Chapitre 8 - La Santé Sur Le Terrain (Version de Base)
Chapitre 8 - La Santé Sur Le Terrain (Version de Base)
Chapitre 8 - La Santé Sur Le Terrain (Version de Base)
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E
n plus de vivre dans des conditions de sécurité changeantes,
les membres du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
peuvent être exposés à des risques sanitaires sur le terrain. Le paludisme
et les accidents de la route sont les premières causes de mortalité parmi le 5
personnel de terrain. Les accidents et les maladies liés à l’alcool sont en augmen-
tation et le VIH est un risque omniprésent.
Nous examinerons dans le présent chapitre certains des problèmes de santé qui
touchent le plus fréquemment les délégués sur le terrain, et nous donnerons des 6
conseils simples et concrets pour reconnaître ces problèmes et, dans la mesure
du possible, les éviter. Nous envisagerons les aspects tant physiques que psy-
chiques en mettant l’accent sur la prévention.
La sécurité et la santé vont de pair. Vous devez donc absolument, en tant que
7
membre du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, être bien pré-
paré physiquement et mentalement avant de commencer une mission. En étant
bien préparé, non seulement vous serez informé et armé pour la mission, mais
encore vous aurez moins de surprises, vous prendrez moins de risques pour
votre sécurité et en ferez moins courir à celle de vos collègues sur le terrain.
8
Prendre en mains sa santé, c’est aussi gérer les risques. C’est pourquoi les res-
ponsables sur le terrain doivent essayer de réduire les risques par tous les
moyens en leur pouvoir. Ils doivent, par exemple, veiller à ce que les bureaux
soient régulièrement désinsectisés car les moustiques vecteurs du paludisme, de
9
la dengue et du chikungunya piquent à n’importe quelle heure du jour.
reste en retrait des activités régulières, présente les signes d’une déprime. Un col-
laborateur a besoin de recevoir régulièrement des réactions positives, d’avoir des
jours de congé fixés à l’avance et d’être reconnu pour le travail qu’il accomplit.
Sachez aussi que les délégués ont de meilleures chances de fournir un travail ef-
ficace, de bien s’acclimater à leur nouvel environnement et de mieux supporter les
tensions si vous leur avez donné auparavant toutes les informations utiles.
Il peut être utile de rappeler que vous pouvez toujours demander une aide psy-
chologique à une équipe de soutien basée à Genève, qui comprend deux conseil-
lers « stress » et l’administrateur Santé du Département des ressources humaines
du Secrétariat. Vous pouvez à tout moment prendre contact avec ces conseillers
par téléphone, télécopie ou courriel. Demandez au Département des ressources
humaines (RH) de vous communiquer leurs coordonnées téléphoniques.
Risques
■ stress cumulatif
■ paludisme
■ maladies transmises par la nourriture et l’eau
■ maladies transmises par les insectes et autres vecteurs
■ aggravation des maladies chroniques
■ accidents
■ blessures
■ conduites à risque
1
Les conduites à risque peuvent rapidement avoir des conséquences catastro-
phiques pour leur auteur et attirer des ennuis aux autres. Les relations sexuelles
non protégées avec des partenaires de rencontre, la consommation accrue d’alcool,
les journées de travail trop longues et l’inobservation des coutumes et traditions
du pays d’accueil sont des comportements qui rendent le personnel plus vulné-
2
rable face aux autres facteurs de risque.
Le contrôle médical et dentaire fait aussi partie des obligations auxquelles tout dé-
légué qui s’apprête à partir en mission doit évidemment se soumettre.
