Cours de Thermodynamique Chimique 2020 L2
Cours de Thermodynamique Chimique 2020 L2
Cours de Thermodynamique Chimique 2020 L2
COURS DE
THERMODYNAMIQUE
CHIMIQUE
1
III.8 Le coefficient de fugacité
III.9 Equation de Clapeyron
2
CHAPITRE I
RAPPELS EN
THERMODYNAMIQUE
3
I.1 Grandeurs et systèmes thermodynamiques
Un système (S) est un ensemble de corps limité par une surface à travers laquelle s’effectuent
les échanges d’énergie et/ou de matière avec le milieu extérieur.
L’ensemble système et milieu extérieur constitue l’univers.
Il existe différents types de systèmes thermodynamiques qui sont représentés dans le tableau
ci-dessous:
Fermé - + Réfrigérateur
a. Variables extensives
C’est des variables proportionnelles à la quantité de matière du système et elles sont additives.
Exemple : Masse (m), nombre de moles (n), volume (V), et toutes les fonctions d’état (U, H,
S, G, F).
4
b. Variables intensives
C’est des variables indépendantes de la quantité de matière du système et elles ne sont pas
additives.
Exemple : Température (T), pression (P), concentration (C), grandeurs molaires (Vm, Um,
Sm,…).
Remarque :
L’énergie interne (U), l’enthalpie (H), l’entropie (S), la fonction de Gibbs (G) et la fonction
de Helmholtz (F) sont des fonctions d’état par contre le travail (W) et la chaleur (Q) ne sont
pas des fonctions d’état.
Une transformation réversible : C’est une évolution parfaite qui est lente, idéale et
imaginaire, constituée d’une suite continue d’état d’équilibre.
Une transformation irréversible : C’est une évolution réelle, naturelle, spontanée, rapide et
brusque. Une transformation pour laquelle le passage du système de l’état initial à l’état final
se fait sans retour à l’état initial.
5
Transformation Signification
Isotherme T = constante
Isobare P = constante
Isochore V = constante
Adiabatique/Isentropique Q = constante / S = constante
Cyclique Suite de transformations où L’état initial est identique à l’état final
L’énergie se conserve : elle ne peut être ni créée, ni détruite, elle ne peut que se
transformer.
La variation de l’énergie interne (ΔU) d’un système au cours d’une transformation est égale à
la somme algébrique des énergies échangées (W et Q).
6
ΔU = Qéchangée + Wéchangé
Remarque :
dU est une différentielle totale exacte.
ne sont pas des différentielles totales exactes.
Ce principe affirme que tout système est caractérisé par une fonction d’état extensive appelée
entropie (S).
dS =
ΔS = S2 – S1 =
En effet, toute transformation réelle d'un système doit s'effectuer dans le sens d'un bilan
entropique global sur le système et son échange avec le milieu extérieur positif, autrement dit
d'une création d'entropie.
L’entropie créée ne peut pas être calculée directement mais simplement déduite des deux
entropies (du système et celle échangée avec le milieu extérieur).
7
ΔS créée : La variation d’entropie créée.
ΔS système: La variation d’entropie du système.
ΔS échangée: La variation d’entropie échangée avec le milieu extérieur.
Or :
ΔS système =
et :
ΔS échangée = =
Avec :
Téchangée : Température du milieu extérieur échangée avec le système, généralement elle est
constante.
Remarque :
L’entropie créée est toujours positive pour une transformation irréversible
(ΔS créée > 0).
L’entropie créée est nulle pour une transformation réversible (ΔS créée = 0).
L’entropie mesure l’état d’ordre ou de désordre d’un système, plus le désordre d’un
système augmente plus l’entropie croit.
Pour une substance donnée, les particules sont plus ordonnées à l’état solide qu’à l’état
liquide. Le désordre est maximal à l’état gazeux.
8
I.5.4 Troisième principe
Le troisième principe de la thermodynamique a été suggéré par Nerst en 1906 et repris par la
suite par Planck en 1912.
