J'Ai Des Petites Nouvelles Pour Vous 2e
J'Ai Des Petites Nouvelles Pour Vous 2e
J'Ai Des Petites Nouvelles Pour Vous 2e
POUR VOUS
SAVOIR LIRE ET APPRECIER DES NOUVELLES
FRANÇAIS 2S
INTRODUCTION
Il était une fois, trois frères qui voyageaient au crépuscule, le long d’une route
tortueuse et solitaire. Après avoir longtemps cheminé, ils atteignirent une rivière
trop profonde pour la traverser à gué et trop dangereuse pour la franchir à la nage.
Les trois frères, cependant, connaissaient bien l’art de la magie. Aussi, d’un simple
mouvement de baguette, ils firent apparaître un pont qui enjambait les eaux
redoutables de la rivière. Ils étaient arrivés au milieu du pont lorsqu’une silhouette
encapuchonnée se dressa devant eux en leur interdisant le passage.
C’était la Mort et elle leur parla. Elle était furieuse d’avoir été privée de trois
victimes car, d’habitude, les voyageurs se noyaient dans la rivière. Mais elle était
rusée. Elle fit semblant de féliciter les trois frères pour leurs talents de magiciens et
leur annonça que chacun d’eux avait droit à une récompense pour s’être montré si
habile à lui échapper.
Le plus âgé des frères, qui aimait les combats, lui demanda une baguette magique
plus puissante que toutes les autres, une baguette qui garantirait toujours la victoire
à son propriétaire, dans tous les duels qu’il livrerait, une baguette digne d’un sorcier
qui avait vaincu la Mort ! La Mort traversa alors le pont et s’approcha d’un sureau,
sur la berge de la rivière. Elle fabriqua une baguette avec l’une des branches et en
fit don à l’ainé.
Le deuxième frère, qui était un homme arrogant, décida d’humilier la Mort un peu
plus et demanda qu’elle lui donne le pouvoir de rappeler les morts à la vie. La Mort
ramassa alors une pierre sur la rive et la donna au deuxième frère en lui disant que
cette pierre aurait le pouvoir de ressusciter les morts.
Elle demanda ensuite au plus jeune des trois frères ce qu’il désirait. C’était le plus
jeune mais aussi le plus humble et le plus sage des trois frères et la Mort ne lui
inspirait pas confiance. Aussi demanda-t-il quelque chose qui lui permettrait de
quitter cet endroit sans qu’elle puisse le suivre. A contrecœur, la Mort lui tendit
alors sa propre Cape d’Invisibilité. Puis elle s’écarta et autorisa les trois frères à
poursuivre leur chemin, ce qu’ils firent, s’émerveillant de l’aventure qu’ils venaient
de vivre et admirant les présents que la Mort leur avait offerts.
Au bout d’un certain temps, les trois frères se séparèrent, chacun se dirigeant vers
sa propre destination.
L’aîné continua de voyager pendant plus d’une semaine et arriva dans un lointain
village. Il venait y chercher un sorcier avec lequel il avait eu une querelle. A présent,
bien sûr, grâce à la Baguette de Sureau, il ne pouvait manquer de remporter le duel
qui s’ensuivit. Laissant son ennemi mort sur le sol, l’aîné se rendit dans une auberge
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où il se vanta haut et fort de posséder la puissante baguette qu’il avait arrachée à
la Mort en personne, une baguette qui le rendait invincible, affirma-t-il.
Cette même nuit, un autre sorcier s’approcha silencieusement du frère aîné qui
dormait dans son lit, abruti par le vin. Le voleur s’empara de la baguette et, pour
faire bonne mesure, trancha la gorge du frère aîné.
Ainsi la Mort prit-elle le premier des trois frères.
Pendant ce temps, le deuxième frère rentra chez lui où il vivait seul. Là, il sortit
la pierre qui avait le pouvoir de ramener les morts et la tourna trois fois dans sa
main. A son grand étonnement et pour sa plus grande joie, la silhouette de la jeune
fille qu’il avait un jour espéré épouser, avant qu’elle ne meure prématurément,
apparut aussitôt devant ses yeux.
