ThseMouniaBenazza 2017 P
ThseMouniaBenazza 2017 P
ThseMouniaBenazza 2017 P
En vue de l’obtention du
DIPLOME DE DOCTORAT
En BIOTECHNOLOGIE
Option : Microbiologie
Présentée par
Mme BENAZZA-BOUREGBA MOUNIA
Thème :
Soutenue le : 04/07/2017
Année 2016/2017
Remerciements
Tout au long de ma thèse, j'ai été soutenue par de nombreuses personnes mes
collègues, de l’université USTOMB, Nawel Selami, Brahim Salah, Abbad Ahmed, de
m’avoir donné généreusement de leur temps lors de mes échantillonnages sans
oublier, Katia Abdedaim pour son soutien et encouragement pendant les moments
difficiles, Kalfat Djamel, Chaa El Houari Nacima Draou, Hassiba Bokhari, Hannane
Sebaa pour leurs sympathies.
En évoquant «thèse» je ne peux avoir une pensée pour le défunt, Pr Zitouni
Boutiba grâce à lui j’ai pu réintégrer le monde de la recherche scientifique.
Mes collègues de l’université du laboratoire LBMB Fatima Zitouni, soulef Dib
tous les étudiant qui sont passés dans ce laboratoire les moments de joies et de partage
qu’on a passé ensemble, je n’oublierais jamais le sourire de la défunte Tlemsani
Mokhtaria.
Mes collègues de l’INRA, Christine Ducos, Magalie, Nathalie, Kati, je n’oublie
pas Enric, Theirry merci à toutes et à tous pour votre accueil, gentillesse les cafés
gourment de 10h.
Je voudrais remercier Mustapha le garde forestier de la forêt de M’Sila, il a mis
tous son cœur pour la réussite de mon travail, je n’oublie pas Mr Belkadi pour l’analyse
du sol.
Je garde ce paragraphe pour la famille et amis (e), mes parents mes frères et
sœurs, qui m'ont toujours soutenue dans mes choix, quels qu'ils soient, et qui m'ont
réellement aidée pendant les périodes les plus dures.
Mes enfants Hind et Yassine qui ont eu la patience de me supporter depuis le début de
cette aventure.
Aux Miens…
RÉSUMÉ
La forêt de M’Sila, située dans le nord-ouest algérien, en zone semi-aride est soumise aux
contraintes biotiques, abiotiques et anthropiques des subéraies méditerranéennes. La
mycorhization peut aider les plants à résister aux contraintes environnementales responsables du
dépérissement. Or, pour une meilleure transplantation des semis la synthèse mycorhizienne avec
des partenaires fongiques du même écosystème est recommandée. Pour cela leur identification
formelle est nécessaire. Les inventaires de la mycoflore algérienne ont été effectués par les
techniques de la mycologie classique, mais restent fragmentaires. De nombreuses confusions
demeurent. Aucun travail n’a encore été effectué sur la mycoflore des subéraies du Nord-ouest
algérien. Notre étude vise à actualiser les connaissances sur les macromycètes du nord-ouest
algérien, à tester une démarche utilisant les outils modernes de biologie moléculaire avant
l’analyse anatomo-morphologique pour l’étude d’une mycoflore, et à proposer des espèces
candidates pour la mycorhization du chêne liège. 100 sporophores de la forêt de M’Sila sont
récoltés. L'analyse de 127 séquences ITS de l’ADNrn nous ont permis d'identifier 50 espèces
appartenant à 20 familles, 9 ordres et 29 genres. 90 taxons sont identifiés au niveau spécifique. La
position taxonomique de nos récoltes a été effectuée selon la phylogénie récente des
Agaricomycotina. 16 arbres phylogénétiques sont générés et analysés. Certaines ont révélé des
complexes d'espèces comme pour Inocybe tigrina et Psathyrella candolleana.
24 séquences sont identiques à des séquences connues dans les bases de données Genbank et
Unite et 16 sont nouvelles, 6 espèces sont potentiellement nouvelles, 4 ectomycorhiziennes :
Boletopsis sp., Russula sp. 3, Inocybe aff. tigrina, Cortinarius sp. et 2 espèces saprophytes :
Hygrocybe sp., Macrolepiota aff. phaeodisca. 27 espèces sont connues pour être mycorhiziennes
dont certaines sont comestibles telles que Tricholoma caligatum et Suillus collinitus. 23 espèces
sont saprophytes dont Agaricus devoniensis, bon comestible proche du champignon de Paris,
Agaricus bisporus. D’autres, comme Boletopsis sp., présentent des molécules à intérêt
pharmacologique. La confusion entre T. caligatum et T. anatolicum en Afrique du Nord a été
levée. T. caligatum identifié pour la première fois en Afrique du Nord par les outils moléculaires
appartient au groupe des Matsutake connus pour leur haute valeur gastronomique.
Trois espèces sont proposées comme candidates pour la mycorhization des jeunes plants de chêne
liège : Hebeloma limbatum, Inocybe malenconii et I. rufuloides. La méthodologie employée, la
distribution géographique des espèces et les photographies pourront servir de guide pour des
travaux ultérieurs.
I
ABSTRACT
The M'Sila forest, located in the Northwest of Algeria, in semi-arid zone is subjected to the
biotic, abiotic and anthropic constraints of the Mediterranean cork forests. Mycorrhization can
help plants withstand the environmental stresses that cause dieback. However, for better
seedling transplantation, mycorrhizal synthesis with fungal partners of the same ecosystem is
recommended. For this purpose, their formal identification is necessary. The inventories of
the Algerian mycoflora were carried out by classical mycological methods, but remain
fragmentary. Many confusions remain. No work has yet been done on the cork forests
mycoflora of the Algerian Northwest. Our study aims to update knowledge on macromycetes
in the Algerian Northwest, to test an approach using modern molecular biology tools before
the anatomo-morphological analysis for the study of a mycoflora, and to propose candidate
species for the mycorhization of the cork oak. 100 sporophores from the M'Sila forest are
harvested. Analysis of 127 ITS sequences of the rDNA allowed us to identify 43 species
belonging to 20 families, 9 orders and 29 genera. 90 taxa are identified at the specific level.
The taxonomic position of our fungal collection was carried out according to the recent
phylogeny of Agaricomycotina. 16 phylogenetic trees are generated and analyzed. Some of
these trees have revealed species complex such as Inocybe tigrina and Psathyrella
candolleana.
24 sequences are identical to known sequences in the GenBank and UNITE databases and 16
are new, 6 are potentially new species, 4 ectomycorrhizal: Boletopsis sp., Russula sp., Inocybe
aff. tigrina, Cortinarius sp. and 2 saprophytic species: Hygrocybe sp., Macrolepiota aff.
phaeodisca. 28 species are known to be mycorrhizal, some of which are edible such as
Tricholoma caligatum and Suillus collinitus. 23 species are saprophytes including Agaricus
devoniensis, a good edible mushroom close to the "Champignon de Paris", Agaricus bisporus.
Others, such as Boletopsis sp., exhibit molecules of pharmacological interest. The confusion
between T. caligatum and T. anatolicum in North Africa was lifted. T. caligatum identified for
the first time in North Africa by molecular tools belongs to the group of Matsutake known for
their high gastronomic value.
Three species are proposed as candidates for the mycorrhization of young cork oak plants:
Hebeloma limbatum, Inocybe malenconii and I. rufuloides. The methodology used here, the
geographical distribution of the species and the photographs could serve as a guide for future
works.
II
LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
Affine (aff.) : est utilisé lorsque vous avez un spécimen qui est proche de quelque chose que
vous connaissez, mais vous êtes sûr qu'il est différent.
Amorce : courte séquence d'ADN, complémentaire du début de la séquence cible, servant de
point dedépart à la synthèse du brin complémentaire de cette séquence par une ADN
polymérase.
BLASTn : basic local alignment search tool : méthode de recherche utilisée en bio-
informatique permettant de trouver les régions similaires entre deux ou plusieurs séquences de
nucléotides ou d'acides aminés et de réaliser un alignement de ces régions homologues.
Confer (cf.) : est utilisé lorsque vous avez un spécimen qui est très proche de quelque chose
que vous connaissez, mais vous n'êtes pas sûr qu’il est différente.
Contig : séquences nucléotidiques obtenues par assemblages des reads (séquences)
Séquençage: processus permettant de déterminer l'ordre d'enchaînement des nucléotides
d’un fragment d’ADN donné. La méthode classique dite de "Sanger" a valu le prix Nobel à
son auteur en 1980. Depuis le milieu des années 2000, de nouvelles méthodes dites à haut
débit (HTS pour highthroughput sequencing) aussi appelées NGS (next-generation
sequencing) permettent de produire des millions de séquences rapidement et à faible coût
(mais plus courtes que par la méthode Sanger).
Liste des Figures
Figure 1: 10 hotspotsdu pourtour méditerranéen définis par Medail et Quezel (1997) et Médail et
Diadema (2006)......................................................................................................................... 5
Figure 2: Distribution du chêne liège dans le bassin méditerranéen. (http://www.institutduliege.com)
13
Figure 3: Répartition actuelle du chêne liège dans les pays du bassin méditerranéen (d’après Santos
Peirera et al., 2008)................................................................................................................. 13
Figure 4: Aire de répartition du chêne liège en Algérie (DGF Direction Générale des Forêts, 2003)... 15
Figure 5: Situation géographique de la forêt domaniale de M’Sila. (Cartothèque de la direction des
forêts de la wilaya d’Oran, 2000 modifiée)..............................................................................20
Figure 6: Classification du climat en Algérie (Agence National d’Aménagement du territoire,
2004).http://vertigo.revues.org/docannexe/image/5375/img-2.jpg...................................... 23
Figure 7: Climagramme pluviothermique d’Emberger (Q2) montrant l’évolution du climat de la forêt
de M’Sila.(inBerriah, 2015)...................................................................................................... 24
Figure 8: Les cinq règnes du vivant selon le mode de nutrition d’après Whittaker (1969).................. 27
Figure 9: Relation phylogénétique basée sur les séquences des petites sous unités de l’ADN
ribosomique, entre les champignons, animaux et les plantes Photosynthétiques (Taylor et al.,
1993)........................................................................................................................................28
Figure 10: Phylogénie et classification des champignons d’après Hibbett et al (2007)........................ 29
Figure 11: Phylogénie des Agaricomycetes (Hibbett et al., 2007)........................................................ 30
Figure 12: Les relations phylogénétiques des principaux groupes d'Agaricomycètes et autres
Basidiomycota (Hibbett et al., 2014)....................................................................................... 34
Figure 13: Schéma de l’arbre phylogénétique du vivant basé sur les marqueurs moléculaires,
indiquant la position des champignons. (López-Garcia et Moreira, 2008).
…………………………….38
Figure 14: Marqueurs moléculaires utilisés pour l’identification des champignons (Halwachs et al.,
2017)........................................................................................................................................40
Figure 15: Illustration de la notion d’espèce hypothétique (SH) telle qu’elle est conçue dans la base
Unité et dans l’article de Kõljalg et al (2013)........................................................................... 42
Figure 16: Situation géographique de la forêt domaniale de M’Sila.................................................... 43
Figure 17: Parcs Nationaux algériens................................................................................................... 44
Figure 18 : Vue d’ensemble de la forêt domaniale de M’Sila............................................................... 45
Figure 19: Diversité des champignons récoltés au cours de nos prospections.....................................45
Figure 20 : Profil montrant les différentes couches de sol de la forêt de M’Sila.................................. 47
Figure 21: Prélèvement de sol à différents horizons. a: carottage; b: mélange du sol.........................48
Figure 22: Un exemple de récolte de champignons............................................................................. 49
Figure 23: Modèle de fiche signalétique utilisée au laboratoire.......................................................... 49
Figure 24: Technique de réalisation de la sporée................................................................................. 51
Figure 25: Exemple de mesure des caractères macroscopique et microscopique des champignons
après leur récolte.....................................................................................................................52
Figure 26: Matériel pour broyage manuel............................................................................................53
Figure 27: Extraction d’ADN sous hotte à flux à solvant....................................................................... 54
Figure 28: NanoDrop Spectrophotometer ND-1000 utilisé pour le dosage de l’ADN...........................55
Figure 29: Exemple de séquence (FJ845434 Russula sanguinea) de l’ADNr montrant la position des
différentes amorces utilisées dans notre travail. .................................................................... 57
Figure 30: Exemple de gel de contrôle des produits de PCR................................................................ 58
Figure 31: Appareil à fluorescence pour visualiser les gels d’agarose (ADN)....................................... 59
Figure 32: Lecture du chromatogramme des séquences..................................................................... 60
Figure 33: Chromatogramme montrant deux hétéromorphismes (Y) sur les deux séquences obtenues
avec les amorces sens (ITS1) et non sens (ALR0)..................................................................... 60
Figure 34: Exemple de chromatogramme présentant une double séquence sur une partie de la
sequence................................................................................................................................. 61
Figure 35: Chromatogramme des séquences obtenues avec les amorces ITS1 (sens)................. 62 à 63
Figure 36: Utilisation des espèces déjà décrites pour choisir les seuils les plus pertinents pour
attribuer un statut aux échantillons correspondants aux nouvelles séquences et nouveau
clade présenté dans un arbre phylogénétique........................................................................ 64
Figure 37: Évolution de l’indice d’aridité de DE-Martonne.................................................................. 66
Figure 38: Profil du sol de la forêt de M’Sila........................................................................................ 67
Figure 39: Répartition du Chêne liège sur le littoral algérien. (Nedjahi).............................................. 70
Figure 40: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences IT1, ITS2, and 5.8S de l’ADNr, montrant la position phylogénétique de la séquence
du Volvopluteus algérien......................................................................................................... 78
Figure 41: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences IT1, ITS2, and 5.8S de l’ADNr, montrant la position phylogénétique de la séquence
de notre Memanoleuca turrita algérien (en gras) dans le clade des Mélonoleuca................. 79
Figure 42 : Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences générées du gène ADNr (IT1, ITS2, and 5.8S), montrant la position phylogénétique
de l’espèce algérienne(en gras) dans le complexe de l’espèce Hygrocybe acutoconica (Babos
et al., 2011 et Lodge et al., 2014)............................................................................................ 80
Figure 43 : Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences IT1, ITS2, and 5.8Sde l’ADNr, montrant la position phylogénétique des séquences
de nos Omphalotus algériens dans le clade des Omphalotus olearius............................ 84 à 85
Figure 44 : Arbre phylogénétique du maximum de vraisemblance des séquences ITS1, ITS2 et 5.8 S de
l’ADNr démontrant la position phylogénétique des séquences des spécimens algériens de,
Lyophyllum (Ly.), Lepista (L.) et Infundibulicybe (Inf.) dans le clade Tricholomatoide défini par
Matheny et al., 2007, Yu et al., 2011 et Alvarado et al., 2015. Phylogramme général des
quatre genres étudiés.............................................................................................................. 87
Figure 45: Arbre phylogénétique des séquences ITS des Lyophyllaceae, cladeVb (cf. Bellanger 2015)
avec un clade supplémentaire (/Vb-11) correspondant à L. Littoralis..................................... 88
Figure 46 : Début de l’alignement, obtenu par Clustaljp, des deux séquences de l’échantillon CM048
(séquences SMB91C et L, n° d’accession dans GenBank KP826745 et KP826746
respectivement) avec la séquence JX280410 de Lyophyllum littoralis, montrant le
polymorphisme important en début de séquence entre les deux allèles du même échantillon
algérien.................................................................................................................................... 90
Figure 47 : Arbre phylogénétique des séquences ITS des Tricholomes proches de T. batschii. La
séquence de l’échantillon algérien collecté pour cette étude est indiquée en gras................ 92
Figure 48 : Alignement des séquences sensu Vizzini et al. (2011) avec la séquence de notre
échantillon CM052 (séquence SMB83 n° d’accession dans GenBank KP826742 montrant le
caractère particulier de la population du nord-ouest algérien au sein de l’espèce Inf. gibba et
du complexe Inf. gibba............................................................................................................ 96
Figure 49 : Arbre phylogénétique des séquences ITS d’Hebeloma subsection Clepsydroida Beker et
Eberhardt (2004) et de quelques espèces des subsection Denudata et Hiemalia, construit par
la méthode du maximum de vraisemblance....................................................................97 à 98
Figure 50: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance, des
séquences ITS montrant la position phylogénétique des Inocybes récolté en Algérie
appartenant aux sous genre Inosperma, Mallocybe et Inocybe selon Ryberg et al. (2008) et
Larson et al. (2009)...................................................................................................... 101 à 102
Figure 51: Arbre phylogénétique des séquences ITS, construit par la méthode du maximum de
vraisemblance, montrant la position phylogénétique de la séquence AM882939, provenant
d’un échantillon identifié comme I. cervicolor...................................................................... 106
Figure 52:Alignement des séquences d’Inocybe cervicolor, I. calamistrata et I. aff. calamistrata
indiquant la position dans le 5,8S de l’ARNr qui permet de caractériser I. bongardhii……..107
Figure 53 : Localisation dans la phylogénie du sous-genre Inosperma, de l’espèce hypothétique
SH207079.07FU..................................................................................................................... 110
Figure 54: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance, des
séquences ITS (ITS1, ITS2 et 5.8S) montrant la position phylogénétique dans le clade
Gymnomilus, définit par Guzman et al. (2003) des séquences Gymnopilus générées dans cette
étude..................................................................................................................................... 113
Figure 55: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences du gène ADNr (IT1, ITS2, and 5.8S), montrant la position phylogénétique dans le
sous-genre Phlegmacium sensus Froslev et al. (2005) et Garnica et al. (2003) des Cortinaires
utilisées dans cette étude...................................................................................................... 118
Figure 56: Alignement de la séquences algérienne KP826759 de Cortinarius palazonianus et les
séquences européennes montrant l’allèle particulier «T» de notre échantillon................... 120
Figure 57 : Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences IT1, ITS2, and 5.8Sde l’ADNr, montrant la position phylogénétique des séquences
de nos Psathyrella algériennes (en gras) dans le clade Psathyrella candolleana sensus Nagy et
al. (2011), générées dans cette étude................................................................................... 123
Figure 58 : Phylogramme basé sur les séquences d’ITS (méthode du maximum de vraisemblance) de
huit spécimens algérien d’agarics accompagnés de spécimens de références dont les numéros
de GenBank sont indiqués. Les supports de branche calculés en pourcentages (sur 100
bootstraps) sont indiqués lorsqu’ils dépassent 50%....................................................127 à 128
Figure 59: Deux scénarii possibles pour expliquer les différences moléculaires (ITS, positions 211 et
655-661) et morphologiques (taille des spores) entre les deux sous espèces américaines
d’Agaricus argenteus et l’entité méditerranéenne indiquée comme «A. argenteus Med.
(Algérie, Corse)».................................................................................................................... 132
Figure 60: Figure RW Kerrigan, 2016 modifiée; taille des spores (longueur X largeur µm) des espèces
de A. subg. Flavoagaricus incluant les deux sous-espèces de A. argenteus et les deux
spécimens méditerranéens (Algérie, Corse) CM071 et CA384 respectivement.................... 132
Figure 61: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences des IT1, ITS2, et 5.8S de l’ADNr montrant la position phylogénétique de
l’échantillon algérien du Lycoperdon radicatum en gras, récolté en 2012 dans la forêt de
M’Sila, 164 années après le type récolté en Algérie par Durieu et Montagne...................... 136
Figure 62: extrait l’article de N. Patouillard du tome 15 du bulletin de la société mycologique de
France de 1899, donnant des précisions sur Bovistella radicata appelé actuellement
Lycoperdon radicatum........................................................................................................... 140
Figure 63: Arbre phylogénétique, construit par la méthode du maximum de vraisemblance, des
séquences des fragments IT1, ITS2, et 5.8S de l’ADNr, montrant la position phylogénétique
des échantillons algériens des sections Macrosporae et Macrolepiota définit par Vizzini et al.
(2011) et Yang et Vellinga (2010) dans le genre Macrolepiota.............................................. 141
Figure 64 : Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance, des
séquences ITS (ITS1, ITS2 et 5.8S) montrant la position phylogénétique des espèces
appartenant au genre Suillus récolté en Algérie....................................................................147
Figure 65 : Portion du chromatogramme de la souche CM108 de Suillus bellinii montrant
l’hétéromorphisme (T/C) @522 (numérotée sur la séquence KP82675) sur les deux séquences
ITS1/1LR0, flèche noire montre les chromatogrammes superposés..................................... 148
Figure 66 : Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance, des
séquences ITS (ITS1, ITS2 et 5.8S) montrant la position phylogénétique du Lactarius
sanguifluus récolté en Algérie, dans la section Deliciosi définie par ((Fr.) Redeuilh, Verbeken et
Walleyn, 2001) au sein des Lactarius........................................................................... 151 à 152
Figure 67: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences du gène ADNr (IT1, ITS2, and 5.8S), montrant la position phylogénétique générée
dans le complexe Boletopsis leucomeleana, B. perplexa, B. subsquarosa, selon Cooper et
Leonard (2012)...................................................................................................................... 153
Figure 68: Nombre de sporophores et d’espèces fongiques récoltés dans les quatre parcelles
prospectées de 2010 à 2013..................................................................................................159
Figure 69: Vue générale des quatre parcelles prospectées au cours de notre étude........................ 160
Figure 70 : Inventaire des taxons récoltés dans la forêt de M’Sila..................................................... 163
Figure 71: Biologie des espèces fongiques par parcelle prospectée.................................................. 164
Figure 72: Espèces fongiques saprotrophes identifiées au cours de notre étude..............................164
Figure 73 : Espèces mycorhiziennes identifiées au cours de notre étude.......................................... 165
Liste des Photos
Photo 1: Chêne liège dans la forêt de M’Sila (Oran) (Photographie prise le 3/11/2012)....... 16
Photo 2: Vue d’ensemble de la forêt domaniale de M’Sila (Photographie, prise le
03/11/2012)................................................................................................................ 21
Photo 3: Exemple de récolte de champignons effectuée lors de nos prospections................51
Photo 4: Hygrocybec cf.sp.1 (CM016_KP826727) appartenant au complexe d’espèces........ 83
Photo 5: Omphalotus olearius (CM014)................................................................................. 85
Photo 6: Lepista sordida (CM003)...........................................................................................94
Photo 7 : Unfindibulcybe gibba (CM052) récolté dans la forêt de M’Sila............................... 95
Photo 8: Inocybe aff. tigrina (PN sp.), CM024....................................................................... 104
Photo 9: Inocybe malenconii (CM054).................................................................................. 109
Photo 10 : Inocybe aff. agardhii (CM092)............................................................................. 112
Photo 11: Gymnopilus spectabilis (CM087).......................................................................... 116
Photo 12: Cortinarius sp.1 (PN sp.), CM082..........................................................................117
Photo 13: Cortinarius palazonianus (CM053)....................................................................... 119
Photo 14 : Ps. candolleana (CM037)..................................................................................... 125
Photo 15 : Sporophore d’Agaricus littoralis récolté dans la forêt de M’Sila......................... 128
Photo 16 : Sporophore d’Agaricus freirei récolté dans la forêt de M’Sila.............................133
Photo 17: Echantillons de Lycoperdon récoltés dans la forêt de M’Sila................................139
Photo 18: KP826721 Macrolepiota aff.phaeodisca (PN sp.)..................................................143
Photo 19: Lactarius sanguifluus, récolté dans la forêt de M’Sila.......................................... 152
Photo 20: Boletopsis sp.1, récolté dans la forêt de M’Sila.................................................... 154
Liste des Tableaux
Tableau 3 : Superficies (ha) des subéraies de 1937 à 2008 dans les pays 14
méditerranéens
Tableau 10: Position des hétéromorphismes et des deux l’indels dans les 84
séquences des échantillons CM017 et CM014.
Tableau 15: Les champignons du genre Agaricus connus dans le Maghreb 135
(Algérie, Maroc et Tunisie) identifiés par Malençon et Bertault
(1970), Nezzar-Hocine (1998) et ceux identifiés dans cette étude.
Tableau 16: Positions dans la zone ITS dans le genre Boletopsis, caractéristiques 155
de l’espèce (sp. 1) nord-africaine et de la somme de deux espèces
(sp. 1 et sp. 2) méditerranéennes.
Tableau 17: Espèces récoltées dans la forêt de M’Sila et identifiées. 161 à 162
Tableau 18: Bilan des résultats des analyses phylogénétiques des espèces 169 à171
étudiées.
Remerciements
Dédicace
Résumé
Abstract
ﻣﻠﺨﺺ
Abréviation, Sigles et Acronymes
Glossaire
Liste des Figures
Liste des Photos
Liste des Tableaux
Sommaire
Introduction 1
Chapitre I Synthèse bibliographique
I .1. Les « hotspots » en région méditerranéenne : 4
I. 2. Diversité de la mycoflore dans les subéraies méditerranéennes 5
I. 2. 1. Identification moléculaire des basidiomycètes des subéraies algériennes 9
I. 3. Le chêne liège (Quercus suber l.) 10
I. 3. 1. Caractéristiques botaniques du chêne liège 10
I. 3. 2. Distribution géographique du Q. suber dans le bassin méditerranéen. 12
I. 3. 3. Les subéraies algériennes 14
I. 4. Présentation de la station d’étude: la forêt deM’sila 19
I. 4. 1. Localisation géographique 19
I. 4. 2. Caractéristiques géologiques et pédoclimatiques de la forêt de M’Sila 21
I. 4. 2.1. Caractéristiques géologiques 21
I. 4. 2. 2. Caractéristiques pédoclimatiques 22
I. 4. 2. 3. Caractéristiques pédologiques 22
I. 4 .2. 4. Paramètres climatiques 22
I. 5. Végétation de la forêt de M’sila 25
I. 6. Situation économique de la forêt de M’sila 25
I. 7. État des connaissances sur la classification des champignons 27
I. 7. 1. Classification traditionnelle 27
I. 7. 2. Classification phylogénétique des champignons 28
I. 8. Classification des basidiomycota 29
8. 1. Anciennes classifications 29
8. 2. Classification phylogénétique des Basidiomycota 29
I. 9. Concept d’espèce 34
I. 9. 1. Les critères morphologiques 36
SOMMAIRE
I. 9. 2. Réactions macro-chimiques 36
I.9. 3. Compatibilité sexuelle : critères d’inter-fertilité 38
I. 9. 4. Caractères moléculaires 38
I. 9. 5. La contribution de la phylogénétique 39
I. 9. 6. Définition d’espèce 40
En Algérie, l’inventaire mycologique sur une superficie de (2 382 000 km²) est encore
fragmentaire. à part les travaux de Maire (1907) et ceux de Malençon et Bertault (1970, 1975)
dans les forêts de Baïnem (Alger) et la présence d’un herbier de champignons au Musée
d’Histoire Naturelle de Montpellier (France) qui constitue la seule référence bibliographique
de base sur l’écologie et la connaissance des champignons d’Afrique du Nord. Les études
mycologiques dans les écosystèmes forestiers sont rares et très disparates. Les travaux effectués
par Nezzar-Hocine (1998) et Nezzar-Hocine et al. (1996) dans la cédraie du massif du Djurdjura
ont conduit à l’identification de la macroflore fongique (100 espèces sur 120 récoltées)
principalement des Homobasidiomycètes dont 48 genres appartiennent aux Tricholomatales,
Cortinariales et Russulales).
1
L’inventaire mycologique de Beddiar (2002) dans les forêts de Séraidi et El Kala (nord-
est algérien) a révélé une grande richesse de champignons surtout ectomycorhiziens dont plus
de 40 espèces sont associées au chêne liège, plus de 50 espèces au chêne zen et plus de 10
espèces au châtaignier. Les espèces les plus fréquentes appartenant majoritairement aux
genres : Amanita, Boletus, Cortinarius, Hygrophorus, Lactarius, Lepiota et Russula.
Les travaux de Djelloul et Samraoui (2011) et Djelloul (2014) sur l’écologie des
macromycètes et leur distribution dans les aulnaies du Parc National d’El Kala (Nord-Est de
l’Algérie) ont conduit à l’identification de 67 espèces dont 10 espèces spécifiques au site
d’étude et 45 espèces spécifiques au type de milieu (les aulnaies). Une analyse par groupes
fonctionnels de champignons a montré que les espèces saprotrophes sont déterminées par
plusieurs facteurs environnementaux d’importance comparable, les espèces
ectomycorhiziennes sont déterminées principalement par l’essence arborée dominante et les
espèces bryotrophes par la composition spécifique des strates herbacées.
Ces divers travaux montrent que les inventaires mycologiques effectués dans certains
écosystèmes forestiers algériens restent souvent incomplets car les critères anatomo-
morphologiques seuls ne sont pas toujours suffisants pour expliquer les relations systématiques
entre les espèces; d’où la nécessité d'utiliser des marqueurs moléculaires afin de résoudre les
ambiguïtés taxonomiques et évolutives. La compilation des méthodes traditionnelles,
moléculaires et phylogénétiques en mycologie est de plus en plus utilisée pour la description et
la caractérisation de nouvelles espèces, ou encore uniquement la biologie moléculaire pour
définir une nouvelle espèce selon certains auteurs (Taylor et Hibbett, 2014).
À notre connaissance, aucun travail n’a été effectué sur la diversité fongique des
subéraies du Nord-ouest algérien, en particulier sur la caractérisation des champignons
Basidiomycètes par analyse moléculaire, d’où l’intérêt de notre étude sur la biodiversité de la
mycoflore d’une forêt du nord-ouest algérien en zone semi-aride: la forêt de M’Sila de la wilaya
d’Oran.
