Article 411901

Juin 2009 – 2 e Trimestre • 31 ème année • 23 € • ISSN 0290 -9057 • Internet : http://www.aftopo.
org
xyz
• topographie
• géodésie
• photogrammétrie
• SIG
• géomatique
Éditée par l’
Association
Française de
Topographie
n°119
• métrologie
• hydrographie
• topométrie
• cartographie
• génie civil
• histoire
Cadastre
Du cadastre napoléonien
au cadastre en ligne
sur Internet
1er partie Pierre Clergeot
Page 49
e
5 FORUM DE LA TOPOGRAPHIE
AU LYCÉE DORIAN A PARIS
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Directeur des publications

André Bailly
SOMMAIRE N° 119 • Juin 2009 • 2e trimestre
Ingénieur géomètre ETP, Paris

Directeur adjoint des publications
Jean-Baptiste Henry La revue XYZ est éditée par l’Association Française de Topographie (AFT)
Ingénieur LNE, Trappes Membre de la FIG (Fédération Internationale des Géomètres)
Rédaction et administration XYZ 107, rue La Boëtie - 75008 Paris - Tél.: 01 43 988480 – Fax : 01 42 2541 07
107, rue La Boëtie - 75008 Paris
Courriel : info@aftopo.org • Site Internet : http://www.aftopo.org
Tél. 01 43 98 84 80
Fax 01 42 25 41 07
Rédacteur en chef Editorial ...................................................................... 5 Géodésie
Jean-Pierre Maillard
Urbaniste, Géomètre-expert foncier, Info-Topo
Marne-la-Vallée
> Les informations de la profession .............................. 7
Comité de Rédaction
Stéphane Durand
Enseignant-chercheur - ESGT Le Mans
La vie des écoles
Pierre Grussenmeyer > L’ECS chez les Ch’tis ......................................................... 14
Professeur des universités > Marc Renner, nouveau directeur de l’INSA
INSA de Strasbourg de Strasbourg ....................................................................... 14
Michel Kasser > Les étudiants topographes de l’INSA en voyage
Professeur des universités d’études à Londres > Entretien du réseau de nivellement par les triplets
Directeur ENSG - Marne-la-Vallée Nathalie VANNES et Rémi GIANNO ............................... 16 Alain COULOMB .................................................................... 39
Tania Landes
Maître de conférences
INSA de Strasbourg
Manifestation Hydrographie
Emmanuel Natchitz > Capturez la réalité en 3D > Du naufrage de l’Amoco Cadiz à Litto3D®
Ingénieur géomètre ETP, Cachan Patrice GAUBERT .................................................................. 18 Gilles BESSERO ...................................................................... 43
Responsable du site Internet > Forum de la topographie
Tania Landes Jean-Pierre MAILLARD ........................................................ 20 Cadastre
Publicité : Samuel Guillemin > Du cadastre napoléonien au cadastre en ligne
Tél. : 06 72 12 08 97 Lasergrammétrie sur Internet
communication@aftopo.org Pierre CLERGEOT ................................................................... 49
Conception et maquette
Dorothée Picard Toponymie
Autre publication : L’annuaire de l’AFT
> Le CNIG valide la dénomination du Pount
ALBEDIA IMPRIMEURS Pierre JAILLARD ..................................................................... 60
137, avenue de Conthe
BP 337 15003 Aurillac Cedex
Tél. : 04 71 63 44 60 > Relevés laser urbains par Systèmes Mobiles
Histoire
Fax : 04 71 64 09 09 de Cartographie > Pierre-Louis Moreau de Maupertuis
François GOULETTE ............................................................... 21 Elisabeth BADINTER ............................................................ 61
GPS Réglementation
Dépôt légal
> La directive INSPIRE ou le chemin vers
2e trimestre 2009 ISSN 0290-9057
N° CPPAP : 01 11 G 80 866 l’administration électronique géographique
Marc LEOBET .......................................................................... 62
Tirage de ce numéro : 1 600 ex
Abonnement annuel
France CEE : 83 € Art et Géométrie
Etranger (avion, frais compris) : 86 € > Le salon de Kandinsky “en musique” à Strasbourg
Les règlements payés par chèques Jean-Pierre MAILLARD ........................................................ 66
payables sur une banque située hors
de France doivent être majorés de10 €,
sauf à utiliser l’identifiant international Livres ............................................................................. 68
de compte IBAN > Suivis topométriques et géodésiques liés au projet
FR69 2004 1000 0116 3000 3Y02 048 de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin
Le numéro : 23 € Michel BOISSENOT - Fabrice COL - Piero NURISSO Récréation Cosmographique
Membre du SPCS Syndicat de la Ilario PREVITALI - Franco GALLARA - Stefano LIONE .... 27 > Raymond D’HOLLANDER .................................................. 70
Presse Culturelle et Scientifique
Le bulletin d’adhésion est en p. 72 Géomatique
L’AFT n’est pas responsable des opinions > Utilisation d’un SIG nomade couplé à un GPS pour Pour la recherche de nos annonceurs consulter la page 69.
émises dans les conférences qu’elle cartographier les paysages du Sud-Ouest toulousain
organise ou les articles qu’elle publie.
Tous droits de reproduction ou d’adaptation Yves AUDA - Jean-François DEJOUX PROCHAIN XYZ - n°120
strictement réservés. Danielle DUCROT - Pierrette GOUAUX
Olivier HAGOLLE - Michel LEPAGE Montpellier en perspectives
Couverture : la cour du lycée Dorian Christophe SUERE - Gérard DEDIEU ........................ 35
image scan Leica Geosystems.
Revue XYZ • N° 119 – 2e trimestre 2009 3

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EDITORIAL
La profession topographique évolue tous les jours grâce notamment au développement
des techniques informatique et spatiale et subséquemment à l’adaptation correspondante
des matériels mis sur le marché.
Les moyens à la disposition des géomètres et topographes les ont conduit, au fur et à mesure
des avancées technologiques, à changer leur approche des travaux et leurs méthodes de levé.
Pour preuve, avec le balayage laser, c’en est fini des repérages, des points caractéristiques et report
sur un plan qui sont maintenant remplacés par une extraction numérique des dits points choisis
sur l’image. De même, on utilise désormais de nouvelles références, les satellites ayant remplacé
les châteaux d’eau et les clochers.
Insensiblement, l’amélioration constante de la précision des mesures rapproche dans le champ
de la topométrie des techniques employées par d’autres utilisateurs tels ceux de la navigation
maritime, terrestre, aérienne, spatiale et de la télédétection, et réciproquement.
Les domaines de la navigation et de la télédétection sont portés par deux sociétés savantes
respectivement l’Institut français de navigation (IFN) créé en 1953 et la Société française
de photogrammétrie et de télédétection (SFPT) qui fête en 2009 son cinquantenaire.
Dans ce paysage scientifique, l’AFT, apporte sa contribution, plus “terre à terre”, depuis 1978.
La convergence technologique et les thématiques proches militent pour un rapprochement
des trois associations. Bien sûr cela ne doit pas diluer le périmètre d’activité et le centre de gravité
de chacune qui doit conserver son identité. En revanche, il y a avantage à envisager des actions
communes comme des colloques, échanges de services et information sur les publications respectives
des associations. Dans cet esprit ce n° 119 publie l’article de Gilles Bessero “Du naufrage de l’Amoco
Cadiz à Litto 3D” paru dans le numéro de janvier 2009 du bulletin de l’IFN.
L’ouverture proposée par l’AFT dans un cadre associatif n’est pas exclusive. Elle apprécie le contact pris
avec le Comité français de cartographie ou encore GeoRezo et le partenariat engagé avec l’AFIGéO.
Celui-ci permet déjà la participation commune ou croisée à de nombreux salons et manifestations
professionnelles notant déjà, en 2009, celles du Forum de la topographie au Lycée Dorian
et les Rencontres de SIG la Lettre à l’ENSG. Le prochain rendez-vous est conjointement pris
à l’automne au festival international de géographie de Saint-Dié-des Vosges où l’AFT et l’AFIGéO
vous attendront au salon de la géomatique.
Le sommaire du n° 119 appelle des prolongements dans le numéro d’XYZ suivant. Il publiera
la deuxième conférence du Forum de la topographie dispensée par Thierry Villemin.
Il contiendra aussi un article de Gilles Berteau en complément de la contribution de Pierre Clergeot
(page 49), les auteurs ayant bien voulu transcrire dans les colonnes d’XYZ leur conférence à deux voix,
donnée au CNAM, sur le cadastre. Ce numéro contient également un développement de Marc Léobet
qui fait le point sur la mise en œuvre de la directive Inspire.
Une bonne façon de regarder vers le passé tout en se tournant résolument vers l’avenir !
Jean-Pierre MAILLARD

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INFO-TOPO
Autodesk offre le logiciel AutoCAD 2010 en téléchargement Un nouveau système GNSS
gratuit aux professeurs et aux étudiants Trimble R8
Pour la première fois, Autodesk propose Le nouveau système GNSS Trimble R8 est
gratuitement* AutoCAD 2010, son logiciel basé sur la technologie Trimble R-Track™ et
phare pour la conception et intègre la technologie de prévision du
documentation 2D et 3D aux membres signal™ RTK, la compression de la
de son portail étudiant, c’est-à-dire les correction RTK et l’architecture de la
étudiants et enseignants membres de prochaine génération du système de
la communauté Student Engineering positionnement par satellites GNSS. Le
and Design. Ce site communautaire système Trimble R8 GNSS
en ligne permet aux intéressés de est un récepteur GNSS
télécharger gratuitement les logiciels multi-canal, multi-
professionnels d’Autodesk, fréquences, antenne, et
de bénéficier de conseils de radio bidirectionnelle. Il
professionnels et d’offres d’emploi ou supporte un large éventail
encore de faire partie d’un réseau de signaux par satellite, y
social mondial. compris les GPS L2C et L5 et
AutoCAD 2010 propose par exemple des les signaux GLONASS L1/L2.
outils de conception de forme libre et de tracé Trimble s’est engagé à
paramétrique, ainsi qu’une gestion plus mettre à disposition des
sophistiquée du format PDF et l’impression 3D. produits Galileo-compatibles
avec ses clients avant que le
De plus, ce logiciel permet aux étudiants inscrits sur le portail communautaire d’élargir
système Galileo soit disponible. Le système
la gamme de produits qu’ils peuvent utiliser pour développer leurs compétences dans
GNSS Trimble R8 est capable de suivre les
des domaines essentiels comme le Digital Prototyping, la modélisation des informations
essais satellites Galileo expérimentaux
du bâtiment (BIM) et la conception durable. Depuis son lancement en 2006,
GIOVE-A et GIOVE-B à des fins d’évaluation
la communauté étudiante Autodesk s’est agrandie régulièrement et compte plus
du signal d’essai.
de 570 000 membres, représentant plus de 19 000 organismes d’enseignement
L’amélioration de la technologie inclut des
dans 139 pays.
techniques de compression de la correction
* Les produits gratuits sont soumis aux termes et conditions énoncés dans l’accord de licence d’utilisateur final joint à
la version téléchargeable du logiciel. dans le nouveau protocole de
communication CMRx pour optimiser la
> Pour plus d’informations : www.autodesk.fr bande passante. Grâce à CMRx, les
données de correction RTK pour tous les
satellites et les signaux sont transmises
Enquête sur la relance depuis la base au support.
Le système GNSS Trimble R8 peut être joint
Patrick Devedjian, ministre chargé du plan de relance, a annoncé le projet du au nouveau logiciel Trimble Access,
relèvement des seuils de déclenchement des enquêtes publiques “Bouchardeau”. permettant le partage des données et la
Rappelons que la loi Bouchardeau, votée en 1983, avait pour objet la démocratisation collaboration entre les équipes de terrain
des enquêtes publiques et la protection de l’environnement. et de bureau en toute sécurité dans un
Ainsi les aménagements, ouvrages ou travaux susceptibles d’affecter l’environnement, environnement Web.
qu’ils soient réalisés par des personnes publiques ou privées, doivent être précédés Trimble a également annoncé l’ajout de la
d’une enquête publique au vu d’un dossier contenant une étude d’impact. tablette Trimble Tablet™ Rugged PC à son
L’initiative gouvernementale vise à accélérer le démarrage de chantiers portefeuille de produits d’arpentage.
d’infrastructure par la réduction du nombre des enquêtes.
Dans un avis du 7 mai 2009, le président de la Compagnie nationale > Pour plus d’informations :
des commissaires-enquêteurs (CNCE) qui représente 80 % des 4 600 chargés www.trimble.com
de la conduite des procédures publiques, Jacques Breton, regrette le défaut
de consultation de son organisation.
Il donne acte au gouvernement de son pouvoir juridique à cet égard dans
Education au
la limite de l’application des textes ratifiés par la France, la convention internationale développement durable
d’Aarhus, la directive européenne du 26 mai 2003 et la charte constitutionnelle TERRA PROJECT, l’ADEME, l’UNESCO/MAB
du 1er mars 2005. En revanche il souligne l’intérêt de l’information, de la consultation et l’IRD présentent le premier portail
et de la concertation dans lesquelles l’enquête publique s’inscrit dont les vertus qui donne accès gratuitement à des
aident à la diminution des contentieux et modifications tardives. Il redoute milliers de ressources pédagogiques sur
que cette décision gomme une partie des avancées du Grenelle de l’environnement. le développement durable du primaire
Enfin il estime la limitation de la participation et de l’influence du public constituer à la terminale et à un espace de travail
un net et inacceptable recul démocratique. pour les enseignants et leurs élèves.
Dans l’esprit des enquêtes publiques il appelle le gouvernement au dialogue > Pour plus d’informations :
et à la concertation. La CNCE sera-t-elle entendue ? www.education-developpement-
> Pour plus d’informations : www.cnce.fr durable.fr

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INFO-TOPO
Des nouveautés chez Leica Geosystems

Le scanner laser Leica HDS6100 à mesure de phase remplace La technologie SmartEye intègre trois nouvelles fonctionnalités.
le modèle HDS6000. Les améliorations concernent une plage Les prismes sont automatiquement détectés à une distance
de température d’utilisation plus étendue (de -10°C à +45°C), maximale de 3000 m avec une précision millimétrique
une autonomie de batteries plus longue (2,5 heures de batterie permettant une grande flexibilité sur le positionnement
interne), le pilotage par liaison sans fil et la réduction du bruit de l’instrument.
de mesure. La fonction TargetView réduit le champ de vision de l’ATR
Le scanner HDS6100 permet de à la zone d’intérêt et les prismes adéquats sont détectés sans
scanner jusqu’à 508 000 points interférence avec les prismes environnants.
par seconde par mesure de phase La fonction TargetCapture permet d’utiliser la caméra ATR du
sur un champ de mesure télescope pour enregistrer l’image du point mesuré.
de 360° x 310.
Les utilisateurs de scanners Leica
HDS6000 ont la possibilité de
mettre à jour leur scanner en
HDS6100.
Ce système complète la famille
des scanners Leica Geosystems
qui inclut le modèle Leica
ScanStation2 et le nouveau
scanner très longue portée Leica
HDS4400.
Scanner laser 3D Leica HDS6100

La station totale Leica TM30 destinée à la surveillance et
La station totale Leica TM30, créée spécifiquement pour l’auscultation.
les applications d’auscultation, succède aux stations totales
reconnues TCA2003 et TCA1800. Une nouvelle station totale de haute précision Leica TS30, de
précision équivalente au modèle TM30, complète la gamme en
La station TM30 offre une précision de 0,5” pour respecter
combinant précision et suivi automatique. La combinaison des
les exigences dans les applications d’auscultation. Les distances
capteurs de Leica avec le logiciel Leica SmartWorx permet aux
peuvent être mesurées avec la technologie Leica PinPoint EDM.
utilisateurs du modèle TS30 d’ajouter à leur station totale une
Sur les surfaces naturelles, la TS30 offre une précision
antenne GNSS pour l’utiliser en SmartStation Leica TS30 : ainsi
de 0,6mm+1ppm sur prisme et de 2mm+2ppm en visée
l’opérateur détient immédiatement les coordonnées de la
sans prisme et ce, jusqu’à 1000 m. Equipée de moteurs
station. De plus, l’antenne GNSS associée à l’unique
piézoélectriques de dernière génération, le système
prisme à 360° permet une configuration SmartPole.
TM30 effectue des mouvements extrêmement rapides
permettant des cycles de mesure plus courts. > Pour plus d’informations : www.leica-geosystems.fr
Le réseau de stations I2G et ses partenaires remportent le projet

permanentes ORPHEON de thermographie aérienne de la Ville de Paris
Le réseau de Stations Permanentes GNSS
Afin de répondre aux exigences techniques croissantes des projets de thermographie
ORPHEON couvre la France
aérienne, I2G a mis en place dans le cadre d’un groupement de compétences
métropolitaine, la Martinique,
avec sa filiale Aérodata France et la société ITC, de nouvelles méthodes de production
et la Guadeloupe. Ce réseau est porté
basées sur le traitement d’images spatiales.
par la société GEODATA DIFFUSION.
En complément de la production de données thermographiques, l’objectif de ce type
Le service ORPHEON peut s’appliquer
de projet est aussi d’informer et de sensibiliser les propriétaires privés et institutionnels
à la plupart des modèles de récepteurs
aux déperditions thermiques de leurs biens immobiliers. C’est dans ce cadre qu’I2G
GPS ou GNSS récents de toutes marques
propose la diffusion des résultats des analyses thermiques sur Internet via la plate-forme
(LEICA, MAGELLAN, TOPCON, TRIMBLE).
websig DynMap (voir sur http://www.sig.fr/annecy). Exemples pour l’Agglomération
La société propose des kits permettant
de Rouen, du Havre, d’Elbeuf, la Ville d’Albi, le Conseil Général de Charente-Maritime,
de connecter des récepteurs d’anciennes
la Ville d’Annecy.
générations à ORPHEON, comme par
exemple les modèles LEICA 530, TRIMBLE Sur la même lancée, l’année 2009 s’annonce riche en projets avec un marché grandissant
5700, et TRIMBLE 5800 dans le domaine et déjà de nouveaux territoires à thermographier : Ville de Paris, Communauté urbaine de
de la précision centimétrique. Bordeaux, Agglomération de Colmar, de Périgueux, Communauté Urbaine d’Arras,
Agglomération de Châlons-en-Champagne, etc.
> Pour plus d’informations :
acthyd@orange.fr > Pour plus d’informations : www.i2g.fr
8 Revue XYZ • N° 119 – 2e trimestre 2009

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au GPS, à la télédétection, aux SGBD,

Des nouveautés sur à la cartographie, etc.
GeoFormations – Un nouvel
GeoRezo L’annuaire de la géomatique et espace sur les formations en
Bienvenue dans l’annuaire de la des SIG est un service rendu par géomatique
géomatique et des SIG la mise en commun des ressources
de trois sites francophones partenaires : GeoRezo et Afigéo ont le plaisir de vous annoncer
Vous recherchez un lien vers un la sortie de GeoFormations, le nouvel espace sur
le Petit Bazar Cartographique,
support de cours pour un logiciel SIG, les formations francophones en géomatique.
le Forum SIG, et l’association GeoRezo
des sources de données, des groupes S’appuyant sur un Wiki, outil de rédaction
– le portail géomatique.
d’utilisateurs, vous souhaitez mettre collective, cette nouvelle ressource du Web
Cet annuaire est appelé à s’enrichir
en valeur vos réalisations remplace l’ancien GéoForm, devenu obsolète.
continuellement à l’aide de vos
(webmapping, site de diffusion de GeoFormations conserve le même objectif
contributions... Vous pouvez partager
données, etc.), Delicious ne répond de référencer les formations diplômantes
vos favoris ou diffuser un lien après
pas à toutes vos attentes, Google ne dans les domaines de la géomatique. Le choix
une découverte intéressante.
prend en compte que les sites “bien” du Wiki offre la possibilité à chacun de venir
N’hésitez pas à enrichir ce site,
référencés... ajouter une formation et renseigner celles
qui pourrait devenir votre propre
Cet annuaire vous permettra de existantes (identifiant et mot de passe
répertoire de favoris !
trouver facilement un lien vers une sont ceux des forums du GeoRezo).
Construisez avec nous cet outil de
ressource dans le domaine des SIG et Vous pouvez participer à l’enrichissement
veille technologique unique : proposez
de la géomatique. Il est également de ces ressources !
des sites, informez des changements
au service des professionnels du Un forum spécifique aux échanges
d’adresses, votez pour vos sites
secteur de l’information géographique sur la formation est également ouvert
préférés. Vos contributions sont les
qui ont la possibilité d’y référencer pour servir d’appui à ce nouvel espace.
bienvenues. Nous comptons sur vous !
et d’y valoriser leur savoir-faire.
L’annuaire GeoRezo : GeoFormations :
Cet outil est issu d’une volonté
http://georezo.net/annuaire http://georezo.net/wiki/formation:start
de mettre en commun des ressources
toujours plus nombreuses, et jusqu’à Le petit bazar cartographique : Le forum Formations :
aujourd’hui dispersées, se rapportant http://www.petitbazarcarto.net http://georezo.net/forum/viewforum.php?id=50
aux Systèmes d’information Annuaire SIG : www.afigeo.asso.fr
géographique, à la géomatique, http://www.annuairesig.org/ georezo.net

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INFO-TOPO
Vu au concours Lépine 2e festival d’Astronomie COMITÉ DE LECTURE D’XYZ

International 2009 à Tautavel
BAEHR Hans-Peter, Université de Karlsruhe
Catégorie 1 – Bâtiment
BAILLY André, Ingénieur ESTP
P’TIT NIVEAU d’Ivan JAGER
Le “P’tit niveau” est un niveau à bulle BILLEN Roland, Université de Liège
qui se clippe sur le ruban du Speed BORDIN Patricia, ENSG
Tracer. Le Speed Tracer, ainsi équipé,
BOTTON Serge, ENSG
perme de tracer sur des murs
ou parois, des repères précis, BRETAR Frédéric, Laboratoire MATIS, IGN
soit horizontaux, soit verticaux, CHRISMAN Nicholas, Université Laval,
et à des distances déterminées. Québec
Indispensable pour tous les travaux
d’intérieur ou d’extérieur. DEBARBAT Suzanne, Astronome
Observatoire de Paris
PRIX DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DISSARD Olivier, ENSG
Catégorie 3 – Bureautique La municipalité de Tautavel organise D’HOLLANDER Raymond, Ingénieur Général
son deuxième festival d’Astronomie Géographe, IGN
EASYMETROS : UN PLAN DE METRO
du 23 au 26 juillet inclus.
VOCAL de Florence POULET-DAUMAS
Cette manifestation, gratuite et ouverte
DONNAY Jean-Paul, Université de Liège
De la taille d’un à tous les publics, s’insère dans le cadre DRAP Pierre, Chargé de recherches CNRS
téléphone mobile, de l’année mondiale de l’astronomie 2009
EasyMétros vous
DUQUENNE Henri, IGN
et coïncide avec la nuit des étoiles 2009.
permet d’obtenir DUQUENNE Françoise, IGN
La journée, différents ateliers, conférences
vocalement et sur DURAND Stéphane, ESGT
et séances de planétarium seront
un écran votre
organisés. Des médiateurs spécialisés FERHAT Gilbert, INSA de Strasbourg
itinéraire et le
en astronomie animeront les observations
temps estimé du GRUSSENMEYER Pierre, INSA de Strasbourg
du soleil (en journée) et les observations
trajet. EasyMétros
nocturnes avec centaine de lunettes et HENO Raphaële, ENSG
est une alternative
télescopes.
ludique et pratique aux plans papier HOMBROUCK Laurent, Ingénieur ENSAIS,
des transports en commun. > Pour plus d’informations : Grenoble
www.astreschevelus.fr KASSER Michel, Directeur ENSG, IGN
permet au plus grand nombre de citoyens KOEHL Mathieu, INSA de Strasbourg
La technologie STAR-APIC (près de 140 000 habitants) d’accéder au LANDES Tania, INSA de Strasbourg
au service des collectivités PLU des communes du territoire. Cette
MAILLARD Jean-Pierre, Urbaniste,
Angers Loire Métropole met à la disposition action s’inscrit dans le cadre de la révision
du PLU qui aboutira en février 2011. Géomètre-Expert Foncier
du grand public, depuis le mois de
septembre 2008, une carte interactive des > Pour plus d’informations : MAYOUD Michel, Ingénieur ESGT
pistes cyclables, accessible directement sig.angersloiremetropole.fr/carte_cycle/ MERMINOD Bertrand, Professeur EPFL,
depuis son site Internet. Cette application sig.agglo-poitiers.fr/caplu/ Lausanne
en ligne permet de faire une recherche par
rue ou par commune, ou de calculer la MOREL Laurent, ESGT
distance d’un point à un autre. Elle propose STAR-APIC lance son SIG NATCHITZ Emmanuel, ingénieur ETP
outre le réseau cyclable existant dans les nomade Elyx Mobile NICOLAS Joëlle, ESGT
31 communes qui composent
l’agglomération, les sens de circulation, Véritable SIG professionnel, Elyx Mobile PANTAZIS N. Dimos, Technological
ainsi que les secteurs piétons et les permet de saisir, de consulter et de mettre à Education Institution (TEI), Athènes
loueurs/vendeurs et réparateurs de cycles. jour vos données cartographiques et POLIDORI Laurent, Directeur de l’ESGT
A terme, Angers Loire Métropole disposera alphanumériques directement sur le terrain.
d’une application SIG généraliste, qui Elyx Mobile s’inscrit pleinement dans la RAVEZ Bertrand, Bouygues TP
donnera accès aux cadastres des gamme des logiciels STAR-APIC pour assurer, REIS Olivier, Ingénieur ENSAIS
31 communes, aux plans de ville ainsi à terme, une connexion avec Elyx Office. Ce
qu’aux orthophotographies et qui sera logiciel est donc particulièrement intéressant RIFFAULT Jacques, Directeur Commercial
déclinée en version intranet/extranet ainsi pour toute une série de métiers tels que les ROCHE Stéphane, Université Laval, Québec
qu’en internet. services publics, les gestionnaires de
RUAS Anne, Chef du Cogit, IGN
La Communauté d’Agglomération de réseaux, les services de gestion forestière,
Poitiers (CAP) a choisi de diffuser le Plan les scientifiques, les services de police… VINCENT Robert, Ingénieur ECP
Local d’Urbanisme (PLU) de son territoire > Pour plus d’informations : WILLIS Pascal, Ingénieur en Chef des Ponts
sur Internet. Mise en ligne depuis le mois http://star-apic.com et Chaussées
de mars 2009, cette carte thématique
e
10 Revue XYZ • N° 119 – 2 trimestre 2009
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INFO-TOPO
L’Association paritaire des géomètres

topographes photogrammètres
(APGTP)
L’APGTP a été créée dans le cadre La singularité de l’APGTP vient du fait classification plus élevée, donc une aug-
de la convention collective nationale qu’elle est coprésidée par un représen- mentation de leur rémunération. Les
des géomètres-experts, géomètres tant de chaque collège. Actuellement, la partenaires sociaux travaillent avec
coprésidence est assurée par des repré- l’AFPA à la mise en place d’un CQP tech-
topographes, photogrammètres
sentants de l’UNGE et de la CFDT étant niques topographiques et foncières des-
et experts fonciers. Cette convention observé un renouvellement des man- tiné à un public classifié en niveau II
collective est appliquée depuis dats tous les deux ans. pour leur permettre d’obtenir, en fin de
le 1er septembre 2006 à l’ensemble formation, un niveau III 1.
En relais des commissions nationales,
des cabinets et des entreprises En conclusion, l’on peut dire que
la branche professionnelle a mis en
le souci permanent des partenaires
de la branche professionnelle. place des commissions paritaires régio-
sociaux est de faire évoluer les relations
nales, celles-ci au nombre de 18, cha-
sociales entre employeurs et salariés
par des accords “gagnant gagnant”.
’APGTP, dont la mise en place pro- cune composée de cinq membres de
L cède de la promotion du dialogue

social, a pour mission de mettre en
œuvre les décisions des partenaires
chaque collège. Elles suivent l’applica-
tion de la convention collective, analy-
sent l’emploi et les besoins en forma-
tion, concilient les différends collectifs
Sébastien CHATAIN
Délégué Général de l’APGTP
> Pour plus d’informations :
sociaux membres de l’association :
ou individuels, et enregistrent les licen- www.apgtp.fr
• pour le collège employeur, l’UNGE,
qui représente les géomètres-experts, ciements économiques.
le SNEPPIM, qui représente les photo-
Depuis le 15 octobre dernier l’ensemble W Agenda des manifestations
grammètres, et le CSNGT, qui repré-
des commissions travaille sur la gestion Du 29 au 30 juin 2009
prévisionnelle des emplois et des 4e rencontres des dynamiques
sente les géomètres topographes,
compétences, autrement dit on cherche régionales en information
• pour le collège salarié, les organisa- géographique
à définir les emplois de demain aux
tions syndicales présentes sont la Lille - www.afigeo.asso.fr
Du 1er au 2 septembe 2009
moyens d’un référentiel et d’une
CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, la CGT, la
grande enquête sociale envoyée dans
CGT-FO. Laserscanning 2009 ISPRS
les cabinets et entreprises. Ces Workshop - Paris
Cela se concrétise à travers des projets enquêtes sont accessibles à partir du www.laserscanning2009.ign.fr
qui doivent bénéficier aux employeurs site Internet www.apgtp.fr Le 3 septembre COSI 2009
comme aux salariés. Les sujets retenus Les partenaires sociaux sont convenus Séminaire d’intégration de l’ESTP
Cachan - www.estp.fr
Du 16 au 18 septembre 2009
sont la résultante d’accords entre les d’établir une photographie des besoins
syndicats qui siègent dans deux com- en formation, des conditions salariales
Journées de la Topographie
missions aux rôles parfaitement définis. et des conditions de travail. La connais- INSA de Strasbourg
sance de l’état des lieux servira les dif- www.insa-strasbourg.fr
Du 22 au 24 septembre 2009
La commission paritaire nationale de la férentes négociations, récemment
négociation collective (CPNNC) inter- engagées, sur la grille de classification, INTERGEO Karlsruhe
prète à la demande les textes en l’égalité hommes/femmes, l’insertion Allemagne - www.intergeo.de
vigueur, sur proposition d’une organi- des travailleurs handicapés, la grille Du 30 septembre au 1er octobre
sation syndicale employeur ou salarié, 2009 Journées francophones ESRI
salariale, etc. Versailles - www.esrifrance.fr
Du 1er au 4 octobre 2009 FIG
propose et rédige des avenants à la
convention collective et enfin négocie et A terme, cela facilitera les entretiens
professionnels prévus par la convention Saint-Dié-des-Vosges
fixe les salaires minimaux des salariés. www.fig-saintdie.com
Du 19 au 22 octobre 2009
collective en supposant l’accroissement
La commission paritaire nationale de de l’offre de formation. Cet accroisse- Conférence régionale de la FIG
l’emploi et de la formation profession- ment passe par la mise en place de cer- Hanoi - Viêt Nam - www.fig.net
nelle (CPNEFP), à titre principal, analyse tificat de qualification professionnelle Les 26 et 27 janvier 2010
la situation économique et celle de (CQP) qui permettra aux employeurs 5e Colloque interdisciplinaire
l’emploi de la profession et définit une d’augmenter l’employabilité de leurs en instrumentation “C2I 2010”
Le Mans - www.C2i2010-lemans.org
politique de formation. salariés, et aux salariés d’obtenir une
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:31 Page 13
Journées de la Topographie 2009 sur le thème

de l’éthique professionnelle en topographie
a spécialitéTopographie de l’INSA de Strasbourg prépare
L sa 7e édition des Journées de laTopographie, qui auront

lieu dans ses locaux, du mercredi 16 au vendredi
18 septembre 2009.
Les grandes lignes du programme sont :

