TH9320
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THESE
En : GENIE CIVIL
Spécialité : Construction
SUJET :
Arrivé au terme de ce travail de Thèse de très longue halène, manuscrit enfin achevé, au-delà
de la période de son élaboration, il est l’aboutissement d’un cheminement débuté il y a fort
longtemps, et si j’en tire aujourd’hui seul les honneurs, le mérite en revient en réalité à
beaucoup d’autres. En préambule, je tenais donc à adresser mes remerciements sincères en ces
lignes, à tous ceux, qui de prêt ou de loin, y ont contribué.
Au début, c’est en réalité par la miséricorde de Dieu que j’ai pu parvenir au bout de mes
espérances tant sur le plan académique que personnel en me donnant puissance, confiance et
courage.
Sans conteste, c’est avec leur amour, appui, leur encouragement et soutien incessant que je me
retrouve là. En conséquence, et en deuxième lieu, je remercie ma Mère et mon Père pour leur
soutien, de m’avoir épaulé et prêté conseils durant toute ma vie. Je ne saurai évidement les
remercier autant, mais ces quelques mots sauront trouver échos dans leur cœur.
Mes plus sincères remerciements vont de même au Dr. Ali BERREKSI, Dr . Youcef
MEHANI, Dr. Abderrahmane KIBBOUA et Mokhtar TOUATI pour avoir accepté la lourde
tâche d’examiner le travail et faire part de leurs critiques constructives. J’adresse également
mes remerciements au Dr. Abdelkrim BOURZAM de m’avoir fait l’honneur de sa présence.
Il m’est aussi nécessaire et de devoir ici d’exprimer mes chaleureux remerciements pour mes
collègues et amis enseignants du département de Génie civil Hydraulique de l’Université de
Jiel, spécialement Lyes AMARA. Aussi je n’oublierai pas l’ensemble de mes amis,
Abdelouaheb ABDELLAH, Hamza BERRAZOUANE et Farid ALIOUANE.
Table des matières
Notations
a : longueur de la fissure principale.
A : Section tr ansversale de la poutre
Surface de la rupture
b : Largeur de la poutre
B : Impédance de la poutre
B : Matrice jacobienne du flux des contrainte s
c : Célérité des ondes (m/s)
: Opérateur différentiel.
E : Module de Young
J : Intégrale de contour
k = (1 − ν)/(1 + 2ν) Pour un état de contrainte plane.
k=3−4ν pour un état de déformation plane.
L : Longueur de la poutre
r : La distance radiale de la fissure
t : Vecteur de traction.
u : Vecteur de déplacement
Déplacement longitudinal
U : Fonction d’Airy.
U : Vecteur des variables inconnues
V : L’énergie restituée au cours de la formation de la fissure
Vitesse longitudinale suivant l’axe x (m/s)
W : L’énergie consommée pour la formation de la fissure.
z : Nombre complexe.
C : Caractéristique négative
C : Caractéristique positive
f a h : Facteur géométrique adimensionnel
Notations
: Coefficient de poisson.
: L’énergie de surface du matériau par unité de la fissure.
: Densité du matériau
Rayon d' entaille
Figure 4.28. Variation temporelle des déplacements aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact:
(a) Barre non fissurée, (b) Barre fissurée (a / h = 0,04) et (c) Barre fissurée (a / h = 0,08)… 82.
Figure 4.29. Variation temporelle de la vitesse à l'extrémité libre de la barre non fissurée, due
à la force longitudinale……………………………………………………………………….83
Figure 4.30. Variation temporelle de la vitesse à l'extrémité libre de la barre non fissurée, due
à la force longitudinale……………………………………………………………………….83
Figure 4.31. Variation temporelle de la vitesse au nœud 1 de la barre non fissurée, due au
signal longitudinal. ……………………………………….……………………………….... 84
Figure 4.32. Variation temporelle de la vitesse longitudinale au nœud 1(proche de la fissure)
de la barre fissurée due à la force longitudinale. ……………………………………..….…..84
Figure 4.33. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre (nœud 10) de
la barre fissurée, due à la force d'impact, la profondeur de fissure 5%, située au milieu de la
barre………………………………………………………………………………………..…85
Figure 4.34. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre (nœud 10) de
la barre fissurée, due à la force d'impact, la profondeur de fissure 5%, située proche de
l’encastrement…………………………………..……………………………………..……...85
Figure 4.35. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre de la barre en
présence de deux fissures, due à la force d'impact. ………………………………………….86
Figure 4.36. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre de la barre
fissurée (5%), due à la force d'impact. ……………………………………………………….87
Liste des Tableaux
Introduction générale
Pour approcher mathématiquement le problème, une panoplie de modèles a été mise sur
pieds. Se basant sur une analogie fissure-ressort, les approches d’étude des poutres fissurées
peuvent se ramener principalement sous le toit de deux familles ; modèle discret et modèle
continu (ondulatoire). Le premier, plus simple d’usage, trouve principalement application
dans la détermination directe des caractéristiques dynamiques telle que la période et le mode
de vibration. Le second quant à lui, plus générale et précis, répond à ces questions de manière
plus étendue mais se voit plus difficilement manipulable sur le plan mathématique, d’où la
nécessité d’une méthode de résolution plus maniable de cette approche. C’est dans ce
contexte que s’inscrit l’effort du présent travail en vue de coupler le modèle continu à celui de
la flexibilité locale et ce par le truchement du facteur d’intensité des contraintes. Ce mariage
se trouve harmonieusement satisfait par la Méthode des Caractéristiques (MDC). Cette
dernière permet alors, via l’outillage mathématique approprié, d’extraire à partir des équations
aux dérivées partielles du mouvement longitudinal le mécanisme physique de propagation des
ondes de contraintes axiales sur la poutre fissurée et leur cheminement spatio-temporel.
1
Introduction générale
L’objectif principal du présent travail consiste dans l’introduction d’une nouvelle approche
par la MDC pour l’analyse d’une poutre fissurée en terme de réponses en amplitude due aux
vibrations en prenant en considération l’ interaction entre les fissures, tout en s’appuyant sur
l’énergie de déformation et le Facteur d’Intensité des Contraintes (FIC).
L’influence de la position et de la profondeur d’une fissure sur les réponses en amplitude due
à la vibration longitudinale d’une barre multi-fissurée est considérée pour l’analyse. Dans
notre cas, la fissure est modélisée par un ressort d’après le théorème de Castigliano.
L’interaction entre deux fissures est évaluée en termes du FIC amplifié ou atténué agissant au
bout de la fissure (singularité). Le phénomène d’interaction est alors élucidé par l’utilisation
de la nouvelle approche développée dans la présente thèse.
Pour mener à bien ce travail et parvenir à la fin escomptée, la présente Thèse s’articule sur
quatre (04) chapitres, à savoir :
- Chapitre premier : Ce chapitre est consacré à une étude détaillée des travaux de
recherches récents (bibliographie) sur des thèmes similaires tels que l’interaction multiple de
fissures en statique et la réponse dynamique des poutres fissurées.
- Chapitre deuxième : Ce chapitre consiste à étudier la théorie des fissures en se basant sur le
concept de la mécanique de rupture. Les champs de contrainte au voisinage de la fissure et
ainsi que le Facteur d’Intensité de Contraintes (FIC) sont déterminés et analysés. Il est noté
que le FIC est considéré comme étant un paramètre intrinsèque.
- Chapitre troisième : Dans ce chapitre une nouvelle approche est développée pour l’analyse
du problème dynamique dans le cas d’une barre fissurée, d’où l’utilisation de la théorie des
caractéristiques conçue pour la résolution de ce type de problème.
- Chapitre quatrième : Ce chapitre est divisé en deux parties, la première expose les résultats
obtenus d’après l’étude statique des poutres comportant plusieurs fissures. Des tests
numériques ont été effectués et les facteurs d’intensité de contraintes pour l’interaction
multiple des fissures sont déterminés. La deuxième partie quant à elle consiste à étudier une
poutre fissurée soumise à différentes forces d’excitations longitudinales. A cet effet, les
réponses temporelles en termes de déplacements et vitesses en présence des fissures sont
2
Introduction générale
évalués. Par ailleurs, les réponses en amplitudes dues aux chargements dynamiques
impulsionnels durant l’interaction (en présence de deux fissures) ont été clairement élucidé.
Une conclusion et des perspectives pour les travaux futurs sont données à la fin de la thèse.
3
Chapitre I Problématique et revue de littérature
Chapitre I
1.1. Introduction
1.2. Problématique
Dans cette section les modèles de fissures les plus répandus pour simuler le comportement
vibratoire et ondulatoire des poutres fissurées sont décrits. La transcription conceptuelle de la
fissure passe essentiellement par trois niveaux de représentation, suivant le compromis finesse
descriptive/complexité mathématique, à savoir les approches en 3D, 2D ou 1D équivalent.
4
Chapitre I Problématique et revue de littérature
existe deux modèles principalement ceux analysés par éléments finis, 2D et 3D (Figure 1.1).
Même si les modèles résultants sont précis et raffinés, toutefois la résolution du maillage
nécessite des temps de calculs assez laborieux, d’où l’acquisition des processeurs très
puissants. En outre, des analyses plus compliquées et plus longues en temps sont nécessaires
dans les procédures de calculs de réponses dynamiques où les paramètres inconnus, tels que la
position et la profondeur, sont recherchées à l’aide de procédures itératives, notamment le ré-
maillage automatique.
5
Chapitre I Problématique et revue de littérature
nécessite de quantifier la réduction de la rigidité dans chaque élément afin de lui associer les
effets réels dûs à l’endommagement. Cette représentation consiste en un modèle en éléments
finis de la structure où l’endommagement est introduit en réduisant la rigidité des éléments
comme il est montré sur la Fig.1.2. Cette approche peut être utilisée en problème inverse pour
localiser et quantifier les dégâts par la réponse dynamique. L’une des principales limites de ce
modèle est que la rigidité équivalente de l’élément fissuré dépend non seulement de la
sévérité de la fissure mais également du raffinement du maillage (Carneiro, 2000). Il existe de
nombreuses applications du RLR dans la littérature (Yuen, 1985; Pandey et al, 1991). Dans
l'article de Yuen (1985), par exemple, il est montré que la réduction du module d'élasticité
conduit à des résultats identiques à ceux par réduction de la rigidité. Malheureusement, cette
étude n’a pas mis en relation les paramètres de l’endommagement, la position et la
profondeur, avec la réduction de la rigidité, mais a simplement traité la détection des zones à
rigidité réduite. Ce modèle peut être utile pour étudier les poutres avec un changement abrupt
de la section transversale (Sato, 1983).
6
Chapitre I Problématique et revue de littérature
peuvent être trouvées dans les articles cités dans la revue de littérature de Dimarogonas
(1996) ainsi que dans (Ghanem, 1995, Khiem, 2001, Ostachowicz, 1991).
Dans le cas du modèle proposé pour notre travail de recherche, la variation locale de la
section fissurée est représentée par un élément à ressort équivalent sans masse. nous
supposons que la poutre est subdivisée en deux parties au niveau de la position de la fissure et
que ces deux parties sont liées par l’élément de ressort équivalent comme schématisée sur
Figure 1.3. L’un des principaux avantages de ce modèle est la représentation efficace de la
fissure en termes de position et de sévérité, ce qui facilite les procédures des calculs des
réponses dynamiques des poutres fissurées.