Mais elle restait silencieuse et froide, séparée de lui comme par un voile. Bien
qu’elle fût revenue parmi les vivants, elle n’appartenait pas à leur monde et souffrait
de ce retour. Alors, le deuxième frère, rendu fou par un désir sans espoir, finit par
se tuer pour pouvoir enfin la rejoindre véritablement.
Ainsi la Mort prit-elle le deuxième des trois frères.
Pendant de nombreuses années, elle chercha le troisième frère et ne put jamais
le retrouver. Ce fut seulement lorsqu’il eut atteint un grand âge que le plus jeune
des trois frères enleva sa Cape d’Invisibilité et la donna à son fils. Puis il accueillit
la mort comme une vieille amie qu’il suivit avec joie et, tels des égaux, ils quittèrent
ensemble cette vie.
J.K. ROWLING, Les contes de Beedle le barde
Justifie ta réponse
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Justifie ta réponse
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3. Pourquoi les trois frères rencontrent-ils la Mort ?
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6. Réexplique avec tes propres mots comment meurt chacun des frères.
Le premier
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Le deuxième
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Le troisième
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Lis le texte suivant.
L'étrange orpheline
Un soir, alors que j'étais seule dans mon coin, une des jeunes filles de l'orphelinat
vint me parler :
« Bonjour, je m'appelle Barbara, n'aie pas peur, je veux juste être amie avec toi ! -
Bonjour Barbara, je m'appelle Lin. - Cela fait longtemps que tu es ici ? - Environ un
mois, ils m'ont envoyée ici car j'avais plus de chance d'être adoptée et que la période
de Noël commence, les gens adoptent beaucoup durant la période de Noël ! - C'est
vrai ! Moi, cela fait seulement une semaine et j'espère être bientôt adoptée. »
Nous continuâmes notre discussion durant une bonne partie de la soirée.
Le lendemain matin, à l'heure des visites, la foule était très nombreuse. Je priais
pour qu'une famille m'ait remarquée. Mais le soir, lorsque l'orphelinat ferma ses
portes, j'étais toujours à ma place, personne ne s'était arrêté sur moi, personne ne
m'avait adoptée et je me sentais désormais plus seule que jamais car l'amie que je
m'étais faite la veille avait eu la chance de partir au bras d'une adorable femme.
Mais les jours se succédaient, les visites aussi et j'étais toujours là. Désormais je
n'avais plus aucun espoir !
Le jour de Noël, l'orphelinat était envahi par la foule, je ne prêtais pas vraiment
attention à tout ce monde car je n'avais plus d'espoir, quand soudain une femme me
saisit dans ses deux mains et me sourit !
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1. Tu viens de lire une histoire imaginaire
une histoire réelle
Justifie ta réponse
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4. Où se déroule l’histoire ?
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5. Comment le sais-tu ?
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Dans un récit, il existe deux types de narrateur. Le type dépend de
la place qu’occupe le narrateur dans l’histoire.
9. Quels éléments te font croire que Lin est une vraie orpheline ? Souligne-
les dans le texte.
11. Pourquoi Lin emploie-t-elle ces termes qui ne sont pas « corrects » quand
elle décrit son environnement ?
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La nouvelle littéraire est un récit fictif très bref qui fait appel à la réalité et qui,
la plupart du temps, ne comporte pas de situation finale.
Généralement, elle se termine avec un dénouement inattendu qu’on
appelle la chute.
Cet après-midi, j’ai poussé Arthur dans le bassin. Il est tombé et il s’est mis à faire
glou glou avec sa bouche, mais il criait aussi et on l’a entendu. Papa et maman sont
arrivés en courant. Maman pleurait parce qu’elle croyait qu’Arthur était noyé. Il ne
l’était pas. Le docteur est venu. Arthur va très bien maintenant. Il a demandé du
gâteau à la confiture et maman lui en a donné. Pourtant, il était sept heures, presque
l’heure de se coucher quand il a réclamé ce gâteau et maman lui en a donné quand
même. Arthur était très content et très fier. Tout le monde lui posait des questions.
