Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Demeurez en Christ

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 100

Demeurez en Christ

Andrew Murray

© Reproduction autorisée, pourvu qu’elle soit gratuite, et que les sources soient indiquées

Source 456-bible.123-bible.com - Mise en page & publication www.bible-foi.com.

1
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Table des matières

Préface de l’auteur

1 Demeurez en Christ vous qui êtes venus à lui

2 Demeurez en Christ, et vous trouverez le repos de vos âmes

3 Demeurez en Christ, vous confiant à lui pour vous garder

4 Demeurez en Christ comme le sarment est uni au cep

5 Demeurez en Christ comme vous êtes venus à lui, par la foi

6 Demeurez en Christ ; car Dieu lui-même vous a unis à lui

7 Demeurez en Christ votre sagesse

8 Demeurez en Christ votre justice

9 Demeurez en Christ votre sanctification

10 Demeurez en Christ votre rédemption

11 Demeurez en Christ crucifié

12 Demeurez en Christ. Dieu lui-même vous affermira en lui

13 Demeurez en Christ dans une communion de tous les instants

14 Demeurez en Christ jour après jour

15 Demeurez en Christ maintenant

16 Demeurez en Christ renonçant à tout pour lui

17 Demeurez en Christ par la puissance du Saint-Esprit

2
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
18 Demeurez en Christ en vous tenant en repos.

19 Demeurez en Christ dans l’affliction et dans l’épreuve

20 Demeurez en Christ, afin de porter beaucoup de fruit

21 Demeurez en Christ et vous serez puissant dans la prière

22 Demeurez en Christ et dans son amour

23 Demeurez en Christ comme Christ demeure dans le Père

24 Demeurez en Christ en obéissant à ses commandements

25 Demeurez en Christ afin que votre joie soit parfaite

26 Demeurez en Christ vous aimant les uns les autres

27 Demeurez en Christ, afin que vous ne péchiez pas

28 Demeurez en Christ votre force

29 Demeurez en Christ et non en vous-mêmes,

30 Demeurez en Christ le garant de l’alliance

31 Demeurez en Christ glorifié

3
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Préface de l’auteur

Pendant son séjour sur la terre, Jésus indiquait les relations que ses disciples devaient
avoir avec lui, par ces mots : « Suis-moi ! » Quand l’heure de les quitter pour monter au
ciel fut venue, il se servit d’une autre expression révélant l’union plus intime et plus
spirituelle qui allait s’établir entre eux et lui. « Demeurez-en moi ! » leur dit-il.

Le sens profond de ces mots et les promesses qu’ils renferment, restent


malheureusement cachés à bien des disciples sincères de Jésus. Tout en se confiant
en leur Sauveur pour le pardon de leurs péchés et pour le secours dont ils ont besoin,
et tout en cherchant à lui obéir dans une certaine mesure ils ne font pas l’expérience de
l’intimité, de la merveilleuse communion de vie et d’intérêt à laquelle Jésus les invite en
leur disant « Demeurez en moi ». Ils perdent ainsi un bien inappréciable ; et la perte
n’est pas seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour l’Église et pour le monde.
L’ignorance est souvent la source de leur incrédulité et la raison pour laquelle ils
jouissent si peu du salut complet préparé pour eux.

Qu’on prêche dans nos Églises la vie en Christ, la communion vivante avec lui,
l’expérience de sa présence et de son secours journalier, avec autant de zèle et de
clarté que son expiation et son pardon, on verra bon nombre de croyants accueillir avec
joie cette nouvelle vie ; et les fruits ne se feront pas attendre.

C’est dans le désir d’aider ceux qui n’ont pas encore compris ce que le Sauveur a voulu
dire par ce commandement, ou qui n’osent pas croire que cette vie leur soit accessible,
que ces méditations sont publiées. L’enfant apprend sa leçon par de fréquentes
répétitions. En fixant son attention tour à tour sur chacune des faces de la foi, le croyant
est amené à se les approprier toutes. Nous avons l’espoir qu’il sera utile à plusieurs de
méditer avec nous, jour après jour, pendant un mois, à la lumière de la parabole du cep
et des sarments, ces mots précieux : Demeurez-en moi ». L’expérience de cette
communion avec Christ nous apparaîtra comme indispensable à toute vie vraiment
chrétienne : nous découvrirons les bénédictions immenses qui en découlent. Méditons
avec prière et acceptons dans la foi Jésus tout entier, tel qu’il s’offre à nous, et le Saint-
Esprit rendra cette parole esprit et vie ; elle deviendra pour nous puissance de Dieu à
salut.

