Controle Interne
Controle Interne
Controle Interne
Remi Gayraud
Laurent Rousseau
Concepts,
Reglementation,
Cartographie des risques,
Guide d'audit de la fraude,
Methodologie et mise en place,
Referentiels, modes operatoires
M!XIM!
LAURENT DU MESNlw EDITEUR
Frederic Bernard est directeur administratif et financier au sein de la mutuelle SMPPN.
II a notamment ete Directeur de l'Audit, du Contrale de Gestion et des Achats au sein
de la Mutualite Fonction Publique Services (MFPS) ou il a developpe un dispositif
complet de maitrise des risques en assurances maladie. II a ete co-animateur d'un groupe
de travail avec les Mutuelles sur Ie sujet de la fraude. Docteur es sciences, MBA en intel-
ligence economique, il est charge de cours a l'ESG, NEGOSUP et CENTRALE
Marseille. II est intervenu sur les themes du contrale de gestion et du contrale interne a
l'ENA et l'ESSEC.
Remi Gayraud est associe-fondateur chez CBA Management. Apres avoir exerce des
responsabilites operationnelles en finance, en France et a l'etranger en tant qu' Auditeur
Interne senior et Directeur Administratif & Financier sur Ie Moyen-Orient chez SANOFI,
il a cree avec 2 associes, CBA Management, cabinet independant specialise sur Ie
contrale interne, l'audit interne et Ie risque management aupres de grands groupes.
Laurent Rousseau est manager chez CBA Management. Diplame des Arts et Metiers, il
est specialise dans Ie conseil aux entreprises devant repondre aux nouvelles reglementa-
tions (Sarbanes Oxley, Loi de Securite Financiere, decret du 13 mars 2006, SOL V AIL .. ).
II a tour a tour occupe des fonctions operationnelles puis manageriales dans Ie domaine
financier (comptabilite, contrale de gestion et audit) au sein de la Mutualite Fonction
Publique Services. II a notamment assure la formation au contra Ie interne de plus de
400 operationnels.
Les auteurs peuvent etre contactes a l'adresse suivante : controleinterne@maxima.fr
M.XIM.
LAURENT DU MESNIL EDITEUR
192, bd Saint-Germain, 75007 Paris
Tel. : + 33 1 4439 7400 - Fax: + 33 1 45 48 46 88
C'est avec plaisir que j'ai repondu au souhait de deux de mes anciens
collaborateurs de la Mutualite Fonction Publique, Frederic BERNARD et
Laurent ROUSSEAU, de prefacer ce livre sur Ie Contrale Interne.
Dominique ACKER
DIRECTEUR GENERAL
de la Mutualite Fonction publique (1998-2005)
Pourquoi un livre sur Ie ContrOie Interne permanent et quel est
l'interet d'une telle demarche pour Ies entreprises ?
Avec les recentes lois fran<;aises et americaines exigeant un renforcement
de la transparence et du contra Ie au sein des entreprises, force est de
constater qu'il existe un regain d'interet pour Ie Contrale Interne, et plus
particulierement pour demontrer a tout protagoniste (management, action-
naires, commissaires aux comptes, autorites de bourse) que Ie dispositif
existant est efficace : operations maitrisees a tous les niveaux et pour
toutes les activites, etats financiers fiables et refletant la realite econo-
mique de I' entreprise.
La notion de Contrale Interne n'est pas une nouveaute dans les organisa-
tions. Celles-ci n'ont pas attendu les recents scandales financiers pour
mettre en place les fondements d'un environnement de contrale. Cette
necessite s'est imposee de maniere plus pointue lorsqu'il s'agit de groupes
dont les organisations et les activites sont de plus en plus complexes.
En effet, dans un contexte de globalisation croissante, les grands acteurs
economiques se doivent aujourd'hui de penser a l'echelle mondiale quand
il s'agit d'asseoir leur position dans n'importe quels industries ou secteurs
que ce soit. Ce postulat entraine pour les groupes fran<;ais de modeler leur
organisation de maniere flexible et decentralisee afin d'offrir une reelle
efficacite lorsqu'il s'agit de gerer des centaines d'entites juridiques a
travers Ie monde et de jongler avec des organisations matricielles de plus
en plus complexes impliquant de multiples strates dans les processus de
decision.
Revision des processus -> Identification des risques -> Quantification des risques -> Identi-
fication des controles -> Comparaison risques I controles -> Mise en place des controles ->
Evaluation des controles.
Nous vous proposons donc la definition suivante du Controle Interne au sens « clas·
sique » : Ie Controle Interne est un ensemble de dispositifs ayant pour but, d'un cote
d'assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualite de I'information, de
I'autre d'assurer I'application des instructions de la Direction et de favoriser I'amelio·
ration des performances.
L'« Internal Control» se traduit dans les faits par deux aspects
complementaires :
• un etat d'esprit dont la responsabilite incombe a toute personne exer-
9ant quelque autorite dans l'organisation : planifier les taches, orga-
niser les responsabilites, conduire les operations et en controler la bonne
marche;
• un ensemble de moyens, mesures et methodes pour y parvenir.
Deux grandes categories de contr6les sont reprises au travers de cette
approche c1assique :
• les contr6les administratifs ou operationnels dont Ie but est, pour la
Direction, de s'assurer de l'atteinte des objectifs fixes a l'aide de
pratiques permettant d'accroltre l'efficacite dans toutes les fonctions de
l'entreprise. Ces pratiques devront etre appliquees par du personnel
competent et dont les operations devront etre supervisees et contr6lees ;
• les contr6les comptables ou financiers qui se caracterisent par une orga-
nisation et des procedures directement liees a la preservation des actifs
et a la fiabilite des etats financiers.
A notre avis, c'est la definition proposee par Ie CNCC (Compagnie Natio-
nale des Commissaires aux Comptes) qui reflete Ie mieux I' approche
actuelle.
L'approche actuelle est donc plus large que l'approche c1assique car:
• Ie Contr6le Interne est aborde en termes de processus et plus seulement
en termes de techniques et de dispositifs de securite ;
• elle replace I' ensemble du personnel de I' entreprise au creur du Contr6le
Interne.
A la suite d'une serie de faillites « anormales » aux Etats-Unis dans les annees 80,
une commission, sous la responsabilite du senateur Treadway, entreprend une etude
sur un cadre de contrale. Ce travail aboutit en 1992 au premier instrument de Contrale
Interne : Ie COSO. La question elementaire de ce modele est « comment faire pour
maitriser au mieux ses activites ? ».
Le Controle Interne est un processus mis en muvre par Ie conseil d'administration, les
dirigeants et Ie personnel d'une organisation, destine 8 fournir une assurance raison-
nab Ie quant 8 la realisation des objectifs suivants :
Ainsi Ie Contrale Interne n' offre pas de garantie absolue car il ne pennet
pas de realiser comph~tement les objectifs fixes par les responsables d'une
organisation, mais fournit uniquement «une assurance raisonnable»
quant a l'atteinte de ces objectifs.
En ce sens, nous pouvons ajouter que Ie Controle Interne ne rend pas la fraude impos-
sible, ce n'est qu'un moyen preventif de la limiter au maximum ou de la decouvrir
aussitot que possible.
IJH" Remarque
Le « COSO 2» est une etude realisee aux Etats-Unis dans la foulee du Sarbanes-
Oaxley Act (SOX). II ne propose pas un referentiel de Controle Interne (8 I'instar du
COSO) mais un modele de gestion des risques. II s'appuie sur Ie COSO comme refe-
rentiel de Controle Interne. .
L'environnement de contr61e constitue la base de la construction du
Contr6le Interne COSO. Cette notion d'environnement de contr6le
implique une ethique et une politi que generales sensibilisees au contr6le.
L'ethique se diffuse grace a un conseil d'administration et un management
conscients de la necessite de montrer l'exemple (integrite) et de deployer une
culture de l'entreprise valorisant Ie besoin de contr6le aupres du personnel.
Vne politique s'appuie sur des normes et procedures appropriees, sur un
code de conduite valorisant l'adhesion aux valeurs de l'organisation, sur
une conception des systemes et une exploitation quotidienne adaptees a
l'organisation et securisees, et sur des valeurs humaines.
Une societe, acteur majeur sur son marche, « la distribution », a realise un diagnostic sur
son environnement de Controle Interne afin de rediger son rapport LSF (Loi de Securite
Financiere).
Elle s'appuie sur une organisation decentralisee, une responsabilisation de ses dirigeants et
des modes de gestion differents.
II en ressort les dysfonctionnements enumeres ci-dessous.
Absence:
• d'acteur federateur au siege et de leader du pilotage pour assurer I'harmonie et la cohesion
des elements du Controle Inteme,
I de cellule dediee rattachee a la Presidence pour definir et structurer I'environnement de
pilotage et de controle,
I d'analyse des risques par I'ensemble des fonctions au niveau des entites et du Siege,
- identifier les risques informatiques et mettre en place une charte specifique au sein des
entites operation nelles,
» » » » » » » » » » » » » » » » » »
L'objectif de ce cas pratique est d'affecter les points de Controle Interne en fonction
des 5 composantes COSO. La correction proposee est la suivante :
Les cinq elements suivants doivent etre pris en consideration pour un dispositif de Contrale
Interne efficace :
• Environnement de contrale : fondations du dispositif de Contrale Interne, ce principe fait
reference a la sensibilisation du personnel aux principes de Contrale Interne dans
I'ensemble de I'organisation (ethique, integrite, conduite, discipline, probite).
• Evaluation des risques : identification et anticipation par Ie management des facteurs de
risques susceptibles d'affecter la poursuite des objectifs.
• Activites de contrale : definies par I'evaluation des risques, ce principe a trait a I'application
des directives, procedures et pratiques permettant de s'assurer que les orientations definies
par la Direction sont mises en reuvre de maniere appropriee.
• Information et communication: processus permettant de s'assurer que !'information perti-
nente est identifiee, recueillie et diffusee dans des delais appropries afin que I'ensemble des
organisations du Groupe puisse assumer ses responsabilites.
• Pilotage: outils qui permettent de contraler et d'evaluer la qualite du Contrale Interne du
Groupe a travers les activites de Supervision exercees par la Direction.
• les risques ne sont pas apprehendes par I'ensemble des fonctions au niveau des entites et
du Siege dans chaque domaine de competence,
• un dispositif de detection et de revue reguliere des risques lies a I'exploitation n'est pas mis
en place,
• I'identification et la hierarchisation des risques pour chaque unite de travail formalisees au
sein du Document Unique (decret du 05/11/01) ne sont pas realisees par chaque entite,
• un processus de recensement formalise des risques de toute nature susceptibles d'affecter
la poursuite de I'activite n'a pas ete iniM recemment, qui aurait permis de constituer une
premiere approche de formalisation d'une cartographie globale des risques en vue de :
degager une premiere hierarchisation, s'inscrire dans une dynamique de suivi, d'animation
et d'evaluation reguliere (cartographie, audits terrain ... ).
Necessite de methodes et de reterentiels communs formalises et partages par tous selon une
communication adequate:
• missions et responsabilites des structures en place (siege, fonctions expertes, plateformes,
entites operationnelles ... ),
• bonnes pratiques,
• contrale de gestion, juridique, fiscal, achats,
• I'information sur les evenements irrigue tous les niveaux de I'entreprise par I'intermediaire
de comites, ateliers de travail et intranet. Cependant ,'information relative aux responsabi-
lites des organisations et des hommes est peu diffusee.
Exemples de pilotage deficient:
Absence:
• d'acteur siege federateur et leader du pilotage pour assurer I'harmonie et la cohesion des
elements du Contrale Interne,
• de cellule dediee rattachee directement au Directoire pour definir et structurer I'environne-
ment de pilotage et de contrale,
• de communication sur Ie Contrale Inteme.
Nous vous proposons donc la definition suivante : « Le Controle Interne est une
demarche de determination des risques ayant pour objectif la maltrise permanente des
activites. »
Ensuite, les objectifs sont souvent distincts les uns des autres mais ils
doivent se recouper de maniere homogene dans I' organisation generale, ce
qui n'est pas forcement Ie cas si ces objectifs deviennent contradictoires.
Par exemple, un objectif de separation des taches repondant it une
problematique purement Contr6le Interne mais necessitant des moyens
supplementaires peut etre arbitre avec un objectif d'amelioration de la
performance conduisant it restreindre les moyens.
Le dispositif de Contrale Interne est complete par la fonction d'Audit Interne, organe
independant au sein de I'organisation, rattache de preference a la Direction Generale et
veritable pierre angulaire de I'edifice. Ces missions sont d'etre garantes du respect et
de la bonne application des regles du Groupe et d'evaluer I'efficacite de regles locales
qui ont ete edictees et mises en aluvre sur Ie terrain.
L'Audit Interne (ou Ie Contrale Interne de second degre) evalue Ie degre de maitrise
des operations au sein d'une organisation, lui apporte ses conseils pour les ameliorer,
et contribue a creer de la valeur ajoutee.