Maman lui a demandé comment il avait fait pour tomber, s’il avait glissé et Arthur a
dit que oui, qu’il avait trébuché. C’est chic à lui d’avoir dit ça, mais je lui en veux
quand même et je recommencerai à la première occasion.
D’ailleurs, s’il n’a pas dit que je l’avais poussé, c’est peut-être tout simplement
parce qu’il sait très bien que maman a horreur des rapportages. L’autre jour, quand
je lui avais serré le cou avec la corde à sauter et qu’il est allé se plaindre à maman
en disant : « C’est Hélène qui m’a serré comme ça », maman lui a donné une fessée
terrible et elle lui a dit : « Ne fais plus jamais une chose pareille ! » Et quand papa
est rentré, elle lui a raconté et papa s’est mis lui aussi très en colère. Arthur a été
privé de dessert. Alors il a compris et, cette fois, comme il n’a rien dit, on lui a
donné du gâteau à la confiture : j’en ai demandé aussi à maman, trois fois, mais elle
a fait semblant de ne pas m’entendre. Est-ce qu’elle se doute que c’est moi qui ai
poussé Arthur ?
Avant, j’étais gentille avec Arthur, parce que maman et papa me gâtaient autant
que lui. Quand il avait une auto neuve, j’avais une poupée et on ne lui aurait pas
donné de gâteau sans m’en donner. Mais, depuis un mois, papa et maman ont
complètement changé avec moi. Il n’y en a plus que pour Arthur. On lui fait des
cadeaux sans arrêt. Ça n’arrange pas son caractère. Il a toujours été un peu
capricieux, mais maintenant il est odieux. Sans arrêt en train de demander ci ou ça.
Et maman cède presque toujours. Vraiment, en un mois, je crois qu’ils ne l’ont
grondé que le jour de la corde à sauter et ça, c’est drôle, puisque pour une fois, ce
n’était pas sa faute ! Je me demande pourquoi papa et maman, qui m’aimaient tant,
ont cessé tout à coup de s’intéresser à moi. On dirait que je ne suis plus leur petite
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fille. Quand j’embrasse maman, elle ne sourit même pas. Papa non plus. Lorsqu’ils
vont se promener, je vais avec eux, mais ils continuent à ne pas s’occuper de moi.
Je peux jouer près du bassin tant que je veux, ça leur est égal. Il n’y a qu’Arthur qui
soit gentil de temps en temps, mais souvent il refuse de jouer avec moi. Je lui ai
demandé l’autre jour pourquoi maman était devenu comme ça avec moi. Je ne
voulais pas lui en parler, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. Il m’a regardée par en
dessous, avec cet air sournois qu’il prend exprès pour me faire enrager, et il m’a dit
que c’était parce que maman ne voulait plus entendre parler de moi. Je lui ai dit
que ce n’était pas vrai. Il m’a dit que si, qu’il avait entendu maman le dire à papa
et qu’elle avait même dit : « Plus jamais, je ne veux plus jamais entendre parler
d’elle ! »
C’est ce jour-là que je lui ai serré le cou avec la corde. Après ça, j’étais tellement
furieuse, malgré la fessée qu’il avait reçue, que je suis allée dans sa chambre et que
je lui ai dit que je le tuerais.
Cet après-midi, il m’a dit que maman, papa et lui allaient partir au bord de la mer
et qu’on ne m’emmenait pas. Et il a ri et il m’a fait des grimaces. Alors, je l’ai poussé
dans le bassin.
Comme ça, ils seront obligés de partir sans lui. Et après, j’irai me coucher toute
seule, au fond de ce vilain jardin, dans cette horrible boîte blanche où ils me font
dormir depuis un mois.
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3. Qui est Arthur ?
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4. Comment le sais-tu ?
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6. Comment le sais-tu ?