4
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Le Seigneur veuille, dans sa miséricorde, bénir ce petit livre pour ceux qui cherchent à
le mieux connaître. Qu’il montre à ceux de ses enfants qui veulent encore vivre par eux-
mêmes, comment il les veut entièrement à lui, recherchant uniquement dans une
communion entière avec lui, la joie ineffable et glorieuse après laquelle ils soupirent. Et
nous qui déjà goûtons les douceurs de cette vie, soyons des témoins toujours plus
fidèles de la puissance de notre Seigneur pour nous garder en lui afin d’en amener un
grand nombre dans cette voie.

En terminant, qu’il nous soit permis de donner un conseil à nos lecteurs. Il faut du
temps pour croître en Jésus, le cep : n’espérez pas demeurer en lui sans y consacrer le
temps nécessaire. Il ne suffit pas de lire les Écritures ou des méditations comme celles-
ci ; de croire en saisir la pensée de demander à Dieu sa bénédiction pour reprendre
ensuite le train de vie avec l’assurance que tette bénédiction viendra. Non il faut chaque
jour des moments de communion directe avec Jésus et avec Dieu. Nous reconnaissons
bien la nécessité de consacrer chaque jour certains moments à nos repas ; l’ouvrier
réclame une heure pour son dîner. Prendre à la hâte une certaine quantité de nourriture
est de peu de profit. De même pour vivre par Jésus, nous devons nous nourrir de lui
(Jean 6.57) ; nous devons prendre et nous assimiler le pain céleste que le Père nous a
donné dans son Fils. Ayez donc soin chaque jour, avant, pendant et après la lecture de
votre Bible, de vous mettre en contact avec la personne vivante de Jésus, pour vous
placer d’une manière directe sous sa divine influence ; alors vous lui donnerez
l’occasion de prendre possession de vous, et de vous garder en sûreté dans sa
puissante communion.

Que le bienfait de demeurer en Christ avec les riches bénédictions qui en découlent,
soit accordé à tous les lecteurs de ce volume. Que la grâce de Jésus, l’amour de Dieu
et la communion du Saint-Esprit soient leur portion journalière. Amen.

« Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne
porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il
porte encore plus de fruit. Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai
annoncée. Demeurez-en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de
lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non
plus, si vous ne demeurez en moi.

Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure
porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne
demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche puis on ramasse

5
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes
paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé.
Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous
serez mes disciples.

Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimé. Demeurez dans mon amour. Si vous
gardez Mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai
gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. Je vous
ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.
Jean 15.1-12

6
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
1 Demeurez en Christ vous qui êtes venus à lui

« Venez à moi » Matthieu 11.28

« Demeurez-en moi » Jean 15.4

C’est à tous ceux qui ont entendu le premier appel de Jésus : « Venez à moi », et y ont
prêté l’oreille, que s’adresse cette nouvelle invitation du Sauveur : « Demeurez-en moi
». Jamais nous ne nous sommes repentis d’être venus à Jésus ; nous avons éprouvé
qu’il est fidèle dans ses promesses ; il nous a accordé un pardon complet et gratuit : il
nous a rendus participants de la joie et des bénédictions de son amour et nous avons
trouvé auprès de lui beaucoup plus que nous ne l’espérions.

Néanmoins, avec le temps, les désappointements sont venus ; les bénédictions dont
nous avions tant joui d’abord n’ont pas duré ; la joie et l’amour qui avaient rempli nos
cœurs à notre première rencontre avec le Sauveur, loin d’augmenter, ont peu à peu
disparu. Et nous nous sommes demandé pourquoi.

La réponse est simple : nous nous sommes éloignés de Christ. Les bénédictions qu’il
promet sont étroitement liées à ce « venez à moi », et ne peuvent être goûtées que
dans une communion intime avec lui. S’il nous a dit de venir à lui, ce n’était pas pour
nous faire éprouver pendant quelques courts instants après notre conversion la joie du
pardon, et nous laisser ensuite retrouver notre tristesse et notre péché en retournant à
notre vie ordinaire. Il nous destinait à quelque chose de mieux ; il voulait nous faire
demeurer en lui et nous faire jouir de sa communion permanente au milieu de nos
occupations journalières.

