Guide Technique
Guide Technique
Guide Technique
service d'Études
techniques
des routes
et autoroutes juillet 2007
Guide technique
Avant-propos 5
Chapitre 1 - Introduction 7
1.1 - Pourquoi le remplacement du guide 2000 ? 7
1.2 - Objet et contenu du présent guide 7
1.3 - Application de la norme NF EN 1337-3 au contexte national français 8
1.4 - Domaine d'emploi 8
1.5 - Notations et symboles 8
Bibliographie 75
Les appareils d'appui sont des éléments importants de la structure et non des équipements pour lesquels il existe une
notion d'usure et de durabilité inférieure à celle de l'ouvrage et que l'on considère alors comme de la matière consommable.
A ce titre, on devra donc apporter tout le soin nécessaire à leur choix, leur qualité, leur conception et leur mise en œuvre.
D'autant que le coût du produit lui-même est sans commune mesure avec celui des opérations d'interventions pour soulever
la structure et réparer les bossages : un rapport de 1 à 50 est considéré comme un minimum.
Une étude menée par le Sétra sur les causes d'intervention sur les ouvrages pour la remise en état des appareils d'appui (tous
types d'appareils d'appui confondus) a montré que l'on pouvait distinguer trois origines parfaitement égales :
• des défauts consécutifs à une qualité des produits défectueuse (corrosion, désadhérisation, ...). De ce point de vue, la
publication de la norme NF EN 1337 (après les normes françaises) sur les spécifications des produits et le marquage CE
pour les appareils d'appui en élastomère fretté sont des éléments allant dans le sens d'une amélioration ;
• des défauts de pose. Le respect des spécifications du guide "Environnement des appareils d'appui en caoutchouc fretté"
(cf. Bibliographie) est une condition sine qua non pour aller dans le sens d'une amélioration de ce point de vue.
Le présent guide ne traite pas de la mise en œuvre qui est traitée dans le guide "Environnement des appareils d'appui
en caoutchouc fretté". Nous tenons cependant à insister sur l'importance de bien reprendre dans les CCTP et dans les
PAQ, les spécifications présentées dans ce document et de les appliquer ;
• des désordres consécutifs à un dimensionnement erroné (plaque de glissement trop courte, insuffisance de feuillets
d'élastomère, dimensions en plan insuffisantes, ...).
C'est ce dernier volet que ce guide se propose de traiter, pour les appareils d'appui en élastomère fretté.
Nous attirons aussi l'attention sur l'importance de calculer le tablier, les appareils d'appui et les appuis comme un ensemble
INDISSOCIABLE. C'est dans cette optique que ce guide a été rédigé.
Les appareils d'appui en élastomère fretté (AAEF) et les appareils d'appui à pot (AAP) représentent plus de 90 % des
appareils d'appui utilisés sur les ponts en France. Si, aux extrêmes du domaine d'emploi, les raisons conduisant au choix de
l'un ou de l'autre type d'appareil sont assez évidentes, la question est plus délicate à la frontière.
Le choix du type d'appareil d'appui dépend de nombreux facteurs : descente de charge, rotation maximale, déplacements
horizontaux, durabilité, coût, le type d'ouvrage, son environnement et ses dispositions constructives. C'est pourquoi il est
délicat de pouvoir préciser le domaine d'emploi respectif d'une technique par rapport à une autre.
Pour des réactions d'appui limitées à 12 MN (calculées à l'ELU), l'appareil d'appui en élastomère fretté convient
parfaitement. Cette valeur correspond à des dimensions en plan de l'ordre de 700 x 700 mm. Au-delà de 20 MN, les
appareils d'appui à pot sont préférables car ils limitent l'encombrement du dispositif. Entre ces deux valeurs il est possible
de conserver des AAEF, soit en augmentant les dimensions jusqu'à 900 x 900 mm pour les grands ouvrages, soit en
accolant deux appareils d'appui plus petits. Cette dernière solution n'est facile à mettre en œuvre que pour les ponts en
caisson et les ponts à dalle en béton pour des raisons d'encombrement de l'appareil d'appui. Elle est difficilement
envisageable pour les ponts à poutres (mixtes ou en béton précontraint).
Par contre, en cas de rotations sur appui importantes, l'AAEF peut convenir, mais il faut souvent augmenter exagérément
l'épaisseur d'élastomère, ce qui pose d'autres problèmes. Au niveau des déplacements horizontaux, les systèmes de
glissement des AAP offrent une meilleure qualité et donc une meilleure durabilité : c'est donc le critère du déplacement qui
va influer sur le choix.
Le coût des AAEF est plus faible que celui des AAP. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que le coût des appareils
d'appui représente un faible pourcentage de celui de l'ouvrage.
En zone sismique, même pour de fortes descentes de charges, il est préférable de prévoir des AAEF. En effet, en l'absence
de point fixe, et compte tenu de la souplesse qu'apportent les AAEF, le comportement global de l'ouvrage sous séisme
d'amplitude modéré est meilleur. Sous fort séisme, les AAEF se déchireront, et leur remplacement sera moins coûteux que
s'il s'agit d'AAP.
Cette situation est maintenant clarifiée par la publication de toutes les parties de la norme NF EN 1337 (à l'exception de la
partie 8 - Appareils d’appui guidés et appareils d’appui bloqués) et des normes de dimensionnement (tout au moins les
Eurocodes utilisés dans le présent guide). Par ailleurs, la publication des parties de la norme NF EN 1337 conduira à terme,
à la fin de la période de cœxistence (c'est-à-dire le 31.12.2006), à la suppression des normes françaises traitant du même
sujet, notamment la norme XP T 47.815.
De ce fait, il nous a paru nécessaire de réviser le guide 2000 pour que les projeteurs disposent d'un document de conseils
tenant compte des dernières publications.
1
CEN : Comité Européen de Normalisation
Les notations et symboles se rapportant au calcul de séisme sont donnés dans l'annexe 1.
Les notations et symboles propres aux combinaisons d'actions sont ceux définis dans les Eurocodes et sont repris dans le
chapitre 4.
2
disponible en téléchargement sur les sites du Sétra
3
cf. annexe 2
4
cf. chapitre 2
Le lecteur intéressé par l'historique de ces produits, les technologies de fabrication, les principes de base du
dimensionnement, la durabilité et les contrôles de qualité peut utilement consulter le document "Appareils d'appui en
caoutchouc" (juillet 1994 édité par l'AFPC en collaboration avec le Sétra, cf. Bibliographie).
Le matériau de base est obtenu en faisant subir une série de transformations au matériau brut malaxé avec différentes
charges, inertes ou renforçantes. Après traitement, le produit se présente sous forme de feuilles de quelques millimètres
d'épaisseur. Celles-ci sont empilées avec des frettes métalliques, préalablement sablées et traitées, dans des moules dont les
dimensions correspondent à celles du produit que l'on veut obtenir. L'ensemble est alors comprimé et vulcanisé (par
chauffage).
En fonction des degrés de liberté qu'il autorise, un appareil d'appui en élastomère fretté est, pour le bloc élémentaire, un
appareil d'appui mobile : outre les rotations sur appui, les déplacements sont permis dans deux directions. On peut soit
5
NF EN 1337-3, § 3.1
Le domaine d'application de la norme (NF EN 1337-3, § 1) précise que seuls les appareils d'appui de dimensions en plan
inférieures à (1200 x 1200 mm) sont concernés.
2.2.1 - Constitution
Les différentes parties constitutives d'un appareil d'appui en élastomère fretté sont définies sur la figure 2.3.
Figure 2.3 : constitution type d'un appareil d'appui de type B selon la norme NF EN 1337-3 (fig. 2)
Quels sont les critères qui feront choisir l'une des origines par rapport à l'autre ?
Le caoutchouc naturel présente (avec une formulation appropriée) une bonne résistance à la traction, un excellent
allongement à rupture, un bon comportement aux sollicitations dynamiques et au froid avec, cependant, une tendance à la
cristallisation. En revanche, sa perméabilité aux gaz est importante, sa tenue aux huiles et aux solvants très médiocre et sa
sensibilité au vieillissement doit être compensée par l'emploi d'antioxygène et anti-ozone 6 . La France, comme de nombreux
autres pays européens, a choisi le polychloroprène qui présente, parmi d'autres qualités, une excellente résistance au
vieillissement, un très faible taux de fluage sous charge et une bonne résistance au déchirement. Ceci le rend parfaitement
bien adapté aux sollicitations des appareils d'appui. Le domaine d'emploi de la norme (§ 1) précise que seuls les
caoutchoucs visés au § 4.4.1 de la norme sont couverts.
Certaines considérations économiques à court terme peuvent conduire à s'orienter vers du caoutchouc naturel ; c'est prendre
un risque à terme sur le comportement de l'appareil d'appui non justifié par la différence de prix par rapport au coût d'un
changement sur un ouvrage en service.
6
cf. "Appareil d'appui en caoutchouc". § 3.3.1. Voir Bibliographie.
Sur la tenue à l'ozone, le texte d'application nationale à la norme NF EN 1337-3 (§ 4.3.6) n'a retenu que le seul niveau
prévu pour le CR qui est bien adapté aux conditions de service sur un pont. Pour notre part, nous proposons de ne pas
définir le matériau mais, pour les appareils d'appui destinés à être employés sur les ponts et les ouvrages similaires, de
fixer une spécification de tenue à l'ozone correspondant au maximum (c'est-à-dire la valeur de 50 ppcm).
L'épaisseur minimale d'un feuillet ne pourra, en aucun cas et conformément à NF EN 1337-3 (§ 5.3.2), être inférieure à 5
mm, ni supérieure à 25 mm.
L'épaisseur des frettes ne pourra, en aucun cas, être inférieure à 2 mm (NF EN 1337-3, § 4.4.3.1).
2.2.4.1 - Constitution
La disposition la plus couramment utilisée en France actuellement est décrite ci-après, mais il existe d'autres systèmes.
Ces éléments de glissement comportent une plaque de PTFE 8 alvéolée collée sur le dessus de l'appareil d'appui en
élastomère, soit sur l'enrobage extérieur en élastomère (appareil de type D selon NF EN 1337-3), soit sur une tôle
extérieure en acier (appareil de type E selon NF EN 1337-3). Une tôle en acier inoxydable poli (qualité définie dans NF EN
1337-2, § 5.4.1) liée à une platine supérieure en acier S235 glisse sur la plaque de PTFE (NF EN 1337-3, § 3.1.7).
La tôle de glissement est une seule pièce en acier austénitique. Dans le cas d'une mince plaque d'acier austénitique, deux
procédés sont employés pour fixer la tôle en acier inoxydable sur la platine support en acier doux. Dans le premier procédé,
la tôle en acier inoxydable est collée à froid, au moyen d'un film de résine (époxydique ou autre) ; il est conseillé de
demander la fixation par un vissage ou un soudage périphérique selon le schéma de la figure 2.4. Dans le second procédé,
la tôle en acier inoxydable et la platine support sont liaisonnées par interposition d'une feuille mince d'élastomère spécial, à
dureté élevée. L'adhérisation du complexe est alors obtenue par vulcanisation.
Figure 2.4 : types de fixation complémentaire latérale des plaques de glissement en acier inoxydable
La partie supérieure (ou platine de glissement) peut être fixée à la partie de la structure au contact de l'appareil d'appui.
Pour suivre les déplacements et en permettre le relevé lors des inspections des ouvrages d'art, ces platines de glissement
portent un réglet de mesure. Il est impératif de prévoir le réglet du côté où se trouvera, fort probablement, le visiteur.
D'autre part, il est aussi hautement recommandé de caler les réglets de façon homogène sur un même ouvrage pour faciliter
l'exploitation. (cf. figure 2.5).
Pour protéger contre les souillures lors de la mise en œuvre et en service, ces appareils d'appui doivent être équipés d'un
dispositif protégeant le plan de glissement (en toutes circonstances normales en service). Ce dispositif doit être facilement
amovible pour permettre la visite et la surveillance de l'appareil d'appui.
7
NF EN 10025. La norme ne précise pas la partie concernée mais il s'agit des parties 1 et 2.
8
PolyTetraFluoro Ethylène ou Téflon ®.
La norme (NF EN 1337-3, § 4.4.4) limite l'emploi des appareils d'appui glissants de type D (cf. figure 3.1) au cas des
mouvements irréversibles (fluage, retrait, etc.). Cette limitation ne concerne pas le type E. Le texte d'application nationale
portant sur la partie 3 autorise une utilisation plus large qu'en phase provisoire mais il convient d'être très prudent sur la
question de la durabilité de ce type de dispositif et pour une utilisation en service ; l'annexe 2 donne des éléments
d'information sur la durabilité de ces dispositifs et des conseils sur leur emploi.
