Psychologie
Psychologie
Psychologie
Semestre : 01
Psychologie
Plan :
- Définition de la psychologie
- Développement psychomoteur, affectif, intellectuel et psychosocial de
l’individu.
La personnalité :
En général, la Psychologie touche tous les aspects et les problèmes de notre vie.
Son objectif : Résoudre les problèmes qu’affronte l’individu dans la société.
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1.2 Les buts de la psychologie :
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• Vise à établir des lois et théories sur ces fonctions et leur intégration au sein des
activités.
• Utilise préférentiellement (mais pas exclusivement) la méthode expérimentale
b-Psychologie différentielle
Porte sur l'étude des différences entre individus selon l'âge, le sexe ou l'appartenance
sociale.
c-Neuropsychologie
Cherche à établir les rapports existant entre les structures cérébrales (surtout
corticales) et le comportement humain (surtout les fonctions mentales supérieures
(mémoire, apprentissage...)), dans le but de contribuera comprendre celui-ci.
• Neuropsychologie expérimentale
• Neuropsychologie clinique
d-Psychopharmacologie
• S'intéresse aux effets des drogues sur le comportement.
• Recherche en laboratoire sur des animaux.
• C'est à la suite de très nombreux essais, qu'un produit sera retenu et fera l'objet
d'essais cliniques sur l'être humain, avant d'être commercialisé.
e-Psychologie du développement
Tente de comprendre comment s'effectue le développement psychologique de l'être
humain à travers les différentes étapes de la vie : de la naissance à la mort.
• Psychologie génétique (génétique au sens de genèse).
• Intérêt pour une aptitude spécifique, comme la façon dont le langage apparaît et
évolue chez l'enfant qui grandit, ou une période en particulier de la vie comme la
petite enfance, l'âge préscolaire, l'adolescence
f-Psychologie pathologique
Porte principalement sur les maladies et les troubles psychologiques.
• Psychologie clinique
• Psychologues conseillers
• Psychologues qui appliquent l'expertise psychologique au système judiciaire
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g-Psychologie sociale
La psychologie sociale se préoccupe de la manière dont les interactions avec les autres
Influencent le comportement individuel.
• Elle s'intéresse aussi au fonctionnement et aux phénomènes de groupes.
• Elle a fréquemment recours à l'enquête.
• Thèmes : la persuasion, le conformisme, les conflits, les préjugés, l'obéissance à
l'autorité...
h-Psychologie du travail
La psychologie du travail étudie le comportement des individus dans les organisations
(entreprises, administrations, hôpitaux...) et tente d'apporter des solutions visant à
adapter les travailleurs aux situations (gestion des ressources humaines) ou à adapter
les situations aux travailleurs (ergonomie).
• Les psychologues du travail peuvent aussi aider des individus qui connaissent des
difficultés par rapport au travail (licenciement, incapacité ...)
i-Psychologie scolaire
Le psychologue scolaire joue le rôle de psychologue-conseil auprès des élèves afin de
les aider à s'adapter au monde de l'école.
• Il est chargé de les orienter dans les études.
• Il est souvent amené à fournir un soutien aux élèves qui connaissent des difficultés
g-Psychologie de l'éducation
• La psychologie de l'éducation porte essentiellement sur les processus psychologiques
de l'apprentissage et applique les connaissances relatives à ces processus sur les
programmes d'enseignement.
• Tourné vers la recherche sur les moyens pédagogiques et la formation des
enseignants.
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2. Développement psychomoteur, affectif, intellectuel et psychosocial
de l’individu.
Au cours des premières années de la vie, la qualité des liens affectifs est déterminée
par le degré de réactivité de l'enfant. En effet, plus l'enfant est réactif à la stimulation
parentale plus il est facile d'établir un lien affectif et chaleureux avec lui.
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l'établissement du rapport entre l'enfant et son environnement physique (changement
de la vision, effets de la pesanteur).
La marche quant à elle, elle se manifeste vers le 13ème- 15ème mois. Elle est très
significative pour l'exploration motrice de l'environnement physique (indépendance,
sentiment d'autonomie). Il s'en suit donc qu'un manque d'assistance et de stimulation
pendant les premières années de la vie pourrait avoir un effet néfaste sur le
développement affectif et social ultérieur.
