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HOUSSEM SABRI

Graphes et Optimisation

2ème année

LISI  LSI
Institut Supérieur des Sciences Appliquées et de Technologie de Sousse
A.U. 2023-2024

22
8 décembre
novembre2023
2023
Table des matières

1 Les graphes 3
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Graphes non orientés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Graphes orientés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Opérations et quelques types de graphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Représentation d’un graphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.1 Listes d’adjacences (ou de succession) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.2 Matrices d’adjacence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.3 Matrice d’incidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

2 La connexité 11
2.1 Les chaînes et les cycles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2 Graphe connexe, eulérien, hamiltonien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Arbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.1 Codage et décodage d’un arbre – Prüfer code . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3.2 Arbre couvrant de poids minimum – ACM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3 Les algorithmes de base 20


3.1 Parcours en profondeur (DFS) / largeur (BFS) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.2 Recherche des chemins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2.1 Matrice d’adjacence et nombre de chemins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2.2 Plus court chemin et l’algorithme de Dijkstra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.3 Problèmes d’ordonnancement et chemin critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3.1 Algorithmes de tri topologique et de chemin critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

4 Programmation linéaire 27
4.1 La méthode simplexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.1.1 Solution de base admissible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.1.2 L’algorithme du simplexe avec la méthode des tableaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.1.3 Initialisation - Phase I du simplexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.2 Dualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2
C HAPITRE 1

Les graphes

L’exemple classique pour introduire la théorie des graphes est le problème des ponts de Königsberg, étudié par
Euler en 1736. Quel itinéraire doit-on suivre pour traverser chaque pont exactement une fois ? Une telle prome-
nade n’existe pas, et c’est Euler qui donna la solution de ce problème en caractérisant les graphes que l’on appelle
aujourd’hui eulériens.

A e5
e1 e2
e7
B D
e3 e4
C e6

F IGURE 1.1 – Les ponts de Königsberg

Les graphes introduisent une simplification : les régions se transforment en des "points" (aussi appelés noeuds
ou sommet), les ponts se transforment en des lignes (aussi appelées arêtes ou arcs), et ce principe s’applique dès
lors qu’une relation existe entre des objets. Les graphes relèvent de la combinatoire plutôt que de la géométrie (les
intersections, les longueurs, et la forme des arêtes n’ont aucune importance, sauf en ce qui concerne la lisibilité de
la représentation).

1.1 Définitions
Dans la suite, il est toujours supposé que les graphes sont finis, sauf indication contraire.

1.1.1 Graphes non orientés


Définition 1.1: Graphe

Un graphe G est un couple d’ensembles (V, E ) où l’ensemble E est une partie de V {2} des pairs non ordon-
nées de V . V est l’ensemble des noeuds (Vertices en anglais) et E c’est l’ensemble des arêtes de G (Edges en
anglais). Lorsque e = {x, y} est une arête, on dit que x, y sont les extrémités de cette arête, que e est incidente
en x et en y. On joint x et y par un trait et on dit que x, y sont adjacents (ou voisins). On note aussi e = x y ou
encore e = (x, y) (attention, dans ce cas : (x, y) = (y, x)).
Si G est un graphe alors, on note par V (G) l’ensemble de noeuds et par E (G) l’ensemble des arcs.

Remarque 1.
— Une arête e = {x, x} s’appelle boucle.
— Dans un graphe, il peut exister des arêtes parallèles (on parle donc de multigraphe).
Dans l’exemple des ponts on a : e 1 = e 2 = (A, B ).

3
4 Chapitre 1. Les graphes

— Un graphe est dit simple s’il ne comporte ni arêtes multiples ni de boucles, c’est-à-dire chaque paire de nœuds
distincts est reliée par au plus une arête, ou encore E (G) ⊆ P2 (G).

Dans la plupart des cas, les graphes sont considérés comme simples par défaut.

Définition 1.2: ordre – taille – degré

Soit G = (V, E ) un graphe.


1. On appelle ordre d’un graphe noté v(G) le nombre de ses sommets :

v(G) = |V |

2. On appelle taille d’un graphe noté e(G) le nombre de ses arêtes :

e(G) = |E |

3. Le degré (ou valence) d’un sommet x noté d (x) est le nombre d’arêtes contenant x. (Attention ! Une
boucle sur un sommet compte double).
Si on note par Γ(x) l’ensemble des voisins de x, i.e.

Γ(x) = {y ∈ V : x y ∈ E }

alors, si G est simple, on a :


d (x) = |Γ(x)|

Example 1.1 (Graphe complet)


Un graphe d’ordre n est dit complet noté K n si chaque sommet du graphe est relié directement à tous les
autres sommets, i.e. E (K n ) = P2 (V (K n )).
Représenter graphiquement K 3 , K 4 , k 5 . Calculer la taille de K 3 , k 4 , . . . K n .

Example 1.2 (Graphe biparti)


Un graphe G = (V, E ) est dit biparti si son ensemble de sommets V = V1 ∪V ˙ 2 , i.e. peut être divisé en deux
sous-ensembles disjoints V1 et V2 tels que chaque arête ait une extrémité dans V1 et l’autre dans V2 .
Si ∀x ∈ V1 , ∀y ∈ V2 ; x y ∈ E , alors G est dit biparti complet noté K n,m où n = |V1 | et m = |V2 |.

b1 b2 b3

a1 a2 a3 a4

F IGURE 1.2 – Un graphe biparti

Théorème 1.1 Lemme des poignées de main – Handshaking lemma


Soit G un graphe alors, on a : X
d (x) = 2e(G)
x∈V (G)

Dans ce théorème d (x) est le nombre de personnes à qui x serre la main et e(G) le nombre total de poignées
de mains.
H. SABRI 5

Preuve.
P
• Méthode simple Il y en a d (x) arêtes en un sommet x fixé. Pour tout les sommets cela fait donc x∈V (G) d (x).
Mais avec cette manière chaque arête est comptée deux fois, une fois à chacune de ses extrémités, d’où le
résultat en divisant par 2.
• Preuve par double dénombrement On pose

Z = {(x, e) ∈ V × E : x ∈ e} ⊆ V × E

et les deux projections :


p: Z →V et q : Z →E
(x, e) 7→ x (x, e) 7→ e
L’idée est de calculer |Z | de deux manières différentes. D’abord, on rappelle que si f : A → B est une fonction
quelconque, alors : X −1
| f [b]| = |A|
b∈B

où f −1 [b] désigne l’image réciproque de {b} par f (pourquoi ˙ b∈B f −1 [b] est une union disjointe ?).
S

Ainsi on obtient : X −1 X −1
|Z | = |p [x]| = |q [e]|
x∈V e∈E
−1 −1
Or, |p [x]| = d (x) et |q [e]| = |{x ∈ V : x ∈ e}| = 2. Donc :
X X
d (x) = 2 = 2|E |
x∈V e∈E

Remarque 2.
— Un sommet de degré 0 est appelé sommet isolé.
— Un graphe tel que : ∀x ∈ V, d(x) = k est dit graphe k-régulier.
— Le graphe complet K n est un graphe (n − 1)-régulier.

Exercice 1.1

Montrer que dans un graphe le nombre de sommets d’ordre impairs est toujours pair. En particulier un
graphe k-régulier avec k impaire est un graphe d’ordre pair.

Voici quelques exemples comme application :


1. Est-il possible de relier 15 ordinateurs en réseau de sorte que chacun soit relié à exactement 3 autres ?
2. Une ligue de football comprenant 11 clubs organise un tournoi. Pour gagner du temps on décide que chaque
équipe ne jouera que la moitié des matches possibles. Comment organiser le tournoi ?

Proposition 1.1
Soit G = (V, E ) un graphe (simple) d’ordre n ≥ 2. Alors :

∃u, v ∈ V, u ̸= v : d (u) = d (v)

Preuve. Supposons le contraire, c’est-à-dire ∀u, v ∈ V ; d (u) ̸= d (v). Or dans un graphe (simple) on a toujours d (x) ∈
{0, 1, . . . , n − 1}. Dans ce cas, puisque tous les n sommets ont des degrés distincts, alors il existe une bijection

{d (x) : x ∈ V } ←→ {0, 1, . . . , n − 1}

Donc, il existe un sommet u avec un degré 0, et un sommet v avec degré n −1, donc v est connecté à tous les autres
sommets du graphe, ce qui signifie que u ne peut pas être un sommet isolé, d’où une contradiction.
6 Chapitre 1. Les graphes

1.1.2 Graphes orientés


Les arêtes d’un graphe peuvent être orientées, auquel cas une flèche indique la direction. De tels graphes sont
appelés des graphes orientés ou des digraphes, et une arête (a, b) dans un tel graphe indique que cette arête est
−→ −→
dirigée de sommet a vers b, i.e. (a, b) = ab ̸= (b, a) = ba. D’où la définition :

Définition 1.3: Graphe orienté - digraphe



Un graphe orienté G (ou G ) est un couple d’ensembles (V, E ) où l’ensemble E est une partie de V 2 des pairs
ordonnées de V . E est l’ensemble des arêtes (ou flèches, arcs) de G. Lorsque e = (x, y) est une arête, on dit
que x est l’origine (ou sommet initiale) et y l’extrémité (ou sommet terminale) de e, que e est sortant en x
et incident en y, et que y est un successeur de x tandis que x est un prédécesseur de y. On note l’arête e
par :
e = (x, y) = −
x→
y =x→y

De la même façon, une arête x → x est une boucle. On peut toujours supprimer les boucles pour obtenir des
digraphes simples. Voici l’exemple d’un digraphe G = (V, E ) d’une fonction f : E → E où (x, y) est un arc si et seule-
ment si y = f (x). On l’appelle digraphe fonctionnelle.

0 8 9

16
3 14

10 13
4
12 6

1 2 15
11 5

F IGURE 1.3 – Le digraphe fonctionnelle G f de x 7→ (x 2 + 3) mod 17.

Comme dans les graphes on peut définir les degrés (entrant, sortant) d’un sommet dans un digraphe.

