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Fluctuations Et Crises 2013 2014 CR

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économiques

Chapitre 9
Fluctuations et crises

C. Rodrigues - Lycée de la
ESH - ECE1 - Chapitre 9
1

Défense
Introduction
Eléments de définition

C. Rodrigues - Lycée de la
ESH - ECE1 - Chapitre 9
2

Défense
Qu’est ce qu’une fluctuation économique ?

C. Rodrigues - Lycée de la
• Les économistes contemporains désignent par fluctuation
économique l’ensemble des mouvements de baisse ou de hausse

Défense
de l’activité économique.
• Ces mouvements d’expansion et de récession de l’activité sont

ESH - ECE1 - Chapitre 9


repérés et mesurés à l’aide de plusieurs indicateurs tels que le
niveau de la production, les variations de stocks, le niveau du
chômage ou encore le niveau général des prix.
 Lorsqu’une économie est en situation de croissance, les
fluctuations qui peuvent être mesurées par le niveau de l’activité
(par exemple avec une indicateur de dimension tel que le Produit
intérieur brut) s’articulent autour de cette tendance longue qui est
3
appelée croissance économique potentielle
Qu’est ce qu’une fluctuation économique ?

C. Rodrigues - Lycée de la
• les fluctuations concernent généralement les variations de la
conjoncture économique (la courte période) tandis que le
trend de croissance potentielle renvoie à la dynamique

Défense
structurelle de l’économie (la longue période).
• La distinction entre conjoncture et structure économique

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repose sur des conventions adoptées par les économistes.
• « la conjoncture économique renvoie à l’orientation et au
degré de variation de l’ensemble des éléments de la vie
économique par rapport à un moment antérieur » N.D.
Kondratieff (1892-1938) .
Il existe des analyses portant sur des fluctuations de longue
période tels que les cycles de Kondratieff qui ont une durée de 4
cinquante ans.
Graphique n°1
Evolution du PIB en volume (variations annuelles et
trimestrielles) - France 1991-2013

C. Rodrigues - Lycée de la
Variations en %
6

Défense
4

ESH - ECE1 - Chapitre 9


0

-2

-4

-6
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Source : INSEE

5
Source : www.coe-rexecode.fr
Variations du PIB mondial en volume (en %)
2000-2013

C. Rodrigues - Lycée de la
Variations en %
6

Défense
2

ESH - ECE1 - Chapitre 9


-2

-4

53 pays
-6 Etats-Unis, Canada, Mexique, Japon, Australie, Nelle Zélande, Corée du Sud,
Hong-Kong, Taïwan, Singapour, Malaisie, Thaïlande, Philippinnes, Indonésie, Inde,
Chine, Union Européenne à 27, Norvège, Suisse, Turquie, Russie, Brésil, Argentine,
Chili, Colombie, Pérou, Afrique du Sud.

-8
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Source : calcul Coe-Rexecode depuis offices statistiques nationaux

www.coe-rexecode.fr 6
Fluctuations et cycles économiques //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Les cycles économiques sont des types particuliers de
fluctuations.

Défense
• Certains économistes ont posé comme hypothèse l’existence
de phases conduisant à une reproduction des fluctuations sur
des intervalles de temps plus ou moins réguliers.

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• Selon les économistes américains A.-F. Burn (1904-1987) et
W.C. Mitchell (1874-1948), « un cycle consiste en une phase
d’expansion simultanée de nombreux secteurs d’activité,
période suivie d’une phase de contraction similaire, puis d’une
reprise qui débouche sur la phase d’expansion du cycle suivant.
Cette séquence est récurrente mais pas nécessairement
périodique ».
7
Une représentation du cycle économique

Indicateur de dimension (PIB)

Crise
Récession
Récession

8
ESH - ECE1 - Chapitre 9
Reprise
économique
Dépression
Expansion
C.
Rodrig
ues -
1er cycle économique 2ème cycle économique Lycée
de la
Défens
e
3 remarques sur les liens entre les cycles et les
fluctuations //

C. Rodrigues - Lycée de la
① Un cycle économique est un cas de fluctuation mais que
toute fluctuation économique ne prend pas nécessairement
la forme d’un cycle.

Défense
② Certaines fluctuations peuvent être cycliques mais adopter
cependant un comportement « explosif » ou, au contraire,

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« amorti » ;
③ Les fluctuations et les cycles n’apparaissent pas par la simple
observation des données brutes (l’évolution constatée du
PIB ou du niveau général des prix par exemple). Les
économistes utilisent fréquemment des techniques de
filtrage et d’épuration des séries pour les étudier (voir partie
3.1 de ce chapitre).
9
Définitions //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Fluctuation économique
• Expansion

Défense
• Récession
• Dépression

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• Cycle économique
• Crise économique

10
Questionnement du chapitre //

C. Rodrigues - Lycée de la
1. S’agissant des crises économiques :
a. doit-on considérer qu’elles représentent des « accidents » au cours de l’histoire
économique des pays capitalistes ou sont-elles au contraire un élément

Défense
structurant du système ?
b. Le recours aux mécanismes du marché est-il requis pour « sortir » de la crise ou
une hétérorégulation de l’Etat s’impose-t-elle ?