Développement avant un an :
- Quatre à cinq mois: premiers rires, premiers mouvements des bras vers les objets,
refus de la solitude;
- Six à sept mois: se passe un objet d’une main à l’autre, se tient assis avec soutien,
distingue les familiers des étrangers, aime prendre certains repas à la cuillère;
- Huit à neuf mois: se tient assis seul et joue en cette position, fait au revoir avec ses
mains, prononce parfois un mot de deux syllabes « papa », marche à 4, tente parfois de
se lever;
- Dix à onze mois: tient debout sans soutien, prononce des mots;
- Douze mois: premiers pas, la préhension s’affine (saisir les objets avec l’ensemble de
la main et les entre pouce et index).
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Développement de 1 à 2 ans
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position assise.
Sauter sur une seule jambe, maintien
de l’équilibre pendant une dizaine
6ème Année de secondes, réception d’objets de
différentes hauteurs, équilibre en
marche (largeur 10 cm).
Roulade avant accompagnée de la
station debout, lancer dans une cible
(ex. grand ballon), course slalom,
7ème Année réception avec déplacements,
équilibre en course (largeur 10 cm),
combinaison : courir grimper, courir
sauter sur une seule jambe et sur les
2 jambes.
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Une surprotection (maternage excessif) ou une attitude possessive qui rétrécissent le
champ d’action de l’enfant et qui ridiculisent ses actes (tentatives échouées de
résoudre des problèmes ou initiatives vouées à l’échec) peuvent causer le doute, voire
la honte de ses propres compétences.
En effet, la période pré scolaire (3 à 5 ans), est marquée par une évolution d’un
simple autocontrôle à l’aptitude à intenter des activités que l’enfant cherche à imposer
avec conviction. Dans ce cas les attitudes parentales (encouragements,
découragements) peuvent être la source d’un sentiment d’inadaptation, c'est-à dire un
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sentiment de culpabilité surtout quand l’adulte considère que le comportement de
l’enfant est honteux.
Finalement dans une enquête faite par BAUMRIND, il s'est avéré que la
compétence et le sentiment de confiance (confiance en soi) chez les jeunes enfants
s'épanouiront davantage dans un foyer chaleureux et affectif où les parents glorifient le
comportement responsable (responsabilisation) en encourageant les activités
autonomes et la prise de décision, voire la prise d'initiative.
- vers cinq-six ans l’enfant prend conscience qu’il n’est plus le centre du monde,
mais une personne vivant parmi d’autres. Ce qui le prépare plus à la période scolaire
proprement dite.
L’enfant découvre aussi le lien entre ses actes et les conséquences qui en découlent
(ex. perception du bruit d’une assiette qu’on jette du bord d'une table). Au cours de ce
stade l’enfant développe également le concept de séparation des objets.
2. Vers deux ans (de 2 à 6-7ans), l’enfant passe au stade "préopératoire ": il peut se
représenter certains actes sans les accomplir ; c’est la période du jeu symbolique, qui
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correspond à l’acquisition du langage. Il est appelé préopératoire parce qu’il est
prélogique ; l’enfant étant incapable de maîtriser les concepts d’invariance (ou de
conservation), comme par ex. l’invariance des liquides ou des volumes ou de la masse.
PIAGET ramène cette incompétence au déficit dû aux impressions visuelles qui
dominent l’enfant.
3. Vers sept ou huit ans (de 6-7ans à 11-12ans), l’enfant entre dans la période des
"opérations concrètes " : il se socialise, notamment sous l’influence de l’école.
L’enfant commence à manier des opérations (c'est-à-dire des routines mentales
véhiculant une information-réversible, Conservations des mesures, logique des classes
et des opérations.) ; ex. retrouver le chemin de la maison d’un ami.
4. Enfin, vers onze ou douze ans, il atteint le stade des "opérations formelles
"(Raisonnements hypothéticodéductif et combinatoire), celui de l’abstraction. Ce sous
stade est dominé par la pensée formelle opératoire. Au cours de ce stade, l'enfant
pubère est déjà capable de raisonner en termes symboliques (hypothétiques), il
s’intéresse aux problèmes éthiques et philosophiques (existentialisme) et est capable
d’employer des stratégies mentales).
Ce schéma type varie, bien entendu, selon les individus. Chacun construit son
intelligence -donnée par l’hérédité comme potentialité - selon un rythme et une durée
qui lui sont propres.
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celui de l'autonomie versus doute, le 3ème c’est celui de la prise d'initiative versus
sentiment de culpabilité, le 4ème stade c’est le stade du travail et de la vivacité
(accomplissement, activité) versus passivité et infériorité, le 5ème stade qui est
celui de l'adolescence correspond à la recherche de sa propre identité et à la
diffusion/confusion.
Bien que ces stades n’aient aucune évidence scientifique, ils mettent en évidence
les différentes situations conflictuelles devant être surmontées.
