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Kay (1988) a été un des premiers chercheurs à décrire est la dimension fractale. Cette robustesse est
conduire une analyse dimensionnelle du mouvement intéressante, dans le cas de systèmes dynamiques
du doigt, lors d’une tâche d’oscillation. Des analyses très complexes, impossibles à modéliser. La dimen-
similaires ont, par la suite, été conduites dans sion de corrélation, que nous utilisons dans l’étude
quelques situations posturales et motrices, incluant le décrite ci-dessous, permet d’obtenir rapidement une
maintien de la posture érigée (Newell, Van Emmerick, caractérisation globale du système, sous forme d’un
Lee, Sprague, 1993), les tremblements de doigt paramètre robuste, quantifiant la complexité du
(Newell, Gao, Sprague, 1995) ou les tâches de poin- système, même s’il peut paraître réducteur, lorsqu’il
tage (Ganz, Ehrenstein, Cavonius, 1996). Dans ces s’applique au système postural humain. Dire qu’une
travaux, les résultats montrent des dimensions très série temporelle, issue d’un système, est complexe ou
variables, soit très basses (juste au-dessus de 1), soit simple, alors qu’il possède un nombre important de
élevées (de 8 à 10). L’absence d’une littérature abon- degrés de liberté biomécaniques, ne paraît pas suffi-
dante incite à une interprétation prudente de ces sant. Force est de constater que l’analyse de la
valeurs élevées. Le mouvement d’une seule articu- complexité est rarement accompagnée d’une analyse
lation peut, en effet, produire une dimension supé- de la structure de l’attracteur dans l’espace des phases
rieure à 1, notamment, en raison de l’influence des (via l’analyse de la prédictibilité). Certains systèmes
degrés de liberté, à d’autres niveaux d’analyse, sur la peuvent présenter un comportement hautement non
dynamique de la série temporelle. À l’inverse, la linéaire, mais la nature des attracteurs que l’on peut
solution de coordination d’un grand nombre de reconstruire n’est pas nécessairement d’origine chao-
degrés de liberté peut conduire à une dimension tique. Dans ce travail, nous utiliserons l’exposant
basse et proche de 1. maximal de Lyapunov afin d’observer si la série
temporelle présente des signes de chaos ou non. Si
Haken (1996) a estimé la dimension d’une tâche de l’exposant est positif, sa grandeur détermine, alors,
locomotion chez l’homme, en utilisant une analyse l’échelle de temps, à partir de laquelle il est impos-
en composante principale. Cette technique linéaire sible de prévoir les données suivantes (chaos). Si
permet de déterminer le nombre de dimensions indé- l’exposant est égal à zéro, il est possible de prévoir
pendantes, requises pour saisir l’organisation tempo- son état suivant (on entre alors dans le cas des
relle et spatiale des données de l’espace articulaire. régimes stables de type rythmiques). Enfin, s’il est
Cela est rendu possible, même avec de multiples négatif, le système converge vers l’immobilité (voir
séries temporelles en provenance de mouvements la méthodologie). On peut parfaitement obtenir un
articulaires indépendants, comme c’est le cas lors système caractérisé par une dimension élevée (8,
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la robustesse de l’attracteur sous-jacent. Ainsi, plus elle ne tient pas compte des congruences et covaria-
grande est la stabilité d’un attracteur, moins la pertur- tions entre les modalités sensorielles (Stoffregen,
bation a des effets sur celui-ci. Plus grande est Bardy, 2001).
l’instabilité de l’attracteur, plus grand est l’effet de la
perturbation, pouvant amener la transition vers un La présente étude
autre état (Bardy et coll., 2002 ; Haken, 1983). Dans L’étude rapportée ici, a un double objectif. D’une
les travaux sur la posture, une perturbation couram- part, elle se propose de caractériser, au niveau dyna-
ment utilisée est la perturbation visuelle. Ce couplage mique, les comportements adoptés sur stabilomètre
de la vision et de la posture a été abondamment par des gymnastes, des nageurs, des judokas et des
traité, que ce soit au niveau des stratégies neuro- sédentaires, afin de préciser le rôle que joue
musculaires impliquées dans le rétablissement de l’expertise sportive sur la dynamique de la posture.
