Dysphagies
Dysphagies
Dysphagies
DEFINITION- GENERALITES:
La dysphagie se définit comme une sensation de gène ou d’obstruction lors du passage alimentaire. On parle d’:
-Aphagie lorsque l’alimentation est impossible.
-Odynophagie quand elle douloureuse.
Il est classique de distinguer :
Les dysphagies hautes (pharyngées): qui nécessitent un examen ORL complet et la pathologie néoplasique est loin la plus fréquente.
Les dysphagies basses (œsophagiennes):
-qui nécessitent en première intention une FOGD.
- Leurs étiologies sont dominées par les Kc de l’œsophage.
- les troubles moteurs seront évoqués en l’absence de pathologies organiques.
DIAGNOSTIC POSITIF:
INTERROGATOIRE: Le Dc de dysphagie est orienté par l’interrogatoire en fonction des ATCDs du malade, du contexte et des caractéristiques de
cette dysphagie. Il fournit le Dc de présomption chez un grand nombre de patients.
ATCD et terrain:
ATCD pathologiques ORL et digestif (RGO, Kc traité, ingestion antérieur de produit caustique, collagénose et maladie neurologiques.
Intoxication éthylique et/ou tabagique.
Exposition particulière aux produits toxiques.
Prise médicamenteuse (chlorure de Na – cyclines).
Irradiation thoracique antérieure.
Caractères de la dysphagie:
Mode d’installation:
Dysphagie aigue en rapport avec une pathologie infectieuse ou un corps étranger, l’anamnèse est évocatrice.
Dysphagie progressive: très évocatrice d’une étiologie organique, néoplasique si le sujet est alcoolo-tabagique, quelques semaines après
l’ingestion de caustique il faut évoquer une sténose cicatricielle.
Dysphagie intermittente: capricieuse, paradoxale, on s’orientera plus volontiers vers une cause fonctionnelle.
Siège de la dysphagie:
Haut: oropharyngée; pharyngo-laryngé; 1/3 sup de l’œsophage.
Moyen: 1/3 moyen de l’œsophage.
Bas: 1/3 inférieur de l’œsophage.
Signes associés: la dysphagie peut être un signe isolé ou contraire être accompagnée:
AEG: Asthénie, amaigrissement, anorexie est fortement évocatrice d’une tumeur maligne.
Signes digestifs: pyrosis, régurgitation alimentaire orientent vers un RGO ou un diverticule de Zenker.
Douleur: Odynophagie oriente vers une œsophagite.
Dlr retro-sternale en dehors des repas orientent vers une achalasie.
Dlr pseudo-angineuse oriente vers un syndrome des spasmes diffus œsophagiens.
Toux, hyper-sialorrhée, hoquet associe à une lésion du bas œsophage avec atteinte du nerf phrénique.
Une dysphonie ainsi qu’une otalgie réflexe orienteront vers une origine laryngo-pharyngée, ou une atteinte récurrentielle par une extension d’une
Tm œsophagienne.
Dyspnée, signe tardif, témoin d’une atteinte laryngée ou trachéale.
Examen clinique
Appréciation du retentissement de la dysphagie sur l'état général
C'est le premier temps de l'examen car il permet de préciser la sévérité du trouble.
La perte de poids et la présence d'un pli cutané caractérisent les dysphagies graves.
À l'opposé, l'absence d'amaigrissement traduit la mise en place spontanée de processus compensateurs.
Des infections pulmonaires récidivantes orientent vers des fausses routes trachéales.
Examen ORL
L'inspection
Comprend l'analyse de la statique de la tête et du cou, la recherche d'une amyotrophie musculaire au niveau du SCM et/ou du trapèze, l'existence
d'une cicatrice cervicale, la présence d'une masse cervicale.
L'examen du cou,
Explore les aires ganglionnaires, la glande thyroïde, et recherche d’un diverticule pharyngo-oesophagien.
La qualité de l'ascension laryngée est appréciée lors d'une déglutition salivaire.
L'examen de la cavité buccale et de l'oropharynx,
La qualité de la fermeture labiale; l'état dentaire; les mouvements de l’ATM, de la langue, du voile du palais; l'état de la muqueuse (trophicité,
sécheresse, lésions de surfaces); l'existence d'une masse ou d'une ulcération suspectes au niveau de la langue, du plancher de la bouche, de la
région amygdalienne ou du voile. La palpation de cette lésion note la dureté et le saignement au contact, signes évocateurs de malignité.
