Rwanda - Document de Strategie Pays 2022-2026 0
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Rwanda - Document de Strategie Pays 2022-2026 0
RÉPUBLIQUE DU RWANDA
DOCUMENT DE STRATÉGIE PAYS 2022-2026
ÉQUIPE DE PROJET
Yusuf Bob Foday Économiste pays supérieur (Chef de projet) ECCE/CORW
Fauzia Mwita Haji Chargée de programme pays CORW
Bernis Byamukama Macroéconomiste supérieur ECCE/CORW
Jeremy Bassy Aguma Économiste des transports principal RGDE.3
Arkins Mwila Kabungo Chargé d’investissement principal PESR.2
Vincent Larry Mpaka Consultant en énergie supérieur CORW
Caroline Mwangi Makenzi Spécialiste principale de l’énergie PESD
Amandine Umukesha Chargée d’alimentation en eau et d’assainissement supérieure CORW
Mulle Chikoko Économiste social en chef RDGE.2
Josephine Ndao Chargée de développement des entreprises et des PME en chef PITD
Dauda Foday Suma Chargé de développement industriel principal ECGF
Eline Okudzeto Chargée de gouvernance principale RDGE.4
Mkola Saleh Tambwe Chargé d’investissement principal RDGE.4
Fasil Adal Asaye Chargé de passation des marchés supérieur CORW
Sam Sakwa Chargé de gestion financière principal AHGC
Peter Malinga Économiste social principal RDGE 0
Patrick Kanyimbo Chargé d’intégration régionale principal RDGE
Somorin Olufunso Adegbenga Chargé de changement climatique principal RDGE.1/PECG.2
Robert M. Ochieng Consultant – changement climatique et croissance verte RDGE.1/PECG.2
Akane Zoukpo Sanankoua Chargée d’investissement principale PIFD.2
Chikanne Joannes Ezeigbo Consultant – société civile AHGC.2
Edosio Uyoyo Spécialiste principal des TIC et de l’innovation AHHD1
Elke Isimbi Bonhomme Assistante aux décaissements CORW
SUPERVISION GÉNÉRALE ET TECHNIQUE
Marcellin Ndong Ntah Spécialiste en Chef, Economie ECCE/RDGE
Aissa Touré-Sarr Cheffe du Bureau National CORW
Emmanuel Pinto Moreira Directeur ECCE
Nnenna Nwabufo Directrice Générale RDGE
PAIRS ÉVALUATEURS
Jacob Oduor Économiste pays en chef ECCE/COTZ
Paul Mpuga Économiste pays en chef ECCE/COET
Alain Pierre Mbonampeka Chargé de programme régional en chef RDGE
Walter Owuor Odero Économiste pays principal ECCE/COZW
Desma Tunya Chargée de programme pays RDGE
BUREAU RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT ET DE PRESTATION DE SERVICES POUR L’AFRIQUE
DE L’EST (RDGE), BUREAU NATIONAL DU RWANDA (CORW) ET
DÉPARTEMENT DES ÉCONOMIES PAYS (ECCE)
Octobre 2021
TABLE DES MATIÈRES
Annexe A.6 : Conclusions des consultations avec les parties prenantes ....................................................... XXV
Annexe A.7 : Revue de la performance du portefeuille .................................................................................... XXVI
Annexe A.7.1 : Portefeuille en cours ............................................................................................................................. XXVI
Annexe A.7.2 : Performance du portefeuille ...............................................................................................................XXVIII
Annexe A.7.3 : Plan d’amélioration du portefeuille pays 2021.......................................................................................XXX
Annexe A.8 : Division du travail entre bailleurs de fonds au Rwanda .......................................................... XXXVII
Annexe A.9 : Indicateurs macroéconomiques choisis .....................................................................................XXXIX
Annexe A.10 : Indicateurs socioéconomiques comparatifs .............................................................................XXXIX
Annexe A.11 : Accords avec le FMI ..................................................................................................................... XLI
Annexe A.12 : Progrès accomplis sur la voie des objectifs de développement durable .......................................XLII
Annexe A.13 : Rapport d’évaluation de la résilience et de la fragilité au Rwanda (CRFA– 2020) ................... XLIV
Annexe A.14 : Évaluation 2021 du risque fiduciaire du Rwanda ...................................................................... XLVI
Annexe A.15 : Atouts, faiblesses, opportunités et défis (SWOT) ............................................................................ LI
Annexe A.16 : Risques attendus et mesures d’atténuation ..................................................................................... LII
Annexe A.17 : Impact de la pandémie de COVID-19 sur les projections récentes des indicateurs économiques et
réponses du gouvernement .................................................................................................................................... LIV
Annexe A.18 : Notes de synthèse sectorielles ....................................................................................................... LVI
Annexe A.18.1 : Note de synthèse sur le secteur de l’éducation ........................................................................... LVI
Annexe A.18.2 : Note de synthèse sur le secteur de la santé ................................................................................. LVI
Annexe A.18.3 : Note de synthèse sur le secteur de l’agriculture ........................................................................LVII
Annexe A.18.4 : Note de synthèse sur le secteur des mines et carrières ............................................................ LVIII
Annexe A.18.5 : Note de synthèse sur le secteur des TIC ..................................................................................... LIX
Annexe A.19 : Modèles de structure et de transformation économiques au Rwanda ............................................ LX
Annexe A.20 : Analyse de la vulnérabilité du Rwanda au changement climatique .............................................. LXI
Annexe A. 21 : Productivité totale des facteurs ....................................................................................................LXII
Annexe A.22 : Participation de la société civile au Rwanda .............................................................................. LXIV
Annexe A.23 : Paramètres de financement du Rwanda ...................................................................................... LXV
Annexe 24: Succès du Projet énergétique Kivuwatt au Rwanda .......................................................................LXVII
Annexe 25 - Comment le Rwanda s'est-il positionné pour bénéficier de la ZLECAf ? ....................................LXVII
Annexe 26 - Loi rwandaise sur la préférence pour les produits locaux et les services autres que le conseil ... LXVIII
Figures
Figure 1 : Scores de gouvernance et de transparence, 2015-2020
Figure 2 : Composition du PIB sous l’angle de l’offre
Figure 3 : Emploi par secteur
Figure 4 : Contribution par secteur à la croissance du PIB réel
Figure 5 : Solde budgétaire, recettes et dépenses en % du PIB
Figure 6 : Évolution de la dette publique
Figure 7 : Inflation mesurée par l’IPC
Figure 8 : Solde courant en % du PIB
Figure 9 : Scores de compétitivité mondiale du Rwanda en 2019
Avertissement : Cette carte est destinée à des fins d’illustration et à l’usage des lecteurs du rapport auquel elle est jointe. Les
dénominations utilisées et les frontières indiquées n’impliquent, de la part de la Banque africaine de développement, aucun
jugement quant au statut juridique d’un territoire ni aucune approbation ou acceptation de ces frontières.
i
ÉQUIVALENCES MONÉTAIRES
Septembre 2021
1 UC = 1,42426 USD
1 UC = 1,20353 EUR
1 UC = 1 412,96 RWF
1 USD = 992,06 RWF
ANNÉE BUDGÉTAIRE
1er juillet – 30 juin
POIDS ET MESURES
Système métrique
ii
SIGLES ET ACRONYMES
iii
RNB Revenu National Brut
RPPP Revue de la performance du portefeuille pays
RTDA Agence rwandaise de développement du transport
RWF Franc rwandais
S&E Suivi et évaluation
SD Stratégie décennale
SDERP Stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté
SIGIF Système intégré de gestion de l’information financière
SNT-1 Stratégie nationale de transformation
STEM Science, technologie, ingénierie et mathématiques
TIC Technologie de l’information et de la communication
UC Unité de compte
UE Union européenne
USD Dollar des États-Unis
WASAC Société de l’eau et de l’assainissement
WSSP Plan stratégique du secteur de l’eau
ZLECA Zone de libre-échange continentale africaine
iv
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
1. Le présent Document de stratégie pays (DSP) 2022-2026 pour le Rwanda décrit la stratégie
qui guidera le concours du Groupe de la Banque en vue de réaliser une transformation structurelle en
phase avec la première Stratégie nationale de transformation (SNT-1) du pays pour 2017-2024 et la vision
2050, ainsi qu’avec la SD et les High 5 de la Banque. Le Comité des opérations et pour l’efficacité du
développement (CODE) de la Banque a approuvé, le 29 juin 2021, les domaines prioritaires proposés
pour le DSP lors de sa revue du rapport d’achèvement du DSP 2017-2021 et a donné des orientations pour
l’élaboration du DSP 2022-2026. Ce DSP intervient au moment où l’économie du pays se remet des effets
de la pandémie de COVID-19, malgré les secousses de la deuxième et de la troisième vague. Ce rebond
tient essentiellement aux mesures de politique budgétaire et monétaire ainsi qu’à l’assouplissement des
actions engagées pour contenir la pandémie.
2. Le Rwanda vit une stabilité politique remarquable et affiche une économie relativement
robuste. C’est l’un des plus petits pays d’Afrique sur le plan de la superficie. Il compte une population
d’environ 12,6 millions d’habitants sur 26 338 km2, ce qui en fait l’un des pays les plus densément peuplés
du continent. Avec un PNB par habitant de 820 USD (2019), le Rwanda est un pays à faible revenu. Il
a gagné en stabilité politique et en paix depuis 1994, quoique sensible aux retombées de l’insécurité et de
l’instabilité de la région des Grands Lacs. Il a enregistré une croissance économique spectaculaire de
7,4 % en moyenne sur la période 2015-2019, supérieure à la moyenne de 5,5 % pour l’Afrique de l’Est et
de 2,3 % pour l’Afrique subsaharienne sur la même période. Malgré cette performance marquante, la
croissance a été tirée par les facteurs et caractérisée par une baisse de la productivité totale des facteurs
(PTF). Cela n’a pas permis au pays de bénéficier de gains de productivité et a conduit au ralentissement
de la transformation structurelle. En 2020, le pays est entré en récession avec un taux de croissance du
PIB de -0,4 %, à la suite de la contraction du commerce, des voyages et du tourisme induite par la
pandémie. La croissance devrait toutefois se redresser en 2021 et s’établir à 3,9 %, avant de s’accélérer à
6,9 % en 2022. Sur le plan social, le niveau de pauvreté au Rwanda a continué de reculer jusqu’en 2020,
mais il devrait se détériorer et remonter de 45 % en 2020 à 50 % en 2021 (Horloge mondiale sur la
pauvreté) sous l’effet continu de la pandémie, alors que les inégalités de revenu persistent.
3. Malgré une performance spectaculaire durant les années qui ont précédé l’apparition de
la pandémiei, le Rwanda reste confronté à plusieurs défis de développement, principalement la
lenteur de la transformation structurelle liée à la faible productivité des facteurs. Il ressort de la Note
de diagnostic pays (NDP) de 2021 que le défi de développement majeur du Rwanda consiste à accélérer
la transformation structurelle, à diversifier l’économie et à créer dans des emplois salariés à plus forte
valeur ajoutée dans le secteur formel. Au nombre des problèmes sous-jacents figurent un marché intérieur
étroit, des infrastructures médiocres et inadéquates, un capital humain faible, un accès limité au
financement (8 % en moyenne auprès des banques en 2020) et un coût de financement élevé (16 % en
moyenne en 2020), un coût élevé de la pratique des affaires (coût moyen de l’électricité de 25 cents le
kWh figurant parmi les plus élevés de la région et coûts de transport élevés du fait de l’enclavement du
pays) et la vulnérabilité aux chocs externes, y compris les chocs climatiques. Il s’agit là d’autant de
facteurs qui mettent à mal la productivité agricole.
5. Les domaines prioritaires pour le concours de la Banque ont été choisis à la lumière de
plusieurs critères et considérations : i) alignement avec les stratégies et politiques du pays et de la
Banque ; ii) défis/besoins de développement du pays identifiés dans la Note de diagnostic pays (NDP) ;
iii) avantage comparatif et expérience de la Banque dans les secteurs sélectionnés, qui appellent des
interventions soutenues pour consolider les acquis du soutien antérieur ; iv) division du travail entre
partenaires de développement (DP) afin de maximiser les synergies et d’attirer plus de ressources ;
v) évaluation par la Banque de la résilience et de la fragilité du pays (CRFA) ; vi) évaluation par la Banque
des politiques et des institutions du pays (EPIP) ; et vii) enseignements du DSP 2017-2021, notamment
les orientations de CODE et les conclusions tirées par le Département de l’évaluation indépendante du
développement (BDEV) au terme de son évaluation des DSP 2012-2016 et 2017-2021.
6. L’élaboration du DSP 2022-2026 a suivi une démarche participative. La Banque a mené des
consultations avec un large éventail de parties prenantes, comme les entités gouvernementales, les
représentants du secteur privé, les DP et les organisations de la société civile. Le DSP s’est également
inspiré de l’évaluation 2021 du risque fiduciaire pays, de la NDP 2021, des documents d’information sur
les exercices de comptabilisation et de diagnostic de la croissance ainsi que des analyses d’autres DP.
7. Le POI triennal glissant pour la première moitié de la période du DSP (2022-2024)1 comprend
12 projets estimés à 443,25 millions d’UC, dont 7 du domaine prioritaire I (312,15 millions d’UC) et 5 du
domaine prioritaire II (131,1 millions d’UC), auxquels le FAD contribuera à hauteur de 43,9 %, les prêts
souverains de la BAD à hauteur de 40,6 %, les prêts non souverains de la BAD à hauteur de 6,8 % et les
fonds fiduciaires à hauteur de 4,8 %. Le cofinancement est estimé à environ 200 millions d’UC. Le
Groupe de la Banque renforcera son concours aux activités hors-prêt, notamment les études de faisabilité,
le dialogue sur les politiques, l’assistance technique et le développement des capacités afin d’aider le pays
à remédier à certains des problèmes qu’il éprouve à concevoir et monter de nouvelles opérations. Le coût
des activités hors prêt de la Banque est estimé à 0,9 million d’UC.
9. La Direction prie, par la présente, le Comité des opérations et pour l’efficacité des Opérations à
entériner pour examen par les Conseils d’administration du Groupe de la Banque le Document de stratégie
pays 2022-2026 du Groupe de la Banque pour le Rwanda.
1
Le POI est établi pour la période 2022-2024, puisque la première Stratégie nationale de transformation (SNT) prend fin en 2024. Une
nouvelle stratégie nationale de développement sera définie lors de la revue à mi-parcours du DSP et les piliers du DSP seront réévalués
pour vérifier s’ils sont en harmonie avec la nouvelle stratégie.
vi
1. INTRODUCTION
1. Le présent Document de stratégie pays (DSP) 2022-2026 décrit le concours que le Groupe
de la Banque va apporter au Rwanda au cours des cinq prochaines années. Il a pour principal objectif
d’aider le pays à développer ses capacités de production afin de libérer le potentiel du secteur privé,
d’accroître la compétitivité et, par voie de conséquence, d’accélérer la transformation structurelle. Le
Comité des opérations et de l’efficacité du développement (CODE) a approuvé, le 29 juin 2021, les
domaines prioritaires proposés pour ce DSP lors de la revue du rapport d’achèvement du DSP 2017-2021
et a donné des orientations pour l’élaboration du DSP. Le présent DSP 2022-2026 repose sur une analyse
rigoureuse de la NDP (2021 Rwanda CDN ).
2. Malgré une performance spectaculaire durant les années qui ont précédé l’apparition de
la pandémie de COVID-19, le Rwanda reste en proie à plusieurs défis de développement,
principalement la lenteur de la transformation structurelle liée à la faible productivité des facteurs.
Il ressort de la NDP comme des exercices de comptabilité et de diagnostic de la croissance que le défi de
développement majeur du Rwanda réside dans la faiblesse des capacités de production qui ralentit la
transformation structurelle. Un marché intérieur exigu, le manque de matières premières, des
infrastructures médiocres et inadaptées (énergie, transport, etc.), un capital humain laissant à désirer, un
accès limité au financement, le coût de financement élevé, l’inefficacité de certaines institutions
publiques, une concurrence insuffisante, la faible adoption des technologies, le coût élevé de la pratique
des affaires (coût élevé de l’énergie et du transport) et la vulnérabilité au changement climatique sont à
l’origine des problèmes de développement du pays.
3. Outre le diagnostic du Groupe de la Banque, le DSP a été guidé par des consultations
menées avec différentes parties prenantes. Celles-ci comprennent le gouvernement, les partenaires de
développement (DP), le secteur privé, la société civile et les milieux universitaires. Il s’est également
inspiré i) des enseignements tirés du DSP 2017-2021, ii) des recommandations du Département de
l’évaluation indépendante du développement (BDEV) et iii) des orientations de CODE.
5. Le Rwanda a gagné en stabilité politique et retrouvé la paix depuis 1994, mais il n’est pas
à l’abri de l’insécurité et de l’instabilité de la région des Grands Lacs. Aux dernières élections
présidentielles de 2017, le Président Paul Kagame a été élu pour un mandat de 7 ans. Les élections
législatives de 2018 ont vu le parti au pouvoir conserver sa majorité parlementaire. Les deux consultations
électorales ont été jugées libres, équitables et pacifiques par les observateurs électoraux. À la suite de
l’amendement constitutionnel de 2003 stipulant que 30 % des sièges à la Chambre des députés sont
réservés aux femmes en plus de tout poste auquel elles se présentent, les femmes occupent désormais
63 % des sièges au Parlement. Quoique des progrès notables aient été réalisés dans l’amélioration de la
stabilité politique, le rapport 2020 sur la liberté dans le monde indique qu’il reste encore du chemin à faire
pour renforcer les libertés civiles et les droits politiques des personnes. Les perspectives politiques sont
stables et les prochaines élections générales sont prévues en 2024.
6. Malgré la stabilité intérieure qui a marqué la dernière décennie, le pays subit la vulnérabilité de
la région des Grands Lacs, en particulier les troubles civils au Burundi voisin et à l’est de la République
1
démocratique du Congo (RDC). Depuis les élections de 2019 en RDC et de 2020 au Burundi, toutefois,
les relations se sont nettement améliorées entre le Rwanda, le Burundi et la RDC, entraînant le
rapatriement volontaire de certains réfugiés burundais du Rwanda. De même, avant l’apparition de la
pandémie, le Rwanda et l’Ouganda ont envoyé des émissaires l’un chez l’autre, ce qui a permis la
libération de prisonniers détenus de part et d’autre, suscitant l’espoir d’un règlement pacifique après plus
de deux ans de conflit frontalier.
4,8
faisant mieux que la moyenne africaine de 3,4 sur 58
4,75
la même période. De même, l’indice Mo Ibrahim 56
4,7
de la gouvernance en Afrique (IIAG) montre une 54
4,65
48 4,5
2020 (figure 1), ce qui est supérieur à la moyenne 2015 2016 2017 2018 2019 2020
africaine de 38,6 % en 2011 et 39,5 % en 2020. Mo Ibrahim Overall Governance Score (Left Axis over 100)
Une tendance similaire a été observée sur la lutte Transparency International Corruption Perception Scores (left axis - over 100)
Country Policy and Institutional Assessment Governance score (right axix)
contre la corruption de l’indice Mo Ibrahim, où il
Source : Banque, Mo Ibrahim et Transparency International.
obtient un score de 75,9 % en 2015 et de 77,8 %
en 2020, mieux que la moyenne africaine de
37,6 % en 2015 et 38,8 % en 2020.
8. Sans être classé comme État en transition, le Rwanda renferme des poches de fragilité
mises en évidence par l’Évaluation de la résilience et de la fragilité du pays (CRFA) réalisée par la
Banque en 2020. Le principal défi tient aux fréquents effets de propagation de l’insécurité dans la région
des Grands Lacs, à une faible inclusion économique/sociale et à une préparation insuffisante aux
catastrophes environnementales et naturelles. Pour la plupart des indicateurs, cependant, la capacité et la
résilience du Rwanda à surmonter les pressions et les défis de la fragilité semblent relativement fortes.
Par exemple, le niveau de participation politique est élevé, les institutions politiques possèdent de grandes
capacités et sa politique économique est assez efficace, comme il ressort de la CRFA 2020 (voir annexe
A.13 pour de plus amples précisions). Le Rwanda obtient également un score élevé sur son état de
préparation à renforcer la résilience et la capacité d’adaptation aux impacts du changement climatique
selon l’indice mondial d’adaptation de Notre-Dame (voir annexe A.20).
9. Structure et transformation économiques : Le Rwanda est un pays à faible revenu (RNB par
habitant de 830 USD en 2019) dont l’économie a connu de légers changements ces deux dernières
décennies. Il s’est opéré une très faible mutation du secteur agricole vers le secteur des services, alors que
le secteur industriel n’a guère connu de changement. Cela dénote un rythme lent de transformation
structurelle. Le secteur des services, passé de 41 % du PIB en 2001 à 46 % en 2020, constitue la part la
plus importante de l’économie, tandis que l’agriculture – pilier de l’économie entre le milieu et la fin des
années 1990 – a vu sa part reculer d’un pic de 32 % en 2001 à 26 % en 2020. La part de l’industrie n’a
que marginalement augmenté sur la même période, passant de 16 % à 19 %, en raison de la faible place
de l’industrie manufacturière, qui atteignait 8 % en moyenne entre 2015 et 2020. L’exercice de
comptabilité de la croissance réalisé par la Banque en 2020 montre que le capital physique a contribué le
plus à la croissance économique globale (55 %) sur la période 2001-2020, tandis que la productivité totale
des facteurs y a contribué le moins (22 %). Il apparaît, en outre, que l’économie rwandaise se caractérise
2
par une faible croissance de la productivité dans tous les secteurs et par une tendance à la baisse de cette
croissance de la productivité dans le temps, illustrée entre autres par une forte baisse de la productivité
totale des facteurs par rapport à la croissance (voir graphique 20 de l’annexe A.20). En outre, au cours des
deux dernières décennies, la croissance de la productivité nationale du travail, sur la base d’une demi-
décennie, est passée d’une moyenne annuelle de 54,6 % sur la période 2000-2004 à 2,1 % en 2015-2019,
ce qui implique une réduction de la capacité du pays à créer des emplois décents ces dernières années.
Cela témoigne également de la baisse de la contribution des changements structurels à la croissance.
10. La mutation à l’œuvre dans la structure de l’économie vers le secteur des services est le
fruit des récents investissements publics intensifs, en particulier dans le secteur du tourisme, bien
que la création d’emplois attendue soit encore inférieure au potentiel. On estime que le secteur des
services a également contribué à la faiblesse de la PTF, car les investissements considérables consentis
n’ont pas encore produit toutes les retombées économiques attendues faute de compétences spécialisées
Figure 2 : Composition du PIB sous l'angle de l'offre (%) Figure 3 : Emploi par secteur
1 100
0,9 90
0,8 80
70
0,7
60
0,6
50
0,5
40
0,4 30
0,3 20
0,2 10
0,1 0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
0
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020
Employment in agriculture Employment in industry
Agriculture Industry Services Employment in services
dans le secteur. On estime, en outre, que le développement du secteur manufacturier peut permettre des
gains de productivité plus importants et absorber les travailleurs moyennement qualifiés débutants. La
baisse de la contribution du secteur agricole est due à des contraintes liées à l’offre, comme des
infrastructures médiocres, un accès insuffisant au crédit, un accès limité au marché et des services de
vulgarisation inadéquats. Elle est aussi imputable à la diminution de la qualité et de la productivité des
cultures de rente très lucratives, mais sensibles au climat (thé et café). En général, la croissance a été
induite par les facteurs et caractérisée par une faible PTF. La contribution moyenne du travail, du capital
(accumulation de facteurs) et de la PTF à la croissance au cours des deux dernières décennies a été de
22,5 %, 32,5 % et 44,8 % respectivement. Cependant, la contribution de la PTF après 2015 a non
seulement été très volatile, mais a également décéléré pour atteindre un taux négatif de 2,5 en 2020. Cela
n’a pas permis au pays de bénéficier de gains de productivité et a conduit à un ralentissement de la
transformation structurelle. Malgré la contribution relativement forte du secteur des services au PIB,
environ 70 % des Rwandais sont encore employés dans le secteur agricole. L’agriculture ayant la plus
faible productivité au Rwanda, cela soulève des inquiétudes quant à la capacité du secteur des services à
créer des emplois et à absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. L’emploi dans l’agriculture
en tant que pourcentage de l’emploi total a chuté de 88,5 % en 2000 à 65,1 % en 2020 (figure 3). L’emploi
dans le secteur des services a, quant à lui, grimpé de 8,9 % en 2000 à 26,7 % en 2020, tandis que l’emploi
dans l’industrie est passé de 2,5 % en 2000 à 8,4 % en 2020. Cela montre qu’il y a eu une certaine
transformation structurelle, mais à un rythme plus lent en raison de la productivité plus faible du secteur
des services qui a absorbé la majeure partie de la main-d’œuvre issue du secteur agricole.
11. Les principales entraves à la transformation structurelle sont l’insuffisance des capacités de
production, une très faible croissance tirée par le secteur privé, la vulnérabilité au changement climatique,
le coût élevé de la pratique des affaires, la faible productivité totale des facteurs, le déficit de compétences
et l’accès limité à des financements abordables. Pour accélérer la transformation structurelle, le
gouvernement entend, à travers la SNT-1, stimuler la croissance tirée par le secteur privé, promouvoir
3
l’industrialisation grâce à la diversification, à la création de valeur ajoutée et à la hausse de la productivité
du secteur des services, réduire le coût de la pratique des affaires, combler les lacunes en matière de
compétences, lever les blocages financiers et renforcer la résilience au changement climatique, tout en
réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
12. Performance et moteurs de la croissance : Le Rwanda a enregistré ces six dernières années
une croissance économique relativement forte, mais des défis demeurent. Avec une population de
12,6 millions d’habitants, le pays a affiché une croissance économique impressionnante de 7,4 % en
moyenne sur la période 2015-2019, mieux que la
moyenne de 5,5 % pour l’Afrique de l’Est et la moyenne
de 2,3 % pour l’Afrique subsaharienne sur la même
période. Cela s’est traduit par une augmentation du
revenu par habitant, passé de 759 USD en 2015 à 820
USD en 2019. De même, la pauvreté a diminué de 47%
en 2015 à 45% en 2020 (Horloge mondiale sur la
pauvreté, 2021), La croissance a diminué de 7,8% en
2015 à 4,0% en 2017 principalement en raison des chocs
mondiaux des prix des matières premières, qui ont
considérablement affecté le secteur des exportations du
Rwanda, mais a fortement repris en 2018 et 2019 en
raison de l’augmentation des investissements du gouvernement dans les infrastructures. Le secteur des
services a été le principal moteur de la croissance du PIB du côté de l’offre, contribuant en moyenne à
hauteur de 2,8 %, suivi du secteur de l’agriculture contribuant à hauteur de 1,2 % et de l’industrie
contribuant à hauteur de 1,1 % au cours des six dernières années (voir figure 4). Du côté de la demande,
la croissance a été principalement portée par la consommation finale totale et la formation brute de capital
(voir figure 5), tandis que la contribution des exportations nettes à la croissance reste minime. Le pays est
entré en récession (croissance du PIB de -3,4 %) en 2020 en raison de la pandémie de COVID-192.
2021, contre -3,4 % en 2020, portée par des dépenses Total Revenue % of GDP Total Expenditure and Net Lending % OF gdp Overall Fiscal Deficit
2
Voir l’annexe A.17 pour une analyse approfondie de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les principaux secteurs
de l’économie et la riposte du gouvernement.
4
augmenté, passant de 30,1 % en 2015 à 31,9 %. Les dépenses récurrentes sont passées de 15,3 % du PIB
en 2015 à 16,1 % en 2020, tandis que les dépenses de développement sont passées de 11,5 % du PIB en
2015 à 13,0 % en 2020. Les réformes soutenues de l’administration fiscale ont entraîné une hausse des
recettes, de 13,9 % du PIB en 2015 à 16,5 % en 2020, tandis que les dons ont diminué de 11 % du PIB en
2015 à 4,7 % en 2020. Cela a creusé le déficit budgétaire global, passé de 5,3 % en 2015 à 9,1 % en 2020,
financé en grande partie par l’emprunt public. La politique budgétaire est devenue expansionniste en 2020
afin d’atténuer les effets de la pandémie. Cela a alourdi le fardeau de la dette et de son service. La hausse
du service de la dette devrait peser sur l’espace budgétaire dont dispose le gouvernement pour financer
les investissements productifs. Le solde budgétaire global devrait passer de 9,1 % du PIB en 2020 à 8,6 %
en 2022 (voir figure 5).