Définition 1.4: indegree - outdegree

Soit G = (V, E ) un digraphe. Pour v ∈ V , on note par :


d + (v) le degré extérieur (sortant - outdegree) du sommet v, c’est-à-dire le nombre d’arcs ayant v comme
extrémité initiale.
d + (v) = |{v → •}|
d − (v) le degré intérieur (entrant - indegree) du sommet v, c’est-à-dire le nombre d’arcs ayant v comme
extrémité finale.
d − (v) = |{• → v}|
On définit le degré : d (v) = d − (v) + d + (v).
Un sommet de degré entrant non nul et de degré sortant nul est appelé puits, tandis qu’un sommet de
degré entrant nul et de degré sortant non nul est appelé source ou racine.

Dans un graphe orienté, les voisins d’un sommet v sont soit des successeurs ou des prédécesseurs. On les notes
par :

Γ+ (x) = Succ(x) = {y ∈ V : x → y ∈ E } et Γ− (x) = P r ed (x) = {y ∈ V : y → x ∈ E }


H. SABRI 7

Si le digraphe est simple (ni boucle ni arcs parallèles) on a :

d − (v) = |Γ− (v)| et d + (v) = |Γ+ (v)|

Proposition 1.2
Soit G un digraphe, alors :
d − (v) = d + (v) = |E |
X X
v∈V v∈V

Preuve. On a

E = ˙ {• → v} = ˙ {v → •}
[ [
v∈V v∈V
d − (v) = d + (v)
X X X X
=⇒ |E | = |{• → v}| = |{v → •}| =⇒ |E | =
v∈V v∈V v∈V v∈V

1.2 Opérations et quelques types de graphes


Une opération sur les graphes permet de construire un nouveau graphe comme résultat de l’opération. Les
opérations courantes sur les graphes sont la suppression, la valuation, l’union, l’intersection et le produit cartésien.

Graphe valué

Tout d’abord, on peut vouloir attribuer des valeurs aux arcs ou arêtes pour tenir compte de contraintes : dis-
tance, coût ...

Définition 1.5: (di)graphe valué

Un (di)graphe valué G = (V, E , w) est un (di)graphe muni d’une application w : E → R. L’application w est
appelée application poids ou coût. On indique sur chaque arête son poids (ou son coût). On note w(x, y)
au lieu de w((x, y)). On convient (même que ceci n’a pas de sens !) que w(x, y) = +∞ si (x, y) ∉ E .

b
3
5 c

1 3 5
a
4
d 3 f
3
3 8
e

F IGURE 1.4 – Un digraphe valué

3Python code : -
Implémenter le digraphe valué précédent avec python. Indice – use chatGPT : how to build a weighted digraph with
python
8 Chapitre 1. Les graphes

Sous graphes

Soit G = (V, E ) un graphe (orienté ou non). Un sous graphe de G est un graphe de la forme G ′ = (V ′ , E ′ ) où
V ⊆ V, E ′ ⊆ E tels que toute arête de E ′ a ses extrémités dans V ′ (ou encore G ′ est aussi un graphe). On a :

• Sous-graphe induit Un sous-graphe G ′ = (V ′ , E ′ ) de G = (V, E ) est appelé un sous-graphe induit de G si :

∀x, y ∈ V ′ ; (x, y) ∈ E ′ ⇐⇒ (x, y) ∈ E

En d’autres termes, deux sommets de G ′ qui sont connectés dans G, sont également connectés dans G ′ .
• Sous-graphe couvrant Un sous-graphe couvrant G ′ de G contient tous les sommets de G, i.e. V ′ = V .
• G − v Supprimer un sommet v d’un graphe G consiste à supprimer v et toutes ses arêtes incidentes. Le sous-
graphe obtenu de cette opération est noté G − v, i.e.

V ′ = V − {v} et E ′ = E − {(v, y) : (v, y) ∈ E }

De manière similaire, une arête e peut être supprimée (resp. ajoutée) d’un graphe G, et le sous-graphe
résultant est représenté par G −e (resp. G +e). Notez que la suppression d’une arête ne retire pas de sommets
du graphe.
• G − V′ = G[V′ ] On supprimer tous les sommets v ∈ V ′ du graphe G avec les arêtes incidentes. Le sous-graphe
obtenu de cette opération est noté G[V ′ ], i.e.

V (G[V ′ ]) = V − V ′ et E (G[V ′ ]) = E − {(v, y) ∈ E : v ∈ V ′ }

• Clique Une clique C d’un graphe G est un sous-ensemble des sommets de G dont le sous-graphe induit G ′ =
(C , E ′ ) est un graphe complet, en d’autres termes, deux sommets quelconques de la clique C sont toujours
adjacents.
• Stable Un stable – appelé aussi ensemble indépendant (independent set en anglais) est un ensemble de som-
mets deux à deux non adjacents. Donc le sous-graphe induit est sans arcs.

F IGURE 1.5 – L’ensemble des sommets en bleu dans ce graphe est un stable maximal du graphe.

Note : -
Le problème décisionnel de la clique (c’est à dire existe t-il une clique de taille k) est NP-complet. De même la
recherche d’un stable de taille maximum dans un graphe est un problème NP-complet et difficile à approximer.

Exercice 1.2

Trouver un plus grand stable et une plus grande clique du graphe suivant :

7 2 8

3 4

5 1 6

Indice : vérifier le résultat avec networkx.find_cliques(G) et .maximum_independent_set(G) de python.


H. SABRI 9

Opérations binaires

Union L’union de deux graphes G = (VG , EG ) et H = (V H , E H ) est un graphe F = G ∪ H = (VF , E F ) dans lequel

VF = VG ∪ V H et E F = EG ∪ E H

Intersection L’intersection de deux graphes G = (VG , EG ) et H = (V H , E H ) est un graphe F = G ∩ H = (VF , E F )


dans lequel

VF = VG ∩ V H et E F = EG ∩ E H

1.3 Représentation d’un graphe


Il est important de savoir comment représenter les graphes au sein d’un ordinateur. Il ya plusieurs méthodes
selon la nature des traitements que l’on souhaite appliquer au graphe considéré.

1.3.1 Listes d’adjacences (ou de succession)


Soit G un (di)graphe. On suppose que les sommets de G sont numérotés de S 1 à S n . La représentation par listes
d’adjacence de G consiste en un tableau (ou des listes chainées) tel que la ligne i = 1 . . . n correspond au sommet S i
et comporte la liste des voisins/successeurs (ou des prédécesseurs) de ce sommet notée T [S i ]. Les sommets dans
chaque liste d’adjacence sont généralement listés selon un ordre arbitraire.

2 4

F IGURE 1.6 – Un digraphe

La liste d’adjacence de digraphe 1.6 est donc :

1 2 3 4 5
2 3
3 4
4 −
5 1 4
10 Chapitre 1. Les graphes

1.3.2 Matrices d’adjacence


Définition 1.6: Mat. Adjacence

Soit G = (V, E ) un graphe (orienté) d’ordre n. On peut numéroter V = {1, 2, . . . , n}. La matrice d’adjacence
de G est la matrice carrée A = (a i j ) d’ordre n, définie par :
(
1 si (i j ) ∈ E ;
ai j =
0 sinon.

Remarque 3.
1. Si le graphe G est non orienté et simple, alors la matrice A est symétrique avec des 0 sur la diagonale. Pour un
digraphe simple, on a toujours des 0 sur la diagonale, mais la matrice n’est pas symétrique en général.
2. Pour les multigraphes, il peut y avoir des termes diagonaux (pour les boucles) et s’il y a plusieurs arêtes de i à
j , le coefficient de la matrice a i j est le nombre d’arêtes de i à j .
3. Pour un (di)graphe valué G = (V, E , w), on pose :
(
w(i , j ) si (i j ) ∈ E ;
ai j =
∞ sinon.

La matrice d’adjacence de la figure 1.4 est :


 
∞ 5 ∞ 4 3 ∞
∞
 ∞ 3 ∞ 1 ∞

∞ ∞ ∞ ∞ ∞ 5
 
∞ ∞ 3 ∞ 3 3
 
 
∞ ∞ ∞ ∞ ∞ 8
∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞

1.3.3 Matrice d’incidence


Définition 1.7: Mat. Incidence

Soit G = (V, E ) un graphe (simple) d’ordre n et de taille m. On pose V = {v 1 , v 2 , . . . , v n } et E = {e 1 , e 2 , . . . , e m }.


La matrice d’incidence de G est la matrice de type n × m B = (b i j ), définie par :
• Si G orienté 
 1 si e j = v i → • (i.e. v i est l’extrémité initiale de e j ) ;

bi j = −1 si e j = • → v i (i.e. v i est l’extrémité terminale de e j ) ;

0 sinon.

• Si G non-orienté (
1 si v i est une extrémité de e j ;
bi j =
0 sinon.

Exercice 1.3

1. Donner la matrice d’incidence du graphe 1.6.


2. Montrer le théorème 1.1 avec la matrice d’incidence.
C HAPITRE 2

La connexité

Il est important de savoir si on peut suivre un chemin d’un sommet donné à un autre dans un graphe donné.
Cette propriété (de connexité) doit être maintenue dans différents types de réseaux.

2.1 Les chaînes et les cycles

Définition 2.1: (chaine – cycle) (chemin – circuit)

• Graphe non orienté


1. Une chaîne (walk) reliant x à y, notée µ(x, y), est définie par une suite finie d’arêtes consécutives,
reliant x à y, ou encore une séquence de sommets (puisque non multigraphe)

µ(x, y) =< v 0 , v 1 , . . . , v k >

tels que v 0 = x, v k = y et (v i −1 , v i ) ∈ E (G) pour tout i = 1 . . . k. Si x = y la chaîne est dite fermée.


La longueur du chaîne l (µ(x, y)) est le nombre d’arcs dans la chaîne, c’est-à-dire k.
2. Une chaîne élémentaire (a path) si tous les sommets sont distincts. Une chaîne simple (a simple
walk, a trail) est une chaîne ne passant pas deux fois par une même arête, c’est-à-dire dont toutes
les arêtes sont distinctes. Remarquer que : élémentaire =⇒ simple.
3. Un cycle v 0 v 1 . . . v n de longueur n ≥ 3 est une chaîne simple fermée (v 0 = v n ) tel que les sommets
v 0 , v 1 , . . . , v n−1 sont tous distincts. Un graphe sans cycle est dit acyclique.
• Graphe orienté
Dans un graphe orienté, on parlera de chemin au lieu de chaîne, et de circuit au lieu de cycle.

