Enerpirica MENA Digitalisation 14-02-2017
Enerpirica MENA Digitalisation 14-02-2017
Enerpirica MENA Digitalisation 14-02-2017
1. Introduction.................................................................................................................3
2. Les systèmes électriques en transition numérique...................................................5
3. Eléments du système électrique d’avenir..................................................................8
3.1 Nouvelles technologies – Smart Grids................................................................8
3.2 Nouveaux modèles d’activité........................................................................... 11
3.3 Régulation ......................................................................................................... 13
3.4 Risques .............................................................................................................. 14
4. Conclusion / Recommandations.............................................................................. 15
5. Annexe – Liste des projets / applications dans la région MENA............................ 16
Impressum........................................................................................................................ 17
2
1. Introduction
3
En Europe, où l’expérience avec les énergies renouvelables connectées au réseau est
relativement avancée, certains pays atteignent aujourd’hui des taux de pénétration
des énergies renouvelables supérieurs à 30%. Au Danemark, en Allemagne, en Italie
ou en Espagne, les défis liés à l’intégration des sources d’énergies renouvelables sont
déjà palpables chez les opérateurs traditionnels. Ils ont même provoqué un débat sur
l’avenir des systèmes électriques en général. Pour beaucoup d’observateurs, une
nouvelle architecture du réseau électrique, mais aussi un nouveau modèle de gestion
du marché, s’imposent, dans l’optique de développer la trajectoire actuelle de
l’expansion renouvelable. Trois éléments sont au centre de cette discussion :
À l’heure actuelle, la région MENA n’est pas encore confrontée à cette situation étant
donné que la génération d’électricité est toujours dominée par des centrales
conventionnelles. Néanmoins, une discussion similaire à celle en Europe sera
incontournable au moment où les taux de pénétration des énergies renouvelables
atteindront des niveaux importants et contraindront les acteurs à reconcevoir les
systèmes, voire à restructurer le secteur. Le présent document entend donner une
première orientation aux décideurs et aux professionnels du secteur, un aperçu des
enjeux, mais également des concepts et des innovations actuellement en discussion
4
en Europe. De cette manière, il envisage de contribuer au futur débat en proposant
quelques pistes de réflexion et recommandations.
Comme d’autres secteurs industriels, le secteur d’électricité est également atteint par
le phénomène de « big data », c’est-à-dire la croissance rapide des données
numérisées à traiter par le système. Déjà visible aujourd’hui, cette tendance est
censée s’amplifier, notamment en raison des « objets interconnectés » qui sont de
plus en plus présents dans les équipements techniques. Ce phénomène est aussi
connu sous le terme de « Internet of Things » ou « IoT ». Dans le secteur électrique
aujourd’hui, presque tous les nouveaux dispositifs liés à la production, au transport et
à la distribution d’électricité sont équipés de capteurs IoT qui enregistrent,
transmettent et échangent des données avec les autres composantes du système. Un
exemple significatif concerne le « smart meter » qui permet la télé-relève de la
consommation d’électricité d’un ménage ou d’un client industriel. Déjà introduits
dans plusieurs pays européens, par exemple en Italie, des projets pilotes pour les
smart meter sont également expérimentés surtout dans la région du Golf, par
exemple à Abu Dhabi, au Qatar et en Arabie Saoudite3. Les données et les prévisions
météorologiques contribueront également à l’accroissement du volume des données,
car ils seront de plus en plus importants pour les modèles et les outils de prédictions
de la production d’électricité renouvelable.
3
https://www.metering.com/middle-east-smart-meters-qatar-to-finish-phase-one-in-2016/
5
Le passage d’un système centralisé à un système décentralisé à la base des énergies
renouvelables nécessite de nouveaux outils numériques pour gérer l’intermittence de
la production éolienne et solaire, et également le fait que cette production soit
décentralisée et géographiquement dispersée. Contrairement aux systèmes
conventionnels, où la production est centralisée et suit la demande, la nouvelle
architecture du système doit s’adapter à des conditions opérationnelles totalement
différentes :
4
Des premiers projets pilotes ont déjà été réalisés dans la région MENA, par exemple à Abu Dhabi:
http://www.adwea.ae/en/press/press-releases/adwea-has-successfully-deployed-a-battery-energy-
storage-system.aspx
5
Dans la région MENA, plusieurs projets de toits solaires ont déjà été réalisés, par exemple le
programme PROSOL ELEC en Tunisie:
https://energypedia.info/images/6/6b/Programme_Prosol_Elec_(Fr).pdf
6
l’autoproduction chez des clients industriels6. La transition d’un modèle de
consommateur passif vers un « prosommateur » actif, c’est-à-dire un consommateur
qui agit aussi partiellement comme producteur, va avoir des conséquences sur le
paradigme du marché électrique en général. Dans plusieurs pays se pratique déjà le
« net metering », qui consiste à ne facturer que la consommation nette aux clients qui
produisent (partiellement) leur propre énergie électrique (par exemple avec un
système photovoltaïque individuel). Aujourd’hui des règlementations concernant le
net metering sont déjà en vigueur dans 48 pays au monde, entre autres dans la région
MENA, en Tunisie, au Liban, en Egypte, au Maroc, en Jordanie et à Dubaï7.