15. Dette publique et viabilité de la dette : La dette publique totale est soutenable et le risque de
surendettement extérieur est modéré. Au cours des six dernières années, la dette publique nominale est
passée de 33,8 % du PIB en 2015 à 66 % en 2020. La
dette publique a commencé à grimper en 2017 à la faveur
du développement agressif des infrastructures par le
gouvernement pour soutenir la croissance économique
et la transformation structurelle. Le gouvernement
prévoit que la dette publique montera à 75,9 % du PIB
en 2021 (voir figure 6) en raison des dépenses liées à la
COVID-19. La dette publique du Rwanda est en deçà du
critère de convergenceii de la dette publique de la CAE,
qui est de 50 % du PIB en valeur actuelle nette.
Toutefois, une désagrégation de la dette publique fait
apparaître que la dette intérieure est passée de 8,5 % du
PIB en 2015 à 13,7 % en 2020, alors que la dette des entreprises publiques est tombée de 5,7 % en 2016
à 4,4 % en 2020. La dette intérieure devrait monter à 15,7 % en 2021. En revanche, la dette extérieure est
passée de 24,9 % du PIB en 2015 à 52,6 % en 2020. La dette du Rwanda est relativement bon marché,
puisque 67,6 % de l'encours total de la dette extérieure est concessionnel, assorti de taux d’intérêt fixes et
d’une échéance moyenne supérieure à 25 ans pour les créanciers multilatéraux, et de taux fixes et d’une
échéance minimale de 15 ans pour les créanciers bilatéraux. Les paiements d’intérêts ont augmenté
parallèlement à la hausse de l’endettement, passant de 0,5 % du PIB en 2015 à 3,1 % en 2020. Environ
75 % de la dette extérieure est multilatérale, 13 % commerciale et 12 % bilatérale. Dans le cadre des
réformes budgétaires et pour atténuer l’augmentation du financement du déficit, le gouvernement a
instauré et mis en œuvre les limites budgétaires en cohérence avec les critères de convergence
macroéconomique de la CAE et renforcé la gestion de la dette.
16. L’analyse de soutenabilité de la dette menée par le FMI en juin 2021 indique que le risque de
surendettement externe et global reste modéré, mais soutenable, quoique la capacité d’endettement ait
diminué. Les tests de résistance font état de risques de solvabilité globalement élevés pour le Rwanda en
2021. Les indicateurs de solvabilité du ratio dette extérieure / PIB (38,4 %) et du ratio dette publique
totale / PIB (171,9 %) en valeur actualisée sont inférieurs au seuil indicatif du scénario de référence, mais
de multiples dépassements apparaissent en cas de chocs de risque extrêmes. D’autre part, les indicateurs
de liquidité – ratio service de la dette/exportations (27,1 %) et ratio service de la dette/recettes (31,9 %) –
montrent que les risques de liquidité liés au remboursement en 2023 de l’euro-obligation existante sont
quelque peu atténués par la stratégie de gestion de la dette visant à lisser le profil du service de la dette.
Du fait de la nouvelle situation de la dette, le Rwanda va désormais bénéficier auprès du FAD de 50 %
de prêts et de 50 % de dons, au lieu de 100 % de prêts. Bien que l’élément don soit bon, la situation de
surendettement modéré pourrait couper le pays d’autres facilités essentielles au sein du Groupe de la
Banque, comme la possibilité d’accéder aux ressources de la BAD si les choses venaient à se détériorer
et le risque de surendettement devenait élevé. La hausse des niveaux d’endettement nécessite des efforts
équilibrés pour accompagner la reprise tout en préservant la viabilité budgétaire. Il est donc nécessaire de
contenir les risques budgétaires liés aux entreprises d’État, aux PPP et aux prêts garantis par l’État afin de
5
soutenir un assainissement budgétaire favorable à la croissance une fois la crise passée et de ramener
progressivement l’endettement vers la cible de 65 % du PIB fixée par les autorités. À cet effet, les
partenaires de développement, dont la Banque, étudient avec le gouvernement les meilleures voies de
gestion de la dette. En outre, la Banque organise des dialogues sur la gestion de la dette en Afrique de
l’Est pour aider les gouvernements de la région à faire face à la montée de leur dette.
17. Politique monétaire et inflation : Accommodante entre 2015 et 2020, la politique monétaire
a opéré la transition des agrégats monétaires vers le ciblage des taux d’intérêt en 2019. Depuis 2015,
la Banque nationale du Rwanda a adopté une orientation monétaire accommodante pour renforcer ses
prêts au secteur privé et stimuler la croissance et la politique
devrait rester accommodante à moyen terme. À cet égard,
le taux principal des prises en pension a été continuellement
réduit, de 6,5 % en 2015 à 4,5 % en avril 2020, et a été
maintenu à ce niveau jusqu’en mai 2021. En réaction, le
taux de prêt de la banque centrale a été réduit de 100 points
de base, de 17,3 % en 2015 à 16,3 % en 2020, ce qui a
entraîné une augmentation du crédit intérieur au secteur
privé en pourcentage du PIB, de 19,20 % en 2015 à 22,8 %
en 2020, l’essentiel du crédit étant destiné à la promotion
immobilière. Le crédit au secteur privé par rapport au PIB
devrait atteindre 24,5 % en 2021 et 25,8 % en 2022. Les politiques monétaires des six dernières années
ont permis de maintenir l’inflation à un faible niveau, sauf en 2020, où elle a atteint 7,1 % en raison de la
pandémie de COVID-19. L’inflation s’est établie à 4 % en moyenne entre 2015 et 2020, en deçà de la
cible de 5 % fixée par la banque centrale. Le taux d’inflation (IPC moyen annuel) devrait reculer de 7,7 %
(voir figure 7) en 2020 à 2,3 % en 2021, mais remonter à 4,9 % en 2022.
18. Politique de change : Plus récemment, la banque centrale s’est engagée sur la voie d’un taux
de change plus flexible, abaissant ainsi la pression d’intervenir sur le marché des changes. Le taux
de change du franc rwandais est resté relativement stable ces dernières années, quoique sensible aux chocs
mondiaux, avec un taux de dépréciation moyen de 4,8 % entre 2015 et 2020. Des entrées considérables
de devises, notamment en provenance du secteur du tourisme, ont soutenu la stabilité relative du taux de
change en cette période. La stabilité du taux de change a été d’un grand réconfort pour les opérateurs
privés et soutenu la croissance.
-15,8441149
le gouvernement, au moment où les importations
flambaient, passant de 1 919 millions d’USD à 3 106
millions d’USD sur la même période, sous l’effet des Source : Département de la statistique de la Banque.
activités de construction liées aux investissements de
l’État dans les infrastructures. Du coup, le déficit du compte courant s’est creusé de 13,8 % en 2015 à
15,8 % du PIB en 2016 (figure 8). Il s’est amélioré par la suite grâce à la bonne tenue des exportations
jusqu’en 2019, avant de se détériorer à nouveau pour s’établir à 12,2 % en 2020. Le déficit du solde
courant a été largement financé par les transferts publics et la dette publique. En outre, les réserves de
change brutes sont passées de 3,6 mois de couverture des importations en 2015 à environ 5,1 mois en
2020 à cause des fortes entrées de fonds des partenaires de développement en 2020 pour lutter contre la
pandémie. Le solde courant devrait reculer de 13,4 % du PIB en 2021 à 12,2 % en 2022.
6
20. Secteur privé et environnement des affaires : Le secteur privé a enregistré une croissance
notable ces six dernières années, malgré des défis d’ordre structurel. La taille du secteur privé
(mesurée par les investissements privés en pourcentage du PIB) a doublé, passant de 5,8 % du PIB en
2006 à 11,6 % en 2020, mais reste inférieure à celle d’autres pays de la région (25,9 % au Kenya et 19,3 %
en Tanzanie), tandis que les investissements publics sont pratiquement restés au point mort, passant de
10,7 % du PIB à 10,9 %. Le secteur privé au Rwanda reste dominé par les petites et moyennes entreprises
(PME). Elles représentent plus de 90 % de toutes les entreprises et environ 41 % de l’emploi, la plupart
des entreprises restant embryonnaires, informelles et concentrées dans le secteur des biens non
échangeables. Les entreprises non agricoles sont peu nombreuses et ne représentent que 6 % de la main-
d’œuvre. Les principaux produits à l’actif du secteur privé comprennent l’or, l’étain, le tantale, le
tungstène, la farine de blé, le miel, le thé, le café et le ciment, avec une certaine valeur ajoutée pour le thé,
le café, le miel, la farine de blé et le ciment. Cependant, le secteur privé ne manque pas de potentiel de
production à valeur ajoutée dans l’agroalimentaire (vin, bière, boissons gazeuses, farine, riz, fromage,
miel, huile de cuisson, entre autres), le thé, le café, l’avocat, le piment et les produits laitiers. Cela étant,
de nombreux défis persistent. Parmi les défis de taille, il y a lieu de citer le manque et l’inadaptation des
compétences, le coût élevé de l’électricité et du transport, l’accès insuffisant au financement, la
concurrence restreinte et l’exiguïté du marché intérieur qui empêche les économies d’échelle. L’essor du
secteur privé national est inhibé par le coût élevé de la pratique des affaires, notamment celui de
l’électricité, du financement, des travailleurs techniques étrangers nécessaires en raison du déficit
considérable de compétences techniques sur le marché national du travail, ainsi que du transport et de la
logistique (le Rwanda étant un pays enclavé). Pour peu qu’ils soient relevés, ces défis peuvent libérer le
grand potentiel du secteur privé au Rwanda. Malgré les efforts déployés par le gouvernement pour mettre
en valeur ce potentiel, en particulier dans l’industrie manufacturière, comme l’adoption de la politique
Made in Rwanda (2017), il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
e 30
rapport au 108 rang sur 140 pays qu’il occupait en 20
10
2018. Le rapport relève le développement inadéquat Market size 0
Macroeconomic
stability
des TIC, la petite taille du marché, le faible niveau
des compétences de même que la qualité et le niveau Financial System Health
Product Market
des progrès remarquables notamment sur la facilité
de faire des affaires. Selon le même rapport, le pays
est classé 14e sur 141 pays à l’indicateur de création d’entreprise, et 1er sur 141 pays pour le cadre
réglementaire de l’insolvabilité. Le Rwanda a fait des progrès notables dans l’amélioration de son climat
d’investissement (figure 9).
22. Secteur financieriii : Dominé par le secteur bancaire, le secteur financier comprend une
variété d’institutions et de marchés. La Banque nationale du Rwanda (BNR) réglemente actuellement
603 institutions, dont 16 banques, 14 compagnies d’assurance, 459 institutions de microfinance, 13
régimes de retraite, 97 bureaux de change et sociétés de transfert de fonds, et 4 institutions de crédit
agréées. Le secteur financier reste dominé par le secteur bancaire, qui représentait 67 % du total des actifs
du secteur financier fin juin 2020, suivi par le secteur des pensions avec 17,2 % des actifs du secteur. Le
secteur bancaire est non seulement le plus important, mais aussi un secteur d’importance systémique en
raison de son interconnexion avec le reste des sous-secteurs. Dans l’ensemble, le secteur financier
rwandais est assez performant. En fait, il a enregistré en 2020 des gains d’inclusion formelle, comme en
témoigne la population adulte rwandaise desservie par le secteur financier formel (c’est-à-dire le secteur
7
réglementé), passée de 69 % en 2016 à 77 % en 2020. En outre, il a fait preuve d’une certaine résilience
face à la crise de la COVID-19 : d’une manière générale, les institutions financières sont entrées dans la
crise avec des capitaux et des liquidités suffisants, générés principalement par les bénéfices non distribués
au fil des ans. L’adoption des normes réglementaires internationales (Bâle II et Bâle III) a favorisé cette
résilience. Malgré cette bonne performance, le secteur financier rwandais n’en demeure pas moins
confronté à des défis majeurs. Ils comprennent notamment : i) le faible taux de l’épargne lié à une culture
de l’épargne peu développée, ii) l’accès limité aux produits et services bancaires dans les zones rurales et
des revenus maigres qui se traduisent par une épargne anémique ; iii) le manque d’accès aux financements
abordables : iv) le déficit de diplômés qualifiés et de professionnels des services financiers expérimentés.
24. Énergie : Le secteur de l’électricité a réalisé des progrès remarquables, mais des défis subsistent,
notamment le manque de diversification énergétique, qui rend l’énergie onéreuse, le coût moyen de
l’électricité étant de 0,25 USD le kWh, alors qu’il est inférieur à 0,20 USD dans les autres pays de la CAE.
L’accès global à l’électricité au Rwanda a plus que triplé entre 2012 et 2020, passant de 16 % (15 % en
réseau et 1 % hors réseau) à 56 % (41 % en réseau et 15 % hors réseau). Sur cette période, le
gouvernement a lancé des projets d’interconnexion régionale, des initiatives d’amélioration des réseaux,
des programmes de cuisson propre et le programme d’expansion de l’accès à l’électricité. En juin 2020,
la capacité installée totale s’établissait à 228,4 MW, répartis entre une quarantaine de centrales électriques,
dont 54,3 % d’énergie renouvelable et 45,7 % d’énergie non renouvelable. Voir l’annexe 24 pour un cas
de réussite d’un projet énergétique phare au Rwanda, le projet KivuWatt.
3
Voir les passages relatifs aux secteurs de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, des industries extractives et des TIC
dans les annexes A.18.1 à A.18.5.
8
par le secteur industriel avec 42 % et le secteur public avec 7 %. Malgré ces évolutions, l’absence de
diversification énergétique, l’expansion limitée de la capacité d’approvisionnement en électricité et la
faiblesse des investissements et des financements dans le secteur de l’énergie restent des problèmes
majeurs qui bloqueront l’accès universel à l’énergie à l’horizon 2024 s’ils ne sont pas réglés comme il
convient. La hausse de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique et l’efficacité accrue du
transport ont permis de réduire les émissions de GES du secteur de l’énergie.
26. Eau et assainissement : Malgré des progrès notables en matière d’accès à l’eau potable et à un
assainissement adéquat, des défis ardus demeurent pour que le secteur atteigne le niveau de
développement souhaité. Plusieurs interventions ont vu le jour dans le cadre de l’EDPRS II, de la SNT-1
et des plans stratégiques du secteur de l’eau (WSSP) 2013-2018 et 2018-2024 pour assurer un accès
universel et durable aux services d’eau potable et d’assainissement à l’horizon 2020. Entre 2015 et 2020,
en utilisant les mêmes indicateurs ODD appliquant un seuil de 500 m de distance par rapport à une source
d’eau, la part de la population (nationale) ayant accès à l’eau potable et à un assainissement amélioré est
passée de 84 % à 90 % et de 83,4 % à 90 %, respectivement. Le taux d’accès est toutefois plus faible dans
les zones rurales, où il s’établit à 54 % pour l’eau et à 64 % pour l’assainissement. À l’échelle nationale,
seuls 9 % des ménages sont raccordés à l’eau courante (branchements domestiques) : la proportion est
inférieure à 6 % en moyenne dans les provinces, à 35 % à Kigali et à 2 % pour les 60 % des habitants les
plus pauvres. Bien que de grands progrès aient été accomplis, les objectifs de développement durable
(ODD) risquent d’être difficiles à atteindre, car le secteur est en butte à des obstacles majeurs, comme les
changements climatiques à l’origine de l’assèchement et de l’envasement des ressources en eau, la forte
augmentation de la population, la faiblesse des capacités institutionnelles, la gestion inadéquate de la
qualité de l’eau et le manque d’investissements. Le secteur est également affaibli par la mauvaise
gouvernance, qui se traduit par l’absence de lois, d’outils réglementaires et de lignes directrices, la
fragmentation des mandats, l’application insuffisante des lois et la faiblesse du système de suivi, ce qui
rejaillit sur la responsabilisation. L’absence de tarifs correspondant aux coûts influe également sur la
fourniture durable des services d’eau que la population appelle de ses vœux. Le pays n’a pas encore pris
toute la mesure du déficit de capacité des ressources humaines, en particulier la capacité professionnelle,
pour atteindre les objectifs nationaux.
27. Transport : Dominé par le transport routier qui représente plus de 90 % des passagers et du fret,
le secteur du transport a fait de bons progrès ces dix dernières années grâce au concours des partenaires
de développement. L’infrastructure et les services de transport se sont améliorés à la faveur de différentes
réformes sectorielles. En particulier, le pourcentage de routes nationales en bon état est passé d’environ
72 % en 2014 à 96,5 % en 2020 et le stock de routes bitumées d’environ 1 200 km en 2010 à plus de
1 973 km en 2021. La volonté d’améliorer la connectivité intérieure et les échanges commerciaux reste
une priorité du gouvernement. Cela étant, l’insuffisance des infrastructures de transport reste un des
principaux défis du pays, qui affecte sa compétitivité et son intégration régionale. Par exemple, les coûts
de transport sont les plus élevés de la région, représentant environ 40 % du coût total des exportations et
importations (contre 12 % au Kenya et 32 % en Ouganda). On estime donc que les secteurs de l’énergie
et du transport sont de nature à libérer le potentiel de croissance du pays grâce à leur impact sur le tourisme,
l’agriculture et l’industrie manufacturière, ce qui sera possible en réduisant les coûts.
28. Intégration régionale et commerce : Le Rwanda affiche un score d’intégration régionale plus
élevé que la moyenne régionale, à la suite des efforts d’intégration commerciale et de la signature
du protocole de l’UA sur la libre circulation des personnes. Il a fait des progrès considérables en
matière d’ouverture des visas en Afrique, se classant 6e sur 54 pays avec un score de 0,87 sur 1 à l’indice
2020 d’ouverture sur les visas. En outre, il a signé le protocole sur la libre circulation des personnes et
délivre des visas électroniques à l’arrivée et a rejoint le marché unique du transport aérien en Afrique, une
initiative de l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour la libéralisation de l’aviation civile en Afrique. Le
Rwanda est également l’un des premiers pays à avoir signé le protocole de la Zone de libre-échange
continentale africaine (ZLECA). Le Rwanda a du potentiel pour accroître ses exportations vers le marché
africain et créer de la valeur ajoutée. Selon une étude du gouvernement, le Rwanda dispose d’un avantage
9
comparatif révélé (ACR) dans l’agroalimentaire (thé, café, farine de blé et d’autres céréales, huiles
animales ou végétales, sucre, produits laitiers, etc.), l’exploitation minière et le traitement des minéraux
(notamment les minerais et les métaux de base concentrés, l’étain, le plomb et d’autres minéraux bruts),
et les matériaux de construction (comme le ciment, la chaux et les briques). Le score du pays à l’indice
d’intégration régionale en Afrique (IIRA), 0,69 en 2019, était supérieur aux moyennes régionales qui
s’élevaient à 0,54 pour la CAE, à 0,44 pour la CEEAC et à 0,37 pour le COMESA. Environ 80 % du
réseau routier est classé en « bon état », en amélioration par rapport à 72,6 % en 2015. Les acquis en
matière d’intégration se sont jusqu’à présent traduits par une augmentation des exportations du Rwanda
vers la CAE, en grande partie des matières premières, passées de 76 millions d’USD en 2017 à 94,8
millions d’USD en 2019, avant de chuter à 46,9 millions d’USD en 2020 sous l’effet de la pandémie. Les
importations en provenance de la région ont aussi sensiblement augmenté, passant de 466 millions d’USD
en 2017 à 589,30 millions d’USD en 2019 et à 905,61 millions d’USD en 2020. En outre, la part des
exportations à destination de l’Afrique a légèrement augmenté, passant de 22,4 % du total des exportations
en 2017 à 24,3 % en 2020. Ces réalisations sont toutefois battues en brèche par l’enclavement du Rwanda,
qui rend les entreprises rwandaises peu compétitives par rapport à celles des pays voisins à cause des coûts
logistiques élevés. En outre, les tensions entre le Rwanda et certains de ses voisins (l’Ouganda et la RDC)
constituent un obstacle majeur au maintien des possibilités de renforcement de l’intégration régionale et
du commerce. Les destinations les plus courantes des exportations du Rwanda sont les Émirats arabes
unis, la République démocratique du Congo, l’Ouganda, les États-Unis et la Thaïlande. Les partenaires
d’importation les plus courants du pays sont la Chine, le Kenya, la Tanzanie, les Émirats arabes unis et
l’Inde. Les principales importations sont le pétrole raffiné, l’or, le sucre brut, les médicaments emballés
et les équipements de radiodiffusion, tandis que les cinq principaux produits d’exportation sont le café, le
thé et des minéraux comme le niobium, l’étain et le tungstène.
31. Changement climatique et croissance verte : Ces dernières décennies, le Rwanda a été témoin
de plusieurs changements dans son climat. Les températures sont montées de 1,4° C à 2,56° C dans le
sud-ouest et l’est du pays entre 1971 et 2016. La fréquence des précipitations a diminué de 35 à 45 jours
entre 1961 et 2016, entraînant en moyenne une réduction de 54 à 250 mm de précipitations annuelles. Ces
changements ont touché plusieurs secteurs. Dans l’agriculture, le réchauffement a réduit la qualité et la
productivité du thé et du café, et le rendement des haricots devrait baisser. L’éventail des parasites des
cultures et des maladies du bétail, comme le scolyte des cerises de café et la fièvre de la vallée du Rift,
s’est également élargi. Les sécheresses sont particulièrement préoccupantes à l’est du pays, où 44 000
ménages ont subi des pertes de récoltes et de bétail en 2016. Dans le secteur de l’eau, le débit en saison
sèche de la rivière Nyabarongo, dont Kigali est tributaire pour son approvisionnement en eau, devrait
diminuer, exacerbant les pénuries d’eau existantes. Dans le secteur de l’énergie, l’hydroélectricité, qui
représente plus de la moitié de la production d’électricité du pays, est aux prises avec les risques
d’inondations causant des dommages aux turbines et d’envasement des barrages. La sécheresse de 2004-
2008 a entraîné une baisse significative du niveau d’eau du lac Burera et une réduction de la capacité de
production de la centrale hydroélectrique de Ntaruka. Dans le secteur routier, la 3e communication
nationale du Rwanda indique qu’environ 45 % des routes nationales bitumées et 39% des routes non
bitumées sont exposées aux glissements de terrain. Pour remédier à ces risques, il serait bon de passer les
investissements au crible des risques climatiques et de prendre les mesures qui s’imposent. Il serait
également utile que les partenaires de développement aident le Rwanda à accéder aux fonds
internationaux de lutte contre le changement climatique, comme le Fonds vert pour le climat. L’annexe
A.20 donne de plus amples précisions sur les impacts du changement climatique au Rwanda, les ripostes
des pouvoirs publics et les domaines possibles d’intervention de la Banque.
32. Genre : Le Rwanda est à la pointe de la lutte contre les inégalités entre les genres, mais des
écarts subsistent dans la participation au marché du travail et l’emploi. Le Rwanda se classe 1er en
Afrique et au 9e rang dans le monde selon l’indice 2020 de l’écart entre les genres. Il s’est imposé comme
un des chefs de file de la promotion de l’égalité des genres sur le continent. Le Rwanda obtient de très
bons résultats à la dimension sociale de l’indice (1,064), un score proche de la moyenne sur la dimension
économique (0,662) et un score de 0,626 bien supérieur à la moyenne de 0,224 pour la dimension relative
à l’autonomisation et à la représentation. L’égalité des genres est satisfaisante en matière d’éducation,
d’espérance de vie et de représentation politique, mais relativement faible pour de nombreux indicateurs
liés à la participation égale des femmes au travail rémunéré. Le quatrième Plan stratégique du secteur de
la santé 2018-2024 énonce les mesures envisagées pour parvenir à l’égalité des genres en matière de soins
de santé, y compris les soins prénataux et l’accouchement, ainsi que la santé maternelle et reproductive.
La promotion de la planification familiale participe du souci d’assurer la viabilité économique des
femmes, de leur donner suffisamment de temps pour s’adonner aux activités économiques et de prévenir
l’aggravation des écarts entre les genres. Selon l’enquête 2020 sur les forces de travail (EFT 2020), 47 %
des femmes participent à la fourniture de main-d’œuvre, contre 64,3 % pour les hommes, et la variation
est plus prononcée entre zones urbaines et rurales, ainsi qu’entre emplois non agricoles et agricoles. Les
11
femmes actives dans les affaires sont également confrontées à des problèmes d’accès au financement et à
d’autres actifs productifs. Les statistiques montrent que, les femmes ne représentent à l’heure actuelle
qu’un peu plus du quart des emplois non agricoles et que leur transition hors de l’agriculture est plus lente
que celle des hommes. En outre, l’EFT 2020 fait état d’un taux de chômage plus élevé pour les femmes
(20,3 %) que pour les hommes (15,9 %).
34. Mécanismes de coordination de l’aide : Le Rwanda possède une architecture active et bien
assise de coordination de l’aide, pilotée par le Groupe de coordination des partenaires de
développement (DPCG). Le DPCG comprend les principaux partenaires de développement, les agences
gouvernementales et les organisations de la société civile. Le gouvernement organise une retraite annuelle
des partenaires du développement (DPR) pour examiner les plans annuels et à moyen terme du
gouvernement dans le contexte de la SNT-1 et les stratégies sectorielles afin d’orienter le dialogue sur les
politiques. En outre, des réunions trimestrielles du DPCG sont tenues pour assurer le suivi des réalisations
par rapport aux objectifs annuels fixés lors de la DPR et pour discuter de toute question survenue au cours
du trimestre. Il importe de noter que, selon la division du travail entre bailleurs de fonds, chaque partenaire
est limité à trois groupes de travail en fonction de son mandat et de son expertise, et il est censé prendre
une part active au dialogue sur les politiques dans ces groupes.
36. Comme il ressort de l’analyse du contexte dans les sections précédentes, le Rwanda présente de
nombreux atouts et opportunités, mais il est aussi confronté à des défis et des faiblesses qui peuvent
l’empêcher d’atteindre son objectif de développement à moyen terme, celui de devenir un pays à revenu
intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2035. Le défi de développement majeur du Rwanda
consiste à accélérer la transformation structurelle, à diversifier l’économie et à créer dans des emplois
12
salariés à plus forte valeur ajoutée dans le secteur formel. Au nombre des problèmes sous-jacents figurent
un marché intérieur étroit, des infrastructures médiocres et inadéquates, un capital humain faible, un accès
limité au financement (8 % en moyenne auprès des banques en 2020) et un coût de financement élevé
(16 % en moyenne en 2020), un coût élevé de la pratique des affaires (coût moyen de l’électricité de 25
cents le kWh figurant parmi les plus élevés de la région et coûts de transport élevés du fait de
l’enclavement du pays) et la vulnérabilité aux chocs externes, y compris les chocs climatiques. Il s’agit là
d’autant de facteurs qui mettent à mal la productivité agricole. L’annexe A.15 résume les atouts,
opportunités, faiblesses et défis du Rwanda.
37. Fin juin 2021, le portefeuille actif du Groupe de la Banque au Rwanda comprenait 26 projets,
représentant un engagement total de 1,013 milliard d’UC (1,45 milliard d’USD). Sur les opérations en
cours, 18 sont des opérations souveraines d’une valeur totale de 927,01 millions d’UC, et six (6) des
opérations régionales d’un montant total de 192,38 millions d’UC. Les opérations non souveraines, à
savoir six lignes de crédit aux banques locales (53,26 millions d’UC) et deux opérations d’investissement
– KivuWatt et Fourniture d’eau en vrac à Kigali – pour 33,60 millions d’UC, ont une valeur de 86,86
millions d’UC. La répartition sectorielle montre que les investissements dans l’infrastructure représentent
85 % du portefeuille (36 % pour l’énergie, 33 % pour l’alimentation en eau et l’assainissement et 16 %
pour le transport). Viennent ensuite la valorisation des compétences et le développement humain (8 %),
l’intermédiation financière par voie de lignes de crédit aux banques locales (5 %) et les technologies de
l’information et de la communication (2 %). Le portefeuille contribue à quatre des High 5. L’annexe A.7.2
donne un aperçu de la performance du portefeuille, y compris la répartition par secteur et par High 5.
