Geometrie Et Topologie
Geometrie Et Topologie
Geometrie Et Topologie
Bruno Duchesne
Première année du Master de Mathématiques
Université de Lorraine
Premier semestre 2020-2021
i
INTRODUCTION ii
à remettre en question. Ces théories ont une histoire, des raisons et des objec-
tifs. Les connaître et les comprendre ne peut qu’aider à leur compréhension.
Bien entendu, ces minutes seront voulues pour être distrayantes et ne font
pas partie du cours en lui-même (et donc elles ne sont pas à travailler pour
l’examen) !
Cet enseignement fonctionnera classiquement avec des cours et des TDs.
Les exercices sont donnés à l’avance et ils sont à préparer avant de venir en
TD. Il n’est pas étonnant de ne pas savoir faire tous les exercices du premier
coup. Certains exercices marqués d’un sont des applications directes de ré-
sultats du cours ou des exemples et définitions. Il est indispensable de les
faire. Ils devraient pouvoir être faits après une lecture appliquée du cours et
participent à la compréhension de celui-ci. Des devoirs maisons obligatoires
feront aussi partie du cours.
Ce cours fonctionne avec la page Arche associée :
https://arche.univ-lorraine.fr/course/view.php?id=22939.
Tous les documents (notes de cours, exercices, devoirs maison, notes de par-
tiels et d’examens) s’y trouveront.
On trouvera à la fin de ces notes de cours une bibliographie commen-
tée. Certaines références couvriront exactement une partie du cours, certaines
iront plus loin que le cours et constituent une ouverture et d’autres encore se-
ront plus culturelles. Les commentaires sont là pour vous guider dans cette
bibliographie.
Certains points du cours rentrent dans le programme de l’agrégation et
pourront servir de sources pour des développements de leçons.
Table 1
L E TABLEAU DES G ÉOMÉTRIES , G ROUPES ET I NVARIANTS .
Introduction i
I Géométrie 1
1 Actions de groupes 2
1.1 Groupes et sous-groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Actions de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Invariants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Produits direct et semi-direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.5 Groupes quotients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2 Géométrie Affine 16
2.1 Espaces affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2 Groupe affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3 Théorème fondamental de la géométrie affine . . . . . . . . . . . 20
2.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3 Géométrie euclidienne 25
3.1 Isométries euclidiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2 Dimension 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3 Dimension 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4 Géométrie Sphérique 39
4.1 Trigonométrie et géodésiques sphériques . . . . . . . . . . . . . 39
4.2 Dimension 2 : Formules de Girard et d’Euler . . . . . . . . . . . 43
4.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5 Géométrie hyperbolique 50
5.1 Espace hyperbolique de dimension n . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5.2 Trigonométrie hyperbolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.3 Isométries hyperboliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
iii
TABLE DES MATIÈRES iv
5.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
6 Géométrie Projective 58
6.1 Espace projectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
6.2 Groupe projectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
6.3 Lien affine ↔ projectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
6.4 Droite projective et homographies . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
6.5 Deux théorèmes de géométrie plane . . . . . . . . . . . . . . . . 68
6.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
II Topologie 75
7 Variétés différentielles 76
7.1 Théorèmes d’inversion locale, des immersions et des submersions 76
7.2 Sous-variétés de Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
7.3 Variétés différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
7.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Bibliographie 199
Première partie
Géométrie
1
Chapitre 1
Actions de groupes
Les groupes sont des acteurs, qu’on leur donne une scène
et ils se mettent à agir ! —Damien Gaboriau
Dans ce premier chapitre, nous rappelons les notions de base sur les groupes.
L’idée générale mise en valeur ici est celle qu’un groupe ce n’est pas seulement
une structure algébrique mais surtout un certain groupe de transformations.
La notion d’invariant est introduite. Elle sera essentielle dans toute la suite.
Un fait intéressant (et qui justifie le nom de sous-groupe) est qu’un sous-
groupe H de (G, ·) muni de la restriction de la loi de composition interne · est
lui-même un groupe. En particulier, pour montrer qu’on est en présence d’un
groupe, il suffit de montrer que c’est un sous-groupe d’un groupe déjà connu.
2
CHAPITRE 1. ACTIONS DE GROUPES 3
Exemple 1.3 (Le Rubik’s cube). Vous connaissez le célèbre cube inventé par le
hongrois Ernö Rubik. Les différentes transformations que l’on peut effectuer
sur le Rubik’s cube forment un groupe. En effet, le cube est formé de 27 petits
cubes et une transformation autorisée (c’est-à-dire sans démonter le cube) est
une permutation particulière de ces petits cubes. Par exemple, le petit cube
central et les cubes qui sont sur les centres des faces sont toujours des cubes
fixes. Le groupe du Rubik’s cube est exactement le sous-groupe de Sym(27)
engendré par les rotations autour d’une face.
Savoir que c’est un groupe permet plusieurs choses. Par exemple, on peut
compter facilement le nombre total de positions du Rubik’s cube. En com-
paraison, les grilles de Sudoku n’ont pas de structure de groupe et le calcul
du nombre de grilles a été obtenu en 2005 par la méthode de la force brute
en utilisant un programme informatique. Cela permet aussi de trouver des
algorithmes de résolution. On sait maintenant que l’on peut résoudre un Ru-
bik’s cube en au plus exactement 20 mouvements. Pour en savoir plus sur les
mathématiques du Rubik’s cube, vous pouvez consulter la page Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_mathématique_sur_le_Rubik%27s_
Cube.
CHAPITRE 1. ACTIONS DE GROUPES 4
Exemple 1.6. Nous avons vu dans l’exemple 1.3 que le groupe du Rubik’s
cube est un sous-groupe du groupe des permutations des 27 petits cubes. Il
agit donc sur l’ensemble de ces petits cubes.
1. On distingue parfois les actions à gauche et les actions à droite. On ne parle ici que d’actions
à gauche que l’on nomme simplement actions.
CHAPITRE 1. ACTIONS DE GROUPES 5
Exemple 1.9. Soit G un groupe. Le groupe G agit sur lui-même d’une autre
manière : on définit α : G × G → G par la formule α(g, h) = ghg −1 . On vérifie
de nouveau qu’il s’agit d’une action de groupe grâce à l’associativité. Cette
action s’appelle l’action par conjugaison de G sur lui-même.
Remarque 1.10. Si le morphisme donné par la Proposition 1.5 est injectif, on
dit que l’action est fidèle. Dans ce cas, ϕ réalise un isomorphisme entre G et
ϕ(G) et donc G est isomorphe à un sous-groupe de Sym(G).
Théorème 1.11 (Théorème de Cayley). Tout groupe G est isomorphe à un sous-
groupe d’un groupe symétrique Sym(X).
Définitions 1.12. Soit α une action d’un groupe G sur un espace X et soit
x ∈ X. On appelle orbite de x l’ensemble
Gx = {y ∈ X, ∃g ∈ G, y = gx}.
Si l’orbite de x est réduite à x, on dit que x est un point fixe de l’action. L’action
est transitive si pour tout x, y ∈ X, il existe g ∈ G tel que gx = y. On appelle
espace quotient, l’ensemble des orbites et on le note G\X.
Exemple 1.13. Considérons l’action de GLn (R) sur Rn . Il y a un point fixe qui
est 0. D’autre part, pour tout x, y 6= 0, il existe g ∈ GLn (R) tel que gx = y. En
effet, on peut compléter x en une base (x1 , . . . , xn ) et y en une base (y1 , . . . , yn )
telles que x1 = x et y1 = y. Maintenant, la matrice g de changement de la
première base vers la seconde satisfait gx = y. Dans cet exemple, il y a donc
exactement deux orbites.
Définition 1.14. Soit G un groupe agissant sur un ensemble X. Pour tout x ∈
X, on appelle stabilisateur de x dans G, l’ensemble
P polynômes symé-
Les polynômes invariants sous cette action sont appelés
triques. Par exemple, les polynômes X13 + · · · + Xn3 et i6=j Xi Xj sont des
polynômes symétriques.
Exemple 1.17. Soit G un groupe. Ce groupe agit sur l’ensemble de ses sous-
groupes par conjugaison (voir l’Exercice 1.5). Un point fixe pour cette action
est appelé sous-groupe normal ou distingué et pour un tel sous-groupe N , on
note N / G.
1.3 Invariants
Cette partie est la première nouveauté du cours, elle introduit l’idée fon-
damentale qui nous suivra tout au long de celui-ci.
Définition 1.18. Soit G un groupe agissant sur un ensemble X, soit Y un en-
semble et n ∈ N. Une fonction f : X n → Y est invariante sous l’action de G si
pour tout x1 , . . . , xn ∈ X et tout g ∈ G, f (gx1 , . . . , gxn ) = f (x1 , . . . , xn ).
— H1 et H2 commutent,
— H1 ∩ H2 = {e}
— et pour tout g ∈ G, il existe h1 ∈ H1 et h2 ∈ H2 tels que g = h1 h2 .
H1 × H2 → G
f:
(h1 , h2 ) 7→ h1 h2
P7
D2n = ρk , ρk σ; k ∈ J0, n − 1K
2. On utilise parfois la notation Dn aussi. Si on dit le groupe diédral d’ordre 2n, il ne peut y
avoir de confusion.
CHAPITRE 1. ACTIONS DE GROUPES 10
Exemple 1.34 (Groupe diédral infini). Remplaçons les sommets d’un polyèdre
régulier par les entiers sur l’axe réel. Pour n ∈ Z, notons τn la translation de
n, c’est-à-dire τn : Z → Z est l’application donnée par τn (m) = m + n. Notons
simplement τ pour τ1 et σ la symétrie en 0, c’est-à-dire σ(m) = −m. Le groupe
diédral infini D∞ est le sous-groupe hτ, σi de Sym(Z).
-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
D∞ = hτ i o hσi.
D∞ = Z o Z/2Z.
Exemple 1.35. Nous verrons dans le Chapitre 3 que le groupe des isométries
de Rn est Rn o On (R).
Il faut vérifier que cette loi interne définit bien une loi de groupe. L’élément
neutre est N = eN . L’associativité découle de celle de G, l’inverse de gN est
g −1 N . Le point où l’on utilise N / G est dans la définition de la loi. Il faut
s’assurer que si g1 N = g10 N et g2 N = g20 N alors g1 g2 N = g10 g20 N . C’est bien le
cas car grâce au Lemme 1.5 g1 N g2 N = g1 (N g2 )N = g1 (g2 N )N = g1 g2 N .
Par définition du groupe quotient, on obtient automatiquement un mor-
phisme de groupes surjectif
G → G/N
π:
g 7→ gN
1.6 Exercices
α(g, H) = gHg −1 .
Montrer qu’il y a toujours au moins deux points fixes que vous identifierez.
Exercice 1.6. Soit G un groupe agissant sur un ensemble X. Soit n ∈ N. Montrer
que G agit aussi sur X n grâce à la formule g · (x1 , . . . , xn ) = (gx1 , . . . , gxn ).
Exercice 1.7. Soit G un groupe agissant sur un ensemble X et soit Y un autre
ensemble. On note Y X l’ensemble des fonctions de X dans Y . Montrer que G
agit sur Y X de la manière suivante g · f (x) = f (g −1 x) pour g ∈ G, f ∈ Y X et
x ∈ X.
Exercice 1.8. Montrer qu’une orbite est toujours une partie stable et que la
restriction d’une action à une orbite est toujours transitive.
Exercice 1.9. Quel est l’ensemble des points fixes pour l’action par conjugai-
son d’un groupe sur lui-même ?
Exercice 1.10. Montrer que les orbites d’une action d’un groupe G sur un es-
pace X forment une partition de X : deux orbites sont égales ou disjointes et
X est exactement la réunion des orbites.
CHAPITRE 1. ACTIONS DE GROUPES 14
Exercice 1.11. Montrer qu’une action est transitive si et seulement s’il n’y a
qu’une orbite.
Exercice 1.12. Montrer que le groupe GLn (R) agit sur l’ensemble des bases de
Rn . Combien y a-t-il d’orbites ?
Exercice 1.13. Soit λ ∈ R∗ , l’homothétie de rapport λ d’un R-espace vectoriel V
est l’application hλ : v →
7 λv.
1. Montrer que les homothéties forment un groupe H.
2. Trouver un groupe bien connu isomorphe à H.
3. Montrer que le groupe H agit sur V (à vous de trouver l’action).
4. L’action est-elle fidèle, transitive ? Quelles sont les orbites ? (vous pour-
rez faire un dessin en dimension 2)
Exercice 1.14. Quelles sont les orbites de l’action du groupe orthogonal On (R)
sur Rn ?
Exercice 1.15. Soit G un groupe agissant sur un ensemble X. Soit x ∈ X et
g ∈ G. Montrer que StabG (gx) = g StabG (x)g −1 .
Exercice 1.16. Démontrer la Proposition 1.21 à l’aide de l’Exercice 1.7 et du
Lemme 1.15.
Exercice 1.17. Trouver un groupe G avec une action sur un espace X et une
fonction f : X n → Y telle que Un (C) soit exactement le sous-groupe de G qui
préserve f .
Exercice 1.18. Le groupe GLn (R) × GLn (R) agit sur Mn (R) de la manière sui-
vante :
(A, B) · M = AM B −1 .
1. Montrer que l’application rang : Mn (R) → J0, nK est un invariant.
2. Montrer que le rang est un invariant complet, c’est-à-dire que si rang(M ) =
rang(M 0 ) alors M et M 0 sont dans la même orbite.
Exercice 1.19. On note V l’espace vectoriel Rn . On note det le déterminant
dans la base canonique. L’ensemble B des bases de V est donc l’ensemble
{(v1 , . . . , vn ), det(v1 , . . . , vn ) 6= 0}. L’orientation est une application o de B
dans l’ensemble à deux éléments {+, −}. L’orientation d’une base (v1 , . . . , vn )
est positive si det(v1 , . . . , vn ) > 0. On note alors o(v1 , . . . , vn ) = +. On dit
qu’elle est négative sinon et on note o(v1 , . . . , vn ) = −.
Quel est le sous-groupe de GLn (R) qui préserve l’orientation ?
Exercice 1.20. Vérifier que la Définition 1.26 définit bien un groupe.
Exercice 1.21. Expliciter l’isomorphisme dans le théorème chinois (Exemple 1.29)
et identifier les deux sous-groupes dont Z/nmZ est le produit direct.
Exercice 1.22. Montrer que si G se décompose en produit direct de H1 par
H2 alors H1 et H2 sont des sous-groupes normaux.
Exercice 1.23. Soit H1 et H2 sont deux sous-groupes d’un groupe G tels que
H1 / G. Montrer que l’application ϕ : H2 → Aut(H1 ) donnée par ϕ(h2 )(h1 ) =
h2 h1 h−1
2 est bien définie et est un morphisme de groupes.
Exercice 1.24. Soit H1 et H2 deux groupes. On suppose qu’il existe un mor-
phisme de groupes ϕ : H2 → Aut(H1 ).
CHAPITRE 1. ACTIONS DE GROUPES 15
Géométrie Affine
τv ◦ τu = τu+v
Lemme 2.2 (Relation de Chasles). Soit A, B, C trois points d’un espace affine alors
# » # » # »
AC = AB + BC.
# » # »
Démonstration. Posons u = AB et v = BC. On a alors B = A + u et C = B + v.
# » # » # »
Ainsi A + u + v = C et donc AC = u + v = AB + BC.
16
CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE AFFINE 17
Lemme 2.5. T Soit (Fi )i∈I une collection de sous-espaces affines deTdirection (Fi ).
L’intersection i∈I Fi est vide ou un sous-espace affine de direction i∈I Fi .
T
Démonstration. Si l’intersection n’est pas vide, on choisit A ∈ i∈I Fi et on
écrit Fi = {A + v, v ∈ Fi } pour tout i ∈ I.TAinsi un point B = A + v appartient
à cette intersection si et seulement si v ∈ i∈I Fi .
E → A
v 7 → O+v
# » # »
ϕ(A)ϕ(B) = L AB .
Proposition 2.12. L’image directe et réciproque d’un sous-espace affine par une ap-
plication affine est un sous-espace affine.
CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE AFFINE 18
A +O B
O0 A +O0 B
ϕ(F) = {ϕ(B), B ∈ F}
# »
= {ϕ(A) + L(AB), B ∈ F}
= {ϕ(A) + L(u), u ∈ F }
= {ϕ(A) + v, v ∈ L(F )}
On dit que trois points sont alignés, s’il existe une droite affine les contenant
tous les trois.
Démonstration. Il est clair que l’identité est une application affine (de partie
linéaire l’identité de E). Le Lemme 2.14 montre que l’ensemble des transfor-
mations affines inversibles est stable par composition et passage à l’inverse.
C’est donc un sous-groupe du groupe des bijections de A.
Le lemme 2.14 montre aussi que l’application
Π : GA(A) → GL(E)
ϕ 7→ L
qui associe sa partie linéaire à une application affine inversible est un mor-
phisme de groupes. Le noyau de Π est donc l’ensemble des applications af-
fines de partie linéaires l’identité. C’est-à-dire, pour une telle application ϕ et
pour tous A, B ∈ A,
# » # »
ϕ(A)ϕ(B) = AB.
