Economie Bancaire Et Monétaire 25 Exercices Corrigés
Economie Bancaire Et Monétaire 25 Exercices Corrigés
Economie Bancaire Et Monétaire 25 Exercices Corrigés
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Alain Nurbel1
Novembre 2020
1
Docteur en sciences économiques de l’Université de la Réunion. Directeur des études & Tuteur universitaire de la Licence
Professionnelle Assurance Banque Finance à l’IUT de la Réunion.
2
ANBL Economie Banque Assurance est une marque de contenus de formation en économie mis gratuitement à disposition
sur le web.
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Sommaire
Avant-propos…………………………………………………………………………………………………………………………… 04
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Avant-propos
Au cours de chacune des cinq journées de formation consacrées à la matière, deux à trois heures du
temps de formation imparti sont consacrés aux travaux dirigés qui se déclinent sous la forme de
questionnaires à réponse unique (QRU), de questions à réponses courtes (QRC) et/ou d’exercices
corrigés. Il nous faut souligner que, dans notre travail de rédaction des travaux dirigés, nous
capitalisons sur le soin particulier que nous mettons à élaborer nos sujets d’examens pour les
apprenants de la LPBA4. Ce sont précisément les exercices corrigés qui font l’objet du présent
document. Bien sûr, nous nous sommes aussi nourris de quelques ouvrages de référence, notamment
celui de Dominique CHABERT qui est incontournable pour se familiariser avec les principaux rouages
du fonctionnement des entreprises bancaires5.
Ces exercices corrigés couvrent d’abord l’économie bancaire proprement dite (Exercices 1 à 12),
mettant en valeur le fait que la banque est une entreprise financière ayant sa propre rationalité
économique et, en ce sens, ne doit pas être réduite à un simple relais de la politique monétaire de la
Banque centrale au sein d’un Système Bancaire Hiérarchisé6. Ainsi, au titre de l’Economie bancaire,
sous le format d’exercices simplifiés, nous mettons l’accent sur les produits et les charges
d’exploitation bancaire, sur les soldes intermédiaires de gestion (produit net bancaire, coefficient
d’exploitation, résultat brut d’exploitation, résultat d’exploitation, résultat net), sur le risque de
transformation, ainsi que sur le calcul des fonds propres que la banque doit mobiliser pour couvrir ses
risques de crédit dans le respect de la réglementation prudentielle du Comité de Bâle sur le contrôle
bancaire.
Quant aux exercices corrigés en Economie monétaire (Exercices 13 à 25), ils portent principalement
sur les agrégats monétaires, sur la distinction entre actifs risqués et actifs non risqués, sur la relation
inverse entre le taux d’intérêt et le cours des obligations, sur le multiplicateur du crédit ainsi que sur
l’économie de troc et le dénombrement des prix relatifs.
3
Cf. Annexe 1 pour un bref aperçu du plan du cours.
4
NURBEL, Alain, 2019, Economie monétaire et bancaire. Sujets d’examen. Années universitaires 2010-2011 à 2018-2019,
Document de travail IUT de la Réunion, ANBL Economie Banque Assurance, 152p. Téléchargeable gratuitement depuis le
site : https://www.fichier-pdf.fr.
5
CHABERT, Dominique, 2014, Manuel d’économie bancaire appliquée. Au cœur des entreprises bancaires, 2e édition, Revue
Banque Edition, 222p.
6
Cf. Annexe 2.
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Exercice n°1 | Economie bancaire
La Banque des Territoires (BDT) est un établissement dont l’activité commerciale est
majoritairement destinée à couvrir différents univers de besoins de la clientèle de proximité aussi bien
sur le marché des particuliers que sur le marché des professionnels. Ses fonds propres s’élèvent à
1 184 000 euros.
Les dirigeants de la BDT adressent un document interne à leurs collaborateurs sur l’activité de
leur établissement. L’objectif étant d’établir un premier diagnostic, ils ont occulté les informations sur
les dotations aux amortissements et aux provisions, sur les autres produits et charges ainsi que sur les
activités arrêtées ou en cours de cession. Les données en euros mentionnées dans le document interne
sont reprises dans le tableau ci-dessous :
1°) Calculer le montant des produits d’exploitation bancaire (PEXB) de la Banque des Territoires.
2°) Calculer le montant des charges d’exploitation bancaire (CEXB) de la Banque des Territoires.
3°) Déduire la valeur du produit net bancaire réalisé par la Banque des Territoires.
4°) Calculer la marge nette d’intérêt (MNI) et les commissions nettes (CN), ainsi que les parts
respectives qu’elles représentent dans le produit net bancaire de la Banque des Territoires.
5°) Calculer la valeur du résultat brut d’exploitation (RBE). Etablir le niveau du coefficient d’exploitation
(Ce) de la Banque des Territoires puis interpréter.
8°) Calculer la valeur du rendement des fonds propres de la Banque des Territoires, puis interpréter.
9°) Faites un tableau récapitulatif des indicateurs que vous venez de calculer.
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Correction de l’exercice 1
1°) Pour déterminer le montant des produits d’exploitation bancaire PEXB de la Banque des Territoires,
nous devons prendre en compte les intérêts reçus (A), les commissions reçues (C), les plus-values
réalisées lors des opérations de marché (E) et les dividendes (F). On a :
PEXB = A + C + E + F
= €
2°) Pour calculer le montant des charges d’exploitation bancaire CEXB de la Banque des Territoires,
nous devons prendre en compte les intérêts versés (B) et les commissions versées (D). On a :
CEXB = B + D
! = "# €
3°) Le produit net bancaire (PNB) de la Banque des Territoires se déduit en faisant la soustraction entre
les produits d’exploitation bancaire PEXB et les charges d’exploitation bancaire CEXB. On a :
PNB = − "#
On détermine la marge nette d’intermédiation MNI en faisant la différence entre les intérêts reçus (A)
et les intérêts versés (B). On a :
MNI = A − B
Pour calculer les commissions nettes CN, on fait la soustraction entre les commissions reçues (C) et les
commissions versées (D). On a :
CN = C − D
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Part de la marge nette d’intermédiation dans le PNB, notée m
MNI
m= × 100
PNB
390 000
m= × 100
750 000
m = 0,52 × 100
/ = "%
La marge nette d’intermédiation représente ainsi 52% du produit net bancaire de la Banque des
Territoires.
CN
c= × 100
PNB
330 000
c= × 100
750 000
c = 0,44 × 100
2= %
Les commissions nettes représentent ainsi 44% du produit net bancaire de la Banque des Territoires.
Le Résultat Brut d’Exploitation RBE de la Banque des Territoires s’obtient en faisant la différence entre
le produit net bancaire (PNB) et les frais de gestion (FDG). On a :
Procédons d’abord au calcul des frais de gestion. Leur montant total s’obtient en additionnant les
charges de personnel G, les dépenses informatiques H et les dépenses de fonctionnement I. On a :
FDG = G + H + I
Nous sommes maintenant en mesure de calculer le résultat brut d’exploitation en reprenant l’équation
1. On a :
9 = "" '' €
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Détermination du coefficient d’exploitation Ce et interprétation
Pour déterminer le coefficient d’exploitation, on rapporte les frais de gestion (FDG) au produit net
bancaire (PNB). On a :
FDG
Ce =
PNB
526 500
Ce =
750 000
!; = ', '"
Ainsi, pour réaliser 1 000 euros de PNB, la Banque des Territoires doit dépenser en moyenne 702 euros
en frais de gestion.
6°) On obtient la valeur du Résultat d’exploitation RE en faisant la différence entre le Résultat brut
d’exploitation RBE et le coût du risque J. On a :
RE = RBE − J
9 =# '' €
7°) Pour déterminer la valeur du Résultat net RN de la Banque des Territoires, on retranche les impôts
(K) du Résultat d’exploitation. On a :
RN = RE − Impôts
RN = RE − K
9& = # I ''' €
8°) Le calcul du rendement des fonds propres de la Banque des Territoires (RoE pour Return on Equity)
consiste à rapporter le Résultat net (RN) au niveau des fonds propres (FP). On a :
RN
RoE =
FP
148 000
RoE =
1 184 000
RoE = 0,125
9J = #", %
Ainsi, 1 000 euros de fonds propres génèrent en moyenne 125 euros de résultat net.
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9°) Dans le présent exercice consacré à la Banque des territoires, nous avons calculé successivement :
les produits d’exploitation bancaire (PEX), les charges d’exploitation bancaire (CEXB), le produit net
bancaire (PNB), la marge nette d’intermédiation (MNI), les commissions nettes (CN), la part de la marge
nette d’intermédiation dans le PNB (m), la part des commissions nettes dans le PNB (c), les frais de
gestion (FDG), le résultat brut d’exploitation (RBE), le coefficient d’exploitation (Ce), le Résultat
d’exploitation (RE), le Résultat net (RN) et le Rendement des fonds propres (RoE). Leurs valeurs
respectives sont recensées dans le tableau ci-dessous :
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Exercice n°2 | Economie bancaire
PROXIBANK publie un document interne à l’attention de ses collaborateurs, dans lequel on relève les
données suivantes (en millions d’euros, M€) relatives à son activité commerciale :
1°) Quels éléments ne doivent pas être pris en compte dans le calcul du produit net bancaire ?
2°) Calculez le montant des produits d’exploitation bancaire et celui des charges d’exploitation
bancaire, puis déduire la valeur du produit net bancaire de PROXIBANK.
3°) La liquidation du portefeuille de titres a-t-elle systématiquement un impact positif sur le PNB ?
4°) Calculez la marge nette d’intermédiation. Déterminer la part qu’elle représente dans le PNB de
PROXIBANK, puis interpréter.
5°) Calculer la marge sur tarification, puis déterminer son poids dans le PNB de PROXIBANK.
6°) Après avoir rappelé sa définition, calculez le coefficient d’exploitation de PROXIBANK. Interpréter.
Quelles orientations devrait-elle suivre pour améliorer la valeur de ce ratio ?
7°) Après avoir rappelé sa définition, calculer le résultat brut d’exploitation de PROXIBANK. Quelle est
la limite de ce solde intermédiaire de gestion ?
9°) Faites un tableau récapitulatif des indicateurs que vous venez de calculer pour PROXIBANK.
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Correction de l’exercice n°2
1°) Pour calculer le produit net bancaire, on ne prend pas en compte les charges de personnel (J), les
dépenses informatiques (K), les dépenses de fonctionnement courantes (L), le coût du risque (M).
Pour déterminer le montant des produits d’exploitation bancaire (en millions d’euros, M€), noté PEXB,
on doit considérer les six éléments suivants : les intérêts reçus dans les activités de prêt à la clientèle
de proximité (A), les intérêts reçus dans les activités de prêts interbancaires (B), les commissions
perçues dans la ventes des produits d’assurance et financiers (E), les commissions perçues dans la
gestion des comptes de la clientèle de proximité (F), les plus-values dégagées sur la liquidation d’un
portefeuille de titres (H), les dividendes perçus au titre des participations au capital (I). On a :
PEXB = A + B + E + F + H + I
= ", *€
Le calcul du montant des charges d’exploitation bancaire (en millions d’euros, M€), noté CEXB,
nécessite de prendre en compte les trois éléments suivants : les intérêts créditeurs pour rémunérer
l’épargne de la clientèle de proximité (C), les intérêts versés au titre des emprunts interbancaires (D),
les commissions versées (G). On a :
CEXB = C + D + G
! = #", *€
Le produit net bancaire, noté PNB, s’obtient en calculant la différence entre les produits d’exploitation
bancaire et les charges d’exploitation bancaire. On a :
3°) Si la liquidation d’un portefeuille de titres engendre des plus-values (les titres sont vendus à un prix
de vente supérieur à leur prix d’acquisition), alors le produit net bancaire est impacté positivement, le
PNB augmente. En revanche, dès lors que la liquidation engendre des moins-values (les titres sont
vendus à un prix de vente inférieur à leur prix d’acquisition), le produit net bancaire est impacté
négativement, le PNB est amputé du montant de la moins-value subie.