Ne l’ayant pas compris, nous n’avons pas conservé la paix trouvée en venant à lui.
Cependant, c’est l’amour puissant avec lequel il nous avait dit « Venez » qui lui fait,
ajouter : « Demeurez-en moi ». Les bénédictions attachées à ce second appel,
dépassent de beaucoup celles qui accompagnent le premier ; nous ne pouvons réaliser
d’avance les richesses que ces mots tiennent en réserve pour quiconque les accepte.

« Demeurez-en moi », dit Jésus, et non avec moi. Il veut établir entre lui et nous des
rapports de la nature la plus intime ; il veut nous rendre participants de sa vie divine.

7
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Venus à lui, nous devons demeurer en lui. Les mêmes motifs qui nous ont poussés à
nous approcher, nous pressent de demeurer. La crainte du péché et de la malédiction
qu’il entraîne, le sentiment de lassitude et le désir d’être libérés des liens du péché pour
être rendus saints et purs et trouver le repos de nos âmes, le besoin de connaître
l’amour infini, l’espoir d’un héritage glorieux et éternel : toutes ces choses qui nous ont
amenés à Jésus doivent nous retenir auprès de lui ; car ce n’est qu’en demeurant en lui
que nous conservons le pardon reçu et que nos âmes altérées seront rassasiées.

Nous avons été heureux en venant à Jésus, combien plus le serons-nous en demeurant
en lui ! Qui voudrait se contenter de rester à la porte d’un palais, lorsque le roi l’invite à
entrer pour partager sa gloire ? Et pourtant, beaucoup de ceux qui sont venus à Jésus
confessent qu’ils ne savent pas ce que c’est que de demeurer en lui. Les uns ne
comprennent pas quelle est la pensée du Sauveur en les appelant ; d’autres
comprennent, mais ne croient pas qu’une telle communion soit possible pour eux.
D’autres croient qu’elle est possible, mais ils n’en peuvent découvrir le secret ; d’autres
enfin confessent que leur infidélité les a empêchés de jouir de cette grâce, ils n’étaient
pas prêts à tout sacrifier pour demeurer toujours et complètement en lui.

À tous ceux-là nous apportons ce message de Jésus : « Demeurez-en moi », les


invitant à en approfondir le sens avec nous. Nous ne prétendons pas résoudre toutes
les questions qu’il soulève, Jésus-Christ, seul, doit le faire par son Saint-Esprit. Nous
désirons simplement montrer les grâces attachées à ce commandement béni, et
chercher ce qui nous en tient éloignés.

Plaçons-nous aux pieds du Sauveur pour méditer cette parole ; serrons-la, dans notre
cœur, attendant de Lui seul, la force de répondre et de retenir la bénédiction qui nous
est offerte.

8
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
2 Demeurez en Christ, et vous trouverez le
repos de vos âmes

« Venez à moi et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes
instructions, et vous trouverez du repos pour vos âmes » Matthieu 11.28-29

Le repos de l’âme. Voilà ce que le Sauveur offre au pécheur fatigué et chargé, pour
l’attirer à lui. Malgré son apparente simplicité, cette promesse est aussi ample et
complète que possible. Le repos de l’âme, n’est-ce pas la délivrance de toute crainte, la
satisfaction de tout besoin, l’accomplissement de tout désir ? Le Sauveur n’offre rien
moins pour ramener celui qui s’est éloigné ; et il répète par deux fois cette promesse,
mais avec des conditions assez différentes pour nous faire comprendre que le repos
promis ne peut être réalisé et conservé que dans une communion permanente, en sorte
que si nous le perdons, c’est que nous ne sommes pas demeurés en lui. D’abord il dit :
Venez à moi et je vous donnerai du repos.