A l'aide de moyens optiques adaptés (fibroscopie, optiques grossissantes) recherche l'existence d'une tumeur maligne de la cavité buccale ou de
l'oropharynx; l'état du larynx et de l'hypopharynx tant dans leur morphologie (absence ou présence d'une masse) que dans leur dynamique
(paralysie ou non d'une corde vocale, fermeture ou ouverture d'un sinus piriforme);
l'importance d'une stase salivaire, la qualité du réflexe nauséeux et du réflexe de toux; la déglutition dans ses phases orale et pharyngée avec la
prise d'aliments solides, pâteux et liquides contrôlée par nasofibroscopie.
la voix (timbre et intensité) ;
Examen neurologique : avec étude des paires crâniennes impliquées dans la déglutition (V-VII-IX-X-XII).
Examen général: autres ADP,HPMG,SPMG.
Examen complémentaire:
Exploration morphologique:
Endoscopie œsophagienne : Examen fondamental, souvent réalisé en première intention permettant:
- La vision directe des lésions avec possibilité de biopsie et prélèvement cytologique
- Rôle thérapeutique, ablation de corps étrangers, laser, dilatation.
Echo-endoscopie: Indiquée dans:
- Le bilan des Tm du médiastin.
- Analyse les différentes couches de la paroi œsophagienne.
- Permet de préciser l’extension ganglionnaires médiastinale.
TDM-IRM: Bilan d’extension des Tms.
TOGD: Indiquée dans:
- Sténose serrée non franchissable par l’endoscopie;
- Dc d’achalasie;
- Diverticule pharyngo-oesophagien.
TLT: recherche une éventuelle lésion associée:
- image médiastinale;
- localisation pulmonaire tumorale ou métastatique;
- niveau liquidien d’un éventuel méga œsophage.
Exploration fonctionnelle œsophagienne:
Examen de 2ème intention, réalisé après exploration endoscopique. Représentée par la manométrie et PH-métrie.
Manométrie œsophagienne:
- Indication principale dans les dysphagies fonctionnelles par troubles moteurs primitif ou secondaire.
- Exploration des dysphagies en l’absence de lésions organiques.
- Des douleurs thoraciques dont l’origine coronarienne a été éliminée.
- Compléter le bilan de maladies systémiques.
PH-métrie:
- Le principe est la mesure de coefficient d’acidité ou d’alcalinité au niveau de l’Oes.
- Confirme le diagnostic de RGO.
Exploration dynamique œsophagienne:
Radio cinéma de la déglutition:
- Couplé à la manométrie.
- meilleure indication se trouve dans l’exploration des dysphagie haute pharyngo-œsophagiennes organique (diverticule) ou fonctionnelle
(paralysie pharyngée, stase pharyngée persistante, dysfonctionnement crico-pharyngée et inertie œsophagienne).
Ciné-scintigraphie: ?
- Mesure le temps de transit œsophagien.
- Orientation Dc dans le RGO et troubles de motricité œsophagienne.
Bilan biologique:
- FNS, VS.
- Prélèvement bactériologique.
- IDR à la tuberculine.
- Tests sérologique (HIV, syphilis).
biopsie et étude anapath.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL:
- Anorexie;
- Troubles psychomoteurs et manifestation d’angoisse;
- Troubles de dentition gênant la mastication.
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE:
Dysphagies hautes:
Dysphagies fébriles (les angines):
Les angines non spécifiques: Erythémato-pultacée, pseudo-mb à germe banal, ulcéreuse, gangréneuses.
Amygdalite.
Phlegmon péri amygdalien, abcès rétro-pharyngien.
Angines spécifiques: Diphtérie, scarlatine, angine de vincent ( ulcéro-nécrotique unilatérale), MNI primo-infection herpétique, zona pharyngien.
Angines associées à une hémopathie (agranulocytose, leucémie).
Épiglottite.
Pyolaryngocèle.
Dysphagies non fébriles: La première cause à rechercher est une Tm surtout en présence de facteurs de risques: Homme âgé de 40 à 60 ans et
intoxication alcoolo-tabagique.
Etage oro-pharyngé:
Cancer de l’amygdale : Carcinome épidermoïde de l’amygdale le plus fréquent ; Homme entre 50 et 60 ans, éthilo-tabagique.
Clinique: odynophagie, otalgie réflexe, AEG et AMG.
Ulcération dure au touché saignant au contacte.
Cancer du Sillon amygdalo-glosse et de la base de la langue.
Ulcération amygdalienne tuberculeuse.
- Notion de contage.
- Signes d’imprégnation tuberculeuse.
- Ulcération douloureuse sans infiltration ni saignement.
