S4 01 La Meditation
S4 01 La Meditation
S4 01 La Meditation
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leur monde restreint et étroit, vivant enfermé dans la servitude
des émotions négatives, sans jamais oser s’échapper de telles
occupations.
Il est nécessaire, donc, d’insister sur le besoin de donner
plus opportunités à la Conscience.
Il existe aussi différents types de rêves ; il y a des rêves in-
tellectuels, il y en a des émotionnels, il y a des rêves qui appar-
tiennent au centre moteur, et il y a aussi des rêves sexuels,
c’est-à-dire qu’ils sont exclusivement reliés avec des activités
en rapport au sexe. Ces rêves reflètent des situations vécues
pendant la journée : ils sont la répétition des activités quoti-
diennes.
Si la personne vit sur l’étage des émotions, ses rêves reflè-
tent des situations de terreur, de folie ; si elle vit sur l’étage
sexuel, ses rêves seront luxurieux, composés d’adultères, de
fornications, de masturbations, etc.
Si les rêves appartiennent au centre instinctif, alors il s’y
reflètera des manifestations tellement incohérentes, tellement
submergées, qu’il devient très difficile de parvenir à com-
prendre de tels rêves.
Chacun des cinq centres de la machine humaine produit
des rêves déterminés. Au nom de la Vérité, nous devons dire
que seuls les rêves appartenant au Centre Émotionnel Supé-
rieur, soit le septième centre, sont dignes d’être considérés ; et
il en va de même pour les aspects positifs du sixième centre, ou
Centre Mental Supérieur.
Les rêves des différents centres inférieurs de la machine
humaine n’ont pas la moindre importance, que ce soit ceux du
centre moteur, émotionnel, sexuel, instinctif, ou intellectuel ;
ils n’en valent pas la peine. Nous avons besoin de savoir éva-
luer et distinguer à quel centre correspond tel ou tel rêve, et
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cela n’est possible qu’en connaissant les activités de chacun des
cinq cylindres de la machine humaine.
Les rêves reliés au Centre Émotionnel Supérieur sont les
plus importants parce qu’en eux, nous trouvons des drames
dûment organisés, en relation avec les activités quotidiennes de
notre Conscience, si nous lui ayons donné une chance de
travailler.
En fait, le Rayon de la Création duquel nous émanons
construit tout cela au moyen du Centre Émotionnel Supérieur ;
autrement dit, les diverses parties supérieures de notre Être
reliées à notre Rayon de la Création se manifestent. Elles
utilisent le Centre Émotionnel Supérieur pour nous instruire
pendant les heures de sommeil ; alors, des scènes bien organi-
sées, claires et précises se présentent à nous. Le but, c’est de
nous faire comprendre clairement l’état dans lequel nous nous
trouvons, de nous faire voir nos erreurs, nos défauts, etc., etc.
Il est clair que le langage du Centre Émotionnel Supérieur
est symbolique, allégorique et correspond plutôt à la Kabbale
hermétique, à l’herméneutique, etc. Indiscutablement, c’est au
moyen de ce centre que n’importe quelle personne dédiée aux
études ésotériques peut recevoir de l’information correcte et
précise.
Nous vous avons déjà enseigné qu’on doit toujours se
coucher avec la tête vers le nord, en position de décubitus
dorsal, c’est-à-dire avec la bouche vers le haut et le corps
relaxé, en suppliant à la Divine Mère Kundalini qu’elle nous
donne des enseignements ésotériques ; nous vous avons aussi
enseigné qu’il est nécessaire de se coucher sur le côté droit,
dans la position du Lion, et, qu’une fois que le disciple s’éveille,
il ne doit pas bouger et faire un exercice rétrospectif pour se
souvenir des expériences qu’il a eues pendant son sommeil,
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jusqu’à les graver et les enregistrer correctement dans son
cerveau et sa mémoire, etc., etc.
