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Les sportives, ces oubliées de l'histoire.
La fin de la seconde guerre mondiale a été marquée par la naissance du mouvement de
décolonisation. Le sport en est devenu le porte-drapeau, et notamment le sport féminin. Les sportives algériennes n'ont pas été en reste ... Si l'histoire de la Révolution retient les noms de Lalla Fatma N'soumer, Hassiba Ben Bouali ... et autres symboles de la résistance au féminin, il n'en est pas de même pour celles qui se sont fait une place dans le monde sportif, balayant ainsi les préjugés et les barrières sexistes et sectaires. Il est évident qu'à l'époque, les femmes algériennes étaient dans l'impossibilité de pratiquer le sport. Emancipée, la femme algérienne a fini par défrayer la chronique en imposant sa présence dans des espaces sportifs censés être ceux de l'homme. Il existe peu d'écrits sur le sport féminin du temps de la Révolution. Toutefois, plusieurs femmes algériennes ont pratiqué le sport et laissé leurs empreintes dans diverses associations sportives. En 1940, l'apparition des premières sportives algériennes s'est traduite par l'intégration de quelques filles dans des clubs européens, particulièrement dans la discipline du basket-ball. La natation a été le deuxième sport révélateur de la pratique féminine. Ainsi, de jeunes nageuses ont fortement prouvé leur puissance dans le monde des petits bassins, en l'occurrence Souilem à Oran, Ali Khodja à Alger, Saïda Benlhadj à Constantine ... En 1950, une certaine Bensalem deviendra la première fille licenciée dans le sport scolaire, en saut en hauteur. Dans son club, Salima Sahraoui pratiquait l'athlétisme et était douée dans trois spécialités : saut en hauteur, saut en longueur et les haies. Quelques temps plus tard, ce sont les sœurs Korsi, Kassoul et Baatouche qui pratiqueront le volley-ball, tandis que Leïla Skander et Nacéra Bouzerar perceront en athlétisme. Dans une discipline qui requiert de l'endurance, de la force et de la résistance comme le cyclisme, on trouvera, au début des années 1950, Blalta Kheïra - Messabihi, qui était la seule musulmane pratiquant le cyclisme. Elle profitera de sa notoriété pour jouer le rôle de messagère au profit du F.L.N: à moto et à bicyclette, elle transportera les armes et les médicaments, jusqu'au jour où elle sera arrêtée, en 1958. A sa libération en 1959, elle continuera son activité de militante en tant qu'aide-soignante à Bouhnifia. Le rôle novateur des Algériennes dans la lutte de Libération Nationale a nourri l'espoir d'une redéfinition de leurs positions familiale, culturelle, sociale et politique dans l'Algérie post- indépendante. Le sport fut un moyen d'affirmation identitaire tout au long de la période coloniale puis un des domaines qui a contribué à faire connaître la cause algérienne pendant la lutte de Libération Nationale grâce à la prestigieuse équipe du F.L.N. En définitive, le sport fut un acte politique, un mouvement de mobilisation contre le colonialisme mais également une véritable école de nationalisme, de fraternité, de solidarité et de militantisme. D'après la revue El Djeich N° 544, novembre 2008