermine l’étendue de la mission et les pouvoirs
des experts. Les honoraires des experts sont supportés par le demandeur. Le rapport est
adressé au demandeur.
Art.157.- A l’égard des tiers, les organes de gestion, de direction et d’administration ont,
dans les limites fixées par la loi pour chaque type de société, tout pouvoir pour engager la
société, sans avoir à justifier d’un mandat spécial. Toute limitation de leurs pouvoirs légaux
par les statuts est inopposable aux tiers.
Art.158.- La société est engagée par les actes des organes de gestion, de direction et
d’administration qui ne relèvent pas de l’objet social, à moins qu’elle ne prouve que le tiers
savait que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer compte tenu des
circonstances, sans que la seule publication des statuts suffise à constituer cette preuve.
Art.159.- Dans les rapports entre associés et sous réserve des dispositions législatives
spécifiques à chaque société, les statuts peuvent limiter les pouvoirs des organes de gestion,
de direction et d’administration.
Art.160.- Les limitations visées à l’article précédent sont inopposables aux tiers de bonne
foi.
Art.161.- Une société, même en liquidation, peut être absorbée par une autre société ou
participer à la constitution d’une société nouvelle par voie de fusion. La fusion entraîne
transmission à titre universel du patrimoine de la ou des sociétés, qui disparaissent du fait
de la fusion, à la société absorbante ou à la société nouvelle.
Art.162.- Une société peut transmettre son patrimoine par voie de scission à des sociétés
existantes ou à des sociétés nouvelles. La scission entraîne transmission à titre universel du
patrimoine de la société, qui disparaît du fait de la scission, aux sociétés existantes ou
nouvelles.
Art.163.- Une société peut transmettre une branche autonome d’activité, à titre d’apport
partiel d’actifs, à une société existante ou à une société nouvelle.
Art.164.- Sauf disposition contraire de la loi, les opérations ci-dessus peuvent intervenir
entre des sociétés de forme différente.
Art.165.- Elles sont décidées, pour chacune des sociétés intéressées, dans les conditions
requises pour la modification de ses statuts et selon les procédures suivies en matière
d’augmentation du capital.
Art.167.- Outre les cas prévus par d’autres dispositions de la loi, la société prend fin :
1° par l’expiration de sa durée ;
2° par la réalisation ou l’extinction de son objet ;
3° par l’annulation du contrat de société ;
4° par la dissolution anticipée décidée par les associés ;
5° par l’effet d’un jugement ordonnant la liquidation judiciaire ou la cession totale des
actifs de la société ;
6° pour toute autre cause prévue par les statuts.
Art.168.- La prorogation d’une société est décidée à la majorité nécessaire pour modifier les
statuts.
Un an au moins avant la date d’expiration de la société, les associés doivent être consultés à
l’effet de décider si la société doit être prorogée. (72)
Art.169.- A défaut, tout associé peut demander au président du tribunal d’instance du siège
social, statuant sur requête, la désignation d’un mandataire de justice chargé de provoquer
la consultation relative à la prorogation.
Les créanciers peuvent faire opposition à la dissolution dans le délai de trente jours à
compter de la publication de celle-ci.
Une décision de justice rejette l’opposition ou ordonne soit le remboursement des créances,
soit la constitution de garanties si la société en offre et si elles sont jugées suffisantes.
Art.174.- Un ou des liquidateurs est nommé conformément aux dispositions des statuts. En
l’absence de stipulation statutaire, il est nommé par les associés dans les conditions prévues
pour la modification des statuts.
A défaut de nomination par les statuts, les organes de gestion ou, selon le cas, de direction
ou d’administration de la société effectuent les opérations de liquidation. A défaut, le
liquidateur est nommé par le président du tribunal d’instance du siège social, statuant sur
requête de l’associé le plus diligent.
Art.175.- Le liquidateur peut être révoqué dans les mêmes conditions que celles de sa
nomination.
Art.179.- Si la clôture de la liquidation n’est pas intervenue dans le délai de deux ans à
compter de la dissolution, le ministère public ou tout intéressé peut saisir le tribunal
d’instance du siège social, qui fait procéder à la liquidation ou, si celle-ci a été commencée, à
son achèvement.
Art.180.- Une société en liquidation peut être mise en règlement judiciaire ou en liquidation
des biens.
Art.182.- Pendant la période de liquidation l’assemblée générale annuelle des associés est
convoquée et tenue dans les mêmes formes et aux mêmes époques que pendant la vie de la
société ; elle a pour ordre du jour les opérations de liquidation de la société.
Art.183.- Les opérations de liquidation doivent être approuvées par une décision des
associés prise à la majorité nécessaire pour modifier les statuts. Les associés statuent sur les
comptes de liquidation, constatent la fin des opérations de liquidation et déchargent le
liquidateur de sa responsabilité.
Art.184.- Le liquidateur est responsable des opérations de liquidation, tant à l’égard des
associés qu’à celui des tiers. Sa responsabilité est celle d’un mandataire.
Art.185.- Pendant la liquidation, les associés qui n’ont pas été nommés aux fonctions de
liquidateur ne supportent d’autre responsabilité aux dettes sociales que celle qui était la
leur avant la dissolution de la société.
Cependant, tout associé qui s’immisce dans les opérations de liquidation sans avoir été
nommé liquidateur supporte la même responsabilité que le liquidateur, tant à l’égard des
associés qu’à celui des tiers.
Art.186.- Après paiement des dettes et remboursement du capital social, le partage de l’actif
est effectué entre les associés dans les mêmes proportions que leur participation au capital,
sauf disposition contraire de la loi, des statuts ou d’une convention entre associés. (75)
Art.187.- Si des biens ont été apportés en jouissance seulement, ils peuvent être repris par
l’apporteur dès que la décision de dissolution a été prise et au plus tard avant tout partage
de l’actif.
Art.188.- Les associés peuvent décider, soit dans les statuts, soit par une décision sociale ou
par convention distincte, que certains biens seront attribués à certains associés. A défaut,
tout bien apporté qui se retrouve en nature dans la masse partagée est attribué, sur sa
demande, et à charge de soulte s’il y a lieu, à l’associé qui en avait fait l’apport.
Art.189.- Tous les associés, ou certains d’entre eux seulement, peuvent, s’ils le souhaitent,
demeurer dans l’indivision pour tout ou partie des biens sociaux. Leurs rapports sont alors
régis, dès la clôture de la liquidation et en ce qui concerne ces biens, par les dispositions
relatives à l’indivision.
Art.190.- Au cas où les règles qui précèdent relatives au partage de l’actif ne pourraient
s’appliquer, le président du tribunal d’instance du siège social, saisi par requête par la partie
la plus diligente, pourrait nommer un mandataire de justice avec la mission de concilier les
associés. Au cas où il n’y parviendrait pas, le mandataire de justice devra faire des
propositions de partage au juge, qui tranchera par décision de justice. (76)
Art.191.- La nullité d’une société ou d’un acte modifiant les statuts ne peut résulter que
d’une disposition expresse de la loi ou de celles qui régissent la nullité des contrats.
Art.192.- La nullité d’actes ou délibérations autres que ceux prévus à l’article précédent ne
peut résulter que de la violation d’une disposition impérative de la loi ou de celles qui
régissent les contrats.
Art.193.- En ce qui concerne les sociétés à responsabilité limitée et les sociétés par actions,
la nullité de la société ou d’un acte modifiant ses statuts ne peut résulter ni d’un vice du
consentement, ni de l’incapacité, à moins que celle-ci n’atteigne tous les associés fondateurs.
Art.194.- L’action en nullité est éteinte lorsque la cause de la nullité a cessé d’exister le jour
où le tribunal statue sur le fond en première instance, sauf si cette nullité est fondée sur le
caractère illicite de l’objet social. (78)
Art.195.- Le tribunal saisi d’une action en nullité peut, même d’office, fixer un délai pour
permettre de couvrir les nullités.
Il ne peut prononcer la nullité moins de deux mois après la date de l’exploit introductif
d’instance. Il peut augmenter ce délai s’il est nécessaire de convoquer une assemblée pour
couvrir la nullité.
A défaut, tout intéressé peut demander au président du tribunal d’instance du siège social
de désigner un mandataire chargé d’accomplir, aux frais de la société, la ou les formalités
omises ou irrégulièrement effectuées.
Toutefois, l’action en nullité d’une fusion, d’une scission ou d’un apport partiel d’actifs se
prescrit par six mois à compter de la date de la dernière inscription au registre des activités
économiques.
Chapitre 12 - Litiges
Art.199.- Tout litige entre associés ou entre un ou plusieurs associés et la société relève de
la compétence des tribunaux de droit commun du ressort du siège social de la société.
Art.200.- Ce litige peut également être soumis à l’arbitrage, soit par une clause
compromissoire, statutaire ou non, soit par compromis.
Art.201.- L’arbitrage est réglé par application des dispositions du chapitre 3 du livre III de la
présente première partie. (79)
Art.202.- Le contrôle d’une société est la détention effective du pouvoir de décision au sein
de cette société. (81)
Art.203.- Une personne physique ou morale est présumée détenir le contrôle d’une société :
1° quand elle détient, directement ou indirectement ou par personne interposée, plus de
la moitié des droits de vote d’une société ;
2° quand elle dispose de plus de la moitié des droits de vote d’une société en vertu d’un
accord ou d’accords conclus avec d’autres associés de cette société. (82)
Section 2 - Participation
Art.204.- Lorsqu’une société possède dans une autre société une fraction de capital égale ou
supérieure à 10 %, la première est considérée, pour l’application de la présente loi, comme
ayant une participation dans la seconde.
Art.205.- Une société anonyme ou une société à responsabilité limitée ne peut posséder
d’actions ou de parts sociales d’une autre société si celle-ci détient une fraction de son
capital supérieure à dix pour cent.
A défaut d’accord entre les sociétés intéressées pour régulariser la situation, celle qui
détient la fraction la plus faible du capital de l’autre doit céder ses actions ou ses parts
sociales. Si les participations réciproques sont de même importance, chacune des sociétés
doit réduire la sienne, de telle sorte qu’elle n’excède pas dix pour cent du capital de l’autre.
Art.206.- Si une société autre qu’une société anonyme ou qu’une société à responsabilité
limitée a parmi ses associés une société anonyme ou une société à responsabilité limitée
détenant une participation à son capital supérieure à dix pour cent, elle ne peut détenir
d’actions ou de parts sociales de cette société.
Si elle possède déjà des titres de cette société, elle doit les céder à bref délai.
Art.207.- Une société est société mère d’une autre société quand elle possède dans la
seconde, directement ou indirectement par l’intermédiaire d’une ou plusieurs personnes
morales, soit plus de la majorité du capital, soit la majorité simple des droits de vote au cas
où cette majorité peut être obtenue avec une participation inférieure à la moitié du capital.
(84)
Art.208.- Une société est une filiale commune des plusieurs sociétés mères quand son
capital est possédé par lesdites sociétés mères.
Art.209.- Sont sociétés mères d’une filiale commune les sociétés qui remplissent les deux
conditions suivantes :
1° posséder dans cette société, séparément, directement ou indirectement par
l’intermédiaire de personnes morales, une participation financière suffisante pour
qu’aucune décision extraordinaire ne puisse être prise sans leur accord ;
2° participer à la gestion de la société filiale commune.
Art.210.- Un groupe de sociétés est un ensemble formé par des sociétés qui sont liées entre
elles par des participations financières directes ou indirectes, par l’intermédiaire de
personnes physiques ou morales représentant plus de la moitié du capital d’une société ou
permettant d’obtenir la majorité des droits de vote dans cette société, au cas où cette
majorité peut être obtenue avec une participation inférieure à la moitié du capital. (85)
Art.211.- La société anonyme est une société qui est régie par les dispositions de la loi et,
lorsque ces dispositions l’autorisent, par la convention des associés. (86)
Art.214.- Le capital de la société anonyme est divisé en actions qui, sauf exception de la loi,
sont des titres négociables. (89)
Art.215.- Le capital social doit être de cinquante millions de Francs guinéens au moins. (90)
Ce montant peut être modifié par décret pris sur proposition du Ministre de la Justice.
Art.216.- Le montant nominal de chaque action ne peut être inférieur à dix mille Francs
guinéens. Le capital doit être intégralement souscrit par les actionnaires avant la
constitution de la société. (91)
Art.217.- Tous les documents sociaux doivent indiquer, outre la dénomination et la forme
juridique de la société, le montant de son capital, son siège social et les références de son
immatriculation au registre des activités économiques.
Les apports en numéraire peuvent n’être libérés que du quart de leur montant à la
constitution de la société. Les trois autres quarts sont libérés aux époques et selon les
modalités fixées, selon le cas, par le conseil d’administration ou mandataire pour retirer les
fonds à la banque et les restituer aux souscripteurs, sous déduction des frais de répartition.
(99)
Art.233.- Les statuts sont signés par tous les actionnaires de la société, en personne ou par
mandataire muni d’un pouvoir spécial, qui font précéder leur signature de la mention : « Lu
et approuvé ».
Dès que les statuts ont été signés par tous les actionnaires, la société est constituée. (100)
Art.234.- Outre les mentions exigées par les dispositions communes du droit des sociétés,
les statuts doivent comporter le mode d’administration et de direction choisi pour la société
ainsi que les indications suivantes relatives au premier administrateur général et aux
premiers administrateurs (101) :
2) Pour les sociétés : le nom, le siège social, la forme de la société, le montant du capital
social, le nom et les prénoms de la personne physique désignée comme représentant
permanent de la société, ainsi que, pour cc représentant permanent, le domicile, la
profession, la nationalité et l’acceptation expresse et manuscrite des fonctions pour le
compte de la société qu’il représente.
Art.236.- Les statuts sont établis par acte sous-seing privé ou par acte notarié.
Art.237.- Lorsqu’ils sont établis par acte sous-seing privé, il est dressé autant d’originaux
qu’il est nécessaire pour le dépôt d’un exemplaire au siège social et l’exécution des diverses
formalités requises. Un exemplaire original est déposé chez le notaire qui doit s’assurer
qu’ils comportent toutes les mentions exigées par la loi. Le notaire remet aux fondateurs un
certificat attestant que les statuts comportent toutes les mentions exigées par la loi. Un
exemplaire de cc certificat est remis au registre des activités économiques pour
l’immatriculation de la société. (102)
Art.238.- Le premier administrateur général est désigné dans les statuts pour une durée de
trois années à compter du jour de la constitution de la société. Les premiers administrateurs
sont désignés dans les statuts pour une durée de trois ans à compter de la constitution de la
société.
Art.239.- Dans les sociétés comportant un conseil d’administration, le conseil est réuni dès
la constitution de la société.
Art.240.- Les engagements pris par les fondateurs pour le compte de la société avant sa
constitution doivent être portés à la connaissance des actionnaires avant la signature des
statuts.
Art.241.- Ils doivent être décrits dans un état avec l’indication, pour chacun d’eux, de la
nature et de la portée des obligations qu’ils comporteraient pour la société si elle les
reprenait. (104)
Art.242.- La signature par les actionnaires de l’état des engagements emporte reprise par la
société des engagements indiqués dans cet état dès son immatriculation au registre des
activités économiques.
Art.243.- L’état des engagements est annexé aux statuts. Si cet état n’a pas été établi ou s’il
n’a pas été signé par tous les actionnaires avant l’immatriculation de la société au registre
des activités économiques, la société peut reprendre ces engagements par décision de
l’assemblée générale extraordinaire, après l’immatriculation de la société.
L’assemblée doit être complètement informée sur la nature et la portée de chacun des
engagements dont la reprise lui est proposée.
Art.244.- Les actionnaires peuvent, dans les statuts ou par acte séparé, donner mandat à
l’un ou plusieurs d’entre eux de prendre des engagements pour le compte de la société. Sous
réserve qu’ils soient déterminés et que leurs modalités soient précisées dans le mandat,
l’immatriculation de la société emporte reprise de ces engagements par la société. (105)
Art.245.- Les engagements repris par la société sont réputés avoir été contractés par celle-
ci dès l’origine.
Art.246.- Les engagements qui n’ont pas été repris dans les conditions posées aux articles
précédents ne lient pas la société. (106)
Art.247.- Les fondateurs de société peuvent choisir entre trois modes d’administration et
de direction de la société anonyme :
1) L’administrateur général ;
Art.249.- La société ne peut choisir qu’un seul mode d’administration et de direction. Il doit
être indiqué sans aucune équivoque possible dans les statuts. Il lui est interdit de se référer
à un mode d’administration et de direction autre que celui qu’elle a choisi.
Art.250.- La société peut, en cours d’existence, changer à tout moment son mode
d’administration et de direction. La décision est prise par l’assemblée générale
extraordinaire qui modifie les statuts en conséquence. Ces modifications sont publiées au
registre des activités économiques. (107)
Il peut être renouvelé dans ses fonctions sans qu’il y ait de limitations au renouvellement.
Quel que soit le mode de sa nomination, la durée de ses fonctions est de trois ans au
maximum. (112)
Art.254.- L’administrateur général peut être révoqué par l’assemblée générale ordinaire
avant l’expiration de ses fonctions.
Si la révocation est décidée sans juste motif, die peut donner lieu à des dommages-intérêts.
(113)
Art.256.- Lorsque l’administrateur général est actionnaire, et si la loi n’en a pas disposé
autrement, il participe dans l’assemblée générale au vote des décisions le concernant et ses
actions comptent pour le calcul du quorum. (114)
Art.258.- L’administrateur général est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toute circonstance au nom de la société ; il les exerce dans les limites de l’objet social et sous
réserve de ceux expressément attribués aux assemblées générales par la loi ou par les
statuts.
Art.259.- Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée par les actes de
l’administrateur général qui ne relèvent pas de l’objet social, à moins qu’elle prouve que le
tiers savait que l’acte dépassait cet objet, étant exclu que la seule publication légale des
statuts suffise à constituer cette preuve. (115)
Art.260.- Les stipulations des statuts ou de l’assemblée générale extraordinaire limitant les
pouvoirs de l’administrateur général sont inopposables aux tiers, à moins qu’elle prouve
que le tiers savait que l’acte dépassait ces limitations, étant exclu que la seule publication
légale des statuts ou des résolutions de l’assemblée générale suffise à constituer cette
preuve. (116)
Art.261.- Nonobstant l’article précédent, les cautions, avals et garanties données par
l’administrateur général ne sont opposables à la société que si elles ont été autorisées
préalablement par l’assemblée générale ordinaire, soit d’une manière spéciale, soit d’une
manière générale. (117)
Paragraphe 3 - Rémunération
Art.262.- Quand l’administrateur général est nommé dans les statuts, les modalités et le
montant de sa rémunération sont fixés soit dans les statuts, soit par la première assemblée
générale qui est réunie après l’immatriculation de la société.
Quand l’administrateur général est nommé par l’assemblée générale, celle-ci fixe les
modalités et le montant de sa rémunération.
Art.263.- Le cas échéant, les avantages en nature qui lui sont attribués sont fixés de la même
manière que sa rémunération. (118)
1) Conventions réglementées
Art.266.- Ces dispositions ne sont pas applicables aux conventions courantes conclues à des
conditions normales.
Art.267.- L’administrateur général avise le commissaire aux comptes dans le délai d’un
mois à compter de la conclusion de la convention.
Art.268.- Le commissaire aux comptes présente à l’assemblée générale un rapport sur ces
conventions.
Art.269.- S’il est actionnaire, l’administrateur général ne prend pas part au vote et ses
actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum.
Art.270.- Les conventions non approuvées par l’assemblée produisent néanmoins leurs
effets, à charge pour l’administrateur général de supporter les conséquences du contrat
préjudiciables à la société.
Art.271.- Quand la société ne comprend qu’un seul associé et que la convention est conclue
avec celui-ci, les dispositions du présent paragraphe 4-1°) ne sont pas applicables.
2) Conventions interdites
Art.272.- Il est interdit à l’administrateur général de contracter, sous quelque forme que ce
soit, des emprunts auprès de la société, de se faire consentir par elle un découvert, en
compte courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner ou avaliser par elle leurs
engagements envers les tiers. (121)
Art.275.- L’assemblée générale ordinaire peut ad- joindre à l’administrateur général, sur sa
proposition, un directeur général adjoint pour l’assister. Il est nommé pour la durée fixée
par l’assemblée générale qui le nomme, mais elle ne peut dépasser trois ans.
Il peut être renouvelé dans ses fonctions pour des durées maximum de trois ans. Ses
pouvoirs sont fixés par l’administrateur général et il agit sous sa responsabilité. Les
limitations de ses pouvoirs sont opposables aux tiers.
Dans les situations visées à l’alinéa précédent, et uniquement dans ces situations, le
directeur général adjoint a les mêmes pouvoirs que l’administrateur général à l’égard des
tiers.
Art.277.- Le directeur général adjoint peut ne pas être actionnaire et peut être lié à la
société par un contrat de travail. Il doit satisfaire aux mêmes conditions pour remplir ses
fonctions que l’administrateur général.
Art.278.- Le directeur général adjoint est nommé et révoqué dans les mêmes conditions
que l’administrateur général. Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner
lieu à des dommages-intérêts.
Art.280.- Lorsque le directeur général adjoint est actionnaire, et si la loi n’en a pas disposé
autrement, il participe dans l’assemblée générale au vote des décisions le concernant et ses
actions comptent pour le calcul du quorum. (123)
Art.281.- Le directeur général adjoint ne peut conclure une convention visée par le
paragraphe 4-1°) sans l’autorisation préalable de l’administrateur général.
Les conventions interdites à l’administrateur général par le paragraphe 4-2°) sont interdites
au directeur général adjoint.
Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à des dommages-intérêts.
Art.289.- Le président-directeur général est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir
en toute circonstance au nom de la société.
Il les exerce dans les limites de l’objet social et sous réserve de ceux expressément attribués
au conseil d’administration et aux assemblées générales par la loi ou par les statuts.
Art.290.- Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée par les actes du président-
directeur général qui ne relèvent pas de l’objet social, à moins qu’elle prouve que le tiers
savait que l’acte dépassait cet objet, étant exclu que la seule publication légale des statuts
suffise à constituer cette preuve. (127)
Art.292.- Nonobstant l’article précédent, les cautions, avals et garanties données par le
président-directeur général ne sont opposables à la société que si elles ont été autorisées
préalablement par le conseil d’administration, soit d’une manière spéciale, soit d’une
manière générale. (129)
Art.294.- Le cas échéant, les avantages en nature qui lui sont attribués sont fixés de la même
manière que sa rémunération.
Il est nommé pour la durée fixée par le conseil d’administration qui le nomme, mais elle ne
peut dépasser trois ans. Il peut être renouvelé dans ses fonctions pour des durées maximum
de trois ans.
Art.297.- Les pouvoirs du directeur général adjoint sont fixés par le conseil
d’administration en accord avec le président-directeur général. Les limitations de ses
pouvoirs sont opposables aux tiers.
Dans les situations visées à l’alinéa précédent et uniquement dans ces situations, le
directeur général adjoint a les mêmes pouvoirs que le président à l’égard des tiers. (132)
Art.299.- Le directeur général adjoint peut ne pas être actionnaire et peut être lié à la
société par un contrat de travail. Il doit satisfaire aux mêmes conditions pour remplir ses
fonctions que le président-directeur général. (133)
Art.300.- Le directeur général adjoint peut être révoqué à tout moment de ses fonctions par
le conseil d’administration, de sa propre initiative ou sur proposition du président-directeur
général.
Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à des dommages-intérêts.
Il peut démissionner de ses fonctions à condition de respecter un préavis de trois mois.
Art.303.- Lorsque le président est une personne morale, les fonctions de président sont
remplies par la personne physique représentant permanent de cette personne morale.
Il peut démissionner en respectant un préavis de six mois. Il est révocable par décision
discrétionnaire du conseil d’administration. (136)
Art.306.- Si la loi n’en a pas disposé autrement, le président participe dans les assemblées
générales et au conseil d’administration au vote des décisions le concernant et ses actions
comptent pour le calcul du quorum.
Art.309.- Le cas échéant, les avantages en nature qui lui sont attribués sont fixés de la même
manière que sa rémunération.
Art.311.- Le directeur général est obligatoirement une personne physique. Il doit remplir
les conditions d’exercice d’une activité économique.
Art.313.- Le directeur général est nommé par le conseil d’administration, sur proposition
du président pour une durée maximum de trois ans. Il peut être renouvelé dans ses
fonctions sans qu’il y ait de limitation au nombre de renouvellements. (139)
Art.314.- Le directeur général peut être révoqué par le conseil d’administration, sur
proposition du président, avant l’expiration de ses fonctions.
Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à des dommages-intérêts.
(140)
Art.318.- Le directeur général est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance au nom de la société.
Il les exerce dans les limites de l’objet social et sous réserve de ceux expressément attribués
aux assemblées générales, au conseil d’administration et au président du conseil
d’administration par la loi ou par les statuts.
Art.319.- Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée par les actes du directeur
général qui ne relèvent pas de l’objet social, à moins qu’elle prouve que le tiers savait que
l’acte dépassait cet objet, étant exclu que la seule publication légale des statuts suffise à
constituer cette preuve. (141)
Art.321.- Nonobstant les dispositions ci-dessus, les cautions, avals et garanties données par
le directeur général ne sont opposables à la société que si elles ont été autorisées
préalablement par le conseil d’administration, soit d’une manière spéciale, soit d’une
manière générale. (143)
Art.322.- Les modalités et le montant de la rémunération du directeur général sont fixés par
le conseil d’administration.
Art.323.- Le cas échéant, les avantages en nature qui lui sont attribués sont fixés de la même
manière que sa rémunération.
Art.326.- Le directeur général adjoint est nommé pour la durée fixée par le conseil
d’administration qui le nomme, mais elle ne peut dépasser trois ans. Il peut être renouvelé
dans ses fonctions pour des durées maximum de trois ans.
Art.327.- Les pouvoirs du directeur général adjoint sont fixés par le conseil
d’administration en accord avec le directeur général. Les limitations de ses pouvoirs sont
opposables aux tiers.
Dans les situations visées à l’alinéa précédent et uniquement dans ces situations, le
directeur général adjoint a les mêmes pouvoirs que le directeur général à l’égard des tiers.
Art.329.- Le directeur général adjoint peut n’être pas actionnaire et peut être lié à la société
par un contrat de travail. Il doit satisfaire aux mêmes conditions pour remplir ses fonctions
que le directeur général.
Art.330.- Le directeur général adjoint peut être révoqué à tout moment de ses fonctions par
le conseil sur proposition du président du conseil d’administration ou du directeur général.
Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à des dommages-intérêts.
Art.332.- La société anonyme peut être administrée par un conseil d’administration. (146)
Les premiers administrateurs sont désignés dans les statuts de la société. Encours de vie
sociale, ils sont nommés par l’assemblée générale ordinaire.
Art.334.- Toutefois, ils peuvent être nommés par l’assemblée générale extraordinaire
décidant la transformation d’une société d’une autre forme en société anonyme ou la
scission de la société ou la fusion de deux ou plusieurs sociétés.
Art.335.- En cas de cessation de ses fonctions par un administrateur soit par démission, soit
par décès, entre deux assemblées générales, le conseil peut, à titre provisoire, coopter un
autre administrateur pour le remplacer.
L’administrateur coopté ne peut exercer ses fonctions que jusqu’à la plus prochaine
assemblée générale.
Art.336.- Lorsque le nombre d’administrateurs est devenu inférieur au minimum légal, les
administrateurs restants doivent convoquer immédiatement l’assemblée générale ordinaire
en vue de compléter l’effectif du conseil.
Art.337.- La durée des fonctions des administrateurs est déterminée par les statuts sans
pouvoir excéder trois ans, renouvelables.
Art.339.- Si la société comprend plusieurs catégories d’actions, même si les droits conférés
à ces actions sont identiques, les statuts peuvent prévoir une répartition des sièges au
conseil d’administration en fonction de ces catégories d’actions, soit d’une manière
proportionnelle à l’importance que représente chaque catégorie d’actions dans le capital,
soit autrement.
Toutefois, il est interdit de stipuler dans les statuts que les actionnaires appartenant à une
catégorie d’actions ne peuvent être éligibles au conseil d’administration.
Art.340.- Le conseil d’administration est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toute circonstance au nom de la société.
Il les exerce dans la limite de l’objet social et sous réserve de ceux expressément attribués
par la loi aux assemblées d’actionnaires.
Art.341.- Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du
conseil d’administration qui ne relèvent pas de l’objet social, à moins qu’elle ne prouve que
le tiers savait que l’acte dépassait cet objet, étant exclu que la seule publication des statuts
suffise à constituer cette preuve.
Art.342.- Les dispositions des statuts ou de l’assemblée générale extraordinaire limitant les
pouvoirs du conseil d’administration sont inopposables aux tiers. (147)
Art.344.- Sous réserve des dispositions du présent paragraphe, les statuts déterminent les
règles relatives à la convocation et aux délibérations du conseil d’administration.
Art.346.- Les séances du conseil d’administration sont présidées, selon le cas, soit par le
président-directeur général, soit par le président du conseil d’administration. En leur
absence, elles sont présidées par l’administrateur possédant le plus grand nombre d’actions
ou sinon par le doyen d’âge.
Art.348.- A moins que les statuts ne prévoient une majorité plus forte, les décisions sont
prises à ta majorité des administrateurs présents ou représentés.
Art.349.- Les administrateurs, ainsi que toute personne appelée à participer aux réunions
du conseil d’administration, sont tenues à la discrétion à l’égard des informations
présentant un caractère confidentiel et données comme telles par le président de séance.
Art.350.- Les délibérations du conseil d’administration sont constatées par des procès-
verbaux qui sont archivés au siège de la société. Ils précisent le mode de convocation du
conseil et indiquent le nom des administrateurs présents et représentés. Ils sont certifiés
sincères et véritables par le président de séance et par un administrateur.
Art.352.- Les administrateurs peuvent être des personnes physiques ou des personnes
morales, de nationalité guinéenne ou étrangère.
Art.353.- La personne morale administrateur doit désigner une personne physique comme
représentant permanent pour la durée des fonctions pour lesquelles elle est nommée.
Le représentant permanent est soumis aux mêmes conditions et obligations et encourt les
mêmes responsabilités civiles et pénales que s’il était administrateur en son nom propre,
sans préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale qu’il représente.
Les dispositions de cet article ne visent pas les dividendes qui sont régulièrement répartis
entre les actionnaires.
Le montant de celle-ci est porté aux charges d’exploitation. Le conseil répartit librement
cette somme entre ses membres.
Art.358.- Dans la mesure où la loi autorise des dirigeants sociaux à cumuler leurs fonctions
de dirigeants avec un contrat de travail, ils peuvent recevoir en contrepartie du travail
effectué au titre du contrat de travail une rémunération salariale.
Art.359.- Toute convention entre une société et l’un de ses administrateurs doit être
soumise à l’autorisation préalable du conseil d’administration.
Art.362.- L’administrateur intéressé est tenu d’informer le conseil, dès qu’il a connaissance
d’une convention soumise à autorisation. Il ne peut pas prendre part au vote sur
l’autorisation sollicitée.
Art.364.- Le commissaire aux comptes présente sur ces conventions un rapport spécial à
l’assemblée.
Art.365.- L’intéressé ne peut pas prendre part au vote et ses actions ne sont pas prises en
compte pour le calcul du quorum et de la majorité.
Art.366.- Les conventions approuvées par l’assemblée, comme celles qu’elle désapprouve,
produisent leurs effets à l’égard des tiers, sauf lorsqu’elles sont annulées dans le cas de
fraude.
Art.367.- Même en l’absence de fraude, les conséquences préjudiciables pour la société des
conventions désapprouvées peuvent être mises à la charge de l’administrateur intéressé et,
éventuellement des autres membres du conseil d’administration.
Art.368.- Les conventions qui devaient être conclues avec l’autorisation du conseil
d’administration et qui ont été conclues sans être autorisées peuvent être annulées si elles
ont eu des conséquences dommageables pour la société.
Art.369.- L’action se prescrit par trois ans à compter de la date de la convention. Toutefois,
si la convention a été dissimulée, le point de départ du délai de la prescription est reporté au
jour où elle a été révélée.
Art.370.- La nullité peut être couverte par un vote de l’assemblée générale intervenant sur
rapport spécial du commissaire aux comptes exposant les raisons pour lesquelles la
procédure d’autorisation n’a pas été suivie.
L’intéressé ne peut pas prendre part au vote et ses actions ne sont pas prises en
considération pour le calcul du quorum et de la majorité.
Art.372.- Il est interdit aux administrateurs autres que les personnes morales de contracter,
sous quelque forme que ce soit, des emprunts auprès de la société, de se faire consentir par
elle un découvert, en compte courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner ou avaliser
par elle leurs engagements envers les tiers.
Art.374.- La même interdiction s’applique aux dirigeants sociaux. Elle s’applique également
aux conjoint, ascendant et descendant des personnes visées au présent paragraphe ainsi
qu’à toute personne interposée.
Art.376.- Quand la société ne comprend qu’un seul actionnaire, les décisions qui doivent
être prises en assemblées, qu’il s’agisse des décisions relevant de la compétence de
l’assemblée générale extraordinaire ou de celle de l’assemblée ordinaire, sont prises par
l’actionnaire unique.
Art.377.- Dans les six mois qui suivent la clôture de l’exercice, l’actionnaire unique prend
toutes les décisions qui sont de la compétence de l’assemblée générale ordinaire annuelle.
Les décisions sont prises au vu des rapports de l’administrateur général et du commissaire
aux comptes. (151)
Art.378.- Les décisions prises par l’actionnaire unique revêtent la forme de procès-verbaux
qui sont versés aux archives de la société.
Art.379.- Toutes les décisions prises par l’actionnaire unique et qui donneraient lieu à
publicité légale si elles étaient prises par une assemblée doivent également être publiées
dans les mêmes formes. (152)
Art.380.- L’assemblée générale extraordinaire est seule compétente pour prendre les
décisions suivantes :
3) Prorogation de la société ;
A défaut de réunir ce second quorum, l’assemblée est convoquée une troisième fois et le
quorum est toujours du quart. (154)
Art.384.- L’assemblée statue à la majorité des deux tiers des voix dont disposent les
actionnaires présents, représentés ou ayant voté par correspondance.
Art.385.- L’assemblée générale ordinaire prend toutes les décisions autres que celles qui
sont réservées à la compétence de l’assemblée générale extraordinaire.
Art.386.- Elle est notamment compétente pour prendre les décisions suivantes :
8) Emission d’obligations ;
Si ce quorum n’est pas atteint, sur seconde convocation aucun quorum n’est requis.
Art.389.- L’assemblée statue à la majorité des voix dont disposent les actionnaires présents,
représentés ou ayant voté par correspondance. (156)
Art.390.- L’assemblée générale ordinaire est réunie au moins une fois par an, dans les six
mois de la clôture de l’exercice, sous réserve de prolongation de ce délai par décision du
président du tribunal d’instance statuant sur requête du représentant légal de la société.
Art.392.- L’assemblée délibère et statue sur toutes les questions relatives aux comptes de
l’exercice écoulé, elle les approuve ou les désapprouve.
Art.394.- Les assemblées spéciales réunissent les titulaires d’actions d’une catégorie
déterminée.
Art.395.- La décision d’une assemblée générale extraordinaire de modifier les droits relatifs
à une catégorie d’actions n’est définitive qu’après approbation par l’assemblée spéciale des
actionnaires de cette catégorie. (158)
Si ce quorum n’est pas atteint, il est du quart sur seconde convocation. A défaut de réunir ce
second quorum, l’assemblée est convoquée une troisième fois, sans quorum.
Art.397.- L’assemblée statue à la majorité des deux tiers des voix dont disposent les
actionnaires présents, représentés ou ayant voté par correspondance. (159)
Art.398.- Selon le cas, l’assemblée générale des actionnaires est convoquée par
l’administrateur général ou par le conseil d’administration.
Les mêmes règles sont applicables aux assemblées spéciales, sous réserve que les
assemblées spéciales peuvent être convoquées par des actionnaires représentant le dixième
des actions de la catégorie intéressée.
Art.400.- Sauf clause contraire des statuts, les actionnaires sont convoqués au siège social
ou à Conakry, ou en tout autre lieu situé dans le ressort du tribunal d’instance où la société a
son siège social.
Art.402.- L’avis de convocation doit être inséré dans un journal habilité à recevoir les
annonces légales à Conakry.
Si toutes les actions de la société sont nominatives, l’insertion peut être remplacée par une
convocation faite, aux frais de la société, par lettre avec accusé de réception ou par télex ou
par télécopie. Les actionnaires qui en ont fait la demande doivent être convoqués, à leur
choix, au frais de la société, par télex, ou par télécopie ou par lettre avec accusé de réception.
Art.404.- Le délai entre la date d’insertion de l’avis dans un journal habilité à recevoir les
annonces légales ou les envois de convocation par les procédés visés au présent article est
au moins de quinze jours sur première convocation et de six jours sur convocation suivante.
Toutefois, lorsque l’assemblée est convoquée par un mandataire de justice, le juge peut fixer
un délai différent.
Art.405.- Toute assemblée irrégulièrement convoquée peut être annulée. Toutefois, l’action
en nullité n’est pas recevable lorsque tous les actionnaires ont été présents ou représentés
ou ont voté par correspondance.
Lorsqu’aucune action n’a été engagée, la nullité est couverte par la tenue de l’assemblée
suivante si elle n’est pas soulevée au cours de celle-ci.
Art.406.- L’ordre du jour des assemblées est arrêté par l’auteur de la convocation.
Art.407.- Des actionnaires représentant ensemble ou séparément au moins vingt pour cent
du capital ont le droit de demander l’inscription de projets de résolution à l’ordre du jour.
Ces projets de résolution doivent parvenir au siège de la société dix jours au moins avant la
date de l’assemblée, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, ou par
télex, ou par télécopie. Passé ce délai, ils ne sont pas soumis au vote de l’assemblée. Les
délibérations de l’assemblée seraient nulles si les projets de résolution envoyés
conformément aux dispositions du présent article n’étaient pas soumis au vote de
l’assemblée.
Art.408.- L’assemblée ne peut pas voter sur une question qui n’a pas été inscrite à l’ordre du
jour.
Toutefois, elle peut, en toutes circonstances, révoquer, selon le cas, l’administrateur général
ou son directeur général adjoint ou un ou plusieurs administrateurs et procéder à leur
remplacement. (160)
Art.409.- L’ordre du jour de l’assemblée ne peut être modifié sur deuxième ou, le cas
échéant, pour l’assemblée générale extraordinaire, sur troisième convocation.
Art.411.- Tout actionnaire peut participer aux assemblées, quelle que soit leur nature et
quel que soit le nombre d’actions qu’il possède. (162)
Art.414.- La procuration n’est donnée que pour une seule assemblée générale.
Toutefois, elle est valablement donnée pour deux assemblées : l’une ordinaire, l’autre
extraordinaire quand elles doivent se tenir le même jour.
Elle est valable aussi pour l’assemblée réunie sur seconde convocation ou, le cas échéant,
pour l’assemblée générale extraordinaire, sur troisième convocation.
Art.415.- La société ne peut pas voter avec ses propres actions dont elle serait devenue
propriétaire ou sur lesquelles elle aurait un droit réel quelconque. Il n’est pas tenu compte
de ces actions pour le calcul du quorum. (163)
Art.416.- Les actionnaires peuvent, s’ils le désirent, voter par correspondance dans les
assemblées générales ordinaires ou extraordinaires. Toute clause contraire des statuts est
réputée non écrite.
Art.417.- Dès réception de l’avis de convocation à l’assemblée, l’actionnaire qui veut voter
par correspondance en avise l’auteur de la convocation, à sa convenance, soit par lettre avec
accusé de réception, soit par télex, soit par télécopie.
La société fait droit à toute demande reçue au siège social dix jours francs au plus tard avant
la date de l’assemblée en adressant à l’actionnaire un formulaire de vote et les rapports qui
doivent être présentés à l’assemblée.
Seules les résolutions qui comportent l’une de ces trois mentions et la signature de
l’actionnaire sont valablement enregistrées pour le vote. (164)
Art.419.- Les formulaires de vote ainsi remplis doivent parvenir au siège de la société par
lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou par télécopie, deux jours francs
au moins avant la tenue de l’assemblée.
Passé ce délai, il n’est pas tenu compte des votes reçus, et ceux qui les ont émis sont réputés
ne pas participer à l’assemblée.
Art.420.- Toutefois, l’actionnaire qui aurait émis un vote par correspondance, ou qui
n’aurait pas satisfait à l’un des délais prévus par le présent article pour émettre valablement
un vote par correspondance, a toujours la possibilité de participer à l’assemblée s’il le
désire. Dans ce cas, son vote par correspondance est considéré comme caduc.
Art.421.- Le vote exprimé par correspondance est valable pour l’assemblée convoquée sur
seconde convocation ou, le cas échéant, pour l’assemblée générale extraordinaire, sur
troisième convocation.
Art.422.- L’assemblée est présidée, selon le cas, par l’administrateur général ou par le
président-directeur général ou par le président du conseil d’administration, ou, le cas
échéant, par le commissaire aux comptes ou par le mandataire de justice nommé par le
président du tribunal d’instance.
Art.424.- Un secrétaire est nommé par l’assemblée pour établir le procès-verbal des débats.
Il peut être choisi en dehors des actionnaires.
Art.427.- A chaque assemblée, il est tenu une feuille de présence contenant les indications
suivantes :
1° les nom, prénom et domicile de chaque actionnaire présent, le nombre d’actions dont
il est titulaire, ainsi que le nombre de voix attachés à ces actions ;
2° les nom, prénom et domicile de chaque actionnaire représenté, le nombre d’actions
dont il est titulaire, ainsi que le nombre de voix attachés à ces actions ;
3° les nom, prénom et domicile de chaque mandataire, le nombre d’actions qu’il
représente, ainsi que le nombre de voix attachés à ces actions ;
4° les nom, prénom et domicile de chaque actionnaire ayant envoyé à la société un
formulaire de vote par correspondance, le nombre d’actions dont il est titulaire, ainsi
que le nombre de voix attachés à ces actions.
Art.428.- La feuille de présence est émargée par les actionnaires présents et par les
mandataires au moment de l’entrée en séance.
Les procurations et les formulaires de vote par correspondance sont annexés à la feuille de
présence à la fin de l’assemblée.
Art.429.- La feuille de présence est certifiée sincère et véritable, sous leur responsabilité,
par les scrutateurs.
Il est signé par les membres du bureau et archivé au siège social avec la feuille de présence
et ses annexes.
Ils peuvent être aussi certifiés par le secrétaire de l’assemblée. En cas de liquidation, ils sont
certifiés par un seul liquidateur. (165)
Art.433.- La décision d’augmentation ou de réduction est prise, selon le cas, sur le rapport
de l’administrateur général, du président-directeur général ou du directeur général.
Art.435.- Si l’augmentation de capital est faite par majoration du montant nominal des
actions, elle doit être décidée par les actionnaires statuant à l’unanimité, à moins qu’elle ne
soit réalisée par incorporation de réserves, bénéfices ou primes d’émission.
Art.437.- Est réputée non écrite toute clause des statuts conférant, selon le cas, à
l’administrateur général, au président-directeur général ou au directeur général le pouvoir
de décider l’augmentation ou la réduction de capital.
Doit être également publiée de la même manière, la réalisation effective de ces opérations
dans le mois de leur accomplissement et de la modification des statuts. (167)
Art.440.- L’augmentation de capital par apport en numéraire est réalisée quand est établie
la déclaration notariée de souscription et de versement.
Art.441.- L’augmentation de capital par apport en nature est réalisée quand les droits
faisant l’objet de l’apport ont été transférés de manière définitive et irréversible à la société.
Art.442.- Le capital est augmenté soit par émission d’actions nouvelles, soit par majoration
du montant nominal des actions existantes.
Art.443.- Les actions nouvelles sont libérées soit en numéraire soit par compensation avec
des créances liquides et exigibles sur la société soit par incorporation de réserves, bénéfices
ou primes d’émission soit par apport en nature soit par conversion d’obligations. (168)
Art.444.- Les actions nouvelles sont émises soit à leur montant nominal soit à ce montant
majoré d’une prime d’émission.
Art.445.- Il est interdit d’émettre des actions à souscrire en numéraire tant que le capital n’a
pas été entièrement libéré. (169)
Art.446.- L’augmentation de capital doit être réalisée dans le délai de trois ans à dater de
l’assemblée générale qui l’a décidée ou autorisée.
Art.449.- Pendant toute la durée de la souscription, ce droit est négociable si l’action est
négociable. Si l’action est simplement cessible, le droit de souscription est cessible comme
l’action elle-même.
Art.450.- Les actionnaires peuvent renoncer à titre individuel à leur droit préférentiel de
souscription. L’actionnaire qui renonce à titre individuel à son droit préférentiel de
souscription doit en aviser la société par lettre avec accusé de réception ou par télécopie.
Art.451.- L’assemblée qui autorise ou décide une augmentation de capital peut supprimer
le droit préférentiel de souscription pour la totalité de l’augmentation de capital ou pour
une ou plusieurs tranches de cette augmentation.
Le quorum et la majorité requis sont calculés après déduction des actions qu’ils possèdent.
Art.454.- Le délai accordé aux actionnaires pour l’exercice de leur droit préférentiel de
souscription ne peut être inférieur à vingt jours à dater de l’ouverture de la souscription.
Ce délai se trouve clos par anticipation dès que tous les droits de souscription à titre
réductible ont été exercés ou que l’augmentation de capital a été intégralement souscrite
après renonciation individuelle à leurs droits de souscription des actionnaires qui n’ont pas
souscrit.
Art.456.- Les statuts ou une convention particulière des parties peuvent aménager de
manière différente la répartition du droit préférentiel de souscription et celle de
l’attribution des actions nouvelles entre le nu-propriétaire et l’usufruitier.
Toutefois, cette convention n’est opposable à la société que si elle lui a été signifiée par
exploit d’huissier ou qu’elle l’a acceptée expressément, dans un acte sous seing-privé ou
dans un acte notarié, dans un délai de dix jours au plus après la décision de l’assemblée
générale décidant l’augmentation du capital.
Art.458.- Si après l’exercice par les actionnaires de leur droit de souscription à titre
irréductible il reste encore des actions à souscrire, la souscription devient alors à titre
réductible.
Art.459.- Si l’assemblée générale l’a décidé expressément, les actions non souscrites à titre
irréductible sont attribuées aux actionnaires qui auront souscrit à titre réductible un
nombre d’actions supérieur à celui qu’ils pouvaient souscrire à titre préférentiel
proportionnellement aux droits de souscription dont ils disposent et, en tout état de cause,
dans la limite de leurs demandes. (172)
Art.460.- Si les souscriptions à titre irréductible et à titre réductible n’ont pas absorbé la
totalité de l’augmentation de capital, celle-ci est limitée au montant des souscriptions.
Art.462.- Le bulletin de souscription est signé et daté par le souscripteur ou par son
mandataire qui écrit en toute lettre le nombre de titres souscrits. Une copie de ce bulletin,
établie sur papier libre, lui est remise.
Art.464.- Les fonds provenant de la souscription sont déposés dans une banque guinéenne
sur un compte spécial ouvert au nom de la société, au plus tard dans les huit jours de leur
réception, par les dirigeants de la société.
Art.466.- Ces fonds sont indisponibles jusqu’au jour de la remise à la banque, par les
dirigeants de la société, de la déclaration notariée de souscription et de versement.
Art.467.- La banque, remet au déposant un certificat de dépôt attestant le dépôt des fonds
et comprenant un engagement de sa part de ne pas permettre aux dirigeants sociaux ou à la
société de les utiliser avant que, selon le cas, l’administrateur général, le président du
conseil d’administration ou le président-directeur général lui remette la déclaration
notariée de souscription et de versement.
Art.471.- En cas d’apport en nature, un commissaire aux apports est désigné par le
président du tribunal d’instance. Le commissaire aux apports peut être le commissaire aux
comptes de la société. (175)
Ce rapport est mis à la disposition des actionnaires, au siège social, quinze jours au moins
avant la réunion de l’assemblée générale décidant l’augmentation de capital. Il en est donné
lecture lors de la réunion de l’assemblée avant le vote des résolutions relatives aux apports.
Si l’assemblée réduit l’évaluation des apports, l’approbation expresse de cette réduction par
les apporteurs ou leurs mandataires dûment autorisés à cet effet, est requise. A défaut,
l’augmentation de capital n’est pas réalisée. (177)
Art.474.- Les actions d’apport sont libérées dès leur émission. (178)
Art.476.- L’assemblée statue sur le rapport du commissaire aux comptes qui lui fait
connaître son appréciation sur les causes et conditions de la réduction.
Art.478.- La réduction de capital ne peut porter celui-ci en dessous du minimum légal, sauf
augmentation corrélative lors de la même assemblée.
Art.479.- Si l’assemblée générale décide une réduction de capital non motivée par des
pertes, le représentant de la masse des obligataires et les créanciers dont la créance est
antérieure à la date du dépôt au registre des activités économiques du procès-verbal de
délibération de l’assemblée générale peuvent former opposition à la réduction devant le
président du tribunal d’instance dans le délai de trente jours à compter de la date du dépôt
du procès-verbal.
Art.483.- Si du fait de pertes constatées dans les documents comptables, les capitaux
propres de la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social, les actionnaires sont
convoqués en assemblée générale extraordinaire dans les quatre mois qui suivent
l’approbation des comptes ayant fait apparaître cette perte et décident s’il y a lieu à
dissolution anticipée de la société.
La même procédure doit être respectée chaque année tant que les capitaux propres restent
inférieurs à la moitié du capital social.
Art.484.- Si la dissolution n’est pas prononcée, la société est tenue, dans les deux ans qui
suivent la date de clôture de l’exercice déficitaire de reconstituer ses capitaux propres d’une
valeur égale à la moitié au moins du capital social.
A défaut, elle doit réduire son capital d’un montant au moins égal à celui des pertes qui n’ont
pu être imputées sur les réserves et à la condition que cette réduction de capital n’ait pas
pour effet de réduire le capital à un montant inférieur à celui du capital minimum légal.
Elle peut aussi se transformer en une société d’une autre forme à la condition de satisfaire
aux dispositions du Code régissant cette société.
Art.485.- S’il n’est pas possible de satisfaire aux conditions posées à l’article précédent, et si
la société fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire, le tribunal peut décider, en
cas d’insuffisance d’actif, que les dettes de la société seront supportées, en tout ou en partie,
avec ou sans solidarité, par tous les dirigeants de la société, de droit ou de fait, rémunérés ou
non, ou par certains d’entre eux.
Art.487.- Les dispositions de la présente section ne sont pas applicables aux sociétés en
redressement judiciaire.
Art.488.- Les valeurs mobilières émises par la société anonyme sont des actions et des
obligations. (182)
Art.489.- Les actions et les obligations revêtent la forme de titres au porteur ou de titres
nominatifs.
Art.490.- Les actions de numéraire sont celles dont le montant est libéré en espèces, celles
qui sont émises à la suite d’une incorporation au capital de réserves, bénéfices ou primes
d’émission, et celles dont le montant résulte pour partie d’une incorporation de réserves,
bénéfices ou primes d’émission et pour partie d’une libération en espèces. Ces dernières
doivent être intégralement libérées lors de la souscription.
Art.491.- Toutes les autres actions sont des actions d’apport. (183)
Art.492.- Lors de la constitution de la société ou au cours de son existence, il peut être créé
des actions de priorité jouissant d’avantages par rapport à toutes les autres actions. (184)
Art.493.- Les statuts ou l’assemblée générale extraordinaire peuvent attribuer aux actions
nominatives entièrement libérées un droit de vote double de celui conféré aux autres
actions, eu égard à la quotité de capital qu’elles représentent, quand il est justifié d’une
inscription nominative pendant un délai minimum fixé par les statuts, au nom du même
actionnaire.
Art.496.- Les actions de numéraire ne sont négociables qu’après avoir été entièrement
libérées.
Art.499.- En principe, les actions sont librement transmissibles. Toutefois, les statuts
peuvent stipuler certaines limitations à la transmission des actions dans les conditions du
présent paragraphe.
Art.500.- Il ne peut y avoir de limitation à la transmission des actions dans une société que
si toutes les actions sont nominatives.
Art.501.- Les statuts peuvent prévoir que la transmission d’actions à un tiers étranger à la
société, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux, soit à titre onéreux et à titre gratuit, sera
soumise à l’agrément du conseil d’administration ou à celui de l’assemblée générale
ordinaire des actionnaires.
Art.502.- Si l’agrément est conféré à l’assemblée, le cédant ne prend pas part au vote et ses
actions sont déduites pour le calcul du quorum et de la majorité. Si l’agrément est conféré au
conseil d’administration et si le cédant est administrateur, il ne prend pas part au vote et sa
voix est déduite pour le calcul du quorum et de la majorité.
adresse du cessionnaire, le nombre des actions dont la transmission est envisagée et le prix
offert.
Art.505.- En cas de décès d’un actionnaire, et si cette transmission doit être soumise à
l’agrément en vertu des stipulations statutaires, la demande d’agrément est adressée à la
société par ses héritiers.
A défaut d’accord surie prix des actions, celui-ci est fixé par un expert désigné par le
président du tribunal d’instance à la demande de la partie la plus diligente.
Art.507.- Si le rachat n’est pas effectué dans le délai de trois mois à compter de la
notification du refus, l’agrément est considéré comme donné.
Toutefois, au cas où un expert aurait été désigné par le président du tribunal d’instance pour
fixer le prix, ce délai peut être prolongé pour une période qui ne peut excéder trois mois par
le président du tribunal qui a désigné l’expert. (189)
Art.510.- L’accord résulte, soit d’une acceptation du nantissement, communiquée dans les
mêmes formes que la demande d’agrément du nantissement, soit du défaut de réponse dans
le délai de trois mois à compter de la demande.
Art.512.- En cas de non-paiement dans les délais fixés par l’administrateur général ou le
conseil d’administration, selon le cas, des sommes restant à verser sur les actions non
libérées, la société adresse à l’actionnaire défaillant une mise en demeure.
Un mois après cette mise en demeure restée sans effet, la société poursuit de sa propre
initiative la vente de ces actions.
Art.513.- Si le prix de vente des actions est inférieur aux sommes restant dues, l’actionnaire
défaillant reste débiteur de la différence ; si le prix de vente est supérieur à ces sommes, il
bénéficie de la différence.
Art.514.- L’actionnaire défaillant, les cessionnaires successifs et les souscripteurs sont tenus
solidairement du montant non libéré de l’action.
La société peut agir contre eux, soit avant ou après la vente soit en même temps, pour
obtenir tant la somme duc que le remboursement des frais exposés.
Celui qui a désintéressé la société dispose d’un recours pour le tout contre les titulaires
successifs de l’action. La charge définitive de la dette incombe au dernier d’entre eux. (191)
Art.515.- A l’expiration d’un délai d’un mois, les actions sur le montant desquelles les
versements exigibles n’ont pas été effectués cessent de donner droit à l’admission et aux
votes dans les assemblées d’actionnaires et elles sont déduites pour le calcul des quorums et
des majorités (192)
Après paiement des sommes dues, en principal et en intérêt, l’actionnaire peut demander le
versement des dividendes non prescrits.
Art.517.- L’actionnaire ne peut exercer une action fondée sur le droit préférentiel de
souscription à une augmentation de capital après expiration du délai fixé pour l’exercice de
ce droit.
Art.518.- Les obligations sont des titres négociables qui, dans une même émission,
confèrent les mêmes droits de créance pour une même valeur nominale. (193)
Art.519.- L’émission d’obligations n’est permise qu’aux sociétés anonymes ayant au moins
deux années d’existence et dont les comptes annuels ont été approuvés par deux
assemblées générales successives.
Art.520.- L’émission d’obligations est interdite aux sociétés dont le capital n’est pas
entièrement libéré. (194)
Art.521.- L’émission d’obligations est décidée par l’assemblée générale ordinaire des
actionnaires, qui peut déléguer à l’administrateur général ou au conseil d’administration,
selon le cas, les pouvoirs nécessaires pour procéder à l’émission d’obligations en une ou
plusieurs fois, dans un délai de deux ans, et d’en déterminer les modalités. (195)
Art.523.- La société ne peut constituer un gage quelconque sur ses propres obligations.
Art.524.- Les obligations rachetées par la société émettrice, ainsi que les obligations sorties
au tirage et remboursées, sont annulées et ne peuvent être remises en circulation.
Art.525.- Les porteurs d’obligations d’une même émission font partie de plein droit d’un
groupement qui jouit de la personnalité morale dénommé « groupement des obligataires ».
Art.529.- En cas d’urgence, les représentants du groupement peuvent être désignés par le
président du tribunal d’instance à la demande de tout intéressé.
Art.530.- Les représentants du groupement peuvent être révoqués de leurs fonctions par
l’assemblée générale des obligataires.
Art.531.- Les représentants du groupement ont, sauf restriction décidée par l’assemblée
générale des obligataires, le pouvoir d’accomplir au nom du groupement et de tous les
obligataires tous les actes de gestion pour la défense des intérêts communs des obligataires.
Les représentants du groupement sont ses représentants légaux et ils détiennent tous les
pouvoirs de représentation.
judiciaire de la société, pour tous les obligataires du groupement, le montant des sommes en
capital et en intérêts dues par la société aux obligataires du groupement.
Ils ne sont pas tenus de fournir les titres des obligataires du groupement à l’appui de leur
déclaration. A défaut, tout obligataire peut demander au président du tribunal d’instance de
nommer un mandataire de justice chargé de procéder à cette déclaration et de représenter
le groupement.
A défaut de fixation de cette rémunération ou si son montant est contesté, elle est fixée par
le président du tribunal d’instance. (197)
Art.536.- L’assemblée générale des obligataires peut être réunie à toute époque.
Art.537.- L’assemblée générale est convoquée par les représentants du groupement ou,
selon le cas, par l’administrateur général ou par le conseil d’administration, ou par le
liquidateur pendant la période de liquidation.
Art.539.- La convocation de l’assemblée des obligataires est faite dans les mêmes
conditions de forme et de délai que celle des assemblées d’actionnaires. Il en est de même
pour la communication aux obligataires des projets de résolutions qui seront proposés et
des rapports qui seront présentés à l’assemblée.
Art.541.- Les obligataires peuvent voter par correspondance, dans les mêmes conditions et
formes que dans les assemblées d’actionnaires.
En cas de convocation par un mandataire de justice, l’assemblée est présidée par ce dernier.
Art.544.- Les règles de tenue des assemblées d’actionnaires s’appliquent, en tant que de
besoin, aux assemblées d’obligataires.
Art.545.- L’assemblée délibère sur toute mesure ayant pour objet d’assurer la défense des
obligataires et l’exécution du contrat d’emprunt ainsi que sur toute proposition tendant à la
modification du contrat telle que, notamment :
le changement de l’objet ou de la forme de la société ;
sa fusion ou sa scission ;
toute proposition de compromis ou de transaction sur des droits litigieux ou ayant fait
l’objet de décision judiciaire ;
la modification des garanties ;
le changement de nationalité ;
la dissolution de la société.
Art.546.- Le droit de vote attaché aux obligations est proportionnel à la quotité du montant
de l’emprunt qu’elles représentent. Chaque obligation donne droit à une voix au moins.
Art.547.- Les assemblées ne peuvent ni accroître les charges des obligataires, ni établir un
traitement inégal entre les obligataires d’une même émission.
Art.548.- La société débitrice supporte les frais de convocation et de tenue des assemblées
générales.
Art.549.- A défaut d’approbation par l’assemblée générale des obligataires des propositions
de la société relatives au changement de sa forme ou de son objet, la société peut passer
outre en remboursant les obligations avant la réalisation du changement de forme ou
d’objet.
Art.550.- A défaut d’approbation par l’assemblée générale des obligataires des propositions
de la société relatives à sa fusion ou à sa scission, la société peut passer outre et les
obligataires conservent leur qualité d’obligataires dans la société absorbante ou dans la
société nouvelle résultant de la fusion ou dans les sociétés résultant de la scission, selon le
cas.
Toutefois, dans ces différents cas, le groupement des obligataires peut faire opposition à la
fusion ou à la scission auprès du président du tribunal d’instance.
Art.551.- En cas de dissolution de la société non provoquée par une fusion ou une scission,
l’assemblée générale des obligataires peut exiger le remboursement des obligations et la
société peut l’imposer.
Art.553.- Les obligataires ne peuvent exercer de contrôle individuel sur les opérations de la
société ou obtenir communication des documents sociaux.
Art.554.- Ils ont le droit, à leurs frais, auprès de la société, d’obtenir copie des procès-
verbaux et des feuilles de présence des assemblées d’obligataires du groupement dont ils
font partie.
Art.556.- L’assemblée générale des actionnaires qui décide une émission d’obligations peut
décider que ces obligations seront assorties d’une sûreté.
Elle détermine les sûretés offertes ou délègue, selon le cas à l’administrateur général ou au
conseil d’administration, le pouvoir de les déterminer.
Art.557.- Les sûretés sont constituées par la société avant l’émission dans un acte spécial,
pour le compte du groupement des obligataires en formation. Les formalités de publicité de
ces sûretés doivent être accomplies avant toute souscription des obligations.
Art.558.- L’acceptation résulte du seul fait des souscriptions. Elle rétroagit à la date de
l’inscription pour les sûretés soumises à inscription et à la date de leur constitution pour les
autres sûretés.
Art.559.- Dans un délai de six mois à compter de l’ouverture de la souscription, son résultat
est constaté dans un acte notarié par le représentant légal de la société.
Dans les trente jours de cet acte, les résultats de la souscription sont mentionnés en marge
de la sûreté. Si l’émission d’obligations n’est pas réalisée pour défaut ou insuffisance de la
souscription, l’inscription est radiée.
Art.561.- La mainlevée des inscriptions ne peut être réalisée que par le représentant du
groupement et à la condition que l’emprunt ait été intégralement remboursé et que tous les
intérêts aient été payés.
Il faut, en outre, qu’ils aient été expressément autorisés à le faire par l’assemblée générale
des obligataires du groupement.
Les fonctions de commissaire aux comptes sont exercées par des personnes physiques ou
des sociétés constituées entre elles sous l’une des formes prévues par le présent Code. (200)
Art.564.- Le commissaire aux comptes est nommé par l’assemblée générale ordinaire des
actionnaires.
Art.565.- En même temps et dans les mêmes formes qu’est nommé le commissaire aux
comptes titulaire, est nommé un commissaire aux comptes suppléant.
Le commissaire aux comptes suppléant est appelé à remplacer le commissaire aux compte
titulaire en cas de refus, de démission, de décès, d’incapacité ou d’empêchement.
Art.566.- La durée des fonctions du commissaire aux comptes et de son suppléant est de
trois exercices.
Leurs fonctions se terminent après la réunion de l’assemblée générale ordinaire qui statue
suries comptes du troisième exercice.
Art.567.- Si l’assemblée omet d’élire un commissaire aux comptes, tout actionnaire peut
demander au président du tribunal d’instance la désignation d’un commissaire aux comptes,
les dirigeants sociaux dûment appelés. Les fonctions de ce commissaire aux comptes
prennent fin lorsque l’assemblée générale a nommé un commissaire aux comptes.
Art.568.- Ne peut être commissaire aux comptes d’une société anonyme, toute personne
liée aux fondateurs, aux actionnaires, aux dirigeants sociaux ou aux administrateurs par un
lien de parenté jusqu’au quatrième degré inclusivement ou par un lien de subordination
avec l’une de ces personnes.
Art.571.- Le commissaire aux comptes certifie que les comptes annuels sont réguliers et
sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi
que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice.
Il vérifie la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des informations données
dans le rapport de gestion des dirigeants sociaux et, le cas échéant, du conseil
d’administration, et dans les documents adressés aux actionnaires sur la situation financière
et les comptes annuels.
Art.573.- Le commissaire aux comptes s’assure que l’égalité a été assurée entre les
actionnaires.
Art.574.- A toute époque de l’année, le commissaire aux comptes opère toute vérification et
tout contrôle qu’il juge opportun et peut se faire communiquer surplace toutes les pièces
qu’il estime utiles à l’exercice de sa mission et notamment tout contrat, livre, document
comptable et registre de procès-verbaux.
Art.575.- Pour l’accomplissement de ses contrôles, le commissaire aux comptes peut, sous
sa responsabilité, se faire assister ou représenter par des experts ou collaborateurs de son
choix, qu’il fait connaître nommément à la société.
Ils ont les mêmes droits d’investigation que le commissaire aux comptes.
Art.576.- Le commissaire aux comptes peut également recueillir toutes informations utiles
à l’exercice de sa mission auprès des tiers qui ont accompli des opérations pour le compte
de la société.
Art.577.- Le secret professionnel ne peut être opposé au commissaire aux comptes, sauf par
les auxiliaires de justice.
Art.578.- Le commissaire aux comptes porte à la connaissance des dirigeants sociaux et, le
cas échéant, du conseil d’administration :
1° les contrôles et vérifications auxquels il a procédé et les différents sondages qu’il a
effectué ;
2° les postes des comptes qui lui paraissent devoir être modifiés ;
3° les irrégularités et les inexactitudes qu’il aurait découvertes ;
4° les conclusions auxquelles conduisent ses observations et rectifications quant aux
résultats de l’exercice et à la comparaison avec ceux de l’exercice précédent. (202)
Il est convoqué dans les mêmes formes et délais que, suivant le cas, les administrateurs ou
les actionnaires.
Art.580.- Le commissaire aux comptes signale à la plus prochaine assemblée générale les
irrégularités et inexactitudes qu’il a pu relever au cours de l’accomplissement de sa mission.
Art.581.- Les honoraires du commissaire aux comptes sont à la charge de la société. (204)
Art.582.- Sous réserve des dispositions du présent Code qui obligent le commissaire aux
comptes à fournir certaines informations, le commissaire aux comptes, ses collaborateurs et
les experts, auxquels il confie éventuellement certaines missions, sont tenus au secret
professionnel pour les faits, actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance au
cours de leur mission. (205)
Art.583.- Le commissaire aux comptes est responsable, tant à l’égard de la société qu’à celui
des tiers, des conséquences dommageables des fautes et négligences qu’il a commises dans
l’exercice de ses fonctions.
Art.584.- Toutefois, sa responsabilité ne peut être engagée pour les informations qu’il
donne en exécution de sa mission.
Art.585.- Le commissaire aux comptes n’est pas civilement responsable des infractions
commises par les dirigeants sociaux et, le cas échéant, les administrateurs, sauf sien ayant
eu connaissance, il ne les a pas révélées dans son rapport à l’assemblée générale.
Art.586.- L’action en responsabilité contre le commissaire aux comptes est prescrite par
trois ans à compter du fait dommageable ou, s’il a été dissimulé, de sa révélation.
Art.587.- La société à responsabilité limitée est une société instituée par un ou plusieurs
associés qui ne supportent les pertes que jusqu’à concurrence de leurs apports.
Art.589.- Le capital social est divisé en parts sociales de même valeur nominale, d’un
montant minimum de dix mille Francs guinéens.
Art.590.- Les parts sociales ne sont pas négociables mais cessibles dans les conditions du
droit commun. Elles ne sont pas matérialisées.
Art.591.- Il est interdit à la société d’émettre des valeurs mobilières ou de garantir une
émission de valeurs mobilières.
Art.593.- Tous les documents sociaux doivent indiquer, outre la dénomination et la forme
juridique de la société, le montant de son capital social, son siège social et les références de
son immatriculation au registre des activités économiques.
Art.595.- En cas d’apports en nature d’un montant supérieur à dix millions de Francs
guinéens, un commissaire aux apports est désigné par les futurs associés, à l’unanimité ou à
défaut par le président du tribunal d’instance sur la demande du ou des fondateurs de la
société. Il est choisi parmi les commissaires aux comptes.
Il doit établir un rapport sur l’évaluation des biens telle qu’elle a été faite par l’apporteur et
le ou les fondateurs. Son rapport est annexé au projet de statuts.
Art.596.- Lorsqu’il n’y a pas de commissaire aux apports ou lorsque la valeur attribuée aux
biens apportés est différente de celle retenue par le commissaire aux apports, les fondateurs
de la société et les apporteurs de ces biens sont solidairement responsables à l’égard des
tiers, pendant une période de cinq ans, de la valeur attribuée à ces apports.
Art.598.- Lorsqu’il n’y a qu’un seul associé, le commissaire aux apports est désigné par cet
associé. (209)
Art.599.- Les fonds provenant de la souscription des parts sociales sont déposés dans une
banque guinéenne sur un compte spécial ouvert au nom de la société en formation, au plus
tard dans les huit jours de leur réception par le ou les fondateurs.
2) Pour les sociétés : la dénomination sociale, le siège social, la forme, le montant du capital,
la nationalité, la domiciliation bancaire, l’identité du représentant légal de la société ;
et, pour chacune de ces personnes, le montant des sommes versées. (210)
Art.602.- La banque remet au déposant un certificat de dépôt attestant le dépôt des fonds et
comprenant un engagement de sa part de ne pas permettre aux fondateurs ou à la société
de les utiliser avant que le gérant lui remette un certificat d’immatriculation de la société au
registre des activités économiques.
Art.603.- Le gérant peut disposer des fonds dès qu’il a remis à la banque le certificat
d’immatriculation de la société au registre des activités économiques. (211)
Art.604.- Au cas où la société n’aurait pas été immatriculée au registre des activités
économiques dans un délai de six mois à compter de la date de versement des fonds de la
souscription à la banque, tout souscripteur peut demander au président du tribunal
d’instance de nommer un mandataire pour retirer les fonds à la banque et les restituer aux
souscripteurs, sous déduction des frais de répartition. (212)
Art.605.- Tous les associés doivent signer les statuts de la société, en personne ou par
mandataire justifiant d’un pouvoir spécial. (213)
Art.606.- La société n’est constituée qu’après que tous les associés ont signé les statuts
conformément à l’article précédent. (214)
Art.607.- Les associés organisent librement dans les statuts les modalités de la transmission
des parts sociales entre les associés. Au cas où ils ne l’auraient pas fait, la transmission de
parts entre associés est libre. (216)
Art.608.- Les associés organisent librement dans les statuts les modalités de transmission
des parts sociales à des tiers étrangers à la société. Au cas où ils le l’auraient fait, il y a lieu
d’appliquer les règles exposées aux articles suivants.
Art.609.- Les parts sociales ne peuvent être cédées à titre onéreux à des tiers étrangers à la
société qu’avec le consentement de la majorité des associés non cédants représentant les
trois quarts au moins des parts sociales, déduction faite des parts sociales de l’associé
cédant. L’associé cédant notifie son projet de cession à la société et à chacun des autres
associés.
Art.610.- Si la société n’a pas fait connaître sa décision dans le délai de deux mois à compter
de la dernière des notifications, le consentement à la cession est réputé acquis.
Art.611.- Si la société refuse de consentir à la cession, les associés qui se sont opposés à la
cession sont tenus, indéfiniment et solidairement, dans le délai de deux mois qui suit la
notification du refus à l’associé cédant, d’acquérir les parts à un prix qui, à défaut d’accord
entre les parties, est fixé par expert nommé par le président du tribunal d’instance à la
demande de la partie la plus diligente.
Art.612.- En cas de décès de l’un des associés, les associés survivants peuvent s’opposer à
une transmission des parts sociales aux héritiers de l’associé décédé ou à certains d’entre
eux.
Art.613.- La décision est prise à la majorité des associés survivants représentant au moins
les trois quarts des parts sociales, déduction faite de celles de l’associé décédé.
La décision peut viser tous les héritiers ou certains d’entre eux nommément désignés. Les
associés doivent notifier la décision le concernant à chacun des héritiers dans les deux mois
qui suivent le décès.
Art.614.- A défaut de notification, les associés survivants sont réputés avoir accepté la
transmission des parts.
En cas de refus, les associés qui se sont opposés à la transmission sont tenus, indéfiniment
et solidairement, dans le délai de deux mois qui suit la notification du refus aux héritiers ou
à certains d’entre eux, d’acquérir les parts revenant aux héritiers qu’ils n’ont pas agréés à un
prix qui, à dé faut d’accord entre les parties, est fixé par expert nommé par le président du
tribunal d’instance à la demande de la partie la plus diligente. (217)
Art.615.- En cas de donation partielle ou totale de ses parts par l’un des associés à une
personne non associée, les règles sont les mêmes qu’en cas de transmission des parts
sociales pour cause de décès.
Art.616.- Même s’il conserve des parts, l’associé donateur ne peut pas prendre part au vote
sur l’agrément du donataire et toutes ses parts sont déduites pour le calcul de la majorité.
Art.617.- Les notifications mentionnées dans la présente section sont faites par lettre avec
accusé de réception ou par télécopie.
Art.618.- Lorsque les statuts organisent la transmission des parts sociales, ils doivent
prévoir obligatoirement qu’en cas de refus d’agrément, les associés qui se sont opposés à la
transmission sont tenus, indéfiniment et solidairement, dans le délai de deux mois qui suit la
notification du refus d’agrément, d’acquérir les parts sociales en cause à un prix qui, à défaut
d’accord entre les parties, est fixé par expert nommé par le président du tribunal d’instance
à la demande de la partie la plus diligente.
Art.620.- La société peut racheter sans délai les parts à la condition de réduire son capital
ou de céder ces parts à une autre personne dans le délai de deux mois à compter du rachat.
Ces parts sont décomptées pour le calcul des votes dans les décisions d’associés tant qu’elles
demeurent la propriété de la société.
Art.622.- La cession n’est opposable aux tiers qu’après accomplissement de l’une de ces
formalités, modification des statuts et après publicité au registre des activités économiques.
(218)
Art.623.- La société à responsabilité limitée est gérée par une ou plusieurs personnes
physiques, associées ou non, de nationalité guinéenne ou étrangère, aptes à l’exercice d’une
activité économique. (219)
Art.624.- Les gérants sont nommés par décision collective ordinaire des associés. (220)
Art.625.- A défaut de stipulation contraire des statuts, la durée des fonctions des gérants est
de quatre ans. Le gérant est rééligible.
Art.626.- La rémunération du ou des gérants ainsi que les avantages en nature qui leur sont
éventuellement accordés sont décidés par décision collective ordinaire des associés.
Art.627.- Le gérant est révocable par décision des associés représentant plus des trois
quarts des parts sociales.
Si le gérant est associé, il ne prend pas part au vote et ses parts sociales sont décomptées
pour le calcul de la majorité. (221)
Art.628.- Si le gérant est révoqué sans juste motif, il peut lui être attribué des dommages-
intérêts.
Art.629.- Les pouvoirs du gérant peuvent être fixés dans les statuts ou par décision
collective extraordinaire des associés. Il en est de même pour la répartition des pouvoirs
entre les gérants s’ils sont plusieurs.
Ces stipulations sont valables dans les rapports entre les associés.
Art.630.- Dans les rapports avec les tiers, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus
pour agir en toute circonstance au nom de la société, sous réserve des pouvoirs que la loi
attribue expressément aux associés.
Art.631.- Toute limitation des pouvoirs légaux du gérant est inopposable aux tiers à moins
que la société prouve que le tiers savait que l’acte dépassait cette limitation, étant exclu que
la seule publication des statuts suffise à constituer cette preuve.
Art.632.- La société est engagée par les actes du gérant qui ne relèvent pas de l’objet social,
à moins qu’elle prouve que le tiers savait que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait
l’ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule publication des statuts
suffise à constituer cette preuve.
Art.633.- En cas de pluralité de gérants, chacun détient en propre les pouvoirs fixés à
l’article 630. L’opposition formée par un gérant aux actes d’un autre gérant est sans effet à
l’égard des tiers, à moins qu’il soit établi qu’ils en ont eu connaissance.
Sauf pour ce qui concerne l’assemblée générale ordinaire annuelle, les statuts peuvent
prévoir que toutes les autres décisions ou que certaines d’entre elles sont prises par
consultation écrite des associés. (223)
Art.635.- Lorsque la société ne comprend qu’un seul associé, c’est l’associé unique qui
prend les décisions dans la société conformément aux dispositions de la section 2 du
présent chapitre. (224)
Art.637.- Les décisions relatives à la modification des statuts sont décidées par un ou
plusieurs associés représentant au moins les trois quarts du capital social. Elles sont
qualifiées de décisions extraordinaires.
Art.638.- A moins de disposition particulière contraire du présent Code, toutes les autres
décisions sont prises par un ou plusieurs associés représentant plus de la moitié des parts
sociales. Elles sont qualifiées de décisions ordinaires.
Art.639.- Les statuts peuvent stipuler que si les majorités prévues aux articles précédents
ne sont pas obtenues, les associés peuvent être réunis ou consultés une seconde fois et que
les décisions sont prises à la majorité des votes émis, quel que soit le nombre de votants.
Art.640.- Un ou plusieurs associés représentant soit la moitié des parts sociales, soit le
quart des associés et le quart des parts sociales peuvent demander au gérant la réunion
d’une assemblée.
Le gérant doit alors convoquer l’assemblée dans les délais et les formes prévus par la
présente section, sur l’ordre du jour indiqué par les demandeurs.
Art.642.- Chaque associé a le droit de participer aux décisions et dispose d’un nombre de
voix égal au nombre de parts sociales qu’il possède.
Art.643.- Un associé peut se faire représenter par un autre associé ou, en l’absence de
stipulation contraire des statuts, par une autre personne.
Le mandat est donné pour une seule assemblée ou pour deux assemblées tenues le même
jour. Le mandat donné pour une assemblée vaut pour les assemblées successives
convoquées avec le même ordre du jour.
Art.644.- Les associés sont convoqués, quinze jours au moins avant la réunion de
l’assemblée, par lettre avec accusé de réception, par télex ou par télécopie.
Art.645.- Dans les mêmes formes et délai qu’indiqué à l’article précédent, le texte des
résolutions proposées et le rapport du gérant sont adressés aux associés.
Art.646.- L’assemblée des associés est présidée par le gérant ou par l’un des gérants. Si
aucun des gérants n’est associé, elle est présidée par l’associé présent en acceptant qui
possède ou représente le plus grand nombre de parts sociales et, en cas d’égalité, par le plus
âgé. (225)
Art.647.- En cas de consultation écrite, le texte des résolutions proposées ainsi que les
documents nécessaires à l’information des associés sont adressés à chacun de ceux- ci par
lettre avec accusé de réception ou par télécopie.
Art.648.- Les associés disposent d’un délai minimal de quinze jours, à compter de la date de
réception des projets de résolutions, pour émettre leur vote par écrit. (226)
Art.649.- Les délibérations des assemblées sont constatées par des procès-verbaux qui
indiquent la date et le lieu de la réunion, les nom et prénoms des associés présents, les
documents et rapports soumis à discussion, un résumé des débats, le texte des résolutions
mises aux voix et le résultat des votes. Le procès-verbal doit être signé par chacun des
associés présents.
En cas de consultation écrite, il en est fait mention dans le procès-verbal, auquel est annexée
la réponse de chaque associé, et qui est signé par le ou les gérants.
Art.650.- Les copies ou extraits des procès-verbaux des délibérations des associés sont
valablement certifiés conformes par un seul gérant.
Art.651.- Quand la société ne comprend qu’un seul associé, les décisions qui doivent être
prises en assemblée sont prises par l’associé unique.
Art.652.- Dans les six mois qui suivent la clôture de l’exercice, l’associé unique prend toutes
les décisions qui sont de la compétence de l’assemblée générale ordinaire annuelle. Les
décisions sont prises au vu du rapport du gérant quand l’associé unique n’est pas gérant.
Art.653.- Les décisions prises par l’associé unique revêtent la forme de procès-verbaux qui
sont versés aux archives de la société.
Art.654.- Toutes les décisions prises par l’associé unique et qui donneraient lieu à publicité
légale si elles étaient prises par une assemblée doivent également être publiées dans les
mêmes formes.
Art.655.- L’assemblée générale ordinaire annuelle se réunit dans les six mois à compter de
la clôture de l’exercice.
Art.656.- L’assemblée générale ordinaire annuelle a pour objet principal de statuer sur les
comptes de l’exercice écoulé et sur l’affectation des bénéfices ou des pertes. Elle peut
prendre également toute autre décision ordinaire.
Art.657.- Sont soumis à l’assemblée : les comptes annuels et le rapport de gestion établi par
le ou les gérants.
Art.658.- L’assemblée statue sur le rapport du ou des gérants relatif aux conventions
réglementées visées au chapitre 6 du présent sous-titre.
Le gérant ou l’associé intéressé ne peut prendre part au vote et ses parts ne sont pas prises
en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.
Art.659.- Les comptes annuels, le rapport de gestion, le rapport sur les conventions visées
au chapitre 6 du présent sous-titre et le texte des résolutions proposées à l’assemblée, sont
adressés aux associés quinze jours au moins avant la date de l’assemblée par lettre avec
accusé de réception ou par tout autre moyen dès lors que l’associé destinataire a accusé
réception de ces documents par écrit.
En outre, ces documents sont tenus à la disposition des associés au siège social durant le
mois qui précède la réunion de l’assemblée. (229)
Il en est de même pour les conventions intervenues avec une entreprise individuelle dont le
propriétaire ou une société dont un associé indéfiniment responsable, gérant,
administrateur général, président-directeur général, directeur général, administrateur,
directeur général adjoint, est simultanément gérant ou associé de la société à responsabilité
limitée.
Ces dispositions ne sont pas applicables aux conventions portant sur des opérations
courantes et conclues à des conditions normales. (230)
Art.662.- Les conventions non approuvées par l’assemblée produisent néanmoins leurs
effets, à charge pour le gérant ou l’associé contractant de supporter individuellement ou
solidairement, selon les cas, les conséquences du contrat préjudiciables à la société. (231)
Art.663.- Lorsque la société ne comprend qu’un seul associé et que cette convention est
conclue avec lui, il en est seulement fait mention sur le registre des délibérations. (232)
Art.664.- Il est interdit aux gérants ou associés, autres que les personnes morales, ainsi qu’à
leur conjoint, ascendants et descendants, à toute personne interposée, et aux représentants
légaux des personnes morales associées, de contracter, sous quelque forme que ce soit, des
emprunts auprès de la société, de se faire consentir par elle un découvert, en compte
courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner ou avaliser par elle leurs engagements
envers les tiers.
Art.665.- Les associés non gérants ont le droit de consulter au siège social, deux fois par an,
tous les documents et pièces comptables, ainsi que les procès-verbaux des délibérations et
des décisions collectives. Ils ont le droit d’en prendre copie. Ils doivent avertir le ou les
gérants de leur intention d’exercer ces droits, un mois au moins à l’avance, par lettre avec
accusé de réception, par télex ou par télécopie.
Art.666.- Ils ont le droit de se faire assister par un expert-comptable ou un commissaire aux
comptes. (233)
Art.667.- L’augmentation de capital est faite par décision collective extraordinaire des
associés.
Art.668.- En cas d’augmentation de capital par apports en nature d’un montant supérieur à
dix millions de Francs guinéens, un commissaire aux apports est désigné par le président du
tribunal d’instance, sur demande du gérant de la société.
Il est choisi parmi les commissaires aux comptes. Il doit établir un rapport sur l’évaluation
des biens telle qu’elle a été faite par l’apporteur et la société.
Son rapport est soumis à l’assemblée chargée de statuer sur l’augmentation de capital.
Art.669.- L’apporteur en nature ne prend pas part au vote de la résolution approuvant son
apport. Ses parts sociales sont décomptées pour le calcul du quorum et de la majorité.
Art.670.- Lorsqu’il n’y a pas de commissaire aux apports ou lorsque la valeur attribuée aux
biens apportés est différente de celle retenue par le commissaire aux apports, les gérants de
la société et les apporteurs de ces biens sont solidairement responsables à l’égard des tiers,
pendant une période de cinq ans, de la valeur attribuée à ces apports.
Art.671.- En cas d’augmentation de capital par apports en numéraire, les fonds provenant
de la souscription sont déposés en banque conformément aux dispositions applicables lors
de la constitution de la société.
Art.672.- Si l’augmentation de capital n’est pas réalisée dans le délai de six mois à compter
de la date de versement des fonds provenant de la souscription à la banque, tout-
souscripteur peut demander au président du tribunal d’instance de nommer un mandataire
pour retirer les fonds à la banque et les restituer aux souscripteurs. (234)
Art.673.- La réduction de capital est décidée par décision extraordinaire des associés. En
aucun cas, elle ne peut porter atteinte à l’égalité des associés. .
Art.674.- Lorsque l’assemblée décide une réduction de capital non motivée par des pertes,
les créanciers dont la créance est antérieure à la date de dépôt au registre des activités
économiques du procès-verbal de délibération peuvent former opposition à la réduction
dans le délai d’un mois à compter de la date du dépôt.