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Synthétisons
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JE DECOUVRE LES COMPOSANTES D’UNE NOUVELLE
1) Le narrateur
Pour savoir à quel type de narrateur nous avons affaire, nous devons nous demander :
➢ Qui raconte l’histoire ?
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Exercice 1
Précise qui est le narrateur et qui est l’auteur dans les extraits suivants.
a.
Le petit homme s'approcha de lui nerveusement.
- Lennie, dit-il sèchement, Lennie, nom de Dieu, ne bois pas tant que ça.
Lennie continuait à renâcler dans l'eau dormante. Le petit homme se pencha et le
secoua par l'épaule.
- Lennie, tu vas te rendre malade comme la nuit dernière.
b.
On était presque en décembre et Jonas commençait à avoir peur. Non, ce n’est pas
le bon mot, pensa Jonas. La peur, c’était ce sentiment de nausée profonde quand
on pressentait que quelque chose de terrible allait arriver. C’est ce qu’il avait
ressenti un an auparavant lorsqu’un avion non identifié avait survolé la communauté
à deux reprises. Il l’avait vu les deux fois.
c.
Chère Kitty,
Je vais pouvoir, j’espère, te confier toutes sortes de choses, comme je n’ai encore
pu le faire avec personne, et j’espère que tu me seras d’un grand soutien.
Anne FRANK, Le journal d’Anne Frank
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Exercice 2
a.
Il se réveilla avec une merveilleuse sensation de bien-être, savourant l'éclat et la
douce chaleur du soleil, dans l'air printanier. Il s'était assoupi sans bouger sur le banc
du jardin public, seule sa tête s'était penchée en avant ; son somme n'avait pas duré
une demi-heure, il le savait, puisque l'ombre du doux soleil n'avait que peu avancé
dans son sommeil.
b.
Tous ses voisins adoraient Lucy Quimby. Elle était gaie, discrète, serviable - la bonté
même. Les jeunes cadres un peu snobs du quartier l'estimaient physiquement
quelconque - elle était, il est vrai, un peu boulotte, un peu courte sur pattes, un peu
trop blonde - mais dans son regard toujours ensoleillé pétillait une telle gentillesse
qu'il suffisait qu'elle vous dise "bonjour", de grand matin, à l'heure où l'on achète son
journal, pour que l'on se sente aussitôt d'humeur allègre et que l'on ait envie
d'embrasser ses deux joues rebondies.
c.
Il est bientôt deux heures du matin et je rentre d’une soirée chez Ryad. D’habitude,
impossible de rester si tard, pas la permission. Comme si à quinze ans j’étais encore
un gamin incapable de se prendre en charge. J’envie mon pote Ryad, qui peut inviter
ses copains jusqu’à pas d’heure sans rendre de comptes. Depuis mercredi pourtant,
c’est la fête ! Je suis libre comme l’air ! Mes sœurs sont chez une tante à Bezons-je-
ne-sais-pas-trop- quoi, en province, chez les ploucs, parce que mes parents sont
partis à l’enterrement de mon arrière-grand-père au Cameroun.
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2) Le point de vue – la focalisation
a.
Durant mon enfance, j'avais souvent changé d'orphelinat car personne ne désirait
m'adopter et j'avais toujours eu du mal à me faire des amies car j'étais très timide
et que je ne parlais pas. La seule amie que je m'étais faite s'appelait Bérénice et elle
avait très vite été adoptée donc je m'étais vite retrouvée seule encore une fois.
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b.
Pendant la matinée, Adam avait été découragé par Emma. Il lui avait confié les
sentiments qu’il éprouvait pour Blanche ; il s’était complètement abandonné à elle
sans remarquer qu’à chaque phrase, elle se crispait davantage. Elle avait fini par lui
dire qu’il perdait son temps, que Blanche était trop sérieuse et réfléchie pour sortir
avec un garçon de sa réputation, qu’il n’avait aucune chance. Adam reconnaissait
qu’il avait eu beaucoup de relations brèves dans lesquelles il avait refusé de
s’engager sérieusement. Mais là, à 22 ans, et devant l’émoi que Blanche faisait naitre
en lui, il savait que ce serait différent. Mais Emma le faisait douter.