38. La revue de performance du portefeuille pays (RPPP) de 2021 a jugé que la performance globale
du portefeuille était satisfaisante, avec une note de 3,1 (sur une échelle de 1 à 4) fin juin 2021. Le taux de
décaissement cumulé s’établissait à 58,15 %, tandis que 23 % des opérations étaient placées en alerte
rouge. Ce pourcentage est inférieur à la moyenne régionale de 33 % pour l’Afrique de l’Est. Environ 66 %
des projets sont satisfaisants (trajectoire verte), tandis que 11 % des projets sont sous étroite surveillance.
Trois opérations nécessitent une attention particulière afin d’accélérer les processus de passation des
marchés et les décaissements : i) le Projet de centrale hydroélectrique de Ruzizi III (gestion et exécution
du projet) approuvé en décembre 2015 et affichant un taux de décaissement de 0 % pour la gestion et de
5,7 % pour l’exécution ; le Centre d’excellence en génie biomédical et télémédecine approuvé en octobre
2014, qui présente un taux de décaissement de 35,5 % ; le Projet de centrale hydroélectrique régionale de
Rusumo (Rwanda) approuvé en novembre 2013, dont le taux de décaissement est de 43,9 %.
39. Le plan d’action du PAPP 2021 (annexe A.7.3) a été adopté conjointement avec le gouvernement
lors de l’atelier du 8 juillet 2021. La mise en œuvre du PAPP 2020 a enregistré des progrès, notamment
en ce qui concerne la revue à mi-parcours des projets – les deux revues à mi-parcours de projets prévues
ayant été effectuées, le respect de l’échéancier du plan de passation des marchés et l’établissement des
rapports financiers aux normes IFRS. Cependant, la mise en œuvre des recommandations d’OAG laisse
toujours à désirer. Par exemple, selon le rapport d’OAG de mai 2021 sur l’exercice 2019/2020, seules
47 % des recommandations d’audit ont été pleinement suivies. L’évaluation globale du PAPP 2020
montre que 38 % (5) des recommandations ont été mises en œuvre, 54 % (7) sont en cours de réalisation
et 8 % (1) n’ont pas pu être réalisées en juin 2021. L’atelier du PAPP 2021 a relevé que la performance
du portefeuille bute surtout sur les obstacles suivants : i) retards de versement des fonds de contrepartie
par le gouvernement ; ii) durée irréaliste des contrats de passation de marchés, source de prolongations
13
répétées ; et iii) sous-performance des entrepreneurs et des consultants (les plans sont soumis, mais ne
sont pas suivis comme il se doit), à l’origine des retards d’exécution des projets.
4. ENSEIGNEMENTS TIRÉS
40. La mise en œuvre du DSP 2017-2021 pour le Rwanda a donné lieu à des enseignements
stratégiques et opérationnels utiles. Sur le plan stratégique, la pleine appropriation et la mise en œuvre
efficace ont conduit à des résultats tangibles en matière d’infrastructures et de développement des
compétences. Malgré les progrès réalisés dans le soutien aux infrastructures et au développement des
compétences, le Rwanda est toujours confronté à un déficit aigu d’infrastructures et de compétences
requises pour réaliser son aspiration de développement à moyen terme, à savoir devenir un pays à revenu
intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2035. Cela est principalement imputable à l’ampleur du
déficit de financement, qui ne peut être comblé par la Banque seule, mais nécessite un effort concerté des
partenaires de développement et du secteur privé. Aussi s’impose-t-il de continuer à mettre l’accent sur
les infrastructures et le développement des compétences durant la période du DSP 2022-2026, tout en
assurant un alignement complet avec les objectifs de développement nationaux. La mobilisation efficace
de financements supplémentaires grâce à des mécanismes de financement parallèle et de cofinancement
a contribué aux acquis de la Banque lors de la mise en œuvre du DSP 2017-2021 (voir annexe A.4.1).
41. Sur le plan opérationnel, la Banque a noté que le faible niveau d’utilisation de la marge de
manœuvre non souveraine de la BAD par le Rwanda, malgré les besoins considérables de financement
du secteur privé, s’explique en partie par la méconnaissance de cette facilité par le secteur privé. À
l’avenir, la Banque doit organiser des séminaires plus souvent pour informer les acteurs du secteur privé
des facilités disponibles. En outre, la Banque s’inspirera des méthodes utilisées par la Banque nationale
du Rwanda pour traiter avec le secteur privé lors de la mise en œuvre du Fonds de relance économique.
Enfin, la Banque raffermira sa collaboration avec la Fédération du secteur privé et tirera parti de cette
plateforme pour une meilleure interaction avec le secteur privé. Des faiblesses ont également été
constatées, comme des indicateurs complexes, des cibles ambitieuses et des indicateurs mal formulés dans
le cadre initial axé sur les résultats du DSP. Lors de la conception du futur cadre axé sur les résultats du
DSP, il conviendra de bien définir les indicateurs et de fixer des cibles moins ambitieuses. Cela permettra
d’améliorer la qualité des indicateurs en les rendant réalistes et mesurables. Dans l’instrument de
financement axé sur les résultats, le profil de décaissement n’est pas toujours en phase avec le système de
planification financière du gouvernement (voir annexe A.4.1).
42. Au terme de son évaluation de la programmation de la Banque au Rwanda entre 2012 et 2021,
le Département de l’évaluation indépendante du développement (BDEV) a conclu que celle-ci est alignée
avec les aspirations du pays, mais a préconisé plus de sélectivité. Portant sur les documents de stratégie
pays (DSP) 2012-2016 et 2017-2021, l’évaluation retient divers enseignements. Les stratégies concordent
avec les aspirations de développement du Rwanda et ont été jugées efficaces. Les principales
recommandations soulignent la nécessité de cibler soigneusement les opérations des lignes de crédit dans
les DSP à venir, de faire preuve de plus de sélectivité et de déployer dans le bureau national davantage
d’experts sectoriels chargés de soutenir la mise en œuvre (voir annexe A.4.2).
14
5. STRATÉGIE 2022-2026 DU GROUPE DE LA BANQUE
44. Justification. Malgré la forte croissance économique enregistrée ces six dernières années, le
Rwanda demeure en proie à des problèmes de développement importants qui font qu’il a besoin de soutien
pour réaliser sa vision de devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2035 et un
pays à revenu élevé à l’horizon 2050. En particulier, le défi majeur consiste à accélérer la transformation
structurelle, à diversifier l’économie et créer des emplois salariés à plus forte valeur ajoutée dans le secteur
formel. Il est illustré par : i) une part minime de l’activité manufacturière dans l’économie et les
exportations ; ii) une faible création d’emplois décents ; et iii) une contribution limitée du secteur privé à
l’économie (en moyenne 14 % du PIB au cours de la dernière décennie).
45. Au nombre des facteurs spécifiques à la base des principaux problèmes de développement
figurent : l’exiguïté du marché intérieur, la médiocrité et l’inadaptation des infrastructures, la faiblesse du
capital humain, le manque d’accès au financement et son coût élevé, le coût élevé de la pratique des
affaires (le coût moyen de l’électricité, de 28 cents le kWh, est l’un des plus élevés d’Afrique
subsaharienne), les coûts de transport élevés (dus à l’enclavement du pays) et la vulnérabilité aux chocs
extérieurs, notamment climatiques. Ces défis ont freiné l’ambitieux programme de transformation en
vertu duquel le Rwanda devait offrir des moyens de subsistance de haute qualité à ses citoyens et devenir
un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2035, comme l’énonce sa Vision 2050.
46. Sélectivité. Au vu de l’ampleur de ce pari sur fond de manque de ressources, il est impératif que
la Banque fasse preuve de sélectivité pour espérer relever de manière efficiente, efficace et durable les
défis de développement du pays. Comme évoqué plus haut, ces problèmes sont importants et multiformes,
et appellent l’effort et le soutien concertés de la communauté internationale et du secteur privé. Par
conséquent, pour que le soutien de la Banque soit bien ciblé, le DSP 2022-2026 se fonde sur un ensemble
de critères de sélectivité, qui alignent davantage ce concours avec le document « Affiner l’orientation
stratégique de la Banque – Proposition visant à accroître sa sélectivité », approuvé par le Conseil en mai
2021. Il s’agit des critères suivants : i) les priorités du gouvernement quant au soutien de la Banque et les
résultats des consultations avec les parties prenantes dans le pays ; ii) la garantie de continuité, en mettant
à profit et en consolidant le soutien et les réalisations antérieurs de la Banque ; iii) l’avantage comparatif
de la Banque ; iv) l’harmonisation du concours de la Banque avec la sélectivité ; v) les possibilités de
partenariat avec d’autres bailleurs de fonds, notamment en vue de mobiliser des ressources
supplémentaires pour renforcer l’impact et assurer la complémentarité et les synergies ; vi) une dimension
renforcée du secteur privé, reconnaissant son rôle moteur dans la croissance, la création d’emplois et la
prospérité socioéconomique globale ; et vii) les possibilités d’intégrer les principaux thèmes transversaux
dans l’aide future de la Banque, comme l’égalité des genres, le développement des capacités, le
changement climatique et la croissance verte. Sur la base de ces critères, le DSP 2022-2026 suit une
approche de sélectivité s’articulant autour de trois axes : i) sélectivité stratégique ; ii) sélectivité
sectorielle ; et iii) sélectivité opérationnelle (voir encadré 1).
15
d’obtenir des résultats ayant un grand impact : genre, création d’emplois et jeunes, développement des capacités et
changement climatique.
3. Sélectivité opérationnelle : Lors de la hiérarchisation et de la sélection des opérations de la réserve, les critères
suivants ont été utilisés : i) alignement avec les priorités stratégiques et opérationnelles du pays et de la Banque ;
ii) alignement avec la stratégie des opérations sectorielles/thématiques pertinentes de la Banque ; iii) performance
de la Banque dans le domaine auquel les opérations appartiennent ; iv) opérations et perspectives de cofinancement
et de collaboration avec d’autres DP ; v) potentiel d’obtenir un grand impact sur le terrain et de relever les défis
spécifiques du pays déterminés à l’aide des activités relatives au savoir (NDP, etc.) ; vi) disponibilité d’une étude
de faisabilité ; vii) disponibilité d’un plan d’action pour la mise en œuvre de l’opération ; viii) disponibilité d’une
étude de faisabilité indiquant qu’une opération est prête pour le démarrage ; et ix) possibilités d’intégrer les
principaux thèmes transversaux.
47. Objectif du DSP et domaines prioritaires pour le concours de la Banque : En fonction des
critères de sélectivité et des conclusions de la NDP, le DSP 2022-2026 a pour objectif / thème central
d’aider le pays à œuvrer au développement des capacités de production afin de stimuler une croissance
tirée par la productivité, de libérer le potentiel du secteur privé et, en définitive, d’accélérer la
transformation structurelle. À cet effet, le DSP 2022-2026 s’articulera autour de deux domaines
prioritaires qui se renforcent mutuellement : i) renforcer les infrastructures matérielles pour accroître
les ressources productives et réduire le coût de la pratique des affaires ; et ii) améliorer les compétences
et les capacités financières pour favoriser l’essor du secteur privé et une croissance tirée par la
productivité. Le concours de la Banque dans ces deux domaines prioritaires sera fourni de manière
sélective dans les secteurs suivants : infrastructures (transport, eau/assainissement, énergie) et secteur
financier, le développement des compétences faisant office de catalyseur. Le secteur de l’énergie sera
progressivement supprimé lors de la revue à mi-parcours du DSP en 2024.
48. Alignement : Le DSP et ses domaines prioritaires cadrent pleinement avec la stratégie à moyen
terme du Rwanda – la SNT-1 – et sa vision à long terme pour 2050, qui privilégie la transformation
économique, la productivité et l’emploi. Le DSP concorde aussi avec le double objectif de la Stratégie
décennale 2013-2022 de la Banque, qui entend aider les PMR à atteindre une croissance plus inclusive
tout en accompagnant leur transition vers une croissance verte. De plus, le DSP est aligné avec le
document sur la sélectivité approuvé par le Conseil en mai 2021. En particulier, le concours de la Banque
au titre des domaines prioritaires ira à 6 domaines stratégiques prioritaires des High 5 : renforcer les
systèmes de transport et de distribution ; soutenir le développement des entreprises ; renforcer la
connectivité des infrastructures régionales ; soutenir la gestion intégrée des ressources en eau et étendre
les services d’alimentation en eau, d’assainissement et d’hygiène ; accélérer l’accès des femmes et des
jeunes au financement ; développer les compétences pour l’emploi et élargir les opportunités
économiques pour les jeunes. Enfin, le DSP est en phase avec les stratégies sectorielles pertinentes de la
Banque et avec les deux piliers du DSIR 2018-2022 pour l’Afrique de l’Est. La section suivante expose
la stratégie de la Banque pour chaque domaine prioritaire.
Domaine prioritaire 1 : Renforcer les infrastructures matérielles pour accroître les ressources
productives et réduire le coût de la pratique des affaires
49. Exposé de la stratégie : La stratégie d’aide de la Banque dans ce domaine prioritaire a pour
objectif de contribuer à la réduction du coût de la pratique des affaires et d’instaurer un environnement
plus propice à l’investissement privé et à la transformation économique en facilitant l’accès à des services
d’énergie, de transports et d’alimentation en eau abordables et fiables. Par le biais de projets
d’investissement, le concours de la Banque au titre du domaine prioritaire 1 est conforme à la priorité
opérationnelle de la SD – développement des infrastructures, aux High 5 (Éclairer l’Afrique et l’alimenter
en énergie, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie
des populations en Afrique) ainsi qu’au pilier de transformation économique de la SNT-1 2017-2024. Les
opérations de la Banque dans ce domaine aideront aussi le Rwanda à atteindre les ODD (en particulier
16
l’objectif 6 - Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement - et l’objectif 7 - Garantir l’accès de tous
à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable).
Effet stratégique 2 : Accès accru à l’eau potable et à des services d’assainissement améliorés
17
principaux effets escomptés sont les suivants : i) accès à l’eau passé de 2 100 000 à 3 600 000 personnes,
et ii) accès à l’assainissement porté de 230 250 à 411 250 personnes.
Effet stratégique 3 : Meilleure connectivité pour réduire les coûts de transport et accès accru aux
marchés
Domaine prioritaire 2 : Améliorer les compétences et les capacités financières pour favoriser l’essor
du secteur privé et une croissance tirée par la productivité
54. Le concours de la Banque sera axé sur la constitution d’une masse critique de compétences
techniques, professionnelles et spécialisées axées sur le marché, qui favoriseront la production à forte
valeur ajoutée, l’innovation, l’amélioration de la productivité du secteur privé, en particulier des micro,
petites et moyennes entreprises (MPME) à fort potentiel de croissance pour contribuer au développement
des chaînes de valeur et stimuler la création d’emplois, notamment en faveur des jeunes et des femmes.
Par conséquent, la Banque appuiera le développement d’infrastructures de qualité dans le domaine de
l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) et de structures de formation
spécialisée. Le soutien de la Banque à l’EFTP et au développement des compétences spécialisées servira
18
de catalyseur aux investissements privés, contribuera à la croissance des IDE, améliorera la productivité
du travail et les activités économiques à forte valeur ajoutée dans les secteurs à forte croissance de la SNT,
favorisant ainsi la transformation économique. Le concours de la Banque intégrera l’entrepreneuriat dans
le développement des compétences afin de renforcer la croissance des entreprises et l’emploi indépendant
à travers l’appui aux infrastructures des centres d’incubation d’entreprises dans les établissements de
formation et le développement de compétences en matière de conseil aux entreprises pour la croissance
des entreprises. Les interventions de la Banque en matière de développement des compétences seront
alignées sur la vision nationale, les politiques et programmes pertinents, notamment la Vision 2050 et les
objectifs de développement de la SNT-1, la Politique nationale d’investissement (PNI 2017), la Politique
d’apprentissage sur le lieu de travail (2015), la Stratégie pour le développement du secteur privé et
l’emploi des jeunes (PSDYE 2018-2024) et la Stratégie nationale de développement des compétences et
de promotion de l’emploi (2019-2024), qui privilégient le développement des compétences utiles à
l’emploi et favorisent la production à forte valeur ajoutée ainsi que l’industrialisation.
55. Les entreprises exerçant une activité économique à valeur ajoutée bénéficieront de
l’amélioration des compétences. Dans l’ensemble, l’amélioration des qualifications et des compétences
profitera directement aux entreprises existantes et nouvelles engagées dans des activités économiques à
valeur ajoutée et contribuera à la création d’emplois salariés formels plus productifs, favorisant ainsi la
transformation économique. En particulier, la Banque soutiendra le développement d’une main-d’œuvre
qualifiée dans des sous-secteurs industriels tels que l’industrie manufacturière (textile, habillement et
travail du cuir), l’énergie (renouvelable/hors réseau) et la construction (techniciens de niveau
intermédiaire tels que les artisans et les maçons). Cette orientation stratégique correspond au Nouveau
pacte pour l’énergie en Afrique, à la Stratégie d’industrialisation pour l’Afrique et à la Stratégie pour
l’emploi des jeunes en Afrique. Les principaux effets attendus sont les suivants : i) 50 % des diplômés
en compétences spécialisées employés dans l’année qui suit l’obtention de leur diplôme ; et ii) 10 des
entreprises numériques durables créées par des jeunes.
Effet stratégique 5 : Accès accru des MPME au financement pour leur développement
56. L’appui de la Banque visera à faciliter l’accès des MPME au crédit, en particulier celles qui sont
engagées dans des secteurs transformateurs de l’économie (agro-industries, technologie, etc.). Les
interventions prévues dans ce domaine comprennent l’octroi de lignes de crédit aux institutions
financières pour qu’elles puissent accorder des prêts aux entreprises et aux MPME basées au Rwanda. Le
soutien de la Banque servira de catalyseur à la participation du FVC au Fonds vert du Rwanda, qui devrait
ensuite attirer d’autres institutions financières de développement (IFD) et des financements privés dans
les secteurs verts et résilients au climat, renforçant ainsi l’appropriation par le Rwanda des outils de
financement du climat et améliorant l’accès au financement des projets verts par le biais des marchés
financiers internationaux. Les principaux résultats attendus sont les suivants : i) volume total de
financements canalisés (y compris le cofinancement) vers des projets financés par le climat en hausse de
20 millions d’USD ; ii) 60 000 tonnes d’émissions de CO2eq évitées ; et iii) nombre de PME ayant accès
au crédit grâce aux LC de la Banque porté de 10 à 30 (dont 30 % de PME dirigées par des femmes).
57. Les questions transversales seront prises en compte dans tous les projets en vue de produire un
impact palpable. Chaque projet sera soumis à un exercice de marquage du genre et des données pertinentes
ventilées par genre seront collectées pour un suivi et une évaluation (S&E) efficaces. La création
d’emplois et l’emploi des jeunes occuperont une bonne place dans tous les projets et des interventions
autonomes en matière de genre et d’autonomisation des jeunes seront soutenues afin de favoriser
l’inclusion. Tous les projets comporteront un volet de développement des capacités dans le but de
renforcer la mise en œuvre. Le développement du secteur privé recoupera les deux domaines prioritaires
du DSP. Les interventions de la Banque aideront le gouvernement à faire face aux crises de toutes sortes
engendrées par la pandémie, qui a inhibé la reprise de la croissance et fragilisé la résilience des systèmes
sociaux et de santé du pays.
19
5.3 Programme indicatif de prêt et hors prêt
58. Un programme opérationnel indicatif (POI) glissant de trois ans (2022-2024) figure à l’annexe
A.2.1. Censé permettre à la Banque d’intensifier son soutien au programme de transformation du Rwanda,
le POI a été établi après concertation avec les autorités nationales sur les opérations requises pour faire
face aux besoins d’urgence provoqués par la crise de la COVID-19, tout en soutenant l’accélération de la
transformation structurelle et en contribuant à la réalisation des High 5. Le POI triennal comprend 12
projets, dont 7 relevant du domaine prioritaire I et 5 du domaine prioritaire II (voir le détail des projets à
l’annexe A.3.1), estimés à 622,64 millions d’UC, dont 29,7 % de prêts et de dons du FAD, 32,1 % de
prêts souverains de la BAD, 5,6 % de prêts non souverains de la BAD et 2,2 % de fonds fiduciaires. Le
cofinancement envisagé est estimé à 200 millions d’UC (30,4 %). Le financement des projets du domaine
prioritaire I est estimé à 512,15 millions d’UC, et celui des projets du domaine prioritaire II à 131,1
millions d’UC. Quatre projetsv d’un montant total de 200 millions d’UC, qu’il est prévu de financer par
les ressources de la BAD destinées au secteur public, seront en péril si le Rwanda ne peut accéder à ce
guichet en raison de son état de surendettement.
59. Le programme hors prêt figure à l’annexe A.2.2. La Banque renforcera le dialogue sur les
politiques en se concentrant sur les enjeux critiques pour aider le Rwanda à atteindre son objectif à long
terme de devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2035. Les études
essentielles et les domaines de dialogue politique et de services de conseil seront mutuellement convenus
avec les autorités de façon continue suivant l’évolution des priorités nationales. En particulier, l’accent
sera mis sur le développement du secteur privé, l’évaluation des effets des contraintes de crédit sur la
croissance des MPME, l’état de préparation à la ZLECA et les études sectorielles (énergie, eau et
transport) afin de guider en permanence notre dialogue avec les parties prenantes. L’enveloppe totale des
ressources destinée aux opérations hors prêt est de 1 320 000 USD (0,857 million d’UC).
60. Prenant appui sur le travail relatif au savoir et les enseignements tirés, le Groupe de la Banque
tirera parti de sa position de partenaire de confiance et de coprésident des groupes de travail sectoriels
(eau et assainissement et énergie) pour mener le dialogue sur les réformes de politiques pertinentes et les
investissements requis pour soutenir la réalisation des objectifs de la SNT-1 et du DSP. Elle continuera
de prendre une part active aux groupes de travail sectoriels (transport et secteur privé) coordonnés par
d’autres partenaires de développement, afin d’asseoir sa position de partenaire de référence, de
rassembleur, de catalyseur et d’intermédiaire. Les conclusions de l’étude d’impact de la COVID-19
financée par la Banque alimenteront également le dialogue sur les politiques. Il est prévu quatre principaux
domaines de dialogue : i) le développement des compétences de qualité liées à l’EFTP pour répondre aux
besoins du secteur privé ; ii) le renforcement du système de gestion de la dette ; iii) la poursuite des
politiques de croissance et de diversification des exportations pour atténuer les risques pesant sur la
croissance et soutenir la mobilisation des recettes intérieures ; et iv) le renforcement des partenariats avec
d’autres partenaires de développement pour garantir une action concertée sans guère de duplication
d’efforts, et augmentation des ressources de cofinancement pour maximiser l’impact sur le
développement du pays. La Banque poursuivra son dialogue de haut niveau sur le mécanisme africain de
stabilité financière. Les deux études qui devaient étayer la réforme des politiques dans les secteurs de
l’énergie et de l’AEPA au titre de la Matrice des réformes au cœur du dialogue sur les politiques (PDRM)
au Rwanda (annexe A2) ne se sont pas concrétisées. L’étude sur le secteur de l’énergie qui aurait dû servir
de base à la réforme du secteur a été abandonnée parce que l’USAID a réalisé, en collaboration avec le
gouvernement, une étude analogue à celle que la Banque envisageait. La Banque a donc dû renoncer à
son plan initial. L’étude relative au secteur de l’eau a été abandonnée parce que l’appui budgétaire proposé
pour financer l’étude a été remplacé par un appui budgétaire en réponse à la crise de la COVID-19.
20
5.5 Financement de la stratégie
61. Les programmes de prêt et hors prêt du Groupe de la Banque seront financés par une série
d’instruments, notamment le FAD, la BAD (à confirmer), l’AGTF et les fonds fiduciaires. La période du
DSP 2022-2026 recouvre trois cycles du FAD, en l’occurrence la dernière année du cycle du FAD-15
(2020-2022), l’intégralité du cycle du FAD-16 (2023-2025) et la première année du cycle du FAD-17
(2026-2028). La Banque complétera ces efforts par des fonds appropriés dont elle assure la gestion. Des
cofinancements seront mobilisés auprès des partenaires pour accroître les ressources propres de la
Banque. En particulier, le Groupe de la Banque a établi un partenariat étroit avec la Banque mondiale, la
Banque européenne d’investissement et l’Allemagne (KfW) pour soutenir le secteur de l’énergie au
Rwanda, tandis que l’Agence japonaise de coopération internationale et l’Union européenne sont des
partenaires majeurs avec lesquels des interventions conjointes sont prévues dans le secteur du transport.
L’Agence coréenne de coopération internationale et l’Association belge pour la promotion de l’éducation
et de la formation à l’étranger (APEFE) prépareront un soutien conjoint au développement des
compétences dans l’EFTP. Des instruments financiers novateurs, tels que les garanties partielles de risque
et de crédit, seront utilisés au besoin. Des opérations régionales/biens publics supplémentaires seront
identifiés dans le cadre du DSIR-AE (2018-2022), ce qui facilitera la mobilisation de ressources
supplémentaires pour le Rwanda. Les ressources du programme hors prêt proviendront principalement du
budget administratif, du financement des projets et de divers fonds fiduciaires.
62. Le Cadre de mesure des résultats (CMR) servira de base au suivi et à l’évaluation (S&E) des
résultats obtenus par le programme d’assistance du Groupe de la Banque. Aligné sur la SNT-1, le CMR
(voir annexe A.1.2) présente les résultats et produits envisagés à mi-parcours en 2024. Il sera mis à jour à
la lumière des résultats constatés lors de la revue à mi-parcours (RMP) en 2026, date à laquelle le pays se
sera doté d’une nouvelle stratégie nationale à moyen terme. Les diagnostics de la Banque, tels que les
RPPP annuelles, permettront de suivre les progrès accomplis par les opérations prévues, tandis que la
RMP du DSP en 2024 se penchera sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la stratégie. La RMP
du DSP sera également l’occasion d’affiner, au besoin, les domaines prioritaires et/ou le CMR. Les
résultats obtenus sur l’intégralité de la période du DSP 2022-2026 seront évalués en 2026 à la faveur du
rapport d’achèvement du DSP. Les rapports d’achèvement des projets et les rapports sur l’état
d’avancement de la mise en œuvre des projets contribueront également au suivi et à l’évaluation. En outre,
l’architecture perfectionnée de coordination et d’harmonisation de l’aide du Rwanda soutiendra le S&E
de l’état d’avancement de la mise en œuvre du DSP. Ces cadres de S&E permettront à la Banque
d’impliquer les différentes parties prenantes et les bénéficiaires dans le S&E et la mise en œuvre du DSP.
Du côté du gouvernement, le ministère des Finances sera le principal interlocuteur de la Banque.
63. Selon les diagnostics livrés plus haut, conjugués aux consultations engagées avec le
gouvernement, les partenaires de développement et d’autres parties prenantes, le principal risque pour la
mise en œuvre du DSP 2022-2026 réside dans la diminution des dons extérieurs de développement, en
particulier sur fond de faible mobilisation des recettes intérieures, ce qui érode la marge de manœuvre
budgétaire dont dispose le gouvernement pour relever les défis de développement. Pour pallier le
resserrement de l’espace budgétaire, l’instrument de soutien à la politique économique du FMI appuie
l’amélioration de la mobilisation des recettes publiques. En outre, le gouvernement met en œuvre des
réformes visant à promouvoir la diversification des exportations. Les investissements de la Banque dans
les infrastructures contribueront à réduire le coût de la pratique des affaires, à mobiliser les investissements
et les financements privés et à réduire par voie de conséquence la dépendance à l’égard de l’aide. Les
autres risques et les mesures d’atténuation prévues sont examinés à l’annexe A.16.
21
6. CONCLUSION ET RECOMMANDATION
64. Conclusion : Le Rwanda regorge d’opportunités, mais fait également face à de nombreux défis.
C’est dans ce contexte que le Groupe de la Banque propose les deux domaines prioritaires du DSP afin
d’accompagner le gouvernement dans ses efforts visant à relever ces défis et exploiter les opportunités
qui s’offrent pour favoriser la compétitivité et l’essor du secteur privé. Les domaines prioritaires retenus
sont conformes aux High 5 de la Banque et correspondent aux principaux objectifs de développement du
pays en matière de transformation économique et de développement inclusif. Ces domaines prioritaires
sont donc judicieux pour atteindre l’objectif central de la stratégie, à savoir aider le Rwanda à promouvoir
le développement des capacités de production pour stimuler une croissance tirée par la productivité et
accélérer la transformation structurelle.