# »
Fixons A et posons u = Aϕ(A) alors pour tout B ∈ A,
# » # » # » # »
Bϕ(B) = BA + Aϕ(A) + ϕ(A)ϕ(B) = u.
Ce théorème est propre au cas réel. Pour les autres corps, il faut modifier
l’énoncé. La particularité du corps réel provient de la proposition suivante.
Proposition 2.18. Le seul automorphisme du corps (R, +, ×) est l’identité.
et x±
n → x. Ainsi
x− − + +
n = σ(xn ) ≤ σ(x) ≤ σ(xn ) = xn .
B
F
A C D
Preuve du Théorème 2.17. Soit ϕ une application bijective de A dans A qui pré-
serve l’alignement. Remarquons que cela signifie exactement que l’image d’une
droite est une droite. En effet, la droite (AB) (pour A 6= B) est exactement
l’ensemble des points C tel que A, B, C sont alignés et donc son image est
l’ensemble des points ϕ(C) alignés avec ϕ(A) et ϕ(B), c’est-à-dire la droite
(ϕ(A)ϕ(B)).
Par le lemme 2.19, on en déduit que l’image du plan engendré par trois
points A, B, C non alignés est le plan engendré par ϕ(A), ϕ(B), ϕ(C).
Si D1 et D2 deux droites parallèles disjointes, elles sont donc incluses dans
un plan et ne se rencontrent pas. Leurs images vérifient les mêmes conditions
et sont donc parallèles.
Fixons une origine O (c’est-à-dire que l’on vectorialise en O). Pour u ∈ E,
# »
on définit L(u) = ϕ(O)ϕ(O + u). Ainsi, on a une application L : E → E. On
veut montrer que L est linéaire. On saura alors que L est inversible par le
Lemme 2.14. Commençons par montrer que pour tous u, v ∈ E non colinéaires
L(u + v) = L(u) + L(v). Posons A = O + u, B = O + v et C = O + u + v. Ainsi
# » # » # »
A, B, C sont non alignés et tels que OC = OA + OB, c’est-à-dire (OA) (BC)
et (OB) (AC). Les images vérifient les mêmes conditions de parallélisme et
# » # » # »
donc ϕ(O)ϕ(C) = ϕ(O)ϕ(A) + ϕ(O)ϕ(B). D’où L(u + v) = L(u) + L(v).
Considérons la droite (OA). Pour λ ∈ R, on note σ(λ) l’unique réel µ tel
que
# » # »
ϕ(O + λOA) = ϕ(O) + µϕ(O)ϕ(A).
CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE AFFINE 22
Ce qui donne
# » # »
ϕ(O)ϕ(O + λu) = σ(λ)ϕ(O)ϕ(A)
Ou encore, L(λu) = σ(λ)L(u). L’application σ est une bijection de R puisque
ϕ est une bijection de (OA) sur (ϕ(O)ϕ(A)). Montrons que c’est un isomor-
phisme de corps et donc que c’est l’identité.
# » # »
Soit λ1 , λ2 ∈ R, posons A1 = O + λ1 OA et A2 = O + λ2 OA. Construisons
# »
géométriquement le point O + (λ1 + λ2 )OA. Comme A est de dimension au
moins 2, on peut choisir B ∈ A \ (OA). Soit D l’intersection de la parallèle à
(OA) passant par B et de la parallèle à (BA1 ) passant par O. Ainsi, le quadri-
# » # »
latère DBA1 O est un parallélogramme et donc DB = OA1 . De même, soit A3
l’intersection de la parallèle à (DA2 ) passant par B et de la droite (OA). On a
# » # » # » # » # » # » # » # »
alors A2 A3 = DB = OA1 . Ainsi, OA3 = OA2 + A2 A3 = OA1 + OA2 .
Puisque ϕ envoie droite sur droite et préserve le parallélisme, les points
ϕ(O), ϕ(A), ϕ(A1 ), ϕ(A2 ), ϕ(A3 ), ϕ(D), ϕ(B) vérifient les mêmes relations de
parallélisme et donc
# » # » # » # » # »
ϕ(O)ϕ(A3 ) = ϕ(O)ϕ(A2 ) + ϕ(A2 )ϕ(A3 ) = ϕ(O)ϕ(A1 ) + ϕ(O)ϕ(A2 ).
Ce qui donne
# » # » # »
σ(λ1 + λ2 )OA = σ(λ1 )OA + σ(λ2 )OA
et donc σ(λ1 + λ2 ) = σ(λ1 ) + σ(λ2 ).
D B
O A A1 A2 A3
B
A2 A3
0 A A1
2.4 Exercices
Exercice 2.1. Soit D1 et D2 deux droites affines d’un espace affine A. Montrer
que ces droites sont parallèles si et seulement s’il existe P plan affine conte-
nant ces droites et D1 ∩ D2 = ∅.
Exercice 2.2. Montrer que la relation de parallélisme est une relation d’équi-
valence sur l’ensemble des sous-espaces affines d’un espace affine donné.
Exercice 2.3. Montrer que deux sous-espaces affines parallèles sont égaux
ou disjoints.
Exercice 2.4. Redémontrer le théorème de Thalès dans le cadre de la géométrie
affine introduite dans ce cours. On utilisera une homothétie pour cela.
Exercice 2.5. Soit A, B, C, D quatre points d’un espace affine tels que (AB) k
(CD) et (AD) k (BC), c’est-à-dire que ABCD est un parallélogramme. Dé-
# » # »
montrer que AB = DC.
Exercice 2.6. Soit E un espace vectoriel et f une application linéaire de E dans
lui-même. On suppose que pour tout vecteur u ∈ E, f (u) est colinéaire à u.
Montrez que f est une homothétie.
Exercice 2.7. Soit A un espace affine de direction E sur un corps k. Soit O ∈ A
et λ ∈ k ∗ , on appelle homothétie de rapport λ et de centre O, l’application
# »
A 7→ O + λOA.
— Montrer que l’ensemble des homothéties et des translations forment un
groupe noté HT (A).
— Indiquer quand 2 éléments commutent.
— Le groupe HT (A) est-il simple ?
— Montrer que l’ensemble des homothéties de centre O et l’ensemble des
homothéties de centre O0 sont des sous-groupes conjugués.
— Soit D une droite affine et g ∈ HT (A). Montrer que D et g(D) sont
parallèles.
— Soit g une bijection affine qui préserve les directions (i.e une droite a
pour image une droite parallèle). Montrer que g ∈ HT (A).
On conclut de cet exercice que le sous-groupe du groupe affine qui préserve
les directions est HT (A).
Exercice 2.8. Montrer que les seuls automorphismes continus du corps (C, +, ×)
sont l’identité et la conjugaison complexe.
Exercice 2.9. Montrer que toutes les isométries de l’espace euclidien Rn avec
n ≥ 2 sont affines.
Chapitre 3
Géométrie euclidienne
25
CHAPITRE 3. GÉOMÉTRIE EUCLIDIENNE 26
Isom(Rn ) → O(n)
ϕ:
f 7→ A
qui à f associe sa partie linéaire est donc un morphisme de groupes. Le noyau
ker(ϕ) est l’ensemble des isométries f telles que A = Id, c’est-à-dire f (x) = x+
b, c’est-à-dire les translations qui s’identifie à (Rn , +) par l’isomorphisme b 7→
τb . L’ensemble des translations est un sous-groupe distingué. L’intersection
avec O(n) est réduite à {Id} et pour conclure, il suffit de remarquer que si
f (x) = Ax + b alors f = τb ◦ A et donc on a bien démontré la décomposition
en produit semi-direct.
Remarquons que nous parlons ici d’angle géométrique aussi appelé angle non
−
−→−−→
hBA,BCi
orienté. Ce nombre est bien défini car −
−→ − −→ ∈ [0, 1] par l’inégalité de
BA BC
Cauchy-Schwarz. Il existe d’autres manières de définir cet angle, par exemple,
en prenant des classes d’équivalence sous l’action du groupe des isométries.
CHAPITRE 3. GÉOMÉTRIE EUCLIDIENNE 27
Proposition 3.2. Les isométries de Rn préservent les angles. C’est-à-dire que pour
V
ABC .
Théorème 3.3. Le groupe Isom(Rn ) est engendré par les symétries orthogonales
par rapport à des hyperplans affines. Plus exactement, toute isométrie de Rn est la
composée d’au plus n + 1 telles symétries.
Lemme 3.5. Soit f une isométrie donnée par f (x) = Ax + b avec A ∈ O(n) et
b ∈ Rn . Alors f possède un point fixe si et seulement si b ∈ Im(A − Id).
Dans les deux sous-chapitres qui suivent, nous nous intéressons aux cas
particuliers de la dimension 2 et 3 avec une approche parallèle passant par la
classification des isométries, des polytopes (polygones et polyèdres) réguliers
et de leurs groupes d’isométries.
3.2 Dimension 2
Redonnons la classification des isométries en dimension 2 sans preuve. On
pourra se référer à [?] pour une preuve. L’idée est d’étudier les éventuels point
fixes avec le Lemme 3.5.
Définition 3.8. Soit P un polygone convexe. On dit que P est régulier si tous
ses côtés sont égaux et tous ses angles sont égaux.
les Ai sont cocycliques. Soit i ∈ Z/nZ et considérons les points Ai−1 , Ai , Ai+1
et Ai+2 . Les bissectrices des angles en Ai et Ai+1 se coupent en un point O.
V V
Comme P est régulier OAi+1 Ai = OAi Ai+1 et donc le triangle OAi Ai+1 est
V
et OAi+1 Ai+2 sont égaux et que Ai Ai+1 = Ai+1 Ai+2 , la symétrie d’axe (OAi+1 )
envoie Ai sur Ai+2 et fixe O. Ainsi, Ai O = Ai+2 O. De la même manière, on
montre que Ai+1 O = Ai−1 O et les quatre points sont sur un cercle de centre
O.
V
Si les côtés de P sont tous égaux et les Ai sur un cercle alors l’angle Ai OAi+1
est donné par la formule d’Al-Kashi qui ne fait intervenir que les longueurs
OAi = OAi+1 et Ai Ai+1 qui ne dépendent pas de i et donc les angles au centre
V
les angles au centre Ai OAi+1 sont tous égaux à un certain α. Les triangles
V V
OAi Ai+1 sont donc isocèles en O et ainsi les angles OAi Ai+1 et OAi+1 Ai sont
égaux à un certain αi qui vérifie α + 2αi = π. Ainsi tous les αi sont égaux à
V V V
π−α
2 et donc tous les angles Ai−1 Ai Ai+1 = Ai+1 Ai O + OAi Ai−1 sont égaux à
π − α. Les longueurs Ai Ai+1 sont données par 2R tan(α/2) où R est le rayon
du cercle. Elles sont donc toutes égales et le polygone est régulier.
servent l’orientation.
3.3 Dimension 3
Voici en dimension 3, la classification des isométries en dimension 3. On
pourra de nouveau se référer à [?] pour une preuve.
Le théorème suivant montre que le groupe SO3 (R) est simple : on ne peut
pas le décomposer en deux blocs non triviaux. Sa preuve fait l’objet d’un de-
voir maison.
Les trois premiers points de la proposition suivante sont très intuitifs mais
demanderaient bien sûr une preuve rigoureuse (voir [?] pour cela). Le dernier
point sera crucial pour le Théorème 3.16 et une preuve est vue dans l’Exercice
3.22.
Proposition 3.14. Soit P un polyèdre convexe.
1. Le nombre de côtés d’une face est au moins 3.
2. Le nombre d’arêtes issues d’un sommet est égal au nombre de faces qui contiennent
ce sommet et ce nombre est au moins 3.
3. Une arête appartient à exactement deux faces.
4. La somme des angles en un sommet est strictement inférieure à 2π.
Définition 3.15. Un polyèdre convexe est régulier si toutes ces faces sont des
polygones réguliers à p côtés et tous ses sommets appartiennent à exactement
q faces.
La paire (p, q) est appelée symbole de Schläfli du polygone régulier.
Théorème 3.16. Il existe exactement cinq types de polyèdres convexes réguliers cor-
respondant aux symboles de Schläffli suivants.
On vérifie que les couples (4, 4), (4, 5), (5, 4) et (5, 5) ne satisfont pas la
condition q p−2
p π < 2π et donc les seuls couples possibles sont ceux annon-
cés.
Pour vérifier que les couples possibles correspondent à de véritables poly-
èdres réguliers, on « construit » les polyèdres dans les Figures 3.3 à 3.7.
La liste des polyèdres réguliers étant établie, on peut identifier leurs groupes
d’isométries. Le calcul pour le le tétraèdre régulier, le cube et l’icosaèdre est
fait dans les exercices. Pour l’octaèdre et le dodécaèdre, on peut procéder par
dualité. Pour un polyèdre P , son dual P ∗ est l’enveloppe convexe des milieux
de faces. Par exemple, le dual du cube est un octaèdre. Plus généralement, le
CHAPITRE 3. GÉOMÉTRIE EUCLIDIENNE 32
Groupe
Polyèdre Notation Dual d’isométries Groupe d’isométries
directes
Tétraèdre régulier ∆4 ∆4 A4 S4
Cube 6 ∆8 S4 S4 × Z/2Z
Octaèdre régulier ∆8 6 S4 S4 × Z/2Z
Icosaèdre ∆20 D12 A5 A5 × Z/2Z
Dodécaèdre D12 ∆20 A5 A5 × Z/2Z
3.4 Exercices
Exercice 3.1. Soit Rn l’espace euclidien muni de son produit scalaire usuel
et de la distance associée.
1. Montrer que toute translation est une isométrie de Rn .
2. Montrer que l’ensemble des translations forme un groupe isomorphe à
(Rn , +).
3. Montrer que On (R) est un sous-groupe de Isom(Rn ).
Exercice 3.2. En utilisant la réduction des éléments de On (R), montrer que
toute isométrie de Rn s’écrit comme le produit d’au plus n + 1 symétries par
rapport à des hyperplans affines. On commencera par se ramener au cas li-
néaire.
Exercice 3.3. Le but de cet exercice est de démontrer la classification des iso-
métries en dimension 2 (Proposition 4).
1. Quelles sont les différentes parties linéaires possibles pour g ∈ Isom(R2 ) ?
2. En fonction de la partie linéaire et de la présence de points fixes, établir
la classification des isométries de R2 .
Exercice 3.4. Calculer la mesure de l’angle au sommet d’un polygone régu-
lier à n côtés.
Exercice 3.5. Pour un polygone convexe quelconque, montrer que la somme
des mesures des angles est égale à (n − 2)π.
Retrouver alors la solution à l’exercice précédent.
Exercice 3.6. Considérons R2 avec son orientation directe canonique. Écrire la
matrice de la rotation d’angle α ∈ [0, 2π[ dans le sens direct.
Exercice 3.7. Soit g ∈ SO2 (R). Démontrer qu’il existe α ∈ [0, 2π[ tel que g est la
matrice de rotation d’angle α. En déduire que SO2 (R) ' (S 1 , ·) où S 1 = {z ∈
C, |z| = 1}
Exercice 3.8. Montrer que O2 (R) se décompose en produit semi-direct
pour n ≥ 2.
Exercice 3.9. Le but de cet exercice est de démontrer la classification des iso-
métries en dimension 3 (Théorème 5).
1. Quelles sont les différentes parties linéaires possibles pour g ∈ Isom(R3 ) ?
2. En fonction de la partie linéaire et de la présence de points fixes, établir
la classification des isométries de R3 . Si on écrit g(x) = Ax + b avec A ∈
O3 (R) et b ∈ R3 , on pourra considérer la projection de b sur l’espace
propre associé à la valeur propre 1 de A (dans le cas où 1 est valeur
propre).
CHAPITRE 3. GÉOMÉTRIE EUCLIDIENNE 36
Géométrie Sphérique
39
CHAPITRE 4. GÉOMÉTRIE SPHÉRIQUE 40
Lemme 4.3. Soient A, B deux points distincts de Sn . Tout segment entre A et B est
inclus dans un grand cercle.
F IGURE 4.3 – Angle au point A entre les segments sphériques [A, B] et [A, C].
Démonstration. La seule propriété non évidente pour montrer que d est une
distance est l’inégalité triangulaire. Soit A, B, C trois points avec a = d(B, C), b =
d(A, C) et c = d(A, B). On veut montrer que c ≥ a + b, comme la fonction co-
sinus est strictement décroissante sur l’intervalle [0, π], cela revient à montrer
cos(c) ≤ cos(a + b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b). Si γ est l’angle en C, comme
sin(γ) ≥ −1, on a bien le résultat grâce à la loi sphérique des cosinus.
Maintenant, il y a égalité dans l’inégalité triangulaire si et seulement si
sin(γ) = −1, c’est-à-dire γ = π et donc si seulement u = −v, ce qui signifie
que C ∈ [A, B].
Ainsi, ge est une isométrie de Rn+1 qui fixe 0, c’est un élément de On+1 (R).