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2. S’agissant des fluctuations économiques :
a. les fluctuations ont-elles des causes exogènes à l’économie ou sont-elles au
contraire la manifestation de comportements de nature économique (et le cas
échéant lesquels) ?
b. Les fluctuations économiques sont-elles récurrentes, périodiques (ce qui
signifient auquel cas qu’il s’agit de cycles économiques) ?
3. Les politiques économiques ont-elles vocation à maîtriser ces fluctuations ou
ces cycles économiques et, à l’inverse, peuvent-elles être considérées comme
« responsables » de leur avènement ?
4. Existe-t-il un seul type de fluctuation ou plusieurs ? Si on adopte l’hypothèse 11
selon laquelle les cycles sont pluriels, comment expliquer leur diversité ?
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
1. Les crises économiques du XIXème
siècle : manifestations et analyses

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1.1. Des crises d’Ancien Régime aux crises mixtes

12
Les crises d’Ancien Régime //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Crises d’Ancien Régime : crises frumentaires.
• E. Labrousse (1895-1988 - La crise de l’économie française à la fin de
l’Ancien régime (1943) : « les économies ont les crises de leurs

Défense
structures ».
• Il existe des circonstances aggravantes des crises frumentaires qui

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peuvent être considérées comme en partie endogènes à
l’économie telles que :
1. une faible capacité de stockage des richesses produites ;
2. une part très élevée de l’agriculture dans l’activité économique (la hausse
des prix des denrées alimentaires a un « effet de contagion » très
important et rapide dans le reste de l’économie) ;
3. des droits de douanes qui peuvent devenir prohibitifs et qui limitent les
importations en provenance d’autres régions ou pays ;
4. une incitation à la spéculation par les agents économiques ce qui tend à
faire croître la pénurie. 13
Le déroulement typique de la crise frumentaire
Choc « exogène » Mauvaise récolte

Chute de la production agricole

Hausse du prix du grain

14
ESH - ECE1 - Chapitre 9
Paupérisation
Baisse Dégradation du volume
de la production globale et de la qualité Famine
et de la demande globale de la main d’œuvre
Surmortalité

C.
Rodrig
Généralisation de la crise ues -
Lycée
à tous les secteurs de l’économie de la
Défens
e
Les crises d’Ancien Régime //

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• En France, dernière grande famine consécutive à une
crise frumentaire : 1709 (baisse de 10% de la population)

Défense
• Autres cas en France : crise de 1788-1789 et crises liées
aux guerres napoléoniennes en 1810 et 1815-1818.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• Irlande en 1845 : crise dont le déclencheur est nettement
exogène (la maladie de la pomme de terre).
• Certains pays ont connu des crises frumentaires jusqu’au
début du XXème siècle : les famines russes ont provoqué
plus de 5 millions de victimes entre 1921 et 1922.

15
Les crises mixtes //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Les crises mixtes sont caractérisées par la combinaison :
• d’une dimension agricole héritée des crises frumentaires : chute de
la production agricole et hausse du prix du grain ;

Défense
• d’une dimension industrielle annonciatrice des crises capitalistes
« modernes » : faillites d’entreprises et/ou krach boursiers.
• En France, crise de 1847-1848 :

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Crise dans la Suspension des travaux
Chemin de Fer de la ligne Paris-Lyon

Crise dans la Crise boursière Crise générale du


système productif
métallurgie

Aggravation de la crise par


Deux années de une politique monétaire 16
mauvaises récoltes inadaptée
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
1. Les crises économiques du XIXème
siècle : manifestations et analyses

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1.1. Des crises d’Ancien Régime aux crises mixtes
1.2. Révolution Industrielle et crises économiques
modernes

17
Les crises industrielles //

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• La capitalisme industriel impose son rythme à l’économie.
• Interconnexion entre la dimension financière et la dimension

Défense
productive.
Chute des prix : Crise productive

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Déflation

Faillites Faillites
bancaires d’entreprises
Crise économique
Chute de l’activité :
Krach boursier dépression

Flexibilité des
salaires à la baisse 18
Crise financière
Un exemple de crise industrielle : la crise de
1866 //

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La crise de 1866 en France a une double origine : bancaire et
industrielle.
Entre 1862 et 1866 : de nombreux secteurs industriels

Défense
trouvent leurs débouchés dans l’industrie ferroviaire
européenne. Ces firmes de chemin de fer (espagnoles,

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italiennes, russes notamment) sont principalement financées
par une banque d’affaires française : le Crédit mobilier.
En 1866, ces firmes empruntent massivement pour faire face à
des surcoûts de production : crise de confiance => chute des
titres en action.
Liquidation du Crédit mobilier en juin 1866. Par effet de
contagion, la crise s’étend à toute l’industrie française
(notamment les secteurs miniers, métallurgique et du
bâtiment). 19
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
1. Les crises économiques du XIXème
siècle : manifestations et analyses

ESH - ECE1 - Chapitre 9


1.1. Des crises d’Ancien Régime aux crises mixtes
1.2. Révolution Industrielle et crises économiques
modernes
1.3. L’analyse économique des crises au XIXème siècle
20
Une première critique de la loi
des débouchés :
Crise de 1815-1818 en Europe

Jean Charles Léonard Sismonde


Thomas Robert Malthus de Sismondi

C. Rodrigues - Lycée de la
(1766-1834) (1773-1842)

Défense
ESH - ECE1 - Chapitre 9
Essai sur le principe de population
(1798) 21
Principes d’économie politique au point de Etude sur l’économie politique
vue de leur application pratique (1837)
(1820)
T.R. Malthus : une crise de « sous-
consommation capitaliste » //

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• Une partie conséquente de la population peut préférer

Défense
l’épargne à la consommation : la crise résulte alors d’un excès
d’épargne qui est principalement le fait des catégories les plus
riches.

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• Le « vouloir d’achat » est insuffisant.

22
TJ. De Sismondi : une crise de « sous-
consommation ouvrière » //

C. Rodrigues - Lycée de la
• L’inégalité croissante dans la formation des revenus primaires

Défense
conduit à une sous-consommation ouvrière.
• Le « pouvoir d’achat » est insuffisant.

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• Sur le plan politique, Sismondi considère que ces crises
peuvent être anticipées et évitées grâce à des réformes
sociales.

23
Une analyse structurante
des crises capitalistes

C. Rodrigues - Lycée de la
Karl Marx
(1818-1883)

Défense
ESH - ECE1 - Chapitre 9
Le capital 24
(1867)
Marx et les crises des modes de production //

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• La succession de mode de production s’explique par des crises
structurelles générées par les contradictions internes de ces modes
de production :

Défense
• Les forces productives connaissent une évolution rapide sous les
effets du progrès technique ;

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• Les rapports sociaux de production connaissent une évolution lente
du fait de la stabilité de la structure sociale.

