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Chapitre 8 - La Santé Sur Le Terrain (Version de Base)

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Chapitre La santé sur le terrain

8 1

E
n plus de vivre dans des conditions de sécurité changeantes,
les membres du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
peuvent être exposés à des risques sanitaires sur le terrain. Le paludisme
et les accidents de la route sont les premières causes de mortalité parmi le 5
personnel de terrain. Les accidents et les maladies liés à l’alcool sont en augmen-
tation et le VIH est un risque omniprésent.

Nous examinerons dans le présent chapitre certains des problèmes de santé qui
touchent le plus fréquemment les délégués sur le terrain, et nous donnerons des 6
conseils simples et concrets pour reconnaître ces problèmes et, dans la mesure
du possible, les éviter. Nous envisagerons les aspects tant physiques que psy-
chiques en mettant l’accent sur la prévention.

La sécurité et la santé vont de pair. Vous devez donc absolument, en tant que
7
membre du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, être bien pré-
paré physiquement et mentalement avant de commencer une mission. En étant
bien préparé, non seulement vous serez informé et armé pour la mission, mais
encore vous aurez moins de surprises, vous prendrez moins de risques pour
votre sécurité et en ferez moins courir à celle de vos collègues sur le terrain.
8
Prendre en mains sa santé, c’est aussi gérer les risques. C’est pourquoi les res-
ponsables sur le terrain doivent essayer de réduire les risques par tous les
moyens en leur pouvoir. Ils doivent, par exemple, veiller à ce que les bureaux
soient régulièrement désinsectisés car les moustiques vecteurs du paludisme, de
9
la dengue et du chikungunya piquent à n’importe quelle heure du jour.

Les responsables sur le terrain doivent en permanence être attentifs au bien-être


psychique de leurs collaborateurs. La personne qui saute des repas, s’isole ou 10
144 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

reste en retrait des activités régulières, présente les signes d’une déprime. Un col-
laborateur a besoin de recevoir régulièrement des réactions positives, d’avoir des
jours de congé fixés à l’avance et d’être reconnu pour le travail qu’il accomplit.
Sachez aussi que les délégués ont de meilleures chances de fournir un travail ef-
ficace, de bien s’acclimater à leur nouvel environnement et de mieux supporter les
tensions si vous leur avez donné auparavant toutes les informations utiles.

Forts des connaissances et des mesures de protection nécessaires contre les


menaces que comporte l’action internationale sur le terrain, les délégués se sen-
tiront plus assurés dans leur nouvel environnement de travail et sauront comment
se comporter et comment travailler dans le respect des Principes fondamentaux
du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Il peut être utile de rappeler que vous pouvez toujours demander une aide psy-
chologique à une équipe de soutien basée à Genève, qui comprend deux conseil-
lers « stress » et l’administrateur Santé du Département des ressources humaines
du Secrétariat. Vous pouvez à tout moment prendre contact avec ces conseillers
par téléphone, télécopie ou courriel. Demandez au Département des ressources
humaines (RH) de vous communiquer leurs coordonnées téléphoniques.

Quels sont les risques sanitaires ?

Risques

■ stress cumulatif
■ paludisme
■ maladies transmises par la nourriture et l’eau
■ maladies transmises par les insectes et autres vecteurs
■ aggravation des maladies chroniques
■ accidents
■ blessures
■ conduites à risque

Les principaux problèmes de santé rencontrés pendant les missions sont :


 les troubles digestifs et les intoxications alimentaires ;
 l’infection palustre et la dengue ;
 le stress ;
 les maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH ;
 le tabagisme, l’alcoolisme et l’abus d’autres substances.
145 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Les conduites à risque peuvent rapidement avoir des conséquences catastro-
phiques pour leur auteur et attirer des ennuis aux autres. Les relations sexuelles
non protégées avec des partenaires de rencontre, la consommation accrue d’alcool,
les journées de travail trop longues et l’inobservation des coutumes et traditions
du pays d’accueil sont des comportements qui rendent le personnel plus vulné-
2
rable face aux autres facteurs de risque.

Avant une mission 3


Aucun délégué ne doit être autorisé à partir en mission sans avoir subi un contrôle
médical approfondi à l’issue duquel il a été déclaré physiquement et mentalement
apte à partir en mission. La Fédération internationale ou la Société nationale doit
donc veiller à ce que le personnel qu’elle emploie ait une assurance personnelle
4
couvrant les risques suivants :
 maladie
 accident
 voyages en avion
5
 risques de guerre (pour les pays où il y a des risques pour la sécurité du
personnel)
 bagages et effets personnels (pour un montant plafonné, à l’exclusion des
objets de valeur) 6
 rapatriement ou évacuation sanitaire

Les délégués relevant de la Fédération internationale sont assurés par le Secrétariat


de la Fédération. Tous les délégués relevant d’une Société nationale participante et 7
placés sous l’égide de la Fédération ou détachés auprès de la Fédération doivent
avoir une assurance couvrant tous les risques, avant d’être envoyés sur le terrain.

