F Challenges
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Conseil
des ressources humaines
du secteur culturel
Cultural
Human Resources
Council
G É R E R L E S P R O B L È M E S E T L E S C O N F L I T S
Note : Chaque fois que le masculin apparaît dans le présent document, il s'applique en fait à tous les genres.
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Les problèmes et les conflits sont courants dans les organismes culturels étant donné le
manque flagrant de ressources, le personnel sous-payé et débordé de travail, la lourdeur
de l’administration qui prend le dessus sur les priorités artistiques et les tensions possibles
entre la gestion et le conseil d’administration.
Nous nous arrêtons rarement pour analyser les façons de régler un conflit1. Ils peuvent
vous donner l’occasion d’innover et de créer un milieu de travail extrêmement productif,
c’est pourquoi il est important d’analyser comment vous réglez vous les régler. Si vous
vous dérobez devant un conflit, vous manquez une chance de profiter des techniques
coopératives de résolution de conflits pour éliminer les obstacles et créer un milieu de
travail stimulant et productif. En tant que gestionnaire de la culture, vous aurez peut-être
à gérer et à régler des conflits avec vos employés, vos supérieurs, vos collègues gestionnaires,
le conseil d’administration ou des mécènes. Dans les lignes directrices que nous vous
présentons, nous mettons l’accent sur la résolution des conflits et des problèmes que
vous vivez avec ces différents groupes. Mais les concepts s’appliquent également quand
vous servez de médiateur entre deux personnes dont les objectifs et les besoins varient.
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Note : Parce qu’il y a toujours un élément de conflit — même minime — dans tout problème relié à une autre personne, nous
utiliserons le terme « conflit » pour désigner à la fois un conflit ou un problème.
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Conseil : Ne faites pas trop vite le choix de vous adapter. Soyez prudent avant
de dire des choses comme : « Cela n’a pas d’importance pour moi » ou « Comme
tu voudras ». Afin d’être satisfaits tous les deux du résultat, vous devez sentir
que vous avez pris consciemment une décision proactive qui répondra aux
besoins de l’autre. L’autre doit également se rendre compte que vous avez cédé
sur un point important pour résoudre le conflit. Ainsi, il vous percevra comme
une personne coopérative plutôt que faible. Cela vous permettra également, à
l’avenir, de demander à cette personne d’être aussi réceptive à vos besoins que
vous l’avez été vous-même.
Conseil : L’évitement est souvent la meilleure réaction initiale quand vous n’êtes
pas préparé. C’est une bonne stratégie à court terme pour gagner du temps et
comprendre comment gérer la situation. Vous pourriez, par exemple, fixer un
rendez-vous pour discuter de la question et retarder ce moment le plus possible
dans un délai acceptable pour l’autre. Cela vous donnera le temps d’analyser
quelle approche vous pourriez prendre pour résoudre le conflit ou à tout le
moins de vous préparer à la rencontre. Si l’autre personne a un délai précis,
l’évitement pourrait vous avantager. Elle sera sans doute plus portée à être
raisonnable et à faire preuve de bonne volonté si son échéancier est serré.
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Pour collaborer, il faut se faire confiance mutuellement. Il faut aussi que la solution créative
à un problème profite aux deux parties et que chacun possède de bonnes capacités de
communication et des habiletés à résoudre des problèmes. De tous les styles de gestion
de conflit, c’est la collaboration qui exige le plus de temps et d’énergie. Utilisez-la lorsque
le résultat et la relation ont une grande importance pour chacun de vous.
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Bien que chacun des cinq styles de gestion de conflit soit valable et pertinent
dans des situations données, nous mettrons surtout l’accent sur la manière de
régler les conflits en collaborant.