Example 2.1
abxcd xa est une chaîne simple et fermée (non cycle !) de longueur 6 (mais, c’est un graphe eulérien - voir
plus loin). Y a-t-il un cycle de longueur 3, 4 ?
Ï
a b

d c

Remarque 4.
1. On peut pivoter une chaine fermée (l’orienter de manière arbitraire) , i.e.

< v 0 , v 1 , v 2 , . . . , v 0 >=< v k , v k+1 , . . . , v 0 , v 1 , . . . , v k >

11
12 Chapitre 2. La connexité

2. Soient x, y ∈ V . La distance de x à y est définie par :


(
k si le plus court chemin/chaîne de x vers y est de longueur k
d (x, y) =
∞ sinon

On convient que d (x, x) = 0.


3. Le diamètre du graphe la plus grande distance entre deux sommets.

L’observation suivante, bien que très facile à prouver, sera utile.

Théorème 2.1
S’il existe une chaîne du sommet y au sommet z dans le graphe G, où y ̸= z, alors il existe une chaîne élé-
mentaire (path) dans G avec pour premier sommet y et pour dernier sommet z.

Preuve. Soit la chaine


W1 = µ(y, z) = x 0 x 1 . . . x n ; avec x 0 = y et x n = z.

Si les sommets x 0 , x 1 , . . . , x n sont tous distincts, alors W1 est une chaîne élémentaire, et nous avons terminé. Sinon,
il existe x i = x j (i < j ) et on écrit :
W2 = x 0 x 1 . . . x i x j +1 . . . x n .

Alors, l (W2 ) < l (W1 ). Si W2 ne contient aucun sommet répété, alors c’est la chaîne recherché. Sinon, par la même
procédure, il existe W3 (y z−chaîne) tel que

l (W3 ) < l (W2 ) < l (W1 ).

Ce processus doit s’arrêter à un certain stade, car chaque chaîne est plus courte que la précédente et la longueur
ne peut jamais être inférieure à 1

1 < · · · < l (Wk ) < · · · < l (W3 ) < l (W2 ) < l (W1 ).

Ainsi, pour un certain k, Wk ne peut pas être réduit en longueur. Donc, la chaîne Wk ne contient aucun sommet
répété et est donc une y z−chaîne élémentaire (path).

Exercice 2.1

Dans le graphe suivant, construire un path à partir de la chaîne W = v 2 v 3 v 4 v 5 v 6 v 4 v 2 v 8 v 1

v3 v5

v1 v2 v4
v6

v9 v8 v7

Calculer d (v 1 , v 7 ) et le diamètre de G.
3 python : >> G = nx.Graph([(1, 2), (2, 3), (2, 4), ...]) >> nx.diameter(G)

Les cycles fournissent la caractérisation suivante pour les graphes bipartis.


H. SABRI 13

Théorème 2.2
Un graphe est biparti si et seulement s’il ne contient aucun cycle de longueur impaire.

Preuve.
⇒ On suppose que G = U ∪V ˙ est un graphe biparti. Soit W =< x 1 , x 2 , . . . , x 2k+1 , x 1 > un cycle de longueur im-
paire (2k + 1). Si x 1 ∈ U , alors

x 1 ∈ U =⇒ x 2 ∈ V =⇒ x 3 ∈ U =⇒ · · · =⇒ x 2k+1 ∈ U =⇒ x 1 ∈ V .

absurde, d’où le résultat.


⇐ On suppose que G est connexe (car l’union des composantes connexes bipartis est un graphe biparti). Soit
x un sommet de G et on pose :

U = {y ∈ V (G) : d (x, y) est paire} et V = {z ∈ V (G) : d (x, z) est impaire}

S’il existe y 1 , y 2 ∈ U tel que y 1 y 2 ∈ E (G), alors on a :

W1 =< x, . . . , y 1 > est une chaîne de longueur paire = 2k 1


W2 =< x, . . . , y 2 > est une chaîne de longueur paire = 2k 2
=⇒ W3 =< x, . . . , y 1 , y 2 , . . . , x > est un cycle de longueur impaire = 2k 1 + 2k 2 + 1 .

˙ est un graphe biparti.


Donc G = U ∪V

Exercice 2.2

Vérifier si le graphe maison est un graphe biparti. Faire de même pour la grille G 4,4 .

maison grille

2.2 Graphe connexe, eulérien, hamiltonien


Définition 2.2: Graphe connexe

Un graphe est dit connexe si deux points peuvent toujours être joints par une chaîne, i.e.

∀x, y ∈ V (G), d (x, y) < ∞

— Une composante connexe d’un graphe est un sous-graphe induit maximal connexe.
— Un point d’articulation d’un graphe est un sommet dont la suppression augmente le nombre de
composantes connexes.

Par exemple, le graphe suivant :


14 Chapitre 2. La connexité

a b e

d c f g

n’est pas connexe car il n’existe pas de chaîne entre les sommets a et e. On a donc 2 composantes connexes. En
revanche, le sous-graphe induit par les sommets {a, b, c, d } est connexe dont a est le seul point d’articulation.

Remarque 5.
1. Un graphe connexe à n sommets possède au moins n − 1 arêtes (faite une preuve par récurrence).
2. L’algorithme de parcours en profondeur permet de déterminer si un graphe est connexe ou non.
3. Même définitions dans un graphe orienté. Graphe orienté (fortement) connexe et de composante connexe.

Définition 2.3: Graphe eulérien

— Une chaîne joignant deux sommets x et y est dite chaîne eulérienne si elle emprunte chaque arête
de G une et une seule fois. On parle de chemin eulérien dans le cas d’un graphe orienté.
— Un cycle eulérien est une chaîne eulérienne dont les extrémités coïncident. Un graphe qui admet
un cycle (resp. circuit) eulérien est dit graphe eulérien.
f Remarquer qu’un cycle eulérien n’est pas forcément un cycle comme définit dans la définition 2.1

Si un graphe (ou multigraphe) G possède une chaîne eulérienne, alors soit G possède deux sommets impairs, le
début et la fin de cette chaîne, soit G n’a aucun sommet impair, et la promenade d’Euler commence et se termine
au même point (cycle eulérien). Une autre condition nécessaire évidente est que G doit être connexe. Ces deux
conditions sont ensemble suffisantes.

Théorème 2.3 Euler


Soit G un graphe (multigraphe) connexe.
— Si G n’a pas de sommets impairs, alors il possède un cycle eulérien (commençant à n’importe quel
point).
i.e. ∀x, d (x) ≡ 0 mod 2 =⇒ G est un graphe eulérien.
— Si G a deux sommets impairs, alors il possède une chaîne eulérienne dont le début et la fin sont les
sommets impairs.
La réciproque est aussi vraie.

Preuve.
⇐ On commence par la réciproque. S’il existe une chaîne eulérienne µ(x, y), alors on peut crée une arête fictive
e = (y, x) et par la suite on obtient un cycle eulérien. Donc il suffit de montrer que si G admet un cycle
eulérien alors tous les sommets sont de degré pair.
Soit W =< v 1 , v 2 , . . . , v n , v 1 > un cycle eulérien. Soit le sommet v j avec j ̸= 1, il est donc claire que chaque
fois v j apparaît dans W , il ya deux arcs distincts incidents en v j ( (•, v j ) et (v j , •)). Comme toutes les arêtes
sont utilisées, on voit que d (v j ) est pair. Même chose pour v 1 car on ajoute deux arcs (v 1 , v 2 ) et (v 1 , v n ).
⇒ On suppose que tous les sommets sont de degré pair. Montrons que G admet un cycle eulérien. Puisque
tous les sommets sont de degré pair on peut construire d’abord une chaîne simple fermée (quelconque)

W1 =< v 1 , v 2 , . . . , v k , v 1 >

Si W1 contient chaque arête de G, alors c’est finis, c’est un cycle eulérien. Sinon (puisque G est connexe), il
existe une arête e = (v i , c) qui n’est pas dans W1 (avec v i sommet de W1 ). On pose le sous-graphe

G ′ = G − { arêtes de W1 }
H. SABRI 15

Il est donc claire que les sommets de G ′ sont aussi de degré pair. Alors, par la même procédure on construit
une chaîne simple fermée dans G ′ de la forme : < v i , c, d , . . . , v i > et par la suite on insère cette chaîne dans
W1 pour obtenir :
W2 =< v 1 , v 2 , . . . , vi , c, d, . . . , vi , v i +1 , . . . , v k , v 1 >
Si l (W2 ) < |E (G)|, on construit W3 de longueur plus grand. Ainsi, on a :

l (W1 ) < l (W2 ) < l (W3 ) < · · · ≤ |E (G)|

Donc, nécessairement, il existe Wk (chaîne simple fermée de longueur |E (G)|) donc c’est un cycle eulérien.
Finalement, si ∃a, b ∈ V (G) : d (a) ≡ d (b) ≡ 1 mod 2, et tous les autres sommets sont de degré pair, alors on
pose :
G ′ = G + {a, b}
et donc tous les sommets de G ′ sont de degré pair. Avec la construction précédente, il existe un cycle eulérien
dans G ′ :
W =< a, b, v 1 , . . . , a >
est donc la chaîne < b, v 2 , . . . , a > est une chaîne eulérienne dans G.

Algorithme 1 : Euler
Entrées : G un graphe eulérien
Output : Un cycle eulérien W
/* On suppose que G est eulérien, i.e. les sommets sont de degré pair */
1 G aux ← G ; W ← µ(v, v) une chaîne simple (quelconque) de G ; // Initialisation
2 tant que l (W ) < e(G) faire
3 G aux ← G − { arêtes de W } ;
4 Choisir (x, c) ∈ E (G aux ) tel que x ∈ W ;
5 L ←< x, c, . . . , x > une chaîne simple de G aux ;
6 Dans W , remplacer (juste ce) x par la séquence L;
7 fin
8 retourner W ;

Exercice 2.3

1. Montrer que le graphe de l’exercice 2.1 est un graphe eulérien et donner un cycle eulérien.
2. Tracer cette maison d’un seul trait.