"Les déplacements doivent être augmentés dans les deux directions de ± 20 mm. Par ailleurs, le déplacement minimum à
singulièrement de clarté aussi on se référera au texte d'application nationale qui précise qu'il doit s'interpréter comme suit :
prendre en compte est de ± 50 mm dans la direction principale des déplacements résultant de l'ouvrage".
- avec ancrages.
Par contre, cette présentation d'une gamme sous forme de tableau n'est pas conforme à l'esprit de la norme dont la
démarche consiste à justifier chaque appareil d'appui en fonction des sollicitations qu'il subit.
Cette démarche est donc clairement défavorable à une standardisation des dimensions comme cela était la pratique jusqu'à
maintenant. Par contre, l'absence d'une gamme courante peut poser quelques problèmes au projeteur qui doit travailler "en
aveugle" dans sa démarche itérative de recherche d'un appareil d'appui satisfaisant aux critères qu'il a définis. En effet,
comme on le verra dans le chapitre 4, il doit définir un appareil d'appui susceptible de convenir et procéder par itération
jusqu'à trouver la bonne dimension. Il lui faut donc connaître les principales dimensions fabriquées. C'est pourquoi, à titre
d'information, on trouvera, en sus du tableau de la norme, un tableau des dimensions en plan les plus couramment utilisées
en France (cf. annexe 3). A charge, pour le projeteur, de vérifier que le produit répond bien aux exigences de la norme.
Par ailleurs, les grandes dimensions (supérieures à 700 x 700 mm) doivent être utilisées avec précautions : en effet, pour de
tels appareils d'appui, une répartition uniforme des contraintes nécessite un soin particulier sur la réalisation des bossages.
Pour les tabliers présentant des rotations importantes, il sera choisi des dimensions telles que le rapport b/a soit compris
entre 1,5 et 2. Pour les tabliers ayant des déplacements importants, il sera préférable d’employer des formes se rapprochant
du carré (a = b). Pour les ouvrages présentant des rotations significatives dans les deux directions, la meilleure forme est le
disque, cependant la confection de ce type d’appareil d'appui est plus onéreuse et délicate.
3.1 - Introduction
Ce chapitre rappelle les caractéristiques géométriques et mécaniques des appareils d'appui en élastomère fretté et donne
leurs règles de dimensionnement et de vérification.
Le comportement des appareils d'appui tel qu'il est décrit dans les paragraphes suivants ne suffit pas pour effectuer une
vérification complète. En effet, dans un ouvrage, le tablier, les appareils d'appui, les piles et les culées forment un système
dont les différentes parties interagissent. Un équilibre d'ensemble doit être trouvé, sous l'action combinée des charges
horizontales et des déformations dues à la température, au retrait, au fluage...
Les interactions entre la structure et l'appareil d'appui sont traitées au chapitre 4 de ce document. Le présent chapitre
n'aborde que le comportement et le dimensionnement de l'appareil d'appui lui-même, ainsi que des zones de contact avec la
structure.
La norme NF EN 1337-3 (§ 5.3.2) 9 s'applique à six types d'appareils d'appui tels que définis dans le tableau de la
figure 3.1 :
Figure 3.1 : tableau présentant les différents types d'appareils d'appui en élastomère fretté selon la norme NF EN 1337-3
9
Dans la suite de ce chapitre, la référence du paragraphe concerné de la norme NF EN 1337-3 sera précisée entre parenthèses en italique gras.
La norme NF EN 1337-3 définit des caractéristiques géométriques des appareils d'appui couramment utilisés. En plan, les
appareils d'appui sont de forme carrée, rectangulaire, ou circulaire, mais des formes elliptiques et octogonales sont
également tolérées. Les règles données dans ce document sont relatives aux appareils rectangulaires. Pour les autres
formes, on se reportera à la norme.
Parmi les appareils d'appuis de type B (multi-frettes enrobés sur toutes les faces, cf. figure 3.1), on peut distinguer,
conformément à la norme NF EN 1337 :
a) les appareils d'appui de type B définis au tableau 3 de la norme NF EN 1337-3. Ils comportent n+1 frettes
métalliques et n feuillets d'élastomère d'épaisseur constante. Ils sont enrobés sur leur périphérie d'une épaisseur
d'élastomère d'au moins 4 millimètres et sur les faces supérieure et inférieure d'une épaisseur d'élastomère nominale de 2,5
mm (avec une tolérance de - 0, + 2 mm).
b) d'autres appareils d'appui de type B qui comprennent des demi feuillets extérieurs "actifs" (cf. tableau en annexe
3 de ce guide). Ces derniers se distinguent par le fait que les enrobages supérieur et inférieur d'élastomère sont plus
importants. Il ne s'agit plus d'un simple enrobage de protection, mais d'un demi-feuillet dont l'épaisseur est prise en compte
dans les calculs dans les conditions définies à l'article 5.3.3.1 de la norme NF EN 1337-3. Il est proposé de les dénommer
avec le nombre de feuillets intermédiaires en mentionnant les deux demi feuillets extérieurs ou les enrobages extérieurs.
Ceci donne l'exemple de dénomination d'un appareil d'appui suivant :
a x b ; n(ti + ts) ; 2 e
La figure 3.2 résume les caractéristiques de ces appareils d'appui définis dans la norme NF EN 1337-3.
Type B
Type B définis au tableau 3 de la norme
Avec e = un demi-feuillet
Avec e = enrobage passif
(exemples de dimensions en plan en annexe 3)
e = 2,5 mm
e = ti / 2
ts ts
Tb
Tb
ti ti
n = 3 feuillets intermédiaires en considérant que les n = 2, il est possible de considérer les demi-feuillets
enrobages ne participent pas. dans le calcul.
Figure 3.2 : caractéristiques des appareils d'appui visés par le présent chapitre
Le principal paramètre physique de l'élastomère qui intervient dans le dimensionnement de l'appareil d'appui est son
module de cisaillement conventionnel G.
Sauf spécification contraire, la valeur nominale G du module de cisaillement conventionnel est de 0,9 MPa. C'est cette
valeur qui doit être introduite dans les calculs (cf. § 1.3).
Il existe un module G à basses températures. Compte tenu des conditions climatiques résidant en France Métropolitaine, il
n'apparaît pas nécessaire de le prendre en considération comme le Texte d'Application Nationale le précise. Ceci ne serait
valable qu'à partir d'une température ambiante inférieure à – 25°C à partir de laquelle le Polychloroprène commence à
cristalliser. Certains pays nordiques, notamment la Finlande, intègrent un module G basse température dans les calculs mais
uniquement dans les régions à température inférieure à – 30°C.
L'épaisseur des frettes doit être supérieure ou égale à 2 mm. L'acier utilisé est de nuance S235 ou à allongement de rupture
équivalent (il est recommandé, dans ce cas, de demander qu'il soit fourni un certificat du producteur attestant un
allongement au moins égal à celui d’un acier S235). La limite élastique à utiliser dans les calculs est donc de 235 MPa
(épaisseur inférieure à 16 mm dans la norme NF EN 10025).
Pour les appareils d'appui de type C, l'épaisseur des frettes extérieures est de 15 mm pour des feuillets d'élastomère
d'épaisseur inférieure ou égale à 8 mm et de 18 mm au-delà. L'acier utilisé est également de nuance S235 ou équivalent.
Les caractéristiques des plans de glissement sont données par la norme NF EN 1337-2.
Les systèmes de glissement se composent généralement d'une plaque en acier inoxydable reposant sur une face de l'appareil
d'appui sur laquelle est adhérisée une feuille de polytétrafluoroéthylène (PTFE) (cf. le § 2.2.4 de ce guide). Il s'agit des
appareils d'appui de types D et E.
L'épaisseur minimum de la plaque support est donnée par la formule (EN § 6.9.3) :
t b = Max ⎛⎜10 mm ; 0,04 a b 2 + b b 2 ⎞⎟
⎝ ⎠
Le coefficient de frottement μd acier-PTFE alvéolé est donné dans le tableau 11 de la norme NF EN 1337-2.
Ces valeurs varient de 3 à 8 % suivant les pressions usuelles de contact. En outre, la pression moyenne sur le bloc (surface
A) est limitée à 30 MPa (pour un module G de 0,9 MPa et k = 1, cf. § 5.6 de la norme NF EN 1337-3).
Il est précisé que les valeurs données sont fonction de σp. Pour une descente de charge donnée, le coefficient de frottement
est calculé à partir de la contrainte à l'ELU.
10
Pour les effets dynamiques verticaux des charges d'exploitation, on utilisera le module G.
Pour simplifier, on ne tiendra pas compte du facteur correctif de 2/3, sauf justification particulière et pour les applications
dans les DOM-TOM où la température effective d'appui ne descend pas en dessous de - 5°C.
La vérification de la déformation des plaques de glissement (NF EN 1337-2 § 6.9.2), ne s'avère justifiée que pour des
applications délicates ou particulières (par ex. pour les appareils d'appui de type E). Dans les autres cas, on pourra se
contenter de ne vérifier que les ordres de grandeur.
3.3.1 - Principes
Le principe de dimensionnement définit dans la norme NF EN 1337-3 consiste à justifier chaque appareil d'appui en
fonction des sollicitations et, en conséquence, les tableaux de dimensions (tableau 3 de la norme ou tableau de l'annexe 3 du
présent guide) ne sont que des bases de départ du calcul des dimensions de l'appareil d'appui. Ils ne sont donc donnés qu'à
titre informatif.
Les règles de dimensionnement et de vérification des appareils d'appui visent à limiter leur distorsion horizontale totale,
aux Etats Limites Ultimes, sous l'action des sollicitations verticales et horizontales et des déformations horizontales ou
angulaires imposées à l'appareil d'appui.
Conformément à la NF EN 1337-3, quatre types de vérification aux Etats Limites Ultimes doivent être faits pour les
appareils d'appui en élastomère fretté quel que soit leur type :
• la distorsion totale maximale en tout point de l'appareil d'appui est limitée ;
• l'épaisseur des frettes doit être suffisante pour résister à la traction qu'elles subissent ;
• la stabilité de l'appareil d'appui doit être assurée à la rotation, au flambement et au glissement ;
• les actions exercées par l'appareil d'appui sur le reste de la structure doivent être vérifiées (effet direct de l'appareil
d'appui sur la structure et effet indirect dû aux déformations de l'appui).
ε τ N = 1,5 FZ
Elle est donnée par la formule (EN § 5.3.3.2) :
εc
Fz c=
G G Ar S
Pour calculer Ar, on doit retirer l'enrobage latéral nominal pour obtenir A1 (égale à la surface des frettes A' diminuée des
trous si elles en comportent) et tenir compte des déformations horizontales vx et vy provoquées par les efforts horizontaux
concomitants de l'effort vertical FZ.
vx
a'
Figure 3.5 : surface réduite sous l'effet des déformations horizontales.
⎛ v vy ⎞
A r = A' ⎜⎜1 - x - ⎟ avec A'= a'×b' (si les frettes ne comportent pas de trous)
⎝ a' b' ⎟⎠
On a alors :
Le calcul des déformations vx et vy est relativement complexe. En première approche, on pourra souvent négliger l'effet de
vy et utiliser la valeur maximum de vx.
• S est le coefficient de forme de la couche i considérée :
avec l p = 2 (a'+b')
⎧ te = ti
A'
⎨
S= pour les feuillets des couches internes
⎩t e = 1,4 t i pour les feuillets des couches externes
lp t e et
Cependant elle n’est pas logique dans la mesure où, en présence de feuillets externes, il est proposé d’appliquer Si au lieu
∑
du S de ces feuillets externes dans le calcul de leur tassement. La formule suivante serait plus rationnelle :
Fz t i ⎛⎜ 1 1 ⎞⎟
A' ⎜⎝ 5Gd Si Eb ⎟⎠
vz = 2
+ avec E b = 2000 MPa
Rappelons que, dans cette formule, S désigne le coefficient de forme du feuillet "i" et que, dans le cas d’un demi-feuillet, la
valeur de S vaut 2/1,4 fois celle du feuillet intermédiaire.
Les valeurs obtenues avec cette formule sont légèrement inférieures à celles de la norme ce qui sécurise sur la vérification
de la stabilité en rotation (Cf. § 3.4.1.3 ci-après) et limite les éventuelles pertes de contact avec le support sous l’effet des
rotations.