65. Recommandation : La Direction prie, par la présente, le Comité des opérations et pour l’efficacité
des Opérations à entériner pour examen par les Conseils d’administration du Groupe de la Banque, le
présent Document de stratégie pays 2022-2026 du Groupe de la Banque pour le Rwanda.
22
Annexe A.1 : Cadre de mesure des résultats du DSP 2022-2024 pour le Rwanda
Annexe A.1.1. Matrice d’alignement stratégique : Cette matrice illustre l’alignement des domaines prioritaires du DSP avec le Plan national de développement et les
priorités de la Banque. Elle n’est pas destinée à évaluer la performance du concours de la Banque.
Domaine prioritaire 1 : Renforcer les infrastructures matérielles pour accroître les ressources productives et réduire le coût de la pratique des affaires.
Plan national de développement Politiques institutionnelles
Vision 2050 du Rwanda : Domaines prioritaires – i) qualité de vie pour tous ; ii) infrastructure Stratégie décennale 2013-2022 :
moderne et moyens de subsistance et transformation pour la prospérité. Priorités opérationnelles : Développement des infrastructures - énergie, eau et
Stratégie nationale de transformation (SNT-1) 2017-2024 : elle est axée sur : i) la transport.
transformation économique, notamment par le développement des infrastructures ; et ii) la High 5 : i) Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie ; ii) Intégrer
transformation sociale, notamment le développement des compétences et l’accès accru des PME l’Afrique ; iii) Industrialiser l’Afrique ; iv) Améliorer la qualité de vie des
au financement. populations en Afrique
Objectifs de développement durable : Énergie abordable et propre (ODD 7) ; Eau propre et
assainissement (ODD 6) ; Travail décent et croissance économique (ODD 8) ; Industrie,
innovation et infrastructure (ODD 9).
Stratégie sectorielle / thématique du pays Stratégie sectorielle / thématique de la Banque
Plan stratégique du secteur du transport 2018-2024 : réseau routier, ports, aéroports et chemins Nouveau pacte pour l’énergie en Afrique 2016-2025 : Il vise l’accès de tous
de fer. à l’énergie en Afrique d’ici 2025.
Plan stratégique du secteur de l’énergie 2018/19-2023/24 : Il vise à accroître l’accès à l’énergie Politique du secteur de l’eau 2021 : Elle entend promouvoir la réalisation, à
moderne, à améliorer la disponibilité, la fiabilité et l’accessibilité financière de l’alimentation l’échelle de l’Afrique, d’une plateforme minimale de sécurité de l’eau.
électrique. Politique de gestion intégrée des ressources en eau.
Plan stratégique du secteur de l’eau et de l’assainissement 2018-2024 : Il vise à améliorer le Stratégie d’industrialisation du Groupe de la Banque pour l’Afrique
financement, la capacité institutionnelle de WASAC et la gestion des ressources en eau du Rwanda. 2016-2025.
Politique nationale du secteur de l’eau 2016 : Elle expose l’approche du secteur sur la façon Cadre stratégique pour le changement climatique et la croissance verte
d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) et les objectifs du gouvernement et les (2021-2030) : Il vise à stimuler l’adaptation et le développement résilient au
décline en principes, objectifs et déclarations concrets grâce à une coordination efficace entre tous climat et à faible émission de carbone en Afrique.
les acteurs clés.
Stratégie de la Banque en matière de genre (2021-2025) : Elle vise à
Plan directeur national des ressources en eau du Rwanda 2015. renforcer l’intégration du genre dans toutes les opérations de la Banque.
Cadre stratégique d’intégration régionale (2018-2025).
Document de stratégie d’intégration régionale pour l’Afrique de l’Est
(2018-2022).
Stratégie de développement du secteur privé du Groupe de la Banque
(2013-2017 prolongée jusqu’en 2020) et projet de stratégie de
développement du secteur privé 2021-2025).
I
Politique de développement du secteur privé 2013-2022.
II
Vision 2050 du Rwanda : Domaines prioritaires – i) qualité de vie pour tous ; ii) infrastructure Stratégie décennale 2013-2022 :
moderne et moyens de subsistance et transformation pour la prospérité. Priorités opérationnelles : Développement des infrastructures - énergie, eau et
Stratégie nationale de transformation (SNT-1) 2017-2024 : Elle est axée sur : i) la transport.
transformation économique, notamment par le développement des infrastructures ; et ii) la High 5 : i) Industrialiser l’Afrique ; ii) Améliorer la qualité de vie des
transformation sociale, notamment le développement des compétences et l’accès accru des PME populations en Afrique
au financement.
Objectifs de développement durable : Éducation de qualité (ODD 4) ; Travail décent et
croissance économique (ODD 8) ; Industrie, innovation et infrastructure (ODD 9).
Stratégie sectorielle / thématique du pays Stratégie sectorielle / thématique de la Banque
Stratégie nationale de développement des compétences et de promotion de l’emploi (2019- Politique relative aux opérations non souveraines (ONS) 2020 : elle vise
2024) : Elle vise à promouvoir le développement des compétences pour l’employabilité et les à améliorer le climat d’investissement et des affaires et à renforcer les
moyens de subsistance durables pour une transformation économique à long terme. entreprises du secteur privé.
Politique nationale d’investissement 2017 : Elle cherche à jeter les bases requises pour équilibrer Politique et stratégie de développement du secteur financier 2014-
soigneusement les nouveaux projets d’investissement public et les besoins potentiels de 2019, à prolonger.
désinvestissement par des options propres à renforcer la participation du secteur privé. Stratégie du Groupe de la Banque pour l’emploi des jeunes en Afrique
Stratégie pour le développement du secteur privé et l’emploi des jeunes 2018-2024 : Elle vise (2016-2025).
à améliorer les infrastructures qui améliorent la compétitivité et la productivité du secteur privé et
à ouvrir des opportunités pour une plus grande implication des jeunes dans l’entrepreneuriat et la
création d’emplois.
Politique de développement de l’entrepreneuriat (EDP) 2019 : Elle soutient les entrepreneurs
du secteur privé et instaure l’environnement nécessaire au dynamisme, à l’innovation et à la prise
de risque du secteur privé que requiert une économie moderne, sophistiquée et à croissance rapide.
Stratégie du secteur de l’éducation (2018-2024) : Elle prévoit neuf priorités stratégiques,
notamment : le renforcement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques
(STEM) à tous les niveaux afin d’accroître la pertinence de l’éducation pour les marchés urbains
et ruraux ; l’amélioration de l’accès aux programmes d’éducation, en particulier aux niveaux
préprimaire, secondaire, EFTP et supérieur ; le renforcement des infrastructures et des installations
scolaires modernes à tous les niveaux de l’éducation ; et le renforcement de la gouvernance et de
la responsabilité.
Résultats / indicateurs de développement du pays Interventions et ressources prévues par la Banque
Référence (2020)
Indicateur Cible (2024) Interventions ou instruments Montant (UC)
*
Développement des compétences Investissements : 141,1
% d’employeurs satisfaits des diplômés de l’EFTP 80 90 … dont opérations d’investissement souveraines 87,1
III
% de diplômés de l’EFTP et des HLI employés après 6 mois 75 85 … dont opérations d’investissement non souveraines 30
de formation en stage professionnel (femmes/hommes)
Accès au financement … dont lignes de crédit 24
Crédit aux PME en tant que part du PIB (% du PIB) 10 15 Développement des capacités et assistance technique : 0,4
Emplois productifs créés par les MPME aidées à accéder au 30 000 45 000
crédit des banques, des MIFI et des SACCO. Travail relatif au savoir : 0,3
Total 141,8
IV
Annexe A.1.2. Matrice de performance : La matrice de performance mesure un large éventail de résultats qui devraient faire l’objet d’un suivi régulier sur la période du DSP. Il
ne s’agit pas seulement des résultats opérationnels que produiront les projets approuvés, mais aussi d’autres éléments essentiels du DSP, comme les questions transversales, l’effet de
levier financier, l’harmonisation, la performance du portefeuille, etc.
Domaines Référence *
Indicateurs de suivi Cible (2024) Source de vérification
de performance (2020)
Résultats Domaine prioritaire 1 : Renforcer les infrastructures matérielles pour accroître les ressources productives et réduire le coût de la pratique des affaires.
opérationnels : Énergie Rapports des projets d’énergie
Effets (en cours et nouveaux) ;
Usagers productifs raccordés (nombre) 6 288 8 523
(y compris les projets rapport de l’enquête intégrée
reportés du DSP 2017- Ménages raccordés (nombre) 1 523 620 1 671 717 sur les conditions de vie des
2021) Fiabilité du système (minutes) 17 min 55 14 min 85 ménages (EICV).
Licences GMG délivrées à des promoteurs privés 0 5
Transport
Coût de déplacement (USD/véhicule/km) 0,85 0,50 Rapports des projets de
transport (en cours et
Durée du trajet routier dans les zones de projet (heures) 2 1 nouveaux) ; rapport de
Durée du trajet sur les routes transfrontalières du nord-ouest 3 2 l’enquête intégrée sur les
conditions de vie des ménages
(EICV).
Eau et assainissement Rapports des projets
Personnes ayant accès à des services d’alimentation en eau améliorés 2,1 3,6 d’alimentation en eau et
(millions) d’assainissement (en cours et
nouveaux) ; rapport de
Personnes ayant accès à des services d’assainissement 230 250 411 250 l’enquête intégrée sur les
conditions de vie des ménages
(EICV).
Résultats Domaine prioritaire 1 : Renforcer les infrastructures matérielles pour accroître les ressources productives et réduire le coût de la pratique des affaires.
opérationnels :
Énergie Rapports des projets d’énergie
Produits (en cours et nouveaux).
Lignes de transport (HT) construites (km) 1 278,2 1 534,2
(y compris les projets
reportés du DSP 2017- Lignes de distribution (MT et BT) construites (km) 24 763 27 047
2021) Sous-stations modernisées (nombre) 32 44
Sites GMG installés (nombre) 5 35
Transport
Route Base-Butaro-Kidaho bitumée (km) 0 20 Rapports des projets de
V
Routes du sud-ouest et transfrontalières4 bitumées avec enduit superficiel (km) 0 30 transport (en cours et
Km de la route Ngororero-Nyakinama-Musanze rénovés et route Musanze- 0 25 nouveaux).
Cyanika réhabilitée
Eau et assainissement
Volume d’eau de qualité produit 25 212 111,212 m3/jour Rapports des projets
m3/jour d’alimentation en eau et
Km de canalisations de distribution d’eau construites et réhabilitées 784 km 2 384 km d’assainissement (en cours et
Systèmes SCADA/DMS installés (nombre) 0 3 nouveaux).
Latrines construites (nombre) 175 189
Citernes de stockage de 100 000 m3 construites (nombre) 0 107
Professionnels stagiaires formés 0 100 (30 % de
femmes)
Résultats Domaine prioritaire 2 : Améliorer les compétences et les capacités financières pour favoriser l’essor du secteur privé et une croissance tirée par la
opérationnels : productivité.
Effets Développement des compétences Rapports des projets d’énergie
(y compris les projets Pourcentage de diplômés en compétences spécialisées employés dans un an 50 (30 % de (en cours et nouveaux) ;
0
reportés du DSP 2017- rapport de l’enquête intégrée
suivant l’obtention du diplôme femmes)
2021) sur les conditions de vie des
Nombre d’entreprises numériques durables créées par des jeunes 0 10 ménages (EICV) ; rapport de
l’enquête intégrée sur les
entreprises.
Secteur financier (accès au financement)
Nombre de PME des secteurs transformateurs (énergie propre et industrie 0 30 Rapports du projet RGIF ;
légère ) ayant accès au financement grâce aux lignes de crédit de la Banque rapport de l’enquête
d’évaluation du secteur
Volume total des financements canalisés (y compris le cofinancement) vers des 0 20 financier ; rapport de l’enquête
projets de financement climatique (millions d’USD). intégrée sur les conditions de
vie des ménages (EICV).
Volume d’émissions de CO2eq évitées (tonnes) 0 60 000
Résultats Domaine prioritaire 2 : Améliorer les compétences et les capacités financières pour favoriser l’essor du secteur privé et une croissance tirée par la
opérationnels : productivité.
Produits Développement des compétences Rapports des projets du secteur
(y compris les projets Nombre de centres d’excellence en compétences spécialisées construits et 0 1 privé (en cours et nouveaux).
4 Routes Bweyeye – frontière de Bitare (50 km), Bugarama – Bweyeye (63 km), Remera – Gatunda – Nyagisozi (18 km) ; routes du nord-ouest et transfrontalières (82 km) ; route Kinigi-Kabuhanga
(48 km) ; routes Kabuhanga-Bugarama-Kiraro (11 km) et Kabuhanga-Busasamana-Cyanzarwe-Muhato (23 km).
VI
reportés du DSP 2017- équipés
2021) Nombre de programmes de compétences spécialisées mis en place5 2 7
Nombre de jeunes formés aux compétences numériques 118 500
Nombre de centres d’excellence en EFTP axés sur le marché construits à 50 % 0 2
Nombre de métiers de l’EFTP développés pour les chaînes de valeur 34 58
prioritaires
Accès au financement
Dons purs et dons remboursables accordés à des projets verts et résilients au
0 10
changement climatique (nombre)
Prêts directs et lignes de crédit accordés (par l’intermédiaire de banques
Dossiers de prêt de la Banque.
commerciales) à des projets verts et résilients au changement climatique 0 16
(nombre)
Volume de dons octroyés aux fins de rétrocession aux PME (millions d’USD) 25 45
Questions transversales
Nombre d’emplois créés par les projets de la Banque (directs, indirects, 30 000 (30 % de
Création d’emplois 0 Rapports de projets des CEP.
induits) femmes)
Nombre de PME accédant au crédit grâce aux LC de la Banque (30 % de PME 0 30 Dossiers de prêt de la Banque ;
dirigées par des femmes) rapports de projets des CEP ;
Genre
Nombre de femmes dotées de compétences spécialisées 0 200 enquête nationale sur les
forces de travail.
Documents d’évaluation des
Levier financier Montant du cofinancement (millions d’UC) 105,9 200
projets.
Projets placés en alerte pour des problèmes d’exécution (%) 26 20
Performance du
Note de la performance globale du portefeuille (1 à 4) 3,2 3,2 Tableau de bord de la Banque.
portefeuille
Délai entre l’approbation et la signature (mois) 6 4
Durabilité Proportion du financement de contrepartie (%) 0 5 Rapport de la RMP du DSP.
Travail relatif au savoir EES produites (nombre) 5 11 Rapports des EES.
/ conseils en matière de Notes de dialogue sur les politiques établies (nombre) 6 12
politiques
Harmonisation du Groupes de travail sectoriels dirigés par la Banque (nombre) 2 2 Comptes rendus des réunions
développement Groupes de travail auxquels la Banque a participé (nombre) 5 5 des partenaires de
5 (Génie biomédical ; télémédecine ; sciences de la réadaptation et de la mobilité ; formation des pilotes ; technicien de maintenance des aéronefs ; personnel de cabine et régulateur de vol).
VII
Utilisation des systèmes de passation des marchés du pays (% de projets de la 4 6 développement / rapports de
Banque) coordination de l’aide.
Missions conjointes des donateurs par an (nombre) 5 8
VIII
Annexe A.2 : Matrice des réformes au cœur du dialogue sur les politiques pays – Rwanda
Matrice des réformes au cœur du dialogue sur les politiques pays – Rwanda
Pays : Rwanda
Secteur de l’énergie
Oui. Le coût de
l’étude sera
1) Tarifs reflétant Une étude sur les
PILIER 1 – Investir =>50 000 UC L’investissement
les coûts qui tarifs correspondant
dans les favorisent la Le projet doit être approuvé
Elle est intitulée aux coûts similaires
infrastructures viabilité financière d’investissement par le Conseil
« Évaluation à celle que la Banque
d’énergie et des entreprises du associé est d’administration
économique et envisageait pour
d’alimentation en secteur. « Rwanda – financière des
en juin 2020. Le
étayer la réforme du
eau pour favoriser Éclairer Renforcement TdR de l’EES a été Risque :
l’Afrique et stratégies de secteur de l’énergie a
une croissance 2) Amélioration de du système de préparé. L’EES et Incapacité
l’alimenter en transport été réalisée par un
inclusive et verte la fourniture de transport l’investissement d’obtenir des
énergie ; d’électricité et autre partenaire,
services d’électricité et de décongestion permettront fonds pour
Objectif 1 – l’USAID, dans le
Réforme du d’électricité aux connectivité au et impacts sur la d’ancrer les l’étude.
Améliorer le dialogue Industrialiser PESR.2 / 1er décembre cadre du projet
secteur de usagers productifs. dernier réformes du
sur les politiques l’Afrique ; RDGE.1 2021 qualité du Mesures Power for Africa, en
l’énergie kilomètre ». secteur de
énergétiques : Ces domaines de service ». d’atténuation : partenariat avec
Améliorer la l’énergie afin de
Renforcer les résultats État : Il est en Fonds déjà l’Agence de
qualité de vie des Financée par le soutenir la viabilité
opérations impliquant populations en permettront cours de budgétisés par régulation des
budget de économique et
un dialogue efficace d’accroître l’accès préparation et RDGE.1. services publics du
Afrique. RDGE.1 et financière des
sur les politiques du à l’éclairage et à sera Rwanda (RURA). Le
prévue sur 2 entreprises du
secteur de l’énergie et l’électricité et probablement un rapport final sera
mois, l’étude secteur et
développer les d’améliorer la programme sur 3 devrait démarrer partagé. Pour éviter
d’améliorer le coût
capacités des PMR qualité de vie en ans. la duplication
en décembre et la qualité des
(L3). connectant les d’efforts, la Banque
2019 et se services fournis.
usagers productifs. renoncé à l’étude.
terminer avant
février 2020].
IX
Secteur de l’eau
L’EES sera
menée avant que Identification
1) Gouvernance l’OAP ne soit terminée en
améliorée dans le approuvée. Les septembre 2019.
Pilier 1 – Investir secteur de l’eau. réformes seront Mission de
dans les identifiées préparation prévue
2) Cadre Non réalisée.
infrastructures pendant la en décembre 2019. Risque :
institutionnel et Cette étude a été
d’énergie et préparation et Approbation de Faible capacité
efficacité intégrée à l’OAP
d’alimentation en l’évaluation de l’OAP par le du
opérationnelle relative à l’eau qui
Réformes eau pour favoriser l’OAP, dont une Conseil gouvernement à devait être préparée
stratégiques et une croissance renforcés. stratégie d’administration mettre en œuvre en 2020. Toutefois,
réglementaires inclusive et verte Industrialiser Appui anticipée de prévue en mai les réformes.
3) Concurrence et avec l’apparition de
pour instaurer l’Afrique ; budgétaire au fixation des 2020.
Objectif 2 – participation du Mesures la pandémie de
un cadre propice secteur de l’eau tarifs de l’eau
Améliorer le dialogue Améliorer la RDGE.2 / secteur privé [Les réformes d’atténuation : COVID-19, le
aux services 2024 et de pour assurer la
sur les politiques du qualité de vie des AHWS.2 accrues. seront alignées La Banque gouvernement a
d’alimentation l’assainissement durabilité
secteur de l’eau : populations en avec la Stratégie étudiera la demandé de
en eau et 4) Tarifs de l’eau (OAP financière des
Renforcer les Afrique nationale de possibilité de remplacer
d’assainissement revus. sectorielle). ressources en
opérations impliquant transformation et fournir une l’opération par
durables au eau au Rwanda.
un dialogue efficace [Les tarifs et les le Plan stratégique assistance l’appui budgétaire en
Rwanda Cela pourrait
sur les politiques du chiffres relatifs aux pour l’alimentation technique à réponse à la crise de
faire partie des
secteur de l’eau et résultats attendus en eau et l’organisme la COVID-19. En
déclencheurs de
développer les sont attendus après l’assainissement d’exécution. attendant, l’OAP a
décaissement de
capacités des PMR la finalisation de 2018-2024, été mise en veilleuse.
l’OAP, mais le
(W2). l’étude et des coût exact de approuvés tous
consultations plus l’étude n’est pas deux par le conseil
larges]. encore des ministres en
déterminé à ce 2018].
stade.
X
Annexe A.3 : Réserve indicative de prêt et hors prêt et contribution aux High 5
Annexe A.3.1 : Réserve indicative de prêt du DSP (2022-2024)
Montant en millions d’UC
Projet Domaine
BAD BAD Fonds prioritaire du High 5 correspondants Type
FAD Cofinancement DSP
ONS OS fiduciaires
2022
Projet de rénovation de la route Base-Butaro-Kidaho (63 km)
80 24,95 30 I Intégrer l’Afrique. Souverain
et des routes transfrontalières (213 km)
Programme d’alimentation en eau et d’assainissement au Améliorer la qualité de
Rwanda – Phase 1 de la connectivité des usagers au dernier 80 100 I vie des populations en Souverain
kilomètre (Mwange, Huye-Gisagara, Cyunuzi) Afrique.
Éclairer l’Afrique et
Programme de GMG au Rwanda – Phase II 7,2 I l’alimenter en énergie. Souverain
Intégrer l’Afrique.
Projet d’appui au développement de la Facilité pour
19,5 (FVC) II Industrialiser l’Afrique. Souverain
l’investissement vert au Rwanda – Phase I
Total partiel 0 160 24,95 149,5 0
2023
Bitumage de la route Ngororero-Nyakinama et rénovation de
20 I Intégrer l’Afrique. Souverain
la route Musanze-Cyanika (91 km)
Améliorer la qualité de
Projet de compétences pour l’emploi et la transformation vie des populations en
80 II Souverain
économique (SEET) (Chaînes de valeur – industrie légère) Afrique.
Industrialiser l’Afrique.
Améliorer la qualité de
vie des populations en
Projet de Centre d’excellence pour les compétences Afrique.
18 2 II Souverain
spécialisées
Industrialiser l’Afrique.
Intégrer l’Afrique.
Non
Ligne de crédit à la Banque de Kigali 10 II Industrialiser l’Afrique.
souverain
XI
Améliorer la qualité de
Système d’alimentation en eau et d’assainissement à partir du
20 40 I vie des populations en Souverain
barrage polyvalent de Muvumba
Afrique.
Total partiel 28 40 80 42 0
2024
Éclairer l’Afrique et
Projet de renforcement du réseau de transport 70 10 I Souverain
l’alimenter en énergie.
Projet d’appui au développement de la Facilité pour
10 II Industrialiser l’Afrique. Souverain
l’investissement vert au Rwanda – Phase II
Total partiel 0 0 80,00 10
Total général (2022-2024) 35,1 200 184,95 201,5
2023
Évaluation de l’impact socioéconomique de l’accès universel à l’énergie au Fonds de
EES 70 000 Énergie Tous les High 5.
Rwanda projets
Notes de synthèse pays pour les PEA – Rwanda Note de politique 0 I & II Tous les High 5.
Développement Budget
Cliniques fiduciaires annuelles pour les responsables gouvernementaux 150 000 I & II Tous les High 5.
des capacités administratif
XII
Enquête sur le risque pays Note de politique 0 I & II Tous les High 5.
Note EPIP 2023 Note de politique 0 I & II Tous les High 5.
Services de conseil occasionnels pour le gouvernement sur divers enjeux de Services de
0 I & II Tous les High 5.
politique économique conseil
Améliorer la qualité de vie
Fonds de
Étude relative au programme d’expansion de l’accès à l’eau EES 100 000 I des populations en
projets
Afrique.
2024 G
Améliorer la qualité de vie
Budget
Effets de la ZLECA sur le secteur privé rwandais EES 100 000 II des populations en
administratif
Afrique.
Notes de synthèse pays pour les PEA – Rwanda Note de politique 0 I & II Tous les High 5.
Développement Budget
Cliniques fiduciaires annuelles pour les responsables gouvernementaux 150 000 I & II Tous les High 5.
des capacités administratif
Enquête sur le risque pays Note de politique 0 I & II Tous les High 5.
Note EPIP 2024 Note de politique 0 I & II Tous les High 5.
Services de conseil occasionnels pour le gouvernement sur divers enjeux de Services de
0 I & II Tous les High 5.
politique économique conseil
Coût total (USD) 1 320 000
XIII
Annexe A.3.3 : Contribution du Programme indicatif de prêt / hors prêt aux High 5
Anné Alignement avec les priorités stratégiques de la Alignement avec les priorités des High 5
Project Name
e Banque
XIV
Note EPIP 2022
Services de conseil occasionnels pour le gouvernement sur divers
enjeux de politique économique
Profil de genre pour le Rwanda Transversal
Évaluation de l’impact socioéconomique de l’accès universel à
l’énergie au Rwanda
Notes de synthèse pays pour les PEA – Rwanda
Cliniques fiduciaires annuelles pour les responsables
gouvernementaux
2023 Enquête sur le risque pays
Note EPIP 2023
Services de conseil occasionnels pour le gouvernement sur divers
enjeux de politique économique
Étude relative au programme d’expansion de l’accès à l’eau
Effets de la ZLECA sur le secteur privé rwandais
Notes de synthèse pays pour les PEA – Rwanda
Cliniques fiduciaires annuelles pour les responsables
gouvernementaux
2024
Enquête sur le risque pays
Note EPIP 2024
Services de conseil occasionnels pour le gouvernement sur divers
enjeux de politique économique
XV
Annexe A.4 : Enseignements tirés
Annexe A.4.1 : Principales conclusions du rapport d’achèvement du DSP 2017-2021
Au niveau stratégique, il a été noté que la pleine appropriation et l’efficacité d’exécution ont donné des résultats tangibles dans le développement
des infrastructures et des compétences, comme indiqué au chapitre 3. Un enseignement important est que, malgré les progrès réalisés en matière
d’infrastructures et de développement des compétences, le Rwanda demeure confronté à une grave pénurie d’infrastructures et de compétences
nécessaires pour concrétiser son aspiration à moyen terme de devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2035,
principalement en raison de l’ampleur du déficit de financement, qui ne peut être comblé par la Banque seule mais nécessite un effort concerté
des partenaires de développement et du secteur privé. Aussi s’impose-t-il de continuer à privilégier les infrastructures et le développement des
compétences pendant la période du DSP 2022-2026, tout en maintenant un alignement complet avec les objectifs de développement nationaux.
La mobilisation efficace de financements supplémentaires grâce à des mécanismes de financement parallèle et de cofinancement a contribué
aux réalisations du Groupe de la Banque lors de la mise en œuvre du DSP 2017-2021. En outre, la Banque a acquis une expérience substantielle
Niveau stratégique
dans la mobilisation de financements supplémentaires et a noué un partenariat solide et précieux avec d’autres partenaires de développement.
Par exemple, sur la période du DSP, la Banque a mobilisé 291 millions d’USD (22,6 % du financement total) sous forme de cofinancement et
de financement parallèle. La Banque accordera la priorité au renforcement de ces partenariats afin de mobiliser des ressources supplémentaires
lors de la mise en œuvre du DSP 2022-2026.
Le flux de ressources de la Banque destinées à financer le développement du Rwanda a plus que doublé dans le DSP actuel (923 millions d’UC)
par rapport au DSP précédent (384 millions d’UC) grâce à l’accès du pays aux ressources publiques de la BAD après l’amendement de la
politique de crédit de la Banque en 2014. L’accès à ces ressources a permis d’intensifier l’aide de la Banque et de mieux la positionner dans le
pays. Un autre enseignement tiré est que la flexibilité de la politique de la Banque peut contribuer à obtenir des résultats en matière de
développement et que cela doit se poursuivre.