En effet le sentiment de confiance dépend dans une large mesure de la façon dont
les besoins de l’enfant ont été satisfaits par sa mère. Retrouver donc sa propre identité
est la crise psychosociale majeure de l'adolescence.
L’individu se projette sur les sujets qui l’entourent, puis se retourne sur lui-même.
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- Impulsif et émotionnel (0-1an) → Moi
- Adolescence (+de11ans)
Lien avec les amis : Les enfants n’ont pas autant de préjugés et de normes que les
adultes. Ils sont plus libre de pensé, ce qui permet une facilité sociale d’avoir des amis
sans distinction de race, de sexe, de religion, etc.
Liens avec l’école et le quartier : Pour l’enfant, l’école et les voisins constituent son
univers. Sortir de ce monde est souvent une grande aventure.
Le préadolescent: Enfant âgé entre 9 ans et 12 ans qui va bientôt entrer dans
l’adolescence. C’est le début de la puberté.
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Processus d’autonomisation: l’enfant et ses amis pratiquent des activités communes
et recherche plus d’intimité avec ses amis. Le recrutement des amis s’élargit et devient
plus sélectif.
Liens avec l’école et le quartier : Les liens avec l’école et le quartier restent
sensiblement les mêmes que durant la petite enfance. Mais leur univers s’agrandit
tranquillement. À l’approche de l’adolescence, l’école et la communauté commencent
plus à exercer une influence que le milieu familial sur la vie de l’enfant.
Les adolescents ont les mêmes besoins que les enfants. Aussi, ils ont besoins d’être
informés sur ce qu’ils rencontreront dans leur vie d’adulte. Ex : les relations
interpersonnels, la sexualité, le travail, les drogues et l’alcool. Ils ont surtout besoin de
se créer une identité et de devenir autonome. Ils ont aussi besoin de se sentir impliqué
dans les décisions qui les concernent.
Liens avec la famille proche : Pour les adolescents, la famille est importante et ils
sont satisfaits de leurs relations familiales. Parce qu’ils sont confrontés à la tâche
difficile d’adopter des conduites saines alors qu’ils s’approchent de l’âge adulte. Les
adultes qui jouent un rôle parental exercent une grande influence sur le
développement du sentiment d’identité et de l’estime de soi des enfants et des
adolescents.
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Liens avec les amis : Les adolescences sont les individus qui ont le plus d’amis (20
« amis »; 3-4 amis intimes). Ils passent la plus grande partie de leur temps avec les
amis
Références :
Pour expliquer les rapports entre l’inconscient et la conscience ainsi que le rôle des
différentes instances qui les traversent, Freud va avoir recours à deux topiques :
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le préconscient qui se définit comme une partie de l’appareil psychique distincte du
système inconscient et dont les contenus sans être présents dans le champ actuel de la
conscience peuvent en droit accéder à la conscience.
“De la partie d’inconscient qui tantôt reste inconsciente, tantôt devient consciente,
nous dirons qu’elle est “capable de devenir consciente” et nous lui donnerons le
monde préconscient”(Freud, Abrégé de psychanalyse, première partie).
Le préconscient: formé des activités mentales qui peuvent par moment accéder à la
conscience donc sans lien à l’angoisse. Il peut resurgir par association d’idées. C’est
une interface entre conscient et inconscient. Il peut devenir conscient mais suscite des
mécanismes de défense de la part de l’inconscient. Le préconscient apparaît par
association d’idées ou suite à un questionnement.
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cette instance est entièrement inconsciente. N’accèdent à la conscience que des
représentations secondaires de certaines pulsions.
– Le Surmoi : Le moi n’a pas seulement à se défendre contre le Ça, il doit aussi se
soumettre aux exigences du Surmoi qui se constitue au cours de la période œdipienne
et correspond à l’intériorisation inconsciente et préconsciente de tous les interdits
parentaux, sociaux, de toutes les forces répressives que le sujet a rencontrées au cours
de son développement.
“Le surmoi est ce qui représente pour nous toutes les limitations morales, l’avocat de
l’aspiration au perfectionnement, bref, ce qui nous est devenu psychologiquement
tangible dans ce qu’on tient pour supérieur dans la vie humaine”(Freud, Introduction à
la psychanalyse)
Le moi est donc tiraillé entre les pulsions du ça et les exigences du surmoi avec
lesquelles il doit transiger inconsciemment pour s’adapter à la réalité. Ainsi s’explique
censure et refoulement.