D’une manière générale, les tassements obtenus avec ces formules sont beaucoup trop importants par rapport au
comportement réel de l’appareil d’appui si l’on néglige les mouvements d’adaptation entre 0 et 3 MPa.
A titre d’exemples, lors d’essais, des variations de pression entre 5 et 15 MPa ont donné les tassements suivants :
Tassements
Dimensions suivant la formule de la suivant la formule modifiée
lors des essais
norme ci-dessus
200 x 300 ; 2 (8 + 2) ; 2 x 4 0,5 mm 1,16 mm 0,98 mm
300 x 400 ; 3 (10 + 3) ; 2 x 5 0,6 mm 1,49 mm 1,32 mm
400 x 500 ; 4 (12 + 3) ; 2 x 6 0,75 mm 1,93 mm 1,76 mm
La norme précise que la déformation verticale n'est à peu près proportionnelle à la charge qu'après un premier tassement
que l'on peut estimer à 2 mm. Cette valeur semble trop forte, notamment en cas d’assise sur des platines métalliques. Par
ailleurs, l’examen de nombreux essais de tassement indique une très grande dispersion des résultats et cette dispersion est
difficilement explicable. De fait, la valeur calculée du tassement selon la norme indique la valeur maximale que l’on puisse
obtenir sur un appareil conforme. On observe sur certains essais des valeurs de tassement 2 fois plus petites que celle du
calcul normatif vers 8 MPa et au-delà de 15 MPa le raccourcissement peut être 3 fois moindre que la valeur calculée. En
conséquence, compte tenu de cette incertitude (et de la note 2 du § 5.3.3.7 de la norme NF EN 1337-3), pour que la mise
en charge des appareils d'appui sur une même ligne soit uniforme, il est fortement recommandé de prévoir une pose
par "conjugaison" (cf. § 3.4.1.3, encadré).
Dans le cas de structures très hyperstatiques et de grande rigidité, il est conseillé de faire des essais pour estimer les
déformations réelles des appareils d'appui.
γ
Fx
τH
Sous un déplacement vx ou sous un effort horizontal Fx, la
distorsion est donnée par la formule (EN § 5.3.3.3) :
εq = = x
vx F
Tq G a b
Fx
εq ε q =tgγ
a
Figure 3.6 : distorsion de l'appareil d'appui sous un effort horizontal
Dans ces formules, le module G sera pris égal à 0,9 MPa pour les chargements statiques et à 1,8 MPa sous les actions
dynamiques (cf. 3.2.2). Par simplification, pour les ouvrages non exceptionnels, les déplacements sous l’action du vent sont
considérés uniquement à état statique.
D'autre part, le projeteur devra composer vectoriellement les efforts longitudinaux et transversaux suivant les combinaisons
d'actions du chapitre 4 du présent document (pour obtenir un effort Fxy) lorsque le cas se présentera.
γ
Mt La valeur de la distorsion εα, sous l'effet de rotations αa et
αb d'axes perpendiculaires aux côtés a et b de l'appareil
( a'2 α a + b'2 α b ) t i
τα
αa d'appui, est donnée par (EN § 5.3.3.4) :
εα =
2 ∑ t3i
Mt La répartition des distorsions est donnée dans la figure 3.7.
εα
Dans cette formule, α est la rotation d'axe parallèle au côté b de l'appareil d'appui et n représente le nombre de feuillets
internes.
ετ = K L ( εc + εq + εα ) < 7
La distorsion totale en tout point de l'appareil d'appui est limitée à l'Etat Limite Ultime (EN § 5.3.3) :
• εc, εq et εα sont les distorsions calculées respectivement sous l'effort vertical, les efforts ou déplacements horizontaux et
ferroviaires uniquement sous charges roulantes ;
De plus, la norme (EN § 5.3.3.3) limite la distorsion sous les efforts ou déplacements horizontaux à 1: εq < 1.
Cette prescription concerne les efforts et déplacements de courte et longue durée. D'autre part, les cas de chargement à
considérer comportent des efforts et des déplacements concomitants dans deux directions perpendiculaires qu'il convient de
composer vectorielle ment pour cette vérification.
A noter qu'il n'existe pas de limitation pour εc seul ou Fz (autre que celle relative au flambement).
ts = γ m
2,6 Fz ti
Ar fy
avec :
Fz Effort vertical maximum appliqué ;
fy limite élastique de l'acier qui compose les frettes (soit 235 MPa pour l'acier S235) ;
γm Coefficient partiel de sécurité dont la valeur est de 1 dans le texte d'application nationale (cf. § 1.3).
Pour les appareils d'appui dont les épaisseurs de couches d'élastomère varient ou dont les frettes comportent des trous, cette
formule n'est plus valable et on se reportera à la norme (EN § 5.3.3.5, formule générale).
Nota : dans le cas d'appareils d'appui fortement sollicités en rotation ou proche de la limite de flambement, il est conseillé,
pour les rapports b'/a' < 1,24, d'augmenter l'épaisseur ts de 5 à 10 %.
( a' α a + b' α b )
La stabilité en rotation de l'appareil d'appui se vérifie à l'Etat Limite Ultime. On doit vérifier (EN § 5.3.3.6) :
∑ vz ≥ Kr
avec :
αa et αb rotations d'axes perpendiculaires aux côtés a et b de l'appareil d'appui ;
∑ vz
Kr coefficient égal à 3 ;
somme des déformations verticales calculées comme dans le paragraphe 3.3.2.1 de ce guide.
Rappelons que les rotations αa et αb doivent inclure les défauts de pose. Celles-ci dépendent beaucoup du soin apporté à la
mise en œuvre, de la précision des calculs de déformation pendant la pose, mais également du degré d’homogénéité interne
de l’appareil d'appui. Dans la mesure du possible, il sera recherché une méthode de pose conjuguant les surfaces par
exemple avec un bain de mortier, un matage ou le béton du tablier coulé en place.
La norme NF EN 1337-3 (§ 7.1.4) n'est pas claire sur les valeurs à adopter pour les défauts de pose, ni sur la façon de les
prendre en compte. Les valeurs forfaitaires suivantes sont donc proposées :
• 0,003 radian dans le cas des méthodes de pose dites conjuguées ;
• 0,010 radian pour les structures posées directement sur les appareils d'appui.
On appliquera cette formule avec la réaction maximale de la combinaison fondamentale ayant le plus fort rapport Fz/Ar, et
avec un module égal à 0,9 MPa.
Fxy ≤ μ e Fz ≥ 3 MPa
Fz,Gmin
et
Ar
avec :
Pour le calcul de Fxy, on compose vectoriellement les efforts horizontaux provenant de toutes les actions concomitantes
résultant des combinaisons d'actions présentées au chapitre 4 du présent document. Fxy est donc composé d'efforts
permanents ou variables appliqués directement au tablier (effet du vent et du freinage) et d'efforts permanents ou variables
provenant de déformations ou distorsions imposées (température, retrait, fluage, dénivellations d'appui, ...).
Nota : l'attention est attirée sur le fait que la plupart des mortiers spéciaux ne sont pas à considérer comme "mortier de
résine".
Ce coefficient peut toutefois prendre des valeurs inférieures à celles données ci-dessus ; c'est par exemple le cas d'appareils
d'appui posés sur des tôles métalliques peintes, ou sur certaines résines.
Pour un pré-dimensionnement, on pourra reprendre la valeur usuelle d'une contrainte moyenne sur la surface de frettage
d’environ 20 à 25 MPa à l'ELU (moins pour les petits blocs, un peu plus pour les grandes dimensions), étant entendu que la
contrainte moyenne finale découlera de la formule globale du § 5.3.3 de la norme NF EN 1337-3. S'il existe un risque de
soulèvement, la contrainte finale devra être recalculée. Pour les appareils d'appui de grandes dimensions, des pressions
supérieures sont possibles, comme pour les autres types d’appareils d'appui à pressions élevées (appareils d'appui à pot par
exemple) ; il est impératif de bien prendre en compte dans la conception des supports, la possibilité de diffusion de la
descente de charge sur sa surface réduite.
Pour les appareils d'appui reposant sur des bossages en béton, on pourra vérifier les bossages et le chevêtre de la pile aux
Etats Limites Ultimes selon les règles de l'article 6.7 de l'Eurocode 2 (NF EN 1992-1-1). La contrainte sur le béton pourra
être calculée en considérant une surface réduite chargée uniformément et en tenant compte non seulement de la distorsion
en translation, mais aussi de la rotation et du durcissement éventuel de l’élastomère en fonction de la pression moyenne. Un
exemple de calcul est donné au § 3.4.2 avec la méthode de recherche d’un éventuel soulèvement au niveau des supports.
ELU
Vérification
Combinaisons fondamentales
( a' α a + b' α b )
Limite en rotation
∑ vz ≥ Kr
<
Stabilité au flambement Fz 2 G a' S1
Ar 3 Te
Fxy ≤ μ e Fz et ≥ 3 MPa
Non-glissement Fz,Gmin
A'
Figure 3.9 : synthèse des vérifications à effectuer
3.4.2 – Evaluation des surfaces réelles de contact et des pressions à répartir dans les
supports
Ce phénomène pourrait être la cause de nombreux soulèvements que l'on a constaté sur des appareils d'appui en place, sous
l'effet des rotations imposées par le tablier. En effet, même avec un appareil d'appui correctement dimensionné, les
rotations extrêmes peuvent provoquer, sur un bord de l'appareil d'appui, une décompression supérieure à l'effet de la charge
verticale centrée. Cette décompression est susceptible de détériorer les appareils d'appui.
Les études expérimentales 11 ont permis d'établir les courbes limites de soulèvement en fonction de la rotation α et de la
compression σ = Fz / A’. Ces courbes sont présentées sur la figure 3.10, à titre d'illustration du phénomène observé par
distorsion due à la compression εc et la distorsion due à la rotation εα, lorsque le soulèvement se produit. En théorie ce
rapport au calcul théorique. Elles justifient l'utilisation d'un coefficient d’adaptation Ka qui représente le rapport entre la
coefficient est de 1,00, mais l'expérience montre qu'il peut varier entre deux valeurs Ka min et Ka max (la valeur maximale
Ka max varie de 2 à 2,75 respectivement pour une pression moyenne Fz/Ar de 10 à 50 MPa).
Comme expliqué au § 3.3.2.1 (ainsi que dans la note 2 du § 5.3.3.7 de la norme NF EN 1337-3), la grande dispersion des
résultats d’essais ne permet qu’une évaluation approximative de la surface minimale de contact par le calcul.
11
Notamment les essais effectués au LROP dans le cadre de recherches.
en fonction de σ m
K a max
50
K a min
Courbe sécuritaire représentative
des essais compression-rotation
40 à la limite du soulèvement
30
Limite normative
σ m = 23,84
20
10
- Tassement
- Possibilité de rotation
sans soulèvement
αs αn
0
αn
1 2 3
K a max
αs
K a max = valeur sécuritaire théorique
d'après les essais = 2,47
La norme prescrit de vérifier que la contrainte moyenne en surface réduite est compatible avec la résistance des matériaux
d’assise. Cette justification est suffisante pour les matériaux autres que le béton ou les mortiers.
Les règlements concernant le béton (Eurocodes, BAEL, …) considèrent une vérification plus complexe, consistant à
diffuser une force répartie uniformément sur une surface réduite de contact. Il y a donc lieu, suivant ces règlements, de
vérifier la pression uniforme de contact, la possibilité de diffusion dans la masse de cette force, et de concevoir l’épaisseur
et la densité des aciers de frettage.
Nous proposons d'effectuer une évaluation complémentaire plus précise des surfaces de contact entre l'appareil d'appui et
son support. Cette méthode est un calcul sécuritaire de la surface minimale de contact à l’aide d'un coefficient Ka max donné
par la figure 3.10. Elle tient compte des interactions entre le coefficient de forme, la distorsion, le tassement et le moment
de rappel de la norme. Toutes ces relations ayant été simplifiées par rapport au modèle exact de calcul 12 , il n’y a donc pas
une cohérence parfaite entre toutes ces relations et l’on ne peut donc prétendre à un calcul très rigoureux. Il a surtout été
recherché une méthode simple (pas d’itérations) pour obtenir l’ordre de grandeur de la pression à répartir sur les supports et
pour déterminer la présence éventuelle d’une perte de contact du bloc d’élastomère pour le cas d’une fabrication présentant
une raideur en tassement maximale. Le calcul de la détermination des surfaces soumis à une pression uniforme est conduit
selon l’annexe informative A de la norme NF EN 1337-2. Les diagrammes simplifiés de pression sont représentés dans le
tableau 4.4 du chapitre 4.