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4°) On détermine la marge nette d’intermédiation, notée MNI, en faisant la soustraction entre les
intérêts reçus par PROXIBANK et les intérêts versés ou payés par PROXIBANK.
x= A+B
x = 492 + 88
L = I' *€
y= C+D
y = 343 + 107
N= ' *€
MNI = x − y
*&+ = # ' *€
OPQ
m = RPS × 100
130
m= × 100
250
m = 0,52 × 100
/ = "%
Ainsi sur 100 euros de PNB réalisés par PROXIBANK, 52 euros en moyenne proviennent de son activité
d’intermédiation entre les dépôts et les crédits.
La marge sur tarification correspond aux commissions nettes, notée CN. Elle s’obtient en faisant la
différence entre les commissions reçues (éléments E et F) et les commissions versées (G). On a :
CN = TE + FU − G
CN = T36 + 329U − 262,5
CN = 365 − 262,5
!& = #'", *€
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Calcul de la part de la marge sur tarification ou commissions nettes dans le PNB, notée c
CN
c= × 100
PNB
102,5
c= × 100
250
c = 0,41 × 100
2 = #%
678
!; =
&
Les frais de gestion, notés FDG, recouvrent les charges de personnel (J), les dépenses informatiques (K)
et les dépenses de fonctionnement courantes (L). On a :
FDG = J + K + L
FDG = 120 + 24 + 16
678 = # ' *€
160
Ce =
250
!; = ',
Ainsi, pour réaliser 100 euros de produit net bancaire, PROXIBANK doit dépenser en moyenne 64 euros
en frais de gestion.
Améliorer le coefficient d’exploitation signifie baisser sa valeur. Pour y parvenir, il y a deux axes
possibles à suivre :
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- le premier consisterait à réduire les frais de gestion tout en maintenant constant le niveau du
produit net bancaire. Cette réduction des frais de gestion nécessiterait de baisser les charges de
personnel ainsi que les dépenses de fonctionnement courantes, les dépenses informatiques étant
nécessaires pour entretenir le système d’information de la banque voire le moderniser. La mise en
œuvre effective de la baisse des charges de personnel dépendra de la qualité des relations sociales
entre la Direction de PROXIBANK et les représentants du personnel.
- le second axe consisterait à augmenter le produit net bancaire tout en maintenant constants
les frais de gestion, notamment les charges de personnel. Il faudrait donc agir pour augmenter la
productivité commerciale des conseillers de clientèle, ce qui passe par un développement de leur
proactivité commerciale en exploitant les données des clients sous-équipés en portefeuille. En effet, le
portefeuille clients constitue un formidable gisement de PNB à condition que leurs données soient à
jour. Exploiter le portefeuille des clients existants pour améliorer le produit net bancaire est une
méthode de marketing relevant de la conquête interne (par opposition à la conquête externe, sous-
entendu de nouveaux clients ou prospects, dont les données par définition ne sont pas encore dans
système d’information de la banque).
7°) Le résultat brut d’exploitation, noté RBE, est un indicateur de le rentabilité commerciale de
PROXIBANK. Il s’obtient en faisant la différence entre le produit net bancaire (PNB) et les frais de
gestion (FDG). On a :
9 = ' *€
En matière d’analyse de la rentabilité commerciale, le RBE est un indicateur imparfait car il ne donne
aucune indication sur le comportement du coût du risque supporté par PROXIBANK. L’affinement de
l’analyse de la rentabilité commerciale nécessiterait de retrancher le coût du risque pour obtenir le
Résultat d’exploitation.
8°) Le Résultat d’exploitation, noté RE, s’obtient en faisant la soustraction entre le Résultat brut
d’exploitation RBE et le coût du risque (élément M du tableau). On a :
RE = RBE − M
RE = 90 − 20
9 = ' *€
9°) Dans le présent exercice, nous avons calculé successivement : les produits d’exploitation bancaire
(PEXB), les charges d’exploitation bancaire (CEXB), le produit net bancaire (PNB), la marge nette
d’intermédiation (MNI), la part de la marge nette d’intermédiation dans le PNB (m), la marge sur
tarification ou les commissions nettes (CN), la part des commissions nettes dans le produit net bancaire
(c), le coefficient d’exploitation (Ce), le Résultat brut d’exploitation (RBE) et le Résultat d’exploitation
(RE). Les valeurs respectives de ces différents indicateurs sont répertoriées dans le tableau ci-dessous :
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Indicateurs Significations Valeurs
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Exercice n°3 | Economie bancaire
La Banque de la Cité transmet un document interne à ses collaborateurs contenant les données
suivantes sur l’année qui vient de s’écouler :
Par ailleurs, on suppose négligeables les dotations aux amortissements et aux provisions, les autres
produits et charges ainsi que les activités arrêtées ou en cours de session.
4°) Si le coût du risque devait augmenter, quelles mesures pertinentes la Banque pourrait-elle prendre
pour maintenir son niveau de rentabilité ?
5°) Faites un tableau récapitulatif des indicateurs que vous avez calculés pour la Banque de la Cité.
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Correction de l’exercice n°3
1°) Le produit net bancaire, noté PNB, de la Banque de la Cité s’obtient en faisant la soustraction entre
les produits d’exploitation bancaire (PEXB) et les charges d’exploitation bancaire (CEXB). On a :
PNB = 58 − 33
& = " *€
2°) On obtient le Résultat brut d’exploitation (RBE) de la Banque de la Cité en faisant la soustraction
entre le produit net bancaire et les frais de gestion (FDG). On a :
Détermination de FDG
Pour déterminer FDG, nous partons d’une hypothèse de l’énoncé sur la valeur du coefficient
d’exploitation égale à 64%. Nous savons que le coefficient d’exploitation, par construction, s’obtient
en rapportant les frais de gestion au PNB. On a :
XYZ
ce = 0,64 ⟺ RPS
= 0,64
⟺ FDG = 0,64 × 25
⟺ 678 = # *€
Détermination du RBE
RBE = 25 − 16
9 = *€
Le Résultat d’exploitation, noté RE, de la Banque de la Cité s’obtient en faisant la soustraction entre le
Résultat brut d’exploitation RBE et le coût du risque, noté CDR. On a :
RE = RBE − CDR
RE = 9 − 3
9 = *€
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Calcul du Résultat net RN
Pour obtenir le Résultat net de la Banque de la Cité, il faut retrancher les impôts, noté T, du Résultat
d’exploitation. On a :
RN = RE − T
RN = 6 − 2
9& = *€
4°) Si le coût du risque augmente, on doit observer, toutes choses étant égales par ailleurs, une
détérioration du Résultat d’exploitation. Pour conserver le même Résultat d’exploitation alors que le
coût du risque se détériore, il faut augmenter le Résultat brut d’exploitation (RBE) de telle sorte que
cette augmentation compense la baisse du coût du risque. Le Résultat brut d’exploitation étant par
construction la différence entre le PNB et les Frais de gestion FDG, son augmentation peut être obtenue
de deux façons :
- une baisse des frais de gestion, à PNB constant. Il s’agit donc de réduire les charges de
personnel et/ou les dépenses de fonctionnement courantes, étant entendu que les dépenses
informatiques doivent être au moins reconduites pour entretenir voire améliorer le système
d’information de la Banque de la Cité.
- une hausse du PNB, à frais de gestion constants. Cette hausse du PNB peut être obtenue par
l’exploitation des données des clients en portefeuille. Il s’agit d’utiliser les outils de la proactivité
commerciale pour exploiter le potentiel financier des clients sous-équipés.
5°) Dans le présent exercice sur la Banque de la Cité, nous avons calculé successivement : le Produit
net bancaire (PNB), les Frais de gestion (FDG), le Résultat brut d’exploitation (RBE), le Résultat
d’exploitation (RE) et le Résultat net (RN). Le tableau ci-dessous récapitule leurs valeurs respectives :
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Exercice n°4 | Economie bancaire
Le tableau ci-dessous recense par ordre alphabétique des dépenses et des paiements effectués par la
banque :
1°) Compléter le tableau en indiquant à l’aide d’une croix pour indiquer quels sont les éléments qui
relèvent des frais de gestion de la banque et quels sont ceux qui relèvent des charges d’exploitation
bancaire.
2°) Est-il nécessaire de connaître le montant des frais de gestion pour calculer le produit net bancaire ?
3°) Dans les soldes intermédiaires de gestion de la Banque, à quel moment faut-il retrancher les frais
de gestion ?
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Correction de l’exercice n°4
1°) La répartition des dépenses et des paiements de la banque entre frais de gestion et charges
d’exploitation bancaire est retracée dans le tableau ci-dessous :
2°) On rappelle que le produit net bancaire, PNB, s’obtient en faisant la différence entre les produits
d’exploitation bancaire (PEXB) et les charges d’exploitation bancaire (CEXB). Il peut être décliné en
quatre grandes composantes qui sont la Marge nette d’intermédiation (MNI), les Commissions nettes
(CN), les Dividendes (DIV) et le Résultat des opérations de marché (RDOM) qui peut être positif ou
négatif. On a :
Ainsi, il apparaît clairement que la connaissance des frais de gestion (charges de personnel, dépenses
informatiques, dépenses de fonctionnement courantes) est inutile pour calculer le produit net
bancaire. Les éléments que recouvrent les frais de gestion n’entrent en aucun cas dans le calcul du
produit net bancaire.
3°) Si les frais de gestion, notés FDG, ne sont pas nécessaires pour calculer le PNB, en revanche ils sont
absolument indispensables pour déterminer le Résultat brut d’exploitation (RBE) qui est un premier
indicateur de la rentabilité commerciale de la banque. On a :
9 = & − 678
Ainsi, dans les soldes intermédiaires de gestion de la banque, on retranche les frais de gestion
immédiatement après avoir calculé le PNB.
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Exercice n°5 | Economie bancaire
Le tableau ci-dessous recense des éléments qui entrent dans le compte de résultat de la banque :
1°) A l’aide d’une croix, déterminez les éléments qui relèvent des produits d’exploitation bancaire et
ceux qui relèvent des charges d’exploitation bancaire.
2°) Connaître les montants des produits d’exploitation bancaire et des charges d’exploitation bancaire,
est-ce suffisant pour calculer le produit net bancaire ?
3°) A partir du tableau, comment détermine-t-on la marge nette d’intermédiation ? Les commissions
nettes ?
4°) Mettez en évidence la présentation du produit net bancaire sous la forme de quatre composantes.
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Correction de l’exercice n°5
2°) Par définition, le Produit net bancaire (PNB) s’obtient en faisant la soustraction entre les Produits
d’exploitation bancaire et les Charges d’exploitation bancaire. Tout élément autre que les produits et
les charges d’exploitation bancaire est inutile pour calculer le PNB.
