Algèbre 2 UIST
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2021 - 2022
Table des matières
1 MATRICES 4
1.1 Présentation des matrices de type (p, q) sur un corps K commutatif . . . . 4
1.2 Différents types de matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Matrice uniligne : p = 1, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 Matrice unicolonne : q = 1, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.3 Matrice nulle de type (p, q) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.4 Matrice carrée d’ordre n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.5 Matrice diagonale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.6 Matrice unité (ou identité) d’ordre n . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.7 Matrice triangulaire supérieure : . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.8 Matrice triangulaire inférieure : . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.9 Matrice en bloc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.10 Transposée d’une matrice : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.11 Opposée d’une matrice : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 OPERATIONS SUR LES MATRICES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.1 Egalité de deux matrices de même type . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.2 Somme de deux matrices de même type . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.3 Multiplication par un scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.4 Produit de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Trace d’une matrice carrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5 Matrices inversibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.6 Opérations élémentaires sur les matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.7 Rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2 CALCUL DE DÉTERMINANTS 20
2.1 Déterminant d’une matrice carrée d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2 Déterminant d’une matrice carrée d’ordre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.1 Calcul d’un déterminant d’ordre 3 par la méthode de Sarrus . . . 21
1
TABLE DES MATIÈRES
4 ESPACES VECTORIELS 46
4.1 Définition d’un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.1.1 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.2 Sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.2.1 Exemples de sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.3 Suite liée de vecteurs. Suite libre de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.4 Espaces vectoriels de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4.4.1 Espace vectoriel ayant un nombre fini de générateurs . . . . . . . 51
4.4.2 Base d’un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4.4.3 Déterminant d’une suite de vecteurs d’un K-espace vectoriel E
de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.5 Sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel de dimension finie . . . . . 54
4.5.1 Rang d’une suite finie de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.6 Sous-espaces supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.6.1 Théorème de la base incomplète . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.7 Produit de deux espaces vectoriels sur un même corps commutatif K . . . 57
2
TABLE DES MATIÈRES
5 APPLICATIONS LINÉAIRES 59
5.1 Image et Noyau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.1.1 Le théorème noyau-image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.1.2 Rang d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.2 Opérations sur les applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.2.1 L’espace vectoriel LK (E, F ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.3 Matrice d’une application linéaire f : E → F . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.3.1 Changement de bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.3.2 Déterminant d’une suite de vecteurs d’un K-espace vectoriel E
de dimension finie(Rappel,suite et fin) . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.3.3 Déterminant et trace d’un endomorphisme sur un K -espace vec-
toriel E de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3
Chapitre 1
MATRICES
4
MATRICES
A = (aij ) 1≤ i ≤ p .
1≤ j ≤ q
a14
a24
Ceci est la 2ème ligne : a21 a22 · · · a2q ; la 4ième colonne est : . .
..
ap4
• L’ensemble des matrices à n lignes et p colonnes à coefficients dans k est noté
Mn,p (k). Les éléments de Mn,p (R) sont appelés matrices réelles.
Exemple 1.2.1.
h i
M= −1 5 7 78
est de type (1, 4)
5
MATRICES
Exemple 1.2.2.
1
2
3
M =
4
5
6
est de type (6, 1)
0 0
A est la matrice nulle de type (3, 2).
6
MATRICES
Exemple 1.2.4.
1 4 83
A = −9 47 −2
0 1 3
4
est une matrice carrée d’ordre 3 et les éléments diagonaux sont : a11 = 1 ; a22 = ;
7
4
a33 = 3. Les éléments de la contre diagonale principale sont : a31 = 0 ; a22 = ;
7
8
a13 = .
3
7
MATRICES
Exemple 1.2.8.
1 0 0 0
0 7 0 0
B= .
5 −8 −1 0
−6 4 −1 −9
Exemple 1.2.9.
15 4 0 0 0
3 5 4 0 0 15 4 0
A= 0 1 5 4 0 où M =
3 5 4 ,
0 0 1 5 20 0 1 5
0 0 0 1 25
0 0 ! !
0 0 1 5 20
N = 0 0 , Q= et P = ‘
0 0 0 1 25
4 0
A0 = a0ij
1≤ i ≤ q
1≤ j ≤ p
où a0ij = aji .
La transposée de A est notée (t A) ; c’est la matrice dont les colonnes sont les lignes de A
et vice versa.
8
MATRICES
Exemple 1.2.10.
" # −1 4
−1 2 1 + i
Soit A = . On a (t A) = 2 −6 .
4 −6 −8
1 + i −8
Exemple 1.2.11.
" #
−1 2 1 + i
soit A = . On a :
4 −6 −8
" # " #
− (−1) −2 − (1 + i) 1 −2 − (1 + i)
(−A) = = .
−4 − (−6) − (−8) −4 6 8
Contre-exemple
1.3.1.
0 1 −8 0 1 −8
Soit A = −1 0 0 et B = −1 0 0 . On a A 6= B car
8 −1 0 8 0 0
a32 = −1 6= 0 = b32 .
Exemple 1.3.1.
−2 1 −8 −2 1 −8
A = 1 3 0 est une matrice symétrique, car (t A) = 1 3 0 = A.
−8 0 1 −8 0 1
9
MATRICES
Définition 1.3.3. Soit A ∈ Mn (K), si on a : (t A) = −A, on dit que A est une matrice
antisymétrique.
Exemple 1.3.2.
0 1 −8
A = −1 0 0 est une matrice antisymétrique, car
8 0 0
0 −1 8
t
( A) = 1 0 0 = −A
−8 0 0
Exemple 1.3.3. :
" # " #
2 −1 1−i 3 1 −1 + i
A= ; B= ,
−3 −1 + i 2 −3 1 i
" # " #
2+3 −1 + 1 1 − i + (−1 + i) 5 0 0
A+B = = .
−3 + (−3) −1 + i + 1 2+i −6 i 2 + i
" # " # " #
2 −1 1−i −2 − (−1) − (1 − i) 0 0 0
A+(−A) = + = .
−3 −1 + i 2 − (−3) − (−1 + i) −2 0 0 0
Exemple 1.3.4.
! ! !
3 −2 0 5 3 3
Si A = et B= alors A+B = .
1 7 2 −1 3 6
!
−2
Par contre si B0 = alors A + B0 n’est pas définie.
8
On a ainsi une loi de composition interne : l’addition, qui fait de l’ensemble Mpq (K)
des matrices p × q un groupe commutatif. L’ élément neutre est la matrice dont tous les
coefficients aij sont nuls dite matrice nulle 0 . La matrice opposée à A = (aij ) est la
matrice (−A) de coefficients (−aij ).
10
MATRICES
(i) 1.A = A, pour tout élément A ∈ Mpq (K).1 étant l’élément neutre de (K∗ , ×).
(ii) α (βA) = (αβ) A, pour tout élément A ∈ Mpq (K), ∀α,β ∈ K.
(iii) α (A + B) = αA + αB, ∀α ∈ K, ∀A,B ∈ Mpq (K).
(iv) (α + β) A = αA + βA, ∀α,β ∈ K, pour tout élément A ∈ Mpq (K).
Ainsi l’addition qui fait de l’ensemble Mpq (K) des matrices de type (p, q) un groupe
commutatif en association avec la loi de composition externe (qui est la multiplicationon
par un scalaire, d’une matrice) vérifiant les propriétés sus-mentionnées fait de Mpq (K) un
K -espace vectoriel.
11
MATRICES
Exemple 1.3.6.
! 1 2
1 2 3
A= B = −1 1
2 3 4
1 1
On dispose d’abord le produit correctement (à gauche) : la matrice obtenue est de
taille 2 × 2. Puis on calcule chacun des coefficients, en commençant par le premier coef-
ficient c11 = 1 × 1 + 2 × (−1) + 3 × 1 = 2 (au milieu), puis les autres (à droite).
1 2 1 2 1 2
−1 1 −1 1 −1 1
! 1 1! ! 1 1! ! 1 1!
1 2 3 c11 c12 1 2 3 2 c12 1 2 3 2 7
2 3 4 c21 c22 2 3 4 c21 c22 2 3 4 3 11
12
MATRICES
Remarque 1.3.6. Un exemple intéressant est le produit d’un vecteur ligne par un vecteur
colonne :
b1
b2
u = a1 a2 · · · an v= ..
.
bn
Alors u × v est une matrice de taille 1 × 1 dont l’unique coefficient est a1 b1 + a2 b2 + · · · +
an bn . Ce nombre s’appelle le produit scalaire des vecteurs u et v. Calculer le coefficient
cij dans le produit A × B revient donc à calculer le produit scalaire des vecteurs formés
par la i-ème ligne de A et la j-ème colonne de B.
