Slides Cours10 LU2ME003 2020
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Licence Mécanique
Une équation est linéaire si elle peut s’écrire sous la forme dite
canonique suivante :
Définition :
n fonctions y1 , . . . , yn sont linéairement indépendantes sur un
intervalle I si l’équation
k1 y1 (x) + . . . + kn yn (x) = 0
n’est satisfaite pour tout x ∈ I que lorsque k = k = . . . = k = 0.
Définition :
Théorème :
(Existence et unicité pour des problèmes aux valeurs initiales)
Si p0 (x),. . .,pn−1 (x) sont des fonctions continues sur un intervalle
ouvert I , et si x ∈ I , alors le problème aux valeurs initiales (2)+(4)
a une solution unique y (x) sur I .
Exemple Équation d’Euler-Cauchy homogène du 3-ème ordre :
3 000
x y − 3x 2 y 00 + 6xy 0 − 6y = 0
y (1) = 0
0 (1) = 1 (5)
y
00
y (1) = −4
y (x) = C1 x + C2 x 2 + C3 x 3 .
En imposant les conditions initiales on trouve le système :
C1 + C2 + C3 = 0 C1 = −4
C1 + 2C2 + 3C3 = 1 ⇒ C2 = 7
2C2 + 6C3 = −4 C3 = −3
y (x) = −4x + 7x 2 − 3x 3.
Définition : (Wronskien) :
Soient I ⊂ R un intervalle ouvert et y1 , . . ., yn n fonctions (n − 1)
fois dérivables en x0 ∈ I .
Le Wronskien W(y1 ,...,y2 ) (x0 ) de y1 , . . . , y2 en x0 est le déterminant :
y1 (x0 ) y2 (x0 ) ... yn (x0 )
y10 (x0 ) y20 (x0 ) ... yn0 (x0 )
W(y1 ,...,yn ) (x0 ) = .. .. .. .. .
. . . .
(n−1) (n−1) (n−1)
y1 (x0 ) y2 (x0 ) . . . yn (x0 )
λn + an−1 λn−1 + . . . + a1 λ + a0 = 0.
1 1 ... 1
λ1 λ2 ... λn
= e (λ1 +...+λn )x .. .. .. ..
. . . .
λn−1
1 λ2n−1 . . . λn−1
n
Y
= e (λ1 +...+λn )x (λi − λj ) 6= 0
16i<j6n
Exemple
y 000 − 2y 00 − y 0 + 2y = 0
Le polynôme caractéristique est λ3 − 2λ2 − λ + 2 = 0. On a les
racines évidentes λ1 = 1, λ2 = −1 et λ3 = 2 (vérifiez que c’est
bien le cas). La solution générale est
y (x) = C1 e x + C2 e −x + C3 e 2x .
Cas 2 : si on a des racines complexes, elles sont en paires de racines
complexes conjuguées car les coefficient an−1 , . . ., a1 , a0 sont réels.
Dans le cas d’une racine simple λ = γ + iω (avec la racine
conjuguée λ̄ = λ − iω), on peut former deux solutions réelles
linéairement indépendantes
y1 = Re{e λx } = e γx cos ωx
y2 = Im{e λx } = e γx sin ωx
Exemple
y (0) = 12
y 000 − 2y 00 + 2y 0 = 0 y 0 (0) = −1
00
y (0) = 2
Le polynôme caractéristique s’écrit
λ3 − 2λ2 + 2λ = 0
λ2,3 = 1 ± i
C1 = 52
y (0) = C1 + C2
y 0 (0) = C2 + C3 ⇒ C2 = −2
00
y (0) = 2C3 C3 = 1
5
⇒ y (x) = − 2e x cos x + e x sin x.
2
Cas 3 : Racine multiple réelle : si λ est une valeur propre réelle
d’ordre m, alors il y a m solutions linéairement indépendantes
correspondantes : e λx , xe λx , x 2 e λx , . . . , x m−1 e λx .
Exemple :
y (5) − 3y (4) + 3y 000 − y 00 = 0
Le polynôme caractéristique est
λ5 − 3λ4 + 3λ3 − λ2 = 0
y (x) = C1 + C2 x + (C3 + C4 x + C5 x 2 )e x .
Cas 4 : Pour une racine multiple complexe λ = γ + iω d’ordre m,
on peut construire 2m solutions linéairement indépendantes :
e γx cos ωx, e γx sin ωx, xe γx cos ωx, xe γx sin ωx, . . . , x m−1 e γx cos ωx,
x m−1 e γx sin ωx.
Example
On considère l’équation du quatriè me ordre
d 4y d 3y d 2y dy
4
− 4 3
+ 14 2
− 20 + 25y = 0
dx dx dx dx
Le polynôme caractéristique est
yh (x) = C1 x + C2 x 2 + C3 x 3 .
x x2 x3 1 x x2 1 x x2
W(x,x 2 ,x 3 ) = 1 2x 3x 2 =x 1 2x 3x 2 =x 0 x 2x 2 = x(6
0 2 6x 0 2 6x 0 2 6x
pour tout i = 1, . . . , n.