Mercredi et jeudi : Soutenances de projets de fin d’études des
étudiants ingénieurs. Les sujets et planning de passage sont
consultables sur le site de l’INSA (cf. ci-dessous).
Vendredi 18 : Tribune des Spécialistes et Salon des Exposants,
qui accueillera une vingtaine de stands présentant du
matériel, des logiciels et des solutions topographiques.
Tous les ans, les JT se déclinent autour d’un thème fédérateur

débattu lors d’un moment fort des Journées, celui de laTribune
des Spécialistes. Le sujet de cette année - l’ “Ethique profes-
sionnelle en topographie” - ne concernera pas uniquement les
ingénieurs géomètres topographes, mais toutes les catégories
socioprofessionnelles confondues. Ce thème passionnant
attirera autour de la table ronde un ensemble d’intervenants
issus de divers horizons professionnels (économiste, socio-
logue, architecte et bien sûr géomètre-expert).
L’éthique professionnelle est un véritable enjeu pour une réus-

site durable. Ce concept plonge ses racines dans la morale.
Il revient finalement à distinguer le bien du mal dans nos
comportements professionnels et s’intègre, certainement non parties intégrantes des programmes d’un nombre croissant
sans difficultés, à la culture de nos entreprises. A l’instar de de grandes écoles et d’universités. L’éthique professionnelle
la déontologie, l’éthique professionnelle se construit autour est donc une nécessité pour l’entreprise moderne. Elle s’or-
de codes et de règles. Elle doit cependant aller plus loin et ganise, s’enrichit et se développe autour de valeurs humaines
dépasser ce qui se réduirait rapidement à un simple carcan réfléchies et finalement admises par tous.
sans ambition, sans envergure. Sa vocation est résolument
tournée vers l’humain, vers son épanouissement, vers son Les géomètres n’ont-ils pas dans ce domaine des prédisposi-
émancipation en quelque sorte… L’éthique professionnelle tions particulières ? Qui d’autre qu’eux assure la position exacte
est-elle compatible avec la libre concurrence ? Est-elle un frein des repères d’une propriété ? Quel autre professionnel flirte quo-
à l’efficacité ? Quelle place doit-elle avoir au regard de la mon- tidiennement avec les repères géodésiques ? Alors des prédis-
dialisation ? Quels moyens doit-on inventer pour garantir sa positions, oui, nous en avons !A nous d’inventer, de développer
nécessaire promotion ? L’actualité récente nous montre que et de maintenir les balises indispensables à l’éthique profes-
sionnelle ! Comme nous l’avons été dans d’autres domaines,
son absence fait le terreau de la corruption et du malheur des
soyons des précurseurs de cette éthique attitude !
Hommes. L’Histoire nous a prouvé aussi que le reniement de
l’éthique n’est pas l’apanage de tel ou tel clan politique… Les trois journées seront clôturées par la remise des diplômes
d’ingénieur topographe, au cœur du laboratoire de topogra-
L’éthique professionnelle est une nécessité économique.
phie, sous le regard et les applaudissements de tous les pro-
C’est par elle que se moralisera le marché, lui-même garant
fessionnels, étudiants et enseignants de la spécialité. Autour
de la liberté d’entreprendre, source de croissance. Sa
du verre de l’amitié, les plus courageux pourront se disputer
construction est continuelle car elle suit les évolutions de la
une partie deTopopoly !
société, qu’elles soient morales ou technologiques. Elle est
une action collective, construite par les Hommes, pour les Nous comptons sur votre présence !
Hommes. L’une d’entre elles, certainement la plus connue,
est le commerce équitable.
> Pour tout renseignement :
L’éthique professionnelle est devenue une composante obligée www.insa-strasbourg.fr/fr/journees-de-la-topographie/
de l’enseignement. Ses vertus, mais aussi ses fragilités font Contact : Tania LANDES - tania.landes@insa-strasbourg.fr

13772_XYZ_119.qxd:XYZ 19/06/09 11:14 Page 14
GÉOMATIQUE
LA VIE DES ÉCOLES
L’ECS chez les Ch’tis

e vendredi 5 juin 2009 à Loos-en-Gohelle à côté de Lens,
L lÉcole Chez Soi partenaire de l’opération Villavenir a

organisé pour soixante élèves une visite pédagogique sur
la mise en oeuvre des techniques HQE® avec l’intervention
déxperts. La formation à distance n’exclut pas des visites de
terrain même si cette fois, les participants qui représentent
moins de 1% de l’effectif de l’école font figure de privilégiés.
Le n° 114 d’XYZ a fait connaître cette opération “Villavenir” de
sensibilisation au développement durable initiée par la
fédération française du bâtiment Nord Pas-de-Calais.
Les autres partenaires manifestent leur concours chacun dans

son domaine. Le service développement durable dÉDF bleu ment en intérim ManBTP se joint en proposant à cette occasion
ciel a présenté des solutions environnementales qui vont de ses offres démplois et de stages.
la pompe à chaleur en passant par la production déau chaude L’enseignement virtuel c’est bien, le concret aussi. G
solaire ou encore le photovoltaïque. Le fabricant mondial
Unibéton a démontré líntérêt des nouveaux bétons dépol- L’ECS et le diplôme de géomètre expert
luants. Le groupe Aldès a sensibilisé à límportance des sys- En 2008, l’Ecole chez soi a conduit onze de ses élèves
tèmes de ventilation. Léntreprise de charpentes et ossature au diplôme d’Etat sur douze présentés. La performance
bois Laurenge a souligné les atouts de la filière bois face aux doit être soulignée et les compliments de l’AFT mérités.
exigences de la basse consommation. Léntreprise Loison, > Pour tout renseignement : www.ecolechezsoi.net
spécialiste de la construction métallique a fait valoir la maison
Villavenir en métal, construite aux normes de la RT 2012. Nouveauté au lycée Dorian :
Pour sa part, l´équipe deVillavenir a clos la journée d’études sur la licence professionnelle aménagement et géomatique (LPAG) -
voir XYZ n°117 - est ouverte à l’apprentissage
les engagements qu’impliquent un tel projet de construction
dès la rentrée 2009.
HQE®. Entre-temps, les élèves ont participé à un “pic-nic dat-
ing” avec tous les partenaires auxquels léntreprise de recrute- > Pour tout renseignement : www.lycee-dorian.org
Marc Renner, nouveau directeur de l’INSA de Strasbourg

des industries textiles de Mulhouse les origines remontent à 1875, a rejoint
(ENSITM) de 1995 à 2006, jusqu’à la le réseau des INSA en 2003. L’INSA de
fusion avec l’École nationale des Strasbourg accueille 1300 étudiants
sciences appliquées de Mulhouse dans ses locaux, sur le campus univer-
(ESSAIM). De cette fusion est née sitaire de l’Esplanade, à deux pas du
l’Ecole nationale supérieure d’ingé- centre-ville.
nieurs sud Alsace (ENSISA), où il était L’INSA de Strasbourg est habilité par la
enseignant-chercheur. Commission des titres d’ingénieur à
Ingénieur de formation, il a soutenu délivrer le diplôme d’ingénieur dans
une thèse de docteur ingénieur en 1984 sept spécialités en formation initiale
et une thèse de doctorat ès sciences en (génie mécanique, plasturgie, mécatro-
Marc Renner est directeur de l’Institut 1986. Il est nommé professeur en nique, génie civil, topographie, génie
national des sciences appliquées 60e section (mécanique, génie méca- climatique et énergétique, génie élec-
de Strasbourg depuis le 1er mars nique et génie civil) en 1988. Il a exercé trique) et dans deux spécialités en alter-
2009. Il succède à Marie-Christine cette fonction, respectivement à nance (mécanique et le génie clima-
l’Institut de recherche polytechnique tique et énergétique).
Creton qui a dirigé l’établissement
(IRP), à l’ESSAIM, à l’ENSITM puis à Il est aussi habilité par la Commission
depuis 2000. l’ENSISA. culturelle, scientifique et technique
arc Renner, professeur des uni- L’INSA de Strasbourg est un établisse- du Ministère de la culture à délivrer
M versités, a été directeur de

l’École nationale supérieure
ment public à caractère scientifique
culturel et professionnel. L’école, dont
le diplôme d’architecte INSA de
Strasbourg. G
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 22/06/09 11:34 Page 16
LA VIE DES ÉCOLES
Les étudiants topographes de l’INSA

Nathalie VANNES et Rémi GIANNO
Cette année, les élèves-ingénieurs de 4e année second étage consacrait tout un secteur au thème des
“mathématiques”. Il présentait une multitude d’instruments
de la section topographie de l’Institut National
de dessin (pantographes) et de calculs (règles à calculs),
des Sciences Appliquées de Strasbourg ont choisi datant du XVIIe ou XVIIIe siècle. Ce musée nous a occupé durant
d’effectuer leur voyage technique dans la capitale l’après-midi. Il s’est avéré être très intéressant, traitant un
du Royaume-Uni, à Londres. Ce voyage s’est déroulé nombre considérable de sujets scientifiques tous bien détail-
suite au projet développé et mené de bout en bout lés.Tous les thèmes d’expositions et même quelques instru-
par Marine Degrain, du 28 janvier au 1er février 2009. ments bien documentés peuvent être consultés sur le site
internet http://www.sciencemuseum.org.uk/.
A partir de 18 h, nous étions libres de nous séparer pour visi-
1er jour : Science Museum ter chacun à sa manière la capitale anglaise. Des petits
Le voyage Strasbourg-Londres s’est fait en train, avec groupes se sont formés, et dispersés dans l’immense four-
l’Eurostar, ce qui a pour avantage d’arriver directement en milière illuminée de toutes parts, avec les plans du métro qui
plein centre de Londres. Une fois en gare de Londres, Marine recensaient les divers lieux à visiter.
Degrain à notre tête, nous avons rejoint l’auberge the acacia
hostel situé à Kensington, qui se trouve être un quartier très
fréquenté par les Français, avec notamment la présence de 2e jour : Greenwich, National Maritime
l’ambassade, et d’un institut français. Museum and the Queens house
Après avoir posé nos bagages dans nos chambres-dortoirs, La visite de Greenwich était un des buts principaux du voyage.
nous nous sommes dirigés vers le musée des sciences où En effet, il s’agit d’un lieu emblématique compte tenu de notre
nous avions rendez-vous avec Mme Landes et M. Ledig. The cursus, les références à Greenwich étant omniprésentes dans
Science Museum est situé sur Exhibition Road à proximité de nos cours.
l’auberge. Marine avait planifié la visite de ce musée, car il The Royal Observatory se trouve au sommet d’une petite
possède une exposition dédiée à la topographie. colline qui surplombe Greenwich. Il a été créé en 1675 par le
Malheureusement, celle-ci était en travaux pendant notre visi- roi Charles II dans le but de trouver une solution au problème
te. Nous avons toutefois pu admirer quelques anciens instru- du calcul de la longitude pour les navires en mer et hors de
ments de topographes qui nous étaient familiers, puisque le portée de vue de la terre. Suite aux percées essentielles dans
les méthodes de navigation, grâce notamment aux travaux de
John Flamsteed (premier astronome royal), les marins purent
utiliser les méthodes de l’astronomie pour résoudre le pro-
blème de la longitude en mer. Ainsi, la Grande-Bretagne
devint le producteur de cartes nautiques le plus important des
XVIIIe et XIXe siècles.
Jusqu’au XIXe siècle, chaque pays basait ses propres mesures
de longitude sur la pratique et l’usage locaux. La France utili-
sait le méridien de l’Observatoire de Paris comme point méri-
dien origine, l’Italie utilisait le méridien de Naples, les Suédois
celui de Stockholm et les Espagnols celui de Ferro. Dans les
années 1850, il devint évident qu’un système d’heure et de
longitude international s’imposait. En 1884, la Conférence
internationale du Méridien se déroula à Washington dans le
but d’examiner cette question. Après un mois de délibérations
avec 25 pays réunis, il fut convenu que l’on adopterait le
Méridien de Greenwich (longitude 0°) comme méridien
d’origine pour le monde entier [extrait de la brochure dis-
tribuée par l’observatoire royal].
A l’entrée de l’enceinte de l’observatoire se trouve une plaque
Figure 1. The Science Museum. d’étalonnage des unités de mesure britanniques. Devant
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:31 Page 17
Figure 2. Photo de groupe autour du méridien origine, devant

l’horloge de très haute précision.
l’observatoire se trouve la matérialisation au sol du méridien
origine. Le long de cette ligne est inscrit le nom de nom-
breuses capitales du monde, accompagnées de leurs longi- Figure 3. Bibliothèque, salles d’info et centre de calcul du Campus.
tudes respectives. Surplombant la ligne dessinée au sol, une
thodes et techniques de mesures, etc. Nous n’avons mal-
horloge digitale de très haute précision donne l’heure GMT
heureusement pas pu rencontrer d’étudiants intégrés à la for-
(Greenwich MeanTime) (Figure 2).
mation de topographe, du fait de l’inter-semestre. Le site web
Un peu à l’écart de l’observatoire et à côté de la maison de
regorge d’informations pour les étudiants intéressés par un
Flamsteed, se trouve une maisonnette où l’on peut observer
semestre d’études dans cette université : http://www.uel.ac.uk/
l’effet produit par the Camera Obscura : il s’agit d’une image
L’après-midi, nous avons eu quartier libre, avant de nous
de la rue projetée sur une table blanche dans une pièce
retrouver le soir dans un petit restaurant dans le quartier de
complètement obscurcie. L’observatoire abrite aussi un musée
Soho. Nous avons partagé un repas tous ensemble, avec les
d’anciennes horloges astronomiques de haute précision.
professeurs. Ce moment a été très apprécié de tous.
L’après-midi, nous avons visité the National Maritime
Museum dont la collection de sextants et autres instruments
de navigation était pour le moins impressionnante. 4e et 5e jours
Cependant, il n’y avait malheureusement aucune explication
relative à leur utilisation. Près de ce musée, the Queens House Durant la journée du samedi, la majorité des personnes en a
était ouverte à la visite. On a pu y voir des intérieurs et des profité pour finir de visiter les lieux incontournables de
décorations magnifiques. Londres, faire les boutiques, et goûter au fameux Fish and
Chips ! Dimanche midi, nous prenions le train pour rentrer à
Strasbourg.
3e jour : University of East London
Au matin du 3e jour, nous nous sommes un peu éloignés de Conclusion
Londres en nous rendant dans la périphérie, près des anciens
docks du long de laTamise. Dans ce quartier des Docklands a De l’avis de tous, ce voyage technique a été un succès.Tout le
été construit le campus universitaire accueillant the monde y a trouvé son compte, en visites et en partage de
University of East London, où nous avons été chaleureuse- moments particuliers les uns
ment accueillis. avec les autres. En effet, cela
Après un petit déjeuner, et une présentation en amphithéâtre nous a permis de nous
de la section topographie, nous avons eu la chance de visiter côtoyer en dehors des cours.
une partie des bâtiments de cette très grande université, en Nous avons eu la chance de
constatant les énormes moyens dont ils disposent. La Figure 3 profiter d’un temps superbe et
présente le bâtiment comprenant une bibliothèque et des ensoleillé à l’exception du pre-
salles deTP avec un nombre impressionnant d’ordinateurs. mier jour. Les musées étaient
Cette université dispense une formation “undergraduate”, tous gratuits, ce qui fut très
c’est-à-dire jusqu’au niveau équivalent à Bac+3 (niveau “ba- appréciable, et ce qui montre
chelor”) dans le domaine des technologies de l’information et la volonté de laisser un accès
de l’ingénieur, avec notamment des enseignements en génie facile à la culture. Nous avons
civil et en topographie. Leurs promotions comptent environ 50 constaté sans surprise que
étudiants par classe et par an. Les modules enseignés se rap- Londres est une ville cos-
prochent de ceux suivis à l’INSA, à savoir la géodésie, la pho- mopolite et très active. Enfin,
togrammétrie, le droit, la télédétection, les GPS, les systèmes ce séjour a été bénéfique pour
d’information géographique, la cartographie, le DAO, les mé- notre anglais !

13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:31 Page 18
MANIFESTATION
“Capturez la réalité en 3D”
Lycée Dorian - 30 mars 2009
Patrice GAUBERT
Ceux qui connaissent ma passion un utilisateur de chantier réalisés par relevés destinés à un bureau d’acous-
pour la technique laser 3D son entreprise. ticiens. Nous en retirons une bonne
couramment nommée scan laser vision de ce que le balayage laser peut
apporter dans le domaine.
comprennent ma joie de faire Atelier Architecture
de nouveau le compte rendu
d’un colloque réussi sur le sujet. On nous explique que le balayage laser Atelier Industrie
3D permet l’acquisition rapide de don-
Cette journée-là était organisée
nées exhaustives et précises en toute Nous comprenons d’abord que le milieu
par la société Leica Geosystems sécurité, en particulier là où le marché industriel bénéficie pour ses bâtiments
au Lycée Dorian et ouverte à un large demande des relevés de plus en plus des avantages exposés en architecture,
public. Les 120 participants détaillés de formes de plus en plus mais s’y ajoutent des fonctions de rele-
se répartissaient en possesseurs complexes, dans des délais toujours vés de tuyauteries, de détection d’inter-
de scanner, utilisateurs 2e niveau plus courts. Ces données HDS permet- férence entre un état scanné et un projet,
tent de réaliser des mesures, des plans, de modélisation spécifique. Ensuite
(qui louent, ou sous-traitent
des coupes, des orthophotos, des Monsieur Julien Delaby présente des
la saisie), utilisateurs potentiels maillages et des modélisations à la applications réelles de sa société,
et même quelques prescripteurs. demande. Ce discours est corroboré par Consultec : la modélisation 3D d’une
Comme à l’ESGT, j’ai eu le plaisir une présentation d’Alban Cianferani, cimenterie Premix, et un contrôle 3D de
de voir plusieurs membres de l’AFT. géomètre-expert associé au Cabinet cuves de kérosène pour Total.
Sompayrac Cianferani Prieu, de diverses Conclusion : la technique de scan permet,
opérations, certaines exploitant la com- après un lever rapide et sans contact, tant
plémentarité de leurs deux scanners une aide à la rétroconception qu’un
es premières conférences, qui “temps de vol” et “phase”. Un exemple contrôle de déformation ou un socle
D étaient des présentations géné-

rales, je retiendrai d’une part la
remarque de Jean-Philippe Picon sur le
très complet sur le château de Villarzel,
montre non seulement les scans et leur
assemblage, mais également des plans,
pour une gestion d’usine numérique.
balayage laser, seule activité en crois- coupes et façades. Un deuxième chan- Atelier B.T.P.
sance chez Leica dans cette période de tier présenté concernait des relevés de
La présentation générale de diverses
crise et d’autre part celle de Jean- la Chapelle des Réparatrices de Pau,
applications en milieu BTP montre que
François Delarue signalant, mis à part
certaines sont en continuité avec les
les écoles d’ingénieurs, le Lycée Dorian
applications des autres ateliers, alors que
comme seul établissement d’enseigne-
d’autres sont plus spécifiques, comme
ment de la topographie proposant un
les relevés de tunnels ferroviaires par
cours sur le scan laser 3D.
scanner embarqué sur un chariot, l’étude
Nous rentrons dans le vif du sujet par la du respect des gabarits ou les levers rou-
présentation de la technique par tiers et extractions de profils, les levers
Benjamin Outrey, chef de produit HDS miniers et les cubatures qui sont des
chez Leica. Il nous montre sa gamme de applications de levers topographiques
scanner, dont le tout nouveau scanner par scanner. M. Eric Rabaud de FIT pré-
longue portée HDS 4400. Nous nous sente des applications de sa société
répartissons en trois groupes, qui sui- concernant des travaux en lever de tun-
vront chacun, deux des trois ateliers nel et d’autoroute, et en particulier une
proposés. Chacun de ces ateliers série de 3 relevés effectués dans le tunnel
© Cabinet Sompeyrac
comporte un exposé, par un ingénieur sous la Manche dans la zone sinistrée par
Leica, des possibilités de la technique l’incendie de septembre 2008 : le premier
dans le domaine, illustré par une courte en relevé de l’état brut, le deuxième
démonstration, divers exemples, et sur- après curage des zones affaiblies, le troi-
tout une présentation approfondie par sième après réparation de la zone.
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:31 Page 19
Lors des ateliers a été présentée une

fonctionnalité intéressante pour
communiquer de façon simple et
efficace autour du projet entre
collègues, prestataires et clients. Le
logiciel Truview permet en effet à
chacun de visualiser à travers Internet
les nuages levés, y effectuer des
mesures et annoter le nuage tant à
titre de commentaire que de demande
de prestation sur une zone prédéfinie.
cela ne tiendrait pas dans un simple

compte rendu. Aussi, en guise de
conclusion, je m’en tiens à une
© Cabinet Sompeyrac
réflexion suscitée par une remarque
de l’organisateur : “ceux qui ont vu
ce jour un scanner tourner pour la
première fois ont été épatés”. Mais
comment se fait-il, en France, que dix
L’exploitation de ces scans a permis de l’architecture ou l’industrie quand on ans après l’introduction d’une tech-
définir mètre par mètre les qualitatifs et parle de balayage laser scanner parais- nique topographique, si révolution-
quantitatifs des matériaux de réparation. sent cependant extrêmement variées et naire soit-elle, il y ait encore des
Après cet exposé détaillé, il ne lui reste prometteuses. topographes qui n’aient pas vu un
plus beaucoup de temps pour dévelop- scanner fonctionner ? C’est pourquoi
per les autres dossiers, comme ceux du je salue la société Leica d’avoir orga-
complexe souterrain A14/A86 à Paris la Conclusion nisé une telle journée, et félicite le
Défense, ou, plus loin sur la A86, du tun- Cette journée aura montré pas mal Lycée Dorian d’inclure cette tech-
nel Socatop. Les applications BTP, qui ne d’applications du scan laser. On n’insis- nique au programme de son ensei-
viennent pas aussi vite à l’esprit que tera pas sur les logiciels mis en œuvre, gnement.
Olivier Reis
Ingénieur géomètre-topographe ENSAI Strasbourg
Diplômé de l’Institut de traducteurs et d’interprètes (ITI) de Strasbourg
9, rue des Champs F-57200 SARREGUEMINES
Téléphone : 03 87 98 57 04 Télécopie : 03 87 98 57 04 E-mail : o.reis@infonie.fr
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Reinhart Stölzel
Ingénieur géomètre-topographe
Interprète diplômé de la Chambre de commerce et d’industrie de Berlin
Heinrich-Heine-Strasse 17, D-10179 BERLIN
Téléphone : 00 49 30 97 00 52 60 Télécopie : 00 49 30 97 00 52 61 E-mail : reinhart.stoelzel@eplus-online.de
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Membre de la Royal Institution of Chartered Surveyors (RICS)
Diplômé des universités de Cambridge (géographie) et de Londres (photogrammétrie)
9 Merrytree Close, West Wellow, Romsey, Hants SO51 6RB GB
Téléphone : 00 44 1794 322 993 Télécopie : 00 44 1794 324 354 E-mail : paulnewby@onetel.net.uk
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13772_XYZ_119.qxd:XYZ 22/06/09 11:36 Page 20
GÉOMATIQUE
e
5 FORUM AU LYCÉE DORIAN A PARIS
Le mercredi 18 mars 2009
e lycée Dorian à Paris a fort bien
L accueilli le Forum de la topographie

2009 et ce faisant a largement
contribué à son succès. Qu’il en soit une
nouvelle fois remercié. Outre cent vingt
adhérents et autres professionnels,
la manifestation a intéressé en nombre
les étudiants en topographie de Dorian,
auxquels se sont joints des élèves
d’une classe de l’ESGT du Mans et
d’une autre du Lycée Jean-Pierre
Timbaud de Brétigny-sur-Orge. Le lycée
Dorian toutes classes confondues (BEP,
BAC Pro, BTS, LPAG) a en charge
150 géomètres élèves topographes et, et à l’Université de Savoie. Leur JSInfo, Leica-Geosystems, Maury infor-
bien sûr, la journée du 18 mars 2009, a présence indique l’élargissement gran- matique et Trimble.
été banalisée pour permettre la mobili- dissant des domaines de la profession
Rendez-vous au Forum de la topogra-
sation des élèves. La présence de ces topographique et son recouvrement
phie 2010. ●
deux cents étudiants montre tout l’at- avec d’autres disciplines. Pour sa part,
trait du forum qui n’a malheureuse- Michel Kasser a fait connaître l’état
ment pas pu être, en raison du nombre actuel de la réglementation en matière
de places restreint, ouvert aux soixante de précision. Le power point qui a
élèves du lycée Jean XXIII d’Yvetot. Ils servi de support à son exposé
en avaient pourtant fait la demande. En est disponible sous forme fichier
revanche, la présence du président de sur simple demande à l’adresse
l’UNGE, Alain Pape, a été remarquée. info@aftopo.org. Enfin l’Association
Celle de Guy Chemla, directeur de l’UFR paritaire des géomètres topogra-
géographie et aménagement à l’uni- phes photogrammètres (APGTP) a
versité Paris IV l’aurait été tout autant si présenté sa mission et son rôle aux
Accueil des participants par (de gauche
les mouvements universitaires d’alors futurs salariés de la profession
à droite) Jean-François Delarue,
ne l’avaient pas retenu à la Sorbonne. (page 12).
professeur, Christine Le Guern proviseur
La salle de conférence, limitée à L’implication de la communauté et Michel Kasser président de l’AFT.
120 places étant insuffisante pour enseignante du lycée dans l’organisation
recevoir tous les participants. Aussi et l’encadrement du forum est à mettre
une visio-conférence a été mise en au crédit de la vie associative proposée
place à la satisfaction générale. Pour par l’AFT qui inscrit son action entre
garder trace des interventions dispen- écoles, entreprises, constructeurs, concep-
Photos : © Roger Serre
sées sur le thème du balayage laser, le teurs et prescripteurs. La confiance des

présent numéro d’XYZ rapporte celle exposants est tout aussi indispensable à
de François Goulette (page 21) et le la bonne réalisation de ce qui apparaît
suivant publiera celle de Thierry aussi comme une journée école ouverte
Villemin. Les auteurs sont respecti- sur le monde professionnel et l’associa-
vement enseignant à Mines ParisTech tion sait gré de leur présence à Covadis,
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:31 Page 21
LASERGRAMMETRIE
Relevés laser urbains
par Systèmes Mobiles de Cartographie
François GOULETTE
Les Systèmes Mobiles de Cartographie MOTS-CLÉS
sont apparus pour répondre au besoin
Relevé laser,
grandissant de collecte numérisation 3D,
d’informations géographiques. système mobile,
Ils sont constitués d’un dispositif environnement
mobile équipé de capteurs de urbain, prototype,
localisation et de perception. localisation, GPS-INS.
Parmi eux, les systèmes terrestres à laser permettent
d’effectuer des relevés laser mobiles en environnement
urbain, à une vitesse beaucoup plus importante
que les systèmes fixes. Dans cet article, nous
en présentons les principes et quelques systèmes
© Google Earth
existants puis discutons de leur intérêt comparé.
SIG et Systèmes Mobiles de Cartographie Figure 1. Musée du Louvre en 3D

On observe depuis quelques années un fort développement Pour répondre à la demande de développement des SIG, il est
des “Systèmes d’Information Géographique” (SIG), popula- nécessaire d’être en mesure de collecter de grandes quantités
risés auprès du grand public par les bases de données d’informations géo-référencées et d’avoir accès aux informa-
routières embarquées ou la navigation virtuelle dans des tions pertinentes aux nouveaux usages. Actuellement, le
villes en 3D, mais aussi tirés par d’autres usages. Rappelons procédé le plus couramment employé utilise des images
qu’une base de données cartographiques collecte des infor- aéroportées. Ce procédé permet un relevé à grand rendement
mations structurées de façon géographique, et qu’un SIG est d’une zone terrestre étendue, et la génération de Modèles
un système informatique permettant de gérer ces informa- Numériques d’Elévation par des méthodes de stéréoscopie. Il
tions : interrogation, visualisation, renseignement de la base, est également possible d’utiliser des clichés d’origine satelli-
etc. De fait, ce type de bases de données apporte des avan- taire. Enfin, l’utilisation de scanners laser (LIDAR) embarqués
tages pour de nombreuses applications [DEN04]. sur les avions se développe pour la réalisation de MNE. Ces
différentes méthodes sont exploitées pour générer des mo-
Le relief et la troisième dimension ont fait leur apparition dans
dèles 3D de zones. La réalisation de modèles de grande pré-
les SIG depuis plusieurs années : modèles ajoutant l’infor-
cision de bâtiments peut être faite par des procédés de pho-
mation d’altitude, dits “2D et demi”, comme les Modèles
togrammétrie ou de relevé laser au sol (fixe). Ces méthodes
Numériques de Terrain (MNT), de Surface (MNS) ou
sont employées par les géomètres et topographes, ainsi
d’Elévation (MNE) ; modèles 3D avec surfaces et volumes. Le
que par les architectes.
développement très rapide et grand public du rendu virtuel de
villes en 3D, avec par exemple Virtual Earth (Microsoft) [Web Les systèmes de relevés de données terrestres mobiles,
VirtualEarth], le Géoportail (IGN) [Web Géoportail] ou Google appelés “Systèmes Mobiles de Cartographie” (Mobile Mapping
Earth (Figure 1) [Web GoogleEarth], en a démontré l’intérêt. Systems), ont fait leur apparition depuis une dizaine d’années.
On peut également citer d’autres applications des SIG, trou- Ils présentent l’avantage d’assurer des couvertures de larges
vant un avantage à l’information 3D : aménagement urbain, zones en un temps court, avec une précision plus grande et plus
architecture et planification urbaine, voirie, génie civil ; choix près du détail souhaité que les systèmes aéroportés.
de tracés routiers ou ferroviaires, transport ; protection civile ; Développés à l’origine comme prototypes dans des labora-
protection environnementale, gestion de ressources toires universitaires, certains systèmes commerciaux ont fait
naturelles (les forêts par exemple), géologie ; guidage et loca- leur apparition sur le marché des fournisseurs de données
lisation par systèmes de navigation personnels (automo- géographiques. Intermédiaires entre les dispositifs aéroportés
bilistes) ou directement sur téléphone mobile (piétons) ; appli- et les relevés terrestres fixes, ils ont initialement concerné la
cations militaires ; simulation, jeux virtuels ; tourisme virtuel. prise de photographies embarquée, et cette application est q
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:31 Page 22
LASERGRAMMETRIE
q encore très demandée : par exemple, informations collectées

pour Google StreetView [Web StreetView], ou relevé de don-
et la distance, il est possible de calculer les coordonnées tridi-
mensionnelles du point ainsi relevé. Un balayage (scan) du
nées routières comme les panneaux et marquages. Plus laser suivant différentes directions permet de mesurer un
récemment, en ajoutant des scanners laser sur ces systèmes, ensemble important de points 3D dans l’espace environnant.
ils ont permis de répondre à de nouveaux usages de relevés Cet ensemble de points 3D, généralement appelé “nuage de
laser mobiles. Par rapport aux relevés laser fixes, les relevés points”, constitue le scan laser ou relevé laser.
mobiles permettent une plus grande vitesse d’acquisition et
De façon classique, le balayage se fait selon deux directions
rendent techniquement et économiquement accessibles des
perpendiculaires de rotation et l’ensemble du système est
chantiers qui ne l’étaient pas auparavant.
placé en un point donné d’observation. C’est le principe des
Dans la suite de cet article, nous présentons tout d’abord le
relevés laser fixes. Le procédé est maintenant bien connu et
principe des relevés laser par Système Mobile de
maîtrisé. Il permet de numériser une zone observable d’un
Cartographie, et quelques systèmes existants. Ensuite, nous
point particulier, de façon simple, rapide et précise. Les dis-
proposons une discussion sur l’intérêt de ces systèmes. Enfin
tances couvertes, résolutions entre points, précisions et
nous concluons et présentons des perspectives.
vitesses d’acquisition, sont variables selon les systèmes. En
ordres de grandeur, les distances couvertes sont de l’ordre de
la centaine de mètres, les résolutions entre points de l’ordre
Relevés laser fixes et mobiles de la dizaine de centimètres, les précisions de l’ordre du cen-
timètre, les vitesses d’acquisition entre la dizaine et la cen-
Le principe des scanners laser pour le relevé d’informations
taine de milliers de points par seconde. Lorsqu’on souhaite
tridimensionnelles est connu depuis plusieurs années et de
numériser une zone importante, il est nécessaire de faire
nombreux systèmes commerciaux sont disponibles. Un
plusieurs acquisitions à des points d’observation différents,
rayon laser, projeté en direction d’une surface, va mesurer la
puis de mettre dans un référentiel commun (recaler / conso-
distance entre sa source lumineuse et la surface. Plusieurs
lider) les différents relevés. L’opération de recalage se fait de
solutions techniques sont utilisées pour cela, dont principale-
plusieurs façons possibles, par des mires de recalage posi-
ment la triangulation, la mesure du temps de vol impulsion-
tionnées dans la scène, ou par l’identification précise des dif-
nel, et la mesure du temps de vol modulé (mesure de phase)
férents points de prise de vue (relative ou absolue, avec
[GOU02]. Connaissant la direction d’émission du rayon laser
théodolites ou GPS par exemple).
Figure 2. Cartographie 3D de la rue Soufflot (Paris) et principe de relevé laser mobile
e
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De façon différente, les relevés laser mobiles utilisent des selon les différents procédés mentionnés ci-dessus, par un
véhicules porteurs pour se déplacer plus rapidement. Deux EDM (Electronic Distance Meter). La combinaison de cette
approches existent, appelées “Stop-and-Go” et “On-Drive”. fonction avec la fonction de balayage et de mesure, permet
L’approche “Stop-and-Go” est assez similaire à l’approche d’avoir un “Scanner”. Dans le cas des systèmes fixes, il est
décrite ci-dessus pour les relevés fixes, la différence étant que nécessaire d’avoir un double balayage. Pour les systèmes
le scanner laser est monté sur un véhicule et qu’il se déplace mobiles, un balayage selon une seule direction peut suffire, le
plus rapidement de point d’observation en point d’observa- deuxième balayage étant assuré par le déplacement du
tion. L’approche “On-Drive” est en revanche différente, véhicule. En revanche, il est nécessaire d’identifier précisé-
puisque l’acquisition se fait au cours du déplacement du ment la position et l’orientation du scanner (géo-référence-
véhicule, et que ce déplacement constitue lui-même l’une des ment) au moment du relevé, sans quoi la mesure effectuée est
directions de scanning. incomplète pour calculer des points 3D.
Nous développons depuis 2002 une plate-forme expérimen-
Le POS (Système de Position et d’Orientation) permet de
tale de Système Mobile de Cartographie appelée LARA-3D
connaître la position et l’orientation du véhicule en tout point
[GOU06]. Il s’agit d’une plate-forme d’étude et d’appui aux
de sa trajectoire. Pour cela, il utilise généralement plusieurs
travaux scientifiques, ayant déjà connu plusieurs versions, et
capteurs de localisation dont les informations sont combinées
qui effectue notamment des relevés laser du type “On-Drive”.
(fusionnées), et en particulier un GPS et une Centrale
La Figure 2 présente une illustration du principe de relevé
Inertielle. Le GPS permet de mesurer la position sur laTerre du
laser par système mobile, avec le prototype LARA-3D (version
véhicule mais n’est pas suffisant pour connaître l’orientation.
2008). Les points 3D couleur sont des points relevés par le
C’est la Centrale Inertielle (Inertial Measurement Unit, IMU)
scanner laser, et colorisés par des caméras [DES09]. Ces don-
qui permet d’obtenir cette information. Une Centrale Inertielle
nées sont ici superposées à un Modèle Numérique de Surface
est un capteur constitué de trois accéléromètres et trois
(MNS) obtenu par des prises de vues aériennes, fourni par
gyromètres. Seule, elle ne permet que d’avoir des informa-
l’IGN (points gris). L’approche choisie pour notre plate-forme,
tions dérivées de la position et de l’orientation. Ces informa-
qui en fait son originalité et son intérêt, repose sur les points
tions doivent être intégrées (Inertial Navigation System, INS),
suivants : il s’agit d’une part d’un système intégré d’acquisi-
et combinées par une fusion d’information du type “filtrage
tion et de traitement de données “temps réel” ; d’autre part,
de Kalman”, dans un système couplé de type GPS-INS dont le
d’un système générique par rapport aux applications, à la fois
principe est désormais bien connu. On peut compléter ces
urbaines et routières et déclinées avec différentes variantes ;
informations par d’autres capteurs, comme par exemple des
enfin, nous cherchons à avoir un système “bas coût”, ayant
odomètres, qui mesurent la position ou la vitesse des roues
choisi d’une part de conserver des capteurs de localisation de
du véhicule. Il existe plusieurs POS commerciaux adaptés aux
moyenne gamme, et d’autre part compte tenu de l’approche
Systèmes Mobiles de Cartographie, par exemple Applanix
intégrée et temps réel.
POS-LV (qui équipe de nombreux systèmes), ou IGI (qui sem-
Bien que le principe des systèmes mobiles de cartographie
ble équiper de façon exclusive StreetMapper).
soit apparu il y a moins d’une dizaine d’années, de nombreux
prototypes existent déjà de par le monde ainsi que des pre- Le POS est un élément critique pour un Système Mobile de
miers systèmes commerciaux. Parmi les prototypes, nous Cartographie. En effet, la production de points 3D précis exige
pouvons par exemple citer VLMS (Univ.Tokyo), Stereopolis- un géo-référencement également précis du véhicule.
2 de l’IGN. Parmi les systèmes commerciaux, StreetMapper Idéalement, pour que les systèmes mobiles puissent concur-
(3DLM) (Figure 3), Optech, DAVIDE (GIOVE) [BAR08, ELL02]. rencer la précision fournie par les systèmes fixes, les ordres
de grandeur attendus en termes de précision du POS sont de
l’ordre du centimètre en position et du degré en orientation.
Structure technique des Systèmes Mobiles Or les informations INS sont soumises à dérive au cours du
q
Pour un système mobile “On-Drive”, les fonctions techniques
principales à assurer sont : un relevé laser embarqué selon une
première direction de balayage ; le déplacement du véhicule ;
l’identification précise de la position et de l’orientation du scan-
ner au moment du relevé ; la combinaison de toutes ces infor-
mations provenant de différents capteurs. Ceci implique la
structuration que l’on trouve actuellement dans tous les sys-
tèmes existants, en quatre sous-systèmes : scanner laser ;
véhicule ; Système de Position et d’Orientation (Position and
Orientation System, POS) ; informatique embarquée.
En effet, deux grandes fonctions sont essentielles à la pro-

duction d’un relevé laser : (1) le relevé d’une distance à une
surface le long du rayon laser ; (2) le balayage de l’espace par
le laser en même temps que la mesure de la position et de
l’orientation de balayage. La première fonction est réalisée, Figure 3. StreetMapper (3DLM) – exemple de système commercial

