Super Alliage
Super Alliage
Super Alliage
: M4770 V1
Superalliages
Date de publication :
10 juillet 2022
Mots-clés Résumé Cet article présente les superalliages, dont l’histoire évolue parallèlement à celle
aéronautique | élaboration | de l’aéronautique. En expliquant la métallurgie des superalliages, depuis leur composition
Vide | superalliages |
Monocristaux chimique jusqu’à leur rôle dans le principe de durcissement, cette présentation détaille
les principaux procédés de fabrication : élaboration sous vide suivi d’une refusion sous
vide où sous laitier pour les alliages conventionnels forgés ou laminés ; atomisation sous
vide et consolidation par extrusion et par forgeage isotherme pour les alliages issus de la
métallurgie des poudres ; procédé de fonderie appliqué aux superalliages polycristallins,
à solidification directionnelle et monocristallins ; transformation ; traitement thermique ;
contrôles non destructifs.
Keywords Abstract This article introduces superalloys, whose history evolves in parallel with that of
aeronautics | melting | vacuum aeronautics. By explaining the metallurgy of superalloys, from their chemical composition
| superalloys | Single crystals
to their role in the aging principle, this presentation details the main manufacturing
processes: vacuum melting followed by remelting under vacuum or under slag protection
for conventional forged or rolled alloys; vacuum atomization and consolidation by
extrusion and isothermal forging for alloys from powder metallurgy; investment casting
applied to polycrystalline, directional solidification and monocrystalline superalloys;
conversion; heat treatment; non destructive inspection.
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Superalliages
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
1. Historique – 1955 :
– 1959 :
UDIMET 500, IN713 ;
IN718 ;
– 1960 : UDIMET 700 ;
C’est au milieu des années 1940 que le terme « superalliages » – 1962 : IN100 ;
est apparu. Ce terme définissait la qualité des alliages à haute tem- – 1970 : ASTROLOY, RENE95 (alliages métallurgie des poudres) ;
pérature qui pouvaient non seulement être utilisés à des tempéra- – 1980 : CMSX2 ; PWA1480 ; AM1 (alliages monocristallins) ;
tures élevées, mais qui, de plus, conservaient leur résistance et – 1988 : RENE88DT (alliage métallurgie des poudres) ;
leur ténacité à ces mêmes températures. Les applications concer-
– 1989 : UDIMET 720Li ;
naient le développement de moteurs à turbine à gaz pour les
avions militaires. – 2006 : RENE65 [2] ;
– 2008 : AD730 [3].
En novembre 1919, au laboratoire de recherche de l’International
Nickel Company à Bayonne (NJ, États-Unis), une note a été dépo-
sée sur le bureau de Paul Merica demandant l’élaboration d’un À retenir
Monel® (famille d’alliages nickel-cuivre) plus résistant. L’applica-
tion cible en était les aubes de turbines à vapeur. La pratique de
– Les premiers superalliages ont été créés autour des
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____________________________________________________________________________________________________________________ SUPERALLIAGES
TET en °C
1 700
1 600
Militaire TP400
M88
SM146
1 500
EJ200
1 400
PW200
CFM56-5C Civile
1 300 CFM56-3
F404
F100
CFM56-5A GE36
1 200 JT9D
CFM56-2
M53-P2
M53-3
1 100
LARZAC
1 000
JT3D
900 ATAR
Figure 1 – Évolution de la température de la veine gazeuse des moteurs d’avion (d’après [4])
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Turbine
Chambre de haute Turbine basse
combustion pression pression
Compresseur
haute pression
Arbres
– carbone abaissé à 0,025 ; azote contenu au-dessous de La nécessaire maîtrise de ces procédés a bien sûr été étendue à
100 ppm ; oxygène aussi bas que possible afin de minimiser la l’ensemble des superalliages pour application critique.
présence de carbures ou de carbonitrures associés ou non à des
On voit sur la figure 4 l’évolution des propriétés de fluage
oxydes sous forme d’alignements après transformation (ceux-ci
(730 °C – 530 MPa) des superalliages « conventionnels (VIM/ESR/
sont très dommageables aux propriétés en service) ;
VAR) » pour disques moteurs utilisés en 2020.
– procédé double fusion FIV + RAV (VIM/VAR) ou triple fusion
FIV + RSL + RAV (VIM/ESR/VAR), choisi et maîtrisé en relation avec Les principaux superalliages moulés (§ 6) sont :
la taille du lingot élaboré et de l’application finale des produits ;
– superalliages à grains équiaxes :
– transformation par forgeage (ou laminage) en demi-produits
(barre cylindrique) avec une microstructure fine (< 6 ASTM en rela- • B1900 : Ni64-Cr8-Co10-Mo6-Al6-Ti1-Ta4-C0,1,
tion avec la dimension de la barre) autorisant une excellente ins- • IN738 : Ni61-Cr16-Co8,5-Mo1,7-Al3,4-Ti3,4-W2,6-Nb2-C0,17,
pectabilité aux ultrasons (élimination des défauts supérieurs à une • IN100 : Ni60-Cr10-Co15-Mo3-Al5,5-Ti5-V1-C0,18,
taille de 0,5 mm environ) ;
– matriçage et traitement thermique permettant d’obtenir une • IN713 : Ni74-Cr12-Mo4,2-Al6-Ti0,8-Ta1,7-Nb0,9-C0,12,
microstructure contrôlée (exemple : un grain entre 8 et 12 ASTM • IN792 : Ni60-Cr13-Co9-Mo2-Al3,2-Ti4,2-W4-Nb2-C0,2 ;
en tout point de la pièce finale dans le cas de fortes sollicitations – superalliage à grain colonnaire :
en service), et une répartition connue et reproductible de
contraintes résiduelles permettant éventuellement d’anticiper les • DS-MAR-M200 : Ni59-Cr9-Co10-Al5-TiNb12-W12-C0,15 ;
évolutions dimensionnelles lors de l’usinage. – superalliages monocristallins détaillés au § 6.
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
0,004B
Waspaloy 0,03 Base 13,5 19 4,2 1,3 3
0,05Zr
0,015B
U720Li 0,015 Base 14,7 16,5 3 1,25 2,5 5
0,03Zr
0,015B
René65 0,010 Base 1 13 16 4 4 0,7 2,1 3,7
0,05Zr
0,015B
AD730 0,015 Base 4 8,5 15,7 3,1 2,7 1,1 2,25 3,4
0,03Zr
200
Temps à
rupture (h)
150
100
50
0
718 718+ U720+ AD730 Rene65
Figure 4 – Temps à rupture de plusieurs superalliages forgés pour Figure 5 – Une turbine General Electric de 250 à 400 MW contient
un fluage à 730 °C sous 530 MPa des disques et des aubes en superalliages dans sa partie turbine
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Figure 6 – Disques de turbines à gaz terrestre de 10 à 15 t en IN718 ou en IN706 obtenus à partir de lingots triple fusion VIM/ESR/VAR
À retenir
Grâce à leurs propriétés remarquables en termes de résistance – Grâce au développement de la production industrielle des
mécanique à des températures élevées, l’utilisation des superal- superalliages forgés pour les disques et des superalliages
liages s’est largement diversifiée : moulés pour les aubes, l’essor des superalliages a accompa-
gné l’évolution des turboréacteurs.