Il ignorait que Blanche n’attendait qu’un signe de sa part et l’avait confié à Emma.
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c.
Étendu au bord de la piscine, Pierre regardait sa fille par-dessus son journal.
Qu’allait devenir cette enfant paralysée ? Pierre savait que ses jours étaient
comptés. Hier, dans le cabinet du spécialiste, le verdict était tombé : six mois grand
maximum ! À ce souvenir, il ressentit à nouveau cette boule qui l’avait étranglé.
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La focalisation, ou point de vue, est la position adoptée par le narrateur pour
raconter l’histoire. C’est l’angle sous lequel le récit est présenté au lecteur.
Afin de savoir à quel type de focalisation nous avons affaire dans le récit, nous devons
nous demander :
➢ Qui voit l’histoire ?
Dans le cas d’un narrateur interne (récit à la 1 e personne) le point de vue sera
obligatoirement interne car le narrateur ne peut raconter que ce qu’il voit. Il est un
personnage de l’histoire et n’a pas accès à ce que voient et pensent les autres
personnages.
Dans le cas d’un narrateur externe (récit à la 3e personne), la focalisation peut être
externe. Le récit est raconté du point de vue d’un personnage extérieur à l’histoire.
Il apporte uniquement des faits en tant qu’observateur. Il en connait moins que les
personnages de l’histoire, ne parle pas de leurs pensées.
Dans la focalisation zéro, le narrateur est omniscient (omni = tout). C’est-à-dire que
le narrateur est extérieur à l’histoire et sait tout de ses personnages (leur passé, leur
histoire, leurs pensées, leurs émotions, leur avenir…) Il connait aussi les événements
passés et ceux à venir. Il en sait plus que les personnages. (récit à la 3e personne)
3) Le personnage principal
a.
Monsieur Jacquet était inquiet. Pourquoi sa femme ne rentrait-elle pas à la maison ?
Ce n’était pas dans ses habitudes. Lui était-il arrivé quelque chose ? Malheur ! Il ne
saurait vivre sans elle. Il se rongeait les sangs. Il devait se calmer. Elle ne devait tout
simplement pas avoir vu l’heure passer. Il se frottait les mains moites en tentant de
contrôler sa respiration. Tout allait s’arranger. Il fallait que tout s’arrange…
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b.
Mary Maloney attendait le retour de son mari. Elle regardait souvent la pendule, mais
elle le faisait sans anxiété. Uniquement pour le plaisir de voir approcher la minute
de son arrivée. Son visage souriait. Chacun de ses gestes paraissait plein de sérénité.
Penchée sur son ouvrage, elle était d'un calme étonnant. Son teint — car c'était le
sixième mois de sa grossesse — était devenu merveilleusement transparent, les lèvres
étaient douces et les yeux au regard placide semblaient plus grands et plus sombres
que jamais.
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c.
La lune tombait doucement sur le bois endormi, caressant de ses rayons glacés la
forêt. L’aube allait poindre, illuminant de couleurs chaudes les arbres couverts de
givre. Les pas de l’homme crissaient sur la neige et la peur de se faire remarquer
maintenait ses sens en alerte. C’était le prix à payer pour poser ses derniers collets
et assouvir son avidité. Il avait aussi l’espoir, infime, de rencontrer un animal plus
gros que son petit gibier habituel, encore assoupi.
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Que l’on ait affaire à une nouvelle fantastique, réaliste, policière ou de science-
fiction, les états d’âme du personnage principal, ses hésitations, ses réflexions,
occupent toujours une large part du récit.
L’élément déclencheur est souvent une atteinte à l’une des caractéristiques bien
ancrée dans la personnalité du protagoniste. L’intrigue repose principalement sur le
cheminement psychologique du personnage principal à la suite de cet élément
déclencheur.
