La Notion Du Modèle Et Modélisation en Science Physique
La Notion Du Modèle Et Modélisation en Science Physique
La Notion Du Modèle Et Modélisation en Science Physique
LA NOTION DE MODÈLE ET
MODÉLISATON EN PHYSIQUE.
1. Définition de concept modèle.
2. Les différents types de modèle en physique.
3. Théorie et modèle.
9
Chapitre IV : LA NOTION DE MODÈLE ET
MODÉLISATON EN PHYSIQUE
Préambule
La notion de modèle bien que fort répandue dans tous les champs disciplinaires,
exactes ou humaines, possède en sciences physiques une spécificité toute particulière,
sa signification présentant une résonance et une portée propre à cette discipline.
1 NOËL, Mouloud (2004) : Modèle, Encyclopædia Universalis, V. 08, Paris : Collection blanche.
10
IV.1.1. Les différents sens du mot « modèle ».
Figure 1: Le mouvement brownien décrit par le centre de gravité d'une particule de pollen en
suspension.
11
Les molécules composant un gaz, ou un liquide sont trop petites pour être
visibles, La reproduction physique du mouvement brownien est un bon modèle qui
décrit le comportement des molécules, ce modèle imite l’échelle atomique ou
microscopique d’un fluide qui devient maniable, il permet de rendre compte de
certaines propriétés essentielles et de retrouver les caractéristiques de son
comportement macroscopique en fonction de l’agitation ou du mouvement des
molécules.
De nombreuses élaborations de ce modèle ont montré que ce mouvement n’est
soumis à aucune influence extérieure, que son intensité augmente avec la température
et dépend des dimensions des particules et de la viscosité du liquide. Plus les particules
sont fines, et plus la viscosité du liquide est faible, plus le mouvement des particules est
plus intense.
Le même phénomène est observé dans le cas de particules en suspension dans
un gaz. Daniel Bernoulli (1700-1782), dans sa conception cinétique des gaz, proposa en
1730 une hypothèse de déplacement aléatoire des molécules d'un gaz, et supposa que
la pression d’un gaz résultait des chocs entre les molécules et les parois du récipient qui
les contient. Le modèle du phénomène des mouvements browniens est un bon
témoignage de la conception de Bernoulli, il justifie même la croyance des physiciens en
l’existence de molécules constitutives d’un gaz. Ces dernières sont inobservables vu leur
dimension très réduite, il est impossible d’en obtenir une image sous les grossissements
les plus puissants. Au moyen de ce modèle on a pu déduire le comportement de ces
molécules, interpréter nos conceptions, valider nos hypothèses, introduire des
concepts, avoir une preuve macroscopique de leur existence, et aboutir à harmoniser
les descriptions microscopique, macroscopique et intermédiaire d'un gaz.
Albert Einstein proposa en 1905 une théorie quantitative du mouvement
brownien et remarqua que la description mathématique de ce modèle était une preuve
de l'existence des atomes. Cette théorie lui a permis de déduire la taille des atomes
même si ceux-ci ne peuvent observer directement car la taille est infiniment petite.
C’est alors qu’à partir du modèle de déplacements des particules browniennes, la taille
des atomes est expérimentée et déduite.
Examinons comment Albert Einstein a utilisé cette production physique du
phénomène brownien pour rendre possible la détermination du nombre d’Avogadro et
par conséquent le volume de l’atome.
Il combina deux théories qui avaient des domaines d'application complètement
différents. La première est celle de Jacobus Van't Hoff, chimiste néerlandais (1852-1911)
qui avait montré en 1885 que la pression osmotique dans les solutions suffisamment
diluées était proportionnelle à la concentration et à la température et qu’elle suivait une
loi identique à celle des gaz parfaits.
𝑛
𝑝= 𝑅𝑇
𝑁
Où R est la constante des gaz parfaits, T la température absolue, et n le nombre
de particules diluées par unité de volume, ou densité particulaire et N est le nombre
d’Avogadro. La deuxième est l’application des méthodes statistiques sur le modèle du
mouvement brownien. Einstein a montré dans son article que le déplacement d’une
particule au sein d’un liquide, sous l’influence du mouvement brownien libre, était
donné par la relation :
12
2𝑅𝑇
𝑥( = 𝑡
𝑁𝜔
Ou 𝑥 ( est le carré moyen de l’écart x, par rapport à la position d’équilibre. 𝜔 est
le coefficient de frottement ou la résistance visqueuse du liquide.
Dans le cas d’une molécule de masse m(kg) en équilibre thermique dans un
groupe de molécules similaires, le déplacement moyen est donné en fonction du
coefficient de diffusion D :
𝑥 ( = 2𝐷𝑡
𝑅𝑇
𝐷=
𝑁𝜔
Einstein utilisa enfin la théorie de l’électrodynamique, il supposa que les
particules en suspension sont toutes des sphères de rayon a, il détermina la résistance
que le fluide oppose au mouvement à partir de la relation de Stokes donnant le
coefficient de friction 𝜔 d’une sphère plongée dans un fluide de viscosité η
𝜔 = 6𝜋𝑎𝜂
où a est le rayon de la particule.
𝑅𝑇 1
𝐷=
𝑁 6𝜋𝑎𝜂
Cette analyse théorique permit à Jean Perrin (1870-1942), dans des expériences
célèbres menées en 1908, de déterminer précisément la valeur de la constante
d’Avogadro 𝑁. Ces expériences ont constitué une preuve décisive de l'existence des
atomes ou des molécules, et de leur rôle dans le mouvement aléatoire des grains.
