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Communication Synthétisée

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Synthèse de ma communication:Les sciences humaines et

sociales à l’épreuve de l’IA dans les pays du Sud

Je commence en empruntant à Jacques Ellul le titre évocateur de son livre


de 1954, "La technique ou l’enjeu du siècle". Si le sociologue français
parlait de l’Informatique, je parlerai de l’Intelligence Artificielle, l'enjeu
majeur de notre 21e siècle, susceptible de modifier nos mœurs et de
bouleverser nos modes de pensée et d’apprentissage
Les enjeux de l’IA sont accentués dans les pays du Sud, marqués par un
taux élevé d'illettrisme, de chômage et une infrastructure numérique
limitée et où , l’IA a fait une pénétration rapide, non voulue et non
maîtrisées. et ce pour plusieurs raisons qu’il serait long de les énumérer
toutes et dont je me contenterai d’en citer quelques unes ; un taux élevé
d'illettrisme, de chômage et une infrastructure numérique limitée.
Face à ces enjeux les sciences humaines et sociales (SHS) sont appelées à
jouer un rôle cruciale en mettant à contribution toutes les ressources dont
elles disposent pour nous aider à mieux comprendre cette « force
transformatrice » et nous montrer les meilleures voies possibles pour en
tirer profit avec les moins de dégâts possibles. Car, l’IA comme toute
invention humaine peut faire du bien comme elle peut faire du mal,
Car, une IA, intentionnellement mal utilisée et mal orientée, et je mets
trois traits sous l’adverbe intentionnellement, pourrait être une arme
de destruction massive comme l’a démontré Cathy O’ Neil, dans son livre
« Weapons of math destruction. How Big Data Increases Inequality
and Threatens Democracy » qui a été traduit en français en «
Algorithmes, la bombe à retardement »
L’auteure, qui a délaissé le monde universitaire au profit de la finance a
fait passer les mathématiques de la théorie abstraite à la pratique pour
découvrir que les mathématiques, qui étaient sa passion et sa vocation,
combinées à des nouvelles technologies et utilisées à mauvais escient,
sont profondément liées aux problèmes et aux malheurs du monde et
même en constituent la source de pas mal d’entre-eux.
Comment cela ? C’est que Les modèles algorithmiques de l’IA traitent
une multitude de statistiques et aboutit à la probabilité d’une prise de
décision arbitraire et biaisée dans tous les domaines de la vie creusant et
consolidant les inégalités sociales et la discrimination raciale. C’est à quoi
a voulu alerter, elle aussi, dans le même ordre d’idées, Virginia Eubanks
dans son livre « Automating Inequality: How High-Tech Tools Profile,
Police, and Punish the Poor » qu’on peut traduire par « Automatisation des
inégalités : comment les outils de haute technologie profilent, contrôlent et
punissent les pauvres »
L’auteure y soutient l’idée que «la prise de décision automatisée n’est
jamais véritablement transparente parce qu’elle est enracinée dans les
préjugés et les présupposés de ses concepteurs. ».
Elle en donne pour preuve le système mis en place par l’État de
l’Indiana aux États Unis d’Amérique pour automatiser l’éligibilité des
candidats aux programmes d’assistances publiques de l’État , un système à
risque, basée sur des préjugés et générant des inégalités consacrant ainsi
l’idée que la technique ne remplace pas la justice. Mais, bien au contraire
elle lui substitue l’injustice.
Face à ces erreurs ou dérives d’une utilisation mal intentionnée qui
peuvent causer des dégâts considérables à celles ou ceux qu’on peut
appeler les victimes de l’IA, les SHS doivent jouer un rôle de régulation
et de formation.
Pour ce qui est de la régulation, des législations réglementant l'IA existent
dans certaines régions, telles que l'Algorithmic Accountability Act aux
États-Unis et la loi européenne sur l'intelligence artificielle. Les deux
législations présentent des différences. En effet si la loi américaine se
concentre principalement sur la réglementation de l'IA en relation avec les
processus décisionnels ciblant les grandes entreprises technologiques ,
comme les GAFA, la loi européenne, au contraire, adopte une approche