• « les conditions féodales de la propriété ne correspondaient plus aux


forces productives déjà développées. Elles se transformaient en
autant de chaînes. Il fallut les briser, elles furent brisées ».

25
Marx et les crises capitalistes //

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• Les crises capitalistes sont des crises de surproduction imputables à
la faiblesse de la consommation des masses : paupérisation relative
des prolétaires.

Défense
• Les crises remplissent une fonction de régulation au sein du MPC : «
les crises ne sont jamais que des solutions momentanées et violentes

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des contradictions existantes qui rétablissent pour un moment
l’équilibre troublé » (Le capital, 1867).
• Marx est un précurseur des théories du cycle :
• hypothèse d’un retour récurrent des crises lié à la surpopulation
relative : quand elle diminue, les salaires augmentent jusqu’à faire
diminuer les profits donc l’accumulation, ce qui entraîne un
retournement de conjoncture et à nouveau l’augmentation de la
surpopulation relative.
• Les fluctuations de l’armée de réserve industrielle explique la 26
récurrence des crises capitalistes.
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
2. Les cycles économiques : mesures et
analyses

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2.1. Repérage et construction des cycles économiques

27
Mesurer la périodicité au travers de séries
statistiques temporelles //

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• Typiquement, on considère que l’évolution d’une série
chronologique s’explique par la somme de différentes composantes.
Cette somme peut s’écrire de la façon suivante :

Défense
M=T+S+C+U
• M pour le mouvement (ou la fluctuation que l’on cherche à mettre
en valeur) ;

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• T pour trend ;
• S pour la composante saisonnière ;
• C pour cycle ;
• U pour la composante irrégulière (ou aléatoire).
 Ainsi, le trend correspond à la croissance économique potentielle de
longue période. La composante saisonnière correspond aux
fluctuations qui sont identifiées au cours d’une année. La
composante cyclique dite pure (C) corresponde à l’écart entre le
niveau observé du PIB et son niveau tendanciel (identifié par le
trend) ; elle est un indicateur de la phase du cycle dans laquelle 28
l’économie se trouve.
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
2. Les cycles économiques : mesures et
analyses

ESH - ECE1 - Chapitre 9


2.1. Repérage et construction des cycles économiques
2.2. Une typologie des cycles économiques

29
J.-A. Schumpeter (1883-1950)

C. Rodrigues - Lycée de la
• Les différentes catégories de cycles
sont aujourd’hui désignées à partir du
nom des auteurs qui les ont mis
initialement en évidence. C’est J.-A.

Défense
Schumpeter (1883-1950) qui, dans
Business cycles (1939), est à l’origine
de cette typologie :

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1. cycles longs : durée de cinquante
ans liés à l’évolution structurelle du
capitalisme (cycles Kondratieff) ;
2. Cycles majeurs : durée moyenne
d’une décennie liés au
fonctionnement de l’activité
économique (cycles Juglar) ;
3. Cycles mineurs : durée de quelques
mois qui proviennent des
fluctuations de la conjoncture sur la
30
courte période (Cycle Kitchin).
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
2. Les cycles économiques : mesures et
analyses

ESH - ECE1 - Chapitre 9


2.1. Repérage et construction des cycles économiques
2.2. Une typologie des cycles économiques
2.2.1 Les cycles longs : cycles Kondratieff

31
Nicolai Kondratiev (1892-1938)

C. Rodrigues - Lycée de la
• Nikolaï Dmitrievitch
Kondratiev, orthographié
autrefois Kondratieff,

Défense
(4 mars 1892 -
17 septembre 1938 (à 46 ans))

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est un économiste russe célèbre
pour sa théorie des cycles
économiques dits « cycles
Kondratiev ». Il est mort fusillé au
Goulag où il avait été déporté à la
fin d'un procès initié par Staline.

32
Les cycles longs de Kondratiev //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Ses premiers travaux sont publiés en 1922 (The World Economy and its
Conjunctures During and After the War), dans le cadre de l’Institut de la

Défense
Conjoncture Economique de Moscou (ICEM) qu’il créé lui-même en
octobre 1920 à partir d’une proposition de Lénine et qu’il dirige
jusqu’en 1928.

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• Objectif : proposer un modèle analytique permettant d’expliquer les
grands cycles qu’il observe empiriquement dans les pays capitalistes.
• Hypothèse : le capitalisme est marqué par des fluctuations endogènes
liées à la nature même du système même si Kondratieff admet que
certains facteurs méta-économiques peuvent affecter les fluctuations
(guerres, révolutions, production d’or, inventions majeures, etc.).
• Dès lors, il s’agit de rechercher les déterminants de cette dynamique en 33
identifiant des « lois de changement » du capitalisme.
Les cycles longs de Kondratiev //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Démarche en deux temps :
1) il démontre l’existence de grands cycles à l’aide d’un traitement mathématique appliqué
à différentes séries d’indicateurs économiques (taux d’intérêt, salaires, nominaux,

Défense
commerce extérieur, prix de gros, etc.). Il identifie ainsi des mouvements d’une durée
d’un demi siècle qui comprend une phase ascendante et une phase descendante. Trois
cycles longs ont ainsi été mise en évidence par Kondratieff en suivant cette méthode
(deux cycles et demi en réalité pour sa publication de 1922, le 4ème Kondratieff est une

ESH - ECE1 - Chapitre 9


extrapolation réalisée par les économistes ultérieurs).

34
Les cycles longs de Kondratiev //

C. Rodrigues - Lycée de la
2) Sur la base de ces constructions statistiques, Il montre ainsi que
les cycles dépendent du rythme de renouvellement de certains

Défense
investissements lourds lesquels dépendent eux-mêmes du
rythme de l’épargne allouée vers l’investissement.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


 Autrement dit, la dynamique des cycles obéit à une logique interne, celle
de l’intensité de l’épargne et de l’accumulation du capital disponible.