Le moi est soumis au surmoi (la censure) et pour se défendre contre le ça (opposé
au surmoi), il refoule certains désirs qui chercheront à contourner la barrière de la
censureTout se passe comme si à l’intérieur du psychisme il y avait un conflit entre
différents acteurs.
3.2.1 L’inconscient :
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L’inconscient est constitué de contenus refoulés n’ayant pu accéder au système
préconscient - conscient, ces contenus sont des représentations refoulées des pulsions
souvent sexuelles ou agressives.
3.2.2 La pulsion
Pulsion : Poussée qui a sa source dans une excitation corporelle et dont le but est de
supprimer l’état de tension qui règne à la source pulsionnelle.
Selon Freud dans son œuvre Métapsychologie: “Le concept de pulsion nous
apparaît comme concept limite entre le psychique et le somatique, comme le
représentant psychique des excitations, issues de l’intérieur du corps et parvenant au
psychisme, comme une mesure de l’exigence de travail qui est imposée au psychique
en raison de sa liaison au corporel.”
Ce qui est refoulé ce n’est donc pas tant la pulsion en elle-même qui en tant que
puissance organique et somatique ne peut jamais devenir consciente en tant que telle,
mais sa “représentation psychique”, c’est-à-dire des pensées, des images, des
souvenirs sur lesquels se fixent les pulsions.
3.2.3 Le refoulement :
Selon Freud, le refoulement est un moyen de défense par lequel le sujet évite ou
croit éviter certains dangers dus à des conflits internes à la personnalité, conflits entre
certains désirs profonds et certaines aspirations morales. La personnalité est divisée et
pour conserver son intégrité refoule la partie d’elle-même la plus en contradiction avec
sa dignité personnelle dans l’inconscient. Mais le refoulement est une fausse solution
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car les désirs inconscients, parce qu’ils sont des désirs, vont toujours chercher à se
manifester, ce qui entraîne des conflits internes au psychisme. Le désir ne pouvant se
manifester consciemment se manifeste sous forme de symptômes.
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Mais les pulsions étant toujours chargées d’une énergie les poussant à se satisfaire
vont tenter d’y parvenir de façon détournée (l’acte manqué, le rêve, le symptôme).
3.2.4 La motivation
Les mécanismes de défense concernent tous les humains, bien au-delà de ceux
atteints de troubles psychiatriques. Ils ont été décrits pour la première fois par le
fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, à la fin du XIXème siècle.
Le terme coping apparaît pour la première fois en 1966 dans un ouvrage de Lazarus
où il est décrit comme étant « un ensemble de réactions et de stratégies élaborées par
les individus pour faire face à des situations stressantes ».mais il admis dans le
vocabulaire français en 1999.
3.3.1 Définitions :
Deux types d’opérations mentales pour faire face aux tensions, aux conflits internes :
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• Les mécanismes de défense :
On explique le mot « coping » : Le coping, mot anglais qui se traduit par « faire
face à », est un concept relativement nouveau en psychologie. Le coping trouve ses
racines dans l’étude de mécanismes de défense. C’est un nouveau mode pour décrire
le comportement, et plus précisément la cognition, derrière les moyens utilisés pour
faire face à une situation.
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3.3.2 Mécanismes de défense et de coping : convergences et
chevauchements
Ces deux concepts s’entremêlent plus qu’ils ne s’opposent (un comportement peut
être conscient et involontaire ou inconscient et volontaire). Coping et défense portent
tous deux sur la maîtrise et la lutte contre les événements extérieurs. Le coping et les
défenses évoluent tous deux avec l’expérience.
Les cibles des mécanismes de défense et des processus de maîtrise peuvent être les
mêmes : les mécanismes de défense peuvent être dirigés vers la réalité extérieure et la
lutte contre le stress, alors que les processus de maîtrise peuvent servir à gérer les
problèmes internes et les conflits émotionnels. Cohen (1987) considère que le coping
peut survenir en réaction à une situation passée.
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Certains mécanismes de défense ont une fonction plutôt adaptative, ils sont alors
identifiés comme des mécanismes « matures ». Ils sont utilisés par des personnes
bien portantes, dans des situations normales. Situations de stress léger.
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La fantasmatisation : Le patient va développer une théorie personnelle plus ou moins
fantasque pour tenter de donner du sens à sa maladie. « Le médecin m'a donné un
médicament incompatible avec le tabac. C'est lui qui m'a déclenché le cancer ! »
La fantasmatisation peut aller de pair avec le déni « Ce n'est pas une tumeur, c'est une
piqûre d'insecte qui m'a déclenché une infection »
La régression : la régression, un mécanisme où la personne retourne à une étape
antérieure de son développement jugée plus confortable et émotionnellement plus
sécurisante.
