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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la


Recherche Scientifique
Université Frères Mentouri - Constantine 1
Faculté des Sciences Exactes
Département de Physique

N° d’ordre :91/Ds/2022
Série :06/phy/2022

THESE
Présentée pour obtenir le diplôme de Doctorat en sciences

Spécialité : Sciences des Matériaux

THEME

Elaboration et caractérisation de l’aluminate de


Zinc nanocristallin (pur et dopé) synthétisé par
la méthode Sol-Gel
Par

FILALI Hichem
Soutenue le 27/10/2022

Devant le Jury :

Président : N. BOUKHEIT Prof. Univ. Frères MENTOURI- Constantine1

Rapporteur : A. KARAALI Prof. Univ. Frères MENTOURI- Constantine1

Examinateurs : B. BOUDINE Prof. Univ. Frères MENTOURI- Constantine1

M. LAIDOUDI Prof. ENS Constantine 3

A. NOUIRI Prof. Univ. Larbi Ben M‘hidi- Oum El Bouaghi

M. ZAABAT Prof. Univ. Larbi Ben M‘hidi-Oum El Bouaghi


Remerciements
Mes remerciements vont tout premièrement à dieu tout puissant pour la volonté, la santé et la
patience qu’il m’a donné pour terminer ce travail.
Ce travail a été effectué au sein du laboratoire de recherche de Thermodynamique et
traitements de Surfaces des Matériaux sous la direction de Monsieur A. KARAALI
professeur au département de Physique Université Constantine 1. Ses compétences, ses
grandes qualités scientifiques et humaines, sa disponibilité et son grand sens physique m’ont
largement aidé à réaliser ce travail, je lui exprime ici mes sincères remerciements et
reconnaissances.
Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à Monsieur N. BOUKHEIT, Professeur à
l’université Frères Mentouri - Constantine 1, pour m’avoir fait l’honneur d’accepter de
présider le jury de soutenance de cette thèse. Mes sincères remerciements sont adressés à
Monsieur B. BOUDINE, Professeur à l’université Frères Mentouri - Constantine 1, pour
avoir accepté de juger mon travail mais aussi de son aide précieuse.Je lui exprime ici mes
sincères remerciements et reconnaissances.
J’adresse mes plus vifs remerciements à Monsieur M. ZAABAT, Professeur à l’Université de
Larbi Ben Mhidi - Oum El Bouaghi, à Monsieur A. NOUIRI, Professeur à l’Université Larbi
Ben Mhidi - Oum El Bouaghiet à Monsieur M. LAIDOUDI, Professeur à l’Université
Constantine 3, pour avoir accepté d’examiner ce travail.
J’adresse également mes remerciements à A. ZEHAF l’ingénieur de laboratoire et à
B. RAHAL pour leur aide et leur encouragement.
Je n’oublie pas mes collègues de laboratoire avec qui j’ai partagé de bons moments, mes
amis qui ont toujours été présents lorsque j’en ai eu besoin et tous ceux qui m’ont aidé de
près ou de loin pour achever cette thèse.
Enfin, je dédie cette modeste réalisation aux deux êtres les plus chers et précieux au monde,
mon père et ma mère, mes chers sœurs et frères, mes beaux- frères, mes nièces et mes neveux
pour leur support, leur présence ainsi que leur soutien.

A ma femme et mes enfants (Mohamed Siradj Eddine et Alaa Errahmane) les plus grandes
sources de mon bonheur.

Merci à toutes et à tous.


Dédicaces

Je dédie ce modeste travail à ma famille.


A tous ceux qui ont sacrifié leur temps pour la science.
Table des Matières
Table des matières

Liste des abréviations et Nomenclature i


Liste des figures iii
Liste des tableaux vi
Introduction générale 1
Références Bibliographique 4

Chapitre I : Généralités sur les spinelles

I.1 Introduction 6
I.2. Les spinelles 6
I.2.1. Les propriétés structurales 6
I.2.2. Les types des spinelles 7
I.2.2.1. Définition 7
I.2.2.2. Spinelles directs 9
I.2.2.3. Spinelles inverses 16
I.2.2.4. Spinelles mixtes 17
I.2.3. Conditions de la structure spinelle 18
I.2.4. Propriétés des spinelles : cas des ferrites 19
I.3. Propriétés de ZnAl2O4 19
I.3.1. Propriétés structurales de ZnAl2O4 19
I.3.2. Propriétés magnétiques de ZnAl2O4 19
I.3.3. Propriétés optiques de ZnAl2O4 20
I.3.3.1. Spectroscopie UV-Visible de ZnAl2O4 20
I.3.3.2. Propriétés luminescentes de ZnAl2O4 22
I.3.4. Propriétés électriques de ZnAl2O4 24
I.3.5. Propriétés catalytiques de ZnAl2O4 27
I.4. Applications de ZnAl2O4 27
Références Bibliographique 29
Chapitre II : Méthodes d’élaboration de ZnAl2O4

II.1. Introduction 32
II.2. Les méthodes d’élaboration de ZnAl2O4 32
II.2.1. Elaboration par voie physique 32
II.2.1.1. Méthode de pulvérisation 32
II.2.1.2. Evaporation thermique 34
II.2.1.3. Ablation laser 35
II.2.1.4. MOCVD à injection pulsée 36
II.2.2. Les méthodes principales d’élaboration de ZnAl2 O4 37
II.2.2.1. Méthode par réaction à l’état solide 37
II.2.2.2. Méthode hydrothermale 39
II.2.2.3. Méthode de Co-précipitation 41
II.2.2.4. Voie d’auto -combustion 43
II.3. Développement de la méthode sol-gel 45
II.3.1. Historique du procédé sol-gel 45
II.3.2. Principe du sol-gel 47
II.3.3. Réaction sol-gel 48
II.3.4. Paramètres influençant les mécanismes réactionnels du sol-gel 49
II.3.5. Obtention des sols 49
II.3.6. Obtention des gels 50
II.3.7. Le séchage des gels 50
II.3.8. Avantages et inconvénients de la technique sol-gel 52
II.3.8.1.Avantages 52
II.3.8.2. Inconvénients 53
Références Bibliographique 55

Chapitre III : Méthodes et matériels

III.1 Elaboration de ZnAl2O4 58


III.2. Caractérisation 61
III.2.1. Diffraction des Rayons X (DRX) 61
III.2.1.1. Principes de base de la mesure 62
III.2.1.2. Paramètres définissant un profil de raie de diffraction 62
III.2.1.3. Fond continu 62
III.2.1.4. Profil des raies 63
III.2.1.5. Position définie par le maximum d’intensité 63
III.2.1.6. Largeur à mi-hauteur (FWHM) 63
III.2.1.7. Recherche et sélection de phase 63
III.2.2. Spectroscopie Raman 64
III.2.3. Spectrophotométrie UV-Visible 65
III.2.4. Microscopie Electronique à Balayage (MEB) 68
III.2.5. Spectroscopie FTIR 70
III.2.6. Analyse thermique ATG/DSC 72
III.2.6.1. Analyse thermogravimétrique (ATG) 72
III.2.6.2. Principe de la calorimétrie différentielle (DSC) 72
III.2.7. Spectroscopie à rayons X à dispersion d'énergie (EDX) 74
III.2.8. Spectroscopie de Photoluminescence (PL) 76
III.2.8.1. Définition et principe 77
III.2.8.2. Méthode de mesure des spectres d’émission et 79
d’excitation
III.3. Photocatalyse et adsorption 79
III.3.1. Polluant modèle : Cristal violethexamethyl 79
III.3.2. Préparation des solutions 81
III.3.3. Adsorption 81
III.3.4. Dégradation photocatalytique 82
III.3.5. Dégradation photolytique 82
III.3.6. Dispositif d’irradiation polychromatique à 365nm 82
Références bibliographique 84

Chapitre IV. Résultats et Discussion

IV.1 Introduction 85
IV.2. Caractérisations Structurales de ZnAl2O4 85
IV.2.1. Diffraction des rayons X 85
IV.2.2. Microscopie électronique à balayage (MEB) 88
IV.2.3. Spectroscopie à rayons X à dispersion d'énergie (EDX) 93
IV.3. Caractérisations spectroscopiques 95
IV.3.1. Spectroscopie FTIR 95
IV.3.2. Analyse Raman 96
IV.3.3. UV-Visible 98
IV.3.4. Photoluminescence (PL) 100
IV.4. Caractérisation thermogravimétrique 106
IV.5. Application : Adsorption et Photocatalyse 108
IV.5.1. Introduction 108
IV.5.2. Photolyse directe 109
IV.5.3. Activité photcatalytique 110
IV.5.4. Activité d'adsorption 115
Références bibliographique 118
Conclusion générale 123
Résumé
Liste des abréviations et nomenclature

Liste des abréviations et nomenclature


- ZnAl2O4 : Aluminate de Zinc
- MgAl2O4 : aluminate de magnésium
- S1 : ZnAl2O4 + 1% La3+ + 0.5% Pb2+
- S2 : ZnAl2O4 + 1% La3+ + 1% Pb2+
- S3 : ZnAl2O4 + 1% La3+ + 1.5% Pb2+
- S4 : ZnAl2O4 + 1% La3+ + 2% Pb2+
- S5 : ZnAl2O4 + 1% La3+ + 2.5% Pb2+
- CFC : Cubique a face centré
UV : Ultra-Violet
- CB : Bande de conduction
- VB : Bande de valence
- PL : Photoluminescence
- σac : conductivité du courant alternatif
- QMT : quantum mechanical tunneling
- CBH : correlated barrier hopping
- DC : résistivité électrique
- ɛr : permittivité électrique
- JG : joins de grains
- HCV : Cristal Violet Hexamethyle
- DC : courant continu
- RF : diode à courant alternatif
- PVD : p 33
- CEA : p34
- MOCVD : p35
- DRX : diffraction des rayons
- FTIR : Analyse infrarouge à transformée de Fourier
- d : distance inter-réticulaire
- θ : l'angle de Bragg
- n : l'ordre de diffraction
- λ : la longueur d'onde des rayons X
- 2ω : largeur à mi-hauteur notée
- FWHM : Full Width at Half Maximum

i
Liste des abréviations et nomenclature

- h, k, l indices de Miller
- IR : Infrarouge
- nm : nanomètre
- T : la transmittance
- A: absorbance (sans unité).
- ε: coefficient d’absorption molaire (m3.mol-1.cm-1).
- ℓ: longueur de trajet optique (cm).
- C: concentration de la substance absorbante (mol.cm-3).
- MEB : microscope électronique à balayage
- ATG : Analyse thermogravimétrique
- DSC : Analyse calorimétrie différentielle
- EDX : Spectroscopie à rayons X à dispersion d'énergie
- PL : Spectroscopie de Photoluminescence
- Eg : L'énergie de la bande interdite.
- K : la fonction de Kubelka-Munk
- R : la réflectance (%)
- h : l'énergie du photon
- TG : analyse thermogravimétrique
- Q : Quantité Adsorbée
- C0 : la concentration initiale de CVH
- Ce : la concentration à l'équilibre
- V : est le volume de solution
- madsorbant : la masse d'adsorbant

ii
Liste des Figures

Liste des Figures

Chapitre I : Généralités sur les spinelles

Fig.I.1 Structure cristalline du spinelle AB2O4 (A = Zn et B = Al) 7


Fig.I.2 Photo naturel du spinelle MgAl2O4 7
Fig.I.3 Octants de la maille spinelle 11
Fig.I.4 Les deux types d’octants 12
Fig.I.5 Deux cubes adjacents de la maille élémentaire de la structure spinelle 14
AB2O4 type I
Fig.I.6 Deux cubes adjacents de la maille élémentaire de la structure spinelle 14
AB2O4 type II
Fig.I.7 Absorbance(UV) de ZnAl2O4 21
Fig.I.8 Diagramme de Jablonski 23

Chapitre II : Méthodes d’élaboration des matériaux

Fig.II.1 Schéma illustratif de la pulvérisation cathodique 34


Fig.II.2 Bâti de dépôt par évaporation thermique 35
Fig.II.3 Principe de l'ablation laser. 36
Fig.II.4 Principe de la méthode hydrothermale. 40
Fig.II.5 Schéma de principe de la méthode co-précipitation. 42
Fig.II.6 Schéma de principe de la méthode auto-combustion. 44
Fig. II.7 Schéma général du procédé sol-gel 51

Chapitre III : Méthodes et matériels

Fig.III.1 Etapes de préparation de ZnAl2 O4 pur 60


Fig.III.2 Etapes de préparation de ZnAl2 O4 dopé et co-dopé 60
Fig.III.3 Principe diffraction des rayons-X 62
Fig.III.4 Diffractomètre 64

iii
Liste des Figures

Fig.III.5 Spectromètre Raman 65


Fig.III.6 Principe de spectrophotomètre 67
Fig.III.7 Spectrophotomètre (UV) 68
Fig.III.8 Principe de MEB 69
Fig.III.9 Microscope électronique à balayage 69
Fig.III.10 Schéma de principe de l’analyse par spectroscopie d’absorption 71
infrarouge par transformée de Fourier
Fig.III.11 Spectromètre infrarouge 71
Fig.III.12 Eléments du système ATD-ATG couplées 72
Fig.III.13 Calorimètre 73
Fig.III.14 Courbe de DSC 74
Fig.III.15 Appareil EDX 75
Fig.III.16 Principe ‘EDX 76
Fig.III.17 Spectromètre de photoluminescence 77
Fig.III.18 Les différentes icônes de commande des paramètres expérimentaux de 78
mesure des spectres par le logiciel FL Winlab
Fig.III.19 Spectre d’absorbance UV-Visible de HCV 80
Fig.III.20 Courbes d’étalonnages de CVH à 5ppm (λ= 590nm) 81
Fig.III.21 Dispositif d’irradiation polychromatique (300 nm < λirr < 450 nm) 83

Chapitre IV : Résultats et Discussion

Fig. IV.1 Diffractogramme de tous les échantillons 86


Fig. IV.2 Décalage du pic de diffraction le plus intense (311) de tous les 87
échantillons.
Fig. IV.3. Variation de d311 en fonction de la concentration en Pb2+ 88
Fig. IV.4 Micrographies de nanoparticules de ZnAl2O4 pur 89
Fig. IV.5 Micrographies de nanoparticules de ZnAl2O4 pur 89
Fig. IV.6 Micrographies de nanoparticules de l’échantillon S1 90
Fig. IV.7 Micrographies de nanoparticules de l’échantillon S1 90
Fig. IV.8 Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S2 91
Fig. IV.9 Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S2 91
Fig.IV.10 Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S3 92

iv
Liste des Figures

Fig.IV.11 Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S3 92


Fig.IV.12 Spectre EDX de ZnAl2O4 pur 93
Fig.IV.13 Spectre EDX de l’échantillon S1 93
Fig.IV.14 Spectre EDX de l’échantillon S3 94
Fig.IV.15 Spectre EDX de l’échantillon S5 94
Fig.IV.16 Spectres FTIR de tous les échantillons. 95
Fig. V.17 Spectres Raman de tous les échantillons 96

Fig.IV.18 Courbe gaussienne symétrique du pic (419 cm-1) 97


Fig.IV.19 La réflectance de tous les échantillons 98
Fig.IV.20 Graphiques [F(R). hυ]2 en fonction de hυ pour tous les échantillons 99
Fig.IV.21 Les spectres (a) d'excitation et (b) d'émission, de tous les échantillons 101
Fig.IV.22 Déconvolution de l’émission de ZnAl2O4 pur 102
Fig.IV.23 Déconvolution de l’émission de l’échantillon S0 103
Fig.IV.24 Déconvolution de l’émission de l’échantillon S3 103
Fig.IV.25 Déconvolution de l’émission de l’échantillon S5 104
Fig.IV.26 Variation de l'intensité d'émission en fonction de Pb2+ (mol%) 104
Fig.IV.27 Variation de l'intensité d'éxcitation en fonction de Pb2+ (mol%) 105
Fig.IV.28 Mécanisme de luminescence de ZnAl2O4 non dopé et dopé 106
Fig.IV.29 TG, DSC et DTG de ZnAl2O4 pur 107
Fig.IV.30 DSC de ZnAl2O4 pur et dopé 108
Fig.IV.31 Photolyse directe de CH à 365 nm (5 ppm) 109
Fig.IV.32 Vitesse de dégradation de CVH (5 ppm) 110
Fig.IV.33 Absorbance du CVH en présence de ZnAl2O4 111
Fig.IV.34 Activité photocatalytique du ZnAl2O4 pur 111
Fig.IV.35 Activité photocatalytique de l'échantillon S5 112
Fig.IV.36 Activité photocatalytique du ZnAl2O4/ZnO 112
Fig.IV.37 Taux d'élimination des colorants en fonction du temps 113
Fig.IV.38 Schéma du principe de la photocatalyse hétérogène 115
Fig.IV.39 Activité d'adsorption des 'échantillons étudiés 116

v
Liste des tableaux

Liste des Tableaux

Chapitre I : Généralités sur les spinelles

Tab.I.1 Les thiospinelles 8


Tab.I.2 Spinelles directs 9
Tab.I.3 Structures de type spinelle 10
Tab.I.4 Emplacement des ions dans les spinelles inverses 16
Tab.I.5 Quelques structures de spinelles inverses. 17

Chapitre III : Méthodes et matériels

Tab.III.1 Caractéristiques physico-chimiques du Cristal violet. 80

Chapitre IV : Résultats et Discussion

Tab.IV.1 Cristallinité, taille des cristallites, paramètre de réseau et distance inter- 87


réticulaire de tous les échantillons.
Tab.IV.2 Position énergétique des bandes d’émission de tous les échantillons 102
.

vi
INTRODUCTION GENERALE
Introduction Générale

INTRODUCTION GENERALE

Depuis les millénaires de temps, des pierres émettant de la lumière ont été découvertes dans la
Chine et à travers toute l’Europe. Ces pierres étaient appelées phosphores, de la racine
grecque signifiant «porteur de lumière» [1,2]. Le terme phosphoré est utilisé depuis le Moyen
Âge pour désigner les matériaux qui brillent dans le noir après exposition à la lumière [3]. Un
luminophore est constitué d'un réseau hôte et d'un ou plusieurs activateurs dans des
proportions allant de parties par million à quelques moles %. L'hôte ou l'activateur peut
déterminer les propriétés luminescentes d'un luminophore [4]. Les luminophores sont
généralement sous forme de poudres mais dans certains cas, en couches minces. Dans cette
étude, l'attention est principalement concentrée sur les particules luminophores à l'échelle
nanométrique sous forme de poudre.
Du point de vue de la recherche scientifique, les matériaux luminophores ont une longue
histoire remontant à plus de 130 ans. Le ZnS préparé par hasard par un chimiste français,
Théodore Sidot, en 1866 semble avoir marqué le début de la recherche scientifique et de la
synthèse des luminophores. Après et pendant de nombreuses décennies, le sulfure de zinc
(ZnS) dopé au cuivre (et plus tard co-dopé au cobalt) était le luminophore persistant le plus
connu et le plus utilisé [5-6]. Il était utilisé dans de nombreux produits commerciaux,
notamment dans les cadrans de montres, les peintures lumineuses et les jouets
phosphorescents, même si sa luminosité et sa durée de vie étaient faibles pour des raisons
pratiques [7]. Afin de résoudre ce problème, d'autres chercheurs ont tenté d'améliorer la
phosphorescence de ces luminophores en ajoutant des radio-isotopes tels que le tritium et le
prométhium, mais cela n'a pas pu se concrétiser pour des raisons de sécurité et
d'environnement puisque ces isotopes sont radioactifs [8].
Plus tard, des chercheurs ont rapporté que l'introduction de Dy3+ ou Nd3+ dans SrAl2O4a
donné lieu une luminescence très intense qui a duré plusieurs heures [9, 10].
Depuis, les recherches se sont concentrées sur les luminophores de type aluminates.En effet,
ces dernières années, les luminophores dopés par des terres rares ont suscité une grande
attention dans le domaine de la luminescence pour les applications d'éclairage et d'affichage
électronique. Dans une publication récente [11], les auteurs ont indiqué que des
nanophosphores ZnAl2O4 :Eu3+co-dopés par Li+ ont été synthétisés avec succès par une
voiesol-gel modifiée. Les nanophosphores dopés seulement avec Eu3+ présentent une
excellente émission rouge due à la transition 5D0 → 7Fj (j = 1, 2, 3 et 4) des ions Eu3+ sous

1
Introduction Générale

excitation à 394 nm. En revanche, les échantillons ZnAl2O4:Eu3+co-dopés au Li+ présentent


une augmentation presque double de l'intensité de la photoluminescence (PL) lors de
l'incorporation de la quantité optimale de Li+ dans la matrice ZnAl2O4:Eu3+. En plus de cela,
ils ont conclu que le co-dopage Li+ conduit à l'amélioration des coordonnées CIE qui se
reflète également dans la pureté de couleur améliorée offerte par les nanophosphores co-
dopés. Les spectres PL d'équilibre et à résolution temporelle montrent clairement que l'ajout
du co-activateur Li+ réduit avec succès les transitions non radiatives dans les nanophosphores
co-dopés. L'introduction de Li+ dans ZnAl2O4 dopé Eu3+ neutralise efficacement le problème
du déséquilibre de charge et mène donc à une augmentation significative de l'efficacité photo
luminescente des nanophosphores. Les LEDs rouges fabriquées par ces nanophosphores co-
dopés présentent une forte émission sous une tension de commande de 3 V. Par conséquent,
ces résultats obtenus mettent fortement en évidence la perspective brillante des
nanophosphores ZnAl2O4:Eu3+co-dopés Li+ dans les applications LED.
Dans le domaine des technologies vertes, la photocatalyse est une technologie prometteuse.
La photocatalyse est un mécanisme catalytique qui se produit à la surface des matériaux semi-
conducteurs lorsqu’ils sont irradiés par les photons. Il s'agit d'un processus chimique crucial
qui permet, par exemple, la purification photocatalytique de l'eau et de l'air, la production
d'hydrogène à partir de la séparation de l'eau et les cellules solaires à haut rendement et à
faible coût. Cependant, en raison de la faible probabilité de séparation des paires électron-trou
photo induites dans les photocatalyseurs semi-conducteurs les plus stables, les applications
pratiques de cette technique photocatalytique très attrayante sont actuellement très limitées.
Par conséquent, le développement de photocatalyseurs qui améliorent la séparation des
porteurs de charge et fournissent des applications industrielles pour l'assainissement de
l'environnement et la production d'hydrogène est un défi majeur pour les chercheurs dans le
domaine photocatalytique. Récemment l’utilisation de spinelle, surtout le ZnAl2O4, dans le
domaine de la photocatalyse connait un grand essor [12-14].
Dans le cadre de cette étude, l'accent est particulièrement mis sur les aluminates de zinc purs
et dopés. Les oxydes de spinelle ont attiré beaucoup d'attention dans le monde en raison de la
large gamme de propriétés électriques, magnétiques et optiques intéressantes. ZnAl2O4 est
largement utilisé comme matériau haute température, céramique, catalyseur, support de
catalyseur, revêtement optique pour les engins spatiaux et émerge comme l'un des meilleurs
semi-conducteurs composés à large bande interdite (Eg = 3,8 eV) pour les applications
optoélectroniques UV [15].