8
Il est, par ailleurs, vivement recommandé que tous les délégués ou personnes tra-
vaillant pour la Fédération internationale, pour une Société nationale ou comme
volontaires sur le terrain soient formés aux premiers secours avant d’aller sur le ter-
9
rain. Ils seront ainsi mieux préparés à aider un blessé − les secours aux blessés
sont, en effet, le premier des services de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Vous trouverez des informations en ligne (en anglais) sur la formation aux pre-
miers secours à l’adresse suivante : www.ifrc.org/what.health/firstaid/tools.asp. 10
146 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Vaccination
Les délégués doivent être vaccinés contre les maladies prévalentes dans le pays
d’affectation. Les maladies courantes contre lesquelles les délégués peuvent être
vaccinés sont la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la fièvre typhoïde, l’hépatite
A et B, la fièvre jaune, la méningite et l’encéphalite japonaise B.
La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire dans certains pays d’Afrique
et elle est recommandée en Amérique du Sud. La vaccination contre l’hépatite B
est particulièrement recommandée au personnel médical en contact avec des pro-
duits sanguins. La vaccination contre la rage est fortement recommandée aux dé-
légués susceptibles d’être en contact avec des animaux potentiellement infectés.
Voyez également le site de l’Organisation mondiale de la santé (www.who.int)
pour avoir des informations récentes sur les différents vaccins.
Il est fortement recommandé à tous les délégués de passer une visite médicale en
fin de mission. Celle-ci sera valable pour toute nouvelle mission intervenant dans
les six mois suivants.
147 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Principales précautions
à observer sur le terrain
Hygiène 2
Dans les climats chauds, la peau peut rapidement devenir le siège d’infections
fongiques ou autres du fait de l’abondance de la transpiration. La douche quoti-
dienne est recommandée, après quoi la peau doit être parfaitement séchée. Le
talc peut être utile dans les climats chauds.
3
L’eau utilisée pour l’hygiène buccale et dentaire doit avoir été purifiée ou bouil-
lie au préalable. En cas de doute, utilisez de l’eau en bouteille.
Dans les climats tropicaux, portez des vêtements à manches longues de couleur 4
claire et appliquez un répulsif anti-moustiques sur la peau découverte afin de ré-
duire le risque de contracter une maladie transmise par les moustiques. Dans les
climats froids, portez des vêtements suffisamment chauds qui couvrent bien et
protègent les extrémités (pieds, mains, nez et oreilles). Pensez à tenir compte des
usages vestimentaires et de la culture du lieu, surtout dans les pays musulmans.
5
Alimentation
Les aliments doivent toujours être parfaitement cuits et servis chauds. Les lé-
gumes et les fruits crus doivent être lavés à l’eau filtrée ou bouillie. La nourriture
6
préparée et cuite un jour ne peut être consommée le lendemain que si elle a été
conservée dans un réfrigérateur en bon état de marche.
Dans les climats tropicaux, évitez les buffets froids, la charcuterie, la mayonnaise 7
et les sauces à base de mayonnaise, la crème anglaise et autres crèmes à base
d’œufs. Évitez la viande et les fruits de mer crus ou peu cuits et assurez-vous que
les œufs sont bien cuits.
Eau
Avant de boire de l’eau, assurez-vous qu’elle a été bouillie, filtrée ou désinfectée.
Lorsque vous utilisez des filtres à eau, pensez à les nettoyer régulièrement selon
les instructions du fabricant.
Pensez à toujours emporter avec vous une quantité suffisante d’eau potable lorsque
vous vous déplacez sur le terrain. Les boissons sucrées et jus de fruits ou autres bois-
sons vendues en bouteille ou dans une autre forme d’emballage ne présentent pas de
risques, mais il faut éviter les glaçons, car ils ne sont pas plus sûrs que l’eau qui a servi
à les confectionner. Le thé et le café chauds sont généralement sans risque. Le lait est
à éviter s’il n’est pas pasteurisé. Augmentez votre consommation d’eau dans les cli-
mats chauds, si vous avez la diarrhée ou de la fièvre, et après une activité pénible.
