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Cours - Transformations de La Matiere - Transferts D Energie

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Physique - Chimie Lycée

TRANSFORMATIONS DE LA MATIERE
TRANSFERTS D'ENERGIE
La matière peut se transformer en libérant ou absorbant de l’énergie. Il existe plusieurs types
de transformations:
• Une transformation physique n’est qu’un changement de phase, solide, liquide ou gazeux,
durant lequel les molécules de la matière restent intactes.
• Une transformation chimique transforme les molécules en modifiant la répartition des
atomes entre diverses molécules.
• Une transformation nucléaire modifie le noyau même de l’atome.

1- Transformations physiques

1.1- Changements d'état des corps purs

Un corps pur peut être dans trois états physiques en fonction de sa température et de la
pression:
• Solide
• Liquide
• Gazeux

Le passage d’un état à l’autre se fait à des températures précises selon le corps étudié,
appelées températures de changement de phase.

Le passage d’une phase à l’autre porte un nom spécifique, selon la phase de départ et celle
d’arrivée.

Lors d'un changement d'état d'un corps pur, à température constante et pression donnée, les
deux états coexistent simultanément.

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Par exemple, l'eau peut être sous forme solide et liquide lors de la fusion ou liquide et vapeur
lors de la vaporisation.

Remarque: L'évaporation est un passage progressif de l'état liquide à l'état gazeux qui peut se
produire à température ambiante.

1.2- Modèle microscopique

On peut modéliser les trois phases de la matière de


la façon suivante:

• Dans un corps pur solide, les atomes, ions ou


molécules qui le constituent sont organisés
dans une structure cristalline qui est très
ordonnée et régulière.

• Dans un corps pur liquide, les atomes, ions ou


molécules qui le constituent sont dans une
structure désorganisée, ils peuvent se
déplacer les uns par rapport aux autres, en
restant très proches.

• Dans un corps pur gazeux, les atomes, ions ou


molécules qui le constituent sont dans une
structure désorganisée, ils se déplacent à des
vitesses importantes et sont éloignés les uns
des autres.

Pour un changement d’état:

• Lors du passage solide → liquide → gaz, la structure de la


matière est de plus en plus désordonnée.

• Lors du passage gaz → liquide → solide la structure de la


matière se caractérise par un état de plus en plus ordonné.

1.3- Transfert thermique

L’énergie ne se perd pas, elle se transforme: c'est la loi de la conservation de l'énergie. Elle
peut changer de forme indéfiniment, car elle se transforme au gré des transferts d’énergie.
Lors de ces nombreux échanges d’énergie, il y a des réactions qui dégagent de l’énergie et
d’autres qui en absorbent.

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a- Les transformations exothermiques

Les transformations exothermiques sont des réactions qui dégagent de l’énergie, augmentant
ainsi le degré énergétique de leur milieu. Cela peut être perceptible par une augmentation de
température ou dégagement de lumière.

Lors d'une solidification, d'une liquéfaction ou d'une condensation, l'espèce chimique change
d'état et son énergie diminue, alors que celle du milieu extérieur augmente. La transformation
est exothermique (Q < 0) et le milieu extérieur se réchauffe.

Une transformation exothermique libère de l’énergie Q quand elle se produit.

solidification
corpsliquide → corpssolide + Q
liquéfaction
corpsgaz → corpsliquide + Q
condensation solide
corpsgaz → corpssolide + Q

On reconnaît une réaction exothermique lorsque, dans une équation chimique, la valeur
énergétique est intégrée du côté des produits de la réaction, à droite de la flèche.

Lorsqu’une réaction chimique dégage de la chaleur dans un milieu, la température de ce milieu


augmente. La température finale est donc plus élevée que la température initiale.

Par exemple, la solidification de l'eau est une réaction exothermique.

b- Les transformations endothermiques

Les transformations endothermiques sont des réactions qui, en absorbant de l’énergie,


abaissent le degré énergétique du milieu. Cela peut être perceptible par une baisse de
température dans le milieu.

Lors d'une fusion, d'une vaporisation ou d'une solidification, l'espèce chimique change d'état
et son énergie augmente, alors que celle du milieu extérieur diminue. La transformation est
endothermique (Q > 0) et le milieu extérieur se refroidit.

Une transformation endothermique absorbe de l’énergie Q quand elle se produit.

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fusion
corpssolide + Q → corpsliquide
vaporisation
corpsliquide + Q → corpsgaz
sublimation
corpssolide + Q → corpsgaz

On reconnaît une réaction endothermique lorsque, dans une équation chimique, la valeur
énergétique est intégrée du côté des réactifs de la réaction, à gauche de la flèche.

Lorsqu’une réaction chimique absorbe de la chaleur dans un milieu, la température de ce milieu


diminue. La température finale est donc moins élevée que la température initiale. C’est donc le
milieu environnant qui est responsable de ce transfert d’énergie.

Par exemple, la fusion de l'eau est une réaction endothermique.

c- Energie échangée lors d'un changement d'état

L'énergie transférée lors du changement d'état d'un kilogramme d'une espèce est l'énergie
massique de changement d'état, notée L, de cette espèce. Cette énergie est aussi appelée
chaleur latente de changement d'état. Elle s'exprime J/kg.

L’énergie de fusion Qf (J) est l’énergie nécessaire pour faire fondre une masse m (kg) d’un
corps pur d’énergie massique de fusion Lf (J.kg−1):

Qf (J): Energie de fusion en Joule


Qf = m × Lf m (kg): Masse du corps en kilogramme
Lf (J.kg-1): Energie massique de fusion en Joule par kilogramme

Quand le corps se solidifie, il va libérer la même énergie.

L’énergie de vaporisation Qv (J) est l’énergie nécessaire pour vaporiser une masse m (kg) d’un
corps pur d’énergie massique de vaporisation Lv (J.kg−1):

Qv (J): Energie de vaporisation en Joule


Qv = m × Lv m (kg): Masse du corps en kilogramme
Lv (J.kg-1): Energie massique de vaporisation en Joule par kilogramme

Quand le corps se liquéfie, il va libérer la même énergie.


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d- La capacité thermique massique ou chaleur massique

La capacité thermique massique d’une substance, désignée par la lettre c, est une propriété
caractéristique. Elle donne la capacité précise de cette substance d’absorber ou de dégager de
la chaleur.

En d’autres mots, la capacité thermique massique est la quantité de chaleur qu’un gramme d'une
substance doit absorber pour que sa température s’élève d’un degré Celsius. Il peut s’agir aussi
de la quantité de chaleur qu’un gramme de cette substance doit perdre pour que sa température
baisse d’un degré Celsius.

L'unité de mesure de la capacité thermique massique est le J.kg-1·K-1.

Étant donné qu'il s'agit d'une propriété caractéristique, la capacité thermique massique est
propre à chaque substance. Ainsi, plus la capacité thermique massique d'une substance est
élevée, plus il faut la chauffer pour augmenter sa température. Au contraire, une substance
ayant une faible capacité thermique massique se réchauffe rapidement, mais elle se refroidit
aussi rapidement.

Exemple: La capacité thermique massique de l'eau est de 4185 J.kg-1·K-1 alors que celle de
l'éthylène glycol est de 2200 J.kg-1·K-1. Cela signifie qu'à masses égales, il faut davantage
chauffer l'eau pour observer la même augmentation de température.

Remarque: La relation entre le Kelvin (température absolue) et le °C est:


T = 273,16 + 
où T en en Kelvin (K) et  en °C.

e- La chaleur de réaction en solution aqueuse

La chaleur d'une réaction est proportionnelle à la masse de la substance impliquée ainsi qu'à
l'écart de température observé et à la nature de la substance. Ainsi, pour calculer la quantité
d’énergie transférée ou dégagée sous forme de chaleur, on utilise la relation suivante:

Q: Quantité d'énergie transférée en joules (J)


m: Masse de la substance en grammes (g)
Q = m×c×△T
c: Capacité thermique de la substance en J.kg-1·K-1
△T: représente la variation de température (Tfinale−Tinitiale) en K

Il est à noter que cette formule s'emploie pour une seule substance à la fois. Toutefois, puisque
l'énergie Q se conserve lors des transferts, on peut considérer la relation suivante:

−Qdégagée = +Qabsorbée

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Par convention, une valeur d'énergie négative (-Q) est considérée comme de l'énergie dégagée
alors qu'une valeur d'énergie positive (+Q) correspond à de l'énergie absorbée.

Lorsque la variation de température est positive, cela signifie que la substance a absorbé de la
chaleur au cours du transfert. Et lorsque la variation de température est négative, la substance
a dégagé de la chaleur dans son environnement ou elle l'a transférée à une autre substance.

f- Détermination de l'énergie échangée

La détermination des énergies massiques de changement d'état


peut s'effectuer dans un calorimètre en utilisant la méthode des
mélanges.

Remarque: Un calorimètre est thermiquement isolé c'est à dire


que l'on considère qu'il n'y a aucun transfert d'énergie entre lui
et le milieu extérieur.