Remarque 6. Le théorème d’Euler dans un graphe orienté connexe s’écrit :


Admet un circuit eulérien si, et seulement si, pour tout sommet, le degré entrant est égal au degré sortant.

∀v ∈ V (G), d + (v) = d − (v)

Admet un chemin eulérien de a vers b si, et seulement si,


 + −
d (v) = d (v) ; ∀v ̸= a, b,

d − (a) = d + (a) − 1

 −
d (b) = d + (b) + 1
16 Chapitre 2. La connexité

Définition 2.4: Graphe hamiltonien

Soit G un graphe connexe d’ordre n. On appelle :


1. On appelle cycle hamiltonien de G un cycle passant (une et une seule fois) par chacun des sommets
de G. Un graphe est dit hamiltonien s’il possède un cycle hamiltonien.
2. Une chaîne hamiltonienne est une chaîne passant une et une seule fois par chacun des sommets de
G. Un graphe ne possédant que des chaînes hamiltoniennes est semi-hamiltonien.
3. Dans un digraphe, on change cycle par circuit et chaîne par chemin.

Remarque 7.
— Une chaîne hamiltonienne est une chaîne élémentaire de longueur n − 1.
— Un graphe peut être eulérien, hamiltonien, les deux à la fois, ou aucun des deux.
— De nombreux problèmes concrets peuvent être formulés en termes de recherche de parcours hamiltoniens : pro-
blème du voyageur de commerce (chercher un cycle hamiltonien de longueur totale minimale), l’ordonancement
de tâches.
— Le problème du chaîne hamiltonienne est un problème NP-complet.
Exercice 2.4

Donner un graphe (connexe, simple) qui soit :


1. hamiltonien et eulérien.
2. hamiltonien et non eulérien.
3. eulérien et non hamiltonien.
4. non hamiltonien et non eulérien.

Aucune condition nécessaire et suffisante adéquate n’est connue pour l’existence de cycles hamiltoniens. Le
résultat suivant constitue une condition suffisante utile.

Théorème 2.4 Ore


Soit G un graphe simple d’ordre n ≥ 3. Si pour toute paire {x, y} de sommets non adjacents, on a d (x)+d (y) ≥
n, alors G est hamiltonien.

Preuve. On suppose que le théorème est faux. Alors, il existe un graphe G simple d’ordre n non hamiltonien tel que
d (u)+d (v) ≥ n pour tout sommets non adjacents u et v. On prend G un tel graphe d’ordre n de taille maximale qui
vérifie cette propriété (remarquer que le graphe complet K n est hamiltonien).
Soient u et v deux sommets non adjacents de G. Par maximalité de G, le graphe G + uv (d’ordre n) doit être
hamiltonien. Donc il existe dans G + uv un cycle hamiltonien :
W =< u, x 1 , x 2 , . . . , x n−2 , v, u >

u v

x1 x n−2

... ...

xi x i +1

Or, si ux i +1 ∈ E (G) et v x i ∈ E (G) (les arcs en rouge), alors on peut construire dans G le cycle hamiltonien :
< u, x 1 , x 2 , . . . , x i , v, x n−2 , . . . , x i +1 , u >
H. SABRI 17

Ceci est absurde car G est non hamiltonien. Donc si x i +1 est un sommet voisin à u, alors le sommet x i n’est pas
voisin de v :
x i +1 ∈ Γ(u) =⇒ x i ∉ Γ(v)
Donc :

d (u) = |Γ(u)| = p =⇒ d (v) ≤ (n − 1) − p

et par la suite

d (u) + d (v) ≤ n − 1

ce qui absurde par hypothèse. Donc G est hamiltonien.


Une conséquence immédiate est le théorème de Dirac :

Proposition 2.1 Dirac


Soit G un graphe simple d’ordre n ≥ 3. Si pour tout sommet x de G, on a d (x) ≥ n2 , alors G est hamiltonien.

2.3 Arbres
Définition 2.5: Arbres et forêts

On appelle arbre tout graphe (non orienté) connexe et acyclique. Les composantes connexes dans un
graphe acyclique sont des arbres et le graphe est dit forêt. Une feuille ou sommet pendant est un som-
met de degré 1.

Un forêt avec deux arbres

Un graphe G est une arborescence s’il existe un sommet R appelé racine de G tel que, pour tout sommet
S de G, il existe un chemin et un seul de R vers S. Donc, c’est un arbre orienté dans lequel on choisit un
sommet R comme racine et on dirige les arcs vers le sens sortant de la racine.

Remarque 8.
— Un graphe G d’ordre n est un arbre ssi G est sans cycle et possède n − 1 arêtes.
— Un graphe G d’ordre n est un arbre ssi G est connexe et possède n − 1 arêtes.
— G est un arbre si pour chaque paire u, v de sommets distincts est reliée par une seule chaîne (donc chaîne
élémentaire d’après le théorème 2.1).
— Un arbre (ou forêt) est nécessairement un graphe simple.

Pour démontrer les remarques précédentes, il suffit de prouver le théorème suivant :

Théorème 2.5
Soit G un graphe ayant m arêtes, n sommets et p composantes connexes, on définit nu(G) :

ν(G) = m − n + p

Alors, on a :
1. ν(G) ≥ 0.
2. ν(G) = 0 ⇐⇒ G est acyclique.
18 Chapitre 2. La connexité

Preuve. Par récurrence sur la taille m du graphe. Le résultat est évident pour m = 0 et m = 1. On suppose le résultat
est vrai pour les graphe de taille m, et montrons que ceci est vrai pour un graphe de taille m + 1. Soit donc G un
graphe d’ordre n de taille m + 1 ayant p composantes connexes.
• On suppose que G est un graphe acyclique. Soit uv une arête de G dans la composante C . Si on supprime uv,
la composante C se transforme en deux composantes connexes (sinon on a un cycle dans G). Par la suite,
le graphe G ′ = G − uv est un graphe acyclique d’ordre n, de taille m et ayant p + 1 composantes connexes.
Donc d’après l’hypothèse de récurrence :

ν(G ′ ) = 0 = (m − 1) − n + (p + 1) = m − n + p = ν(G)

• Maintenant, si G contient un cycle W dans la composante connexe C . Soit uv une arête de W , alors si on
supprime l’arête uv, la composante C reste connexe. Donc le graphe G ′ = G − uv est un graphe d’ordre n de
taille m − 1 ayant p composantes connexes. Donc, d’après l’hypothèse de récurrence :

ν(G ′ ) = (m − 1) − n − p ≥ 0
=⇒ ν(G) = m − n − p ≥ 1 > 0

D’où le résultat – car si ν(G) = 0, G ne peut être que acyclique, sinon 0 = ν(G) ≥ 1 .

2.3.1 Codage et décodage d’un arbre – Prüfer code


Soit T un arbre ayant n sommet numérotés {1, 2, . . . , n}. Le codage de Prüfer représente l’arbre T arbre de avec
une suite P = (x 1 , x 2 , x 3 , . . . , x n−2 ) de n −2 termes (les n° des sommets avec répétition possible). Une suite P donnée
correspond à un et un seul arbre numéroté. Voici les algorithmes de codage et de décodage.
Algorithme 2 : Codage de Prüfer
Entrées : Un arbre T
Output : Séquence de Prüfer P
1 P ← () ; // Initialisation de P comme séquence vide
2 tant que v(T ) > 2 faire
3 x ← feuille de T ayant le n° minimum ; // donc d (x) = 1
4 P ← (P, s) où s est le seul (n°) sommet adjacent à x ;
5 T ←T −x ;
6 fin
7 retourner P ;

Example 2.2
Donner le code de Prüfer de l’arbre :
5
4

3 6

Indice : on trouve, P = (2, 3, 3, 2)

Pour faire la réciproque, étant donnée une séquence P = (x 1 , x 2 , . . . , x n−2 ) où les x i ∈ {1, 2, . . . , n}, on construit
l’arbre T dont les sommets sont {1, 2, . . . , n} avec l’algorithme suivant (le décodage) :
H. SABRI 19

Algorithme 3 : Décodage de Prüfer


Entrées : Une séquence P de taille n − 2
Output : L’arbre T correspondante
1 I ← {1, 2, . . . , n};
2 T ← graphe tel que V (T ) = I et E (T ) = ; ; // T graphe à n sommets isolés
3 tant que P ̸= () faire
4 i ← min {x ∈ I : x ∉ P };
5 T ← T + (i , P [1]) ; // ajouter l'arc (i , P [1])
6 P ← P − P [1]; I ← I − {i };
7 fin
8 T ← T + (a, b) ; // a, b sont les deux éléments restant dans I
9 retourner T ;

Example 2.3
Donner l’arbre dont le code de Prüfer est : P = (2, 3, 3, 3)

Puisqu’il ya une bijection entre les arbres d’ordre n et les suites P de longueur n−2 à coefficients dans {1, 2, . . . , n},
on déduit le théorème de Cayley :

Théorème 2.6 Formule de Cayley


Le nombre d’arbres que l’on peut construire sur n (n ≥ 2) sommets numérotés est égal à n n−2 .