Exposition au soleil
L’exposition aux rayons ultraviolets du soleil peut provoquer des lésions graves
de la peau, particulièrement chez les personnes à peau claire. Vous vous adapte-
rez d’autant mieux si vous vous exposez progressivement, si vous portez un cha-
peau, des vêtements appropriés et des lunettes de soleil, et si vous utilisez un écran
solaire à indice de protection élevé. Une exposition excessive au soleil et une forte
chaleur peuvent provoquer de graves insolations. Pensez à vous réhydrater suffi-
samment. La prise de comprimés de sels de réhydratation orale est recommandée
dans les climats extrêmement chauds.
149 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Baignade
Dans les régions où la bilharziose (ou schistosomiase) est endémique, il est pré-
férable de ne pas se baigner dans les eaux douces pour éviter un contact prolongé
avec de l’eau stagnante ou à faible débit (rivières, lacs, étangs marécageux, etc.).
Les parasites qui causent cette maladie pénètrent dans l’organisme par la peau.
2
Pour ce qui est des maladies transmissibles en général, les seuls endroits où l’on
peut se baigner sans risque sont les piscines traitées au chlore.
La baignade en mer n’entraîne pas de risques de maladie, mais elle peut être très
3
dangereuse pour d’autres raisons (présence de méduses, de requins, etc.). Méfiez-
vous particulièrement des courants de retour, et avant d’aller vous baigner, ren-
seignez-vous toujours pour savoir si la baignade est sûre. On a déploré plusieurs
morts par noyade parmi le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 4
ces dernières années. Ne vous baignez jamais seul.
Animaux et insectes
Les animaux en général tendent à éviter les êtres humains, mais il arrive qu’ils at-
taquent, surtout s’ils sont avec leurs petits. Dans de nombreux pays en dévelop-
pement, les chiens sont les principaux vecteurs des agents infectieux. Dans les
régions où la rage est endémique, il ne faut caresser ni les chiens ni les chats do-
mestiques, et il faut éviter le contact avec les animaux sauvages. Généralement, les
serpents cherchent à fuir plutôt qu’à attaquer, mais vous avez de fortes chances
d’être mordu par un serpent si vous lui marchez dessus. Reportez-vous à la sec-
tion sur les morsures de serpent pour en savoir plus.
Paludisme
Le paludisme est une maladie grave, parfois mortelle, très répandue dans beau-
coup de pays tropicaux et subtropicaux. La transmission se fait par piqûre d’un
moustique infecté qui porte l’agent du paludisme dans sa salive.
Précautions
Renseignez-vous sur le risque de paludisme dans le pays où vous travaillez
ou dans lequel vous vous rendez.
Évitez les piqûres de moustiques en prenant des précautions telles que :
utilisation de répulsifs à base de DEET ;
utilisation de serpentins anti-moustiques ;
port de vêtements couvrants.
Suivez un traitement prophylactique tel que :
doxycycline
lariam
malarone
Il est crucial de faire établir un diagnostic le plus tôt possible, si des symp-
tômes de la maladie apparaissent après un voyage dans une région infestée.
Le paludisme peut être fatal, mais le traitement est généralement très effi-
cace s’il est commencé très tôt.
151 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Tout voyageur pris de fièvre ou présentant des symptômes ressemblant à ceux de
la grippe pendant son voyage ou jusqu’à un an après son retour doit immédiate-
ment consulter un médecin. Dites à votre médecin généraliste que vous êtes allé
dans une région à risque de paludisme. 2
Le paludisme se traite par des médicaments délivrés sur ordonnance. Le type de
médicament et la durée du traitement varient en fonction du type de paludisme
diagnostiqué, de l’endroit où le patient a contracté la maladie, de son âge et de la
gravité des symptômes au début du traitement. 3
Dengue
La dengue est une maladie virale causée par piqûre de moustique. Les moustiques
de la dengue sont plus actifs de jour, à la différence de ceux qui transmettent le 4
paludisme.