35
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
2. Les cycles économiques : mesures et
analyses

ESH - ECE1 - Chapitre 9


2.1. Repérage et construction des cycles économiques
2.2. Une typologie des cycles économiques
2.2.1 Les cycles longs : cycles Kondratieff
2.2.2. Les cycles majeurs : cycles Juglar

36
Clément Juglar (1819-1905)

C. Rodrigues - Lycée de la
• Médecin et économiste
Français. Membre de
l’Institut national de la

Défense
statistique (ancêtre de
l’Insee) et le l’Académie

ESH - ECE1 - Chapitre 9


des sciences morales et
politiques.
• Bibliographie :
• Des crises commerciales
et leur retour périodique
en France, en Angleterre
et aux Etats-Unis, 1862.
37
Les cycles majeurs : C. Juglar //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Juglar met en évidence le caractère périodique des crises au cours de la période
qu’il analyse entre 1800 et 1860.
• Il s’appuie pour cela sur un matériau original : les bilans bancaires dans les trois

Défense
pays considérés. Il montre que :
• le rapport entre les réserves métalliques des banques (autrement dit les
« encaisses » ou les liquidités) et les escomptes réalisés (c'est-à-dire les crédits)

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est variable selon la phase du cycle dans l’économie se trouve.
• Durée de chaque cycle est variable selon les pays : entre 6 et 12 ans, Juglar
identifie une durée moyenne autour de 8 ans avec un écart type relativement
faible.
• Hypothèse : « la crise naît de la prospérité ».
 Si Juglar attache une importance particulière au crédit accordé par les banques
pour expliquer le cycle (facilité de l’escompte puis contraction rapide du crédit)
que c’est l’investissement qui occupe une fonction centrale dans la mesure où
c’est lui qui dicte le rythme des fluctuations de la production.
38
Le cycle des affaires selon C. Juglar : un schéma de synthèse

Phase de prospérité : Les banques accordent


Les agents ont confiance davantage de crédits
en l’avenir

Le rapport crédits / liquidité


Le rapport crédits / liquidités S’accroît

39
revient à son niveau initial

ESH - ECE1 - Chapitre 9


Les crédits favorisent la spéculation
et la hausse des prix
La crise évince les agents
les moins solvables
et/ou qui présentent Déclenchement de la crise :
le plus de risques Les banques relèvent les taux d’intérêt
C.
Rodrig
ues -
Faillites d’entreprises Lycée
de la
et d’institutions financières Défens
e
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
2. Les cycles économiques : mesures et
analyses

ESH - ECE1 - Chapitre 9


2.1. Repérage et construction des cycles économiques
2.2. Une typologie des cycles économiques
2.2.1 Les cycles longs : cycles Kondratieff
2.2.2. Les cycles majeurs : cycles Juglar
2.2.3. Les cycles mineurs : cycles Kitchin
40
Les cycles Kitchin //

C. Rodrigues - Lycée de la
• En 1923, l’économiste américain J. Kitchin (1861-1932) met en
évidence l’existence de cycles de courte période aux Etats-
Unis et en Grande Bretagne qui sont liés à la gestion des

Défense
stocks telle qu’elle est pratiquée dans l’industrie et la grande
distribution ce qui entraîne des fluctuations de la production

ESH - ECE1 - Chapitre 9


industrielle.
• Alternance de périodes durant lesquelles les firmes stockent,
puis d’autres durant lesquelles elles déstockent afin de
restaurer leur rentabilité.
• Kitchin considère que chaque cycle a une durée moyenne de
40 mois. Autrement dit, on peut considérer qu’un cycle
majeur est constitué de deux cycles mineurs.
41
De l’observation à l’analyse des cycles…

C. Rodrigues - Lycée de la
Les cycles majeurs et mineurs ont marqué le rythme de la
conjoncture dans les pays industriels au XIXème siècle.

Défense
A partir du milieu du XXème siècle, les modèles
économétriques ne permettent plus d’observer ces types de
fluctuations.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


La distinction entre cycle mineur et cycle majeur a tendance à
s’estomper pour faire place à des fluctuations de l’activité de
durée intermédiaire.

42
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
2. Les cycles économiques : mesures et
analyses

ESH - ECE1 - Chapitre 9


2.1. Repérage et construction des cycles économiques
2.2. Une typologie des cycles économiques
2.3. L’analyse économique des cycles
2.3.1 Cycles économiques, monnaie et crédits

43
Les cycles économiques et la théorie
quantitative de la monnaie //

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• R.G. Hawthrey (1879-1975) : Currency and credit, 1919.
• Ce sont les contraintes institutionnelles propre au système de
l’étalon-or qui sont responsables des crises et des fluctuations

Défense
durant les premières décennies du XXème siècle.
• Au début du cycle, les banques stimulent l’activité en offrant des

ESH - ECE1 - Chapitre 9


crédits à faible taux d’intérêt ce qui conduit au gonflement des
stocks et à l’intensification de la spéculation. Le volume des crédits
des banques augmente mais leur encaisse-or diminue.
• Comme leur refinancement par l’institut d’émission est limité en
régime d’Etalon-or, le taux d’escompte augmente ce qui accroit la
contrainte métallique sur les banques jusqu’à ce que celles-ci
contractent les crédits ce qui conduit à la récession.
 Avec la fin de l’étalon-or, ce mécanisme a cessé de jouer ce qui a
44
contribué à atténuer l’existence du cycle des affaires.
Les cycles économiques et la théorie de la
monnaie endogène //

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• la création monétaire dépend de l’activité économique dans la

Défense
mesure où les crédits sont plus nombreux en période
d’expansion.
• Inversement, un niveau élevé de crédit peut fragiliser

ESH - ECE1 - Chapitre 9


l’économie et conduire à la récession.

45
Knut Wicksell (1851-1926)

C. Rodrigues - Lycée de la
• Economiste suédois
• Bibliographie :

Défense
• Interest and price,
1862.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


46
K. Wicksell : les cycles économiques et le
crédit //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Les banques créent de la monnaie de crédit (monnaie
scripturale).