12
cf. théories de F. Conversy et M. Topaloff et commentaires de J. Rajade
prendre pour α la valeur théorique ELU des calculs, augmentée de la précision de pose (à multipliée par 1,35 pour
conjuguée, phénomène présent dans les observations faites lors des essais de décollement. Dans le cas contraire,
a) Si la valeur excmax est inférieure à : a’/6, il n’y a pas de risque de soulèvement, il peut cependant exister une perte de
contact sans un véritable décollement en cas de distorsion provenant du déplacement vx.
Dans ce cas en simplifiant, la pression uniforme a pour valeur, sur le support le plus sollicité :
σunif = Fz / Aunif
La surface ainsi définie est celle à prendre en compte pour la diffusion de la force dans les supports (cf. tableau 4.4 du
chapitre 4).
Dans ce cas, on calcule forfaitairement un coefficient Krs de réduction de surface de contact par rotation à l’aide des valeurs
εc
de distorsions en compression et en rotation avec la formule :
Le coefficient Ka max est donné dans le tableau suivant (ainsi que dans la figure 3.10) :
La nouvelle surface réduite a pour valeur : Krs (a’ - vx) b’, d’où σm’ = Fz/Krs (a’ - vx) b’ et la surface minimale de répartition
uniforme vaut les 2/3 de la précédente, soit une pression uniforme de :
La surface : 2/3 Krs (a’ - vx) b’ est celle à prendre en compte pour la diffusion de la force dans les supports (cf. tableau 4.4
du chapitre 4).
De fait, nous déconseillons l’utilisation des appareils d’appui en position partielle de décollement sous charges maximales ;
cependant, il pourrait être toléré pour les appareils de petites et moyennes dimensions une perte de contact d’environ 10 %
en service sous combinaisons fondamentales. Sous charges minimales ou en phase provisoire, un décollement un peu plus
important peut être envisagé. Bien entendu la possibilité de diffusion des charges dans les supports sera vérifiée.
3.5.2 - Il est déconseillé de juxtaposer dans le sens longitudinal plusieurs appareils d'appui destinés à ne former qu'un seul
point de report de charge (figure 3.12 moitié supérieure). Cette restriction ne s'applique pas au cas des appareils d'appui
dédoublés, dont la distance entre axes est en général de l'ordre de 2 m ou plus.
3.5.3 - Dans le sens transversal, il est possible de juxtaposer plusieurs appareils d'appui (figure 3.12 moitié inférieure)
destinés à ne former qu'un seul point d'appui. Ces appareils d'appui doivent être obligatoirement identiques dans leur
composition et leurs dimensions. Il convient de rappeler que de telles dispositions doivent être justifiées en tenant compte
en particulier des rotations dues aux défauts de pose susceptibles d'exister dans le sens transversal.
3.5.4 - Lorsque les appareils d'appui exercent des contraintes de compression importantes sur les appuis des précautions
particulières doivent être prises.
Lorsque les appuis sont en béton armé, il convient de ménager une revanche de 10 à 15 cm minimum en vue d'assurer la
répartition correcte des contraintes, la mise en place des frettes et leur ancrage (figure. 3.14). En tout état de cause, il
conviendra de suivre les prescriptions relatives aux constructions en béton armé.
3.5.5 - On veillera à placer, dans toute la mesure du possible, la face inférieure des appareils d'appui au-dessus du niveau
des plus hautes eaux connues ou des crues centennales.
La position sur l'ouvrage, la grandeur et la direction d'un éventuel préréglage, ainsi que le sens de pose doivent être
indiqués clairement sur les appuis.
Dans le cas de changement d'appareils d'appui sur un pont en service, comme pour toute réparation, quand on dimensionne
un appareil d'appui en remplacement, ce dimensionnement sera un compromis entre les règles de calcul du présent
document et les possibilités sur l'ouvrage existant (hauteur disponible, dimensions en plan, ...). Pour apprécier les
adaptations aux présentes règles, prendre contact avec les bureaux d'études du réseau technique.
Le dimensionnement exact d'un appareil d'appui nécessite donc de prédéterminer ses dimensions avant d'introduire ses
caractéristiques de souplesse (verticale, horizontale et de rotation) dans l'ensemble de la structure (tablier et piles) pour en
obtenir les efforts et déplacements horizontaux permettant de vérifier que le dimensionnement respecte bien les limites
décrites dans le chapitre ci-avant. Dans le cas contraire, il convient alors de réaliser une itération.
Dans la norme NF EN 1337-3, le calcul des appareils d'appui se fait uniquement à l'Etat Limite Ultime. Les combinaisons à
utiliser sont donc des combinaisons fondamentales dans lesquelles interviennent, outre les actions permanentes, les actions
dues aux charges routières, aux effets de la température (uniforme et gradient thermique) ainsi qu'au vent.
Ces vérifications doivent être complétées par des combinaisons accidentelles si les piles de l'ouvrage sont susceptibles de
recevoir des chocs de bateaux ou de poids lourds et des combinaisons sous actions sismiques si l'ouvrage y est soumis.
Enfin dans quelques cas particuliers, d'autres vérifications sont à effectuer comme, par exemple, pour un fléau reposant en
construction sur ses appareils d'appui définitifs.
Pour les calculs qui vont suivre, on a utilisé les combinaisons fournies par les textes suivants :
• NF EN 1991-1-5 : cette norme précise les valeurs à utiliser pour les actions de température uniforme ΔTN et de gradient
thermique ΔTM. Elle précise également la façon de combiner ces deux actions pour tenir compte de leur simultanéité et
obtenir l'effet global caractéristique Tk ;
• Annexe A2 de NF EN 1990 : cette annexe définit les combinaisons à utiliser en particulier pour le calcul des appuis et
appareils d'appui.
En première approche, on peut retenir les combinaisons fondamentales données dans le tableau 4.1 :
N°
+ 1,35 gr1b 3
(1)
+ 1,35 gr2 4
1,35 Gk,sup + Gk,inf + P + S + C
+ 1,35 {gr3 ou gr4} + 1,5 {0,6 Tk} 5
+ 1,35 gr5 6
+ 1,5 FWk 7
Les efforts horizontaux qui interviennent dans les combinaisons précédentes sont à calculer selon les modalités suivantes :
• pour le freinage :
La norme NF EN 1991-2 définit l'effort de freinage à appliquer au tablier comme une fraction de la charge maximum
que l'on peut disposer sur la voie la plus chargée dans le modèle de charge 1 (NF EN 1991-2 § 4.4.1). Ces fractions sont
respectivement de 10 % pour la charge répartie UDL et de 60 % pour les charges concentrées TS.
Si on considère un ouvrage de classe 2 dont la voie principale mesure 3 mètres de largeur, l'effort total de freinage, en
valeur caractéristique, pour un tablier de longueur L est donné par :
L'effort de freinage varie de 340 à 400 kN environ pour des ouvrages modestes de 10 à 50 mètres de longueur et atteint
la valeur maximum de 900 kN pour les ouvrages de 305 mètres de longueur entre joints de chaussée. Cette valeur est
nettement supérieure à celles habituellement utilisées dans les anciens règlements (300 kN pour le freinage du camion
Bc par exemple). Pour les ouvrages sur élastomère fretté, les efforts de freinage se répartissent sur l'ensemble des
appareils d'appui du tablier, ce qui ne devrait pas poser de problème pour le ferraillage des piles. Par contre, pour les
grands ouvrages comportant des appuis fixes reprenant la quasi totalité des efforts horizontaux, le dimensionnement des
piles peut être délicat avec des valeurs aussi élevées du freinage. Si l'ouvrage comporte des piles hautes et souples, il est
conseillé de disposer plusieurs appuis fixes. Dans le cas contraire, l'appui fixe devrait être disposé sur une pile courte,
voire sur culée, ce qui peut conduire à des difficultés pour le dimensionnement du joint de chaussée (et des plaques de
glissement) sur la culée située à l'autre extrémité de l'ouvrage.
Cet effort maximum de freinage sera certainement diminué dans l'annexe nationale puisque la norme NF EN 1991-2 le
permet. L'effort de freinage maximum pourrait alors être ramené à 500 kN, sauf si l'ouvrage porte des charges militaires
conformes aux accords de normalisation STANAG (Char Mc 120).
Les effets de la température sont définis dans la section 4 de la norme NF EN 1991-1-5. Les écarts de température Te, max
et Te, min en valeurs caractéristiques sont à calculer en fonction du matériau qui constitue le tablier et de la région où est
construit l'ouvrage. Ces températures doivent être déterminées à partir de cartes qui seront fournies dans l'annexe
nationale 13 de la norme NF EN 1991-1-5. Dans l'attente, on pourra utiliser les valeurs suivantes que l'on retrouvera dans
l'annexe nationale :
Te, min Te, max
13
A la date de rédaction de ce texte, l'Annexe Nationale est en cours de mise au point en vue de sa publication prochaine.
Pour le calcul du calage des appareils d'appui à la pose, ou de ses plaques de glissement, la norme NF EN 1991-1-5 prescrit
un supplément à ajouter à l'étendue de ces variations de température. Ce supplément est de ± 20 °C, ou de ± 10 °C si la
température de pose est spécifiée. L'interprétation que nous donnons à cette prescription est que si l'appareil d'appui est mis
en charge à une température proche de + 10°C (température d'équilibre), le supplément sera de ± 10°C.
Les coefficients de dilatation prévu dans l'Eurocode sont de 1 x 10-5/°C pour les tabliers en béton et 1,2 x 10-5/°C pour les
ponts métalliques (NF EN 1991-1-5 – Annexe C). Pour les tabliers des ouvrages mixtes, la norme NF EN 1994-2 précise au
paragraphe 5.4.2.5 (3) que ce coefficient doit être pris égal à 1,2 x 10-5/°C pour le calcul de la dilatation, et à 1 x 10-5/°C
pour le calcul des gradients thermiques.
Précisons également que, même si les Eurocodes ne l'indiquent pas explicitement, le calcul de répartition des efforts dans
les différents appuis, et donc des efforts dans les piles, doit être fait en utilisant le module instantané du béton.
4.2 - Dimensionnement
4.2.1 - Présentation
La meilleure manière de comprendre le déroulement des calculs de dimensionnement d'appareils d'appui est de s'appuyer
sur un exemple (qui n'est pas un cas réel et n'a pour seul but que d'illustrer la démarche).
On considère le dimensionnement des appareils d'appui en élastomère fretté d'un ouvrage en béton précontraint coulé en
place (PSI-DP).
L'ouvrage considéré comporte 3 travées et a une longueur totale de 62 m. La largeur de la dalle est de 12,30 m pour une
épaisseur de 0,90 m.
Chaque ligne d'appui comporte deux appareils d'appui. Les efforts et déformations imposées sont récapitulés dans le
tableau 4.3 (efforts pour un seul appareil d'appui à l'ELU fondamental pour la culée C0). Ces efforts résultent d'un calcul de
dimensionnement général de la structure (calcul informatique complété par des notes manuelles supposant une répartition
égale des efforts sur chaque appareil d'appui d'une même ligne).
Les calculs qui suivent correspondent à la démarche conseillée pour dimensionner un appareil d'appui.
Dans notre exemple, nous partirons sur la valeur haute de la fourchette soit : 25 MPa.
4,50
A' > = 0,1800 m2 soit 1800 cm2
25
εq = ≤ 1
vx
avec vx = v1 + v2
Tq
• Combinaison n° 4 du tableau 4.3 :
H x x Tq 0,055× Tq
vx = v1 + v2 = v + 1
= 0,061 + = 0,061 + 0,170 Tq
2G a b 2 x 0,9× 0,1800
d'où Tq ≥ 0,073 m
v2 = 0
vx = v1 = 0,080 m
d'où Tq ≥ 0,080 m
Nota : la surface A' est calculée en prenant en compte un enrobage total de 2 x 5 = 10 mm.
On choisit habituellement un appareil d'appui rectangulaire dont le côté a, parallèle à l'axe longitudinal de l'ouvrage, est
plus petit de manière à admettre le maximum de rotation (a < b).
Soit les valeurs a' = 390 mm b' = 590 mm et A’= 2301 cm².