Au moment même où vous viendrez et où vous croirez, je vous donnerai du repos, le


repos du pardon et de la réconciliation. Mais il faut du temps pour vous approprier
pleinement ce que Dieu nous donne ; aussi le Sauveur répète-t-il sa promesse dans les
termes qui n’expriment plus seulement ce premier repos qu’il donne à l’âme fatiguée
quand elle vient à lui, mais le repos plus solide et plus profond que possède l’âme
demeurant en lui, le repos, fruit d’une connaissance plus complète, d’une union plus
intime et de l’entier abandon de soi. Prenez mon joug, recevez mes instructions, dit-il,
mettez-vous à mon école, pliez-vous à ma discipline, soumettez-vous en toutes choses
à ma volonté, que votre vie ne fasse qu’un avec ma vie, en un mot : « Demeurez-en
moi, et vous trouverez du repos pour vos âmes ! »

Ces paroles de Jésus, ne nous font-elles pas découvrir la raison pour laquelle nous
perdons si souvent, le repos de nos âmes ? Le secret d’un repos parfait et durable,
c’est de se livrer complètement à Jésus, de lui abandonner sa vie pour que lui seul la
dirige, se laisser enseigner par lui, être et faire uniquement ce qu’il veut ; hors de ces
conditions, inutile d’espérer conserver la paix que Jésus nous a une fois donnée. Le
repos est en Christ, l’âme ne peut en jouir qu’en étant elle-même en lui.

9
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Faute de saisir cette vérité, beaucoup de croyants perdent vite la paix. Les uns ignorent
que Jésus veut une consécration complète, qu’il n’y a pas un détail de notre vie sur
lequel il ne veuille régner et dans lequel nous ne devions chercher à lui plaire. D’autres
regardent cet état de l’âme qui demeure constamment en Jésus, comme le
couronnement d’une vie entière de sainteté et de progrès, mais non comme le point de
départ pour un faible commençant. Prendre le joug de Jésus et le porter sans le poser
un seul instant, semble demander un déploiement d’efforts, un degré de sagesse tout à
fait au- dessus de leur portée.

Ceux qui pensent ainsi ne savent pas combien « son joug est doux », combien son joug
même donne le repos : car, du moment où l’âme se plie à ce joug, le Seigneur donne la
force et la joie pour obéir. Ils ne remarquent pas non plus que lorsque Jésus dit : «
Recevez mes instructions », il ajoute « Je suis humble de cœur », nous donnant, ainsi
l’assurance qu’il ira au-devant de notre faiblesse et nous portera comme une mère
porte dans ses bras son petit enfant. Ils ne voient pas enfin que lorsqu’il dit : «
Demeurez-en moi », il demande simplement que nous nous livrions à lui, son amour
tout-puissant se chargeant de nous garder et de nous bénir.

Ainsi, les uns s’égarent faute d’une consécration entière, les autres faiblissent par
manque de confiance. Consécration et foi sont les deux éléments essentiels de la vie
chrétienne. Tout donner à Jésus, tout recevoir de Jésus. L’un implique l’autre, et les
deux sont réunis dans cette expression : se livrer. Se livrer complètement ou
s’abandonner, c’est obéir aussi bien que se confier, se confier aussi bien qu’obéir.

Avec un tel malentendu au point de départ, il n’est pas étonnant que la vie chrétienne
ne soit pas la vie de joie et de force que nous espérions. Ignorant d’un côté que nous
ne pouvons absolument rien faire en dehors de Christ, et de l’autre que Christ veut se
charger de nous pour nous garder et nous conduire dans les moindres détails de notre
vie, nous comptons sur nos propres forces, et nous tombons constamment dans le
pêché. Notre sentier au lieu de devenir de plus en plus lumineux comme le sentier du
juste jusqu’à la parfaite lumière, devient comme le chemin d’Israël errant dans le désert
: toujours en route pour le repos promis, souvent près de l’atteindre et n’arrivant jamais.

Âmes fatiguées, qui cherchez ce repos, apprenez aujourd’hui à connaître la retraite où


la paix vous est assurée.

Mais, direz-vous, c’est précisément de demeurer en Jésus, de porter toujours son joug,
de recevoir ses instructions qui est difficile ; l’effort même, pour y parvenir, trouble

10
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
souvent plus encore que le péché ou le monde ! L’erreur est précisément de croire qu’il
faille un effort. Est-ce une fatigue pour le voyageur de se reposer sur le lit qui lui a été
préparé ? Est-ce un labeur pour le petit enfant de reposer dans les bras de sa mère ?
N’est-ce pas le lit qui soutient le voyageur ? N’est-ce pas les bras de la mère qui portent
l’enfant ? Il en est de même de Jésus. L’âme n’a qu’à se livrer à lui et se tenir en repos.
La grandeur même de la bénédiction nous empêche de la saisir. Nous n’osons pas
croire que Jésus veuille et puisse nous instruire et nous garder tout le jour durant. C’est
là, cependant, ce qu’il a promis ; et, dans la mesure où nous le croirons, nous
trouverons la paix. La difficulté ne vient pas du joug à prendre, mais de notre résistance
à prendre le joug, puisque c’est notre complet abandon à Jésus, comme à notre Maître
et notre Gardien, qui nous assure le repos de nos âmes.

