Hector Berlioz: (En, En)
Hector Berlioz: (En, En)
Hector Berlioz: (En, En)
— Mémoires, 1870
Issu d'une vieille famille de marchands tanneurs du Dauphiné, établis à La Côte-Saint-André dans la
plaine de Bièvre depuis le XVIe siècle11, Hector Berlioz naît le 19 Frimaire An XII, soit le 11
décembre 1803, à cinq heures du soir12. Il est le fils du docteur Louis Berlioz, né le 7 juin 1776, et
de Marie-Antoinette-Joséphine Marmion, née le 14 octobre 1784 à Grenoble12.
Milieu familial
Un père modèle : le docteur Berlioz
Le père d'Hector Berlioz, Louis Berlioz est médecin. « Il a toujours honoré ses fonctions en les
remplissant de la façon la plus désintéressée, en bienfaiteur des pauvres, plutôt qu'en homme obligé
de vivre de son état13. ». Il publie des Mémoires sur les maladies chroniques, les évacuations
sanguines et l'acupuncture et est à ce titre considéré comme introducteur de l'acupuncture en
France.
Ayant envoyé son fils Hector au séminaire à l'âge de six ans pour y entreprendre ses études, il
décide de se charger personnellement de son éducation à la fermeture de l'établissement en 1811.
Berlioz décrit ainsi son père et l'éducation qu'il en a reçue dans ses Mémoires : « Il est doué d'un
esprit libre. c'est dire qu'il n'a aucun préjugé social, politique ou religieux. Pauvre père, avec quelle
patience infatigable, avec quel soin minutieux et intelligent il a été mon maître de langues, de
littérature, d'histoire, de géographie et même de musique ! […] Combien une pareille tâche,
accomplie de la sorte, prouve dans un homme de tendresse pour son fils ! et qu'il y a peu de pères
qui en soient capables13 ! »
Le docteur Berlioz apprend à son fils à jouer du flageolet et à lire la musique. Il lui transmet aussi
les rudiments de la flûte. Découvrant les dons de son fils et afin de les encourager, il fait venir de
Lyon, en 1817, un maître de musique, Imbert14, qui enseigne à Hector le chant et la flûte. En 1819,
celui-ci est remplacé par Donant14 qui lui apprend à jouer de la guitare. Mais le docteur refusera
que son fils entreprenne l'étude du piano, de crainte qu'il ne soit entraîné trop loin et se détourne de
la médecine à laquelle il le destine14. Berlioz est promu bachelier ès lettres à Grenoble, le 22 mars
1821. Son père lui donne alors des cours d’ostéologie dans l'attente de son départ pour Paris (en
octobre) où il doit commencer les études de médecine et assister aux cours d'histoire de
Lacretelle15 et de littérature de François Andrieux15.
Si le docteur Berlioz fut très opposé à la vocation artistique de son fils, à la fin de sa vie il se
rapprochera de lui assez sensiblement. À propos du décès de son père, Berlioz écrit : « Mais à
l’affection qui existe naturellement entre un père et son fils, s’était ajoutée pour nous une amitié
indépendante de ce sentiment, et plus vive peut-être. Nous avions tant de conformité d’idées sur
beaucoup de questions....Il était si heureux d’avoir eu tort dans ses pronostics sur mon avenir
musical ! A mon retour de Russie, il m’avoua que l’un de ses plus vifs désirs était de connaître mon
Requiem16. »