( 0, 2301) ⎛⎜ 1 −
0, 080 ⎞
⎟ = 0,1829 m > 0,1800 m
⎝ 0, 39 ⎠
2 2
Ar =
La valeur de l'effort vertical est : Vmax = 4,50 MN correspondant à la combinaison n° 2 du tableau 4.3. (attention : la
combinaison de charge verticale maximale n’est pas toujours prépondérante).
pression moyenne de σm =
Vmax 4, 50
= = 23,835 MPa avec Ar = 0,1888 m²
Ar Ar
L'épaisseur totale d'élastomère est de Te = 7 x 0,012 = 0,084 m (Te a été donnée dans le chapitre 3).
Si cette condition n'était pas vérifiée, en particulier en raison d'une hauteur importante d'élastomère nécessaire à la reprise
des déplacements longitudinaux, il faudrait passer à des appareils d'appui glissants ou à des appareils d'appui de surface
plus importante.
Cas n° 1 Effort vertical maximum avec déplacement dû à l'effet thermique (combinaison n° 2 du tableau 4.3).
1, 5 × 4, 50
εcd =
1,5 Fz
0, 9 × 0,1888 × 9, 783
= = 4,061
G Ar S
Avec S = S1 car la vérification est faite sur le feuillet interne le plus épais.
εqd =
0, 070
vx = 0,070 = 0,833
0, 084
d'où εcd + εqd + εαd = 4,061 + 0,833 + 0,735 = 5,629 < 7 condition vérifiée
Cas n° 2 Effort vertical avec déplacement dû à l'effet thermique et freinage (combinaison n° 4 du tableau 4.3).
1, 5 × 3, 75
εcd =
1, 5 Fz
0, 9 × 0,1875 × 9, 783
= = 3,407
G Ar S
εqd =
0, 072
vx = 0,072 = 0,857
0, 084
0, 39 × 0, 0079 × 0, 012
( )
εαd =
2
2 × 6 × 0, 012 + 2 × 0, 006
3 3
= 0,668 (α = 0,0079 = 0,0049 + 0,0030 de défaut de pose)
d'où εcd + εqd + εαd = 3,407 + 0,857 + 0,668 = 4,932 < 7 condition vérifiée
1, 5 × 3, 82
εcd =
1, 5 Fz
0, 9 × 0,1829 × 9, 783
= = 3,558
G Ar S
εqd =
0, 080
vx = 0,080 = 0,952
0, 084
0, 39 × 0, 0097 × 0, 012
( )
εαd =
2
2 × 6 × 0, 012 + 2 × 0, 006
3 3
= 0,820 (α = 0,0097 = 0,0067 + 0,0030 de défaut de pose)
d'où εcd + εqd + εαd = 3,558 + 0,952 + 0,820 = 5,330 < 7 condition vérifiée
Le cas de charge déterminant est généralement celui qui donne la rotation maximum. Dans notre cas, c’est la combinaison
n° 8 du tableau 4.3.
αmax = 6,7 x 10-3 soit, avec le défaut de rotation initial de 3 x 10-3, une valeur de αa = 9,7 x 10-3
pour Vmax = 3,82 MN, on calcule le tassement pour les 7 feuillets de 12 mm.
∑
Fz ti ⎛⎜ 1 1 ⎞⎟ 3,82 x 7 x 0,012 ⎛ 1 ⎞
vz = ⎜ + ⎟ ⎜ ⎟ = 0,00393 m, soit 3,93 mm
⎝ 5 x 0,9 x 9,783 2000 ⎠
1
A' ⎝ 5GS1 Eb ⎠
2
= + 2
0,2301
⎛ 1 ⎞
∑
a 'αa + b 'αb
vc = ⎜ 5G S + ⎟
Fz t i 1
⎝ ⎠
2
≥ condition vérifiée
A' 1
Eb Kr
a 'αa + b 'αb
Vz = 4,63 mm = 1,13 mm
Kr
a 'αa + b 'αb
Vz = 3,86 mm = 1,03 mm
Kr
C'est donc le cas de charge de freinage associé à la température uniforme qui est a priori déterminant sous Vmin. Pour
notre cas, c’est la combinaison n° 4 bis du tableau 4.3.
Ar = (0,2301) ⎜⎜1 −
⎛ 0,059 ⎞
⎟⎟ = 0,19529 m2
⎝ 0,39 ⎠
NB : la valeur de 0,07 est obtenue en sommant V1 (0,059 du tableau 4.3) et V2 (0,011) calculé pour la combinaison 4 du
§ 4.2.4.
σmin =
Vmin 0,79
= = 4,187 MPa
Ar 0,1887
1,5 × 0,6
μe = 0,1 +
1, 5 K f
σm
= 0,1 + = 0,315 (Kf = 0,6 pour le béton)
4,187
Condition vérifiée
Pour information, les combinaisons n° 2 bis et 8 bis du tableau 4.3 nous donnent respectivement :
2, 6 × 4, 50 × 0, 012
0,1888 × 235
ts = = 0,00316 m
Vérification d’un bloc élastomère : 400 x 600 ; 6 (12 + 4) ; 2 x 6 ⇒ S = 9,783 ⇒ A’= 0,2301 m2
εc = 4,061
εq = 0,833 < 1
Distorsions :
εα = 1,268
εt = 6,162 < 7
Frettage ts = 3,16 < 4 mm
Mt = 2,47 [0,9 × (0,015 – 0,003) x 3905 x 590)] / (6,25 × 123 × 75,3) = 174,6 MN.mm
La nouvelle pression moyenne se répartie selon un diagramme triangulaire sur une largeur a’’ :
a’’ = 242 x 1,5 = 363 mm, soit une surface : 363 x 590
et une pression moyenne : 4500000/363 x 590 = 20,98 MPa < 27,253 MPa (condition de non-flambement).
En reprenant les mêmes hypothèses, mais avec une rotation αa = 0 ,024 rad (soit α = 0,021) :
εc = 4,061
εq = 0,833 < 1
Distorsions
Mt = 2,47 [0,9 × (0,024 – 0,003) × 3905 × 590] / (6,25 × 123 × 75,3) = 305,6 MN.mm
(Risque de soulèvement sur environ 2,5 % de la surface sans tenir compte des déplacements horizontaux)
La surface de pression uniforme est un rectangle : a’’ = 2/3 × Krs ( a’ - vx ) = 2/3 × 0,975 (390 –70) = 208 mm
b’ = 590 mm , d’où Aunif = 122705 mm2
La nouvelle pression moyenne se répartie selon un diagramme triangulaire sur une largeur a’’ :
a’’ = 208 × 1.5 = 312 mm, soit une surface : 312 × 590
et une pression : 4500000/312 x 590 = 24,45 MPa < 27,25 MPa
La stabilité au flambement est donc vérifiée pour la face la plus critique de l'appareil d'appui. Si elle ne l'était pas, il serait
nécessaire de re-vérifier cette condition en faisant la moyenne des contraintes moyennes sur les 2 interfaces.
L’une des interfaces ne subit aucune décompression, l’autre peut atteindre un soulèvement sur la largeur a’, de (390 – 312)
= 78 mm, soit 23,6 % de la surface de l’interface.
En ajoutant un feuillet, il ne subsiste qu’une perte de contact principalement due aux mouvements horizontaux comme l’a
montré l’étude du cas précédent.
Un appareil 450 × 600 ; 5 (16 + 4) ; 2 × 8 répond aux sollicitations de ce cas sans risque de soulèvement et avec des
pressions moindres sur les interfaces.
4.3.1 - Généralités
Comme il a été dit plus haut, les efforts horizontaux exercés sur le tablier (freinage, vent, ...) dépendent des caractéristiques
des appuis eux-mêmes. En particulier, s'il y a dissymétrie, ces efforts ne sont pas répartis de manière identique, ce qui peut
amener à dimensionner des appareils d'appui différents. Il en va de même des efforts développés par le tablier en fonction
des déplacements imposés par les déformations de la structure (retrait, fluage, température).
Les efforts se répartissent en fonction de la rigidité de chaque appui. La rigidité R d'un appui sera, par définition :
R = , Δ étant le déplacement de la tête d'appui sous l'action d'une force horizontale unité.
1
Δ
Il est à noter que les rigidités R1 et R2 d'un appui sont à calculer pour les deux cas signalés ci-dessus : déformations lentes et
efforts dynamiques. L'Eurocode prescrit d'utiliser le module instantané du béton pour la pile. Par contre, pour l'élastomère,
on utilisera son module instantané pour les efforts dynamiques (cf. § 3.3.2.2, Gdyn = 2 x 0,9 = 1,8 MPa) et son module de
référence (0,9 MPa) pour les déformations lentes (retrait, fluage et température).
4.3.2.1 - Déformation
Les données sont les variations de longueurs Δl i de chaque travée d'un tablier continu. On connaît ainsi le déplacement
relatif de l'appui "i" par rapport à l'appui "1" situé le plus à gauche :
∑ Δ li
i −1
Δi - Δ1 = = di
1
∑R
Figure 4.2 : déformation des appuis
n
∑ H1,i
di
Des relations H1,i = k1,i Δi et = 0 on déduit Δ1 = −
1,i
∑R
n
1
n
1
1,i
QO=================Appareils d'appui en élastomère fretté – Utilisation sur les ponts, viaducs et structures similaires
4.3.2.2- Effort de freinage (dynamique)
Lorsqu'une force H2 est appliquée au tablier, les déplacements Δi des têtes d'appui sont égaux et l'on en déduit, avec :
∑H ∑R
∑R
H2,i = Δi R2,i et = Δi = H2
R2, i
2, i 2, i H2,i = H2
2, i
On suppose un ouvrage construit symétriquement. Les culées sont identiques et sont équipées de deux appareils d'appui de :
Les piles ont des caractéristiques mécaniques différentes et sont équipées de deux appareils d'appui de :
Culées : les culées sont supposées infiniment rigides, seuls les appareils d'appui se déforment. On a donc, en tenant compte
de deux appareils d'appui par ligne :
Δu1 =
1 Te 1 0,048
- sous un effort statique : = x = 0,1693 m/MN
2 Gab 2 0,9 x 0,35 x 0,45
- sous un effort dynamique : Δu2 = 0,0847 m/MN
On suppose que les culées reposent sur un sol de très bonne qualité et donc que la déformation de la fondation est
négligeable.
Remarque : à titre d'illustration, on a pris des valeurs fortement dissymétriques pour les souplesses des appuis.
Nous rappelons que la souplesse des piles doit être prise en considérant le module instantané du béton pour les efforts
dynamiques et les effets journaliers de la température. L'attention du projeteur est attirée sur le fait que le calcul de
l'appareil d'appui doit être pris en compte avec la raideur instantanée maximale du sol, alors qu'il est pris avec sa
raideur différée minimale lors du calcul des fondations.
Les déplacements relatifs di des appuis par rapport à l'appui de gauche sont :
Déplacement appui 2 = - 0,0152 = - 0,015 m
Déplacement appui 3 = - 0,0152 - 0,0212 = - 0,036 m
∑R
Déplacement appui 4 = - 0,0364 - 0,0152 = - 0,052 m
n
∑R
1
n
∑R
1
n
di
et donc Δi= -
1, i
∑R
1 0,798
n
= = 0,0247 m
32,37
1, i
14
Il est rappelé que la valeur proposée par l'annexe nationale à la norme NF EN 1991-2 est de 0,5 MN (cf. § 4.1).
Le tableau suivant représente les déformations et les efforts calculés pour un seul appareil d'appui. On constate que les
écarts sur les déplacements sont assez faibles, mais qu'il peut en aller différemment pour les efforts de freinage. La
récapitulation de ces valeurs est présentée dans le tableau ci-dessous (efforts pour un appui).
c Dans cette colonne, le calcul est fait en supposant le point fixe au milieu de l'ouvrage et une répartition uniforme du
freinage sur les 4 appuis ;
Culée 1 Pile 2
c d c d
Δ1 déformation (m) 0,026 0,027 0,011 0,012
freinage (MN) 0,045 0,031 0,045 0,066
Dans ce cas, par souci de simplification, s'agissant d'un ouvrage d'art courant, on disposera, sur culées et sur piles, les
appareils d'appui du dimensionnement initial.
Tous calculs faits, les efforts sur les culées sont légèrement réduits dans le cas du freinage, mais dans une proportion
insuffisante pour modifier les appareils d'appui. En conséquence, il est souvent inutile, dans les cas courants, d'effectuer des
calculs complexes prenant en compte ces souplesses. On s'attachera plutôt à soigner le dimensionnement initial en évitant
d'oublier un cas de charge qui pourrait être dimensionnant.