2.3.2 Arbre couvrant de poids minimum – ACM


Soit G un graphe (non orienté). Un arbre couvrant (spanning tree) T de G est un sous graphe couvrant de G
tel que T est un arbre. Remarquer que, G doit être connexe, sinon un arbre couvrant de G n’existe pas. Le nombre
des arbres couvrant de G est noté a(G). Remarquer que a(K n ) = n n−2 (le nombre de Cayley). Un problème algo-
rithmique classique est de trouver, dans un graphe valué, un arbre couvrant de poids minimal. On dispose de
plusieurs algorithmes (l’algorithme de Prim, l’algorithme de Kruskal ...).
Algorithme 4 : Kruskal
Entrées : Un graphe G valué d’ordre n et de taille m
Output : Arbre (ou forêt) couvrant de poids minimum
1 Numéroter les arêtes de G par poids minimum : w(e 1 ) ≤ w(e 2 ) ≤ · · · ≤ w(e m )
2 T ← graphe tel que V (T ) = V (G) et E (T ) = ; ; // T graphe à n sommets isolés
3 k ← 0;
4 tant que k < m et e(T ) < n − 1 faire
5 si T + e k+1 est acyclique alors
6 T ← T + e k+1 ;
7 k ← k + 1;
8 fin
9 retourner T ;
Appliquer l’algorithme de Kruskal dans le graphe suivant :
C HAPITRE 3

Les algorithmes de base

Beaucoup de problèmes sur les graphes nécessitent que l’on parcourt l’ensemble des sommets et des arcs. Par
exemple, pour vérifier que le graphe est connexe, chercher un sommet particulier, construire un arbre couvrant,
trouver un plus court chemin ...etc.

3.1 Parcours en profondeur (DFS) / largeur (BFS)


Une manière simple de tester si un graphe G est connexe ou non est d’exécuter l’algorithme DFS ou BFS dans
G en commençant par n’importe quel sommet et en enregistrant les sommets visités pendant l’exécution dans une
liste. Si la liste contient tous les sommets de G, alors G est connexe. Une petite modification permet de donner les
composantes connexes de G. L’algorithme DFS_Component suivant donne les composantes connexes de G. Il est
donné sous forme d’implémentation récursive.

Algorithme 5 : DFS_Component
Entrées : Un graphe G = (V, E )
Output : Les composantes connexes C = (C 1 ,C 2 , . . . ,C k ) de G.
1 VisitedNodes ← ;;
2 k ←0; // k est le nombre des composantes connexes
3 pour chaque u ∈ V faire
4 si u ∉ VisitedNodes alors
5 k ← k + 1;
6 DFS(u);
7 fin
8 fin
9 retourner (C 1 ,C 2 , . . . ,C k );

1 Procedure DFS(u )
2 VisitedNodes ← VisitedNodes ∪ {u};
3 C k ← C k ∪ {u};
4 pour chaque x ∈ Γ(u) faire
5 si x ∉ VisitedNodes alors
6 DFS(x);
7 fin
8 fin

Note : -
Il est possible de d’implémenter la procédure DFS itérativement à l’aide d’une pile LIFO (stack) contenant les
sommets à explorer : on désempile un sommet et on empile ses voisins non encore explorés.

20
H. SABRI 21

Pseudocode :
stack . push ( root )
while stack . isEmpty ( ) = f a l s e do
node = stack . pop ( ) // so mark i t as v i s i t e d
f o r each x in node . childNodes do
i f x i s not v i s i t e d then
stack . push ( x )
...
endfor
endwhile

Example 3.1 (DFS)


Ici on empile (gris) les sommets les plus à droite, alors l’ordre des sommets visité (noir) est (a, b, d , e, g , c, f ).
Ici on prend a = root.

a a a a a

b c b c b c b c b c

d e d e d e d e d e
f f f f f

g g g g g

a a a a

b c b c b c b c

d e d e d e d e
f f f f

g g g g

L’utilisation d’une file (FIFO) au lieu d’une pile transforme l’algorithme du parcours en profondeur en algo-
rithme de parcours en largeur (BFS). Avec BFS l’exemple précédent devient (en enfile le plus à gauche) :

Example 3.2 (BFS)


Ici, avec BFS, on enfile (gris) les sommets les plus à gauche d’abord, alors l’ordre des sommets visité (noir)
est (a, b, d , e, g , c, f ). Ici on prend a = root.

a a a a a

b c b c b c b c b c

d e d e d e d e d e
f f f f f

g g g g g

a a a a

b c b c b c b c

d e d e d e d e
f f f f

g g g g
22 Chapitre 3. Les algorithmes de base

Exercice 3.1

1. Écrire la procédure BFS.


2. Utiliser DFS (ou BFS) pour la construction d’un arbre couvrant d’un graphe connexe. L’appliquer
pour le graphe triangle.
3. Utiliser DFS pour écrire une procédure DFS_Cycle pour détecter un cycle dans un graphe.

On sait qu’un graphe orienté G = (V, E ) est fortement connexe si pour chaque paire de sommets u, v ∈ V , il
existe un chemin de u à v et il existe un chemin de v à u. En d’autres termes, nous avons besoin d’une connectivité
dans les deux directions.
Une procédure pour tester si un graphe orienté est fortement connexe ou non peut être conçue avec l’idée
suivante. En partant d’un sommet arbitraire v du graphe G, on exécute l’algorithme BFS ou DFS et l’on note les
sommets visités. Ensuite, on obtient la transposée de G, G T , en inversant la direction des arêtes de G, et l’on
exécute à nouveau l’algorithme BFS ou DFS à partir du sommet v. Si les sommets visités dans les deux cas sont
égaux à V , alors le graphe orienté est fortement connexe. Cette méthode est illustrée dans l’algorithme 6.

Algorithme 6 : Fortement_connexe
Entrées : Un graphe orienté G = (V, E )
Output : true si G est fortement connexe et false sinon
1 X ← ;;
2 Y ← ;;
3 v ← un sommet quelconque de V ;
4 X ← DFS(G, v) ; // Enregistrez les sommets visités dans X
5 G T ← G avec flèches inversées;
6 Y ← DFS(G T , v);
7 si X = Y = V alors
8 retourner TRUE.
9 sinon
10 retourner FALSE.
11 fin

3.2 Recherche des chemins


3.2.1 Matrice d’adjacence et nombre de chemins
La puissance de la matrice d’adjacence A montre qu’il y a des chemins (ou chaînes) de longueur k allant de x à
y comme le montre le théorème suivant.

Théorème 3.1
Soit G = (V, E ) un (di)graphe. On note V = {1, 2, . . . , n} et A sa matrice d’adjacence et A k la puissance k-ème
de A. Alors le terme d’indices i , j de A k est le nombre de chemins (chaînes) de longueur k allant de i à j .

Preuve. Par récurrence sur k. Pour k = 1 c’est clair. On suppose le résultat est vrai à l’ordre k et montrons qu’elle
est vrai pour k + 1. Soit S = (s i , j ) = A k . Si on a un chemin de i à j de longueur k + 1, alors on va d’abord de i à un
sommet r avec k pas et puis de r à j . Or d’après l’hypothèse de récurrence on a s i ,r chemins possibles pour aller de
i à r et finalement a r, j pas (1 ou 0) pour aller de r à j . Ainsi, le nombre totale possibles (i.e. tous les sommets r ) est :
n ³ ´
s i ,r a r, j = A k × A
X
r =1 i,j
H. SABRI 23

ce qui est bien le terme (i , j ) de la matrice A k+1 .

3.2.2 Plus court chemin et l’algorithme de Dijkstra


Dans cette partie on suppose que le (di)graphe G = (V, E , w) est valué positivement (i.e. ∀e ∈ E , w(e) > 0). Notre
objectif est de chercher un plus court chemin (i.e., un chemin de poids minimal) d’un sommet u fixé à un sommet
quelconque de G.
Il est clair que l’on peut restreindre ce problème au cas d’un (di)graphe simple 1 . On suppose aussi que G est
connexe (sinon, certains trajets sont impossibles). Il est aussi claire (d’après théorème 2.1), qu’un plus court chemin
est nécessairement un chemin élémentaire (path).
L’algorithme de Dijkstra (1959) permet de calculer le plus court chemin entre un sommet particulier u (racine)
et tous les autres sommets. L’algorithme fonctionne de la manière suivante :
Pour tout sommet v de G, on associe une valeur T (v), initialisée à w(u, v) et une liste de sommets C (v) qui
correspond à un chemin de u à v. À la fin de l’algorithme, T (v) contient le poids minimal des chemins joignant u à
v (ou T (v) = ∞ si u ↛ v) et la liste C (v) réalise un tel chemin. Voici donc l’algorithme de Dijkstra :

Algorithme 7 : Algorithme de Dijkstra


Entrées : Un (di)graphe valué G = (V, E , w) et un sommet racine u
Output : Le coût minimum d’un chemin de u à v (∀v ∈ V ) et un trajet pour chaque coût minimal obtenu
1 ∀v ∈ V, T (v) ← w(u, v) et C (v) ← (u, v); // Initialisation de T (v) et la liste C (v)
2 X ← {u};
3 tant que X ̸= V faire
4 Choisir v ∈ V − X tel que ∀y ∈ V − X , T (v) ≤ T (y);
5 X ← X ∪ {v};
6 pour chaque y ∈ V − X faire // Faire les mises à jours pour les autres sommets
7 si T (y) > T (v) + w(v, y) alors
8 T (y) ← T (v) + w(v, y);
9 C (y) ← [C (v), y]; // On ajoute à la liste C (v) l'élément y
10

11 fin
12 fin
13 fin

Example 3.3
Voici une application de l’algorithme de Dijkstra au digraphe suivant. On prend E comme sommet racine.

