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Ethique Et Recherche Qualitative

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Ethique et recherche qualitative

Pour Martineau, l’éthique en recherche scientifique peut être défini comme étant
l’ensemble des valeurs et des finalités qui fondent et qui légitiment le métier de chercheur.
Plus spécifiquement, la problématique de l’éthique dans le domaine de la recherche porte
habituellement sur deux dimensions du travail du chercheur. La première concerne les
comportements et les conduites du chercheur. Cela concerne essentiellement le fait de ne
pas porter atteinte par ses cherches à la vie des individus et de ne pas falsifier les résultats
de sa recherche. La deuxième a trait à avoir du respect pour les sujets qui participent à la
recherche en veillant à son consentement, au respect de sa dignité, au respect de sa vie
privée et à la confidentialité.
En effet, dans les recherches de type qualitatif, il y a co-présence du chercheur avec
un ou des sujets. De ce fait, il y a une relation intersubjective. Les recherches qualitatives
sont construites dans des rapports de proximité entre le chercheur et le sujet.
Le savoir est donc totalement construit. La validité des données est consubstantielle
à la relation qui existe entre le chercheur et le sujet. On pourrait en effet déterminer si le
sujet ment ou fait semblant. Pour cette raison, il convient de tenir en compte tous les points
de vue et les représentations de ces acteurs. Le chercheur développe son discours sur la
base de la parole des sujets. La recherche est donc inductive. Comme le disait Blanchet :
« les chercheurs tentent de développer une compréhension des phénomènes à partir d’un
tissu de données, plutôt que de recueillir des données pour évaluer un modèle théorique
préconçu ou des hypothèses a priori »
La recherche de type qualitatif se distingue d’une recherche de type systémique d’où
l’importance remettre en cause l’enjeu de la vérité en tant que paradigme dépassable.
Les différents types d’outils en recherche qualitative :
Il n’est pas possible de mener une étude sur un phénomène social donné, issu d’un
environnement déterminé et espérer apporter des éclaircissements, sans être pourvu d’un
ensemble de méthodes. L’une de ces méthodes qui est privilégiée en sciences sociales est
justement l’enquête. Dans ce genre de méthode d’analyse, la saisie de l’objet de recherche
ne nécessite pas seulement l’implication du chercheur ou de l’observateur, mais
l’implication des enquêtés vu qu’ils représentent la source des données et que sans eux la
production de la connaissance n’est pas possible. Il est nécessaire également de ne pas
séparer ni ces acteurs de leur milieu ni le milieu de son contexte. En effet, l’enquête doit
être menée en situation, mais avec une certaine distanciation. Blanchet (2000 :43) parle de
la « posture intérieure-extérieure ».

L’enquête recueille les données dont elle a besoin par le biais de l’observation
participante, mais utilise également un certain nombre d’outils qui sont l’échantillon,
questionnaire, l’enquête semi-directive et directive, etc
1.1. L’observation participante

Cette méthode est issue du champ de l’ethnométhodologie. Cette méthode vise


l’accession aux pratiques langagières dans ce qu’elles offrent de plus spontané. Son intérêt
en sciences sociales ne réside pas seulement dans sa capacité à recueillir des données, mais
aussi dans le fait de participer également à tirer les meilleures significations, étant donné
que ces pratiques langagières et les acteurs qui les produisent ne sont pas exclus de leur
contexte. Cela tient également au fait que ce recueil se réalise dans une perspective
interactionnelle avec les différents acteurs concernés. Autrement dit, il s’agit de partir de
l’expérience des acteurs, puisque l’observateur vit au milieu d’eux et est de ce fait un
acteur parmi d’autres. C’est cela qui donne une authenticité aux données recueillies.