Mais il est nécessaire de clarifier que les rêves ne sont pas
tous importants. Les rêves sexuels sont de type porno-
graphique, érotique, avec des pollutions nocturnes, etc. ; ce
sont des rêves de nature complètement inférieure. En disant
cela, nous ne voulons cependant d’aucune façon dédaigner le
centre sexuel, non ; loin de nous cette intention. Dans le Sexe,
on retrouve la plus grande puissance pouvant libérer l’être
humain de la douleur humaine, mais aussi le pire pouvoir
pouvant le réduire en esclavage.
Quant au rêve instinctif-moteur, il n’en vaut pas la peine
non plus puisque, comme nous l’avons déjà dit, il ne fait que
refléter les activités de la journée, comme les rêves relatifs au
centre émotionnel, qui sont de type passionnel, brutal. Tous
ces rêves n’ont pas la moindre importance. Et les rêves intellec-
tuels ne sont rien de plus que de simples projections qu’il ne
vaut pas la peine de considérer.
Les seuls rêves dignes d’une considération sérieuse sont
ceux en rapport avec le Centre Émotionnel Supérieur ; mais
cela, il faut le comprendre pour éviter des erreurs lamentables.
Il est nécessaire de savoir interpréter les messages purement
allégoriques que nous recevons du Centre Émotionnel Supé-
rieur ; ce sont des enseignements donnés par des Frères Supé-
rieurs de la Fraternité Blanche ou par les parties supérieures de
notre Être.
Cela nous montre l’urgente nécessité de comprendre la
profonde signification du symbolisme, que nous devons savoir
traduire avec précision selon notre développement intérieur.
Par contre, après ces clarifications au sujet du rêve, je
dois dire qu’il nous est nécessaire et urgent d’aller au-delà du
monde des rêves : il faut s’éveiller dans les mondes internes, ou
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mondes supérieurs ; mais cela n’est possible qu’en donnant
plus de chances à la Conscience.
Normalement, le mental vit conditionné, réagissant con-
tinuellement aux impacts du monde extérieur. Comparons cela
à un lac dans lequel nous lançons une pierre. Nous verrons
comment il se produit beaucoup d’ondes qui vont du centre
jusqu’à la périphérie ; c’est la réaction de l’eau à l’impact
provenant du monde extérieur.
Il se passe quelque chose d’analogue avec le mental et les
sentiments. Si quelqu’un nous blesse avec des paroles dures,
cet impact des paroles dures parvient au centre de l’intellect ou
centre pensant et par la suite, nous réagissons de façon vio-
lente. Si quelqu’un offense notre amour propre, nous nous
sentons dérangés et nous réagissons (possiblement de façon
brutale).
Dans toutes les circonstances de la vie, le mental et le sen-
timent prennent une part active et réagissent incessamment.
Ce qui serait intéressant, mes chers disciples, ce serait de ne
donner de chance ni au sentiment, ni au mental. Il est urgent
d’avoir un mental passif, et, cela dérange naturellement les
mentalistes. Le mental passif est à l’encontre de tous ceux qui
disent que le pouvoir se trouve dans le mental et que l’être
humain doit être le roi, celui qui commande et domine avec son
mental puissant. Ce sont des sophismes des mentalistes, tout
comme celui qui dit que quiconque apprend à manier le mental
se dirige aussi certainement vers le triomphe que la flèche du
vieil archer. En définitive, ce ne sont que des sophismes issus
de fantaisies intellectuelles qui n’ont aucune forme ésotérique.
Le « penser négatif » horrifie les positivistes du mental ;
mais, par contre, la forme négative est la plus éloquente : ne
pas penser, c’est la forme la plus élevée de la pensée…
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Quand le processus de la pensée est épuisé, alors survient
le nouveau. Cela, il faut le comprendre. Un mental qui ne
projette pas, un mental passif, mis au service de l’Être, se
transforme en un instrument efficace, car le mental est fait
pour être réceptif (pour servir d’instrument passif, et non pas
d’instrument actif).
Le mental en lui-même est féminin, et tous les centres
doivent fonctionner harmonieusement en accord avec la
symphonie universelle de la sérénité passive. Dans ces condi-
tions, nous ne devons permettre ni au mental ni aux senti-
ments de prendre part aux diverses circonstances de notre
existence.