A la température zéro absolu (T = 0 K), l’entropie de tout corps pur sous forme d’un cristal
parfait est nulle.
S (0k, corps pur) = 0 Joule/kelvin
Exemple :
Fonction à 2 variables : f (x,y) = 5x2 + 3xy + 7y3
Fonction à 3 variables : f (x,y,z) = x + 2y + 3z
fx ' = =
On la calcule en considérant que f est une fonction de la seule variable x, les autres étant
constantes, par dérivation directe.
Remarque :
9
b. Dérivée d’ordre supérieur
La dérivée partielle du premier ordre d’une fonction à plusieurs variables est elle-même une
fonction à plusieurs variables.
On peut donc considérer les dérivées partielles de cette nouvelle fonction et ainsi de suite,
jusqu’au dérivées partielles d’ordre n.
Dans le cas de fonctions à plusieurs variables, on introduit alors les dérivées partielles :
df = dy + dz
Remarque :
Si on prend une fonction f à 3 variables (x,y,z) telle que df 0, on peut montrer que :
( )z ( )x ( )y = - 1
On a : ( )V ( )P ( ) T = - 1
10
I.6.4 Relation de Cauchy
Soit f une fonction dépendant de deux variables x et y ; si :
df = A dx + B dy
A= = ( )y et B = = ( )x
Selon l’égalité de Schwarz (l’ordre des secondes dérivées partielles n’a pas d’importance dans
les dérivées mixtes) :
= ( )= ( )
( )x = ( )y
et : dH = dU dU = -P
donc : dH =
11
I.7 Coefficients calorimétriques
La quantité de chaleur est reliée à l’unité de poids et les trois caractéristiques (P, V et T) sont
nécessairement reliées à cette quantité :
=A B
= Cv l ; en éliminant la pression
= Cp h ; en éliminant le volume
=λ μ ; en éliminant la température
Tableau récapitulatif :
μ = Cp ( )P μ= μ= P μ= P
λ = Cv ( )V λ=( )Cv λ= λ= V
Remarque:
La valeur de la constante adiabatique dépend de la nature du gaz selon le tableau ci-dessous :
Nature du gaz Cp Cv γ = Cp/Cv
Monoatomique 5/2 nR 3/2 nR 5/3 ≈ 1,6
Diatomique 7/2 nR 5/2 nR 7/5 = 1,4
polyatomique 8/2 nR 6/2 nR 4/3 ≈ 1,33
12
Exemple :
Pour un gaz monoatomique considéré comme un gaz parfait, son énergie interne est donnée
par la relation suivante :
U = 3/2 PV = 3/2 nRT
Par définition, on appelle enthalpie standard de formation d’un corps dans un état physique
donné, la variation d’enthalpie correspondante à la réaction de sa formation dans les
conditions standards d’une mole de ce corps.
Donc, à partir de cette équation dite la Loi de HESS, on remarque que l’enthalpie standard
d’une réaction chimique peut être aussi égale à la somme des enthalpies de formation des
produits moins celle des réactifs sans oublier les coefficients stœchiométriques.
13
Remarque :
La réaction est endothermique si l’enthalpie de la réaction standard ΔH°R > 0,
et elle est exothermique si ΔH°R < 0.
= ΔCp
Si Cp = f (T) ; +…
Si Cp ≠ f (T) ;
14
Les enthalpies de formation de liaison sont toujours négatives, cela veut dire que les atomes
pris à l’état libre se combinent entre eux en dégageant toujours des quantités d’énergies
importantes.
Énergie
Si on considère qu’on a des gaz parfaits dans les réactifs et les produits: PV = nRT
15
I.8.5 La variation d’entropie lors d’une réaction chimique
La fonction d’entropie permet de prévoir l’évolution d’un système thermodynamique. Elle
peut être positive ou nulle. Le cas des réactions chimiques.