Actuellement en Europe, on peut observer un développement des plates-formes
électroniques dédiées à l’échange direct d’électricité entre petits fournisseurs et
clients particuliers. Les discussions les plus récentes évoquent aussi l’utilisation des
nouvelles technologies de transactions numériques – notamment la chaîne des blocs
(anglais « block chain ») – comme élément décisif pour la formation des nouveaux
marchés électriques – sans avoir recours à un opérateur centralisé du marché. Il est
évident qu’à court terme, ces visions n’atteindront pas les marchés électriques
règlementés et plutôt monopolisés des pays de la région MENA. Néanmoins dans
l’avenir, avec la libéralisation du secteur prévu dans plusieurs pays8 des opportunités
pour des « business models » numériques pourraient émerger dans la région.
6
Au Maroc, plusieurs cimenteries autoproduisent leur électricité à l’aide des parcs éoliens. Voir:
http://www.leconomiste.com/article/972761-ksar-sghir-le-parc-eolien-de-haouma-vend-deja-ses-
megawatts
7
REN21. Renewables 2015. Global Status Report.
8
Åberg, E. Myrsalieva, N. Emtairah, T. Power Market Structure and Renewable Energy Deployment
Experiences From the MENA Region, dans: In: Rubino, Alessandro et al. (ed.): Regulation and
Investments in Energy Markets. Solutions for the Mediterranean. Academic Press, 2015. ISBN 978-
0128044360.
7
3. Eléments du système électrique d’avenir
La transition vers les systèmes électriques du futur – renouvelables, décentralisés et
numériques – s’appuiera notamment sur trois éléments : (1) l’apparition des
nouvelles technologies pour la gestion des réseau intelligents (« smart grid ») ; (2) de
nouveaux concepts pour la mise en valeur économique de ces technologies c’est-à-
dire leur application commerciale « business models» et (3) le développement d’un
cadre législatif et administratif pour organiser les futurs marchés électriques.
Selon l’illustration ci-dessus, les smart grids combinent les éléments suivants :
8
Les technologies informatiques / télécommunications sont un pilier essentiel des
smart grids. Comme mentionné plus haut, c’est surtout le besoin de traiter en temps
réel un nombre croissant des données qui accélérera le développement des nouvelles
technologies dans ce secteur. Les équipements qui seront certainement soumis à des
changements technologiques concernent les systèmes de contrôle et d’acquisition de
données (SCADA) qui assurent traditionnellement le fonctionnement des centrales
électriques et des réseaux. Ils doivent être reconçus pour maîtriser des hauts débits
de données. La tendance « big data » dans le secteur électrique impactera également
les développeurs des logiciels qui optimisent la production, le transport et la
distribution de l’électricité. Pour contrôler les « smart grid », de nouveaux
algorithmes intelligents seront nécessaires, par exemple pour la prédiction de la
demande ou de la production renouvelable à partir des données météorologiques.