2
Introduction Générale

Le réseau de spinelle (ZnAl2O4) est un hôte approprié pour différents atomes étrangers [16].
Les atomes étrangers peuvent être soit seuls, soit co-dopé voire triplement dopé dans ce
réseau hôte.
De nombreuses méthodes d’élaboration de ZnAl2O4 ont été développées. On peut citer la
réaction à l'état solide [17], la co-précipitation [18], la voie hydrothermale [19], l’élaboration
par combustion [20] et la méthode sol-gel [21].
Dans ce travail, nous avons choisi la méthode sol-gel. Tous les échantillons ont été préparés à
très basses températures (entre 60° et 80°C). L'influence de Pb2+ et La2+ sur la structure, la
morphologie, les propriétés optiques et la photocatalyse de ZnAl2O4 a été étudié. Cette thèse
est organisée en quatre chapitres ; à savoir le premier chapitre comprend des généralités sur
les spinelles. On y trouve une recherche bibliographique dédiée au spinelle et accentuée sur le
ZnAl2O4 pur et dopé.
Le deuxième chapitre est consacré à la description des processus physiques et chimiques
permettant l’élaboration et la synthèse des matériaux. Une étude détaillée sur la méthode sol-
gel, objet de notre travail suivi par une description de la procédure d’élaboration des sols et le
protocole mis au point pour la synthèse des poudres de ZnAl2O4 pures, dopées par La3+ et co-
dopées par Pb2+.
Le troisième chapitre, porte sur les techniques expérimentales utilisées permettant l’évaluation
de la qualité des poudres produites, à savoir la diffraction des rayons X, la spectroscopie
Raman, la microscopie électronique à balayage la thermogravimétrie-calorimétrie
différentielle, la spectrophotométrie UV-visible, la photoluminescence et la photocatalyse
seront décrites.
Les différents résultats expérimentaux obtenus à l’aide des méthodes de caractérisation
mentionnées précédemment seront présentés et discutés dans le quatrième chapitre.
Enfin, nous terminons par une conclusion générale dans laquelle les principaux résultats de
cette thèse seront récapitulés,ainsi que quelques perspectives dégagées pour une poursuite
future de cette étude présentée.

3
Chapitre I
Généralités sur les
spinelles
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Chapitre I : Généralités sur les spinelles

I.1. Introduction

Dans ce chapitre, nous rappelons en premier lieu la définition des spinelles ainsi que leurs
propriétés structurales, et en second lieu les principales propriétés physiques de l’aluminate de
zinc (ZnAl2O4) telles que les propriétés structurales, optiques, électriques et photocatalytiques.

I.2. Les spinelles

I.2.1. Les propriétés structurales

Les spinelles représentent une classe importante de matériaux cristallins chimiquement et


thermiquement stables [1].

La formule générale d’une structure spinelle est de la forme AB2O4 (dans note travail : A = Zn
et B = Al), le réseau est formé par 8 atomes A, 16 atomes B et 32 atomes O. la formule peut
être exprimée par A8B16O32. Les 32 ions oxygène forment un réseau cubique à faces centrées,
fournissant 64 sites tétraédriques et 32 sites octaédriques. Dans le spinelle normal, les cations
A divalents occupent un huitième des sites tétraédriques et les cations B trivalents occupent la
moitié des sites octaédriques [1]. A noter que les composésAB2O4 cristallisent soit dans les
structures spinelles « normales » ou « inverses ». L'occupation ou la substitution (voir fig. I.1)
de ces deux sites est déterminée par divers facteurs, tels que la taille ionique, la charge
cationique, la distribution électronique et l'état électronique. La situation dans laquelle une
partie de B3+ occupe des sites tétraédriques (position de A2+) et l’autre partie se trouve sur les
sites octaédriques (sites normaux de B3+) correspond aux spinelles inverses.

6
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Fig. I.1. Structure cristalline du spinelle AB2O4 (A = Zn et B = Al) [1].

I.2.2. Les types des spinelles

I.2.2.1. Définition

Le spinelle est un oxyde ionique de formule AB2O4 (exemple: ZnAl2O4 (aluminate de zinc), et
MgAl2O4 (aluminate de magnésium), c’est une pierre précieuse, de couleur généralement
rouge, utilisée en joaillerie) (voir figure I.2).

Fig. I.2. photo naturel du spinelle MgAl2O4 [1].

7
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Les cristaux du MgAl2O4 sont pointus avec des arêtes aigues d’où l’appellation « spinelle »
qui dérive du latin « spina » qui veut dire « épine » [1].
La structure du spinelle a été déterminée pour la première fois par Bragg (1915).
Les oxydes ioniques qui ont des structures de type spinelle et ont pour formule générale
AB2O4
- certains sulfures ont également des structures de type spinelle leur formule est AB2S4,
ils sont appelés thiospinelles. Les thiospinelles les plus fréquents sont reportés sur le
tableau I.1 :

Nom du Formule chimique


thiospinalle
FeNi2S4
Violarite
CoNi2S4
Siegenite
Cu (Co, Ni) 2S4
Carrollite
Co3S4 (de formule développée Co+2 co+3 2S4)
Linnaeite
Fe3S4 (de formule développée Fe+2 Fe+3 2S4)
Griegite

Tab.I.1. les thiospinelles

Il existe trois types de structures spinelles :


 Spinelles directs.
 Spinelles inverses.
 Spinelles mixtes ou intermédiaires.

8
Chapitre I Généralités sur les spinelles

I.2.2.2. Spinelles directs

La maille du spinelle direct est une maille cubique de paramètre aspinelle. Elle contient 8 petits
cubes de côté acfc = aspinelle/2 (appelés actant) [2]. Les anions O2- occupant les sommets et les
faces de chacun de ces cubes (les anions O2- forment alors un réseau CFC) ainsi le nombre
d’anions O2- dans un cube de côté aspinelle/2est égale à 4(8 × (1/8) + 6 × (1/2)). Il s’en suit
alors que le nombre d’anions O2- dans le maille de type spinelle direct de paramètre aspinelle est
égale à 32(8x4). En ce qui concerne les cations A et B, dans une maille des type spinelle
direct de paramètre aspinelle on trouve :
 1/8 des sites tétraédriques est occupé par les cations A.
 1/2 des sites octaédriques est occupé par les cations B.
Or, comme dans un octant CFC de paramètre acfc = aspinelle 2 il y’a 8 sites tétraédriques et 4
sites octaédriques :
a) Le nombre de sites tétraédriques dans la maille de spinelle direct est égale à 64 (8x8=64).
b) Le nombre de sites octaédriques dans la maille de spinelle direct de paramètre est égale à 32
(8 × 4 = 32).
Dans ces conditions et dans une maille spinelle direct (voir Tab. I.2), il y’a :
 Le nombre des cations A est : (1/8) × 64 = 8.
 Le nombre des cations B est : (1/2) × 32 = 16.
Structure Spinelle direct

Ions A Ions B
Nature des ions
(1/8) × 64 = 8 0
Nombre sites T (tétra) occupés
0 (1/2) × 32 = 16
Nombre sites O (octa) occupés

Tab. I.2. Spinelles directs

9
Chapitre I Généralités sur les spinelles

En conclusion, compte tenu donc du nombre des ions dans la maille spinelle direct, sa formule
peut s’écrire :
A8B16O32 ou 8[AB2O4].
Le nombre de motif Z par maille est égal à 8.
La formule générale du spinelle direct peut se noter [A][B2]O4 ou encore [Td][Oc]O4 pour
signifier que les cations A occupent des sites tétraédriques et les cations B occupent des sites
octaédriques (voir Tab. I.3)

Exemples de structures de type spinelle


où le cation A est divalent (A2+) et le cation (B3+)
Composé Formule (A2+ B3+ O4)
Spinelle MgAl2O4
Hercynite FeAl2O4
B = Al3+ Bleu de Cobalt CoAl2O4
Galaxie MnAl2O4
Gahnite ZnAl2O4
Aluminate de Nickel NiAl2O4
Franklinite ZnFe2O4
B = Fe3+ CdFe2O4

Magnésiochromite MgCr2O4
B= Cr3+ Chromite FeCr2O4
Zinochromite ZnCr2O4
Chromite de Nickel NiCr2O4
B = V3+ Coulsonite FeV2O4
Magnésiocoulsonite MgV2O4
B = Mn3+ Maganite de cuivre CuMn2O4

Tab. I.3 : Structures de type spinelle

Dans certains composés de structure spinelle, les cations A et B peuvent être des cations d’un
même métal mais avec deux degrés d’oxydation différents.
Exemples d’oxydes :
La magnétite Fe3O4 (de formule développée Fe2+ Fe3+2O4), considéré comme étant le composé
de type spinelle le plus abondant.
L’oxyde de cobalt (II, III) Co3O4 (de formule développée Co2+Co3+2O4).

10
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Pour décrire géométriquement de façon aisée la structure du spinelle avec anion à


l’origine, on divise la maille de paramètre aspinelle en 8 petits cubes, appelés octants, d’arêtes
acfc= aspinelle/2, comme le montre la projection en perspective (figure I.3) :

Fig. I.3 : Octants de la maille spinelle [2].

On distingue deux types d’octants :


Les octants de type I, et Les octants de types II.
Dans chaque octant, les oxygènes O2- forment un réseau CFC.
A trois dimensions, un octant de type I est adjacent par les faces à six octants de type II et
inversement. La figure I.4 montre les positions des cations et des anions dans deux octants
adjacents :

11
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Fig.I.4 : Les deux types d’octants [2]

Dans un octant de type I :


Les anions O2- forment un CFC, leur nombre est donc : 8(1/8) + 6 x 1/2=4
Il n’y a aucun cation A2+. Les cations B3+ occupent les sites octaédriques du centre de l’octant
et la moitié des sites octaédriques situés sur les milieux d’arêtes non occupés dans l’octant de
type I, leur nombre est donc : 1 x 1 + 6 x (1/4)=5/2
La formule correspondante au nombre d’ions dans un octant de type I est alors :

B1+6x1/4O4 soit B5/2O4

12
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Dans un octant de type II :


Les anions O2- forment un CFC, leur nombre est donc : 8 × (1/8) + 6 × (1/2) = 4
Les cations A2+ occupent 2 sites tétraédriques opposés diagonalement des huit sites
tétraédriques formés par les anions, leur nombre est donc : 2 × 1 = 2
Les cations B3+ occupent la moitié des sites octaédriques (formés par les anions) situés sur les
milieux d’arêtes non occupés dans l’octant de type I, leur nombre est donc : 6 × (1/4) = 3/2
La formule correspondante au nombre d’ions dans un octant de type II est alors :
𝐴2 𝐵6×(1) 𝑂4 soit A2B3/2O4
4

Comme la maille spinelle de paramètre aspinelle est :


4 × (𝐴2 𝐵3/2 𝑂4 ) + 4 × (𝐵5/2 𝑂4 ) = (𝐴8 𝐵6 𝑂16 + 𝐵10 𝑂)
Autrement dit :
Le nombre des cations A2+ est : 4 × 2 + 4 × 0 = 8
Le nombre des cations B3+est : 4 × (3/2) + 4 × (5/2) = 16
Le nombre des anions O2- est : 4 × 4 + 4 × 4 = 32
La formule générale du spinelle directe est alors :
A8B16O32 soit AB2O4
Si on prend l’origine de la maille d’un spinelle direct sur le cation A divalent (Mg2+ou
Zn2+dans le cas de MgAl2O4 ou ZnAl2O4), ces cations forment un réseau CFC de paramètre
aspinelle dont les sites tétraédriques, (moitié alternée des sites tétraédriques) sont également
occupés par les mêmes A divalents.
Les anions oxygène sont positionnés de la même façon dans tous les octants :
Ils forment les sommets d’un tétraèdre inscrit dans un cube d’arête aspinelle/4. Dans les octants
de type I, les oxygènes sont situés au quart des diagonales de l’octant non occupés par les
cations A. dans les octants de type II, les oxygène sont situés au quart des diagonales de
l’octant qui pointent vers les quatre sommets de l’octant occupés par les cations A. Les figures
I.5 et I.6 montrent respectivement que dA+2-O2- = a spinelle31/2 /8 et dB3+-O2- = a spinelle /4.

13
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Fig. I.5. Deux cubes adjacents de la maille élémentaire de la structure spinelle AB2O4 type I

Fig. I.6. Deux cubes adjacents de la maille élémentaire de la structure spinelle AB2O4 type II

Les cations A occupent le centre d’un octant sur deux (octant de type II), ainsi que la moitié
des sommets de tous les octants.

14
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Les cations B se situent dans un octant sur deux (octant de type I, ne contenant pas de cation A
au centre). Comme les atomes d’oxygène dans les octants de type I, les cations B sont situés
au quart des diagonales de l’octant I qui pointent vers les quatre sommets de l’octant non
occupés par les cations A. Comme les anions, les cations B forment un tétraèdre inscrit dans
un cube d’arête a/4. Le tétraèdre formé par les oxygène et celui formé par les cations B sont
opposés diagonalement et ont le même centre.
Les liaisons A-O sont dirigées dans les directions des diagonales principales
[111], [1̅11], [11̅1], [111̅] tandis que les liaisons B-O sont dirigées dans les directions [001],
des plans ne contenant que des sites A alternent avec des plans ne contentant que des sites B.
Généralement les anions d’oxygène ne sont pas situés en position exacte du sous-réseau CFC.
Le réseau formé par les atomes d’oxygène n’est cubique à faces centrées qu’en première
approximation. En effet, les cations A sont généralement plus gros que le site tétraédrique
formé par les oxygène, il s’ensuit alors une répulsion entre les cations A et les oxygène et il en
résulte alors en général un déplacement des atomes d’oxygène le long de la direction [111] des
tétraèdres vers les cubes contentant des cations B.

La structure des spinelles directs peut être décrite à partir du groupe spatial Fd3̅m (Oh7) Ce
groupe est décrit dans les tables internationales avec deux origines :

a-1er cas :
Origine sur 43m (intersection des éléments de symétrie, 4, 3 et m) c’est-à-dire que l’origine est
prise sur un cation divalent A.
b-2em cas :
Origine sur 3m (intersection des éléments de symétrie, 3 et m) c’est-à-dire que l’origine est
prise sur un cation trivalent B.

15
Chapitre I Généralités sur les spinelles

I.2.2.3. Spinelles inverses

Il existe une autre variété de spinelle qu’on appelle « spinelles inverses » dans laquelle la
totalité des cations A2+ s’échangent de place avec la moitié des cations B3+ (voir tableau I.4).
La moitié des cations B3+ (8 parmi 16) est en sites tétra, tandis que l’autre moitié des cations
B3+ (8 parmi 16) se répartit au hasard sur les sites octaédriques avec les 8 cations A2+.
La formule chimique correspondante est AB2O4 et il est noté [B][AB]O4 pour signifier que la
moitié des cations B3+ occupent des sites tétraédriques et l’autre moitié ainsi que les cations
A2+ occupent des sites octaédriques. Quelques exemples de structure spinelles inverses ont été
présentés dans le tableau I.5

Structure Spinelle inverse

Nature des ions Ions A divalents Ions B trivalents

Nombre de sites T
0 (1/8) x 8=1
(tétraédriques) occupés

Nombre d’oxygène (sites


(1/4) x 4=1 (1/4) x 4=1
octaédriques) occupés

Tab. I.4 : Emplacement des ions dans les spinelles inverses.

16
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Formule générale Formule générale Formule général


développée : développée: développée :
B3+ [A2+B3+] O4 B2+ [A4+B2+] O4 B+ [A6+B+] O4

(Fe3O4) =Fe3+ [Fe2+Fe3+] O4 TiZn2O4=Zn2+ [Ti4+Zn2+] O4 WAg2O4=Ag+ [W6+Ag+] O4

MnFe2O4 =Fe3+ [Mn2+Fe3+] O4

Jacobsite SnZn2O4=Zn2+ [Sn4+Zn2+] O4

NiFe2O4 =Fe3+ [Ni2+Fe3+] O4 SnCo2O4=Co2+ [Sn4+Co2+] O4

TiFe2O4=Fe2+ [Ti4+Fe2+] O4
2+ 3+
CoFe2O4=Fe3+ [Co Fe ] O4
Ulvospinelle

CuFe2O4 =Fe3+ [Cu2+Fe3+] O4 SiMg2O4=Mg2+ [Si4+Mg2+] O4

Cuprospinelle Ringwoodite

MgFe2O4=Fe3+ [Mn2+Fe3+]O4

Magnesioferrite

MgGa2O4= Ga3+ [Mg2+Ga3+] O4

CuGa2O4=Ga3+ [Cu2+Ga3+] O4

MgIn2O4=In3+ [Mg2+In3+] O4

Tab. I.5 : Quelques structures de spinelles inverses.

I.2.2.4. Spinelles mixtes

Les spinelles mixtes (ou intermédiaires) sont intermédiaires entre les spinelles directs et les
spinelles inverses. Leur formule est la suivante :
A2+1-αB3+α [B3+1-αΑ2+αB3+] O4, A2+1-α B3+α[B3+(2-α) Α2+α ]O4
ou (A2+1-α B3+α) [B3+ (2-α)/2 Α2+α/2] O4

17
Chapitre I Généralités sur les spinelles

α est le taux du spinelle mixte.


Si α =0 spinelle direct : A[B2]O4
Si 0 < α < 1 spinelle mixte : A2+1-α B3+α[Α2+αB3+(2-α)]O4
Si α=1 spinelle inverse : B[BA]O4
Exemples de spinelles mixtes :
(Mg1-αFeα)[MgαFe2-α]O4 (α=0.10) au lieu de (Mg)[Fe2]O4.
(Mo1-αFeα)[MoαFe2-α]O4 (α=0.50) au lieu de (Mo)[Fe2]O4.
(Mn1-αFeα)[MnαFe2-α]O4 (α=0.85) au lieu de (Mn)[Fe2]O4.
Les spinelles peuvent être classés selon le rapport des charges de A sur les charges de B
a- Famille 2/3 (inverse ou direct) :A2+, B3+

(Examples: Fe3O4: inverse Fe3+[Fe2+Fe3+]O 4 et CoO4 direct Co2+ [Co3+]O4)

b- Famille 4/2 (souvent inverse : Ti4+ Zn2+2O4 ou Zn [TiZn]O4

c- Famille 6/1 (inverse. Exemple : W6+Ag+O4ou Ag[WAg]O4

I.2.3. Conditions de la structure spinelle

Pour avoir la structure spinelle il faut que respecter des conditions sur la taille des cations, la
charge de l’ion et l’énergie de stabilisation.

a- La taille des ions :

Le plus petit cation en site tétraédrique, le plus gros cation en site octaédrique car celui-ci est
plus grand que le site tétraédrique.

b- La charge de l’ion :

Le cation le plus électronégatif se place en site octaédrique ou il y a le maximum de charges


négatives (6O2-).

18
Chapitre I Généralités sur les spinelles

c- L’énergie de stabilisation par le champ cristallin (E.S.C.C) :


Pour les configurations électroniques terminales qui sont en d3 ou en d8 stabilité
maximale dans un champ octaédrique les éléments en d3 (Cr3+) et d8 (Ni2+) tendent à
occuper les sites octaédriques. Exemple : Fe[NiFe]O4, Ni est stabilisé en site octaédrique, c’est
le facteur primordial dans cet exemple.

I.2.4. Propriétés des spinelles : cas des ferrites

Les ferrites sont des oxydes ioniques du fer dont la structure est de type spinelle direct. Leur
formule générale est MFe2O4[3], ou M représente un cation bivalent tel que Mn2+, Zn2+,
Ni2+,Co2+, Cu2+, Fe2+, Mg2+…. Ils sont obtenus par à forte pression en les faisant réagir à haute
température.

I.3. Propriétés de ZnAl2O4

I.3.1. Propriétés structurales de ZnAl2O4

ZnAl2O4 est un matériau de structure spinelle de groupe d’espace 𝐹𝑑3̅𝑚. Les cations Zn2+
occupent les sites tétraédriques. Les cations Al3+ se trouvent dans les sites octaédriques et les
oxygènes occupent les sommets des cubes.

I.3.2.Propriétés magnétiques de ZnAl2O4

Dans les spinelles, le ferrimagnétisme peut être observé en dessous d’une température critique
si les sites Td et Oh sont occupés par des cations métalliques possédant un moment
magnétique. Les propriétés magnétiques de ces matériaux dépendent du type de cation et de
leur répartition parmi les sites. Le ferrimagnétisme dans les ferrites, a été largement abordé
dans les études de Néel dans le cadre de la théorie développée par L. Néel, le ferrimagnétisme
des spinelles est essentiellement dû à des interactions spin-spin entre les ions métalliques des
sites Oh et les ions des sites Td (interactions AB).
Les interactions AA ou BB sont négligeables par rapport aux interactions AB, Ainsi à 0 K, les
moments des cations dans les sites (A) et (B) sont antiparallèles [4].

19
Chapitre I Généralités sur les spinelles

I.3.3. Propriétés optiques de ZnAl2O4

I.3.3.1. Spectroscopie UV-Visible de ZnAl2O4

L’interaction de la lumière (onde électromagnétique) avec la matière (électrons du matériau)


est à l’origine des propriétés optiques d’un matériau. Pour un matériau, la théorie de dispersion
de la lumière par un matériau prédit la contribution de deux types d’absorption : l’absorption
fondamentale et l’absorption des porteurs libres. Il convient, donc, de séparer ces deux
contributions. Si seulement la première contribution est présente, le matériau est qualifié de
matériau diélectrique. Le cas échéant, le matériau est un métal. Pour les semi-conducteurs, les
deux contributions sont importantes. La première correspond au seuil d’absorption inter
bandes et sépare la zone d’absorption dans l’ultraviolet de la zone à forte transparence dans le
visible. La seconde repère le front de montée de la réflectivité dans l’infrarouge correspondant
aux oscillations de plasma des électrons de conduction. Une onde électromagnétique
interagissant avec le semi-conducteur sera complètement absorbée par celui-ci si l’énergie
associée à l’onde électromagnétique est capable de transférer les électrons de la bande de
valence à la bande de conduction, c'est-à-dire, si cette énergie est au moins égale à celle de la
largeur de bande interdite, pour cela Les propriétés optiques des nanomatériaux sont
nombreuses.
ZnAl2O4 est un semi-conducteur à large bande interdite bien connu avec une structure spinelle.
Des recherches récentes sur les composés ZnM2O4 (M =Al, Ga) ont montré que ces systèmes
sont de nouveaux matériaux transparents et électro-conducteurs. De plus, le spinelle ZnAl2O4
est utile dans de nombreuses réactions catalytiques, telles que les réactions de craquage, de
déshydratation, d'hydrogénation et de déshydrogénation. Les propriétés optiques et
catalytiques dépendent de manière énormément de la taille des cristallites du matériau, ce qui
a conduit à une poussée d'activité dans la préparation de poudres fines de ZnAl2O4 [5].
Le ZnAl2O4 se forme à 400 °C, qui est la température la plus basse signalée pour la formation
de ZnAl2O4 monophasique. La spectroscopie RMN a montré que ZnAl2O4 possède une
structure inverse à <900 °C, tandis que la phase spinelle normale est observée à des
températures plus élevées. L'homogénéité de la structure en profondeur et de la stœchiométrie

20
Chapitre I Généralités sur les spinelles

Zn:Al (1:2) a été confirmée par analyse chimique par spectroscopie électronique. L'évaluation
des spectres de bande de valence de ZnAl2O4 et ZnS, a suggéré que l'hybridation des orbitales
O, 2p et Zn, 3d est responsable de l'abaissement de la bande interdite dans cette dernière. La
taille moyenne des cristaux a montré une relation exponentielle avec la température de
calcination (mesure de diffraction des rayons X et données de microscopie électronique à
transmission). Les spectres optiques des différentes poudres de spinelle (tailles moyennes des
particules, 20 à 250 nm) ont montré que le bord d’absorption présentait un décalage vers le
bleu avec une taille de particule décroissante.