Le contrôle médical et dentaire fait aussi partie des obligations auxquelles tout dé-
légué qui s’apprête à partir en mission doit évidemment se soumettre.
8
Il est, par ailleurs, vivement recommandé que tous les délégués ou personnes tra-
vaillant pour la Fédération internationale, pour une Société nationale ou comme
volontaires sur le terrain soient formés aux premiers secours avant d’aller sur le ter-
9
rain. Ils seront ainsi mieux préparés à aider un blessé − les secours aux blessés
sont, en effet, le premier des services de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Vous trouverez des informations en ligne (en anglais) sur la formation aux pre-
miers secours à l’adresse suivante : www.ifrc.org/what.health/firstaid/tools.asp. 10
146 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Vaccination
Les délégués doivent être vaccinés contre les maladies prévalentes dans le pays
d’affectation. Les maladies courantes contre lesquelles les délégués peuvent être
vaccinés sont la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la fièvre typhoïde, l’hépatite
A et B, la fièvre jaune, la méningite et l’encéphalite japonaise B.
La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire dans certains pays d’Afrique
et elle est recommandée en Amérique du Sud. La vaccination contre l’hépatite B
est particulièrement recommandée au personnel médical en contact avec des pro-
duits sanguins. La vaccination contre la rage est fortement recommandée aux dé-
légués susceptibles d’être en contact avec des animaux potentiellement infectés.
Voyez également le site de l’Organisation mondiale de la santé (www.who.int)
pour avoir des informations récentes sur les différents vaccins.

Pendant une mission


À votre arrivée à la délégation, vous devez :
 communiquer au délégué chargé de l’administration ou au chef de déléga-
tion tous les renseignements concernant votre assurance, avec le nom et
l’adresse de votre assureur et un numéro d’appel 24 heures sur 24 ;
 signaler tout problème médical significatif et le traitement prescrit ;
 indiquer votre groupe sanguin.

La délégation est chargée de conserver tous les documents d’assurance personnelle


dans un lieu centralisé et de veiller à ce que l’on puisse y avoir accès à tout moment.
Tous les délégués doivent, en arrivant à la délégation, recevoir une information
sanitaire comportant les éléments suivants :
 une liste des numéros à appeler en cas d’urgence, quelle que soit l’heure, com-
prenant le nom et le numéro de téléphone des personnes de la délégation à
contacter et les numéros de téléphone des services d’urgence locaux, du centre
de soins ou de l’hôpital, du service dentaire et, le cas échéant, des ambulances ;
 des renseignements sur les principaux problèmes sanitaires que l’on peut ren-
contrer dans le pays ou la région et les mesures de prévention à prendre ;
 une présentation du plan et des procédures d’évacuation sanitaire de la dé-
légation, qui font obligatoirement partie de son plan de sécurité ;
 des conseils pour reconnaître et gérer le stress (selon le contexte).

Il est fortement recommandé à tous les délégués de passer une visite médicale en
fin de mission. Celle-ci sera valable pour toute nouvelle mission intervenant dans
les six mois suivants.
147 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Principales précautions
à observer sur le terrain
Hygiène 2
Dans les climats chauds, la peau peut rapidement devenir le siège d’infections
fongiques ou autres du fait de l’abondance de la transpiration. La douche quoti-
dienne est recommandée, après quoi la peau doit être parfaitement séchée. Le
talc peut être utile dans les climats chauds.
3
L’eau utilisée pour l’hygiène buccale et dentaire doit avoir été purifiée ou bouil-
lie au préalable. En cas de doute, utilisez de l’eau en bouteille.

Dans les climats tropicaux, portez des vêtements à manches longues de couleur 4
claire et appliquez un répulsif anti-moustiques sur la peau découverte afin de ré-
duire le risque de contracter une maladie transmise par les moustiques. Dans les
climats froids, portez des vêtements suffisamment chauds qui couvrent bien et
protègent les extrémités (pieds, mains, nez et oreilles). Pensez à tenir compte des
usages vestimentaires et de la culture du lieu, surtout dans les pays musulmans.
5
Alimentation
Les aliments doivent toujours être parfaitement cuits et servis chauds. Les lé-
gumes et les fruits crus doivent être lavés à l’eau filtrée ou bouillie. La nourriture
6
préparée et cuite un jour ne peut être consommée le lendemain que si elle a été
conservée dans un réfrigérateur en bon état de marche.

Dans les climats tropicaux, évitez les buffets froids, la charcuterie, la mayonnaise 7
et les sauces à base de mayonnaise, la crème anglaise et autres crèmes à base
d’œufs. Évitez la viande et les fruits de mer crus ou peu cuits et assurez-vous que
les œufs sont bien cuits.

Lorsque vous déjeunez à l’extérieur, en voyage, choisissez un restaurant bien achalandé


8
et commandez les plats cuits les plus demandés. Évitez de commander des crudités.