La relation suivante donne la variation d’entropie d’une réaction chimique dans les conditions
standards (P =1 atm et T = 298,15K) mise en jeu.
Δ =∑Δ
La variation d’entropie d’une réaction chimique à une nouvelle température est donnée par la
relation de Kirchoff :
16
CHAPITRE II
EQUILIBRES CHIMIQUES
17
II.1 Fonction de Gibbs (ΔG)
Pour savoir si une réaction est spontanée, on doit donc considérer à la fois les variations
d’entropie du système et du milieu extérieur.
Cette détermination montra que le second principe pouvait être réécrit de manière à ce que la
spontanéité puisse être exprimée par une nouvelle fonction d’état du système, la fonction de
Gibbs, plutôt que la variation d’entropie de l’univers.
On a : ΔSextérieur = = ;( = )
18
Remarque :
La majorité des réactions chimiques se passent dans les conditions standards (P=1atm
et T=298,15K) ; donc on peut écrire :
19
Selon cette figure, on peut déterminer le sens de la spontanéité d’une réaction chimique
(tableau ci-dessous) selon les variations d’enthalpie et d’entropie et des valeurs de
température.
Numéro de
ΔH ΔS Sens de la réaction spontanée
la réaction
On définit une nouvelle fonction d’état dite fonction de HELMHOLTZ ou bien l’énergie
libre.
∆F = ∆U - T∆S …….. Equation (4)
20
∆F° = ∆U° - T∆S° …….. Equation (5)
dG = dH –d(TS) et dH = dU + d(PV)
dG = dU + d(PV) – TdS – SdT ; et on a : dU = dQ – PdV = TdS – PdV
μ (T,P) = ( )(P,T)
Cette définition montre que le potentiel chimique est en fait, l’enthalpie libre molaire.
Donc on peut écrire :
21
Si on a un constituant (i) dans un mélange on aura :
μ i = μ°i + RT ln
μ i = μ solvant = μ°i
22
d. Cas d’un soluté
Le potentiel chimique d’un soluté dans une solution est comme suit :
avec :
μ°soluté : potentiel chimique standard de soluté pour une concentration molaire de référence
C° = 1 mol/l pour le soluté.
On aura : ( )T =
= nRT
Avec
23
G°: l’enthalpie libre standard qui correspond à une pression de 1 atm.
Exercice d’application :
Calculer la variation d’enthalpie libre lors de la compression d’une mole d’un gaz parfait à
298K de 1 atm à 5 atm. En déduire le sens de l’évolution.
Solution :
= nRT
On aura : G = G° + nRT ln
Et ΔG = (G - G°) = nRT ln
ΔGT > 0: la compression d’un gaz n’est jamais spontanée. Par contre la détente du gaz
comprimé serait spontanée.
Remarque :
Si on fait l’inverse de cette évolution c'est-à-dire une détente de 5 à 1 atm.
ΔGT = (1) (8,314 )(298,15) ln = – 4,02 kJ < 0 (la détente est spontanée)
24
ΔGT,P = (cGC + dGD) – (aGA + bGB)
ΔGT,P = ΔG° + RT ln ( )
Dans un système en équilibre, on a vu auparavant que ∆G est nulle et on sait que Q est alors
égale à Kp, la constante d’équilibre. On déduit que:
0 = ∆G0 + RT ln Kp
que l’on transforme en:
ln KP = -
25
Variation de l’enthalpie libre en fonction du quotient
Remarque :
Le sens de la réaction spontanée est déterminée par la variation de la fonction de Gibbs ∆G et
la constante d’équilibre K.