L’application qui associe à g ∈ Isom(Sn , d) l’isométrie ge ∈ On+1 (R) est un
isomorphisme de groupe dont l’inverse est l’application qui à ge associe sa
restriction à la sphère ge|Sn .
n−1
X
sup d(c(ti ), c(ti+1 )) ∈ R+ ∪ {+∞}.
{t0 <t1 <···<tn ∈I} i=0
Lemme 4.10. Soit A, B deux points non antipodaux. Alors il existe une unique
géodésique reliant A à B donnée par
Dans la suite on acceptera l’existence d’une fonction aire A définie sur l’en-
semble des réunions finies de polygones sphériques qui sera positive, additive
(l’aire de 2 polygones d’intérieurs disjoints sera la somme des aires) et telle
que l’aire d’une partie incluse dans un grand cercle sera nulle. Cette aire sera
telle que l’aire de la sphère est 4π et l’aire d’un fuseau est 2α où α est l’angle
du fuseau, c’est-à-dire l’angle entre les deux plans qui définissent le fuseau et
A est invariante sous l’action de O3 (R).
α + β + γ = π + A(∆ABC ).
ce qui donne
2A(∆ABC ) = 2(α + β + γ) − 2π
et donc la formule voulue.
On remarquera que la somme des angles d’un triangle sphérique est tou-
jours supérieure à π !
Corollaire 4.13. Soit P un polygone sphérique à n côtés. La somme des angles de P
vaut
(n − 2)π + A(P ).
(n − 2)π + A(P ).
s − a + f = 2.
R3 \ {O} → S2
x
x 7→ ||x|| .
aux sommets et aux arêtes de P . On obtient un polyèdre sphérique P 0 . Notons
fn le nombre de faces de P 0 (ou de P ce qui revient au même) à n côtés. On a
alors X
f= fn
n≥3
Σ = 2πs.
Calculons cette somme d’une autre manière, en sommant face par face. Pour
chaque face F de P 0 , le corollaire de la formule de Girard donne une somme
des angles ΣF = (n(F ) − 2)π + A(F ) où n(F ) est le nombre de côtés. Si FP est
l’ensemble des faces de P alors
X X
Σ= ΣF = (n(F ) − 2)π + A(F ).
F ∈FP F ∈FP
P
Comme les faces recouvrent la sphère, F ∈FP A(F ) = 4π. En rassemblant les
faces par nombres de côtés, on obtient
X
Σ= fn (n − 2)π + 4π.
n≥3
Et donc f + s − a = 2.
4.3 Exercices
|a1 + bi + cj + dk|2 = a2 + b2 + c2 + d2
6. Montrer que la norme est multiplicative, c’est-à-dire que |xy| = |x| |y|
pour tout x, y ∈ H.
7. Montrer que les quaternions unitaires forment un sous-groupe de (H∗ , ×).
En déduire que S3 possède une structure de groupe.
z −w
8. Justifier que tout quaternion x s’écrit avec z, w ∈ C. Quel est
w z
le lien entre le déterminant de la matrice et la norme de x ? À quelle
condition sur (z, w), ce quaternion est-il unitaire ?
9. Montrer que les quaternions unitaires forment un groupe isomorphe à
SU2 (C).
Exercice 4.10. Quaternions unitaires, SO3 (R) et SU2 (C). On considère l’action
α par conjugaison du groupe G ' SU2 (C) des quaternions unitaires sur H.
C’est-à-dire α(g, x) = gxg −1 . On notera simplement, ϕg (x) pour α(g, x).
Géométrie hyperbolique
50
CHAPITRE 5. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE 51
Démonstration.
Pn µ, λ ≥ 0 tels que x0 = cosh(µ) et y0 = cosh(λ). Ainsi,
Il existe P
2 2 n 2 2
x
i=1 i = sinh(µ) et i=1 yi = sinh(λ) . L’inégalité de Cauchy-Schwarz
donne
Dans la suite, nous définissons une distance. Il nous faudra quelques pré-
liminaires pour pouvoir prouver l’inégalité triangulaire.
F IGURE 5.2 – Trois points dans le plan hyperbolique avec les géodésiques qui
les relient.
Proposition 5.5 (Loi hyperbolique des cosinus). Soit A, B, C les sommets d’un
triangle hyperbolique de côtés a, b, c et d’angle γ en C. Alors
cosh(c) = cosh(a) cosh(b) − cos(γ) sinh(a) sinh(b).
Démonstration. Soit u, v les vecteurs initiaux des segments [C, A] et [C, B] issus
de C. On a alors A = cosh(b)C + sinh(b)u et B = cosh(a)C + sinh(a)v. Ainsi,
cosh(c) = (A, B) = cosh(a) cosh(b) + (u, v) sinh(a) sinh(b)
= cosh(a) cosh(b) − cos(γ) sinh(a) sinh(b).
CHAPITRE 5. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE 53
C
γ
b
a
α
A β
c
B
F IGURE 5.3 – Un triangle hyperbolique avec les angles aux sommets et les
longueurs des côtés.
Proposition 5.6. La fonction d est bien une distance sur Hn . De plus l’espace (Hn , d)
est uniquement géodésique. Les géodésiques sont les courbes de la forme t 7→ cosh(t)A+
sinh(t)u pour A ∈ Hn et u ∈ A⊥ tel que (u, u) = −1.
Lemme 5.7 (Seconde loi hyperbolique des cosinus). Soit A, B, C les sommets 2
à 2 distincts d’un triangle hyperbolique d’angles α, β, γ et soit c la longueur du côté
opposé à C. On a alors la relation
F IGURE 5.4 – Trois géodésiques passant par A qui ne rencontrent pas la géo-
désique qui passe par B et C.
ϕ : Rn → Hn
sinh(kxk)
x 7→ cosh(kxk)e0 + kxk x
avec ϕ(0) = e0 . On a d(e0 , ϕ(x)) = kxk et comme
x y
(ϕ(x), ϕ(y)) = cosh(kxk) cosh(kyk) − h , i,
kxk kyk
\
l’angle ϕ(x)e 0 ϕ(y) est x0y. L’inverse de ϕ est
d
ψ : Hn → Rn
π(x) .
x 7 → sinh−1 (kπ(x)k) kπ(x)k
5.4 Exercices
Exercice 5.1. On note PO(1, n) l’image de O(1, n) dans PGLn+1 (R). Montrer
que les groupes O+ (1, n) et PO(1, n) sont isomorphes.
Exercice 5.2. Modèle de Klein. Dans R3 muni de la forme bilinéaire hx, yi =
x0 y0 − x1 y1 − x2 y2 , on note D le disque {(x0 , x1 , x2 ) ∈ R3 ; x0 = 1, x21 + x22 ≤
1}. Soit ϕ : H2 → D telle que ϕ(x) soit l’intersection de la droite vectorielle
engendrée par x et D.
Montrer que l’image d’une géodésique par ϕ est un segment euclidien
dans D. On pourra consulter la Figure 5.5.
Exercice 5.3. Soit E l’espace vectoriel des matrices de trace nulle dans M2 (R).
On munit E de la forme bilinéaire hX, Y i = trace(XY ).
1. Vérifer qu’il s’agit bien d’une forme bilinéaire symétrique et calculer sa
signature.
2. Montrer que le groupe SL2 (R) agit sur E par conjugaison en préservant
cette forme bilinéaire.
3. En déduire que le groupe SL2 (R) agit par isométries sur H2 .
Chapitre 6
Géométrie Projective
Par exemple, P(R2 ) est la droite projective réelle, P(C2 ) la droite projective
complexe et P(R3 ) est le plan projectif réel.
58
CHAPITRE 6. GÉOMÉTRIE PROJECTIVE 59
espace projectif.
Définition 6.3. Une partie A ⊂ P(E) est sous-espace projectif si P −1 (A)∪{0} est
un sous-espace vectoriel de E. Si A est un sous-espace projectif, sa dimension
est dim(P −1 (A)∪{0})−1. Si F est un sous-espace vectoriel de E, on note aussi
plus simplement P(F ) pour le sous-espace projectif P (F ∗ ).
Démonstration. Soit
T (Ai ) une famille P −1 (Ai )∪
T de sous-espaces projectifs. Soit Fi = T
−1
{0}. Alors P ( i Ai ) ∪ {0} = i Fi est un sous-espace vectoriel donc i Ai
est un sous-espace projectif.
Posons F = P −1 (A) ∪ {0} et G = P −1 (B) ∪ {0}. On a alors
dim(F ) + dim(G) − dim(F ∩ G) = dim(F + G) ≤ dim(E)
et donc
dim(A) + 1 + dim(B) + 1 − (dim(A ∩ B) + 1) ≤ dim(P (E)) + 1.
Ce qui donne le résultat.
1. On prendra garde à cette notation qui pourrait porter à confusion avec le dual de E mais
nous n’utiliserons pas de dualité ici.
CHAPITRE 6. GÉOMÉTRIE PROJECTIVE 61
Définition 6.6. Soit A ⊂ P (E). Le sous-espace projectif engendré par A est l’in-
tersection des sous-espaces projectifs qui contiennent A.
f
E∗ F∗
P P
P(E) P(F )
P (f )
Théorème 6.8. Soit P (E) un espace projectif. L’ensemble des transformations pro-
jectives forment un groupe pour la composition des applications noté PGL(E) et
l’application
P : GL(E) → PGL(E)
f 7→ P (f )
est un morphisme de groupes surjectif dont le noyau est le sous-groupe des homothé-
ties. Ainsi,
PGL(E) ' GL(E)/k ∗ .
P : GL(E) → Sym(P(E))
f 7→ P (f )
CHAPITRE 6. GÉOMÉTRIE PROJECTIVE 62
Ainsi, on la décomposition
A → kn
[x0 : . . . : xn ] →
7 (x0 /xn , . . . , xn−1 /xn ).
Remarque 6.15. Avec la structure d’espace affine sur A de la Remarque 6.11,
une carte affine est donc un isomorphisme affine, c’est-à-dire une bijection
affine.
Proposition 6.16. Soit P(E) un espace projectif de dimension n ∈ N et A → k n
une carte affine et f une transformation projective de P(E) qui laisse invariant A
alors ψ ◦ f ◦ ψ −1 est une transformation affine.
Réciproquement si ϕ est une transformation affine de k n alors ψ −1 ◦ ϕ ◦ ψ s’étend
de manière unique en une transformation projective de P(E) qui laisse invariant A.
CHAPITRE 6. GÉOMÉTRIE PROJECTIVE 64
La carte affine est alors l’application qui au point [x0 : . . . : xn−1 : xn ] avec
xn 6= 0 associe le point de coordonnées (x0 /xn , . . . , xn+1 /xn , 1) dans l’hyper-
plan affine de k n+1 d’équation xn = 1. L’application ψ ◦ f ◦ ψ −1 : k n → k n
préserve l’alignement. Si k = R et n ≥ 2 alors par le théorème fondamental de
la géométrie affine, c’est une application affine. Dans les autres cas (n = 1 ou
k 6= R), on montre que f est donnée par un élément f de GL(E) de la forme
de la matrice M ci-dessous car f préserve le sous-espace engendré par les n
premiers vecteurs de base et ainsi s’écrit comme la matrice M qui apparaît
plus bas dans la preuve.
Réciproquement, si ϕ : k n → k n est une transformation affine alors en pre-
nant l’origine en 0, ϕ a une partie linéaire L et une partie translation de vecteur
v = (v0 , . . . , vn−1 ) qu’on identifie au vecteur de coordonnées (v0 , . . . , vn−1 , 1).
Ainsi ϕ est donnée par la matrice
v0
L ..
M =
.
vn−1
0 ... 0 1
Comme L est inversible, cette matrice M ∈ GLn+1 (k) et donc donne un élé-
ment de PGLn (k) et par construction, cet élément laisse invariant A.
Démonstration. C’est une conséquence immédiate du fait que GL(E) agit tran-
sitivement sur les sous-espaces vectoriels de E de dimension m + 1.
ax + b
ϕ(x) =
cx + d
si x ∈ k et x 6= −c/d. De plus, ϕ(−c/d) = ∞ et ϕ(∞) = a/c si c 6= 0 et sinon
ϕ(∞) = ∞.
a b a b
Lemme 6.20. L’homographie associée à est exactement P ∈
c d c d
PGL2 (k).
h i
ax+b
Démonstration. En coordonnées homogènes, on a [ax + b : cx + d] = cx+d :1
pour cx + d 6= 0.
CHAPITRE 6. GÉOMÉTRIE PROJECTIVE 66
Proposition 6.21. Les homographies agissent simplement transitivement sur les tri-
plets de points distincts.
Définition 6.22. Soit (x, y, z, w) ∈ (P1 (k))4 tels que x, y, z sont deux à deux
distincts alors le birapport [x, y, z, w] = ϕ(w) où ϕ est l’unique homographie
telle que ϕ(x) = ∞, ϕ(y) = 0 et ϕ(z) = 1.
Proposition 6.24. Soit ψ : P1 (k) → P1 (k) une bijection. Alors ψ est une homogra-
phie si et seulement si ψ préserve le birapport.
β α
c0
0
b
0
a
c
b
a0
O c0 b0
6.6 Exercices
O = {P (O), O ouvert de E ∗ }.
k ∗ · A = {λa; λ ∈ k ∗ , a ∈ A}.
Topologie
75
Chapitre 7
Variétés différentielles
Les espaces topologiques que nous allons étudier dans cette partie topo-
logique ne seront pas quelconques. Ce seront localement des déformations
d’espaces affines et pour cela nous introduisons la notion de variétés différen-
tielles et sous-variétés qui sera déjà assez riche d’exemples tout en évitant les
cas pathologiques.
On pourra se reporter à [?] pour un cours plus complet et [?] pour une
heuristique ainsi que de nombreux exercices corrigés.
76
CHAPITRE 7. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES 77
g(x1 , . . . , xn , y1 , . . . , ym−n ) = (f1 (x), . . . , fn (x), y1 +fn+1 (x), . . . , ym−n +fm (x)).
A 0
La matrice jacobienne de g en 0 est qui est inversible. On peut appli-
∗ I
quer le théorème d’inversion locale à g et il existe deux ouverts W, V conte-
nant 0 de Rm tel que g réalise un difféomorphisme de W sur V . On définit ϕ
comme l’inverse de g sur V . On a donc ϕ ◦ g = IdW . Comme W est un ouvert
de Rn × Rm−n , il contient un ouvert de la forme U 0 × U 00 avec U 0 ouvert de Rn
contenant 0 et U 00 ouvert de Rm contenant 0. On remarque que f (x) = g(x, 0)
et ainsi ϕ(f (x)) = g(x, 0) = (x1 , . . . , xn , 0, . . . , 0).
Théorème 7.3 (Submersion). Soit f : U → Rm une application de classe C 1 où
U est un ouvert de Rn . On suppose que f est une submersion en 0. Alors il existe
U 0 ⊂ Rn ouvert contenant 0 et ψ : U 0 → ψ(U 0 ) ⊂ U ⊂ Rn difféomorphisme tel que
f ◦ ψ : U 0 → Rm soit l’application (x1 , . . . , xn ) 7→ (x1 , . . . , xm ).
7.2 Sous-variétés de Rn
Remarque 7.5. Il suit de la définition (en prenant ϕ = τ−x ) que tout ouvert de
Rn est une sous-variété de dimension n de Rn .
Théorème 7.6 (Sous-variétés). Soit M un sous-ensemble de Rn . Les énoncés sui-
vants sont équivalents.
1. M est une sous-variété de dimension d.
2. Pour tout x ∈ M , il existe U ouvert contenant x et une submersion g : U →
Rn−d telle que U ∩ M = g −1 (0).
3. Pour tout x ∈ M , il existe U ouvert contenant x, V un ouvert de Rd et une
application h : V → Rn telle que h est une immersion et réalise un homéo-
morphisme de V sur U ∩ M .
4. Pour tout x ∈ M , il existe un ouvert U contenant x, un ouvert V de Rd
contenant (x1 , . . . , xd ) et une application f : V → Rn−d tels que, après per-
mutation éventuelle des coordonnées, U ∩ M est le graphe de f .
Remarque 7.7. L’application h s’appelle une paramétrisation de M au voisi-
nage de x. Par exemple, la latitude et la longitude donnent une paramétrisa-
tion de la sphère S2 en dehors des pôles.
Démonstration. Commençons par montrer que (1) implique (2) et (3). Soit M
une sous-variété et x ∈ M . Par définition, il existe U ouvert de Rn et ϕ : U →
Rn tel que ϕ(x) = 0, ϕ est un difféomorphisme de U sur ϕ(U ) et ϕ(U ∩ M ) =
ϕ(U ) ∩ Rd × {0}. Ainsi, ϕ−1 est un difféomorphisme de ϕ(U ) sur U . Sa res-
triction à V = Rd × {0} ∩ ϕ(U ) est une immersion de V ⊂ Rd dans Rn qui
réalise un homéomorphisme de V sur U ∩ M et donc on a montré (3). Notons
(ϕi )i=1,...,d les coordonnées de ϕ. Leurs différentielles sont indépendantes en
x. Posons g = (ϕd+1 , . . . , ϕn ) qui est une submersion sur U à valeurs dans
Rn−d telle que M ∩ U = g −1 (0). Ainsi, on a montré (2).