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La suppression : la personne relègue hors du champ de sa conscience, dans l’oubli
une idée, une émotion, ou une expérience consciente qui l’inquiète ou l’ennuie.
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Ce type de patient est très éprouvant pour l'équipe soignante qui peut se sentir
remise en cause dans sa compétence, et la confiance qu'on lui accorde. Il faut savoir
repérer ce mécanisme pour comprendre que « les attaques » ne vous sont pas destinées
personnellement mais permettent au patient de tenter de reprendre le contrôle de sa vie
face à une angoisse vécue comme insupportable.
• La fuite en avant : le soignant expose tout son savoir afin de se décharger de son
fardeau, ne permettant pas au patient de poser des questions. Lorsque la menace est si
proche, que le soignant ne peut se réfugier dans ses autres mécanismes de défense, ni
le mensonge (radicalement opposé), ni la fausse-réassurance (qui permettrait un
décalage salutaire temporaire), ni l’esquive (qui conserverait une voie d’accès au
dialogue), ni la rationalisation (qui autorise encore temporisation par un langage
hermétique)… Avec tous ces mécanismes, les soignants sont encore persuadés d’être
dans la maîtrise. Le patient est sidéré et majore son angoisse.
Pour chaque mécanisme de défense, les modes d’activation légère tendent à être
fonctionnelles et les variantes plus intenses tendent à être dysfonctionnelles.
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Dans les stress majeurs, les mécanismes de défenses réputés les plus immatures,
dysfonctionnels ou pathologiques peuvent avoir une fonction protectrice.
Selon Formarier (2012), le Coping est « un mode de faire face à une situation
stressante… C’est un facteur stabilisateur permettant à l’individu de maintenir une
adaptation psychosociale pendant les périodes de stress… Il intervient comme
modérateur de la relation entre l’événement stressant et la détresse émotionnelle »
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(l’auto-accusation), les activités distrayantes, mais également la consommation de
substances.
Ionesco et al. (1997) ont repéré dans la littérature scientifique différentes ou types de
stratégies de coping :
Le coping centré sur le problème : qui vise à gérer le problème qui trouve à l’origine
de la détresse de du sujet ;
Le coping évitant : qui permet au sujet, par des stratégies passives (évitement, fuite,
déni, résignation, etc.), de réduire la tension émotionnelle.
Le coping vigilant : qui permet par des stratégies actives (recherche d’informations,
de soutien social, de moyens, etc.) d’affronter la situation pour la résoudre.
Références :
-Les mécanismes de défense psychique. Leur présence potentielle chez les infirmiers.
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3.4 Etats affectifs : sentiment, émotion, peur, colère, méfiance
3.4.1 Sentiment :
Les sentiments sont des élaborations mentales à partir d’émotions refoulées (la
colère devient haine, la peur devient angoisse, la tristesse devient nostalgie etc.) ; ils
s’expriment dans la durée. Ils peuvent aussi résulter du mélange de plusieurs
émotions: le sentiment d’impuissance peut être composé de « colère » (puissance)
neutralisée par la peur (de la réaction de l’autre), et ou de honte (de dire des injures),
et ou de tristesse (etc.), la déception est un mélange de colère et de tristesse, le mépris
est un mélange de dégoût et de colère, l'amour un mélange de joie et de compassion/
empathie, etc.
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Colère : besoin de changement
Tristesse : besoin de réconfort
Joie : besoin de partage.
3.4.2 Emotion :
L’émotion est un état de déséquilibre organique qu’on peut appeler aussi état
d’alerte ou vigilance contre un danger ou menace imminente.
• Dilatation de la pupille
• Augmentation de la glycémie
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Outre les fonctions du système sympathique, on souligne l’importance du système
parasympathique qui intervient pour rétablir l’état organique initial ; c’est le système
protecteur.
Les émotions sont caractérisées par des sensations plus ou moins nettes de plaisir ou
de déplaisir. Elles ne sont pas seulement cérébrales car elles sont aussi accompagnées
de modifications physiques et somatiques. C’est d’ailleurs cette caractéristique qui les
distingue des simples sentiments. On distingue trois grands types d’émotion :
Les émotions dérivées sont fondées sur l’émotion engendrée par l’image que l’on a
de la conscience de l’autre (le mépris est le dégoût pour les prétentions d’un autre, la
méfiance est la peur du mystère),
Les émotions tierces naissent de la conscience de soi face au regard de l’autre (la
honte est le mépris de soi, la timidité est la peur de sa propre valeur telle qu’elle est
perçue par les autres).