Considérons un glaçon (eau solide) de masse m à la température


1 plongé dans une masse m' d'eau (eau liquide) à la température
1' et contenue dans un calorimètre.

Lorsque que le glaçon a entièrement fondu et que la température finale de l'ensemble est
stbilisée 2, on peut alors déterminer les énergies échangées.

Avec cette méthode, la somme des énergies échangées entre les différentes parties du
système isolée est nulle, et on a alors:

Q1 + Q2 + Q3 + Q 4 + Q5 = 0

Q1: Energie absorbée par le glaçon pour passer de 1 à 0°C (Q1 > 0)
Q2 = m.Lf: Energie de fusion du glaçon (Q2 > 0)
Q3: Energie absorbée par la masse m d'eau pour passer de 0°C à 2 (Q3 > 0)
Q4: Energie cédée par la masse m' d'eau pour passer de 1' à 2 (Q4 < 0)
Q5: Energie cédée par le calorimètre pour passer de 1' à 2 (Q5 < 0)
Lf (J.kg-1): Energie massique de fusion
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Avec cette méthode on peut ainsi estimer l'énergie de fusion (chaleur latente de fusion) de la
glace. ce sera l'objet d'une séance de travail expérimental.

1.4- Quelques exemples d'application des changements d'états

Quelques exemples d'application des changements d'états.

• Quand on utilise une glacière, on y place des blocs de glace qui absorbent l’énergie
thermique entrant dans la glacière. Tant que la glace se transforme en eau, cette énergie
ne peut pas augmenter la température des objets dans la glacière.

• Les petites chaufferettes qui se déclenchent par un choc et où l’on observe un liquide
de- venant solide utilisent une espèce chimique en surfusion, et quand elle change de
phase, elle libère l’énergie sous forme thermique.

• Dans les années 1970 les sondes russes VENERA qui atterrissaient à la surface de Vénus
où la température est de 400°C, utilisaient la sublimation de nitrate de lithium tri-
hydraté pour absorber l’énergie thermique qui entrait dans la sonde.

• Les sondes spatiales utilisent un bouclier thermique pour entrer dans une atmosphère,
le bouclier se sublime, ce qui permet d’évacuer une partie de l’énergie thermique due au
frottement avec l’atmosphère, la sonde perd ainsi de l’énergie cinétique et est ralentie,
passant à une vitesse de quelques kilomètres par seconde à quelques centaines de mètre
par seconde.

1.5- Approfondissements et remarques

a- Les systèmes

Un système ouvert permet Un système fermé permet Un système isolé ne permet


des échanges d'énergie et de des échanges d'énergie avec aucun échange avec le milieu, ni
matière avec le milieu le milieu environnant, mais de matière ni d'énergie.
environnant. aucun échange de matière
n'est possible.

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b- Le calorimètre

Un calorimètre est un système isolé qui permet de prendre les mesures nécessaires pour
effectuer des calculs de calorimétrie.

Afin de déterminer expérimentalement les quantités d'énergie transférées au cours d'une


transformation, on se sert d'un calorimètre.

Selon le type de transformation étudié, plusieurs types de calorimètre existent. La


transformation s'effectue dans le réservoir du calorimètre, directement dans l'eau, lorsqu'il
s'agit d'une réaction se déroulant en milieu aqueux. Dans les autres cas, on utilisera plutôt une
bombe calorimétrique qui permettra, par exemple, de déterminer l'énergie impliquée dans une
réaction de combustion.

Schéma d'un calorimètre qui permet d'étudier Schéma d'un calorimètre à bombe
une réaction se déroulant en milieu aqueux. calorimétrique qui permet d'étudier une
réaction se déroulant à l'air ambiant.

Après avoir ajouté les substances dans le calorimètre et avoir refermé hermétiquement ce
dernier, l'agitation thermique des particules impliquées dans la réaction peut se transmettre à
l'eau du calorimètre. Ainsi, pendant la réaction, on mesure la température de l'eau.

Si la réaction chimique dégage de la chaleur, la température de l'eau monte. Par contre, s'il
s'agit d'une réaction endothermique, l'eau se refroidit, car elle transmet une partie de son
énergie thermique à la réaction.

Cette mesure de variation de température dans un système isolé permettra de déterminer


l'énergie impliquée dans le transfert par la formule Q = m.c.ΔT.

En laboratoire, une façon simple de construire un calorimètre est d'utiliser deux verres de
polystyrène superposés, un couvercle de plastique et un thermomètre. Le polystyrène offre

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l'avantage d'être un matériau qui participe très peu aux échanges thermiques. Ainsi, le
matériau du calorimètre n'influence pas les transferts de chaleur et on peut considérer que
les échanges thermiques sont entièrement effectués avec l'eau du calorimètre.

c- Le calcul de l'énergie transférée

Pour calculer l'énergie transférée entre deux systèmes, on suppose que la chaleur Q1 donnée
par un premier système est égale à la chaleur Q2 reçue par le deuxième système. De ce fait,
on peut considérer la relation suivante:

−Q1 = Q2
−m1×c1×△T1 = m2×c2×.△T2

Enfin, on utilise la relation ci-dessous lors d’un transfert d’énergie pour une même substance
possédant des quantités de masses (ou volumes) et des températures différentes:

m1×T1 + m2×T2 = (m1 + m2)×Tf

m1 et T1 sont respectivement la masse et la température de la première substance.


m2 et T2 sont respectivement la masse et la température de la première substance.
Tf est la température du mélange à l'équilibre thermique.

Si le mélange est composé de deux substances différentes, on utilisera plutôt la formule


suivante pour calculer la température finale du système:

− m1×c1×(Tf−Ti1) = m2×c×(Tf−Ti2)

On peut en déduire la température finale Tf du système à l'équilibre thermique:

m1 ×c1 ×Ti1 + m2 ×c2 ×Ti2


Tf =
m1 ×c1 + m2 ×c2

e- Valeur en eau du calorimètre

En calorimétrie, la valeur en eau (ou équivalent en eau) d'un corps est la masse d'eau fictive 
qui a la même capacité thermique que le corps:

Cm : valeur en eau du calorimètre (kg)


 = Cm: Capacité thermique du corps (J.K-1)
ceau
ceau = 4185 J.kg-1·K-1: Chaleur massique de l'eau

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1.6- Exercices d'application

Exercice 1

Un bécher contenant une masse m = 800g d'eau est chauffé sur une plaque chauffante. On
donne : ceau = 4190J.kg-1·K-1.
Si la température de l'eau passe de i = 20°C à f = 85°C, quelle quantité d'énergie Q l'eau a-
t-elle absorbée?

L'énergie est donnée par:

Q = m×c×△T = 0;800 × 4190 × (358 - 293) = 217880J

Soit: Q = 217,9 kJ

Exercice 2

On mélange une masse m1=100 g d’eau froide avec une masse m2=150 g d’eau chaude. On mesure
la température du mélange obtenu et le thermomètre indique f=25°C. Sachant que la
température initiale de l’eau froide était de 1=7,5°C, quelle était la température 2 de l’eau
chaude au départ?

On a ici deux corps de identiques (eau) de masse et de température différentes. On aura donc
à l'équilibre thermique:

m1×T1 + m2×T2 = (m1 + m2)×Tf

Soit pour la température initiale T2 de l'eau chaude:

(m1 + m2 )×Tf - m1 ×T1 (0,100 +0,150)×298 - 0,100×280,5


T2 = = = 308,7K
m2 0,150

Soit une température à l'équilibre de: 2 = 308,7 - 273 = 36,7 °C

Exercice 3

Afin de refroidir 250 ml de chocolat chaud dont la température est de 80°C, on y ajoute 75ml
de lait à 20°C.
La capacité thermique massique du lait est de 3970J.kg-1.K-1, alors que celle du chocolat chaud
est la même que celle de l'eau.
On considère que les masses volumiques du chocolat chaud et du lait sont toutes deux égales à
celle de l'eau (1,0g/ml).
Quelle sera alors la température finale du mélange?
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On commence par calculer les masses de chocolat et de lait:


mchoco = 250 × 1,0 = 250g
mlait = 75 × 1,0 = 75g

On a ici deux corps différents (chocolat et lait) de masse et de température différentes. On


aura donc à l'équilibre thermique:

− mchoco×cchoco×(Tf−Ti,choco) = mlait×clait×(Tf−Ti, lait)

Soit pour la température finale Tf du mélange à l'équilbre thermique:

mchoco ×cchoco ×Ti,choco + mlait ×clait ×Ti,lait 0,250×4190×353 + 0,075×3970×293


Tf = = = 339,7K
mchoco ×cchoco + mlait ×c2lait 0,250×4190 + 0,075×3970

Soit une température à l'équilibre de: f = 339,7 - 273 = 66,7 °C

Exercice 4

Un glaçon (eau solide) de masse mg=20g à la température 1=-16°C est plongé dans une masse
me=300,00g d'eau (eau liquide) à la température 1'=30°C contenue dans un calorimètre de
valeur en eau  à la même température 1'. Après un certain temps, la température finale de
l'ensemble est de f.
Données: ceau = 4185J.kg-1·K-1, cglace=2090J.kg-1·K-1, Lf=3,35.105J.kg-1, =17g
Calculer la température f atteinte à l'équilibre thermique.

