Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Devoir 2 2001

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 6

Licence A, 2000/2001, 2d semestre

ELECTROMAGNETISME ET OPTIQUE

Contrôle Continu : devoir à rendre

Ce devoir est à rendre impérativement avant le 30 mars 2001.


Il comporte deux problèmes indépendants : rendre 2 copies séparées

Problème 1 : thermodynamique d'un liquide diélectrique


La solution de ce problème, qui ne l
comporte pas de calculs algébriques
compliqués, nécessite en revanche une
L
bonne compréhension de la
thermodynamique des diélectriques. Ce
problème vise à exprimer l’augmentation de
hauteur d’un liquide isolant placé entre deux
électrodes lorsque l’on augmente
progressivement la tension aux bornes du
condensateur de 0 à Vmax (à température H z

constante).
Le dispositif qui permet cette h
expérience est le suivant : dans une grande
cuve pleine d’un liquide de constante
diélectrique ε et de masse volumique ρ on plonge deux électrodes, perpendiculairement à la surface
libre jusqu’à une profondeur h ; les dimensions des électrodes sont : hauteur totale H, distance entre
électrodes l, largeur L. C’est l’état initial en l’absence de tension appliquée entre les électrodes ; on le
note « état I ».
Dans la suite du problème, le volume de liquide compris entre les deux électrodes est très petit
devant le volume de la cuve de sorte que l’on admettra que si le liquide monte ou descend dans le seul
espace entre les électrodes, à l’extérieur du condensateur le niveau du liquide reste constant.

1
1. a) Redémontrer complètement quelles sont, en général, les équations qui régissent les grandeurs E
et D à l’interface de deux diélectriques.
b) Compte tenu de la symétrie de distribution des champs dans ce problème, on appliquera ces
résultats en spécifiant les relations entre les vecteurs E et D dans la partie du condensateur où il n’y
a pas de liquide et celle où il y a du liquide lorsque l’on applique une tension V entre les électrodes.

2. La première expérience consiste à augmenter progressivement, de façon quasi-statique, la valeur de


la tension appliquée aux bornes du condensateur, la surface du liquide étant libre de se déplacer. On ne
procède donc ni à une expérience à potentiel constant, ni à une expérience à charge constante.
Pour arriver à la solution on va calculer diverses grandeurs (la charge totale Q des électrodes,
l’énergie électrostatique du condensateur,…) comme si V et z étaient deux paramètres indépendants ;
puis on cherchera la relation qui lie obligatoirement V et z, et, cette relation établie, on calculera toutes
les grandeurs intéressantes comme : l’énergie dépensée par la pile, l’énergie de gravitation du liquide,
l’énergie électrostatique…
La valeur de z sera reliée à V par la condition physique que la surface libre est en équilibre sous
l’influence de deux forces : gravitation et force d’attraction électrostatique du liquide, ou ce qui revient
au même, que l’énergie fournie par la pile est identique à celle gagnée par le liquide (gravitation +
électrostatique).
La transformation consiste en une suite d’états d’équilibre qui vont de l’état initial, noté « état I » à
l’état final, noté « état F » ; F est déterminé par Vmax . La suite des questions suivantes permettra aux
étudiants d’arriver à la solution du problème.
a) Etablir les relations qui donnent D, E, Q et leurs différentielles en fonction de V et z comme s’il
s’agissait de grandeurs indépendantes.
b) Exprimer l’énergie électrostatique totale U el .st (V , z ) de l’ensemble « liquide diélectrique +
condensateur » et sa différentielle en fonction de V et z.
c) Exprimer l’énergie potentielle de gravitation du liquide U grav (z ) et sa différentielle.

d) Exprimer la différentielle du travail total W piles (V , z ) fourni par la pile pour arriver à un état

caractérisé par V et z.
e) En identifiant les différentielles qui donnent la variation d’énergie totale (électrostat + grav) et le
travail des piles, déduire la relation qui lie V et z à chaque étape de la transformation de I vers F et
montrer que le liquide est attiré dans le condensateur ; pourquoi a-t-on pu faire cette
identification ?
3. Comme on l’a bien remarqué, dans la question 2), la transformation de I en F est différente de celles
que l’on a décrites dans le cours pour évaluer l’énergie libre du diélectrique où l’on procédait soit à

2
tension constante soit à charge constante ; on va maintenant essayer de se ramener à ce schéma et de
caractériser les différences entre les processus des questions 2) et 3).
Pour aller de l’état I à l’état F on imagine ici de passer par un état intermédiaire M tel que : de I à M
on maintient le niveau du liquide en z=0 mais on augmente la tension aux bornes du condensateur
jusqu’à Vmax . Puis, pour aller de M à F, on maintient la tension à sa valeur Vmax en laissant le liquide

