Consignes Analyse Litt A23
Consignes Analyse Litt A23
Consignes Analyse Litt A23
LIT B01
Prof. : Anne Gagnon
L’analyse littéraire
1.1. Définitions :
Une analyse littéraire est un texte qui vise à expliquer une œuvre littéraire. Il existe
différents types d’analyse littéraire : historique, biographique, psychanalytique, etc.
Celui que vous aurez à accomplir cette session est de nature thématique. Les thèmes
sont un point de départ de votre analyse, qui devra être divisée en deux idées
principales (idées plus générales), qui elles-mêmes devront être développée en deux
ou trois idées secondaires (idées plus précises).
Un thème est un sujet, le point de départ de votre réflexion. Ex. L’amitié, l’amour, la
solitude.
Une idée est une « représentation abstraite élaborée par la pensée d’un être, d’un
rapport, d’un objet »1.
Ex. L’amitié entre Anaïs et Maude est source d’émulation.
Ex. Loïc vit un amour destructeur.
***Attention, une idée n’est ni un thème, ni un fait. Écrire : « L’auteur parle d’amour »
n’est pas une idée. Dans une idée, vous devez faire un lien entre au moins deux
concepts. L’idée doit également être le fruit d’une abstraction. Donc dire qu’un
personnage cueille des fleurs n’est pas une idée non plus. C’est un fait, c’est concret.
Une idée doit être le résultat d’une interprétation que vous faites du texte analysé.
1.2. Exemples d’idées directrices qui vous seront données dans vos analyses.
3. Dans son poème « Il faut finir mes jours… » tiré du recueil Œuvres (éd.
Posthume, 1649), Vincent Voiture est envoûté par un amour destructeur.
1
Dictionnaire Larousse.
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
1.3. Structure
L’analyse est donc structurée de la façon suivante (du plus général au plus particulier):
Idée directrice
Idée directrice
IP1 IP2
Preuve 1
Preuve 1 IS1 Preuve 2
IS1
Preuve 2
Preuve 3 Preuve 1
Preuve 2
IS2
IS2
Preuve 1 IS3
Preuve 1
Preuve 2 Preuve 2
Preuve 3
Preuve 4
Page 2 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Le nom de l’auteur;
Le courant ou le groupe littéraire auquel il appartient;
Le genre de l’œuvre: théâtre (comédie, tragédie, etc.), poésie (sonnet, ballade, ode,
etc.), texte narratif (nouvelle, conte, roman, etc.), essai;
Le titre de l’œuvre et le titre du texte analysé (dans le cas d’un texte court comme
une fable ou un poème);
L’année de parution.
2.2. Lectures
Je vous recommande de faire au moins deux lectures avant de passer à l’analyse, le but
étant de bien comprendre :
le vocabulaire en cherchant dans votre dictionnaire tous les mots qui vous semblent
peu familiers ou qui pourraient avoir plusieurs sens;
les phrases;
le propos du texte en tentant de répondre aux questions suivantes : qui parle? À
qui? De quoi? Dans quel but? Pour ce faire, inspirez-vous de l’idée directrice.
3. Analyse du texte
Une fois que vous avez cerné le contenu général du texte, vous pouvez amorcer l’analyse.
3.1. Ciblez les thèmes importants de l’idée directrice. Choisissez un crayon de couleur
par thème et soulignez toutes les expressions qui se rapportant à ces thèmes dans votre
texte.
3.2. Une fois que les extraits importants sont soulignés, analysez-les par couleur en
tentant de repérer les procédés d’écriture3.
Au fur et à mesure que vous relevez des procédés, tentez de les interpréter en vous
demandant :
Quel est l’effet créé par ces procédés? Quelle est leur fonction dans le texte?
Qu’est-ce que ces procédés vous apprennent de nouveau sur le thème auquel ils
se rapportent? Par exemple, si l’un des thèmes que vous analysez est la
souffrance, demandez-vous :
« Pourquoi l’auteur en parle-t-il? Quelles sont les causes et les
conséquences de cette souffrance?