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Bâtir la collaboration
« Il faut être deux pour collaborer. » En moyenne, moins de la moitié des personnes se
classent comme des collaborateurs dans les situations de conflit et moins du tiers sont
classées comme des collaborateurs par les autres. Cela signifie que, dans la majorité des
conflits, au moins une des personnes ne collabore pas naturellement. Toutefois, dans la
majorité des milieux de travail du domaine de la culture et dans les conflits personnels,
la collaboration est le style le plus productif. Vous vivrez donc des conflits dans lesquels
la collaboration n’est pas le style préféré de l’autre, ni le vôtre. Votre défi sera alors de
reconnaître la dynamique de ce qui se passe, de modifier l’approche de résolution et de
faire votre possible pour atteindre la collaboration.
Cela est important puisque dans toute situation où vous vous préoccupez à la fois du résultat et de
la relation, la collaboration est de loin le style le plus approprié. Les autres approches ne produiront
pas un résultat aussi positif. Comme il y a de fortes chances que la collaboration ne soit
naturelle ni pour l’un ni pour l’autre, vous devez le reconnaître et travailler conscien-
cieusement à l’obtenir. Cela demandera de l’énergie, de la coopération et du temps,
mais les résultats apporteront du succès et de la satisfaction à chacun. Voici une liste
de techniques favorisant la collaboration :
1. S’assurer que l’autre personne nous fait part de ses besoins et de ses objectifs.
Comprendre mutuellement ses besoins et ses objectifs est essentiel pour une
bonne collaboration. Demandez toujours à l’autre ce qu’il veut et ce dont il a
besoin. Expliquez ce que vous voulez et ce dont vous avez besoin. Répétez votre
but afin de vous assurer que les besoins et les objectifs de chacun soient atteints.
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4. Dire clairement que vous voulez régler le problème par la collaboration avant
de commencer à discuter pour trouver des solutions. Si l’autre personne veut
à tout prix un engagement avant de partager l’information pertinente et de
choisir ensemble une approche de solution, prenez un peu de recul et ramenez
la discussion sur une autre voie. Expliquez que vous ne voulez pas étudier des
solutions sans avoir pu analyser le problème plus à fond. Répétez que vous
croyez fermement au processus de collaboration et que c’est cette approche
qui vous conviendra le mieux à tous les deux.
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Suivre ces lignes directrices devrait vous aider à obtenir des résultats positifs et satis-
faisants. En acquérant différentes habiletés de gestion de conflit, vous pouvez aborder
chaque situation en étant conscient des gestes qui vous permettront d’atteindre la
meilleure solution possible.
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Si vous avez répondu « Oui » à la plupart ou à toutes les questions de 1 à 4, votre relation
à long terme avec l’autre personne est sans doute assez (très) importante pour vous.
Pour décider quel style de gestion de conflit adopter, analysez vos réponses — jumelées
avec votre propre jugement — par rapport aux énoncés suivants :
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Il est difficile de bien gérer des conflits si les deux personnes ne possèdent pas de bonnes
habiletés de communication. Ces habiletés nous donnent davantage d’outils pour nous
aider à naviguer dans le processus de résolution de conflit. Travaillez votre mode de
communication en tête-à-tête autant que vos capacités à gérer les conflits.
La plupart des conflits ne présentent pas les conditions idéales pour exercer ses habiletés
de communication. À l’approche d’une première, du vernissage d’une exposition importante
ou du lancement d’une nouvelle production, tout le monde peut être stressé et préoccupé
par ses propres responsabilités. Que pouvez-vous faire dans de telles circonstances en
tant que gestionnaire ? Il existe des règles de communication de base qui peuvent vous aider
à obtenir des solutions satisfaisantes dans la plupart des situations de conflit. Les voici :
Une atmosphère de défensive est créée lorsque les deux personnes commencent à se critiquer
l’une l’autre, prennent des airs de supériorité ou essaient de contrôler l’autre. La défensive
influence le processus de communication. Les deux personnes partagent moins d’infor-
mation, se font moins confiance et sont en général moins efficaces dans la résolution du
problème.
Une atmosphère de solidarité est créée lorsque les personnes essaient toutes les deux d’entrer
dans le monde de l’autre et voient les choses selon la perspective de l’autre. Dans cette
atmosphère, les personnes s’écoutent mutuellement et essaient de satisfaire les besoins de
chacun. L’atmosphère de solidarité favorise particulièrement la résolution de conflits difficiles.