Défense
• Il existe dans l’économie deux taux d’intérêt distincts :
• Le taux d’intérêt naturel (in) : taux de profit anticipé par les
firmes) ;

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• Le taux d’intérêt monétaire (im) : taux d’intérêt pratiqué par les
banques lorsqu’elles octroient des crédits.
• Lorsque in > im : incitation à investir par le recours au crédit
(effet de levier) ;
• Lorsque in < im : déincitation à investir par le recours au crédit
(effet de massue) ;
47
L’investissement et l’effet de levier //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Rentabilité économique :
• La rentabilité économique mesure l’aptitude d’une opération
économique à produire un flux de revenus supérieur aux dépenses

Défense
engagées. Elle s’exprime le plus souvent sous forme d’un taux :
EBE / capitaux engagés (capitaux propres + empruntés)

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• Rentabilité financière :
• La rentabilité financière consiste, pour l’entreprise, à mesurer
le rapport entre l’EBE retranché des coûts de l’emprunt (c'est-
à-dire les intérêts versés) et les fonds propres de l’entreprise
(capitaux investis à partir de l’autofinancement).
Taux de rentabilité financière :
48
(EBE – intérêts versés) / fonds propres
L’investissement et l’effet de levier //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Il existe un « effet de levier » lorsque une entreprise doit
recourir à un financement externe par endettement de son

Défense
investissement et que le taux d’intérêt réel est inférieur au
taux de rentabilité économique de l’investissement.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


En cas d’effet de levier, la rentabilité financière de l’entreprise
augmente.

49
Rentabilité et effet de levier : un cas pratique

C. Rodrigues - Lycée de la
On considère la situation économique de l’entreprise X. Les informations la concernant sont reportées
dans le tableau suivant :

Défense
ESH - ECE1 - Chapitre 9
Questions :
1. Rappelez la définition du taux de marge. Calculez le taux de marge de l’entreprise X.
2. Calculez la rentabilité économique de l’entreprise X en 2012. Commentez le résultat obtenu.
3. Qu’est ce que l’effet de levier ? A combien s’élève-t-il en 2012 ? En 2013 ?
4. Calculez la rentabilité financière de l’entreprise X pour 2012, puis pour 2013. Commentez les résultats
obtenus.
5. Comment peut-on expliquer les écarts entre la rentabilité économique et la rentabilité financière pour
l’entreprise X ?
50
Rentabilité et effet de levier : un cas pratique

C. Rodrigues - Lycée de la
• Question 1 :
• Le taux de marge se définit comme la part de la valeur ajoutée

Défense
qui revient à l’entreprise (EBE/VA). En 2013, 50 % de la VA
revient à l’entreprise X (même taux pour 2012).

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• Question 2 :
• La rentabilité économique mesure l’aptitude d’une opération
économique à produire un flux de revenus supérieur aux
dépenses engagées. Elle s’exprime le plus souvent sous forme
d’un taux : rapport entre l’EBE et les capitaux engagés
(capitaux propres + empruntés).
51
Rentabilité et effet de levier : un cas pratique

C. Rodrigues - Lycée de la
• Question 2 (suite) :
• On sait que l’entreprise X a investi 25 000 000 d’euros en

Défense
2012. Or, 20 % de cet investissement correspond à un
endettement (financement externe) soit une valeur de
5 000 000 d’euros. Le financement des investissements pour la

ESH - ECE1 - Chapitre 9


firme peut être présenté dans le tableau suivant :

Pour 2012 et 2013, le taux de rentabilité économique s’établit comme suit :


2 000 000 / (20 000 000 + 5 000 000) = 0,08 (soit 8 %). 52
Rentabilité et effet de levier : un cas pratique

C. Rodrigues - Lycée de la
• Question 3 :
• L’effet de levier mesure l’écart entre la rentabilité économique et le taux d’intérêt
réel. Tant que cette différence est positive, il est préférable d’emprunter pour financer

Défense
un projet d’investissement car son coût (le taux d'intérêt) sera inférieur à ce qu’il
rapporte (le taux de profit ou taux de rentabilité économique : r).

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• Pour l’année 2012 :
• r>i8%>5%
• La rentabilité économique est supérieure de 3 point au taux d’intérêt. Il est rationnel
pour l’entreprise X d’emprunter pour financer ses investissements.

• Pour l’année 2013 :


• r < i  8 % < 10 %
• La rentabilité économique devient inférieure au taux d’intérêt. L’entreprise X a intérêt
à réduire ses emprunts et autofinancer une partie plus importante de ses
investissements. 53
Rentabilité et effet de levier : un cas pratique

C. Rodrigues - Lycée de la
• Question 4 :
• La rentabilité financière consiste, pour l’entreprise, à mesurer le rapport entre l’EBE retranché des coûts
de l’emprunt (c'est-à-dire les intérêts versés) et les fonds propres de l’entreprise (capitaux investis à partir
de l’autofinancement).

Défense
Taux de rentabilité financière : (EBE – intérêts versés) / fonds propres

• Pour l’année 2012 :

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• EBE : 2 000 000 €
• Montant de l’endettement : 5 000 000 €
• Intérêts versés : 0,05 x 5 000 000 = 250 000 €
• Fonds propres (capitaux investis – endettement) : 20 000 000 €
• Taux de rentabilité financière : (2 000 000 – 250 000) / 20 000 000 = 0,0875 (soit 8,75 %).