Comment en parle-t-il? Quelles en sont les manifestations? »
2
Vous devrez présenter ces informations dans le sujet posé de votre introduction.
3
Inspirez-vous du Guide des procédés d’écriture.
Page 3 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Une fois que vous avez relevé tous les éléments du texte qui se rapportent aux thèmes
que vous avez choisis, vous êtes prêts à construire le plan de votre analyse en suivant la
démarche suivante :
4.1. Le développement
Afin de rédiger, vérifiez si votre plan est cohérent en vous posant les questions suivantes :
Les idées secondaires sont-elles vraiment des « idées » et non des thèmes ou
des faits?
Vos idées principales sont-elles directement reliées aux idées secondaires par les
questions « Pourquoi? » ou « Comment? »
Ex. Si votre idée principale est que le locuteur souffre de son exclusion, est-ce
que les idées secondaires montrent : « Comment il souffre? » ou « Pourquoi
souffre-t-il? »
Est-ce que chaque idée secondaire apporte un élément nouveau à votre idée
principale? Pour ce faire, résumez vos idées en un mot clé. Chaque idée
secondaire doit présenter un aspect (un thème) différent. Un personnage n’est
pas un thème.
Vos idées sont-elles placées dans un ordre logique? Quel lien allez-vous faire
entre chacune d’elles?
Les preuves
Page 4 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
5. La rédaction
5.1. Une fois que vos idées sont bien organisées, vous êtes fin prêts à rédiger. Pour ce
faire, suivez intégralement votre plan en reprenant les mêmes idées.
Pertinence
Chaque partie de votre analyse doit vous permettre d’approfondir votre réflexion .
Ainsi, chaque idée principale doit apporter une nouveauté à votre idée directrice.
Chaque idée secondaire doit apporter un élément nouveau à vos idées principales.
Chaque preuve doit également apporter un éclairage nouveau à vos idées
secondaires.
Rappelez-vous que chaque preuve devrait contenir les deux éléments suivants :
Au moins un extrait ou un fait ;
L’explication (idéalement d’un procédé). Il est inutile de dire que l’auteur
emploie une phrase impérative si vous n’expliquez pas l’utilité de ce
procédé.
De plus, vous devez expliquer le sens du procédé ou l’effet qu’il crée
dans le texte et non l’extrait. Cette facette de l’analyse est importante
pour éviter la paraphrase.
La clarté
Bannissez les termes idée, preuve, procédé dans votre texte. Formulez directement vos
idées : « Afin de prouver la hardiesse des Français, le narrateur illustre la crainte que
ressentent les musulmans devant eux.»
Page 5 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Les verbes qui annoncent une citation en style direct sont nombreux - affirmer et dire ne
sont pas les seuls- et ils expriment différentes nuances. Essayez donc de raffiner votre
propos en variant votre lexique :
Les verbes qui permettent d’analyser les procédés sont également nombreux. Voici
quelques exemples pour enrichir vos textes :
Cohérence
Il doit y avoir des liens entre chaque phrase, entre chaque preuve et entre chaque idée,
soit par des reprises d’information soit par l’emploi de marqueurs de relation.
En ce qui a trait aux idées, questionnez-vous sur le rapport logique qui existe entre
elles (liens de cause, de conséquence, par exemple) et montrez-le à votre lecteur.
Consultez l’exemple de plan de ce présent document. Voir annexe 4.
Page 6 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Le but de l’introduction est de présenter votre analyse. Afin d’y arriver de façon
progressive, je vous propose de suivre le principe de l’entonnoir, du plus général au
plus particulier.
Sujet amené : Vous présentez d’une manière générale votre sujet, c’est-à-dire votre
idée directrice. Pour ce faire, vous pouvez le situer dans son contexte historique, parler
du courant littéraire auquel il appartient, donner une définition du concept qui est au
cœur de voter sujet, etc. Par ailleurs, évitez les clichés du genre : « De tout temps,
l’amour est un sujet de prédilection chez les poètes … ».