Il ressort de ce qui précède que la production physique du mouvement brownien,
et les discutions statistiques d’Einstein sur ce comportement ont donné des méthodes
expérimentales pour calculer les dimensions atomiques par un microscope
conventionnel. C’est dans le cadre du modèle du mouvement brownien que la
discontinuité de la matière a reçu l’acceptation générale. Au moyen de ce modèle
l’hypothèse de l'existence des molécules et des atomes a été reliée à des phénomènes
directement observables.
Par la suite, le mouvement brownien a constitué un modèle fondamental d’une
grande importance conceptuelle. Il nous a permis même de concevoir plusieurs
phénomènes découverts ultérieurement : fluctuation du courant électrique dans les
conducteurs, vibration du miroir d’un galvanomètre suspendu à un fil élastique au sein
d’un gaz, les bruits thermiques, le bruit d’une antenne micro-onde …
13
Christiaan Huygens (1629-1695) utilise les ondes mécaniques comme modèle pour
développer une première théorie ondulatoire de la lumière. Au 19ème siècle, Michael
Faraday (1791-1867) s’appuie sur des considérations mécaniques pour développer les
notions de champ magnétique et de champ électrique. Dans les années 1920, Louis de
Broglie (1892-1987) et Erwin Schrödinger (1887-1961) exploitent les ondes mécaniques
stationnaires, pour formuler l’équation d’onde de l’électron.
La physique permet d’établir des lois et des principes, et développe des théories.
Les modèles comme constructions simplifiées ou représentations idéales constituent un
cadre de réflexion qui permette de synthétiser ces lois et de construire ces théories.
2 Alain, Rey (2005) : Dictionnaire Culturel de la Langue Française, 9648p. Paris : Le Robert.
3 Soler, Léna (2000) : Introduction à l’épistémologie, Paris : Ellipses.
14
et une simplification. Une boule roule indéfiniment sur le plancher sans aucune
influence tels que les frottements ou autres à une vitesse constante. C’est une
expérience idéalisée qui, en fait, ne peut jamais être réalisée, étant donné qu’il est
impossible d’éliminer tous les frottements et avoir un parcourt indéfini (Figure 16).
Figure 2: Illustration du principe d'inertie à l'aide d’une bille roulant librement sans frottement
Tout système de corps ne pouvant échanger ni matière ni énergie avec les corps
environnants est nommé système isolé. L'utilité de ce modèle s'est imposée
progressivement dans divers domaines de la physique. Soit en mécanique classique avec
la notion de la conservation de la quantité de mouvement ou de l’énergie, soit en
thermodynamique avec la définition des notions d’équilibre thermique et de
température, la postulation de son premier principe, ou la justification du postulat de
l'augmentation de l'entropie de sa seconde loi, soit en physique statistique avec
l’ensemble micro canonique et la définition des notions d'équilibre statistique, et son
postulat fondamental sur l’équiprobabilité des micros-états.
15
55555⃗
𝑑𝐴𝐵
55555⃗
𝐴𝐵 . =0
𝑑𝑡
Aucun procédé n’est donné pour justifier qu'un système est déformable ou
indéformable, aucun solide n'est parfaitement rigide, à l’échelle microscopique, un
observateur disposant des moyens d’observation adéquats verrait des déformations de
sa surface. Mais ce modèle idéal est indispensable pour définir beaucoup de concepts
physiques. La notion de déplacement par exemple est indissociable de celle de
déformation, et l’assimilation des boules comme solides rigides est fondamentale pour
appliquer les trois lois de Newton (1642-1727) et par conséquent décrire et prévoir leurs
mouvements pendant les chocs.
Pour expliquer le comportement macroscopique d'un gaz à partir des
caractéristiques des mouvements des corpuscules qui le composent, le physicien anglais
James Clerk Maxwell (1831-1879) propose un modèle théorique dont l’hypothèse
fondamentale est l’assimilation des molécules qui composent ce gaz à des sphères
rigides, leur mouvement peut être décrit au moyen des lois de Newton.
Considérons N molécules enfermées dans un cube de côté L (Figure 17).
16
Δ𝑝< = −𝑚𝑣< − 𝑚𝑣< = −2𝑚𝑣<
L’intervalle de temps entre deux collisions de la molécule sur cette face vaut :
2𝐿
Δ𝑡 =
𝑣<
Pour une molécule, le transfert de quantité de mouvement par unité de temps
sur la face sera :
𝛥𝑝< 𝑚𝑣< (
=
𝛥𝑡 𝐿
ABC
est la force extérieure 𝐹< exercée sur la face.
AD
𝐹< 𝑚𝑣< (
P= (= G
𝐿 𝐿
En sommant sur toutes les molécules N on trouve la pression du gaz :
L
1 𝑚𝑣<,K ( 𝑁𝑚 𝑁𝑚
𝑃 = (I = G (𝑣< ()PQR = G 〈𝑣< (〉
𝐿 𝐿 𝐿 𝐿
M
1 (
〈𝑣< (〉 = 〈𝑣R (〉 = 〈𝑣V (〉 = 〈𝑣 〉
3
Donc :
𝑁𝑚 (
𝑃= 〈𝑣 〉
3𝑉
L’utilisation de ce modèle, idéal et simplifié, nous a permis d'expliquer le
comportement macroscopique d'un gaz à partir des caractéristiques des mouvements
des particules qui le composent. Elle permet notamment de donner une interprétation
microscopique aux notions de : pression, température, énergie cinétique.