La marge nette d’intermédiation s’obtient en faisant la soustraction entre les intérêts reçus (F et G) et
les intérêts payés (D et E). On a :
*&+ = T6 + 8U − T7 + U
Commissions nettes CN
On obtient les Commissions nettes en faisant la différence entre les Commissions reçues (B) et les
Commissions versées (A). On a :
!& = −^
4°) La Marge nette d’intermédiation MNI et les Commissions nettes CN constituent les deux premières
composantes du PNB, auxquelles s’ajoutent les Dividendes (C) et le Résultat des opérations de marché
(H+I) qui peut être positif si les plus-values excèdent les moins-values, négatif si les plus-values sont
inférieures aux moins-values. On a :
La décomposition du PNB entre ses quatre composantes peut être schématisée comme suit :
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PNB
Résultat des
Marge nette Commissions
Dividendes opérations de
d'intermédiation nettes
marché
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Exercice n°6 | Economie bancaire
Le coefficient d’exploitation
Lors de la présentation des résultats annuels au siège social, le dirigeant d’une banque de détail est
fier d’annoncer un coefficient d’exploitation de 0,68.
3°) Quelles mesures une banque peut-elle théoriquement mettre en œuvre pour diminuer son
coefficient d’exploitation et améliorer ainsi sa rentabilité commerciale ?
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Correction de l’exercice n°6
1°) Le coefficient d’exploitation, noté Ce, est un indicateur de la rentabilité commerciale de la banque.
Il s’obtient en rapportant les Frais de gestion (FDG) au Produit net bancaire (PNB). On a :
678
!; =
&
2°) Si une banque affiche un coefficient d’exploitation de 0,68, cela signifie qu’elle doit dépenser en
moyenne 68 centimes d’euro en frais de gestion pour générer un euro de PNB, soit 68 euros de frais
de gestion en moyenne pour réaliser 100 euros de PNB, d’où le tableau récapitulatif ci-dessous :
Enfin, dans le présent cas, on peut aussi écrire que les Frais de gestion représentent 68% du PNB de
la banque.
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Exercice n°7 | Economie bancaire
Dans quelles parties du bilan de la banque faut-il inscrire les emprunts interbancaires, les prêts
interbancaires, les crédits aux ANF, les dépôts des ANF, les titres émis et les titres acquis par la banque
sur les marchés de capitaux ? Complétez le tableau ci-dessous à l’aide d’une croix, puis dresser le bilan
de la banque.
Prêts interbancaires
Emprunts interbancaires
Crédits aux ANF
Dépôts aux ANF
Titres émis
Titres acquis
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Correction de l’exercice n°7
Prêts interbancaires ×
Emprunts interbancaires ×
Crédits aux ANF ×
Dépôts des ANF ×
Titres émis ×
Titres acquis ×
Un compte emplois-ressources étant toujours équilibré, on doit trouver la même valeur Z (en euros)
comme total de la colonne de l’actif et de celle du passif.
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Exercice n°8 | Economie bancaire
Le risque de transformation
On vous transmet aussi des données sur les taux en vigueur sur les marchés, répertoriés dans le tableau
ci-dessous (pour des questions pédagogiques, nous avons choisi de rester dans un environnement de
taux d’intérêt positifs).
Eléments Valeurs
EONIA 0,10%
EURIBOR 1 mois 0,95%
EURIBOR 9 mois 1,24%
Bons du Trésor à 1 an 0,85%
OAT à 5 ans 1,15%
OAT à 10 ans 2,04%
2°) Calculer la marge nette d’intermédiation générée par l’activité de prêt. Déduire le taux de marge
d’intermédiation et donnez-en une interprétation.
3°) Calculer la marge commerciale sur les dépôts, puis déduire le taux de marge commerciale sur les
dépôts.
4°) Calculer la marge commerciale sur les crédits, puis déduire le taux de marge commerciale sur les
crédits.
5°) Qu’est-ce que la marge financière ? Quelle est son utilité ? La calculer, puis déduire le taux de marge
financière.
6°) Etablir le lien entre les différentes marges et différents taux de marge que vous avez calculés, puis
dresser un tableau de synthèse.
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Correction de l’exercice n°8
ACTIF PASSIF
Comptes à terme
600 000 Crédits à 5 ans 250 000
à 1 mois
2°) La marge nette d’intermédiation (MNI) générée par l’activité de prêt s’obtient en faisant la
différence entre les intérêts reçus, notés A, et les intérêts versés, notés B. On a :
*&+ = ^ −
A = 6 000 + 21 000
^ = " ''' €
B = 0 + 1 875
=#I €
Le taux de marge nette d’intermédiation s’obtient en faisant le rapport entre la Marge nette
d’intermédiation et la valeur du bilan de la FORALLBANK qui s’élève à 1 million d’euros. On a :
OPQ
t OPQ = efghij ki lmgfn
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op qop
t OPQ =
q rrr rrr
t OPQ = 0,025125
Ainsi, sur 100 euros de bilan, l’activité de prêt de la FORALLBANK génère en moyenne 2,51 euros de
marge nette d’intermédiation.
3°) Dans un environnement de taux d’intérêt positifs, la Marge commerciale sur les dépôts, notée MCD,
s’obtient en faisant la différence entre les intérêts théoriquement versés par la banque, notés B*, si
elle devait trouver sur le marché monétaire des ressources de même maturité, et les intérêts
effectivement versés par la banque sur les ressources qui figurent au passif de son bilan et que nous
avons déjà calculés (B).
Dans un environnement de taux d’intérêt positifs, la Marge commerciale sur les dépôts traduit la
capacité de la banque à obtenir auprès de ses clients des ressources rémunérées à des taux d’intérêt
moins élevés que ceux en vigueur sur le marché pour obtenir des ressources équivalentes. On a :
∗
*!7 = −
Détermination de B*
Au passif de son bilan, la banque possède des Dépôts à vue (750 000 euros) et des Comptes à terme à
1 mois (250 000 euros). Les ressources disponibles sur le marché monétaire et équivalentes aux Dépôts
à vue sont les liquidités que la banque peut se procurer sur le marché interbancaire au taux de l’Eonia
(prix de la liquidité au jour le jour) établi à 0,10% selon l’énoncé. Quant aux Comptes à terme à un mois,
les ressources équivalentes disponibles sur le marché monétaire correspondent aux liquidités que la
banque peut obtenir sur le marché interbancaire, moyennant le paiement de l’Euribor 1 mois fixé à
0,95% dans l’énoncé.
Nous sommes maintenant en mesure de calculer B*, les intérêts que la banque devrait théoriquement
payer si elle devait trouver sur le marché interbancaire les ressources identiques à celles inscrites au
passif de son bilan. On a :
B∗ = 750 + 2 375 €
∗
= #" €
MCD = B ∗ − B
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Taux de marge commerciale sur les dépôts, noté tMCD, et interprétation
Pour calculer le taux de marge commerciale sur les dépôts, il faut rapporter la Marge commerciale sur
les dépôts à la valeur du bilan de la banque. On a :
O~Y
t O~Y =
efghij ki lmgfn
q opr
t O~Y =
q rrr rrr
t O~Y = 0,00125
Ainsi, sur 100 euros de ressources inscrites au passif de son bilan, compte tenu des taux en vigueur sur
le marché interbancaire, la banque dégage en moyenne une marge commerciale sur les dépôts de 12
centimes d’euros. Sur 1 000 euros de ressources au passif, elle dégage en moyenne 1,25 euro de marge
commerciale sur les dépôts.
4°) Dans un environnement de taux d’intérêt positifs, la Marge commerciale sur les crédits (MCC)
s’obtient en faisant la différence entre les intérêts effectivement reçus par la banque sur les crédits
qu’elle a octroyés que nous avons déjà calculés (A), et les intérêts théoriquement perçus (notés A*) si
elle avait « prêté » aux marchés financiers par l’acquisition de titres émis par l’Etat, de même maturité
que les crédits octroyés.
Dans un environnement de taux d’intérêt positifs, la Marge commerciale sur les crédits réalisée par
une banque traduit sa capacité à appliquer aux crédits inscrits à l’actif de son bilan des taux d’intérêt
supérieurs à ceux qu’elle aurait perçus si elle avait investi sur des titres de même maturité émis par
l’Etat. On a :
*!! = ^ − ^∗
Détermination de A*
A l’actif de son bilan, la FORALLBANK possède 400 000 euros de crédits à 1 an et 600 000 euros de
crédits à 5 ans. Les emplois disponibles sur les marchés financiers équivalents aux 400 000 euros de
crédits à 1 an sont les Bons du Trésor à 1 an qui auraient rapporté à la banque un taux d’intérêt de
0,85%. Quant aux 500 000 euros de crédits à 5 ans, les emplois équivalents disponibles sur les marchés
financiers sont les Obligations Assimilables du Trésor à 5 ans (OAT à 5 ans) qui auraient rapporté à la
banque un taux d’intérêt de 1,15%.
Nous sommes maintenant en mesure de calculer les intérêts que la FORALLBANK auraient reçus si elle
avait investi sur les titres à 1 an et à 5 ans émis par l’Etat. On a :
A∗ = 3 400 + 6 900
^∗ = #' '' €
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Déduction de la Marge commerciale sur les crédits MCC
*!! = # '' €
Le taux de marge commerciale sur les crédits s’obtient en faisant le rapport entre la Marge
commerciale sur les crédits (MCC) et la valeur du bilan de la banque. On a :
MCC
t O~~ =
Valeur du bilan
16 700
t O~~ =
1 000 000
t O~~ = 0,0167
s *!! = #, %
Ainsi, sur 100 euros de crédits inscrits à l’actif de son bilan, compte tenu des taux en vigueur sur les
marchés financiers, la banque dégage en moyenne une marge commerciale sur les crédits de 1,67 euro.
La Marge financière, notée MAFI, s’obtient en faisant la différence entre les intérêts théoriquement
reçus par la banque (A*) compte tenu des crédits inscrits à l’actif de son bilan et les intérêts
théoriquement versés (B*) compte tenu des dépôts inscrits au passif de son bilan. Les intérêts
théoriquement reçus et versés sont calculés en prenant les taux d’intérêt en vigueur sur le marché
interbancaire et sur les marchés financiers.
Ainsi, la Marge financière permet de connaître la manière dont les taux en vigueur sur les marchés, en
particulier la position des taux longs par rapport aux taux courts, impactent la Marge nette
d’intermédiation de la banque. Lorsque les taux longs sont proches des taux courts, ce qui correspond
à une courbe des taux plutôt plate, alors la Marge financière sera faible, tirant vers le bas la Marge
nette d’intermédiation de la banque. En revanche, si les taux longs sont supérieurs aux taux courts le
long d’une courbe des taux concave, alors la Marge financière sera plus élevée, contribuant ainsi à la
hausse de la Marge nette d’intermédiation de la banque. On a donc :
*^6+ = ^∗ − ∗
*^6+ = # €
Le taux de marge financière correspond au rapport entre la Marge financière et la valeur du bilan de la
banque. On a :
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OƒXQ
t OƒXQ =
efghij ki lmgfn
„ q„p
t OƒXQ =
q rrr rrr
t OƒXQ = 0,007175
s *^6+ = ', # %
6°) Lien entre Marge nette d’intermédiation (MNI), Marge commerciale sur les dépôts (MCD),
Marge commerciale sur les crédits (MCC) et Marge Financière (MAFI)
On montre que la somme de la Marge commerciale sur les dépôts, de la Marge commerciale sur les
crédits et de la Marge Financière est égale à la Marge nette d’intermédiation. On a :
Lien entre le taux de marge commerciale sur les dépôts (tMCD), le taux de marge commerciale
sur les crédits (tMCC), le taux de marge financière (tMAFI) et le taux de marge nette
d’intermédiation (tMNI)
On montre que la somme du taux de marge commerciale sur les dépôts, du taux de marge commerciale
sur les crédits, du taux de marge financière est égale au taux de marge nette d’intermédiation. On a :
Tableau récapitulatif des marges et des taux de marge calculés pour la FORALLBANK
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Exercice n°9 | Economie bancaire
On s’intéresse aux fonds propres d’une banque pour couvrir les risques de crédit générés par le
financement des entreprises. On suppose que le ratio de solvabilité standard en vigueur est de 10,5%
(soit s = 10,5%) et que la qualité de la signature des contreparties est évaluée par l’agence de notation
financière Standard and Poor’s. Ci-dessous nous reproduisons le tableau des coefficients de
pondération croisant la nature de la contrepartie et la notation de la qualité de la signature.