On doit commencer par calculer les différentes énergies.

Q1 > 0: Energie absorbée par le glaçon de masse mg


pour passer de 1=-16°C à 0°C (T1=257K à T0=273K)

Q1 = mg×cglace×(T0-T1)

Q2 > 0: Energie de fusion du glaçon de masse mg pour


passer de l'état solide à l'état liquide

Q2 = mg×Lf

Q3 > 0: Energie absorbée par la masse mg d'eau pour


passer de 0°C à f (T0=273K à Tf)

Q3 = mg×ceau×(Tf-T0)

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Q4 < 0: Energie cédée par la masse me d'eau pour


passer de 1' à f (T1'=303K à Tf)

Q4 = me×ceau×(Tf-T1')

Q5 < 0: Energie cédée par le calorimètre de masse en


eau  pour passer de 1' à f (T1'=303K à Tf)

Q5 = ×ceau×(Tf-T1')

La somme des énergies échangées entre les différentes parties du système isolée est nulle, et
on a alors:
Q1 + Q2 + Q3 + Q4 + Q5 = 0
Soit:
mg×cglace×(T0-T1) + mg×Lf + mg×ceau×(Tf-T0) + me×ceau×(Tf-T1') + ×ceau×(Tf-T1') = 0

On en déduit la valeur de Tf:

'
mg ×(ceau ×T0 + cg ×T1 - cg ×T0 - Lf ) + (meau + m)×ceau ×T1
Tf =
(meau + mg + m)×ceau

0,020×(4185×273 + 2090×257 - 2090×273 - 335000) + (0,200 + 0,017)×4185×303


Tf =
(0,200 + 0,20 + 0,017)×4185

Tf = 293,0K

Soit une température à l'équilibre de: f = 293,0 - 273 = 20,0 °C

2- Transformations chimiques

2.1- Définition

On appelle transformation chimique, le passage d'un système chimique d'un état initial à un
état final avec transformation des espèces chimiques.

Par exemple, la corrosion du fer dans le dioxygène de l'air transforme le fer en rouille (oxyde
de fer).
• Etat initial: fer Fe et dioxygène O2.
• Etat final: oxyde de fer Fe2O3

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Les transformations peuvent être totales ou non.

Dans l'exemple précédent, comme les transformations sont réalisées dans le dioxygène de l'air,
il restera du dioxygène.

2.2- Modélisation d'une transformation chimique

Les espèces qui sont présentes dans l'état initial sont appelées réactifs et leur quantité de
matière diminue au cours de la transformation chimique.

Les espèces qui apparaissent dans l'état final sont appelées produits et leur quantité de
matière augmente au cours de la transformation chimique.

Lorsque la quantité de matière d'une espèce n'évolue pas (ne change pas) au cours d'une
transformation chimique, alors c'est une espèce spectatrice.

On modélise la transformation chimique par une réaction chimique qui sera associée à une
équation chimique (ou équation-bilan). Pour écrire une équation chimique, on place une flèche
horizontale vers la droite, les réactifs sont placés à gauche de la flèche et les produits à droite
de la flèche:

Réactifs → Produits

La flèche symbolise la transformation chimique. On ne note pas dans les équations chimiques
les espèces spectatrices.

Par exemple, le butane qui est un gaz, brûle dans le dioxygène de l'air et se transforme en
dioxyde de carbone et eau:

Butane + Dioxygène → Dioxyde de Carbone + Eau

Au cours d'une transformation chimique, les éléments chimiques (le nombre d'atomes) et la
charge électrique se conservent. Pour écrire une équation chimique en écriture symbolique, il
est donc nécessaire d'ajuster les nombres devant les formules chimiques. Ces nombres sont
appelés nombres stœchiométriques. On dit que l'on équilibre l'équation chimique.

Exemple 1 - Le butane de formule C4H10, brûle dans le dioxygène de formule O2 et se


transforme en dioxyde de carbone de formule CO2 et en eau H2O:

2 C4H10 + 13 O2 → 8 CO2 + 10 H2O


8C - 20H - 26O 8C - 20H - 26O

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Exemple 2 - La combustion du méthane CH4 dans le dioxygène O2 produit du dioxyde de


carbone CO2 et de l'eau H2O:

CH4 + 2 O2 → CO2 + 2 H2O


1C - 4H - 4O 1C - 4H - 4O

Exemple 3 - La corrosion du zinc de formule Zn par un acide contenant des ion oxonium de
formule H3O+ produit des ions zinc Zn2+, du dihydrogène H2 et de l'eau H20:

Zn + 2 H3O+ → Zn2+ + H2 + 2 H20


1Zn - 6H - 2O - 2⊕ 1Zn - 6H - 2O - 2⊕

Exemple 4 - L'action d'un acide contenant des ion oxonium de formule H3O+ sur le calcaire de
formule CaCO3 produit des ions calcium Ca2+, du dioxyde de carbone CO2 et de l'eau H2O:

CaCO3 + 2 H3O+ → Ca2+ + CO2 + 3 H20


1Ca - 1C - 6H - 5O - 2⊕ 1Ca - 1C - 6H - 5O - 2⊕

Exemple 5 - L'action de l'acide chlorhydrique de formule H+ + Cl− sur l'hydroxyde de sodium


de formule Na+ + HO− produit de l'eau H2O:

H+ + HO- → H2 0
2H - 1O - 1⊕ - 1⊖ 2H - 1O

On notera que les espèces Cl− et Na+ sont des espèces spectatrices et n'apparaissent donc pas
dans l'écriture de la réaction.

2.3- Bilan de matière et réactif limitant

Le bilan de matière consiste à faire l'inventaire de toutes les espèces présentes à l'état final
(après la transformation chimique) et à donner les quantités de matière de chacune.

Lorsque, au cours d'une transformation chimique, un des réactifs est entièrement consommé,
on l'appelle le réactif limitant.

Si tous les réactifs sont entièrement consommés, on dit alors que le mélange est en proportion
stœchiométrique.

Considérons l'équation-bilan de la combustion du méthane.

CH4(g) + 2 O2(g) → CO2(g) + 2 H2O(g)


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Plusieurs cas peuvent se produire suivant les quantités respectives de butane n(C4H10) et de
dioxygène n(O2).

Le mélange est dans des proportions


stœchiométriques, c'est à dire c'est à dire les
n(CH4 ) n(O2 ) quantités de butane C4H10 et de dioxygène O2 sont
=
1 2 identiques.

n(CH4 ) n(O2 ) Le dioxygène O2 est le réactif limitant et le butane


>
1 2 C4H10 le réactif en excès.

n(CH4 ) n(O2 ) Le butane C4H10 est le réactif limitant et le dioxygène


<
1 2 O2 le réactif en excès.

Méthode: Pour rechercher le réactif limitant d’une réaction dont on connaît l’équation de
réaction équilibrée, il faut:

• Calculer le nombre de moles de chaque réactif présent au début de la réaction.


• Diviser ce nombre de mole par le coefficient stœchiométrique correspondant au réactif.
• Le réactif ayant le plus petit rapport sera le réactif limitant la réaction, les autres
seront en excès.

Une fois le réactif limitant déterminé, c'est à dire le plus petit rapport trouvé, on peut en
déduire les quantités de matière des produits.

Considérons l'équation de la réaction chimique suivante:

a A + b B → c C + d D

où A et B sont les réactifs, C et D les produits et a, b, c et d les coefficients stœchiométriques.

On notera n(A)i, n(B)i, n(C)i et n(D)i les quantités de matière initiales et n(A)f, n(B)f, n(C)f et
n(D)f les quantités de matière finales.

n(A)i n(B)i
Le réactif limitant correspondra au plus petit rapport entre et .
a b

Appelons X la plus petite valeur de ces deux rapports.

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Nous aurons alors à la fin de la réaction:

n(A)f = n(A)i - a.X n(B)f = n(B)i - b.X n(C)f = c.X n(D)f = d.X

Remarque: La valeur de X s'appelle valeur d'avancement de la réaction.

Exemple: On a une réaction de combustion entre le butane C4H10 et le dioxygène O2, dont
l’équation de réaction est:

2 C4H10 + 13 O2 → 8 CO2 + 10 H2O

Supposons qu'initialement on ait n(C4H10)i = 0,42 mol de butane et n(O2)i 1,30 mol de dioxygène.

Pour rechercher le réactif limitant on utilise la méthode précédente:

n(C4 H10 )i 0,42


Pour le butane: = = 0,21 mol
2 2

n(O2 )i 1,30
Pour le dioxygène: = = 0,10 mol
13 13

Le rapport le plus petit est celui correspondant au dioxygène. Donc le réactif limitant est le
dioxygène.

Nous aurons alors: X = 0,10 mol.