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Demeurer ferme
La façon dont nous influençons les autres peut se diviser en trois grandes catégories :
agressive, passive et ferme. Les approches agressives sont dominatrices, envahissantes
et centrées sur soi-même. Les stratégies passives sont accommodantes et centrées sur les
excuses et l’oubli de soi. Les stratégies de fermeté sont ouvertes, directes et réceptives.
La difficulté des approches passive et agressive repose dans le fait qu’elles ne tiennent
compte des besoins que d’une seule personne. L’agressivité ne laisse pas de place aux
intérêts de l’autre et la passivité nous fait ignorer nos propres besoins. Les deux
approches peuvent donner des résultats moins que satisfaisants.
Demeurer ferme est la meilleure façon de vous assurer que vos besoins seront entendus et
satisfaits. De plus, puisque demeurer ferme signifie être ouvert et réceptif aux préoccupations
des autres, utilisée par les deux personnes, cette approche facilitera l’atteinte d’un résultat
où les deux personnes gagneront. Demeurer ferme lorsqu’on est confronté à une personne
difficile dans une situation de conflit est bien sûr plus facile à dire qu’à faire. Mais il est
important de se rappeler qu’il s’agit d’une habileté de communication majeure.
Écouter activement
Vous devez vous concentrer sur l’écoute active pour bien comprendre les intentions de
l’autre et la signification de ce qu’il dit. Cela peut sembler facile, mais imaginez la difficulté
d’écouter quelqu’un d’autre quand tout ce que vous entendez dans votre tête est le son
de vos émotions et des arguments que vous préparez. L’écoute et la parole semblent
être des habiletés qui se pratiquent séparément. Tous les programmes de perfection-
nement en gestion des deux dernières décennies ont tenté d’aider les gestionnaires à
améliorer ces habiletés. Malgré cela, peu de gens réussissent à bien écouter les autres.
L’écoute active consiste en quelques éléments que chacun peut apprendre et mettre en
pratique. Voici quelques-uns de ceux que nous considérons comme importants :
• Utilisez le langage corporel pour montrer à l’autre que vous essayez d’écouter.
Regardez-le dans les yeux, penchez-vous légèrement vers lui et gardez le silence
jusqu’à ce qu’il ait fini de parler.
• Concentrez-vous à clarifier ce que l’autre personne est en train de dire plutôt
que de penser à ce que vous allez répondre.
• Essayez de résumer et de paraphraser le message de l’autre personne de temps
en temps, particulièrement si le message est long et émotif. Ne le faites pas trop
souvent, cela pourrait être irritant. Mais faites-le si vous n’êtes pas sûr d’avoir
bien compris ce que l’autre a dit.
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Comment savoir que l’autre personne est vraiment prête à commencer à discuter sérieusement
pour résoudre le conflit ? Si vous observez les signaux non verbaux, vous n’aurez pas
besoin qu’on vous le dise. Vous saurez que l’autre personne est prête, par exemple,
lorsqu’elle arrêtera de fouiller dans ses notes, d’avoir des conversations parallèles avec
d’autres personnes ou qu’elle prendra une position d’attente. Comment savoir que
l’autre personne commence à résister à vos suggestions ? Une grimace, le croisement
des jambes ou des bras, une main serrée sur un crayon peuvent parler très clairement.
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tant que gestionnaire, toutefois, si vous voulez être efficace dans la résolution de conflit,
vous devez étudier le comportement non verbal et y réagir de façon appropriée.
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Si vous vous retrouvez dans une telle situation et que vous êtes en colère, donnez-vous
(ainsi qu’à l’autre) du temps pour vous calmer avant d’agir. Vous devez ensuite décider
si cela vaut la peine d’essayer de changer le comportement de l’autre personne. Quelle
charge de travail cela représente-t-il ? Le résultat sera-t-il positif ? Y a-t-il des risques ?
