Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Struc-Crs Screen

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 45

CPGE Ibn Ghazi

Cours
Structures
algébriqes et
arithmétiqe

Classe
MP**
Table des matières

1 Les groupes 6
I Structure de groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1 les groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2 les sous-groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3 Groupe produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4 Les morphismes de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
5 Exercices d’approfondissements . . . . . . . . . . . . . . . 10
II Ordre d’un élément d’un groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1 Exercices d’approfondissement . . . . . . . . . . . . . . . 14
III Groupes cycliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1 Exercices d’approfondissement . . . . . . . . . . . . . . . 17
IV Partie génératrice d’un groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1 Exercices d’approfondissement . . . . . . . . . . . . . . . 18

2 Les anneaux 19
I La structure d’anneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1 Les anneaux et les corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2 Les sous-anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3 Les morphismes d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4 Les algèbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5 Identités remarquables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
6 Exercices d’approfondissement . . . . . . . . . . . . . . . 25
II L’anneau Z/𝑛Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1 Exercices d’approfondissement . . . . . . . . . . . . . . . 29
III Idéaux d’un anneau intègre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1 La notion d’idéal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2 Arithmétique élémentaire dans un anneau intègre . . . . 32

page 2 / 45
Cours Table des matières

3 Arithmétique dans K[𝑋 ] 35


I L’anneau K[𝑋 ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
1 Structures de K[𝑋 ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2 Les idéaux dans K[𝑋 ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
II PGCD et PPCM de deux polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
1 PGCD d’une famille finie de polynômes . . . . . . . . . . 38
2 Polynômes irréductibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3 Exercices d’approfondissement . . . . . . . . . . . . . . . 41
III Racines et multiplicités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
1 Racines d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2 Polynômes scindés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3 Factorisation dans C[𝑋 ] et dans R[𝑋 ] . . . . . . . . . . . 44
4 Exercices d’approfondissements . . . . . . . . . . . . . . . 45

Liste des résultats remarquables

1.3 Théorème : Sous-groupes de (Z, +) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8


1.6 Exercice : théorème de Lagrange général . . . . . . . . . . . . . . 11
1.9 Théorème : caractérisation de l’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.10 Théorème : théorème de Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.12 Exercice : ordre d’une permutation . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.11 Théorème : générateurs d’un groupe cyclique . . . . . . . . . . . 16
1.18 Exercice : exemples de parties génératrices de S𝑛 . . . . . . . . . 18
2.9 Théorème : théorème d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.10 Théorème : théorème chinois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.12 Corollaire : expression de l’indicatrice d’Euler . . . . . . . . . . . 29
2.11 Exercice : theorème de Wilson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.17 Théorème : idéaux de Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.2 Théorème : Idéaux de K[𝑋 ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.3 Théorème et définition : définition du pgcd . . . . . . . . . . . . . 37
3.7 Théorème : théorème de Bezout dans K[𝑋 ] . . . . . . . . . . . . . 38
3.8 Théorème : théorème de Gauss dans K[𝑋 ] . . . . . . . . . . . . . 38
3.9 Théorème : Théorème d’Euclide dans K[𝑋 ] . . . . . . . . . . . . . 38
3.11 Théorème : théorème de Bezout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.13 Théorème : theorème fondamental de l’arithmétique . . . . . . . . 40
3.3 Exercice : indépendance du corps de base . . . . . . . . . . . . . . 41

Classe MP** page 3 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Table des matières

3.18 Théorème : formule de Taylor pour les polynômes . . . . . . . . . 42


3.20 Proposition : relations entre coefficients et racines d’un polynôme
scindé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.21 Théorème : théorème fondamental de l’algèbre . . . . . . . . . . . 44
3.6 Exercice : technique de recherche de racines rationnelles . . . . . 45

Classe MP** page 4 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Les groupes
chapitre 1

I
Structure de groupe

I.1 les groupes


Rappel

1.1.1 Soit 𝐸 un ensemble non vide. On appelle loi de composition interne (ou
lci) dans 𝐸 toute application définie de 𝐸 × 𝐸 dans 𝐸.
Si 𝑓 est une lci, il est d’usage de ne pas représenter l’image d’un couple (𝑥, 𝑦)
par 𝑓 (𝑥, 𝑦) mais d’utiliser une notation comme 𝑥 ∗ 𝑦.
1.1.2 Si ∗ est une lci de 𝐸 et 𝐹 est une partie de 𝐸, on dit que 𝐹 est stable
pour la loi ∗ si : ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐹 2, 𝑥 ∗ 𝑦 ∈ 𝐹
1.1.3 Soient deux ensembles 𝐸 et 𝐹 munit respectivement des lois ∗ et . Alors
on peut munir le produit 𝐴 × 𝐴 0 de la loi, dite loi produit de ∗ et , définie par
∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 × 𝐹, ∀(𝑥 0, 𝑦 0) ∈ 𝐸 × 𝐹, (𝑥, 𝑦) • (𝑥 0, 𝑦 0) = (𝑥 ∗ 𝑥 0, 𝑦  𝑦 0)

Définition 1.1

On appelle groupe tout couple (𝐺, ∗) où 𝐺 est un ensemble non vide et ∗ est
une loi de composition interne dans 𝐺 tels que
i. ∗ est associative : ∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ 𝐺 3, 𝑥 ∗ (𝑦 ∗ 𝑧) = (𝑥 ∗ 𝑦) ∗ 𝑧 ;
ii. ∗ admet un élément neutre : ∃e ∈ 𝐺 ; ∀𝑥 ∈ 𝐺, 𝑥 ∗ e = e ∗ 𝑥 = 𝑥 ;
iii. tout élément de 𝐺 est symétrisable : ∀𝑥 ∈ 𝐺 ∃𝑦 ∈ 𝐺 ; 𝑥 ∗ 𝑦 = 𝑦 ∗ 𝑥 = e.
Par ailleurs, si (𝐺, ∗) est un groupe il est dit abélien si seulement si ∗ est
commutative : ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐺 2, 𝑥 ∗ 𝑦 = 𝑦 ∗ 𝑥.
vocabulaire L’élément 𝑦 dans l’axiome iii. est dit symétrique de 𝑥 dans 𝐺.

page 5 / 45
Cours Les groupes

Notations

S’il n’y a pas de risque de confusion, et sauf mention contraire, on notera


l’élément neutre e𝐺 d’un groupe (𝐺, ∗) et pour tout 𝑥 ∈ 𝐺 on notera 𝑥 −1 son
symétrique.

Propriétés 1.1

Soit un groupe (𝐺, ∗).


1.1.1 ∗ admet un unique élément neutre dans 𝐺 et tout élément de 𝐺 admet
un et un seul symétrique dans 𝐺.
1.1.2 Pour tout (𝑥, 𝑦) ∈ 𝐺 2 , (𝑥 ∗ 𝑦) −1 = 𝑦 −1 ∗ 𝑥 −1 .
1.1.3 Pour tout (𝑎, 𝑥, 𝑦) ∈ 𝐺 3 : 𝑎 ∗ 𝑥 = 𝑎 ∗ 𝑦 =⇒ 𝑥 = 𝑦.

Remarques 1.1

1.1.1 Dans certains cas la loi est notée avec un symbole de multiplication ·.
On note alors son élément neutre 1𝐺 et le symétrique d’un élément 𝑥 de 𝐺,
noté également 𝑥 −1 , est dit inverse de 𝑥.
1.1.2 Dans d’autres cas la loi est notée avec un symbole d’addition. Cette
notation est réservée aux lois commutatives. L’élément neutre est alors noté
0𝐺 et le symétrique d’un élément 𝑥 de 𝐺, noté −𝑥, est dit opposé de 𝑥.

Exemples 1.1

1.1.1 Les groupes additifs de nombres (Z, +), (Q, +), (R, +) et (C, +).
1.1.2 les groupes multiplicatifs de nombres : (Q∗, ·), (R∗, ·) et (C∗, ·)
1.1.3 Pour tout ensemble non vide 𝐸 on note S(𝐸) l’ensemble des permu-
tations de 𝐸, c’est-à-dire des bijections de 𝐸 dans 𝐸.
(S(𝐸), ◦) est un groupe dit groupe des permutations de 𝐸. Son élément
neutre est l’application identité id𝐸 et l’inverse d’un élément 𝜎 de S(𝐸) est
la bijection réciproque 𝜎 −1 de 𝜎.
1.1.4 On peut aussi citer l’addition des matrices dans M𝑚,𝑛 (K) et la multi-
plication des matrices carrées dans GL𝑛 (K) qui définissent des structures
de groupes dans ces ensembles.
1.1.5Soient 𝑋 un ensemble non vide quelconque et (𝐺, ∗) est un groupe.
On définit dans 𝐺 𝑋 la loi, notée également ∗, par
∀(𝑓 , 𝑔) ∈ (𝐺 𝑋 ) 2, ∀𝑥 ∈ 𝑋, (𝑓 ∗ 𝑔) (𝑥) := 𝑓 (𝑥) ∗ 𝑔(𝑥)

Classe MP** page 6 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

exemples 1.1 (suite)

Alors (𝐺 𝑋 , ∗) est un groupe. Son élément neutre est l’application constante


de 𝑋 dans 𝐺 de valeur e𝐺 et l’inverse d’un
 −1 élément 𝑓 de 𝐺 est l’application
𝑋

de 𝑋 dans 𝐺 définie par 𝑔(𝑥) = 𝑓 (𝑥) pour tout 𝑥 ∈ 𝑋 .


n.b. Ne pas noter ici 𝑔 par 𝑓 −1 pour ne pas la confondre avec la bijection réciproque.

I.2 les sous-groupes


Définition 1.3

Soit (𝐺, ∗) un groupe. Une partie 𝐻 de 𝐺 est dite un sous-groupe de (𝐺, ∗) si


elle est stable pour la loi ∗ et (𝐻, ∗) est un groupe.

Proposition 1.2

Soit (𝐺, ∗) un groupe. Soit 𝐻 une partie de 𝐺. Alors 𝐻 est un sous-groupe de


(𝐺, ∗) si et seulement si
i 𝐻 est non vide ;
ii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐻 2, 𝑥 −1 ∗ 𝑦 ∈ 𝐻 ;
n.b. si 𝐻 est un sous-groupe de (𝐺, ∗) alors il contient forcément e𝐺 .

Théorème 1.3 Sous-groupes de (Z, +)

Les sous-groupes de (Z, +) sont les ensembles de la forme 𝑛Z où 𝑛 ∈ N.


𝑛Z := {𝑛𝑘 / 𝑘 ∈ Z}

Remarque 1.2

Si 𝑚 ∈ Z− alors 𝑚Z = (−𝑚)Z avec −𝑚 ∈ N.

Exemples 1.2

1.2.1 Soit 𝑎 ∈ R. Alors 𝑎Z = {𝑘𝑎 / 𝑘 ∈ Z} est un sous-groupe de (R, +).


1.2.2 L’ensemble U = {𝑧 ∈ C / |𝑧| = 1} est un sous-groupe de (C∗, ·).
1.2.3 L’ensemble SL𝑛 (K) des matrices de M𝑛 (K) qui ont 1 pour détermi-
nant est un sous-groupe de (GL𝑛 (K), ·).
1.2.4 L’ensemble des matrices M𝑛 (Z) des matrices à coefficients dans Z est
un sous-groupe de (M𝑛 (R), +).

Classe MP** page 7 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

I.3 Groupe produit


Proposition et définition 1.4

Soit (𝐺, ∗) et (𝐺 0, ) deux groupes quelconques. Alors 𝐺 × 𝐺 0 muni de la loi


produit • de ∗ et  est un groupe. Il est appelé groupe produit des groupes
(𝐺, ∗) et (𝐺 0, ).
nb Dans (𝐺 × 𝐺 0, •), l’élément neutre est (e𝐺 , e𝐺 0 ) et l’inverse d’un élément (𝑥, 𝑥 0 )
est (𝑥 −1, 𝑥 0−1 ).