17
Représenter formellement un phénomène naturel c’est le décrire par un langage
formel et abstrait, c’est souvent l’exprimer à l’aide de lois générales universellement
applicables, qui prennent l’expression de relations mathématiques entre diverses
grandeurs physiques bien construites, ces relations sont de nature logique, stable et
formelle.
𝐹⃗ = 𝑞(𝐸5⃗ + 𝑣⃗ × 𝐵
5⃗)
4 Einstein, cité par Thierry, L. (2005) : Un siècle de Physique : 1 - La Physique Quantique, Paris : Aegeus.
18
La représentation formelle a joué un grand rôle dans la formulation des
équations de Maxwell, la formalisation mathématique des travaux antérieures sur
l’électricité et le magnétisme réalisés par Gauss (1777-1865), Faraday (1791-1867), et
Ampère (1775-1836) a permis en 1873 à Maxwell de publier ces huit équations, et le
formalisme des vecteurs et les opérateurs du calcul différentiel donné par Oliver
Heaviside (1850-1925) et Willard Gibbs (1839 - 1903) ont permis d’en réduire le nombre
à quatre équations. Actuellement et en utilisant l’algèbre vectorielle, les quatre
équations (vectorielles) de Maxwell se réduisent à seulement deux équations
tensorielles, ou même à une seule équation multi-vectorielle.
𝜕𝜙 𝜕
− =− c 𝐵 5555⃗ = e 𝐸5⃗𝑑𝑙
5⃗𝑑𝑠 555⃗ = c 𝑟𝑜𝑡 5555⃗
5555555⃗𝐸5⃗ 𝑑𝑠
𝜕𝑡 𝜕𝑡 d g d
Par conséquent :
5⃗
𝜕𝐵
𝑟𝑜𝑡 𝐸5⃗ = −
5555555⃗
𝜕𝑡
De même, le théorème de Gauss mène à la forme locale Maxwell Gauss en
appliquant la formule mathématique d’Ostrogradsky.
𝑄KlD
j 𝐸5⃗ 𝑑𝑠 =
𝜀n
19
1
o 𝑑𝑖𝑣 𝐸5⃗ = o 𝜌𝑑𝜏
𝜀n
Par conséquent :
𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝐸5⃗ =
𝜀n
20
procédés le plus fructueux et le plus convaincant de la représentation formelle consiste
à donner une structure mathématique basée sur le principe d’invariance capable de
décrire une réalité physique objective.
𝑑𝑟⃗ 𝑑𝑣⃗
𝑣⃗ = 𝑎⃗ = 𝐹⃗ = 𝑚𝑎⃗
𝑑𝑡 𝑑𝑡
La transformation de Galilée permet de passer d’un référentiel galiléen (ℛ), (ou
inertiel) à un autre référentiel galiléen (ℛ’), (également inertiel). Le passage de (ℛ), à
(ℛ’), laisse invariant l’intervalle d’espace :
Soit (ℛ’) un référentiel qui se déplace avec une vitesse 𝑣⃗ constante dirigée
selon Ox :
𝑡y = 𝑡
𝑥′ = 𝑥 − 𝑣𝑡
𝑦y = 𝑦
𝑧y = 𝑧
555⃗
𝑎y = 𝑎⃗ 𝑚y = 𝑚 555⃗
𝐹′ = 𝐹⃗
55⃗
𝑑𝑟′ 555⃗
𝑑𝑢′
555⃗
𝑢′ = 555⃗
𝑎′ = 555⃗ 555⃗
𝐹′ = 𝑚′𝑎′
𝑑𝑡′ 𝑑𝑡′
Par conséquent dans ces deux référentiels galiléens, (ℛ) et (ℛ’), le principe
fondamental de la dynamique est invariant lors du changement de référentiels.
Autrement dit tous les systèmes d’inertie sont rigoureusement équivalents du point de
vue des phénomènes de la mécanique classique.