−1 × 3 + 3 × 1 −1 × (−1) + 3 × (−3) −1 × 2 + 3 × 4 −1 × 1 + 3 × 7
A × B = AB = −4 × 3 + 1 × 1 −4 × (−1) + 1 × (−3) −4 × 2 + 1 × 4 −4 × 1 + 1 × 7
2 −6 8 14
B × A n’est pas un produit possible car le nombre de colonnes de B égalant 4 n’est
pas égal au nombre de lignes de A qui est 3.
Remarque 1.3.7 (Premier piège à éviter). Le produit de matrices n’est pas commutatif
en général. En effet, il se peut que AB soit défini mais pas BA, ou que AB et BA soient
tous deux définis mais pas de la même taille. Mais même dans le cas où AB et BA sont
définis et de la même taille, on a en général AB 6= BA.
13
MATRICES
" # " #
1 −4 3 −4
Exemple 1.3.8. Soient A = et B =
−3 2 −3 0
" # " #
15 −4 15 −20
on a : AB = 6= = BA.
−15 12 −3 12
Ainsi le produit de matrices n’est pas commutatif.
Exemple 1.3.9.
! ! !
0 −1 2 −3 0 0
A= B= et AB = .
0 5 0 0 0 0
Exemple 1.3.10.
! ! ! !
0 −1 4 −1 2 5 −5 −4
A= B= C= et AB = AC = .
0 3 5 4 5 4 15 12
14
MATRICES
n!
n ≥ 1, n ∈ N, {kn = .
k! (n − k)!
2 ∀A ∈ Mn (K) avec A 6= 0Mn (K) , on a A0 = In .
15
MATRICES
Proposition 1.5.2. L’ensemble GLn (K) des matrices carrées d’ordre n inversibles est
un groupe multiplicatif appelé le groupe linéaire.
Définition 1.5.2. i) Deux matrices A, B ∈ Mpq (K) sont équivalentes s’ils existent
P ∈ Mp (K) inversible et Q ∈ Mq (K) inversible telle que A = P BQ ⇔ P −1 AQ−1 =
B.
ii) Deux matrices A, B ∈ Mn (K) sont semblables s’il existe P ∈ Mn (K) inversible
telle que A = P −1 BP ⇔ P A = BP ⇔ P AP −1 = B ⇔ AP −1 = P −1 B ce qui
entrainera que tr (A) = tr (B).
16
MATRICES
0 2
0 2
A = −4 1 . Evidemment on a A équivalente à A0 , ce qui se note : A ∼ A0 qui
0
−1 3
se lit A équivalente à A0 .
−1 3
Exemple 1.6.3. soit A = −4 1 faisons 4L2 , on a :
0 2
−1 3
0
A = −16 4 .
0 2
Evidemment on a A équivalente à A0 , ce qui se note : A ∼ A0
qui se lit A équivalente à A0 .
Définition 1.6.2. Les matrices Eij ∈ Mpq (K) tels que aij = 1 et ars = 0, si r 6= i ou
s 6= j, sont les matrices élé mentaires de Mpq (K).X
Soit A = (aij ) ∈ Mpq (K),on a A = aij Eij .
1≤ i ≤ p
1≤ j ≤ q 1≤ i ≤ p
1≤ j ≤ q
17
MATRICES
0 0
0 0 0 0 0 0
Exemple 1.6.4. E23 = 0 0 1 0 ∈ M34 (R), E42 = ∈ M42 (R)
0 0
0 0 0 0
0 1
a11 a12
Soit A = a21 a22 . On a :
a31 a32
a11 0 0 a12 0 0 0 0 0 0 0 0
A = 0 0 + 0 0 + a21 0 + 0 a22 + 0 0 + 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 a31 0 0 a32
1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
= a11 0 0 + a12 0 0 + a21 1 0 + a22 0 1 + a31 0 0 +
0 0 0 0 0 0 0 0 1 0
0 0
a32 0 0
0 1
= a11 E11 + a12 E12 + a21 E21 + a22 E22 + a31 E31 + a32 E32
X
= aij Eij ∈ M32 (R)
1≤ i ≤ 3
1≤ j ≤ 2
où r ≤ inf (p, q), Ir est la matrice unité d’ordre r et 0st est la matrice identiquement
nulle avec s lignes et t colonnes. R est la matrice échélonnée réduite de A. On appelle
l’entier r le rang de la matrice A et il se note rg (A) = r = rg (t A).
Proposition 1.7.2. Deux matrices sont équivalentes ssi elles ont le même rang.
Proposition 1.7.3. Deux matrices carrées semblables, ont nécessairement la même trace
et le même rang.
18
MATRICES
" # " #
1 2 1 0
Remarque 1.7.2. Voici deux matrices carrées A = et B = , Le
− 12 −1 0 0
rang de A = le rang de B = 1, mais elles ne sont pas semblables car tr (A) = 0 6=
1 = tr (B), alors que si elles étaient semblables, elles devraient avoir nécessairement la
même trace.
19
Chapitre 2
CALCUL DE DÉTERMINANTS
Le déterminant est un simple scalaire (nombre) calculé à partir des éléments d’une
matrice carrée. Ce scalaire est nul si la matrice carrée en question est non inversible.
2.3 Définition
a11 a12 a13
Définition 2.3.1. Soit A = a21 a22 a23 . On appelle déterminant de A le nombre
a11 a22 a33 + a12 a23 a31 + a13 a21 a32 − a31 a22 a13 − a32 a23 a11 − a33 a21 a12 .
20
CALCUL DE DÉTERMINANTS
Ou
Remarque 2.3.2. Pour tout aij élément de A matrice carrée, si (i + j) est paire Xij et
Cij sont égaux sinon ils sont opposés l’un à l’autre.
a11 a12 a13
Exemple 2.3.1. Soit A = a21 a22 a23
21
CALCUL DE DÉTERMINANTS
Methode
a32
a21 a23 a11 a13
det A = a12 × (−1)1+2 × + a22 × (−1)2+2 ×
a31 a33 a31 a33
a11 a13
+a32 × (−1)3+2 ×
a21 a23
= (a11 a22 a33 + a12 a23 a31 + a13 a21 a32 )
− (a31 a22 a13 + a32 a23 a11 + a33 a21 a12 )
det A = a12 × C12 + a22 × C22 + a32 × C32 .
22
CALCUL DE DÉTERMINANTS
Exemples pratiques
−1 −2 3
Exemple 2.3.2. A = 3 0 1 ,
−1 4 5
−1 −2 3
det A = 3 0 1
−1 4 5
Développons suivant la 2ème ligne.
−2 3 −1 −2
det A = 3 × (−1)1+2 × + 1 × (−1)2+3 ×
4 5 −1 4
= −3 (−2 × 5 − 4 × 3) − 1 × (−1 × 4 − (−1) × (−2))
= −3 (−22) − (−6) = 72.
0 1 3 1
det A = (−1) × (−1)1+1 × + (−2) × (−1)1+2 ×
4 5 −1 5
3 0
+3 × (−1)1+3 ×
−1 4
= 72.
2 −2 0
Développons det B suivant la 1ère ligne :
0 0 −5
−4 −1
det B = −4 −1 2 = (−5) × (−1)1+3 ×
2 −2
2 −2 0
= −5 × (−4 × (−2) − (−1) × 2) = −50.
Développons det B suivant la 1ère colonne
23
CALCUL DE DÉTERMINANTS
0 0 −5
det B = −4 −1 2
2 −2 0
0 −5 0 −5
= (−4) × (−1)1+2 × + 2 × (−1)1+3 ×
−2 0 −1 2
= − (−4) × (0 × 0 − (−2) × (−5)) + 2 (0 × 2 − (−1) × (−5))
= −40 − 10
= −50
0 0 −5
det B = −4 −1 2
2 −2 0
0 −5 0 −5
= (−4) × (−1)1+2 × + (−1) × (−1)2+2 ×
−2 0 2 0
0 0
+2 × (−1)2+3 ×
2 −2
= (−4) (10) − (10) + 0
= −50
Remarque 2.3.3.
(i) Quand l’on a choisi une ligne ou une colonne suivant laquelle le calcul du détermi-
nant d’une matrice sera développé,le déterminant est égal à la somme des produits
de chaque élément de ladite ligne ou colonne par son cofacteur.
(ii) En choisissant une colonne ou une ligne où il y a plus de zéros , on a moins de
termes dans le développé.
(iii) Par cette méthode du développement suivant une ligne ou une colonne, on constate
que dans le déveppé l’ordre de la matrice dont on calcule le déterminant s’abaisse.
24
CALCUL DE DÉTERMINANTS
−1 0 2 0
2 3 −1 4
Exemple 2.4.1. A = .