– aéronautique structure : pièces d’attaches sur l’aile et près du
moteur, boulonnerie (IN718, A286) ; – Une meilleure compréhension de leur métallurgie et une
plus grande maîtrise des procédés de fabrication a permis une
– boulonnerie moteur aéronautique ou terrestre (IN718, A286) ; réelle amélioration des propriétés en service.
– industrie pétrolière, chimique et navale : corps de pompe, – Grâce à leurs remarquables propriétés, d’autres applica-
tubes (IN625, IN718) ; dans ce cas, c’est la combinaison de bonnes tions ont émergé, telles les turbines à gaz terrestres ou les
propriétés de résistance mécanique et d’une excellente résistance industries pétrolière et nucléaire.
à la corrosion qui a conduit au choix des superalliages ;
– industrie nucléaire : tubes et pièces réacteur (IN690, IN718) ; à
partir des années 1970, le développement de l’industrie nucléaire a
entraîné la recherche de matériaux avec une excellente tenue à la 3. Métallurgie
corrosion généralisée et localisée dans des milieux acides oxy-
dants, ainsi qu’une très bonne résistance à la corrosion sous
des superalliages
contrainte [BN 3 756] ; c’est dans ce contexte que des superalliages
comme l’IN690 (Ni-Cr30), ont été de plus en plus utilisés, particu-
lièrement pour les tubes de générateurs de vapeur des centrales 3.1 Microstructure et phases
nucléaires à eau pressurisée (cet alliage est toujours utilisé en (bases Ni et Fe-Ni)
2022) ;
La structure métallographique d’un superalliage est constituée
– industrie médicale : implants en alliages base cobalt (HS21. Co-
par plusieurs phases [13].
Cr27-Mo5,5-Ni3) ; les alliages cobalt-chrome, en raison de qualités
mécaniques et de résistance à la corrosion supérieures, moins ■ Une matrice austénitique γ de structure cubique à face centrée
allergéniques et de bonne tolérance biologique ont connu une (cfc) où peuvent se substituer au Ni les éléments Co, Cr, Mo, W, et
popularité importante ; des alliages de nickel sont utilisés dans des dans une moindre mesure Nb, Al, Ti, Ta. Ces éléments apportent
prothèses dentaires ; un durcissement en solution solide (figure 7).
– gros moteurs thermiques pour l’industrie et le transport : sou- ■ Des précipités intermétalliques de taille variant entre 0,1 et
papes d’échappement pour les moteurs thermiques ; les alliages 300 μm, ordonnés, cohérents, à l’origine du durcissement :
Nimonic 80A (Ni-Cr20-Ti2,2-Al1,4) et IN740 (Ni-Cr25-Co20-Nb2-
– γ’ – Ni3(TiAl) – réseau cubique face centrée (figure 8) :
Al0,9) sont couramment utilisés ;
• précipitation dans le domaine de température 600/850 °C
– application industrielle : éléments de chauffage ; pour les plus fins lors du refroidissement après mise en solu-
tion, ou lors de maintiens à des températures spécifiques de
– outils de travail à chaud : matrices de forge (IN718, Waspaloy,
vieillissement,
IN100 moulé).
• précipitation dans le domaine de températures 850/1 150 °C
La production industrielle de superalliages forgés et laminés a pour les plus grosses tailles.
été estimée à 200 000 t en 2015. 40 % de ce volume était destiné Par son caractère ordonné, le composé γ ’ de formulation
aux moteurs d’avion. Ni3(Al, Ti) présente la propriété remarquable d’avoir une résistance
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
Ils ont aussi un effet bénéfique sur la tenue au fluage ou sur les
propriétés de fatigue, à condition que leur précipitation soit globu-
c laire ou aciculaire discontinue aux joints de grain en quantité
contrôlée.
En fonction de leur morphologie, ces précipités ont un effet
néfaste sur la ductilité et la résistance mécanique. Leur précipita-
tion peut être intra granulaire en aiguille, ou continue aux joints de
grain.
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Durcissement en
solution solide
Formeurs
de précipités Élément
Corrosion Phases aux joints
de base
oxydation de grain
He
Li Be B C
Ni O Ne
N F
Al
Na Mg 64,5 %
Cr Si P S Cl Ar
5%
Co
Ti 8% Fe
K Ca Sc V
Mn Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
1,5 % 5%
Mg
Mo
Rb Sr Y Zr Nb 2% Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
Ce Ta W
La Hf Re Ti Rn
Cs Ba 6% 8% Os Ir Pt Au Hg Pb Bi Po Ai
etc.
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Durcissement en
Renforcement solution solide
des joints de grain
Figure 9 – Éléments d’alliage dans les superalliages avec leur influence [13] [14]
■ Résiduels : S, Sn, Pb, Bi, Ag, Se, Zn, etc. : – amélioration de la résistance à l’oxydation : Cr, Al ;
– en général, ils sont à l’origine de fragilité intergranulaire et – possibilité de durcissement par précipitation de phase Co3W
dégradent les conditions de fabrication et les propriétés pour des alliages à teneurs élevées en W (effet amplifié par
métallurgiques : ductilité, fluage, ténacité ; l’écrouissage).
– ils sont maintenus à des teneurs très faibles (< 50 ppm voire
< 0,3 ppm en fonction des éléments) d’où la nécessité de bien Les alliages base cobalt présentent :
contrôler le lit (ou charge) de fusion, en particulier les matières
premières utilisées. – des températures de brûlure plus élevées, ce qui permet une
utilisation à des températures supérieures à celles des alliages
■ Autres : base Ni ou Fe-Ni (mais pour des contraintes moindres) ;
– O est recherché le plus bas possible ; on le retrouve sous
forme d’oxydes associés parfois à des carbures ou à des carboni- – une meilleure résistance à la corrosion à chaud dans les
trures sous forme d’alignements (stringers) ; milieux gazeux des turbines en raison de leur teneur élevée en Cr
– P doit être le plus bas possible, ou à teneur contrôlée dans (20/30 %) ;
l’IN718, afin d’améliorer les propriétés de fluage ; – en général, de meilleures propriétés de résistance à la fatigue
– N est recherché le plus bas possible en relation avec sa solubi- thermique et de soudabilité que les alliages base Ni ;
lité dans l’alliage élaboré ; il contribue à la formation de carboni-
trures de Nb ; une teneur contrôlée peut être recherchée dans des – une bonne résistance à l’érosion-corrosion dans les milieux
superalliages moins chargés en Al et en Ti afin d’apporter un dur- physiologiques, d’où leur utilisation pour la réalisation d’implants
cissement en solution solide ; médicaux.
– Cu améliore la résistance à la corrosion dans les milieux oxy-
dants.
À retenir
3.3 Microstructure et phases – La structure métallurgique est constituée d’une matrice
(bases cobalt) austénitique γ renforcée par des précipités cohérents γ ’.
– Les éléments aluminium, titane, niobium et tantale sont
Ils sont principalement durcis par précipitation de carbures et essentiels pour la précipitation de la phase γ ’ en association
durcissement en solution solide. Aucune phase intermétallique avec le nickel.
(type CoAl ou Co3Ti) n’a le même effet que la phase γ ’ dans les
alliages base Ni ou Fe-Ni. – Le chrome améliore la résistance à l’oxydation à chaud et
à la corrosion.