4.4.1 - Généralités
Comme il a déjà été évoqué plus haut, lorsque les déplacements horizontaux sont importants, notamment sur les culées, le
nombre de feuillets nécessaire à la reprise de ces déformations risque d'être incompatible avec la stabilité au flambement de
l'appareil d'appui. Il peut être alors nécessaire de disposer des appareils d'appui glissants en lieu et place d'appareils d'appui
classiques.
Le mélange de ces deux types d'appareils d'appui est assez complexe à calculer, puisqu'il faut tenir compte de la souplesse
des appuis eux-mêmes, de celle des appareils d'appui classiques et du coefficient de frottement des appareils d'appui
glissants. Cependant, la présence d'un certain nombre d'appareils d'appui classiques en élastomère apporte une souplesse
d'ensemble, très positive en particulier en cas de calcul au séisme de la structure.
On note que l'effort éventuel dû au freinage sur le tablier doit être intégralement repris par les appareils d'appui non
glissants. (cf. § 4.4.1.4).
inoxydable et σp pression de contact sur le PTFE, que l'on prendra égale à Fz/A pour les appareils de type D. On prendra en
compte la surface réelle du PTFE pour les appareils de type E. En outre, la pression doit être limitée à 30 MPa.
n α
≤4 1
4 < n < 10 (16-n)/12
≥ 10 0,5
Exemple : structure à 4 travées avec deux appareils d'appui classiques sur les piles centrales et deux appareils d'appui
glissants sur chacune des culées :
n= 4 d'où α = 1
μa = 0,5 μmax (1 + 1) = μmax = 5,3 % (compte tenu de la pression σp = 12,65 MPa)
μr = 0,5 μmax (1 - 1) = 0
15
cf. Bibliographie
On indique ici les raccourcissements pris en compte pour chaque travée, de la même manière que dans le cas précédent :
Le calcul des déplacements s'effectue comme dans le paragraphe 4.3. Dans le cas où il y a des appareils d'appui glissants, la
difficulté réside dans le fait que ces appareils d'appui agissent jusqu'à un certain seuil. En dessous de l'effort de glissement,
C0 et C4 P1 et P3 P2
V max (MN) 2,35 10,71 11,12
V min (MN) 1,16 8,39 8,87
| rot max | (10-3 rd) 2,4 1,2 2,1
| rot min | (10-3 rd) 1,0 0,6 1,5
C0 et C4 P1 - P2 - P3
1 appareil de 400 x 500 2 appareils de 700 x 600*
Pour les déplacements horizontaux, on simplifie grandement les calculs en considérant un point 0 au milieu géométrique de
l'ouvrage. Dans ce cas, les déplacements maximaux à prendre en compte seraient :
C0 et C4 P1 et P3 P2 unité
vi max 78 47 0 mm
Ce calcul permet de voir immédiatement que les appareils d'appui sur culées - de petites dimensions - devront être glissants
car il ne sera pas possible d'empiler suffisamment de couches d'élastomère pour absorber le déplacement.
C0 et C4 P1 - P2 -P3
1 appareil de 400 x 500 ; 3 (12 + 3) ; 2 x 6 2 appareils de 700 x 600 ; 6 (16 + 4) ; 2 x 8
Sur pile : une ligne de deux fois 2 appareils d'appui de 700 x 600 ; 6 (16 + 4) ; 2 x 8
1 0,112
souplesse = = 0,0741 m/MN (en statique)
4 0,9 x 0,6 x 0,7
• En dynamique (freinage), les souplesses sont divisées par 2.
Les appareils d'appui glissants sur culées ont un coefficient de frottement d'environ 5,3 % en charge maximale. Compte
tenu d'un effort vertical maximum de 2,33 MN (pour un appareil), l'effort limite maximal de glissement - par culée - est de :
1ère itération
Pour la déformation maximum, prise égale à 6 x 10-4 (CP et température uniforme), les déplacements relatifs di des
appareils d'appui par rapport à l'appui de gauche sont :
Déplacement appui 1 = - 0,031 = - 0,031 m
Déplacement appui 2 = - 0,031 - 0,047 = - 0,078 m
Déplacement appui 3 = - 0,078 - 0,047 = - 0,125 m
∑ ∑R
Déplacement appui 4 = - 0,125 - 0,031 = - 0,156 m
n n
R1,i di = -3,276 1, i = 44,09
∑R
1 1
n
di
et donc Δ0 = -
1, i
∑R
1 3,276
n
= = 0,074 m
44,09
1, i
1
× 260,00 = 123,83 m
0,074
Le point 0 se situe donc à la distance x0 =
0,156
C0 P1 P2 P3 C4
déplacement m 0,074 0,043 -0,004 -0,051 -0,082
H MN 0,56 0,52 -0,03 -0,43 -0,61
Hlim 0,25 - - - 0,25
2ème itération
Les appareils d'appui glissants ont une rigidité nulle. On remplace les valeurs de Ri pour C0 et C4 par 0. Cependant, le
calcul se complique, car il faut étudier successivement trois cas de figure :
• les appareils d'appui glissants ont tous le même frottement ;
• celui des appuis situés à gauche du point 0 a une valeur égale à la valeur minimale (§ 4.4.1.3), et maximale pour ceux
situés à droite ;
• et l'inverse, à savoir valeur maximale pour les appuis de gauche et valeur minimale pour les appuis de droite.
Nota : il faut comprendre que la présence d'appareils d'appui glissants transforme la structure en un système non linéaire.
Il n'est donc pas rigoureusement possible de superposer les efforts et déplacements de chacune des actions pour les
combiner. Cependant, cela entraînerait des calculs compliqués parfaitement inutiles par rapport aux différences sur les
valeurs à calculer. On pourra donc se contenter de considérer que la valeur du déplacement due à la température uniforme
est la différence entre le calcul avec le raccourcissement maximum (ici 6.10-4) et le raccourcissement dû aux charges
permanentes (2.10-4).
En ce qui concerne le freinage, il est supposé réparti uniquement sur les appareils d'appui non glissants. La valeur de
l'effort pris par l'appui est directement proportionnelle à la rigidité de l'appui.
On obtient :
Pile 1 Piles 2 et 3
v1 v1
Appareil d'appui 0,0370 0,0370
Fondation + fût 0,003 0,0143
Total 0,040 0,0514
Ri = 1 24,969 19,474
v
Les calculs précédents conduisent, au cours de la vérification des appareils d'appui, à un léger surdimensionnement des
appareils sur les piles, ceux sur culées ayant été d'emblée correctement dimensionnés.
Tous calculs faits, pour s'adapter le plus exactement possible aux efforts et déformations appliqués aux appareils d'appui,
on pourrait réduire le nombre de feuillets.
C0 et C4 P1 P2 P3
1 appareil de 400 x 500 2 appareils de 700 x 600
3 x (12 + 3) ; 2 x 6 4 x (16 + 4) ; 2 x 8 3 x (16 + 4) ; 2 x 8 6 x (16 + 4) ; 2 x 8
(inchangé) (inchangé)
Les appareils d'appui sur piles étant modifiés, il faudrait refaire un nouveau calcul de répartition des efforts. Ce calcul
montre que les appareils d'appui sur piles conviennent.
4.4.3 - Conclusion sur les calculs d'ouvrages comportant des appareils d'appui
glissants
Dans le même esprit que la conclusion du paragraphe 4.3.2.3.4, nous attirons l'attention de chacun sur l'équilibre entre les
calculs et les économies matérielles réalisables sur les appareils d'appui.
L'exemple précédent a été choisi volontairement avec une forte différence entre les souplesses des piles, de manière à
grossir les écarts auxquels on pourrait aboutir pour le dimensionnement des appareils d'appui. Même dans ce cas, il montre
une économie très modérée sur le volume total de ces appareils d'appui (4 et 5 feuillets au lieu de 7 au pré-
dimensionnement), économie qui devient marginale par rapport au coût global de l'ouvrage. Il faudrait, par ailleurs, tenir
compte de l'augmentation du coût des études nécessaires pour optimiser ces appareils d'appui. Si l'on ajoute à cela le risque
(non négligeable) d'une erreur à la mise en œuvre par confusion entre des appareils d'appui peu différents (ex : 5 feuillets à
la place de 4, etc.), erreur bien plus dommageable pour le fonctionnement des appuis que l'économie envisageable, nous ne
pouvons que conseiller la simplicité dans la détermination des appareils d'appui.
Il est nettement préférable d'apporter la plus grande attention à la pose - soignée - de ces appareils d'appui, la durabilité est
à ce prix.
On peut apprécier la nécessité de disposer d'appareils d'appui de qualité par les conséquences financières de leurs
éventuelles défaillances. En effet, le coût induit par le changement d'un appareil d'appui déficient est sans commune mesure
avec son coût de fourniture : le rapport est de l'ordre de 50 pour 1, parfois nettement plus.
La longévité des appareils d'appui résulte autant de leurs caractéristiques intrinsèques que du soin apporté à leur mise en
œuvre. Il est donc nécessaire, outre le choix rationnel des différents types d'appareils d'appui, de s'assurer de la qualité et de
la constance de leur fabrication.
La qualité de ces produits dépend de la maîtrise des procédés de fabrication. Les dispositions d'Assurance Qualité doivent
permettre :
• de traduire la qualité requise en termes de méthodes de fabrication ;
• d'obtenir la qualité requise ;
• de vérifier qu'elle a été obtenue ;
• de justifier ultérieurement qu'elle a été atteinte et vérifiée.
Outre cet aspect général de la qualité, les appareils d'appui en élastomère fretté présentent certaines particularités :
• leur fabrication et leur commercialisation nécessitent des équipements et des investissements qui sont l'apanage de
sociétés spécialisées ;
• leur technologie nécessite des analyses et des essais en laboratoires longs et coûteux qui ne peuvent être effectués à
l'occasion de chaque chantier.
C'est l'ensemble de ces considérations qui a conduit à mettre en place une procédure de certification permettant d'apprécier
la conformité aux exigences essentielles définies par la Directive sur les produits de construction (dite DPC du 21/12/88) et
qui est attesté par un marquage CE de niveau 1 (il existe un marquage CE sur les appareils d'appui de niveau 3 qui n'est
pas utilisé sur les ponts). Ce marquage CE s'appuie sur la partie harmonisée de la norme NF EN 1337-3.
a) le fabricant
• doit disposer d'un contrôle de la production en usine ;
• doit faire des essais complémentaires sur des échantillons prélevés dans l'usine selon un plan d'essais prescrit ;
On notera que, par rapport à la marque de certification de qualité volontaire NF, il n'y a pas d'essais annuels de contrôle par
un organisme tiers, ce qui constitue une diminution du niveau de qualité surtout quand on sait ce que les essais permettaient
de mettre en lumière comme défaut de suivi de fabrication.
Cette question reste en suspens et des négociations sont en cours pour essayer de mettre en place une marque de qualité
reprenant cet aspect du contrôle annuel régulier, en sus du marquage CE.
Elles permettent de juger le produit sur les quatre aspects suivants (§ 5.2.2.1 à 5.2.2.4) :
a) Comportement en cisaillement
• Détermination du module de cisaillement G selon l'annexe F de NF EN 1337-3
On détermine le module G à l'aide de deux appareils d'appui qui sont intercalés entre trois plaques. Les plaques supérieures
et inférieures sont fixées solidement sur les côtés aux plateaux de la presse, tandis qu'un effort horizontal est appliqué sur la
plaque du milieu (figure 5.1). Pour empêcher le glissement des appareils d'appui, on applique pendant l'essai une charge
constante.
On mesure en continu la déformation d'une éprouvette jusqu'à une contrainte de compression prédéterminée.
L'essai consiste :
• soit à mesurer l'angle de rotation et la perte éventuelle de surface de contact de l'éprouvette sous un effort de compression
croissant et excentré de valeur prédéterminée ;
• soit à rechercher l'excentricité limite correspondant à une surface de contact prédéterminée, sous un effort de
compression fixé.
Dans les conditions suivantes : à température ambiante : 23°C ± 2°C, pendant une durée minimale de l'essai de un mois,
sous une contrainte de compression de 25 MPa, on doit obtenir le résultat suivant :
• l'indice de fluage ΔΣ/Σ1 doit être inférieur à 0,2
• aucun défaut accepté : adhérence, craquelure, fissure, claquage, rupture, ...