Attention aux glaces de qualité ou d’origine douteuse. Ne mettez jamais de glaçons


dans vos boissons à moins d’être sûr qu’ils ont été fabriqués avec de l’eau potable. 9
! À retenir ! Ne mangez pas ce qui ne s’épluche pas !
10
148 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Eau
Avant de boire de l’eau, assurez-vous qu’elle a été bouillie, filtrée ou désinfectée.
Lorsque vous utilisez des filtres à eau, pensez à les nettoyer régulièrement selon
les instructions du fabricant.

Pensez à toujours emporter avec vous une quantité suffisante d’eau potable lorsque
vous vous déplacez sur le terrain. Les boissons sucrées et jus de fruits ou autres bois-
sons vendues en bouteille ou dans une autre forme d’emballage ne présentent pas de
risques, mais il faut éviter les glaçons, car ils ne sont pas plus sûrs que l’eau qui a servi
à les confectionner. Le thé et le café chauds sont généralement sans risque. Le lait est
à éviter s’il n’est pas pasteurisé. Augmentez votre consommation d’eau dans les cli-
mats chauds, si vous avez la diarrhée ou de la fièvre, et après une activité pénible.

Exposition au soleil
L’exposition aux rayons ultraviolets du soleil peut provoquer des lésions graves
de la peau, particulièrement chez les personnes à peau claire. Vous vous adapte-
rez d’autant mieux si vous vous exposez progressivement, si vous portez un cha-
peau, des vêtements appropriés et des lunettes de soleil, et si vous utilisez un écran
solaire à indice de protection élevé. Une exposition excessive au soleil et une forte
chaleur peuvent provoquer de graves insolations. Pensez à vous réhydrater suffi-
samment. La prise de comprimés de sels de réhydratation orale est recommandée
dans les climats extrêmement chauds.
149 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Baignade
Dans les régions où la bilharziose (ou schistosomiase) est endémique, il est pré-
férable de ne pas se baigner dans les eaux douces pour éviter un contact prolongé
avec de l’eau stagnante ou à faible débit (rivières, lacs, étangs marécageux, etc.).
Les parasites qui causent cette maladie pénètrent dans l’organisme par la peau.
2
Pour ce qui est des maladies transmissibles en général, les seuls endroits où l’on
peut se baigner sans risque sont les piscines traitées au chlore.

La baignade en mer n’entraîne pas de risques de maladie, mais elle peut être très
3
dangereuse pour d’autres raisons (présence de méduses, de requins, etc.). Méfiez-
vous particulièrement des courants de retour, et avant d’aller vous baigner, ren-
seignez-vous toujours pour savoir si la baignade est sûre. On a déploré plusieurs
morts par noyade parmi le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 4
ces dernières années. Ne vous baignez jamais seul.

Relations sexuelles et maladies sexuellement transmissibles


Durant votre mission, il se peut que vous vous trouviez très exposé au risque de 5
contracter le VIH. Cela peut s’expliquer par plusieurs raisons : l’absence de vos
proches (famille ou partenaire) qui vous procurent habituellement un soutien af-
fectif ; le besoin de vous détendre et de vous défaire de vos tensions, déceptions
et frustrations ; l’abus d’alcool (l’alcool inhibe les réflexes protecteurs). Les per- 6
sonnes en mission de longue durée se trouvent généralement dans des situations
mêlant tous ces facteurs, ce qui tend à les rendre moins vigilantes.

Le risque d’exposition au VIH ne dépend pas du lieu où vous travaillez (aucun


endroit au monde n’est épargné par le VIH/sida), mais de ce que vous faites. Le
7
taux de prévalence du VIH chez les 15 à 49 ans dépasse 15 % en Afrique australe
et il atteint 80 % parmi les prostituées de certaines villes d’Afrique. L’abstinence,
la fidélité à un partenaire dont vous êtes sûr et les rapports sexuels protégés sont
les seuls moyens de se prémunir contre le VIH. Les préservatifs de bonne qualité
8
confèrent une bonne protection tout en vous protégeant de l’hépatite B, d’autres
maladies sexuellement transmissibles (syphilis, gonorrhée et infection à chlamy-
dia), des infections virales et des mycoses, et ils empêchent les grossesses non dé-
sirées. Souvenez-vous que le jugement a tendance à s’altérer sous l’effet de l’alcool. 9

! À retenir ! Le Code de conduite interdit au personnel de la Fédération tout


commerce avec les travailleurs du sexe.
10
150 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Animaux et insectes
Les animaux en général tendent à éviter les êtres humains, mais il arrive qu’ils at-
taquent, surtout s’ils sont avec leurs petits. Dans de nombreux pays en dévelop-
pement, les chiens sont les principaux vecteurs des agents infectieux. Dans les
régions où la rage est endémique, il ne faut caresser ni les chiens ni les chats do-
mestiques, et il faut éviter le contact avec les animaux sauvages. Généralement, les
serpents cherchent à fuir plutôt qu’à attaquer, mais vous avez de fortes chances
d’être mordu par un serpent si vous lui marchez dessus. Reportez-vous à la sec-
tion sur les morsures de serpent pour en savoir plus.