Le modèle discret à ressort regroupe toutes les techniques dans lesquelles la poutre
endommagée est représentée par une juxtaposition de parties non endommagées et un modèle
analogique de fissure où une matrice de flexibilité est obtenue à partir du facteurs d'intensité
de contrainte et le taux de restitution de l’énergie (Boltezar, 1998 ; Chaudhari, 2000). Selon
les caractéristiques de l'endommagement, la rigidité est simulée par un ressort axial,
rotationnelle ou un ressort de cisaillement.
Selon le comportement de la fissure, celle-ci peut être modélisée à l'aide des modèles de
ressorts «toujours ouverts» ou « fissure respiratoire». Le plus simple est le modèle dit
«toujours ouvert», qui convient aux problèmes statiques et dynamiques. Le principal avantage
est que ce modèle de la poutre endommagée reste linéaire, à condition que tous les paramètres
intervenant dans la structure soient linéaires. Dans les modèles «fissure respiratoire», au
contraire, l’effet dynamique provoque l’ouverture et fermeture de la fissure, créant des
phénomènes plus complexes qui doivent être traités avec une analyse non linéaire. Pour éviter
les complexités d'un champ non linéaire dû à la fissure respiratoire, l'approche utilisée dans ce
travail de recherche considère que la fissure est ouverte. Par ailleurs, le modèle discret à
7
Chapitre I Problématique et revue de littérature
ressort axiale représente souvent le meilleur compromis entre la précision et l’effort de calcul
pour de nombreux problèmes d’identification des fissures.
1.2.2.2.1 Ressort à rigidité axiale
Le modèle à ressort équivalent nécessite l’hypothèse d’une valeur appropriée pour la rigidité
du ressort. On trouve différentes tentatives dans la littérature pour établir les expressions de la
rigidité axiale du ressort en utilisant les paramètres de la fissure tels que la profondeur ou la
géométrie. Parmi ceux-ci, Rizos et al. (1990) ont proposé une relation entre ces paramètres-
ci. Plus tard, différentes expressions de la rigidité axiale du ressort ont été également
proposées par d'autres auteurs, à l’image de Ruotolo et al. (2004) (se référer au tableau 1.1).
EA
Kx
5.34hf a h
Rizos et al.
(1990) f a h 1.8624a h 3.95a h 16.375a h 37.226a h
2 3 4 5
EA
Kx
Ruotolo and
2h 1 2 f a h
Surace (2004)
f a h 0.9852a h 0.2381a h - 1.0368a h 1.2055a h
2 3 4 5
8
Chapitre I Problématique et revue de littérature
9
Chapitre I Problématique et revue de littérature
Cette approche est préconisée pour l’étude du comportement dynamique des structures
endommagées sous un chargement arbitraire.
Dans la littérature, plusieurs chercheurs ont utilisé la vibration latérale (ou flexionnelle) pour
étudier les réponses dynamiques des poutres fissurées. On cite pour exemple Petroski (1981)
qui a été le pionner dans le traitement de la réponse de vibration transversale des poutres avec
et sans fissure. Dans cette étude, l'effet d'une fissure unique sur la réponse de la poutre
élastique est considéré pour un état statique uniquement. Ostachowicz et al. (1990) ont
modélisé une poutre avec une fissure transversale par des éléments finis à maillage
triangulaire. L’étude a concerné les effets de la position et de la taille des fissures sur le
comportement dynamique des poutres. La détermination de la position de la fissure a été ainsi
obtenue par connaissance de la déformée de la poutre. Il a été constaté par ailleurs que
l'amplitude des vibrations était trois fois plus grande que les amplitudes de vibration de la
poutre sans fissure.
Shen et Pierre. (1994) ont pu analyser le mouvement transversal d'une poutre console
d’Euler-Bernoulli contenant une fissure et ce en utilisant le principe variationnel généralisé.
Ils représentèrent la concentration de la contrainte en introduisant une fonction de fissure dans
les relations de compatibilité des poutres. Une fonction de déplacement a également été
introduite pour modifier le déplacement en plan et sa rotation à proximité de la fissure.
L'équation résultante du mouvement a été résolue pour les poutres simplement appuyées et en
porte-à-faux avec une fissure, ceci faisant usage de l’approche des résidus pondérés de
Galerkin et aussi la technique de Ritz. Il a été constaté que la position de la fissure influe
sensiblement sur la fréquence, les modes propres et leur nombre.
Bamnios et Trochides. (1995) ont traité l'influence d'une fissure transversale surfacique sur le
comportement dynamique d'une poutre fissurée en porte-à-faux. La fissure a été modélisée
comme un ressort de rotation, des formules reliant la variation de la fréquence propre et de
l'impédance mécanique à la position et à la profondeur de la fissure ont été obtenues.
L’importance de la modification de l'impédance mécanique due à la présence et la position de
la fissure a été mise en évidence. La méthode consistait en l'examen combiné des fréquences
naturelles et de l'impédance mécanique, ce qui a permis d'estimer à la fois la position et la
taille de la fissure.
10
Chapitre I Problématique et revue de littérature
Gudmundson, (1982) a considéré une barre console avec une fissure transversale à mi-portée.
L’auteur a présenté une solution asymptotique par la méthode des perturbations qui prédit les
changements dans les fréquences de résonance d'une structure comportant des fissures. Il a
montré à cet effet que les changements de fréquences propres dues aux fissures dépendent de
l'énergie de déformation statique. Les résultats obtenus concordent bien avec les résultats de
l’expérience et de la méthode des éléments finis pour les petites fissures.
Les effets de deux fissures transversales sur les antirésonances d'une poutre en porte-à-faux
furent traités analytiquement et expérimentalement par Douka et al. (2004). Ces derniers
rapportèrent que loin des changements attendus dans les fréquences naturelles, les fréquences
antirésonance changent considérablement en raison de la présence des fissures. Ils conclurent
alors que l'antirésonance pourrait être utilisée comme un support d'information
supplémentaire pour l'apparition de la fissure qui était complémentaire aux changements de
fréquence naturels.
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Chapitre I Problématique et revue de littérature
Viola et al. (2007) ont considéré les changements dans l'amplitude des fréquences naturelles
et la réponse modale introduite par la présence d'une fissure dans une poutre de type
Timoshenko. La méthode de rigidité dynamique sous chargement axiale a été utilisée à cet
effet. Les résultats obtenus indiquent que lorsque les effets de la déformation due au
cisaillement et de l'inertie polaire ont été négligés, les erreurs qui leur sont associées
deviennent plus conséquentes. Ils ont constaté également que la fréquence naturelle diminuait
lorsque l'effet de cisaillement était inclus.
Hiwarkar Vikrant et al. (2012) ont proposé dans leur travail un modèle avec une poutre
console soumise à des excitations harmoniques longitudinales et où la réponse non linéaire en
résultant fut analysée. Ils ont montré que la présence de fissures dans les poutres génère une
composante basse fréquence, ce qui est un bon indicateur de l’existence des fissures. Le
même type de poutre a été considéré récemment par Broda et al. (2016) avec une fissure
transversale à mi-longueur, excitée cette fois ci longitudinalement. Des formulations de type
éléments finis sont présenté pour déterminer la réponse de la poutre fissurée. Les mesures
obtenues près de la fissure ont révélé des spectres complexes avec des harmoniques plus
élevés.
Comme nous l’avons souligné dans la section précédente sur l'étude de poutres fissurées sous
vibration transversale, divers chercheurs ont proposé des théories de vibration longitudinale
pour l’évaluation du comportement des barres fissurées. Toutefois, les mêmes techniques de
modélisation des fissures ont été utilisées pour le problème de la vibration transversale. Leurs
résultats ont mis en exergue le fait que la fréquence de résonance et la forme du mode étaient
significativement affectées dans la barre fissurée comparativement à la réponse de la barre
non fissurée.
12
Chapitre I Problématique et revue de littérature
aux dérivées partielles de type hyperbolique. Nous énumérons ci-après les travaux rentrant
dans cette lignée. Notons alors au passage, que ceux-ci sont d’ailleurs d’un nombre très
restreint d’où la contribution du présent travail.
Cette méthode permet de modéliser la propagation des ondes dans des structures fissurées,
donc elle consiste à résoudre l’équation d’onde écrite sous forme différentielle en utilisant les
éléments spectraux. Cette méthode a été utilisée avec succès par plusieurs chercheurs pour
évaluer le degré de sévérité des fissures dans les éléments structuraux. Joglekar et Mitra.
(2016) font partie des pionniers de la méthode des éléments finis spectraux par ondelettes.
Leur travail consistait en l’étude de l'interaction non linéaire des ondes de flexion avec une
fissure respiratoire dans une poutre d'Euler-Bernoulli. D'autre part, l’investigation de la
propagation longitudinale des ondes dans les poutres fissurées moyennant cette approche n’a
hélas reçu que peu d’application. Parmi ces travaux traitant la matière, notons celui de
Magdalena Palacz et Krawczuk. (2002) lesquels ont développé un nouvel élément fini
spectral d'une poutre fissuré dont l’objectif est d’évaluer les réponses dynamiques, en terme
ondulatoire (ondes de haute fréquence) des poutres endommagées. Diverses forces ont été
alors utilisées pour l’excitation de la poutre endommagée en vue d’analyser l’influence de ces
dernières sur la propagation des ondes.
13
Chapitre I Problématique et revue de littérature
Cawley et Dams. (1979) ont mis en œuvre une méthode d'évaluation non destructive utilisée
souvent dans la surveillance de l'intégrité structurelle en mesurant la fréquence naturelle.
Ceux-ci montrent que la mesure faite à un seul point dans la structure peut être utilisée pour
détecter, localiser et quantifier l’endommagement. Les résultats obtenus ont manifesté une
bonne concordance entre les dégâts prévus et les dégâts réels.
En utilisant des données d'essai modales, Kam et Orhan. (1992) parvinrent à identifier les
fissures dans une poutre en porte-à-faux après discrétisation de celle-ci en un certain nombre
d'éléments et la fissure était alors située dans l'un de ces éléments. Des fréquences de
vibrations et des modes propres sont utilisés pour identifier l'élément fissuré. Les auteurs ont
effectué une analyse statique en flexion de la structure avec et sans fissure et réussissent à
construire une équation d'équilibre énergétique de déformation pour déterminer la taille de la
fissure. Ils ont suggéré que la procédure, en général, peut être appliquée à des structures plus
complexes renfermant une fissure.
Dans le même sillage, les auteurs, un peu plus tard (Kam et Orhan, 1994) ont développé une
méthode basée sur l'analyse modale pour l'identification des fissures à un endroit donné dans
14
Chapitre I Problématique et revue de littérature
15
Chapitre I Problématique et revue de littérature
Rizos et al. (1990) ont mis au point un spécimen de poutre en porte-à-faux afin de détecter la
profondeur et la position de la fissure à partir des changements dans les formes de mode de
vibration.