Supposons maintenant (3), quitte à se placer sur un sous-ouvert U 0 ⊂ U ,
il existe un difféomorphisme ψ : U 0 → ψ(U 0 ) ⊂ Rn tel que ψ ◦ h : U 0 → Rn et
pour tout x ∈ U 0 , ψ(h(x)) = (x1 , . . . , xd , 0, . . . , 0). Ce qui montre (1).
L’implication (2) =⇒ (1) se montre exactement de la même manière en
utilisant le théorème des submersions à la place de celui des immersions.
Montrons (4) =⇒ (2). On suppose qu’au voisinage U de x, M est le graphe
de f : V ⊂ Rd → Rn−d et on note (fi )i=1,...,n−d les coordonnées de f . Posons
g(y) = (yi+d −fi (y))i=1,...,n−d pour y = (y1 )i=1,...,n
∈ U . C’est une submersion
car sa différentielle est de la forme ∗ ∗ In−d et g(y) = 0 ⇐⇒ fi (y) = yi+d ,
c’est-à-dire g(y) = 0 si et seulement y appartient au graphe de f , c’est-à-dire
M ∩ U = g −1 (0).
Il nous reste à montrons (2) =⇒ (4) pour finir la démonstration. Suppo-
sons l’existence de U ouvert contenant x et une submersion g : U → Rn−d telle
que U ∩ M = g −1 (0). Comme dans la preuve du théorème des submersions,
quitte à permuter les coordonnées, on peut supposer que la matrice des déri-
vées partielles [∂i gj (x)]1≤i,j≤n−d est inversible. On applique alors le théorème
d’inversion locale à la fonction f : U → Rd donnée par
f (y) = (y1 , . . . , yd , g1 (y), . . . , gn−d (y))
CHAPITRE 7. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES 79
Remarque 7.8. De cet énoncé, on peut voir les sous-variétés de quatre ma-
nières équivalentes : la définition originale, image par une immersion, ligne
de niveau d’une submersion ou graphe d’une application.
F IGURE 7.2 – La sphère unité de R3 avec son plan tangent (affine) au point A.
— Ui est un ouvert de M ,
n n
— Si : Ui → R est un homéomorphisme sur un ouvert de R ,
ϕ
— i∈I Ui = M
— et pour tout i, j ∈ I tels que Ui ∩ Uj 6= ∅,
ϕj ◦ ϕ−1
i : ϕi (Ui ∩ Uj ) → ϕj (Ui ∩ Uj )
est un difféomorphisme.
Remarque 7.17. L’application ϕj ◦ ϕ−1
i s’appelle un changement de cartes.
Exemple 7.18. On considère la sphère S2 avec les pôles nord N et sud S avec
les projections stéréographiques ΠN : S2 \ {N } → R2 et ΠS : S2 \ {S} → R2 .
Dans l’Exercice 4.7, on avait vérifié que ces projections sont des homéomor-
phismes et la composée ΠS ◦Π−1 2 2
N : R \{0} → R \{0} est un difféomorphisme,
c’est l’inversion par rapport au cercle unité. En posant U1 = S2 \{N }, ϕ1 = ΠN
et U2 = S2 \ {S}, ϕ2 = ΠS , la définition de variété est vérifiée.
Exemple 7.19. Toute sous-variété de Rn est une variété.
Exemple 7.20. On considère l’espace projectif réel de dimension n, Pn (R) =
P(Rn+1 ). Dans la base canonique de Rn+1 , on a n + 1 cartes affines
Ui → Rn
ϕi :
[x0 : . . . : xn ] 7→ (x0 /xi , . . . , xbi , . . . , xn /xi )
Ui Uj
ϕi ϕj
Rn ϕ−1 ϕ−1 Rn
i j
ϕj ◦ ϕ−1
i
ϕi (Ui ) ϕj (Uj )
qui est bien un difféomorphisme sur son image. On a aussi une formule ana-
logue pour j < i. Ainsi Pn (R) est bien une variété différentielle de dimension
n.
CHAPITRE 7. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES 83
7.4 Exercices
Exercice 7.1. Montrer que si f : U → Rm est de classe C 1 sur U est une immer-
sion en x ∈ U alors il existe un ouvert U 0 ⊂ U contenant x tel que f est une
immersion sur U 0 .
Exercice 7.2. Écrire les énoncés des théorèmes des immersions et submersions
en x et f (x) quelconques.
Exercice 7.3. Soit M une sous-variété de Rn et x ∈ M . Identifier Tx M en utili-
sant, la submersion g, l’immersion h ou l’application f du théorème des sous-
variétés.
Exercice 7.4. Dans R3 , on considère la forme quadratique Q(x) = x21 − x22 − x23 .
Montrer que l’ensemble des x ∈ R3 tel que Q(x) = 1 forment une sous-variété
et calculer l’espace tangent.
Exercice 7.5. Calculer la différentielle du déterminant et montrer que c’est une
submersion en restriction à SLn (R). En déduire que SLn (R) est une sous-
variété deMn (R) et calculer sa dimension.
Exercice 7.6. Montrer que les groupes O(n), SO(n) et O(p, q) sont des sous-
variétés de Mn (R) avec p + q = n dans le dernier cas. Calculer les espaces
tangents en l’identité.
Exercice 7.7. Montrer que deux variétés de même dimension sont toujours lo-
calement homéomorphes.
Exercice 7.8. On considère le tore de dimension de la Figure 7.8 dans R3
1. Trouver une paramétrisation de ce tore.
2. Montrer qu’il est bien homéomorphe à S 1 × S 1 .
3. Trouver une équation polynomiale définissant ce tore.
CHAPITRE 7. VARIÉTÉS DIFFÉRENTIELLES 84
Homotopie et groupe
fondamental
La topologie est l’étude de la forme des objets sans s’intéresser aux pro-
priétés métriques ou d’alignement. Ces deux dernières propriétés relèvent
de la géométrie comme on l’a vu dans la première partie. La topologie al-
gébrique est une branche de la topologie qui vise à associer à tout espace to-
pologique des objets algébriques (groupes, modules ou espaces vectoriels) qui
permettent de donner un sens rigoureux à certaines propriétés topologiques.
Dans ce chapitre, on va associer à tout espace connexe par arcs X, un
groupe noté Π1 (X) appelé groupe fondamental de X ou encore groupe de
Poincaré en l’honneur de son inventeur Henri Poincaré. On trouvera beau-
coup de renseignements et des vidéos sur le site http://analysis-situs.
math.cnrs.fr qui mérite une visite.
8.1 Homotopie
On fixe dans cette section, un espace topologique X connexe par arcs.
Définition 8.1. Un chemin est une application continue c : I → X où I est
l’intervalle [0, 1]. Un lacet est un chemin tel que c(0) = c(1). Si x = c(0) = c(1),
on dit que c est basé au point x. Si c est un chemin, le chemin inverse est le
chemin c tel que c(t) = c(1 − t). Si c1 , c2 sont deux chemins tels que c1 (1) =
c2 (0), leur concaténation est le chemin c tel que c(t) = c1 (2t) pour t ≤ 1/2 et
c(t) = c2 (2t − 1) pour t ≥ 1/2. On note c = c1 ∗ c2 .
85
CHAPITRE 8. HOMOTOPIE ET GROUPE FONDAMENTAL 86
c0 h(s, ·)
c1
0 ≤ t ≤ 2s
x pour
s 1
c(2t − s) pour 2 ≤t≤ 2 .
h(s, t) = 1 2−s
c(2 − 2t − s) pour 2 ≤ t ≤ 2
x pour 2−s 2 ≤t≤1
Proposition 8.4. Soit x, y ∈ X. La relation être homotope à extrémités fixées est une
relation d’équivalence sur l’ensemble des lacets d’extrémités x, y.
Définition 8.10. Si le groupe fondamental est trivial, on dit que X est simple-
ment connexe. Cela signifie que tout lacet est homotope au lacet constant.
Proposition 8.13. Soit X, Y deux espaces topologiques localement connexes par arcs
et f : X → Y une application continue. Alors l’application f induit un morphisme
de groupe f∗ : Π1 (X) → Π1 (Y ) tel que f∗ ([c]) = [f ◦ c].
Proposition 8.15. Soit X, Y deux espaces localement connexes par arcs alors
Π1 (X × Y ) ' Π1 (X) × Π1 (Y ).
F IGURE 8.2 – Le ruban de Möbius se rétracte sur son âme qui est homéo-
morphe au cercle.
Exemple 8.19. La bande Möbius M se rétracte par déformations sur son âme
qui est homéomorphe à un cercle. Ainsi, Π1 (M ) ' Π1 (S1 ).
Définition 8.22. L’espace X est contractile s’il se rétracte par déformations sur
un point x0 ∈ X.
Exemple 8.23. L’espace Rn se rétracte par déformations sur {0} via l’homoto-
pie h : I × Rn → Rn donnée par h(t, x) = tx. Ainsi Π1 (Rn ) est trivial.
CHAPITRE 8. HOMOTOPIE ET GROUPE FONDAMENTAL 90
8.3 Exercices
Exercice 8.1. Démontrer que si X, Y deux espaces connexes par arcs alors
Π1 (X × Y ) ' Π1 (X) × Π1 (Y ).
Z Z n
bX
ω= fi (γ(t))γi0 (t)dt.
Γ a i=1
R
2. Si ω est une forme exacte, montrer que l’intégrale Γ
ω ne dépend que
des extrémités Γ(0) et Γ(1).
3. Montrer que si U est un ouvert étoilé alors toute forme fermée est
exacte. Si U est étoilé par rapport àRun point x0 et ω est fermée, on
pourra considérer la fonction g(x) = [x0 ,x] ω.
xdy−ydx
4. Montrer que la forme ω = x2 +y 2 est fermée mais pas exacte sur l’ou-
vert R2 \ {0}.
Remarque. Le troisième point se généralise aux ouverts simplement connexes
et s’appelle le lemme de Poincaré.
Chapitre 9
9.1 Le cercle
Le premier espace topologique pour lequel nous allons calculer le groupe
fondamental est le cercle. Pour n ∈ Z, on notera cn pour le lacet de S1 = {z ∈
C, |z| = 1} donné par cn (t) = e2iπnt .
Théorème 9.1. L’application
Z → Π1 (S1 )
n 7→ [cn ]
est un isomorphisme de groupes.
92
CHAPITRE 9. CALCULS DE GROUPES FONDAMENTAUX 93
r(x)
x
f (x)
R
c̃ π
c
I S1
CHAPITRE 9. CALCULS DE GROUPES FONDAMENTAUX 94
Démonstration. Commençons par l’unicité de c̃. Supposons que l’on ait deux
tels relèvements c̃1 , c̃2 alors l’application f = c̃1 − c̃2 est une fonction continue
qui s’annule en 0 et à valeurs dans Z. Elle est donc constante égale à 0. Ce qui
donne l’unicité.
Passons à l’existence. Comme c est continue sur un compact, elle est uni-
formément continue. Ainsi, il existe k intervalles I1 , . . . , Ik ouverts avec Ii =
]αi , ωi [ tels que I = I1 ∪· · ·∪Ik , Ii ∩Ii+1 6= ∅ et pour tout t, t0 ∈ Ii , d(c(t), c(t0 )) <
π/2. On définit c̃ sur I1 par c̃ = q1 ◦ c où q1 est l’inverse de π sur B(1, π/2) tel
que q1 (1) = 2πn. On suppose que c̃ a été défini sur I1 ∪ · · · ∪ Ii , on étend c̃
sur Ii+1 par c̃ = qi+1 ◦ c où qi+1 est l’inverse de π sur B(c(ωi ), π/2) tel que
qi+1 (c(ωi )) = c̃(ωi ). C’est bien un prolongement par continuité. En k étapes,
on obtient une relèvement de c avec la bonne condition initiale.
Soit h une homotopie, on pose cs (t) = h(s, t). On applique le résultat pré-
cédent au lacet cs et on note e
h(s, t) pour ces (t). L’unicité de ces pour chaque
CHAPITRE 9. CALCULS DE GROUPES FONDAMENTAUX 95
9.2 Sphères
La partie précédente traite du cas de la sphère de dimension 1, nous nous
consacrons maintenant aux sphères de dimension supérieure à 1.
Preuve du Théorème 9.14. Soit N le pôle nord de Sn et S le pôle sud. Tout la-
cet c basé en N est homotope à un lacet c0 basé en N et d’image incluse dans
Sn \ {S}. Par projection stéréographique par rapport à S, Sn \ {S} est homéo-
morphe à Rn et donc c0 est homéomorphe au lacet trivial et donc c aussi.
f
E X
f
π
F IGURE 9.3 – La distance entre deux points x, y ∈ P2 (R) est obtenue en mini-
misant les distances sphériques entre les antécédents ±x, ±y par la projection
π : S2 → P2 (R).
−1
O ouvert de X, π −1 f (O) = f −1 (O) qui est ouvert dans E. Ainsi, f est
continue.
Il reste à montrer l’unicité. Soit τ la topologie définie précédemment et τ 0
un autre topologie sur E qui satisfait les mêmes propriétés. Alors id : (E, τ ) →
E, τ 0 ) est une bijection bicontinue (c.-à-d. un homéomorphisme) et donc τ =
τ 0.
Exemple 9.17. L’espace projectif Pn (R) est le quotient de la sphère Sn par la re-
lation d’équivalence x ∼ −x appelé antipodie. On a vu en exercice que la topo-
logie quotient sur Pn (R) est métrisable pour la distance d(x, y) = min d(±x, ±y)
où on utilise la distance angulaire d sur la sphère.
Théorème 9.18. La droite projective réelle P1 (R) est homéomorphe au cercle S1 .
Ainsi, Π1 (P1 (R)) = Z.
µ
R R
R/πZ R/2πZ
Proposition 9.20. Pour tout x ∈ Pn (R) et α < π/2, π −1 (B(x, α)) = B(x, α) ∪
B(−x, α) et la restriction de π à B(x, α) sur B(x, α) est un homéomorphisme.
Démonstration. Pour la première partie, pour y ∈ Sn tel que π(y) ∈ B(x, α), on
a d(x, y) < α ou d(x, −y) < α et donc y ∈ B(x, α) ∪ B(−x, α).
Ainsi la restriction de π à B(x, α) est continue et injective sur un compact.
Elle réalise un homéomorphisme sur son image.
Proposition 9.22. Soit c un lacet de Pn (R) basé en 1. Alors pour tout ε ∈ {±1}, il
existe un unique relèvement c̃ de c tel que c̃(0) = ε.
Soit h une homotopie entre deux lacets c1 , c2 basés en 1 ∈ Pn (R). Alors il existe
h : I 2 → Sn entre ce1 et ce2 telle que h(s, 0) = ε pour tout s ∈ I
une unique homotopie e
et π ◦ e
h = h.
Démonstration. Commençons par l’unicité de c̃. Supposons que l’on ait deux
tels relèvements c̃1 , c̃2 alors l’application f = c̃1 , c̃2 est une fonction continue
qui s’annule en 0 et à valeurs dans {±1}. Elle est donc constante égale à 0. Ce
qui donne l’unicité.
Passons à l’existence. Comme c est continue sur un compact, elle est uni-
formément continue. Ainsi, il existe k intervalles I1 , . . . , Ik ouverts avec Ii =
]αi , ωi [ tels que I = I1 ∪· · ·∪Ik , Ii ∩Ii+1 6= ∅ et pour tout t, t0 ∈ Ii , d(c(t), c(t0 )) <
π/4. On définit c̃ sur I1 par c̃ = q1 ◦ c où q1 est l’inverse de π sur B(1, π/4) tel
que q1 (1) = ε. On suppose que c̃ a été défini sur I1 ∪ · · · ∪ Ii , on étend c̃
sur Ii+1 par c̃ = qi+1 ◦ c où qi+1 est l’inverse de π sur B(c(ωi ), π/4) tel que
qi+1 (c(ωi )) = c̃(ωi ). C’est bien un prolongement par continuité. En k étapes,
on obtient une relèvement de c avec la bonne condition initiale.
CHAPITRE 9. CALCULS DE GROUPES FONDAMENTAUX 99
Soit h une homotopie, on pose cs (t) = h(s, t). On applique le résultat pré-
cédent au lacet cs et on note e h(s, t) pour ces (t). L’unicité de ces pour chaque s ∈ I
donne l’unicité de e h. Il reste à voir la continuité de e h. Au voisinage du point
(s, t) ∈ I 2 , e
h = q ◦ h où q est l’inverse de la restriction de π à B(e h(s, t), π/4).
C’est donc bien une application continue avec h(0, ·) = c˜1 et h(1, ·) = c˜2 .
e e
I → Sn
c̃ :
t 7 → (cos(πt), sin(πt), 0, . . . , 0)
Preuve du Théorème 9.19. Pour un lacet c de Pn (R) basé en 1, les lemmes pré-
cédents montrent que ε : Π1 (Pn (R)) → {±1} est un morphisme de groupes
injectif. La surjectivité découle de l’Exemple 9.23.