Cela peut soulever un problème éthique (comme toute démarche de recherche), car
cela implique une stratégie d’évitement de l’explicitation trop précise du motif de la
participation, quand celui-ci ne va pas de soi. En général, le chercheur est déjà, au préalable,
impliqué dans le terrain car c’est le cas le plus favorable à l’observation participante et à
toute recherche ethnographique, tel un enseignant qui fait une recherche sur les choix de
manuels dans son institution ou sur les interactions verbales entre apprenants dans les
classes de ses collègues. Mais quand ce n’est pas le cas, il faut évidemment donner une
raison à la fois crédible et honnête de sa présence mais qui ne révèle pas précisément ni la
démarche de recherche ni ce qui va être principalement observé. Un exemple banal dans
notre domaine consiste à se présenter comme un stagiaire se préparant au métier
d’enseignant et venant observer la pratique effective de cette profession en situation
concrète. La plupart des chercheurs étant également ou aspirant également à être
enseignants, l’explicitation est honnête. Mais elle ne dit pas que parmi tout ce qui est
observable dans cette perspective, l’un des phénomènes qui y est inclus fera l’objet d’une
attention privilégiée. Et lorsque l’on passe, ensuite, comme c’est presque toujours le cas, à
une phase de recherche explicite par entretiens, questionnaires, etc., on doit alors préciser ce
qui a retenu l’attention au premier chef. L’explicitation de la démarche est donc progressive
mais réelle et l’anonymat garanti aux témoins renforce le respect qui leur est dû. Les
témoins sont des acteurs et pas seulement des « informateurs», ne sont pas des « cobayes »
mais de véritables producteurs de savoirs.
Les avantages de ce type d’enquêtes sont nombreux et particulièrement efficaces en
termes scientifiques (Blanchet, 2000 ; Juillard, 1999). Il permet de réduire au maximum le
paradoxe de l’observateur (la présence de l’observateur modifie les pratiques qu’il souhaite
observer), puisque le témoin ne se sent pas observé ; il permet en outre d’intégrer à
l’analyse et d’assumer les effets produits par le sujet-chercheur dans son interaction avec les
témoins, de comparer les pratiques par rapport au discours sur les pratiques ; il permet
d’enquêter de l’intérieur des situations étudiées(s) et donc d’observer des phénomènes
habituellement peu perceptibles pour des regards extérieurs.
En revanche, l’observation participante présente certaines limites : la difficulté
d’enregistrement des faits observés par de simples notes à la volée (la présence d’une
caméra, d’un micro ou même d’un simple calepin n’étant pas fréquente dans les situations
de communication usuelles et les enquêtes à appareil caché étant déontologiquement
discutables) ; l’implication personnelle de l’observateur, qui peut parfois induire une
perception très orientée des phénomènes sans recul ni métaposition suffisante
ultérieurement (à l’analyse) ; les dimensions réduites d’un terrain qui, certes riche de la
complexité des paramètres observés finement et en profondeur dans leur contexte, ne
permet pas nécessairement une significativité voire une représentativité suffisantes. C’est la
raison pour laquelle peuvent être utiles des procédures de distanciation, de comparaison et
de contre-vérification par d’autres types d’enquêtes (semi-directives et directives) qui
permettent des traitements comparatifs voire quantitatifs.

2. L’enquête par questionnaire :


Le questionnaire est l’outil privilégié autrefois du fait qu’il offre des résultats
statistiques. En effet, on croit à tort qu’il s’agit d’un outil qui est défini par des critères
scientifiques, et c’est ce qui est préjudiciable pour une recherche.
Son intérêt réside également dans sa capacité à rassembler le plus d’informations
possible aussi subjectives que factuelles. L’objectif derrière l’administration d’un
questionnaire est de mesurer les occurrences ou les fréquences de certaines
caractéristiques sociales (comportements, attitudes, représentations ou opinions…) et
d’interroger la relation ou les relations qui peuvent exister entre elles.
Ce genre d’outils pose un certain nombre de problèmes : :
- La standardisation des questions : ce paramètre se pose en tant que souci majeur. En
effet, le chercheur a besoin d’administrer les mêmes questions à tous ses enquêtés
pour opérer des recoupements ou des comparaisons. Cela influe sur les réponses des
interrogés étant donné qu’il y a une homogénéisation dans les conditions de
passation. C’est cela qui augmente le biais.
- L’autre inconvénient tient à l’échantillon et son degré de représentativité. Jusqu’à
quel nombre peut-on arrêter l’échantillon pour qu’il soit représentatif.
- Le mode de passation du questionnaire : faute de temps, le questionnaire est soumis
à des tierces personnes. Cela influence sérieusement le degré de motivation et de
participation des enquêtés, ce qui crée des biais là encore. C’est pour cette raison
qu’il faut privilégier des questionnaires auto-administrés.
3. L’entretien face à face :
L’entretien est un est outil très privilégié en sociologie et en sciences humaines de
manière générale. L’entretien en sociologie est motivé par le chercheur contrairement à
un domaine comme la psychiatrie, la psychologie clinique ou la psychanalyse. Cette
posture particulière invite à ce que le chercheur puisse intéresser ses enquêtés afin de
mobiliser et leur entière participation à la recherche.
Un paramètre à prendre en compte est le caractère non contraignant de l’entretien.
Non seulement, on doit leur plein consentement, mais ils doivent se sentir actifs afin
d’éviter d’avoir des informations falsifiés.
L’échantillon n’est pas à définir au préalable. Il doit se faire au fur et à mesure de
l’avancée du travail. Ce sont les données recueillis qui vont freiner l’échantillonnage.

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