13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:31 Page 24
LASERGRAMMETRIE
temps (intégration de données dérivées), ce qui est normale- des systèmes fixe et mobile (Rue Soufflot, Paris 5e ; largeur :
q ment compensé par l’information GPS mais pas toujours de 140 m, hauteur : 30 m) [YOO09]. Le scanner fixe est un sys-
façon correcte : cette information peut être manquante (tun- tème commercial (VXTrimble). Le relevé a demandé 6 stations
nels, masquages par les arbres, corridors urbains) ou altérée, (points d’acquisition) et un recalage des scans entre eux. Le
particulièrement en milieu urbain (multi-trajets à cause des scanner mobile est la plate-forme LARA-3D. La Figure 4
réflexions sur les façades). Ainsi, les POS ont actuellement du présente les relevés obtenus selon les deux procédés : fixe, en
mal à garantir en toute situation la qualité de service attendue haut (les fausses couleurs correspondent aux scans succes-
par les utilisateurs. sifs ensuite consolidés) ; mobile, en bas (relevé représenté
d’un seul côté).
Les scanners laser utilisés sont également des pièces impor-
tantes, dont les caractéristiques demandent à être adaptées à Si l’on compare les temps de calcul, on observe sur cette por-
celles de l’ensemble du système. Ces caractéristiques sont tion de rue un gain de temps considérable, d’environ un facteur
notamment la vitesse d’acquisition et la résolution de balayage, 10. En effet, le relevé par scanner fixe (VXTrimble) a demandé
la précision de mesure, la portée. En réponse à une demande un temps total d’acquisition et de génération du nuage de
croissante et aux besoins techniques spécifiques sur ce seg- points consolidé d’environ 6 heures. Le relevé par système
ment, plusieurs constructeurs ont commencé à proposer des mobile (scanner IBEO LD monté sur LARA-3D), avec une
scanners dédiés aux applications de relevé mobile, avec par vitesse de véhicule d’environ 9 km/h, a demandé un temps total
exemple : Lynx (Optech),VQ-250 (Riegl), Photon (Faro). d’acquisition et de génération du nuage de points d’environ
40 minutes. De plus, le système mobile a numérisé les deux
côtés de la rue (contre un seul côté avec le système fixe), et
Comparaison et discussion enfin les temps de génération du nuage de points sont appelés,
à terme, à être réduits voire intégrés au moment du parcours. Il
Les systèmes mobiles suscitent actuellement un engouement
est toutefois à noter que les conditions opératoires n’ont pas été
important pour les relevés laser. Pour autant, vont-ils rem-
optimisées et que le test effectué n’a qu’une valeur indicative.
placer les systèmes fixes ou simplement offrir une nouvelle
modalité d’acquisition ? Pour éclairer cette question, nous Un deuxième critère de comparaison est la qualité du relevé
reprenons une comparaison réalisée sur la base de deux tests laser. Plusieurs éléments sont à prendre en considération que
de relevés laser, effectués sur une même portion urbaine avec l’on peut catégoriser ainsi : précision, résolution et homo-
Scanner fixe - VX Trimble
Scanner mobile - LARA-3D
Figure 4. Rue Soufflot, Paris 5e – relevés par scanner fixe et mobile
e
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généité, complétude. La précision des points 3D est une ques- Remerciements

tion qui se pose de façon spécifique dans les systèmes
Les travaux réalisés à Mines ParisTech mentionnés dans ce
mobiles par rapport aux systèmes fixes car elle dépend du
document ont été partiellement financés par le projet
système de localisation (POS). Actuellement les POS ne
TerraNumerica du pôle de compétitivité Cap Digital.
garantissent pas la qualité de service en termes de précision.
Par ailleurs, la caractérisation de la précision de données Retranscription pour la revue XYZ de la conférence pronon-
issues des systèmes mobiles est un domaine sur lequel peu cée le 18 mars 2009 à l’occasion du “Forum de la Topographie
de travaux existent actuellement [BAR08]. La résolution, 2009” (Association Française deTopographie).
latérale et horizontale, est un paramètre adaptable à confi-
gurer en fonction des besoins. Lorsque le balayage est angu-
laire, la résolution des points mesurés dépend de la distance Références
d’observation, ce qui peut amener des résolutions non [BAR08] Barber D., Mills J. and Smith-Voisey S. (2008). Geometric
homogènes. Ceci présente plusieurs inconvénients, que ce validation of a ground-based mobile laser scanning system. ISPRS
soit de sous-densité ou inversement de sur-densité. Ce pro- Journal of Photogrammetry and Remote Sensing n. 63, pp.128-141.
blème n’est pas spécifique aux systèmes mobiles mais se [DEN04] Denègre J. et Salgé F. (2004). Les Systèmes d’Information
pose différemment des systèmes fixes. La complétude con- Géographique. Série “Que sais-je ?”, Presses Universitaires de
cerne le problème des zones occultées, produites par les France.
“ombres” d’objets indésirables au moment du relevé, comme [DES09] Deschaud J.-E., Brun X., Goulette F. (2009). Colorisation et
les véhicules, piétons, arbres, etc. Ce problème n’est pas non texturation d’environnements urbains par système mobile avec
plus spécifique aux relevés mobiles mais ils offrent proba- scanner laser et caméra. Revue Française de Photogrammétrie et
blement moins de liberté qu’avec les stations fixes pour Télédétection, à paraître.
choisir un point de vue adapté. En conclusion, les systèmes [ELL02] Ellum, C., El-Sheimy, N. (2002). Land-based mobile map-
mobiles ne répondent actuellement que partiellement aux ping systems. Photogrammetric Engineering and Remote Sensing
besoins sur la qualité des relevés, en particulier sur la préci- 68 (1), 13–17 (and 28).
sion des données. L’analyse des critères de qualité permet [GOU02] Goulette F. et Laurgeau C. (2002). Capteurs et
toutefois de travailler sur la conception de ces systèmes pour Numérisation 3D, chapitre 1 du livre “Images de Profondeur”, sous
mieux répondre aux besoins [YOO09]. la direction de Jean Gallice, Editions Hermès.
[GOU06] Goulette F., Nashashibi F., Abuhadrous I., Ammoun S.,
Laurgeau C. (2006). An Integrated On-Board Laser Range Sensing
Conclusion System for On-The-Way City and Road Modelling. Proc. ISPRS –
Commission I (Sensors), Marne-la-Vallée (France), July 2006.
Les systèmes mobiles de cartographie à scanner laser
The International Archives of the Photogrammetry, Remote Sensing
ouvrent de nouvelles possibilités aux relevés laser en envi-
and Spatial Information Sciences, Vol. 34, Part A.
ronnement urbain. Cet article en a présenté le contexte de
développement, les principes, quelques prototypes et sys-
[YOO09] Yoo H.-J., Goulette F., Senpauroca J., Lepère G. et Gruyer
D. (2009). Aide à la conception par simulation de systèmes
tèmes commerciaux, et une comparaison entre relevés fixe et
de cartographie mobiles à scanner laser. Revue Française
mobile. En conclusion les systèmes mobiles vont probable-
de Photogrammétrie et Télédétection, à paraître.
ment concurrencer sur certains domaines les systèmes fixes.
En offrant une plus grande vitesse d’acquisition, les relevés
[Web GoogleEarth] http://earth.google.com/
mobiles rendent techniquement et économiquement acces- [Web Géoportail] http://www.geoportail.fr/
sibles des chantiers qui ne l’étaient pas auparavant. Des [Web VirtualEarth] http://www.microsoft.com/virtualearth/
améliorations sont toutefois attendues sur la garantie de pré- [Web StreetView] http://maps.google.fr/help/maps/streetview/
cision des points 3D mesurés. De plus, les spécificités des sys-
tèmes fixes leur conserveront un intérêt pour certains
besoins. Il semble plus probable d’imaginer que les systèmes
mobiles complèteront l’offre technique de collecte d’informa-
tions géographiques, avec les systèmes fixes mais aussi les ABSTRACT
systèmes aériens, comme l’illustre la Figure 2 (combinaison
de relevé laser mobile et de Modèle Numérique de Surface
Keywords: Laser survey, 3D digitizing, Mobile System,
obtenu à partir de prises de vues aériennes).
urban environment, prototype, localisation, GPS-INS.
Mobile Mapping Systems address the current growing demand
for geographical information acquisition. They consist of a
mobile apparatus equipped with localisation and perception
Contact sensors. Among them, laser terrestrial systems permit to
produce laser surveys in urban environments, at a faster
François GOULETTE
speed than fixed systems. In this paper, we present their
Centre de Robotique - CAOR, Mathématiques et Systèmes
paradigms and some existing systems, and then we discuss
Mines ParisTech, 60 boulevard Saint Michel, 75272 PARIS Cedex 06
and compare their interests.
francois.goulette@mines-paristech.fr

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PRIX DE L’AFT
L’AFT organise la 7e édition du concours

ouvert aux Jeunes Ingénieurs Diplômés
en Topographie
Les étudiants des Ecoles d’ingénieurs sont invités à soumettre au Comité de rédaction
de la revue XYZ un article portant sur leur travail de fin d’études d’ingénieur géomètre-topographe.
Les meilleurs articles seront récompensés et publiés dans la revue XYZ. Un montant global
de 1 500 € est prévu en 2009.
Conditions de participation :
q être âgé(e) de moins de 26 ans ;
q joindre l’attestation du diplôme d’ingénieur ;
q proposer au comité de rédaction de la revue XYZ un article de 6 pages au moins en français
(environ 4 000 mots, avec un résumé en anglais), en vue d’une publication dans la revue avec
une présentation de l’ingénieur (résumé du curriculum vitae); les consignes aux auteurs
sont téléchargeables sur le site Internet de l’AFT : http://www.aftopo.org
q certifier que l’article n’a pas été soumis ou publié dans une autre revue ;
q date limite pour la proposition des articles : le 30 septembre 2009
(pour les projets présentés dans les Ecoles en 2009 et avant).
Comité d’attribution :
Le Comité de rédaction de la revue XYZ, assisté du conseil de l’association, est chargé de désigner
le jury d’attribution du Prix de l’AFT. Ce comité pourra associer un ou plusieurs représentants
d’Ecoles Françaises. La qualité du contenu scientifique et de la rédaction de l’article sont les critères
essentiels retenus.
Publication des résultats :

q les candidat(e)s seront informé(e)s individuellement des résultats au plus tard le 31 décembre 2009 ;
q les résultats du concours seront publiés dans la revue XYZ dans l’année suivant la publication des résultats ;
q le Président de l’AFT remettra les prix à l’occasion d’une manifestation organisée par l’AFT.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE TOPOGRAPHIE

(association régie par la loi du 1er juillet 1901 - N° SIRET 31876201000029 - CCP 16 300 03Y PARIS)
Bureau : 107, rue La Boëtie - 75008 Paris -Tél. : 01 43 98 84 80 – Fax : 01 42 25 41 07
Courriel : info@aftopo.org • Site Internet : http://www.aftopo.org
e
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GPS
Suivis topométriques et géodésiques
liés au projet de liaison ferroviaire
entre Lyon et Turin
Michel BOISSENOT - Fabrice COL - Piero NURISSO - Ilario PREVITALI
Franco Gallara - Stefano LIONE
MOTS-CLÉS
Dans le cadre des études menées pour le projet
Suivi de mouvements
de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, par LTF, de terrain, Incidence
des travaux topométriques et géodésiques de grande en surface de travaux
ampleur ont été entrepris. Les investigations menées de percement souterrains
ont pour objectifs principaux le suivi des mouvements Mesures GPS, Nivellement
de terrains et d’infrastructures relatifs au percement
des trois descenderies, côté français, de la section franco-italienne commune.
Elles sont également destinées à caractériser les déformations tectoniques
existant avant travaux. Ce deuxième objectif est novateur dans ce contexte
de grand projet de génie civil.
Figure 1. Pilier PAT2 – Barrage de Plan
Les programmes de suivi font appel à différents types de mesures tels que
d’Aval.
le positionnement GPS, le nivellement direct ou indirect et la tachéométrie. Il constitue le maillon manquant qui va
Dans le cas d’un grand projet de traversée alpine tel que celui de Lyon-Turin, permettre la mise en réseau de
les mesures doivent démarrer plusieurs années avant le début des travaux, 5 000 km de lignes nouvelles et relier
selon un programme d’investissement cohérent, afin de permettre, à terme, ainsi 250 millions d’Européens.
la localisation des accidents éventuellement actifs et l’évaluation des La nouvelle liaison ferroviaire Lyon -
déformations “naturelles” dans le temps. Turin se compose (Figure 2) :
• d’une section nationale en France,
Présentation du projet risant la circulation de trains plus longs entre l’agglomération lyonnaise et
Lyon-Turin et plus lourds, améliorant la qualité et Saint-Jean-de-Maurienne, sous maî-
Par le traité du 29 janvier 2001, les gou- la fiabilité du service et les conditions trise d’ouvrage de Réseau Ferré de
vernements italiens et français ont
décidé d’engager la réalisation d’une
économiques de l’exploitation. France (RFF), q
ligne ferroviaire nouvelle entre Lyon et
Turin, à haute performance et à grande
capacité. Celle-ci doit permettre de
limiter la croissance des trafics routiers
dans cette partie de l’arc alpin en favo-
risant un report vers le rail.
Le projet est conçu pour un trafic mixte
voyageurs et marchandises y compris
pour celui des services d’Autoroute
Ferroviaire.
Le projet s’inscrit dans le cadre des
orientations de la Convention Alpine.
Son objectif principal est de contribuer
au rééquilibrage du transport de mar-
chandises entre la route et le rail.
Le projet permettra la croissance du
trafic ferroviaire grâce à la réalisation
d’une ligne aux caractéristiques “de
plaine” (rampes limitées à 1,2 %), auto- Figure 2. Tracé du projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin.

13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:31 Page 28
GPS
q • d’une partie commune franco-ita-

lienne de Saint-Jean-de-Maurienne et
avant le début de travaux, selon un pro-
gramme d’investissement précis et
et le plus original dans ce contexte de
grand projet de génie civil.
la basse vallée de Suse, sous maîtrise cohérent, et portant sur les mesures de 2. Le besoin de suivre ces déformations
d’ouvrage de Lyon Turin Ferroviaire suivi et de contrôle de stabilité des ter- durant les travaux (demande effec-
(LTF), rains et des infrastructures préexis- tuée par EDF dans le cadre de la des-
• d’une section commune en Italie, entre tantes. cenderie de Modane, du fait de la pré-
la basse vallée de Suse et l’agglomé- La connaissance du régime et de l’évo- sence du barrage de Plan d’Aval et de
ration de Turin, sous maîtrise d’ou- lution des déformations locales, dues à conduites forcées à faible distance du
vrage de Réseau Ferré Italien (RFI). des phénomènes liés soit à la gravité, projet) et éventuellement après les
La partie la plus complexe est consti- soit à la tectonique active, constitue travaux (suivi de l’ouvrage).
tuée par le tunnel de base, à deux donc un des objectifs des mesures à Ces deux points se complètent. Le but
tubes, de 53 km environ, entre la long terme entreprises par LTF. Celles-ci est en effet de pouvoir distinguer, en cas
France (Saint-Jean-de-Maurienne) et la doivent permettre, à terme, de localiser de mouvements observés durant les
Vallée de Suse en Italie. les accidents éventuellement actifs et travaux, la part des déformations natu-
d’évaluer les déformations “naturelles” relles de celle induite par les travaux.
Contexte géologique dans le temps.
Un troisième cas de figure est toutefois
Les grands découpages des Alpes occi-
envisageable : il s’agit de déformations
dentales sont classiquement subdivisés Programme des travaux
naturelles modifiées par les travaux
en deux entités géologiques majeures, préliminaires
(par le drainage du massif rocheux prin-
les Alpes externes à l’Ouest et les Alpes Le programme des travaux prélimi-
cipalement).
internes à l’Est séparées par le Front naires comprend l’excavation de trois
Les raisons qui ont poussé la société
Pennique. galeries de reconnaissance (descende-
LTF à adopter une stratégie de contrôle
Ces zones correspondent à un décou- ries de Saint Martin la Porte, de La Praz
à long terme du projet sont, d’une part,
page tectonique et sont donc limitées et de Modane) ainsi qu’une galerie en
la complexité de l’évolution géologique
par des chevauchements majeurs qui Italie (Figure 3).
et tectonique des Alpes du point de vue
se rapportent à des zones de contact Ces travaux ont pour but principal d’ap-
historique et d’autre part, la volonté de
souvent tectoniques. préhender les conditions d’exécution
mieux connaître les plus récents phé-
Les contextes géologique, thermique et des ouvrages prévus, aussi bien du
nomènes liés à l’érosion et à la gravité
hydrogéologique sont complexes et, point de vue géologique, hydrogéolo-
dans les vallées concernées.
sur ces sujets, plusieurs études ont été gique que géotechnique. Ils vont égale-
confiées aux Universités de Chambéry, ment permettre de préciser les temps et LTF a entrepris des campagnes de
Grenoble etTurin. les coûts de réalisation de l’ouvrage. mesures topométriques et géodésiques
La connaissance de la géologie structu- régulières durant la phase précédant
rale et de la tectonique des formations Objectifs des mesures les travaux afin d’accroître la connais-
rocheuses concernant le projet sont à la topométriques et géodésiques sance des régimes de déformation
base de l’interprétation de l’évolution entreprises dans le cadre aussi bien au niveau local qu’au niveau
de la dynamique quaternaire des ver- du projet LTF transalpin.
sants : cette connaissance est indispen- Deux raisons principales motivent les Un des objectifs des mesures est donc
sable à la compréhension des évolu- investigations topométriques et géodé- de détecter, à l’avance, la présence de
tions de la dynamique actuelle et des siques : phénomènes actifs, caractérisés par
mesures de contrôle de surface. 1. La volonté de caractériser les défor- des déformations naturelles, et ensuite,
Cette évolution doit être prise en mations tectoniques avant les tra- en phase de réalisation des ouvrages,
compte dans le projet plusieurs années vaux. Cet objectif est le plus novateur de contrôler les éventuelles déforma-
tions pouvant se déclarer lors des tra-
vaux souterrains.
Présentation des dispositifs

de suivi topométriques
Dès 1997, le maître d’œuvre, Alpetunnel
(GIE), puis LTF Sas, ont fait réaliser des
mesures destinées à mettre en évi-
dence et à quantifier les mouvements
de terrain naturel et les ouvrages situés
dans des zones jugées sensibles.
Ces mesures, périodiques, disconti-
nues, sont de différents types.
Elles portent sur les terrains et les
Figure 3. Descenderies de Modane, La Praz et St Martin La Porte. ouvrages EDF situés dans le secteur de
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 22/06/09 15:55 Page 29
Données
Mesures Applications LTF
fournies
Suivi terrain naturel
Nivellement direct dZ
Suivi ouvrages (barrage / conduites forcées
Suivi terrain naturel
GPS XYZ
Suivi ouvrages (barrage / conduites forcées
Nivellement indirect
Z Suivi ouvrages (barrage / conduites forcées
Mesures dites Zénithales
Triangulatération XY Suivi ouvrages (barrage / conduites forcées)
Figure 5. Mesures de nivellement - Aussois.
chacune des trois descenderies citées • Réseau de nivellement direct reliant la
ci-dessus. France à l’Italie via les tunnels du • Réseau de 28 points placés, en inté-
• Entre 1997 et 2005, trois réseaux Fréjus (routier et ferroviaire), rieur, sur les massifs d’ancrage de la
locaux ont été créés et complétés au • Réseau de nivellement St-Jean-de conduite forcée ouest couverte d’EDF,
fur et à mesure des besoins. Maurienne-Modane suivi par mesures de nivellement indi-
• Ils font l’objet d’un suivi courant adap- A titre d’exemple, il est proposé la pré- rect tachéométrique Z,
table en fonction de l’avancement des sentation du réseau de la descenderie • Réseau de 10 références et 5 repères
travaux, ainsi que d’un suivi spécifique de Modane-Villarodin-Bourget, qui sera placés sur le barrage EDF de plan
conditionné par la cinématique des dénommé “dispositif de Modane”. d’Aval, suivi par mesures tachéomé-
sols, pouvant mener à un suivi intensif. triques X,Y et Z,
Dispositif de Modane • Réseau de 429 repères couvrant
Elles concernent également d’autres
toutes les communes concernées
réseaux globaux couvrant l’ensemble
(75 km environ), suivi par mesures de
du projet de tunnel de base.
nivellement direct.
• Réseau GPS franco-italien connecté
aux réseaux Alpes/Regal et IGM95, Matérialisation
• Réseau de nivellement direct reliant la
France à l’Italie via le col du Mont Réseau Matérialisation
Cenis, Plaque de centrage sur
• Réseau de nivellement direct et indi- GPS pilier en béton
rect reliant la France à l’Italie via le col Boulon de centrage 14b
de Clapier, Repère métallique
Nivellement
scellé sur structure ou
LE RÉFÉRENTIEL GÉODÉSIQUE direct
roche
PROPRE À L’OUVRAGE Figure 4. Descenderie de Modane.
Nivellement
La nécessité de disposer de référentiels Travaux : Ils concernent la réalisation (à indirect
géodésiques X, Y et Z, précis, uniques, l’explosif) de la descenderie de Modane Conduite Potence Baechler
homogènes et pérennes, couvrant la d’une longueur de 4 036 m, présentant forcée
section internationale franco-italienne une section libre d’environ 56 m². > Intérieur
de l’ouvrage, a conduit LTF à définir et Les travaux d’excavation se sont termi- Nivellement
matérialiser les deux nouveaux sys- nés en novembre 2007. Refs : Plaque de
indirect
tèmes suivants : centrage sur pilier
Contexte géologique local : Les terrains Conduite
• LTF2004G : Référentiel géographique en béton
traversés par la descenderie sont pour forcée
tridimensionnel, réalisation du sys- Boulon de centrage 14b
leur plus grande part des quartzites et > Extérieur
tème européen ETRS69,
micaschistes. Dans cette unité globale, Refs : Plaque de
• LTF2004(N) : Référentiel altimétrique
des zones de cisaillement ont provoqué Tachéométrie centrage sur pilier en
de type Normal, calé sur le réseau de
des intercalations des micaschistes du barrage béton
référence italien.
socle et des séquences carbonatées. Cocardes EDF DTG
Une grille de conversion altimétrique
locale a été créée (RALT2004), afin de Le suivi topométrique : Il porte sur 5 Périodicité des mesures de suivi topo-
permettre la conversion de hauteurs réseaux : métrique
ellipsoïdales en altitudes LTF2004(N) • Réseau de 11 points suivi par mesures Les réseaux sont observés complète-
Ces deux nouveaux systèmes ont été définis GPS X,Y, Z, ment une fois par an, depuis 1997.
conjointement par l’Institut Géographique • Réseau de 6 références et 11 repères Ils sont également observés partielle-
National - France (IGN) et l’Institut placés, en extérieur, sur les deux ment, selon l’avancement du front de
Géographique Militaire - Italie (IGM). conduites forcées de EDF, suivi par taille de la galerie de reconnaissance
mesures tachéométriques X,Y et Z, (quatre fois par an en moyenne). q
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:32 Page 30
GPS
q Précisions requises Mesures : modes opératoires et moyens mis en œuvre
Planimétrie Altimétrie
Mesures Ecart-type Ecart-type Mesures Moyens mis en œuvre Modes opératoires
Récepteurs bifréquence Sessions de 72h

GPS ± 5 mm ± 8 mm (Leica SR530) avec Pour triple détermina-
antennes choke ring tion de 24h de chaque
GPS
Nivellement ± 0.5 mm (Leica AT503) point
direct x√n > jusqu’à 11 récepteurs
en simultané Enregistrement à 30 sec
Nivellement
indirect Niveau électronique Cheminements simples
± 1 mm Nivellement direct (Leica DNA10) avec mire en boucle et antennes
Conduite
en relatif invar à code barres en aller/retour
forcée
> Intérieur Nivellement indirect Tachéomètre électro- ± 1 mm
Conduite forcée nique Leica en relatif
> Intérieur TCA2003
Nivellement
Centrage forcé
indirect Nivellement indirect Tachéomètre électro-
2 cercles / 4 pointés
Conduite ± 8 mm Conduite forcée nique Leica
Relevé météo
forcée > Extérieur TCA2003
Protection / soleil
> Extérieur
Centrage forcé
Tachéomètre électro-
Tachéométrie 2 cercles / 4 pointés
± 1 mm ± 2 mm Tachéométrie barrage nique Leica
barrage Relevé météo
TCA2003
Protection / soleil
Figure 6. Réseau de Modane-Villarodin-Bourget et Avrieux.
q Post traitements
Pour chaque campagne de mesures, le
La détermination des mouvements
passe par une phase destinée à analy-
Figure 7. Repère GPS équipé d’une
post traitement inclut les phases sui- ser les valeurs dX-dY-dZ obtenues entre
antenne Choke Ring.
vantes : opérations successives.
• Calcul des coordonnées X,Y et/ou Z de Ces valeurs sont jugées significatives, écart-type est alors appliqué : il permet
l’OPN ou non, d’un mouvement en fonction de se rapprocher d’un niveau de pro-
• Détermination des mouvements OPN du dépassement, ou non-dépassement, babilité plus réaliste (95.4 % dans une
/ OPN-1 et OPN / OP0 du seuil de confiance retenu. dimension, au lieu de 68.3 % et 86.5 %
• Etablissement des graphes d’en- • Pour chaque opération, le bruit de en deux dimensions, au lieu de
semble et point par point mesure est appréhendé sous forme 39.4 %)
• Analyse et rapport technique détaillé d’écarts-types • Pour la comparaison entre chaque
(rapport de mise en œuvre et rapport • Pour chaque opération, un seuil de opération : un facteur de √2 est intro-
d’interprétation) confiance équivalent à deux fois cet duit.
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:32 Page 31
PROCESSUS DE CALCUL PAR OPÉRATION

Le réseau GPS
• Les lignes de base sont calculées avec le logiciel Bernese par ses-
sions de 24 h (avec éphémérides précises IGS).
• L’analyse qualitative est basée sur l’examen de la répétabilité sur les
3 sessions de 24 heures.
• Un premier ajustement du réseau en libre est calculé.
• Le rattachement en absolu est ensuite effectué par l’intermédiaire
de stations permanentes.
• La détermination des mouvements significatifs est basée sur l’ana-
lyse des dépassements de seuils de confiance retenus.
Figure 8. Figure d’ajustement du réseau GPS. Figure 9. Exemple de graphe de déplacement en planimétrie avec
report de cercles moyens d’incertitude ramenés à 3 mm.
Le réseau de nivellement direct

• Dans un premier temps les dénivelées rela-
tives sont calculées
• Ensuite une compensation par la méthode
des moindres carrés du réseau est effectuée
(à l’aide du logiciel spécifique de l’Institut
polytechnique de Turin)
• La détermination des mouvements altimé-
triques significatifs prend en compte les
seuils de confiance retenus
Figure 10. Figure du réseau de nivellement direct.
Figure 11. Exemple de graphe de déplacement en altimétrie –

Secteur du Bourget. q
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:32 Page 32
GPS
q Le réseau des conduites Mesures extérieures
Figure 12. Le réseau des conduites

forcées EDF extérieures et intérieures.
Figure 13. Figure du réseau • Dans un premier temps, les mesures

de nivellement indirect des sont réduites
conduites extérieures. • Ensuite, les dénivelées relatives sont
calculées
• Les coordonnées finales sont obtenues
par un ajustement en bloc du réseau
avec utilisation d’altitudes de référence
issues du nivellement direct
• La détermination des mouvements Z
prend en compte les seuils de
confiance retenus
Figure 14. Exemple de graphe

de mouvements altimétriques avec
report de l’intervalle de confiance retenu
de 2.8 mm.
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:32 Page 33
Mesures intérieures
• Dans un premier temps, les
mesures sont réduites
• Ensuite, les dénivelées rela-
tives sont calculées
(moyennes AR)
• La détermination des mou-
vements relatives Z (par
tronçon, entre 2 culées)
prend en compte les seuils
de confiance retenus.
Figure 15. Exemple de graphe de mouvements altimétriques cumulés – par tronçon
Le réseau du barrage de Plan d’aval