Sujet posé : Vous identifiez le texte que vous allez étudier : nom de l’auteur, titre de
l’œuvre (du texte et de l’œuvre, le cas échéant), l’époque, mouvement littéraire, etc.
(voir le numéro 2.1. de ce présent document) et vous présentez votre idée directrice.
L’ordre dans lequel vous présentez ces informations est laissé à votre discrétion.
Sujet divisé : Vous annoncez les idées principales dans l’ordre dans lequel vous vous
proposez de les développer. Pour ce faire, formulez-les sans dire aux lecteurs que ce
sont des idées, c’est-à-dire évitez les formules académiques telles que : « Nous allons
d’abord étudier l’idée suivante… puis, par la suite, nous développerons… ».
Dans la conclusion, vous devez clore votre réflexion en présentant de façon succincte les
temps forts de votre analyse tout en montrant que le sujet que vous avez abordé n’est pas
épuisé. Pour y arriver, suivez le principe l’entonnoir inversé, du plus particulier au plus
général.
Synthèse : Vous faites un retour sur votre analyse en reprenant les idées
importantes de votre réflexion, les idées directrice, principales et secondaires.
Attention, vous ne pouvez reprendre les mêmes éléments présentés dans votre sujet
divisé. Vous devez montrer à votre lecteur que votre propos a évolué au fil de
votre travail, c’est-à-dire que vos idées sont plus approfondies que dans votre
introduction, et que vos idées suivent une progression logique et cohérente.
Ouverture : Dans cette partie, vous devez élargir votre sujet, inciter votre lecteur à y
réfléchir en l’interrogeant sur les liens qui existent entre votre idée directrice et un
thème d’actualité, par exemple, ou en mettant en lumière d’autres points de vue que
celui que vous avez développé. Vous avez le choix. L’important, c’est de susciter
une réflexion chez votre lecteur. Et si vous n’avez pas d’inspiration, ne dites rien.
Page 7 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Page 8 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Page 9 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
1. Règles de base
Que vous citiez en style direct ou en style indirect, votre citation doit respecter les règles de
syntaxe.
Exemple fautif : L’auteur écrit : « […] ce qu’il convoitait le plus au monde, et il ne pouvait rien
en avoir. »
Exemple correct : L’auteur écrit : « Devant lui il voyait l'objet de son désir, ce qu’il convoitait le
plus au monde, et il ne pouvait rien en avoir. »
Style direct :
Pour présenter votre citation, vous devez avoir recours aux deux-points, puis aux guillemets
au début et à la fin de la citation.
Si la phrase est complète, vous devez la commencer par une majuscule et la terminer par un
point. Vous devez inclure la ponctuation finale dans la citation avant de fermer les
guillemets, que ce soit un point simple, un point d’exclamation, d’interrogation ou autre.
Si vous ne citez qu’une partie de la phrase, le point final se trouvera après les guillemets
fermants. Supprimez la ponctuation avant ces guillemets. Le principe est d’éviter d’avoir plus
d’un signe de ponctuation de suite autant que possible.
Note : Si vous citez en discours direct, votre phrase se terminera avec la citation.
Exemple fautif : C’est avec des passages comme : «… n’auraient pas pu en acheter le pan
droit. » que l’auteur illustre la richesse de la fée.
Exemple correct : L’auteur utilise une hyperbole pour montrer la richesse merveilleuse de la
dame : « La reine Sémiramis […] et l’empereur Auguste / n’auraient pas pu acheter le pan droit
[de la tente de la dame] ».
Style indirect :
Il sert à citer une expression, un membre de phrase, et non la phrase complète.
Pour présenter une citation en style indirect, généralement introduite par le subordonnant
« que », vous devez simplement employer les guillemets au début et à la fin de votre
citation. En ce qui a trait à l’orthographe et à la ponctuation au sein de la citation, conservez
les éléments compatibles avec la construction de votre phrase : les majuscules risquent de
disparaître de même que certains signes de ponctuation (en particulier les points de toutes
sortes).