Jusqu’à il y a peu de temps encore, je pensais moi-même
que les sentiments appartenaient à l’Être ; mais, avec l’investi-
gation et l’expérience, j’en suis venu à vérifier qu’ils appartien-
nent à l’Égo et qu’ils sont intimement reliés au centre émotion-
nel inférieur.
La thérapie qu’il nous est nécessaire de connaître à fond
pour éviter n’importe quel déséquilibre intérieur avec des
répercutions extérieures est celle-ci : ne permettre au mental
aucune sorte de réaction ; si quelqu’un nous blesse, ne pas
permettre au mental de réagir. Il serait bien d’avoir quelqu’un
qui blesserait nos sentiments à tout instant pour que nous
puissions bien mieux nous entraîner. Plus on nous insulte,
mieux c’est pour notre entraînement, parce que nous avons
plus d’opportunités de ne permettre ni au mental ni aux senti-
ments de réagir, c’est-à-dire qu’il n’intervienne ni ne se mette
dans les différentes circonstances de notre vie.
Il est clair que l’état passif du mental, des sentiments et
de la personnalité exige une activité considérable de la Cons-
cience. Ceci nous indique que plus la Conscience demeure
active, plus cela aide à obtenir son éveil, car ainsi, en demeu-
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rant en activité permanente, la Conscience sera inévitablement
tenue de s’éveiller.
Le Bouddha Gautama Sakyamuni me revient en mémoire
à l’instant. Lors d’une certaine occasion, le grand Bouddha était
assis au pied d’un arbre, en profonde méditation, lorsqu’arriva
un insulteur qui déversa toute sa bave diffamatoire sur le
Bouddha avec l’intention de le blesser profondément (avec sa
parole). Le Bouddha continuait à méditer, mais l’insulteur
continuait à provoquer, insulter, blesser. Un peu plus tard, le
Bouddha ouvrit les yeux et demanda à l’insulteur : « Oh, mon
frère, si on t’apporte un présent et que tu ne le prends pas, à
qui continue-t-il d’appartenir ? ». L’insulteur répondit : « Bien,
à moi, c’est clair. » Alors, le Bouddha lui dit : « Mon frère,
emporte ton présent : je ne peux l’accepter ». Et il continua à
méditer.
Voici une leçon tellement sublime est tellement belle. Le
Bouddha n’a pas permis que son mental ni ses sentiments ne
réagissent, parce que le Bouddha vivait pleinement éveillé,
réfugié à l’intérieur de sa propre Conscience, et ne donnait pas
la moindre opportunité au mental ni aux sentiments de réagir,
en aucun moment ni sous aucune circonstance. C’est ainsi que
nous aussi nous devons procéder, chers disciples.
L’école se trouve partout ; il nous faut seulement savoir
en profiter, savoir nous entraîner, en donnant de plus en plus
de chances à la Conscience pour qu’elle travaille de façon
continue, d’instant en instant, jusqu’à s’éveiller totalement.
L’école se trouve partout ; il nous faut seulement savoir en
profiter correctement, sagement : elle se trouve à la maison, au
bureau, au magasin, à l’usine, dans l’entreprise, dans la rue, et
partout ; jusqu’au Temple, avec les compagnons d’études, avec
les enfants, avec les parents, avec l’épouse, les neveux et nièces,
petits-enfants, cousins et cousines, parents, amis, etc., etc.
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Tout gymnase psychologique, aussi dur qu’il soit, aussi
difficile qu’il nous paraisse, est indispensable pour nous. Tout
le secret réside en ne permettre ni aux sentiments, ni au mental
d’intervenir dans nos affaires pratiques de la vie.
Nous devons toujours permettre à la Conscience d’agir
elle-même, que ce soit elle qui commande, qui travaille, qui
parle, et agit, et exécute toutes nos activités quotidiennes ;
ainsi, nous nous préparons harmonieusement pour la médita-
tion.