Maladies transmises par les moustiques

Paludisme
Le paludisme est une maladie grave, parfois mortelle, très répandue dans beau-
coup de pays tropicaux et subtropicaux. La transmission se fait par piqûre d’un
moustique infecté qui porte l’agent du paludisme dans sa salive.

Le paludisme est présent dans plus de cent pays et plus de 40 % de la population


mondiale y est exposée. De vastes zones d’Amérique centrale et d’Amérique du
Sud, d’Hispaniola (Haïti et République dominicaine), d’Afrique, du Moyen-
Orient, du sous-continent indien, d’Asie du Sud-Est et d’Océanie sont considé-
rées comme très exposées à la maladie.

Précautions
 Renseignez-vous sur le risque de paludisme dans le pays où vous travaillez
ou dans lequel vous vous rendez.
 Évitez les piqûres de moustiques en prenant des précautions telles que :
 utilisation de répulsifs à base de DEET ;
 utilisation de serpentins anti-moustiques ;
 port de vêtements couvrants.
 Suivez un traitement prophylactique tel que :
 doxycycline
 lariam
 malarone
 Il est crucial de faire établir un diagnostic le plus tôt possible, si des symp-
tômes de la maladie apparaissent après un voyage dans une région infestée.
Le paludisme peut être fatal, mais le traitement est généralement très effi-
cace s’il est commencé très tôt.
151 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Tout voyageur pris de fièvre ou présentant des symptômes ressemblant à ceux de
la grippe pendant son voyage ou jusqu’à un an après son retour doit immédiate-
ment consulter un médecin. Dites à votre médecin généraliste que vous êtes allé
dans une région à risque de paludisme. 2
Le paludisme se traite par des médicaments délivrés sur ordonnance. Le type de
médicament et la durée du traitement varient en fonction du type de paludisme
diagnostiqué, de l’endroit où le patient a contracté la maladie, de son âge et de la
gravité des symptômes au début du traitement. 3
Dengue
La dengue est une maladie virale causée par piqûre de moustique. Les moustiques
de la dengue sont plus actifs de jour, à la différence de ceux qui transmettent le 4
paludisme.

Les symptômes de la dengue comprennent de brusques poussées de fièvre, des


maux de tête, des hémorragies, des éruptions cutanées, des douleurs articulaires,
musculaires et rétro-orbitaires.
5
Les précautions sont les mêmes que pour le paludisme, mais il faut savoir qu’il
n’existe ni vaccin, ni traitement prophylactique de la dengue. Il est donc capital
de prendre les mesures de protection indiquées à la section qui précède. 6
Les autres maladies infectieuses transmises par les moustiques, qui sont assez ré-
pandues dans certaines parties du monde, sont notamment l’encéphalite japo-
naise B et le chikungunya. 7
Morsures de serpent

La plupart des serpents sont des animaux nocturnes que l’on peut éviter en ne se
promenant pas de nuit dans des régions marécageuses et broussailleuses. Si vous
8
ne laissez pas la végétation envahir votre jardin ou votre cour, si vous évitez les
herbes hautes et les cachettes sombres et rocailleuses, il y a des chances que les ser-
pents n’élisent pas domicile chez vous ou à votre bureau. Méfiez-vous des scor-
pions, des araignées et des insectes. Ne marchez pas pieds nus. Il est
9
particulièrement recommandé de porter des bottes hautes, surtout pour marcher
dans les prairies ou savanes herbeuses et à travers bois. La nuit, munissez-vous
d’une lampe de poche afin de voir où vous posez les pieds. Pensez à toujours ins-
pecter l’intérieur de vos chaussures avant de les enfiler. 10
152 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Comment réagir en cas de morsure de serpent :


 Si possible, prenez une photo du serpent ou mémorisez son apparence pour
pouvoir l’identifier.
 Rassurez la personne qui a été mordue (ou vous-même) en disant que la
plupart des morsures de serpent sont douloureuses mais inoffensives, et
aidez-la doucement à se mettre dans une position confortable en veillant à
maintenir la partie touchée plus bas que le cœur.
 Maintenez une ambiance calme et observez attentivement la personne, en
notant, le cas échéant, l’heure d’apparition des symptômes.
 Bandez, si possible, la région de la morsure pour l’immobiliser, mais il n’est
pas recommandé d’utiliser un garrot, d’ouvrir la plaie ou d’aspirer le venin.
 Faites boire de petites gorgées d’eau en notant si la personne a du mal à avaler.
 Avertissez immédiatement le coordinateur ou le délégué chargé de la santé.
Ils décideront s’il faut évacuer la personne ou envoyer un médecin avec un
sérum anti-venin pour soigner la personne sur place.