2
basidiomycètes, pour la détermination des espèces caractéristiques de cette zone semi-
aride à partir d’un d’échantillonnage de sporophores
- et d’autre part, combler les manques de données mycologiques sur cette forêt, et enfin
mettre à la disposition des utilisateurs potentiels, les responsables de la direction des
forêts, les scientifiques et les passionnés de la mycologie, un herbier avec des
illustrations et des séquences d’ADN, associé à l’alimentation d’une base internationale
avec les séquences d’ADN des champignons algériens.
Le manuscrit de la thèse comprend quatre chapitres avec une introduction, une conclusion
générale et quelques perspectives.
Le chapitre III regroupe les résultats et leur discussion des analyses phylogénétiques
des espèces fongiques collectées dans la subéraies de la forêt de M’Sila (Oran)
Le Chapitre IV regroupe l’inventaire des espèces fongiques récoltées de 2010 à 2013
et la discussion générale qui résume les différentes situations rencontrée lors des
identifications des espéces par des analyses phylogénétique.
3
Chapitre I
Synthèse Bibliographique
Chapitre I Synthèse Bibliographique
La région méditerranéenne est l’un des 34 « hotspots » de la biodiversité mondiale, elle est
reconnue comme candidat hyper-chaud pour le soutien de la conservation de ses plantes
endémiques (13.000) (Myers et al., 2000).
Les « hotspots » selon la Conservation Internationale (CI), sont des secteurs géographiques
qui se caractérisent par leur concentration exceptionnelle en espèces animale et végétale et par
des niveaux critiques de pertes d’au moins 70% de leurs habitats. Une analyse statistique réalisée
par Nadin (2008) révèle que 25 000 espèces de plantes sont inventoriées en méditerranée,
correspondant à 9,2% des espèces connues dans le monde, sur un territoire correspondant à 1,5%
de la surface terrestre, la moitié sont des espèces particulièrement bien adaptées, notamment aux
périodes sèches et ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde (espèces endémiques) (Nadin,
2008). Sur les 9 pays participant alors au programme régional de coopération statistique euro-
méditerranéen METSTAT II et à Eurostat (DZ, EG, IL, JO, LB, MA, PS, SY, TN), l’Algérie
(DZ) est classée au deuxième rang par le nombre d’espèces de sa flore connues en 2008 (plantes
vasculaires, mousses, lichens, champignons et algues) et au quatrième rang par le nombre
d’espèces de sa faune et de sa flore. On peut donc s’attendre à ce que le nombre d’espèces de
champignons macromycètes soit relativement élevé en Algérie et que des espèces endémiques
particulièrement adaptées au climat semi-aride soient présentes. 10 secteurs sont définis par
Medail et Quezel ( 1997) dans le bassin méditerranéen
4
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Ces « hotspots » périméditerranéens abritent environ 5500 végétaux endémiques, soit 44%
de la richesse floristique méditerranéenne sur 22 % des terres (Ca., 515 000 km2) (Abdel Samad,
2015).
Figure 1: 10 hotspotsdu pourtour méditerranéen définis par Medail et Quezel (1997) et Médail et
Diadema (2006). Le « hotspot »régional de Croatie n’est pas représenté dans cette
Figure. Le cercle vert représente le littoral oranais.
Ces points chauds de la méditerranée occidentale sont menacés par la désertification et une
extension des conditions d’aridité. Les modèles climatiques actuels projettent une élévation de la
température moyenne comprise entre 2,2 et 5,1 °C et une éventuelle baisse des précipitations
annuelles de 4-27% sur le bassin méditerranéen sur la période 2080-2099 par rapport à la période
1980-1999 (IPCC, 2008). En climat méditerranéen à période estivale sèche, les zones arides et
semi-arides représentent 36% des terres émergées (Nouaim et Chaussod, 1996). Les végétaux
vasculaires et les champignons sont particulièrement soumis à cette sécheresse.
5
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Pour la réussite et la gestion durable des forêts de chêne liège, il faut prendre en compte les
champignons qui sont importants dans le fonctionnement des écosystèmes et pour la croissance et
la survie des essences forestières. Il y a une grande diversité de champignons dans les pays du
bassin méditerranéen. Le nombre d’espèces est important en Europe et même en France où le
nombre est estimé à 30 000 espèces (Courtecuisse et Duhem, 2007) dont environ 15 000 sont
connues alors que 20% des espèces de champignons (ca. 1,5 million) sont connus dans le monde.
En Andalousie (Espagne), certains auteurs ont signalé la présence de plus de 3.800 espèces de
champignons épigés et truffes; ces derniers sont des PFNL économiquement très importants dans
les pays méditerranéens (Pettenella et Kloehn, 2008).
6
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Pinus halepensis (Piou, 1979; Diaz et al., 1996). La plupart des travaux sur la mycoflore du
chêne liège ont été réalisés au Portugal par Azul et al. (1999, 2009, 2010 et 2011) mais ils ne
présentent aucune étude taxonomique ou phylogénétique. De Roman et al. (2005) ont identifié 10
espèces fongiques associées au chêne liège du Portugal (Cenococcum geophilum, Hebeloma
stoloniferum, Quercirhiza internangularis, Q. nodulosomorpha, Q. pedicae, Q. russulocystidiata,
Q. sclerotiigera, Russula, Xerocomus chrysenteron, Tuber brumale). Un bilan fongique (Azul et
al., 2011) dans les subéraies du Portugal a montré une grande diversité taxonomique des
champignons associés à Quercus suber, un total de 170 taxons et 19 genres. Cette analyse est
basée sur l’abondance des fructifications et le nombre cumulé d’individus par taxon et par
parcelle étudiée. Une étude comparative des champignons mycorhiziens présents chez Quercus
suber (malades et en bonne santé) a permis à Lancellotti et al. (2013) d’inventorier uniquement
les genres.
Dans le monde, 72 000 espèces de champignons sont décrites dont 78 seulement sont
connues en Algérie, la majorité sont probablement des champignons phytopathogènes (Tableau
1). Il est important de signaler qu’il n’existe actuellement aucune base de données algérienne sur
la diversité fongique. Les connaissances disponibles sur la diversité fongique au Maghreb, elles
se présentent soit sous forme de check-list bibliographique, par exemple « Inventaire fongique de
Tanger » (Outcoumit et al., 2014), soit sous forme d’études relatives à la synécologie des
macromycètes d’une région. On peut citer par exemple, l’étude de la mycoflore d’El Kala au
nord-est de l’Algérie (Djelloul et Samraoui, 2011) et la myco-écologie des subéraies du nord-est
de l’Algérie (Adouane, 2011) et de la Tunisie (Ben Hassine Ben Ali et Aschi-Smiti, 2013). Maire
et al. (2009) ont réalisés une actualisation de la mycolfore du Maroc. Les documents relatifs à la
mycoflore algérienne sont nombreux mais assez épars. L’inventaire le plus important dans la
littérature historique est celui de René Maire dans le bulletin de la société d’histoire naturelle
d’Afrique du Nord entre 1920 et 1938, concernant les champignons des environs d'Alger. Les
ouvrages Malençon et Bertault, (1970, 1975) font état de quelques descriptions de champignons
récoltés en Algérie. Les 25 espèces récoltées dans les zones humides d’El Kala, plus précisément
7
Chapitre I Synthèse Bibliographique
dans la cédraie d’El Kala, Cedrus atlantica (Parc National Algérien d’El Kala), sont décrites par
les méthodes classiques de mycologie (Nezzar, 1998). En Algérie, le Tricholoma caligatum est
signalé dans la cédraie de Chréa, dans le massif du Djurjura (Nezzar et al., 1996). En 2012, un
rapport de la FAO signale de possibles exportations vers le Japon, l’Espagne et l’Italie de
Tricholoma nauseosum ou T. caligatum, cette dernière est identifiée comme étant une espèce très
commune en Algérie (Boa, 2004) et pourrait avoir un potentiel économique. En Algérie, les
champignons comestibles forestiers sont récoltés et consommés surtout par les amateurs de ces
champignons. La consommation la plus importante de champignons hypogés comestibles est
celle des terfez ou truffes de désert qui se développent à l’état naturel dans les zones steppiques et
sahariennes et même dans les régions littorales (Fortas, 1990 ; Fortas et Chevalier 1992 a, b;
Fortas et Dib-Bellahoual, 2007; Fortas, 2009; Zitouni-Haouar et al., 2015). Les truffes du désert
vivent en associations mycorhiziennes avec des espèces végétales naturelles et exotiques en
méditerranée ; ils forment des endomycorhizes avec les Cistaceae et des ectomycorhizes avec
Pinus halepensis (Zitouni-Haouar et al., 2014; Zitouni-Haouar et al., 2015).
En ce qui concerne les forêts à Quercus suber en Algérie, un inventaire préliminaire des
Russules de chêne liège, a été réalisé sur les champignons du nord-Est algérien; ce dernier est
basé sur des données bibliographiques et des méthodes classiques de mycologie, six espèces de
Russula ont ainsi été décrites (Chekired et al., 2013).
La mycoflore des subéraies reste très mal connue dans les zones semi-arides au sud de la
méditerranée, et y est rarement ou partiellement décrite. Les résultats des travaux cités
précédemment constituent un point de départ pour l’évaluation de la biodiversité dans différentes
régions du sud de la méditerranée.
8
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Les critères anatomo-morphologiques seuls ne sont pas toujours suffisants pour expliquer
les relations systématiques entre les espèces. L’acquisition des connaissances approfondies de la
mycologie nécessite aussi de longues années de travail et d’apprentissage à partir de clefs
d’identification et d’analyse de nombreux échantillons récoltés sur le terrain. C’est pourquoi, il
est nécessaire d'utiliser des marqueurs moléculaires afin de résoudre les ambiguïtés taxonomiques
et évolutives. Le barcoding de l’ADN est basé sur l’hypothèse qu'une courte séquence normalisée
permet de distinguer les individus d'une espèce parce que la variation génétique entre les espèces
dépasse la variation au sein des espèces (Hebert et al., 2003). Les espaceurs transcrits internes
(ITS) ribosomiques du 18S - 5.8S -26S sont les régions cibles les plus couramment utilisées dans
le génome nucléaire pour l’identification des basidiomycètes (Gardes, 1993).
Il existe peu de travaux récents dans le Maghreb utilisant les outils moléculaires pour étudier
ces régions, on peut citer l’étude phylogénétique des champignons d’une subéraie marocaine
9
Chapitre I Synthèse Bibliographique
effectuée par Bakkali et al. (2009) qui ont utilisé les techniques du polymorphisme de longueur
des fragments de restriction (RFLP).
Le chêne liège (Quercus suber.), décrit par Linné en 1753, est rattaché au sous genre
Cerris qui regroupe les chênes à feuillage caduc et le chêne à feuillage persistant (Natividade,
1950 in Aronson et al., 2009) le chêne liège appartient à cette dernière catégorie. C’est une
essence qui appartient à l’ordre des Fagales et à la famille des fagacées. Selon Amandier (2002),
le chêne-liège occupe une place bien particulière et un rôle écologique important. Il participe à la
protection et à la fixation du sol contre l’érosion et préserve les richesses floristiques et fauniques
(Bouhraoua, 2009) Quercus suber est une ressource renouvelable, cette essence nécessite des
exigences écologiques spécifiques (Tableau 2).
L'originalité de cette espèce est de produire une écorce épaisse fournissant du liège qui est
périodiquement récolté (Photo 1). Le démasclage, opération qui consiste à enlever le liège, se fait
tous les 7 à 12 ans (Riffard, 2008) sans endommager ou affaiblir les arbres; l’utilisation du liège
ne nécessite pas la coupe des arbres. L’âge moyen est de 120 ans (Bouhraoua, 2003). Ce tissu
végétal est un isolant naturel qui protège le chêne liège des incendies fréquents dans les forêts
méditerranéennes.
10
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Âge L’âge limite naturel d'un chêne-liège entre 300 et 500 ans. Cependant, pour un
arbre régulièrement écorcé, il est de 150 à 200 ans
Écorce Sur un arbre jamais écorcé, elle est grisâtre, très épaisse, peu dense et
fortement crevassée. En termes de production, on l'appelle "liège mâle". Elle
représente une bonne protection contre le feu et permet au chêne de reprendre
rapidement sa croissance après le passage d'un incendie. Dans le cas des
arbres écorcés, le liège mâle est remplacé par le "liège de reproduction" ou
"liège femelle", de couleur jaune, rouge puis noire
Système racinaire Il est pivotant, constitué d'une grosse racine principale servant de support à
l'arbre, et de racines secondaires plus superficielles. Il permet
l'approvisionnement en eau et en éléments minéraux
Exigences écologiques
11
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Héliophile Exigeant une forte insolation. C'est en peuplement pur, ou en lisière des
parcelles qu'il se développe le mieux (fournissant une protection contre le vent
grâce à la robustesse de son système racinaire).
Humidité Elle est également un facteur limitant, tout en étant xérophile, le chêne-liège
nécessite une humidité atmosphérique d'au moins 60%, même en saison sèche,
et d'une pluviométrie de 500 à 1200 mm/an.
Calcifuge Le chêne liège est une espèce calcifuge stricte se développant sur tous les
substrats siliceux et acides (schistes, grès, gneiss, granite), et craignant
l'hydromorphie. Il s'accommode aux sols peu fertiles, superficiels ou lourds
(riches en argiles), mais recherche plutôt des textures légères (sables), bien
aérées et riches en matière organique.
On rencontre Q. suber dans sept pays du bassin méditerranéen dont l’Algérie (Figure 2).
Dans cette zone géographique, la méditerranée occidentale, sous l’influence de l’océan
atlantique, se trouvent réunies les conditions climatiques (Tableau 2) qui conviennent à la
végétation du chêne liège. Ces conditions ne se rencontrent que sur le littoral méditerranéen
12
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Le Tableau 3 présente la superficie (ha) des subéraies dans les pays du bassin
méditerranéen de 1937 à 2008. On remarque que l’Espagne et le Portugal sont les principaux
pays producteurs de chêne liège; ils représentent à eux deux plus de la moitié de la surface
boisée. Les subéraies européennes possèdent les 2/3 de la subéraie mondiale. Quant aux subéraies
maghrébines, elles occupent le reste de la superficie (1/3) dont la moitié est localisée en Algérie.
4% 2%
5%
32%
14%
16%
27%
Figure 3: Répartition actuelle du chêne liège dans les pays du bassin méditerranéen (d’après
Santos Peirera et al., 2008).
13
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Actuellement, l’Algérie occupe la troisième place (16%) de forêt occupée par le chêne
liège par rapport au total des subéraies du pourtour du bassin méditerranéen après le Portugal et
l’Espagne (Figure 3).
Tableau 3 : Superficies (ha) des subéraies de 1937 à 2008 dans les pays méditerranéens.
Santos
Saccardy Natividade Seigue Veillon Yassad
Pereira et al.
(1937) (1956) (1985) (1998) (2000)
(2008)
Portugal 600 000 765 000 600 000 60 000 605 000 862000
Espagne 340 000 350 000 365 000 340 000 352 000 725000
Algérie 444 000 426 000 440 000 200 000 450 000 375000
Maroc 300 000 360 000 320 000 300 000 345 000 440000
Tunisie 140 000 114 000 45 000 100 000 90 000 144000
Total 2 045 000 2 271 000 1 894 000 1 680 000 1 968 500 2689000
En Algérie, le chêne liège (Quercus suber) est une espèce forestière économiquement
importante qui occupe une superficie ≈ 450 000 ha (Boudy, 1955) mais il ne reste que 229 000
ha, véritablement productifs (Chouial et Guettar, 1997).
14
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Les subéraies algériennes sont localisées dans le Tell Oriental, essentiellement en zones
subhumides et humides au Nord-est de l’Algérie jusqu’à la frontière tunisienne (Figure 4);
quelques massifs isolés se rencontrent dans la partie occidentale dont les plus importants sont
ceux des Monts de Tlemcen, des régions d’Oran (Figure 5), Mascara, Ténès et l’Ouarsenis.
Figure 4: Aire de répartition du chêne liège en Algérie (DGF Direction Générale des Forêts,
2003)
Les peuplements sont situés dans deux grandes divisions phytogéographiques différentes en
fonction de l’influence maritime et de la structure géographique (Boudy, 1955). On distingue :
➢ les subéraies du secteur littoral au nord, dans une région englobant les sahels et les
plaines ;
➢ et les subéraies de montagne au sud, localisées dans l’Atlas tellien.
Les produits de la forêt algérienne sont essentiellement : le bois, le liège et divers sous-
produits (FAO, 2000). Le genre Quercus est reconnu pour sa capacité à former des
ectomycorhizes avec une diversité importante de champignons, principalement les
basidiomycètes, mais aussi les Ascomycètes (Malençon et Bertault, 1970; 1975). Sans ces
symbioses, la plupart des chênes liège ne pourraient pas survivre et inversement, sans les chênes
liège, certains macromycètes ne survivraient pas non plus.
15
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Photo 1: Chêne liège dans la forêt de M’Sila (Oran) (Photographie prise le 3/11/2012).
Dans cette relation d’interdépendance, il est aisé de comprendre que les modifications de
l’écosystème se traduisent par une modification de son fonctionnement et montre l’importance
relative des différentes espèces de champignons (Azul et al., 2009, 2011).
Ainsi, la gestion de ces écosystèmes peut être conduite de sorte à favoriser certaines
espèces, notamment comestibles à valeur ajoutée élevée comme ce qui est pratiqué
traditionnellement depuis des siècles dans les truffières du pourtour méditerranéen. De plus,
certaines espèces peuvent favoriser la croissance de l’arbre, son adaptation à la sécheresse et au
sol calcaire (Piou, 1979).
procédés pour améliorer sa régénération, notamment dans les biotopes les plus arides (Métro,
1952; Motte, 1957).
➢ La régénération naturelle par semis (Nsibi et al., 2006); ce type de régénération est très
délicat surtout en Afrique du Nord (Boudy, 1950). La régénération par rejets de souche. Grâce à
ce type de régénération un très grand nombre de massifs ont pu subsister malgré les incendies et
les dévastations de l’homme (Boudy, 1952).
➢ La régénération artificielle et assistée : elle se fait soit par semis direct des glands, soit par
transplantation des plants élevés en pépinière (Lepoutre, 1965).
Le semis direct est réalisé à partir de glands de chêne liège de bonne qualité. Une fois tombés
sur le sol humide, les glands commencent à germer, et la racine principale se développe
rapidement au cours des premiers mois et atteint une grande profondeur (Younsi, 2006). Les
glands doivent être semés le plus tôt possible après leur chute de l'arbre et sans qu’ils aient subi
une stratification préalable (Natividad, 1956).
Des efforts sont fournis de la part de la Direction Générale des Forêts (DGF) algérienne pour
développer des programmes de reboisement, afin de lutter contre la régression et le vieillissement
du couvert végétal en Algérie. Le Tableau 4 montre le faible taux de réussite du reboisement en
chêne liège. En effet, Aouadi et al. (2010) montrent l’absence de résultat dans les programmes de
la DGF.
La régénération par semis naturels reste insuffisante alors que les reboisements font
généralement défaut suite à la non maîtrise des techniques d’élevage des plants en pépinière, et
au choc de transplantation au sol.
L’effet bénéfique des champignons en général et des mycorhizes en particulier, n’est plus à
démontrer dans le cycle biogéochimique des sols (Barrico et al., 2012). Les travaux de et
Ponchet, (1981) dans sa conférence donnée à Juan-les-Pins et ceux de Caravaca et al. (2005);
17
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Schutsendubel et Polle, (2002), Echave et al. (2005) ont également montré que la mycorhization
aide l’arbre à se défendre contre les agresseurs phytopathogènes et à se maintenir en conditions
de stress et à résister au calcaire Piou (1979).
18
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Tlemcen 630 83 13
Oran 210 10 05
I. 4. 1. Localisation géographique
La forêt de M’Sila, d’une superficie d’environ 1570 hectares (C.F.W.O., 1997) (Figure 5)
contient un parc zoologique de 500 ha. Elle est située à 30 Km de la ville d’Oran. Elle se trouve
entre 260 m d’altitude au nord-est, et 568m au sud-ouest, d’où un important dénivelé d’environ
308 m (A.E.F.C.O., 1914 in Bouhraoua, 2003). Elle occupe le versant nord-ouest à 35°, 38N de
latitude et 0°53 de longitude (Figure 6).
La forêt domaniale de M’Sila (Wilaya Oran) (Figure 7) a été soumise au régime forestier en 1867
(C.O.I.O, 1878). Elle englobe la forêt nommée aujourd’hui (M’Sila) laquelle s’est ajoutée la forêt
de Saint Pierre appelée après l’indépendance forêt du domaine autogéré (Cheikh Ben Khalifa)
(C.O.I.O, 1878).
19
Chapitre I Synthèse Bibliographique
La forêt de M’Sila est limitée par les communes d’El Ançor et les Andalouses au nord, les
peuplements de Terziza au sud, Ain El Kerma à l’ouest et Misserghine à l’est. Elle fait partie de
la circonscription forestière d’Oran et du district de Boutlélis (C.F.W.O, 1996).
➢ M’Sila (Photo 2) qui s’étend sur une superficie de 1570 ha, à 6 km des Andalouses (de la
mer) à vol d’oiseau.
➢ Terziza occupe une superficie de 1 504 ha dans le prolongement de la forêt de M’Sila sur les
flancs du Murdjadjo vers Misserghine (Boudy, 1955).
20
Chapitre I Synthèse Bibliographique
D’un point de vue géologique, la forêt de M’Sila repose sur différents types de substrats
(Bouhraoua, 2003). Dans les peuplements de chêne-liège, des sables pliocènes et des schistes
jurassiques mis en place au Miocène moyen (BOUDY, 1950,1955, MOUSSA, 2011). Au sommet du
massif, sur son versant sud, ce sont des affleurements calcaires du Miocène inférieur qui
dominent mais aussi des quartzites et des grès siliceux (A.E.F.C.O., 1914 in Bouhraoua, 2003).
Cette forêt est couverte par endroit de dépôts marins et dunaires (Gourinard, in Dehane, 2012) et
de calcaire à Lithothamnies du Miocène supérieur.
21
Chapitre I Synthèse Bibliographique
I. 4. 2. 2. Caractéristiques pédoclimatiques
Un certain nombre de facteurs peuvent exercer une influence sur la diversité les
champignons. Parmi les plus importants sont le climat, la composition et structure de la
végétation et la nature physicochimique du sol.
I. 4. 2. 3. Caractéristiques pédologiques
Sur le plan édaphique, la forêt de M’Sila est caractérisée par un sol pauvre très profond et
perméables (supérieur à 2m), à texture argilo-sableuse dont l’origine proviendrait de la
décomposition de schiste et du quartz néocomien et la dégradation des grès sableux pliocène
(Thintoin, 1948) ou sableuse à argilo-limoneuse selon les endroits (BEKHADRA, 1991). Cette forêt
est recouverte par endroit de dépôts marins et dunaires et de calcaire à Lithothamnies du Miocène
supérieur (Gourinard, in Dehane, 2012).
Quatre types de sol ont été définis par Aimé (1991); les sols rouges sur formation
quartzique, les sols rouges décarbonatés sur grès calcaire, les sols rouges tirsifiés et les sols
polycycliques.
L’Oranie est caractérisée par un climat méditerranéen de type Csa selon la classification
de Köppen (2007), à été chaud situé dans l’étage bioclimatique semi-aride (Figure 6). Les
températures maximales d’été atteignent 31°C à Oran et 29 à Cap Falcon; en hiver, elles varient
entre 16 et 17 °C tandis que les minimales varient entre 22 et 24 °C en été et se situent en hiver
entre 8 et 11 °C à Oran.
Selon Aimé (1991), la sécheresse est évidente depuis les années 80 dans cette région; elle
serait caractérisée par un déficit pluviométrique printanier et moins prononcé en hiver. Les
travaux de ce même auteur ont montré que le littoral est sous la dépendance du courant de surface
qui, par le détroit de Gibraltar, compense les pertes évaporatrices de la méditerranée. Pendant les
périodes chaudes, le littoral est sous la dépendance de la brise maritime.
22
Chapitre I Synthèse Bibliographique
L’analyse du climat de la forêt de M’Sila effectuée par Dehane (2012) sur deux périodes
(1913-1934 et 1971-2008) montre qu’elle est caractérisée par un climat de type littoral, selon
l’indice de continentalité dans la classification de Debrach (1953 in Dehane, 2012). La forêt est
caractérisée par un climat méditerranéen à sécheresse bien marquée (selon l’indice de sécheresse
<5) et se situe dans l’étage de végétation thermo-méditerranéen (m >3°C, T>=16°C (T :
températures moyennes annuelles, m : valeurs moyennes des minima du mois le plus froid) et
latitude <600m).
23
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Quant à l’indice d’aridité défini par De Martonne (1942), il permet de positionner une
station dans un climat précis. Nous avons utilisé cet indice au cours de notre étude. Les
différentes analyses utilisant cet indice ont montré que la région est positionnée sous un climat
semi-aride (Dehane, 2012; Aimé, 1991).
24
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Les deux essences forestières principales qui recouvrent en grande partie ce massif
sont le pin d’Alep (Pinus halepensis) et le chêne liège (Quercus suber). Le chêne liège occupe
une superficie d’environ 3 000 ha (Boudy, 1955). Il repose sur des formations géologiques du
Crétacé inférieur.
La plupart des travaux concernant le chêne liège en Algérie se sont focalisés sur la
physiologie, l’édaphologie, et la phénologie de l’espèce, on peut citer ceux de Zeraia (1981) et
Yessad (2000) sur les paramètres écologiques, ceux de Bouhraoua (2003) et de Letreuch-
Belarouci (2010) sur l’écophysiologie et la typologie des subéraies, particulièrement en région
oranaise. En ce qui concerne les produits forestiers non ligneux, éléments indispensables à la
survie et l’équilibre des écosystèmes (ONG espagnol, in Berrahmouni et al., 2008)
particulièrement les champignons, à notre connaissance aucun travail n’a été effectué dans
l’Ouest algérien d’où l’intérêt de notre étude sur la diversité de la mycoflore de cette forêt.
La forêt de M’Sila, relevant de la commune de Boutlelis est bien plus qu’une forêt
récréative, elle représente un patrimoine économique certain. D’ailleurs, la direction des forêts
d’Oran lui porte un intérêt particulier ces dernières années. Avant l’indépendance, ces subéraies
offraient un volume moyen de liège de 3 000 qx/an (1,3 % du total national) d’excellente qualité,
surtout celui provenant d’Oran (M’Sila) et de la forêt de Hafir à Tlemcen (BOUDY, 1955).
25
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Les produits forestiers non ligneux comme les champignons peuvent être une ressource
non négligeable pour les populations locales. La découverte de champignons à haute valeur
gastronomique (Tricholomes du groupe Matsutake) ou à intérêt pharmacologique (Boletopsis) ou
cultivables comme certaines espèces d’agarics pourraient représenter une rente économique non
négligeable dans cette région.
26
Chapitre I Synthèse Bibliographique
I. 7. 1. Classification traditionnelle
Figure 8: Les cinq règnes du vivant selon le mode de nutrition d’après Whittaker (1969).
27
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Figure 9: Relation phylogénétique basée sur les séquences des petites sous unités de l’ADN
ribosomique, entre les champignons, animaux et les plantes Photosynthétiques
(Taylor et al.,1993).
28
Chapitre I Synthèse Bibliographique
8. 1. Anciennes classifications
Par la suite, le projet AFTOL (Assembling the FungalTree of Life) appelé aussi
classification AFTOL, (Tableau 5), basé sur les travaux de nombreux chercheurs dont ceux de
Hibbett pour les basidiomycota, utilisant sept gènes (nuc-ssurDNA, nuc-lsurDNA, RPB2,
RPB1, EF-1, ATP6, et ITS) et près de 1500 espèces appartenant au grand groupe de
champignons ont résolu la relation phylogénétique dans la sous-division des
Agaricomycotina. Les sous-classes, Tremelllomycetidea et Agaricomycetidea, établies dans la
9ième édition du dictionnaire de champignons, sont élevées au rang de classe suite à la création
30
Chapitre I Synthèse Bibliographique
31
Chapitre I Synthèse Bibliographique
32
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Deux nouveaux ordres sont définis par Binder et al. (2010), l’ordre des
Amylocorticiales, regroupé dans la sous classe des Agaricomycetidea et l’ordre des Jaapiales;
ce dernier forme un clade frère avec la sous-classe des Agaricomycetidea (Figure 13).
L’apparition de ces deux nouveaux ordres sont les résultats de l’étude de l’évolution
des espèces de champignons résupinées à morphologie en croûte par l’analyse multigénique
(rpb1, rpb2 et tef1) de leurs séquences.
La synthèse de Hibbett et al (2014) révèle les derniers résultats sur la phylogénie des
Agaricomycètes. Ils montrent que l’analyse phylogénétique a confirmé certains aspects de la
phylogénie des Agaricomycètes tel que la monophylie chez Agaricomycetidae (Agaricales,
Boletales, Atheliales, Amylocorticiales et Lepidostromatales) et leurs relations avec les
Russulales qui ont été résolues avec les travaux antérieurs basés sur l’analyse de l’ARN
ribosomique et les gènes codant pour des protéines. Le nouveau résultat est la position du
clade formé par Jaapiales, Corticiales et Gloeophyllales (Figure 12), cependant leurs positions
à un niveau supérieur restent ambiguës.