Une banque souscrit une obligation de 860 000 euros émise par une grande entreprise notée AA.
2°) En prévoyant 19 000 euros de fonds propres pour couvrir le risque de crédit, la banque respecte-t-
elle la règlementation prudentielle ?
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Correction de l’exercice n°9
Le risque de crédit pondéré, noté R*, s’obtient en multipliant le risque de crédit originel, noté R, par le
coefficient de pondération bâlois, noté p, associé à la notation financière de la contrepartie. On a :
9∗ = † × 9
Application
La contrepartie étant une grande entreprise notée AA, le coefficient de pondération bâlois qui lui est
associé est égal à 20%, soit p = 20%. Sachant que le risque de crédit originel s’élevant à 860 000 euros,
soit R = 860 000 €, on déduit comme suit le risque de crédit pondéré R*. On a :
9∗ = # " ''' €
Commentaire
C’est à partir de ce risque de crédit pondéré que la Banque calculera le niveau de fonds propres
nécessaire pour couvrir ses engagements vis-à-vis de la grande entreprise.
2°) Pour savoir si les 19 000 euros de fonds propres sont bien conformes au niveau réglementaire
requis par la réglementation prudentielle bâloise, calculons d’abord le niveau minimal de fonds
propres, noté FPMIN découlant du risque de crédit pondéré. Ce niveau minimal de fonds propres
s’obtient en multipliant le risque de crédit pondéré R* par le ratio de solvabilité prudentiel s. On a :
6 *+& = v × 9∗
Nous observons que : 19 000 € > 18 060 €. Ainsi, en prévoyant 19 000 euros de fonds propres pour
couvrir ses engagements vis-à-vis de la grande entreprise, soit 940 euros de plus que le niveau plancher
bâlois, la Banque respecte la réglementation prudentielle.
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Exercice n°10 | Economie bancaire
On s’intéresse aux fonds propres d’une banque pour couvrir les risques de crédit générés par le
financement des Etats. On suppose que le ratio de solvabilité standard en vigueur est de 10,5% (soit s
= 10,5%) et que la qualité de la signature des contreparties est évaluée par l’agence de notation
financière Standard and Poor’s. Ci-dessous nous reproduisons le tableau des coefficients de
pondération croisant la nature de la contrepartie et la notation de la qualité de la signature.
Une banque souscrit une obligation de 220 millions d’euros émise par un Etat noté CCC.
2°) La lecture de ses publications financières montre qu’elle a prévu 26,4 millions d’euros pour couvrir
ce risque de crédit. Selon vous, cette disposition respecte-t-elle la réglementation prudentielle ?
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Correction de l’exercice n°10
Pour déterminer le risque de crédit pondéré, noté R*, nous devons multiplier le risque de crédit
originel, noté R, par le coefficient de pondération de Bâle, noté p, découlant de la notation de la qualité
de la signature de la contrepartie. On a :
9∗ = † × 9
Application
La banque souscrit une obligation émise par un Etat noté CCC, qui est une notation financière
strictement inférieure à B-. Le coefficient de pondération associé à un Etat noté CCC est égal à 150%,
soit p = 150%. Sachant que le risque de crédit originel s’élève à 220 millions d’euros, soit R = 220 M€,
on déduit comme suit la valeur du risque de crédit pondéré R*. On a :
R∗ = 150% × 220
9∗ = ' *€
Commentaire
On observe que le risque de crédit pondéré est supérieur au risque de crédit originel (220 millions
d’euros) qui a été amplifié par un coefficient pondération strictement supérieur à 1 (150% = 1,5) du
fait de la mauvaise qualité de la signature de l’Etat émetteur noté CCC. C’est sur la base du risque de
crédit pondéré de 330 millions d’euros que la banque déterminera le niveau minimum de fonds
propres nécessaire pour couvrir ses engagements vis-à-vis de l’Etat noté CCC.
2°) Pour déterminer si les 26,4 millions d’euros de fonds propres sont suffisants au regard de la
règlementation prudentielle bâloise pour couvrir le risque de crédit généré par la souscription de
l’obligation de 220 millions d’euros émis par l’Etat noté CCC, nous devons calculer le montant minimum
de fonds propres noté FPMIN. Il s’obtient en multipliant le risque de crédit pondéré R* par le ratio de
solvabilité prudentiel s. On a :
6 *+& = v × 9∗
6 *+& = , *€
Nous observons que : 26,4 M€ < 34,65 M€. Ainsi, les 26,4 millions d’euros de fonds propres que la
banque a prévus sont insuffisants au regard de la réglementation prudentielle bâloise pour couvrir le
risque de crédit généré par la souscription de l’obligation de 220 millions d’euros émise par l’Etat noté
CCC. Pour atteindre le seuil réglementaire de fonds propres, la banque doit trouver 8,25 millions
d’euros de fonds propres supplémentaires.
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Exercice n°11 | Economie bancaire
On s’intéresse aux fonds propres d’une banque pour couvrir les risques de crédit générés par le
financement des entreprises et des Etats. On suppose que le ratio de solvabilité standard en vigueur
est de 10,5% (soit s = 10,5%) et que la qualité de la signature des contreparties est évaluée par l’agence
de notation financière Standard and Poor’s. Ci-dessous nous reproduisons le tableau des coefficients
de pondération croisant la nature de la contrepartie et la notation de la qualité de la signature.
Une banque souscrit des obligations émises par un Etat noté AAA pour un montant total de 446 millions
d’euros.
En prévoyant un million d’euros de fonds propres pour couvrir ce risque, la banque respecte-t-elle la
règlementation prudentielle ?
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Correction de l’exercice n°11
En souscrivant une obligation de 446 millions d’euros émise par l’Etat, la banque est donc exposée à
un risque de crédit originel de 446 millions d’euros, soit : R = 446 M€.
Cependant, comme l’Etat émetteur possède une signature de très bonne qualité notée AAA, le
coefficient de pondération du risque de crédit originel est de 0%, soit p = 0%. En conséquence, le risque
de crédit pondéré, noté R*, est nul soit :
R∗ = p × R
R∗ = 0% × 446
9∗ = ' €
Le risque de crédit pondéré étant nul, il en est de même du montant minimum de fonds propres FPMIN
à prévoir pour couvrir les engagements de la banque vis-à-vis de l’Etat noté AAA. On a :
FPOQP = s × R∗
FPOQP = 10,5% × 0
6 *+& ='€
Ainsi, on observe que la banque n’est pas tenue de prévoir des fonds propres pour couvrir son
engagement de crédit de 446 millions d’euros vis-à-vis de l’Etat noté AAA. A fortiori, n’importe quel
niveau de fonds propres non nul est compatible avec la réglementation prudentielle.
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Exercice n°12 | Economie bancaire
On s’intéresse aux fonds propres d’une banque pour couvrir les risques de crédit générés par le
financement des entreprises et des Etats. On suppose que le ratio de solvabilité standard en vigueur
est de 10,5% soit s = 10,5%. Ci-dessous nous reproduisons le tableau des coefficients de pondération
croisant la nature de la contrepartie et la notation de la qualité de la signature.
Une banque octroie un crédit de 368 000 euros à une entreprise de taille intermédiaire notée BB+,
souscrit une obligation de 562 000 euros émise par une grande entreprise notée A et une obligation
de 4 millions d’euros émise par un Etat noté BB.
2°) Calculez la charge minimale en fonds propres que la banque doit prévoir pour couvrir l’ensemble
de ses risques de crédit.
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Correction de l’exercice n°12
Le risque de crédit pondéré, noté R*, s’obtient en multipliant le risque de crédit originel, noté R, par le
coefficient de pondération, noté p, associé à la qualité de la signature de la contrepartie. On a :
R∗ = p × R
Etant donné que la banque a accordé un prêt à une entreprise de taille intermédiaire, a souscrit une
obligation émise par une grande entreprise et a souscrit une obligation souveraine, elle a fait donc
entrer trois risques de crédit à l’actif de son bilan. Nous devons donc calculer trois risques de crédit
pondérés. Pour y parvenir, nous nous servons du tableau synthétique ci-dessous.
Risque de crédit
Risque de crédit Notation Coefficient de
Contrepartie pondéré R* (euros)
originel R (euros) financière pondération p
R∗ = p × R
Entreprise de taille
368 000 BB+ 100% 368 000
intermédiaire
Grande entreprise 562 000 A 50% 281 000
Etat 4 000 000 BB 100% 4 000 000
2°) Méthode de calcul de la charge minimale en fonds propres ou du montant minimum de fonds
propres FPMIN
Pour déterminer le montant minimum de fonds propres FPMIN pour couvrir un risque de crédit, il faut
multiplier le risque de crédit pondéré R* par le ratio de solvabilité prudentiel s. On a :
FPOQP = s × R∗
Détermination des montants minimums de fonds propres pour couvrir les trois risques de crédit
Pour déterminer les montants minimums de fonds propres pour couvrir les trois risques de crédit, nous
nous aidons du tableau ci-dessous.
Fonds propres
Risque de crédit Ratio de solvabilité
Contrepartie minimum (euros)
pondéré R* (euros) prudentiel s
FPMIN = s × R*
Entreprise de taille
368 000 10,5% 38 640
intermédiaire
Grande entreprise 281 000 10,5% 29 505
Etat 4 000 000 10,5% 420 000
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Pour couvrir ses trois engagements de crédit, la banque doit prévoir au moins 488 145 euros de fonds
propres répartis comme suit :
- au moins 38 640 euros pour couvrir son engagement de crédit vis-à-vis de l’Entreprise de taille
intermédiaire.
- au moins 29 505 euros pour couvrir son engagement de crédit vis-à-vis de la Grande
entreprise.
- au moins 420 000 euros pour couvrir son engagement de crédit vis-à-vis de l’Etat.
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Exercice n°13 | Economie monétaire
On s’intéresse à une économie fictive de la zone euro, pour laquelle on dispose d’informations sur les
encours des moyens de paiement et des placements bancaires et financiers à fin 2018 (données en
milliards d’euros). Ces informations sont répertoriées dans le tableau ci-dessous :
2°) Enumérer les éléments qui ne doivent pas être pris en compte dans le calcul de la masse monétaire
en circulation, puis faire un tableau de synthèse.
4°) Calculer les encours de la masse monétaire au sens strict et déduire la part quelle représente.
6°) Mettez en évidence (de manière chiffrée) l’imbrication des agrégats monétaires.
7°) Faites un tableau récapitulatif des indicateurs monétaires que vous venez de calculer pour notre
économie fictive de la zone euro.