L’influence des éléments d’alliages est la suivante :
– Le molybdène et le tungstène contribuent au durcissement
– durcissement en solution solide : Mo, W, Nb, Ta ;
en solution solide.
– précipitation de carbures : Cr, Mo, W, Ta, Nb, Ti ;
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
4. Élaboration
Un grand nombre de superalliages, particulièrement les bases
Fe – Ni et Co, sont élaborés à l’air dans les mêmes conditions que
les aciers inoxydables. Toutefois, le procédé de première fusion au
four à induction sous vide est nécessaire pour les alliages utilisés à
des niveaux de contrainte élevés. Dans le cas de la fabrication de
lingots, la fusion au four à induction sous vide (FIV) permet d’obte-
nir une électrode qui est par la suite refondue sous vide (RAV) ou
sous laitier (RSL). L’utilisation du four FIV permet de réduire les
teneurs en gaz (O, N), et de mieux contrôler les teneurs d’éléments
les plus réactifs : Al, Ti, etc.
système ; permet l’utilisation d’argon ou d’autres gaz, – hublots munis d’écrans escamotables pour surveiller la charge,
• propriétés supérieures comparativement à une fusion à l’air ; la chute des additions, la coulée ;
– accélération des réactions d’affinage : – thermocouples à immersion ;
• élimine les gaz dissous et les constituants volatils, – dispositif permettant de déclencher la coulée par basculement
• permet un haut degré de pureté, du creuset ;
• favorise la dissociation des composés (oxydes, nitrures, etc.), – trémies reliées à des sas pour amener des additions dans le
• conduit certaines réactions au bout (désoxydation, etc.), bain au moyen d’une goulotte mobile ;
• rend pratique la refusion de chutes, – sas d’additions volumineuses ;
• addition d’éléments plus efficace ; – dispositif de prise d’échantillons ;
– brassage par induction : – plateau rotatif portant les lingotières et permettant de les ame-
• homogénéise la composition de la coulée, ner successivement sous le panier de coulée.
• apporte les réactants à la surface (accélère les réactions), Le principe du creuset est illustré par la figure 11.
• permet une excellente reproductibilité de la composition et
des propriétés.
4.1.3 Opération au four à induction sous vide
■ Limitations :
– coulées d’électrodes ou de lingots : Le procédé d’une élaboration peut varier suivant que l’on a une
• ségrégation des solutés à l’échelle macro et micro durant la charge de :
solidification, – refusion, constituée de chutes et tournures, ou de meulures ;
• la solidification produit une structure grossière hétérogène et – synthèse, constituée de matières premières neuves, ferro-
un trou de retassure important ; alliage, etc. ;
– réactions métal/réfractaires : – synthèse + retours, appelée mixte.
• contamination due à la réoxydation des éléments d’alliage,
Les opérations successives sont :
• introduction d’inclusions (niveau moins élevé que pour une
fusion à l’air). – fusion après avoir introduit la charge ;
– prise de température ; prélèvement d’éprouvette pour analyse
4.1.2 Équipement four à induction sous vide chimique ;
– dégazage afin d’assurer une bonne désoxydation ;
Un four à induction sous vide se compose principalement des – additions, puis ultimes corrections ;
éléments suivants (figure 10) :
– coulée en électrodes par l’intermédiaire d’un panier de coulée.
– une enceinte de fusion étanche, avec un niveau de vide élevé ;
– une enceinte de coulée étanche où viennent se positionner les
lingotières ;
– une goulotte entre le creuset et l’enceinte de coulée compre- 4.2 Refusion au four à arc sous vide –
nant le panier de coulée ou tundish ; RAV (Vacuum Arc Remelting – VAR)
– un système de pompage ;
– un ensemble creuset-inducteur, à l’intérieur de l’enceinte de Le but de la refusion sous vide – RAV (Refusion Arc Vide)
fusion ; (Vacuum Arc Remelting – VAR) est de produire des lingots de
– des appareils de mesure et de commande ; haute qualité en contrôlant la solidification et en améliorant la
– un ou plusieurs groupes de puissance. propreté [M 7 822].
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____________________________________________________________________________________________________________________ SUPERALLIAGES
Axe de basculement
Bec de coulée
Enceinte
sous vide
Électrode
Arc électrique
Bobine
Puits liquide
Zone pâteuse
Circuit de
refroidissement
Zone de retrait
Lingot solidifié
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Figure 11 – Creuset à l’intérieur du four à induction sous vide bas de l’électrode et le fond de la lingotière, puis entre l’électrode
et la surface du lingot. Le métal liquide se rassemble à l’extrémité
de l’électrode sous forme de gouttelettes de faible volume et
4.2.1 Équipement tombe dans la lingotière en cuivre refroidie à l’eau. De l’hélium
(bon conducteur thermique) est injecté par le fond de la lingotière
Une installation d’un four RAV est constituée principalement pour refroidir plus rapidement le lingot. Lorsque l’électrode est
(figure 12) : complètement refondue, le lingot refroidit pendant un certain
– d’un creuset, ou pot, dans lequel on insère une lingotière en temps sur station avant le démoulage.
cuivre refroidie à l’aide d’une chemise d’eau ;
– d’une électrode ayant été élaborée à l’aciérie ou au four à
induction sous vide ; 4.2.3 Mécanismes de la refusion sous vide – RAV
– d’un système de pompes à vide ; La vitesse de fusion (consommation) de l’électrode varie avec
– d’un système de régulation : intensité, longueur d’arc, etc. l’alliage et avec la taille du lingot. La structure de solidification en
Les phases essentielles d’une opération de refusion RAV (VAR) RAV est plus fine que celle des lingots coulés (aciérie ou FIV) grâce
sont : à un temps local de solidification plus court. Un important aspect
– préparation préalable d’une électrode obtenue par moulage du contrôle pour la refusion sous vide est de maintenir une lon-
(ou forgeage) aux dimensions voulues : une fois élaborée, cette gueur d’arc constante entre l’électrode et le lingot, et une vitesse
électrode est préparée (meulage et/ou coupe tête et/ou pied) ; de fusion constante.
ensuite, une tête (ou stub) est soudée sur l’électrode ;
– accrochage de la tête d’électrode sur la tige avant d’introduire 4.2.4 Réactions métallurgiques
l’électrode dans la lingotière qui se trouve dans le pot du four ;
– enclenchement des pompes à vide ; lorsque le vide maximum La performance des superalliages dépend du niveau de propreté
est atteint, la fusion s’amorce ; pour formation du bain liquide, du matériau. La refusion sous vide n’a pas d’effet significatif sur
l’ampérage est augmenté régulièrement et assez rapidement, puis les éléments tels que Al, Ti, Si, S et P. Cette refusion permet
diminué de façon à atteindre la vitesse de fusion recherchée ; d’obtenir un lingot homogène et exempt de porosités. L’aspect
– pendant la refusion, l’électrode fond, en formant, par solidifica- d’un lingot RAV est montré en figure 13.
tion progressive au fond du creuset, un lingot dont la hauteur La refusion sous vide (RAV) permet d’abaisser la teneur en
s’élève peu à peu ; hydrogène et améliore la propreté du matériau en éliminant les
– en fin de refusion, on extrait la lingotière de cuivre de la base à inclusions par décantation. Les inclusions d’oxydes qui décantent
l’aide d’un pont ; le lingot refroidit sur la base. sont rejetées dans la région appelée crown ou collerette. Les inclu-
Les électrodes sont souvent refondues en sens inverse à cause sions de types sulfures, très néfastes, ne peuvent pas être élimi-
de la retassure, qui rend le soudage du stub plus difficile. nées par la refusion sous vide.