−3 2 −1 0
4 5 −1 0
Développons suivant la 4ème colonne :
−1 0 2 0
−1 0 2
2 3 −1 4 2+4
det A = = 4 × (−1) × −3 2 −1
−3 2 −1 0
4 5 −1
4 5 −1 0
" #
−1 2 −1 2
= 4 2× −5×
4 −1 −3 −1
= 4 [2 (1 − 8) − 5 (1 + 6)]
= 4 (−14 − 35)
= 4 (−49)
= −196
Aussi det A avec le développement suivant la deuxième ligne de A sera bien long à
écrire en effet :
−1 0 2 0
2 3 −1 4
det A =
−3 2 −1 0
4 5 −1 0
0 2 0 −1 2 0
2+1 2+2
det A = 2 × (−1) × 2 −1 0 + 3 × (−1) × −3 −1 0
5 −1 0 4 −1 0
−1 0 0 −1 0 2
2+3 2+4
= + (−1) × (−1) × −3 2 0 + 4 × (−1) × −3 2 −1
4 5 0 4 5 −1
Théorème 2.4.1. Soit A = (aij )1≤ i, j ≤ n .
Déterminant de A développé par rapport à la i-ième ligne :
n
X
det (A) = ai1 Ci1 + ai2 Ci2 + ... + ain Cin = aik Cik .
k=1
25
CALCUL DE DÉTERMINANTS
Remarque 2.4.1. Pour développer suivant les lignes ou les colonnes, il vaut mieux choi-
sir celles qui renferment le plus de zéros pour réduire le nombre de calculs.
Exemple 2.5.1.
−1 −2 3 0 0 −5
Soit A = 3 0 1 , B = −4 −1 2
−1 4 5 2 −2 0
−1 −2 3 0 0 −5 14 −4 1
on a : AB = 3 0 1 −4 −1 2 = 2 −2 −15
−1 4 5 2 −2 0 −6 −14 13
14 −4 1
det (AB) = 2 −2 −15 = −3600.
−6 −14 13
On sait aussi que det A = 72 et det B = −50 et det A × det B = 72 × (−50) = −3600.
On a bien det (AB) = det A × det B.
Exemple 2.5.2.
1 2 3 1 2 3
det 2 0 3 −1 = 23 det 0 3 −1 .
0 0 −2 0 0 −2
Exemple 2.5.3.
1 2 3
A = 0 3 −1 ;
0 0 −2
26
CALCUL DE DÉTERMINANTS
1 2 3
det A = 0 3 −1 = 1 × 3 × (−2) = −6.
0 0 −2
2 0 0 0
0 3 0 0
B= ;
0 0 −1 0
0 0 0 −5
0 02 0
3 00 0
det B = = 2 × 3 × (−1) × (−5) = 30.
0 −1 0
0
0 0 −5
0
1 0 0 0
0 1 0 0
I4 =
0 0 1 0
0 0 0 1
1 0 0 0
0 1 0 0
det I4 = =1×1×1×1=1
0 0 1 0
0 0 0 1
Propriété 2.5.4. Le déterminant ne change pas quand on ajoute à une ligne une com-
binaison des autres lignes ; en particulier, on peut remplacer une ligne par la somme de
toutes les lignes ou encore ajouter à une ligne λ multiplié par une autre ligne où λ est un
scalaire non nul.
Exemple 2.5.4.
−1 −2 3
det A = 3 0 1 , en ajoutant à la 3ème ligne, deux fois la 1ère ligne, on a :
−1 4 5
−1 −2 3
det A = 3 0 1 , je développe par rapport à la 2ème colonne,
−3 0 11
3 1
det A = − (−2) × = 2 (33 + 3) = 72.
−3 11
Remarque 2.5.2. Il est plus intéressant de faire des manipulations (légitimes) qui font
apparaître des zéros dans le déterminant afin d’en faciliter le calcul(voir supra).
27
CALCUL DE DÉTERMINANTS
Propriété 2.5.5. Le déterminant d’une matrice dont une ligne ou une colonne est for-
mée de zéros est un déterminant nul. Le déterminant d’une matrice dont une ligne (resp.
une colonne) est une combinaison des autres lignes (resp. des autres colonnes) est un
déterminant nul.Aussi si deux lignes(resp.deux colonnes) sont proportionnelles dans un
déterminant, le déterminant est nul.
Exemple 2.5.5.
−1 −2 3
det A = 3 6 1 = 0, car la 2ème colonne est égale à deux fois la 1ère colonne.
−1 −2 5
Propriété 2.5.6. Le déterminant est linéaire en ses lignes et colonnes respectivement.
(pour ne pas dire multilinéaire suivant les lignes ou les colonnes) Cela signifie : étant
donnée A une matrice carrée d’ordre n ; on a :
h i
1 Si A = C1 C2 C3 · · · Ci + Ci0 · · · Cn , avec 1 ≤ i ≤ n, alors
h i
det A = det C1 C2 C3 · · · Ci + Ci0 · · · Cn
h i h i
= det C1 C2 C3 · · · Ci · · · Cn + det C1 C2 C3 · · · Ci · · · Cn 0
L1
L2
L
3
.
..
, avec 1 ≤ i ≤ n, alors
2 Si A =
Li + L0i
..
.
Ln
L1 L1 L1
L2 L2 L2
L L L
3 3 3
.. .
.
.
.
det A = det . = det . + det .
Li + L0i
0
Li Li
.
..
.
..
.
..
Ln Ln Ln
h i
3 Si β ∈ K et A = C1 C2 C3 · · · βCi · · · Cn , avec 1 ≤ i ≤ n, alors
h i
det A = det C1 C2 C3 · · · βCi · · · Cn
h i
= β det C1 C2 C3 · · · Ci · · · Cn
28
CALCUL DE DÉTERMINANTS
L1
L2
L3
..
4 Si β ∈ K et A =
, avec 1 ≤ i ≤ n, alors
.
γLi
.
..
Ln
L1 L1
L2
L2
L3
L3
.. ..
det A = det
= γ det
. .
γLi Li
. ..
.. .
Ln Ln
Exemple 2.5.6.
2 a + b b2 2 a b2 2 b b2
1 (i) a a − b2 b = a a b + a −b2 b avec a, b ∈ K un
a2 a3 + b ab a2 a3 ab a2 b ab
corps.
2 − b2 a + b b 2 + b 2 a b2 −b2 b b
2 a a b = a a b + a a b avec a, b ∈ K un
2 3
a a ab a2 a3 ab a 2
a3 ab
corps.
Exemple 2.5.7.
−1 −2 17 × 3 −1 −2 3
1 det A = 3 0 17 × 1 = det A = 17 × 3 0 1
−3 0 17 × 11 −3 0 11
−23 × (−1) −23 × (−2) −23 × 3 −1 −2 3
2 3 0 1 = (−23) × 3 0 1
−3 0 11 −3 0 11
Propriété 2.5.7. Le déterminant une forme alternée : c’est-à-dire que lorsqu’on per-
mute deux lignes (ou deux colonnes) dans un déterminant le déterminant est changé en
son opposé.
29
CALCUL DE DÉTERMINANTS
Exemple 2.5.8.
−1 −2 3 −1 −2 3
det A = 3 0 1 = 72, mais −3 0 11 = −72 = − det A
−3 0 11 3 0 1
ième ième
car j’ai permuté la 2 et la 3 lignes.
Propriété 2.5.8.
Remarque 2.5.3. 1 Lorsque deux matrices carrées sont semblables, elles ont né-
cessairement les mêmes trace, rang et déterminant. Mais cela ne suffit pas pour
être semblables.
2 Aussi est-il clair que deux matrices qui n’ont pas la même trace ou pas le même
rang ou pas le même déterminant, ne peuvent être semblables.
" # " #
1 2 0 1
Remarque 2.5.4. Voici deux matrices carrées A = ,B = ,
− 12 −1 0 0
On a le rang de A = au rang de B = 1, det (A) = det (B) = 0,
tr (A) = tr (B) = 0, mais A et B ne sont pas semblables car
30
CALCUL DE DÉTERMINANTS
" # " #
1 0 −2 1
P −1 = 6= Q = , donc on peut conclure que A et B ne sont
− 12 1 1 0
pas semblables, alors qu’elles ont le même rang, le même déterminant, et la même trace.
Définition 2.6.2. Etant données deux matrices A et B tel que AB = BA, on dit que A
et B commutent.
Proposition 2.6.1. Deux matrices qui commutent sont carrées de même ordre.
Proposition 2.6.2. Deux matrices A et B carrées de même ordre n tel que AB = In (ou
BA = In ) sont inversibles et d’inverse l’une de l’autre.
31
CALCUL DE DÉTERMINANTS
−1
5 (t (A−1 )) = (t (A)) ;
6 (AB)−1 = B −1 A−1 .