Par ailleurs, Chati et al. (1997) ont utilisé la méthode de perturbation pour déterminer les
modes de vibration normaux non linéaires. Dans cette étude, l'analyse modale d'une poutre en
porte-à-faux avec une fissure transversale fut considérée.
Une technique de localisation des fissures dans les poutres vibrantes à partir des changements
dans les positions des nœuds a été proposée par Dilena et al. (2002). Ces derniers se focalisés
sur la détection d'une seule fissure lorsque le décalage induit par l’endommagement dans les
formes de mode d'une poutre en vibration de flexion était connu. Il a été montré que la
direction par laquelle les points nodaux se déplaçaient pourrait être utilisée pour estimer la
position de l’endommagement. Les résultats analytiques concordaient bien avec les essais
expérimentaux effectués sur des poutres en acier fissurées.
16
Chapitre I Problématique et revue de littérature
n 2
A ik
B kj
k 1
MACij
n n
A ik B kj
2 2
k 1 k 1
A ik et B kj sont respectivement les kème composante des modes A i et B j .
Le coefficient de MAC indique le degré de corrélation entre le ième mode propre de la série
A , et le jème mode propre de la série B. Le coefficient MAC prend des valeurs variant de 0 à
1, une valeur de 0 est alors obtenue pour une corrélation nulle, alors que pour une corrélation
parfaite la valeur de 1 est conséquemment obtenue. L’évaluation de MAC pour des modes
endommagées et non endommagées fournit un moyen quantitatif d’évaluer l’écart au sens
des moindres carrés de la corrélation pour des modes propres endommagées et intactes.
Le coefficient COMAC, comme celui de MAC qui cherche le vecteur de la corrélation à
travers deux modes, cherche la corrélation des degrés de liberté. Ce coefficient est utilisé pour
identifier la position où les modes propres d’une sérié de mesure ne sont pas corrélées avec
les autres. Dans le cas d’une parfaite corrélation entre les déplacements de la coordonnée i, le
coefficient COMAC serait égal à l’unité .Un écart significatif par rapport à 1 peut être
interprété comme un endommagement dans la structure. Pour la coordonnée i d’une structure,
en utilisant la déformée propre, le coefficient COMAC s’écrit :
2
m
A ik B ik
i 1
COMACij
m m
A ik B ik
2 2
i 1 p 1
17
Chapitre I Problématique et revue de littérature
dynamique d'une poutre endommagée. Il devient donc nécessaire d'étudier l'effet de la fissure
respiratoire sur la dynamique des poutres fissurées.
On peut ainsi affirmer que l’approche vibratoire offre un moyen efficace et rapide pour la
détection des fissures dans les structures en état de fonctionnement. Plusieurs chercheurs ont
utilisé cette technique pour divers problèmes. Elle peu être utilisée pour surveiller l’évolution
des fissures dans les structures endommagées.
18
Chapitre I Problématique et revue de littérature
Sagar Palit et al. (2006) ont utilisé une technique ultrasonique non linéaire pour évaluer
l'endommagement causé par la fatigue en acier à faible teneur en carbone. Ils observaient que
l'amplitude du second harmonique devient comparable à l'amplitude du mode fondamental à
95% près, ce qui pourrait être utilisée comme une signature de l'initiation de la fissure de
fatigue des composants en service. Leurs résultats ont été analysés à la lumière de la théorie
des dislocations pour la génération d'harmoniques pendant la dégradation du matériau.
Parallèlement, Parsons et Staszewski. (2006) ont suggéré une technique basée sur la
propagation des ondes acoustiques dans les structures pour la détection des fissures. Ils ont
utilisé l'excitation piézoélectrique dans la technique acoustique non linéaire pour la détection
des fissures de fatigue. Leurs résultats mettent alors en relief le potentiel prometteur de
l'excitation piézoélectrique pour la technique acoustique non linéaire.
Les techniques de détection de l’endommagement par ultrasons discutées dans cette section
montrent que la technique ultrasonique non linéaire est très avantageuse par rapport à celle
linéaire en raison de sa grande sensibilité aux défauts comme la fissure. On peut observer à
partir de la littérature que les ultrasons non linéaires peuvent être utilisés pour caractériser les
propriétés matérielles des échantillons endommagés, prédire l'étendue de l’endommagement
dans les structures et de localiser la position de la fissure dans les poutres. La technique
ultrasonique non linéaire offre un avantage pour la surveillance de l’intégrité structurelle alors
que les ultrasons linéaires sont assez coûteuses, prennent beaucoup de temps et nécessitent le
démontage des machines pour les tests. La technique linéaire est cependant utile pour les
CND à applications limitées et ne peut pas être utilisée pour la surveillance de l’intégrité
structurelle.
19
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
Chapitre II
2.1. Introduction
Les règles de calculs des pièces de mécaniques ou de constructions ont le plus souvent pour
objet de prévenir les déformations importantes et sont en général fondées sur la théorie de
l’élasticité et la résistance des matériaux. Celle-ci retient des solutions particulières de
problème de l’élasticité qui résultent de conditions aux limites bien définies, dont le principe
de Saint-Venant permet de s’affranchir en pratique. Par ce principe, on admet que, à une
certaine distance des zones d’applications des efforts, les champs de contraintes et de
déplacements ne dépendent qu’assez peu des conditions d’application et qu’on peut remplacer
les efforts appliqués par d’autres qui leurs sont statiquement équivalents. Dans ce cas, on
ignore les singularités et les fortes concentrations qui pourraient se produire dans les régions
d’applications des efforts réels.
On sait cependant que dans les zones de concentration de contraintes, les efforts peuvent plus
ou moins rapidement provoquer des fissures. Les ruptures soudaines ou brutales sont assez
anciennes. On a constaté que les ruptures brutales sont apparues avec les machines à vapeur et
se sont développées en même temps qu’on augmentait les énergies mis en jeu: énergie
potentielle dans les grands appareils à forte pression, les énergies élastiques dans les grandes
constructions soudées surtout lorsqu’on a relevé les caractéristiques des tractions des
matériaux employés et les contraintes de service.
Entre 1950 et 1955, des accidents se produisirent sur des avions et des réservoirs de fusées
dont les matériaux tels les métaux légers ou les aciers à très hautes caractéristiques de
traction ne présentaient pas de transition. Il devient alors nécessaire de trouver des règles de
prévention.
20
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
Vers, cette époque aussi, des chercheurs s’étaient intéressés aux problèmes singuliers de
l’élasticité, tels que les angles rentrants dont la limite est une fissure. Donc, depuis longtemps
on savait que les solides supportaient dans certaines conditions l’existence de fissures, et que
la rupture brutale résultait de l’instabilité soudaine de celle-ci.
Vers 1921, Griffith avait résolu certains problèmes simples en exprimant le principe général
de physique qui admet que tout système évolue pour rendre son énergie potentielle totale
minimale. Il avait écrit que l’instabilité se produisait lorsque l’énergie potentielle mécanique
libérée par l’extension d’une fissure dépassait l’énergie absorbée par cette extension.
En 1957, Irwin, qui pendant 20 ans avait étudié la rupture des blindages et d’autres
matériaux, donna la forme du premier terme, singulier à partir du développement limité des
contraintes au voisinage d’un front de fissure. Il montra ainsi que ces champs singuliers de
contraintes étaient limités à trois types ou modes, que tous les champs d’un mode étaient
semblables et définis par un paramètre unique qu’il appela “Facteur d’intensité de
Contrainte’’. Ce dernier dépend de la géométrie et du chargement. Il put aussi généraliser le
calcul énergétique de Griffith. Admettant l’existence d’une valeur critique du facteur
d’intensité de contrainte, propriété mécanique du matériau, il ouvrit la porte à un calcul
mécanique du seuil d’instabilité d’une fissure.
De ce qui précède, il résulte que, entre 1955 et 1960 les possibilités suivantes sont apparues :
- Calcul des paramètres mécaniques d’une fissure dans un solide continu, par la solution du
problème singulier que pose la fissure en élasticité.
- Définition des propriétés de résistance à l’extension d’une fissure, ou de ténacité des
matériaux, mesurables dans les mêmes unités que les paramètres mécaniques calculés.
- Recherche de critères d’instabilité, relations théoriques ou expérimentales entre les
paramètres calculés et les caractéristiques de ténacité, qui déterminent la rupture.
Dés cette époque, Irwin a montré que la théorie purement élastique était insuffisante, et qu’il
fallait admettre au moins une correction de la zone plastique prés du fond de la fissure. Plus
tard, les calculs de plasticité se sont développé tout en restant difficiles.
La plupart des chercheurs ont été conduits à admettre que l’extension de fissure s’élabore
dans une petite zone voisine du front de fissure, dans laquelle il existe des contraintes élevées
et des séparations que la mécanique des milieux continus n’admet pas, et que, autour de cette
petite zone le reste du corps, dont le comportement est élastique ou plastique, relève de la
mécanique des milieux continus (MMC).
21
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
Zone d’application
de la M.M.C
Zone de la
séparation
Ce qui se passe dans la petite zone relève d’une physique autre que celle des milieux continus.
Si on connaissait bien cette physique, on pourrait calculer des propriétés de ténacité du
matériau expérimentalement et ceci en grandeurs de la mécanique des milieux continus.
Comme on la connait mal, on fait certaines hypothèses vraisemblables, on traite par la M.M.C
le reste du corps et les échanges d’énergie entre celui-ci et la petite zone, et on essaie de
mesurer les propriétés de ténacité par rupture d’éprouvettes fissurées judicieusement choisies.
22
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
dW d
2 a 2 E (2.2)
dA da
Griffith suppose que la fissure peut s’étendre rapidement, le matériau peut casser quant le taux
de restitution d’énergie est au moins égale a l’énergie est au moins égal a l’énergie de surface
libérée au cours de la formation de nouvelles aires de fissures, en d’autre termes :
dV dW
(2.3)
dA dA
D’où
2E
(2.4)
a
EG
y cos 1 sin sin (2.5)
2 2 2 2
L’auteur considère pour qu’il y est instabilité lorsque le taux de restitution d’énergie (dV/dA)
atteint une valeur critique y critique
23
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
24
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
Dans cette section, on étudie les propriétés des champs de contraintes au voisinage du front
d’une fissure telles qu’elles ont été établis par les chercheurs Westergaad (1939) et Williams
(1957) utilisant des approches différentes.
2.5.1.1. Approche de Westergaad
En 1939 Westergaad publie une méthode de solution aux problèmes d’élasticité plane
comportant des singularités, valable sous certaines conditions de symétrie, de géométrie et du
chargement et applicable à des problèmes de fissures. Pour ces types de problèmes comme
montré sur la Figure 2.3, la fonction d’Airy est déterminée par une fonction analytique Z(z) et
une constante.
La fonction d’Airy peut s’exprimer sous la forme plus simplifiée comme suit :
A 2
U x, y Re Z y Im Z
2
x y2 (2.6)
avec : A , où contrainte de traction selon y et selon x.