Au niveau opérationnel, la Banque a noté que le faible niveau d’utilisation de la marge de manœuvre non souveraine de la BAD par le Rwanda,
malgré les besoins considérables de financement du secteur privé dans le pays, est en partie imputable à la méconnaissance de cette facilité par
le secteur privé. À l’avenir, la Banque devra organiser plus souvent des séminaires pour informer les acteurs du secteur privé des facilités mises
à leur disposition. En outre, la Banque s’inspirera des méthodes utilisées par la Banque nationale du Rwanda pour traiter avec le secteur privé
lors de la mise en œuvre du Fonds de relance économique. Enfin, elle raffermira sa collaboration avec la Fédération du secteur privé afin de
tirer parti de cette plateforme pour une meilleure interaction avec le secteur privé. Par ailleurs, la Banque a constaté des insuffisances dans le
cadre initial de résultats du DSP. Lors de la conception du futur cadre de résultats, il conviendra de bien définir les indicateurs et de fixer des
Niveau opérationnel cibles moins ambitieuses. Cela permettra d’améliorer la qualité des indicateurs en les rendant réalistes et mesurables. Dans l’instrument de
financement basé sur les résultats, le profil de décaissement ne concorde pas toujours avec le système de planification financière du
gouvernement. Ainsi, les décaissements et les plans budgétaires gagneraient à être harmonisés en vue d’une planification budgétaire efficace
du gouvernement. En outre, nombre de parties prenantes nationales en dehors du MINECOFIN ne sont pas au fait de la facilité. C’est dire la
nécessité de la sensibilisation et du renforcement des capacités à cet égard.
Sur une note positive, une amélioration de l’exécution des projets et de la gestion du portefeuille a été constatée grâce au renforcement énergique
des capacités entrepris par la Banque auprès des organismes d’exécution à l’aide des cliniques fiduciaires. Il a également été noté que l’inclusion
XVI
de l’assistance technique dans les projets d’infrastructure au stade de la conception permettra d’éviter les retards d’exécution des projets, ce qui
se traduira par des économies de coûts, comme cela a été le cas pour l’un des projets du secteur du transport qui a été reporté du DSP précédent.
À l’avenir, la Banque continuera d’explorer avec le gouvernement des modalités de financement alternatives telles que les instruments de
garantie et les opérations non souveraines, compte tenu de l’accès limité du secteur privé au financement et de l’espace budgétaire restreint des
pouvoirs publics. La Banque continuera d’aider le gouvernement à renforcer ses capacités institutionnelles en intégrant une assistance technique
aux projets d’investissement afin d’améliorer les capacités du personnel des organismes d’exécution. En outre, pour assurer une meilleure
performance du portefeuille, l’accent sera mis sur le contrôle et le suivi étroits des progrès de la mise en œuvre. Les retards de démarrage ont
affecté les résultats du DSP constatés au moment du rapport d’achèvement du DSP. À l’avenir, il faudra éviter ces retards en mettant en place
des équipes de projet spécialisées, tant au niveau du gouvernement que de la Banque, en définissant clairement les responsabilités lors de la
préparation et de l’évaluation des projets et en évitant de fixer des conditions préalables potentiellement problématiques.
Plusieurs enseignements se sont dégagés pour les pouvoirs publics : i) l’accélération des processus de passation des marchés, notamment
l’évaluation des offres, contribuera à améliorer l’exécution des projets et cela doit être notre objectif à l’avenir ; ii) la soumission en temps voulu
de plans de passation des marchés de qualité et le respect rigoureux des délais du plan ont posé problème et il faudra y remédier à l’avenir ;
iii) le suivi et l’évaluation des projets, ainsi que la gestion financière étaient satisfaisants dans la plupart des projets et doivent être maintenus ;
iv) en ce qui concerne la gestion financière, le gouvernement doit justifier en temps voulu (et rembourser si nécessaire) les fonds des comptes
Pouvoirs publics spéciaux. Cela évitera que les projets soient placés en alerte et améliorera la notation de la performance des projets. Les avances du compte
spécial doivent être basées sur un plan de travail et un budget semestriel réaliste et réalisable, et tous les soldes non justifiés du compte spécial
devraient être apurés. Ces questions seront prises en compte dans le nouveau DSP et la Banque travaillera en étroite collaboration avec le
gouvernement à cet égard ; v) le gouvernement a enregistré une augmentation des flux de ressources grâce à l’accès au guichet de la BAD. Cela
a permis de financer davantage de projets de développement dans le pays. Le gouvernement devrait maintenir les conditions permettant de
continuer à accéder à cette facilité.
Quelques enseignements propres à améliorer la coordination avec les partenaires de développement ont été tirés, comme la coordination et la
concertation accrues de tous les partenaires de développement. Cela permettra d’améliorer l’efficacité de l’aide des donateurs en évitant les
Partenaires de doubles emplois dans les opérations. À cet égard, il importe que dans le DSP 2022-2026 nous continuions à : i) raffermir les partenariats,
développement notamment coprésider les groupes de travail sectoriels (GTS) et les sous-groupes de travail sectoriels, car cela permet à la Banque de jouer un
rôle de rassembleur et de catalyseur pour améliorer le dialogue sur les politiques nationales ; et ii) faciliter le cofinancement des projets et
approfondir la collaboration entre les donateurs.
XVII
Annexe A.4.2 : Recommandations de BDEV au terme de l’évaluation des DSP 2012-2016 et 2017-2021
XVIII
SUITE DONNÉE PAR LA DIRECTION
XIX
SUITE DONNÉE PAR LA DIRECTION
b. Pour assurer la reprise économique, relancer les opérations 10. La Direction prend acte de cette observation concernant les opérations au point mort dans les
d’infrastructure en cours, qui sont actuellement au point mort. domaines de l’énergie, de l’eau, etc. à la suite des perturbations causées à la chaîne
d’approvisionnement mondiale par le confinement. Toutefois, les restrictions liées à la COVID-
XX
SUITE DONNÉE PAR LA DIRECTION
XXI
Annexe A.6 : Conclusions des consultations avec les parties prenantes
Les consultations relatives au DSP 2022-2026 se sont déroulées entre le 30 juin et le 8 juillet 2021. Elles ont été menées avec
des responsables gouvernementaux, des partenaires de développement, le secteur privé et des organisations de la société civile.
Les principales questions soulevées lors des diverses consultations engagées avec les parties prenantes sont reprises ci-après :
a) Alignement stratégique des domaines prioritaires retenus : Après avoir passé en revue les deux domaines prioritaires
sélectionnés (Renforcer les infrastructures matérielles pour accroître les ressources productives et réduire le coût de la
pratique des affaires ; et Développer des compétences et instaurer un environnement des affaires favorisant la
compétitivité du secteur privé), les parties prenantes les ont jugés pertinents et pleinement en harmonie avec la stratégie de
développement à long terme du gouvernement (la Vision 2050) et la stratégie de développement à moyen terme (la SNT-
1). Elles ont également observé que l’inadéquation des compétences, l’accès au financement et son coût figurent parmi les
principaux obstacles au développement du pays et se sont réjouies de constater qu’ils font partie des domaines d’intervention
retenus par la stratégie.
b) Dialogue sur les politiques : Les parties prenantes ont observé que le dialogue sur les politiques au niveau stratégique a été
très dynamique et fort utile pour faire avancer le programme de développement du Rwanda. Les parties prenantes ont
recommandé de maintenir cet élan pour obtenir des résultats plus efficaces.
c) Amélioration de la capacité des organismes d’exécution : Le gouvernement a admis avec la Banque que certains
ministères et cellules d’exécution des projets présentent des problèmes de capacité. Afin d’améliorer les capacités des
organismes d’exécution, la Banque a accepté d’organiser chaque année un atelier fiduciaire pour former le personnel de
gestion des projets à la passation des marchés, aux décaissements et à la gestion financière, dans le cadre des efforts continus
de développement des capacités. Il existe également un besoin d’assistance technique, en particulier pour les projets
d’infrastructure. À cet égard, la Banque envisagera d’allouer des ressources aux activités de développement des capacités
dans chaque nouveau projet et d’organiser régulièrement des réunions conjointes de revue de la mise en œuvre des diverses
recommandations du PAPP.
d) Coordination des bailleurs de fonds : Les partenaires de développement (DP) se sont félicités des consultations et ont
souligné l’impératif de renforcer la collaboration et les partenariats dans la conception, l’exécution et le suivi des
programmes et projets d’aide au développement, ainsi que la nécessité de relever les défis de capacités pour améliorer la
fourniture de l’aide au développement. Plusieurs possibilités de collaboration existent et elles seront exploitées. Un certain
nombre de DP ont indiqué qu’ils étaient engagés dans un processus analogue de définition de leur stratégie pour la prochaine
période de programmation et que le fait de savoir les domaines de concentration des autres DP les aiderait à rationaliser leurs
propres programmes.
e) Cofinancement : Plusieurs partenaires ont salué la volonté de la Banque de cofinancer des projets avec d’autres partenaires
et ont souligné l’importance d’une planification conjointe dès les premières étapes, y compris au stade de la conception de
la stratégie. Il sera important de conclure des protocoles d’accord et des accords-cadres pour asseoir les partenariats de
cofinancement et de financement parallèle afin de faciliter le processus de préparation des projets.
f) Implication de la société civile : L’équipe de la Banque est convaincue que pour accroître l’impact des interventions et
ouvrir la voie à une croissance plus résiliente et plus inclusive au Rwanda, les OSC devraient à l’avenir être associées à la
préparation et à l’exécution des projets. La Banque devrait veiller à ce que, pour chaque intervention dans n’importe quel
secteur, l’OSC responsable fasse partie de l’équipe et participe pleinement à tous les niveaux par la sensibilisation, le suivi
et le dialogue.
XXV
Annexe A.7 : Revue de la performance du portefeuille
Annexe A.7.1 : Portefeuille en cours
Prêt / Don Solde
Approbatio Achèveme Taux de
N° Nom du projet Guichet net (mn (mn Âge Note
n nt décaissement
UC) UC)
Global
SECTEUR DE L’ÉNERGIE IP OD
e
Renforcement du réseau de lignes de transport et dernier Don FAD 33,65 - 0
1 26/05/2021 31/07/2026 0,1 N.d. N.d. N.d.
tronçon de connectivité Prêt FAD 26,08 - 0
Augmentation de la capacité d’adaptation de la
2 Don FEM 31/10/2016 30/06/2021 6,5 3,70 39,7 4,09 3 3 3
communauté rwandaise au changement climatique
Prêt BAD 135,8 2,10 98,5
3 Programme d’expansion de l’accès à l’énergie II – FAR 27/09/2018 30/03/2022 2,09 3,5 3 3
Prêt FAD 53 35,00 34
Projet d’expansion de l’accès à l’énergie – Financement
4 Prêt FAD 23/05/2019 31/03/2022 16,4 3,60 77,7 2,01 3 3 3
supplémentaire (FAR)
Total partiel 271,43 44,40 0,00 2,07 3,1 3 3
ALIMENTATION EN EAU ET ASSAINISSEMENT
5 Plan directeur pour l’eau et l’assainissement FAE 21/11/2016 30/06/2020 1,6 1,10 35,8 3,04 3 3 3
Alimentation en eau et assainissement durables au Rwanda Prêt BAD 14/12/2018 31/12/2023 93,83 92,80 1,3
6 1,02 3 3 3
– Financement supplémentaire IAEAR 14/12/2018 31/12/2023 0,66 0,60 16,8
Prêt BAD 86,23 65,10 22,6
Programme d’alimentation en eau et d’assainissement
7 Prêt 17/11/2017 30/06/2022 2,03 3 3 3
durables 35,86 11,50 66,9
AGFT
8 Projet de ressources en eau de Muvumba Prêt BAD 2/11/2020 31/12/2027 102,3 102,20 0,2 0,7 3 3 3
Total partiel 320,48 1,13 3 3 3
TRANSPORT
Programme d’appui au secteur du transport (Gicumbi -
9 Prêt BAD 19/11/2014 31/12/2020 49 18,10 65,2 5,03 3,5 3,5 3,5
Rukomo -Nyagatare)
Total partiel 49 18,10 65,2 5,03 3,5 3,5 3,5
MULTISECTEUR
10 Fonds rwandais pour l’innovation Prêt BAD 07/03/2018 31/12/2022 21,6 19,40 6,7 2,02 3 3 3
11 Riposte du Rwanda à la crise de la COVID-19 Prêt FAD 23/07/2020 30/07/2021 71 - 100 0,11 N.d. N.d. N.d.
Compétitivité commerciale de la chaîne de valeur de la Don
12 05/06/2020 28/02/2022 1,12 0 0,11 N.d. N.d. N.d.
viande AfTRA
XXVI
Total partiel 93,72 6,66* 0,74
Secteur public national 734,63
SECTEUR PRIVÉ
13 Troisième ligne de crédit à la BRD Prêt BAD 16/11/2000 30/06/2006 6 100 N.d. N.d.
14 Banque de Kigali Prêt BAD 17/11/2014 10,7 - 100 N.d. N.d.
15 Banque rwandaise de développement Prêt BAD 19/11/2010 04/03/2014 7,6 - 100 N.d. N.d.
16 KivuWatt Prêt BAD 03/02/2011 18 100 N.d. N.d.
17 Fourniture d’eau en vrac de Kigali Prêt BAD 15/12/2015 31/11/2035 15,6 - 100 N.d. N.d.
18 Access Bank Rwanda Prêt BAD 15/06/2015 08/09/2016 4,3 100 N.d. N.d.
19 Banque rwandaise de développement Prêt BAD 16/05/2017 14/11/2018 14,4 100 N.d. N.d.
20 Cogebanque PLC Rwanda Prêt BAD 17/07/2019 10,26 0 N.d. N.d.
Total partiel Prêt BAD 86,86
Total National 821,49 N.d.
MULTINATIONAL
21 Routes Busega - Mpigi et Kagitumba - Kayonza Prêt FAD 22/06/2016 31/12/2020 66,56 9,60 85,5 4,06 3,5 3,5 3,5
Exécution du projet hydroélectrique de Ruzizi III
Prêt FAD 16/12/2015 31/12/2022 16 0 0 4,06
22 (Rwanda) N.d. N.d. N.d.
Gestion du projet Ruzizi III (Rwanda) Prêt FAD 16/12/2015 31/12/2022 1,5 1,40 5,7 4,06
Centre d’excellence en Afrique de l’Est - Rwanda (génie
23 Prêt FAD 02/10/2014 31/12/2023 12,5 8,10 35,5 6,07 3 3 3
biomédical)
24 Interconnexion NELSAP Don FAD 27/11/2008 31/08/2021 30,47 93,03 12,06 4 4 4
Prêt FAD 27/11/2013 18,8 10,60 43,9
25 Centrale hydroélectrique régionale de Rusumo (Rwanda) 30/08/2021 7,07 3 3 3
Prêt FSN 6,5 3,10 52,7
Routes Mugina / Mabanda -- Rubavu-Gisiza)
26 Prêt FAD 26/06/2012 31/12/2019 40,05 5,10 87,4 9 3,5 3,5 3,5
Burundi/Rwanda
Total partiel 192,38 0,00 3,4 3,4 3,4
Total National + Multinational 1 013,87 3,2 3,1 3,1
XXVII
Annexe A.7.2 : Performance du portefeuille
Fin juin 2021, le portefeuille actif au Rwanda se composait de 26 projets, pour un engagement total de 1,03 milliard
d’UC. Sur ces opérations actives, 18 sont des opérations souveraines, représentant un engagement de 927,01
millions d’UC (91 %), dont 6 multinationales (192,38 millions d’UC) et 12 nationales (734,63 millions d’UC). Huit
(8) sont des opérations non souveraines représentant un engagement total de 86,86 millions d’UC, soit 9 % du
portefeuille. Les infrastructures (énergie, alimentation en eau et assainissement, et transport) constituent 85 % du
portefeuille en cours, l’énergie absorbant la plus grande part (36 %) des ressources, suivie de l’alimentation en eau
et de l’assainissement (33 %) et du transport (16 %), le reste allant à la valorisation des compétences et au
développement humain (8 %), aux lignes de crédit (5 %) et aux technologies de la communication et de
l’information (2 %). Pour ce qui est de l’alignement avec les High 5, la priorité visant à Améliorer la qualité de vie
des populations en Afrique arrive en tête avec une part de 42 %, suivie par Éclairer l’Afrique et l’alimenter en
énergie (36 %), Intégrer l’Afrique (17 %) et Industrialiser l’Afrique (5 %). Voir le graphique ci-dessous.
La performance globale du portefeuille en juin 2021 était jugée « satisfaisante », avec une note moyenne de 3,2
pour l’état d’avancement de la mise en œuvre (IP) et de 3,1 pour l’objectif de développement (OD) sur une échelle
de 0 à 4. Cette note repose sur la performance de 16 des 18 opérations souveraines en cours. Deux projets (qui n’ont
pas été notés) ne se prêtent pas encore à la supervision, car ils se trouvent dans leurs premières phases (moins de 6
mois) de mise en œuvre.
Le tableau ci-dessous présente une analyse de tendance sur la période de 2016 à juin 2021 pour les indicateurs clés
de performance (KPI), y compris ceux qui sont conformes à la directive présidentielle (DP) 02/2015. L’analyse
révèle une amélioration et une performance satisfaisante pour certains des indicateurs.
Le délai moyen (mois) entre l’approbation et le premier décaissement se situe dans la fourchette établie, qui est
inférieure à 6 mois. Toutefois, le délai était de 7 mois en 2019, le projet SEAP - financement supplémentaire axé
sur les résultats ayant mis plus de temps à être ratifié. Concernant le décaissement, une tendance à la baisse est
observée depuis 2018. Le portefeuille porte actuellement sur 2 grands secteurs (énergie et eau) représentant un
montant considérable, mais les projets ne sont pas bien décaissés. Le portefeuille comporte également un projet
problématique, le Centre d’excellence en génie biomédical au Rwanda. Une revue à mi-parcours a été menée en
mai pour évaluer les performances et proposer des voies et moyens de remédier à la situation.
Principales caractéristiques du portefeuille
Juin
Indicateurs 2016 2017 2018 2019 2020
2021
Nombre de projets (souverains) 15 17 16 17 19 18
Nombre de projets (non souverains) 5 6 7 8 8 8
Engagement total pour l’année (UC) 330,71 531,01 827,69 844,09 958,51 1,013
Projets gérés à CORW (%) 7 7 4 6 3 3
Projets gérés au siège / à RDGE 18 17 23 23 25 23
Taux de décaissement (cumulé) 47,4 39,8 21,13 38,27 35 24
Projets à risque 0 0 0 0 0 0
Âge moyen du portefeuille (années) 3,8 4 4 3,2 4,03 3,79
Délai (mois) entre l’approbation et le premier décaissement 6 6 6 7 4 **
Nombre de projets approuvés pendant l’année 3 2 3 1 3 1
Taille moyenne des projets souverains (UC) 22,7 26,1 47,8 46 47 51,50
Note globale du portefeuille * 3,4 3,4 3 3,1 3,1 3,1
Proportion de projets placés en alerte (%) 33 21 19 17 24 23
*1 – Très insatisfaisant ; 2 – Insatisfaisant ; 3 – Satisfaisant ; 4 – Très satisfaisant.
** – Un projet approuvé en mai, déjà signé en juin, adopté par le conseil des ministres et en attente d’autres processus de ratification.
XXVIII
XXIX
Annexe A.7.3 : Plan d’amélioration du portefeuille pays 2021
Enjeux Défis Recommandations Indicateurs Référence Cible Responsable
mesurables
Exécution des projets
Revue à mi- Revue systématique à mi- Les projets éligibles devraient solliciter Nombre de projets 2 projets en 2 projets en 2021 Chefs de projet/
parcours (RMP) parcours des projets publics la RMP/ au besoin, identifier le budget éligibles, mais non 2020 chargé de
des projets. remplissant les conditions pour les activités connexes. encore soumis à la programme pays.
(projets d’investissement RMP.
exécutés => 5 ans).
Retards Mauvaise performance de Formation continue en gestion des contrats Pourcentage de CEP 50 % 100 % Équipes de
d’exécution des l’entrepreneur et des (y compris gestion de la crise de la Covid- formés annuellement à coordination des
projets. consultants (plans soumis, 19, etc.). la gestion des contrats. projets / Unité de
mais pas suivis). Formation en cours d’emploi et recyclage passation des
Impacts de la Covid-19 du personnel des projets. marchés de la
(manque de matériaux sur le Banque.
Disposer d’une personne dédiée à la
marché local, retards gestion des contrats.
d’approvisionnement depuis Nombre d’organismes 50 %
Recruter un expert en passation de marchés d’exécution (OE)
l’étranger, restrictions de
chargé de la gestion des contrats et du disposant d’un expert en
voyage...).
développement des capacités. passation des marchés.
Rechercher des fournisseurs locaux et
régionaux afin de limiter les retards
d’expédition et de test des matériaux.
Suivi et Intervention tardive pour Réunion de suivi régulière avec le chef de Nombre de réunions de Au moins 1 par Chef de projet.
évaluation traiter le problème relevé par projet concerné ; une réunion mensuelle suivi. trimestre.
efficaces et le suivi et l’évaluation des avec la CEP ; réunion trimestrielle avec le
efficients des activités du projet pendant sa ministère des Finances.
projets. durée de vie. Améliorer la communication avec les
chefs de projet pour une orientation en
temps voulu.
Suivi étroit par les chefs de projet et
renforcement de l’équipe de suivi et
d’évaluation.
Qualité à l’entrée. Participation insuffisante Compétences appropriées au sein de la Compétences présentes OE.
(équipe complète) du CEP pour la formulation du projet et les dans l’équipe du projet.
représentant du écosystèmes (passation des marchés,
XXX
Enjeux Défis Recommandations Indicateurs Référence Cible Responsable
mesurables
gouvernement lors de la finances, décaissement, etc.). Type d’outils
formulation du projet. Lancement du projet impliquant toutes les disponibles lors de la
parties prenantes potentielles. formulation et de la
mise en œuvre du projet.
Veiller à la revue des études avant
l’exécution du projet (avant la passation Étude révisée disponible
des marchés pour chaque projet).
Pandémie de Retards d’exécution. Préparer un plan de rattrapage, par exemple, OE.
Covid-19. redéploiement, passation anticipée de
marchés, recours à des tiers.
Améliorer les outils TI dans tous les OE.
S’assurer que les équipements de protection
individuelle sont disponibles pendant
l’exécution des travaux afin de limiter les
lenteurs (pour réduire la propagation).
Planifier avec soin en tenant compte des
faits et des problèmes posés par la
pandémie afin de garantir une planification
plus réaliste.
Établir des plans pour combler les lacunes.
Trouver des moyens innovants pour assurer
la poursuite des activités des projets.
Déployer des initiatives informatiques dans
tous les OE.
Planification stratégique tenant compte de
la situation et de la réglementation en
vigueur.
Passation des marchés
Retard dans le Méconnaissance des Renforcement des capacités, Revoir la procédure 45 jours 30 jours
processus de procédures, lois et principalement pour les membres du interne à partir des
planification de règlements de la Banque en comité des marchés, concernant les règles différents niveaux de la
la passation des matière de passation de et procédures de passation des marchés de hiérarchie au sein de la
marchés et le marchés de l’équipe la Banque. CEP, réduire le délai
respect des délais d’évaluation. Flexibilité dans les procédures sans entre la collecte des
impartis. Retour d’information tardif compromettre les règles et procédures de la informations et la
XXXI
Enjeux Défis Recommandations Indicateurs Référence Cible Responsable
mesurables
des utilisateurs / unités Banque, par exemple, dans le processus dernière personne qui
techniques sur les exigences d’appel d’offres, le soumissionnaire classé partage la compilation.
préliminaires de base. 2e ou 3e peut se voir attribuer le marché si
Longue durée de traitement le premier n’est pas réactif dans la phase de
due à la bureaucratie négociation.
institutionnelle. Faire attention au calendrier, que ce soit
dans la phase de planification de la
passation des marchés, dans le processus
d’appel d’offres ou dans la gestion du
contrat.
Le personnel de la CEP peut contacter la
Banque directement, la confidentialité de
la Banque étant garantie. Celle-ci
interviendra à temps pour sauver le projet
et garantir l’optimisation des ressources.
Audit de la Les marchés mis en œuvre Les marchés mis en œuvre selon les BPS 100 % des projets 0% 100% OE/ OAG.
passation des selon le système de passation doivent faire l’objet d’un audit annuel par financés par la Banque
marchés. des marchés de l’emprunteur le Bureau de l’Auditeur général (OAG) ou suivent le système de
(BPS) doivent faire l’objet par un auditeur recruté par appel à la passation des marchés
d’un audit annuel. concurrence. de l’emprunteur (BPS).
Durées irréalistes Les entrepreneurs publics Les organismes d’exécution doivent Réduire le nombre de OE.
des contrats de sont soumis à des effectuer une vérification préalable prolongations de
marchés. prolongations répétées, qui attentive au moment de déterminer la durée contrat, en fixant des
sont source de dépassements des contrats de travaux et d’attribuer la calendriers de travail /
de coûts et de délais, supervision de la construction. attribution réalistes.
Processus Retards des projets causés Dès que la zone du projet est identifiée, une Aucune plainte des 5+ mois ˂3 mois OE / Autorités
d’expropriation. par le processus mobilisation précoce encouragera les entrepreneurs et aucune locales.
d’expropriation. bénéficiaires en général à traiter les prolongation de contrat
Absence de titres fonciers, procédures de titres fonciers avant causée par les retards
conflits entre propriétaires. l’exécution du projet. d’expropriation
Étroite collaboration des OE avec les
autorités locales pour l’installation du
chantier comme dans les procédures
administratives, pour aider la population.
Décaissement
XXXII
Enjeux Défis Recommandations Indicateurs Référence Cible Responsable
mesurables
Gestion des Garanties (d’acompte et de Suivi des garanties et mise en place d’une Aucune demande de 100 Gouvernement / CEP
garanties et des bonne exécution) arrivées à matrice pour le suivi des garanties afin de décaissement retardée Échéancier : Dans
factures. expiration en cours s’assurer que l’avance et la garantie pour cause de non- l’immédiat.
d’exécution du marché. d’exécution sont prolongées à temps, en validité de la garantie
Paiements retournés faute particulier pour la garantie d’exécution ou de coordonnées
principalement de certaines lorsque le contrat est prolongé. Cela aidera bancaires correctes de
coordonnées bancaires des les projets à prolonger les garanties à temps l’entrepreneur.
entrepreneurs sur les et à éviter les retards dans le processus de
factures. décaissement. Les CEP oublient souvent
d’assurer le suivi des garanties, surtout
lorsque la durée du contrat est prolongée.
S’assurer que la demande de prolongation
de la durée du contrat est faite en temps
utile en cas de préoccupations
raisonnables.
Retards de soumission des Présentation des factures à la banque dans Facture ne nécessitant Zéro 100 Gouvernement / CEP
factures par certaines CEP. les délais. Si les CEP ont besoin pas d’informations actuellement. Échéancier : Dans
d’informations supplémentaires de la part supplémentaires. l’immédiat.
des entrepreneurs, cela doit être documenté
(en annexe à la facture).
Présentation des Retards de justification de Lors de la préparation du budget, la CEP 100 % des fonds du Moins de 5% Au moins 75 % Gouvernement /
justificatifs du l’utilisation des avances du doit être réaliste et préparer un budget de 6 compte spécial sont des fonds du des projets CEP.
compte spécial. compte spécial. mois. comptabilisés dans les compte spécial justifieront les
Dispositif de communication propre à délais prescrits. sont avances reçues
faciliter le partage d’informations avec les pleinement au plus tard tous
OE. justifiés dans les 6 mois.
À la Banque, il faut également s’assurer le délai de 12
que les programmes soumis sont réalistes. mois.
Rapprochement Discordance entre les Rapprochement mensuel entre les grands Respect des instruments OE.
du grand livre des factures et les instruments de livres du projet et les registres de la de financement à
décaissements. financement, ce qui Banque. 100 %.
complique les Traiter les paiements avec soin pour
rapprochements. s’assurer de la correspondance avec les
Catégories de dépenses instruments de financement.
surengagées.
XXXIII
Enjeux Défis Recommandations Indicateurs Référence Cible Responsable
mesurables
Gestion financière
Retards de Non-communication en Informer OAG, communiquer Rapports d’audit soumis 90 % 100 % Gouvernement /
soumission des temps utile au Bureau de notamment les accords de financement à- 100 % CEP.
rapports d’audit l’Auditeur général (OAG) conclus pour les nouveaux projets, dès
pour les du début des opérations des que les accords de financement entrent en
nouveaux nouveaux projets. vigueur.
projets ainsi que Retards dans la préparation Soumission par la CEP à OAG d’un
pour les projets et la présentation des projet d’états financiers avant le 31
clôturés. projets d’états financiers au juillet.
Bureau de l’Auditeur Donner la priorité à l’audit final des
général. projets en tant qu’activité clé de clôture
des projets.
Calendrier de clôture pour un exercice
donné.
Suivi de 2 audits en instance pour
2019/2020 et de 1 audit en instance pour
2018/2019.