Dans les conditions suivantes : à température ambiante : 23°C ± 2°C, pendant une durée minimale de l'essai de trois mois,
sous une contrainte de compression de 6 MPa et une distorsion de tg γ = 0,7, on doit obtenir le résultat suivant :
• Rcst ≤ 20 %. DRC à 23 °C, C ≤ 25 %
• aucun défaut accepté : adhérence, craquelure, fissure, claquage, rupture, ...
L'évolution des caractéristiques mécaniques après vieillissement artificiel ou de tenue à la chaleur concerne les essais des
annexes F, G et H de NF EN 1337-3.
Dans les conditions de l'essai, à température ambiante de 23°C ± 2°C avec un module G = 0,9 MPa ± 0,1 MPa, on doit
obtenir les résultats suivants :
e) D'autres normes, applicables à l'élastomère vulcanisé et non au produit fini, permettent d'évaluer les éventuelles
variations physiques et d'en mesurer les effets. C'est le cas, par exemple, de la norme NF ISO 1817 : "détermination de
l'action des liquides (huiles de décoffrage)".
En ce qui concerne le comportement aux actions sismiques, on se référera aux essais spécifiques définis dans la
prEN 15129 sur les dispositifs antisismiques, ou à défaut, à l'annexe K de la NF EN 1998-2 (EC8-2).
0123-CPD-0001
10 Société X SA
Figure 5.3 : exemple d'un marquage CE.
Par contre, un Maître d'œuvre a tout loisir, pour une application particulière, de définir un produit qui sera spécifique à cet
ouvrage et sera fabriqué uniquement pour celui-ci. Dans ce cas, il devra s'assurer, sur la base des normes NF EN et/ou
simplement nationales (cf. § 5.2.2.2 et 5.2.2.3 sur les normes d'essais non reprises au niveau européen en norme EN) que le
produit est conforme au marché.
Pour ce qui concerne le texte d'application nationale de la norme NF EN 1337-3, nous conseillons au Maître d'œuvre
d'utiliser les exemples d'articles de CCTP que l'on trouvera en annexe 4.
Le bon positionnement de l'appareil d'appui une fois en place sera vérifié par un contrôle de vérification de la conformité
du type d'appareil d'appui par rapport à son emplacement prévu sur les plans.
16
Cette opération est faite par vérinage et peut permettre d'éviter l'utilisation d'appareils d'appui glissants sur culée.
On n'oubliera pas, au moment de la réception du pont, de faire le point 0 de l'ensemble des appareils d'appui (distorsion,
rotation, défauts de bossage, etc.).
17
Publication Sétra sous la référence F0230 et LCPC FASC13.
Il existe un programme de pré-dimensionnement des appareils d'appui en élastomère fretté : le programme NEOP, qui fait
partie du catalogue des logiciels du Sétra (disponible sur commande auprès du bureau de vente).
Ce programme dimensionne ces appareils d'appui suivant les règles définies dans la norme NF EN 1337-3 et dans le
présent document.
Le logiciel permet de traiter un ouvrage complet en entrant les définitions des lignes d’appui et des appuis de chaque ligne
ainsi que la définition des travées.
Il comporte plusieurs modules indépendants, selon que l’on s’intéresse à l’ouvrage dans sa globalité ou bien à un appareil
d’appui en particulier.
Dans tous les cas, les résultats peuvent être imprimés ou intégrés à une note de calculs sous Word.
Le programme NEOP fonctionne sur micro-ordinateur de type Pentium ou équivalent, sous l'interface Windows 98, 2000 et
XP. Le programme NEOP est fourni dans un coffret qui comporte un CD d'installation, une disquette de protection et une
documentation.
Le réseau des PRD (pôles régionaux de diffusion) peut renseigner sur la diffusion et l'utilisation de ce programme. Ce
réseau des PRD comporte un correspondant par CETE.
Ce dernier arrêté précise que les vérifications doivent être menées conformément à l’un des deux documents suivants :
• guide AFPS 92 pour la protection parasismique des ponts ;
• document d’application nationale de l’ENV, 1998 - Partie 2 : Eurocode 8 - Conception et dimensionnement des
structures pour leur résistance au séisme - Partie 2 : Ponts.
Compte tenu de la publication proche de la norme NF EN 1998-2, le présent guide s'appuie principalement sur cette
dernière.
Chacun de ces documents comporte des spécifications concernant les appareils d’appui en élastomère fretté. En effet, la
grande souplesse de l'élastomère permet d’augmenter les périodes des modes propres de l’ouvrage et ainsi d’éviter la bande
de fréquences la plus critique. C’est pourquoi l’utilisation des appareils d’appui en élastomère fretté est une disposition
simple et efficace pour obtenir la résistance aux séismes.
Des deux règlements autorisés (AFPS 92 ou Eurocode 8), l’Eurocode est celui dont les méthodes de calcul sont les plus
proches de celles de NF EN 1337-3. Il est donc logique de s’y référer ici.
Afin de faciliter l’application conjointe de l’Eurocode 8 et de la norme NF EN 1337-3, le tableau A.1 précise les notations
des deux textes :
Module de cisaillement sous séisme Gdyn Noté Gb = 1,1 Gg dans l'EC8-2 § 7.5.2.3.3 (2)
Contrainte normale σm
Force verticale Fz,d
largeur des frettes a'
longueur des frettes b'
épaisseur d’une couche courante : ti
coefficient de forme S
coefficient de forme de la couche la plus épaisse S1
aire réduite Ar (au 1° ordre)
épaisseur totale d'élastomère Te Noté te dans l'EC8-2 § 7.5.2.3.3 (2)
distorsion due à l’effort horizontal εq,d
distorsion nominale totale εt,d
Tableau A.1 : notations de l'Eurocode 8 et de la NF EN 1337-3
Les appareils d’appui en élastomère dits spéciaux doivent être testés selon une procédure détaillée (EC8-2 annexe K et
prEN 15129) relativement lourde et applicable à tous les dispositifs d’isolation parasismique.
Les appareils d’appui en élastomère qui n’ont pas subi ces tests sur prototypes sont dits simples.
La très grande majorité des appareils d'appui en élastomère fretté utilisés en France aujourd'hui entrent dans la catégorie
dite simple. Ainsi, la présente annexe traite des appareils d’appui simples en élastomère fretté.
On obtient ainsi trois efforts sismiques qui agissent sur l’appareil d’appui :
• Fx : force horizontale qui crée une distorsion longitudinale ;
• Fy : force horizontale qui crée une distorsion transversale ;
• Fz : force verticale qui vient alourdir ou alléger la descente de charges.
La concomitance de ces trois efforts doit être prise en compte. Parmi les deux options proposées par NF EN 1998-2, pour
combiner les effets calculés dans chaque direction, la plus pratique à appliquer aux appareils d’appui en élastomère fretté
consiste en trois combinaisons linéaires pondérées comme représenté sur le schéma de la figure A.1 (NF EN 1998-2,
article 4.2.1.4(2)).
0,3 Fy Fy 0,3 Fy
Fx 0,3 Fx 0,3 Fx
03F
0,3 Fz 0,3 Fz Fz
Pour les ponts urbains à trafic intense, c’est-à-dire ceux de la classe 1 de NF EN 1991-2, il convient de rajouter également
20 % (30 % pour les ponts ferroviaires) des charges d’exploitation à caractère normal (à préciser dans le CCTP sur la base
de l'Annexe Nationale de la norme NF EN 1998-2).
Sous séisme, l’Eurocode propose pour les appareils d’appui courants d’utiliser un module de cisaillement Gb = 1.1 Gg
(NF EN 1998-2, § 7.5.2.3(5)).
Selon les règles de l’AFPS, la valeur de G utilisée pour le calcul sismique doit être prise entre 0,8 et 1,2 MPa. Ceci a été
défini sur la base d’essais réalisés lors de la construction de centrales nucléaires dans des régions soumises au risque
sismique.
Vu les incertitudes qui pèsent sur l’estimation de la valeur de G, liées notamment au vieillissement de l'élastomère et à la
température ambiante, il n’est pas souhaitable de compliquer de manière irréaliste les méthodes de calcul. C’est pourquoi
nous recommandons d’estimer les effets du séisme avec un module de cisaillement de 1,2 MPa. Cette proposition a
d’ailleurs été introduite dans le guide AFPS 92.
Il est difficile de définir une loi de comportement plus précise sans connaître la formulation de l'élastomère, variable selon
les fournisseurs. Bien entendu, une valeur différente du module de cisaillement pourra être adoptée si le fabricant fournit
les justifications nécessaires (NF EN 1998-2, annexe J).
Lorsqu’un tablier repose sur des appareils d’appui en élastomère fretté, ce sont ces derniers qui apportent le plus de
souplesse à l’ouvrage. Il est donc primordial de les prendre en compte dans le modèle dynamique permettant de calculer les
périodes propres. En théorie, l’appareil d’appui doit être modélisé par un ressort multi-directionnel, fonctionnant aussi bien
en traction-compression qu’en rotation, c’est-à-dire par six raideurs (figures A2 et A3).
Les raideurs doivent être calculées comme cela est indiqué dans le tableau A.2 (NF EN 1337-3, § 5.3.3.7). Dans la grande
majorité des cas, l’appareil d’appui peut être considéré comme infiniment rigide en direction verticale et infiniment souple
en rotation, ce qui conduit à la formulation simplifiée de la troisième colonne.
⎡ ti ⎛ ∞
1 ⎞⎤
⎢∑ ⋅ ⎜⎜
Kz −1
+ ⎟⎥
⎢⎣ A′ ⎝ 5 ⋅ G b ⋅ S1 E b ⎟⎠⎥⎦
1
2
a ′5 ⋅ b′
Gb ⋅
Kθ rectangulaire 0
n ⋅ ti ⋅ Ks
3
π ⋅ D' 6
Gb ⋅
Kθ circulaire 0
512 n ⋅ t i
3
Kθz - 0
Ks est un paramètre tabulé en fonction du rapport b/a (NF EN 1337-3, article 5.3.3.7, tableau 4).
L’autre méthode consiste à concevoir la structure de telle sorte que son endommagement reste très limité sous le séisme de
calcul, comme on le fait habituellement sous les charges classiques : conception essentiellement élastique ou à ductilité
limitée. Ceci ne dispense pas de prendre les dispositions nécessaires pour assurer un minimum de ductilité à la structure. Il
est par ailleurs loisible de tenir compte de la fissuration des appuis, de préférence par une méthode de calcul itérative
assurant la cohérence entre les efforts calculés et les inerties utilisées.
Cette dualité des méthodes de conception se retrouve lorsque l’on emploie des appareils d’appui en élastomère, que ce soit
sur tous les appuis ou sur une partie d’entre eux seulement.
A1-5 - Prescriptions
Dans l’ensemble, les vérifications à effectuer sont analogues à celles concernant les autres chargements. Il n'est admis
aucun soulèvement au droit des appareils d'appui en élastomère.
Les prescriptions sous les combinaisons de charges sismiques sont détaillées ci-dessous (NF EN 1998-2, article 7.6).
La valeur attribuée à γm dans l'expression (5.2) de NF EN 1337-3 sera fixée par le Texte d'Application Nationale. La valeur
recommandée actuellement dans NF EN 1998-2, est γm = 1,15.
En outre, le déplacement de calcul sous séisme doit être affecté d'un coefficient de fiabilité γIS=1,50 (valeur recommandée,
à fixer dans l'Annexe Nationale de NF EN 1998-2).
ε q ,d ≤ 2,0
les autres charges (1,0) :
Le calcul de la distorsion tient compte des déformations imposées comme précisé ci-avant (cf. A.1.2).
A1-5.2 - Flambement
2 ⋅ a ′ ⋅ Gb ⋅ S ′
Comme pour les autres charges, on vérifiera sous combinaisons sismiques :
≤
Fz ,d
Ar 3 ⋅ Te
A1-5.3 - Glissement
Là encore, on effectuera les mêmes vérifications que pour les charges courantes, mais en tenant compte du séisme.
Toutefois, le coefficient de frottement à utiliser est celui de l’Etat Limite de Service.
⎛ K ⎞
Fxy,d ≤ ⎜ 0,1 + f ⎟ ⋅ Fz,d σm =
Fz,d
⎝ σm ⎠
où
Ar
et σ m ≥ 3,0 MPa
Contrairement aux spécifications de NF EN 1337-3, cette dernière clause n’est pas à vérifier sous les charges permanentes
mais sous la combinaison sismique la plus défavorable (probablement lorsque le séisme vertical est ascendant).