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Correction de l’exercice n°13
1°) C’est en utilisant les critères économiques que l’on définit la masse monétaire en circulation. Ainsi,
en plus des moyens de paiement classiques que représentent la monnaie fiduciaire (billets et pièces
de monnaie) et les dépôts à vue (équipés de chéquiers et/ou de cartes de débit), la masse monétaire
en circulation recouvre aussi « tous les placements que les agents non financiers considèrent comme
une réserve de pouvoir d’achat immédiatement disponible parce qu’ils peuvent être convertis
facilement et rapidement en moyens de paiement, sans risque important de perte en capital » (cf.
définition de la Banque de France reprise par F. MISHKIN, 2013, Monnaie, banque et marchés
financiers, Pearson, 10e édition, p.82).
2°) Comme ils ne répondent pas à la définition des critères économiques, les éléments F (plan épargne
logement), J (Dépôt à terme à 3 ans), N (Obligations à 5 ans), O (Assurance-vie en euros), P (assurance-
vie en unités de compte), Q (actions cotées) et R (actions non cotées) ne doivent pas être pris en
compte dans le calcul de la masse monétaire en circulation, d’où le tableau de synthèse ci-dessous :
3°) La masse monétaire au sens large, notée M3, se calcule de la manière suivante :
Mˆ = A + B + C + D + E + G + H + I + K + L + M
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4°) Calcul de la masse monétaire au sens strict notée M1
La masse monétaire au sens strict correspond à M1. Elle est composée des billets et des pièces de
monnaie (A) et des encours des dépôts à vue (B). On a :
Mq = A + B
Mq = 369 + 1 107
*# = # *‰v €
Soit p1 la part de l’agrégat M1 (masse monétaire au sens strict) dans l’agrégat M3 (masse monétaire au
sens large). On a :
Mq
pq = × 100
Mˆ
1 476
pq = × 100
2 460
pq = 0,6 × 100
†# = '%
La masse monétaire M2 s’obtient en tenant compte, en plus de M1, des placements bancaires
disponibles (Livret A, LDDS, CEL, Livret jeune) et des dépôts à terme à deux ans au plus. On a :
Mo = Mq + TC + D + E + GU + TH + IU
Désignons par p2 la part de M2 (la masse monétaire intermédiaire) dans l’agrégat M3. On a :
Mo
po = × 100
Mˆ
2 214
po = × 100
2 460
po = 0,9 × 100
†" = '%
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6°) Par construction, les agrégats monétaires M1, M2 et M3 sont imbriqués de telle sorte que l’identité
suivante est systématiquement vérifiée :
*# + T*" − *# U + T* − *" U = *
En reprenant les calculs que nous avons effectués dans les étapes précédentes, on a :
Mq + TMo − Mq U + TMˆ − Mo U = Mˆ
7°) Les calculs que nous avons effectués dans le présent exercice sont recensés dans le tableau ci-
dessous :
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Exercice n°14 | Economie monétaire
Parmi les actifs ci-dessous, certains entrent dans la composition de la masse monétaire en circulation,
d’autre non.
1°) Rappeler comment on définit la masse monétaire en circulation. Illustrer votre propos à l’aide de
deux exemples.
2°) A l’aide d’une croix, on vous demande de les ranger dans les différents agrégats M1, M2, M3, M2-
M1 et M3-M2. Pour les actifs qui ne doivent pas être comptabilisés dans la masse monétaire, on vous
demande de ne rien cocher.
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Correction de l’exercice n°14
1°) Rappelons que les actifs qui entrent dans la composition de la masse monétaire en circulation sont
sélectionnés selon des critères économiques. Ainsi, en plus des moyens de paiement classiques que
sont les billets et les pièces de monnaie ainsi que les dépôts à vue (que les agents non financiers
utilisent à l’aide d’une carte de débit, de virements ou d’un chéquier), la masse monétaire en
circulation inclut aussi tous les placements ayant une fonction de réserve de pouvoir d’achat
« immédiatement disponible », dont la transformation en moyens de paiement classiques peut être
effectuée rapidement, avec un risque de perte en capital très limité voire inexistant.
A titre d’exemple, les actions ne peuvent être considérées comme une réserve de pouvoir d’achat
« immédiatement disponible », d’une part parce que la valeur des actions fluctue en bourse et expose
son détenteur à des moins-values en cas de revente, d’autre part parce qu’il peut s’écouler un délai
relativement long entre la décision de vendre les actions et le produit de la vente.
De même, le plan d’épargne logement ne répond pas aux critères économiques en ce sens que le client
bancaire détenteur de ce produit d’épargne à terme ne peut pas faire d’allers-retours entre son Plan
d’épargne logement et son compte de dépôt durant la période légale (4 ans) nécessaire pour bénéficier
de tous les avantages rattachés à ce produit. En effet, toute demande de retrait de fonds du Plan
d’épargne logement adressée au conseiller clientèle entraînera automatiquement sa clôture.
2°) Par des croix, on désigne les actifs inclus dans la masse monétaire en circulation. L’absence de croix
désigne les actifs qui ne sont pas pris en compte dans la masse monétaire en circulation.
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Exercice n°15 | Economie monétaire
On s’intéresse à la quantité de monnaie en circulation dans une très petite économie de la zone euro.
Vous disposez de quelques données économiques et financières exprimées en milliards d’euros (Mds).
On vous communique par ailleurs des éléments d’information sur la structure de la masse monétaire
en circulation.
Les données qui sont portées à votre connaissance sont répertoriées comme suit :
1°) Déterminer la valeur des encours des dépôts à vue (DAV), puis déduire la part qu’ils représentent
dans la masse monétaire au sens strict, puis dans la masse monétaire au sens large.
2°) Déterminer la valeur des encours des placements bancaires disponibles (PBD), puis déduire la part
qu’ils représentent dans M2 puis dans M3.
3°) On suppose que les placements bancaires disponibles se déclinent en livrets A, livrets de
développement durable et solidaire et comptes épargne logement et que leurs encours respectifs sont
identiques. Déduire la valeur de leurs encours.
4°) Sur 1 000 euros de monnaie en circulation dans notre très petite économie, combien d’euros
circulent en moyenne sous la forme de placements bancaires disponibles ?
5°) Vérifier l’égalité qui permet de relier les agrégats monétaires les uns aux autres.
6°) Si l’encours de la masse monétaire au sens large s’établit à 380 milliards d’euros alors que sa
structure reste inchangée, quelle sera la valeur des encours des titres de créance à 2 ans ?
7°) Faites un tableau récapitulatif des calculs que vous avez effectués dans le présent exercice.
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Correction de l’exercice n°15
Les encours des dépôts à vue, notés DAV, font partie de l’agrégat M1, il en est de même des billets et
des pièces de monnaie, notés BP. On a donc :
= " *‰v €
Mq = 0,6 × 180
*# = #'I *‰v €
En remplaçant dans l’équation (1), on déduit la valeur des encours des dépôts à vue :
DAV = 108 − 27
7^\ = I# *‰v €
Part des dépôts à vue (DAV) dans la masse monétaire au sens strict (M1), notée a
DAV
a= × 100
Mq
81
a= × 100
108
a = 0,75 × 100
‹= %
Part des dépôts à vue dans la masse monétaire au sens large (M3), notée b
DAV
b= × 100
Mˆ
81
b= × 100
180
b = 0,45 × 100
Œ= %
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Les dépôts à vue représentent 45% de la masse monétaire M3.
2°) Calcul des encours des placements bancaires disponibles, notés PBD
Par définition, les placements bancaires disponibles font partie de l’agrégat M2 – M1. Il en est de même
des dépôts à terme à deux ans au plus, notés DAT2. On a donc :
7^•" = # , *‰v €
Mo = 0,9 × 180
PBD = 54 − 13,5
7 = ', *‰v €
PBD
c= × 100
Mo
40,5
c= × 100
162
c = 0,25 × 100
2=" %
Les placements bancaires disponibles représentent 25% de la masse monétaire intermédiaire M2.
PBD
d= × 100
Mˆ
13,5
d= × 100
180
d = 0,075 × 100
‰= , %
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Les placements bancaires disponibles représentent 7,5% de la masse monétaire au sens large M3.
3°) Les placements bancaires disponibles, d’après l’énoncé, se déclinent en livret A (LA), en livret de
développement durable et solidaire (LDDS) et en compte épargne logement (CEL). On a donc :
7 = Ž^ + Ž77• + ! Ž (3)
Les encours de ces trois produits d’épargne à vue étant identiques, on a donc :
Ž^ = Ž77• = ! Ž (4)
RSY
⟺ LA =
ˆ
qˆ,p
⟺ LA =
ˆ
⟺ Ž^ = , *‰v €
Ž77• = , *‰v €
! Ž = , *‰v €
4°) Nous avons calculé dans la deuxième question que les placements bancaires disponibles
représentent 7,5% de la masse monétaire au sens large M3. En d’autres termes, sur 100 euros (1 000
euros) de monnaie en circulation, 7,5 euros en moyenne (75 euros en moyenne) sont des placements
bancaires disponibles.
5°) Les agrégats monétaires M1, M2 et M3 sont imbriqués les uns dans les autres de telle sorte que la
relation suivante est systématiquement respectée :
Sachant que : M1 = 108 Mds €, M2 = 162 Mds €, M3 = 180 Mds €, on vérifie comme suit la relation (5)
ci-dessus :
Mq + TMo − Mq U + TMˆ − Mo U = Mˆ
6°) Les encours des titres de créance à 2 ans au plus, notés TC2, s’élèvent à 18 milliards d’euros. Avec
une masse monétaire M3 fixée initialement à 180 milliards d’euros, les titres de créances à 2 ans au
plus représentent donc 10% de M3.
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Si M3 s’établit à 380 milliards d’euros (M3* = 380 Mds €) et que la part des titres de créance à 2 ans au
plus ne change pas (elle reste égale à 10%), alors leurs nouveaux encours, notés TC2*, s’établissent
maintenant à 38 milliards d’euros. On a :
•!"∗ = I *‰v €
7°) Les calculs qui ont été effectués dans le présent exercice sont recensés dans le tableau ci-dessous :
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Exercice n°16 | Economie monétaire
Le tableau ci-dessous recense quelques placements effectués par des résidents d’un pays :
Actions cotées
Actions non cotées
Assurance vie en euros
Assurance vie en unités de compte
Compte épargne logement (CEL)
Livret A
Livret de développement durable et solidaire
Obligations d’entreprises
Plan épargne logement (PEL)
Titres OPC monétaires
Titres OPC non monétaires
1°) Quels sont les critères de distinction entre les actifs non risqués et les actifs risqués ?
2°) A l’aide d’une croix, identifier les placements qui relèvent des actifs non risqués et ceux qui
relèvent des actifs risqués.
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Correction de l’exercice n°16
1°) On peut caractériser un actif selon le rendement qu’il offre et le niveau du risque de perte en capital
auquel il expose son détenteur. Ainsi, un actif non risqué présente l’inconvénient d’offrir un rendement
faible mais l’avantage d’exposer son détenteur à un faible risque de perte en capital. En revanche, un
actif risqué présente certes l’avantage de la promesse d’un rendement élevé mais l’inconvénient
d’exposer son détenteur à un risque élevé de perte en capital, d’où le tableau de synthèse ci-dessous :
Le choix que doit opérer un investisseur entre actifs non risqués et actifs risqués dépendra de son degré
d’appétence au risque, que le conseiller clientèle doit évaluer en vertu de la réglementation MIF2.
Ainsi, l’investisseur risquophobe préfèrera allouer son épargne entre des actifs non risqués
uniquement. A l’opposé, l’investisseur qui se dit risquophile et dont le profil est confirmé par le
questionnaire MIF mis en œuvre par le conseiller clientèle, diversifiera une grande partie de son
épargne entre des actifs risqués.