La plupart des serpents sont des animaux nocturnes que l’on peut éviter en ne se
promenant pas de nuit dans des régions marécageuses et broussailleuses. Si vous
8
ne laissez pas la végétation envahir votre jardin ou votre cour, si vous évitez les
herbes hautes et les cachettes sombres et rocailleuses, il y a des chances que les ser-
pents n’élisent pas domicile chez vous ou à votre bureau. Méfiez-vous des scor-
pions, des araignées et des insectes. Ne marchez pas pieds nus. Il est
9
particulièrement recommandé de porter des bottes hautes, surtout pour marcher
dans les prairies ou savanes herbeuses et à travers bois. La nuit, munissez-vous
d’une lampe de poche afin de voir où vous posez les pieds. Pensez à toujours ins-
pecter l’intérieur de vos chaussures avant de les enfiler. 10
152 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Trousses de secours
Chaque bureau et chaque habitation doivent avoir leur trousse de secours. La
délégation doit désigner une personne compétente chargée de veiller à ce que
la trousse soit régulièrement regarnie et à ce qu’elle contienne tous les articles
nécessaires.
153 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Premiers secours
Tous les délégués sont censés avoir des notions élémentaires de premiers secours
et savoir pratiquer certaines techniques en arrivant sur le terrain.
2
Enseigner les premiers secours dans la population et servir d’auxiliaire des forces ar-
mées dans les situations d’urgence ou de conflit font partie des missions de la Fé-
dération internationale et de toutes les Sociétés nationales membres. Il est donc de
toute première importance que le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge ait les qualifications indispensables pour remplir ce mandat.
3
Rien n’est sans doute plus préjudiciable à l’image du Mouvement que du person-
nel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge identifié comme tel qui n’est pas ca-
pable de porter secours à des blessés parce qu’il ne connaît pas les techniques de
premiers secours. 4
Sachez qu’une trousse de secours, aussi bien garnie soit-elle, n’aura guère d’utilité
si on ne sait pas s’en servir. 5
Il est recommandé que chaque délégué ait sa propre trousse à pharmacie pour les
premiers soins et les problèmes de santé courants. La trousse doit comprendre :
des pansements, des médicaments (maux de tête, infections, etc.) des seringues et
aiguilles stériles, un diagnostic individuel du paludisme, un désinfectant, des sels 6
de réhydratation orale, des préservatifs, un thermomètre et du talc.
Tous les véhicules de la Fédération doivent être équipés d’une trousse de secours
correctement garnie. C’est une obligation. Chaque trousse doit contenir des ins-
8
tructions en anglais et dans la langue locale.
La trousse chirurgicale doit être vérifiée tous les deux mois et, au besoin, regar-
nie pour qu’il y ait une provision suffisante de tous les articles.
Si, en dehors d’un cas d’urgence, une personne est malade et le responsable sur
le terrain n’est pas sûr que son évacuation soit nécessaire, il doit demander l’avis
du délégué chargé de la santé, du chef de délégation et de l’administrateur Santé
du département des RH au Secrétariat de la Fédération à Genève.
Chaque délégation est tenue d’avoir des procédures d’évacuation sanitaire, présen-
tées sous la forme d’un plan d’évacuation sanitaire qui doit :
155 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
comporter une évaluation des structures médicales de chaque zone
d’intervention, indiquant les services assurés et les possibilités de transport
en ambulance ;
indiquer la localité la plus proche où il est possible de se procurer des pro-
duits sanguins sûrs et une trousse de prophylaxie post-exposition ;
2
indiquer clairement la répartition des tâches ;
être coordonné, précis et contenir tous renseignements utiles (suivez les direc-
tives, évitez de créer vos propres solutions et rappelez-vous que l’anglais n’est
pas la première langue de la majeure partie de la population concernée) ; 3
être tenu à jour, régulièrement vérifié, et communiqué à tous les délégués ;
prévoir des dispositions selon que le patient peut ou non être déplacé ;
prévoir des dispositions selon que le patient peut ou non être transporté par
avion ou hélicoptère. 4
Ambulances aériennes
Le partenaire officiel de la Fédération internationale pour les évacuations sanitaires
est SOS International, le plus grand service de transport médicalisé d’urgence au
monde. SOS dispose de centres médicaux et coopère avec des hôpitaux réputés
5
dans plusieurs pays.