Dans la littérature, on attribue trois grands rôles aux émotions. Elles sont, à la fois,
un processus adaptatif, ont un rôle organisateur et une valeur de signal.
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interactions du sujet avec son environnement, la dimension sociale est écartée. Tout se
passe comme si les émotions ne remplissaient que des fonctions individuelles et ne
servaient pas au groupe dans son ensemble. Toutefois, le concept d’utilité sociale a été
abordé dans la lignée des théories évolutionnistes. L’universalité des émotions à
travers les cultures chez l’Homme et dans le règne animal laisse penser que les
émotions sont des processus adaptatifs favorisant la survie de l’individu et de l’espèce.
Les petites peurs de l’enfant (peur du noir, peur d’être seul, . . .), par exemple, sont
le résultat d’une longue série d’associations dans l’histoire de l’humanité entre ces
situations et un danger potentiel.
Un rôle organisateur
Enfin, la dernière grande fonction des émotions est représentée par la valeur de
signal associée à chacune d’elles. En effet, en utilisant la posture, l’expression faciale,
la gestuelle et l’expression vocale de son entourage, on peut accéder à l’état
émotionnel des personnes. Ainsi, un individu peut prévoir son action, réagir de façon
appropriée à une situation en se basant sur l’état émotif d’un autre individu. Le fait
que l’on puisse feindre une émotion pour tromper délibérément son entourage est
certainement la meilleure illustration de cette fonction communicative de signal qu’a
l’émotion.
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humain, et donc à tout soignant. Celui-ci va gérer ses émotions de façon à ne pas
déclencher celles du patient dans certaines situations. La gestion de ses émotions va
également permettre au soignant de ne pas se laisser envahir par une charge
émotionnelle trop importante.
Il existe des stratégies spontanées, chez chaque être humain, qui apparaissent en
fonction de l’état émotionnel de celui-ci, qu’il soit positif ou négatif. Cela peut prendre
différentes formes : parler à un proche, faire du sport, vivre sa passion, parler à
quelqu’un.
Elles sont nécessaires : nous ne pouvons pas travailler sans elles, elles existent
et sont parfois importantes et nécessaires, et elles sont un moteur pour le soin.
Elles sont reconnues et régulées : nous travaillons avec des êtres humains, donc
il est normal de ressentir des émotions. Elles peuvent être discutées, régulées,
car il ne faut pas se laisser submerger.
Elles sont réprimandées : il ne faut pas se laisser dépasser par les émotions, pour
être un professionnel il faut lutter contre les émotions des autres.
Peur : La peur met le corps dans un état d’alerte face à un danger, une séparation ou
une situation vécue comme brutale. Elle se manifeste principalement par des pleurs et
des cris. Elle prévient le danger et permet à l’individu de se protéger.
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La peur est associée à la perception d’une menace à notre sécurité personnelle et à
notre identité. Elle porte sur une situation spécifique : un danger concret et soudain
pour notre bien-être physique.
La peur est une réaction psychologique, une « focalisation » sur l’objet, et une
réaction comportementale qui fait que l’homme, comme tous les animaux, agit en
fonction de ses intérêts, selon trois registres : le combat, la fuite, la sidération. La peur
a son utilité, car elle peut être un signal d’alarme qui aide à la survie.
Même si les peurs chez les infirmiers sont peu documentées, la littérature en relève
toutefois différents types :
La violence des patients est redoutée par les soignants. Elle peut prendre la forme de
comportements, de coups, de cris, mais aussi parfois d’opposition passive par le
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silence et le refus d’entrer en relation. Cette violence du patient peut conduire au déni
soignant, qui sera proche de la minimisation de ses propres émotions.
– La peur pour l’autre : socialement valorisée chez les soignants, elle est plus
aisément verbalisée. Cette forme de peur est acquise dès l’apprentissage, lorsque nous
abordons en tant qu’étudiant le corps de l’autre. Nos premières interrogations, sans
doute liées à nos maladresses de débutant, ne sont-elles de nous demander si nous
n’allons pas faire mal ? (ex : Jeune étudiant, je me souviens parfaitement de ma
première pose de sonde nasogastrique, partagé entre la motivation d’enrichir mon
bagage technique, l’inquiétude de ne plus me remémorer la technique de pose et
surtout ma peur de faire souffrir le patient, en observant (et surtout en écoutant) ses
réactions).