• Pour l’année 2013 :


• EBE : 2 000 000 €
• Montant de l’endettement : 5 000 000 €
• Intérêts versés : 0,10 x 5 000 000 = 500 000 €
• Fonds propres (capitaux investis – endettement) : 20 000 000 €
• Taux de rentabilité financière : (2 000 000 – 500 000) / 20 000 000 = 0,075 (soit 7,5 %). 54
Rentabilité et effet de levier : un cas pratique

C. Rodrigues - Lycée de la
• On constate que pour deux projets d’investissement identiques
(même fonds propres, même volume d’endettement) et alors que la
configuration comptable de l’entreprise est la même (même EBE), la

Défense
rentabilité financière de l’entreprise X baisse lorsque le taux
d’intérêt augmente. Toutes choses étant égales par ailleurs, la

ESH - ECE1 - Chapitre 9


hausse du taux d’intérêt entre 2012 et 2013 est une moindre
incitation à l’investissement (le projet d’investissement ne rapporte
« plus » que 7,5 % de rentabilité après la hausse du taux d’intérêt).
Entre 2012 et 2013, l’effet de levier se transforme en effet de
massue.
 Par ailleurs, la hausse du taux d’intérêt peut inciter l’entreprise à
effectuer un placement financier. Si elle place la totalité de ses fonds
propres (20 000 000 €), cela lui « rapporte » 10 % en 2012 (soit 2,5
points de % supplémentaires par rapport à l’investissement). 55
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
2. Les cycles économiques : mesures et
analyses

ESH - ECE1 - Chapitre 9


2.1. Repérage et construction des cycles économiques
2.2. Une typologie des cycles économiques
2.3. L’analyse économique des cycles
2.3.1 Cycles économiques, monnaie et crédits
2.3.2. Cycles économiques et innovations
56
Innovations et destruction créatrice chez
Schumpeter //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Pour Schumpeter, la destruction créatrice est inhérente au capitalisme :
• innovations => concurrence imparfaite, plus précisément de la concurrence
monopolistique (voir chapitre 3) => extension du profit d’entrepreneur =>

Défense
standardisation du produit => affaiblissement du profit d’entrepreneur =>
concurrence classique.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• Schumpeter part ainsi de l’hypothèse que la concurrence est un
processus dynamique qui ne porte pas seulement sur les prix des
produits.
• Il ajoute à cette idée le fait que les innovations se produisent en
« grappes » vers la fin de la phase descendante du cycle économique.
• Ces grappes d’innovations génèrent alors un nouveau cycle qui finit par
s’épuiser au moment du retournement haut de la conjoncture (lorsque
notamment les produits innovants deviennent des produits
57
standardisés).
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
2. Les cycles économiques : mesures et
analyses

ESH - ECE1 - Chapitre 9


2.1. Repérage et construction des cycles économiques
2.2. Une typologie des cycles économiques
2.3. L’analyse économique des cycles
2.3.1 Cycles économiques, monnaie et crédits
2.3.2. Cycles économiques et innovations
2.3.3. Cycles économiques et investissement
58
Le multiplicateur d’investissement de Keynes
(1930) //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Pour comprendre la place qu’occupe la fonction de consommation dans le modèle
macroéconomique keynésien, il faut établir l’équilibre sur le marché des biens et services. Cet
équilibre décrit le partage du revenu Y entre la consommation et l’investissement (ce qui en
terme comptable, signifie aussi le partage du revenu Y entre la consommation et l’épargne).

Défense
Y=C+I

• Or, C = cY + b

ESH - ECE1 - Chapitre 9


 Avec « c » pour la propension marginale à consommer (voir cours d’EA)

• Si on remplace dans l’équation ci-dessus le membre C par la fonction de consommation


définie ci-dessus, on obtient :
Y = çY + b + I

59
Le multiplicateur d’investissement de Keynes
(1930) //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Or, l’objectif est d’exprimer l’investissement en fonction du revenu. A partir
de l’équation ci-dessus, on obtient :
Y – çY = b + I

Défense
(1 – ç) Y = b + I
Y = [1/(1 – ç)] (b + I)
• Si on raisonne en dynamique et non plus en statique (on s’interroge ainsi sur

ESH - ECE1 - Chapitre 9


l’impact que peut avoir une hausse de l’investissement sur le revenu national),
on obtient :
ΔY = 1/(1-ç) Δ (b + I)
Avec « m » le multiplicateur d’investissement :
m = 1/(1-ç) = 1/s

60
Le multiplicateur d’investissement de Keynes
(1930) //

C. Rodrigues - Lycée de la
• « m » est ainsi égal à l’inverse de la propension marginale à

Défense
épargner.
• Le multiplicateur indique qu’une variation exogène de

ESH - ECE1 - Chapitre 9


l’investissement donnera lieu à une variation amplifiée du revenu
dès lors que m > 1 et ce d’autant plus que la propension
marginale à consommer est élevée (et donc que la propension
marginale à épargner est faible).
• Dans l’application numérique ci-dessus, pour ç = 0,8 on a s = 0,2
et donc m = 1/0,2 = 5. Pour un investissement exogène initial
d’un montant de 100 u.m, le revenu national s’établit, ex post, à
500 u.m. 61
L’effet accélérateur

C. Rodrigues - Lycée de la
• Pour leur part, J.-M Clark (1884-1963) et A. Aftalion (1874-
1963) proposent le mécanisme de l’accélérateur qui repose
sur le lien de causalité inverse :

Défense
• toute variation de la demande engendre une variation plus
que proportionnelle de l’investissement.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• Sous certaines conditions (notamment un coefficient de
capital – K/Y – constant et supérieur à 1 et un taux d’utilisation
des capacités de production de 100%), le principe
d’accélération conduit à des phases de sous-investissement
auxquelles se succèdent des phases de surinvestissement ce
qui génère des fluctuations cycliques qui ont tendance à
s’amplifier.
62
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
3. Fluctuations et crises dans les
économies contemporaines

ESH - ECE1 - Chapitre 9


3.1. La crise de 1929 : une crise majeure du capitalisme

63
La crise de 1929 //

C. Rodrigues - Lycée de la
• La crise de 1929 est
unanimement considérée
aujourd’hui comme la plus

Défense
grande crise de l’histoire du
capitalisme.
• Elle se révèle par le krach

ESH - ECE1 - Chapitre 9


boursier du jeudi 24 octobre
1929 (Black Thursday) qui
dépasse rapidement, de par son
ampleur financière et
géographique, tous les
phénomènes du même type qui
s’étaient produits plus tôt dans
l’histoire des pays industrialisés.