A 2 D

5 1 2 5
4
G
E B 1 S
4
4
2 1 3 7

C 2 F

1. En effet, passer par une boucle ne ferait qu’augmenter inutilement le poids de ce chemin. De même, si plusieurs arcs joignent deux
sommets, il suffit de conserver l’arc de poids minimal.
24 Chapitre 3. Les algorithmes de base

Ainsi, pour l’initialisation, on a : X = {E } et on a les valeurs :

v E A B C D F G S
T (v) 0 5 4 2 ∞ ∞ ∞ ∞
C (v) (E , E ) (E , A) (E , B ) (E ,C ) (E , D) (E , F ) (E ,G) (E , S)

Maintenant, on choisit (un seul choix) le sommet C , donc X = {E ,C }. Le tableau est mis à jour :

v E A B C D F G S
T (v) 0 5 3 2 ∞ 4 5 ∞
C (v) (E , E ) (E , A) (E ,C , B ) (E ,C ) (E , D) (E ,C , F ) (E ,C ,G) (E , S)

À l’étape suivante, on est forcé de choisir B . Ainsi, X = {E ,C , B } et la mise à jour est :

v E A B C D F G S
T (v) 0 4 3 2 ∞ 4 5 ∞
C (v) (E , E ) (E ,C , B, A) (E ,C , B ) (E ,C ) (E , D) (E ,C , F ) (E ,C ,G) (E , S)

À présent, on a le choix entre A et F . On choisit A. Donc X = {E ,C , B, A} et on a :

v E A B C D F G S
T (v) 0 4 3 2 6 4 5 ∞
C (v) (E , E ) (E ,C , B, A) (E ,C , B ) (E ,C ) (E ,C , B, A, D) (E ,C , F ) (E ,C ,G) (E , S)

Puis, on prend le sommet F . D’où X = {E ,C , B, A, F } et :

v E A B C D F G S
T (v) 0 4 3 2 5 4 5 11
C (v) (E , E ) (E ,C , B, A) (E ,C , B ) (E ,C ) (E ,C , F, D) (E ,C , F ) (E ,C ,G) (E ,C , F, S)

On prend D et on obtient X = {E ,C , B, A, F, D} et :

v E A B C D F G S
T (v) 0 4 3 2 5 4 5 10
C (v) (E , E ) (E ,C , B, A) (E ,C , B ) (E ,C ) (E ,C , F, D) (E ,C , F ) (E ,C ,G) (E ,C , F, D, S)

Finalement, on prend G puis S et on voit que ceci ne change rien. D’où le tableau finale :

v E A B C D F G S

T (v) 0 4 3 2 5 4 5 10
C (v) (E , E ) (E ,C , B, A) (E ,C , B ) (E ,C ) (E ,C , F, D) (E ,C , F ) (E ,C ,G) (E ,C , F, D, S)

Ainsi le chemin minimum pour aller de E à S est de coût 10 et un trajet de coût minimal de E à S est : EC F DS.
H. SABRI 25

3.3 Problèmes d’ordonnancement et chemin critique


Un problème d’ordonnancement peut-être représenté sous la forme d’un digraphe. Les sommets sont des évé-
nements (début et fin de la tâche) et les arcs des tâches, La longueur (ou poids) de chaque arc représente la durée
d’exécution de la tâche. Ainsi, la tâche correspondant à l’arc (i , j ) ne peut commencer que si toutes les tâches cor-
respondant à des arcs (k, i ) ont été complétées. On ajoute deux sommets pour le début (s) et de fin (t ) du projet.
Le digraphe peut contenir des tâches fictives de durée nulle afin de forcer certaines précédences (postériorité).
Ainsi, un réseau PERT est un digraphe valué G = (V, E , w, s, t ) où la fonction poids (ou longueur) w : E → R+
et s le sommet source (début) et t le sommet puits (fin). Un chemin critique est un chemin de s à t de longueur
maximale. S’il n’existe pas de chemin critique, le projet n’est pas réalisable (e.g. un circuit). Le temps minimal
requis pour l’exécution d’un projet réalisable est égal à la longueur d’un chemin critique. Les tâches figurant sur un
chemin critique sont aussi appelées critiques, ce qui s’explique par le fait que tout retard d’exécution d’une tâche
critique retarde d’autant l’exécution du projet.

3.3.1 Algorithmes de tri topologique et de chemin critique


Il faut d’abord numérotés les sommets de 1 à n de manière compatible au pré-ordre (rang) avec l’algorithme du
rang suivant (tri topologique) :

Algorithme 8 : Algorithme du rang


Entrées : Un digraphe G = (V, E ) sans circuit
Output : Le rang r (v) de chaque sommet v ∈ V de G
1 r ← 0; X ← V ;
2 R ← {v ∈ X : Γ−X (v) = ;} ; // l'ensemble des sommets de X sans prédécesseur dans X
3 tant que X ̸= ; faire
4 r (v) ← r pour chaque sommet v ∈ R;
5 X ← X − R;
6 R ← l’ensemble des sommets de X sans prédécesseur dans X ;
7 r ← r + 1;
8 fin

On supposera dorénavant que les sommets ont déjà été numérotés de 1 à n de manière compatible avec leurs
rangs, c’est-à-dire que r ( j ) > r (i ) implique j > i (donc 1 = s et n = t ). Enfin, on supposera éliminés les arcs paral-
lèles par l’introduction de tâches fictives de durée nulle.
Pour un sommet i , on note t i le début au plus tôt des tâches correspondant aux arcs i → j et par Ti la fin au
plus tard des tâches correspondant aux arcs j → i .

Algorithme 9 : Algorithme du chemin critique


Entrées : Un digraphe G = (V, E ) sans circuit trié topologiquement
Output : La durée du chemin critique et les dates t i , Ti
1 t 1 ← 0;
2 pour j = 2 · · · n faire // Calcul des dates de début au plus tôt  récurrence en avançant
3 t j ← maxi ∈Γ− ( j ) {t i + w(i , j )}
4 fin
5 Tn ← t n ;
6 pour j = n − 1 · · · 1 faire // Calcul des dates de fin au plus tard  récurrence en reculant
7 T j ← mini ∈Γ+ ( j ) {Ti − w( j , i )}
8 fin
26 Chapitre 3. Les algorithmes de base

Définition 3.1

— Un sommet i est critique si t i = Ti .


— Un arc (i , j ) est critique les sommets i et j sont critiques et t j − t i = w(i , j ).
— Un chemin critique est un chemin de 1 à n n’utilisant que des arcs critiques.
— La durée du chemin critique est donnée par Tn (ou par t n ). Elle correspond à la durée minimale du
projet.

Example 3.4
L’application de l’algorithme du chemin critique au digraphe suivant (trié topologiquement) est :
3, 16 13, 24
D D
3 5 3 5
8 8
A E A E
I I
3 4 5 3 4 5
B G B G
1 2 6 =⇒ 1 2 6
9 20 0, 0 9 9, 9 20 29, 29
C C
F H F H
5 7 6 5 7 6
4 4
16, 23

Les tâches critiques sont B et G. La durée totale minimale du projet est donc 29.

Exercice 3.2

Les tâches (durée et précédences) pour la construction d’un entrepôt sont données dans le tableau suivant :

Tâches Nature Précédences Durée (jours)


A Acceptation des plans par le propriétaire – 4
B Préparation du terrain – 2
C Commande des matériaux A 1
D Creusage des fondations A, B 1
E Commande des portes et fenêtres A 2
F Livraison des matériaux C 2
G Coulage des fondations D, F 2
H Livraison des portes et fenêtres E 10
I Pose des murs, de la charpente et du toit G 4
J Mise en place des portes et fenêtres H, I 1

1. Représentez le graphe des précédences de ce projet (trié topologiquement).


2. Déterminez une durée totale minimale en exhibant un chemin critique dans ce graphe.
C HAPITRE 4

Programmation linéaire

La programmation linéaire est le processus de minimiser ou maximiser une fonction objective linéaire sou-
mise à un nombre fini de contraintes d’égalités et d’inégalités linéaires.
La programmation linéaire a de nombreuses applications dans le domaine de l’informatique théorique. Elle
peut être utilisée pour résoudre de nombreux problèmes combinatoires variés, tels que la recherche de flot maxi-
mum dans un réseau, la recherche d’un couplage maximal dans un graphe et la coloration d’un graphe parfait.

Example 4.1 (Problème de régime)


On suppose qu’on a quatre plats : de la truite (X T ), un sandwich au corned-beef (X C B ), un burrito (X BU R )
et un hamburger (X H B ). Le tableau suivant répertorie la valeur nutritionnelle de chaque plat (vitamines et
calories) et notre besoin journalier des vitamines.

Vit. A Vit. C Vit. D Calories


Truite 203 92 100 600
Corned-beef 90 84 230 350
Burrito 270 80 512 250
Humburger 500 90 210 500
Besoins 2000 300 430

Notre objectif est de minimiser le nombre total de calories consommées : 600X T + 350X C B + 250X BU R +
500X H B tout en satisfaisant les trois besoins nutritionnels en vitamines. Le programme linéaire résultant
s’écrit :

min 600X T + 350X C B + 250X BU R + 500X H B

s.t. 203X T + 90X C B + 270X BU R + 500X H B ≥ 2000, (Besoins de Vit. A),


92X T + 84X C B + 80X BU R + 90X H B ≥ 300, (Besoins de Vit. C),
100X T + 230X C B + 512X BU R + 210X H B ≥ 430, (Besoins de Vit. D),
X T , X C B , X BU R , X H B ≥ 0

Définition 4.1: Forme canonique – Forme standard

On peut écrire un P.L. sous deux formes spéciales :

• Canonique Avec :
• Standard
x1
 
max c T X + c 0 max c T X + c 0 ¢ . 
cT X
¡
min = c1 ··· c n  .. 
s.t. AX ≤ b (≥ b si min), s.t. AX = b, xn
X ≥0 X ≥0 T
c X + c0 = c1 x1 + c2 x2 + · · · + cn xn + c0

27
28 Chapitre 4. Programmation linéaire

Remarque 9. Un P.L. général peut être formulé selon une forme standard ou canonique par la méthode suivante :
générale =⇒ standard il faut éliminer les contraintes d’inégalité et les variables sans contrainte de positivité.
— Si d iT X ≤ b i est une contrainte d’inégalité, alors créer une nouvelle variable (d’écart) s i et remplacer l’in-
égalité d iT X ≤ b i par d iT X + s i = b i et s i ≥ 0.
Si d iT X ≥ b i , alors on peut écrire d iT X − s i = b i et s i ≥ 0.
— Si une variable x i ≶ 0 est de signe quelconque, alors créez deux nouvelles variables x i+ et x i− et remplacez
x i partout par x i+ − x i− , et ajoutez les contraintes de signe : x i+ ≥ 0, x i− ≥ 0.
générale =⇒ canonique
— Si d iT X = b i est une contrainte d’égalité, alors remplacer cette égalité par une paire d’inégalités :

d iT X ≥ b i et − d iT X ≥ −b i
— Même chose que précédemment si la variable x i ≶ 0.
Il est facile de voir que les problèmes qui en résultent sont équivalents aux problème d’origine. Pour l’algorithme
simplexe, nous utiliserons la forme standard. ¡ ¢
On remarque aussi qu’en
qu’en utilisant
utilisant la
larelation
relationmin
minff(x)
(x)==−−max
max(−− ff (x)
(x) dans
dans laquelle
laquelle ff (x)
(x) représente la fonction-
nelle linéaire à optimiser, on peut toujours se ramener à un problème de minimisation (ou de maximisation).

