Topo L3A CC2 2020 Cor
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il suffit que supn∈N an < +∞, c’est-à-dire que la suite (an ) soit bornée. Cette condi-
tion est également nécessaire comme on le voit en prenant x = (1, 1, 1, . . .) ∈ `∞ (N).
Lorsque celle-ci est réalisée, on voit que Na (x) = 0 équivaut à x = 0 si et seule-
ment an > 0 pour tout n ∈ N, et alors la relation d’homogénéité N (λx) = |λ| Na (x)
et l’inégalité Na (x + y) ≤ Na (x) + Na (y) sont satisfaites pour tous λ ∈ R et tous
x, y ∈ `∞ (N). En conclusion, Na est une norme si et seulement si la suite (an )n∈N
est bornée et à termes an > 0 pour tout n ∈ N.
Si l’on prend q ≥ p ≥ Nε := blog2 ε−1 c il vient Na (yq − yp ) < ε, donc (yp )p∈N est
bien une suite de Cauchy dans (`∞ (N), Na ).
3) Trouver une condition nécessaire et suffisante sur a = (an ) pour que l’espace
(`∞ (N), Na ) soit complet.
Correction : Sous les hypothèses de la question 2), la suite (yp ) ∈ N n’est pas conver-
gente pour la norme Na . En effet, s’il existait une limite w = limp→+∞ yp ∈ `∞ (N),
l’inégalité |yp,n − wn | ≤ a−1
n Na (yp − w) impliquerait wn = limp→+∞ yp,n pour tout
n ∈ N, et donc wnk = 2k . Mais alors on voit que w ∈ / `∞ (N) et ce serait une contradic-
tion. L’hypothèse inf n∈N an = 0 de la question 2) entraı̂ne donc que (`∞ (N), Na ) n’est
pas complet. En revanche, si m = inf n∈N an > 0 et si on pose M = supn∈N an < +∞,
on voit que pour tout x ∈ `∞ (N) on a mkxk∞ ≤ Na (x) ≤ M kxk∞ . Dans ce cas les
normes Na et k k∞ sont équivalentes, et il est facile de voir que (`∞ (N), k k∞ )
est complet (cf. TD). Par conséquent, la norme Na est complète si et seulement si
m = inf n∈N an > 0.
u(x)
2) Montrer que f est bien définie, qu’elle est continue et à valeurs dans [0, 1]2 .
On pourra montrer que les composantes de f (x) définissent des séries de fonctions
qui convergent uniformément.
Correction : La fonction u est continue est à valeurs dans [0, 1]. Le terme d’indice
n de chaque série est ainsi majoré par 2−n , de sorte que la norme k k∞ de ce
terme est majorée par 2−n . Nous avons donc des séries normalement convergentes
de fonctions continues. Elles sont en particulier uniformément convergentes sur R,
et leurs sommes sont continues. Comme +∞ −n
P
n=1 2 = 1, ces sommes sont à valeurs
dans [0, 1], et ceci entraı̂ne que f est continue à valeurs dans [0, 1]2 .
5) Montrer que f est surjective f : [0, 1] → [0, 1]2 (une telle application est
appelée courbe de Peano).
Correction : Tout nombre réel de l’intervalle [0, 1] admet une développement binaire
P +∞ −n
n=1 γn 2 avec γn ∈ {0, 1}. La formule ci-dessus exprimant f (x) montre que les
deux composantes de f (x) peuvent prendre indépendamment toute valeur réelle, avec
respectivement γn = ε2n−1 , γn = ε2n .
6) Déduire de la question précédente, à l’aide du théorème de Cantor-Bernstein,
qu’il existe une bijection ϕ : [0, 1] → [0, 1]2 .
Correction : Soit y = (y1 , y2 ) ∈ [0, 1]2 . En choisissant dans chaque pré image f −1 (y)
un élément θ(y) ∈ f −1 (y) ⊂ [0, 1], ce qui est possible d’après l’axiome du choix, on
obtient une injection θ : [0, 1]2 → [0, 1]. Il existe d’autre part de façon évidente une
injection ψ : [0, 1] → [0, 1]2 , par exemple ψ(x) = (x, 0). Le théorème de Cantor-
Bernstein assure alors l’existence d’une bijection ϕ : [0, 1] → [0, 1]2 .
On suppose qu’il existe un homéomorphisme g : [0, 1] → [0, 1]2 (i.e. g est une
bijection continue dont l’inverse est aussi continue).
7) Montrer que l’application h : [0, 1] → [0, 1], définie pour t ∈ [0, 1] par
h(t) = g −1 ((1 − t)g(0) + tg(1)) serait alors une surjection continue de [0, 1] sur [0, 1],
et que ceci conduit à une contradiction.
Correction : L’application h : [0, 1] → [0, 1] serait continue comme composée d’ap-
plications continues [0, 1] → [0, 1]2 , t 7→ (1 − t)g(0) + tg(1) et g −1 : [0, 1]2 → [0, 1],
et vérifierait
h(0) = g −1 (g(0)) = 0 et h(1) = g −1 (g(1)) = 1.
D’après le théorème des valeurs intermédiaires h serait une surjection de [0, 1]
sur [0, 1]. Mais dans ce cas, comme g : [0, 1] → [0, 1]2 est bijective, la composée
g ◦ h : [0, 1] → [0, 1]2 serait également une surjection. Or g ◦ h(t) = (1 − t)g(0)+ tg(1)
a pour image un segment de droite et n’est pas surjective, contradiction. On en déduit
qu’il ne peut pas exister d’homéomorphisme g : [0, 1] → [0, 1]2 .