Fig. I.7 : Absorbance(UV) de ZnAl2O4 [5].

21
Chapitre I Généralités sur les spinelles

I.3.3.2. Propriétés luminescentes de ZnAl2O4

La spectroscopie PL est une méthode non destructive et sans contact pour examiner la
structure électronique des matériaux. Lorsqu’un rayonnement (onde électromagnétique) tombe
sur un matériau avec une énergie suffisante, des photons sont absorbés et une excitation est
générée. Dans cette technique, un échantillon est excité par des photons (généralement dans la
gamme UV) et l'énergie excédentaire libérée par l'échantillon est détectée par émission de
lumière et enregistrée dans différents modes, c'est-à-dire excitation et émission [6].
Lorsqu'un solide absorbe des photons ou des particules chargées, plusieurs processus de
conversion d'énergie sont possibles. Par exemple, les matériaux solides peuvent être excités en
les irradiant avec des énergies allant des rayons X à la lumière visible, respectivement. Après
l'absorption de l'énergie d'excitation, l'un des processus de conversion qui peut avoir lieu est la
luminescence. Le terme luminescence est défini comme un phénomène dans lequel l'état
électronique d'une substance est excité par une énergie externe telle que les rayons X, les
électrons et les UV (voir figure I.8), et l'énergie d'excitation absorbée est dégagée ou émise
sous forme de rayonnement électromagnétique [7]
Le mot luminescence, qui comprend à la fois la fluorescence et la phosphorescence, a été
utilisé pour la première fois par Eilhardt Wiedemann, un physicien allemand en 1888. Le mot
provient du mot latin lumen, qui signifie lumière. La phosphorescence est un processus de
luminescence par lequel l'émission de lumière d'une substance se poursuit pendant quelques
secondes, minutes ou heures après la fin du rayonnement excitateur, tandis que la fluorescence
est un processus dans lequel l'émission s'arrête soudainement après la fin des rayonnements
[7,8]. Yen et al. [9] ont distingué la fluorescence et la phosphorescence selon que la transition
pour émettre de la lumière est autorisée ou interdite par les règles de sélection de spin.
L'émission lumineuse due à une transition singulet-singulet autorisée est appelée fluorescence,
tandis que celle due à une transition interdite qui montre généralement une longue rémanence
est appelée phosphorescence [9]. Comme le montre la figure 6, il est important de noter que ;
dans le processus de phosphorescence, les électrons excités et les trous dans les bandes de
conduction (CB) et de valence (VB) d'un luminophore peuvent souvent être capturés par des
centres d'impuretés ou des défauts cristallins avant qu'ils n'atteignent les centres d'émission, ce

22
Chapitre I Généralités sur les spinelles

qui prolonge finalement le temps de décroissance de la phosphorescence. Ces centres ou


défauts sont appelés les pièges [10]. Par contre, en fluorescence il n'y a pas de pièges (voir
figure 2.2) mais de nombreux centres luminescents, c'est pourquoi les matériaux de
fluorescence sont imperceptibles à courte post-luminescence.

Fig. I.8 : Diagramme de Jablonski [12].

La classe de matériaux ou de substances qui émet une luminescence caractéristique est appelée
phosphore. Les luminophores sont constitués d'un réseau hôte qui constitue la majeure partie
du luminophore et d'un ou plusieurs activateurs [11]. L'émission de lumière par le
luminophore dépend fortement de la nature de la substance émettrice. L'hôte ou l'activateur/s,
ou les deux dans certains cas, peuvent déterminer les propriétés de luminescence

23
Chapitre I Généralités sur les spinelles

caractéristiques d'un luminophore. Il existe de nombreux processus par lesquels les électrons
peuvent être excités dans les matériaux luminescents. Celles-ci comprennent la
bioluminescence (générée par un organisme vivant), la chimioluminescence (causée par
réactions chimiques ou électrochimiques), cristallo-luminescence (produite lors de la
cristallisation), électroluminescence (génère de la lumière en réponse à un courant électrique
traversant un matériau), cathodo-luminescence (impacts d'un faisceau d'électrons sur un
matériau luminescent tel qu'un luminophore), mécano-luminescence (résultant de toute action
mécanique sur un solide), photoluminescence (causée par le déplacement d'électrons vers des
niveaux énergétiquement plus élevés par l'absorption de photons), radio-luminescence
(générée lorsque certains matériaux sont exposés à des rayonnements ionisants tels que α ,
rayons β ou γ), la sonoluminescence (émission de courtes rafales de lumière provenant de
l'implosion de bulles dans un liquide lorsqu'elles sont excitées par le son) et la
thermoluminescence (phénomène selon lequel certains matériaux cristallins émettent de la
lumière lorsqu'ils sont chauffés) [12]. Cette étude, est principalement axée sur la
photoluminescence (PL) et la thermoluminescence (TL) pour une compréhension
fondamentale des luminophores préparés.

I.3.4. Propriétés électriques de ZnAl2O4

Le désordre dans la configuration électronique est responsable de l’existence des états


électroniques localisés à l’intérieur du matériau. Parce que les porteurs de charges sont
localisés, la technique employant le courant alternatif est souvent utilisée pour sonder leurs
comportements et la conductivité σAC (AC : courant alternatif) est alors mesuré [13].
Muhammad Abdul Jamel et al. ont étudiés la conductivité de nanoparticules d’aluminate de
zinc dans un intervalle de température entre 30 et 120°C [14]. A toutes les températures, la
conductivité σAC de ZnAl2O4 devient plus importante avec l’augmentation de la fréquence.
Dans un matériau diélectrique, il n’y a pas de porteurs de charges libres et, par conséquent, il
ne peut y avoir de conduction de courant continu (DC conduction) par le moyen de la mobilité
des charges libres. La conduction DC est à travers un mécanisme de saut entre les charges des

24
Chapitre I Généralités sur les spinelles

états électroniques bien définis. Dans lequel, les électrons subissent des sauts d’un site à un
autre entre les états liés. La mécanique de saut dépend de l’augmentation de la fréquence et
donc la conductivité a. c. augmente pour des fréquences plus élevées.
Même si le matériau est un diélectrique idéal et n’a pas de porteurs de charges libres, il peut
contenir une petite concentration de ces charges et la conductivité mesurée découle de deux
facteurs, à savoir la conduction AC et la conduction DC La conductivité totale et σAC sont
dépendantes de la fréquence angulaire « ω » du signal appliqué. Comme on l’a signalé la

σAC(ω) totale augmente considérablement avec la fréquence, alors la contribution de la σDC est
négligeable dans l’aluminate de zinc. En plus, la fréquence est liée à σAC et le coefficient de
proportionnalité est le facteur S, ce paramètre est indépendant de la température après calcul
dans le spécimen ZnAl2O4. En général, le paramètre S peut exprimer deux mécanismes de
conduction distincts (QMT) et (CBH). Dans le premier mécanisme, la conduction peut être
exprimer par effet tunnel quantique (quantum mechanical tunneling) (QMT) des porteurs de
charges à travers des barrières de séparation de sites localisés et dans un tel cas, le paramètre S
est indépendant de la température [15]. Le second mécanisme de conduction, est à travers la
corrélation de saut dans la même barrière (correlated barrier hopping) (CBH).En (CBH), le
facteur S diminue avec l’augmentation de la température. Le (QMT) est le mécanisme possible
de σAC de l’aluminate de zinc. L’absorption de l’énergie de chauffage ou thermique augmente
la mobilité des électrons prenant part à la conduction par saut (hopping conduction).
R. Samkaria et al [16] dans leurs étude sur la conductivité du spinelle ZnAl2O4
nanodimensionné ; ont révélé que la conduction est dû à des petits ou modeste sauts de
polarons.
Dans le même travail, la résistivité électrique DC mesurée dans la gamme de température 303-
373 K augmentait avec l’élévation de la température et la concentration de l’yttrium. La
substitution des ions Y+3 aux sites octaédriques B était confirmée par spectroscopie infra-
rouge à transformer de Fourrier FTIR. Quant à l’analyse de la variation du module électrique a
montré que le système ZnxAl2-2xO4, exhibait une relaxation du type non-Debye.
La permittivité électrique (ɛr) qui est une propriété physique qui décrit la réponse d’un milieu
donnée à un champ électrique appliqué est liée à la polarisabilité électrique des molécules ou

25
Chapitre I Généralités sur les spinelles

atomes constituant le matériau. Elle intervient dans de nombreux domaines, notamment dans
l’étude de la propagation des ondes électromagnétiques.
La permittivité diélectrique de ZnAl2O4 exhibe une dispersion dans la région à basses
fréquences, une polarisation inter faciale de type Maxwell-Wagner peut-être la raison de ce
phénomène. Chaque grain de la pastille étudiée pouvait être possédant des caractéristiques
cristallines parfaites donc ayant une faible résistivité électrique que les joins de grains (JG).
Ceci est exactement le modèle présenté dans la théorie de Koop. La polarisation inter faciale
de type Maxwell-Wagner existe dans les joins de grains, autours des grains, par accumulation
de charges dans ces régions de haute résistance. Ce type de polarisation existe dans tous les
matériaux polycristallins condensés qui sont hétérogènes dans leurs compositions (Pohl 1978).
Avec l’augmentation de la température, les charges acquirent une plus grande mobilité en
résultat de l’activation thermique et cela peut engendrer une plus grande accumulation de
charges dans les (JG), parce que les joints de grains ont une plus faible conductivité électrique.
La grande accumulation de charges aux températures élevées dans les (JG) entraine la raison
de l’augmentation de la permittivité diélectrique.

Les matériaux ZnAl2O4 et MgAl2O4 de type spinelle possèdent de très bonnes propriétés aux
hyperfréquences ; en contrepartie, leurs coefficients de fréquence en température ou de
stabilité thermique sont assez élevés (τf = -75 à -79 ppm/deg). En effet, ils présentent une

permittivité assez faible (ɛr = 9-14) et de pertes diélectriques de l’ordre de (tan σ = 2,10-4) ; le
produit (Qf) du facteur de qualité Q et la fréquence f est de l’ordre de 50 000 à 60 000 à 12
GHz. Les monospinelles de Zn2+ (ZnAl2O4) et Mg2+ (MgAl2O4) ont une permittivité relative
(ɛr= 8,5 – 8,7) et un produit (Qf) aux environs de 56 000-70 000(tan = de 1,7.10-4à 2.10-4)
pour des fréquences voisines de 10-12 GHz.

26
Chapitre I Généralités sur les spinelles

I.3.5. Propriétés catalytiques de ZnAl2O4

La dégradation photo-catalytique des polluants organiques dans l’eau et l’air comme, les
colorants, le phénol, les pesticides et l’acétone en utilisant plusieurs matériaux semi-
conducteurs a attiré récemment beaucoup d’attention [17]. En effet, les nano-cristaux de
l’oxyde spinelle ZnAl2O4 ont été employées en tant que photo-catalyseurs dans la dégradation
du toluène gazeux. Son habilité photo-catalytique à dégrader les polluants dans l’eau, par
exemple les colorants, en fonction de la taille des pores de ses nano-poudres et son effet sur le
processus de photo-catalyse a été également investie. Les résultats ont montrés que la
dégradation du colorant sous irradiation solaire sur les poudres ZnAl2O4 est fortement
influencée par la taille des pores de ses particules. Le taux du colorant absorbé dégradé sur la
surface du catalyseur est dû à la taille de pores de ses particules. La taille des molécules du
polluant a également une grande importance sur les processus d’absorption et de photo-
catalyse. V. Kumari et al. Ont rapporté que le matériau méso-poreux ZnAl2O4 présente une
très bonne efficacité d’adsorption pour éliminer (CVH) de l’eau contaminée à l’arsenic et que
cette mésophase stable ZnAl2O4 a un énorme potentiel à explorer dans la purification à grande
échelle de l’eau souterraine [18]. Les propriétés électroniques et la valeur du gap optique, qui
influe sur l’absorption du polluant, sont également d’une grande importance dans
l’amélioration des performances catalytiques des matériaux.

I.4. Applications de ZnAl2O4

Les spinelles d'oxyde de métal de transition nanostructures AB2O4 (A=Al, Mg, ……) sont
importants dans de nombreux domaines d'application en raison de leur frittabilité à basse
température, de leur résistance thermique élevée et de leur dureté accrue [19]. Ces propriétés
en font des matériaux catalytiques ou porteurs prometteurs et comme précurseurs pour les
oxydes mixtes, qui a un énorme potentiel pour la génération de catalyseurs bien dispersés,
actifs et très stables. Le spinelle d'aluminate de zinc (ZnAl2O4) est largement utilisé dans de
nombreuses applications catalytiques dont le craquage, la déshydratation d'alcools saturés, la

27
Chapitre I Généralités sur les spinelles

synthèse de méthanol et d'autres alcools en plus d'agir comme support de catalyse [20,21].
L'aluminate de zinc est également envisagé pour des applications de revêtement optique dans
la technologie aérospatiale et pour les dispositifs photoélectroniques [22,23] en raison de sa
nature à large bande interdite (≈3,8 eV). En général, il est préparé par mélange à l'état solide,
co-précipitation, sol-gel [24] et méthode hydrothermale. Par rapport à d'autres méthodes, la
voie sol-gel offre les avantages d'un bon contrôle stœchiométrique, d'une grande homogénéité,
de la production de poudres nanostructurées et de films minces, ainsi que d'un traitement à
basse température.

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31
Chapitre II
Méthodes d’élaboration
des matériaux
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

Chapitre II : Méthodes d’élaboration des matériaux

II.1. Introduction
Depuis les années 1980, de nombreux travaux ont montré que les matériaux nanostructurés
présentent des caractéristiques physico – chimiques distinctes de leurs homologues
microstructurés. Les nanomatériaux, sous forme de poudres, de revêtements ou encore de
pièces massives, sont constitués de cristallites dont la dimension est inférieure à 100 nm. Les
matériaux nanostructurés sont obtenus par une très large palette de méthodes physiques et
chimiques. Dans ce chapitre, nous allons d’abord exposer les différentes méthodes physiques
permettant d’obtenir ces nanomatériaux sous toutes les formes, ensuite nous donnons les
principales méthodes d’élaboration de l’aluminate de zinc (ZnAl2O4).

II.2. Les méthodes d’élaboration

II.2.1. Elaboration par voie physique

II.2.1.1. La méthode de pulvérisation

Les systèmes de pulvérisation cathodique bénéficient d'une très grande popularité en milieu
industriel. Ils sont moins performants que le procédé CVD au niveau du nombre de couches
traitées simultanément et de la vitesse de dépôt, mais incontestablement, ils sont plus simples
à mettre en œuvre et ils permettent le dépôt de n'importe quel matériau solide à température
ordinaire, surtout des matériaux difficiles à évaporer. Bien entendu, on ne peut pas pulvériser
les solides organiques peu stables à cause de l'augmentation de la température. Les matériaux
très volatils posent souvent des problèmes de déficience conduisant à des films non
stœchiométriques à cause du système de pompage. Ces mêmes effets sont observés dans le
cas de la méthode d'évaporation.
La pulvérisation cathodique connaît un grand succès dans le domaine de l'élaboration des
métaux et des diélectriques. Elle a donné lieu à de nombreuses publications [1]. En
pulvérisation cathodique nous distinguons la pulvérisation simple et la pulvérisation réactive.
Dans la pulvérisation simple l'atmosphère de la décharge est chimiquement neutre, c'est-à-dire
que l'on produit un vide de 10 -6 torrs. On injecte ensuite le gaz d'argon pur pour créer le
plasma. Dans le cas de la pulvérisation cathodique réactive l'atmosphère du plasma est
réactive, c'est-à-dire que l'on introduit un certain pourcentage de gaz actif dans l'argon, par

32
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

exemple de l'oxygène O2 ou de l'azote N2. Dans chacun de ces cas, la cible peut être
constituée d'un élément simple ou bien d'un composé. Il existe différents types de systèmes de
pulvérisation cathodique, suivant le mode de création du plasma ou la nature de la cible
(conductrice ou isolante) : diode à courant continu (DC), diode à courant alternatif (RF), et
DC (ou RF) magnétron. La pulvérisation cathodique est un phénomène d'éjection des
particules à partir de la surface d'un matériau (cible), lorsque celui-ci est bombardé par un flux
de particules énergétiques, afin qu'ils aillent se déposer sur un substrat, situé face à cette cible
Le schéma de principe de la pulvérisation cathodique diode est présentée dans la figure II.1.
Le matériau à déposer est fixé sur la cathode et le substrat sur l'anode. Un gaz de décharge
(généralement de l'argon) est alors introduit à une pression comprise entre 10 -3 et 10-2 mbar. Il
apparaît une décharge luminescente (plasma) entre les électrodes lorsqu’une haute tension
(500 à 5000 V) est appliquée entre celles-ci. La décharge est auto-entretenue grâce à
l'émission d'électrons secondaires [2].
Lorsque la décharge est déclenchée, les ions d'argon chargés positivement vont être attirés par
l'électrode polarisée négativement (cible) d'où ils vont expulser sous l'effet de l'impact, des
atomes de la cible et des électrons. Ces derniers vont être accélérés par le champ électrique et
vont rencontrer sur leur parcours des atomes d'argon (entre autres) qu'ils vont ioniser en
produisant de nouveaux électrons. Le substrat placé à quelques centimètres de la cible se
recouvre alors d'une couche de matériau constituant la cible, tout comme les parois de
l'enceinte d'ailleurs mais dans une moindre mesure. Le système de pulvérisation DC que nous
venons de décrire ne permet de pulvériser que des conducteurs. La pulvérisation des isolants
nécessite une polarisation alternative de la cible (pulvérisation cathodique RF). La faible
densité du plasma et la faible vitesse de dépôt sont les problèmes rencontrés lors d'un dépôt
par pulvérisation DC ou RF. Un dispositif supplémentaire peut augmenter le rendement de la
pulvérisation DC et RF: l'effet magnétron. Ce perfectionnement consiste à superposer au
champ électrique un champ magnétique intense (plusieurs centaines de Gau ss)
perpendiculaire à celui ci. Ce champ magnétique est parallèle à la cathode et par conséquent,
les trajectoires électroniques s'enroulent autour des lignes de champ magnétique, augmentant
considérablement les chances d'ioniser une molécule de gaz au voisinage de la cathode. La
décharge magnétron se caractérise par un degré d'ionisation élevé. En effet, les électrons
possèdent un mouvement cycloïdal autour des lignes de champ, ceci augmente donc le taux
de collisions entre ces électrons et les molécules de gaz (Argon). La pression de travail dans
une enceinte équipée d'une cathode magnétron peut aller de quelques 10 -3 Torr à quelques 10-4

33
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

Torr. Les particules pulvérisées vont donc se déplacer en lignes droites avec un minimum de
collisions. Dans des systèmes de pulvérisation magnétron, le champ magnétique augmente la
densité du plasma ce qui a pour conséquences une augmentation de la densité de courant sur
la cathode. De grands taux de pulvérisation ainsi qu'une diminution de la température du
substrat peuvent être ainsi obtenus.

Fig.II.1 : Schéma illustratif de la pulvérisation cathodique [1].

II.2.1.2. Evaporation thermique

Pour cette méthode le matériau source à déposer est placé dans un creuset qui peut être
chauffé sous un vide, soit par résistance ou par un faisceau d'électron jusqu'à l’obtention de la
phase vapeur qui va être déposée sur le substrat (figure. II.2). Cette méthode est la plus simple
car il n'est pas nécessaire d'injecter un gaz pour créer un plasma, alors que les autres méthodes
PVD ont besoin d’un milieu plasma comme intermédiaire. Cependant, certains problèmes
spécifiques à l'évaporation existent, Il est difficile de déposer des matériaux très réfractaires
ou à faible tension de vapeur. Cette méthode ne permet pas de maîtriser facilement la
composition chimique dans le cas d'un alliage par suite d'un effet d`évaporation du composant
le plus volatil. Les couches peuvent être aussi contaminées par réaction avec le creuset, avec

34
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

le filament et surtout par le dégazage des parois induit par l'échauffement ou le bombardement
des électrons [3].

Fig.II.2 : Bâti de dépôt par évaporation thermique [3].

II.2.1.3. Ablation laser

L’Ablation laser est une technique, mise au point au CEA (France) dans le milieu des années
quatre-vingts, et qui peut dans certains cas, être adaptée à la production des nanomatériaux
(figure III.3). Cette technique utilise des photons de grande énergie engendrés par une source
laser pour produire des particules nanométriques de taille comprise entre 2 - 100 nm. Un
faisceau laser pulsé (dans le cas de cette étude un laser excimère KrF (λ= 248 nm) de haute
énergie (~ 20 mJ) est focalisé sur une cible comprimée et frittée. La cible est située dans une
enceinte sous vide (typiquement <10-5 Torr>). Sous l’effet des impulsions du laser (entre 0.1
et 100 Hz), les constituants de la cible vont être pulvérisés et forment ainsi un plasma qui est
projeté dans une direction perpendiculaire à la surface de la cible. Les constituants de la cible
vont ainsi être déposés sur le substrat situé en face d’elle [4].

35
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

Fig. II.3 : Príncipe de l'ablation laser [4].