Proposition 1.5

Soit (𝐺 × 𝐺 0, •) le groupe produit de deux groupes (𝐺, ∗) et (𝐺 0, ). Si 𝐻 est


un sous-groupe de (𝐺, ∗) et 𝐻 0 est un sous-groupe de (𝐺 0, ) alors 𝐻 × 𝐻 0 est
un sous-groupe de (𝐺 × 𝐺 0, •).

Remarque 1.3

Attention toutefois un sous-groupe de (𝐺 × 𝐺 0, •) n’est pas forcément le


produit cartésien de deux sous-groupes comme le montre l’exemple suivant :
exemple Soit 𝐻 = {(𝑥, 𝑦) ∈ Z2 / 𝑥 + 𝑦 = 0}. 𝐻 est un sous-groupe de (Z2, +) mais il
n’existe pas de parties 𝐴 et 𝐵 de Z telles que 𝐻 = 𝐴 × 𝐵.

I.4 Les morphismes de groupes


Définition 1.4

Soient deux groupes (𝐺, ∗) et (𝐺 0, ). Une application 𝑓 : 𝐺 −→ 𝐺 0 est dite


un morphisme de groupes si
∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐺 2, 𝑓 (𝑥 ∗ 𝑦) = 𝑓 (𝑥)  𝑓 (𝑦)
En outre, si 𝑓 est bijectif on dit que c’est un isomorphisme de groupes.

Vocabulaire

Avec les notations de la définition, on suppose que 𝑓 est un morphisme de


groupes de (𝐺, ∗) dans (𝐺 0, ).
1 On appelle noyau de 𝑓 l’ensemble : Ker 𝑓 = {𝑥 ∈ 𝐺 / 𝑓 (𝑥) = e𝐺 0 }
2 On appelle image de 𝑓 l’ensemble : Im 𝑓 = 𝑓 (𝐺).

Classe MP** page 8 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

Propriétés 1.6

Soient deux groupes (𝐺, ∗) et (𝐺 0, ) deux groupes. On considère un mor-


phisme de groupes 𝑓 de (𝐺, ∗) dans (𝐺 0, ).
1.6.1 𝑓 (e𝐺 ) = e𝐺 0 .
1.6.2 ∀𝑥 ∈ 𝐺, 𝑓 (𝑥)) −1 = 𝑓 (𝑥 −1 ).
1.6.3 Ker 𝑓 est un sous-groupe de (𝐺, ∗).
1.6.4 Im 𝑓 est un sous-groupe de (𝐺 0, ).
En général, l’image par 𝑓 d’un sous-groupe de (𝐺, ∗) est un sous-groupe
1.6.5
de (𝐺 0, )
et l’image réciproque par 𝑓 d’un sous-groupe de (𝐺 0, ) est un sous-
groupe de (𝐺, ∗).
1.6.6 𝑓 est injectif si et seulement si Ker 𝑓 = {e𝐺 }.
1.6.7 𝑓 est surjectif si et seulement si Im 𝑓 = 𝐺 0.

Exemples 1.3

1.3.1L’application 𝑧 ↦−→ |𝑧| est un morphisme de groupes de (C∗, ·) dans


lui même.
1.3.2 det est un morphisme de groupe entre (GL𝑛 (K), ·) et (K∗, ·).

Exemples 1.4

La plupart des sous-groupes donnés dans les exemples 1.2 sont des images
ou des images réciproques de sous-groupes usuels par des morphismes de
groupes. Lesquels ?

I.5 Exercices d’approfondissements


Exercice 1.1

Soit (𝐺, ·) un groupe. Soit 𝑎 ∈ 𝐺. Montrer que l’application 𝑓 : 𝑥 ↦→ 𝑎 · 𝑥 · 𝑎 −1


est un isomorphisme de (𝐺, ·) sur lui même.

Exercice 1.2

1 Rappeler le cardinal de S𝑛 .
2 Rappeler les propriétés de la signature dans S𝑛 et utiliser le vocabulaire
de ce chapitre pour les décrire.

Classe MP** page 9 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

3 Soit A𝑛 l’ensemble des éléments de S𝑛 ayant pour signature 1. Montrer


que A𝑛 est un sous-groupe de S𝑛 .
4 Soit 𝑠 un élément de S𝑛 de signature −1. Montrer que l’application
𝑓 : 𝜎 ↦→ 𝑠 ◦ 𝜎 est une bijection de A𝑛 sur l’ensemble des permutations de
signature −1.
5 En déduire le cardinal de A𝑛 .

Exercice 1.3
Soit (𝐺, ·) un groupe qu’on suppose fini et abélien. Soit 𝑎 ∈ 𝐺.
1 Montrer que l’application 𝑓 : 𝑥 ↦→ 𝑎 · 𝑥 est une bijection de 𝐺 sur lui
même. Est-elle un morphisme de groupes ?
2 En considérant le produit 𝑥 ∈𝐺 𝑥 montrer que 𝑎 Card 𝐺 = 1𝐺 .
Î

Exercice 1.4
Montrer que l’ensemble {𝐴 ∈ M (Z)/ det(𝐴) = ±1} est un sous-groupe de
(GL𝑛 (R), ·).

Exercice 1.5
Montrer que det est un morphisme de groupes surjectif de GL𝑛 (K) sur K∗ .

Exercice 1.6 théorème de Lagrange général


Soit (𝐺, ·) un groupe qu’on suppose fini. Soit 𝐻 un sous-groupe de (𝐺, ·).
1 On définit dans 𝐺 la relation binaire R par
∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐺 2, 𝑥 R 𝑦 ⇐⇒ 𝑥 −1𝑦 ∈ 𝐻
Montrer que R est une relation d’équivalence.
2 Montrer que les classes d’équivalence de R ont le même cardinal que 𝐻 .
3 En déduire que Card 𝐻 divise Card 𝐺.

Exercice 1.7
Soit 𝐺 une partie de M𝑛 (K) telle que (𝐺, ·) soit un groupe. On notera 𝑈 son
élément neutre.
1 Donner un exemple où 𝐺 n’est pas un sous-groupe de (GL𝑛 (K), ·).
2 Que peut-on dire de 𝑈 ? Montrer que pour tout 𝐴 ∈ 𝐺, rg 𝐴 = rg 𝑈 .

Classe MP** page 10 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

3 Montrer que pour tout 𝐴 ∈ 𝐺, rg 𝐴2 = rg 𝐴 (en anglais on dit d’une telle


matrice qu’elle est group invertible).
4 On note 𝑟 = rg 𝑈 . Montrer qu’il existe une matrice inversible 𝑃 tel que
𝐺 ⊂ {𝑃 𝐴0 00 𝑃 −1 / 𝐴 ∈ GL𝑟 (K)}


II
Ordre d’un élément d’un groupe

Conventions de notations
Dans toute la suite du chapitre, on considère un groupe (𝑮, ·).
Pour tout 𝑥 ∈ 𝐺 et pour tout 𝑘 ∈ Z∗ on note :
𝑘 fois
 z }| {

𝑥 𝑘 = 𝑥 · 𝑥 · · · · · 𝑥 si 𝑘 > 0


 (𝑥 −1 ) (−𝑘)

si 𝑘 < 0

Avec la convention 𝑥 0 = 1𝐺 .
n.b. Si la loi du groupe est notée + on utilise plutôt les notations :
𝑘 fois

z }| {
𝑘𝑥 = 𝑥 + 𝑥 + · · · + 𝑥 si 𝑘 > 0


𝑘𝑥 = (−𝑘) (−𝑥) si 𝑘 < 0


Avec la convention 0𝑥 = 0𝐺 .
Noter dès lors qu’on a les propriétés suivantes :
1.2.2 ∀𝑥 ∈ 𝐺, ∀𝑘 ∈ Z, (𝑥 𝑘 ) −1 = 𝑥 −𝑘
1.2.3 ∀𝑥 ∈ 𝐺, ∀(𝑘, ℎ) ∈ Z2, 𝑥 𝑘ℎ = (𝑥 𝑘 )ℎ
1.2.4 ∀𝑥 ∈ 𝐺, ∀(𝑘, ℎ) ∈ Z2, 𝑥 𝑘+ℎ = 𝑥 𝑘 · 𝑥 ℎ
1.2.5Mais attention, si (𝑥, 𝑦) ∈ 𝐺 2 , à moins d’avoir 𝑥 · 𝑦 = 𝑦 · 𝑥, on n’a pas
forcément (𝑥 · 𝑦)𝑘 = 𝑥 𝑘 · 𝑦𝑘
n.b. Adapter ces propriétés au cas où la loi est notée +.

Classe MP** page 11 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

Proposition 1.7

Soit un élément 𝑥 de 𝐺. L’ensemble


h𝑥i = {𝑥 𝑘 / 𝑘 ∈ Z}
est un sous-groupe de (𝐺, ·). C’est le plus petit sous groupe de 𝐺 contenant 𝑥.
On l’appelle sous-groupe de (𝐺, ·) engendré par 𝑥. Il est aussi noté Gr(𝑥).

Définition 1.6

Soit un élément 𝑥 de 𝐸. Il est dit d’ordre fini si le sous-groupe h𝑥i est un


ensemble fini. Le cardinal de h𝑥i est alors appelé ordre de 𝑥. On le note 𝑜 (𝑥) :
𝑜 (𝑥) := Cardh𝑥i
𝑥 est dit d’ordre infini si h𝑥i est un ensemble infini.

Proposition 1.8

Soit un élément 𝑥 de 𝐸. Alors 𝑥 est d’ordre fini si et seulement s’il existe


𝑘 ∈ N∗ tel que 𝑥 𝑘 = 1𝐺 .

Remarque 1.4

S’il existe (𝑘, ℎ) ∈ Z2 tel que 𝑘 ≠ ℎ et 𝑥 𝑘 = 𝑥 ℎ alors 𝑥 est d’ordre fini.

Théorème 1.9 caractérisation de l’ordre

Soient 𝑥 ∈ 𝐺 et 𝑝 ∈ N∗ . Les assertions suivantes sont équivalentes


i 𝑥 est d’ordre fini égal à 𝑝
(
𝑥 𝑝 = 1𝐺
ii
∀𝑘 ∈ Z, 𝑥 𝑘 = 1𝐺 =⇒ 𝑘 > 𝑝
(
𝑥 𝑝 = 1𝐺
iii
∀𝑘 ∈ Z, 𝑥 𝑘 = 1𝐺 =⇒ 𝑝 divise 𝑘
De plus, dans ce cas on a
h𝑥i = {1𝐺 , 𝑥, · · · , 𝑥 𝑝−1 }

n.b. La propriété ii exprime, qu’au sens de l’ordre 6 dans N, on a


𝑜 (𝑥) = min{𝑘 ∈ N∗ / 𝑥 𝑘 = 1𝐺 }
La propriété iii exprime aussi que 𝑝 est un plus petit élément mais au sens de la relation
d’ordre "divise".