Example 4.2
max 5x + 4y max 5x 1 + 4x 2
s.t. x ≤ 6 s.t. x1 + e 1 = 6
1 1
Le P.L : 4 x + y ≤ 6 s’écrit sous forme standard : 4 x 1 + x2 + e 2 = 6
3x + 2y ≤ 22 3x 1 + 2x 2 + e 3 = 22
x, y ≥ 0 x1 , x2 , e 1 , e 2 , e 3 ≥ 0
Donc (sous la forme matricielle) on a :

x1 x1
  
     
1 0 1 1 0 0 1 0 0 0 x 2  x 2  6 6
T
¡T ¡ ¢ ¢ 1 1
  
c = c5 =4 5 0 4 0 ; 0 A =
; A
4 =  0 1 1 0 01 ;0X =
1 4 ; e
X =
 1  1
  e et
 bet
=  6
b =
  6
3 23 0 2 0 0 1 0 1 e 2  e 2  22 22
e3 e3

4.1 La méthode simplexe


4.1.1 Solution de base admissible
On suppose que la matrice A du programme linéaire est de type m × n et de rang m (pourquoi !). Soit B la
matrice carrée extraite de A formée par les m colonnes j 1 , j 2 , . . . , j m linéairement indépendants de A (les vecteurs
de base). Alors, B est une matrice inversible. Ainsi si on pose x l = 0 si l ∉ { j 1 , . . . , j m } et x j k la k-ième composante de
B −1 b. Alors, on a AX B = b. Si de plus X B ≥ 0 (i.e. chaque x i ≥ 0), alors :

X est une solution de base admissible (ou réalisable)

0
 
   
1 0 0 6 0
1 0 est inversible et B −1 b =  6 . Donc X B = 
 
Dans l’exemple 4.2, la matrice extraite B = 0  6  ≥ 0, par suite

0 0 1 22  6
22
X B est une solution de base admissible. On appelle les variables x j k les variables de base. Les autres variables x l
sont les variables hors-base.
Parfois, il n’est pas évident de trouver une solution de base admissible, comme le montre l’exercice suivant :
H. SABRI 29

Exercice 4.1

Écrire le programme linéaire suivant sous forme standard et montrer qu’on n’a pas une solution de base
admissible. Résoudre le programme linéaire.

maxmax −x−+ x+yy


s.t. x+y ≥ 1
s.t. 3x +x2y
+ y ≥=1, 6
x, +
3x y 2y =≥6, 0
x, y ≥ 0

4.1.2 L’algorithme du simplexe avec la méthode des tableaux


4.1.2
DansL’algorithme du
cette section, on simplexe
suppose qu’onavec latrouvé
a déjà méthode des tableaux
une solution de base admissible X (produite avec B = I m )
du programme linéaire on
Dans cette section, (P suppose c T X +acdéjà
: max z =qu’on 0 et btrouvé
≥ 0 pour
unegarantir que
solution est une
de0base AX ≤ b. Si
solutionXde(produite
admissible uneBb=i <
avec I m0,)
alors il suffit de multiplier cette ligne par
T (-1) et changer l’inégalité ).
du programme linéaire (P : max z = c X + c 0 et b ≥ 0 pour garantir que 0 est une solution de AX ≤ b).
La méthode
La méthode du du simplexe
simplexe est
est une
une méthode
méthode itérative
itérative qui
qui génère
génère une
une séquence
séquence dede solutions
solutions de
de base
base réalisable
réalisable
(correspondant à différentes bases) et s’arrête finalement lorsqu’elle a trouvé une solution de base réalisable
(correspondant à différentes bases) et s’arrête finalement lorsqu’elle a trouvé une solution de base réalisable opti- opti-
male. Remarquer qu’on peut toujours prendre
male. Remarquer qu’on peut toujours prendre c 00 = 0. c = 0.

Algorithme
Algorithme 10 10 :: Algorithme
Algorithme du
du simplexe
simplexe
Entrées : P .L. standard P
Entrées : Un P.L. standard P (max) avec
Un (max) avec une
une solution
solution de
de base
base réalisable
réalisable
Output : La solution optimale (ou
Output : La solution optimale (ou non)non)
1
1 On
On commence
commence à
à écrire
écrire le
le tableau
tableau initiale
initiale (avec
(avec lesles variables
variables de base x
de base x jj 11 ,, .. .. .. ,, x
x jj m
m)
)
V
VB B x .
x1 . . . xn
1 . . x n b
b
x jj 1
x b 11
b
1
.. ..

x
..
x jj m
A b
bm
..

m m
cc 11 .. .. .. cc nn −c
−c 00
2
2 Si cc jj ≤
Si ≤0 (∀ jj :: x
0 (∀ x jj est
est hors
hors base),
base), alors
alors solution
solution optimale
optimale (STOP)
(STOP) //
// min
min ⇝
⇝ cc jj ≥≥00
// min
©© ªª ©© ªª
3
3 Trouver la colonne s (hors base) tel que c max c
Trouver la colonne s (hors base) tel que c ss = max c jj : c jj >
= : c >0
0 // min ⇝ c ss = min c jj : c jj < 0
⇝ c = min c : c < 0
4
4 Si a
Si a ii ,s ≤ 0 ∀i = 1 . . . m, alors pas de solution optimale (STOP)
,s ≤ 0 ∀i = 1 . . . m, alors pas de solution optimale (STOP)
5
5 Min Ratio
Min Test :: trouver
Ratio Test trouver la ligne rr tel
la ligne tel que
que

b ½ b
½ ¾
b rr = min b ii : a > 0
¾
min
= i =1...m : a ii ,s
,s > 0
a
a r,s
r,s i =1...m a a ii ,s
,s

6
6 Appliquer
Appliquer la
la procédure
procédure de Gauss autour
de Gauss autour de pivot a
de pivot a r,s (a r,s ⇝
r,s (a r,s ⇝ 11 et
et on
on annule
annule les
les coefficients
coefficients situés
situés sous
sous et
et
le pivot
sur le
sur pivot dans
dans la colonne s,
la colonne s, par
par combinaisons
combinaisons de lignes) //
de lignes) // Ne
Ne pas
pas oublier
oublier la la dernière
dernière ligne
ligne
7
7 Remplacer (dans V
Remplacer (dans VBB )) la
la variable
variable de
de base
base (sortante)
(sortante) située
située à
à la ligne rr par
la ligne par la
la variable (entrante) x
variable (entrante) x ss
8
8 Retourner à l’étape 2
Retourner à l’étape 2 //
// l'algorithme termine si le programme linéaire est non dégénéré
l'algorithme termine si le programme linéaire est non dégénéré

Remarque 10.
— La dernière ligne représente l’équation linéaire −z + c 1 x 1 + · · · + c n x n = −c 0 .
— La valeur de la variable de base de VB de la ligne k est égale à la valeur b k (de la ligne k).
— La solution optimale du problème est la valeur finale (dernière cellule) (× − 1).
— Si on n’a pas au départ B = I m (à l’aide des variables d’écart) alors, on ajoute les variables artificielles (et on
applique d’abord la phase I - voir section suivante).
30 Chapitre 4. Programmation linéaire

Exercice 4.2

Soit le programme linéaire :

max 2x 1 + x 2

s.t. x 1 − x 2 ≤ 3,
x 1 + 2x 2 ≤ 6,
−x 1 + 2x 2 ≤ 2,
x1 , x2 ≥ 0

Rajouter les variables d’écart. Puis résoudre le problème par l’algorithme du simplexe.

Remarque 11. Vérifier le résultat de l’exercice précédent, par la méthode graphique.

4.1.3 Initialisation - Phase I du simplexe


Un programme linéaire est dit sous forme simpliciale si la matrice A contient la matrice identité I m comme
sous matrice. On suppose que le programme linéaire P , après la mise en forme AX = b, n’est pas simpliciale
(possible dans le cas de contraintes du type ≥ ou du type =). Soit B une matrice d’ordre m extraite de A inversible
tel que B −1 b ≥ 0 et soit X B la solution de base réalisable (X B ≥ 0 et AX B = b), alors on peut changer l’équation
matricielle :
AX B = b
⇐⇒ (B −1 A)X B = B −1 b
⇐⇒ A ∗ X B = b ∗
et la matrice A ∗ contient la matrice identité I m comme matrice extraite (B −1 A = B −1 (H |B ) = B −1 H |I m ). Ainsi, on
¡ ¢

peut appliquer directement l’algorithme 10 en remplaçant A par A ∗ et b par b ∗ . Cependant, cette méthode n’est
¡ ¢ car il faut trouver une matrice extraite B réalisable correspondante. Pour une matrice A de type m ×n,
pas efficace,
il existe mn matrices extraites à tester !
L’idée est d’ajouter des variables, dites artificielles w 1 , w 2 , . . . , w m , pour faire apparaître une forme simpliciale
du programme linéaire P : (AX = b). Mais, il faut que w 1 = · · · = w m = 0. Donc, il faut minimiser d’abord le pro-
gramme linéaire P 0 suivant :
min W = w1 + · · · + wm
P0 = s.t. (A|I m ) × (x 1 . . . x n w 1 . . . w m )T = b
x1 , . . . , xn , w 1 , . . . , w m ≥ 0
On exprime W à l’aide des autres variables (hors base) et puis on applique l’algorithme du simplexe 10 pour P 0
(phase I). À la fin, si on trouve que les w i = 0, alors les variables de bases x j 1 , . . . , x j m forment une première base
admissible pour démarrer le simplexe pour le programme d’origine P .
H. SABRI 31

Remarque 12. On ajoute la ligne de Z : c 1 . . . c n −c 0 dans le tableau du simplexe de P 0 (phase I) et on lui


applique les opérations élémentaire comme avec les autres lignes. À la fin de la phase I, on supprime les colonnes des
w i et la ligne de la fonction W . Finalement, on utilise ce tableau pour résoudre le problème initiale P .