" #
2 3
Exemple 2.6.2. A = , det A = −2 6= 0 donc A est inversible, avec B =
2 2
" #
3
−1 2
,
1 −1
" #" # " #
2 3 −1 32 1 0
on constate que : AB = =
2 2 1 −1 0 1
1 1 1
donc A−1 = B et det B = det A−1 =− = = .
2 (−2) det A
−1 −5 6
−1 3 −1 3
Le cofacteur de a11 = 1 est C11 = (−1)1+1 × = 9, on a X11 =
−5 6 −5 6
1 −2
Le cofacteur de a32 = −5 est C32 = (−1)3+2 × = −3, on a
0 3
1 −2
X32 = . Ainsi de suite.
0 3
32
CALCUL DE DÉTERMINANTS
7 −3 −1
Définition 2.6.4.
Pour tout A ∈ Mn (K), la matrice (t comA) = com (t A) s’appelle la matrice adjointe de
A.
Théorème 2.6.1.
Si A est une matrice inversible alors
1 1
A−1 = × com t A = × t com (A)
det A det A
où (t A) désigne la transposée de A, com (t A) désigne la comatrice de la transposée de A
et (t com (A)) désigne la transposée de la comatrice de A.
" #
a b
Exemple 2.6.4. Soit A = une matrice inversible. On a :
c d
" #
−1 1 t
1 d −b
A = × com (A) =
det A ad − bc −c a
1 0 −1
Exemple 2.6.5. Soit A = 3 −1 −5 , A est -elle inversible ?
−2 3 6
1 0 −1 0 0 −1
det A = 3 −1 −5 = −2 −1 −5 = 2,
−2 3 6 4 3 6
à la 1ère colonne, j’ai fait la 1ère colonne plus la 3ème colonne afin d’avoir plus de
zéro dans mon déterminant pour ne pas avoir beaucoup de termes à développer. Comme
1 1
det A = 2 6= 0, alors A est inversible. A−1 = × com (t A) = × (t com (A)).
det A det A
33
CALCUL DE DÉTERMINANTS
1 3 −2 9 −3 −1
t
com t A = −8 4 t
A = 0 −1 3 , 2 = com (A)
−1 −5 6 7 −3 −1
9 −3 −1
9 −3 −1 2 2 2
−1 1
A = −8 4 2 = −4 2 1 .
2 7 −3 −1
7 −3 −1
2 2 2
Exemple 2.6.6.
a11 a12 a13 b11 b12 b13
Si A = a21 a22 a23 est inversible avec A−1 = b21 b22 b23 , on a
Exemple 2.6.7.
0 1 −1
Soit A = 1 1 1 . On a
−1 1 1
34
CALCUL DE DÉTERMINANTS
0 1 −1 1 0 0 1 1 1 0 1 0
L1 ←→ L2
1 1 1 0 1 0 ∼ 0 1 −1 1 0 0
L2 ←→ L1
−1 1 1 0 0 1 −1 1 1 0 0 1 L3 ← L3 + L1
1 1 1 0 1 0 L1 ← L1 − L2
∼ 0 1 −1 1 0 0
0 2 2 0 1 1 L3 ← L3 − 2L2
1 0 2 −1 1 0
∼ 0 1 −1 1 0 0
0 0 4 −2 1 1 L3 ← 41 L3
1 0 2 −1 1 0
L1 ← L1 − 2L3
∼ 0 1 −1 1 0 0
L2 ← L2 + L3
0 0 1 − 24 41 41
1 0 0 0 42 − 42
2 1 1
∼ 0 1 0
4 4 4
2 1 1
0 0 1 −4 4 4
2
0 4
− 24 0 2 −2
1
Donc A est inversible et A−1 = 2 1 1
= 2 1 1
4 4 4 4
− 24 1
4
1
4
−2 1 1
Proposition 2.7.2. Soit A = (aij ) 1≤ i ≤ n alors rgA est le plus grand entier naturel
1≤ j ≤ m
s qui est tel qu’on puisse extraire de A une matrice d’ordre s de déterminant 6= 0 (avec
permutation des colonnes(resp. lignes) de A si necessaire).
!
2 0 5 −1 2 0
Exemple 2.7.1. A = , on a = 4 6= 0 comme 2 ≥ rgA,
1 2 3 1 1 2
donc rgA = 2.
35
Chapitre 3
Exemple 3.0.2. −2x1 + 4x2 − 3x3 = 9 est une équation linéaire d’inconnues x1 , x2 , x3 .
Définition 3.0.3. Un système d’équations est dit incompatible ou inconsistant s’il n’ad-
met pas de solutions, c’est-à-dire que l’ensemble solution c’est l’ensemble vide.
36
RÉSOLUTION D’UN SYSTEME LINÉAIRE
−1 −3 −9
x1 −1
X = x2 ; B = −5 . Alors (S) ⇐⇒ AX = B
x3 7
37
RÉSOLUTION D’UN SYSTEME LINÉAIRE
−1 −3 −9
x1 0
X = x2 ; B = 0 . Alors (S) ⇐⇒ AX = B = 0M31 (R) .
x3 0
Définition 3.1.1. Nous obtenons la matrice augmentée associée au système (S) en ad-
joingnant à la dernière colonne de la matrice du système A une colonne constituée des bi ,
les seconds membres des équations de (S).
De là : La matrice augmentée associée au système (S) est alors :
a11 a12 · · · a1n b1
a21 a22 · · · a2n b2
.
. .. .. .. ..
.
. . . . .
am1 am2 ··· amn bm
−1 −3 −9 −5
38
RÉSOLUTION D’UN SYSTEME LINÉAIRE
Exemple 3.1.2. Utilisons ces opérations élémentaires pour résoudre le système suivant.
x1 + x2 + 7x3 = −1
(S) ⇔ 2x1 − x2 + 5x3 = −5
−x1 − 3x2 − 9x3 = −5
−1 −3 −9 −5
en faisant des opérations élémentaires sur les lignes (que sur les lignes qui repré-
sentent
les équations) de la matrice
augmentée ; on a :
1 1 7 −1 1 1 7 −1
2 −1 5 −5 ≈ 0 −3 −9 −3 L2 − 2L1
−1 −3 −9 −5 0 −2 −2 −6 L + L1
3
1 1 7 −1 1 1 7 −1
1
≈ 0 1 3 1 − 3 L2 ≈ 0 1 3 1
0 1 1 3 −1L 0 0 −2 2 L − L2
2 3 3
1 0 4 −2 L1 − L2 1 0 0 2 L1 − 4L3
≈ 0 1 3 1 ≈ 0 1 0 4 L2 − 3L3 .
1
0 0 1 −1 − 2 L3 0 0 1 −1
1 0 0 x1 2
ce qui donne matriciellement : (S) ⇔ 0 1 0 x2 = 4 ⇔
0 0 1 x3 −1
39
RÉSOLUTION D’UN SYSTEME LINÉAIRE
x1 = 2
x2 = 4
x3 = −1
D’où SR3 = {(2, 4, −1)}. Nous remarquons que les opérations élémentaires peuvent
être faites uniquement sur la matrice augmentée pour revenir à la fin au système d’équa-
tions. C’est ce que nous avons fait. On obtient ainsi l’unique solution du système : x1 = 2,
x2 = 4 et x3 = −1.
Donc SR3 = {(2; 4; −1)}.
Remarque 3.1.1 (Remarque très importante). Quand on finit de résoudre une équation
ou un systéme d’équations, il faut toujours donné l’ensemble solution clairement.
Exemple 3.2.1.
x − 2y + z = 3
(Σ) ⇐⇒ 2x − y + z = 1
−x − y + z = 0
1 −2 1
La matrice associée à (Σ) est A = 2 −1 1
−1 −1 1
et det (A) =3 6= 0 ; c’est donc
un système de Cramer.
1 −1
0 3 3
−1
A = −1 32 13 ,
−1 1 1
40
RÉSOLUTION D’UN SYSTEME LINÉAIRE
1 −1 1
x 3 0 3 3
3 3
−1 2 1 −7
on a alors y = A 1 = −1 1 = 3 .
3 3
z 0 −1 1 1 0 −2
1 −7
Donc SR3 = ; ; −2 .
3 3
−1 −1 1
1 −2 1
∆ = det A = 2 −1 1
−1 −1 1
1 −2 −1
= 2 −1 0 = 3 (je rappelle que j’ai fait col3 + col2 )
−1 −1 0
3 −2 1 1 3 1
∆x = 1 −1 1 = 1 ; ∆y = 2 1 1 = −7 ;
0 −1 1 −1 0 1
1 −2 3
∆z = 2 −1 1 = −6 ;
−1 −1 0
∆x 1 ∆y −7 ∆z −6
x= = ;y= = ; z= = = −2
∆ 3 ∆ 3 ∆ 3
41
RÉSOLUTION D’UN SYSTEME LINÉAIRE
1 −7
Donc SR3 = ; ; −2 .