Trousses de secours
Chaque bureau et chaque habitation doivent avoir leur trousse de secours. La
délégation doit désigner une personne compétente chargée de veiller à ce que
la trousse soit régulièrement regarnie et à ce qu’elle contienne tous les articles
nécessaires.
153 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Premiers secours
Tous les délégués sont censés avoir des notions élémentaires de premiers secours
et savoir pratiquer certaines techniques en arrivant sur le terrain.
2
Enseigner les premiers secours dans la population et servir d’auxiliaire des forces ar-
mées dans les situations d’urgence ou de conflit font partie des missions de la Fé-
dération internationale et de toutes les Sociétés nationales membres. Il est donc de
toute première importance que le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge ait les qualifications indispensables pour remplir ce mandat.
3
Rien n’est sans doute plus préjudiciable à l’image du Mouvement que du person-
nel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge identifié comme tel qui n’est pas ca-
pable de porter secours à des blessés parce qu’il ne connaît pas les techniques de
premiers secours. 4
Sachez qu’une trousse de secours, aussi bien garnie soit-elle, n’aura guère d’utilité
si on ne sait pas s’en servir. 5
Il est recommandé que chaque délégué ait sa propre trousse à pharmacie pour les
premiers soins et les problèmes de santé courants. La trousse doit comprendre :
des pansements, des médicaments (maux de tête, infections, etc.) des seringues et
aiguilles stériles, un diagnostic individuel du paludisme, un désinfectant, des sels 6
de réhydratation orale, des préservatifs, un thermomètre et du talc.

Trousse de secours des véhicules


Il est important de noter que, dans la plupart des pays, les accidents de voiture 7
sont la première cause d’hospitalisation parmi le personnel de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge.

Tous les véhicules de la Fédération doivent être équipés d’une trousse de secours
correctement garnie. C’est une obligation. Chaque trousse doit contenir des ins-
8
tructions en anglais et dans la langue locale.

Tout le personnel de la délégation, y compris les chauffeurs locaux, doit recevoir


une formation de base aux premiers secours. 9
Trousse chirurgicale
Ces trousses sont prévues pour des endroits isolés, éloignés de toute structure
médicale. Elles ne peuvent être utilisées que par un médecin ou un infirmier qua- 10
154 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

lifié en soins intensifs. La trousse contient, entre autres : perfusions, bandages,


pansements et compresses pour les brûlures et nécessaire de suture. Pour en
connaître le contenu détaillé, adressez-vous au coordinateur ou au délégué chargé
de la santé. Vous trouverez aussi des renseignements complémentaires dans le
catalogue des fournitures d’urgence publié par le Département de la logistique.

La trousse chirurgicale doit être vérifiée tous les deux mois et, au besoin, regar-
nie pour qu’il y ait une provision suffisante de tous les articles.

La trousse chirurgicale permet de soigner sur place un blessé et de stabiliser son


état en attendant son transport à l’hôpital. Le lieu où la personne est soignée doit
être aussi propre et frais que possible, et situé à proximité d’un héliport ou d’un
aéroport. Toutefois, le lieu importe moins que la qualification de la personne qui
soigne le blessé. Tout responsable sur le terrain doit connaître les noms et coor-
données des médecins et infirmiers qualifiés de la zone d’intervention et savoir
comment les joindre à n’importe quelle heure.

Plans d’évacuation sanitaire


Considérations générales
Les chefs de zone et les représentants dans les pays doivent savoir quelles autres or-
ganisations non gouvernementales (ONG) travaillent dans la même région et quelles
compétences elles peuvent offrir. Les Nations Unies ou Médecins sans frontières
(MSF), par exemple, ont souvent des médecins parmi leur personnel, qui peuvent
porter secours en cas d’accident survenant tard le soir ou dans un lieu éloigné.

Les responsables de terrain doivent connaître parfaitement les procédures


d’évacuation sanitaire, car un accident peut se produire n’importe quand et
l’évacuation est placée sous leur responsabilité. Il est important de bien connaî-
tre les procédures à appliquer pour les personnes tenues d’avoir un visa. Parlez-
en aux délégués de votre équipe. Souvenez-vous qu’être gravement malade ne
dispense pas d’avoir un visa.

Si, en dehors d’un cas d’urgence, une personne est malade et le responsable sur
le terrain n’est pas sûr que son évacuation soit nécessaire, il doit demander l’avis
du délégué chargé de la santé, du chef de délégation et de l’administrateur Santé
du département des RH au Secrétariat de la Fédération à Genève.