2°) Le tableau ci-dessous permet d’identifier les actifs non risqués et les actifs risqués :
Actions cotées ×
Actions non cotées ×
Assurance vie en euros ×
Assurance vie en unités de compte ×
Compte épargne logement (CEL) ×
Livret A ×
Livret de développement durable et solidaire ×
Obligations d’entreprises ×
Plan épargne logement (PEL) ×
Titres OPC monétaires ×
Titres OPC non monétaires ×
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Exercice n°17 | Economie monétaire
Au 1er janvier de l’année n, une banque souscrit sur le marché primaire 60 obligations à 5 ans émises
par une entreprise de taille intermédiaire (ETI). La valeur faciale est de 1 700 euros et le coupon s’élève
à 136 euros.
1°) Quel est le rendement de l’obligation émise ? Calculez la valeur du portefeuille au moment de
l’achat.
3°) La banque a-t-elle intérêt à céder son portefeuille d’obligations à l’année n+1 alors que le taux
d’intérêt s’établit à 8,5% ?
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Correction de l’exercice n°17
Désignons par R le revenu fixe que rapporte l’obligation (qui correspond à la valeur du coupon perçu
par l’investisseur) et par PE le prix d’émission de l’obligation (qui correspond à sa valeur faciale). Le
taux de rendement de l’obligation, noté r, s’obtient en rapportant le revenu fixe RF au prix d’émission
PE, soit :
96
u=
Sachant que : PE = 1 700 € et RF = 136 €, le taux de rendement de l’obligation se calcule comme suit :
qˆ•
r = q „rr ⟺ u = I%
V = 60 × 1 700
\ = #'" ''' €
2°) Sur le marché secondaire, qui correspond communément à la Bourse, le cours d’une obligation,
noté C, n’est pas identique à son prix d’émission. En effet, le cours varie à la hausse ou à la baisse en
fonction du taux d’intérêt. Le cours de l’obligation est fonction inverse du taux d’intérêt, soit :
96 ‘’ ”•–
!= x
avec ‘“
= “"
<'
Si le taux d’intérêt augmente (les obligations nouvellement émises offrent un taux de rendement plus
élevé que celui des obligations anciennes), le cours de l’obligation ancienne diminue jusqu’à ce que
son taux de rendement égalise celui de l’obligation nouvelle.
3°) A n+1, si le taux d’intérêt augmente pour s’établir à 8,5%, le cours de l’obligation ancienne va
diminuer, donc la valeur du portefeuille de 60 obligations détenu par la Banque va diminuer. En cas de
revente, la banque subira des moins-values.
qˆ•
C = r,r—p ⟺ ! = # '' €
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Vn˜q = 60 × 1 600
Vn˜q = 96 000 €
Lorsque le taux d’intérêt passe de 8% à 8,5%, nous observons que le cours de l’obligation baisse,
passant de 1 700 € à 1 600 €. Quant à la valeur du portefeuille, elle diminue, passant de 102 000 euros
à l’année n à 96 000 € à l’année n+1, d’où le tableau de synthèse ci-dessous :
Si la banque décide de vendre son portefeuille d’obligations à l’année n+1, elle subira une moins-value
de 6 000 €. En désignant par ROPEM le résultat de cette opération de marché, on a :
ROPEM = Vn˜q − Vn
9] * = − ''' €
La banque n’a donc pas intérêt à liquider son portefeuille de titres à l’année n+1.
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Exercice n°18 | Economie monétaire
On considère une économie de la zone euro sur laquelle on dispose des données monétaires et
financières (en milliards d’euros, Mds) répertoriées comme suit :
1°) Quels points communs existe-t-il entre les actions cotées, l’assurance-vie en unités de compte et
les titres d’OPCVM non monétaires ?
2°) Tous les actifs non risqués sont-ils comptabilités dans la masse monétaire ? Justifiez votre réponse.
4°) A partir des calculs de la question précédente, calculer l’encours de la masse monétaire au sens
large.
6°) Calculez les parts respectives de M1, de M2 – M1, de M2, de M3 – M2 dans la masse monétaire au
sens large.
7°) Faites un tableau récapitulatif des calculs que vous avez effectués dans le présent exercice.
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Correction de l’exercice n°18
1°) Les actions cotées, les assurances vie en unités de compte et les OPCVM non monétaires sont des
actifs risqués. Ils ne sont donc pas comptabilisés dans la masse monétaire en circulation car ils ne sont
pas considérés comme des réserves de pouvoir d’achat immédiatement disponibles. Par ailleurs, leur
conversion en moyens de paiement classiques (en encours de dépôts à vue mobilisables par carte de
débit, virement ou chéquier) est exposée à un risque de perte en capital élevé.
2°) Tous les actifs non risqués ne sont pas comptabilisés dans la masse monétaire en circulation. C’est
le cas par exemple du Plan d’épargne logement. En effet, tout retrait effectué durant la période légale
de 4 ans (qu’il est nécessaire de respecter pour profiter pleinement des avantages rattachés à ce
produit d’épargne bancaire à terme) entraîne la clôture du compte. En ce sens, le Plan d’épargne
logement ne peut pas être considéré comme une réserve de pouvoir d’achat immédiatement
disponible.
3°) La différence M2 – M1 regroupe les placements bancaires disponibles ainsi que les dépôts à terme à
2 ans au plus. Quant à la différence M3 – M2, elle correspond aux instruments négociables.
Calcul de M2 – M1
Mo − Mq = LA + LDDS + DATo
*" − *# = I, I *‰v €
Calcul de M3 – M2
Mˆ − Mo = TCo + OPCVMO›Pœ•ƒQžœŸ
Mˆ − Mo = 39,2 + 49
4°) Les agrégats monétaires M1 (masse monétaire au sens strict), M2 (masse monétaire intermédiaire)
et M3 (masse monétaire au sens large) sont imbriqués les uns dans les autres de telle sorte que la
relation suivante est systématiquement vérifiée, soit :
*# + T*" − *# U + T* − *" U = *
Mq = BP + DAV
Mq = 117,81 + 575,19
*# = *‰v €
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Calcul de M3, masse monétaire au sens large
5°) Calcul de M2
Mo = Mq + TMo − Mq U
Mo = 693 + 478,8
*" = # # #, I *‰v €
Mq
a= × 100
Mˆ
693
a= × 100
1 260
a = 0,55 × 100
‹= %
Ainsi, la masse monétaire au sens strict, composée de la monnaie fiduciaire et des encours des dépôts
à vue, représente 55% de la masse monétaire au sens large.
Mo − Mq
b= × 100
Mˆ
478,8
b= × 100
1 260
b = 0,38 × 100
Œ = I%
Les placements bancaires disponibles et les dépôts à terme à 2 ans au plus représentent ensemble 38%
de la masse monétaire au sens large.
O
c = O × 100
¡
q q„q,—
c= q o•r
× 100
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c = 0,93 × 100
2= %
Mˆ − Mo
d= × 100
Mˆ
88,2
d= × 100
1 260
d = 0,07 × 100
‰= %
7°) Le tableau ci-dessous recense l’ensemble des calculs qui ont été effectués dans le présent exercice :
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Exercice n°19 | Economie monétaire
On vous demande de mesurer la quantité de monnaie en circulation dans une économie fictive de la
zone euro. Vous disposez des informations suivantes :
1°) Rappelez la définition de l’agrégat M1. Peut-on le calculer dans cet exercice à partir de cette
définition ?
2°) Quelle relation existe-t-il entre le PIB, M1 et la vitesse de circulation de la monnaie ? Déduire la
valeur des encours de l’agrégat M1.
7°) Dressez un tableau récapitulatif des calculs que vous avez effectués dans cet exercice.
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Correction de l’exercice n°19
1°) L’agrégat M1 est à la fois le plus petit et le plus liquide des agrégats monétaires. Représentant la
masse monétaire au sens strict, il est composé de la monnaie fiduciaire (billets et pièces de monnaie
BP) et des encours des dépôts à vue (DAV). On a :
*# = + 7^\ (1)
L’énoncé ne donne pas d’informations sur la valeur des encours des billets et des pièces de monnaie,
ni sur la valeur des encours des dépôts à vue. En conséquence, la formule ci-dessus ne peut pas être
utilisée pour calculer la valeur de l’agrégat M1.
2°) L’approche monétaire du Produit intérieur brut (PIB) permet d’établir que l’on peut obtenir la valeur
du PIB en multipliant la vitesse de circulation de la monnaie (V) par la valeur de l’agrégat M1. On a :
+
*# × \ = + ⟺ *# = (2)
\
Sachant que : PIB = 100 Mds et V = 2, on déduit comme suit la valeur des encours de l’agrégat M1 :
#''
*# = = ' *‰v €
"
3°) Pour calculer les encours des dépôts à vue, partons de la relation (1). On a :
D’après l’énoncé, on a : BP = 20%.M1. Sachant que M1 = 50 Mds €, on déduit comme suit la valeur des
encours des billets et des pièces de monnaie :
En reprenant la relation (3) et en remplaçant BP par la valeur que nous venons de calculer, on déduit
comme suit la valeur des encours des dépôts à vue :
4°) Par définition, l’agrégat M2 – M1 regroupe les placements bancaires disponibles (PBD) et les dépôts
à terme à deux ans au plus (DAT2). On a :
Calcul de PBD
7 = Ž^ + Ž77• + ! Ž
PBD = 50 + 35 + 25
7 = ##' *‰v €
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Détermination de DAT2
D’après l’énoncé, les dépôts à terme à deux ans au plus se réduisent aux comptes à terme à 1 an. En
conséquence on a :
Mo − Mq = 110 + 15
5°) Dans l’énoncé, il y a une information sur la masse monétaire au sens large M3. On nous indique
qu’elle est liée à la masse monétaire intermédiaire M2 par la relation suivante :
qrr
Mo = 87,5%. Mˆ ⇔ Mˆ = × Mo
—„,p
I
⇔ * = *" (5)
Détermination de M2
Les agrégats M1 et M2 sont imbriqués l’un dans l’autre de telle sorte que la relation mathématique
suivante est systématiquement vérifiée :
Nous avons calculé plus haut que : M1 = 50 Mds € et M2 – M1 = 125 Mds €, d’où la valeur des encours
de la masse monétaire intermédiaire M2 :
Mo = 50 + 125
*" = # *‰v €
—
Mˆ = „ × 175
* = "'' *‰v €
6°) Les instruments négociables sont logés dans l’agrégat M3 – M2, soit la différence entre la masse
monétaire au sens large et la masse monétaire intermédiaire que nous avons calculées dans la question
précédente. On a :
Mˆ − Mo = 200 − 175
7°) Les calculs que nous avons effectués dans le présent exercice sont répertoriés dans le tableau ci-
dessous :
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Indicateurs Significations Valeurs
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Exercice n°20 | Economie monétaire
On se propose de mesurer la quantité de monnaie en circulation dans une économie de la zone euro.
Vous disposez de données sur la valeur des encours (en milliards d’euros, Mds) des actifs suivants à la
fin de l’année n :
1°) Quels produits font partie de l’agrégat M2-M1 ? Calculer l’encours de M2-M1.
2°) Dans l’ensemble constitué par M3-M2, que range-t-on ? Calculer l’encours de M3-M2.
6°) Faire un tableau récapitulatif des calculs effectués dans le présent exercice.