3 3
Remarque 3.3.1.
42
RÉSOLUTION D’UN SYSTEME LINÉAIRE
43
RÉSOLUTION D’UN SYSTEME LINÉAIRE
a11 x1 + a12 x2 + · · · +a1n xn = b1
a22 x2 + · · · +a2n xn = b2
... .. .. .
. .
amm xm = bm
Dans ce cas, on fixe arbitrairement les valeurs des variables xm+1 à xn .
On est alors ramené au cas précédent, simple à résoudre lorsque tous
les coefficients diagonaux sont non nuls, nécessitant une discussion sinon.
(c) Si m > n :
a11 x1 + a12 x2 + · · · +a1n xn = b1
a22 x2 + · · · +a2n xn = b2
.. ..
..
.
. .
ann xn = bn .
0 = bn+1
.. ..
. .
0 = bm
Dans ce cas les dernières lignes donnent directement des conditions de
compatibilité.
Lorsqu’elles sont vérifiées, on se ramène au cas ci-dessus. D’où, là encore,
l’intérêt de l’obtention de coefficients diagonaux non nuls.
2x − y − z = 1 (E 1 ) 2x − y − z = 1
(E1 )
Exemple 3.4.1. Soit (S) ⇔ 3x + 4y − 2z = 0 (E2 ) ⇔ 6y − 6z = 1 (E2 − E3 )
3x − 2y + 4z = −1 (E3 ) y − 11z = 5 (3E1 − 2E3 )
1
2x − y − z = 1
(E1 ) ⇒ x = 10
19
⇔ 6y − 6z = 1 (E2 ) ⇒ y = − 60 .
29
−60z = 29 (6E3 − E2 ) ⇒ z = − 60
1 19 29
Donc SR3 = ;− ;− .
10 60 60
:
1 1 1
Soit A = 1 −1 0 , montrer que A est inversible et calculer A−1 .
1 0 −1
Réponse
44
RÉSOLUTION D’UN SYSTEME LINÉAIRE
x1 y1
det A = 3 ; soit X = x2 ; Y = y2 ,
x3 y
3
1 1 1 x1 y1
(S) ⇔ AX = Y ⇐⇒ 1 −1 0 x2 = y2 ⇐⇒
1 0 −1 x3 y3
x1 + x2 + x3 = y1
(S) ⇔ x1 − x2 = y2 ⇐⇒
x − x3 = y3
1
1 1 1
x1 = 3 y1 + 3 y2 + 3 y3
(S 0 ) ⇔ x2 = 13 y1 − 23 y2 + 13 y3
x3 = 13 y1 + 13 y2 − 23 y3
La matrice associée à (S 0 ) est l’inverse de A donc :
1 1 1
3 3 3
A−1 = 1
− 23 1
.
3 3
1 1
3 3
− 23
45
Chapitre 4
ESPACES VECTORIELS
+ : E × E −→ E
(a, b) 7−→ a + b
On dit que a+b est le composé de a et b pour la loi ”+” . la notation (E, +) représente
l’ ensemble E muni de la loi de composition interne
+ : K × E −→ E
(α, a) 7−→ α.a
x + (y + z) = (x + y) + z, ∀x, y, z ∈ E
46
ESPACES VECTORIELS
4.1.1 Exemples
a) Soit K = R ou C et n un entier naturel non nul.
On munit l’ensemble Kn des lois définies par les formules ci-dessous :
∀ (u1 , u2 , ....., un ) , (v1 , v2 , ....., vn ) ∈ Kn ,
(u1 , u2 , ....., un ) + (v1 , v2 , ....., vn ) = (u1 + v1 , u2 + v2 , ....., un + vn ) .
∀ (u1 , u2 , ....., un ) ∈ Kn , ∀α ∈ K,
α (u1 , u2 , ....., un ) = (αu1 , αu2 , ....., αun ) .
Ces lois font de Kn un K-espace vectoriel.
b) L’ensemble C [x] des polynômes à une variable x et à coefficients dans C
est un espace vectoriel sur le corps des nombre complexes, l’addition étant celle
des polynômes et la multiplication par un nombre complexe c le produit d’un
47
ESPACES VECTORIELS
polynôme par c.
Ce même ensemble est aussi un espace vectoriel sur le corps R des nombres réels avec
une loi externe de multiplication par un nombre réel.On dit que C [x] est un espace
vectoriel complexe si son corps de base est C Si le corps de base est R,
on dit qu’on a un espace vectoriel réel.
c) L’ensemble Mpq (K) des matrices de type (p, q) muni de l’addition est un groupe
commutatif en association avec la loi de composition externe
(qui est la multiplicationon par un scalaire complexe ou réel, d’une matrice)
fait de Mpq (K) un K-espace vectoriel avec K = C ou R.
Définition 4.1.5. Soit une suite (x1 , x2 , ....., xn ) de n vecteurs d’un (K, +, ×)-espace
vectoriel (E, +, .) ;
une combinaison linéaire de cette suite est un élément de E de la forme :
Xn
y= αi xi = α1 x1 + α2 x2 + ..... + αn xn
i=1
où α1 , α2 , ....., αn sont des scalaires de K ce sont les coéfficients de
la combinaison linéaire.
Aussi une suite (x1 , x2 , ....., xn ) de n vecteurs d’un (K, ♥, ♣)-espace
vectoriel (E, ⊕, ⊗) ;une combinaison liné aire de cette suite est un élément
de E de la forme :
y = (α1 ⊗ x1 ) ⊕ (α2 ⊗ x2 ) ⊕ ..... ⊕ (αn ⊗ xn )
où α1 , α2 , ....., αn sont des scalaires de K ce sont les coéfficients de
la combinaison linéaire.
Remarque 4.2.1. Les opérations définies dans E sont donc également définies dans F
et lui confère une structure d’espace vectoriel sur K.
Aussi un sous-espace vectoriel d’un K-espace vectoriel E est un sous-ensemble
F 6= ∅ de E caractérisé par les deux propriétés suivantes :
48
ESPACES VECTORIELS
( )
∀x, y ∈ F :x+y ∈F
⇐⇒ ∀α, β ∈ K, ∀x, y ∈ F, αx + βy ∈ F .
∀α ∈ K, ∀x ∈ F, α.x ∈ F.
De
( même : )
∀x, y ∈ F :x+y ∈F
⇐⇒ ∀α ∈ K, ∀x, y ∈ F, αx + y ∈ F .
∀α ∈ K, ∀x ∈ F, α.x ∈ F.
Remarque 4.2.2. Tout sous-ensemble non vide F d’un K-espace vectoriel E qui est
tel que toute combinaison linéaire de ses éléments lui appartiennent est un sous-espace
vectoriel de E.
49
ESPACES VECTORIELS
(
x − 4y + 6z = 0
Exemple 4.3.1. 1.Soit x (1, 4) + y (−4, 5) + z (6, 9) = (0, 0) ⇔
4x + 5y + 9z = 0
22 5
⇒ x = − z; y = z
7 7
avec z réel quelconque, ainsi ((1, 4) ; (−4,
( 5) , (6, 9)) est une suite liée.
x − 4y = 0
2. Soit x (1, 4) + y (−4, 5) = (0, 0) ⇔ ⇒ x = y = 0.
4x + 5y = 0
Ainsi ((1, 4) ; (−4, 5)) est une suite libre.
−1 2 −3 w 0 4 −4 w+u
1 2 −1 u
A ≈ 0 −2 2 v−u
0 0 0 w + u + 2 (v − u) ⇒ w + u + 2 (v − u) = ~0
w + u + 2 (v − u) = ~0 ⇔ w + u + 2 (v − u) = 2v − u + w = ~0 ; donc
la famille {u, v, w} est une famille liée et la relation de dé pendance liant les vecteurs :
u, v, w est : 2v − u + w = ~0.
2. u = (−1, 2, 5); v = (2,3, 4); w = (7, 0, −7).
−1 2 5 u −1 2 5 u
Soit B = 2 3 4 v ≈ 0 7 14 v + 2u
7 0 −7 w 0 14 28 w + 7u
−1 2 5 u
B ≈ 0 7 14 v + 2u
0 0 0 w + 7u − 2 (v + 2u) ⇒ w + 7u − 2 (v + 2u) = ~0
w + 7u − 2 (v + 2u) = ~0 ⇔ w + 7u − 2 (v + 2u) = 3u − 2v + w = ~0 ; donc
la famille {u, v, w} est une famille liée et la relation de dé pendance
liant les vecteurs : u, v, w est : 3u − 2v + w = ~0.