Chaque délégation est tenue d’avoir des procédures d’évacuation sanitaire, présen-
tées sous la forme d’un plan d’évacuation sanitaire qui doit :
155 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 comporter une évaluation des structures médicales de chaque zone
d’intervention, indiquant les services assurés et les possibilités de transport
en ambulance ;
 indiquer la localité la plus proche où il est possible de se procurer des pro-
duits sanguins sûrs et une trousse de prophylaxie post-exposition ;
2
 indiquer clairement la répartition des tâches ;
 être coordonné, précis et contenir tous renseignements utiles (suivez les direc-
tives, évitez de créer vos propres solutions et rappelez-vous que l’anglais n’est
pas la première langue de la majeure partie de la population concernée) ; 3
 être tenu à jour, régulièrement vérifié, et communiqué à tous les délégués ;
 prévoir des dispositions selon que le patient peut ou non être déplacé ;
 prévoir des dispositions selon que le patient peut ou non être transporté par
avion ou hélicoptère. 4
Ambulances aériennes
Le partenaire officiel de la Fédération internationale pour les évacuations sanitaires
est SOS International, le plus grand service de transport médicalisé d’urgence au
monde. SOS dispose de centres médicaux et coopère avec des hôpitaux réputés
5
dans plusieurs pays.

Avant que le chef de délégation ne se mette en relation avec SOS, il convient de


demander à la compagnie d’assurance du patient d’autoriser le paiement des frais 6
encourus. Malgré l’urgence de la situation, si vous agissez sans avoir obtenu
l’accord de la compagnie d’assurance y compris SOS, celles-ci risque de refuser de
rembourser les frais. Le chef de délégation, en cas d’extrême urgence, peut déci-
der de procéder à l’évacuation sanitaire avant ou sans l’accord de la compagnie
d’assurance.
7
Une fois que l’assureur a donné son accord, préparez les renseignements qui sui-
vent avant d’appeler l’ambulance aérienne :
 lieu d’enlèvement du patient et destination de l’évacuation (capitale, pays
8
voisin, pays tiers) ;
 nom, âge, sexe et nationalité du patient ;
 motifs de l’évacuation (maladie grave, accident, etc.) ;
 indications sur l’état du patient ; 9
 nom et numéro de téléphone du médecin, si le patient est déjà hospitalisé.

Si le patient doit être évacué du terrain vers la capitale ou vers un pays voisin,
pensez au délai nécessaire pour le conduire jusqu’à la piste d’atterrissage. Vous
devez pouvoir communiquer ce renseignement pour l’éventualité où l’ambulance
10
156 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

mettrait moins de temps pour arriver qu’il n’en faudrait au patient pour attein-
dre la piste d’atterrissage par la route.

Avant l’arrivée de l’ambulance, assurez-vous d’avoir à portée de main le passe-


port, le carnet de vaccination et, si possible, la carte d’assurance du patient.

Catégories d’évacuation sanitaire

Les deux types d’évacuation sanitaire que l’on rencontre généralement sur le ter-
rain sont :
1.Le rapatriement sanitaire consiste à transporter le patient par un vol régu-
lier pour le ramener dans son pays ou dans un pays tiers où il pourra être
soigné. Le rapatriement sanitaire ne concerne généralement que les cas où
la vie du patient n’est pas en danger.
2.L’évacuation sanitaire (appelée aussi EVASAN) est effectuée en urgence
lorsqu’une personne est gravement malade ou grièvement blessée. La per-
sonne transportée ne peut pas voyager seule et doit être accompagnée.

Ces deux types de situations très différentes obéissent néanmoins à quelques rè-
gles communes.
 Le responsable principal de terrain doit être immédiatement averti de la si-
tuation.
 Le délégué chargé de la santé (si la délégation en compte un) et
l’administrateur Santé du Département des RH de Genève doivent aussi
être avertis et consultés pour avis.
 La personne évacuée doit voyager avec son passeport, son titre de séjour et
tout autre document d’identité utile.
 Il doit y avoir, dans le dossier qui accompagne la personne, une carte ou
une lettre de la Fédération internationale ou de la délégation attestant qu’elle
est couverte par le régime d’assurance maladie et accident.
 Un document décrivant la maladie ou l’accident et le traitement éventuelle-
ment administré doit être joint au dossier qui accompagne la personne évacuée.
 Une personne gravement malade doit toujours être accompagnée pendant
son évacuation.