Réseaux intelligents
Grâce à l’introduction des nouvelles technologies, les réseaux électriques sont
devenus de plus en sophistiqués ces dernières années. Des composantes auparavant
passives, comme les lignes électriques ou les transformateurs, peuvent aujourd’hui
être régulés activement. Par exemple, le système de ‘dynamic line rating’ permet de
mesurer en temps réel les températures, la vitesse de vent etc. de lignes électriques
pour pouvoir maximiser leur courant de transit. Les transformateurs dans les postes
électriques ou dans les réseaux de distribution, seront de plus en plus équipés de
dispositifs permettant la régulation en temps réel de leur tension, en fonction des
différentes sources de production. Pour les réseaux de transmission à haute tension,
le développement des « smart grid » est notamment caractérisé par les avancements
de la technologie de l’électronique de puissance. Les systèmes de transmission flexible
en courant alternatif (anglais FACTS9) en sont un exemple -ils permettent de réguler
activement le transit de l’énergie à travers les réseaux électriques à courant alternatif
(AC). Une autre application de l’électronique de puissance concerne les
convertisseurs pour les réseaux de transmission à courant continu de haute tension
(anglais HVDC10). Les réseaux HVDC sont souvent considérés comme une technologie
clé pour le transport de l’électricité (renouvelable) sur de grandes distances. Pour la
région MENA, cette technologie a surtout été utilisée dans le cadre des liaisons à
travers la Méditerranée pour échanger de l’électricité (renouvelable) avec des pays
européens.
Production intelligente
Dans un environnement « smart », l’expansion des énergies renouvelables
décentralisées sera également accompagnée de solutions intelligentes pour la
production d’électricité. Ceci concerne le réglage de la fréquence et de la tension,
ainsi que la puissance réactive pour stabiliser le réseau. De plus en plus, il devient
standard dans l’industrie que les générateurs éoliens, ainsi que les onduleurs
photovoltaïques, soient capables de reproduire (artificiellement) l’inertie comme chez
les générateurs conventionnels. Avec des moyens informatiques et de
télécommunication, il est désormais possible d’agréger plusieurs petites unités
9
Flexible Alternating Current Transmission System
10
High Voltage Direct Current
9
dispersées de productions – ainsi que des batteries de stockage – pour former des
« centrales électriques virtuelles » qui se comportent comme des centrales
conventionnelles. Et comme cela est évoqué dans la section suivante, la commande
de la production en fonction de la demande et vice-versa serait un élément essentiel
des « smart grid ».
Pilotage de la demande
Un élément principal des smart grids concerne le pilotage de la demande, c’est-à-dire
la commande (à distance) des consommateurs d’électricité. En principe, le pilotage
peut être appliqué à tous les consommateurs qui disposent des équipements avec
une interface de télécommunication pour échanger des données avec le système
électrique. De cette manière, la demande des consommateurs peut être réglée en
fonction des variations de la production (renouvelable/intermittente) ou des prix de
l’électricité. En Europe, plusieurs entreprises utilisent déjà des dispositifs automatisés
qui commandent, en fonction des prix de l’électricité, la mise en marche ou l’arrêt de
leur équipement industriel - moteurs, installations frigorifiques, fours industriels, etc.
Avec l’introduction des objets interconnectés, cette possibilité est également à la
portée des ménages via notamment des applications « smart home » ou
« domotiques » qui visent à interconnecter et piloter les appareils électroménagers,
les systèmes de climatisation et de chauffage et d’autres appareils électriques de
petite puissance qui se trouvent dans les foyers. La gestion de cette demande
s’appuie habituellement sur des compteurs communicants (anglais « smart meter »)
qui sont de plus en plus répandus dans le secteur électrique. Outre le pilotage de la
demande, les smart meter offrent également des avantages pour les fournisseurs
d’électricité en termes de facturation, celle-ci étant plus précise et plus adaptée à la
consommation des clients. De plus, les smart meter sont souvent considérés comme
un moyen de mieux détecter et de combattre le vol d’électricité, par exemple via un
raccordement sauvage sur le réseau électrique, qui constitue une pratique de fraude
très souvent répandue dans certains pays de la région MENA.
Stockage d’électricité
Le stockage d’électricité à la base des procédés électrochimiques (batteries) est
aujourd’hui une technologie mature en pleine croissance (voir Figure 2). En 2014, le
marché mondial des batteries connectées au réseau s’élevait à 360 MW ; en 2023 il
est prévu qu’il atteigne un volume de 14 GW.