• Dans un premier temps, les
mesures sont réduites
• Les coordonnées finales XYZ
sont obtenues par un ajuste-
ment en bloc du réseau,
avec utilisation d’altitudes de
référence issues du nivelle-
ment direct et des coordon-
nées de référence en XY des
2 points EDF fixés en local
(PAT2 et PAT3)
• La détermination des mouve-
ments prend en compte les
seuils de confiance retenus.
Figure 16. Figure du réseau du barrage de Plan d’Aval.
Figure 17. Exemple de graphe de mouvements dX – PAT1 et PAT2 (fixe) avec report d’un
intervalle de confiance retenu de 2.8 mm. q
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:32 Page 34
GPS
Conclusion Michel BOISSENOT – Géode

q bourg@geode.cc
Cette volonté de la part de LTF consis-
Fabrice COL – GGC
tant à mener, préalablement à la réali-
f.col@wanadoo.fr
sation du futur tunnel de base, des
investigations topométriques et géodé- Piero NURISSO – Geoworks
siques destinées à mettre en évidence info@geoworks.it
et à quantifier les mouvements de ter- Ilario PREVITALI – Sintegra
rains et d’infrastructures, constitue une Ilario.previtali@sintegra.fr
approche novatrice et résolument res-
ponsable.
Ces investigations entreprises, à grande
échelle et à long terme, répondent à un ABSTRACT
Figure 18. Tachéomètre sur pilier P1. objectif à la fois local et global de
Within the studies undertaken for the
contrôle de stabilité, concernant aussi
project of railway between Lyon and
DATA BASE bien les interférences des travaux de
Turin, by Lyon Turin Ferroviaire (LTF),
ARCHIVAGE DES DONNÉES percement pouvant survenir vis-à-vis
various topometric and geodetic
Une base centralisant toutes les données des ouvrages existants que l’évolution
survey works were undertaken.
provenant des études, reconnaissances des couches de terrains alpins traversés
The carried out investigations have
et investigations géodésiques a été mise par un long tunnel souterrain, de direc-
as main aims the follow-up of the
en place. tion Est-Ouest, croisant plusieurs struc-
movements of grounds and
tures géologiques et tectoniques.
Elle comprend : infrastructures relating to the boring
Les éventuelles déformations en sur-
• Etudes et suivis géologiques, hydro- of the three French scouting galleries.
face causées directement par les tra-
géologiques : plans / mesures chi- They are also intended to characterize
vaux souterrains seront ainsi identifiées
miques et physiques… the tectonic deformations existing
et suivies. L’évolution récente, de type
before the construction of the main
• Etudes et suivis environnementaux : naturelle, des ouvrages et des terrains,
sera, quant à elle, mieux connue.
tunnel. This second objective is
plans et cartes thématiques
innovator in this context of a great
• Travaux : Sondages / relevés de front / civil engineering project. Various types
convergences Contact of measurements such as positioning
• Suivi topométrique et géologiques : Franco GALLARA – LTF GPS, direct or indirect levelling and
mesures et rapports avec cartes de franco.gallara@ltf-sas.com tacheometry were required.
déplacements Stefano LIONE – LTF LTF decided to carry out, before the
stefano.lione@ltf-sas.com realization of the future main tunnel,
topometric and geodetic
investigations. Their goals were to
quantify the movements of the soils
and of the infrastructures This decision
constitutes an innovative approach.
These investigations undertaken,
large scales and long-term, meet
an at the same time local and total
aim of control of stability, relating
to as well the interferences of work
of boring which can occur with respect
to the existing works as the evolution
of the layers of alpine grounds crossed
by a long underground tunnel,
of East-West direction, crossing several
geological and tectonic structures.
The possible deformations
on the surface caused directly
by underground work will be thus
identified and followed. The recent
evolution, of natural type, the works
and the grounds, will be, as for it,
better known.
Figure 19. Village de Saint Martin La Porte.
e
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GÉOMATIQUE
Utilisation d’un SIG nomade couplé

à un GPS pour cartographier
les paysages du Sud-Ouest toulousain
Yves AUDA - Jean-François DEJOUX - Danielle DUCROT - Pierrette GOUAUX - Olivier HAGOLLE
Michel LEPAGE - Christophe SUERE - Gérard DEDIEU
Une expérience de cartographie des paysages du Sud-Ouest toulousain à l’aide d’un SIG nomade MOTS-CLÉS
est décrite très précisément dans ses aspects techniques en vue d’une réutilisation aisée
SIG nomade, GPS,
de ce système dans un autre contexte. Le matériel employé se compose d’un ordinateur occupation du sol,
de poche (HP Ipaq), d’un GPS (Tomtom) et d’un SIG nomade ArcPad (ESRI TM). L’objectif est Sud-Ouest
de suivre le développement des cultures à l’aide de relevés de terrain réalisés au cours de l’année toulousain
et d’une série d’images satellites. L’utilisateur dispose d’un ensemble d’informations qui lui
permettent de se repérer aisément sur le terrain, d’identifier les caractères de l’occupation du sol puis de les saisir dans
une base de données. Au cours de la mission terrain, aidé du GPS qui indique la position du véhicule, il suit un itinéraire
enregistré dans une couche vecteur superposée à une couverture GoogleEarth ou à une image satellite. L’enregistrement
des données géographiques s’effectue par pointage sur l’écran ce qui déclenche la saisie dans une base de données.
Ce système allie précision de localisation, consultation de l’ensemble des données thématiques et saisie
des observations. Pour l’utilisateur, les avantages sont multiples. Le système le libère de toute contrainte liée
à son repérage dans l’espace. L’interprétation est facilitée par l’accès immédiat à toutes les données associées
à la localisation géographique. La double saisie liée à la recopie des notes de terrain est également évitée.
Par sa facilité d’emploi, ce système devrait renouveler l’interprétation des données satellitaires. Par exemple,
l’implémentation des procédures d’analyse de données dans l’ordinateur de poche permettra d’adapter
de manière très interactive la réalité terrain aux objectifs de l’étude.
’engouement pour les systèmes embarqués de naviga-
L tion automobile qui nécessite le couplage de la locali-

sation par Global positioning system (GPS) et la lecture
de cartes routières dans des matériels miniaturisés a béné-
ficié aux Systèmes d’information géographique nomades.
Les applications les plus répandues concernent la randon-
née. Le promeneur peut définir un parcours puis le suivre
guidé par un ordinateur de poche affichant sur une carte
topographique sa localisation donnée par le GPS. Les utili-
sations scientifiques sont moins nombreuses bien que les
quelques expériences réalisées soient un succès [2].Tous les
systèmes utilisés sont composés d’un ordinateur de poche
et d’un SIG nomade interfacé à un GPS [3] [5]. C’est le cas de
la cartographie de la végétation naturelle de l’île de la
Réunion réalisée avec un système composé d’un ordinateur
HP Ipaq et du logiciel ArcPad [6]. Pour plus de commodité [4]
complète ce dispositif par une tablette PC possédant un
large écran tactile de 10/12. Cet ensemble lui permet de réa- Figure1. Un paysage typique du Sud-Ouest Toulousain.
liser un relevé floro-faunistique sur fond de BD ortho IGN
Bluetooth. La zone d’étude est située dans la région Midi-
d’un site Natura 2000 localisé sur la pointe de Bretagne.
Pyrénées, au sud de Toulouse (figure 1). Elle couvre un carré
Notre équipe utilise un HP Ipaq et le SIG nomade Arcpad 7.0 d’environ 30 km de côté centré sur le point de coordonnées
(ESRI TM) communiquant à un GPS Tomtom par liaison géographiques (43°33N, 1°06E). q
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:32 Page 36
GÉOMATIQUE
q classes nombre relevés Un outil efficace de collecte

feuillus 29 de données terrain
résineux 20
Le suivi du développement des cultures à partir de séries multi-
eucalyptus 12
temporelles FORMOSAT 2 acquises tous les quinze jours,
peupliers 7 nécessite des acquisitions de données terrain régulières par
blé 266 plusieurs équipes. Lors de chaque sortie terrain, le système doit
colza 98 assurer avec une grande fiabilité, un passage dans des zones
orge 7 définies avant la mission, une localisation géographique pré-
maïs 127 cise et une interprétation aisée des types d’occupation du sol.
tournesol 36 La préparation des données s’effectue sous ArcGIS 9.2 (ESRI
sorgho 2 TM) installé sur un ordinateur de bureau. Avant chaque mis-
soja 3 sion, l’itinéraire du véhicule est numérisé dans une couche
vecteur à partir d’une carte topographique. Comme fond de
pois 3
carte, peuvent être affichées une couverture GoogleEarth
jachère 127
importée grâce à un script écrit par nos soins et les images
friche 23 FORMOSAT acquises quelques jours avant la sortie terrain.
prairie 228 Pour la saisie des données terrain, une base de données asso-
eau libre 19 ciée à une couche vecteur est créée. La définition des champs
lac 19 de cette base dépend des objectifs de l’étude. Dans notre
gravière 20 exemple, la base de données contient cinq champs : un iden-
tifiant de la parcelle, le type d’occupation du sol, l’état de la
bâti dense 47
parcelle (labouré, en culture, récolté...), un commentaire libre,
bâti industriel 22
la date d’observation.
bâti diffus 15
Toutes les couches doivent impérativement être projetées dans
total 1 130
le même repère.Travaillant habituellement en Lambert II étendu
Tableau 1. Nombre de relevés effectués pour chacune des classes (Lambert IIe), le GPS transformant des coordonnées en degré,
d’occupation du sol en 2007 pour le site d’étude Sud-Ouest WGS84, deux possibilités sont offertes par le SIG ArcPad :
toulousain. - Projeter l’ensemble des couches en WGS84 (unité degré)
- Transformer à la volée les coordonnées WGS84 retournées
par le GPS en Lambert IIe (unité mètre).
Cette dernière solution demande la création, dans le dossier

System d’ArcPad, d’un fichier “DefaultTransforms.dbf” au for-
mat Dbase III contenant les paramètres du changement de
projection selon la procédure complète décrite par [1].
Dans l’exemple, la deuxième solution évite de reprojeter les
images FORMOSAT acquises avant chaque sortie terrain en
WGS84 mais cette transformation dégrade le texte inscrit sur
la couverture GoogleEarth.
L’ensemble des informations utiles à la mission (couche itiné-
raire, image FORMOSAT, base de données) est transféré dans
l’ordinateur de poche par simple copie des dossiers. Le pro-
tocole ActiveSync assure la liaison entre l’ordinateur de poche
et l’ordinateur de bureau.
Rendu sur la zone d’étude, l’expérimentateur visualise sur des
plans superposés, le pointeur GPS localisant la position, l’iti-
néraire à suivre, la couverture GoogleEarth affichée en mode
transparent, l’image FORMOSAT. La saisie des informations
se résume, avec le stylet, au pointage du centre de la parcelle
ce qui déclenche la saisie dans la base de données. La locali-
sation du point est automatiquement enregistrée. La figure 2
illustre la simplicité du dispositif de saisie.
De retour au laboratoire, le transfert de la base de données sur
Figure 2. Illustration de la saisie à l’aide d’un système composé l’ordinateur de bureau est la seule opération nécessaire.Toute
de l’ordinateur de poche HP Ipaq, du GPS Tomtom et du SIG double saisie est ainsi évitée. Le gain de temps est appré-
nomade ArcPad, ESRI. ciable. Les erreurs de relecture sont également éliminées.
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:32 Page 37
Figure 3. Classification de l’occupation du sol du site Sud-Ouest toulousain.
Ce protocole a permis d’enregistrer au cours de l’année 2007, définie par concertation au tout début lors de la détermination
l’occupation du sol de 1130 parcelles selon une typologie de 21 des objectifs du projet.
classes d’utilisation du sol. Ce système présente les avantages d’éviter une double saisie
Cinq sorties terrain réalisées les 19 février, 27 février, 9 mai, (note de terrain, saisie au laboratoire), de limiter ainsi les
20 juin et 7 septembre 2007 ont suffi à enregistrer directement risques d’erreurs, de faciliter le repérage sur le terrain, d’aug-
ces vérités terrain dans un système d’information géographique. menter la précision du positionnement des relevés. Il permet
Parallèlement, 9 images FORMOSAT exploitables ont été aussi de mieux planifier les missions en guidant le chemine-
acquises entre le 23 février et le 15 septembre 2007. Le satel- ment de l’expérimentateur le long d’un itinéraire défini au
lite FORMOSAT permet l’acquisition d’images de résolution laboratoire.
spatiale de 10 m dans les canaux Rouge, Vert, Bleu et Proche
Un autre avantage est de disposer des données immédiate-
Infra-Rouge selon un angle de visée constant et selon une
ment à l’issue des missions terrain ce qui permet d’obtenir des
possibilité de revisite des sites quotidienne.
résultats dans un temps le plus proche possible de la mise à
Une chaîne de traitement développée en interne au labora- disposition des données FORMOSAT. C’est un élément essen-
toire aboutit à la construction de la figure 3. Le pourcentage tiel à la coordination des équipes de terrain et une nécessité
de pixels bien classés calculés sur la moitié des échantillons dans la recherche d’une opérationnalité de la télédétection
réservés à cet usage est de 80 %. dans le domaine de l’agriculture. Le contrôle du développe-
Le prochain objectif sera d’intégrer cette chaîne de traitement ment des cultures, leur fertilisation ou le traitement des agents
sur l’ordinateur de poche (HP Ipaq) afin de réaliser les classi- pathogènes, la lutte contre les adventices sont des domaines
fications lors des sorties terrain et de pouvoir ainsi adapter qui demandent des réponses immédiates pour être efficaces.
notre effort d’échantillonnage. Cette fonctionnalité assurera
Dans l’avenir, implémenter les opérations de traitement de
un meilleur contrôle de la qualité des vérités terrain. Les rai-
données sur l’ordinateur de poche diminuera encore le temps
sons qui conduisent à la mauvaise classification d’une par-
séparant l’acquisition de données terrain des résultats finaux.
celle ne nécessiteront plus une nouvelle sortie. Elles pourront
Ces développements modifieront également les pratiques
être déterminées très rapidement pendant que l’expérimen-
d’acquisition de données terrain. L’expérimentateur sera
tateur est encore sur le site d’étude.
conseillé sur le terrain sur le choix des thèmes qu’il devra
caractériser au fur et à mesure que la base de données terrain
Conclusion s’enrichit. Il aura une connaissance immédiate des thèmes les
plus mal classés sur lesquels son effort d’échantillonnage
La fiabilité de l’outil “SIG nomade couplé à un GPS” permet à devra porter. Ces outils renouvelleront à terme les applica-
plusieurs équipes de collaborer efficacement. Les données tions de la télédétection en offrant de nouveaux produits
sont saisies selon un même format et une même logique répondant en temps réel aux besoins des utilisateurs. q
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:32 Page 38
GÉOMATIQUE
q Bibliographie Contacts
[1] Beyerhelm C. (2006) Projections, Datums, And Transformations Yves AUDA - CESBIO, CNRS, Université Paul Sabatier
In ArcPad 7 – Getting It Straight. yves.auda@cict.fr
http://www.fs.fed.us/pub/gps/arcpad7/index.htm Gérard DEDIEU - CESBIO, CNES, Université Paul Sabatier
(accédé le 29 octobre 2007) gerard.dedieu@cesbio.cnes.fr
[2] De Blomac F. (2001) SIG Nomades : Les utilisateurs
se mettent doucement en marche. ABSTRACT
SIG LA LETTRE, n° 31, 3-6 A system composed of a GPS (Tomtom), a pocket computer
[3] Durand H. (2001) Apport d’un SIG nomade pour cartographier (HP Ipaq) and a mobile GIS ArcPad (ESRI TM) helped to record
la végétation naturelle de l’île de la Réunion. ground truth data. An experiment carried out in the South of
Revue XYZ, n° 89, 43-46 Toulouse (France) described how to map landcover with this
[4] Durand H. (2007) Production de BD d’occupation system and analyse crop development using satellite images.
du sol ou de BD Natura 2000. La révolution des outils On the ground, thanks to the GPS, the user followed a path
nomades (PocketPC, TabletPC). road previously recorded in a vector layer superposed on a
Géomatique Expert, n° 58, 15-21 GoogleEarth map or a satellite image. With this tool, the user
easily recorded ground location and categorical data in the GIS.
[5] Laugier O. (2000) Un SIG nomade. Revue XYZ, n° 83, 33-41
This system renew data acquisition on the ground because
[6] Vignal L.X. (2002) Etude et développement
the control between visual observations and SIG data,
d’une solution cartographique nomade. Mémoire
satellite images are instantly possible. In the near future,
de mastère spécialisé de la conférence des grandes écoles
adding data analyse methods to the pocket computer will
en architecture des systèmes d’information géographique
open new interactive applications for environmental issues.
(modèles et applications). Marne-la-Vallée : ENSG, 2002
PUBLICATIONS DE L’AFT
Retourner ce bulletin accompagné du règlement à l’Association Française deTopographie
107, rue La Boëtie - 75008 Paris - Tél. : 01 43 98 84 80 – Fax : 01 42 25 41 07 - Courriel : info@aftopo.org
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Mesurer laTerre 300 ans de géodésie Jean-Jacques Levallois 41,10 €
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GÉODÉSIE
de nivellement par les triplets

Alain COULOMB
L’entretien du réseau français de nivellement par l’Institut réseau mieux réparti et plus fréquem-
MOTS-CLÉS ment entretenu.
Géographique National est maintenant effectué grâce à un
Nivellement,
processus baptisé ERNIT (Entretien du Réseau de Nivellement triplets, NGF, GPS,
Elle prend en compte les évolutions
par les Triplets), faisant intervenir la notion de “triplet”. A technologiques permettant l’utilisation
RAF98.
de techniques GNSS (Global Navi-
terme, l’accès à la référence verticale nationale devra se faire
gation Satellite Systems) pour des opé-
en priorité par l’intermédiaire des triplets. Cet article définit le triplet, explique rations de nivellement :
les raisons de la récente mise en œuvre du processus ERNIT et les nouvelles • Depuis 1998, la grille de conversion
possibilités offertes à l’utilisateur (réseau de nivellement mis à jour plus RAF98, issue du calcul du quasi-
fréquemment et répondant mieux aux besoins et aux technologies actuelles). géoïde (QGF98) adapté sur des points
GPS nivelés, et préconisée par le
elon le décret n° 2004-1246 La politique actuelle
S du 22 novembre 2004 modifiant
le décret n° 81-505 du 12 mai 1981,
“l’Institut Géographique National
de l’IGN
Cette politique fait suite à une enquête
menée en 1998 auprès des utilisateurs,
CNIG, permet de déterminer des alti-
tudes par observations GNSS avec
une précision centimétrique (3 cm à
95 %) à condition d’utiliser des
a pour vocation de décrire, d’un point
qui a mis en évidence le besoin d’un méthodes GNSS précises et de se rat-
de vue géométrique et physique,
accès millimétrique à la référence alti- tacher précisément à la référence géo-
la surface du territoire national
et l’occupation de son sol, d’en faire
métrique par l’intermédiaire d’un désique RGF93. [1] q
toutes les représentations appropriées
et de diffuser les informations corres-
pondantes”. Dans ce cadre, l’institut
est notamment chargé de la mission
d’intérêt général suivante : “implanter
et entretenir les réseaux géodésiques
et de nivellement relatifs au système
national de référence de coordonnées
géographiques, planimétriques et alti-
métriques, et diffuser les informations
correspondantes”.
Pour des raisons historiques et tech-

niques, le réseau de nivellement natio-
nal, fréquemment appelé Nivellement
Général de la France (NGF), est consti-
tué de lignes de nivellement formant un
maillage superposable au réseau de
voies de communication. L’entretien de
ce réseau s’est effectué jusqu’en 2000,
en réfectionnant des lignes de nivelle-
ment en partie détériorées (remplace-
ment des repères détruits ; densification
dans les agglomérations ; nouvelles
mesures, par la méthode du chemine-
ment, des dénivelées entre repères de
nivellement ; calcul des nouvelles alti- Figure 1. Repère de nivellement de type M (médaillon) - L’altitude d’un repère de
tudes de tous les repères remesurés). nivellement est susceptible d’évoluer au cours du temps. Pour éviter de changer la
Depuis 2000, l’IGN a adopté une nou- plaquette altitudinale à chaque opération de nivellement et inciter à utiliser l’altitude la
velle politique d’entretien du réseau de plus à jour, disponible gratuitement sur le site www.ign.fr, l’altitude marquée sur le
nivellement métropolitain. repère est arrondie au mètre.

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GÉODÉSIE
• Le réseau GPS permanent RGP, mis en férence de hauteur au-dessus de l’ellip- repères de nivellement (tous ordres
q place depuis 1998, facilite cet accès au soïde entre les deux sites. Pour obtenir confondus) répondant aux spécifica-
RGF93. [2] rapidement (en quelques dizaines de tions suivantes :
minutes) une précision centimétrique • La distance entre deux repères du tri-
Les principes ayant présidé à la mise en
avec une telle méthode, il faut notam- plet doit être inférieure à 1 km.
place de la nouvelle politique sont les
ment que les deux récepteurs ne soient • La dénivelée entre deux repères du tri-
suivants :
pas trop éloignés (typiquement que la plet doit être inférieure à 30 mètres.
• La carte des besoins en repères NGF
distance entre les deux points soit infé- • La zone d’influence d’un triplet est de
est superposable à la carte de densité
rieure à 5 km). Le rattachement au 5 kilomètres (un triplet dessert une
de population. Là où il n’y a pas d’habi-
réseau de nivellement nécessite d’ef- portion circulaire de territoire dont le
tant, les repères NGF sont moins utiles.
fectuer, au moyen d’outils de nivelle- rayon est égal à 5 km).
Autrement dit, dans les zones non habi-
ment traditionnels (mire et niveau), un • Le recouvrement des zones d’in-
tées, les besoins d’altimétrie sont suffi-
contrôle de l’altitude du repère de ratta- fluence des triplets doit être le plus
samment rares pour admettre que le
chement par remesure des dénivelées faible possible.
rattachement aux repères existants
avec les repères les plus proches (opé-
reste à la charge de l’utilisateur, d’au- Un triplet permet un contrôle de stabi-
ration dite “contrôle de stabilité”).
tant que dans la plupart des cas le lité rapide et facile, et par conséquent
besoin réel de précision est faible, et L’équipement des professionnels par peu coûteux.
que, dans ce cas, un simple rattache- des récepteurs GNSS étant de plus en Sauf cas particulier (configuration
ment par GNSS est possible et peut plus systématique, on peut s’attendre à locale du réseau, implantation de l’ha-
être moins coûteux qu’un chemine- ce que cette méthode soit privilégiée par bitat…), les triplets sont situés dans des
ment classique de nivellement. rapport aux techniques de nivellement agglomérations de plus de 200 habi-
• Les discordances d’altitude dues aux classique. Il convient cependant de tants. La localisation des triplets dans
erreurs de mesure, aux tassements noter que, pour de nombreuses appli- les agglomérations permet une
des supports des repères, etc. sont cer- cations, le procédé explicité ci-dessus meilleure conservation des repères de
tainement tolérables au niveau d’un n’est pas encore capable de remplacer nivellement passant par une sensibili-
écart-type de 1 à 2 cm, si les repères l’accès à la référence altimétrique par sation des municipalités à la conserva-
concernés sont distants les uns des des opérations de nivellement direct, tion des repères des triplets.
autres de plusieurs kilomètres. seule méthode assurant une précision
On considère que tout point habité du
suffisante entre repères proches.
La politique actuelle est d’offrir à l’utili- territoire doit être dans la zone d’in-
sateur du réseau de nivellement natio- fluence d’au moins un triplet.
nal la possibilité de déterminer l’altitude La notion de triplet Sauf cas particulier, les repères de nivel-
d’un point (point bleu sur la figure 2) à lement ne faisant pas partie d’un triplet
partir d’un autre point rattaché au La nouvelle façon d’entretenir le réseau ne font plus l’objet de nouvelles
réseau de nivellement (points jaunes de nivellement de précision fait donc mesures. Ces repères ne sont pas pour
sur la même figure), en mesurant, à intervenir la notion de “triplet”. Un tri- autant abandonnés. Entre 2000 et 2006,
l’aide de deux récepteurs GNSS, la dif- plet est un groupe d’au moins trois l’ensemble du Réseau Français de
Figure 2. Schéma d’observation.
e
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ment à des distances inférieures à

15 km. Dans cette phase, la grille RAF98
a été utilisée en relatif pour transformer
une différence de hauteur ellipsoïdale
en une différence d’altitude.
Cette première phase, commencée en
2001, a pris fin en 2008. L’ensemble du
territoire métropolitain est maintenant
équipé d’environ 13 200 triplets, dont
2 800 triplets créés lors de la première
phase. Si l’on définit l’ancienneté d’un
triplet en prenant la moyenne des
anciennetés des repères qui le consti-
tuent et l’ancienneté d’un repère de
nivellement comme la différence entre
l’année en cours et l’année de sa der-
nière observation (c’est-à-dire l’année
où il a fait l’objet pour la dernière fois de
Figure 3 : Triplets dans la région d’Issoudun (Indre) - Sur l’extrait de carte ci-dessus, mesures de nivellement), l’ancienneté
les repères de nivellement sont figurés par de petits disques bleus. A l’issue du contrôle moyenne des triplets est, à l’issue de
réalisé en 2000, l’IGN a constaté que le nombre de repères était insuffisant dans le cette première phase, de 28 ans.
bourg de Saint-Ambroix (Cher) et que la petite ville de Civray, dont la population est
supérieure à 1000 habitants, se trouvait en limite de zone d’influence d’un triplet. Deux
nouveaux triplets ont donc été créés dans ces agglomérations. Le processus ERNIT
Nivellement de Précision a fait l’objet termes, il existait des lieux habités de L’objectif est aujourd’hui d’améliorer
d’un contrôle systématique et sélectif, plus de 200 habitants situés à plus de encore le service proposé à l’utilisateur
destiné à mettre à jour les données des- 5 km des triplets environnants. Une du réseau de nivellement en lui donnant
criptives des repères de nivellement première phase d’entretien du réseau a de bonnes garanties sur l’actualité de
(pas de mesures de nivellement réali- donc consisté à créer de nouveaux tri- l’altitude et des données descriptives
sées lors de ce contrôle). Cette mise à plets là où la densification du réseau des repères constituant les triplets. Une
jour s’est accompagnée de l’ajout de était insuffisante. Pour cette phase, autre phase d’entretien vient donc de
données nouvelles (photographie du l’IGN a mis en place une méthode inno- débuter, qui concerne l’ensemble des
repère et coordonnées géographiques vante de nivellement assisté par GPS 13 200 triplets identifiés sur le territoire
décamétriques prises avec un récepteur qui a permis de rattacher par GPS les métropolitain (nouvelles mesures, nou-
GPS de navigation). Ponctuellement, nouveaux triplets au réseau de nivelle- veaux calculs, mise à jour des données q
l’IGN continue aussi à mettre à jour sa
base de données en intégrant les infor-
mations issues de diverses sources
(“dépose-repose” réalisées par des
géomètres, propriétaires de bâtiments
supportant des repères, utilisateurs du
réseau…) En cas de nécessité, la réfec-
tion de certaines lignes de nivellement
très dégradées peut être envisagée.
Une première phase

d’entretien, aujourd’hui
terminée
L’identification des triplets existants s’est
faite en exploitant les résultats de ce
contrôle (les triplets ont été composés
de repères de nivellement répondant
aux spécifications précisées ci-dessus et
constatés en bon état lors du contrôle).
On a alors constaté que l’ensemble du Figure 4. Matériel utilisé dans le cadre des travaux ERNIT, antenne GNSS équipée d’une
territoire n’était pas couvert. En d’autres mire de nivellement à codes-barres.

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GÉODÉSIE
GÉOMATIQUE
descriptives…). Le processus opératoire

q utilisé est baptisé ERNIT (Entretien du
Conclusion ABSTRACT
A terme, l’utilisateur, qui pourra choisir Keywords: Spirit levelling, “triplets”,
Réseau de Nivellement par lesTriplets).
d’utiliser le réseau de nivellement soit NGF, GPS, RAF98.
L’objectif fixé est de réaliser la réfection par techniques classiques de nivelle-
The maintenance of the French
totale du réseau des triplets sur une ment direct, soit par technique GNSS,
levelling network by the French
période de 12 ans et donc qu’à la fin du devra accéder à la référence verticale
national mapping agency ("Institut
premier cycle ERNIT (dans 12 ans), l’an- nationale en priorité par l’intermédiaire
Géographique National") is now
cienneté moyenne des triplets soit envi- des triplets. Il disposera ainsi d’un
carried out using a process involving
ron de 6 ans. réseau répondant mieux aux besoins et
"triplets" (sets of at least three
aux technologies actuelles et mis à jour
plus fréquemment.
Afin de pouvoir mettre en évidence, points meeting distance and height
après plusieurs cycles de mesure, des difference criteria, to allow easy
mouvements de terrain, le contrôle de stability control). This process is
stabilité réalisé par nivellement direct called ERNIT: Entretien du Réseau de
dans chaque village équipé d’un triplet
Références
Nivellement par les Triplets
est systématiquement associé à des [1] Dossier GPS et nivellement – Géomètre (Maintenance of the levelling
mesures GNSS et on attribue, en s’ap- n°6, juin 1998. network using triplets). Eventually,
puyant sur le RGP, une hauteur au-des- [2] XYZ n° 101 – 4e trimestre 2004 – the national vertical reference should
sus de l’ellipsoïde aux repères de nivel- Le Réseau GPS Permanent – Thierry be accessed first and foremost
lement constituant le triplet. Duquesnoy through the triplets.
A très court terme, ces nouveaux élé- This paper defines the triplet,
ments (appartenance des repères à un explains the reasons for the recent
triplet, hauteurs sur l’ellipsoïde) appa- Contact implementation of the ERNIT process
raîtront sur les nouvelles fiches signalé-
Alain COULOMB and the new advantages offered to
tiques des repères de nivellement,
Institut Géographique National users
accessibles gratuitement sur le site
Service de Géodésie et Nivellement (e.g. a levelling network that is more
Internet www.ign.fr (voir ci-dessous les
Chef du Département Réseaux de référence up to date and better adapted to
statistiques de consultation des fiches
matérialisés current needs and technologies).
descriptives des repères de nivellement
depuis juin 2006). alain.coulomb@ign.fr
Figure 5. Un site Internet largement visité - Le pic de mars 2007 correspond au lancement du Geoportail. En dehors de ce pic, le
graphique montre une utilisation professionnelle, avec des baisses de fréquentation pendant les périodes de vacances.
e
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HYDROGRAPHIE
Du naufrage de l’Amoco Cadiz

à Litto3D®
Gilles BESSERO
A l’occasion du trentième
anniversaire du naufrage de l’Amoco
Cadiz sur la côte nord de Bretagne,
cet article rappelle que la
méconnaissance de l’hydrographie
dans la zone “mal pavée”
du naufrage n’a pas permis
d’envisager la récupération du
pétrole contenu dans les soutes,
avant que l’épave ne soit disloquée
par les éléments. Si la situation de
l’hydrographie de cette zone
n’a guère évolué depuis 1978,
le projet Litto3D® de constitution
d’un référentiel géographique
du littoral mené conjointement
© Marine nationale
par le SHOM et l’IGN a l’ambition
de répondre, entre autres,
à ce type de besoin.
Figure 1. Le naufrage de l’Amoco Cadiz.
evenant trente ans après sur le Retour sur le naufrage

R naufrage du pétrolier libérien
Amoco Cadiz survenu en mars
1978 sur la côte nord de Bretagne, la
de l’Amoco Cadiz
Aux termes d’une dérive de près de
l’époque, c’est-à-dire avec un plomb
poisson selon des profils espacés de
100 m environ. Il apparaît clairement
que les informations disponibles sont
presse s’est surtout intéressée aux 12 heures et après de vaines tentatives
insuffisantes pour déterminer a priori
éventuels résidus de la pollution qui a de prise en remorque, l’Amoco Cadiz
une voie d’accès sûre. Ce constat
durement frappé plus de 400 kilomètres s’échoue dans la soirée du 16 mars
conduit à mobiliser le 20 mars l’un des
de côtes. Ce type de catastrophe est 1978 sur les roches de Portsall (Figure
bâtiments hydrographiques mis en
aussi source d’autres leçons qu’il con- 1). La récupération par des pétroliers
œuvre par la marine au profit du
vient de ne pas oublier. allégeurs du pétrole contenu dans les
SHOM. Il s’agit de l’Astrolabe, petit bâti-
soutes de l’Amoco Cadiz est immé-
L’une d’entre elles concerne l’impact ment de 450 tonnes (Figure 4) affecté à
diatement envisagée. Outre des ques-
de l’état de la cartographie marine la mission hydrographique de
tions d’ordre pratique par exemple sur
dans la zone du naufrage, qui par défi- l’Atlantique (MHA) et présent à Brest.
les moyens de pompage, les autorités
nition est rarement une zone navigable. La mission confiée à la MHA est de
sont confrontées à la question de la
Si les progrès techniques, notamment délimiter à l’intérieur d’une zone de
sécurité nautique de l’accès au pétrolier
en bathymétrie par laser aéroporté, per- 1,5 mille sur 1 mille environ une voie
échoué.
mettent aujourd’hui de réaliser dans d’accès avec une profondeur minimum
des conditions économiques accepta- La zone est peu propice à la navigation de 12 mètres. Pour détecter toutes les
bles une cartographie précise de la en raison des fonds rocheux accidentés obstructions éventuelles, l’Astrolabe
bande littorale, il y a encore beaucoup (Figure 2). Les levés hydrographiques doit mettre en œuvre, outre son son-
à faire pour disposer d’une telle car- les plus récents de la zone datent de deur vertical, un sondeur latéral
tographie tout le long des côtes de 1927 (Figure 3). Ils ont été réalisés avec remorqué (Figure 5). L’espacement ini-
France. les moyens et selon les normes de tial des profils à suivre est fixé à 50 m, ce
q
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HYDROGRAPHIE
Figure 2. La bathymétrie de la zone du naufrage de l’Amoco Cadiz

(extrait de la carte FR 7094, édition n°3 - 2007).
ment supérieur à 4. Entre le 20 et le
q qui représente en théorie quinze à vingt
heures de sondage effectif. La localisa- 26 mars, l’Astrolabe ne bénéficie que
tion est assurée en combinant du radio- d’une journée moins défavorable, le
guidage par théodolite et des mesures 24 mars, au cours de laquelle elle
de distance sur deux balises Trident réalise, dans des conditions difficiles et
installées sur des châteaux d’eau. aggravées par la présence d’hydrocar-
bure en surface, seulement un cin-
Malheureusement, les conditions
quième du travail à réaliser.
météorologiques sont médiocres : le
vent ne descend guère au-dessous de A cette date, l’épave battue par les
25 nœuds et l’état de mer est générale- vagues a déjà perdu plus de 90% de sa Figure 3. Index des levés de la carte
7094.
© copyright SHOM
Figure 5. Le sondeur latéral Edgerton

Figure 4. L’Astrolabe. Mark 1B mis en œuvre par l’Astrolabe.
e
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cargaison. Force est de constater que aux opérations de traitement des Les progrès depuis 1978
le projet d’allègement est désormais nappes d’hydrocarbure dérivant en
sans objet et le levé hydrographique surface, l’épave ayant été pétardée le Les moyens des hydrographes ont
est abandonné. 29 mars pour éviter que le suintement bénéficié de deux avancées tech-
L’Astrolabe reste mobilisée, mais cette ne se prolonge pendant des nologiques majeures depuis 1978. La
fois pour participer jusqu’au 6 avril semaines. première concerne la mesure des pro-
fondeurs avec la généralisation des
sondeurs acoustiques multifaisceaux :
ces sondeurs permettent de décrire en
un seul passage (fauchée) la
bathymétrie d’une bande dont la
largeur peut atteindre 7 à 8 fois la pro-
fondeur (Figure 6). La seconde
concerne la localisation des mesures
avec l’emploi maintenant banalisé des
systèmes de localisation par satellites
(GPS puis GNSS) qui offrent en temps
réel un positionnement précis à
quelques mètres près, voire mieux, en
tout point du globe.
Pour autant, l’état de l’hydrographie

dans la zone du naufrage de l’Amoco
Cadiz n’a guère progressé depuis 1978,
les moyens du SHOM ayant été
Figure 6. Principe du sondeur multifaisceaux. déployés dans d’autres zones jugées
q
Figure 7. Etat des levés hydrographiques en France métropolitaine.