Étapes de l’évacuation sanitaire


1.En cas de maladie ou de blessure grave, le délégué doit être admis le plus tôt
possible dans un hôpital de bonne réputation (répertorié lors de
l’établissement des plans de sécurité).
157 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
2.Si la maladie ou l’accident survient sur le terrain, avertir immédiatement
le chef de délégation. Si le délégué est dans un état grave et ne peut être
transporté par la route, le chef de délégation peut demander une évacua-
tion aérienne. Sur le terrain, c’est à lui qu’il appartient en dernier ressort
de commander une évacuation sur la base des renseignements qui lui sont
2
transmis par écrit par le médecin traitant ou, en l’absence d’un médecin,
par le professionnel de santé qui a pris le cas en charge.
Le chef de délégation informe l’administrateur Santé du département des
RH ou la personne de permanence au Secrétariat de la Fédération à Genève 3
des événements, conformément aux modalités du règlement de sécurité. Il
communique aussi le nom et le numéro de téléphone du médecin traitant
ou du professionnel de santé (si possible). C’est le chef de délégation qui
est chargé de prendre contact directement avec le centre d’alerte SOS de
Genève (ou le centre le plus proche) si la personne concernée est un délé-
4
gué relevant de la Fédération, un membre de sa famille, ou un membre du
personnel local ou national. SOS International prend contact avec
l’administrateur Santé des RH pour la coordination.
3.La personne qui a reçu l’information au Secrétariat de la Fédération à
5
Genève est chargée de la transmettre à toutes les parties concernées.
4.L’administrateur Santé des RH est chargé d’informer la Société nationale
du délégué, qui, à son tour, prend contact avec le plus proche parent et la
compagnie d’assurance.
6
5.La compagnie d’assurance se met directement en relation avec le médecin
traitant et convient du mode d’évacuation (par vol régulier, avec ou sans
accompagnateur, ou par ambulance aérienne). 7
6.Le chef de délégation est le relais de l’administrateur Santé des RH pour tout
élément nouveau concernant l’état de santé du délégué et son évacuation.
7.En cas d’extrême urgence, lorsqu’un médecin présent sur le terrain estime
que la vie du délégué est en danger et qu’il faut agir immédiatement, le 8
chef de délégation prend les mesures appropriées pour procéder à
l’évacuation immédiate. Si un vol régulier ne peut être emprunté et si l’on
ne peut pas contacter la compagnie d’assurance, le chef de délégation peut
autoriser l’affrètement d’un avion spécial pour la destination la plus proche
où le patient pourra recevoir les soins appropriés. L’administrateur Santé
9
sera alors informé de la suite des événements.

Le schéma de la page suivante résume les principales étapes à suivre en cas


d’évacuation sanitaire. 10
158 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Facteurs contribuant au bon déroulement de l’évacuation


 informations bien coordonnées, précises et exactes ;
 ambiance calme, esprit de coopération ;
 possibilité d’avoir une aide au chevet du malade, de préférence une per-
sonne de formation médicale ;
 attitude coopérative et encourageante à l’égard du personnel hospitalier et
de l’équipe d’évacuation.

Étapes du processus

Appeler
Évaluer la situation
Sauvetage
Appeler à l'aide
Pratiquer les premiers secours
Organiser le transport

Hôpital/Unité de soins intensifs/autre


Médecin traitant
Évacuation
aider
calmer chercher et transmettre l'information
prendre soin du patient, attendre un avis et des ordres
lui tenir compagnie, lui parler emballer les documents d'identité, les médicaments
159 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Facteurs nuisant au bon déroulement de l’évacuation
 mauvaise coordination des circuits d’information, informations contradic-
toires de sources différentes, demandes trop nombreuses des supérieurs
hiérarchiques, des collègues et des amis concernant l’état de la personne ;
 trop de personnes impliquées dans le processus ;
2
 débordements affectifs et non-respect des procédures établies ;
 modalités d’organisation autres que celles autorisées, pouvant conduire la
compagnie d’assurance à se retirer du processus et à refuser de rembourser
les frais.
3

d’évacuation médicale 4

5
Secrétariat de la
Chef de délégation/chef
Fédération, Genève
adjoint de délégation
- Société nationale
Autres ?

Chef de
- Famille
6
délégation

Société d’EVASAN
(SOS International)
Compagnie d'assurance
7

9
Hôpital de destination

10
160 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Qu’est-ce que le stress ?


Le stress est normal. C’est la réaction naturelle de l’organisme à une épreuve phy-
sique et/ou émotionnelle1. Le stress peut jouer un rôle positif en stimulant le corps,
l’esprit et l’énergie du sujet.
On peut le définir comme la
capacité de l’individu à mobi-
liser toutes ses ressources phy-
siques pour réagir rapidement
et de façon adéquate à une si-
tuation donnée. Mais si le
stress est présent trop long-
temps, les ressources phy-
siques s’épuisent et des formes
de stress nocives ou négatives
apparaissent.

Les symptômes d’épuisement nerveux


 fatigue excessive ;
 abattement ;
 manque de concentration ;
 symptômes somatiques (maux de tête, troubles digestifs, etc.) ;
 troubles du sommeil, insomnies ;
 perception exagérée de sa propre importance (adoption de comportements
héroïques mais irresponsables, visant ostensiblement à aider les autres) ;
 négligence de la sécurité personnelle ;
 négligence des besoins physiques (vouloir paraître endurant en n’ayant pas
besoin de sommeil ou de pauses dans le travail) ;
 cynisme ;
 inefficacité ;
 méfiance à l’égard des collaborateurs ou des supérieurs ;
 consommation abusive d’alcool, de caféine et de tabac.