Exemples :
En dimension 2 :
y10 = a11 (x)y1 + a12 (x)y2
.
y20 = a21 (x)y1 + a22 (x)y2
En dimension n > 2 :
0
y1 = a11 (x)y1 + a12 (x)y2 + . . . + a1n (x)yn
y 0 = a21 (x)y1 + a22 (x)y2 + . . . + a2n (x)yn
2
..
.
0
yn = an1 (x)y1 + an2 (x)y2 + . . . + ann (x)yn
Remarque :
Une équation différentielle linéaire à coefficient constants d’ordre
n, peut toujours se mettre sous la forme d’un système linéaire de
dimension n.
Notation matricielle
y1 (x)
a11 (x) a12 (x) . . . a1n (x)
y2 (x) a21 (x) a22 (x) . . . a2n (x)
. . . et A(x) =
Y (x) = .. .. .. .
..
. . . .
yn (x) an1 (x) an2 (x) . . . ann (x)
Le système se met alors sous la forme suivante :
0 a (x) a (x) . . . a (x)
y1 (x) 11 12 1n y1 (x)
y 0 (x) a 21 (x) a 22 (x) . . . a2n (x) y2 (x)
2 = .. .. . . .
... . . .. ..
...
yn0 (x) an1 (x) an2 (x) . . . ann (x) yn (x)
Xn
0
X1 e λx X1 λe λx X1 e λx
Y0 = .. .. ..
= = λ =
. . .
Xn e λx Xn λe λx Xn e λx
X1
λx ..
= λe . = λXe λx .
Xn
On a donc
Y 0 = AY ⇒ λXe λx = AXe λx ,
c’est-à -dire
AX = λX .
Valeurs propres, vecteurs propres, Diagonalisation des
matrices
AX = λX
2−λ 3
ϕ(λ) = = λ2 − 3λ − 1.
4 1−λ
Y 0 = AY ⇒ λXe λx = AXe λx ⇒ AX = λX .
Y (1) = X (1) e λ1 x
Y (2) = X (2) e λ2 x
..
.
Y (n) = X (n) e λn x
La solution générale s’écrit
n
X
Y = Ci Y (i) = C1 X (1) e λ1 x + C2 X (2) e λ2 x + . . . + Cn X (n) e λn x
i=1
X (1) e λ1 x +X (1) e λ1 x
Y (1) = 2 = e γx (A(1) cos ωx − B (1) sin ωx)
(9)
X (1) e λ1 x −X (1) e λ1 x
Y (2) = 2i = e γx (A(1) sin ωx + B (1) cos ωx)
avec C f2 ∈ C.
f1 , C
On peut prendre pour solutions réelles linéairement indépendantes
de Y 0 = AY :
cos x
(1) 1 ix 1 −ix (1)
2Y = e + e Y = − sin x
i −i
⇒ .
1 1
2iY =
(2) ix
e − e −ix (2)
Y =
sin x
i −i cos x
Rappel : Quel que soit z ∈ C, on a e iz + e −iz = 2 cos z et
e iz − e −iz = 2i sin z.
La solution générale réelle est ainsi :
C1 cos x + C2 sin x
Y = C1 Y (1) + C2 Y (2) =
C2 cos x − C1 sin x
Y (1) = Xe µx
Y (2) = Xxe µx + Ue µx
Y (1) = Xe µx
Y (2) = Xxe µx + Ue µx
1 2 µx
Y (3) = Xx e + Uxe µx + Ve µt
2
où X , U et V sont les vecteurs propres associés à la valeur propre
µ.
Systèmes différentiels linéaires non-homogènes
Ils peuvent s’écrire en général
Y 0 = AY + B. (10)
On se limitera ici au cas où la matrice A est à coefficients constants.
De la même manière qu’avec les équations linéaires, on cherche la
solution comme somme de la solution générale du système
homogène Y (h) et d’une solution particulière Y (p) du système avec
g 6= 0 :
Y = Y (h) + Y (p) .
Lorsque la matrice A est diagonalisable, on va montrer que l’on
peut découpler le problème. Pour cela, on note P la matrice de
passage de la base canonique à la base des vecteurs propres
X (1) , . . . , X (n) . La diagonalisation de A conduit alors à
λ1 0 0
A = PDP −1 , avec D = 0 ... 0 .
0 0 λn
Le système (10) devient ainsi
Y 0 = PDP −1 Y + B ⇒ (P −1 Y )0 = D(P −1 Y ) + P −1 B
En définissant maintenant
Z1 C1
Z = ... = P −1 Y et C = ... = P −1 B
Zn Cn