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HYDROGRAPHIE
résulte une discontinuité plus ou moins

large entre les données bathymétriques
issues des levés hydrographiques et les
données cartographiques terrestres
(Figure 8).
Grâce au développement de la tech-

nique du laser bathymétrique aéroporté
dont l’emploi opérationnel en hydro-
graphie a débuté principalement en
Australie à la fin des années 1980, il est
possible aujourd’hui de réaliser une
cartographie précise et continue de
toute la bande côtière. Cette technique
est donc à la base du volet maritime du
projet Litto 3D® conçu par l’IGN et le
SHOM en réponse à la prescription du
comité interministériel de la mer.
Le principe du levé par laser

bathymétrique aéroporté est de recueil-
lir les impulsions émises par un laser bi-
fréquence embarqué dans un avion et
Figure 8. Combinaison de données de l’IGN (couleur verte) et de données du SHOM
positionné de manière absolue par un
(sondages multifaisceaux en bleu et sondages ponctuels plus anciens en jaune)
récepteur GPS combiné à une centrale
dans le golfe du Morbihan. La coupe (trait gris) montre en noir la zone
inertielle. Le laser émet simultanément
non cartographiée (50 m environ de part et d’autre du chenal).
une impulsion dans le proche
infrarouge (1 064 nm) et une autre dans
q plus prioritaires. C’est ainsi que le levé
de la zone entre Lannion et le Raz
décision du comité interministériel de la
mer qui, lors de sa réunion du 29 avril
la couleur verte (532 nm). La première
se réfléchit à la surface de l’eau tandis
Blanchard entrepris en 2000 vise à 2003, a prescrit au SHOM et à l’IGN de
que la seconde pénètre dans l’eau et, si
renouveler une hydrographie qui “s’associer afin d’étudier la manière de
la profondeur n’est pas trop grande, se
remonte au XIXe siècle. Au total, il reste produire le référentiel géographique du
réfléchit sur le fond. La différence entre
ainsi près de 20 % des fonds de moins littoral (RGL)”.
les temps d’aller et retour des deux
de 200 m qui n’ont pas encore été
Si les données bathymétriques recueil- impulsions permet de mesurer la pro-
convenablement hydrographiés le long
lies en mer avec les moyens nautiques fondeur (Figure 9). Un dispositif de bala-
des côtes françaises de la Manche et de
sont généralement précises, elles sont yage perpendiculaire à l’axe de l’avion
l’Atlantique oriental (Figure 7).
rarement continues jusqu’au trait de permet d’explorer une zone assez large
La problématique de la connaissance côte, la priorité étant accordée aux sous l’avion. Typiquement, pour une
insuffisante de la zone côtière n’a donc zones navigables et les très petits fonds fréquence d’émission de 1 kHz et une
pas été perdue de vue et d’ailleurs étant difficilement accessibles. Il en altitude de vol de 300 m, la fauchée est
d’autres catastrophes, comme celles de de 170 m ce qui permet, avec une
l’Erika (décembre 1999) et du Prestige vitesse de 180 nœuds, un rendement
(novembre 2002) en ont malheureuse- pouvant atteindre 50 km2/heure pour
ment rappelé les enjeux. Non seule- une densité minimale de 5 x 5 m.
ment la connaissance est souvent
Si le laser aéroporté permet de couvrir
insuffisante pour approcher sans dan-
rapidement de vastes zones, son
ger un navire échoué accidentellement
emploi est néanmoins limité, notam-
mais elle ne permet pas non plus de
ment par la transparence de l’eau. En
modéliser ni de prévoir précisément les
dehors des eaux très claires où la
dérives des polluants. Plus générale-
portée peut atteindre exceptionnelle-
ment, ce sont toutes les probléma-
ment 70 mètres, le laser ne peut pas, du
tiques relevant de la maîtrise des
fait de la turbidité, pénétrer au-delà d’un
risques naturels ou accidentels et de la
seuil de profondeur compris entre 10 et
gestion intégrée des zones côtières qui
sont tributaires d’un référentiel car-
tographique continu et précis. Ce Figure 10. Levé laser
besoin est à l’origine d’une recomman- Figure 9. Principe du laser bathymétrique du golfe du Morbihan
dation du Parlement européen et de la aéroporté. ci-contre
e
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HYDROGRAPHIE
Figure 11. Levé laser aux abords de Toulon.
q 25 mètres en Manche ou en Atlantique

et entre 30 et 50 mètres en
très faible amplitude, falaises, zones
peu profondes, variations de la turbi-
Méditerranée. Le laser est également dité, herbiers, etc.) et mettre en oeuvre
mis en défaut dans les zones de deux lasers aéroportés, l’un Pour en savoir plus :
courants forts ou dans les zones à bathymétrique, l’autre topographique. http://www.shom.fr/litto3d.htm
déferlement. Enfin, la résolution et le http://www.geoportail.fr/5061756/actu/51213
pouvoir discriminateur relativement 11/fonds-sous-marins-en-3d.htm
limités du laser bathymétrique ne per- Les perspectives
mettent pas de bien décrire certaines
Le produit du projet Litto3D® sera un
Contact
singularités. A ces endroits, il est donc
modèle numérique altimétrique Gilles BESSERO
nécessaire de compléter les mesures
continu de la mer et de la terre de préci-
laser par des mesures in situ au son- Ingénieur général de l’armement (hydrographe)
sion décimétrique, de résolution
deur multifaisceau. Le sondeur multi- directeur général du SHOM
métrique, au format compatible des
faisceau est également utilisé pour car-
systèmes d’information géographique. SHOM - CS92803 - 29228 Brest Cedex 2
tographier les zones de contrôle du
Une centaine de thèmes contribuant à
laser.
une gestion intégrée des zones côtières
XYZ remercie l’Institut français de navigation (IFN)
Une première démonstration a été sont identifiés comme utilisateurs
d’avoir bien voulu autoriser la reprise de l’article
réalisée par le SHOM sur le golfe du potentiels de ce produit. Un comité des
paru en janvier 2009 dans le n° 225 de sa revue.
Morbihan en juin 2005, dans une zone utilisateurs a été mis en place en 2008
(Figure 10) qui concentre, par la afin notamment de valider les spécifi-
grande variété de ses caractéristiques cations du produit.
(relief, turbidité, marée et courants,
ABSTRACT
Les modalités de couverture de
etc.), la plupart des difficultés que le On the occasion of the thirstiest
l’ensemble des côtes de France et des
projet Litto3D® aura à résoudre sur anniversary of the Amoco Cadiz
départements d’outre-mer restent à
l’ensemble du littoral français. Une grounding on the northern coast of
déterminer en fonction des priorités et
seconde expérience a été organisée Brittany, this article recalls how the
des moyens financiers qui pourront
conjointement par le SHOM et l’IGN, incomplete hydrography of the
être consacrés au projet tant par l’Etat
en septembre 2007, sur le littoral de la treacherous area of the grounding
que par les collectivités territoriales du
région toulonnaise (Figure 11). prevented from trying to recover the
littoral.
Réalisée avec le soutien de l’Etat oil contained in the tanks before the
(direction générale de la mer et des Les données seront directement acces- wreck was broken up by the
transports et fonds national d’amé- sibles aux utilisateurs et aux industriels elements. Although the survey status
nagement et de développement du via le Géoportail, portail internet in this area has not improved much
territoire), du conseil général du Var et français de l’information géographique. since 1978, the Litto3D ® project for
de la communauté d’agglomération Sans attendre, le SHOM et l’IGN ont constituting a coastal geographic
Toulon-Provence-Méditerranée cette d’ailleurs entrepris à travers le produit database which is run jointly by
deuxième opération a permis de pren- “HistoLitt©” (pour Historique et Littoral) SHOM and IGN aims at meeting this
dre en compte les problématiques de mettre en ligne toutes les données type of requirement among others.
particulières à cette zone (marée de issues des levés antérieurs.
e
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CADASTRE
au cadastre en ligne sur Internet

Textes issus d’une conférence “à deux voix” donnée au CNAM à Paris le 11 Décembre 2008, par M. Gilles Berteau et Pierre Clergeot
1ère partie
Pierre CLERGEOT
Le cadastre Napoléonien ou “ancien cadastre” Cependant, contrairement à une idée reçue, les échanges ont
toujours été nombreux au XIXe et au XXe siècle entre le ser-
est l’expression sur le plan de la cartographie
vice de la carte et celui du cadastre. L’utilisation de la pho-
et de l’arpentage d’un savoir faire acquis au XVIIIe siècle tographie aérienne à partir de 1933 puis celle de la pho-
et transposé au XIXe siècle. L’établissement de ces plans togrammétrie dans l’après-guerre vont accélérer le processus
cadastraux ne répondait plus au début du XIXe siècle de collaboration entre ces deux services.
aux exigences liées à l’état des connaissances des sciences
géographiques de l’époque. En effet l’objectif poursuivi
Les sources du cadastre napoléonien
n’était pas de faire une carte à grande échelle du territoire
mais de confectionner pour chaque commune et Le cadastre napoléonien, dont on a fêté le bicentenaire en
relativement rapidement des plans pour les utiliser 2007, est directement issu des expériences et décisions ayant
trait aux différents systèmes cadastraux français de la période
de façon temporaire afin de mieux répartir l’impôt entre
1780-1807. Par cette filiation il plonge ses racines au cœur du
les contribuables dans un souci de justice fiscale. D’ailleurs XVIIIe siècle. Une réalisation est décisive pour son histoire :
pour Gaudin, père fondateur du cadastre napoléonien celle du cadastre savoyard et piémontais. En janvier 1728,
et ministre des Finances (du 18 Brumaire an VIII – 1799 Victor Amédée II, duc de Savoie et roi de Piémont Sardaigne,
jusqu’à 1815) l’impôt de répartition devait être remplacé décide de mettre en place dans le duché de Savoie un cadas-
une fois le cadastre achevé pour l’ensemble des tre parcellaire levé par arpentage, pour servir de base à une
meilleure répartition de l’impôt. Il fait appel à des géomètres
communes par un impôt de quotité. Cet achèvement
qui se sont formés dans la région milanaise où une expérience
était initialement prévu pour 1815 pour le territoire de a eu lieu. 600 paroisses sont cadastrées en 10 ans. Les
“l’ancienne France”. Pendant cette courte période géomètres et estimateurs acquièrent un savoir-faire qu’ils vont
(1807-1815), les plans, dans l’esprit du Ministre, n’avaient améliorer quelques années plus tard en cadastrant, sous la
pas besoin d’être conservés. Pour des raisons diverses même autorité royale, les paroisses de la région du Piémont
que nous évoquerons ensuite, le délai de sept ans au nord de l’Italie. C’est alors qu’apparaît un Français, Jean-
François Henri de Richeprey qui joue un rôle important pour la
initialement prévu fut largement dépassé. L’ensemble
suite de notre récit. De Richeprey est ingénieur géographe. Il
du territoire ne sera fini d’être cadastré qu’à la fin débute sa carrière en participant de 1771 à 1775 à la réalisation
des années 1840 (à l’exception de la Savoie, du Comté du cadastre de la Corse et à l’élaboration de différents projets
de Nice et de la Corse). Cette absence de conservation des d’aménagement. En 1775, il est appelé àVersailles où il devient
plans va progressivement devenir une source de difficultés commis des finances pour le bureau de la Corse. En 1778, il se
majeures pour le bon fonctionnement du système rend en Italie où il prend connaissance des travaux cadastraux
du duché de Milan et de ceux du royaume de Piémont-
cadastral et va donner naissance à de nombreuses
Sardaigne. Les connaissances qu’il a acquises en Corse tant
propositions et à plusieurs lois pour améliorer la situation. dans le domaine de l’arpentage que de l’expertise, lui permet-
tent de faire une analyse pertinente des deux systèmes cadas-
traux du nord de l’Italie. De retour en France, il a l’idée de trans-
ar ailleurs, l’absence pendant tout le XIXe siècle et le
P début du XXe, d’une carte à grande échelle reposant sur

une triangulation adaptée sera ressentie par la société
civile et par les militaires à partir de la 1re guerre mondiale
poser ces expériences et rédige pour son administration un
mémoire où il relate ses observations.
Quelques mois plus tard, en 1779, le gouvernement établit

comme un manque important. L’histoire nous montre qu’il l’assemblée provinciale de Haute Guyenne, qui, selon Pascal
aurait été possible d’associer à la logique cadastrale, la logique Clapier, auteur d’une étude remarquable sur cette expérience
cartographique. C’est ce que voulait de Prony pendant la cadastrale, s’empresse dès sa création de dénoncer l’injuste
Révolution mais ce choix n’ayant pas été retenu malgré les répartition de l’impôt et de solliciter du ministère l’envoi d’un
recommandations de Delambre en 1807 et de Laplace en 1820, homme capable de diriger la réforme fiscale. Ce sera de
il a été ensuite très difficile de rapprocher ces deux logiques. Richeprey. Fort de sa pratique en Corse et en Italie, il q
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CADASTRE
Archives départementales de l’Aveyron.

Cadastre de Boisse – 1789 – Haute Guyenne.
• Antoine Calmès de la Bessière. C’est à partir de 1786 un des
directeurs du bureau du cadastre de Haute Guyenne. En
1790 il devient administrateur du département duTarn puis
il reprend au début du XIXe siècle des fonctions importantes
au cadastre. Nommé inspecteur général, il participe à ce titre
© D. BAUD
à l’élaboration du Recueil méthodique de 1811 qui s’inspire

de nombreux articles du règlement établi par de Richeprey
en 1784.
Mappe de Pinerolo - 1772 – Royaume de Piémont-Sardaigne.
Ainsi, grâce aux travaux de Pascal Clapier, actuellement
entreprend dès son arrivée des expériences. Il crée en 1781 inspecteur du cadastre àTulle, et à ceux d’historiens du cadas-
q une école à Cahors pour former des géomètres. Il parcourt tre sarde et milanais, la filiation du système cadastral français
toute la province pour connaître l’état des paroisses et des a pu être établie.
cadastres existants. Il découvre et étudie les éléments du Par ailleurs, mais sans s’inscrire dans une ascendance de
milieu naturel, principalement les sols, pour déterminer leur cadastres parcellaires, les travaux cadastraux réalisés de 1776
potentiel agricole et classe ainsi les terres en les évaluant. Il à 1791 sous l’autorité de l’Intendant de Paris, Louis Benigne
organise le bureau du cadastre de Haute Guyenne. de Bertier de Sauvigny furent techniquement parlant une
Il rédige, en 1784, le résultat de ses travaux et deux règle- réussite même si politiquement cette opération “engendra”
ments qui codifient les travaux des ingénieurs géomètres et des effets pervers liés à l’injustice de la fiscalité de l’ancien
des abornateurs. Ses règlements sont entérinés par le roi en Régime (voir les articles de MireilleTouzery, XYZ, n° 74-75-76).
1786 et dès lors les travaux de cadastration parcellaire Ils permirent aux géomètres d’acquérir un savoir-faire pour la
commencent pour les paroisses considérées comme étant les réalisation des plans par masses de culture et la détermina-
plus allivrées. D’autres provinces (le Berry, le Languedoc) lui tion des limites des paroisses.
demandent d’intervenir, mais en 1786, avec l’accord du Roi et
de La Fayette, il se rend en Guyane pour gérer un domaine
agricole dans la perspective d’une libéralisation des esclaves La période révolutionnaire
qui y travaillent. Les débuts sont un succès mais il meurt
Après avoir supprimé les anciens impôts, l’Assemblée
quelques mois plus tard emporté par une fièvre.
Constituante établit un nouvel impôt pour couvrir les
Par contre, l’œuvre qu’il a entreprise en Haute Guyenne se dépenses générales de l’Etat. Dans sa forme, ce nouvel impôt
poursuit. En 1789, la révolution met fin à l’assemblée de Haute reste un impôt de répartition qui s’appuie sur les nouvelles
Guyenne et à la production cadastrale en cours. Deux divisions administratives du territoire. Il s’agit d’une taxe fon-
hommes vont cependant établir le lien entre le savoir-faire cière répartie par égalité proportionnelle sur toutes les pro-
acquis en Haute Guyenne et le cadastre napoléonien et ce au priétés bâties et non bâties.
plus haut niveau de l’administration. Le législateur vote la répartition du contingent entre les
• Laprade, qui de 1785 à 1789 est ingénieur géomètre en départements, le Conseil général répartit le contingent
Haute Guyenne. Il devient ensuite directeur du bureau départemental entre les arrondissements, le conseil “parti-
topographique du cadastre au début du XIXe siècle et par- culier” répartit le contingent d’arrondissement entre les
ticipe activement à la commission présidée par Delambre en communes et à l’intérieur de chaque commune les réparti-
novembre 1807. Cette commission doit définir le mode teurs désignés par la municipalité communale répartissent
d’exécution du cadastre parcellaire napoléonien. le contingent communal entre chaque propriétaire.
e
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Mais la méconnaissance des ressources économiques de inventaires socio-économiques. La carte de Cassini qui n’a pas
chaque unité administrative va entraîner des injustices à tous encore fini d’être publiée, est une carte de géodésiens. Elle
les niveaux de la répartition. Le législateur et l’administration accorde peu d’importance à l’utilisation du sol. De plus, elle est
vont considérer que leur devoir premier est de fournir rapi- entachée d’un certain nombre d’erreurs. De Prony estime donc
dement des éléments objectifs pour améliorer de la façon la souhaitable d’établir une deuxième carte de France à l’échelle
plus juste possible mais aussi la moins coûteuse, la réparti- du 1/10 000e reposant sur une nouvelle triangulation et qui
tion des contingents entre départements, arrondissements et pourra servir de support à un nouveau cadastre.
communes mais en laissant aux communes, et ce jusqu’en
Mais de Prony va se heurter à quatre difficultés :
1807, le soin de répartir l’impôt entre les propriétaires en s’ap-
• Le choix d’une unité de mesure commune à l’ensemble du
puyant sur un système déclaratif. Compte tenu des expé-
territoire : le mètre. L’établissement du mètre est pour de
riences récentes de Haute Guyenne, il est admis en Août 1791,
Prony une condition indispensable à la réalisation des
que les communes en accord avec leur département peuvent
nouveaux travaux cartographiques. Il devra attendre la fin
lever à leurs frais un cadastre parcellaire de leur territoire pour
des années 1790 pour pouvoir commencer ! Ce retard
mieux répartir l’impôt.
condamnera son projet.
Cette décision est lourde de conséquences. C’est elle qui a • Le problème de la formation des hommes. Pour faire face
fortement contribué, pour plusieurs siècles, à créer une aux besoins nouveaux en matière de géodésie et de
logique cadastrale où chaque commune forme une unité de topographie, il crée une école de géographie rattachée au
base sans continuité avec les communes voisines et qui se dif- bureau du cadastre (1793). Mais faute de travaux cadastraux,
férencie de la logique géographique où la carte couvre un ter- ses élèves – au chômage – se tournent, à partir de 1797, vers
ritoire sans discontinuité spatiale. Dans ce contexte, la logique l’armée dont les besoins en matière de cartographie ne font
cadastrale relève de la décision d’une commune et donc de qu’augmenter avec les victoires de Bonaparte.
ses habitants ; la logique géographique de celle de l’Etat et de • Le manque de matériel, l’instabilité économique et politique
son administration. de la France (suppression de l’Académie des Sciences en
1793, condamnation de certains de ses membres) retardent
Par contre l’expérience en matière cadastrale du XVIIIe siècle
le lancement des grands projets cadastraux et car-
qui s’achève, conduit l’administration révolutionnaire à pré-
tographiques. De Prony produit alors de nombreux docu-
coniser un début de normalisation en matière d’arpentage et
ments scientifiques (tables de logarithmes, tables
d’expertise afin d’unifier les procédures permettant de
trigonométriques) qui serviront, mais plus tardivement, aux
comparer les résultats entre les communes. C’est l’origine du
travaux topographiques.
décret du 16-23 Septembre 1791 qui fixe les règles à suivre
• La non-satisfaction des besoins du ministère des Finances
pour établir les plans.
en matière d’amélioration de la répartition de l’impôt malgré
“Lorsqu’il sera procédé à la levée du territoire d’une commu- la mise en place d’une administration départementale des
nauté en vertu de l’ordonnance du directoire du département, contributions directes en 1797.
l’ingénieur (géomètre) chargé de l’opération fera d’abord un
L’expérience du bureau du cadastre va s’éteindre avec l’arrivée
plan de masse qui présentera la circonscription de la
de Bonaparte au pouvoir (coup d’état du 18 Brumaire - 9
communauté et sa division en sections et fournira ensuite les
novembre 1799). Il considère que les travaux cartographiques
plans de détail qui composent le parcellaire de propriété.”
relèvent de la stricte compétence des militaires et ceux du
Quelques jours plus tard, l’Assemblée constituante décide la
cadastre appartiennent au domaine civil.
création d’une administration cadastrale qui sera mise en
place sous la forme “d’un bureau du cadastre” par L’Ecole de géographie du bureau du cadastre est fermée et le
l’Assemblée législative le 5 octobre 1791. bureau lui-même est supprimé en 1802. Le service du cadas-
tre est alors de nouveau rattaché au ministère des Finances.
Sa fonction est d’ordonner la mise en place du cadastre par-
Seule la délimitation des communes restera une compétence
cellaire mais surtout de fournir des données économiques et
du ministère de l’Intérieur (de Prony quitte le cadastre et
cartographiques au législateur et à l’administration, pour per-
devient directeur de l’Ecole des Ponts et Chaussées - poste
mettre une meilleure répartition du contingent de l’impôt
qu’il occupera jusqu’à sa mort en 1838).
entre départements, arrondissements et communes.
L’expérience “révolutionnaire” du cadastre était terminée et
Gaspar François de Prony, Ingénieur des Ponts et Chaussées,
l’administration fiscale se trouvait toujours confrontée à l’ur-
prend la direction du bureau du cadastre qui est rattaché en
gence d’une meilleure répartition de l’impôt…
1792 au ministère de l’Intérieur. Pour ce scientifique en lien
avec l’Académie des sciences, les levers cadastraux doivent
être intégrés à la cartographie et les plans cadastraux doivent La période 1801-1807
former les plans à grande échelle d’un système qui intègre
grande, moyenne et petite échelles. La connaissance géo- Le 22 janvier 1801, le ministre des Finances Gaudin ordonne
graphique du territoire et la fourniture de données une refonte des matrices des rôles ce qui, selon les dires du
économiques sont intimement liées. Dans cet esprit, de Prony ministre revenait à faire un cadastre sans l’arpentage général
regroupe, au sein du bureau du cadastre, géodésie, levers des terres. Les résultats escomptés ne sont pas au rendez-
cadastraux, établissements de cartes à différentes échelles et vous et les plaintes restent aussi nombreuses. q
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CADASTRE
à payer par chacun, il faut “aller au parcellaire”, ce que la loi de

1791 l’autorise à faire. A partir de la fin de 1805, le ministre se
lance dans la réalisation du cadastre parcellaire par système
déclaratif et même s’il rencontre beaucoup de difficultés, les
résultats sont probants. Il est dès lors convaincu que seul un
cadastre parcellaire permet d’établir une véritable justice fis-
cale entre les propriétaires. Il démontre par ailleurs que le par-
cellaire par arpentage est préférable au parcellaire déclaratif.
De plus, l’idée de remplacer l’impôt de répartition par un
impôt de quotité fait son chemin. La mise en place d’un
allivrement fixe et immuable devient l’objectif prioritaire du
ministre : “Chaque propriétaire, chaque commune, chaque
arrondissement, chaque département aura à la fin de l’opéra-
tion son allivrement, c’est-à-dire la somme à laquelle le
revenu net imposable est fixé par le cadastre” et l’Empire
Cadastre de Boisse – 1789 – Haute Guyenne. français aura son allivrement général.
Au début de l’année 1807, le ministre demande à ses services
de séparer les propriétés bâties des autres biens fonds car les
q Les Consuls de la République arrêtent le 12 Brumaire an XI
propriétés bâties ne peuvent pas profiter d’un allivrement fixe
(3 Novembre 1802) une série de mesures qui autorisent la
immuable. Par ailleurs, il est très attentif aux conséquences
création du cadastre par masse de culture pour 1800
d’une intervention de plus en plus grande de l’administration
communes qui seront tirées au sort par le ministre et répar-
fiscale dans la répartition de l’impôt qui prive les municipa-
ties dans chaque département. Ces plans par masses de cul-
lités d’une compétence qu’elles détenaient jusqu’à présent.
ture sont également appelés plans géométriques. Ils doivent
La loi du 15 septembre 1807 ne fera qu’entériner et officialiser
reposer sur trois règles principales.
ces mesures. Pour ses contemporains, le ministre des
L’orientation plein nord – L’uniformité d’échelle (1/5000) - Leur Finances assume l’entière paternité du cadastre dit
rattachement à des points pris en dehors de la partie du terri- “napoléonien”.
toire décrite – Les communes doivent être préalablement
délimitées et les géomètres doivent diviser le territoire en sec-
tion en s’appuyant sur des éléments si possible immuables. Le cadastre napoléonien
Dans chaque section, le plan doit représenter par masses, les
Conforté dans ses choix, Gaudin réunit du 7 au 17 Novembre
différentes natures de culture : terres labourables, prés, vignes,
sous la présidence de Delambre membre de l’Institut,
bois, etc. La surface de chacune d’elles y sera distinguée par
conseiller scientifique de longue date du ministre des
une couleur qui lui sera attribuée. Leur contenance par section
finances, une commission qui doit définir le mode d’exé-
sera déterminée dans un procès-verbal que l’arpenteur est
cution du cadastre parcellaire. Cette réunion est importante
tenu de rédiger. Les problèmes soulevés par la réalisation de
car elle nous éclaire sur la nature des questions qui se posent
ces plans par masses de culture sont nombreux. Problème de
alors. Elle comprend outre Oyon et Hennet, trois géomètres
délimitation des communes, manque de personnel – il est dif-
en chef, deux directeurs des contributions, deux directeurs du
ficile de trouver un géomètre arpenteur qualifié par départe-
bureau topographique du cadastre, dont Laprade. Parmi les
ment – manque de matériel qu’il faut faire construire : alidade,
membres présents, certains défendent encore le parcellaire
cercle de visée, etc. Le problème de l’étalonnage est partout
déclaratif mais c’est le parcellaire par arpentage qui est défini-
présent car les étalons manquent… Dans ce contexte, le rôle
tivement retenu. Au cours des échanges qui vont suivre, trois
des géomètres qui ont participé aux cadastres de Haute
visions se confrontent concernant le mode d’établissement
Guyenne (Lagarde) est très important pour toute cette période.
du plan parcellaire :
Il en est de même pour ceux qui ont participé aux levers des
Celle de Delambre qui, d’un point de vue scientifique considère
cadastres de Bertier de Sauvigny en Ile de France.
qu’il faut partir de la grande triangulation (1er ordre) pour arriver
Peu à peu, des difficultés sont cependant surmontées et il est au plan des communes, puis des sections, puis des parcelles.
décidé par un arrêté du 27 vendémiaire an XII (20 octobre1803) C’est le seul moyen de procéder si l’on veut établir entre les
d’étendre ce type de cadastre à l’ensemble des communes des communes une solution de continuité. Celle de Laprade, qui
départements. Gaudin, ministre des Finances, avance prudem- considère qu’il faut traiter chaque section comme une
ment, il sait que les cadastres par masses de culture permet- commune et que, si les sections sont levées avec soin, leur rac-
tront d’améliorer la situation de la répartition entre départe- cordement sera aussi exact que le plan général de la commune.
ments, arrondissements, communes et de mieux connaître le Une troisième solution est présentée par Hautier, géomètre
revenu total de la masse imposable pour pouvoir à terme en chef, ancien professeur du cours de géométrie pratique du
“déterminer avec certitude le produit total qui en résultera.” cadastre. Elle consiste “à faire d’abord la triangulation cal-
Mais pour améliorer la répartition entre les contribuables à culée de la commune, à lever le périmètre de cette commune,
l’intérieur des communes et déterminer la quotité du revenu à lever en outre les chemins et ruisseaux, à calculer les
e
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contenances des masses ou polygones formés par ces divi-