10
Figure 2. Perspective du développement du marché de stockage d’électricité par batterie au monde
(source : IRENA, 201511)
Intégrer des batteries dans les réseaux offre plusieurs avantages. Tout d’abord, les
batteries permettent de stocker l’énergie électrique produite par les systèmes à
sources d’énergie renouvelable et de le déstocker au moment opportun, par exemple
en cas de forte demande. Puisque les systèmes de batteries sont toujours équipés
d‘onduleurs, ils sont aussi capables de stabiliser la fréquence et la tension du réseau
électrique. Nonobstant la technologie de stockage, on distingue deux types
d’applications : des grandes batteries connectées aux réseaux publics (transmission et
distribution) et des petites batteries installées « derrière le compteur électrique » -
surtout chez des prosommateurs (ménages ou petites industries). Pour ces derniers,
le stockage d’énergie est souvent un moyen d’augmenter l’autoconsommation de
l’énergie produite par les systèmes photovoltaïques individuels. À long terme – même
s’ils ne sont pas encore répandus dans la région MENA – les véhicules électriques
pourraient également devenir un élément des smart grids. Connectés à des stations
de recharge intelligentes, leurs batteries pourraient être agrégées et utilisées comme
moyen de stockage d’énergie pour contribuer à la stabilisation et la flexibilisation du
système électrique.
11
http://www.irena.org/documentdownloads/publications/irena_battery_storage_report_2015.pdf
11
priorisée et la rémunération garantie (par exemple par un tarif d’achat). Mais que
deviendra la production décentralisée dans un environnement compétitif ? Des unités
renouvelables (systèmes photovoltaïques chez des particuliers et même des parcs
éoliens individuels) sont souvent trop petites pour participer activement comme
producteur/vendeur d’électricité sur un marché d’électricité. En Europe, le
« pooling », à savoir l’agrégation de plusieurs producteurs individuels pour former
une « centrale d’électricité virtuelle » (en anglais « virtual power plant », VPP) est de
plus en plus discuté. Les nouvelles technologies informatiques et de
télécommunication permettent aujourd’hui de constituer des VPP à partir d’un grand
nombre de producteurs individuels, voire même de très petites unités de production.
Avec des algorithmes de prévision météorologiques, mais aussi en intégrant le
stockage distribué (par batterie) dans ce schéma, les VPP sont rendus flexibles et
pourraient fournir des services semblables à ceux d’une centrale conventionnelle.
Agrégation de la demande.
De même que pour l’agrégation de la production, il est aussi possible d’agréger
différents consommateurs d’électricité – ménages, entreprises, petites industries. De
nouveaux outils informatiques permettent désormais de gérer ces consommateurs
dispersés de manière intelligente en les regroupant dans un cluster dont la demande
peut – dans certains limites – être adaptée aux caractéristiques de la production
renouvelable. Les nouveaux dispositifs de télégestion, la nouvelle génération des
« smart meter », jouent un rôle important, car ils sont capables de mettre en
marche/désactiver (à distance) de façon indépendante des utilisations électriques
chez des consommateurs en fonction de l’offre d’électricité dans le réseau. Cela
concerne par exemple les climatiseurs, le chauffage électrique, les réfrigérateurs, les
machines à laver.
12
Next Kraftwerke (next-kraftwerke.de), Lumenaza (lumenaza.de), Vandebron (vandebron.nl), buzzn
(buzzn.net), piclo (piclo.uk)
12
notamment de la technologie « Blockchain », que beaucoup d’experts considèrent
comme un outil d’avenir pour organiser les marchés électriques 13. Le blockchain
(« chaîne de blocs » en anglais) est un protocole d’échange décentralisé qui permet
de suivre chaque unité d’électricité (kWh) du point de production jusqu’au point de
consommation. Ainsi, une transaction énergétique est associée à une transaction
financière – sans avoir recours à un opérateur centralisé qui formalise ces
procédures. Déjà aujourd’hui, plusieurs entreprises commencent à se positionner sur
ce créneau, comme par exemple Trans Active Grid et Brooklyn Microgrid aux Etats-
Unis ou Power Ledger en Australie14.
3.3 Régulation
Il est important de noter que la plupart des innovations et tendances décrites ci-
dessus nécessitent un environnement réglementaire relativement libéralisé pour être
réalisées. Ceci constitue un défi surtout pour les pays de la région MENA où les
marchés électriques sont en grande majorité toujours organisés selon le modèle des
opérateurs verticalement intégrés : des monopoles (étatiques) contrôlent la
production, le transport et la distribution d’électricité. Ce modèle a démontré sa
viabilité pour les systèmes conventionnels et centralisés, mais est généralement
considéré comme inadéquat vis-à-vis des futurs concepts « smarts » pour
l’intégration des sources décentralisées et renouvelables.