21
De la même façon, vérifions si l’équation de Maxwell - Gauss est invariante sous
une transformation Galiléenne :
𝜌 𝜌′
𝑑𝑖𝑣(d) 𝐸5⃗ = ⇔ 5555⃗y =
𝑑𝑖𝑣(d ~ )𝐸
𝜖n 𝜖n
On a
5555⃗
𝐵y = 𝐵5⃗ 𝐸5⃗< = 555⃗
𝐸′<
555⃗
𝐹′ = 𝐹⃗ 𝐸5⃗R = 555⃗
𝐸′R + 𝑣𝐵5⃗′V
555⃗
𝐸′ = 𝐸5⃗ + 𝑣⃗ × 𝐵
5⃗ 𝐸5⃗V = 555⃗ 5⃗′R
𝐸′V − 𝑣𝐵
𝜕 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕
= 𝑒𝑡 = 𝑒𝑡 =
𝜕𝑥 𝜕𝑥′ 𝜕𝑦 𝜕𝑦′ 𝜕𝑧 𝜕𝑧′
𝜕𝐸< 𝜕𝐸′<
=
𝜕𝑥 𝜕𝑥′
𝜕𝐸R 𝜕𝐸′R 𝜕𝐵′V
= +𝑣
𝜕𝑦 𝜕𝑦′ 𝜕𝑦′
𝜕𝐸V 𝜕𝐸′V 𝜕𝐵′R
= −𝑣
𝜕𝑧 𝜕𝑧′ 𝜕𝑧′
On a donc :
𝜌 𝜕𝐸< 𝜕𝐸R 𝜕𝐸V
𝑑𝑖𝑣(d) 𝐸5⃗ =
⇒ + + ⇔
𝜖n 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝜕𝐸′< 𝜕𝐸′R 𝜕𝐸′V 𝜕𝐵′V 𝜕𝐵′R 𝜌
€ + + •+𝑣€ − •= ⇔
𝜕𝑥′ 𝜕𝑦′ 𝜕𝑧′ 𝜕𝑦′ 𝜕𝑧′ 𝜖n
𝜌 𝜕𝐵 y V 𝜕𝐵 y R 𝜌 𝜕𝐵V 𝜕𝐵R
𝑑𝑖𝑣(dy) 𝐸5⃗ = − 𝑣€ y − • = − 𝑣 € − •
𝜖n 𝜕𝑦 𝜕𝑧 y 𝜖n 𝜕𝑦 𝜕𝑧
y
𝜌 𝜌 𝜕𝐸 < 𝜌′
𝑑𝑖𝑣(dy) 𝐸5⃗ = 55555555⃗
− 𝑣. 𝑟𝑜𝑡 5555⃗y
<𝐵 = − 𝑣𝜇n (𝑗< + 𝜖n )≠
𝜖n 𝜖n 𝜕𝑡 𝜖n
Par conséquent dans ces deux référentiels galiléens, (ℛ) et (ℛ’), l’équation de
Maxwell – Gauss n’est donc pas invariante lors du changement de référentiels. Le
principe de relativité classique ne semblait pas s’étendre aux phénomènes
électromagnétiques et optiques. C'est la raison pour laquelle, les interprétations de
toutes les expériences de ces phénomènes restent dépendantes d’esprit mécaniste, en
considérant les équations de Maxwell comme rigoureusement valables seulement par
rapport à un certain système d’inertie privilégié que l’on supposait défini par l’éther,
milieu hypothétique matériel nécessaire pour la propagation des ondes
électromagnétiques.
22
Vérifions si l’équation de Maxwell - Gauss est invariante sous une transformation
de Lorentz :
( ( (
∆𝑆 ( = ∆𝑥 ( + ∆𝑦 ( + ∆𝑧 ( − 𝑐∆𝑡 ( = ∆𝑥 y + ∆𝑦 y + ∆𝑧 y − 𝑐∆𝑡′(
Soit (ℛ’) un référentiel qui se déplace avec une vitesse 𝑣⃗ constante dirigée selon
Ox, les transformations de Lorentz entre ces deux référentiels :
𝑣
𝑡′ = 𝛾(𝑡 − 𝑥)
𝑐(
𝑥′ = 𝛾(𝑥 − 𝑣𝑡)
𝑦′ = 𝑦
𝑧′ = 𝑧
23
Ou encore
𝜕 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕
= 𝛾Ž −𝛽 • 𝑒𝑡 = 𝛾Ž −𝛽 •
𝜕𝑥 𝜕𝑥′ 𝑐𝜕𝑡′ 𝑐𝜕𝑡 𝑐𝜕𝑡′ 𝜕𝑥′
𝜕 𝜕 𝜕 𝜕
= 𝑒𝑡 =
𝜕𝑦 𝜕𝑦′ 𝜕𝑧 𝜕𝑧′
Pour passer des champs 𝐸5⃗ et 𝐵 5⃗ dans le référentiel (ℛ) à ces mêmes champs dans un
référentiel (ℛ’) on doit passer par les étapes suivantes :
4𝐽 = (𝜌𝑐, 𝚥⃑)
𝜌𝑐 𝛾 𝛾𝛽 0 0 𝜌′𝑐
𝑗< 𝛾𝛽 𝛾 0 0 ⎛ 𝑗′< ⎞
“𝑗 ” = • –
R 0 0 1 0 ⎜ 𝑗′R ⎟
𝑗V 0 0 0 1 𝑗′V
⎝ ⎠
Œ
On obtient la relation entre 𝜌 et 𝜌′ : 𝜌 = 𝛾 •𝜌 y + 𝑗′< ž
‰
1 𝜕( 𝑉 𝜌
− ∆𝑉 =
𝑐 ( 𝜕𝑡 ( 𝜖n
( ⃑
1𝜕 𝐴
− ∆𝐴⃑ = 𝜇n 𝚥⃑
𝑐 ( 𝜕𝑡 (
En utilisant l’expression du quadrivecteur densité de courant électrique, on peut écrire
les deux équations de propagation précédente comme suit :
24
1 𝜕( 𝑉 𝑉
€ ( ( − ∆• Ž , 𝐴⃑• = (𝜌𝑐, 𝚥⃑)
𝑐 𝜕𝑡 𝑐
4∇4𝐴 = 4𝐽
𝑉
4𝐴 = Ž , 𝐴⃑•
𝑐
La transformation de Lorentz pour le quadrivecteur du potentiel entre deux repères
galiléens est donnée par l’expression suivante :
𝑉 𝑉′
𝛾 𝛾𝛽 0 0
⎛𝑐⎞ 𝑐
𝛾𝛽 𝛾 0 0 ⎛𝐴′ ⎞
⎜ 𝐴< ⎟ = • 0 0 1
–
0 ⎜ ⎟
<
𝐴R 𝐴′R
0 0 0 1
⎝ 𝐴V ⎠ ⎝ 𝐴′V ⎠
On peut déduire, les formules de transformation des composantes des deux champs
électromagnétiques entre deux repères galiléens :
£
Vérifions maintenant si l’équation 5∇⃗. 𝐸5⃗ = est covariante par transformation de
¤¥
Lorentz :
25
𝜕𝐸′< 𝜕𝐸′R 𝜕𝐸′V 𝜕𝐸 y < 𝜕𝐵′V 𝜕𝐵′R 𝜌
𝛾€ + + • − 𝛽𝛾 y + 𝛽𝛾𝑐 € − •=
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝑐𝜕𝑡 𝜕𝑦′ 𝜕𝑧′ 𝜖n
y y y
𝛽𝛾 𝜕𝐸 < 𝜕𝐵 V 𝜕𝐵 R 𝛾 y 𝛽
𝛾∇5⃗. 𝐸5⃗y − + 𝛽𝛾𝑐 € − • = Ž𝜌 + 𝐽′< •
𝑐 𝜕𝑡 y 𝜕𝑦 y 𝜕𝑧 y 𝜖n 𝑐
y y
𝜌′ 𝜕𝐵 V 𝜕𝐵 R 𝜌 1 𝜕𝐸 y <
5⃗ 5⃗ y
𝛾 €∇. 𝐸 − • + 𝛽𝛾𝑐 ¦€ y − • − Ž ( 𝐽< − (• §=0
𝜖n 𝜕𝑦 𝜕𝑧 y 𝜖n 𝑐 𝑐 𝜕𝑡 y