ln KP = -
Peut être ainsi reprise, mettant en jeu des espèces en solutions, et on obtient finalement :
ln Kc = -
Et on peut conclure que :
ln K = -
26
°
K Réaction
<0 >1 Spontanée (équilibre déplacé vers le sens de la formation des produits
Exercice d’application :
Calculer à 298,15, la constante d’équilibre thermodynamique de la réaction suivante :
CO2(g) + C(graphite) ⇆ 2 CO (g)
Données:
Espèces CO(g) CO2(g)
° -137,1 -393,5
(298,15K)
Solution:
° ° ° °
(298,15K) = 2 (CO,g) - (CO2,g) - (C,gr) =119,3 KJ/mol
°
K° = exp (- ) = 1,2.10-21
Une valeur très faible de la constante d’équilibre; ce qui indique un équilibre très peu
favorable à la formation de CO (réaction non spontanée).
lnK1 = - et lnK2 = -
Ln =- + = ( )
Ln = ( )
27
Si l’on suppose que les ΔH0 et les ΔS0 dépendent très peu de la température (Approximation
d’Ellingham); on peut poser que:
ΔH°1 = ΔH°2 = ΔH° et ΔS°1 = ΔS°2
On aura :
ln = ( )
Conclusion :
°
Si la réaction est exothermique , on aura < 0 et par la suite,
on aura qui diminue lorsque la température augmente et la réaction inverse est
favorisée.
°
Si la réaction est endothermique , on aura 0 et par la suite,
on aura qui augmente lorsque la température augmente et la réaction directe
dans le sens directe est favorisée.
Exercice d’application :
Soit l’équilibre suivant : 2 SO3 (g) O2 (g) + 2 SO2 (g)
La constante Kp relative à cet équilibre est égale à 3,14 10-4 à la température de 900°C et
3,52 10-3 à 1000°C.
1. Déduire, dans ce domaine de température, si la réaction est exothermique ou
endothermique.
2. Quelle est la variation d’enthalpie ΔH°T de cette réaction, en supposant qu’elle reste
constante dans le domaine de température considéré ?
28
Solution :
1. On constate que la constante Kp de cet équilibre augmente quand la température
augmente de 900°C à 1000°C. L’équilibre se déplace vers le sens 1. La formation de SO2 (g)
et celle de O2 (g) sont favorisées. Si la température augmente, l’équilibre se déplace dans le
sens de la réaction endothermique.
2. Sachant que ΔH0T est constant entre 900°C et 1000°C, l’intégration de la relation de Van’t
Hoff donne :
ln = ( )
ln = ( )
A(T,P) = - (T,P)
L’affinité chimique standard A est la valeur de l’affinité lorsque tous les
Elle ne dépend que de la température : A (T) = - (T)
L’affinité chimique d’une réaction est définit à température et pression données et en fonction
de l’avancement Ԑ :
dԐ . dԐ Sens de l’évolution
0 0 0 Equilibre
Le quotient de la réaction : Qr =
°
On a :
A = A° (A R = - )
R
A l’équilibre, on a : A = - R= 0 et (L’équilibre)
°
= et A°
30
II.8 La variance (règle de Gibbs)
Règle de Gibbs :
La variance est le nombre de paramètres intensifs qu’il est nécessaire de connaitre pour
décrire quantitativement le système en équilibre
Si la somme du nombre de moles de produits gazeux - la somme du nombre de moles de
réactifs gazeux ≠ 0 ; on aura : V= N-R+2-J.
Si la somme du nombre de moles de produits gazeux- la somme du nombre de moles de
réactifs gazeux = 0 ; on aura: V= N-R+1-J.
Avec :
V : Variance du système.
N : Nombre de constituants.
R : Nombre de relations entre ces constituants (R= 2 pour une phase gazeuse ou bien R= 1 ;
pour un mélange).
2 : Nombre de facteurs physiques indépendants (pression totale et température).
J : Nombre de phases.
Exemples :
1. Soit la réaction : N2 (g) + 3 H2(g) → 2NH3(g) ; J=1 (une seule phase gazeuse).
V= N-R+2-J = 3 – 2 + 2 -1 = 2 (système divariant).