A la fin de la réaction les quantités de matière finales seront donc:

n(C4H10)f = n(C4H10)i - 2×X = 0,42 - 2×0,10 = 0,22 mol


n(O2)f = n(O2)i - 2×X = 1,30 - 13×0,10 = 0,00 mol
n(CO2)f = 8×X = 8×0,10 = 0,80 mol
n(H2O)f = 10×X = 10×0,10 = 1,00 mol

2.4- Transformations endothermiques et exothermiques

Les transformations chimiques nécessitant un apport d'énergie donc un transfert thermique


positif (Q > 0) sont dites endothermiques (la température du milieu extérieur diminue).

Les transformations chimiques cédant de l'énergie donc ayant un transfert thermique négatif
(Q < 0) sont dites exothermiques (la température du milieu extérieur augmente).

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a- Les réactions exothermiques

Les réactions exothermiques sont des réactions qui dégagent de l’énergie, augmentant ainsi le
degré énergétique de leur milieu. Cela peut être perceptible par une augmentation de
température ou dégagement de lumière.

Lorsqu’une réaction chimique dégage de la chaleur dans un milieu, la température de ce milieu


augmente. La température finale est donc plus élevée que la température initiale.

Par exemple la réaction exothermique de synthèse de l'ammoniac (NH3) s'écrira:

N2(g) + 3 H2(g) → 2 NH3(g) + 95,4kJ

On peut également écrire cette réaction en écrivant l'énergie à l'extérieur de l'équation


chimique. Toutefois, la variation d’énergie est par convention précédée du signe négatif (-). Le
signe négatif indique qu'il y a une perte d'énergie.

N2(g) + 3 H2(g) → 2 NH3(g) E=−95,4kJ E


(kJ/mol)

Le graphique ci-contre illustre cette réaction


exothermique, car l'énergie des produits est à un niveau E négatif
plus bas que celle des réactifs. Energie dégagée

Il existe plusieurs exemples de réactions


exothermiques en chimie. La majorité des combustions,
lentes ou rapides, et les réactions de neutralisation
sont des réactions exothermiques.

b- Les réactions endothermiques

Les réactions endothermiques sont des réactions qui, en absorbant de l’énergie, abaissent le
degré énergétique du milieu. Cela peut être perceptible par une baisse de température dans le
milieu.

Lorsqu’une réaction chimique absorbe de la chaleur dans un milieu, la température de ce milieu


diminue. La température finale est donc moins élevée que la température initiale. C’est donc le
milieu environnant qui est responsable de ce transfert d’énergie.

Par exemple la réaction endothermique de la décomposition de l'ammoniac (NH 3) s'écrira:

2 NH3(g) + 95,4kJ → N2(g) + 3 H2(g)

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On peut également écrire cette réaction en écrivant l'énergie à l'extérieur de l'équation


chimique. La variation d'énergie E est par convention précédée du signe positif (+), signe qui
indique qu'il y a un gain d'énergie.

2 NH3(g) → N2(g) + 3 H2(g) E=+95,4kJ E


(kJ/mol)

Le graphique ci-contre illustre cette réaction


endothermique, car l'énergie des réactifs est à un E positif
niveau plus bas que celle des produits. Energie absorbée

Il existe plusieurs exemples de réactions


endothermiques, notamment la majorité des
décompositions chimiques, que ce soit par l’apport de la
chaleur, de la lumière ou de l’électricité (électrolyse).

2.5- Synthèse d'une espèce chimique présente dans la nature

a- Espèces naturelle et de synthèse

La synthèse d'une espèce chimique consiste à la fabriquer à partir d'autres espèces

On distingue les espèces chimiques naturelles qui sont issues de la nature et les espèces
chimiques synthétiques qui sont fabriquées au laboratoire.

Remarque: Il n'y a aucune différence entre une espèce chimique naturelle et une espèce
chimique synthétique.

b- Synthèse chimique

La synthèse chimique est la fabrication d'une espèce chimique au laboratoire.

La synthèse d'une espèce chimique au laboratoire s'effectue en plusieurs étapes.

Etape 1 Etape 2 Etape 1 Etape 4 Etape 4


Prélèvement des Transformation Isolement du Purification du Analyse du
réactifs chimique produit brut produit brut produit

Etape 1: Le prélèvement des réactifs

Avant de prélever les réactifs il faut rechercher les pictogrammes de danger et les consignes
de sécurité associées.

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Les réactifs peuvent se présenter sous plusieurs formes:

• Solides: On pèse alors une masse m avec une balance.


• Liquides: On mesure alors un volume V avec une éprouvette
graduée ou une pipette jaugée. Parfois on pourra mesurer une
masse.

Etape 2: La transformation chimique

Le produit est formé au cours de l'étape de transformation chimique.

Pour réaliser une synthèse, on utilise très souvent un


chauffage à reflux.

Le réfrigérant à eau permet de liquéfier les gaz qui


s'échappent du ballon: ils retombent alors dans le ballon.

Le montage à reflux permet donc d'éviter les pertes de


matière tout en maintenant le chauffage des réactifs et
ainsi accélérer la transformation.

Etape 3: L'isolement du produit brut

L'isolement permet de séparer l'espèce synthétisé du reste du milieu réactionnel (réactifs


n'ayant pas réagi, autre produits de la réaction, solvant, etc. ...).

Les techniques utilisées dépendront de la nature de la substance synthétisée.

Si le produit est solide, on l’isole en effectuant une filtration


sur filtre Büchner sous pression réduite.

Le contenu de l'entonnoir Büchner est aspiré vers la fiole à vide.


Le filtre posé dans le fond de l'entonnoir Büchner sépare le
solide du liquide.

Le solide (résidu de filtration), qui reste dans le haut de


l'entonnoir Büchner, est alors récupéré plus efficacement: il est
beaucoup plus sec que lors d'une filtration simple.

Si le produit obtenu est liquide, on utilise une technique d’extraction liquide-liquide à l’aide
d’une ampoule à décanter.

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L’extraction liquide-liquide permet de transférer des espèces


présentes dans un solvant vers un autre solvant, non miscible
au premier, dans lequel elles sont plus solubles.

Le liquide le moins dense se retrouvera alors au-dessus du plus


dense. On pourra ainsi récupérer facilement le produit de
synthèse.

Lorsque le produit est très soluble dans la phase organique, on peut améliorer la séparation:

• Par relargage, c’est-à-dire en saturant la solution en sel ce qui fait diminuer la solubilité.
• Par lavage de la phase organique à l’eau.
• Par un séchage afin d’éliminer l’eau avec un desséchant chimique.
• Par l’évaporation du solvant afin de faire augmenter la concentration.

Etape 4: Purification du produit brut

On peut procéder à une recristallisation qui est une méthode de purification qui repose sur la
différence de solubilité entre le composé à purifier et ses impuretés dans un solvant donné. La
solubilité augmentant généralement avec la température, on dissout habituellement le composé
dans le minimum de solvant porté à ébullition.

La recristallisation consiste donc à la mise en solution du solide à purifier dans un solvant ou


dans un mélange de plusieurs solvants, généralement à l'ébullition, puis au refroidissement de
la solution, ce qui entraîne la cristallisation du solide, isolé ensuite par filtration.

Généralement, on procède suivant les étapes suivantes:

Solvant ajouté au Chauffage du solvant Solution saturée en Ce qui donne des


composé qui donne une solution composé, on la laisse cristaux et une
composée refroidir solution saturée

On peut également reconcentrer le soluté jusqu'à précipitation par évaporation du solvant.

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On peut réaliser une distillation fractionnée, qui est un procédé de séparation par
fractionnement. Son but est de séparer les différents constituants d’un mélange de liquides
miscibles, possédant des températures d’ébullition différentes.

Pour cela, elle exploite le même principe que la distillation classique mais se distingue par
l'utilisation d'une colonne de séparation, qui permet une meilleure discrimination des
constituants du mélange

La solution liquide est chauffée lentement jusqu'à


ébullition. Cette ébullition correspond à la vaporisation
du composé le plus volatile.

Comme lors d'une distillation classique, les vapeurs sont


condensées pour obtenir un produit A pur, collecté dans
un premier récipient. La solution liquide est alors
exempte du produit A. On change le récipient de
récupération et on augmente la température du mélange
liquide afin de recueillir chaque constituant séparément
(B, C…).

On repère plusieurs paliers de température correspondant à la vaporisation des différents


constituants du mélange initial. On a donc autant de paliers de température que de constituants.

Etape 5: Analyse du produit

Pour séparer, identifier et contrôler la pureté du produit obtenu, on utilise une


chromatographie sur couche mince (CCM).

La chromatographie sur couche mince est une technique de


séparation des composants dans un but d’analyse ou de
purification. Elle comprend une phase stationnaire
(usuellement du gel de silice, de l’oxyde d’aluminium ou de la
cellulose) et une phase liquide, dite phase mobile ou éluant
qui est un solvant ou un mélange de solvants qui va entraîner
les composés à se séparer le long de la phase stationnaire.

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L'éluant va entraîner les espèces déposées


sur la ligne de base de la plaque différemment.
Les mélanges se séparent en corps purs. Les
mêmes espèces migrent à la même hauteur.

Si les composants de l'échantillon sont


colorés, il facile de les repérer sur la plaque.