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Je rédige ma synthèse personnelle.
Sous la forme d’un schéma heuristique, d’un plan, d’un texte que JE choisis,
j’indique ce qu’il est important de retenir à propos de la nouvelle.
17
JE REPERE LES INFORMATIONS PRINCIPALES DE L’HISTOIRE
Clara
Clara était une petite fille qui lisait, lisait, lisait… Elle lisait couchée sur le ventre,
assise, couchée sur le dos, debout… Elle lisait à en perdre la tête, disaient certains.
Mais ses parents étaient ravis : « La lecture, ça instruit. » Aussi, à chaque occasion,
en procession, toute la famille lui offrait des livres. Sa grand-mère, qui aimait la
morale, choisissait des histoires où tous les enfants étaient des modèles de sagesse.
La tante Irma, qui était sentimentale, des histoires de petites fleurs et de petits
oiseaux. L’oncle Jacques, qui était vétérinaire, des histoires d’animaux. La cousine
Joé, qui avait fait plusieurs fois le tour du monde, des histoires d’aventures. L’oncle
Maurice, des histoires de lapins roses. Grand-père, qui était resté farceur, des
histoires farfelues. Clara recevait tous ces livres avec un sourire poli, mais
s’empressait de les ranger au fond d’un placard, avec dédain, sans même y jeter un
regard car elle n’aimait que les histoires choisies par l’oncle Albert, « ce vieux fou »
disait Papa. Or, ces histoires ne parlaient que de monstres horribles, terribles,
irascibles et sans pitié ! Clara se délectait, s’enchantait, se régalait de ce genre de
récits. Ils la faisaient délicieusement frissonner de peur !
A force de lire des histoires de monstres, elle finit par s’en inventer un, poilu,
griffu, dentu, enfin… horrible, terrible, irascible et sans pitié… Et comme c’était un
monstre bien à elle, elle l’appela Archnouff ! Quand elle s’ennuyait à l’école, elle
imaginait Archnouff faisant ceci ou cela. Quand elle avait de grands secrets, c’est à
Archnouff qu’elle les confiait.
Un soir qu’elle était toute seule dans sa chambre et qu’elle pensait à lu fort, très
fort… la porte s’ouvrit : Archnouff était sur le seuil !
- Bonsoir ! dit-il le plus simplement du monde. Et il entra.
- Bonsoir, murmura Clara en reculant d’un pas.
- Bonsoir, répéta Archnouff en lui tendant sa patte poilue et griffue.
Clara, en tremblant, y posa sa menotte, croyant déjà la voir broyée. Mais non, c’était
doux et chaud et elle en fut un peu déçue.
- Oh ! s’il t plaît, dit Archnouff, raconte-moi une histoire.
- Mais qu’est-ce que… bredouilla Clara, je ne connais que des histoires de mons…
enfin… de gens comme vous et je crains que cela ne vous amuse pas beaucoup.
- Non, non, dit Archnouff, je voudrais entendre celles-ci ! Et il désigna le placard.
D’une petite voix mal assurée, Clara commença par les histoires de grand-mère,
mais Archnouff déclara : « Ces histoires-là ne sont pas drôles du tout. » Il s’intéressa
beaucoup à celles de l’oncle Jacques. Il versa d’abondantes larmes aux histoires de
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Tante Irma. A celles de la cousine José, il ne cessait de répéter : « Passionnant.
Passionnant ! » Les histoires de l’oncle Maurice lui donnèrent grand appétit… Enfin,
il rit à en perdre le souffle aux histoires de grand-père : « Encore, encore ! » disait-
il entre deux hoquets. Alors Clara, puis Archnouff, chacun leur tour, en inventèrent
et tous deux pleuraient de rire. A la fin, épuisé, Archnouff dit : « Tu ferais bien de
t’essuyer les yeux ! »
Quand Clara remit le mouchoir sous son oreiller, elle était seule dans la chambre :
Archnouff avait disparu. Elle eut beau regarder partout, appeler… Archnouff n’était
plus là. A la place, il ne restait qu’une pile de livres. Clara comprit alors que les
monstres poilus, griffus, dentus, enfin… horribles, terribles, irascibles et sans pitié
n’existent que dans les livres et dans la tête des gens qui aiment trop s’en inventer.