Le « risk management» est une politique d'entreprise qui permet d'assurer la conti-
nuite de I'activite coOte que coOte. II lui est necessaire d'avoir une vision globale de
I'activite dans son actualite et par rapport a des situations extremes afin de pouvoir
apporter des solutions concretes.
Le « risk management» s'inscrit dans un processus d'auto-identification du risque
afin de b&tir une autoprevention de ce risque. On parle alors de risque pur et de risque
speculatif .
•.• Le Controle Interne versus « risk management» est alors un outil indispensable
dans I'elaboration d'une politi que de controle des risques.
Le controle ethique et deontologique se porte garant que I'organisation (et ses colla-
borateurs) se conforme a la lettre et a I'esprit de tous les codes, lois, reglements,
normes et bonnes pratiques professionnelles. Cette fonction garantie que I'activite est
exercee avec integrite et professionnalisme.
Son responsable devra precisement identifier les points de controle deontologiques .
..• Le Controle Interne se doit d'integrer la definition des regles et Ie cadre de refe-
rence de la fonction deontologie dans la mise en place des procedures.
Le deontologue doit donner un avis sur une situation. La tendance actuelle dans les
organisations est la nomination d'un deontologue qui se porte garant de tout manque-
ment significatif, vis-a-vis des regulateurs exterieurs.
Les Commissaires aux Comptes (CAC) doivent faire part de leurs propres
observations sur Ie rapport du President « pour celles des procedures de
Controle Interne qui sont relatives a l'elaboration et au traitement de
l'information comptable et financiere» (article L. 225-235 du code de
commerce et art. 120 de LSF) :
• Ie CAC doit lui aussi rediger un rapport special, lequel sera joint a son
rapport general. Dans ce cadre, il est necessaire que Ie CAC dispose des
informations utiles a son etablissement (la CNCC precise que Ie contenu
du rapport du president doit etre suffisarnrnent documente afin de
permettre aux CAC de mettre en reuvre leurs diligences),
• selon l' ANSA (Association Nationale des Societes Anonyrnes), «Ie
CAC n'a pas a porter de jugement sur l'efficacite du Controle Interne
et doit se borner a verifier l' exactitude factuelle des informations
contenues dans Ie rapport; en cas d'inexactitude, il doit la signaler ».
S'agissant de la publicite attachee au rapport special du CAC, ce dernier
etant generalement joint au rapport general, suivra les memes regles de
publicite :
• envoi aux actionnaires sur leur demande ou mise a leur disposition
(art. 135 du decret du 23 mars 1967),
• presentation a I' Assemblee Generale ordinaire annuelle des actionnaires
(art. L. 225-100),
• depat au greffe du Tribunal de commerce (art. L. 232-23).
Les societes deposant leurs rapports annuels aupres de la SEC en vertu de I'article 13 (a)
ou 15 (d) de la Loi sur Ie Controle des Operations en Bourse de 1934, doivent satisfaire aux
conditions de la SOX depuis aoOt 2003. L'article 302 a deux objectifs principaux :
1. Les responsables des socil~tes doivent delivrer un rapport trimestriel
et garantir que:
• Ie rapport trimestriel a ete etudie par leurs soins,
· a leur connaissance, Ie rapport ne contient aucune fausse declaration sur un element deter-
minant ni n'omet de declarer un element majeur lors de la publication des comptes,
• a leur connaissance, les declarations financieres et autres renseignements financiers figu-
rant dans Ie rapport refletent la realite financiere.
2. Les responsables de societe doivent garantir que les processus de production
et de publication des etats financiers sont efficaces :
• ils leur incombent d'etablir et de maintenir des controles leur permettant d'avoir connais-
sance de toutes les informations importantes, particulierement pendant la periode au cours
de laquelle est prepare Ie rapport periodique ;
• ils doivent evaluer I'efficacite des controles sur Ie processus de production et de publica-
tion des etats financiers dans les 90 jours qui precedent la date de depot du rapport et
presenter, dans Ie rapport, leurs conclusions sur I'efficacite des controles sur la base de
I'evaluation requise depuis la date en question;
• ils doivent signaler aux Commissaires aux Comptes et au Comite d'Audit (a) toutes les
anomalies significatives, en termes de conception et d'execution du dispositif de Controle
Interne, qui pourraient porter prejudice a la capacite de la societe a enregistrer, traiter,
resumer et publier des donnees financieres ; (b) toute faiblesse significative en termes de
controles internes; (c) toute pratique frauduleuse, qu'elle soit ou non significative, qui
implique la direction ou d'autres employes concernes par Ie dispositif de Controle Interne;
et (d) I'existence ou I'absence de changements significatifs dans Ie dispositif de Controle
Interne ou d'autres facteurs qui pourraient impacter Ie dispositif apres la date de I'evalua-
tion, et toutes mesures de correction sur les anomalies et faiblesses significatives.
Le principal objectif de I'article 404 precise comment rediger un rapport de gestion, portant
uniquement sur les etats financiers, a I'attention de la Direction Generale sur Ie dispositif de
Controle Interne en vigueur dans la societe et qui doit contenir les 4 points suivants :
• Une declaration de responsabilite de la Direction Generale quant a la creation et au main-
tien du dispositif de Controle Interne approprie.
• Une declaration sur les moyens mis en reuvre par la Direction Generale pour evaluer I'effl-
cacite du dispositif de Controle Interne de la societe.
• L'evaluation par la Direction Generale de I'efflcacite du dispositif de Controle Interne a
compter de la fin de I'exercice fiscal Ie plus recent, avec une declaration mentionnant si
oui ou non Ie dispositif de Controle Interne est efflcace. L'evaluation doit mentionner les
anomalies et faiblesses materielles identifiees par la Direction Generale au sein du dispositif
de Controle Interne de la societe. La Direction Generale n'est pas en droit de conclure
que Ie dispositif de Controle Interne de la societe est efflcace s'i1existe une ou plusieurs
anomalies ou faiblesses materielles.
• Le Commissaire aux Comptes doit attester d'avoir audite Ie dispositif de Controle Interne
et son rapport doit etre integre au rapport annuel d'activite de la societe. La periodicite de
ce rapport est annuelle sauf si des changements significatifs sont apparus lors du dernier
trimestre.
> cad,age)
Prise de connalssance
Evaluation de
I'environnement
de Contra Ie
Evaluation de Synthese
Formation
I'environnement et Optionnelle
de Controle Restitutions
a
Mise jour Ressources dediees
des narratives aI'environnement
de contr61e
Nous avons vu dans Ie chapitre precedent que c'est pour prevenir les
risques financiers qui peuvent impacter les actionnaires des entreprises
cotees que Ie legislateur a cadre les regles de gouvernance. Cependant, Ie
Contr6le Interne demeure une demarche d'analyse de tous les risques de
I' entreprise (fmanciers, humains, techniques ... ) et son objectif est la secu-
risation de l'ensemble du patrimoine de l'entreprise (materiel et immate-
riel: les competences et les savoir-faire, les brevets, les informations) et la
maitrise de tous les processus.
Force est de constater que depuis plusieurs annees une entreprise soumise
a la concurrence n'estjamais en etat« stable» et requiert une veille tech-
nologique et methodologique permanente sous peine d'appauvrissement
rapide. Toute entreprise se doit donc, naturellement de reperer les evolu-
tions qui constituent pour elle une opportunite, et modifier eventuelle-
ment ses «regles du jeu» pour s'y adapter. Or, les entreprises ont
aujourd'hui plus que jamais besoin de rechercher les moyens d'ameliorer
leurs performances tout en reduisant leurs charges. II ne s'agit plus de
simple competitivite mais de survie. Les premiers moyens qui viennent a
I' esprit sont bien entendu la reduction des charges en comprimant les
effectifs et les budgets. Ce ret1exe naturel a ses limites evidentes si I' on
veut conserver les ressources necessaires et suffisantes pour assurer les
missions de I' entreprise.
En complement, les entreprises ont a leur disposition un autre axe
d'economie, souvent meconnu, d'autant plus rentable qu'il n'affaiblit en
rien ses ressources. II s'agit des economies realisees a moyens constants:
• d'une part en reduisant Ie manque a gagner dl1 aux pertes (accidents,
erreurs ou me me malveillance externe ou interne) par l'analyse des
risques dits aleatoires ;
• Ai-je fait l'analyse des activites que j'ai deleguees pour en determiner
I'importance relative (en termes de production, de qualite et de secu-
rite), les hierarchiser et identifier celle(s) qui merite(nt) un contrOle
particulier ?
• Ai-je su faire participer mes collaborateurs en les mettant en condition
psychologique adequate a I'analyse des risques lies a leurs activites
(attention au besoin nature I de confiance, a ecarter momentanement) ?
• Ai-je construit I'organisation correspondante en termes a. la fois de
controles operationnels et de gestion ? Ma communication sur ce sujet
est-elle bien comprise par mes collaborateurs ?
• Ai-je moi-meme songe a suggerer a ma hierarchie de construire de tels
dispositifs de maltrise, lorsque les enjeux m'en paraissent Ie justifier et
qu'eUe n'y a pas pense spontanement?
A : incapacite d' Assumer - Confusion avec Ie contrcle ? Resultat de ce
qui precede ?
• Ai-je fait l'analyse des risques lies ames propres activites ?
• Ai-je negocie mes propres responsabilites ?
• Est-ce que je connais les limites precises de mes responsabilites par
rapport a ma hierarchie et par rapport a mes pairs?
• Ai-je eu la meme demarche de communication sur ce point avec mes
coUaborateurs ?
• Est-ce que moi-meme je rends compte de ma capacite a «odefia-
quer » ? Comment suis-je moi-meme « odefiaque » ? Si personne ne me
demande des comptes sur mes activites de management (situation d'une
Direction Generale par exemple), comment puis-je en dresser spontane-
ment Ie bilan ? Avec queUe periodicite ?
Accidents conjoncturels :
- baisse de la demande,
- hausse imprevue de la demande.
Vne fois les risques identifies en fonction de leur enjeu, nous pouvons
ensuite les classer et les prioriser a travers la matrice de vulnerabilite qui
reprend les criteres de gravite et de frequence. On obtient Ie graphique
ci-apres.
4
Probalite
Lorsque les risques ont ete hierarchises, Ie travail n'est pas pour autant
termine car il est necessaire de determiner qui, dans la hierarchie, sera
charge de mettre en place les actions de maitrise des risques. Pour ce faire,
ce sont les enjeux inherents aux risques qui sont associes aux niveaux de
responsabilites existants dans la structure concernee. Nous illustrons ce
principe aI' aide du tableau ci-dessous OU les actions de maitrise des
risques majeurs de niveau 4 sont initiees et pilotees par la Direction et ainsi
de suite jusqu'au risque de non qualite de niveau I qui peuvent etre geres
par les employes directement. Bien entendu, il s'agit d'une technique a
adapter dans chaque entreprise en fonction de I' organisation adoptee.
Correspondances entre I'echelle de gravite des risques
et celie des responsabilites
DISPONIBILITE
INTEGRITE
CONFIDENTIALITE ----1
j'ai, dans les c'est juste, protection
delais attendus complet, du secret
o authentique C
Chaque critere est en suite croise avec la nature de l'activite analysee. Par
exemple, Ie critere de confidentialite sera decline pour une activite
d'accueil ala fois pour l'accueil physique du public mais egalement pour
I' accueil au telephone. Cela nous amene directement au paragraphe
suivant cons acre aux entretiens qui vont permettre de detecter les risques.
~uell{tjL·phYS·1 \ I
\
\
\
En'llroMement \ •
Sallvtgardtl'x1tI'l"*'\, ','Duallt6dnltrutturt'
" ,.,., • I
I
--
IIkrolnfonnl~~ .•
Catastrophn nabnUes
,•••••• : ••• ••• Contr61. d'tceU Ioglqut
PfiturtMtIontlOda;S •••••..•.. •.. _ - ••••Contr64t craun physique
Rlsqun phpI~ lARD - - - - - - - - ••-~ du H'IOIr lair.
-"'''-
Exemple de modelisation d'un tableau de bord de pilotage des actions
a
de Contrale Interne court terme
CoOts
Charge
des Delai
Rappel Qui en Jours
Designation Qui moyens maximum Methode
de super- ou
de I'action fait? eventuels de mise employee
I'enjeu vise? Heures X
(en en place
homme
KEuros)
Activite metier. Semaine Recenser les
Action numero 4 4 X M.X 1/2J 10 k€ 35 habilitations
Ecrire
Comptabilite Comp- la nouvelle
action numero 3 3 table M.Y 1/4H 0 Immediat procedure
Etc. - - - - - - -
I. Sondage effectue par Ie Nouvel Observaleur en juin 1994 sur un echantillon national de
I 000 personnes representatif de I'ensemble de la population agee de 18 ans et plus, inter-
roges face a face a leur domicile par Ie reseau des enqueteurs de la SOFRES. Methode
d'analyse des quotas (sexe, age, profession du chef de menage) stratification par region et
par categorie d'agg!omeration.