Note : Si vous citez en style indirect, vous aurez peut-être à changer quelques mots ou des
temps de verbe pour respecter la cohérence syntaxique. Si vous devez modifier de nombreux
éléments de la phrase, il est peut-être préférable d’opter pour la citation en style direct.
Exemple fautif : Il souligne que les sentiments qu’il a vécus étaient si violents que « je suis
étonné qu’il n’ait pas fait éclater mon cœur. »
Exemple correct : Il souligne que les sentiments qu’il a vécus étaient si violents qu’« [il] [est]
étonné que [son amour] n’ait pas fait éclater [son] cœur ».
Page 10 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
b) par des crochets si vous voulez ajouter une information supplémentaire à votre citation pour
élucider l’emploi d’un pronom ou si vous voulez modifier l’accord d’un terme variable.
Ex. : « [Gliglois] était bien plus malheureux que le loup affamé, car il tenait entre ses mains la
créature qu'il aimait le plus au monde [Beauté] et n'osait rien lui dire.»
N.B. Tout en respectant la syntaxe, lorsque vous citez un extrait de texte, ne relevez que ce
qui est essentiel. La plupart du temps, vous n’avez pas à citer des phrases complètes, mais de
simples expressions. Pour vous aider, demandez-vous ce que vous allez expliquer et ne citez
que ce qui est pertinent.
Exemple fautif : Balzac affirme aussi : « [Vautrin] rugit si bien qu’il arracha des cris de terreur à
tous les pensionnaires. À ce geste de lion, et s’appuyant sur la clameur générale, les agents
tirèrent leurs pistolets. » Par cette métaphore, Balzac insiste sur la puissance du personnage.
Exemple corrigé : Lorsque Balzac affirme que Vautrin « rugit » et qu’il a un « geste de lion », il
insiste, par cette métaphore, sur la puissance du personnage.
Si vous citez plus de trois lignes, vous devez les présenter en retrait, sans guillemets, à simple
interligne, tout en respectant l’orthographe. Toutefois, évitez les citations trop longues, essayez
d’aller chercher l’extrait qui vous semble le plus important dans votre citation.
Exemple : On pourrait considérer la première strophe des « Correspondances » comme l’acte
de naissance du symbolisme :
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers une forêt de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Page 11 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Anglicismes à corriger :
Trucs de correction
96 % des verbes appartiennent au premier groupe (les verbes qui se terminent par
– er). Tentez donc d’apprendre ce groupe! Et n’oubliez pas d’appliquer le truc de
Page 12 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Ex. Ils sont arrivés en classe tout découragés. ----- Ils sont arrivés en classe très
découragés. Très étant un adverbe, tout est donc un adverbe.
Attention aux verbes transitifs. Ils doivent être suivis d’un complément direct ou
indirect.
Corrigez vos textes en commençant par la fin. De cette manière, vous ne serez
pas déconcentrés par le fil de vos idées et vous pourrez accorder davantage
d’attention à vos erreurs.
Ponctuation :
Tous les groupes de mots qui peuvent être déplacés dans votre phrase (ou
supprimés) sont généralement encadrés par des virgules, à moins qu’ils ne
soient placés au début ou à la fin d’une phrase graphique. C’est le cas pour les
compléments de phrase, les éléments hors P et les marqueurs de relation.
Page 13 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Dans sa fable « La jeune veuve », La Fontaine prouve que les malheurs sont toujours passagers. Justifiez
cette idée en montrant, d’une part, que le fabuliste se moque des femmes qui dramatisent leurs chagrins
du moment et, d’autre part, que le temps arrange toujours les choses.
La perte d'un époux ne va point sans soupirs/; Puisqu'il est des vivants, ne songez plus aux morts.