33
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Figure 12: Les relations phylogénétiques des principaux groupes d'Agaricomycètes et autres
Basidiomycota (Hibbett et al., 2014).
I. 9. Concept d’espèce
34
Chapitre I Synthèse Bibliographique
- soit on veut définir une espèce en décrivant un spécimen comme une entité type
appelé aussi type d’espèce, dans ce cas c’est la définition du taxon (Giraud et al., 2008),
-soit définir les critères ou les outils (clés de détermination) pour circonscrire un taxon
dans une branche de l’arbre de la vie (Giraud et al., 2008),
- soit voir si un individu donné est considéré comme membre de cette espèce. Dans ce
cas-là, identifier une espèce est un concept que de nombreux mycologues cherchent à
uniformiser, or les différents critères qu’on s’impose à prendre en considération peuvent
changer au fil des découvertes (i) de nouvelles espèces trouvées dans les nouveaux biotopes
pas encore prospectés ou (ii) des espèces jamais récoltées.
Chaque spécialiste d’un genre établit une clé d’identification pour discriminer les
différentes espèces qui lui appartiennent. Cette clé reste valable jusqu’à ce que de nouveaux
critères révélés par des techniques récentes (Microscope Électronique à Transmission,
Biologie Moléculaire) amènent à modifier la clé. Cependant, certaines clés utilisant des
critères facilement accessibles à l’œil nu restent très utiles.
Ainsi, pour identifier une espèce de champignons de nombreux critères peuvent être
pris en considération: morphologique, organoleptique, biochimique, moléculaire et la position
de l’espèce dans le processus évolutif. Certains critères morphologiques tels que la couleur et
les qualités organoleptiques dépendent du mycologue et restent subjectifs mais sont malgré
tout utilisés en essayant de les rendre les plus objectifs possible (planche montrant la gamme
de couleur des spores chez les russules, choix d’odeurs caractéristiques connues du plus grand
nombre, par exemple l’odeur de rave ou de radis, l’odeur d’anis).
35
Chapitre I Synthèse Bibliographique
La description des caractères morphologiques est aisée bien que ces derniers soient
liés à l’environnement dans lequel évolue le champignon, ils dépendent de l’âge du
champignon et des moyens utilisés pour les définir. Par exemple, avoir une bonne expérience
en Photographie (lumière, angle de prise de vue, balance des blancs, netteté, profondeur de
champ, ect...), consacrer du temps pour noter sur le terrain et récolter un maximum
d’informations sur le champignon et son environnement (type de sol, végétation...). Certains
caractères sont fragiles (Ndong et al., 2011) et ne se conservent pas au séchage comme
l’anneau chez certaines espèces. La notation des décorations sur le carpophore qui sont des
restes de voile partiel et général ainsi que les caractères organoleptiques, la couleur et les
réactions macro-chimiques doivent être réalisées sur le terrain (à l’exception de la réaction de
Schaeffer, réaction croisée entre l’aniline et un acide (Lachapelle, 2004), qui peut être réalisée
sur un spécimen séché (comm. pers. Callac). Les clés de détermination prennent en
considération ces nombreux caractères.
Pour certains genres, il est assez difficile de différencier les espèces car les caractères
distinctifs morphologiques (Lachapelle, 2002), organoleptiques, biochimiques, ou écologiques
sont peu nombreux et donc insuffisants. De plus, certains caractères sont susceptibles de
varier non seulement au sein d'une espèce (ex. chez Armillaria gallica) (Guillaumin et
Berthelay, 1981) mais encore en fonction de l'environnement (ex. chez les bolets).
I. 9. 2. Réactions macro-chimiques
L’oxydation des substances phénoliques est un caractère très utilisé par les
mycologues spécialistes des champignons lignivores. La cassure révèle chez certaines espèces
de bolets une réaction d’oxydation catalysée par une enzyme particulière appelée phénol-
36
Chapitre I Synthèse Bibliographique
oxydase. Par exemple, à la coupe Gyroporus cyanescens révèle une couleur bleu. Certaines
réactions colorées peuvent être induites en appliquant sur le carpophore ou une portion du
champignon de la teinture de Gaïac (Lachapelle, 2004). Une clé d’identification a été publiée
pour identifier des champignons lignivores uniquement à partir de la culture mycélienne
(Kuhner, 1978). Les critères biochimiques
La capacité d’une espèce à dégrader un substrat (le bois), à avoir des activités
enzymatiques particulières ou à produire une protéine, à partir d’un substrat simple peuvent
être des critères d’identification (Roussos, 1982). Les résultats de l’analyse des isoenzymes
ont montré que Tuber aestivum et T. uncinatum constituent une seule et même espèce
(Molinier, 2013).
37
Chapitre I Synthèse Bibliographique
Figure 13: Schéma de l’arbre phylogénétique du vivant basé sur les marqueurs moléculaires,
indiquant la position des champignons. (López-Garcia et Moreira, 2008). La flèche
bleue indique le clade des champignons.
I. 9. 4. Caractères moléculaires
Les caractères moléculaires (séquences d’ADN) sont plus nombreux que les caractères
traditionnellement utilisés en mycologie et sont insensibles à l’environnement. Les méthodes
actuelles se basent sur la comparaison de séquences d'ADN. Chaque individu possède sa
propre information génétique et les molécules d'ADN qui en sont le support sont présentes à
l'identique dans chacune de ses cellules.
38
Chapitre I Synthèse Bibliographique
L'ADN est une très longue molécule constituée de deux chaînes (ou séquences
complémentaires). Une séquence est un enchaînement de quatre motifs de bases (A, T, G, C)
dont l'ordre détermine l'information génétique transmise à l'identique de génération en
génération à moins d'une mutation. Les mutations sont à l'origine des variations rencontrées
dans les séquences d'ADN. Une mutation ponctuelle modifie une paire de bases à un endroit
donné (ou locus) de l'ADN; ce locus est alors variable (polymorphe) et les différentes formes
qu'il peut prendre sont appelées formes alléliques ou allèles. Ainsi par exemple, à la suite
d'une transition C-T à la cinquième position d'une séquence dont la longueur est de 11 bp
(paires de bases), on trouvera des individus qui portent l'allèle C (séquence ctgacCggta) et
d'autres l'allèle T (séquence ctgacTggtat). En alignant les deux séquences l'une au-dessus de
l'autre, on détecte très facilement le locus polymorphe et ses deux allèles. Selon que la
mutation est très ancienne ou relativement récente, une des formes alléliques peut caractériser
un groupe d'espèce, une espèce, ou simplement des individus au sein d'une espèce.
I. 9. 5. La contribution de la phylogénétique
L’ADN ribosomique (ADNr) est un opéron composé de trois gènes appelés ARNr18S,
ARNr5,8S et ARNr28S chez les basidiomycètes, ces noms correspondant au niveau de
39
Chapitre I Synthèse Bibliographique
sédimentation des fractions du ribosome sur un gradient de Svedberg. Ces gènes sont séparés
par des espaceurs internes transcrits appelés couramment ITS « internal transcribed spacers » :
ITS1 et ITS2 (Figure 14).
Les séquences des trois gènes de cet opéron sont très conservées au cours de
l’évolution (Nilsson et al., 2006). Les régions non codantes (ITS1 et ITS2), sont considérées
comme neutres (absence de sélection). Elles ne sont pas essentielles pour une fonction, elles
subissent très peu de pression évolutive, ce qui maintient une forte variabilité dans ces
séquences (Halwachs et al., 2017). Les ITSs sont particulièrement adéquats pour circonscrire
et identifier un taxon (White et al., 1990 ; Gardes et Bruns, 1993). Le « FungalBarcoding
Consortium » considère que la région ITS (ITS1, 5,8S, ITS2) de l’ADN ribosomique est le
barecode universel pour l’identification des champignons supérieurs (Schoch et al., 2012).
Après avoir séquencé et aligné les séquences d'une région d'environ 700bp qui inclut
les ITS1 et ITS2 et le 5.8S, les locus polymorphes sont pris en compte pour les analyses
phylogénétiques et le résultat est représenté sous forme d'arbres ou dendrogrammes qui
montrent soit la distance génétique entre les taxons (Méthodes du Neibourg Joining et
UPGMA), soit les liens phylogénétiques supposés entre ces taxons (méthodes de Parcimonie,
du Maximum de Vraisemblance ML et PHYML et de Mr. Byes).
Figure 14: Marqueurs moléculaires utilisés pour l’identification des champignons (Halwachs
et al., 2017).
I. 9. 6. Définition d’espèce
Notre objectif est de circonscrire nos échantillons dans l’arbre phylogénétique des
champignons. Si une de nos séquences s’insère dans le même clade que des séquences d’une
40
Chapitre I Synthèse Bibliographique
espèce déjà connue, l’échantillon correspondant devrait partager les mêmes caractéristiques
que celle-ci. Ceci pourrait nous renseigner sur l’hôte possible, dans le cas des espèces
mycorhiziennes, ou sur l’environnement particulier dans lequel se développe habituellement
l’espèce, comme le sol calcaire. L’analyse de l’origine géographique des séquences du clade
auquel appartient notre séquence nous permettra encore de mettre en évidence des migrations
et de révéler les similitudes du cortège d’espèces entre des régions géographiques lointaines à
climats semblables.
Il est nécessaire de choisir des séquences d’ADN fiables dans les bases de données. De
nombreuses bases de données sont disponibles. La plus utilisée est l’International Nucleotide
Sequence Database Collaboration (INSDC) qui regroupe les bases de données GenBank
(NCBI aux Etats-Unis d’Amérique), EMBL (en Europe) et DDBJ (au Japon), ces bases de
données sont synchronisées très régulièrement. Cependant, ces dernières contiennent un
certain nombre de séquences mal identifiées (Nilsson et al., 2006) ou insuffisamment
renseignées. L’initiative de la base de données UNITE,
(http://www2.dpes.gu.se/project/UNITE/UNITE_intro.htm) (Kõljalg et al., 2005) associant
taxonomistes (mycologues), molécularistes (spécialistes de la biologie moléculaire) et bio-
informaticiens semble la plus adaptée pour l’usage du barcode ou marqueur moléculaire pour
identifier les espèces et en particulier pour nommer les espèces encore jamais décrites. Cette
initiative est basée sur l’espèce hypothétique (SH) pour les espèces dont les séquences ont un
pourcentage de similarité compris entre 97 et 99%. Une séquence est choisie pour représenter
chaque SH; Ces séquences sont appelées des séquences représentatives (RepSeq) lorsqu'elles
sont choisies automatiquement par l'ordinateur et des séquences de référence (RefSeq) lorsque
ces choix sont confirmés ou annulés par des experts ayant une connaissance approfondie du
taxon en question. "(Https: //UNITE.ut .ee / repository.php).
La Figure 15 explique la notion d’espèce hypothétique selon Kõljalg et al. (2013). les
dendrogrammes (a et b) illustrent les distances génétiques entre 7 séquences.
Figure 15: Illustration de la notion d’espèce hypothétique (SH) telle qu’elle est conçue dans la
base Unité et dans l’article de Kõljalg et al (2013).
En a) : 4 d’entre elles appartiennent respectivement aux espèces A et B déjà décrites. Trois
nouvelles séquences x, y et z ont été positionnées dans ce dendrogramme et forment une
nouvelle branche (NC). Ces trois séquences peuvent être considérées comme appartenant aux
deux espèces hypothétiques SH1 et SH2 au seuil de différence de 1,5%.
En b) : les espèces A et B ont été considérées comme deux populations d’une même espèce.
On applique alors le seuil de différence de 3% pour distinguer les espèces et les séquences, x,
y et z, sont alors considérés comme appartenant à une seule espèce hypothétique SH3. Ainsi
trois SH différents sont attribuées à ces séquences en utilisant deux seuils différents.
42
Chapitre I Synthèse Bibliographique
43
Chapitre II
Matériels et Méthodes
Chapitre II Matériels et méthodes
Elle n’est pas mentionnée comme parc national d’Algérie (Figure 17), encore moins
caractérisée comme aire protégée, bien qu’elle abrite deux essences forestières importantes : le
pin d’Alep (Pinus halepensis) et le chêne liège (Quercus suber). Le chêne liège est une espèce
végétale importante, aussi bien d’un point de vue écologique qu’économique. Cette forêt est
réputée comme riche en champignons macromycètes comestibles et non comestibles dont le
développement est influencé par de nombreux facteurs dont les plus importants sont le climat,
la composition et structure de la végétation et la nature physicochimique du sol.
Figure 16: Situation géographique de la forêt domaniale de M’Sila (a) : Google Map 2014, (b) :
cartothèque de la direction des forêts de la wilaya d’Oran, 2000 modifié.
Après l’indépendance du pays, la plupart des travaux effectués dans cette forêt se sont
focalisés sur la physiologie, l’édaphologie, et la phénologie du Quercus suber tels que les
paramètres écologiques (Zeraia ,1981; Yessad, 2000). D’autres travaux ont porté sur
l’écophysiologie et la typologie des subéraies, particulièrement en région oranaise (Bouhraoua,
2003, Letreuch-Belarouci, 2010). Quant à la diversité des champignons de cette forêt en
particulier les basidiomycètes, à notre connaissance, aucune étude n’a été effectuée. C’est dans
ce cadre que nous avons orienté notre travail.
43
Chapitre II Matériels et méthodes
II. 2. Prospections
Les prospections sont effectuées dans 4 parcelles PI, PII, PIII et PIV, présentant des
biotopes différents, au niveau du parc zoologique de la forêt domaniale de M’Sila (FIGURE 18).
Le positionnement de ces parcelles a été effectué au GPS; les données sont regroupées dans le
Tableau 6.
y = longitude 3 945 862 3 946 659 39046 468 000 53 34 000 53 41 000 53 30
Z = Altitude
(m) 366 379 325
x = Latitude 35 38
différents lieux de la
PIV
forêt de M'Sila
y = longitude 000 53
44
Chapitre II Matériels et méthodes
Les parcelles PI, PII, PIII sont espacées d’un Km afin d’éviter que l’échantillonnage soit
effectué sur le même clone. 2 à 4 sorties ont été effectuées par parcelle ; les prospections sont
planifiées par un grade forestier pour des raisons de sécurité
a b
Pour la parcelle PIV, 20 prospections ont régulièrement été effectuées avec la précieuse
aide du garde forestier qui connait parfaitement les périodes de fructification des champignons
qu’il repère au cours de ses randonnées de surveillance. Ainsi, dès qu’il y a fructification d’un
champignon, deux ou trois échantillons de la même espèce sont récoltés, mais suffisamment
éloignés pour éviter qu’il s’agisse du même clone. Les récoltes d’échantillons ont été effectuées
en 2009, 2010, 2012 et 2013 (des échantillons ont aussi été récoltés en 2008) à différentes
périodes de l’année entre Novembre et Mai. La FIGURE 19, montre un exemple de la diversité
fongique durant notre campagne mycologique.
Décembre 2012
Novembre Décembre 2012 Janvier 2013
45
Chapitre II Matériels et méthodes
Oran est la plus importante ville côtière de l’Ouest algérien. La wilaya d’Oran comprend
26 communes dont quatorze communes côtières. Son littoral s’étend sur 124 kilomètres, soit le
1/10 environ du littoral national.
La station météorologique dans la forêt de M’Sila est inexistante durant notre étude.
Pour identifier l’influence climatique de cette zone, nous avons choisi les données climatiques
de la station météorologique de la Senia qui se trouve à proximité de la zone d’étude. L’Office
Nationale de Météorologie d’Oran (ONM) nous a fourni les données climatiques (pluviométrie
et température) (annexe 1)
Nous avons choisi de calculer cet indice (I) par la formule de DE MARTONNE (DE
MARTONNE, 1942)..L’indice d'aridité de De Martonne, noté I, permet de déterminer le degré
d'aridité d'une région.
Cette formule est caractérisée par sa simplicité dans laquelle le chiffre 10 ajouté à la
température, permet d'éviter d'avoir un indice négatif. Cet indice est d'autant plus grand que le
climat est plus humide.
46
Chapitre II Matériels et méthodes
Les prélèvements des échantillons de terre ont été effectués à différents horizons sur les
4 placettes prospectées. Plusieurs échantillons de terre sont prélevés à différents emplacements
sur le même site; ils ont été ensuite mélangés selon le guide pratique fourni par la société
FERTIAL, afin de constituer un échantillon significatif pour les analyses (FIGURE 21 b). Au
niveau de chaque point nous avons prélevé 1 Kg du sol.
47
Chapitre II Matériels et méthodes
Les échantillons de sol prélevés dans les différentes placettes de la zone d’étude, ont été
mis dans des sacs plastiques. L’analyse physico chimique a été réalisée au Laboratoire
agronomique (FERTIAL) d’Annaba, Algérie. Les bulletins des analyses de sol (profondeur 0-
20cm) sont regroupés dant l’annexe 2.
a b
Figure 21: Prélèvement de sol à différents horizons. a: carottage; b: mélange du sol
Un relevé floristique a été effectuée dans la forêt de M’Sila lors de nos prospections
fongiques. Les espèces les plus fréquentes sont recensées. Les identifications ont été réalisées
par un collègue du département de Biotechnologie végétale (USTOMB). Les espèces végétales
ont été photographiées in situ.
Les carpophores récoltés sont photographiés in situ (Figure 22) avec un appareil photo
de type Kodak M1033 (10 MEGAPIXELS). Certains caractères sont immédiatement
48
Chapitre II Matériels et méthodes
Quand cela est possible, il est préférable de récolter plusieurs spécimens (Figure 22) de
différents âges d’une même espèce. Les champignons résupinés, les polypores et champignons
non visibles à l’œil nu ne sont pas récoltés. La présence des ascomycètes est notée, cependant
ces champignons sont seulement photographiés sur le terrain mais non récoltés.
Un lot de sporophores récoltés est séché aussi vite que possible particulièrement, les
spécimens charnus comme les bolets afin d’éviter la décomposition de la chair. Les gros
champignons sont coupés en deux pour un meilleur séchage. Une fois la déshydratation réalisée
une fiche signalétique est renseignée (Figure 23) et on attribue un numéro de collection à
chaque récolte. Les herbiers et les photos des spécimens collectés ont été réalisés au laboratoire
LBMB.
49
Chapitre II Matériels et méthodes
Il est connu que l’identification des champignons nécessite une approche macroscopique
et microscopique. Cependant, Taylor et Hibbett (2014) considèrent que les méthodes de
biologie moléculaire sont suffisantes pour identifier les espèces fongiques. En effet,
l’identification des champignons que nous avons collectés a été réalisée essentiellement par les
méthodes de biologie moléculaire.
Certains caractères sont labiles après la récolte des champignons comme l’anneau. La
couleur peut changer selon le degré hygrométrique de l’échantillon.
Un second lot de champignons récoltés, est examiné sur le terrain (Figure 22) et
photographié. Chaque échantillon est mis dans un sac en papier et transporté au laboratoire
(Photo 3) pour des observations complémentaires. Le diamètre du chapeau, la longueur et le
diamètre du stipe sont mesurés. L’insertion des lames est un caractère déterminant pour
l’identification des champignons.
50
Chapitre II Matériels et méthodes
La couleur des spores peut être devinée in situ, par contre pour déterminer le genre une
sporée (Figure 24) est absolument nécessaire dès l’arrivée des échantillons au laboratoire, cette
dernière peut être réalisée comme suit :
On coupe le pied bien droit tout en laissant une certaine hauteur, on place ce dernier sur une
feuille de papier blanc ou de couleur dépendant de la couleur vue sur les lames, on couvre avec
un cristallisoir afin de maintenir une certaine humidité (chambre humide). Au lendemain on
observe une belle sporée. L’observation des spores et leur dimension est importante lors de
l’identification des espèces.
Un examen microscopique est réalisé sur une partie des espèces potentiellement
nouvelles ou présentant un intérêt taxonomique.
51
Chapitre II Matériels et méthodes
Figure 25: Exemple de mesure des caractères macroscopique et microscopique des champignons
après leur récolte.
Les mesures concernent la longueur moyenne x la largeur moyenne ±.l’écart type (SD).
Le quotient sporique (Q) est calculé par mQ = la moyenne des quotients. Le quotient sporique
renseigne sur la forme de la spore.
Q= Longeur/Largeur
Depuis une vingtaine d’années, les champignons sont fréquemment étudiés par des
techniques de biologie moléculaire. L’extraction des acides nucléiques est la première étape
dans la plupart des études de biologie moléculaire. Les méthodes d’extraction les plus utilisées
font appel à trois étapes, une lyse et incubation en présence d’un détergent, l’extraction et la
précipitation des acides nucléiques.
52
Chapitre II Matériels et méthodes
L’ADN fongique est extrait de la matrice de départ. Pour chaque collection un sous
échantillon de carpophore séché est pesé. 25 mg sont broyés dans un mortier avec un pilon en
présence d’azote liquide jusqu’à l’obtention d’une poudre fine (Figure 26). Le broyat est réparti
dans 2 tubes eppendorf de 2 ml stériles.
L’extraction de l’ADNr est réalisée après broyage par la technique au CTAB. Ce dernier
forme un complexe insoluble avec les acides nucléiques et précipite l’ADN sélectivement, en
laissant en solution les carbohydrates, protéines et autres composants contaminants.
L’extraction est effectuée sous hotte à flux à solvant (Figure 27).
La poudre résultante est mise en suspension dans 700 µL de tampon de lyse à chaud
(CTAB 2%, NaCl 1,4 M, EDTA pH 8,0 20 mM, Tris-HCl pH 8,0 100 mM) supplémenté avec
14 µL de β-mercaptoéthanol, il a pour rôle de protéger l’ADN contre son oxydation et sa
dégradation. Le rôle de l’EDTA est de former un complexe avec des ions divalents comme
53
Chapitre II Matériels et méthodes
Mg++, nécessaires pour l'activité des DNases. De même, en chélatant les éléments calcium
(Ca++), EDTA peut fragiliser les parois cellulaires. Quant à la combinaison Tris/HCl, elle
donne à la solution une capacité d’atténuation du pH (un pH faible ou un pH élevé endommage
l’ADN).
Une seconde extraction est effectuée avec 700μL de chloroforme: alcool isoamylique
(24: 1) et 5 mn de centrifugation à 13000 t/mn. Le chloroforme dénature les protéines et facilite
la séparation des phases aqueuses et organiques. L’extraction au chloroforme est répétée deux
fois afin d’enlever complètement les impuretés de la couche aqueuse.
L’ADN présent dans le surnageant est précipité avec 700 µL de tampon de précipitation
(1% de CTAB, NaCl 0,04 M) puis incubé à température ambiante pendant 30 mn puis
centrifugé pendant 10 mn à 13 000 t/mn. Le surnageant est jeté.
Le culot obtenu est lavé avec 500 µL de NaCl 1 M additionné de 1 mL d'éthanol absolu,
le sel est indispensable à la formation d’un précipité d’acide nucléique. La suspension est
soigneusement mélangée, incubée à température ambiante pendant 30 mn puis centrifugée
pendant 10 mn à 13 000 t/mn. Le culot est lavé trois fois avec 1 mL d'éthanol à 70%; pour
chaque rinçage, la suspension est centrifugée pendant 10 mn à 13 000 t/mn et le surnageant est
délicatement jeté. Enfin le culot est séché dans un Speed Vac (Thermosavant) et remis en
suspension dans 50 µL d’eau distillée UltraPure DNase / RNase-Free.
54
Chapitre II Matériels et méthodes
II. 4. 3. 5 Principe
Ces petits fragments sont amplifiés par la réaction de polymérisation en chaîne (PCR).
Cette technique a été mise au point par Mullis et ses collaborateurs (1987) qui a obtenu le prix
Nobel de chimie en 1993. La PCR est communément utilisée en biologie moléculaire. Une
vingtaine de cycles permettent de multiplier le nombre de molécules d’ADN localisées entre
deux amorces, par un million (Lalam, 2006).
55
Chapitre II Matériels et méthodes
séquences complémentaires à celle des brins opposés flanquant la région cible à copier. Ces
amorces définissent ainsi les extrémités du segment d’ADN que l’on veut reproduire.
Les fragments ITS1 et ITS2 de l'ARNr sont moins conservées entre les différents taxons
que les gènes 18S, 5.8S et 28S, mais cette variabilité reste faible, ce qui les rend porteuses
d'informations évolutives de qualité.
La zone ITS qui comprend l’ITS1, le gène 5.8S et l’ITS2 constitue le fragment d’ADN
le plus représenté dans les bases de données, couvrant ainsi un très grand nombre d'organismes
II. 4. 3. 6. Amplification
Deux couples d’amorces sens et revers sont utilisés dans notre travail (Tableau 7). Ces
amorces sont utilisées pour amplifier la région ITS (ITS1, 5.8s et ITS2)
Tableau 7: Couples d’amorces utilisées dans notre étude, permettant l’amplification de la région ITS.
56
Chapitre II Matériels et méthodes
Les séquences d’amorces utilisées dans notre étude ont mis en évidence la séquence ITS
de Russule (Figure 29). La séquence de l’amorce ITSPH diffère par une base (surlignage jaune
dans Figure 31) ttcaA/Gcaa (A= Russule, G=Amorce ITSPH fabriquée pour les Agarics) par
rapport à la séquence équivalente dans la zone ITS de la russule donc cette amorce ne va pas
très bien s’hybrider avec cette séquence de russule, donc pour l’amplifier il est préférable
d’utiliser dans le cas des russules une autre amorce sens. L’amorce ITSPH a été utilisée pour
l’amplification de l’ADNr des agarics.
57
Chapitre II Matériels et méthodes
Pour vérifier la qualité des amplicons d’ADN (FIGURE 30), une électrophorèse sur gel
d’agarose 1.2 % contenant du BET (Bromure d'éthidium) est réalisée dans du tampon TBE 0,5
X (80 mM Tris-HCl pH 8; 2,5 mM EDTA; 89 mM acide borique), en utilisant pour chaque
échantillon 10 µL de produit de PCR additioné de 2 µL de tampon de charge (bleu de
bromophénol 0,125%, saccharose 40%) dans chaque piste. La migration s’effectue grâce à une
tension de 100 V. Un marqueur Kb Ledder (1000 pb d’Invitrogen) est placé sur le gel comme
marqueur de poids moléculaire.
C4 C5 C6
C2 C3
C1
Figure
Figure 1: Exemple de30
gel: de
Exemple
contrôlededes
gelproduits
de contrôle des produits de PCR
de PCR
Le gel est visualisé dans un appareil à fluorescence (Figure 31) relié à un ordinateur de
bureau par un système de réseau. La photo du gel est ainsi récupérée grâce au logiciel E-CAPT
compatible avec Microsoft Windows.
58
Chapitre II Matériels et méthodes
Figure 31: Appareil à fluorescence pour visualiser les gels d’agarose (ADN)
(Vilber Lourmat E-Box VX2)
Les amplicons ainsi que les amorces ITS (sens et revers) correspondant aux ADNr des
échantillons, sont envoyés à Genewiz, UK pour le séquençage. Les séquences obtenues
(Annexe 4) nous sont transmises par internet pour être traitées au laboratoire.
Les séquences obtenues sont éditées avec le logiciel gratuit BioEdit (V.7. 9. 9.0 (2007))
ou Chromas LITE (V. 2.01). Ces logiciels facilitent la lecture des séquences des nucléotides
d’ADN en visualisant leurs pics sur le chromatogramme. On supprime dans la séquence les
nucléotides des extrémités qui correspondent à un chromatogramme de mauvaise qualité ou à
des artéfacts (Figure 32) puis on réalise un alignement des deux séquences nettoyées obtenues
(sens et réverses) en utilisant l’outil CAP (Contig Assembly Program) dans Bioedit. La
séquence consensus obtenue (contig) est enregistrée dans un fichier et est considérée comme
non validée. On valide ensuite la partie de la séquence trouvée identique lors du séquençage par
l’amorce sens (F = forward) et réverse (R). Pour la partie de la séquence obtenue que dans un
seul sens, on utilise un alignement avec des séquences proches trouvées dans GenBank et si
elles sont identiques, on valide aussi cette partie. Si elles sont différentes à une position, on
remplace la base de notre séquence par un N, car on considère que la base de notre séquence
peut provenir d’une erreur de séquençage. Un fichier Sequin est préparé pour soumettre la
séquence dans la base de données NCBI comme une nouvelle séquence. La société nous renvoi
le fichier avec un numéros d’accession (un numéro GenBnk qui rend la séquence accessibile
sur le site NCBI)
59
Chapitre II Matériels et méthodes
a
Séquence non lisible
Par ailleurs; bien qu’au cours de tout ce travail on vérifie la qualité du séquençage, on
rencontre parfois des hétéromorphismes représentés par des doubles pics isolés (Figure 33).
Les hétéromorphismes sont validés quand ils sont présents dans les deux séquences (sens et
revers).
Les chromatogrammes peuvent être doubles sur un grand nombre de pics. Il s’agit alors
soit d’une séquence inexploitable quand elle est double sur toute sa longueur, soit d’un
hétéromorphisme de longueur (indel) quand le chromatogramme est double sur seulement une
partie de la séquence (Figure 34), d’un côté de l’indel.
Figure 33: Chromatogramme montrant deux hétéromorphismes (Y) sur les deux séquences
obtenues avec les amorces sens (ITS1) et non sens (ALR0), cette dernière étant
visualisée en revers complément. Y en code IUPAC correspond aux nucléotides C
ou T. la flèche montre les hétéromorphismes.