CHAPITRE 9. CALCULS DE GROUPES FONDAMENTAUX 100
9.4 Exercices
Pour ce chapitre, on pourra se référer à [?, Chapitres VI et IX] qui est une
excellente référence. Le but de ce chapitre est de voir grâce à la décomposition
polaire des matrices comment on peut comprendre la topologie des groupes
de Lie classiques en décomposant ces groupes en deux parties : une compacte
avec une topologie non-triviale et une seconde plus simple puisqu’homéo-
morphe à un espace vectoriel (et donc en particulier contractile).
est un homéomorphisme.
101
CHAPITRE 10. TOPOLOGIE DES GROUPES DE LIE CLASSIQUES 102
t t t
alors P 2 = M M . De plus, Si K = M P −1 alors KK = P −1 P 2 P −1 = In et
donc K ∈ Kn (k) avec M = KP . Ce qui montre l’existence de la décomposi-
tion polaire.
t t
Soit P ∈ DPn (k) telle que P 2 = M M alors P commute avec M M et
t
préserve ses sous-espaces propres. Si λ est une valeur propre de M M alors
la restriction de P à l’espace propre Eλ associé à λ est toujours symétrique
définie positive et donc diagonalisable. Pour toute valeur propre µ de P |EΛ et
t
x vecteur propre non nul associé
√ P 2 x = µ2 x et P 2 x = M M x = λx. Ainsi,
µ2 = λ et comme µ > 0, µ = λ. Ainsi
X √
P = λπλ
t
λ∈Spec( M M )
Théorème 10.2. L’application exponentielle exp : Sn (k) → DPn (k) est un homéo-
morphisme.
Définition 10.3. Une application continue f : X → Y entre deux espaces to-
pologiques est propre si l’image réciproque d’un compact est compacte.
Lemme 10.4. Soit X, Y deux espaces métriques tels que toutes les boules fermées
soient compactes et f : X → Y une bijection continue propre. Alors f est un homéo-
morphisme.
||M −1 || sont continues. Elles sont donc majorées sur K. Ainsi, il existe C > 0
et c > 0 tels que pour tout M ∈ K, ||M || ≤ C et ||M −1 || ≤ 1/c. Comme ||M || =
ρ(M ) et ||M −1 || = max{1/|λ|, λ ∈ Spec(M )} = µ(M )−1 , on a c ≤ µ(M ). Ainsi
pour tout λ ∈ Spec(M ), c ≤ λ ≤ C.
Comme Spec(exp(S)) = exp(Spec(S)) pour S ∈ Sn (k), S ∈ exp−1 (K) =⇒
c ≤ exp(λ) ≤ C pour tout λ ∈ Spec(S), c’est-à-dire ln(c) ≤ λ ≤ ln(C) et donc
|λ| ≤ max{| ln(c)|, | ln(C)|}. Au final,
C’est donc une partie bornée et comme exp est continue, c’est une partie fer-
mée. Elle est donc compacte.
n(n+1)
Corollaire 10.6. Le groupe GLn (R) est homéomorphe à On ×R 2 et GLn (C)
2
est homéomorphe à Un ×Rn .
Démonstration. On a GLn (k) ' Kn (k) × DPn (k) par la décomposition po-
laire et DPn (k) ' Sn (k) par l’application exponentielle. De plus Sn (k) est un
R-espace vectoriel. Il ne reste que la dimension à trouver. La dimension de
l’espace de Sn (k) est n(n+1)
2 si k = R et n2 si k = C.
Définition 10.7. Un groupe de Lie est un sous-groupe fermé de GLn (R) pour
un certain n.
Remarque 10.8. Cette définition n’est pas la définition générale des groupes
de Lie mais donne la plupart des groupes de Lie.
Exemple 10.9. Les groupes GLn (k), SLn (k), GAn (k), On , SOn , Un , SUn , O(p, q),
U(p, q), Isom(Rn ) sont des groupes de Lie.
où p+q = n qui est de signature (p, q). On note O(p, q) son groupe orthogonal.
Si J = diag(1, . . . , 1, −1, . . . , −1) avec p 1 et q −1 alors M ∈ O(p, q) ⇐⇒
t
M JM = J. Remarquons que la matrice est symétrique et aussi orthogonale
égale à son inverse.
Théorème 10.13. Le groupe O(p, q) pour p, q > 1 est homéomorphe à O(p)×O(q)×
Rpq . Ce groupe est non-compact, il possède quatre composantes connexes et le groupe
fondamental de la composante connexe de In est Z × Z si p = q = 1, Z × Z/2Z si
p = 1 et q > 2 (ou vice-versa) et Z/2Z × Z/2Z si p, q > 1.
Lemme 10.14. Soit D = exp(S) ∈ DPn (R) avec S ∈ Sn (R) alors D ∈ O(p, q) ⇐⇒
S = −JSJ.
10.3 Exercices
Exercice 10.12. On note On (C) l’ensemble des matrices M ∈ Mn (C) telles que
t
M M = In .
1. Montrer que On (C) 6= Un .
2. Montrer que c’est un groupe de Lie.
n(n−1)
3. En utilisant la décomposition polaire, montrer que On (C) ' On ×R 2 .
4. En déduire le nombre de composantes connexes de On (C).
5. Calculer le groupe fondamental de la composante connexe de In .
Exercice 10.13. Montrer que le groupe U(p, q) est homéomorphe à U(p)×U(q)×
Cpq . En déduire que U(p, q) est connexe.
Devoirs 2017-2018
Partiel
Les exercices suivants sont essentiellement indépendants les uns des autres.
Un certain nombre de questions ne sont pas guidées. Il est attendu que vous
détailliez votre argument.
109
DEVOIRS 2017-2018 110
Correction du partiel
47
Exercice 1 : La somme des angles vaut 60 π mais la formule de Girard im-
plique que l’aire d’un triangle sphérique est toujours strictement supérieure à
π. Ainsi, il n’existe pas de tel triangle sphérique.
On voit ainsi que cet axe est la droite engendrée par le vecteur (1, 1, 1).
donc d’une droite propre pour A. Si A n’est pas un demi-tour, la seule droite
invariante pour A est son axe (puisque A n’a que 1 comme valeur propre) et
si A est un demi-tour, il y a en plus le sous-espace propre associé à -1 qui est
PA . Le même raisonnement s’applique aussi à B.
On en déduit ainsi que si A et B commutent alors A et B ont même axe ou
alors ce sont des demi-tours et leurs axes sont orthogonaux.
1 0 0 1 0 0
A = 0 cos(α) − sin(α) et B = 0 cos(β) − sin(β)
0 sin(α) cos(α) 0 sin(β) cos(β)
Exercice 4 :
1. Les deux endomorphismes sont des rotations et ont même trace. Elles
ont même angle, ce sont toutes les deux des demi-tours. D est la droite
propre pour la valeur propre 1. Ainsi g(D) est la droite propre de g ◦
σD ◦ g −1 pour la valeur propre 1. On en déduit que g ◦ σD ◦ g −1 = σg(D) .
2. Soit g ∈ SO(E). Si g est un demi-tour σD , alors dans une base ortho-
normale adaptée (e1 , e2 , e3 ), g a pour matrice
1 0 0
A= 0 −1 0 .
0 0 −1
Ainsi, pour x = e2 , on a x ∈ S et g(x) = −x.
3. Si G agit transitivement sur S alors pour un x ∈ S fixé, il existe g tel
que g(x) = −x et donc par la question précédente g est un demi-tour
dans G.
4. Puisque G est un groupe et que SO(E) est engendré par les demi-tours,
il suffit de montrer que G contient tous les demi-tours. On sait qu’il
existe une droite D telle que σD ∈ G (par la question précédente).
Maintenant soit D0 une autre droite. Soit x un vecteur directeur uni-
taire de D et x0 un vecteur unitaire directeur de D0 . Par transitivité, il
DEVOIRS 2017-2018 112
Isom+ (T ) ' A4 .
F IGURE 3 – Rotation d’angle 2π/3 autour d’une droite passant par le milieu
d’une face et le sommet opposé.
F IGURE 4 – Demi-tour d’axe passant par les milieux de 2 arêtes sans intersec-
tion.
DEVOIRS 2017-2018 115
στm σ = τ−m .
Exercice 1 :
1. Soit R ∈ SO3 (R) la rotation d’angle α autour de la droite D. Pour un
élément S ∈ SO3 (R), identifier SRS −1 .
2. Quel est le centre 1 de SO3 (R) ?
3. Soit R un retournement. Faire un dessin pour expliquer comment cal-
culer l’image d’un point de R3 . On fera apparaître le plan et l’axe du
retournement.
4. Fixons une base orthonormale (e1 , e2 , e3 ) de R3 , notons R le retourne-
ment d’axe Re3 et Rα la rotation d’axe e1 et d’angle α dans le sens
direct. Posons R0 = Rα RR−α . Identifier R0 R. On pourra illustrer la
situation. Pour identifier R0 R, on pourra vérifier que e1 est invariant
pour R0 R et se ramener à la dimension 2 ou faire un calcul matriciel
dans la base (e1 , e2 , e3 ).
5. À l’aide de la question précédente, montrer que tout élément de SO3 (R)
est produit d’au plus 2 retournements. En déduire que SO3 (R) est en-
gendré par les retournements.
SO3 (R) → R
ϕ:
g 7→ trace(ghg −1 h−1 ).
4. Montrer que pour tout g ∈ SO3 (R), ϕ(g) ≤ 3 et que l’image de ϕ est de
la forme [a, 3] pour a ≤ 3. On utilisera des résultats topologiques sur
SO3 (R) vus en TD.
5. Démontrer que ϕ(g) = 3 si et seulement si ghg −1 h−1 = Id, c’est-à-dire
g et h commutent. En déduire que a < 3.
6. Montrer qu’il existe n ∈ N tel que a < 1 + 2 cos(π/n) < 3. En déduire
que H contient une rotation d’angle π/n.
7. Conclure que H contient un retournement et donc que H = G.
1. Rappelons que le centre d’un groupe est l’ensemble des éléments qui commutent avec tous
les autres éléments du groupe.
DEVOIRS 2017-2018 119
Exercice 1 :
1. On choisit une base (e1 , e2 , e3 ) de R3 dans laquelle l’endomorphisme R
s’écrit
1 0 0
0 cos(α) − sin(α) .
0 sin(α) cos(α)
En particulier e1 est un vecteur directeur de la droite D. Notons e0i =
S(ei ). Ce qui revient à dire que S est la matrice de passage de la base
(e0i ) à la base (ei ). Dans la base (e0i ) l’endomorphisme SRS −1 a pour
matrice la matrice ci-dessus, ce qui signifie que SRS −1 correspond à la
rotation d’angle α autour de l’axe Vect(e01 ) = S(D).
Remarquons que l’angle d’une rotation n’est bien défini qu’au choix
d’une orientation du plan de rotation près. En effet, si on change cette
orientation, l’angle α devient −α.
2. Dans SO2n (R) le centre est toujours un sous-groupe distingué non trivial puisqu’il contient
− Id. Par contre le groupe PO2n (R) est simple pour n ≥ 3. On pourra consulter à ce sujet le cours
d’Algèbre de Daniel Perrin.
DEVOIRS 2017-2018 120
2. On sait que tous les éléments de SO3 (R) sont des rotations. Si R est une
rotation qui n’est pas l’identité et qui appartient au centre de SO3 (R)
alors son axe (qui est la droite propre pour la valeur propre 1) est inva-
riant pour tous les éléments S ∈ SO3 (R). En effet, si R commute avec
S alors avec les notations de la première question, S(D) = D. Comme
SO3 (R) agit transitivement sur les droites (vectorielles) de R3 , cela n’ar-
rive jamais. On en conclut que le centre de SO3 (R) est réduit à {Id}.
3. Par définition, si R est un retournement alors il existe une base dans
laquelle R s’écrit
−1 0 0
0 −1 0 .
0 0 1
Dans cette base, le point P de coordonnées (x, y, z) a pour image P 0 de
coordonnées (x, −y − z). On l’illustre sur la Figure 11.
4. Dans la base (e1 , e2 , e3 ) la matrice de R est
−1 0 0
0 −1 0 .
0 0 1
Celle de Rα est
1 0 0
0 cos(α) − sin(α) .
0 sin(α) cos(α)
Par la question 1, l’endomorphisme R0 est le retournement d’axe Rα (Re3 ),
c’est-à-dire la droite engendrée par (0, − sin(α), cos(α)). Le plan de ro-
tation de R0 est engendré par e1 et le vecteur (0, cos(α), sin(α)). Le plan
du retournement de R et celui de R0 contiennent tous les deux e1 . Dans
l’orthogonal de e1 , la composition R0 R correspond à faire la symétrie
par rapport à Re2 puis la symétrie par rapport à Vect((0, cos(α), sin(α))).
DEVOIRS 2017-2018 121
Ces deux vecteurs forment un angle α et donc la composée est une ro-
tation d’angle 2α. Ainsi RR0 a pour matrice
1 0 0
0 cos(2α) − sin(2α) .
0 sin(2α) cos(2α)
On reconnaît une rotation d’angle 2α autour de l’axe Re1 . Les illustra-
tions sont les Figures 12 et 13.
5. Soit T est une rotation d’angle β. On choisit une base adaptée dans
laquelle T s’écrit
1 0 0
0 cos(β) − sin(β) .
0 sin(β) cos(β)
On pose α = β/2. On construit R et R0 comme dans la question 4 et on
obtient que T = R0 R et donc T est le produit de 2 retournements. Ainsi
tout élément de SO3 (R) est dans le groupe engendré par les retourne-
ments.
Exercice 2 :
1. Par la Question 1 de l’Exercice 1, on sait que tous les retournements
sont conjugués. Ainsi un sous-groupe normal qui contient un retour-
nement les contient tous. Par la Question 5, ce sous-groupe est donc
égal à SO3 (R) tout entier.
2. Soit g ∈ G = SO3 (R) et h ∈ H / G. On a ghg −1 ∈ H et h−1 ∈ H donc
[g, h] ∈ H.
3. Pour tout élément g ∈ G, Trace(g) est de la forme 1 + 2 cos(α) où α est
l’angle de la rotation. C’est donc un nombre inférieur à 3.
DEVOIRS 2017-2018 122
Exercice 2 :
1. Commençons par montrer que les similitudes linéaires (c’est-à-dire les
composées d’homothéties linéaires de rapport positif et d’isométries li-
néaires) forment un groupe. Les similitudes affines sont alors l’image
réciproque des similitudes linéaires par le morphisme GA(E) → GL(E)
et il s’agit donc d’un sous-groupe du groupe affine GA(E).
Ainsi, soit Hλ , Hµ les homothéties de rapport λ, µ > 0 (D’une manière
générale, on notera Hν pour l’homothétie de rapport ν pour tout ν > 0.)
et R, S ∈ O(E). Comme (Hλ R)−1 = R−1 Hλ−1 = R−1 Hλ−1 = Hλ−1 R−1 ,
(Hλ R)−1 est une similitude linéaire. De même (Hλ R)(Hµ S) = Hλ+µ T
où T est l’isométrie linéaire RS, donc (Hλ R)(Hµ S) est une similitude
linéaire. Ceci montre bien que l’ensemble des similitudes linéaires est
un sous-groupe de GL(E).
2. Dans l’écriture L = HR, HR commutent car H est une homothétie et
donc commute avec tous les éléments de GL(E). Maintenant, suppo-
sons qu’il existe deux écritures L = Hλ R = Hµ S, avec R, S isomé-
tries linéaires et λ, µ > 0 alors | det(L)| = λ = µ et donc Hλ = Hµ et
R = Hλ−1 L = Hµ−1 L = S. Il y a donc bien unicité dans l’écriture.
\ est l’unique réel α ∈ [0, π] tel que
3. Rappelons que l’angle ABC
# » # »
hBA, BCi
cos(α) = # » # » .
||BA|| ||BC||
O(E).
# » # »
V
hϕ(B)ϕ(A), ϕ(B)ϕ(C)i
cos ϕ(A)ϕ(B)ϕ(C) = # » # »
||ϕ(B)ϕ(A)|| ||ϕ(B)ϕ(C)||
# » # »
hL(BA), L(BC)i
= # » # »
||L(BA)|| ||L(BC)||
# » # »
hHλ R(BA), Hλ R(BC)i
= # » # »
||Hλ R(BA)|| ||Hλ R(BC)||
# » # »
λ2 hR(BA), R(BC)i
= # » # »
λ2 ||R(BA)|| ||R(BC)||
# » # »
hBA, BCi
= # » # »
||BA|| ||BC||
= cos ABC
\ .
Exercice 3 :
x1
A ..
1. Montrons qu’il s’agit d’un sous-groupe de GLn+1 (R). L’inverse de
.
xn
0 ··· 0 1
−x1 x1
.. ..
A−1 A
est la matrice .
et la composée de
.
−xn xn
0 ··· 0 1 0 ··· 0 1
y1 x1 + z1
B ..