Si les composants de l'échantillon sont invisibles, on les rend visibles par des méthodes usuelles
de révélation comme la radiation UV, la fluorescence, l'iode ou l'atomisation.

La méthode par la radiation UV est une méthode de révélation non destructive. Les composants
de l'échantillon apparaissent sous forme de taches brillantes. On peut également incorporer un
indicateur fluorescent à l'adsorbant. Lors de la révélation au radiation UV, la plaque entière
devient fluorescente tandis que les composants de l'échantillon apparaissent sous forme de
taches sombre.

Le banc de Kofler est un appareil de mesure


permettant d'estimer la température de fusion
d'une matière. Il s'agit d'une plaque chauffante
présentant un gradient de température, sur laquelle
on déplace un échantillon.

Il suffit à obtenir une détermination préliminaire


de la température de fusion et ainsi identifier
rapidement un composé pur parmi d'autres, vérifier
le degré de pureté d'un échantillon connu, constater
un mélange ou une addition intempestive ou
frauduleuse.

Une petite quantité d'un composé étalon est déposé sur la partie froide de la table chauffante
et déplacée vers sa partie chaude jusqu'à observer sa fusion. L'étalon fond à une température
précise car il est pur et bien cristallisé. Le curseur de température est alors ajusté pour faire
correspondre son index avec la température de l'étalon. Le banc doit être alors essuyé en
évitant l'utilisation d'un solvant car son évaporation modifie sensiblement le gradient de
température.

La mesure de la température de fusion du composé inconnu est ensuite réalisée comme pour
l'étalonnage. Le composé est considéré comme impur quand sa température de fusion est
inférieure à celle attendue, ou quand sa fusion s'effectue sur une plage de température et non
à une température précise.

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La spectroscopie d'infra-rouge permet de déterminer la


présence de groupements fonctionnels dans les molécules
organiques, et les structures dans certaines molécules
simples.

La spectroscopie IR est une méthode d'emploi courant,


laissée un peu de côté ces dernières années au profit de la
RMN, qui permet de déterminer avec une grande précision
les structures moléculaires.

Un spectre IR est représenté sur un graphe qui reporte la transmission en fonction du nombre
d'onde, l'inverse de la longueur d'onde.

Dans les molécules, les liaisons vibrent à une fréquence bien déterminée qui dépend des atomes
de la liaison mais aussi de l'environnement de la liaison. Pour une fréquence donnée, ces liaisons
rentrent en résonance et l'énergie apportée est alors consommée: les molécules absorbent et
la transmission diminue.

Si on représente sur un graphe l'évolution


de la transmission en fonction du nombre
d'onde on observe des variations.

Chaque pic d'absorption) est donc


caractéristique d'un certain type de
liaison.

Ci-contre le spectre de l'éthanol. On


constate différentes bandes de
transmission minimale (d'absorption
maximale) à certains nombres d'onde.

c- Résumé schématique des étapes d'une synthèse chimique

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2.6- Exercices d'application

Exercice 1

On considère la réaction entre l'aluminium Al et les ions oxonium H3O+ d'équation:


2Al(s) + 6H3O+(aq) → 2Al3+(aq) + 3H2(g) + 6H2O(l)

On veut déterminer le système à l'état final pour les cas suivants en précisant le réactif
limitant:
n(Al)i (mol) 0,4 0,2 0,8 0,6
+
n(H3O )i (mol) 0,6 1,2 1,2 1,8

+
n(Al)i n(H3 O )i
On doit commencer par calculer les rapports et pour déterminer les réactifs en
2 6
proportions stœchiométriques limitants ou en excès:

n(Al)i (mol) 0,4 0,2 0,8 0,6


n(H3O+)i (mol) 0,6 1,2 1,2 1,8
n(Al)i
0,2 0,1 0,4 0,3
2
+
n(H3 O )i
0,1 0,2 0,2 0,3
2
Al Excès Limitant Excès Stœchiométrique
H 3O + Limitant Excès Limitant Stœchiométrique

Ensuite on calcul les quantités de réactif restant et de produits créés à la fin de la réaction:

n(Al)i (mol) 0,4 0,2 0,8 0,6


n(H3O+)i (mol) 0,6 1,2 1,2 1,8
n(Al)f (mol) 0,4-2x0,1=0,2 0,2-2x0,1=0 0,8-2x0,2=0,4 0,6-2x0,3=0
n(H3O+)f (mol) 0,6-6x0,1=0 1,2-6x0,1=0,6 1,2-6x0,2=0 1,8-6x0,3=0
n(Al3+)f (mol) 2x0,1=0,2 2x0,1=0,2 2x0,2=0,4 2x0,3=0,6
n(H2)f (mol) 3x0,1=0,3 3x0,1=0,3 3x0,2=0,6 3x0,3=0,9

Remarque: On ne s'intéresse pas à l'eau qui est un solvant et qui est donc présent en grande
quantité.

Exercice 2

On fait bruler une masse m1=3,6g de charbon dans un flacon contenant une masse
m2=1,6g de dioxygène O2. Pour modéliser la transformation, on considère que le
charbon est uniquement constitué de carbone C et qu'il se forme uniquement du
dioxyde de carbone CO2.

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Après avoir écrit l'équation de la réaction dresser le bilan de matière des différentes espèces
chimiques.
Données: M(C) = 12,0 g.mol-1, M(O) = 8,0 g.mol-1.

L'équation de la réaction s'écrit:


C(s) + O2(g) → CO2(g)

On calcule les quantités de matière initiale en carbone et en dioxygène.

m(C)i 3,6 m(O2 )i 1,6


n(C)i = = = 0,30 mol n(O)i = = = 0,10 mol
M(C) 12,0 M(O2 ) 16,0

n(C)i n(O2 )i
On calcule ensuite les rapports et pour déterminer les réactifs en proportions
1 1
stœchiométriques limitants ou en excès:

n(C)i n(O2 )i
= 0,30 mol = 0,10 mol
1 1

Le rapport le plus petit est celui correspondant au dioxygène. Donc le réactif limitant est le
dioxygène.

Nous aurons alors: X = 0,10 mol.

A la fin de la réaction les quantités de matière finales seront donc:

n(C)f = n(C)i - 1×X = 0,30 - 1×0,10 = 0,20 mol


n(O2)f = n(O2)i - 1×X = 0,10 - 1×0,10 = 0,0 mol
n(CO2)f = 1×X = 1×0,10 = 0,10 mol

Exercice 3

On réalise la combustion d'une masse m1=5,0kg de gaz propane


C3H8 dans le dioxygène de l'air.de l'air.
On sait que 1 mol de dioxygène occupe un volume Vm=24L dans
les conditions usuelles de température et de pression.
Données: M(C3H8)=44,0g.mol-1.
Ecrire l'équation de la réaction entre le propane et le dioxygène
sachant que les produits obtenus sont du dioxyde de carbone
CO2 et de l'eau H2O. Ensuite calculer le volume de dioxygène
nécessaire pour bruler les 5,0 kg de propane.

L'équation de la réaction s'écrit:


C3H8(g) + 5 O2(g) → 3 CO2(g) + 4 H2O(g)

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On calcule la quantité de matière initiale en propane.

m(C3 H8 )i 5,0.103
n(C)i = = = 113,6 mol
M(C3 H8 ) 44,0

Pour connaitre la quantité de dioxygène nécessaire on considère que les réactifs sont dans des
proportions stœchiométriques.

n(C3 H8 )i n(O2 )i
=
1 5

On en déduit la quantité de dioxygène.

n(O2)i = 5×n(C3H8)i = 5×113,6 = 568,0 mol

Le volume de dioxygène nécessaire est donc:

V(O2) = n(O2)i×Vm = 568,0×24 = 13 632 L

Exercice 4

Dans un erlenmeyer, on place une masse m1 = 1,0 g de carbonate de calcium CaCO3 que l'on fait
réagir avec une solution d'acide chlorhydrique H++Cl- contenue dans une burette graduée.
La réaction qui se produit entre le carbonate de calcium et l'acide chlorhydrique a pour équation
simplifiée:
CaCO3(s) + 2 H+(aq) → Ca2+(aq) +CO2(g) + H2O(l)
Données: M(CaCO3) = 100 g.mol-1, C(H+) = 1,0 mol.L-1
Déterminer le volume V d'acide chlorhydrique à verser pour que le carbonate de calcium
disparaisse totalement.

On calcule la quantité de matière initiale en propane.

m(CaCO3)i 1,0
n(CaCO3)i = = = 0,010 mol
M(CaCO3) 100

Pour connaitre la quantité d'ions H+, c'est à dire d'acide chlorhydrique, nécessaire on considère
que les réactifs sont dans des proportions stœchiométriques.

+
n(CaCO3)i n(H )i
=
1 2

On en déduit la quantité d'acide chlorhydrique.

n(H+)i = 2×n(CaCO3)i = 2×0,010 = 0,020 mol

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Le volume d'acide chlorhydrique nécessaire est donc:

+
+ n(H ) 0,020
V(H ) = + = = 0,020 L
C(H ) 1,0

Soit un volume de 20mL.

