Chap 22
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Chap 22
Convergences et approximations en
probabilités
1 Convergence en probabilité
On cherche à estimer la probabilité que X se disperse, c’est-à-dire qu’elle prenne des valeurs
éloignées de son espérance. Pour cela on a le résultat général suivant.
E(X )
∀a > 0, P(X ≥ a) ≤
a
E |X |
∀a > 0, P(|X | ≥ a) ≤
a
Par convergence monotone, on savait déjà que lim P(X > n) = 0. Quelle est la différence
n→+∞
entre ces deux résultats ?
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C HAPITRE 22 : Convergences et approximations en probabilités
On souhaite définir une notion de convergence de la suite X n vers X , pas en tant que suite
de nombres mais en tant que suite de variables aléatoires.
∀ε > 0, lim P |X n − X | ≥ ε = 0
n→+∞
P
On le note X n −→ X .
n→+∞
Remarquer que ce ne sont pas les expressions de X n et X qui interviennent dans cette défi-
nition, mais leur loi.
On peut généraliser au cas où E(X n ) n∈N converge lorsque n → +∞, comme nous le verrons
en TD.
� Il n’y a pas unicité de la limite.
P
� Si X n −→ X on ne peut rien dire que E(X n ).
n→+∞
1 1
Considérer X n telle que P (X n = 0) = 1 − et P(X n = n) = .
n n
1 n
Exemple : Si X est une variable aléatoire, on pose X n = ⌊2 X ⌋ pour tout n ∈ N. Montrer
2n
P
que X n −→ X .
n→+∞
1 P
X n −→ p
n n→+∞
(où p désigne une variable aléatoire presque sûrement constante égale à p).
2 Convergence en loi
Soient X une VAR définie sur (Ω, F , P) et (X n )n∈N (chacune de ses variables est définies sur
un espace probabilisé qui lui est propre).
On souhaite définir une notion de convergence de la suite X n vers X , plus faible que la notion
de convergence en probabilité.
L
en tout point de continuité de F X . On le note X n −→ X .
n→+∞
b
∀(a, b) ∈ R2 , a < b =⇒ lim P(a < X n ≤ b) = f (t ) d t
n→+∞ a
Il existe d’autres définitions équivalentes (et très différentes) mais elles ne sont pas au pro-
gramme d’ECS.
L
� Si X n −→ X on ne peut rien dire sur E(X n ).
n→+∞
1 1 1
Considérer X n telle que P X n = = 1 − et P(X n = n) = .
n n n
λk
∀k ∈ N, lim P(X n = k) = e−λ
n→+∞ k!
L
ie X n −→ P (λ).
n→+∞
Ce résultat explique pourquoi la loi de Poisson est appelée « loi des évènements rares ».
λ
On l’applique souvent avec p n = .
n
Théorème 8 Théorème central limite pour la loi binomiale (de De Moivre Laplace)
Soit (X n )n∈N suite de variables aléatoires telle que ∀n ∈ N, X n → B(n, p).
On considère les variables aléatoires centrées réduites associées :
X n − E(X n ) X n − np
∀n ∈ N, X n⋆ = =
V (X n ) np(1 − p)
Alors :
L
X n⋆ −→ N (0, 1)
n→+∞
ie :
X n − np b
∀(a, b) ∈ R2 , a < b =⇒ lim P a < ≤b = f (t ) d t
n→+∞ np(1 − p) a
On peut donc approximer la loi B(n, p) par la loi N np, np(1 − p) pour de grandes valeurs
de n.
On peut donc approximer la loi P (nλ) par la loi N nλ, nλ pour de grandes valeurs de n.
3 Exercices
Exercice 1 (Convergence en loi et lois uniformes)
1 1
1. Pour n ≥ 1, on suppose que X n → − , .
n n
L
Montrer que X n −→ 0.
n→+∞
1 2 n −1
2. Pour n ≥ 1, on suppose que X n → , ,..., .
n n n
L
Montrer que X n −→ U [0, 1] .
n→+∞
(a) Montrer que le nombre d’éléments de F n n’admettant aucun point fixe vaut :
(−1)k
n
d n = n!
k=0 k!
P(E(X ) − X ≥ x) ≤ e−λx+ψ(λ)
4. Comparer l’inégalité que l’on vient d’obtenir avec celle obtenue par l’inégalité de Bienaymé-
Tchebicheff.
σ2 + x 2
(b) Montrer que ∀ a > 0, ∀ x ≥ 0, P(Z ≥ a) ≤ .
(a + x)2
σ2
(c) Montrer que ∀ a > 0, P(Z ≥ a) ≤ .
σ2 + a 2
1
(d) En déduire que P(X ≥ 2λ) ≤ .
λ+1
+∞
3. Pour tout réel t , on pose G X (t ) = P(X = k) t k .
k=0
(a) Pour tout réel t , justifier l’existence de G X (t ) et calculer sa valeur.
G X (t )
(b) Montrer que : ∀ t ≥ 1, ∀ a > 0, P(X ≥ a) ≤ .
ta
e λ
(c) En déduire que P (X ≥ 2λ) ≤ .
4
∀t ∈ R, L X (t ) = E et X
P
Montrer que X n −→ X .
n→+∞
L
3. Conclure que X n −→ X .
n→+∞
Exercice 13 On considère une suite de variables aléatoires (X n )n≥1 , définies sur (Ω, A , P),
où, pour tout entier naturel n ≥ 1, X n suit la loi normale d’espérance nulle et d’écart-type
1/n.
On définit, pour tout entier naturel n non nul, l’application Y n par :
1
∀ω ∈ Ω, Yn (ω) = X n (ω) − t d t
−1
On admet que, pour tout entier naturel non nul, Y n est une variable aléatoire définie sur
(Ω, A , P).
On note F Yn la fonction de répartition de Y n et Φ celle de la loi normale centrée réduite.
1. Exprimer, pour tout réel y, F Yn (y) en fonction de Φ(y) et de n.
2. Montrer que la suite (Y n )n≥1 converge en loi.