Art.676.- La réduction de capital ne peut avoir pour effet de réduire le capital à un montant
inférieur au minimum légal, sauf augmentation corrélative du capital lors de la même
assemblée.
Art.677.- L’achat de ses propres parts par une société est interdit.
Toutefois, l’assemblée qui a décidé une réduction de capital non motivée par des pertes peut
autoriser le gérant à acheter un nombre déterminé de parts sociales pour les annuler. (235)
Art.678.- Si du fait de pertes constatées dans les documents comptables les capitaux
propres de la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social les associés sont
convoqués en assemblée générale extraordinaire, dans les quatre mois qui suivent
l’approbation des comptes ayant fait apparaître cette perte, et décident s’il y a lieu à
dissolution anticipée de la société.
La même décision doit être prise chaque année tant que les capitaux propres de la société
restent inférieurs à la moitié de son capital social.
Art.679.- Si la dissolution n’est pas prononcée la société est tenue, dans les deux ans qui
suivent la date de clôture de l’exercice déficitaire, de reconstituer ses capitaux propres d’une
valeur égale à la moitié au moins du capital social.
A défaut, elle doit réduire son capital d’un montant au moins égal à celui des pertes qui n’ont
pu être imputées sur les réserves et à la condition que cette réduction de capital n’ait pas
pour effet de réduire le capital à un montant inférieur à celui du capital minimum légal.
Art.680.- S’il n’est pas possible de satisfaire aux conditions posées à l’article précédent et si
la société fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire le tribunal peut décider, en
cas d’insuffisance d’actif, que les dettes de la société seront supportées, en tout ou en partie,
avec ou sans solidarité, par tous les dirigeants de la société, de droit ou de fait, rémunérés ou
non, ou par certains d’entre eux.
Art.681.- A défaut par le gérant de provoquer une décision ou si les associés n’ont pu
délibérer valablement, tout intéressé peut demander au tribunal d’instance de prononcer la
dissolution de la société. Il en est de même si la société n’a pas satisfait aux conditions du
deuxième article de la présente section.
Art.682.- Les dispositions qui précèdent ne sont pas applicables aux sociétés en
redressement judiciaire.
Art.683.- La société à responsabilité limitée peut être transformée en une société d’une
autre forme.
La transformation ne donne pas lieu à la création d’une personne morale nouvelle : la même
personne morale continue sous une autre forme. (237)
Art.686.- La transformation ne peut être faite qu’au vu d’un rapport d’un commissaire aux
comptes certifiant sous sa responsabilité que les conditions énoncées par le précédent
article sont bien remplies. Toute transformation réalisée en contravention de ces
dispositions est nulle. (239)
Art.687.- La société n’est pas dissoute en cas de décès ou d’incapacité d’un associé, sauf
stipulation contraire des statuts.
Art.688.- En cas de dissolution, il est fait application des règles relatives à la transmission
des parts sociales. (240)
Art.689.- La société en nom collectif est la société dans laquelle les associés sont tous
indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales. Ils doivent tous être aptes à
l’exercice d’une activité économique.
Art.690.- Le capital de la société est divisé en parts sociales de même valeur nominale, qui
ne sont pas négociables mais cessibles dans les conditions du droit commun. Elles ne
peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous les associés ; elles ne sont pas
matérialisées. (242)
Art.694.- Tous les documents sociaux doivent indiquer, outre la dénomination et la forme
juridique de la société, le montant de son capital social, son siège social et les références de
son immatriculation au registre des activités économiques.
Art.695.- Les règles applicables aux conventions conclues entre les associés ou le gérant
d’une société à responsabilité limitée sont applicables à la société en nom collectif.
Art.697.- Le ou les gérants de la société peuvent être associés ou non, nommés ou non dans
les statuts, personnes physiques ou personnes morales, ils doivent être aptes à exercer une
activité économique.
Art.698.- Si une personne morale est nommée gérante, ses dirigeants sont soumis aux
mêmes conditions et obligations et encourent les mêmes responsabilités civile et pénale que
s’ils étaient gérants en leur nom propre, sans préjudice de la responsabilité solidaire de la
personne morale qu’ils dirigent.
Art.699.- A défaut d’organisation de la gérance dans les statuts, tous les associés sont
réputés gérants. (244)
Art.700.- La révocation d’un gérant associé désigné dans les statuts ne peut être faite qu’à
l’unanimité des autres associés. Cette révocation entraîne la dissolution de la société à
moins que sa continuation ne soit prévue dans les statuts ou que les autres associés ne la
décident à l’unanimité.
Art.702.- Le gérant qui n’est pas nommé dans les statuts, qu’il soit ou non associé, peut être
révoqué par décision de la majorité en nombre et en capital des associés.
Si le gérant dont la révocation est soumise au vote des associés est lui-même associé, la
décision est prise à la majorité en nombre et en capital des autres associés. Toute clause
contraire est nulle.
Art.703.- La révocation du gérant qui est décidée sans juste motif peut donner lieu à
dommages-intérêts. (245)
Art.704.- Sauf clause contraire des statuts ou d’une délibération des associés, la
rémunération des gérants est fixée par les associés à la majorité en nombre et en capital des
associés.
Si le gérant dont la rémunération doit être fixée est lui-même associé, la décision est prise à
la majorité en nombre et en capital des autres associés.
Art.705.- Le ou les gérants ont tout pouvoir pour administrer, diriger et représenter la
société.
Art.706.- En cas de pluralité de gérants, chacun détient les mêmes pouvoirs que s’il était le
seul gérant de la société.
Art.707.- L’opposition formée par un gérant aux actes d’un autre gérant est sans effet à
l’égard des tiers, à moins qu’il soit établi qu’ils en aient eu connaissance. (246)
Art.708.- Toutes les décisions qui excèdent les pouvoirs des gérants sont prises par la
collectivité des associés.
Art.709.- Les statuts organisent la prise des décisions par la collectivité des associés quant
aux modalités de consultation, en assemblée ou par consultation écrite, aux quorum et aux
majorités.
Art.710.- A défaut d’organisation dans les statuts de la prise des décisions de la collectivité,
les règles suivantes s’appliquent :
3) Toutes les autres décisions sont prises par une majorité d’associés représentant plus de
la moitié du capital.
L’assemblée générale est convoquée par le ou l’un des gérants, au moins quinze jours avant
sa tenue, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par télécopie. La convocation
indique la date, le lieu de la réunion et l’ordre du jour.
Art.712.- L’assemblée générale ne peut valablement se tenir que si elle réunit une majorité
d’associés représentant plus de la moitié du capital social.
Elle est présidée par l’associé représentant par lui-même ou comme mandataire le plus
grand nombre de parts sociales. (248)
Art.713.- Les délibérations des assemblées sont constatées par les procès-verbaux qui
indiquent la date et le lieu de la réunion, les nom et prénoms des associés présents, les
documents et rapports soumis à discussion, un résumé des débats, le texte des résolutions
mises aux voix et le résultat des votes.
Art.714.- En cas de consultation écrite, il en est fait mention dans le procès-verbal, auquel
est annexée la réponse de chaque associé, et qui est signé par le ou les gérants.
Les copies ou extraits des procès-verbaux des délibérations des associés sont valablement
certifiés conformes par un seul gérant. Au cours de la liquidation de la société leur
certification est valablement effectuée par un seul liquidateur. (249)
Art.716.- Nonobstant toute disposition des statuts relative aux assemblées, il est tenu
chaque année, dans les six mois qui suivent la clôture de l’exercice, une assemblée générale
annuelle.
Art.718.- Les associés non gérants ont le droit de consulter au siège social, deux fois par an,
tous les documents et pièces comptables, ainsi que les procès-verbaux des délibérations et
des décisions collectives. Ils ont le droit d’en prendre copie.
Art.719.- Ils doivent avertir le ou les gérants de leur intention d’exercer ces droits un mois
au moins à l’avance, par lettre avec accusé de réception, par télex ou par télécopie.
Art.720.- Ils ont le droit de se faire assister par un expert-comptable ou un commissaire aux
comptes. (251)
Elle n’est opposable aux tiers qu’après accomplissement de l’une de ces formalités et après
publicité au registre des activités économiques. (252)
Toutefois, les statuts peuvent prévoir que la société continuera soit entre les associés
survivants soit entre les associés survivants et les héritiers de l’associé décédé ou certains
de ceux-ci soit avec ceux des héritiers qui auront été agréés par les associés survivants.
Art.724.- S’il est prévu que la société continuera avec les seuls associés survivants ou si ces
derniers n’agréent pas les héritiers de l’associé décédé ou s’ils n’agréent que certains d’entre
eux, les associés survivants doivent racheter aux héritiers de l’associé décédé ou à ceux
qu’ils n’ont pas agréés leurs parts sociales.
A défaut d’accord amiable sur le prix du rachat, celui-ci est fixé par un expert désigné à la
demande de la partie la plus diligente par le président du tribunal d’instance.
Art.725.- A aucun moment les héritiers dont les parts sont rachetées conformément aux
dispositions de l’article précédent ne deviennent associés de la société.
Art.726.- Si l’un des associés devient juridiquement incapable de faire des actes
économiques la société est dissoute, à moins que les statuts n’aient prévu qu’elle
continuerait dans ce cas, ou que les autres associés décident de la continuer à l’unanimité
des associés restants.
Art.727.- Les parts de l’associé qui doit se retirer sont rachetées par les associés qui
demeurent dans la société.
A défaut d’accord amiable sur le prix, celui-ci est fixé par un expert désigné par le président
du tribunal d’instance à la demande de la partie a plus diligente.
Art.728.- Dans tous les cas visés aux articles précédents où les associés doivent racheter des
parts sociales, les associés sont tenus indéfiniment et solidairement pour le paiement de ces
parts. (253)
Art.729.- La société en participation est une société constituée par des associés qui
conviennent qu’elle ne sera pas immatriculée au registre des activités économiques et
qu’elle n’aura pas la personnalité morale.
Art.730.- L’existence de la société en participation peut être prouvée par tout moyen. (254)
Art.732.- A défaut par les associés d’adopter une organisation différente, la société est régie
par les dispositions relatives à la société en nom collectif.
Art.733.- Les biens nécessaires à l’activité sociale sont mis à la disposition du gérant de la
société. A l’égard des tiers, chaque associé reste propriétaire des biens qu’il met à la
disposition de la société.
Les biens acquis en emploi ou en remploi de ces biens indivis pendant la durée de la société
sont réputés indivis, sauf convention particulière des associés. (256)
Art.735.- Chaque associé contracte en son nom personnel et est seul engagé à l’égard des
tiers. Toutefois, si les associés agissent expressément en leur qualité d’associé auprès des
tiers, chacun de ceux qui ont agi ainsi est tenu par les engagements des autres. Les
obligations souscrites dans ces conditions les engagent indéfiniment et solidairement. (257)
Art.736.- La société en participation prend fin par tous les événements qui mettent fin à la
société en nom collectif. Toutefois, les associés peuvent convenir dans les statuts de leur
société ou par un acte ultérieur que la société continuera en dépit de ces événements.
Art.737.- Lorsque la société est à durée indéterminée, sa dissolution peut résulter à tout
moment d’une notification adressée à tous les associés pourvu que cette notification soit
faite de bonne foi et non à contretemps.
Art.738.- Sauf stipulation contraire des statuts, aucun associé ne peut demander le partage
des biens indivis tant que la société n’est pas dissoute. (258)
Art.740.- Lorsque deux ou plusieurs personnes physiques ou morales ont constitué entre
elles une société reconnue par la loi mais n’ont pas accompli les formalités légales
constitutives ou ont constitué une société non reconnue par la loi, il y a également société de
fait. (261)
Art.741.- Quiconque y ayant intérêt peut demander au tribunal d’instance du lieu principal
d’activité la reconnaissance d’une société de fait entre deux ou plusieurs personnes dont il
lui appartient d’apporter l’identité ou la dénomination sociale. (262)
Art.742.- L’existence d’une société de fait peut être prouvée par tout moyen.
Art.743.- Lorsque l’existence d’une société de fait est reconnue par le juge, les règles de la
société en nom collectif sont applicables aux associés. (263)
Art.748.- Chaque membre du groupement reste propriétaire des biens qu’il met à la
disposition du groupement. (269)
Art.749.- Sauf lorsqu’il a été expressément convenu avec un tiers que tous les membres du
groupement s’engagent solidairement à son égard, chaque membre contracte en son nom
personnel et est seul engagé. (270)
Art.750.- Entre eux, les membres conviennent librement de leurs rapports et notamment
du partage des responsabilités et des résultats.
Art.751.- Le groupement momentané d’entreprises prend fin après réalisation de son objet.
Il est liquidé selon les modalités convenues les membres ; à défaut, il est fait application des
dispositions générales sur les sociétés.
Art.754.- Les activités économiques visées ci-après ne peuvent, à peine d’illégalité, être
exercées sous forme sociétaire que sous la forme juridique déterminée par le présent sous-
titre.
Cette nullité est de droit et peut être invoquée par tout intéressé.
Art.757.- Les dispositions du présent chapitre sont d’ordre public ; elles s’appliquent, à
peine de nullité, à toute opération visée à l’article 755 et réalisée sous forme sociétaire.
(277)
Art.760.- La valeur de la part sociale ne peut être inférieure à dix mille Francs guinéens. Les
parts sociales ne peuvent être matérialisées ni se voir attribuer un droit à une fraction divise
de l’immeuble. (284)
Art.761.- La cession de parts sociales est libre entre associés, sauf disposition contraire des
statuts. Elle est soumise à l’agrément préalable des autres associés, selon les conditions de
l’article 781, en cas de cession à des tiers.
Art.762.- Les apports en nature sont évalués par les autres associés dans les statuts. Tous
les associés sont solidairement tenus de cette évaluation pendant toute la durée de la
société. (285)
Art.763.- Les associés sont tenus du passif social de la société sur tous leurs biens, chacun à
proportion de la quotité de ses droits sociaux dans le capital social. (286)
Art.764.- Tous les documents sociaux doivent indiquer, outre la dénomination et la forme
juridique de la société, le montant de son capital social, son siège social et les références de
son immatriculation au registre des activités économiques.
Art.765.- Les règles applicables aux conventions conclues entre les associés ou le gérant
d’une société à responsabilité limitée sont applicables à la société immobilière de
construction-vente.
Art.766.- Les règles de constitution des sociétés à responsabilité limitée sont applicables à
la société immobilière de construction-vente. (288)
Art.767.- Les statuts de la société sont rédigés par acte sous seing privé ou notarié et signés
par tous les associés, en personne ou par mandataire muni d’un pouvoir spécial. (289)
En cas d’apport de biens soumis à publicité, les statuts sont rédigés par acte notarié. (290)
Art.770.- Si le gérant est une personne morale, ses fonctions sont obligatoirement assumées
par le représentant légal de la personne morale aux assemblées d’associés. (293)
Art.771.- Le gérant doit remplir les conditions d’exercice d’une activité économique. (294)
Art.772.- En cas de pluralité de gérants chacun peut engager séparément la société, toute
clause contraire étant inopposable au tiers de bonne foi. (295)
Art.773.- Le gérant ne peut être révoqué que pour justes motifs et par décision des autres
associés prises dans les conditions de l’article 781 ci-après. (296)
Art.774.- Le gérant agit comme mandataire social, rémunéré ou non. Il dispose des plus
larges pouvoirs pour engager la société, toute limitation statutaire de ses pouvoirs étant
valable à titre de règlement intérieur de la société mais inopposable au tiers de bonne foi.
Toutefois le gérant ne peut emprunter pour réaliser l’objet social un montant en principal
supérieur à cent millions de Francs guinéens ou aliéner les droits immobiliers objet de la
société qu’après autorisation de l’assemblée des associés. (297)
Art.775.- Le gérant doit en particulier faire tous appels de fonds auprès des associés,
indispensables à la réalisation de l’objet social et faire procéder à la vente forcée par
commissaire-priseur des parts de l’associé n’ayant pas satisfait à cet appel, dans la
proportion de ses parts sociales, un mois après une mise en demeure par acte
extrajudiciaire restée infructueuse. (298)
Dans le cas où l’associé récalcitrant est le gérant lui-même, la procédure de vente forcée est
engagée sur l’initiative d’associés représentants plus de 20 % du capital social. (299)
Art.776.- Les dispositions relatives aux conventions réglementées par l’article 660 et les
suivants sont applicables au gérant de la société immobilière de construction vente. (300)
Art.778.- Les associés se réunissent en assemblées sur convocation du gérant aussi souvent
que l’intérêt de la société l’exige et au moins une fois par an, dans les trois mois suivants
l’expiration d’un exercice, afin d’approuver les comptes de l’exercice écoulé et d’approuver
les comptes prévisionnels et le calendrier des appels de fonds de l’exercice en cours. (301)
Art.779.- Les assemblées sont convoquées par le gérant selon les règles applicables aux
sociétés à responsabilité limitée. Elles se tiennent, plus de quinze jours suivants la
convocation, au siège social ou dans la ville de situation de l’opération immobilière, au choix
du gérant.
Art.780.- Sauf clause contraire des statuts, un associé peut se faire représenter par son
conjoint ou un autre associé muni d’un pouvoir écrit signé du mandant.
Art.781.- Les décisions suivantes sont obligatoirement prises à l’unanimité des associés
présents ou représentés constituant plus de 75 % du capital :
3) Révocation du gérant ;
Les conditions de quorum et de majorité sus énoncées ne sont à respecter qu’en cas
d’assemblée se tenant sur première convocation.
Art.782.- Sauf clause contraire des statuts, toutes les autres décisions ou celles adoptées
après une première convocation infructueuse sont prises à la majorité simple des voix, les
associés présents ou représentés constituant plus de la moitié du capital social.
Art.783.- La société immobilière de construction-vente prend fin pour les causes indiquées
dans ses statuts ou pour celles communes à toutes les sociétés. (303)
Art.784.- La procédure et les modalités de liquidation sont fixées par les statuts ou, à défaut,
par les dispositions communes à toutes les sociétés.
Art.787.- A peine de nullité de la société, chaque associé a droit à recevoir une fraction
déterminée de l’immeuble, dont la valeur est proportionnelle à la valeur de ses parts
sociales par rapport à la valeur de l’ensemble des parts. (306)
Cette nullité est de droit et peut être invoquée par tout intéressé.
Art.788.- Les dispositions du présent chapitre sont d’ordre public ; elles s’appliquent, à
peine de nullité, à toute opération visée à l’article 786 et réalisée sous forme sociétaire.
Art.791.- La valeur de la part sociale ne peut être inférieure à dix mille Francs guinéens. Les
parts sociales ne peuvent être matérialisées. Elles sont obligatoirement réparties en groupes
indivisibles auxquels sont attribués des fractions divises de l’immeuble. (315)
Art.792.- La cession de parts sociales ne peut viser que toutes les parts constituant un
groupe auquel est affecté un lot. Elle est libre entre associés, sauf disposition contraire des
statuts. Elle est soumise à l’agrément préalable des autres associés, selon les conditions de
l’article 814, en cas de cession à des tiers. (316)
Art.793.- Les apports en nature sont évalués par les autres associés dans les statuts. Tous
les associés sont solidairement tenus de cette évaluation pendant toute la durée de la
société. (317)
Art.794.- Les associés sont tenus du passif social de la société sur tous leurs biens, chacun à
proportion de la quotité de ses droits sociaux dans le capital social. (318)
Art.795.- Pendant toute la durée de la société les associés ont un droit de jouissance
exclusive de la fraction de l’immeuble à laquelle leur groupe de parts correspond. Ils doivent
participer aux charges de gestion et d’entretien de l’immeuble comme déterminé dans le
règlement de jouissance.
Art.797.- Tous les documents sociaux doivent indiquer, outre la dénomination et la forme
juridique de la société, le montant de son capital social, son siège social et les références de
son immatriculation au registre des activités économiques.
Art.798.- Les règles applicables aux conventions conclues entre les associés ou le gérant
d’une société à responsabilité limitée sont applicables à la société immobilière de
construction-attribution.
Art.799.- Les règles de constitution des sociétés à responsabilité limitée sont applicables à
la société immobilière de construction-attribution, sous réserve des dispositions ci-après.
(320)
Art.800.- Les statuts de la société sont dressés par acte notarié et signés par tous les
associés, en personne ou par mandataire muni d’un pouvoir spécial. (321)
L’état descriptif et le règlement de jouissance visés à l’article 790.6° et 790.7° peuvent être
contenus dans des actes distincts des statuts et annexés à eux, à condition que les statuts en
fassent référence expresse. Ils sont établis sous la responsabilité du notaire. (322)
Art.803.- Si le gérant est une personne morale, ses fonctions sont obligatoirement assumées
par le représentant légal de la personne morale aux assemblées d’associés. (325)
Art.804.- Le gérant doit remplir les conditions d’exercice d’une activité économique. (326)
Art.805.- En cas de pluralité de gérants chacun peut engager séparément la société, toute
clause contraire étant inopposable au tiers de bonne foi. (327)
Art.806.- Le gérant ne peut être révoqué que pour justes motifs et par décision des autres
associés prise dans les conditions de l’article 814 ci-après. (328)
Art.807.- Le gérant agit comme mandataire social, rémunéré ou non. Il dispose des plus
larges pouvoirs pour engager la société, toute limitation statutaire de ses pouvoirs étant
valable à titre de règlement intérieur de la société mais inopposable au tiers de bonne foi.
Toutefois le gérant ne peut emprunter pour réaliser l’objet social un montant en principal
supérieur à cent millions de Francs guinéens ou aliéner les droits immobiliers objet de la
société qu’après autorisation de l’assemblée des associés. (329)
Art.808.- Le gérant doit en particulier faire tous appels de fonds auprès des associés,
indispensables à la réalisation de réaliser l’objet social et faire procéder à la vente forcée par
commissaire-priseur du groupe de parts de l’associé n’ayant pas satisfait à cet appel, dans la
proportion de ses parts sociales, un mois après une mise en demeure par acte
extrajudiciaire restée infructueuse. (330)
Dans le cas où l’associé récalcitrant est le gérant lui-même, la procédure de vente forcée est
engagée sur l’initiative d’associés représentants plus de 20 % du capital social. (331)
Art.809.- Les dispositions relatives aux conventions réglementées par l’article 660 sont
applicables au gérant de la société immobilière de construction-attribution. (332)
Art.811.- Les associés se réunissent en assemblées sur convocation du gérant aussi souvent
que l’intérêt de la société l’exige et au moins une fois par an, dans les trois mois suivants
l’expiration d’un exercice, afin d’approuver les comptes de l’exercice écoulé et d’approuver
les comptes prévisionnels et le calendrier des appels de fonds de l’exercice en cours. (333).
Art.812.- Les assemblées sont convoquées par le gérant selon les règles applicables aux
sociétés à responsabilité limitée. Elles se tiennent, plus de quinze jours suivants la
convocation, au siège social ou dans la ville de situation de l’opération immobilière, au choix
du gérant.
Art.813.- Sauf clause contraire des statuts, un associé peut se faire représenter par son
conjoint ou un autre associé muni d’un pouvoir écrit signé du mandant.
Art.814.- Les décisions suivantes sont obligatoirement prises à l’unanimité des associés
présents ou représentés constituant plus de 75 % du capital :
3) Révocation du gérant ;
Sauf pour la décision visée en 7°, les conditions de quorum et de majorité sus énoncées ne
sont à respecter qu’en cas d’assemblée se tenant sur première convocation.
Art.815.- Sauf clause contraire des statuts, toutes les autres décisions ou celles adoptées
après une première convocation infructueuse sont prises à la majorité simple des voix, Tes
associés présents ou représentés constituant plus de la moitié du capital social.
Art.817.- La procédure elles modalités de liquidation sont fixées par les statuts ou, à défaut,
par les dispositions communes à toutes les sociétés.
Art.819.- Le gérant est, sauf décision contraire des associés, (336) nommé liquidateur de la
société à charge pour lui de préparer la reddition de comptes, un projet de partage et un
projet de règlement de copropriété.
Art.825.- Tous les documents sociaux doivent indiquer, outre la dénomination et la forme
juridique de la société, le montant de son capital social, son siège social et les références de
son immatriculation au registre des activités économiques.
Sur tous les documents sociaux, la dénomination sociale est obligatoirement précédée ou
suivi de la mention « société anonyme professionnelle », du montant du capital social, de
l’adresse d’activité et des références de l’immatriculation au registre des activités
économiques.
Art.835.- Les dispositions régissant les baux professionnels sont applicables à la société
anonyme professionnelle. (349)
Art.836.- Les dispositions sur le règlement judiciaire et la liquidation des biens sont
applicables à la société anonyme professionnelle, sous réserve de dispositions contraires de
la présente section. (350)
Art.839.- Les actionnaires non professionnels détiennent des actions de catégorie différente
de celles des actionnaires professionnels. (352)
Art.840.- Les statuts peuvent prévoir que les actions détenues par des non professionnels
bénéficient d’un droit à dividende annuel, quel que soit le résultat de l’exercice, sauf
renonciation par la majorité en voix des non professionnels. (353)
Art.841.- Chaque associé répond sur l’ensemble de son patrimoine des actes professionnels
qu’il accomplit.
Les actions visées ci-dessus sont privées du droit de vote et exclues du calcul de quorum
tant que l’attributaire n’est pas devenu professionnel(355)
Art.843.- Dans le cas où le bénéficiaire des actions visées à l’alinéa 842.2 ci-dessus ne serait
pas un professionnel, aurait renoncé à se prévaloir de cette qualité ou n’aurait pu y accéder
dans les cinq années, la société devra réduire son capital du montant nominal des actions,
qu’elle aura rachetées à une valeur fixée d’accord parties ou, à défaut, à dire d’expert. (356)
Art.845.- La cession des actions de la société anonyme professionnelle, quelle que soit leur
catégorie et même si le cessionnaire est déjà actionnaire, est soumise à l’agrément préalable
des deux tiers des voix des actionnaires professionnels. (357) Toute clause contraire des
statuts est réputée non écrite.
Art.847.- La cession des actions de la société anonyme professionnelle est constatée par
écrit et prend effet après sa transcription sur le registre des actions de la société.
Art.848.- La société anonyme professionnelle est administrée au choix des actionnaires, soit
par un conseil d’administration soit par un administrateur général unique, tous
actionnaires, à l’exclusion de tout autre dirigeant. (359)
Art.849.- L’administrateur général unique ou les deux tiers au moins des membres du
conseil d’administration sont des professionnels. De même, le président du conseil
d’administration est un professionnel. (360)
Art.850.- Sauf clause contraire des statuts, la désignation d’un commissaire aux comptes
n’est pas obligatoire si la société anonyme professionnelle ne compte que des actionnaires
professionnels. (361)
Art.856.- La cession de parts sociales ne peut se faire qu’au profit d’un professionnel et sous
réserve de l’agrément des autres associés. Les dispositions de la section 1 ci-dessus sont
applicables à la société professionnelle de moyens. (364)
Art.857.- Chaque associé est seul responsable, à titre personnel, de ses actes.
La responsabilité de la société ne peut être recherchée qu’à raison des moyens mis en
commun. En ce cas tous les associés sont solidairement tenus vis à vis des tiers, et entre eux
au prorata de leur parts en capital. (365)
Art.859.- Les pouvoirs de la gérance sont limités à la gestion des moyens mis en commun.
(366) Si tous les associés sont gérants, tous peuvent engager séparément la société
professionnelle de moyens, dans la limite de l’alinéa précédent.
Art.860.- Chaque associé est tenu de répondre aux appels de charge de la gérance au
prorata de sa participation au capital.
Art.862.- Les sociétés coopératives et leurs unions qui ont leur siège sur le territoire de la
République de Guinée sont régies par les dispositions du présent sous-titre et les
dispositions générales sur les sociétés, dans la mesure où elles ne contredisent pas celles du
présent sous-titre.
Art.863.- Des lois peuvent créer des catégories particulières de société coopératives et fixer
des régies dérogeant aux dispositions du présent sous-titre, notamment en matière
d’assurance, d’épargne et de crédit.
Art.867.- Les sociétés coopératives doivent respecter les principes généraux suivants :
1° l’adhésion est libre et le nombre des membres n’est pas limité ;
2° chaque coopérateur n’a droit qu’à une voix quel que soit le nombre de parts sociales
qu’il détient ;
3° le taux d’intérêt sur les parts sociales est limité par arrêté ;
4° les excédents annuels sont soit versés à un fonds de réserves soit distribués ou
crédités aux membres, au prorata des opérations effectuées par chacun d’eux avec la
coopérative ;
5° une stricte neutralité politique, ethnique et religieuse, toute délibération ou activité à
caractère politique leur étant interdite.
Art.869.- L’aide que l’Etat accorde aux sociétés coopératives peut se traduire par :
Art.870.- Les sociétés coopératives exercent leur action dans toutes les branches d’activités
qui répondent aux besoins exprimés par leurs membres et sont notamment des
coopératives de production et des coopératives de service.
Elles jouissent de la personnalité morale et constituent des sociétés par action à capital et
personnel variables.
Art.872.- Les sociétés coopératives de la même branche peuvent constituer entre elles des
unions pour promouvoir, défendre et gérer leurs intérêts communs.
Art.873.- Les différentes coopératives et leurs unions peuvent constituer entre elles des
fédérations préfectorales et régionales.
Les unions et les fédérations de coopératives peuvent s’unir en confédération nationale des
coopératives.
Art.874.- Les unions nationales ainsi que la confédération nationale des coopératives ont
pour objet :
4) De régler à l’amiable les différends entre les coopératives d’une part et les organismes
publics et privés d’autre part ;
Art.875.- Avant toute procédure contentieuse ou judiciaire, tout différend concernant la vie
d’une société coopérative qui oppose soit les adhérents entre eux, soit plusieurs
coopératives, et qui n’a pas pu être réglé par les parties intéressées, doit être porté, suivant
le cas devant les instances de la fédération des coopératives territorialement compétentes
ou devant la confédération nationale des coopératives en vue de son règlement.
La création d’une société coopérative est matérialisée par une déclaration signée par sept
personnes au moins, sauf pour une société coopérative de consommation, qui est créée avec
au moins vingt-cinq membres signataires.
Toutefois cette limite d’âge ne s’applique pas aux personnes physiques mineures assumant
des responsabilités familiales et civiques ;
2) Toute personne morale ayant des intérêts économiques communs avec d’autres
personnes morales.
Art.878.- Nul ne peut être membre de plusieurs sociétés coopératives ayant le même objet,
à moins qu’une partie de son activité professionnelle ne s’exerce en dehors du ressort
territorial de la société coopérative à laquelle il appartient déjà.
Art.880.- Dans un délai d’un mois à compter du jour de la tenue de l’assemblée générale
constitutive, le président de la société coopérative doit adresser la déclaration de sa
constitution au service compétent, contre récépissé.
Art.882.- L’enregistrement d’une société coopérative est porté sur un registre tenu à cet
effet par le service compétent.
Art.884.- L’enregistrement de la société coopérative est refusé uniquement dans les cas où
la procédure et les conditions de constitution d’une coopérative déterminées dans le décret
susvisé ne sont pas respectées.
Le refus d’enregistrement doit être notifié et porté sans délai à la connaissance du président
de la coopérative. Il peut faire l’objet d’appel auprès du chef de département ayant le
mouvement coopératif dans ses attributions, puis, le cas échéant, d’un recours pour excès de
pouvoir.
Art.886.- Deux ou plusieurs sociétés coopératives peuvent fusionner en une seule société
coopérative sur décision de leurs assemblées générales extraordinaires respectives
convoquées exclusivement à cet effet.
La nouvelle société ainsi constituée reprend l’actif et le passif des sociétés coopératives
fusionnées.
Art.888.- La scission d’une société coopérative en deux ou plusieurs coopératives peut être
prononcée par décision d’une assemblée générale extraordinaire convoquée exclusivement
à cet effet. Elle devient définitive après enregistrement suivant la procédure prévue pour les
coopératives.
Toute fois l’enregistrement des coopératives issues d’une scission peut être refusé si
l’assemblée qui a décidé de la scission n’a pas arrêté les mesures nécessaires à la protection
des intérêts des membres et des créanciers de l’ancienne société coopérative ainsi qu’au
partage équitable du passif et de l’actif de celle-ci.
Art.890.- Dans tous les cas de dissolution volontaire l’assemblée générale extraordinaire
nomme un ou plusieurs liquidateurs adhérents ou non dont elle détermine les pouvoirs.
Cette nomination met fin aux pouvoirs des administrateurs et de la commission de contrôle.
Art.893.- Si la liquidation accuse un actif net, il est d’abord employé à rembourser aux
membres les sommes versées par ceux-ci en acquit de leur souscription au capital social.
Art.894.- Si lors de la liquidation, il apparait que les avoirs de la société coopérative sont
insuffisants pour le règlement de ses dettes, ses membres inscrits à la date de sa dissolution
et ceux ayant quitté la société coopérative moins de deux ans avant cette date, sont
solidairement responsables du déficit constaté dans les limites de leur responsabilité
statutaire.
Au cas où l’un des membres ou anciens membres de la société coopérative ne peut pas
effectuer le versement des sommes pour lesquelles il est responsable, les autres membres
doivent assurer solidairement la charge de cette responsabilité dans les limites de leur
responsabilité statutaire.
Cependant, si le nombre des membres est réduit au-dessous du minimum fixé dans le
présent sous-titre pendant plus d’une année la société coopérative peut être mise en
liquidation d’office, par arrêté du Ministre ayant le mouvement coopératif dans ses
attributions.
Art.900.- Le conseil d’administration est élu par l’assemblée générale et est chargé de
l’administration générale de la société coopérative dont il assure le bon fonctionnement.
Il exerce, dans les limites des statuts de la société coopérative, les pouvoirs qui lui sont
déléguées par l’assemblée générale.
Art.901.- Les administrateurs sont nommés parmi les membres personnes physiques de la
société coopérative, à la majorité simple des membres présents ou représentés de
l’assemblée générale ordinaire. Un administrateur est toujours rééligible.
Art.902.- Les statuts fixent les conditions de réunion, les attributions et la composition du
conseil d’administration.
Art.904.- Les administrateurs sont responsables, dans les conditions de droit commun,
individuellement ou solidairement, selon le cas, envers la société coopérative et envers les
tiers, des infractions aux dispositions législatives ou réglementaire applicables aux sociétés
coopératives, des violations des statuts, des fautes commises dans leur gestion ou dans
l’exercice de leur fonction, sans préjudice de leur responsabilité pénale le cas échéant.
Art.905.- Le conseil d’administration élit, selon les conditions fixées dans les statuts, un
président et un directeur gérant.
Art.906.- Le président du conseil d’administration peut déléguer une partie de ses pouvoirs
au directeur gérant nommé parmi les sociétaires ou toute personne compétente.
Art.907.- Le directeur gérant exerce ses fonctions dans le cadre des pouvoirs qui lui sont
délégués par écrit par le conseil d’administration. Dans la limite de ses pouvoirs il est
responsable des fautes de gestion qu’il commet.
Le directeur gérant peut être rémunéré. Sa rémunération est fixée par le conseil
d’administration et doit être approuvée par la prochaine assemblée générale Les disposition
des articles 660 et 664 sur les conventions réglementées ou interdites sont applicables au
directeur gérant.
La commission peut à tout moment opérer tout contrôle sur pièces qu’elle juge opportun.
Art.910.- La commission de contrôle peut dans l’exercice de ses fonctions se faire assister
pour un temps limité ou pour une tâche précise, par un expert ou par un organisme
spécialisé.
Art.911.- Les modalités de fonctionnement de la commission de contrôle sont fixées par les
statuts.
1) De participer aux assemblées générales selon le principe « un membre une voix », toute
clause contraire des statuts étant réputée non écrite ;
3) D’être informé par le conseil d’administration, lors des assemblées générales, sur la
marche des affaires de la société ;
7) De participer, dans les conditions et selon les modalités fixées dans les statuts, à la
répartition des excédents nets à la fin de l’exercice ;
8) D’utiliser la coopérative pour toute ou partie des opérations qui peuvent être effectuées
par son entremise ;
9) De demander le remboursement de ses parts sociales s’il se retire ou s’il est exclu de la
coopérative. Le remboursement n’excédera jamais la valeur nominale des parts augmentées
des intérêts et des ristournes qui lui reviennent et réduites, s’il y a lieu, en proportion des
pertes subies par le capital social.
Art.914.- L’adhésion à une société coopérative entraîne de plein droit, pour chaque
membre, les obligations et les responsabilités suivantes :
3) L’obligation d’utiliser les services et installations de la société pour toute ou partie des
opérations qui peuvent être effectuées par son intermédiaire ;
Art.915.- Toute société coopérative, conformément à l’esprit de ses statuts, peut réaliser
des opérations avec des usagers non membres.
Art.916.- Les usagers participent aux frais de gestion conformément aux dispositions
statutaires sans prendre part ni à l’administration ni à la gestion de la société coopérative.
Art.917.- Les personnes morales justifiant qu’elles possèdent dans le ressort territorial
d’une société coopérative des intérêts entrant dans le champ d’action de cette dernière
peuvent devenir usagers.
Art.918.- Dans un délai fixé dans les statuts, et de cinq ans au maximum à compter de leur
admission comme usager, les usagers doivent devenir membres ou doivent renoncer aux
services de la société coopérative, sauf s’il s’agit de personnes physiques ou morales de droit
privé qui ne remplissent pas les conditions exigées par le présent sous-titre pour faire partie
de la société coopérative à titre de membre.
Art.920.- La valeur nominale de chaque part sociale est fixée par les statuts qui peuvent
prévoir la libération des parts en espèces ou en nature, par versements échelonnés. Elle ne
peut être inférieure à dix mille Francs guinéens.
Art.922.- Aucun membre ne peut détenir plus de vingt pour cent du montant du capital
social. Cette disposition est d’ordre public.
Art.923.- Le quart du capital est le montant au-dessous duquel le capital social ne peut être
réduit par suite de l’annulation des parts, sous peine de dissolution de la société
coopérative.
Art.924.- La répartition des excédents annuels est décidée, sur proposition du conseil
d’administration, par l’assemblée générale ordinaire.
Art.925.- Quinze pour cent des excédents nets réalisés au cours de l’exercice doivent être
affectés à un fonds de réserve légale. Cette réserve doit être placée sur un compte épargne
portant intérêt.
Art.926.- Les excédents provenant des opérations effectuées avec des usagers non
membres sont obligatoirement versés au fonds de réserve légale.
Art.928.- Le taux et le mode d’administration des fonds de réserve sont définis par les
statuts de la société coopérative.
Art.930.- En aucun cas les réserves ne peuvent être réparties entre les membres. Cette
disposition est d’ordre public.
Art.931.- Les emprunts consentis aux sociétés coopératives sont garantis par la caution
solidaire des membres dans les limites fixées ci-après.
Art.932.- La responsabilité de chaque membre est au minimum égale au montant des parts
sociales dont il est titulaire.
Les statuts peuvent néanmoins prévoir une responsabilité plus étendue qui ne peut
dépasser dix fois le montant des parts sociales souscrites par chaque membre.
Art.934.- Le plafond d’endettement autorisé d’une société coopérative auprès des banques
ou organismes de crédits publics ou privés, est déterminé annuellement par l’assemblée
générale de la coopérative.
Art.935.- Lorsque la société coopérative a obtenu une avance provenant des fonds publics
ou d’un organisme privé avec aval d’une collectivité publique, le capital social ne peut en
aucun cas être réduit au-dessous du montant qu’il atteignait au moment de l’attribution de
cette avance, tant que celle-ci n’a pas été intégralement remboursée. Cette disposition est
d’ordre public.
Art.936.- Les sociétés coopératives qui ont pour objet l’octroi de prêts ne peuvent les
accorder qu’à leurs membres dans les conditions fixées par leurs statuts.
Toutefois, elles peuvent octroyer des prêts à d’autres sociétés coopératives à condition que
l’assemblée générale ordinaire leur en donne l’autorisation.
Art.937.- Les dons, legs et autres contributions des organismes donateurs publics ou privés
doivent être incorporés dans le patrimoine de la société coopérative et comptabilisés.
Art.939.- Les comptes sont arrêtés à la clôture de l’exercice social et au cours des trois mois
qui suivent le conseil d’administration prépare un rapport annuel d’activités dont le
contenu est celui préparé par le conseil d’administration de la société anonyme.
Art.940.- Sur demande de plus de la moitié des membres de la société coopérative, ses
comptes peuvent être vérifiés par un audit externe au moins une fois par an.
A cet effet, les personnes ou organismes dûment mandatés ont libre accès à tous les livres,
comptes, effets, valeurs et documents de la société ; ils peuvent interroger tout
administrateur, directeur gérant, employé ou membre qu’ils estiment en mesure de leur
fournir des renseignements sur les activités et le fonctionnement de la société. Les
personnes interrogées sont tenues, de fournir aux agents mandatés tous les renseignements
requis.
Chapitre 6 - La tutelle
Art.942.- Le département de tutelle est celui qui a dans ses attributions le mouvement
coopératif.
3) Assurer l’échange d’informations entre les différents intervenants pour toutes questions
utiles aux actions d’appui aux coopératives ;
Art.945.- Les sociétés coopératives et leurs unions sont soumises au suivi du chef de
département ayant le mouvement coopératif dans ses attributions.
A ce titre, les sociétés coopératives et leurs unions sont tenues d’adresser à l’administration
compétente une copie de leur rapport annuel et une copie du bilan et ses annexes de l’année
écoulée, dans un délai de deux mois à compter de la date de l’assemblée générale annuelle
et toute autre justification permettant de vérifier qu’elles fonctionnent conformément à la
législation en vigueur.
Art.947.- A l’issue de cette enquête, une assemblée générale extraordinaire doit être
convoquée en vue de délibérer sur des mesures propres à redresser la situation de la
société coopérative ou/et sur le renouvellement anticipé du conseil d’administration. Les
propositions sont soumises à l’assemblée par la commission d’enquête, après approbation
du chef du service.
Art.949.- Au cas où l’Etat ou une collectivité publique accorde un prêt ou donne son aval à
une société coopérative, l’autorité administrative compétente peut désigner un agent pour
suivre la gestion du prêt par ladite société coopérative, en relation avec la commission de
contrôle.
Art.950.- Toutes les sociétés coopératives ayant leur siège en République de Guinée et
agréées sous le régime de la législation antérieurement applicable, abrogée par la présente,
sont régies par les dispositions du présent sous-titre.
Art.951.- Les organisations coopératives ayant leur siège en République de Guinée et qui ne
satisfont pas aux présentes dispositions, doivent modifier leur organisation et leurs statuts
avant le 31 décembre 1993.
Art.952.- Passé le délai mentionné à l’article 951, toute disposition contraire aux présentes
sera réputée non écrite, et la société pourra être dissoute par arrêté du Ministre de tutelle.
Art.953.- L’usage du terme « société coopérative » est réservé aux organisations créées et
organisées conformément aux dispositions du présent sous-titre.
Art.954.- Seules les organisations des sociétés coopératives créées conformément aux
dispositions du présent sous-titre peuvent porter la dénomination « union des
coopératives », « fédération des coopératives » ou « confédération nationale des
coopératives ».
2) Procéder à l’inscription de tout acte constitutif, modificatif ou privatif de droits, selon les
dispositions législatives ou réglementaires en vigueur ;
3) Recevoir en dépôt tout acte constitutif, modificatif ou privatif de droits, selon les
dispositions législatives ou réglementaires en vigueur ;
4) Communiquer à toute personne toute information ou lui communiquer copie de tout acte
relatif à une personne physique ou morale, selon les dispositions législatives ou
réglementaires en vigueur ;
5) Plus généralement, effectuer toute formalité et accomplir toute tâche prescrite par les
dispositions législatives ou réglementaires en vigueur. (371)
Art.957.- Un registre central unique est tenu à Conakry et des registres régionaux sont
tenus au chef-lieu de chaque Région naturelle, après création par arrêté conjoint du Ministre
de la Justice et du Ministre chargé du Commerce, qui détermine l’organisation et la
compétence de chaque registre régional. (372)
Art.958.- Nonobstant l’existence d’un registre régional, tout acte, toute formalité affectant
une personne morale ayant son siège hors de Conakry doit être transmis ou notifié, sous
quinzaine, au responsable du registre central aux fins d’inscription, par le responsable du
dit registre régional, à peine d’être inopposable aux tiers de bonne foi non domiciliés dans le
ressort du registre régional. (373)
Art.959.- Sauf quand la loi en dispose autrement, doivent s’immatriculer au registre des
activités économiques, sur leur déclaration, celle de leur dirigeants sociaux ou celle d’un
mandataire muni d’un pouvoir écrit à cet effet :
1° toute personne physique exerçant en nom personnel une activité économique ;
2° toute société, succursale de société et groupement ayant un siège en République de
Guinée ;
3° tout établissement public à caractère industriel et commercial ;
4° tout groupement à forme juridique reconnue par la loi, quand celle-ci en dispose ainsi.
Art.961.- Les opérations effectuées par le registre peuvent donner lieu à paiement de droits,
fixes ou proportionnels, selon une tarification fixée par décret. (375)
Art.963.- Le registre est tenu par un greffier en chef, assisté d’un ou plusieurs greffiers.
3) Pour toute personne morale, un dossier individuel annexe ouvert au nom de la personne
morale et comprenant tous les dépôts des actes et pièces qu’elle est tenue de déposer au
registre, en application des dispositions du présent Code ou toute autre disposition légale
ou réglementaire. (376)
Art.967.- Sauf quand la loi en dispose autrement, les déclarations sont faites :
Art.969.- Toute ouverture d’un établissement secondaire fait l’objet, dans les 30 jours, d’une
déclaration complémentaire auprès du registre ayant cet établissement dans son ressort et
auprès du registre où est immatriculé l’établissement principal.
Art.970.- Une déclaration aux fins de modification d’inscription est faite dans chacun des
cas suivants :
Art.971.- Toute personne physique exerçant une activité économique ou son héritier doit,
dans les 3 mois, déclarer au registre la cessation totale de l’activité économique, pour
quelque cause que ce soit, aux fins de radiation.
Art.973.- Toute ouverture d’un établissement secondaire fait l’objet, dans les 30 jours, d’une
déclaration complémentaire auprès du registre ayant cet établissement dans son ressort et
auprès du registre où est immatriculé d’établissement principal.
Art.974.- Une déclaration aux fins de modification d’inscription est faite dans chacun des
cas suivants :
1) modification d’associé tenu indéfiniment des dettes sociales ;
2) tout changement de dirigeant devant être apte à l’article d’une activité économique,
selon la loi ;
3) tout renouvellement ou changement, toute prorogation de fonction, d’un organe
dirigeant ou de contrôle externe ou d’un membre de ces organes ; (381)
4) désignation ou fin des fonctions d’un fondé de pouvoir ;
5) mise en location-gérance, fin de location-gérance ;
6) plus généralement tout fait juridique dont la loi prévoit qu’il donne lieu à inscription
modificative.
Art.975.- Tout dirigeant d’une personne morale doit, dans un délai de deux années, déclarer
au registre la cessation totale de l’activité économique, aux fins de radiation.
Art.976.- Toute demande est présentée en double exemplaire, sur des formules définis par
arrêté, accompagnée des pièces ou documents justificatifs définis par arrêté ou circulaire
ministériel. (382)
Art.977.- Toute demande est signée par le déclarant ou, si celui-ci n’est pas l’assujetti, par le
mandataire, d’un pouvoir spécial.
Art.978.- Le dépôt de toute demande est mentionné par le greffier dans un registre
d’arrivée avec indication de sa date et de son numéro interne d’arrivée, de la nature de la
demande et de l’identité du demandeur.
Art.980.- Le greffier dispose d’un délai de 10 jours francs pour procéder à l’inscription dans
le registre.
S’il estime que la demande est incomplète ou irrégulière, il notifie sa décision de refus
d’inscription au demandeur par simple courrier, en indiquant les motifs de son refus et le
cas échéant, les mesures à prendre par le demandeur afin que sa déclaration soit acceptée.
(383)
Art.981.- Toute inscription est mentionnée par le greffier dans un registre chronologique
indiquant ses date et numéro d’ordre, les nom et prénoms ou la dénomination sociale de
l’assujetti et la nature de la formalité.
Art.983.- Les modalités détaillées de tenue du registre chronologique sont fixées par arrêté
ou décision du Ministre de la Justice. (384)
1) Inscriptions modificatives
Art.984.- Sont inscrits d’office au registre tous faits juridiques dont une disposition
législative ou réglementaire prévoit ladite inscription. (385)
2) Radiations
Art.986.- Tout acte constitutif ou modificatif, tout document comptable ou autre, toute pièce
relative à une personne morale et dont le dépôt en annexe au registre des activités
économiques est expressément prévu par une disposition législative ou réglementaire ou
par l’arrêté fixant l’organisation et le fonctionnement du registre est déposé en deux
exemplaires originaux ou certifiés conformes par le représentant légal de la personne
morale concernée. (388)
Art.987.- Le greffier, sous sa responsabilité, constate le dépôt par procès-verbal qui donne
lieu à délivrance d’un récépissé indiquant la dénomination sociale et l’adresse de la
personne morale, son numéro d’immatriculation, si elle est déjà immatriculée, le nombre et
la nature des pièces déposées, la date du dépôt et son numéro interne. Le récépissé est signé
par le greffier.
Art.988.- Le greffier est seul habilité à délivrer à toute personne qui en fait la demande tout
certificat, copie ou extrait des inscriptions portées au registre des activités économiques et
des actes déposés en annexe.
Art.989.- Seule une disposition législative ou réglementaire peut interdire que soit
communiqué un acte particulier. (389)
En outre, elle est habilitée à inciter et à développer des rapports de coopération avec les
institutions consulaires étrangères.
Paragraphe 2 - Attributions
Formuler à l’attention des pouvoirs publics ses points de vue sur les voies et moyens
concourant au développement économique du pays. A cet effet, elle participe aux enquêtes
économiques et donne à l’administration les avis et renseignements de sa compétence,
étudie les conditions de production, de commercialisation, d’importation et d’exportation en
vue de leur amélioration ;
Exécuter des travaux et assurer l’administration des services nécessaires aux intérêts dont
elle a la charge ;
Régler les conflits entre ses adhérents et entre ceux-ci et des opérateurs établis à l’étranger.
Sur les règlements relatifs aux usages commerciaux ainsi que sur toute réforme du régime
du commerce, de l’industrie, de l’artisanat et de l’agriculture ;
Sur les tarifs de douane, sur les droits de consommation, sur les tarifs de patente et licence
et, d’une manière générale, sur toutes les taxes acquittées par le commerce, l’industrie et
l’agriculture et les activités annexes ;
Art.999.- Pour toute consultation, il pourra être fixé à la Chambre un délai de réponse.
Passé ce délai, si elle n’a pas fait connaître sa réponse, son silence sera considéré comme un
accord de sa part.
Fonder, acquérir, administrer des établissements à l’usage du commerce, tels que magasins
généraux, docks, entrepôts, salles de vente publique, magasins de stockage, services de
peseurs-jurés, services de contrôle de marchandises ou produits, etc. ;
Recevoir ou acquérir des établissements analogues, créés par l’initiative privée et, si tel est
le vœu de leurs fondateurs, en assurer la gestion ;
Contracter et réaliser des emprunts dans les formes prévues par la réglementation en
vigueur.
Art.1004.- Pour toutes questions d’ordre économique dans ses attributions, la Chambre de
commerce, d’industrie et d’agriculture de la République de Guinée peut correspondre
directement :
avec les organismes similaires et entreprises de tous les secteurs de l’économie ;
avec les administrations publiques et les entreprises commerciales et industrielles de
Guinée ;
avec les organismes de financements étrangers et/ou internationaux.
Art.1005.- Toute délibération politique est interdite. Les délibérations prises sur les sujets
n’entrant pas dans les attributions de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture
de la République de Guinée ou contraires aux dispositions de la présente loi sont
considérées comme nulles et non avenues.
Paragraphe 3 - Adhérents
La liste des documents et renseignements à fournir à l’appui de la demande est fixée dans le
règlement intérieur de la Chambre.
Art.1009.- Dans un délai n’excédant pas soixante jours l’adhésion est effective.
1) L’assemblée consulaire
Art.1013.- L’assemblée consulaire comprend six sections consulaires, qui peuvent se réunir
ensemble ou séparément :
la section commerciale ;
la section industrielle ;
la section agricole ;
la section artisanat ;
la section banque et autres institutions financières ;
la section autres secteurs de services.
Elle élit le président de la Chambre et les autres membres du bureau exécutif ainsi que les
membres des commissions techniques ;
Elle approuve, redresse ou rejette les comptes présentés par le bureau exécutif et lui donne
quitus sur la gestion ;
Elle crée des fonds spéciaux et des réserves, décide des prélèvements à y effectuer et de
l’affectation des ressources nettes de l’exercice.
Elle comprend en outre des membres suppléants, dont le nombre et la répartition sont fixés
par arrêté du Ministre de tutelle et qui sont élus par l’assemblée consulaire.
Art.1020.- Sont déclarés démissionnaires d’office par le Ministre de tutelle, après avis du
bureau exécutif :
les membres qui, à deux reprises successives, se sont abstenus de se répondre aux
convocations sans motif légitime ;
les membres qui, pendant la durée de leur mandat, cessent de remplir les conditions
requises pour être éligible.
Art.1021.- En cas d’absence le titulaire est remplacé de plein droit par un suppléant de sa
catégorie professionnelle ou, à défaut, de sa section.
Art.1022.- Lorsque le titulaire est présent à une réunion le suppléant n’est pas autorisé à
prendre part aux délibérations et aux votes.
Art.1023.- Lorsque par suite de démission, décès, radiation ou départ définitif du territoire
national le nombre des membres de l’assemblée consulaire est réduit à la moitié ou moins
de la moitié, il en est donné sans délai avis au Ministre de tutelle qui convoque, dans les trois
mois qui suivent, le collège électoral à l’effet de pourvoir aux vacances, à moins que celles-ci
ne surviennent dans les six mois qui précèdent le renouvellement.
Art.1024.- Les membres ainsi élus ne demeurent en fonction que pendant la durée du
mandat dont étaient investis les membres qu’ils remplacent.
Ces membres, qui doivent être agréés par le Ministre de tutelle, peuvent être convoqués
pour assister aux séances de la Chambre, mais ne peuvent participer aux délibérations qu’à
titre consultatif, sans droit de vote.
Art.1026.- Chaque section a à sa tête un représentant élu par les membres de la section, qui
est de droit vice-président du bureau exécutif.
Il est procédé alors dans un délai maximum de trois mois à des élections générales.
Ces membres sont choisis parmi les personnes éligibles à la Chambre de commerce,
d’industrie et d’agriculture de Guinée.
Les fonctions de cette commission spéciale sont limitées aux actes de pure administration,
conservatoires et urgents. Elles expirent de plein droit dès la mise en place de la nouvelle
assemblée consulaire élue.
Celle-ci peut publier des comptes rendus de ses débats dans les bulletins de la Chambre ou,
sur décision de son président, remettre un sommaire à la presse à l’issue de chaque séance.
2) Le bureau exécutif
Art.1031.- Le président et le trésorier sont élus par l’assemblée consulaire, dans le mois de
l’élection des membres de cette assemblée, à la majorité absolue des voix. Au cas où cette
majorité ne serait pas obtenue au troisième tour de scrutin, est déclaré élu le candidat ayant
obtenu la majorité relative des voix au tour de scrutin suivant.
Art.1032.- Le mandat du président est de quatre ans, renouvelable une seule fois.
Art.1034.- Parmi les six vice-présidents représentants les sections, un premier vice-
président et un second vice-président sont élus selon les modalités fixées pour le président
et le trésorier.
Art.1035.- L’assemblée consulaire se réunit en session ordinaire au moins une fois par an et
en session extraordinaire toutes les fois que les circonstances l’exigent, sur convocation de
son président ou à la demande des deux tiers de ses membres statutaires.
Il est chargé :
Art.1038.- Il est l’autorité supérieure du bureau dans ses rapports avec les pouvoirs publics,
commissions et conseils, dans tous les actes de la vie juridique, administrative et
économique.
A cet effet, il veille à la stricte exécution du règlement intérieur et des décisions adoptées par
le bureau.
Art.1039.- Le bureau exécutif reste en fonction pendant toute la durée du mandat des
membres de l’assemblée par laquelle il a été désigné.
Il se réunit une fois par mois en session ordinaire et en session extraordinaire toutes les fois
que les circonstances l’exigent.
Art.1041.- L’intérim du président est assuré par l’un des deux premiers vice-présidents.
Art.1042.- Dans le mois de son élection le bureau exécutif élabore un projet de règlement
intérieur pour la Chambre et le soumet à l’approbation de l’assemblée consulaire.
Art.1045.- L’élection des présidents des commissions techniques se déroule dans les
mêmes conditions que celles des membres du bureau.
4) Le secrétariat général
Il est composé d’un personnel salarié soumis aux règles du Code du travail et recruté par et
placé sous l’autorité d’un secrétaire général ayant le statut de salarié, nommé par le bureau
exécutif.
Celle-ci est créée par arrêté du Ministre de tutelle, sur proposition de l’assemblée
consulaire. Ses activités sont exercées sous le contrôle des membres désignés par
l’assemblée consulaire.
Art.1052.- Les représentations préfectorales exécutent d’une manière générale toutes les
instructions reçues du secrétariat général de la Chambre de commerce, d’industrie et
d’agriculture de la République de Guinée.
1) Le collège électoral
Art.1056.- Les sociétés doivent être constituées conformément aux lois et textes en vigueur
en République de Guinée.
Art.1057.- Par ailleurs, le droit électoral n’est accordé aux opérateurs économiques
personnes physiques pour les exploitations individuelles, mandataires légaux ou
représentants de ceux-ci pour les sociétés, que s’ils remplissent les conditions suivantes :
être âgés de 21 ans au moins ;
jouir de leurs droits civiques ;
exercer leur profession en République de Guinée depuis plus d’un an au jour des
élections ;
être en règle avec l’administration fiscale relativement au paiement des taxes et droits
afférents à l’exercice de leur profession.
Art.1059.- Aucun électeur ne peut être inscrit simultanément dans plusieurs sections ou
catégories même s’il représente des intérêts différents.
Art.1061.- Ne peuvent être portés sur la liste électorale, ni participer à l’élection s’ils ont été
inscrits sur des listes :
les faillis non réhabilités ;
ceux qui ont été condamnés pourvoi, escroquerie, abus de confiance, soustractions
commises par les dépositaires de deniers publics, attentats aux mœurs ;
ceux qui ont été condamnés à l’emprisonnement pour délit d’usure, pour infraction aux
lois sur les maisons de jeux, sur les loteries et les maisons de prêts sur gages ;
les individus condamnés soit à des peines afflictives ou infamantes, soit à des peines
correctionnelles, pour faits qualifiés crimes par la loi ;
ceux qui ont été condamnés à l’emprisonnement pour infraction aux lois, ordonnances
et décrets sur la répression des fraudes, les marques de fabriques ou de commerce ;
ceux qui ont été condamnés à l’emprisonnement pour infractions aux lois, ordonnances
ou décrets sur les sociétés ;
et généralement tous les individus frappés d’une peine entraînant la privation du droit
de vote dans les élections politiques.
Art.1062.- La liste électorale est établie dans chaque préfecture et pour la ville de Conakry
dans chaque commune, par une commission composée des membres suivants :
le préfet ou son représentant et, pour la ville de Conakry, le maire de chaque commune
ou son représentant, président ;
le président du tribunal d’instance ou le juge de paix ;
le chef de section du service préfectoral des impôts ou le chef de section du service
communal des impôts pour la ville de Conakry ;
six opérateurs économiques choisis à raison d’un par section consulaire et délégués par
le préfet et, pour la ville de Conakry, par le maire de la commune.
Art.1063.- Les mandataires ou représentants visés à l’article 1060 et qui ont la faculté
d’opter pour la section ou catégorie de leur choix sont tenus de faire connaître leur décision
à la commission, soit verbalement soit par écrit.
Faute d’indication de leur part, ils sont inscrits par la commission dans la section et
catégorie auxquelles la forme principale de leur activité paraît devoir normalement les faire
rattacher.
Art.1064.- Des listes provisoires sont établies conformément au calendrier arrêté suivant
les instructions du ministère de tutelle. Les listes ainsi arrêtées sont affichées dans les
bureaux de la préfecture et des sous-préfectures, et dans les mairies pour les communes de
Conakry, pendant un mois. Toute personne intéressée peut en prendre connaissance dans
les dits bureaux, signaler des inscriptions indûment faites et les omissions.
L’électeur dont l’inscription est contestée en est averti par lettre avec accusé de réception
adressée à sa résidence et peut présenter ses observations pendant les dix jours francs qui
suivent.
Art.1065.- Les réclamations aux fins d’inscription ou de radiation sont formulées par écrit
par les réclamants ou leurs mandataires sur le registre tenu à leur disposition dans le
bureau où les listes sont affichées, de même que les observations présentées par l’électeur
dont l’inscription a été contestée.
Passé le délai d’un mois après la première publication, les préfets et sous-préfets, et les
maires pour la ville de Conakry, transmettent à la commission les réclamations dont ils ont
été saisis.
Art.1066.- La commission statue suries réclamations dont elle est saisie et fait s’il y a lieu
les rectifications nécessaires à la liste électorale, laquelle est transmise au Ministre de tutelle
pour être définitivement arrêtée.
Art.1067.- La liste ainsi arrêtée est affichée dans les bureaux de la préfecture et des sous-
préfectures et dans les mairies pour les communes de Conakry.
Cet affichage vaut notification aux intéressés de leur inscription ou de leur radiation.
Art.1068.- Un délai de quinze jours à compter de la date du deuxième affichage est imparti
aux électeurs pour se pourvoir devant la juridiction de première instance du ressort duquel
se trouve le siège de la circonscription électorale dont dépend l’électeur, contre toutes
inscriptions, radiations, omissions de la liste électorale.
Art.1069.- Nul ne peut voter s’il n’est inscrit sur la liste électorale à moins qu’il ne soit
porteur d’une ordonnance rendue par le président de la juridiction civile prescrivant son
inscription sur cette liste.
En tout état de cause cette juridiction peut statuer, les parties intéressées dûment
convoquées, sur tous redressements demandés avec justification à l’appui, de la liste
électorale.
La juridiction statue sur les cas qui sont soumis et conserve le droit de rejeter toutes
demandes qui lui seraient portées postérieurement au délai ci-dessus spécifié, mais en tous
cas et impérativement au moins cinq jours francs avant la date des élections.
Art.1070.- Le collège électoral est convoqué un mois avant le jour de l’élection par un arrêté
du Ministre de tutelle qui désigne les bureaux de vote, le mode de formation des bureaux,
les heures d’ouverture et de fermeture du scrutin.
Art.1071.- Les bureaux sont toujours composés de trois membres : un président et deux
assesseurs.
Ils sont présidés par le préfet ou le sous-préfet et par les maires pour la ville de Conakry, ou
par leur délégué expressément désigné.
Art.1072.- Le scrutin a toujours lieu le dimanche. Il est ouvert pendant six heures de jour au
moins. Il est public.
Art.1073.- Pour chaque collège électoral, les bulletins sont reçus dans une urne spéciale
pour chacune des sections telles qu’elles sont définies à l’article 1013.
Art.1074.- Les électeurs inscrits sur la liste et qui ne sont pas domiciliés au lieu du bureau
de vote ou qui sont absents le jour du scrutin peuvent adresser leur bulletin au président du
bureau.
Dans ce cas, à peine de nullité, le bulletin de vote doit être placé sous double enveloppe,
l’enveloppe intérieure ne portant, à peine de nullité, aucun signe ni indication susceptible de
faire connaître l’électeur et l’enveloppe extérieure portant la signature de l’électeur et en
outre l’indication de la section à laquelle il appartient.
Art.1075.- Le scrutin ne peut être clos avant l’heure fixée par l’arrêté de convocation du
collège électoral.
Dès la clôture du scrutin, le bureau exécutif procède au dépouillement des votes après s’être
assuré de la concordance entre le nombre des électeurs émargés sur la liste électorale et
celui des bulletins trouvés dans les urnes.
Ces indications sont mentionnées pour chaque collège électoral, par section et par catégorie.
Art.1077.- L’élection a lieu au scrutin de liste par section. Les différents sièges sont affectés
aux élus dans l’ordre du nombre de voix recueillies par chacun d’eux.
L’élection au siège d’une section est faite exclusivement par les électeurs de cette section.
Art.1078.- Les élections se font à la majorité relative, quel que soit le nombre des suffrages
exprimés.
Art.1079.- Le bureau exécutif statue séance tenante sur tous les incidents qui peuvent
s’élever au cours du scrutin à l’occasion des opérations de vote mais n’a pas à connaître des
contestations portant sur l’éligibilité des candidats ou de celles relatives à la capacité
électorale des électeurs non-inscrits ou non porteurs d’une ordonnance judiciaire
prescrivant leur inscription.
Art.1082.- Cette commission, dans les vingt-quatre heures de la réception des procès-
verbaux des divers bureaux de vote, constate le résultat général de l’élection.
Art.1083.- Dans les trente jours qui suivent l’insertion au Journal Officiel ou au bulletin
d’annonces légales du résultat du scrutin, tout électeur ou le Ministre de tutelle a le droit
d’élever une réclamation sur la régularité et la sincérité des élections.
Art.1084.- Les cas de nullité partielle ou absolue des opérations électorales ne peuvent être
que les suivants :
si l’élection n’a pas été faite selon les formes prescrites ;
si le scrutin n’a pas été libre ou s’il a été vicié par des manœuvres frauduleuses ;
s’il y a incapacité légale dans la personne de l’un ou de plusieurs élus.
Art.1085.- Les contestations sur la validité des élections sont jugées par la Chambre
constitutionnelle et administrative de la Cour suprême.
Art.1086.- Dans le cas d’annulation des opérations électorales, il est procédé le plus tôt
possible et au plus tard dans les soixante jours qui suivent, à la convocation du collège
électoral pour de nouvelles élections.
4) Conditions d’éligibilité
Art.1087.- Sont éligibles dans la catégorie où ils sont inscrits, comme membres titulaires ou
suppléants, tous les membres du collège électoral âgés de vingt-cinq ans au moins et
jouissant de leurs droits civiques.
En outre, un arrêté du Ministre de tutelle fixe les conditions et les critères de désignation
des candidats dans les différentes sections et catégories par les groupements
professionnels.
Art.1088.- Nul ne peut être élu dans une section à laquelle il n’appartient pas.
Le cas échéant, celui qui a obtenu le plus de voix est seul déclaré élu et si le nombre de voix
est égal le bénéfice de l’élection est acquis au plus âgé.
Il sera accusé réception de cette déclaration au candidat remplissant les conditions voulues.
Dans le cas contraire, les intéressés seront avisés des raisons pour lesquelles leurs
candidatures n’ont pas été retenues.
Art.1091.- Les listes des candidats sont affichées dans tous les lieux où va se dérouler le
scrutin.
Les budgets des établissements sont établis, approuvés et exécutés dans les mêmes formes
que celui de la Chambre.
Ces avances sont décidées et approuvées dans les mêmes formes que le budget.
Art.1101.- Les excédents de recettes réalisés à la fin de chaque année budgétaire, sont
versés aux fonds de réserve pour faire face à des dépenses urgentes et/ou imprévues.
Dans le cas où le résultat se traduirait par une perte, celle-ci sera reportée sur les exercices
suivants.
En cas d’absence ou d’empêchement du président, l’intérim est assuré par t’un des vice-
présidents, par ordre de préséance.
Art.1106.- Les commissaires aux comptes adressent leurs rapports au plus tard le 30 mars
de l’année suivante au président de la Chambre, au secrétaire général et au Ministre de
tutelle.
Art.1107.- Les commissaires aux comptes sont convoqués à la première session ordinaire
de l’assemblée générale, en même temps que les membres statutaires.
Art.1109.- Il sera procédé à l’élection des membres de l’assemblée consulaire au plus tard
dans les quatre mois suivant la date d’entrée en vigueur de la présente section.
Art.1113.- Les groupements mentionnés à l’article 1112 doivent adopter une forme
juridique reconnue par la loi ou fixée par décret particulier eu égard aux activités
concernées.
Art.1115.- Les conventions d’arbitrage peuvent être conclues par des personnes physiques
ou morales exerçant des activités économiques.
Elles sont réputées non écrites quand les parties à la convention ou l’une d’entre elles
n’exerce pas d’activité économique.
Art.1117.- La clause compromissoire est la convention par laquelle les pallies à un contrat
s’engagent à soumettre à l’arbitrage les litiges qui pourraient naître relativement à ce
contrat.
Art.1118.- La clause compromissoire doit, à peine de nullité, être stipulée par écrit dans la
convention principale ou dans un document auquel la convention se réfère. A peine de
nullité, la clause compromissoire doit soit désigner les arbitres soit prévoir les modalités de
leur désignation.
Art.1119.- Si, le litige né, la constitution du tribunal arbitral se heurte à une difficulté du fait
de l’une des parties ou dans la mise en œuvre des modalités de désignation, le président du
tribunal d’instance désigne le ou les arbitres.
Art.1120.- Si la clause compromissoire est soit manifestement nulle soit insuffisante pour
permettre de constituer le tribunal arbitral, le président du tribunal d’instance le constate et
déclare qu’il n’y a pas lieu à désignation.
Sa décision est susceptible d’appel. L’appel est jugé comme en matière de contredit de
compétence.
Art.1121.- Le litige est soumis au tribunal arbitral soit conjointement par les parties soit par
la partie la plus diligente.
Art.1122.- Lorsqu’elle est nulle, la clause compromissoire est réputée non écrite. Sa nullité
n’a pas d’effet sur la convention qui la contient ou qui s’y rapporte, à moins que les parties
n’aient stipulées autrement.
Art.1125.- Le compromis est la convention par laquelle les parties à un litige né soumettent
celui-ci à l’arbitrage d’une ou plusieurs personnes.
Art.1127.- Sauf si les parties en ont décidé autrement en prévoyant une procédure de
remplacement, le compromis est caduc lorsqu’un arbitre qu’il désigne n’accepte pas la
mission qui lui est confiée.
Art.1128.- Le compromis est constaté par écrit. Il peut l’être dans un procès-verbal signé
par le ou les arbitres et les parties.
Art.1129.- Les parties ont la faculté de compromettre au cours d’une instance déjà engagée
devant une autre juridiction.
Art.1130.- La mission d’arbitre ne peut être confiée qu’à des personnes physiques. Elles
doivent avoir le plein exercice de leurs droits civils.
Art.1132.- L’arbitre qui suppose en sa personne une cause de récusation doit sans délai en
informer les parties. Il ne peut accepter sa mission qu’avec l’accord des parties.
Art.1133.- Le tribunal arbitral est composé d’un seul arbitre ou de plusieurs arbitres, en
nombre impair.
Lorsque les parties désignent les arbitres en nombre pair, le tribunal arbitral est complété
par un arbitre choisi soit conformément aux prévisions des parties soit, en l’absence de
telles prévisions, par les arbitres désignés, soit, à défaut d’accord entre ces derniers, par le
président du tribunal d’instance.
Le tribunal arbitral peut également être directement constitué selon les modalités prévues à
l’alinéa précédent. Il en est notamment ainsi quand cette modalité est imposée par le
règlement d’arbitrage de la personne chargée d’organiser l’arbitrage.
Art.1135.- Si la convention d’arbitrage ne fixe pas de délai, la mission des arbitres ne dure
que trois mois à compter du jour où le dernier d’entre eux l’accepte.
Le délai légal ou conventionnel peut être prorogé soit d’accord parties, soit à la demande de
l’une d’elles ou du tribunal arbitral, par le président du tribunal d’instance.
Art.1136.- Dans les cas prévus aux articles 1133 alinéa 2 et 1135 alinéa 2, le président du
tribunal d’instance, saisi comme en matière de référé par la partie la plus diligente ou par le
tribunal arbitral, statue par ordonnance non susceptible de recours.
Le président compétent est celui du tribunal qui a été désigné par la convention d’arbitrage
ou, à défaut, celui dans le ressort duquel cette convention a situé les opérations d’arbitrage.
Dans le silence de la convention le président compétent est celui du tribunal du lieu où
demeure le ou l’un des défendeurs à l’incident ou, si le défendeur ne demeure pas en
République de Guinée, celui du tribunal où demeure le demandeur.
Art.1137.- Lorsqu’un litige, dont le tribunal arbitral est saisi en vertu d’une convention
d’arbitrage, est porté devant une juridiction de l’Etat, celle-ci doit se déclarer incompétente.
Si le tribunal arbitral n’est pas encore saisi, la juridiction de l’Etat doit également se déclarer
incompétente.
Dans les deux cas la juridiction de l’Etat ne peut relever d’office son incompétence.
Art.1140.- Les arbitres règlent la procédure arbitrale sans être tenus de suivre les règles
établies pour les tribunaux de l’Etat, sauf si les parties en ont décidé ainsi dans la convention
d’arbitrage.
Toutefois les principes directeurs du procès, tels que fixés par le Code de procédure civile et
commerciale, sont applicables à l’instance arbitrale.
Art.1141.- Les actes d’instruction et les procès-verbaux sont faits et dressés par tous les
arbitres si la convention ne les autorise pas à commettre l’un d’entre eux.
Art.1142.- Si une partie détient un élément de preuve, l’arbitre peut lui enjoindre de le
produire.
Art.1143.- Les tiers sont entendus sans prestation de serment, à moins que les arbitres en
décident autrement.
Art.1145.- Un arbitre ne peut s’abstenir ou être révoqué que pour une cause de récusation
qui se serait révélée ou serait survenue depuis sa désignation. Les difficultés relatives à
l’application de cette disposition sont réglées par le président du tribunal d’instance.
Art.1146.- Sous réserve de convention particulière des parties, l’instance arbitrale prend
fin :
1) par la révocation, le décès ou l’empêchement d’un arbitre ou la perte de ses droits
civils ;
2) par l’abstention ou la récusation d’un arbitre ;
3) par l’expiration du délai d’arbitrage.
Art.1147.- L’interruption de l’instance arbitrale est régie par les dispositions du Code de
procédure civile et commerciale en matière d’interruption d’instance.
Art.1148.- Si devant l’arbitre l’une des parties conteste, dans son principe ou son étendue,
le pouvoir juridictionnel de l’arbitre, il appartient à celui-ci de statuer sur la validité ou les
limites de son investiture.
Après cette date aucune demande ne peut être formée ni aucun moyen soulevé ; aucune
observation ne peut être présentée ni aucune pièce produite, si ce n’est à fa demande de
l’arbitre.
Toutefois si une minorité d’entre eux refuse de la signer les autres en font mention et la
sentence a le même effet que si elle avait été signée par tous.
Art.1156.- L’arbitre ou les arbitres tranchent le litige conformément aux règles de droit à
moins que, dans la convention d’arbitrage, les parties n’aient donné mission de statuer en
amiable composition.
Art.1161.- La sentence arbitrale a, dès qu’elle est rendue, l’autorité de la chose jugée
relativement à la contestation qu’elle tranche.
Art.1162.- La sentence arbitrale n’est susceptible d’exécution forcée qu’en vertu d’une
décision d’exequatur émanant du président de la cour d’Appel dans le ressort de laquelle la
sentence a été rendue.
Le président n’a pas à vérifier si la sentence a ou non été exécutée. Il ne peut refuser
l’exequatur que si l’acte qui lui est soumis ne constitue pas une sentence arbitrale ou s’il
contient une disposition contraire à l’ordre public ou si la sentence a méconnue les
stipulations de la convention d’arbitrage.
Art.1165.- Les règles d’exécution provisoires des jugements sont applicables aux sentences
arbitrales.
Il peut accorder l’exequatur provisoire dans les mêmes conditions que pour les jugements
frappés d’appel. Sa décision vaut exequatur.
Art.1167.- La sentence arbitrale est nulle quand elle n’est pas motivée ou qu’elle ne contient
pas l’identité du ou des arbitres ou la date à laquelle elle a été rendue.
Elle peut être frappée de tierce opposition devant la juridiction qui eût été compétente à
défaut d’arbitrage.
Art.1169.- La sentence arbitrale est susceptible d’appel, à moins que les parties n’aient
renoncé à l’appel dans la convention d’arbitrage.
Toutefois elle n’est pas susceptible d’appel lorsque les arbitres ont reçu mission de statuer
en amiables compositeurs, à moins que les parties n’aient expressément réservé cette
faculté dans la convention d’arbitrage.
Art.1170.- Lorsque les parties n’ont pas renoncé à l’appel ou qu’elles se sont expressément
réservé cette faculté dans la convention d’arbitrage, la voie de l’appel est seule ouverte,
qu’elle tende à la réformation de la sentence ou à son annulation.
Le juge d’appel statue comme amiable compositeur lorsque l’arbitre avait cette mission.
Art.1171.- Lorsque la sentence n’est pas susceptible d’appel, un recours en annulation peut
néanmoins être formé nonobstant toute stipulation contraire.
Art.1172.- Le recours en annulation n’est ouvert que dans les cas suivants, à l’exclusion de
tout autre :
3) Si l’arbitre a statué sans se conformer à la mission qui lui avait été confiée ;
Art.1174.- L’appel et le recours en annulation sont portés devant la cour d’Appel dans le
ressort de laquelle la sentence arbitrale a été rendue.
Art.1175.- Les recours sont recevables dès le prononcé de la sentence. Ils cessent de l’être
s’ils n’ont pas été exercés dans le mois de la signification de la sentence arbitrale revêtue de
l’exequatur.
Le délai pour exercer ces recours suspend l’exécution de la sentence. Le recours exercé dans
ce délai est également suspensif.
Art.1176.- L’appel et le recours en annulation sont formés, instruits et jugés selon les règles
de procédure en matière contentieuse devant la cour d’Appel.
La qualification donnée par les parties à la voie de recours au moment où la déclaration est
faite peut être modifiée ou précisée jusqu’à ce que la cour d’Appel soit saisie.
Art.1178.- L’ordonnance qui refuse l’exequatur peut être frappée d’appel jusqu’à
l’expiration du délai d’un mois à compter de sa signification.
En ce cas la cour d’Appel connaît, à la demande des parties, des moyens que celles-ci
auraient pu faire valoir contre la sentence arbitrale, par la voie de l’appel ou du recours en
annulation, selon le cas.
Art.1180.- Le recours en révision est ouvert contre la sentence dans les cas et sous les
conditions prévues pour les jugements.
Il est porté devant la cour d’Appel qui eût été compétente pour connaître des autres recours
contre la sentence.
Art.1181.- L’arbitrage international est celui qui met en cause les intérêts des activités
économiques internationales.
Il en est ainsi en particulier quand l’une des parties n’a pas la nationalité guinéenne.
Art.1183.- Si, pour les arbitrages se déroulant en République de Guinée ou pour ceux à
l’égard desquels les parties ont prévu l’application de la loi de procédure guinéenne, la
constitution du tribunal arbitral se heurte à une difficulté la partie la plus diligente peut,
sauf clause contraire de la convention, saisir le président de la cour d’Appel de Conakry mais
selon les modalités prévues à l’article 1136.
Dans le silence de la convention, le ou les arbitres règlent la procédure autant qu’il est
besoin, soit directement soit par référence à une loi ou à un règlement d’arbitrage.
Art.1185.- Lorsque l’arbitrage international est soumis à la loi guinéenne, les dispositions
du présent Code relatives à l’arbitrage ne s’appliquent qu’à défaut de convention
particulière et sous réserve des articles 1183 et 1184.
Art.1186.- Le ou les arbitres tranchent le litige conformément aux règles de droit que les
parties ont choisies.
Les parties peuvent en particulier choisir la loi guinéenne pour trancher le litige, en
République de Guinée ou à l’étranger, dès lors que l’une d’entre elles n’est pas de nationalité
guinéenne.
Art.1187.- A défaut de choix, le ou les arbitres tranchent le litige conformément aux règles
de droit qu’ils estiment appropriées. Ils tiennent compte dans tous les cas des usages du
commerce international.
Sous les mêmes conditions, elles sont déclarées exécutoires en République de Guinée par le
président de la cour d’Appel de Conakry.
Art.1190.- L’existence de la sentence arbitrale est établie par la production de son original
accompagné de la convention d’arbitrage ou des copies de ces documents réunissant les
conditions requises aux fins d’authenticité.
Art.1191.- Si les pièces ne sont pas rédigées en langue française, la partie en produit une
traduction par un traducteur inscrit près la cour d’appel de Conakry.
1) Si le ou les arbitres ont statué sans convention d’arbitrage ou sur convention nulle ou
expirée ;
3) Si le ou les arbitres ont statué sans se conformer à la mission qui leur avait été confiée ;
Art.1194.- L’appel prévu à l’article précèdent est porté devant la chambre civile,
commerciale, pénale et sociale de la Cour suprême.
Il peut être formé jusqu’à l’expiration du délai d’un mois à compter de la signification de la
décision du président de la cour d’Appel de Conakry.
L’ordonnance qui accorde l’exécution de cette sentence n’est susceptible d’aucun recours.
Toutefois, le recours en annulation emporte de plein droit, dans les limites de la saisine de la
cour, recours contre l’ordonnance du président de la cour d’Appel ou son dessaisissement.
Art.1196.- Le recours en annulation prévu à l’article précédent est porté devant la chambre
civile, commerciale, pénale et sociale de la Cour suprême.
Ce recours est recevable dès le prononcé de la sentence. Il cesse de l’être s’il n’a pas été
exercé dans le mois de la signification de la sentence déclarée exécutoire.
Art.1197.- Le délai pour exercer l’appel prévu au présent paragraphe suspend l’exécution
de la sentence arbitrale.
Art.1198.- Les dispositions du présent chapitre relatives aux voies de recours en matière
d’arbitrage interne, sauf les règles de procédure et celles de l’article 1180, ne sont pas
applicables aux voies de recours en matière d’arbitrage international.
Commentaires
1ère Partie
1) Placé en exergue afin de se voir attribuer toute l’importance qu’il mérite, cet article
affirme sans ambiguïté le principe de la liberté d’exercice d’une activité économique, sans
distinguer entre l’individu et la société, le Guinéen et l’étranger (voir cependant plus bas). Il
connaît une double limite : la nécessité de respecter les lois générales, et en particulier celles
du présent Code, et, éventuellement, les règles particulières applicables à telle ou telle
activité. Ces règles peuvent être justifiées par la technicité d’une activité (expert-comptable,
commissionnaire en douane), l’exigence d’une surface financière (banque, assurance) ou
d’une certaine moralité (expert automobile). Elles ne doivent cependant pas être
multipliées, rendant ainsi caduque l’affirmation de la liberté d’entreprise et permettant le
retour d’un système tatillon...et onéreux d’agréments, autorisations, etc.
Afin de limiter l’exercice de cette entorse à l’initiative privée, cet article pose un double
obstacle : l’activité doit être « d’intérêt national », elle doit avoir préalablement été reconnue
comme telle par une loi, c’est à dire par le vote de la majorité des Députés. La
reconnaissance préalable signifie qu’elle doit intervenir par une loi particulière, distincte du
texte concédant, par exemple, à l’entreprise X...la concession de la distribution d’eau à
Conakry. L’intérêt national doit être compris comme celui qui met en jeu les conditions de
vie de tous les citoyens ou de tous ceux résidant sur un territoire donné.
3) L’exercice licite d’une activité économique, ne peut être totalement libre : il convient à la
fois de protéger le téméraire ou l’inconscient contre lui-même (capacité), de protéger
certaines activités contre une possible gangrène que pourrait introduire l’exercice cumulatif
d’une activité économique (incompatibilités), les tiers contre certaines personnes au passé
peu reluisant (interdictions). Enfin, le cas de l’étranger doit être traité par une juste
application du principe de la réciprocité : il peut faire en Guinée ce que le Guinéen peut faire
dans son pays de nationalité. Rien que de très classique dans cette section, qui ajoute
cependant des précisions sur les conséquences d’une violation de chaque condition.
été interdite exercée à titre individuel : la sécurité des tiers est tout autant exposée. Pour
cette raison le Code prévoit que les conditions à respecter par toute personne physique sont
également à respecter par un certain nombre de personnes membres ou dirigeants de
personnes morales. La liste de ces personnes sera fixée expressément pour chaque forme
sociale ou assimilée, objet du livre II, titre II.