II.2.2.4. MOCVD à injection pulsée

La technique d’élaboration par MOCVD à injection pulsée permet de préparer des composés
complexes de stœchiométrie variable de façon relativement souple à partir de précurseurs
instables thermiquement. L’idée est de garder le précurseur à la température ambiante et sous
gaz neutre pendant la durée du dépôt et de n’introduire que des microquantités de précurseurs
dans l’évaporateur, afin d’avoir une évaporation « flash ». Ainsi, le précurseur qui est
conservé à la température ambiante n’évolue pas au cours du dépôt et son évaporation
instantanée par microquantité permet d’éviter toute décomposition avant sa vaporisation [5].
Les précurseurs se présentent sous forme liquide à la température ambiante. Pour cela on peut
dissoudre le précurseur solide dans un solvant approprié ou travailler directement avec un
précurseur à l’état liquide selon les propriétés du précurseur. Cette solution est placée dans un
réservoir maintenu à température ambiante et dans une ambiance de gaz neutres, à une
pression supérieure à celle de l’évaporateur. Ce réservoir est connecté à une micro-vanne
électromagnétique très rapide de type injecteur d’essence qui permet l’introduction de
microquantités de liquide dans un évaporateur, où se produit une volatilisation flash du
précurseur. Cette méthode permet notamment le dépôt à partir de précurseur très faiblement

36
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

volatils et dont l’utilisation est impossible en CVD classique. L’injection précise de la


quantité de liquide est contrôlée par le temps d’ouverture de l’injecteur (typiquement quelques
millisecondes) et par la fréquence d’injection (de l’ordre de l’Hertz).

II.2.2. Les principales méthodes d’élaboration de ZnAl2O4

II.2.2.1. Méthode par réaction à l’état solide

Dans cette méthode, on procède à la calcination et le broyage pour plusieurs fois. Elle
s’appelle aussi la méthode céramique. Ce procédé est simple à mettre en œuvre est très utilisé
dans l'industrie. C’est une réaction en phase solide à haute température donc par voie sèche. Il
consiste à faire réagir à haute température un mélange de plusieurs oxydes, carbonates ou
nitrates solides, en proportion stœchiométrique, à une température inférieure à leurs
températures de fusion respectives de telle sorte que la réaction s'effectue à l'état solide.
Dans certains cas, le mélange des espèces s'effectue en milieu alcoolique à l'aide d'un broyeur.
Le broyage et recuit se répète plusieurs fois jusqu'à l'obtention du matériau désiré une telle
réaction se produit d'abord à l'interface entre les grains des solides, puis se poursuit à l'aide du
broyage après chaque recuit. Cette voie peut être présentée par deux méthodes secondaires
- La voie solide par calcination
- La voie solide par activation mécanique ou broyage sec (sans présence d'un liquide).
 Mécanisme réactionnel
1- Broyage
Il s'agit d'une des phases essentielles du cycle de fabrication d’un solide à structure
pérovskite. C'est également au cours de cette opération que l'on obtient une répartition
uniforme des précurseurs. Les poudres sont pesées suivant les quantités stœchiométriques
prévues par l'équation de réaction.
2- Frittage
C’est un procédé de fabrication de pièces consistant à chauffer une poudre sans fusion d’au
moins l’un de ses constituants. Sous l'effet de la chaleur, les grains se soudent entre eux, ce
qui forme la cohésion de la pièce. Le frittage n’est possible que si les atomes peuvent diffuser
pour établir des ponts qui soudent les particules entre elles.
Au cours de cette réaction il y a un dégagement de dioxyde de carbone ou d’oxygène et
éventuellement d'un peu de vapeur d'eau. Le frittage est nécessaire parce que la température
de fusion des céramiques est très haute (jusqu’à 2000oC). Dans le cas d'un frittage en phase

37
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

solide, l'écart entre la température de traitement et la température de fusion est le plus souvent
supérieur à 0,25 fois cette dernière.
3- Rebroyage
Après le traitement thermique, la poudre est rebroyée afin de réduire la taille des grains, de
l'homogénéiser et augmenter sa réactivité. La poudre est alors soumise à un traitement
thermique à haute température, afin d'obtenir les phases recherchées.

Pour ce faire, citons le protocole suivi par Wan-Shick Hong et al. [6] pour préparer
l’aluminate de zinc : Des quantités équimolaires des deux poudres d’oxydes (ZnO, Al 2O3) ont
été dispersées dans de l'hexane contenant 0,5 % en poids d'Oloa 1200, qui a été utilisé comme
dispersant. La bouillie a été mélangée pendant 10 min dans un mélangeur à cisaillement
fonctionnant à 8000 tr/min puis séchée sous une lampe infrarouge. La poudre séchée a été
légèrement broyée à la main dans un mortier et un pilon en agate et passée à travers un tamis
de 150 mailles pour éliminer tous les gros agglomérats. Ensuite, le mélange est calciné dans
four à 1300°C pendant 3 h, dans un creuset en ZrO 2 . L'analyse aux rayons X a montré que la
poudre calcinée était monophasé jusqu'à la limite de détection de l'instrument

 Les paramètres influençant la réaction :

 La température et la durée de réaction. Elles doivent être ajustées et tenir compte de la


cinétique de la réaction pour synthétiser les bons produits.
 La granulométrie (taille, répartition, forme et surface spécifique des grains).
L’homogénéité de la poudre favorise les contacts interarticulaires et évite la
formation de phases parasites enrichies par l’espèce la plus réactive.
 La nature et les proportions des matières premières. Le choix des espèces doit être
judicieux pour obtenir les produits désirés. L’utilisation des diagrammes de phases
permet de prévoir les réactions

 Les inconvénients

 La taille des grains est relativement grande avec une distribution assez large.

 Les températures de frittage et celle de calcination sont plus élevées que celle de la
méthode par voie liquide.

38
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

 Faible vitesse des réactions à l'état solide, cette vitesse dépend du cycle thermique
utilisé (vitesse de chauffage et temps de recuit).

 Mise en jeu de hautes températures qui nécessitent l'apport de grandes quantités


d’énergie

 L’homogénéité de la composition du produit final obtenu, la composition moyenne


étant différente de la composition souhaitée.

II.2.2.2. Méthode hydrothermale

 Introduction

La synthèse hydrothermale est un processus qui utilise les réactions en phase homogène ou
hétérogène en milieu aqueux à température et pression élevées pour cristalliser les matériaux
céramiques anhydres directement à partir de solutions [7].
Les techniques hydrothermales sont largement utilisées dans les procédés industriels pour la
dissolution de la bauxite et la préparation des aluminosilicates (zéolites).
Cette méthode de synthèse mène directement aux poudres d'oxydes avec une distribution
granulométrique étroite évitant l'étape de calcination et ceci à basse température (350°C).
Elle présente d’autres avantages supplémentaires tels que les faibles coûts d’instrumentation
de précurseurs et d’énergie. Les poudres produites possèdent une bonne homogénéité
chimique et géométrique ; elles sont très peu agglomérées ce qui facilite leur mise en
suspension pour l’étalement des films épais. Malheureusement, certains précurseurs, non
solubles, ne peuvent pas être utilisés, ce qui limite le choix des compositions des poudres. De
plus, le maintien d’une pression est un inconvénient majeur de ce procédé. Récemment, cette
méthode a été exploitée pour la synthèse de poudres d'oxydes nanocristallins, tels que
l'aluminate de zinc [8].
 Principe de la synthèse hydrothermale
Cette méthode peut considérer comme une méthode de synthèse des monocristaux. La
croissance cristalline s’effectue dans un appareil dit autoclave. L’avantage possible de la
méthode hydrothermale par rapport aux autres méthodes de croissance cristalline est que la
capacité de créer une phase cristalline sans besoin de calcination pour la plupart des matériaux
[9].

39
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

La méthode hydrothermale utilise l’eau sous pression et température au -dessus de son point
d’ébullition normal pour le but d’accélérer la réaction entre les solides, l’eau liquide ou
vapeur sert comme un milieu de transmission de pression [10].
La synthèse hydrothermale de poudres céramiques possède deux avantages principaux :
l’élimination ou la minimisation de toute étape à haute température et l’utilisation de matières
premières relativement peu coûteuses.
Des poudres de ZnAl2O4 ont été préparées par la méthode hydrothermale [11]. La synthèse
par voie hydrothermale consiste à mélanger des ions (nitrates, acétates ou oxydes) jouant le
rôle de réactifs oxydants avec une charge jouant le rôle d'agent réducteur. Du Zn(NO3)2.6H2O
(4 mmol) dissous dans 20 ml d'eau distillée a été ajouté à une solution d’Al (NO 3)3.9H2O
(8 mmol) dissous dans 20 ml d'eau distillée. Ensuite, une quantité appropriée de solution
d'hydroxyde de sodium a été ajoutée à la solution ci-dessus et le mélange a été agité à
température ambiante. La suspension résultante a été transférée dans un autoclave en acier
inoxydable revêtu de téflon et scellée hermétiquement ; puis il a été introduit dans une étuve à
220 ◦C pendant 8 h. Il en résulte un précipité blanc qui est ensuite filtré et lavé plusieurs fois
avec de l'eau distillée et de l'alcool éthylique, puis séché à l'étuve à 80 ◦C pendant 6 h. Après
séchage, une quantité suffisante de la poudre résultante a été chauffée à 800 et 1000 ◦C
pendant 5 h pour l’obtention des nanopoudres de ZnAl2 O4.

Fig.II.4 : Principe de la méthode hydrothermale.

40
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

II.2.2.3. méthode de co-précipitation

La co-précipitation est l'une des techniques la plus utilisée dans la synthèse des oxydes mixtes
cette technique a mis en évidence que les propriétés des matériaux synthétisés par cette
méthode se trouvent nettement améliorées tel que le magnétisme, la supraconductivité et la
semi-conductivité. La Co-précipitation est l'entraînement des substances solubles lors de la
précipitation, ces substances, en général, ne précipitent pas dans des conditions données avec
le réactif utilisé [12].

On distingue deux types de co-précipitation :

1. Co-précipitation interne :
Les éléments précipitant se trouvent non seulement à la surface mais aussi dans les failles et
les micro-capillaires (adsorption interne) par le fait que, les ions adsorbés à la surface des
cristaux du précipité en train de grossir et qui n’ont pas quitté à temps cette surface, se
trouvent séparées de la solution par suite de dépôt de nouvelles couches de précipité.
2. Co-précipitation isomorphe
Dans ce type, les éléments Co-précipitants forment avec le précipité des cristaux mixtes ; c'est
à dire des cristaux formés de deux ou plusieurs substances cristallisantes sous la forme
cristalline. Les corps capables de former des cristaux mixtes sont appelés isomorphes.
 Principe de la méthode
Le principe se base sur le mélange des produits de départ, généralement des sels, dans l’eau.
Les précurseurs sont ensuite précipités à un pH étudié sous forme, classiquement, d’oxalate
et/ou d’hydroxydes (Figure. II.5) [13]. Après les étapes intermédiaires de décantation, rinçage
et filtration, le précipité subit un broyage destiné à casser les agglomérats. La poudre d’oxyde
est obtenue ultérieurement par décomposition thermique du précipité. Les qualités chimiques
(stœchiométrie, homogénéité) et physiques (granulométrie, forme des grains) de ces poudres
sont bonnes. Les paramètres suivants ont une grande importance :
 température ambiante égale à 25°C
 Control du pH
 Temps d’agitation
 Ordre d’introduction des réactifs dans la solution du précipitant (l’acide oxalique).

41
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

Fig. II.5 schéma de principe de la méthode co-précipitation [13].

 Mécanisme réactionnels de la méthode

La co-précipitation à partir d’une solution est l’une des procédés les plus anciens pour la
préparation des poudres d’oxydes. Elle consiste en la préparation d’une solution aqueuse
contenant le cation désiré, puis la mélanger avec une solution contenant l’agent précipitant. Le
précipité est ensuite séparé du liquide par filtration, lavage, séchage et puis décomposition
thermiquement pour aboutir au produit voulu [14].
Avec cette méthode deux étapes sont nécessaires.
La première consiste à réaliser la précipitation de la poudre : c’est la partie chimie
douce proprement dite. Elle permet soit l’obtention directe de l’oxyde attendu, soit l’obtention
des précurseurs composés des oxydes ou des hydroxydes des métaux entrant dans la
composition de l’oxyde attendu.
La deuxième étape est, quant à elle, constituée d’un ou plusieurs traitements
thermiques. Elle est nécessaire afin d’éliminer les résidus de synthèse adsorbés à la surface
des grains et afin d’obtenir le composé voulu.
Afin de maîtriser la morphologie, la taille et la distribution de tailles des particules à l’issue de
la Co-précipitation, il est nécessaire de maîtriser les vitesses des quatre étapes cinétiques
intervenant lors de la co-précipitation d’un solide. Ces étapes sont :
 La génération d’un précurseur apte à se condenser.
 La naissance de germes par condensation.
 La croissance de germes par condensation également.
 Le vieillissement des particules.

42
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

Gouverner la cinétique de ces étapes peut se faire en contrôlant les paramètres : pH,
concentration, température.
La méthode par co-précipitation peut être réalisée :
 Par voie directe : ajout d’une solution d’agent précipitant dans la solution de sels
métalliques,
 par voie inverse : ajout de la solution de sels métalliques dans la solution d’agent
précipitant
La méthode par co-précipitation de type inverse est préférée à la précipitation directe car elle
permet une meilleure homogénéité des cations au cours de la réaction de précipitation.
Une poudre chimiquement homogène de ZnAl 2O4 a été préparée par voie de co-précipitation
[15], une solution aqueuse de Zn(NO3)2 .6H2O (5,94 g dans 10 ml) a été ajoutée à la solution
aqueuse d’Al (NO3)3 .9H2O (15 g dans 10 ml). Ensuite, la quantité appropriée de solution
aqueuse d'ammoniac (28 % en poids) a été ajoutée à la solution ci-dessus, et le mélange a été
agité jusqu'à ce qu'une précipitation complète se produise à un pH de 9,0. La poudre a été
filtrée, lavée à l'eau distillée et séchée. Ensuite, le solide a été traité à 700 C pendant 4 h pour
obtenir des nanocristaux de ZnAl2O 4.

Les avantages par rapport aux autres techniques

 Homogénéité du mélange des sels obtenu lors de la précipitation


 Haute pureté du produit
 Contrôle de la morphologie des produits
 Obtention d’une surface spécifique de produits importante
 Nécessitant pas de solvant organique
 Faible traitement thermique
 Faible coût [16,17]

II.2.2.6. Voie d’auto -combustion

Cette méthode, exothermique, repose sur les propriétés explosives de certains composés
chimiques tels que l’urée, le nitrate d’ammonium, la glycine ou un surfactant (Decyl trimethyl
ammonium) [18]. La synthèse des catalyseurs par cette méthode est basée sur la réaction de
combustion entre un combustible (un surfactant) et un carburant (nitrates et l’oxygène de
l’air).

43
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

Dans la technique d'auto-combustion sol-gel, les sels métalliques oxydants et l'agent de


combustion (carburant) sont essentiels au processus de combustion. Les nitrates métalliques et
l'acide oxalique sont utilisés comme sels oxydants et comme carburant de combu stion. La
technique sol-gel auto-combustion s’est avérée extrêmement simple, rapide et économique du
point de vue énergie, pour la synthèse de poudres ultrafines de spinelles.

 Principe

« La méthode sol-gel est basée sur la gélification et la combustion ultérieure d'une solution
aqueuse contenant des sels et du combustible organique, donnant un produit volumineux et
moelleux de grande surface. Des sels métalliques oxydants, tels que les nitrates métalliques, et
un agent de combustion (carburant), tel que l'acide oxalique, l'acide polyacrylique ou l'urée
peuvent être utilisés [19]. »

En raison de la bonne capacité de chélation des ions métalliques et des basses températures de
décomposition, l'acide citrique est adapté à l'obtention de précurseurs d'oxydes de métaux de
transition.

Ce procédé utilise une solution au cours de la phase initiale du processus de préparation, de


sorte que les réactifs sont bien dispersés et dans un état réactif beaucoup plus élevé,
fournissant un mélange réactionnel homogène. Le carburant organique joue un rôle important,
formant des mélanges complexes avec des ions métalliques empêchant la précipitation de
composés hydroxylés. La combustion peut être considérée comme une réaction d’oxydo-
réduction induite thermiquement. L'énergie issue de la réaction exothermique entre oxydant et
réducteur peut être suffisamment élevée pour former de fines particules.

Fig.II.6. Schéma de principe la méthode auto-combustion [19].

44
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

La poudre de ZnAl2O4 a été obtenue en utilisant la méthode d'auto-combustion selon les


détails expérimentaux expliqués dans des travaux antérieurs par Tangcharoen et al, [20]. Des
quantités stœchiométriques de réactifs analytiques ont été dissoutes dans 100 ml d'éthanol
absolu pour former une solution de précurseur. 0,25 M DEA a été ajouté comme carburant
dans la solution. Le mélange obtenu a été chauffé à 200 ° C et agité constamment avant de se
transformer en un gel condensé et auto-allumé. Après auto-combustion, un produit brun foncé
a été obtenu. Par la suite, les poudres telles que synthétisées ont été calcinées à l'air pendant 4
h à une température allant de 1000 ° C à 1200 ° C pour former un spinelle d'aluminate
ZnAl2 O4 monophasé.

 Avantages du processus auto-combustion

Les méthodes de combustion sol-gel présentent un certain nombre d’avantages par rapport
aux autres procédés [21, 22].

1- Processus à faible coût et qui s’effectue à basse température.


2- Meilleur contrôle de la stœchiométrie.
3- Taille cristalline des poudres à base d'oxydes est invariablement de l'ordre du nanomètre.
4- Possibilité d’obtention d'oxydes multi composants monophasés et de grande surface
spécifique.

Inconvénients du processus auto-combustion

En face des avantages cités auparavant, certains points font inconvénient à ce procédé,
essentiellement :
1- La contamination par les résidus carbonés, agglomération de particules, contrôle médiocre
de la morphologie des particules.
2- Possibilité de réaction de combustion violente nécessitant une production spéciale.

II.3. Développement de la méthode sol-gel


II.3.1. Historique du procédé sol-gel
La première polymérisation Sol-Gel a été réalisée par Ebelmen, qui décrivit dès 1845. La
méthode sol-gel était née mais il fallut attendre près d’un siècle pour que cette idée soit
reprise par l’industrie verrière. Dans les années 1930, la firme allemande Schott Glaswerke
utilise pour la première fois la méthode de polymérisation sol-gel pour la fabrication de
récipients en verre puis de rétroviseurs. Le premier brevet sol-gel a été déposé en 1939.

45
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

Actuellement, il existe de nombreuses méthodes de synthèse pour produire les oxydes de


haute qualité, parmi ces méthodes, le procédé Sol-gel, correspondant à l’abréviation
<solution-gélification>. Elle a attiré l’attention de plusieurs chercheurs ces dernières années
pour développer une grande variété d’oxydes sous différentes formes : matériaux denses ou
massifs, poudres, aérogels (séchage supercritique), fibres, composites, gels poreux ou
membranes et couches minces. Ce procédé présente de nombreux avantages parmi lesquels
nous citons la simplicité de mise en œuvre, la rapidité, la possibilité d’avoir des matériaux de
haute pureté, la synthèse des oxydes mixtes à faible coût et à des températures relativement
basses par rapport aux procédés conventionnels. Cette méthode permet également d’introduire
des dopants à partir des précurseurs organométalliques ou des sels inorganiques et contrôler
facilement la stœchiométrie. Notant aussi que le procédé sol-gel a un coût d’investissement
relativement plus bas en le comparant avec les autres procédés physiques de synthèse.

Avant que l’état de gel ne soit atteint, le système est dans l’état liquide : il est constitué d’un
mélange d’oligomères colloïdaux et de petites macromolécules ainsi que, selon le degré
d’avancement de la réaction de polymérisation, de différents monomères partiellement
hydrolysés. Cette dispersion stable de particules colloïdales au sein d’un liquide est appelée <
Sol >. La taille des particules solides, plus denses que le liquide, doit être suffisamment petite
pour que les forces responsables de la dispersion ne soient pas surpassées par la gravitation.

Le temps nécessaire au < sol > pour se transformer en < gel > est appelé temps de gel (ou
point de gel).

Il existe deux voies de synthèse sol-gel qui sont :

 Voie inorganique ou colloïdale : obtenue à partir de sels métalliques (chlorures,


nitrates, oxychlorures) en solution aqueuse. Cette voie est peu chère mais difficile à
contrôler, c’est pour cela qu’elle est encore très peu utilisée.
 Voie métallo-organique ou polymérique : obtenue à partir d’alcoxydes métalliques
dans des solutions organiques. Cette voie est relativement coûteuse mais permet un
contrôle assez facile de la granulométrie.
Dans le domaine de la chimie sol-gel, il existe deux voies de synthèse de nanoparticules : La
voie sol-gel aqueuse [23] où le précurseur est un sel métallique dissout dans une solution
aqueuse et la voie sol-gel non aqueuse [24] où le précurseur est un alcoxyde dissout dans un
solvant organique. La différence entre ces deux voies est la vitesse de réaction des

46
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

précurseurs. La voie sol-gel non aqueuse a une vitesse de réaction plus lente par rapport à la
voie sol-gel aqueuse, Cela est dû à la coordination relativement forte des molécules de solvant
organique pour un précurseur d’ions et la surface de nanoparticule, ce qui donne une certaine
gêne et une cinétique plus lente par rapport aux solutions aqueuses. Elle conduit généralement
à une meilleure dispersion et une bonne qualité cristalline des nanoparticules produites et peut
également influer sur la forme globale de la nanoparticule. Généralement la coordination des
molécules de solvant organique à la surface des particules améliore aussi la stabilité des
nanoparticules en dispersion. Dans la voie aqueuse, une stabilisation par l’intermédiaire des
molécules adsorbées doit généralement être atteinte par l’addition d’un surfactant [25].
La bonne cristallinité des nanoparticules, produites par la voie sol-gel non aqueuse, rend cette
voie de synthèse préférée pour les nanoparticules d’oxyde, pour cette classe de matériaux,
généralement les solvants utilisés sont les alcools, qui peuvent agir comme un apport
d’oxygène pour les nanoparticules d’oxyde métallique.

II.3.2. Principe du sol-gel

Le principe de base du procédé sol-gel (solution – gélification) consiste tout d’abord en la


mise au point d’une suspension stable (sol) à partir de précurseurs chimiques en phase liquide,
se transformant en un solide par un ensemble de réactions chimiques de type polymérisation à
température ambiante, en plus d’un solvant (en général un alcool), parfois un catalyseur (acide
ou basique) et de l’eau. Chaque composé est dosé de façon très précise, car les propriétés du
gel en dépendent. La nature du matériau souhaité impose le précurseur (composé central de la
solution), selon les propriétés chimiques de ce dernier dépond le choix du solvant et du
catalyseur.

La polymérisation de précurseurs (les interactions entre les espèces en suspension et le


solvant) donne naissance à un réseau solide tridimensionnel expansé au travers du milieu
liquide. Le système est alors dans l’état (gel). Ces gels humides doivent passés par une étape
de séchage (évacuation des solvants) dans le but de les transformés en matière sèche amorphe
(on obtient alors un aérogel), ou par simple évaporation sous pression atmosphérique
(xérogel).

47
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

II.3.3 Réaction sol-gel

En général, les réactifs de départ tout particulièrement préférés sont les alkoxydes (alcoolate)
(Mx(OR)y) où „M‟ est l'élément de valence y et „OR‟ le groupe alkoxyde, qui renforcent le
caractère électrophile du métal. En fait, ils présentent des propriétés utiles pour contrôler la
synthèse chimique des oxydes. La transition du sol au gel implique deux étapes clés :
l'hydrolyse et la polycondensation.