4.2.2 Principe de la refusion sous vide – RAV 4.2.5 Influence de la refusion sous vide – RAV
(VAR) sur les propriétés mécaniques
La refusion sous vide (figure 12) d’une électrode est assurée par La refusion sous vide d’aciers ou de superalliages améliore leurs
un arc électrique (à courant continu) jaillissant au début entre le performances. On obtient un métal homogène et exempt de poro-
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
Courant alternatif
Électrode
Laitier
Figure 13 – Lingot obtenu par RAV ou VAR
Puits liquide
e Lingotière
sités, d’impuretés, de ségrégations. L’absence, ou la minimisation, en cuivre
Zone pâteuse
de ségrégations lui confère une homogénéité dans ses caractéris-
tiques. Lingot
Les principaux avantages de la refusion sous vide (RAV) sont :
Eau
u Peau de laitier
– l’élimination des gaz dissous, tels que l’hydrogène et l’azote ;
– l’amélioration de la propreté inclusionnaire (oxydes) ;
– une solidification fine du lingot du pied à la tête dans le but
d’éviter des macro ségrégations et de minimiser les micro ségré-
gations. Base en cuivre
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4.3 Refusion sous laitier – RSL Les interactions entre le métal fondu et le laitier résultent de pro-
(Electro Slag Remelting – ESR) cédés relativement complexes. Le laitier est constitué d’un mélange
en proportion variable d’oxydes ou de fluorures (CaO, MgO, Al2O3,
Le but de la refusion sous laitier – RSL (Electro Slag Remelting - SiO2, TiO2, CaF2, etc.). L’efficacité chimique de ces laitiers est prin-
ESR) est d’améliorer à la fois la structure de solidification, la pro- cipalement liée, en plus de leur composition chimique, à leur basi-
preté inclusionnaire et la qualité de surface des lingots. Pour cela, cité. Puisque la fusion n’est pas faite sous vide, la vaporisation
on combine un affinage chimique et une solidification contrôlée d’éléments tels que le manganèse ou l’azote est évitée.
[M 7 820]. Les mécanismes pour éliminer les inclusions sont différents de
ceux du VAR. Un film sur l’interface laitier-électrode fournit un site
4.3.1 Équipement dans lequel les inclusions d’oxydes sont éliminées par dissolution.
La majorité des inclusions présentes dans l’électrode ne sont pas
Les principaux éléments du four à refusion sous laitier sont retrouvées dans les lingots refondus. Les oxydes qui ont été préci-
(figure 14) : pités dans les lingots durant la phase de refroidissement sont
– un système d’alimentation électrique ; caractéristiques d’oxydes de laitier.
– un creuset refroidi à l’aide d’une chemise d’eau ; le creuset
repose sur une plaque de base refroidie de façon indépendante ; 4.3.4 Influence de la refusion sous laitier
– un stub et un porte électrode permettant de relier l’électrode sur les caractéristiques du métal
au système d’alimentation ;
– un double système de régulation : vitesse de refusion et Un bain de métal peu profond favorise l’obtention d’un lingot
immersion de l’électrode dans le laitier. sans microporosités ni retassures. Le taux de ségrégation est forte-
ment réduit comparativement à l’électrode issue du FIV. La refusion
4.3.2 Principe de la refusion sous laitier – RSL sous laitier permet d’obtenir une désulfuration poussée. La propreté
(ESR) en inclusions (sulfures et oxydes) du métal s’en trouve améliorée.
Le procédé consiste à refondre, à l’aide d’un courant alternatif, Les caractéristiques mécaniques subissent une amélioration sen-
une électrode consommable au sein d’un laitier électro conduc- sible. De plus, les différences de propriétés entre sens long et tra-
teur, à l’intérieur d’une lingotière en cuivre refroidie par eau. Lors vers sont réduites.
de son passage à travers le bain de laitier, le courant électrique Les lingots refondus sous laitier (figure 15) possèdent un meil-
dégage de la chaleur par effet joule. Cette chaleur, emmagasinée leur état de surface que ceux refondus sous vide. Cela permet de
par le laitier, permet de le maintenir liquide et de fondre le métal les transformer directement à chaud sans préparation préalable. La
de l’électrode. Les gouttes de métal liquide venant de l’électrode mise au mille est améliorée.
traversent le laitier, forment un puits liquide, qui se solidifie pro-
gressivement au fur et à mesure de la fusion de l’électrode. La En dépit de la solidification dendritique directionnelle, des
fusion est opérée avec une protection d’argon lorsque l’on veut défauts peuvent apparaître comme dans la refusion sous vide
éviter une contamination du laitier et du métal. (freckles, ségrégations annulaires et radiales). Cela est d’autant
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____________________________________________________________________________________________________________________ SUPERALLIAGES
face des lingots, grâce à la combinaison d’un affinage 5.5 Transformation des lingots
chimique et d’une solidification contrôlée. en billettes ou barres par forgeage
ou laminage
Aussi bien sur billette que sur barre, on recherche une micros-
5. Transformation tructure aussi fine que possible. Cela permet une bonne inspecta-
bilité lors du contrôle par ultrasons. C’est aussi nécessaire à
l’ensemble des propriétés recherchées sur le produit [15] [16] [17].
Cette transformation est réalisée, là encore, en plusieurs étapes.
5.1 Homogénéisation
■ Un ébauchage à haute température (1 100/1 200 °C), le plus
La première étape avant transformation consiste en une homo- souvent à l’aide d’une presse à forger (figure 19). L’objectif est de
généisation (traitement thermique à haute température) qui a deux briser la structure de solidification en limitant les efforts de for-
objectifs : geage et en tenant compte de l’intervalle de forgeabilité. On évite
ainsi la persistance de gros grains de solidification.
– la mise en solution de phases intermétalliques issues de la
solidification dans les zones inter dendritiques et néfastes à l’utili- ■ Une finition (étirage) à basse température (980/1 100 °C)
sation du métal ; dont le but est d’obtenir la structure fine requise. On utilise des
– la diffusion des éléments d’alliage entre la zone dendritique et presses (figure 19) ou des machines à forger à quatre marteaux
la zone inter dendritique. (figure 20).
Pour ces deux raisons, cette étape d’homogénéisation se situe à ■ Un laminage direct à partir du lingot (ou d’une ébauche for-
des températures élevées, permettant la mise en solution des gée) en barres ou en fils est bien sûr possible, si l’intervalle de for-
phases nocives. De plus, afin d’obtenir une diffusion suffisante des geabilité de l’alliage le permet.