Le terme :
𝜕𝐵 y V 𝜕𝐵 y R 𝜌 y 1 𝜕𝐸 y <
€ y − • − Ž ( 𝐽 < − (•
𝜕𝑦 𝜕𝑧 y 𝜖n 𝑐 𝑐 𝜕𝑡 y
1 𝜕𝐸 y <
= ¡∇ 5⃗ ∧ 𝐵
5⃗ ¢ − Ž𝜇n 𝐽< − •
y
=0
< 𝑐 ( 𝜕𝑡 y
Par conséquent
𝜌y 𝜌y
5∇⃗. 𝐸5⃗ y − =0 ⇔ 5∇⃗. 𝐸5⃗ y =
𝜖n 𝜖n
Le même résultat est obtenu pour les autres équations, par conséquent les
transformations de Lorentz laissent invariante les équations de maxwell lors du passage
à un référentiel en translation uniforme par rapport à un référentiel inertiel.
6 Schilpp, Paul Arthur, Einstein, Albert (1979) : Autobiographical Notes, Open Court Pub Co, 95 p. (ISBN
978-0875483528)
26
IV.2.1. Les modèles mécaniques.
7 Einstein, Albert (1979) : Comment je vois le monde, p168-169 & p.171-176, Paris : Flammarion.
27
Un modèle mécanique peut être : une expérience, une loi mathématique, une
figure, une maquette, un objet réduit… ou toute autre représentation mais utilisant
toujours les propriétés mécaniques du phénomène étudié.
Exemple : Le vecteur.
La notion de vecteur est le produit d'une longue histoire, elle a connu une
évolution de ses notations et de ses représentations, pour n’en citer que les principaux :
28
quaternions : un vecteur est une partie d’un quaternion, il le considère
comme « une ligne droite AB qui a non seulement une longueur et une
direction. […] Un vecteur est conçu pour être (ou pour construire) la
différence entre ces deux points ; ou, plus précisément, pour résulter de la
soustraction de sa propre origine avec sa propre extrémité » [Hamilton,
1899].
o Hermann Günther Grassmann (1809-1877) : Parallèlement à Hamilton il
développa le calcul vectoriel et définit le produit vectoriel, introduisit la
notation vectorielle pour des problèmes de physique à partir de ses travaux
sur la théorie des marées.
o Oliver Heaviside (1850-1925) et Willard Gibbs (1839-1903) : ils
développèrent l’algèbre des vecteurs dans l’espace à trois dimensions, ils
donnèrent à l'analyse vectorielle sa forme quasi définitive.
En plus de la question mathématique (la représentation géométrique des
nombres imaginaires), l’origine des vecteurs et de leur calcul se rattache plus à la
mécanique classique (même Implicitement)8, précisément au développement de l’étude
des mouvements par Galilée et Newton qui comprennent le caractère vectoriel des
notions de vitesse, d’accélération et de la force (pour eux, ces grandeurs peuvent varier
de deux façons : en intensité et en direction)9. En mécanique donc, l’idée d’introduire
une «direction» et un «module» en géométrie est fortement présente. Ces objets
physiques, tels que les vitesses, les accélérations et les forces sont alors modélisés par
des vecteurs et que toutes les propriétés des vecteurs sont appliquées à ces objets.
Aux alentours de 1930, la notion de vecteur et l’analyse vectorielle ont été
étendues à la théorie des espaces vectoriels, d’où l’évolution des systèmes symboliques
représentant les vecteurs, ainsi que leurs définitions.
En mécanique classique, l'espace est assimilé à un espace vectoriel euclidien de
trois dimensions. Le vecteur est donc le modèle le plus adéquat à représenter les
éléments de cet espace.
Les vecteurs sont des éléments indispensables dans la modélisation des concepts
de la physique, leur importance provient surtout de leur utilisation intensive en
physique ils sont pratiquement utilisés dans tous ses domaines à un point qu’il est
impossible de les contourner.