On fait beaucoup de bruit;/ et puis on se console/: Je ne dis pas que tout à l'heure
Sur les ailes du Temps la tristesse s'envole/, Une condition meilleure
Le Temps ramène les plaisirs./ Change en des noces ces transports4;
Entre la Veuve d'une année Mais, après certain temps, souffrez5 qu'on vous propose
Et la Veuve d'une journée Un époux beau, bien fait, jeune, et tout autre chose
La différence est grande;/ on ne croirait jamais Que le défunt./ Ah! dit-elle aussitôt,
Que ce fût la même personne:/ Un Cloître6 est l'époux qu'il me faut./
L'une fait fuir les gens,/ et l'autre a mille attraits. Le père lui laissa digérer sa disgrâce7./
Aux soupirs vrais ou faux celle-là s'abandonne;/ Un mois de la sorte se passe./
C'est toujours même note et pareil entretien;/ L'autre mois, on l'emploie à changer tous les jours
On dit qu'on est inconsolable;/ Quelque chose à l'habit, au linge, à la coiffure:/
On le dit, /mais il n'en est rien, Le deuil enfin sert de parure,
Comme on verra par cette Fable, En attendant d'autres atours8./
Ou plutôt par la vérité. Toute la bande des Amours
Revient au colombier9;/ les jeux, les ris10, la danse,
L'Époux d'une jeune beauté Ont aussi leur tour à la fin./
Partait pour l'autre monde./ À ses côtés, sa femme On se plonge soir et matin
Lui criait: Attends-moi, je te suis; et mon âme, Dans la fontaine de Jouvence11./
Aussi bien que la tienne, est prête à s'envoler./ Le Père ne craint plus ce défunt tant chéri;/
Le Mari fait seul le voyage./ Mais comme il ne parlait de rien à notre Belle:
La Belle avait un père, homme prudent et sage;/ Où donc est le jeune mari
Il laissa le torrent couler./ Que vous m'avez promis? dit-elle./
À la fin, pour la consoler:
Ma fille, lui dit-il, c'est trop verser de larmes:
Qu'a besoin le défunt que vous noyiez vos
charmes?
4
Émotions vives
5
Tolérer, permettre quelque chose
6
Couvent, monastère
7
Infortune
8
Ce qui sert à la parure d’une femme.
9
Bâtiment où on élève des pigeons, des colombes (sens figuré pour représenter le lieu où vit la jeune veuve,
symbolisée par une colombe).
10
Rire
11
Source fabuleuse dont les eaux avaient la propriété de rajeunir.
Page 14 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
3. Plan d’analyse
IP1 : La Fontaine se moque des femmes qui dramatisent leurs chagrins du moment.
6. Extrait : « On dit …»
Procédés : pronom indéfini + verbe indicatif présent (valeur de vérité universelle).
Toutes les femmes agissent de la même façon.
IS2 : Elles perçoivent ce malheur (lien avec l’idée précédente par reprise d’information)
comme étant irréversible.
2. Extrait : « Attends-moi je te suis ; et mon âme, /Aussi bien que la tienne, est
prête à s’envoler »
Procédés : phrase impérative, sens du terme « prête »
12
Les extraits soulignés mettent en lumière les liens qu’il y a entre les idées pour assurer une plus grande cohésion à
l’ensemble du texte.
Page 15 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
IS3 : Or (lien d’opposition) aux yeux du locuteur, ces débordements (autre lien avec l’idée
précédente par reprise d’information) sont excessifs13.
3. Extrait : elle dit qu’elle veut le suivre, mais « Le Mari fait seul le
voyage »
Procédé : Fait qui n’a pas à être expliqué. Ce fait appuie seulement l’extrait
précédent.
IP2 : Contrairement aux femmes qui ne savent pas modérer leur tristesse (lien avec l’idée
principale précédente), l’honnête homme sait que le temps arrange toujours les choses.
IS1 : Fort de son expérience, le père agit avec réserve face aux débordements de sa fille.
IS2 : Comme le locuteur l’avait prédit (lien qui rappelle l’idée principale), le temps efface
les chagrins graduellement.