64
La crise de 1929 //

C. Rodrigues - Lycée de la
• A partir du début de
l’année 1929, l’indice

Défense
du cours des actions au
New York Stock

ESH - ECE1 - Chapitre 9


Exchange (NYSE)
augmente de manière
considérable et
nettement plus que
proportionnelle à la
hausse des profits sur
la même période. 65
La crise de 1929 //

C. Rodrigues - Lycée de la
• La formation d’une bulle spéculative,
au cours de l’année 1929, est
favorisée notamment par trois
facteurs :

Défense
1. un recours de plus en plus
important au marché financier
pour le financement des

ESH - ECE1 - Chapitre 9


investissements (entrainant une
hausse des taux d’intérêt) ;
2. des entrées massives de capitaux
étrangers sur le marché financier
américain ;
3. une spéculation facilitée par la
pratique de l’achat à la marge (call
loans) qui consiste à acquérir des
titres avec règlement partiel au
comptant (10 % au courtier, le
66
reste étant financé à crédit).
La hausse des taux d’intérêt //

C. Rodrigues - Lycée de la
ESH - ECE1 - Chapitre 9
67

Défense
L’éclatement de la bulle spéculative //

C. Rodrigues - Lycée de la
ESH - ECE1 - Chapitre 9
68

Défense
New-York, 1933
1929 : le « bank run »

C. Rodrigues - Lycée de la
ESH - ECE1 - Chapitre 9
69

Défense
De la crise financière à la crise productive //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Au mois d’octobre, toutes les conditions requises sont présentes
pour que la bulle spéculative éclate alors que, simultanément, la
production industrielle se contracte.

Défense
• Si, sur le plan financier, la crise est essentiellement américaine, sur
le plan de l’activité économique, la dépression qui frappe les années
1930 est mondiale :

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• l’indice de production mondial de 1932 est 35 % plus faible que celui
de 1929.
• Le taux d’investissement s’effondre dans tous les pays industrialisés
(de plus de 15 % du PIB en 1929 à moins de 10 % en 1932 !) ;
• le niveau général des prix s’écroule conduisant la plupart des pays à
la déflation ;
• le chômage explose dans des proportions historiquement inédites (6
millions de chômeurs dans les pays industrialisés en 1928, 35 millions
en 1932). 70
La propagation internationale de la crise //

C. Rodrigues - Lycée de la
ESH - ECE1 - Chapitre 9
71

Défense
Deux interprétations doctrinaires de la crise…

C. Rodrigues - Lycée de la
Lionel Robbins (1898-1984) Jacques Rueff (1896-1978)

Défense
ESH - ECE1 - Chapitre 9
72
Trois analyses scientifiques de la crise…

C. Rodrigues - Lycée de la
C. Kindelberger
M. Friedman (1912-2006) J.-M. Keynes (1883-1946) (1910-2003)

Défense
ESH - ECE1 - Chapitre 9
73
C. Kindelberger //

C. Rodrigues - Lycée de la
• La grande crise mondiale (1988).
• Hypothèse : la crise économique est une crise de leadership (dysfonctionnement de la gouvernance
mondiale).

Défense
• Kindelberger montre que l’enrayement de la dépression impliquait la mise en œuvre de cinq principales
décisions en matière de politique économique qui n’ont cependant pas vu le jour :
① maintenir un marché mondial ouvert alors que les pays optent pour des politiques commerciales

ESH - ECE1 - Chapitre 9


protectionnistes (exemple du Smoot and Hawley act qui, à partir de 1930, conduit à accroitre
sensiblement les droits de douanes sur les produits industriels).
② Assurer un flux de prêts à long terme dans une logique contra-cyclique alors que la décennie 1930 est
caractérisée par une contraction des crédits.
③ Assurer la stabilité des taux de change alors que l’abandon du système de l’étalon-or laisse place à un
vide institutionnel en matière de système de changes.
④ Assurer la coordination des politiques économiques alors que les gouvernements conduisent des
politiques pro-cycliques durant les années 1930 (exemple de la politique déflationniste en France
avec Laval).
⑤ Enfin, agir comme prêteur en dernier ressort alors que l’économie mondiale n’a pas été alimentée en
liquidités nécessaires pour financer la sortie de la récession.
 A l’occasion de ce débat aux Etats-Unis, une pétition avait été signée sans succès par un millier
d’économistes pour demander au Président Hoover de ne pas ratifier le texte d’application du Smoot 74
Hawley act !
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
3. Fluctuations et crises dans les
économies contemporaines

ESH - ECE1 - Chapitre 9


3.1. La crise de 1929 : une crise majeure du capitalisme
3.2. Les fluctuations à partir de 1945 : causes exogènes ou
endogènes ?

3.2.1. Les effets stabilisants des politiques contra-cycliques


 Voir chapitre 6 (ECE1) et chapitre sur les politiques économiques conjoncturelles
(ECE2) 75
3.2.1. Chocs monétaires et chocs réels
Les effets pervers des politiques de
stabilisation //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Hypothèse de l’école monétariste et de la Nouvelle Ecole
Classique :
• les « politiques de stabilisation » conduisent à des effets pervers :

Défense
à terme, les conséquences macroéconomiques sont
déstabilisantes et intensifient les fluctuations.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


76
Les effets pervers des politiques de
stabilisation : M. Friedman //

C. Rodrigues - Lycée de la
La politique monétaire discrétionnaire amplifie les fluctuations économiques

Action conjoncturelle sur Action conjoncturelle sur

Défense
les taux d’intérêt la masse monétaire

ESH - ECE1 - Chapitre 9


Tensions inflationnistes Perturbation des
anticipations des agents

Amplification des
fluctuations 77
économiques
Les effets pervers des politiques de
stabilisation : M. Friedman //