La SOFRES a mis au point un « indice de tricherie » qui recense Ie nombre
de ceux qui avouent avoir pratique eux-memes plus de 4 des fraudes
enumerees dans Ie questionnaire. Le resultat est sans appel : 45 % des
personnes interrogees satisfont a ce critere ultime de la combine.
Ce sondage montre que nous sommes tous des fraudeurs potentiels, et que
si ces fraudes apparaissent dans la vie courante, elles prennent egalement
Ie pas dans la vie professionnelle.
La fraude interne est donc un sujet d'actualite qui occupe et preoccupe de
plus en plus les entreprises. Cependant, ce phenomene reste mal connu.
nest tres difficile de dresser un portrait robot du fraudeur : « C' est en effet
assez difficile car ce phenomene se manifeste dans la quasi-totalite des
classes socioprofessionnelles. Les motifs sont tres differents selon les indi-
vidus; aussi bien chez Ie professionnel de l'escroquerie que chez Ie
citoyen normalement respectueux des lois 1. »
« Chacun peut Hre tente par la fraude et meme passer it l'acte si celui-ci est
facile a commettre ou si l'on se trouve face a une difficulte que l'on peut a
tort ou a raison estimer injuste. »
Ce point est fondamental dans la mesure ou il s'ajoute aux difficultes pour
combattre la fraude.
La premiere partie de ce chapitre est consacree a l'audit de la fraude
interne. Elle a pour vocation de brosser un portrait assez general de la
fraude subie par I' entreprise et provoquee par ses salaries.
Sabotages, abus de confiance, usage de faux sont devenus en quelques
annees I'une des grandes sources de profit, juste devant la drogue et loin
devant Ie hold-up et autres casses.
La deuxieme partie met l'accent sur la fraude informatique. En effet, une
fraude assistee par ordinateur (FAO) rapporte dix fois plus qu'un braquage.
Certains se diront : Pourquoi se gener ? Les nouveaux escrocs s' en lavent
les mains. Pas les victimes dont Ie prejudice est inavouable pour deux
raisons: cela fait un peu desordre d'etre piege par l'un des siens (Ie cas Ie
• Ie vol,
• Ie recel,
• l' escroquerie,
• l' abus de confiance,
• I'atteinte aux systemes de traitement automatise des donnees,
• Ie faux et I'usage de faux.
La complicite, article 121-7 a1. 1 et 2 du Code penal, est definie de la
fal;on suivante : « est complice d'un crime ou d'un de lit la personne qui
sciemment, par aide ou assistance, en a facilite la preparation ou la
consommation. Est generalement complice, la personne qui, par dons,
promesse, menace, ordre, actes d'autorite ou de pouvoir, aura provoque
une infraction ou donne des instructions pour la commettre ».
Selon une etude menee par Revue Banque nO670 de juin 2005, les experts
s'accordent a dire que l'activite de blanchiment d'argent dans Ie monde
represente des flux financiers annuels compris entre 600 et I 500 milliards
de dollars.
Dans ce contexte, la lutte anti-blanchiment d'argent entre desormais dans
Ie cadre general du risque de non-conformite, donc de fraude potentielle.
En matiere de reglementation, les premieres dispositions specifiques fran-
9aises integrees dans Ie Code de la sante pub Iique, datent de 1987.
Neanmoins, depuis une dizaine d'annee, les dispositifs juridiques ont ete
renforces, notamment sous l'impulsion des Etats.
L'une des resultantes est la creation en 1989 du groupe d' Action Finan-
ciere (Ie GAFI), un organisme intergouvememental appele a concevoir des
strategies de lutte contre Ie blanchiment de capitaux et Ie financement du
terrorisme, et qui a publie dans cet objectif de nombreuses recommanda-
tions : 40 pour Ie blanchiment et 9 pour Ie terrorisme.
En France, c'est Tracfin (traitement du renseignement et actions contre les
circuits financiers clandestins) qui est en charge de verifier et contr6ler les
declarations de souP90ns venant des etablissements financiers.
• les outils, plus sophistiques, qui utili sent des moteurs statistiques
mettant en evidence les operations qui s'ecartent d'une moyenne statis-
tique pour un client donne ou un type de clientele I.
La fraude peut se definir comme une tromperie organisee par les employes ou par les
dirigeants de I'entreprise pour masquer la verite.
Les moyens et les manil'!res de frauder sont multiples et pratiquement infinis suivant Ie
niveau de responsabilite des fraudeurs dans I'entreprise.
Selon une enquete de KPMG dans les annees 1990, plus de la moitie des
dirigeants d'entreprises estiment que la criminalite en col blanc a tendance
it augmenter. Principaux motifs: la sophistication des techniques et la crise
des valeurs morales.
Sophistication des
techniques de fraude
I I I I I I
11 %
, , ,
1981
Quant a I' opportunite, elle est, bien entendu, creee par les failles de
systemes et des procedures :
• maHrise par une meme personne du processus comptable, de l'expedi-
tion des factures aI' enregistrement des reglements,
• possibilite de detourner la procedure de recrutement de personnel cle
(engagements « pirates »),
• cumul de fonctions incompatibles du point de vue securitaire,
• conjugaison de faiblesses de l'informatique et de la gestion physique des
stocks permettant des detournements physiques ...
Dans nombre de cas de fraudes parprepose sans complicite, la sacro-sainte
regIe de separation des fonctions aurait pu eviter la realisation du scenario.
Par ailleurs, l'occasion faisant Ie larron, il n'est pas rare qu'une faille soit
decouverte par accident, ignoree, puis exploitee volontairement lorsque
natt la pression psychologique ou la necessite economique.
L'opportunite peut-etre plut6t conjoncturelle et creee par une phase de
flottement dans la gestion de I' entreprise : un simple demenagement, une
restructuration des activites qui necessite une redefinition des taches, une
acquisition (Ie delai entre l'incorporation au groupe et l'harmonisation des
procedures et contr6les peuvent etre fatals ... ).
Si aujourd'hui les motivations sont demultipliees sous l'effet de la crise
economique (et les opportunites conjonctureUes accrues par les mouve-
ments internes et externes des societes), les risques sont egalement
amplifies par un phenomene relativement recent, observe tant en France
qu'a l'etranger : Ie glissement tres net de l'ethique et du comportement
social de l'individu.
Nous reviendrons sur Ie theme de l'ethique quant nous serons amenes a
parler de prevention.
Pour un voleur, Ie vol qu'il commet n'est pas un vol. L'etre humain est tres
enc1in a rationaliser, done celui qui cause des pertes ne vole pas,
il compense :
• «je ne suis pas paye a ma juste valeur» ;
• «la compagnie est bien plus riche que moi. .. » ;
• «je merite bien ce petit. .. » ;
il rationalise :
• «si ce n'est pas moi qui Ie prend, 9a va etre quelqu'un d'autre ... aussi
bien moi ... » ;
• «ce n' est pas grand-chose par rapport aux services que je rends ... » ;
• «tout Ie monde Ie fait, je ne suis pas plus sot que les autres ... » ;
• «ce n'est rien compare a ce que d'autres font. .. ».
111.1.3QueUes sont les faiblesses de I'organisation
qui permettent les fraudes ?
Aucun systeme de protection (systeme anti-intrusion, codes secrets, etc.) n'est effi-
a
cace 100 % et les systemes de Controle Interne pas plus que les meilleures proce-
dures ne derogent a
cette regie.
II apparait toutefois necessaire de s'attachera la mise en place de tels systemes car ils
ont un aspect dissuasif et Iimitent les risques de maniere substantielle.
En regIe generale, les fraudes des dirigeants ne peuvent pas etre evitees
par des mesures d'organisation. En effet, lorsque les falsifications sont
decidees it un niveau eleve, 1es reg1es de Contr61e Interne sont inoperantes.
La recherche des fraudes commises par les dirigeants incombe plus parti-
culierement aux commissaires aux comptes dont la loi du 24 juillet 1966 a
augmente les pouvoirs et 1es responsabilites.
Par contre, les detournements commis par les employes ou les respon-
sables subalternes peuvent etre dans une certaine mesure evites par l' appli-
cation correcte des reg1es d' organisation.
La fraude interne depend de facteurs en general bien identifies:
• facilites d'acces,
• degre de tranquillite,
• frequence des contr61es,
• sanctions connues,
• facteurs emotionnels,
• implication de la Direction Generale.
Certes, Ie Controle Interne ne garantit pas entierement Ie risque de
fraude, soit en raison du cout eleve des mesures qu'il serait neces-
saire d'instituer, soit par les deviations constatees dans son applica-
tion. Neanmoins, on peut considerer que la recherche de mesures
suffisantes peut apporter une garantie raisonnable contre la fraude it
condition d'evaluer periodiquement la qualite du ContrOie Interne.
La constatation des fraudes revele en effet que Ie plus souvent,
celles-ci n'auraient pu se produire si les regles fondamentales du
contrOieavaient Cterespectees.
Bien que les fraudes ne puissent etre totalement evitees, les organisations
qui affichent une reelle volonte de lutter contre ce phenomene, deviennent
considerablement moins vulnerables.
La plupart des entreprises n'adoptent pas une attitude active de lutte contre
la fraude. Et pourtant, la plus grande attention devrait etre accordee a la
prevention, et non pas se limiter a reagir apres l'incident. La prevention
de la fraude, et non pas la detection, permet aux entreprises de reduire les
couts engendres par les detournements frauduleux.
II faut sensibiliser les employes et les rendre conscients de l'ampleur du
probleme, en leur indiquant quelle att~tude adopter s'ils suspectent une
fraude. Les instances a prevenir dans ce cas sont la hierarch ie, la securite et
l' Audit Interne. L'anonymat est respecte pour les employes qui Ie desirent.
Les enjeux et les risques doivent cependant faire l'objet d'une etude prea-
lab Ie. En effet, il est necessaire de proceder a une analyse de la valeur car
engager des couts superieurs a la valeur de l' actif a proteger a peu de sens.
En definitive, la methode repose sur quelques regles d'or :
• separer les fonctions,
• eviter les domaines reserves,
• posseder un systeme coherent dans les flux d'informations pour evaluer
les ecarts entre les stocks reels et leur traduction comptable,
• eviter les liens de copinage entre fournisseurs et salaries,
• disposer d'un service d' Audit Interne independant,
• ou simplement bien choisir un mot de passe (cela s'apprend !).
« Mais il n'y a pas de Contrcle Interne ideal» precise Gerard Riviere de
KPMG Audit. 11 s'agit de trouver un juste milieu. Une autonomie trop
grande peut conduire au laxisme. Un contrcle trop serre, des procedures
trop lourdes nuisent a la responsabilisation des salaries et finissent par
couter cher ... ».
La prevention de la fraude passe surtout par une meilleure organisation
interne. Les mesures physiques ne suffisent pas. Des contrcles trop frequents
peuvent entralner des attitudes de defiance de la part du personnel qui cher-
chera a biaiser. Des changements de codes informatiques trop frequents en
rendent difficiles la memorisation, pour les retenir on les inscrira done sur un
coin de bureau au vu et au su de tout Ie personnel.
Les entrepreneurs qui ont eu a gerer des problemes de fraude ont constate
que la frustration professionnelle des salaries constituait une motivation
pour « gruger» l'entreprise. Les problemes personnels des employes en
sont aussi une cause.
Que les enquetes soient menees par des cabinets specialises, la police ou la
DGCCRF (Direction Generale de la Concurrence, de la Consommation et
de la Repression des Fraudes), elles arrivent tous a la meme conclusion:
les entreprises ne semblent pas avoir pris la mesure du risque de fraude ou
de malveillance dans leur organisation.
Tres rarement, les leviers classiques comme l'assurance, les audits ou les
inspections sont utilises par les societes alors qu'ils constituent un gage
d'efficacite dans la lutte contre les fraudes.
Quelques tentatives « d'associations de malfaiteurs », d'un « monsieur
anti-fraude» ou d'une organisation ad hoc ont ete experimentees dans
certaines organisations, notamment dans les secteurs de la Banque, de
l' Assurance et dans certains groupes industriels. Neanmoins, il n'est pas
dans notre culture « latine » de mettre en reuvre ce type de solutions qui
genent les managers et les equipes dirigeantes des grandes entreprises.
Par consequent, la prevention contre la fraude doit etre une combinaison
« inteUigente » d'un management present, d'un Contr6le Interne perf or-
mant et de 1'honnetete des salaries.
Le plus important de ces trois facteurs repose sur un bon management.
L'attitude des responsables hierarchiques doit etre exemplaire.
Pour etre efficaces, les contr6les ne doivent pas necessairement etre tres
sophistiques, mais ils doivent etre suivis. La discipline dans l'application
des procedures et des contr6les est un gage de succes dans la prevention
des fraudes.