1. Extrait : « Sur les ailes du Temps la tristesse s'envole/ Le Temps ramène les
plaisirs. »
Procédé : métaphore de l’oiseau et personnification du temps
13
Remarquez que chaque idée secondaire apporte un élément nouveau à vos idées principales.
Page 16 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
IS3 : Ainsi, grâce au temps qui passe (lien avec l’idée précédente), le bonheur finit par
revenir.
1. Extrait : « […] on l'emploie à changer tous les jours / Quelque chose à l'habit, au linge, à
la coiffure: / Le deuil enfin sert de parure »
Procédé : énumération des transformations
4. Extraits : « les jeux, les ris, la danse », « On se plonge soir et matin / Dans la fontaine de
Jouvence ».
Procédé : symboles du bonheur et de la jeunesse éternelle
Page 17 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
4. Rédaction
Introduction
(sujet amené) Le Classicisme est un courant littéraire qui prédomine en France à l’époque de
Louis XIV, à la fin du XVIIe siècle. Dans ces œuvres phares de la littérature française, les
auteurs tels Molière et Racine tentent de plaire à leurs lecteurs tout en leur offrant des modèles
à suivre pour atteindre l’idéal social de l’époque, c’est-à-dire de l’honnête homme. (sujet posé)
Cette visée didactique14 se retrouve dans les fables de Jean La Fontaine, auteur classique
français, et plus particulièrement dans la fable XXI « La jeune veuve » publiée en 1668, dans
laquelle il tente de prouver que les malheurs sont toujours passagers. (sujet divisé) Pour ce
faire, ce grand fabuliste se moque des femmes qui dramatisent leurs chagrins du moment et
montre que le temps arrange toujours les choses.
Développement
Pour montrer que les malheurs sont toujours passagers (ID), La Fontaine met en scène
dans sa fable une jeune veuve qui dramatise sa situation (IP1). Pour arriver à ses fins, il
montre d’un ton légèrement moqueur qu’elle manifeste sa douleur sans retenue (IS1). Par
exemple, elle pousse de nombreux « soupirs », dont on peut douter de la sincérité, puisqu’ils
sont « vrais ou faux ». Elle « [crie]15 », fait « beaucoup de bruit ». Ces termes péjoratifs prouvent
qu’en plus d’exprimer haut et fort une fausse détresse, elle dérange son entourage. La Fontaine
précise également qu’elle pleure un « torrent »16 de larmes, expression hyperbolique pour
illustrer le caractère excessif de ce chagrin, qui semble peu crédible. Or toujours selon le
fabuliste, ces réactions semblent généralisées chez la gent féminine puisque l’auteur déclare
que « C’est toujours même note et pareil entretien ». En parlant des femmes, il écrit : « on dit
qu’on est inconsolable ». Le pronom indéfini « on » ainsi que l’emploi de l’indicatif présent
donnent une portée générale au propos qui semble universel. Aux yeux de La Fontaine, toutes
les femmes semblent donc réagir d’une façon aussi émotive.
Si ces dames sont excessives (rappel de l’IS1), c’est qu’elles perçoivent leur malheur
comme étant irréversible. (IS2) En effet, alors que son mari est à l’article de la mort (extrait
14
Les extraits soulignés permettent de faire des liens avec la phrase ou l’idée précédente.
15
Vous pouvez modifier un extrait, mais l’important, c’est de l’indiquer à l’aide de crochets.
16
Remarquez que les extraits sont toujours situés en contexte.
Page 18 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
situé en contexte), la jeune veuve lui déclare : « Attends-moi je te suis ; et mon âme, /Aussi17
bien que la tienne, est prête à s’envoler ». La phrase impérative (procédé) montre
l’empressement de la dame à suivre son époux dans l’au-delà (effet créé par le procédé),
montrant ainsi qu’elle est « prête » à quitter les vivants qui n’ont plus rien à lui offrir (ajout à
l’explication à l’aide d’un autre extrait). Elle affirme également qu’« Un Cloître est l’époux
qu’il [lui] faut » (Notez les modifications dans l’extrait qui permettent d’éviter des
problèmes de syntaxe). En personnifiant la maison de religieuses (procédé) qui vivent isolées
du reste du monde , la jeune veuve montre que son malheur est tel qu’elle ne peut envisager
d’autres relations matrimoniales que celle avec Dieu (sens du procédé). D’ailleurs, le verbe
modalisateur « falloir » (autre procédé dans l’extrait) indique qu’à ses yeux, c’est par
obligation qu’elle prendrait une telle décision puisqu’elle ne peut envisager un autre époux
(sens de cet autre procédé)18.
