Chapitre 02
Chapitre 02
Chapitre 02
HANSALI
ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
ECONOMIE MONETAIRE ET TECHNIQUES BANCAIRES
Analyser la demande de monnaie revient à examiner les principales raisons pour lesquelles les
agents économiques la détiennent. Ainsi plusieurs approches théoriques ont expliquées les
fondements et les motifs profonds de la détention de la monnaie et la relation entre celle-ci et
l’activité économique. On en distingue les trois approches suivantes qui seront mis en exergue le
long de deux sections de ce chapitre :
L’approche classique de la monnaie ;
L’approche Keynésienne de la monnaie ;
L’approche des monétaristes.
Pour les économistes classiques, les phénomènes monétaires n’ont pas d’incidence sur les
conditions de l’échange. La monnaie est un « voile » derrière lequel « les biens s’échangent
contre des biens » (loi de Say)1.
Une seconde constatation devait être formalisée par Irving Fisher dans la théorie quantitative
de la monnaie, au terme de laquelle le stock de monnaie ne détermine que le niveau général des
prix : la masse monétaire (M) multipliée par sa vitesse de circulation (V) est égale au volume de
production (T) multiplié par le niveau général des prix (P)2. Cette théorie suppose que V est stable
et que T, déterminé par les facteurs de production disponibles et la productivité de ces facteurs,
constitue également une variable exogène3. En conséquence, toute variation de M se traduit
directement par une variation de P.
Dès lors, toute augmentation de la masse monétaire que n’accompagne pas une hausse de la
production, se traduit essentiellement par de l’inflation et, réciproquement, il est possible de
lutter contre l’inflation en restreignant la masse monétaire, sans conséquence sur le niveau réel
de la production.
En réaction aux politiques de restriction monétaire mises en œuvre lors de la crise de 1929, dont
il jugeait les conséquences catastrophiques, Keynes allait s’inscrire en faux contre la théorie
classique, estimant notamment que :
la monnaie peut être désirée pour elle-même (les motifs de spéculation et de
précaution s’ajoutent au motif de transaction pour déterminer la demande de monnaie),
ce que désigne le concept keynésien de « préférence pour la liquidité » ;
les prix sont fixes à court terme ;
l’offre ne crée pas sa propre demande mais dépend de la demande anticipée par les
entrepreneurs (concept de demande effective).
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La monnaie est considérée donc comme un instrument actif ayant ses fonctions propres, et non
plus comme un simple intermédiaire neutre d'échange de produits. Cette conception keynésienne
de la fonction de la monnaie est différente de celle des auteurs classiques et néo-classiques.
En outre la théorie keynésienne montre que la politique monétaire peut s’avérer
indispensable pour parvenir au plein emploi, auquel les lois du marché n’y conduisent pas
spontanément.
Dans une situation de sous-emploi, il convient d’accroitre la quantité de monnaie pour que les
taux d’intérêt baissent et que, par conséquent, l’investissement augmente, jusqu’à ce que le plein
emploi soit réalisé. Cet enchainement n’est pas préjudiciable à l’épargne, celle-ci ne dépendant pas
des taux d’intérêt, mais du revenu.
Toutefois, dans des conditions exceptionnelles il arrive que la politique monétaire soit inefficace.
Dès lors que le taux d’intérêt a diminué jusqu’à un certain seuil, la préférence pour la liquidité
devient absolue et l’augmentation de la quantité de monnaie ne se traduit plus par une baisse des
taux d’intérêt. Cette situation est connue dans la théorie keynésienne sous la désignation de «
trappe à liquidités »4 .
4 Menace qui, d’ailleurs, conduit Keynes à accorder plutôt sa préférence à la politique budgétaire.
5 Dans l’analyse de Milton Friedman, l’illusion monétaire résulte du fait que les agents font des erreurs d’anticipation qu’ils ne
corrigent que progressivement : il s’agit des « anticipations adaptatives ».
6 Théorie popularisée par Robert Emerson Lucas.
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