Le systeme de contr6le doit s'articuler sur quatre niveaux :
• Autocontrole : Ie systeme de Contr6le Interne concerne l' ensemble du
personnel. En effet, chaque salarie, a quelque niveau que ce soit et queUe
que soit sa fonction, est responsable de ses actions, dans Ie cadre de la
delegation qu'il a rec;ue. 11doit donc pouvoir en assurer la maitrise et
en rendre compte. En consequence, toute personne est responsable de
son propre contr6le et doit participer au fonctionnement du systeme de
Contr61e Interne.
• Controle hierarchique : tout responsable hierarchique doit, en coordi-
nation avec les services fonctionnels specialises, s'assurer qu'il dispose
d'un systeme de contr61e permanent adapte aux responsabilites qu'il
exerce.
• a la Supervision des travaux et a I' accomplissement des taches de
verification,
• a I' analyse de I' activite et des resultats,
• aI' examen regulier du fonctiollilement des procedures de controle
mises en place.
Le contrOle exerce par la ligne hierarchique est un aspect fondarnental
du systeme de Controle Interne et constitue Ie corollaire necessaire et
indispensable de la politique de delegation.
• Controle de Direction: la Direction doit disposer d'outils fonctionnels
de controle :
• controle technique : qui verifie Ie respect des regles de gestion et
I' application des directives techniques,
• controle comptable : qui permet de verifier la coherence des ecritures
comptables et l'application des regles comptables.
• ContrOles externes : controle fiscal, commissaires aux comptes consul-
tants externes pour des missions ponctuelles.
Le systeme de controle doit donc prevoir :
• une hierarchisation des operations en termes de risque financier, tech-
nique et humain,
• la definition de normes regulierement revisees,
• Ie controle systematique de tout ce qui est hors norme et/ou
derogatoire,
• Ie controle aleatoire des autres operations.
Le principe de coherence des moyens de controle avec Ie niveau de
risque encouru doit etre respecte.
Pour cela, il faut adopter un cycle de controle dans lequel Ie resultat des
operations anterieures de controle determine la nature de l'intervention
posterieure.
Quatre types de controle peuvent etre prevus :
• controle normal,
• contra Ie allege,
• contrale renforce,
• sorties du systeme (audit, formation, sanction, etc.).
II faut egalement preciser les regles de passage d 'un type a I' autre, par
exemple:
• au bout de x contrales decelant moins de y % d'erreurs, un contrale
normal est remplace par un contrale allege,
• si Ie taux d' erreur est decele, ou si un tel evenement est mis en
evidence, on sort du cycle de contra Ie pour faire autre chose.
Dne fraude est une erreur volontaire. La lutte contre la fraude est un
sous-produit de la lutte contre l'erreur. Des contrales intelligents
peuvent reduire les risques d'erreur, et par la meme, Ie risque de fraude.
II est de nombreux cas ou Ie manager, butant aux Iimites de la rationalite se trouve lui
aussi reduit it sa seule subjectivite.
L'interrogation ethique devient d'autant plus necessaire : dans notre economie,
I'ethique reapparait lors de la prise de decision, au moment du choix du mode
operatoire.
La chaine « voir·dire·savoir » nous parait constituer I'indispensable guide au long du
cheminement qui va de I'emergence du probleme it sa solution: ces trois maillons sont
indissolublement lies et presentent egalement la caracteristique de constamment unir
I'individu et Ie collectif.
L' Audit Interne peut aider les operationnels et les responsables dans la
detection des fraudes en les incitant a changer leur attitude :
• definir leurs responsabilites tres clairement dans une charte,
• mettre en place des formations pour encourager les responsables a se
montrer plus malins et comprehensifs dans l'implication dans leurs
controles.
Certains auditeurs internes pensent qu'il ne releve pas de leur devoir de
detecter les fraudes. II est courant de les entendre dire : « nous pouvons
decouvrir une fraude lors d 'une mission, mais nous n' avons pas a effectuer
des missions specifiques de recherche de fraude ».
L'Audit Interne peut neanmoins jouer un role de dissuasion tres fort en
faisant savoir que des controles existent, mais en n'en divulguant pas
l'etendue. Les fraudeurs ne doivent pas se sentir libres d'agir.
Auditer des fraudes suppose que les auditeurs reflechissent, mais n'agis-
sent pas, comme des voleurs. L'auditeur doit se demander queUes sont les
faiblesses de l'organisation, et quels contr6les peuvent etre contournes
sans attirer l'attention ; comment un voleur peut brouiller les pistes pour
ne pas etre decouvert? QueUes sont ses responsabilites comment pour-
raient-eUes etre elargies ? QueUe explication convaincante pourrait donner
un fraudeur suspecte et comment un fraudeur decouvert pourrait-iljustifier
sa conduite ?
Plus l'auditeur apprendra a penser comme un fraudeur, plus ses efforts
pour detecter les fraudes seront recompenses.
Aucune organisation, aucune institution, aucun individu n'est a I'abri des ravages de
la fraude. Les detecter est un tres grand challenge pour les auditeurs, et ils devraient
se sentir fiers de relever Ie defi.
Disponibilite
41 %
Les pertes indirectes se declinent en quatre parties. Tout d'abord les frais
supplementaires et pertes d'exploitation dans lesquels on inclut d'une part
l'ensemble des frais correspondant a des mesures conservatoires destinees
a maintenir des fonctionnalites et performances du systeme aussi proches
que possible de celles qui etaient les siennes avant Ie sinistre, jusqu' a sa
remise en etat (materiel et non materiel), d'autre part les marges dues a
des frais supplementaires et/ou a des pertes de revenu directes ou indi-
rectes (pertes d'affaires, de clients, d'image, etc.).
Viennent ensuite les pertes de fonds et de biens physiques, les pertes
d'informations confidentielles et de savoir-faire, les pertes d'elements
non reconstituables du systeme (essentiellement des donnees ou des
programmes) evaluees en valeur patrimoniale.
Enfin, n'oublions pas toutes les autres pertes induites par l'utilisation non
autorisee de res sources, par la copie de logiciels, et plus generalement par
Ie non-respect de regles qualitatives, reglementaires, deontologiques, etc.
Accident
25%
Erreur
17%
Types de causes %
A (accidents) + 2,8
E (erreurs) -1,1
M (malveillance) + 5,4
Total + 3,6
Dans une activite de services relative a la liquidation des pre stations d' Assu-
rance Maladie, les risques majeurs sont sans aucun doute les risques de
fraudes et de malveillances internes etlou externes (voir exemples ci-apres).
n est done particulierement important de preparer psychologiquement les
a
collaborateurs centrer leur vigilance sur les risques de cette nature ainsi que
de leur donner des outils pertinents et adaptes pour prevenir etlou detecter Ie
rnieux possible les risques de fraudes.
Par ailleurs, la reforme de l'Assurance Maladie dont l'objectif est de mieux
soigner en depensant mieux a mis en reuvre en 2005 un programme d'infor-
mation et de sensibilisation it destination des professionnels de sante et des
assures pour faire evoluer les comportements et favoriser Ie respect des
bonnes pratiques. Parallelement, l'Assurance Maladie a annonce et mis en
reuvre un plan de contrale et de lutte contre les fraudes autour de trois themes
prioritaires : les arrets maladie, les depenses de soins indfunent prises en
charge it 100 % au titre des affections de longue duree et les consommations
ou prescriptions medicales frauduleuses ou dangereuses.
Nous illustrons notre propos avec quelques exem pIes de comportements
abusifs et de fraudes 1.
1. Dossier de presse Controles et lutte contre les abus et les fraudes a I' Assurance
Maladie, 23 fevrier 2006.
« II s'agit de cas atypiques tres peu frequents mais revelateurs des fraudes
contre lesquelles l' Assurance Maladie entend poursuivre et intensifier sa
lutte en 2006. »
Les prescriptions d'indemnites journalieres : en Rhone-Alpes, un
medecin a fait l'objet de controles successifs depuis 2001 et d'un conten-
tieux au Conseil National de I'Grdre qui ont conduit a une interdiction de
donner des soins aux assures sociaux pendant six mois, ainsi qu'un
remboursement de 1 500 € a la CPAM, en mars 2004. Malgre ces faits,
de nombreuses anomalies ont ete observees en 2004 dont une prescription
plus de 8 fois superieure a la moyenne nationale d'indemnites joumalieres.
La procedure de mise sous accord prealable de ce medecin pour ses
prescriptions d'indemnites journalieres a ete enclenchee.
Les remboursements it 100 % injustifies : un controle a par exemple
revele plus de 45 % d'anomalies dans les prescriptions d'un medecin et
une prise en charge indue estimee a plus de 6000 euros, soit plus du triple'
de la somme moyenne constatee chez les 1300 prescripteurs les plus
excessifs. Une procedure de penalites financieres a ete declenchee
pour ce medecin.
Le contrOle des «mega-consommants» : Ie cas d'une jeune femme de
34 ans s' avere exceptionnel, avec un ,enjeu financier tres important. Elle
consultait en moyenne 75 medecins par mois et se rendait dans 67 phar-
macies differentes. Les deux produits les plus consommes etaient un anti-
depresseur et un anxiolytique avec une moyenne de 12 boites par jour pour
l'un des deux produits et de 5,7 boites pour l'autre. L'enjeu financier
depasse les 28 000 euros.
L' etude du dossier a revele des falsifications d' ordonnances avec ratures
ou surcharges et fait suspecter un trafic possible. Les elements medicaux
du dossier ne mettent pas en evidence de pathologie particuliere mais une
addiction severe.
Un suivi medical serre a Cte Mis en place et une plainte a Cte deposee
au Procureur.
En matiere d' Assurance Maladie, nous proposons quant a nous une typo-
logie des cas de fraudes segmentee selon trois axes d'analyses :
• selon l'origine de la fraude : interne si commise par un membre du
personnel ou par l'informatique ou au contraire externe si commise par
des assures, des tiers ou bien les professionnels de sante (prescripteur ou
executant). II est a noter que des cas mixtes, avec complicite interne-
exteme sont egalement possibles,
Acteurl
Nature Periodicite Comment
Supervision
Exploiter la Mensuelle Par sondage : Controleurl
requete des Si dentaire, verifier qu'i1n'y ait pas eu de travaux sur Direction
seuils de plus les memes dents et ce sur un an environ.
dex Euros. Si appareil auditif, verifier qu'il n'y ait pas eu d'autre
achat recent (un an environ).
Si IJ (Indemnite Journaliere), verifier la realite et
I'exhaustivite du paiement en remontant a la piece.
Pour toutes ces prestations, en cas de suspicion,
faire un signalement au controle medical et une
fiche gestion du risque.
Exploiter la Mensuelle Exhaustivement : controle sur Ie montant. Ie code ContrOleurl
requete des + acte, la date d'execution, Ie numero de securtte Direction
dex sociale, la date de naissance du beneficiaire.
decomptes. Soumettre au service medical. Selon I'avis du
service medical, regularisation ou contr61eobliga-
toire sur une periode donnee.
compl{~tesd'analyse de donnees qui permettent de piloter encore mieux Ie
risque de fraude en favorisant une demarche proactive.
Ces solutions utilisent des methodes statistiques simples ou plus
complexes (arbre de decision, regression ... ) pour rechercher des compor-
tements frauduleux dans un ensemble de donnees afin de proposer des
systemes d'alertes et d'en me surer egalement l'efficacite.
Les recents scandales financiers, I' affaire Enron ou Parmalat par exemple,
ont montre que les auditeurs internes, les grands cabinets d'audit ou les
commissaires aux comptes sont tous passes « a cote» de manipulations
frauduleuses orchestrees souvent depuis des annees.
Faut-il alors remettre en cause les grands principes et les analyses menees'
par les demarches d' audit?
La reponse est bien evidemment non car, ne nous trompons pas de cible,
I' audit n' est pas une assurance tous risques et n' a surtout pas vocation a
deceler toutes les fraudes ou malveillances averees, contrairement aux
demarches d'inspection. L'audit a .une obligation de moyens, pas de
resultat.
C'est dans ce contexte que, ces dernieres annees, les secteurs de l'assu-
rance (Projet Solvency II), de la banque (Bale II) et des instituts specia-
lises comme l'ECIIA (Confederation Europeenne des Instituts d' Audit
Interne) se sont orientes vers une plus grande reglementation des
processus de gestion des risques et des procedures de Controle Interne.
La fonction d'audit se trouve desormais au cceur du dispositif de maitrise
et de reduction des risques. Plus particulierement dans Ie domaine de la
fraude, les travaux menes par l'ECIIA (rediges dans son livre vert en
1996) ont debouche sur des recommandations et des prises de position sur
Ie role des auditeurs internes dans la prevention des fraudes.
En particulier, elle preconise que la fraude soit reconnue comme l'un des
nombreux risques inherents a l'activite de l'entreprise. L'evaluation de la
probabilite de survenance d'une fraude et son impact doit faire partie du
processus periodique d'evaluation du risque dans l'entreprise realise par
Ie Conseil d' Administration dans Ie cadre de la revision de ses strategies.
