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Chapitre 8 : Cercles et sphères

I Le cercle dans le plan

P désigne ici un plan affine euclidien.

A) Définition

Soit Ω un point de P et R un réel positif.

Définition :
Le cercle de centre Ω et de rayon R est l’ensemble des points M de P tels que ΩM = R (il est réduit
à tΩu lorsque R = 0)
On appelle diamètre d’un cercle tout segment joignant deux points de ce cercle et passant par son
centre.

B) Cercle circonscrit à un triangle

Théorème :
Par trois points non alignés A, B et C de P passe un et un seul cercle.

Démonstration :
Les médiatrices DAB et DBC des segments [A, B] et [B, C] sont sécantes (elles ne sont pas parallèles car
ÝÝÑ ÝÝÑ
leurs vecteurs normaux AB et BC sont non colinéaires), et si Ω désigne leur point d’intersection, alors
on a ΩA = ΩB et ΩB = ΩC, d’où ΩA = ΩB = ΩC (donc Ω est aussi sur la troisième médiatrice).
Il est alors clair que le cercle de centre Ω et de rayon R = ΩA = ΩB = ΩC est un cercle qui passe
par A, B, C et que c’est le seul (car le centre d’un cercle passant par A, B, C appartient aux trois
médiatrices de [A, B], [B, C], [C, A])
Remarque :
Le théorème équivaut à dire que les trois médiatrices du triangle ABC sont concourantes, ce qui ressort
de la démonstration.

C) Une caractérisation

Proposition :
ÝÝÑ ÝÝÑ
Soient A, B deux points de P. L’ensemble des points M de P tels que M A est orthogonal à M B est
un cercle de diamètre [A, B].

MPSI Mathématiques 1 Ismaël Bouya

Analyse
II. LA SPHÈRE DANS L’ESPACE CHAPITRE 8. CERCLES ET SPHÈRES

Démonstration :
Soit I le milieu de [A, B]. Alors :

ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ Ý Ñ ÝÝÑ ÝÑ ÝÝÑ2 ÝÝÑ Ý Ñ ÝÑ ÝÑ ÝÑ

M A ¨ M B = (M I + IA) ¨ (M I + IB) = M I + M I ¨ (IA + IB) + IA ¨ IB = M I 2 ´ IA2 (8.1)

ÝÝÑ ÝÝÑ
Donc M A ¨ M B = 0 ðñ M I = IA

D) Équation cartésienne

Soit R un repère orthonormé du plan P.

Un point M (x, y) appartient au cercle C de centre Ω(x0 , y0 ) et de rayon R si et seulement si (x ´
x0 ) + (y ´ y0 )2 = R2 .
2

Par conséquent, tout cercle admet dans un repère orthonormé une équation du type x2 + y 2 ´ 2ax ´
2by + k = 0. Inversement, une équation de ce type se met sous la forme (x ´ a)2 + (y ´ b)2 = a2 + b2 ´ k,
?
donc est l’équation, dans R, d’un cercle de centre A(a, b) et de rayon a2 + b2 ´ k si a2 + b2 ě k, et de
l’ensemble vide sinon.

E) Intersection d’un cercle et d’une droite

Soit C un cercle de centre Ω et de rayon R, et soit D une droite.

Soit H la projection de Ω sur D, notons d = ΩH (distance de Ω à D)
Pour tout M de D, on a : ΩM 2 = ΩH 2 + HM 2 = d2 + HM 2
Donc C X D = tM P D, ΩM = Ru = M P D, HM 2 = R2 ´ d2
␣ (

‚ Si d ą R, C X D est vide.

‚ Si d = R, C X D est réduit à H.
?
‚ Si d ă R, C X D est formé des deux points de D qui sont situés à R2 ´ d2 de H.

Dans le cas où C X D est réduit à un point, on dit que D est tangente à C.

Remarque :
Si, dans un repère orthonormé, D a pour équation : ux + vy + h = 0 et C a pour équation x2 + y 2 ´
|ua+vb+h|
2ax ´ 2by + k = 0, alors d = d(Ω, D) = ?
u2 +v 2

F) Tangente

Soit C un cercle de centre Ω, et soit M0 un point de C. Il résulte de ce qui précède que la tangente
ÝÝÝÑ
à C passant par M0 est la droite passant par M0 et orthogonale à ΩM0 .
Si, dans un repère orthonormé, C a pour équation x2 +y 2 ´2ax´2by+k = 0, et M0 a pour coordonnées
(x0 , y0 ), une équation de cette tangente est alors x(x0 ´ a) + y(y0 ´ b) = x0 (x0 ´ a) + y0 (y0 ´ b).

II La sphère dans l’espace

E désigne ici un espace affine euclidien de dimension 3.

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Analyse
CHAPITRE 8. CERCLES ET SPHÈRES II. LA SPHÈRE DANS L’ESPACE

A) Définition

Soit Ω un point de E et R un réel positif.