2
2U
xx Re Z y Im Z A
x 2
2U
yy 2 Re Z y Im Z A (2.7)
x
2U
xy y Re Z
x y
25
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
Westergaad a introduit la fonction suivante qui répond aux lois de l’élasticité et aux conditions
aux limites;
Z z (2.8)
a2
1 2
z
En substituant cette fonction(2.8) dans les équations précédentes (2.7), les champs de contraintes
deviennent comme suit ;
a 3
xx cos 1 sin sin
2r 2 2 2
a 3
yy cos 1 sin sin (2.9)
2r 2 2 2
a 3
xy cos sin cos
2r 2 2 2
yy
y xy
xx
r
En utilisant la méthode de séparation des variables (Figure 2.4), Williams (1957) proposa la
solution suivante:
r , r 1 F , (2.10)
26
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
2 1 1 2 2 1 1 2
2 2 2
r r r
2
r
2 2
r
r r
2
r
2
(2.11)
4 F , 2 F ,
x 4
2 2
1
x 2
2
2 1 F , 0 (2.12)
2
(2.13)
r 2
1
r
r r
Et substituant l’équation (2.10) dans les équations (2.13) on trouve les champs de contraintes ;
bn a 5 3 3
rr cos 1 sin 2 n sin sin
r 2 2 r 4 2 4 2
bn a 3 3 3
cos 1 sin 2 n sin sin (2.14)
r 2 2 r 4 2 4 2
bn a 1 1 3
r sin cos 2 n cos cos
r 2 2 r 4 2 4 2
27
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
u
ur
r
rr
2.5.2.1. Introduction
Les champs de contraintes formulés précédemment n’ont d’intérêt que s’ils sont caractérisés par
des facteurs d’intensité de contraintes. Ces derniers sont considérés comme des paramètres
essentiels pour l’étude de la résistance à la rupture des matériaux et surtout à comprendre le
phénomène d’empilement des fissures engendrant des effets d’amplification et de réduction des
contraintes au voisinage du font de fissure (Anderson et al. 1987, Gao et al. 1989, Erdogan.
1963, Gong et Horii. 1989, Chudnovsky.1984). Le facteur d'intensité de contraintes K est
considéré comme étant le pivot de la mécanique de rupture. Il ne devrait pas être confondu avec
le facteur de concentration de contraintes.
Une fissure idéale est mathématiquement une coupure du plan. Cette définition conduit à une
acuité infinie et une singularité de contraintes. Pour un rayon d’entaille fini, la contrainte
maximale a une valeur finie.
Irwin (1964) a utilisé le fait que le produit d’une des composantes du tenseur des contraintes
de la distribution singulière par la racine carrée de la distance au fond de fissure est une
constante et s’écrit comme suit;
i j r Constante (2.15)
28
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
w mw V0
= Constante (2.16)
où, w est la constante de Weibull, mw est le module de Weibull et V0 correspond au volume
élémentaire.
Il est à noter que les approches semi-locales sont largement utilisées en mécanique linéaire de
la rupture.
i j K1 / 2r f i j , i, j 1, 2 (2.17)
K I f i j
i j
2r
Fissure
Figure 2.5. Schéma d’une fissure dans le plan (Distribution des contraintes).
K I lim yy 2 r
r 0
(2.18)
29
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
normalisée par la taille du ligament B, on obtient une droite de pente α = 0.5. Le coefficient α
est égal à l’exposant du terme singulier de la distribution des contraintes (Figure (2.6)).
log yy / N 10
Fissure
Williams (1957) exprima la singularité des contraintes à la pointe d’une entaille infiniment
aigue sur une plaque de longueur infinie, sous la forme d’une série de fonctions complexes en
utilisant la fonction d’Airy.
La Figure 2.7 représente la zone prés de la pointe de l’entaille, possédant un angle d’ouverture
définie par;
Le facteur d’intensité de contraintes pour une entaille aigue K 0, s’accorde avec la
définition d’Irwin pour l’analyse des fissures.
K I 2 lim r , 0, .r (2.20)
Dans ce cas, la singularité des contraintes à la pointe de la fissure est de la forme r . Par
analogie une fissure peut être représentée par une entaille possédant un angle d’ouverture
nul 180 ou 0 .
30
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
u
ur
r
rr
K II 0, 2
lim r r , 0.r (2.22)
Une étude de l’influence du rayon en fond d’entaille sur la distribution des contraintes dans le
cadre de l’élasticité linéaire pour une fissure courte issue d’une entaille en V, est réalisée par
Hasebe .
A partir de la relation de Williams, Hasebeet (1978) développa un calcul théorique, et exprima
max
la distribution des contraintes en fond d’entaille en fonction de la contrainte maximale
, 0 C0 , 0. .r /
max 2
(2.23)
Pour des matériaux ayant un comportement linéaire élastique, la relation liant la contrainte
max
maximale au facteur d’intensité de contrainte s’écrit comme suit;
K I 0,
lim C0 max , 0.
(2.24)
2
31
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
successivement les fonctions d’intensité de contraintes dans le cas d’une fissure aiguë.
L’analyse élastique de la distribution des contraintes montre l’existence d’une singularité des
contraintes à la pointe du défaut.
On note que;
= 0,5 pour une fissure.
≤ 0,5 pour une entaille aigue.
32
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
Le calcul de l’intégrale J sera utilisé pour déterminer le facteur d’intensité de contraintes dans
le cas d’interactions multiple de fissures.
Pour un corps homogène élastique qui est soumis, en l'absence de forces de volume, à un
champ de déformations bidimensionnel, Rice (1968) définit l'intégrale J par :
u
J Wdy t ds
x
(2.25)
Où est une courbe entourant le fond de fissure, l'intégrale étant évaluée dans le sens
trigonométrique positif du bord inférieur vers le bord supérieur; W est la densité d'énergie de
déformation,
W W ij d ij
(2.26)
0
33
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
Rice a montré que l'intégrale J est indépendante du contour d'intégration pourvu qu'il délimite
un domaine simplement connexe. Il suppose seulement le matériau homogène élastique. On
peut donc considérer des matériaux élastiques non linéaires (pour la relation contrainte
déformation) ce qui permet une analyse approchée des milieux élasto-plastiques. Ceci sort du
domaine de notre étude.
Dans un problème plan l'intégrale J peut servir de critère de rupture car une translation de la
fissure équivaut à une extension. On montre d'ailleurs que :
J=G (2.27)
1 T 1
K K .B K (2.28)
8
2
K
J I (2.29)
E
34
Chapitre II Concept du facteur d’intensité des contraintes
et interaction multiple de fissures
E E 1 2 : Pour un état de déformation plane
Dans ce cas le facteur d'intensité de contrainte est calculé à partir des J-intégrale pour le
premier mode.
Selon l’approche J-intégrale, nous considérons l'arrangement suivant (Figure 2.9) pour
l'analyse du facteur d'intensité de contrainte.
Fissure plane
Ensemble des
Nœuds au front de
la fissure
2.6. Conclusion
Les outils nécessaires à l’estimation des paramètres de la mécanique de la rupture tels que
les facteurs d’intensité de contraintes, et J intégrale dans le cas d’interactions multiples de
fissures ont été exposés. Toutefois avant d’aborder une analyse dynamique d’une poutre
fissurée il est nécessaire de déterminer le FIC.
Comment conjuguer le concept du facteur d’intensité de contrainte avec la méthode des
caractéristiques pour calculer les réponses dynamiques d’une poutre fissurée ? Ce problème
fait l’objet du chapitre suivant.
35
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
Chapitre III
3.1. Introduction
Considérons une barre (Figure 3.1) selon l’axe x, de longueur L, de section Ax , de densité
linéique , composée d’un matériau élastique linéaire de module de Young E et soumise à
une densité linéique d’effort q x, t .Pour un milieu unidimensionnel, l'équation différentielle
Quelle que soit l’abscisse x, l’équation générale de vibration axiale de la barre est donnée
par ;
u 2u
E . A x A x q x, t 0 (3.1)
x x t 2
u
En x = 0, E. A x 0, t q0, t 0 où u 0, t 0 et en x = L
x
u
E. A x L, t qL, t 0 où u L, t 0
x
Pour une barre de section constante A, en vibration libre (sans effort extérieur q x, t 0 )
l’équation dynamique se ramène à l’équation des ondes sous la forme suivante ;
2u 1 2u
(3.2)
x 2 c 2 t 2
élastique.
37
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
Le modèle physique considéré dans cette étude est une barre en porte-à-faux avec une fissure
transversale de profondeur a située à l’encastrement de la barre, comme le montre la Figure
3.2.
a
h u
h u
La fissure transversale est modélisée par un ressort axial de translation avec une rigidité K x
comme montré sur les Figures (3.3) et (3.4) .La première étape consiste à déterminer la
flexibilité locale ( C ) de la région fissurée. Le théorème de Castigliano permet de calculer en
38
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
a
ui J a da
(3.3)
Fi 0
a
1 u 2
C i 2 J a da
(3.4)
K x Fi Fi 0
EA
Kx (3.5)
5.34hf a h
avec ;
Le modèle physique est donc gouverné par une équation différentielle partielle du second
ordre. Dans ce cas, la solution sous d'excitation arbitraire avec des conditions aux limites
n'est pas disponible. Un traitement numérique est alors nécessaire et parmi les techniques
classiques telles que les différences finies ou les éléments finis; la méthode des
caractéristiques (MDC) est un outil puissant pour résoudre de telles équations hyperboliques
et problèmes d'ondes.
Une nouvelle approche numérique pour l'étude d'une barre multi-fissurée en porte-à-faux sous
l'effet des forces d'impulsion longitudinales est envisagée. Un modèle physique est représenté
et le problème d’onde est traité numériquement en utilisant la méthode des caractéristiques.
Dans ce travail, l'équation du mouvement longitudinale (équation d'onde) de second ordre est
39
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
Utilisée pour la première fois par Monge en 1789 comme technique graphique d'une
géométrie descriptive, la MDC fut régénéré par Massau (1900) pour l'analyse des ondes dans
les canaux hydrauliques à surface libre. Elle est devenu une technique puissante pour le calcul
numérique de la propagation des ondes en hydraulique (Craya, 1946, Bergeron, 1950, Abbott,
1966) et la dynamique des gaz (Zugrow et Hoffman, 1976, Oswatitsch, 1956). Malgré son
succès dans le domaine de la mécanique des fluides, la MDC a reçu peu d'attention en génie
civil, à l'exception de quelques applications dans la dynamique des sols (Papadakis, 1973).
Selon un certain nombre de chercheurs, cette méthode n'a jamais été utilisée dans l'étude des
structures endommagées sous des chargements dynamiques. Dans ce travail de recherche, la
méthode des caractéristiques est utilisée pour résoudre l'équation différentielle du mouvement
d’une barre fissuré (Eq.3.2) sous différentes forces d'excitation. La réponse dynamique telle
que la vitesse ; la contrainte sont obtenues en utilisant les conditions aux limites et le concept
de la mécanique de la rupture.
Depuis sa mise en œuvre dans les années 1960, la méthode des caractéristiques a fait preuve
de sa puissance et sa supériorité comparée à d’autres méthodes, ce qui lui a permit d’être la
méthode la plus populaire et universelle dans le calcul numérique des problèmes d’ondes.