Classe MP** page 12 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

Remarques 1.5

Soi 𝑥 ∈ 𝐺 on considère l’application 𝑓 : Z −→ 𝐺


𝑘 ↦−→ 𝑥 𝑘
1.5.1 𝑓 est un morphisme de groupe de (Z, +) dans (𝐺, ·).
1.5.2 Dans toutes les situations h𝑥i = Im 𝑓 .
1.5.3 𝑥 est d’ordre fini si et seulement si 𝑓 est non injectif. Dans ce cas
Ker 𝑓 = 𝑝Z où 𝑝 = 𝑜 (𝑥).
1.5.4 Bien sûr, 𝑥 est d’ordre infini si et seulement si 𝑓 est injectif.
n.b. 𝑓 peut servir à justifier efficacement la proposition 1.8 et le théorème 1.9

Théorème 1.10 théorème de Lagrange

On suppose que 𝐺 est un ensemble fini. Alors tout élément de 𝐺 est d’ordre
fini et son ordre divise le cardinal de 𝐺.
En particulier ∀𝑥 ∈ 𝐺, 𝑥 Card 𝐺 = 1𝐺

II.1 Exercices d’approfondissement

Exercice 1.8
Soit 𝑥 un élément qu’on suppose d’ordre fini de 𝐺 et soit 𝑝 = 𝑜 (𝑥). Montrer
que pour tout 𝑘 ∈ Z
𝑝
𝑜 (𝑥 𝑘 ) =
𝑝 ∧𝑘

Exercice 1.9
Soient (𝐺, ·) et (𝐺 0, ·) deux groupes. Montrer que pour tout (𝑥, 𝑦) ∈ 𝐺 × 𝐺 0,
(𝑥, 𝑦) est d’ordre finis si 𝑥 et 𝑦 sont d’ordre finis et que dans ce cas
 
𝑜 (𝑥, 𝑦) = ppcm 𝑜 (𝑥), 𝑜 (𝑦)

Exercice 1.10
Donner un exemple de situation où 𝑥 et 𝑦 sont des éléments d’ordre finis d’un
groupe mais 𝑥 · 𝑦 est d’ordre infini.

Classe MP** page 13 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

Exercice 1.11
Soient 𝑥 et 𝑦 des éléments d’ordre finis de 𝐺. On suppose que 𝑥 · 𝑦 = 𝑦 · 𝑥.
1 Montrer que 𝑥 · 𝑦 est d’ordre fini.

2 Montrer que si h𝑥i ∩ h𝑦i = {1𝐺 } alors 𝑜 (𝑥 · 𝑦) = ppcm 𝑜 (𝑥), 𝑜 (𝑦) .
3 Montrer que si 𝑜 (𝑥) ∧ 𝑜 (𝑦) = 1 alors 𝑜 (𝑥 · 𝑦) = 𝑜 (𝑥)𝑜 (𝑦).

Exercice 1.12 ordre d’une permutation

1 Montrer que l’ordre d’un cycle de S𝑛 est égal à sa longueur.


2 Montrer que si 𝜎1 et 𝜎2 sont des permutations à supports disjoints alors

𝑜 (𝜎1 ◦ 𝜎2 ) = ppcm 𝑜 (𝜎1 ), 𝑜 (𝜎2 )
3 En déduire une méthode pour calculer l’ordre d’une permutation quel-
conque dans S𝑛 .

Exercice 1.13
Déterminer tous les sous-groupes finis de (R∗, ·) et ceux de (C∗, ·).

Exercice 1.14
Expliciter tous les groupes finis de cardinal 4, 5 ou 6.

III
Groupes cycliques

Définition 1.7

Le groupe (𝐺, ·) est dit monogène si et seulement il est engendré par l’un de
ces éléments :
∃𝑎 ∈ 𝐺 ; 𝐺 = h𝑎i
L’élément 𝑎 est alors dit un générateur de 𝐺.
(𝐺, ·) est dit cyclique si et seulement s’il est monogène fini.

Exemples 1.5

1.5.1 (Z, +) est monogène engendré par 1.

Classe MP** page 14 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

exemples 1.5 (suite)

1.5.2On note U𝑛 = {𝑧 ∈ C / 𝑧𝑛 = 1}. (U𝑛 , ·) est un groupe cyclique


engendré par 𝜔 = e2i𝜋 /𝑛 .

Théorème 1.11 générateurs d’un groupe cyclique

On suppose que 𝐺 est un groupe cyclique et soient 𝑛 son cardinal et 𝑎 l’un de


ses générateurs. Soit 𝑘 ∈ Z.
𝑎𝑘 est un générateur de 𝐺 ⇐⇒ 𝑘 ∧ 𝑛 = 1
En particulier, le nombre de générateurs de 𝐺 est égal à
𝜑 (𝑛) = Card{𝑘 ∈ [[1, 𝑛]] / 𝑘 ∧ 𝑛 = 1}
vocabulaire Le nombre 𝜑 (𝑛) est dit indicateur d’Euler de l’entier 𝑛. L’application 𝜑
elle même est dite fonction indicatrice d’Euler.
n.b. si 𝑛 est un nombre premier alors 𝜑 (𝑛) = 𝑛 − 1 et tout élément de 𝐺 r{1𝐺 } est un
générateur de 𝐺.

Remarque 1.6

Si (𝐺, ·) est un groupe monogène infini et 𝑎 en est un générateur alors les


seuls générateurs de 𝐺 sont 𝑎 et 𝑎 −1 .

Remarque 1.7

Reprenons le morphisme de groupe défini dans la remarque 1.5


𝑓 : Z −→ 𝐺
𝑥 ↦−→ 𝑥 𝑘
avec l’hypothèse que (𝐺, ·) est monogène et 𝑥 en est un générateur. Alors :
1 𝐺 = Im 𝑓 et donc 𝑓 est surjectif.
2 𝑓 est un isomorphisme si et seulement si 𝐺 est infini.
3 Si 𝑓 est non injectif alors Ker 𝑓 est le sous-groupe 𝑛Z de (Z, +) avec
𝑛 = Card 𝐺.

Classe MP** page 15 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

III.1 Exercices d’approfondissement


Exercice 1.15
Décrire les sous-groupes d’un groupe cyclique.

Exercice 1.16
Soit (𝐺, ·) un groupe cyclique de cardinal 𝑛. Montrer que pour tout diviseur 𝑑
de 𝑛, 𝐺 contient 𝜑 (𝑑) éléments d’ordre 𝑑. En déduire la relation
Õ
𝑛= 𝜑 (𝑑)
𝑑 |𝑛

Exercice 1.17
Soient (𝐺, ·) et (𝐺 0, ·) deux groupes cycliques de cardinaux respectifs 𝑚 et 𝑛.
On munit 𝐺 × 𝐺 0 de sa structure de groupe produit.
1 En utilisant l’exercice 1.9, montrer que 𝐺 × 𝐺 0 est cyclique si et seulement
si 𝑚 et 𝑛 sont premiers entre eux et préciser quels sont ses générateurs dans
ce cas.
2 Montrer que si 𝑚 ∧ 𝑛 = 1 alors 𝜑 (𝑚𝑛) = 𝜑 (𝑚)𝜑 (𝑛).

IV
Partie génératrice d’un groupe

Lemme 1.12

L’intersection de toute famille de sous-groupes de (𝐺, ·) est un sous-groupe


de (𝐺, ·).

Définition 1.8

Soit 𝐴 une partie de 𝐺.


1 On appelle sous-groupe de (𝐺, ·) engendré par 𝐴 l’intersection de tous
les sous-groupes de (𝐺, ·) contenant 𝐴. C’est le plus petit sous-groupe de 𝐺
contenant 𝐴. On le note h𝐴i.
2 𝐴 est dite une partie génératrice de 𝐺 si 𝐺 = h𝐴i.
n.b. h∅i = {1𝐺 }.

Classe MP** page 16 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les groupes

Proposition 1.13

Soit 𝐴 une partie de 𝐺. 𝐴 est une partie génératrice de (𝐺, ·) si et seulement si

∀𝑥 ∈ 𝐺, ∃𝑝 ∈ N∗, ∃(𝑎 1, 𝑎 2, · · · , 𝑎𝑝 ) ∈ 𝐴𝑝 , ∃(𝜀 1, 𝜀 2, . . . , 𝜀𝑝 ) ∈ {−1, 1}𝑝 ;


𝜀
𝑥 = 𝑎𝜀11 · 𝑎𝜀22 · · · · · 𝑎𝑝𝑝

n.b. Noter la similitude avec une famille génératrice dans un espace vectoriel.

IV.1 Exercices d’approfondissement


Exercice 1.18 exemples de parties génératrices de S𝑛

1 Soit 𝑠 = (𝑎 1 𝑎 2 · · · 𝑎𝑝 ) un cycle de S𝑛 . Montrer que pour toute permuta-


tion 𝜎 dans S𝑛 on a 𝜎 ◦ 𝑠 ◦ 𝜎 −1 = 𝜎 (𝑎 1 ) 𝜎 (𝑎 2 ) · · · 𝜎 (𝑎𝑝 )


2 Utiliser la question précédente pour montrer que toute transposition (𝑖 𝑗)


est une composée de transpositions de la forme (1 𝑘).
En déduire que les transpositions (1 2), (1 3),. . . ,(1 𝑛) engendrent S𝑛 .
3 Montrer que les transpositions (1 2), (2 3), . . . , (𝑛 − 1 𝑛) engendrent S𝑛 .

Exercice 1.19
Montrer que les matrices de transvections de M2 (K) engendrent le groupe
des matrices de déterminant 1 (noté SL2 (K)).

Classe MP** page 17 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Les anneaux
chapitre 2

I
La structure d’anneau

I.1 Les anneaux et les corps

Définition 2.1

On appelle anneau tout triplet (𝐴, +, ·) où 𝐴 est un ensemble non vide et +


et · deux lois de compositions internes de 𝐴 telles que
i (𝐴, +) est un groupe commutatif ;
ii la loi · est associative et admet un élément neutre ;
iii la loi · est distributive par rapport à la loi + :

∀(𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ 𝐴3 𝑥 · (𝑦 + 𝑧) = 𝑥 · 𝑦 + 𝑥 · 𝑧
(𝑦 + 𝑧) · 𝑥 = 𝑦 · 𝑥 + 𝑧 · 𝑥

En outre l’anneau (𝐴, +, ·) est dit commutatif si la loi · est commutative. Il est
dit un corps si et seulement s’il est commutatif et tout élément de 𝐴r{0𝐴 } est
inversible pour la loi ·

Vocabulaire

Soit (𝐴, +, ·) un anneau.


Un inversible de 𝐴 est par définition un élément inversible pour la loi ·. On
note 𝐴× l’ensemble des inversibles de 𝐴.
n.b. Si 𝐴 est commutatif, il est donc un corps si 𝐴× = 𝐴r{0𝐴 }.

page 18 / 45
Cours Les anneaux

Remarque 2.1

Soit (𝐴, +, ·) un anneau. Alors


0𝐴 = 1𝐴 ⇐⇒ 𝐴 = {0𝐴 }
Si 1𝐴 = 0𝐴 on dit que 𝐴 est nul. Si 𝐴 n’est pas nul alors 0𝐴 ne peut être
inversible car 0𝐴 · 𝑥 = 0𝐴 pour tout 𝑥 ∈ 𝐴.

Propriétés 2.1

Soit (𝐴, +, ·) est un anneau.


2.1.1 ∀𝑥 ∈ 𝐴, 0𝐴 · 𝑥 = 𝑥 · 0𝐴 = 0𝐴
2.1.2 (𝐴×, ·) est un groupe. On l’appelle groupe des inversibles de 𝐴.

Définition 2.3

Soit (𝐴, +, ·) un anneau.


1 On dit (𝐴, +, ·) est un anneau intègre s’il est non nul et
i. il est commutatif ;
ii. ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐴2, 𝑥 · 𝑦 = 0𝐴 =⇒ 𝑥 = 0𝐴 ou 𝑦 = 0𝐴 .
vocabulaire l’axiome ii. s’exprime en disant que 𝐴 est sans diviseurs de zéros.

2 On dit que (𝐴, +, ·) est un corps s’il est non nul et


i. il est commutatif ;
ii. 𝐴× = 𝐴r{0𝐴 }.