éléments d’alliage, cette étape doit durer relativement longtemps
(24 à 72 h). Ce traitement est suivi d’un refroidissement lent
jusqu’à la température de transformation. 5.6 Matriçage
La figure 16 illustre ces deux effets sur un lingot en alliage
IN718. On constate d’une part la mise en solution des phases de Le matriçage est pratiqué généralement à basse température
laves présentes à l’état brut de solidification, et d’autre part l’évo- (980/1 100 °C), inférieure aux températures de mise en solution de
lution de la répartition de la teneur en niobium dans le métal. phases (γ ’ solvus ou δ solvus). Cela permet de ne pas dégrader la
structure du demi-produit lors du chauffage (en évitant le grossis-
sement du grain). Cela permet aussi de profiter de la présence de
phases intermétalliques (η ou δ) pour mieux contrôler la taille du
5.2 Objectif de la transformation grain lors du matriçage.
La structure du lingot après refusion RAV ou RSL est générale- Ces conditions nécessitent une presse à matricer de puissance
ment grossière avec des grains pouvant atteindre des dimensions importante (10 000 à 65 000 t, figure 21), surtout dans la perspec-
d’un ou plusieurs cm comme l’illustre la figure 17. La transforma- tive d’optimiser les profils bruts afin de minimiser le poids de
tion par forgeage ou laminage va permettre d’affiner cette micros- matière mis en œuvre en s’approchant le plus possible du profil
tructure. L’objectif est d’obtenir une microstructure nécessaire aux fini (Near Net Shape).
propriétés d’utilisation, c’est-à-dire présentant des grains de taille Le forgeage/matriçage d’une pièce comme un disque de turbine
inférieure à 0,1 mm. peut comporter plusieurs opérations successives (figure 22) [5].
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
Dendrite
(clair)
Phases
de laves
50 μm 100 μm
Espace interdendritique
(en gris) a microstructure
10,00 % NB 10,00 % NB
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9,00 9,00
8,00 8,00
7,00 7,00
6,00 6,00
5,00 5,00
4,00 4,00
3,00 3,00
2,00 2,00
1,00 1,00
0,00 (PAS) (PAS)
0,00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
200 μm 200 μm
b variation de la teneur en niobium
a sens travers
b sens long
Figure 17 – Structure de solidification d’un lingot d’IN718 (attaque par un mélange de chlorure ferrique et d’acide chlorhydrique à 50 °C)
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____________________________________________________________________________________________________________________ SUPERALLIAGES
100
Striction (%) 80
60
40
20
0
750 850 950 1 050 1 150 1 250
Nota : comme tous les alliages austénitiques, les superalliages sont sujets à la pré-
sence de structures écrouies (grains plus ou moins grossiers, non recristallisés), en
particulier en surface des produits ou dans les zones de faibles déformations. Il est néces-
saire de bien contrôler tous les paramètres d’interface avec le produit à savoir :
– chauffage et réchauffage des produits ;
– temps de transfert four/presse ou laminoir ;
– température des outillages ou cannelures ;
– conditions de revêtement et de lubrification.
Les superalliages sont également sujets à des phénomènes de grossissement anor- Figure 21 – Presse à matricer 65 000 t d’Interforge à Issoire (photo
maux des grains liés à des paramètres déformation/température localement critiques. delcampe.net)
Figure 22 – Séquence de fabrication d’un disque de turbine : aplatissement presse ; perçage ; laminage circulaire ; matriçage d’après [5])
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
À retenir
6.2 Évolution du procédé
la coulée de la pièce (figure 23). Ce procédé permet d’obtenir un années grâce à l’apparition de nouvelles technologies. Le refroidis-
état de surface optimal, des précisions dimensionnelles maximales sement par des canaux internes a été l’une des principales évolu-
– ce qui lui confère l’appellation de « fonderie de précision » – tions apportées par les concepteurs. Elle a permis au cours des 30
alliés à une très bonne santé interne et à la possibilité de réaliser dernières années d’augmenter d’environ 500 °C la température
des zones minces. Ainsi, le procédé à la cire perdue est adapté à la d’entrée turbine. Elle a bien entendu augmenté les gradients ther-
coulée d’alliages à très haut point de fusion comme c’est le cas miques dans les aubes, donc également la complexité des champs
pour les superalliages. Par ailleurs, ce procédé peut être appliqué à de contrainte.
tous les types d’alliage (aluminium, Inconel, cuivreux, acier, titane) Les progrès réalisés en conception mécanique et thermique ont
et à une large gamme de tailles de pièces, de quelques grammes à été accompagnés par des progrès sur les matériaux [18]. Le maté-
une centaine de kilogrammes. riau traditionnel est un matériau de fonderie, comportant de gros
Ébarbage/ Contrôle
Décochage Coulée métal Cuisson Décirage Séchage final
découpe/finition carapace
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posé de passer du matériau polycristallin à des alliages à – Al : γ’-gène et résistance à l’oxydation (oxyde protecteur
solidification directionnelle (DS pour directionnally solidified, Al2O3) ;
figure 24b). De cette manière, tous les grains constituant la pièce – Cr : durcisseur de γ et résistance à la corrosion à chaud (oxyde
ont un axe cristallin (001) en direction de l’axe de l’aube, les direc- protecteur Cr2O3) ;
tions secondaires étant aléatoires.
– Co, Mo, Re, Ru et W : durcisseurs de γ ;
Ils ont ensuite réussi à fabriquer des aubes monocristallines – Ti, Ta, Nb, V et W : durcisseurs de γ’ ;
(figure 24c), par croissance cristalline à partir d’un germe sélec-
tionné. L’aube a donc partout la même orientation cristalline, à – C, B, Hf : renforcent et ductilisent les sous-joints de grains ;
savoir (001) dans l’axe de l’aube. – Y, La, Si : améliorent la résistance à l’oxydation.
L’évolution des propriétés de fluage qui en a résulté a été spec- La figure 26 illustre les gains en température d’utilisation engen-
taculaire. L’illustration en est donnée par la figure 25 pour un drés d’une part par l’évolution de la technologie de coulée et
même alliage, le MAR-M200 [19]. d’autre part par l’addition de rhénium aux alliages.
35
30
MAR-M200
MONOCRISTAL
25 MAR-M200 DS = alliage MAR-M200
après traitement
obtenu par solidification directionnelle
Allongement fluage (%)
thermique
brut de coulée
20
MAR-M200 DS
après traitement
15 thermique
10
5
MAR-M200
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Durée (h)
Figure 25 – Comparaison des courbes de fluages (à 982 °C sous 207 MPa) pour différentes formes cristallines de l’alliage MAR-M200 [19]
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
TMS138 Base 3,2 5,8 2,8 5,9 5,9 5,6 0,1 5 2 0,1 8,95
4e génération
1996 à 2004 MX4/EPM-102 Base 2,9 11,6 1,9 5,8 5,8 5,8 5,95 3 0,15 0,03C-0,004B 9,2
(+ Ru)
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120
0 % Re (1re génération)
Gain en température d’utilisation (°C)
80
62-72
60
40 31-36
28
20 14
Base
0
Polycristallin Solidification directionnelle Monocristal
6.5 Description du procédé les structures soumises à des gradients de température s’en trou-
vant abaissées, la résistance à la fatigue thermique s’est sensible-
Le procédé est illustré en figure 27 pour la solidification dirigée ment améliorée. La microstructure de solidification est illustrée en
et en figure 28 pour la solidification monocristalline. figure 30. Chaque pièce fait ensuite l’objet d’un traitement ther-
mique constitué d’une mise en solution, ou homogénéisation, suivi
d’un refroidissement à l’air puis d’un traitement de précipitation,
6.6 Microstructure ou vieillissement.
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____________________________________________________________________________________________________________________ SUPERALLIAGES
Fusion
par induction
Lingot
Chauffage
par radiation
Chauffage
du moule
Moule
Chauffage
radiatif
Mélangeur
Métal
fondu
Refroidissement
par radiation
Solide
Moule en céramique
Plaque froide
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Refroidissement
à l’eau
Liquide
de refroidissement
Figure 28 – Solidification dirigée avec sélection du grain de
croissance monogranulaire (« monocristal »)
Huile thermalisée
Figure 27 – Principe de la solidification dirigée une barrière thermique, un revêtement de céramique permet de
gagner encore 20 à 30 °C par rapport à la tenue du matériau. Ces
revêtements sont rélaisés par traitement sous vide, comme l’EB-
ségrégations, grains parasites. De la même façon, la modélisation PVD ou par projection thermique.