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Correction de l’exercice n°20
1°) La différence M2 – M1 regroupe les placements bancaires disponibles (PBD) et les dépôts à terme à
deux ans au plus (DAT2). Au regard de l’énoncé, les placements bancaires disponibles se répartissent
entre les livrets A (LA) et les livrets de développement durable et solidaires (LDDS). Quant aux dépôts
à terme à deux ans au plus, ils se réduisent ici aux comptes à terme à 1 an. On a donc :
Sachant que : LA = 250 Mds €, LDDS = 200 Mds €, CAT1 = 110 Mds €, on déduit comme suit la valeur
des encours de M2 – M1 :
2°) La différence M3 – M2 regroupe les instruments négociables. Compte des hypothèses de l’énoncé,
les certificats de dépôts négociables (CDN), les OPCVM monétaires (OPCVMMO), les obligations à deux
ans (OBL2) et les Bons du Trésor (BDF) appartiennent à M3 – M2. On a :
Sachant que : CDN = 56 Mds €, OPCVMMO = 142 Mds €, OBL2 = 84 Mds €, BDT = 78 Mds €, on déduit
comme suit la valeur des encours des instruments négociables :
Mˆ − Mo = 56 + 142 + 84 + 78
3°) L’agrégat M1 correspond à la masse monétaire au sens strict. Elle se répartit entre les billets et les
pièces de monnaie (BP) et les encours des dépôts à vue (DAV). On a :
Mq = BP + DAV
D’après l’énoncé, BP = 24 Mds € et DAV = 96 Mds €. Nous déduisons comme suit la valeur des encours
de l’agrégat M1 :
Mq = 24 + 96
*# = #"' *‰v €
4°) L’agrégat M3 correspond à la masse monétaire au sens large. Pour calculer sa valeur, on utilise la
relation mathématique suivante qui traduit l’imbrication des agrégats monétaires M1, M2, M3. On a :
*# + T*" − *# U + T* − *" U = *
Sachant que : M1 = 120 Mds €, M2 – M1 = 560 Mds €, M3 – M2 = 360 Mds €, on déduit comme suit
l’encours de la masse monétaire au sens marge :
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Mˆ = 120 + 560 + 360
5°) La monnaie fiduciaire correspond aux billets et aux pièces de monnaie. D’après l’énoncé, BP = 24
Mds €. La part de la monnaie fiduciaire dans M1 qui est l’agrégat le plus liquide, notée a, se calcule de
la manière suivante :
SR
a= × 100
O£
o¤
a= × 100
qor
a = 0,2 × 100
‹ = "'%
Ainsi, les encours des billets et des pièces de monnaie représentent 20% de la masse monétaire au
sens strict.
6°) Le tableau ci-dessous recense tous les calculs que nous venons d’effectuer dans le présent exercice :
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Exercice n°21 | Economie monétaire
Le multiplicateur du crédit
3°) Exprimer chaque composante de la masse monétaire en prenant en compte les habitudes de
paiement.
4°) Déterminer l’expression des réserves obligatoires et celle de la monnaie centrale à partir des
paramètres du modèle. Déduire l’expression du taux de fuites f.
5°) Déterminer l’expression du multiplicateur de crédit, puis analyser l’impact des variations des
paramètres sur son amplitude.
6°) Sachant que : ¦ = 16% et §¨ = 2,5%, chiffrer le montant des crédits que les banques commerciales
doivent distribuer initialement pour créer 2 milliards d’euros de monnaie supplémentaire.
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Correction de l’exercice n°21
1°) Il existe deux fuites dans le système bancaire, sous-entendu les fuites en monnaie centrale d’une
partie de la monnaie scripturale des banques commerciales : les billets B et les réserves obligatoires R.
2°) La base monétaire correspond à la monnaie centrale qui se décline ici en billets B et en réserves
obligatoires R. Quant à la masse monétaire en circulation, elle recouvre les billets B et les dépôts D,
d’où le tableau récapitulatif ci-dessous :
Base monétaire Z × ×
Masse monétaire M × ×
*= +7 (1)
Les dépôts D représentent une proportion 1-b de la masse monétaire en circulation. En effet, en
partant de l’équation (1), on a :
D=M−B
D = M − b. M
Par définition, les réserves obligatoires R représentent une proportion rO des dépôts inscrits au passif
du bilan des banques commerciales, avec 0 < rO < 1. On a :
R = r› . D
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Expression de la monnaie centrale Z en fonction des paramètres du modèle
Par définition, la monnaie centrale recouvre dans le présent modèle les billets B et les réserves
obligatoires R. On a :
Z=B+R
Z = b. M + r› . T1 − bU. M
9 = ¬Œ + u] . T# − ŒU-. 7 (6)
L’équation n°6 permet de faire le lien entre les dépôts (qui augmentent avec les crédits octroyés, dont
avec la création monétaire) et les réserves obligatoires R. En raisonnant en termes de variations, on a :
∆R = ¬b + r› . T1 − bU-. ∆D (7)
∆R
= b + r› . T1 − bU
∆D
f désigne le taux de fuites en monnaie centrale de la monnaie scripturale créée par les banques
commerciales
5°) Le multiplicateur du crédit, noté k, permet de faire le lien entre les réserves de liquidité et les crédits
que les banques commerciales peuvent octroyés (sachant que les crédits font les dépôts). En partant
de l’équation (6), on isole D comme suit :
R
D=
b + r› . T1 − bU
q
∆D = l˜j . ∆R (9)
¯ .Tq”lU
∆Y q
∆ž
= l˜j (10)
¯ .Tq”lU
#
° = Œ˜u (11)
] .T#”ŒU
avec : k >1.
6°) Dans le processus de création monétaire par les banques commerciales, le montant des crédits que
les banques distribuent initialement, c’est-à-dire lors de la première vague de crédits, correspond
exactement aux réserves de liquidité qu’elles détiennent à la Banque centrale. Ainsi, ce que l’on nous
demande de déterminer, c’est la variation des liquidités initiales, notée ∆R, détenues par les banques
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commerciales permettant de déclencher le processus de création monétaire qui doit résulter dans la
création de 2 milliards d’euros de crédits nouveaux, notée ∆D (puisque les crédits font les dépôts).
Considérons par exemple l’équation (9). En isolant ∆R, on retombe sur l’équation (7), soit :
∆R = ¬b + r› . T1 − bU-. ∆D
Nous savons que : ∆D = 2 Mds €. Déterminons maintenant la valeur du taux de fuites f sachant que
b = 16% et r¥ = 2,5%. On a :
b = 0,16 + 0,021
Œ = ', #I#
En faisant l’application, on détermine comme suit la variation des réserves de liquidité qui permettra
aux banques commerciales d’injecter dans l’économie 2 milliards d’euros de crédits nouveaux. On a :
ΔR = 0,181 × 2
ΔR = 0,362 Mds €
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Exercice n°22 | Economie monétaire
Le multiplicateur du crédit
On se place dans un système bancaire hiérarchisé où les fuites sont représentées par les billets
demandés par les agents non financiers et les réserves obligatoires que les banques doivent
réglementairement détenir auprès de la Banque centrale. Les banques disposent par ailleurs de
réserves de liquidité excédentaires qu’elles utilisent pour octroyer des crédits à l’économie réelle.
Le tableau de décomposition du processus de création monétaire vous donne des informations sur les
deux premières vagues de crédits (l’unité monétaire est l’euro).
1ère vague 1 000 000 1 000 000 150 000 850 000 8 500 158 500
2ème vague 841 500 841 500 126 225 715 275 7 152,75 133 377,75
1°) Rappeler la relation qui existe entre les crédits nouveaux octroyés par les banques commerciales
(C), leurs réserves excédentaires (RE) et le multiplicateur du crédit (k)
2°) Qu’est-ce que le taux de fuites f ? Quel est le lien avec le multiplicateur du crédit k ?
5°) Calculer le montant cumulé des crédits nouveaux octroyés par les banques au terme du processus
de création monétaire.
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Correction de l’exercice n°22
1°) Le montant total des crédits nouveaux (C) octroyés par les banques commerciales s’obtient en
multipliant par le multiplicateur de crédit (k) les réserves de liquidités excédentaires (RE) qu’elles
détiennent sur leur compte courant à la banque centrale. On a :
! = °. 9
2°) Le taux de fuites (f), sous-entendu taux de fuites sous forme de monnaie centrale de la monnaie
scripturale créée par les banques commerciales, se construit à partir du taux de conversion des dépôts
en billets (b) et du coefficient des réserves obligatoires (rO). Il est strictement inférieur à 1. On a :
| = Œ + T# − ŒUu]
q #
k= ⇔°=
¶ Œ˜T#”ŒUuJ
3°) A partir du tableau, on calcule le taux de fuites f en faisant le rapport entre le montant des fuites F
et le montant des crédits nouveaux qui viennent augmenter les dépôts D des clients. On a donc :
6
|=
7
Au terme de la première vague de crédit, on constate 158 500 euros de fuites en monnaie centrale
suite au million de crédits nouveaux distribués par les banques commerciales, d’où la valeur du taux de
fuites :
158 500
f=
1 000 000
f = 0,1585
| = # ,I %
Au terme de la deuxième vague de crédits, on constate 133 377,75 euros de fuites en monnaie centrale
suite 841 500 euros de crédits nouveaux distribués par les banques commerciales, d’où la valeur du
taux de fuites :
133 377,75
f=
841 500
f = 0,1585
| = # ,I %
Au terme de chacune des deux vagues de crédits, on observe le même taux de fuites de 15,85%. En
conséquence, le taux de fuites en vigueur dans notre système bancaire est égal à 15,85%.
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#
°=
|
Sachant que f = 15, 85%, on déduit comme suit la valeur du multiplicateur du crédit :
1
k=
15,85%
1
k=
0,1585
°= , #
5°) Le montant total des crédits nouveaux distribués par les banques commerciales et constaté au
terme du processus de création monétaire se calcule en multipliant le multiplicateur du crédit (k = 6,31)
par les réserves de liquidités excédentaires (RE = 1 000 000 €). On a :
!= #' ''' €
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Exercice n°23 | Economie monétaire
Le multiplicateur du crédit
Une banque détient 1,5 million d’euros de réserves de liquidité excédentaires (RE) sur son compte
courant à la banque centrale. On suppose par ailleurs que les billets que les clients demandent à leurs
banques représentent 8% des dépôts, et que le coefficient des réserves obligatoires est de 4%.
3°) Calculer le montant total des crédits que la banque peut octroyer à l’économie réelle.
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Correction de l’exercice n°23
1°) Désignons par f le taux de fuites en monnaie centrale, sous-entendu taux de fuites en monnaie
centrale de la monnaie scripturale créée par la banque commerciale. Par construction, f dépend du
taux de transformation des dépôts en billets, noté b, et du coefficient des réserves obligatoires, noté
rO, et f est strictement inférieur à 1. On a :
| = Œ + T# − ŒUuJ
f = 8% + T1 − 8%U. 4%
f = 0,08 + 0,0368
f = 0,1168
| = ##, I%
Ainsi, sur 100 euros (10 000 euros) de monnaie scripturale créés par la banque commerciale, 11,68
euros (1 168 euros) sont transformés en billets c’est-à-dire en monnaie centrale.