En parlant donc maintenant, de la pratique de la médita-
tion, nous devons dire que ce que nous cherchons, c’est préci-
sément de passer au-delà du mental et des sentiments. Et cela
est possible si nous nous sommes intensivement entraînés dans
la vie pratique et si nous nous sommes préparés au cours de la
vie quotidienne pour ces fins merveilleuses. Ce que nous
appelons la méditation devient difficile quand nous ne sommes
pas passés par un entraînement rigoureux dans la vie pratique
quotidienne, quand nous ne nous sommes pas entraînés
correctement dans le gymnase psychologique de la cœxistence
sociale et familiale quotidienne.
Pendant la méditation, nous devons désembouteiller
l’Essence, la Bouddhatta, ce que nous avons de mieux à
l’intérieur, le plus digne, le plus décent. Cette Essence ou
Bouddhatta se trouve précisément embouteillée dans les
éléments inhumains, dans ce composé d’agrégats psycholo-
giques qui constitue le « moi-même », le « soi-même », l’Égo.
Il ne serait pas possible d’expérimenter le Réel, la Vérité,
ce qui nous intéresse certainement tous, si nous ne parvenions
pas à sortir l’Essence de l’Égo. Une Essence embouteillée dans
l’Égo ne peut expérimenter le Réel ; elle devra toujours vivre
dans le monde des rêves, dans le centre intellectuel, dans le
centre instinctif, dans le centre émotionnel, dans le centre
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moteur ou le centre sexuel ; mais elle ne pourra d’aucune façon
s’échapper pour expérimenter la Vérité.
Le Grand Kabîr Jésus a dit : « Connaissez la Vérité, et elle
vous rendra libre ». La Vérité, ce n’est pas une question de
théories, ce n’est pas de croire ou de ne pas croire, et ce n’est
pas non plus une question de concepts et d’opinions. On ne
peut pas tirer de conclusions en rapport avec la Vérité ; mais,
qu’est-ce qu’une opinion ? C’est une projection d’un concept
avec le doute et la peur que la Vérité ne soit autre chose ; mais,
qu’est-ce qu’un concept ? Simplement un raisonnement élabo-
ré et dûment projeté par le mental, qui peut coïncider ou non
avec telle ou telle chose.
Mais pouvons-nous affirmer qu’un concept ou une opi-
nion émis pas l’intellect soit précisément la Vérité ? Non.
Qu’est-ce donc, alors, qu’une idée ? Une idée peut être magni-
fique. Par exemple, nous pourrions nous faire ou nous former
une idée au sujet du Soleil ; cette idée pourrait être plus ou
moins exacte, plus ou moins et erronée ; mais cela ne serait pas
le Soleil. De la même manière, nous pourrions nous faire de
nombreuses idées au sujet de la Vérité.
Quand on a demandé à Jésus le Christ qu’est-ce que la
Vérité, il garda le silence. Quand on posa la même question au
Bouddha Gautama Sakyamuni, il tourna le dos et se retira.
C’est que la Vérité ne peut pas être définie par des mots, pas
plus qu’un coucher de Soleil. Quelqu’un pourrait vivre une
grande extase au moment où le Soleil est au point de se cacher
parmi les splendeurs dorées sur la cordillère et essayer de
communiquer aux autres cette expérience mystique, mais il est
probable que ces autres personnes ne ressentent pas la même
chose. De la même façon, la Vérité est incommunicable : elle
n’est réelle que pour celui qui l’a expérimentée par lui-même.
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Quand nous parvenons, en l’absence de l’Égo, à expéri-
menter la Vérité, nous prenons conscience d’un élément qui
nous transforme radicalement. C’est un élément de haut
voltage ; cela est possible, mais il faut savoir comment : en
mettant la Conscience au travail pour qu’elle remplace complè-
tement le mental et les sentiments, pour que ce soit elle celle
qui fonctionne, la Conscience incorporée, intégrée à l’intérieur
de nous-mêmes.