5) Le majeur protégé, au sens des articles 444 à 459 du Code civil, est celui placé sous tutelle
pour cause d’imbécillité, démence ou fureur, et celui placé sous conseil judiciaire pour cause
de faiblesse d’esprit. L’article ne mentionne pas les articles du Code civil auxquels il renvoit,
afin de ne pas avoir à être modifié si le Code civil l’était lui-même. Pour mémoire, l’article
443 du Code civil fixe la majorité à 21 ans révolus (sauf la majorité pour être électeur, qui
est désormais fixée à 18 ans révolus par l’article 3 de la loi organique L/91//015 du 23
décembre 1991 portant Code électoral).
6) Le mineur émancipé est soit le mineur marié (article 432 du Code civil), soit le mineur de
18 ans révolus dont le tribunal a reçu déclaration du père à cet effet (article 433 du Code
civil).
7) La pleine capacité de la femme mariée était déjà reconnue par l’article 16 de l’ordonnance
063/67 du 29 juillet 1987 sur l’exercice des activités commerciales, qui abrogeait
implicitement l’article 328 du Code civil.
10) Cette nullité est une nullité de protection ; elle ne plus être invoquée lorsque sa cause a
cessé, par exemple au jour de majorité légale du mineur. Cela dans un but de sécurité des
affaires.
11) Le régime des interdictions fixé par cet article est novateur en ce sens qu’il se contente
de renvoyer à des textes spéciaux, par exemple en matière pénale, fiscale ou de droit de la
faillite, lesquels prévoient de plein droit ou à titre de peine complémentaire, une
interdiction d’exercer une activité économique (en fait, dans leur rédaction actuelle, une
interdiction d’être commerçant).
12) L’acte accompli par l’interdit n’est pas nul : il y va de la sécurité des affaires ; il est
simplement inopposable aux tiers de bonne foi, qui ignoraient donc l’interdiction de leur
auteur et qui choisiront, l’ayant apprise postérieurement, de refuser tout effet à l’acte qui
leur est opposé. Bien évidemment ils n’agiront ainsi que si l’acte a créé des obligations à leur
charge. Par cet article on apporte une véritable sanction à l’interdit en laissant planer la
menace d’un engagement sans effet à son bénéfice.
13) Le Code veut réduire la portée de l’interdiction définitive, trop sévère ; aussi organise-t-
il une procédure de réhabilitation, qui ne connaît pour limite que l’article suivant, visant la
récidive.
15) L’incompatibilité a pour raison d’être le fait que certaines fonctions, électives en
particulier, ou certains états, fonctionnaire, militaire, magistrat, sont considérés comme ne
pouvant pas permettre l’exercice cumulatif d’une activité économique, soit parce que cette
dernière est contraire à l’indépendance que nécessite l’exercice de la première, soit parce
que la première activité donne la possibilité de favoriser indûment l’exercice de l’activité
économique par la même personne. L’incompatibilité est pour le Code une situation
exceptionnelle et traitée comme telle.
16) Là encore le Code innove seulement par son renvoi, en 3° à des textes spéciaux pouvant
créer une incompatibilité générale ou spéciale.
17) Cet article a pour objet de limiter les situations d’incompatibilité en exigeant un texte
particulier pour chaque cas invoqué.
18) Le principe adopté par le Code est, comme déjà signalé, celui de la réciprocité de
traitement : un étranger en Guinée peut exercer toute activité économique que le Guinéen
peut exercer dans le pays dont il a la nationalité. Ce principe respecte à la fois la liberté
d’entreprise par tous et celui d’une légitime fierté nationale, qui conduit à ne pas accorder à
un voisin ce qu’il se refuse à vous accorder.
19) Par cet article il sera permis de pallier un défaut de tenue ou de mise à jour de la liste
visée à l’article précédent.
20) L’assimilation de l’étranger au Guinéen ne peut être totale : elle a deux limites. La
première est la nécessité de respecter les lois de police et de sécurité intérieure sur l’entrée
et le séjour des étrangers. La seconde est la possibilité, par le 2° de cet article, de réserver
aux nationaux l’exercice d’une activité spécifique. Le but de cette disposition est de
tempérer les effets pervers de la réciprocité s’appliquant à des citoyens d’un pays plus
avancé monopolisant un secteur d’activité au détriment de l’émergence de Guinéens.
21) La peine, si elle est pénale, reste peu sévère mais peut se cumuler avec des mesures de
police des étrangers, telle l’expulsion.
22) Il ne s’agit pas de traiter ici du régime applicable au registre des activités économiques,
qui, en tant que structure institutionnelle de l’activité économique, fait l’objet d’un chapitre
entier du livre III. L’objet de ce paragraphe est simplement de créer une obligation et
d’établir ses effets juridiques.
23) Le Code adopte une politique souple en matière d’immatriculation : certes celle-ci est
bien entendu obligatoire, mais elle n’est pas strictement préalable au début d’activité : il
suffit de déposer sa demande, contre récépissé, dans le mois qui suit. Cette solution a le
mérite de rattraper la réalité, beaucoup de « commerçants » débutant leurs activités avant
d’être inscrits à l’actuel registre du commerce et des sociétés.
24) L’immatriculation est créatrice de droit : elle atteste de l’exercice d’une activité
économique et confère le régime juridique qui lui est applicable. Il ne s’agit plus d’une
présomption.
26) Cette disposition vise à alléger les obligations comptables, relativement contraignantes
et lourdes, des petits opérateurs économiques, en particulier individuels.
27) Cette disposition, déjà prévue par l’article 3 de l’ordonnance 038/88 du ter septembre
1988 portant sur la loi comptable, permet d’adapter la comptabilité de certaines activités,
par exemple minières, à la réalité économique et technique.
28) Une législation moderne ne peut ignorer l’informatique et exiger la tenue de livres
comptables comme on le faisait au temps colonial. Il est donc rendu possible d’utiliser les
supports écrits d’une tenue informatisée de comptabilité, à condition bien entendu de
respecter le Plan comptable guinéen et de garantir la fiabilité des informations, ce qui est
techniquement parfaitement possible.
30) Le Code reprend le principe classique d’un premier exercice pouvant dépasser l’année
civile.
31) Le Code des activités économiques n’a pas à se substituer aux différents Codes fiscaux et
en particulier au récent Code des impôts directs d’Etat, qui détaillent les obligations et les
procédures déclaratives et de paiement. Il serait superfétatoire de les répéter. Pour cette
raison cet article reste très général et rappelle le principe même de l’assujettissement fiscal
de l’activité économique.
32) Le régime d’imposition simplifié, en général une imposition forfaitaire, est prévu par les
textes fiscaux et le présent article n’est qu’un rappel en forme de renvoi.
33) Là encore cet article reprend les dispositions générales du Plan comptable général
guinéen.
34) L’activité économique a certes un régime particulier résultant du Code ; mais ce régime
ne fait pas obstacle à l’application des dispositions du droit commun des obligations qui
figurent dans le Code civil, par exemple en matière de vice du consentement, d’effet relatif
des contrats, etc.
36) Idem.
37) Idem.
38) Il s’agit de l’affirmation de l’importance que le Code réserve à l’arbitrage, mode privé de
résolution des litiges : l’arbitrage peut être définitif.
39) Par « structures conventionnelles » le Code entend les formes juridiques permettant
l’exercice d’une activité économique. Ces formes juridiques sont de deux types, faisant
chacun l’objet d’un titre de ce deuxième livre : l’activité en nom personnel, c’est à dire à titre
individuel, et l’activité sous forme de société ou groupement assimilé.
40) Le principe doit rester celui du libre choix, par l’opérateur économique lui-même, de la
forme juridique qu’il entend utiliser pour mener à bien son activité. Il est des cas cependant
où ce principe de liberté sera battu en brèche, l’opérateur ayant soit un choix restreint, par
exemple soit exploiter en nom personnel soit adopter une société professionnelle du Code,
41) Cette disposition, très importante, signifie que la liberté de choix reconnue par l’alinéa
précédent n’est pas illimitée : l’opérateur économique ne peut pas « inventer » une structure
juridique qu’il se taillerait en quelque sorte sur mesure ; il doit choisir parmi les formes
juridiques qui lui sont proposées par le Code. Cela est justifié par la nécessité de faciliter et
guider le travail du juge, en cas de litige, et surtout par le besoin d’assurer la sécurité des
tiers, qui n’auront pas à se transformer en juristes pour étudier les statuts d’une société
créée sur mesure, afin de vérifier, par exemple, l’étendue des pouvoirs de tel organe
dirigeant.
42) L’énumération des catégories d’opérateurs est large puisqu’elle introduit deux
nouveaux arrivants : l’artisan et le prestataire de service (y compris les actuelles professions
dites « libérales »). Les articles suivants vont quelque peu tempérer le champ d’application
de cet article. Il est bien évident que tout opérateur économique entrant dans une catégorie
pourra choisir une forme sociale d’activité, libre ou imposée (une des deux sociétés
professionnelles du titre II, sous-titre V chapitre 3 par exemple).
43) Le Code n’innove pas et garde le principe du statut général unique du commerçant, ce
statut étant élargi dans son champ d’application puisqu’applicable à des personnes qui
n’étaient pas jusqu’à maintenant des « commerçants » : l’artisan et les professions libérales.
Le Code prévoit toutefois qu’un statut dérogatoire peut régir telle ou telle profession (par
exemple, les dentistes, les architectes, etc.).
45) Définir comme exerçant une activité économique tout prestataire individuel de services
est une nouveauté introduite par le Code. Elle a pour effet de faire entrer les professions
libérales dans cette catégorie. S’il est concevable qu’un architecte, un expert-comptable,
voire un médecin soit considéré comme exerçant une activité économique, cela est moins
évident pour un avocat par exemple. De même, certaines professions ont traditionnellement
un régime particulier : les Officiers ministériels et publics (notaires, huissiers,
commissaires-priseurs). Dans ces cas le présent article permet de faire prévaloir le statut
professionnel particulier sur le statut général : le Code restreint donc son domaine
d’application.
46) Ce titre est ce que l’on peut appeler le « gros morceau » de cette première partie
puisqu’il constitue ce que l’on dénomme usuellement le « droit des sociétés ». C’est aussi le
domaine dans lequel le Code apporte le plus de réformes au droit existant, à vrai dire bien
incomplet, constitué par les 134 articles de l’ordonnance 119/85 du 17 mai 1985 sur les
société commerciales, modifiée par l’ordonnance 025/90 du 3 mai 1990 déjà citées.
Ces réformes sont motivées par un double souci, constamment rappelé : simplifier le droit
des sociétés, notamment en abandonnant des concepts désuets, et s’adapter aux
particularismes d’un pays en développement. Il apparaît dès lors nécessaire d’énumérer les
principales innovations apportées au concept même de société avant que soient détaillées
celles propres à chaque type de société dans les dispositions qui lui sont consacrées.
1) La distinction entre société civile et société commerciale est abandonnée. On sait que
dans beaucoup de législations qui la connaissent, en particulier la France, cette distinction
s’est beaucoup atténuée, dans sa raison d’être comme dans ses conséquences juridiques :
ainsi une société civile est immatriculée, elle peut avoir un objet spéculatif, les associés,
entre eux, ne supportent plus le passif par parts viriles mais à proportion de leur
participation au capital, elles sont soumises au droit commun de la faillite. Dès lors, cette
évolution étant approuvée par les rédacteurs du Code, pourquoi ne pas franchir le gué
séparant les deux types de sociétés ? Cela est fait d’autant plus facilement que le droit
guinéen n’a pas de véritable droit commercial et que le Code s’efforce de limiter les
particularismes de la commercialité, ainsi qu’il a déjà été vu. Il s’ensuit que le Code traite
successivement d’un certain nombre de formes sociales, sans qu’il soit possible d’en choisir
d’autres. Plus : certaines formes peuvent être imposées à l’exercice d’une activité
particulière (immobilière, profession libérale...).
3) Les statuts de la société, sans que cela soit contradictoire avec le point 2° ci-dessus,
peuvent largement aménager les rapports entre les parties dans la mesure où le Code
reconnait expressément un caractère supplétif à de nombreuses de ses dispositions et se
contente de réputer non écrites les clauses statutaires violant les quelques dispositions
d’ordre public et annoncées comme telles.
4) La « société » d’une seule personne est introduite en droit guinéen. Ce type de société a
pour avantage incontestable de ne pas exposer le patrimoine de l’exploitant non affecté à
ses activités économiques. Il est introduit comme simple variante à la fois de la société
anonyme et de la société à responsabilité limitée. Là encore il s’agit d’une « mise à jour » du
droit guinéen, à l’instar de la plupart des législations.
5) Le fossé entre les deux types de sociétés les plus utilisés (société à responsabilité limitée
et société anonyme) a volontairement été élargi afin de faire de la première la société des
petites activités entre personnes de connaissance et de réserver la seconde aux activités
plus importantes pouvant profiter à des personnes qui ne se connaissent pas.
7) Enfin, le Code fixe un délai raisonnable de mise en harmonie des statuts des sociétés déjà
existantes avec les nouvelles dispositions. A l’expiration de ce délai tout intéressé, y compris
le greffe du registre des activités économiques, pourra faire constater la violation de la loi
par le tribunal d’instance du siège social pour condamnation personnelle des organes
dirigeants à une amende civile et une régularisation sous astreinte.
47) I - Il y a un droit commun des sociétés, de toutes les sociétés, quels que soient leur objet
et leur forme. C’est dans ce sous-titre, relatif aux dispositions générales, que ce droit est
contenu. Ces dispositions comprennent les éléments fondamentaux de toute société. Aussi
convient-il de s’y référer à chaque fois qu’il n’y a pas de disposition expresse pour une forme
particulière de société.
II - Le droit des sociétés est essentiellement fixé par le législateur pour deux raisons
principales : d’une part, il est indispensable pour la clarté et la sécurité des relations
économiques et juridiques que les sociétés d’une même forme ne soient pas trop
dissemblables ou organisées de manière trop particulière, or ce serait le cas si le législateur
laissait à ceux qui les utilisent la possibilité de les organiser
leur gré, sans limite ; d’autre part, en concevant les règles applicables aux sociétés, le
législateur établit des équilibres entre les intérêts des différentes personnes qui se trouvent,
à un titre ou à un autre, impliquées par l’existence et le fonctionnement des sociétés, et il
n’est pas souhaitable que les dispositions qui réalisent ces équilibres puissent être
modifiées par les utilisateurs des sociétés. Aussi est-il indispensable qu’une partie des
dispositions législatives relatives aux sociétés soient d’ordre public.
III - Il reste que dans la mesure où cela est possible, et dans l’espace de liberté contractuelle
dont ils disposent, les utilisateurs des sociétés ont parfaitement la possibilité de les
aménager en fonction de leurs besoins et de leurs désirs.
IV - Pour qu’il n’y ait aucune incertitude ou ambiguïté sur le caractère d’ordre public de
certaines règles, et donc sur la validité des dispositions contractuelles convenues par les
utilisateurs des sociétés, il est précisé que toutes les dispositions de ce titre sont d’ordre
public à moins que le texte lui-même ne prévoit la possibilité de modifier ses dispositions ou
de les compléter. Il est évident, par ailleurs, que les stipulations contractuelles ne sont
valables que dans la mesure où elles ne contreviennent pas à une disposition d’ordre public
du Code ou à la disposition d’ordre public d’une autre loi.
48) Un délai raisonnable doit être laissé aux sociétés existantes afin de mettre en harmonie
leurs statuts avec la nouvelle législation ou de se dissoudre. Le recours à la régularisation
(ou la dissolution) judiciaire doit rester l’ultime moyen de « régularisation ».
organisée pour partie, variable selon les sociétés, par le législateur dans le but essentiel
de protéger l’intérêt général et les intérêts catégoriels, et pour l’autre partie, par ceux qui
constituent la société. La partie de la société organisée par le législateur est la partie
institutionnelle, la partie organisée par ceux qui la constituent est la partie
contractuelle ;
si des personnes veulent entreprendre en commun une activité économique, parmi les
différentes sociétés que propose le législateur, elles choisissent la société qui leur
convient le mieux et l’instituent par le moyen d’un contrat. Elles complètent les
dispositions laissées à leur discrétion par le législateur et modifient celles qui peuvent
l’être ;
si une personne veut donner une autonomie juridique à son activité, elle choisit la forme
qui lui convient, l’aménage de la même manière et l’institue par un acte de volonté
unilatérale.
50) La succursale n’est pas une société, elle n’est pas une « personne morale », elle n’est pas
un « sujet de droit », elle n’a pas de « personnalité juridique ». On peut utiliser assez
indifféremment les termes de « personnalité morale », de « sujet de droit »,
de « personnalité juridique » et même de « personnalité civile » : ils ont tous la même
signification. Ils signifient que l’organisation dont on parle est considérée comme une
personne par le droit. Quand une organisation est considérée comme une personne par le
droit, elle peut conclure des contrats, avoir des biens sur lesquels elle peut exercer des
droits - comme le droit de propriété par exemple, - elle peut exercer des actions en justice et
être attrait en justice, elle a un nom, un domicile ou un siège social lorsqu’il s’agit d’une
société, une nationalité, une durée, etc. Dire d’une organisation qu’elle n’a pas « la
personnalité morale », qu’elle n’est pas « un sujet de droit », qu’elle n’a pas « la personnalité
civile », qu’elle n’a pas « la personnalité juridique », signifie qu’au regard du droit elle
n’existe pas comme une personne, seule existe alors la personne juridique - personne
physique ou société dotée de la personnalité morale - qui est propriétaire des biens de
l’organisation et qui est liée aux autres personnes juridiques par des rapports d’obligation.
C’est à travers cette personne que vit la succursale. Lorsque la succursale appartient à une
personne physique ou à une société étrangère, elle est considérée comme ayant la
nationalité de cette personne. Mais elle doit évidemment être immatriculée au registre des
activités économiques, autrement elle ne pourrait pas exercer ses activités, et elle est
entièrement soumise au droit guinéen, sans aucune restriction, aussi bien pour tout ce qui
concerne son existence que son fonctionnement. En principe la succursale étrangère ne peut
demeurer sous cette forme, aussi doit-elle être apportée à une société de droit guinéen, par
le moyen d’un apport partiel d’actifs, par exemple, et cette société devient une filiale de la
société étrangère qui l’a constituée.
Toutefois, les pouvoirs publics, pour des raisons qui leur sont propres, peuvent accorder des
dérogations à cette règle. Comme la succursale comprend des biens, la personne physique
qui est propriétaire de ces biens a la liberté d’en disposer à son gré, dans le respect
évidemment du droit .guinéen ; ainsi, la succursale peut être transmise à titre onéreux ou
gratuit à une autre personne juridique guinéenne ou étrangère.
51) I - Les sociétés sont ouvertes à tous ceux qui désirent exercer une activité économique
et il n’y a aucune raison d’exclure qui que ce soit dès lors qu’il ne fait l’objet d’aucune
mesure d’interdiction, d’une incapacité ou d’incompatibilité.
II - Il est nécessaire d’être prudent et de ne pas laisser des mineurs engager leurs biens dans
des sociétés où ils seraient responsables au-delà de leur apport.
III - Si deux époux étaient associés indéfiniment et solidairement dans une même société, la
défaillance financière de leur société serait aussi celle de leur ménage et de leur famille.
Aussi n’est-il pas souhaitable qu’ils puissent s’engager dans ces conditions.
IV - L’institution de la société qui peut ne comprendre qu’un seul associé est une nécessité
économique et sociale moderne. Tous les pays développés ont adopté cette forme de
société.
52) I - Les statuts constituent la charte sociale. Ils sont aussi importants pour les tiers, car ils
décrivent l’organisation de la société, que pour les associés dont ils régissent les rapports
internes.
III - Charte (contrat) des associés, il est normal que les statuts ne puissent être modifiés qu’à
des majorités renforcées.
53) La détermination du siège de la société est importante car elle emporte comme
conséquences la nationalité de la société et le lieu de la compétence juridictionnelle. Aussi
est-il essentiel que ce lieu soit fixé d’une façon claire et ne puisse donner matière à
contestation.
54) I - Les sociétés sont principalement instituées pour servir de structures d’accueil aux
activités économiques.
Leur poursuite est la cause de la constitution de la société. Il est évident que l’activité
économique particulière poursuivie par chaque société aura une importance primordiale
pour son organisation.
II - C’est principalement en fonction de cette activité que seront déterminés les apports (qui
seront les moyens de l’activité, ou au moins certains de ces moyens), les pouvoirs des
dirigeants et de leurs représentants (puisqu’ils auront principalement pour objet la
conduite de l’activité).
III - Il est aussi important que l’Etat puisse interdire certaines activités ou réglementer plus
étroitement, dans la mesure de l’indispensable, d’autres activités comme, par exemple,
celles des banques ou des assurances.
IV - La description de l’activité doit donc être faite dans les statuts de la société avec une
précision suffisante.
Ils distinguent deux époques : la première commence le jour où le premier acte en vue de la
constitution de la société a été passé, elle se termine le jour où les statuts ont été signés par
tous les associés : c’est la période de fondation. La seconde commence au jour de la
signature des statuts, c’est-à-dire au jour de la constitution, et se termine à la date de
l’immatriculation de la société au registre des activités économiques.
Entre les associés, la solution est simple : dès que les statuts sont signés par les associés,
leurs rapports sont régis par ces statuts et, à défaut de stipulation particulière, par la loi elle-
même. Pour que des opérations de ce genre puissent être réalisées au nom de la société et
non à celui des personnes qui les concluent, il faut que ceux qui agissent au nom de la
société aient reçu un mandat exprès, général ou spécial, des autres associés pour les
réaliser. Ce mandat est donné dans les statuts de la société ou par acte séparé, mais à la
condition que tous les associés aient expressément donné leur accord quant à la réalisation
de ces opérations et qu’ils aient été informés de leurs conséquences pour la société,
notamment de leurs conséquences financières. Pour les opérations réalisées avant la
signature des statuts, cc sont les principes généraux du droit des obligations qui
s’appliquent aux relations qui s’établissent entre les futurs associés.
En ce qui concerne les tiers, avant la constitution de la société ce sont les personnes (les
fondateurs) qui ont contracté avec eux qui sont tenus, soit individuellement s’ils ont
contracté seuls, soit solidairement s’ils ont contracté à plusieurs. Mais, ces fondateurs
peuvent se substituer ensuite la société à la double condition : d’une part, qu’ils aient
indiqué au tiers, au moment où ils concluaient une opération avec lui - et non
postérieurement - qu’ils agissaient au nom de la société et non pas en leur nom personnel, et
d’autre part, que la société reprenne expressément à son compte les engagements ainsi
souscrits soit dans un état des engagements annexé aux statuts, où ces engagements sont
décrits avec précision avec en particulier les conséquences financières qu’ils comportent
pour la société, soit dans une décision collective prise par les associés après
l’immatriculation de la société, dans les meilleures conditions d’information possible pour
les associés.
Faute de réunir ces deux conditions, la société n’est pas tenue et ce sont les personnes qui
ont passé ces accords qui le sont. Quand ces deux conditions sont remplies, ces accords sont
censés avoir été souscrits par la société dès la date de leur conclusion. Les fondateurs sont
considérés comme ayant agi comme mandataires de la société (bien que celle-ci n’ait pas
encore la personnalité morale et ne puisse donc être mandant).
56) L’activité ne peut être poursuivie que si des moyens sont mis à sa disposition. Deux
voies sont possibles pour cela : la première passe par l’attribution de la personnalité morale
à la société. Dotée de la personnalité morale, elle peut conclure tous les contrats qui lui
permettront de disposer des moyens qui sont lui sont nécessaires, tels qu’achat ou location
de biens, crédits-baux, accords de licence, etc. La seconde est celle des apports. Les associés
transfèrent à la société des droits et des biens qui lui permettront de poursuivre son activité.
En contrepartie de ces apports, la société émet des parts sociales ou des actions qui sont
remises aux apporteurs en fonction de la valeur de leurs apports respectifs. Le montant
total de la valeur nominale de ces parts ou actions constitue le capital social.
57) I - Deux sortes d’apports peuvent être faits à une société : les apports en numéraire et
les apports en nature. Leur régime juridique est réglementé dans les articles suivants.
Il - Tant qu’une société n’a pas la personnalité morale, elle ne peut jouir de droits. Elle ne
peut, par exemple, être propriétaire des biens qui lui sont apportés ni en jouir en son nom.
Toutefois, il est indispensable que les droits correspondants aux biens qui lui sont apportés
lui soient transférés dès sa constitution et qu’elle ait effectivement, dès cette date, la
jouissance effective de ces biens, car, même si cela ne peut pas être conseillé d’une manière
générale, la société peut commencer ses opérations à partir de sa constitution puisqu’elle
peut reprendre, après son immatriculation, tous les actes qu’elle aura effectués entre sa
constitution et son immatriculation.
58) I - Le paiement par chèque (ou par autre moyen) des sommes correspondant aux
apports en numéraire n’est pas considéré comme une libération de l’apport tant que la
société n’a pas effectivement et définitivement encaissé les sommes portées sur ces
chèques.
Il - Une attention toute particulière doit être apportée à la libération des apports en nature
par compensation avec des créances certaines, liquides et exigibles que les apporteurs
pourraient avoir sur la société. Une telle pratique peut donner lieu à des fraudes, les
créances pouvant être incertaines dans leur existence, indéterminées quant à leur montant
ou à leur échéance. Mais il est important de permettre la compensation qui est souvent très
utile, autant pour la société (qui se libère à peu de frais de ses dettes tout en augmentant ses
fonds propres) que pour les associés (qui peuvent consolider leur position dans la société).
Aussi faut-il interdire la compensation à la constitution de la société et l’admettre à
l’occasion des augmentations de capital, sauf disposition contraire des statuts, et en
l’entourant de toutes les précautions nécessaires.
59) I - Il est possible d’apporter à la société des droits réels comme par exemple un droit de
propriété, un droit de nue-propriété, un droit d’usufruit, un droit emphytéotique, un droit
de superficie, etc. Ces droits réels peuvent porter sur des biens immobiliers ou mobiliers,
corporels ou incorporels.
II - On peut également apporter à la société des droits de créance sur des tiers et, parfois, sur
la société elle-même. Il faut noter à cet égard qu’une créance de somme d’argent sur un tiers
doit être apportée à la société au titre des apports en nature et non pas à celui des apports
en numéraire. Une créance sur la société peut lui être apportée en nature à la condition
qu’elle soit certaine et liquide. Dans ce cas, la dette de la société envers l’apporteur est
éteinte par confusion. Dans ces deux situations on doit observer une vigilance particulière
en raison des risques de fraude que ces opérations peuvent comporter.
III - Il est impératif que les biens qui font l’objet de l’apport soient mis effectivement à la
disposition de la société au jour de sa constitution, de telle manière qu’elle puisse
immédiatement exercer sur ces biens les droits qui lui sont apportés. Certes, la société n’a
pas encore à cette date la personnalité juridique, puisqu’elle n’est pas encore immatriculée,
mais comme les actes accomplis entre la constitution et l’immatriculation peuvent être
repris après l’immatriculation et que celle-ci peut intervenir à tout moment, il faut donc que
ces biens soient mis à sa disposition dès sa constitution et qu’elle puisse s’en servir
conformément aux stipulations du contrat d’apport.
IV - Lorsque les biens sont apportés en propriété, l’apporteur est garant envers la société
comme un vendeur envers son acheteur, c’est à dire qu’il doit à la société la garantie en cas
d’éviction (du fait du tiers et du fait personnel) et la garantie des défauts de la chose (vices
cachés), conformément aux dispositions du Code civil.
V - L’apport d’un bien peut être fait simplement en jouissance. La société n’a donc pas un
droit réel sur le bien mais simplement un droit de créance qui lui permet de jouir du bien
pendant toute la durée de l’apport. Ce droit de jouissance est évalué et l’apporteur reçoit des
parts sociales ou des actions en contrepartie de son apport. A la dissolution de la société,
l’apporteur reprend son bien avant tout partage puisqu’il n’a apporté à la société que sa
jouissance. Le droit de la société est donc très proche de celui d’un preneur (locataire) de
bien. Cependant, la différence essentielle avec le bail est que le preneur paie des loyers à son
bailleur alors que la société ne lui paie aucun loyer puisqu’il reçoit des parts sociales ou
actions en contrepartie de son apport. Ces parts sociales ou actions lui donnent les mêmes
droits (dont le droit aux dividendes) que les autres parts sociales ou actions correspondant
à d’autres apports, comme les apports en propriété par exemple. Aussi, en raison de la
nature particulière de cet apport, c’est la garantie du bailleur que doit l’apporteur à la
société et non la garantie du vendeur comme c’est le cas quand le bien est apporté en pleine
propriété à la société. La garantie du bailleur est celle qui est prévue par le Code civil. La
situation est cependant différente lorsqu’il s’agit de choses de genre ou de biens destinés à
être renouvelés pendant la durée de la société. Comme ces choses ou ces biens vont
disparaître avant la fin de la société et qu’ils seront renouvelés, l’apport est assimilé à une
vente du point de vue des garanties et c’est la garantie du vendeur que l’apporteur doit à la
société.
60) L’appel public à l’épargne consiste principalement dans l’émission de titres négociables
qui sont proposés au public pour leur souscription. Pour que de telles émissions soient
possibles dans des conditions raisonnables d’efficacité et de sécurité, surtout pour les
souscripteurs, il est indispensable qu’existe toute une logistique : un marché boursier (une
bourse des valeurs), des professionnels opérant sur ce marché (des agents de change) et
un « gendarme » (une commission des opérations de bourse ou un organe aux attributions
similaires).
Il n’est pas concevable d’instituer un système aussi lourd dans le cadre du droit guinéen des
sociétés : ce serait irréaliste.
61) La participation aux bénéfices et aux pertes est un élément essentiel de la société. Tout
associé doit participer aux bénéfices et aux pertes. Le principe posé par cet article est que
chaque associé participe aux bénéfices et aux pertes dans la proportion de sa participation
au capital de la société. Il peut cependant exister des dispositions légales atténuant cette
proportionnalité. Ainsi, dans les sociétés anonymes, la loi peut prévoir que des actions
donnent, dans les bénéfices, une proportion supérieure à celle des autres actions. Le
principe de la proportionnalité de la participation des associés aux pertes en fonction de
leur participation au capital ne joue pas de la même manière dans toutes les sociétés. Ainsi,
dans les sociétés où la responsabilité des associés est indéfinie et solidaire, les créanciers
ont la possibilité de demander à n’importe lequel des associés le paiement de l’intégralité de
leur créance s’ils ne parviennent pas à être payés par la société. Les associés ne peuvent
opposer à ces créanciers le principe de la proportionnalité de leur participation aux dettes,
chaque associé qui a payé au créancier plus que sa part ayant alors un recours contre ses co-
associés. Ce n’est qu’ensuite, et uniquement dans les rapports entre les associés, que cette
proportionnalité retrouve tous ses effets. Le principe de la participation de tous les associés
aux bénéfices et aux dettes interdit que l’on introduise dans les statuts de la société des
clauses léonines c’est-à-dire des clauses qui auraient pour but ou pour effet soit de priver
des associés de leur droit aux bénéfices soit de les exonérer des pertes.
Ces dispositions n’empêchent pas les sociétés de décider la mise en réserve de leurs
bénéfices, notamment pour financer leurs investissements, dès lors qu’elles agissent
conformément à l’intérêt de leur entreprise et qu’elles n’abusent pas de cette possibilité au
détriment de leurs associés minoritaires.
Les principes posés par ces articles ne visent que les clauses statutaires. Ils ne s’opposent
pas à ce que certains associés conviennent, dans des accords qui leur seraient personnels
(notamment dans les sociétés anonymes), d’une répartition des bénéfices et des pertes
s’écartant du principe de proportionnalité. Ces accords sont valables quand ils n’ont pas
pour but exclusif de « tourner » la loi mais qu’ils ont une cause légitime. Ce qui est le cas, par
exemple, des conventions de portage.
62) La société n’est pas instituée uniquement pour permettre à plusieurs personnes
d’exercer ensemble une activité économique dans un certain but, même si c’est la raison
principale de son existence. Il n’est donc pas essentiel que la société comprenne plusieurs
associés. D’ailleurs, la loi prévoit elle-même l’existence de sociétés unipersonnelles. Dans les
sociétés qui ne sont pas les sociétés unipersonnelles prévues par la loi, il est impératif que
l’activité économique puisse continuer normalement alors même que la société ne
comporte plus une pluralité d’associés. La situation doit certes être régularisée, mais la
procédure retenue laisse une très grande souplesse pour ce faire en donnant un délai très
long à l’associé unique pour retrouver d’autres associés et en lui permettant d’arrêter la
procédure judiciaire de dissolution en régularisant la situation « in extremis ». La solution
peut être plus rigoureuse dans les sociétés qui comprennent des organes collectifs car il faut
que ces organes puissent délibérer convenablement.
63) Idem.
64) Les dirigeants de la société visés par ce texte sont dans toutes les sociétés à l’exception
de la société anonyme : le ou les gérants et, dans la société anonyme, selon le cas : soit
l’administrateur général, soit le président-directeur général, soit le président du conseil
d’administration et le directeur général, auxquels il convient d’ajouter le conseil
d’administration.
L’objectif poursuivi par ce texte est de donner aux associés l’information la plus complète
possible et de la meilleure qualité possible sur la situation financière de la société, sur la
marche des affaires sociales et suries perspectives d’avenir. L’examen des comptes annuels,
le rapport de gestion et, dans les sociétés anonymes, celui du commissaire aux comptes,
doivent permettre d’analyser la situation économique de la société et voir si la continuation
de l’activité peut être compromise. L’une des préoccupations du commissaire aux comptes
doit, précisément, être de rechercher si l’existence de la société n’est pas menacée à court
voire à moyen terme.
Ces rapports ne doivent donc pas être considérés comme de pures formalités destinées à
satisfaire aux exigences légales mais comme des études sérieuses destinées à permettre aux
associés de bien faire le point sur la situation économique de la société et sur son avenir.
65) L’un des rôles importants de l’assemblée générale ordinaire annuelle est de décider de
l’affectation des bénéfices de l’exercice. Elle peut affecter ces bénéfices à des comptes de
réserves statutaires ou à des comptes de réserves décidés par l’assemblée générale elle-
même, ce qui peut être obligatoire pour financer les investissements de l’entreprise. Elle
peut aussi décider de distribuer aux associés tout ou partie des bénéfices distribuables.
Surtout dans les sociétés dans lesquelles la responsabilité des associés est limitée à leurs
apports - et où les créanciers n’ont pour gage que le patrimoine de la société - c’est-à-dire les
actifs sociaux -, la distribution de bénéfices aux associés doit évidemment correspondre à de
véritables bénéfices et non pas à une distribution d’actifs, autrement la distribution aurait
pour conséquence de diminuer le gage des créanciers et donc de mettre en péril leurs
intérêts. Cet article prévoit donc que les bénéfices peuvent être distribués très librement
mais seulement les bénéfices et pas les actifs. Ces dispositions précisent celles du droit
comptable qui a, ici, beaucoup d’importance puisque c’est lui qui précise la notion de
bénéfice.
66) L’une des raisons de l’existence de la société est la répartition de bénéfices entre les
personnes qui se sont associées. Cet article organise la manière suivant laquelle cette
répartition s’effectue. Quelle que soit la société dans laquelle s’effectue cette répartition de
bénéfices, le bénéfice distribuable revenant à chaque titre social, qu’il s’agisse de part sociale
ou d’action, est appelé : « dividende ». En principe, la répartition des dividendes est fonction
de la participation au capital : celui qui a dix pour cent du capital doit recevoir dix pour cent
des bénéfices : c’est la logique de la société. Toutefois, il peut y avoir des modalités de
répartition différentes des bénéfices. Des titres sociaux peuvent avoir, par exemple, des
droits plus élevés dans les bénéfices que d’autres titres. Il reste que les clauses léonines sont
nulles comme il est précisé dans les dispositions communes. Il est possible de prévoir dans
les statuts que les associés ou que les actionnaires peuvent recevoir un premier dividende.
Mais ce premier dividende n’est possible que s’il y a suffisamment de bénéfices
distribuables pour le payer. Il est calculé comme un intérêt sur le montant libéré des titres
sociaux. Mais il ne s’agit là que d’une méthode de calcul car c’est un dividende et non pas un
intérêt. En revanche, et ce n’est pas du tout la même chose, il est interdit de verser aux
associés un intérêt fixe sur le montant de leurs titres sociaux : ils sont des associés
participant aux bénéfices et non des créanciers touchant des intérêts sur le montant de leur
capital. Ce n’est donc comme on l’a vu précédemment que dans la mesure des bénéfices
réalisés que les associés peuvent recevoir un premier dividende. De même, et pour la même
raison, il est interdit aux associés de recevoir un intérêt intercalaire sur leur participation à
la société.
67) Cette disposition est importante puisqu’elle pose le principe selon lequel un associé
affecté par une prise de décision ne peut participer au vote, ses titres ne comptant par
ailleurs pas pour le calcul du quorum lors de cette seule décision.
68) Les dirigeants de la société connaissent bien les affaires sociales puisqu’ils les gèrent.
Les autres associés ne sont pas dans la même situation. Pour défendre leurs droits de
manière efficace, il est indispensable qu’ils puissent avoir accès à des informations qui
n’apparaissent, complètement ou partiellement, ni dans les comptes qui leur sont remis, ni
dans les rapports des organes de gestion, de direction ou d’administration, ni dans ceux du
commissaire aux comptes. Ils peuvent, évidemment, bénéficier des dispositions du Code de
procédure civile, mais celles-ci ne sont pas toujours adaptées aux affaires économiques.
Aussi est-il nécessaire que des mécanismes spécifiques soient institués : tel est le cas de
l’expertise de gestion. Afin de protéger les associés qui n’ont dans la société qu’une très
faible participation, il leur est permis de se regrouper sous la forme qui leur paraît la mieux
adaptée pour l’exercice de leur demande : l’association peut parfaitement convenir. Le but
de l’expertise est simple : permettre aux associés qui ne participent pas à la gestion, à la
direction ou à l’administration de la société, d’obtenir une information sur des opérations de
gestion qui peuvent porter préjudice à la société, à certains de ses associés ou à l’un d’entre
eux. Ayant ces informations, ils peuvent alors apprécier l’opportunité d’exercer soit une
action individuelle soit l’action sociale.
évident, par ailleurs, que l’expert choisi doit être totalement indépendant, tant à l’égard de la
société qu’à celui des demandeurs. Il doit enfin présenter toutes garanties d’intégrité.
69) Il est indispensable pour la sécurité des relations économiques et juridiques que les
associés ne puissent remettre en cause les actes passés par leurs dirigeants sous prétexte
que ces actes étaient étrangers à l’objet social, que les statuts de la société ou une décision
d’une assemblée ne leur permettaient pas de les passer. De même, les relations
économiques et juridiques seraient entravées (surtout quand elles sont internationales) s’il
fallait que les tiers doivent constamment consulter les statuts de chacune des sociétés avec
lesquelles ils contractent avant de conclure un acte avec leurs dirigeants. Le monde
moderne exige que les affaires puissent être conclues à la fois de manière rapide et sûre ; la
sécurité des tiers est indispensable : c’est aux associés de prendre leurs précautions. La loi
leur en donne les moyens, notamment en prévoyant la possibilité d’opposer au tiers de
mauvaise foi la limitation des pouvoirs des dirigeants avec lesquels il traite : il suffit, pour
que ce tiers soit de mauvaise foi, qu’il ait été informé du manque de pouvoir du dirigeant,
par les associés de la société par exemple ou par d’autres membres de ses organes de
gestion, de direction ou d’administration. En revanche, dès lors qu’il s’agit des relations des
associés entre eux, donc des relations internes à la société, il n’y a pas de raison de ne pas
donner aux associés la liberté, dans une certaine mesure, d’organiser comme ils le désirent
la répartition du pouvoir entre les différents organes : assemblées, gérance, conseil
d’administration, président, etc. Il faut simplement respecter ici deux principes : le premier
est que les pouvoirs d’un organe social ne peuvent être vidés de leur substance par des
dispositions contractuelles, sinon l’organisation légale n’aurait plus de sens et la protection
des intérêts minoritaires pourrait disparaître ; le second est que ces limitations de pouvoirs
doivent figurer dans les statuts de manière à offrir les garanties nécessaires de protection
des différents intéressés à la vie de la société.
70) Les opérations de fusion, de scission et d’apport partiel d’actifs sont très importantes
dans la vie économique. Aussi convient-il dc les organiser soigneusement dans le Code. Il est
important de souligner que les fusions et les scissions entraînent transmission à titre
universel du patrimoine des sociétés (qui disparaissent du fait de la fusion ou de la scission)
au profit des sociétés qui bénéficient des apports des sociétés absorbées ou scindées. Elles
évitent tout un ensemble d’opérations ou de formalités qui seraient exigées autrement.
Ainsi, par exemple, il n’y a plus lieu de notifier aux débiteurs sociaux la cession des créances
que la société possède sur eux pour que cette cession leur soit opposable. L’apport partiel
d’actifs est l’apport d’une branche autonome d’activité par une société à une autre société.
Le contenu de l’apport est non seulement celui de l’activité mais peut aussi comprendre tous
les moyens nécessaires à son exercice : biens immobiliers ou mobiliers, corporels ou
incorporels, personnel ; il peut aussi comprendre, le cas échéant, les dettes se rapportant à
l’activité. Le contenu de l’apport est fixé par l’assemblée qui le décide quand la société
bénéficiaire de l’apport est une société unipersonnelle ; il est fixé en accord avec les associés
de la société bénéficiaire de l’apport quand cette société comporte des associés autres que la
société apporteuse. La société apporteuse ne disparaît pas, elle continue ses autres activités
et inscrit à l’actif de son bilan les parts sociales ou les actions qu’elle a reçues en contrepartie
de son apport. Si elle n’exerce pas d’autre activité, elle gère ses participations et devient
alors une société holding.
modification statutaire. Ainsi, une société ayant une activité industrielle peut, par
exemple, devenir une société holding à la faveur d’une ou de plusieurs opérations
d’apports partiels d’actifs. Ces opérations ne lui font pas perdre sa personnalité morale) ;
annulation du contrat de société (mais comme les annulations de sociétés risquent de
mettre en jeu des intérêts importants, qui vont bien au-delà de ceux des associés, les cas
d’annulation des sociétés doivent être réduits) ;
annulation anticipée décidée par les associés (qui peuvent avoir intérêt à ce qu’elle
finisse plus tôt que prévu) ;
dissolution judiciaire pour justes motifs ;
dissolution judiciaire quand l’associé qui possède toutes les actions ou parts sociales de
la société devait régulariser la situation en cédant des actions ou parts sociales à un ou
plusieurs autres associés et qu’il ne l’a pas fait en temps utile ;
décision judiciaire quand la société est en liquidation judiciaire ou qu’elle a cédé la
totalité de ses actifs et que le tribunal a ordonné sa dissolution ;
toute autre cause prévue par les statuts (cc qui autorise de nombreuses stipulations).
72) Ces dispositions n’appellent pas de commentaire particulier car elles ont pour objet la
prise d’une décision, certes importante, mais simple dans son principe.
73) Si un associé ne respecte pas ses engagements, l’associé ou les autres associés peuvent
le mettre en demeure de les exécuter et, s’il se dérobe, le tribunal peut, à leur demande,
ordonner l’exécution forcée. Mais si l’associé ou les autres associés estiment qu’il est
préférable de prononcer la dissolution de la société, ils peuvent en faire la demande au juge.
Si la société est importante et qu’elle met en jeu des intérêts considérables extérieurs aux
associés, il serait préférable que ceux-ci actionnent l’associé défaillant en exécution de ses
engagements plutôt qu’en dissolution anticipée de la société, mais la décision leur
appartient.
Il ne suffit pas qu’il y ait mésentente entre les associés pour que la dissolution anticipée de la
société soit prononcée. Encore faut-il que cette mésentente soit telle qu’elle entraîne la
paralysie de la société, c’est à dire, par exemple, qu’il soit impossible de nommer les
membres des organes de gestion, de direction ou d’administration, de prendre des décisions
en assemblée générale ou que l’activité se trouve gravement perturbée par cette
mésentente. La décision de dissolution d’une société importante est une décision grave qui
ne peut être prise qu’après avoir soigneusement envisagé ses conséquences.
La liquidation de ]a société comprend tout un ensemble de choses à faire, dont les plus
importantes sont : la conduite de l’activité sociale jusqu’à son épuisement ou son transfert à
une autre entreprise, l’inventaire de tous les éléments d’actif et de passif du patrimoine
social, leur évaluation, le paiement de toutes les dettes sociales au besoin au moyen de la
cession des éléments d’actif ou de certains d’entre eux, les arrêtés comptables (bilan,
comptes de résultats, annexes), l’établissement des comptes annuels pendant la période de
la liquidation, etc.
Il est important de bien choisir le(s) liquidateur(s) car c’est lui qui va désormais conduire
toutes les opérations de la société. Il serait souhaitable que le mode de nomination du
liquidateur soit prévu par les statuts ; à défaut, elle peut être faite par les associés, ou si ce
n’est pas possible, les fonctions peuvent être remplies par les gérants ou les dirigeants en
fonction au moment de la décision de dissolution. Ce n’est que si ces modes de désignation
ne permettent pas d’avoir un liquidateur que l’on peut recourir à la justice. Pour la
révocation éventuelle du liquidateur, il paraît sage de suivre le parallélisme des formes, le
mode de révocation étant celui de la nomination. Au cas où les statuts auraient prévu le
mode de nomination du liquidateur mais non celui de sa révocation, il y aurait lieu
d’appliquer à la révocation les mêmes règles qu’à la nomination. S’il n’était pas possible de
procéder ainsi, la révocation devrait être demandée par requête au président du tribunal
d’instance par l’associé ou les associés qui la souhaiteraient.
Le liquidateur doit avoir tous les pouvoirs nécessaires pour conduire à bien les opérations
de liquidation : il ne faut pas qu’il ait constamment à se référer aux associés pour leur
demander leur accord ou avis. Cependant, il est possible qu’il y ait des éléments d’actifs de
grande valeur dans le patrimoine de la société : immeubles, droits de propriété industrielle,
etc. ; on ne comprendrait pas que le liquidateur ait la possibilité de les céder sans avoir reçu
autorisation des associés, statuant à la majorité, car ils peuvent avoir des perspectives
différentes de celles du liquidateur ou la volonté de reprendre eux-mêmes ces éléments,
quitte à prendre personnellement en charge une partie du passif social. Comme il est
possible que l’activité continue à titre provisoire et précaire pendant la durée de la
liquidation soit pour permettre son épuisement soit pour faciliter son transfert à une autre
entreprise, il est nécessaire que des comptes annuels soient établis et qu’ils soient
approuvés par les associés dans les mêmes conditions que pendant la vie de la société.
Lorsque la liquidation est terminée, le liquidateur doit remettre aux associés les comptes de
la liquidation et un rapport sur les opérations de liquidation. Les associés doivent alors
approuver un ensemble de résolutions relatives à ces comptes et aux opérations de
liquidation. Ils déchargent le liquidateur de sa responsabilité s’ils estiment qu’il a rempli ses
fonctions de manière satisfaisante. Les associés constatent la clôture des opérations de
liquidation et il est alors nécessaire de procéder à. des publicités légales. Comme toute
personne chargée d’une fonction, le liquidateur supporte une responsabilité : agissant en
qualité de mandataire de la société e des associés, sa responsabilité est celle d’un
représentant conventionnel.
Pendant la durée de la société, la responsabilité des associés aux dettes sociales a été régie
par la forme de la société dans laquelle ils s’étaient associés : limitation aux apports, etc. Il
n’y a pas, en principe, de raison pour que le régime de leur responsabilité change durant les
opérations de liquidation. Ils conservent donc celui qui était le leur avant la dissolution de la
société. Toutefois, s’ils s’immiscent dans la liquidation de la société alors qu’ils ne sont pas
nommés aux fonctions de liquidateur, ils apparaissent aux yeux des tiers comme des
liquidateurs. Aussi, pour protéger ces tiers il est préférable de faire supporter aux associés
qui s’immiscent la même responsabilité qu’aux liquidateurs. En revanche, les associés qui ne
font que participer aux décisions collectives relatives aux opérations de liquidation ne
peuvent pas être considérés comme s’immisçant dans la liquidation.
76) I - Après paiement de tous les créanciers sociaux il y a lieu de partager entre les associés
ce qui reste de l’actif, c’est à dire l’actif net. Si tous les éléments d’actifs ont été cédés la
situation est facile à régler car il n’y a que de l’argent à partager : l’argent étant parfaitement
divisible, le partage est très vite fait et ne peut guère donner lieu à contestation.
II - Le cas où il n’y aurait que des dettes à partager au jour de la clôture de la liquidation
volontaire ne sera pas fréquent car il est vraisemblable que la société aura été mise en
liquidation judiciaire avant sa dissolution ou pendant le cours de sa liquidation. Si un tel cas
se produisait, les dettes seraient partagées en suivant les règles applicables à la forme de la
société en liquidation et relatives à la responsabilité des associés au paiement des dettes
sociales. Ainsi, suivant la forme de la société concernée, les associés seraient tenus soit dans
la limite de leurs apports soit indéfiniment et solidairement.
III - Si des biens ont été apportés en jouissance seulement, la société n’a plus aucun droit sur
eux dès qu’elle a pris fin (au jour de sa dissolution). Dès ce moment, l’apporteur en
jouissance peut reprendre le bien soit en nature s’il est toujours dans la société soit en
équivalent (c’est-à-dire que la société doit lui rendre, selon les termes de la loi : « une
pareille quantité, qualité et valeur »). Mais il se peut que ces biens demeurent dans la société
jusqu’au jour du partage, c’est donc au plus tard à cette date que l’associé apporteur reprend
son ou ses biens avant tout partage.
IV - Les associés peuvent librement convenir entre eux des règles du partage, soit dans les
statuts de la société, soit dans des conventions particulières. Ils peuvent aussi convenir de
rester ensemble, ou à quelques-uns seulement, en indivision. Dans ce cas, les règles de
l’indivision s’appliquent, et dans la mesure de la liberté contractuelle dont ils disposent, ils
peuvent compléter l’organisation de leur indivision par convention.
77) La nullité d’une société est une chose qui peut être très grave, surtout quand il s’agit de
sociétés importantes, car elle comporte des conséquences non seulement à l’égard des
associés de la société, mais aussi à celui d’autres personnes qui ont des intérêts dans la
société et qui peuvent, de ce fait, les voir mis en péril. Tel est le cas, par exemple, des
créanciers (dont les banquiers et organismes financiers), des fournisseurs, des clients, du
personnel, etc. Ce n’est donc qu’avec beaucoup de précautions que l’on peut admettre la
nullité des sociétés. Il y a donc une volonté de réduire les causes de nullités.
78) Il est souhaitable de permettre dans certains cas l’extinction de l’action en nullité. Ces
mesures répondent au souci déjà exprimé de limiter les nullités de sociétés. Si certaines
nullités sont d’ordre public, comme l’illégalité de l’objet par exemple, d’autres visent la
protection de certaines personnes en particulier, tel est le cas des nullités pour vice du
consentement. Autant n’est-il pas souhaitable de limiter les actions en nullité fondées sur
l’ordre public, autant il peut être opportun de limiter les autres quand la protection des
intérêts visés n’est plus nécessaire. Ainsi, par exemple, la nullité pour vice du consentement
a pour objet de protéger celui dont le consentement a été vicié ; si celui-ci n’est plus associé
de la société au moment où il demande la nullité de la société ou d’un acte ou d’une
délibération postérieure, il n’y a plus de raison de satisfaire sa demande. En revanche, il
pourrait lui être alloué des dommages-intérêts s’il apparaissait qu’il ait subi un préjudice de
ce fait.
79) En matière économique, et tel est le cas général des sociétés, il faut permettre aux
associés et aux sociétés de soumettre à l’arbitrage les litiges qui naissent du fait de
l’existence et du fonctionnement de la société ou des rapports personnels que les associés
peuvent avoir entre eux à propos de la société. La soumission du litige à l’arbitrage peut
résulter soit d’une clause compromissoire soit d’un compromis.
80) Le terme « contrôle » est ambigu. Il a 2 significations : Dans un premier sens, contrôle
signifie l’inspection, la vérification, la surveillance qui est exercée sur quelque chose, la
comptabilité par exemple. Tel est le cas du contrôle du commissaire aux comptes sur les
comptes de la société. Dans un second sens contrôle signifie la direction, la commande, la
maîtrise, la conduite de quelque chose, d’une affaire, d’une entreprise, d’une société. D’une
manière plus précise, dans ce second sens, contrôle signifie le pouvoir que l’on a dans une
société : le pouvoir de diriger les affaires de la société, de décider des investissements de
l’entreprise, d’acheter et de vendre les actifs, de faire des emprunts, d’embaucher et de
licencier le personnel, en bref de prendre les décisions qui permettent de conduire les
affaires sociales. C’est dans ce second sens que l’on emploie contrôle lorsque l’on parle
de « cession de contrôle », de « prise de contrôle ». Ce chapitre relatif au « contrôle » vise le
pouvoir dans la société.
81) Pour détenir et exercer le contrôle dans une société, c’est à dire le pouvoir de décision, il
faut des moyens : il faut avoir la majorité des votes dans les assemblées ou, d’une manière
plus générale, dans les décisions collectives, au moins pour les décisions ordinaires, à défaut
d’avoir une majorité suffisante pour prendre les décisions extraordinaires. Or, pour avoir la
majorité des votes dans une assemblée, ou pour prendre des décisions par correspondance,
il faut détenir un nombre suffisant de titres sociaux qui confèrent le droit de vote. En
d’autres termes, il faut détenir un « bloc de contrôle ». Bien des conséquences sont attachées
à la détention et à l’exercice du contrôle. Comme il peut être difficile à établir, la meilleure
solution est de présumer son existence et sa détention. C’est l’objectif qui est poursuivi par
l’article suivant.
82) Cet article établit des présomptions de contrôle. Le contrôle peut être détenu par une
seule personne, qui dispose à elle seule d’un nombre de votes suffisant pour détenir le
pouvoir dans la société. Dans ce cas, on considère qu’elle détient le contrôle de la société.
Dans d’autres situations, aucune personne ne détient seule le contrôle de la société, mais
certains associés peuvent s’accorder pour détenir ensemble ce contrôle. On peut alors dire
qu’ils détiennent ensemble le contrôle de la société : c’est ce qui est visé dans cet article.
83) Cet article définit la participation mais simplement dans le cadre de la loi pour en tirer
certaines conséquences. Il reste que des sociétés peuvent avoir des participations dans
d’autres sociétés d’un montant inférieur à dix pour cent. Mais ces participations inférieures
à dix pour cent ne sont pas visées par les articles de la loi qui comportent des obligations
liées à la participation. Cet article règle aussi le problème des participations réciproques. On
sait qu’il serait possible pour des sociétés de ne posséder qu’un capital extrêmement réduit
par le moyen des participations réciproques. En fait, plusieurs sociétés pourraient partager
de cette manière le même capital.
La situation serait extrêmement dangereuse pour les créanciers sociaux et les tiers, surtout
quand ils sont en relation avec des sociétés dans lesquelles la responsabilité des associés est
limitée à leurs apports et où ils n’ont pour gage que le patrimoine social, c’est-à-dire les
actifs de la société. Or, dans ce cas, plusieurs sociétés partageraient, en fait, les mêmes actifs.
La solution serait peut-être d’interdire toute participation réciproque entre les sociétés.
Mais la règle irait trop loin, car il peut être intéressant pour les sociétés d’avoir des
participations de ce type. La solution est donc simplement de limiter ces participations
réciproques comme le fait le texte. Les principes, au demeurant fort classiques, retenus par
cet article peuvent être résumés ainsi : si une société A possède plus de la moitié du capital
ou des droits de vote d’une société B, cette société A est la société mère de la société B et la
société B est la filiale de la société A.
Si la société C possède 30 % du capital d’une société D, mais que, dans le même temps, la
société A possède 25 % du capital de la société D, celle-ci est une filiale de la société A
puisque sa participation totale dans le capital de la société D est de 25 % + 30 % = 50 %. Les
30 % restant étant détenus par A à travers ses 2 filiales, les sociétés B et C. Dans de très
nombreux cas, c’est la participation supérieure à 50 % qui permet de déterminer le
caractère de filiale. Mais lorsque la société possède dans une autre société, par exemple, des
actions qui donnent un droit de vote double et qu’elle possède plus de 50 % des votes dans
les assemblées alors que sa participation dans le capital est inférieure à 50 %, c’est ce % des
droits de vote qui lui donne son caractère de société mère et à la seconde celui de filiale.
84) Le principe est que dès qu’une société détient une minorité de blocage dans une société,
elle est en situation d’être société mère d’une filiale commune si une autre société ou
d’autres sociétés ont une participation qui leur permet également d’avoir une minorité de
blocage dans cette filiale commune. Mais cette condition n’est pas suffisante : il faut encore
que cette société participe à la gestion de la société dans laquelle elle a sa participation.
Cette participation à la gestion est établie dès lors que la société participe aux organes de
gestion ou de direction de la société : conseil d’administration par exemple, même si elle y a
une position minoritaire. Comme il sera vu dans les sous-titres y consacrées, une société a
une minorité de blocage dans une société anonyme quand elle possède plus de 1/3 des
droits de vote et dans une société à responsabilité limitée quand elle possède plus de 1/4 de
ces droits de vote. En matière de filiale commune, tout se passe en fait comme si les sociétés
mères exerçaient un contrôle conjoint de la filiale. Il y a cependant une différence entre le
contrôle conjoint et la situation de sociétés mères dans la mesure où l’on ne qualifie la
société de société mère que si elle possède une minorité de blocage, alors qu’on ne tient pas
compte de ce seuil de participation pour considérer qu’il y a contrôle conjoint ; celui-ci peut
exister même si l’une des sociétés « contrôleurs » ne possède pas la minorité de blocage.
85) Le principe est qu’un groupe de sociétés est formé par toutes les sociétés qui dépendent
d’un même contrôle majoritaire, que ce soit par l’intermédiaire de personnes morales ou de
personnes physiques. Le groupe correspond le plus souvent, mais pas uniquement, au
groupe formé par une société mère et ses filiales. Il peut en effet être plus large dans la
mesure où l’on tient compte de l’existence de personnes physiques qui contrôlent
personnellement les sociétés. Ainsi, si une personne physique contrôle de manière
majoritaire plusieurs sociétés, l’ensemble des sociétés contrôlées de cette manière forme un
groupe. Il convient de signaler que le groupe n’est pas une personne morale distincte. Enfin,
sauf cas exceptionnel prévu par le Code, l’existence du groupe ne fait pas disparaître la
personnalité morale des sociétés qui le composent.
86) La société anonyme est une société. Ace titre, elle est régie par les dispositions
communes aux sociétés et par les dispositions qui lui sont propres. Cet article reprend très
brièvement les dispositions des dispositions communes : « domaine d’application des
dispositions communes aux sociétés ». Dans la mesure où la loi l’autorise expressément, les
associés peuvent soit compléter les dispositions légales s’ils l’estiment utile soit, dans les
mêmes conditions, substituer leur propre réglementation à celle de la loi.
87) Les associés de société anonyme sont en général appelés actionnaires. Mais peu importe
l’appellation, « associés » et « actionnaires » sont des termes interchangeables qui peuvent
être parfaitement utilisés concurremment. Le principe est que les actionnaires ne
supportent les dettes qu’à concurrence de leurs apports. Cela signifie que les actionnaires
peuvent perdre tout ou partie de ce qu’ils ont apporté à la société (biens ou argent) mais on
ne peut leur en demander plus, que la demande émane des autres associés ou des
créanciers sociaux. Toutefois, et très exceptionnellement, les actionnaires peuvent être
obligés soit de faire des apports nouveaux à la société quand la décision a été prise à
l’unanimité des actionnaires, soit de contribuer aux dettes sociales au-delà de leurs apports,
quand par leurs agissements ils ont engagé leur responsabilité envers la société, mais à la
condition que l’action en responsabilité soit fondée sur une disposition de la présente loi
prévoyant expressément cette responsabilité.
88) Si en général une société peut comprendre plusieurs associés, surtout la société
anonyme qui peut avoir un grand nombre d’actionnaires, il est de nombreux cas où la
société anonyme n’a qu’un seul actionnaire. Ainsi l’Etat peut parfois être le seul actionnaire
d’une société anonyme ; de même, une société étrangère qui a une exploitation dans le pays
peut souhaiter être la seule actionnaire de sa filiale. Si le Code exigeait que la société
comprenne plusieurs actionnaires, les opérateurs économiques se conformeraient à cette
exigence en associant dans leur société plusieurs « hommes de paille » qui ne seraient que
des prête-noms. L’exigence légale n’aurait plus aucun sens, sauf celui de favoriser les
pratiques « contra legem », ce qui serait mauvais pour la réalité et la crédibilité du droit. Il
vaut mieux se conformer aux réalités plutôt que de les masquer hypocritement tant qu’une
raison impérieuse ou qu’aucun principe fondamental ne commande d’agir autrement. Bien
sûr, la société anonyme qui ne comprend qu’un seul actionnaire peut instantanément en
comprendre plusieurs : il suffit que l’actionnaire unique transmette des actions à d’autres
personnes pour qu’elles deviennent immédiatement actionnaires.
L’organisation de la société anonyme est conçue pour qu’elle puisse aussi bien fonctionner
avec un seul qu’avec plusieurs actionnaires.
89) Le capital des sociétés anonymes (capital social) est divisé en actions qui sont des titres
négociables. Ce qui signifie qu’elles peuvent être transmises, à titre onéreux ou gratuit, sans
qu’il soit nécessaire de notifier leur transmission à la société par acte extrajudiciaire (exploit
d’huissier) ou que la société accepte la transmission dans un acte notarié. Dans certains cas,
précisés limitativement par la loi, les actions ne sont pas négociables mais peuvent être
cédées conformément au droit commun. Il faut donc que leur transmission soit être notifiée
à la société par un acte extrajudiciaire ou que celle-ci l’ait acceptée dans un acte notarié. Si
les statuts de la société comportent une clause d’agrément ou une clause de préemption ou
une clause d’agrément et de préemption, l’information que le cédant doit donner à la société
de son projet de cession ne modifie en rien le caractère négociable de l’action.
90) Les sociétés anonymes sont plutôt destinées aux moyennes et grandes entreprises. Les
petites entreprises trouveront dans la société à responsabilité limitée (S.A.R.L.) une
structure juridique qui leur conviendra beaucoup mieux. Comme l’expérience montre qu’il
faut que les entreprises aient des capitaux propres importants pour éviter des difficultés, le
législateur a exigé des sociétés anonymes qu’elles aient un capital social relativement élevé.
La sous-capitalisation de la société est en effet l’une des causes de ses difficultés financières.
91) Il est indispensable que le capital social soit intégralement souscrit avant la constitution
de la société, c’est-à-dire avant la signature des statuts par les actionnaires. La souscription
du capital vise non seulement les apports en numéraire mais également les apports en
nature. Ce n’est que si les apports sont faits à la société (en nature et en numéraire) pour
une valeur égale au montant du capital que l’on peut considérer que le capital est
entièrement souscrit.
92) Pour que le capital ait une réalité, il est tout-à-fait indispensable que les apports soient
libérés dès la constitution de la société. Ainsi en est-il au moins pour les apports en nature.
La société ne peut pas être constituée s’ils n’ont pas été libérés. La solution est différente
pour les apports en numéraire. Il est possible que les fondateurs aient prévu un capital élevé
pour la société mais il n’est pas besoin de disposer de l’intégralité de ce capital pour faire
fonctionner l’entreprise sociale au moment de sa constitution. Pour donner une certaine
souplesse au financement de la société le texte prévoit que les apports en numéraire
peuvent n’être libérés que du quart au moment de la constitution. C’est aux dirigeants de la
société, c’est-à-dire, selon le cas, au conseil d’administration ou à l’administrateur général,
qu’il appartient ensuite d’exiger des apporteurs en numéraire qu’ils libèrent leurs apports.
Ce sont les dirigeants qui fixent les modalités et les époques de cette libération. Les
versements peuvent être faits selon une certaine régularité ou au contraire de manière
beaucoup plus irrégulière. Cela dépend des besoins de la société en financement. Toutefois,
il est indispensable que les apports en numéraire soient libérés assez rapidement, ne serait-
ce que pour donner aux créanciers une protection plus efficace. C’est la raison pour laquelle
le législateur a prévu un délai maximum de cinq ans pour la libération des apports en
numéraire. On observera que le point de départ de ce délai de cinq ans est fixé au jour de la
constitution de la société et non pas à celui auquel elle est immatriculée au registre des
activités économiques.
93) Il y a peu de commentaire à faire sur cet article relatif au contrat de souscription, sinon
que la souscription d’actions de société, qu’elle intervienne à la constitution ou à l’occasion
d’une augmentation de capital, est un contrat passé entre la société et le souscripteur. C’est
un contrat d’adhésion qui est normalisé par le bulletin de souscription.
94) Dans les sociétés dans lesquelles la responsabilité des associés n’est pas limitée à leurs
apports, ce sont les apporteurs et les fondateurs de la société qui sont responsables de cette
évaluation, notamment à l’égard des autres associés et à celui des tiers. Tel est le cas de la
société en nom collectif, par exemple. Dans les sociétés dans lesquelles la responsabilité des
associés est limitée à leurs apports (société anonyme et société à responsabilité limitée), ce
sont aussi ces mêmes personnes qui sont responsables. Mais, à partir du moment où la
responsabilité des associés est limitée à leurs apports, les créanciers n’ont pour gage que le
patrimoine de la société.
Aussi convient-il que les actifs sociaux existent réellement et qu’ils soient convenablement
évalués. C’est la raison pour laquelle, dans les sociétés anonymes, l’évaluation des
apporteurs et des fondateurs doit être vérifiée par un commissaire aux apports compétent,
indépendant des parties et responsable. Les tiers et les autres associés doivent pouvoir se
fier à son rapport sur l’évaluation des apports en nature.
95) Le commissaire aux apports n’est évidemment tenu que par une obligation de moyen et
non par une obligation de résultat. Mais s’il apparaissait qu’il n’a pas observé toutes les
diligences professionnelles requises, il engagerait sa responsabilité à l’égard des autres
associés et à celui des tiers qui souffriraient un dommage du fait des fautes qu’il aurait pu
commettre. Il faut souligner que le rôle du commissaire aux apports n’est pas d’évaluer lui-
même les biens et de se substituer aux apporteurs et aux fondateurs dans cette
appréciation, mais de dire si les évaluations qui sont faites sont conformes ou non, et dans
quelle mesure, à la valeur des biens. Son rapport doit être étayé par tous les éléments
d’analyse et d’appréciation dont il peut raisonnablement disposer en suivant les diligences
professionnelles. Le commissaire aux apports est nommé par le président du tribunal
d’instance sur demande du ou des fondateurs de la société. Le commissaire aux apports doit
être compétent et indépendant : c’est la raison pour laquelle il doit être choisi parmi les
commissaires aux comptes. D’une part, ils sont habitués à vérifier les évaluations dans le
cadre de leurs missions comptables, et les cabinets internationaux - qu’il convient de choisir
de préférence pour les contrôles d’évaluation des apports les plus importants - disposent de
méthodes et d’instruments de travail performants. De plus, ils peuvent se faire aider par un
ou plusieurs experts pour accomplir leur mission, mais ils ne peuvent, évidemment, se les
substituer. Dans ce cas, ils sont responsables des travaux effectués par ces experts. D’autre
part, les commissaires aux comptes doivent d’une manière générale respecter le principe
d’indépendance à l’égard de leurs clients. Les commissaires aux apports étant nommés par
le président du tribunal, ils n’ont évidemment pas la possibilité de convenir préalablement
avec les fondateurs de la société de leurs honoraires. Ils ne peuvent être fixés que par la
suite. A défaut d’entente entre les fondateurs et le commissaire, ils peuvent être fixés par le
président du tribunal d’instance à la demande de la partie la plus diligente en cas de
désaccord.
96) Lorsque des apports en numéraire sont fait à une société anonyme, il convient d’être
particulièrement vigilant quant à la manière dont les fonds sont recueillis et utilisés. Il est
indispensable d’assurer la protection des futurs actionnaires qui apportent de l’argent à la
société ou celle des futurs créanciers de la société et des tiers. C’est la raison pour laquelle la
loi a institué une procédure comportant plusieurs phases. Les fondateurs, qui reçoivent de
l’argent des futurs actionnaires en libération de leurs apports en numéraire, doivent, le plus
rapidement possible, déposer ces fonds dans une banque. Le dépôt est fait au nom de la
société en formation mais l’identité des apporteurs en numéraire est très clairement
précisée ainsi que le montant des sommes que chacun a versées.
97) Ces fonds demeurent bloqués à la banque sur compte ouvert au nom de la société en
formation. Ce n’est que le jour où le dirigeant de la société remettra à la banque un certificat
d’immatriculation de la société au registre des activités économiques qu’elle aura la libre
disposition des fonds.
98) Cette obligation de déposer des fonds à la banque est doublée d’une autre obligation :
celle de l’établissement par un notaire d’une déclaration de souscription et de versement. Il
a paru préférable au législateur de faire intervenir un notaire pour contrôler la régularité
des souscriptions des actions en numéraire (et seulement de celles-ci) pour accroître la
protection des futurs actionnaires, des créanciers et des tiers. Le notaire est un officier
ministériel et il effectue cette vérification sous sa responsabilité. Cette déclaration est jointe
à la demande d’immatriculation de la société au registre des activités économiques.
99) Au cas où la société ne se constituerait pas ou ne serait pas immatriculée au registre des
activités économiques, il est impératif que les souscripteurs d’actions puissent rentrer en
possession de leur argent. C’est à cette préoccupation que répond aussi cet article.
101) L’une des indications très importantes que doivent comporter les statuts est celle
relative au mode d’administration de la société. En effet, il y a trois organigrammes
possibles, entre lesquels les fondateurs doivent choisir et ils doivent indiquer clairement,
c’est à dire sans confusion possible, l’organigramme qu’ils ont retenu.
102) Les statuts peuvent être établis par acte sous seing privé ou par acte notarié. Mais
lorsqu’ils sont établis par acte sous seing privé, un original doit être déposé chez un notaire.
Le rôle du notaire est de s’assurer qu’ils contiennent effectivement toutes les mentions
exigées par la loi. Si tel est le cas, le notaire remet aux fondateurs un certificat attestant que
toutes les mentions exigées par la loi figurent bien dans les statuts et un exemplaire de ce
certificat est remis au registre des activités économiques pour l’immatriculation de la
société.
103) Seuls les premiers dirigeants sociaux sont nommés dans les statuts. Il n’y a donc pas
lieu de modifier les statuts par la suite lors des changements de dirigeants.
105) Entre les associés, la solution est simple : dès qu’ils ont signé les statuts leurs rapports
sont régis par ces statuts et, à défaut de stipulation particulière, par la loi elle-même. Pour
que des opérations de ce genre puissent être réalisées au nom de la société et non à celui
des personnes qui les concluent, il faut que ceux qui agissent au nom de la société aient reçu
un mandat exprès des autres associés pour les réaliser. Ce mandat est donné dans les
statuts de la société ou par acte séparé, mais à la condition que tous les associés aient
expressément donné leur accord quant à la réalisation de ces opérations et qu’ils aient été
informés de leurs conséquences pour la société, notamment de leurs conséquences
financières. Pour les opérations réalisées avant la signature des statuts, cc sont les principes
généraux du droit des obligations qui s’appliquent aux relations qui s’établissent entre les
futurs associés.
En ce qui concerne les tiers, avant la constitution de la société ce sont les personnes (les
fondateurs) qui ont contracté avec eux qui sont tenus, soit individuellement s’ils ont
contracté seuls soit solidairement s’ils ont contracté à plusieurs. Mais à ces fondateurs peut
se substituer ensuite la société à la double condition : d’une part, qu’ils aient indiqué au
tiers, au moment où ils concluaient une opération avec lui, et non postérieurement, qu’ils
agissaient au nom de la société et non pas en leur nom personnel et, d’autre part, que la
société reprenne expressément à son compte les engagements ainsi souscrits soit dans un
état des engagements annexé aux statuts où ces engagements sont décrits avec précision
avec en particulier les conséquences financières qu’ils comportent pour la société, soit dans
une décision collective prise par les associés après l’immatriculation de la société, dans les
meilleures conditions d’information possible pour les associés. Faute de réunir ces deux
conditions, la société n’est pas tenue et ce sont les personnes qui ont passé ces accords qui le
sont.
106) Quand les deux conditions sont remplies ces accords sont censés avoir été souscrits
par la société dès la date de leur conclusion. Les fondateurs sont considérés comme ayant
agi comme mandataires de la société (bien que celle-ci n’ait pas encore la personnalité
morale et ne puisse donc être mandant).
107) Le législateur a tenu à ce que les entreprises disposent d’un large choix quant au mode
d’administration et de direction de la société. Les entreprises peuvent opter entre trois
modes différents d’administration et de direction. Le plus simple et le plus léger est celui de
l’administrateur général. Dans cette forme d’administration et de direction, il y a
simplement l’assemblée des actionnaires et l’administrateur général. Toutefois,
l’administrateur général peut se faire assister par un directeur général adjoint. C’est
l’assemblée qui nomme ce directeur général adjoint sur proposition de l’administrateur
général. Cette forme de société convient bien aux sociétés anonymes qui ont très peu
d’actionnaires. C’est d’ailleurs la seule forme possible pour la société anonyme
unipersonnelle.
Pour les sociétés composées par un plus grand nombre d’actionnaires, au minimum trois, le
mode d’administration et de direction comprenant un président de conseil d’administration
et un directeur général peut être un bon choix. Ce mode d’administration se caractérise par
la séparation des fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général
de l’entreprise sociale. On observera que le président du conseil d’administration peut être
une personne morale, une autre société par exemple, mais que dans ce cas les fonctions de
président du conseil seront en fait exercées par le représentant permanent de cette
personne morale. Ici aussi le directeur général peut se faire assister par un directeur général
adjoint qui est nommé, sur sa proposition, par le conseil d’administration. Ce n’est
évidemment qu’une faculté, ce n’est pas une obligation.
Si elles le souhaitent, les entreprises peuvent adopter une formule intermédiaire : c’est celle
du président-directeur général. Le président-directeur général est une personne physique
qui cumule les fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général de
la société. Comme l’administrateur général ou le directeur général, il peut se faire assister
par un directeur général adjoint nommé par le conseil d’administration, sur sa proposition.
Le choix qui est fait par la société n’est pas immuable. En cours de vie sociale il est possible
de passer d’une formule à l’autre. Ainsi, une société qui ne comprenait que quelques
actionnaires à l’origine et qui avait choisi la formule de l’administrateur général, peut
parfaitement, par la suite, choisir l’une des deux autres formules, par exemple si le nombre
de ses actionnaires augmente. Mais alors, c’est une modification statutaire qui doit être
décidée par une assemblée générale extraordinaire et elle doit donner lieu à
l’accomplissement des formalités de publicité dans un journal d’annonces légales et au
registre des activités économiques.
108) Par mesure de simplification, on parle très souvent dans les textes législatifs et en
pratique, des « dirigeants sociaux ». Aussi convient-il de définir l’expression : c’est ce que fait
cet article. On observera que les administrateurs de la société ne sont pas des dirigeants
sociaux au sens de ce texte. Ils n’occupent pas des fonctions de direction, mais des fonctions
d’administration. Ce n’est que s’ils cumulaient leur fonction d’administrateur avec celle, par
exemple, d’administrateur général ou de président directeur général qu’ils deviendraient
dirigeants sociaux.
109) Dans cette formule l’administrateur général joue un rôle d’autant plus important que
la société ne comporte pas de conseil d’administration. Il personnalise, en quelque sorte, la
société et le pouvoir dans la société. Dans ces conditions il est indispensable que la fonction
soit réservée aux personnes physiques et qu’il ait la capacité de faire des actes économiques.
110) Il peut être actionnaire ou ne pas être actionnaire. C’est aux actionnaires qu’il
appartient de choisir l’homme qui leur parait le plus compétent, le plus susceptible de les
représenter et de défendre leurs intérêts.
111) Comme c’est le cas pour tous les dirigeants sociaux, l’administrateur général peut être
de nationalité étrangère.
112) L’administrateur général est nommé dans les statuts à la constitution de la société. En
revanche, en cours de vie sociale, comme il n’y a pas de conseil d’administration, il est
nommé par l’assemblée générale ordinaire. Il est révoqué dans les mêmes formes.
113) Il a paru nécessaire de prévoir qu’il puisse recevoir des dommages intérêts en cas de
révocation décidée sans juste motif. La notion de juste motif est assez difficile à définir. Elle
comprend les fautes professionnelles mais elle ne doit pas être confondue avec les fautes
qui justifient, par exemple, la résiliation d’un contrat de travail. L’administrateur général
représente la société et dirige au plus haut niveau l’entreprise sociale, ses fonctions sont
donc beaucoup plus importantes que celle d’un salarié ordinaire. C’est donc en
considération de son rôle et de ses fonctions que doit être apprécié le juste motif.
114) D’une manière générale, on aurait pu décider que les dirigeants sociaux ne puissent
participer dans les assemblées générales au vote des décisions qui les concernent, telles
que, par exemple, leur nomination, leur révocation, leur renouvellement, etc. C’est la
solution contraire qui a été retenue : souvent les dirigeants sociaux détiennent une
participation majoritaire, voire très majoritaire, dans la société et il est normal qu’ils
puissent défendre leurs intérêts. Cc ne serait pas le cas si par exemple ils étaient à la merci
pour leur nomination, leur renouvellement et leur révocation, d’actionnaires qui ne
représenteraient que cinq ou dix pour cent du capital de la société.
115) C’est l’administrateur général qui va administrer et diriger la société ; il faut donc qu’il
ait tous les pouvoirs pour le faire. Ce sont des pouvoirs de représentation, de gestion, de
direction et d’administration.
116) Il est possible pour des actionnaires de limiter les pouvoirs de l’administrateur général
soit dans les statuts soit par résolution ou résolutions de l’assemblée générale
extraordinaire. Cette limitation des pouvoirs est parfaitement valable des lors qu’elle ne
vide pas de sa substance les pouvoirs de l’administrateur général. Mais les limitations de
pouvoirs de l’administrateur général, qu’elles figurent dans les statuts ou dans une
résolution ou des résolutions de l’assemblée générale extraordinaire, ne sont pas
opposables aux tiers. Pour la rapidité et la sécurité des relations juridiques, il est tout-à-fait
indispensable que les tiers puissent contracter avec un dirigeant de société sans qu’ils aient
à lui demander qu’il établisse qu’il a bien le pouvoir et la compétence nécessaires pour
conclure cette opération ou qu’ils doivent aller consulter les statuts ou les résolutions des
assemblées générales extraordinaires au registre des activités économiques. Mais il faut
bien entendu réserver le cas où le tiers serait de mauvaise foi. Il en serait ainsi si la société
pouvait prouver que le tiers savait effectivement que le dirigeant n’avait pas le pouvoir pour
conclure l’opération qu’ils ont réalisée.
C’est la même idée qui inspire les dispositions relatives à l’objet social : là encore, le
législateur n’a pas voulu contraindre le tiers à vérifier que le dirigeant social agissait dans
les limites de l’objet social. Mais évidemment, si la société peut prouver que le tiers
connaissait ces limites, elle peut demander la nullité de l’acte.
117) En revanche une disposition différente a été prise en ce qui concerne les cautions,
avals et garanties donnés par l’administrateur général. Il s’agit là des cautions qui sont
données par l’administrateur général au nom de la société. En général, elles correspondent à
des emprunts que la société envisage de réaliser mais elles peuvent aussi être données pour
garantir des dettes d’une filiale, de la société mère ou d’autres sociétés : il est donc
important que ces garanties ne puissent être données qu’avec l’accord de l’assemblée
générale ordinaire. Mais, pour ne pas contraindre l’administrateur général à réunir
l’assemblée générale trop fréquemment et précipitamment, il est possible, au moment de
l’assemblée générale ordinaire annuelle, qu’elle autorise l’administrateur général à accorder
des cautions, avals et garanties pour l’année qui suit, soit dans le cadre d’un montant global
fixé par l’assemblée soit en prévoyant que la garantie ne pourra dépasser tel montant par
opération.
118) Comme il s’agit de la rémunération d’un organe de la société et non de celle d’un
salarié, les règles du droit du travail applicables aux salariés sont exclues ici. La liberté la
plus grande est laissée aux statuts ou à l’assemblée générale pour fixer le montant et les
modalités de la rémunération de l’administrateur général. Elle peut être aussi bien fixée
d’une manière uniforme pour une année entière et revue par l’assemblée générale ordinaire
annuelle, qu’être en partie fixe et variable (la variabilité pouvant être fonction des résultats
de la société, de l’évolution de son chiffre d’affaires, de celle de la valeur ajoutée ou de
l’excédent brut d’exploitation ou de tout autre facteur) ou être entièrement variable. La
même liberté est laissée pour la détermination éventuelle des avantages en nature.
119) L’originalité de cet article est que l’administrateur général ne peut recevoir aucune
autre rémunération de la société. C’est-à-dire qu’il ne peut, par exemple, cumuler sa fonction
d’administrateur général avec celle de salarié et recevoir une rémunération à ce dernier
titre. En revanche, les dividendes ne sont pas considérés comme des rémunérations.
120) Dans la société anonyme la responsabilité des actionnaires est limitée à leur apport.
Cette règle de la limitation de la responsabilité des actionnaires a pour contrepartie que les
créanciers et les tiers n’ont pour gage que le patrimoine de la société. Si les actifs étaient
vidés de leur substance, les créanciers seraient incontestablement spoliés. Or tel pourrait
être le cas si les dirigeants sociaux pouvaient conclure avec la société des conventions très
défavorables pour celle-ci. Pour éviter de tels faits, il convient donc de réglementer les
conventions que l’administrateur général, et d’une manière générale tous les dirigeants
sociaux et les administrateurs, passe avec la société. Tel est l’objet de cet article. Comme
dans cette formule il n’y a pas de conseil d’administration, c’est à l’assemblée générale qu’il
appartient d’approuver ou de désapprouver les conventions conclues par l’administrateur
avec la société. Mais pour que la société soit bien informée sur la nature et le contenu de ces
conventions ainsi que sur les conséquences financières qu’elles peuvent avoir sur la société,
il est indispensable qu’elles aient été soumises pour examen au commissaire aux comptes et
que celui-ci fasse un rapport à l’assemblée générale. L’administrateur général concerné par
les conventions, s’il est actionnaire, ne prend pas part au vote dans l’assemblée sur les
résolutions relatives à l’approbation des conventions.
Dans le but de protéger les tiers, il est prévu que les conventions que l’assemblée
désapprouve produisent néanmoins leurs effets mais que si leurs conséquences sont
préjudiciables à la société, le dommage que celle-ci subit peut être mis à la charge de
l’administrateur général.
Cet article concerne toutes les conventions susceptibles d’être passées entre la société et
l’administrateur général. En sont simplement exclues les conventions courantes conclues à
des conditions normales. Les conventions courantes sont en général celles qui sont passées
avec les clients ou avec les fournisseurs mais pas exclusivement, c’est par rapport à l’activité
de la société que l’on doit apprécier le caractère courant des conventions ; les conventions
qui sont fréquemment et régulièrement conclues par la société peuvent être considérées
comme des conventions courantes.
Les conventions sont considérées comme conclues à des conditions normales quand ces
conditions sont les mêmes que celles qui seraient conclues avec les tiers, qu’il s’agisse des
prix, des délais de paiement, des remises et d’une manière générale de toutes les conditions
que comportent généralement les conditions visées. La rémunération de l’administrateur
général ainsi que les avantages en nature qui lui sont accordés ne constituent pas une
convention soumise aux dispositions de cet article puisque cette rémunération et ces
avantages sont fixés par l’assemblée générale ordinaire des actionnaires.
121) Ce texte va plus loin que celui relatif aux conventions conclues entre la société et
l’administrateur général. S’il est important de réglementer ces conventions, il est encore
plus impératif d’interdire à l’administrateur général et au directeur général adjoint
d’emprunter de l’argent à la société, de recevoir des avances de sa part, sous quelque forme
que ce soit, ou de faire cautionner ou avaliser par elle leurs engagements personnels envers
les tiers. Cette interdiction est entendue très largement puisqu’elle s’applique aussi aux
conjoint, ascendants et descendants de l’administrateur (et du directeur) ainsi qu’à toute
personne interposée.