AB ..
avec
. est
. où z = (z1 , . . . , zn )
yn xn + zn
0 ··· 0 1 0 ··· 0 1
DEVOIRS 2017-2018 126
où w = Av 0 .
DEVOIRS 2017-2018 127
Dans la suite, le but de l’exercice est de montrer que quatre points distincts de
P1 (C) sont cocycliques si et seulement leur birapport est réel.
x y
Examen
Les exercices suivants sont tous indépendants les uns des autres et concernent
des chapitres différents du cours.
Exercice 3 : Centre du groupe affine. Si G est un groupe, son centre noté Z(G)
est {g ∈ G, ∀h ∈ G, gh = hg}.
Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur le corps k = R ou C. On
note GA(E) le groupe affine associé et GL(E) le groupe linéaire.
1. Montrer que si g ∈ Z(GA(E)) alors sa partie linéaire L appartient à
Z(GL(E)).
2. Soit L ∈ GL(E). Montrer que L ∈ Z(GL(E)) si et seulement is L com-
mute avec tous les endomorphismes de E.
DEVOIRS 2017-2018 132
Corrigé de l’examen
Exercice 1 :
1. La trace est une forme linéaire sur M2 (R) donc l’application (X, Y ) 7→
trace(XY ) est bilinéaire. Comme trace(XY ) = trace(Y X), la forme bi-
linéaire est bien symétrique. L’espace des matrices de taille 2 × 2 et
de trace nulle est de dimension 3. Une base est donnée par E1,2 , E2,1
et E1,1 − E2,2 . Une autre base est donnée par X = E1,2 − E2,1 , Y =
E1,2 + E2,1 et Z = E1,1 − E2,2 . Des petits calculs montrent que cette
base est orthogonale et de plus hX, Xi = 2, hY, Y i = −2 et hZ, Zi = −2.
Ainsi, on en déduit que la signature est (1, 2).
2. Soit g ∈ SL2 (R) et M ∈ M2 (R) de trace nulle. On a trace(gM g −1 ) =
trace(g −1 gM ) = trace(M ) = 0. Donc l’action par conjugaisons laisse E
invariant et donc SL2 (R) agit bien sûr E par conjugaisons. Maintenant
soit (X, Y ) deux matrices de trace nulle et g ∈ SL2 (R) alors
√ √ √
3. En prenant comme base de E, (X 0 , Y 0 , Z 0 ) = X/ 2, Y / 2, Z/ 2 , E
s’identifie à R3 via
R3 → E
ϕ:
(x1 , x2 , x3 ) 7→ x1 X 0 + x2 Y 0 + x3 Z 0
et dans cette base, la forme bilinéaire symétrique s’écrit hx, yi = x1 y1 −
x2 y2 − x3 y3 . Ainsi l’action de SL2 (R) sur E donne un morphisme de
SL2 (R) dans O(1, 2) par g 7→ ϕ−1 ◦ g ◦ ϕ. Comme O(2, 1) est le groupe
d’isométries de H2 , SL2 (R) agit bien sur H2 .
Exercice 2 :
1. Voir Figure 1.
2. Soit u un vecteur de E. On fixe une origine O et on vectorialise en O.
On pose A = O + u et M = O + u/2, c’est-à-dire le milieu du segment
[O, A]. Soit H l’hyperplan vectoriel u⊥ et H 0 son image par la transla-
tion de vecteur u/2. On note τ = σH 0 ◦σH . On a τ (O) = σH 0 (O) = A. De
plus, les symétries σH 0 et σH ont même partie linéaire (puisque les hy-
perplans sont parallèles) et donc leur composition est l’identité. Ainsi τ
est une translation et puisque τ (O) = A, τ est la translation de vecteur
# »
OA = u.
3. Soit g une isométrie de partie linéaire L. Si l’ensemble des points fixes
est réduit à un point alors c’est un espace affine de dimension 0. Sup-
posons qu’il y ait au moins deux points fixes. Soit A, B deux points
# » # »
fixes distincts alors L(AB) = AB. Réciproquement si u est vecteur
propre pour la valeur propre 1 de L alors si C = A + u, on a g(C) =
# »
g(A) + L(AC) = A + L(u) = A + u = C. Ainsi C est point fixe de g.
On vient donc de montrer que l’ensemble des points fixes de g est A +
E1 où E1 est l’espace propre de L associé à la valeur propre 1. Il s’agit
bien d’un sous-espace affine de E.
DEVOIRS 2017-2018 134
Le but des exercices suivants est de démontrer la simplicité du groupe SO3 (R).
On se place donc dans l’espace euclidien R3 . Rappelons que tous les éléments
136
DEVOIRS 2018-2019 137
de SO3 (R) sont des rotations. Une rotation d’angle π est appelée un retourne-
ment. L’axe d’une rotation non-triviale est le sous-espace propre associé à la
valeur propre 1. Le plan d’une rotation est l’orthogonal de son axe.
Exercice 3 :
1. Soit R ∈ SO3 (R) la rotation d’angle α autour de la droite D. Pour un
élément S ∈ SO3 (R), identifier SRS −1 .
2. Quel est le centre 3 de SO3 (R) ?
3. Soit R un retournement. Faire un dessin pour expliquer comment cal-
culer l’image d’un point de R3 . On fera apparaître le plan et l’axe du
retournement.
4. Fixons une base orthonormale (e1 , e2 , e3 ) de R3 , notons R le retourne-
ment d’axe Re3 et Rα la rotation d’axe e1 et d’angle α dans le sens
direct. Posons R0 = Rα RR−α . Identifier R0 R. On pourra illustrer la
situation. Pour identifier R0 R, on pourra vérifier que e1 est invariant
pour R0 R et se ramener à la dimension 2 ou faire un calcul matriciel
dans la base (e1 , e2 , e3 ).
5. À l’aide de la question précédente, montrer que tout élément de SO3 (R)
est produit d’au plus 2 retournements. En déduire que SO3 (R) est en-
gendré par les retournements.
SO3 (R) → R
ϕ:
g 7→ trace(ghg −1 h−1 ).
4. Montrer que pour tout g ∈ SO3 (R), ϕ(g) ≤ 3 et que l’image de ϕ est
un intervalle de la forme [a, 3] pour a ≤ 3. On utilisera des résultats
topologiques sur SO3 (R) vus en TD.
5. Démontrer que ϕ(g) = 3 si et seulement si ghg −1 h−1 = Id, c’est-à-dire
g et h commutent. En déduire que a < 3.
6. Montrer qu’il existe n ∈ N tel que a < 1 + 2 cos(π/n) < 3. En déduire
que H contient une rotation d’angle π/n.
7. Conclure que H contient un retournement et donc que H = G.
En dimension n, une rotation est un élément g de SOn (R) tel que l’espace
propre associé à la valeur propre 1 est de dimension n − 2 et tel que la restric-
tion à l’orthogonal de ce sous-espace de dimension n − 2 est une rotation. Si
l’angle de cette rotation est π, on dit que g est un retournement.
ϕ : GA(A) → GL(E)
Si on note le morphisme de groupe qui à f
f 7→ Lf
associe sa partie linéaire Lf alors HT (A) est l’image réciproque du
sous-groupe des homothéties linéaires. C’est donc un sous-groupe du
groupe affine GA(A).
2. On a traité cette question en même temps que la précédente.
3. Deux translations commutent et deux homothéties de même centre
commutent. Si τ est une translation de vecteur non nul u et h est une
homothétie de centre O alors τ ◦ h ◦ τ −1 est une homothétie de centre
O + u 6= O et donc h et τ ne commutent pas. De même, si h, h0 sont des
homothéties (de rapports différents de 1) de centre O et O0 distincts
alors hh0 h−1 est un homothétie de centre h(O0 ) 6= O0 et donc h, h0 ne
commutent pas.
4. Le sous-groupe des translations est le noyau de ϕ, c’est un sous-groupe
distingué non trivial. Le groupe n’est pas simple.
5. Fixons une origine et notons H le sous-groupe des homothéties de
centre O et T le sous-groupe des translations. Il est clair que H ∩ T =
{Id} (en regardant la partie linéaire). On a vu que H est un sous-groupe
distingué et toute homothétie s’écrit comme le produit d’une homothé-
tie (peut-être triviale) de centre O et d’une translation. En effet, si f est
une homothétie de rapport λ 6= 1 et hλ est l’homothétie de centre O et
de même rapport λ alors h−1 λ ◦ f a une partie linéaire triviale, c’est donc
une translation τ et ainsi f = hλ τ .
# »
6. Soit τ la translation de vecteur OO0 et soit h une homothétie de rapport
λ et de centre O. Alors τ hτ −1 fixe O0 et a une partie linéaire qui est l’ho-
mothétie linéaire de rapport λ. C’est dont l’homothétie de centre O0 et
de rapport λ. Ce qui montre que τ conjugue le groupe des homothéties
de centre O et le groupe des homothéties de centre O0 .
7. Soit D une droite affine et g ∈ HT (A). Soit D la direction vectorielle de
D. La droite image g(D) est une droite affine de direction Lg (D) où Lg
est la partie linéaire de g. Comme Lg est une homothétie Lg (D) = D et
donc D et g(D) sont parallèles.
8. On suppose dans cette question que k = R et que la dimension est
supérieure à 2. Soit g une bijection affine qui préserve les directions (c.-
à-d. une droite a pour image une droite parallèle). Soit O une origine
# »
dans A. Quitte à composer g avec la translation de vecteur g(O)O, on
peut supposer que g fixe O. L’application g est une bijection qui pré-
serve l’alignement et fixe O. Par le théorème fondamental de la géomé-
trie affine, g est une application linéaire. Comme g fixe O et envoie une
droite sur une droite parallèle, g stabilise toutes les droites qui passent
par O, c’est donc une homothétie en restriction à chacune de ces droites.
Par l’Exercice 1, on sait que g est alors une homothétie.
Exercice 3 :
DEVOIRS 2018-2019 140
Exercice 4 :
1. Par la Question 1 de l’Exercice 3, on sait que tous les retournements
sont conjugués. Ainsi un sous-groupe normal qui contient un retour-
nement les contient tous. Par la Question 5, ce sous-groupe est donc
égal à SO3 (R) tout entier.
2. Soit g ∈ G = SO3 (R) et h ∈ H / G. On a ghg −1 ∈ H et h−1 ∈ H donc
[g, h] ∈ H.
3. Pour tout élément g ∈ G, Trace(g) est de la forme 1 + 2 cos(α) où α est
l’angle de la rotation. C’est donc un nombre inférieur à 3.
4. L’application ϕ est continue et on a vu que SO3 (R) est connexe et com-
pact. Ainsi, l’image de ϕ est connexe et compact dans R. C’est donc un
intervalle de la forme [a, b] avec a, b ≤ 3 Comme ϕ(Id) = 3, on sait que
b = 3.
5. Si ϕ(g) = 3 alors l’angle de la rotation [g, h] est nul, c’est-à-dire [g, h] =
Id et donc g et h commutent. Comme h 6= Id, il existe g qui ne com-
DEVOIRS 2018-2019 143
mutent pas à h (Question 2 Exercice 1). Pour un tel g, ϕ(g) < 3 et donc
a < 3.
6. Comme π/n → 0 quand n → ∞, par continuité du cosinus en 0, on
peut trouver n assez grand tel que a < 1 + 2 cos(π/n) < 3. Ainsi, il
existe g tel que ϕ(g) = 1 + 2 cos(π/n) et donc ρ = [g, h] est une rotation
d’angle π/n qui appartient à H.
7. La rotation ρn a pour angle π, c’est un retournement et il appartient à H.
Par la Question 1 Exercice 2, on sait alors que H = SO3 (R). En conclu-
sion, un sous-groupe normal de SO3 (R) est trivial ou égal à SO3 (R)
tout entier.
|a1 + bi + cj + dk|2 = a2 + b2 + c2 + d2
Exercice 1 :
z 0
1. Il s’agit des matrices de la forme avec z ∈ C. On vérifie facile-
0 z̄
mentque c’est
une sous-algèbre isomorphe à C grâce à l’isomorphisme
z 0
z 7→ de C dans H.
0 z̄
2. On a i2 = j 2 = k 2 = −1, ij = k, ji = −k, jk = i, kj = −i, ki = j et
ik = −j.
3. Si x = a+bi+cj+dk avec a, b, c, d ∈ R alors xx̄ = x̄x = a2 +b2 +c2 +d2 =
|x|2 . Ainsi, pour tout x 6= 0, x est inversible d’inverse |x|x̄ 2 .
4. Soit x = a + bi + cj + dk et y = a0 + b0 i + c0 j + d0 k. Alors un calcul donne
xy = ȳx̄.
5. Soit x = a + bi + cj + dk avec a, b, c, d. Si x 6= 0 et x est dans le centre
alors xi = ix et le calcul donne c = d = 0. On fait la même chose avec
j, xj = jx implique b = 0. Ainsi, le centre de (H∗ , ×) est R∗ .
6. Il suffit de montrer que la norme au carré est multiplicative. |xy|2 =
xyxy = xyy x = x|y|2 x = |y|2 xx = |y|2 |x|2 .
7. En effet si x, y sont des quaternions unitaires |xy| = |x| |y| = 1 et |x−1 | =
|x|
|x|2 = 1. De plus, 1 est bien un quaternion unitaire. En identifiant H à
R4 via x = a + bi + cj + dk 7→ (a, b, c, d), les quaternions unitaires
s’identifient à la sphère S3 . Via cette bijection, on peut transporter la
structure de groupe des quaternions unitaires à la sphère S3 .
DEVOIRS 2018-2019 145
Exercice 2 :
1. Toutes paires (z, w) comme dans la question 9 de l’exercice précédent
peut s’écrire de la forme z = cos(θ)eiα et w = sin(θ)eiβ avec θ ∈ [0, π/2],
α ∈ [0, 2π[ et β ∈ [0, 2π[. Ainsi, SU2 (C) est l’image de [0, π/2] × [0, 2π[2
par une application continue. Cet ensemble est bien connexe par arcs.
2. Remarquons que pour tout g ∈ SU2 (C), ϕg est R-linéaire et préserve la
norme, c’est donc une transformation orthogonale. On sait que H = R⊕
Im(H) est une décomposition orthogonale. Ainsi, il suffit de voir que
ϕg (R) = R. Cette égalité est vraie car les quaternions réels commutent
avec tous les autres.
3. En restreignant la représentation linéaire à Im(H) qui est un espace
euclidien de dimension 3, on a une représentation linéaire SU2 (C) →
O3 (R). Cette représentation est continue car l’application (g, x) 7→ gxg −1
est continue. Comme L’image de 1 est Id et que SU2 (C) est connexe, son
image est dans la composante connexe de Id, c’est-à-dire SO3 (R).
4. Le noyau de ce morphisme est l’intersection de SU2 (C) avec le centre.
z −w
Ainsi, dans l’écriture on a z ∈ R et w = 0. Avec la condition
w z
sur le déterminant, z = ±1. Le noyau est donc{± Id}.
5. On vérifie que la formule donnée est bien un produit scalaire sur H (en
tant que R-espace vectoriel). Quand on calcule hx, xi, on tombe sur |x|2 .
Ce que l’on voulait démontrer.
6. On sait que tous les éléments de SO3 (R) sont des rotations. Il suffit donc
de trouver l’axe et l’angle de cette rotation. On a ϕg (g) = g. Ainsi, ϕg est
une rotation d’axe Rg. Si on calcule ϕ2g , on obtient Id. Si αg est l’angle
de la rotation, alors 2αg ≡ 0[2π]. Comme αg 6= 0[2π],on a αg ≡ π[2π].
Ainsi, ϕg est bien le retournement d’axe Rg.
7. On sait que SO3 (R) est engendré par les retournements. Pour toute
droite réelle de Im(H), on choisit g unitaire sur cette droite et alors
ϕg réalise le retournement autour de cette droite. Ainsi, l’image est un
sous-groupe qui contient tous les retournements, c’est SO3 (R).
DEVOIRS 2018-2019 146
8. Par le premier théorème d’isomorphisme, on obtient ainsi que SU2 (C) '
SO3 (R)/{± Id}.
Partiel
1. Soit
A ∈ SO(2). Montrer qu’il existe un nombre réel θ tel que A =
cos(θ) − sin(θ)
.
sin(θ) cos(θ)
2. Montrer que les groupes SO(2), S 1 et R/2πZ sont tous les trois iso-
morphes.
3. Soit G un sous-groupe de (R, +). On note a = inf{G ∩ R∗+ }. Montrer
que si a > 0 alors G = aZ = {an, n ∈ Z} et sinon G est dense dans R.
4. Soit ϕ : x 7→ eix de R dans S 1 . Soit Γ un sous-groupe de S 1 . Justifier que
ϕ−1 (Γ) est un sous-groupe de (R, +) qui contient 2πZ.
5. On suppose de plus que Γ est fini de cardinal n ≥ 2. Montrer qu’il existe
a > 0 tel que ϕ−1 (Γ) = aZ et en déduire la valeur de a en fonction de
n.
6. Montrer que pour tout n ≥ 1, SO(2) possède un unique sous-groupe
de cardinal n et donner ce groupe.