Or, aux yeux de La Fontaine, cette perception typiquement féminine est exagérée (IS3).
Pour le locuteur de la fable, la mort n’est qu’un « voyage19 » « pour l’autre monde ». Cet
euphémisme indique que, loin d’être dramatique, la mort est plutôt le début d’une nouvelle vie.
D’ailleurs, la perception des femmes finit par changer. La jeune veuve qui, au chevet de son
mari était prête à le suivre, le laisse finalement faire « seul le voyage ». Cette anecdote permet
au locuteur de déclarer avec conviction : « On dit qu’on est inconsolable ; / On le dit, mais il n’en
est rien », mettant en lumière le grand contraste entre ce que disent les jeunes veuves et ce
qu’elles vivent réellement.
Ainsi20, contrairement aux femmes qui ne savent pas modérer leur ardeur, l’honnête
homme sait que le temps arrange toujours les choses (IP2). En effet, fort de son
expérience, le père de la jeune veuve agit avec réserve face aux débordements de sa fille
(IS1). Ce patriarche est dit « prudent et sage », deux adjectifs mélioratifs qui témoignent du
caractère modéré de cet honnête homme. Il en témoigne en « laiss[ant] digérer » à sa fille cette
épreuve et en « laiss[ant] le torrent [de ses larmes] couler ». Outre le fait de montrer le calme du
père, le verbe « laisser » prouve que le père ne partage pas les émois de sa fille face à la perte
de son gendre. C’est la raison pour laquelle il cherche simplement à la « consoler » puisqu’il sait
17
Vous devez respecter l’orthographe des mots (ex. les majuscules) et indiquer la fin d’un vers par une barre oblique.
18
Remarquez que chaque explication apporte un élément nouveau à l’idée. Cet élément est fondamental pour
approfondir votre réflexion et éviter la redondance du propos.
19
Ne citez toujours que l’essentiel.
20
Vous pouvez faire un paragraphe avec une idée principale, comme ici, ou diviser vos paragraphes en idées
secondaires comme dans la partie précédente.
Page 19 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
que sa tristesse sera éphémère. En effet, c’est exactement ce qui se produit. Comme le
locuteur l’avait prédit, le temps efface les chagrins graduellement (IS2). Sur ses ailes, « la
tristesse s'envole/ Le Temps ramène les plaisirs. » Cette métaphore de l’oiseau montre la
douceur avec laquelle le temps efface les malheurs en les éloignant des affligés. Ainsi, la jeune
veuve se métamorphose tranquillement. Son chagrin très manifeste pendant « un mois »21 se
résorbe puisque, dès « L’autre mois », elle réapprend à vivre, à se faire coquette. Et « après un
certain temps », l’oiseau du temps a déjà fait son œuvre. Ainsi, les marqueurs temporels montre
qu’« Entre la Veuve d’une année / Et la Veuve d’une journée / La différence est grande ».
L’opposition entre les deux dames est donc provoquée par le temps, qui est responsable du
processus de guérison et qui engendre la métamorphose chez la jeune fille. Par conséquent,
grâce au temps qui passe, le bonheur finit par revenir (IS3). La jeune veuve change
« Quelque chose à l'habit, au linge, à la coiffure ». Finalement, « Le deuil enfin sert de parure ».