L' Audit Interne a un role essentiel it jouer dans ce processus, en assurant
aux parties prenantes que ce processus de grande importance est realise
avec une regularite suffisante et de fa<;onrigoureuse I.
La fraude etant aujourd'hui reconnue comme un risque d'entre-
prise, il faut que Ie ContrOle Interne de deuxieme niveau (c'est-it-dire
I'audit) s'interesse it toutes les menaces ou dangers potentiels de
malveillance avec ses consequences sur I'organisation : impact finan-
cier, impact sur I'image, impact interne, impact c1ient/fournisseurs.
Toujours selon 1'ECIIA, les defaillances en matiere de Controle Interne
ont presque toujours ete identifiees comme l'un des principaux facteurs
dans les nombreux effondrements d' entreprises qui ont marque la fin du
xx·siecle.
Aussi, Ie role des equipes dirigeantes et en particulier des Conseils
d'Administration, des Conseils de Surveillance ou des Comites d'evalua-
tion est fondamental dans leur capacite it s'approprier et it diffuser cette
culture de controle. L'approche dite de «soft control» (controles
informels) qui developpent plus particulierement les comportements it
tenir en matiere d'ethique des affaires depend en grande partie de la
volonte des dirigeants it montrer l' exemple.
Cela va d'ailleurs dans Ie sens des principes de gouvernance mis en place
dernierement suite aux scandales fmanciers pour qu'it tous les niveaux
d'une entreprise, et plus particulierement au sommet de la hierarchie, une
inspection periodique (commandite par un comite ad hoc) soit realisee sur
l'ensemble du dispositif de conformite (procedures, normes, reglements,
charte deontologique, plans, lois).
La norme sur la conformite aux reglementations (MPA 2100-5), les
recommandations de la Commission Bancaire ou meme les recommanda-
tions du Comite de Bale pour doter les organisations d 'un programme de
« compliance» (conformite aux normes) vont dans Ie bon sens en matiere
de prevention de fraudes.
Le hasard est Ie plus grand facteur de decouverte, mais I'entreprise peut aussi
apprendre a trouver.
II faut faire tres attention aux problemes juridiques : une entreprise n'a pas
Ie droit de pieger un employe, pas Ie droit de Ie mettre sur ecoute telepho- .
nique, ni de Ie fouiller elle-meme. II faut faire appel aux instances
habilitees.
L' Audit Interne a un tres grand rOle it jouer lors de I'instruction
notamment en termes de collecte de preuves et d'investigation sur la
personnalite et Ie profil du fraudeur. Cependant, l'audit ne peut pas agir
a sa guise, sous peine de voir les syndicats et la justice se retourner contre
l'entreprise. Nous donnons ci-dessous quelques principes qui vont
permettre a l'audit d'agir avec precaution et en connaissant les limites de
ses pouvorrs.
La meilleure des choses a faire, lorsque l'audit doit instruire un cas de
fraude interne, reste tout de meme de consulter un avo cat pour valider la
marche a suivre, rester dans la legalite et accumuler des preuves
irrHutables.
Referentiel d'observation
Cartographie
~
/ ~teurs credibles
~ ~ ~
Reporting
Instruments de mesure ~
Revision des processus -> Identification des risques -> Quantification des risques -> Identi-
fication des contr61es -> Comparaison risques I contr61es -> Mise en place des contr61es ->
Evaluation des contr6les.
Des questionnaires ont ete rediges en fonction des processus des identifies.
Les questionnaires sont publies et rendus disponibles sur Ie serveur d'appli-
cation de la solution IC-QUEST et sont soumis aux operationnels (entite
soumise aux questionnaires d'evaluation) de maniere individualisee.
L'acces aux questionnaires et la saisie des reponses apportees s'effectuent
en ligne directement par les operationnels via intranet.
La mise a jour des informations fournies par les operationnels s'effectue
en temps reel, de meme que les traitements des donnees et leurs restitu-
tions, ce qui permet une veritable interactivite entre les utilisateurs et
l'organe central gerant I' application.
Des campagnes d'evaluation ont ete programmees une fois par an, indivi-
duellement ou pour un groupe d'operationnels et pour un questionnaire
unique ou un ensemble de questionnaires.
Le temps de reponse accorde aux operationnels pour remplir les question-
naires a ete planifie rigoureusement en fixant la periode de la campagne
- date d' ouverture et date de clature. Ce delai a ete important la premiere
annee afin de laisser aux operationnels Ie temps de s'approprier l'outil.
-~q~d_, __u",l OrQ __ -.111..1 E :JUII:J1 -1~ld,,_101 F.~~ -( •...[,.11.;: rU~1 1'-_
Iv dual lUll QU'" (It'r1fllll'' Qlw-.111J1t
« Je certifie :
Choix nO1 :
que la structure et Ie fonctionnement en place sont adequats et de nature a assurer la
maitrise des operations.
Choix nO2:
que la structure et Ie fonctionnement en place presentent certaines faiblesses identi·
fiees et que des actions correctrices seront mises en place dans Ie courant de
I'annee. »
A l'issue des evaluations, les resultats du Groupe sont presentes dans des
tableaux de bord recapitulatifs pour l'ensemble des participants.
L'approche retenue par Ie Groupe permet de presenter un observatoire du
Contrale Interne selon les formats desires (plus de 10) mais trois formats
nous semblent indispensables:
• vision globale de tous les participants: donner une image du niveau de
satisfaction du Contrale Interne aux bornes du Groupe et de ses diffe-
rentes composantes organisationnelles (Branche d'activite, organisation
juridique, zones geographiques ... ),
• vision specifique d'un participant en particulier : donner une image du
niveau de satisfaction du Contra Ie Interne d'un site filiale en particulier
et la comparer aux composantes organisationnelles auxquelles elle se
rattache (Branche d'activite, organisation juridique, zones
geographiques ... ) ;
• vision analytique par question ou sujet specifique de Contrale Interne:
donner une image du niveau de satisfaction d'un point de Contrale
Interne particulier aux bornes du Groupe et d 'une composante organisa-
tionnelle particuliere (par exemple : Branche d'activite).
Chaque tableau de bord composant l'Observatoire du Contrale Interne
peut etre egalement presente sous differentes dimensions :
• par objectif de Contrale Interne COSO,
• par type de risque,
Conformite
4 R 96-03
5 R 96-03
6 R 96-03
7 R 96-03
7 R 96-03
8 R 96-03
104 R 96-03
14 R 96-03
15 R 96-03
15bR 96-03
16 R96·03
16 bls R96-0J
16 cis R96-03
16 R96-0J non modj1il~
16 R96·03 non modifie
16 R96-03 non modifie
16 R96-03 non modifie
Cet observatoire permet egalement d'alimenter une cartographie des
nsques.
Bien entendu, l'acces a l'Observatoire du Contrale Interne est contextuel
et varie selon Ie profil detini Administrateur Central, Administrateur
partiel (niveau inferieur) ou operationnel (site filiale ou etablissement) et
donc selon leur perimetre de competence, i.e. Branche d'activite, zone
geographique ...
•
26
12
• 14
C,htfUfi,ttt1lu<:h.
",,,I
"I;.".•" I-$el-'~\:;:-'c'-'J~"'-I'.,,-:::J
•
Jamais Parrols
RaM!ment SotHenl
Frequence
13
_ 0
14 2
L'ensemble des plans d'actions saisis au cours des evaluations peut etre
restitue dans des tableaux recapitulatifs listant les plans d'actions se10n de
nombreux elements: par questionnaire, par question, par intitule de plan
d'action, etc. avec des indications telles que Ie nom du responsable en
charge de la mise en reuvre, Ie delai de mise reuvre et les statuts pour
chaque plan d'action : a faire, en cours, fait.
Les tableaux comportent de nombreux criteres de tri pour la visualisation
des plans d'actions tels que par Groupe, par site Filiale, par questionnaire
de Contr61e Interne.
Le suivi des plans d'actions a travers les tableaux recapitulatifs permet
egalement de communiquer par email avec Ie responsable designe pour la
mise en reuvre des plans d'actions. Le nom du responsable possede un lien
dynamique pour l'envoi d'un email dedie au plan d'actions, ayant comme
objet l'intitule du plan d'actions.
Pour conclure :
it partir des elements de restitution:
• I'observatoire du Controle Interne,
• la cartographie des risques au niveau Groupe et au niveau des filiales,
• les plans d'action,
• les documents attaches (procedures, documents justificatifs, bonnes pratiques,
organ igramme...)
Ie chef de projet etlou Ie Directeur de l'Audit Interne ou Ie Directeur du Controle Interne
ou Ie Directeur des risques ou Ie Compliance Officer ou Ie CCS ou Ie CLS a une vision
globale du dispositif de Controle Interne et a la possibilite d'identifier :
• les zones de faiblesses au sein du Groupe,
• les missions d'Audit Interne a realiser en priorite pour circonscrire certains risques,
• les procedures etlou bonnes pratiques it amender etlou it creer.
II peut donc exercer un pilotage efficace du dispositif de Controle Interne au niveau
du Groupe, des fonctions expertes, mais egalement aux niveaux des filiales, des
operationnels, etc.
LA MISE EN CEUVRED'UN PROJET
DE CONTROlE INTERNE
TECHNIQUES
METHODES
Qualite de
I'organisation
Comportement Comportement
individuel de groupe
On se rend compte, en fait, qu'on ne change pas une culture, car celle-ci
« est» ce qu'elle est. En revanche, celle-ci change d'elle-meme si l'on sait
intervenir sur au moins un de ses composants. Le comportement de groupe
etant lui-meme une resultante du comportement individuel, on voit bien
qu'il ne reste plus guere de choix que d'intervenir :
• sur la qualite technique de I' organisation pour « amorcer » Ie processus,
• sur la personnalite individuelle, pour trouver l'energie de fonctionne-
ment de cette nouvelle organisation.
II se produit alors un effet de retroactivite qui s'alimente de lui-meme.
Autre constat: il n'y a en fait guere d'etat d'equilibre, et on est obligatoi-
rement soit dans un systeme de spirales positives, soit dans un systeme
negatif. Le degre de liberte est donc, de ce fait, malheureusement faible,
mais suffisant.
V.2 LES CONSIDERATIONS PSYCHOLOGIQUES UTILES
POUR LE TRAVAIL SUR LE TERRAIN
1. Cette partie a ete redigee sur la base des travaux menes par Guy Robin, cabinet Parme
Conseil.
Le hasard joue un role dans la materialisation des menaces, mais 1'homme
a aussi sa part de responsabilite. Nous considerons en effet que la tache
d'un operationnel en la matiere est de prevoir, y compris ce qui pourrait
etre aleatoire grace a une analyse des risques bien menee avec identifica-
tion, prise de conscience, hierarchisation et choix du niveau de maitrise
voulu (allant du risque totalement assume au risque totalement maitrise).
Pour resumer, Ie concept est de passer, lorsque cela est possible d'un
risque COUTU, car meconnu a un risque pris en toute connaissance de cause.
De plus, pour lever au mieux les reticences, on s' attachera au role de
l'homme dans son sens positif de correcteur d'anomalies et non avec un
sens negatif de recherche de «faute». II est donc indispensable de
marteler constamment Ie message que ce sont les situations qui sont jugees
et non les hommes pour dectramatiser les sentiments de gene pouvant
naitre ici ou la.
Dans une situation de refus inconscient, notre subconscient utilise bien des
subterfuges et notamment ce que nous appeions Ies faux raisonnements.
L' experience montre que ces « faux» raisonnements sont nombreux et
courants lors de la mise en place d'une demarche Controle Interne. En
temoigne, Ie florilege suivant des tactiques de resistances que nous avons
entendues:
• jusqu'a maintenant on a fait comme ceia et il ne s'est jamais rien passe
de grave,
• c'est impossible, cela n'arrivera pas chez nous,
• nous ne pouvons pas faire cela Ie cout en serait exorbitant,
• pourquoi chercher les situations les pires, les plus dramatiques alors
qu' elles n' arriveront j amais ?
• vous etes tordus, votre projet c'est de la sinistrose,
• mais nous avons deja un programme de securite,
• oui, mais maintenant nous sommes trop occupes, la securite n'est pas
notre priorite,
• rien de mal ne peut nous arriver,j'ai confiance en mon equipe,
• est-ce que quelqu'un d'autre l'a deja fait?,
• on ne peut rien faire de mieux que ce qui est deja fait,
• prudence avant tout, je vais retlechir (il est urgent d' attendre),
• ce n'est pas realiste,
• vous allez nous monter une usine a gaz, nous n'avons pas Ie temps,
• ce n'est pas a moi de Ie faire, ce n'est pas mon probleme,
• c'est si peu probable, cela n'arrive qu'une fois tous les dix ans,
• de toute fa<;on si une chose doit aller de travers, elle ira de travers,
• pourquoi se preoccuper de situations eventuelles alors que les problemes
quotidiens ne sont pas encore resolus (sous entendu, que fait Ie siege I),
• pourquoi imaginer Ie cas Ie plus catastrophique ? (Ie cas moyen suffrra
sfuement),
• oui, mais il ne faut pas faire de la paranoIa de la securite,
• jusqu'ici jamais rien de semblable n' est arrive,
Liste Quand
Qui est
Phases des taches seront
charge Resultat attendu
du projet de chaque realisees
des taches
phase les taches
Analyse Prise de Equipe projetl Semaine Collecte de toutes les informations
de connaissance responsables 40/41 disponibles sur les activites.