40
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
dernières équations peuvent être alors résolues numériquement par un schéma aux différences
finies. La solution alors du problème est obtenue à l’aide de l’outil informatique.
x , t x, t
a b c (3.7)
x t
Où x et t sont les variables indépendantes ; étant la variables dépendante, qui peut être par
exemple dans notre cas une force ou une vitesse ; a , b et c sont des constantes ou des
fonctions de x , t et , mais indépendante de ou . La solution de cette équation
x t
différentielle étant représentée par une surface dite intégrale sur la figure (3.5). La variation
de la valeur de entre deux points de cette surface, P et Q , est supposée être d . Ici, la
dérivée matérielle d peut s’écrire en fonction des variations de dans l’espace et dans le
temps comme suit :
d dx dt (3.8)
x t
Les équations (3.5) et (3.6) peuvent alors être exprimées sous la forme matricielle suivante :
41
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
a b x c
(3.9)
dx dt d
t
x
d
Q d
P
où ;
c
D x (3.10)
d
t
Avec :
ab
D (3.11)
dx dt
ab
D 0 (3.12)
dx dt
42
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
a dt b dx 0 (3.13)
où ;
a dt b dx (3.14)
dx
P
dt
t
Figure 3.6. Pente de la ligne caractéristique.
La pente de la caractéristique comme montrée sur la figure (3.6) est définie alors par :
dx a
(3.15)
dt b
Quand l’équation (3.12) est vérifiée, la règle de Cramer implique qu’une solution de
l’équation (3.10) ne peut être obtenue que si les déterminants des matrices formées en
substituant le vecteur solution dans la première ou seconde colonne de la matrice D sont
égaux à zéro, donc :
c b
det . 0 (3.16)
d dt
De ce fait :
c dt b d (3.17)
43
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
et
a c
det . 0 (3.18)
dx d
a d c dx (3.19)
Les équations (3.17) et (3.19) donnent ;
d c
(3.20)
dt b
d c
(3.21)
dx a
On peut ainsi constater que l’équation aux dérivées partielles de type hyperbolique (3.2), est
alors remplacée par les équations aux dérivées ordinaires (3.15), (3.20) et (3.21). La méthode
des caractéristiques implique alors la détermination de la ligne caractéristique x x (t ) par
intégration de l’équation (3.13), et par suite la solution de l’équation (3.18) ou (3.19) peut
alors être retrouvée par intégration sur la ligne caractéristique x x (t ) .
a1 b1 c1 d1 f1 (3.22)
x y x y
a2 b2 c2 d2 f2 (3.23)
x y x y
mais non pas de , , ou . Sachant par ailleurs que les dérivées matérielles de
x y x y
et s’écrivent :
d dx dy (3.24)
x y
d dx dy (3.25)
x y
On pourra alors exprimer les équations (3.22), (3.23), (3.24) et (3.25) sous la forme
matricielle suivante :
44
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
x
a1 b1 c1 d1 f1
a b c d
2 2 2 2 y f2
(3.26)
dx dy 0 0 d
x
0 0 dx dy d
y
La direction des lignes caractéristiques peut être obtenue en écrivant que le déterminant de la
matrice des coefficients est nul, soit :
a1 b1 c1 d1
a b c d
det 2 2 2 2
0 (3.27)
dx dy 0 0
0 0 dx dy
Pour le cas des équations hyperboliques, comme celles décrivant la propagation des ondes
dx
élastiques, les deux racines réelles de l’équation des caractéristiques sont alors notées
dy
dx
et . Les courbes le long desquelles la pente est égale à ces deux racines sont les
dy
45
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
y
Caractéristique
Caractéristique
x
Comme dans le cas précédent, si le déterminant de la matrice des coefficients est nul, il faut
satisfaire la condition de compatibilité pour assurer la solution du système d’équations aux
dérivées partielles étudié. Cette condition de compatibilité se vérifie si, en substituant le
second membre du système matriciel (3.26), qui est le vecteur solution, avec une des colonnes
de la matrice des coefficients, le déterminant de cette matrice résultante serait nul. En
substituant par exemple la quatrième colonne par le second membre du système (3.24), on
écrira alors la condition de nullité du déterminant suivante ;
a1 b1 c1 f1
a b c f 2
det . 2 2 2
0 (3.29)
dx dy 0 d
0 0 dx d
46
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
dy
b2 f1 b1 f 2 f 2 a1 f1a2 0 (3.30)
dx
dy dy dy
Quand et sont substituées, un par un, pour dans l’équation caractéristique
dx dx dx
(3.30), on obtient deux équations aux dérivées ordinaires, pour ainsi déterminer les variables
dépendantes et le long des lignes caractéristiques et . Ainsi, le système
d’équations aux dérivées partielles hyperbolique qui a été converti en dérivées ordinaires, peut
alors s’intégrer par les méthodes appropriées.
3.3.1. 4. Solution pour une équation aux dérivées partielles de second ordre
2 2 2
a b c f (3.31)
x 2 xy y 2
où ; a , b , c et f sont des constantes ou fonctions de x , y , ou . Les différentielles
x y
d et d peuvent s’écrire sous la forme :
x y
2 2
d dx dy 2 dx dy (3.32)
x x x y x x yx
2 2
d dx dy 2 dy dx (3.33)
y x y y y y xy
Sous la forme matricielle, on peut écrire les équations (3.31), (3.32) et (3.33) comme suit ;
2
2
a b c x2 f
dx dy 0 d (3.34)
xy x
0 dx dy 2
2 d y
y
Comme a été signalé précédemment, on posera que le déterminant de la matrice des
coefficients du système (3.34) est nul ;
47
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
a b c
det .dx dy 0 ady bdxdy cdx 0
2 2
(3.35)
0 dx dy
dy b b 2 4ac
(3.37)
dx 2a
Dans l’équation (3.37), suivant le signe du discriminant b 2 4ac , l’équation (3.31) sera
elliptique, parabolique ou hyperbolique si ce dernier est respectivement négatif, nul ou positif.
dy dy
Pour le cas de l’équation hyperbolique, l’équation (3.38) donnera les pentes et des
dx dx
a b f
dy (3.38)
det . dx dy d b a d ad f dx 0
x dx y x
0
dx d
y
Sachant que :
d dx dy (3.39)
x y
dy
L’équation aux dérivées ordinaires résultant de la substitution de , donnée par l’équation
dx
dy
(3.37), pour dans les équations (3.38) et (3.39), sera résolue comme un système de deux
dx
équations aux dérivées ordinaires pour trouver la solution le long de la ligne caractéristique .
48
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
dy
De manière similaire, l’équation obtenue en substituant la valeur de obtenue à partir de
dx
dy
l’équation (3.37) pour dans les équations (3.38) et (3.39), sera intégrée de la sorte pour
dx
avoir la solution le long de la caractéristique .
C’est ainsi, par sa facilité et sa puissance, la méthode des caractéristiques a réussie à couvrir
un grand champ d’applications dans les diverses branches de la mécanique où s’exerce l’art
de l’Ingénieur, et ceci en résolvant les problèmes relevant des phénomènes de transport
comme la propagation des ondes dans les corps élastiques, dynamique des sols et autres
problèmes en théorie de plasticité et la mécanique des matériaux granulaires.
V g F
0 (3.40)
x Ac 2 t
V g F
0 (3.41)
t A x
Ces équations peuvent être écrites sous une forme de vecteur compact (une forme non
divergente) en termes de variables primitives comme suit;
49
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
U U
B 0 (3.42)
t x
où;
F
U (3.43)
V
Le vecteur U est appelé le vecteur variable, et B est la matrice jacobienne d'une certaine
matrice de flux FU qui sont donnée respectivement par;
A c²
0 g
B (3.45)
g 0
A
A c ² A c²
g V g
V
FU (3.46)
gF gF
A A
F F
dF dt dx 0 (3.47)
t x
V V
dV dt dx 0 (3.48)
t x
50
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
F
A c2 t
1 0 0 F 0
g 0
0 g x
1 0 (3.49)
A V dF
dt dx 0 0 t
V dV
0 0 dt dx
x
Les dérivées deviennent indéterminées lorsque le système d'équations (3.49) n'admet pas de
solutions autres que le cas indéterminé (0/0). Il découle des règles des déterminants en algèbre
linéaire que non seulement le déterminant de la matrice des coefficients de gauche doit être
nul, mais aussi lorsque tout vecteur de la colonne de cette matrice est remplacé par les
vecteurs de colonne de droite du système, le déterminant de la matrice résultant sera
F V F V
également nul. Ainsi, les dérivées ( , , , ) deviennent indéterminées quand :
x x t t
A c2
1 0 0
g
g (3.50)
det 0 1 0 0
A
dt dx 0 0
0 0 dt dx
et aussi;
1 0 0 0
g
0 A 1 0
det 0 (3.51)
dt dx 0 dF
0 0 dt dV
Après des manipulations algébriques, l'évaluation des déterminants peut être réduite a des
Sub-déterminants simples comme suit :
c2A
0
x
det g 0 (3.52)
g 0 x
A
51
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
Et ainsi ;
dx
x c (3.53)
dt
Ce résultat peut être obtenu directement en considérant les valeurs propres de la matrice B .
En répétant le processus ci-dessus pour la matrice (3.51), on obtient :
c 2 A dF
det g dt 0 (3.54)
dx
dV
dt dt
dx
qui conduit à c
dt
dF c A dV
0 (3.55)
dt g dt
Cette équation, appelée équation de compatibilité, est valable pour l’équation caractéristique
dx dx
positive c .Traitement similaire pour une caractéristique négative c , l’équation
dt dt
de compatibilité est valide le long de cette caractéristique. Donc :
dF c A dV
0 (3.56)
dt g dt
Reprenons les équations différentielles gouvernant la propagation des ondes élastiques dans
une poutre, obtenues précédemment (équation (3.40) et (3.41)) :
V g F
L1 0 (3.57)
t A x
F Ac 2 V
L2 0 (3.58)
t g x
Pour que ce système d’équations définisse de manière unique la solution, il faut et il suffit
que les deux équations (3.57) et (3.58) soient linéairement indépendantes, donc la
52
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
combinaison linéaire de ces équations doit être nulle. On écrit alors (Wylie et Streeter, 1978 ;
Amara et al. 2016) :
L1 .L2 0 (3.59)
Avec , un multiplicateur inconnu qui permettra de déterminer les deux racines réelles
correspondant aux pentes des droites caractéristiques du système différentiel.
d’où ;
V g F F Ac 2 V
t A x
t g x 0 (3.60)
Ce qui implique :
F g F Ac 2 . V V
. 0 (3.61)
t A x g x t
dF F dx F
(3.62)
dt x dt t
dV V dx V
(3.63)
dt x dt t
Ce système définit également la solution de manière unique, donc ces équations sont
linéairement indépendantes:
dF dV
0 (3.64)
dt dt
Soit :
F dx F V dx V (3.65)
0
t dt x x dt t
En examinant les termes des équations (3.60) et (3.65), on peut noter que :
53
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
dx g Ac 2
(3.66)
dt A g
g
(3.67)
Ac
La substitution des valeurs de dans l’équation (3.64) conduit à deux paires d’équations,
lesquelles sont regroupées et notées, équations C et C :
g dF dV
0 (3.69)
Ac dt dt
C
dx
c (3.70)
dt
g dF dV
0 (3.71)
Ac dt dt
C
dx
c (3.72)
dt
Ainsi, les deux valeurs réelles de ont permis de transformer les équations aux dérivées
partielles de départ à ce système d’équations aux dérivées ordinaires où la variable
indépendante est seul le temps t.