Propriétés 2.2

2.2.1 Tout corps est un anneau intègre.


2.2.2 Si (𝐴, +, ·) est un anneau intègre alors pour tout 𝑎 ∈ 𝐴r{0𝐴 } on a
∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐴2, 𝑎 · 𝑥 = 𝑎 · 𝑦 =⇒ 𝑥 = 𝑦

Exemples 2.1

2.1.1(Z, +, ·) est un anneau intègre. Il n’est pas un corps car ses seuls
éléments inversibles sont 1 et −1.
2.1.2 (Q, +, ·), (R, +, ·) et (C, +, ·) sont des corps.
2.1.3Si (𝐴, +, ·) et (𝐴 0, +, ·) sont des anneaux alors 𝐴 × 𝐴 0, muni des lois
produit des lois + et · de 𝐴 et de 𝐴 0, est un anneau.

Classe MP** page 19 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

exemples 2.1 (suite)

2.1.4 M𝑛 (K) muni de l’addition et de la multiplication des matrices est un


anneau. Si 𝑛 > 2, Il n’est pas commutatif et il n’est pas sans diviseurs de
zéros car il existe toujours des matrices non nulles 𝐴 et 𝐵 telles que 𝐴𝐵 = 0.
n.b. La multiplication matricielle n’est une lci que si on utilise des matrices carrées.
L’ensemble M𝑚,𝑛 (K) est un K-espace vectoriel, mais il n’est un anneau que si 𝑚 = 𝑛.

2.1.5 Soit 𝐼 un intervalle non trivial de R. L’ensemble R𝐼 des applications de


𝐼 dans R muni de l’addition et de la multiplication naturelles des fonctions
réelles est un anneau commutatif.
Un élément 𝑓 de R𝐼 est inversible si et seulement si 𝑓 (𝑥) ≠ 0 pour tout 𝑥 ∈ 𝐼
et dans ce cas son inverse et noté 𝑓1 .
R𝐼 n’est pas intègre non plus. Par exemple si 𝐽 est un intervalle inclus
strictement dans 𝐼 , 𝑓 et 𝑔 sont deux fonctions non partout nulles sur 𝐼 mais
telle que 𝑓 soit nulle sur 𝐽 et 𝑔 nulle sur 𝐼 r 𝐽 alors 𝑓 · 𝑔 = 0.
2.1.6K[𝑋 ] muni de l’addition et de la multiplication des polynômes est un
anneau commutatif. Il est intègre grâce à la propriété :
2
∀(𝑃, 𝑄) ∈ K[𝑋 ] , deg(𝑃𝑄) = deg 𝑃 + deg 𝑄
Nous verrons que ces seuls éléments inversibles sont les polynômes constants
non nuls.
2.1.7 K(𝑋 ) l’ensemble des fractions rationnelles à coefficients dans K est
un corps. C’est le plus petit corps qui contient l’anneau K[𝑋 ]. L’inverse
d’une fraction non nulle 𝑄𝑃 est simplement 𝑄𝑃 .

I.2 Les sous-anneaux

Dans cette section (𝐴, +, ·) est un anneau donné.

Définition 2.4

Une partie 𝐵 de 𝐴 est dite un sous-anneau de (𝐴, +, ·) si 𝐵 est stable pour les
lois + et ·, 1𝐴 ∈ 𝐵 et (𝐵, +, ·) soit un anneau.

Remarque 2.2

La condition i. De la définition semble non naturelle comparée à la définition

Classe MP** page 20 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

remarque 2.2 (suite)

d’un sous-groupe par exemple. Elle a un but. Elle sert à écarter les cas des
parties 𝐵 de 𝐴 qui sont des anneaux pour les lois de 𝐴 mais ont leurs propres
éléments neutres pour la loi ·.
par exemple Dans M2 (R) on considère la partie 𝐵 = { 𝑥0 00 / 𝑥 ∈ R}. 𝐵 vérifie la

condition ii. 𝐵 ne contient pas 𝐼 2 et son élément neutre pour la multiplication est 10 00 .
Il n’est donc pas un sous-anneau de M2 (R) bien qu’il soit lui même un anneau pour
les mêmes loi.

Proposition 2.3

Soit 𝐵 une partie de 𝐴. 𝐵 est un sous-anneau de (𝐴, +, ·) si et seulement si


i 1𝐴 ∈ 𝐵 ;
ii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐵 2, 𝑥 − 𝑦 ∈ 𝐵 ;
iii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐵 2, 𝑥 · 𝑦 ∈ 𝐵.

Définition 2.5

Soit (𝐾, +, ·) un corps. On appelle sous-corps de (𝐾, +, .) toute partie 𝐿 de 𝐾


stable pour les lois + et ·, contient 1𝐾 et telle que (𝐿, +, ·) soit un corps.

Proposition 2.4

Soit (𝐾, +, ·) un corps. Soit 𝐿 une partie de 𝐾.


𝐿 est un sous-corps de (𝐾, +, ·) si et seulement si
i 1𝐾 ∈ 𝐿 ;
ii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐿 2, 𝑥 − 𝑦 ∈ 𝐿 ;
iii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ (𝐿r{0𝐾 }) 2, 𝑥 −1 · 𝑦 ∈ 𝐿.

Exemples 2.2

2.2.1 Le seul sous-anneaux de (Z, +, ·) est Z lui-même.


2.2.2 Z[i] := {𝑎 + i𝑏 / (𝑎, 𝑏) ∈ Z2 } est un sous-anneau de (C, +, ·).
2.2.3 Q[i] := {𝑎 + i𝑏 / (𝑎, 𝑏) ∈ Q2 } est un sous-corps de (C, +, ·).
2.2.4 C(𝐼, 𝑅), l’ensemble des fonctions continues de 𝐼 dans R, est un sous-
anneau de (R𝐼 , +, ·).
2.2.5Soit une matrice carrée 𝐴 ∈ M𝑛 (K). L’ensemble C(𝐴) des matrices
de M𝑛 (K) qui commutent avec 𝐴 est un sous-anneau de M𝑛 (K).

Classe MP** page 21 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

I.3 Les morphismes d’anneaux

Dans cette section (𝐴, +, ·) et (𝐴 0, +, ·) sont des anneaux donnés.

Définition 2.6

On appelle morphisme d’anneau de (𝐴, +, ·) dans (𝐴 0, +, ·) toute application 𝑓


de 𝐴 dans 𝐴 0 telle que
i 𝑓 (1𝐴 ) = 1𝐴0 ;
ii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐴2, 𝑓 (𝑥 + 𝑦) = 𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑦) ;
iii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐴2, 𝑓 (𝑥 · 𝑦) = 𝑓 (𝑥) · 𝑓 (𝑦).
𝑓 est dit un isomorphisme d’anneaux s’il est en plus bijectif.

Remarque 2.3

Si (𝐴, +, ·) et (𝐴 0, +, .) sont des corps, un morphisme d’anneaux entre les


deux est dit un morphisme de corps. Noter que dans ce cas on peut remplacer
la condition 𝑓 (1𝐴 ) = 1𝐴0 par « 𝑓 est non partout nulle ». Grâce à la structure
de groupe de (𝐴r{0𝐴 }, ·) on aura forcément 𝑓 (1𝐴 ) = 1𝐴0 .

Notations

Si 𝑓 est un morphisme d’anneaux de (𝐴, +, ·) dans (𝐴 0, +, ·) alors par définition


Ker 𝑓 := {𝑥 ∈ 𝐴 / 𝑓 (𝑥) = 0𝐴0 }

Proposition 2.5

Soit 𝑓 un morphisme d’anneau de (𝐴, +, ·) dans (𝐴 0, +, ·). Alors 𝑓 est injectif


si et seulement si Ker 𝑓 = {0𝐴 }.

Remarques 2.4

2.4.1 Contrairement aux morphismes de groupes, à moins que 𝐴 0 = {0𝐴0 }, le


noyau d’un morphisme d’anneaux 𝑓 : 𝐴 −→ 𝐴 0 ne peut être un sous-anneau
de (𝐴, +, ·). Pour la simple raison que 𝑓 (1𝐴 ) = 1𝐴0 et donc 1𝐴 ∉ Ker 𝑓 .
2.4.2 Tout morphisme de corps est injectif.

Classe MP** page 22 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

Exemples 2.3

2.3.1 Le seul morphisme d’anneau de (Z, +, ·) dans lui même est idZ .
2.3.2 Soit 𝑃 ∈ M𝑛 (K) une matrice inversible. Alors l’application
𝑓 : M𝑛 (K) −→ M𝑛 (K)
𝑀 ↦−→ 𝑃𝑀𝑃 −1
est un isomorphisme d’anneaux.

I.4 Les algèbres

K désignera un corps. Dans la pratique ce sera R ou C.

Définition 2.8

On appelle K-algèbre tout quadruplet (𝐴, +, ·, ×) tels que


i (𝐴, +, ·) est un K-espace vectoriel ;
ii (𝐴, +, ×) est un anneau ;
iii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐴2, ∀(𝜆, 𝜇) ∈ K, (𝜆𝑥) × (𝜇𝑦) = (𝜆𝜇) (𝑥 × 𝑦).
n.b. La structure de K-ev de 𝐴 définit les liens entre + et ·. Sa structure d’anneau définit
les liens entre + et ×. Il fallait une propriété qui lie entre × et ·. D’où l’axiome iii.

Remarque 2.5

On peut reformuler la définition d’une K-algèbre de la façon suivante :


i la loi × admet un élément neutre (noté bien sûr 1𝐴 ) ;
ii (𝐴, +, ·) est un K-espace vectoriel ;
iii l’application (𝑥, 𝑦) ↦−→ 𝑥 × 𝑦 est K-bilinéaire.

Définition 2.9

Soit (𝐴, +, ·, ×) une K-algèbre. Une partie 𝐵 de 𝐴 est dite une sous-algèbre de
(𝐴, +, ·, ×) si 𝐵 est stable pour les trois lois +, · et × et
i 1𝐴 ∈ 𝐵 ;
ii (𝐵, +, ·, ×) est une K-algèbre.
n.b. Ce qui revient à dire que 𝐵 est à la fois un sous-espace vectoriel de (𝐴, +, ·) et un
sous-anneau de (𝐴, +, ×)

Classe MP** page 23 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

Proposition 2.6

Soient (𝐴, +, ·, ×) une K-algèbre et 𝐵 une partie de 𝐴. 𝐵 est une sous-algèbre


de (𝐴, +, ·, ×) si et seulement si
i 1𝐴 ∈ 𝐵 ;
ii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐵 2, ∀𝜆 ∈ K, 𝑥 + 𝜆𝑦 ∈ 𝐵 ;
iii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐵 2, 𝑥 × 𝑦 ∈ 𝐵.

Définition 2.10

Soient (𝐴, +, ·, ×) et (𝐴 0, +, ·, ×) deux K-algèbres. On appelle morphisme d’al-


gèbres de (𝐴, +, ·, ×) vers (𝐴 0, +, ·, ×) toute application 𝑓 : 𝐴 −→ 𝐴 0 telle que
i 𝑓 (1𝐴 ) = 1𝐴0 ;
ii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐴2, ∀𝜆 ∈ K, 𝑓 (𝑥 + 𝜆𝑦) = 𝑓 (𝑥) + 𝜆𝑓 (𝑦) ;
iii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐴2, 𝑓 (𝑥 × 𝑦) = 𝑓 (𝑥) × 𝑓 (𝑦).
n.b. Ces conditions reviennent exactement à dire que 𝑓 est à la fois une application
linéaire et un morphisme d’anneaux.

I.5 Identités remarquables

Proposition 2.7

Soit (𝐴, +, ·) un anneau. Soient 𝑎 et 𝑏 deux éléments de 𝐴 tels que 𝑎 · 𝑏 = 𝑏 · 𝑎.


Alors pour tout 𝑛 ∈ N
𝑛   𝑛−1
𝑛
Õ 𝑛 Õ
(𝑎 + 𝑏) = 𝑎𝑘 · 𝑏 𝑛−𝑘 𝑎𝑛 − 𝑏 𝑛 = (𝑎 − 𝑏) · 𝑎𝑘 𝑏 𝑛−𝑘−1
𝑘
𝑘=0 𝑘=0

n.b. Ces résultats sont bien sûr également valables dans un corps ou une algèbre.