Exercice 6

On veut réaliser la synthèse de l'acétate de linalyle (bergamol) qui est


issu de la lavande.
Dans un ballon sec on introduit un volume V1 = 10,0 mL de linalol avec
quelques grains de pierre ponce. On ajoute un volume V2 = 20,0 mL
d'anhydride acétique. On chauffe le mélange à reflux pendant une
vingtaine de minute. On extrait ensuite l'acétate de linalyle.
Données: 1 = 0,87 g.L-1, M1 = 154,2 g.mol-1
Linalol:
Anhydride acétique: 2 = 1,08 g.L-1, M2 = 102,1 g.mol-1
Acétate de linalyle: M3 = 196,3 g.mol-1
Sachant que les coefficients stœchiométriques de la réaction sont tous
égaux à 1, dresser le bilan de matière des différentes espèces
chimiques. Calculer ensuite la masse d'acétate de linalyle formée.

On commence par calculer les quantités de matière des réactifs:

1 ×V1 0,87×10 -2
n1 = = = 5,6.10 mol
M1 154,2

2 ×V2 1,08×20 -1
n2 = = = 2,1.10 mol
M2 102,1

Le réactif limitant est donc le linalol puisque n1 < n2.

Nous aurons alors: X = 5,6.10-2 mol.

A la fin de la réaction les quantités de matière finales seront:

n1f = n1i - 1×X = 5,6.10-2 - 1×5,6.10-2 = 0,0 mol


n2f = n2i - 1×X = 2,1.10-1 - 1×5,6.10-2 = 1,5.10-1 mol
n3f = 1×X = 1×5,6.10-2 = 5,6.10-2 mol

La masse d'acétate de linalyle formée est donc:

m3 = n3f×M3 = 5,6.10-2 × 196,3 = 11 g

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3- Transformations nucléaires

3.1- Les atomes

Si on considère un atome de symbole X, on convient de représenter son noyau par la notation:

X
A A: Nombre de masse
Z: Nombre de charges
Z

• Le nombre de charge Z, ou numéro atomique, d'un noyau est le nombre de protons qu'il
contient.
• Le nombre masse A, ou nombre de nucléons, représente le nombre total de protons et
neutrons présents dans le noyau.
• Le nombre N de neutrons présents dans le noyau est: N = A - Z.

Remarque: La physique nucléaire attribue au noyau une structure beaucoup plus complexe: ces
nucléons ne sont pas des particules simples (ou élémentaires), puisqu'ils sont formés d'autres
particules, les quarks, qui, à leur tour, ne sont pas non plus des particules simples. De
nombreuses particules constitutives du noyau ont été identifiées: fermions, leptons, quarks,
mésons, baryons, neutrinos, antineutrinos

Un élément chimique est caractérisé par son numéro atomique Z. Tous les atomes ayant le même
numéro atomique ont le même symbole. Le même numéro atomique Z entraîne le même nombre
de protons contenus dans le noyau des atomes.

3.2- Les isotopes

On appelle atomes isotopes les ensembles d'atomes caractérisés par le même numéro atomique
Z et des nombres de nucléons A différents. Ce sont donc des ensembles d'atomes qui ne
diffèrent que par le nombre de leurs neutrons.

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12 13 14
On a pour le carbone les isotopes 6C, 6C et 6C.

1 2 3
On a pour l'hydrogène les isotopes 1H, 1H et 1H.

Tous ces atomes de carbone ou d'hydrogène possèdent le même nombre de charge Z, mais des
nombres de masse A différents.

3.3- Stabilité et instabilité du noyau

Lorsque l'on peut classer les noyaux connus dans le


graphique de Segré, représentant le nombre de
neutrons N en fonction du nombre de protons Z, il
apparaît quatre zones.

Une zone rouge dans laquelle apparaissent les noyaux


stables. Cette zone est appelée vallée de stabilité.

On remarquera que pour Z<30 les noyaux stables


sont situés sur la première bissectrice (ou dans son
voisinage immédiat) ce sont donc des noyaux pour
lesquels N=Z.

Une zone jaune dans laquelle se situent des noyaux


donnant lieu à une radioactivité de type . Ce sont des
noyaux lourds (N et Z sont grands donc A est grand).

Une zone bleue dans laquelle se situent des noyaux qui donnent lieu à une radioactivité de type
-. Ce sont des noyaux qui présentent un excès de neutrons par rapport aux noyaux stables de
même nombre de masse A.

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Une zone verte dans laquelle se situent des noyaux donnant lieu à une radioactivité +. Ce sont
des noyaux qui présentent un excès de protons par rapport aux noyaux stables de même nombre
de masse A.

3.4- La radioactivité

La radioactivité se détecte par l'émission de trois types de particules appelées rayonnement.


Elle s'accompagne de l'émission de particules , + et - ainsi que de radiations .

La radioactivité est une réaction dite nucléaire car elle entraîne une modification du noyau de
l'atome.

La désintégration radioactive est aléatoire, on ne peut pas prévoir quand va se produire la


désintégration d'un noyau.

Elle est spontanée et se produit sans aucune intervention extérieure.

Elle ne dépend ni de son environnement chimique c'est à dire de l'espèce chimique qui contient
le noyau radioactif, ni des conditions extérieures (pression ou température).

a- La radioactivité 
4
Des noyaux sont dits radioactifs  s'ils expulsent des noyaux d'hélium 2He.

On remarquera que le noyau de l'atome d'hélium porte deux charges positives, toutefois dans
le domaine de la physique nucléaire on convient de ne pas les représenter.

 D'après les lois de conservation de Soddy, l'équation de la


réaction de désintégration nucléaire pour une émission de
type , s'écrit:
4
2He
A A - 4 4
Z
X → Z - 2
Y + 2He

Le noyau instable éjecte en une seule fois deux neutrons et deux protons ce qui correspond à
un noyau d'hélium.

Par exemple, l'équation de désintégration de l'Uranium 238 qui engendre du Thorium 234,
s'écrit:
238 234 4
92
U → 90
Th + 2He

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Les particules  sont expulsées avec des vitesses relativement modestes et sont arrêtées par
quelques centimètres d'air ou par une feuille de papier, mais elles sont très ionisantes et donc
dangereuses.

Remarque: Si Z est le numéro atomique du noyau père alors le numéro atomique du noyau fils
est Z-2. Le noyau fils se trouve deux cases avant le noyau père dans le tableau des éléments.

b- La radioactivité -

0
Des noyaux sont dits radioactifs - s'ils émettent des électrons e- notés -1e.

 D'après les lois de conservation de Soddy, l'équation de la


réaction de désintégration nucléaire pour une émission de

0
type -, s'écrit:
e
-1
A A 0
Z
X → Z + 1
Y + -1
e

L'électron qui, à priori, n'existe pas dans le noyau, est tout de même expulsé du noyau. Cet
électron provient de la transformation d'un neutron en proton suivant l'équation:

1 1 0
0
n → 1p + -1
e

Le noyau instable éjecte un électron.

Par exemple, l'équation de désintégration du Cobalt 60 qui engendre du Nickel 60, s'écrit:

60 60 0
27
Co → 28
Ni + -1
e

Les radionucléides - possèdent trop de neutrons par rapport aux nucléides stables de même
nombre de masse A (voir vallée de stabilité).

Globalement, au cours d'une désintégration -, Z augmente d'une unité et N diminue d'une
unité, ce qui fait que A reste constant.

Les particules - sont expulsées avec des vitesses importantes et sont arrêtées par quelques
mètres d'air ou par quelques millimètres de papier aluminium, mais elles sont très ionisantes et
donc dangereuses.

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Remarque: Si Z est le numéro atomique du noyau père alors le numéro atomique du noyau fils
est Z+1. Le noyau fils se trouve donc dans la case qui suit celle du père dans le tableau
périodique des éléments.

Pour assurer la conservation de l'énergie pendant la désintégration -, un antineutrino *


(particule sans masse ni charge) est émis simultanément à l'électron. De ce fait, l'équation
complète de la réaction de désintégration nucléaire pour une émission de type -, doit s'écrire:

A A 0
Z
X → Z + 1
Y + -1
e + *

c- La radioactivité +

La radioactivité + ne concerne que des noyaux artificiels, c'est-à-dire des noyaux engendrés
par des réactions nucléaires réalisées par l'homme.

0
Des noyaux sont dits radioactifs + s'ils émettent des positons e+ notés +1e.

 D'après les lois de conservation de Soddy, l'équation de la


réaction de désintégration nucléaire pour une émission de
0 type +, s'écrit:
+1e
A A 0
Z
X → Z - 1
Y + +1
e

Le positon qui, à priori, n'existe pas dans le noyau, est tout de même expulsé du noyau. Ce
positon provient de la transformation d'un proton en neutron suivant l'équation:

1 1 0
1
p → 0n + +1
e

Le noyau instable éjecte un positon.

Par exemple, l'équation de désintégration du Phosphore 30 qui engendre du Silicium 30, s'écrit:

30 30 0
15
P → 14
Si + +1
e

Les radionucléides + sont des radionucléides qui possèdent trop de protons par rapport aux
nucléides stables de même nombre de masse A (voir vallée de stabilité).