7. Que peut-on dire d’un élément de O(2) \ SO(2) ?
8. Utiliser la classification des sous-groupes finis de SO(2) pour trouver
tous les sous-groupes finis de O(2). Reconnaissez-vous des groupes
déjà vus ?
1 X
k= |F ix(g)|
|G|
g∈G
Corrigé du partiel
1 X
k= |F ix(g)|
|G|
g∈G
où Fix(g) = {x ∈ X, gx = x}.
1. Soit x, y ∈ X deux éléments dans la même orbite. Il existe g ∈ G tel que
gx = y et on vérifie que Gy = gGx g −1 .
2. Soit g ∈ SO(3) qui n’est pas l’identité. On sait que g est une rotation. Un
point fixe pour g sur la sphère donne une droite propre pour la valeur
propre 1. On sait que g a exactement une droite propre pour la valeur
propre 1 donc les pôles sont les deux intersections de cette droite et de
la sphère.
3. Soit G un sous-groupe fini de SO(3) de cardinal n > 1. On applique la
formule de Burnside car G agit bien sur l’ensemble des pôles : si x est
un pôle de h alors gx est un pôle de ghg −1 . Pour g 6= Id, | Fix(g)| = 2 et
Fix(Id) = X. En replaçant |G| par n, on obtient la formule demandée.
4. Il y a au moins une rotation et donc au moins deux pôles, ce qui donne
2 ≤ |X|. Si tous les pôles étaient distincts, il y en aurait 2(n − 1). Ce qui
donne la seconde inégalité. Ainsi, n1 (2 + 2(n − 1)) ≤ k ≤ 4(n − 1)/n et
on en déduit que k = 2 ou 3.
5. Si k = 2, alors |X| = 2n − 2(n − 1) = 2. Il n’y a que deux pôles et
donc un seul axe de rotation. Comme il y a exactement deux orbites,
ces deux pôles sont des points fixes pour tous les éléments de G. Le
plan orthogonal à l’axe est invariant et l’action sur ce plan est fidèle.
On en déduit que G est isomorphe à un sous-groupe de SO(2). Ainsi
si e1 est un vecteur unitaire de l’axe et que l’on complète en une base
orthonormée (e1 , e2 , e3 ), le groupe G s’écrit dans cette base
DEVOIRS 2018-2019 150
1 0 0
G = 0 cos(2kπ/n) − sin(2kπ/n) , k = 0, . . . , n − 1 .
0 sin(2kπ/n) cos(2kπ/n)
6. Chaque pôle est fixé par une rotation non triviale donc Gx1 contient au
moins l’identité et cette rotation donc n1 ≥ 2.
7. L’orbite de xi est en bijection avec G/Gxi et a donc un cardinal n/ni .
De plus, 3n = |X| + 2(n − 1) donc |X| = n + 2.
8. Les orbites forment une partition de X. Ainsi |X| = n/n1 +n/n2 +n/n3 .
En divisant par n, on obtient
1 1 1 2
+ + =1+ . (10.2)
n1 n2 n3 n
2α + 2β = π + A.
2. Commençons par montrer que ϕ est bien définie. Soit x ∈ H2 alors x20 −
x21 − x22 = 1 et x0 > 0. On en déduit que x0 ≥ 1. Le point d’intersection
de la droite (Ox) et du plan affine d’équation x0 = 1 est le point de
coordonnées (1, x1 /x0 , x2 /x0 ). Ainsi (x1 /x0 )2 +(x2 /x0 )2 = 1−1/x20 < 1
donc ce point appartient bien au disque D.
2 2
Réciproquementp soit y ∈ D. On a (y, y) = 1 − y1 − y2 > 0. On pose
alors x = y/ (y, y). Le point x appartient à la droite (Oy) avec x0 > 0
(y,y)
et (x, x) = (y,y) = 1. Ainsi, c’est bien un point de H2 et par construction
ϕ(x) = y. En conclusion, ϕ est bien une bijection.
3. On a vu en cours qu’une géodésique est l’intersection de H2 avec un
plan vectoriel. Par la construction de ϕ, l’image de cette géodésique est
l’intersection de D avec ce même plan. C’est donc un segment.
DEVOIRS 2018-2019 153
Exercice 2 : Petites dimensions. Dans cet exercice, on calcul les groupes fon-
damentaux en petites dimensions en identifiant les espaces avec des espaces
dont on connaît déjà le groupe fondamental.
1. Calculer le groupe fondamental de SO1 (R) et SO2 (R).
2. En utilisant le précédent devoir maison, calculer le groupe fondamen-
tal de SO3 (R). On justifiera que SO3 (R) est homéomorphe à P3 (R) '
SU2 (C)/{±1}.
3. Calculer le groupe fondamental de la droite projective complexe P1 (C).
Exercice 3 : Quotients
1. Dans Cn+1 , montrer que S1 agit sur la sphère unité S2n+1 par la formule
z · (z0 , . . . , zn ) = (zz0 , . . . , zzn ) et que l’espace quotient S2n+1 /S1 est
homéomorphe à Pn (C).
2. Montrer que le groupe SOn (R) agit transitivement sur la sphère unité
Sn−1 de Rn . Montrer que le stabilisateur d’un point est isomorphe à
SOn−1 (R). En déduire que Sn−1 est homéomorphe à SOn (R)/ SOn−1 (R).
ϕU
f −1 (U ) U ×F
f
π1
U
Intuitivement, si E est l’espace total d’une fibration, cela signifie que locale-
ment E se décompose en un produit de la base par la fibre. En particulier, si
E est le produit B × F , alors π1 : E → B est une fibration. Il suffit de prendre
pour ouvert U , B tout entier et pour ϕU , l’identité. On parle alors d’une fibra-
tion triviale. Dans tous les cas, l’ouvert U de la définition est appelé ouvert de
trivialisation. Si on peut prendre U = B comme ouvert de trivialisation, on dit
que la fibration est trivialisable.
E
g̃
f
g
X B
x
1. Soit f : Rn \ {0} → Sn−1 la projection radiale donnée par f (x) = ||x|| .
Démontrer que f est une fibration de fibre R. Cette fibration est-elle
trivialisable ?
2. Montrer que l’application orbitale q : SO4 (R) → S3 (de l’exercice pré-
cédent) est une fibration trivialisable de fibre SO3 (R).
3. Montrer que la projection Sn → Pn (R) est une fibration de fibre {±1}.
Pour n ≥ 2, cette fibration est-elle trivialisable ? On pourra considérer
la connexité des espaces.
4. Soit f : E → B une fibration et c : [0, 1] → B un chemin continu. Mon-
trer qu’il existe un nombre fini d’ouverts de trivialisation U1 , . . . , Un et
d’ intervalles ouverts Ii de [0, 1] tels que [0, 1] = ∪i=1,...,n Ii et c(Ii ) ⊂ Ui .
5. Montrer que si I est un intervalle de [0, 1] tel que c(I) est inclus dans un
cI : I → f −1 (U ) qui est un relè-
ouvert de trivialisation U alors il existe e
vement de c restreint à I (on pourra choisir e cI de coordonnée constante
dans F ).
6. Lemme de relèvement Soit f : E → B une fibration, c : [0, 1] → B un
chemin continu et x0 ∈ f −1 (c(0)). Montrer qu’il existe un relèvement e
c
de c tel que e
c(0) = x0 .
DEVOIRS 2018-2019 155
ϕi : Vi → S1 × Ui
zi
z 7→ |zi | , [z0 : . . . : zn ]
est un homéomorphisme.
2. En déduire que p est une fibration de fibre S1 .
3. Grâce au lemme de relèvement, montrer que p∗ : Π1 (S2n+1 ) → Π1 (Pn (C))
est surjective et en déduire le groupe fondamental de Pn (C).
Exercice 3 : Quotients
1. On vérifie facilement que la formule donne bien une action de groupe.
Soit Dans S2n+1 , deux éléments x, y engendrent la même droite com-
plexe s’il existe λ ∈ C∗ tel que x = λy et comme ||x|| = ||y|| = 1,
on a |λ| = 1. Ce qui montre que x et y sont dans la même orbite sous
l’action de S1 . Ainsi, le quotient S2n+1 /S1 est en bijection avec Pn (C).
Comme la projection π : S2n+1 → Pn (C) est continue, par définition de
la topologie quotient, l’application induite S2n+1 /S1 → Pn (C) est une
bijection continue. De nouveau, par compacité de ces espaces, c’est un
homéomorphisme.
2. Soit x1 , y1 deux points de Sn−1 . En choisissant des bases orthogonales
(x2 , . . . , xn ) et (y2 , . . . , yn ), l’unique application linéaire A telle que Axi =
yi est orthogonale et envoie x1 sur y1 . Ainsi SOn (R) agit transitivement
sur Sn−1 .Le stabilisateur
de (1, 0, . . . , ) est donné par les matrices de
1 0
la forme avec A ∈ SOn (R) ce qui montre ce stabilisateur est
0 A
isomorphe à SOn (R). Pour un autre point, son stabilisateur à conjugué
à celui de (1, 0, . . . , 0) puisque les points sont dans la même orbite, son
stabilisateur est aussi isomorphe à SOn−1 (R).
L’application SOn (R) → Sn−1 donnée par A 7→ Ax où x = (1, 0, . . . , 0)
est continue surjective. Elle passe au quotient SOn (R)/ SOn−1 (R) en
une application continue et de nouveau par compacité de SOn (R)/ SOn−1 (R),
on obtient que Sn−1 est homéomorphe à SOn (R)/ SOn−1 (R).
ϕU
f −1 (U ) U ×F
f
π1
U
Intuitivement, si E est l’espace total d’une fibration, cela signifie que locale-
ment E se décompose en un produit de la base par la fibre. En particulier, si
E est le produit B × F , alors π1 : E → B est une fibration. Il suffit de prendre
pour ouvert U , B tout entier et pour ϕU , l’identité. On parle alors d’une fibra-
tion triviale. Dans tous les cas, l’ouvert U de la définition est appelé ouvert de
trivialisation. Si on peut prendre U = B comme ouvert de trivialisation, on dit
que la fibration est trivialisable.
E
g̃
f
g
X B
x
1. Soit f : Rn \ {0} → Sn−1 la projection radiale donnée par f (x) = ||x|| .
Démontrer que f est une fibration de fibre R. Cette fibration est-elle
trivialisable ?
2. Montrer que l’application orbitale q : SO4 (R) → S3 (de l’exercice pré-
cédent) est une fibration trivialisable de fibre SO3 (R).
3. Montrer que la projection Sn → Pn (R) est une fibration de fibre {±1}.
Pour n ≥ 2, cette fibration est-elle trivialisable ? On pourra considérer
la connexité des espaces.
4. Soit f : E → B une fibration et c : [0, 1] → B un chemin continu. Mon-
trer qu’il existe un nombre fini d’ouverts de trivialisation U1 , . . . , Un et
d’ intervalles ouverts Ii de [0, 1] tels que [0, 1] = ∪i=1,...,n Ii et c(Ii ) ⊂ Ui .
5. Montrer que si I est un intervalle de [0, 1] tel que c(I) est inclus dans un
ouvert de trivialisation U alors il existe ecI : I → f −1 (U ) qui est un relè-
vement de c restreint à I (on pourra choisir e cI de coordonnée constante
dans F ).
6. Lemme de relèvement Soit f : E → B une fibration, c : [0, 1] → B un
chemin continu et x0 ∈ f −1 (c(0)). Montrer qu’il existe un relèvement e c
de c tel que ec(0) = x0 .
DEVOIRS 2018-2019 158
ϕi : Vi → S1 × Ui
zi
z 7→ |zi | , [z0 : . . . : zn ]
est un homéomorphisme.
2. En déduire que p est une fibration de fibre S1 .
3. Grâce au lemme de relèvement, montrer que p∗ : Π1 (S2n+1 ) → Π1 (Pn (C))
est surjective et en déduire le groupe fondamental de Pn (C).
Examen
Corrigé de l’examen
Exercice 2 :
1. a) Si f0 un lacet de S1 alors le degré de f0 est donné par f˜0 (1) − f˜0 (0)
pour tout relèvement de f0 . On a vu en cours que deux lacets homo-
topes ont même degré. De plus, un relèvement d’un lacet constant
est une application constante et donc a un degré nul. Ainsi d (f0 ) =
0.
b) Par définition du degré, on a fe0 (1) = fe0 (0).
c) La fonction g : [0, 1/2] → R définie par g(x) = fe0 (x + 1/2) − fe0 (x) est
continue et g(0) = fe0 (1/2) − fe0 (0) = −(fe0 (0) − fe0 (1/2)) = −(fe0 (1) −
fe0 (1/2)) = −g(1/2) prend des signes opposés. Par le théorème des
valeurs intermédiaires, g s’annule entre 0 et 1/2, c’est-à-dire qu’il
existe x ∈ [0, 1/2] tel que fe0 (x + 1/2) = fe0 (x)
d) Posons z = e2iπx alors e2iπ(x+1/2 = −z. Ainsi fe0 (x + 1/2) = fe0 (x) se
traduit par f (z) = f (−z).
2. Soit ϕ : S2 → R2 continue. On suppose que pour tout x ∈ S2 , ϕ(x) 6=
ϕ(−x).
ϕ(x)−ϕ(−x)
On considère aussi la fonction ψ : S2 → S1 donnée par ψ(x) = ||ϕ(x)−ϕ(−x)|| .
DEVOIRS 2018-2019 163
Exercice 1 : Existence de point fixe pour les applications affines. Soit g une
application affine de Rn dans lui-même.
1. Justifier qu’il existe A : Rn → Rn application linéaire et b ∈ Rn tels que
pour tout x ∈ Rn , g(x) = Ax + b.
2. Montrer que g possède un point fixe si et seulement si b appartient à
l’image de In − A.
3. Montrer que si g possède un point fixe alors l’ensemble des points fixes
est un sous-espace affine dont on précisera la direction.
4. Montrer que si de plus A est orthogonale alors Im(In − A)⊥ = ker(In −
A). Quel est cet espace propre ?
164
DEVOIRS 2019-2020 165
Ik
−Il
Rθ1
..
.
Rθ m
Exercice 1 : Existence de point fixe pour les applications affines. Soit g une
application affine de Rn dans lui-même.
1. On utilise la structure d’espace vectoriel de Rn et la structure d’espace
affine induite. Notons b = g(0) alors l’application f = τ−b ◦ g est affine
et fixe 0, c’est donc une application linéaire. Si on note A la matrice de f
dans la base canonique alors f (x) = Ax. Ainsi, g(x) = τb ◦f (x) = Ax+b.
2. Supposons que g possède un point fixe x. Alors x = Ax + b et b = (In −
A)(x) appartient à l’image de In − A. Réciproquement, si b appartient à
l’image de In − A, il existe x tel que b = (In − A)(x) et ainsi x est point
fixe de g.
3. Notons E le sous-espace propre de A associé à la valeur propre 1. Si
x, y sont points fixes de g alors x − y = g(x) − g(y) = A(x − y) et donc
le vecteur x − y ∈ E. D’autre part, si v ∈ E et x est point fixe de g alors
pour y = x + v, g(y) = Ax + b + Av = g(x) + v = x + v = y et donc y
est aussi point fixe. Ainsi, l’ensemble des points fixes de g, s’il n’est pas
vide, est le sous-affine passant par un point fixe et de direction E.
4. On suppose que A est une matrice orthogonale alors ker(In −A) = {v ∈
Rn , Av = v} = {v ∈ Rn , A−1 v = v} = ker(In − A−1 ) = ker(In − t A) =
ker( t (In − A)) = Im(In − A)⊥ .
On reconnaît l’espace propre E ci-dessus.
Exercice 2 :
1. On suppose g sans point fixe donc O 6= g(O). L’hyperplan médiateur
de [O, g(O)] est l’ensemble des points équidistants de O et g(O). C’est
aussi l’hyperplan contenant le milieu M de [O, g(O)] et dirigé par l’or-
# »
thogonal de Og(O). Ainsi, si σ est la symétrie par rapport à cet hyper-
plan, σ(g(O)) = O et donc σ ◦ g fixe O.
2. Montrons par récurrence sur k ≤ n qu’il existe des symétries σ0 , . . . , σl
avec l ≤ k telles que l’espace des points fixes de σl ◦ · · · ◦ σ0 ◦ g est de
dimension au moins k.
Initialisation. Pour k = 0, si g possède un point fixe alors g convient.
Sinon, on utilise la symétrie σ0 de la question précédente et σ0 ◦ g fixe
au moins un point. Ainsi, l’ensemble des points fixes est non-vide de
dimension au moins 0.