 Hydrolyse qui correspond à la réaction d’activation.

 Polymérisation qui est l’étape de croissance des chaînes.

 Hydrolyse

L'hydrolyse, une étape dans la dégradation d'une substance, s'effectue par addition de
petites quantités d'eau, pour enrichir la solution on H+ et OH-. On utilise habituellement un
solvant non aqueux tel que l'alcool pour obtenir une solution homogène. Dans la réaction
d'hydrolyse, les groupes alkoxydes (alcoolate) (OR) sont remplacés par des groupes
hydroxyle (OH) [26].

M-(OR) n+ H2O (OH)-M-(OR)(n-1) + RO-H (II-1)

Cette étape s’accompagne d’une consommation d’eau et d’une libération d’alcool (R-OH)
pour la formation de monomères réactifs. Au cours de cette étape on crée la fonctionnalité du
précurseur vis-à-vis de la polycondensation. A l’issue de l’hydrolyse, la sphère de
coordination de métal est modifiée, mais sa coordinence reste inchangée, ainsi la solution
obtenue est appelée sol.

 Condensation

Les groupements (HO-M-(OR) n-1) générés au cours de l’hydrolyse sont des bons nucléophiles
et vont, au cours de l’étape de condensation, réagir à température ambiante :

* soit entre eux en donnant une molécule d’eau :

(OR) n-1 -M-OH + HO-M-(OR) n-1 (OR)n-1 -M-O-M-(OR) n-1+ H2O (II-2)

* soit avec une molécule de l’alcoxyde M-(OR) n en donnant une molécule d’alcool :

48
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

(OR) n-1 -M-OH + RO-M-(OR) n-1 (OR) n-1 -M-O-M-(OR) n-1+ R-OH (II-3)

Entraînant la création des ponts oxygènes entre deux noyaux métalliques (ponts oxo-métal M-
O-M). Et comme l’hydrolyse et la condensation modifie la sphère de coordination du métal,
mais n’augmente pas sa coordinence. Ceci conduit à la formation d’un gel dont la viscosité
augmente au cours du temps, qui contient des solvants et des précurseurs qui n’ont pas encore
réagit.

II.3.4. Paramètres influençant les mécanismes réactionnels du sol-gel

Le taux d'hydrolyse est déterminé par de nombreux facteurs. En effet, une augmentation de la
densité de charge sur le métal, le nombre d'ions métalliques pontés par un hydroxo ou oxo-
ligand et la taille des groupes alkyle [27], contribuent à provoquer une réaction. Au contraire,
la réaction inverse (estérification) a tendance à se produire pendant l'inhibition (à mesure que
le nombre d'hydroxo-ligand coordonnant M augmente) ou lorsque le pH, la température, l'eau
et la concentration en solvant. Pour ce qui est des oxydes métalliques, grâce à leur forte
électronégativité par rapport au métal, les liaisons M-O-M sont fortement polarisées et les
taux d'hydrolyse sont élevés. Au contraire, les taux d'hydrolyse des alkoxydes non métalliques
sont plus lents. Ceci est très important pour les systèmes à plusieurs composants où les
différentes vitesses d'hydrolyse des précurseurs donnent des temps de gélification différents.
Dans ce cas, un gel non homogène est formé. De nombreuses solutions peuvent être adoptées
pour résoudre ce problème. Ceux-ci pourraient être :
 L'utilisation d'alkoxydes doubles avec une stœchiométrie précise.
 Une modification de la vitesse d'hydrolyse du précurseur plus réactif en utilisant des
inhibiteurs de réaction.
 Une modification de la vitesse d'hydrolyse du précurseur plus lent par une pré-
hydrolyse catalysée (acide ou basique).

II.3.5. Obtention des sols

Pour obtenir un sol, les précurseurs de métal sont en général dissous dans des solvants
présentant une forte constante diélectrique (i.e. une courte chaine). La dynamique du milieu
réactionnel est alors influencée par plusieurs facteurs tels que la température, le pH, la nature
et la concentration des espèces en solution. Le plus significatif reste toutefois le pH.
Typiquement, un milieu basique ralentit les réactions d’hydrolyse et une solution colloïdale

49
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

est obtenue, alors qu’un pH acide accélère ces mêmes réactions et mène à la gélification du
milieu. On note que l’ajout d’un agent complexant est généralement nécessaire pour
l’obtention d’un sol stable. En effet, cet agent va permettre de ralentir les réactions associées
au milieu et éviter ainsi la précipitation. En outre, il aide à la solvatation du précurseur par le
solvant.

II.3.6. Obtention des gels

La synthèse sol-gel est un procédé dit de < chimie douce >, qui peut s’effectuer en conditions
ambiantes [28]. Cette méthode de synthèse présente l’avantage d’être très versatile, avec un
grand nombre de paramètres susceptibles de modifier significativement la morphologie des
gels (par exemple, polarité et force ionique du solvant, pH de la solution, concentration des
réactifs, . . .). Il s’agit d’un processus de polycondensation qui fait apparaitre au sein d’un
milieu liquide une phase solide, qui s’organise pour constituer un réseau continu
tridimensionnel. Un tel processus n’est possible que si certains critères sont remplis, tels que
la fonctionnalité des précurseurs qui doit être supérieure à 2 pour obtenir un gel
tridimensionnel réticulé [29]. À la transition sol-gel, le milieu réactionnel passe d’une phase
de sol à la phase de gel, rigide et non déformable. Cette transition intervient à la percolation
de la phase solide, c’est-à-dire lorsqu’au moins une macromolécule constitutive a atteint une
taille suffisante pour former un chemin continu liant les extrémités du milieu. Le point de
gélification est ainsi identifiable par une augmentation brusque de la viscosité du milieu [30].
Il est généralement associé au temps de gélification Tg. Après gélification, les réactions de
polymérisation (polycondensation ou polyaddition) se poursuivent lors de l’étape dite de
vieillissement, étape donnant lieu à un retrait du matériau, que l’on peut quantifier par la
mesure d’un retrait volumique. Ce retrait est communément appelé synérèse. Il peut parfois
être conséquent.

II.3.7. Le séchage des gels

Le gel obtenu juste après la transition sol-gel est appelé hydrogel ou aquagel lorsque l’eau est
utilisée comme solvant, ou alcogel lorsqu’un alcool est employé à la place de l’eau [31]. Il se
présente sous la forme d’un solide humide semi-élastique. Ses propriétés mécaniques sont très
médiocres, car un tel amas géant n’existe qu’avec le nombre minimal de liaisons nécessaires à
son observation, et coexiste avec des clusters de taille finie, plus ou moins liés par des liaisons
faibles [32]. La maturation est donc indispensable, consistant simplement à donner le temps

50
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

requis à ces amas et aux autres molécules qui n’ont pas encore réagi d’établir des liaisons
covalentes avec l’amas infini. Faisant, ce dernier se densifie et ses propriétés mécaniques
tendent vers un plateau. Les pores de gel sont saturés d’eau et/ou de solvant, de quelques
produits résiduels n’ayant pu réagir, et éventuellement d’autres sous-produits de la
polycondensation sol-gel.

Le séchage du gel humide est l’étape finale et la plus critique dans la production des
matériaux. Le liquide présent dans les pores doit être remplacé par de l’air, et le défi consiste
à éliminer le solvant liquide de l’hydro/alco-gel sans effondrer la nanostructure et éviter ainsi
le retrait ultérieur et la fissuration du gel après le séchage [33]. Pour éviter ce problème, les
gels peuvent être synthétisés directement dans des solvants de tension superficielle inférieure
à celle de l’eau, acétone ou éthanol par exemple. Néanmoins, l’eau est toujours produite
pendant l’étape de polycondensation et les problèmes de tension capillaires ne peuvent pas
être complètement exclus [32].

Une fois que la gélification du sol est atteinte, l’extraction du solvant par séchage est
effectuée. Différents modes de séchage des gels sont possibles. Les deux principaux sont le
séchage évaporatif et le séchage supercritique (l’extraction du solvant s’effectue en
contournant son point critique). Le séchage supercritique, développé initialement par Kistler
[33], reste le mieux adapté notamment pour des applications d’isolation thermique
transparente où les aérogels monolithiques de larges dimensions sont requis

Fig. II.7. Schéma général du procédé sol-gel [33].

51
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

La poudre ZnAl2O 4 a été élaborée avec succès par Belyaev, A.V et al. [34] Ils ont utilisés
l'isopropoxyde d'aluminium (pureté de 99,99 %) et l'acétate de zinc comme sources de
métaux. L'isopropoxyde d'aluminium liquide fraîchement distillé a été dissous dans l'alcool
isopropylique anhydre. L'opération de pesée de l'alcoxyde a été effectuée à l'air et l'intervalle
de temps entre la distillation et la dissolution dans l'alcool était courte. La solution alcoolique
d'alcoolate d'aluminium préparée était propre. Une solution aqueuse d'acétate de zinc a été
préparée en dissolvant de l'oxyde de zinc (pureté à 99,99 %) dans de l'acide acétique (pureté à
99,99 %). Une solution à 0,5 mol/l d'acétate de zinc a été ajoutée (10 ml/min) à une solution
d'isopropoxyde d'aluminium à 35 % en poids et mélangée à l'aide d'un dissolveur dans un
rapport molaire de 1:2. A l'hydrolyse, la vitesse d'un agitateur était de 750 tr/min ; celle-ci a
été augmentée à 1500 tr/min et maintenue pendant 1 h pour obtenir une distribution uniforme
des cations dans une bouillie.

II.3.8. Avantages et inconvénients de la technique sol-gel

II.3.8.1. Avantages

Cette technique est très convoitée à cause de ses multiples avantages, dont nous allons cités
les principaux :

 Réduction potentiel des coûts de fabrication puisque : l’élaboration se fait à basse


température et à pression atmosphérique, ce qui minimise les pertes en réactifs et
l’énergie mise en jeu, simplicité du procédé et rapidité d’exécution, ainsi que le
revêtement simultané des deux faces du substrat en une seule opération et la
possibilité de former des multicouches.

 L’élaboration des matériaux sous diverses formes (massif, fibres, poudres ou couches).
Ainsi à partir d’une solution à basse température, les couches minces pourront être
déposées sur une grande variété de substrats même s’ils sont sensibles à la chaleur, des
grandes ou des petites surfaces, ainsi on peut fabriquer sur mesure leurs
microstructures.

 Les conditions de chimie douce permettent l’introduction de groupements organiques


fonctionnels pour fabriquer des matériaux hybrides organo-minéraux avec des
propriétés spécifiques. Selon sa nature, le groupement organique joue le rôle de
modificateur ou de formateur. Si la partie organique est un modificateur, il confère à la
silice des propriétés particulières (optiques, électriques, chimiques, ... etc), tandis que

52
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

s’il joue le rôle de formateur, le groupement est alors polymérisable et une double
réticulation aura lieu entre partie organique et minérale. Un avantage majeur de cette
association organique-inorganique est la possibilité d’associer la souplesse des
polymères à la résistance du verre.

 Facilité de dopage en grande quantité.


 Le procédé sol-gel rend possible la réaction de précurseurs métalliques entre eux pour
générer des matériaux nouveaux multi composants inaccessibles par d’autres voies, en
mélangeant simplement les alcoxydes correspondants dans la solution de départ.

 L’utilisation de précurseurs liquides volatils permet d’atteindre des matériaux de


grande pureté. Ainsi, ces composites permettent d’accéder à des propriétés optiques
(indice de réfraction) et mécaniques modulables.

 Possibilité d’agir sur les nombreux paramètres de synthèse, afin d’optimiser la


morphologie des films en fonction des applications recherchées.

II.3.8.2. Inconvénients

L’inconvénient majeur est la faible épaisseur des couches, ainsi on doit effectuer plusieurs
étapes de dépôt et de séchage afin d’obtenir une épaisseur de plusieurs centaines de
nanomètres, ce qui multiplie les risques de craquelures car les premières couches déposées
subissent toutes des séchages successifs ce qui augmente les risques de courts circuit lors des
tests électriques [35].

 Le mode opératoire est difficilement reproductible, puisque le nombre de paramètres à


contrôler est important : humidité et température ambiantes, vieillissement des
précurseurs, pureté des précurseurs, ... etc. Les alkoxydes de métaux de transition
réagissent violemment à l’humidité et ont tendance à précipiter en surface des flacons
au bout de plusieurs utilisations. En conséquence, ils doivent être manipulés avec
précaution. L’utilisation de verrerie « jetable » et le travail dans un environnement
contrôlé permet de stabiliser certains paramètres, mais influent sur le coût du procédé.

 En plus de la manipulation d’une quantité importante de solvants, le coût des


précurseurs alcoxydes est très élevé.

 La densification du matériau est une étape délicate qui peut entraîner la formation de
fissures.

53
Chapitre II Méthodes d’élaboration des matériaux

 La grande variétés des paramètres à étudier pour optimiser le procédé: la nature du


séchage (thermique ou UV), la densité de puissance dans le cas de l’UV ou la rampe
de température choisie pour la voie thermique, ainsi que le retrait du matériau lors du
séchage qui est un paramètre compliqué à prendre en compte pour certaines
applications.

 Le procédé peut être relativement long si l’on prend en compte le vieillissement du sol
et certains modes de séchage thermiques (cas des matériaux massifs ou des couches
épaisses).

 La durée de vie de certaines solutions élaborées par voie sol-gel est parfois très courte.

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57
Chapitre III
Méthodes et matériels
Chapitre III Méthodes et Matériels

Chapitre III : Méthodes et matériels

III.1. Elaboration de ZnAl2O4

Eléments chimiques intervenant dans la préparation des solutions

 Acétate de Zinc dihydraté

 Comme un précurseur du Zn.


 Formule: C4H6O4Zn 2H2O
 Forme : poudre
 Couleur: Blanche
 Point de fusion: 237 °C
 Masse molaire : 219,51 g/mol
 Densité à 20 °C: 1,74 g/cm³
 Solubilité dans l’eau à 20 °C: 430 g/l

 Nitrate d’aluminium nonahydraté :

 Comme un précurseur de l’Al.


 Formule: AlN3O9.9H2O
 Forme : poudre
 Couleur: Blanche
 Point de fusion: 73 °C
 Masse molaire : 375.13 g/mol
 Densité à 20 °C: 1,72 g/cm³
 Solubilité dans l’eau à 20 °C: 41.9 g/l

 Acétate de Lanthane hydraté:

 Comme un précurseur du La,


 Formule: LaCH3CO2.3H2O
 Couleur: Blanche
 Point de fusion: 920 °C
 Masse molaire : 138,905 g/mol
 Densité à 20 °C: 6,145 g/cm³

58
Chapitre III Méthodes et Matériels

 Solubilité dans l’eau à 25 °C: 1230 - 1580 g/l

 Acétate de plomb dihydraté:

 Comme un précurseur du Pb.


 Formule: C4H6O4Pb.3H2O
 Couleur: Blanche
 Point de fusion: 73 °C
 Masse molaire : 375.13 g/mol
 Densité à 20 °C: 1,74 g/cm³
 Solubilité dans l’eau à 20 °C: 430 g/l

 Acide Citrique monohydraté :

 Comme agent chélateur


 Formule : C6H8O7.H2O
 Couleur : Blanche
 Point de fusion : 135 - 152 °C
 Masse molaire : 210.14 g/mol
 Densité : 1.54 g/cm3 (20 °C)
 Solubilité : 880 g/l

Pour préparer la poudre de ZnAl2O4, 2,19 g de C4H6O4Zn. 2H2O ont été mélangés
avec 20 ml d'eau distillée et agités magnétiquement pendant 30 min. En revanche, une
autre solution contenant 7,5 g d'Al(NO3)3.9H2O dans 20 ml d'eau distillée a été
préparée avec la même méthode précédente. Les deux solutions ont été soigneusement
mélangées en utilisant l’acide citrique (C6H8O7) comme agent chélateur. Le mélange
obtenu a été séché sur une plaque chauffante à 80°C pendant 90 min. Les solutions
dopées de ZnAl2O4 ont été préparées exactement de la même manière. Une quantité
constante de (La(CH3CO2).3H2O) (1 % en mole) a été ajoutée dans la première
solution de zinc. Différentes quantités de C4H6O4Pb.3H2O ont été ajoutées à la
seconde solution (0 ; 0,5 ; 1 ; 1,5 ; 2 et 2,5 mol %). Après séchage, les mélanges
obtenus sont soumis à un traitement thermique à 900°C pendant 2 h dans un four.
Enfin, nous avons sept échantillons appelés, respectivement ZnAl2O4 pur, S0, S1, S2,
S3, S4 et S5. Toutes les étapes de la préparation sont résumées dans les figures III.1 et
III.2.

59
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig.III.1.Etapes de préparation de ZnAl2O4 pur

Fig.III.2.Etapes de préparation de ZnAl2O4 dopés et co-dopés

60
Chapitre III Méthodes et Matériels

III.2.Caractérisation

La poudre obtenue a été caractérisée par diffraction des rayons X (XRD) en utilisant un
diffractomètre à rayons X Bruker (D8 Advance) à rayonnement Cu Kα. La composition
structurale des poudres a été analysée par un spectromètre m-Raman (Jobin-Yvon). Les
propriétés optiques ont été réalisées à l'aide d'un spectrophotomètre ultraviolet-visible (UV-
Vis) (Shimadzu, UV-1800). Des études morphologiques des poudres ont été réalisées au
microscope électronique à balayage (Philips XL30 S-FEG). L'analyse infrarouge à
transformée de Fourier (FTIR) a été réalisée en utilisant une technique de disque KBr sur un
spectromètre FTIR (Bruker IFS66v). Des mesures de spectroscopie à rayons X à dispersion
d'énergie (EDX) ont été effectuées avec un microscope électronique à balayage Hitachi S-
3000N et l'analyse thermique du gel séché a été effectuée dans un calorimètre TG/DSC (STA
449 F3 Jupiter®).

III.2.1. Diffraction des Rayons X (DRX)

La Diffraction des Rayons X (DRX) est une technique de caractérisation des matériaux
cristallisés, qu’ils soient massifs, sous forme de poudre ou de dépôts. Cette technique permet
la détermination de la structure cristalline et la taille des grains.
Le principe [1] est le suivant : les faisceaux de Rayons X produits par le tube sont envoyés sur
l’échantillon dans lequel ils sont déviés par les atomes. Ces faisceaux diffractés interfèrent
entre eux, conduisant à la production d’un signal intense dans certaines zones précises de
l’espace. C’est ce signal qui est collecté par le détecteur, et tracé sous forme d’une courbe
(diffractogramme) qui présente des pics à des angles bien spécifiques de diffraction. La
position de ces pics est une véritable signature de l’arrangement des atomes à l’intérieur d’un
cristal (distance entre atomes, entre plans intracristallins). La relation empirique qui relie les
angles auxquels sont observés les pics et les distances entre plans atomiques est la loi de
Bragg (voir figure III.3).

2 × 𝑑ℎ𝑘𝑙 × sin(𝜃) = 𝑛 × 𝜆

61
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig.III.3. Le principe de diffraction des rayons X [1].

Avec d la distance inter-réticulaire, c'est-à-dire la distance entre deux plans cristallographique,


θ : l'angle de Bragg, soit le demi-angle de déviation (moitié de l'angle entre le faisceau
incident et la direction du détecteur) ; n : l'ordre de diffraction (nombre entier) et λ : la
longueur d'onde des rayons X

III.2.1.1. Principes de base de la mesure

La méthode générale consiste à bombarder l'échantillon avec des rayons X, et à regarder


l'intensité de rayons X qui est diffusée selon l'orientation dans l'espace. Les rayons X diffusés
interfèrent entre eux, l'intensité présente donc des maxima dans certaines directions ; on parle
de phénomène de «diffraction». On enregistre l'intensité détectée en fonction de l'angle de
déviation 2θ du faisceau ; la courbe obtenue s'appelle diffractogramme.

III. 2.1.2. Paramètres définissant un profil de raie de diffraction

Les intensités en fonction des angles de déviation ou balayage de l’échantillon (I=f(2θ)),


formant un diffractogramme ou spectre de diffraction de rayons X ou encore diagramme de
diffraction, intègrent des intensités parasites appelées fond continu ou bruit de fond [2].

III.2.1.3. Fond continu

Le bruit de fond ou le fond continu des diagrammes de diffraction est la somme de deux
contributions, une contribution d’échantillon plus la contribution instrumentale, qui, dans
certains cas, peuvent contenir des informations intéressantes. L’origine de ces deux
contributions est multiple. En effet, le fond instrumental provient du rayonnement utilisé

62
Chapitre III Méthodes et Matériels

(résidus d’autres longueurs d’ondes), du diffractomètre ou de l’environnement d’échantillon


(diffusion d’air ou raies de diffractions parasites).
Le fond continu indique la présence de composantes amorphes dans la poudre étudiée. Il peut
aussi être le résultat de certaines interactions (fluorescence X, diffusion Compton,...).

III.2.1.4. Profil des raies

La distribution d'intensités autour de la position de diffraction définit, comme nous l’avons


dit, un pic de diffraction. Cette distribution dépend de la résolution instrumentale du
diffractomètre et de la microstructure du composé à étudier [3].La courbe correspondant à un
pic est appelée profil de raie. Chaque profil de raie de diffraction peut être défini par les
paramètres de position, le paramètre de dispersion, la surface du pic et le paramètre de forme,
ce dernier étant défini seulement dans le cas d’un profil de type Voigt.

III.2.1.5. Position définie par le maximum d’intensité

La position 2θmax est l’angle 2θ pour lequel l’intensité est maximale dans chaque pic du
diffractogramme.

III.2.1.6. Largeur à mi-hauteur (FWHM)

La largeur à mi-hauteur notée plus souvent FWHM (Full Width at Half Maximum) est une
distance angulaire entre deux points pour lesquels l’intensité vaut la moitié de l’intensité
maximale. La droite horizontale passant par la moitié de l’intensité maximale coupe le profil
en deux points d’angle respectifs 2θ1 et 2θ2 et on a :

𝐹𝑊𝐻𝑀 = ∆(2𝜃) = 2𝜃2 − 2 𝜃1

III.2.1.7. Recherche et sélection de phase

a. Signature caractéristique d'une phase

Si l'on prend une phase pure, alors le diffractogramme (courbe I = f (2θ)) est toujours le
même. Le diffractogramme diffère d'une phase à l'autre. Il s'agit donc d'une véritable
signature de la phase. Pour chaque phase, on peut ainsi constituer une fiche (figure III.4), une
liste de pic (position et hauteur des pics).La hauteur « I »est la hauteur relative par rapport au
pic le plus grand de la phase, en % (le pic le plus grand a alors pour hauteur 100), le pic le
plus grand d'une phase est souvent appelé «pic à 100 %». Pour les distinguer, les pics d'une

63
Chapitre III Méthodes et Matériels

signature sont désignés par trois nombres entiers h, k et les placés entre parenthèse, appelés
«indices de Miller».

b. Bilan

L’étude de nos échantillons par DRX a été faite en utilisant un diffractomètre de poudre
automatisé Philips X Pert pro. Nous avons utilisé un courant d’une intensité de 40 mA et une
tension de l’ordre de 45 kV. On utilisant une anticathode de cuivre (λKα= 1.542 Å).avec un
filtre de Ni Les de divergence fentes sont : 1° et 0.1 mm et les rayonnements est détectés par
un compteur proportionnel à gaz (Xe) et les impulsions électriques sont traitées par une
chaine électronique de comptage. Les spectres de DRX des échantillons ont été enregistrés
pour 2θ compris entre 10 à100°. Le fichier A.S.T.M nous a permis de faire le dépouillement
des spectres obtenus (voir figure.III.4.)