I.6 Exercices d’approfondissement

Exercice 2.1
Montrer que tout anneau intègre fini est un corps.

Classe MP** page 24 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

Exercice 2.2
Montrer que idQ est le seul morphisme de corps de Q dans lui même.

Exercice 2.3
Soit 𝑓 : 𝐴 −→ 𝐴 0 un morphisme d’anneau.
1
 −1 𝑥 ∈ 𝐴.−1Montrer que si 𝑥 est inversible alors 𝑓 (𝑥) est inversible et
Soit
𝑓 (𝑥) = 𝑓 (𝑥 ).
2 Montrer que si 𝑓 est bijectif alors 𝑓 (𝐴× ) = 𝐴 0× .

Exercice 2.4

1 Montrer que tout sous-corps de C contient Q.


2 Montrer que tout morphisme de corps de C sur lui même laisse invariants
les éléments de Q.

Exercice 2.5
Soit (𝐾, +, ·) un corps. On suppose que 𝐾 est fini et on note 𝑝 l’ordre de 1𝐴
dans le groupe (𝐾, +). Le nombre 𝑝 est appelé caractéristique du corps 𝐾.
1 Montrer que 𝑝 est un nombre premier.
2 Montrer que le cardinal de 𝐾 est de la forme 𝑝 𝛼 , 𝛼 ∈ N∗ .
3 Montrer que pour tout 𝑥 ∈ 𝐾, 𝑝𝑥 = 0𝐴 .
4 Montrer l’application 𝑓 : 𝑥 ↦−→ 𝑥 𝑝 est un morphisme de corps.

Exercice 2.6
Soit (𝐾, +, ·) un corps fini. Montrer que (𝐾 r{0𝐾 }, ·) est un groupe cyclique.

Exercice 2.7
Soit une matrice carrée 𝐴 ∈ M𝑛 (K). Montrer que l’ensemble
K[𝐴] := Vect{𝐴𝑘 /𝑘 ∈ N}
est une sous-algèbre de M𝑛 (K).

Classe MP** page 25 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

II
L’anneau Z/𝑛Z

Rappels

Dans toute cette section, 𝑛 désignera un entier non nul.


On définit dans Z, la relation de congruence modulo 𝑛 par
∀(𝑥, 𝑦) ∈ Z2, 𝑥 ≡ 𝑦 [𝑛] ⇐⇒ 𝑛 | 𝑦 − 𝑥
C’est une relation d’équivalence. La classe d’équivalence d’un élément 𝑘 de Z
est noté 𝑘.
2.4.1 La concurrence modulo 𝒏 est une relation d’équivalence dans Z
Il est en effet assez simple de justifier qu’elle réflexive, symétrique et transitive.
2.4.2 classes de congruence et ensemble Z/𝑛Z
Pour tout 𝑘 ∈ Z la classe d’équivalence de 𝑘 pour la congruence modulo 𝑛 est
définie par
𝑘 := {𝑥 ∈ Z / 𝑥 ≡ 𝑘 [𝑛]}
𝑘 est dit un représentant de la classe de congruence 𝑘. Noter que 𝑘 = ℎ si
𝑘 ≡ ℎ [𝑛] et donc les représentants de la classe 𝑘 sont tous les entiers ℎ
congrus à 𝑘.
D’autre part, par division euclidienne, il existe 𝑞 ∈ Z et 𝑟 ∈ N tels que
𝑘 = 𝑞𝑛 + 𝑟 et 0 6 𝑟 < 𝑛
On a alors 𝑘 = 𝑟 avec 𝑟 ∈ [[0, 𝑛 − 1]].
On note Z/𝑛Z l’ensemble des classes de congruence modulo 𝑛. Nous venons
de montrer que

Z/𝑛Z = {0, 1, . . . 𝑛 − 1}.


En particulier Card Z/𝑛Z = 𝑛
[𝑛]
n.b. S’il y a risque de confusion, on notera 𝑘 la classe de congruence de 𝑘 modulo 𝑛.
2.4.3 addition et multiplication dans Z/𝑛Z
Il est naturel de penser à définir une addition et un multiplication des classes
de congruence en posant pour tous 𝑘, ℎ ∈ Z

𝑘 +ℎ = 𝑘 +ℎ 𝑘 · ℎ = 𝑘ℎ (2.4.1)
Mais ces définitions posent un problème. Ces définitions dépendent des re-
présentants 𝑘 et ℎ des classes 𝑘 et ℎ. En d’autre termes, rien ne garantit à ce

Classe MP** page 26 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

0 0
stade que lorsque 𝑘 = 𝑘 et ℎ = ℎ on aura 𝑘 + ℎ = 𝑘 0 + ℎ 0, ni 𝑘ℎ = 𝑘 0ℎ 0. C’est
pourtant le cas :

𝑘 ≡ 𝑘0 [𝑛] et ℎ ≡ ℎ 0 [𝑛] =⇒ 𝑘 + ℎ ≡ 𝑘 0 + ℎ 0 [𝑛]


𝑘 ≡ 𝑘0 [𝑛] et ℎ ≡ ℎ 0 [𝑛] =⇒ 𝑘ℎ ≡ 𝑘 0ℎ 0 [𝑛]
On dit que la congruence est compatible avec l’addition et la multiplication
dans Z. Les lois + et · dans (2.4.1) sont donc bien définies.

Propriétés 2.8

2.8.1 (Z/𝑛Z, +, ·) est un anneau commutatif.


2.8.2Le groupe (Z/𝑛Z, +) est cyclique et ses générateurs sont les classes 𝑘
avec 𝑘 ∈ [[1, 𝑛]] et 𝑘 ∧ 𝑛 = 1.
2.8.3Pour tout 𝑘 ∈ Z, la classe 𝑘 est inversible dans Z/𝑛Z si et seulement si
𝑘 ∧ 𝑛 = 1. En d’autres termes
Z/𝑛Z) × = {𝑘 / 𝑘 ∈ [[1, 𝑛]] et 𝑘 ∧ 𝑛 = 1}

n.b. si 𝑘 ∧ 𝑛 = 1 et 𝑢, 𝑣 sont des entiers tels que 𝑢𝑘 + 𝑣𝑛 = 1 alors (𝑘) −1 = 𝑢.

2.8.4 (Z/𝑛Z, +, ·) est un corps si et seulement si 𝑛 est un nombre premier.

Remarques 2.6

2.6.1 𝑘 est un générateur du groupe (Z/𝑛Z, +) si et seulement il est un


inversible de l’anneau (Z/𝑛Z, +, ·). Ce qui équivaut à 𝑘 ∧ 𝑛 = 1.
2.6.2 On déduit que l’indicateur d’Euler 𝜑 (𝑛) de 𝑛 est aussi égal au nombre
des inversibles de (Z/𝑛Z, +, .).
2.6.3 Attention
Le caractère cyclique de Z/𝑛Z concerne sa structure pour la loi +. Déterminer
l’ordre d’un élément du groupe (Z/𝑛Z) ×, ·), et à fortiori si ce groupe est
cyclique, n’est pas un problème simple et n’est pas couvert par le programme
des classes préparatoires.

Théorème 2.9 théorème d’Euler

∀𝑘 ∈ Z, 𝑘 ∧ 𝑛 = 1 =⇒ 𝑘 𝜑 (𝑛) ≡ 1 [𝑛]

Classe MP** page 27 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

Théorème 2.10 théorème chinois

1 Soient 𝑚 et 𝑛 deux entiers strictement positifs premiers entre eux. Soient


𝑎 et 𝑏 deux entiers quelconques. Le système d’équations
(
𝑥 ≡ 𝑎 [𝑛]
𝑥 ≡ 𝑏 [𝑚]
admet comme ensemble des solutions une classe de congruence modulo 𝑚𝑛.
En d’autre termes, il existe 𝑥 0 ∈ Z tel que
(
𝑥 ≡ 𝑎 [𝑛]
⇐⇒ 𝑥 ≡ 𝑥 0 [𝑚𝑛]
𝑥 ≡ 𝑏 [𝑚]

2 L’application Z/𝑛𝑚Z −→ Z/𝑛Z × Z/𝑚Z


[𝑛𝑚] [𝑛] [𝑚]
𝑘 ↦−→ (𝑘 ,𝑘 )
est bien définie et elle constitue un isomorphisme d’anneaux.

Corollaire 2.11

Si 𝑚 et 𝑛 sont des entiers naturels non nuls premiers entre eux alors
𝜑 (𝑚𝑛) = 𝜑 (𝑚)𝜑 (𝑛)

Corollaire 2.12 expression de l’indicatrice d’Euler

1 Pour tout nombre premier 𝑝 et pour tout entier strictement positif 𝛼


𝜑 (𝑝 𝛼 ) = 𝑝 𝛼−1 (𝑝 − 1).
2 Soit une entier 𝑛 ≥ 2 et soient 𝑝 1, 𝑝 2, . . . , 𝑝𝑟 ses diviseurs premiers (dis-
tincts). Alors
𝑟 
Ö 1
𝜑 (𝑛) = 𝑛 1−
𝑝𝑘
𝑘=1

II.1 Exercices d’approfondissement


Exercice 2.8
On écrit les entiers dans un système décimal. Rappeler comment on teste la
divisibilité par 3 et par 5. Proposer des tests de divisibilité par 7 et par 11.

Classe MP** page 28 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

Exercice 2.9
7
Quel est le dernier chiffre dans l’écriture décimale de 77 .

Exercice 2.10
Montrer qu’il y a une infinité de nombres premiers de la forme 4𝑘 − 1.

Exercice 2.11 theorème de Wilson


Soit 𝑛 ∈ N∗ . Montrer que 𝑛 est premier si et seulement s’il divise (𝑛 − 1)! + 1.

Exercice 2.12


 𝑥 ≡1 [3]


Résoudre 𝑥 ≡4 [5]

𝑥 ≡ 2

[7]

Exercice 2.13

cyclique des groupes (Z/5Z) ×, · , (Z/11Z) ×, · et


 
Étudier le caractère
(Z/18Z) ×, · .


Exercice 2.14
Montrer que (Z/4Z) × est cyclique mais que (Z/2𝛼 Z) × ne l’est cyclique pas si
𝛼 > 2.

Exercice 2.15
Soient 𝑎, 𝑏 ∈ N∗ . Montrer que si 𝑎 ∧ 𝑏 = 1 alors (𝑎 + 𝑏) ∧ (𝑎𝑏) = 1.

Exercice 2.16
On note pour tout 𝑛 ∈ N∗ , 𝑀𝑛 = 2𝑛 − 1. Soient 𝑎, 𝑏 ∈ N∗ .
1 Montrer que si 𝑎 | 𝑏 alors 𝑀𝑎 divise 𝑀𝑏 . En déduire que si 𝑀𝑎 est premier
alors 𝑎 est premier.
2 Montrer que si 𝑟 est le reste de la division euclidienne de 𝑏 par 𝑎 alors 𝑀𝑟
est le reste de la division euclidienne de 𝑀𝑏 par 𝑀𝑎 .
3 Justifier que (2𝑎 − 1) ∧ (2𝑏 − 1) = 2𝑎∧𝑏 − 1.

Classe MP** page 29 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

III
Idéaux d’un anneau intègre

Dans toute cette section, (𝐴, +, ·) est un anneau commutatif et (𝐴 0, +, ·) un


anneau quelconque tous les deux non nuls.