Propriété 4.3.1. Pour qu’une suite de vecteurs x1 , x2 , ....., xn soit liée, il faut et il suffit
que l’un d’eux soit une combinaison linéaire des autres.
Théorème 4.3.1. Soit (x1 , x2 , ....., xn ) une suite de n vecteurs d’un espace vectoriel E.
Soit (y1 , y2 , ....., yn+1 ) une suite de (n + 1) combinaisons linéaires des vecteurs x1 , x2 , ....., xn .
Alors la (y1 , y2 , ....., yn+1 ) est liée.
50
ESPACES VECTORIELS
Propriété 4.4.1. Soit E un K-espace vectoriel ayant n générateurs. Alors toute suite de
(n + 1) vecteurs de E est liée.
Proposition 4.4.1. Tout sous ensemble non vide d’un espace vectoriel E engendré par
une famille de
vecteurs de E, est un sous-espace vectoriel de E , aussi tout sous-espace vectoriel
de E, est un sous ensemble de E engendré par une famille de vecteurs de E.
Propriété 4.4.2. Soit x1 , x2 , ....., xn des vecteurs de E un K-espace vectoriel. Pour que
la suite
(x1 , x2 , ....., xn ) soit une base de E, il faut et il suffit que tout
vecteur y ∈ E s’exprime de façon unique sous la forme :
y = α1 x1 + ..... + αn xn αi ∈ K; i ∈ {1, 2, ...., n}.
ème
αi s’appelle la i coordonnée du vecteur y par rapport à la base (x1 , x2 , ....., xn ).
Théorème 4.4.1. Soit E un K-espace vectoriel ayant une base (x1 , x2 , ....., xn ).
Toute autre base de E est formée de n éléments . Toute suite libre (y1 , y2 , ....., yn )
est une base de E. Aussi toute suite génératrice (z1 , z2 , ..., zn ) est une base de E.
51
ESPACES VECTORIELS
Remarque 4.4.1. a) Si E = {0E } , il n’y a pas de base ; on dit encore que E est de
dimension nulle et on pose dimE = 0.
b) Un K-espace vectoriel non nul de dimension finie, admet une infinité de bases.
∀λ ∈ R∗ , ((λ, 0) ; (0, λ)) est une base du R-espace vectoriel R2 .
c) Dans un K-espace vectoriel de dimension finie n, toute famille de vecteurs de E,
de cardinal strictement inférieur à n, ne peut être génératrice, avec possibilité d’indépen-
dance linéaire.
d) Dans un K-espace vectoriel de dimension finie n, toute famille de vecteurs de E, de
cardinal strictement supérieur à n, ne peut être libre, avec possibilité d’être génératrice.
e) Dans un K-espace vectoriel de dimension finie n, seule une famille de vecteurs de
E, de cardinal égal à n, peut être une base de E.
Exemples
Exemple 4.4.3. Soit Cn [X] le C-espace vectoriel des polynômes à une variable com-
plexes de degré inférieur ou égal à n, avec le polynôme nul. La suite de polynômes
(1, x, x2 , ....., xn ) forme une base de E.
Donc dimE = n + 1.
Plus généralement ∀a ∈ C, on vérifie que
1, x − a, (x − a)2 , ....., (x − a)n est aussi une base de E.
Exemple 4.4.4. Il ne faut pas croire que tout espace vectoriel soit de dimension finie.
Le C-espace vectoriel C [x] de tous les polynômes complexes n’est pas de dimension
finie ; s’il était de dimension n, n + 1 polynômes quelconques seraient liés ;
or la suite (1, x, x2 , ....., xn ) est une suite libre de n + 1 vecteurs.
Un espace vectoriel qui n’est pas de dimension finie est dit de dimension infinie.
Proposition 4.4.2. L’ensemble (Mpq (K) , +, .) des matrices p×q est un espace vectoriel
sur K, une de ses bases est constituée par les matrices Eij tels que aij = 1 et ars = 0, si
r 6= i ou s 6= j. Ceux sont les matrices élémentaires de Mpq (K).
52
ESPACES VECTORIELS
X
Soit A = (aij ) ∈ Mpq (K), alors A = aij Eij ce qui entrainera que
1≤ i ≤ p
1≤ j ≤ q 1≤ i ≤ p
1≤ j ≤ q
la dimension de Mpq (K) sur K est pq.
Exemple 4.4.5. Une base de l’espace vectoriel M23 (R) est constitué par les matrices :
" # " # " #
1 0 0 0 1 0 0 0 1
E11 = ; E12 = ; E13 = ,
0 0 0 0 0 0 0 0 0
" # " # " #
0 0 0 0 0 0 0 0 0
E21 = ; E22 = ; E23 = .
1 0 0 0 1 0 0 0 1
Donc la dimension de M23 (R) est 6.!
2 5 −7
Ainsi la matrice A = appartenant à M23 (R) s’écrit :
9 8 4
Exemple 4.4.8. Une matrice n × n est dite matrice carrée d’ordre n appartenant à
l’espace vectoriel des matrices notée Mn (K).Il est de dimension n2 sur K.
Exemple 4.4.9. Soient V1 = (1, −6, 8), V2 = (0, −3, 11), V3 = (0, 0, −5) trois vecteurs
du R-espace vectoriel R3 , et S = (V1 , V2 , V3 ).
53
ESPACES VECTORIELS
Comme cardinal de (S) noté Card (S) = 3 = dim R3 alors on peut évaluer le détermi-
nant de S :
1 0 0 1 0 0
det (S) = −6 −3 0 = 15. Soit A = −6 −3 0 ,
8 11 −5 8 11 −5
on a det (S) = det A = det (t A).
On peut donc saisir les coordonnées des Vj en colonne ou en ligne.
Proposition 4.4.3. Soit S = (V1 , V2 , ...., Vn ) une suite de n vecteurs d’un K-espace
vectoriel E de dimension n. Soit une base β, de E,
a) Si detβ (S) 6= 0, alors la suite S est libre ou linéairement indépendante et comme
Card (S) = dim E, donc S est une base de E.
b) Si detβ (S) = 0, alors la suite S est liée ou liné airement dépendante.
54
ESPACES VECTORIELS
Définition 4.5.2. Soit un sous-ensemble non vide A inclus dans un K-espace vectoriel
E, vect (A) =< A > est appelé le sous-espace vectoriel engendré par A et c’est le plus
petit sous-espace vectoriel de E contenant A.
Aussi vect (A) =< A > est l’intersection des tous les sous-espaces vectoriels de E
contenant A.
Remarque 4.5.2. Si v1 , v2 , v3 ∈ E,
55
ESPACES VECTORIELS
Exercice 4.5.1. Préciser si les familles constituées des vecteurs suivants sont liés ou
libres.
1. u = (7, 12); v = (18, −13); w = (−4, 17)
2. u = (−1, 0, 2); v = (1, 3, 1); w = (0, 1, −1)
5 9
3. u = (15, −27, −6, 12); v = (− , , 1, −2).
2 2
Proposition de correction
1. u = (7, 12); v = (18, −13); w = (−4, 17)
La famille F = {u, v, w} ⊂ R2 et le CardF =3 > dim R2 = 2
donc la famille F est liée dans R2 .
2. u = (−1, 0, 2); v = (1,3, 1); w= (0, 1, −1)
−1 0 2 u −1 0 2 u
Soit A = 1 3 1 v ≈ 0 3 3 v + u
0 1 −1 w 0 1 −1 w
−1 0 2 u
A≈ 0 3 3 v+u délà on a bien :
0 0 6 −3w + (v + u)
−1 0 2
A ≈ 0 3 3 ⇒le rang de A : rg (A) = 3
0 0 6
aussi la famille G = {u, v, w} ⊂ R3 et le sous-espace vectoriel engendré
par G = {u, v, w} c’est-à-dire < u, v, w > est de
dimension rg (A) = 3 = CardG donc la famille G est libre dans R3 .
Remarque 4.5.4. En formant une matrice A constituée en ligne ou en colonne des coor-
données des vecteurs d’une famille donnée F ; lorsque le rang de A est égal au cardinal
de F, la famille F est libre sinon elle est liée.
5 9
3. u = (15, −27, −6, 12); v = (− , , 1, −2).
2 2
La famille H = {u, v} ⊂ R4
aussisoit
15 −27 −6 12
A= 5 9 u
− 1 −2 v
" 2 2 #
15 −27 −6 12 u
≈
0 0 0 0 6v + u ⇒ 6v + u = ~0
La famille H = {u, v} ⊂ R4 est donc liée car il y a une relation de dépendance entre
les vecteurs : u, v qui est : 6v + u = ~0.