2°) Le multiplicateur du crédit, noté k, correspond à l’inverse du taux de fuites f. Par construction, il est
strictement supérieur à 1. On a :
#
°=
|
1
k=
11,68%
1
k=
0,1168
° = I,
3°) Le montant total de crédits que la banque peut octroyer à l’économie, noté C, s’obtient en
multipliant les réserves de liquidités excédentaires RE par le multiplicateur de crédit k. On a :
C = k. RE
C = 8,56 × 1,5
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Exercice n°24 | Economie monétaire
Dans quelles parties du bilan de la Banque centrale faut-il inscrire les devises acquises, les opérations
de refinancement, les concours au Trésor, les Billets en circulation, les comptes créditeurs des banques
et le compte créditeur du Trésor ? En face de chaque élément du bilan de la Banque centrale, mettez
une croix dans la bonne colonne.
Billets en circulation
Concours au Trésor
Devises acquises
Opérations de refinancement
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Correction de l’exercice n°24
La répartition des éléments du bilan de la Banque de France entre actif et passif se présente de la
manière suivante :
Billets en circulation ×
Concours au Trésor ×
Devises acquises ×
Opérations de refinancement ×
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Exercice n°25 | Histoire de la monnaie
2°) Quels sont les inconvénients majeurs d’une économie de troc pur ?
3°) Qu’est-ce qu’une économie de foires ? Quels sont ses avantages comparativement à une économie
de troc pur ?
4°) Dans une économie de foires à 4 marchandises A, B, C, D, combien de prix relatifs peut-on
déterminer ?
5°) S’il y n marchandises dans une économie de foires, quelle formule doit-on appliquer pour
déterminer le nombre de prix relatifs ? Faire l’application pour n = 4.
6°) Déterminez par tâtonnements le nombre n* de marchandises engendrant les 2 080 prix relatifs, en
vous aidant du tableau suivant :
¸T¸ − 1U
Etapes ¸ ¸−1 ¸T¸ − 1U
2
1 50
2 100
3 60
4 70
7°) Retrouvez la valeur de n* après avoir posé une équation du second degré.
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Correction de l’exercice n°25
1°) Soient A et B deux marchandises. Le prix relatif de A en termes de B, noté PA/B, correspond à la
quantité d’unités de la marchandise B qu’il faut céder pour obtenir en échange une unité de la
marchandise A.
Par exemple, si PA/B = 2, alors un individu doit être en mesure de céder deux unités de la marchandise
B pour obtenir en échange une unité de la marchandise A.
2°) Dans une économie de troc pur, on observe une instabilité des prix relatifs entre les marchandises
qui réduit les possibilités d’échanges entre les individus.
Par ailleurs, dans une économie de troc pur, la double coïncidence des besoins, qui est une règle
fondamentale de l’échange effectif de marchandises entre deux individus, constitue par nature un
obstacle à la multiplication des échanges. En effet, en vertu de cette règle, si un individu X possédant
des unités de la marchandise A a identifié un individu Y possédant la marchandise B qu’il souhaite
obtenir (en d’autres termes la marchandise B correspond au besoin de X), il n’est pas certain que
l’individu Y, pourtant désireux de céder une partie de sa marchandise B, acceptera en échange la
marchandise A de l’individu X (en d’autres termes, la marchandise A ne coïncide pas avec le besoin de
l’individu Y). Si le besoin de X est satisfait par la marchandise B, le besoin de Y dans le même temps
n’est pas satisfait par la marchandise A, la double coïncidence des besoins n’est donc pas réalisée, donc
l’échange n’aura pas lieu.
3°) Une économie de foires est une économie de troc organisé. La foire, qui s’apparente à un marché
« physique », permet de regrouper en un même lieu les différents individus qui souhaitent échanger
leurs marchandises. En centralisant les offres et les demandes de marchandises, elle permet de
stabiliser les prix relatifs et de favoriser la double coïncidence des besoins, ce qui a pour conséquence
d’augmenter considérablement les échanges de marchandises entre les individus, comparativement à
l’économie de troc pur. Ainsi, le passage d’une économie de troc pur à une économie de foires marque
un changement d’échelle dans le développement des échanges entre les individus.
4°) Dans une économie de foires où s’échangent 4 marchandises A, B, C, D, on dénombre 6 prix relatifs
après avoir éliminé les prix relatifs redondants. En effet, dans une économie de foires, si on connaît le
prix relatif de A en termes de B (PA/B), on peut déduire le prix de B en termes de A (PB/A) en prenant
l’inverse. Ainsi :
1
PS/ƒ =
Pƒ/S
Par exemple, s’il faut céder 2 unités de la marchandise B pour obtenir une unité de la marchandise A
(PA/B = 2), on déduit qu’il faut céder 0,5 unité de la marchandise A pour obtenir une unité de la
marchandise B. C’est en ce sens que l’on peut affirmer que, dans une économie de foires, connaissant
PA/B, le prix relatif de A en termes de B, le prix relatif de B en termes de A, noté PB/A, devient un prix
relatif redondant. Dit autrement, PA/B et PB/A mesurent les mêmes termes de l’échange entre la
marchandise A et la marchandise B.
Les 6 prix relatifs que l’on dénombre dans une économie de foires à 4 marchandises A, B, C, D sont les
suivants : PA/B, PA/C, PA/D, PB/C, PB/D, PC/D. Le tableau ci-dessous permet à la fois de les dénombrer (en
rouge au-dessus de la diagonale) et d’éliminer les prix relatifs redondants (en bleu sous la diagonale) :
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A B C D
5°) Dans une économie de foires à n marchandises, le nombre de prix relatifs s’obtient en appliquant
la formule suivante :
tTt − #U
"
4 × T4 − 1U 4 × 3 12
= = =6
2 2 2
6°) Nous sommes dans une économie de foires où l’on dénombre 2 080 prix relatifs. On nous propose
d’utiliser le tableau de l’énoncé pour déduire par tâtonnements successifs le nombre de marchandises
n* qui sont échangées dans cette économie. Nous complétons ce tableau de la manière suivante :
tTt − #U
Etapes t t−# tTt − #U
"
1 50 49 2 450 1 225
2 100 99 9 900 4 950
3 60 59 3 540 1 770
4 70 69 4 830 2 415
5 65 64 4 160 2 080
1er tâtonnement
Comme 1 225 < 2 080 < 4 950, on déduit que : 50 < n* < 100, qui correspond à un intervalle de 50
marchandises.
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2ème tâtonnement
Comme 1 770 < 2 080 < 4 950, on déduit que : 60 < n* < 100, ce qui nous donne un intervalle
d’appartenance plus précis pour le nombre de prix relatifs recherché avec une amplitude de 40
marchandises.
3ème tâtonnement
Comme 1 770 < 2 080 < 2 415, on déduit que : 60 < n* < 70, ce qui correspond à un intervalle plus précis
de 10 marchandises.
4ème tâtonnement
Ainsi, le nombre de marchandises recherché est compris entre 60 et 70. Calculons alors le nombre de
prix relatifs correspondant à 65 marchandises qui correspond au milieu de l’intervalle. On obtient
exactement 2 080 prix relatifs. Donc :
t∗ =
Dans une économie de foires où l’on dénombre 2 080 prix relatifs, on identifie 65 marchandises.
7°) Soit n* le nombre de marchandises échangées dans une économie de foires où l’on dénombre 2 080
prix relatifs. On a :
n∗ Tn∗ ”qU
= 2 080 ⇔ n∗o − n∗ = 4 160
o
Nous sommes donc en présence d’une équation du second degré de type : ax o + bx + c = 0, avec :
a = 1, b = −1, c = −4 160
Calcul de la valeur de Δ
Δ = bo − 4ac
Δ = 1 − T−16 640U
²=# #
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Calcul de √Δ
√Δ = √16 641
√² = #"
−b − √Δ
nq∗ =
2a
−T−1U − 129
nq∗ =
2×1
−128
nq∗ =
2
t∗# = −
−b + √Δ
n∗o =
2a
−T−1U + 129
n∗o =
2×1
130
n∗o =
2
t∗" =
Solution définitive
Le nombre de marchandises étant strictement positif, prendre comme solution : n2* = 65.
Ainsi, dans une économie de foires où l’on dénombre 2 080 prix relatifs, 65 marchandises sont
échangées entre les individus.
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Bibliographie
BRANA, Sophie, CAZALS, Michel, KAUFFMANN, Pascal, 2016, TD Monnaie Banque et Finance, 5e
édition, Dunod, 247p.
BRAQUET, Laurent, MOUREY, David, 2018, Economie monétaire et financière, deboeck Supérieur,
250p.
CHABERT, Dominique, 2014, Manuel d’économie bancaire appliquée. Au cœur des entreprises
bancaires, 2e édition, Revue Banque Edition, 222p.
EMONET, Caroline, 2010, Monnaie. Edition 2010-2011, Editions Archétype 82, 219p.
KARYOTIS, Catherine, 2020, L’essentiel de la Bourse et des Marchés de capitaux 2020-2021, Gualino,
160p.
LAMARQUE, Eric, MAYMO, Vincent, 2015, Economie et gestion de la banque, Dunod, 128p.
LEHMANN, Paul-Jacques, GRUSON, Pierre, ROTH, Fabrice, 2020, Monnaie Banque Finance, deboeck
Supérieur, 486p.
MISHKIN, Frederic, 2013, Monnaie, banque et marchés financiers, 10e édition, Pearson, 1041p.
NURBEL, Alain, 2019, Economie monétaire et bancaire. Sujets d’examen. Années universitaires 2010-
2011 à 2018-2019, Document de travail IUT de la Réunion, ANBL Economie Banque Assurance, 152p.
Téléchargeable gratuitement depuis le site : https://www.fichier-pdf.fr.
NURBEL, Alain, 2020, Sujet d’examen corrigé en économie bancaire. LPBA 2019-2020, Document de
travail IUT de la Réunion, ANBL Economie Banque Assurance, 16p. Téléchargeable gratuitement depuis
le site : https://www.fichier-pdf.fr.
OHANNESSIAN, Valérie, WAXIN, Thimothée (sous la dir.), 2017, Repères d’économie bancaire. Les
nouveaux défis du financement de l’économie, RB Edition, 121p.
ROUACH, Michel, ROUACH, Emmanuel, 2018, Finance et gestion dans la banque, 3e édition, Revue
Banque Edition, 124p.
SILIADIN, Jonas, 2019, Comprendre la banque et son environnement, 2e édition, Revue Banque Edition,
125p.
VOISIN, Michel, 2019, Comprendre la monnaie et les politiques monétaires, 4e édition, Bréal, 2019.
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Annexe 1
Chapitre 1
La banque, une entreprise financière ayant sa propre rationalité économique
Chapitre 2
La banque : focus sur l’intermédiation, le bilan simplifié et le risque de transformation
Chapitre 3
Les Risques bancaires
Chapitre 4
La Règlementation prudentielle du Comité de Bâle sur le Contrôle Bancaire
Chapitre 5
La supervision bancaire
Chapitre 6
Panorama du système bancaire et financier français
Chapitre 7
Eléments synthétiques sur l’histoire de la monnaie
Chapitre 8
Mesurer la quantité de monnaie en circulation dans un système bancaire et financier moderne : les
agrégats monétaires
Chapitre 9
Les mécanismes de la création monétaire par la banque
Chapitre 10
Politiques monétaires de la Banque centrale européenne
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Annexe 2
Source
Banque de France, 2019, « Qu’est-ce que la politique monétaire ? », L’Eco en bref, janvier, p.3.
Titre originel du schéma : le circuit du financement de l’économie
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Table des matières
Avant-propos…………………………………………………………………………………………………………………………… 04
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Exercice 14 – Les agrégats monétaires……………………………………………………………………………………… 47
Correction de l’exercice 14……………………………………………………………………………………………………….. 48
Bibliographie……………………………………………………………………………………………………………………………..86
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