Mise en œuvre Suivi insuffisant des Mettre en place un mécanisme de suivi au Nombre de rapports
des recommandations d’audit. niveau de la Haute direction et du comité d’audit faisant état de
recommandatio de pilotage du projet. recommandations
ns d’audit L’état d’avancement de la mise en œuvre d’audit en souffrance.
d’OAG. doit être communiqué dans le cadre des Cibles d’état
rapports d’activité trimestriels d’avancement de
Élaborer un plan de suivi de l’exécution au l’exécution : Pleinement
niveau de la CEP. mis en œuvre (60 %) ;
Partiellement mis en
œuvre (40 %) et Pas de
mise en œuvre (0 %).
Insuffisance des Retards de paiement des Veiller à ce que les budgets des entités Pourcentage de projets 20 % 5% OE / MINECOFIN
fonds de biens expropriés. comportent des dotations de contrepartie souffrant de
contrepartie Retard d’acquisition de suffisantes. l’insuffisance du
terrains ayant un impact Prendre attache avec le MINECOFIN financement de
direct sur la performance afin de donner la priorité aux fonds de contrepartie.
globale des projets. contrepartie des projets.
S’assurer que les CEP œuvrent en étroite
XXXIV
Enjeux Défis Recommandations Indicateurs Référence Cible Responsable
mesurables
collaboration avec les principales parties
prenantes à obtenir tous les documents
nécessaires à l’indemnisation en temps
utile des biens touchés par le projet, afin
d’éviter des interventions trop tardives.
Utilisation du Des logiciels autonomes sont S’assurer que le SIGIF est utilisé comme Pourcentage de projets
SIGIF du encore utilisés, notamment système comptable dans les opérations utilisant le SIGIF.
gouvernement dans les entreprises financées par la Banque.
dans les projets. publiques. Les exceptions doivent être décidées par le
Comptable général.
Questions transversales
Changement Intégration du changement S’assurer que les documents relatifs au Rendre compte des Zéro. Tous les projets OE / CEP
climatique. climatique et établissement changement climatique intéressant les aspects du changement classés dans les
de rapports comme il se doit. projets sont correctement étudiés. climatique en utilisant le catégories 1 et 2.
Faire état des exigences de filtrage et modèle de la Banque.
d’intégration du changement climatique
énoncées dans les documents relatifs au
changement climatique intéressant les
projets.
Sauvegardes Non-conformité et retards de La Banque a établi des TdR révisés pour Formation des CEP aux Il est exigé Tous les projets OE / CEP.
environnemental soumission des rapports l’établissement des rapports périodiques et rapports E&S. Les 100 % de classés dans les
es et sociales périodiques et annuels. annuels sur les sauvegardes E&S. Les CEP projets de catégorie 2 rapports. catégories 1 et 2.
et OE doivent veiller à l’utilisation de ces sont assujettis à quatre
TdR comme lignes directrices pour les rapports par an, un par
rapports. trimestre, et à un audit
L’OE a bénéficié d’une formation annuel.
adéquate sur les rapports E&S et doit Les projets de catégorie
mettre en application les compétences 1 sont tenus de remettre
acquises. 12 rapports par an, un
La santé et la sécurité au travail en ce qui par mois, et un rapport
concerne la sécurité routière et la sûreté des d’audit annuel.
transports occupent une place adéquate Rapport d’incident 24 OE / CEP.
Rapport
dans les documents E&S du projet, le cas heures après l’incident à
échéant. la CEP, dans les 48 immédiat après
l’incident.
Les rapports sur les accidents mortels de la heures à l’OE et dans les
XXXV
Enjeux Défis Recommandations Indicateurs Référence Cible Responsable
mesurables
route doivent être établis à l’aide du 72 heures à la Banque
modèle de rapport d’incident et d’analyse pour examen et suivi.
des causes profondes.
Une formation a été dispensée sur les
rapports d’incident et l’analyse des causes
profondes.
D’autres formations doivent être
dispensées sur la santé et la sécurité au
travail.
Fragilité Plans relatifs à la fragilité et Effectuer une évaluation de la fragilité et Rendre régulièrement 0% de Conformité à OE / CEP.
à la sécurité routière. établir un rapport sur les mesures à prendre compte des problèmes conformité 100 %.
pour répondre aux préoccupations de fragilité du projet
soulevées. dans le rapport
Établir des rapports sur les interventions d’activité trimestriel.
d’urgence et les stratégies de déploiement.
Préparer la durabilité de la fragilité
Genre, etc. Intégration de la dimension Établir un rapport trimestriel sur Rendre compte de Projets qui Tous les projets OE / CEP.
de genre et établissement de l’intégration de la dimension de genre en l’intégration de la soulèvent des classés dans les
rapports. utilisant le système de marqueurs de genre dimension de genre en questions ayant catégories 1 et 2.
et la classification fournie par la Banque. utilisant le modèle trait au genre,
fourni par la Banque. aux jeunes et
aux femmes.
XXXVI
MULTILATÉRAUX BILATÉRAUX
DP
CE
SFI
BEI
Inde
FMI
BAD
Suède
Corée
Chine
Suisse
Japon
France
(ADFD)
Émirats
BADEA
Belgique
Pays-Bas
États-Unis
Allemagne
Royaume-Uni
Koweït (KFAED)
arabes
Arabie saoudite (SFD)
ODD PERTINENTS
PILIERS DE LA SNT
SECTEURS
unis
◘
◘
◘
P
P
P
P
T
T
Agriculture
◘
◘
◘
◘
◘
◘
◘
◘
◘
T
▲
Énergie
Environnement,
◘
◘
P
▲ changement climatique
& ressources naturelles
Transport (y compris
◘
◘
◘
◘
◘
◘
◘
▲
l’ aéronautique)
Développement du
◘
◘
◘
◘
◘
◘
P
P
P
▲
secteur privé et emploi
des jeunes
1,2,5,8,9,10,11,12,13,14,15,16
Développement du
◘
◘
◘
◘
◘
◘
P
P
▲
TRANSFORMATION ÉCONOMIQUE
secteur financier
Urbanisme et habitat
Annexe A.8 : Division du travail entre bailleurs de fonds au Rwanda
XXXVII
rural
Technologies de
◘
▲
l’ information et de la
communication
Santé (y compris le
◘
◘
◘
T
Eau et assainissement
▲/ T
◘
◘
◘
◘
◘
◘
P
T
T
Éducation
1,2,3,4,5,6,7,10
Protection sociale
◘
P
(y compris la gestion
TRANSFORMATION SOCIALE
des maladies)
Justice, réconciliation
◘
et ordre public
Décentralisation et
◘
◘
P
▲
gouvernance
Gouvernance
◘
◘
P
P
▲
économique (GFP)
GOUVERNANCE
1,5,8,9,10,11,12,15,16,17
Sports et culture
TRANSFORMATIONNELLE
(y compris médias et
loisirs)
Fonds mondial ◘
Fonds vert pour le climat ◘
Partenariat mondial pour
◘
l’éducation
Fonds de l’OPEP (OFID) ◘ ◘ P ◘
ONU (voir tableau suivant
▲
pour plus de précisions)
BM ▲ ◘ P ▲ P T ◘
▲ – indique le chef de file sectoriel désigné / coprésident pour la SNT-1.
◘ – indique le secteur actif d’intervention.
T – indique les mécanismes de gestion de la trésorerie, notamment l’appui budgétaire sectoriel, le financement axé sur les résultats, etc.
P – indique un financement conjoint par voie de partenariat délégué, de contribution à un fonds commun ou de fonds fiduciaire multi-donateur.
N.B. : Coprésidents proposés pour le Forum de coordination du développement des capacités : RDB (Bureau des compétences principales des OSC).
XXXVIII
Annexe A.9 : Indicateurs macroéconomiques choisis
Indicators Unit 2010 2016 2017 2018 2019 2020 (e) 2021 (p)
National Accounts
GNI at Current Prices Million US $ 6,024 8,635 8,866 9,596 10,480 ... ...
GNI per Capita US$ 600 740 740 780 830 ... ...
GDP at Current Prices Million US $ 5,849 8,513 9,133 9,686 9,465 10,259 10,353
GDP at 2010 Constant prices Million US $ 5,849 8,806 9,159 9,946 10,881 10,843 11,265
Real GDP Growth Rate % 7.3 6.0 4.0 8.6 9.4 -0.4 3.9
Real per Capita GDP Growth Rate % 4.6 3.3 1.3 5.8 6.6 -2.9 1.4
Gross Domestic Investment % GDP 22.7 23.3 22.8 22.0 21.0 18.9 18.4
Public Investment % GDP 11.3 11.3 11.0 10.6 10.3 9.8 9.2
Private Investment % GDP 11.4 12.0 11.9 11.4 10.7 9.1 9.2
Gross National Savings % GDP 6.0 5.9 12.3 13.0 14.1 16.0 ...
Government Finance
Total Revenue and Grants % GDP 24.6 24.4 25.5 26.1 26.2 23.3 25.9
Total Expenditure and Net Lending % GDP 24.7 27.5 30.7 33.0 33.5 31.6 33.6
Overall Deficit (-) / Surplus (+) % GDP -0.1 -3.1 -5.1 -6.9 -7.3 -8.3 -7.8
External Sector
Exports Volume Growth (Goods) % 9.5 9.8 29.6 7.4 -5.9 -12.5 20.0
Imports Volume Growth (Goods) % 4.1 -5.1 11.4 10.5 8.5 0.3 14.8
Terms of Trade Growth % -21.7 -12.6 22.3 -1.5 7.3 21.9 -1.5
Current Account Balance Million US $ -427 -1,349 -690 -756 -879 -1,689 -1,077
Current Account Balance % GDP -7.3 -15.8 -7.6 -7.8 -9.3 -16.5 -10.4
External Reserves months of imports 7.0 4.0 4.6 4.8 4.7 6.0 ...
Real GDP Growth Rate, 2009-2021 Inflation (CPI), Current Account Balance as % of GDP,
2009-2021
%
2009-2021
10.0 12
0.0
8.0 10 -2.0
-4.0
6.0 8 -6.0
4.0 6 -8.0
-10.0
2.0 4 -12.0
-14.0
0.0 2
-16.0
-2.0 0 -18.0
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Source : AfDB Statistics Department: African; IMF: World Economic Outlook,October 2020 and International Financial Statistics, December 2020;
AfDB Statistics Department: Development Data Portal Database, December 2020. United Nations: OECD, Reporting System Division.
Notes: … Data Not Available ( e ) Estimations ( p ) Projections Last Update: June 2021
XXXIX
Rwanda
INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES COMPARATIFS
Pays en
Afrique de
Année Rwanda Afrique Dévelop-
l'est
pement
Indicateurs de Base
RNB par Habitant $EU
Superficie ('000 Km²) 2020 25 6 232 30 067 94 557
Population totale (millions) 2020 13 0 375 5 1 338 8 6 437 7 2500
2000
2009
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
Indice de développement humain (rang sur 189 pays) 2019 160 ... ... …
Population vivant en dessous de 1,90 $ par Jour (%) 2007-18 56 5 34 8 34 4 … R wan da Af r iq ue
Indicateurs Démographiques
Taux d'accroissement de la population totale (%) 2020 26 26 25 12
Taux d'accroissement de la population urbaine (%) 2020 30 45 36 23
2020 39 5 41 5 40 4 27 4
Taux de croissance dém ographique
Population âgée de moins de 15 ans (%) (%)
Population âgée de 15-24 ans 2020 19 6 20 7 19 3 16 3
70
Population âgée de 65 ans et plus (%) 2020 31 30 35 73
60
Taux de dépendance (%) 2020 74 2 80 1 78 1 54 6
50
Population féminine de 15 à 49 ans (%) 2020 25 5 24 5 24 2 25 1
40
Espérance de vie à la naissance - ensemble (ans) 2020 69 3 65 5 63 8 71 0
Espérance de vie à la naissance - femmes (ans) 2020 71 5 67 5 65 6 73 2 30
2000
2010
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1000) 2019 34 3 54 3 69 5 41 0
Indice synthétique de fécondité (par femme) 2020 39 43 43 26
2017 248 0 433 9 432 3 231 0
R wand a Af r ique
2010
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Insuffisance pondérale des moins de 5 ans (%) 2010-19 21 8 13 9 18 1 14 5
Prévalence de retard de croissance 2010-19 36 8 29 8 32 4 23 6 R wan da Af r ica
Indicateurs d'Education
Taux brut de scolarisation au (%)
Primaire - Total 2010-20 131 3 98 6 101 0 101 6
Primaire - Filles 2010-20 130 0 96 7 98 8 100 5 Taux de mortalité infantile
(Pour 1000 )
Secondaire - Total 2010-20 44 3 44 4 53 5 72 4
Secondaire - Filles 2010-20 47 0 36 5 50 5 72 1 120
Personnel enseignant féminin au primaire (% du total) 2010-20 55 5 44 4 49 2 63 7 100
Alphabétisme des adultes - Total (%) 2010-18 73 2 69 4 67 9 84 3 80
Alphabétisme des adultes - Hommes (%) 2010-18 71 3 71 2 73 5 88 4 60
Alphabétisme des adultes - Femmes (%) 2010-18 69 4 64 3 61 7 80 2
Dépenses publiques d'éducation ( % du PIB) 2010-19 31 41 48 41 40
20
Indicateurs d'Environnement 0
2016 46 7 13 2 80 11 3
2000
2009
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
Source : Base des données du Département des Statistiques de la BAD; dernière mise à jour: Mars 2021
Banque Mondiale WDI; ONUSIDA; UNSD; OMS, UNICEF, PNUD, Rapports nationaux.
Notes: n.a. Non Applicable ; … : Données non disponibles. * Participation à la population active, total (% de la population totale âgée de 15+)
** Participation à la population active, femmes (% de la population féminine âgée de 15+)
XL
Annexe A.11 : Accords avec le FMI
Enjeux Situation
XLI
Annexe A.12 : Progrès accomplis sur la voie des objectifs de développement durable
XLII
Manufacturing v alue added per
Goal 9: Build resilient infrastructure, promote inclusive and sustainable capita (constant 2015 US$)
20001 20102 20203
industrialization and foster innovation
250
Manufacturing v alue added per capita (constant 2015 US$) 29 35 51
200
Manufacturing employ ment as a proportion of total employ ment (% ) ... ... 6.4 150
100
Carbon diox ide emissions from fuel combustion (millions of tonnes) ... ... ...
50
Total official flows for infrastructure (Millions of Constant 2018 US$) 64 86 437 0
2005 2010 2019
Goal 11: Make cities and human settlements inclusive, safe, resilient and sustainable 50
40
30
Proportion of urban population liv ing in slums (% ) 71.6 65.1 42.1 20
10
Number of deaths due to disaster (number) ... ... 35.0 0
2005 2010 2018
Direct economic loss attributed to disasters relativ e to GDP (% ) ... ... 0.0016
Domestic material consumption per capita, coal (tonnes) ... 0.003 0.005
Forest area as a proportion of total
Domestic material consumption per capita, natural gas (tonnes) 0.0 0.0 0.0 land area (%)
18
Electronic waste generated, per capita (Kg) 0.1 0.2 0.6 16
14
Goal 13: Take urgent action to combat climate change and its impacts 12
10
8
Number of deaths and missing persons attributed to disasters per 100,000 population ... ... 0.30 6
4
Proportion of local gov ernments that adopt and implement local disaster risk reduction 2
... ... ... 0
strategies in line with national disaster risk reduction strategies (% ) 2000 2010 2020
Goal 14: Conserve and sustainably use the oceans, seas and marine resources for
sustainable development
Cov erage of protected areas in relation to marine areas (Ex clusiv e Economic Zones) (% ) ... ... ...
Av erage proportion of Marine Key Biodiv ersity Areas (KBAs) cov ered by protected areas
... ... ...
(% ) Debt serv ice as a proportion of
Goal 15. Protect, restore and promote sustainable use of terrestrial ecosystems, exports of goods and serv ices (%)
sustainably manage forests, combat desertification, and halt and reverse land 12
degradation and halt biodiversity loss 10
8
Forest area as a proportion of total land area (% ) 11.6 10.7 11.2 6
4
Forest area annual net change rate (% ) ... -0.8 0.4
2
Volume of remittances (in United States dollars) as a proportion of total GDP (% ) 0.3 1.8 2.7 10
Debt serv ice as a proportion of ex ports of goods and serv ices (% ) 11 2.1 4.0 0
2005 2010 2017
Internet users per 100 inhabitants 0.6 8.0 21.8
Sources : ADB Statistics Department Database; last update : April 2021
United Nations Statistical Division, Online Database on Sustainable Development Goals (https://unstats.un.org/sdgs/).
Note : n,a, : Not Applicable ; … : Data Not Available,
1 2 3
Latest year available in the period 2000-2005; Latest year available in the period 2006-2010; Latest year available in the period 2011-2020
XLIII
Annexe A.13 : Rapport d’évaluation de la résilience et de la fragilité au Rwanda (CRFA– 2020)
XLIV
un meilleur accès aux TIC ont contribué à l’essor du
secteur privé. Si l’accès aux services de base et les
indicateurs de développement humain se sont
notablement améliorés, des interventions adaptées au
contexte sont requises pour réduire davantage les
inégalités de revenu et faire reculer la pauvreté.
Cohésion sociale Scores des sous-dimensions
La Constitution rwandaise garantit la protection des C Organisation de la société civile 2,5
droits de la personne et des libertés, y compris les 3.6
C Facilité de circulation de la population 4,6
libertés d’expression, d’association et de réunion. La
P Polarisation basée sur l’identité de groupe 1,2
polarisation fondée sur l’identité de groupe est 1.9
considérablement faible. Le Rwanda continue P Marginalisation des jeunes et des femmes 2,5
d’améliorer ses infrastructures, notamment son réseau
de transport routier, afin de faciliter les activités
économiques et la mobilité des personnes et d’atténuer
les contraintes dues à son enclavement. L’amélioration
des infrastructures de transport par la réparation et la
construction de routes était une priorité du
gouvernement en 2020. L’instauration d’un
environnement et d’un soutien favorables au
développement des compétences de la société civile
permettra de renforcer la participation et la cohésion
sociale.
Externalités / effets de contagion régionaux Scores des sous-dimensions
Fort d’une économie bien intégrée dans la région de C Résilience face aux chocs économiques 3,1
l’Afrique de l’Est, le Rwanda connaissait une 4.3
C Intégration régionale 5,4
performance économique robuste avant la pandémie de
P Insécurité dans les pays voisins 3,6
COVID-19. Sa balance des paiements et son budget 2.8
subissent désormais des pressions croissantes, lourdes P Criminalité transnationale 1,9
de conséquences pour la prestation des services publics.
Le Rwanda est aussi confronté aux retombées
éventuelles des conflits dans les pays voisins, mais la
récente coopération politique et militaire entre le
Rwanda, le Burundi et la RDC a contribué à renforcer la
sécurité le long des frontières. La promotion de la
diversification économique et le renforcement de la
sécurité aux frontières lui permettront de se prémunir
contre les effets de contagion négatifs.
Impacts climatiques / environnementaux Scores des sous-dimensions
Le Rwanda s’est doté d’un cadre solide de protection de C Politique environnementale 4,4
l’environnement et de lutte contre le changement 4.6
C Préparation aux situations d’urgence 4,9
climatique. Les vulnérabilités induites par le climat et
P Vulnérabilité aux catastrophes naturelles 2,7
les conditions météorologiques extrêmes telles que les 3.3
inondations, les glissements de terrain et les sécheresses P Sécurité alimentaire et nutrition 3,8
continuent de poser des risques importants entraînant
une insécurité alimentaire et des pénuries d’eau. La
gestion intégrée des ressources en eau et l’amélioration
des systèmes d’alerte précoce et de réaction rapide
pourraient grandement contribuer à renforcer la
préparation et la réduction des risques de catastrophe. La
diversification du secteur agricole et l’investissement
soutenu dans les sources d’énergie renouvelables
pourraient atténuer davantage les pressions
environnementales et renforcer la résilience du pays face
au changement climatique.
C
Indicateurs de capacité : P
Indicateurs de pression :
Note : La CRFA note selon deux échelles.
1 (Faible capacité) – 6 (Grande capacité). 1 (Pression faible) – 6 (Pression élevée).
XLV
Annexe A.14 : Évaluation 2021 du risque fiduciaire du Rwanda
1. RÉSUMÉ ANALYTIQUE
1.1 La présente évaluation du risque fiduciaire pays (CFRA) a été réalisée au cours de la mission de
préparation du Document de stratégie pays (DSP) 2022-2026 pour le Rwanda et elle s’est conformée au
Guide d’utilisation de l’évaluation du risque fiduciaire pays de la Banque (avril 2014). La CFRA a pour
principal objectif d’évaluer le risque fiduciaire inhérent à l’utilisation d’un système national de gestion des
finances publiques (GFP).
1.2 L’évaluation du risque fiduciaire de 2021 a mis en évidence un cadre réglementaire complet et
robuste, une forte discipline budgétaire, un processus de préparation budgétaire ordonné, des contrôles
financiers solides, des systèmes informatiques polyvalents et bien intégrés utilisant une technologie de
pointe, des institutions de responsabilité et de contrôle solides et fonctionnelles et des structures de passation
de marchés et de gouvernance satisfaisantes. Cet environnement fiduciaire favorable est le fruit des réformes
de la GFP qui ont été facilitées par le soutien politique en faveur de la tolérance zéro pour la corruption et
par la culture rwandaise axée sur les résultats. Toutefois, des efforts supplémentaires s’imposent pour
accroître l’efficacité et la durabilité des systèmes de GFP dans l’administration centrale et les administrations
locales afin de soutenir la transformation socioéconomique accélérée du Rwanda.
Évaluation du système de passation des marchés publics au Rwanda
1.3 Les marchés publics jouent un rôle essentiel dans la gestion efficace des dépenses publiques. Les
marchés publics au Rwanda sont régis par la Loi n° 62/2018 du 25 août 2018 soutenue par le règlement sur
les marchés publics publié en 2014 et mis à jour en mai 2020. Les documents types d’appel d’offres
nationaux sont en phase finale de révision pour refléter les changements intervenus dans la Loi n° 62/2018
et les règlements sur les marchés publics. La législation rwandaise sur la passation des marchés publics est
robuste et généralement conforme aux normes internationales, car elle contient la plupart des éléments du
cadre juridique et réglementaire moderne de passation des marchés publics pour utiliser les deniers publics
de manière judicieuse, plus efficace et transparente. La loi révisée raffermit le cadre juridique en vigueur
grâce aux enseignements tirés et prescrit l’appel d’offres ouvert comme méthode par défaut pour
l’acquisition des biens, travaux et services de conseil ou autres par les entités adjudicatrices utilisant des
fonds publics.
1.4 L’Office rwandais des marchés publics (RPPA) est devenu, depuis 2011, pleinement fonctionnel en
tant qu’organisme de régulation indépendant appelé à surveiller et assurer la conformité avec le cadre
juridique actuel des marchés publics. Le RPPA dispense des formations aux responsables des marchés
publics et aux comités d’appel d’offres dans les ministères, départements et agences. Le RPPA avait
l’habitude de mener un audit annuel des marchés publics, mais cette mission d’audit des marchés publics est
désormais transférée au Bureau de l’Auditeur général en collaboration avec le RPPA pour assurer le suivi
de la conformité. En vertu de la loi révisée, il est obligatoire de demander une dérogation au RPPA si des
méthodes de passation de marchés non concurrentielles sont envisagées. À cet effet, le RPPA doit donner
l’autorisation après avoir reçu une justification raisonnable de l’entité adjudicatrice, accompagnée de la
« confirmation du ministre de tutelle comme quoi cette passation de marché est dans l’intérêt public ». Le
RPPA a été chargé de suivre l’exécution des marchés publics afin de signaler ceux qui sont mal exécutés
dans toutes les entités adjudicatrices et d’appliquer des sanctions légales aux entrepreneurs qui ne respectent
pas leurs obligations contractuelles. Au nombre de ces sanctions figurent l’exclusion des entreprises
impliquées dans des cas de fraude et de corruption. La réglementation des marchés publics et le code
d’éthique en matière de marchés publics sont établis par arrêté ministériel, tandis que le RPPA publie des
documents et des directives types en matière de marchés publics visant à atteindre les objectifs et remplir les
obligations prescrits par la loi. Un organe d’examen des plaintes, le Comité national indépendant de recours
(NIRP), fait partie du système de passation des marchés publics. Il est habilité à recevoir des appels sur les
marchés publics au niveau national concernant les décisions de l’entité adjudicatrice depuis l’appel d’offres
jusqu’à la conclusion de la signature du contrat. Le secrétariat du NIRP se trouve au RPPA.
1.5 Le Rwanda a adopté une politique de modernisation et de professionnalisation de la fonction de
passation des marchés publics promulguée sous la forme de la Loi n° 011/2016 du 02/05/2016 portant
XLVI
création de l’Ordre des professionnels de la passation des marchés et déterminant son organisation et son
fonctionnement, pour veiller aux normes professionnelles et à la certification des professionnels de la
passation des marchés. L’organisme professionnel constitue, aux yeux du gouvernement, l’un des piliers de
la réforme des marchés publics.
1.6 Dans la mesure où une grande partie des dépenses publiques passe par le processus de passation des
marchés publics (pour l’exercice 2020/2021 par exemple, les dépenses publiques devraient s’établir à 3,3
milliards d’USD, dont environ 2,7 % pour l’acquisition de biens et de services) et compte tenu de
l’importance primordiale d’assurer un système solide et transparent en raison de son impact sur les enjeux
économiques et de gouvernance, la passation des marchés publics en ligne est en place depuis 2016 dans le
cadre des initiatives d’administration en ligne afin d’offrir un potentiel considérable de gains d’efficacité en
plus de la transparence et de la conformité. La dernière phase de l’eGP (en l’occurrence, le module de gestion
des contrats) a déjà été développée et devrait être déployée d’ici le troisième trimestre de l’année. La
formation a commencé et 357 utilisateurs de l’entité adjudicatrice (gestionnaires de contrats et responsables
de la passation des marchés) ont été formés jusqu’à présent. Ce module comprend un processus amélioré de
rédaction et d’approbation des contrats, l’automatisation de la livraison et de la réception des fournitures /
services / travaux et la facturation électronique, qui étaient manuels auparavant.
1.7 Le système de passation des marchés publics du Rwanda a fait des progrès appréciables et réduit
l’écart par rapport aux bonnes pratiques mondiales de passation des marchés. Ces acquis ont été reflétés dans
différents rapports, comme le rapport de Transparency International, le rapport Doing Business de la Banque
mondiale et plusieurs évaluations consacrées à l’analyse des marchés publics au Rwanda. Les rapports ont
également relevé des limites et cerné les opportunités qui devraient être soigneusement saisies en temps
voulu pour atteindre les objectifs d’optimisation des ressources et d’adéquation aux besoins dans les marchés
publics en respectant des normes de processus élevées avec économie, efficacité et transparence.
1.8 L’accès à l’information et à la communication est relativement développé au Rwanda grâce à
l’internet. L’internet a même été étendu au niveau local par l’installation de télécentres dans les districts à
travers la politique de contrats de performance « Imihigo » entre les autorités locales et l’administration
centrale. Suite à la décentralisation de la passation de marchés vers les entités locales, le gouvernement a fait
des efforts considérables pour renforcer la capacité des responsables de la passation de marchés au niveau
du district en matière de personnel et de formation.
1.9 Sur la base de l’évaluation, les systèmes de GFP du gouvernement rwandais sont satisfaisants et
adéquats pour mettre en œuvre les opérations financées par la Banque, car ils présentent un risque fiduciaire
résiduel global « moyen ». L’évaluation du risque fiduciaire lié aux principales composantes de la GFP, à
savoir le budget, la gestion de la trésorerie, la comptabilité et l’établissement de rapports, le contrôle interne,
l’audit externe, la passation des marchés et la gouvernance, est présentée au tableau 1 ci-dessous et
l’évaluation détaillée du risque fiduciaire figure au tableau 2.