Vous devrez peut-être accepter que certaines personnes ne veuillent pas ou ne soient
pas capables de changer comme vous le voulez. Si c’est le cas, vous devez vous concentrer
sur les changements que vous pouvez faire et les étapes que vous devez franchir pour
faire face à ce type de comportement.
1. Déterminez très clairement quels sont les comportements qui vous agacent,
pas les valeurs sous-jacentes à ces comportements (on a tendance à résister au
changement de nos valeurs). Concentrez-vous sur le comportement, pas sur la
personne.
5. Appliquez la résolution.
En résumé, les études sur les conflits réels indiquent que beaucoup de personnes, sinon
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toutes, trouvent difficile de résoudre des conflits d’une manière qui améliore les rela-
tions. Mais c’est un objectif louable à poursuivre. Cela est possible en reconnaissant les
approches appropriées, en les utilisant pour résoudre un conflit et en travaillant à
améliorer ses habiletés de communication tel que décrit plus haut.
Conseils
• Faites la distinction entre les personnes et les problèmes; rappelez-vous
que le problème c’est le résultat ou la relation, pas les personnes elles-mêmes.
• Reconnaissez les différences et appréciez-les.
• Soyez flexible par rapport au point de vue et au style de travail de l’autre
personne.
• Acceptez qu’une opinion ou qu’une approche différente est simplement
différente et non pas mauvaise. Rappelez-vous qu’il existe des différences
dans les styles de pensée.
• Évitez les étiquettes négatives.
• Soyez flexible.
• Concentrez-vous sur les résultats plutôt que sur les points de vue personnels.
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Remerciements
Le présent module est l’un des six outils de gestion des ressources humaines produits
pour le secteur culturel. Un deuxième volet du projet a permis de produire un rapport
sur les meilleures pratiques de gestion des ressources humaines dans le secteur culturel.
Partenaires
Ce sont le Conseil des carrières culturelles de l’Ontario et le Conseil des ressources
humaines du secteur culturel qui ont trouvé les fonds pour entreprendre ces projets.
Ces derniers ont été effectués en partenariat avec l’Association des musées de l’Ontario,
la Guilde canadienne des réalisateurs — Ontario et la Professional Association of
Canadian Theatres.
Les partenaires tiennent à remercier les personnes suivantes de leur précieuse contribution
à l’un ou l’autre des projets.
Comité de direction
Susan Annis, Directrice générale, Conseil des ressources humaines du secteur culturel
Bob Johnston, Directeur général, Conseil des carrières culturelles de l’Ontario
Susan Cohen, Directrice de programme, Programme de projets en ressources humaines
Marcus Handman, Directeur général, Guilde canadienne des réalisateurs — Ontario
Marie Lalonde, Directrice générale, Association des musées de l'Ontario
Lucy White, Directrice générale, Professional Association of Canadian Theatres
Participants
Tammy Adkin, London Regional Childrens’ Museum
Jeff Alexander, Vancouver Symphony
David Baille, Opéra Atelier
Trisha Baldwin, Tafelmusik Baroque Orchestra
Colleen Blake, Shaw Festival
Michel Blondeau, Ecentricarts
Louise Boucher, Conseil québécois des ressources humaines en culture
Bill Boyle, Harbourfront
Anna Bradford, Ville de Hamilton
Mike Bregazzi, Calgary Philharmonic
Dean Brinton, Foundation for Heritage and the Arts, Nova Scotia
John Brotman, Conseil des arts de l’Ontario
Laura Brunell, American Federation of Musicians
Catherine Carleton, Kitchener Waterloo Symphony
Lindy Cowan, Compagnie d'opéra canadienne
Nancy Coy, Theatre for Young People
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Consultants
Clark Reed et ses associés de NetGain Partners Inc., une équipe de spécialistes en gestion,
en développement et en ressources humaines qui aide les organisations culturelles, ainsi
que d’autres organisations publiques et sans but lucratif à atteindre leurs objectifs
immédiats et à long terme.
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Merci
La réalisation de ces projets a été rendue possible grâce au soutien des organismes suivants :
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