Si le patient doit être évacué du terrain vers la capitale ou vers un pays voisin,
pensez au délai nécessaire pour le conduire jusqu’à la piste d’atterrissage. Vous
devez pouvoir communiquer ce renseignement pour l’éventualité où l’ambulance
10
156 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
mettrait moins de temps pour arriver qu’il n’en faudrait au patient pour attein-
dre la piste d’atterrissage par la route.
Les deux types d’évacuation sanitaire que l’on rencontre généralement sur le ter-
rain sont :
1.Le rapatriement sanitaire consiste à transporter le patient par un vol régu-
lier pour le ramener dans son pays ou dans un pays tiers où il pourra être
soigné. Le rapatriement sanitaire ne concerne généralement que les cas où
la vie du patient n’est pas en danger.
2.L’évacuation sanitaire (appelée aussi EVASAN) est effectuée en urgence
lorsqu’une personne est gravement malade ou grièvement blessée. La per-
sonne transportée ne peut pas voyager seule et doit être accompagnée.
Ces deux types de situations très différentes obéissent néanmoins à quelques rè-
gles communes.
Le responsable principal de terrain doit être immédiatement averti de la si-
tuation.
Le délégué chargé de la santé (si la délégation en compte un) et
l’administrateur Santé du Département des RH de Genève doivent aussi
être avertis et consultés pour avis.
La personne évacuée doit voyager avec son passeport, son titre de séjour et
tout autre document d’identité utile.
Il doit y avoir, dans le dossier qui accompagne la personne, une carte ou
une lettre de la Fédération internationale ou de la délégation attestant qu’elle
est couverte par le régime d’assurance maladie et accident.
Un document décrivant la maladie ou l’accident et le traitement éventuelle-
ment administré doit être joint au dossier qui accompagne la personne évacuée.
Une personne gravement malade doit toujours être accompagnée pendant
son évacuation.
1
2.Si la maladie ou l’accident survient sur le terrain, avertir immédiatement
le chef de délégation. Si le délégué est dans un état grave et ne peut être
transporté par la route, le chef de délégation peut demander une évacua-
tion aérienne. Sur le terrain, c’est à lui qu’il appartient en dernier ressort
de commander une évacuation sur la base des renseignements qui lui sont
2
transmis par écrit par le médecin traitant ou, en l’absence d’un médecin,
par le professionnel de santé qui a pris le cas en charge.
Le chef de délégation informe l’administrateur Santé du département des
RH ou la personne de permanence au Secrétariat de la Fédération à Genève 3
des événements, conformément aux modalités du règlement de sécurité. Il
communique aussi le nom et le numéro de téléphone du médecin traitant
ou du professionnel de santé (si possible). C’est le chef de délégation qui
est chargé de prendre contact directement avec le centre d’alerte SOS de
Genève (ou le centre le plus proche) si la personne concernée est un délé-
4
gué relevant de la Fédération, un membre de sa famille, ou un membre du
personnel local ou national. SOS International prend contact avec
l’administrateur Santé des RH pour la coordination.
3.La personne qui a reçu l’information au Secrétariat de la Fédération à
5
Genève est chargée de la transmettre à toutes les parties concernées.
4.L’administrateur Santé des RH est chargé d’informer la Société nationale
du délégué, qui, à son tour, prend contact avec le plus proche parent et la
compagnie d’assurance.
6
5.La compagnie d’assurance se met directement en relation avec le médecin
traitant et convient du mode d’évacuation (par vol régulier, avec ou sans
accompagnateur, ou par ambulance aérienne). 7
6.Le chef de délégation est le relais de l’administrateur Santé des RH pour tout
élément nouveau concernant l’état de santé du délégué et son évacuation.