l’équilibre après perturbation (Nashner, McCollum, Il est, en effet, possible que la motricité du spécialiste
1985), ou au niveau du comportement du centre de soit « forgée » par la pratique. Le choix du domaine
pression (CP), comme indicateur des relations exis- d’expertise a été principalement guidé par les rela-
tant entre le système postural et sa surface de support tions particulières que chacune de ces disciplines
(par exemple, Collins, De Luca, 1993). Une pertur- entretient avec le maintien de l’équilibre. D’autre part,
bation, imposée à un sujet en équilibre instable, cette étude se propose de tester le rôle joué par
produit fréquemment une modification du couplage l’information visuelle comme modulateur de la dyna-
visuel avec l’environnement (Stoffregen, Smart, mique posturale de l’expert. La présence ou l’absence
Bardy, Pagulayan, 1999), des couplages segmen- d’information pourrait, en effet, affecter différemment
taires (Bardy et coll., 2002), ou du couplage avec la les sujets en fonction de leur pratique sportive.
surface de support (Balasubramaniam, Riley, Turvey,
2000).
Bon nombre de travaux ont mis en évidence des MÉTHODE
sensibilités différentes à la perturbation visuelle, Quatre groupes de cinq sujets masculins sédentaires,
selon le niveau d’expertise (débutant ou expert) dans âgés de 20 à 30 ans et ne présentant aucun trouble vesti-
une discipline donnée. Même entre les spécialités bulo-oculaire, orthopédique ou neuromusculaire, ont
sportives, des différences sont classiquement notées. participé à cette expérience. Trois groupes impliquent
Ainsi, dans des tâches de maintien de l’équilibre, les des experts (gymnastique, judo et natation) et un groupe
sujets débutants paraissent plus sensibles à l’absence comporte des participants sédentaires. Les sujets
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Vicon 612 – 6 caméras, à une fréquence de 120 Hz. des données bruitées (Kantz, Schreiber, 1997) : les
Quinze marqueurs rétroréfléchissants ont été installés données enregistrées ont été transformées dans le
sur le corps du sujet, sur les épaules (acromion), le domaine fréquentiel en utilisant une transformée
sternum, les hanches (bords externes des os iliaques), rapide de Fourier (FFT). Puis, la composante
les cuisses (milieu antérieur), les genoux (tête du complexe a été multipliée par des phases aléatoires
péroné), les tibias (milieu antérieur), les chevilles uniformément distribuées entre 0 et 2π. Enfin, les
(malléoles externes) et les pieds (gros orteils). Le données ont été retransformées dans le domaine
placement de ces marqueurs a permis le calcul de la temporel par une FFT inverse. Cette nouvelle série
position et du mouvement du centre de masse global temporelle contenait dès lors des nombres aléatoires
(Cmg), ainsi que des centres de masse locaux de la tout en respectant la structure spectrale originale
tête (Cmh), du tronc (Cmt), et du membre inférieur (Kantz, Schreiber, 1997). L’analyse dynamique
gauche (Cml). La position courante de ces centres de complète, décrite plus haut, a été menée sur ces
masse a été calculée grâce au modèle anthropomé- nouvelles données. Cette méthode classique a permis
trique de Chandler et coll. (1975). Pour chaque essai de vérifier que les effets statistiques relevés étaient
et pour chaque centre de masse, une reconstruction bien le fruit de la structure des données et non pas la
dans l’espace des phases a été réalisée et quatre conséquence des méthodes de calcul (voir Mégrot,
variables ont été calculées, au niveau local (tête, Bardy, Dietrich, 2002 pour une analyse similaire).
tronc et jambe) comme au niveau global : 1° la Nous avons également calculé la variation
dimension maximale (DM) mesurant la taille maxi- moyenne des déplacements angulaires de la plate-
male de chaque trajectoire dans l’espace des phases ; forme (VAρ) utilisée comme un index de la perfor-
2° l’exposant maximal de Lyapunov (λ), qui donne mance des sujets dans chacune des conditions.
une indication sur la prédictibilité des séries tempo-
DM, LV, et λ ont été soumis à une Manova Exper-
relles et la présence de chaos ; 3° la dimension de
tise (judo, natation, gymnastique) x Condition de
corrélation (DC), qui capture la nature complexe du
vision (vision/non vision) x Niveau (Tête, Cm, tronc
système considéré.
et jambe), suivie par une Anova à mesures répétées
DM permet de déterminer le nombre d’équations sur chacune de ces variables. En raison du critère
différentielles nécessaires pour représenter l’attracteur. retenu pour exclure les données estimées invalides
Ce nombre correspond à l’entier immédiatement supé- (r ≥ 0,8), le nombre de valeurs de DC diffère entre les
rieur à la dimension de l’attracteur. Nous avons, pour conditions (voir plus haut). VA a été analysé séparé-
cela, utilisé les algorithmes de Kantz et Schreiber ment (fig. 1).