123) Une des dispositions intéressantes de ces articles est que le directeur général adjoint
peut remplacer l’administrateur général en cas de vacance des fonctions de ce dernier soit
par décès soit par démission ou révocation. Si le directeur général adjoint remplace
l’administrateur général, il a les mêmes pouvoirs que celui-ci à l’égard des tiers. Toute
limitation de ses pouvoirs par les statuts ou par l’assemblée générale extraordinaire est
inopposable aux tiers. Ainsi, qu’il s’agisse des limitations de pouvoirs ou des agissements
étrangers à l’objet social, la règle est la même que pour l’administrateur général.
124) Voici un autre mode d’administration et de direction de la société anonyme. Dans cette
formule, il y a trois organes ; l’assemblée générale (qui peut être ordinaire ou extraordinaire
selon les cas), le conseil d’administration et le président- directeur général. Il peut y avoir
aussi, mais ce n’est pas obligatoire, un directeur général adjoint nommé pour assister le
président-directeur général.
127) C’est le président-directeur général qui va diriger la société : il faut donc qu’il ait tous
les pouvoirs pour le faire. Ce sont des pouvoirs de représentation, de gestion, et de direction.
128) Il est possible pour des actionnaires de limiter les pouvoirs du président-directeur
général soit dans les statuts soit par résolution ou résolutions de l’assemblée générale
extraordinaire soit par décision du conseil d’administration. Cette limitation des pouvoirs
est parfaitement valable dès lors qu’elle ne vide pas de sa substance les pouvoirs du
président-directeur général. Mais les limitations de pouvoirs du président-directeur
général, qu’elles figurent dans les statuts ou dans une résolution ou des résolutions de
l’assemblée générale extraordinaire ou dans une décision du conseil d’administration, ne
sont pas opposables aux tiers. Pour la rapidité et la sécurité des relations juridiques, il est
tout-à-fait indispensable que les tiers puissent contracter avec un dirigeant de société sans
qu’ils aient à lui demander qu’il établisse qu’il a bien le pouvoir et la compétence nécessaires
pour conclure cette opération ou qu’ils doivent aller consulter les statuts ou les résolutions
des assemblées générales extraordinaires au registre des activités économiques ou obtenir
les procès-verbaux des décisions du conseil d’administration. Mais il faut bien entendu
réserver le cas où le tiers serait de mauvaise foi. Il en serait ainsi si la société pouvait
prouver que le tiers savait effectivement que le dirigeant n’avait pas le pouvoir pour
conclure l’opération qu’ils ont réalisée. C’est la même idée qui inspire les dispositions
relatives à l’objet social : là encore le législateur n’a pas voulu contraindre le tiers à vérifier
que le dirigeant social agissait dans les limites de l’objet social. Mais évidemment si la
société peut prouver que le tiers connaissait ces limites elle peut demander la nullité de
l’acte.
129) En revanche, une disposition différente a été prise en ce qui concerne les cautions,
avals et garanties donnés par le président-directeur général. Il s’agit là des cautions qui sont
données par le président-directeur général au nom de la société. En général, elles
correspondent à des emprunts que la société envisage de réaliser mais elles peuvent aussi
être données pour garantir des dettes d’une filiale, de la société mère, ou d’autres sociétés. Il
est donc important que ces garanties ne puissent être données qu’avec l’accord du conseil
d’administration. Mais pour ne pas contraindre le président-directeur général à réunir le
conseil trop fréquemment et précipitamment, il est possible, au moment du conseil
d’administration qui suit l’assemblée générale ordinaire annuelle, qu’il autorise le
président-directeur général à accorder des cautions, avals et garanties pour l’année qui suit,
soit dans le cadre d’un montant global fixé par le conseil soit en prévoyant que la garantie ne
pourra dépasser tel montant par opération.
130) Comme il s’agit de la rémunération d’un organe de la société et non de celle d’un
salarié, les règles du droit du travail applicables aux salariés sont exclues ici. La liberté la
plus grande est laissée aux statuts ou au conseil d’administration pour fixer le montant et les
modalités de la rémunération du président-directeur général. Elle peut être aussi bien fixée
d’une manière uniforme pour une année entière et revue par le conseil d’administration qui
suit l’assemblée générale ordinaire annuelle, qu’être en partie fixe et variable (la variabilité
pouvant être fonction des résultats de la société, de l’évolution de son chiffre d’affaires, de
celle de la valeur ajoutée ou de l’excédent brut d’exploitation ou de tout autre facteur) ou
être entièrement variable. La même liberté est laissée pour la détermination éventuelle des
avantages en nature.
132) Toutefois la situation devient différente quand le directeur général adjoint remplace le
président-directeur général en raison du décès, de la démission ou de la révocation de ce
dernier. Dans ce cas, le directeur général adjoint joue le rôle et rempli les fonctions du
président-directeur général et il est normal qu’il ait les mêmes pouvoirs que celui-ci, la
même responsabilité et, comme il devient le représentant de la société, les limitations de ses
pouvoirs ne peuvent plus être opposés aux tiers.
133) Le directeur général adjoint peut cumuler ses fonctions avec celles de salarié de la
société, c’est-à-dire qu’un salarié peut être nommé directeur général adjoint ou qu’un
directeur général adjoint peut bénéficier d’un contrat de travail. Dans les deux cas, il peut
cumuler tes deux fonctions, les deux statuts et les deux rémunérations.
par décision discrétionnaire du conseil d’administration alors que le directeur général n’est
révocable que pour juste motif.
137) Le titre l’indique bien : le rôle du président du conseil d’administration est de présider.
Il préside la société, le conseil d’administration et les assemblées générales. En revanche,
son rôle n’est pas de diriger les affaires sociales : c’est au directeur général que ce rôle est
dévolu, mais de contrôler la manière selon laquelle l’entreprise sociale est gérée. Le
président a aussi une fonction d’initiative : il peut faire des propositions au conseil
d’administration et à l’assemblée générale et c’est lui qui les convoque.
138) Le rôle et les fonctions du directeur général sont très importants. C’est lui qui dirige
l’entreprise sociale, sous le contrôle du président du conseil d’administration. Il ne peut
donc être qu’une personne physique et il doit avoir la capacité nécessaire pour exercer une
activité économique. Il peut être choisi en dehors des actionnaires et être de nationalité
guinéenne ou étrangère.
139) C’est par le conseil d’administration que le directeur général est nommé mais sur
proposition du président du conseil d’administration puisqu’il sera contrôlé par celui-ci.
140) Le directeur général peut être ou non actionnaire, comme on l’a vu dans l’article relatif
à sa nomination, il est donc normal qu’il ne puisse être révoqué que pour juste motif ; s’il
était révoqué autrement il pourrait lui être alloué des dommages intérêts.
141) C’est le directeur général qui va diriger la société, il faut donc qu’il ait tous les pouvoirs
pour le faire. Ce sont des pouvoirs de représentation, de gestion et de direction.
142) Il est possible pour des actionnaires de limiter les pouvoirs du directeur général soit
dans les statuts soit par résolution ou résolutions de l’assemblée générale extraordinaire
soit par décision du conseil d’administration. Cette limitation des pouvoirs est parfaitement
valable dès lors qu’elle ne vide pas de sa substance les pouvoirs du directeur général. Mais
les limitations de pouvoirs du directeur général, qu’elles figurent dans les statuts ou dans
une résolution ou des résolutions de l’assemblée générale extraordinaire ou dans une
décision du conseil d’administration, ne sont pas opposables aux tiers. Pour la rapidité et la
sécurité des relations juridiques, il est tout-à-fait indispensable que les tiers puissent
contracter avec un dirigeant de société sans qu’ils aient à lui demander qu’il établisse qu’il a
bien le pouvoir et la compétence nécessaires pour conclure cette opération ou qu’ils doivent
aller consulter les statuts ou les résolutions des assemblées générales extraordinaires au
registre des activités économiques ou obtenir les procès-verbaux des décisions du conseil
d’administration. Mais il faut bien entendu réserver le cas où le tiers serait de mauvaise foi.
Il en serait ainsi si la société pouvait prouver que le tiers savait effectivement que le
dirigeant n’avait pas le pouvoir pour conclure l’opération qu’ils ont réalisée. C’est la même
idée qui inspire tes dispositions relatives à l’objet social : là encore, le législateur n’a pas
voulu contraindre le tiers à vérifier que le dirigeant social agissait dans les limites de l’objet
social. Mais évidemment si la société peut prouver que le tiers connaissait ces limites elle
peut demander la nullité de l’acte.
143) En revanche une disposition différente a été prise en ce qui concerne les cautions,
avals et garanties donnés par le directeur général. Il s’agit là des cautions qui sont données
par le directeur général au nom de la société. En général, elles correspondent à des
emprunts que la société envisage de réaliser mais elles peuvent aussi être données pour
garantir des dettes d’une filiale, de la société mère, ou d’autres sociétés. Il est donc
important que ces garanties ne puissent être données qu’avec l’accord du conseil
d’administration. Mais pour ne pas contraindre le directeur général à réunir le conseil trop
144) Comme il s’agit de la rémunération d’un organe de la société et non de celle d’un
salarié, les règles du droit du travail applicables aux salariés sont exclues ici. La liberté la
plus grande est laissée aux statuts ou au conseil d’administration pour fixer le montant et les
modalités de la rémunération du directeur général. Elle peut être aussi bien fixée d’une
manière uniforme pour une année entière et revue par le conseil d’administration qui suit
l’assemblée générale ordinaire annuelle, qu’être en partie fixe et variable (la variabilité
pouvant être fonction des résultats de la société, de l’évolution de son chiffre d’affaires, de
celle de la valeur ajoutée ou de l’excédent brut d’exploitation ou de tout autre facteur) ou
être entièrement variable. La même liberté est laissée pour la détermination éventuelle des
avantages en nature.
146) Le conseil d’administration est un rouage essentiel dans la société anonyme qui
comporte cet organe. En effet l’assemblée générale extraordinaire se réunira très peu
souvent, quant à l’assemblée générale ordinaire il est possible qu’elle se réunisse
simplement qu’une fois par an ; aussi est-ce au conseil qu’il appartient de suivre la marche
des affaires sociales et, pour qu’il puisse le faire de manière efficace, il faut qu’il se réunisse
assez fréquemment.
147) Pour remplir son rôle le conseil doit être doté de pouvoirs très importants. Certes, ces
pouvoirs peuvent être limités par les statuts ou par l’assemblée générale extraordinaire,
mais ces limitations ne sont valables que dans l’ordre interne : elles sont inopposables aux
tiers. Mais, là encore, le texte réserve le cas du tiers de mauvaise foi qui, ayant connu les
limitations de pouvoirs du conseil, a néanmoins traité avec la société en contrevenant à ses
règles de fonctionnement. Bien sûr c’est à la société qu’il appartient de prouver que te tiers
connaissait ces limitations.
148) Dans la société anonyme la responsabilité des actionnaires est limitée à leur apport.
Cette règle de la limitation de la responsabilité des actionnaires a pour contrepartie que les
créanciers et les tiers n’ont pour gage que le patrimoine de la société. Si les actifs étaient
vidés de leur substance, les créanciers seraient incontestablement spoliés. Or tel pourrait
être le cas si les dirigeants sociaux pouvaient conclure avec la société des conventions très
défavorables pour celle-ci. Pour éviter de tels faits il convient donc de réglementer les
conventions que les administrateurs, et d’une manière générale tous les dirigeants sociaux,
passent avec la société : tel est l’objet de cet article.
C’est au conseil d’administration qu’il appartient d’autoriser les conventions conclues par
les administrateurs avec la société. Mais pour que la société soit bien informée sur la nature
et le contenu de ces conventions, ainsi que sur les conséquences financières qu’elles
peuvent avoir sur la société, il est indispensable qu’elles aient été soumises pour examen au
commissaire aux comptes et que celui-ci fasse un rapport à l’assemblée générale.
L’administrateur concerné par les conventions ne prend pas part au vote au conseil
d’administration et dans l’assemblée sur les résolutions relatives à l’approbation des
conventions.
Dans le but de protéger les tiers il est prévu que les conventions que l’assemblée
désapprouve produisent néanmoins leurs effets mais que si leurs conséquences sont
préjudiciables à la société le dommage que celle-ci subit peut être mis à la charge de
l’administrateur. Cet article concerne toutes les conventions susceptibles d’être passées
entre la société et les administrateurs. En sont simplement exclues les conventions
courantes conclues à des conditions normales. Les conventions courantes sont en général
celles qui sont passées avec les clients ou avec les fournisseurs mais pas exclusivement :
c’est par rapport à l’activité de la société que l’on doit apprécier le caractère courant des
conventions ; les conventions qui sont fréquemment et régulièrement conclues par la
société peuvent être considérées comme des conventions courantes. Les conventions sont
considérées comme conclues à des conditions normales quand ces conditions sont les
mêmes que celles qui seraient conclues avec les tiers, qu’il s’agisse des prix, des délais de
paiement, des remises et d’une manière générale de toutes les conditions que comportent
généralement les conditions visées. Ce texte vise tous les dirigeants sociaux dans la société
anonyme avec conseil d’administration.
149) Ce texte va plus loin que celui relatif aux conventions conclues entre la société et les
administrateurs : s’il est important de réglementer ces conventions, il est encore plus
impératif d’interdire aux administrateurs personnes physiques et aux dirigeants sociaux
d’emprunter de l’argent à la société, de recevoir des avances de sa part sous quelque forme
que ce soit ou de faire cautionner ou avaliser par elle leurs engagements personnels envers
les tiers. Cette interdiction est entendue très largement puisqu’elle s’applique aussi aux
conjoint, ascendants et descendants des administrateurs et des dirigeants sociaux ainsi qu’à
toute personne interposée. Bien évidemment, si la société est une banque ou un
établissement financier, les administrateurs et les dirigeants sociaux ont le droit de conclure
avec la société les mêmes opérations et aux mêmes conditions que celles qui sont réalisées
par ses clients. On observera que l’interdiction ne vise pas les administrateurs personnes
morales car le texte ne veut pas entraver les opérations financières qui se déroulent à
l’intérieur d’un groupe de sociétés. Mais le commissaire aux comptes doit examiner ces
opérations avec une particulière vigilance pour qu’elles ne conduisent pas à léser la société.
150) Il y a lieu de faire une première distinction entre les assemblées générales ordinaires
(A.G.O.) et les assemblées générales extraordinaires (A.G.E.) : les A.G.E. prennent les
décisions extraordinaires, les plus importantes, telles que celles relatives à la modification
des statuts, à la dissolution de la société, à sa transformation, à sa fusion ou à sa scission.
L’A.G.O. prend les autres décisions, à l’exception de celles qui sont réservées, selon le cas, à
l’administrateur général et à son directeur général adjoint, au conseil d’administration, au
président-directeur général, au directeur général, au président du conseil d’administration
et au directeur général adjoint. Une assemblée générale ordinaire est très importante, c’est
celle qui se réunit tous les ans dans les six mois de la clôture de l’exercice : il s’agit de
l’assemblée générale ordinaire annuelle.
Elle statue sur les comptes de l’exercice écoulé, elle décide de la nomination et de la
révocation du commissaire aux comptes, de celles de l’administrateur général (quand il n’y
a pas de conseil d’administration) ou des administrateurs (dans la société comportant cette
modalité d’administration et de direction). Il est important de noter que l’assemblée
générale, même l’AG.E., ne peut se substituer à l’administrateur général ou au conseil
d’administration pour prendre les décisions qui leur appartiennent en propre. Ainsi, même
l’A.G.E. ne peut nommer ou révoquer le président-directeur général ou le président du
conseil d’administration.
Les assemblées spéciales sont plus particulières : elles ne concernent que les sociétés
anonymes qui ont des catégories d’actions avec des droits différents. L’objet de ces
assemblées est de réunir les actionnaires d’une catégorie d’actions pour défendre les droits
des actionnaires titulaires de ces actions. Il existe aussi des assemblées mixtes : elles ne sont
pas une forme particulière d’assemblée, différente des A.G.O. ou des A.G.E. : c’est tout
simplement l’assemblée générale de la société qui doit, dans la même réunion, traiter des
questions relevant de l’A.G.O. et d’autres questions relevant de l’A.G.E. Plutôt que de
convoquer deux assemblées qui se suivraient, l’une ordinaire et l’autre extraordinaire, on ne
convoque qu’une seule assemblée, c’est l’assemblée mixte. Dans cette assemblée, les
questions qui relèvent de la compétence de l’A.G.O sont prises aux conditions de quorum et
de majorité de cette assemblée, alors que celles qui relèvent de l’A.G.E. sont prises aux
conditions de quorum et de majorité de cette assemblée. Il n’y a donc qu’une seule
assemblée qui statue de manière ordinaire ou extraordinaire selon la nature des questions
qui lui sont soumises.
151) La société anonyme peut être unipersonnelle. Il est évident que dans ce cas l’assemblée
des actionnaires n’a pas de sens puisqu’elle est destinée à réunir des actionnaires pour qu’ils
prennent des décisions. A fortiori en est-il ainsi quand l’actionnaire unique est aussi
l’administrateur général. Toutes les décisions qui sont prises normalement par les
assemblées, qu’elles soient extraordinaires ou ordinaires, sont nécessairement prises par
l’actionnaire unique.
152) Il est indispensable de savoir quelles ont été les décisions prises. C’est la raison pour
laquelle la prise de décisions par l’actionnaire unique doit être formalisée. Le texte exige que
ces décisions donnent lieu à l’établissement de procès-verbaux qui sont archivés par la
société et qu’elle doit pouvoir produire, en justice par exemple, si cela est nécessaire. De
même ce n’est pas parce que l’actionnaire est unique que ne doivent pas être prises les
décisions qui relèvent de la compétence de l’assemblée générale ordinaire annuelle, qu’il
s’agisse par exemple de la nomination ou du renouvellement de l’administrateur général ou
de celles du commissaire aux comptes ou de l’arrêté et de l’approbation des comptes
annuels, etc.
De nombreuses décisions prises par l’actionnaire unique intéressent les tiers. Ce sont par
exemple les modifications statutaires : variations du capital, changement partiel ou total de
l’objet social, etc. Il faut que les tiers connaissent ces modifications, aussi doivent-elles
donner lieu à publication dans un journal habilité à recevoir les annonces légales et au
registre des activités économiques, comme si elles avaient été prises par une assemblée
réunissant plusieurs actionnaires. Pour savoir quelles sont les décisions qui doivent être
publiées et celles qui n’ont pas à l’être, la solution est simple : doivent être publiées toutes
les décisions qui doivent être publiées quand elles sont prises par une assemblée. C’est le
cas en particulier de toutes les décisions qui relèvent de la compétence de l’assemblée
générale extraordinaire et qui sont relatives, par exemple à la modification des statuts ou de
celles de la compétence de l’assemblée générale ordinaire, par exemple la nomination, la
révocation et le renouvellement de l’administrateur général et du commissaire aux comptes.
Toutes ces formalités sont d’autant plus importantes à respecter que la société qui ne
comprend qu’un seul actionnaire peut, du jour au lendemain, devenir une société
pluripersonnelle comprenant deux ou un plus grand nombre d’actionnaires : il suffit que
l’actionnaire unique transmette des actions à une autre personne ou à plusieurs autres
personnes pour qu’il en soit ainsi. Il faut donc que tout soit en ordre dans cette société pour
que les nouveaux actionnaires connaissent l’historique de la société dans laquelle ils
entrent, puisqu’ils peuvent avoir à supporter les conséquences du passé, qu’elles soient
bénéfiques ou désagréables.
Il faut enfin se souvenir que la société anonyme unipersonnelle ne peut adopter qu’une
seule formule d’administration et de direction de la société : celle de l’administrateur
général. Cc n’est qu’à la faveur de la transmission d’actions à de nouveaux actionnaires
(trois au moins) qu’elle pourra se doter d’un conseil d’administration et choisir l’une des
deux autres formules d’administration et de direction de la société.
153) On a déjà eu l’occasion d’observer que l’assemblée générale extraordinaire prend les
décisions les plus fondamentales dans la société. L’énumération de ses compétences le
montre bien : ce sont les décisions qui sont qualifiées d’extraordinaire dans les dispositions
communes applicables aux sociétés.
154) Etant donnée l’importance de l’A.G.E. on comprend aisément que les décisions soient
prises à des conditions renforcées de quorum et de majorité.
156) Les conditions de quorum et de majorité sont évidemment moins rigoureuses que
celles exigées pour l’A.G.E.
157) La compétence détaillée dans ces articles n’est pas une compétence limitative mais
simplement l’indication des principales décisions que peut prendre l’assemblée générale
ordinaire annuelle.
159) On observera que les conditions de quorum et de majorité des assemblées spéciales
sont presque les mêmes que celles des A.G.E. C’est normal car, la plupart du temps, les
résolutions soumises au vote de ces assemblées seront le résultat de propositions des
autres actionnaires et elles viseront à une réduction, si ce n’est une suppression, des droits
particuliers attachés aux actions de la catégorie concernée.
160) L’assemblée peut révoquer l’administrateur général dans la société qui est administrée
et dirigée selon cette modalité ou les administrateurs dans la société qui comprend un
conseil d’administration, mais elle n’est pas compétente pour nommer et révoquer les
dirigeants sociaux quand cette compétence appartient au conseil d’administration. Si
l’assemblée révoque l’administrateur général ou le directeur général adjoint et qu’il n’y a
pas de juste motif de révocation, la société peut être condamnée à verser des dommages-
intérêts au dirigeant social révoqué.
161) Comment une assemblée pourrait-elle se tenir de manière efficace si les actionnaires
ne pouvaient disposer à l’avance des documents et des informations qui vont y être discutés
et qui vont servir de base aux décisions qui seront prises ? Il est essentiel que les
actionnaires soient informés pour exercer effectivement leurs droits. C’est l’objet de cet
article que d’organiser cette information.
162) Le droit de participer aux assemblées est un droit fondamental de l’actionnaire dont il
ne peut être privé sauf, évidemment, en raison d’une disposition du Code.
163) Pour voter à l’assemblée les actionnaires ont trois solutions : soit ils y participent
effectivement, mais ce n’est pas toujours possible surtout pour les étrangers soit ils votent
par correspondance dans les conditions prévues par le Code ; soit ils s’y font représenter, ce
qui est toujours permis.
Les statuts peuvent limiter le nombre de pouvoirs qu’un actionnaire peut détenir, ce qui
peut être une bonne chose pour éviter qu’un actionnaire n’écrase les autres avec un grand
nombre de pouvoirs, mais ils ne peuvent interdire la représentation. Il est par ailleurs
important que les pouvoirs soient établis selon des modalités précises qui doivent être
observées strictement pour éviter les fraudes.
ou :
ou :
(l’actionnaire reproduit de manière manuscrite la mention qu’il choisit et fait suivre cette
mention de sa signature et de la date). Et il en est ainsi pour toutes les résolutions
présentées à l’assemblée générale.
165) Il est important de préciser dans les statuts si seuls les actionnaires peuvent assister à
l’assemblée ou si des tiers non prévus par le Code peuvent aussi y assister (un notaire, un
avocat, un expert-comptable, un conseil de l’un des actionnaires ou d’un groupe
d’actionnaires, etc.). Il est aussi très important que les procès-verbaux soient bien tenus car
ils peuvent être produits en justice pour établir la preuve des présences, des débats et des
résolutions prises en assemblée. Ils sont aussi, dans une certaine mesure, la « mémoire » de
la société. La responsabilité de ceux qui sont chargés de leur établissement, de leur
certification et de leur production peut être engagée s’ils ne peuvent être produits, s’ils sont
incomplets ou faux.
166) Après avoir affirmé le principe que tout décision relative à l’augmentation ou à la
réduction de capital était de la compétence de l’assemblée générale extraordinaire, le texte
précise que c’est l’assemblée générale ordinaire qui est compétente pour décider une
augmentation de capital par incorporation de réserves, bénéfices et primes d’émission. La
décision est importante et il est donc normal qu’elle soit de la compétence d’une assemblée
générale ordinaire. Mais elle n’est pas suffisamment importante pour relever de l’assemblée
extraordinaire. En effet, toutes les autres augmentations sont susceptibles soit de faire
entrer de nouveaux actionnaires dans la société, soit de modifier sensiblement les rapports
de force à l’intérieur de la société, soit de provoquer ces deux modifications dans le même
temps. On doit noter que la décision d’incorporer des réserves, primes d’émission ou
bénéfices au capital peut être prise soit par une assemblée générale ordinaire, soit par une
assemblée générale extraordinaire, mais dans ce cas les résolutions relatives à cette
opération sont prises aux conditions de quorum et de majorité des assemblées générales
ordinaires.
167) La situation que l’on trouve ici est très proche de celle que l’on a vu à la constitution de
la société lorsqu’on lui apporte des biens en nature ou de l’argent. De la même manière, de
l’argent ou des biens ou des créances deviennent la propriété de la société et, pour une
valeur égale, la société émet des actions et les remet aux apporteurs en rémunération de
leurs apports. Toutefois il est aussi possible de lui apporter, avec toutes les précautions qui
s’imposent, des créances certaines, liquides et exigibles sur la société, ce qui est impossible
lors de la constitution. Comme dans le cas précédent, il est émis de nouvelles actions qui
sont attribuées aux apporteurs pour une valeur égale à celle de leurs apports. Où la
différence est grande par rapport à la constitution de la société, c’est que celle-ci ayant déjà
fonctionné, elle peut avoir des bénéfices qui n’ont pas été distribués et qui sont soit affectés
à un compte de report à nouveau soit affectés à un compte de réserves. Il est alors possible
d’incorporer ces bénéfices au capital et, en contrepartie, soit d’émettre des actions nouvelles
qui sont distribuées gratuitement aux actionnaires proportionnellement à leurs droits dans
la société soit d’élever la valeur nominale des actions.
Une attention toute particulière doit être apportée à la libération des apports en numéraire
par compensation avec des créances certaines, liquides et exigibles que les apporteurs
pourraient avoir sur la société. Une telle pratique peut donner lieu à des fraudes, les
créances pouvant être incertaines dans leur existence, indéterminées quant à leur montant
ou à leur échéance. Mais il est important de permettre la compensation qui est souvent très
utile autant pour la société, qui se libère à peu de frais de ses dettes tout en augmentant ses
fonds propres, que pour les associés, qui peuvent consolider leur position dans la société.
Aussi faut-il interdire la compensation à la constitution de la société et l’admettre à
l’occasion des augmentations de capital, mais en l’entourant de toutes les précautions
nécessaires. Le commissaire aux comptes doit contrôler ces opérations et s’assurer de leur
régularité. Il certifie qu’elles sont régulières. S’il s’avérait que malgré la certification elles ne
l’étaient pas, la responsabilité du commissaire aux comptes pourrait être engagée. Il est
indispensable que les créances sur la société, avec lesquelles les associés veulent effectuer
une compensation pour libérer un apport en numéraire, soient non seulement certaines,
c’est-à-dire incontestables, liquides, c’est-à-dire déterminées dans leur montant, mais aussi
exigibles. Il y a ici une différence entre le paiement par compensation et l’apport de la même
créance en nature à la société, pour lequel il n’est pas nécessaire que la créance soit exigible.
168) En principe les actions nouvelles sont émises à leur valeur nominale. Cependant en
pratique il est rare qu’il en soit ainsi car la valeur réelle de l’action, qui est différente de sa
valeur nominale, est fonction de la valeur de la société. Chaque action représente une
fraction de la valeur de la société. Or la valeur nominale de l’action est en général restée
fixée au même montant depuis la constitution de la société, à moins qu’elle ait été modifiée
par une assemblée générale extraordinaire. Mais ce n’est qu’exceptionnellement que l’on
procède à la modification de la valeur nominale de l’action. Or, si la valeur réelle de l’action
est supérieure à sa valeur nominale les actionnaires qui font partie de la société avant
l’augmentation de capital subiront une perte si les nouveaux actionnaires, ou les
actionnaires souscripteurs, ne « payaient » leur action qu’à leur valeur nominale. Pour
compenser la différence entre la valeur réelle et la valeur nominale on exige des
actionnaires qui souscrivent de nouvelles actions qu’ils paient à le société, en plus du prix de
la souscription, une prime d’émission dont le montant est égal à la différence entre la valeur
nominale et la valeur réelle de l’action. La prime d’émission perdrait sa raison d’être si,
malgré ce décalage entre la valeur nominale et la valeur réelle de l’action, tous les
actionnaires souscrivaient effectivement, en fonction de leurs droits dans la société, les
actions nouvelles.
169) Les actions de numéraire peuvent n’être libérées que du quart de leur montant lors de
la constitution de la société ou lors d’une augmentation de capital en numéraire, le reste
devant être libéré dans un délai de cinq ans. Il est évident qu’il ne serait pas raisonnable
d’émettre des actions de numéraire alors que les actions précédemment émises n’auraient
pas été encore libérées. Mais l’interdiction ne vise que les émissions d’actions à libérer en
numéraire, elle ne vise pas les autres augmentations de capital. Par exemple, il est très
possible d’augmenter le capital par apports en nature même si toutes les actions de
numéraire n’ont pas été encore entièrement libérées.
171) Le droit de souscription à titre irréductible ne peut s’exercer que si les actionnaires
n’ont pas renoncé à leur droit préférentiel de souscription comme il a été vu précédemment.
172) Il peut arriver que des actionnaires ne souscrivent pas toutes les actions auxquelles ils
ont droit et qu’il reste ainsi un certain nombre d’actions après que les droits préférentiels de
souscription ont été exercés ; comme certains actionnaires, qui ont déjà épuisé leur droit de
souscription à titre irréductible, veulent encore des actions, il faut organiser la répartition
de ces actions entre les actionnaires qui les désirent en cas de concurrence entre eux pour
l’attribution de ces actions.
173) Il y a peu de commentaire à faire sur cet article relatif au contrat de souscription. Sinon
que la souscription d’actions de société, qu’elle intervienne à la constitution ou à l’occasion
d’une augmentation de capital, est un contrat passé entre la société et le souscripteur. C’est
un contrat d’adhésion qui est normalisé par le bulletin de souscription.
174) En cas d’augmentation de capital la procédure est assez semblable à celle que nous
avons déjà vue à la constitution de la société à propos du « blocage » en banque des fonds
provenant de la souscription. Il y a cependant ici une différence importante avec la situation
de la constitution de la société, c’est que la société existe et qu’elle fonctionne : on n’a donc
pas à attendre l’immatriculation de la société au registre des activités économiques pour
permettre aux dirigeants sociaux d’utiliser les fonds déposés sur le compte « bloqué », il
suffit que le notaire se soit assuré de la régularité des souscriptions et des versements pour
qu’il établisse sa déclaration et qu’au vu de ce document la banque mette les fonds
provenant de la souscription à la disposition de la société.
175) Le commissaire aux apports est choisi sur la liste des commissaires aux comptes. Le
président du tribunal a I a possibilité de le choisir très librement sur cette liste. Toutefois il
est possible que la société propose au président du tribunal d’instance la désignation du
commissaire aux comptes de la société. Cette solution ne doit pas être rejetée a priori, bien
au contraire, car le commissaire aux comptes de la société connaît parfaitement sa situation
et peut être à même de bien apprécier la valeur de l’apport et l’intérêt de la société.
176) Le rôle du commissaire aux apports n’est pas de fixer la valeur des apports : ce n’est
pas lui qui évalue les apports, ce sont l’apporteur et la société. Son rôle est de contrôler les
évaluations qui sont ainsi faites et de dire, en application des règles de l’art, si elles lui
paraissent convenables ou pas. On peut apporter à la société des droits de créance sur des
tiers et parfois sur la société elle-même. Il faut noter à cet égard qu’une créance de somme
d’argent sur un tiers doit être apportée à la société au titre des apports en nature et non pas
à celui des apports en numéraire. Une créance sur la société peut lui être apportée en nature
à la condition qu’elle soit certaine et liquide. Dans ce cas la dette de la société envers
l’apporteur est éteinte par confusion. Dans ces deux situations on doit observer une
vigilance particulière en raison des risques de fraude que ces opérations peuvent
comporter. On a vu que lorsqu’il s’agit de libérer des apports en numéraire par
compensation avec une ou plusieurs créances sur la société, le commissaire aux comptes
doit contrôler ces opérations et s’assurer de leur régularité : il certifie qu’elles sont
régulières. S’il s’avérait que malgré la certification elles ne l’étaient pas, la responsabilité du
commissaire aux comptes pourrait être engagée. Lorsqu’il s’agit de l’apport à la société
d’une ou de plusieurs créances sur la société ou sur des tiers, il s’agit d’apports en nature
devant être apprécié par le commissaire aux apports conformément au texte ci-dessus. Il
n’est pas nécessaire, comme en matière de compensation, que la créance soit exigible pour
qu’elle puisse être apportée à la société : il suffit qu’elle soit certaine et liquide. En effet,
s’agissant d’un apport en nature, la créance qui n’est pas exigible n’est pas apportée pour sa
valeur nominale mais pour une valeur qu’il convient de déterminer et qui prend en compte,
notamment, son taux d’intérêt et la durée qui reste à courir pour son paiement. Si, par
exemple, elle porte un taux d’intérêt très élevé, sa valeur d’apport est plus grande que s’il
était très faible ; de même, une créance à échéance lointaine vaut en général moins qu’une
créance à très brève échéance.
n’avoir jamais existé ; ou bien l’assemblée décide de réduire la valeur de l’apport et deux cas
peuvent se présenter : si l’apporteur ou son mandataire accepte expressément cette
réduction, la convention est parfaite et l’apport est réalisé ; si l’apporteur ou son mandataire
refuse la réduction la convention est caduque et l’apport n’est pas réalisé.
178) Etant donné que l’apport est parfait dès que l’assemblée l’a approuvé, l’augmentation
de capital est réalisée dès ce moment. Les statuts doivent être modifiés en conséquence et
les formalités de publicité doivent être accomplies : publication dans un journal habilité à
recevoir les annonces légales et modifications au registre des activités économiques.
180) Les créanciers et les obligataires, qui sont aussi des créanciers de la société, n’ont pour
gage que le patrimoine de la société ou plus précisément ses actifs, puisque la responsabilité
des actionnaires est limitée à leur apport. Or la réduction de capital a pour effet de faire
sortir des biens ou de l’argent de la société au profit des actionnaires et donc de réduire le
gage des créanciers. Il est donc normal que ceux-ci aient le droit de s’opposer à cette
opération. Mais pour ne pas la bloquer le président du tribunal a la possibilité de passer
outre à l’opposition des créanciers ou des obligataires si la société offre des garanties
suffisantes.
181) La faillite des entreprises est une plaie. Elle peut être due à de mauvaises conjonctures
économiques ou à l’incompétence des entrepreneurs. Toutefois, toutes les études récentes
mettent en évidence qu’une cause très générale de la fragilité des entreprises est
l’insuffisance de leurs capitaux propres, dont leur capital social. C’est un très mauvais
service à rendre aux entreprises, à leurs dirigeants, à leurs associés et à l’économie que
d’être laxiste quant aux exigences de solidité financière sous prétexte qu’il faut encourager
la création d’entreprises et en particulier de petites entreprises. Si l’idée est vraie, elle ne
doit pas être appliquée à n’importe quelle condition et à n’importe quel prix : rien ne sert de
permettre facilement la création d’entreprises si trois ans après elles doivent déposer leur
bilan, faute de capitaux propres, et qu’elles font supporter à leurs créanciers et à la
communauté de graves dommages. Les mesures de ce texte vont dans le bon sens
puisqu’elles tendent à contraindre les sociétés à renforcer leurs capitaux propres. On
observera la liaison qui est faite entre le droit des sociétés et celui de la faillite dans la
mesure où l’impossibilité de reconstituer les capitaux propres peut conduire à mettre en jeu
la responsabilité des dirigeants de fait et de droit en cas de faillite de la société.
182) Les sociétés anonymes sont les seules sociétés autorisées à émettre des actions et des
obligations. Elles sont aussi les seules sociétés à émettre des titres au porteur.
183) Ce texte établit une distinction entre les actions en numéraire et les actions d’apport.
La distinction est importante mais sa portée est essentiellement technique. Les actions ne
peuvent pas être négociables, ni être au porteur, avant d’être intégralement libérées car
elles pourraient alors être cédées sans que la société le sache et, si elles étaient au porteur,
sans qu’elle connaisse le véritable actionnaire. Dans ces conditions, elle ne pourrait
poursuivre le paiement des sommes restant dues. Il faut donc que ces actions demeurent
nominatives et qu’elles ne puissent être cédées que dans les conditions du droit commun,
c’est-à-dire avec notification à la société de la cession par acte extrajudiciaire ou avec son
acceptation dans un acte authentique.
184) Le principe de la société, et la société anonyme n’échappe pas à cette règle, est que les
associés sont égaux. Toutefois, il peut être créé des actions de priorité bénéficiant
d’avantages particuliers.
185) L’institution d’un droit de vote double pour les actions nominatives par les statuts de
la société peut être une prime à la fidélité des actionnaires ; cela peut être aussi un moyen
pour contrôler une société pour ceux qui ne possèdent pas la participation au capital qui
serait normalement nécessaire pour le faire. C’est aux fondateurs de la société ou à ses
actionnaires, au cours de la vie sociale, qu’il appartient d’organiser ce droit de vote double et
notamment de fixer le délai minimum d’inscription des titres au nominatif pour pouvoir en
bénéficier.
186) Le droit au premier dividende est autorisé par le Code. Il peut constituer
une « prime » pour les fondateurs de la société ou le moyen d’intéresser de nouveaux
partenaires qui pourraient entrer dans la société en cours de vie sociale.
187) Il existe une certaine limitation à la négociabilité des actions tant que la société n’a pas
encore la personnalité morale (avant son immatriculation au registre des activités
économiques) ou que les actions ne sont pas encore intégralement libérées. Mais ces actions
sont cessibles dans les conditions du droit commun, comme les parts sociales de la société à
responsabilité limitée par exemple.
189) Les fondateurs ou les actionnaires ont la possibilité d’aménager la clause comme ils
l’entendent. Ils peuvent par exemple ne limiter la transmission d’actions qu’en cas de
cession à titre onéreux à un tiers étranger à la société et laisser libre l’entrée d’héritiers en
cas de décès d’un actionnaire ou fermer totalement la société en limitant aussi la
transmission d’actions même dans ce dernier cas. H est intéressant de noter que les
actionnaires ou que les administrateurs qui refusent l’agrément, en fonction de l’organe
compétent pour prononcer l’agrément, peuvent faire racheter les actions par la société.
Dans ce cas, l’opération se réalise obligatoirement par une réduction du capital de la société.
En principe, les parties devraient s’entendre sur le prix de rachat des actions. Toutefois, si
elles ne le font pas, il n’y a qu’un seul moyen pour sortir de l’impasse, c’est de faire appel à
un expert pour qu’il détermine le prix des actions et que ce prix s’impose aux parties.
Absolument rien n’interdit aux parties de s’entendre à l’amiable pour désigner un expert et
convenir d’accepter le prix fixé par cet expert : ce serait pour elles une excellente formule.
Mais si elles ne parviennent pas à s’entendre non plus sur cette formule, la seule solution qui
reste est de demander au juge de désigner l’expert. Dans ce cas les parties ne peuvent que se
plier à la décision du juge et accepter le prix fixé par l’expert.
190) Il peut être très utile pour les actionnaires de la société de pouvoir nantir leurs actions,
soit en garantie d’un financement personnel soit en garantie d’un financement de la société
pour lequel ils se portent caution par exemple. Mais un cessionnaire dont les actionnaires ne
voudraient pas pourrait entrer dans la société à la faveur de la réalisation forcée des actions
nanties. Dans ce cas il y a deux situations possibles : ou bien les statuts ne comportent
aucune stipulation relative à l’agrément des cessionnaires en cas de transmission d’actions à
titre onéreux à des tiers à la société, et les actionnaires ne peuvent s’opposer à l’entrée du
cessionnaire des actions, ou bien les statuts comportent une clause d’agrément visant la
transmission d’actions à titre onéreux à un tiers étranger à la société, et le nantissement doit
alors être agréé comme une transmission puisque sa conclusion peut, précisément, être une
transmission à titre onéreux des actions à un tiers étranger à la société.
191) Si l’actionnaire ne paie pas les sommes restant ducs sur ses actions alors qu’elles sont
devenues exigibles il faut instituer une procédure qui permette à la société d’obtenir d’une
manière ou d’une autre la libération du capital. Autrement, ce serait les actionnaires qui se
sont bien acquittés de leurs obligations et les créanciers sociaux qui en souffriraient. Ces
articles organisent ce règlement financier en respectant néanmoins les intérêts de
l’actionnaire défaillant.
192) Il serait anormal que l’actionnaire qui n’a pas versé les sommes restant dues sur ces
actions, après qu’il ait été mis en demeure de le faire et que cette mise en demeure soit
demeurée infructueuse pendant un délai raisonnable (un mois), puisse continuer à
bénéficier des droits de vote ou pécuniaires attachés à l’action : c’est à cette préoccupation
que répond aussi cet article.
193) Les obligations sont des valeurs mobilières, comme les actions, mais à la différence de
ces dernières, qui sont des titres d’associés et qui confèrent, entre autres, le droit de vote
dans les assemblées d’actionnaires et un droit aux dividendes, les obligations sont des titres
de créances sur la société. La société fait un emprunt sous une forme particulière puisqu’elle
s’adresse à plusieurs prêteurs à la fois, en leur proposant de participer à son emprunt en
souscrivant des titres de même valeur nominale (valeurs mobilières) représentant cet
emprunt. Pour faciliter les opérations entre les obligataires et la société, les obligataires sont
obligatoirement réunis dans un groupement qui a des représentants qui négocient au nom
de tous les obligataires avec la société. Il convient de se souvenir que l’appel public à
l’épargne est interdit ; cette interdiction concerne évidemment les émissions d’obligations.
194) L’émission d’obligations ayant pour but de permettre à la société de disposer de fonds,
on ne comprendrait pas que la société puisse émettre des obligations alors que son capital
ne serait pas encore entièrement libéré. De plus, comme les obligataires n’ont pour gage que
le patrimoine social en raison de la limitation de la responsabilité des actionnaires il faut,
pour que ces créanciers particuliers que sont les obligataires aient une protection minimum,
que ce patrimoine comprenne réellement les actifs et l’argent que les actionnaires se sont
engagés à lui apporter, cc ne serait pas le cas si le capital social n’était pas entièrement
libéré.
195) La décision d’émettre des obligations appartient à l’assemblée générale ordinaire, mais
elle peut déléguer les pouvoirs pour réaliser l’opération soit à l’administrateur général soit
au conseil d’administration, selon la forme d’administration et de direction choisie par la
société.
196) Le groupement des obligataires n’est pas uniquement un groupement plus ou moins
informel mais un groupement organisé auquel est attribuée la personnalité morale. Tous les
obligataires en font obligatoirement partie et sont engagés par son ou ses représentants
dans les conditions prévues par le Code.
197) Il est essentiel que les obligataires soient réunis dans un groupement qui agisse en leur
nom à tous et il est indispensable que ce groupement soit représenté par des personnes qui
aient réellement le pouvoir d’agir en son nom, aussi bien quand la société est « in
bonis » que lorsqu’elle est en redressement judiciaire. Pour éviter les conflits d’intérêts, le
texte écarte tous ceux qui pourraient être liés à la société et représenter ses intérêts dans le
groupement : il faut que le groupement soit réellement distinct de la société et de ses
représentants pour qu’il puisse défendre efficacement les intérêts des obligataires.
198) L’assemblée des obligataires est l’organe de la défense de leurs intérêts. Son
organisation est calquée sur celle des assemblées d’actionnaires, auxquelles l’article renvoit
d’ailleurs sur certains points. Individuellement, les droits des obligataires se réduisent
principalement à leurs droits pécuniaires. Pour la défense de leurs droits ils doivent s’en
remettre à leur groupement.
199) La société peut garantir un emprunt par des sûretés. L’objet de cet article est
d’organiser cette garantie.
200) Il est essentiel qu’en raison de leur importance les sociétés anonymes soient
contrôlées par des professionnels de la comptabilité et de la finance. La crédibilité et la
fiabilité des informations financières fournies par les sociétés anonymes passent
obligatoirement par ce contrôle. Il est obligatoire que les commissaires aux comptes soient
des professionnels de la comptabilité et de la finance et qu’ils connaissent aussi le droit des
obligations et des affaires : ils doivent être des professionnels compétents et indépendants
des sociétés qu’ils contrôlent. Il existe dans la plupart des pays des cabinets hautement
compétents et, en particulier, les sociétés d’audit internationales qui exercent leurs activités
à travers le monde. Il serait éminemment souhaitable que les sociétés anonymes les plus
importantes soient contrôlées par des cabinets de ce genre. Il serait en conséquence
souhaitable que le pays les accueille très libéralement sur son sol pour qu’ils puissent y
exercer leurs activités.
201) Il est tout à fait indispensable que le commissaire aux comptes soit totalement
indépendant de la société, de ses actionnaires, de ses dirigeants et de ses administrateurs,
autrement il ne pourrait remplir sa mission dans des conditions satisfaisantes. Il ne peut
évidemment remplir quelque fonction que ce soit dans la société autre que celle de
commissaire aux comptes, ni être actionnaire de la société qu’il contrôle. Mais ces
incompatibilités vont beaucoup plus loin et elles doivent être interprétées de manière large.
202) Ainsi qu’on l’a déjà observé, la mission du commissaire aux comptes est essentielle :
seule la certification peut donner une crédibilité aux comptes présentés par la société. Mais
il faut que le commissaire aux comptes ait réellement des pouvoirs pour accomplir sa
mission. Il faut aussi qu’il ait des moyens pour le faire et notamment qu’il puisse s’entourer
de collaborateurs et faire appel, s’il en ressent la nécessité, à des spécialistes ou à des
experts.
203) La moindre des choses pour que le commissaire aux comptes puisse réellement
exercer ses fonctions, c’est qu’il puisse participer au conseil d’administration qui arrête les
comptes de l’exercice et aux assemblées générales. Si le Code donne le droit au commissaire
aux comptes de convoquer l’assemblée générale, il ne peut évidemment s’agir là que d’une
mesure exceptionnelle. Ce n’est qu’en cas de crise dans la société ou au cas où elle aurait dû,
par exemple, déposer son bilan et qu’elle ne l’aurait pas fait que le commissaire aux comptes
peut convoquer l’assemblée pour lui demander de prendre les décisions qui s’imposent.
C’est au commissaire aux comptes qu’il appartient d’apprécier l’opportunité de la
convocation de l’assemblée par ses soins.
204) Etant donnée l’importance de la mission du commissaire aux comptes et celle des
moyens qu’il doit éventuellement employer pour l’accomplir, ses honoraires doivent
correspondre aux travaux effectués et à la responsabilité engagée.
206) La société à responsabilité limitée (S.A.R.L.) est une société destinée aux petites et
moyennes entreprises alors que la société anonyme (S.A.) est plutôt destinée aux grandes
entreprises. Toutefois, il peut y avoir concurrence entre ces deux formes de société pour les
entreprises moyennes puisque le statut de la S.A. est très souple et qu’il peut très bien
convenir à ces entreprises. On se rappellera notamment que la S.A. peut ne comprendre
qu’un seul actionnaire et qu’elle peut être dirigée par un administrateur général unique sans
conseil d’administration. C’est le montant minimum du capital et l’obligation d’avoir un
commissaire aux comptes pour les S.A. (quelle que soit leur importance) qui peut faire la
différence entre ces deux formes de société et inciter les chefs d’entreprise à choisir l’une
plutôt que l’autre. La S.A.R.L. est aussi en concurrence avec la société en nom collectif
(S.N.C.) qui est elle aussi destinée, du moins en principe, aux petites entreprises. Mais là les
différences sont très importantes entre la S.A.R.L. et la S.N.C. : dans la première, la
responsabilité des associés est limitée à leurs apports alors qu’elle est indéfinie et solidaire
dans la seconde. A cause de cette différence de responsabilité, l’intuitu personae est
beaucoup plus accentué dans la S.N.C. que dans la S.A.R.L. Ces différences peuvent, à elles
seules, conduire les chefs d’entreprise à faire leur choix.
La S.A.R.L., comme la S.A., peut ne comprendre qu’un seul associé, ce qui rend aussi cette
société très attractive pour les hommes d’affaires.
La S.A.R.L. a une dénomination sociale, un siège social, une durée, une nationalité, etc. ; il
convient de se reporter aux dispositions communes aux sociétés pour le règlement de ces
questions.
La S.A.R.L. doit avoir un capital social d’un montant minimum de 5.000.000 FG, ce capital est
divisé en parts sociales de même valeur nominale et d’un montant minimum de 10.000 FG.
Il peut paraître curieux que l’on exige un capital minimum dans la S.A.R.L. alors qu’aucun
minimum n’est exigé pour le capital de la S.N.C. La raison de cette différence est simple et
tient au système de responsabilité des associés : il n’est en effet pas très important d’avoir
un capital minimum dans les S.N.C. (sauf pour des raisons de solidité financière) puisque les
créanciers peuvent poursuivre indéfiniment et solidairement les associés ; en revanche il est
très important dans les S.A.R.L. puisque les créanciers n’ont pour seul gage que le
patrimoine de la société ou, plus exactement, ses actifs.
207) Bien que constituée par la signature des statuts, la Sarl n’a d’existence légale qu’avec
son immatriculation du registre des activités économiques.
208) Comme le minimum légal de leur capital est moins important que celui des S.A., on
oblige les associés des S.A.R.L. à libérer leurs apports en numéraire dès la constitution de la
société. Cette mesure vise tout autant la protection des associés que celle des tiers. On sait
par ailleurs qu’il est indispensable que les sociétés puissent disposer du maximum de fonds
propres dès leur constitution pour éviter le plus possible la multiplication des difficultés
financières.
209) Pour les apports en nature de faible importance, qu’ils soient réalisés par un seul
apporteur ou par plusieurs apporteurs, il n’y a pas lieu de nommer un commissaire aux
apports. Ce n’est que pour les apports plus lourds que cette procédure est exigée. Le rôle du
commissaire aux apports est le même que celui du commissaire aux apports dans la société
anonyme.
210) Lorsque des apports en numéraire sont fait à une société à responsabilité limitée, il
convient d’être particulièrement vigilant quant à la manière dont les fonds sont recueillis et
utilisés. Il est indispensable d’assurer la protection des futurs associés qui apportent de
l’argent à la société ou celle des futurs créanciers de la société et des tiers. C’est la raison
pour laquelle la loi a institué une procédure comportant plusieurs phases. Les fondateurs,
qui reçoivent de l’argent des futurs associés en libération de leurs apports en numéraire,
doivent, le plus rapidement possible, déposer ces fonds dans une banque. Le dépôt est fait
au nom de la société en formation mais l’identité des apporteurs en numéraire est très
clairement précisée ainsi que le montant des sommes que chacun a versées.
211) Ces fonds demeurent bloqués à la banque sur compte ouvert au nom de la société en
formation. Ce n’est que le jour où le gérant de la société remettra à la banque un certificat
d’immatriculation de la société au registre des -activités économiques qu’elle aura la libre
disposition des fonds.
213) Il est évident que tous les associés doivent signer les statuts pour que la société soit
constituée. Ce n’est qu’au moment où le dernier des associés vient d’apposer sa signature
sur les statuts que la société est effectivement et définitivement constituée.
214) Bien qu’elle soit constituée, la société ne bénéficie de la personnalité morale qu’au jour
de son immatriculation au registre des activités économiques.
216) La liberté est très grande pour les associés d’organiser comme ils l’entendent la sortie
et l’entrée de nouveaux associés dans leur société, sous réserve cependant de respecter
certaines règles protectrices des intérêts des personnes non agréées. Ce n’est que s’ils n’ont
rien prévu que les autres dispositions de cet article sont applicables. Ce n’est que pour
permettre à la société d’éviter que lui soit imposé un associé dont elle ne voudrait pas
qu’elle a la possibilité de racheter des parts sociales en cas de réalisation forcée de parts
nanties. Mais il faut que dans le délai maximum de deux mois, la société réduise son capital
pour éliminer ces parts ou qu’elle les revende à ses associés ou à des tiers qui seraient
agréés par les associés. Bien entendu ces parts n’ont plus de droit de vote pendant cette
période et elles sont décomptées pour le calcul des majorités.
217) A défaut d’accord entre les parties sur le prix de rachat des parts, l’une des parties est
l’associé cédant et l’autre partie est soit un associé, soit des associés, soit la société qui se
substituent au cessionnaire proposé par l’associé cédant ou à ses héritiers, ce prix de
cession est déterminé par un expert nommé par le président du tribunal d’instance. Mais les
parties peuvent parfaitement convenir de confier à un tiers la mission de fixer ce prix et
s’engager à l’accepter, c’est plus simple que de demander la nomination d’un expert en
justice.
On notera que ce sont les associés qui s’opposent à la transmission des parts qui ont
l’obligation de les racheter : cette disposition ne peut que les conduire à émettre un
vote « responsable ».
218) Il est important pour la société, les associés et les tiers d’être informés des cessions de
parts dans les S.A.R.L. Pour bien en assurer la publicité, deux types de formalités ont été
retenus : la première formalité est faite auprès de la société, sous l’une des trois formes
retenues par le texte, au choix de l’associé cédant ; la seconde au registre des activités
économiques.
219) La volonté du législateur est de permettre aux associés d’organiser le plus librement
possible la gérance de leur société. Il n’y a de disposition impérative que s’il apparaît
nécessaire de protéger les associés et surtout les tiers.
220) Bien qu’il puisse y avoir plusieurs gérants dans la société, comme le précise très
expressément le texte, les autres articles du Code ne se réfèrent le plus souvent qu’au
gérant : il n’y a là qu’une facilité d’expression.
221) Contrairement à la règle qui prévaut pour certains dirigeants dans la société anonyme,
selon laquelle ils ne peuvent voter en assemblée ou au conseil d’administration sur les
questions les concernant, il est prévu par cet article que le gérant de société à responsabilité
limitée ne prend pas part au vote seulement quand il s’agit de sa révocation. En revanche il
peut prendre part au vote quand il s’agit de sa nomination. Cette absence de concordance
des formes est compréhensible : l’associé majoritaire, qui est donc celui qui a le plus
d’intérêts dans la société, peut vouloir être gérant et il est normal qu’il puisse voter la
nomination du gérant, même si c’est sur sa candidature ; en revanche s’il gère mal la société
il faut que les autres associés puissent le révoquer mais ce ne serait pas possible si, étant
majoritaire, il pouvait se prononcer sur sa propre révocation. Dans ce dernier cas, c’est dans
l’exigence d’une majorité renforcée qu’il trouve une protection.
222) L’organisation de la gérance peut revêtir des formes très diverses : il peut y avoir un
seul ou plusieurs gérants ou une gérance collégiale, fonctionnant par exemple sur le modèle
du directoire de la société anonyme française. Toutes les options...ou presque sont ouvertes.
Dans ce cas, il peut être intéressant pour les associés de fixer de manière précise les
pouvoirs des différents gérants selon qu’ils agissent séparément ou collectivement. Toutes
ces stipulations sont valables dans les rapports entre associés. Mais pour protéger les tiers
et pour faciliter les opérations économiques on trouve ici, comme dans toutes les sociétés, la
règle selon laquelle les limitations de pouvoirs des gérants sont inopposables aux tiers (Voir
le commentaire sous l’article des dispositions communes relatif aux : « Pouvoirs des
dirigeants sociaux »).
223) Cette section laisse aux associés la possibilité d’organiser les prises de décisions
collectives dans les statuts, notamment en prévoyant que les associés pourront être
consultés par correspondance. C’est là encore une manifestation de la souplesse de cette
forme de société et de son pouvoir d’adaptation aux multiples situations de fait de ceux qui
envisagent de constituer une société sous cette forme. Toutefois il est indispensable que les
associés se rencontrent au moins une fois par an pour discuter des affaires sociales et pour
approuver ou rejeter les comptes de la société : il faut donc qu’il y ait au moins une
assemblée générale annuelle. Cette section fixe également les majorités nécessaires pour
prendre les décisions dans la société à responsabilité limitée. On voit que pour prendre les
décisions extraordinaires, la majorité est plus forte que dans les sociétés anonymes
puisqu’elle est des trois quarts des parts sociales au lieu des deux tiers des droits de vote.
224) Dans les sociétés à responsabilité limitée qui ne comprennent qu’un seul associé, il est
évident qu’il ne peut y avoir de décisions collectives prises dans les conditions de cet article
et de ceux qui organisent ces prises de décisions collectives. C’est la raison pour laquelle il a
été introduit dans le Code un article particulier pour régir cette situation.
225) Cette section confère le droit aux associés minoritaires, ou non gérants, de demander
la réunion d’une assemblée générale. Ou bien ils peuvent le faire directement parce qu’ils
représentent une minorité significative, comme l’indique l’alinéa 1er de l’article, et il suffit
qu’ils en fassent la demande au gérant qui doit obtempérer, ou bien ils ne possèdent pas
cette minorité et ils doivent demander au président du tribunal d’instance la désignation
d’un mandataire de justice chargé de convoquer l’assemblée et d’en fixer l’ordre du jour.
226) S’ils le désirent les rédacteurs des statuts peuvent compléter les dispositions de la loi
dès lors qu’ils ne contreviennent pas aux règles qu’elle pose.
227) Il est tout à fait indispensable que les procès-verbaux soient établis de manière
rigoureuse : c’est l’intérêt des associés, c’est aussi celui des créanciers et des tiers. De plus,
en cas de conflit, il peut être ordonné qu’ils soient produits en justice. Ces procès-verbaux
constituent aussi une partie de la « mémoire » de la société. S’ils n’étaient pas régulièrement
et bien tenus la responsabilité de ceux qui en ont la charge pourrait être engagée.
228) La société à responsabilité limitée peut être unipersonnelle. Il est évident que dans ce
cas l’assemblée des associés n’a pas de sens puisqu’elle est destinée à réunir des associés
pour qu’ils prennent des décisions. A fortiori en est-il ainsi quand l’associé unique est aussi
le gérant de la société. Toutes les décisions qui sont prises normalement par l’assemblée
sont nécessairement prises par l’associé unique. Mais il est indispensable de savoir quelles
ont été les décisions prises : c’est la raison pour laquelle la prise de décisions par l’associé
unique doit être formalisée. Le texte exige que ces décisions donnent lieu à l’établissement
de procès-verbaux qui sont archivés par la société et qu’elle doit pouvoir produire, en
justice par exemple, si cela est nécessaire. De même ce n’est pas parce que l’associé est
unique que ne doivent pas être prise les décisions qui relèvent de la compétence de
l’assemblée générale ordinaire annuelle. De nombreuses décisions prises par l’associé
unique intéressent les tiers ; ce sont par exemple les modifications statutaires : variations
du capital, changement partiel ou total de l’objet social, etc. Il faut que les tiers connaissent
ces modifications, aussi doivent-elles donner lieu à publication dans un journal habilité à
recevoir les annonces légales et au registre des activités économiques comme si elles
avaient été prises par une assemblée réunissant plusieurs associés. Pour savoir quelles sont
les décisions qui doivent être publiées et celles qui n’ont pas à l’être, la solution est simple :
doivent être publiées toutes les décisions qui doivent être publiées quand elles sont prises
par une assemblée. C’est le cas, en particulier, de toutes les décisions relatives à la
modification des statuts. Toutes ces formalités sont d’autant plus importantes à respecter
que la société qui ne comprend qu’un seul associé peut du jour au lendemain devenir une
société pluripersonnelle comprenant deux ou un plus grand nombre d’associés : il suffit que
l’associé unique transmette des parts sociales à une autre personne ou à plusieurs autres
personnes pour qu’il en soit ainsi. Il faut donc que tout soit en ordre dans cette société pour
que les nouveaux associés connaissent l’historique de la société dans laquelle ils entrent,
puisqu’ils peuvent avoir à supporter les conséquences du passé, qu’elles soient bénéfiques
ou désagréables.
229) Comme on l’a noté à plusieurs reprises, il est indispensable que les associés se
réunissent au moins une fois par an pour discuter des affaires sociales et des comptes
annuels de l’exercice écoulé. L’un des rôles essentiels de l’assemblée est d’approuver ou de
rejeter les comptes qui lui sont présentés par les gérants. Elle peut, le cas échéant,
sanctionner les gérants en prononçant leur révocation dans les conditions prévues par le
présent Code. Elle ne peut exercer correctement sa fonction que dans la mesure où les
associés ont pu prendre connaissance des comptes et du rapport de gestion détaillé que le
ou les gérants ont établi sur la marche des affaires sociales pendant l’exercice écoulé et sur
les perspectives d’avenir de la société
230) La société à responsabilité limitée est une société dans laquelle les associés ne sont
responsables des dettes sociales que dans la mesure de leurs apports à la société, aussi les
créanciers sociaux et les tiers n’ont pour gage que les actifs de la société ; de plus il doit
régner une égalité entre les associés de la société. Or les conventions que les gérants
peuvent conclure avec la société, que ce soit directement ou indirectement ou par personne
interposée, si elles sont passées dans des conditions tendant à favoriser indûment le gérant
ou l’associé, peuvent conduire tout à la fois à diminuer la consistance des actifs sociaux et
donc à léser les intérêts des créanciers et des tiers qui contractent avec la société, et à créer
une inégalité entre les associés et par conséquent à léser les intérêts des associés qui y sont
étrangers. Il faut donc que ces conventions soient réglementées. Mais il faut aussi que la
procédure de contrôle des conventions conclues dans ces conditions ne soit pas étouffante
et qu’elle n’ait pas pour effet d’empêcher la conclusion de conventions nécessaires ou utiles
pour la vie sociale : il faut donc trouver un équilibre entre ces exigences contradictoires.
C’est l’objet de cet article qui institue une procédure visant à l’équilibre des intérêts en
présence. Cet article concerne toutes les conventions susceptibles d’être passées entre la
société et le gérant ou les associés. En sont simplement exclues les conventions courantes
conclues à des conditions normales. Les conventions courantes sont en général celles qui
sont passées avec les clients ou avec les fournisseurs, mais pas exclusivement : c’est par
rapport à l’activité de la société que l’on doit apprécier le caractère courant des
conventions ; les conventions qui sont fréquemment et régulièrement conclues par la
société peuvent être considérées comme des conventions courantes. Les conventions sont
considérées comme conclues à des conditions normales quand ces conditions sont les
mêmes que celles qui seraient conclues avec les tiers, qu’il s’agisse des prix, des délais de
paiement, des remises, et d’une manière générale de toutes les conditions que comportent
généralement les conditions visées.
231) La procédure est fondée sur un contrôle a posteriori des conventions et non pas sur
une autorisation préalable des conventions à conclure, comme c’est le cas dans la société
anonyme où les conventions doivent être autorisées préalablement parle conseil
d’administration. La procédure choisie ici se rapproche de celle de la société anonyme qui a
pour mode d’administration et de direction l’administrateur général. Dans le but de
protéger les tiers il est prévu que les conventions que l’assemblée désapprouve produisent
néanmoins leurs effets. C’est la sécurité juridique qui doit prévaloir, mais que si leurs
conséquences sont préjudiciables pour la société, le dommage que celle-ci subit peut être
232) Quand la société est unipersonnelle et que c’est l’associé unique qui est concerné par la
convention il est évident que la procédure n’a pas à être suivie. En revanche il est important
que la convention soit mentionnée dans le registre des délibérations, notamment pour
l’information éventuelle de nouveaux associés si la société devait devenir pluripersonnelle à
la faveur de la transmission de parts sociales.
233) Les associés non gérants de société à responsabilité limitée bénéficient d’un droit de
communication relatif aux affaires sociales qui leur permet de savoir où en est la société et
de défendre, s’ils en ressentent le besoin, leurs intérêts. On pourrait peut-être objecter que
les comptes sociaux ne sont souvent établis que peu après la clôture de l’exercice et que le
droit de communication des associés peut s’exercer à des époques où il n’y a rien de près.
Mais ce serait ne pas comprendre l’importance essentielle d’une tenue régulière des
comptes. La plupart des défaillances d’entreprises montre que si les dirigeants avaient
mieux suivi les comptes de leur entreprise, ils auraient pu percevoir plus tôt les problèmes
et prendre des mesures correctives susceptibles de sortir l’entreprise de ses difficultés. C’est
donc un mauvais argument que de prétendre qu’il faut alléger les charges des
entrepreneurs et leur permettre ainsi de ne rien connaître de leur situation financière
pendant des mois. D’autant plus qu’il faut bien finir par faire un jour la comptabilité! On
devrait obliger les entreprises à avoir une comptabilité régulièrement tenue à jour. Ce droit
de communication des associés non gérants va donc dans le bon sens. Il devrait être aussi
une incitation pour les gérants à mettre leurs affaires en ordre en permanence, du moins si
les associés non gérants veulent bien utiliser le droit qui leur est donné.
234) Pour les apports en nature de faible importance, qu’ils soient réalisés par un seul
apporteur ou par plusieurs apporteurs, il n’a pas lieu de nommer un commissaire aux
apports : ce n’est que pour les apports plus lourds que cette procédure est exigée. Le rôle du
commissaire aux apports est le même que celui du commissaire aux apports dans la société
anonyme. Pour les apports en numéraire, il est prévu une procédure allégée de souscription
et de dépôt des fonds.
235) La réduction de capital peut être utile ou nécessaire. Toutefois une telle opération doit
être enserrée dans une réglementation rigoureuse. En effet les créanciers de la société à
responsabilité limitée n’ont pour seul gage que les actifs sociaux ; or une réduction de
capital non motivée par des pertes a nécessairement pour effet de réduire ces actifs sociaux.
Aussi faut-il protéger les créanciers dont la créance est antérieure à la réduction de capital
et organiser en leur faveur une procédure d’opposition à cette réduction de capital.
236) La faillite des entreprises est une plaie. Elle peut être due à de mauvaises conjonctures
économiques ou à l’incompétence des entrepreneurs. Toutefois, toutes les études récentes
mettent en évidence qu’une cause très générale de la fragilité des entreprises est
l’insuffisance de leurs capitaux propres, dont leur capital social. C’est un très mauvais
service à rendre aux entreprises, à leurs dirigeants, à leurs associés et à l’économie que
d’être laxiste quant aux exigences de solidité financière sous prétexte qu’il faut encourager
la création d’entreprises et en particulier de petites entreprises. Si l’idée est vraie, elle ne
doit pas être appliquée à n’importe quelle condition et à n’importe quel prix. Rien ne sert de
permettre facilement la création d’entreprises si trois ans après elles doivent déposer leur
bilan, faute de capitaux propres, et qu’elles font supporter à leurs créanciers et à la
communauté de graves dommages. Les mesures de ce texte vont dans le bon sens
237) Il est essentiel de noter que la transformation régulière de la société en une société
d’une autre forme n’entraîne pas la création d’une personne morale nouvelle.
238) Si l’on exige l’unanimité des associés pour transformer la société en société en nom
collectif c’est parce que les associés vont perdre la limitation de leur responsabilité pour
devenir indéfiniment et solidairement responsables.
239) Pour transformer la société en société anonyme il faut réunir les conditions qui sont
exigées pour la constitution de cette dernière société en ce qui concerne le capital social. Or,
ce ne serait pas le cas si les capitaux propres de la société étaient inférieurs au montant du
capital social. Il faut s’en assurer : c’est pour cela que l’intervention d’un commissaire aux
comptes est exigée.
240) Bien que l’intuitu personae puisse être fort dans les sociétés à responsabilité limitée il
vaut mieux prévoir que les événements qui atteignent un associé n’ont pas d’effet sur la
société, quitte à laisser les associés prévoir d’autres règles dans les statuts.
241) La caractéristique majeure de la société en nom collectif, c’est le fait que ses associés
sont indéfiniment et solidairement responsables des dettes de la société. Toutefois, un
créancier ne peut pas poursuivre l’un quelconque des associés avant d’avoir poursuivi en
vain la société. La responsabilité indéfinie signifie que les créanciers ont la possibilité de
poursuivre le paiement des dettes de la société sur la totalité du patrimoine de l’un
quelconque des associés sans que celui-ci puisse opposer au créancier une quelconque
limitation de responsabilité, comme par exemple une limitation de sa responsabilité au
montant de ses apports comme c’est le cas dans la société anonyme ou dans la société à
responsabilité limitée. La responsabilité solidaire signifie que l’associé poursuivi par un
créancier en paiement des dettes sociales ne peut lui opposer le fait qu’il y a plusieurs
associés et qu’il devrait diviser son recours entre les différents associés de la société. Il doit
payer l’intégralité de la dette si le créancier le lui demande. Mais l’associé qui a payé le
créancier ne supporte pas définitivement la charge de la dette. Il a la possibilité de se
retourner contre les autres associés pour leur demander leur contribution à la dette. Dans
leurs rapports internes, chaque associé est responsable des dettes en fonction de sa
participation au capital de la société, sous réserve des stipulations statutaires qui pourraient
modifier cette contribution aux dettes et à la condition que ces stipulations ne puissent être
considérées comme des stipulations léonines (voir : Dispositions communes aux sociétés).
Cette responsabilité indéfinie et solidaire des associés aux dettes de la société est le
fondement majeur de l’organisation de la société en nom collectif. C’est en effet parce qu’il y
a entre les associés une responsabilité de ce type que de nombreuses dispositions de la loi
sont conçues d’une manière particulière. Ainsi par exemple la transmission des parts
sociales à des tiers étrangers à la société est réglementée de manière plus contraignante que
dans les autres sociétés ; de même, les causes de dissolution de la société sont appréciées
plus strictement. C’est ce qu’on appelle : « l’intuitu personae ». Pour le nom de la société,
voir les dispositions communes. Comme dans les autres sociétés, le capital social est
constitué par la somme des apports en nature et en numéraire qui sont faits à la société ;
mais contrairement à ce que l’on trouve dans la plupart des sociétés, il n’est pas exigé de
capital minimum pour la société en nom collectif puisque les créanciers peuvent poursuivre
indéfiniment et solidairement les associés. Toutefois, pour des raisons de sécurité financière
il est conseillé aux associés d’avoir un capital social qui soit en rapport avec les opérations
de la société.
242) Cette limitation s’explique par l’intuitu personae très fort dans une société où tous les
associés sont indéfiniment responsables.
243) Bien que constituée par la signature des statuts, la société n’a une existence légale
qu’avec son immatriculation.
244) La société en nom collectif présente la plus grande souplesse pour l’organisation de sa
gérance : les associés peuvent l’organiser comme ils l’entendent dès lors qu’ils respectent les
quelques règles de cet article qui ne sont absolument pas contraignantes. Ce n’est qu’au cas
où ils ne l’auraient pas fait que le texte dispose que tous les associés sont gérants. La
caractéristique fondamentale de la société en nom collectif est l’intuitu personae qui unit ses
associés, qui sont responsables indéfiniment et solidairement des dettes sociales. C’est pour
respecter cet intuitu personae que le texte prévoit l’extension aux dirigeants d’une personne
morale gérante de la société des conditions, des obligations et de la responsabilité des
gérants, comme s’ils étaient gérants à titre personnel.
246) Il convient de se souvenir que les dispositions communes aux différentes sociétés sont
applicables à toutes les sociétés tant qu’un texte particulier à une société ne les a pas
expressément écartées. Tel est le cas des dispositions relatives à la limitation des pouvoirs
des dirigeants de sociétés. Ces limitations sont valables entre les associés mais elles sont
inopposables aux tiers. Il convient donc pour ce texte de se reporter aux dispositions
communes. La solution est identique pour ce qui concerne les actes faits par les gérants et
qui sont étrangers à l’objet social.
248) On l’a déjà observé plusieurs fois, la société en nom collectif se caractérise par une
grande souplesse d’organisation. Cela apparaît encore dans ce texte relatif à l’organisation
des prises de décisions par la collectivité des associés. Ce sont les associés qui, dans les
statuts de la société, peuvent prévoir comment ces décisions seront prises. S’ils ne le font
pas, le texte précise les règles à suivre.
249) Cependant pour qu’il y ait de d’ordre dans la société aussi bien dans l’intérêt des
associés, des gérants, que dans celui des tiers, le texte prévoit que dans tous les cas que
l’organisation de la prise des décisions soit le fait des associés ou du législateur, que les
décisions soient prises en assemblée ou par correspondance, il doit être établi des procès-
verbaux des délibérations. Ces procès-verbaux doivent être archivés par la société de telle
manière qu’on puisse s’y référer et éventuellement les produire en justice si besoin est.
250) Il est important que des associés qui s’engagent indéfiniment et solidairement se
rencontrent au moins une fois par an au sein d’une assemblée pour discuter des affaires
sociales et prendre des décisions : c’est pour cette raison que le texte impose la tenue d’une
assemblée annuelle pour approuver les comptes de l’exercice. Le rapport du ou des gérants
ne peut être un rapport de pure forme : il doit être sérieux, clair, précis et fournir une bonne
information aux associés. On pourrait penser que la tenue d’une telle assemblée n’est pas
nécessaire quand tous les associés sont gérants : ce n’est pas l’opinion du législateur qui
impose la tenue de l’assemblée même dans ce cas. En effet il est parfaitement possible qu’il y
ait une division des responsabilités entre les gérants, l’un seulement s’occupant des
questions financières, les autres des questions commerciales et techniques. Dans ce cas il est
souhaitable aussi que les associés se rencontrent au moins une fois dans l’année d’une
manière formelle pour discuter des comptes annuels et les approuver.
252) Il est extrêmement important pour les associés, la société et les tiers de savoir qui est
associé dans une société en nom collectif ne serait-ce qu’en raison de la responsabilité
indéfinie et solidaire des associés : quand ils sont associés, ils sont responsables si la société
ne paie plus ses dettes et que les créanciers se retournent contre eux ; des engagements de
la société : d’où l’intérêt de fixer d’une manière non équivoque le moment de l’opposabilité
aux uns et aux autres de la cession de parts, c’est-à-dire de la substitution d’un associé à un
autre associé dans la société.
253) Normalement la société en nom collectif prend fin quand un associé décède ou qu’il
n’est plus en mesure de demeurer associé (il a par exemple fait l’objet d’une condamnation
pénale qui lui interdit d’accomplir une activité économique). Cependant cette dissolution
pourrait être dommageable pour les autres associés : il faut donc laisser aux statuts la
possibilité de prévoir la continuation de la société ou, s’ils ne contiennent aucune stipulation
sur ce point, il faut permettre aux associés restants de décider à l’unanimité la continuation
de la société. Si la société ne continue pas, il faut procéder à sa liquidation et répartir le
produit de cette liquidation, suivant les cas, entre les associés, y compris celui qui devient
incapable, ou entre les associés survivants et les héritiers de l’associé décédé. Si la société
continue il faut désintéresser l’associé qui s’en va ou les héritiers qui n’entrent pas dans la
société. La charge du rachat des parts sociales repose sur les associés qui ont décidé de
continuer la société c’est-à-dire sur tous les associés puisqu’ils ont pris la décision à
l’unanimité : ils sont tenus indéfiniment et solidairement pour le paiement des parts. D’une
manière très classique en droit des sociétés à défaut d’accord amiable entre les parties pour
la fixation du prix des parts, celui-ci est fixé par un expert nommé par le président du
tribunal d’instance à la demande de la partie la plus diligente. Mais elles peuvent
parfaitement confier cette mission à un tiers et s’engager à accepter ses conclusions, ce qui
peut être plus simple.
254) La société en participation est une société constituée, ce qui la différencie de la société
de fait. Des statuts sont établis et ils sont signés par tous les associés : c’est donc bien une
société. Si la société n’est pas immatriculée au registre des activités économiques et n’a donc
pas la personnalité morale, ce n’est absolument pas en raison d’un oubli ou d’une négligence
de ses associés mais c’est la conséquence d’une volonté délibérée : les associés estiment que
pour la conduite de leurs affaires il n’est pas besoin ou pas désirable que la société ait la
personnalité morale. Souvent des sociétés de ce genre sont constituées pour des opérations
ponctuelles : l’exécution d’un chantier en commun, par exemple. Il peut s’agir d’opérations
d’importance : ainsi les entreprises qui ont construit le Transgabonais s’étaient regroupées
dans une société en participation. Parfois la société en participation est constituée par des
associés qui souhaitent que leur société puisse fonctionner dans la discrétion.
255) Comme on peut le voir, cette société peut être organisée de telle manière qu’elle
satisfasse parfaitement aux raisons pour lesquelles elle a été créée : il ne peut y avoir plus de
souplesse.
256) Le gérant de la société en participation peut avoir besoin de biens, d’éléments d’actifs,
pour conduire les activités sociales. Puisque la société n’a pas la personnalité juridique il
n’est pas possible de lui transférer la propriété de biens comme dans les autres sociétés : la
seule possibilité consiste à mettre ces biens à la disposition du gérant. Pour cela il y a
plusieurs solutions : la mise à disposition est simplement en fait, l’associé qui possède le
bien conservant tous ses droits sur le bien ou l’associé transfère un droit sur le bien au
gérant, soit un droit de jouissance par exemple, soit un droit personnel. Cette mise à
disposition n’a d’effet qu’entre les parties ; à l’égard des tiers les droits des associés ne sont
pas modifiés tant qu’il n’y a pas eu un transfert effectif de droits comme entre deux
personnes complètement étrangères l’une à l’autre (une vente, par exemple), avec
l’accomplissement des formalités applicables à un tel transfert de droits. Il est fort possible
que les associés transfèrent ainsi effectivement la propriété de certains biens au gérant pour
une meilleure efficacité de la conduite des affaires sociales.
257) En principe c’est le gérant de la société en participation qui agit et il n’engage que lui.
La société peut d’ailleurs demeurer parfaitement inconnue des tiers et il est normal que les
actes du gérant ne puissent engager les autres associés. La situation devient différente
quand les associés agissent au vu et au su des tiers, qu’ils se comportent réellement comme
se comporteraient, par exemple des associés gérants de société en nom collectif. Dans ce cas
il n’y a pas lieu de limiter les engagements pris par les uns et les autres au nom de leur
société, à la seule personne qui les a pris mais de considérer au contraire que c’est au nom
de l’ensemble des associés qui se sont présentés en tant que tels auprès des tiers que
l’engagement a été pris et il faut les tenir responsables indéfiniment et solidairement de ces
engagements. Ce n’est pas seulement parce que les tiers connaissent les associés de la
société en participation que ceux-ci deviennent indéfiniment et solidairement responsables
des actes accomplis par le gérant ou d’autres associés car comme la société n’a pas de
personnalité morale le gérant ou les autres associés peuvent très bien souscrire
l’engagement pour leur propre compte ou celui d’une autre personne, il faut en plus que
l’acte passé l’ait été de manière notoire pour le compte de la société en participation. La
distinction n’est pas toujours facile à faire mais elle doit être faite.
258) La société en participation est une société de personnes et il est normal que tous les
événements qui conduisent à la dissolution de ces sociétés conduisent aussi à mettre fin à la
société en participation. Mais les statuts peuvent prévoir la continuation de la société,
exactement de la même manière que pour la société en nom collectif.
259) Le Code n’a pas la prétention de « saisir comme sociétés » les activités dites informelles
non plus que celles des tontines ; il veut seulement par ce sous-titre permettre aux autorités,
en particulier le fisc et la douane, d’avoir une base juridique leur permettant d’agir contre
des débiteurs rendus solidairement responsables de dettes fiscales ou douanières nées à
l’occasion d’une activité commune.
260) La société de fait ou créée de fait résulte du comportement de personnes qui, sans en
avoir conscience mènent une activité commune et agissent à l’égard des tiers, fournisseurs
ou clients, comme de véritables associés.
261) Il y a également société de fait lorsque les associés ont créés un cadre juridique
sociétaire non reconnu par les textes guinéens, par exemple une société dirigée par un
directoire et un conseil de surveillance, ou ont créés un cadre sociétaire, notamment en
rédigeant et signant des statuts, mais n’ont pas accompli les formalités légales prévues par
le Code, par exemple en omettant d’immatriculer la société au registre des activités
économiques.
262) La personne intéressée par une reconnaissance de société de fait peut être un
créancier privé non payé par l’un des associés de fait et qui cherche à faire établir la
solidarité des autres associés ou le fisc ou encore la douane à raison de créance ou
condamnation de nature fiscale ou douanière.
265) Le GME a pour objet la réalisation par plusieurs entreprises de prestations distinctes
mais indissociables car parties d’un marché unique, par exemple en matière de travaux
publics ou de bâtiment. Dans la plupart des cas il est exigé par le maître d’ouvrage,
généralement l’Etat ou un démembrement de l’Etat.
266) La liberté contractuelle reste la règle en matière de GME, sous réserve de deux
contraintes : le respect des dispositions du présent chapitre, qui sont définies comme étant
d’ordre public, et le respect des conditions que peut fixer le maître d’ouvrage, dans le
contrat de marché public par exemple.
267) Chaque membre du groupement gardant une existence juridique propre alors que le
groupement n’en acquière aucune, il est indispensable que tous les membres soient
268) Le GME doit être connu en tant que tel, ne serait-ce que pour vérifier l’existence légale
de chacun de ses membres. Aussi doit-il s’immatriculer au registre des activités
économiques. Par exception au principe de l’effet attributif de personnalité juridique,
l’immatriculation ne confère pas de personnalité morale au GME.
269) Le GME n’est pas une forme de société : c’est ce que reconnaît le présent article.
270) En pratique la solidarité sera le plus souvent exigée, à son égard, par le maître
d’ouvrage.
272) Bien évidemment cette « dégénérescence » en société de fait emporte application des
règles applicables à ce type de société.
273) Pour certains types d’activités exercées sous forme sociétaire le Code prévoit qu’un
type particulier de société doit obligatoirement être utilisé. Le but recherché est soit
d’assurer une sécurité juridique renforcée pour les tiers, et en particulier les banquiers
prêteurs de fonds, à raison des sommes importantes en jeu (sociétés immobilières), soit
d’uniformiser les règles de pratique en commun d’une ou plusieurs professions
intellectuelles, dites « libérales », toujours afin de sécuriser les tiers (sociétés
professionnelles).
275) Il s’agit des articles 854 à 856 du Code civil, auxquels il n’est pas fait expressément
référence afin de ne pas avoir à modifier le présent Code en cas de réforme du Code civil.
277) Dès lors que plusieurs personnes physiques ou morales désirent se grouper en vue de
réaliser une opération de promotion immobilière elles doivent obligatoirement adopter la
forme de la SICV. Comme déjà annoncé ce dirigisme a pour objet d’assurer une plus grande
sécurité juridique en évitant aux tiers, et en particulier aux banquiers, d’avoir à étudier les
statuts de chaque société afin d’en tirer l’étendue de la responsabilité des associés par
exemple.
278) Par objet précis on entend l’obligation de déterminer dans les statuts pour quelle
opération la société est formée : il conviendra donc d’indiquer un titre foncier à mettre en
valeur, tel immeuble de tel quartier à rénover, etc. Autrement dit, la société sera créée
lorsque le projet aura été identifié, pas avant, cela afin de contribuer à sa saine estimation
par les bailleurs de fonds. L’objet précisera, par clause de style, qu’il s’étend à toute
opération permettant de faciliter sa réalisation et donc à la souscription d’emprunts.
279) Cette durée relativement brève couvre largement le temps de réalisation complète
d’une opération immobilière d’envergure : recherche des financements, construction et
commercialisation.
280) La responsabilité indéfinie des associés rend inutile un capital social élevé.
281) La répartition du capital entre associés servira de base de calcul de la répartition entre
eux des dettes sociales.
282) Le siège social ne doit pas être constitué d’une simple référence à une boîte postale : il
doit être localisé géographiquement, par un nom de rue et/ou les locaux d’une autre
entreprise, une banque par exemple.
284) L’impossibilité d’attribuer une part divise de l’immeuble aux parts sociales est
l’essence même de la société de construction-vente, par distinction avec la société de
construction-attribution (voir chapitre 2 ci-après).
287) Cette disposition vise à éviter des poursuites intempestives d’un créancier qui
s’assurera ainsi de l’insolvabilité, au moins apparente, de la société avant de poursuivre les
associés.
288) Voir titre II, sous-titre III, chapitre 2 de cette Ière partie.
289) Les statuts peuvent donc être rédigés sans formalisme excessif, par un simple acte
déposé au rang des minutes d’un notaire, avec reconnaissance d’écriture et de signature
mais aussi par acte authentique dressé par-devant notaire.
290) Cette disposition vise essentiellement le cas fréquent où l’un des associés apporte à la
société le terrain sur lequel sera construit l’immeuble ; en ce cas il conviendra de suivre la
procédure applicable en matière de mutation immobilière et en particulier de recourir à
l’acte authentique.
291) Cet article est certes redondant puisqu’il figure dans la procédure de constitution de la
SARL, à laquelle se réfère expressément la tête de section, mais il paraît nécessaire de bien
marquer le fait qu’une société immobilière, même ayant un objet restreint et une durée de
vie courte, doit s’immatriculer comme toute autre société.