Nous devons avoir un mental passif, un sentiment passif,
une personnalité passive, mais une Conscience totalement
active ; comprendre cela est indispensable, urgent pour pou-
voir pratiquer de façon efficace la méditation.
Avec la technique de la Méditation, ce que nous recher-
chons, c’est de l’information. Un microscope peut nous rensei-
gner sur la vie des microbes, bactéries, cellules, microorga-
nismes, etc. ; n’importe quel télescope peut nous donner une
certaine information au sujet des corps célestes, planètes,
aérolites, étoiles, etc. ; mais la Méditation va beaucoup plus
loin parce qu’elle nous permet de connaître la Vérité, depuis la
fourmi jusqu’au Soleil, la Vérité d’un atome ou d’une constella-
tion.
Le plus important est d’apprendre, de savoir de quelle
manière nous devons délier, extirper la Conscience du mental
et de l’Égo ; de quelle manière parvenir à extraire la Conscience
du sentiment, lorsque nous sommes soumis au mental et aux
sentiments. Ainsi, évidemment, nous brisons des chaînes, nous
sortons de ce cachot fatal, de cette prison ; dans ces conditions,
nous nous préparons pour la méditation.
Avant tout, le plus important, c’est de savoir méditer. Il
faut apprendre la technique correcte. Dans le monde oriental,
on met beaucoup d’emphase sur les positions de padmasana
avec les jambes croisées ; mais nous, nous ne sommes pas
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orientaux et nous pouvons méditer conformément à nos
coutumes et manières ; de plus, tous les orientaux ne méditent
pas avec les jambes croisées. De toute façon, chacun doit
adopter la position qui lui convient le mieux. Celui qui désire
méditer avec les pieds croisés, bien qu’il le fasse, on ne va pas le
lui interdire, quoique ce ne soit pas la seule asana pratique
pour la Méditation. Pour une Méditation correcte, nous pou-
vons aussi nous asseoir sur une causeuse confortable, avec les
bras et les pieds bien relaxés, le corps en général bien relaxé,
sans aucun muscle tendu. Il y aura aussi celui qui voudra
prendre la position flammigère de l’étoile à cinq pointes : les
deux bras ouverts vers les côtés et les pieds aussi ouverts vers
les côtés, couché en décubitus dorsal sur le sol ou sur le lit avec
la tête vers le Nord. Enfin, chacun peut prendre la figure ou la
position qu’il veut ou celle qui l’accommode le plus.
Si nous désirons véritablement sortir notre Conscience ou
Essence du mental, ou des sentiments, ou du « Moi » psycho-
logique, alors peu importe la position que nous prenons ; la
seule chose intéressante, c’est de savoir méditer… le reste n’a
pas d’importance.
Quelqu’un peut prendre une position orientale s’il le dé-
sire ; si un autre veut prendre une position occidentale, bien il
peut le faire ; si un autre veut prendre n’importe quelle autre
position qui lui paraît meilleure, bien il peut le faire.
L’important, c’est d’être confortable et de pouvoir faire une
bonne méditation. Chacun est unique, et tout ce qu’on a à faire,
c’est de trouver la position la plus confortable sans se res-
treindre à aucune règle, ou patron d’asana, ou système. Il est
nécessaire de relaxer le corps : cela est indispensable, quelle
que soit la position, afin que le corps soit confortable, c’est
évident.
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Je vous ai souvent expliqué comment travailler avec le
mantra Ham-Sah (qui se prononce ainsi : « h’am-sa’h »). Ce
mantra est le symbole merveilleux qui, en Orient, rend fé-
condes les eaux chaotiques de la vie, le Troisième Logos.
Ce qui est important, donc, chers disciples, c’est de savoir
comment vocaliser ces mantras, quels sont leurs pouvoirs.
Normalement, les forces sexuelles circulent de l’intérieur vers
l’extérieur de manière centrifuge ; c’est à cause de cela
qu’existent les pollutions nocturnes lors d’un rêve basé sur le
centre sexuel.