I'existant des activites a concemes Designation des coordinateurs locaux.
metlresous Definir les atlentes des responsables
contrale concemes.
Analyse Recensement Equipe projetl Semaine Collecte des procedures.
de des proce- responsables 41/42 Analyse critique.
I'existant dures concernes. Premieres analyses des risques
existantes associes aux activites concernees.
Dans un second temps mais en parallele, ce macro planning a ete recale par
rapport a la charge de travail de l'equipe projet et des autres intervenants
afin d'aboutir a
une presentation de ce type pour chaque phase:
Taches Intervenants Semaine 40 Semaine 41 Semaine42 ...
Prise de connaissance Equipe projet A 2 jours 1 jour
des activites a mettre Equipe projet B 1 jour 1 jour
sous contrale Responsable C 0,5 jour 0,5 jour
Recensement des proce- Equipe projet A 1 jour 1 jour
dures existantes Equipe projet B 1 jour 1 jour
Responsable C 0,5 jour 1 jour
Total phase analyse 3,5 5 3
existant
...
Ce planning previsionnel a ete valide par l' ensemble des acteurs ce qui a
permis de delimiter dans Ie temps la mission et d'evaluer 1a charge de
travail de chacun.
Etape du projet :
Date Point Difficultes Actions a
Taches Date prevue
realisation d'avancement rencontrees entre prendre
Le succes du projet repose tant sur la methode decrite precedemment que
sur la communication qui est faite autour du projet ceci dans Ie but de
gagner l'adhesion et la collaboration de tous les acteurs.
Ainsi, une strategie de communication interne a ete elaboree et declinee en
deux volets :
• une lettre de mission signee de la Direction Generale et adressee it
l'ensemble des responsables afin de rappeler les objectifs et de presenter
l'equipe projet. Cette note etait accompagnee d'un dossier de presenta-
tion du projet et de la demarche adoptee;
• une communication plus «pedagogique» it destination de l'ensemble
des salaries par Ie biais d'articles reguliers sur l'evolution du projet dans
Ie journal d'information interne.
Le fait d' avoir obtenu I' appui de la Direction Generale a ete certainement
un element determinant ayant contribue it obtenir l'adhesion de tous pour
une totale reussite de ce projet.
Cartographie
generale
des risques majeurs
Cartographie
des risques
D Analyse detaillee
des risques au niveau
operalionnel
D
Mise en adequation
de I'echelle des risques
avec I'echelle
des responsabilites
t1
Analyse
Cartographie
Realisation Mise en
des risques csuvre
Conduile
des projets Documentation
Objectif
techniques des nouveaux
correspond ant Mise en ceuvre
ou/i/s
au plan quo/idienne
~ d'action du nouveau
Plan d'aclion dispositif
de /ravail
~
~
Nouveaux
outils
Formation
du personnel
al'emploi
des nouveaux
outi/s
+
En/retien
regulier
de ce disposi/if
ulterieurement
V.4.3 La phase de mise en oouvre operationnelle du dispositif
de Contrale Interne
vites concernees.
Mardi Exercices de creativite (suite)
8 h 30 - 10 h 30 Cheques Vacances, Aide Idem ....................
Menagere
10 h 30 - 12 h 00 Fichier I Contrale Fichier
13 h 30 - 15 h 00 Comptabilite + Paie Idem ....................
15 h 00 - 17 h 00 Courrier + Accueil + Secretariat ....................
Mercredi Exercices de creativite
fin
8 h 30 - 10 h 30 Telecollecte + FSE + Noemie Idem ..... ,..............
10 h 30 - 12 h 00 Reclamations + Partenariats ....................
Analyse des questionnaires
de Controle Interne:
13 h 30 - 17 h 00 Questionnaires de Management Equipe de Direction ....................
Jeudi Analyse des questionnaires
de Controle Interne:
8 h 30 - 17 h 00 Questionnaires Metiers Equipe de Direction ....................
Vendredi Restitution et presentation ....................
Debut d'apres-midi des outils et des resultats Equipe de Direction
obtenus ....................
Pour vraiment apprecier I'interet de cette demarche, rien ne vaut une experience reussie dans
un domaine d'activite pilote. En effet, rien ne remplace une mesure en grandeur reelle, meme
limitee, qui est toujours plus parlante qu'un long discours, meme parfaitement bien construit.
La demarche de Contr61e Interne appliquee dans I'entreprise a permis de :
- se mefier des subtilites du metier et eviter les pieges traditionnels (exemple : confondre
l'Audit Interne et Ie Contr61e Interne, ou encore penser avoir resolu Ie probleme par la
designation d'un responsable) ;
- ne pas se contenter d'une accumulation de moyens sur les risques les plus apparents ;
- ne pas croire aux solutions qui « resolvent une fois pour toutes les problemes » ;
- se mefier des automatismes, car ils ont un effet pervers de « deresponsabilisation » (ils
ont facilement tendance a abuser de notre « non-mefiance » et leur fonctionnement peut
deriver, sans qu'on s'en aperyoive, par erreur, maladresse ou accident, voire par
malveillance).
• Admettre qu'il faut a tout prix constamment deculpabiliser pour pouvoir changer, car on ne
s'interesse qu'a « ce qui va mal» (cela ne sert a rien de changer ce « qui marche bien »).
II faut donc veiller attentivement aux susceptibilites qui viendraient polluer Ie benefice des
efforts.
• Reconnaitre qu'un changement de culture accompagne toujours inevitablement un change-
ment d'organisation touchant aux systemes de valeurs (ici la conscience des risques).
• Faire admettre qu'une nouvelle repartition des responsabilites entre les acteurs du metier
de I'entreprise et les techniciens de la logistique (en general) est indispensable et ne porte
au contraire aucun prejudice au vrai pouvoir des uns ou des autres (attention a ne pas
inquieter les strategies personnelles : elles doivent etre gerees, mais aussi elles constituent
un reservoir d'energie pour conserver Ie dynamisme de I'entreprise).
• Ne plus chercher a perfectionner les outils, mais plutot leur usage (tout serait tellement si
simple, s'il n'y avait que des problemes techniques).
• Savoir qu'un simple transfert (Ie caractere autopropageable du changemenl est Quant a lui
plus discutable) d'un nouveau savoir-faire ala portee de chacun des acteurs est beaucoup
plus profitable qu'une operation de grande envergure (souvent reservee a I'elile de I'enca-
drement, ou au moins souvent Ires diluee lorsqu'elle parvient jusqu'aux couches terminales
a
de I'organisation). Bien qu'i1 s'agisse d'un projet I'echelle de I'enlreprise, par Ie volume
de personnel concerne, iI s'agit bien de faire la difference entre « une grande action de
reforme », et ce qui est propose ici sous la forme d'une penetration lente mais totale condui-
sanl a une accumulalion de petits gains a I'echelle individuelle (mais dont finalement la
somme est souvent plus riche qu'un vaste projet habituel).
• Profiler de la modularite de cette demarche pour limiter au strict minimum les· risques de
decision a la fois financiers et de crMibilite.
V.5 IllUSTRATION DE lA MISE EN CEUVRE
DU CONTROlE INTERNE AU FACTEUR MANAGEMENT
Nous avons vu dans Ie chapitre II consacre a la presentation de la methode
d'analyse des risques dites Miris que la maitrise du facteur Management
repose en grande partie sur la formalisation de la gestion des responsabi-
lites des acteurs operationnels et hierarchiques au sein de l'organisation.
Nous allons done illustrer notre propos theorique en deerivant deux outils
pratiques pennettant d'y parvenir : I'organigramme et la fiche de poste. Pour
completer cette illustration, nous terminerons par la presentation de fiches de
mesures des temps pouvant etre utili sees pour optimiser une organisation.
,
, ,,
,, ,,
,, ,
Actions Commentaires
R Realiser « Faire }) ce qu'on lui demande de faire (activites deleguees).
I Informer Rendre compte de ce qu'il a fait (comment, combien, etc.) et de ce qu'il n'a pas
fait (combien, pourquoi, etc.) et aviser systematiquement sa hierarchie de tout
cas douteux.
C Controler Auto-contrale par I'operationnel des taches deleguees (verifier que ce qu'il a
fait, est bien fait tel qu'ille devait Ie faire conformement aux procedures).
A Assumer Savoir assumer « ses }) responsabilites en signant ses propres actes.
Cas pratique
Tlichc$ DirccteurX AdjointY Salarie I Salarie2 Salarie3 Salari64 Salarie S Salarie6 Salaric7
St:erelarisl .)1,.•. T P
Accueil R T T T
eoum" R T T T T T T T
Fichier R T T P
Liquidation R T T
Telecollectc R T T
PSE-SV R T T
Notmic R T T
C.'mes R T
Budget global R T
Conlr6lc liquidalion R p
Contr61c lichicr R
Cheques·vacmccs R T P
Aide.m61agere R T P
Parrenarials R T
Reclamations .;)1" T T T T T 'r
RCX. )I, T
C.omptabilile R P T
Paie R I p T
Archivage R P
Action FCdCrdle R
Conventionnemcnt RI p T
GDRtURCAM j(
PCI R''1 P T
Plate·fomlC :R T
Centre de SCfVice5 R T
Ugeodc
I
hICr=Ioiqv<
T pour indiquer res sa/arir.s liluloirrs ties pcnln (f'mploi'"," (lJI quoliJkn)
P JJf.lfIr indiqucr /cs SQlaric.fpolywJent.f (activUe exerccc (}(.'(:asionnellcm/.'1ItclInUflpfacemcnt au tllulairc)
Ce tableau a double entree presente I'avantage d'une double lecture: en lignes, Ie qui fait
quoi pour chaque tache (par exemples, secretariat, accueil. ..) et en colonnes, les attributions
precises de chaque salarie.
Remarques : ces deux tableaux doivent bien entendu etre remis a jour a chaque changement
d'organisation. Les abreviations suivantes specifiques au domaine de I'Assurance Maladie ont
ete utilisees : FSE-SV : Feuilles de soins electroniques ; RCT : recours contre tiers; GDRI
URCAM : gestion du risque, relations avec les URCAM ; PCI : plan de Contra Ie Interne.
Cette fiche doit faire I'objet d'une signature conjointe du responsable hierarchique et du salarie.
On trouvera ci-dessous une variante de presentation de la fiche de poste. Deux concepts de clas-
sement des activites ont ete utilises :
• la polyvalence de metier pour les deux activites exercees au quotidien en polyvalence (aide-
menagere et fichier),
• la polyvalence dite « de circonstance» pour les remplacements occasionnels (Courrier,
cheques vacances et teletransmission).
NOM:X
--
PRENOM: Y
SERVICE:
IDIVERS
I
Statistiques generales men sue lies des mesures portant sur I'activite
FICHIER
Date de debut Date de fin Temps passe Temps passe en mise a Temps passe en infonnation
de periode de periode en supervision jour de la documentation des agents de fichier
QUESTIONNAIRES, REFERENTIELS
DE RISQUES ET BONNES PRATIQUES,
MODES OPERATOIRES
• autoriser Ie paiement.
Les incompatibilites ci-dessous citees imposent la separation des 5 taches
suivantes:
• engagement,
• autorisation de paiement (approbation de la facture),
• la taille de la societe,
• Ie volume d'achats,
• les employes en charge des achats ne sont pas au courant des pratiques
d'achat et n'obtiennent pas Ie meilleur ratio prix/qualite/valeur grace
aux negociations,
• processus non formalise / non documente entralnant une plus forte expo-
sition au risque de collusion.
Risques:
• les responsables achats ou employes charges des achats n'ont pas une
vision globale des depenses de la societe,
• les responsables achats ou employes charges des achats sont contournes sur
certains achats pour lesquels certaines depenses pourraient etre optimisees.
Risques:
• ne pas selectionner les fournisseurs offrant Ie meilleur ratio qualite/prix,
Risques:
• les depenses de la societe sont engagees par des employes non dument
autorises,
Les delegations pour engager des depenses devraient etre etablies avec des
seuils financiers demandant une autorisation hierarchique superieure pour
la validation des depenses selon Ie montant.
a Existe-il une date effective de la requisition indiquee dans la
demande?
Risques:
• une date de requisition souhaitee irrealiste pour une demande d'achat
(tres proche de la date d'autorisation) ne laissant pas Ie temps suffisant
au Service d' Achat pour realiser des appels d' offres necessaires et
d' optimiser les achats ;
• une date de requisition souhaitee irrealiste ne permettant pas I' evalua-
tion de la performance reelle des fournisseurs.