Acceptez dès ce jour, en toute simplicité, la parole de Jésus. L’ordre est positif : «
Prenez mon joug, recevez mes instructions, demeurez-en moi ». Nous n’avons pas la
liberté d’hésiter. Le soldat docile, sans demander pourquoi ni comment, obéit, se
confiant en la sagesse de son supérieur pour pourvoir à tout. À nous donc d’obéir ; à
Christ notre Sauveur de nous rendre capables de demeurer dans le repos et d’y
persévérer ; à lui de nous faire goûter les bienfaits de ce repos. Et si, par moments,
nous faiblissons, que ce soit une nouvelle raison pour nous confier plus résolument en
l’amour tout-puissant de Jésus.

Heureux repos, avant-goût du ciel ! Quand nous le possédons nous trouvons la force
pour tout devoir, le courage pour tout combat, une bénédiction dans chaque croix, la
joie de la vie éternelle dans la mort, même.

« Demeurez-en moi. Prenez mon joug et recevez mes instructions, et vous trouverez du
repos pour vos âmes ».

11
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
3 Demeurez en Christ, vous confiant à lui pour
vous garder

« Je cours pour tâcher de saisir le prix, puisque moi aussi, j’ai été saisi par Jésus-
Christ. Philippiens 3.12

Parmi ceux qui reconnaissent que c’est un devoir et un privilège de demeurer


constamment en Christ, il en est qui considèrent cette grâce comme réservée à une
élite de chrétiens favorisés par les circonstances, et non à la majorité des disciples,
dont la vie est remplie, par la volonté même de Dieu, d’occupations terrestres. Dans
leur faiblesse, ils n’oseraient prétendre à cette vie de communion permanente. Mais
c’est à eux qu’elle convient précisément ; car il ne s’agit pas d’accomplir quelque chose
de grand, ni même de débuter par une vie de sainteté et de dévouement : il s’agit, pour
le faible, de se confier au Tout-Puissant pour être gardé ; pour l’infidèle de s’appuyer
sur Celui qui est parfaitement fidèle et vrai. Consentir à laisser Jésus tout faire pour
nous, en nous et par nous, attendant avec confiance ce qu’il a promis d’accomplir, c’est
là simplement demeurer en Christ.

Beaucoup de personnes qui savent que la conversion et le pardon viennent de Dieu,


font dépendre de leurs efforts et de leur fidélité ce qui reste encore à faire pour le
perfectionnement de leur salut. Alors les chutes sont fréquentes, le découragement
survient et ne fait qu’augmenter leur incapacité. Elles n’ont pas fait cette expérience que
Jésus, en disant : « Demeurez-en moi ! » s’offre lui-même, lui, le gardien d’Israël, qui ne
sommeille ni ne dort, comme la demeure vivante de l’âme, où les influences
pénétrantes de sa grâce triompheront de leur faiblesse.

Demeurer en Christ est, aussi bien que la conversion et le pardon, une grâce qui vient
de lui seul. Si nous avons senti qu’il nous a attirés à lui en nous appelant à venir, nous
devons compter sur lui quand il dit : « Demeurez-en moi », pour retenir dans sa
communion quiconque répond à son appel.

Demeurez-en moi, n’est point une loi du Sinaï réclamant du pécheur ce qu’il ne peut
accomplir ; c’est un commandement d’amour, par conséquent une promesse sous une
autre forme. Nous ne sommes pas sous la loi avec son inexorable : Fais ceci ; mais,
sous la grâce, qui dit : « Crois » ce que Jésus veut faire pour toi. Si donc la pensée de

12
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
faire nous-mêmes encore quelque chose nous préoccupe, disons-nous que notre
œuvre n’est que le fruit de l’œuvre de Christ en nous. Quand notre âme abdique
complètement et attend tout de Christ, elle voit ses forces s’éveiller et déployer toutes
leurs ressources ; alors nous travaillons avec succès, parce que nous sentons Christ
opérer en nous.