Étape de récurrence. On suppose le résultat pour 0 ≤ k < n. Ainsi, il
existe des symétries σ0 , . . . , σl avec l ≤ k telles que l’espace des points
fixes de g 0 = σl ◦ · · · ◦ σ0 ◦ g est de dimension au moins k. Si l’espace des
points fixes de g 0 est de dimension au moins k + 1, alors ces symétries
conviennent aussi pour k + 1. Sinon, il existe x ∈ Rn qui n’est pas fixe
pour g 0 . Soit H l’hyperplan médiateur entre x et g 0 (x). Soit y un point
fixe de g 0 alors d(x, y) = d(g 0 (x), g 0 (y)) = d(g 0 (x), y) et donc y ∈ H. Soit
σl+1 la symétrie orthogonale par rapport à l’hyperplan H alors comme
à la question précédente σl+1 ◦ g 0 fixe x et comme σl+1 fixe tous les
points de H, σl+1 ◦ g 0 fixe aussi tous les points fixes de g 0 . Au final,
DEVOIRS 2019-2020 167
σl+1 ◦ g 0 fixe l’espace affine des points fixes de g 0 qui est de dimension
k et aussi le point x. Ainsi l’espace affine des points fixes de σl+1 ◦ g 0 ,
c’est-à-dire, σl+1 ◦ · · · ◦ σ0 ◦ g, est de dimension au moins k + 1.
Par principe de récurrence, le résultat est acquis pour tout k ≤ n.
3. Pour k = n, il existe des symétries σ0 , . . . , σl avec l ≤ n telles que
σl ◦ · · · ◦ σ0 ◦ g possède un espace de points fixes de dimension n. Cet
espace est donc Rn tout entier et ainsi σl ◦ · · · ◦ σ0 ◦ g = In . Finalement,
g = σ0 ◦ · · · ◦ σl s’écrit comme produit d’au plus n + 1 symétries par
rapport à des hyperplans.
1 0 0 1 0 0 1 0 0 −1 0 0
0 1 0 , 0 1 0 , 0 cos(θ) − sin(θ) et 0 cos(θ) − sin(θ)
0 0 1 0 0 −1 0 sin(θ) cos(θ) 0 sin(θ) cos(θ)
non nul inclus dans la direction de cette droite, c’est une rotation
glissée.
−1 0 0
d) La partie linéaire A s’écrit 0 cos(θ) − sin(θ) dans une base
0 sin(θ) cos(θ)
orthogonale adaptée (e1 , e2 , e3 ). Comme 1 n’est pas vecteur propre,
I3 − A est inversible et donc par l’Exercice 1, g possède un point
fixe c. Le plan affine contenant c et dirigé par vect(e2 , e3 ) est inva-
riant par g et g s’écrit comme une rotation dans ce plan. De plus,
g agit comme la multiplication par −1 sur la droite vectorielle or-
thogonale (qui est la direction de l’axe de la rotation), c’est donc
la composition d’une rotation et d’une symétrie par rapport à un
plan
orthogonal
à l’axe de la rotation.
On peut aussi écrire A =
−1 0 0 1 0 0
0 1 0 · 0 cos(θ) − sin(θ) pour voir que A est la compo-
0 0 1 0 sin(θ) cos(θ)
sée d’une rotation et d’une symétrie. On reconnaît une antirotation.
Dans la suite, le but de l’exercice est de montrer que quatre points distincts de
P1 (C) sont cocycliques si et seulement leur birapport est réel.
DEVOIRS 2019-2020 171
x y
F IGURE 20 – Le cas R = 2.
DEVOIRS 2019-2020 177
et n p o
1 + cos(t), sin(t), − R2 − 2(1 + cos(t)) , t ∈ [0, 2π]
qui sont deux ouverts (CR ∩ {z > 0} et CR ∩ {z < 0}) de CR connexes
par arcs. Ainsi dans ce cas CR a deux composantes connexes.
Partiel 2020
1. Représenter la situation.
2. Montrer que C est un polyèdre convexe. Quels sont les arêtes, sommets
et faces de C ?
3. Montrer que C est de plus régulier.
4. Quel est le symbole de Schläfli de C ? La réponse sera justifiée.
5. Justifier que Isom(C) agit sur les sommets de C et que tout élément de
Isom(C) est linéaire. Pour cela, on pourra calculer la distance entre des
sommets diamétralement opposés et montrer que toute distance entre
deux éléments de C est plus petite que cette longueur de diagonale.
6. Justifier que Isom(C) agit sur les grandes diagonales du cube.
7. Montrer qu’il existe un morphisme ϕ : Isom(C) → S4 .
8. Montrer que ce morphisme est surjectif.
9. Calculer son noyau et montrer que ce noyau est isomorphe à Z/2Z.
10. Rappeler les types d’éléments de S4 .
11. Montrer comment obtenir chacun de ces types d’éléments grâce à une
isométrie de C.
12. On note Isom(C)+ pour {g ∈ Isom(C), det(g) = 1} que l’on appelle
sous-groupe des isométries directes du cube. Montrer que Isom(C)+ ' S4 .
13. Montrer que Isom(C) se décompose en produit direct Isom(C)+ ×ker(ϕ)
et en déduire que Isom(C) est isomorphe au produit de deux groupes
bien connus.
14. En faisant agir le groupe des isométries directes du cube sur les paires
de faces opposées du cube, montrer qu’il existe un morphisme surjectif
S4 → S3 .
15. En utilisant que le groupe An est simple pour n ≥ 5, montrer qu’il
n’existe pas de morphisme surjectif Sn → Sk pour n ≥ 5 et k < n. On
pourra raisonner sur les cardinaux de An et Sk . Ainsi le morphisme
obtenu ci-dessus est tout à fait exceptionnel.
Examen 2020
1. Justifier que l’on peut choisir des coordonnées (z1 , z2 ) telles que Di =
{(z1 , z2 ) ∈ C2 , zi = 0}.
2. Vérifier que C2 \ (D1 ∪ D2 ) est connexe par arcs.
3. Montrer que C2 \ (D1 ∪ D2 ) se rétracte par déformations sur T =
{(z1 , z2 ), |z1 | = |z2 | = 1}
4. Justifier que T est homéomorphe à un produit de deux espaces topolo-
giques bien connus.
5. En déduire le groupe fondamental de C2 \ (D1 ∪ D2 ).
6. Que pouvez-vous dire de l’analogue réel ?
E∗ → H(P(E))
ϕ 7 → P(ker(ϕ))
induit une bijection entre P(E ∗ ) et H(P(E)) que l’on notera encore
K : P(E ∗ ) → H(P(E)) .
2. Donner l’inverse K −1 de K.
3. Justifier que si P(E) est un plan projectif alors K est une bijection entre
les points de P(E ∗ ) et les droites de P(E).
4. Soit m un point de P(E). On appelle pinceau de droites passant par
m l’ensemble des droites projectives contenant m. On le note m∗ ⊂
H(P(E)).
5. Montrer que K −1 (m∗ ) est une droite de P(E ∗ ).
ϕ(x) = Ax + b
pour tout x ∈ Rn .
2. Soit ϕ, ψ ∈ Aff(Rn ) correspondant aux paires (A, b), (A0 , b0 ). À quelle
paire correspond l’application ϕ ◦ ψ ?
182
DEVOIRS 2020-2021 183
d(x, m)2 = 1/2 d(x, y)2 + d(x, z)2 − 1/4 d(y, z)2 .
(10.3)
2. Soit K une partie bornée (c’est-à-dire qu’il existe R > 0 tel que K ⊂
B(0, R)). On définit le rayon circonscrit de K comme étant
1 1
d(x, m)2 = d(x, y)2 + d(x, z)2 − d(y, z)2 . (10.4)
2 4
2. On considère une suite minimisante (xn ), c’est-à-dire avec une suite rn
décroissante vers Rmin et telle que K ⊂ B(xn , rn ). Soit mn,n0 le milieu
de [xn , xn0 ]. Soit ε > 0. Par définition de Rmin , il existe yn,n0 ∈ K tel que
d(mn,n0 , yn,n0 ) > Rmin − ε. Par l’Égalité (10.4), on a
Il existe N tel que pour tout n ≥ N , d(xn , x) < Rmin + ε pour tout
x ∈ K. Ainsi, pour n, n0 ≥ N ,
Ce qui montre que (xn ) est une suite de Cauchy et donc, par complé-
tude de Rn , converge vers un certain c ∈ Rn . Pour x ∈ K, d(xn , x) →
d(c, x) et ainsi d(c, x) < Rmin + ε pour tout ε > 0. Ainsi, d(c, x) ≤ Rmin ,
c’est-à-dire K ⊆ B(c, Rmin ).
DEVOIRS 2020-2021 186
3. Soit c, c0 deux points tels que K ⊆ B(c, Rmin ) et K ⊆ B(c0 , Rmin ). Soit
m le milieu de ces deux points et y ∈ K tel que d(Y, m) > Rmin − ε pour
un ε > 0 fixé. On a alors
Partiel
Cet examen partiel a lieu à distance et donc la situation est très particulière.
Vous serez tentés d’aller chercher de l’aide dans votre cours, auprès d’autres
étudiants ou sur internet. Je vous encourage à ne pas le faire, par souci d’hon-
nêteté vis-à-vis de vous-même et des autres. D’autre part, cela ne vous sera
d’aucune utilité pour la suite de vos études ou pour des concours que vous
pourriez passer l’année prochaine.
La notation supposera que vous êtes honnêtes mais si j’ai la conviction
qu’il y a eu triche, les points ne seront pas attribués. La justification des ré-
ponses sera essentielle.
Les Exercices 1,2 et 3 sont indépendants mais l’Exercice 4 dépend en partie
de l’Exercice 3. Il
Exercice 1 : Somme des angles d’un triangle sphérique. Calculer les bornes
supérieures et inférieures de la somme des angles d’un triangle sphérique.
Ces bornes sont-elles atteintes ? La réponse pourra dépendre de l’acceptation
ou non de triangles « dégénérés » (notion à expliquer). Les illustrations seront
bienvenues.
j) Montrer que si deux triangles sphériques ont mêmes angles, ils ont
aussi mêmes côtés.
k) Montrer que deux triangles sphériques avec mêmes angles sont aussi
isométriques.
l) Formuler une conjecture pour des triangles hyperboliques et don-
ner une esquisse de preuve.
Corrigé du partiel
α + β + γ = π + A(∆).
π ≤ α + β + γ ≤ 3π.
Si un des angles tend vers 0, par exemple α, alors le triangle est inclus
dans un fuseau d’angle α dont l’aire est 2α qui tend donc vers 0. Donc l’aire
A(∆) → 0 et α + β + γ → π. C’est ce qui se passe pour le triangle de sommets
A = (0, 0, 1), B = (1, 0, 0) et C = (cos(α), sin(α), 0) dont l’angle en A est α.
Ainsi, π est la borne inférieure.
Pour un triangle ∆ qui devient aussi grand qu’un hémisphère, l’aire tend
vers 2π et donc 3π est une borne supérieure. C’est ce qui se passe pour le tri-
angle ∆ε de sommets (cos(π/2−ε), sin(π/2−ε), 0), (cos(−π/2 +ε), sin(−π/2 +
ε), 0) et (0, cos(ε), sin(ε)). Lorsque ε → 0.
F IGURE 25 – Des triangles avec une aire qui tend vers 2π.
dans un même grand cercle alors ces bornes ne sont pas atteintes pour des
triangles non dégénérés.
C
u
v
O B
# » # »
On en déduit que l’angle formé par (u, v) et les vecteurs (OB, OC)
0
sont complémentaires à π. Ainsi, α = π − a.
f) Le même argument mutatis mutandis donne pour b et c
β0 = π − b
γ0 = π − c
α = π − a0
β = π − b0
γ = π − c0
j) Les formules de la Question (i) montrent que les cosinus des lon-
gueurs d’un triangle sont complètement déterminés par les angles
de ce triangle. La fonction cosinus étant injective sur [0, π], les lon-
gueurs des côtés sont donc complètement déterminées par les angles.
Ainsi, deux triangles avec mêmes angles ont mêmes longueurs de
côtés.
k) Soit A, B, C les sommets du triangle T . On réalise une orthonor-
# » # » # »
malisation de Gram-Schmidt sur la base (OA, OB, OC). Dans cette
base E , les points A, B et C ont respectivement pour coordonnées
(1, 0, 0), (cos(c), sin(c), 0) et (cos(b), cos(α) sin(b), sin(α)). Si on a un
triangle T ∗ de sommets A∗ , B ∗ et C ∗ avec mêmes angles que T , on
réalise une orthonormalisation comme ci-dessus pour obtenir une
base orthonormée E ∗ . Dans cette base, les points A∗ , B ∗ et C ∗ ont
mêmes coordonnées que A, B et C dans E. Pour trouver une iso-
métrie γ telle que γ(T ) = T ∗ , il suffit alors de prendre l’élément de
O3 (R) qui envoie la base E sur E ∗ .
l) Pour les triangles hyperboliques, on a aussi que deux triangles avec
mêmes angles sont isométriques. En effet, on a aussi en géomé-
trie hyperbolique une seconde loi des cosinus hyperboliques (qui
se trouve dans les notes du cours). Cette loi implique que deux tri-
angles avec mêmes angles ont aussi mêmes longueurs de côtés.
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{(1, 1, 1), (−1, −1, 1), (−1, 1, −1), (1, −1, −1)}
et
{(−1, −1, −1), (1, 1, −1), (1, −1, 1), (−1, 1, 1)} .
Les huit sommets se répartissent donc en deux classes de cardinalité 4.
2. L’enveloppe convexe d’un nombre fini de points non coplanaires est
un polyèdre
√ convexe. Ici, les faces sont des triangles équilatéraux de
côtés 2 2. De plus, chaque sommet appartient à trois faces. On a donc
un polyèdre régulier de symbole de Schläfli (3, 3). C’est un tétraèdre
régulier.
3. Voir la Figure 6.
4. Comme les isométries du cube préservent les faces et les distances,
deux sommets opposés dans une face ont pour images deux sommets
opposés dans une face pour tout élément de Isom(C). Ainsi, l’image
d’une classe est encore une classe. Comme toute isométrie est affine,
l’image de l’enveloppe convexe d’une classe est l’enveloppe convexe
de la classe image. Ainsi, Isom(C) agit sur les deux tétraèdres.
5. Le groupe Isom+ (C) agit sur les quatre grandes diagonales du cube.
Ceci donne un morphisme Isom+ (C) → S4 . Ce morphisme est surjec-
tif, car les transpositions engendrent S4 et correspondent aux retourne-
ments autour d’un axe passant par le milieu d’une arête contenant deux
DEVOIRS 2020-2021 195
sommets des deux diagonales que l’on souhaite échanger. Il est injec-
tif, le noyau est constitué des éléments qui ont les quatre diagonales
comme axe propre et l’on a vu que la seule possibilité est l’identité.
Ainsi,
1. On a A1 = {id}, A2 = {id} et A3 ' Z/3Z qui sont tous les trois simples.
2. Une droite vectorielle passant par le milieu d’une face passe aussi par
le milieu de la face opposée. Il y a trois paires de faces opposées et donc
trois telles droites.
3. Les matrices de ces retournements sont
1 0 0 −1 0 0 −1 0 0
0 −1 0 0 1 0 0 −1 0
0 0 −1 0 0 −1 0 0 1
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Examen
Corrigé de l’examen
6
X 2
(x1 + x2 + x3 )2 − x2i = x2 + y 2 + z 2 − x4 − y 4 − z 4 − 2x2 y 2 − 2y 2 z 2 − 2x2 z 2
i=1
=0
2.2
2
1.8
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
2
3. Avec la question précédente, cela revient à minimiser |cz+d|2 = (c<(z) + d) +
(c=(z))2 . Si c 6= 0 alors |cz + d|2 ≥ =(z)2 et si c = 0 alors |cz + d|2 ≥ 1.
=(z)
Ainsi |cz + d|2 ≥ min{=(z)2 , 1} et donc supγ∈Γ =(γ(z)) ≤ min{=(z) 2 ,1} <
2
∞. On remarque de plus que inf c∧d=1 |cz + d| ≤ 1 (valeur pour d = 1
et c = 0).
Si |c| > 1/=(z) alors |cz + d|2 ≥ 1. Si |c| ≤ 1/|=(z)|, (c<(z) + d)2 ≤ 1
|<(z)|
alors |d| ≤ 1 + |c||<(z)| ≤ 1 + |=(z)| .
2
Ainsi le nombre de couples
j k tels que |cz + d| ≤ 1 est fini et majoré
(c, d)
|<(z)|
par 4 × b1/|=(z)|c × 1 + |=(z)| . L’infimum demandé est le même que
sur cet ensemble fini, c’est donc un minimum.
4. Avec la Question 2, si on avait |cz + d| < 1 alors =(γ(z)) > =(z) ce qui
contredirait la condition =(z) = supγ∈Γ =(γ(z)).
5. Pour c = 1 et d = 0, on a |cz + d| = |z| ≥ 1.
6. Il suffit de prendre n = −b<(z) + 1/2c.
7. Soit z ∈ H, par la Question 3, on trouve γ tel que =(γ(z)) = supγ∈Γ =(γ(z)).
Comme les translations horizontales ne changent pas la partie imagi-
naire, on peut (par la Question 6) supposer de plus que |<(γ(z))| ≤ 1/2.
En appliquant la Question 5 à γ(z), on a aussi |γ(z)| ≥ 1.
8. L’ensemble est représenté sur la Figure 1.
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