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Autosuffisance Aimentaire

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Sujet : Autosuffisance alimentaire au Sénégal

Les questions portant sur la satisfaction des besoins primaires dans les pays en voie de
développement comme le Sénégal ont toujours été objet de débats sur la scène internationale.
Ainsi l’un des derniers rapports de la FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture) sur les crises alimentaires met en évidence une réalité alarmante. Ce rapport publié
en 2023 montre que moins de 258 millions de personnes se trouvent en situation d'insécurité
alimentaire aiguë, répartie dans 58 pays en 2022. Cette situation critique incite le gouvernement
et les acteurs de la société civile à explorer activement des voies et moyens pour atteindre
l'autosuffisance alimentaire. En l’espèce, considérée comme étant une réponse cruciale face à la
faim croissante dans le monde, cette quête revêt une importance particulière au Sénégal. Ce qui
nous inspire à poser ces questions suivantes: pourquoi le Sénégal n’arrive toujours pas à un
niveau d’autosuffisance alimentaire ? quels sont les facteurs explicatifs de ce blocage ? existe-il
des solutions pour alimenter tout le pays ? Face à une telle problématique, nous avons jugé
nécessaire de placer d’abord notre analyse sous un aspect définitoire, avant d’évoquer les
contraintes et défis à relever.

L’autosuffisance alimentaire désigne la capacité pour un pays ou un territoire de subvenir aux


besoins de sa population en produisant lui-même les ressources alimentaires nécessaires à cet
effet. Partant de cette définition de la FAO, nous pouvons en déduire que Malgré les politiques et
objectifs ambitieux affichés depuis dix ans par le gouvernement, le Sénégal n’a toujours pas
atteint l’autosuffisance en riz qui fut, jadis, notre alimentation de base. Sa production ne
représente que 40 % de la consommation nationale, le reste étant importé. De l’autre côté, avec le
blé qui fait partie aussi de notre alimentation de base, nous avons constaté que jusqu’à présent,
aucun jalon n’est encore posé pour la culture de celui-ci. De façon concise, il y a une batterie
d’informations qui prouve que l’autosuffisance alimentaire n’est pas encore une réalité au
Sénégal. Vue sous cet angle, il est important voir nécessaire de soulever certaines contraintes
relatives à l’alimentation globale de notre pays.

L’un des principaux blocages de l’autosuffisance alimentaire est les effets du dérèglement
climatique. En effet, les conséquences du changement climatique ont affaibli directement notre
politique agricole à travers la pluie insatisfaisante surtout dans le bassin arachidier qui est
d’ailleurs base de production agricole. De surcroit, malgré les équipements distribués à
l’ensemble de nos agriculteurs notamment les tracteurs, le taux de production agricole n’est pas
toujours ressenti sur l’étendue du territoire excepté le sud qui pleut régulièrement. De plus, au-
delà des effets du changement climatique, nous avons la mise en marché des produits agricoles
désorganisée et insuffisamment régulée. A cet effet, la faible industrialisation de la
transformation des produits agricoles et la prédominance du marché informel caractérisé par
l'insuffisance de contractualisation entre les acteurs, accompagnée de la faible réglementation et
mécanismes de régulation ne couvrant pas toutes les filières, constituent des goulots
d'étranglement qui limitent l'augmentation de la production agricole à mettre sur le marché en
réponse à la demande croissante des populations urbaines. Sans oublier aussi le faible niveau du
développement du capital humain, malgré les initiatives et programmes mis en œuvre dans les
domaines de l'animation, de la formation formelle et informelle et du conseil agricole rural. Ce
qui a fait que le monde rural est encore caractérisé par un taux élevé d'analphabétisme, source de
blocage de toute forme d’autosuffisance alimentaire. Mieux encore, nous ne pouvons pas parler
d’autosuffisance alimentaire sans pour autant évoquer la problématique de la gestion de nos
ressources halieutiques. En effet, l’exploitation abusive de ces dernières a créé beaucoup de
dégâts notamment la perte des poissons petits pélagiques qui sont à la base de la chaine
alimentaire de l’écosystème marin. De ce fait, si l’exploitation ne respecte pas le code de la
pêche, cela peut freiner l’autosuffisance alimentaire. Donc, voici quelques arguments et exemple
que nous pouvons nous soutenir pour démonter quelques obstacles de l’autosuffisance
alimentaire au Sénégal. Face à ces différentes contraintes soulevées, nous allons essayer d’en tirer
les défis pour sortir de ce déficit alimentaire.

Tout défis commence par la compréhension et la maitrise du problème présenté. Dans la plupart
des pays en voie de développement comme le nôtre, l’alimentation est devenue un réel problème
dans la mesure où le gouvernement et les acteurs veulent régler le problème sans pour autant faire
une étude exploratoire, afin de mieux comprendre les populations. Et pour les comprendre, il faut
impérativement saisir le sens et la signification de leurs actions, dans les moindres détails. Une
fois baliser le terrain, les pistes de réflexion seront exposées. A cet effet, en suivant la logique des
contraintes nous avons comme première défis l’adaptation aux changements climatiques qui reste
toujours d’actualité. A ce niveau, il est nécessaire d’intensifier les efforts pour promouvoir des
pratiques agricoles intelligentes face au climat non seulement du point de vue agronomique, mais
aussi d’un point de vue économique, permettant aux familles agricoles de gagner un revenu
décent et d’atteindre un niveau de vie raisonnable. S’agissant des défis liés à la faible
industrialisation, nous pouvons dire que malgré les efforts fournis par le plan Sénégal
émergent(PSE) notamment l’axe 1 dédié à la transformation structurelle de l’économie, des
efforts reste à fournir en terme d’augmentation de la production et une bonne conservation de nos
récoltes. Avec la production, nous pouvons dire que l'arachide demeure la première production
agricole du Sénégal et représente 41% des superficies totales cultivées, donc pas la moitié de la
production. Quant à la conservation, le défi à relever consiste à améliorer les conditions de
stockage pour certains qui sont périssables. Pour terminer avec l’exploitation abusive de nos
ressources halieutiques, le mieux c’est de contrôler davantage les licences de pêche et en même
temps, prendre les dispositions nécessaires pour l’utilisation de certains engins de pêche comme
les chalut-bœuf. En somme, ces quelques arguments et exemples proposés prouvent la suffisance
que ceux sont des défis à relever pour accéder à l’autosuffisance alimentaire.

En guise de conclusion, nous pouvons dire que l’autosuffisance alimentaire a toujours été une
problématique au Sénégal. Les résultats de ces dernières années ont montré que le gouvernement
a fait des pas en avant sur notre politique agricole, mais ceux-ci ne couvrent pas la totalité de la
population en terme d’alimentation. Ce qui nous permet de dire que l’importance de ce sujet nous
ouvre d’autres portes surtout quand il s’agit de valoriser l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Toutefois, il est aussi important de noter que le gouvernement du Sénégal doit mettre en œuvre
des politiques agricoles qui ne doivent pas se limiter uniquement sur le volet économique quand
il s’agit de renforcer le bien-être des populations.

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