Et elle décida de relire un à un tous les livres qui lui avaient permis de passer de si
bons moments avec l’ami Archnouff.
Monique BERMONT, Les Affreux Jojos, »
in 18 Histoires succulentes, Magnard, 1985
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5. Barre proprement les affirmations qui ne correspondent pas à l’histoire.
Au début de l’histoire, Clara ne lit que les livres offerts par l’oncle Albert.
Elle lit tellement qu’elle a mal à la tête.
Clara aime beaucoup avoir peur en lisant une histoire.
Clara ne lit pas les livres de l’oncle Albert à Archnouff.
Archnouff dit deux fois « bonjour » à Clara car elle n’a pas entendu la première.
Clara a d’abord peur d’Archnouff puis elle devient son amie.
7. Selon toi, qui aurait pu offrir chacun des livres suivants à Clara ?
Le grand-père – la grand-mère – l’oncle Jacques –
la cousine José – l’oncle Albert
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Cauchemar en bleu
Il se réveilla au cœur de la matinée la plus bleue qu'il ait jamais connue. Par la
fenêtre, il pouvait voir un ciel incroyable. George se glissa vivement hors du lit, bien
éveillé et décidé à ne pas perdre une minute de son premier jour de vacances. Mais
il s'habilla lentement, en évitant tout bruit susceptible de réveiller sa femme. Ils
étaient arrivés la veille dans cette maison forestière qu'un ami leur avait prêtée pour
leur semaine de vacances. Comme le voyage avait beaucoup fatigué Wilma, George
était décidé à la laisser dormir le plus longtemps possible. Il prit ses chaussures à la
main et ne se chaussa qu'une fois descendu dans le salon.
Le petit Tommy à la tignasse ébouriffée, leur fils âgé de cinq ans, sortit en bâillant
et en s'étirant de la petite chambre où il avait passé la nuit.
"Tu veux ton petit déjeuner ?" lui demanda George. Tommy fit oui de la tête.
"Bien, dit George, va t'habiller et rejoins-moi à la cuisine."
Tommy vint le rejoindre sur le pas de la porte ; il s'était habillé d'un maillot de
bain et de rien d'autre, ce qui ne lui avait donc guère pris de temps.
- Si on allait voir le lac avant de manger, papa ? proposa Tommy.
- D'accord, dit George qui n'avait pas vraiment faim.
A leur retour, ils trouveraient peut-être Wilma réveillée.
Le lac était très beau, d'un bleu plus intense encore que le ciel, et lisse comme un
miroir. Tommy y plongea avec un petit cri de joie et George lui cria de ne pas
s'aventurer au loin, de rester où il avait pied.
"Je sais nager, papa ! Je nage bien !
- Oui, mais maman n'est pas là. Reste près du bord.
- Mais cette eau est chaude, papa !"
Au loin, George vit un poisson sauter hors de l'eau. Aussitôt le petit déjeuner
expédié, il reviendrait avec son attirail pour essayer de pêcher un bon petit repas.
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On lui avait dit qu'un sentier longeant le lac menait à un endroit, distant de trois
kilomètres environ, où on pouvait louer une barque de pêche ; il irait en louer une
pour la semaine entière – il repéra l'endroit où il l'attacherait. Il regarda à droite,
espérant apercevoir l'embarcadère du loueur de barques. Soudain un cri d'angoisse
retentit :
"Papa ! Ma jambe ! Elle est…"
A vingt mètres au moins du bord, la tête de Tommy sortait de l'eau ; puis elle
s'enfonça et quand elle ressortit il n'y eut qu'un atroce bruit glougloutant, étouffant
le cri que Tommy cherchait à pousser. Une crampe certainement, se dit George
paralysé par l'angoisse : il avait souvent vu Tommy nager dix fois plus loin.