60
Chapitre II Matériels et méthodes
Il est impossible de déposer dans GenBank des séquences ayant des hétéromorphismes
(Figure 34), théoriquement ils n’acceptent que des taxons haploïdes. La solution est de déposer
deux séquences haploïdes
Figure 34: Exemple de chromatogramme présentant une double séquence sur une partie de la
sequence. Au milieu un poly A présente 6 A dans un allèle et 7 A dans l’autre.
Nous avons mis en gris dans les lignes 2 et 3 les nucléotides correspondants à la séquence
du premier allèle aux positions où ces deux lignes diffèrent. Nous déduisons, à ces positions,
les nucléotides du second allèle (non mis en gris dans les lignes 2 et 3) et nous complétons alors
la ligne 4 avec les nucléotides non grisés dans les lignes 2 et 3. Il en résulte que les lignes 1 et
61
Chapitre II Matériels et méthodes
4 correspondent aux allèles courts, notés « C », et longs, notés « L », respectivement. Les lignes
2 et 3 sont uniquement utilisées pour aider à déduire les séquences des deux allèles.
Il existe pour chaque gène une diversité intra-spécifique. Celle-ci peut s’observer entre les
individus d’une même population mais aussi dans un individu hétérozygote. L’extrait d’ADN
qu’on amplifie est issu soit d’un fragment de sporophore ou des spores, en particulier quand on
travaille sur des spécimens séchés. La chair des sporophores est généralement hétérocaryotique
tandis que les spores sont homocaryotiques dans la plupart des espèces. Quand l’extrait d’ADN
est issu d’un hétérocaryon, la zone ITS que nous étudions peut être hétérozygote.
Le nombre de différences (indel et substitution) entre les séquences de la zone ITS (environ
700bp) d’espèces étroitement apparentées varie généralement entre trois et dix pour les espèces
proches de nos échantillons. Lors de la comparaison de séquences très proches, l’une provenant
d’un de nos échantillons, les autres provenant de GenBank, l'interprétation des
hétéromorphismes est très importante.
a)
1. GCCTATAAAAAAACTATACAACTTT
2. GCCTATAAAAAAACTATACAATTTT
3. GCCTATAAAAAACTATACAACCTTC
4. GCCTATAAAAAACTATACAACTTTC
62
Chapitre II Matériels et méthodes
b)
1. GCCTATAAAAAAACTATACAACTTT
2. GCCTTTTAAAAAACTATACAACTTT
3. _GCCAAAAAAAAACTATACAACTTT
4. _GCCTATAAAAAACTATACAACTTT
Figure 35: Chromatogramme des séquences obtenues avec les amorces ITS1 (sens) en (a) et
ALR0 (anti sens) visualisées en revers complément (b) de l’échantillon CM022 de
notre collection.
Les séquences produites lors d'une étude doivent être déposées dans une base de données
publique (e.g. GenBank) pour permettre aux lecteurs des publications de les connaître et de les
utiliser. Un numéro d'accession est attribué à chacune d’elles. Pour déposer ces séquences, nous
avons utilisé le logiciel Sequin version 15.10 afin de les mettre dans le bon format et de les
annoter. Un model de fiche Sequin générées dans notre étude est présenté dans l’annexe 4)
Le programme BLAST (Altschul et al., 1990) constitue un des outils de base pour la
recherche de similarité dans les banques de données de séquences nucléotidiques ou protéiques.
Nous avons comparé nos séquences avec celle de la base de données GenBank
(https://BLAST.ncbi.nlm.nih.gov/BLAST.cgi?PAGE_TYPE=BLASTSearch) pour trouver des
séquences homologues. Le premier résultat de BLAST (first BLAST hit) pour chaque séquence
et les séquences proches (pourcentage de similarité > 98%) sont récupérées.
63
Chapitre II Matériels et méthodes
Les alignements des séquences nucléotidiques ont été réalisés à l’aide du logiciel
BioEdit version 7. 9. 9.0 2007 (Hall, 1999) ou du logiciel Clustal W
(http://www.genome.jp/tools/clustalw/).
L'analyse a été réalisée sur la plate-forme Phylogeny.fr. Les séquences ont été alignées
avec MUSCLE (v3.7) configuré pour la plus haute précision (MUSCLE avec les réglages par
défaut). Après l'alignement, des régions ambiguës (c'est-à-dire contenant des espaces et / ou
mal alignés) ont été éliminées avec GenBank locks (v0.91b).
Figure 36: Utilisation des espèces déjà décrites pour choisir les seuils les plus pertinents pour
attribuer un statut aux échantillons correspondants aux nouvelles séquences et
nouveau clade présenté dans un arbre phylogénétique.
Notre démarche utilise d’une part des arbres phylogénétiques obtenus par la méthode
du maximum de vraisemblance, méthode qui prend en compte les substitutions mais pas les
indels. Les zones trop variables de la séquence pour lesquelles il n’est pas possible de repérer
64
Chapitre II Matériels et méthodes
les positions homologues ont d’abord été éliminées avec GenBank lock. Nous utilisons d’autre
part les espèces déjà décrites (Figure 36) dont une ou plusieurs séquences sont publiées, de
plus nous avons utilisé les alignements de séquence en repérant les positions conservées et en
exploitant non seulement les informations issues des substitutions mais aussi celles fournies par
les indels.
Enfin, dans certains cas, nous avons utilisé aussi les espèces hypothétiques définies dans
UNITE d’après une analyse de distance génétique. Dans tous les cas que nous avons étudiés, il
n’y a pas eu de conflit entre les résultats obtenus par la phylogénie qui prend en compte une
mutation que si elle est présente dans au moins deux séquences différentes et par la démarche
UNITE basée sur les distances génétiques, qui prend en compte toutes les différences, même
celles qui sont présentes que dans une seule séquence.
65
Chapitre III
Résultat et Discussion
Chapitre III Résultats et discussion
Le calcul de la moyenne des indices d’aridité au cours des 30 dernières années est de 11.96.
Ceci indique selon la classification de De-Martonne ((cf. II. 3. 1.) Données climatiques) que la région
de la forêt de M’Sila est considérée comme zone semi-aride.
En effet notre indice est situé entre 10<I<20, intervalle qui caractérise le climat semi-aride.
Cependant la Figure 37, montre que cet indice augmente. Cela voudrait dire que la pluviométrie
augmente sans pour autant dépasser 20. Selon DE-Martonne l’indice d’aridité est d’autant plus
grand que le climat est plus humide.
20
18
16
14
Indice d'aridité
12
10
y = 0.098x - 183
8
R² = 0.0937
6
0
1 980 1 985 1 990 1 995 2 000 2 005 2 010
Année
66
Chapitre III Résultats et discussion
Les trois parcelles prospectées (Tableau 8) se distinguent très peu en raison de leur
proximité. La zone d’étude se caractérise par un sol léger à texture sablo- argileuse (Tableau 8 et
Figure 38 b) avec une faible proportion de limon (< à 10%) Les résultats de la conductivité
électrique montrent que le sol est non salé (0,04 à 0,12 %) d’après l’échelle de salure Herrmann
(1980); avec un drainage interne bon et une bonne capacité de rétention de l’eau (FERTIAL)
(Figure 38 c). Profil du sol a montré la profondeur du sol > 90cm (Figure 38 a) sans arriver à la
roche mère comme l’a annoncé Aimé, (1991). Ce profil montre également que les racines des arbres
vont chercher l’eau assez loin dans le sol. En effet les racines de chêne liège peuvent atteindre de
grande profondeur (Figure 38 a) après germination des glands (Younsi, 2006).
Figure 38: Profil du sol de la forêt de M’Sila. a: profondeur du sol; b: texture du sol argilo sableuse;
c: rétention d’eau.
67
Chapitre III Résultats et discussion
Le pourcentage de matière organique est relativement faible ; il varie entre 0.3 et 1.2 %.
Ces résultats rejoignent ceux de Jamai et al. (2011) qui montrent que la teneur en matière organique
est très faible en climat semi-aride. Le pH du sol est neutre à alcalin (PII), il se situe environ entre
7,2 et 7,9. La nature calcaire du sol de la forêt de M’Sila (zone de prospections) est probablement
due à son histoire géologique et la présence par endroit des vestiges de la mer (cf. I. 4. 2. 3.
Caractéristiques pédologiques).
1: 0-20 cm profondeur des prélèvements de sol; 2: cation échangeables; 3: phosphore assimilable (Olsen);
4: calcaire total CaCO3; 5: matière organique; 6: EC conductivité
Le pH alcalin, caractéristique des zone semi-aride (Aimé, 1991), peut présenter des
problèmes édaphiques et écologiques (Krips et Horak, 2008). Ce qui explique la présence de
reliques isolées de chêne liège dans le nord-ouest algérien (Figure 39).
la présence de Cortinaires sur sol calcaire associés principalement aux feuillus (Fagus, Quercus).
Aussi, Alvarado et al. (2015) montrent dans leur analyse que certains agaricales à tonalité
blanchâtre et à lames légèrement décurrentes sont présentent sur sol calcaire.
Les zone semi-arides présentant des acides humiques complexés à de l’argile, ce type de
molécules complexes, difficile à digérer par les enzymes fongiques, peut expliquer la présence
d’une mycoflore particulière (Belhoucine, 2013).
Les résultats concernant le couvert végétal de la zone d’étude a montré que la forêt de
M’Sila est composée de trois types de formation végétale : la strate arbustive, le matorral et l’erme.
La strate arbustive, est constituée d’un Vieille futaie naturelle d’un âge moyen supérieur à 90 ans
(Belhoucine et al., 2011), en mélangée avec du Pin d’Alep, mais aussi par endroit on peut trouver
quelques pieds de frênes, d’eucalyptus, de cyprès et de cèdre provenant d’anciens reboisements.
Le matorral représentant le sous boisement, est constitué essentiellement de Q. coccifera, Phillyrea
angustifolia, Arbutus unedo, Erica arborea, Cistus ladaniferus, C. salvaefolius, C. monspeliensis,
C. triflorus, Daphne gnidium, Halimium halimifolium, Ampelodesma mauritanica, Chamaerops
humilis, Pistacia lentiscus, Calycotome intermedia, Asparagus acutifolius, Smilax aspera, Hedera
helix, Lomicera implexa, Rosmarinus officinalis, Lavandula stoechas. Dès les premières pluies on
assiste à une formation végétale herbacée appelée aussi erme qui disparait dès la fin du printemps.
III. 1. 4. Conclusion
Le caractère calcaire du sol en oranie explique le taux réduit en chêne liège (Read, 1991).
Les mycorhiziens aident les essences forestières calcifuges à s’adapter au sol calcaire, d’où
l’importance de connaitre la diversité des champignons de cette région et de sélectionner les
mycorhiziens spécifique de cette forêt. L’objectif à long terme sera de favoriser la mycorhization
avec ces espèces fongiques issues de cette région
70
Chapitre III Résultats et discussion
Les espèces peuvent être identifiées selon différents critères comme nous l’avons
expliqué dans la partie ((cf. I. 9.) concept d’espèce).
Nous avons privilégié dans notre étude les critères moléculaires et phylogénétiques.
Nous avons identifié les espèces par ces approches en comparant les séquences de nos
échantillons à celles issues d’études phylogénétiques récentes portant sur les mêmes genres. Par
ailleurs, nous avons pris en considération le contexte morphologique quand des photos de
l’échantillon séquencé étaient disponibles. Les résultats présentés sont issus de taxonomie
moléculaire et d’analyses phylogénétiques.
Le TABLEAU 9 résume toutes les espèces identifiées et récoltées dans le parc zoologique
de la forêt de M’Sila (Oran). Les espèces sont ordonnées selon la classification phylogénétique
de l’ordre des Agaricales proposée par Matheny et al. (2006) et la révision du phylum des
Agaricomycètes réalisée par Hibbett et al. (2014).
71
Chapitre III Résultats et discussion
TABLEAU 9 : Espèces identifiées des champignons récoltés dans le Nord-ouest Algérien (Oran).
Les références GenBank (numéros d’accession) des séquences générées dans cette
étude, le numéro d’échantillon (CM…) suivi du numéro du tube de l’amplicon
séquencé (SMB…), le numéro d’herbier et la date de récolte des échantillons prélevés
dans la forêt de M’Sila sont indiqués. En gras, sequences insérées dans une analyse
phylogénétique présentée dans la suite du texte.
Agaricales (Plutoid/II)
Agaricales (Hygrophoroid/III)
Agaricales (Marasmioid/IV)
CM014L_SMB53L id KP826734
Agaricales (Trichlomatoid/V)
72
Chapitre III Résultats et discussion
Agaricales (Agaricoid/III)
73
Chapitre III Résultats et discussion
74
Chapitre III Résultats et discussion
Boletales
75
Chapitre III Résultats et discussion
X. tomentosus CM060 nd
Russulales
Polyporales 30/03/2010
Perenniporia CM011 nd
Polyporaceae
ochroleuca
Thelephorales
76
Chapitre III Résultats et discussion
Ordre des Agaricales. Underw. 1899. Moulds, mildews and mushrooms. A guide to the
systematic study of the Fungi and Mycetozoa and their literature (New York): 97.
77
Chapitre III Résultats et discussion
Figure 40: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences IT1, ITS2, and 5.8S de l’ADNr, montrant la position phylogénétique de la
séquence du Volvopluteus algérien (en gras) dans le clade correspondant à l’espèce
V. gloiocephalus. Les articles mettant à jour la phylogénie de V. gloiocephalus sont
indiqués (*1 Justo et al., 2011a ; *2 Justo et al., 2011b).
78
Chapitre III Résultats et discussion
Tricholomataceae:Melanoleuca tristis sp. n. und Lepista tomentosa sp. n. Boletus 15(3): 65-68,
85.
Dans un autre clade, une autre séquence JN392446 a été déposée dans GenBank sous le
nom de M. turrita, cependant dans la base UNITE elle correspond à l’espèce M. communis. En
conclusion, notre séquence correspondrait à un Melanoleuca turrita, la même espèce que celle
présente dans l’herbier italien. Cependant, seule une analyse morpho-anatomique de notre
échantillon ou une analyse morpho-anatomique d’un échantillon de ces deux espèces couplée à
un séquençage de la zone ITS permettra d’identifier avec certitude l’espèce à laquelle
correspond notre échantillon algérien.
L’espèce Melanoleuca turrita (FR.) Sing. anciennement appelée M. humilis ss. Bres. est
mentionnée en Afrique du nord, au Maroc par Malençon et Bertault (1975), sous Pinus
halepensis. Notre échantillon est le premier échantillon de cette espèce, récolté en Afrique du
Nord dont la séquence est publiée.
Figure 41: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences IT1, ITS2, and 5.8S de l’ADNr, montrant la position phylogénétique de la
79
Chapitre III Résultats et discussion
séquence de notre Memanoleuca turrita algérien (en gras) dans le clade des
Mélonoleuca.
Les origines géographiques des spécimens sont indiquées. Les valeurs de bootstrap >50% sont indiquées
au-dessus ou à gauche des branches. La séquence de l’échantillon algérien collecté au cours de nos
prospections est indiquée en gras. Les références mettant à jour la phylogénie du genre Melanoleuca
(*1Osmundson et al., 2013, *2 Antonin 2014, *3 Sanchez-Garcia et al., 2013 *4 Vizzini 2011, *5Matheny
et al., 2006) sont indiquées, le cercle plein indique les séquences déposées dans GenBank sans article
associé. Abréviations: M: Melanoleuca, USA: Les États-Unis d’Amérique, UK: Grande Bretagne.
80
Chapitre III Résultats et discussion
81
Chapitre III Résultats et discussion
82
Chapitre III Résultats et discussion
Ces hygrocybes ont été trouvés dans les dunes du littoral par exemple sur l’île
d’Oléron (France) ou sur l’île de Ré ou à la Pointe espagnole, où ils sont souvent observés
entre octobre et décembre et sur les pelouses calcaires (Fiche réalisée en 2015 par Patrice
Tanchaud, 2015. http://www.mycocharentes.fr/pdf1/1819.pdf)
Trois spécimens algériens (CM001, CM014 et CM017) ont généré quatre séquences
utilisables (Tableau 9) qui présentent un polymorphisme de longueur (Tableau 10): 2
séquences issues de l’échantillon CM017 [KP826734 (CM017L) et KP826733 (CM017C)] et
deux de l’échantillon CM014 [KP826728 (CM014C) et une séquence identique à la séquence
longue (KP826734) de CM017]. Les séquences courtes des 2 échantillons CM014 (Photo 5) et
CM017 diffèrent par deux substitutions. Suite à une erreur de l’entreprise de séquençage que
nous avons détecté trop tard, deux séquences sens nous ont été renvoyées pour CM001. Comme
la séquence présente un premier indel au même endroit (101-106) que CM017, l’absence de la
séquence non-sens nous a empêchés d’interpréter correctement les deux séquences de cet
échantillon (CM001).
83
Chapitre III Résultats et discussion
Tableau 10: Position des hétéromorphismes et des deux l’indels dans les séquences des
échantillons CM017 et CM014. La numérotation est réalisée à partir de la
séquence KP826734 (CM017L).
Position 45 101-106 166 184-190 199 345 596
CM017L A AGGGGG G 7T T G A
CM017C G --GGGG A 6T T T G
CM014L A AGGGGG G 7T T G A
CM014C A --GGGG A 6T A T G
84
Chapitre III Résultats et discussion
Le genre Omphalotus a d’abord été rapproché des Paxillaceae chez les Boletales. Suite
aux travaux de biologie moléculaire Thorn et al. (2000) ont montré qu’il fait partie du clade
Marasmioide des Agaricales. De nombreux auteurs ont montré sur la base d’analyses du gène
LSU, des ITS, par la méthode PCR-RFLP et par des expériences de croisement que le genre
Omphalotus comprend deux clades majeurs : O. olearius et O. illudens. Le clade O. olearius
comprend les sous clades O. olearius sensu stricto originaire d’Europe (Italie, Croatie, Corse,
Hongrie et Angleterre),O. japonicus originaire du Japon, O. olivascens var. olivascens de
Californie (USA), O. olivascens var. indigo de la péninsule de basse Californie au Mexique, O.
nidiformis de l’Ouest de l’Australieet O. subilludens Texas (USA). Il a été montré que ces sous
clades ont des répartitions géographiques bien distinctes (Moncalvo et al., 2002 ; Kirchmair et
al., 2004 ; Mata et al., 2006). Les essais de croisement ont montré que O. olearius, O. olivascens
et O. subilludens étaient intercompatibles. Si les descendances sont viables, ces taxons ne
devraient former qu’une seule et même espèce. Cependant, l’espèce australienne O. nidiformis
qui se situe à l’intérieur du même clade ne peut se reproduire avec ces dernières. Le
regroupement de ces trois taxons formerait donc alors une espèce paraphylétique (Kirchmair et
al., 2004).
85
Chapitre III Résultats et discussion
Durant cette étude huit spécimens Tricholomatoides ont été collectés dans la forêt de
M’Sila dans le nord-ouest algérien entre 2010 et 2013 (Tableau 9). Quatre genres sont
identifiés Lepista, Infundibulicybe, Tricholoma, Lyophyllum (Figure 44). Pour chacun d’entre
eux la position phylogénétique et la taxonomie est clarifiée.
86
Chapitre III Résultats et discussion
87
Chapitre III Résultats et discussion
Lyophyllum littoralis: (Ballero et Contu) Contu, (Boll. Gruppo Micol. 'G. Bresadola' (Trento)
4 1(3): 193 (1998)).
Figure 45: Arbre phylogénétique des séquences ITS des Lyophyllaceae, cladeVb (cf. Bellanger
2015) avec un clade supplémentaire (/Vb-11) correspondant à L. Littoralis.
Les séquences des échantillons algériens collectés pour cette étude sont indiquées en gras.
Entoloma sericeum est utilisé comme exta-groupe pour raciner la phylogénie. Les origines
géographiques des spécimens sont indiquées. Les valeurs de bootstrap > 50% sont indiquées
au-dessus ou à gauche des branches. Les séquences utilisées dans des articles mettant à jour la
phylogénie du genre Lyophyllum (*1 Bellanger et al., 2015, *2 Larsson, 2011, *3 Hofstetter et al.,
2002) sont indiquées, le cercle plein indique les séquences déposées dans GenBank sans article
associé. Abréviation : L: Lyophyllum, T : Tricholoma.
La séquence JX280410 est la seule séquence de L. littoralis dans GenBank , il n’y a pas
d’article associé à cette séquence déposée par Agnello, C. et Alvarado, P.. Ce numéro
88
Chapitre III Résultats et discussion
Dans la Figure 45, les deux séquences algériennes sont proches de JX280410, du clade
Vb (Bellanger et al., 2015) des Lyophylaceae et forment un nouveau clade qu’on a nommé
Vb11.
Les deux séquences KP826745 et KP826746 sont issues du même sporophore (CM048)
et correspondent probablement à deux allèles différents (deux haplotypes alléliques de la zone
ITS) présent dans la souche hétérokaryotique. La séquence KP826745 diffère de la souche
JX280410 (L. littoralis) par une substitution à la position 469 et par deux indels. La séquence
KP826746 est identique à la séquence JX280410 au niveau des deux indels et en position 469,
mais diffère en position 70. D’autre part à la position 129 JX280410 est indéterminé (Tableau
11) et diffère de nos deux séquences.
SMB91_C= KP826745 - G A A G
SMB91_L= KP826746 T A A - A
JX280410_L T G N - A
Les valeurs de boostraps des trois clades Vb-9, Vb-10 et Vb-11 sont au moins égales à
84 et la valeur est de 98 pour le clade Vb-11. La séquence KP826746 (Vb-11) diffère de
KP192601 (Vb-10) par 20 substitutions et 4 indels et de la séquence AF357059 (Vb-10) par 23
substitutions et deux indels pour une longueur de 591 et 577 bp respectivement. Le nombre de
nucléotides différents est nettement supérieur au seuil de 6,5 nucléotides différents pour 700 pb
identifié par Bellanger et al. (2015), correspondant au gap dans la distribution des distances
phylogénétiques des séquences prises 2 à 2 chez les Lyophyllaceae. Ce gap se situe entre la
distance maximale intraspécifique et la distance minimale interspécifique. Dans GenBank il
existe une seule séquence de L. littoralis correspondant au numéro d’accession JX280410. Cet
échantillon a été récolté en Italie.
89
Chapitre III Résultats et discussion
Nous avons donc montré par la similitude des séquences et l’analyse phylogénétique
que notre échantillon (CM048) appartient à l’espèce L. littoralis.
Les séquences générées à partir de notre spécimen différent l’une de l’autre par 2
substitutions et 2 indels (Tableau 11) pour une longueur de 510 bp, qui correspondent aux 510
positions de la séquence publiée JX280410. Au niveau de ces positions, les séquences
KP826745 et KP826746 ont la même longueur. Par ailleurs, si on examine les séquences
obtenues dans leur totalité, la séquence KP826745 diffère de la séquence KP826746 par 4
indels, l’un d’eux étant de 2 bp (Figure 46) (dans un microsatellite poly « tg »au début de
l’ITS1) et 3 substitutions. Ceci indique que les variations totales intra-spécifiques dans la région
ITS chez L. littoralis sont d’au moins 7 évènements de mutation et que nos deux allèles ont
divergé depuis très longtemps. Ce taux de trois substitutions pour 510 bp reste inférieur au seuil
de 6,5 nucléotides pour 700 bp évoqué plus haut.
Figure 46 : Début de l’alignement, obtenu par Clustaljp, des deux séquences de l’échantillon
CM048 (séquences SMB91C et L, n° d’accession dans GenBank KP826745 et
KP826746 respectivement) avec la séquence JX280410 de Lyophyllum littoralis,
montrant le polymorphisme important en début de séquence entre les deux allèles du
même échantillon algérien.
Lyophyllum littoralis est une espèce commune du littoral méditerranéen sur sol sableux
acide ou calcaire des dunes fixées (Lantieri et al. 2009). Cette espèce a été signalée par (Ballero
et Contu, 1990) sous P. halepensis et Juniperus phoenicea (Siquier et al., 2012). Contu (1998)
et Para et al. (2011) ont indiqués que L. littoralis a été trouvé plusieurs fois sur le littoral en
Sardaigne (Italie) et sur l’ile d’Ibiza (Espagne) (Siquier et al., 2011) et affectionne les pinèdes
sur les sols sableux. Ce biotope est similaire à celui de la forêt de M’Sila où a été collecté notre
échantillon. L. littoralis n'a pas été mentionné par Malençon et Bertault (1970, 1975) en Afrique
du Nord. À notre connaissance, notre étude mentionne pour la première fois L. littoralis en
Afrique du Nord sur le littoral méditerranéen.
90
Chapitre III Résultats et discussion
III. 2. 1. 3. 2. Tricholomataceae
L’échantillon CM030 récolté dans la parcelle PIII a fait l’objet d’une publication dans
Phytotaxa (benazza-bouregba et al., 2016): http://dx.doi.org/10.11646/phytotaxa.282.2.3. Dans
cet article nous avons montré la présence de deux espèces de Tricholomes annelés, T.
anatolicum et T. caligatum, en Afrique du Nord. Nous avons démontrés pour la première fois,
par les outils de la biologie moléculaire, la présence de cette dernière en Afrique du nord. Par
ailleurs, nous avons proposé des marqueurs moléculaires pour distinguer facilement T.
caligatum de T. anatolicum. La distribution géographique de cette espèce est largement discutée
et les nombreuses confusions d’espèces proches avec cette espèce sont relevées.
Parmi les premiers résultats du BLASTn (1er hit) pour l’échantillon CM031 (Tableau
9), la séquence AY573541 d’un T. subannulatum présente 100% d’identité avec notre séquence
KP826719 (Figure 47). Dans la base de donnée, Index Fungorum T. batschii Gulden, Musseron
flora (Oslo): 60 (1969) est le nom actuel, accepté pour cette espèce. Tricholoma subannulatum
(Batsch) Bres. 1927 est un synonyme de T. batschii. Donc on nomme notre échantillon T.
batschii.
Par ailleurs, l’alignement des séquences de la collection algérienne et celle des espèces
T. subannulatum, T. batschii et T. fracticum, montre que tous ces numéros d’accessions forment
une seule espèce. T. batschii. La séquence de T. fracticum collectée à San-Francisco (USA) est
identique à la séquence courte de notre spécimen. La séquence longue de notre échantillon n’a
pas été déposée dans GenBank, elle contient un A supplémentaire en début de séquence: 3A au
lieu de 2 aux positions 1 et 2 de KP826719.
91
Chapitre III Résultats et discussion
Figure 47 : Arbre phylogénétique des séquences ITS des Tricholomes proches de T. batschii.
La séquence de l’échantillon algérien collecté pour cette étude est indiquée en gras.
Les séquences de T. imbricatum et T. psammopus sont utilisées comme exta-groupe pour raciner la
phylogénie. Les origines géographiques des spécimens sont indiquées. Les valeurs de bootstrap 50%
sont indiquées au-dessus ou à gauche des branches. Les séquences utilisées dans des articles mettant à
jour la phylogénie du genre Tricholoma est indiquée (*1Bidartondo et Bruns (2002)), le cercle plein
indique les séquences déposées dans GenBank sans article associé. Abréviation : T : Tricholoma
T. batschii est un champignon mycorhizien des feuillus et des conifères sur sol calcaire.
T. batschii, a été trouvé sur le littoral et à l’intérieure des terres dans l’Ile d’Oléron (Fiche
réalisée en mars 2016 par Patrice Tanchaud, http://www.mycocharentes.fr/pdf1/889.pdf), ainsi
qu’en Turquie (Kaya, 2009). Cette espèce a été aussi collectée à l’ouest d’Iles estonienne sur
sol calcaire sous Pinus sylvestris (Kalamees, 2010) ainsi qu’en Bulgarie dans une forêt de hêtres
caractérisée par un sol méditerranéen (Lacheva et Radoukouva, 2014).
92
Chapitre III Résultats et discussion
III. 2. 1. 3. 2. 3. Lepista sordida (Schumach.) Singer, Lilloa 22: 193 (1951) [1949]
Pour notre analyse, nous avons utilisé d’une part les séquences de l’analyse d’Alvarado
et al. (2015) et d’autre part nous avons complété cet échantillonnage en prenant parmi les
premiers BLAST hit obtenus avec la séquence KP826729, les séquences des espèces L.
fibrosissima (AY995148) et Tricholoma mongolicum (KC413949) présentant avec KP826729
un pourcentage d’identité de 98 et 97% respectivement
Dans l’un de ces clades sont inclus des séquences, signalées chacune par un cercle noir
plein, qui sont des dépôts directes dans GenBank, réalisés par des auteurs asiatiques (Figure
44). Ce clade correspond à l’espèce hypothétique Lepista tarda (Peck) Murrill |
SH218328.07FU | de la base de donnée UNITE. Dans un autre petit clade, sont regroupées,
notre séquence et des séquences proches issues d’échantillons identifiés par Alvarado et al.
(2015), dont deux échantillons espagnols (KJ681019 et KJ681018) (Figure 44), le premier
trouvé sous Pinus halepensis et le second sous Quercus ilex et Juniperus thurifera. Ce clade
correspond à l’espèce hypothétique Lepista sordida (Fr.) Singer | SH523244.07FU de la base
UNITE.
Le résultat du BLAST indique que notre séquence est identique aux séquences
KJ681019 et KJ681018 de Lepista sordida et présente 99% d’identité avec la séquence
KJ681017. De ce fait, on nomme l’échantillon CM003 (KP826729) L. sordida. L’espèce
sordida a été décrite par Schumacher sous le nom d’Agaricus sordidus Schumach., Enum. pl.