Bonnes pratiques suggerees : la periode entre la date d'autorisation et la
date de requisition souhaitee doit etre suffisant pour permettre au Service
Achats d'avoir une approche d'optimisation des achats.
En cas d'achat d'elements stockes avec des fournisseurs prealablement
retenus (short-list), un temps minimum doit etre defini lors de la prise en
compte de la demande d'achats.
a Sauf pour les achats recurrents, les demandes d'achats sont-elles
systematiquement transmises a l'acheteur en charge (responsable
administratif effectuant les achats dans Ie cas de petites
organisations) ?
Risques : les responsables achats sont depasses ou non consultes dans une
approche d' optimisation des achats.
Bonnes pratiques suggerees : une procedure de demande d'achats do it
mentionner les responsables Achats a consulter systematiquement afin de
considerer si necessaire un processus d'appel d'offres.
• accepter des biens ou services qui n' ont pas ete commandes ou non
conformes a la commande,
• payer des produits qui n'ont pas ete re<;us (suivi incorrect des livraisons
partielles ).
Bonnes pratiques suggerees : pour les achats stockes, la reception des biens
devrait etre effectuee par rapprochement avec Ie bon de commande lorsque
l'ecriture d'inventaire est passee.
Pour les achats non-stockes, l'accuse de reception doit mentionner systemati-
quement la reference (numero) du bon de commande d'achat et specifier la
reception partielle lorsqu'elle a lieu (exemple dans Ie cas d'un grand projet
identifie dans la commande d'achat).
Risques:
• accepter des biens ou services qui n'ont pas ete commandes ou qui ne sont
pas conformes a la commande ;
Risques:
• les depenses ne sont pas comptabilisees sur la periode ou elles sont
realisees,
• me sure inexacte de la rentabilite de la societe,
• principe du cut-off non respecte.
Bonnes pratiques suggerees : a chaque cloture comptable, Ie Service
comptable (Comptabilite Fournisseurs) devrait controler toutes les
livraisons des biensl accuses de reception des services pour lesqueis les
factures n' ont toujours pas ete rec;ues et passer les ecritures comptables
adequates.
a A chaque cloture comptable, la societe enregistre-t-elle des provi-
sions pour factures prepayees (charges constatees d'avance) ?
Risques:
• Ies depenses ne sont pas comptabilisees sur la periode ou elles sont
realisees, mesure inexacte de la rentabilite de Ia societe,
• principe du cut-off non respecte.
Bonnes pratiques suggerees : a chaque cloture comptable, Ie Service
Comptable (Comptabilite Fournisseurs) devrait revoir toutes les factures
comptabilisees pour lesquelles Ia livraison des biens I accuse de reception
des services n'a pas encore ete effectuee.
Des charges constatees d'avance devraient aussi etre prises en compte
pour des factures globales reparties sur plusieurs periodes d'activite.
Les provisions emegistrees en fm d'annee devraient etre suivies et actua-
lisees apres la cloture (i.e. premier trimestre apres cloture) afin de verifier
l'exactitude de la provision pour charges constatees d'avance et ainsi
ameliorer Ie prochain calcul. Dans certains cas, des charges constatees
d'avance (CCA) peuvent fausser Ies etats financiers et la rentabilite (CCA
non justifiees).
• liste des documents support requis permettant de s' assurer que les tran-
sactions sont correctement realisees et en toute securite ; ces documents
doivent etre gardes avec les factures originales au Departement
Foumisseurs ;
• afin de prevenir tout risque d'erreur et de perte d'information, une
procedure doit permettre de recenser la liste des erreurs possibles
d'operations, des rapports d'incident existants et doit decrire Ie mode
operatoire a suivre pour la recuperation des donnees eventuellement
egarees.
Risques:
>- les revues d'audit ne collent pas assez aux preoccupations des opera-
tionnels et ne participent pas a promouvoir Ie role participatif de creation
de valeur au sein du Groupe.
>- Bien que des delegations de pouvoirs internes n'aient pas de valeur
legale, e1les peuvent cependant limiter l'exposition du President (manda-
taire social) en cas de litiges.
> les ajustements ne sont pas justifies; risques de manipulation des etats
financiers ayant impact que l'integrite des comptes publies ;
> des irregularites sur les comptes ayant un impact materiel peut
entrainer les penalites financieres et penales dans la cadre du Sarbanes
Oxley Act (Section 906).
Bonnes pratiques suggerees : tout retraitement des comptes doit etre
systematiquement documente, justifie et trace.
>- Un etat de synthese des retraitements entre comptes statutaires et
comptes consolides doit etre formalise et transmis lors du processus de
reporting, afin de permettre l'analyse et l'appreciation de l'impact sur les
comptes.
>- Les comptes locaux doivent etre rapproches des etats comptables exis-
tants (balance generale, balances auxiliaires ... ).
>- Les procedures Groupe doivent specifier les informations requises
dans Ie processus de reporting mensuel des comptes, ainsi que la proce-
dure d'utilisation du systeme de reporting.
>- Les procedures Groupe relatives aux processus de reporting doivent
egalement assurer la correcte segregation des fonctions dans Ie processus
de production des comptes, de retraitement, de remontee des comptes
retraitees.
> les besoins lies aux recrutements : annonces, cabinet de recrutement ...
Incrimination Penalite
Homicide involontaire = causer la mort d'autrui par maladresse, impru- 3 ans et 45 000 €
dence, inattention, negligence ou manquement a une obligation de secu-
rite ou de prudence imposee par la loi ou les reglements.
En cas de circonstance aggravante (manquement delibere a une obligation
de securite ou de prudence imposee par les textes). 5 ans et 75 000 €
Causer a autrui une In (Incapacite Temporaire de Travail) < 3 mois, par 1 an et 15 000 €
manquement delibere a une obligation de securite imposee par la loi ou les
reglements. 3 ans et 45 000 €
En cas de circonstances aggravantes.
Mise en danger d'autrui= exposer directement autrui a un risque immediat 1anet15000€
de mort ou de blessures de nature a entrainer une mutilation ou une infir-
mite permanente par la violation manifestement deliberee d'une obligation
particuliere de securite ou de prudence imposee par la loi ou Ie reglement.
l2B" Attaquez immediatement Ie feu a la base des f1ammes sans prendre de risque
• Feu papier, cartons, bois, tissus : extincteurs type A.
• Feu electrique, liquides inflammables : extincteurs type B.
• Feu de gaz : extincteurs type C.
• Feux de metaux : extincteurs type D.
Le materiel regulierement verifie doit etre maintenu accessible et en bon etat de
fonctionnement.
o Adresse
• Au : x rue de France
• En face de : ---
• Telephone : 01-xxx
Reference
Registres obligatoires Localisation
Code du travail
Registre du personnel et de I'inspection du travail
Registre de !'inspection du travail Etablissement L. 620-4
Registre des chantiers temporaires et lieux de travail a Etablissement R.620-4
caractere temporaire
Registre unique du personnel Etablissement L. 620-3
Registre des delegues du personnel Etablissement L. 424-5
Registre special du CHSCT ou sont consignes les avis Etablissement R.236-9
de danger grave et imminent
a la disposition des travailleurs
Registre d'observation Bureau - Chantier 0.08/01/65
Document unique (mis a jour une fois Ian) Etablissement 0.2001-1016
Registre des exam ens et verifications periodiques
Registre unique de securite susceptible de reunir diffe- Etablissement L. 620-6
rents documents relatifs aux controles et verifications
techniques et a titre indicatif :
Registre des controles des installations d'aeration et Etablissement Arrete 8/10/87
d'assainissement (1 fois/an)
Camet de maintenance des appareils de levages Atelier Arrete 02103/04
(2 fois/an)
Camet de maintenance des portes automatiques Etablissement
(2 fois/an)
Registre de verification des ascenseurs et monte- Etablissement Oecret 2004-964
charges (plusieurs fois par an)
Registre de verification des installations electriques Etablissement Arrete 10/10100
(1 fois/an)
Dossier de verification des appareils sous pression Etablissement Arrete 13/10100
(eau, gaz) Cir. 11/04/52
Registre de verification cuve, reservoir
Registre verification materiel incendie (2 fois/an) Etablissement R. 232-12-21
Reference
Registres obligatoires Localisation
Code du travail
Registre des etablissements recevant du public (exer- Etablissement
cices d'{wacuation)
Registres medicaux
Registre medical susceptible de reunir les registres Etablissement Decrets speciaux
speciaux prevus par la reglementation pour les risques
particulier tels que les travaux a risques
Fiches d'aptitudes etablies par Ie medecin du travail Etablissement R. 241-57
pour chaque examen medical
Reference
Objet Affichage obligatoire
Code du travail
Inspecteur du travail Nom, adresse et telephone L. 620-5
Medecin du travail Nom, adresse et telephone L. 620-5
Reglement interieur Sur les lieux de travail et dans les locaux R. 122-12
d'embauche
Consignes en cas Adresse et telephone des secours d'urgence L. 620-5
d'accident D. 08/01/65
Consignes en cas Dans les locaux de travail R.232-12-20
d'incendie
Horaires de travail Heures de debut et de fin de travail et repos L. 620-2
CHSCT eUou DP Liste nominative des membres dans les locaux R. 236-7
de travail
Mration assainissement Consignes d'utilisation des installations de R. 232-5-9
ventilations
Appareils de levage Consignes pour la conduite Decret 2/12/98
Ascenseurs et Instructions de manreuvre Decret 10107/13
monte-charges
Electricite Conditions d'acces dans les locaux reserves D. 14/11/88 art. 26
Consignes en cas d'accident electrique Arrete 14/02/92
Reference
Objet Affichage obligatoire
Code du travail
Machines Conditions d'utilisation R. 233-2
Meuleuse Mesures d'utilisation et securite Arrete 28/07/61
Risques d'incendie ou Interdiction de furner R. 232-12-14
d'explosion
Substances et prepara- Fiche de donnees de securite fournies par Ie R. 231-53
tions dangereuses fabricant
Bruit Port obligatoire des equipernents de protection R.232-8-5
individuelle et signalisation des locaux de
niveau sonore superieur a 85 dB(A)
Prevention:
• mettre en place des mecanismes veillant a limiter Ie rayonnement solaire
direct,
• installer un systeme de ventilation redondant, dimensionne correctement
a pouvoir suffire aux besoins actuels et futurs,
• mettre en place une solution de contra Ie de la temperature equipee d'un
module d'alerte.
Protection :
• installer un mecanisme de contrale d'acces physique des locaux
informatiques,
• mettre en place une procedure de sauvegarde (pour un usage en mode
restreint), permettant d'arreter les elements non critiques de votre infras-
tructure informatique.
Prevention:
• proteger judicieusement les locaux de telecommunication,
• appliquer des gaines blindees aux liaisons exterieures (blindage, avertis-
sement, bomes ... ),
• separer les gainages de courant fort, courant faible et les conduits de
c1imatisation,
• proteger les equipements de communication (antennes ... ) contre la
foudre.
Protection :
• doubler tous les equipements critiques et mettez en place des systemes
de repartition des charges,
• mettre en place des liaisons de secours quand c' est possible,
• ayez recours a plusieurs operateurs capables d'assurer Ie passage, en cas
de rupture de service.
En matiere de sante et de securite au travail, c' est I' employeur qui est
responsable dans l'entreprise. C'est done l'employeur qui conserve la
responsabilite pleine et entiere de la demarche d'evaluation et qui est seul
competant pour en retranscrire les resultats dans Ie document unique.
En pratique, l' evaluation des risques requiert une concertation entre Ie
Chef d'entreprise, l'encadrement intermediaire, les salaries dont l'expe-
rience sur la question sera jugee utile, les representants du personnel
(deIegues du personnel, CHSCT).
Le medecin du travail sera egalement associe it cette analyse en tant que
conseiller du Chef d'entreprise et des salaries. Rappelons que dans Ie cadre
de sa mission, Ie medecin du travail a I' obligation de rediger une « fiche
d'entreprise» synthetisant l'analyse des risques et Ie nombre de salaries
concernes.
CONSIGNES DE SECURITE
>- Conduite a tenir en cas d'incident (N d'urgence, Point de rassemblement,
Plan d'evacuation, Positionnement des extincteurs,
signal et emplacement de I'alarme d'evacuation) 0
>- Conditions de circulation (ou sont situees les issues de secours, les vestiaires,
la salle de repos, les sanitaires, I'accessibilite des parking ) 0
>- Rappel des clauses de confidentialite 0
................................................................. ......................................................
Date de debut :
Date de fin (ou duree maximale) :
a
Description du travail effectuer :
- Surveillant de securite
- Moyen d'alerte
Tel.:
Personnes ou services concernes Nom Qualite Signature
Demandeur
Securite (s'i1existe)
Entretien (au chef d'equipe entreprise exterieure)
Surveillant de securite
Executant
Permis de teu delivre Ie :
Signature du chef d'etablissement au
de son representant qualifie :
MODELE 3 : PLAN DE PREVENTION (1/6)
(art. R. 237-1 a R. 237-28 du Code du travail)
• Acces aux abords de I'entreprise utilisatrice : zone de parking des vehicules (proximite du
lieu de dechargement), consignes particulieres de circulation rouliere dans I'enceinte de
I'entreprise utilisatrice.