Les vecteurs trouvent immédiatement leur application en mécanique, en effet,
ils servent en physique à modéliser des grandeurs orientées appelées encore grandeurs
vectorielles, qui ne peuvent être complètement définies par un nombre seul ou une
fonction numérique seule. Par exemple, pour modéliser une vitesse, une accélération,
une force ou un champ électrique, il faut aussi connaître la direction et le sens. Les
grandeurs vectorielles s’opposent aux grandeurs scalaires que l’on peut décrire par un
simple nombre, comme la masse, la température, la pression, etc.
Prenons un exemple simple. Sur un plan incliné, on considère un ressort de
longueur à vide 𝑙n et de raideur 𝑘, dont les extrémités sont reliées à un point fixe O et à
un point matériel M de masse m.
29
Figure 6: Masse liée à un ressort sur un plan incliné
Dans cet exemple, pratiquement tous les concepts physiques sont modélisés par
des vecteurs qui sont ensuite manipulées de diverses manières. Avec cette
modélisation, on passe d’un problème physique (système masse-ressort) à un problème
mathématique (vecteurs)
La position est modélisée par un vecteur position qui peut s’exprimer en fonction
de ces coordonnées et des vecteurs unitaires du repère.
Les forces, les vitesses et les accélérations sont modélisées par des vecteurs qui
peuvent s’exprimer par leurs composantes ou leurs projections sur les axes du repère.
À première vue, le vecteur est un outil de visualisation et de simplification
permettant la description détaillée du système et la compréhension de son évolution.
C’est aussi un outil de raisonnement, ce système mécanique pouvait être traité par
l’application des lois fondamentales (principe d'inertie, quantité de mouvement,
principe fondamentale de la dynamique, calcul différentiel) exprimées aussi
vectoriellement puis par l'analyse vectorielle on aboutit à des nouvelles formules
gouvernant leurs relations.
L’analyse vectorielle permet de simplifier pas mal de démonstrations en
physique, de nouveaux concepts apparaissent qui trouvent leurs significations en
physique. Les composantes d’un vecteur dans un repère, sont des produits scalaires
avec ses vecteurs de base, le produit scalaire ou le produit vectorielle entre certaines
grandeurs physiques choisies permet de définir de nouvelles grandeurs comme la
longueur, la résultante, le travail, le flux à travers une surface, les lignes de niveau ou le
moment de vecteur, le moment cinétique, l’accélération de Coriolis, la force de Lorentz,
la force de Laplace…
De même les fonctions vectorielles sont beaucoup utilisées en physique afin de
modéliser des champs scalaires comme la température 𝑇(𝑥, 𝑦, 𝑧) ou la densité
𝜌(𝑥, 𝑦, 𝑧) et les champs vectoriels comme le champ de force ou le champ de vitesse.
30
Figure 7: Deux exemples de champ vectoriel
31
Avec Maxwell et Faraday, la physique a acquis une nouvelle conceptualisation et
explication d’un ensemble d’observations en oubliant définitivement les corps matériels
et les particules. En 1861, après avoir analysé les travaux d’Œrsted (1777-1820) et de
Faraday, Maxwell créa le concept fondamental du « champ », abandonnant celui des
fluides électriques dans l’éther. Un champ qui s’étend dans le milieu, c’est une grandeur
physique défini en chaque point d’un espace donné. L’interaction entre les particules
est déterminée donc par l’état du milieu qui les sépare, ce qui donne à cet espace la
propriété d’interagir avec le corps. Einstein considère le concept de champ et la théorie
du mouvement des masses et de la gravitation comme deux évènements fondamentaux
qui ont placé la physique sur une nouvelle base.
32
o Invariabilité de la vitesse de la lumière, et nouveau statut de la constante c
o Les expériences de pensée « Le paradoxe des jumeaux », « Le paradoxe du train »,
« Le chat de Schrödinger », « Le paradoxe EPR »
o La quantification de Max Planck.
o La prédiction de l’existence de nouvelles particules comme l’hadron ou le boson
de Higgs.
o Le principe d'équivalence.
Exemples :
Les quantités
Les lois
33
La loi de l'attraction universelle 𝑀𝑚
𝐹=𝐺
𝑟(
La loi de Coulomb 1 𝑞M 𝑞(
𝐹=
4𝜋𝜖n 𝑟 (
La loi des gaz parfaits 𝑃𝑉 = 𝑛𝑅𝑇
La loi de Bragg 𝑛𝜆 = 2𝑑 𝑠𝑖𝑛(𝜃)
La loi de Planck 𝐸 = ℎ𝜈
D
La loi de la radioactivité
𝑁 = 𝑁n 𝑒 ‹°
Parmi les modèles quantitatifs, il existe des lois fondamentales par exemple les
lois de Newton et de Coulomb, et des lois expérimentales telles les lois de Bragg et de la
radioactivité.
Un modèle quantitatif peut être modèle d'un autre du même type autrement dit
deux modèles quantitatifs peuvent être analogues.
Un bon exemple est l'analogie entre l'oscillateur mécanique et l'oscillateur
électrique.