des procédés de solidification a permis des avancées significatives
dans l’amélioration de la qualité des pièces et la réduction des taux Les aubes de réacteurs ne sont pas seulement utilisées dans
de rebut. l’industrie aéronautique et spatiale, mais aussi dans le secteur de
la production d’énergie, pour les turbines à gaz terrestre. La
L’ajout de revêtements (figure 31) à la surface des pièces per- dimension importante de ces turbines et de leurs aubes a com-
met d’accroître les performances. Notamment parce qu’il réalise plexifié le challenge d’obtention de pièces exemptes de défauts.
<001>
Direction de
solidification
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
Dendrite
2 μm
b précipités γ ’ fins
(phase γ ’ secondaire)
Espace
inter-dentritique
100 μm
2 μm
Eutectique γ /γ ’ (phase γ ’ primaire)
c précipités γ ’ grossiers
a coupe perpendiculaire à la direction de croissance [001] (phase γ ’ secondaire)
7. Superalliages obtenus
par métallurgie
des poudres
Revêtement
7.1 1960-1980
À la fin des années 1960, les scientifiques pensaient que la voie
de métallurgie des poudres serait un moyen de production
mieux adapté à la fabrication d’alliages enrichis en éléments dur-
Couche d’accroche
cissants à destination des pièces les plus sollicitées par la nouvelle
génération des moteurs d’avions de chasse. En introduisant l’ato-
Métal de base misation par injection d’argon de superalliage après fusion par
50 μm induction sous vide, le laboratoire Federal-Mogul, à Ann Arbor,
dans le Michigan, a réalisé la première étape de ce challenge.
Federal-Mogul a été acquise par Special Metals Corporation
(aujourd’hui Groupe PCC) et s’est qualifiée pour l’IN100 (Pratt &
Figure 31 – Ajout de revêtement sur les aubes Whitney), l’Astroloy (divers motoristes) et le René 95 (General
Electric). Special Metals a construit en 1972 son usine de Princeton
qui est devenu la première unité de production de poudres en
superalliages de qualité aéronautique. D’autres acteurs comme
Carpenter, Crucible, Oakdale se sont lancés dans l’atomisation de
À retenir poudre de superalliages, après fusion dans un four à induction
sous vide (figure 32).
– Le procédé de fonderie à la cire perdue a été appliqué aux
pièces en superalliages de la partie chaude de la turbine : La figure 33 illustre le potentiel de réduction de l’apport de
aubes, vannes, etc. matière première pour une pièce spécifique de turbine à gaz
(disque de compresseur) lorsqu’elle est produite par métallurgie
– Une amélioration significative des propriétés en tempéra- conventionnelle du lingot (figure 33a), pressage isostatique à
ture a été apportée par une solidification directionnelle des chaud (HIP) [M 3 310] plus forgeage (figure 33b) et HIP direct pour
pièces puis par la solidification monocristalline. produire une pièce de forme près des cotes finies (figure 33c) [20].
– Une évolution des compositions chimiques des superal- Les économies réelles de matières premières dépendront du
liages a permis de franchir des étapes supplémentaires dans choix de la voie de métallurgie des poudres et de la complexité du
les propriétés. composant produit.
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Billette
Préforme Préforme près des cotes
95 kg (210 Ib) 33 kg (72 Ib) 18 kg (40 Ib)
Pancake
forgé
93 kg (205 Ib)
Matriçage
ébauche
91 kg (200 Ib)
77 kg (170 Ib)
Usinage pour
traitement
thermique 75 kg (165 Ib)
20 kg (45 Ib) 18 kg (40 Ib)
Usinage pour Sonic
32 kg (165 Ib)
contrôle
ultrasons
5 kg (11 Ib)
Pièce finie : diamètre 500 mm environ
Figure 33 – Potentiel de réduction de mise en œuvre matière par les différentes voies de métallurgie des poudres
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
Orifice de
remplissage
Débitage
Écroutage
Matériau
MdP
Tôles en
acier inox
Conteneur Contrôle US Lopins coupés
Mise en Compactage déformé
au poids
conteneur Barre filée prêts au
sous vide Filage avec son conteneur forgeage isotherme
a presse Cameron utilisée pour b fabrication d’une billette par métallurgie des poudres et extrusion, et usinage pour le contrôle
l’extrusion d’une billette par ultrasons
fabriquée par métallurgie
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à poudre [21]
7.2 Évolution
Ce crash a conduit les motoristes à faire évoluer leur conception
générale. Chez Pratt & Whitney, les premiers développements
« poudres » étaient réalisés avec l’Astroloy, alliage similaire au
IN700 « coulé/forgé ». Pratt & Whitney a ensuite choisi un alliage
de molybdène à paliers de vanadium, à cobalt supérieur et à
molybdène inférieur, nommé IN100, développé à l’origine comme
alliage moulé par Inco Alloys. Pratt & Whitney a expérimenté cette
nuance avec des compacts as-HIP, forgés de manière isotherme. À
la suite de l’incident de 1978, ce fabricant a choisi de passer à la
voie « compaction isostatique à chaud (CIC) + extrusion » ou « HIP
+ extrusion ». La consolidation de la poudre à grande échelle a été
réalisée par extrusion à chaud à l’aide de presses hydrauliques
puissantes, permettant un filage vertical (ou extrusion) de la bil-
lette (figure 34a) [21]. Le produit de départ est un container rempli
de poudres (figure 34b).
Le matériau produit par métallurgie des poudres issu de la voie
as-HIP est resté dans les versions militaires et civiles en tant
qu’alternative pour certaines pièces où la fatigue est un méca-
nisme de défaillance secondaire.