(Kjbenhavn) 2: 341 (1803) et replacée dans le genre Lepista par Singer (Lilloa 22: 193 (1951)),
cependant nous n’avons pas trouvé la trace d’un type pour cette espèce, ni l’origine de
l’échantillon ayant servi à la première description de l’espèce.
L’analyse d’Alvarado et al. (2015) montre que le genre Lepista est polyphylétique et
que les genres Lepista, Collybia et Clitocybe ne sont pas bien délimités. Ils proposent plusieurs
alternatives pour résoudre ce problème. L’une d’entre elles est de conserver le genre Clitocybe
pour le clade portant l’espèce C. nebularis (espèce type du genre) et le genre Lepista pour le
93
Chapitre III Résultats et discussion
clade portant l’espèce Lepista densifollia (espèce type du genre). Ils proposent d’ajouter au
genre Collybia certaines espèces supplémentaires appelées auparavant Clitocybe ou Lepista.
On suppose donc qu’une fois la taxonomie de ces genres résolue, notre échantillon appartiendra
probablement à un autre genre que Lepista. Cependant la résolution de ces ambiguïtés dépasse
l’objectif de notre travail.
Lepista sordida a été collecté dans les pâturages et les forêts claires de la Maseta cottière
de Rabat à Tanger au Maroc (Malençon et Bertault 1975), sous Q. ilex dans la région du moyen
et le Haut Atlas (El Kholfy, 2014). Nous avons identifiés pour la première fois l’espèce
III. 2. 1. 3. 2. 4. Infundibulicybe gibba: (Pers.) Harmaja, Ann. bot. fenn. 40(3): 217 (2003).
Quatre spécimens (Tableau 9) collectés dans la forêt de M’Sila à des dates et/ou sur des
parcelles différentes ont générés des séquences identiques. La séquence de l’une d’entre elles
(Photo 7) est déposée dans GenBank sous le numéro d’accession KP826742 (Figure 44).
L’analyse par alignement des séquences révèle qu’elles sont identiques à la séquence
HM631723 sauf @474 (numérotée sur KP826742) cttcA/Taagc (où A=Algérie et T=Italie).
HM631723 correspond à l’isolat N d’Infundibulicybe gibba sensu stricto dans l’analyse
94
Chapitre III Résultats et discussion
Photo 7 : Unfindibulcybe gibba (CM052) récolté dans la forêt de M’Sila. Chapeau : 11,9cm ;
plat légèrement convexe. Couleur beige foncée. Lames blanches décurrentes.
L’analyse de toutes les séquences correspondant à l’espèce Inf. gibba déposées dans
GenBank montre que les échantillons algériens (Photo 7) sont les seuls à présenter un “A”
(Figure 48) à cette position (@474). Ceci indique qu’il y aurait une population particulière de
cette espèce dans le nord-ouest algérien, caractérisée par des allèles particuliers. L’étude d’un
plus grand nombre d’échantillons de cette espèce permettra de confirmer cette hypothèse.
95
Chapitre III Résultats et discussion
Figure 48 : Alignement des séquences sensu Vizzini et al. (2011) avec la séquence de notre
échantillon CM052 (séquence SMB83 n° d’accession dans GenBank KP826742
montrant le caractère particulier de la population du nord-ouest algérien au sein de
l’espèce Inf. gibba et du complexe Inf. gibba.
96
Chapitre III Résultats et discussion
97
Chapitre III Résultats et discussion
98
Chapitre III Résultats et discussion
*4Eberhardt et al., 2009, *5Bonito et al., 2011, *6Eberhardt et al., 2015, *7Eberhardt et al., 2016) sont
indiquées, le cercle plein indique les séquences déposées dans GenBank sans article associé.
Abréviation: H : Hebeloma, ICG: Inter Compatibility Group (Groupe d’inter-Compatibilité), HT:
Holotype, EH: Epitype.
Cette espèce présente une synapomorphie @431 ctttt-C/Gctga (où C = tout le clade d’H.
limbatum et G = toutes les autres séquences utilisées dans la Figure 49), sauf pour l’extra-
groupe, Hebeloma mediorufum, qui présente un T supplémentaire au niveau du microsatellite
(poly T) qui précède (cttttTGatga) et un « A « à la place du « C » @432. La seule souche
identifiée comme appartenant au groupe d’incompatibilité sexuel ICG 20 est présente dans ce
clade comme le signalent Eberhardt et al. (2016). Il semble donc y avoir coïncidence entre ce
groupe d’incompatibilité, les critères phylogénétique (clade, synapomorphie), morphologiques
et cytologiques (cf. article de 2016) pour cette espèce.
Le type de l’espèce H. limbatum a été collecté en Italie en 2016. Les autres souches du
clade limbatum proviennent du sud de l’Europe (France, Italie, Espagne). L’espèce a aussi été
trouvée plus au nord (Hollande) mais rarement. Ainsi notre échantillon constitue la première
collecte de cette espèce, décrite pour la première fois en 2016, sur le continent africain.
A la position 514, on constate la présence d’un « A » dans deux échantillons, l’un des
USA (EF411103) et l’autre d’Espagne (FJ946936) et un « G » ou un R (A ou G) dans les
échantillons européenne et dans l’autre échantillon des USA (HM849636). Il y a donc un
polymorphisme dans l’espèce à cette position.
99
Chapitre III Résultats et discussion
L’habitat de cette espèce est caractérisé par une association presque systématique avec
des arbres du genre Quercus, et toujours sur terrain calcaire Eberhardt et al. (2016). Le type
provient d’une forêt mixte de Quercus cerris, Q. ilex et Q. suber. L’échantillon de la forêt de
M’Sila est donc très probablement mycorhizien du chêne liège. L’association avec les terrains
calcaire indique que ce champignon peut être un bon candidat pour tester un éventuel rôle de
champignons mycorhiziens dans l’adaptation du chêne liège au terrain calcaire partiellement
décalcifié à l’ouest de l’Algérie.
III. 2. 1. 4. 2. Inocybe
L’analyse des séquences ITSs de 12 échantillons d'Inocybe récoltées sous Qercus suber
et Pinus halepensis, nous a permis d’identifier six espèces qui appartiennent aux trois clades
majeurs du genre Inocybe définis par Larsson et al. (2009) et Ryberg et al. (2008) (Figure 50a).
100
Chapitre III Résultats et discussion
101
Chapitre III Résultats et discussion
Figure 50: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance, des
séquences ITS montrant la position phylogénétique des Inocybes récolté en Algérie
appartenant aux sous genre Inosperma, Mallocybe et Inocybe selon Ryberg et al.
(2008) et Larson et al. (2009). a) Arbre phylogénétique général des trois sous-genres.
b) détail phylogénétique du sous-genre Mallocybe.
Crepidospsis mollis (Ryberg et al., 2008) est utilisé comme extra-groupe pour raciner la
phylogénie de l’arbre a). I. arthrocystis FN550941 (Ryberg et al., 2010) est utilisé comme extra-
groupe pour raciner la phylogénie de l’arbre b). Les origines géographiques des spécimens sont
indiquées. Les valeurs de bootstrap > 50% sont indiquées au-dessus ou à gauche des branches. Les
séquences des échantillons algériens collectés pour cette étude sont indiquées en gras. Abréviation : I,
Inocybe; M, Mallocybe; C, séquence courte; L, séquence longue. Les références des séquences issues
d’articles phylogénétiques sont indiquées (*1 Osmundson et al., 2013; *2 Kropp et al., 2013; *3 Iotti et
al., 2010; *4 Shahin et al., 2013; *5 Bougher et Matheny, 2011; *6 Vauras et Larsson, 2011; *7Larsson
et al., 2009; *8Ryberg et al., 2008; *9 Cripps et al., 2010; *10 Ryberg et al., 2010). Pour la Figure b) les
séquences n’ayant pas de référence sont issues de l’article de Ryberg et al. (2008) et indiquées par (*8)
sont issues d’échantillons de pays nordiques.
Les séquences des échantillons apparentées aux différents sous-genres sont analysées
comme suit :
102
Chapitre III Résultats et discussion
un indel de 9bp (entre les positions 186 et 187 numérotées sur la séquence de CM024 :
tttgccttgCATCTCTAG/---------ggtctatgt (où CATCTCTAG = JF908254)
un indel de 2bp (aux positions 431 et 432 : atcagatGA/--tgatgttg (où GA = CM024 et
JF506771),
un indel d’une bp (@608 : taaattT/-gac (où T = CM024 et JF506771) et
deux substitutions (@528 : actgtA/Gggtgtg (où A = JF908254 et G = CM024 et
JF506771 @590 : aacaaA/Cacaaa (où A = JF908254 et C = CM024 et JF506771).
103
Chapitre III Résultats et discussion
Dans l’article de Ryberg et al. (2008), la séquence AM882937 appartient au même clade
I. cervicolor que AM882939 séquences issues toutes les deux d’échantillons collectés en Suède
et cette dernière séquence est aussi considérée comme I. cervicolor par Ryberg et al., en 2010
pour qui l’espèce I. calamistrata appartient à un autre clade. Cependant ces deux séquence
104
Chapitre III Résultats et discussion
(AM882937 et AM882939) n’ont que 88% d’identité et si l’on retire le début de ces séquences
qui diffèrent beaucoup et contiennent peut-être des erreurs de séquençage, celles-ci n’ont alors
que 92% d’identité, valeur assez faible pour des échantillons d’une même espèce. Par exemple,
KX897419, I. aff. subrubescens et AM882940, I. bongardii, ont 92% d’identité sans retirer les
débuts de séquence.
Dans la base UNITE, les échantillons du clade cervicolor (Figure 50a.) correspondent
à l’espèce hypothétique Inocybe cervicolor (Pers.) Quél. | SH187098.07FU | au seuil de
différence de 1.5%, tandis que AM882939 correspond à une autre espèce hypothétique appelée
elle aussi
Current Name:
Synonymy:
105
Chapitre III Résultats et discussion
Inocybe bongardii var. cervicolor (Pers.) R. Heim, Encyclop. Mycol. 1: 388 (1931)
Inocybe cervicolor f. inolens E. Ferrari, Boll. Assoc. Micol. Ecol. Romana 23(no. 72): 27 (2007)
Figure 51: Arbre phylogénétique des séquences ITS, construit par la méthode du maximum de
vraisemblance, montrant la position phylogénétique de la séquence AM882939,
provenant d’un échantillon identifié comme I. cervicolor, par rapport au clade que
nous supposons correspondre à I. cervicolor sensu stricto. CM035: KP826739 I.
cervicolor, CM041L: KP826748 I. cervicolor
Kropp et al. (2013) ont aussi inclus AM882937 et JQ801394 dans leur arbre (échantillon
EL27_99 et TENN060527) et ces séquences appartiennent à un clade nommé I. cervicolor/I.
subrubescens, clade distinct du clade nommé I. bongardii. Ces articles consacrés
spécifiquement à la taxonomie et la phylogénie des Inocybes sont cohérents entre eux et peuvent
106
Chapitre III Résultats et discussion
être considérés comme assez fiables bien que la circonscription de l’espèce cervicolor soit,
d’après nous, sujette à discussion.
L’espèce I. bongardhii est représentée dans notre Figure 50a par les séquences de
AM882940 à AM882943 citées dans l’article de Riberg et al. (2008) et Kropp et al. (2013). Ces
séquences présentent deux substitutions par rapport aux séquences des I. cervicolor (telles que
CM035 (KP826739) et JF908142) à deux positions dans la séquence très conservées du 5,8S de
l’ARNr (Figure 52): @333 (numérotée sur la séquence CM035) acgcaT/ACttgc (où T = I.
cervicolor, I. calamistrata, I. aff. calamistrata, I. sp. (Costa Rica) et l’extragroup I. tigrina
JF908254) et A = I. bongardhii (base spécifique)) et @353 tattcC/Tgagga (où C = I. cervicolor,
I. sp. (Costa Rica) et l’extragroup I. tigrina JF908254) et T = I. bongardhii, I. calamistrata et
I. aff. calamistrata).
107
Chapitre III Résultats et discussion
108
Chapitre III Résultats et discussion
Par ailleurs, l’analyse phylogénétique montre que les collectes CM054 et CM015, qui
appartiennent à une population d'Afrique du Nord, diffèrent de la souche espagnole par des
mutations conservées: deux indels l’un entre les positions 4-5 de la séquence CM054C, ga-
/Atc (où A = Espagne et - = Algérie) et un @ 21 aaA/-cc (où A = Algérie et - = Espagne) et
une substitution @131, aaC/Tgc (où C = Algérie et T = Espagne) de la séquence ITS1. Les
deux allèles de CM054 provenant probablement de deux noyaux différents d'une souche
hétérocaryotique, diffèrent d'un indel et de deux substitutions sur la séquence ITS1.
Le clade I. malenconii est partagé en deux sous-clades, l’un regroupant des souches
uniquement originaires de pays nordiques, Europe du Nord (HM209787, HM209788 et
AM882862) et Canada (HQ604776) et une deuxième regroupant des souches du Sud de
l'Europe (Espagne - FN550939, Turquie - UDB027109), d'Afrique du Nord (nos deux
souches d’Algérie) et d’Europe du Nord (Estonie - UDB015831 et UDB027212). Ces sous-
clades sont phylogénétiquement distincts (Figure 50b), (valeurs de bootstrap de 100 pour
chacun) et leurs séquences diffèrent par 18 positions conservées dans les ITS ce qui nous
permet de proposer l'existence de deux espèces sœurs l’une au Nord de l’Europe et au
Canada et l’autre trouvée uniquement en Europe (surtout au Sud) et en Afrique du Nord.
L’espèce « Inocybe malenconii » a été décrite pour la première fois en 1931 par Roger Heim
(Le genre Inocybe : précédé d’une introduction générale à l’étude des Agarics ochrosporés,
Ed. Lechevalier, collection Encyclopédie mycologique tome 1) à partir d’un échantillon
109
Chapitre III Résultats et discussion
récolté dans la lande d’Aubergenville (France, Yvenines, 78410) en mai 1928 (leg. G.
Malençon), mais le type n’a pas, semble-t-il, été déposé dans un herbier. L’un des deux
sous-clades ci-dessus n’étant uniquement originaire du nord de l’Europe et de l’Amérique,
nous pouvons considérer que la véritable espèce I. malenconii correspond au clade
regroupant les échantillons trouvés au Nord de l’Europe (Estonie) jusqu’à l’Afrique du
Nord. L’autre espèce serait donc une nouvelle espèce non encore décrite.
Cependant, cette base identifie une troisième espèce hypothétique (SH) à ce seuil pour
I. malenconii (Inocybe malenconii R. Heim | SH207079.07FU |). Deux séquences sont
présentes dans cette SH : FJ627030 et HQ604817, provenant de deux souches canadiennes.
L’origine américaine de ces souches montre que cette troisième espèce ne peut correspondre
au spécimen décrit par R. Heim et qu’elle correspond, elle aussi à une nouvelle espèce non
encore décrite.
Une analyse phylogénétique nous a montré que cette troisième espèce putative
appartenait en réalité au sous-genre Inosperma et non au sous-genre Mallocybe et qu’elle
est phylogénétiquement proche d’I. calamistrata (Figure 53).
Deux autres séquences d’I.malenconii ont été trouvées dans la bibliographie et dans
GenBank : AM882867 et KM247693. La première publiée dans Ryberg et al. (2008) est en
110
Chapitre III Résultats et discussion
réalité un I. arthrocystis Kühner, en effet de la base 35 à la base 628 elle a exactement la même
séquence que FN550941 identifiée comme I. arthrocystis dans Riberg et al. (2010). Et elle a
99% d’identité avec GU980649, GU980653, GU980654 qui correspondent à des I. arthrocystis
Nord-américains, décrits dans l’article de Cripps et al. (2010) sur la phylogénie des Inocybes
du sous genre Mallocybe dans lequel l’un des co-auteurs, Egon Horak a traduit et étudié le
protologue de cette espèce (Kühner, 1988) qui pousse sous des saules.
La deuxième séquence, KM247693, a été trouvée en 2015 dans une truffière naturelle
de Tuber melanosporum à Pézilla-de-Conflent, en France dans les Pyrénées orientales en
présence de Quercus ilex, Q. coccifera, Cistus albidus et Arbutus unedo sur un sol à pH 8,3.
L’alignement de cette séquence montre une très grande similitude avec les souches algériennes
et la souche espagnole d’I. malenconii sensu stricto et possède les mêmes bases aux 18 positions
conservées propres à cette espèce. Il s’agit donc de la seule souche française identique au type,
dont la séquence ITS a été publiée depuis la description de l’espèce en 1988.
Les séquences des collectes CM092 (Photo 10) et CM080 sont identifiées comme I. aff.
agardhii (Figure 50 b): elles diffèrent de I. agardhii var. areneria (FN550937) collectée en
France par deux positions conservées, mais ITS1 de la séquence FN550937 n'est pas complète
et pourrait contenir d'autres positions différentes de nos échantillons. De nouvelles séquences
complètes sont nécessaires pour déterminer si les souches algériennes appartiennent à la même
espèce qu’I. agardhii var. areneria.
111
Chapitre III Résultats et discussion
Notre analyse montre que deux clades du genre Inocybe présentés dans ce travail ont
une distribution géographique homogène, il s’agit du sous-genre Inocybe et un clade du sous-
genre Mallocybe représenté par I. malenconii (Figure 50 b). Dans le sous-genre Inocybe, tous
les échantillons du complexe I. rufuloides et I. tigrina sont d’origine méditerranéenne, plus
précisément, du sud de l’Europe (Espagne) et du nord-ouest de l’Afrique du nord (Algérie), à
l'exception de deux collections de l'Australie occidentale. Ces dernières, représentées par I.
rufuloides, ont été introduites du sud de l'Europe avec les plantations de Quercus et Pinus,
comme mentionné par Bougher et Matheny (2011).
112
Chapitre III Résultats et discussion
être été les plus récoltés et les plus étudiés. La poursuite à l’international des travaux sur les
Inocybes permettra de vérifier ou non cette hypothèse.
Par ailleurs, I. dulcamara a été décrite au Maroc, en Algérie et en Tunisie, mais aucune
séquence de ces origines n'a été publiée jusqu'à présent. Or I. dulcamara est polyphylétique, il
sera donc nécessaire d'obtenir de nouvelles séquences d'Afrique du Nord pour compléter cette
analyse.
Figure 54: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance, des
séquences ITS (ITS1, ITS2 et 5.8S) montrant la position phylogénétique dans le clade
Gymnomilus, définit par Guzman et al. (2003) des séquences Gymnopilus générées
dans cette étude.
Gymnopilus picreus (**Peintner et al., 2001) est utilisée comme extra-groupe pour raciner la
phylogénie. Les origines géographiques des spécimens sont indiquées. Les valeurs de bootstrap > 50%
sont indiquées au-dessus ou à gauche des branches. La séquence de l’échantillon algérien collecté pour
cette étude est indiquée en gras. Abréviation : G, Gymnopilus. Les références des séquences issues d’un
article portant sur la phylogénie du genre Gymnopilus (Guzman et al., 2003), sont indiquées par une
étoile : *.
113
Chapitre III Résultats et discussion
Le genre Gymnopilus P. Karst. 1879 (Gymnopilus P. Karst., Bidr. Känn, Fin. Nat. Folk
32: 21, 400 (1879)) (Agaricales) est bien connu, principalement dans les forêts, montrant une
diversité morphologique considérable, on compte plus de 200 espèces lignicoles. Ces
champignons saprotrophes sont largement répartis dans le monde entier, en Amérique du Nord,
au Mexique, en Europe, en Équateur et en Afrique. Il est caractéristique des zones à climat
chaud ou tempéré (Guzman et al., 2003 et Holec, 2005)
Cette espèce a été collectée une seule fois lors de nos prospections (Tableau 17). Dans
le clade G. spectabilis-imperialis, les espèces du complexe formé par G. junonius, G.
pampeanus et G. spectabilis sont considérées par certains auteurs comme synonymes. Jusqu'à
présent aucune analyse approfondie de ce clade n'a été menée pour élucider si ces différentes
espèces sont en réalité une seule espèce variable.
Current name: Gymnopilus junonius (Fr.) P.D. Orton 1960.Trans. Br. mycol. Soc. 43(2): 176
(1960)
114
Chapitre III Résultats et discussion
Synonymy:
« En droit strict, ces raisons sont sans doute valables. Cependant comme l’Agaricus spectabilis
de Weinmann est depuis longtemps tombé en désuétude et que tout le monde aujourd’hui
connaît, sans s’y tromper, le Gymnopilus spectabilis (Fr.) Singer, il nous semble y avoir plus
d’inconvénients que d’avantages à modifier une appellation universellement adoptée ; aussi
maintenons-nous l’épithète de spectabilis, en souhaitant son inscription aux nomina
conservanda. »
Nous ne prendrons pas position dans ce débat, le champignon étant identifié sans
ambiguïté.
Gymnopilus spectabilis, ne doit cependant pas être confondu avec Phaeolepiota aurea (Matt.)
Maire, Icones selectae Fungorum, 6 Texte general 6: 111 (1928) qui pousse sur le sol (souvent
près des orties) et non sur le bois.
115
Chapitre III Résultats et discussion
a b
Photo 11: Gymnopilus spectabilis (CM087). a: spoprophore Jaune orangé, étalé, le stipe
concolore au chapeau, montre un anneau membraneux ; b: coupe longitudinale du
chapeau montre des lames dentellées, sérées de couleur rouille qui révèle la couleur
de la sporée.
III. 2. 1. 4. 4. Cortinarius :
Le séquençage des extrait d’ADN des deux échantillons, CM053 et CM083, récoltés
sous Quercus suber et Pinus halepensis, nous a permis d’identifier deux espèces appartenant à
deux sous clades de Cortinarius dans le sous-genre Phlegmacium.
116
Chapitre III Résultats et discussion
a b c
Photo 12: Cortinarius sp.1 (PN sp.), CM082. a: sporophore sur feuilles de chêne liège, chapeau
violé; b: chapeau violé, mamelonné, diamètre 9 cm, présence de sporée rouille laissé
par le carpophore collé par-dessus (flèches, photo12 a, b) ; c: stipe 5,5 cm, présence
de cortine brune, bulbeux vers la base.
Toutes les espèces du clade Caerulescentes étudiées par Garnica et al. (2005) et les
échantillons correspondant aux séquences de GenBank utilisées dans notre analyse
phylogénétique sont d’origine européenne. La souche algérienne Cortinarius sp.1 diffère de ces
souches aux positions (numérotées sur la séquence KP826758) @128, tagtT/Cactc (où
KP826758 = T et les autres séquences = C), @413, atcaG/Acctc (où G =KP826758 et A = les
autres séquences) et @428 ttttA/Gtttt(où A =KP826758 et G = les autres séquences) (Figure
56).
Elle diffère aussi de toutes les séquences des espèces du sous-genre Phlegmacium. La
position 428 sépare deux microsatellites poly T. Celui situé coté 3’ possède 3T pour tous les
Phlegmacium que nous avons étudiés, sauf la séquence de l’extra-groupe qui a (CTT) alors que
l’espèce algérienne Cortinarius Pn.sp.a à cette position 4T.
117
Chapitre III Résultats et discussion
Figure 55: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences du gène ADNr (IT1, ITS2, and 5.8S), montrant la position phylogénétique
dans le sous-genre Phlegmacium sensus Froslev et al. (2005) et Garnica et al. (2003)
des Cortinaires utilisées dans cette étude.
C. balteatocumatilis (Vila et al., 2008) est utilisé comme extra-groupe pour raciner la phylogénie. Le
résultat de l’analyse place la séquence KP826758 dans le clade Caerulescentes sensus Garnica et al.
(2005) tandis que KP826759 se trouve parmi les C. palzonianus, intégré dans clade Dionysae,
appartenant au clade Dionysae sensus lato proposé par Liimatainen et al. (2014). Ces deux clades
appartiennent au clade II de Froslev et al. (2005).
Les origines géographiques des spécimens sont indiquées. Les valeurs de bootstrap >60% sont indiquées
au-dessus ou à gauche des branches. Les séquences des échantillons algériens collectés pour cette étude
sont indiquées en gras. Les références des séquences issues d’articles portant sur la phylogénie des
genres appartenant à la famille des Cortinariaceae (*1 Garnica et al., 2005 ; *2 Froslev et al., 2005 ; *3
Vila et al., 2008, *4 Liimatainen et al., 2014 ; *5 Fernández-Brime et al., 2014) ainsi que les séquences
issues d’autres articles (*6 Apont et al.,2010 ; *7 Lancellotti et Franceschini, 2013) sont indiquées.
118
Chapitre III Résultats et discussion
Abréviations : C: Cortinarius, un: uncultured (littéralement: non cultivé; signifie: issu d’analyse
métagénomique ou d’analyse d’ADN de mycorhize).
Jusqu’ à présent toutes les espèces du clade Dionysae déposées dans GenBank sont
européennes (cf. Liimatainen et al., 2014). L’échantillon algérien de C. palazonianus et 4
souches espagnoles sont différentes d’une autre souche espagnole et de toutes les séquences du
clade Dionysae @529 (numérotées sur la séquence KP826759)gttcT/Attgg (où T =
Algérie/Espagne (KF738110, KF738109, KF738108 et KF738106) et A = toutes les autres
séquences européennes du clade Dionysae étudiées incluant une souche espagnole KF738107).
L’alignement des séquences espagnole et algérienne de l’espèce C. palazonianus (Figure 56)
119
Chapitre III Résultats et discussion
montre l’allèle particulier algérien pour cette espèce (@529 sur la séquence CM053=KP826759
déposée dans GenBank, mais @ 495 sur l’alignement des séquences tronquées).
Les échantillons C. dionysae sensu Frøslev et Garnica, C. dionysae var. avellanus Rob.
Henry ex Bidaud et Carteret et C. palazonianus Vila, A. Ortega et Fdez.-Brime, utilisés dans
les analyses phylogénétiques de Liimatainen et al. (2014) et de Fernandez-Brime et al. (2014),
se caractérisent par une odeur farineuse et forment un clade bien supporté (valeur de bootstrap:
de 92% à 100% selon les méthodes d’analyse utilisées). La séquence de notre échantillon
appartient à ce clade.
L’odeur de notre échantillon n’a pas été relevée durant nos prospections dans la forêt de
M’Sila; elle devrait désormais être prise en considération lors de futures prospections dans les
forêts du Maghreb et en particulier dans des forêts algériennes pour le genre Cortinarius.
120
Chapitre III Résultats et discussion
C’est aussi la première fois que C. palazoniaus est signalé dans le nord-ouest de
l’Afrique du Nord, tandis que C. dionysae, espèce très proche, a été décrite en Algérie sous
Quercus suber (Malençon et Bertault, 1970).
Ceci pourrait indiquer une récente migration de l’espèce de l’Europe vers l’Afrique du
Nord, mais il faudrait séquencer d’autres espèces de cortinaires africains pour pouvoir
confirmer cette hypothèse.
Toutes les espèces du clade Dionysae sensus lato analysées par Liimatainen et al. (2014)
sont originaire d’Europe, exception faite pour C. griseocoeruleus (proche de C. leonicolor dans
l’arbre de la Figure 1 de Liimatainen et al. (2014)) qui est d’origine californienne.
Dans le clade Dionysae sensus lato (Figure 56), @529, «A» est l’allèle ancestral,
puisqu’il est présent à l’extrémité des branches rattachées à la base de l’arbre, c'est-à-dire qui
ont divergé tôt au cours de l’évolution.
121
Chapitre III Résultats et discussion
Des séquences ITSs et 5.8 S de l’ADN ribosomique nous ont permis d’étudier les
relations phylogénétiques du genre Psathyrella. Deux exemplaires de nos récoltes ont généré
trois séquences KP826737, KP826738, KP826731. L’échantillon CM022 a généré deux
séquences une longue et une courte.La différence de longueur est due à la présence d’un indel.
La séquence longue CM022L est identique à la séquence KP826738 correspondant au spécimen
CM037 (Photo 14) (Tableau 9). Ces deux échantillons du genre Psathyrella appartiennent
donc à la même espèce.
Les quatre séquences algériennes appartiennent au clade Ps. candolleana sensus Nagy
et al. (2011). Nous avons ajouté à notre analyse deux séquences de Psathyrella cf. gracilis et
trois autres séquences (Ps. badiophylla, Ps. hymenocephala et Ps. leucotephra) espèces proches
de Ps. candolleana. Ces dernières ne sont pas utilisées dans l’anlyse phylogénétique des
Psathyrellaceae réalisée par Nagy et al. (2011) et Ogura-Tsujita et Yukawa (2008) D’après
notre analyse phylogénétique, Ps. leucotephra est proche mais à l’extérieur du clade
Candolleana (Figure 57).
Cependant, la valeur de bootstraps pour l’ensemble du clade Candolleana est trop faible
pour pouvoir affirmer cette organisation. Deux séquences de Psathyrella cf. gracilis sont
publiées dans GenBank . L’une porte le numéros d’accession AY228352 nommée Ps. gracilis
dans l’article d’Ogura-Tsujita et Yukawa (2008), cet échantillon est utilisé dans notre analyse
comme extra-groupe; l’autre séquence (JQ676209) est positionnée dans le clade Candolleana.
Ceci montre que la référence JQ676209 correspond soit à une autre espèce que l’extra-groupe,
soit le spécimen a été mal identifié.