Fig.III.4. Diffractomètre.

III.2.3. Spectroscopie Raman

L’analyse par Spectroscopie Raman se fait par excitation du matériau porté à un niveau
énergétique virtuel par une puissante source lumineuse monochromatique de type laser (figure
III.5). La molécule revient dans son état initial sans modification de l'état énergétique si le
photon est diffus élastiquement. Les diffusions Raman induisent une variation de la
polarisabilité de la molécule [4]. L'effet Raman est un transfert d'énergie se produit entre le
photon incident et la molécule. La diffusion Anti-Stokes est le cas où la molécule passe dans
un état d'énergie inferieur, le photon diffus possède une énergie supérieure au photon incident.

64
Chapitre III Méthodes et Matériels

Et quand le rayonnement diffus présente la même fréquence et donc la même énergie que le
photon incident donc c'est la diffusion Rayleigh. A l'inverse, lorsque la molécule passe dans
un niveau d'énergie supérieur, le photon diffus possède une énergie inferieure au photon
incident : c'est la diffusion Raman-Stokes. Cependant, dans certains cas (à ~ 1 sur 107), le
photon est diffusé inélastiquement et un mouvement de vibration a lieu.

Le spectre Raman rapporte l'intensité de la diffusion Raman en fonction de la variation de


fréquence entre le photon incident et le photon diffuse : c'est le déplacement Raman.

Ainsi, le déplacement Raman est indépendant de la fréquence du rayonnement incident. La


diffusion Stokes est beaucoup plus fréquente que la diffusion Anti-Stokes, donc les raies
Raman-Stokes seront beaucoup plus intenses que les raies Raman Anti-Stokes.

Les spectres μ-Raman ont été enregistrés sur un spectromètre de type BRUKER „S’enterra‟
de l’université Frères Mentouri de Constantine 1, laboratoire de cristallographie, équipé d’un
microscope optique Olympus BX 51 permettant l’observation et la mise au point précise du
rayonnement laser sur l’échantillon, en utilisant soit un laser vert de longueur d’onde 532 nm,
soit un laser proche IR de longueur d’onde 785 nm.

Fig.III.5. Spectromètre Raman

III.2.4. Spectrophotométrie UV-Visible

La spectroscopie ultraviolet -visible ou spectrométrie ultraviolet-visible est une technique de


spectroscopie mettant en jeu les photons dont les longueurs d'onde sont dans le domaine de

65
Chapitre III Méthodes et Matériels

l'ultraviolet (200-400 nm) du visible (400-750 nm) ou du proche infrarouge (750-1400 nm).
Elle a été utilisée pour mesurer la transmittance totale (T) et la réflectance totale (R).

Cette méthode nous renseigne sur le domaine d’absorption du composé à étudier. La structure
électronique du matériau nous renseigne sur ses propriétés électroniques et permet de le
classer parmi les conducteurs, les semi-conducteurs ou les isolants. La réponse du composé
dépend d’une propriété intrinsèque majeure du matériau : la bande interdite (bandgap en
anglais). On assimile l’orbitale moléculaire la plus haute occupée (HOMO) par le haut de la
bande de valence(BV), et l’orbitale moléculaire la plus basse non occupée (LUMO) par le bas
de la bande de conduction (BC). Par définition, l’énergie de gap (𝐸𝑔) est la différence entre
les niveaux d’énergie HOMO et LUMO. Elle correspond donc à la première transition optique
de plus basse énergie que peut absorber le matériau. Les électrons se trouvent initialement
dans la bande de valence et la capacité conductrice du matériau est conditionnée par la facilité
de transfert de ces électrons vers la bande de conduction. Pour les conducteurs, ils possèdent
une bande de conduction partiellement remplie (pas de bande interdite). Plus la bande
interdite est large, plus le matériau acquiert un caractère isolant (une largeur de la bande
interdite trop importante – typiquement supérieure à 4 eV - ne permettant pas le passage d’un
électron de la bande de valence vers la bande de conduction). Pour les semi-conducteurs, ils
possèdent une bande de valence remplie et une bande de conduction vide, séparées par une
bande interdite plus faible que celle d’un isolant (entre 0,5 et 4 eV) : considéré isolant au
départ, il peut devenir conducteur si une énergie suffisante est apportée (sous forme de
chaleur, de rayonnement…) pour faire passer des électrons de la bande de valence à la bande
de conduction. L’énergie d'Urbach (𝐸𝑢) correspond à des transitions entre les états étendus de
la bande de valence et les états localisés de la bande de conduction et caractérise le désordre
dans le matériau [5].

La spectrophotométrie UV-Visible repose sur l'interaction du rayonnement électromagnétique


et de la matière. Le mode opératoire d’analyse diffère selon le type de la grandeur (T ou R) à
vouloir mesurer. Pour la transmittance (T), l’échantillon est placé entre une source lumineuse
et un détecteur et on mesure le rapport entre I 0 (intensité du faisceau lumineux incident) et I
(intensité du faisceau lumineux Transmis) (figure III.6). La transmittance en pourcentage peut
être déduite selon l’équation suivante :

66
Chapitre III Méthodes et Matériels

L’absorbance est définit comme suit:

𝐼
𝐴 = log ( ) = − log 𝑇
𝐼0

T : est la transmittance définie par la relation suivante :

𝐼
𝑇(%) = × 100
𝐼0

D’après la loi de Beer-Lambert, l’absorbance A est en fonction de c, ε et de la longueur l


𝐼
𝐴 = log = 𝜖×𝑙×𝑐
𝐼0

A: absorbance (sans unité).

ε: coefficient d’absorption molaire (m3.mol-1.cm-1).

ℓ: longueur de trajet optique (cm).

c: concentration de la substance absorbante (mol.cm-3).

Fig.III.6. Principe de spectrophotomètre.

Cette analyse a été réalisée par un spectrophotomètre VARIAN type (carry 500) (figure III.7).
C’est un instrument à double faisceaux avec deux sources. Il est doté d’un double
monochromateur en double faisceaux dont la forme spectrale s’étend de 200 à 3000 nm. Le
montage Littrow des monochromateurs réduit le bruit de fond photométrique de la lumière
parasite et procure une excellente résolution.

67
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig.III.7. Spectrophotomètre (UV)

III.2.5. Microscopie Electronique à Balayage (MEB)

Le microscope électronique à balayage (MEB) est un appareil d'analyse, pouvant fournir


rapidement des informations sur la morphologie de la surface et la composition chimique d'un
objet solide. Sa grande commodité d'utilisation, sa souplesse pour visualiser des champs
d'extension très variables sur des échantillons massifs, donne des vues qualitatives, ainsi que
l'étendue de sa profondeur de champ (plusieurs centaines de microns) font du M.E.B un outil
indispensable dans l'exploration du monde microscopique. Son utilisation est courante en
biologie, chimie, médecine, géologie, métallurgie ainsi qu'en physique (figure III.8)

Nos échantillons ont été analysés par un microscope électronique à balayage environnemental
(permet de travailler sur des échantillons non conducteur sans traitement de métallisation) de
type ESEM XL 30 FEG Philips (figure III.9) [6].

68
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig.III.8. Principe du MEB [6]

Fig.III.9. Microscope électronique à balayage

69
Chapitre III Méthodes et Matériels

III.2.6. Spectroscopie FTIR

La spectroscopie infrarouge est une méthode d’identification basée sur l’absorption ou la


réflexion, par l’échantillon, des radiations électromagnétiques. Cette technique peut donner
des renseignements sur des particularités des structures puisque la fréquence de vibration
cation oxygène dépend de la masse du cation, de la forme de la liaison cation oxygène et du
paramètre de maille.

Les informations tirées des spectres sont de deux sortes :

 Qualitatives : Les longueurs d’onde auxquelles l’échantillon absorbe, sont


caractéristiques des groupements chimiques présents dans le matériau analysé.
 Quantitatives : l’intensité de l’absorption à la longueur d’onde caractéristique est
reliée à la concentration du groupement chimique responsable de l’absorption. La
grande diversité des montages expérimentaux permet la caractérisation de
pratiquement tous types d’échantillons, quel que soit leur état physique ou de surface.

 Principe

La spectroscopie IR est une technique de caractérisation des propriétés vibrationnelles des


matériaux. Le principe de cette méthode consiste à mesurer la quantité de lumière absorbée
par un matériau en fonction de la longueur d’onde lors d’une interaction entre la radiation
électromagnétique et la matière (Fig.III.10). C’est une technique d’absorption et les radiations
absorbées s’étendent typiquement de quelques cm-1 à 4000 cm-1 (donc du domaine de
l’infrarouge). L’absorption du faisceau incident intervient lorsque la fréquence coïncide avec
l’une des fréquences des vibrations des molécules ou des groupements atomiques présents
dans l’échantillon. La fréquence du rayonnement absorbé dépend de la nature des liaisons, de
la masse des atomes concernés et de l’environnement proche du groupement. Les spectres
sont le plus souvent obtenus avec des interféromètres avec traitement par transformée de
Fourier (Spectrométrie Infrarouge par Transformée de Fourier-IRTF) [7].

70
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig.III.10 : Schéma de principe de l’analyse par spectroscopie d’absorption infrarouge par


transformée de Fourier.

Appareillage

L’appareil utilisé est un spectromètre à transformée de Fourier FTIR-8400S de type


Shimadzu dans le domaine de longueurs d’ondes compris entre 4000-400cm-1 (Figure
III.11).

Fig.III.11. Spectromètre infrarouge

71
Chapitre III Méthodes et Matériels

III.2.7. Analyse thermique ATG/ DSC

Une substance soumise à un traitement thermique peut subir des transformations de phase,
une modification de structure, une décomposition, une variation de volume,…etc. L’analyse
thermique permet d’observer ces modifications en fonction de la température (figure III.12).

Fig.III.12. Eléments du système DSC-ATG couplées.

III.2.7.1. Analyse thermogravimétrique (ATG)

L’analyse thermogravimérique consiste à mesurer la variation de masse d'un matériau en


fonction du temps et de la température, sous atmosphère contrôlée. Cette variation de masse
peut être une perte de masse (émission de vapeurs) ou gain de masse (fixation de gaz).Cette
technique est utilisée pour la détermination des caractéristiques des matériaux tels que la
stabilité thermique, la cinétique des réactions chimiques, les températures de dégradation ou
encore la volatilité [8].

III.2.7.2. Principe de la calorimétrie différentielle (DSC) :

La DSC est une technique déterminant la variation de flux thermique émis ou reçu par un
échantillon lorsqu'il est soumis à une programmation de température sous atmosphère
contrôlée.

72
Chapitre III Méthodes et Matériels

Nous avons utilisé un analyseur Jupiter Netzsch équipé d’une station de pilotage qui utilise un
programme et, d’une cellule de mesure DSC STA 449 F3 (figure III.13). Les essais de DSC a
été faits à partir de la température jusqu’ à la température ambiante de 580°C on utilisant une
vitesse de chauffage 10°C/min avec un temps de maintien de 10 min, suivi d’un
refroidissement jusqu’à l’ambiante avec une vitesse de refroidissement de 10°C/min.

Fig.III.13. Calorimètre.

Le diagramme de DSC comporte deux types de pics : réaction exothermique et réaction


endothermique. Le premier type se situe au-dessus et le second en-dessous de la ligne de base
(figure III.14).

73
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig.III.14.Courbe de DSC [13].

III.2.7. Spectroscopie à rayons X à dispersion d'énergie (EDX)

Présent dans un microscope électronique, le spectromètre des rayons-X (EDX), permet


d’obtenir la composition élémentaire qualitative ou semi-quantitative de très petites zones de
manière extrêmement facile et rapide. L’EDX utilise le même faisceau incident d’électrons
que le SEM, mais contrairement au MEB, le détecteur de l’EDS analyse les rayons X émis par
la surface dont l’énergie est caractéristique de chaque élément. Cette technique permet à
identifier les différents éléments dans la poudre élaborée (voir figure.III.15).

74
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig.III.15.Appareil EDX.

 Principe

La Figure III.16 montre le schéma de principe de cette technique d'analyse non destructive qui
peut donner l'analyse élémentaire sur des surfaces aussi petites que la taille du nanomètre en
diamètre. L'impact d’un faisceau d'électrons excitateur sur l'échantillon produit des rayons X
qui sont caractéristiques des éléments constituant le matériau analysé. La composition
élémentaire de points individuels et la distribution latérale par cartographie d'éléments issus
de la zone numérisée sous forme d’image sont également possibles. Lorsqu'un photon X
tombe sur le détecteur, son énergie est absorbée par une série d'ionisations qui se manifestent
par la création de paires électron-trou. Ces derniers sont collectés par les électrodes de la
photodiode et forment une charge électrique directement proportionnelle à l'énergie du photon
incident X. Ce signal est ensuite amplifié, traité par un analyseur multicanal et stocké dans un
spectre. Ce processus étant très rapide, l'ensemble du spectre semble être acquis
simultanément [9].

75
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig.III.16. Principe d’EDX

III.2.8. Spectroscopie de Photoluminescence (PL)

La spectroscopie de luminescence est une autre technique utilisée pour l’étude de nos
échantillons de ZnAl2O4 pures et dopées [10]. Elle consiste à mesurer principalement les
spectres d’excitation et d’émission de luminescence. Ces mesures ont été faites à l’aide du
spectromètre de luminescence Perkin Elmer LS 50 B (figure III.17), piloté par un ordinateur
au moyen d’un logiciel spécialisé FL WinLab. Nous avons effectué nos expériences au
département de laser du Centre de Recherche Nucléaire d’Alger (CRNA).

76
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig.III.17. Spectromètre de photoluminescence.

III.2.8.1.Définition et principe

On appelle luminescence l’émission de tout rayonnement électromagnétique visible,


ultraviolet ou infrarouge, qui n’est pas d’origine purement thermique. Elle peut être
provoquée de différentes façons, notamment en irradiant le matériau considéré avec des
photons (photoluminescence), des rayons X (luminescence X), des particules α, β (radio-
luminescence), des électrons accélérés (cathodo-luminescence) ou encore par application d’un
champ électrique (électroluminescence).

Le phénomène de luminescence se décompose toujours au moins en deux phases: l’excitation


du système électronique de la substance et sa désexcitation au cours de laquelle l’émission
lumineuse se produit. Excitation et émission peuvent être séparées par des phases
intermédiaires, ce qui conduit en particulier à distinguer deux types d’émission lumineuse: la
fluorescence lorsque l’émission suit presque instantanément l’excitation (τ de l’ordre de 10-8s)
et la phosphorescence quand l’émission persiste au bout d’un temps plus long (τ pouvant aller
de la fraction de seconde à plusieurs jours).

Le schéma optique de l’appareil est illustré sur la figure III.18. La source lumineuse est une
lampe à Xénon de puissance 150 W. Le faisceau lumineux émis par la lampe est focalisé sur
la fente d’entrée du monochromateur d’excitation dont le rôle est de sélectionner la longueur
d’onde d’excitation de l’échantillon. Une partie du faisceau sortant est dirigée vers un

77
Chapitre III Méthodes et Matériels

détecteur de contrôle (photodiode de référence) au moyen d’une lame semi-transparente


(beam splitter). Le rayonnement de luminescence émis par l’échantillon est dirigé vers le
monochromateur d’émission. Après la sélection de la longueur d’onde d’émission, l’intensité
correspondante est mesurée par le photomultiplicateur.

Figure.III.18. Les différentes icônes de commande des paramètres expérimentaux de mesure


des spectres par le logiciel FL Winlab.

L’intensité du faisceau excitateur, nécessaire à la détermination du rendement quantique ,


est mesurée à l’aide de la photodiode de référence. Le signal électrique analogique des
photomultiplicateurs est transformé en signal digital. Des circuits électroniques spécifiques
assurent la connexion entre la partie optique de l’appareil et le micro-ordinateur. Les
différentes mesures sont dirigées depuis le micro-ordinateur au moyen d’un logiciel spécialisé
FL Winlab.

Avant d’effectuer les mesures, les paramètres tels que l’ouverture des fentes des deux
monochromateurs, la vitesse de balayage du spectre et le temps de réponse de l’appareillage
sont ajuster. La résolution spectrale dépend de la largeur des fentes. Elle augmente lorsque la
largeur des fentes diminue. Cependant, pour des fentes très étroites, une faible quantité
d’énergie atteint le photomultiplicateur et le bruit peut altérer la qualité spectrale.

78
Chapitre III Méthodes et Matériels

III.2.8.2.Méthode de mesure des spectres d’émission et d’excitation

de la luminescence

Le spectre d’émission (ou spectre de luminescence) la variation de l’intensité de l’émission


(contenue dans un intervalle unitaire de longueur d’onde) en fonction de la longueur d’onde
de cette émission. Lors de la mesure de ce spectre, la longueur d’onde du rayonnement
excitateur doit être fixe. Pour mesurer le spectre d’émission, on commence par fixer la
longueur d’onde excitatrice désirée à l’aide du monochromateur d’excitation et on effectue un
balayage dans le domaine spectral qui nous intéresse au moyen du monochromateur
d’émission. On mesure le spectre d’excitation en fixant la longueur d’onde d’émission et en
effectuant un balayage à l’aide du monochromateur d’excitation. L’appareil utilisé permet de
couvrir un domaine spectral large étendant de 200 nm à 800 nm. Le logiciel de
fonctionnement de l’appareil permet de régler de nombreux paramètres intervenant lors des
mesures: la vitesse de balayage, les largeurs des fentes des monochromateurs (2.5, 5, 10 nm)
et la tension du photomultiplicateur... etc. Ce spectromètre est doté d’un accessoire qui nous a
permis de mesurer les spectres de luminescence d’échantillons de formes diverses (poudres,
monocristallin, couches minces).

III.3. Photocatalyse et adsorption

III.3.1 Polluant modèle : Cristal violet hexamethyl

Le cristal violet est un colorant de couleur violette, d'autant plus foncée que le nombre de
groupements méthyle augmente. Il est utilisé pour la teinture du papier, comme encre
(composante du noir) pour l'impression, pour les stylos à bille. Il est également employé pour
coloriser les produits divers tels que les engrais, les antigels, des détergents ou dans la
méthode de Gram pour la classification des bactéries. Dans ce dernier cas, le cristal violet se
fixe sur le peptidoglycane (composant de la membrane des bactéries à gram positif).
L’ensemble des propriétés physico-chimiques du cristal violet est récapitulé dans le (Tableau
II.1).

79
Chapitre III Méthodes et Matériels

Nom Usuel Cristal Violet Hexamethyl


Structure

Formule C25N3H30Cl
Nom IUPAC Tris(4-(dimethylamino) phenyl) methylium
chloride
Couleur Violet
Aspect poudre
Masse Molaire 407.99 g.mol-1
Solubilité dans l’eau 4 g.l-1 (25 °C)

Tab.III.1.Caractéristiques physicochimiques du Cristal violet.

Le spectre d’absorption UV-Visible d’une solution d’HC (10 mg/L) à pH libre a été présenté
ans la figure III.19. D’après la courbe tracé, on Observe qu’il y a 4 bandes d’absorption, 3
bandes se situent dans la zone UV de 200 – 400 nm et une bande dans le domaine visible 400
– 800 nm avec un maximum d’absorption situé à 590 nm.

Fig.III.19.Spectre d’absorbance UV-Visible du CVH

80
Chapitre III Méthodes et Matériels

III.3.2.Préparation des solutions

Les solutions à irradier ont été préparées par dissolution de quantités déterminées du colorant
dans l’eau distillé à pH libres sous agitation magnétique pour assurer l’homogénéité de la
solution préparée, tout en évitant le contact avec la lumière du jour. A partir de cette solution
mère, on prépare des solutions filles par des dilutions jusqu’aux concentrations désirées. La
courbe d’étalonnage à λmax= 590 nm est issue de la représentation graphique de la variation
des différentes densités optiques en fonction de la concentration des solutions en colorant
(figure III.20).

Fig.III.20. Courbe d’étalonnage du CVH à 5ppm (λ= 590nm).

III.3.3.Adsorption

La première partie de l'expérience est dédiée à l'adsorption de composés en solution sur la


surface du catalyseur. Le phénomène d'adsorption provoque une forte diminution de la
concentration en colorant, qui varie avec les différents couples adsorbant/adsorbat.

81
Chapitre III Méthodes et Matériels

L'étape d'adsorption est réalisée dans l'obscurité jusqu'à un état stationnaire de concentration
pendant 180 min. Des échantillons sont prélevés après différents temps de contact. Le filtre
est ensuite analysé avec un spectrophotomètre UV-visible.

III.3.4. Dégradation photocatalytique

La procédure comprend les étapes suivantes :


 Introduction du catalyseur (ZnAl2O4) et la solution de colorant CVH (5ppm) dans le
réacteur.
 Agitation de la solution pendant 30 minutes dans l'obscurité pour atteindre l'équilibre
adsorbant/adsorbat.
 Placer le réacteur dans un conteneur équipé d'une lampe UV 365nm
 Prélèvement du mélange (ZnAl2O4+ CVH) à différents temps de réaction à l'aide
d'une seringue équipée d'un filtre Millipore (0,45 mm), qui permet la séparation des
phases solide et liquide.
 Analyse du filtrat par spectrophotomètre UV/visible.

III.3.5. Dégradation photolytique :

En photolyse, la procédure est simple et comprend les étapes suivantes :

 Introduction des solutions (ZnAl2O4+ CVH) dans le réacteur.


 Irradiation continue de ces solutions à 365 nm.
 Des échantillons sont prélevés à différents temps de réaction à l'aide d'une seringue.
 Analyse des prélèvements par spectrophotométrie UV/Visible.

III.3.6. Dispositif d’irradiation polychromatique à 365nm

Le dispositif utilisé dans ce cas, est constitué d’un cylindre à base elliptique à l’intérieur
duquel est placé, à l’endroit de l’un des axes focaux, un tube fluorescent de type « Philips
TLAD 15 W/05 » Figure III.21. Le réacteur, en Pyrex est muni d’une double enveloppe
permettant une circulation d’eau, est placé selon l’autre axe focal. Ce réacteur doit répondre à
deux impératifs : éviter la perte du réactif par évaporation, d’une part, et permettre le
renouvellement en oxygène, d’autre part. L’homogénéité du milieu est assurée par une
agitation magnétique.