Figure 35 – Forgeage isotherme : pièce matricée avec des outillages
La densification par extrusion à chaud et forgeage isotherme a à la même température que la pièce elle-même (environ 1 100 °C)
été introduite comme voie de production nominale des pièces
tournantes dans les pays occidentaux. Le forgeage isotherme
(figure 35) est une technologie clé permettant un matriçage de liage issues de la métallurgie des poudres. GE a alors développé et
disque en superalliage dans des conditions de superplasticité de industrialisé un procédé thermomécanique pour l’alliage IN718
l’alliage (vitesses de déformation très lentes) et avec un outillage à direct aged : un traitement de précipitation immédiatement après
la même température que la pièce (environ 1 100 °C). Ces outil- matriçage, sans mise en solution.
lages, eux-mêmes en alliage de molybdène, nécessitent un fonc- Les métallurgistes de General Electric ont par la suite développé
tionnement à l’abri de toute atmosphère oxydante. Le l’alliage « poudres » René 88 DT [22] [23] beaucoup plus tolérant à
développement de cette technologie a nécessité la mise en service la propagation de criques en service que les alliages précédem-
d’équipements dédiés (presses isothermes de 8 000 à 15 000 t) ment utilisés comme le René 95. Cela a permis le retour progressif
dont la plupart sont installés aux États-Unis : Ladish (ATI), Wyman- des pièces en métallurgie des poudres dans les disques les plus
Gordon (PCC), etc. chauds de leurs moteurs civils. Un tel alliage apporte un gain en
Après le crash de 1978, General Electric Aircraft a choisi pour les température de fonctionnement de 50 à 100 °C, comparativement à
moteurs civils de supprimer presque toutes les pièces en superal- l’IN718, ce qui est considérable pour le rendement du moteur.
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7.3 Enjeux Au milieu des années 1980, l’industrie des turbines d’avions a
adopté une approche commune d’un alliage sous forme de poudre
L’emploi des différents procédés successifs « atomisation sous plus fine, extrudé à pleine densité et forgé de manière isotherme
vide » + « extrusion » + « forgeage isotherme » a été choisi comme en préformes proches des dimensions finales du disque de tur-
voie de consolidation des poudres. bine, à partir desquelles des pièces individuelles étaient produites.
Un moteur d’avion typique peut nécessiter entre 680 et 2 040 kg de
La propreté du métal élaboré est directement liée à la durée de pièces forgées isothermes en poudre de superalliage à base de
vie en fatigue (figure 36). nickel.
Au début de l’utilisation des superalliages en métallurgie des
poudres dans la fabrication des avions militaires, on avait choisi de
tamiser la poudre à 100 Mesh (c’est-à-dire 100 mailles de tamis par
pouce carré) soit environ 150 μm. L’exigence d’une performance 7.4 Europe et Asie
en fatigue améliorée, spécialement pour les moteurs civils, a
conduit à un criblage avec un maillage plus fin : 270 ou 325 mesh, Alors qu’aux États-Unis, les grands fabricants de moteurs déve-
soit 53 ou 44 μm. Le rendement de cette voie s’en est trouvé loppaient leurs procédés de superalliages en métallurgie des
abaissé. Cela a généré de nombreux développements des techno- poudres, les ingénieurs de Rolls-Royce utilisaient des alliages cou-
logies d’atomisation (Osprey, Closed-Couple, etc.). lés et forgés, notamment des alliages Waspaloy IN718 et U720,
Le choix de passer par une billette extrudée, obéissait à la comme matériaux de disques. Pour le moteur militaire EJ200 de
volonté d’introduire une étape intermédiaire. Cette étape permet- l’avion Typhoon, le choix du matériau s’est porté sur une version
tait d’inspecter, par ultrasons, la fiabilité et la performance du pro- poudres de l’U720, produit par la voie HIP + forgeage isotherme.
cédé de fabrication des poudres. Une billette filée présente une Dans les années 2000, après l’avoir développé en interne sur les
microstructure généralement très fine (taille de grain d’environ moteurs de la famille Trent, Rolls-Royce a introduit dans les
20 μm) et autorise la détection de défauts d’une taille équivalente à moteurs civils le RR1000, superalliage contenant du tantale et de
un défaut artificiel de 200 ou 300 μm. Ce n’est pas possible avec l’hafnium. La production de leurs disques de turbine par
une voie as-HIP. atomisation + HIP + extrusion + forgeage isotherme est réalisée
avec les moyens industriels disponibles aux États-Unis.
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RAFALE
Poudre N18 Disque Moteur M88
Figure 37 – Filière en métallurgie des poudres pour l’avion Rafale équipé de deux moteurs M88
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
Ni Fe Cr Al Ti Co Mo W Nb Ta Hf Zr B C
René 95 bal 13 3,5 2,5 8 3,5 3,5 3,5 0,05 0,010 0,07
MERL76 bal 12,4 5 4,3 18,5 3,2 1,4 0,4 0,06 0,020 0,02
N18 bal 0,11 11,5 4,3 4,3 15,5 6,5 0,5 0,03 0,015 0,02
N19 bal 12,5 2,8 4,1 15 4,1 4 1,5 0,3 0,06 0,015 0,02
RR1000 bal 0,5 14,7 3 3,8 16,5 4,75 1,8 0,75 0,06 0,020 0,03
NR3 bal 11,8 3,65 5,5 14,7 3,3 0,33 0,05 0,013 0,02
741 bal 9,3 5,1 1,8 15,9 4 5,5 2,5 0,2 0,02 0,016 0,04
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Tableau 4 – Propriétés physiques des principaux alliages fabriqués par métallurgie des poudres
Thermo- Densité
γ ’ Phase γ ’ Phase Littérature Stabilité (1) 750 °C
calc (g · cm–3)
Dans un deuxième temps, l’application pour les moteurs Le tableau 3 et le tableau 4 illustrent la composition chimique
d’avions civils nécessite une augmentation de la température (650 des principaux alliages utilisés en métallurgie des poudres ainsi
à 700 °C maximum), une réduction du niveau de contrainte et une que leurs propriétés physiques.
augmentation de la durée de vie (nombre de cycles). La stabilité Pour les disques fortement sollicités, les choix des motoristes
thermique, la résistance à la déformation par fluage et les tolé- portent généralement sur une voie de fabrication atomisation
rances aux dommages sont devenues les problèmes principaux. sous vide + HIP + extrusion + forgeage isotherme, avec les alliages
Des alliages répondant à ces problématiques ont alors été suivants :
développés : René88DT [22], RR1000 [26].
– Pratt & Whitney : MERL76 ;
Deux métallurgies ont été explorées : grains fins (généralement – General Electric : Rene88DT - R104/ME3 ;
ASTM 10) avec des alliages intrinsèquement tolérants aux – MTU : U720Li ;
dommages ; grains grossiers (généralement ASTM 7), qui implique – Allison/RR : U720Li ;
une mise en solution super-solvus (au-delà de la température du – Safran : N18, N19 [27] ;
solvus γ’). – Rolls Royce : RR1000.
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____________________________________________________________________________________________________________________ SUPERALLIAGES
500
400
Diamètre des γ ‘ secondaires (nm)
300
200
100
0
10 100 1 000 10 000
Vitesse de refroidissement (°C/min)
Supersolvus Subsolvus
Figure 38 – Influence de la température de mise en solution et de la vitesse de refroidissement sur la taille de la phase γ ’
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
À retenir
Contrainte
Sigma θθ
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____________________________________________________________________________________________________________________ SUPERALLIAGES
a conventionnel b multizone
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9.1.3 Contrôles sur pièces forgées d’Europe : GE, Pratt & Whitney, Honeywell, Williams International,
Rolls Royce, MTU, Safran. Ces retours d’expérience doivent être
Après forgeage ou matriçage, la pièce est usinée à une forme liés aux défauts rencontrés sur les superalliages à savoir : taches
rectilinéaire facilitant un contrôle par ultrasons. Ce contrôle par blanches, freckles, alignements carbures/nitrures, inclusion réfrac-
ultrasons permet de détecter des défauts internes. De plus, il peut taire ou laitier. La FAA peut ainsi émettre des recommandations
être indicatif de la taille du grain. auprès des motoristes, concernant les procédés d’élaboration et de
À ce stade, mais aussi au cours d’une étape plus avancée de contrôle des superalliages pour les applications critiques dans les
l’usinage, afin de détecter des défauts éventuels issus de l’élabora- moteurs.
tion ou de la transformation thermomécanique, une attaque
macrographique est généralement effectuée. Cette attaque permet 9.1.5 Usinage, meulage, soudage
également de contrôler la distribution de la taille de grain.