III.1 La notion d’idéal

Définition 2.11

On appelle idéal de (𝐴, +, ·) toute partie 𝐼 de 𝐴 telle que


i 𝐼 est un sous-groupe de (𝐴, +).
ii ∀𝑎 ∈ 𝐴, ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑎𝑥 ∈ 𝐼 (propriété d’absorption)

Proposition 2.13

Une partie 𝐼 de 𝐴 est un idéal de (𝐴, +, ·) si et seulement si


i 𝐼 ≠ ∅;
ii ∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐼 2, 𝑥 − 𝑦 ∈ 𝐼 ;
iii ∀𝑎 ∈ 𝐴, ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑎 · 𝑥 ∈ 𝐼 .

Proposition 2.14

Pour tout morphisme d’anneaux 𝑓 : 𝐴 −→ 𝐴 0, Ker 𝑓 est un idéal de (𝐴, +, ·).

Remarques 2.7

Soit 𝐼 un idéal de (𝐴, +, ·)


2.7.1 Si 𝐼 contient 1𝐴 alors 𝐼 = 𝐴.
2.7.2 Si 𝐼 contient un inversible de 𝐴 alors 𝐼 = 𝐴.
2.7.3 Les seuls idéaux d’un corps (𝐾, +, ·) sont {0𝐾 } et 𝐾.
n.b. On comprend ainsi que la notion d’idéal n’est intéressante que dans les anneaux
qui sont pauvres en éléments inversibles. Les idéaux sont utilisés pour définir une
arithmétique dans un anneau intègre donné.

Classe MP** page 30 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

Proposition 2.15
1 L’intersection de toute famille d’idéaux de (𝐴, +, ·) est un idéal de (𝐴, +, ·).
2 Si 𝐼 et 𝐽 sont des idéaux de (𝐴, +, ·) alors l’ensemble
𝐼 + 𝐽 := {𝑥 + 𝑦 / 𝑥 ∈ 𝐼 et 𝑦 ∈ 𝐽 }
est un idéal de (𝐴, +, ·)

Exemples 2.4

2.4.1 L’ensemble des fonctions de RR qui s’annulent en 0 est un idéal de


(RR, +, ·).
2.4.2 𝐴 × {0𝐴 } est un idéal de l’anneau produit (𝐴 × 𝐴, +, ·).

III.2 Arithmétique élémentaire dans un anneau intègre


Proposition 2.16
Pour tout 𝑥 ∈ 𝐴, l’ensemble
𝑥𝐴 := {𝑥𝑎 / 𝑎 ∈ 𝐴}
est un idéal de 𝐴. C’est le plus petit idéal de 𝐴 contenant 𝑥. On l’appelle pour
cela idéal de (𝐴, +, ·) engendré par 𝑥.

Théorème 2.17 idéaux de Z

Les idéaux de (Z, +, ·) sont les ensembles 𝑛Z, 𝑛 ∈ /𝑁 .

Définition 2.12
Soient 𝑥 et 𝑦 des éléments de 𝐴.
1 On dit que 𝑥 divise 𝑦 si et seulement s’il existe 𝑎 ∈ 𝐴 tel que 𝑦 = 𝑎𝑥.
2 On dit que 𝑦 est associé à 𝑥 si et seulement s’il existe 𝑎 ∈ 𝐴× tel que
𝑦 = 𝑎𝑥.

Propriétés 2.18
Soient deux éléments non nuls 𝑥 et 𝑦 de 𝐴.
2.18.1 𝑥 divise 𝑦 si et seulement si 𝑦𝐴 ⊂ 𝑥𝐴.
2.18.2 les assertions suivantes sont équivalentes
i 𝑥 et 𝑦 sont associés ;

Classe MP** page 31 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

propriétés 2.18 (suite)

ii 𝑥 divise 𝑦 et 𝑦 divise 𝑥 ;
iii 𝑥𝐴 = 𝑦𝐴.
n.b. La propriété iii. Ci-dessus implique entre autre que les générateurs de l’idéal 𝐼 = 𝑥𝐴
sont tous les éléments de 𝐴 associés à 𝑥.

Remarques 2.8

2.8.1 Certains anneaux vérifient la propriété suivante


Pour tout idéal 𝐼 de (𝐴, +, ·), il existe 𝑥 ∈ 𝐴 tel que 𝐼 = 𝑥𝐴.
Un tel anneau est dit un anneau principal. Les anneaux (Z, +, ·) et (K[𝑋 ], +, ·)
par exemple sont principaux.
Dans de tels anneaux, il est possible de mettre en place une arithmétique
qui rappelle largement celles qu’on connait dans Z et dans K[𝑋 ]. C’est ce
qui explique d’ailleurs les ressemblances entre ces deux dernières (Bezout,
Gauss,. . . ).
2.8.2 Pour l’exemple, nous allons voir comment définir la notion de pgcd
dans un anneau principal en utilisant la notion d’idéal :
On suppose que l’anneau (𝐴, +, ·) est principal.
Soient deux éléments non nuls 𝑥 et 𝑦 de 𝐴. La somme 𝑥𝐴 + 𝑦𝐴 est un
idéal de (𝐴, +, ·). Il existe donc 𝑧 ∈ 𝐴 tel que
𝑥𝐴 + 𝑦𝐴 = 𝑧𝐴 (2.8.2)
𝑧 est dit un pgcd de 𝑥 et 𝑦. On constatera que si 𝑧 est un pgcd de 𝑥 et
𝑦 alors tous les éléments de 𝐴 associés à 𝑧 sont aussi des pgcd de 𝑥
et 𝑦. Faute d’un moyen pour distinguer entre ces derniers, on évite de
parler du pgcd (il n’est pas unique comme dans Z ou dans K[𝑋 ]).
Remarquons maintenant que puisque 𝑥𝐴 ⊂ 𝑥𝐴 + 𝑦𝐴 alors 𝑥𝐴 ⊂ 𝑧𝐴 et
donc 𝑧 divise 𝑥. De même 𝑧 divise 𝑦. Ensuite 𝑧 ∈ 𝑧𝐴 donc 𝑧 ∈ 𝑥𝐴 + 𝑦𝐴.
Par suite il existe 𝑎, 𝑏 ∈ 𝐴 tel que 𝑧 = 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦. Il en découle que tout
diviseur commun de 𝑥 et de 𝑦 est un diviseur de 𝑧.
La propriété (2.8.2) permet donc de retrouver la caractérisation familière
du pgcd :
(
𝑧 | 𝑥 et 𝑧 | 𝑦
∀𝜔 ∈ 𝐴, 𝜔 | 𝑥 et 𝜔 | 𝑦 =⇒ 𝜔 | 𝑧

Classe MP** page 32 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Les anneaux

Exercice 2.17
Montrer que Z[𝑋 ] est un anneau intègre. Quels sont ses inversibles ? Comment
y définir la notion de polynôme irréductible ? Est-il un anneau principal ?

Exercice 2.18
Montrer que l’anneau des polynômes à deux indéterminées K[𝑋, 𝑌 ] est intègre
mais non principal.

Exercice 2.19
Soient (𝐾, +, .) un corps et 𝐿 un sous-corps de 𝐾. 𝐾 peut être regardé comme
une 𝐿-algèbre. On suppose que 𝐾 est de dimension finie sur 𝐿 et on note :
[𝐾 : 𝐿] = dim𝐿 𝐾
1 Soit un sous-corps 𝐻 de 𝐾 tel que 𝐿 ⊂ 𝐻 . Montrer que
[𝐾 : 𝐿] = [𝐾 : 𝐻 ] [𝐻 : 𝐿]
2 Soit 𝜔 ∈ 𝐾 r 𝐿. Montrer qu’il existe au moins un polynôme non nul
𝑃 ∈ 𝐿[𝑋 ] tel que 𝑃 (𝜔) = 0. Montrer qu’il existe un unique polynôme 𝜋
unitaire et irréductible sur 𝐿 tel que
∀𝑃 ∈ 𝐿[𝑋 ], 𝑃 (𝜔) = 0 =⇒ 𝜋 | 𝑃
3 On pose 𝐿[𝜔] = {𝑃 (𝜔) / 𝑃 ∈ 𝐿[𝑋 ]}. Montrer que 𝐿[𝜔] est un sous-corps
de 𝐾 et que [𝐿[𝜔] : 𝐿] = deg 𝜋.

Classe MP** page 33 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Arithmétiqe dans K[𝑋 ]
chapitre 3

Rappel et notations

On considère dans la suite un corps K (dans la pratique K = R ou K = C). On


note K[𝑋 ] l’ensemble des polynômes à coefficients dans 𝐾.
3.1.1 ∀(𝑃, 𝑄) ∈ (K[𝑋 ]) 2, deg(𝑃𝑄) = deg 𝑃 + deg 𝑄.
3.1.2 ∀(𝑃, 𝑄) ∈ (K[𝑋 ]) 2, deg(𝑃, 𝑄) 6 max(deg 𝑃, deg 𝑄)
avec égalité si deg 𝑃 ≠ deg 𝑄.
3.1.3 Théorème de la division euclidienne
Pour tout couple de polynômes (𝐴, 𝐵) ∈ K[𝑋 ] 2 , il existe un unique couple
(𝑄, 𝑅) ∈ (K[𝑋 ]) 2 tel que
𝐴 = 𝑄𝐵 + 𝑅 et
deg 𝑄 < deg 𝐵
𝑛
Í
3.1.4 Par définition, le polynôme dérivé de 𝑃 = 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 ∈ K[𝑋 ] est
𝑘=0
𝑛
Õ
𝑃0 = 𝑘𝑎𝑘 𝑋 𝑘−1
𝑘=1
On note 𝑃 (𝑘) le 𝑘 ème polynôme dérivé de 𝑃.
n.b. Cette définition n’utilise pas la notion de limite. Elle est purement algébrique et
elle est valable quelque soit le corps K.
𝑛
Í
3.1.5 Soit un polynôme 𝑃 = 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 ∈ K[𝑋 ]. On appelle fonction polyno-
𝑘=1
miale associée à 𝑃, l’application, notée également 𝑃, définie sur K par
Õ𝑛
∀𝑥 ∈ K, 𝑃 (𝑥) = 𝑎𝑘 𝑥 𝑘
𝑘=1
n.b. Il est essentiel de distinguer entre la variable 𝑥 et l’indéterminée 𝑋 , entre le poly-
nôme 𝑃 lui même et la fonction polynomiale associée. Il n’est par exemple pas acceptable
d’écrire quelque choses comme « pour 𝑋 = 1. . . »

page 34 / 45
Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

I
L’anneau K[𝑋 ]

I.1 Structures de K[𝑋 ]


Proposition 3.1

1 (K[𝑋 ], +, ·) est un anneau intègre. Il est aussi une K-algèbre.


2 Les inversibles de K[𝑋 ] sont les polynômes constants non nuls.

Exemples 3.1

Donner des exemples de sous-anneaux et de sous-algèbres de K[𝑋 ].

I.2 Les idéaux dans K[𝑋 ]


Rappels

Les notions de divisibilité et d’éléments associés sont les mêmes que celles
vues dans le cadre d’un anneau intègre en général. Il s’agit simplement dans
la suite de cet encadré d’une adaptation au contexte.
3.2.1 Pour deux polynômes 𝐴 et 𝐵 de K[𝑋 ]

𝐵 | 𝐴 ⇐⇒ ∃𝑄 ∈ K[𝑋 ] ; 𝐴 = 𝑄𝐵
⇐⇒ 𝐵K[𝑋 ] ⊂ 𝐴K[𝑋 ]

n.b. tout polynôme divise 0. Seul 0 est divisible par 0.