82
Chapitre III Méthodes et Matériels

Fig. III.21. Dispositif d’irradiation polychromatique (300 nm <λirr<400 nm).

83
Références bibliographiques

Références bibliographiques

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les poudres.
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[8] H.J. Bochardt, F. Daniels, (1957). Application of Différentiel Thermal Analysis 79
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dimensional ZnAl 2O4 and ZnAl 2O4: A3+ (A = Cr, Eu, Tb) microfibers by
electrospinning method.Materials Research Bulletin, 47(11). 3592-3599

84
Chapitre IV
Résultats et Discussion
Chapitre IV Résultats et Discussion

Chapitre IV : Résultats et Discussion


IV.1. Introduction

Dans ce chapitre, nous allons d’abord présentés et commentés les divers résultats obtenus par
les techniques d’expérimentations décrites dans le chapitre précédent, ensuite les résultats
permettant d’évaluer les nano poudres élaborées notamment les tests photoluminescence et de
photocalyse.

IV.2. Caractérisations Structurales et Morphologiques des poudres

IV.2.1. Diffraction des rayons X

La figure IV. 1, représente les spectres DRX de ZnAl2O4 pur et des échantillons S0, S1, S2,
S3, S4 et S5. On observe , sur tous les diffractogrammes, les mêmes pics de diffraction
caractéristiques , correspondant aux plans (111), (220), (311), (400), (331), (422), (511),
(440), (620), (533), (642), (731) de la structure spinelle cubique ZnAl2O4 [1-3] (carte JCPDS
n° 05-0669). De plus, aucun pic de diffraction correspondant au dopant ou phases secondaires
n'a été détecté.

ZnAl2O4 est la seule phase observée pour tous les échantillons. Par conséquent, ces résultats
indiquent que tous les ions de dopage (La3+ et Pb2+) ont occupé avec succès les sites du réseau
dans la matrice ZnAl2O4. De plus, l’allure des pics de diffraction montre que les échantillons
possèdent une cristallinité de haute qualité. Le degré de cristallinité est calculé à partir des
spectres DRX des échantillons en utilisant la formule (1) :

Aire des pics cristallins∗100


C (%) = (1)
Aire de tous pics

Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau 1. La taille moyenne des cristallites (D) a
été estimée à partir des cinq pics de diffraction des rayons X les plus intenses, en utilisant la
formule de Scherrer (2) [4] :

0.9𝜆
D= (2)
𝛽 cos 𝜃

85
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV.1 : Diffractogrammes de tous les échantillons

Où est la longueur d'onde Kα du Cuivre (0,15406 nm), est la largeur à mi-hauteur


(FWHM) du pic et  est l'angle de Bragg. Nous avons trouvé une taille moyenne des
cristallites entre 19 et 25 nm respectivement pour S0 et S5 (tableau 1).

 ZnAl2O4 dopé avec La3+

On observe un léger décalage du pic de diffraction le plus intense (311) de l'échantillon S0


vers les bas angles par rapport à celui de ZnAl2O4 pur. Ceci suggère que l'augmentation du
paramètre de maille est très probablement due à la présence de La3+ dans la matrice ZnAl2O4
car le rayon ionique de La3+ (1,04) [5] est supérieur à ceux des sites tétraédriques (Zn2+ (0,60
Ǻ), Al3+ (0,39)) et des sites octaédriques (Zn2+ (0,74, Al3+ (0,54)) du réseau ZnAl2O4 [6].

 ZnAl2O4 dopé avec La3+ et co-dopé avec Pb2+

Le pic de diffraction le plus intense (311) pour tous les échantillons présente un décalage
tantôt vers la droite (S1, S2, S3 et S4) tantôt vers la gauche (S5) (figure IV.2). On observe que

86
Chapitre IV Résultats et Discussion

le mécanisme de la solution solide de ZnAl2O4 dopé au Pb2+ doit être différent de celui dopé
au La3+. Cela pourrait inclure la formation de lacunes d'anions et le phénomène d'ordre à
courte distance. En effet, lorsque Pb2+ (1,23 Å) [7], est ajouté jusqu'à 1,5 % en moles à
l'échantillon S0, le pic le plus intense (311) se déplace vers les plus grands angles, donnant
ainsi une contraction de la distance inter réticulaire. Des résultats similaires s'écartant de la loi
de Végard ont été observés dans des alliages métalliques tels que Ni-Cu, Au-Ag, Pd-Ag, Pt-
Ag et Ni-Co [8]. Par exemple, Lubarda et al. [9] ont observé des résultats similaires s'écartant
de la loi de Végard lors du remplacement d'atomes d'Au (1,5939) par des atomes d'Ag (1,5969
Ǻ), dans un alliage Au –Ag.

Fig. IV.2 : Décalage du pic de diffraction le plus intense (311) de tous les échantillons.

Les paramètres de maille (a) et la distance inter-réticulaire du pic de diffraction (311) pour
tous les échantillons sont présentés dans le tableau 1.

Échantillons Cristallinité Taille des Le paramètre de d311


(%) cristallites (nm) maille (Å)
(Å)
ZnAl2O4 pur 96 22 8.067 2.432
S0 94.5 23 8.080 2.436
S1 94 22 8.071 2.433
S2 94 19 8.063 2.431
S3 93 24 8.060 2.430
S4 94 25 8.065 2.432
S5 93 25 8.083 2.437

Tab. IV.1 : Cristallinité, taille des cristallites, paramètre de réseau et distance inter-réticulaire
de tous les échantillons

87
Chapitre IV Résultats et Discussion

La variation de la distance dhkl du pic de diffraction (311) des échantillons en fonction du


dopage au Pb2+ est représentée par la figure IV.3. On remarque que cette variation suit une
allure parabolique. Ce résultat peut s'expliquer par le rétrécissement de la couche externe
d'électrons Pb2+ due à ses interactions électroniques avec les ions Zn2+ voisins et qui sont plus
nombreux. Ce qui la rend plus petite que l'ion Zn2+ [10]. Au fur et à mesure que le
pourcentage de Pb2+ augmente, le rétrécissement devrait être moins prononcé (en raison des
ions Pb2+ supplémentaires). En conséquence, la distance dhkl devrait se rétablir ou augmenter ;
ce qui explique le cas de l’échantillon S5. Ce phénomène est similaire à celui observé par S.V.
Motlung et al. [10] pour ZnAl2O4 dopé par l'ion Pb2+. Ils ont constaté que l'ajout de 3,4% de
Pb2+ est un optimum pour que cet échantillon (ZnAl2O4 dopé par 3.4% Pb2+) suit la loi de
Végard. En revanche, dans notre étude, l’introduction de 1 % La3+dans le réseau de ZnAl2O4 a
diminué le taux de Pb2+ de 3.4% à 1,5%). On peut en conclure que le co-dopage diminue la
valeur optimale pour laquelle la loi de Végard est satisfaite.

Fig. IV.3.Variation de d311 en fonction de la concentration en Pb2+.

IV.2. 2. Microscopie électronique à balayage (MEB)

L'observation des images MEB (Fig. IV.4 - IV.11) permet de dire que la morphologie des
grains est irrégulière. Elle varie de la forme sphéroïde pour les petites particules à la forme
allongée pour les grosses particules. La taille des particules présente une grande dispersion.
La taille moyenne est d'environ 100 nm. On peut conclure donc que les cristallites ont

88
Chapitre IV Résultats et Discussion

tendance à s'agglomérer en petits amas [11], donnant des nanoparticules ayant des tailles
beaucoup plus grandes que celles des cristallites [S1 (22 nm) ; S2 (19 nm) et S3 (24 nm)]
estimées par la formule de Scherrer.

Fig. IV.4. Micrographie de nanoparticules de ZnAl2O4 pur

Fig. IV .5. Micrographie de nanoparticules de ZnAl2O4 pur

89
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV.6. Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S1

Fig. IV .7. Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S1

90
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV.8. Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S2

Fig. IV. 9. Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S2

91
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV .10. Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S3

Fig. IV.11. Micrographie de nanoparticules de l’échantillon S3

92
Chapitre IV Résultats et Discussion

IV.2.3. Spectroscopie à rayons X à dispersion d'énergie (EDX)

La figure IV.12 représente l’EDX de ZnAl2O4 pur. On constate que la poudre de ZnAl2O4
contient seulement les éléments Zn, Al et O. Tandis que sur les figures (IV.13 - IV.15), qui
représentent respectivement l’EDX des échantillons S1, S3 et S5, on note, en plus des
éléments matriciels (Zn, Al et O), la présence d'éléments dopants (La3+ et Pb2+). On observe
aussi sur ces spectres que l'intensité du pic du plomb augmente avec sa concentration. Notons
que, la présence de carbone provient de la préparation des échantillons (pour évacuer les
charges de la surface de l’échantillon).

Fig. IV.12. Spectre EDX de ZnAl2O4 pur.

Fig. IV.13. Spectre EDX de l’échantillon S1.

93
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV.14. Spectre EDX de l’échantillon S3.

Fig. IV.15. Spectre EDX de l’échantillon S5.

94
Chapitre IV Résultats et Discussion

IV.3. Caractérisations spectroscopiques

IV.3.1. Spectroscopie FTIR

La figure IV.16 représente les spectres FTIR de ZnAl2O4 pur et dopés (S0, S1, S2, S3, S4 et
S5) enregistrés dans la plage 400-4000 cm-1. On observe les mêmes bandes d'absorption
dans tous les spectres, comme la bande large centrée à 3400 cm−1 et la bande à 1615 cm−1.
Celles-ci correspondent respectivement aux vibrations d'étirement de la liaison O-H et à la
vibration de déformation de la liaison H-O-H, Ces deux vibrations peuvent être attribuées à
celles des molécules d'eau présentes à la surface des échantillons [12].

Fig. IV.16. Spectres FTIR de tous les échantillons.

La structure de type spinelle peut être confirmée par les bandes à basse énergie (inférieures à
1000 cm-1), qui sont liées aux modes d'étirement et de flexion des liaisons Al-O. Si les ions
Al3+ sont dans les sites octaédriques du groupe AlO6 à six coordonnées, la structure est par la
suite un spinelle normal et les vibrations d'étirement et de flexion sont attendues à 500-700

95
Chapitre IV Résultats et Discussion

cm-1 [13, 14]. On peut observer que les trois bandes d'absorption situées à 501, (550-565) et
643cm-1 proviennent des modes de vibration d'étirement et de flexion des liaisons Al-O et
Zn-O (situés dans les sites octaédriques et sites tétraédriques) [15-17], ces pics sont
caractéristiques de la structure spinelle ZnAl2O4. Pour conclure, le pic à 553 cm-1 correspond
au mode de vibration de flexion symétrique de la liaison Zn-O en position A du tétraèdre, le
pic à 643 cm-1 est attribué au mode de vibration d'étirement symétrique de l'Al- O liaison en
position B de l'octaèdre, tandis que la bande faible à 501 cm-1 est due au mode d'étirement
asymétrique de l'octaèdre AlO6 [18, 19]. La bande d'absorption à 2300 cm−1 est due au mode
de vibration d'étirement du CO2. L'adsorption d'eau et de dioxyde de carbone de l'atmosphère
peut être due à la surface spécifique très élevée de ces matériaux [20]. Aucune autre phase
d'impureté n'est détectée par les spectres FTIR. Ceci est en bon accord avec les résultats
obtenus par analyse DRX.

IV.3.2. Analyse Raman

La spectroscopie Raman est une méthode non destructive pour caractériser les échantillons.
Donc, elle est rapide et pratique pour détecter les petits changements structurels dans les
réseaux des matériaux. Selon la théorie des groupes, ZnAl2O4 devrait présenter cinq modes
actifs Raman : un mode A1g, un mode Eg et 3 modes T2g [21]. La figure IV.17 présente les
spectres Raman de tous les échantillons traités à 900°C pendant 2h.

96
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV.17. Spectres Raman de tous les échantillons.


Ces spectres sont similaires et révèlent la présence de quatre pics situés à 196, 419, 512 et 660
cm-1 correspondant respectivement aux fréquences de phonons T2g (1), Eg , T2g (2) et T2g (3) de
la structure spinelle ZnAl2O4 [22-24]. De plus, le pic T2g (3) à 660 cm-1 est le plus intense et
représente l'empreinte du spinelle ZnAl2O4 [25]. Le pic situé à 727 cm-1 correspondant au
mode actif A1gn'est pas observé sur nos spectres. Ce pic est attribué à la vibration d'étirement
symétrique Al-O des groupes AlO4 créée par la redistribution de certains ions aluminium des
sites octaédriques vers les sites tétraédriques [26]. Aussi, J. Wang et al. [27] ont montré un
décalage des pics Raman situé dans la gamme 395- 410 cm-1 et 630-650 cm-1. Ce décalage est
attribué à l'apparition d'une structure spinelle inverse mineure. De plus, une inversion dans les
aluminates de zinc pourrait être indiquée via un épaulement supplémentaire sur le mode
Raman Eg (420 cm-1) [28]. Cependant, dans nos spectres Raman, aucune autre bande n'est
observée au voisinage de ce pic (voir Figure IV.18.), indiquant l'absence d'inversion
appréciable dans le spinelle. Par conséquent, le spinelle ZnAl2O4 formé dans nos échantillons
a cristallisé dans la configuration normale. On peut conclure que les résultats obtenus par
spectroscopie Raman confirment ceux trouvés par diffraction des rayons X.

Fig. IV.18. Courbe gaussienne symétrique du pic (419 cm-1).

97
Chapitre IV Résultats et Discussion

IV.3.3. UV-Visible

Les spectres de réflectance diffuse de tous les échantillons enregistrés dans la plage de 240 à
800 nm sont présentés dans la figure IV.19. Pour tous les échantillons, nous observons une
bande d'absorption dans la région UV (240-350 nm), qui peut être attribuée à la bande
transition -à-bande de l'AlO6 dans le spinelle ZnAl2O4 [29,30]. De plus, les échantillons dopés
présentent des bandes d'absorption plus fortes dans les régions UV et visible (450-720 nm), et
le bord d'absorption atteint 450 nm, indiquant que les échantillons dopés absorbent
partiellement dans la région visible. De plus, l'intensité d'absorption des échantillons dopés
dans la région ultraviolette a augmenté de manière significative et le bord d’absorption se
déplace vers les grandes longueurs avec l'augmentation de la concentration en Pb2+. Cela
pourrait être dû à l'interaction entre les ions La3+ et Pb2+ avec la matrice ZnAl2O4, qui a
contribué à l'excitation des porteurs générés [31].

Fig. IV.19. Réflectance de tous les échantillons

98
Chapitre IV Résultats et Discussion

L'énergie de la bande interdite (Eg) des échantillons de ZnAl2O4 peut être déterminée à
partir des courbes de (Khυ)n en fonction de (hυ)comme illustré à la figure IV.20.(avec n =
2, ce qui est approprié pour un matériau à bande interdite directe tel que ZnAl2O4) en
utilisant la relation Tauc donnée dans l'équation (3)

(K.hυ)2 = C(hυ- Eg) …………(3)

Où K est la fonction de Kubelka-Munk [32] donnée dans l'équation (4) :

K= (1-R)2/(2R) = F(R) ………...(4)

R est la réflectance (%), h est l'énergie du photon, C’est une constante de


proportionnalité et Eg est l'énergie de la bande interdite. La détermination de l'intersection
sur l'axe hν en extrapolant la partie linéaire du tracé à (K x hν)2 = 0 comme le montre la
figure IV.20, donne l'énergie de la bande interdite (Eg). On constate que les valeurs de
bande interdite optique sont : 3,95 ; 3,85 ; 3,70 ; 3,60 ; 3,48 ; 3,34 et 3,05 eV pour les
échantillons de ZnAl2O4 pur, S0, S1, S2, S3, S4 et S5 respectivement. Pour le ZnAl2O4
pur, Eg est de 3,95 eV. Il est connu que les impuretés et la concentration de porteurs
peuvent influencer la bande interdite optique des matériaux. Par conséquent, la diminution
observée de Eg avec l'augmentation des ions Pb2+suggère l'insertion de nouveaux niveaux
d'énergie entre les structures de bandes [33].

Fig. IV.20. Graphiques [F(R).hυ]2 en fonction de hυ pour tous les échantillons.

99
Chapitre IV Résultats et Discussion

IV.3.4. Photoluminescence (PL)


 Introduction
Les nanoparticules semi-conductrices dopées et non dopées ont reçu un intérêt majeur dans la
communauté scientifique en raison de leurs propriétés uniques et supérieures, telles que la
dépendance des propriétés optiques de la taille [34]. ZnAl2O4 est l'un des semi-conducteurs à
large bande interdite (~3,8 eV). ZnAl2O4 a la formule chimique AB2O4, où A est l'ion Zn2+
qui occupe un tétraédrique et B représentent l'ion Al3+ qui occupe les sites octaédriques d'un
cristal cubique. Les oxydes spinelles sont connus pour être des réseaux hôtes appropriés pour
divers dopants ou atomes activateurs [35]. Par exemple, le dopage de ZnAl2O4 par les terres
rares et les ions de métaux de transition (dopants luminescents) ont été largement étudiés, et la
plupart de ces études se concentrent davantage sur le Mn2+, Eu2+, Tb3+, etc. [36]. A part les
terres rares et métaux de transition, un groupe d’ions métalliques lourds (type ns) tels que le
Tl+, Pb2+ et le Bi3+ ont été étudiés dans un nombre considérable de matrices hôtes [37].

 Photoluminescence

Les figures IV.21 a et b montrent les spectres d'excitation et d'émission PL de ZnAl2O4 non
dopée (ZnAl2O4 pur), dopée au La (S0) et co-dopées au Pb (S1, S2, S3, S4 et S5). Les
spectres d'émission révèlent, après déconvolution, qu’à la fois les poudres de ZnAl2O4 non
dopée, dopée au La et Co-dopées au Pb présentent des bandes d'émission bleue (autour de 430
nm) et deux vertes (autour de 525 et 579 nm) tableau IV.2 (figures. IV.22-25). On note que
dans la plage étudiée de 0 à 2.5 % mol. L’échantillon S3 (ZnAl2O4 dopé 1.5% Pb) avait
l'intensité d'émission la plus élevée. L'intensité des émissions en fonction du pourcentage de
Pb (introduit dans ZnAl2O4) est présentée dans la figure IV.26. Le fit gaussien suggère que le
dopant optimal doit être S3 (1.5% Pb). Au-dessus de cet optimum (concentration optimale),
l'effet de la concentration sur l’'extinction de l'intensité d'émission est observé. Une extinction
similaire de l'intensité de luminescence a été observée dans le TiO2 dopé aux Ce, In et Pb [38,
39]. Ainsi, l’excitation croit avec le dopage jusqu’à atteindre une valeur maximale à un
pourcentage de 1.5% de Pb (figure IV.26). Le plomb introduit donc de nouveaux sites de
défauts qui améliorent la recombinaison non radiative des électrons excités. De plus, le petit
décalage du pic indique que l'émission bleue peut provenir soit de la matrice hôte ZnAl2O4,
soit des ions Pb2+.

100
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV. 21. Les spectres (a) d'excitation et (b) d’émission, de tous les échantillons.

101
Chapitre IV Résultats et Discussion

Echantillons Bande 1(nm) (eV) Bande2 (nm) (eV) Bande3 (nm) (eV)

ZnAl2O4 pur 430 2.33 525 2.36 579 2.14

S0 425 2.91 520 2.38 577 2.15

S1 425 2.91 518 2.39 572 2.16

S2 428 2.89 516 2.40 570 2.17

S3 428 2.89 516 2.40 570 2.17

S4 433 2.86 511 2.42 565 2.19

S5 432 2.87 510 2.43 566 2.19

Tab. IV. 2 : Position énergétique des bandes d’émission de tous les échantillons

Fig. IV. 22. Déconvolution de l'émission de ZnAl2O4 pur.

102
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV. 23. Déconvolution de l'émission de l’échantillon S0.

Fig. IV. 24. Déconvolution de l'émission de l’échantillon S3.

103
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV. 25. Déconvolution de l'émission de l’échantillon S5.

Fig. IV. 26. Variation de l'intensité d'émission en fonction de Pb2+ mol%

104
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV. 27. Variation de l'intensité d’excitation en fonction de Pb2+ (mol%)

L'émission de l'hôte à 525 nm est attribuée aux défauts intrinsèques intra-bandgap, tels que
lacunes en oxygène (V0) [40]. Da Silva et al. [41] ont suggéré que ces défauts fournissent des
niveaux donneurs près du bord de la bande de conduction de l'oxyde.

Le mécanisme de luminescence qui se produit pour toute émission provenant de ZnAl 2O4 non
dopé et dopé au La co-dopé au Pb sont illustrés à la figure IV.28. Les électrons de l'état
fondamental sont excités à la bande de conduction après l'excitation de 300 nm. Dans la
mesure où l'émission de ZnAl2O4 pur est concernée, les électrons excités sont désexcités par
relaxation non radiative et piégé sur les états de défaut (V0), puis désexcité vers la bande de
valence par désintégration radiative. L'incorporation de La et Pb dans la matrice ZnAl2O4 pur
peut être interprétée comme un développement de plus de nouveaux centres de piégeage [34].
Pour l'émission de La et Pb, il est proposé ici que le mécanisme est exactement similaire à
celui de l'émission de ZnAl2O4 pur, mais la différence est l’existence de centres de piégeage.
Les émissions du ZnAl2O4 dopé au La co-dopé au Pb sont légèrement à des positions
différentes, qui sont à 525, 528, 533 et 532 nm. Ces déplacements des émissions des bandes

105
Chapitre IV Résultats et Discussion

vers les longueurs d'onde plus élevées suggèrent que l'émission doit provenir de différentes
transitions dans les ions La et Pb.

Fig. IV. 28 : Mécanisme de luminescence d’émission de ZnAl2O4 non dopé et dopé

IV.4. Caractérisation thermogravimétrique

Le comportement du gel en fonction de la température a été étudié par chauffage continu en


utilisant simultanément une analyse thermogravimétrique (TG) et une calorimétrie
différentielle à balayage (DSC). Le cycle thermique appliqué sous atmosphère d'azote neutre
consiste en un chauffage de la température ambiante à 1000 °C à une vitesse de 10 °C/min,
suivi d'un maintien à cette température pendant 10 minutes, et d'un refroidissement à
température ambiante. Les modèles TG, DTG et DSC de ZnAl2O4 pur sont enregistrés et
représentés sur la figure IV.29. Les courbes TG et DSC de tous les échantillons sont presque
similaires. L'analyse thermogravimétrique révèle que la décomposition thermique des
précurseurs se déroule en quatre étapes : La première perte de masse (4 %) est observée entre
la température ambiante et 178 °C. Elle correspond probablement à la déshydratation du gel
(eau adsorbée), à l'évaporation de l'eau de structure, et à la décomposition de l'acide citrique.
Une seconde perte de masse (6 %), démarre à 178°C et se termine à 317°C. Elle ne peut être
attribuée qu'à la décomposition des nitrates [20]. La troisième étape (317-548°C) révèle une
perte de masse significative (~ 43 %) qui est principalement due à la combustion des acétates

106
Chapitre IV Résultats et Discussion

et à l'élimination des fragments organiques résiduels formés lors du chauffage. Enfin, la


dernière perte de masse (~ 11%), débute à 548°C et se termine à 826°C, correspondant à la
élimination des groupes hydroxyle. A partir de 826°C, aucune perte de masse n'est observée,
ce qui montre que la cristallisation de ZnAl2O4 est bien complète. Ceci valide notre choix de
900°C pour la température de calcination. La perte de poids totale est d'environ 65% de la
masse initiale à 1000 °C. De plus, selon ce qui est rapporté dans la littérature, la température
de cristallisation de ZnAl2O4 dépend fortement de la nature des précurseurs et des produits
utilisés pour la synthèse. Par exemple, F. Ercan et al. [42] ont montré que les nanopoudres de
ZnAl2O4 dopées Ni synthétisées par voie chimique humide cristallisent à 840°C.