Si une personne organise ses systèmes vitaux, et, au lieu
de favoriser le système centrifuge, elle utilise le système centri-
pète (c’est-à-dire que cette personne fait circuler les forces
sexuelles de l’extérieur vers l’intérieur au moyen de la transmu-
tation), alors, même s’il y avait un rêve érotique, il n’y aurait
pas de pollution ; mais parce que l’être humain n’a pas organisé
la question sexuelle de manière centripète, alors il s’ensuit les
pollutions, la perte du sperme sacré ou liquides séminaux.
Si on veut éviter les pollutions, on doit savoir organiser
ses forces sexuelles. Ces forces sont intimement reliées avec
l’aliment, avec le Prana, avec la vie, c’est évident. Il y a donc
une intense et profonde relation entre les forces sexuelles et la
respiration, qui, lorsqu’elles sont correctement combinées et
harmonisées, sont l’origine de changements fondamentaux
dans l’anatomie physique et psychologique de l’être humain.
Ce qui est important, c’est de faire refluer ces forces
sexuelles vers l’intérieur et vers le haut de manière centripète ;
seulement ainsi est-il possible de produire un changement
spécifique dans le travail et dans les fonctions que peut accom-
plir la force créatrice sexuelle.
Il est nécessaire d’imaginer l’énergie créatrice en action
pendant la Méditation, de faire qu’elle monte de façon rythmée
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et naturelle vers le cerveau au moyen de la vocalisation du
mantra que nous avons déjà expliqué dans ce chapitre, dans
cette pratique de Méditation, sans oublier les inspirations et
expirations de l’air de manière synchronisée, en parfaite
concentration, harmonie et rythme.
Il est nécessaire de clarifier que l’inspiration doit être plus
profonde que l’expiration, simplement parce que nous avons
besoin de faire circuler l’énergie créatrice depuis l’extérieur
vers l’intérieur, c’est-à-dire faire l’expiration plus courte que
l’inspiration. Avec cette pratique, il arrive un moment où la
totalité de l’énergie circule de l’extérieur vers l’intérieur et vers
le haut, de façon centripète. Comme nous l’avons déjà dit,
l’énergie créatrice organisée de façon centripète, chaque fois
plus profondément, de l’extérieur vers l’intérieur, se convertit
indiscutablement en un instrument extraordinaire pour
l’Essence, pour éveiller la Conscience.
Je suis en train de vous enseigner le Tantrisme Blanc légi-
time ; ceci est la pratique qu’utilisent les écoles tantriques de
l’Himalaya et de l’Inde ; c’est la pratique au moyen de laquelle
on peut parvenir à l’Extase, ou au Samadhi, peu importe
comment vous voulez le nommer.
Les yeux doivent être fermés pendant la pratique ; on ne
doit penser à absolument rien pendant cette méditation. Mais
si, malheureusement, un désir parvient au mental, le mieux
que nous puissions faire, c’est de l’étudier sans nous identifier
avec le dit désir. Après l’avoir compris intimement, profondé-
ment, dans toutes ses parties, il est alors prêt à être postérieu-
rement soumis à la mort, à la désintégration au moyen de la
Lance d’Éros.
Si par exemple le souvenir d’une scène de colère nous as-
saille, que devons-nous faire ? Suspendre pour un moment la
méditation et tenter de comprendre l’événement qui est arrivé
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à notre entendement. Disséquons-le, étudions-le et désinté-
grons-le avec le bistouri de l’autocritique, et ensuite, oublions-
le et poursuivons la méditation et la respiration.
Si soudainement, nous vient en mémoire un souvenir
d’un événement de notre vie, vieux de 10 ou 20 ans, faisons
encore usage de l’autocritique et utilisons encore le bistouri
pour désintégrer ce souvenir, pour voir ce qu’il a de vrai. Une
fois que nous sommes certains qu’il n’apparaît plus rien dans le
mental, alors poursuivons la respiration et la méditation sans
penser à rien, en faisant résonner doucement le mantra Ham-
Sah tel qu’il se prononce, en prolongeant l’inspiration et en
expirant de façon courte.