122
Chapitre III Résultats et discussion
123
Chapitre III Résultats et discussion
Dans le clade Candolleana les trois séquences (KP826737, KP826738 et CM022L) sont
proches de l’espèce Ps. badiophylla et la quatrième (KP826731) a une position différente dans
l’arbre phylogénétique (Figure 57), cette dernière correspond à la séquence courte de
l’échantillon CM022 (CM022C (cf. Tableau 9), ceci indique que les séquences ITS et 5.8S ne
sont pas suffisantes pour identifier nos échantillons dans le clade Candolleana , d’autres gènes
sont nécessaires.
Avec le barcode ITS, ce clade peut être identifié soit comme un complexe,
candolleana/badiophylla/hymenocephala où l’espèce Ps. candolleana est polyphylétique, soit
considéré comme une seule espèce où candolleana/ badiophylla / hymenocephala sont des
synonymes. Une troisième possibilité, pourrait être une identification erronée d’échantillons
dont les références GenBank sont nommées badiophylla/hymenocephala. Ogura-Tsujita et
Yukawa (2008) considèrent le clade Ps. candolleana comme un groupe monophylétique, mais
ils n’ont pas inclus Ps. badiophylla et Ps. leucotephra lors de leur analyse. Nagy et al. (2011)
ont inclus Ps. badiophylla et Ps. leucotephra dans le clade Candolleana. Nous partageons la
conclusion de ces auteurs pour la monophylie de ce clade regroupant les quatres espèces, mais
notre analyse montre que la nomophylie de l’espèce Ps. candolleana n’est toujour pas
démontrée.
Les positions dans l’arbre des deux séquences du même échantillon CM022 (CM022 L
et KP826731) sont éloignées, ce qui indique que le polymorphisme génétique au sein de
l’espèce est important. Cela est confirmé par l’analyse des distances génétiques entre ces deux
séquences (3 substitutions, 1 indel), tandis que Ps. hymenocephala FJ168608 diffère de Ps.
candolleana KF281384 par 3 substitutions, 0 indel, et celle-ci diffère de Ps. badiophylla
FN430699 par 3 substitutions, 2 indels (dont un de 3bp). On peut donc considérer l’ensemble
des séquences basales du clade comme appartenant à une seule espèce. Ceci devra être confirmé
par l’étude des différents allèles des ITS présents dans d’autres souches, par l’étude d’autres
marqueurs et par des essais de croisements entre les différents membres du clade. Cependant,
on constate que certaines séquences des souches japonnaises qui mycorhizent des orchidées,
bien qu’appartenant au même clade, diffèrent nettement des séquences basales. Il y a peut-être
là un début de spéciation des populations associées aux orchidées.
Par ailleurs, l’espèce Ps. badiophylla n’a pas été signalée par Malençon et Bertault
(1970) alors que Ps. candolleana (Syn. Drosophila candolleana) est connue en Lybie, Tunisie
124
Chapitre III Résultats et discussion
et en Algérie sous Quercus et autres essences forestières. Nous avons donc démontré par les
outils de la biologie moléculaire, qu’une espèce du clade Candolleana est présente en Algérie
(Photo 14), mais la position taxonomique à l’intérieur du clade n’est pas encore résolue.
D’après De Fine Licht et al. (2006), chez les basidiomycètes, les multibles types d’ITS
ne sont présents que chez les hétérocaryons et jamais chez les homocaryons. Ainsi, il y a
ségrégation des différents allèles dans la descendance homocaryotique.
En général, quand plus d’une substitution est détectées, le séquençage est nécessaire pour
identifer l’haplotype. Leija et al. (2011) montrent que certains haplotypes peuvent être déduits
quand on étudie une population, cela donne une indication de l’amplitude du polymorphisme
dans une espèce et permet d’inclure dans un clade représentant une espèce, les séquences
125
Chapitre III Résultats et discussion
On constate avec cette analyse que l’étude des différents allèles d’une même souche peut
apporter des indications pour circonscrire l’espèce, indications que ne peuvent apporter une
étude du phénotype des souches.
Les espèces du genre Agaricus sont reconnaissables à leur anneau et à la couleur brune
ou brun-chocolat de leurs lames et leurs spores à maturité. Ce sont des espèces saprophytes
humicoles présentes en forêts, pelouses et divers habitats. L’identification moléculaire des
spécimens collectés dans la nature est basée sur la similarité de leurs séquences d’ADN (ITS)
avec des séquences de références c'est-à-dire à la fois disponibles dans GenBank et publiées
dans des travaux de taxonomie pour leur appartenance à des espèces reconnues. Des
comparaisons sont réalisées à l’aide de BLAST. Les alignements sont éventuellement
complétés avec des séquences disponibles dans la base de données de MycSA très riche en
agarics, ajustés manuellement, et examinés en détails. Les différences à des positions
auxquelles des hétéromorphismes sont présents dans la séquence étudiée ou sont déjà connus
au sein de l’espèce candidate ne sont pas comptabilisées comme différences entre espèces car
elles reflètent du polymorphisme allélique et donc de la diversité présumée intraspécifique. En
effet, chez les basidiomycètes, contrairement aux autres phylums des Fungi, les plus longues
phases du cycle de vie se déroulent essentiellement à l’état hétérocaryotique (n + n) et sont
souvent comme chez les animaux et les plantes (2n) plus ou moins hétérozygotes. Chez les
agarics, la variabilité intraspécifique peut être très élevée ainsi que le taux d’hétérozygotie par
exemple dans les populations sauvages d’Agaricus bisporus (le champignon de Paris).
126
Chapitre III Résultats et discussion
supposées distinctes bien que possédant des séquences ITS identiques (A. inapertus et A.
gemellatus; Kerrigan, 2016). L’identification est moins fiable avec deux différences, peu fiable
avec trois différences et généralement rejetée au-delà.
Nous avons suivi le nouveau système de classification de Zhao et al. (2016) dans lequel
les sous-genres et sections ont divergé il y a environ plus de 30 ou 20 millions d’années
respectivement.
Huit spécimens ont été collectés en Algérie (forêt de M’Sila) auxquels est adjointe une
collection de Corse (CA384) de l’herbier de Bordeaux (Collection du Gemoplasme des Agarics
à Bordeaux, CGAB). Les neuf spécimens ont été séquencés et les comparaisons par BLAST
révèlent que les neufs échantillons appartiennent ou sont affines à six espèces différentes
(Figure 58). Ces espèces sont connues dans la littérature pour appartenir à six sections et quatre
sous-genres dans le nouveau système de classification.
127
Chapitre III Résultats et discussion
références dont les numéros de GenBank sont indiqués. Les supports de branche
calculés en pourcentages (sur 100 bootstraps) sont indiqués lorsqu’ils dépassent 50%.
Agaricus littoralis
Notre échantillon appartient sans nul doute à A. littoralis qui est l’espèce type de la
section A. sect. Spissicaules. Nous connaissons une autre récolte de cette espèce en Algérie
mais elle n’est pas publiée. C’est donc la première fois que cette espèce est formellement
rapportée d’Algérie (Photo 15)
a b
c d
128
Chapitre III Résultats et discussion
Par le BLAST nos échantillons CM020, CM028 et CM34 sont très proches des
séquences de A. indistinctus, A. essetei et A. arvensis. L’un des spécimens de A. arvensis est
l’épitype de cette espèce qui est le type de A. sect. Arvensis et dans la nouvelle classification de
A. subg. Flavoagaricus. Dans le ML phylogramme (Figure 59), nos échantillons semblent très
proches de A. indistintus et A. essetei alors que A. arvensis est aussi proche mais dans un clade
statistiquement bien supporté.
Dans le Tableau 12, les nucléotides aux neuf positions sont indiqués. Les deux espèces
diffèrent aux positions 70, 285, 480, et 629. Les trois échantillons algériens et un échantillon
européen sont hétéromorphes à quatre de ces positions et un échantillon européen est même
hétéromorphe aux cinq positions. Dans ces séquences il n’y a donc aucune différence
permettant de distinguer ces deux espèces. D’un point de vue moléculaire, du moins des
séquences ITS, ces deux espèces devraient être synonymisées, et comme A. essetei a
l’antériorité sur A. indistinctus, toutes ces collections appartiendraient finalement à A. essetei.
Les quatre ou cinq hétéromorphismes trouvés dans chacune des six séquences suggèrent que
des lignées divergentes se seraient recroisées.
L’hypothèse d’un complexe d’espèces n’est d’ailleurs pas exclue. En attendant des
études morphologiques plus avancées et/ou l’utilisation d’autres marqueurs, nous considérons
provisoirement ces collections algériennes comme Agaricus aff. essetei. Nous relevons par
ailleurs que A. arvensis reste une espèce peu éloignée car elle diffère de tous les huit spécimens
présentés dans le Tableau 12 à deux positions qui ne sont pas montrées dans ce Tableau.
129
Chapitre III Résultats et discussion
La comparaison avec A. argenteus est plus complexe car il existe plusieurs alignements
possibles. La Figure 59 propose plusieurs scénarii évolutifs en considérant une séquence
ancestrale [CTTTTT-] aux positions 655-661, qui est partagée par les espèces voisines. Selon
l’un des plus parcimonieux scénarii (évolution 1), l’entité méditerranéenne ne diffère qu’à une
position (127) de A. argenteus subsp. annettae. Mais il y a un problème car la nouvelle entité
n’a pas de petites spores comme cette sous-espèce mais des grosses spores (longueur moyenne
X largeur moyenne: 9.1 x 5.7 µm) plutôt comme celles de A. argenteus subsp. argenteus (voir
Figure 60); cependant, cette variété diffère à deux positions de l’entité méditerranéenne. Cette
entité pourrait appartenir à A. argenteus mais dans ce cas les deux sous-espèces récemment
proposées ne seraient plus très bien supportées car dans le scénario «évolution 1» elles
130
Chapitre III Résultats et discussion
n’apparaissent pas comme des sous-espèces à moins que l’entité méditerranéenne soit elle-
même considérée comme une troisième sous espèce
Evolution 1
CA384 C T T C T/C - T A. aff. argenteus Corsica
Evolution 2
CA384 C T T C T/C T - A. cf. argenteus Corsica
131
Chapitre III Résultats et discussion
Figure 59: Deux scénarii possibles pour expliquer les différences moléculaires (ITS, positions
211 et 655-661) et morphologiques (taille des spores) entre les deux sous espèces
américaines d’Agaricus argenteus et l’entité méditerranéenne indiquée comme «A.
argenteus Med. (Algérie, Corse)»
Figure 60: Figure RW Kerrigan, 2016 modifiée; taille des spores (longueur X largeur µm) des
espèces de A. subg. Flavoagaricus incluant les deux sous-espèces de A. argenteus et
les deux spécimens méditerranéens (Algérie, Corse) CM071 et CA384
respectivement.
132
Chapitre III Résultats et discussion
Agaricus freirei
Agaricus devoniensis
133
Chapitre III Résultats et discussion
Agaricus nevoi
134
Chapitre III Résultats et discussion
Tableau 15: Les champignons du genre Agaricus connus dans le Maghreb (Algérie, Maroc et
Tunisie) identifiés par Malençon et Bertault (1970), Nezzar-Hocine (1998) et ceux
identifiés dans cette étude. a: A. crocodilinus according PARRA (2013), b: Espèce
tropicale, c: L'auteur ne précise pas le pays de collecte
Taxon Publication Algérie Maroc Tunisie
A. aff. argenteus Ce travail +
Malençon et Bertault, 1970 Nezzar-Hocine,
A. arvensis (= A. nivescens) 1998 + +
A. augustus Malençon et Bertault ,1970 +
A. benesii Malençon et Bertault, 1970 +
A. bernardi (= A. maleolens) Malençon et Bertault, 1970 + +
A. bisporus Malençon et Bertault, 1970 +
A. bitorquis (= A. edulis) Malençon et Bertault, 1970 + +
A. brunneolus (= A. purpurascens) Malençon et Bertault, 1970 +
A. campestris Malençon et Bertault, 1970 + + +
A. comtulus Malençon et Bertault, 1970 + +
A. crocodilinus (= A. excellens) Malençon et Bertault, 1970 +
A. devoniensis Ce travail +
A. depauperatus (= A. annae) Malençon et Bertault, 1970 +
A. aff. essetei Ce travail +
A. freirei Ce travail +
A. fissuratus Malençon et Bertault, 1970 +
A. gennadii Malençon et Bertault, 1970 +
A. impudicus (= A. variegatus) Malençon et Bertault, 1970 +
A. iodosmus Malençon et Bertault, 1970 +
A. langei Malençon et Bertault, 1970 +
A. littoralis (= A. spissa, A.
spissicaules) Malençon et Bertault, 1970, ce travail + +
A. luteomaculatus Malençon et Bertault, 1970 +
A. moelleri Malençon et Bertault, 1970 +
A. nevoi Ce travail +
A. pampeanus Malençon et Bertault, 1970 +
A. phaeoxanthus Patouillard, 1905 (+)c (+)c
A. sylvaticus (= A.
haemorrhoidarius) Malençon et Bertault, 1970 + +
A. sylvicola Nezzar-Hocine, 1998 + +
A. xanthodermus Malençon et Bertault, 1970 + +
A. robustissima (taxon douteux a) Malençon et Bertault, 1970 +
A. semotus (taxon douteux) Malençon et Bertault, 1970 + +
b
A. heterocystis (ident. douteuse ) Malençon et Bertault, 1970 +
135
Chapitre III Résultats et discussion
Lycoperdon radicatum Durieu et Mont., in Durieu, Expl. Sci. Alg., Fl. Algér. 1(livr. 10): 383
(1848) [1846-49]
Figure 61: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences des IT1, ITS2, et 5.8S de l’ADNr montrant la position phylogénétique de
l’échantillon algérien du Lycoperdon radicatum en gras, récolté en 2012 dans la forêt
de M’Sila, 164 années après le type récolté en Algérie par Durieu et Montagne.
Vascellum pratense (Larsson et Jeppson, 2008) est utilisée comme extra-groupe pour raciner la
phylogénie. Les références mettant à jour la phylogénie du genre Lycoperdon (*Larsson et Jeppson,
2008, *2 Bates et al., 2009) sont indiquées. Abréviations : L : Lycoperdon, H : Handkea, USA : Les
États-Unis d’Amérique
136
Chapitre III Résultats et discussion
Haplotype a: AC et haplotype b: GT ou
Haplotype a: AT et haplotype b: GC
La séquence des USA commence en position 122 par rapport à la séquence KP826735.
A la position 92 l’allèle n’est donc pas connu.
137
Chapitre III Résultats et discussion
AJ237624). Donc avec 6 substitutions qui les séparent, les séquences DQ112608 et AJ237624
peuvent être considérées comme appartenant à deux espèces différentes.
Cette espèce serait voisine de Clavatia paludosa, or nous avons retrouvé une séquence
de cette espèce (DQ112609), appelée maintenant Bovista paludosa, dans l’article de Larsson et
Jeppson (2008), et celle-ci se trouve dans un tout autre clade que ceux contenant les différent
«L. radicatum» et L. utriforme.
138
Chapitre III Résultats et discussion
Un extrait de l’article de Patouillard est présenté à la Figure 62. On y lit aussi que les
types de cette espèce sont conservés à l’herbier Montagne dont nous avons retrouvé une trace
sur Internet, il s’agit de la collection Herbier Montagne dans l’herbier de Cryptogamie du
Muséum d’Histoire Naturel de Paris. Si ces types sont encore présents dans cet herbier, il serait
possible d’en séquencer un fragment pour confirmer la localisation de cette espèce dans la
phylogénie.
139
Chapitre III Résultats et discussion
140
Chapitre III Résultats et discussion
III. 2. 1. 4. 8. Macrolepiota
Figure 63: Arbre phylogénétique, construit par la méthode du maximum de vraisemblance, des
séquences des fragments IT1, ITS2, et 5.8S de l’ADNr, montrant la position
phylogénétique des échantillons algériens des sections Macrosporae et Macrolepiota
définit par Vizzini et al. (2011) et Yang et Vellinga (2010) dans le genre
Macrolepiota.
M. velosa (Yang et Vellinga, 2010) d’une troisième section (sect. Volavatae) est utilisée comme
extra-groupe pour raciner la phylogénie. Les origines géographiques des spécimens sont indiquées
lorsqu’elles sont disponibles. Les valeurs de bootstrap >60% sont indiquées au-dessus ou à gauche des
141
Chapitre III Résultats et discussion
branches. Les références des séquences issues d’articles portant sur la phylogénie du genre Macrolepiota
(*5 Barseghyan et al., 2012 ; *1Vizzini et al.,2011 ; *4 Ge et al.,2010 ; *2 Vellinga et al., 2003 ; *3 Johson,
1999) sont indiquées. Abréviations : M : Macrolepiota; Sect. : section.
Deux spécimens algériens du clade Mastoidea collectés dans la même forêt sont
différents par 3 substitutions, aux positions (numéroté à partir de la séquence KP826757)@140,
gaactT/Cctcgg, @195, tggtcA/Gcaaac et @498, ggaggT/Cttgct. La séquence KP826757
contient l’allèle « TAT », a ces positions et la séquence KP826725 présente l’allèle « CGC » à
ces positions. 2 spécimens de M. psammophila, décrit et identifiés par Guinberteau (Velinga et
al., 2003) ont les deux différents allèles « CGC” (AY243599) et « TAT » (AY243600). Cette
dernière référence n’est pas représentée dans la Figure 63.
L’allèle ancestral aux positions 140 et 195 est «TG» puisque M. excoriata (AF482840),
M. phaeodisca (AF482847) et M. velosa (AF482853) et de nombreuses espèces de branches
ayant divergé depuis l’origine du clade du genre Macrolepiota ont les mêmes nucléotides à ces
mêmes positions. Il n’y a pas de corrélation claire entre les noms d’espèces attribués d’après la
détermination par les méthodes classiques de la mycologie et les allèles identifiés dans la région
ITS des séquences. En effet, dans la région ITS, il n’y a pas de position conservée associée à
une espèce. Les espèces du clade Mastoidea sont soit synonymes, soit elles ont divergé
récemment et le barre code ITS n’est pas suffisant pour les distinguer. C’est pourquoi on nomme
les spécimens récoltés dans la forêt de M’Sila M. cf. mastoidea dans le complexe Mastoidea
142
Chapitre III Résultats et discussion
i.e. tout le clade Mastoidea. Yang et Vellinga (2010), ont déjà défini Macrolepiota mastoidea
comme un complexe avec des espèces morphologiquement différentes mais avec de petites
différences dans l’ITS.
Les espèces, Macrolepiota mastoidea sous Quercus spp., M. excoriata var. squarrosa
sous Quercus suber ont été signalées en Algérie par Malençon et Bertault (1970), mais aucune
séquences Nord-africaine du clade étudié n’a été déposée dans GenBank . Un échantillon
tunisien (CBS H-21520) identifié par Ben Hassine Ben Ali (2014) comme M. rickenii a la même
séquence ITS que notre séquence KP826725.
143
Chapitre III Résultats et discussion
Nous avons analysé 13 séquences du clade Procera, et parmi elles des séquences de M.
permixta et M. fuliginosa, espèces incluses dans l’espèce M. procera par Vizzini et al. (2011),
ainsi qu’une séquence de M. puellaris, toutes utilisées dans les analyses phylogénétiques de Ge
et al. (2010), Vizzini et al. (2011) et Barseghyan et al. (2012). Ces séquences ont toutes 9A au
niveau du poly A@144 à @153 sauf AY243591 qui possède 10 A à ce niveau comme
KP826744, et qui provient d’une M. aff. procera du Japon. Cependant, cette séquence diffère
de KP826744 par 6 substitutions et il s’agit donc probablement d’une espèce différente de M.
procera comme le suggère l’arbre de la Figure 3 de l’article de Vizzini et al. (2011) qui place
cette séquence à côté du clade Procera.
Les 2 allèles (G et A) sont présents dans différentes régions de l'Europe du Nord jusqu’à
la Russie (Allemagne, Pays-Bas, Ukraine, Russie) et autour de la Méditerranée (Péninsule
Ibérique, Italie, Israël).
En Slovenie, Armenie et en Algérie seul l’allèle «A» est identifié, mais on dispose que
d’un ou deux échantillons pour chaque région. Le seul échantillon de M. puellaris dont la
séquence est dans GenBank (JQ683121) a l’allèle «A». Sa séquence est identique à celles de
plusieurs échantillons identifiés comme M. procera.
144
Chapitre III Résultats et discussion
On suppose donc que ces deux allèles appartiennent à la même espèce. Les deux autres
positions polymorphes du clade Procera (@49 gtcttgT/Ctttttta et@227 ttgtaG/Aaatgt) C trouvé
dans un échantillon pour la première position, A trouvé dans deux échantillons pour la
deuxième, ne suffisent pas à justifier l’existence d’espèces distinctes de M. procera. M.
puellaris peut être considéré (jusqu’à preuve du contraire obtenue sur d’autres gènes) comme
synonyme de M. procera.
Ceci indique que les données moléculaires que nous avons analysées ne nous permettent
pas de confirmer l’existence de plus d’une espèce dans le clade Procera. Nous avons donc
démontré, par les outils de la biologie moléculaire, que notre collection MPU028320/CM098
(cf. Tableau 9) fait partie de l’espèce M. procera.
L’espèce M. proceraa été signalée sous Quercus et Cedrus en Algérie par Malençon et
Bertault (1970), mais aucune séquence n’a été déposée dans GenBank.
Un dernier échantillon CM015 (SMB45) non pris en compte dans l’étude ci-dessus est
identique à CM027, sauf aux trois positions présentant un hétéromorphisme et qu’il faudra
analyser en détail. Il correspond à l’espèce Macrolepiota cf. mastoidea.
145
Chapitre III Résultats et discussion
III. 2. 2. 1. Suillus
Parmi les 7 séquences d’une même espèce, l’une (CM112-KP826756) est identique à la
séquence HM347655, correspondant à un Suillus bellinii d’Espagne récolté sous Pinus brutia
et Cistus monspeliensis. Cinq sporophores (CM006, CM018, CM050, CM051 et CM055)
formant trois groupes en fonction de la date et du lieu de récolte (Tableau 9 et 17), ont des
séquences identiques entre elles mais se distinguent de cette première séquence (KP826756)
par une substitution @522 (numérotée sur KP826756) tgataaC/Tgatcgc (au sein de l’ITS2) où
T = CM006, CM018, CM050, CM051 et CM055 (Algérie) et C=Algérie (CM112) et Espagne
(HM347655). Pour ces 5 sporophores, une seule séquence (KP826749) a été déposée dans
GenBank.
146
Chapitre III Résultats et discussion
À cette positon «T» serait ancestral et donc le «C» d’Algérie et d’Espagne serait une
mutation apparue récemment et probablement (jusqu’à preuve du contraire) dans cette espèce.
L’allèle «T» @522 a été trouvé pour le moment en Algérie, au Portugal (AJ419216), en Italie
au bord de la Méditerranée près de la frontière française (HM545734) et au sud de l’Espagne
147
Chapitre III Résultats et discussion
Les Suillus forment un groupe de champignons réputés très spécifiques quant à leur
association avec leur hôte (Moreau et al., 2015). Ils mycorhizent tous des conifères. Suillus
bellinii est un mycorhizien des pins à deux aiguilles. Dans la forêt de M’Sila, on s’attend à ce
qu’ils soient donc associés au Pinus halepensis. Cependant au moins un échantillon, CM006 a
été trouvé sous chêne liège. Malheureusement la distance au pin d’Alep le plus proche n’a pas
été mesurée.
148
Chapitre III Résultats et discussion
L’association avec le chêne liège, peu probable, devra donc être vérifiée. Une
association de Suillus brevipes avec un Quercus incana a déjà été signalée au Pakistan (Sarwar
et al., 2011)
Aucune séquence de cette espèce provenant d’Algérie n’est présente dans GenBank.
Les deux séquences obtenues pour le huitième échantillon (CM063) sont doubles, voir
triples sur une partie importante du chromatogramme et très difficiles à interpréter sans clonage.
Les pics les plus élevés ont été pris en compte sur la portion de séquence sens pour une majeure
partie et antisens pour l’autre, dans les zones où ils étaient les plus nets. Chaque fois qu’une
ambiguïté persistait, le code IUPAC a été utilisé. La séquence non validée (nv) obtenue a été
utilisée pour faire un BLAST sur GenBank. Le premier BLAST Hit était Suillus collinitus
AY953421. L’alignement de séquences a permis de valider toutes les positions communes entre
notre séquence nv et celle trouvée sur GenBank. Pour les 18 positions ambiguës de notre
séquence correspondant à deux bases possibles, quand l’une des deux correspondait à la
séquence AY953421, c’est elle qui était choisie. Quand à une position de notre séquence (3
positions) la base était différente de celle de la séquence de GenBank, elle ne pouvait être
validée puisqu’elle n’avait été obtenue qu’une fois (dans un seul sens de séquençage), donc le
code IUPAC était utilisé pour indiquer l’incertitude présente à cette position. Pour 6 positions
présentant un pic double sur la séquence sens et un pic simple sur la séquence antisens, pic
correspondant à la même base que la séquence AY953421, c’est cette base qui était retenue.
Enfin 2 positions correspondant à des pics doubles dont aucun ne concordait avec AY953421
ont été conservées. Soit 29 positions examinées dont 24 modifiées pour supprimer l’incertitude
et 5 pour lesquelles l’incertitude est conservée en utilisant le code IUPAC sur une séquence de
471bp validée et déposée dans GenBank (KP826749).
Une fois ce travail réalisé, un nouveau BLAST a été réalisé et nous avons obtenu à
nouveau comme premier BLAST Hit la séquence AY953421 (Figure 64), correspondant à un
Suillus collinitus 2 dans l’article de Moreau et al. (2015) provenant d’un échantillon espagnol
trouvé sous Pinus halepensis, avec 99% d’identité sur le fragment de 471 bp. Les seules
différences correspondaient aux 5 positions ambiguës et aucun indel ne distinguait ces deux
séquences.
149
Chapitre III Résultats et discussion
Il y a clairement deux allèles pour cette séquence ITS pour notre échantillon, avec un
décalage de la séquence de deux bp au niveau d’un microsatellite (poly T) en position 356 à
362 (numérotée sur KP826749). La séquence déposée dans GenBank est la plus courte, avec
un polyT de 7 bp comme AY953421. Un autre allèle est présent dans cet échantillon avec un
poly T de 9 bp. Un BLAST réalisé avec cet autre allèle donne pour premier BLAST Hit la
séquence HM347660 Suillus collinitus var. velatipes (de l’espèce Suillus collinitus 2) lui aussi
provenant d’un échantillon italien trouvé sous Pinus halepensis et Pinus brutia, mais présentant
un poly T de 8 bp. Tous les échantillons de cette espèce trouvée dans GenBank ont soit 7 soit 8
bp (polyT). La présence d’un allèle à 9 bp pour le Poly T pourrait être une particularité présente
dans la population algérienne de cette espèce. Un clonage ou un séquençage avec des amorces
dans le 5,8S devrait permettre d’obtenir la séquence exacte des deux allèles de cet échantillon,
mais ce travail n’a pu être réalisé dans le temps de la thèse. Cependant, le travail réalisé sur cet
échantillon a permis d’identifier sans ambiguïté un Suillus collinitus (espèce Suillus collinitus
2) (Figure 64) d’après Moreau et al. (2015). On remarquera que les espèces S. collinitus 1 (S.
collinitus sensu stricto), S. collinitus 2 et un clade asiatique, proposés dans l’article de Moreau
et al. (2015) forment une seule et même espèce hypothétique dans UNITE au seuil de 1,5% de
différence, mais forment trois espèces distinctes au seuil de 1% de différence.
Aucune séquence de Suillus collinitus d’Algérie n’avait été déposée jusqu’à présent dans
GenBank ni dans UNITE. Cette espèce, Suillus collinitus 2, est connue en Italie, Espagne et en
France (d’après UNITE et Moreau et al., 2015). Cette espèce n’est pas présente dans la flore
des champignons supérieurs du Maroc de Malençon et Bertault (1970 et 1975). Il s’agit à notre
connaissance de la première identification de cette espèce en Afrique du Nord.
Lactarius
Trois carpophores, récoltés dans la forêt de M’Sila, ont généré 3 séquences identiques.
Ces 3 échantillons ont été récoltés à des périodes et sur des parcelles différentes (Tableau 17).
La séquence SMB43 (annexe 3) correspondant au carpophore CM002 est publiée dans
GenBank (KP826722).
150
Chapitre III Résultats et discussion
Le BLASTn de notre séquence dans GenBank montre 100% d’identité avec deux
séquences de L. sanguifluus d’Espagne, FJ858747 et Q116908 (Hortal et al., 2005) et une
séquence du sud de la France, AF249291 (Guerin, 2002). Une dizaine de séquences de L.
sanguifluus de GenBank ont 1% de différence avec notre séquence. Nous nommons donc sans
ambiguïté notre échantillon (CM088) L. sanguifluus (Figure 66).
151
Chapitre III Résultats et discussion
Verbeken, 2003; *5 Lalli et Pacioni 2002) sont indiquées; cercle noir plein : séquences sans
publication associée. Abréviation: L : Lactarius.
À ce jour, aucune séquence des spécimens marocains n’est connue, notre échantillon
constitue la première identification de cette espèce en Afrique du Nord par la biologie
moléculaire.