Cette relation entre l’œuvre de Christ et la nôtre est admirablement exprimée dans ces
paroles de Paul « Je cours pour tâcher de saisir (le prix), puisque moi aussi j’ai été saisi
par Jésus-Christ ! » La pleine assurance en Christ qui l’avait saisi, le portait en avant,
en lui donnant le courage et la force pour atteindre le but pour lequel il avait été saisi.

Une comparaison nous fera mieux comprendre l’expression de Paul et son application à
la vie chrétienne. Représentons-nous un père aidant son enfant à gravir un roc escarpé.
Le père, se tenant au-dessus de son fils, l’attire à lui, lui montrant la place où il doit
mettre son pied. Le saut serait trop élevé pour l’enfant laissé à lui-même ; mais se
confiant en la main du père, il s’élance pour parvenir là où le père le veut. C’est la force
du père qui est son salut, qui le soulève et l’excite à user de ses propres forces.

Telle est la relation entre Christ et le faible croyant. Notre union avec lui et, par lui, avec
le Père, voilà son but glorieux. Cherchez à vous en rendre compte et en même temps à
faire l’expérience que vous avez été saisis pour ce but par Jésus-Christ, afin de vous
confier en sa toute-puissance pour achever l’œuvre qu’il a commencée. Tout ce que
vous avez déjà reçu, le pardon et la paix, le Saint-Esprit et sa grâce, ne sont que les
premiers pas vers cette vie de communion. Tout ce qui vous est encore promis,
sainteté, œuvres à faire et gloire éternelle, n’en sont que les résultats naturels.

Fixez constamment vos regards sur ce but que Jésus vous propose. Toute vérité de
Dieu qui se fait connaître à nous, demande de devenir aussitôt un principe de vie. C’est
pourquoi, cédez dès aujourd’hui au Sauveur dans ce qu’il demande de vous ; renoncez
à vous-même pour demeurer en lui, et il entretiendra lui-même votre confiance. Si le
découragement vient après quelque chute, que cette parole où Paul puisait sa force : «
j’ai été saisi par Jésus-Christ » vous relève aussi et vous redonne confiance. Ainsi vous
arriverez à dire tous les jours avec plus d’assurance : « Je cours pour tâcher de saisir le
prix, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ ».

13
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
4 Demeurez en Christ comme le sarment est
uni au cep

« Je suis le cep, vous êtes les sarments » Jean 15.5

Jésus employa cette expression « demeurez en moi », après avoir prononcé la


parabole du cep et des sarments. Cette admirable parabole nous donne la meilleure
illustration de l’union que le Seigneur nous propose.

Elle nous montre la nature de cette union. Le cep et le sarment sont unis par une vie
commune, non par une union simplement extérieure, temporaire, résultant du travail de
l’homme. Le sarment naturel ou greffé n’existe que par l’intervention directe du Créateur
qui fait circuler dans le sarment la vie, la sève, la vigueur du cep. De même, l’union du
croyant avec son Sauveur n’est pas le résultat de la sagesse ni de la volonté humaine,
mais d’un acte de Dieu qui établit la communauté de vie la plus intime et la plus
complète entre son Fils et le pécheur. Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son
Fils ! Le même Esprit qui a demeuré et qui demeure dans le Fils, devient le principe
vital du croyant. Dans la communion de ce même Esprit, le croyant est un avec lui.

La parabole nous enseigne aussi la perfection de cette union. Entre le cep et le


sarment, elle est si complète que l’un n’est rien sans l’autre et n’existe même qu’en vue
de l’autre.

Sans le cep, le sarment ne peut rien. C’est au cep qu’il doit sa place dans la vigne, sa
vie et sa fécondité. Aussi le Seigneur dit-il « Sans moi vous ne pouvez rien faire ». Le
croyant ne peut plaire à son Dieu que dans ce qu’il fait par la puissance de Christ
habitant en lui. La sève du Saint-Esprit, qui lui est journellement communiquée, est sa
seule force pour vivre et pour produire quelque fruit.