Répétons le mantra : HAAAAAAAMMMMMMMM-SAH,
HAAAAAAAMMMMMMM-SAH, etc. Avec une profonde
quiétude et un silence authentique du mental, et seulement
ainsi, l’Essence pourra s’échapper, même si ce n’est que pour
un moment, et se submerger dans le Réel.
On a beaucoup parlé du Vide Illuminateur ; il est évident
que nous pouvons parvenir à l’expérimenter par nous-mêmes.
C’est dans le Vide que l’on peut découvrir les lois de la Nature,
telles quelles, et non comme elles semblent être en apparence.
Dans ce monde physique, nous ne voyons que la mécanique des
causes et effets, mais nous ne connaissons pas les lois de la
Nature en elles-mêmes ; tandis que dans le Vide Illuminateur,
nous pouvons les connaître de manière naturelle, simple, telles
qu’elles sont.
Dans notre monde physique, nous pouvons percevoir des
figures planes, de l’extérieur ; mais comment pourrions-nous
les voir telles quelles, de l’intérieur, de côté, etc. ? Dans le Vide
Illuminateur, nous pouvons connaître la Vérité telle qu’elle est
et non comme elle nous semble en apparence ; nous pouvons
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expérimenter la Vérité d’une fourmi, d’un monde, d’un Soleil,
d’une comète, etc.
L’Essence submergée dans le Vide Illuminateur perçoit,
avec son sens spatial, tout ce qui a été, ce qui est et ce qui sera,
et ses radiations parviennent à la personnalité ; le mental les
perçoit.
Il est intéressant de savoir que pendant que l’Essence se
trouve submergée là-bas, dans le Vide Illuminateur, expéri-
mentant le Réel, les centres émotionnel et moteur de la ma-
chine humaine s’unissent avec le centre intellectuel, et le
mental réceptif capte et recueille les informations qui arrivent
depuis l’Essence ; c’est pour cela que lorsque l’Essence sort du
Vide Illuminateur et pénètre à nouveau dans la personnalité,
l’information ne se perd pas : elle s’est accumulée et reste dans
le centre intellectuel.
On nous a dit que, pour créer un vide, on a indispensa-
blement besoin d’une pompe à succion ; et bien nous l’avons
dans l’épine dorsale : ce sont les canaux Ida et Pingala, par où
monte l’Énergie Créatrice jusqu’au cerveau. On nous a aussi dit
qu’on a besoin d’une dynamo ; elle se trouve dans le cerveau et
dans la force de la Volonté. Enfin, il est évident que dans toute
technique, il doit y avoir un générateur. Heureusement, ce
générateur est constitué par les organes créateurs, le sexe, la
force sexuelle.
Ayant le système et les éléments, nous pouvons créer le
Vide Illuminateur. La pompe, la dynamo et le générateur sont
les éléments qui nous sont nécessaires pour atteindre un tel
Vide Illuminateur durant la Méditation. Seulement au moyen
du Vide absolu est-il possible de connaître le Réel ; mais il faut
que l’Essence pénètre dans ce Vide absolu.
Dans les textes antiques, on parle beaucoup du Saint Oki-
danock, Omniprésent, Omnipénétrant, Omniscient. Il émane
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naturellement de l’Absolu Solaire Sacré. Comment pourrions-
nous réussir à connaître le Saint Okidanock en lui-même si
nous ne parvenions pas à entrer dans le Vide Illuminateur ?
(nous savons que le Saint Okidanock fait partie du Vide Illumi-
nateur, il fait Un avec le grand Vide).
Quand quelqu’un expérimente l’Extase, il passe au-delà
de la personnalité ; quand on pénètre dans le Vide Illuminateur
en expérimentant la réalité du Saint Okidanock, on est l’atome,
la comète qui passe, le Soleil, l’oiseau qui vole, la feuille, l’eau ;
on vit en tout ce qui existe. Tout ce qui est nécessaire, c’est
d’avoir du courage, pour ne pas perdre l’extase. Car lorsqu’on
se sent dilué en Tout, et qu’on est Tout, on sent la peur de
l’annihilation, on pense : « Où suis-je ? Pourquoi suis-je en
Tout ? ». Arrive alors le raisonnement et, de ce fait, on perd
l’Extase et on revient immédiatement, enfermé une fois de
plus, dans la personnalité ; mais si l’on a suffisamment de
courage, on ne perd pas l’Extase.