292) Dans un pays au marché immobilier neuf et balbutiant, et pour cause, comme la
Guinée, il paraît indispensable d’éviter que des opérations de promotion immobilière
dégénèrent en escroqueries, au détriment de banquiers prêteurs mais aussi des associés. Or
le gérant d’une société de construction-vente sera amené à manier des fonds importants et à
diriger des travaux non moins importants. Il convient donc d’éviter, autant que faire se peut,
d’avoir un gérant « de circonstance », prêt à disparaître avec la caisse à la première occasion.
Aussi le Code exige-t-il que le gérant soit un associé et qu’il soit nommé par les statuts
(signés de tous les associés, rappelons-le) : ces mesures visent à impliquer étroitement le
gérant dans des affaires sociales dont il répondra également en tant qu’associé indéfiniment
responsable.
293) Cette disposition permettra aux associés d’avoir en face d’eux une personne qu’ils
connaissent déjà.
294) Cela emporte l’obligation de respecter les conditions permettant d’exercer une activité
économique en Guinée (voir livre I de cette !ère partie).
295) Cette disposition a pour but de protéger les tiers et d’éviter d’avoir à vérifier dans les
statuts les pouvoirs de chaque gérant.
296) Il convient d’assurer la stabilité du poste de gérant, source de sécurité pour les
associés et les tiers. Le gérant doit pouvoir mener à bien l’intégralité de l’opération projetée,
dont il possédera une parfaite connaissance. Il convenait donc de décourager les
révocations hâtives.
298) L’appel de fonds est l’unique source de financement quasi-interne de la SICV : il évite
ou limite l’emprunt, onéreux, et constitue comme il sera vu section 4 la principale obligation
des associés. A ce titre il convient de sanctionner de manière sévère tout non-paiement, qui
peut avoir pour effet de compromettre la réalisation du projet immobilier : la vente forcée
des parts constitue cette sanction.
299) Le gérant étant toujours un associé il peut lui-même être le mauvais payeur...et décider
de ne pas se poursuivre ; cette disposition permet à des associés de le faire.
300) Il est fait renvoi à la procédure spéciale visant les conventions entre le gérant et la
SARL qu’il dirige.
301) Il s’agit de la reprise de la classique obligation de tenir une assemblée annuelle, mais
les délais sont courts afin de hâter la mise en place du calendrier annuel des appels de fonds.
302) Toutes ces décisions engagent la survie même de la société ; c’est pourquoi une
majorité et un quorum élevés sont exigés, du moins sur première convocation.
304) Cet article renvoit à la procédure de règlement judiciaire et de liquidation des biens,
objet de la Hème partie du Code, et donc rendue applicable à la SICV.
305) Second type de société immobilière, après la société de construction-vente, la SICA s’en
distingue sur un point essentiel : l’immeuble édifié aux frais des associés est impérativement
destiné à être partagé entre eux après achèvement, chacun recevant un lot déterminé
auquel lui donne droit sa quotité de parts sociales. La SICA permet donc de développer le
marché immobilier mais elle n’est pas une société permettant de réaliser une opération de
promotion immobilière au sens strict.
306) Ce principe est d’une grande importance puisqu’il a pour effet d’interdire la pratique
consistant à attribuer un faible nombre de parts sociales à certains lots, pourtant les plus
grands et les mieux situés de l’immeuble ; les propriétaires de ces parts paient donc fort peu
cher leur lot, n’ayant à répondre qu’à de faibles appels de fonds à raison du nombre
restreint de parts qu’ils possèdent. Il s’agit là d’empêcher une pratique visant à faire payer à
de nombreux associés crédules l’appartement d’un ou deux associés « promoteurs ».
307) Par objet précis on entend l’obligation de déterminer dans les statuts pour quelle
opération la société est formée : il conviendra donc d’indiquer un titre foncier à mettre en
valeur, tel immeuble de tel quartier à rénover, etc. Autrement dit, la société sera créée
lorsque le projet aura été identifié, pas avant, cela afin de contribuer à une saine estimation
du projet par les bailleurs de fonds. L’objet précisera, par clause de style, qu’il s’étend à
toute opération permettant de faciliter sa réalisation, et donc à la souscription d’emprunts, à
la gestion et l’entretien de l’immeuble avant la dissolution de la SICA.
308) Cette durée relativement brève couvre largement le temps de réalisation complète
d’une opération immobilière d’envergure : recherche des financements, construction,
rédaction et authentification du règlement de copropriété.
309) La responsabilité indéfinie des associés rend inutile un capital social élevé.
310) La répartition du capital entre associés servira de base de calcul de la répartition entre
eux des dettes sociales, comme dans la SICV, mais aussi, grâce à la répartition par groupe(s)
des parts de chaque associé à l’attribution des fractions divises de l’immeuble, par lots, à
chacun.
311) L’état descriptif de division est la pièce essentielle des statuts d’une SICA puisqu’il
délimite chaque lot et attribue à chaque groupe de parts sociales un lot déterminé, et non
pas un pourcentage de propriété indivise de l’immeuble. Pour cette raison, la rédaction de
cet état doit faire l’objet d’un contrôle.
313) Le siège social ne doit pas être constitué d’une simple référence à une boîte postale : il
doit être localisé géographiquement, par un nom de rue et/ou les locaux d’une autre
entreprise, une banque par exemple.
315) L’obligation d’attribuer une part divise de l’immeuble aux groupes de parts sociales est
l’essence même de la société de construction-attribution, par distinction avec la société de
construction-vente (voir chapitre 1 ci-avant).
316) Il est fait renvoi à l’article traitant de l’exercice de l’agrément dans les cessions de parts
de SARL.
319) Cette disposition vise à éviter des poursuites intempestives d’un créancier qui
s’assurera ainsi de l’insolvabilité, au moins apparente, de la société avant de poursuivre les
associés.
320) Voir titre II, sous-titre III, chapitre 2 de cette Ière partie.
321) Les statuts peuvent donc être rédigés sans formalisme excessif, par un simple acte
déposé au rang des minutes d’un notaire avec reconnaissance d’écriture et de signature,
mais aussi par acte authentique dressé par-devant notaire.
322) L’état descriptif a une durée de vie qui dépasse celle de la SICA puisqu’il sera intégré
dans le règlement de copropriété. Pour cette raison il peut, dès la constitution de la société
être mis en annexe des statuts. La responsabilité civile professionnelle du notaire est
engagée en cas de négligence dans le contrôle du contenu de l’état descriptif, sans préjudice
de celle du professionnel ayant concouru techniquement à la préparation de l’acte, par
exemple le géomètre.
323) Cet article est certes redondant puisqu’il figure dans la procédure de constitution de la
SARL, à laquelle se réfère expressément la tête de section, mais il paraît nécessaire de bien
marquer le fait qu’une société immobilière, même ayant un objet restreint et une durée de
vie courte, doit s’immatriculer comme toute autre société.
324) Dans un pays au marché immobilier neuf et balbutiant, et pour cause, comme la
Guinée, il paraît indispensable d’éviter que des opérations de promotion immobilières
dégénèrent en escroqueries, au détriment de banquiers préteurs mais aussi des associés. Or
le gérant d’une société de construction-attribution sera amené à manier des fonds
importants et à diriger des travaux non moins importants. Il convient donc d’éviter, autant
que faire se peut, d’avoir un gérant « de circonstance », prêt à disparaître avec la caisse à la
première occasion. Aussi le Code exige-t-il que le gérant soit un associé et qu’il soit nommé
par les statuts (signés de tous les associés, rappelons-le) : ces mesures visent à impliquer
étroitement le gérant dans des affaires sociales dont il répondra également en tant
qu’associé indéfiniment responsable.
325) Cette disposition permettra aux associés d’avoir en face d’eux une personne qu’ils
connaissent déjà.
326) Cela emporte l’obligation de respecter les conditions permettant d’exercer une activité
économique en Guinée (voir livre I de cette Ière partie).
327) Cette disposition a pour but de protéger les tiers et d’éviter d’avoir à vérifier dans les
statuts les pouvoirs de chaque gérant.
328) Il convient d’assurer la stabilité du poste de gérant, source de sécurité pour les
associés et les tiers. Le gérant doit pouvoir mener à bien l’intégralité de l’opération projetée,
dont il possédera une parfaite connaissance. Il convenait donc de décourager les
révocations hâtives.
330) L’appel de fonds est l’unique source de financement quasi-interne de la SICA : il évite
ou limite l’emprunt, onéreux, et constitue, comme il sera vu section 4, la principale
obligation des associés. A ce titre il convient de sanctionner de manière sévère tout non-
paiement, qui peut avoir pour effet de compromettre la réalisation du projet immobilier : la
vente forcée des parts constitue cette sanction.
331) Le gérant étant toujours un associé il peut lui-même être le mauvais payeur...et décider
de ne pas se poursuivre ; cette disposition permet à des associés de le faire.
332) Il est fait renvoi à la procédure spéciale visant les conventions entre le gérant et la
SARL qu’il dirige.
333) Il s’agit de la reprise de la classique obligation de tenir une assemblée annuelle, mais
les délais sont courts afin de hâter la mise en place du calendrier annuel des appels de fonds.
334) Toutes ces décisions engagent la survie même de la société ; c’est pourquoi une
majorité et un quorum élevés sont exigés, du moins sur première convocation.
335) La « fin normale » de la SICA est l’attribution, par partage, de chaque lot à chacun des
associés et l’adoption d’un règlement de copropriété destiné à régir désormais les rapports
entre eux des propriétaires qu’ils sont devenus. Cette opération est très formaliste afin
d’assurer aux associés un titre incontestable et d’éviter que leurs futurs rapports, ceux de
copropriétaires, soient mal définies. Pour ces raisons le recours au notaire est indispensable
ainsi que le respect de certaines mesures de publicité foncière.
337) Il appartient au notaire, professionnel du droit foncier, de relever par exemple des
incohérences entre l’état descriptif et le règlement de copropriété reprenant cet état
descriptif, des erreurs dans les attributions des tantièmes des lots ou des quotes-parts de
parties communes, etc.
339) Cet article renvoit à la procédure de règlement judiciaire et de liquidation des biens,
objet de la IIème partie du Code et donc rendue applicable à la SICA.
340) L’objet de ce chapitre est de permettre et réglementer l’exercice sous forme sociétaire
d’un certain nombre de professions, anciennement dénommées « libérales » et/ou dont le
titre est protégé. Ces professionnels peuvent bien entendu exercer leur activité en nom
personnel et à titre individuel, auquel cas ils sont des opérateurs économiques en nom
personnel soumis aux dispositions du titre Ide cette Ière partie et/ou à un régime particulier
défini par un texte spécial fixant, par exemple le statut de telle ou telle profession. Ils
peuvent également opter pour la société et le Code leur offre alors une option entre deux
types de sociétés, selon qu’ils désirent ou non une véritable intégration de leurs activités ou
seulement une simple mise en commun de moyens matériels et humains.
342) La SAP s’inspire du droit français (société d’exercice libéral SEL, Loi 90-1258 du 31
décembre 1990) mais en diffère également en ce sens que si la SEL n’est qu’un cadre
juridique très large, les intéressés pouvant ensuite opter pour un type déterminé de société,
SA, SARL, commandite, la SAP est plus contraignante puisqu’elle ne laisse pas un tel choix :
elle est une SA, particulière certes, mais d’abord et uniquement une SA.
343) Par exemple, le statut d’une profession dite « libérale » peut en interdire l’exercice sous
forme de société ou le réserver à un type particulier de société qui n’est pas la société
anonyme.
344) Autrement dit, la SAP est régie par les dispositions de cette section, qui dérogent,
souvent sur des points très importants, au droit commun de la société anonyme et par ce
droit commun pour ce qui n’est pas contenu dans la section. Mais dès l’instant où il y a SAP,
il ne peut être dérogé aux présentes règles.
345) Le Code permet donc d’exercer sous forme de SAP la même profession (architecte,
expert-comptable...) ou des professions différentes mais ayant un lien entre elles (architecte
et géomètre, expert-comptable et conseil juridique...).
346) Cela signifie que la dénomination peut être purement fantaisiste, comporter un sigle
ou un logo.
347) La SAP visant dans la plupart des cas l’exercice d’une profession réglementée et donc
soumise à une autorisation ou un agrément, délivré par exemple par un ordre professionnel
ou un ministère de tutelle, elle ne peut être immatriculée au registre des activités
économiques, et donc recevoir la personnalité morale, si cet agrément ou autorisation n’a
pas été obtenu, au nom de la société et au nom de chacun des professionnels associés.
348) Le faible montant du capital minimum s’explique, comme il sera vu ci-après, par le fait
que les associés et non la société restent personnellement responsables de leurs actes
professionnels. L’exigence d’une libération intégrale s’explique par un besoin de simplifier
la vie sociale, en évitant des réunions du conseil d’administration aux fins d’appeler le
capital non encore souscrit.
349) L’objet de cet article est d’accorder expressément à la SAP le bénéfice de ce qu’il est
convenu d’appeler « la propriété commerciale », objet d’un chapitre de la IIIème partie du
Code.
351) Si la SAP doit pouvoir profiter d’actionnaires simples apporteurs de fonds, ceux-ci
doivent rester minoritaires afin de ne pas défigurer la vocation professionnelle de la société.
Le maintien d’une minorité l’excluant des décisions importantes permet d’atteindre cet
objectif.
353) Il s’agit là d’un dividende statutaire compensant l’exclusion des non professionnels de
la vie sociale, comme il sera vu ci-après.
354) Le droit commun des sociétés anonymes est donc profondément altéré sur ce point
puisqu’il distingue, dans la SAP, la responsabilité indéfinie de l’actionnaire à raison de ses
actes de professionnel, avec solidarité « supplétive » de la société, de la responsabilité
limitée au capital social de la SAP pour les autres actes.
355) L’attributaire des actions d’un professionnel doit lui-même être un professionnel ou
s’engager à le devenir. En revanche l’attribution pour cause de succession ou de partage de
communauté des actions d’un non professionnel n’a pas à être restreinte.
356) Cet article constitue une échappatoire permettant à un attributaire non professionnel
et ne désirant ou ne pouvant pas le devenir de se libérer de ses actions.
357) La société anonyme professionnelle est avant tout une société de professionnels ; pour
cette raison, seuls ceux-ci sont admis à se prononcer sur l’agrément d’un nouvel actionnaire,
quand bien même s’agit-il d’un non professionnel.
358) Là encore, il convient d’éviter qu’un actionnaire reste prisonnier de ses actions. Le
refus d’agrément doit donc obligatoirement s’accompagner de la « porte de sortie » prévue
par cet article, l’actionnaire cédant pouvant d’ailleurs préférer renoncer à la cession.
361) Cette disposition s’explique par le fait que les associés non professionnels ayant un
rôle décisionnel réduit, ils doivent être protégés par un contrôle externe des comptes, c’est à
dire de la gestion des dirigeants.
362) Malgré son appellation de « société », la société professionnelle de moyens n’en n’est
pas véritablement une puisqu’elle a simplement pour objet de faciliter l’exploitation
d’activité(s) par la mise en commun de divers moyens, en général des locaux, un secrétariat
et divers services annexes. Il s’agit plus d’un « groupement » que d’une société : on peut dès
lors s’interroger sur le point de savoir si ce dernier terme n’est pas le plus approprié.
363) Il va de soi que la SPM doit au moins avoir 2 associés : on ne peut mettre en commun
ce qui est à soi.
365) La SPM étant une fausse société, il est légitime que la responsabilité sociale soit très
atténuée et totalement exclue en matière d’actes individuels c’est à dire d’actes
professionnels.
367) Il s’agit par exemple des dispositions visant la dénomination sociale, la procédure
d’immatriculation au registre des activités économiques, etc.
369) Ce dernier livre de la Ière partie du Code traite de trois types d’institutions qui,
chacune selon son objet, sont appelées à régir la vie économique et à sécuriser le monde des
affaires : le registre des activités économiques, la Chambre de commerce, d’industrie et
d’agriculture et l’arbitrage.
370) La substitution du terme « registre des activités économiques » à celui, connu jusqu’ici,
de « registre du commerce et des sociétés » est la conséquence évidente de la disparition
du « commerce », remplacé par « l’activité économique ». Sur le fond, le registre reste ce
qu’était le RCS, le présent chapitre détaillant cependant plus largement que la législation
ancienne (décret 171/61 du 2 juin 1961) les actes à déposer ou devant faire l’objet d’une
inscription.
371) Il n’est pas précisé dans le Code si le registre est rattaché, comme actuellement, au
greffe d’une juridiction, cela afin de laisser toute liberté de choisir, pour Conakry, entre le
statu quo et la création, à notre avis préférable, d’une unité autonome, rattachée au
ministère de la Justice.
372) La création par arrêté des registres régionaux permettra de moduler celle-ci en
fonction des besoins réels et des moyens humains et financiers disponibles.
373) Le principe retenu est celui d’un registre central unique pour toutes les sociétés, afin
d’assurer la sécurité juridique par un accès facile à l’information. Pour les opérateurs
économiques individuels installés en province, la centralisation est beaucoup moins utile et
surtout très difficile à réaliser.
374) Il s’agit de la reprise du principe général déjà énoncé en titre I : l’effet constitutif de
personnalité morale qu’est l’immatriculation au registre des activités économiques. Cette
immatriculation n’est pas une présomption d’état d’opérateur économique, elle est la seule
preuve de cet état.
375) Une tarification existe déjà, fixée par décret : cet article n’est donc pas une innovation.
376) Cet article n’innove pratiquement pas avec l’état du droit actuel : il se contente de
détailler de façon très pratique l’organisation du registre, sans distinguer entre le registre
central et les registres régionaux.
377) Il est en effet inutile d’alourdir ce chapitre en énonçant les règles de procédure et le
formalisme à respecter. Le renvoi à un simple arrêté permettra d’autre part de modifier ou
compléter aisément toute règle afin de l’adapter à la pratique la meilleure car la plus
réaliste.
379) Bien que cet article ne le mentionne pas, il est bien évident que toutes ses dispositions
ne sont pas cumulatives, certains renseignements ne pouvant être fournis s’ils sont sans
objet.
382) Il est en effet inutile d’alourdir ce chapitre en énonçant les règles du formalisme à
respecter. Le renvoi à un simple arrêté ou décision permettra d’autre part de modifier ou
compléter aisément toute règle afin de l’adapter à la pratique la meilleure car la plus
réaliste.
383) Le greffier doit avoir un rôle constructif : tout refus d’inscription doit non seulement
être motivé, mais il doit également être accompagné des mesures qu’il appartient à
l’assujetti de prendre afin que l’inscription puisse être acceptée dans l’avenir.
384) Il est là encore inutile d’alourdir ce chapitre en énonçant les règles du formalisme à
respecter. Le renvoi à un simple arrêté ou décision permettra d’autre part de modifier ou
compléter aisément toute règle afin de l’adapter à la pratique la meilleure car la plus
réaliste.
385) Cet article doit rester très général afin de permettre à tout texte subséquent, quel que
soit sa norme hiérarchique, de disposer que telle ou telle opération doit être inscrite au
registre.
386) L’interdiction temporaire ou spéciale, c’est à dire limitée à un type d’activité, donne
lieu à inscription modificative.
388) Cet article doit rester très général afin de permettre d’une part au Code de fixer pour
chaque type de société ou groupement la liste des documents à déposer en annexe, d’autre
part à tout texte subséquent, quel que soit sa norme hiérarchique, de disposer que telle ou
telle opération doit être inscrite au registre.
389) L’une des principales finalités du registre est de renseigner les tiers : dès lors la
communication d’informations ou d’actes est la règle et la confidentialité l’exception, qui
doit être prévue par un texte.
390) Cette rédaction est la reprise de la législation nouvelle, celle de la loi L/92/026/CTRN
du 06/08/92, dont la numérotation des articles a été modifiée aux fins d’être intégrée dans
celle des articles du Code.
391) Cette section est en fait un simple renvoi à des textes subséquents, se contentant de
poser un double principe : celui de la liberté de groupements interprofessionnels et celui de
l’interdiction d’autres activités que la défense et la promotion d’intérêts purement
économiques.
Le monde des affaires ne cesse de devenir de plus en plus complexe. Les techniques des
affaires ont une sophistication croissante, les problèmes que pose l’exercice des activités
économiques sont de plus en plus délicats à résoudre alors que leur importance
économique, financière et sociale prend chaque jour des dimensions plus considérables. Il
est clair que dans ces conditions les hommes d’affaires veulent que leurs problèmes soient
tranchés par des spécialistes compétents et indépendants. Chacun sait qu’il est impossible
d’être spécialiste en tout ; le terme même de spécialiste exclu la « compétence généraliste ».
En raison de leur formation et de l’étendue de leurs activités, les magistrats peuvent être de
remarquables généralistes mais il est très rare qu’ils soient des spécialistes, surtout dans le
droit des affaires. Ce que veulent les hommes d’affaires ce sont des juges qui, tout à la fois,
sont des spécialistes du droit des affaires et des spécialistes de la vie des affaires, c’est à dire
des juges qui vivent la vie des affaires et qui en saisissent toutes arcanes et les contraintes.
L’arbitrage présente cet immense avantage, c’est que les hommes d’affaires en litige, avec le
concours éventuel de leurs avocats, choisissent les hommes qui vont les juger. Ils vont le
faire en fonction de l’autorité et de la notoriété de ces hommes dans la sphère des juristes
d’affaires et de leurs aptitudes à appréhender les mystères, les implications et les
conséquences des problèmes soulevés.
La justice est souvent surchargée. En Guinée comme dans tous les pays, les procédures sont
souvent très longues et ce n’est souvent qu’au bout de plusieurs années que l’on peut
obtenir une décision définitive. L’exigence de rapidité dans les affaires est incompatible avec
de tels délais. Les solutions doivent être sérieuses mais elles doivent aussi être rapides et
définitives. Ici encore l’arbitrage est la solution désirée par les hommes d’affaires : en raison
des spécificités de son organisation, l’arbitrage peut permettre d’aboutir à des solutions
définitives dans des délais qui ne devraient pas excéder une durée de 6 mois à 12 mois à
partir de la saisine du tribunal arbitral ; on voit parfois des litiges résolus en 1 ou 2 mois.
Pour protéger les justiciables le législateur a prévu, avec la plus grande sagesse, d’organiser
le procès en suivant un formalisme méticuleux et important comportant nécessairement
des délais et nécessitant du temps. Ce formalisme se comprend très bien à chaque fois qu’il
s’agit de protéger la personne non avertie. Tel n’est pas le cas des hommes d’affaires,
des « opérateurs économiques ». L’essentiel pour eux est que soient respectés les grands
principes de la procédure et en particulier, celui du contradictoire, et que l’on
ne « s’encombre » pas de règles dont ils ont le sentiment qu’elles ne les concernent pas.
Mais, s’ils le voulaient, ils pourraient imposer que toutes les règles de la procédure soient
suivies. C’est la raison pour laquelle on peut dans l’arbitrage dispenser les arbitres de suivre
les règles de la procédure civile, mais en leur imposant le respect des grands principes, dont
celui du contradictoire. La volonté des hommes d’affaires, des « opérateurs économiques »,
peut être la plus essentielle est d’obtenir une solution à leur litige en parfaite adéquation
avec le problème à régler. L’affirmation parait banale car on peut penser que tel doit être
toujours le cas.
En fait il est loin d’en être toujours ainsi. Bien évidemment le droit est conçu, et surtout le
droit économique, en fonction des problèmes que peuvent poser les activités économiques
et de leur bon règlement. Pourtant les situations qui se présentent dans les affaires sont si
diverses, et parfois si inattendues, qu’il peut survenir une inadéquation entre le problème à
résoudre et la règle de droit. L’application stricte et automatique de la règle de droit
pourrait conduire à une solution inéquitable ou inadaptée économiquement et socialement.
Aussi faut-il dans des situations de ce genre pouvoir écarter la solution strictement
juridique pour lui substituer une solution plus adaptée, plus équitable : c’est ce que permet
l’arbitrage dans la mesure où le tribunal arbitral peut juger en « amiable composition » si les
parties lui en donnent le pouvoir. Enfin, et c’est aussi l’une de leurs préoccupations
essentielles, les hommes d’affaires n’aiment pas, du moins en général, que les conflits qui les
opposent soient « mis sur la place publique », qu’ils soient médiatisés. Cette préoccupation
n’a absolument rien d’illégitime et il n’y a aucune raison pour ne pas l’accueillir et la
respecter Ces raisons montrent bien deux choses : la nécessité impérative d’admettre
l’arbitrage pour les personnes qui exercent des activités économiques et la nécessité tout
autant impérative de limiter l’accès à l’arbitrage, sauf disposition législative contraire, aux
seules personnes physiques ou morales qui exercent des activités économiques. Ce chapitre
du Code des activités économiques consacré à l’arbitrage respecte le particularisme qui
caractérise l’exercice d’activités économiques et donne à ceux qui s’y livrent les moyens les
plus adéquats pour régler les conflits qui peuvent survenir dans l’exercice de ces activités.
La clause compromissoire est celle que les parties insèrent, dans un contrat, quelle que soit
sa nature, ou dans un acte séparé avant tout litige. Son objectif est de prévoir que si un litige
devait survenir, qu’il soit prévisible ou imprévisible, il serait obligatoirement soumis à
l’arbitrage. La clause compromissoire a une autonomie par rapport au contrat qui la
contient ou auquel elle se rapporte.
pas ; la clause compromissoire serait nulle mais le contrat conclu entre les parties pourrait
être valable s’il ne contient en lui-même aucun vice susceptible de conduire à sa nullité. A
partir du moment où une clause compromissoire est conclue et qu’elle est valable tout litige
auquel peut donner lieu le contrat par la suite, qu’il s’agisse d’apprécier sa validité, les
modalités de son exécution, son interprétation, sa résolution, sa résiliation, etc. doit
obligatoirement être réglé par arbitrage.
Il n’y a plus besoin de conclure un autre contrat ni de passer aucun compromis, la clause
compromissoire suffit. Il faut simplement que les parties précisent l’objet du litige qui les
opposent, qu’elles formulent leurs demandes et, qu’au besoin, elles précisent ou complètent
ou modifient certains points relatifs à l’organisation de l’arbitrage.
Le compromis est très différent de la clause compromissoire : un litige est né et, alors
qu’elles n’avaient pas conclu de clause compromissoire avant que ce litige ne naisse, les
parties en conflit décident de le soumettre à l’arbitrage plutôt qu’aux juridictions de droit
commun. Pour cela elles concluent un compromis c’est à dire un contrat ayant pour objet de
soumettre à l’arbitrage un litige. Mais ici aussi, comme à l’occasion de l’application de la
clause compromissoire, les parties au compromis doivent préciser l’objet de leur litige, leurs
demandes et l’organisation de l’arbitrage.
394) Il y a deux sortes de tribunaux arbitraux. L’arbitrage « ad hoc » est celui où les parties
désignent chacune leur arbitre ou, ensemble, un arbitre unique. Cette désignation peut être
faite directement dans la clause compromissoire : on y mentionne déjà le nom de l’arbitre
ou des arbitres choisis, mais c’est très rare ; le plus souvent on se borne simplement à
prévoir le mode de désignation de ou des arbitres et les mesures de substitution si l’une des
parties défaillait à ses obligations. Dans la très grande majorité des cas, c’est donc la
procédure de désignation qui est fixée. En revanche s’il s’agit de la conclusion d’un
compromis on peut y désigner les arbitres puisque le litige étant né on sait qui peut être
compétent pour le trancher. A défaut il faut y prévoir la procédure de désignation.
L’arbitrage institutionnel est différent : les parties, dans la clause compromissoire ou dans le
compromis, confient l’organisation de leur arbitrage à un organisme d’arbitrage comme par
exemple la Chambre d’arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale (C.C.I.). Dans ce
cas c’est le règlement d’arbitrage de cet organisme qui s’applique pour l’organisation de
l’arbitrage. Il peut prévoir par exemple que les arbitres seront désignés par les parties ou
parle centre lui-même. Mais il est essentiel d’observer que la compétence de l’organisme
d’arbitrage est limitée à l’organisation de l’arbitrage. Il ne peut pas juger, lui-même, en tant
que tel. Dans tous les cas la compétence pour juger et trancher les litiges est réservée de
manière exclusive à une ou plusieurs personnes physiques. Comme on le voit, les arbitres
sont obligatoirement des personnes physiques. Il peut y avoir un seul juge comme il peut y
en avoir plusieurs. S’ils sont plusieurs ils doivent toujours être en nombre impair de telle
sorte qu’il y ait une majorité en cas de dissension. Il faut qu’ils aient accepté expressément
leurs fonctions. Ils peuvent être récusés par l’une de parties s’ils se trouvent dans une
situation de conflit d’intérêt.
395) L’un des particularismes de l’arbitrage est que les parties peuvent dispenser les
arbitres de suivre les règles de procédure du Code de procédure civile et commerciale.
Toutefois il est indispensable qu’il y ait des « règles du jeu » qui soient claires et que les
intérêts des parties soient protégés. C’est la raison pour laquelle le Code prévoit que les
grands principes directeurs de la procédure soient respectés. Cette disposition vise
396) L’un des buts recherchés par les parties lorsqu’elles décident de confier leurs litiges à
l’arbitrage est la discrétion. En conséquence le Code prévoit, à l’instar des dispositions
internationales, que la délibération des arbitres est secrète. Pour parvenir à leur solution les
juges doivent suivre les stipulations de la convention d’arbitrage ; or celle-ci peut prévoir
soit que les juges devront suivre les règles de droit soit qu’ils en seront dispensés. Cette
seconde voie résulte de l’insertion dans la convention d’arbitrage d’une clause
compromissoire. Son objet est précisément de dispenser les juges de suivre les règles de
droit. Cela ne signifie évidemment pas qu’il est interdit aux juges de suivre les règles de droit
ce qui serait aberrant ! Ils peuvent parfaitement les suivre ou s’en inspirer mais s’ils
estiment que ces règles ne peuvent conduire à une solution satisfaisante, conforme à
l’équité par exemple, ils peuvent les écarter pour leur substituer d’autres règles. La seule
limite qu’ils rencontrent dans cette liberté, c’est le respect de l’ordre public : ils ne peuvent
écarter ou contredire une règle d’ordre public. Il ne faut pas oublier non plus qu’ils doivent
motiver leur décision. Cette obligation constitue est une barrière à leur liberté, qui n’est
donc ni totale ni sans contrôle compte tenu des conséquences qui sont attachées à l’absence
de motivation. La sentence est rendue par l’arbitre unique ou par le tribunal arbitral, selon
le cas. Lorsque la décision est prise par le tribunal elle est prise à la majorité des arbitres.
Pour être valable la sentence doit être signée par les arbitres, c’est une règle d’ordre public.
Toutefois il peut arriver qu’un arbitre ne soit pas d’accord avec la décision à laquelle
aboutissent les autres arbitres et qu’il ne veuille pas signer la sentence. Il suffit alors que la
sentence soit signée par les autres arbitres et qu’ils mentionnent le refus de la signer par
l’arbitre minoritaire. Pour être valable la sentence doit également contenir certaines
mentions obligatoires. On observera en particulier qu’elle doit préciser l’objet du litige, le
rappel des prétentions respectives des parties et les moyens qu’elles ont invoqué pour
soutenir leur cause, la décision et sa motivation, le lieu où elle a été rendue, etc. La sentence
arbitrale a la même force qu’un jugement : elle est revêtue de l’autorité de la chose jugée.
C’est là une des caractéristiques essentielles de l’arbitrage. Cependant la sentence arbitrale,
bien qu’ayant l’autorité de la chose jugée n’a pas la force exécutoire : très souvent les parties
exécutent spontanément la sentence mais il est indispensable que l’on puisse garantir son
exécution, tout autant pour la permettre quand les parties ne s’exécutent pas spontanément
que pour les dissuader de ne pas l’exécuter et les inciter précisément à l’exécuter de bonne
grâce. C’est la raison pour laquelle le texte prévoit que la sentence arbitrale devient
exécutoire dès que le juge compétent rend une ordonnance d’exequatur. Le rôle du juge
n’est absolument pas d’apprécier la sentence, de « rejuger » le litige ou de se comporter
comme un juge d’appel, sinon l’arbitrage perdrait tout son intérêt. Il est simplement
d’accorder la force exécutoire à la sentence dès lors qu’il s’est assuré qu’il s’agit réellement
d’une sentence arbitrale. Quand c’est bien le cas il ne peut absolument pas s’y opposer.
397) Comme tout jugement la sentence arbitrale peut donner lieu à des recours, mais le
particularisme de l’arbitrage est qu’il permet de limiter considérablement la possibilité de
ces recours. Ainsi, quand par exemple les parties ont conféré aux arbitres le pouvoir
d’amiable composition l’appel de la sentence est exclu. Pour qu’il redevienne possible il faut
que les parties le stipulent expressément. En revanche il est une règle d’ordre public
importante à mentionner : c’est celle qui prévoit ce que l’on pourrait appeler « l’appel-
annulation ». Il est en effet des cas dans lesquels la sentence arbitrale a été rendue dans des
circonstances ou dans des conditions qui font qu’il est impossible de l’accepter. La sentence
arbitrale ayant la force d’un jugement, elle doit en avoir les qualités. Toutefois ici aussi il ne
Aussi cet « appel-annulation » n’est-il possible que dans certains cas, strictement limités par
le texte. Bien entendu le texte précise les règles de procédure applicables aux voies de
recours. En général la compétence appartient à la cour d’appel du lieu auquel on peut
rattacher l’arbitrage. Le texte précise aussi comment peuvent être réglés d’un point de vue
procédural les différents incidents auxquels peuvent donner lieu la constitution du tribunal
arbitral et son fonctionnement. En principe le juge compétent pour régler ces problèmes est
le président du tribunal d’instance du lieu auquel on peut rattacher l’arbitrage.
Les Etats ont parfaitement compris l’importance de cet arbitrage international : ils ont tous
mis au point des textes, soit dans leur droit interne soit dans des conventions
internationales, comme celle de New York par exemple, sur l’exécution des sentences
arbitrales, pour en favoriser et en libéraliser l’exercice.
C’est dans ce contexte que se situent les dispositions du Code des activités économiques
relatives à l’arbitrage. S’agissant du règlement de litiges survenant dans des relations
internationales, il est indispensable que ces dispositions soient en harmonie avec les
principaux textes internationaux. Sur le même fondement, le texte prévoit enfin la manière
selon laquelle s’effectue la reconnaissance, l’exécution et les voies de recours des sentences
arbitrales rendues à l’étranger ou en matière d’arbitrage international.
Art.1203.- Les procédures de liquidation des biens et de redressement judiciaire sont aussi
applicables à tout dirigeant, personne physique ou personne morale, de droit ou de fait,
apparent ou occulte, rémunéré ou non, d’une personne morale sujette à une procédure de
liquidation des biens ou de redressement judiciaire, qui a :
1° exercé une activité économique dans un intérêt personnel sous le couvert de la
personne morale masquant ainsi ses agissements ;
2° disposé des biens sociaux comme de ses biens propres ;
3° poursuivi abusivement dans son intérêt personnel une activité déficitaire qui ne
pouvait conduire qu’à la cessation des paiements de la personne morale ;
4° falsifié ou fait ou laissé disparaître des documents ou des livres comptables ou des
procès-verbaux de la personne morale ;
5° détourné ou dissimulé tout ou partie de l’actif ou frauduleusement augmenté le passif
de la personne morale.
Art.1206.- Un débiteur est en situation financière difficile quand il se trouve dans l’un des
cas visés donnant droit à saisine du tribunal.
Chapitre 1 - Compétence
Art.1208.- Lorsqu’il s’agit d’une personne morale, la compétence du tribunal s’étend aux
associés ou membres de cette personne morale, quel que soit le lieu de leur domicile, siège
ou principal établissement, lorsqu’il leur est fait application des dispositions de l’article
1203.
Art.1209.- Toute contestation sur la compétence du tribunal saisi est tranchée par celui-ci
dans les quinze jours de sa saisine et, en cas de recours, par la cour d’appel dans le délai d’un
mois.
Art.1212.- Le tribunal est saisi, par voie de requête, par le débiteur ou ses héritiers dans les
cas suivants :
1° quand la continuité de l’activité est compromise et ne peut plus être assurée dans des
conditions normales ;
2° quand ils sont en état de cessation des paiements.
Art.1213.- Le tribunal est saisi, par assignation, par un ou plusieurs créanciers, quelle que
soit la nature de leur créance, dans les cas suivants :
1° quand un créancier n’est pas payé par son débiteur d’une dette échue après mise en
demeure par acte extrajudiciaire, et quand la créance n’est pas sérieusement contestée
dans son existence, son montant ou son exigibilité ;
2° quand un créancier, en exécution d’un jugement, ne peut obtenir du débiteur le
paiement de la somme à laquelle il a été condamné ;
3° quand un créancier est titulaire d’une créance non liquide ou non exigible ou
conditionnelle, s’il apporte la preuve que son paiement futur est compromis du fait que
le débiteur est en état de cessation des paiements.
Art.1216.- La cessation des paiements est l’état du débiteur qui est dans l’impossibilité de
faire face à son passif exigible avec son actif disponible.
Art.1217.- Dès que la continuité de l’activité d’une personne morale apparaît compromise
son représentant légal doit convoquer une assemblée générale des associés ou sociétaires,
qui se tient dans les conditions de quorum et de majorité des assemblées ordinaires, pour
décider s’il y a lieu ou non de saisir le tribunal.
Art.1218.- Dès qu’une personne morale se trouve en état de cessation des paiements son
représentant légal doit sans délai saisir le tribunal.
Art.1220.- Au plus tard dans le mois qui suit la décision du tribunal visée au chapitre 4 ci-
après, le débiteur doit remettre au syndic et, le cas échéant, à l’administrateur le remplaçant,
une déclaration comportant :
1° toutes les indications nécessaires pour obtenir une information complète sur la
nature, les modalités et l’étendue de chacune de ses obligations à l’égard des créanciers ;
2° le montant et les dates des paiements déjà effectués au jour du jugement ;
3° les montants et les dates des échéances antérieures au jugement et non encore
payées ;
4° les montants et les dates des échéances postérieures au jugement avec pour chacune
d’elles la distinction du principal et des intérêts ;
5° le cas échéant, l’existence de recours contre des coobligés avec l’indication de la
nature, des modalités et de l’étendue de ces recours ;
6° l’indication de la nature, de la date et de la référence des pièces et documents
comptables justificatifs.
Art.1221.- La déclaration visée à l’article précédent est certifiée sincère et véritable par le
débiteur ou son représentant légal s’il s’agit d’une personne morale, ainsi que par le
commissaire aux comptes ou, à défaut, par l’expert-comptable du débiteur.
Section 4 - Documents à produire par les créanciers en annexe à leur demande (401)
Art.1223.- En annexe à leur demande, le ou les créanciers qui saisissent le tribunal doivent
produire les pièces justifiant :
1° leur qualité de créancier et les caractéristiques de leur créance ;
2° selon le cas, soit la cessation des paiements, soit la non-exécution d’un jugement de
condamnation du débiteur à un paiement soit la mise en demeure infructueuse du
débiteur.
Art.1224.- Lorsque le tribunal est saisi autrement que par le débiteur, le président, par acte
d’huissier, le fait citer à comparaître soit devant lui- même, soit devant un juge commis
spécialement à cet effet.
Art.1228.- Les personnes visées par l’article précédent sont notamment les experts-
comptables, les commissaires aux comptes, les administrations publiques, les organismes
de sécurité et de prévoyance sociales, les établissements bancaires ou financiers.
Art.1231.- L’action en liquidation des biens et en redressement judiciaire est prescrite dans
un délai d’un an à compter :
1) du jour de la radiation au registre des activités économiques, lorsque la cessation des
paiements est antérieure à cette radiation, pour les débiteurs inscrits à ce registre ;
2) du jour de la cessation d’activité pour les personnes physique qui exercent une
activité économique en nom personnel ;
3) du jour du décès pour les débiteurs décédés en état de cessation des paiements ;
4) du jour de la publication de l’achèvement de la liquidation ou à défaut de publication
du jour de cet achèvement, pour les personnes morales non assujetties à
l’immatriculation au registre des activités économiques ;
5) du jour à partir duquel court le délai de prescription applicable à la personne morale
pour les associés ou membres des personnes morales de droit privé passibles des
procédures de liquidation des biens et de redressement judiciaire ;
6) du jour de la publication à laquelle est soumis leur retrait de la personne morale ou,
s’il n’y a pas lieu à publication de ce retrait, du jour où celle-ci est intervenue pour les
anciens associés ou membres des personnes morales de droit privé passibles des
procédures de liquidation des biens et de redressement judiciaire.
Art.1233.- Le tribunal prononce la liquidation des biens s’il lui apparaît de manière certaine
que la continuation de l’activité ne peut être poursuivie en raison notamment, de la gravité
de l’état de la situation financière de l’entreprise, de l’arrêt de l’activité ou de son abandon
par ses dirigeants.
Art.1234.- Dans tous les autres cas, le tribunal prononce le redressement judiciaire.
Art.1237.- Pendant une période appelée « période suspecte » certains actes accomplis par
le débiteur sont nuls ou susceptibles d’être annulés.
Art.1241.- Le greffier adresse sur le champ une copie du dispositif du jugement prononçant
la liquidation des biens ou le redressement judiciaire :
1° au débiteur ;
2° au procureur de la République ;
3° à la Direction nationale des impôts, à la Direction de l’enregistrement, à la Direction
nationale du Trésor et à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;
4° le cas échéant, à l’administrateur désigné dans la décision ;
5° au syndic désigné dans la décision ;
6° le cas échéant, aux experts désignés dans la décision ;
7° au conservateur de la propriété foncière ;
8° au directeur du Centre de formalités des entreprises.
Art.1243.- Pour les personnes morales non immatriculées au registre des activités
économiques, l’inscription du jugement, visée à l’article précédent est remplacée par une
mention sur un registre ouvert à cet effet au greffe du tribunal d’instance.
Art.1244.- L’insertion dans un journal habilité visée à l’article 1242 contient toutes les
mentions permettant d’identifier et de localiser le débiteur, ainsi que :
1° la nature de la procédure : liquidation des biens ou redressement judiciaire ;
2° le nom et l’adresse du syndic nommé par le tribunal ;
3° le cas échéant, le nom et l’adresse de l’administrateur nommé par le tribunal.
Art.1245.- A peine de nullité l’insertion comporte l’avis aux créanciers de déclarer leurs
créances entre les mains du syndic.
Art.1246.- A peine de nullité l’insertion rappelle l’obligation qui est faite à ceux des
créanciers dont le domicile ou le siège social est en dehors de Guinée, de désigner dans ce
pays un représentant et d’y faire élection de domicile.
Art.1247.- Les publicités prévues par le présent article sont faites d’office par le greffier
dans les délais les plus brefs. Les frais afférents à ces publicités sont avancés par le syndic.
2) à une voie quelconque d’exécution sur les meubles ou les immeubles de la part des
créanciers dont la créance est née avant le jugement.
Art.1249.- Les dispositions de l’article précédent s’appliquent quelle que soit la nature de
l’action, de la poursuite ou de la voie d’exécution et quelle que soit la qualité du créancier.
Art.1250.- Les délais impartis à peine de déchéance ou de résolution des droits sont
suspendus.
Art.1251.- Les actions en justice, quelle que soit leur nature, ne sont pas suspendues quand
elles tendent exclusivement à la reconnaissance de l’existence et de la nature de créances et
à la fixation de leur montant. Ces créances donnent lieu à déclaration dans les conditions des
articles 1279 et suivants.
Art.1252.- Les actions non atteintes par la suspension ne peuvent plus être intentées ou
poursuivies après le jugement de liquidation des biens ou de redressement judiciaire qu’à
l’encontre de la personne physique ou du représentant légal de la personne morale admise à
la liquidation des biens ou au redressement judiciaire, assisté du syndic.
Art.1253.- Les poursuites en cours en peuvent être reprises que dans les conditions
prévues par la présente loi.
Art.1255.- Les hypothèques, nantissements, privilèges, ainsi que tous les actes et décisions
judiciaire translatifs ou constitutifs de droits réels soumis à publicité ne peuvent plus être
inscrits postérieurement au jugement déclaratif, dès lors que les inscriptions sont requises à
la charge du débiteur.
Art.1256.- Dès son entrée en fonction le syndic ou, le cas échéant, l’administrateur est tenu
de faire tous actes nécessaires à la conservation des droits de la personne admise à la
liquidation des biens ou au redressement judiciaire contre les débiteurs de celle-ci.
Art.1261.- Le syndic ou, le cas échéant, l’administrateur procède à l’inventaire des biens du
débiteur admis à la liquidation des biens ou au redressement judiciaire, celui-ci ou son
représentant légal, selon le cas, présent ou dûment appelé.
Ils doivent déposer leurs actions au porteur entre les mains du syndic.
liquidation des biens ou au redressement judiciaire sont remis, dès leur réception, au syndic
ou, le cas échéant, à l’administrateur.
Art.1268.- Le syndic peut, en prouvant par tous les moyens que les biens acquis par le
conjoint du débiteur l’ont été avec des valeurs fournies par celui-ci, demander que les
acquisitions qui ont été faites de cette manière soient réunies à l’actif.
Art.1269.- Les reprises que peut éventuellement effectuer le conjoint ne sont exercées qu’à
charge des dettes et hypothèques dont les biens sont légalement grevés.
Les créanciers ne peuvent, de leur côté, se prévaloir des avantages consentis par l’un des
époux à l’autre.
Art.1272.- Aucun recours pour raison de dividendes payés n’est ouvert aux coobligés en
état de liquidation des biens ou de redressement judiciaire les uns contre les autres, à moins
que la somme des dividendes donnés par ces règlements n’excède le montant total de la
créance, en principal et accessoires.
En ce cas cet excédent est dévolu, suivant l’ordre des engagements, à ceux des coobligés qui
auraient les autres pour garants.
redressement judiciaire, il ne produit que sous déduction de cet acompte et conserve, sur ce
qui lui reste dû, ses droits contre le coobligé ou la caution.
Le coobligé ou la caution qui a fait le paiement partiel peut produire dans la mesure de ses
droits.
Art.1274.- Les coobligés du débiteur ne peuvent invoquer à leur profit les remises qui lui
ont été consenties.
Art.1275.- La renonciation d’un seul coobligé à ces délais entraîne la renonciation de tous
les coobligés à la même dette.
Art.1276.- En plus de l’information prévue par les articles 1241 et suivants le syndic avertit
les créanciers, connus et recensés, quelles que soient leur qualité et la nature de leur
créance, par lettre recommandée avec accusé de réception, de la procédure dont leur
débiteur fait l’objet.
Art.1277.- La lettre doit contenir toutes les information de nature à éclairer complètement
les créanciers sur l’état de la procédure à la date de son expédition, sur la tenue d’une
première assemblée des créanciers et sur les modalités de la déclaration des créances.
Art.1280.- La déclaration des créances doit être faite alors même qu’elles ne sont ni
liquides, ni exigibles ou, qu’à défaut de titre, les créanciers sont dans l’obligation de faire
reconnaître leurs droits à la date de cette formalité.
Art.1281.- Aux fins de déclaration de leurs créances les créanciers doivent remettre au
syndic une déclaration écrite comprenant toutes les indications nécessaires pour obtenir
une information complète sur la nature, les modalités et l’étendue de l’obligation du
débiteur à l’égard de son créancier.
Art.1283.- A la déclaration de créances est jointe un bordereau des pièces produites à titre
de preuve de l’existence de la créance et des indications fournies par le créancier en
application des dispositions de l’article précédent.
Les créances qui dépassent un montant de cinq millions de Francs guinéens doivent en
outre être certifiées sincères et véritables par le commissaire aux comptes du créancier ou, à
défaut, par son expert-comptable.
Art.1285.- Les créanciers doivent déclarer leurs créances au syndic et fournir les
justifications mentionnées à l’article 1282 dans le délai d’un mois à compter du jour de la
publication du jugement d’ouverture de la procédure dans un journal habilité à recevoir les
annonces légales.
Art.1287.- A défaut de déclaration dans le délai prévu à l’article 1285 les créanciers
défaillants ne peuvent prendre part au vote et ne sont pas admis dans les répartitions de
dividendes, à moins que le juge-commissaire ne les relève de leur forclusion s’ils établissent
que leur défaillance n’est pas duc à leur fait.
Dans ce cas ils ne peuvent prendre part qu’aux répartitions de dividendes qui ont lieu après
leur déclaration.
Art.1288.- Si un créancier n’a pas déclaré sa créance dans le délai prévu à l’article 1285 le
syndic, dans les huit jours de l’expiration du délai, le met en demeure d’effectuer sa
déclaration, par lettre recommandée avec accusé de réception.
A défaut de satisfaire à cette mise en demeure dans le délai de deux mois, la créance ne peut
plus être admise.
Art.1289.- Lorsqu’une créance doit résulter d’une décision judiciaire à intervenir ou non
encore définitive, une provision est constituée pour satisfaire les droits de son titulaire
éventuel, à moins qu’en raison de la nature de cette créance il ne soit certain qu’un
dividende ne pourra être versé.
Art.1290.- Tant que la créance n’est pas définitive, son titulaire éventuel ne peut ni voter ni
recevoir de dividende.
Si la créance devient définitive son titulaire reçoit les dividendes auxquels il a droit et peut
voter. Autrement, la provision est supprimée.
Art.1291.- Au fur et à mesure que les déclarations lui parviennent, le syndic remet au juge-
commissaire un avis motivé sur l’admission partielle ou totale ou le rejet de chaque créance,
suri ‘admission partielle ou totale ou le rejet des sûretés qu’elle comporte, le débiteur ayant
été entendu ou dûment appelé.
Art.1293.- Si une créance ou un privilège ou une sûreté est contesté, en tout ou en partie, le
syndic en avise le créancier concerné par lettre recommandée avec accusé de réception, en
l’invitant à faire connaître ses explications.
Art.1295.- Dans les trois mois qui suivent l’ouverture de la procédure le juge-commissaire
arrête l’état des créances en y portant les décisions qu’il a prises.
Art.1296.- Les créances contestées sont inscrites par provision jusqu’à ce qu’il soit
définitivement statué sur leur sort.
Art.1297.- Dès qu’il est arrêté, l’état est immédiatement déposé au greffe où il peut être
consulté par tout intéressé.
Art.1298.- Dans le même moment cet état est remis au syndic qui doit immédiatement
l’adresser au débiteur et, le cas échéant, à l’administrateur, et prévenir chacun des
créanciers des décisions prises à son égard en précisant la date à laquelle l’état a été déposé
au greffe.
Art.1299.- Tout intéressé peut contester l’état dans le délai d’un mois à compter de la date
de son dépôt au greffe.
Art.1301.- Les créances visées au Code des impôts directs d’Etat, au Code des contributions
diverses, au Code de l’enregistrement, au Code des douanes et au Code du travail ne peuvent
être contestées que dans les conditions prévues par ces Codes.
Elles sont inscrites par provision jusqu’à ce qu’il soit définitivement statué sur leur sort.
Art.1304.- Sous réserve de l’application de textes particuliers, les voies de recours contre
les décisions du juge-commissaire peuvent être exercées par le ministère public, le débiteur,
le syndic, le créancier concerné et, le cas échéant, l’administrateur.
2° créances résultant des frais de justice telles que ces créances sont définies de manière
limitative et classées à l’article 1312 ;
3° créances privilégiées de salaires telles que ces créances sont définies de manière
limitative et classées aux articles 1313 et suivants ;
4° créances garanties par des hypothèques ou par des nantissements inscrits avant le
jugement d’ouverture du redressement judiciaire ou de la liquidation des biens ;
5° créances privilégiées d’administration telles que ces créances sont définies de manière
limitative et classées aux articles 1322 et suivants ;
8° créances chirographaires ;
10° créances des associés fondées sur leurs droits d’associés dans la société ou de membres
de personnes morales fondées sur leurs droits dans cette personne morale, dans les
conditions et l’ordre prévus par les dispositions légales et conventionnelles régissant la
société ou la personne morale.
Paragraphe 2 - Sûretés
Art.1307.- Sous réserve des dispositions de l’article 1308, les sûretés réelles, qu’elles soient
légales ou conventionnelles, spéciales ou générales, et quelles que soient leur nature et leur
assiette, ne sont opposables aux tiers à la liquidation des biens et au redressement
judiciaire, et en particulier aux créanciers, que si elles remplissent les conditions suivantes :
1° elles sont prises en garantie des créances expressément visées à l’article 1306, toute
autre sûreté étant inopposable nonobstant toute disposition légale ou conventionnelle
contraire ;
2° elles ont été publiées de telle sorte que les tiers, et en particulier les créanciers, aient
pu en avoir connaissance ;
3° les conditions et les formalités de publication prévues soit par la présente loi soit par
les textes particuliers ou généraux qui les concernent, ont été régulièrement satisfaites.
Art.1308.- Par exception aux dispositions de l’article précédent, les créances privilégiées de
salaires n’ont pas à être publiées pour être opposables aux tiers, et en particulier aux
créanciers.
Art.1309.- En cas de conflit entre créances garanties par des hypothèques ou par des
nantissements portant sur un même bien, l’ordre de leur priorité est celui de l’antériorité de
leurs inscriptions.
Art.1311.- Au cas où la valeur d’un bien ou des biens garantissant une créance est
inférieure au montant de celle-ci, le surplus de la créance est considéré comme une créance
chirographaire.
Art.1313.- Les créances privilégiées de salaires, prévues à l’article 1306 sont arrêtées à la
date du jugement prononçant la liquidation des biens ou le redressement judiciaire.
Art.1316.- Les salaires et les rémunérations dues à des dirigeants sociaux ou à des
dirigeants de personnes morales à la date du jugement du tribunal prononçant la
liquidation des biens ou le redressement judiciaire sont, quand ils sont conformes aux
dispositions légales particulières qui les prévoient, considérées comme des créances
privilégiées de salaires, à classer dans l’article 1315 pour la fraction insaisissable des
sommes restant dues, et comme des créances chirographaires pour le reste.
Art.1317.- Toutefois s’il est établi en justice, conformément aux dispositions de l’article
1582, que la défaillance de l’entreprise est due à des fautes de gestion de ses dirigeants, la
partie de leurs salaires ou de leurs rémunérations excédant la partie insaisissable constitue
une créance chirographaire.
Art.1319.- Le privilège des salariés est un privilège général sur les meubles et sur les
immeubles du débiteur.
Art.1321.- Nonobstant le cas échéant toutes dispositions légales contraires, les sûretés
garantissant ces créances ne sont opposables aux tiers à la liquidation des biens ou au
redressement judiciaire, et en particulier aux créanciers, qu’à partir de la date de leur
publication.
Art.1322.- Les créances d’administration provisoire sont celles qui sont nées régulièrement
après la date du jugement prononçant la liquidation des biens ou le redressement judiciaire
et avant la date selon le cas, soit de l’homologation du plan de réorganisation de l’entreprise
et d’apurement du passif par le tribunal soit de celle de la liquidation des biens.
Art.1324.- Les créances sont réparties en classes. Chaque classe est composée de créances
ayant un rang identique de priorité.
Art.1325.- L’ordre de priorité entre les classes est celui qui est fixé par l’article 1306.
Art.1326.- Quand une créance est pour partie garantie par une sûreté et pour le reste
chirographaire, la partie correspondant à la sûreté est classée à son rang et l’autre partie est
classée parmi les créances chirographaires.
Art.1327.- Les créances d’un montant en principal inférieur à un minimum fixé par le plan
de réorganisation de l’entreprise et d’apurement du passif, en cas de redressement
judiciaire, sont classées ensemble si le plan prévoit leur paiement immédiat et complet dès
son homologation par le tribunal.
Art.1328.- A l’exception des créanciers titulaires des créances résultant de frais de justice
ou de salaires ou d’administration, telles qu’elles sont visées et définies aux articles 1312,
1313 et suivants, 1322 et suivants, tous les créanciers sont réunis en classes pour être
consultés et pour exprimer leurs droits.
S’il détient plusieurs créances appartenant à des classes différentes, il vote dans chaque
classe pour la créance appartenant à cette classe.
Art.1330.- Une décision est valablement prise par les créanciers d’une classe quand elle est
votée par une majorité de créanciers, présents ou représentés, représentant au moins les
deux tiers du montant des créances de la classe
Art.1331.- Toute consultation des créanciers est faite classe après classe, en suivant l’ordre
de priorité établi par l’article 1306.
Toutefois, quand la consultation est faite par correspondance, tous les créanciers sont
consultés en même temps mais leurs décisions sont enregistrées en suivant l’ordre de
priorité ci-dessus visé.
Art.1333.- Les autres décisions sont valablement prises quand elles sont votées par les
classes directement intéressées.
Art.1335.- Les créanciers visés à l’article 1306 sont consultés en assemblée ou par
correspondance au gré du comité des créanciers.
Art.1336.- Toutefois, des créanciers représentant des créances d’un montant au moins égal
au quart du passif, avant vérification, peuvent demander au juge-commissaire la
convocation d’une assemblée, quelle que soit la nature de leurs créances.
Art.1337.- Lorsque les créanciers sont consultés en assemblée celle-ci est convoquée par le
syndic par insertion d’un avis de convocation dans un journal habilité à recevoir des
annonces légales aux lieux où siège le tribunal et où le débiteur a son établissement
principal et des établissements secondaires.
Art.1338.- L’assemblée ne peut se tenir moins de quinze jours après la dernière publication
de l’avis de convocation.
Art.1339.- L’assemblée est présidée par le président du comité des créanciers ou, à défaut
par le vice-président, ou le syndic.
Art.1340.- Une feuille de présence est établie, qui est émargée par chacun des créanciers en
entrant en séance. Elle est vérifiée et certifiée exacte par deux scrutateurs nommés parmi
les créanciers.
Art.1341.- Les décisions sont prises conformément aux dispositions de l’article 1333.
Art.1342.- Les créanciers peuvent se faire représenter à l’assemblée par un autre créancier.
Le mandat doit être écrit et comporter de manière précise l’identification du mandant et du
mandataire ainsi que l’étendue des pouvoirs de ce dernier.
Art.1343.- Le procès-verbal de séance est dressé, auquel est annexée la feuille de présence.
Les résolutions adoptées par l’assemblée doivent y être formulées de manière complète et
comporter toutes les indications relatives aux votes et à leurs résultats. Le procès-verbal est
signé par le président de l’assemblée et certifié conforme par les scrutateurs.
Art.1345.- En tant que de besoin, l’assemblée règle les modalités de son fonctionnement
dans les limites des dispositions de la présente section.
Art.1346.- Lorsque les créanciers sont consultés par correspondance la consultation est
effectuée sous la surveillance du juge-commissaire et du président ou du vice-président du
comité des créanciers.
Les créanciers peuvent demander au syndic que le procès-verbal de la consultation leur soit
envoyé à leurs frais.
Art.1350.- Au cas où des modifications apparaissent dans les droits des créanciers à la suite
de la procédure de déclaration, de vérification et d’admission des créances, les nouveaux
droits sont pris en considération dès qu’ils sont établis de manière définitive.
Art.1351.- Dans les délais les plus brefs après le jugement d’ouverture de liquidation des
biens ou de redressement judiciaire un comité des créanciers est constitué à l’initiative du
syndic.
Art.1352.- Dans les meilleurs délais, le syndic présente au comité des créanciers un rapport
comportant toutes les informations de nature à lui permettre de formuler les
recommandations qu’il adresse au tribunal.
Art.1355.- Le comité des créanciers peut présenter au tribunal des recommandations sur
les décisions à prendre, concernant notamment :
1° la conversion du redressement judiciaire en liquidation des biens ;
2° la nomination d’un administrateur pour remplacer le débiteur ;
3° la modification de la date de cessation des paiements et du commencement de la
période suspecte ;
4° la désignation d’un syndic en adjonction ou en substitution de celui désigné par le
tribunal.
Art.1356.- S’il le juge utile, le comité des créanciers décide la convocation d’une première
assemblée des créanciers, conformément aux dispositions de l’article 1337.
Art.1357.- La convocation des membres du comité est faite par lettre recommandée avec
accusé de réception ou par tout autre moyen qui puisse en assurer l’efficacité.
Art.1360.- Peuvent constituer le comité des créanciers ceux qui sont domiciliés en Guinée,
ou qui y ont leur siège social ou qui y sont dûment représentés.
Art.1362.- Au cas où des modifications apparaissent dans les droits des créanciers à la suite
de la procédure de déclaration, de vérification et d’admission des créances, la composition
du comité est modifiée en conséquence, dès que les nouveaux droits sont établis de manière
définitive.
Art.1364.- Le comité des créanciers élit au sein de ses membres un président et un vice-
président.
Le comité des créanciers est valablement représenté par son président ou, en cas
d’empêchement, par son vice-président.
Art.1365.- Les fonctions du comité des créanciers sont de nature consultative à moins que
le présent Code n’en dispose autrement.
Art.1367.- En cas de liquidation des biens du débiteur, le comité des créanciers collabore
avec le syndic à la recherche des solutions de liquidation les plus favorables aux créanciers.
Art.1368.- Le comité des créanciers est régulièrement informé par le syndic et, le cas
échéant, par l’administrateur de l’exécution de leur mission. Il est consulté par eux en tant
que de besoin.
Il peut intervenir auprès du syndic et, le cas échéant, de l’administrateur à chaque fois qu’il
le juge utile.
Art.1369.- Le comité des créanciers est réuni sur convocation de son président ou, à défaut,
de son vice-président, ou à la demande du quart au moins de ses membres ou à la demande
du syndic ou, le cas échéant, de l’administrateur.
Art.1370.- Lors de sa première séance, le comité des créanciers règle les modalités de son
fonctionnement.
Art.1371.- Au sein du comité des créanciers, les décisions sont prises à la majorité en
nombre des membres présents ou représentés.
Art.1372.- Les fonctions du comité des créanciers prennent fin à la clôture de la liquidation
des biens ou du redressement judiciaire.
Art.1373.- Est nul, lorsqu’il a été fait par le débiteur, en raison de la mauvaise situation
financière de l’entreprise, et dans la limite maximale des dix-huit mois avant précédé le
jugement d’ouverture de liquidation des biens ou de redressement judiciaire :
1° tout acte à titre gratuit translatif de propriété immobilière ou mobilière ;
2° tout contrat commutatif dans lequel les obligations du débiteur excédent
notablement celles de l’autre partie cocontractante ;
3° tout paiement, quel qu’en ait été le mode, pour dettes non échues au jour du jugement
de liquidation des biens ou de redressement judiciaire ;
4° tout paiement pour dettes échues fait autrement qu’en espèces, effets de commerce,
virements ou tout autre mode normal de paiement ;
5° tout dépôt de somme affecté spécialement aux mains de tiers détenteurs à la garantie
de créances pour sûreté desquelles une saisie-arrêt a été opérée ;
6° toute hypothèque conventionnelle ou judiciaire et tout nantissement constitués sur
les biens du débiteur pour dettes antérieurement contractées ;
7° toute garantie réelle donnée à un tiers et tout cautionnement pour dettes
antérieurement contractées par le débiteur ;
8° toute inscription de privilège ou de droit de préférence, quelle que soit sa nature, à
raison d’échéances impayées sur une durée supérieure à trois mois, l’inscription ou les
inscriptions prises par un même créancier demeurant opposables pour les trois derniers
mois d’échéances qu’elles visent ;
9° toute inscription de nantissement ou d’hypothèque judiciaire conservatoire prise en
raison du péril du recouvrement d’une créance.
Art.1374.- Le tribunal peut annuler tout acte à titre gratuit translatif de propriété
immobilière ou mobilière ou constitutif de sûretés réelles fait par le débiteur dans les six
mois qui ont précédé la date fixée par le tribunal pour le commencement de la période
suspecte, dans la limite des vingt-quatre mois ayant précédé le jugement d ‘ouverture de
liquidation des biens ou de redressement judiciaire.
Art.1375.- L’action en nullité est exercée par le syndic. Elle a pour effet de reconstituer
l’actif du débiteur.
Art.1376.- Les nullités prévues par la présente section ne portent pas atteinte à la validité
du paiement d’une lettre de change ou d’un billet à ordre.
Toutefois le syndic peut exercer une action en rapport contre le tireur de la lettre de change
ou contre le donneur d’ordre ou le premier endosseur d’un billet à ordre s’il est établi qu’ils
avaient connaissance de la cessation des paiements.
Art.1377.- Outre les conséquences prévues dans le titre II, le prononcé du redressement
judiciaire emporte les conséquences juridiques exposées ci-après.
Art.1379.- Pendant une durée de trois mois, renouvelable un fois, l’activité du débiteur
continue.
Pour protéger son déroulement normal, les droits des créanciers et des tiers sont modifiés
ou leur exécution est suspendue dans les conditions fixées par le titre 2 et la présente
section.
Art.1380.- Pendant cette période une solution est recherchée par les parties intéressées en
vue d’assurer la continuation de l’activité :
1) soit par le redressement économique et financier du débiteur ;
2) soit par le transfert de l’activité ou de la partie la plus importante de l’activité à une ou
plusieurs autres personnes physiques ou morales.
Art.1381.- Au cas où une solution n’est pas acceptée par les parties intéressées ou adoptée
dans le délai prévu à l’article 1379 ci-dessus, le redressement judiciaire se trouve de plein
droit converti en liquidation des biens et soumis aux dispositions du titre 4.
Art.1382.- Le jugement d’ouverture du redressement judiciaire n’a pas d’effet sur les dates
d’exigibilité des dettes non échues au jour de son prononcé, nonobstant toute disposition
légale, réglementaire ou conventionnelle.
Art.1383.- Les dettes qui ne sont pas encore échues donnent lieu à déclaration dans les
conditions des articles 1279 et suivants.
Art.1385.- Lorsque les intérêts sont afférents à des prêts d’une durée supérieure à une
année à compter de la date du jugement d’ouverture du redressement judiciaire, ils
continuent à courir jusqu’à la date prévue dans la convention pour leur exigibilité.
Art.1387.- La décision du tribunal est prise à la demande du cocontractant ou, selon les cas,
des dirigeants, du syndic ou de l’administrateur, dûment appelés à l’audience.
Art.1388.- Le jugement d’ouverture du redressement judiciaire n’a pas d’effet sur les
conventions conclues avant son prononcé, sous réserve des dispositions du présent
paragraphe.
Art.1389.- Sous réserve des dispositions particulières de la présente loi, les parties doivent
exécuter leurs obligations dans les conditions dont elles sont convenues.
Art.1392.- Par exception aux dispositions des articles 1388 et 1389, les conventions
conclues en considération de la personne peuvent être résiliées d’un commun accord ou, à
défaut, par le tribunal.
Art.1401.- Sous réserve des dispositions de l’article 1404, le débiteur conserve dans
l’entreprise ses fonctions de direction mais il ne peut accomplir que des actes de gestion
courante, les autres actes devant être autorisés par le syndic.
Art.1402.- Les actes dont la liste suit ne sont valablement faits que s’ils sont autorisés par le
syndic et le juge-commissaire ou par le tribunal en cas de désaccord entre eux :
1° cession de droits réels sur les actifs immobilisés ;
2° constitution de sûretés réelles sur les biens du débiteur ;
3° constitution de sûretés personnelles par le débiteur ;
4° conclusion de contrats d’une durée supérieure à trois mois ;
5° renonciation à des droits ;
6° transaction.
Art.1403.- Tout acte passé en violation des dispositions de l’article précédent peut être
annulé à la demande du syndic ou de tout intéressé, présentée dans un délai de six mois à
compter de la date de l’acte.
Le tribunal peut procéder d’office à ce remplacement s’il lui apparaît que le débiteur ne
s’occupe plus de ses affaires.
Il ne peut être nommé que s’il ne se trouve pas dans une situation d’interdiction ou
d’incompatibilité visée par une réglementation professionnelle.
Art.1407.- Quand un administrateur est nommé les comptes bancaires ou postaux dont le
débiteur est titulaire fonctionnent sous la signature du syndic.
Art.1411.- Les licenciements doivent être faits en tenant compte, par ordre de priorité :
1° des besoins de l’entreprise ;
2° de l’ancienneté des salariés ;
3° de la situation familiale des salariés. (415)
Art.1415.- Le syndic est investi de tous les pouvoirs nécessaires à l’exécution de la mission
définie à l’article 1414. Il peut notamment obtenir du juge-commissaire, du débiteur et des
créanciers tous renseignements et documents. Il entend toute personne susceptible de
l’informer sur la situation et les perspectives d’avenir de l’entreprise.
Art.1416.- Les honoraires et les frais du syndic pour cette mission sont fixés par le tribunal
qui l’a nommé.
Il les informe de l’avancement de ses travaux et les consulte sur les mesures à proposer au
vu des offres reçues, ainsi que sur les solutions qu’il envisage.
Art.1418.- Dès l’ouverture de la procédure, les tiers sont admis à faire des offres, soit
d’achat de l’entreprise soit de biens particuliers soit de participation financière sous forme
de prise de contrôle ou autre soit de location des actifs immobiliers de l’entreprise.
Art.1419.- Les offres d’achat total ou partiel ou de location de l’entreprise doivent satisfaire
aux conditions posées par les articles 1425 et suivants.
Art.1420.- Les offres sont adressées au syndic qui les communique au responsable de
l’établissement du plan.
En cas de consultation par lettre recommandée avec accusé de réception ou par télex ou
télécopie, le défaut de réponse dans un délai de trente jours après information du créancier
ou de son représentant en Guinée, vaut acceptation.
Il est de même pour les cessions de rang des sûretés ou de leur abandon.
Art.1424.- Le syndic dresse un état des réponses faites par les créanciers et l’adresse, le cas
échéant, au débiteur en vue de l’établissement de son projet de plan.
Le syndic transmet au registre des activités économiques, dans les trente jours, toute
information relative aux opérations susvisées.
1° la détermination précise des biens à céder avec l’indication de ceux qui sont grevés
par une sûreté spéciale ;
2° la détermination précise des contrats à céder, quel que soit leur objet, dans la mesure
où ils sont indispensables à la continuation de l’activité ;
3° le prix de cession et ses modalités de règlement ;
4° l’indication des garanties souscrites en vue d’assurer l’exécution de ses obligations
par l’acquéreur, dont en particulier celles relatives au paiement du prix ;
5° l’affectation d’une quote-part du prix, le cas échéant, à chacun des biens grevés d’un
privilège spécial, d’une hypothèque ou d’un nantissement qui font l’objet de la cession
pour la répartition du prix et l’exercice du droit de préférence ;
6° la liste des salariés que l’acquéreur reprend ;
7° la mention que la cession est conclue sous condition suspensive de son homologation
par le tribunal.
Art.1429.- La convention de cession est rédigée sous la forme d’acte sous seing privé quelle
que soit la nature mobilière ou immobilière des biens qu’elle comprend.
Art.1431.- La convention de cession est soumise au tribunal en même temps que le plan de
réorganisation de l’entreprise et d’apurement du passif.
Art.1436.- Sous réserve des modifications qui ont pu être acceptées expressément par le
cocontractant, les contrats doivent être exécutés aux conditions en vigueur au jour de
l’ouverture de la procédure.
Art.1437.- Tant que le prix de cession n’est pas intégralement payé, le cessionnaire ne peut
aliéner ni donner en location-gérance les éléments indispensables à l’entreprise qu’il a
acquise.
Art.1438.- En cas de défaut de paiement du prix de cession tout intéressé peut demander
au tribunal la résiliation de la cession.
Dans ce cas, les créanciers soumis au plan retrouvent l’intégralité de leurs créances et
sûretés, déduction faite des sommes reçues.
Art.1440.- Lorsque la cession d’un ensemble de biens est faite pour un prix global et qu’elle
comporte des biens grevés d’un privilège spécial, d’un nantissement ou d’une hypothèque,
une quote-part du prix est affectée à chacun de ces biens pour la répartition du prix et
l’exercice du droit de suite.
Art.1441.- Jusqu’au paiement complet du prix qui emporte purge, au profit du cessionnaire,
des inscriptions grevant les biens compris dans la cession, les créanciers bénéficiant d’un
droit de suite au titre de leur sûreté ne peuvent l’exercer qu’en cas d’aliénation du bien cédé
par le cessionnaire.
Art.1443.- Si la cession des actifs visée à l’article 1442 ci-dessus comporte des biens grevés
d’un privilège spécial, d’un nantissement ou d’une hypothèque, les créances garanties par
ces sûretés ou par un privilège général sont payées sur le prix suivant l’ordre de priorité
existant entre elles.
Art.1444.- Si le cessionnaire des biens de l’entreprise cède des biens grevés d’un privilège
spécial, d’un nantissement ou d’une hypothèque, les créances garanties sont payées sur le
prix suivant l’ordre de priorité existant entre elles, déduction faite des paiements déjà reçus.
Art.1445.- Avant de réaliser la cession qu’il projette, le cessionnaire peut proposer aux
créanciers la substitution aux garanties qu’ils détiennent de garanties équivalentes.
Art.1446.- Le tribunal prend les décisions prévues aux articles précédents, l’acquéreur, le
débiteur, le syndic, les membres du comité des créanciers et, le cas échéant, l’administrateur
entendus ou dûment appelés.
Art.1448.- L’autorisation est donnée pour une durée déterminée qui ne peut dépasser un
an. Exceptionnellement, elle peut être renouvelée une fois.
Art.1452.- Le tribunal n’accorde son homologation que s’il juge suffisantes les garanties
offertes par le locataire-gérant.
Sous peine de nullité, l’avis au syndic doit être accompagné de tout document justificatif et
d’une sommation préalablement adressée au locataire-gérant.
Art.1454.- Le syndic peut se faire communiquer par le locataire-gérant tous les documents
et informations utiles à sa mission.
Il rend compte au tribunal de toute atteinte aux éléments pris en location-gérance, ainsi que
de l’inexécution des obligations incombant au locataire-gérant.
Dans ce cas les créanciers soumis au plan retrouvent l’intégralité de leurs créances et
sûretés, déduction faite des sommes reçues.
Art.1459.- Le plan est établi de bonne foi et ne peut comporter aucune disposition contraire
au droit, à moins qu’il ne s’agisse d’une disposition dont l’application est expressément
écartée par la présente loi.
Art.1461.- Dans une seconde partie, le plan expose de manière complète et précise les
modifications qui sont apportées :
5) aux contrats qui confèrent au débiteur un droit de jouissance sur les biens nécessaires à
la continuation de l’activité ;
6) aux contrats qui d’une manière générale sont nécessaires à la continuation de l’activité.
Art.1462.- Le plan précise les contrats, quels que soient leur nature et leur objet, dont la
continuation est indispensable à la poursuite de l’activité.
Art.1463.- Dans une troisième partie il expose de manière précise et détaillée, les
propositions de paiement des créances en fonction de leur répartition en classes,
conformément à l’article 1306 et en suivant l’ordre de priorité fixé par cet article.
Art.1465.- Le plan d’apurement du passif est arrêté quel que soit l’état d’avancement de la
procédure de déclaration, de vérification et d’admission des créances.
L’inscription ou la non inscription au plan d’une créance ne préjuge pas de son admission
définitive au passif.
Art.1466.- En cas de paiements les sommes correspondantes aux créances non encore
admises sont versées par le syndic sur un compte séquestre ouvert spécialement à cet effet
en attendant qu’il soit statué définitivement sur leur sort.
Les intérêts qu’elles produisent, appartiennent aux titulaires de ces créances ou, à défaut,
aux autres créanciers à raison de leurs droits respectifs.
Art.1467.- Le plan peut proposer un paiement immédiat et complet des créances de faible
montant en principal.
Art.1468.- Le plan peut prévoir, avec l’accord de chaque créancier intéressé, des
modifications des conditions de la convention originellement conclue avec le créancier,
telles que :
1) un allongement des délais de paiement, des remises, une réduction du taux des
intérêts ou toute autre modification susceptible d’alléger la charge financière de
l’entreprise ;
2) un paiement dans les délais plus brefs que ceux initialement convenus mais assorti
d’une réduction du montant en principal de la créance, calculée de telle manière que la
charge financière actualisée reste identique pour I ‘entreprise ; dans ce cas la réduction
de créance n’est définitivement acquise qu’après versement au terme fixé, de la dernière
échéance prévue par le plan.
Art.1469.- Le plan peut prévoir, avec l’accord de chaque créancier intéressé, la substitution
d’une sûreté à une autre quand cette substitution est justifiée par l’intérêt de l’entreprise.
Art.1470.- Le plan doit respecter, pour les propositions de paiement qu’il comporte, l’ordre
de priorité des classes établi par l’article 1306.
Art.1471.- Le plan doit respecter, pour les propositions de paiement qu’il comporte, un
égalité de traitement, à proportion de leurs droits, pour tous les créanciers appartenant à
une même classe, à moins que l’un d’entre eux ait accepté, préalablement à la mise en œuvre
de la procédure de consultation des créanciers, un traitement différent.
Art.1472.- Sauf en cas de cession totale de l’entreprise, lorsque le plan ne propose pas de
paiement ou ne propose que des paiements insuffisants pour certaines classes de créances,
il peut proposer à ces créanciers des actions ou des parts sociales, selon le cas, à dividende
privilégié, à émettre en augmentation de capital pour un montant équivalent à celui des
sommes dues sur les créances et l’attribution de ces actions ou parts sociales aux créanciers
à proportion de leurs droits.
Art.1473.- L’augmentation de capital est faite selon les règles applicables aux
augmentations de capital en numéraire, mais les actions émises sont libérées par
compensation avec les créances, qui s’éteignent par confusion.
Les modalités du rachat éventuel ou de l’amortissement de ces actions ou parts sociales par
la personne morale sont déterminées par le plan.
Art.1475.- Le plan prescrit les modifications des statuts nécessaires pour assurer la
réorganisation de l’entreprise et l’apurement de son passif. Les associés ou membres de la
personne morale ne peuvent s’y opposer.
Art.1476.- Le plan est établi pour une durée d’au moins trois ans.
Art.1477.- Sous réserve de l’application du droit des obligations, les personnes qui
exécuteront le plan, même à titre d’associés, ne peuvent pas se voir imposer des obligations
autres que celles qu’elles ont souscrites au cours de sa préparation.
Art.1479.- Les dispositions de l’article 1471 ne concernent pas les dirigeants de la société
ou de la personne morale dans la mesure des obligations ou des responsabilités qui peuvent
être mises à leur charge en application de la présente loi.
Art.1481.- Chaque créancier est avisé sans délai par tous moyens, du dépôt du plan au
greffe par le syndic qui en recueille accusé de notification.
Art.1483.- Les créanciers qui désirent avoir communication du plan peuvent en obtenir une
copie, à leur frais, auprès du syndic.
Art.1484.- A partir du dépôt du plan au greffe du tribunal les créanciers ont un délai de
vingt jours francs pour faire connaître leurs observations au syndic.
Art.1485.- Les créanciers doivent se prononcer sur le plan conformément aux dispositions
des articles 1334 à 1350 dans un délai maximum de trente jours à compter de la date de
dépôt du plan au greffe du tribunal.
Art.1486.- Le plan est accepté par les créanciers quand toutes les classes de créanciers l’ont
accepté dans les conditions de l’article 1334.
Il est rejeté par les créanciers quand l’une des classes de créanciers l’a expressément refusé.
Le défaut de réponse dans le délai de l’article 1485 est considéré comme une acceptation
par le créancier des propositions du plan.
L’acceptation ou le refus doivent être purs et simples, ils ne peuvent être conditionnels.
Art.1487.- La procédure d’acceptation du plan par les créanciers est terminée quand est
expiré le délai de trente jours prévu par l’article 1485.
Art.1488.- Après avoir entendu ou dûment appelé le débiteur, le syndic, les membres du
comité des créanciers et le cas échéant la ou les personnes s’étant engagées à acquérir tout
ou partie de l’entreprise ou à la prendre en location-gérance sous condition de
l’homologation de la convention parle tribunal, l’administrateur et les créanciers
appartenant à une classe ayant refusé le plan, le tribunal peut décider d’homologuer le plan
dans les conditions prévues à la présente section.
Il ne peut homologuer le plan tant que la procédure de son acceptation par les différentes
classes de créanciers n’est pas terminée.
Art.1489.- Le tribunal ne peut homologuer le plan s’il refuse d’homologuer, le cas échéant :
Art.1490.- Le tribunal ne peut homologuer le plan quand il a été expressément refusé par
une ou plusieurs classes de créanciers.
1) Si les créanciers appartenant à une classe qui, ayant refusé le plan, ont déjà expressément
accepté, préalablement à la mise en œuvre de la procédure d’acceptation du plan, les
propositions de paiement des créances qui leur ont été proposées et qu’aucune modification
n’est apportée par le plan à ces propositions de paiement acceptées ;
2) Si les créanciers sont titulaires de créances garanties par des sûretés réelles suffisantes et
qu’aucune modification n’est apportée par le plan, ni à la convention originellement conclue
avec chacun de ces créanciers ni à la sûreté qui garantit la créance ;
3) Si la convention conclue originellement avec chacun de ces créanciers est respectée par le
plan et que son exécution est garantie par une constitution de sûretés suffisantes ;
Art.1493.- La date de cette nouvelle audience d’homologation est fixée dans un délai qui ne
peut excéder vingt jours francs, de manière à permettre aux parties intéressées de lui
présenter un nouveau plan qui aurait leur accord.
Art.1495.- Sous réserve des dispositions visant le droit de préemption des pouvoirs publics,
en cas de refus d’homologation du plan le tribunal prononce la liquidation des biens du
débiteur et le syndic procède à la liquidation conformément aux dispositions du titre IV.
Art.1497.- Le syndic rend compte, le cas échéant, au président du tribunal et au comité des
créanciers du défaut d’exécution du plan.
Art.1498.- Le syndic peut être remplacé par le tribunal soit d’office soit à la demande du
procureur de la République soit à celle du comité des créanciers.
Art.1500.- Les membres de la personne morale débitrice sont tenus d’exécuter les
obligations que le plan met à leur charge et doivent effectuer toutes les modifications aux
statuts prévues par le plan ou, le cas échéant, nécessitées par son exécution.
Art.1501.- A cet effet le tribunal donne mandat au syndic de convoquer dans les délais les
plus brefs les assemblées compétentes pour mettre en œuvre les modifications prévues à
l’article précédent.
Art.1502.- Les clauses des statuts qui pourraient faire obstacle aux modifications sont
réputées non écrites.
Art.1503.- Au cas où les modifications visées à l’article 1500 ci-dessus ne sont pas réalisées
ou ne le sont qu’en partie par la personne morale dans le délai d’un mois qui suit le
jugement d’homologation du plan, elles le sont d’office par le tribunal, à la demande du
syndic.
Art.1504.- Les formalités de publicité consécutives aux modifications sont faites par le
syndic.
Art.1506.- Le tribunal fixe la mission du syndic en ce qui concerne la conclusion des actes
juridiques nécessaires à la mise en œuvre du plan qu’il homologue, sous réserve des
missions de même nature qui peuvent être confiées au responsable de l’établissement du
plan.
Art.1507.- Les actions introduites avant le jugement qui homologue le plan, soit par le
débiteur soit par le syndic soit par le responsable de l’établissement du plan soit, le cas
échéant, par l’administrateur, sont poursuivies par le syndic qui peut se faire communiquer
tous les documents et informations utiles à sa mission.
Art.1511.- Avant de réaliser la cession qu’il projette, le débiteur peut proposer aux
créanciers la substitution aux garanties qu’ils détiennent de garanties équivalentes.
Art.1512.- A la demande du comité des créanciers, statuant à la majorité des deux tiers de
ses membres, et lorsque la survie de l’entreprise le requiert, le tribunal peut subordonner
l’adoption du plan au remplacement d’un ou de plusieurs dirigeants, après les avoir
entendus ou dûment appelés ;
Art.1513.- A cette fin et dans les mêmes conditions, le tribunal peut en outre prononcer
l’incessibilité des actions ou parts sociales détenues par un ou plusieurs dirigeants de droit
ou de fait, rémunérés ou non, et décider que le droit de vote y attaché sera exercé pour une
durée qu’il fixe par un mandataire de justice désigné à cet effet.
Il peut encore ordonner la cession de ces actions ou parts sociales, le prix de cession étant
fixé à dire d’expert.
Il informe le syndic qui recherche les moyens d’assurer ou de faire assurer l’exécution des
engagements souscrits.
Art.1515.- A défaut d’exécution des engagements, le syndic saisit le tribunal aux fins de
résiliation du plan.
Si elle est prononcée, l’entreprise est liquidée dans les formes prévues au titre IV de la
présente loi. Dans ce cas les créanciers soumis au plan retrouvent l’intégralité de leurs
créances et sûretés, déduction faite des sommes perçues.