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= 1,00. L’absence d’effet est également relevée au les sédentaires et nageurs d’autre part (pNewman-Keuls <
niveau des interactions entre les variables indépen- .05). On peut également observer un effet des condi-
dantes. Ce premier résultat suggère que la géométrie tions de Vision, F(1,1568) = 66,26, p < .05, dont les
du système analysé est similaire entre les conditions résultats détaillés montrent une différence entre la
et les différentes spécialités sportives, et n’excède pas condition contrôle (m = 0,13, σ = 0,06) et la condi-
le cycle limite. tion Non vision (m = 0,15, σ = 0,07). Ces diffé-
rences, mêmes faibles, indiquent que l’absence
L’exposant maximal de Lyapunov d’information semble perturber la dynamique intrin-
λ a une moyenne de 0,14 (σ = 0,09) entre les sèque du système postural (pNewman-Keuls < .05).
conditions de vision, l’expertise et le niveau, suggé- Les tests statistiques nous indiquent enfin un effet
rant une modeste divergence dans le comportement du Niveau, F(3,1568) = 685,35, p < .05 (figure 2b).
du système postural. Toutefois, d’importantes diffé- Tous les niveaux apparaissent différents les uns des
rences ont été trouvées entre niveaux et conditions. autres (pNewman-Keuls < .05), avec toutefois des valeurs
L’Anova Expertise x Vision x Niveau indique un plus basses pour le CM et le tronc (m = 0,07,
effet significatif de l’Expertise, F(3,1568) = 21,02, σ = 0,01 et m = 0,08, σ = 0,03 respectivement), et des
p < .05, indiquant que la spécialité sportive modifie valeurs plus hautes pour le membre inférieur et la tête
la géométrie de l’attracteur (figure 2a). Les résultats (m = 0,21, σ = 0,09, et m = 0,19, σ = 0,08, respec-
montrent la séparation des spécialités en deux tivement). Ces résultats confirment les études précé-
groupes : les judokas et gymnastes d’une part, et dentes dans le sens d’une divergence plus forte pour
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les parties distales que pour les parties proximales du CM et le tronc une divergence moindre que pour la
corps (Mégrot et coll., 2002). jambe et la tête (pNewman-Keuls < .05).
L’interaction Vision x Expertise est significative, Les interactions Niveau x Vision et Vision x Niveau
F(3,1568) = 12,91, p < .05 suggérant que seuls les x Expertise ne sont pas significatives, Fs < 1
spécialistes en judo, natation et gymnastique sont (figure 2).
sensibles aux conditions de vision (figure 2c), avec Dans le but de tester les faux effets, la même
une forte dépendance pour les nageurs. Les séden- analyse a été réalisée sur les données bruitées de λ.
taires présentent des résultats similaires quelle que Les valeurs relevées indiquent une tendance géné-
soit la condition de vision (pNewman-Keuls < .05). La rale à l’imprédictibilité, avec une moyenne de 1,24
pratique d’une activité sportive et la présence (σ = 0,05). Les valeurs bruitées sont plus élevées
d’informations visuelles semblent donc avoir une que les données originales, t(1599) = 22,46, p < .05.
influence différentielle sur la dynamique posturale. De plus, l’Anova Vision x Niveau x Expertise ne
L’interaction Niveau x Expertise est également montre aucun effet significatif pour les conditions
significative, F(9,1568) = 2,40, p < .05. Les effets de Vision, F(1,1568) < 1, le Niveau, F(3,1568) < 1,
relevés montrent que pour les judokas et pour les ou l’Expertise, F(3,1568) < 1. Les interactions ne
sédentaires, le membre inférieur diffère de la tête sont pas non plus significatives. Ces résultats
alors que ces deux segments ne sont pas différents tendent à montrer la pertinence des mesures effec-
pour les autres spécialités sportives (figure 2d). tuées, et la réalité des différences relevées au niveau
On remarque pour toutes les spécialités l’existence de l’expertise comme au niveau des conditions de
d’une distinction proximale/distale, avec pour le vision.
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Figure 2. Moyennes de lʼexposant maximal de Lyapunov (λ) en fonction : de la pratique (a) ; du niveau (b) ; de
lʼinteraction vision x expertise (c) ; de lʼinteraction niveau x expertise (d). Au niveau local, les résultats indiquent
une imprédictibilité plus forte pour les membres inférieurs et la tête (a et d). La population dʼexperts ayant le λ
le plus bas est celle des gymnastes (a, c et d). De même, la condition de non-vision est la plus perturbante au
regard des valeurs de λ (c).