Les deux premières équations (3.69) et (3.71) du système sont dites équations de
compatibilités. Alors que les deux autres, c'est-à-dire celles donnant dx / dt sont appelées
équations des caractéristiques. Cependant, il est à noter que les équations (3.69) et (3.71) de
compatibilités ne sont valides que le long des lignes caractéristiques dx / dt c du système,
alors que le système d’équations (3.57) et (3.58) est valable dans tout le plan ( x, t )
54
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
La solution du système d’équations sera représentée donc, dans le domaine formé par les
variables indépendantes, qui est le plan x, t , appelé encore « espace des phases ». Et puisque
la célérité des ondes " c " est généralement constante, les équations caractéristiques (3.70) et
(3.72) représentent ainsi deux droites de pente dx / dt (Figure (3.8))
t
P
t 0 t
C C
t
t0 A B
x
x
Figure 3.8. Lignes caractéristiques dans le plan x, t
Avant d’aborder la solution numérique des équations différentielles obtenues, il est nécessaire
de donner le concept physique que traduit cette méthode.
Mathématiquement, les lignes caractéristiques partagent le plan x, t en deux régions sur
lequel les solutions sont recherchées. Mais du point de vue physique, les droites
caractéristiques correspondent aux tracés le long desquels les perturbations se propagent
(Abbott, 1966 et Chaudhry, 2014). Par exemple, une perturbation crée au point A (Figure
(3.8)) au temps t 0 atteindrait le point P après un temps t x / c.
Prenons l’exemple d’une poutre console comme montrée sur la figure (3.9 a).
Les équations (3.69) et (3.70) doivent être résolues le long des droites caractéristiques en
tenant compte des conditions aux limites en x 0 et x L . Dans le cas considéré, la vitesse
et le déplacement à l’encastrement sont nuls, donc u ( 0, t ) 0 . L’extrémité libre est soumise à
une force d’excitation en fonction du temps, d’où F ( L, t ) F (t ) . En admettant une force nulle
constante avant l’apparition de l’excitation (fonction de type échelon de Heaviside) la
55
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
condition initiale s’exprime par F ( x, t 0) 0 . Cette impulsion fait croitre la force à l’endroit
x L instantanément à F ( L, t 0) F t , associé à une excitation dynamique quelconque
sur l’extrémité de la barre console. Par conséquent, une onde de compression se propage le
long de la caractéristique BC du diagramme x, t (Figure (3.9.b)).
a)
F(t)
h
b)
C Région II
Région I
A B
Conditions initiales
x0 xL
Il semble évident que la région " I " de cette figure ne dépend que des conditions initiales vu
que la condition limite à l’encastrement n’a pas changée. Dans la région " II " par contre le
déplacement dépend de la condition limite imposée à l’encastrement. Si maintenant une
excitation est imposée simultanément aux points A et B , le domaine influencé par la
condition initiale sera confiné au triangle ACB (Figure (3.10)).
56
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
A B
x0 xL
Conditions initiales
Figure 3.10. Domaine d’influence des conditions initiales d’un système excité en A et B
La ligne caractéristique AC sépare les régions influencées par la condition limite (Extrémité
Encastrée) et celle initiale ; alors que la ligne caractéristique BC sépare les régions
influencées par la condition limite (Extrémité libre) et la condition initiale. Ainsi les droites
caractéristiques dans le plan x, t représentent les chemins parcourus par les perturbations
imposées dans divers endroits du système considéré.
La transformation faite sur les équations aux dérivées partielles de départ n’a suggéré aucune
approximation mathématique. Ainsi, chaque solution du système caractéristique sera la
solution du système d’équations original (3.57) et (3.58). Pour effectuer l’intégration des
équations de compatibilité, on discrétise la barre en un certain nombre N de tronçons égaux
(Figure (3.11)). Les points de calcul engendrés par cette discrétisation seront suffisamment
proches pour pouvoir écrire la différence finie (Wylie et Streeter, 1978)
dF ( x, t ) F( N 1) F( N ) (3.73)
avec F une fonction telle que la vitesse V ou la force F aux points de discrétisation.
57
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
Si les variables dépendantes V et F sont connues au point A , alors l’équation (3.69), laquelle
est valide le long de la caractéristique C , peut alors être intégrée entre les limites A et P et
écrite de ce fait en terme des variables d’inconnues V et F au point P . D’autre part,
l’équation de compatibilité (3.71) peut être intégrée aussi le long de la droite BP , sur laquelle
elle est valide. Avec une condition initiale au point B connue, cela conduit à la seconde
équation nécessaire à la détermination des variables inconnues V et F au point P (Figure
(3.11)).
3t
2 t
P
t
C
C
A B
t0 x
1 i 1 i i 1 N 1
x
Ac
dF dV 0 (3.74)
g
P P
c A
(3.75)
g A
dF dV
A
58
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
P P
c A (3.76)
B
dF
g B
dV
c A
FP FB VP VB 0 (3.78)
g
Ces deux équations de compatibilité sont les relations algébriques de base décrivant la
propagation des ondes de force et de vitesse dans une poutre fissurée. En écrivant la solution
pour FP , ces dernières équations s’écrivent alors ;
C : FP FA BVP V A (3.79)
C : FP FA BVP VB (3.80)
Avec ;
c A
B (3.81)
g
Pour la commodité des calculs et de la programmation, les équations (3.79) et (3.80) peuvent
s’écrire sous la forme simple suivante :
où C P et C M sont des constantes connues à chaque pas de temps, ayant pour valeur :
59
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
C P Fi 1 B.Vi1 (3.84)
CM Fi 1 B.Vi1 (3.85)
FPi
CP CM (3.86)
2
Connaissant la valeur de FPi , la vitesse V Pi peut être trouvé à partir de l’une des équations
VPi
CP FPi (3.87)
B
Partant de ces deux équations, on pourra donc calculer les variables F et V aux points
intérieurs du réseau des caractéristiques à chaque pas de temps connaissant ces mêmes
variables au pas de temps antérieur. Ainsi, chaque étage de temps transmet l’information à
l’étage immédiatement supérieur suivant les droites caractéristiques C et C , où leurs
intersections définissent la solution au point considéré (Figure (3.12)).
3t
t
2 t
t
t0 x
x
60
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
L’examen de la figure (3.13), montre qu’aux extrémités de la poutre, seule une des deux
équations de compatibilité est valide. Pour l’extrémité encastrée, seule l’équation (3.84) est
valide le long de C , de même pour l’extrémité libre, l’équation (3.83) est la seule disponible
le long de C (Figure (3.13)). Ces deux équations transmettent l’information d’état aux points
d’extrémités (Wylie et Streeter, 1978).
P P
C C
t t
x x
1 B x A N 1
(a) (b)
Les procédures de calcul abordées dans la section précédente concernent les nœuds intérieurs.
Les conditions aux limites sont nécessaires pour compléter la solution au nœud 1 et N + 1. Le
processus d'inclusion des conditions aux limites est très important dans un modèle numérique
de problèmes hyperboliques. Ces problèmes sont particulièrement sensibles parce que les
erreurs introduites aux frontières sont propagées et réfléchies dans toute la grille (Anderson,
1984). Dans le présent problème, deux conditions sont utilisées. La première concerne
l'extrémité libre de la barre qui peut être soumise à une force dynamique d’impulsion
quelconque. À ce stade, seule la caractéristique positive est considérée, ainsi les équations de
compatibilité (3.55) sont résolues pour V(t) et avec une force F(t) donnée. A l'extrémité
opposée, la deuxième condition limite prend en compte la fissure. Etant donné que l'effet de la
61
Chapitre III Application de la méthode des caractéristiques à l’analyse
dynamique d’une poutre fissurée
fissure est modélisé par un ressort analogique, alors la condition mathématique qui doit être
considérée est déduite de la loi de comportement dynamique du ressort. Deux approches
peuvent être utilisées: la première est basée sur le modèle force-vitesse et la seconde, sur le
modèle force-déplacement. Cette dernière est la plus facile à traiter.
du (3.89)
, u, t 0
dt
combinaison de ces équations conduit à des relations algébriques implicites qui doivent être
résolues par des techniques d'essais et d'erreurs (Rao, 2002).
3.4. Conclusion
Il est à noter que pour mener un calcul sur les réponses dynamiques des poutres fissurées, il
faut assurer l’intersection de chaque couple de caractéristiques C et C issues des nœuds
adjacents à la jonction de part et d’autre des poutres considérées. Cette condition traduit en
fait la continuité de la propagation de l’information (onde) d’un segment à l’autre, à chaque
pas de temps. Mais dans la plupart des cas cette considération est difficile à mettre en œuvre,
et pour ce faire, il faut disposer d’une stratégie de calcul pour avoir un compromis entre
l’incrément de temps t , la discrétisation des poutres N en fonction de la célérité des
ondes c , et la longueur des poutres L .
A travers ce chapitre, nous avons essayé d’exposer l’essentiel de la méthode utilisée pour le
calcul des réponses dynamiques d’une poutre fissurée ainsi que les réponses en termes de
contraintes pour une poutre à plusieurs fissures (interaction multiples).
62
Chapitre IV Applications et analyse
Chapitre 4
Applications et Analyse
4.1. Introduction
Dans ce chapitre, sont exposés les principaux résultats concernant l’analyse statique et
dynamique d’une poutre fissurée. Une analyse détaillée sur chaque exemple de poutre sans
fissure, avec une fissure à plusieurs positions ainsi qu’en présence de fissures et leurs
interactions. Les différents champs de contraintes sont déterminés. Les effets de position et de
profondeur des fissures ainsi que leurs effets sur le facteur de contraintes sont clairement
expliqués.
4.2.1 Introduction
La rupture est généralement influencée dans la majorité des cas par la composition
microstructurale des matériaux. Ces derniers sont considérés hétérogènes. Leur comportement
est soit ductile ou fragile. Donc, la présence de particules telles une fissure, un défaut, un vide
etc.… dans ces matériaux influence grandement le comportement mécanique des structures
endommagées.
Dans des études récentes, les observations microscopiques ont montré que la zone
d’endommagement, qui est essentiellement considérée comme étant une région intensive de
microfissures ou de défauts, se développe au voisinage du front de la fissure. Cette zone
présente une concentration très importante des champs de contraintes d’où l’appellation de
zone à fortes perturbations. Par conséquent, l’étude de problèmes de rupture revient
généralement à la détermination des champs de contraintes et des facteurs d’intensité de
contraintes autour de la fissure tout en tenant compte des conditions aux limites. En général, il
est difficile de déterminer ces champs en raison de la présence de la singularité au devant de
la fissure. Donc, l’existence de cette zone perturbée affecte d’une façon significative le
comportement mécanique des poutres endommagées et par conséquent, la détérioration du
63
Chapitre IV Applications et analyse
Dans la présente partie, les champs des contraintes et les facteurs d'intensités de contraintes
dues aux interactions multiples de fissures dans une poutre encastrée sont analysés. Le
principe consiste alors à faire varier un des paramètres (a/h) en l'occurrence les positions des
fissures. Les champs des contraintes sont obtenus au voisinage des fissures pour différentes
profondeurs et positions par le biais d’une approche numérique par Eléments Finis plus
précisément l’intégrale de contour « J ».