- TLT; Prélèvement de gorge et culture; Biopsie qui donne le diagnostic de certitude.
Ulcération amygdalienne syphilitique:
- Ulcère localisé à l’AMG qui ne saigne au contacte.
- ADP multiple autour d’une plus volumineuse.
- Notion de contage.
- Mise en évidence du tréponème; Sérologie.
Goitre basilingual: il faut y penser devant une tuméfaction de la base de la longue, rouge sombre, vérifié par une échographie cervicale par la
vacuité de la loge thyroïdienne.
Corps étrangers: Rapidement évoqué à l’interrogatoire et se d’autant qu’ils sont mal supportés et souvent douloureux (arête de poisson, pièce de
monnaie).
Au niveau de l’hypopharynx:
Carcinome épidermoïde de l’hypopharynx:
-Homme 40 à 60 ans..Dc tardif associant: Dysphagie mécanique, odynophagie, crachats sanglants, dysphonie, dyspnée et ADP cervicales dans un
contexte général médiocre.
- Siège le plus fréquent est le sinus piriforme.
- Pronostique sombre marqué par une lymphophilie et un pouvoir métastatique important et récidives locales et gg fréquentes.
Carcinome vestibulaire laryngé et de la margelle laryngée.
Corps étranger: parfois bloqués dans le sinus piriforme ou dans la région rétro-cricoïdienne.
La base du cou:
Kc thyroïdien, goitre.
Kc de la trachée.
Kc de la bouche œsophagienne.
Diverticule pharyngo-oesophagien (diverticule de Zenker) se voit chez les personnes âgées; C’est une hernie de la muqueuse et de la sous
muqueuse, développée juste au dessus de la bouche œsophagienne au dépend de la paroi post du l’hypopharynx; le plus fréquent des diverticules.
Clinique:
- Régurgitations d’aliments non digérés souvent ingérés plusieurs heurs auparavant, haleine fétide.
- dysphagie fréquente parfois intermittente.
- Fausses routes et pneumopathies d’inhalation.
- Bruits hydroaériques dans le cou est évocatrice à l’auscultation.
- Stagnation salivaire invalidante.
- L’examen clinique est habituellement normal car une masse réductible palpable dans le cou est exceptionnelle.
- Le transit baryté est capital.
- L’endoscopie est envisagée dans le but d’éliminer un Kc associé (intra-diverticulaire ou oesophagien).
- Tjrs chirurgical, il peut être réalisé par voie ext ou endoscopique au moyen d’une vaporisation laser sur le collet du diverticule.
Dysphagies basses :
Dysphagies organiques lésionnelles:
Kc de l’œsophage: premier Dc a évoqué chez un homme de 40 à 60 ans éthylo-tabagique présentant une dysphagie progressive dans un contexte
d’AEG.
Endoscopie: lésion tumorale bourgeonnante ou ulcéro-infiltrante, saignant au contacte.
Les biopsies confirme le diagnostique.
Bilan d’extension ( écho-endoscopie , TDM).
Tm bénignes de l’œsophage: Papillome, lipome, neurinome, leimyome;
Symptomatiques si elles sont volumineuses; Peuvent être confondues avec les compressions extrinsèques; Dc écho-endoscopique.
Œsophagite peptique: ATCD d’RGO, Dysphagie progressive parfois brutale après mise en place de SNG; fibroscopie: Muqueuse érythémateuse,
érosive, ulcérée.
Sténose caustique: notion d’ingestion caustique; une sténose serrée au transit baryté.
Œsophagite infectieuse: œsophagite mycosique la plus fréquente; terrain fragile ( ATB, CTC, Sida); Endoscopie: granulations blanchâtres, pseudo
membraneuse; le germe le plus fréquent est le candida albicans. Autres: herpès, TBK, CMV…
Corps étrangers intra-œsophagiens.
Anneaux et membranes: Sont des causes rares.
- Anneaux de Schtzki;
- Syndrome de Plummer Vinson: associant dysphagie haute intermittente et anémie hyposidérémique chez une femme d’age moyen.
Membrane à la partie ant de la bouche de l’Oes à l’endoscopie qu’il faut surveiller (risque de cancérisation).
- Maladie de Biermer.
Compressions extrinsèques thoraciques:
- Compression tumorale: Lymphomes, ADP médiastinales.
- Compression vasculaires: hypertrophie de l’OG, dysphagie de lusoria.
Dysphagies fonctionnelles:
Troubles moteurs œsophagiens primitifs:
Achalasie (Méga œsophage idiopathique):
Physiologie: Hypertonie du SIO. Anomalie de contraction péristaltique œsophagienne.