évoluer de façon quasi-statique jusqu’à sa position d’équilibre zmax ; on aboutit à l’état F. On se propose
'
d’examiner comment se répartit l’énergie totale fournie par la pile, W piles ( zmax ) , pour aller de I à F en

passant par M.
a) Pourquoi, en allant de I à F dans la question 2), on ne passe pas par l’état M ?
b) Calculer l’énergie électrostatique du condensateur dans l’état M et l’énergie fournie par la pile
quand on va de I à M.
c) On va maintenant de M à F à tension constante ;
- calculer l’énergie fournie par la pile ;
- calculer la variation d’énergie électrostatique du liquide au cours de cette transformation ;
- calculer U grav ( zmax ) ;
'
- comparer W piles ( z max ) dans la transformation IÆMÆF et W piles ( z max ) dans la transformation

IÆF ; d’où vient la différence ? Montrer qu’il y a eu échange de travail avec l’extérieur et donc
diminution de l’énergie libre du diélectrique dans l’opération MÆF ;
- discuter les points de vue des questions 2) et 3).
3
4. Valeurs numériques : masse spécifique du liquide : ρ = 2g / cm ; Vmax = 1000 Volts ; ε = 2ε 0 ;

accélération de la pesanteur : g=10m / s 2 ; L=1 cm ; l=1 cm ; H=2 cm ; h=1 cm.


On calculera la valeur numérique de zmax et les valeurs des différentes énergies de la question 3) ; de
votre point de vue, est-ce un gros ou un petit effet ? Que suggérez-vous comme expérience qui
permettrait de mesurer z max avec précision ?

3
Problème 2 : Réponse optique d'une petite sphère métallique dans un diélectrique
Dans ce problème, on se propose de calculer par un modèle simple la fonction diélectrique d'un métal
quasi-parfait. On utilisera ensuite ce résultat dans le cas d'une sphère métallique dans un diélectrique
transparent. Enfin, on examinera l'effet des électrons liés sur la réponse optique de la sphère.

1. Modèle de Drude pour les métaux simples


On considère un métal (conducteur quasi-parfait) dans lequel les électrons de conduction sont quasi-
libres. On supposera dans la suite que le déplacement des électrons reste confiné dans un volume tel que
les quantités auxquelles on s'intéresse (densité électronique, champ électrique, polarisation,
déplacement…) ne dépendent pas de la position de l'électron dans ce volume. La charge d'un électron
est –e, sa masse dans le solide est me (masse effective). Ils est soumis à des processus de collisions (avec
les ions, les autres électrons, les défauts cristallins,…) caractérisés par un coefficient Γ. Il y a ne
électrons libre par unité de volume. On étudie l'interaction d'une onde électromagnétique avec ce métal.
Le champ total vu par un électron est de la forme : E(r,t)=Ee-iωt ex. Par une méthode semblable à celle
utilisée en TD, déterminez successivement :
a) l'équation différentielle à laquelle obéit le déplacement d'un électron libre par rapport à sa position
d'équilibre ;
b) la solution de cette équation ;
c) la polarisation P(ω) associée à ce déplacement électronique (on ne retiendra que le terme dipolaire
électrique : c'est l'approximation dipolaire) ;
d) et enfin la fonction diélectrique relative que l'on notera ε(ω) dans la suite. On appelle

ne e 2
ωp = la pulsation de plasmon de volume du métal. Si on écrit ε sous la forme :
me ε 0

ε(ω)=ε1(ω)+iε2(ω), explicitez les parties réelle ε1(ω) et imaginaire ε2(ω).


e) Dans le cas où les processus de collisions sont faibles (Γ ω), ce qui est en général vrai dans la
gamme des fréquences optiques, à quoi se réduisent ces expressions ?
f) En écrivant l'indice complexe ñ=n+ik, décrivez qualitativement la propagation de l'onde dans le
métal lorsque ω ωp, puis lorsque ω=ωp.
g) Application numérique : déterminez la valeur de la densité d'électrons de conduction ne pour
l'argent massif, puis celle de l'énergie de plasmon de volume théorique de l'argent ωp en eV,
sachant que :
- chaque atome d'argent "apporte" un seul électron de conduction (structure de l'atome :
[Kr] 4d10 5s1) ;

4
- la masse volumique de l'argent massif est de 10490 kg/m3 ;
- la masse molaire de l'argent (masse atomique) vaut 107.868 g/mole ;
- la masse effective d'un électron de conduction dans le solide vaut me=9.4 10-31 kg.
Rappel : nombre d'Avogadro ΝA=6.02 1023, ε0=8.84 10-12 (S.I.), e=1.6 10-19 C et =1.05 10-34 J.s.