34
L'équation qui régit l’évolution temporelle de la tension u(t) aux bornes du
condensateur s’écrivait :
𝑑 ( 𝑢 𝑅 𝑑𝑢 1 𝑒(𝑡)
+ + 𝑢 =
𝑑𝑡 ( 𝐿 𝑑𝑡 𝐿𝑐 𝐿𝑐
Nous pouvons comparer cette dernière à l'équation obtenue pour un oscillateur
mécanique amorti en régime forcé :
𝑑 (𝑥 𝑓 𝑑𝑥 𝑘 𝐹(𝑡)
+ + 𝑥 =
𝑑𝑡 ( 𝑚 𝑑𝑡 𝑚 𝑚
En comparant ces deux équations différentielles, nous en déduisons l'analogie
entre les deux types d'oscillateurs, c'est-à-dire les correspondances entre leurs
différentes grandeurs caractéristiques. Cette analogie nous permet de passer entre les
deux modèles sans faire les deux manipulations. On dit que l'un est le modèle de l'autre
dans leurs grandeurs et leur calcul quantitatif.
14 Thomson, William Thomas ou Kelvin, Lord (1883) : Electrical Units of Measurement, Popular Lectures
and Addresses, Vol. I, 80-I
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Pour René Thom la quantification est toujours associée aux seules lois
fondamentales de la physique, ces lois fondamentales comme la gravitation et
l’électromagnétisme… ont un caractère universel et permettent d’édifier des modèles
dont l’exactitude numérique défie la raison : "S’il est un domaine de la science où les
mathématiques (quantitatives) s’appliquent, c’est évidement la physique."15
Bien qu'il existe parmi les modèles quantitatifs des lois fondamentales telles que
les lois de Newton, Coulomb, Maxwell, Schrödinger, Dirac, etc..., caractérisées par leur
précision et leurs formulations mathématiques rigoureuses avec une grande portée
ontologique, nous observons l’existence d’un grand nombre de modèles quantitatifs
inutiles basés principalement sur la description superficielle des régularités ou des
propriétés de la nature. Les chercheurs de ces modèles explorent la cohérence de la
nature, sélectionnent un phénomène particulier et s'efforcent de trouver des quantités
mesurables puis en utilisant de différents outils mathématiques ils aboutissent à des
modèles quantitatifs adverbiaux qui ne font référence qu’à des réalisations contingentes
particulières, sans aucune base intelligible sauf qu’ils sont vérifiés dans certaines
applications particulières. René Thom considère cette tâche comme une recherche
réduite à l'élaboration d'un modélisme quantitatif naïf qui le plus souvent, ne nous
apprend rien sur les mécanismes sous-jacents aux processus étudiés16.
Bien que la notion de modèle soit associée à une idée de simplification systématique et
d'ensemble organisé, on remarque l’existence d’une hiérarchie des modèles quantitatifs
avec une échelle infinie d’hypothèses et de données et une complexification
permanente. L’aptitude des mathématiques en tant que modèle de la physique à nous
offrir de nombreuses possibilités de manipuler les données quantitatives (les
paramètres et les degrés de liberté) et les différentes distributions de ces paramètres
selon la situation expérimentale ouvrent la voie à la construction de divers modèles
quantitatifs en passant d’un modèle à un autre plus fonctionnel et plus général. Au fil
du temps les modèles se multiplient, par conséquent on dévie de la simplicité vers la
complexité avec une infinité d’hypothèses et de lois.
15 Thom, René (1984) : La Science malgré tout, p.74, Encyclopédia Universalis, Paris : Collection blanche.
16 Ibid.
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d’une manière formelle ou relationnelle. Le modèle et l’objet sont simplement similaires
dans certaines des relations entre ses parties.
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Figure 10: Le modèle de la goutte liquide
En 1887 Heinrich Hertz (1857 -1894) produisit à l'aide d'un dispositif électrique
qu'il avait mis au point, des ondes électromagnétiques de grande longueur d'onde, les
ondes hertziennes, dont il put mesurer la vitesse de propagation et vérifier qu'elle
s'identifiait bien avec celle de la lumière. Après qu'il eut démontré expérimentalement
que ces ondes pouvaient être réfléchies ou réfractées, tout comme la lumière il devint
clair que celle-ci ne se distinguait plus en rien de celles-là : la nature électromagnétique
de la lumière était établie.
Les groupes d'espace qui servent à décrire la symétrie d'un cristal dans sa maille
conventionnelle est un bon modèle qualitatif qui n’introduisait aucune mesure, bien
qu’il contienne des nombres qui ne produisent pas de quantification.
Les réseaux cristallins peuvent être décrits à partir de 7 mailles élémentaires qui
définissent 7 systèmes cristallins. Selon que la maille élémentaire est simple ou multiple,
et à partir de ces 7 systèmes cristallins, on définit les 14 types de réseaux de Bravais.
La maille élémentaire étant construite de manière symétrique, les éléments de
symétrie sont le fondement des opérations géométriques aux nombreuses possibilités :
La rotation ou axe de symétrie ; Le plan de symétrie ou plan-miroir ; L'inversion ou
centre de symétrie.
Un groupe d'espace est constitué par l'ensemble des opérations de symétries
d'une structure cristalline. La recherche des groupes d’espace consiste à déterminer
toutes les combinaisons possibles entre les opérations de symétrie. L'ensemble des 230
types de groupes d'espace en trois dimensions résulte de la combinaison des 32 types
de groupes ponctuels de symétrie avec les 14 types de réseaux de Bravais.
Toutes les propriétés physiques des matériaux cristallins telles que : les propriétés
électriques, magnétiques, optiques, thermiques, dépendent principalement du groupe
d’espace.