En énumérant les nombreuses transformations que subit la veuve, le locuteur prouve que le
changement est profond puisqu’elle redevient coquette. Elle a dorénavant « mille attraits », ce
qui montre, de manière hyperbolique, qu’elle est loin de la laideur de la défunte qui
faisait « fuir » ses proches. Son bonheur est d’ailleurs perceptible par ses activités ludiques. Les
« jeux, les ris22 (les rires), la danse » sont de retour. Le locuteur écrit même : « On se plonge
soir et matin / Dans la fontaine de Jouvence », fontaine qui symbolise la jeunesse éternelle et
donc le bonheur éternel. La félicité est telle que la jeune veuve, grâce au temps, est enfin prête
à prendre époux. Et en demandant à son père : « Où donc est le jeune mari / Que vous m'avez
promis ? », elle illustre par son cheminement la morale de la fable.
21
Remarquez que tous les termes de ce champ lexical sont situés en contexte et ne sont donc pas simplement
énumérés dans une liste d’épicerie.
22
Toujours expliquer un terme qui n’est plus d’usage à notre époque.
Page 20 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Conclusion
(synthèse) En somme, puisqu’à ses yeux, la mort est un simple voyage vers l’au-delà, La
Fontaine met en lumière le caractère excessif des veuves éplorées qui étalent leur chagrin
sans retenue et qui perçoivent leur épreuve comme étant insurmontable. Dans sa fable « La
jeune veuve », il tente ainsi de prouver à l’aide d’une figure masculine incarnant l’honnête
homme que, contrairement à ce que croient les jeunes femmes émotives, le temps finit
toujours par effacer les chagrins et ramène donc avec lui la coquetterie, le bonheur et l’amour,
comme l’hirondelle ramène le printemps. (ouverture) En fait, cette leçon de vie pourrait être
transposée à de nombreux contextes où le malheur semble s’acharner sur nous. C’est ce
message plein d’espoir que nous pourrions transmettre, notamment, aux nombreux réfugiés
venus trouver chez nous un havre de paix. Avec le temps, pour eux aussi, peut-être, les « jeux,
les ris, la danse » retrouveront leur place dans cette nouvelle vie qui est la leur23.
23
Il n’est pas nécessaire de formuler une question dans l’ouverture.
Page 21 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Contenu / 50
Pertinence et qualité des idées principales et secondaires
A (25-22): Idées très claires, judicieuses et convaincantes; réflexions substantielles qui enrichissent le contenu de
l’analyse.
B (21-19): Idées fondées, équilibrées et justes.
C (18-15): Idées correctes, mais qui manquent de profondeur ou de clarté; trop générales, trop collées au texte ou
trop éloignées; qui omettent certains aspects importants du texte; idées intéressantes, mais non prouvées.
D (14-10): Certaines idées peu pertinentes, peu convaincantes, peu liées au sujet; idées redondantes; paraphrase;
certaines idées à synthétiser.
E (9-0): Absence d’idées ou idées hors sujet; narration; confusion fait–idée-thème.
Forme / 25
Qualité de la structure : cohésion des paragraphes, progression des idées et intégration des citations
A (15-12) : Très bonne cohésion au sein des paragraphes; liens très clairs et très pertinents entre les idées, qui
suivent un ordre logique ; très bonne intégration des citations;
B (11-8) : Bonne unité des paragraphes ; quelques liens sont encore à travailler ; ordre ou organisation des idées (IP
et/ou IS) et des preuves à revoir ; quelques redondances; bonne intégration des citations ; quelques extraits ne sont
pas situés dans leur contexte ou sont mal intégrés aux phrases ; citations à élaguer ; revoir la présentation des
citations (3 lignes et +);
C (7-0) : Manque de cohésion dans les paragraphes ; manque d’informations dans l’introduction et la conclusion
; manque de liens entre les phrases, entre les idées ; liens chronologiques plutôt que logiques ; mauvais emploi
des marqueurs de relation ; redondances ; extraits non situés dans leur contexte et mal intégrés aux phrases ;
absence de citations.
Page 22 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Page 23 sur 24
Rédaction d’une analyse littéraire LIT B01
Page 24 sur 24