3.2.2 Si 𝐴 et 𝐵 sont deux polynômes non nuls de K[𝑋 ] alors

𝐴 est 𝐵 sont associés ⇐⇒ ∃𝜆 ∈ K∗ ; 𝐵 = 𝜆𝐴


⇐⇒ 𝐵 | 𝐴 et 𝐴 | 𝐵
⇐⇒ 𝐵 | 𝐴 et deg 𝐴 = deg 𝐵
⇐⇒ 𝐴K[𝑋 ] = 𝐵K[𝑋 ]

Remarque 3.1

Soit 𝑃 ∈ K[𝑋 ] un polynôme non nul. Les générateurs de l’idéal 𝐼 = 𝑃K[𝑋 ]

Classe MP** page 35 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

remarque 3.1 (suite)

sont tous les polynômes associés à 𝑃. Il y’en a en particulier un seul qui est
unitaire, le polynôme 𝑎1 𝑃 où 𝑎 est le coefficient dominant de 𝑃.

Théorème 3.2 Idéaux de K[𝑋 ]

Pour tout idéal non nul 𝐼 de K[𝑋 ], il existe un unique polynôme unitaire 𝜋 tel
que
𝐼 = 𝜋K[𝑋 ]
résultat important

II
PGCD et PPCM de deux polynômes

Théorème et définition 3.3 définition du pgcd


Soient deux polynômes non nuls 𝑃 et 𝑄 de K[𝑋 ].
1 On appelle pgcd de 𝑃 et 𝑄, et on note 𝑃 ∧ 𝑄, l’unique polynôme unitaire
𝐷 ∈ K[𝑋 ] tel que
𝑃K[𝑋 ] + 𝑄K[𝑋 ] = 𝐷K[𝑋 ]
2 On appelle ppcm de 𝑃 et 𝑄, et on note 𝑃 ∨ 𝑄, l’unique polynôme unitaire
𝑀 ∈ K[𝑋 ] tel que
𝑃K[𝑋 ] ∩ 𝑄K[𝑋 ] = 𝑀K[𝑋 ]

Propriétés 3.4
Avec les notations du théorème précédent, si 𝐷 = 𝑃 ∧ 𝑄 alors il existe 𝑈 et 𝑉
dans K[𝑋 ] tels que 𝐷 = 𝑈 𝑃 + 𝑉 𝑄.

Proposition 3.5
Soient 𝑃 et 𝑄 deux polynômes non nuls et 𝐷 un polynôme unitaire de K[𝑋 ].
𝐷 est le pgcd de 𝑃 et 𝑄 si et seulement si
(
𝐷 | 𝑃 et 𝐷 | 𝑄
∀𝐴 ∈ K[𝑋 ], 𝐴 | 𝑃 et 𝐴 | 𝑄 =⇒ 𝐴 | 𝑄

Classe MP** page 36 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

Propriétés 3.6
Soient deux polynômes non 𝑃 et 𝑄 de K[𝑋 ].
3.6.1 Si 𝐷 = 𝑃 ∧ 𝑄 alors il existe des polynômes 𝐴 et 𝐵 dans K[𝑋 ] tel que
𝑃 = 𝐷𝐴, 𝑄 = 𝐷𝐵 et 𝐴 ∧ 𝐵 = 1
De plus avec ces notations on a 𝑃 ∨ 𝑄 = 𝐷𝐴𝐵.
3.6.2 (𝑃 ∧ 𝑄) (𝑃 ∨ 𝑄) = 𝑃𝑄.
3.6.3 ∀𝑆 ∈ K[𝑋 ], 𝑃 ∧ 𝑄 = 𝑃 ∧ (𝑄 + 𝑆𝑃)

Théorème 3.7 théorème de Bezout dans K[𝑋 ]

Soient deux polynômes non nuls 𝑃 et 𝑄 de K[𝑋 ].


𝑃 ∧ 𝑄 = 1 ⇐⇒ ∃(𝑈 , 𝑉 ) ∈ (K[𝑋 ]) 2 ; 𝑈 𝑃 + 𝑉 𝑄 = 1
résultat important

Théorème 3.8 théorème de Gauss dans K[𝑋 ]

Soient des polynômes non nuls 𝑃, 𝑄 et 𝑅 de K[𝑋 ].


(
𝑅 | 𝑃𝑄
=⇒ 𝑅 | 𝑄
𝑅∧𝑃 = 1

Théorème 3.9 Théorème d’Euclide dans K[𝑋 ]

Soit 𝑃 un polynôme de K[𝑋 ]. Si 𝑄 1 , 𝑄 2 , . . . , 𝑄𝑟 sont des diviseurs deux à deux


premièrs entre eux de 𝑃 alors leurs produit 𝑄 1𝑄 2 · · · 𝑄𝑟 est un diviseur de 𝑃.

II.1 PGCD d’une famille finie de polynômes


Définition 3.1
Soient 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 des polynômes non nuls. On appelle PGCD de
𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 et on note pgcd(𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 ) l’unique polynôme unitaire 𝐷
tel que
𝑃 1 K[𝑋 ] + 𝑃 2 K[𝑋 ] + · · · + 𝑃𝑟 K[𝑋 ] = 𝐷K[𝑋 ]
n.b. 𝑃 1 K[𝑋 ] + 𝑃2 K[𝑋 ] + · · · + 𝑃𝑟 K[𝑋 ] est un idéal de K[𝑋 ], d’où l’existence et l’unicité
du polynôme 𝐷

Proposition 3.10
Soient 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 des polynômes non nuls. Soit 𝐷 un polynôme unitaire.

Classe MP** page 37 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

Alors 𝐷 est le pgcd de 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 si et seulement si


(
∀𝑘 ∈ [[1, 𝑟 ]] , 𝐷 | 𝑃𝑘
∀𝐴 ∈ K[𝑋 ], (∀𝑘 ∈ [[1, 𝑟 ]] , 𝐴 | 𝑃𝑘 ) =⇒ 𝐴 | 𝐷

Vocabulaire
Les polynômes 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 sont dit premiers entre eux dans leur ensemble si
leurs pgcd est 1.
Remarque 3.2

Il faut faire la différence entre les deux situations :


1 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 sont premiers entre eux dans leur ensemble ;
2 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 sont deux à deux premiers entre eux.
La deuxième situation implique la première.
par exemple 𝑋 (𝑋 − 1), (𝑋 − 1)(𝑋 − 2) et (𝑋 − 2)(𝑋 − 3) sont premiers entre eux
dans leurs ensembles mais ne sont pas deux à deux premiers entre eux.

Théorème 3.11 théorème de Bezout


Soient 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 des polynômes non nuls de K[𝑋 ]. Ils sont premiers entre
eux dans leur ensemble si et seulement si
∃(𝑈 1, 𝑈 2, . . . , 𝑈𝑟 ) ∈ (K[𝑋 ])𝑟 ; 𝑈 1 𝑃 1 + 𝑈 2 𝑃 2 + · · · + 𝑈𝑟 𝑃𝑟 = 1

II.2 Polynômes irréductibles


Définition 3.3

Un polynôme de K[𝑋 ] est dit irréductible si et seulement s’il est non constant
et ses seuls diviseurs sont les polynômes constants non nuls et ses polynômes
associés.

Remarque 3.3

Un diviseur de 𝑃 qui n’est pas constant et qui n’est pas associé à 𝑃 est dit un
diviseur strict de 𝑃. Un diviseur strict de 𝑃 est donc un diviseur 𝑄 de 𝑃 tel
que 0 < deg 𝑄 < deg 𝑃.
On en déduit qu’un polynôme non constant 𝑃 est irréductible sur K si et
seulement si
∀𝑄 ∈ K[𝑋 ], 𝑄 | 𝑃 =⇒ deg 𝑄 = 0 ou deg 𝑄 = deg 𝑃

Classe MP** page 38 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

Lemme 3.12

Tout polynôme non constant de K[𝑋 ] admet au moins un diviseur irréductible.

Théorème 3.13 theorème fondamental de l’arithmétique

Tous polynôme non constant de K[𝑋 ] est un produit de polynômes irréduc-


tibles.
Plus précisément, si 𝑃 est un polynôme non constant de K[𝑋 ], il existe 𝑟 ∈ N∗ ,
des polynômes irréductibles unitaires 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 (deux à deux distincts si
𝑟 > 2) et des entiers strictement positifs 𝛼 1, 𝛼 2, . . . , 𝛼𝑟 tels que
𝑃 = 𝑎𝑃 1𝛼 1 𝑃 2𝛼 2 . . . 𝑃𝑟𝛼𝑟
où 𝑎 est le coefficient dominant de 𝑃. Cette écriture est unique à l’ordre des
facteurs près. Elle est dite décomposition de 𝑃 en facteurs irréductibles.

Proposition 3.14

Soient 𝑃 et 𝑄 deux polynômes non nuls de K[𝑋 ]. On pose


𝛽 𝛽 𝛽
𝑃 = 𝑎𝑃 1𝛼 1 𝑃 2𝛼 2 . . . 𝑃𝑟𝛼𝑟 et 𝑄 = 𝑏𝑃1 1 𝑃 2 2 . . . 𝑃𝑟 𝑟 (3.14.3)
où 𝑎 et 𝑏 sont les coefficients dominants respectifs de 𝑃 et de 𝑄, 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟
sont des polynômes irréductibles unitaires et 𝛼 1, . . . , 𝛼𝑟 , 𝛽 1, . . . , 𝛽𝑟 sont des
entiers positifs non forcément non nuls. Alors
𝑃 ∧ 𝑄 = 𝑃 1𝑚1 𝑃 2𝑚2 . . . 𝑃𝑟𝑚𝑟 et 𝑃 ∨ 𝑄 = 𝑃 1𝑀1 𝑃 2𝑀2 . . . 𝑃𝑟𝑀𝑟
Avec 𝑚𝑘 = min(𝛼𝑘 , 𝛽𝑘 ) et 𝑀𝑘 = max(𝛼𝑘 , 𝛽𝑘 ) pour tout 𝑘 ∈ [[1, 𝑟 ]].
n.b. Dans l’écriture (3.14.3), 𝛼𝑘 = 0 si 𝑃𝑘 ne divise pas 𝑃 et 𝛽𝑘 = 0 si 𝑃𝑘 ne divise pas
𝑄. La liste (𝑃1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 ) est formée des diviseurs irréductibles à la fois de 𝑃 et de ceux
de 𝑄.

Propriétés 3.15

Soient des polynômes non nuls 𝑃, 𝐴, 𝐵 de K[𝑋 ].


3.15.1 Si 𝑃 est irréductible alors soit 𝑃 divise 𝐴, soit il est premier avec 𝐴.
3.15.2 Si 𝑃 est irréductible et 𝑃 | 𝐴𝐵 alors 𝑃 | 𝐴 ou 𝑃 | 𝐵.
3.15.3 𝐴 et 𝐵 sont premiers entre eux si et seulement s’ils n’ont aucun diviseur
irréductible en commun.
3.15.4 Si 𝐴 ∧ 𝐵 = 1 alors 𝐴𝑛 ∧ 𝐵𝑚 = 1 pour tout (𝑚, 𝑛) ∈ N2 .

Classe MP** page 39 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

II.3 Exercices d’approfondissement

Exercice 3.1
Soient deux polynômes premiers entre eux 𝑃 et 𝑄. Montrer qu’il existe un
couple de polynômes (𝑈 0, 𝑉0 ) unique tel que
𝑈 0 𝑃 + 𝑉0𝑄 = 1 deg 𝑈 0 < deg 𝑄
Montrer que forcément deg 𝑉0 < deg 𝑃. Exprimer tous les autres couples de
Bezout en fonction de 𝑈 0 et 𝑉0 .

Exercice 3.2
Soient deux éléments distincts 𝑎 et 𝑏 de K. Soient 𝑚, 𝑛 ∈ N∗ . Déterminer des
coefficients de Bezout de (𝑋 − 𝑎)𝑛 et (𝑋 − 𝑏)𝑚 .

Exercice 3.3 indépendance du corps de base


Soit L un sous-corps de K et soient 𝑃 et 𝑄 deux polynômes non nuls de L[𝑋 ].
Montrer que le pgcd et le ppcm de 𝑃 et 𝑄 sont les mêmes dans L[𝑋 ] et dans
K[𝑋 ].