2 3 4
a a a a
K I a 1.12 0.231 10.55 21.72 30.39 (4.1)
h h h h
a
σ
64
Chapitre IV Applications et analyse
Les résultats de calcul du facteur d’intensité des contraintes ainsi que les champs de contrainte
au voisinage de la fissure sont représentés sur les figures (4.2) à (4.5).
Figure 4.2. FIC en fonction de (a/h) pour le cas d’une fissure située au milieu de la poutre.
Les valeurs numériques des contraintes en fonction des rapports a/h sont récapitulées dans le
tableau (4.1) ci-dessous.
65
Chapitre IV Applications et analyse
Pour une ouverture de 2 mm, la distribution du champ de contraintes est illustrée sur les
Figures (4.4) et (4.5) suivantes :
66
Chapitre IV Applications et analyse
a
d
67
Chapitre IV Applications et analyse
68
Chapitre IV Applications et analyse
La figure (4.7) montre l’évolution des FICs en fonction du rapport a/h. Il est évident que le
facteur de contraintes est une variation directement proportionnelle à la distance d par rapport
à l’origine, et ceci pour un rapport donné de (a/h). Pour ce cas de figure, il en découle alors
que les valeurs maximales du FIC sont obtenues pour une distance d supérieur ou égale au
quart de la longueur du spécimen (L/4). Faut-il souligner par ailleurs, que lorsque la position
de la fissure dépasse cette limite, celle-ci n’a aucune influence sur le FIC.
Les figures (4.7), (4.8) et (4.9) traduisent respectivement la variation des champs des
contraintes σ11, σ22 et σ12 en fonction du rapport (a/h), et ce, pour deux positions de la fissure
(à l’extrémité ou l’origine et au milieu de la poutre). L’écart entre les contraintes à diverses
positions est ainsi constaté pour la contrainte horizontale σ11 laquelle diminue dans le cas de
la contrainte verticale σ22. Cependant, la position de la fissure ne se révèle d’aucune influence
sur la contrainte de cisaillement σ12.
Dans le but de comprendre le phénomène d'interaction entre les fissures et les divers
paramètres agissant sur leur comportement mécanique (FIC notamment), nous avons
considéré deux fissures de même profondeur (a), séparées d’une distance (d) par rapport à la
fissure initiale située à l’extrémité au voisinage de l’encastrement. Par ailleurs, la distance d
est considérée comme étant variable ainsi que la taille de chaque fissure comme montré sur la
figure 4.11.
69
Chapitre IV Applications et analyse
a a
d
1 2
70
Chapitre IV Applications et analyse
Il est à constater que le FIC pour le cas d’existence de deux fissures reste toutefois inférieur
ou égale à celui correspondant au cas d'une fissure unique. Par ailleurs, ce facteur augmente
en fonction de la distance d et tend vers la valeur du FIC issue de l’équation (4.1) lorsque d
dépasse le quart de la longueur (L/4). Cette variation est justifiée par l’interaction entre les
deux fissures. En effet, elle est importante si les deux fissures sont très proches (d tend vers
zéro) et devient très faible lorsque d augmente. Par conséquent, ces deux fissures ont le même
comportement mécanique que celui d’une fissure unique lorsque la distance d est grande.
Les facteurs d’intensité des contraintes normalisés sont calculés pour divers rapports de (a/h)
et les résultats obtenus sont représentés sur les figures (4.13) et (4.14). Il est clair et évident
que le FIC demeure proportionnel au rapport (a/h). De surcroît, en raison de l’interaction
entre les deux fissures, le FIC correspondant au point 1 (fissure initiale) est toujours inférieur
à celui de la deuxième fissure (point 2).
71
Chapitre IV Applications et analyse
72
Chapitre IV Applications et analyse
L’influence du nombre de fissures et leurs positions sur les facteurs d'intensité des contraintes
normalisées sont analysées. Les résultats sont reportés sur les figures (4.15), (4.16) et (4.17).
L’examen de la figure (4.15) révèle que pour une très faible distance d (lorsque celle-ci tend
vers zéro) et pour une valeur fixe de (a/h), l’on observe une interaction forte entre les deux
fissures, ce qui se traduit par la diminution du FIC au voisinage de la première fissure (point
1). Cette interaction devient négligeable lorsque la distance d dépasse la valeur de L/4 comme
montré sur la Figure (4.17).
Au voisinage de la fissure initiale, les valeurs calculées de sont faibles pour des petites
profondeurs de la fissure (en s’éloignant de la pointe vers la partie inférieure), les valeurs de
tendent à se rapprocher. On peut alors dire que pour la fissure initiale, les contraintes au
voisinage de la pointe sont plus sensibles à la taille de la fissure, cette sensibilité diminue tout
en s’écartant de la pointe.
Les Figures (4.22) et (4.23) montrent les valeurs de la composante du champ de contrainte
en fonction de la profondeur de la fissure (a) et de la distance (d). Il s’avère que les plus
grandes valeurs sont au voisinage de la pointe et correspondent à la deuxième fissure (point
2). Conformément aux résultats obtenus pour la contrainte horizontale , le même constat
est noté où les valeurs importantes de sont au voisinage direct de la fissure au point 2.
73
Chapitre IV Applications et analyse
Figure 4.18. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 2mm et d = 5mm) (a) au point
1 ; (b) au point 2.
Figure 4.19. Distribution de contraintes en N /mm2 pour (a = 2mm et d = 10mm) (a) au point
1 ; (b) au point 2.
74
Chapitre IV Applications et analyse
( ) 11 au point 1 ( ) 11 au point 2
75
Chapitre IV Applications et analyse
(a) pour d = 5 mm
(b) pour d = 10 mm
76
Chapitre IV Applications et analyse
(a) au point 2
(b) au point 1
77
Chapitre IV Applications et analyse
Pour une force d'impact F, les quantités adimensionnelles suivantes sont introduites (Shorr,
2004) :
A VcA uEA tc
,V ,u ,t (4.2)
F F FL L
Matériau Acier
7860 Kg/m3
Densité
78
Chapitre IV Applications et analyse
a) b) c)
Force (KN)
Force (KN)
Force (KN)
Force
44 5 6
11 22 33 5 6 77 88 9 9 10
La figure (4.26) montre la réponse dynamique de la barre fissurée et non fissurée obtenue à
différents points de la barre. Les courbes de la figure (4.26 (a)) illustrent l’onde des
contraintes mesurées aux nœuds 1 et 3 sous un chargement axial. On observe que cette
réponse a la même forme que la force d'impulsion F (t) se déplaçant le long de la barre. Ces
résultats montrent qu'en absence de fissures, l’onde itinérante reste plane et la réponse en
termes de contrainte reste de la même forme que la force d'excitation sans altération du signal.
D'autre part, la présence de la fissure dans la barre en question génère des ondes parasites
réfléchies sur la fissure. Ces ondes apparaissent comme des harmoniques d’ordre élevés dans
le signal de réponse comme indiqué sur les figures (4.26 (b) et 4.26 (c)). Dans ce cas, deux
rapports de la profondeur de fissure, 4% et 8% de la hauteur totale de la barre sont considérés.
On observe alors que lorsque ce rapport augmente, l'amplitude des harmoniques induites par
la fissure augmente. Ce phénomène conduit à une diminution de la raideur de la barre.
79
Chapitre IV Applications et analyse
a)
b)
c)
Figure 4.26. Variation temporelle des contraintes aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact: (a) Barre
non fissurée, (b) Barre fissurée (a / h = 0,04) et (c) Barre fissurée (a / h = 0,08).
80
Chapitre IV Applications et analyse
Les deux figures (4.28 (b) et 4.28 (c)) montrent les réponses des déplacements mesurés au
voisinage de la fissure aux nœuds 1et 3 pour une barre fissurée où celle-ci est située à
proximité de l’encastrement (nœud 1). L'effet de la profondeur de la fissure sur les ondes
réfléchies est bien montré sur ces Figures. L'amplitude des harmoniques augmente ici aussi
considérablement avec l'augmentation de la profondeur de la fissure. Cette dernière étant
modélisée par un ressort longitudinal selon l’équation (3.2), laquelle traduit la
proportionnalité inverse entre la profondeur et la raideur du ressort.
a)
Figure 4.27. Variation temporelle des déplacements aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact pour la
barre non fissurée.
Le deuxième exemple numérique est consacré à l'analyse de la barre fissurée excitée par une
force impulsionnelle longitudinale comme montrée sur la figure 4.24(b)). Comme pour
l'exemple précédent, la fissure est située près de l’encastrement (nœud 1). L'effet de la
variation de la profondeur de fissure sur la réponse de vitesse est représenté sur les figures
(4.30 et 4.32). Pour ce cas, deux rapports différents de la profondeur des fissures (4% et 8%
de la profondeur totale de la barre) sont considérés.
81
Chapitre IV Applications et analyse
a)
b)
Figure 4.28. Variation temporelle des déplacements aux nœuds 1, 3 due à la force d'impact: (a) Barre
fissurée (a / h = 0,04) et (b) Barre fissurée (a / h = 0,08).
82
Chapitre IV Applications et analyse
longitudinale sont obtenues en absence de la fissure, aussi bien pour l’extrémité libre de la
barre (Figure 4.29) qu’au nœud 1 (Figure 4.31).
25
20
15
10
5
0
-5
-10
-15
-20
-25
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 ̅
Figure 4.29. Variation temporelle de la vitesse à l'extrémité libre de la barre non fissurée, due à la
force longitudinale.
a/h=0.04 a/h=0.08
30
20
10
-10
-20
-30
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 ̅
Figure 4.30. Variation temporelle de la vitesse à l'extrémité libre de la barre fissurée, due à la force
longitudinale.
83
Chapitre IV Applications et analyse
Figure 4.31. Variation temporelle de la vitesse au nœud 1 de la barre non fissurée, due au signal
longitudinal.
84
Chapitre IV Applications et analyse
initiale induit par la force d’impact montre bien alors la présence d’une certaine fissure, dont
la position se détermine ainsi par simple analyse de la réponse obtenue. La figure 4.34
montre deux paquets d'ondes au temps normalisé t = 2,35. Le premier est réfléchi à partir de
l'encastrement et le second est réfléchi à partir de la fissure.
L'amplitude des réponses de vitesses dépend de la force d'impulsion, de la profondeur de la
fissure et de sa position. Comme mentionné ci-dessus et à partir des résultats obtenus,
l'étendue de l'endommagement peut être déterminée par la mesure de la différence entre la
réponse en vitesse de la barre intacte (Figure 4.31) et la réponse en vitesse de la barre fissurée
(Figure 4.32).
Figure 4.33. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre (nœud 10) de la barre
fissurée, due à la force d'impact, la profondeur de fissure 5%, située au milieu de la barre.