2. Champ électrique dans une sphère conductrice entourée de diélectrique


On considère une petite sphère métallique de rayon
x
R plongée dans une matrice diélectrique transparente × M
de permittivité relative (réelle) εm. On étudie θ r
l'interaction d'une onde électromagnétique avec ce O

système. On se place dans l'approximation quasi- R ε(ω) E0

statique, c'est-à-dire que la dimension de la sphère est


εm
suffisamment petite devant la longueur d'onde (R λ)
pour qu'à chaque instant on puisse considérer que le champ est uniforme dans le métal : E(r,t)=E0e-iωt ex,
ce qui revient à valider l'hypothèse faite au début de la section précédente ainsi que l'emploi de
l'approximation dipolaire. On traitera le métal comme un diélectrique de fonction diélectrique
(permittivité relative) ε(ω).
On se propose de calculer le champ électrique à l'intérieur et à l'extérieur de la sphère. Pour cela, on
résout l'équation de Laplace pour le potentiel : ∆V=0.
a) Ecrivez cette équation en coordonnées sphériques après examen des symétries du problème.
b) On admettra que les solutions s'écrivent, en un point M(r,θ) à l'extérieur ou à l'intérieur de la
sphère :
 ∞
 B 


Vext ( r , θ) = ∑  An r + n+n1  Pn (cos θ)
n =0 
n

r 
 ∞
où An, Bn, Cn et Dn sont des coefficients réels (n entier) et
V (r , θ) =  C r n + Dn  P (cos θ)
 int ∑
n =0 
n
r n +1 
n

les Pn sont les polynômes de Legendre dont les premiers sont donnés dans le tableau plus bas. Une
condition aux limites est donnée par le fait que le champ électrique doit être défini au centre de la
∂Vint
sphère ( existe). Trouvez les trois autres conditions aux limites (potentiel à l'infini et
∂r r =0

passage à l'interface métal-diélectrique pour le vecteur D et le potentiel).


c) Déduisez alors les valeurs des coefficients An, Bn, Cn et Dn suivant la valeur de n, puis le potentiel
Vint et Vext.
d) Calculez ensuite le champ électrique à l'extérieur et à l'intérieur de la sphère.

5
e) Donnez une condition sur la partie réelle ε1 de ε pour que Eint soit maximum, dans le cas où ε2≈0.
Lorsque cette condition est vérifiée, on a atteint la résonance de plasmon de surface. Expliquez
physiquement l'origine de cette dénomination.
f) Dans le cas où le métal peut être décrit par le modèle de Drude avec Γ ω (§1), explicitez la
pulsation ωs (pulsation de plasmon de surface) pour laquelle on obtient cette résonance.
Déterminez alors la longueur d'onde de résonance théorique λs pour une petite sphère d'argent
dans le vide puis dans la silice (nm=1.45).
g) En fait, dans la plupart des métaux, les électrons des couches inférieures (électrons de cœur)
contribuent également à la polarisation totale. Dans les métaux nobles, par exemple, l'effet des
électrons de la couche d est responsable de la couleur de l'or et du cuivre massifs (absorption des
transitions interbandes dÆsp dont le seuil se situe dans le visible). Lorsque la longueur d'onde de
résonance de plasmon de surface est supérieure à la longueur d'onde de ce seuil, l'influence des
électrons de cœur ne se manifeste que dans l'ajout d'un terme supplémentaire dans l'expression de
la partie réelle ε1 de ε. C'est le cas pour les métaux alcalins (Li, Na, K…) ainsi que pour l'argent.
Dans ce dernier cas, on peut écrire : ε1(ω)=ε1sp(ω)+χ1d(ω), où ε1sp désigne la contribution des
électrons sp de conduction (modèle de Drude précédent) et χ1d=ε1d–1 la susceptibilité diélectrique
relative due aux électrons de cœur (principalement des électrons de la bande d). Donner alors la
nouvelle expression de ωs.
h) Sachant que, pour l'argent, ε1d≈4.5 dans la gamme spectrale qui nous intéresse, calculez la
nouvelle valeur de la longueur d'onde de plasmon de surface λs pour une sphère d'argent dans le
vide puis dans la silice. Comparez alors les résultats de ce modèle plus réaliste avec ceux obtenus
avec le modèle simple précédent ne prenant en compte que les seuls électrons de conduction
(question g). Donnez qualitativement une explication physique microscopique à cette influence
des électrons de cœur.

Annexe : premiers polynômes de Legendre


n Pn(cosθ)
0 1
1 cosθ
2 3/2cos2θ–1/2
3 5/2cos3θ–3/2cosθ

Vous aimerez peut-être aussi