Il faillit se jeter à l'eau, mais se raisonna, Tommy ne gagnerait rien à ce que son
père se noie avec lui, alors que si Wilma arrivait vite, il resterait au moins une
chance…
Il courut aussi vite qu'il put à la maison. Arrivé à cent mètres, il se mit à hurler :
"Wilma!" et lorsqu'il fut arrivé à la porte de la cuisine, Wilma s'y tenait en pyjama.
Ils repartirent ensemble en courant vers le lac ; Wilma le dépassa sans mal, car il
était déjà à bout de souffle, et il était à cinquante mètres derrière elle quand elle
se mit à l'eau pour nager de toutes ses forces vers l'endroit où la nuque du petit
garçon était, un instant, remontée à la surface.
Elle y fut en quelques brasses, empoigna le corps et se redressa pour faire demi-
tour. Il vit alors avec une horreur reflétée dans les yeux bleus de sa femme, qu'elle
se tenait debout, tenant le cadavre de leur fils, dans un mètre d'eau.
Frédéric BROWN, Fantômes et farfafouilles
Editions Denoël, 1963
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4. Qu’est-ce que le père n’a jamais su faire ? Pourquoi ?
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6. Mais il n’a pas assez de force parce qu’il n’a pas déjeuné
Il nage trop loin et se noie
Il a sans doute une crampe. On n’en est pas sûr mais il se noie.
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9. Quelle impression as-tu eue en lisant cette nouvelle ? Qu’en as-tu pensé ?
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11. D’après le contexte, quelle est la définition des expressions suivantes ?
12. Retourne dans le texte. Indique qui ou ce que désigne l’anaphore en gras
dans la phrase.
ils étaient arrivés à la nuit tombée et il ne connaissait la région que par ouï dire
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On lui avait dit qu'un sentier menait à un endroit où on pouvait louer une barque
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13. Quelle est la focalisation de ce récit ?
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La focalisation interne se prête bien à la nouvelle à chute (Une méchante petite fille).
En effet, elle permet à l’auteur de ne donner accès qu’aux perceptions d’un
personnage. Cependant il peut choisir la focalisation zéro comme dans cette nouvelle
(Cauchemar en bleu) qui permet de révéler certaines pensées d’un personnage tout
en maintenant le mystère.
4) Les indices
Au fil du récit, l’auteur sème des indices qui permettent d’entrevoir le dénouement.
Ces indices doivent être suffisants pour éveiller les soupçons du lecteur, mais
insuffisants pour découvrir la vérité.
Dans Une méchante petite fille, le fait que ses parents ne lui parlent pas, ne semblent
pas la voir, nous laisse penser qu’elle est invisible, comme un fantôme. Ils ne veulent
plus parler d’elle car cela semble trop dur : elle est morte. On le comprend quand
elle parle d’une boite où elle dort.
Les indices mènent au dénouement, à la chute. La fin « dénoue » les nœuds tissés
par l’auteur. Une bonne chute est inattendue, elle surprend. On ne s’y attend pas.
Mais, la surprise passée, on comprend qu’elle s’imposait, qu’elle était inéluctable,
logique par rapport au récit.
Quelles sont les nouvelles à chute parmi les nouvelles lues dans cette séquence ?
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Tueur en série, Bernard Aubert
Vocabulaire
Nonchalant : …………………………………………………………………………………………………………………
Irisé : …………………………………………………………………………………………………………………………….
Enchevêtré : …………………………………………………………………………………………………………………
Primesautière : …………………………………………………………………………………………………………….
Dolosive : ………………………………………………………………………………………………………………………
Avenant : ………………………………………………………………………………………………………………………
Spasmodiquement : ………………………………………………………………………………………………………
Résumé
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Par deux, relevez les leurres (feinte, tromperie) qui ont conduit vers une
interprétation erronée et des indices qui auraient pu éveiller vos soupçons.
L’appellation « minou »
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