Globalement, au cours d'une désintégration  +, Z diminue d'une unité et N augmente d'une


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unité, ce qui fait que A reste constant.

Les particules + ont une durée de vie très courte.

Lorsqu'elles rencontrent un électron, les deux particules s'annihilent pour donner de l'énergie
sous la forme d'un rayonnement électromagnétique de type  suivant le bilan:
0 0
-1
e + +1
e → 

Remarque: Si Z est le numéro atomique du noyau père alors le numéro atomique du noyau fils
est Z-1. Le noyau fils se trouve donc dans la case qui précède celle du père dans le tableau
périodique des éléments.

Pour assurer la conservation de l'énergie pendant la désintégration +, un neutrino  (particule


sans masse ni charge) est émis simultanément à l'électron. De ce fait, l'L'équation complète de
la réaction de désintégration nucléaire pour une émission de type +, doit s'écrire:

A A 0
Z
X → Z - 1
Y + +1
e + 

d- Le rayonnement 

L'émission de rayonnement  est une réaction secondaire qui a lieu quelques milliardièmes de
seconde après la désintégration.

A
Lors d'une transformation radioactive de type , - ou +, un noyau père ZX se désintègre
A'
en produisant un noyau fils Z'Y* dans un état excité (niveau d'énergie élevé) instable. Lorsque
A' A'
ce noyau fils Z'Y* se désexcite pour être dans un état fondamental stable Z'Y (niveau

d'énergie faible) il perd de l'énergie sous la forme d'un rayonnement de type .

Dans un premier temps:

A A' a
Z
X → Z'
Y * + zP

Quelques milliardièmes de seconde plus tard:

A' A'
Z'
Y* → Z'
Y + 

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En tenant compte des lois de Soddy et de la conservation de l'énergie, les équations de


désintégration , - ou +, s'écrivent:

A A - 4 4
- Désintégration : Z
X → Z - 2
Y + 2He + 
A A 0
- Désintégration -: Z
X → Y +
Z + 1 -1
e + * + 
A A 0
- Désintégration +: Z
X → Y +
Z - 1 +1
e +  + 

Le rayonnement  est une onde électromagnétique de haute énergie qui apparaît comme un
phénomène secondaire de la radioactivité.

Les rayons gamma  sont des rayonnements électromagnétiques de grande énergie et de faible
longueur d'onde. Ces rayons gamma, contrairement aux particules , - ou +, ne changent pas
la composition du noyau qui les émet. Leur pouvoir de pénétration est très élevé: ils peuvent
s'enfoncer dans plus de trente centimètres de plomb. Ces rayons  sont très dangereux pour
l'homme.

Elle ne dépend ni de son environnement chimique c'est à dire de l'espèce chimique qui contient
le noyau radioactif, ni des conditions extérieures (pression ou température).

3.5- La décroissance radioactive

Un noyau radioactif, instable, se transforme spontanément au bout d'une durée plus ou moins
longue en un autre noyau, plus stable. Toutefois, il est impossible de prédire le moment de sa
désintégration.

On ne peut pas non plus, à l'échelle microscopique, prévoir le nombre de désintégrations


produites à un instant donné. En effet, la désintégration d'un noyau est un phénomène individuel
sans effet sur le comportement des autres noyaux.

La désintégration radioactive est un phénomène N


N0
aléatoire.

On considère un échantillon de matière contenant


à la date t=0, N0 noyaux radioactifs. A la date t,
l'échantillon de matière contient encore N noyaux N0/2

radioactifs (non désintégrés). N0/e

N0/4
Le graphique ci-contre représente l'évolution N0/8
temporelle de N=N(t).
0
0 t1/2=T  2T 3T t (s)

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Comme le rythme de décroissance est indépendant de la quantité de matière, le nombre de


noyaux radioactifs présents dans l'échantillon est régulièrement réduit de moitié au bout d'une
durée égale au temps de demi-vie t1/2 du nucléide considéré.

On appelle temps de demi-vie t1/2, d'un échantillon radioactif, la durée correspondant à la


désintégration de la moitié des noyaux initialement présents dans l'échantillon.

A l'instant t=t1/2 on aura donc:


N0
N(t1/2) = .
2

3.6- Fission et fusion nucléaires

a- Réactions nucléaires provoquées

Une réaction nucléaire est dite provoquée lorsqu'un noyau cible est frappé par un noyau
projectile et donne naissance à de nouveaux noyaux.

Lors d'une réaction nucléaire provoquée, les lois de conservation de Soddy sont vérifiées.

En 1919, Rutherford bombarde des noyaux d'azote avec des particules  ce qui provoqua la
formation de noyaux d'oxygène et de protons.

4 14 16 1
2
He + 7
N  8
O + 21p

b- La fission nucléaire

La fission est une réaction nucléaire provoquée au cours de laquelle un noyau lourd "fissile"
donne naissance à deux noyaux plus légers.

235
Par exemple, plusieurs réactions de fission de l'uranium 92 U sont possibles.

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1 235 94 140 1
0
n + 92
U  38
Sr + 54
Xe + 20n

1 235 91 142 1
0
n + 92
U  36
Kr + 56
Ba + 30n

1 235 94 141 1
0
n + 92
U  37
Rb + 55
Cs + 0n

Les neutrons émis lors de la fission peuvent provoquer la fission d'autres noyaux.

Si le nombre de neutrons émis lors de chaque fission est supérieur à 1, une réaction en chaîne
peut se produire et devenir rapidement incontrôlable (bombe atomique).

Dans une centrale nucléaire, la réaction


en chaîne est contrôlée par des barres
mobiles qui plongent dans le réacteur
entre les barres de "combustible" pour
absorber une partie des neutrons émis.

On peut ainsi contrôler la quantité


d'énergie produite par les réactions de
fission.

L'énergie libérée par la fission de


l'uranium est utilisée pour produire de la
vapeur permettant de faire tourner des
turbines reliées à des alternateurs qui
transforme le mouvement en énergie
électrique.

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L'énergie libérée par la fission de l'uranium est convertie en énergie électrique.

Remarque: Pour amorcer une fission, il faut apporter une quantité minimale d'énergie au
système.

c- La fusion nucléaire

La fusion nucléaire est une réaction au cours de laquelle deux noyaux légers s'unissent pour
former un noyau plus lourd. Pour que la fusion soit possible, les deux noyaux doivent posséder
une grande énergie cinétique de façon à vaincre les forces de répulsion électriques. Pour cela
le milieu doit être porté à très haute température et se trouve alors sous forme de plasma.
L'énergie libérée au cours d'une fusion est considérable.

Les chercheurs essaient de contrôler les réactions de fusion afin de réaliser des réacteurs
produisant de l'énergie électrique (ITER, TORE SUPRA, JET). Toutefois, comme la
température doit atteindre des millions de degrés le problème n'est pas facile à résoudre.

La réaction de fusion entre le deutérium et le tritium qui donne des noyaux d'hélium et un
neutron, s'écrit:

2
1
H
3 4 1
+ 1H  2He + 0n + 

La fusion se produit naturellement dans les étoiles. Dans le Soleil, la température extrêmement
élevée qui y règne permet d'avoir les conditions pour que des transformations nucléaires s'y
déroulent. Quelques réactions de fusion qui se produisent dans le soleil:

1 1 2 n
1
H + 1H → 1H + 1e+
2 1 3
1
H + 1H → 1H
3 4 7
2
He + 2H → 4Be
7 1 8
4
Be + 1H → 5B
12 1 13
6
C + 1H → 7N

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Chaque seconde, le soleil transforme 600 millions de tonnes (6,0.1011 kg) d'hydrogène en hélium.
L'énergie mise en jeu dans cette transformation nucléaire est bien plus grande que tous les
autres types de transformations.

Dans une bombe thermonucléaire (bombe H), la fusion nucléaire est incontrôlée et explosive.

3.6- Quelques valeurs énergétiques

Pour une même quantité de matière, une réaction nucléaire libère une quantité d'énergie
beaucoup plus grande qu'une réaction chimique.

Pour une même quantité de matière, une réaction de fusion libère une quantité d'énergie plus
grande qu'une réaction de fission.

Quelques valeurs énergétiques


Combustible Valeur énergétique Équivalence en tep
1 tonne de pétrole 42 GJ 1 tep
1 tonne de charbon 29.3 GJ 0.69 tep
1000 m3 de gaz 36 GJ 0.86 tep
1 tonne d'Uranium naturel 420 000 GJ 10 000 tep
1 tonne de combustible D-T 378 000 000 GJ 9 000 000 tep

3.7- Utilisation médicale de la radioactivité

La radioactivité constitue un outil irremplaçable pour la médecine. Elle a apporté une révolution
dans les explorations des fonctions du vivant. Grâce aux isotopes radioactifs, les médecins
disposent, pour les diagnostics, d'une panoplie de techniques difficilement imaginables, il y a
seulement une génération.