Dans un tel moment, on est comme la goutte qui se sub-
merge dans l’océan ; mais il faut tenir compte que l’océan aussi
se submerge dans la goutte. Se sentir être le petit oiseau qui
vole, la forêt profonde, le pétale de la fleur, l’enfant qui joue, le
papillon, l’éléphant, etc., cela amène le raisonnement et la
peur ; à ce moment on n’est rien, mais on est tout, cela produit
une terreur et, par conséquent, l’expérience de méditation
fracasse.
C’est donc dans le Soleil Sacré Absolu que l’on connaît la
Vérité ; dans le Soleil Sacré Absolu, il n’y a pas de temps. Là, le
facteur temps n’existe pas ; là, l’Univers est unitotal et les
phénomènes de la Nature se succèdent en dehors du temps.
Dans le Soleil Sacré Absolu, nous pouvons vivre dans un
éternel instant.
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Là-bas, on vit au-delà du bien et du mal, convertis en
créatures radieuses. Pour cette raison, lorsqu’on a expérimenté
une fois la Vérité, on ne peut plus être comme les autres, qui
vivent uniquement de croyance, non ; là-bas, on expérimente la
nécessité impérative et immédiate de travailler à
l’Autoréalisation Intime de l’Être, ici et maintenant.
C’est une chose que d’expérimenter ou de vivre soi-même
le Vide Illuminateur, et c’en est une autre que de s’autoréaliser
intimement… C’est pourquoi il est nécessaire de savoir médi-
ter, d’apprendre à méditer ; il est urgent de comprendre la
méditation. J’espère que vous comprendrez cela, que vous vous
exercerez à la méditation, afin qu’un jour, vous puissiez dé-
sembouteiller l’Essence et expérimenter la Vérité.
Celui qui parvient à désembouteiller l’Essence et à la faire
entrer dans le Vide Illuminateur deviendra inévitablement
différent, il ne pourra plus être comme les autres ; c’est pour
cela qu’il faut faire un cours spécial. La personne sera diffé-
rente et disposée à lutter au maximum avec l’unique but de
réaliser le Vide Illuminateur à l’intérieur d’elle-même, ici et
maintenant.
En Orient, quand un disciple en arrive à ces expériences
merveilleuses de « vivre » la Vérité et qu’il va en informer son
Gourou, celui-ci le frappe fortement avec ses mains. Il est
évident que si le disciple n’a pas organisé son mental, il réagira
contre le Gourou, n’est-ce pas ? Mais ces disciples sont très
bien entraînés, et ce geste à pour but d’équilibrer leurs valeurs
et d’éprouver le disciple, voir comment il avance dans la mort
de ses défauts.
J’espère que vous avez compris à fond ce qu’est en réalité
la Science de la Méditation, pour que vous la pratiquiez inten-
sément dans vos foyers et dans les Temples de prière. Avez-
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vous des questions à poser ? Avec entière liberté, ceux qui le
désirent peuvent poser des questions.
Disciple. Maître, comment faire pour dominer la peur
quand nous sentons que nous entrons dans le Vide Illumina-
teur pendant la Méditation ?
Maître. Il est nécessaire de combattre la peur en la sou-
mettant à la désintégration jusqu’à la convertir en poussière
cosmique, jusqu’à ce qu’il ne reste en nous rien de cette entité
horrible qu’est la peur. C’est pour cela que nous avons donné
les techniques spécifiques pour désintégrer les défauts au
moyen de la Lance et avec l’aide de la Mère Divine particulière.
J’ai amplement parlé de ce sujet dans mon livre Le Mystère de
la Floraison d’Or.
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