Le modèle qualitatif intervient pour substituer les objets éloignés de nos
récepteurs sensoriels par d'autres nettement perceptibles. Le modèle atomique est
substitué par le modèle planétaire et le noyau atomique par une goute liquide. Il
remplace également un objet difficile à étudier par un autre facilement testé. La lumière
ou les ondes électromagnétiques sont substituées par les ondes hertziennes auxquelles
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on peut calculer divers paramètres. L'objet que nous ne pouvons pas définir en soi,
nécessite un modèle qualitatif pour le définir. Aristote définit la perception sensitive en
modélisant l’organe sensible qui reçoit l'image des objets et non leur matière, par la cire
qui reçoit la forme du cachet mais ni le fer ni l'or.
C’est un moyen de visualiser au sens propre un comportement inobservable, il
nous permet d’exprimer des situations complexes en les rendant sensibles au moyen
d'une image, d'une figure ou d'un signe ou en les représentants avec quelque chose de
similaire. Le modèle doit être simple et connu, analogue à l’objet, stockable dans la
mémoire et facilement classifiable parmi les représentations mentales. En physique, le
circuit hydraulique illustre bien le fonctionnement d’un circuit électrique (Figure 25), la
pompe correspond au générateur, la canalisation d’eau aux conducteurs électriques et
le robinet à l’interrupteur. On pourrait ainsi comparer la différence de potentiel à la
différence de hauteur, de même l’intensité et le sens du courant électrique peuvent être
comparés au débit et le sens d’eau du circuit hydraulique.
Dans la théorie du Big Bang, l’univers en expansion est modélisé par un ballon
qui gonfle, à la surface externe de la membrane sont dessinés des points représentant
des galaxies. Il est aussi modélisé par un pain aux raisins qui cuit, les raisins modélisent
les galaxies qui s’éloignent dans la patte qui représente un univers en trois dimensions.
o Ils sont des outils puissants utilisés par les scientifiques dans tous les
domaines pour représenter leurs objets et les mettre en valeur dans des
meilleures images. Ils apportent aux chercheurs différents avantages et
répond à de nombreux objectifs, en particulier dans leurs démarches
d’investigation et de leurs modes d’exposition.
o Ils permettent de fournir une représentation de l’abstrait sous une forme
concrète, ce qui garantit une compréhension suffisante et adéquate des
concepts abstraits surtout s’ils sont formulés sous une forme quasi
sensorielle.
o Ils permettent grâce aux similitudes de rapprocher les différences et exposer
le phénomène caché sous une forme habituelle en établissant les propriétés
communes issues de phénomènes très différents.
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o Ils permettent aussi de découvrir et de révéler de nouveaux faits, de clarifier
leurs états et leurs caractéristiques, d’exprimer leurs intensités (forte, faible,
croissante, décroissante), qualifier et généraliser une propriété des objets.
Le modèle qualitatif n'est pas limité aux phénomènes physiques eux-mêmes mais
parfois nous le trouvons dans leurs raisonnements et leurs relations mathématiques.
Historiquement J. C. Maxwell a traité les analogies entre l’électrostatique et la
mécanique, l’électrostatique et l’électrocinétique, l’électrostatique et la propagation de
la chaleur. Par ailleurs, H. Poincaré développe des analogies entre l’électromagnétisme
et la mécanique, l’électricité et l’hydraulique…. Les modèles qualitatifs peuvent
intervenir dans la démarche du chercheur en lui permettant de progresser dans la
connaissance scientifique.
D’une façon globale, on peut dire que les théories scientifiques (expliquées au
chapitre II) et les modèles scientifiques (expliqués au chapitre IV) sont tous deux utilisés,
voir essentiel, dans toutes les branches de la science. Cependant, la communauté
scientifique ne s'entend toutefois pas sur la délimitation du concept de "théorie
scientifique" et celui de "modèle scientifique", car la distinction entre les deux n'est pas
toujours très claire.
Notons qu'actuellement les scientifiques considèrent sérieusement la distinction
entre modèle et théorie17. Par ces arguments, nous résumons les différences entre les
deux concepts :
o Les théories sont plus générales que les modèles, elles interviennent à un
niveau supérieur plus englobant18.
o Un modèle est une représentation logico-mathématique d’un ensemble
limité de phénomènes dans des conditions soigneusement définies ; une
théorie scientifique s’applique à un ensemble beaucoup plus vaste de
phénomènes19.
o Le vocable "théorie" est donné à un ensemble de modèles, considérés
comme des outils efficaces, reliés par des relations logiques et
expérimentales qui assurent une certaine cohérence à l’ensemble.
o Un modèle est développé dans le prolongement d’une théorie, il est plus
limité dans les situations auxquels il fait référence et son domaine
d’application est plus réduit que la théorie dont il est issu.
o Un modèle est construit pour représenter un phénomène et reste
explicitement lié aux choix d’un auteur20. Un modèle est directement en
rapport avec la situation à étudier, son élaboration se fait en fonction de la
17 Barberousse, A. (2000), Les modèles comme fictions, revue Philosophie no68, pp. 16-43
18 Soler, Léna (2000) : Introduction à l’épistémologie, Paris :Ellipses.
19 Marchive, A. (2003) : La modélisation dans la formation des enseignants : De la leçon modèle au
modèle de la leçon. Recherche et Formation N° 42.
20 Stengers, I. (1993) : L'invention des sciences modernes. Paris: La Découverte.
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question posée, il découle d’une théorie, et apparaît comme une partie
concrète ou une composante "opératoire" de cette théorie.
o Dans la pratique scientifique, des théories différentes peuvent exploiter un
même modèle de manière différente, et une même théorie peut s’appuyer
sur deux modèles distincts voire incompatibles entre eux.
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