Depuis les années 1990, dans la région MENA également, différents pays ont
commencé à ouvrir progressivement leurs marchés d’électricité. Une première étape
13
Voir: https://www.pwc.com/gx/en/industries/assets/pwc-blockchain-opportunity-for-energy-
producers-and-consumers.pdf
14
Trans Active Grid (transactivegrid.net), Brooklyn Microgrid (brooklynmicrogrid.com), Power Ledger
(powerledger.io)
15
IEA: Repowering Markets. Market design and regulation during the transition to low-carbon power
systems. International Energy Agency, 2016.
13
– déjà mise en place au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Jordanie et en Arabie
Saoudite – a consisté à permettre un accès limité aux producteurs indépendants
selon le modèle IPP (en anglais « independent power producer). Un autre niveau de
dérégulation concernerait la séparation juridique (en anglais « unbundling ») des
activités de monopole dans les différentes entreprises qui gèrent indépendamment
les secteurs de génération, de transport et de distribution. La prochaine étape repose
sur l’établissement de marchés d’électricité ouverts à la compétition pour les
différents (même petits) producteurs d’électricité. Ce schéma, qui envisage la
libéralisation du secteur de la distribution et de la vente d’électricité, est considéré
comme le plus favorable pour l’épanouissement des nouvelles technologies et la
transition numérique des systèmes électriques.
3.4 Risques
La digitalisation des systèmes électriques est également liée à certains risques. Un des
soucis principaux implique la sécurité des systèmes d’information. Cet aspect mérite
une attention particulière, parce que l’intégration accélérée des technologies
numériques dans des systèmes électriques touche une infrastructure très sensible.
Désormais, une multitude d’utilisateurs et objets seront connectés aux réseaux
informatiques qui gèrent la génération, le transport et la distribution d’électricité.
Ceci les rend plus vulnérables à des attaques informatiques. Assurer la protection de
l’infrastructure contre ces attaques - par des mesures appropriées (« cyber security »)
- représente l’enjeu majeur de la transition numérique des systèmes électriques.
Un deuxième risque concerne la protection des données. Avec le roll-out des smart
meter, une énorme quantité de données utilisateurs (profil de consommation, type
d’équipement installé dans les ménages, etc.) seront enregistrées, répertoriées et
mises à la disposition de tiers. Des mesures doivent être prises pour éviter les abus,
notamment car il s’agit de données privées.
Un autre risque à considérer est l’impact sur l’emploi. Comme déjà observé dans
d’autres secteurs industriels (photographie, industrie musicale, tourisme, transport),
les nouvelles technologies numériques ont un effet de « rupture », bouleversant les
industries établies et les marchés traditionnels. Souvent, ces ruptures
s’accompagnent de conséquences importantes pour l’emploi. Il est probable que
dans le secteur électrique, la transition numérique réduira le besoin en emplois pour
certaines activités. Un exemple trivial est le relevé des compteurs électriques qui,
avec l’introduction des smart meter, sera désormais automatisé. De la même façon,
les technologies de télégestion réduiront le personnel nécessaire dans la
maintenance du réseau et des centrales électriques. Parallèlement, de nouvelles
opportunités pourront être créées pour des techniciens et des informaticiens
hautement qualifiés.
14
4. Conclusion / Recommandations
L’expansion des énergies renouvelables connectées aux réseaux électriques est une
tendance globale, qui s’observe également dans les pays de la région du Moyen-
Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Bien que la part des énergies renouvelables y
soit encore souvent relativement faible comparée à celle de la production
conventionnelle, il est à prévoir que tôt ou tard, le taux de pénétration des énergies
renouvelables atteindra des niveaux imposant une réflexion sur ces nouvelles
méthodes et leur intégration dans les réseaux électriques.
Malgré les multiples opportunités, les risques de la transition digitale des systèmes
électriques sont également à prendre en compte : sécurité des systèmes, protection
des données, impact sur l’emploi.
Les décideurs industriels et politiques des pays de la région MENA sont appelés à
adapter - prudemment - les modalités de leur marché électrique pour créer un
environnement favorable à cette nouvelle industrie émergente, tout en garantissant
la sécurité des infrastructures, les droits du consommateur et le bien-être de la
société.
15
5. Annexe – Liste des projets / applications dans la région MENA
Synoptique (non-exhaustif) des projets et activités connus dans la région du Moyen-
Orient et de l’Afrique du Nord :
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Impressum
Publisher
Authors
Bernhard Brand
bernhard.brand@enerpirica.com
Date of publication
15 February, 2017
About Enerpirica
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