Clinique: Dysphagie constante, intermittente prédominante pour les liquides (paradoxale), Régurgitation et dlr retro-sternale en dehors des repas.
Ex cpt: endoscopie élimine une pathologie tumorale ou infectieuse
La manométrie œsophagienne est l’investigation la plus spécifique (augmente de la pression du SIO, relaxation incomplète et absence de
péristaltisme primaire.
TOGD: dilatation en amont avec sténose serrée et régulière.
TLT: niveau liquidien lié à la stase.
Syndrome des spasmes diffus de l’œsophage: perte intermittente de péristaltisme œsophagien.
Douleurs thoraciques per prandiales, dysphagie capricieuse.
Allongement de TTO à la scintigraphie œsophagienne.
Achalasie SSO:
Hypertonie du muscle cricopharyngien.
Dysphagie haute avec fausses routes.
Troubles moteurs secondaires:
Achalasie secondaire: syndrome paranéoplasique ou lors de la maladie de chaggas.
Collagénoses:
- Sclérodermie: Atteinte de 2/3 inf de l’oes.
- Polymyosite, dermatomyosite: Dysphagie haute (1/3 sup de l’Oes).
- LED.
- Synd de Gougerot Sjögren.
Dysphagies fonctionnelles par troubles moteurs pharyngo-œsophagiennes: S’intègrent généralement dans l’évolution d’une maladie
neurologique ou musculaire.
Causes neurologiques:
-SNC: AVC, SLA, Tabes, anoxie cérébrale, traumatisme cérébrale.
-SNP: Atrophie musculaire, polio, diabète, syndrome de Guillain Barré.
Causes musculaires: Polyomyosite, dermatomyosite, LED, dystrophie musculaire, myopathie radique, amylose.
Causes neuromusculaires: Myasthénie, botulisme.
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE : SOLTANI
A°) Causes obstructives
1. Causes tumorales
Les examens endoscopiques sont la clef du diagnostic en visualisant la tumeur et en permettant la biopsie.
• Cancers des voies aérodigestives supérieures :
Ce diagnostic doit être soupçonné chez un homme alcoolo tabagique qui se plaint de dysphagie haute, latéralisée, souvent douloureuse et associée
à une otalgie ipsilatérale, parfois à une dysphonie et à des crachats sanglants.
La palpation du cou retrouve fréquemment des adénopathies de siège sous digastrique.
L'examen met en évidence une lésion le plus souvent ulcéro-bourgeonnante ou infiltrante venant envahir les régions voisines.
Il s'agit habituellement d'un cancer de l'oropharynx (région amygdalienne, base de langue) ou de l'hypopharynx (sinus piriforme).
La biopsie de la lésion est faite sous endoscopie,
Par ailleurs, il est obligatoire, dans ce type de cancer, de coupler à l'endoscopie lésionnelle une panendoscopie afin de rechercher une deuxième
localisation.
• Cancer de l'œsophage :
il s'agit souvent d'un homme autour de la cinquantaine, alcoolo-tabagique, porteur d'une dysphagie basse, d'aggravation progressive et
responsable d'un amaigrissement très important.
L'endoscopie complétée par une écho-endoscopie et un examen tomodensitométrique du médiastin confirment le diagnostic et font le bilan
d'extension et d'opérabilité. La recherche d'une deuxième localisation est, là aussi, indispensable avant toute décision thérapeutique. Les tumeurs
bénignes de l'œsophage sont rares, le contexte clinique est différent. Il faut y penser en cas d'intégrité de la muqueuse de recouvrement car ces
tumeurs ont un développement sous muqueux (léiomyomes, angio-fibro-lipomes, etc.).
2. Diverticule de Zenker
C'est une hernie de la muqueuse postérieure de la bouche de l'œsophage, au niveau d'une zone de faiblesse musculaire juste au-dessus du
sphincter supérieur de l'œsophage, consécutive à un défaut de relaxation de celui-ci et à l'hyperpression pharyngée. Cette poche muqueuse,
souvent méconnue au début de son évolution, grossit et comprime l'œsophage sous-jacent aggravant la dysphagie initiale liée à l'achalasie du
sphincter supérieur de l'œsophage.
Le pic de fréquence de survenue, se situe autour de 60 ans. Le diagnostic est évoqué devant 2 signes spécifiques: la régurgitation d'aliments non
digérés à distance de leur ingestion, et l'émission de bruits hydroaérique lors de la palpation de la base du cou à gauche au contact de la trachée. Le
diagnostic est fait par l'opacification barytée qui précise la taille du diverticule et son degré de compression de l'œsophage. Sa cure est chirurgicale,
soit par voie endoscopique au laser, soit par voie cervicale. Le risque de cancérisation est faible (1 %).