152
Chapitre III Résultats et discussion
Boletopsis
Figure 67: Arbre phylogénétique construit par la méthode du maximum de vraisemblance des
séquences du gène ADNr (IT1, ITS2, and 5.8S), montrant la position phylogénétique
générée dans le complexe Boletopsis leucomeleana, B. perplexa, B. subsquarosa,
selon Cooper et Leonard (2012).
Sarcodon imbricatus (Cooper et Leonard, 2012) est utilisé comme extra-groupe pour raciner la
phylogénie. Les origines géographiques des spécimens sont indiquées. Les valeurs de bootstrap >50%
sont indiquées au-dessus ou à gauche des branches. Les séquences des échantillons algériens collectés
pour cette étude sont indiquées en gras. Les références mettant à jour la phylogénie des Théléphorales
((*5Kennedy et al., 2012) et des Boletopsis (*6Cooper et Leonard, 2012) ainsi que d’autres articles dans
lesquels les séquences utilisées dans notre arbre ont déjà été mentionnées (*1Matheny et al., 2006;
*2Walting et Milne, 2008; *3Van Der Lind et al.,2008; *4Kranabatter et al., 2009), sont indiquées.
Abreviations: B: Boletopsis, NZ: New Zeland, UK: Unite d Kingdom, Un.: clone non cultivé
(Uncultured clone).
Cinq échantillons (CM105, CM107, CM109, CM111 et CM114) ont été séquencés et
ont donné des séquences identiques. Seule la séquence de CM107 (KP826755) a donc été
déposée dans GenBank et utilisée dans notre analyse.
153
Chapitre III Résultats et discussion
Une séquence trouvée dans UNITE, UDB025522, provenant d’un échantillon marocain,
récoltée à Al-Hoceima par Leho Tedersoo le 9/12/2014, est identique à notre séquence à une
substitution près : @530 (numérotée sur KP826755) taattA/Gtctac (où A =Algérie et G =
Maroc). Le «A» à cette position se retrouve dans les séquences de toutes les espèces proches,
le «G» correspondrait donc à une mutation récente.
154
Chapitre III Résultats et discussion
monopositions et 16 substitutions. Ces différences suggèrent qu’il s’agit d’une autre espèce.
Cette séquence provient d’un échantillon italien, trouvé sur l’île de Pantelleria située à 100Km
de la Sicile et à 100km de la Tunisie.
Tableau 16: Positions dans la zone ITS dans le genre Boletopsis, caractéristiques de l’espèce
(sp. 1) nord africaine et de la somme de deux espèces (sp. 1 et sp. 2) méditerranéennes. En vert,
Tableauxxx : Positions dans la zone ITS dans le genre Boletopsis, caractéristiques de l'espèce (sp1) nord africaine et de la somme des deux espèces (sp1 et
position caractéristique de l’espèce Nord-africaine, en orange position caractéristique des deux
sp2) méditerranéenes. En vert-position caractéristique de l'espèce Nord-africaine, en orange positions caractéristique des deux espèces méditérranéenes, les
espèces méditerranéennes, les autres positions sont caractéristiques du clade regroupant ces
autres positions
espèces et sont
unecaractéristiques
espèce des du clade
USA regroupant ces espèces
(Figure 67).et une espèce des USA (figsur
Numérotation boletopsis). Numérotation
la séquence basée sur KP826755
KP826755
16-17 40 47 80 145 204 209-210 382 409 505 512 520 542 544 546 547 567-573 574
KP826755 ------- T G T T C -- T T A T C A T C G GGTGTGA T
B.sp1
UDB025522 nd nd nd T T C -- T T A T C A T C G GGTGTGA T
B. sp1
UDB014981 AA-TGAA T G T T T -- A T A G C A T C A GGTGTGAT T
B. sp2
JQ393031 A--TGAA T C T C A TT A C G G C A C A A ---------- G
Un. Boletopsis
Autres séquences* A--TGAA/ C C/T C C/- G TT/AT A C G/T G T G C A A GGGGTTGCGA G/C
A--CAAA /TG--------/----------
* autres sequences (sauf l'extragroupe) utilisées dans la figure …
Toutes les espèces du genre Boletopsis étudiées par Walting et Milne (2008) et Cooper
et Leonard (2012) et les espèces dont les séquences sont déposées dans GenBank, que nous
avons utilisés dans notre analyse phylogénétique sont originaires d’Europe, du Canada, des
155
Chapitre III Résultats et discussion
Enfin l’espèce B. subcitrina a été placée dans le genre Corneroporus (Cooper et Patrick, 2012).
Le genre Boletopsis est connu dans les zones tempérées et boréales de l’hémisphère
nord (Tedersoo et Smith, 2013), il est signalé en Europe, en Amérique du nord, sur la côte nord-
ouest du Pacifique, au Japon (Walting, 2008) et en Afrique tropicale (Yorou, 2008). Boletopsis
a été aussi trouvé dans les forêts de Nothofagus en Nouvelle Zélande. Cooper et Leonard (2012)
ont conclu dans leurs travaux que Boletopsis nothofagi a été introduit en Nouvelle Zélande
depuis l’hémisphère nord.
156
Chapitre III Résultats et discussion
cèdre au Maroc dans l’introduction de leur livre. Cependant, aucun échantillon nommé B.
leucogrisea n’a encore été séquencé, et cette espèce n’est pas présente dans l’Index Fungorum.
Outcoumit et al. (2014) signalent la présence de B. grisea sous Pinus pinea dans son inventaire
mycologique de Tanger (Maroc).
Notre échantillon, est probablement le premier spécimen de Boletopsis trouvé dans une
forêt mixte de Pinus halepensis et Quercus suber. Il représente la première récolte de Boletopsis
du nord-ouest africain dont la position phylogénétique a été obtenue par les outils de la biologie
moléculaire.
157
Chapitre IV
Discussion Générale
Chapitre IV Discussion générale
Les travaux de cette thèse portent sur l’étude de la diversité des champignons
basidiomycètes saprophytes et mycorhiziens de la subéraie de la forêt de M’Sila située au
nord-ouest de l’Algérie (Oran) par les outils de la biologie moléculaire. À notre connaissance,
c’est la première étude sur la diversité fongique forestière en Algérie utilisant les techniques
de la biologie moléculaire en particulier le séquençage de la région ITS (Schoch et al., 2012;
Taylor et Hibbett 2014) de l’ADN. La prospection de nouveaux biotopes n'est pas toujours
effectuée par les rares spécialistes ayant une connaissance approfondie d'un grand nombre de
genres en mycologie, une approche indépendante de la mycologie classique a été choisie pour
obtenir une vue plus large des différentes espèces de champignons récoltées dans la forêt de
M’Sila.
Les prospections ont été effectuées dans 4 parcelles PI, PII, PIII et PIV dans le parc
zoologique de la forêt domaniale de M’Sila (Oran), présentant des biotopes différents. Il est
évident que la diversité des macromycètes récoltés et la richesse en espèces sont étroitement
liés au nombre de prospections effectuées dans chaque parcelle pendant les périodes de
fructification et également aux conditions climatiques annuelles favorables au développement
de ces champignons. L’analyse de cet inventaire est basée sur l’intégration des données de
taxonomie classique et moléculaire qui s’appuient sur les analyses phylogénétiques.
On constate que dans la parcelle PII prospectée à quatre reprises, nous avons récolté
16 espèces tandis qu’en PIII, 13 espèces seulement ont été récoltées au cours de 5
prospections; certaines espèces sont retrouvées à chaque visite. Dans la parcelle IV, occupant
une superficie plus importante que les trois autres parcelles, nous avons récolté 28 espèces au
cours de 19 prospections (Figure 68).
Ces résultats montrent qu'il existe une corrélation entre la superficie des parcelles, le
nombre de prospections et la diversité des espèces recensées. D’autres facteurs peuvent
également contribuer dans l’évaluation de la richesse fongique d’un écosystème forestier, en
particulier l’intensité des recherches au cours des prospections, les caractéristiques
écologiques des espèces ainsi que la dimension des sporophores (discernables ou non sur le
terrain). La rareté ou l’absence de sporophores dans la parcelle PI serait probablement due à la
quantité insuffisante d’humus, substrat essentiel pour les espèces fongiques détriticoles et
159
Chapitre IV Discussion générale
humicoles qu’on regroupe dans le type trophique saprophyte. En effet, cette parcelle (PI) de la
forêt constitue une partie récréative du parc (Figure 69) et le sol est piétiné et mit à
nu, ce qui nuit aussi aux champignons mycorhiziens. Par ailleurs, au cours de nos
prospections, nous avons souvent rencontré des bergers qui font pâturer leurs troupeaux de
moutons dans cette parcelle de forêt pour profiter des ressources fourragères situées sous les
arbres.
Figure 68: Nombre de sporophores et d’espèces fongiques récoltés dans les quatre parcelles
prospectées de 2010 à 2013.
En effet, dans la parcelle PI où le nombre de prospections est très réduit, nous avons
récolté 4 espèces fongiques car cette parcelle fait partie de la forêt récréative de la ville
d’Oran et ses alentours, elle contient une seule essence forestière et la pression anthropique y
est intense. Les parcelles PII, PIII et PIV sont au contraire, plus arborées (Figure 69) et moins
anthropisées ce qui explique l’abondance (Figure 68) et la diversité des champignons récoltés
au cours de nos prospections.
160
Chapitre IV Discussion générale
Parcelle I Parcelle
II
Figure 69: Vue générale des quatre parcelles prospectées au cours de notre étude.
Notre méthodologie consiste à comparer, les séquences ITS de nos échantillons avec
des séquences similaires trouvées dans GenBank et dans des articles décrivant la phylogénie
du genre, puis évaluer des critères phylogénétiques ou taxonomiques. Les données obtenues,
combinées à d'autres données disponibles (origine géographique, biotope, espèces forestières
dans notre zone d'étude, bibliographie, hôtes (dans le cas des espèces mycorhiziennes) ont
permis de capitaliser davantage de connaissances sur le biotope étudié, la population, les
espèces trouvées et leurs migrations potentielles.
Nous avons concentré notre intérêt sur les champignons du littoral du pourtour
méditerranéen, adaptés au sol calcaire et associés au chêne liège.
Le Tableau 17 reprend les résultats des identifications en précisant les auteurs des espèces,
les échantillons dont les séquences ont été utilisées pour les différentes analyses
phylogénétiques et les parcelles sur lesquelles les sporophores ont été collectés.
161
Chapitre IV Discussion générale
Tableau 17: Espèces récoltées dans la forêt de M’Sila et identifiées. En gras: les échantillons
séquencés ; a: échantillon choisi pour l’analyse phylogénétique.
N° de
Famille Espèce
l’échantillon
Agaricales (Plutoid/II)
Amanitaceae Amanita ovoidea (Bull.) Link, 1833 CM004
Pluteaceae Volvopluteus gloiocephalus (DC.) Justo 2011 CM042a
Melanoleuca turrita (Fr.) Singer 1935 CM019a
Agaricales (Hygrophoroid/III)
Hygrophoraceae Hygrocybe sp. CM016a
CM001
Omphalotaceae Omphalotus olearius
CM014a CM017a
Agaricales (Marasmioid/IV)
Physalacriaceae Armillaria tabescens (Scop.) Emel 1921 CM069
Agaricales (Trichlomatoid/V)
Lyophyllum littoralis(BalleroetContu) Contu
Lyophyllaceae CM046CM048a
1998
Tricholomataceae Tricholoma caligatum (Viv.) Ricken 1914 CM030a
Tricholoma batschii Gulden 1969 CM031a
Lepistasordida (Schumach.) Singer 1951 CM003a
Infundibulicybe gibba (Pers.) Harmaja 2003 CM052a CM064CM049CM085
Agaricales (Agaricoid/VI)
Hebeloma limbatum Beker, Vesterh. et U.
Hymenogastraceae CM023a
Eberh. 2016
Inocybaceae Inocybe aff. Tigrina (PN sp.) CM005 CM024a
Inocybe cervicolor (Pers.) Quél. 1886 CM035a CM041a
Inocybe tigrina R. Heim 1931 CM013a CM033a,
Inocybe malenconii R. Heim 1931 CM010a CM015 CM054 a
Inocybe aff.agardhii CM092a CM080a
Inocybe rufuloides Bon 1984 CM044a
Gymnopileae Gymnopilus spectabilis (Fr.) Singer 1828 CM087a
Cortinariaceae Cortinarius sp. (PNsp.) CM082a
Cortinarius palazonianus Vila, A. Ortega
CM053a
etFdez.-Brime 2014
Psathyrellaceae Psathyrella cf. candolleana CM037a CM022a
Psathyrella sp. CM045
Agaricaceae Agaricus devoniensis P.D. Orton 1960 CM043a
Agaricus aff. essetei CM020a CM028a CM034a
Agaricus argenteus Braendle 1899 CM070 CM071
Agaricus freirei Blanco-Dios 2001 CM009a
Agaricus littoralis (Wakef. et A. Pearson) Pilát
CM057a
1952
162
Chapitre IV Discussion générale
163
Chapitre IV Discussion générale
L’identification a porté sur 114 sporophores récoltés au cours de notre étude. Nous avons
réussi à identifier 90 taxons par les méthodes de la biologie moléculaire. Ceci nous a permis de les
répartir dans 20 familles, 9 ordres, 29 genres et 43 espèces dont 29 sont ectomycorrhiziennes et 24
saprophytiques. 28 de ces espèces sont connues et 16 ont des séquences inconnues dans GenBank
dont 6 sont potentiellement nouvelles, 4 ectomycorhiziennes : Boletopsis sp., Russula sp.3., Inocybe
aff. tigrina, Cortinarius sp. et 2 saprophytes : Hygrocybe sp., Macrolepiota aff. phaeodisca
(Tableau 17). Trois parasites ont été repérés mais n’ont pas fait l’objet d’analyse au cours de cette
étude.
La Figure (70) montre que les champignons mycorhiziens sont relativement plus abondants que les
saprophytes. Richard et al. (2004) ont montré que le faible taux de matière organique dans un sol
est plus favorable aux champignons mycorhiziens qu’aux saprophytes. Nos résultats corroborent
ceux de ces auteurs, l’analyse physico-chimique du sol de la forêt de M’Sila a montré un
pourcentage en matières organique faible (0.3-1.2) (cf. résultat zone d’étude).
60
40
Nbr de taxon
20
0
myco sapro parasite
Les espèces saprotrophes sont présentes dans les parcelles PII, PIII et PIV avec une
dominance dans les parcelles PII et surtout PIV. Par contre, elles sont presque absentes dans la
parcelle PI dans laquelle seuls 4 échantillons ont été récoltés (Figure 71).
164
Chapitre IV Discussion générale
16
14
12
10 PI
8 PII
6 PIII
4 PIV
2
0
Sapro Myco
Les espèces fongiques saprotrophes les plus abondantes sont représentées par les genres
Agaricus et Macrolepiota (Figure 72) Les espèces ectomycorhiziennes les plus abondantes sont
représentées par les genres Inocybe, Russula et Suillus (Figure 73).
Volvopluteus Stereum
Psathyrella
Agaricus
Perenniporia
Omphalotus Lycoperdon
Gymnopilus
Macrolepiota Hygrocybe
Melanoleuca
Infundibulicybe
Lepista
Lyophyllum
Les champignons mycorhiziens sont plus abondants généralement dans des zones boisées où
la végétation est dense avec la présence de chêne liège, Pin d’Alep, arbousier, Chêne kermès et
d’espèces herbacées. Dans la parcelle PIV, on rencontre essentiellement le Chêne liège, Pin d’Alep
et quelques Pins pignon, le sol est plutôt nu sauf au printemps où c’est le trèfle qui recouvre le sol.
165
Chapitre IV Discussion générale
Nos observations rejoignent les analyses de Richard et al. (2004; 2005) et Azul et al. (2009)
qui ont signalé que la mycoflore des forêts méditerranéennes est très diverse et qu’elle dépend aussi
bien de la composition de la forêt que des strates végétales.
Xerocomus Amanita
Boletus Boletopsis
Tricholoma Cortinarius
Gyroporus
Suillus Hebeloma
Rhizopogon
Inocybe
Russula
Scleroderma Lactarius
Enfin, il est important de signaler que les quatre parcelles de la forêt de M’Sila prospectées
(2010 à 2013 ) regroupent une grande diversité d’espèces fongiques représentées actuellement par
90 taxons. Ce précieux patrimoine doit être préservé et régulièrement recensé. Ce nombre de taxons
connaîtra probablement un accroissement significatif suite à des travaux systématiques
complémentaires qui seront entrepris ultérieurement par d’autres chercheurs. Selon Guinberteau et
Courtecuisse (1997), il faudra 7 à 12 ans de prospections pour établir un diagnostic concret de la
diversité fongique d’un milieu.
Parmi les 40 espèces différentes pour lesquelles des séquences exploitables ont été obtenues,
24 séquences étaient identiques à des séquences présentes dans GenBank et 16 séquences nouvelles
ont été ajoutées. Des caractéristiques moléculaires nouvelles permettant de compléter la description
des espèces ont été précisées, par exemple pour Hebeloma limbatum. Un polymorphisme a parfois
été mis en évidence au sein d'individus, révélateur de l'état hétérocaryotique du champignon. Il
s'agissait soit d'hétéromorphisme dû à la présence de substitutions, dans la zone ITS, entre les
allèles présents dans les deux types de noyaux, soit d'indels révélés par des chromatogrammes
d'abord simples puis se prolongeant avec des pics doubles (H dans le Tableau 18). Ces
166
Chapitre IV Discussion générale
polymorphismes intra individus, généralement non analysés dans les travaux mycologiques
antérieurs, nous ont permis de donner des informations sur l'étendue du polymorphisme intra
spécifique et donc, parfois, de remettre en question l'existence d'espèces différentes, comme par
exemple pour Psathyrella cf. candolleana. Pour certaines espèces, des allèles propres aux
échantillons algériens ont été trouvés, suggérant l'existence de populations particulières à l'Afrique
du Nord.
Nous avons distingué, à partir de plus de 100 sporophores récoltés en 3 ans, différentes
situations rencontrées à différent niveau de la classification des basidiomycètes.
Nous avons pu confirmer par l'analyse moléculaire des zones ITS, dans 11 et 16 cas pour
l'Algérie et l'Afrique du Nord respectivement (CM, Tableau 18), la présence d'espèces déjà
signalées par le passé mais faisant suite à des travaux s'appuyant sur des critères anatomo-
morphologiques. Dans 22 et 16 cas (PI, Tableau 18), nous avons pu démontrer pour la première
fois en Algérie et en Afrique du Nord respectivement, la présence d'espèces déjà connues sur
d'autres continents. Enfin six espèces potentiellement nouvelles (PN sp. Tableau 18) ont été
repérées, dont deux pour lesquelles des séquences très proches (du même clade) avaient déjà été
publiées, mais sans qu'aucune espèce n'ait été décrite. Pour ces six espèces, un complément de
recherche bibliographique permettra de déterminer si elles ont déjà été décrites mais sans qu'aucune
séquence de la zone ITS n'a jamais été publiée. Si ce n'est pas le cas, une description de ces espèces
nouvelles devra être publiée, en s'appuyant si possible sur des spécimens frais pour compléter cette
description.
Dans la situation idéale, notre échantillon correspond à une espèce déjà connue, bien
délimitée, dont le type, a déjà été séquencé et notre séquence est la même que celle du type. Notre
échantillon appartient donc à cette espèce. Nous cherchons alors dans la bibliographie si cette
espèce a déjà été signalée en Algérie ou en Afrique du Nord. Nous cherchons si une séquence de la
zone ITS de cette espèce provenant d’Algérie ou d'Afrique du Nord a déjà été déposée dans l’une
des deux bases de données GenBank (INSDC) et Unite. Si ce n’est pas le cas nous déposons notre
séquence dans la base GenBank avec toutes les informations utiles sur le lieu et la date de récolte, le
numéro de l’échantillon dans l’herbier de Montpellier où l’échantillon séché a été déposé et nous
associons dans la thèse la ou les photo(s) de l’échantillon qui a été séquencé. Les photographies
pourront ultérieurement être déposées dans une base de données en ligne telle que Face of fungy
(FOF), Unite ou Fliker.
167
Chapitre IV Discussion générale
Cependant, nous ne sommes pas souvent dans la situation idéale, et les relations entre la
structuration phylogénétique et la structuration taxonomique, basée sur le concept de classification
phénotypique, sont très variables. Pour l’interprétation des résultats, la complexité des situations
rencontrées a souvent rendu notre travail difficile.
Tout d'abord, certains genres créés d'après la morphologie et l'anatomie des sporophores
sont polyphylétiques. C'est le cas des genres Lepista et Clitocybe. La résolution de ce problème ne
faisait pas l'objet de notre travail, mais le nom de genre que nous avons attribué dans ces cas risque
fort d'être modifié dans un proche avenir.
Pour certaines espèces, la correspondance entre le clade auquel appartient notre échantillon
et une espèce déjà décrite d'après son phénotype macro et microscopique est mal établie. Par
exemple pour l'espèce Tricholoma caligatum, 5 clades différents contiennent encore des séquences
considérées par les mycologues comme appartenant à cette espèce, alors que nous avons montré
qu'il s'agissait de 5 espèces différentes. L'échantillon type de la plus part des espèces n'a jamais été
séquencé, parfois il n'existe plus. Dans certains cas, nous avons considéré que des séquences
d'échantillons provenant du pays ou de la région identique à ceux d'où provenait le spécimen qui
avait servi à décrire l'espèce, pouvaient être utilisées pour caractériser l'espèce au niveau de la
séquence ITS. Ce fut le cas pour Lycoperdon radicatum, décrit pour la première fois en Algérie en
1848 par Durieu, mais auquel deux clades différents pouvaient correspondre d'après deux articles
récents. C'est notre étude qui a permis de déterminer, avec l'argument géographique et la séquence
de notre échantillon, lequel des deux était le bon.
Parfois, la séquence de notre échantillon différait d'un clade clairement associé à une espèce
déjà décrite. Cependant la différence se situait aux environs de la valeur seuil permettant de séparer
le polymorphisme intraspécifique du polymorphisme interspécifique. D'autres échantillons auraient
été nécessaires et/ou le séquençage d'autres gènes, ou encore la présence d'un polymorphisme de la
zone ITS chez un même individu, ou enfin des expériences de croisement, afin de trancher et
d'affirmer l'existence d'une seule espèce ou de deux. Une situation analogue a aussi été rencontrée,
mais pour laquelle aucune espèce n'avait encore été associée au clade formé par des espèces déjà
publiées. Parfois, une polémique était en cours pour la dénomination d'une espèce, certains auteurs
s'appuient sur un usage très répandu, et d'autres sur la rigueur des règles officielles de la taxonomie.
Le cas des complexes d'espèces constituait aussi une situation difficile. Par exemple plusieurs
espèces proches mais de phénotypes différents ont été décrites, mais toutes les séquences sont
réunies dans un seul clade, sans qu'aucune caractéristique moléculaire au niveau de la zone ITS ne
permet de confirmer l'existence d'une seule de ces espèces. Dans ce cas, il se peut que la zone ITS
168
Chapitre IV Discussion générale
ne soit pas le bon marqueur pour différencier ces espèces au niveau moléculaire, mais il se peut
aussi que nous ayons à faire à une seule espèce mais très polymorphe. C'est la situation que nous
avons rencontré pour Psathyrella cf. candolleana.
Dans d'autres cas, le complexe d'espèces est formé de clades clairement distincts, mais sans
qu'un nom d'espèce soit nettement associé à chaque clade, des mycologues ayant donné le même
nom à des entités correspondant à des séquences appartenant à des clades différents et plusieurs
noms différents se retrouvant en mélange dans le même complexe. Il s'agit généralement d'espèces
très délicates à distinguer par le phénotype.
169
Chapitre IV Discussion générale
Tableau 18: Bilan des résultats des analyses phylogénétiques des espèces étudiées.
Espèce Photo Comestiblili Trophisme2 Hôte3 Nature Séquences5 Polymorphisme Espèce7 Première mention Divergence
té1 (C/T) du sol4 intra individus6 et confirmation "espèces
moléculaire8 morphologiques"
/"espèces
phylogénétiques"9
Algérie Afrique du
Nord
Agaricus aff. S I PI PI
argenteus
Agaricus aff .essetei S I PI PI
Agaricus devoniensis C S I PI PI
Agaricus freirei P S I PI PI
Agaricus littoralis P S I PI CM
Agaricus nevoi S I PI PI
Amanita ovoidea Ca M nd
Armillaria tabescens C S nd
Boletopsis sp. p M N PN sp. d CM une séquence
marocaine
dans UNITE
Boletus M nd
subtomentosus
Boletus tomentosus M nd
c
Cortinarius P M A I PI PI
palazonianus
Cortinarius sp. P M N PN sp. PI PI
Gymnopilus P T S I CM CM
spectabilis
Gyroporu s aff. M N
castaneus
Hebeloma limbatum T M HH Q; HP Q C I PI PI
suber
170
Chapitre IV Discussion générale
Espèce Photo Comestiblili Trophisme2 Hôte3 Nature Séquences5 Polymorphisme Espèce7 Première mention Divergence
té1 (C/T) du sol4 intra individus6 et confirmation "espèces
moléculaire8 morphologiques"
/"espèces
phylogénétiques"9
Hygrocybe sp. T S N PN sp. Algérie Afrique du
Nord
Infundibulicybe P M HH Q et C N CM CM
gibba
Inocybe aff. agardhii P T M N PI PI CME
Inocybe aff. tigrina P T M HH Q; N PN sp. PI PI
Inocybe cervicolor T M N H PI CM CME
Inocybe malenconii P T M I H PI PI CME; CL
Inocybe rufuloides T M I PI PI
Inocybe tigrina T M I H PI PI
b
Lactarius C M tardif HP Pinus C I CM CM
sanguifluus halepensis
Lepista sordida C S I PI CM CME
Lycoperdon P S N H CM CM CME; CC; CLe
radicatum
Lyophyllum littoralis S HP P. N H PI PI
halepensis
171
Chapitre IV Discussion générale
Espèce Photo Comestiblili Trophisme2 Hôte3 Nature Séquences5 Polymorphisme Espèce7 Première mention Divergence
té1 (C/T) du sol4 intra individus6 et confirmation "espèces
moléculaire8 morphologiques"
/"espèces
phylogénétiques"9
Algérie Afrique du
Nord
Psathyrella cf. P S N H CM CM Psathyrella cf.
candolleana candolleana
Psathyrella sp. S nd
Rhizopogon sp. M nd
Russula sp.1 M nd
Russula sp.2 M nd
Russula sp.3 M N PN sp. PI PI
Russula sp.4 M nd
Scleroderma T M I nd nd
verrucosum
Stereum hirsutum S I nd nd
Stereum sp. S nd nd nd
Suillus aff.Collinitu M HP P. C N H PI CM CME
(S. collinitus2) halepensis
172
Chapitre IV Discussion générale
Légende :
1. C/ comestible; T: Toxique
2. M: Mycorhizien; S: Saprophyte
3. HH: Hôte habituel; HP: hôte présumé ; C: conifère; F: feuillus ; Q: genre Quercus
4. Espèce connue sur ou préfèrent sol , C: calcaire; A: acide
5. I: Séquence identique à séquence connue; N:séquence nouvelle
6. Polymorphisme intra individu, hétéromorphisme ou indel (H)
7. PN sp.: Espèce potentiellement nouvelle
8. PI: Première identification (Espèce nouvellement identifiée sous réserve (certains documents bibliographiques anciens non trouvés)); CM:
Confirmation moléculaire de la présence de l'espèce ne Algérie et/ou au Maghreb
9: Correspondance entre clade et espèce morphologique mal établie (CME) mais clade de l'échantillon précisé; Correspondance clarifiée (CC);
confusion entre plusieurs espèces levée (CL)
a
comestible mais risque de confusion avec espèce mortelle (Amanita ovoidea)
Cb Lactarius sanguifluus , il existe un marché
Ac: première collecte sur sol calcaire, Cortinarius palazonianus
d
: confirmation nouvelle espèce (cf. discussion) Boletopsis sp. PN sp.
173
Chapitre IV Discussion générale
Certaines espèces fongiques sont connues pour préférer les sols calcaires, d’autres sont
indifférentes à la présence de calcaire et d’autre préfèrent les sols acides (Tableau 19). Les
deux premières catégories pourraient être de bon candidats pour tester l’aptitude des espèces,
trouvées dans la forêt de M’Sila, à favoriser l’implantation du Chêne liège sur un terrain qui
ne lui est pas très favorable (calcaire partiellement décalcifié). Cependant, il faut s’assurer que
l’hôte est bien le chêne liège et non le pin d’Alep.
Parmi les champignons que nous avons identifiés, nous avons trouvé dans la
bibliographie des données concernant leurs plantes hôtes habituelles ainsi que sur la nature du
sol sur lequel ils se développent. Cortinarius palazoniaus mycorhize les Cistaceae, Quercus
suber et d’autres chênes à feuilles persistantes. Il pousse au sein des communautés adaptées à
la sécheresse en climat méditerranéen, sur sol siliceux acide (Fernandez-Brime et al., 2014).
Statut
Préférence pour Préférence pour
nutritif du Hôte préféré
les sols calcaires l'humidité du sol
sol préféré
Oui, encore
Hebeloma Genre Quercus
jamais trouvé sur
limbatum principalement
sol acide
Inocybe.