sions et subdivisions et à mesurer ensuite les parcelles de
propriétés contenues dans ces grandes masses.
Ce mode permettait de tirer parti des divers degrés de talents
des arpenteurs en ce qu’il chargeait les plus instruits de lever
le plan routier ou périmétral et les simples arpenteurs de lever
sous la direction des premiers le détail des propriétés.”
Pour Delambre, le mode proposé par Laprade est acceptable
“si on n’a pour objet que de connaître la contenance de
chaque propriété et son revenu pour y proportionner l’impôt.”
© O. ROCHARD
Mais ce que propose Hautier lui semble préférable car ce
mode “se rapprochait davantage des principes… s’il n’occa-
sionnait pas plus de dépenses.”
Les délibérations de cette commission donnent naissance à la
rédaction d’une instruction sur la mise en place du cadastre Le plan Napoléonien – Recueil méthodique – Modèles.
parcellaire (1er décembre 1807). Le choix retenu s’apparente à
J.B. Oyon, alors chef des bureaux du Commissariat pour la
la solution d’Hautier.
répartition de la contribution foncière. L’ouvrage doit être
Mais la grande nouveauté sera la décision en janvier 1808 allégé “des instructions concernant le cadastre par masses de
prise par l’Empereur sur proposition de Gaudin que l’Etat culture et des articles de règlements modifiés ou révoqués”.
finance entièrement le nouveau cadastre. Ce travail est confié aux douze inspecteurs généraux du
L’année 1808 commence donc pour Gaudin dans l’euphorie. cadastre qui sont chargés, dans “chaque inspection” de
Il est persuadé que la réalisation des cadastres parcellaires se surveiller la réalisation des travaux cadastraux. Le Recueil
fera rapidement et qu’en 1815 la couverture cadastrale de méthodique des lois, décrets, règlements, instructions et déci-
l’Empire sera en grande partie réalisée. Dès le début de l’an- sions sur le cadastre de France paraît en 1811.
née, il demande aux directeurs départementaux des contri-
butions de lui fournir rapidement la liste des communes à Le Recueil méthodique
cadastrer. “L’Etat, écrit-il, a prévu suffisamment d’argent pour
couvrir tous les besoins de 1808 […]. ” Nous sommes encore Ce document de 1144 articles comprend une partie arpentage
dans l’après Tilsit et l’espoir d’une paix durable… La seule où sont décrites les procédures à suivre. Avant de procéder à
contrainte semble être celle du personnel qualifié disponible, l’arpentage de la commune, le géomètre de première classe
même si l’arrêt des cadastres par masses de culture libère les doit d’abord la délimiter en présence du maire et des maires
géomètres. Le ministre est par ailleurs assuré que l’expertise des communes adjacentes puis la diviser en sections. Il doit
et l’évaluation se feront beaucoup plus rapidement que par le ensuite en faire la triangulation à l’aide d’un “cercle entier” ou
passé et demanderont, par commune, deux à trois mois après à défaut d’un graphomètre à lunettes qui ait pour limbe une
la fin de l’arpentage parcellaire. circonférence entière. Il doit établir une base qu’il mesure avec
la plus grande précision en utilisant la chaîne de niveau. Puis il
L’avenir va malheureusement lui donner tort. Sur le plan
choisit sur l’ensemble de la commune des points “immuables”
financier, le début de la guerre d’Espagne (printemps 1808)
qu’il doit observer à raison de 1 pour cent arpents métriques
provoque d’importantes restrictions et les crédits alloués au
et convenablement “distribués”. Cette triangulation donne l’os-
service du cadastre s’en ressentent. Le lancement des opéra-
sature de la commune sur laquelle va s’appuyer le levé des
tions cadastrales est retardé et leur nombre revu à la baisse
détails. Elle peut s’étendre à des points situés à l’extérieur de
malgré les efforts du ministre qui craint le départ des
la commune. Elle permet d’orienter les plans et de calculer les
géomètres réduits au chômage. En 1809, la situation se sta-
distances des sommets des triangles réalisés à la méridienne
bilise mais le nombre de cadastres mis en chantier est
et à sa perpendiculaire passant par le clocher de la commune.
inférieur à celui initialement prévu. Par ailleurs, Gaudin,
Pour le lever des détails, c’est-à-dire du parcellaire, le géomètre
devenu duc de Gaëte, s’aperçoit que l’expertise et l’évaluation
se fait aider par un géomètre de seconde classe. Ce lever s’ef-
continuent à poser des problèmes qui se révèlent être sou-
fectue à l’aide d’une planchette et de ses accessoires : une ali-
vent plus importants que ceux, techniques, liés à l’arpentage.
dade, un déclinatoire, une boussole, une chaîne de 10 mètres,
De même, beaucoup de directeurs départementaux des
une équerre, des échelles. Un graphomètre est parfois utilisé.
contributions sont restés dans la logique de la période expéri-
Il est bien spécifié que l’emploi du compas d’arpenteur est
mentale des plans par masses de culture. La mise en place
rigoureusement interdit – ainsi que celui du micromètre.
des parcellaires par arpentage ne fait, pour eux, que pro-
Il est par ailleurs recommandé aux géomètres d’étalonner les
longer cette expérience. Pour le ministre des Finances, cette
“mètres, décimètres, échelles” avant les départs en cam-
attitude risque de retarder l’avancée de la production. Il décide
pagne en les comparant aux mesures étalons qui se situent
d’y mettre fin en promouvant la nécessité d’un travail rapide
dans les bureaux de la préfecture.
et de qualité et de “refondre en un seul volume et dans un
ordre méthodique” les instructions sur le cadastre contenues L’ingénieur vérificateur examine les travaux réalisés : trian-
dans une collection en cinq volumes, publiés depuis 1804, par gulation et levé des détails. Les calculs des contenances sont q
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CADASTRE
q effectués dans les bureaux de l’ingénieur vérificateur. L’échelle

des plans est le 1/ 2 500e, parfois le 1/5 000e, pour les
tableaux d’assemblage destinés au dépôt général de la
Guerre. Nous touchons ici à un point important de la colla-
communes au parcellaire peu morcelé et le 1/1 250e pour les boration carte-cadastre.
espaces bâtis. Le tableau d’assemblage (T.A.) est en général à
En 1817, une commission royale avait été créée pour exami-
l’échelle du 1/10 000e. Le format du papier utilisé est le format
ner le projet déjà ancien, mais retardé, d’une nouvelle carte de
Grand Aigle.
France. Elle était présidée par l’astronome Laplace. Cette carte
Nous retrouvons la genèse d’une partie de ces dispositions devait être appropriée à tous les services publics et combinée
dans les instructions rédigées par de Richeprey pour les avec l’opération de cadastre général. Le dépôt de la guerre et
cadastres de Haute Guyenne. Il avait déjà insisté sur l’inter- le cadastre s’y voient fixer chacun leur attribution. Le premier
diction de l’usage fort répandu du compas d’arpenteur : “Ces assure les opérations de 1er et 2e ordres, tandis que le second
grands compas de bois qu’ils [les géomètres] ne peuvent est chargé de la triangulation de 3e ordre. Le cadastre doit exé-
mouvoir ni horizontalement ni en ligne droite, qui allongent cuter les rédactions au 1/10 000e des plans parcellaires et les
ou raccourcissent les lignes et qui donnent rarement deux fois fournir au dépôt de la Guerre qui limite ses opérations
de suite la même mesure”. De Richeprey utilise une toise à la topographiques à une simple reconnaissance et au levé de
place de la chaîne. Pour les terrains en pente, l’horizontalité de l’orographie puis prend en charge la gravure et l’édition à une
la toise est obtenue grâce à un niveau de maçon et la verticale échelle initialement prévue au 1/50 000e.
de l’extrémité par un fil à plomb. En 1811, c’est l’usage de la
Dans cette opération, le cadastre se sent confiné à une mis-
chaîne qui est préconisé.
sion subalterne et souhaite préserver son indépendance. Il ne
Les sources d’erreurs sont nombreuses : levés des détails par-
peut attendre la fin des opérations géodésiques de 1er et 2e
cellaires avant les opérations de triangulation… reprise de
ordres et, parmi son personnel, très peu de géomètres dis-
documents anciens, erreurs d’étalonnage, manque de
posent du matériel et de la compétence requise pour faire de
matériel. La qualité dépend des individus et même quand on
la triangulation de 3e ordre. De fait, toute la triangulation sera
porte à la réalisation une grande attention, beaucoup d’er-
exécutée par le dépôt de la Guerre de 1818 à 1863, mais 94 %
reurs proviennent des copies ; de l’estimation des surfaces qui
de la planimétrie de la carte d’état-major sont issus des plans
changent avec les mouvements du papier selon les conditions
cadastraux (d’après Michel Bacchus et Jean-Claude Dupuis).
climatiques, etc.
La qualité géométrique de ces derniers progresse jusqu’à la
Tant que l’organisation napoléonienne du cadastre resta en fin de la cadastration du territoire français qui se situe au
place, les conditions de réalisation restèrent assez bonnes, mais milieu des années 1840. L’une des dernières décisions qui
à partir de 1815, la situation se dégrada progressivement sous symbolise ce progrès est l’interdiction d’employer à partir du
l’influence des Ultras qui s’opposèrent au cadastre parcellaire 1er janvier 1840 toute utilisation pour les poids et mesures de
ou au cadastre tout court. Finalement les défenseurs du cadas- termes autres que ceux établis par les lois du 18 germinal an 3
tre parcellaire, à la tête desquels on retrouve le duc de Gaëte, (1795) et du 18 frimaire an 8 (1799).
devenu député de l’Aisne, finirent par l’emporter mais le sys-
tème cadastral connut de profonds changements. La loi du
31 juillet 1821 issue de ces débats et conflits limite les opéra-
Le renouvellement et la conservation
tions cadastrales à la répartition individuelle de l’impôt et le du cadastre napoléonien
conseil municipal désigne les classificateurs. Le cadastre L’allivrement étant immuable, les plans ne devaient pas être
devient une opération financée par le département ou la commis à jours par contre les matrices l’étaient. Mais le cadastre
mune. L’administration cadastrale est fortement réduite. était encore loin d’être achevé que déjà la nécessité se faisait
Beaucoup pensent que c’est la fin du cadastre parcellaire. Il n’en sentir de “conserver” les plans et de renouveler le cadastre
sera rien. La volonté de la plupart des départements et d’un napoléonien. De nombreux projets furent élaborés dans ce
grand nombre de communes permet de maintenir une forte sens. Nous n’en retiendrons que quelques-uns :
activité cadastrale qui, par contre, se dégradera sur le plan de En 1837, M. Lacave-Laplagne, ministre des Finances, charge
la qualité géométrique. Mais en 1827, le règlement du 25 mars une commission d’étudier un nouveau projet de conservation
introduit des améliorations dans les procédés d’exécution : du cadastre. Il consiste à appliquer annuellement, sur les
• La triangulation d’ensemble de la commune est faite par un plans et états de sections, les mutations qui ne sont jusqu’ici
spécialiste : le triangulateur est pourvu d’un théodolite qui suivies que sur les matrices, et à faire réviser les évaluations
donne directement la demi-minute. Les calculs après un délai de trente ans. La mise à jour des plans parcel-
trigonométriques s’effectuent sur des tables de logarithmes, laires semble plus facile si ces derniers ne couvrent, par
de sinus, de tangentes précises. feuille, qu’une petite partie de territoire mais à grande échelle.
• Deux ans plus tard, il est précisé que le triangulateur doit Il est proposé de réaliser trois types de plans pour chaque
tracer un décamètre étalon dans chaque commune à cadas- commune non cadastrée : un plan général à l’échelle du
trer pour que le géomètre arpenteur vérifie que la chaîne 1/5 000 ou du 1/10 000 ; des plans sectionnaires (un par sec-
dont il fait usage ait la longueur voulue. Compte tenu de cet tion) qui portent le tracé des périmètres des lieux-dits et qui
ensemble de mesures, la qualité géométrique des plans réa- serviront aux travaux d’aménagement du territoire ; des plans
lisés à partir de 1828 s’améliore. Par ailleurs, en 1825, le ser- parcellaires par lieu-dit à une échelle du 1/1000 ou du 1/2000.
vice du cadastre met en place la diffusion des copies des La commission conclut positivement aux propositions du
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ministre qui demande aux préfets et aux directeurs départe- tre de nouvelles opérations dans les communes où le renou-
mentaux des contributions directes de prendre rapidement vellement du cadastre était nécessaire. C’est dans cet esprit
les dispositions pour appliquer les nouvelles mesures de que fut votée la loi du 7 Août 1850 qui devait permettre de
conservation du plan. Le 4 mars 1839, Lacave-Laplagne quitte parer au plus pressé en attendant un projet d’ensemble pour
le pouvoir avec le Ministère dont il faisait partie. On revint le renouvellement et la conservation du cadastre. Afin de limi-
avec son successeur à la situation antérieure. Quelques ter la portée de la loi du 7 Août 1850, le législateur mis à la
cadastres napoléoniens furent cependant réalisés, respectant charge exclusive des communes les frais de renouvellement
les directives du ministre entre 1838 et 1839. du cadastre. Cette mesure arrêta l’essor de cette opération
Quelques années plus tard, les besoins de renouvellement de sauf dans le département du Nord et celui de Meurthe-et-
plans cadastraux se faisant toujours plus pressants, Moselle où des abornements généraux combinés aux opéra-
M. Humann, ministre des Finances, autorisa en 1841 la re- tions de renouvellement du cadastre ont été exécutés à partir
confection des communes anciennement cadastrées contre des années 1860 avec l’inscription sur les plans officiels des
l’avis de la commission du budget qui estimait que cette déci- cotes de largeur des parcelles, ce qui leur donnait “un vérita-
sion posait une question de principe qui relevait de la loi. 1937 ble caractère d’authenticité”. Mais il n’était toujours pas prévu
communes, entre 1841 et 1852, bénéficièrent de cette autori- de tenir à jour ces nouveaux plans cadastraux.
sation. Les travaux étaient payés par les départements. Un
nouveau plan cadastral était établi. Il donnait lieu à une nou- Vers un cadastre numérique
velle évaluation cadastrale, mais il n’était pas “conservé”.
Suite à une plainte de quatre propriétaires d’une commune de L’idée d’un cadastre numérique et de plans numériques
Côte-d’Or qui avait bénéficié d’une telle mesure, le Conseil venant remplacer les plans linéaires apparut vers le début des
d’Etat jugeant au contentieux condamna la décision du mi- années 1840. L’utilisation du tachéomètre, mis au point par le
nistre dans un arrêt du 15 Mai 1848. Il devenait dès lors indis- major Porro en Piémont, ouvrait des perspectives nouvelles.
pensable de provoquer une mesure législative pour d’une La précision et la rapidité des mesures permettaient d’envi-
part, régulariser la situation existante, d’autre part, permet- sager de pouvoir donner à chaque parcelle des coordonnées
numériques précises pouvant éventuellement figurer dans les
actes translatifs de propriété et de pouvoir ainsi constituer des
registres numériques qui permettraient à tout moment de
reconstituer les plans papier.
Ce progrès s’annonça, en partie, pour le cadastre français,
dans le projet de loi de 1846 :
“L’administration veut en même temps donner au cadastre
plus d’exactitude et d’autorité, et le mieux approprié aux
besoins de l’intérêt privé.Tel est le double objet du projet de loi.
La triangulation sera appuyée partout où on le pourra sur les
opérations géodésiques de la carte de France, les points
trigonométriques seront plus nombreux et disposés de telle
sorte que l’on puisse s’en servir en tout temps pour retrouver
une limite qui aurait disparu ou qui aurait été déplacée…
Les points de triangulation seront marqués sur le plan de
chaque division : les côtés des triangles y seront tracés par
des lignes ponctuées et la longueur de chacun de ces côtés
Tableau d’Assemblage de la commune de SARGE – 1810.
sera indiquée en marge du plan…” (extrait de la note explica-
tive du projet de loi).
Nous étions, avec ce projet, en marche vers un nouveau type
Photos : © Archives départementales de la Sarthe.
de plan et de cadastre qui devait être “conservé”. Il fut expéri-

menté sur quelques dizaines de communes mais il ne vit
jamais le jour car le ministre des Finances Lacave-Laplagne qui
en était l’auteur quitta ses fonctions (pour la 2e fois) et les cir-
constances politiques firent ajourner la réalisation des
mesures projetées. Quelques années plus tard, en 1853, le
département du Gard entreprit une expérience de cadastre
numérique pour la commune de Servas qui montra la fai-
sabilité d’une telle opération en associant à la forme descriptive
des registres numériques la forme figurative des plans. Il fal-
lait abandonner en matière d’arpentage la planchette au profit
du tachéomètre.Treize ans plus tard, en 1866, à l’âge de 17 ans
le jeune savoyard Sanguet fera breveter un appareil connu
Tableau d’Assemblage de la commune de SARGE -1846. sous le nom de “longimètre” qui deviendra le tachéomètre q
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CADASTRE
q autoréducteur. Il écrira, à l’âge de 19 ans, en s’inspirant forte-

ment d’une publication de Félix Robernier parue en 1855 :
“Quelques réflexions critiques sur l’insuffisance du Nouveau
Cadastre Savoisien
Esquisse et mise en pratique du terrier perpétuel
Au lieu d’un cadastre exclusivement fiscal
Qui ne sera terminé que dans une vingtaine d’années
L’ancien Duché de Savoie doit et peut avoir
Sans augmentation de dépense et dans l’espace de trois ans
Un véritable cadastre probant, automoteur perpétuel
C’est-à-dire
© IGN – 1961 – Bas Rhin.

Le grand livre terrier de sa propriété foncière
Et le nivellement général de son territoire”.
Joseph-Louis SANGUET
En ce milieu du XIXe siècle le vocabulaire employé traduit bien

l’extraordinaire bouleversement qui est en train de se pro-
duire. Dans un même ouvrage et pratiquement aux mêmes
pages on trouve les termes : “foncier perpétuel, cadastre Quand la morphologie parcellaire impose une cadastration
probant automoteur et perpétuel – plan numérique, cadastre rigoureuse…
numérique, plans linéaires, bornes trigonométriques, registre
provocation des propriétaires et en vertu de conventions spé-
numérique – mais aussi cadastre vital, cadastre automoteur,
ciales, on ne pourrait pas espérer de trouver partout un sem-
cadastre perpétuel.”
blable accord, et la contrainte légale ne le procurerait jamais.
Je ne résiste pas à l’envie de citer ce livre de Robernier paru
Tout ce qu’il est possible de faire administrativement, c’est
en 1845 “Du cadastre et de sa conservation par la transfor-
d’appeler les propriétaires pour reconnaître ou contester sur
mation des plans linéaires en plans numériques”. La révolu-
le terrain, les lignes de démarcation assignées par le plan, à
tion technique dans l’art de la mesure annonce bien le livre
toutes les parcelles de leur propriété confrontant à des pro-
foncier et l’esprit du projet de loi de 1846 en était le premier
priétaires différents ; de dresser un procès-verbal authentique
pas. Mais les troubles politiques du milieu du XIXe siècle en
de leur adhésion ou de leurs observations ; de concilier,
retardent l’avancée. La loi de 1850 ne doit pas être vue sous
autant que possible, les parties ; en cas de non-conciliation,
l’angle d’une loi conservatrice mais d’une loi de sauvegarde.
de ne tenir compte que du fait, jusqu’à ce que les tribunaux
Elle se veut temporaire pour ne pas bloquer la mise en place
aient réglé le droit. Du reste, le renouvellement du cadastre
d’un nouveau système.
sera annoncé longtemps à l’avance ; les propriétaires seront
Sur le plan juridique le débat est plus ouvert. La grande va- invités à faire borner leurs propriétés, et, pour peu qu’ils se-
riété des systèmes agraires français en constitue la cause. condent les vues de l’Administration, le cadastre pourra
Pour les pays de l’Est de la France où le système d’openfield presque toujours constater à la fois et le droit et le fait”.
à assolement triennal et communautaire est en train de
Malgré ces remarquables avancées et contre toute attente, le
s’éteindre sous la poussée des progrès agronomiques, la
renouvellement d’ensemble des opérations cadastrales resta
réorganisation des terroirs s’impose. L’abornement, opération
stationnaire pendant toute la durée du second Empire. Durant
d’intérêt privé, devient une contrainte obligatoire pour tous.
cette période de vingt années, la question cadastrale ne fit
Le bon sens recommande de l’associer aux opérations du
l’objet d’aucune proposition de la part du gouvernement. Des
cadastre, opération d’intérêt général. Cela deviendra un des
pétitions en 1856, 61, 63, 65 furent présentées au Sénat. En
modèles du cadastre – livre foncier français.
1866, de nouvelles pétitions réclamèrent l’établissement d’un
Mais pour les 2/3 du reste de la France, la situation est radi-
cadastre devant “non seulement servir de base à l’impôt,
calement différente. Là où le bocage domine, là où les fossés
mais encore constituer le grand livre de la propriété foncière.”
ou les murs sont autant de repères pour fixer des limites
La question fut également abordée par le ministère de
séparatives, là où domine l’habitat dispersé, où les finages
l’Agriculture, en particulier en 1868, à la suite d’une grande
d’exploitation sont d’un seul tenant, la fixation des limites de
enquête pour constater la situation et les besoins de l’agri-
propriété est relativement aisée. Les propriétaires ne sont pas
culture française. “Fallait-il demander la révision du cadastre
prêts à payer un abornement général et l’État ne souhaite pas
en dehors de toute question d’impôt pour en faire l’Etat Civil
le financer. Le problème est déjà intégralement posé dans le
des biens et le titre commun de la propriété foncière. Après
projet de loi de 1846.
une longue discussion, la question n’a pas été prise en
“Quelques personnes auraient voulu qu’il fût procédé à un
considération. Il en a été de même d’une proposition tendant
abornement général et forcé des propriétés. Une telle opéra-
à rendre le bornage obligatoire” (Th. Dreux).
tion ferait naître des discussions dont les tribunaux seuls pour-
raient être juges et dont il serait difficile de prévoir le terme. Le Après les événements de 1870, la question du cadastre fut de
gouvernement ne saurait le proposer. Si, dans un petit nom- nouveau abordée. En 1874, la loi qui fut votée mais reconnue
bre de communes, les abornements ont été exécutés sur la inapplicable, aboutissait à une réfection partielle du cadastre.
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En 1876 et 1877, un nouveau projet de loi est élaboré. Dans par décret, le 9 juin 1898, sous le nom de service technique du
toutes les communes cadastrées depuis 30 ans au moins, il cadastre dont le responsable jusqu’en 1907 (date de la dis-
aurait pu être procédé à la réfection ou à la révision du cadas- parition du dit service) fut Charles Lallemand – Ingénieur en
tre pour tout ou une portion seulement de la commune et ce, chef des Mines, directeur du service du nivellement général
sur décision des conseils généraux. Pour faciliter aux pro- de la France et membre très actif de la commission extra-
priétaires le bornage de leurs immeubles à l’occasion de la parlementaire. Une soixantaine d’agents furent recrutés et
réfection du cadastre, des incitations financières leur étaient formés pour travailler dans ce nouveau service mais, suite à
offertes. Par ailleurs le département et les communes pre- des problèmes administratifs et statutaires, très peu restèrent
naient en charge une partie des frais d’abornement. Le maire si bien que l’administration par manque de personnel
aurait convoqué les propriétaires individuellement sur le ter- s’orienta vers l’exécution des travaux cadastraux par des
rain pour reconnaître les limites de leurs immeubles et un géomètres privés. Cette solution ne donna pas non plus
© IGN – 1961 – Bas Rhin.
agent de l’administration des contributions directes, assisté satisfaction (Problèmes de formation, de paiement, de règle-
du maire ou de son délégué et d’un géomètre, aurait procédé ments administratifs). Finalement, il fut décidé de donner un
en leur présence à cette reconnaissance. Un procès-verbal nouveau statut au personnel dont l’effectif atteint en 1932,
aurait constaté l’adhésion des propriétaires présents et pré- 68 géomètres principaux travaillant pour le nouveau cadastre.
cisé les contestations survenues. En cas de non-conciliation,
Sur le plan technique, les méthodes, procédés de calcul et
le plan aurait été établi conformément à la jouissance sauf aux
instructions de détail établis par Charles Lallemand furent
propriétaires à se pourvoir devant les tribunaux. Nous étions
codifiés sous la forme d’une instruction en date du 30 décem-
très proches du projet de 1846… Mais ce projet disparut égale-
bre 1910. Elle marquait de grands progrès par rapport à l’an-
ment en 1879 dans les oubliettes… après avoir été envoyé par
cien cadastre. Les levés cadastraux étaient appuyés sur une
les députés à l’examen d’une commission spéciale…
triangulation spéciale dérivant de la triangulation de l’état-
major. Mais le processus de création fut lent ; de 1899 à 1914,
La commission extraparlementaire le renouvellement du cadastre ne fut achevé, sous le régime
(1891 – 1905) de la loi du 17 mars 1898, que dans 93 communes et de 1919
à 1932, il fut terminé dans 54 nouvelles communes. En dehors
En 1891, le ministre des finances Rouvier fit nommer une
du département de la Seine qui prit à sa charge toutes les
grande commission extraparlementaire de 76 membres pour
dépenses de ses communes, c’est moins de 150 qui furent en
étudier les diverses questions soulevées par le renouvellement
réfection sous ce régime. Si l’initiative de la demande de
des opérations cadastrales. Dans la pensée du gouvernement
réfection incombait à la commune, l’État, le département et la
et du ministre, le nouveau cadastre perpétué à l’aide d’un sys-
commune participaient au financement des travaux. Les
tème permanent de conservation ne serait pas seulement un
communes par contre s’engageaient à en assurer la conser-
instrument fiscal et administratif, il devrait satisfaire à d’autres
vation. Mais contrairement à ce qui a pu être soutenu, la loi de
besoins. Des abornements généraux et une triangulation
1898 n’avait pas de portée juridique propre. Le cadastre qu’elle
rigoureuse précéderaient les opérations : le cadastre consti-
a conçu n’a pas de fonctions officielles en matière de preuve
tuerait la base de la propriété foncière ; il assurerait la sécurité
du droit de propriété et de ses limites.Toutefois “eu égard aux
des hypothèques et la régularité des transactions immobi-
conditions imposées pour sa réalisation, chacun reconnaissait
lières ; il fournirait enfin à l’agriculture, par le développement
la grande valeur des plans qui ont été établis dans le cadre de
des institutions de crédit, les moyens d’action qui lui font
la rigueur de ses dispositions” (Jean Parmantier).
défaut. En un mot, il deviendrait le grand livre terrier de France.
La première guerre mondiale allait entraîner de profondes
Cette commission extraparlementaire se sépara le 16 mars
modifications des territoires qui avaient été le lieu des princi-
1905 après avoir produit un travail considérable qui ne fut
paux combats. Dans l’Aisne, les plans cadastraux de plus de
suivi d’aucune sanction législative. Les avant-projets qu’elle
67 communes avaient complètement disparu. Les opérations
avait élaborés ne furent jamais portés devant le Parlement…
cadastrales y furent exécutées aux frais de l’État et dans les
Il n’en reste pas moins une documentation précieuse pour
conditions assez proches de celles de la loi du 17 mars 1898.
toutes les questions touchant au cadastre…
De même pour les régions dévastées où un remembrement
s’est imposé, les cadastres furent refaits aux frais de l’État. En
La réfection et la conservation du cadastre Alsace-Moselle, le système mis en place par les Allemands fut
sous le Régime de la loi du 17 mars 1898 prolongé. En 1919, seul un tiers des communes possédait un
nouveau cadastre mais toutes étaient soumises au livre
Au beau milieu des travaux de la commission extra-
foncier. Le renouvellement et la conservation furent pour-
parlementaire, la nécessité de la réfection du cadastre de cer-
suivis en s’appuyant sur une loi locale du 31 mars 1884.
taines communes devint impérieuse. Ce fut l’objet de la loi du
17 mars 1898 – qui par ailleurs n’abrogeait pas celle du 7 août
1850 mais qui s’inspirait de l’esprit et des travaux en cours de Des expériences de l’après-guerre à la
la commission extraparlementaire.
révision des évaluations selon la loi de 1930
Les cadastres issus de cette loi furent appelés “nouveaux
cadastres”. Pour les réaliser, un service “dit du renouvellement Au lendemain de la première guerre mondiale, la réfection du
ou de la révision et de la conservation du cadastre” fut créé cadastre était hétérogène et fragmentaire. Il y avait : q
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CADASTRE
• l’achèvement du cadastre primitif en Savoie prescrivait la révision exceptionnelle des évaluations des pro-
• la réfection du cadastre (loi du 7 août 1850) dans les départe- priétés non bâties devait être, aux yeux de l’administration,
ments du Nord, Meurthe-et-Moselle accompagnée d’une mise à jour des plans cadastraux qui au
• la réfection ou la révision du cadastre Haut Rhin, Bas-Rhin et début était envisagée sous la forme de simple esquisse établie
Moselle – loi du 31 mars 1884 réfection d’ordre juridique.- à main levée puis qui fut orientée vers des travaux moins
Révision cadastre fiscal expédiés confiés au service chargé de la révision des opéra-
• la réfection du cadastre (loi du 17 mars 1898) principalement tions foncières. Enfin la même loi disposait en son article 7 qu’il
la Seine – Paris excepté pouvait exceptionnellement être procédé à la réfection du
• la réfection du cadastre pour l’Aisne (guerre) cadastre aux frais de l’État pour les communes où ce travail
• la réfection du cadastre pour les zones remembrées. serait reconnu indispensable à l’exécution des opérations de
L’idée d’un travail d’ensemble portant sur toute la France révision foncière. En vertu de ces dispositions il y aura donc lieu
restait d’actualité. Le développement de la photo aérienne de pouvoir recourir à des travaux spéciaux de réfection du
depuis 1923, permettait d’envisager une mise à jour plus cadastre qui seront confiés au service technique du cadastre
rapide et plus économique des plans. L’administration décida selon des modalités d’exécution qui seront arrêtées en 1942.
de faire des expériences. Un service temporaire dit “Service
D’autre part la même loi (16 avril 1930) décidait de la conser-
d’études pour la réfection ou la mise à jour du cadastre” fut
vation régulière, aux frais de l’État, de tous les cadastres
créé au Ministère des finances et fonctionna de 1922 à 1928
renouvelés - c’est-à-dire ceux qui avaient été effectués en
sous la direction de M. Roussilhe, ingénieur hydrographe en
vertu des dispositions législatives ci-après :
chef de la Marine. Les essais portèrent sur 21 communes pour
• loi du 7 août 1850
une simple mise à jour et sur deux communes pour l’éta-
• loi du 17 mars 1898
blissement d’un nouveau cadastre. Ils fournirent une do-
• loi du 4 mars 1919 (réfection du cadastre dans les communes
cumentation précieuse et prouvèrent notamment, qu’au point
remembrées des régions dévastées)
de vue technique, la photographie aérienne pouvait être util-
• loi du 17 avril 1919 (réfection du cadastre dans le départe-
isée pour l’exécution de travaux cadastraux, au moins dans les
ment de l’Aisne où les plans cadastraux avaient disparu du
cas de simple mise à jour du plan.
fait de la guerre)
Mais ce sont avant tout les besoins et les problèmes liés à la • loi du 16 avril 1930 (réfection du cadastre des cas exceptionnels)
révision de l’évaluation foncière qui allaient déclencher la réfec-
Pour faciliter les travaux de mise à jour, l’utilisation de la photo
tion du cadastre et sa conservation pour toute la France. En
aérienne se développa à partir de 1933 en utilisant les procédés
1924 et suite à la première guerre mondiale, le principe d’une
de redressement des clichés isolés sur des appareils Roussilhe
révision exceptionnelle sur l’ensemble de la France des éva-
et en décomposant le terrain en facettes c’est-à-dire en por-
luations foncières pour servir à l’assiette de l’impôt à partir du
tions de terrains susceptibles d’être assimilées à un plan.
1er janvier 1926, fut décidée. Compte tenu des pressions de
Cette méthode peu coûteuse fut conservée jusqu’au début
l’opinion publique, une loi prescrivit en 1925 que la révision en
des années 1960 pour les zones peu accidentées. Avant la se-
cause devait comprendre la recherche des changements de
conde guerre mondiale, la stéréotopographie puis la
nature de culture ainsi qu’un nouveau classement des par-
stéréophotogrammétrie apparaissent comme étant trop coû-
celles. L’opération supposait donc de pouvoir identifier chaque
teuses pour être employées, mais des essais furent réalisés.
parcelle c’est-à-dire de connaître sa situation, sa contenance,
Dès la fin de la guerre et en collaboration avec l’IGN, des
son propriétaire. Les documents cadastraux existants rendaient
travaux de réfection des plans cadastraux furent entrepris par
cette recherche très difficile voire impossible dans certains cas.
stéréophotogrammétrie pour des zones accidentées puis se
généralisèrent progressivement.
Le renouvellement du cadastre par À mesure que se développait sur l’ensemble du pays le
l’application de la loi du 16 avril 1930 renouvellement du cadastre selon la loi du 16 avril 1930, il
La révision exceptionnelle et générale des évaluations des pro- apparut que l’état de vétusté des plans et des matrices était
priétés non bâties prescrites par la loi du 13 juillet 1925 n’a été bien plus accusé qu’on ne l’avait pensé tout d’abord et que le
entreprise qu’en 1930, après la promulgation de la loi du 16 avril nombre de réfections serait beaucoup plus important que
1930. Cela repoussa le délai de mise en vigueur des résultats de celui initialement prévu. En 1939, alors que les travaux de
la révision exceptionnelle (1931 à 1936) pour servir de base à mise à jour n’avaient porté que sur la moitié à peine des
l’impôt pour toutes les communes. Pour l’exécution de ces communes du territoire, on pouvait considérer que pour le
opérations le décret du 5 août 1929 créa un service chargé de la reste des plans cadastraux, ce qui était prévu à titre excep-
révision des opérations foncières. La loi du 16 avril 1930 qui tionnel allait en réalité devenir la règle, c’est-à-dire la réfection1.
(1) L’emploi d’un vocabulaire relativement imprécis peut porter à confusion. Prenons par exemple la loi du 16 avril 1930 : La loi parle de
renouvellement du cadastre par voie de mise à jour et de réfection des plans. Le terme renouvellement sera ensuite progressivement
remplacé par celui de rénovation. On parlera alors de rénovation par voie de mise à jour et de rénovation par voie de réfection. Puis, il
y aura chez certains auteurs, pourtant hautement qualifiés, confusion entre réfection et renouvellement si bien qu’on parlera de réno-
vation par voie de mise à jour et rénovation par voie de renouvellement ! De quoi s’y perdre. Mais ce n’est pas tout, le vocabulaire fis-
cal va venir troubler un peu plus la situation. En effet la loi de 1930 parle de révision des évaluations. Certains auteurs ont utilisé ce
terme et parlent de cadastre révisé ou de révisions cadastrales pour désigner l’opération de renouvellement (rénovation) par voie de
mise à jour de suspension (à cela il faudrait ajouter la situation du cadastre en Alsace-Moselle)…
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Vers l’unification des services La cause en était que les objectifs assignés à chacune des
et des travaux cadastraux - 1941 institutions étaient différents, la fiscalité pour le cadastre, la
publicité des droits immobiliers pour la “transcription
Au début de la seconde guerre mondiale, un ensemble de hypothécaire”.
mesures marqua un tournant important dans l’histoire cadas- Il n’en reste pas moins que la doctrine comme la pratique
trale de notre pays. apercevaient de plus en plus les intérêts attachés à la consti-
Compte tenu de l’hétérogénéité des services et des régimes tution d’un véritable livre foncier à valeur probante absolue,
en vigueur, la loi du 17 décembre 1941 fusionne les services reposant sur un cadastre faisant foi des limites de propriétés.
existants en un “service du cadastre” unique et pose le La réforme de la publicité foncière allait-elle aller dans ce
principe de l’unification des modalités d’exécution de la réfec- sens ? Les textes de 1955 ont déçu ceux qui attendaient la
tion du cadastre. rigueur et les avantages d’un livre foncier.
Pour la petite histoire linguistique, c’est dans cette loi qu’on Quoi qu’il en soit, la réforme de 1955 a apporté au régime de
parle pour la première fois de rénovation pour couvrir toutes la publicité foncière une grande amélioration sur le plan tech-
les opérations de renouvellement encore en cours. nique. Quant au cadastre, il se voyait investi de la mission offi-
cielle nouvelle d’assurer l’identification précise et la détermi-
Mais en dehors de la création du service du cadastre, la procé-
nation correcte des immeubles à prendre en compte au fichier
dure de la loi de 1941 n’a jamais été appliquée. Sa substance
immobilier à partir des actes et décisions présentés par les
sera, par contre, reprise dans le décret du 30 avril 1955 dans
usagers sans pour autant que le conservateur des
le cadre de l’importante réforme de la publicité foncière.
hypothèques ait à en vérifier la validité au fond.
En marge des travaux cadastraux quelques dates vont mar-
En outre et pour la première fois dans l’histoire de l’inventaire
quer cette période.
des droits sur les immeubles, une liaison rigoureuse entre le
Tout d’abord la loi du 9 mars 1941 sur la réorganisation de la Service chargé du cadastre et la conservation des
propriété foncière et le remembrement, suivie du décret du hypothèques était officiellement instituée, en particulier dans
7 janvier 1942 portant règlement d’administration publique le but de maintenir la concordance entre la documentation
pour l’application de ladite loi. cadastrale et le fichier immobilier.
La création d’un comité central des travaux géographiques Le décret du 30 avril édicte des règles précises pour la
(18 mai 1942) chargé d’établir la liaison entre les services et conservation du cadastre et prévoit deux modes de réno-
d’assurer la coordination de leurs opérations en évitant les vation du plan : la révision et la réfection. Il reprend pour
doubles emplois. Sur l’instigation de ce comité intervint un cette dernière les principaux éléments de la loi du 11 décem-
arrêté ministériel du 10 novembre 1943, ultérieurement rem- bre 1941 et l’arrêté du 23 novembre 1942. Les deux modes
placé par un arrêté du 20 mai 1948 qui confia à l’IGN, pour les de rénovation peuvent être appliqués concurremment dans
petites échelles, et au service du cadastre, pour les grandes une même commune. Très souvent la réfection fut
échelles (1/5000e et au-dessus), une triple mission : appliquée pour des agglomérations et la partie bâtie des
• Unifier les conditions d’établissement des levés entrepris par communes de plus de 2000 habitants, la révision pour les
les services publics ou les collectivités avec la participation feuilles correspondant aux zones non bâties de ces mêmes
financière de l’État, du département ou des communes. communes. À partir de 1972, de nouvelles modalités tech-
• Contrôler la bonne exécution des travaux. niques dans les méthodes de levers préfigurent celles qui
• Centraliser les travaux effectués en vue de permettre à tout seront employées pour le remaniement.
utilisateur de se renseigner sur les plans existants suscepti- Avec la réforme hypothécaire de 1955, beaucoup espéraient
bles d’être utilisés pour ses besoins propres. voir venir le livre foncier. Les géomètres-experts qui depuis le
siècle dernier défendaient un cadastre numérique crurent le
Dans le cadre des dispositions intervenues à la suite des
moment arrivé. Ils manifestèrent cet espoir lors de leur
travaux du comité central des travaux géographiques, le rôle
Congrès national àVichy en 1970. Mais en France “la propriété
du Service du cadastre est de :
est une liberté individuelle que l’État protège mais qu’il ne
• Coordonner les levés à grande échelle.
dicte pas, les transferts des droits sont gouvernés par le
• Vérifier les levés.
principe du consensualisme aux termes duquel les droits
• Centraliser les levés
naissent et se transmettent par le seul accord des volontés des
A ces nouvelles responsabilités le service du cadastre a dû
parties. La création, sous la responsabilité de l’État, d’un livre
ajouter l’étalonnage des instruments et la conservation des
foncier appuyé sur un cadastre probatoire aurait nécessité la
bornes et repères.
modification d’un principe à valeur constitutionnelle (la liberté
Ces mesures donnaient au service du cadastre une dimension individuelle attachée au droit de propriété) et d’un pan entier
cartographique qu’il n’avait pas encore eue jusqu’ici. du droit civil français (l’autonomie de la volonté des parties)”
La rénovation du cadastre et la réforme hypothécaire de 1955. (Jean Parmantier).
Les réformes menées depuis la création du cadastre ou le Le livre foncier devenait une page d’histoire mais le cadastre
régime hypothécaire institué au début du XIXe siècle, tout en continuait à vivre.
tenant compte l’une de l’autre, ont été opérées parallèlement,
sans une véritable prise de conscience de leur domaine Contact
commun : la propriété et son attribution. Pierre CLERGEOT - pierre.clergeot@wanadoo.fr