D’autre part, sans le sarment, le cep ne peut rien non plus. Il ne peut produire son fruit.
Le sarment n’est donc pas moins indispensable au cep que le cep au sarment ; et là se
manifeste la merveilleuse condescendance de la grâce de Jésus, qu’il se soit fait lui-
même dépendant de ses disciples, comme ses disciples le sont de lui. Il a besoin d’eux
pour dispenser ses bénédictions au monde. Il leur est indispensable dans le ciel pour

14
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
produire leur fruit ; mais ils lui sont aussi indispensables sur la terre pour
l’accomplissement de son œuvre.

Il y a plus encore, avons-nous dit : comme l’un n’est rien sans l’autre, l’un n’existe qu’en
vue de l’autre.

Tout ce que le cep possède appartient au sarment. Il tire du sol sa nourriture et sa


saveur en vue du sarment. Jésus dit : « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée…
Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes…
Je me sanctifie moi-même, afin qu’eux aussi soient sanctifiés ». Toute sa plénitude et
ses richesses sont au croyant. Tout ce qu’il est dans le ciel, il l’est pour le croyant. Il se
tient comme son représentant devant le Père.

Enfin tout ce qui est au sarment appartient au cep. Le seul mérite du sarment est d’être
au service du cep, de porter des fruits qui témoignent de l’excellence du cep.
Magnifique image de la vocation du croyant et de son entière consécration au service
de son Seigneur. Il doit se sentir pressé de se donner complètement à Celui qui s’est
donné le premier Son être entier, ses moindres pensées, tous ses sentiments
appartiennent à son Sauveur, afin que, par lui et pour lui, il puisse produire ses fruits.

Quand on a sondé le sens de cette parabole, on saisit la vraie force de ce


commandement d’amour :

« Demeurez-en moi ». Jésus, par cette image, nous donne à entendre par quels liens
indissolubles et vivants il veut nous unir à lui. Il veut nous faire réaliser notre entière
dépendance à son égard, et, en même temps, la richesse de vie qu’il met à notre
disposition. Une fois à lui, tout ce qu’il possède nous appartient, et nous n’avons qu’à
puiser abondamment. Son intérêt, sa gloire, est que nous soyons des sarments
productifs. Nous sommes incapables, mais il est Tout-Puissant ; nous sommes pauvres,
mais il est riche. C’est pourquoi nous devons demeurer en lui, recevoir ses instructions,
nous soumettre à sa lui, en nous confiant dans sa grâce, et en ses promesses ; croire
qu’il est le cep et nous ses sarments.

Comment hésiter encore et ne pas accepter comme une bénédiction cette communion
qui vous est offerte ? Jésus ne vous demande que cela. Croyez qu’une fois à lui, il vous
portera comme le cep vigoureux porte le faible sarment.

15
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Si vous demeurez en lui, il fortifiera votre foi en vous faisant pénétrer de jour en jour
plus avant dans ce mystère de notre union avec lui, et il vous la rendra toujours plus
facile.

16
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
5 Demeurez en Christ comme vous êtes venus
à lui, par la foi

« Comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, étant enracinés et
fondés en lui, et affermis dans la foi, y faisant des progrès ». Colossiens 2.6-7

Ces paroles nous montrent que la foi est aussi indispensable pour progresser dans la
vie chrétienne que pour y entrer.

De sincères chrétiens ne le comprennent pas, ou, s’ils l’admettent en principe, le nient


en pratique. Pour eux, l’homme est bien justifié par la foi, mais ils négligent cette autre
vérité : « Le juste vivra par la foi ». Ils n’ont jamais compris quel Sauveur parfait nous
avons en Jésus. Sauveur qui veut faire chaque jour, pour le pécheur, autant qu’au
premier jour où il est venu à lui. Ils semblent ignorer que la vie de la grâce est toujours
et uniquement une vie de foi, et que le devoir constant du disciple dans ses relations
avec Jésus, est de croire, la foi étant le canal par lequel la grâce et la force divines
parviennent au cœur de l’homme. Le vieil homme reste mauvais et pécheur jusqu’à la
fin chez le croyant ; et ce n’est qu’autant que celui-ci vient chaque jour, vide de lui-
même et impuissant, à son Sauveur pour recevoir de sa vie et de sa force, qu’il peut
produire des fruits de justice à la gloire de Dieu. Aussi est-il dit : « Comme vous avez
reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, affermis dans la foi, y faisant des progrès
».