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Figure 3. Moyennes des variations angulaires (en degrés) dans le plan frontal en fonction de la pratique (a) ;
du niveau (b) ; de lʼinteraction vision x expertise (c) ; de lʼinteraction niveau x vision (d) ; de lʼinteraction niveau
x expertise (e). Au niveau local, on peut noter que la tête est le segment ayant les plus faibles variations angu-
laires (b, d, e). Les gymnastes et les sédentaires présentent les variations les plus faibles (a, c, e). Enfin, la
condition de non-vision est la plus perturbante au regard des variations angulaires relevées (c et d).
supposer qu’ils subissent plus la tâche que les autres spécialité (même si ce maintien est réalisé à l’aide
sujets, et qu’ils n’ont pas forcément de réponse motrice d’appuis sur un adversaire). Les résultats des analyses
organisée pour répondre à cette perturbation. Les dynamiques indiquent qu’ils sont parmi les plus orga-
nageurs et les judokas présentent les moins bonnes nisés, juste derrière les gymnastes (figure 2a), et ceci
performances dans cette tâche. Il est étonnant de voir aurait pu laisser présager de meilleurs résultats. Les
que les judokas n’arrivent pas au niveau de performance nageurs ne présentent pas de bonnes performances.
des gymnastes. En effet, le judo est une activité où les Nous avions formulé l’hypothèse que la spécificité de
sujets font du maintien de l’équilibre précaire leur leur pratique (dans un milieu aquatique répondant à des
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lois physiques spécifiques) les rendrait moins aptes que contradictoire avec ce qui est habituellement observé
les autres à répondre aux contraintes imposées par le dans la littérature (Mesure, Crémieux, 1994 ; Mesure,
stabilomètre. Cette hypothèse est en partie vérifiée. La Bonnet, Crémieux, 1994 ; Golomer et coll., 1995,
motricité adoptée par les nageurs est plus chaotique que 1997). Pour les experts, le différentiel au niveau de
celle adoptée par les sédentaires (figure 2a). Ces résul- λ entre les deux conditions de vision montre, dans
tats ne sont pas étonnants. En effet, le maintien de l’ordre, l’insensibilité des judokas, des gymnastes,
l’équilibre dans l’eau diffère du maintien de puis des nageurs. Ces derniers présentent les plus
l’équilibre sur terre. grandes perturbations, ce qui en soit n’est pas éton-
nant. Cela confirme le fait que le milieu dans lequel
Le rôle de l’information ils évoluent et qui possède ses propres lois physiques
sur la dynamique et les coordinations et ses propres spécificités informationnelles, a une
influence marquée sur la capacité adaptative des
Avec l’occultation de la vision, les performances sujets.
se dégradent (figure 3d). Pourtant, tous les sujets ne
sont pas égaux devant cette sensibilité à l’information.
Ainsi, les sujets sédentaires présentent une moindre La sensibilité à l’information optique est donc diffé-
dépendance à l’occultation visuelle que les autres. rente selon les individus et leurs « habitudes
Dans le cas présent, la dynamique des sujets séden- motrices ». Toutefois, cette sensibilité information-
taires reste identique, quelle que soit la condition de nelle différente en fonction des sujets et de leur
vision (figure 2c). Chez les gymnastes et les judokas, pratique est à moduler. En effet, la nature même de
la dynamique est différente de celle des sédentaires l’information manipulée peut avoir des conséquences
lorsque la vision est occultée. λ augmente et tend plus tout à fait différentes, selon que l’on joue sur
fortement à diverger en condition de vision occultée l’occultation visuelle ou sur les propriétés intrin-
(figure 2c). Pour les nageurs, les résultats de λ sèques du flux optique (en modifiant l’expansion
montrent une très forte tendance à la divergence du flux, sa contraction, ou en modifiant la parallaxe
lorsque la vision est occultée. Dynamiquement, ils de mouvement, etc.). En effet, chaque spécialité
présentent la plus forte sensibilité à l’information. sportive amène une prise en compte de l’information
différente de l’autre, et nous nous proposons, dans une
Au niveau des résultats dynamiques, on peut dire prochaine étude, de manipuler l’information dans
que ce sont les sédentaires qui sont le moins sensibles sa structure même, dans le but de voir le rôle qu’elle
à l’occultation visuelle. Cette constatation paraît peut jouer sur la dynamique de la posture.
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