56
ESPACES VECTORIELS
E =F ⊕G⇔E =F +G et F ∩ G = {0E } .
Définition 4.7.1. L’espace vectoriel E ainsi construit s’appelle le produit des espaces
vectoriels E1 et E2 et se note : E = E1 × E2 . Le vecteur nul de E est 0E = (0E1 , 0E2 )
où 0E1 est le vecteur nul de E1 et 0E2 le vecteur nul de E2 .
57
ESPACES VECTORIELS
E1 × E1 × ..... × E1 = E1n .
| {z }
n fois
58
Chapitre 5
APPLICATIONS LINÉAIRES
Remarque 5.1.1.
(i) et (ii) ⇐⇒ ∀x, y ∈ E, ∀α, β ∈ K, f ((α⊥x) > (β⊥y)) = (α♥f (x)) ∗ (β♥f (y))
(i) et (ii) ⇐⇒ ∀x, y ∈ E, ∀α ∈ K, f ((α⊥x) >y) = (α♥f (x)) ∗ f (y).
Définition 5.1.2 (Application linéaire). Soient (E, +, .) et (F, +, .) deux K -espaces vec-
toriels et f : E → F une application de E dans F . On dit que f est une application
linéaire si elle possède les deux propriétés suivantes :
(1) ∀x ∈ E, ∀y ∈ E , f (x + y) = f (x) + f (y).
(2) ∀x ∈ E, ∀α ∈ K, f (αx) = αf (x).
Remarque 5.1.2. Une application f entre deux K -espaces vectoriels E et F est linéaire
ssi les expressions images de f (x), pour x ∈ E, sont linéaires par rapport aux
coordonnées de x ∈ E, moyennant une base sur E .
59
APPLICATIONS LINÉAIRES
Exemple 5.1.2. Soit f : R2 −→ R2 , (x, y) 7−→ (2x + y, 0) est une application linéaire
de R2 dans R2 .
Exemple 5.1.3. Soit g : R2 −→ R2 , (x, y) 7−→ (4, x − 9y) n’est pas une application
linéaire de R2 dans R2 , car g (0, 0) = (4, 0) 6= (0, 0) vecteur nul de R2 .
Définition 5.1.3 ( noyau d’une application linéaire). Le noyau d’une application li-
néaire f : E → F est l’ensemble des vecteurs x ∈ E tels que f (x) = 0. Il est noté Ker
f. D’où Ker f = {x ∈ E; f (x) = 0F }.
Définition 5.1.4 (de l’image d’une application linéaire). L’image d’une application li-
néaire f : E → F est l’ensemble image de E par l’application f , c’est-à-dire l’ensemble
des vecteurs appartenant à F tels qu’il existe au moins un vecteur x ∈ E avec f (x) = y.
On la note f (E) ou encore ImIm f .
ImIm f = {y ∈ F , ∃x ∈ E ; f (x) = y} = { f (x) ; x ∈ E} = f (E).
60
APPLICATIONS LINÉAIRES
Lemme 5.1.3. Soit (x1 , x2 , ....., xn ) une suite libre de vecteurs de E et une
application linéaire f : E → F injective. Alors (f (x1 ) , f (x2 ) , ....., f (xn ))
est une suite libre dans F .
61
APPLICATIONS LINÉAIRES
Exemples
62
APPLICATIONS LINÉAIRES
63
APPLICATIONS LINÉAIRES
f
(e1 ) ; f (e2 ) ; ...; f (ep )
a11 a12 ... a1p t1
a21 a22 ... a2p t2
Mβ 0 β (f ) = .
.. . . .. ..
. . . . . .
aq1 aq2 ... aqp tq
a1j
a2j
ème
dont la j colonne (j = 1, 2, ..., p) est constitué e par les coordonnées ..
.
aqj
0
du vecteur f (ej ) par rapport à la base β . C’est pourquoi nous avons écrit f (e1 )
au dessus de la première colonne, ...., f (ep ) au-dessus de la pième colonne.
Lorsque E = F , l’application linéaire f est un endomorphisme de E et nous
pouvons choisir β = β 0 . La matrice Mββ (f ) s’appelle la matrice de
l’endomorphisme relativement à la base β de E.
λ −1 −2
64
APPLICATIONS LINÉAIRES
Démonstration. :
Moyennant β = (e1 , ..., ep ) et β 0 = (t1 , ..., tq ) respectivement sur E et F deux
K-espaces vectoriels de dimensions respectives p et q, il y a isomorphisme entre
E et Kp et isomorphisme entre F et Kq .
x1
.
Ainsi ∀x ∈ E, ∃!xβ = .. ∈ Kp matrice colonne qui représente
xp
les coordonnées du vecteur x ∈ E dans la base β de sorte que
p
X
β
symboliquement : x = β × x = xi ei .
i=1
F c’est-à-dire
Il sera de même de :
y1
0 .
∀y ∈ F , ∃!y β = .. ∈ Kq matrice colonne qui représente
yq
les coordonnées du vecteur y ∈ F dans la base β 0 de sorte que
q
X
0 β0
symboliquement : y = β × y = yi ti .
i=1
De là l’application linéaire f : (E, β) −→ (F, β 0 ) peut être définie comme suit :
a) f (x) = y on n’a pas utilisé les bases en présence.
0
b) f xβ = y β on a utilisé les bases en présence, ce qui permettra de déterminée
0
f à la donnée de Mβ 0 β (f ) en posant : f xβ = Mβ 0 β (f ) × xβ = (f (x))β 0 = y β .
Avec les données de f , β et β 0 on a naturellement Mβ 0 β (f ).
Remarque 5.3.2. 1˚) Les espaces vectoriels LK (E, F ) et Mqp (K) sont isomorphes mais
cet isomorphisme dépend des bases β et β 0 choisies dans E et F .
On devrait le noter : Mβ 0 β : LK (E, F ) → Mqp (K).
Il est déterminé par le choix de ces bases.
2˚) Il résulte de la proposition 1 qu’une matrice q × p quelconque dont les
coefficients appartiennent à un corps K peut toujours être considé rée comme
la matrice d’une application linéaire d’un espace vectoriel E de dimension p
sur K dans un espace vectoriel F de dimension q sur K,
par exemple de E = Kp dans F = Kq .
65
APPLICATIONS LINÉAIRES
(E, β) signifie que le K-espace vectoriel de dimension finie E, est muni de la base β.
n
X
n 0
On sait que ∀1 ≤ j ≤ n, ∃! (α1j , α2j, ..., αnj ) ∈ K ; ej = αij ei .
i=1
Ainsi d’après ce qui précède en matière de la matrice d’une
application linéaire relativement à des bases sur les espaces
de départ et d’arrivé, on a :
; e02 ; ... ; e0n
e01
α11 α12 ... α1n e1
α21 α22 ... α2n e2
Mββ 0 (IdE ) = .. .. . . ..
.
. . . . ..
αn1 αn2 ... αnn en
On appelle matrice de passage de la base β à la base β 0 ,
la matrice : M atββ 0 (IdE ) = P = (αij )1≤ i , j ≤ n = Pββ 0 .
Comme l’application IdE est bijective, alors P = Pββ 0 est inversible.
En pratique donc,
la matrice P = (αij )1≤ i , j ≤ n = Pββ 0 est telle que la j −ième colonne
est formée par les coordonnées du vecteur e0j dans la base β = (e1 , ..., en ).
Et P −1 = Pβ 0 β est la matrice de passage de la base β 0 à la base β.
Proposition 5.3.4. Soient β = (e1 , ..., en ) , β 0 = e01 , ..., e0n deux bases de E, u ∈
LK (E ),
P = Pββ 0 = M atββ 0 (IdE ), A = M at (u, β) = M atββ (u),
A0 = M at (u, B 0 ) = M atβ 0 β 0 (u)
= M atβ 0 β 0 (IdE ◦ u ◦ IdE ) = M atβ 0 β (IdE ) × M atββ (u) × M atββ 0 (IdE ).,
or M atβ 0 β (IdE ) = (M atββ 0 (IdE ))−1 , donc :
A0 = P −1 AP ⇔ A = P A0 P −1 .
66
APPLICATIONS LINÉAIRES
Remarque 5.3.3. Soit x ∈ E, soient β = (e1 , ..., en ), β 0 = e01 , ..., e0n deux bases de
E,
symboliquement on notera :
x = β × xβ et β 0 = βPββ 0 ici β est considérée comme une matrice uniligne :
e1 e2 · · · en et β 0 est considérée comme une matrice uniligne :
e01 e02 · · · e0n .
Aussi on a : (e0i )β = Pββ 0 (ei )β , ∀i ∈ {1, 2, ..., n}, (e0i )β et (ei )β sont les
coordonnées de e0i et ei dans la base β = (e1 , ..., en ).