– La peur avec l’autre est une forme d’expérience partagée. C’est par exemple le cas
d’une infirmière qui, transfusant son patient, se voit rassurer par ce dernier : « Ne vous
inquiétez pas mademoiselle, ça va aller. »
Colère : La colère peut apparaître suite à un évènement frustrant, une injustice ou une
agression. Elle peut se manifester surtout par des cris ainsi qu’un haussement de la
voix. Elle permet à la personne de s’affirmer et de défendre des idées face à autrui.
La colère est une émotion légitime qui a sa place chez tout être humain. Elle nous
fait réagir lorsque nos besoins de base sont frustrés. Elle nous donne de la force. Elle
nous informe qu’il y a un écart entre nos attentes et notre perception de la situation
actuelle.
Cette émotion légitime peut parfois être d’une intensité excessive et avoir un effet
destructeur. Une trop grande sensibilité personnelle ou des attentes irréalistes peuvent
donner lieu à des perceptions erronées et de colères injustifiées
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offense et ne pas voir dans son attitude une insulte personnelle. Pour effacer la
provocation, il faut tenter de la considérer sous un autre angle et réévaluer son
importance relative.
La méfiance : « La méfiance se révèle parfois signe d’une certaine sagesse, mais son
excès s’appauvrit les relations humaines, isole la personne, conduit aux erreurs de
jugement et prédispose à la rancœur.»
3.5.1 La conduite :
C'est un ensemble d'actes organisés qui ont un sens et qui poursuivent une finalité.
Elle implique une attitude psychologique consciente ou inconsciente.
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Les caractéristiques d'une conduite sont :
1. L'inconscient c'est à dire que les fins poursuivis par un sujet peuvent être
inconsciente dans ce sens que l'homme ne peut pas toujours dire pourquoi il agit
comme ça. De même nous ne connaissons pas toujours les buts que nous poursuivons
particulièrement vrai dans les syndromes et passage à l'acte.
2. La signification que l'on donne à une situation quand on voit quelque chose, dépend
de notre environnement culturel, social et de notre histoire personnelle. Cette
signification que nous donnons à une situation, conditionne notre manière d'être et de
réagir.
3. Ce sont des fonctions. Les conduites sont des tentatives d'adaptation de l'individu à
son milieu.
Les conduites vont s'intégrer les unes avec les autres pour former la personnalité.
Elle se caractérise par le fonctionnement cohérent d'élément différent qui œuvre
ensemble à la réalisation d'un objectif, on peut donc parler d'un travail d'équipe, elle
existe tout le long de notre vie.
Elle vise l'adaptation de l'homme dans son milieu psychique et social, il y a autant
de forme d'intégration des conduites que de personnalité que nous rencontrons chez les
individus.
Tout le monde ne parvient pas à s'intégrer, des éléments vont leur échapper, ils
auront donc une vision un peu différente des autres. C'est le cas des sujets
psychotiques et déficient mental.
3.5.2 Le comportement :
Il désigne les activités et attitudes qui sont extériorisé et agirent (pensée et fantasme
ne sont pas des comportements). Le comportement est composé de : physiologique,
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sensorielle, motrice, verbale en vue de réaliser un objectif. Un comportement est une
action ou une réaction de la personne à un stimulus donné.
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Références :
- Monica LEITÃO, Les émotions dans la relation entre le patient et l’infirmière dans
les soins à l’hôpital, Haute école de santé, Fribourg, 2012.
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4. La relation soignant-soigné :
4.1Définition :
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la prise en charge du patient. Cette relation débute lors de la première rencontre que
l’on nomme l’entrée en relation et durant laquelle les cinq sens sont mis en éveil. Ces
sens interviendront dans chaque prochaine relation.
Daydé et al. (2007) s’inspirent de la théorie de Carl Rogers et nous rappellent que :
« La relation d’aide infirmière se situe dans « l’ici et maintenant », elle fait appel à des
compétences et à une expérience. Pour l’infirmière cette relation est en lien avec le
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diagnostic infirmier. Elle est thérapeutique dans le sens où elle est « une relation
consciente et réfléchie », qu’elle « résulte d’une analyse de la situation de soins et
s’inscrit dans un projet thérapeutique ». Elle est censée apporter un changement, une
adaptation, un mieux-être à la personne aidée ».
« Ecouter ne veut pas simplement dire percevoir les mots, mais savoir entendre ce
qui se cache derrière, notamment la vie émotionnelle du patient, sa dynamique interne.
L’écoute ne s’apprend pas, elle se cultive au contact de l’autre ».