Art.1516.- Une modification substantielle du plan ne peut être décidée que par le tribunal à
la demande du chef d’entreprise et sur rapport du syndic, toutes les parties à l’homologation
entendues ou dûment appelées.
Art.1517.- Le greffier adresse sur le champ une copie du dispositif du jugement prononçant
soit l’homologation du plan, soit la liquidation des biens :
1° au débiteur ;
2° au procureur de la République ;
3° à la Direction nationale des impôts, à la Direction de l’Enregistrement, à la Direction
nationale du Trésor et à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;
4° au responsable de l’établissement du plan ;
5° au syndic ;
6° le cas échéant, à l’administrateur.
Art.1518.- En cas d’homologation du plan, une copie de celui-ci est jointe au dispositif du
jugement d’homologation.
Art.1519.- Le jugement et le plan sont déposés au greffe où ils peuvent être consultés par
tout intéressé.
Art.1520.- Le jugement d’homologation du plan ou de liquidation des biens fait l’objet des
mêmes mesures de publicité et est publié dans les mêmes formes que le jugement de
redressement judiciaire.
Art.1521.- Le jugement qui prononce la liquidation des biens d’une personne morale a pour
effet d’entraîner sa dissolution immédiate.
Section 2 - Le liquidateur
Art.1522.- Le tribunal qui prononce la liquidation des biens désigne le syndic visé à l’article
1235 ci-dessus, en qualité de liquidateur.
Art.1526.- Le jugement qui prononce la liquidation des biens emporte de plein droit, à
partir de sa date, dessaisissement pour le débiteur de l’administration et de la disposition de
son patrimoine.
Art.1527.- Les droits et actions concernant son patrimoine sont exercés pendant toute la
durée de la liquidation par le liquidateur.
Art.1528.- Toutefois, le débiteur peut intenter ou continuer toute action qui aurait pour
cause un dommage occasionné à sa personne et en conserver le résultat.
Art.1529.- A la demande du comité des créanciers statuant à la majorité des deux tiers de
ses membres le tribunal peut autoriser le maintien de l’activité pour une période qui ne peut
excéder trois mois et pour les seuls besoins de la liquidation.
Art.1530.- L’administration de l’entreprise est assurée pendant cette période par le syndic
liquidateur.
Art.1534.- Le liquidateur suscite des offres d’acquisition et fixe le délai pendant lequel elles
seront reçues.
Toute offre doit être écrite et comprendre les indications prévues à l’article 1428.
L’offre est déposée au greffe du tribunal, où tout intéressé peut en prendre connaissance.
Elle est dans le même temps communiquée au liquidateur.
Art.1535.- Toute personne intéressée peut soumettre son offre au liquidateur. Toutefois
aucun parent ou allié du chef d’entreprise ou des dirigeants sociaux jusqu’au quatrième
degré inclusivement ne peut se porter acquéreur, ni aucune société appartenant au même
groupe au sens mentionné dans la première partie du présent Code.
Art.1536.- Le liquidateur, après avoir consulté le comité des créanciers, choisit l’offre qui
présente le plus d’intérêt pour les créanciers.
Art.1538.- Les ventes d’immeubles autres que ceux compris dans une unité de production
et vendus selon les dispositions de l’article 1533 ont lieu suivant les formes prescrites par le
Code de procédure civile et commerciale en matière de vente par autorité de justice.
En cas d’adjudication amiable il peut toujours être fait surenchère dans les conditions
prévues au Code de procédure civile et commerciale.
Art.1540.- Les autres biens de l’entreprise sont vendus publiquement aux enchères ou de
gré à gré sur autorisation du juge-commissaire, le débiteur et le comité des créanciers
entendus ou dûment appelés.
intéressent les créanciers même sur elles qui sont relatives à des droits et actions
immobiliers.
Si le gage n’est pas retiré le liquidateur doit, dans un délai de six mois courant à compter du
jugement de liquidation des biens, demander au juge-commissaire l’autorisation de
procéder à la réalisation du gage.
Le créancier gagiste, même s’il n’est pas encore admis, est recevable à exercer un droit
d’attribution avant la réalisation du gage.
Art.1546.- En cas de vente par le liquidateur, les inscriptions prises pour la conservation du
gage sont radiées à la diligence du liquidateur et le droit de rétention du créancier gagiste
est de plein droit reporté sur le prix.
Art.1547.- Le jugement qui prononce la liquidation des biens rend exigibles les créances qui
n’étaient pas échues à la date à laquelle il est intervenu et arrête le cours des intérêts.
Art.1548.- Si le liquidateur n’a pas entrepris la liquidation des biens grevés dans un délai de
trois mois à compter du jugement qui prononce la liquidation des biens, ce délai étant
prolongé d’un mois en cas de maintien exceptionnel de l’activité conformément à l’article
1529, les créanciers titulaires d’une sûreté réelle peuvent, dès lors qu’ils ont déclaré leurs
créances et même s’ils ne sont pas encore admis, exercer leur droit de poursuite
individuelle.
Art.1550.- Après la vente des immeubles et le règlement définitif de l’ordre entre les
créanciers hypothécaires et privilégiés ceux d’entre eux qui viennent en rang utile sur le
prix des immeubles pour la totalité de leur créance ne perçoivent le montant de leur
collocation hypothécaire que sous la déduction des sommes qu’ils ont déjà reçues.
Art.1551.- Les sommes ainsi réduites profitent aux créanciers de rangs inférieurs, en
fonction de l’ordre de leur priorité.
Art.1552.- Les droits des créanciers hypothécaires qui sont colloqués partiellement sur la
distribution du prix des immeubles sont réglés d’après le montant qui leur reste dû après la
collocation immobilière.
L’excès des dividendes qu’ils ont touchés dans les distributions antérieures par rapport au
dividende calculé après collocation est retenu sur le montant de leur collocation
hypothécaire et est inclus dans les sommes à repartir aux créanciers de rangs inférieurs en
fonction de l’ordre de leur priorité.
Art.1553.- Les créanciers privilégiés ou hypothécaires non remplis sur le prix des
immeubles concourent avec les créanciers chirographaires pour ce qui leur reste dû.
Art.1554.- Il est procédé pour les créanciers admis, privilégiés ou titulaires de sûretés sur
les meubles de la même manière qu’aux articles 1549 et suivants.
Art.1555.- Le montant de l’actif, distraction faite des frais et dépens de la liquidation, des
subsides accordés au chef d’entreprise ou aux dirigeants ou à leur famille et des sommes
payées aux créanciers privilégiés et titulaires de sûretés réelles, est réparti entre les
créanciers des classes de rangs inférieurs en fonction de l’ordre de priorité, et en cas
d’insuffisance pour l’une des classes, au marc le franc des créances admises dans cette
classe.
Art.1556.- La part correspondant aux créances sur l’admission desquelles il n’aurait pas été
statué définitivement et, notamment celles des dirigeants sociaux tant qu’il n’aura pas été
statué sur leur cas, est mise en réserve.
Art.1560.- Pendant cinq ans à partir du jour de la reddition des comptes le liquidateur est
responsable des documents qui lui ont été remis au cours de la procédure.
Art.1561.- Si la clôture de la liquidation est décidée pour insuffisance d’actif et s’il apparaît
que des actifs ont été dissimulés ou, plus généralement, en cas de fraude commise par le
chef d’entreprise ou les dirigeants sociaux, la procédure de liquidation pourra être reprise à
la demande de tout intéressé par décision spécialement motivée du tribunal sur justification
que les fonds nécessaires aux frais des opérations ont été consignés dans une banque
guinéenne sur un compte spécialement ouvert à cet effet.
Section 1 - Objet
Art.1564.- La déchéance des droits professionnels peut être prononcée à l’égard des
personnes visées à l’article précédent, si elles ont :
1° sciemment donné des informations financières et de gestion fausses ;
2° gravement enfreint les dispositions du droit comptable régissant l’établissement et la
présentation des états financiers ;
3° affirmé dans le rapport de gestion des dirigeants sociaux ou du conseil
d’administration ou du gérant selon le cas, contrairement à la réalité, que les comptes
annuels sont sincères et véritables et qu’ils donnent une image fidèle du patrimoine, de
la situation financière et du résultat ;
4° soustrait la comptabilité de leur entreprise ;
5° détourné ou dissimulé une partie de l’actif de l’entreprise, ou reconnu
frauduleusement des dettes qui n’existaient pas ;
6° exercé directement ou par personne interposée, contrairement à une interdiction
prévue par la loi, personnellement une activité économique ou l’administration ou la
direction d’une personne morale ;
7° usé des biens sociaux comme de leurs biens propres ;
8° souscrit pour le compte d’autrui, pendant la période suspecte, des engagements sans
contrepartie ;
Art.1565.- La déchéance est prononcée pour une durée déterminée qui ne peut être
inférieure à cinq ans.
Elle est irrecevable dans l’année de la condamnation ou dans l’année au cours de laquelle a
été refusée une précédente demande de réhabilitation.
Art.1570.- La réhabilitation est facultative pour le tribunal en cas de règlement d’une part
substantielle du passif d’un créancier non intégralement payé.
Art.1571.- Sans préjudice des sanctions propres à chacune des professions illégalement
exercées, la violation de la déchéance prononcée est punissable d’une amende pénale de
1.000.000 à 5.000.000 de Francs guinéens.
Chapitre 2 - Banqueroute
Art.1573.- Les peines de la banqueroute peuvent être prononcées à l’égard des personnes
visées à l’article précédent qui ont :
1° fait des achats en vue d’une revente au-dessous du cours ou employé des moyens
frauduleux pour se procurer des fonds dans l’intention d’éviter ou de retarder le
redressement judiciaire ou la liquidation des biens ;
2° détourné ou dissimulé tout ou partie de l’actif du redressement judiciaire ou de la
liquidation des biens ;
3° frauduleusement augmenté le passif du redressement judiciaire ou de la liquidation
des biens ;
4° tenu une comptabilité fictive ou fait disparaître ou dissimulé des documents
comptables ou n’ont pas tenu de comptabilité ;
Art.1574.- Les articles 352 et 353 du Code pénal sont abrogés et remplacés par les
dispositions suivantes :
« Article 352 nouveau : Ceux qui sont reconnus coupables de banqueroute sont punis d’un
emprisonnement de trois mois à cinq ans, d’une amende de 250.000 à 10.000.000 de Francs
guinéens ou de l’une des deux peines seulement.
Les complices de banqueroute encourent les peines prévues à l’alinéa précédent, même s’ils
n’exercent pas une activité économique ou ne dirigent pas directement ou indirectement, en
droit ou en fait, une personne morale de droit privé ayant un objet économique ou
poursuivant, en droit ou en fait, un but lucratif ».
Art.1575.- La juridiction pénale qui reconnaît l’une des personnes visées à l’article 1572
coupable de banqueroute peut en outre prononcer la liquidation de ses biens.
Art.1576.- Sont punis des peines d’abus de confiance prévues par l’article 339 du Code
pénal :
1° les personnes qui ont soustrait, recelé ou dissimulé tout ou partie des biens meubles
et immeubles de l’actif du redressement judiciaire ou de la liquidation des biens ;
2° les personnes qui ont frauduleusement déclaré dans la procédure de redressement
judiciaire ou de liquidation des biens, soit en leur nom soit par interposition de
personne, des créances supposées.
Art.1577.- Dans les cas prévus à l’article précédent, la juridiction saisie statue, alors même
qu’il y aurait relaxe :
1) d’office, sur la réintégration dans le patrimoine de l’entreprise de tous les biens, droits
ou actions qui ont été frauduleusement soustraits ;
2) sur les dommages intérêts qui seraient demandés.
Art.1578.- Est puni des peines prévues par l’article 339 du Code pénal, tout administrateur
ou syndic qui se rend coupable de malversation dans l’exercice de sa mission.
Art.1579.- Est puni des mêmes peines, tout administrateur ou syndic qui, ayant participé à
quelque titre que ce soit à la procédure, se rend acquéreur pour son compte, directement ou
indirectement, de biens du débiteur.
Art.1581.- Les dispositions du Code pénal qui prévoient et répriment des actes de
résistance, les outrages et les violences contre les citoyens chargés d’un ministère de service
public sont applicables à ceux qui se rendent coupables de faits de même nature à l’égard
des syndics et administrateurs dans l’exercice de leur mission.
Les administrateurs de société anonyme sont visés par les dispositions de la présente
section au même titre et de la même manière que les dirigeants visés à l’alinéa précédent.
Art.1583.- L’action se prescrit par trois ans à compter du jugement qui homologue le plan
de réorganisation de l’entreprise et d’apurement du passif ou qui prononce la liquidation
des biens.
Art.1584.- Les sommes versées par les dirigeants en application de l’article 1582 :
1) profitent aux créanciers en cas de liquidation des biens de l’entreprise ou de cession
totale de l’entreprise ou de sa location-gérance ;
2) entrent dans le patrimoine de la société dans les autres cas, pour contribuer au
financement de l’activité.
Art.1588.- La juridiction répressive est saisie soit sur la poursuite du ministère public soit
sur constitution de partie civile ou par voie de citation directe de l’administrateur ou du
syndic.
Art.1592.- La revendication des meubles ne peut être exercée que dans le délai de trois
mois à partir du prononcé du jugement ouvrant la procédure, selon les conditions du
présent titre.
Art.1593.- Peuvent être revendiquées, les marchandises dont la vente a été résolue
antérieurement au jugement ouvrant la procédure, soit par décision de justice, soit par le
jeu d’une condition résolutoire acquise.
Art.1594.- La revendication doit être admise, bien que la résolution de la vente ait été
prononcée ou constatée par décision de justice postérieurement au jugement ouvrant la
procédure, lorsque l’action en revendication ou en résolution a été intentée antérieurement
au jugement d’ouverture par le vendeur pour une cause autre que le défaut de paiement du
prix.
Art.1595.- Peuvent être revendiquées, les marchandises expédiés au débiteur tant que la
livraison n’en a pas été effectuée dans ses magasins ou dans ceux du commissionnaire
chargé de les vendre pour son compte.
Toutefois la revendication n’est pas recevable si avant leur arrivée les marchandises ont été
revendues sans fraude, sur factures et titres de transport réguliers.
Art.1596.- Peuvent être retenues par le vendeur, les marchandises qui ne sont pas livrées
ou expédiées au débiteur ou à un tiers agissant pour son compte.
Peut être revendiqué, le prix ou la partie du prix des marchandises visées à l’alinéa
précédent qui n’a été ni payé ni réglé en valeur ni compensé en compte courant entre le
débiteur et l’acheteur.
Art.1600.- Les décisions d’ouverture de la procédure peuvent faire l’objet d’un appel et d’un
pourvoi en cassation de la part soit du débiteur soit du créancier poursuivant soit du
ministère public, même s’il n’a pas agi comme partie principale.
Art.1604.- Est abrogée en particulier la loi du 4 mars 1889 sur la faillite et la liquidation
judiciaire.
Art.1605.- Tous les délais prévus par les dispositions du présent Code sont des délais
francs.
Art.1606.- Les dispositions de cette deuxième partie du Code des activités économiques
entrent en vigueur le premier janvier 1993.
Toutefois les procédures ouvertes avant l’entrée en vigueur de la présente loi restent régies
par les dispositions législatives et réglementaires antérieures.
399) Que faire quand une entreprise est en situation financière difficile ? Quand elle ne peut
plus payer ses créanciers ? La solution qui vient immédiatement à l’esprit, c’est de
poursuivre le débiteur (la personne physique ou morale qui exerce l’activité économique)
pour saisir ses biens, les vendre et payer ses créanciers avec le prix de la vente. On peut
aussi penser sanctionner pénalement le débiteur s’il a commis de lourdes fautes qui ont
conduit à la situation dans laquelle il se trouve, ou s’il a intentionnellement aggravé cette
situation.
Toutefois, la situation est plus complexe. II n’y a pas que le débiteur qui est en jeu. Il peut
être à la tête d’une entreprise qui emploie des salariés, qui a passé des contrats avec des
fournisseurs et des clients, qui peut être liée à d’autres entreprises, il peut représenter un
intérêt important pour une collectivité locale voire pour l’Etat. Or il est évident que la
situation financière difficile du débiteur risque de comporter des conséquences
dommageables pour tous ceux qui sont ainsi en relation avec l’entreprise. Si par exemple
l’entreprise cesse ses activités et que ses biens sont vendus pour payer les créanciers que
vont devenir les salariés, dans quelle situation seront les fournisseurs, les clients et les
autres intéressés ? Dès lors la tentation est grande de vouloir maintenir l’entreprise en vie
pour protéger les intérêts que sa défaillance met en péril. Cette voie est bonne, mais elle doit
être suivie avec un très grand discernement car elle peut conduire à des situations pires que
le mal originel.
L’expérience montre en effet que lorsque les entreprises sont insolvables et qu’elles
déposent leur bilan, il est très tard pour les redresser. Ce sont trop souvent des « cadavres »
que l’on présente au juge.
L’expérience internationale montre que dans les pays où existent des procédures de
redressement des entreprises, c’est en fait la liquidation qui prévaut, souvent de manière
très importante puisque les statistiques indiquent que le nombre des entreprises mises en
liquidation des biens dépasse le taux de 90 % de toutes celles qui déposent leur bilan. Il est
cependant nécessaire de nuancer ce chiffre, car le lot des 90 % est essentiellement composé
de très petites ou de petites entreprises alors que celles qui sont redressées sont le plus
souvent de grandes ou de très grandes entreprises. On comprend d’ailleurs parfaitement
que les procédures de redressement intéressent surtout ces dernières entreprises, car ce
sont elles qui mettent en jeu le plus grand nombre d’intérêts.
Dans ces conditions, quel peut être le rôle d’un droit des entreprises en difficulté ? Dans la
mesure où il est limité aux seules entreprises qui déposent leur bilan, il ne peut évidemment
pas favoriser la prévention, celle qui pourrait conduire à une limitation des défaillances
d’entreprises. L’organisation d’une telle prévention supposerait tout un dispositif logistique
et législatif de grande ampleur concernant aussi bien la création des entreprises, la
formation des dirigeants, la détection des difficultés des entreprises, leur traitement,
l’information financière, des informations statistiques développées, et l’organisation d’un
corps de professionnels expérimentés. Les dimensions des textes relatifs à la liquidation des
biens et au redressement judiciaires sont plus modestes. Elles sont à la fois rationnelles,
pragmatiques et adaptées aux conditions économiques et sociales du pays.
400) Quelles sont les personnes concernées par ces procédures ? Ce sont évidemment
toutes les personnes physiques ou morales qui exercent une activité économique. Cela
concerne donc aussi bien le petit artisan, les prestataires de services, les banques et
établissements financiers, les commerçants, la société industrielle, etc., et aussi les associés
de société en nom collectif. Mais le texte va plus loin quand il s’agit des dirigeants de société.
En effet, quand ils sont sortis de leur fonction, de leur rôle et de l’exercice normal de leurs
pouvoirs de dirigeants, qu’ils ont agi dans leur intérêt personnel comme si la société
n’existait pas, ou qu’ils se sont livrés à des falsifications, détournements ou dissimulations
de documents ou d’éléments d’actif. Dans tous ces cas, et dans d’autres similaires, ils
peuvent être personnellement mis en liquidation des biens ou en redressement judiciaire, et
dans les situations les plus graves, condamnés pénalement. Le problème qui se pose alors
est celui de savoir quand on peut considérer qu’un débiteur est en situation financière
difficile. De ce point de vue, il y a deux solutions : la première est de considérer qu’il y a une
situation financière difficile lorsque le débiteur risque de ne plus pouvoir continuer ses
activités ; la seconde est quand il est devenu insolvable, c’est-à-dire qu’il ne peut plus payer
ses créanciers. Il est difficile pour les tiers et les créanciers de fixer la date à partir de
laquelle la continuité de l’activité du débiteur est compromise et ne peut plus être assurée
dans des conditions normales. Il s’agit là en effet d’une appréciation qui comporte une part
de subjectivité et qui exige de celui qui l’effectue un ensemble d’informations qui ne sont
généralement pas à la disposition des tiers et des créanciers. En revanche, l’état
d’insolvabilité est beaucoup plus facile à constater. Dans ces conditions il a paru au
législateur que les tiers, les créanciers et les personnes intéressées pouvaient et ne
pouvaient saisir le tribunal que lorsque le débiteur était en état de cessation des paiements.
Une latitude plus grande est laissée au débiteur ou ses héritiers dans la mesure où il peut
saisir le tribunal dès qu’il constate que la continuité de l’activité est compromise et ne peut
plus être assurée dans des conditions normales. Il est certain que dans ce cas il est
infiniment plus facile de redresser l’entreprise que lorsqu’elle se trouve en état de cessation
des paiements. C’est aussi la raison pour laquelle les pouvoirs publics sont autorisés à
intervenir.
Le législateur précise que le débiteur est en état de cessation des paiements quand il ne peut
plus faire face à son passif exigible (ce qu’il doit payer immédiatement) avec son actif
disponible (les fonds dont il a la disposition immédiate).
Cette définition doit être comprise en tenant compte de l’intervention des banques. En effet
de très nombreuses entreprises, qui sont parfaitement saines et rentables, ne peuvent faire
face à leur passif exigible qu’avec le concours de leur banquier. C’est en partie avec les fonds
que les banques mettent à leur disposition qu’elles peuvent payer leurs créanciers. Aussi, ou
bien le débiteur peut bénéficier du concours de ses banquiers, et il n’est pas en état de
cessation de paiement si ces concours sont suffisants pour lui permettre de payer son passif
exigible, ou bien ces concours sont insuffisants et il se trouve alors en état de cessation des
paiements. Cependant, pour apprécier cet état, il faut s’assurer de la réalité du concours des
banquiers et, d’autre part s’assurer également qu’il ne s’agit pas d’un concours artificiel ou
déraisonnable. Le banquier ne doit prêter son concours au débiteur que dans la mesure où
son entreprise est viable, autrement on pourrait considérer qu’il s’agit d’un soutien artificiel,
éventuellement de nature à mettre en cause la responsabilité de la banque. On peut
constater que la cessation des paiements du débiteur dépend beaucoup de l’appréciation
que qu’on les banques de sa situation et de la confiance qu’elles lui font.
Le Code prévoit deux procédures : une procédure de liquidation des biens et une procédure
de redressement judiciaire. Il est vraisemblable que c’est, de très loin, la procédure de
liquidation des biens qui sera la plus souvent utilisée. Son objectif est simple : quand le
débiteur devient insolvable, on constate son insolvabilité et l’impossibilité de redresser son
entreprise, on vend ses biens et on paie ses créanciers. La procédure de redressement sera
très certainement appliquée plus rarement. Elle ne peut concerner que les entreprises dont
on peut penser qu’elles seront viables et rentables à l’issue de la procédure. A moins de
décisions exceptionnelles des pouvoirs publics tenant à des raisons qui leur seraient
propres, cette procédure ne peut conduire à maintenir en activité artificielle des entreprises
dont il est manifeste qu’elles sont condamnées économiquement. Le redressement peut
emprunter trois voies : la première et celle de la continuation de l’entreprise après que des
mesures de réorganisation ont été prises. La caractéristique de cette solution et que ce sont
les personnes qui dirigeaient l’entreprise avant la procédure qui continueront par la suite à
la diriger lorsqu’elle aura été remise à flot. Cette solution devrait être exceptionnelle, car on
ne voit pas pourquoi ni comment les personnes qui ont conduit l’entreprise au dépôt de
bilan pourraient après des mesures de redressement en faire une entreprise florissante.
C’est possible, mais il est vraisemblable que cela sera rare. La seconde solution, la plus
vraisemblable, est celle du transfert, de la transmission ou de la cession des activités de
l’entreprise et de ses actifs à un ou plusieurs repreneurs. Mais faut-il encore qu’ils aient les
qualités nécessaires et qu’ils disposent des financements indispensables pour reprendre ses
activités et ses actifs. Si ces repreneurs ne reprennent que l’activité et les actifs, ils ne
supportent pas le passif du débiteur et n’ont donc pas à payer ses créanciers. Toutefois la
cession s’effectue pour un prix que doivent payer les repreneurs et c’est ce prix de vente qui
permettra de désintéresser les créanciers du débiteur en tout ou en partie. La troisième
solution est celle de la location-gérance de l’entreprise. L’expérience enseigne que la
location-gérance des entreprises en difficulté peut-être la source de tous les abus de la part
des locataires-gérants. Mais souvent il n’est pas possible de faire autrement ; aussi faut-il
permettre la location-gérance, à la condition de la limiter et de l’enfermer dans des règles
strictes. Comme on le voit, ce droit n’a pas pour objectif d’empêcher les faillites, mais de
régler au mieux les problèmes des entreprises en faillite en visant à sauvegarder de la
meilleure manière possible les intérêts des personnes qui se trouvent concernées par ces
faillites.
401) Un tribunal ne peut prendre des décisions que s’il connaît la situation du débiteur
aussi est-il indispensable qu’il dispose d’un ensemble d’informations et de documents de
nature à éclairer son jugement. Parmi ces informations, les plus importantes concernent les
comptes du débiteur et la situation précise des dettes et des sûretés qu’ils comportent. Pour
savoir si l’entreprise peut suivre et bénéficier d’une procédure de redressement, il faut que
le tribunal ait aussi la meilleure information possible sur les perspectives commerciales et
économiques de l’entreprise et ses conditions de redressement. Ces informations
financières ont plus de crédibilité quand elles sont visées ou certifiées soit par l’expert-
comptable de l’entreprise soit par le commissaire aux comptes de la société. Pour des
raisons pratiques, ces informations ne peuvent pas être fournies en totalité et avec la
fiabilité désirée au jour même du dépôt de bilan, c’est pourquoi le législateur a prévu leur
production en plusieurs fois. C’est aussi pour qu’il puisse disposer de l’information la plus
complète possible et la plus sérieuse que le législateur a prévu que tribunal peut ordonner
la communication de documents ou de renseignements à toutes personnes susceptibles de
les lui fournir. Il s’agit par exemple des experts-comptables, des commissaires aux comptes,
des administrations publiques, des organismes de sécurité ou de prévoyance sociales et des
établissements bancaires ou financiers. Pour l’éclairer, le texte prévoit encore qu’il peut se
faire assister par toute de son choix, un auditeur financier ou un chef d’entreprise par
exemple.
402) Au moyen de l’information dont il dispose, le tribunal peut se faire une opinion et
prendre la décision soit d’ouvrir une procédure de liquidation des biens soit, les conditions
lui paraissant réunies, ouvrir une procédure de redressement judiciaire, soit enfin rejeter la
demande s’il lui apparaît clairement que le coût d’une procédure excéderait la valeur des
biens du débiteur - à supposer qu’il en ait-et qu’il ne resterait plus pour payer les créanciers.
403) Les intervenants : C’est tout d’abord le juge commissaire. Nommé par le tribunal, il est
chargé de suivre le déroulement de la procédure, de la conduire avec célérité et d’en régler
les incidents éventuels.
C’est en second lieu un syndic. Il va devoir dresser l’état du passif, suivre la procédure et, le
cas échéant, accompagner ou suppléer le débiteur dans la gestion de son entreprise et la
préparation éventuelle d’un plan de réorganisation et d’apurement du passif.
Dans les affaires les plus importantes, il est possible qu’il soit nécessaire de nommer un
second syndic.
Enfin, aussi dans les affaires très importantes, il peut être nécessaire de nommer un
administrateur à qui pourra être confié la gestion de l’affaire et la préparation du plan de
réorganisation de l’entreprise et d’apurement du passif.
404) L’un des problèmes importants à régler dans les procédures c’est celui qui et posé par
les actes de la période suspecte.
Généralement, la situation de l’entreprise se dégrade sur plusieurs mois et, souvent, sur
plusieurs années. Il est alors tentant pour le débiteur et ses complices, parfois des membres
de sa famille, sinon d’organiser son insolvabilité, au moins de distraire aux poursuites des
créanciers certains biens ou certaines valeurs ou de favoriser les uns au détriment des
autres, éventuellement dans l’espoir d’en tirer un profit présent ou futur. Aussi peut-on
suspecter que certaines opérations ou actes effectués avant le dépôt de bilan ne l’ait été que
dans cette perspective de fraude au droit des créanciers. Il faut donc scruter avec attention
les actes qui sont été faits avant le dépôt de bilan pour déterminer s’ils sont ou non
normaux. Le cas échéant, il faut pouvoir les annuler. C’est à cet objectif que répondent
certaines dispositions du Code. Mais la durée de cette période suspecte doit avoir des
limites : il serait déraisonnable et très peu pratique que de vouloir en faire remonter le
commencement à plusieurs années. Il a paru raisonnable au législateur de la limiter au
maximum aux 18 mois qui précèdent le dépôt de bilan. Toutefois, pour certains actes dont la
justification est a priori très suspecte, ce délai est de 24 mois.
405) Le texte institue également un comité des créanciers. Ce comité est très important car
il va pouvoir représenter les créanciers dans la procédure et défendre leurs intérêts. C’est le
syndic qui prend l’initiative de sa constitution.
Il doit le faire dans les délais les plus brefs après le jugement d’ouverture de liquidation des
biens ou de redressement judiciaire. Ce comité est composé par des représentants des
administrations publiques et de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, des créanciers
titulaires de créances garanties par des hypothèques ou des nantissements et par les trois
créanciers chirographaires les plus importants. Le comité travaille en étroite collaboration
avec le tribunal, le juge commissaire, le syndic et l’administrateur. Il est essentiel de noter
que le comité des créanciers n’a pas la personnalité morale et qu’il ne correspond
absolument pas à l’institution bien connu de la masse de la faillite, qui ne représentait que
les créancier chirographaires.
406) L’une des conséquences du prononcé du jugement, qu’il s’agisse d’un jugement de
liquidation de biens ou d’un jugement de redressement judiciaire, c’est la suspension des
poursuites individuelles et l’interdiction des inscriptions.
Cette mesure est indispensable. Si c’est la liquidation des biens qui est prononcé, l’objectif
de la procédure est de saisir et de vendre les biens du débiteur pour payer les créanciers.
Cette procédure comporte deux aspects spécifiques : d’une part, il s’agit d’une procédure
collective, aucun créancier ne peut individuellement saisir les biens du débiteur et les faire
vendre ; d’autre part, il s’agit de payer les créanciers selon un ordre &terminé par la loi, ce
n’est donc dans le cadre d’une organisation collective que ces paiements peuvent être
réalisés. Dès lors, on comprend qu’il ait une suspension des poursuites individuelles et une
interdiction des inscriptions. Tout doit se faire collectivement dans le cadre de la procédure.
La règle s’impose avec encore plus de force lorsqu’il s’agit d’un redressement judiciaire car,
aux raison déjà invoquées, il faut ajouter toutes celles qui tiennent à l’exigence de la
continuation de l’activité de l’entreprise pendant la période de diagnostic et qui s’oppose à
ce que des créancier puissent, par exemple, saisir des biens qui pourraient être
indispensables à la continuation de l’activité.
408) L’un des aspects importants des deux procédures est la détermination du passif et des
droits des créanciers. De nombreux articles du Code sont consacrés à cette question. La
première tâche, et c’est au syndic qu’il appartient de l’accomplir, est d’informer les
créanciers. Déjà des publicités ont été effectuées mais il est possible qu’elles soient
largement insuffisantes : il faut aller beaucoup plus loin. A partir des documents qui sont
fournis par le débiteur et le cas échéant par des créanciers le syndic peut déjà établir une
liste des créanciers. Il faut qu’il leur écrive pour les informer de l’ouverture d’une procédure,
de sa nature, des décisions du tribunal, et pour les convoquer en assemblée générale.
409) Pour faire valoir leurs droit, les créanciers doivent déclarer leurs créances dans les
formes prévues par les textes. Il est important que ces déclarations soient très précises et
qu’elles comportent toutes les informations concernant les dites créances. Autrement, elles
risqueraient soit de donner lieu à contestation soit d’être rejetées.
410) L’un des travaux importants du syndic consiste à vérifier les créances.
Cette vérification est organisée de façon minutieuse par les textes. Comme il faut aller vite,
les délais dans lesquels les opérations sont faites sont relativement courts et il convient de
les respecter scrupuleusement. Il est impératif que ces délais soient courts, car il ne faut
surtout pas que s’éternisent les opérations de liquidation des biens ou de redressement
judiciaire. On sait pertinemment que plus les procédures sont longues et moins il reste en
définitive d’argent à distribuer.
Il en résulte une très grande confusion dans de nombreux pays, où l’on est incapable de fixer
le nombre de sûretés, de garanties et de privilèges et encore moins d’établir leur classement
de manière rigoureuse. Il peut résulter une grande incertitude quant au droit de tel ou tel
créancier. Pour éviter cette confusion, le législateur a choisi de classer les créances par telle
ou telle classe. Si l’on voulait créer de nouveaux privilèges ou de nouvelles garanties il
faudrait modifier ce classement pour que leur opposabilité dans la procédure soit reconnue.
Il est utile d’attirer l’attention sur l’existence des créances d’administration provisoire : si le
tribunal décide de poursuivre l’activité de l’entreprise pour permettre la mise au point et le
succès d’un plan de réorganisation et d’apurement du passif, il est indispensable que cette
activité continue dans des conditions normales.
Or, on voit mal comment des banquiers pouffaient prêter de l’argent à l’entreprise ou des
fournisseurs lui livrer des produits, s’ils n’avaient la certitude - ou au moins la quasi-
certitude - d’être remboursés ou payés. Et sans leur concours, il serait tout à fait illusoire de
penser que l’activité puisse continuer : il faut donc être assuré que le paiement de leurs
créances sera bien effectué. Toutes ces créances entrent dans la catégorie des créances
d’administration et elles bénéficient d’un rang favorable.
412) Pour faire valoir leurs droits, les créanciers sont consultés en assemblée, sur
convocation du syndic. Les créanciers peuvent participer à la réunion ou s’y faire
représenter. Mais leur consultation peut aussi se faire par correspondance.
413) La procédure de redressement judiciaire est caractérisée par des séries de mesures
très importantes. Si l’on veut tenter de redresser l’entreprise, la première décision à
prendre est celle de la continuation de l’activité. Si l’activité n’était pas continuée il serait
illusoire de penser que l’on puisse redresser l’entreprise. Les clients disparaîtraient, les
ventes se réduiraient, le passif s’accumulerait et il n’y aurait plus qu’à procéder à sa
liquidation. Mais l’activité ne peut continuer que si certaines conditions sont remplies. Toute
activité donne lieu à de multiples conventions : avec les fournisseurs, les clients, les
banquiers, les prestataires de services, les loueurs de matériels ou de locaux, etc. Si ces
conventions devaient être résiliées du fait du prononcé du jugement de redressement
judiciaire, l’activité devrait immédiatement s’arrêter, ou, au moins, elle serait très entravée
dans sa poursuite. Le maintien de l’activité est donc conditionné par la poursuite de toutes
les conventions en cours, quelle que soit leur nature, au moment du prononcé du jugement
de redressement judiciaire. Seuls, peut-être, les contrats conclus intuitu personae
pourraient être résiliés. Mais encore ne peuvent-ils l’être que si leur résiliation n’a pas pour
effet d’empêcher ou d’entraver la poursuite de l’activité. En revanche, si l’exécution de
certains contrats est préjudiciable à l’entreprise, il faut qu’ils puissent être résiliés
unilatéralement par le syndic. Bien entendu, il faut protéger les intérêts des cocontractants.
C’est la raison pour laquelle certaines dispositions des textes organisent cette protection de
la manière la plus efficace possible. On notera, par exemple, l’inclusion des créances des
cocontractants dans les créances d’administration, qui ont un rang privilégié.
414) Pour ce qui est de la direction de l’entreprise, il y a peu de solutions très satisfaisantes.
On pouffait songer à dessaisir le débiteur ou les dirigeants de la société pour les remplacer
par le syndic. Mais le syndic aura-t-il le temps et les compétences nécessaires pour diriger
une entreprise qui nécessite une direction à plein temps ? Peut-être convient-il de maintenir
le débiteur ou les dirigeants de la société à la tête de l’entreprise en limitant leurs pouvoirs
et en les mettant en quelque sorte en tutelle du syndic. Si aucune de ces solutions n’est
possible, on peut songer à nommer un administrateur ad hoc dont les compétences sont
reconnues et dont la disponibilité de temps et d’esprit est assurée, à la fois pour diriger
l’entreprise et pour bâtir un plan de réorganisation de l’entreprise et d’apurement du passif.
Il peut arriver que le syndic soit nommé administrateur, mais cela ne paraît pas souhaitable
et ce cumul des rôles ne peut être envisagé que pour de petites affaires qui n’exigent pas une
compétence trop technique et une disponibilité permanente.
415) Les difficultés de l’entreprise conduisant le plus souvent à une régression de son
activité, il peut être indispensable d’adapter les moyens de la production et les coûts à la
situation nouvelle. Cela peut conduire à procéder à des licenciements de salariés. On sait
très bien que si l’on maintient un effectif trop important, alors que l’activité est déficitaire,
on ne peut qu’accroître de manière irréversible le passif de l’entreprise et bloquer ses
possibilités de redressement. Mais encore faut-il que ces licenciements soient effectués de
manière rationnelle et humaine. Les décisions les plus importantes sont prises en accord
avec l’inspecteur du travail.
418) Si la cession de l’entreprise n’est pas praticable immédiatement, il est possible, mais
avec prudence, de prévoir une période transitoire de location-gérance. En raison des
risques que comporte une telle situation : détournement de la clientèle ou dilapidation des
actifs, il ne faut l’admettre qu’avec prudence et en prenant les garanties nécessaires. C’est la
raison pour laquelle elle est limitée à un an par le texte, ce délai étant renouvelable une
seule fois. C’est aussi la raison pour laquelle elle doit comporter, au moins, une option
d’achat à prix déterminé de la part du preneur.
421) On peut aussi noter la possibilité qui est donnée au tribunal de mettre à la charge des
dirigeants des personnes morales et des administrateurs de sociétés anonymes, tout ou
partie des dettes de la personne morale quand ils auront commis des fautes graves de
gestion ou des fautes multiples. Il est évident qu’une sanction de ce genre ne peut être
décidée qu’avec la plus grande circonspection. Les chefs d’entreprise doivent « avoir droit à
l’erreur », sinon leur métier deviendrait impossible et ils ne prendraient plus le moindre
risque dans la gestion de leur entreprise et tout le dynamisme économique disparaîtrait.
Autrement, les sanctions qui visent ceux qui ont commis les fautes visées par les textes sont
classiques.
Art.1607.- Le fonds d’activité économique est constitué par tous les droits et les biens
affectés en totalité ou en partie par une personne physique ou morale à l’exercice d’une
activité économique déterminée.
Le fonds d’activité économique, à peine d’inexistence, comprend une clientèle qui lui est
propre.
4) les autorisations, licences et agréments qui n’ont pas de caractère personnel à raison
de la qualité de l’exploitant du fonds ;
5) le droit au bail, lorsque le fonds en bénéficie ;
6) les immeubles dans lesquels est exploité le fonds, directement ou à titre accessoire ;
7) les machines, matériels et équipements ;
8) les stocks ;
9) les livres et registres dont la loi prescrit la tenue ;
10) les contrats et les créances nées de l’exploitation du fonds ;
11) les dettes contractées pour la création ou l’acquisition du fonds et celles nées de son
exploitation.
Art.1609.- Sous réserve des dispositions de l’article 1607 alinéa 2, le fonds d’activité
économique peut ne comprendre qu’une partie des éléments énumérés à l’article précèdent.
De même, les Opérations sur le fonds d’activité économique peuvent, à titre conventionnel,
ne comprendre qu’une partie des éléments du fonds, sauf disposition Légale ou
réglementaire contraire, au regard notamment du type d’activité économique exercé.
Art.1610.- La clientèle est constituée par l’ensemble de ceux qui sont en relation d’affaires,
permanente ou ponctuelle, avec l’exploitant du fonds, qui leur fournit des biens ou des
services pour une contrepartie monétaire ou appréciable en monnaie.
Art.1611.- Le nom commercial est la dénomination sous laquelle est connu et exploité le
fonds d’activité économique, qu’il soit ou non protégé par un droit de propriété
intellectuelle.
Art.1612.- L’enseigne est une Inscription, une forme, une image ou un panneau apposé sur
les locaux et se rapportant à l’activité économique qui y est exercée. Elle est utilisée pour
individualiser et distinguer le fonds.
Art.1613.- Les droits de propriété industrielle, au sens de l’article 1608 comprennent les
brevets, les modèles d’utilité, les marques de produits ou de services. les dessins et modèles
industriels, les noms commerciaux et les appellations d’origine, sous réserve qu’ils aient
effet en République de Guinée, ainsi que les licences de ces droits dont est titulaire
l’exploitant du fonds, sous réserve de leur validité en République de Guinée.
Art.1614.- Sauf quand la loi ou la convention des parties en dispose autrement, les contrats
en cours, les créances à encaisser et les dettes à payer afférentes à l’exploitation du fonds
constituent un élément de ce fonds.
Art.1615.- Les autorisations, licences et agréments accordés par l’état, une collectivité
publique ou une autorité administrative quelconque en application de la loi ou d’une
décision générale ou particulière font partie du fonds d’activité économique quand ils ne
sont pas expressément accordés à la personne qui exerce l’activité économique en
considération de sa personne et ont de ce fait, un caractère réel. Ils en sont exclus quand ils
sont expressément accordés à la personne qui exerce l’activité économique en
considération de sa personne et ont, de ce fait un caractère personnel.
Art.1616.- Il n’y a pas de fonds d’activité économique tant qu’il n’y a pas exercice effectif de
l’activité économique à laquelle le fonds est attaché.
L’immatriculation au registre des activités économiques est sans effet sur la date de création
du fonds d’activité économique.
Art.1618.- Le fonds d’activité économique est situé au lieu de l’exercice effectif de l’activité
économique. En cas d’exercice non sédentaire de l’activité économique, il est fixé au lieu
d’immatriculation au registre des activités économiques.
Art.1619.- Le fonds d’activité économique peut être modifié dans son activité dès lors que
la nouvelle activité économique n’est pas essentiellement différente, c’est à dire n’emporte
pas changement profond de la clientèle.
Art.1621.- La fin d’existence du fonds donne lieu à publication d’un avis dans un journal à
diffusion générale et régulière au lieu de situation du fonds et accomplissement des autres
formalités de publicité prévues par la loi.
Art.1622.- Les règles relatives à l’exécution forcée sont applicables aux éléments actifs du
fonds d’activité économique, sous réserve du respect des conditions de publicité applicables
en matière de vente du fonds et le cas échéant de celles propres à certains éléments du
fonds.
Art.1623.- Sauf disposition contraire du présent Code, les dispositions du Code Civil en
matière d’obligations sont applicables aux opérations propres au fonds d’activité
économique et à chacun de ses éléments.
Art.1624.- Tout litige né à l’occasion ou en suite d’une opération propre au fonds d’activité
économique peut toujours et à toute hauteur de procédure judiciaire avant jugement au
fond être résolu par arbitrage, conformément aux dispositions des articles 1114 et suivants
du présent Code.
Toutefois les arbitres, à peine de nullité de la sentence, sont tenus de suivre les dispositions
du présent livre, lesquelles sont d’ordre public.
Art.1625.- Les parties au contrat de vente doivent être aptes à l’exercice d’une activité
économique au sens du présent Code, sans préjudice pour l’acheteur de l’aptitude à exercer
une activité réglementée par un texte particulier.
Art.1626.- La vente peut ne porter que sur une partie des éléments qui constituent le fonds
d’activité économique, à condition qu’ils soient énumères. A défaut, la vente est réputée
inclure tous les éléments constituant le fonds au jour de signature de l’acte de vente, hormis
les immeubles et les dettes. Toutefois la vente du fonds sans se clientèle est nulle.
Art.1627.- S’il est propriétaire de l’immeuble dans lequel est situé le local consacré à
l’exercice de l’activité économique à laquelle est attaché le fonds et si cet immeuble n’est pas
inclus dans l’acte de vente du fonds, le vendeur a l’obligation de consentir un bail d’activité
économique à l’acquéreur. A peine de nullité, mention doit en être faite dans l’acte de vente
du fonds, avec indication du loyer, dans son montant ou dans ses bases de détermination. Le
bail sera de plein droit opposable aux ayants-droit du vendeur, malgré toute disposition
contraire qu’il pourrait contenir.
Toutefois l’acte de vente peut, aux lieu et place des références à un contrat de bail, contenir
une disposition aux termes de laquelle l’acheteur reconnaît et accepte qu’aucun bail des
locaux ou le fonds vendu est exploité ne lui soit consenti.
Art.1629.- L’acte de vente doit contenir le prix du fonds vendu et les conditions de son
paiement. Ce prix peut être déterminé dans l’acte ou celui-ci peut simplement fixer de
manière définitive les bases de son calcul.
Art.1631.- Le prix mentionné dans l’acte de vente doit être réel, sérieux et sincère. Toute
dissimulation par contre-lettre du véritable prix de vente constitue un faux en écriture de
commerce au sens du Code pénal et les Parties sont passibles des peines prévues par la loi,
sans Préjudice de sanctions fiscales.
La contre-lettre ne peut être invoquée par le vendeur pour obtenir paiement du prix
véritable ; elle ne peut être invoquée par l’acheteur pour obtenir remboursement du prix
payé en sus du prix déclaré dans l’acte ostentatoire.
Art.1632.- Toute disposition de l’acte de vente ayant pour objet ou effet d’interdire au
vendeur l’exercice d’une activité économique similaire ou complémentaire à celle du fonds
vendu, non limitée dans l’espace ou d’une durée supérieure à cinq ans est nulle et sans effet.
Art.1633.- Tout acte de vente de fonds d’activité économique doit, à peine de nullité de la
vente, être rédigé sous forme d’acte authentique ou sous seing privé.
Si l’acte de vente du fonds contient également vente de l’immeuble dans lequel est situé ce
fonds, il doit, à peine de nullité de l’acte entier, être rédigé en forme authentique ou sous
seing privé avec dépôt au rang des minutes d’un notaire après reconnaissance d’écriture et
de signatures. Les autres règles relatives à la vente d’immeuble sont applicables.
Art.1634.- L’acte de vente doit, à peine de nullité, contenir les énonciations suivantes, faites
par le vendeur :
1° selon le cas, soit l’identité et le domicile du précèdent vendeur, la date et le prix global
d’acquisition soit mention de la création du fonds par le vendeur et la date de cette
création ;
2° l’état des privilèges et nantissements grevant le fonds ou la mention de leur absence ;
3° le chiffre d’affaires et le bénéfice avant impôts réalisés au cours de chacun des trois
derniers exercices fiscaux ou, à défaut de 3 exercices, depuis l’acquisition ou la création
du fonds ;
4° le numéro d’immatriculation du vendeur au registre des activités économiques
afférent au fonds ;
5° selon le cas, soit l’indication du bail, sa date, sa durée, le montant de son loyer,
l’identité et le domicile du bailleur, soit mention de la qualité de propriétaire du vendeur
et l’origine de propriété ;
6° le prix de vente, selon les modalités de l’article 1630, ainsi que les conditions de son
paiement. En cas de paiement à terme de la totalité ou d’une partie du prix, l’acte de
vente doit rappeler les garanties légales dont bénéficie le vendeur et, le cas échéant,
énoncer les garanties conventionnelles qui lui sont accordées par l’acquéreur.
Le juge ou l’arbitre peut refuser de prononcer la nullité s’il estime que l’omission ou
l’inexactitude d’une ou plusieurs énonciations n’a pas vicié le consentement de l’acquéreur.
Art.1636.- Si le prix n’est pas payé comptant les paiements s’imputent d’abord sur le prix
des éléments incorporels, puis sur le prix des stocks et enfin sur le prix des machines,
matériels et équipements. Toute clause contraire aux dispositions du présent article est
nulle et sans effet.
Art.1637.- Les énonciations mentionnées à l’article 1634 doivent, à peine des mêmes
sanctions, être contenues dans la promesse synallagmatique de vente, la promesse
Art.1638.- A peine de nullité de la vente, dans le délai préfix de quinze jours suivant la date
de signature de l’acte de vente l’acheteur doit publier dans un Journal à diffusion générale et
régulière au lieu de situation du fonds vendu une annonce sous forme d’avis unique de
vente d’un fonds d’activité économique et contenant obligatoirement toutes les indications
suivantes :
1° les références de l’enregistrement de l’acte ou mention de la date de dépôt te la
formalité de l’enregistrement ;
2° l’identité complète et le domicile professionnel des parties ;
3° la dénomination, l’objet et le siège du fonds vendu ;
4° le prix de vente et les modalités de paiement du prix ;
5° la mention de leur droit d’opposition et les modalités d’exercice de celui-ci par les
créanciers avec élection de domicile pour la réception de ces oppositions.
Art.1639.- L’avis unique de vente d’un fonds d’activité économique, en la forme prévue à
l’article précédent et sous la même sanction, doit être apposé de manière ostentatoire à
l’entrée du siège du fonds à compter du jour de sa publication et jusqu’à l’expiration du délai
d’opposition.
Art.1640.- Dans un délai préfix de trente jours suivant la publication de l’avis unique dans le
journal mentionné à l’article 638, tout créancier du vendeur, que sa créance soit ou non
exigible, peut par notification d’huissier au domicile élu, former opposition au paiement du
prix.
A peine de nullité, le demande doit contenir le montant et l’objet de la créance ainsi que sa
date d’exigibilité ainsi que l’indication des garanties dont elle est le cas échéant assortie. Elle
est signée par le créancier ou son mandataire et contient élection de domicile dans la ville
du siège du fonds vendu.
Art.1642.- Suite à la procédure d’opposition, le prix est réparti entre le vendeur et ses
créanciers, à l’amiable ou par le président du tribunal de Première instance du domicile élu
saisi en référé.
Tout litige sur le bien-fondé de l’opposition est tranché par le tribunal de Première instance
ou par arbitrage.
Art.1644.- Dans un délai préfix de deux mois à compter de la date de signature de l’acte de
vente du fonds l’acheteur doit déposer une demande d’immatriculation ou
Art.1645.- Le vendeur est créancier privilégié sur le prix du fonds défini selon les modalités
fixées à l’article 1630, en principal et une année d’intérêt, à condition d’inscrire son privilège
dans le délai préfix de trente jours de la signature de l’acte au greffe du registre des activités
économiques. Mention en est faite dans le registre des activités économiques.
Art.1648.- Le vendeur bénéficie de l’action résolutoire prévue par le Code civil en cas de
non-paiement. Toutefois pour produire effet elle doit être mentionnée dans l’acte de vente
et inscrite avec le privilège de l’article 1645.
Art.1649.- Le vendeur qui exerce l’action résolutoire doit la notifier par acte d’huissier aux
créanciers de l’acheteur ayant pris des inscriptions sur le fonds ou ses éléments.
Les créanciers disposent d’un délai préfix d’un mois à compter de cette notification pour
désintéresser le vendeur.
Art.1651.- Le déplacement d’un fonds d’activité économique dont la vente fait l’objet du
privilège du vendeur ou est susceptible d’action résolutoire doit faire l’objet d’une publicité
sous forme d’avis unique de déplacement de fonds d’activité économique publié dans un
journal à diffusion générale et régulière au lieu de situation du fonds, un mois au moins
avant le déplacement envisagé. A peine de nullité, cet avis doit indiquer de façon précise et
détaillée la nouvelle implantation du fonds.
Dans les quinze jours du déplacement effectif, mention doit en être faite en marge de
l’inscription visée à l’article 1645.
Art.1653.- Le fonds d’activité économique peut être apporté en propriété à une société en
formation ou déjà constituée, à titre d’apport en nature pur et simple. Toute autre forme
d’apport est interdite.
Toutefois l’apport peut valablement prévoir la prise en charge du passif du fonds apporté
dès lors que celui-ci est inférieur à la valeur du fonds, la différence étant en apport pur et
simple.
Art.1654.- Les règles d’évaluation des apports en nature sont applicables à l’apport du
fonds d’activité économique, selon la forme juridique de la société bénéficiaire.
Art.1657.- Le contrat de location-gérance est régi par les dispositions du présent chapitre,
qui sont d’ordre public, et par le droit des obligations.
Art.1658.- Ne peut être mis en location-gérance qu’un fonds créé depuis deux années au
moins, dont l’activité économique est exercée de manière continue et qui est régulièrement
constitué au regard des lois et règlements en vigueur.
Art.1659.- Ne peut être mis en location-gérance qu’un fonds dont l’activité économique est
exercée par le bailleur-propriétaire à la date de la location-gérance.
Art.1660.- Le locataire-gérant doit être apte à l’exercice d’une activité économique au sens
des articles 3 à 22 inclus du présent Code et, le cas échéant, doit remplir les conditions
particulières d’exercice d’une profession réglementée.
Art.1662.- A peine de nullité, le contrat de location-gérance doit être rédigé, sous forme
authentique ou sous seing privé, et contenir les indications suivantes :
1° les références de l’immatriculation du bailleur au registre des activités économiques ;
2° l’origine de propriété du fonds ou sa date de création par le bailleur ;
3° la détermination détaillée du fonds avec les éléments exclus de la location-gérance et
les privilèges et nantissements qui le grèvent ou mention de leur absence ;
4° la durée du contrat et les éventuelles conditions de son renouvellement ;
5° le montant et les modalités de paiement de la redevance par le locataire-gérant au
bailleur ;
6° le sort des dettes attachées au fonds antérieurement à la location-gérance ;
7° le cas échéant, toutes indications sur les modalités d’exercice par le locataire-gérant
d’une option d’achat du fonds.
Art.1664.- Dans un délai préfix de trente jours suivant la date de publication de l’avis de
mise en location-gérance, le locataire doit s’inscrire au registre des activités économiques en
sa qualité de gérant et inscrire le contrat du chef du bailleur.
Art.1666.- Entre les parties le contrat de location-gérance a effet de contrat de bail, sous
réserve des dispositions du présent chapitre. Le locataire-gérant ne peut céder ou sous-
louer le fonds, Il ne peut créer ou exploiter de fonds ayant une activité similaire ou
complémentaire à l’activité du fonds concédé, qu’il ne peut changer. Toute disposition
contraire est nulle et sans effet.
Art.1667.- Les dispositions du livre III de la présente IIIème partie du Code, sur les baux
d’activité économique, ne sont pas applicables au locataire-gérant. Toute clause contraire
est nulle et sans effet.
Art.1668.- Dans un délai préfix de trois mois à compter de la publication de l’avis de mise
en location-gérance, tout créancier du bailleur peut, par requête au président du tribunal de
Première instance du lieu du fonds, demander au juge de prononcer l’exigibilité de sa
créance, en justifiant sa demande.
Le juge n’est pas tenu de prononcer l’exigibilité, eu égard notamment à la date prochaine
d’échéance de la créance ou au fait qu’elle ne lui parait pas compromise. A défaut de
demande du créancier dans le délai prévu au premier alinéa ou en cas de refus du juge de
Prononcer l’exigibilité de la créance, celle-ci est transmise au locataire-gérant sauf
disposition contraire du contrat de location-gérance.
Art.1669.- Le bailleur est tenu solidairement avec le locataire-gérant, de façon illimitée, des
dettes contractées par ce dernier à l’occasion de l’exercice de l’activité économique attachée
au fonds depuis la date du contrat et pendant un délai préfix de six mois suivant la
publication de l’avis de mise en location-gérance. Toute clause contraire est inopposable aux
tiers.
Art.1671.- Dans un délai préfix de trente jours suivant la date de publication de l’avis de fin
de location-gérance une inscription modificative doit être prise au registre des activités
économiques du chef du bailleur et le locataire-gérant doit demander sa radiation.
Art.1673.- Le fonds d’activité économique peut faire l’objet d’un nantissement dont les
règles et les effets juridiques sont déterminés par le présent chapitre.
Art.1674.- Le nantissement doit être constaté par écrit sous forme authentique ou sous
seing privé dont un original est déposé au greffe des activités économiques pour inscription
sur un registre spécial et en marge du registre des activités économiques dans un délai
préfix de trente jours, le tout à peine de nullité.
Le nantissement inscrit pendant la période suspecte peut être annulé, conformément aux
dispositions de l’article 1237.
Art.1676.- Le nantissement ne peut en aucun cas comprendre les immeubles, les créances
ou les stocks. Il ne peut pas comprendre des éléments à caractère personnel.
Art.1677.- L’acte de nantissement doit énumérer les éléments du fonds compris dans le
nantissement ainsi que leur liste détaillée. A défaut de désignation expresse et précise le
nantissement ne comprend que le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail et la clientèle.
Art.1678.- Les brevets, modèles d’utilité, marques de fabrique et de services peuvent être
compris dans le nantissement à condition d’être spécifiquement référencés et sous réserve
du respect des règles applicables en matière de droits de propriété industrielle.
Art.1679.- Tous les éléments valablement compris dans l’acte de nantissement constituent
le gage du créancier nanti.
Art.1681.- Les dispositions de l’article 1651 sont applicables en faveur du créancier nanti.
Art.1682.- L’inscription conserve le nantissement pendant dix années. Elle peut être
renouvelée avant son expiration, pour une durée maximum de cinq années.
Art.1684.- En cas de non-paiement, le fonds nanti peut être l’objet de saisie et de vente
forcée selon les règles applicables à ces voies d’exécution.
Art.1685.- Le bail d’activité économique est celui par lequel le bailleur donne jouissance à
un locataire personne physique ou morale d’un immeuble ou d’un local aux fins d’exercer
une activité économique au sens du présent Code.
Art.1686.- Les règles relatives au louage de choses sont applicables au bail d’activité
économique dans la mesure où les dispositions du présent livre n’y dérogent pas.
Les dispositions du présent livre sont d’ordre public. Elles s’appliquent malgré toute
convention contraire entre le bailleur et le locataire, laquelle est nulle et sens effet.
Art.1687.- Lei dispositions du présent livre ne sont applicables qu’aux immeubles et locaux
situés dans les communes urbaines de Conakry, Kankan, Kindia, Labé et N’Zérékoré.
Elles peuvent être étendues à d’autres communes urbaines, pour toutes activités
économiques ou pour certaines seulement, par décret pris sur proposition du Ministre de la
Justice sur demande expresse et motivée du maire de ladite commune transmise par le
préfet, avec son avis favorable.
4) Aux immeubles et locaux édifiés par le locataire sur le terrain nu du bailleur avec son
autorisation expresse et par écrit. Est assimilée à une autorisation le fait que le bailleur ait
eu connaissance de l’édification ou de l’activité économique exercée dans les immeubles
construits et ne s’y soit pas opposé.
2) Au locataire collectivité territoriale ou Etat, pour des immeubles affectés à une activité
économique, soit directement soit par concession ou régie ;
Art.1690.- Les dispositions du présent livre ne sont applicables que dans la mesure ou le
locataire ou son ayant-cause exerce de façon continue et effective dans les immeubles et les
locaux loués l’activité économique à laquelle est attaché le fonds.
Art.1691.- Tout locataire exerçant de façon continue son activité économique dans un
immeuble ou local tel que défini ci-dessus depuis au moins trois années consécutives au
moment de l’expiration du bail peut prétendre à un renouvellement de ce bail dans les
conditions du présent chapitre.
Art.1692.- La durée de trois années fixée par l’article précédent peut résulter d’un ou de
plusieurs baux, verbaux ou écrits, successifs dès lors qu’à la date d’expiration du bail celui-ci
ait été conclu par écrit.
Art.1693.- Ne peut prétendre à renouvellement que le locataire bénéficiaire d’un bail écrit.
Le bailleur est tenu d’accorder un bail écrit sur simple demande du locataire dès lors que
celui-ci est dans les lieux depuis plus d’une année et que le loyer mensuel est supérieur à
deux cent mille Francs guinéens. Ce montant est révisable par arrêté du Ministre de la
Justice.
Art.1694.- En cas de refus du bailleur de consentir un bail écrit au locataire alors que le
montant du loyer sus-énoncé est atteint, celui-ci peut lui notifier sa demande par acte
extrajudiciaire contenant les conditions et modalités du bail. Le défaut de réponse du
bailleur dans le délai préfix de 30 jours de la signification vaut bail écrit selon les termes de
l’acte extrajudiciaire.
mois au moins à l’avance. A défaut de congé, le bail se poursuit par tacite reconduction, pour
une durée indéterminée.
Si la durée du bail est subordonnée à la survenance d’un événement défini dans le contrat, le
bail prend fin six mois au moins après notification au locataire de la réalisation de
l’événement.
Si le bail comporte plusieurs périodes, il prend fin par l’effet de sa dénonciation par le
bailleur six mois au moins avant l’expiration de l’une des périodes.
Art.1697.- Le défaut de réponse du locataire à l’expiration du délai fixé à l’article 1698 vaut
acceptation du congé et renonciation à toute indemnité. Toutefois le simple retard de
réponse, s’il est justifié par un motif sérieux, n’emporte pas renonciation à indemnité. Le
motif sérieux est celui qui met le locataire dans l’incapacité totale de répondre.
Art.1698.- Dans le mois qui suit la notification du congé, le locataire qui désire son maintien
dans les lieux loués doit adresser au bailleur une demande de renouvellement du bail, par
acte extra-judiciaire signifié à l’adresse mentionnée dans l’avis de congé. Le délai d’un mois
est préfix.
Le défaut de réponse à l’expiration du délai préfix de l’alinéa précédent vaut acceptation par
le bailleur d’un renouvellement du bail aux conditions du locataire.
Art.1700.- Faute d’accord entre le bailleur et le locataire sur toutes les modalités et
conditions d’un nouveau bail dans le mois suivant la réponse d’acceptation de principe du
bailleur, la partie la plus diligente peut saisir le président du tribunal de Première instance
des lieux loués aux fins d’une tentative de conciliation. Le président est valablement saisi
par simple requête ou déclaration au greffe.
Art.1701.- Le président convoque les parties par avis du greffe huit jours à l’avance au
moins. Les parties doivent comparaître en personne ou par ministère d’avocat.
celui-ci est réputé avoir accepté les dernières propositions du locataire. Dans les deux cas le
président rend une ordonnance par défaut constatant la non-comparution et mentionnant
ses conséquences.
Si le désaccord porte sur la seule durée du nouveau bail, le juge peut décider de fixer celle-ci,
pour une durée qui ne peut dépasser trois années. Mention en sera faite dans le procès-
verbal.
Lorsque le nouveau loyer est fixé, il est dû rétroactivement à la date d’effet du nouveau bail.
Tout différend sur un élément non essentiel du contrat est tranché par le président du
tribunal.
Art.1707.- L’expert, sur la base du procès-verbal du président, entend les parties, prend
connaissance des circonstances de fait, apprécie la destination des lieux loués, leur qualité et
leur environnement et dans les deux mois de sa saisine, à peine de révocation, dépose dans
un rapport des propositions pour un nouveau bail.
Art.1709.- Le coût des honoraires et débours de l’expert sont supportés par les parties, à
égales ou différentes proportions, ou par une seule d’entre elles, ainsi qu’il est décidé dans
l’ordonnance du président.
En ce cas il doit vider les lieux sous trois mois, en payant son loyer au taux du bail précédant
et sans pouvoir prétendre à indemnité d’éviction.
Art.1712.- Sauf les exceptions prévues à l’article suivant, le refus de renouvellement du bail
donne droit à paiement au profit du locataire évincé d’une indemnité d’éviction compensant
le préjudice subi par le locataire du fait du défaut de renouvellement.
Art.1713.- Le bailleur peut refuser le renouvellement du bail sans titre tenu au paiement de
l’indemnité d’éviction dans l’un des cas suivants :
1) S’il justifie d’une inexécution grave ou répétée par le locataire de ses obligations telles
que visées par loi ou le contrat de bail, sans préjudice de l’exercice de son droit de résiliation
judiciaire ;
2) S’il reprend les lieux loués pour les occuper lui-même ou les faire occuper par son
conjoint, ses ascendants directs ou ses descendants directs ou ceux de son conjoint, soit
pour un usage d’habitation soit pour exercer une activité économique personnelle différente
de celle exercée par le locataire ;
3) Si l’immeuble loué est frappé d’une mesure d’expropriation pour cause d’utilité publique
ou d’insalubrité ou de menace de ruine selon les dispositions du Code foncier et domanial ;
Art.1714.- L’inexécution grave ou répétée visée à l’article 1713.1° doit rendre impossible le
maintien des relations contractuelles entre le bailleur et le locataire et ne pas avoir cessé au
jour de la fin du bail.
Si l’inexécution ne présente pas un tel caractère, le juge peut décider d’allouer au locataire
tout ou partie de l’indemnité d’éviction.
Art.1715.- La reprise les lieux loués par le bailleur ou sa famille visée à l’article 1713.2° doit
intervenir dans les 3 mois du départ du locataire, sauf travaux de remise en état. A défaut, le
locataire évincé peut saisir le tribunal pour obtenir paiement total ou partiel de l’indemnité
d’éviction, au besoin sous astreinte.
L’occupation des lieux doit être sérieuse et effective à peine pour le locataire, dans un délai
de 3 années suivant son départ, d’obtenir du tribunal paiement total ou partiel de
l’indemnité d’éviction, au besoin sous astreinte.
L’activité exercée par le bailleur ou sa famille dans les lieux loués est personnelle si elle est
exercée en nom personnel ou par une société dans laquelle l’intéressé détient seul à la fois
plus de la moitié du capital et la majorité simple des droits de vote.
L’activité exercée par le bailleur ou sa famille dans les lieux loués est différente de celle du
locataire dans la mesure où la clientèle est différente. A défaut, le locataire peut, dans un
délai de 3 années suivant son départ, obtenir du tribunal paiement total ou partiel de
l’indemnité d’éviction, au besoin sous astreinte.
Art.1716.- L’expropriation pour l’une des causes visées à l’article 1713.3° ne peut être
prouvée que par l’acte administratif émanant de l’autorité compétente pour la prononcer.
Sauf cause imputable à l’administration, elle doit être suivie d’effet dans l’année suivant le
départ du locataire. A défaut le locataire peut, dans les 3 mois suivant l’expiration de ce délai
préfix, saisir le tribunal aux fins d’obtenir paiement total ou partiel de l’indemnité d’éviction,
au besoin sous astreinte.
Toutefois il n’y a pas lieu à paiement de l’indemnité si le bailleur peut justifier du non-
démarrage ou de la suspension des travaux pour des raisons financières.
Si le locataire accepte les locaux proposés le bailleur n’est tenu qu’à prendre en charge le
déménagement de son locataire.
Art.1719.- Le montant de l’indemnité d’éviction est fixé par accord entre les parties. A
défaut d’accord amiable, le locataire peut assigner en paiement le bailleur devant le tribunal
de Première instance des lieux loués. A peine d’irrecevabilité l’assignation doit être signifiée,
selon le cas, dans les 2 mois du procès-verbal mentionné à l’article 1703 ou dans le délai
visé aux articles 1714 à 1717 inclus.
Art.1720.- Le montant de l’indemnité d’éviction est fixé par le tribunal, au besoin à dire
d’expert. Il est égal au plus à la moyenne annuelle des bénéfices bruts comptables des trois
derniers exercices du locataire tels que résultant du compte de résultats certifié sincère par
Art.1721.- Le locataire a droit au maintien dans les lieux, contre paiement ou consignation
du loyer, tant qu’il n’a pas reçu paiement intégral de l’indemnité d’éviction. Il doit quitter les
lieux dans le mois de ce paiement.
Art.1723.- La décision du tribunal est susceptible d’appel dans les conditions de droit
commun et son exécution provisoire ne peut être ordonnée.
Art.1724.- Le bail renouvelé dans les conditions du chapitre 2 du présent livre ne peut, à
peine de résiliation de plein droit et sauf disposition contraire, être cédé sans autorisation
préalable écrite du bailleur.
Art.1725.- Le bail renouvelé dans les conditions du chapitre 2 ne peut, à peine de résiliation
de plein droit et sauf disposition contraire, faire l’objet d’une sous-location, totale ou
partielle, sans l’accord expresse du bailleur par intervention dans le contrat de sous-
location.
Si le loyer du sous-locataire est supérieur au loyer du locataire, le bailleur peut exiger une
augmentation à due proportion de son loyer.
Art.1726.- Si le bailleur est également propriétaire de l’immeuble dans lequel est exercé
l’activité économique à laquelle le fonds est attaché et que le bail porte à la fois sur
l’immeuble et le fonds qui y est exploité il ne peut continuer l’exercice de l’activité
économique après expiration du bail d’activité économique qu’après versement au locataire
d’une indemnité de plus-value correspondant à la plus-value apportée par le locataire à
l’immeuble ou au fonds, pour les améliorations matérielles qu’il a effectuées avec l’accord
du propriétaire.
Tout litige portant sur le montant de cette indemnité est réglé comme en matière
d’indemnité d’éviction. Le locataire a droit au maintien dans les lieux jusqu’à complet
versement de l’indemnité.
Art.1727.- Les dispositions du présent livre s’appliquent à tous les baux d’activité
économique conclus après son entrée en vigueur.
Art.1728.- Les parties peuvent, par clause compromissoire insérée dans le contrat de bail
ou à toute hauteur de procédure par compromis, confier à l’arbitrage la résolution de leur
différend, conformément aux dispositions des articles 1714 et suivants du présent Code et
nonobstant, s’il y a lieu, les dispositions de l’article 1115.
A peine de nullité de la procédure et de la sentence, les arbitres doivent respecter les règles
de procédure et de fond du présent chapitre, sauf les règles de délai.
Art.1729.- Les dispositions de l’Accord de Bangui du 2 mars 1977 ayant créé l’Organisation
Africaine de la Propriété Intellectuelle, en abrégé OAPI, ainsi que celles de ses annexes I, II,
III, IV, V, VI et VIII sont applicables en République de Guinée. Leur texte intégral figure dans
le chapitre préliminaire et les sous-livres I à VII du présent livre IV, sous réserve de
modifications de forme et de la modification des numérotations d’articles.
Art.1733.- Les formalités relatives aux demandes vises à l’article précédent sont fixées par
arrêté du Ministre ayant la propriété Industrielle dans ses attributions.
Art.1736.- Les articles 1732 à 1735 inclus peuvent être modifiés par simple décret pris sur
proposition du Ministre ayant la propriété industrielle dans ses attributions.
3) L’Organisation tient lieu, pour chacun des Etats membres, de service national de la
propriété industrielle, au sens de l’article 12 de la Convention de Paris et d’organisme
central de documentation et d’information en matière de brevets d’invention.
4) Pour chacun des Etats membres qui sont également parties au Traité de coopération en
matière de brevets, l’Organisation tient lieu d’ »Office national », d’ »Office désigné »,
d’ « Office élu » ou d’ « Office récepteur » au sens de l’article 2 xii, xiii, xiv et xv du Traité
susvisé.
Pour chacun des Etats membres qui sont également parties du Traité concernant
l’enregistrement des marques, l’Organisation tient lieu d’Office national, au sens de l’article
2. xiii du traité susvisé et d’ « Office désigné » au sens de l’article 2. XV du dit traité.
1) Les droits afférents aux domaines de la propriété Intellectuelle, tels que prévus par les
annexes au présent Accord sont des droits nationaux indépendants, soumis à la législation
de chacun des Etats membres dans lesquels ils ont effet.
ces dispositions sont plus favorables que celles du présent Accord et de ses annexes pour
protéger les droits dérivent de la propriété intellectuelle.
3) Les dites modifications ainsi que la date de leur entrée en vigueur sont notifiées par
chaque Etat membre au directeur général de l’Organisation.
Art.1740.- (Accord, art.4) Sur décision du conseil d’administration visé à l’article 1754 du
présent Accord, l’Organisation peut prendre toutes mesures visant à l’application des
procédures administratives découlant de la mise en œuvre des conventions internationales
relatives à la propriété intellectuelle et auxquelles des Etats membres ont adhéré.
2) Les déposants domiciliés hors des territoires des Etats membres font directement les
dépôts visés ci-dessus auprès de l’Organisation, par l’intermédiaire d’un mandataire choisi
dans l’un des Etats membres.
3) Les dépôts effectués auprès de l’Organisation peuvent titre transmis par voie postale.
1) Sous réserve des dispositions des alinéas 2 à 4 ci-après, tout dépôt effectué auprès de
l’administration de l’un des Etats membres, conformément à la législation de cet Etat, ou
auprès de l’Organisation a la valeur d’un dépôt national dans chaque Etat membre.
4) Tout dépôt international d’un dessin ou modèle industriel effectué en venu des
stipulations de l’Arrangement de La Haye concernant le dépôt international des dessins et
modèles industriels, a l’effet d’un dépôt national dans chaque membre qui est également
partie audit Arrangement.
2) Elle délivre les brevets d’invention, enregistre les modèles d’utilité et en assure la
publication.
4) Les modèles d’utilité et, sous réserve du contenu de l’alinéa 5 ci-après, les brevets
d’invention produisent, dans chaque Etat membre, les effets que leur confrère la législation
dudit Etat.
2) Les marques enregistrées et publiées produisent leurs effets selon la loi nationale de
chaque Etat dans chacun des Etats membres, sous réserve des dispositions de l’alinéa 3 ci-
après.
2) Les dessins ou modèles industriels enregistrés et publiés produisent leurs effets, selon la
loi nationale de chaque Etat, dans chacun des Etats membres, sous réserve de la disposition
de l’alinéa 3 ci-après.
2) Les noms commerciaux enregistrés et publiés produisent leurs effets selon la loi
nationale de chaque Etat dans chacun des Etats membres.
2) Les appellations d’origine enregistrées et publiées produisent leurs effets, selon la loi
nationale de chaque Etat, dans chacun des Etats membres, sous réserve de la disposition de
l’alinéa 3 ci-après.
Art.1749.- (Accord, art.13) L’Organisation tient pour l’ensemble des Etats membres un
registre spécial des brevets, un registre spécial des modèles d’utilité, un registre spécial des
marques de produits ou de services, un registre spécial des dessins ou modèles industriels,
un registre spécial des noms commerciaux et un registre spécial des appellations d’origine
dans lesquels sont portées les inscriptions prescrites par les législations nationales.
Art.1750.- (Accord, art.14) En cas de divergence entre les règles contenues dans le présent
Accord ou dans ses annexes et les règles contenues dans les conventions internationales
auxquelles les Etats membres sont parties et qui sont administrées par le Bureau
international de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, ces dernières
prévalent.
Art.1751.- (Accord, art.15) Les décisions judiciaires définitives rendues dans l’un des Etats
membres en application des dispositions du texte des sous livres I à VI font autorité dans
tous les autres Etats membres.
1) Toute décision de rejet d’un dépôt de demande d’un titre de protection concernant la
propriété Industrielle prise par l’Organisation est susceptible d’un recours devant la
Commission supérieure des recours siégeant auprès de ladite Organisation.
2) Cette commission qui tient, s’il y a lieu, une session par an, est composée de trois
membres choisis par tirage au sort sur une liste des représentants de chacun des Etats
membres, le premier nom tiré étant celui du président.
3) Tous les deux ans, chaque Etat membre désigne son représentant, le mandat de celui-ci
étant renouvelable.
4) La procédure des recours est déterminée par les règlements prévus à l’article 1755.
Art.1753.- (Accord, art.17) Toute autre mission relative à l’application des lois de propriété
intellectuelle peut être confiée à l’Organisation sur décision unanime du conseil
d’administration prévu à l’article 1754.
2) Tout Etat membre peut, le cas échéant, confier au représentant d’un autre Etat sa
représentation au conseil. Aucun membre du conseil ne peut représenter plus de deux Etats.
3) Le conseil arrête son règlement intérieur et désigne chaque année son président. Il se
réunit à l’initiative de son président, d’un tiers de ses membres ou, en cas d’urgence, du
directeur général de l’Organisation.
Art.1755.- (Accord, art.10) : Outre les tâches qui lui sont dévolues en vertu d’autres
dispositions du présent Accord, le conseil d’administration arrête la politique générale de
l’Organisation, réglemente et contrôle l’activité de cette dernière, et notamment :
b) établit le règlement financier et les règlements relatifs aux taxes, à la Commission des
recours et au statut du personnel ;
2) Sous réserve des dispositions de l’article 1753, les décisions du conseil d’administration
sont prises à la majorité des voix. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante.
Art.1757.- (Accord, art.21) Outre les tâches prévues à l’article 1755 du présent Accord et, le
cas échéant, conformément aux dispositions de l’article 1754 précédent, les membres du
conseil d’administration représentant les Etats qui sont parties au présent Accord et au
Traité de coopération en matière de brevets, au Traité concernant l’enregistrement des
marques, à l’Arrangement de La Haye concernant le dépôt international des dessins ou
modèles industriels ou à l’Arrangement de Lisbonne concernant la protection des
appellations d’origine et leur enregistrement international établissent, s’il y a lieu, les
règlements nécessaires découlant de la mise en œuvre des quatre derniers traités ou
arrangements précités en vue de l’application de ceux-ci sur leurs territoires nationaux
respectifs.
1) L’Organisation a la personnalité juridique. Dans chacun des Etats membres, elle jouit de
la capacité juridique la plus large reconnue aux personnes morales par la législation
nationale.
2) L’Organisation est chargée de l’application des lois uniformes contenues dans les annexes
I à VI, VII et IX au présent Accord, ainsi que des règlements y afférents.
Art.1760.- (Accord, art.24) Les Etats membres versent une dotation initiale, dont le
montant est fixé par le conseil d’administration et est réparti par parts égales entre les
parties contractantes.
3) La dite contribution est inscrite au budget de l’Organisation et répartie par parts égales
entre les parties contractantes.
Art.1762.- (Accord, art.26) Le conseil d’administration Institue les taxes et les recettes
nécessaires au fonctionnement de l’Organisation et en fixe le montant et les modalités.
1) Sur décision du conseil d’administration, l’Organisation verse, s’il y a lieu, à chaque Etat
membre la part des excédents budgétaires revenant à cet Etat, après déduction, le cas
échéant, de sa contribution exceptionnelle.
3) Ils sont répartis par parts égales entre les Etats membres.
Art.1764.- (Accord, art.29) Le siège de l’Organisation est fixé à Yaoundé (République Unie
du Cameroun), l’Organisation est placée sous la protection du gouvernement de la
République Unie du Cameroun.
Art.1765.- (Accord, art.29) Les règlements établis par le conseil d’administration en vertu
de l’article 1755 pour l’application du présent Accord et de ses annexes sont, à la demande
de l’Organisation, rendus applicables sur le territoire de chaque Etat membre.
Art.1766.- (Accord, art.30) Tout Etat signataire du présent Accord peut le ratifier et les
instruments de ratification seront déposés auprès du directeur général de l’Organisation.
1) A compter de la date d’entrée en vigueur du présent Accord, l’Accord de Libreville est clos
à toute nouvelle adhésion.
2) Le présent Accord remplace, dans les rapports entre les Etats qui y sont parties et dans la
mesure où il s’applique, l’Accord de Libreville.
3) A l’égard des Etats qui ne sont pas parties au présent Accord mais qui sont parties à
l’Accord de Libreville, ce dernier reste en vigueur dans sa totalité.
4) Les Etats parties à l’Accord de Libreville doivent prendre les mesures nécessaires pour
devenir parties au présent Accord dans un délai de cinq ans à partir de la signature du
présent Accord.
1) Le présent Accord entrera en vigueur deux mois après le dépôt des instruments de
ratification par deux tiers au moins des Etats signataires.
2) La date d’entrée en vigueur des annexes au présent Accord sera déterminée par
l’Organisation.
1) Tout Etat africain non signataire du présent Accord et qui est partie à la Convention
instituant l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, à la Convention de Paris
pour la protection de la propriété industrielle et à la Convention de Berne pour la protection
des œuvres littéraires et artistiques et/ou à la Convention universelle sur le droit d’auteur
peut demander à adhérer au présent Accord. La demande est adressée au conseil
d’administration qui statue à la majorité. Par dérogation à l’article 1756.2°, le partage des
voix vaut rejet.
3) L’adhésion produit ses effets deux mois après ce dépôt, à moins qu’une date ultérieure
n’ait été indiquée dans l’instrument d’adhésion.
1) Tout Etat non partie au présent Accord peut obtenir la qualité de membre associé en
présentant au conseil d’administration une demande à cette fin.
2) Le conseil d’administration statue sur cette demande dans les mêmes formes que celles
qui sont prévues par l’article 1769.1°.
3) La qualité de membre associé confrère à l’Etat qui la possède le droit, à l’exclusion de tout
autre, de bénéficier, dans les conditions prévues dans le sous-livre VII, des services offerts
par l’organisme central de documentation et d’information en matière de brevets.
1) Tout Etat partie au présent Accord peut le dénoncer par notification écrite adressée au
directeur général de l’Organisation.
2) Le dénonciation prend effet au 31 décembre de la deuxième année qui suit celle au cours
de laquelle le directeur général de l’Organisation a reçu cette notification.
3) Tout Etat membre qui dénonce l’une des conventions visées à l’article 1769.1° précédent
est réputé avoir dénoncé le présent Accord et ses annexes.
1) Le présent Accord peut être soumis à des révisions périodiques, notamment en vue d’y
introduire des modifications de nature à améliorer les services rendus par l’Organisation.
2) Si le prenant Accord fait l’Objet d’une révision prévue au paragraphe 1 précédent, l’entrée
en vigueur dudit Accord révisé clôt ipso facto le présent Accord et aucun Etat ne peut y
adhérer.
c) le cas échéant, les modifications apportées par chacun des Etas membres, en vertu des
dispositions de l’article 1769,2°, aux lois contenues dans les annexes I à IX et la date à
laquelle ces modifications prennent effet ;
d) la date à laquelle le présent Accord entre en vigueur en vertu des dispositions de
l’article 1766 ;
e) les dénonciations visées à l’article 1769 et la date à laquelle elles prennent effet.
1) Peut faire l’objet d’un brevet d’invention (ci-après dénommé « brevet ») conférant à son
auteur, sous les conditions et pour le temps ci-après déterminés, le droit exclusif de
l’exploiter, l’invention nouvelle, impliquant une activité inventive et susceptible
d’application industrielle.
2) Sous les conditions et dans les limites fixées par le présent sous-livre, le titulaire du droit
au brevet a le droit d’interdire à toute personne d’exploiter l’invention brevetée en
accomplissant les actes suivants :
1) Une invention est nouvelle si elle n’a pas d’antériorité dans l’état de la technique.
2) L’état de le technique est constitué par tout ce qui a été rendu accessible au public, quel
que soit le lieu, le moyen ou la manière, avant le jour du dépôt de la demande de brevet ou
d’une demande de brevet déposée à l’étranger et dont la priorité a été valablement
revendiquée.
3) La nouveauté d’une invention n’est pas mise en échec si, dans les six mois précédant le
jour visé à l’alinéa 2 précédent, cette invention a fait l’objet d’une divulgation résultant :
a) d’un abus manifeste à l’égard du déposant de la demande ou de son prédécesseur en
droit ;
b) ou du fait que le déposant de la demande ou son prédécesseur en droit l’a exposée
dans une exposition internationale officielle ou officiellement reconnue.
Art.1776.- (Annexe 1 art.3) Une invention est considérée comme résultant d’une activité
inventive si, pour un homme du métier ayant des connaissances et une habilité moyennes,
elle ne découle pas d’une manière évidente de l’état de la technique à la date du dépôt de le
demanda de brevet ou bien, si une priorité a été revendiquée, à la date de la priorité
valablement revendiquée pour cette demande.
Art.1777.- (Annexe 1 art.4) Une invention est considérée comme susceptible d’application
industrielle si son objet peut être fabriqué ou employé dans tout genre d’industrie y compris
l’agriculture.
1) Sous réserve des disposions des alinéas 2 à 4 inclus ci-après, le brevet expire au terme de
la dixième année civile à compter de la date du dépôt de la demande.
2) Sur requête présentée, au plus tôt six mois et au plus tard un mois avant l’expiration visée
à l’alinéa précédent, par le titulaire d’un brevet ou par le bénéficiaire d’une licence inscrite
au registre des brevets et sous réserve du paiement d’une taxe dont le montant est fixé par
voie réglementaire, l’Organisation prolonge le durée du brevet pour une période de cinq
ans ; toutefois, cette durée n’est prolongée que si le requérant prouve, à la satisfaction de
l’Organisation, que l’invention protégée par le dit brevet est l’objet d’une exploitation
industrielle sur le territoire de l’un des Etats membres, à la date de la requête, ou bien qu’il y
a des excuses légitimes au défaut d’une telle exploitation. L’importation ne constitue pas une
excuse légitime.