1. Le texte de cette section est tiré de la publication Gérer son stress sur le terrain (disponible en anglais, espagnol et fran-
çais), que l’on peut trouver en anglais sur le site web de la Fédération à l’adresse : www.ifrc.org/cgi/pdf_pubs. pl ?
health/stress. pdf.
161 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Les différentes formes de stress

Le stress de base
2
Il s’agit du stress sous-jacent, qui peut être causé par différentes sources de ten-
sion aux niveaux individuel, émotionnel, familial ou social. Il peut être accentué par
toutes sortes de changements intervenant dans l’environnement quotidien (le fait
d’être loin de sa famille sans pouvoir communiquer facilement, d’avoir de nouveaux 3
collègues issus de différentes cultures, de s’interroger sur son avenir professionnel,
de devoir assimiler des informations nouvelles, etc.). Les délégués doivent être pré-
parés à cela et doivent apprendre à mettre au point des stratégies pour faire face à
la situation. Normalement, le stress de base diminue après les premières semaines
d’une nouvelle mission.
4
Le stress cumulatif
Il résulte d’une exposition prolongée à des facteurs de stress, liés ou non à l’activité
professionnelle, qui peuvent entraîner le type d’épuisement professionnel connu en 5
anglais sous le nom de « burn out ».

Le stress traumatique
Cette forme de stress est provoquée par des situations qui sortent du cadre des
expériences ordinaires et dans lesquelles le délégué perçoit sa vie comme directe-
6
ment menacée et/ou est témoin ou victime d’un acte de violence ou d’une catas-
trophe naturelle. Dans certains cas, le stress traumatique peut conduire à un état de
stress post-traumatique, (en anglais Post Traumatic Stress Disorder), état de stress
pathologique exigeant une prise en charge par un spécialiste de la santé mentale. 7

Comment éviter le stress cumulatif


8
 Prenez soin de vous.
 Admettez qu’il est important de disposer d’une bonne structure d’appui.
 Utilisez pleinement vos ressources personnelles (entretenez des relations
sociales et pratiquez suffisamment d’activités de loisir).
9
 Apprenez à vous connaître et connaissez vos ressources, vos limites et vos
réactions au stress.

10
162 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Causes du stress

■ conditions de vie difficiles


■ charge de travail importante ou inactivité
■ attentes irréalistes
■ manque de maîtrise de la situation
■ problèmes familiaux
■ difficultés relationnelles, difficultés de communication
■ scènes de violence, tragédie
■ différences culturelles

Le stress et l’anxiété sont souvent à l’origine d’une augmentation de la consomma-


tion de tabac, d’alcool et d’autres substances.

 Communiquez et exprimez-vous clairement :


 Trouvez quelqu’un à qui vous pourrez faire part de vos doutes, de vos
craintes et de vos déceptions.
 Dites quels sont vos besoins (à votre chef de délégation ou à vos
collègues).
 Sachez dire « non » (par exemple, si on exige trop de vous sur le plan
professionnel).
 Soutenez-vous mutuellement :
 Montrez à vos collègues que vous vous intéressez à eux et sachez les
écouter.
 Évitez de les critiquer ou de dévaloriser leurs remarques.
 Soyez attentif à leurs changements de comportement et, au besoin,
proposez quelque chose (par exemple, un long week-end).
 En cas d’incident de sécurité, prenez le temps de parler et de partager
vos émotions.
 Demandez le soutien de Genève, à l’administrateur Santé des RH ou au
conseiller stress par téléphone, courriel, télécopie ou, s’il le faut, en vous
rendant sur place.
163 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Voici quelques conseils pour vous aider à gérer le stress :
 Respectez autant que possible l’horaire de travail normal et évitez de travailler
le week-end.
 Consacrez suffisamment de temps au repos, à la détente et à la vie sociale.
 Prenez des repas équilibrés à heures régulières.
2
 Évitez l’excès d’alcool.
 Maintenez-vous en bonne forme physique.
 Prenez le temps de faire ce que vous aimez.
3
Dans la plupart des cas, des mesures simples, prises en temps voulu, permettent
d’atténuer les effets du stress. La délégation et ses membres doivent toujours être
en première ligne pour venir en aide immédiatement à un délégué en difficulté.
Si un incident de sécurité fait des blessés, avertir immédiatement 4
l’administrateur Santé des RH et le service de sécurité à Genève.

Numéros de téléphone de l’administrateur Santé :


+41 22 730 4417 (bureau) 5
+41 79 217 3319 (mobile)
Courriel : hannele.haggman@ifrc.org

Numéros de téléphone de l’Unité de la sécurité : 6


+41 79 217 3371
+41 79 251 8015
+41 79 308 9842
Courriel : security.unit@ifrc.org 7
Programme de soutien psychologique pour les délégués

Le programme de soutien psychologique a pour but d’aider les délégués pendant


leur mission. N’hésitez pas à demander à l’administrateur Santé des RH les coor-
8
données des conseillers « stress » travaillant sous contrat pour la Fédération, qui
pourront vous conseiller, notamment sur les questions suivantes :
 Vous vous sentez stressé.
 Vous faites face à une situation difficile.
9
 Vous pensez qu’un délégué a besoin d’aide.
 Vous voulez parlez confidentiellement à quelqu’un d’extérieur à la déléga-
tion ou vous avez besoin de conseils.
10

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