Non Riche Intermédiaire Gymnosperme
cervicolor
Généraliste, a été
Non Intermédiaire, a été
trouvé sous chêne
A été trouvé sur trouvé dans les
I. malenconii Pauvre vert et chêne
sol à pH 8,3 dans Pyrénées avec 572
coccifera dans les
les Pyrénées mm de pluie/an
Pyrénées
I. agardhii var.
Oui Pauvre Sec Gymnosperme
areneria
I. rufuloides Non Pauvre Intermédiaire Généraliste
I. tigrina Pas de données
174
Chapitre IV Discussion générale
C’est donc la première fois, dans notre étude que Cortinarius palazonianus est signalé
sur sol calcaire en partie décalcifié (pH 7.2-8.2 selon l’horizon considéré).
En effet, ces trois espèces ont été trouvées dans la forêt de M’Sila sur sol calcaire
partiellement décalcifié ; à notre connaissance, H. limbatum n’a été trouvé jusqu’à présent que
sur sol calcaire, tandis que les deux Inocybes n’ont pas de préférence particulière pour les sols
calcaires. H. limbatum est un mycorhizien trouvé principalement sous Quercus et les deux
Inocybes sous feuillus et sous gymnospermes. Les hébélomes sont généralement des
champignons mycorhiziens des jeunes arbres. Enfin, H. limbatum est une espèce dont l’aire
de répartition connue est le sud de l’Europe avec quelques rares spécimens trouvés plus au
nord (Hollande), et les hôtes auxquels elle est associée sont généralement des chênes de
régions sèches (Q. ilex, Q. suber). C’est donc bien une espèce adaptée à un climat sec. Les
deux Inocybes sont considérés comme ayant une préférence intermédiaire (entre sec et
humide) pour l’humidité du sol (Ryberg et al., 2010).
Deux espèces H. limbatum et Lycoperon radicatum ont été rapportées sur les
continents nord-africain et nord-américain. La première a été trouvée en Californie soumise
aussi à un climat méditerranéen, l’autre dans l'Ohio. Certains Lycoperdons sont à la fois
saprotrophes et mycorhizogènes (http://www.smhv.net/les_hautes_vosges.ws), mais nous
n'avons pas trouvé de confirmation du caractère éventuellement mycorhizogène de L.
radicatum.
175
Chapitre IV Discussion générale
IV. 4. Perspectives:
Notre étude n’est pas exhaustive et notre échantillonnage représente certainement
qu’une petite partie de la richesse fongique de la forêt de M’Sila. D’autres espèces candidates
pour la mycorhization des jeunes plants de chêne liège pourront sans doute être identifiées. En
particulier, les mycorhizes présentent sur les racines de jeune chêne liège issus de semis
naturels devront être étudiées pour déterminer les espèces fongiques associées aux premiers
stades de développement de ces arbres.
Sans être des experts de chacun des genres auxquels nous avons eu à faire, nous avons
apporté des données utiles et de nouvelles questions auxquelles il conviendra de donner des
réponses dans des travaux ultérieurs.
➢ Écologie
➢ Taxonomie géographique
➢ Migrations
➢ Polymorphismes intra-spécifique
176
Chapitre IV Discussion générale
Les études moléculaires portant sur des mycorhizes devront être réalisées dans nos
travaux ultérieurs. Les outils de biologie moléculaire permettent en effet d’être sûr de
l'identification du champignon présent au sein d'une mycorhize même si l’on a pas pu mettre
un nom sur l’espèce.
Les personnes qui prospecterons à nouveau cette région de l'Algérie auront des
indications utiles et pourront rechercher plus particulièrement les espèces que nous avons
repérées comme potentiellement nouvelles. Ils pourront, avant d'aller sur le terrain rechercher
les caractères important à examiner pour distinguer l'espèce potentiellement nouvelle des
espèces proches, caractères nécessitant parfois d'étudier des exemplaires frais.
Pour les espèces connues les photographies et les échantillons d’herbier seront
archivés, la détermination moléculaire est déjà publiée.
Risque d’être trompé par les caractéristiques d’une espèce et de passer à côté d’un
échantillon très intéressant si on n’analyse pas au moins 1 spécimen de chaque type (ex : cas
des Agaricus bisporus tétrasporés Article (1993) (Callac-Imberon-Billette). On aurait pu ne
pas découvrir cette nouvelle variété si on avait cherché que des bisporus typiques et que l’on
avait éliminé tout ce qui n’était pas bisporé. La BM permet de déterminer qu’on a affaire à un
bisporus alors que l’échantillon n’a pas les caractéristiques de bisporus.
Avant de partir en prospection, prévoir des tubes Eppendorf contenant une solution de
CTAB, un séchoir à légumes transportable ou un dessiccateur réalisé avec une ou deux
ampoules utilisables dans une chambre d’hôtel. On peut aussi utiliser les cartes "FTA Plant
Card" (Whatman) (http://femaleandfungi.com/2014/07/15/using-dna-for-fungi-conservation-
an-interview-with-noah-siegel/).
177
Chapitre IV Discussion générale
reste encore à réaliser. À notre connaissance, aucune étude n’a été effectuée en Algérie sur les
basidiomycètes forestiers par les méthodes de la biologie moléculaire.
Dans le livre "Les noms qui changent" de Courtecuisse et Moreau (2013), il est
conseillé de ne pas se "jeter" immédiatement sur les articles les plus récents pour attribuer un
nom à un taxon. Nous avons rencontré un exemple de ce type. En effet, dans le cas des
Suillus, l’article le plus récent n’est pas bien documenté et nous avons choisi d'attribuer le
même nom que celui donné par une publication de Moreau et al. (2015), publication qui n'est
pas la plus récente sur le sujet.
178
Conclusion
Conclusion générale
CONCLUSION GÉNÉRALE
Malgré les limites méthodologiques développées tout au long du document, nous sommes
parvenus à trouver des résultats intéressants sur la diversité des basidiomycètes de la forêt de
M’Sila.
Ce travail a permis :
Si l’on compare notre travail aux études antérieures réalisées en Algérie, on peut noter les points
suivants :
Les études réalisées en Algérie par des mycologues renommés (René Maire, Malençon
et Bertault) au début du siècle dernier s’appuyaient sur les méthodes anatomo-morphologiques
et de nombreuses descriptions des espèces trouvées ont été publiées. Cependant, ces méthodes
n’ont toujours pas la finesse de l’analyse moléculaire comme nous l’avons montré pour la
confusion qui a perduré entre Tricholoma caligatum, Tricholoma anatolicum et Tricholoma
matsutake.
Aucune étude spécifique de la mycoflore de la forêt mixte de chêne liège, pin d’Alep et
Arbousier d’Algérie n’avait été publiée.
Par ailleurs, peu d’études portent sur l’identification des champignons mycorhiziens du
chêne liège. Nous avons trouvé plus de publications concernant la mycoflore sous Quercus ilex
(Richard et al., 2004), Arbutus unedo (Richard et al., 2005) Pinus halepensis (Diaz et al., 1998).
177
Conclusion générale
Si l’on compare aux études antérieures réalisées sous chêne liège, chêne vert, pin d’Alep
dans le sud de l’Europe ou en Afrique du nord, de nombreux travaux d’inventaire limitent leur
identification au niveau du genre. Par exemple Lancellotti et al. (2013), ont fait une étude
comparative des mycorhiziens chez Quercus suber (malades et sains), cependant leur inventaire
ne va pas au-delà du genre. Le caractère général de ces inventaires nous a empêché de comparer
les espèces présentes dans les différents biotopes et aux différentes positions géographiques.
Parfois les séquences de la zone ITS sont disponibles, comme dans le cas du séquençage de très
nombreux échantillons de l’herbier italien de Venise (Osmundson et al., 2013) mais comme le
signalent ces derniers auteurs, la détermination de l’espèce de certains échantillons la
détermination de l’espèce n’est pas fiable, de plus le biotope d’origine (hôte pour les
champignons mycorhiziens, nature du sol) n’est pas indiqué.
Par ailleurs, nous avons proposé une méthodologie fiable pour l’identification de la
diversité fongique d’une région à la mycoflore encore non explorée.
Alors qu’on aurait pu s’attendre à trouver les mêmes espèces que celles déjà décrites par
Maire et al. (2009), Malençon et Bertault (1970, 1975) en Algérie et au Maroc et celles connues
dans le pourtour méditerranéen, nous avons trouvé 4 espèces potentiellement nouvelles (I. aff.
tigrina (I. Pn. sp.), Cortinarius Pn. sp., Macrolepiota aff.phaeodisca (M. Pn. sp.), Boletopsis
178
Conclusion générale
Pn. sp.1), encore jamais décrites et 22 espèces dont (Hebeloma limbatum) déjà connues mais
jamais signalées en Algérie.
Le chêne liège n’est pas adapté à pousser sur sol calcaire. Dans la forêt que nous avons
étudiée, le sable calcaire est en partie décalcifié dans les couches superficielles du sol, ce qui a
permis au chêne liège de se maintenir. Dans ce contexte, on pouvait s’attendre à trouver des
espèces fongiques particulières associées au chêne liège, l’aidant à prélever les sels minéraux
dont il a besoin et à supporter l’excès de calcaire. La poursuite des comparaisons des
mycorhiziens du chêne liège sur ce type de sol et sur sol acide permettra de mettre en évidence
les espèces propres à ce type de sol. Des essais de co-culture sur sol calcaire en comparaison
avec des cultures sans partenaire mycorhizien devraient permettre de vérifier le rôle apporté par
le champignon mycorhizien et d’aider à choisir l’espèce ou les espèces les plus appropriées
pour la reprise après plantation.
Le pin d’Alep, comme les autres pins, a tendance à acidifier le sol en surface par la
décomposition de ses aiguilles. Il rend sans doute ainsi le sol plus propice à l’implantation du
chêne liège. Le maintien d’un mélange des deux essences est donc probablement favorable au
bon développement du chêne liège. Il est donc utile de s’intéresser aussi aux mycorhiziens du
pin d’Alep dont certains sont de plus des comestibles estimés (exemple Tricholoma caligatum).
179
Références
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196
Bibliographie
198
Annexes
a
ANNEXE IDonnées climatiques
Tableau : Calcul de l'indice d’aridité dela zone d’étude selon De MARTONNE (1942):
Bulletin Parcelle I: PI
EXPLOITANT PARCELLE ECHANTILLON
BENAZZA MOUNIA Désignation : EAI N° :011761
Commune : BOUTLELIS Culture projetée: Prélevé le : 13/12/2012
Wilaya : ORAN Conduite : i/e Prof prélèvement :0-30 cm
Granulométrie %
Argile 16
Limons 4
Sables 80
Texture : Limoneuse
mé/100gr p.p.m
Phosphore assimilable (Olsen) 0,03 9,4 -------------------
Potassium échangeable 0,1 46,9 -----------
Magnésium échangeable 1,1 136,1 ------------------
Calcium échangeable 2,6 515,3 -------
Sodium échangeable 0,0 11,5 ----
Email :Fertialcom@fertial-dz.com
Fertial SPA Route des Salines
LABORATOIRE BP : 3088-23000 Annaba
AGRONOMIQUE BULLETIN D’ANALYSE DE TERRE Tel / Fa x : 038 53 94 05
Granulométrie %
Argile 8
Limons 8
Sables 84
Texture : Sableuse
% p.p.m
Calcaire total 12,8 128.200 ----------------------------
Matière organique 1,2 12.000 ---------------
mé/100gr p.p.m
Phosphore assimilable (Olsen) 0,04 11,8
----------------------
Potassium échangeable 0,2 82,1 --------------------
Magnésium échangeable 0,8 100,0 ---------------------
Calcium échangeable 8,0 1.600,0 -----------------------------------------------
Sodium échangeable 0,0 2,3 -
Il s’agit d’un sol léger, non salé, avec un drainage interne bon, et une capacité de rétention de l’eau
et des engrais faible . Le pH actuel du sol est alcalin. Le taux de matière organique dans le sol est
faible, la réserve calcaire est normale.
Email :Fertialcom@fertial-dz.com
Fertial SPA Route des Salines
LABORATOIRE BP : 3088-23000 Annaba
AGRONOMIQUE BULLETIN D’ANALYSE DE TERRE Tel / Fa x : 038 53 94 05
Granulométrie %
Argile 12
Limons 8
Sables 80
Texture : Limono - Sableuse
Il s’agit d’un sol léger, non salé ; avec un drainage interne bon et une capacité de rétention de l’eau
et des engrais faible. Le pH actuel du sol est neutre
Le taux de calcaire est très faible. La teneur de la matière organique est très faible.
Email :Fertialcom@fertial-dz.com
ANNEXE III
Séquences entières
AAGGATCATTATTGAATTATGTTTCTAAATGGGTTGTAGCTGGCTCTTTAGAGCATGTGCACGCCTGT
TTGGACTTCATTTTCATCCACCTGTGCACCTATTGTAGTCTTTGGTTGGGTTAGGAGGAAGTGGTCAT
CCTGTCAGCATTTGCTGGATGTGAGGACTTGCATTGTGAAAACTGTGCTGTCYTTTATGTGATCATGA
AATCAYTTTCTCACCAGAGTCTATGTCTTTCATTATACTCTGTCGAATGTCATTGAATGTCTTTACAT
GGGCTTGTATGCCTATGAAAATTRTAATACAACTTTCAGCAACGGATCTCTTGGCTCTCGCATCGATG
AAGAACGCAGCGAAATGCGATAAGTAATGTGAATTGCAGAATTCAGTGAATCATCGAATCTTTGAACG
CATCTTGCGCTCCTTGGTATTCCGAGGAGCATGCCTGTTTGAGTGTCATTAAATTCTCAACTCTCTTA
TACTGTTTGGTAAARGAGAGCTTGGACTGTGGAGGCTTGCTGGCCACTCGTTTGAGGTCAGCTCCTCT
GAAATGCATTAGCGGAACCGTTTGCGATCTGCCACAAGTGTGATAAATTATCTGCACTGGCGAGGGGA
TTGCTCTCAGTAATGTTCAGCTTCTAAYTGTCTCTACTTTGTGAGACTACTTTTGAATGCTTGACCTC
AAATCAGGTAGGACTA
AAGGATCATTATTGAATTATGTTTCTAGATGGGTTGTAGCTGGCTCTTTAGAGCATGTGCACGCCTGT
TTGGATTTCATCTTCATCCACCTGTGCACCTATTGTAGTCTTTGGTTGGGTATCGATGAAGTGGTCAG
CCTATCAGCACTTGCTGGATGTGAGGACTTGCAGTGTGAAAGCTTTGCTGTCCTTTACTTGGCCACGG
ATTTGTTTTCTCACCAGAGTCTATGTCATTCATTATACCCTATCGAATGTTATTGAATGTCTTTACAT
GGGCTTGTATGCCTATGAAAATTGTAATACAACTTTCAGCAACGGATCTCTTGGCTCTCGCATCGATG
AAGAACGCAGCGAAATGCGATAAGTAATGTGAATTGCAGAATTCAGTGAATCATCGAATCTTTGAACG
CATCTTGCGCTCCTTGGTATTCCGAGGAGCATGCCTGTTTGAGTGTCATWAAATTCTCAACTCTCTTT
TGCTGTTTTGTAAAGGGGAGCTTGGATTGTGGAGGCTTGCTGGCCACTTGTTTGGGGTCAGCTCCTCT
GAAATGCATTAGCGGAACCGTTTGCGATCTGCCACAAGTGTGATAAACTATCTACACTGGCGAGGGGA
TTGCTCTCTGTGTTGTTCAGCTTCTAATTGTCTCTGTCTGTGAGACAACTTCTTGAATACTTGACCTC
AAATCAGGTAGGACTA
http://dx.doi.org/10.11646/phytotaxa.282.2.3
Abstract
Among the Basidiomycota, matsutake are the most appreciated mushrooms in Japan. Some Tricholoma species belong-
ing to matsutake group are exported from North Africa to Japan. Until the beginning of the 21st century, the North African
‘matsutake’ was identified as T. caligatum, which is a circum-Mediterranean species described in 1834. However, recent
molecular analyses uncover some North African isolates as T. anatolicum, which is a species described from Turkey in 2003.
As a result, the presence of T. caligatum in North Africa remained to be confirmed. We analyzed a recent specimen collected
in Algeria from mixed forest and based on molecular and morphological data, we found that it belongs to T. caligatum, indi-
cating the existence of two species in North Africa. Morphological traits and molecular markers are proposed here to easily
distinguish these two species from each other. The concept of both the species and their respective geographic distributions
are discussed.
Introduction
Tricholoma matsutake (S. Ito & S. Imai) Singer and its allied species are ectomycorrhizal fungi that are the most
economically important edible mushrooms in Japan (Ota et al. 2012), where they are a delicacy popular as black
truffle in Europe. The collection of these fungi constitutes a valuable resource as a non-timber forest product (NTFP)
with an economic value that can outstrip that of timber production in the same forest (Chapela & Garbelotto 2004). In
North Africa, collection of Tricholoma species from matsutake group is very significant economically with an average
of 61 tons (t) collected each year (peaking at 80 t in 1997) in Morocco (under Cedrus atlantica (Endl.) G.Manetti ex
Carrière and Pinus halepensis Mill.), and exported to Japan (Harki & Hammoudi 2008, Abourouh 2013). A Tricholoma
identified as matsutake was also exported from Algeria to Japan Boa (2004). The North African matsutake is actually
not T. matsutake and was considered to be T. caligatum (Viv.) Ricken (1914) until the beginning of the 21st century. It
is also consumed by local populations.
Tricholoma caligatum was originally collected in Chiavari (Italy) and described by Viviani (1834). It was reported
as southern species occurring most commonly around the western Mediterranean Sea, especially in Southern France,
Eastern and South-Eastern Spain and in adjacent northwestern Africa. Maire (1915) reported Algerian specimens
under Cedrus atlantica. This description was complemented by Malençon & Bertault (1975) who found this species
under Cedrus and Pinus halepensis. Kytövuori (1988) considers the species found under Cedrus atlantica in North
Africa to be T. nauseosum (A. Blytt) Kytöv., a species described by Blytt as Armillaria nauseosa A. Blytt in 1904 and
transferred to genus Tricholoma by Kytövuori in 1988 (Tricholoma nauseosum). Later, Iwase, (1994) distinguished
three types of T. caligatum: T. caligatum1 distributed in North Africa and Southern Europe, T. caligatum2 found in
western North America and associated with conifers, and T. caligatum3 found in eastern North America and associated
Taxonomy
The basidiocarps were photographed with a Kodak M1033 (10 MEGAPIXELS) camera in their natural habitat, brought
back to the laboratory where their morphological characteristics were recorded. Dried specimen (number CM030)
were kept in a zip lock bag. Identification was made according to Viviani (1834), Bigelow (1979) and Dogan & Akata
(2011). For micromorphological features, sections of lamellae from dried specimens were mounted in 3% KOH and
ammoniacal Congo red to observe spores and basidia using a HB-LUX microscope at X 1000 magnification and a
camera (TOUPCAM CMOS 5.2MP). Basidiospores and basidia were measured with Piximètre software v.5.9. Size
values reported for basidiospores were based on at least 30 measurements and included the mean length × mean width
± SD; Q, the quotient of basidiospore length to width, and Qm, the mean of Q-values.
Tricholoma caligatum (Tricholomataceae) Phytotaxa 282 (2) © 2016 Magnolia Press • 121
DNA extraction, PCR amplification and sequencing
DNA extraction and amplification from dried specimens were performed following Doyle (1987) and Noël & Labarère
(1987) with minor modifications. Mass of 25 mg of dried basidiocarps was ground in liquid nitrogen before extraction.
The resulting powder was re-suspended in 700 µl of hot lysis buffer (CTAB 2 %, NaCl 1.4 M, EDTA pH 8.0 20 mM,
Tris–HCl pH 8.0 100 mM) supplemented with 14 µl of β-mercapto ethanol. The resulting mixture was incubated for
20 min at 65°C, mixed by regular inversion and cooled to room temperature. One volume of chloroform:isoamyl
alcohol (24:1) was added and gently mixed with the samples until they emulsified. The mix was centrifuged for
10 min at 20 000 g. The aqueous portion containing rDNA was transferred to a new tube. A second extraction was
carried with 700 µl of chloroform:isoamyl alcohol (24:1) and 5 min centrifugation at 20 000 g. DNA present in the
supernatant was precipitated with 700 µl of precipitation buffer (CTAB 1 %, NaCl 0.04 M) and incubated at room
temperature for 30 min. The supernatant was discarded and pellet was washed with 500 µl of NaCl 1M and 1 ml of
absolute ethanol. The suspension was carefully mixed, incubated at room temperature for 30 min and centrifuged 10
min. The pellet was washed three times with 1 ml 70% ethanol; for each rinse, the suspension was centrifuged for 10
min at 20 000 g and the supernatant was discarded. The pellet was dried in a Speed Vac (Thermosavant) and finally
resuspended in 50 µl of UltraPure DNase/RNase-Free distilled water. DNA quantification was performed using a
NanoDrop Spectrophotometer ND-1000.
Amplification of ITS1 and ITS2 regions and 5.8S rDNA was carried out in PCR reaction mixture containing
50–100 ng of fungal DNA, 2 µl of each primer solution (10 mM): ITS1(5′-TCCGTAGGTGAACCTGCGG-3′) (White
et al. 1990), and ALR0 (5′- CATATGCTTAAGTTCAGCGGG-3′) (Collopy et al. 2001), seven micro litre of mix dNTP
(10 mM) (GAE PCR 11–5D, Amersham Pharmacia Bioth inc.), 10 µl of GoTag buffer (5X), 0.4 µl of GoTag DNA
polymeras (Promega Corp., Madison, Wis, USA), and adjusted to a final volume of 50 µl.
Reactions were performed in a thermocycler (Eppendorf Mastercycler) using the following program: (a)
denaturation at 95°C for 5 min; (b) 38 cycles of denaturation at 95°C for 40 s, annealing at 57°C for 45 s and elongation
at 72°C for 1 min; (c) final extension 5 min at 72°C. PCR products were checked in 1 % agarose gels, and DNA was
sent to Beckman coulter Genomics for sequencing of both stands (Sanger dideoxy sequencing method). CAP (v.1991)
was used to assemble sequences.
Phylogenetic analyses
Samples from different geographic regions, with sequence data published in GenBank and originally identified as
T. caligatum were used in the analyses. These sequences were derived from mushrooms originating from Spain
(AB738881), Costa Rica (AF309520), Mexico (AF309518, AF30952219) and the USA, North Carolina (AF309522).
We also added five sequences derived from samples originally identified as T. caligatum, but belonging to T. dulciolens
according to Murata et al. (2013a) who sequenced the type specimen (AB738883) and positioned it in the phylogeny
of Tricholoma spp. producing “matsutake” mushrooms.
The phylogenetic tree was constructed using the maximum likelihood method implemented in the PhyML program
(v3.0 aLRT). First sequences were aligned with MUSCLE (v3.7) and then ambiguous regions were removed with
Gblocks (v0.91b) with default settings. In ML analysis (http://www.phylogeny.fr/), the default substitution model was
selected assuming an estimated proportion of invariant sites and four gamma-distributed rate categories to account
for heterogeneity rate across sites. The gamma shape parameter was estimated directly from the data. Reliability for
internal branch was assessed using the bootstrapping method (100 bootstrap replicates). Graphical representation and
editing of the phylogenetic tree were performed with TreeDyn (v198.3). Editing of sequence alignment was performed
with BioEdit software (v7.0.9.0) Hall (1999).
Taxonomy
TABLE 1. The fourteen species-specific ITS markers that distinguish species T. caligatum from all species used in this
study. Positions are measured from the first base of sequence KC565866 (Aaggatcatta).
Species Positions
ITS1 5.8S ITS2 28S
12 16 33 51 65 71 182 341 423 439 447 477 598
T. caligatum C G C A T G C A T T T T A
Other species* T A T G C C A G C C C C G
*T. matsutake and allied species
Tricholoma caligatum (Tricholomataceae) Phytotaxa 282 (2) © 2016 Magnolia Press • 123
FIGURE 2. Tricholoma caligatum from M’Sila forest near Oran in Algeria. Bars: 2cm. A. mushroom buried in sandy soil, B. stipe with
brown scales.
FIGURE 3. Indel (42bp) that distinguish ITS1 sequence of T. caligatum and T. anatolicum. The black box indicats the position of
unspecific primer ITScalf used with ITScalr to amplify this region and identify the two species present in North Africa.
− Tricholoma caligatum s. str., described by Viviani in 1834; according to the current state of knowledge, its
distribution is limited to south Europe and Algeria (SFig. 1). In North Africa this species must not be confused with T.
anatolicum. The type has not been sequenced yet and AB738885 can be used as RefSeq.
− Tricholoma anatolicum (RefSeq AB699644); the holotype was sequenced (Intini et al. 2003) but the sequence is
not yet available in INSDC.
− Tricholoma dulciolens (RefSeq AB738883 from the type), corresponding to T. caligatum2 of Iwase 1994, collected
in Sweden and western North America.
Tricholoma caligatum (Tricholomataceae) Phytotaxa 282 (2) © 2016 Magnolia Press • 125
Five are new species that should be described, named and a holotype designated:
− Tricholoma sp.1 (Tricholoma sp. | AB738881 | SH214407.07FU), sister species to T. dulciolens, found in Spain.
It is found in literature as Tricholoma ilkkaii nom. prov. (Gulden et al. 2013, Christensen & Heilmann-Clausen 2013)
− Tricholoma sp.2 (Tricholoma sp. | AF309522 | SH202219.07FU) and T. sp.3 (Tricholoma sp. | KC152249/
SH202218.07FU) clustered in a same clade, the first one from eastern North America (corresponding to T. caligatum3
of Iwase 1994), the other one collected in Costa Rica and Mexico.
− Tricholoma sp.4 (Tricholoma sp. | AF309518 | SH187071.07FU) collected in Mexico
− Tricholoma sp.5 (Tricholoma sp. | AF319425 | SH460882.07FU) origin unspecified (not included in our
phylogenetic analyses)
A large indel (42 bp) distinguishes ITS sequences from T. caligatum and T. anatolicum
To find a secure and easy method to distinguish these two species growing in North Africa, we examined the differences
between their aligned sequences. A large indel of 42 bp was found (Fig. 3) that may be used to develop a fast and
efficient discriminating molecular method for the distinction between the two North African Tricholoma species. A fast
DNA extraction using microwave oven (Goodwin & Lee 1993) or Whatman FTA Cards (Borman et al. 2006), followed
by PCR with the primers ITScalf (CCACCTGTGCACCTTTTGTAG) and ITScalr (ACTCAAACAGGCATGCTCCT)
are expected to amplify two DNA fragments of 282 bp and 328 bp for T. caligatum and T. anotolicum respectively (Fig.
3). The size of the amplicon can be measured by electrophoresis on a concentrated gel (1.5 % agarose) or on a high
resolution agarose gel (with MetaPhor Agarose LONZA WALKERSVILLE INC) with a benchtop DNA ladder beside
the samples. Two other ways to distinguish these two species are (i) to digest an amplicon obtained with universal
fungal rDNA primers (ex ITS1/ALR0) using an appropriate restriction enzyme (EcoRII (/CCWGG) by example), or
(ii) to amplify the ITS fragment by qPCR, using a specific probe for the longest sequence. In these cases a good quality
DNA extract is required.
Distribution of the 4 European and North African species of T. matsutake and allied species
Kytövuori (1988) has presented the distribution of T. caligatum, T. dulciolens and T. nauseosum. Specimens of T.
nauseosum examined and identified by Kytövuori in Algeria in 1988 were found under Cedrus atlantica. This author
considers that specimens collected under the same tree in Morocco by Malençon and Bertault also are T. nauseosum.
All specimen of T. nauseosum found under this tree in Morocco actually belong to T. anatolicum as revealed with
molecular studies (Ota et al. 2012). Then, we predicate that specimens collected in North Africa were misidentified and
are T. anatolicum and not T. nauseosum because T. nauseosum is synonym of T. matsutake (Kytövuori 1988) ), which is
confirmed by molecular study by Bergius & Danell (2000) and Matsushita et al. (2005). The presence of T. matsutake
in North Africa as not yet been demonstrated.
Based on molecular analyses, the distribution of the four Europeans and North African species of T. matsutake and
allied species is the following:
Host
It is now necessary to confirm if, in Algeria and Morocco, T. anatolicum is specifically associated with Cedrus atlantica
and T. caligatum with Pinus halepensis similar to the association of T. anatolicum with Cedrus libani (in Turkey) and
T. caligatum with Pinus spp. in Southern Europe.
Tricholoma caligatum is not a polyphyletic group as previously proposed, but a well delimited species, according
to phylogenetic analyses of rDNA ITS sequences and the Species Hypothesis concept from UNITE database. Five
samples from North Africa for which ITS sequences were available had actually been misidentified and finally
correspond most likely to T. anatolicum. Nontheless, with a recent collection from the Algerian coast (Oran) in a
mixed forest of Quercus suber and Pinus halepensis, the presence of T. caligatum in North Africa is reported for the
first time using molecular tools. This work demonstrates that T. caligatum and T. anatolicum are both present in North
Africa. Considering the economic importance of these species as non-timber forest products, it is necessary to have
strong criteria for distinguishing them. Both morphological and molecular keys for an efficient and rapid distinction
will be required.
Acknowledgements
A special thanks to Philippe Callac for advice and assistance. Nawel Selami, Salah Brahim, Ahmed Abad and Mostapha
are acknowledged for their help and support during forest outings. We wish also to thank the MESRS ‘Ministère
de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique d’Algérie’ and INRA (Institut National de Recherche
Agronomique, France) for financial support.
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