Définition :
La sphère de centre Ω et de rayon R est l’ensemble des points M de E tels que ΩM = R (elle est
réduite à tΩu lorsque R = 0)
On appelle diamètre d’une sphère tout segment joignant deux points de cette sphère et passant par son
centre.

B) Sphère circonscrite à un tétraèdre

Théorème :
Par quatre points non coplanaires A, B, C et D de E passe une et une seule sphère.

Démonstration :
Les plans médiateurs PAB , PBC et PCD des segments [A, B], [B, C] et [C, D] sont sécants en un point
ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ
Ω : en effet, les vecteurs normaux AB, BC et CD forment une famille de rang 3 (puisque A, B, C et D
ne sont pas coplanaires) donc le système formé des trois équations des plans (en repère orthonormé) est
de Cramer. Si Ω désigne le point d’intersection de PAB , PBC et PCD , alors on a ΩA = ΩB, ΩB = ΩC
et ΩC = ΩD, ΩA = ΩB = ΩC = ΩD (donc Ω est aussi sur les autres plans médiateurs).
Il est alors clair que la sphère de centre Ω et de rayon R = ΩA est une sphère qui passe par A, B, C
et D et que c’est la seule (car le centre d’une sphère passant par A, B, C, D appartient à tous les plans
médiateurs)
Remarque :
Le théorème équivaut à dire que les six plans médiateurs se rencontrent en un même point, ce qui ressort
de la démonstration.

C) Une caractérisation

Proposition :
ÝÝÑ ÝÝÑ
Soient A, B deux points de E . L’ensemble des points M de E tels que M A est orthogonal à M B est
une sphère de diamètre [A, B].

Démonstration :
Soit I le milieu de [A, B]. Alors :
ÝÝÑ ÝÝÑ ÝÝÑ Ý Ñ ÝÝÑ ÝÑ ÝÝÑ2 ÝÝÑ Ý Ñ ÝÑ ÝÑ ÝÑ
M A ¨ M B = (M I + IA) ¨ (M I + IB) = M I + M I ¨ (IA + IB) + IA ¨ IB = M I 2 ´ IA2 (8.2)
ÝÝÑ ÝÝÑ
Donc M A ¨ M B = 0 ðñ M I = IA

D) Équation cartésienne

Soit R un repère orthonormé de E .

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II. LA SPHÈRE DANS L’ESPACE CHAPITRE 8. CERCLES ET SPHÈRES

Un point M (x, y, z) appartient au cercle C de centre Ω(x0 , y0 , z0 ) et de rayon R si et seulement si

(x ´ x0 )2 + (y ´ y0 )2 + (z ´ z0 )2 = R2 .
Par conséquent, toute sphère admet dans un repère orthonormé une équation du type x2 + y 2 + z 2 ´
2ax ´ 2by ´ 2cz + k = 0. Inversement, une équation de ce type se met sous la forme (x ´ a)2 + (y ´ b)2 +
(z ´ c)2 = a2 + b2 + c2 ´ k, donc est l’équation, dans R, d’une sphère de centre A(a, b, c) et de rayon
?
a2 + b2 + c2 ´ k si a2 + b2 + c2 ě k, et de l’ensemble vide sinon.

E) Intersection d’une sphère et d’un plan

Soit S une sphère de centre Ω et de rayon R, et soit P un plan.

Soit H la projection de Ω sur P, notons d = ΩH (distance de Ω à P)
Pour tout M de P, on a : ΩM 2 = ΩH 2 + HM 2 = d2 + HM 2
Donc S X P = tM P P, ΩM = Ru = M P P, HM 2 = R2 ´ d2
␣ (

‚ Si d ą R, S X P est vide.

‚ Si d = R, S X P est réduit à H.
?
‚ Si d ă R, S X P est le cercle, tracé sur P, de centre H et de rayon R 2 ´ d2 .

Dans le cas où S X P est réduit à un point, on dit que P est tangent à S.

Remarque :
Si, dans un repère orthonormé, P a pour équation : ux + vy + wz + h = 0 et S a pour équation
|ua+vb+wc+h|
x2 + y 2 + z 2 ´ 2ax ´ 2by ´ 2cz + k = 0, alors d = d(Ω, P) = ?
u2 +v 2 +w2

F) Tangente

Soit S une sphère de centre Ω, et soit M0 un point de S. Il résulte de ce qui précède que le plan
ÝÝÝÑ
tangent à S passant par M0 est le plan passant par M0 et orthogonal à ΩM0 .
Si, dans un repère orthonormé, la sphère S a pour équation x2 +y 2 +z 2 ´2ax´2by´2cz+k = 0, et M0
a pour coordonnées (x0 , y0 , z0 ), une équation de cette tangente est alors x(x0 ´ a) + y(y0 ´ b) + z(z0 ´ c) =
x0 (x0 ´ a) + y0 (y0 ´ b) + z0 (z0 ´ c).
On peut généraliser ces notions de cercles et sphères à des espaces affines de dimensions quelconques,
on parle alors d’hypersphères en dimension n.

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