Dans la plupart des cas, il ne sera pas possible de vérifier les conditions de non-glissement en zone sismique et on sera
conduit à prévoir des dispositifs anti-cheminement.
Par ailleurs, il convient de s’assurer dans certains cas que le recouvrement entre l’élément supporté et le support est
suffisant (repos d’appui minimal).
Ces attelages doivent être prévus avec un jeu ou des marges appropriées de manière à demeurer inactifs sous l'action
sismique de calcul, et n'intervenir qu'en fin de course de l'appareil d'appui.
Dans les règles AFPS, cette disposition est proposée selon les deux directions horizontales : longitudinale et transversale. Il
est alors recommandé de prendre en compte dans le calcul du jeu, une portion des effets thermiques et la totalité des effets
différés :
d S = d G + 0,40 d T + d + dE
diff
- dG : déplacement dû aux effets de longue durée des actions permanentes et quasi permanentes ;
- dT : déplacement de calcul dû aux mouvements thermiques ;
- ddiff : déplacement dû aux effets différés ;
- dE : déplacement sismique de calcul.
Le jeu dégagé ne doit pas être plus important afin de limiter les effets de choc provenant de la mise en mouvement du
tablier, et la butée est dimensionnée pour reprendre un effort H égale à 40 % de l'effort sismique de calcul.
La figure A.4 présente une disposition possible. Il s’agit d’une butée en béton armé solidaire du fût de pile. Cette butée
pénètre dans une réservation aménagée en sous-face du tablier sur une hauteur de l’ordre de 10 cm, suffisante pour
transmettre l’effort H. L’attelage sismique ainsi constitué fonctionne aussi bien dans le sens transversal que dans le sens
longitudinal.
Les attelages sismiques doivent être calculés selon le règlement adapté à leur matériau constitutif. Les vérifications se
feront à l’Etat Limite Ultime, mais avec la valeur nominale du poids repris par l’appui considéré (c’est-à-dire que Q ne sera
pas pondéré par 1,35). Les coefficients de sécurité portant sur les matériaux sont ceux correspondant aux combinaisons
fondamentales (EC8-2 DAN article 5.2).
Pour des butées en béton armé, on appliquera par exemple la partie de NF EN 1992-2 (EC2) qui traite des consoles courtes.
On prendra garde à ce que les butées n’amènent pas de dispositions préjudiciables à la durabilité des appareils d’appui
(évacuation des eaux, possibilités de vérinage, gêne dans les dilatations thermiques, ...).
Le dispositif peut être analogue à l’attelage sismique décrit ci-dessus, à la différence que le jeu est réduit à une valeur ne
dépassant pas 15 mm. Ce nombre constitue un compromis entre :
• les tolérances de réalisation sur chantier ;
• un jeu nécessaire pour laisser libre les déformations dans la direction perpendiculaire au blocage ;
• un jeu à ne pas dépasser pour éviter les effets de chocs.
Dans ce cas, l'attelage sismique doit être dimensionné pour résister aux actions de calcul résultant du principe de
dimensionnement en capacité (efforts résultant de l'atteinte du niveau de plastification dans la pile sous-jacente).
Pour des ouvrages non courants ou spéciaux, on peut aussi concevoir des dispositifs particuliers. Par exemple, un appareil
d’appui en élastomère placé verticalement associé à un dispositif de glissement. Toutefois, le projeteur et le gestionnaire
doivent garder à l’esprit que, plus le système sera sophistiqué, plus il a de chances de ne pas fonctionner en vieillissant et
plus il nécessitera un entretien coûteux.
Par contre, il doit être dimensionné pour supporter sans endommagement le déplacement sismique de calcul (NF EN 1998-2,
article 7.6.2) :
dEd = γIS dE + dG ± 0,50 . dT
La valeur du repos d’appui minimal défini dans l’Eurocode se calcule par la formule suivante (NF EN 1998-2,
lov = lm + d eg + d es
article 6.6.4) :
Le premier terme, lm, représente la longueur minimale de recouvrement d’appui permettant de transmettre les charges. On
n’utilisera pas de valeur inférieure à 40 cm.
Les deux derniers termes représentent le déplacement relatif entre le tablier et son appui sous séisme. Il comporte deux
parties :
• des est le déplacement calculé sous l’excitation sismique (NF EN 1998-2, article 6.6.4 (3) A) ;
• deg est le déplacement effectif entre les deux parties dû au déplacement différentiel du sol (cf. figure A.6) ; il permet de
tenir compte de l’écartement relatif entre les fondations de deux appuis, phénomène non pris en compte dans le calcul
dynamique de la structure (donnant des) ; il doit être évalué selon les spécifications des textes définissant l’action
sismique (NF EN 1998-2, § 6.6.4 (3) et annexe D ou guide AFPS 92).
On effectuera par exemple la vérification du repos d’appui lorsque les butées longitudinales sont des dispositifs unilatéraux
placés sur les chevêtres des culées : il convient de vérifier que le débord du sommier est suffisant pour que le tablier ne
tombe pas en cas d’écartement relatif entre les deux culées.
De même, pour des tabliers relativement rigides dans leur plan et pour des ouvrages courts, on peut se contenter de disposer
les attelages sismiques transversaux sur les culées. On s’assurera alors que le repos d’appui est suffisant sur les différentes
piles.
Si la durabilité des appareils d'appui en élastomère fretté est satisfaisante, grâce, notamment, à la procédure de certification
qui s'appuie sur une série d'essais dont certains visent à examiner cette tenue aux conditions environnementales, il n'en va
pas de même pour l'ensemble constitué par un couple d'appareils d'appui en élastomère fretté comportant un plan de
glissement (appareils d'appui glissants). Dans ce cas, on ne cumule pas les qualités des uns et des autres mais plus
exactement on additionne les inconvénients.
Il en résulte que la durabilité des appareils d'appui glissants est beaucoup plus aléatoire. L'objet de la présente annexe est de
rappeler les principales dispositions qu'il convient de prendre pour aboutir à des dispositifs ayant une durabilité plus
satisfaisante. Ces dispositions sont à prendre dès la fabrication, puis au stade aussi bien de la conception de l'ouvrage que
de la mise en œuvre et de la surveillance et de l'entretien.
Nota : un vérinage après la construction de l'ouvrage, avant réception, peut éviter de faire appel à des plans de glissement
et limiter l'emploi aux seuls appareils d'appui en élastomère fretté normalisés.
Il est nécessaire de prévoir des alvéoles de graissage avec une lubrification du plan de glissement et sa protection
appropriée contre les salissures sur ouvrage.
L'ensemble plan de glissement/bloc d'élastomère est à livrer, pour des raisons de manutention et de mise en œuvre, comme
une pièce monolithique. Après mise en œuvre, la désolidarisation du plan de glissement du bloc d'élastomère doit être
facilement réalisable.
Les appareils d'appui en élastomère fretté avec plan de glissement sont des produits très déformables. Ils ont fréquemment
des distorsions notables dès la première année de la mise en service. En relevant la distorsion sur le site, et connaissant les
dimensions ainsi qu'une estimation de la charge sur l'appareil d'appui, on en déduit un coefficient de frottement. Cette
évaluation du coefficient de non-glissement est une valeur par défaut du coefficient de glissement, puisque l'appareil
d'appui n'a pas encore glissé. On peut trouver une valeur de l'ordre de 10 %, ce qui justifie la restriction de durée
d'utilisation de ces produits évoquée précédemment.
A2-5 - Conclusion
Quelles que soient les dispositions déjà prises, ou qui seront prises au niveau de la normalisation européenne, pour ce qui
concerne la fabrication des appareils d'appui glissants, il faut évaluer le risque et la gravité des désordres, ainsi que le coût
de remplacement des appareils d'appui, pendant toute la durée de service de l'ouvrage, dès le stade du projet.
La présente annexe propose des exemples de clauses à intégrer dans les CCTP afin de permettre une rédaction homogène
de ceux-ci et de pouvoir intégrer les conseils du présent guide. Pour une application en zone sismique, le rédacteur est
invité à compléter les présentes clauses sur la base de l'annexe 1.
Les propositions d'articles contenues dans cette annexe portent sur des aspects techniques.
Leur application devra cependant tenir compte des règles définies dans le Code des Marchés Publics.
Article
concerné Exemple de clause Commentaires
du guide
Les appareils d'appui en élastomère fretté sont
conformes à la norme NF EN 1337, parties 1 et 3 (et
partie 2*) et au Texte d'Application Nationale. *A ajouter dans le cas d'appareils d'appui comportant un plan de
Cette conformité est attestée par un marquage CE de glissement. Voir notamment la précision apportée par le Texte
niveau 1. d'Application Nationale portant sur la norme NF EN 1337-3, §
4.4.4, pour l'utilisation de ce type d'appareils d'appui.
§ 2.2.2 Conformément au § 4.4.1 de la norme NF EN 1337-3,
les appareils d'appui seront en polychloroprène (CR).
§ 2.2.2 Conformément au § 4.3.6 de la norme NF EN 1337-3,
la concentration d'ozone prévue pour le test de tenue
de l'appareil d'appui à l'ozone est de 50 ppcm.
Article dans le cas d'utilisation d'appareils d'appui en élastomère frette avec plan de glissement
§ A2.3 Les appareils d'appui avec plan de glissement A noter que le 5ème alinéa du § 4.4.4.3 de la NF EN 1337-3
comporteront des alvéoles dans le PTFE avec une n'exclut pas l'utilisation de feuilles de PTFE non alvéolées pour
lubrification et une protection appropriée du plan de les appuis de type D, si le concepteur de la structure l'a spécifié
glissement (cf. § 7.3 et 7.4 de la NF EN 1337-2).
Article
concerné Exemple de clause Commentaires
du guide
§ 5.4.2 Point d'arrêt :
- acceptation des bossages des appareils d'appui ;
- acceptation à la livraison des appareils d'appui ;
- acceptation de la pose des appareils d'appui
(réglage et implantation).
Documents généraux
• Environnement des appareils d'appui en élastomère fretté. Recueil des règles de l'art. Sétra /LCPC 10/1978. Réf. F 7810.
• Les appareils d'appui à pot. Utilisation sur les ponts, viaducs et structures similaires. Guide technique. Sétra. Août 2007 -
Réf. 0734 – Annule et remplace le guide "Les appareils d'appui à pot de caoutchouc édité en septembre 1999".
• Appareils d'appui en caoutchouc. Documents scientifiques et techniques. AFPC. 07/1994.
• Instruction technique pour la surveillance et l'entretien des ouvrages d'art. Seconde partie : Fascicule 13 "appareils
d'appui". Sétra / LCPC. 2002. Réf. 0230
• MÉMOAR (Mémento pour la mise en œuvre sur ouvrages d'art).
Voir plus particulièrement les fiches suivantes :
– VIII-1 : Appareils d'appui en élastomère fretté ;
– VIII-3 : Bossages des appareils d'appui ;
– VIII-4 : Vérinage/Calage.
• Note d'information technique n° 27 sur l'application nationale de la norme NF EN 1337 (appareils d'appui structuraux).
Sétra. Décembre 2006.
Normes
• NF EN 1337-1 – Appareils d'appui structuraux. Partie 1 : Indications générales
• NF EN 1337-2 - Appareils d'appui structuraux. Partie 2 : Eléments de glissement
• NF EN 1337-3 - Appareils d'appui structuraux. Partie 3 : Appareils d'appui en élastomère
• NF EN 1991-2 - Eurocode 1 : Actions sur les structures - Partie 2 : Actions sur les ponts, dues au trafic et son annexe
nationale (à paraître).
• NF EN 1992-1-1 : Eurocode 2 - Calcul des structures en béton - Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments
• NF EN 1993-2 : Eurocode 3 - Calcul des structures en acier - Partie 2 : Ponts métalliques (à paraître)
• NF EN 1991-1-5 : Eurocode 1 - Actions sur les structures - Partie 1-5 : Actions générales - Actions thermiques
• NF EN 1990 : Eurocodes structuraux : Bases de calcul des structures et NF EN 1990/A1 : Annexe A2 (application aux
ponts)
• Série Appareils d'appui en caoutchouc :
– T 47.806 - Détermination du fluage en compression
– XP T 47.807 - Détermination de la relaxation de contrainte en cisaillement.
– XP T 47.811 - Détermination de la condition de non-glissement
– XP T 47.813 - Détermination de la résistance au brouillard salin
– XP T 47.814 - Détermination de la dureté apparente Shore A au moyen d'un duromètre de poche
46 avenue
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