7.En cas d’extrême urgence, lorsqu’un médecin présent sur le terrain estime
que la vie du délégué est en danger et qu’il faut agir immédiatement, le 8
chef de délégation prend les mesures appropriées pour procéder à
l’évacuation immédiate. Si un vol régulier ne peut être emprunté et si l’on
ne peut pas contacter la compagnie d’assurance, le chef de délégation peut
autoriser l’affrètement d’un avion spécial pour la destination la plus proche
où le patient pourra recevoir les soins appropriés. L’administrateur Santé
9
sera alors informé de la suite des événements.
Étapes du processus
Appeler
Évaluer la situation
Sauvetage
Appeler à l'aide
Pratiquer les premiers secours
Organiser le transport
1
Facteurs nuisant au bon déroulement de l’évacuation
mauvaise coordination des circuits d’information, informations contradic-
toires de sources différentes, demandes trop nombreuses des supérieurs
hiérarchiques, des collègues et des amis concernant l’état de la personne ;
trop de personnes impliquées dans le processus ;
2
débordements affectifs et non-respect des procédures établies ;
modalités d’organisation autres que celles autorisées, pouvant conduire la
compagnie d’assurance à se retirer du processus et à refuser de rembourser
les frais.
3
d’évacuation médicale 4
5
Secrétariat de la
Chef de délégation/chef
Fédération, Genève
adjoint de délégation
- Société nationale
Autres ?
Chef de
- Famille
6
délégation
Société d’EVASAN
(SOS International)
Compagnie d'assurance
7
9
Hôpital de destination
10
160 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1. Le texte de cette section est tiré de la publication Gérer son stress sur le terrain (disponible en anglais, espagnol et fran-
çais), que l’on peut trouver en anglais sur le site web de la Fédération à l’adresse : www.ifrc.org/cgi/pdf_pubs. pl ?
health/stress. pdf.
161 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Les différentes formes de stress
Le stress de base
2
Il s’agit du stress sous-jacent, qui peut être causé par différentes sources de ten-
sion aux niveaux individuel, émotionnel, familial ou social. Il peut être accentué par
toutes sortes de changements intervenant dans l’environnement quotidien (le fait
d’être loin de sa famille sans pouvoir communiquer facilement, d’avoir de nouveaux 3
collègues issus de différentes cultures, de s’interroger sur son avenir professionnel,
de devoir assimiler des informations nouvelles, etc.). Les délégués doivent être pré-
parés à cela et doivent apprendre à mettre au point des stratégies pour faire face à
la situation. Normalement, le stress de base diminue après les premières semaines
d’une nouvelle mission.
4
Le stress cumulatif
Il résulte d’une exposition prolongée à des facteurs de stress, liés ou non à l’activité
professionnelle, qui peuvent entraîner le type d’épuisement professionnel connu en 5
anglais sous le nom de « burn out ».
Le stress traumatique
Cette forme de stress est provoquée par des situations qui sortent du cadre des
expériences ordinaires et dans lesquelles le délégué perçoit sa vie comme directe-
6
ment menacée et/ou est témoin ou victime d’un acte de violence ou d’une catas-
trophe naturelle. Dans certains cas, le stress traumatique peut conduire à un état de
stress post-traumatique, (en anglais Post Traumatic Stress Disorder), état de stress
pathologique exigeant une prise en charge par un spécialiste de la santé mentale. 7
10
162 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Causes du stress
1
Voici quelques conseils pour vous aider à gérer le stress :
Respectez autant que possible l’horaire de travail normal et évitez de travailler
le week-end.
Consacrez suffisamment de temps au repos, à la détente et à la vie sociale.
Prenez des repas équilibrés à heures régulières.
2
Évitez l’excès d’alcool.
Maintenez-vous en bonne forme physique.
Prenez le temps de faire ce que vous aimez.
3
Dans la plupart des cas, des mesures simples, prises en temps voulu, permettent
d’atténuer les effets du stress. La délégation et ses membres doivent toujours être
en première ligne pour venir en aide immédiatement à un délégué en difficulté.
Si un incident de sécurité fait des blessés, avertir immédiatement 4
l’administrateur Santé des RH et le service de sécurité à Genève.