• Acces au lieu de prestation ou sa realisation s'effectue dans une zone de niveau ou avec
denivellation. Dans les deux cas:
- etat des sols et des revetements, encombrement d'objets ou de petite hauteur suscep-
tibles d'etre enjambes, objets presentant une arete susceptible d'accrochage ou de
lesion;
- nature des chaussures utilisees, conditions d'adherence avant, pendant et apres la
prestation ;
- conformite des equipements des escaliers, etat des marches, main courante, porte
(Iocaux ou ascenseurs) : fermeture a rappel, visibilite de part et d'autre jusqu'a sens
d'ouverture.
• Produits amenes par I'entreprise exterieure : toxicite par inhalation ou exposition cutanee
(risque incendie explosion) : estimer la probabilite de survenance et la gravite.
• Produits en usage dans I'entreprise utilisatrice par son processus ou ses uti/ires: toxicite
par inhalation ou exposition cutanee (risque incendie explosion) : estimer la probabilite de
survenance et la gravite. .
• ComptabiJite ou stockage, en utilisation et en elimination des produits cites aux deux
points precedents (y compris par exemple : chiffons imbiMs). Produit acide « eau de
javel » degagement de chlore.
• Risques lies a la combinaison d'un produit neutre pris isolement et susceptible de toxicite
en presence d'un autre produit.
Composant du risque: nature des mouvements, repetitivite, effort engendres, ex. : manuten-
tion de charges: masse, prehension, mouvements.
Facteurs determinants: infrastructures de I'entreprise utilisatrice (escalier, bennes, etc.),
ambiance de travail, circulation interne.
En general, au moins les risques auxquels sont exposes les salaries de I'entreprise utilisa-
trice. Milieu medicaux et de la recherche: risques infectieux lies au sang (AES), au tissus, au
recipients et tous equipements de travail au contact de substances.
Risques particuliers : legionella, acariens (allergie, asthme).
Identifier dans cette rubrique si la prestation prevue par I'entreprise exterieure augmente des
risques existants ou genere des risques supplementaires pour I'entreprise utilisatrice et reci-
proquement. Ne pas omettre tout ce qui concerne la circulation d'engins ou de vehicules.
Risques generes par les nuisances rencontrees (5/6) OUI 0 NON 0
(bruits, temperature, espace confine, eclairage, rayonnements, poussieres, etc.)
Partir des risques identifies dans I'entreprise utilisatrice et dans les activites de I'entreprise
exterieure (cf. support stable d'evaluation des risques conformament au dacret du
5 novembre 2001).
Mesures de prevention (6/6)
(it caractere permanent ou non permanent)
En commen~nt par les plus importants, arreter les mesures de protections collectives (orga-
nisation, equipement, etc.) a detaut de protection individuelle. Traiter Ie risque residuel par
la formation (consignes) permet de diminuer sa probabilite de survenance et sa gravite ou
d'augmenter sa capacite d'evitement.
SiOUI
D quelques jours avant I'exercice
D quelques annees avant
Avant de quitter les locaux a evacuer :
Les portes ont toutes ete fermees avec toutes les serrures deverrouillees
o OUI 0 NON
o OUI 0 NON
Si OUI dans quels locaux .
Les affaires des personnes evacuees sont toutes restees dans les locaux
o OUI 0 NON
Une equipe de 1r. intervention capable d'intervenir sur feu naissant a ete formee
o OUI 0 NON
Nom, premom, fonction et signature de la personne qui a etabli ce bilan general Signature du
Directeur de section
NB: Ces questions ayant trait it la strategie suivie par l'entreprise, doivent
permettre it l'audit de juger de la coherence dans Ie suivi et la maltrise de
la gestion de l'entreprise, et notamment d'etudier l'evolution de l'activite
par rapport it une evolution « normale » par poste budgetaire.
Points de controle Indicateurs I tests a mettre en ceuvre
• Existe-t-i1un manuel de procedures, clair et it ~ Proceder par sondage et analyser Ie manuel
portee de main? de procedures des services selectionnes.
NB: Si quelqu'un n'a pas encore fraude, cela ne signifie pas qu'il ne frau-
dera jamais, mais Ie passe des salaries ainsi que leur evolution dans la vie
privee ou professionnelle peuvent etre des facteurs de motivation pour
passer a l'acte. L'audit do it donc s'assurer que l'entreprise prend des
precautions avant l'embauche et qu'elle suit ses salaries tout au long de
leur carriere a I' interieur de I' entreprise.
Points de controle Indicateurs I tests a mettre en muvre
• Existe-t-il un code d'ethique a I'interieur de ~ Si oui, se Ie faire communiquer, et analyser
I'entreprise ? son contenu.
• Ce document est-il diffuse a tout Ie personnel ~ Si I'audit choisit la possibilite de faire circuler
de I'entreprise ? un questionnaire aupres des salaries de I'entre-
prise pour obtenir leur sentiment general face
au probleme de la fraude inteme, une ques-
tion ayant trait a I'existence et a I'importance
des codes d'ethique pourra etre posee.
~ Sinon, au hasard des entretiens que tiendra
I'audit, demander si les salaries ont connais-
sance d'un code d'ethique elabore par
I'entreprise.
• Est-i1regulierement mis a jour? ~ Demander qui a la responsabilite de ce
code d'ethique, et interroger Ie service
concerne sur son elaboration et sa diffusion.
• Est-il signe par tous les personnels?
• Edicte-t-il precisement ce qu'i1faut faire et ce
qu'i1ne faut pas faire ?
• QueUe attitude adopter face aux pressions
exterieures ?
• Notamment face aux fournisseurs, existe-t-il
des regles d'acceptation des cadeaux ?
• Aborde-t-i1 clairement Ie probleme de la
fraude interne?
• Les salaries savent-ils queUeattitude adopter
en cas de suspicion de fraude ?
Revision des processus -> Identification des risques -> Quantification des risques -> Identi-
fication des controles -> Comparaison risques I controles -> Mise en place des controles ->
Evaluation des controles.
Ce n'est selon nous qu'a cette condition que l'on pourra atteindre la notion
de maltrise permanente des risques maintes fois evoquee dans Ie livre.
Bien entendu, la reussite du projet reposera sur les qualites humaines de
l' ensemble des acteurs ainsi que sur la capacite de la Direction a faire
adherer les operationnels et a valoriser les actions correctrices menees.
Enfin, et pour elargir la discussion, Ie champ legal d'application du
Contrale Interne est en perpetuelle evolution comme Ie prouve, par
exemple, la publication du decret N° 2006-287 du 13 mars 2006 venant
d'officialiser et de rendre obligatoire la mise en place du Contrale Interne
dans les entreprises d'assurances de part la modification de l'article
R. 336-1 du code des assurances. En substance, «Toute entreprise
mentionnee a 1'article L. 310-1 est tenue de mettre en place un dispositif
permanent de ContrOle Interne ». Le conseil d'administration ou Ie conseil
de surveillance approuve, au moins annuellement, un rapport sur Ie
Contrale Interne, qui est transmis aI' Autorite de contra Ie des assurances et
des mutuelles ».
Activite:
Vne activite est un ensemble de taches elementaires d'une fonction. Vne
fonction est la description ideale d'un groupe coherent et homogene
d'activites. A une description de fonction, correspond une (ou des)
mission qu'effectue Ie collaborateur au sein d'un poste (selon une lettre de
mission). Le Controle Interne met l'accent sur Ie role fondamental de la
hierarchie (activites de management) au niveau des actions de Supervision
en particulier.
Assumer:
L' acte d' assumer consiste a signer ce que I' on fait soi -meme afin d' assurer
la tra<;abilite des operations. II permet de mettre en evidence les responsa-
bilites : «je signe et j' ai done veri fie que ce j' ai fait est bien fait».
Assurance:
L'assurance ne doit donc etre envisagee qu'en dernier lieu pour se garantir
contre les risques «residuels » apres avoir applique toutes les solutions
possibles d'auto-securite. Les risques qui ne trouvent pas de solution (ni
securite, ni assurance) sont dits « assumes ».
Audit Interne :
« L' Audit Interne est une activite independante et objective qui donne a-
une organisation une assurance sur Ie degre de maitrise de ses operations,
lui apporte ses conseils pour les ameliorer, et contribue a- creer de la valeur
ajoutee.
II aide cette organisation a- atteindre ses objectifs en evaluant, par une
approche systematique et methodique, ses processus de management des
risques, de controle, et de gouvernement d' entreprise, et en faisant des
propositions pour renforcer leur efficacite ».
Definition approuvee Ie 21 mars 2000 par Ie Conseil d'Administration de
l'IFACI.
Traduction de la definition internationale approuvee par I'IIA Ie 29 juin
1999.
Bareme de probabilite :
Le bareme de probabilite est une echelle de 5 graduations cotees de 0 a 4
donnant un niveau de plausibilite de la realisation du risque reconnu
consensuellement par I' entreprise.
Bareme de gravite :
Le bareme de gravite est une echelle de 5 graduations cotees de 0 a 4
donnant un niveau de gravite du risque reconnu de fa90n consensuelle par
I' entreprise.
ContrOle:
«to control» signifie conserver la maitrise de la situation alors qu'en
fran<;ais Ie mot « controle » est davantage compris comme Ie fait d' exercer
une action de surveillance sur quelque chose pour l'evaluer (inspection,
pointage, verification).
ContrOle Interne:
II n'existe pas une definition mais des definitions:
Definition classique :
« Le Controle Interne est un ensemble de dispositifs ayant pour but, d'un
cote d'assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et Ia qualite de
I' information, de l'autre d'assurer l'application des instructions de la
Direction et de favoriser l'amelioration des performances. »
Definition du CNCC :
« Les procedures de Controle Interne impliquent Ie respect des politiques
de gestion, la sauvegarde des actifs, Ia prevention et la detection des
fraudes, I' exactitude et I' exhaustivite des enregistrements comptables,
l'etablissement en temps voulu d'informations comptables et financieres
stables»
Norme CNCC 2-301
« Evaluation du risque et Controle Interne », para 08, Referentiel normatif
CNCC, juillet 2003.
Definition du COSO:
Le Controle Interne est un processus mis en reuvre par Ie conseil d'admi-
nistration, les dirigeants et Ie personnel d'une organisation, destine a
fournir une assurance raisonnable quant a la realisation des objectifs
suivants:
- Ia realisation et l' optimisation des operations,
- Ia fiabilite des informations financieres,
- Ia conformite aux Iois et aux reglementations en vigueur.
Definition du groupe « de Place » d~fini par I 'AMF :
« Le controle interne est un dispositif de la societe, defini et mis en reuvre
sous sa responsabilite, qui vise a assurer:
• Ia conformite aux lois et reglements ;
• I'application des instructions et des orientations fixees par la Direction
Generale ou Ie Directoire ;
• Ie bon fonctionnement des processus internes de la societe, notamment
ceux concourant a la sauvegarde de ses actifs ;
• la fiabilite des informations financieres.
D'une fac;on generale, Ie controle interne contribue a la maitrise des acti-
vites de I' entreprise, a I' efficacite de se.s operations et a l'utilisation effi-
ciente de ses ressources.
En contribuant it prevenir et maitriser les risques de ne pas atteindre les
objectifs que s'est fixee la societe, Ie dispositif de controle interne joue un
role de dans la conduite et Ie pilotage de ses differentes activites.
Toutefois, Ie controle interne ne peut fournir une garantie absolue que les
objectifs de la societe seront atteints. »
Definition du MEDEF :
« Les procedures de Controle Interne veillent it ce que les actes de gestion
ou de realisation des operations ainsi que les comportements des
personnels s'inscrivent dans Ie cadre defmi par les orientations donnees
aux activites de I' entreprise par les organes sociaux, par les lois et les
reglements applicables, et par les valeurs, normes et regles internes de
I' entreprise.
Par ailleurs, e1Ies permettent de verifier que les informations comptables,
fmancieres et de gestion communiquees aux organes sociaux de la societe
refletent avec sincerite l'activite et Ia situation de l'entreprise. »
COSO:
En 1991, la societe de conseil en affaires Coopers & Lybrand aux
Etats-Unis a elabore, sous les auspices de Ia Tradeway Commission, un
cadre conceptuel de reflexion sur Ie Controle Interne: Committee of Spon-
soring Organization of the Treadway Commission. C'est actuellement Ie
referentiel de Controle Interne Ie plus utilise, notamment dans Ie cadre de
I'application du SOX.
«COSO 2»:
Etude realisee aux Etats-Unis dans la foulee de SOX. II ne propose pas un
referentie1 de Controle Interne (au contraire du COSO) mais un modele
de gestion des risques. II s'appuie sur Ie COSO comme referentiel de
Controle Interne.