La quantité de radioactivité à laquelle les


personnes sont exposées lors d'examens
radiologiques ne présente pas de risque en tout
cas comparable aux bénéfices de l'examen, à
condition toutefois de ne pas en exagérer la
fréquence. Par exemple, les noyaux radioactifs
d'iode absorbés lors d'un examen scintigraphique
de la thyroïde disparaissent rapidement sans
créer de dommages. De même, il suffit de très peu
d'atomes radioactifs pour estimer l'état du
muscle cardiaque par une gamma-caméra.

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Cependant, de fortes doses d'irradiation sont nécessaires pour soigner des tumeurs
cancéreuses. Les progrès récents de la radiothérapie permettent une action de plus en plus
sélective: avec de nouvelles techniques, on peut calculer l'énergie et l'orientation du
rayonnement pour viser les cellules malades en touchant le moins possible aux cellules saines.

Les rayonnements, qui peuvent être composés de particules alpha, d'électrons, de photons
gamma ou de neutrons, produisent des effets différents sur la matière vivante. Sans danger à
faibles doses, ils peuvent le devenir lorsque celles-ci sont plus élevées. Il est donc essentiel de
définir strictement les doses de radioactivité admissibles. Et il faut savoir s'en protéger. C'est
pourquoi des normes ont été édictées; elles sont définies au niveau européen pour ce qui nous
concerne.

Des règles de radioprotection ont été établies: prudentes, elles visent à réduire l'exposition à
la radioactivité à des doses inoffensives.

3.8- Dangers de la radioactivité

L’étude de l’effet des rayonnements sur la


matière vivante se situe à la frontière de la
physique et de la biologie. Bien que les
connaissances aient beaucoup progressé,
elles demeurent incomplètes et empiriques.
Pour démêler avec précision les effets des
rayonnements, il faudrait identifier les doses
de radioactivité subies par chaque partie de
l’organisme, ce qui est matériellement
impossible.

Les effets d’une irradiation sont bénéfiques, quand l’irradiation touche des cellules malades,
ou nocifs s’ils touchent des cellules saines. Ils sont très variés, le rayonnement pouvant
atteindre aussi bien une simple molécule d’eau qu’un fragment d’ADN. La matière vivante
possède aussi une certaine faculté de réparation, du moins quand l’irradiation reste faible. Les
conséquences d’une irradiation sont très difficiles à prévoir pour un individu, sauf en cas d’une
exposition très importante.

Les effets d'un rayonnement dépendent de sa nature, de la dose absorbée, de l’organe touché.
Des doses importantes (qui peuvent être bénéfiques quand elles sont brèves et localisées
comme en radiothérapie) provoquent des effets bien identifiés. Les effets sont plus incertains
pour les doses de l’ordre de celles dues à la radioactivité naturelle. Parmi une population
exposée, il sera impossible d’attribuer l’apparition d’un cancer donné à une telle exposition, mais
il sera possible d'en voir l'effet par une étude statistique du nombre de cancers. Pour les très
faibles doses, l’incertitude est encore plus grande.

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Les irradiations internes sont beaucoup plus


nocives que les irradiations externes. La
radiotoxicité mesure la nuisance d’un élément
radioactif assimilé par l’organisme à la suite
d’une inhalation ou ingestion. Elle tient compte
du devenir de la substance dans le corps humain.

Pour une même dose d’activité ingérée, la


radiotoxicité varie d’un facteur 1 à 10000 entre
des émetteurs bêta de faible énergie comme le
tritium et des noyaux lourds émetteurs alpha.

La radiotoxicité suppose qu’un radioélément se retrouve dans l’assiette du consommateur ou


fixée dans ses poumons. Elle ne dit pas comment cet élément se retrouve dans cette assiette
ou ces poumons. Un élément peut être très radiotoxique, comme le plutonium, mais présenter
des risques limités s’il n’arrive que difficilement au contact de l’homme ou si tout est fait pour
qu’il en soit ainsi.

la dose efficace, mesurée en sieverts (Sv), représente (indirectement) le risque pour la santé
à la suite d'une exposition à une source radioactive.

Les effets que l'on observe rapidement ne se manifestent


qu'à partir d'une certaine dose de radiations, appelée seuil.
Ces effets précoces ne dépendent que de la dose. Le hasard
n'intervenant pas ils sont qualifiés de "déterministes". On
estime à 500mSv le seuil d'apparition des effets précoces,
mais il s'agit d'une dose efficace "corps entier". Au niveau
local, par exemple celui des testicules, une dose équivalente
de 2Sv entraîne une stérilité transitoire et une dose de 6Sv
une stérilité définitive. Pour la peau, une dose locale de 3Sv
à 8Sv entraîne une rougeur passagère, une dose de 7Sv à
10Sv une cloque et une dose supérieure à 10Sv une nécrose.

Les effets tardifs sont beaucoup plus délicats à mettre en


évidence que les précoces, car ils peuvent apparaître ou, beaucoup
plus probablement, ne pas apparaître. Le hasard intervenant, on dit
qu'ils sont probabilistes. Toutefois des effets mesurables n'ont
été mis en évidence qu'au-dessus de 100mSv et avec un débit de
dose élevée. Au-delà de 100mSv, la probabilité d'occurrence de
problèmes de cancers ou de leucémies augmente avec la dose.
Cependant, quelle que soit la dose reçue, aucun effet héréditaire
(problèmes cancérigènes transmis par des gènes irradiés) n'a
jamais été observé chez l'homme.

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3.9- Exercices d'application

Exercice 1

Compléter les équations des nucléaires suivantes:


218 214 4 209 209 2 3 4
84 Po → 82 Pb + 2He 82 Pb → 83 Bi + -10e 1 H+ 1H → 2He + 01n

En tenant compte des lois de conservation de Soddy (conservation des nombres A et Z), nous
aurons:
218 214 4 209 209 2 3 4
84 Po → 82 Pb + 2He 82 Pb → 83 Bi + -10e 1H+ 1H → 2He + 01n

Exercice 2

Le noyau d'uranium 235 est fissile, car il peut être scindé en


deux noyaux plus petits. Une des transformations possibles
est représentée ci-contre.
Ecrire l'équation de la réaction modélisant la fission de
l'uranium 235.

D'après le schéma, un neutron rentre en collision avec un noyau d'uranium 235 pour donner un
noyau de strontium 95, un noyau de xénon 139 et 3 neutrons. cela se traduit par l'équation de
réaction:
235 94 139
92 U + 01n → 38 Sr + 54 Xe + 3 01n

Exercice 3

Le soleil est principalement composé d'hydrogène. Il brille grâce à l'énergie considérable libéré
par une transformation faisant intervenir le deutérium et le tritium, deux isotopes de
l'hydrogène. Chaque seconde le soleil libère une énergie de 4.1026J. La masse du soleil est de
msoleil = 2.1030kg.
L'énergie libérée par la combustion d'un kilogramme de dihydrogène est d'environ 10 6J.
Calculer la masse de dihydrogène qui serait nécessaire chaque seconde si la transformation
était chimique, puis en déduire la durée de vie du soleil. Conclure quant à la nature du type de
transformation qui se produit dans le soleil.

Commençons par écrie les énergies avec de meilleures unités:


Energie libérée par le soleil: Esoleil=4.1026J/s
Energie libérée par 1 kg de dihydrogène: Edihydrogène=106J/kg

La masse de dihydrogène nécessaire en 1s serait alors:


26
Esoleil 4.10 21
m1s = = = 4.10 kg/s
Edihydrogène 10
5

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Si la réaction était chimique, alors la durée de vie du soleil serait:


30
msoleil 2.10
8
τ= =
21
= 5.10 s
m1s 4.10
Donc si l'énergie du soleil était d'énergie chimique il aurait eu une durée de vie d'environ 16
ans. Or la durée de vie du soleil est de plus de 10 milliards d'années. Cela est du au fait que
l'énergie du soleil est d'origine nucléaire.

Exercice 4

Il y a quelques dizaines d'années, certains stimulateurs


cardiaques fonctionnaient) partir de l'énergie libérée par la
désintégration de noyaux de plutonium 238 suivant l'équation
de réaction:
238 A 4
94 Pu → ZX + 2He
Son fonctionnement était lié au nombre de noyaux de plutonium se désintégrant par seconde.
Il fallait remplacer le stimulateur lorsque 30% de ses noyaux s'étaient désintégrés.
Après avoir complété correctement l'équation de la réaction en s'aidant du tableau de
classification des éléments, déterminer la durée d'utilisation de ce stimulateur cardiaque.

Par conservation du nombre de masse A et du nombre de charge Z, on peut en déduire que


l'élément chimique X doit posséder un nombre de masse A=234 et un nombre de charge Z=92.
Il s'agit de l'élément uranium. On pourra donc écrire:
238 234 4
94 Pu → 92 U + 2He
Lorsque 30% des noyaux se sont désintégrés, il
restera alors 70% de noyaux radioactifs, c'est à
dire 0,70×9.1010 = 6,3.1010 désintégrations par
seconde. En reportant la valeur sur le graphique, on
trouve une durée d'utilisation d'environ t≈50ans.

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