4) Sur requête présentée, au plus tôt six mois et au plus tard un mois avant l’expiration du
brevet visée à l’alinéa 2 précédent, par le titulaire d’un brevet ou par le bénéficiaire d’une
licence inscrite au registre des brevets et sous réserve du paiement d’une taxe dont le
montant est fixé par voie réglementaire, l’Organisation peut prolonger le durée du brevet
pour une autre période de cinq ans, si le requérant prouve, à la satisfaction de
l’Organisation, que l’invention protégée par le dit brevet est l’objet d’une exploitation
industrielle sur le territoire de l’un des Etats membres, à la date de la requête.
2) La même disposition s’applique lorsqu’un employé n’est pas tenu par son contrat de
travail d’exercer une activité inventive, mais a fait l’invention en utilisant des données ou
des moyens que son emploi a mis à sa disposition.
3) Dans le cas visé à l’alinéa 2 précédent l’employé qui a réalisé l’invention a droit à une
rémunération tenant compte de son salaire et de l’importance de l’invention brevetée,
rémunération qui est, à défaut d’entente entre les parties, fixée par le tribunal. Dans le cas
visé à l’alinéa 1 de cet article, l’employé précité a le même droit si l’importance de
l’invention est très exceptionnelle.
Art.1781.- (Annexe 1 art.8) Toute demande de brevet, si elle remplit les conditions fixées
dans le sous-livre II relatif aux modèles d’utilité, peut être transformée en une demande de
modèle d’utilité ; dans ce cas, elle est réputée avoir été retirée et l’Organisation procède
alors à sa radiation du registre spécial des brevets.
Art.1782.- (Annexe 1 art.9) Le brevet ne produit pas d’effet à l’égard du tiers qui, au
moment du dépôt de la demande, exploitait déjà l’invention sur le territoire de l’un des Etats
membres ou avait pris des mesures nécessaires pour cette exploitation.
Ce tiers est autorisé à utiliser l’invention pour les besoins de son entreprise, dans ses
propres ateliers ou dans ceux d’autrui. Ce droit ne peut être transmis qu’avec l’entreprise.
Art.1783.- (Annexe 1 art.10) Les étrangers peuvent obtenir des brevets d’invention dans les
conditions déterminées par la présente annexe.
Art.1784.- (Annexe 1 art.11) Quiconque veut obtenir un brevet d’invention doit déposer ou
adresser par pli postal recommandé avec demande d’avis de réception au ministère chargé
de la Propriété Industrielle :
c) un pouvoir sous seing privé, sans timbre, si le déposant cet représenté par un
mandataire ;
1) La demande est limitée à un seul objet principal, avec les objets de détail qui le
constituent et les applications qui ont été indiquées. Elle ne peut contenir ni restrictions, ni
conditions, ni réserves. Elle fait mention d’un titre désignant d’une manière sommaire et
précise l’objet de l’invention.
2) Les documents visés à l’article 1784.d.i à iv précédent doivent être dans une des langues
de travail de l’Organisation.
1) Quiconque veut se prévaloir de la priorité d’un dépôt antérieur est tenu de joindre à sa
demande de brevet ou de faire parvenir à l’Organisation au plus tard dans un délai de six
mois à compter du dépôt de sa demande :
a) une déclaration écrite indiquant la date et le numéro de ce dépôt antérieur, le pays
dans lequel il a été effectué et le nom du déposant ;
b) une copie certifiée conforme de ladite demande antérieure ;
c) et, s’il n’est pas l’auteur de cette demande, une autorisation écrite du déposant ou de
ses ayants-droit l’habilitant à se prévaloir de la priorité en cause.
2) Le demandeur qui entend se prévaloir pour une même demande de plusieurs droits de
priorité doit, pour chacun d’eux, observer les mêmes prescriptions que ci-dessus ; il doit, en
outre, acquitter une taxe par droit de priorité invoqué et produire la justification du
paiement de celle-ci dans le même délai de six mois que ci-dessus.
3) Le défaut de remise en temps voulu de l’une quelconque des pièces précitées entraîne de
plein droit, pour la seule demande considérée, la perte du bénéfice du droit de priorité
invoqué.
4) Toute pièce parvenue à l’Organisation plus de six mois après le dépôt de la demande de
brevet est déclarée irrecevable.
Art.1787.- (Annexe 1 art.14) Aucun dépôt n’est reçu si la demande n’est accompagnée, soit
d’un récépissé constatant le versement de la taxe de publication, soit d’un mandat postal,
d’un récépissé de cheque postal ou d’un avis de virement bancaire du montant de ces taxes.
1) Aussitôt après l’enregistrement des demandes et dans les cinq jours de la date de dépôt,
le Ministre chargé de la Propriété industrielle transmet le pli remis par l’inventeur à
l’Organisation, en y joignant un exemplaire de la demande, une copie certifiée du procès-
verbal de dépôt, la pièce constatant le versement des taxes et, s’il y a lieu, le pouvoir
mentionné à l’article 1784 et les documents de priorité.
1) Pour toute demande de brevet il est effectué un rapport de recherche visant à établir
que :
a) l’objet de l’invention n’est pas contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ;
b) l’invention qui fait l’objet de la demande de brevet n’est pas exclue, en vertu des
dispositions de l’article 1778, de la protection conférée par le brevet ;
c) la ou les revendications sont, sous réserve des dispositions de l’alinéa 3 ci-après,
conformes aux dispositions de l’article 1784 ;
d) les dispositions de l’article 1785 sont respectées.
2) Il est également effectué, sous réserve des dispositions de l’alinéa 3 ci-après, un rapport
de recherche visant à établir que :
a) au moment du dépôt de la demande de brevet, une demande de brevet déposée
antérieurement ou bénéficiant d’une priorité antérieure valablement revendiquée et
concernant la même invention n’est pas encore en instance de délivrance ;
b) l’invention :
- i) est nouvelle ;
- ii) résulte d’une activité inventive ;
- iii) et est susceptible d’application industrielle.
3) Le conseil d’administration décide si et dans quelle mesure les dispositions des alinéas 1
c et d ainsi que 2 a et b ci-dessus doivent être appliquées ; en particulier, il peut décider si
tout ou partie des dispositions susvisées sont applicables à un ou plusieurs domaines
techniques dont vent les inventions ; il détermine ces domaines de référence à la
classification internationale des brevets.
4) Les dispositions des alinéas 1 à 3 précédents ne sont pas applicables lorsqu’il s’agit de
demandes internationales de brevets telles que prévues par le Traité de coopération en
matière de brevets.
1) Les brevets dont la demande a été régulièrement formée sont délivrés sans examen
quant au fond ou, le cas échéant, après établissement d’un rapport de recherche. Lorsque
l’Organisation constate que toutes les conditions requises à cet effet et que, le cas échéant, le
ou les rapports de recherche visés à l’article 1789 ont été établis, elle délivre le brevet
demandé.
Toutefois, dans tous les cas, la délivrance des brevets est effectuée aux risques et périls des
demandeurs et sans garantie soit de la réalité, de la nouveauté ou du mérite de l’invention,
soit de la fidélité ou de l’exactitude de la description.
3) Les brevets fondés sur les demandes internationales prévues par le Traité de coopération
en matière de brevets sont délivrés dans les mêmes formes que celles qui sont prévues à
l’alinéa précédent avec, toutefois, référence à la publication Internationale prévue par le dit
traité.
1) La délivrance n’a lieu qu’un an après le jour du dépôt de la demande, si ladite demande
renferme une réquisition expresse la cet effet. Celui qui a requis le bénéfice de cette
disposition peut y renoncer à un moment quelconque de ladite période d’un an.
2) Le bénéfice de la disposition qui précède ne peut être réclamé par ceux qui auraient déjà
profité des délais de priorité accordés par des traités internationaux, notamment par
l’article 4 de la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle.
1) Toute demande qui a pour objet une invention non susceptible d’être brevetée en vertu
de l’article 1778 ou qui n’est pas conforme aux dispositions de l’article 1789 est rejetée.
2) Il en est de même pour toute demande non accompagnée d’un exemplaire des pièces
prévues à la lettre d de l’article 1784.
3) La demande qui ne satisfait pas à la prescription de l’article 1785 alinéa 1 peut, dans un
délai de six mois à dater de la notification que la demande telle que présentée ne peut être
acceptée parce que n’ayant pas un seul objet principal, être divisée en un certain nombre de
demandes bénéficiant de la date de la demande initiale.
4) Toute demande dans laquelle n’ont pas été observées les autres prescriptions de l’article
1784, à l’exclusion de la disposition de la lettre b et celles de l’article 1785 est renvoyée, s’il y
a lieu, au demandeur ou à son mandataire, en l’invitant à régulariser les pièces dans le délai
de deux mois. Ce délai peut être augmenté, en cas de nécessité justifiée, sur requête du
demandeur ou de son mandataire. La demande ainsi régularisée dans ledit délai conserve la
date de la demande initiale.
5) Dans le cas où les pièces régularisées ne sont pas fournies dans le délai imparti, la
demande de brevet est rejetée.
6) Aucune demande ne peut être rejetée en vertu des alinéas 1 ou 2 du présent article sans
que les observations du demandeur ou de son mandataire n’aient été recueillies.
7) Avant la délivrance, toute demande de brevet ou de certificat d’addition peut être retirée
par son auteur.
Art.1793.- (Annexe 1 art.20) Sous réserve des dispositions des articles 1800 et 1802 ci-
après, le conseil d’administration fixe par voie réglementaire les actes qui doivent être
inscrits, sous peine d’inopposabilité aux tiers, au registre spécial des brevets.
1) Le breveté ou les ayants droit au brevet ont, pendant toute la durée du brevet, le droit
d’apport à l’invention des changements, perfectionnements ou additions, en remplissant
pour le dépôt de la demande les formalités déterminées par les articles 1784, 1785, 1786 et
1787 du présent sous-livre.
3) Les certificats d’addition pris par un des ayants-droit profitant à tous les autres.
Art.1795.- (Annexe 1 art.22) Les certificats d’addition prennent fin avec le brevet principal.
Toutefois, la nullité du brevet principal n’entraine pas, de plein droit, la nullité du ou des
certificats correspondants ; et, même dans le cas où par application des dispositions de
l’article 1813 la nullité absolue a été prononcée, le ou les certificats d’addition survivent au
brevet principal jusqu’à l’expiration de la durée normale de ce dernier, moyennant la
continuation du paiement des annuités qui seraient dues si ledit brevet n’avait pas été
annulé.
Art.1796.- (Annexe 1 art.23) Tant qu’un certificat d’addition n’a pas été délivré, le
demandeur peut obtenir la transformation de sa demande de certificat d’addition en une
demande de brevet, dont la date de dépôt est celle de la demande de certificat. Le brevet
éventuellement délivré donne alors lieu au paiement des mêmes annuités qu’un brevet
déposé à cette dernière date.
1) Les actes mentionnés à l’article précédent ne sont opposables aux tiers que s’ils ont été
inscrits au registre spécial des brevets tenu par l’Organisation, dans le délai de douze mois à
compter de la date à laquelle ils ont été accomplis. Un exemplaire des actes est conservé par
l’Organisation.
2) Dans les conditions fixées par voie réglementaire, l’Organisation délivre à tous ceux qui le
requièrent une copie des inscriptions portées sur le registre spécial des brevets, ainsi que
l’état des inscriptions subsistant sur les brevets donnés en gage, ou un certificat constatent
qu’il n’en existe aucune.
Art.1801.- (Annexe 1 art.28) Ceux qui ont acquis d’un breveté ou de ses ayants-droit la
faculté d’exploiter l’invention profitent, de plein droit, des certificats d’addition qui seraient
ultérieurement délivrés au breveté ou à ses ayants droit. Réciproquement, le breveté ou ses
ayants-droit profitent des certificats d’addition qui seraient ultérieurement délivrés à ceux
qui ont acquis le droit d’exploiter l’invention.
1) Le titulaire d’un brevet peut, par contrat, concéder à une personne physique ou morale
une licence lui permettant d’exploiter l’Invention brevetée.
3) Le contrat de licence est établi par écrit et signé par les parties.
4) Le contrat de licence doit être inscrit, dans un délai de 12 mois après l’approbation visée
à l’article 1804, au registre spécial de l’Organisation. Il n’a d’effet envers les tiers qu’après
inscription au registre susvisé et publication dans les formes prescrites par règlement
d’application.
6) Sauf stipulations contraires du contrat de licence, la concession d’une licence n’exclut pas,
pour le concédant, ni la possibilité d’accorder des licences à d’autres personnes et, en
l’absence de stipulations contraires du contrat de licence, qu’il exploite lui-même l’invention
brevetée.
7) La concession d’une licence exclusive exclut que le concédant de la licence accorde des
licences à d’autres personnes et, en l’absence de stipulations contraires du contrat de
licence, qu’il exploite lui-même l’invention brevetée.
1) Sont nulles les clauses contenues dans les contrats de licence ou convenues en relation
avec ces contrats pour autant qu’elles imposent eu concessionnaire de la licence, sur le plan
industriel ou commercial, des limitations ne résultant pas des droits conférés par le brevet
ou non nécessaires pour le maintien de ces droits.
1) Les contrats de licence, les cessions et transmissions des brevets et leurs modifications
ou renouvellement doivent être, sous peine de nullité, soumis dans les 12 mois après leur
conclusion au contrôle et approbation préalables de l’autorité nationale compétente avant
leur inscription au registre spécial de l’Organisation, s’ils comportent des paiements à
l’étranger ou s’ils sont consentis ou obtenus par des personnes, physiques ou morales, qui
ne sont pas des nationaux ou qui ne sont pas installées sur le territoire national de l’un des
Etats membres.
1) Les descriptions et dessins des brevets et des certificats d’addition délivrés sont
conservés à l’Organisation où, après la publication de la délivrance ou des certificats
d’addition prévue l’article 1806, ils sont communiqués à toute réquisition.
2) Toute personne peut obtenir, après la même date, copie officielle des dits descriptions et
dessins.
3) Les dispositions des deux alinéas qui précèdent sont applicables aux copies officielles
produites par les demandeurs qui ont entendu se prévaloir de la priorité d’un dépôt
antérieur et aux pièces habilitant certains de ces demandeurs à revendiquer une telle
priorité.
1) Sont nuls et de nul effet les brevets délivrés dans les cas suivants :
a) si l’invention n’est pas nouvelle, ne comporte pas une activité inventive et si elle n’est
pas susceptible d’application industrielle ;
b) si l’invention n’est pas, aux termes de l’article 1778, susceptible d’être brevetée, sans
préjudice des peines qui pourraient être encourues pour la fabrication ou le débit
d’objets prohibés ;
c) si le titre sous lequel le brevet a été demandé indique frauduleusement un objet autre
que le véritable objet de l’invention ;
d) si la description jointe au brevet n’est pas conforme à la disposition de l’article
1784.d.i précédent ou si elle n’indique pas, d’une manière complète et loyale, les
véritables moyens de l’inventeur.
2) Sont également nuls et de nul effet les certificats comprenant des changements,
perfectionnements ou additions qui ne se rattacheraient pas au brevet principal, tels que
prévus par le présent sous-livre.
1) Est déchu de tous ses droits le breveté qui n’a pas acquitté son annuité à la date
anniversaire du dépôt de sa demande de brevet.
2) L’intéressé bénéficie toutefois d’un délai de six mois pour effectuer valablement le
paiement de son annuité. Dans ce cas, il doit verser, en outre, une taxe supplémentaire dans
le délai de six mois susvisé.
4) Sont également considérés comme valables les versements effectués au titre des annuités
et taxes supplémentaires échues et relatives à une demande de brevet résultant soit de la
transformation d’une demande de certificat d’addition conformément à l’article 1796, soit
de la division d’une demande de brevet conformément à l’article 1792 alinéa 3, à condition
que ces paiements aient lieu dans un délai de six mois à compter de la demande de
transformation ou du dépôt des demandes résultant de la division.
1) Sans préjudice des dispositions des articles 1807 et 1808 précédents, lorsque la
protection conférée par un brevet n’a pas été renouvelée en raison de circonstances
indépendantes de la volonté du titulaire du dit brevet, ce titulaire ou ses ayants droit
peuvent, moyennant paiement d’une surtaxe dont le montant est fixé par le voie
réglementaire, en demander la restauration, dans un délai de six mois à partir de la date où
les circonstances susmentionnées ont cessé d’exister et au plus tard dans le délai de deux
ans à partir de la date où le renouvellement était dû.
4) La restauration n’entraîne pas une prolongation de la durée maximale du brevet. Les tiers
qui ont commencé d’exploiter l’Invention après l’expiration du brevet ont le droit de
continuer leur exploitation.
6) Les brevets restaurés sont publiés par l’Organisation dans les formes prescrites par
règlement d’application.
Art.1810.- (Annexe 1 art.37) Quiconque, dans des enseignes, annonces, prospectus, affiches,
marques ou estampilles, prend la qualité de breveté sans posséder un brevet délivré
conformément aux lois ou après l’expiration d’un brevet antérieur ou qui, étant breveté,
mentionne sa qualité de breveté ou son brevet sans y ajouter ces mots : « Sans garantie du
Gouvernement » est puni d’une amende de 50.000 à 150.000 Francs guinéens.
1) L’action en nullité et l’action en déchéance peuvent être exercées par toute personne y
ayant intérêt.
2) Ces actions, ainsi que toutes contestations relatives la priorité des brevets, sont portées
devant les tribunaux civils.
Art.1812.- (Annexe 1 art.39) Si l’action est dirigée en même temps contre le titulaire du
brevet et contre un ou plusieurs concessionnaires partiels, elle est portée devant le tribunal
du domicile originaire ou élu du titulaire susvisé.
Art.1813.- (Annexe 1 art.40) L’affaire est instruite et jugée dans la forme prescrite pour les
matières sommaires. Au besoin elle est communiquée au ministère public.
1) Dans toute instance tendant à faire prononcer la nullité ou la déchéance d’un brevet, le
ministère public peut se rendre partie intervenante et prendre des réquisitions pour faire
prononcer la nullité ou la déchéance absolue du brevet.
2) Il peut même se pourvoir directement par action principale pour faire prononcer la
nullité, dans les cas prévus par l’article 1807,1° lettres b et c.
Art.1815.- (Annexe 1 art.42) Dans les cas prévus à l’article 1814 tous les ayants-droit au
brevet dont les titres ont été enregistrés à l’Organisation conformément à l’article 1800
doivent être mis en cause.
Art.1816.- (Annexe 1 art.43) Lorsque la nullité ou la déchéance absolue d’un brevet a été
prononcée par une décision judiciaire ayant acquis force de chose jugée, il en est donné avis
à l’Organisation et la nullité ou la déchéance prononcée sur le territoire d’un Etat membre
est inscrite au registre spécial des brevets et publiée dans la forme déterminée par l’article
1806 précédent pour les brevets délivrés.
1) Sur requête de quiconque, présentée après expiration d’un délai de quatre ans à compter
de la date du dépôt de la demande de brevet ou de trois ans à compter de la date de la
délivrance du brevet, le délai qui expire le plus tard devant être appliqué, une licence
obligatoire peut être accordée si l’une ou plusieurs des conditions suivantes sont remplies :
i) l’invention brevetée n’est pas exploitée industriellement sur le territoire de l’un des
Etats membres, au moment où la requête est présentée ;
ii) l’exploitation industrielle, sur le territoire susvisé, de l’invention brevetée ne satisfait
pas à des conditions raisonnables de la demande du produit protégé ;
iii) l’exploitation industrielle, sur le territoire susvisé, de l’invention brevetée est
empêchée ou entravée par l’importation du produit protégé ;
iv) en raison du refus du titulaire du brevet d’accorder des licences à des conditions
raisonnables, l’établissement ou le développement d’activités’industrielles ou
commerciales, sur le territoire susvisé, subissent injustement et substantiellement un
préjudice.
2) Nonobstant les dispositions de l’alinéa 1 précédent, une licence obligatoire ne peut être
accordée si le titulaire du brevet justifie d’excuses légitimes du défaut d’exploitation
industrielle, étant entendu que l’importation ne constitue pas une excuse légitime.
1) Lorsqu’une invention brevetée ne peut pas être exploitée sans qu’il soit porté atteinte aux
droits découlant d’un brevet délivré sur la base d’une demande antérieure ou bénéficiant
d’une priorité antérieure valablement revendiquée (« brevet antérieur »), une licence
obligatoire peut être accordée au titulaire du brevet ultérieur, dans la mesure nécessaire à
l’exploitation de son invention, pour autant que cette invention présente à l’égard du brevet
antérieur un progrès technique important.
1) La requête en octroi d’une licence obligatoire est présentée au tribunal civil du domicile
du breveté ou, si celui-ci est domicilié à l’étranger, auprès du tribunal civil du lieu où il a élu
domicile ou a constitué mandataire aux fins du dépôt. Seules sont admises les requêtes
présentées par des personnes domiciliées sur le territoire de l’un des Etats membres.
2) Lorsque la requête en octroi de licence obligatoire satisfait aux conditions fixées par
l’article 1819 précédent, le tribunal civil notifie la requête au titulaire du brevet concerné
ainsi qu’à tout bénéficiaire d’une licence dont le nom figure au registre des brevets, en les
invitant à présenter par écrit, dans un délai de trois mois, leurs observations sur la dite
requête. Le tribunal civil notifie également la requête à toute autorité gouvernementale
concernée. Le tribunal civil tient une audience sur la requête et sur les observations reçues ;
le requérant, le titulaire du brevet, tout bénéficiaire d’une licence dont le nom figure au
registre des brevets et toute autorité gouvernementale concernée sont invités à cette
audience.
3) Une fois achevée la procédure prescrite à l’alinéa 2 précédent, le tribunal civil prend une
décision sur la requête, soit en accordant la licence obligatoire soit en la refusant.
5) La décision du tribunal civil est écrite et motivée, le tribunal civil communique la décision
à l’Organisation, qui l’enregistre. Le tribunal civil publie cette décision et la notifie eu
requérant et au titulaire du brevet. L’Organisation notifie cette décision à tout bénéficiaire
d’une licence dont le nom figure au registre spécial.
1) Après expiration du délai de recours fixé à l’article 1824 du présent sous-livre ou des
qu’un recours a été liquidé par le maintien, dans sa totalité ou en partie, de la décision par
laquelle le tribunal civil a accordé la licence obligatoire, l’octroi de cette dernière autorise
son bénéficiaire à exploiter l’Invention brevetée, conformément aux conditions fixées dans
la décision du tribunal civil ou dans la décision prise sur recours, et l’oblige à verser la
compensation fixée dans les décisions susvisées.
établissement qui exploite l’invention brevetée. Une telle transmission n’est pas valable sans
l’autorisation du tribunal civil. Avant d’accorder l’autorisation, le tribunal civil met le
titulaire du brevet en mesure de se faire entendre. Le tribunal civil communique
l’autorisation à l’Organisation qui l’enregistre et la publie. Toute transmission autorisée a
pour effet que le nouveau bénéficiaire que celles qui incombaient à l’ancien bénéficiaire de
la licence.
4) Les dispositions des articles 1819 et 1820 du présent sous-livre sont applicables à la
modification ou au retrait de la licence obligatoire.
2) Si, dans un délai de trois mois suivant la sommation prévue à l’alinéa précédent, le
titulaire du brevet refuse ou néglige d’introduire les actions visées au dit alinéa précédent, le
bénéficiaire de la licence qui a été enregistrée peut les intenter en son propre nom, sans
préjudice pour le titulaire du brevet, de son droit d’intervenir à l’action.
Art.1826.- (Annexe 1 art.53) Toute action en nullité du brevet doit être exercée contre le
breveté. Si une décision de Justice devenue définitive constate la nullité du brevet, le
titulaire de la licence obligatoire est libéré de toutes les obligations résultant de la décision
lui accordant la licence obligatoire.
1) Tout titulaire d’un brevet qui n’est pas empêché par les conditions d’une licence
enregistrée antérieurement d’accorder des licences ultérieures, peut requérir de
l’Organisation que soit inscrite dans le registre en ce qui concerne son brevet, la
mention : « licences de plein droit ». Cette mention est alors inscrite dans le registre, et
publication en est faite par l’Organisation, le plus rapidement possible.
2) L’inscription de cette mention dans le registre confère à chacun le droit d’obtenir une
licence pour exploiter ledit brevet, et cela à des conditions qui, à défaut d’entente entre les
parties en cause, sont fixées par le tribunal civil.
4) Les dispositions de l’article 1799 du présent sous-livre sont applicables également aux
licences de plein droit.
5) Le bénéficiaire d’une licence de plein droit ne peut ni la céder ni accorder des sous-
licences en vertu de cette licence.
1) Nonobstant les dispositions des articles 1817 à 1825, une licence d’office peut en tout
temps être obtenue pour l’exploitation d’une invention brevetée d’une importance vitale :
a) pour la défense nationale ou ;
b) pour la santé publique ou ;
c) pour l’économie nationale, à condition que, dans ce dernier cas, le produit protégé,
fabriqué sur le territoire de l’Etat membre en cause, ne puisse pas être obtenu à des
conditions raisonnables et en quantité suffisante.
2) Dans les cas visés à l’alinéa 1 lettres a et b, une licence d’office peut être obtenue même
aux fins de l’importation.
1) Un Etat membre peut à tout moment, pour les besoins de la défense nationale, obtenir
une licence pour l’exploitation d’une invention qui est soit l’objet d’une demande de brevet,
soit d’un brevet.
2) L’exploitation susvisée peut être effectuée soit par l’Etat membre susvisé, soit pour son
compte.
4) La licence prend effet à la date à laquelle elle a fait l’objet de la demande de licence.
5) Faute d’accord entre les parties en cause, le montant des paiements visés à l’alinéa 3
précédent est fixé par le tribunal.
2) Si dans un délai de 12 mois il n’est pas donné d’effet à la mise en demeure susvisée et si le
défaut ou l’insuffisance d’exploitation ou l’insuffisance en qualité ou en quantité de
l’exploitation entreprise à la suite de la mise en demeure porte gravement préjudice à la
santé publique ou à l’économie nationale, les brevets en cause donnent lieu à des licences
d’exploitation par un texte réglementaire pris par le Ministre compétent du gouvernement
de l’Etat membre en cause et qui fixe les conditions de durée ainsi que le champ
d’exploitation des dites licences.
3) Le délai visé à l’alinéa précédent peut être prolongé par le Ministre chargé de la Propriété
industrielle, à la demande du Ministre compétent, et si toutefois le titulaire du brevet en
cause justifie d’excuses légitimes.
4) La licence prend effet à la date à laquelle le texte réglementaire visé à l’alinéa 2 précédent
est publié. A compter de cette date, l’Etat membre en cause peut soit exploiter pour son
propre compte l’invention considérée ou la faire exploiter.
5) Les conditions de paiement dû pour les licences visées par le présent article sont fixées, à
défaut d’accord amiable, par le tribunal.
1) Sous réserve de la disposition de l’alinéa 2 ci-après, toute atteinte portée aux droits du
breveté, soit par la fabrication de produits soit par l’emploi de moyens faisant l’objet de son
brevet, constitue le délit de contrefaçon. Ce délit est puni d’une amende de 50.000 à 300.000
Francs guinéens, sans préjudice des réparations civiles.
1) Les peines établies par les articles 1831 et 1832 du présent sous-livre ne peuvent être
cumulées.
2) La peine la plus forte est seule prononcée pour tous les faits antérieurs ou premier acte
de poursuite.
1) Dans le cas de récidive il peut être prononcé, outre l’amende visée aux articles 1831 et
1832, un emprisonnement d’un mois à six mois.
2) Il y a récidive lorsqu’il a été rendu contre le prévenu, dans les cinq années antérieures,
une première condamnation pour un des délits prévus par la présente annexe.
3) Un emprisonnement d’un mois à six mois peut aussi être prononcé si le contrefacteur est
un ouvrier ou un employé ayant travaillé dans les ateliers ou dans l’établissement du
breveté ou si le contrefacteur, s’étant associé avec un ouvrier ou un employé du breveté, a
eu connaissance par ce dernier des procédés décrits dans le brevet.
4) Dans ce dernier cas, l’ouvrier ou l’employé peut être poursuivi comme complice.
Art.1835.- (Annexe 1 art.62) Les dispositions des législations nationales des Etats
membres, relatives aux circonstances atténuantes sont applicables aux délits prévus par le
présent sous-livre.
Art.1836.- (Annexe 1 art.63) L’action correctionnelle pour l’application des peines ci-dessus
ne peut être exercée par le ministère public que sur la plainte de la partie lésée.
Art.1837.- (Annexe 1 art.64) Le tribunal correctionnel, saisi d’une action pour délit de
contrefaçon, statue sur les exceptions qui seraient tirées par le prévenu soit de la nullité ou
de la déchéance du brevet soit des questions relatives à la propriété du dit brevet.
Art.1838.- Les faits antérieurs à la délivrance d’un brevet ne sont pas considérés comme
ayant porté atteinte aux droits du breveté et ne peuvent motiver de condamnation, même
au civil, à l’exception toutefois des faits postérieurs à une notification qui serait faite au
5) Il est laissé copie au détenteur des objets décrits ou saisis de l’ordonnance et, le cas
échéant, de l’acte constatant le dépôt du cautionnement, le tout à peine de nullité et
dommages-intérêts contre l’huissier ou l’officier public ou ministériel.
Art.1840.- (Annexe 1 art.67) A défaut par le requérant de se pourvoir soit par la voie civile
soit la voie correctionnelle, dans le délai d’un mois, la Saisie ou description est nulle de plein
droit, sans préjudice des dommages-intérêts qui peuvent être réclamés, s’il y a lieu.
1) La confiscation des objets reconnus contrefaits et, le cas échéant, celle des instruments ou
ustensiles destinés spécialement à leur fabrication, sont, même en cas d’acquittement,
prononcées contre le contrefacteur, le receleur, l’introducteur ou le débitant.
2) Les objets confisqués sont remis au propriétaire du brevet, sans préjudice de plus amples
dommages-intérêts et de l’affichage du jugement, s’il y a lieu.
Art.1842.- (Annexe 1 art.69) Tout brevet délivré ou reconnu sous le régime des stipulations
de l’Accord de Libreville du 13 septembre 1962 et de ses annexes I et IV est maintenu en
vigueur pour la durée prévue par ledit Accord et en vertu du présent article.
2) Les demandes de brevets déposées avant le jour de l’entrée en vigueur du présent sous-
livre restent soumises aux règles qui étaient applicables à la date de dépôt des dites
demandes.
3) Toutefois, l’exercice des droits découlant des brevets délivrés conformément aux régies
visées à l’alinéa précédent est soumis aux dispositions du présent sous-livre, à compter du
jour de son entrée en vigueur, sous réserve des droits acquis, qui restent maintenus.
4) Est abrogée l’annexe 1 ainsi que l’article 1er de l’annexe IV à l’Accord de Libreville du 13
septembre 1962.
Art.1845.- (Annexe 2 art.2) Sous les conditions et dans les limites fixées par le présent sous-
livre, le titulaire du certificat d’enregistrement a le droit d’interdire à toute personne
d’exploiter le modèle d’utilité en accomplissant les actes suivants : fabriquer, importer, offrir
en vente, vendre et utiliser le modèle d’utilité et détenir ce dernier aux fins de l’offrir en
vente, de le vendre ou de l’utiliser.
1) L’instrument ou objet ou les parties de l’un ou de l’autre, tels que visés à l’article 1844
précédent, ne sont pas considérés comme nouveaux si, à la date de dépôt de la demande
d’enregistrement auprès de l’Organisation, ils ont été décrits dans les publications
imprimées ou s’ils ont été notoirement utilisés sur le territoire de l’un des Etats membres.
2) La nouveauté visée à l’alinéa précédent n’est pas mise en échec si, dans les six mois
précédant le date visée à l’alinéa précédant, l’instrument ou l’objet ou les parties de l’un ou
de l’autre ont fait l’objet d’une divulgation résultant :
a) d’un abus manifeste à l’égard du déposant de la demande ou de son prédécesseur en
droit ou ;
b) du fait que le déposant de la demande ou son prédécesseur en droit les a exposés
dans une exposition internationale officielle ou officiellement reconnue.
1) Ne peut faire l’objet d’un enregistrement le modèle d’utilité tel que visé à l’article 1844,
qui serait contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs, à la santé publique, à l’économie
nationale ou à la défense nationale, étant entendu que l’exploitation du dit modèle n’est pas
considérée comme contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs du seul fait que cette
exploitation est interdite par une disposition légale ou réglementaire.
2) Aucun modèle d’utilité ne peut faire l’objet d’une protection au titre du présent sous-livre
s’il est déjà fait l’objet d’un brevet d’invention ou d’un enregistrement de modèle d’utilité,
basé sur une demande antérieure ou une demande bénéficiant d’une priorité antérieure.
1) Sous réserve des dispositions de l’alinéa 2 ci-après, la durée de la protection conférée par
le certificat d’enregistrement d’un modèle d’utilité expire au terme de la cinquième année à
compter de le date du dépôt de le demande d’enregistrement.
2) Sur requête présentée, au plus tôt six mois et au plus tard un mois avant l’expiration visée
à l’alinéa précédent, par le titulaire du modèle d’utilité ou par le bénéficiaire d’une licence
inscrite au registre des modèles d’utilité et sous réserve du paiement d’une taxe dont
montant est fixé par voie réglementaire, l’Organisation prolonge la durée du modèle d’utilité
pour une période de 3 ans ; toutefois, cette durée n’est prolongée que si le requérant prouve
à la satisfaction de l’Organisation que le modèle d’utilité Protégé est l’objet d’une
exploitation industrielle sur le territoire de l’un des Etats membres, à la date de la requête,
ou bien qu’il y a des excuses légitimes au défaut d’une telle exploitation. L’importation ne
constitue pas une excuse légitime.
2) La même disposition s’applique lorsqu’un employé n’est pas tenu par son contrat de
travail d’exercer une activité inventive mais élabore un modèle d’utilité en utilisant des
données ou des moyens que son emploi a mis à sa disposition.
3) Dans le cas visé à l’alinéa précédent, l’employé qui a élaboré le modèle d’utilité a droit à
une rémunération tenant compte de son salaire et de l’importance du modèle enregistré.
Cette rémunération, à défaut d’entente entre les parties, est fixée par le tribunal.
4) Dans de cas visé à l’alinéa 1° précédent l’employé a le même droit que celui visé à l’alinéa
3° Précédent si l’importance du modèle d’utilité est très exceptionnelle.
Art.1851.- (Annexe 2 art.8) Le modèle d’utilité enregistré ne produit pas d’effet à l’égard du
tiers qui, au moment du dépôt de la demande d’enregistrement exploitait déjà le modèle
d’utilité sur le territoire de l’un des Etats membres ou avait pris des mesures nécessaires
pour cette exploitation. Ce tiers est autorisé à utiliser le modèle d’utilité pour les besoins de
son entreprise, dans ses propres ateliers ou dans ceux d’autrui. Ce choit ne peut être
transmis qu’avec l’entreprise.
Art.1852.- (Annexe 2 art.9) Les étrangers bénéficient des dispositions du présent sous-livre
s’ils remplissent les conditions qu’elle prescrit.
Art.1853.- (Annexe 2 art.10) Quiconque veut obtenir l’enregistrement d’un modèle doit
déposer ou adresser par pli postal recommandé avec demande d’avis de réception au
ministère chargé de la Propriété industrielle :
1) La demande d’enregistrement doit être limitée à un seul objet principal ; ladite demande
fait mention d’un titre désignant d’une manière sommaire et précise l’objet du modèle
d’utilité.
2) Les documents visés à l’article 1853,d.i à iv précédent doivent être rédigés dans une des
langues de travail de l’Organisation.
1) quiconque veut se prévaloir de la priorité d’un dépôt antérieur est tenu de joindre à sa
demande d’enregistrement ou de faire parvenir à l’Organisation au plus tard dans un délai
de six mois à compter du dépôt de sa demande :
a) une déclaration écrite indiquant la date et le numéro de ce dépôt antérieur, le pays
dans lequel il a été effectué et le nom du déposant ;
b) une copie certifiée conforme de ladite demande antérieure ;
c) et s’il n’est pas l’auteur de cette demande, une autorisation écrite du déposant ou de
ses ayants-droit l’habilitant à se prévaloir de la priorité en cause.
2) Le demandeur qui entend se prévaloir pour une même demande de plusieurs droits de
priorité doit pour chacun d’eux, observer les mêmes prescriptions que ci-dessus ; il doit en
outre acquitter une taxe par droit de priorité invoqué et produire la justification du
paiement de celle-ci dans le même délai de six mois que ci-dessus.
3) Le défaut de remise en temps voulu de l’une quelconque des pièces précitées entraîne de
plein droit, pour la seule demande considérée, la perte du bénéficie du droit de priorité
invoqué.
4) Toute pièce parvenue à l’Organisation plus de six mois après le dépôt de la demande
d’enregistrement est déclarée irrecevable.
5) Nonobstant les dispositions de l’alinéa 2° précédent, les délais visés au dit alinéa peuvent
à la demande du déposant, être prorogés par trois fois pour une période de 60 jours
chacune à condition que le dit déposant justifie d’excusés légitimes l’empêchant de
demander la transformation visée à l’alinéa 1° précédent. Si un recours contre la décision de
rejet de la demande de brevet a été initié par le déposant, la prorogation susvisée est de 30
jours à compter de la date à laquelle la décision concernant son recours lui a été signifiée.
1) Aussitôt après l’enregistrement des demandes et dans les cinq jours à compter de la date
de dépôt, le Ministre chargé de la Propriété industrielle transmet le pli remis par le
déposant à l’Organisation en y joignant un exemplaire de le demande, une copie certifiée du
procès-verbal de dépôt, la pièce constatant le versement des taxes et, s’il y a lieu, le pouvoir
mentionné à l’article 1853 et les documents de priorité visés à l’article 1855.
1) Les modèles d’utilité dont la demande a été régulièrement formée sont délivrés sans
examen quant au fond. Lorsque l’Organisation constate que toutes les conditions requises à
cet effet sont remplies, elle délivre le certificat d’enregistrement demandé. Toutefois, dans
tous les cas, la délivrance du certificat est effectuée aux risques et périls des demandeurs et
sans garantie soit de la réalité, de la nouveauté ou du mérite du modèle d’utilité, soit de la
fidélité ou de l’exactitude de la description relative.
1) La demande qui ne satisfait pas à la prescription de l’article 1854,1° précédent peut, dans
un délai de six mois à dater de la notification que la demande telle que présentée ne peut
être acceptée parce que n’ayant pas un seul objet principal, être divisée en un certain
nombre de demandes bénéficiant de la date de la demande initiale.
2) Toute demande dans laquelle n’ont pas été observées les prescriptions de l’article 1853, à
l’exclusion de la disposition de la lettre b et de celle de l’article 1854 est renvoyée, s’il y a
lieu, au déposant ou à son mandataire, en l’invitant à régulariser les pièces dans le délai de
deux mois. Ce délai peut être augmenté, en cas de nécessité justifiée, sur requête du
déposant ou de son mandataire. La demande ainsi régularisée dans ledit délai conserve la
date de la demande initiale.
3) Dans le cas où les pièces régularisées ne sont pas fournies dans le délai imparti la
demande du modèle d’utilité est rejetée,
4) Avant la délivrance, toute demande de modèle d’utilité peut être retirée par son auteur.
Les pièces déposées ne lui sont restituées que sur sa demande.
1) Les descriptions, dessins et clichés des modèles d’utilité enregistrés sorti conservés à
l’Organisation où, après la publication prévue à l’article 1862 ci-après, ils sont communiqués
à toute réquisition. Les spécimens de modèles d’utilité sont conservés à l’Organisation
pendant une durée de huit ans et peuvent être examinés par toute personne intéressée.
2) Toute personne peut obtenir, à compter de la publication visée à l’alinéa précédent, copie
officielle des descriptions, dessins et clichés susvisés.
3) Les dispositions des deux alinéas qui précèdent sont applicables aux copies officielles
produites par les déposants qui ont entendu se prévaloir de la priorité d’un dépôt antérieur
et aux pièces habilitant certains de ces déposants à revendiquer une telle priorité.
1) L’Organisation publie, pour chaque modèle d’utilité délivré, les données suivantes :
i) le numéro du modèle d’utilité ;
ii) le nom et l’adresse du titulaire du modèle d’utilité ;
iii) le nom et l’adresse de l’auteur du modèle d’utilité, sauf si celui-ci a demandé à ne pas
figurer dans le certificat d’enregistrement ;
iv) le nom et l’adresse du mandataire, s’il y en a un ;
v) la date du dépôt de la demande ;
vi) la mention de la priorité, si une priorité a été revendiquée valablement ;
vii) la date de la priorité et le nom du pays dans lequel, ou du ou des pays pour lesquels,
la demande antérieure a été déposée et le numéro de la demande antérieure ;
viii) la date de la délivrance du modèle d’utilité ;
ix) la titre du modèle d’utilité.
1) Les droits attachés à une demande d’enregistrement d’un modèle d’utilité ou à un modèle
d’Utilité enregistré sont transmissibles en totalité ou en partie.
1) Les actes visés à l’article 1863.2° précédent ne sont opposables aux tiers que s’ils ont été
inscrits au registre spécial des modèles d’utilité tenu par l’Organisation dans le délai de 12
mois à compter de la date à laquelle ils ont été accomplis. Un exemplaire de ces actes est
conservé par l’Organisation.
2) Dans les conditions fixées par voie réglementaire, l’Organisation délivre à tous ceux qui le
requièrent une copie des inscriptions portées sur le registre spécial des modèles d’utilité
ainsi que l’état des inscriptions subsistant sur les modèles d’utilité donnés en gage, ou un
certificat constatant qu’il n’en existe aucune.
1) Ceux qui ont acquis d’un titulaire d’un modèle d’utilité ou de ses ayants droit la faculté
d’exploiter le modèle d’utilité profitent de plein droit des améliorations apportées par ce
titulaire du modèle d’utilité au dit modèle ou par ses ayants-droit. Réciproquement, le dit
2) Tous ceux qui ont le droit de profiter des améliorations susvisées peuvent en lever une
expédition à l’Organisation.
1) Le titulaire d’un modèle d’utilité peut, par contrat, concéder à une personne physique ou
morale une licence lui permettant d’exploiter le modèle d’utilité enregistré.
3) Le contrat de licence est établi par écrit et signé par les parties.
4) Le contrat de licence doit être inscrit, dans un délai de 12 mois après l’approbation visée
à l’article 1868, au registre spécial de l’Organisation. Il n’a d’effet envers les tiers qu’après
inscription au registre susvisé et publication dans les formes prescrites par règlement
d’application.
6) Sauf stipulations contraires du contrat de licence, la concession d’une licence n’exclut pas,
pour le concédant, ni la possibilité d’accorder des licences d’autres personnes, sous réserve
qu’il en avise le concessionnaire de la licence, ni celle d’exploiter lui-même le modèle
d’utilité enregistré.
1) Sont nulles les clauses contenues dans les contrats de licence ou convenues en relation
avec ses contrats pour autant qu’elles imposent au concessionnaire de la licence, sur le plan
industriel ou commercial, des limitations ne résultant pas des droits conférés par le modèle
d’utilité ou non nécessaires pour le maintien de ces droits.
1) Les contrats de licence, les cessions et transmissions des modèles d’utilité et leurs
modifications ou renouvellements doivent être, sous peine de nullité, soumis dans les 12
mois après leur conclusion au contrôle et à l’approbation préalables de l’autorité nationale
compétente avant leur inscription au registre spécial de l’Organisation, s’ils comportent des
paiements à l’étranger ou s’ils sont consentis ou obtenus par des personnes, physiques ou
morales, qui ne sont pas des nationaux ou qui ne sont pas installées sur le territoire national
de l’un des Etats membres.
Art.1869.- (Annexe 2 art.26) Sont nuls et de nul effet tes modèles d’utilité enregistrés dans
les cas suivants :
a) si, conformément aux dispositions des articles 1844, 1845 et 1847, le modèle d’utilité
n’est pas nouveau et s’il n’est pas susceptible d’application industrielle ;
b) si le modèle d’utilité n’est pas, aux termes de l’article 1848 précédent, susceptible
d’être enregistré, sans préjudice des peines qui pourraient être encourues pour la
fabrication ou le délit d’objets prohibés ;
c) le titre sous lequel l’enregistrement du modèle d’utilité a été demandé indique
frauduleusement un objet autre que le véritable objet du dit modèle d’utilité ;
d) si la description jointe au modèle d’utilité n’est pas conforme à la description de
l’article 1853.d.i précédent ou si elle n’indique pas, d’une manière complète et loyale, les
véritables moyens du déposant.
1) Sans préjudice des dispositions de l’article précédent, lorsque la protection conférée par
le modèle d’utilité enregistré n’a pas été renouvelée en raison de circonstances
indépendantes de la volonté du titulaire du dit modèle, ce titulaire ou ses ayants-droit
peuvent, moyennant paiement de la taxe de renouvellement requise ainsi que le paiement
d’une surtaxe dont le montant est fixé par le voie réglementaire, en demander la
restauration dans un délai de six mois à partir de la date où les circonstances
susmentionnées ont cessé d’exister et au plus tard dans le délai de un an à partir de la date
où le renouvellement était dû.
5) Les modèles d’utilité restaurés sont publiés par l’Organisation dans les formes prescrites
par règlement d’application.
Art.1871.- (Annexe 2 art.28) Quiconque dans des enseignes, annonces, prospectus, affiches,
marques ou estampilles, usurpe la qualité de titulaires d’un modèle est puni d’une amende
de 50.000 à 150.000 Francs guinéens, sans préjudice des réparations civiles. En cas de
récidive, le montant de l’amende précité peut être doublé.
1) L’action en nullité et l’action en déchéance peuvent être exercées par toute personne y
avant intérêt.
2) Ces actions, ainsi que toutes contestations relatives à la propriété des modèles d’utilité
sont portées devant les tribunaux civils.
Art.1873.- (Annexe 2 art.30) Si l’action est dirigée en même temps contre le titulaire du
modèle d’utilité et contre un ou plusieurs concessionnaires partiels du dit modèle, elle est
portée devant le tribunal du domicile originaire ou élu du titulaire susvisé.
Art.1874.- (Annexe 2 art.31) L’affaire est instruite et jugée dans la forme prescrite pour les
matières sommaires. Au besoin, elle est communiquée au ministère public.
1) Dans toute instance tendant à faire prononcer la nullité ou la déchéance d’un modèle
d’utilité, le ministère public peut intervenir et prendre des réquisitions pour faire prononcer
la nullité ou la déchéance absolue du modèle d’utilité.
2) Dans les cas prévus par l’article 1869, lettres b et c, il peut même, par action principale,
faire prononcer la nullité du modèle d’utilité.
Art.1876.- (Annexe 2 art.33) Dans les cas prévus à l’article 1875, tous les ayants-droit au
modèle d’utilité dont les titres ont été enregistrés à l’Organisation conformément à l’article
1862 précédent, doivent être mis en cause.
est donné avis à l’Organisation et la nullité ou la déchéance prononcée sur le territoire d’un
Etat membre est inscrite au registre spécial des modèles d’utilité et publiée dans la forme
déterminée par l’article 1862 précédent.
1) Sous réserve de la disposition de l’alinéa 2° ci-après, toute atteinte portée aux droits du
titulaire du modèle d’utilité enregistré, soit par la fabrication de produits soit par l’emploi de
moyens faisant l’objet de son modèle d’utilité, constitue le délit de contrefaçon. Ce délit est
puni d’une amende de 30.000 à 180.000 Francs guinéens, sans préjudice des réparations
civiles.
2) Toutefois, aucune action en contrefaçon d’un modèle d’utilité enregistré n’est recevable
si, à l’expiration d’un délai de trois ans à compter de la date de l’enregistrement du modèle
d’utilité en cause, le modèle d’utilité protégé n’a pas été exploité sur le territoire de l’un des
Etats membres par le titulaire ou par ses ayants droit, saut si ce défaut d’exploitation est
justifié par des excuses légitimes.
Art.1879.- (Annexe 2 art.36) Ceux qui ont sciemment recelé, vendu, exposé en vente ou
introduit sur le territoire national de l’un des Etats membres un ou plusieurs objets
contrefaits sont punis des mêmes peines que les Contrefacteurs.
1) Les peines établies par les articles 1878 et 1879 ne peuvent être cumulées.
2) La peine la plus forte est seule prononcée pour tous les faits antérieurs au premier acte
de poursuite.
1) Dans le cas de récidive, il peut être prononcé, outre l’amende visée aux articles 1878 et
1879, un emprisonnement de 15 jours à 3 mois.
2) Il y a récidive lorsqu’il a été rendu contre le Prévenu, dans les deux années antérieures,
une première condamnation pour un des délits prévus par le présent sous-livre.
4) Dans ce dernier cas, l’ouvrier ou l’employé peut être poursuivi comme complice.
Art.1882.- (Annexe 2 art.39) Les dispositions des législations nationales des Etats membres
relatives aux circonstances atténuantes sont applicables aux délits prévus par la présente
annexe.
Art.1883.- (Annexe 2 art.40) L’action correctionnelle pour l’application des peines visées ci-
dessus ne peut être exercée par le ministère public que sur la plainte de la partie lésée.
Art.1884.- (Annexe 2 art.41) Le tribunal correctionnel, saisi d’une action pour délit de
contrefaçon, statue sur les exceptions qui seraient tirées par le prévenu soit de la nullité ou
de la déchéance du modèle d’utilité soit des questions relatives à la propriété du dit modèle
d’utilité.
Art.1885.- (Annexe 2 art.42) Les faits antérieurs à l’enregistrement d’un modèle d’utilité ne
sont pas considéré comme ayant porté atteinte aux droits du titulaire du modèle et ne
peuvent motiver de condamnation au civil, à l’exception toutefois des faits postérieurs à une
notification qui serait faite au présumé contrefacteur d’une copie officielle de la description
de L’invention jointe à la demande de modèle d’utilité.
2) L’ordonnance est rendue sur simple requête et sur la présentation du modèle d’utilité.
5) Il est laissé copie au demandeur des objets décrits ou saisis de l’ordonnance et, le cas
échéant, de l’acte constatant le dépôt du cautionnement, le tout à peine de nullité et de
dommages-intérêts contre l’huissier ou l’officier public ou ministériel.
Art.1887.- (Annexe 2 art.44) A défaut par le demandeur de se pourvoir soit par la voie civile
soit par la voie correctionnelle, dans le délai d’un mois, la saisie ou description est nulle de
plein droit sans préjudice des dommages-intérêts qui peuvent être réclamés, s’il y a lieu.
1) La confiscation des objets reconnus contrefaits et, le cas échéant, celle des instruments ou
ustensiles destinés spécialement à leur fabrication, sont, même en cas d’acquittement,
prononcées contre le contrefacteur, le receleur, l’introducteur ou le débitant.
2) Les objets confisqués sont remis au propriétaire du modèle d’utilité, sens préjudice de
plus amples dommages-intérêts et de l’affichage du jugement, s’il y a lieu.
1) Sont considérés comme marque de produits ou de services tout signe visible utilisé ou
que l’on se propose d’utiliser pour distinguer les produits ou services d’une entreprise
quelconque et notamment les noms patronymiques pris en eux-mêmes ou sous une forme
distinctive, les dénominations particulières, arbitraires ou de fantaisie, la forme
caractéristique du produit ou de son conditionnement, les étiquettes, enveloppes,
emblèmes, empreintes, timbres, cachets, vignettes, liserés, combinaisons ou dispositions de
couleurs, dessins, reliefs, lettres, chiffres, devises, pseudonymes.
2) Est considérée comme marque collective la marque de produits ou de services dont les
conditions d’utilisation sont fixées par décision ministérielle (« règlement ») et que seuls les
groupements de droit public, syndicats ou groupements de syndicats, associations,
groupements de producteurs, d’industriels, d’artisans ou de commerçants peuvent utiliser,
pour autant qu’ils soient reconnus officiellement et qu’ils aient la capacité juridique.
Art.1892.- (Annexe 3 art.3) Ne peuvent constituer une marque ni en faire partie les signes
dont l’utilisation serait contraire à l’ordre public, aux bonnes mœurs ou aux lois ainsi que les
signes exclus par l’article 6 ter de la Convention de Paris pour la protection de la propriété
industrielle.
Art.1893.- (Annexe 3 art.4) Sont nulles et de nul effet les marques dépourvues de caractère
distinctif, notamment du fait qu’elles sont constituées exclusivement de signes ou
d’indications constituant le désignation nécessaire ou générique du produit ou la
composition du produit ainsi que les dépôts de marques comportent des indications
propres à tromper le public.
Art.1894.- (Annexe 3 art.5) Les étrangers jouissent du bénéfice du présent sous-livre s’ils
remplissent les conditions qu’il fixe.
Art.1895.- (Annexe 3 art.6) Les nationaux peuvent revendiquer l’application à leur profit
des dispositions de la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle
ainsi que des arrangements, actes additionnels et protocoles de clôture qui ont modifié ou
modifieront ladite Convention dans tous les cas où ces dispositions sont plus favorables que
celles du présent sous-livre pour protéger les droits dérivant de la propriété industrielle.
1) Sous réserve des dispositions ci-après, la propriété de la marque appartient à celui qui le
premier en a effectué le dépôt.
2) Nul ne peut revendiquer la propriété exclusive d’une marque, en exerçant les actions
prévues par les dispositions du présent sous-livre, s’il n’en a effectué le dépôt dans les
conditions prescrites par l’article 1898 ci-Après.
3) Si une marque a été déposée par une personne qui, au moment du dépôt, avait
connaissance ou aurait dû avoir connaissance du fait qu’une autre personne avait la
propriété de l’usage de cette marque, cette dernière personne peut revendiquer la propriété
de la marque pourvu qu’elle effectue le dépôt de ladite marque dans les six mois qui suivent
le premier dépôt.
4) L’usage ne peut être prouvé que par des écrits, imprimés ou documents contemporains
des faits d’usage qu’ils tendent à établir.
1) Quiconque veut déposer une marque doit remettre au greffe du tribunal civil de son
domicile :
a) une demande d’enregistrement adressée au directeur général de l’Organisation ;
b) un pouvoir sous seing privé, sans timbre, si le déposant est représenté par un
mandataire ;
c) le modèle de la marque comportant l’énumération des produits auxquels s’applique la
marque et des classes correspondantes de la classification en vigueur ; le modèle de la
marque est déposé en quatre exemplaires dont l’un est revêtu par le déposant de la
mention « original » ; chaque exemplaire est signé par le déposant ou son mandataire ;
d) le cliché de la marque.
4) Les demandes internationales visées à l’alinéa précédent ne peuvent être déposées par
des nationaux domiciliés sur ledit territoire national que si, lors du dépôt des dites
demandes, les marques en cause ont fait l’objet de demandes d’enregistrement inscrites au
nom de ces nationaux dans le registre spécial des marques de l’Organisation, au moins pour
les produits et les services mentionnés dans les demandes internationales susvisées.
5) Si une agence du Bureau international, au sens de l’article 32.2° a.ix du traité concernant
l’enregistrement des marques, est établie sur le territoire de l’Etat où l’Organisation a son
siège l’application des dispositions de l’alinéa 3° précédent est suspendue au moins pendant
la durée du fonctionnement de ladite agence.
Art.1899.- (Annexe 3 art.10) La marque peut être enregistrée pour une ou plusieurs classes
des produits et des services, au sens de l’Arrangement de Nice concernant la classification
internationale des produits et des services, aux fins de l’enregistrement international des
marques.
3) Le greffier transmet les pièces à l’Organisation dans un délai de cinq jours ouvrables à
compter du dépôt.
2) Tout dépôt qui ne satisfait pas aux prescriptions de l’article 1892 est rejeté.
3) En cas d’irrégularité matérielle concernant les conditions de forme visées aux articles
1898 et 1899 ou de défaut du paiement des taxes exigibles, un délai de deux mois est
accordé au déposant pour régulariser son dépôt. Ce délai peut être prolongé de 30 jours sur
demande justifiée du déposant ou de son mandataire. Faute de régularisation dans les délais
impartis, le dépôt est rejeté.
5) Aucun dépôt ne peut être rejeté sans que les observations du déposent ou de son
mandataire n’aient été recueillies.
6) Lorsque l’Organisation constate que les conditions visées à l’alinéa 1° précédent sont
remplies, elle enregistre la marque et publie l’enregistrement.
2) L’Organisation envoie une copie de revis d’opposition au déposant qui peut répondre à
cet avis, en motivant sa réponse, dans un délai fixé par règlement d’application. Si sa
réponse ne parvient pas à l’Organisation dans le délai précité, le déposant est réputé avoir
retiré sa demande d’enregistrement et ce dernier est radié.
3) Avant de statuer sur l’opposition, l’Organisation entend les parties ou l’une d’elles ou leur
mandataire, si la demande lui en est faite.
Art.1907.- (Annexe 3 art.18) Toute personne peut, en tout temps, consulter le registre
spécial des marques de l’Organisation et demander à ses frais des renseignements, extraits
ou copies de ces renseignements.
1) Le titulaire d’une marque ne peut obtenir le renouvellement visé à l’article précédent que
s’il prouve :
i) qu’il utilise la marque sur le territoire nationale de l’un des Etats membres ou qu’il fait
utiliser la dite marque en vertu d’une concession de licence, cette preuve devant porter
sur chacune des classes indiquées dans l’enregistrement ;
ii) et qu’il a acquitté le montant de la taxe de renouvellement fixé par la voie
réglementaire.
5) L’Organisation inscrit au registre spécial des marques et publie, dans les conditions fixées
par règlement d’application, le renouvellement et, le cas échéant, toute mention relative à
une limitation des produits ou services.
6) Une marque dont l’enregistrement n’a pas été renouvelé ne peut donner lieu à un
enregistrement au profit d’un tiers, pour les produits ou des services identiques ou
similaires, moins de trois ans après l’expiration de la période de l’enregistrement ou du
renouvellement.
2) L’enregistrement de la marque ne confère pas à son titulaire le droit d’interdire aux tiers
l’usage de bonne foi de leur nom, de leur adresse, d’un pseudonyme, d’un nom
géographique ou d’indications exactes relatives à l’espèce, la qualité, le quantité, la
destination, la valeur, le lieu d’origine ou l’époque de le production de leurs produits ou de
la présentation de leurs services, pour autant qu’il s’agisse d’un usage limité à des fins de
simple identification ou d’information et qui ne puisse pas induire le public en erreur sur la
provenance des produits ou services.
1) Le titulaire d’une marque peut renoncer à l’enregistrement pour la totalité ou pour une
partie seulement des produits ou services pour lesquels la marque a été enregistrée.
3) Si une licence est inscrite dans le registre spécial des marques, la renonciation n’est
inscrite que sur présentation d’une déclaration par laquelle le concessionnaire de la licence
consent à cette renonciation.
3) Lorsque la décision ordonnant la radiation est devenue définitive, elle est communiquée
à l’Organisation qui l’inscrit au registre spécial des marques.
4) La radiation est publiée dans les formes prescrites par règlement d’application.
L’enregistrement de la marque est alors considéré :
i) comme n’ayant jamais eu d’effet, si la marque n’a jamais été utilisée après son
enregistrement ;
ii) et comme n’ayant jamais eu d’effet à partir du moment où la marque n’a plus été
utilisée, un certain temps après son enregistrement.
1) L’annulation des effets sur le territoire national de l’enregistrement d’une marque est
prononcée par les tribunaux civils à la requête soit du ministère public soit de toute
personne ou syndicat professionnel intéressé.
2) Sur requête des demandeurs susvisés ou de l’Organisation, le tribunal déclare nul et non
avenu l’enregistrement d’une marque, au cas où cette dernière n’est pas conforme aux
dispositions des articles 1891, 1892 ou 1893 du présent sous-livre ou est en conflit avec un
droit antérieur ; dans ce dernier cas, l’annulation ne peut être prononcée que sur demande
du titulaire du droit antérieur. La nullité peut s’appliquer à la totalité ou à une partie
seulement des produits ou services pour lesquels la marque a été enregistrée.
3) Lorsque la décision déclarant l’enregistrement nul et non avenu est devenue définitive,
elle est communiquée à l’Organisation.
4) La nullité est publiée dans les formes prescrites par règlement d’application.
L’enregistrement est considéré comme nul et non avenu dès la date de cet enregistrement.
1) Sans préjudice des dispositions de l’article précédent, lorsque La protection conférée par
une marque enregistrée n’a pas été renouvelée en raison des circonstances indépendantes
de la volonté du titulaire de ladite marque, celui-ci ou ses ayants-droit peuvent, moyennant
paiement de la taxe de renouvellement requise ainsi que le paiement d’une surtaxe dont le
montant est fixé par voie réglementaire, en demander la restauration dans un délai de six
mois à partir de la date où les circonstances susmentionnées ont cessé d’exister et au plus
tard dans le délai de deux ans à partir de la date où le renouvellement était dû.
4) Les marques restaurées sont publiées par l’Organisation dans les formes prescrites par
règlement d’application.
1) Les droits attachés à une marque sont transmissibles en totalité ou en Partie, isolément
ou concurremment avec l’entreprise.
1) Les actes mentionnés à l’article précédent ne sont opposables aux tiers que s’ils ont été
inscrits au registre spécial des marques tenu à l’Organisation. Un exemplaire des actes est
conservé par l’Organisation.
2) Aux conditions fixées par voie réglementaire, l’Organisation délivre à tous ceux qui le
requièrent une copie des inscriptions portées sur le registre spécial des marques, un état
des inscriptions subsistant sur les marques données en gage ou un certificat constatant qu’il
n’en existe aucune, ainsi que des certificats d’identité reproduisant les indications de
l’exemplaire originel du modèle de la marque.
être inscrite au registre spécial des marques sur notification du greffier à l’Organisation et
faire l’objet d’une mention publiée par ladite Organisation.
1) Le titulaire d’une marque peut, par contrat, concéder une personne physique ou morale
une licence lui permettant d’utiliser la dite marque pour tout ou partie des produits ou
services pour lesquels la marque a été enregistrée.
3) Le contrat de licence est établi par écrit et signé par les parties sous peine de nullité.
4) Le contrat de licence doit être inscrit, dans un délai de douze mois après l’approbation
visée à l’article 1919, au registre spécial de l’Organisation. Le contrat de licence n’a d’effet
envers les tiers qu’après l’inscription au registre susvisé et publication dans les formes
prescrites par règlement d’application.
6) Sauf stipulations contraires du contrat de licence, la concession d’une licence n’exclut pas
pour le concédant ni la possibilité d’accorder des licences à d’autres personnes sous réserve
qu’il en avise le concessionnaire de la licence, ni celle d’utiliser lui-même la marque.
7) La concession d’une licence exclusive exclut que le concédant de la licence accorde des
licences à d’autres personnes et, en l’absence de stipulations contraires du contrat de
licence, qu’il utilise lui-même la marque.
1) Sont nulles les clauses contenues dans les contrats de licence ou convenues en relation
avec des contrats pour autant qu’elles imposent au concessionnaire de le licence, sur le plan
industriel ou commercial, des limitations ne résultant pas des droits conférés par
l’enregistrement de la marque ou non nécessaires pour le maintien de ces droits.
3) Sauf stipulations contraires du contrat de licence, la licence n’est pas cessible à des tiers
et le concessionnaire de la licence n’est pas autorisé à accorder des sous-licences.
physiques ou morales qui ne sont pas des nationaux ou qui ne sont pas installées sur le
territoire national de l’un des Etats membres.
3) S’il s’agit d’un contrat de licence, le contrôle visé à l’alinéa précédent consiste à vérifier en
outre qu’il existe entre le titulaire de la marque et le concessionnaire de la licence, des
rapports ou des dispositions assurant un contrôle effectif par le titulaire de la qualité des
produits auxquels s’applique la licence,
Art.1922.- (Annexe 3 art.33) Les marques collectives sont apposées soit directement par les
groupements visés à l’article 1920, à titre de contrôle, soit par les membres des dits
groupements sur les produits ou objets de leur commerce ; en tout état de cause cette
apposition se fait sous la surveillance du groupement concerné et conformément aux
conditions fixées par les dispositions des textes régissant les marques collectives en cause.
modifications apportées à ladite décision si elles sont contraires à l’ordre public ou aux
bonnes mœurs.
Art.1926.- (Annexe 3 art.37) Sont punis d’une amende de 50.000 à 300.000 Francs
guinéens, et d’un emprisonnement de trois mois à trois ans, ou de l’une de ces peines
seulement :
a) ceux qui ont contrefait une marque ou fait usage d’une marque contrefaite ;
b) ceux qui ont frauduleusement apposé sur leurs produits ou les objets de leur
commerce une marque appartenant à autrui ;
c) ceux qui ont sciemment vendu ou mis on vente un ou plusieurs produits revêtus d’une
marque contrefaite ou frauduleusement apposée ou ceux qui ont sciemment vendu, mis
en vente, fourni ou offert de fournir des produits ou des services sous une telle marque ;
d) ceux qui ont sciemment livré un produit ou fourni un service autre que celui qui leur a
été demandé sous une marque déposée.
Art.1927.- (Annexe 3 art.38) Sont punis d’une amende de 50.000 à 150.000 Francs
guinéens, et d’un emprisonnement d’un mois à un an ou de l’une de ces peines seulement :
a) ceux qui, sans contrefaire une marque, en ont fait une imitation frauduleuse de nature
à tromper l’acheteur ou ont fait l’usage d’une marque frauduleuse imitée ;
b) ceux qui ont fait usage d’une marque portant des indications propres à tromper
l’acheteur sur la nature du produit ;
c) ceux qui ont sciemment vendu ou mis en vente un ou plusieurs produits revêtus d’une
marque frauduleuse imitée ou portant des Indications propres à tromper l’acheteur sur
la nature du produit ou ceux qui ont fourni ou offert de fournir des produits ou des
services sous une telle marque.
Art.1928.- (Annexe 3 art.39) Sont punis d’une amende de 50.000 à 100.000 Francs
guinéens, et d’un emprisonnement de quinze jours à six mois ou de l’une de ces peines
seulement :
a) ceux qui n’ont pas apposé sur leurs produits une marque déclarée obligatoire ;
b) ceux qui ont vendu ou mis en vente un ou plusieurs Produits ne portant pas la
marque déclarée obligatoire pour cette espèce de produits ;
c) ceux qui ont contrevenu aux dispositions des décisions prises en exécution de l’article
1890 du présent sous-livre ;
d) ceux qui ont fait figurer dans leurs marques des signes dont l’emploi est prohibé par
les dispositions du présent sous-livre.
1) Les peines établies par les articles 1926, 1927 et 1928 ne peuvent être cumulées.
2) La peine la plus forte est seule prononcée pour tous les faits antérieurs au premier acte
de poursuite.
1) Les peines prévues aux articles 1926, 1927 et 1928 peuvent être élevées au double en cas
de récidive.
2) Il y a récidive lorsqu’il a été prononcé contre le prévenu, dans les cinq années antérieures,
une condamnation pour un des délits prévus par la présente annexe.
Art.1931.- (Annexe 3 art.42) Les dispositions de la législation nationale des Etats membres
relatives aux circonstances atténuantes sont applicables aux délits prévus par la présente
annexe.
1) Les délinquants peuvent en outre être privés du droit de participer aux élections de la
Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture pendant un temps qui n’excède pas dix
ans.
2) Le tribunal peut ordonner l’affichage du Jugement dans les lieux qu’il détermine, et son
insertion intégrale ou par extrait dans les Journaux qu’il désigne, le tout aux frais du
condamné.
1) La confiscation des produits dont la marque serait reconnue contraire aux dispositions
des articles 1926 et 1927 peut, même en cas d’acquittement, être prononcée par le tribunal,
ainsi que celle des instruments et ustensiles ayant spécialement servi à commettre le délit.
2) Le tribunal peut ordonner que les produits confisqués soient remis au propriétaire de la
marque contrefaite ou frauduleusement apposée ou imitée indépendamment de plus
amples dommages-intérêts, s’il y a lieu.
3) Il prescrit dans tous les cas la destruction des marques reconnues contraires aux
dispositions des articles 1926 et 1927 précédents.
1) Dans le ces prévu par les deux premiers paragraphes de l’article 1928 le tribunal prescrit
toujours que les marques déclarées obligatoires soient apposées sur les produits qui y sont
assujettis.
2) Le tribunal peut prononcer la confiscation des produits si le prévenu a encouru, dans les
cinq années antérieures, une condamnation pour un des délits prévus par les deux premiers
paragraphes de l’article 1928.
Art.1935.- (Annexe 3 art.46) Les pénalités prévues par les articles 1926 à 1928, 1930, 1932
à 1934 inclus sont applicables en matière de marques collectives de fabrique, de commerce
ou de service. En outre, sont punis des peines prévues par l’article 1926 susvisé :
a) ceux qui ont sciemment fait usage quelconque d’une marque collective dans les
conditions autres que celles qui sont prescrites par la décision ministérielle fixant les
conditions d’utilisation visées à l’article 1923 ;
b) ceux qui ont vendu ou mis en vente un ou plusieurs produits revêtus d’une marque
collective irrégulièrement employée au regard de la réglementation des marques de
produits ou de services ;
c) ceux qui ont sciemment fait usage quelconque, dans un délai de dix ans à compter de
la date d’annulation d’une marque collective, d’une marque reproduisant ou imitant
ladite marque collective ;
d) ceux qui, dans un délai de dix ans à compter de la date d’annulation d’une marque
collective, ont sciemment vendu, mis en vente, fourni ou offert de fournir des produits
ou services sous une marque reproduisant ou imitant ladite marque collective.
1) Les actions en contrefaçon d’une marque ne peuvent être introduites qu’après que le
titulaire de ladite marque ou ses ayants-droit ont commencé à utiliser la marque d’une
façon continue sur le territoire national de l’un des Etats membres.
2) En tout état de cause, les sanctions résultant des actions visées à l’alinéa précédent ne
pouvant être appliquées que pour la période postérieure à la date à laquelle l’utilisation
visée à l’alinéa précédent a commencé.
1) Les actions civiles relatives aux marques sont portées devant les tribunaux civils et jugées
comme matières sommaires.
2) En cas d’action intentée par la voie correctionnelle, si le prévenu soulève pour sa défense
des questions relatives à la propriété de la marque, le tribunal correctionnel statue sur
l’exception.
1) Le propriétaire d’une marque peut faire procéder, par tous huissiers ou officiers publics
ou ministériels avec s’il y a lieu, l’assistance d’un expert, à la description détaillée, avec ou
sans saisie, des produits ou services qu’il prétend marqués, livrés ou fournis à son préjudice
en violation des dispositions du présent sous-livre, en vertu d’une ordonnance du président
du tribunal civil dans le ressort duquel les opérations doivent être effectuées.
3) Lorsque la saisie est requise le juge peut exiger du requérant un cautionnement qu’il est
tenu de consigner avant de faire procéder à la saisie. Le cautionnement est toujours imposé
à l’étranger qui requiert la saisie.
4) Il est laissé copie aux détenteurs des objets décrits ou saisis, de l’ordonnance et de l’acte
constatant le dépôt du cautionnement le cas échéant, le tout à peine de nullité et de
dommage-intérêts contre l’huissier ou l’officier public ou ministériel.
Art.1939.- (Annexe 3 art.50) A défaut par le requérant de s’être pourvu soit par la voie
civile soit par la voie correctionnelle dans le délai d’un mois, la description ou saisie est nulle
de plein droit, sans préjudice des dommages-intérêts qui peuvent être réclamés s’il y a lieu.
Art.1940.- (Annexe 3 art.51) Toute marque enregistrée ou reconnue sous le régime des
stipulations de l’Accord de Libreville du 13 septembre 1962 et de ses annexes II et IV est
maintenue en vigueur pour la durée prévue par le dit Accord, en vertu du présent article.
3) Toutefois l’exercice des droits découlant des marques enregistrées conformément aux
règles visées à l’alinéa précédent est soumis aux dispositions du présent sous-livre, à
compter du jour de son entrée en vigueur, sous réserve des droits acquis, qui restent
maintenus.
Art.1942.- (Annexe 4 art.1er) Tout créateur d’un dessin ou modèle industriel et ses ayants
cause ont le droit exclusif d’exploiter ce dessin ou modèle et de vendre ou faire vendre à des
fins industrielles ou commerciales les produits dans lesquels ce dessin ou modèle sont
incorporés, dans les conditions prévues par le présent sous-livre, sans préjudice des droits
qu’ils tiendraient d’autres dispositions légales.
1) Le présent sous-livre est applicable à tout dessin nouveau, à toute forme plastique
nouvelle, à tout objet industriel qui se différencie de ses similaires soit par une configuration
distincte et reconnaissable lui conférant un caractère de nouveauté, soit par un ou plusieurs
effets extérieurs lui donnant un physionomie propre et nouvelle.
2) Si le même objet peut être considéré à la fois comme un dessin ou modèle nouveau et
comme une invention brevetable et si les éléments constitutifs de la nouveauté du dessin ou
modèle sont inséparables de ceux de l’invention, le dit objet ne peut être protégé que
conformément aux dispositions du sous-livre I sur les brevets d’invention.
3) La protection conférée par le présent sous-livre n’exclut pas les droits éventuels résultant
d’autres dispositions législatives des Etats membres, notamment celles qui concernant la
propriété littéraire et artistique.
1) Les dessins ou modèles industriels ne sont pas considérés comme nouveaux si, à la date
du dépôt de la demande d’enregistrement ou à la date de la priorité valablement
revendiquée, ils ont été décrits dans des publications imprimées ou s’ils ont été notoirement
utilises sur le territoire de l’un des Etats membres.
2) La nouveauté visée à l’alinéa précédent n’est pas mise en échec si dans les six mois
précédant la date visée au dit alinéa le dessin ou modèle industriel a fait l’objet d’une
divulgation résultant :
a) d’un abus manifeste à l’égard du déposant de la demande ou de son prédécesseur en
droit ou ;
b) du fait que le déposant de la demande ou son prédécesseur en droit les a exposés
dans une exposition internationale officielle ou officiellement reconnue.
Art.1945.- (Annexe 4 art.4) Ne peut faire l’objet d’un enregistrement le dessin ou modèle tel
que visé à l’article 1942 qui serait contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs, étant
entendu que l’exploitation du dit dessin ou modèle n’est pas considérée comme contraire à
l’ordre public ou aux bonnes mœurs du seul fait que cette exploitation est interdite par une
disposition légale ou réglementaire.
2) La propriété d’un dessin ou modèle appartient à celui qui l’a créé ou à ses ayants-cause,
mais le premier déposant du dit dessin ou modèle est présumé, jusqu’à preuve contraire, en
être le créateur.
2) Le même disposition s’applique lorsqu’un employé n’est pas tenu par son contrat de
travail d’exercer une activité créatrice mais crée un dessin ou modelé industriel en utilisant
des données ou des moyens que son emploi a mis à sa disposition.
3) Dans le cas visé à l’alinéa précédent, l’employé qui a créé le dessin ou le modèle industriel
a droit à une rémunération tenant compte de son salaire et de l’importance du dit dessin ou
modèle créé. Cette rémunération, à défaut d’entente entre les parties, est fixée par le
tribunal.
Art.1949.- (Annexe 4 art.8) Le dessin ou modèle industriel enregistré ne produit pas d’effet
â l’égard du tiers qui, au moment du dépôt de la demande d’enregistrement, exploitait déjà
le dit dessin ou modèle sur le territoire de l’un des Etats membres ou avait pris des mesures
nécessaires pour cette exploitation. Ce tiers est autorisé à utiliser ce dessin ou modèle pour
les besoins de son entreprise, dans ses propres ateliers ou dans ceux d’autrui. Ce droit ne
peut être transmis qu’avec l’entreprise.
2) Le même dépôt peut comprendre de 1 à 100 dessins ou modèles qui doivent être
numérotés du premier au dernier. Les dessins ou modèles au-delà de cent ne sont pas
considérés comme valablement déposés au regard du présent sous-livre.
1) Quiconque veut se prévaloir de la priorité d’un dépôt antérieur est tenu de joindre à sa
demande d’enregistrement une déclaration écrite indiquant la date et le numéro de ce dépôt
antérieur, le pays dans lequel il a été effectué et le nom du déposant et de faire parvenir à
l’Organisation au plus tard dans le délai de trois mois à compter du dépôt de sa demande :
a) une copie Certifiée conforme de ladite demande antérieure ;
b) et, s’il n’est pas l’auteur de cette demande, une autorisation écrite du déposant ou de
ses ayants-droit l’habilitant à se prévaloir de la priorité en cause.
2) Le défaut de remise en temps voulu de l’une quelconque des pièces précitées entraine de
plein droit, pour la seule demande considérée, la perte du bénéfice du droit de priorité
invoqué.
3) Le Greffier transmet les pièces à l’Organisation dans un délai de cinq jours à compter du
dépôt.
1) L’Organisation, après avoir constaté que le dépôt est régulier et conforme aux
dispositions de l’article 1944, procède à l’enregistrement de celui-ci. Elle envoie au déposant
un certificat d’enregistrement.
1) Sous réserve des dispositions de l’alinéa 2 ci-après, la durée de la protection conférée par
le certificat d’enregistrement d’un dessin ou modèle industriel expire au terme de la
cinquième année à compter de la date du dépôt de la demande d’enregistrement.
2) L’enregistrement d’un dessin ou modèle peut être renouvelé pour deux nouvelles
périodes consécutives de cinq années, par le simple paiement d’une taxe de renouvellement
dont le montant est fixé par voie réglementaire.
3) Le taxe de renouvellement du dessin ou modèle est payée dans les douze mois précédant
l’expiration de la durée de l’enregistrement. Toutefois un délai de grâce de six mois est
accordé pour le paiement de le dite taxe après cette expiration, moyennant le paiement
d’une surtaxe fixée par voie réglementaire.
1) Lorsque la protection conférée à un dessin ou modèle industriel n’a pas été renouvelée
pour des raisons indépendantes de la volonté du titulaire du dit dessin ou modèle ce
titulaire ou ses ayants-droit peuvent, moyennant paiement de la taxe de renouvellement
requise ainsi eue le paiement d’une surtaxe dont le montant est fixé par voie réglementaire,
en demander la restauration dans un délai de six mois à partir de la date où les
circonstances susmentionnées ont cessé d’exister et au plus tard dans le délai d’un an à
partir de la date où le renouvellement était dû.
5) Les dessins ou modèles restaurés sont publiés par l’Organisation dans les formes
prescrites par règlement d’application.
1) Les descriptions, dessins et clichés des dessins ou modèles industriels enregistrés sont
conservés à l’Organisation où, après la publication prévue à l’article 1957 ci-après ils sont
communiqués à toute réquisition. Les spécimens des dessins ou modèles industriels sont
conservés à l’Organisation pendant une durée de huit ans et peuvent être examinés par
toute personne intéressée.
2) Toute personne peut obtenir, à compter de la publication visée à l’alinéa précédent, copie
officielle des descriptions, dessins et clichés susvisés.
3) Les dispositions des deux alinéas qui précédent sont applicables aux copies officielles
produites par les déposants qui ont entendu se prévaloir de la priorité d’un dépôt antérieur
et aux pièces habilitant certains de ces déposants à revendiquer une telle priorité.
4) L’Organisation publie, pour chaque dessin ou modèle industriel délivré, les données
suivantes :
Art.1959.- (Annexe 4 art.18) Lorsqu’ils n’ont pas été réclamés par leur propriétaire dans les
deux ans qui suivent le terme de la protection, les dessins ou modèles apposés sont détruits.
2) Aucun dépôt n’est recevable si les taxes visées à l’alinéa précédent et dont le montant est
fixé par voie réglementaire par le conseil d’administration n’ont pas été payées.
1) Les actes mentionnées à l’article précédent ne sont opposables aux tiers que s’ils ont été
inscrits au registre spécial des dessins ou modèles tenu à l’Organisation. Un exemplaire des
actes y est conservé par cet organisme.
2) L’Organisation doit délivrer à tous ceux qui le requièrent une copie des inscriptions
portées sur le registre spécial des dessins ou modèles ainsi que l’état des inscriptions
subsistant sur les dessins ou modèles donnés en gage ou un certificat constatant qu’il n’en
existe aucune.
Art.1963.- (Annexe 4 art.22) A défaut de stipulations contraires entre les parties, les
titulaires conjoints d’un dessin ou modèle enregistré peuvent séparément transférer leur
part, utiliser le dessin ou modèle et exercer les droits exclusifs, accordés par l’article 1942,
mais ne peuvent donner que conjointement à un tiers une licence d’exploitation du dessin
ou modèle.
1) Le titulaire d’un dessin au modèle industriel peut, par contrat, donner à une autre
personne ou à une entreprise licence d’exploiter le dessin ou modèle.
2) Le contrat de licence doit être établi par écrit et requiert la signature des parties
contractantes.
3) Le contrat de licence doit être inscrit sur le registre pertinent tenu par l’Organisation
moyennant le paiement d’une taxe fixée par voie réglementaire par le conseil
d’administration ; la Licence n’est opposable aux tiers qu’après cette inscription.
4) L’inscription d’une licence est radiée sur requête du titulaire du dessin ou modèle ou du
preneur de licence, sur présentation de la preuve de l’expiration de la licence.
Art.1965.- (Annexe 4 art.24) Sont nulles les clauses contenues dans les contrats de licence
ou convenues en relation avec ses contrats pour autant qu’elles imposent au preneur de
licence, sur le plan Industriel ou commercial, des limitations qui ne résultent pas des droits
conférés par l’enregistrement du dessin ou modèle ou qui ne sont pas nécessaires pour le
maintien de ces droits.
1) Sur requête de quiconque, présentée après expiration d’un délai de quatre ans à compter
de la date du dépôt de la demande du dessin ou modèle industriel ou de trois ans à compter
de la date de délivrance du certificat d’enregistrement du dessin ou modèle industriel, le
délai qui expire le plus tard devant être appliqué, une licence obligatoire peut être accordée
si l’une ou plusieurs des conditions suivantes sont remplies :
i) le dessin ou modèle industriel enregistré n’est pas exploité industriellement sur le
territoire de l’un des Etats membres su moment où la requête est présentée ;
2) Nonobstant les dispositions de l’alinéa 1° précédent, une licence obligatoire ne peut être
accordée si le titulaire de l’enregistrement justifie d’excuses légitimes ou du défaut
d’exploitation industrielle, étant entendu que l’importation ne constitue pas une excuse
légitime.
1) La requête en octroi d’une licence obligatoire est présentée au tribunal civil du domicile
du titulaire de l’enregistrement ou, si celui-ci est domicilié à l’étranger, auprès du tribunal
civil du lieu où il a élu domicile. Seules sont admises les requêtes présentées par des
personnes domiciliées sur le territoire de l’un des Etats membres.
2) Lorsque la requête en octroi de licence obligatoire satisfait aux conditions fixées par
l’article 1966, le tribunal civil notifie la requête au titulaire du dessin ou modèle industriel
enregistré concerné ainsi qu’à tout bénéficiaire d’une licence dont le nom figure au registre
des dessins ou modèles industriels, en les invitant à présenter par écrit, dans un délai de
trois mois, leurs observations sur la dite requête. Ces observations sont communiquées au
requérant. Le tribunal civil notifie également la requête à toute autorité gouvernementale
concernée. Le tribunal civil tient une audience sur la requête du dessin ou modèle industriel
enregistré, tout bénéficiaire d’une licence dont le nom figure au registre des dessins ou
modèles industriels et toute autorité gouvernementale concernée sont invités à cette
audience.
3) Une fois achevée la procédure prescrite à l’alinéa 2° précédent, le tribunal civil prend une
décision sur la requête, soit en accordant la licence obligatoire soit en la refusant.
1) Après expiration du délai de recours fixé à l’article 1972 du présent sous-livre ou dès
qu’un recours a été liquidé par le maintien, dans sa totalité ou en partie, de la décision par
laquelle le tribunal civil a accordé la licence obligatoire, l’octroi de cette dernière autorise
son bénéficiaire à exploiter le dessin ou modèle industriel, conformément aux conditions
fixées dans la décision du tribunal civil ou dans la décision prise sur recours, et l’oblige à
verser la compensation fixée dans les décisions susvisées.
établissement qui exploite le dessin ou modèle industriel enregistré. Une toile transmission
n’est pas valable sans l’autorisation du tribunal civil. Avant d’accorder l’autorisation, du
tribunal civil met le titulaire du dessin ou modèle industriel en mesure de se faire entendre.
2) Sur requête du titulaire du dessin ou modèle industriel enregistré, le tribunal civil retire
la licence obligatoire :
i) si le motif de son octroi a cessé d’exister ;
ii) si son bénéficiaire ne respecte pas le champ d’application de la licence visé à l’article
1968.4°.i précédent ;
iii) si son bénéficiaire est en retard dans le versement de la compensation visée à l’article
1968.4ii précédent.