C. Rodrigues - Lycée de la
La politique monétaire structurelle réduit les fluctuations économiques

Progression de la masse
Constance des taux

Défense
monétaire au même rythme que
d’intérêt la croissance potentielle

ESH - ECE1 - Chapitre 9


Faible inflation Facilitation des
anticipations des agents

Réduction des fluctuations


économiques et stimulation de la 78
croissance potentielle
Les effets pervers des politiques de
stabilisation : M. Friedman //

C. Rodrigues - Lycée de la
La politique budgétaire discrétionnaire amplifie les fluctuations économiques

Action conjoncturelle sur Action conjoncturelle sur

Défense
les dépenses publiques les recettes fiscales

ESH - ECE1 - Chapitre 9


Tensions inflationnistes Perturbation des
anticipations des agents

Amplification des
fluctuations 79
économiques
Les effets pervers des politiques de
stabilisation //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Hypothèse de l’école monétariste et de la Nouvelle Ecole Classique :
• les « politiques de stabilisation » conduisent à des effets pervers : à
terme, les conséquences macroéconomiques sont déstabilisantes et

Défense
intensifient les fluctuations.

F. Kydland (né en 1943), E. Prescott (né en 1940)

ESH - ECE1 - Chapitre 9


Robert Barro (né en 1944) PN 2004 PN 2004

80
Les effets pervers des politiques de
stabilisation : R. Barro //

C. Rodrigues - Lycée de la
• R. Barro : Are Governments bonds net wealth ?, 1974.
• Principe de l’équivalence ricardienne (ou théorème d’équivalence de
Ricardo-Barro).

Défense
• Même si l’offre de biens et services est élastique, dans un contexte
de hausse des dépenses publiques, les agents répondent en limitant

ESH - ECE1 - Chapitre 9


leur consommation parce qu’ils anticipent que le déficit budgétaire
d’aujourd’hui donnera lieu à des impôts futurs, ils épargnent par
conséquent davantage. Il y a ainsi « équivalence » en raison du fait
que la politique budgétaire est neutre ce qui signifie que le
financement des dépenses publiques a les mêmes effets
macroéconomiques selon qu’il est assuré par l’impôt ou par
l’emprunt.
• Hypothèse d’anticipation rationnelle : toute situation de déficit
budgétaire conduit les agents à anticiper des hausses futures
d’impôts de sorte que la valeur actualisée des impôts futurs est 81
exactement égale à la hausse des dépenses actuelles.
Les effets pervers des politiques de
stabilisation //

C. Rodrigues - Lycée de la
• F. Kydland et E. Prescott : La théorie du cycle réel (1980)
• « Choc » : bouleversement qui affecte l’économie et qui ne fait

Défense
pas l’objet d’une anticipation par les agents.
• Les chocs peuvent être monétaire ou réels.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• Les chocs réels ont une composante aléatoire (chocs de
demande et/ou chocs d’offre).

82
Politiques de soutien Choc de Choc d’offre
à l’activité demande (exemple : innovation)

C. Rodrigues - Lycée de la
Choc réel
Choc nominal aléatoire

Défense
ESH - ECE1 - Chapitre 9
Information Anticipations
imparfaite Modification des rationnelles
stratégies inter-
temporelles des agents

Fluctuations
économiques
83
La théorie des cycles réels : schéma de synthèse
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
3. Fluctuations et crises dans les
économies contemporaines

ESH - ECE1 - Chapitre 9


3.1. La crise de 1929 : une crise majeure du capitalisme
3.2. Les fluctuations à partir de 1945 : causes exogènes ou
endogènes ?

3.2.1. Les effets stabilisants des politiques contra-cycliques


 Voir chapitre 6 (ECE1) et chapitre sur les politiques économiques conjoncturelles
(ECE2)
3.2.1. Chocs monétaires et chocs réels 84
3.2.2. Les causes endogènes des fluctuations
Les causes endogènes des fluctuations //

C. Rodrigues - Lycée de la
• Nouvelle Ecole Keynésienne (NEK) :
• Modèles qui recherchent les fondements microéconomiques

Défense
de l’analyse macroéconomique et qui considèrent que les
fluctuations économiques découlent de mécanismes
endogènes à l’économie de marché.

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• Hypothèse d’asymétrie informationnelle : ces économistes
montrent que les rigidités et les imperfections des marchés
conduisent à des fluctuations de l’activité qui sont la
conséquence de comportements stratégiques des agents.

85
Asymétries Incitation aux comportements
informationnelles opportunistes

C. Rodrigues - Lycée de la
Institutions Agents non financiers
financières (firmes, ménages)

Défense
Anticipation de Cessions de créances : Défauts de
hausse de risques remboursements des
titrisation crédits

ESH - ECE1 - Chapitre 9


Hausse des taux
d’intérêt

Sélection adverse Hasard moral

Amplification des
fluctuations économiques

86

Récession
C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
3. Fluctuations et crises dans les
économies contemporaines

ESH - ECE1 - Chapitre 9


3.1. La crise de 1929 : une crise majeure du capitalisme
3.2. Les fluctuations à partir de 1945 : causes exogènes ou
endogènes ?
3.3. Les crises économiques depuis les années 1980 :
quelles analyses ?
87
Un changement de forme des crises
économiques //

C. Rodrigues - Lycée de la
• PDEM : crises limitées à la sphère financière et cambiaire
Faillite Saving and loans en 1987

Défense
Krach boursier de Wall Street en 1987
Attaques spéculatives contre le franc français et la Lire italienne en
1992-1993

ESH - ECE1 - Chapitre 9


• PED : crises des dettes publiques
• Crise de la dette au Mexique en 1982 et 1994
• Crise Argentine en 2001
• PED : crises des dettes cambiaires
Crise de la bulle spéculative en Asie (Thaïlande puis extension aux pays de
la région dont le Japon) en 1997 88
La crise mondiale de 2008 //

C. Rodrigues - Lycée de la
Défense
ESH - ECE1 - Chapitre 9
INSEE, Note de conjoncture, Mars 2009,
89
http://www.insee.fr/fr/indicateurs/analys_conj/archives/mars2009_d1.pdf

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