Pour les défauts de surface, en complément des deux contrôles Les difficultés d’usinage des superalliages sont liées à leurs :
précédents, un ressuage avec différentes sensibilités ou éventuel- – fortes sensibilités à l’écrouissage ;
lement un contrôle par courants de Foucault (capable de détecter – faibles conductivités thermiques ;
de très fines fissures) peuvent être effectués. – comportements abrasifs.
L’usinage de superalliages haute résistance pour disques est
9.1.4 Commentaires particulièrement exigeant. Les superalliages sont réputés être l’un
des matériaux les plus difficiles à usiner. Un produit forgé ou
La présence de ces inclusions fragilisantes relève d’un taux matricé, pour arriver à la pièce finie, doit être usiné par enlève-
d’occurrence très faible, ce qui signifie que la probabilité d’en ment de matière et ce jusqu’à 80 % du volume de matière pour les
observer dans l’alliage dépend du volume de matière considéré : il pièces de forme complexe.
s’agit d’un effet d’échelle qui, sur le plan mécanique, a rendu
nécessaire le développement d’une approche probabiliste afin de L’usinage demande une grande technicité et une stratégie d’usi-
rendre compte de la nocivité de ces défauts sur les pièces. nage adaptée. Une très grande minutie doit être apportée lors de
Aujourd’hui, les progrès considérables réalisés par les élabora- l’usinage, afin d’assurer la productivité tout en maintenant la qua-
teurs de poudres ou de procédés plus conventionnels, ainsi que lité de la surface de la pièce susceptible également d’améliorer la
l’affinement des moyens de contrôle non destructifs, permettent durée de vie.
une garantie de fiabilité des disques. Parmi les stratégies d’usinage des superalliages, on retrouve
De plus, la Federal Aviation Administration (FAA) et le Jet l’usinage conventionnel avec des vitesses d’avance moyennes,
Engines Nickel Quality Comittee (JETNC) (pour les superalliages à l’usinage haute performance (à l’aide de fraises spécifiques) qui
base nickel) collectent les résultats statistiques concernant les permet une productivité accrue, l’usinage à avance élevée utilisée
contrôles par ultrasons et macrographiques, aussi bien sur billettes dans des conditions instables et lors d’applications complexes, et
que sur pièces, auprès des élaborateurs et des forgerons du l’usinage à grande vitesse de coupe pour gagner en productivité.
monde occidental. Ils enrichissent ces données par les retours Les outils de coupe sont adaptés en nuance (carbures, céra-
d’expérience des principaux motoristes des États-Unis et miques) et en géométrie. Afin de réduire les frictions entre l’outil et
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
À retenir
100
– Les contrôles non destructifs, et plus particulièrement le
contrôle par ultrasons, sont essentiels dans la maîtrise de la
qualité des pièces produites en superalliages.
– L’usinage des superalliages est délicat à cause de leurs 6 8 10 12
grandes sensibilités à l’écrouissage et de leurs faibles conduc-
Taille de grain ASTM
tivités thermiques.
et propriétés
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____________________________________________________________________________________________________________________ SUPERALLIAGES
Allongement (%)
Allongement (%)
1 000 Rp 0,2 30 90 30,0
900 25
60 20,0
800 20
30 10,0
700 15
Allongement Allongement
600 10 0 0,0
0 50 100 150 200 250 0 50 100 150 200 250
Vitesse de refroidissement après mise en solution (°C/mn) Vitesse de refroidissement après mise en solution (°C/mn)
a effet de la vitesse de refroidissement
sur les propriétés de traction à 700 °C b effet de la vitesse de refroidissement
sur les résultats de fluage 700 °C - 690 MPa
1 200
1 100
Traction à 700 °C (MPa)
Rm
1 000
900
Rp 0,2
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800
700
0 50 100 150 200 250
Diamètre γ ’ secondaire (nm)
1 600
1 400
Pseudo contrainte alternée (MPa)
1 200
1 000
800
600
400
Figure 44 – Durée de vie en fatigue (à 550 °C) en relation avec la taille de grain pour l’alliage AD730 [31] [32]
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SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
200 μm
30 μm
Figure 45 – Microstructure de l’alliage AD730 après deux types de traitement thermique [31] [32]
11. Conclusion et
perspectives
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____________________________________________________________________________________________________________________ SUPERALLIAGES
800
PMC
composite
matrice
plastique
400
TI MMC
Résistance
Composite matrice métallique Ti
Densité Revêtements
de protection
MPa Revêtements
contre
g/cm3 200 de protection
Ti Ti l’oxydation
thermique
Aluminide
aluminiure
Nickel
100 Acier
0
0 500 1 000 1 500
Température (°C)
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Figure 47 – Relations entre la résistance spécifique et la température pour différents matériaux de moteurs d’avions
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P
O
U
Superalliages R
E
Philippe HERITIER
par
Sénior métallurgiste N
Ancien Directeur technique (Recherche et développement, services métallurgiques,
technique application) d’Aubert & Duval, Clermont Ferrand, France
S
A
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P SUPERALLIAGES ___________________________________________________________________________________________________________________
O
U
À lire également dans nos bases
R MONS (C.). – Traitement thermique des superal- JARDY (A.), CRASSOUS (I.), CHARMOND (S.), COMBRADE (P.) et VAILLANT (F.). – Corrosion des
liages. [M 1 165] (2009). DESCOTES (V.), HANS (S.) et MILLET (Y.). – alliages de nickel et des aciers inoxydables en
Procédé de refusion à l’arc sous vide (VAR). milieu REP pollués ou confinés. [BN 3 756]
[M 7 822] (2022). (2014).
JARDY (A.), HANS (S.), CHARMOND (S.) et
E DEVAUX (A.). – Procédé de refusion sous laitier
électroconducteur (ESR). [M 7 820] (2019).
RIGAL (E.). – Compression isostatique à chaud.
[M 3 310] (2017).
N Événements
International Symposium on Superalloys. Seven Springs. État-Unis. Confé- International Symposium on Superalloys 718 and Derivatives. Pittsburgh,
rence internationale sur les superalliages, qui a lieu tous les 4 ans. TMS État-Unis. Conférence sur les superalliages 718 et dérivés ayant lieu tous
A
Annuaire
V Documentation – Formation – Séminaires Proceedings of the International symposium on superalloys 718 and Deriva-
(1968-1972-1976-1980-1984-1988-1992-1996-2000-2004-2008-1012-2016-
I 2020)
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P
L
U
S
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