4) Les dispositions des articles 1967 et 1968 sont applicables à la modification ou au retrait
de la licence obligatoire.
Art.1973.- (Annexe 4 art.32) Toute atteinte portée sciemment aux droits garantis par le
présent sous-livre est punie d’une amende de 50.000 à 300.000 Francs guinéens.
1) Dans le cas de récidive ou si le délinquant est une personne ayant travaillé pour la partie
lésée, il est prononcé, en outre, un emprisonnement d’un mois à six mois.
2) il y a récidive lorsqu’il a été prononcé contre le prévenu, dans les cinq années antérieures,
une première condamnation pour un des délits prévus par le présent sous-livre.
3) Les dispositions des législations nationales des Etats membres relatives aux
circonstances atténuantes sont applicables aux délits prévus par le présent sous-livre.
1) Les délinquants peuvent en outre être privés du droit de participer eux élections de la
Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture pendant un temps qui n’excède pas dix
ans.
2) Le tribunal peut ordonner l’affichage du jugement et son insertion intégrale ou par extrait
dans les journaux qu’il désigne, le tout aux frais du condamné.
1) La confiscation au profit de la partie lésée des objets portant atteinte aux droits garantis
par le présent sous-livre est prononcée, même en cas d’acquittement.
Art.1977.- (Annexe 4 art.36) Les actions civiles relatives aux dessins ou modèles sont
portées devant les tribunaux civils et jugées comme matières sommaires.
Art.1978.- (Annexe 4 art.37) : L’action pénale pour l’application des peines prévues au titre
VI ne peut être exercée par le ministère public que sur la plainte de la partie lésée.
Art.1979.- (Annexe 4 art.38) En cas d’action intentée par la voie pénale, le tribunal statue
sur les exceptions qui seraient tirées par le prévenu soit de nullité du dépôt soit des
questions relatives à la propriété du dessin ou modèle.
1) La partie lésée peut faire procéder par tous huissiers ou officiers publics ou ministériels
avec, s’il y a eu lieu, l’assistance d’un expert, à la description détaillée, avec ou sans saisie,
des objets ou instruments incriminés, en vertu d’une ordonnance rendue par le président
du tribunal civil dans le ressort duquel les opérations devront être effectuées. L’ordonnance
est rendue sur simple requête et sur présentation d’une attestation de publicité délivrée par
l’Organisation.
2) Lorsque le saisie est requise le juge peut exiger du requérant un cautionnement qu’il est
tenu de consigner avant de faire procéder à la saisie. Le cautionnement est toujours imposé
à l’étranger qui requiert la saisie.
3) Il est laissé copie aux détenteurs des objets décrits de l’ordonnance et, le cas échéant, de
l’acte constatent le dépôt du cautionnement, le tout à peine de nullité et de dommages-
intérêts contre l’huissier ou l’officier public ou ministériel.
Art.1981.- (Annexe 4 art.40) A défaut par le requérant de s’être pourvu, soit par la voie
civile soit par la voie pénale dans le délai d’un mois, la description ou saisie est nulle de plein
droit, sans préjudice des dommages-intérêts qui peuvent être réclamés, s’il y a lieu.
Art.1982.- (Annexe 4 art.41) Toute juridiction saisie d’un litige peut demander à
l’Organisation la communication d’un dessin ou modèle Industriel déposé ou enregistré.
2) Si, dans un délai de trois mois suivant la sommation prévue à l’alinéa précédent, le
titulaire du dessin ou modèle enregistré refuse ou néglige d’introduire les actions visées au
dit alinéa précédent, le bénéficiaire de la licence qui a été enregistrée peut les intenter en
son propre nom sens préjudice, pour le titulaire du dessin ou modèle enregistré, de son
droit d’intervenir à l’action.
Art.1984.- (Annexe 4 art.43) Tout dessin ou modèle industriel enregistré ou reconnu sous
le régime des stipulations de l’accord de Libreville du 13 septembre 1962 et de ses annexes
III et IV, est maintenu en vigueur pour la durée prévue par ledit Accord et en vertu du
présent article.
3) Toutefois, l’exercice des droits découlent des dessins ou modèles industriels délivrés
conformément aux règles visées à l’alinéa précédent est soumis aux dispositions du présent
sous-livre, à compter du jour de son entrée en vigueur, sous réserve des droits acquis qui
restent maintenus.
4) Est abrogée l’annexe III ainsi que l’article 3 de l’annexe IV à l’Accord de Libreville du 13
septembre 1962.
1) Sous réserve des dispositions ci-après, le nom commercial appartient à celui qui, le
premier, en a fait usage ou en a obtenu l’enregistrement.
2) L’usage d’un nom commercial ne peut être prouvé que par des écrits, imprimés ou
documents contemporains des faits d’usage qu’ils tendent à établir.
Art.1989.- (Annexe 5 art.4) Seuls les noms commerciaux enregistrés conformément aux
dispositions du présent sous-livre peuvent faire l’objet des sanctions pénales visées à
l’article 2000 alinéas 3° et 4° ci-après.
1) Il est illicite d’utiliser sur le territoire national de l’un des Etats membres un nom
commercial enregistré pour la même activité commerciale, industrielle, artisanale ou
agricole que celle du titulaire du nom commercial enregistré, si cette utilisation est
susceptible de créer une confusion entre les entreprises en cause.
2) Toutefois, le titulaire d’un nom commercial ne peut interdire aux tiers l’usage de bonne
foi de leur nom, de leur adresse, d’un pseudonyme, d’un nom géographique ou d’indications
exactes relatives à l’espèce, la qualité, la destination, la valeur, le lieu d’origine ou l’époque
de la production de leurs produits ou de la prestation de leurs services, pour autant qu’il
s’agisse d’un usage limité à des fins de simple identification ou d’information et qui ne
puisse pas induire le public en erreur sur la provenance des produits ou des services.
à son nom commercial ou de toute autre manière, afin de distinguer ce nom commercial du
non commercial enregistré.
c) Un pouvoir sous seing privé sans timbre, si le requérant est représenté par un
mandataire.
3) Aussitôt après l’enregistrement de la demande et dans les cinq jours à compter de la date
de dépôt, le greffier transmet le pli visé à l’article 1991 à l’Organisation en y joignant un
exemplaire de la demande, une copie certifiée conforme du procès-verbal de dépôt, la pièce
constatant le versement des taxes et, s’il y a lieu, le pouvoir mentionné à l’article 1991.
1) L’Organisation, après avoir constaté que le nom commercial n’est pas contraire aux
dispositions de l’article 1987, que le dépôt est régulier et que les taxes ont été acquittées,
procède à l’enregistrement du nom commercial et à sa publication.
4) Tout dépôt qui ne satisfait pas aux prescriptions de l’article 1987 est rejeté.
7) Aucun dépôt ne peut toutefois faire l’objet d’un rejet sans que les observations du
déposant ou de son mandataire n’aient été recueillies.
2) L’Organisation envoie une copie de l’avis d’opposition au déposant qui peut répondre à
cet avis en motivant sa réponse, dans un délai fixé par règlement d’application. Si sa réponse
ne parvient pas à l’Organisation dans le délai précité, le déposant est réputé avoir retiré sa
demande d’enregistrement et ce dernier est radié.
3) Avant de statuer sur l’opposition, l’Organisation entend les parties ou l’une d’elles ou leur
mandataire, si la demande lui en est faite.
4) La décision de l’Organisation sur l’opposition, qui doit être rendue dans un délai de six
mois, est susceptible de recours auprès de la Commission des recours pendant un délai de
30 jours à compter de la date de la notification de cette décision aux intéressés.
5) L’enregistrement n’est radié que dans la mesure où l’opposition susvisée est fondée.
1) L’enregistrement d’un nom commercial n’a d’effet que pour 10 ans, à compter de la date
de dépôt ; toutefois, la propriété du nom commercial peut être conservée sans limitation de
durée par des renouvellements d’enregistrement successifs.
Art.1997.- (Annexe 5 art.12) Le titulaire d’un nom commercial enregistré peut, à tout
moment, renoncer à ce nom commercial, par une déclaration écrite adressée à
l’Organisation. La renonciation prend effet à la date de son inscription au registre spécial
des noms commerciaux.
1) L’annulation des effets sur le territoire national de l’un des Etats membres de
l’enregistrement d’un nom commercial est prononcée par les tribunaux civils à la requête
soit du ministère public soit de toute personne physique ou morale intéressée.
2) Sur requête des demandeurs susvisés ou de l’Organisation, le tribunal déclare nul et non
avenu l’enregistrement d’un nom commercial au cas où ce dernier n’est pas conforme aux
dispositions des articles 1986, 1987 et 1990.1 ou est en conflit avec un droit antérieur ; dans
ce dernier cas, l’annulation ne peut être prononcée que sur demande du titulaire du droit
antérieur.
3) Lorsque la décision déclarant l’enregistrement nul et non avenu est devenue définitive,
elle est communiquée à l’Organisation qui en porte mention sur le registre spécial des noms
commerciaux.
4) La nullité est publiée dans les formes prescrites par règlement d’application.
L’enregistrement est considéré comme nul et non avenu à compter de la date du dit
enregistrement.
2) La cession du nom commercial doit être faite par écrit et requiert la signature des parties
contractantes. La transmission par fusion d’établissements commerciaux, Industriels,
artisanaux ou agricoles ou toute autre forme de succession peut être faite par tout autre
document prouvant la transmission.
3) Les actes visés à l’alinéa 1° ne sont opposables aux tiers que si, dans le délai de 12 mois à
Compter de la date à laquelle ils ont été accomplis, ils ont été inscrits dans le registre spécial
des noms commerciaux tenu par l’Organisation. Un exemplaire de ces actes est conservé par
l’Organisation,
1) Lorsque les droits attachés au nom commercial sont menacés de violation, le titulaire de
ces droits peut intenter toute action judiciaire destinée à prévenir cette violation.
2) En cas de violation des droits visés à l’alinéa 1° précédent, le titulaire des dits droits peut
en interdire la continuation et demander le paiement de dommages-intérêts ainsi que
l’application de toute autre sanction prévue par le droit civil.
3) Sans préjudice des dommages-intérêts, s’il y a lieu, est puni d’un emprisonnement de
trois mois à un an et d’une amende de 50.000 à 300 ;.000 Francs guinéens ou de l’une de ces
deux peines seulement, quiconque aura soit apposé soit fait apparaître, par retranchement
ou par une altération quelconque sur des objets fabriqués, le nom d’un fabricant, industriel
ou artisan autre que celui qui est l’auteur, ou la raison commerciale d’un établissement
commercial autre que celui où les objets ont été fabriqués.
4) Quiconque aura sciemment exposé en vente ou mis en circulation des objets marqués de
noms supposés ou altérés est puni des mêmes peines que celles prévues à l’alinéa 3.
Art.2001.- (Annexe 5 art.16) Les dispositions du présent sous-livre sont applicables à tout
établissement commercial, industriel, artisanal ou agricole, sous réserve des dispositions
particulières applicables par ailleurs eux établissements en cause.
1) Est illicite tout acte de concurrence contraire aux usages honnêtes en matière
industrielle, commerciale artisanale ou agricole.
c) « producteur » :
i) tout agriculteur ou autre exploitant de produits naturels ;
ii) tout fabricant de produits artisanaux ou industriels ;
iii) quiconque fait le commerce des dits produits.
Art.2004.- (Annexe 6 art.2) Les étrangers jouissent du bénéfice des dispositions du présent
sous-Livre s’ils remplissent les conditions qu’il fixe.
1) Les appellations d’origine sont protégées comme telles si elles ont été enregistrées par
l’Organisation ou si un effet d’enregistrement résulte d’une convention internationale à
laquelle les Etats membres sont parties.
2) Les appellations d’origine étrangère ne peuvent être enregistrées par l’Organisation que
si cela est prévu par une convention internationale à laquelle les Etats membres sont parties
ou par la loi d’application d’une telle convention.
Art.2007.- (Annexe 6 art.8) Ont qualité pour déposer la demande auprès de l’Organisation :
a) les personnes physiques ou morales qui exercent une activité de producteur dans
l’aire géographique indiquée dans la demande pour les produits indiqués dans la
demande, ainsi que les groupements de telles personnes ;
b) ou toute autorité compétente.
d) les produits pour lesquels l’appellation est utilisée, en des termes suffisamment précis
pour permettre en particulier de déterminer s’il s’agit de matières premières, de
produits semi-finis ou de produits finis ;
e) le cas échéant, les qualités caractéristiques essentielles des produits pour lesquelles
l’appellation est utilisée ;
f) la justification que les taxes prescrites ont été payées.
Art.2009.- (Annexe 6 art.7) Après avoir fait l’objet d’un procès-verbal constatant le dépôt et
énonçant le jour et l’heure de son dépôt, la demande, pour autant qu’elle ne soulève pas
d’objections de la part du Ministre chargé de la Propriété industrielle, est transmise à
l’Organisation, accompagnée d’une copie certifiée conforme du procès-verbal de dépôt.
2) Si le déposant n’a pas qualité pour demander l’enregistrement, la demande est rejetée.
3) Si la demande ne comporte pas les indications requises par l’article 2008 ou si les taxes
prescrites n’ont pas été payées, l’Organisation impartit un délai au déposant pour remédier
au défaut. Si la demande n’est pas régularisée dans le délai fixé, elle est rejetée.
4) Si les conditions visées à l’alinéa 1° sont remplies, l’appellation d’origine est enregistrée
dans le registre spécial des appellations d’origine.
2) Le registre peut être consulté. Toute personne peut en obtenir des extraits à ses frais.
1) Sous réserve des alinéas 2° et 3° seuls les producteurs exerçant leur activité dans l’aire
géographique indiquée au registre ont le droit d’utiliser à des fins commerciales, pour les
produits indiqués au registre, l’appellation d’origine enregistrée, pour autant que ces
produits aient les qualités caractéristiques essentielles indiquées au registre.
2) Lorsque des produits ont été mis en circulation, dans les conditions définies à l’alinéa
précédent, sous une appellation d’origine enregistrée, toute personne a le droit d’utiliser
l’appellation d’origine pour ces produits.
3) En dehors de cas prévus aux deux alinéas précédents, est illicite toute utilisation à des
fins Commerciales, pour les produits indiqués au registre ou pour des produits similaires, de
l’appellation d’origine enregistrée ou d’une dénomination similaire, même si l’origine
véritable du produit est indiquée ou si l’appellation est employée en traduction ou
accompagnée d’expressions telles que « genre », « imitation » ou d’expressions similaires.
4) Le Ministre compétent peut décréter que la qualité des produits mis en circulation sous
une appellation d’origine enregistrée sera contrôlée et que l’utilisation de cette appellation
pour des produits de qualité inférieure sera interdite. Le décret détermine l’autorité
compétente pour exercer le contrôle et prononcer l’interdiction ; il en organise la procédure.
2) Sous réserve de l’alinéa 3°, les actions tendent à faire cesser l’utilisation illicite, au sens de
l’article 2013.3°, d’une appellation d’origine enregistrée ou à faire interdire une telle
utilisation si celle-ci est imminente, et à faire détruire les étiquettes et les autres documents
servants ou susceptibles de servir à une telle utilisation.
2) La demande est adressée au conseil d’administration, qui décide à la majorité des voix, le
partage des vois équivalant à un rejet.
1) Moyennant paiement des taxes prescrites par voie réglementaire, peuvent bénéficier des
services offerts par le Centre de documentation les autorités gouvernementales des Etats
membres et des Etats associés, les personnes physiques ou morales de toutes nationalités
résident ou ayant leur siège sur le territoire national des Etats précités.
1) Il est institué auprès du conseil d’administration un comité d’experts qui est chargé :
c) de donner des avis sur les activités de coopération avec les services nationaux intéressés
des Etats membres ou des Etats associés.
2) Lorsque le budget du Centre de documentation n’est pas équilibré par les recettes
susmentionnées, les Etats membres ainsi que les Etats associés visés à l’article 2020 du
présent sous-livre pourvoient, à parts égales, à son équilibre par des contributions
financières.
Le directeur général est chargé d’établir le plan de travail avec les Institutions nationales et
internationales en matière de brevet et de conclure les accords y relatifs, après approbation
du conseil d’administration.
Commentaires
terminologie (qui peut de prime abord surprendre) s’inscrit en suite logique de l’abandon
par les auteurs du Code de la notion d’acte de commerce, remplacée par celle d’activité
économique. Au sens du Code, comme au sens du droit français, le fonds de commerce vise
non seulement les moyens affectés à l’exercice d’un commerce (l’achat pour revendre) mais
également ceux relatifs à une exploitation industrielle ou mémo à des prestations de
services. Il est donc proposé de mettre en accord la terminologie juridique avec son contenu
véritable. Enfin, il est rappelé pour mémoire que la législation actuellement en vigueur en
Guinée en ce domaine est la loi française du 17 mars 1909 sur la vente et le nantissement du
fonds de commerce.
2. Pour générale qu’elle soit, cette définition est la première donnée dans un Code, donc en
droit positif, du fonds d’activité économique. On verra par la suite qu’elle permet de
regrouper dans le fonds des éléments qui ne sont pas retenus par le droit français par
exemple : le Code des activités économiques ne se contente pas d’un changement de
terminologie, il introduit une nouvelle notion juridique. Il est également à signaler que le
propriétaire du fonds peut être un individu, et l’on a alors une entreprise individuelle au
sens des articles 44 à 49 du Code, ou l’une des sociétés ayant la personnalité morale et
reconnue par le livre II, titre II de la première partie du Code.
Le terme « droits » peut désigner des droits de créance ou des droits de jouissance, le
terme « biens » des meubles (machines, matières premières, matériel informatique, etc.) ou
des immeubles. L’expression « en totalité ou en partie » peut par exemple s’appliquer à un
immeuble entièrement affecté à l’activité économique ou affecté pour partie à l’habitation et
pour une autre partie à l’activité économique.
4. Là encore il s’agit d’une innovation : le Code donne la liste de tous les éléments pouvant
composer le fonds, alors que la législation actuelle (législation coloniale française) ne le fait
pas. Cette liste est limitative en ce sens qu’elle ne permet pas d’ajouter des éléments autres
que ceux énoncés dans cet article ; mais elle n’est pas impérative en ce sens que tous les
éléments énoncés n’ont pas à figurer dans le fonds pour que celui-ci existe. Par exemple, un
fonds peut ne pas avoir de droits de propriété intellectuelle (brevets, etc.) ou ne pas avoir
d’immeuble (si l’exploitant n’est que locataire du local affecté à l’activité économique). De
même, l’exploitant peut conventionnellement, par exemple lors d’une vente, « sortir » des
éléments qui pourraient être inclue dans le fonds : créances et dettes, brevets, immeuble,
etc. Un seul élément ne peut être retranché du fonds : la clientèle.
5. La clientèle est, on l’a vu, le seul élément essentiel du fonds : si elle n’existe pas, le fonds
n’a pas d’existence par lui-même et seuls ses divers composants existent, chacun pris
distinctement.
6. L’enseigne, selon une définition traditionnelle, est le signe distinctif (logo, initiales
stylisées, etc.) apposé sur un établissement et le distinguant des autres établissements, en
faisant on quelque sorte un « signe de ralliement » de la clientèle. Le Code peut parfaitement
faire sienne cette définition.
des éléments du fonds d’activité économique. Ils comprennent les brevets d’invention, les
modèles d’utilité, les marques de produits et de service, les dessins et modèles industriels et
enfin le nom commercial. Ce dernier est différent de l’enseigne puisqu’il est constitué par la
dénomination, la raison sociale, sous laquelle est connu et exploité le fonds. Les
démembrements des droits de propriété industrielle auxquels cet alinéa fait expressément
référence visent les licences qui ont pu être accordées à l’exploitant du fonds pour l’exercice
de tout ou partie de son activité économique. Enfin, il est important de retenir que le régime
juridique des droits de propriété industrielle, comme il sera vu plus avant, est fixé par le
Traité OAPI.
8. Les autorisations, licences et agréments qui sont visés par cet alinéa sont ceux afférents à
l’exploitation du fonds (par exemple pour une installation polluante, un hôtel, une salle de
jeux, etc.) par opposition à ceux accordées à la personne exploitant le fonds (expert-
comptable, agent de change, etc.). Ces derniers, délivrés à une personne déterminée ne
peuvent faire partie du fonds, car ils restent indissociables de cette personne.
9. Le contrat de bail n’est que l’un des contrats dont l’alinéa 4° de cet article prévoit qu’ils
sont un élément du fonds. Il a cependant paru indispensable de l’identifier expressément eu
égard à l’importance considérable du droit au bail, droit au maintien dans les lieux où est
exploité le fonds (voir Livre III), ce droit constituant à lui seul, dans les petites entreprises, la
presque totalité de la valeur du fonds.
10. Une nouvelle innovation du Code est d’introduire les immeubles au rang des éléments
constitutifs du fonds d’activité économique, alors que la conception traditionnelle du fonds
de commerce les écarte. C’est le réalisme qui a conduit une telle conception : pourquoi les
murs dans lesquels est exploité une activité économique ne feraient-ils pas partie du fonds
sous prétexte qu’ils appartiennent à la personne physique ou morale exerçant cette activité
alors que s’ils sont loués à un tiers propriétaire, le contrat de bail, (alors appelé droit au bail)
fait partie du fonds ? Au demeurant cette inclusion des immeubles dans le fonds n’aura que
des conséquences juridiques limitées puisque, comme il sera vu, la cession de ces
immeubles, qui pourra être détachée de celle du fonds, obéira aux règles de droit commun
des ventes d’immeuble définies par le Code civil et le Code foncier et domanial. Enfin, par
affectation à l’exploitation « à titre accessoire » on entend les immeubles utilisés à des fins
d’entrepôts, de stockage de matières premières, de gardiennage, de garage, etc.
11. Les machines sont par exemple celles utilisées pour la fabrication ou le conditionnement
des produits fabriqués ou usinés dans le fonds, le matériel peut être celui utilisé pour le
transport, la livraison de ces produits, et les équipements les installations de bureautique
utilisées pour la gestion des ventes et des stocks. La liste doit être prise dans son acception
la plus large, dès l’instant où machines, équipements et matériels concourent à l’exercice de
l’activité économique.
12. Les stocks sont à la fois les produits et marchandises fabriqués dans le fonds d’activité
économique (et non encore vendus) mais aussi ceux acquis dans le but d’être incorporés
dans le produit final ou d’être utilisée dans le cadre d’un processus de fabrication, de
livraison, etc., par exemple des rames de carton, du carburant. Il est bien entendu nécessaire
que la personne physique ou morale exploitant le fonds soit propriétaire incontestable de
ces stocks pour qu’ils soient un élément du fonds ; tel n’est pas le cas s’il existe une clause de
réserve de propriété en cas de non-paiement intégral.
13. Il s’agit encore d’une innovation, mais ces livres et registres, qui sont ceux visés par
l’article 34 du Code, pont incontestablement afférents à l’exploitation du fonds s il faut dès
lors les inclure dans celui-ci...ou les exclure conventionnellement.
14. Il s’agit d’une innovation du Code puisque traditionnellement ces éléments sont écartés
de la composition du fonds. Ils ont été retenue par le Code car dès l’instant où un contrat est
relatif à l’exploitation du fonds, par exemple un contrat de travail, un contrat
d’approvisionnement à long terme, un contrat de fourniture, un contrat de publicité, etc. il
n’y a aucune raison de l’en dissocier. Il en va de même pour les créances nées à l’occasion de
l’exploitation du fonds, par exemple celle nées suite à une vente de marchandises fabriquées
par le fonds. Il convient cependant de tempérer très largement les conséquences des effets
de l’inclusion de ces nouveaux éléments d’une part ils doivent être afférents au fonds lui-
même et non à la personne de son exploitant, d’autre part ils peuvent, lors d’une opération
sur le fonds par exemple une vente, être expressément exclus et enfin leur régime juridique
propre n’est pas affecté par leur appartenance au fonds d’activité économique (règles
applicables en cas de cession par exemple).
15. Cet article pose sans ambiguïté le principe selon lequel, pour qu’il y ait fonds d’activité
économique il n’est pas nécessaire que tous les éléments énumérés à l’article précédent
existent : seule la clientèle est un élément essentiel du fonds. En conséquence il y a fonds
d’activité économique même sans aucun droit de propriété intellectuelle, même sans aucun
matériel, etc. Plus encore ; il y a fonds et vente de fonds même si le vendeur choisi
expressément et conventionnellement de retirer de la composition du fonds vendu les
équipements, l’immeuble, etc.
Le second alinéa de cet article est applicable sous réserve du respect d’éventuels droits de
tiers, par exemple du cocontractant en matière de contrats intuitu personne, du débiteur en
matière de créance et du créancier en matière de dette.
16. Par souci de clarté juridique, dans le présent article et les suivants, le Code va s’attacher
à définir certains des éléments du fonds dont le contenu pratique peut poser problème. Le
premier est la clientèle : celle-ci peut exister mais aussi n’être, du moins en partie, que
potentielle à condition qu’elle soit quantifiable, ce qui ne signifie pas que l’on doive établir le
nombre de clients du fonds mais seulement que l’on puisse avoir une idée de ceux
susceptibles de faire appel aux services proposés par celui qui exerce l’activité économique.
Ainsi, un fonds de réparateur de moteurs de navires installé dans une ville de l’intérieur
sans cours d’eau navigable n’a aucune clientèle, même potentielle, personne n’étant
susceptible de faire appel à ses services car personne n’ayant de navire. Le fonds n’aura
donc pas d’existence juridique.
Le mot « bien » doit être pris dans son sens juridique : immobilier ou mobilier, corporel ou
incorporel ; il englobe ainsi tout produits, marchandises, biens de consommation ou
d’investissement, navire ou bateau, etc. Le mot « fournir » doit être pris dans un sens
général qui permet son utilisation aussi bien pour la vente de biens que pour l’exécution de
prestations de service ; ce mot est moins technique et donc moins limité que « vente ». Enfin,
l’expression « appréciable en monnaie » a pour but de faire entrer dans la définition de la
clientèle les relations d’affaires qui prennent la forme juridique de l’échange, soit de
manière habituelle soit de manière occasionnelle : l’économie de troc existe en République
de Guinée, de même que les contrats sophistiquée connus sous la dénomination de « buy
back agreements ».
17. Le nom commercial est certes un droit de propriété industrielle mais aux termes de
l’annexe V du Traité de l’OAPI, son enregistrement n’est pas obligatoire (voir le Livre IV,
sous-livre V).
18. L’enseigne n’est pas un droit de propriété industrielle au sens du Traité de l’OAPI.
19. Les « droits de propriété industrielle » faisant l’objet du Livre IV de cette IIIème partie
du Code des activités économiques, il y est fait renvoi. A noter cependant que sont exclus de
cette notion juridique par le Code, les droits d’auteur et du patrimoine culturel car ils n’ont
aucun lien avec le fonds d’activité économique (alors qu’ils sont inclus dans le Traité de
l’OAPI).
20. La loi en dispose autrement notamment pour certaines dettes et pénalités fiscales et
douanières. Cet article n’empêche pas les parties à une vente de fonds d’activité économique
d’exclure expressément de la vente certaine contrats, certaines dettes ou certaines créances.
21. Cet article réaffirme que font partie du fonds les autorisations, licences ou agréments
portant sur l’activité économique exercée et non ceux afférent à celui qui l’exerce. La
dernière phrase signifie que si, en raison de son caractère réel et non pas personnel, une
autorisation fait partie du fonds, elle doit à peine de nullité faire partie de la vente du fonds
et non pas être retirée par le vendeur, qui se réserverait ainsi la poursuite de l’exercice de
l’activité autorisée.
22. Ce principe, liant la création c’est à dire le début d’existence du fonds à l’exercice effectif
de l’activité économique découle de celui qui exige une clientèle pour que le fonds existe :
une clientèle, aussi faible soit-elle ne peut exister que si le fonds est exploité, « ouvert au
public » selon une formule couramment employée.
23. Afin de faciliter la détermination de la date de création du fonds, qui peut avoir une
grande importance pour certaines opérations telles la vente ou la location-gérance, la loi
pose le principe selon lequel le fonds est créé au jour du début d’exercice de l’activité
économique à laquelle il est destiné, c’est à dire à la date à laquelle il peut accueillir une
clientèle.
25. Il ne faut pas confondre le siège du fonds d’activité économique avec le siège social d’une
personne morale. Ce dernier est déterminé par le Code, en ces articles 73 à 76, comme étant
le lieu du principal établissement ou le centre de direction de la société. Pour cette raison le
terme « siège » a été remplacé, en matière de fonds d’activité économique, par celui de « lieu
de situation » du fonds. Ce lieu est celui de l’exercice effectif de l’activité économique car
c’est à ce lieu que les différentes formalités et publicité légales qui doivent être effectuées
avec certaine opérations (voir chapitres suivants) auront le plus d’utilité pour les tiers : à
quoi bon publier à Kankan la mise en location-gérance par une société ayant son siège social
en cette ville de son fonds d’activité économique exploité à Conakry ? Il n’est que pour les
commerçants ambulants qu’un problème surtout théorique se pose, que la loi résout en
déterminant le siège de leur fonds par le lieu de l’immatriculation au registre des activités
économiques.
26. Le problème lié à une modification du fonds, c’est à dire de l’activité économique
exercée, est extrêmement important pour les tiers créanciers puisqu’il va conditionner la
survie de leurs garanties : si le fonds disparaît, un nantissement de ce fonds disparaitra avec
lui. Le Code retient le principe selon lequel une modification du fonds est sans effet sur son
existence dès lors que la clientèle reste la même. C’est en effet la clientèle qui est le seul
27. Cet article est extrêmement important également puisqu’il détermine les conditions de
disparition d’un fonds d’activité économique, et avec lui celles qui lui sont liées : baux
professionnels, garanties, vente, etc. Le principe est simple : le fonds disparaît avec sa
clientèle et la clientèle disparaît lorsque le fonds cesse d’être exploité. Il convient toutefois
de tempérer la brutalité de ce principe on considérant qu’une clientèle subsiste même si
l’exploitation est suspendue, pourvu que cette interruption ne dure pas trop, et la loi retient
qu’un délai de 6 mois ne fait pas disparaître la clientèle dès lors que le fonds reprend la
même activité économique. Ce tempérament a pour objet la protection des tiers mais aussi
de l’exploitant lui-même qui peut avoir été conduit à suspendre toute activité pour
d’impérieuses raisons, telles que la maladie.
29. Ce bref article signifie que le fonds d’activité économique peut être saisi et mis en vente
aux enchères publiques à condition de respecter, outre la procédure applicable à ces voies
d’exécution, les mesures de publicité prévues en matière de vente du fonds, cela afin de
garantir tous les créanciers. Les règles propres à certains éléments du fonds sont par
exemple celles applicables aux brevets et aux marques, régies par les dispositions du Traité
de l’OAPI (voir le Livre IV).
31. Les principes généraux du droit des obligations, tels que fixés par le Code civil
s’appliquent aux opérations visées par le présent livre II. Il s’agit par exemple des conditions
de validité des contrats, des vices du consentement, des garanties légales. Il va de soi par
ailleurs que les opérations qui ne sont pas propres au fonds d’activité économique et non
visées dans ce livre et le livre suivant, par exemple un legs, sont uniquement régies par le
Code civil, sous réserves des règles particulières de publicité. Les règles du Code civil
propres à chaque élément du fonds sont par exemple celles relatives à la transmission des
dettes, aux cessions de créances, aux ventes d’immeubles.
caractère d’ordre public : l’amiable composition n’est pas possible, non plus que le choix
d’une loi étrangère dès lors que le fonds est situé en République de Guinée.
33. Vente du fonds d’activité économique : Le terme « vente », plus compréhensible que
celui de « cession » pour les non juristes sera le seul utilisé par le Code.
34. voir les articles 4 à 21 du Code. Cette capacité joue à la fois pour l’acheteur, qui va
exploiter le fonds ou en disposer, et pour le vendeur, dont la capacité de vendre est
indissociable de celle d’avoir pu exploiter le fonds ou en disposer.
36. En un tel cas, celui des « murs » propriété du vendeur du fonds mais non vendus avec lui,
l’absence de bail au profit de l’acheteur pourrait âtre constitutive de dol. Aussi, afin d’éviter
tout litige en ce domaine, cet article pose l’obligation de mentionner soit que l’acheteur
reconnaît et accepte qu’aucun bail ne lui soit consenti soit que le vendeur s’engage, à peine
de résolution de la vente, à lui donner à bail les locaux, avec effet au jour de la vente du
fonds et mention du loyer.
37. L’objet de cet article est de poser le principe général d’appréciation dite « in
concreto » d’un vice du consentement. Ainsi, la personne et la conduite de l’acheteur,
puisque le plus souvent c’est lui la victime, doivent servir de guide au juge ou à l’arbitre pour
savoir s’il convient de prononcer la nullité de la vente : est-il déjà un spécialiste dans
l’activité exercée dans le fonds qu’il a acquis ? Ne pouvait-il pas savoir qu’il ne pourrait
obtenir prorogation du bail de la part du tiers propriétaire, les locaux étant frappés
d’alignement ? Ne pouvait-il savoir que l’activité exercée dans le fonds était réservée à des
nationaux ? etc. Par souci de sécurité des affaires, le délai accordé pour intenter une action
en nullité est réduit à une année.
38. L’exigence de ce détail des prix est nécessaire afin de permettre au vendeur d’inscrire
son privilège, ainsi qu’il sera vu plus avant, dans la section 3 de ce chapitre. Dès lors elle ne
s’impose pas si la vente a lieu contre paiement comptant constaté dans l’acte. En ce qui
concerne les créances et dettes cédées, il convient de retenir que cet article est sans effet sur
l’obligation de respecter les règles propres aux cessions de créances et aux cessions de
dettes.
39. La constitution des parties à la contre lettre en auteurs du délit de faux en écriture de
commerce, puni par l’actuel article 131 du Code pénal d’une peine de travaux forcée, est
sévère, mais devrait servir de dissuasion envers une pratique aux conséquences fiscales
importantes. Le Code ne reprend pas la législation existante (Loi française de 1909) sur le
droit préemption de l’Etat en cas de prix estimé non sérieux : cette procédure ne parait pas
réaliste dans un pays comme la Guinée, l’Etat ayant d’autres priorités que l’achat de fonds de
commerce...
40. La vente du fonds d’activité économique ne peut se faire par oral : un certain formalisme
s’impose, qui demande un écrit. Néanmoins, la vente orale n’est pas nulle (sauf si elle
contient également vente d’immeuble) : elle est d’une part inopposable aux tiers à moins
qu’il soit prouvé qu’ils en avaient connaissance et d’autre part elle prive le vendeur de son
privilège, celui-ci ne pouvant être inscrit. Le réalisme s’impose en ce domaine : une
multitude de petites ou moyennes échoppes existent en Guinée, qui constituent autant de
fonds d’activité économique au sens du Code et qui font et feront l’objet de ventes orales. Si
tant est ou devient que l’on puisse un jour appréhender juridiquement, économiquement et
fiscalement ces ventes, autant déjà poser le principe de leur validité en droit positif.
41. Une nouveauté introduite par le Code, et déjà relevée, est d’inclure parmi les éléments
constitutifs du fonds le ou les immeubles dans lesquels est exploité, à titre principal ou
accessoire, et qui appartiennent au propriétaire des autres éléments du fonds. L’autre
nouveauté en ce domaine est de permettre d’inclure dans l’acte de vente du fonds l’acte de
vente de l’immeuble, si le vendeur et l’acheteur sont les mêmes. En un tel cas cependant, les
règles afférentes à la vente d’immeuble priment celles relatives à la vente du fonds et il
convient de les respecter, à peine de nullité. Tel est l’objet de cet alinéa.
42. Ces énonciations ont pour objet essentiel de protéger l’acheteur contre une fraude du
vendeur, comme par exemple une majoration de ses bénéfices (pour obtenir un prix plus
élevé), une dissimulation des charges (un nantissement du matériel, un loyer élevé). Leur
inexactitude ou leur défaut constitue le vendeur de mauvaise foi.
43. La sanction d’une inexactitude ou d’une omission d’une énonciation obligatoire est la
nullité. Mais d’une part cette nullité ne peut être demandée que par l’acheteur et dans un
délai relativement court : c’est une nullité de protection et il convient d’assurer la sécurité
des affaires ; d’autre part, elle n’est pas de droit : le juge ou l’arbitre peut refuser de la
prononcer eu égard aux circonstances de fait, par exemple s’il estime qu’une majoration de
15 % du chiffre d’affaires n’a pu influencer la décision de l’acheteur.
44. Cette disposition a pour objet de restreindre la portée du privilège du vendeur au fur et
à mesure des paiements effectuée par l’acheteur ; elle est la contrepartie de l’obligation de
scinder le prix de vente payé à tempérament, contenue à l’article 1630.
45. Cette disposition est nécessaire soit par ce que la promesse vaut vente, soit parce qu’il
convient d’éclairer l’acheteur avant qu’il prenne un engagement ferme.
46. L’avis unique succède à la double insertion prévue, et souvent mal respectée, par la
législation actuelle. Le Journal Officiel, à parution bimensuelle, ne pouvant garantir le
respect du délai de quinze jours, et à défaut de journal d’annonces légales en Guinée, l’avis
peut être publié dans un journal courant, au choix de l’acheteur, à condition qu’il soit de
diffusion publique et permette de tenir le délai, qui est préfix c’est à dire qui ne peut être
interrompu ou suspendu.
47. Cette innovation du Code a pour but de pallier d’éventuelles insuffisances de diffusion
des journaux : une apposition de l’avis unique au siège du fonds vendu attirera l’attention
des créanciers ...ou de leurs proches.
48. A noter que si la vente du fonds inclut expressément les dettes les créanciers concernés
n’auront pas à faire opposition si la procédure de la cession de dettes (voir le Code civil), par
notification en vue d’acceptation, sous forme de délégation par exemple, a été respectée.
50. Il convient sur ce point de faire application des dispositions de la 1ère partie du Code
relatives au registre des activités économiques.
52. Le privilège du vendeur n’a pas effet de plein droit : pour qu’il soit valable il faut qu’il soit
inscrit, afin que les tiers puissent connaître son existence, cela en raison du fait qu’il primera
leurs créances sur l’acquéreur. Le délai est bref dans un souci de sécurité des affaires, eu
égard notamment à l’effet rétroactif de l’inscription.
53. L’action résolutoire existe dans le droit commun de la vente : elle est reconnue par
l’article 693 du Code civil actuel. Le présent Code lui accorde un régime juridique particulier
et la lie au privilège du vendeur : d’une part l’action doit avoir spécialement été prévue dans
l’acte de vente du fonds et doit avoir été mentionnée lors de l’inscription du privilège,
d’autre part l’action résolutoire s’éteint avec le privilège.
54. Le ou les créanciers qui paie au vendeur les sommes qui justifiaient son action
résolutoire ont bien entendu un recours contre l’acquéreur du fonds, par subrogation.
55. Le Code innove peu sur ce point, celui du déplacement d’un fonds dont le vendeur n’a
pas encore été désintéressé : il simplifie quelque peu la législation actuelle (article 13 de la
loi du 17 mars 1909).
56. Apport en société du fonds d’activité économique : Le Code n’autorise pas l’apport on
jouissance du fonds à une société à raison des difficultés qu’il crée aux créanciers. Cette
modalité d’apport est au demeurant exceptionnelle dans les pays qui la connaissent, la
France par exemple. Le Code n’autorise pas non plus les apports A titre onéreux, c’est à dire
ceux dans lesquels l’apporteur reçoit autre chose que des droits sociaux, sauf cas d’apport
mixte, à la fois rémunéré par des droits sociaux et par une prise en charge par la société du
passif existant.
57. Pour une société anonyme, l’apport en nature doit faire l’objet d’un rapport du
commissaire aux apports (article 222) ; pour la société à responsabilité limitée un tel
rapport n’est obligatoire que si la valeur de l’apport est supérieure à 10 millions de Francs
guinéens (article 595).
58. Cette disposition, assimilant l’apport en société du fonds à sa vente découle de la simple
logique : venta et apport emportent tous deux transfert de propriété, donc les mêmes
risques pour les créanciers du propriétaire du fonds ; dès lors, il convient de les protéger de
la même façon. Cee règles n’écartent pas pour autant les règles applicables en droit des
sociétés sur les garanties de l’apport en nature : elles ne cumulent avec elles.
60. Le principe retenu par le Code est celui reconnu par la législation actuellement en
vigueur et donc censée être appliquée, le décret français du 20 mars 1956 pour être donné
en location-gérance le fonds doit être exploité par le bailleur depuis une certaine durée.
Mais alors que le décret exige une durée fort longue de 7 années, le Code se contente de
deux années ; il ne parait pas nécessaire d’être plus exigeant aux fins de parvenir à éviter les
achats spéculatifs de fonds d’activité économique destinés à être aussitôt loués à des tiers.
61. Autre condition : le fonds concédé doit être exploité personnellement par le bailleur au
jour de la mise en location-gérance, toujours afin de décourager les achats spéculatifs de
fonde d’activité économique. L’exploitation personnelle du bailleur ne l’empêche pas d’avoir
des salariés qui effectuent la réalité du travail d’exploitation du fonds, y compris par un
gérant salarié : le contrat de travail n’enlève pas le caractère juridique d’exploitation
personnelle du fonds par le bailleur.
62. L’exigence de l’exploitation personnelle contenue dans le 1er alinéa de cet article doit
céder devant des circonstances de fait insurmontables : la maladie ou le décès du bailleur, sa
mise en redressement judiciaire, etc., ou à raison de la qualité de ce bailleur : l’Etat ou une
collectivité territoriale ne peuvent être requis « d’exploiter personnellement » le fonds, un
Cinéma par exemple, avant de pouvoir en concéder location-gérance.
64. Le locataire-gérant peut être une personne physique, qui aura alors le statut de celui qui
exerce en nom personnel une activité économique (article 46 et suivante du Code) ou une
société, auquel cas il devra être « de droit guinéen », c’est à dire être constitué selon l’une
des formes prévues dans la 1ère partie, livre II titre II du Code. D’autre part cet individu ou
cette société doit exploiter personnellement le fonds loué c’est à dire qu’il ne peut pas
le « sous-louer » ou en concéder une gérance salariée, ce qui ne l’empêche cependant pas
d’avoir des salariés.
65. La sanction du non-respect des conditions de fond, la nullité absolue, peut apparaitre
sévère, mais c’est à ce prix que le caractère spécifique du contrat de location-gérance,
contrat souvent justifié par des circonstances exceptionnelles ou prélude à une vente du
fonds, sera préservé.
66. Le contrat de location-gérance est, on le voit, très formaliste : non seulement il doit à
peine de nullité être rédigé par écrit mais de plus cet écrit doit obligatoirement, toujours à
peine de nullité, contenir un certain nombre de dispositions. La raison de ce formalisme est
essentiellement la protection des tiers, et en particulier des créanciers du bailleur, puisque
la plupart des clauses obligatoires devront figurer dans l’avis de mise en location-gérance
prévu à l’article 1663.
68. Cette seconde formalité a pour objet de permettre aux tiers de prendre connaissance à
tout moment de l’état d’un fonde d’activité économique, en demandant au greffier un relevé
des inscriptions figurant, au nom d’une société ou d’un individu, sur le registre des activités
économiques.
70. Entre les parties, la location-gérance est un contrat de bail d’un genre particulier, le bail
d’un fonds d’activité économique, mais les règles du bail n’en restent pas moins applicables
quand elles ne sont pas contraires aux règles propres définies par ce chapitre. L’interdiction
de céder ou de sous-louer est le complément de l’exigence d’une exploitation personnelle
par le locataire-gérant, déjà mentionnée (article 1660).
74. Autre garantie donnée aux créanciers, cette fois-ci non pour les dettes contractées par le
bailleur avant la mise en location-gérance mais pour les dettes contractées par le locataire-
gérant : le bailleur reste tenu solidairement et indéfiniment des dettes du locataire-gérant.
Ce principe vise à rassurer les fournisseurs par exemple et a permettre au locataire-gérant
de ne pas être coupé de toutes relations d’affaires tant qu’il n’a pas fait ses preuves aux yeux
des fournisseurs.
75. Ces deux articles sont les parallèles des mesures de publicité prévues plus haut en début
de location-gérance : il s’agit cette fois de prévenir les tiers du retour du fonds d’activité
économique dans le giron de son propriétaire.
76. Cette disposition, qui peut paraitre sévère, est indispensable afin s’assurer la sécurité
juridique des créanciers.
78. Le Code est peu novateur sur ce point : le nantissement doit faire l’objet d’un écrit et un
original de cet écrit doit être déposé au greffe sous quinzaine, aux fins d’inscription : la
sécurité du créancier nanti et des autres créanciers actuels ou potentiels exige ce
formalisme. On aurait pu songer à une mesure de publicité moins « réservée aux initiée »,
telle l’insertion d’un avis de nantissement dans un journal à large diffusion mais elle aurait
eu un effet vexatoire pour l’exploitant du fonds et surtout elle aurait pu affoler à la fois les
créanciers non nantis, leu fournisseurs potentiels et la clientèle, mettant ainsi en danger la
poursuite même de l’exploitation du fonds.
80. Les immeubles ne peuvent pas faire l’objet d’un nantissement mais d’une hypothèque ;
les créances font l’objet d’un nantissement aux règles propres ; quant aux stocks, produits
destinée à être vendus ou à être incorporés dans le processus de fabrication, ils sont
destinés à la vente ou à disparaitre : il est impossible de demander leur maintien à un
niveau donc à une valeur déterminés, même s’ils sont fongibles. Les éléments à caractère
personnel qui ne peuvent pas être inclus dans le nantissement sont tous les agréments,
autorisations, licences, etc. accordés à la personne qui exerce l’activité économique attachée
au fonds, en particulier dans les professions libérales. Enfin, le nantissement ne peut
évidemment comprendre les dettes.
82. Cette disposition signifie que, à la différence des éléments constituant le privilège du
vendeur, l’assiette du nantissement conventionnel eut indivisible : il n’y a pas d’ordre
d’imputation des paiements faite au créancier. Autrement dit, en cas de non-paiement aucun
élément du fonds ne pourra en être sorti pour échapper aux voies d’exécution sous le
prétexte qu’il a été payé.
83. Il s’agit d’éviter tout abus de la part du créancier, lui permettant en cas de non-paiement
d’acquérir à un « prix sur mesure » le fonds : la vente forcée est la seule voie l’exécution
autorisée.
84. Ces trois derniers articles renvoient aux principes de droit civil en matière de garanties.
85. Bail d’activité économique : La terminologie utilisée par le Code, le « bail d’activité
économique », remplace celle actuellement connue de « bail commercial », la notion
d’activité économique remplaçant dans le Code celle de « commerce » (voir la Ière partie).
La législation guinéenne en la matière, jusqu’à ce jour, est celle héritée du droit français
86. La définition du bail d’activité économique donnée par cet article dépasse Largement
celle du bail commercial au sens du décret de 1952, du fait même que l’article 2 du Code,
auquel il est fait renvoi et qui définit à titre énonciatif les activités économiques, inclut dans
ces activités les prestations de service, c’est à dire essentiellement des activités
dites « libéralisé ». Afin d’éviter toute ambiguïté, il est expressément précisé que la
personnalité juridique du locataire est sans effet sur la qualification de son bail : le locataire
peut être un individu, une personne physique, ou une société c’est à dire une personne
morale. Enfin, le Code abandonne le mot « preneur », appellation désuète désarmante pour
le non juriste, au profit du mot « locataire », beaucoup plus explicite.
87. Le bail d’activité économique est et reste d’abord un contrat de Louage de choses : les
règles du Code civil en la matière (articles 913 et suivant) sont donc applicables, par
exemple en matière de garanties dues par le bailleur ou d’obligations du locataire. Mais c’est
aussi un bail aux règles particulières, objet de ce livre III, qui peuvent déroger à celles du
Code : en un tel cas ces règles l’emportent sur celles du Code civil et mieux : elles sont
d’ordre public et s’appliquent dans le silence des parties comme en présence de dispositions
contraires dans le contrat de bail, lesquelles sont alors réputées sans effet.
89. Par « locaux accessoires » il faut entendre les entrepôts, les ateliers de réparation et
d’entretien, les locaux abritant des groupes électrogènes, les magasins de stockage des
pièces détachées, les garages abritant les véhicules de l’entreprise, les locaux de
gardiennage, y compris ceux servant au logement du personnel astreint à habiter sur place
pour des raisons de service. Dans le cas où le bailleur d’un local accessoire n’est pas celui du
local affecté à l’exploitation du fonds, le Code ne permet l’application de la présente
législation que si ce bailleur avait connaissance de l’utilisation des lieux loués : il est alors
présumé en connaître les conséquences sur le contrat de bail.
90. Lorsque le bail est « mixte », c’est à dire couvre à la fois le local servant à l’exploitation du
fonds et un local d’habitation, le Code considère que ces deux éléments sont indissociables
et que tous les locaux obéissent au régime du bail d’activité économique. Il en irait
différemment cependant si le locataire avait détourné un bail d’habitation de son objet en
utilisant une partie des locaux à des fins économiques. En un tel cas, la preuve du
détournement d’affectation incombe au bailleur.
91. Cette disposition vise le bail à construction, par lequel le locataire s’engage à édifier sur
le terrain du bailleur un immeuble qui restera propriété du bailleur à l’expiration du bail. En
un tel cas, le Code protège le locataire en lui permettant de bénéficier du régime du bail
d’activité économique à l’expiration du bail à construction, à une seule condition l’accord
expresse ou tacite du bailleur sur l’affectation de l’immeuble construit.
92. Dans la mesure où est exercée une activité économique, les dispositions du Code
s’appliquent et le fait que le locataire soit un établissement public est indifférent : tel est le
principe posé par cet alinéa.
93. Les remarques de la note précédente s’appliquent également à l’état et aux collectivités
locales et surtout aux concessionnaires ou régisseurs d’activités économiques visés par la
fin de cet alinéa.
94. En application du principe général selon lequel on ne peut avoir plus de droits que celui
dont on les tient, sous-locataire ou cessionnaire seront dépendant de la situation juridique
du locataire. Le consentement expresse, c’est à dire écrit, du bailleur est exigé afin de
protéger celui-ci contre le maintien dans les lieux de locataires avec lesquels il n’a pas
contracté.
95. Le bail d’activité économique ayant par définition pour objet d’exploiter un fonds
d’activité économique et accordant à ce titre des droits exorbitants au locataire (droit au
renouvellement, indemnité d’éviction), il parait naturel de réserver le bénéfice de ces droits
à celui qui exploite de façon sérieuse et réelle les locaux loués, même s’il est temporairement
empêché par une cause indépendante de sa volonté (maladie, inondation, etc.).
96. Le Code reste fidèle à la législation actuelle en offrant au locataire du bail d’activité
économique une protection sous forme d’option offerte au bailleur : soit le bailleur lui
accorde le renouvellement du bail, soit il lui verse une indemnité dite d’éviction. Les
chapitres 1 et 2 vont détailler ces principes, en simplifiant la législation en vigueur jusqu’ici.
97. Le droit au renouvellement ne peut être accordé à tout locataire ; celui-ci doit avoir eu le
temps de se constituer une clientèle, élément essentiel du fonds rappelons-le, que son
départ des lieux Loués lui fera perdre, en tout ou partie. Comme il est impossible de savoir
en Combien de temps cette clientèle a été constituée, la loi fixe un délai portant présomption
irréfragable de création d’un fonds d’activité économique dans les lieux loués. Ce délai est de
trois ans.
98. La condition de durée n’est pas la seule exigée du locataire pour avoir droit au maintien
dans les lieux : il doit de plus être en possession d’un bail écrit, et le Code innove sur ce
point. Pourquoi un écrit ? Pour avoir un document énonçant de manière irréfutable les
conditions du bail et en particulier celles relatives à la durée et au loyer et faciliter ainsi la
solution judiciaire d’un litige éventuel. L’expérience prouve en effet que lorsque les parties
sont d’accord pour reconnaitre l’existence d’un bail verbal, elles différent souvent sur la date
de sa prise d’effet, sur sa durée et surtout sur le montant du loyer versé... Cet article pose
d’autre part le principe qu’un bail écrit ne peut être refusé par le bailleur après une durée
d’occupation d’un an et si le loyer set supérieur à deux cent mille Francs guinéens. Ce point
est très important car il signifie que le régime du bail d’activité économique ne s’applique
qu’aux baux d’un loyer mensuel au moins égal à deux cent mille Francs guinéens, sauf mi le
bailleur a consenti un bail écrit alors que le loyer est d’un montant inférieur : en ce cas l’écrit
confère au locataire La protection du bail d’activité économique.
99. Cet article vise à pallier les conséquences d’un refus du bailleur de consentir un bail
écrit, ce qui aurait pour effet de priver le locataire du bénéfice du régime du bail d’activité
économique.
100. Pour donner naissance au droit de renouvellement, le principe adopté par le Code est
simple : quel que soit sa durée et même si elle est précisément déterminée dans le contrat
de bail, obligatoirement écrit rappelons-le, celui-ci ne prend fin que de l’initiative du bailleur
d’une part, après un délai de six mois d’autre part. Ce « double obstacle » vise évidemment à
protéger le locataire. « L’événement » dont il est fait mention dans le deuxième alinéa peut
être l’obtention par le bailleur d’un permis de démolition pour reconstruire, la signification
d’une expropriation que l’on savait susceptible d’être prononcée, etc.
101. Le Code prévoit un formalisme du congé : il doit être signifié au locataire par moyen
d’un huissier et l’acte de signification doit contenir le délai de réponse offert au locataire et
mentionner les conséquences graves du défaut de réponse. L’huissier instrumentaire
engagera la responsabilité civile professionnelle s’il omet ces mentions lorsqu’elles ne
figurent pas dans l’écrit portant congé.
102. Le formalisme est cette fois-ci à la charge du locataire qui désire le renouvellement du
bail : il doit faire sa demande par acte d’huissier et surtout l’accompagner, entre autres,
d’une proposition de loyer.
103. Dernière étape dans ce dialogue entre bailleur et locataire : la réponse du bailleur,
toujours avec le formalisme de l’acte d’huissier.
104. La procédure de conciliation est la deuxième étape des relations entre le bailleur et le
locataire : ce dernier a fait connaitre sa volonté de voir le bail renouvelé mais il n’a pu se
mettre d’accord avec son bailleur sur toutes les conditions du nouveau bail. Le Code prévoit
en ce cas que le dialogue peut se poursuivre avec l’intervention du juge (ou de l’arbitre
comme il sera vu plus bas).
105. Les premiers articles de cette section n’appellent pas de commentaires particuliers : Ils
mettent en place un mode de saisine et une procédure classiques. L’article 1702 prévoit que
si le locataire ne comparait pas le juge doit entériner la solution adoptée par le propriétaire
dans le choix que lui offre l’article 1599, c’est à dire refuser tout renouvellement ou
subordonner son acceptation du renouvellement à de nouvelles conditions qu’il a indiquées.
Il ne peut légitimement retenir l’acceptation du bail aux conditions proposées par le
locataire, sauf confirmation expresse par le bailleur.
106. Le procès-verbal de fin de conciliation est très important : soit il constitue par lui-
même un contrat de bail (en cas d’accord total entre les parties), soit il sert de support
juridique à la suite de la procédure. Il conviendra en conséquence pour le juge et son greffier
de veiller avec un soin particulier à relever tous les détails des points d’accord et de
désaccord ou les motifs exacts du refus de renouvellement opposé par le bailleur. Afin
d’éviter toute prolongation inutile de la procédure, le Code décide que si le désaccord ne
porte plus que sur la durée du nouveau bail le juge peut (ce n’est alors pas une obligation)
en fixer lui-même la durée, dans la limite de 3 années. Le juge aura même une obligation de
fixer cette durée si les 2 parties acceptent de s’en remettre à lui sur ce point.
107. Cette disposition a pour objet d’empêcher un locataire indélicat de faire traîner la
procédure de conciliation tout en suspendant le paiement de tout loyer alors qu’il occupe les
lieux Loués : une telle attitude l’expose à la résiliation arme indemnité d’éviction.
108. Le recours à l’expertise constitue la troisième étape des relations entre bailleur et
locataire dans la procédure de renouvellement. Il n’est possible que si le différend porte sur
le prix ou sur un « élément essentiel » du contrat de bail. Afin d’éviter toute incertitude, cet
article donne la liste limitative des éléments essentiels. Si le désaccord ne porte sur un
élément non visé, le recours à l’expert est impossible et c’est le juge qui tranchera, cela afin
d’éviter que perdure une procédure. Il est à remarquer que si la clause relative à la cession
de bail est un élément essentiel du contrat de bail économique, il n’en va pas de même pour
celle relative à la sous-location.
109. Le délai assigné à l’expert pour effectuer sa mission est court (2 mois) afin de le
contraindre à la célérité et d’éviter une procédure interminable.
110. Il n’appartient pas à l’expert mais au juge de prendre une décision : celle-ci, rendue par
ordonnance, vaut contrat de bail. Il conviendra donc que cette ordonnance soit rédigée de
façon claire et contienne toutes les clauses habituelles dans un tel contrat de bail. Ce travail
sera facilité par les contenus du procès-verbal de non conciliation du président et du
rapport de l’expert. Il importe de remarquer que si l’ordonnance vaut contrat de bail, pour
que celui-ci entre en vigueur il convient qu’il ne soit pas refusé par l’une des parties (voir les
articles 1710 et 1711).
111. La répartition des comptes de l’expertise devra être fondée sur le sens de
l’ordonnance : si celle-ci reprend la plupart des propositions d’une partie au détriment des
prétentions de l’autre, cette dernière supportera la plus grande part des frais.
112. Cette disposition est connue de la législation actuelle comme étant le « droit de
repentir » du locataire : il a voulu le renouvellement mais l’ayant obtenu il décide finalement
de le refuser (eu égard aux conditions qui lui ont été faites). En ce cas il dispose d’un très
bref délai pour libérer les lieux et perd le droit à toute indemnité d’éviction. La sanction peut
paraître lourde mais elle n’est que la conséquence de sa légèreté.
113. Après le droit de repentir du locataire, voici le droit de refus du bail par le bailleur, En
ce cas, le locataire aura droit à l’indemnité d’éviction du chapitre 3.
114. Le Code est peu novateur sur ce point, sinon qu’il reprend les causes de refus de
renouvellement sans ouverture du droit à indemnité, en les expliquant ou en détaillant leurs
modalités d’application.
115. L’inexécution de ses obligations par le locataire est appréciée par le juge dans ses effets
sur la possibilité de maintenir le lien contractuel entre le bailleur et le locataire, mais comme
le Code ne prévoit pas le renouvellement judiciaire du contrat de bail en un tel cas, le juge
peut seulement rétablir l’indemnité d’éviction. Il apparaît inutile en effet de « forcer la
main » au bailleur lorsque le conflit est déjà latent.
116. Cet article a pour objet d’empêcher une utilisation abusive par le bailleur de son droit
de reprise sans indemnité pour s’installer dans les Lieux loués ou y exercer une activité
économique différente de celle du locataire. Ainsi pendant trois années le locataire évincé
sans indemnité peut-il demander en justice paiement de la dite indemnité s’il prouve l’abus
commis par son ancien bailleur.
117. L’objet de cette disposition est le même que celui de l’article précédent, pour une cause
différente.
118. L’objet de cette disposition est le même que celui de l’article précédent, pour une cause
différente.
119. Cet article est très important car il introduit une exonération de portée générale au
versement de l’indemnité d’éviction : celle-ci n’est pas due si le bailleur prouve (par tous
moyens mais principalement par des écrits) qu’il a proposé au locataire des locaux
équivalents aux locaux repris par lui, à des conditions de loyer similaires et que le locataire a
refusé. Il s’agit d’une innovation fondée sur la situation du marché locatif en Guinée : il est
encore relativement facile de trouver des locaux commerciaux biens située et à des
conditions de prix raisonnables. Si l’on ne peut contraindre le locataire évincé à chercher et
trouver de tels locaux qui le priveront de toute indemnité, du moins peut-on, par cet article,
permettre au bailleur en trouvant des locaux pour son locataire de s’exonérer du paiement
de l’indemnité d’éviction.
120. Il appartient d’abord aux parties de fixer par accord amiable le montant de l’indemnité
d’éviction. Ce n’est qu’à défaut d’un tel accord que le juge interviendra.
121. Si le tribunal fixe le montant de l’indemnité, cet article lui impose de respecter
certaines normes afin que, l’expérience de pays voisins ayant été salutaire sur ce point, l’on
n’aboutisse pas à des sommes disproportionnées avec le préjudice subi, avec pour seul effet,
voulu ou non, de contraindre le bailleur au renouvellement du bail. L’indemnité d’éviction,
une fois fixée, peut ensuite être diminuée dans les cas où la loi le permet.
122. Cet article a pour objet de protéger le locataire évincé en lui accordant le maintien dans
les lieux tant que l’indemnité n’a pas été entièrement versée ou consignée, cela afin d’éviter
tout litige futur.
123. Après le droit de repentir du locataire, voici celui du bailleur, qui sera bien évidemment
exercé quand il estimera trop important le montant de l’indemnité et que le locataire ne
pourra refuser que dans un seul cas : celui où il s’est déjà engagé pour de nouveaux locaux,
la preuve de cet engagement lui incombant.
126. En un tel cas le locataire n’a pas droit au renouvellement du bail. Il convient donc qu’il
soit indemnisé des travaux qu’il a pu effectuer.
127. Ce qui suppose, entre autres conditions, que soit respectée l’exigence d’un bail écrit.
128. Le principe de la légalité du recours à l’arbitrage dans le domaine des conflits afférente
aux fonds d’activité économique a été énoncé en tête du Livre II. Il est toutefois opportun de
le rappeler en fin de ce livre III, à raison de son importance particulière et pour valider cet
arbitrage alors que le bailleur peut ne pas exercer une activité économique.
129. La propriété industrielle est celle relative à deux catégories de biens incorporels, par
opposition aux biens corporels que sont les meubles et les immeubles, d’une part les
créations intellectuelles que sont les inventions et les dessins et modèles industriels, d’autre
part les signes distinctifs que sont les marques, les noms commerciaux et les appellations
d’origine. Depuis le 13 janvier 1990 la Guinée est devenue le 14ème Etat africain membre de
l’OAPI, organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle. L’OAPI, dont le siège est à
Yaoundé (Cameroun) est un organisme supranational en matière de propriété intellectuelle.
Il a été créé par l’Accord de Bangui du 2 mars 1977, convention internationale à laquelle la
Guinée adhère, auquel est joint 9 annexes. Parmi ces neuf annexes la 7ème ne concerne pas
le droit économique puisqu’elle contient le régime juridique du droit d’auteur et du
patrimoine culturel et nous semble en conflit avec une législation interne postérieure. Cette
annexe ne figure pas dans le présent Code. La 9ème annexe contient des options laissées au
choix de chaque Etat adhérent mais qui n’ont pas été retenus par la Guinée pour cette raison
elle ne figure également pas dans le Code. Nonobstant cette double exception, le Code des
activités économiques ne pouvait que reprendre, en les intégrant les dispositions de
l’Accord de Bangui et de ses annexes. Afin de bien montrer cette simple reprise en droit
interne d’une convention internationale, après chaque article figure entre parenthèses
sa « référence OAPI », Accord lui-même ou une de ses annexes. Quelques articles de ce livre
ont été ajoutés aux textes susmentionnés, soit pour introduire son contenu soit pour insérer
des dispositions de droit guinéen prises en application d’options laissées ouvertes par
l’OAPI.
130. Le principe retenu est simple : après le texte de l’Accord de Bangui, les annexes à cet
Accord sont intégrées en différents sous-livres, hormis l’annexe VII (droit d’auteur) et
l’annexe IX (présentation d’options qui n’ont pas été choisies par la République de Guinée).
131. L’Accord de Bangui, en son article 3.3 et son annexe 9 offrent à tout Etat membre une
option : celle de décider s’il désire ou non avoir une administration nationale auprès de
laquelle sont effectués les dépôts des demandes de brevets, modèles d’utilité, marques, etc.
de ses résidents. En cas de réponse négative ces dépôts sont effectués directement auprès
du siège de l’OAPI, à Yaoundé. Par lettre officielle en date du 13 février 1990 la Guinée a fait
savoir qu’elle retenait le terme de l’administration nationale : le Service de Propriété
industrielle, SPI, service rattaché au ministère de l’Industrie, den Petites et moyennes
entreprises constitue cet organe.
132. La création et les attributions du SPI font l’objet du décret D/91/214 du 07/10/91
publié au Journal Officiel de 1991, n°19 p 208.
133. Les 4 articles qui précèdent sont la reprise dans le Code des dispositions du décret
D/92/137 du 26/05/92 sur la procédure de dépôt et d’enregistrement des demandes de
titres de propriété industrielle, publié au Journal Officiel de 1992, n°13 page 115. Ils sont la
conséquence de la création du SPI comme organe national de propriété industrielle. Cet
article a pour objet de permettre la modification des 4 articles susmentionnée sans qu’il soit
nécessaire de voter et promulguer une loi, les articles du Code étant, sauf exception telle que
celle-ci, des articles de loi ne pouvant donc être modifiée que par une autre loi.
134. L’Accord de Bangui porte statut général de la propriété industrielle applicable dans
tous les Etats membres. A ce titre il devait figurer en « chapeau » de ce livre IV. Certains
articles auraient pu ne pas être intégrés dans ce chapitre, mais il a semblé préférable de
reproduire in extenso l’Accord, convention internationale. Comme annoncé, chaque article
est suivi de sa référence dans l’Accord ; de plus les renvois à d’autres articles de l’Accord ou
à ses annexes ont été modifiés aux fins de renvoyer aux articles de ce livre reprenant les
dispositions visées.
135. Brevets d’invention. Le texte qui suit est la reprise « sous forme codifiée » de l’annexe I
à l’Accord de Bangui. Comme annoncé, les références aux articles de cette annexe sont
indiquées entre parenthèses et les renvoie de numérotation ont été modifiée afin de
136. Pour être brevetable, une invention doit réunir les trois critères énoncés par cet alinéa :
1) être nouvelle, 2) être le résultat d’une activité inventive et 3) être susceptible d’une
application industrielle.
1) L’exigence de la nouveauté signifie que l’invention ne doit pas être antériorisée par l’état
de la technique existante au jour du dépôt de la demande de brevet. Par « état de la
technique » il faut entendre tout ce qui a été rendu accessible au public en quelque pays du
monde que ce soit : il s’agit d’un critère de « nouveauté absolue ». Cette exigence de
nouveauté ne connaît que deux exceptions : une tromperie manifeste dont le déposant a été
la victime dans les 6 mois ayant précédé son dépôt ou, pendant cette même période, une
exposition publique de l’invention lors d’une manifestation internationale répondant à
certaines caractéristiques (article 1775.2°).
2) L’exigence d’une activité inventive signifie que l’invention ne doit pas découler de
manière évidente de l’état de la technique pour un homme du métier : il s’agit là du critère
de progrès technique.
137. Cet alinéa énonce la portée générale du droit conféré par le brevet à son titulaire, le
droit d’interdire à quiconque d’exploiter sans son autorisation l’invention brevetée. Ce droit
est toutefois soumis à certaines contraintes et connaît des limites qui seront l’objet de
dispositions plus avant. Il n’en reste pas moins que le breveté se voit accorder un véritable
monopole légal d’exploitation de son invention.
138. Un certain nombre d’inventions répondant aux trois exigences mentionnées aux
articles précédents sont expressément exclues de la brevetabilité par cet article. A vrai dire
la plupart sont protégeables par d’autres droits de propriété intellectuelle : dessins et
modèles mais surtout droit d’auteur. A noter que figurent dans cette liste les programmes
d’ordinateur, ou logiciels.
139. Cet article fixe la durée maximum du monopole légal accordé au breveté (ou au
bénéficiaire effectif du brevet), ou plutôt, des périodes successives ; 10 ans tout d’abord,
puis possibilité d’obtenir une première prorogation de 5 années, enfin possibilité d’obtenir
une seconde et dernière prorogation de cinq années. Il convient de noter que ces
prorogations ne sont pas de droit : non seulement il faut les demander mais en plus il faut
justifier de l’exploitation de l’invention brevetée ou d’une excuse légitime de non-
exploitation et enfin il faut payer une taxe spéciale. En pratique peu de brevets font l’objet
de demandes de prorogation : le rythme d’avance de la technique est tel que la plupart des
inventions sont dépassées et donc ne sont plus exploitées, avant dix années d’âge.
140. Cet article traite de ce qu’il est convenu d’appeler les « inventions de salariés » selon un
principe simple : le droit au brevet sur de telles inventions appartient à l’employeur, sauf
stipulation contraire contenue dans le contrat de travail. Toutefois si l’invention ne résulte
pas de l’objet même du travail (celui d’un chercheur par exemple) l’inventeur a droit à une
rémunération spéciale. Il est important de noter que ces dispositions ne vicient pas le droit
moral de l’inventeur, c’est à dire de droit de voir son nom figurer ès qualité sur In titre de
brevet : ce droit est imprescriptible et l’inventeur peut toujours exiger mention de son nom
sur la demande de brevet, sauf renonciation explicite de sa part.
141. Les revendications sont à préparer tout à la fois avec le plus grand soin et le plus de
concision possible car ce sont elles qui vont définir le champ technique d’application des
droits conférés par chaque brevet.
143. A réception de la demande de brevet, les services de l’OAPI vérifient que toutes les
conditions de brevetabilité sont remplies, les conditions de forme et de procédure, et
établissent un « Rapport de recherches » qui contient la liste de tous les brevets susceptibles
d’antérioriser tout ou partie de l’invention. Il est essentiel de retenir que le brevet sera
délivré quels que soient les résultats de la recherche d’antériorités contenus dans le rapport,
sauf si le déposant retire sa demande ou a demandé le report de la délivrance d’une année à
compter du dépôt de la demande. Autrement dit, le brevet OAPI est délivré sans qu’au vu
des antériorités relevées l’Organisation puisse refuser d’accorder un brevet : le brevet est
délivré, selon la formule de l’ancienne législation française, sans garantie du gouvernement,
S.G.D.G. Ces principes sont développés dans les articles qui suivent.
144. Comme toute chose le brevet, meuble incorporel, peut être cédé, c’est à dire vendu,
transmis ou donné en location par voie de licence. La présente section détaille ces
opérations juridiques en dégageant des constantes ; cessions et licences doivent
obligatoirement faire l’objet d’un acte écrit ; si elles comportent des paiements à l’étranger
ou incluent un contractant non domicilié dans un des Etats membres de l’OAPI elles doivent
être approuvées par le Service de le Propriété industrielle SPI ; enfin, elles ne sont
opposables aux tiers qu’après leur inscription, dans un délai maximum de 12 mois de leur
approbation par le SPI, sur un registre spécial tenu au siège de l’OAPI à Yaoundé.
145. La licence visée par cet article et les deux articles suivant est la licence volontaire, qui
s’analyse en contrat de louage de chose conclu de plein gré par le titulaire du brevet au
profit d’un locataire appelé licencié. La licence peut être exclusive (un seul licencié), voire
même avec opposabilité de l’exclusivité au breveté lui-même (qui l’interdit d’exploiter son
propre brevet), elle peut limiter le champ d’application de l’invention brevetée (licence pour
un seul produit alors que le brevet peut être utilisé pour plusieurs produits), le territoire
concédé (un, plusieurs ou tous les Pays membres de l’OAPI) ou être limitée dans sa durée.
Enfin le contrat de licence peut autoriser ou interdire la concession de sous-licences.
146. Les causes de nullité énoncées dans cet article visent tous les contrats de licence, même
conclus entre nationaux et limitée au territoire d’un peul pays. Seules les clauses sont nulles,
c’est à dire qu’elles sont réputées non écrites, le contrat de licence restant valide. Cependant
si la nullité de plusieurs clauses a pour effet de priver de contrat de licence de toute
substance, nous pensons que la nullité pourra être étendue à l’ensemble du contrat.
147. Les dispositions de cet article constituent un apport original de la législation OAPI en
matière de licence, fondé sur l’idée de l’infériorité économique et financière des
ressortissants des Etats membres face à leurs partenaires de l’extérieur qui seront le plus
souvent les titulaires du brevet donné en licence. Cette infériorité peut les contraindre à
accepter dans un Contrat de cession ou de licence des clauses exorbitantes et préjudiciables
à la rentabilité de l’opération. Pour cette raison, il est instauré un contrôle préalable des
contrats emportant des paiements à l’étranger ou conclu avec un cocontractant non installé
sur le territoire d’un des Etats membres. Ce contrôle est effectué par le Service de la
Propriété Industrielle, SPI, et doit aboutir à une véritable approbation de chaque contrat,
préalable obligatoire à son inscription sur le registre spécial de l’OAPI, elle-même condition
d’opposabilité du contrat aux tiers.
148. Cet article énumère les causes de nullité d’un brevet. Il est important de noter que ces
causes de nullité ne sont pas relevées par les services de l’OAPI eux-mêmes, par exemple
dans le Rapport de recherche pour un défaut de nouveauté, mais doivent être invoquées par
un tiers intéressé, en général défense contre une action en contrefaçon, pour que la nullité
soit reconnue.
149. Cet article vise la déchéance des droits conférée par le brevet pour cause de non-
paiement d’une annuité c’est à dire de la taxe annuelle de maintien en vigueur du brevet. La
déchéance prive le breveté de tous son droits, en particulier du droit de faire valoir en
justice son brevet aux fins de faire condamner un contrefacteur. Afin de pallier la rigueur du
cette sanction il prévoit un délai « de rattrapage » de six mois...contre paiement d’une
surtaxe. A ce délai de rattrapage s’ajoutera, dans l’article suivant, une procédure
de « restauration ».
150. Afin que les tiers n’aient aucun doute sur le fait que le brevet OAPI n’a pas été soumis à
un examen de validité sur le fond, en particulier sur sa nouveauté, cet article pose
l’obligation pour le breveté d’indiquer que son brevet lui a été délivré « sans garantie du
gouvernement ». Le mot « gouvernement » est surprenant, le brevet étant délivré par
l’Organisation, organe technique supranational, et non par une administration nationale.
151. La licence obligatoire se distingue de la licence volontaire des articles 1802 et suivants
par son caractère coercitif (elle est imposée au breveté) et ses conditions particulières de
mise en œuvre et d’obtention. Elle a pour objet d’empêcher le gel d’une invention qui existe,
a été protégée par un brevet sur le territoire des Etats membres de l’OAPI, mais n’est pas
exploitée, par exemple pour permettre au breveté titulaire un brevet antérieur dans le
même domaine de rentabiliser ce premier brevet pourtant devenu obsolète. Le principe de
la licence obligatoire est simple : si au plus tard 4 ans après le dépôt de la demande de
brevet ou 3 ans après la délivrance du brevet l’invention brevetée n’est pas exploitée
industriellement de manière suffisante dans un des Pays membres, tout intéressé peut
demander au tribunal civil du lieu d’élection de domicile du breveté que lui soit concédée
une licence dans le dit Paye. Cette licence ne sera toutefois accordée que si le requérant
démontre avoir vainement demandé une licence volontaire au breveté (rôle supplétif de la
licence obligatoire) et ni le breveté ne peut alléguer de légitimes excuses à la non
exploitation. A noter enfin que le tribunal qui accorde la licence obligatoire, qu’il eut mieux
valu appeler « licence judiciaire », en fixe également ses modalités, en particulier la
rémunération du breveté (il n’y a donc pas déchéance de ses droits).
152. Troisième type de licence, la licence de plein droit permet à tout breveté de proposer,
par inscription sur le registre des brevets tenu au Siège de l’OAPI, licence de son brevet à
des conditions à convenir il s’agit d’une promesse conditionnelle et unilatérale.
153. Quatrième et dernier type de licence, la licence d’office ne peut viser qu’un brevet
intéressant la défense nationale, la santé publique ou « l’économie nationale », et ce dernier
terme est large par son imprécision même. En un tel cas, le Ministre intéressé par le brevet
peut demander au Ministre chargé de la Propriété industrielle que l’OAPI mette en demeure
le breveté d’exploiter l’invention, directement ou par un licencié. Faute de résultat
satisfaisant dans les 12 mois, une licence peut lui être imposée par texte réglementaire qui
en fixera les conditions, notamment sa rémunération.
154. Toute atteinte aux droits du breveté constitue un délit pénal : le délit de contrefaçon,
puni d’une amende et même, en cas de récidive, d’emprisonnement. Toutefois, l’action en
contrefaçon n’est pas recevable, quand bien même le délit serait à l’évidence constitué, si le
brevet contrefait n’a pas été exploité sur le territoire d’au moins un Etat membre de l’OAPI
depuis plus de 5 années, sauf excuses légitimes.
155. Le receleur d’objet qu’il sait être des contrefaçons, leur importateur ou leur vendeur
sont eux aussi assimilés à des contrefacteurs et punis des mêmes peines.
156. Cet alinéa vise une circonstance aggravante du délit de contrefaçon et, pour cette
raison, la réprime par les peines applicables en matière de récidive : le cas où le
contrefacteur est un employé du breveté ou s’est associé avec un employé qui lui a révélé le
contenu du brevet. La loi permet ainsi de punir plus sévèrement ceux qui profitent de leur
fonction et des connaissances qu’elle leur apporte pour contrefaire et ceux qui s’associent
avec eux.
157. Cet disposition se justifie par la nécessité d’ordre public de respecter le principe de la
territorialité du droit pénal : le lieu de l’infraction emporte le régime pénal accessoire à cette
infraction.
159. Cet article et le suivant détaillent une procédure bien connue en matière de
constatation d’infraction à des droits de propriété industrielle : la « saisie-contrefaçon ».
Après simple présentation de son titre de brevet au président du tribunal civil (première
instance) du lieu de la contrefaçon présumée, le breveté peut, par ordonnance sur requête,
obtenir la saisie immédiate den produits qu’il estime être des contrefaçons. A peine de
nullité cette saisie doit être suivie d’une assignation au fond, au pénal ou au civil, dans le
mois qui suit. De plus, si le breveté est un étranger, le juge a l’obligation de lui demander un
cautionnement préalable.
160. Modèles d’utilité. Qu’on le veuille ou non, le modèle d’utilité, dans les pays qui le
connaissent, apparait comme un « sous-brevet », un « brevet au rabais » et les dispositions
de ce sous-livre II (qui est l’annexe II de l’Accord de Bangui) vont également dans ce sens.
Délivré sans aucun examen au fond, sans rapport de recherche, le modèle d’utilité est de peu
de sécurité juridique pour son titulaire. Pour le reste son régime et les droits qu’il confère
sont ceux du brevet, sa durée de validité étant toutefois limitée à 8 années au maximum (5
ans + une possible prolongation de 3 ans).
161. Marques. Cette définition de la marque OAPI est très classique et est fondée sur son
caractère nécessairement distinctif et « individualisant ». Il est rappelé que les dispositions
de ce sous-livre III sont celles de l’annexe III de l’Accord de Bangui.
auprès de l’OAPI, d’autre part et corrélativement, qu’une marque déposée hors OAPI par un
individu pourra valablement être déposée à l’OAPI par un autre individu (sauf marque
notoire au sens de la Convention de Paris).
163. Cet article est d’une grande importance : il fixe ce qu’il est convenu d’appeler
le « caractère attributif » du dépôt d’une marque, par opposition au « caractère déclaratif ».
Ce principe signifie que tout premier déposant d’une marque se voit reconnaitre la
propriété de cette marque, quand bien même serait-elle utilisée depuis plusieurs années par
un tiers. Ce principe est cependant tempéré par l’action en revendication réservée à cet
utilisateur, qui se voit accorder un délai de 6 mois pour effectuer son propre dépôt, lequel
prime alors celui du déposant non utilisateur. Il convient par ailleurs de noter que l’action
en contrefaçon d’une marque ne peut être exercée que par son déposant, et non par son
utilisateur si celui-ci n’est pas le déposant.
164. Le titulaire d’une marque notoire peut faire échec au caractère attributif de la propriété
de la marque OAPI par le dépôt : il dispose d’un délai de cinq années pour, en prouvant le
caractère notoire de sa marque, obtenir annulation de la marque déposée dans les pays
membres où elle est susceptible de créer une confusion avec la sienne.
165. En Guinée, ce dépôt est effectué auprès du Service de la Propriété Industrielle SPI qui
sert d’intermédiaire, fait dresser procès-verbal de dépôt par le greffe du tribunal de
première instance de Conakry et transmet ensuite le dossier à l’OAPI.
166. Les marques sont réparties, par classification internationale (Arrangement de Nice,
1957) en 42 classes qui regroupent chacune un certain nombre de produits ou services en
fonction de leur domaine : boissons, denrées alimentaires, produits d’entretien, etc. Le
déposant doit expressément indiquer pour quelle(o) classe(s) de produits ou services il
effectue un dépôt ; la protection conférée par l’enregistrement OAPI sera limitée aux classes
ainsi indiquées par le déposant.
167. Seconde phase de la procédure, après celle du dépôt de la marque, la phase de l’examen
de la demande est réalisée par les services de l’OAPI. Cet examen est limité dans son
étendue : respect des bonnes mœurs et de l’ordre public, régularité des pièces constitutives
du dossier de dépôt, désignation des classes dans lesquelles protection est demandée et
enfin paiement de la taxe de dépôt. L’OAPI n’examine pas l’état d’originalité de la marque
déposée ni ne vérifie l’absence de dépôts antérieurs similaires. Si les conditions vérifiées par
les services de l’OAPI sont toutes remplies, la marque est enregistrée et publiée dans
la « Gazette des marques ».
168. Cet article instaure une procédure originale d’opposition par un tiers à
l’enregistrement de la marque. Cette opposition doit avoir pour fondement juridique l’un
des motifs suivants : caractère non distinctif, caractère déceptif, signe exclu de
l’enregistrement, antériorisation par une autre marque OAPI appartenant à l’opposant. Le
déposant a 6 mois pour répondre au requérant, par l’intermédiaire des services de l’OAPI,
faute de quoi sa marque est radiée. Ce sont les services de l’OAPI qui jugent du bien-fondé
de l’opposition, avec possibilité de recours contre la décision prise.
170. Une condition est toutefois fixée au droit de renouvellement le titulaire de la marque
doit prouver son utilisation, dans chacune des classes protégées, sur le territoire de l’un des
Etats membres de l’OAPI. De plus, le renouvellement n’est effectué que contre paiement
d’une taxe.
171. Le droit conféré par la marque enregistrée est celui de tout droit de propriété
industrielle : un monopole d’exploitation. Toutefois ce droit connaît deux limitations,
énoncées par cet article d’une part les tiers de bonne foi peuvent toujours utiliser leur nom
patronymique, adresse ou pseudonyme afin d’identifier leurs propres produits ou services,
d’autre part le titulaire de la marque ne peut interdire son usage pour des produits
licitement importée et vendus sans transformation sur le territoire d’un Etat membre de
l’OAPI.
172. La renonciation à la marque objet de cet article, est un acte volontaire unilatéral
généralement pris suite à un accord avec un tiers opposant et le plus souvent limitée à
certaines classes et/ou certains pays de l’OAPI c’est un moyen de résoudre à l’amiable un
conflit.
173. Autre’fin anticipée’de la marque : la radiation pour non utilisation, telle que prévue par
cet article. Il convient de remarquer que cette radiation doit être demandée par un tiers
intéressé et que le titulaire de la marque peut soit prouver son utilisation soit exciper
d’excuse à une absence l’utilisation.
174. Enfin, et c’est l’objet du présent article, la marque peut être déclarée nulle par le
tribunal civil, en particulier suite à la demande du titulaire d’un droit antérieur. En un tel
cas, la nullité peut être totale ou ne s’appliquer qu’à certaines classes de produits ou
services, celles dans lesquelles la marque antérieure a été déposée et est utilisée.
175. Le présent titre relatif aux actes de disposition de la marque, reprend sur le fond le
contenu du même titre dans le sous-livre I consacré aux actes de disposition du brevet ; il
est en conséquence renvoyé aux notes afférentes à ce dernier, en particulier en ce qui
concerne le rôle du service de la Propriété Industrielle, SPI.
177. Dessins et modèles : Tandis que le brevet d’invention et le modèle d’utilité enrichissent
la société d’une découverte industrielle, le créateur d’un dessin ou d’un modèle se borne à
donner une présentation nouvelle à un produit déjà connu : sa création a pour objet
l’agrément et non l’utilité, l’application industrielle. Il est rappelé que les dispositions de ce
sous-livre sont celles de l’annexe iv de l’Accord de Bangui.