2. Soit la réaction : CaCO3 (s) → CaO2(s) + CO2(g); J=3 (chaque solide présente une phase).
V = N-R+2-J = 3-1+2-3= 1 (système monovariant).
31
CHAPITRE III
PROPRIETES
THERMODYNAMIQUES DES
SUBSTANCES PURES
32
III.1 Introduction
Un gaz parfait doit répondre aux conditions suivantes :
Les particules du gaz n’ont pas de volume propre (leur volume est négligé devant le
volume V de l’enceinte où se trouvent).
Les molécules n’ont pas d’interaction à distance entre elles.
A haute pression, les molécules de gaz sont très proches les unes des autres et l'espace libre
entre chaque molécule se réduit. Un gaz réel doit répondre aux conditions suivantes :
Les particules ont un volume propre.
Les molécules réagissent entre elles.
33
III.2 Comportement d’un gaz réel
Pour une pression donnée, un gaz réel finira par occuper un volume plus important que celui
prédit par la loi des gaz parfait, en raison du volume supplémentaire apporté par les molécules
de gaz en elles-mêmes. Le volume molaire devient alors supérieur à celui d'un gaz parfait, ce
qui se traduit par une valeur de Z supérieure à 1.
Si on considère qu’on a un gaz parfait et un gaz réel de volume Vm, pour une même pression
et pour n moles de gaz, on a :
Un gaz réel : Vm =
Le facteur de compressibilité est une quantité sans dimensions utilisée dans la description
d’un gaz réel qui tient compte de la déviation de son comportement par rapport à celui d’un
gaz parfait.
Dans le cas d’un gaz parfait : Z = 1
34
Facteur de compressibilité (Z) de quelques gaz à 273,15K
Remarques :
À des basses pressions, quelques gaz comme le méthane et le dioxyde de carbone ont
des valeurs Z < 1. C’est-à-dire, leur volume molaire est inférieur à celui d’un gaz
parfait ce qui suggère que leurs molécules (à la même pression et température) sont
plus proches que celles d’un gaz parfait. Nous pouvons conclure que dans ces gaz les
forces d’attraction sont dominantes.
Les forces de répulsion sont dominantes pour tous les gaz à des pressions élevées : Z >
1. Cette valeur nous dit que le volume molaire est supérieur à celui attendu pour un
gaz parfait à la même pression et température, c’est-à-dire, les molécules sont plus
éloignées.
Dans le cas de l’hydrogène les forces d’attraction sont si faibles que les forces de
répulsion sont dominantes à toute pression.
35
III.3 Les différentes équations d’état d’un gaz réel
Il existe différents modèles pour expliquer le comportement d’un gaz réel.
A(T) = RT T=
Si on fait un développement en série du produit (PV) en fonction de P :
PV = A + BP + CP2 +…..
Avec : A = RT , B = B(T) , C = C(T) : sont des coefficients dépendant aussi de la nature du
gaz.
On peut aussi écrire comme suit :
V= + B + CP + ….
a. Interaction répulsive
On peut modéliser l’effet des forces répulsives en changeant le volume V par (V – b) dans
l’équation d’état du gaz parfait ; on obtient :
P (V – b) = RT
avec : V = Vm = ; on aura :
P ( – b) = RT
36
b. Interaction attractive
L’effet des forces attractives entre les molécules du gaz réel est de réduire la pression exercée
par ce dernier.
(P + (V – b) = RT
avec : V = Vm = ; on aura :
(P + ( – b) = RT
37
Pour chaque corps (ici, l’eau), on obtient quelque chose de similaire et on remarque, en plus
des lignes qui marquent les zones où le corps est disponible dans deux états
simultanément, deux points : le point critique et le point triple. Ces points sont propres à
chaque corps.
Exemple : Ce diagramme de phase de l’eau présente les deux points critique et triple
38
a. Point triple
Représente le point où les trois états de matière sont possibles simultanément. Généralement,
le point triple est atteint à des températures et pressions assez basses.
b. Point critique
Si on va au contraire vers les températures et les pressions très hautes on atteint un autre
point dit le point critique.