Figure 4.34. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre (nœud 10) de la barre
fissurée, due à la force d'impact, la profondeur de fissure 5%, située proche de l’encastrement.
85
Chapitre IV Applications et analyse
Les réponses de vitesses longitudinales pour une barre multi-fissurée sont représentées sur
les figures (4.35 et 4.36). En présence de deux fissures dans la barre en porte-à-faux, la figure
(4.35) montre l’influence de la profondeur des fissures sur les harmoniques. Comme nous
avons vu précédemment en présence d’une fissure, l’amplitude de ces harmoniques reste
proportionnelle au pourcentage de la profondeur de la fissure, mais la valeur maximale de
l’amplitude se voit amplifiée à une valeur de V = 0.468 par rapport au cas d’une seule fissure
où V = 0.215.
Afin de cerner l'influence du nombre de fissures sur la vitesse longitudinale, nous avons fixé
la profondeur de la fissure à 5% de la hauteur de la barre. La figure (4.36) illustre la variation
de la vitesse longitudinale dans le cas d’une barre avec deux fissures. En effet, en présence de
deux fissures, on constate que cet effet est principalement amplificateur.
Figure 4.35. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre de la barre en présence
de deux fissures, due à la force d'impact.
86
Chapitre IV Applications et analyse
Figure 4.36. Variation temporelle de la vitesse longitudinale à l'extrémité libre de la barre fissurée
(5%), due à la force d'impact.
4.4. Conclusion
Le présent chapitre s’est donné comme objectif de mettre en application les concepts
théorique développées précédemment dans le présent travail de Thèse. L’étude a embrasser
l’analyse statique et dynamique d’une poutre fissurée pour en dégager l’effet de profondeur et
la position des fissures sur le facteur d’intensité des contraintes ainsi que des réponses
dynamiques.
Dans la première partie de l’analyse il en a résulté qu’en présence d’une fissure unique l'effet
du facteur d’intensité de contraintes est identifié comme étant un effet amplificateur
intensifiant les champs de contraintes au bout de la pointe. Ainsi donc, une accélération de la
fissure initiale et la distribution des contraintes dans la zone endommagée se voient
influencées. Sur un autre plan, un effet réducteur de ces champs de contraintes de la fissure
initiale en présence de la deuxième fissure, provoquent une décélération de la propagation de
la fissure initiale. Lorsque l’espacement entre les deux fissures est supérieur ou égale L/4,
l’interaction peut être considérée comme négligeable pour le calcul du facteur d’intensité de
contrainte à l’extrémité de la fissure initiale. Pour un rapport (a/h) supérieur ou égale à 0.2 et
un écartement d inférieur ou égale à L/4, l’interaction devient significative et ne peut par voie
de conséquence être négligée.
87
Chapitre IV Applications et analyse
Dans la seconde partie quant à elle, les réponses dynamiques d'une barre fissurée pour
différents forces d’excitations appliquées à l'extrémité libre de la barre ont été analysées.
Deux positions de fissure, à savoir, à l'encastrement et au milieu de la barre sont considérées.
Le modèle numérique est testé pour un chargement dynamique longitudinal. Dans ce cas; des
harmoniques sont apparus en raison de la présence de fissures dans la barre. L'amplitude de
ces harmoniques augmente avec l’augmentation de la profondeur de la fissure quel que soient
le type d'excitation. Dans cette étude, la taille et la position de la fissure peuvent être
déterminée à partir des différences entre les réponses obtenues sur une barre fissurée et non
fissurée.
88
Conclusion générale
Notre dessein dans ce travail de Thèse était d’apporter des éléments de solutions concernant le
calcul des réponses dynamiques des poutres à multi-fissurées (cas d’interactions multiples).
En s’appuyant sur le facteur d’intensité des contraintes, un modèle continu gouverné par un
système d’équations aux dérives partielles hyperboliques fut alors résolu par la Méthode des
Caractéristiques. Cette dernière est introduite pour la première fois dans ce genre de problème
comme originalité du travail.
Dans un premier temps, nous avons passé en revue le problème des poutres endommagées, en
présence de fissures uniques ou multiples, sous un chargement statique et/ou dynamique. Un
exposé de l’ensemble des travaux portant sur la détermination du facteur d’intensité de
contraintes en présence d’une fissure et plusieurs fissures a été donné. Par la suite nous nous
somme penchés sur les approches les plus répandues dans l’évaluation des réponses
dynamiques des poutres fissurées, en l’occurrence, l’approche à modèle discret et celle
ondulatoire à modèle continu.
Par la suite, en s’appuyant sur le concept de la mécanique de la rupture, la formulation des
facteurs d’intensité de contraintes et les champs de contraintes au voisinage de la pointe de la
fissure initiale, pour le cas d’une fissure unique découlant des approches de Williams et de
Westergaad sont déterminés et éventuellement examinés. Dans le cas d’interactions
multiples, les FIC sont obtenus par le biais d’usage de l’intégrale de contour connue comme
étant J-intégrale.
Une nouvelle approche numérique basée sur la méthode des caractéristiques et le concept de
la mécanique de la rupture est utilisée pour résoudre le problème dynamique d’une barre
fissurée. Cette technique décompose l'équation du mouvement longitudinal du second ordre
en deux équations équivalentes du premier ordre. Ces dernières sont résolues numériquement
pour déterminer les réponses d'une poutre fissurée soumise à différentes forces d’excitations
appliquées à l'extrémité libre de la poutre.
Dans la suite de ce travail nous nous sommes donné comme objectif de mettre en application
les concepts théorique développées précédemment. En d’autre termes, l’étude a embrassé
l’analyse statique et dynamique d’une poutre fissurée pour en dégager l’effet de profondeur et
la position des fissures sur le facteur d’intensité des contraintes ainsi que des réponses
dynamiques.
89
Conclusion générale
Pour valider et juger la véracité de l’approche proposée, la dernière partie de ce travail s’est
focalisée sur l’analyse dynamique d’une poutre fissurée. Deux positions de fissure, à savoir à
l'encastrement et au milieu de la poutre en porte-à-faux sont considérées. L'influence de
différentes profondeurs de fissures sur les réponses dynamiques de la poutre endommagée ont
été analysées. Le modèle numérique est testé pour un chargement dynamique longitudinal,
dans ce cas; des harmoniques sont apparus en raison de la présence de fissures dans la poutre.
L'amplitude de ces harmoniques augmente avec l’augmentation de la profondeur de la fissure
quels que soient les types d'excitations. Par ailleurs, la taille de la fissure peut être déterminée
à partir des différences entre les réponses obtenues sur une poutre fissurée avec celle non
fissurée. Il est également montré dans cette étude que l'analyse de la poutre fissurée en porte-
à-faux par la MOC est très appropriée à ce genre de problème et forme une approche
potentiellement intéressante dans la détermination de l'existence et de l'étendue des fissures
dans les structures endommagées.
2. Perspectives futures
Il est à noter que le nombre de questions à ces problèmes de fissuration dans les poutres reste
encore à examiner. Par ailleurs, nous estimons tout aussi utile de porter sur ceux-ci l’effort de
recherches ultérieures. Nous citons, en guise de perspectives et recommandations de ce
travail, les principaux sujets à traiter dans un future récent :
- Appliquer cette approche au cas des poutres fissurées soumises à une excitation transversale.
- Etendre aussi la présente approche aux poutres régies par la théorie de Timoshenko.
-Nous n’en reconnaissons pas moins qu’il serait très intéressant aussi de faire valoir les
mérites de la méthode des caractéristiques aux problèmes bidimensionnels, tels que ceux des
plaques et coques fissurées.
- Utiliser l’intelligence artificielle pour détecter les fissures dans les poutres.
90
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الملخص
يتأثر االنكسار عموما في معظم الحاالت بالتكوين المجهري للمواد وتعتبر هذه األخيرة غير متجانسة ويكون سلوكهم هش
.أو مرن و لذلك وجود شق أو فراغ في هذه المواد يؤثر بشكل كبير على السلوك الديناميكي للهياكل المتضررة
، هذه الدراسة تقوم بتقييم حقل االجها دات واالستجابة الديناميكية من حيث السرعة والمسافة خالل التفاعل بين هذه الشقوق
تتم صياغة.مما يؤدي إلى تأثير العمق و مكان الشق على االستجابة الديناميكية التي أخذت بعين االعتبار في هذه الدراسة
المادة المستعملة في الدراسة.مشكل التفاعالت بين الشقوق المجاورة باستخدام نظرية الخصائص و مفهوم مكانيك االنكسار
تخضع لقانون المرونة ويتم تحديد حقل االجهادات والمسافات وفقا لموضع وعمق الشقوق أما الهدف من ذلك هو توصيف
. األضرار ودراسة تأثير حجم و موضع الشقوق على السلوك الديناميكي لكمرة متضررة
التفاعالت المتعددة بين الشقوق، نظرية الخصائص، تصلب محوري، انتشار الموجة، الشق:كلمات داللیة
Résumé
La rupture est généralement influencée dans la majorité des cas par la composition microstructurale
des matériaux. Ces derniers sont considérés hétérogènes. Leur comportement est soit ductile ou
fragile. Ainsi, la présence de particules telles une fissure, un défaut, un vide etc. dans ces matériaux
influence grandement le comportement dynamique des structures endommagées.
La présente étude évalue les champs de contraintes et les réponses dynamiques en termes de vitesse,
déplacements lors de l’interaction multiple de fissures (présence de deux fissures). L’influence de la
profondeur et de la position de la fissure sur les réponses dynamiques est considérée dans cette étude,
le problème d’interactions entre deux fissures avoisinantes est formulé en utilisant la théorie des
caractéristiques et le concept de la mécanique de la rupture. Le matériau utilisé dans cette étude est tel
que les caractéristiques répondent aux lois de l’élasticité. Les champs de contraintes et de
déplacements sont déterminés en fonction de la position et de la profondeur des fissures. L’objectif est
alors de caractériser l’endommagement et d'étudier l'influence de la taille et la position de la fissure sur
la réponse dynamique ainsi que l’influence de l’interaction multiple de fissures sur le comportement
dynamique d’une barre endommagée.
Mots clés : Fissure, Propagation d’onde, Rigidité axiale, méthode des caractéristiques, Interaction
multiple de fissure.
Abstract
The fracture is generally influenced in most cases by the microstructural composition of the materials.
These are considered heterogeneous. Their behavior is either ductile or fragile. Thus, the presence of
particles such as a crack, a defect, etc. in these materials influences greatly the dynamic behavior of
the damaged structures.
The present study evaluates the stress fields and the dynamic responses in terms of velocity and
displacements during the multiple crack interaction (presence of two cracks). The influence of the
depth and the crack position on the dynamic responses is considered. In this study, the problem of
interactions between two neighboring cracks is formulated using the theory of characteristics and the
concept of fractural mechanics. The material used in this study is such as its characteristics meet the
laws of elasticity. The stress and displacement fields are determined according to the position and the
depth of the cracks. The objective is then to characterize the damage and to study the influence of the
size and the position of the crack on the dynamic response as well as the influence of the multiple
crack interaction on the dynamic behavior of damaged bar.
Key words: Crack, wave propagation, longitudinal stiffness, method of characteristics, multiple
cracks interactions