Une habileté d’écoute développée peut aboutir à l’écoute active qui peut être
appelée « présence vraie ». Selon Daydé et al. (2002), elle implique la faculté
d’entendre dans le sens d’une compréhension intellectuelle et affective de l’autre, et
suppose une décentration de soi (pour se centrer sur l’autre) et une intentionnalité (se
mettre à disposition). Une différenciation est nécessaire pour écouter, elle exige donc
une séparation de ses propres désirs et sentiments. Le soignant pourra alors donner le
pouvoir à la personne en ayant confiance en ses ressources, la comprendre sans
chercher à la maîtriser et enfin prendre la responsabilité de ses émotions vécues.
Daydé et al. (2002) décrivent les attitudes à adopter pour pratiquer l’écoute active. Il
s’agit pour l’aidant de prendre le temps et d’être disponible, il devra donc être centré
sur ce que dit la personne et ne pas avoir l’esprit « parasité » par d’autres
préoccupations. L’aidant devra aussi se tourner vers la personne, la regarder, respecter
la distance qui les sépare, être bienveillant, être respectueux et discret, ne pas lui
couper la parole. Les manifestations verbales et non verbales devront aussi être
observées. Il s’agira aussi pour l’aidant de renoncer à tout savoir et comprendre de
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l’autre ceci en n’étant pas intrusif, d’être sincère en étant en accord avec ses dires et
ressentis, finalement respecter et écouter les silences. En effet, « l’acte de silence
laisse la place à l’autre ; c’est l’attente patiente, le respect, le temps de réflexion
personnelle, la prudence. ».
Faire advenir chez l’autre « une meilleure appréciation, une meilleur expression et
un meilleur usage de ses ressources intérieures latentes », Rogers définit en partie la
relation d’aide. L’objectif de la relation d’aide serait « d’encourager l’autre à
s’épanouir, à se développer, à mûrir, à mieux se porter et à mieux faire face à la vie »,
pour l’amener à la compréhension et l’acceptation de soi et de ses problèmes et ainsi
trouver ses propres ressources qui lui permettront alors de se prendre en charge lui-
même
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L’infirmière est là pour aider le patient à faire face à sa situation, à le soutenir et à
l’encourager.
L’écoute : cette attitude demande une grande disponibilité du soignant pour le patient.
Il ne convient pas d’entendre le patient, mais bien de l’écouter et de prendre le temps
d’être attentif à ce qu’il dit. Il y a plusieurs niveaux d’écoute, et l’infirmière doit
tendre au troisième niveau, qui concerne l’écoute du patient, de ses propos, la
réceptivité de son langage non-verbal et de ses émotions. L’individu peut dire une
chose, en exprimer une autre par son langage non-verbal, et en ressentir une autre.
L’infirmière doit être attentive à tous ces points. Pour cela, elle a besoin de prendre du
temps avec le patient, et de l’écouter attentivement.
L’accueil des émotions : la maladie et les soins sont souvent des périodes empreintes
de beaucoup d’émotions, par les changements qui s’opèrent et les deuils à faire.
Certains patients peuvent avoir des difficultés à reconnaître leurs émotions, ainsi qu’à
y faire face. D’autres seront soumis à une avalanche d’émotions et seront très
démonstratifs. Dans tous les cas, l’infirmière doit repérer les émotions du patient,
l’aider à les reconnaître et à les exprimer à sa façon. En exprimant elle-même ses
propres émotions, l’infirmière encourage le patient à faire de même et lui donne le
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droit d’exprimer ses doutes, ses peurs, ses questionnements. L’infirmière l’aide à les
gérer et à les canaliser, afin qu’il puisse mieux les vivre.
Le transfert :
Positif : il est positif lorsque le sujet répète avec le soignant des états émotionnels
chaleureux, agréables et bénéfiques vécus avec des personnes significatives de sa vie.
Négatif : le transfert est négatif lorsque le sujet projette sur le soignant des émotions
désagréables, odieuses même, dont il a déjà fait l’expérience avec des personnes
importantes dans sa vie.
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La réalité du transfert est particulièrement imaginable lorsque la relation
professionnelle s’inscrit dans une certaine durée. Les protagonistes ont alors plus de
temps pour se connaître, s’apprécier ou se détester. Mais ils partagent également plus
d’occasions de vivre au quotidien les inquiétudes, les joies et les peines que suscitent
la douleur et les complications de la maladie et d’en vivre les effets, ce qui peut
facilement ouvrir le chemin vers l’autre.
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Le contre transfert :
Références :
- Maëlle Beaud, Céline Etienne, Quelles attitudes peuvent adopter les infirmières avec
un patient dépendant à l’alcool hospitalisé en milieu somatique ?, Haute Ecole de
Santé de Fribourg, 2013.
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