Exercice 3.4
Soient 𝑃 1, 𝑃2, . . . , 𝑃𝑟 des polynômes non constants. On pose pour tout 𝑘 ∈
Î
[[1, 𝑟 ]], 𝑄𝑘 = 𝑖≠𝑘 𝑃𝑖 . Montrer que si 𝑃 1, . . . , 𝑃𝑟 sont deux à deux premiers
entre eux alors 𝑄 1, . . . , 𝑄𝑟 sont premiers entre eux dans leur ensemble.

Exercice 3.5
Montrer que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , le polynôme 𝑋 𝑛 − 2 est irréductible sur Q.
n.b. Cet exemple est intéressant car il prouve que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , il y a des polynômes
irréductibles de degré 𝑛 dans Q[𝑋 ]. À comparer à R[𝑋 ] et C[𝑋 ] dans le corollaire 3.22.

Classe MP** page 40 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

III
Racines et multiplicités

III.1 Racines d’un polynôme

Définition 3.4

Soient 𝑃 ∈ K[𝑋 ] et 𝑎 ∈ K. On dit que 𝑎 est une racine de 𝑃 si et seulement si


𝑃 (𝑎) = 0.

Proposition 3.16

Avec les notations de la définition précédente, 𝑎 est une racine de 𝑃 si et


seulement si 𝑋 − 𝑎 divise 𝑃.

Définition 3.5

Soient 𝑃 ∈ K[𝑋 ] r {0}, 𝑎 ∈ K et 𝛼 ∈ N∗ . On dit que 𝑎 est racine d’ordre de


multiplicité 𝛼, ou plus simplement de multiplicité 𝛼, de 𝑃 si et seulement si
(𝑋 − 𝑎) 𝛼 | 𝑃 et (𝑋 − 𝑎) 𝛼+1 - 𝑃

Proposition 3.17

Avec les notations de la définition précédente, 𝑎 est une racine de multiplicité


𝛼 de 𝑃 si et seulement si
∃𝑄 ∈ K[𝑋 ] ; 𝑃 = (𝑋 − 𝑎) 𝛼 𝑄 et 𝑄 (𝑎) ≠ 0

Théorème 3.18 formule de Taylor pour les polynômes

Pour tout polynôme 𝑃 de K[𝑋 ] et pour tout 𝑎 ∈ K


𝑃 (𝑘) (𝑎)
Õ 𝑛
𝑃= (𝑋 − 𝑎)𝑘 (𝑛 = deg 𝑃)
𝑘!
𝑘=0

Corollaire 3.19

Soient 𝑃 ∈ K[𝑋 ], 𝑎 ∈ K et 𝛼 ∈ N∗ . Alors 𝑎 est une racine de multiplicité 𝛼 de


𝑃 si et seulement si
𝑃 (𝑎) = 𝑃 0 (𝑎) = · · · = 𝑃 (𝛼−1) (𝑎) = 0 et 𝑃 (𝛼−1) (𝑎) = 0

Classe MP** page 41 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

Remarques 3.4

Soient 𝑃 ∈ K[𝑋 ] non constant, 𝑎 ∈ K et 𝛼 ∈ N∗ .


3.4.1 Par convention, 𝑎 est une racine de multiplicité 0 de 𝑃 si 𝑎 n’est pas
une racine de 𝑃.
3.4.2
𝑎 est une racine de 𝑃 multiplicité > 𝛼 ⇐⇒ (𝑋 − 𝑎) 𝛼 | 𝑃
⇐⇒ ∀𝑘 ∈ [[0, 𝛼 − 1]] , 𝑃 (𝑘) (𝑎) = 0
3.4.3 Si 𝑎 est une racines de multiplicité 𝛼 de 𝑃 alors elle est une racine de
multiplicité 𝛼 − 𝑘 de 𝑃 (𝑘) pour tout 𝑘 ∈ [[0, 𝛼]].

III.2 Polynômes scindés


Définition 3.6

Un polynôme 𝑃 de K[𝑋 ] de degré 𝑛 est dit scindé sur K s’il est non constant
et s’il admet exactement 𝑛 racines dans K, chaque racine étant comptée autant
de fois que sa multiplicité.

Remarque 3.5

Il est d’usage d’écrire un polynôme scindé 𝑃 sous l’une des deux formes
Ö𝑛 Ö𝑝
𝑃 =𝑎 (𝑋 − 𝑦𝑘 ) ou 𝑃 = 𝑎 (𝑋 − 𝑥𝑘 ) 𝛼𝑘
𝑘=1 𝑘=0
Dans la deuxième écriture on précise que les racines 𝑥 1, . . . , 𝑥 𝑝 sont deux à
deux distinctes et donc que 𝛼 1, . . . , 𝛼 𝑝 sont leurs multiplicités respectives,
dans la deuxième que les racines sont répétées chacune autant de fois que sa
multiplicité dans la liste 𝑦1, . . . , 𝑦𝑛 . Dans les deux écritures 𝑎 est le coefficient
dominant de 𝑃.

Proposition 3.20 relations entre coefficients et racines d’un polynôme scindé

Soit 𝑃 un polynôme scindé


Õ𝑛 𝑛
Ö 𝑟
Ö
𝑃= 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 = 𝑎𝑛 (𝑋 − 𝑦𝑘 ) = 𝑎𝑛 (𝑋 − 𝑥𝑘 ) 𝛼𝑘
𝑘=0 𝑘=1 𝑘=1

Classe MP** page 42 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

𝑛 𝑟
Õ Õ 𝑎𝑛−1
1 𝑦𝑘 = 𝛼𝑘 𝑥𝑘 = − .
𝑎𝑛
𝑘=1 𝑘=1
𝑛 𝑟
Ö Ö 𝑎0
2 𝑦𝑘 = 𝑥𝑘𝛼𝑘 = (−1)𝑛 .
𝑎𝑛
𝑘=1 𝑘=1
Õ 𝑎𝑛−𝑝
3 En général 𝑦𝑖 1 𝑦𝑖 2 · · · 𝑦𝑖𝑝 = (−1) 𝑝
𝑖 1 <𝑖 2 <...<𝑖𝑝
𝑎𝑛
Ce sont les formules de Viète.

III.3 Factorisation dans C[𝑋 ] et dans R[𝑋 ]


Théorème 3.21 théorème fondamental de l’algèbre

Tous polynôme non constant de C[𝑋 ] est scindé sur C.


vocabulaire On dit pour cela que C est un corps algébriquement clos.

Corollaire 3.22

1 Les polynômes irréductibles de C[𝑋 ] sont les polynômes de degré 1.


2 Les polynômes irréductibles de R[𝑋 ] sont les polynômes de degré 1 et
les polynômes de degré 2 à discriminant (Δ) strictement négatif.

Lemme 3.23

Soit 𝑃 un polynômes non constant à coefficients réels. Si 𝑧 est une racine


complexe non réelle de 𝑃 alors 𝑧 est aussi une racine de 𝑃 et elle a la même
multiplicité que 𝑧.
attention les racines d’un polynôme à coefficients complexes ne sont pas forcément
deux à deux conjuguées.

Corollaire 3.24

Soit 𝑃 un polynôme non constant à coefficients réels. Sa décomposition en


facteurs irréductibles dans C[𝑋 ] est de la forme
Ö 𝑟 𝑠
Ö
𝛼𝑘
𝑃 =𝑎 (𝑋 − 𝑥𝑘 ) (𝑋 − 𝑧𝑘 ) 𝛽𝑘 (𝑋 − 𝑧𝑘 ) 𝛽𝑘
𝑘=1 𝑘=1

Classe MP** page 43 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

où 𝑥 1, . . . , 𝑥𝑟 sont les racines réelles éventuelles de 𝑃 et 𝑧 1, . . . , 𝑧𝑠 ses racines


complexes non réelles éventuelles.
Sa décomposition en facteurs irréductibles dans R[𝑋 ] est alors
Ö𝑟 𝑠
Ö
𝑃 =𝑎 (𝑋 − 𝑥𝑘 ) 𝛼𝑘 (𝑋 2 − 2𝑋 Re(𝑧𝑘 ) + |𝑧𝑘 | 2 ) 𝛽𝑘
𝑘=1 𝑘=1

Remarques 3.6

3.6.1 Deux polynômes de C[𝑋 ] sont premiers entre eux si et seulement s’ils
n’ont aucune racine en commun dans C. Mais si K ≠ C, deux polynômes
de K[𝑋 ] peuvent n’avoir aucune racine en commun dans K et ne pas être
premiers entre eux.
par exemple 𝑋 2 + 1 et (𝑋 2 + 1) (𝑋 + 1) dans R[𝑋 ].

3.6.2 Un polynôme de C[𝑋 ] est non irréductible si et seulement s’il admet


au moins une racine dans C. Mais si K ≠ C, un polynôme de K[𝑋 ] peut
n’avoir aucune racine dans K bien que 𝑃 ne soit pas irréductible sur K.
par exemple (𝑋 2 + 1) 2 dans R[𝑋 ].

III.4 Exercices d’approfondissements


Exercice 3.6 technique de recherche de racines rationnelles

Soit 𝑃 = 𝑎𝑛 + 𝑎𝑛−1𝑋 𝑛−1 + · · · + 𝑎 1𝑋 + 𝑎 0 un polynôme à coefficients dans Z.


𝑋𝑛
Soit 𝑟 un nombre rationnel.
1 Montrer que si 𝑃 est unitaire et 𝑟 est une racine de 𝑃 alors 𝑟 est un entier
et 𝑟 divise 𝑎 0 .
𝑝
2 Dans le cas général, on écrit 𝑟 sous sa forme irréductible 𝑟 = 𝑞 . Montrer
que si 𝑟 est une racine de 𝑃 alors 𝑝 divise 𝑎 0 et 𝑞 divise 𝑎𝑛 .

Exercice 3.7
Montrer qu’un polynôme de degré 6 3 est irréductible sur K si et seulement
s’il n’admet aucune racine dans K.

Exercice 3.8
Prouver que tout polynôme réel de degré impaire admet au moins une racine
réelle de multiplicité impaire.

Classe MP** page 44 / 45 CPGE Ibn Ghazi


Cours Arithmétique dans K[𝑋 ]

Exercice 3.9
Montrer que si un polynôme réel 𝑃 est scindé sur R alors pour tout 𝑘 ∈
[[0, deg 𝑃 − 1]], le polynôme 𝑃 (𝑘) est scindé sur R.
 (𝑛)
Application : Montrer que le polynôme 𝐿𝑛 = (𝑋 2 − 1)𝑛 est scindé sur R.

Exercice 3.10
Soit 𝑃 un polynôme scindé
𝑝
Ö
𝑃 =𝑎 (𝑋 − 𝑥𝑘 ) 𝛼𝑘
𝑘=1
1 Montrer que les racines de 𝑃 sont simples si et seulement si 𝑃 ∧ 𝑃 0 = 1.
Exprimer le polynôme 𝑄 = 𝑘=1 (𝑋 − 𝑥𝑘 ) en fonction de 𝑃 et de 𝑃 0.
Î𝑝
2

Exercice 3.11
Soit un polynôme non constant 𝑃 ∈ C[𝑋 ] de degré 𝑛.
1 Montrer que la fraction 𝑄 = 𝑋 𝑛 𝑃 (1/𝑋 ) est un polynôme. Préciser ses
racines en fonction de celles de 𝑃.
2 On note 𝑦 1, 𝑦 2, . . . , 𝑦𝑟 les racines non nulles éventuelles de 𝑃 répétées avec
leurs multiplicités. Exprimer 𝑦11 + · · · + 𝑦1𝑟 en fonction des coefficients de 𝑃.

Classe MP** page 45 / 45 CPGE Ibn Ghazi

Vous aimerez peut-être aussi