Example 4.3
Example 4.3
Soit le programme linéaire P :
Soit le programme linéaire P :

min 6x 1 + 3x 2 max Z = −6x 1 − 3x 2


min 6x 1 + 3x 2 max Z = −6x 1 − 3x 2
s.t. x 1 + x 2 ≥ 1, sous forme standard (max) s.t. x 1 + x 2 −e 1 = 1,
s.t. x 1 + x 2 ≥ 1, =====
sous ====standard
forme ======(max)
===⇒ s.t. x 1 + x 2 −e 1 = 1,
2x 1 − x 2 ≥ 1, ==================⇒ 2x 1 − x 2 −e 2 = 1,
2x 1 − x 2 ≥ 1, 2x 1 − x 2 −e 2 = 1,
3x 2 ≤ 2, 3x 2 +e 3 = 2,
3x 2 ≤ 2, 3x 2 +e 3 = 2,
x1 , x2 ≥ 0 x1 , x2 , e 1 , e 2 , e 3 ≥ 0
x ,x ≥ 0 x1 , x2 , e 1 , e 2 , e 3 ≥ 0
La matrice A est :1 2
La matrice A est : x x2 e1 e2 e3
x 11 x2 e1 e2 e3
1 1 −1 0 0
A=1 1 −1 0 0
A=2
2
−1
−1
0
0
−1
−1
0
0
0 3 0 0 1
0 3 0 0 1

est par suite P n’est pas sous forme simpliciale (il n’ ya pas de sous matrice I 3 ). Donc on peut ajouter 2
est par suite P n’est pas sous forme simpliciale (il n’ ya pas de sous matrice I 3 ). Donc on peut ajouter 2
variables artificielles pour construire le problème initiale P 0 :
variables artificielles pour construire le problème initiale P 0 :
0 x 1
 
max − w 1 − w 2 = 3x 1 − e 1 − e 2 − 2 0 x
max − w 1 − w 2 = 3x 1 − e 1 − e 2 − 2 0 x 12
0 x 2
s.t. x 1 + x 2 − e 1 +w 1 = 1, 0 e 1
s.t. x 1 + x 2 − e 1 +w 1 = 1, 0 e 1
0 e 2
2x 1 − x 2 − e 2 +w 2 = 1, dont le vecteurX = 0 e 2 est une solution de base réalisable.
2x 1 − x 2 − e 2 +w 2 = 1, dont le vecteurX = 
2
 e est une solution de base réalisable.
3x 2 + e 3 = 2, 2
1 e 33
 w
3x 2 + e 3 = 2,
 
1 w 1
x1 , x2 , e 1 , e 2 , e 3 , w 1 , w 2 ≥ 0 1
x1 , x2 , e 1 , e 2 , e 3 , w 1 , w 2 ≥ 0 1 w2
1 w2
Ainsi, on commence notre algorithme 10 pour le programme P 0 . Le tableau initial est :
Ainsi, on commence notre algorithme 10 pour le programme P 0 . Le tableau initial est :
x1 x2 e1 e2 e3 w1 w2 b
 x1 x2 e1 e2 e3 w1 w2 b
w1 1 1 −1 0 0 1 0 1
w1 1 1 −1 0 0 1 0 1
w2 2 −1 0 −1 0 0 1 1
w2 2 −1 0 −1 0 0 1 1
e3 0 3 0 0 1 0 0 2
e3 0 3 0 0 1 0 0 2
W: 3
 0 −1 −1 0 0 0 2
W: 3 0 −1 −1 0 0 0 2
Z: −6 −3 0 0 0 0 0 0
Z: −6 −3 0 0 0 0 0 0

Le pivot c’est a 2,1 donc x 1 est la variable entrante et w 2 est sortante. On obtient après pivotement le tableau :
Le pivot c’est a 2,1 donc x 1 est la variable entrante et w 2 est sortante. On obtient après pivotement le tableau :
x
x 11 x
x 22 ee 11 ee 22 ee 33 w
w 11 w
w 22 b
b

 3 1 −1 1 
w
w 11 0 3 −1 1 0 1 −1 1
0 2
2 −1 2
2 0 1 2
2 2
2
 −1 −1 1 1
L
L2 ←
1
← 21 L
L2
x
x 11 1

 1 −1
2 0
0 −1
2 0
0 0
0 2
1 1
2


2 2 2 2 2 2

−−−
−−
−−−−
−−
2 −
−−→

− →
 
ee 33 0 3 0 0 1 0 0 2
 
L ←L −L
L 1 ←L 11 −L 22 0

3 0 0 1 0 0 2


L 41←L

L 4 −3L 2 3 1 −3 1
 
4 ←L 4 −3L 2
W ::
W 0 3 −1 1 0 0 −3 1
 
L
L 55 ←L
←L 55 +6L 0 −1 0 0

+6L 22  2
2 2
2 2
2 2
2

Z
Z :: 0
0 −6
−6 0
0 −3
−3 0
0 0
0 3
3 3
3

1
Le
D’après est a 1,2 (Min le
pivot l’algorithme ratio test
pivot 3 ).
est= a 3,2On obtient
mais alors
on peut :
prendre a 1,2 pour faire sortit w 1 de la base plus rapide-
32 Chapitre 4. Programmation linéaire

ment. On obtient : x1 x2 e1 e2 e3 w1 w2 b
x 1 x2 e−21 e12 e3 w21 w
−12 b1 
x2 0 1 −2
3 1
3 0 2
3 −1
3 1
3
x2 0 1 3
−1 3
−1 0 1
3 13 2
3
L 1 ← 23 L 1 x1 1 0 −1
3 −1
3 0 1
3 13 2
3
−−L−1−← −− 2 x1 1 0 0
3−L−1→ 3 3 3 3 3

−L−2− −−2− e3 0 0 2 −1 1 −2 1 1
←L +−12−L→1 e3 0 0 2 −1 1 −2 1 1
1
LL3←L
2 ←L 23+ 2 L11 W: 0 0 0 0 0 0

−3L  −1 −1
W: 0 0 0 0 0 0

LL3←L −3L3
4 ←L 43− 2 L11 −1 −1
LL45←L
←L45−+6L
3
2 L11
Z: 0 0 −4 −1 0 4 1 5
L 5 ←L 5 +6L 1 Z: 0 0 −4 −1 0 4 −1 5

Ainsi, la phase I se termine avec W = 0 et x 1 = 322 , x 2 = 113 , e 3 = 1 et e 1 = e 2 = w 1 = w 2 = 0. Le tableau pour la


Ainsi, la phase I se termine avec W = 0 et x 1 = 3 , x 2 = 3 , e 3 = 1 et e 1 = e 2 = w 1 = w 2 = 0. Le tableau pour la
phase II est donc :
phase II est donc :
x1 x2 e1 e2 e3 b
x 1 x 2 e−21 e12 e 3 b1 
x2  0 1 −2
3 1
3 0 1
3
x2  0 1 3
−1 3
−1 0 2
3
x1  1 0 −1
3 −1
3 0 2
3
x1  1 0 0
23 3
13 

e3 0 0 −1 1 
e3  0 0 2 −1 1 1
Z: 0 0 −4 −1 0 5
Z: 0 0 −4 −1 0 5

On remarque donc que les c j ≤ 0, donc (STOP) la solution est optimale et le max est −5. Ainsi la solution
On remarque donc que les c ≤ 0, donc (STOP) la solution est optimale et le max est −5. Ainsi la solution
optimale pour le programme jP = min 6x 1 + 3x 2 est −(−5) = 5 = 6 × 322 + 3 × 131 .
optimale pour le programme P = min 6x 1 + 3x 2 est −(−5) = 5 = 6 × 3 + 3 × 3 .

4.2 Dualité
4.2 Dualité
Soit P un P.L. sous forme canonique. Le programme dual D de P est définit par :
Soit P un P.L. sous forme canonique. Le programme dual D de P est définit par :
max z = c TT X le dual est min w = b TT Y
=== ===est
=⇒ w
P = max
s.t. zAX
=c X ≤ b le dual
=======⇒ D = mins.t. A TT=Yb Y≥ c
P = s.t. AX
X ≥ 0 ≤ b D = s.t. A Y Y ≥ c0

X ≥ 0 Y ≥ 0X ∈ Rn et Y ∈ Rm pour le dual.
Le programme P est dit primal. On remarque que si A de type m × n, alors
Le programme P est dit primal. On remarque que si A de type m × n, alors X ∈ Rn et Y ∈ Rm pour le dual.
Théorème 4.1 Théorème de dualité
Théorème 4.1 Théorème de dualité
Si un problème primal ou dual admet une solution, alors l’autre problème admet aussi une solution et on a :
Si un problème primal ou dual admet une solution, alors l’autre problème admet aussi une solution et on a :
max z = c TT X = min w = b TT Y
max zAX
s.t. =c X ≤ b = mins.t. w
A TT=Yb Y≥ c
s.t. AXX ≥ 0≤ b s.t. A Y Y ≥ c0

X ≥ 0 Y ≥ 0

Exercice 4.3
Exercice 4.3
Soit le problème suivant de type régime :
Soit le problème suivant de type régime :
min w = 340x 1 + 2400x 2 + 560x 3
min wx=+340x 1 + 2400x 560x 3
≥ 2 +1200
s.t. 1 2x 2 + x 3
D = s.t. x 1 + 2x 2 + x 3 ≥
x 1 + 3x 2 + 2x 3 ≥ 1400 1200
D= xx1 ++3x 2 + 2x 3 ≥ 1400

1 x 2 + 3x 3 1500
x 1 +xx 2, + 3x 3 ≥ 1500

1 x2 , x3 0
x1 , x2 , x3 ≥ 0
Écrire le programme primal P de D. Résoudre le programme P et déduire la valeur minimale de w, a-t-on
Écrire
besoinledeprogramme primal
faire les deux P de
phases duD. ? le programme P et déduire la valeur minimale de w, a-t-on
Résoudre
simplexe
besoin de faire les deux phases du simplexe ?

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