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TOPONYMIE
Le CNIG valide la dénomination

Pierre JAILLARD
La piraterie autour de la corne (vers 1470-1463 avant Jésus-Christ), par laquelle l’Égypte
MOTS-CLÉS
de l’Afrique remet notamment noue des relations directes avec le Pount et semble dès lors
Toponymie, échanger régulièrement des ambassades avec lui. Les textes
d’actualité le Pount, dont le nom
langue française, antiques égyptiens associent tous le voyage vers le Pount à
est cependant souvent mentionné international, une navigation maritime, et la mer Rouge est traditionnelle-
en anglais (Puntland), alors que Somalie, Pount, ment évoquée. Ces éléments ont contribué à localiser le Pount
le nom français Pount reste Puntland vers la pointe de la corne de l’Afrique (Somalie, Érythrée, etc.).
bien attesté par l’usage.
Histoire et géographie du Pount La dénomination du Pount

Le Pount moderne n’est pas mentionné dans les sources fran-
Le nom de Pount a his-
cophones classiques : les divisions administratives de la
toriquement désigné deux
Somalie extraites de la norme ISO 3166-2 (décembre 2007), la
espaces géographiques qui
carte “format dossier” du ministère des Affaires étrangères et
ne peuvent être considérés
européennes sur la Somalie (mai 2000), l’atlas Hammond
avec certitude comme iden-
Soudan (2000), le Calendario Agostini (2009), Le Petit Robert des noms
tiques.
propres (mai 2004)… La plupart des cartes de la région sont
Actuellement, c’est un de facture anglaise et notent Puntland.
espace situé au nord-est de
En Somalie même, où les langues officielles sont le somali et
la Somalie, de Laasqoray
l’arabe, l’appellation somalie est Puntlaand, et l’appellation
sur la côte septentrionale à
de romanisation, c’est-à-dire “terre du Bunṭ, pays du Bunṭ”.
arabe selon le système international
Garacad sur la côte orientale
Les termes somali laand et arabe Arḍ sont donc des noms
et Galcaio à l’intérieur des
Océan Indien
terres. Sa plus grande ville
est le port de Bosaso (an- communs, qui doivent être traduits conformément aux
ciennement Bender Qasim, usages relatifs à leur emploi dans la langue utilisée. Or, en
et Moxylon dans l’Antiquité). Sur les 18 régions administra- français, le rappel de la nature géographique d’un pays n’est
tives (gobol en somali) dans lesquelles la Somalie est divisée, obligatoire que s’il donne un objet à un adjectif (“le Pays
le Pount couvrirait, du nord vers le sud, une partie de la région basque”,“le Pays bigouden”) ou à un nom ethnique (“le pays
de Sanaag (chef-lieu : Erigavo [Ceerigaabo en somali] ; code des Juifs”, “le pays des Amalécites”), ou encore s’il permet
ISO 3166-2 SO-SA), les régions de Bari (chef-lieu : Bosaso d’éviter une confusion (“le pays d’Auge”, “le pays de
[Boosaaso en somali] ; code ISO 3166-2 SO-BR) et de Nugaal Galles”). Il reste cependant toujours possible, notamment
(chef-lieu : Garoe [Garoowe en somali] ; code ISO 3166-2 SO- pour allonger un nom monosyllabique.
NU), et une partie de la région de Mudug (chef-lieu : Galcaio En l’occurrence, le nom du Pount est déjà bien attesté par un
[Gaalkacyo en somali] ; code ISO 3166-2 SO-MU). usage déjà ancien, au moins pour le Pount antique. Or, si
l’identité géographique des deux Pounts n’est pas assurée,
Selon la Bible (Genèse, X, 6, et Premier Livre des chroniques,
l’identité linguistique de leurs deux noms est en revanche
I, 8), le nom du Pount désignait dans l’Antiquité le pays fondé
bien certaine, et l’exemple ci-dessus de la Libye (mais on
par Pouth, fils de Cham, lui-même fils de Noé. La Septante
pourrait en citer bien d’autres : par exemple, l’Afrique
l’assimile à la Libye antique, c’est-à-dire à l’Afrique. La tradi-
antique désignait le territoire de Carthage, vers la Tunisie
tion y voit plus précisément le pays désigné par les Égyptiens
actuelle) montre que cette situation n’empêche nullement
comme le Ta Netjer, c’est-à-dire “le pays du Dieu” (où “Dieu”
l’identité de forme du nom.
ne prend la majuscule qu’en raison de son insertion dans un
La Commission nationale de toponymie recommande donc
toponyme, le terme désignant là une classe nominale et non
l’emploi du même nom masculin “Pount” (ou “pays du
une personne).
Pount”) pour les deux entités géographiques. ●
Le document égyptien le plus ancien à son sujet serait la stèle
de Sahourê, roi de la Ve dynastie. Mais le plus complet serait Contact
le deuxième portique du temple funéraire d’Hatchepsout,
Pierre JAILLARD
reine de la XVIIIe dynastie, à Deir el Bahari près de Louxor : les
bas-reliefs de ses murs, conservés au musée du Caire, rap- Président de la Commission nationale de toponymie
portent en détail une expédition montée l’an IX de son règne www.toponymie.gouv.fr
e
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HISTOIRE
Pierre-Louis Moreau de Maupertuis
Saint-Malo, 17 juillet 1698 – Bâle, 27 juillet 1759
Elisabeth BADINTER
aTerre est-elle aplatie aux pôles et
L renflée à l’Equateur, comme l’ont

établi Newton et Huygens à la fin
du XVIIe siècle ou, au contraire, est-elle
renflée aux pôles et aplatie à l’Equateur,
comme les Cassini père, fils et petit-fils
pensaient l’avoir démontré par leurs
mesures répétées de plusieurs degrés
du méridien du nord au sud et de l’est à
l’ouest de la France ? Notre planète a-t-
elle la forme d’une mandarine ou d’un
citron ? La réponse n’engage pas seule-
ment toute une conception de l’utilisa-
teur (Newton et l’attraction, Descartes
et la théorie des tourbillons), elle condi-
tionne aussi les progrès de la cartogra-
phie et, avec elle ceux de la navigation.
Pour départager les points de vue, il
faut aller mesurer la longueur des
degrés du méridien au pôle Nord et
celle des cercles parallèles à l’Equateur.
C’est en 1735 que Maupertuis, devenu

newtonien d’un voyage d’études à
Londres en 1728, convainc l’académie
des sciences, dont il est membre depuis
© Musée de la ville de Saint-Malo

1731, de lui confier l’expédition en
Laponie. Ce mathématicien breton,
séduisant et audacieux, a le tempéra-
ment d’un aventurier. En moins d’un
an, il réussit à monter son expédition et
s’embarque pour le pôle Nord, le
20 avril 1736, avec deux jeunes
confrères les plus brillants (le génial
mathématicien Clairaut, 23 ans, et Maupertuis, accompagné de son expédition. Celui-ci en conçut une telle
Pierre-Charles Lemonnier, astronome équipe, est solennellement félicité par indignation qu’il décida d’accéder aux
de 21 ans), auxquels il faut ajouter le Louis XV. Quelques jours plus tard, une demandes réitérées de Frédéric de
suédois Celsius, le mécanicien Camus, foule exceptionnelle se presse à Prusse de venir s’installer à Berlin pour
un dessinateur et l’abbé Outhier, chargé l’Académie des sciences pour l’enten- y diriger son académie. Bien qu’on l’eût
de tenir le journal de l’expédition. dre exposer les résultats de l’expédi- élu à l’Académie française en mai 1743
tion qui donnaient raison à Newton : (rare honneur accordé à un savant),
Au cours du voyage qui ne durera que
oui, la terre a bien une forme de man- Maupertuis quitta la France pour la
seize mois, Maupertuis se révèle un
darine. Prusse en 1744. Il s’y maria, s’y brouilla
organisateur et meneur d’hommes
avec Voltaire et n’y fut pas heureux.
hors pair. Bravant le froid, l’escalade Pourtant, en dépit du sérieux de ses
Atteint d’une maladie pulmonaire, il
des montagnes escarpées ou les travaux, les cartésiens nationalistes,
meurt à Bâle chez son vieil ami, le
savant Jean Bernoulli, en 1759.
pénibles attaques de moustiques d’été, majoritaires à l’Académie, refusèrent
il accomplit avec son équipe tous les d’admettre leur erreur. Ils prirent pré-
travaux et mesures nécessaires à la texte d’une expédition au Pérou, tou- Publié avec l’aimable autorisation de
détermination de l’arc du méridien. De jours inachevée, pour ne pas donner l’auteur et du service des célébrations
retour à Paris, le 20 mai 1738, acte à Maupertuis du succès de son nationales du ministère de la culture.

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RÉGLEMENTATION
La directive INSPIRE
ou le chemin vers l’administration
électronique géographique
Marc LEOBET
La directive 2007/2/CE vise à établir l’infrastructure d’information géographique formations dans un grand nombre de
domaines, qu’il s’agisse d’informations
(IDG1) dans la Communauté européenne (ci-après dénommée “INSPIRE”), aux fins
sociales, économiques, géographiques,
des politiques environnementales communautaires et des politiques ou des météorologiques ou touristiques, d’in-
activités de la Communauté susceptibles d’avoir une incidence (directe ou formations sur les entreprises, sur les
indirecte) sur l’environnement. Il faut noter le champ extrêmement large ainsi brevets ou sur l’enseignement.
défini, qui excède sensiblement le périmètre du ministère chargé de l’écologie, Les règles et pratiques des États mem-
par exemple. C’est pourtant bien une directive placée dans le champ de bres en matière d’exploitation des infor-
mations du secteur public présentent
l’environnement, fortement connectée à la directive 2003/4 (Convention d’Aarhus)
d’importantes divergences, qui font
et la directive 2003/98 sur la réutilisation des informations du secteur public. Elle obstacle à la pleine réalisation du
complète notamment cette dernière pour les échanges entre autorités publiques. potentiel économique de cette
Cet article vise à apporter des éléments de compréhension, et si possible de ressource essentielle. Les traditions des
mise en perspective, de cette directive dont l’importante dimension organismes du secteur public en
normalisatrice et technique peut masquer les aspects, plus importants encore, matière d’utilisation des informations
dudit secteur ont connu des évolutions
d’amélioration de la gouvernance.
très divergentes. Un minimum d’har-
monisation des règles et des pratiques
Diagnostic, remèdes, cible différents secteurs”. Ces remèdes dessi-
nationales régissant la réutilisation des
nent en creux une situation bien connue
Les considérants 1, 2, 3 et 6 de la direc- documents du secteur public s’impose
des praticiens.
tive, dont les premiers mettent en avant dès lors dans les cas où les différences
L’objectif annoncé est “qu’il soit possible
des faiblesses dans le fonctionnement entre les réglementations et pratiques
de combiner de manière cohérente des
du domaine de l’environnement, réu- nationales ou l’absence de clarté
données géographiques tirées de dif-
nissent le diagnostic, les remèdes et la nuisent au bon fonctionnement du
férentes sources dans la Communauté
cible visée. marché intérieur et au développement
et de les partager entre plusieurs utilisa-
Ainsi, face à l’enjeu de “pouvoir satisfaisant de la société de l’informa-
teurs et applications, que les données
combiner les informations et les con- tion dans la Communauté.
géographiques recueillies à un niveau
naissances de différents secteurs”, “un En cela, le lien avec l’administration
de l’autorité publique puissent être
certain nombre de problèmes se posent électronique s’impose, même s’il n’est
mises en commun entre les autres
en ce qui concerne la disponibilité, la pas encore explicite dans les organisa-
autorités publiques (...)”.
qualité, l’organisation, l’accessibilité et tions françaises, contrairement à
la mise en commun des informations Le diagnostic est tout à fait parallèle à plusieurs Etats membres dans lesquels
géographiques nécessaires pour attein- celui qui a amené la directive INSPIRE et la politique nationale d’ad-
dre les objectifs” d’intégration de la poli- 2003/98/CE du 17 novembre 2003 sur la ministration électronique sont claire-
tique européenne en matière d’environ- réutilisation des données du secteur ment liées. En effet, “gage de meilleurs
nement. Il est affirmé que leur résolution public2, notamment posé par ses pre- services rendus aux usagers de l’ad-
“passe par l’adoption de mesures miers considérants : ministration, d’une meilleure efficacité
concernant l’échange, le partage, l’accès Le contenu numérique joue un rôle de celle-ci pour un coût global nette-
ainsi que l’utilisation de données géo- important dans l’évolution vers la société ment inférieur, l’administration élec-
graphiques interopérables et de services de l’information et de la connaissance tronique apparaît tout autant comme
de données géographiques aux divers (...). Le secteur public recueille, produit, une opportunité que comme une
niveaux de l’autorité publique et dans reproduit et diffuse un large éventail d’in- nécessité3”. Le Plan de développement
(1) Antérieurement à l’adoption de la directive, l’usage international a imposé “Spatial Data Infrastructure”, en français “Infrastructure
de données géographiques”. Or, la directive INSPIRE traite d’une “Infrastructure d’information géographique”. Je propose donc d’em-
ployer l’acronyme IDG en lieu et place d’IIG.
(2) http://www.lexinter.net/UE/directive_du_17_novembre_2003_sur_la_reutilisation_ des_donnees_du_secteur_public.htm
(3) source : portail de la société de l’information de l’Etat www.internet.gouv.fr
e
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de l’économie numérique - France quantité d’information disponible sur mais également dans les relations avec
numérique 20124 annonce ainsi “L’État Internet. Elle impose également une les usagers privés et professionnels :
doit par ailleurs rendre plus accessibles organisation et une gouvernance, qui gain de temps et moins de déplace-
les données publiques pouvant donner seraient des centres de circulation ments pour les usagers, transferts
lieu à une exploitation commerciale, ce routière et un Code de la route, et où la d’agents de tâches répétitives vers des
qui peut être réalisé par un portail Commission européenne serait la tâches à plus grand service ajouté vis-
unifié.” police. à-vis des usagers (par exemple,
Le chemin pour y arriver sera probable- Il découle de cette analogie que, si l’in- meilleur accompagnement des per-
ment un peu long, et le dialogue difficile frastructure routière intéresse princi- sonnes dans les formalités administra-
entre les intervenants techniques, palement les personnels des BTP, les tives). Aucune étude n’a porté sur le
juridiques et les décideurs faute de DIR (directions interdépartementales coût de mise en place d’une IDG en
vocabulaire commun et, peut-être des routes), une partie des Conseils France, faute de cas réel observable
avant tout, de vision commune des dif- généraux etc., la quasi-totalité des dans notre pays. Pourtant, les quelques
férents niveaux d’intervention. habitants, et surtout des acteurs éléments chiffrés recueillis corroborent
économiques, s’en désintéressent pro- des retours sur investissement rapides.
fondément… tant qu’elle satisfait leurs La ville de Massy a ainsi évalué des
La notion d’infrastructure besoins. gains de 25 %.
d’information Enfin, il doit bien être considéré qu’une
géographique infrastructure technique et économique
Application au cas français de ce genre n’est pas un objet à
Une infrastructure est la partie
construire mais un processus, “composé
inférieure d’un ouvrage. Cette défini- Or, le constat français dressé à partir
de beaucoup d’éléments différents et
tion sous-entend que l’infrastructure, des différents rapports d’inspection,
disparates qui seront implémentés de
pour importante qu’elle soit, n’est des rapports du CNIG et des diverses
façon différente, à des rythmes dif-
qu’un élément au service d’un objectif. prises de paroles dans les colloques et
férents, à des coûts (et bénéfices) dif-
Si l’on fait un parallèle avec l’infra- séminaires précise les considérants
férents et avec des impacts différents”.
structure routière de ce pays, on peut cités plus haut et montre une insatis-
Essayons de détailler cette directive.
avancer qu’elle se compose essen- faction patente. Certains objets sont sai-
tiellement du réseau routier principal, sis séparément par plusieurs orga-
mais aussi de la signalisation et même nismes (les bâtiments, les adresses...), La directive :
du Code de la route, sans lesquels la les relations entre les producteurs et
détail des remèdes
mobilité des personnes et des leurs clients publics sont largement
marchandises, qui est la “construc- améliorables, les conditions d’usage La directive se compose de sept
tion” supportée, serait beaucoup sont mal comprises... Globalement, il chapitres et de trois annexes.
moins efficace. La normalisation est difficile de prétendre que la France Le chapitre I traite des “dispositions
des équipements des véhicules (sécu- est un pays particulièrement avancé sur générales” : il précise l’objectif de la
rité, émissions…) et les interventions le chemin de l’IDG. L’absence de directive, protège la propriété intel-
connexes (enquêtes publiques, inves- communication française lors de la lectuelle, définit les termes employés et
tissements paysagers) visent à limiter Conférence INSPIRE 2008 (Maribor, les données auxquelles la directive
les inconvénients liés à l’emploi de Slovénie, juin 2008) et la très faible par- s’applique. A noter l’exemption du
cette infrastructure routière : morts et ticipation française attendue pour la “plus bas niveau de gouvernement”
blessés, pollutions des milieux et conférence 2009, qui se tiendra pour- (en France, les communes) sauf pour
impacts territoriaux. tant dans le cadre de la Conférence les données dont des dispositions lé-
Poursuivant l’analogie, une IDG a pour GSDI, en sont des indicateurs. gislatives ou réglementaires imposent
finalité principale de faciliter la circula- la collecte ou la diffusion. A ce jour, cela
Pourtant, comme pour chaque infra-
tion de contenus géographiques. Pour semble concerner l’adresse et les plans
structure, au moins à ses débuts, les
cela, la directive INSPIRE impose des locaux d’urbanisme.
études montrent le très court retour sur
règles techniques sur les données, afin
investissement et donc la très forte Le chapitre II traite des métadonnées, à
que l’acteur A puisse utiliser les don-
rentabilité (de l’ordre de 6 mois pour savoir des informations décrivant les
nées de l’acteur B, et sur les services et
des investissements de l’ordre de 1 à données concernées. L’enjeu est de
réseaux (afin de faciliter la mobilité,
2 M€), voir l’Etude de l’impact socio- pouvoir trouver sur Internet le plus
c’est-à-dire les échanges et l’intégration
économique de l’infrastructure de don- facilement la donnée répondant à un
à moindre coût). Elle impose la créa-
nées géographiques de Catalogne. besoin. La création des métadonnées
tion de métadonnées normalisées, qui
Une IDG procure des gains dans les et leur publication sur Internet sont donc
sont les panneaux de signalisation en
processus internes (calcul du ramas- obligatoires. La charge est toutefois
ce sens qu’elles permettent de trouver
sage scolaire, du ramassage des généralement considérée comme faible
la bonne ressource dans l’immense
déchets, instruction des permis de (quelques jours) et comme part inté-
(4) http://www.francenumerique2012.fr/ construire ou certificats d’urbanisme, etc.) grante d’une gestion professionnelle q
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:33 Page 64
RÉGLEMENTATION
q des données d’un organisme quel-

conque.
lisation. A noter que le partage entre
autorités publiques n’est limité que par
Le mécanisme
en est schématiquement
une partie des restrictions habituelles, le suivant
Le chapitre III traite de l’interopérabilité
et que la protection des données per-
des données géographiques et des ser-
sonnelles, du secret statistique et des La Commission sélectionne des experts
vices. Il s’agit de normaliser les don-
secrets industriels et commerciaux parmi les Etats membres. Ils établissent
nées soumises à INSPIRE dans
n’est pas explicitement citée. La direc- des projets de spécification, qui sont
l’ensemble de la Communauté
tive INSPIRE s’appliquant sans préju- relus par la Commission, et testés par
européenne. L’enjeu est de faciliter
dice des directives protégeant les deux des structures volontaires. Les spécifi-
l’usage de l’information géographique,
premiers, on considère que ceux-ci cations revues sont alors soumises aux
notamment par les services Internet
seront néanmoins applicables. communautés d’intérêt qui se sont
traités au chapitre IV. C’est potentielle-
déclarées auprès de la Commission.
ment le chapitre le plus invasif, puisque Le chapitre VI traite de coordination et
Les spécifications sont alors amendées
les différentes autorités publiques vont mesures complémentaires. Il s’agit de
puis proposées au Comité INSPIRE, où
devoir adapter, peu ou prou, leurs pro- coordonner, à tous les niveaux de gou-
les Etats membres votent à la majorité
pres données. vernement, les contributions et plus
qualifiée. Les règles de mise en œuvre
généralement d’aider à la mise en
Le chapitre IV traite des services en sont ensuite transmises au Parlement
œuvre, d’une part, et au rapportage,
réseau. Ces services exploitent la créa- européen pour accord, avant d’être
d’autre part. Il établit un point de
tion des métadonnées et la normalisa- publiées au Journal officiel de la
contact chargé des relations avec la
tion des données, établies dans les communauté européenne.
Commission. Ce point de contact
chapitres précédents. Ils sont de cinq
devrait être la Direction de la recherche En ce mois de mai 2009, seules les
types : la recherche (trouver les don-
et de l’innovation du ministère chargé règles de mise en œuvre des métadon-
nées et les services dont j’ai besoin), la
de l’écologie. nées, des services en réseau (recherche
consultation (voir les données que j’ai
et consultation) et des suivi et rédac-
trouvées), le téléchargement (pouvoir Le chapitre VII traite des dispositions
tion des rapports ont été votées. A
les utiliser pour ce que j’ai à faire), les finales : calendrier, rédaction des rap-
noter la France a voté contre ces deux
transformer (les adapter par un service ports à la Commission, comitologie.
dernières règles, mais, étant isolée, elle
informatique à mon contexte parti-
n’a pas pu empêcher leur adoption. En
culier). Le dernier service, permettant
Les règles juin, la règle relative à l’accès aux jeux
d’en appeler d’autres, permettra de
de données géographiques et aux ser-
créer des enchaînements de service de mise en œuvre
vices de données géographiques par
destinés à créer de la valeur ajoutée.
Les règles de mise en œuvre seront les institutions et organes de la
A noter que, si la recherche est obliga- généralement des règlements Communauté européenne sera
toirement gratuite et si la consultation européens, d’application immédiate. soumise au vote des Etats membres. A
l’est presque entièrement (à l’exception Elles ne donneront donc pas lieu à la suite de plusieurs remarques forte-
de données comme celles de la transposition. ment négatives, dont celles de la
météorologie), le téléchargement peut France, la dernière mouture du texte
Elles servent à compléter la directive
être payant. INSPIRE respecte les mo- devrait finalement être adoptée.
sur des sujets techniques, éventuelle-
dèles économiques en vigueur, notam-
ment évolutifs, comme “les modalités
ment dans les établissements publics.
techniques de l’interopérabilité et de Calendrier
Ce chapitre reprend la liste habituelle
l’harmonisation des séries et des ser-
des restrictions de diffusion, déjà
vices de données géographiques, les Il y en a plusieurs : le calendrier de
présente dans les deux directives
règles relatives aux conditions applica- transposition en droit français, celui de
citées en tête de ce document :
bles à l’accès auxdites séries et ser- la définition des règles de mise en
délibération du Gouvernement, rela-
vices ainsi que les règles relatives aux œuvre, celui de la mise en œuvre.
tions internationales, sécurité publique
spécifications techniques et aux obli- Le premier était censé se terminer en
et défense nationale, bonne marche de
gations applicables aux services en mai 2009, soit deux ans après l’adop-
la justice, secrets industriel et commer-
réseau” (considérant 33). La procédure tion de la directive. Une transposition
cial, respect des données personnelles,
dite de Comitologie est beaucoup plus comprend une loi, des décrets d’appli-
secret statistique et protection de l’en-
souple que celle de l’élaboration d’un cation et parfois des arrêtés. On peut
vironnement.
texte législatif, et le fait que la désormais espérer voir la loi adoptée à
Le chapitre V traite du partage de don- Commission européenne en soit le la session parlementaire de l’automne,
nées entre autorités publiques. Il principal pilote n’est pas anodin si l’on puis ce sera le tour des décrets. Une
impose aux Etats membres de prendre se souvient des désaccords antérieurs demi-douzaine de mesures devrait être
les mesures ad hoc et de supprimer entre le Conseil d’un côté et le transposée par voie réglementaire.
toute restriction susceptible de créer Parlement européen et la Commission Les acteurs concernés sont institution-
des obstacles pratiques au point d’uti- de l’autre. nels : ministères, associations d’élus,
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:33 Page 65
CNIG… et bien sûr le Parlement (qui et du Groupe de liaison afin d’examiner ple du premier domaine pourra
aura le dernier mot). les avis exprimés et de préparer l’avis concerner l’acte d’habiter, depuis l’in-
Le calendrier de définition des règles du CNIG. Le bon niveau de consensus a struction quasi-automatisée du permis
s’échelonne de 2008 (métadonnées) à permis de proposer un projet de texte le de construire, en tenant compte des dif-
mai 2012 (“adoption des règles de mise 5 décembre. Le 16 décembre, en for- férentes servitudes, jusqu’à la descrip-
en œuvre pour l’interopérabilité et l’har- mation plénière, le CNIG adoptait l’avis. tion complète du territoire, informa-
monisation des séries et des services Cet avis porte sur trois points, consi- tions sur les nuisances et existence de
de données géographiques pour les dérant que la directive INSPIRE est une crèche comprises. Dans le second, on
thèmes de données des Annexes II et chance pour le développement de l’in- trouvera, par exemple, des solutions
III”). Les acteurs seront (outre ceux en formation géographique en France, intégrées de gestion des magasins de
appui de la Commission européenne) proposant des modifications de l’avant- détail d’une grande chaîne européenne,
les SDIC5 et LMO6 européens. On projet de loi et présentant les princi- traitant aussi bien les flux d’approvi-
constate cependant un décalage d’env- pales attentes des acteurs du domaine sionnement inter-entreprises (adresses
iron une année pour celles qui devaient pour réussir la mise en œuvre de la des quais de livraison des magasins,
être adoptées en 2009 et 2010. directive INSPIRE au-delà de la loi de itinéraires, suivi de flotte...) que les rela-
Enfin, le calendrier de mise en œuvre transposition. tions entre entreprises et clients
s’échelonne de fin 2010 (pour la mise en (itinéraires multi-modaux du domicile
Elles concernent :
place des premières métadonnées) à de l’internaute jusqu’à l’adresse “sur
• la clarification et l’organisation de la
mai 2019 (pour la mise en place des rue” de la boutique...). Ces services
production, de l’entretien et de la dif-
spécifications des dernières données). devront s’appuyer impérativement sur
fusion de l’information géographique,
Là, les acteurs seront les producteurs une qualité des données et de la mise à
notamment entre les niveaux locaux
de données, qui sont légion… jour de très haut niveau, sauf à s’ex-
et nationaux. Cela recouvre l’organi-
poser à de douloureux échecs adminis-
sation de la mutualisation et du
tratifs ou commerciaux. L’enjeu princi-
La transposition en droit partage, la collaboration entre les pro-
pal d’INSPIRE est de construire cet
ducteurs voire la co-production, les
français : l’avis du CNIG édifice de qualité, au service des
relations entre producteurs et utilisa-
citoyens européens.
Des éléments ont été régulièrement teurs, ainsi que l’intérêt pour les
Déjà de nouveaux étages sont en cours
apportés par le Secrétariat du CNIG au finances publiques de disposer de
de constitution. Le 30 mars 2009, le
ministère de l’écologie, de l’énergie, du données de qualité, mises à jour et
Conseil des ministres européens adop-
développement durable et de l’amé- maintenues dans le temps. Les doubles
tait le “Plan d’action pour le déploiement
nagement du territoire (MEEDDAT) dans saisies de données de référence et, en
de systèmes de transport intelligents
le cadre de l’équipe-projet mis en place particulier, la question de la conver-
(STI) en Europe”. Le premier considérant
pour la transposition, étant entendu que gence cadastrale sont incluses dans ce
du projet de cette future directive cite
la rédaction de l’avant-projet de loi était périmètre.
INSPIRE. On y parle d’interopérabilité des
du seul ressort du ministère. • la mise en oeuvre de la directive
systèmes de transport multimodaux, de
Le MEEDDAT a saisi formellement, par INSPIRE dans le domaine de la coor-
localisation des véhicules, de celle des
courrier en date du 24 octobre 2008, le dination et dans celui des moyens
zones de limitation de vitesse...
président du CNIG d’une demande d’appui, d’information et de formation
L’homogénéisation européenne du
d’avis du Conseil. En pratique, le à mettre en place.
positionnement et son exploitation ne
fait que commencer !
Secrétariat général travaillait déjà • l’analyse, la clarification et la gestion
depuis juillet 2007 sur le sujet grâce à de l’impact de la directive sur le fonc-
plusieurs groupes de travail réunissant tionnement économique du secteur
représentants de collectivités territo- de l’information géographique, avec, Contact
riales et représentants de l’Etat et des parmi les enjeux, le développement Marc LEOBET
établissements publics concernés. des services, les modalités associées secrétariat général du Conseil national
Les membres du CNIG ont donc été sai- (licences...), la coexistence de modèles de l’information géographique
sis, ainsi que cinq associations d’élus : où les données sont gratuites avec marc.leobet@cnig.gouv.fr
Associations des maires de France d’autres où elles sont payantes.
Pour en savoir plus :
(AMF), des départements de France
http://georezo.net/blog/inspire/
(ADF) et des régions de France (ARF),
Associations des communautés Conclusion (5) L’usage a retenu l’acronyme anglais
urbaines de France (ACUF) et des pour Spatial Data Interest Community
Je présenterais la directive comme la – Communauté ayant des intérêts pour
communautés de France (AdCF). l’information géographique. Par
construction d’une pyramide dont la
exemple : l’association des ingénieurs
Le Secrétariat du CNIG a organisé le pointe constituerait la capacité de créer territoriaux de France (AITF).
25 novembre 2008 une réunion des services à valeur ajoutée, dans le (6) Pour Legally Mandated Organisation –
Organisation légalement mandatée,
commune de la Commission des domaine du service au citoyen comme c’est-à-dire dont l’activité est encadrée
référentiels, de la Commission juridique dans la sphère économique. Un exem- par un texte officiel.