Sur les courbes DSC pendant le chauffage, les changements de phase provoquent une
absorption ou un dégagement de chaleur, qui se manifeste par un pic endothermique
(exothermique) pendant la réaction. La courbe d'analyse DSC montre l'existence de
plusieurs pics :

- Un grand pic endothermique à 110 °C correspondant à l'évaporation de l'eau

- Deux pics exothermiques ; le premier à 430°C peut être attribué à la formation de phases
d'oxyde d'aluminium et de zinc, et le second pic large (548-826°C) est dû à la formation
de spinelle ZnAl2O4. Nous avons également remarqué que l'augmentation des quantités de
Pb2+ conduit à un petit déplacement des pics vers des températures plus basses (voir figure
IV.30).

Fig. IV 29. TG, DSC et DTG de ZnAl2O4 pur.

107
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV.30. DSC de ZnAl2O4 pur et dopé.

IV.5. Applications : Adsorption et Photocatalyse

IV.5.1. Introduction

Dans cette partie, Nous présentons les résultats de l’activité d’adsorption et de photocatalyse
des semi-conductrices de ZnAl2O4 pur et dopé. Il est à noter que l'efficacité du matériau
obtenu a été vérifiée par rapport à la dégradation d’une molécule organique modèle, cristal
violet hexaméthyle. Il s’agit des étapes successives suivantes :

 L’étude spectrale du colorant à pH libre.


 La photolyse directe sous irradiation artificielle (365 nm).
 L’Etude de l’évolution de la capacité d’adsorption des adsorbants.
 La photocatalyse par Ultraviolet à 365 nm.

108
Chapitre IV Résultats et Discussion

IV.5.2. Photolyse directe

Lorsqu’une solution de CVH (5 mg/l) a été irradiée à 365nm, on observe la décoloration


progressive de cette solution. Ceci se traduit par la diminution des intensités d’absorption.
L’absorbance à 590 nm a été mesurée à différents temps d’irradiation et la concentration en a
été déduite par la relation de Beer-Lambert. Les résultats de la cinétique de dispersion de
CVH (C/C0) en fonction de temps sont rapportés dans la figure IV. 31.

Fig. IV.31. Photolyse directe de CVH à 365 nm (5 ppm)

Il apparait sur la figure IV.31 que la décroissance de la concentration présente une allure
exponentielle. La dégradation du CVH par photolyse directe nécessite en pratique un temps
trop long ; il se dégrade à 4 % au bout de 150 minutes d’irradiation.
Ce processus de décoloration pourrait être expliqué par la disparition progressive de la bande
la plus intense située dans le visible (590 nm) et des autres situés dans l’UV qui sont
caractéristiques des transitions des cycles aromatiques π- π* et n- π*. Par ailleurs, ce
processus pourrait être lié également à la destruction progressive du système conjugué,
responsable de la couleur.

La figure IV.32 montre les variations linaires de ln (C/C0) en fonction du temps (R2 = 0,875)

109
Chapitre IV Résultats et Discussion

Les résultats indiquent que la photo-transformation suit une cinétique d’ordre apparent 1
(C=C0.e-kt). La constante de vitesse k, qui correspond à la pente de droite est égale à 1,8710-4
mn-1.

Fig. IV.32 : Vitesse de dégradation de CVH (5 ppm).

IV.5.3 Activité photcatalytique

La dégradation du CVH par photolyse directe nécessite un temps très long, cela rend le
processus peu avantageux pour les applications environnementales par rapport à d'autres
méthodes. Notre objectif initial pour cette étude était d'appliquer le processus de
photocatalyse, mais les résultats obtenus dans l'obscurité indiquent que le processus
d'adsorption est également important. Pour cette raison, nous avons examiné :

(i) l'adsorption
(ii) la photocatalyse. Expérimentalement, la seule différence entre les deux procédés est
respectivement l'absence et la présence de rayonnement ultraviolet dans l'adsorption
et la photocatalyse

110
Chapitre IV Résultats et Discussion

Après l’addition de la poudre de ZnAl2O4, la décroissance de la bande d’absorption maximale


est remarquable en fonction de temps d’irradiation (Figure IV.33)

Fig. IV.33. L'absorbance du CVH en présence de ZnAl2O4.

Les figures 34 - 36 représentent respectivement l'activité photocatalytique de ZnAl2O4 pur, de


l'échantillon S5 et du composé ZnAl2O4 / ZnO. En comparant les résultats obtenus avec ceux
de la photolyse directe, il est clair que l'ajout de poudre de ZnAl2O4 de différents types dans le
milieu réactionnel accélère considérablement la dégradation du colorant.

Fig.IV. 34. Activité photocatalytique du ZnAl2O4 pur.

111
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig.IV. 35. Activité photocatalytique de l'échantillon S5.

Fig. IV. 36. Activité photocatalytique du composé ZnAl2O4/ZnO.

La figure IV.37 représente le taux de dégradation du colorant en fonction du temps. Nous


constatons qu’après 120 min d'irradiation, 75 %, 70 % et 57 % du colorant sont dégradés
respectivement par (ZnAl2O4/ZnO), S5 et ZnAl2O4 pur. L’échantillon de ZnAl2O4 pur est le

112
Chapitre IV Résultats et Discussion

catalyseur le moins efficace. Cependant, la présence de Pb2+ et de ZnO, respectivement, dans


les deux autres échantillons S5 et (ZnAl2O4 / ZnO), les rend plus puissants.

Fig. IV. 37. Taux d'élimination des colorants en fonction du temps.

En effet, les atomes de plomb remplacent les atomes de Zn, ce qui crée des échanges de
surface et une augmentation du paramètre de maille ainsi qu'une diminution de l'énergie de
gap. (~ 3eV), rendant l'échantillon S5 plus puissant et efficace que le ZnAl2O4 pur (Eg =
3,8eV). En effet, T. Tangcharoen et al. [43] ont montré que l'énergie de la bande interdite
influence significativement l'activité photocatalytique des spinelles d'aluminate ; plus l'énergie
de la bande interdite est faible, meilleure est l'activité photocatalytique.

Quant au ZnAl2O4/ZnO, il est le plus efficace grâce à son énergie de bande interdite (3eV), et
son énergie excitonique de 60 meV [44] ; la valeur la plus élevée de tous les semi-
conducteurs, et peut également être due à l'intervention d'autres facteurs tels que la taille des
particules, la surface spécifique et la morphologie des particules, qui pourraient être introduits
par l'ajout de ZnO au spinelle ZnAl2O4, et dont le comportement photocatalytique en dépend
considérablement.

113
Chapitre IV Résultats et Discussion

Discussion sur l'activité photocatalytique

L'excitation photonique du ZnAl2O4 revient à créer des paires électron-trou, c'est-à-dire un


système redox, contournant les électrons (e-) de la bande de valence (BV) vers la bande de
conduction (BC) créant un trou (h+) dans le BV.

Les trous créés se déplacent vers la surface du matériau où leur fort pouvoir oxydant se
manifeste vers les espèces oxydables adsorbées. Tandis que les électrons produits agissent sur
les espèces adsorbées réductibles. Il est admis qu'en milieu aéré, les électrons, qui ont acquis
l'énergie de la bande de conduction, sont capturés par l'oxygène adsorbé pour donner des ions
radicaux superoxydes et un nouvel état d'équilibre s'établit à la surface du spinelle [45]. Cela
empêche la recombinaison électron-trou et permet ainsi aux radicaux hydroxyles et
superoxydes de réagir avec le CVH, (figure IV. 38).Il faut souligner que :

- Les radicaux OH, entités principales responsables de l'oxydation des composés


organiques, sont générés dans le milieu suite à plusieurs processus. Ce sont des
oxydants très puissants (E° = 2.7 V/ESH). Ils attaquent les liaisons * et couper la
conjugaison des doubles liaisons.
- Les espèces générées (O2• -, R•) sont très réactives et peuvent oxyder des composés
adsorbés sur la surface du semi-conducteur jusqu’à la minéralisation.

Le mécanisme de la photocatalyse comprend les réactions suivantes :

(Poudre utilisée) + hν → (Poudre utilisée) + h+ + e-

H2O + h+ → .OH + H+

OH-+ h+ → .OH

O2 + e- → O.2-

HCV(P)+.OH (O.2-)→ H2O + CO2 + produits de dégradation

114
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV. 38. Schéma du principe de la photocatalyse hétérogène.

IV.5.4. Activité d'adsorption

La figure IV.39 indique le suivi de la quantité adsorbée en fonction du temps de contact (dans
les mêmes conditions que pour la photocatalyse). La quantité d'adsorption a été calculée selon
L’équation ci-dessous :
(C0 − Ce )V
Qads = (5)
madsorbent

où C0 est la concentration initial de CVH, Ce est. La concentration à l'équilibre de la solution,


V est le volume de solution et madsorbant est la masse d'adsorbant (ZnAl2O4pur, S5 et ZnAl2O4
/ZnO). L’examen des courbes permet de conclure que l'adsorption est remarquable pour les
trois échantillons, et la quantité d'adsorption, après 30 minutes, est respectivement de 1,63,
1,35 et 0,96 mg/g pour l'échantillon S5, ZnAl2O4 pur et ZnAl2O4/ZnO. À 150 minutes de
contact, la quantité restante de CVH diminue et la quantité adsorbée est respectivement de
2,25, 2,09 et 1,69 mg/g en présence de ZnAl2O4/ZnO, S5 et ZnAl2O4 pur. Dans le cas du
ZnAl2O4 pur et dopé, les courbes ont deux parties importantes : entre 0 et 30 minutes, la
courbe est linéaire, il y a une adsorption rapide avec une vitesse élevée, et est plus importante
pour S5. Après 30 minutes de contact, l'adsorption diminue avec une vitesse plus faible.

115
Chapitre IV Résultats et Discussion

Fig. IV. 39. Activité d'adsorption des échantillons étudiés

Ceci s'explique par la fixation rapide des molécules dans les premiers instants car, en plus de
la présence de pores en surface, il existe une grande affinité entre les molécules du colorant et
de l'adsorbant. La formation du plateau cinétique (mHCV/mAdsorbant) nous informe que tous les
pores sont occupés par des molécules de CVH.

Concernant le composé ZnAl2O4/ZnO, l'adsorption est lente car, dès les premiers instants de
contact jusqu'à 150 minutes, les molécules du CVH se fixent lentement à la surface car il y a
un manque d'affinité entre le ZnO et les molécules du CVH.

Nous avons constaté que la quantité d'adsorption des molécules de CVH est plus élevée pour
les échantillons de S5 et de ZnAl2O4 pur que pour l'échantillon ZnAl2O4 / ZnO. L'affinité
entre l'adsorbat et l'adsorbant et les surfaces des adsorbants influencent fortement les
performances de liaison, c'est-à-dire la vitesse de fixation des molécules du CVH. On observe
qu'après 150 minutes les courbes des trois échantillons ont un niveau plat. Par conséquent,
nous pouvons conclure que l'adsorption des trois échantillons suit le modèle isotherme de
Langmuir.

116
Chapitre IV Résultats et Discussion

Discussion sur l’activité d’adsorption

• L’allure générale de l’adsorption est de type H (Haute affinité). On remarque que la pente
initiale est très forte, ce qui signifie qu’il y a fixation d’une grande quantité de CVH dès les
faibles concentrations de ce composé en solution. Ceci donne à penser que les sites actifs
(groupements fonctionnels présents à la surface) ont une très bonne affinité pour les
molécules de CVH.

• Dans l’intervalle [30 – 180] min, l’adsorption croît lentement et globalement d'une faible
valeur. L’inflexion progressive de la pente à partir les 30 minutes, s’expliquer par la fixation
sur des sites thermodynamiquement moins avantageux : répulsion par les molécules de CVH
déjà adsorbées ; fonctions chimiques moins favorables à la fixation de CVH ; pores d’accès
difficiles. Elle peut également être la simple conséquence de l'équilibre thermodynamique qui
existe entre l'adsorption et la désorption.

• Si on a augmenté le temps de contact plus de 180 minutes, on peut être voir un plateau
significatif par la finition d'adsorption. Le palier représente l’occupation de tous les sites actifs
du support par les molécules de CVH et donc la formation d’une couche mono moléculaire
saturée.

•Le taux d’adsorption est lié à plusieurs facteurs. L'affinité entre l’adsorbat et l’adsorbant, la
surface spécifique et la porosité des supports utilisés sont des facteurs influençant la quantité
adsorbée.

•Les ions Pb2+ et La3+ ont occupés avec succès les sites du réseau dans la matrice ZnAl2O4.
Par conséquent, il y a des changements dans la maille et la structure du support et peut être la
surface spécifique.

•Le dopage a une grande efficacité sur l’adsorption des polluants

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122
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale

CONCLUSION GENERALE
ZnAl2O4 : (1 % La3+, x % Pb2+ x = 0 − 2,5) des poudres ont été préparées avec succès par la
technique sol-gel au citrate. Les résultats de la diffraction des rayons X, de la spectroscopie
Raman et du FTIR ont confirmé que tous les échantillons préparés étaient constitués d'une
structure de spinelle cubique monophasée sans autres phases d'impuretés. De plus, l'analyse
combinée TG/DSC montre que la cristallisation complète du spinelle a lieu autour de 820◦C,
ce qui valide notre choix de la température de calcination (900◦C). La taille moyenne des
cristallites et le paramètre de réseau diminuent avec l'augmentation de la concentration de
dopage Pb2+ jusqu'à 1,5 % en moles.

Au-delà de cette valeur considérée comme optimale, la loi de Vegard est vérifiée, c'est-à-dire
que le paramètre de maille des échantillons augmente avec l'augmentation de la concentration
de dopage.La morphologie des grains est irrégulière. Elle varie d'une forme sphéroïde pour les
petites particules à une forme allongée pour les grosses particules, avec une taille moyenne
d'environ 100 nm. Ceci conduit à conclure que les cristallites ont tendance à s'agglomérer en
petits amas, donnant des nanoparticules ayant des tailles bien supérieures à celles des
cristallites (19-25 nm) calculées à partir de la formule de Scherrer. De plus, l'analyse des
spectres UV-Vis indique qu'avec l'augmentation de la concentration des ions Pb2+, la bande
interdite del'échantillon dopé diminue et présente un décalage vers le rouge. Ceci montre
clairement que les ions dopants Pb2+ sont incorporés dans la matrice ZnAl2O4, introduisant
de nouveaux niveaux d'énergie dans la bande interdite.

Le processus d’adsorption est n’est pas négligeable en raison du taux d’adsorption variant
d’un support à l’autre. L’affinité et la surface spécifique sont des facteurs influençant sur la
capacité d’adsorption. De plus, le dopage avec les métaux rend les supports plus efficaces. A
titre illustratif, la quantité adsorbée sur 2,09 et 1,69 mg/g sur S5 et ZnAl2O4 pur
respectivement.

Le processus de dégradation du HCV est plus efficace avec S5. Ceci l’activité
photocatalytique peut être expliquée par les propriétés différentes par rapport les autres. Il est
à rappeler que le support S5, ayant les performances les plus élevées, a été dopé à une grande
concentration du métal Plomb (2.5%).

La photocatalyse est plus efficace pour les supports dopés que ZnAl2O4 pur. L’augmentation
de la concentration en ions Pb2+, la bande interdite de l'échantillon dopé diminue ; cela montre

123
Conclusion générale

clairement que les ions dopants Pb2+ sont incorporés dans la matrice ZnAl2O4, introduisant de
nouveaux niveaux d'énergie dans la bande interdite.

Enfin, l'étude photocatalytique de différents échantillons de ZnAl2O4 montre que les


échantillons dopés peuvent être utilisés comme de bons adsorbants pour la dégradation du
colorant violet d'hexaméthyle cristallisé en solution aqueuse.

124
Abstract

Elaboration and characterization of nanocrystalline zinc


aluminates (pure and doped) produced by the Sol-gel method

Samples of pure zinc aluminates (ZnAl2O4) and doped ZnAl2O4 with both lead (Pb2+)
at different ratios (0, 0.5, 1, 1.5, 2, and 2.5% mol) and a constant amount of lanthanum
(La3+: 1% mol), were prepared by the citrate sol-gel technique, and then annealed at
900°C for 2h. To study the structural, optical, and thermal properties; different
characterization methods were used, such as powder X-ray diffraction (XRD),
scanning electron microscopy (SEM), energy-dispersive X-ray spectroscopy (EDX),
differential scanning calorimetry (DSC-TG), Fourier transform infrared spectroscopy
(FTIR) and Raman spectroscopy. Analysis by XRD revealed the presence, for all
samples, of the cubic, single-phase ZnAl2O4, without any impurity phases, with a
crystallites size between 19 and 25 nm. These results were confirmed using FTIR and
Raman spectroscopy. Also UV–VIS spectra indicated that the band-gap of the doped
samples decreases and exhibits a red shift with the increase of Pb2+ ion concentration.
In addition, a photocatalytic study for different samples of ZnAl2O4 showed that they
could be used as photocatalysts and good adsorbents for the degradation of a
Hexamethyl Crystallized Violet (HCV) dye in an aqueous solution.
Photoluminescence spectra of pure, doped, and co-doped ZnAl2O4 show emission
peaks located at 432, 510, and 566 nm

Keywords: ZnAl2O4 nanoparticles, Sol-gel, photocatalysis, Adsorption,


‫ملخص‬
‫تحضير و توصيف ألومينات الزنك البلورية النانوية (النقية‬
‫والمطعمة) التي تنتج بطريقة صول‪ -‬جال‬
‫تم تحضير عينات من ألومينات الزنك النقي )‪ (ZnAl2O4‬و‪ ZnAl2O4‬المطعم‬
‫بالرصاص )‪ (Pb2+‬بنسب مختلفة (‪ 2.5 ،2 ،1.5 ،1 ،0.5 ،0‬مول‪ )٪‬وكمية ثابتة‬
‫من الالنثان (‪1‬مول‪ .(La3+:٪‬بواسطة تقنية محلول السترات‪ ،‬ثم التكلس عند ‪900‬‬
‫درجة مئوية لمدة ساعتين‪ .‬لدراسة الخصائص التركيبية والضوئية والحرارية‪ ،‬تم‬
‫استخدام طرق توصيف مختلفة مثل حيود مسحوق األشعة السينية‪ ،‬المسح‬
‫المجهري اإللكتروني‪ ،‬مطيافية األشعة السينية المشتتة للطاقة‪ ،‬قياس المسعرات‬
‫التفاضلية‪ ،‬مطيافية األشعة تحت الحمراء لتحويل فورييه‪ ،‬مطيافية رامان‪ .‬أظهر‬
‫تحليل حيود األشعة السينية وجود‪ ،‬في جميع العينات‪ ،‬مكعب أحادي الطور‬
‫بدون أطوار شوائب‪ ،‬بحجم بلوري بين ‪ 19‬و‪ 25‬نانومتر‪ .‬تم تأكيد‬ ‫‪ZnAl2O4‬‬
‫هذه النتائج باستخدام تحليل فورييه لألشعة تحت الحمراء ومطياف رامان‪ .‬أشارت‬
‫ضا إلى أن فجوة النطاق للعينات المخدرة تتناقص‬
‫أطياف األشعة فوق البنفسجية أي ً‬
‫وتظهر انزيا ًحا أحمر مع زيادة تركيز أيون‪ .Pb2+‬عالوة على ذلك ‪ ،‬أظهرت‬
‫دراسة التحفيز الضوئي لعينات مختلفة من ‪ ZnAl2O4‬أنه يمكن استخدامها‬
‫كمحفزات ضوئية ومضمصات جيدة لتحلل صبغة سداسي ميثيل البنفسجي في‬
‫محلول مائي‪ .‬تُظهر أطياف التأللؤ الضوئي لـ ‪ ZnAl2O4‬النقي والمخدر‬
‫والمشترك قمم انبعاث تقع عند ‪ 510 ، 432‬و ‪ 566‬نانومتر‪.‬‬

‫كلمات مفتاحية ‪:‬الجسيمات النانوية من ‪،ZnAl2O4‬صول‪ -‬جال ‪،‬التحفيزالضوئي‪،‬‬


‫االضمصا ص‪.‬‬
Résumé

Des échantillons d'aluminate de zinc pur (ZnAl2O4) et de ZnAl2O4 dopé avec du


plomb (Pb2+) à différents rapports (0, 0,5, 1, 1,5, 2, 2,5 mol %) et une quantité
constante de lanthane (La3+ : 1 mol%), ont été préparés par la technique sol-gel
au citrate, puis recuit à 900°C pendant 2 h. Pour étudier les propriétés
structurales, optiques et thermiques, différentes méthodes de caractérisation ont
été utilisées telles que la diffraction des rayons X sur poudre, la microscopie
électronique à balayage, la spectroscopie à rayons X à dispersion d'énergie, la
calorimétrie différentielle à balayage, la spectroscopie infrarouge à transformée
de Fourier et la spectroscopie Raman. L'analyse par diffraction des rayons X a
révélé la présence, dans tous les échantillons, du ZnAl2O4 monophasé cubique
sans phases d'impuretés, avec une taille de cristallite comprise entre 19 et 25 nm.
Ces résultats ont été confirmés en utilisant l'infrarouge à transformée de Fourier
et la spectroscopie Raman. Les spectres ultraviolets ont également indiqué que
la bande interdite du dopé échantillons diminue et présente un décalage vers le
rouge avec l'augmentation de la concentration d'ions Pb 2+. De plus, l'étude
photocatalytique de différents échantillons de ZnAl2O4 a montré qu'ils pouvaient
être utilisés comme photocatalyseurs et bons adsorbants pour la dégradation d'un
colorant violet cristallisé hexaméthyle en solution aqueuse. Les spectres de
photoluminescence de ZnAl2O4pur, dopé et co-dopés montrent des pics
d'émission situés à 432, 510 et 566 nm.

Mots clés : Nanoparticules de ZnAl2O4, Sol-gel, photocatalyse, Adsorption,

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