Quand la pression d’un gaz augmente, les molécules sont plus proches les unes des autres et la
densité du gaz augmente avec la pression. Parallèlement, quand on chauffe un liquide sa
densité diminue; la température force les molécules à s’agiter plus vite et ils prennent plus
d’espace. Il arrive un moment où à force de chauffer et d’augmenter la pression, la densité du
liquide (qui baisse) et la densité du gaz (qui monte) s’égalisent : on a alors atteint le point
critique. Pour l’eau, ce point est à 374°C et à 218 atmosphères (221 bar).
Quand on atteint le point critique, les densités du liquide et du gaz étant égales, il n’y a plus
de distinction entre les deux; on obtient une sorte de bouillie de gaz/liquide qui n’est ni l’un ni
l’autre : on l’appelle fluide supercritique.
39
Les coordonnées du point d’inflexion correspondent aux coordonnées du point
critique (Pc, Vc et Tc)
On remarque que quelles que soient les conditions expérimentales, pourvu que la température
soit supérieure à la valeur de la température critique T > Tc, il est impossible de liquéfier le
gaz.
Par contre si T < Tc, on observe la liquéfaction du gaz quelque soit la pression exercée.
Pour obtenir les coordonnées du point critique, le point d’inflexion observé à la température
(Tc), il suffit d’écrire qu’en ce point, non seulement la dérivée première, mais également la
dérivée seconde de la fonction P = f(V), sont égales à zéro.
Faisons ces calculs de la première dérivée et la deuxième dérivée de la pression à partir de
l’équation d’état d’un gaz réel de Van der Waals:
(P + (V – b) = nRT P=
= =0
Equation (1) : ;
Equation (2) : = 3b
Tc =
On remplace le volume et la température du point critique dans l’équation de Van der Waals :
Pc = == Pc =
40
Ces coordonnées du point critiques (Pc = = 3b et Tc = vont être utilisés pour
= 3b b=
Pc = a=3
Tc = R=
Si on remplace ces coefficients (a, b et R) dans l’équation de Van der Waals, on obtient:
( + (3 – 1) = 8
41
Il représente la variation relative de pression due à une variation de température à volume
constant
= + RT ln
Cette relation montre que tend vers l’infini lorsque la pression tend vers 0 et d’un
gaz réel ne peut pas être celui de ce gaz sous pression nulle.
Donc, la fugacité d’un gaz est définit par la relation analogue :
= + RT ln
- = RT ln
Remarque : tout comme Z, le coefficient Φ tend vers l’unité (1) lorsque le gaz réel tend vers
l’état parfait.
42
Si on considère qu’il n’y a pas de variation de température, on aura :
- = ……..Equation (1)
- = ……..Equation (2)
- ( - = -
- ( - =
– )= =
Si on compare avec la relation de la fugacité, on aura :
RT ln = ;
= =
Donc, on obtient : RT ln =
Remarque :
Le cas du mélange de gaz réel, le coefficient de fugacité (Φ) est défini à partir des pressions
partielles par analogie :
Φi =
Etant donnée un constituant (i) pur ou un mélange, sa fugacité s’exprime comme suit :
μ i = μ°i + RT ln
43
III.9 Equation de Clapeyron
La courbe qui représente les variations de la tension de vapeur d’une phase liquide en fonction
de la température a l’allure générale présentée dans la figure ci-dessous (Pression de vapeur
saturante de l’eau).
Cette courbe est appelée courbe de rosée ou bien la courbe de saturation. L’équilibre liquide-
vapeur exige l’égalité des énergies libres molaires du liquide et de la vapeur donc ;
et on a : dG = VdP – SdT
44
= ………………………………….Equation (1)
S G - S L= ……………………………………Equation (2)
= =
→ →
( ; et par intégration
ln = →Equation de Clausius-Clapeyron
45