Tableau 1 – Résumé du risque fiduciaire pays global
Risque
Note
Composante Élément / pilier fiduciaire
de risque
pays global
Budget Faible
Gestion de la trésorerie Faible
GFP Comptabilité, enregistrement et rapports Modéré Modéré
Contrôle interne Modéré
Contrôle législatif et audit externe Modéré
Gouvernance Gouvernance Modéré
Modéré
et corruption Corruption Modéré
Passation
Cadre légal et réglementaire Faible Modéré
des marchés
Cadre institutionnel et capacité de gestion Modéré
Opérations de passation des marchés et pratiques commerciales Modéré
Responsabilité, intégrité et transparence Modéré
Risque fiduciaire pays global
XLVII
1.10 L’évaluation a relevé les principaux risques fiduciaires suivants :
a. Les dispositions institutionnelles existantes pour la gestion des entreprises publiques (GBE)
ralentissent relativement l’adoption de certaines réformes de la GFP et compliquent le
contrôle de la performance globale par le ministère des Finances (MINECOFIN).
b. Les problèmes de capacité des ressources humaines face au rythme élevé des réformes de
la GFP, en particulier dans les agences non budgétaires (ANB), persistent.
c. La connectivité à l’internet, qui permet de déployer un large éventail de systèmes
informatiques, pose des problèmes opérationnels, notamment à l’échelle infranationale et
dans les zones reculées non reliées à la fibre optique, ce qui peut limiter leur utilisation et
rendre certains systèmes peu fiables.
d. Le faible niveau d’exécution des recommandations d’OAG entrave l’amélioration de la
conformité aux réglementations financières et autres dans l’utilisation des fonds publics,
affectant ainsi l’efficience et l’efficacité de la GFP.
1.11 Le gouvernement a adopté plusieurs stratégies en vue de régler certains de ces problèmes et de
renforcer la GFP de manière plus générale, comme le Plan stratégique sectoriel de gestion des finances
publiques (PFM SSP 2018-2024), la Politique nationale d’investissement et, plus récemment, la Politique et
stratégie de décentralisation budgétaire et financière. Le PFM SSP (2018-2024) établit un plan pour
consolider, renforcer et transformer différents domaines du système de GFP. Il est mis en œuvre par le
MINECOFIN, sous la supervision et l’orientation d’un Forum de coordination de haut niveau (PFM CF) et
d’un Groupe de travail technique (TWG) impliquant des partenaires de développement et d’autres parties
prenantes clés. Le MINECOFIN élabore également une politique sur la propriété des entreprises publiques
afin de compléter la loi sur les sociétés et de rationaliser leur gouvernance, leur surveillance et leurs rapports
de performance. Parmi les autres mesures d’atténuation importantes visant à combler les insuffisances de
capacités, il y a lieu de citer la mise en œuvre continue de la stratégie d’apprentissage et de développement
du personnel de GFP, qui comprend le déploiement de l’assistance technique, le développement de
plateformes internes d’apprentissage en ligne pour promouvoir l’autoapprentissage, ainsi que l’utilisation de
plateformes en ligne et de services d’assistance pour fournir un soutien en temps réel. Pour résoudre les
problèmes de connectivité à l’internet, le gouvernement encourage l’utilisation de modems pour faciliter
l’accès, étant donné la vaste couverture téléphonique du pays. En outre, une politique est en cours
d’élaboration qui permettra à tous les fonctionnaires de recevoir des fonds pour l’accès à l’internet. En outre,
le MINECOFIN a établi des forums de responsabilité, notamment en chargeant les auditeurs internes de
suivre l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations d’audit. Le suivi est maintenant
rationalisé dans la méthodologie d’audit en rendant obligatoire pour les auditeurs externes d’examiner l’état
de la mise en œuvre des recommandations de l’année précédente et d’en rendre compte dans les rapports
d’audit ultérieurs.
Pour consulter l’évaluation du risque fiduciaire pays de 2021 dans son intégralité, cliquez sur ce lien :
2021 Country Fiduciary Risk Assessment for Rwanda
XLVIII
Tableau 2 – Évaluation détaillée du risque fiduciaire pays (mise à jour en juillet 2021)
Score moyen
Évaluation
de
Éléments initiale Mesures d’atténuation Risque résiduel
développement
du risque
des capacités
1. Budget 2,68 Faible
1.1 La capacité du sous-système budgétaire est adéquate pour planifier 2,70 Faible
Le gouvernement doit continuer d’améliorer l’accès du public aux
(formuler) les budgets des programmes et/ou des projets. informations budgétaires et budgétaires essentielles.
Améliorer les prévisions dans le cadre de la budgétisation basée sur les Faible
1.2 La capacité du sous-système budgétaire est adéquate pour exécuter le 2,63 Faible politiques et consolider l’utilisation du CDMT comme guide pour les
contrôle budgétaire des programmes et/ou des projets.
dépenses des MDA.
1.3 Transparence et participation du public à la préparation du budget et Entreprendre des audits fiscaux réguliers et des enquêtes sur les fraudes et
accès aux informations sur l’exécution du budget. 2,72 Faible rendre compte des résultats obtenus par rapport aux prévisions.
2.1 La capacité du sous-système de trésorerie est adéquate pour gérer les Faible Intensifier l’utilisation des machines de facturation électronique (EBM)
2,75
entrées de ressources et les décaissements de fonds d’aide. basées sur le web.
Consolider l’utilisation du logiciel de taxation des collectivités locales dans Faible
2.2 Le compte unique du Trésor (CUT) est un moyen approprié et fiable de Faible
tous les districts et sous-districts.
gérer les fonds d’aide. 2,71 Améliorer la gestion du portefeuille de la dette en développant un module
interne de gestion de la dette, intégré au SIGIF.
XLIX
Score moyen
Évaluation
de
Éléments initiale Mesures d’atténuation Risque résiduel
développement
du risque
des capacités
3.5 Les systèmes comptables sont protégés contre la manipulation 2,0 Moyen interne de gestion de la dette intégré au SIGIF.
délibérée et/ou la perte ou la corruption accidentelle des données. Vulgariser et organiser des formations sur le manuel complet des politiques
et procédures, de la gestion financière et de la comptabilité (PPFMA) 2019.
Le MICT doit élargir l’accès à l’internet au niveau des structures, y compris
en explorant des options de rechange par rapport aux câbles à fibre optique.
L
Annexe A.15 : Atouts, faiblesses, opportunités et défis (SWOT)
Atouts Opportunités
• Bonne gouvernance et institutions fortes. • Potentiel de développement des secteurs des services et
• Une population jeune de l’agriculture pour soutenir le tourisme.
• Diversité dans les instances dirigeantes, les femmes • Secteur privé naissant à fort potentiel.
occupant de nombreux postes de responsabilité. • Intégration régionale ouvrant au Rwanda le marché
• Meilleur environnement des affaires. régional.
• Croissance économique robuste au cours de la • La stabilité politique des dernières décennies et la bonne
décennie. gouvernance sont propices au développement
socioéconomique.
• Systèmes de gestion macroéconomique sains en
place. • Environnement propice à l’investissement.
Faiblesses Défis
• Instabilité fréquente dans la région. • Exposition aux chocs externes en raison d’une économie
• Faible productivité totale des facteurs due à des coûts peu diversifiée.
d’infrastructure élevés. • Coût élevé des intrants tels que le transport et l’énergie.
• Pays enclavé. • Chaînes de valeur inadéquates pour soutenir le
• Compétences faibles et inadaptées. développement industriel.
• Forte dépendance à l’égard de l’aide des donateurs, • Accès insuffisant au financement, qui demeure un
qui expose le pays aux chocs extérieurs. obstacle majeur à la croissance des MPME.
• Capacités humaines et compétences limitées.
• Persistance de la pandémie de COVID-19.
• Vulnérabilité au changement climatique, en particulier
aux conditions météorologiques extrêmes.
• Chômage élevé des jeunes, faisant planer le spectre de
troubles nationaux.
LI
Annexe A.16 : Risques attendus et mesures d’atténuation
RISQUES NATURE DES RISQUES ÉTAT MESURES D’ATTÉNUATION RESPONSABLE
Risque macroéconomique susceptible d’entraver la croissance économique
Croissance Le ralentissement de la croissance Élevé L’engagement du gouvernement à Gouvernement.
économique plus sous l’effet de la COVID-19 aura une accroître les dépenses d’infrastructure et à
faible. incidence négative sur l’économie au poursuivre le déploiement du programme
sens large, par exemple sur le de vaccination devrait réduire la
tourisme, et compromettra la création propagation de la COVID-19. En outre,
d’emplois et la réduction de la l’investissement dans les infrastructures
pauvreté. aidera à relancer l’économie une fois la
pandémie maîtrisée. L’intervention du
Groupe de la Banque dans le renforcement
des infrastructures essentielles contribuera
au redémarrage de l’économie.
Diminution des dons La diminution des dons extérieurs, en Élevé Pour atténuer la contraction de l’espace Gouvernement et
de développement particulier sur fond de faible budgétaire, l’instrument de coordination Groupe de la
extérieurs. mobilisation des recettes intérieures, de la politique économique du FMI appuie Banque.
entraîne un rétrécissement de les efforts de mobilisation des recettes
l’espace budgétaire pour relever les publiques. Le gouvernement met
défis en matière de développement et également en œuvre des réformes visant à
pour aider à relancer l’économie diversifier les exportations. Les
après la pandémie. investissements de la Banque dans les
infrastructures contribueront à réduire le
coût de la pratique des affaires, à attirer les
investissements et les financements privés
et à réduire ainsi la dépendance à l’égard
de l’aide.
Hausse du niveau de La hausse du niveau d’endettement et Élevé Diversification économique par le biais Gouvernement.
la dette publique. la détérioration du risque de viabilité d’une augmentation de la valeur ajoutée et
de la dette affecteront l’espace des chaînes de valeur liées aux secteurs des
budgétaire dont le gouvernement a services, en plus de la stratégie de gestion
besoin pour augmenter les dépenses prudente de la dette que le gouvernement a
dans le secteur de la santé et le secteur adoptée.
social, ainsi que les dépenses
d’infrastructure nécessaires pour
relancer l’économie après la COVID-
19.
Chocs des cours des Les exportations du Rwanda sont Moyen Assainissement budgétaire et Gouvernement.
produits de base liés à principalement constituées de restructuration des plans d’investissement
la faiblesse de la produits primaires, qui seront affectés du gouvernement axés sur la
demande mondiale. par un choc des cours des produits de diversification des exportations.
base, ce qui entraînera une baisse des
recettes d’exportation et une
augmentation du déficit du solde
courant et donc de la balance des
paiements.
Hausse des Les importations ont Faible Diversification accrue des exportations
importations considérablement augmenté ces deux grâce à la ZLECA afin de réduire le déficit
dernières années, tandis que la de la balance commerciale. L’intervention
croissance des exportations a ralenti, de la Banque dans les domaines
ce qui risque d’aggraver la situation prioritaires retenus permettra d’abaisser les
de la balance des paiements. coûts de production et d’accroître la
productivité du secteur privé, ce qui
contribuera à augmenter la production
nationale et les exportations.
Risques fiduciaires et opérationnels
Capacité insuffisante Il s’agit d’un problème récurrent qui Moyen Dispenser une formation sur la passation Gouvernement et
en matière de entraîne des lenteurs dans l’exécution des marchés et procéder à une évaluation Groupe de la
passation des des projets et, éventuellement, des des besoins en la matière. Banque.
LII
marchés. dépassements de coûts.
Compétences En général, les compétences en Moyen Renforcer les capacités à l’aide des Gouvernement et
insuffisantes en matière de gestion de projet se sont cliniques de formation en gestion des Groupe de la
matière de gestion des améliorées au fil des ans, mais il reste projets. Banque.
projets. des défis à relever pour obtenir de
meilleurs résultats.
Volatilité du Effets de la volatilité du Moyen Amélioration des efforts de mobilisation Gouvernement.
financement financement souverain de la BAD des recettes intérieures du pays pour
souverain de la sur les problèmes internes ou les combler le manque à gagner lorsque de
BAD. pays en transition. telles fluctuations se produisent.
Risques liés au changement climatique
Variabilité du Le Rwanda est sujet à la variabilité du Faible Le gouvernement s’est doté d’un Gouvernement et
changement changement climatique qui affecte la département du changement climatique Groupe de la
climatique. productivité agricole, détériore les très solide qui dispose de ressources Banque.
infrastructures et réduit le bien-être suffisantes pour atténuer les effets de la
des personnes touchées. variabilité du changement climatique.
Toutefois, les capacités du ministère de
l’Environnement doivent être
développées, ce qui est fait avec le
concours des partenaires de
développement. Les interventions de la
Banque ont intégré le changement
climatique dans tous les projets pour aider
à régler les problèmes de changement
climatique dans le pays.
Fragilité du pays et conflits connexes
Insécurité et tensions L’insécurité dans la région des Moyen Initiatives d’intégration régionale qui Gouvernement.
aux frontières. Grands Lacs a été une source de encouragent les négociations pour
risques pour tous les pays de la résoudre les différends entre les pays.
région. Cela a causé des perturbations
aux activités économiques telles que
l’agriculture et le commerce, en
particulier pour ceux qui se trouvent
près des frontières. Les tensions le
long des frontières entre le Rwanda et
ses voisins (Burundi, RD Congo et
Ouganda) ont également affecté le
commerce.
LIII
Annexe A.17 : Impact de la pandémie de COVID-19 sur les projections récentes des indicateurs
économiques et réponses du gouvernement
1. Impact sur les indicateurs et les perspectives macroéconomiques
Avant que la pandémie de COVID-19 ne fasse son apparition, l’économie du Rwanda se trouvait sur une très bonne
trajectoire. La croissance était robuste, l’inflation ne dépassait pas la limite de 5 % fixée par la banque centrale, le
taux de change était stable et les soldes budgétaire et courant étaient dans les limites fixées par le FMI. Mais la
pandémie est venue réduire à néant tous ces acquis. L’économie est entrée en récession en 2020, avec une croissance
de -3,4 %, contre 9,4 % en 2019, l’inflation était supérieure à la cible de 5 % (7,7 % en 2020, contre 2,4 % en 2019)
et les soldes courant et budgétaire se sont détériorés au-delà des projections initiales antérieures à la pandémie (de
7,3 % en 2019 à 9,1 % en 2020 pour le solde budgétaire et de 9,3 % en 2019 à 12,2 % en 2020 pour le solde courant).
Tous les secteurs de l’économie ont été affectés, mais le tourisme et les services connexes ont été frappés de plein
fouet. En raison du confinement mondial, le secteur du tourisme, la principale source de devises du pays, s’est
complètement arrêté, les opérations du secteur privé ont également été affectées, les entreprises ayant fermé
temporairement. En conséquence, des emplois ont été perdus, les revenus ont diminué, l’économie s’est contractée
et la réduction de la pauvreté a été mise en péril. Selon l’enquête sur les forces de travail de 2020, le taux de chômage
annuel était de 17,9 %, le plus élevé depuis 2017, et il était supérieur de 2,7 points de pourcentage à celui de 2019
(15,2 %). Les projections indiquent que les indicateurs économiques commenceront à s’améliorer en 2021, avec un
taux de croissance positif projeté à 5,1 % en 2021 et à 7 % en 2022, bien qu’inférieur au niveau antérieur à la
pandémie. Le risque de surendettement extérieur s’est accru, passant de faible à modéré, à la suite des dépenses
élevées liées à la COVID-19 dans le domaine de la santé et du soutien à la protection sociale et au secteur privé.
3. Réponse du gouvernement
En réponse, le gouvernement rwandais a pris des mesures d’atténuation sociale pour soutenir les plus vulnérables,
comme la distribution d’aide alimentaire aux communautés vulnérables et le soutien au secteur privé pour le
maintenir à flot. Comme indiqué plus haut, le Plan national de préparation et de prévention de la pandémie de
COVID-19 du gouvernement a répertorié des besoins de ressources supplémentaires. Estimé à 73 471 679 USD, le
plan doit être financé par le gouvernement et les partenaires de développement. Le gouvernement a également
multiplié les dépistages. Pour maintenir la stabilité macroéconomique, la banque centrale a procédé à des
changements de politique afin de fournir davantage de liquidités au secteur bancaire, notamment en abaissant en
avril 2020 le taux directeur de 5 % à 4,5 %, en instaurant une facilité élargie de prêt aux banques pour des durées
allant de 3 à 12 mois, et en mettant en place des mesures de réescompte des obligations sur une période de 15 jours
au lieu de 30 jours et à la valeur du marché, contrairement à la décote de 3 %. Sur le plan fiscal, des mesures
d’allégement fiscal ont été annoncées afin de soutenir les contribuables. Il s’agit notamment : i) de la suspension du
contrôle fiscal ; ii) de la prolongation des délais de déclaration et de paiement de l’impôt sur les sociétés pour 2019 ;
et iii) de la suspension de l’acompte de 25 % admissible pour le règlement à l’amiable. En outre, le gouvernement
a créé un fonds pour soutenir les entreprises les plus touchées par la pandémie.
LIV
Croissance du PIB réel (%) Inflation annuelle (%)
12 9
10 8
8 7
6 6
4 5
4
2
3
0
2018 2019 2020(e) 2021(p) 2022(p) 2
-2
1
-4
0
-6 2018 2019 2020(e) 2021(p) 2022(p)
20 -4
-6
10
-8
0 -10
2018 2019 2020(e) 2021(p) 2022(p)
-10 -12
-20 -14
-16
Pre Covid Fiscal Balance Baseline Fiscal Balance
Revenue % of GDP Expensiture% of GDP Pre covid Baseline
LV
Annexe A.18 : Notes de synthèse sectorielles
Annexe A.18.1 : Note de synthèse sur le secteur de l’éducation
Ce secteur a fait des progrès notables pour accroître les taux d’inscription et d’achèvement dans les
établissements primaires, secondaires et tertiaires. L’engagement du Rwanda à porter l’accès à l’éducation de 9
à 12 ans dans le cadre de l’initiative d’éducation gratuite lancée en 2003 a porté ses fruits. En particulier, le Rwanda
affiche l’un des taux de scolarisation primaire les plus élevés du continent et a atteint la parité des genres en ce qui
concerne le taux net de scolarisation à l’école primaire, soit 92,4 % pour les filles et 92,2 % pour les garçons. Dans
le secondaire, le taux net de scolarisation s’élève à 38,7 % pour les filles et à 32,8% pour les garçons. Fait important,
les taux d’achèvement des études dans le primaire et le secondaire ont augmenté, passant respectivement de 69,1 %
et 35,2 % en 2016 à 97,4 % et 42,5 % en 2019. Toutefois, le taux d’inscription reste faible dans l’EFTP, à seulement
16 %, et dans les établissements d’enseignement supérieur, à 8 %. Ce faible taux de scolarisation dans
l’enseignement supérieur s’explique en partie par la baisse des dépenses d’éducation, tombées de 4,3 % en 2013 à
3,2 % en 2019, l’insuffisance du personnel enseignant et le manque d’universités/institutions de recherche bien
développées. Pour relever ces défis, des efforts sont entrepris pour développer les infrastructures scolaires à
différents niveaux, du préprimaire à l’EFTP, pour normaliser l’éducation de la petite enfance, les trousses et les
matériels d’enseignement et d’apprentissage, pour former davantage d’enseignants, pour élaborer 57 programmes
axés sur les compétences dans l’EFTP en privilégiant notamment les sciences, la technologie, l’ingénierie et les
mathématiques (STEM). En outre, l’Office de développement des capacités et services de l’emploi a été créé pour
relier le développement des compétences à la création d’emplois sous l’égide du ministère de la Fonction publique
et du Travail. En complément à l’intérêt porté à la recherche dans les universités, le gouvernement a créé l’Agence
nationale de recherche et de développement industriels, le Centre biomédical du Rwanda, l’Université Carnegie
Mellon-Afrique pour l’ingénierie et les TIC, l’Institut africain des sciences mathématiques et kLab qui fournit un
espace ouvert aux entrepreneurs en TI pour collaborer et innover.
LVI
Le Rwanda n’a pas été épargné par les ravages de la COVID-19. Depuis la découverte du premier cas le 14 mars
2020, le nombre total de cas confirmés s’élevait à 30 813 au 20 juin 2021, dont 26 704 guérisons et 382 décès, après
une hausse des infections durant les deux dernières semaines. Face à ce défi, le gouvernement a multiplié les services
de dépistage rapide, publié et assuré l’application des procédures opérationnelles types, lancé une campagne
nationale de vaccination et acquis davantage de
doses de vaccin. Dans la foulée, la Banque a Évolution de certains indicateurs de santé majeurs
de 2014-2014 à 2019-2020
financé en juillet 2020 le programme d’appui
Indicateurs 2014-2015 2019-2020
budgétaire de riposte à la crise de la COVID-19 Motilité maternelle (100 000 naissances vivantes) 210 203
au Rwanda par un don FAD de 100 millions Mortalité néonatale (1 000 naissances vivantes) 20 19
d’USD à l’appui du Plan national de préparation Mortalité des moins de 5 ans (1 000 naissances vivantes) 50 45
et de réponse (NPRP) à la maladie à coronavirus Retard de croissance chez les moins de 5 ans (< -2 DS) 38 33
2019 et du Plan de relance économique (ERP) Prévalence du VIH chez les 15 - 49 ans 3,1 2,1
afin d’atténuer les impacts économiques et Accouchement dans un établissement de santé (%) 90 93
sociaux de la pandémie sur les entreprises locales Accouchement assisté par un prestataire qualifié (%) 91 94
Source : Enquête sur la population et la santé au Rwanda 2019-2020.
et les ménages vulnérables, et de contribuer à
atténuer les risques macroéconomiques.
Le manque de main-d’œuvre qualifiée figure au nombre des autres défis du secteur de la santé. Le développement
du personnel de santé reste une priorité nationale primordiale, comme le préconise la Stratégie nationale de
développement des professionnels de santé (2020-2030). La Vision 2050 et la Stratégie nationale de transformation
(SNT-1) insistent toutes deux sur l’accroissement du nombre, de la capacité et de la qualité du personnel de santé
spécialisé et sur l’amélioration de la qualité des soins de santé comme axe de la politique de santé. Le Plan
stratégique du secteur de la santé 2018-2024 (HSSP IV) a pour objectif de disposer d’un personnel de santé qualifié,
compétent, motivé et équitablement réparti, capable de fournir des services de santé de qualité. Au fil des ans, le
Rwanda a innové pour développer son personnel de santé, en commençant par la mise en place du Programme de
santé communautaire en 1995 par le biais du Programme de ressources humaines pour la santé (RHS) du Rwanda
(2012-2019), une initiative ambitieuse qui visait à renforcer le personnel de santé dans toutes les disciplines grâce
à des investissements importants dans la formation initiale. Ces initiatives, ainsi que d’autres investissements dans
le renforcement des systèmes de santé, ont contribué à des progrès remarquables en matière de santé de la
population. Au cours de la dernière décennie, l’accès aux services spécialisés a augmenté, tandis que les soins
primaires et secondaires ont été renforcés pour rapprocher les services de la population.
LVII
Malgré les avancées notables de ces dernières années, le secteur agricole reste confronté à de nombreux défis,
notamment : i) la dégradation des terres et l’érosion des sols en raison du relief escarpé du pays ; ii) l’utilisation et
la distribution des terres – au Rwanda, les terres classées comme rurales représentent près de 98 % de la superficie
totale des terres, dont environ 49 % classées comme arables ; iii) la forte dépendance à l’égard des précipitations
et la vulnérabilité aux chocs climatiques ; les ressources en eau étant peu utilisées pour l’irrigation, la production
agricole devient imprévisible d’une saison à l’autre ; iv) une faible productivité agricole et animale du fait de
l’utilisation insuffisante d’intrants, de mauvaises techniques de production et de pratiques agricoles inefficaces ; et
v) une faible capacité de transformation et la présence de produits à plus forte valeur ajoutée sur le marché.
L’inexploitation de la capacité de transformation tient au manque de technologies appropriées, d’expertise,
d’incitations financières et d’infrastructures rurales. L’accès insuffisant à un approvisionnement adéquat en eau et
parfois en énergie rend difficile le fonctionnement des entreprises de transformation.
Pour relever ces défis, le gouvernement entend remplacer, d’ici 2050, l’agriculture de subsistance par une agriculture
commerciale et une transformation agroalimentaire entièrement monétisées et à forte intensité technologique, en
prenant les mesures ci-après :
▪ Renforcer les liens entre l’agriculture et les principaux secteurs, en l’occurrence les services qui, à
leur tour, auront un effet d’entraînement sur l’économie. C’est l’un des trous béants dans le
développement du Rwanda. Le découplage de la croissance entre les secteurs a encore exacerbé l’inégalité
des revenus dans l’économie et entre les secteurs.
▪ Il est essentiel de relier les petits agriculteurs aux marchés ou aux investisseurs étrangers pour
améliorer la productivité, les revenus et les moyens de subsistance durables. Les petits agriculteurs ont
de grosses difficultés à accéder aux marchés ou même à devenir des fournisseurs fiables dans une chaîne
logistique / de valeur. Cela s’explique notamment par leur taille, leur accès limité au financement, aux
intrants et à la technologie, leur manque de connaissances et de sensibilisation, et leurs petites exploitations
qui ne peuvent générer d’économies d’échelle.
▪ Le renforcement des connaissances et la sensibilisation accrue des agriculteurs contribuerait à la
diffusion des bonnes pratiques agricoles et des technologies qui, à leur tour, pourraient accroître la
productivité et la rentabilité. L’asymétrie de l’information est un facteur majeur qui empêche les
agriculteurs pauvres d’accroître leur productivité agricole ou animale. Il est essentiel de combler le déficit
d’information grâce à des solutions TIC pratiques donnant accès à des informations sur la dynamique du
marché, les intrants, les conseils de vulgarisation, les bonnes pratiques agricoles, l’adaptation au climat, etc.
▪ L’amélioration du traitement après récolte dans les exportations permettra de relever la qualité et
le prix que les agriculteurs obtiennent sur le marché. Les pertes après récolte pèsent lourdement sur les
revenus des agriculteurs pauvres et, en particulier, sur leur sécurité alimentaire et nutritionnelle. Pour relever
ce défi, il est essentiel d’adopter des solutions simples et abordables propres à réduire considérablement ces
pertes, tout en permettant aux agriculteurs de commercialiser leurs produits au moment le plus favorable
pour eux. L’amélioration de la logistique agricole permettrait de renforcer les liens avec ceux qui apportent
de la valeur ajoutée et avec les marchés de consommation finale, qu’ils soient nationaux, régionaux ou
internationaux. Des technologies de stockage après récolte développées au niveau local et abordables
amélioreraient la qualité des récoltes et réduiraient l’impact des aflatoxines sur les cultures clés comme le
maïs et d’autres céréales, ainsi que sur les tubercules tels que le manioc.
▪ Il convient de faire participer davantage les groupes marginalisés en soutenant les activités
auxquelles ils sont le plus susceptibles de prendre part. Par exemple, le petit élevage peut être pratiqué
sur l’exploitation familiale et serait accessible aux femmes et aux jeunes. Avec la croissance rapide de la
population de jeunes, leur engagement est crucial pour préserver la stabilité et l’harmonie sociales. Les
jeunes offrent l’occasion d’introduire et d’exploiter la technologie, de développer l’esprit d’entreprise et de
créer des emplois non agricoles grâce aux entreprises agroalimentaires. Une participation plus inclusive et
significative permettra de libérer la main-d’œuvre sous-utilisée, d’accroître la production et la productivité,
d’augmenter les revenus et d’améliorer les moyens de subsistance des groupes les plus à risque de la société.
▪ L’accès au financement reste un problème majeur qu’il importe de régler. C’est l’un des domaines
d’opportunité majeurs. Pour y remédier, il faut élargir les produits d’épargne, notamment l’accès aux
instruments d’épargne à long terme comme les pensions. Les difficultés d’accès au financement restent
importantes pour les femmes et les jeunes et constituent l’une des principales raisons qui empêchent leur
participation pleine et effective à l’activité économique.