plus large, visant à réglementer les systèmes d'IA en général.
Cependant on peut s’interroger sur l’absence de telles législations dans les
pays du Sud ( pays arabes, africains , asiatiques et Sud américains) où il
serait urgent et nécessaire d’élaborer d’un code voire une constitution
de l’IA. Une idée à suivre et à creuser par les juristes et autres
professionnels des SHS et pourquoi pas la mise en place d’un
enseignement de droit de l’IA dans les facultés de droit et autres
établissements universitaires concernés.
On touche là à un autre volet des rôles que peuvent jouer les Sciences
humaines et sociales face à l’IA, celui de la formation, un rôle capital pour
pallier au manque de compréhension de cet outil de haute technologie
qu’on utilise sans jamais le connaître et qu’on manipule sans jamais le
maîtriser. Car sans sans cette compréhension, il nous serait difficile, nous
individuellement et nous collectivement, d’assumer notre transition
numérique et à faire entrer dans nos habitudes l’Intelligence artificielle.
Ce sont ces rôles de régulation et formation, entre-autres interactions des
SHS avec l’IA, dont j’ai parlé dans la deuxième partie de ma
communication écrite.
L’interaction entre les SHS et L’IA peut se faire de deux manières :
externe ou de dehors, étudiant les impacts sociaux, et interne, ou de dedans
considérant l'IA comme un objet d'étude à part entière.
Cette interaction offre des opportunités aux chercheurs d'utiliser l'IA dans
leurs travaux, tout en générant des défis, notamment éthiques.
Dans cette partie, j’ai aussi évoqué quelques utilisations de l’IA dans les
sciences humaines et sociale. Ainsi, dans le domaine de l'éducation, L'IA,
à travers des systèmes d'apprentissage automatisé, adapte les programmes
éducatifs en fonction des besoins individuels, transformant ainsi notre
approche de l'enseignement. Cela peut être bénéfique, mais pose aussi des
questions sur la personnalisation excessive, risquant de restreindre la
diversité des connaissances.
Dans le domaine de la publicité en ligne, l'IA analyse nos préférences et
crée des bulles de filtrage, modifiant nos comportements d'achat et
d'interaction sociale. Des recherches montrent que cela peut créer des biais
cognitifs, limitant l'exposition à de nouvelles idées et influençant nos choix
sans que nous en soyons toujours conscients.
Un exemple plus profond se trouve dans le domaine de la santé mentale.
L'IA peut aider à détecter les signes précurseurs de troubles mentaux en
analysant des modèles complexes de comportement. Cependant, cela
soulève des préoccupations éthiques majeures liées à la confidentialité et à
la stigmatisation.
Quant aux recherches spécifiques, citons l'étude de Shoshana Zuboff sur le
"capitalisme de surveillance", où elle explore comment les grandes
entreprises utilisent l'IA pour collecter et exploiter nos données
personnelles, façonnant ainsi nos comportements d'une manière souvent
intrusive et indésirable.
En conclusion, ces exemples illustrent comment l'IA peut remodeler nos
vies de manière insidieuse. Les sciences humaines et sociales jouent un
rôle crucial en analysant ces changements. Les recherches spécifiques,
telles que celles de Zuboff, offrent un aperçu approfondi des impacts de
l'IA sur nos sociétés.
Dans la première partie, et contrairement à une idée répandue qui suppose
que l’IA est une affaire des sciences dures j’ai mis en évidence
l’importance des Sciences humaines et sociales dans la genèse et la
gestation de l’IA à travers l’apport de trois disciplines qui ont accompagné
sa naissance, à savoir, la philosophie, la linguistique et la psychologie.
En conclusion reprenant les mots de Cédric Villani, il faut "donner un sens
à l’intelligence artificielle", Les SHS sont essentielles pour encadrer cette
technologie, nous donnant l'espoir que, bien régulée, l'IA apportera des
progrès considérables
ET pour terminer je reprends les mots de Jacques Ellul qui disait l, je cite :
« Nous sommes à un tournant décisif de l’histoire humaines ». fin de
citation,Le défi nous est lancé sauront nous le relever ?

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