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GÉOMATIQUE
ART ET GÉOMÉTRIE
Le salon de Kandinsky
“en musique” à Strasbourg
Strasbourg n’est pas uniquement riche d’une grande école de la profession, un goût prononcé pour des fêtes débor-
l’INSA dont nombre de ses enseignements et diplômés s’investissent dans dant de fantaisie. C’est dire que l’école
l’AFT, ce dont l’association leur sait gré. La ville satisfaite de sa situation d’arts appliqués de Weimar, relocalisée
à Dessau puis à Berlin s’inscrivait dans
privilégiée au barycentre de l’Europe, accueille également sur son territoire
le mouvement progressiste de
le parlement de l’Union. Elle l’est tout aussi de son musée d’art moderne l’époque.
et contemporain (MAMCS) situé au bord de l’Ill et implanté en charnière La grammaire géométrique enseignée
du quartier historique de la Petite France et de celui de la gare. aux élèves mérite qu’on s’y arrête. Les
formes utilisées sont si primaires et
Le MAMCS dépouillées qu’elles s’effacent devant
l’ambition est une “nouvelle construc-
les couleurs et matière, bien plus pré-
Envisagé dès 1960, le projet d’un musée tion de l’Avenir”. Il est considéré comme
pondérantes. Comme dans la repré-
a réellement pris consistance suite à la la matrice d’un modernisme radical et le
sentation de l’univers de Gibon Sengaï,
générosité de la famille Arp qui a fait sanctuaire de l’imagination géomé-
moine bouddhiste japonais du XVIIe
don d’une trentaine de pièces de la trique. Véritable école du design, l’en-
siècle, le Bauhaus a composé les trois
main de Hans Arp et de celle de son seignement visait à rétablir l’harmonie
figures fermées les plus simples : le
épouse SophieTaeuber Arp. A partir de entre les différentes activités de l’art et à
carré, le triangle et le cercle. Alors que le
1973, l’ensemble des apports a finale- supprimer le clivage “art-artisanat”.
religieux s’en tenait à la ligne, pour le
ment engagé la ville dans une politique Jusqu’à sa fermeture en 1933 par le
Bauhaus, le cercle est bleu, le carré
cohérente d’achats d’œuvres d’art régime nazi, son programme pédago-
rouge et le triangle jaune. Ce n’est pas
moderne et la construction d’un écrin à gique révolutionnaire attirait des per-
moins surprenant qu’un Arthur
la mesure du fonds. sonnalités des plus brillantes de
Rimbaud concevant les voyelles “A”
Objet d’un concours international, l’édi- l’époque. Outre Walter Gropius et ses
noir, “E” blanc, “I” rouge, “O” bleu, “U”
fice d’environ 13 000 m2 de planchers successeurs eux aussi architectes,
vert ! Pourtant l’interrogation et la curio-
est l’œuvre de l’architecte Adrien Hannes Meyer et Mies van der Rohe, on
sité naissent du constat d’un “O” et
Fainsilber dont la conception repose sur comptait dans les rangs des professeurs
d’un cercle perçus, comme la planète,
la lisibilité et l’ouverture, la lisibilité du d’arts plastiquesVassily Kandinsky, Paul
de couleur bleu, et de quatre “I” for-
parcours du visiteur organisé autour Klee, Laszlo Moholy-Nagy et Josef
mant carré tous les deux rouges !
d’une rue intérieure et l’ouverture du Albers. Comme tous les étudiants ce
bâtiment sur la ville. Inauguré en 1988, dernier, qui l’avait été lui-même, a été
le MAMCS a complété le réseau des captivé par les recherches de l’école Le salon de musique
musées strasbourgeois en montrant un dans des domaines aussi variés que l’ar-
véritable panorama de l’art moderne et chitecture, la peinture, le théâtre, la pho- A l’occasion du Forum d’architecture
contemporain de l’Europe occidentale, tographie, la typographie et l’ameuble- Grosse Berliner Bauhausaustellung de
de 1890 à nos jours. ment. La formation promouvait une Berlin de mars 1931, Vassily Kandinsky
L’intérêt porté aux avant-gardes de l’art fusion étroite entre travail d’atelier et réalise un salon de musique en céra-
du XXe siècle et la proximité de enseignement théorique. Elle constituait mique répondant ainsi à la demande de
l’Allemagne renvoient inévitablement à également une approche novatrice de Mies Van der Rohe, directeur de l’école
l’école du Bauhaus dont l’existence se l’existence en rassemblant des positions depuis l’année précédente. Il fut détruit
manifeste au MAMCS par la présenta- artistiques contraires à l’esprit acadé- à la fin de l’exposition puis reconstitué
tion de travaux de Vassily Kandinsky. mique et en les intégrant dans une en 1975 d’après les gouaches origi-
approche pédagogique non conven- nales, pour le compte de la galerie
Le Bauhaus tionnelle. L’exceptionnelle créativité du Artcurial qui venait d’être fondée à Paris
Bauhaus a conduit jusqu’à l’expérimen- par le groupe L’Oréal. Cette reconstitu-
Fondé à Weimar en 1919 par l’architecte tation d’une vie communautaire, une tion avait été minutieusement suivie
Walter Gropius, le Bauhaus a inauguré approche du corps bien plus expressive par la veuve de l’artiste, Nina
un type d’école tout à fait original dont que dans la société d’alors, le tout avec Kandinsky, avec l’aide technique de
e
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© M. Bertola - Adagp 2009

Jean Leppien, ancien élève du créateur C’est ainsi qu’à trente ans il refuse un du Bauhaus, jusqu’à acquérir en 1928 la
au Bauhaus. La sociétéVilleroy et Bosch poste de professeur d’université pour nationalité du pays.
avait pour sa part relevé le défi de la parfaire sa formation de peintre en
L’Histoire le rattrape et à la fermeture du
réalisation de la céramique. Lorsque les choisissant Munich où il s’installe bien
Bauhaus en 1933 il s’exile pour la
locaux de la galerie furent vendus, le décidé à inventer l’art du futur. C’est
France car il a tout à craindre du régime
décor fut déposé par la société l’Oréal une période de voyages et de tâtonne-
nazi qui a inscrit son nom sur la liste des
qui en, 2006, en fit don au MAMCS. Le ments. Sa production mêle des scènes
artistes qui incarnent l’ “art dégénéré”.
salon est accompagné des trois russes, des bois gravés et des pay-
Marcel Duchamp le convainc de s’ins-
gouaches originales et d’un petit sages allemands très colorés.
taller à Neuilly dans un appartement
ensemble de tableaux exécutés au Jusqu’au jour de 1908 où, revenant
avec vue sur la Seine. Il y demeure jus-
cours des années précédentes. chez lui après une étude in situ il
qu’à sa mort, en décembre 1944, non
remarque au mur “un tableau d’une
La photo des musées de la ville de sans avoir obtenu, avec difficulté, la
extraordinaire beauté, brillant d’un
Strasbourg signée M. Bertola vaut nationalité française après avoir été
rayon intérieur…”. Il découvre alors
mieux qu’un long discours sur la fan- déchu de l’allemande à laquelle il était
qu’il s’agit d’une de ses toiles accro-
taisie géométrique de l’artiste et la sin- pourtant particulièrement attaché.
chées à l’envers ! Il est immédiatement
gularité des murs de la donation
convaincu que “l’objet nuit à ses Tour à tour théoricien, enseignant,
l’Oréal. Bien avant Jean-Pierre
tableaux” et en même temps, l’art abs- artiste, Vassily Kandinsky a été finale-
Raynaud, Kandinsky a osé faire sortir le
trait se révèle à lui. Il théorise alors sa ment le premier à ouvrir la porte de
carrelage de la cuisine et de la salle de
découverte en rédigeant en 1910 “Du l’abstraction non sans engager, dès
bains, si loin qu’il s’invite aujourd’hui
spirituel dans l’art” qui fonde la l’origine, la nouvelle forme d’expres-
au musée.
“nécessité intérieure” de la peinture sion dans une recherche spirituelle pour
nouvelle. L’année suivante avec Franz la garder de la tentation du vide.
Vassily Kandinsky Marc il crée le Cavalier bleu qui devien-
dra l’association d’artistes la plus
Vassily Kandinsky est né russe en 1866 importante que connaîtra l’Allemagne Kandinsky
dans un milieu plutôt aristocratique. Le au XXe siècle. La guerre de 1914-1918 au centre Pompidou
divorce de ses parents quelques années interrompt le séjour bavarois du por-
Riches des fonds les plus importants
plus tard donne à sa tante Elisabeth, la teur d’un passeport russe qui retourne
de Vassily Kandinsky, le Centre Pompidou,
sœur de sa mère, une place significative à Moscou. la Städtische Galerie in Lenbachhaus
dans son enfance. Elle l’initie aux contes La révolution d’octobre le porte à des de Munich et le Solomon R. Guggenheim
germaniques et le fait peindre dès son actions culturelles, qu’il entend apoli- Museum de New York, proposent une
plus jeune âge révélant ainsi sa prédis- tiques, en qualité de professeur et de grande rétrospective de ses œuvres.
position pour les arts. Cela parfait ses commissaire des musées russes. Après Munich et avant New York,
études réussies de droit et en sciences Jusqu’à son départ en 1921 il ne crée l’exposition se tient à Paris, jusqu’au
économiques qui le conduisent à un pas moins de vingt-deux musées pro- 10 août 2009, à Beaubourg, dans la
poste de responsabilité à l’université de vinciaux et, à Moscou, celui de la grande galerie du centre national d’art
Moscou. En 1896, la découverte d’une Nouvelle culture artistique. Envoyé en contemporain.
toile de Claude Monet “Meule de foin” mission officielle à Berlin, il s’attache à >Pour tout renseignement :
le fait entrer tout entier en peinture nouveau à l’Allemagne pour participer, www.centrepompidou.fr
comme on entre dans les ordres. comme on vient de le voir, à l’aventure

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LIVRES
inaugure des travaux et développements
féconds.
Sandrine ROBERT est archéologue

au Conseil général du Val-d’Oise
et est spécialisée en archéogéographie,
dans l’étude de l’évolution du paysage.
Laurent COSTA est archéologue et

spécialisé en cartographie et topographie.
q Editions ERRANCE
Le Département du Val d’Oise et Arscan
104 pages – 44 €
ISBN 978-2-87772-379-4
Val d’Oise - Guide de Comment je suis devenu

lecture des cartes anciennes Géomaticien - Un métier entre
Laurent COSTA – Sandrine ROBERT géographie et informatique
Cet ouvrage est conçu comme un guide
de lecture des cartes élaborées à partir Sous la direction
du XVIIIe siècle par les principaux de Françoise DE BLOMAC
organismes nationaux (Ponts et Chaussées, Discipline récente, la géomatique associe
Dépôt de la guerre, Service historique la géographie et l’informatique. Bénéficiant
de l’Armée de terre, IGN, Service du développement de cette dernière depuis
du cadastre, BRGM). Il ne s’agit pas trente ans, les géomaticiens ont ainsi
d’un catalogue exhaustif des cartes permis de “faire parler” le territoire, de
anciennes mais d’un outil de travail mieux le connaître et l’aménager.
concernant les fonds cartographiques Les douze portraits, dont ceux
les plus accessibles en archives ou sur de L. Polidori et F. Salgé, réunis ici
le Net et couvrant l’ensemble du territoire témoignent de la grande diversité des
français. Les 100 mots de l’édition parcours et des métiers de cette discipline
Il a été constitué sur la base d’une véritable Serge EYROLLES où tout est encore à inventer.
expérience de la manipulation de ces fonds, Première industrie culturelle en France, Derrière chaque discipline se trouvent des
qui ont été comparés entre eux et avec l’édition reste un secteur largement femmes et des hommes qui la
des données archéologiques. Ces travaux méconnu, discret, voire mystérieux construisent, la font vivre et évoluer.
ont donné lieu à des enseignements pour beaucoup. Il est vrai que les éditeurs Comment devient-on géographe,
en cursus d’archéologie, de géographie eux-mêmes préfèrent parler de leurs économiste, astro-physicien,
et d’architecture. Ses auteurs ont souhaité livres que de leur métier. archéologue… ? Douze portraits en forme
rendre plus largement accessible ce travail En rassemblant un large spectre d’entretiens, douze parcours de vie en
original d’inventaire raisonné, réalisé de notions (comme celle de ISBN, révèlent le cheminement. Du cursus aux
au sein du service départemental International Standard Book Number, rencontres clé, en passant par les apports
du Val-d’Oise. Il est conçu avec qui est le numéro international normalisé majeurs de chacun, “comment je suis
une organisation chronologique par fonds : d’un livre), concernant tant les métiers devenu…” est, chaque fois, une invitation
pour chacun sont donnés un historique, que les organismes qui participent à la vie à la découverte vivante et électrique d’une
une évaluation, des tableaux d’assemblage de l’édition, Serge Eyrolles met au jour discipline.
et des légendes inédites. Des introductions dans cet ouvrage les rouages de la chaîne Ce livre aide à découvrir comment sont nés
écrites par des chercheurs permettent du livre. D’ “ADELC” à “Ventes couplées”, ces métiers d’interface, grâce à la
d’élargir le propos et de mettre les cartes en depuis le “Manuscrit” jusqu’aux pratiques créativité et l’initiative de leurs inventeurs,
perspective avec d’autres, non détaillées ici. de “Lecture”, il dresse un état des lieux qui ont su déceler l’extraordinaire potentiel
Cet ouvrage s’adresse avant tout de l’édition d’aujourd’hui et analyse économique, social et culturel des
aux archéologues (chercheurs, étudiants, ses principaux défis pour demain. applications de la géomatique. Laquelle
professionnels) mais peut aussi trouver un recèle encore incontestablement un grand
Serge EYROLLES est éditeur, président pouvoir d’innovation pour le XXIe siècle
public chez les historiens, les géographes,
du Syndicat national de l’édition
les architectes, les urbanistes et toute q Edtions LE CAVALIER BLEU
et membre de l’AFT.
personne intéressée par l’évolution Collection “Comment je suis devenu”
du territoire ou effectuant des recherches q P.U.F. Que sais-je ? n° 3850 Conçue et dirigée par S. ALLEMAND
sur les fonds cartographiques, comme 128 pages – 9 € 224 pages – 20 €
les généalogistes. Nul doute que ce livre ISBN 978-2-13-057463-7 ISBN 978-2-84670-248-5
e
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Histoire géologique
de sites préhistoriques
classiques du Périgord :
une vision actualisée
Jean-Pierre TEXIER
Plus de 25 ans après ceux de Laville
(1975) et de Laville, Rigaud et Sackett
(1980), cet ouvrage se propose de revisiter
l’histoire géologique des gisements
préhistoriques périgourdins
emblématiques. Il fait état de recherches
basées sur des concepts radicalement
différents de ceux utilisés jusqu’alors
et intègre les avancées récentes d’énergie solaire et de la répartir en SCIENCES & ARTS
de la connaissance et l’identification fonction de la latitude, l’océan domine
Représentation du corps
des processus sédimentaires continentaux. l’atmosphère. Le climat et sa variabilité
Les résultats obtenus, en complète rupture s’expliquent en grande partie par
et matériaux de l’art
avec ceux des auteurs précédents, l’ensemble des mouvements de l’océan. Sous la direction d’Evelyne Barbin
permettent de décrire avec un bon degré Cette dynamique - dans l’espace et dans et du Dr Dominique Le Nen
de certitude les environnements physiques le temps - est l’objet de l’océanographie Résultat de la rencontre entre pratiques
dans lesquels ont évolué les hommes physique, une discipline scientifique professionnelles et connaissances
préhistoriques, ainsi que les processus qui s’est radicalement transformée sous théoriques sur le corps, les arts
géologiques qui ont conduit à la genèse l’impulsion de nouvelles technologies - et les sciences, ce livre entend
des sites étudiés. Des implications notamment à partir des satellites artificiels contribuer à l’éducation du regard que
concernant l’archéostratigraphie d’observation de la Terre - et de puissants l’on porte sur les œuvres d’art.
des gisements et le niveau d’intégrité moyens de calcul permettant aujourd’hui Quand un chirurgien d’aujourd’hui observe
des niveaux archéologiques associés sont de simuler les mouvements de l’océan la main droite de la Dame à l’hermine
également déduits de cette approche. et leur relation avec le climat. sur le portrait qu’en a laissé Léonard
q Collection : Documents Préhistoriques L’auteur dresse un panorama de l’avancée de Vinci, il y décèle le savoir anatomique
n° 25 - 196 pages – ill. couleur des connaissances jusqu’aux questions sur lequel s’est appuyé l’artiste.
ISBN 978-2-7355-0693-4 actuelles posées par le rôle de l’océan Quand une historienne des mathématiques
dans le réchauffement climatique en cours. lit un traité de chorégraphie, elle admire
Bien connaître l’évolution du climat le travail élaboré pour symboliser,
permettrait de prendre des mesures
L’océan gouverne-t-il le climat ? pour limiter ses dérives dues aux activités
dans une danse, le corps
Histoire d’une conquête et son mouvement.
humaines ; ce serait nécessairement Devant ce panorama des rapports
scientifique récente le résultat d’une action menée en commun actuels entre les sciences et les arts,
Jacques MERLE par les scientifiques du monde entier. nous sommes invités à porter un regard
Préface de Jean LABROUSSE Jacques MERLE est océanographe nouveau sur les œuvres, depuis
“L’océan et l’atmosphère forment et physicien, directeur du département la peinture jusqu’au cinéma, en passant
deux composantes indissociables Milieux et Environnement à l’IRD. par la danse et la photographie.
de la Terre et participent, par leurs Il contribua aux premières théories Ce regard en miroir, instruit par la science,
interactions, à établir le climat dans du phénomène El Niño. montre notamment la part du savoir
lequel s’est développée l’humanité” q Collection “Inflexions” scientifique dans la production des œuvres
Jean Labrousse. dirigée par Jean Rosmorduc d’art.
Deux sphères fluides entourent la Terre Coédition Vuibert/Adapt-Snes/IRD q Coédition Vuibert/Adapt-Snes/IRD
et gouvernent le climat : l’océan et 264 pages – 29 € 208 pages – 30 €
l’atmosphère. Capable de stocker beaucoup ISBN 978-2-7117-2227-3 ISBN 978-2-7117-2228-0
REPERTOIRE DES ANNONCEURS - N° 119

CADDEN 3e de couv LEICA 2 TOPCON 6
ECOLE CHEZ SOI 4 ISI PRECISION - MAGELLAN 1 TRIMBLE 2e de couv - 15
ESRI 11 OPTECH 9
GÉOMEDIA 4e de couv REIS STOLZEL 19

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RÉCRÉATION COSMOGRAPHIQUE N°4

Raymond D’HOLLANDER
La présente récréation cosmographique est la suite de la 2. Etablir la formule donnant la distance zénithale du soleil
récréation n° 3 dont l’énoncé a paru dans le dernier en fonction de la latitude ϕ, de la déclinaison du soleil δ =
numéro d’XYZ et dont la solution, à laquelle il sera facile -23°26’ et de son azimut A.
de se reporter, est dans le présent numéro, solution à a) En déduire la valeur de z pour ϕ = 45° et pour l’azimut
laquelle il sera utile de se reporter. A = 126,00° (10 minutes après le lever du soleil).
On considère un point M de latitude Nord ϕ = 45°, le jour du b) En déduire la valeur de z pour ϕ = 45° et pour l’azimut
solstice d’hiver où la déclinaison du soleil est δ = -23°26’. Les A = 175,75° (4 heures après le lever du soleil)
questions posées ci-après concernent la hauteur du soleil c) Y a-t-il un instant de la journée du solstice d’hiver où
aux instants considérés durant la matinée dans le précé- l’ombre d’un gnomon est égale à sa hauteur (z = 45°) ?
3. Au point M de latitude Nord égale à φ = 45°, déterminer la

dent n° d’XYZ.
1. Etablir la formule donnant la distance zénithale z du distance zénithale du soleil zm à sa culmination (passage au
soleil en fonction de la latitude ϕ du lieu, de la déclinai- méridien) ; on en déduira sa hauteur méridienne hm.
son du soleil et de son angle horaire (-H’).
a) En déduire la valeur de z pour ϕ = 45°, δ = -23°26’ et
Nota : Se reporter au nota de l’énoncé de la récréation cos-
mographique n° 2. Les distances zénithales obtenues ne
pour l’angle horaire -H’ = 61,816° correspondant à
sont pas celles qu’on mesure au théodolite (réfraction).
10 minutes après le lever du soleil au solstice d’hiver.
b) En déduire la valeur de z pour ϕ = 45°, δ = -23°26’ et
pour l’angle horaire -H’ = 4,316° correspondant à
4 heures après le lever du soleil.
Solution de la récréation cosmographique n°3 (n° 118 d’XYZ)

Raymond D’HOLLANDER
1. Calcul de l’angle horaire du lever du soleil, au solstice

d’hiver, au point M de latitude ϕ = 45°
a. Résolution du triangle de position (fig 1bis)
Considérons la figure 1bis homologue de la figure 1 de la
solution de la récréation cosmographique n°1 (XYZ
n° 117). Le parallèle décrit par le soleil au solstice d’hiver
est ici le parallèle représenté en tiretés S0’S12’, de décli-
Fig 1bis Fig 2bis
naison -δ = -23,433°.
Il rencontre l’horizon HSHN au point L’, lever du soleil au sol-
S0’S12’ de déclinaison -δ, rencontrant l’horizon HSHN en K’ ;
stice d’hiver. Le triangle de position est le triangle sphé-
soit I’ l’intersection de ce parallèle avec l’axe des pôles PP’.
rique ZL’P où les angles qui nous intéressent sont : en Z,
Rabattons le parallèle autour de son diamètre S0’S12’ pour
l’azimut A’L du soleil à son lever, en P son angle horaire -H’L.
l’appliquer sur le méridien. On obtient un cercle dont nous
Ces lettres accentuées A’L et H’L sont les homologues de AL
n’avons représenté que la moitié. La position L1’ du soleil à
et HL de la figure 1 relative au solstice d’été. Plaçons A en
son lever est l’intersection de ce demi cercle avec la per-
Z, B en L’, C en P. les cotés du triangle de position sont :
ᐄZP = b = 90° - ϕ = 45° ; ᐄZL’ = c = z = 90° ;
pendiculaire K’y élevée en K’ sur S0’S12’. Soit I’ le centre du
ᐄPL’ = a = 90° + ‫׀‬δ‫ = ׀‬113,433°

demi-cercle. L’angle K’I’L’1 mesuré dans le plan du parallèle est
Appliquons au triangle sphérique ABC la formule fonda- l’angle horaire cherché : -HL’ = K’I’L’1. Or le triangle I’K’L’1 de
mentale de la trigonométrie sphérique. la figure 2bis est égal au triangle IKL1 de la figure 2 pour raison
cos c = cos a cos b + sin a sin b cos A, soit pour le triangle évidente de symétrie. On a donc K’I’L’1 = KIL1 = α
cos z = cos (90° + ‫׀‬δ‫ )׀‬cos (90° - ϕ) + sin (90° + ‫׀‬δ‫ )׀‬sin (90° -
Or, cos α = tan δ tan ϕ d’après la relation (3bis) de 1b dans la
de position :
cos K’I’L’1 = tan ‫׀‬δ‫ ׀‬tan ϕ ou cos (-H’L) = tan ‫׀‬δ‫ ׀‬tan ϕ, identique
ϕ) cos (-H’L)
solution du problème cosmographique n°1. On a donc ici :
0 = - sin ‫׀‬δ‫ ׀‬sin ϕ + cos ‫׀‬δ‫ ׀‬cos ϕ cos (-H’L)
à la relation (1) obtenue par la trigonométrie sphérique ; on
obtient donc les mêmes résultats que par les relations (2).
Avec ‫׀‬δ‫ = ׀‬23,433° et ϕ = 45° : -H’L = 64,32° ou -H’L= 4h 17 mn (2)

(1)
2. Calcul de l’heure du lever et du coucher du soleil en M au
b. Résolution par la trigonométrie plane (Analemme solstice d’hiver
d’Hipparque – fig 2bis) a. Lorsque le soleil passe au méridien inférieur en S’0 il est 0 h
Considérons la figure 2bis homologue de la figure 2b, heure solaire, et lorsqu’il passe au méridien supérieur en
mais dans laquelle le parallèle décrit par le soleil est S’12 il est 12 h heure solaire (figure 1bis).
e
13772_XYZ_119.qxd:XYZ 18/06/09 15:34 Page 71
L’heure du lever du soleil est donc 12-(-H’L) = 12h – 4 h 17 mn.

SoitT’L cette heure ; on a :
T’L = 7 h 43 mn (3)
b. Par symétrie, l’heure du coucher du soleil au solstice d’hi-
ver est :
T’c = 24 h – 7 h 43 mn = 16 h 17 mn (4)
c. La durée du jour théorique est donc : d’ =T’c –T’L = 16 h 17 mn
– 7 h 43 mn.
Elle est donnée aussi par d’ = 2 ‫׀‬-H’L‫ =׀‬2 x 4 h 17 mn = 8 h 34 mn.

d’ = 8 h 34 mn (5)
Fig 3bis
Remarque : Pour le solstice d’été, on a trouvé à la première
en traits tiretés. Reportons sur la figure 3bis en traits pleins,
récréation cosmographique en 2c : d = 15 h 26 m. On a donc :
les azimuts du soleil à son lever et à son coucher au solstice
d + d’ = 8 h 34 mn + 15 h 26 mn = 24 h. Cette propriété résulte
d’hiver.
du fait que les angles horaires –HL et –H’L sont supplémen-
On constate que les directions du lever du soleil au solstice
taires, comme on le voit sur les figures 2 et 2bis. Or
d’hiver et du coucher du soleil au solstice d’été sont oppo-
et , d’où : .
sées ; de même, la direction du lever du soleil au solstice
d’été est opposée à la direction du coucher du soleil au sol-
3. Calcul de l’azimut topographique du soleil levant au sol-
stice d’hiver.
stice d’hiver en M
a. Par la résolution du triangle de position (fig 1bis)
5. Azimuts du soleil à trois instants de la journée du solstice
On peut appliquer la formule fondamentale de la trigono-
d’hiver
métrie sphérique au triangle ABC de la figure 1bis :
a. Considérons la formule en cotangente du triangle sphé-
cos a = cos b cos c + sin b sin c cos A, soit pour le triangle de
rique ABC (fig 1bis)
position :
cot a sin b = cos b cos C + sin C cot A, soit pour le triangle
de position :
, formule où –H’
Comme z = 90°, cos z est nul et sin z = 1, cette formule se
et A sont l’angle horaire et l’azimut pour un instant quel-
réduit à : , soit : (6)
conque de la journée du solstice d’hiver.
Avec ‫׀‬δ‫= ׀‬23,433° et ϕ = 45°, on a = cos A’L = -0,56240 et

D’où : (8)
AL = 124,22° (7)
Cette formule peut s’appliquer au cas où –H’ = -HL’ angle
Cet azimut est supplémentaire de l’azimut AL du lever du
horaire du lever. Vérifions qu’en l’appliquant, on trouve
soleil au solstice d’été, puisque leurs cosinus sont opposés ;
bien A = A’L . On a :
on a trouvé en effet : AL = 55,78°.
b. Résolution par la trigonométrie plane (fig 2bis) On obtient deux déterminations pour A : A = -55,78° et
Dans la figure 2bis, construisons L2’ à l’intersection de la A = 180° - 55,78° = 124,22° qui convient et qui est bien la
perpendiculaire K’y’ abaissée en K’ sur HSHN avec le cercle valeur obtenue en (7), ci-dessus.
horizon de diamètre HSHN rabattu sur le plan du méridien. b. Azimut du soleil au solstice d’hiver en M, 10 minutes
Le point L2’ est l’homologue du point L2 de la figure 1. après son lever.
L’azimut cherché est l’angle HNO’L2’ = A’L. Il est supplémen- On a alors : -H = -H’L -10 minutes,
taire de l’angle K’O’L2’. d’où : -H’ = 4h,288 – 0h,167 = 4,121h = 61,816°
Or le triangle K’O’L2’ est égal au triangle KOL2 de la figure 2 En remplaçant –H’ par cette valeur dans (8), on obtient :
par raison de symétrie. Il en résulte tan A = -1,37624, ce qui donne deux valeurs pour A :
que K’O’L2’ = KOL2 = AL . On a donc A’L = 180° - AL . A = -53,998° et A = -53,998° + 180° , soit : A = 126,00°, qui
D’après la relation (4) de la solution de la première récréa- convient.
tion cosmographique, . c. Azimut du soleil au solstice d’hiver, 4 heures après son
lever
On a donc ; On a alors : -H’ = -HL – 4h = 4h,288 – 4h = 0h,288 = 4,316°
En remplaçant –H’ par cette valeur dans (8), on obtient :
A’L = 124,22° ; résultat identique à celui de la trigonométrie tan A = - 0,07440
sphérique. Il y a deux déterminations pour A : A = - 4,255° et
A = - 4,255° + 180° soit A = 175,75°
4. Azimut du coucher du soleil en M au solstice d’hiver Il ne reste plus que 0,288h, soit 17 minutes avant le pas-
Par symétrie, (fig 3bis) l’azimut du coucher du soleil est A’C = sage du soleil au méridien (culmination).
360° - A’L = 235,78° d. Azimut du soleil au solstice d’hiver à sa culmination
Reportons sur la figure 3bis les azimuts du lever et du coucher Lors de la culmination du soleil en S12’, il est clair sur la
du soleil lors du solstice d’été de la figure 3 et dessinons-les figure 1bis que l’azimut du soleil est Am = 180°

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