Annexe A.18.4 : Note de synthèse sur le secteur des mines et carrières
LVIII
Aperçu du secteur et actions récentes du gouvernement : Le secteur minier du Rwanda est relativement
petit, mais important, dans la mesure où il représente actuellement la deuxième source d’exportation du pays
(après le thé et le café). Les principaux minéraux exploités sont les « 3T », que l’on trouve dans les minerais de
cassitérite (étain), de tantalite (coltan ou tantale) et de wolframite (tungstène). L’Office rwandais des mines, du
pétrole et du gaz (RMB) a également entrepris récemment l’exploration de pierres précieuses, de métaux de batterie
(lithium) et d’or. La récente crise des matières premières 3T (dont les cours se sont effondrés en 2010) a mis
en évidence les inefficacités structurelles d’un secteur minier à faible productivité et son impact sur la
production et la valeur ajoutée. Le secteur est dominé par des mineurs artisanaux pauvres, qui n’ont pas l’expertise
et l’équipement utiles pour une exploitation efficace, sûre et durable. Toutefois, les exportations de minéraux ont
fortement augmenté durant la dernière décennie : d’un point bas de 67 millions d’USD en 2010, elles sont passées
à 149 millions en 2015, à 346 millions en 2018 et à près de 522 millions en 2020 à la suite de la flambée des
exportations d’or consécutive à l’établissement au Rwanda en 2019 de la société émiratie de raffinage d’or, Aldango
Ltd. Le secteur présente un fort potentiel de stimuler les recettes d’exportation et d’atteindre la cible de 1,5 million
d’USD d’exportations minérales d’ici 2024, comme l’énonce la Stratégie nationale de transformation (SNT-1).
Cadre stratégique, juridique et institutionnel du secteur minier : Après avoir libéralisé le secteur minier au
milieu des années 2000, le gouvernement a eu du mal à définir une politique minière cohérente, en particulier
décider s’il faut accorder la priorité à l’exploitation industrielle et changer d’attitude à l’égard de l’exploitation
artisanale et à petite échelle. En 2017, le nouvel Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz (RMB) a été créé
en tant qu’agence autonome, détaché du MINIRENA. Le RMB relève désormais directement du Président et il a la
charge de réorganiser le secteur. La nouvelle politique minière et la législation connexe visent à moderniser le
secteur en promouvant un professionnalisme accru dans l’industrie, notamment chez les petits mineurs artisanaux,
grâce à la formation, à l’accès au financement ainsi qu’à l’introduction de la valorisation locale, ainsi qu’à générer
jusqu’à 1,5 milliard d’USD par an en exportations de minéraux.
Défis : Malgré les signes actuels de redynamisation du secteur minier, des défis subsistent :
• La politique régionale et la dynamique des conflits dans la région des Grands Lacs continuent de
poser un risque sérieux à gérer en ce qui concerne la contrebande de minéraux de conflit (3T et or)
au Rwanda. À la suite de l’adoption de la section 1502 de la loi américaine Dodd Frank en 2009,
tous les pays voisins de la RDC sont tenus de se conformer strictement à la certification des
minéraux qui dénote une chaîne d’approvisionnement « propre » pour les 3T et l’or. Le Rwanda
fait l’objet d’un examen approfondi. L’Initiative internationale de la chaîne d’approvisionnement
en étain (ITSCI) est le principal fournisseur de systèmes de traçage et d’étiquetage permettant de
certifier que les minerais rwandais sont « exempts de lien avec les conflits ». Mais de nombreuses
plaintes ont été formulées à l’encontre du processus de l’ITSCI, qui fait peser une lourde charge
financière sur les mineurs de l’ASM à qui il revient de supporter le coût de la certification, tout en
étant susceptible de faire l’objet d’abus de la part de ceux qui tentent de « revendre » les étiquettes
sur le marché noir.
• Les connaissances actuelles sur le potentiel des ressources minérales reposent en grande partie sur
des documents historiques, car il n’y a pas eu de cartographie géologique récente. C’est dire
qu’aucune activité minière n’est actuellement réalisée sur la base de réserves connues. En outre, il
existe d’autres défis tels que le manque d’accès au financement, l’accès au marché et à la
technologie, les lacunes en matière de compétences techniques, la concurrence régionale,
l’approvisionnement insuffisant en énergie, l’utilisation de technologies obsolètes et la volatilité
des cours sur le marché mondial.
LIX
de l’information et de la communication (NICI), comme moteur du développement socioéconomique pour accélérer
la transformation économique et s’emploie constamment à aligner le programme de développement du pays sur les
évolutions mondiales afin d’être compétitif. La première étape – NICI I (2000-2005) – a privilégie la mise en place
du cadre juridique et réglementaire de base pour permettre la libéralisation du secteur des télécommunications et
attirer les investissements privés. La deuxième phase – NICI II (2006-2010) – a mis l’accent sur les infrastructures
et la connexion des personnes, ainsi que sur le lancement de plusieurs initiatives phares en matière de TIC, comme
les projets « Un ordinateur par enfant ». La troisième phase – NICI III (2011-2015) – a été centrée sur la
transformation des services, par exemple les services d’administration en ligne. Plus récemment, le gouvernement
a lancé une quatrième phase, connue sous le nom de Plan directeur Rwanda SMART (SRMP), qui prend
appui sur les plans NICI précédents et fournit un cadre devant guider les villes et villages rwandais dans leurs efforts
pour tirer parti des TIC afin d’offrir une meilleure qualité de vie à leurs populations, entreprises et visiteurs.
Problèmes récents et défis du secteur
Approuvé en 2020, le SRMP vise à : i) mettre en place un gouvernement axé sur le service, moderne, responsable
et en temps réel (SMART) qui stimule la compétitivité mondiale et la création d’emplois ; ii) faire du Rwanda une
économie intelligente hautement compétitive, agile, ouverte et innovante, dotée du climat des affaires le plus
favorable qui attire des investissements à grande échelle, récompense l’esprit d’entreprise et favorise une croissance
rapide et l’exportation ; et iii) tirer parti des puissantes innovations en matière de TIC, comme les solutions
numériques, l’internet des objets, le big data et l’analyse, les industries créatives et le multimédia, la mobilité et le
mode de vie numérique, la robotique, la chaîne de blocs, l’intelligence artificielle et le commerce électronique.
Si beaucoup de choses ont été réalisées pour encourager l’adoption et l’utilisation des TIC, il reste encore
beaucoup à faire pour garantir une exploitation efficace des investissements que le gouvernement a réalisés dans
l’économie du savoir. La qualité de l’enseignement des sciences, de la technologie et des TIC laisse encore à désirer,
ce qui empêche la mise en œuvre rapide des innovations en matière de TIC. Ces innovations restent concentrées
dans les services publics et s’intéressent moins aux projets de développement du secteur privé, en grande partie en
raison de l’importance du secteur privé informel, qui entrave la création d’emplois et la transformation structurelle,
de l’absence de culture numérique et du financement limité de la recherche et de l’innovation.
Annexe A.19 : Modèles de structure et de transformation économiques au Rwanda (les deux figures ci-
Figure 2 : Composition du PIB sous l'angle de l'offre (%) Figure 3 : Emploi par secteur
1 100
0,9 90
0,8 80
70
0,7
60
0,6
50
0,5 40
0,4 30
0,3 20
0,2 10
0,1 0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
0
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020
Employment in agriculture Employment in industry
Agriculture Industry Services Employment in services
Source : Département de la statistique du Rwanda. Source :Banque et Institut national de la statistique du Rwanda.
dessous)
LX
Annexe A.20 : Analyse de la vulnérabilité du Rwanda au changement climatique
6
USAID, 2019. Profil du risque lié au changement climatique : Rwanda.
LXI
l’industrialisation et le commerce verts ; la transition et l’intégration urbaines vertes ; l’utilisation durable des terres
et la gestion des ressources naturelles ; et des moyens de subsistance ruraux dynamiques, résilients et verts.
Mesures d’atténuation prévues
Dans sa CDN actualisée, le Rwanda a présenté une contribution « inconditionnelle » de réduction de 16 % des
émissions de GES par rapport au maintien du statu quo d’ici 2030 et une contribution « conditionnelle » de réduction
supplémentaire de 22 % par rapport au statu quo d’ici 2030. La contribution combinée représente une réduction de
38 % des émissions de GES par rapport au statu quo en 2030. Des mesures d’atténuation spécifiques doivent être
prises dans les secteurs de l’énergie, des procédés industriels et de l’utilisation des produits, des déchets et de
l’agriculture, de la sylviculture et de l’utilisation des terres.
FINANCEMENT DES MESURES D’ATTENUATION ET D’ADAPTATION ET ROLE DE LA BANQUE
La mise en œuvre de la CDN du Rwanda ayant un coût élevé, la Banque devra approfondir son concours dans divers
secteurs. En particulier, elle devrait investir davantage dans l’agriculture et le développement des chaînes de valeur
agricoles, les systèmes de collecte et d’approvisionnement en eau, la mise en valeur des énergies renouvelables, le
transport et la distribution d’électricité afin d’améliorer l’accès à l’énergie tout en veillant aux émissions de GES, la
gestion des déchets et les projets de valorisation énergétique des déchets, sans oublier de renforcer les capacités des
fonctionnaires afin de faciliter l’accès au financement des fonds climatiques internationaux. Le ministère de
l’Environnement est en train d’élaborer plusieurs propositions de financement climatique, comme la Facilité pour
l’investissement vert au Rwanda (RGIF) où la Banque est accréditée comme chef de file et le Programme de
gestion des bassins versants résilients au climat (CRCMP) de la Nyabarongo supérieure et de la Muvumba qui
a bénéficié de l’appui de la Banque jusqu’à l’examen du deuxième comité d’investissement climatique du FVC,
mais est désormais piloté par REMA. La Banque prépare également deux projets – Modèle de village résilient au
climat dans le district de Musanze et Moyens de subsistance résilients à la sécheresse pour le village de
Kinihira dans le district de Nyagatare – dans le cadre plus large du Programme de diffusion des avantages de
l’adaptation en Afrique : expansion du Mécanisme des avantages de l’adaptation climatique.
7 Ben Shepherd and Anna Twum. November 2018. Review of industrial policy in Rwanda.
8 Ibid.
LXII
dans le rôle principal, suivie par la contribution du capital (les seules exceptions étant les années 2018 et 2019,
où la contribution de la PTF repasse en tête). La contribution de la PTF après 2015 a non seulement été très
volatile, mais a également ralenti pour atteindre un taux négatif de 2,5 en 2020 (tableau 1). Comme il ressort
la figure 20.b, un examen plus approfondi de l’évolution de la contribution de ces facteurs de production au
cours des deux dernières décennies montre que la PTF affiche le recul le plus prononcé. Ainsi, comme l’illustre
la figure 20.b, la contribution de la PTF est généralement volatile et a diminué d’environ 0,17 point de
pourcentage par an.
Source : Calcul des auteurs basé sur les WDI et les données de la BM.
Note : Les données sur le stock de capital sont générées en utilisant la méthode perpétuelle (le capital initial pour 2000
étant calculé en utilisant la valeur moyenne du coefficient marginal de capital (ICOR) du Rwanda pour les années
2000-2003. La fonction de production estimée utilisée a un coefficient bêta de 0,16 pour le capital et de 0,84 pour
le travail. Les données de croissance pour 2020 sont basées sur l’année budgétaire tirée des données de la BNR
pour 2019/2020.
LXIII
10,0 -5,0 0,0 5,0 10,0
2000-2006
8,0
y = 335-0.165X 2007-2011
Croissance annuelle (%)
6,0
R² = 0.1427
4,0 2012-2016
2,0
2015-2019
0,0
1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2020
-2,0
TFP Linéaire (TFP) Année K-Contn L-Contn TFP
-4,0
Observé sur l’ensemble de la période, ce résultat met en évidence l’importance marginale relative de la levée
des obstacles inhibant, par ordre d’importance, la productivité totale des facteurs (efficacité et technologie, y
compris l’effet des chocs climatiques et externes), suivie par l’accumulation de capital et le travail. Non
seulement la contribution de la PTF a connu la plus forte baisse au cours des deux dernières décennies, mais
elle est également extrêmement volatile, passant par exemple d’une valeur positive élevée en 2018 et 2019 à
une valeur négative en 2020 (ainsi qu’en 2017), comme le montre le tableau 1. Il importe de s’attaquer à cet
obstacle pour stimuler la croissance au Rwanda.
Après la PTF, il est impératif de se pencher sur les entraves à l’accumulation du capital. En plus des
informations figurant au tableau 1, cela est corroboré par la figure 6 qui montre une mesure alternative du
rendement marginal de l’investissement (accumulation de capital) durant la dernière décennie. Ce rendement
marginal de l’investissement est approximé par l’inverse de la tendance du coefficient marginal de capital
(ICOR) pour le Rwanda au cours des deux dernières décennies. Le résultat révèle que ce rendement marginal
est extrêmement faible – le rendement marginal annuel moyen pour un investissement d’un dollar ces vingt
dernières années était de seulement 0,42 USD (42 cents). En outre, on constate que ce rendement extrêmement
faible diminue de 0,02 point de pourcentage par an au cours des deux dernières décennies, autrement dit que
le rendement marginal de l’investissement diminue d’environ 5 % par an. Cette diminution directe de la faculté
d’appropriation par le privé est l’une des principales raisons qui dissuadent le secteur privé de s’engager dans
une activité économique productive.
LXIV
Annexe A.23 : Paramètres de financement du Rwanda
Matrice des paramètres de financement pays (janvier 2021)
LXV
Banque africaine de développement Banque mondiale
Rubriques Paramètres Observations Paramètres Observations
dépenses budgétaires futures en jeu.
Financement des dépenses en Jusqu’à 100 %. Le Groupe de la Banque devrait continuer de financer les Les coûts en La Banque ne finance par les coûts en monnaie
monnaie nationale : dépenses en francs rwandais jusqu’à concurrence de la monnaie nationale.
Les exigences des dépenses en proportion jugée nécessaire à la réalisation des objectifs du nationale ne sont
monnaie nationale sont-elles projet, tant que : i) les besoins de financement du programme du pas financés.
respectées ? Oui. pays dépassent les ressources du secteur public (c’est-à-dire le
produit des impôts et autres recettes) et le niveau d’emprunt
intérieur prévu ; et ii) le financement des seuls coûts en devises
ne suffit pas à assurer une bonne exécution du projet.
Le Rwanda remplit ces deux conditions. Bien que sa dette soit
soutenable, le pays est confronté des problèmes d’espace
budgétaire pour répondre à ses besoins de développement futurs.
La libération de ce fardeau créerait un espace budgétaire
supplémentaire permettant au gouvernement de financer son
effort de développement.
Dépenses provisoires des À la demande du À la demande du gouvernement, la Banque pourrait envisager de Pas encore. Cela n’est pas applicable au Rwanda.
projets d’infrastructure. gouvernement et si financer les dépenses provisoires des projets d’infrastructure
elles remplissent socioéconomique générateurs de revenus qui ont été achevés et
les 4 critères remis à l’emprunteur. Les dépenses provisoires sont des coûts
spécifiés. d’exploitation encourus pendant une période spécifique jusqu’à
ce que l’infrastructure financée par le prêt ou le don de la Banque
génère suffisamment de ressources pour couvrir ses propres
coûts d’exploitation. Le principe général sous-jacent est que la
Banque peut financer les coûts jusqu’à 100 %, au cas par cas,
pour une période de 3 ans au maximum. Ces dépenses seront
éligibles si la Banque est convaincue qu’elles : i) font partie
intégrante du projet lors de l’évaluation ; ii) représentent un
faible pourcentage des coûts du projet que l’entité du projet ne
peut pas financer ; iii) contribuent à la réalisation des objectifs de
développement du projet ; et iv) peuvent être assurées
durablement par l’entité publique ou semi-publique au-delà de la
période de transition.
LXVI
Annexe 24: Succès du Projet énergétique Kivuwatt au Rwanda
Ce projet comprend le financement de la phase I du projet KivuWatt, à savoir une installation intégrée d'extraction de gaz méthane et de production d'électricité. Il
s'agit d'une extraction de gaz à l'aide d'une barge située à environ 12,5 km au large de la ville de Kibuye. Le gaz extrait est ensuite traité et pompé vers le rivage pour
être utilisé dans une centrale électrique via un pipeline flottant immergé. L'électricité est produite par des groupes électrogènes à moteur alternatif, alimentés au méthane
d'une capacité combinée de puissance nette de 25 MW.
La Banque a accordé un prêt privilégié de 25 millions de dollars US avec une durée de 15 ans dont un différé d'amortissement de 2 ans.
Résultats obtenus
La phase 1 de KivuWatt a atteint la date d'exploitation commerciale (DEC) en décembre 2015, et le projet produit maintenant 26 MW d'électricité qu'il vend à la
compagnie d'électricité gouvernementale, l'Energy Utility Corporation Limited (EUCL), une filiale en propriété exclusive du Rwanda Energy Group (REG). Le tarif
de base payé est de 0,13 $ EU / kWh, ce qui représente une économie substantielle pour un gouvernement qui paie considérablement plus cher pour d'autres sources
d'énergie, en particulier le carburant diesel. KivuWatt a augmenté la capacité de production installée du pays de 160 MW à 186 MW, soit une augmentation d'environ
16% de la capacité de production d'électricité du Rwanda. Étant donné que le coût du diesel est élevé, la possibilité de le remplacer par de l'électricité moins chère a
des implications financières importantes pour le Rwanda, permettant au gouvernement rwandais d'orienter les dépenses vers d'autres priorités. Bien que le projet ait
été achevé à un coût considérablement plus élevé que prévu à l'origine - en grande partie en raison d'un différend avec l'entrepreneur EPC, qui a entraîné des
dépassements de coûts importants ainsi que de longs retards d'achèvement - les coûts supplémentaires ont été supportés par le bailleur, Contour Global. Le projet avait
initialement été budgétisé à 142 millions de dollars EU, mais a finalement coûté près de 200 millions de dollars EU.
Le commerce du Rwanda s'est développé au fil des années. En 2019, le Rwanda a exporté un total de 1,35 milliard de dollars EU, ce qui en fait le 147e exportateur
mondial, tandis qu'il a importé 2,81 milliards de dollars EU, ce qui en fait la 153e destination commerciale dans le monde. Au cours des cinq dernières années, les
exportations du Rwanda ont progressé de 618 millions de dollars EU, passant de 731 millions de dollars EU en 2014 à 1,35 milliard de dollars EU en 2019 et celles
des importations ont progressé de 791 millions de dollars EU, passant de 2,02 milliards de dollars EU en 2014 à 2,81 milliards de dollars EU en 2019. Les échanges
recents du Rwanda avec d'autres pays africains indiquent que les principaux produits d'exportation du Rwanda sur le continent au cours des cinq dernières années
comprennent le riz, le blé, l'huile de palme, les graisses animales ou végétales, le ciment, les vêtements usagés et le sucre. La République Démocratique du Congo
LXVII
(RDC) est le plus grand marché d'exportation du pays, suivi par la CAE (principalement le Kenya, l'Ouganda, le Soudan du Sud et le Burundi). Les principales
destinations d'exportation en dehors de la RDC et de la CAE sont l'Éthiopie, le Congo (Brazzaville), l'Égypte, la Zambie et le Nigéria. Les principaux produits
d'importation intra-africaine au cours des cinq dernières années ont inclus l'or, le ciment, les produits laminés plats en fer, le sucre et les graisses et huiles
animales/végétales. En ce qui concerne le secteur des services, le taux de croissance du secteur, en particulier dans le tourisme, les TIC et les services financiers, ces
dernières années a été impressionnant et constitue actuellement le secteur le plus important et le plus dynamique de l'économie rwandaise. Bien qu'il existe une
concurrence entre les pays de la CAE dans ce secteur, le Rwanda s'est engagé à devenir une plaque tournante basée sur les services pour desservir la région. La
participation du Rwanda à de nombreuses organisations et accords internationaux contribue à assurer son succès à attirer la demande et les investissements étrangers
dans ses industries de services.
En tant que pays enclavé avec un marché relativement petit d'environ 13 millions d'habitants, le commerce et l'intégration régionale sont les moteurs essentiels du
développement économique. Le Rwanda est donc déterminé à continuer à saisir les opportunités commerciales régionales par le biais du commerce intra-régional et
de la participation aux chaînes de valeur régionales liées au marché mondial de transformation des produits de base, des exportations et du commerce des services.
Cela se reflète dans les modèles commerciaux du Rwanda avec les principaux partenaires comme la RD Congo, l'Ouganda, le Burundi, le Kenya, la Tanzanie, l'Afrique
du Sud et la Zambie. Avec ce programme, le Rwanda a été l'un des principaux pays à entreprendre des préparatifs pour tirer parti de la ZLECAf, qui est devenu
opérationnel en janvier 2021. Le pays s'est fixé pour objectif d'augmenter les exportations vers le marché continental, dans le cadre des conditions d'accès au marché
améliorées créées par la ZLECAf, de 1,6 milliard de dollars EU par an à au moins 5 milliards de dollars EU d'ici 10 ans. Pour améliorer ses avantages dans la ZLECAf,
le Rwanda a identifié ses domaines d'avantage comparatif dynamique où le pays doit accroître son intégration dans les chaînes de valeur régionales/continentales qui
sont essentielles pour générer des économies d'échelle et de productivité grâce à l'accès à des intrants et à une technologie de haute qualité incorporés dans importations
de biens d'équipement et de biens intermédiaires. En rejoignant une chaîne de valeur régionale (CVR), le Rwanda peut se spécialiser dans des activités dans lesquelles
il a un avantage comparatif et s'appuyer sur d'autres pays africains pour se concentrer sur d'autres activités sur leurs propres avantages comparatifs. Les secteurs
suivants sont considérés comme présentant des opportunités pour favoriser une plus grande participation du Rwanda dans les CVR : Textiles ; Agro-industriel; Centre
régional d'exploitation minière et de fret aérien pour soutenir le commerce intra-africain de marchandises. Cela contribuerait à soutenir la poussée agressive du pays
en faveur de l'industrialisation. Le Rwanda envisage également de promouvoir les exportations à base de minéraux de divers minerais et métaux, ainsi que les
exportations de cuirs, peaux et textiles.
Étant parmi les premiers signataires de la ZLECAf qui ont également achevé avec succès le processus de ratification, le Rwanda est pleinement conscient que la
maximisation des avantages de la ZLECAf implique une identification minutieuse des opportunités de marché et la hiérarchisation des secteurs et des produits (biens
et services) pour la valeur ajoutée et le commerce (à la fois des extrants et des intrants) ainsi que pour le développement/l'intégration des chaînes de valeur régionales.
C'est avec cette vision que le Rwanda a élaboré la Stratégie de mise en œuvre du libre-échange intercontinental africain. La stratégie décrit comment le Rwanda mettra
efficacement en œuvre ses engagements, négociera les protocoles en attente, maximisera les effets économiques et distributifs, intégrera le genre, les jeunes et les
personnes handicapées et sensibilisera aux avantages de son adhésion à la ZLECAf.
Annexe 26 - Loi rwandaise sur la préférence pour les produits locaux et les services autres que le conseil
En septembre 2018, le gouvernement rwandais a présenté au parlement un projet de loi intitulé Loi régissant les marchés publics N°62/2018 du 25/08/2018, qui a
remanié l'ensemble du cadre des marchés publics pour, entre autres, soutenir la dynamique Made-In-Rwanda. L'une des révisions était d'accorder une certaine
LXVIII
préférence aux produits locaux. La loi touchait deux domaines principaux : les produits fabriqués localement, ainsi que ceux fabriqués localement par des entreprises
étrangères. Les articles 79 à 81 précisent les spécificités de la nouvelle loi sur la préférence pour les produits locaux comme suit :
Article 79 : Préférence exclusive pour les biens ou fournitures produits ou fournis au Rwanda et les soumissionnaires enregistrés au Rwanda. Par la mise en
concurrence, toutes les entités adjudicatrices publiques accordent la préférence exclusive aux éléments suivants :
1. fournisseurs de fournitures ou de biens produits ou fabriqués au Rwanda lors de l'achat de biens ou de fournitures.
2. les prestataires de services enregistrés au Rwanda lors de la passation de marchés pour des services autres que de conseil.
3. les entrepreneurs enregistrés au Rwanda lors de l'acquisition de travaux et de services de conseil.
Article 80 : Préférence pour les biens produits ou fabriqués au Rwanda et les services de conseil locaux. Dans les appels d'offres internationaux ou nationaux, la
préférence locale de quinze pour cent (15%) est accordée aux biens ou fournitures produits ou fabriqués au Rwanda lors de l'acquisition des biens et aux sociétés
enregistrées au Rwanda lors de l'acquisition des services de consultants.
Article 81 : Préférence locale pour les travaux et services hors conseil : Dans les appels d'offres internationaux ou nationaux, la préférence locale de dix pour cent
(10%) est accordée aux soumissionnaires enregistrés au Rwanda lors de l'acquisition des travaux et services hors conseil.
Objectif du changement de politique : L'objectif principal de la loi sur la préférence pour les produits locaux et les services autres que de conseil est de soutenir la
politique du made in Rwanda qui a été approuvée en 2017. L'objectif global de la politique est d'accroître la compétitivité de l’économie rwandaise. La mise en œuvre
de la politique Made in Rwanda devrait réduire considérablement le déficit commercial de près de 450 millions de dollars EU par an (17,8% de la facture des
importations). Bien qu'il soit trop tôt pour juger de l'impact de la loi révisée sur la politique Made in Rwanda, les données montrent cependant que contrairement aux
attentes, le déficit commercial du Rwanda a en fait augmenté de 57,7 %, passant de 1 155 millions de dollars EU en 2018 à une projection de 1 821 millions de dollars
EU en 2021.
La préférence pour les produits locaux est-elle conforme au GATT de l'Organisation mondiale du commerce ?
L'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT)
L'un des principes fondamentaux du GATT est celui du "traitement national" en vertu duquel les produits importés ne peuvent pas faire l'objet de discrimination par
rapport à leurs homologues nationaux (article III). Les mesures de contenu local violent le plus souvent au moins un des paragraphes de l'article III puisque généralement
ces mesures conditionnent un avantage à l'utilisation de produits d'origine nationale, discriminant ainsi les produits en fonction de leur origine territoriale.
Les principales caractéristiques de l'article III sont les suivantes :
• L'article III:1 du GATT dispose que les lois, réglementations et restrictions nationales affectant la vente et l'utilisation des produits ne devraient pas protéger la
production nationale.
• L'article III:4 du GATT fait référence au principe du traitement national et exige que les produits importés soient traités sur un pied d'égalité avec les produits
nationaux en ce qui concerne les lois et réglementations affectant leur vente ou leur utilisation.
• L'article III:5 du GATT interdit les programmes de soutien qui "exigent, directement ou indirectement, que toute quantité ou proportion spécifiée d'un produit faisant
l'objet du règlement soit fournie à partir de sources nationales".
Conclusion : le Rwanda étant membre de l'OMC depuis le 22 mai 1996 et membre du GATT depuis le 1er janvier 1966, risque de violer ses obligations au titre du
LXIX
GATT lorsqu'il met en œuvre une politique de contenu local autour de la fourniture de biens et de la priorité donnée aux biens rwandais contre les produits étrangers.
LXX
NOTES DE FIN
i
Taux de croissance de 5,6 % en moyenne au cours des six dernières années ; taux de pauvreté a baissé de 47 % en 2015 à 45 % en 2020 {données sur la pauvreté dans le monde} ; progrès en
matière de gouvernance – première place au classement de l’évaluation des politiques et des institutions des pays (EPIP) de la Banque dans les pays FAD ; et progrès en matière de réformes
visant à faciliter la pratique des affaires – deuxième place en Afrique en 2020.
ii
a) inflation globale ne dépassant pas 8 % ; b) déficit budgétaire, dons compris, ne dépassant pas 3 % du PIB ; c) dette publique brute ne dépassant pas 50 % du PIB en valeur actuelle nette ; et
d) maintien de réserves de change officielles correspondant à 4,5 mois d’importations.
iii
Le passage relatif au secteur financier s’inspire des conclusions du document suivant de la Banque nationale du Rwanda : Rapport annuel sur la stabilité financière, juillet 2019- juin 2020, publié
en mars 2021, Kigali.
iv
Mettre au point et mettre en œuvre un renforcement des capacités pratiques sur mesure pour les fonctions de base de la GFP et la conformité au niveau infranational et améliorer la gestion du
portefeuille de la dette par le développement d’un module interne de gestion de la dette qui est intégré au SIGIF.
v
Projet de rénovation de la route Base-Butaro-Kidaho (63 km) et des routes transfrontalières (213 km) ; Programme d’alimentation en eau et d’assainissement du Rwanda - Phase 1 de la connectivité au
dernier kilomètre (Mwange, Huye-Gisagara, Cyunuzi ; Bitumage de la route Ngororero-Nyakinama et réhabilitation de la route Musanze-Cyanika (91 km) ; Système d’alimentation en eau et
d’assainissement à partir du barrage polyvalent de Muvumba.
LXXI