Proposition 5.3.6. Soient β = (e1 , ..., en ) , β 0 = e01 , ..., e0n deux bases de E.
x1
x
2
Soit x ∈ E, et xβ = .. = les coordonnées de x dans la base β.
.
xn
0
x1
0
0
x2 0
et xβ = .. = les coordonnées de x dans la base β
.
x0n
0 0
alors xβ = (Pββ 0 = P ) × xβ ⇔ xβ = (Pβ 0 β = P −1 ) × xβ .
Exemple 5.3.2. Soient V1 = (1, −6, 8), V2 = (0, −3, 11), V3 = (0, 0, −5) trois vecteurs
du R-espace
vectoriel R3 , et S = (V1 , V2 , V3 ).
Comme cardinal de (S) noté Card (S) = 3 = dim R3 alors on peut évaluer le
déterminant de S :
67
APPLICATIONS LINÉAIRES
1 0 0 1 0 0
det (S) = −6 −3 0 = 15. Soit A = −6 −3 0 ,
8 11 −5 8 11 −5
t
on a det (S) = det A = det ( A).
On peut donc saisir les coordonnées des Vj en colonne ou en ligne.
Proposition 5.3.7. Soit S = (V1 , V2 , ...., Vn ) une suite de n vecteurs d’un K-espace
vectoriel E de
dimension n. Soit une base β, de E,
a) Si detβ (S) 6= 0, alors la suite S est libre ou linéairement indépendante et comme
Card (S) = dim E, donc S est une base de E.
b) Si detβ (S) = 0, alors la suite S est liée ou liné airement dépendante.
Remarque 5.3.4. Soient deux bases β = (e1 , e2 , ..., en ) et β 0 = (t1 , t2 , ..., tn ) d’un K-
espace vectoriel E
de dimension
n.
Pββ 0 = t1 tβ2 · · · tβn où tβj constituent la j ième colonne avec les coordonnées
β
de
tj dans la base β. ∀1 ≤ j ≤ n,
et det (Pββ 0 ) = detβ (β 0 ) = tβ1 tβ2 · · · tβn . Je rappelle que Pββ 0 est la matrice
de
passage de la base β à la base β 0 .
Proposition 5.3.8. Soit S = (V1 , V2 , ...., Vn ) une suite de n vecteurs d’un K-espace
vectoriel E de
dimension n. Soit deux base β, β 0 de E, alors :
detβ (S) = V1β V2β · · · Vnβ = detβ (β 0 ) × detβ 0 (S)
0 0 0
= tβ1 tβ2 · · · tβn × V1β V2β · · · Vnβ
detβ (S) = det (Pββ 0 ) × detβ 0 (S).
68
APPLICATIONS LINÉAIRES
−1
Démonstration. On sait que Mβ 0 β 0 (f ) = Pββ 0 × Mββ (f ) × Pββ 0 et que :
−1
det (Mβ 0 β 0 (f )) = det Pββ 0 × Mββ (f ) × Pββ 0
−1
= det Pββ 0 × det (Mββ (f )) × det (Pββ 0 )
= (det (Pββ 0 ))−1 × det (Mββ (f )) × det (Pββ 0 )
= (det (Pββ 0 ))−1 × det (Pββ 0 ) × det (Mββ (f ))(car K est un corps commutatif)
= det (Mββ (f )).
−1
Aussi T race (Mβ 0 β 0 (f )) = T race Pββ 0 × Mββ (f ) × Pββ 0
−1
= T race Pββ 0 × Pββ 0 × Mββ (f ) = T race (Mββ (f )).
0 2 −2
2
Soit Xβ0 = −3 les coordonnées d’un vecteur x1 dans la base β0 .
−4
1. Calculer f (x1 ) dans la base β0 .
2. Soient u1 = e1 + e2 + e3 , u2 = e1 + 3e2 + 2e3 , u3 = e1 + 2e2 + e3 .
a) Montrer que β = (u1 , u2 , u3 ) est une base de R3 .
b) Déterminer la matrice de passage P de la base β0 à la base β.
c) Déterminer la matrice de passage P 0 de la base β à la base β0 .
d) Donner les coordonnées Xβ du vecteur x1 dans la base β de deux façons.
e) Déterminer la matrice D de f dans la base β de deux faç ons.
f) Calculer f (x1 ) dans la base β, de deux faç ons.
g) Donner l’expressi on de A à partir de celle de D ci-dessus.
Donner A2 , A3 , A4 en fonction de P , D et P −1 .
Déterminer explicitement An avec n ∈ N.
Proposé de solution
2 8
1. (f (x1 ))β0 = M at (f, β0 , β0 ) Xβ0 = A −3 = 10 .
−4 2
2.
a) Avec β = (u1 , u2 , u3 ) ⊂ R3 et Card (β) = 3 = dim R3 ,
1 1 1
on va calculer det (β) = 1 3 2 = −1 6= 0, donc β est une base de R3 .
1 2 1
b) La matrice de passage P de la base β0 à la base β est :
69
APPLICATIONS LINÉAIRES
1 1 1
P = Pβ 0 β = 1 3 2
1 2 1
c) La matrice de passage P 0 de la base β à la base β0 est :
1 −1 1
0 −1 −1
P = Pββ0 = (Pβ0 β ) = P = −1 0 1 .
1 1 −2
1
d) On a Xβ = Pββ0 × Xβ0 = −6 d’une façon
7
l’autre
façon serait
par exemple de noter que
2
Xβ0 = −3 = au1 + bu2 + cu3
−4
1 1 1
Xβ0 = a 1 + b 3 + c 2 et en résolvant le
1 2 1
système on trouve bien a =1, b = −6, c = 7.
0 0 0
e) On a : D = P −1 AP = 0 1 0 d’une façon
0 0 2
l’autre façon est de calculer et résoudre successivement
:
1 1 1
(S1 ) ⇔ (f (u1 ))β0 = au1 + bu2 + cu3 = a 1 + b 3 + c 2 ,
1 2 1
1 1 1
0 0 0
(S2 ) ⇔ (f (u2 ))β0 = a u1 + b u2 + c u3 = a 1 + b 3 + c 2 ,
1 2 1
1 1 1
00 00 00
(S3 ) ⇔ (f (u3 ))β0 = a u1 + b u2 + c u3 = a 1 + b 3 + c 2 ,
1 2 1
je rappelle queles (Si ) pouri = 1, 2, 3, sont des
systèmes à résoudre.
0 00
a a a 0 0 0
0 00
Et alors D = b b b = 0 1 0 .
c c0 c00 0 0 2
0 0 0 1 0
f) (f (x1 ))β = M at (f, β, β) Xβ = DXβ = 0 1 0 −6 = −6 .
0 0 2 7 14
Pour la deuxième façon, on rappelle qu’à la question 1. on a calculer
f (x1 ) dans la base β0 , de là on fait la mise en é quation suivante :
70
APPLICATIONS LINÉAIRES
8 1 1 1
(f (x1 ))β0 = 10 = au1 + bu2 + cu3 = a 1 + b 3 + c 2
2 1 2 1
a = 0,2 b = −6,
en résolvant le système ci-dessus, on trouve bien c = 14.
2 −1
A = P D P
A3 = P D3 P −1
−1 −1
g) On a D = P AP ⇐⇒ A = P DP ⇒ 4 4 −1
.
A = P D P
A = P Dn P −1 , n ∈ N
n
Il fautsavoir que
0 0 0 0 0 0 0 0 0
D = 0 1 0 ⇒ Dn = 0 1n 0 = 0 1 0 , n ∈ N.
0 0 2 0 0 2n 0 0 2n
1 1 1 0 0 0 1 −1 1
Ainsi : n ∈ N, An = P Dn P −1 = 1 3 2 0 1 0 −1 0 1
1 2 1 0 0 2n 1 1 −2
n n n+1
2 −1 2 1−2
An = 2n+1 − 3 2n+1 3 − 2n+2 .
2n − 2 2n 2 − 2n+1
71
Bibliographie
[1] Jean-Marie Monier, Algèbre MPSI, Cours et 700 Exercices Corrig és, 3ème édition,
DUNOD
[2] J.-P.Lecoutre, P. Pilibossian, Travaux Dirigés, Algèbre, 2ème édition, DUNOD
[3] J.Lelong-Ferrand, J.M. Arnaudiès, Cours de Mathématiques, Tome 1, Algèbre, 3ème
édition, DUNOD.
[4] Claude Boy, Alain Nizard, Prépas TD Algèbre, Exercices et corrigés, Armand Colin.
[5] Algèbre linéaire de Prof. Eva Bayer Fluckiger ; Dr. Philippe Chabloz
72