3. Sténoses non tumorales
• Les sténoses peptiques sont parfois le mode de révélation d'un RGO non traité. La symptomatologie est progressive dans un contexte
d'œsophagite par RGO. Le diagnostic est fait par le transit baryte qui montre une sténose régulière axiale en « queue de radis » du tiers inférieur de
l'œsophage. L'endoscopie confirme le diagnostic, apprécie son degré de gravité par la biopsie et permet une première dilatation
• Les sténoses caustiques constituent une complication évolutive grave de cette pathologie et doivent êtres explorées par endoscopie et
biopsie car il y a risque cancérisation secondaire. Siégeant au milieu de la bouche de l’œsophage ou sur l’œsophage thoracique, elles peuvent se
révéler par un blocage total lors de l'alimentation.
4. Corps étrangers
• Dysphagie haute : il s'agit d'une dysphagie aiguë, douloureuse, incomplète (arête de poisson plantée dans l'amygdale ou la base de
langue). L'examen ORL permet de voir le corps étranger et d'en faire l'exérèse.
• Dysphagie basse : (bouche de l'œsophage) : la dysphagie est complète (aphagie) et s'accompagne d'une hyper sialorrhée. L'extraction ne
peut se faire que sous endoscopie. En cas de blocage bas situé sur l'œsophage, il faut penser à un blocage sur sténose. L'interrogatoire précise la
nature du corps étranger et son heure d'ingestion. La radiographie des parties molles du cou et du thorax prend toute son importance en cas de
corps étranger radio opaque. Elle met en évidence des épanchements gazeux, signe de perforation muqueuse.
5. Sténoses organiques rares
• L'anneau de Schatzki : est une sténose circonférentielle du cardia par repli muqueux annulaire de la muqueuse œsophagienne, se
développant juste au-dessus d'une hernie hiatale par glissement. Les anneaux serrés (< 12 mm) sont rares, mais peuvent êtres responsables d'une
dysphagie basse douloureuse et capricieuse.
• Le syndrome de Plummer-Vinson ou syndrome de Kelly Paterson, : s'observe chez des femmes d'âge moyen. Il est provoqué par une
bride circulaire, repli membraneux de la face antérieure de l'œsophage, sous le muscle cricopharyngien. Ce syndrome est parfois associé à une
carence en fer, avec anémie microcytaire et achalasie gastrique. L'endoscopie doit être prudente. La rupture de la bride soulage la dysphagie.
Une surveillance prolongée s'impose. Un cancer de la bouche de l'œsophage peut survenir à distance.
• La sclérodermie : induit des obstacles œsophagiens étages associés à une œsophagite.
6. Sténoses ou obstacles fonctionnels
• Le méga-œsophage ou achalasie du sphincter inférieur de l'œsophage (SIO) également appelé Cardiospasme correspond à une
dilatation de l'œsophage secondaire à un défaut de relaxation du SIO. La dysphagie est basse et peu importante. Un niveau liquide est parfois
visible sur la radiographie simple du thorax. Le transit baryte retrouve une volumineuse dilatation œsophagienne au-dessus d'une sténose bas
située, mise en évidence sur un examen tomodensitométrique
• L'achalasie du sphincter supérieur de l'œsophage: est beaucoup plus rare et touche essentiellement les personnes âgées. Elle peut
être à l'origine d'un diverticule
• La maladie des spasmes étages de l'œsophage: provoque une dysphagie basse, douloureuse et capricieuse.
Elle peut simuler une crise d'angine de poitrine d'autant que la douleur est soulagée par les dérivés nitrés. La manométrie démontre que la
majorité des ondes de contraction sont anarchiques et non propagées. Le diagnostic est fait sur le transit baryte qui montre l'aspect classique en «
piles d'assiettes ».
7. Compressions extrinsèques
Elles peuvent être d'origine ganglionnaire médiastinale (cancer pulmonaire, lymphome), cardiovasculaires (anévrisme aortique, hypertrophie
auriculaire, anomalie d'origine de l'artère sous-clavière droite qui passe en rétro-oesophagien « dysphagia a lusoria »), thyroïdiennes (goitre
plongeant gauche, cancer indifférencié souvent, alors associé à des troubles respiratoires et à une paralysie récurrentielle gauche) ou rachidienne
(ostéophytose, volumineuse, chordome).