Reportons-nous au moment où, pour la première fois, nous avons reçu Jésus. Que
d’obstacles se présentaient à nous pour nous empêcher de croire : notre indignité, notre
culpabilité. Il semblait impossible que la promesse de pardon et d’amour s’adressât à
d’aussi grands pécheurs que nous. La conscience de notre faiblesse et de notre état de
mort nous rendait incapables de la confiance et de l’abandon qui nous étaient
demandés ; la prévision de l’avenir nous empêchait d’entrer dans une voie où il nous
semblait impossible de persévérer. Ces difficultés se dressaient comme des montagnes
sur notre chemin ; mais ces montagnes ont été transformées par la foi à la Parole de
Dieu. Cette Parole nous assurait notre salut en dépit de notre état de péché, de notre
faiblesse, de notre infidélité. Cependant nous avons cru et nous n’avons pas été
trompés.

17
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Cette expérience, nous devons la renouveler pour ce qui concerne notre habitation en
Christ. Maintenant, comme alors, les tentations qui nous empêchent de croire sont
nombreuses. En présence des péchés commis depuis que nous sommes disciples, il
nous semble qu’il est présomptueux de croire que Jésus nous reçoive dans son intimité
et dans la pleine jouissance de son saint amour. Devant notre incapacité à tenir la
résolution la plus sacrée, nous tremblons à la seule pensée de répondre
affirmativement au commandement du Sauveur de demeurer en lui. Enfin la pensée de
la vie d’amour et de joie, de sainteté et de bonnes œuvres qui découlerait de notre
habitation en lui nous décourage par sa beauté même : et il nous semble que prétendre
à un tel bonheur, c’est marcher au-devant d’une déception.

Eh bien ! profitons de notre expérience ; et rappelons-nous comment nous avons été


conduits à prendre les promesses de Jésus à la lettre, contrairement à nos sentiments
à notre jugement même, et combien nous avons été bénis. Il nous a reçus et pardonnés
; il nous a aimés et sauvés ; et s’il a fait cela pour nous lorsque nous étions ennemis,
étrangers, que ne fera-t-il pas maintenant que nous sommes à lui ? Si, par sa grâce
toute-puissante, nous sommes à lui, ne serons-nous pas, par cette même grâce toute
puissante, capables de demeurer en lui ?

Et que faut-il croire, demanderez-vous, pour demeurer en Christ ? Croyez d’abord cette
Parole de Jésus : « Je suis le cep ». La vigueur et la fertilité du sarment dépendent de
la force du cep. Ne pensez pas tant à vous-mêmes, mais commencez par nourrir votre
foi de tout ce que Christ est comme cep, et de ce qu’il est pour nous, ses sarments. Il
nous porte, nous nourrit. Il se charge de notre croissance et de nous faire produire des
fruits. Les sarments, même les plus faibles, sont portés par le cep ; ils ne le portent pas.
Demandez au Père qu’il vous révèle par son Saint-Esprit l’amour et la puissance de ce
Christ duquel nous tirons notre vie ; car c’est la connaissance de tout ce que nous
avons en Christ et la foi basée sur cette connaissance, qui nous feront demeurer en lui
et produire des fruits.

Nous ne pouvons trop rappeler aux disciples de Christ l’importance qu’il y a à exercer
leur foi en affirmant qu’ils sont en lui.

Cette affirmation rend si simple de demeurer en Jésus ! Je suis en Christ : cette simple
pensée, nourrie avec soin dans la prière et dans la foi, dissipe toute difficulté et fait
cesser tout effort inutile. Je suis en Christ je n’ai donc plus qu’à en rendre grâce à mon
Sauveur et me remettre à sa puissance miséricordieuse.

18
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Et cette foi, chose étonnante, produira d’elle-même tout ce qu’implique cette vie en
Christ. La vie chrétienne demande beaucoup de vigilance et de prière, de renoncement
et de combat, d’obéissance et d’activité ; mais tout est possible à celui qui croit. « La
victoire qui a triomphé du monde c’est notre foi ». Cette foi, qui ne regarde pas à la
faiblesse de la créature, mais se réjouit dans la force du Sauveur rend l’âme forte et
joyeuse. Elle se nourrit de toutes les révélations des saintes Écritures sur la personne
et les promesses de Jésus et, se fiant à cette parole : « Si ce que vous avez entendu
dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le Fils et dans le
Père ; » elle vit de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu. Ainsi l’âme est rendue
propre à être et à faire tout ce qu’il faut pour demeurer en Christ.

Croire, croire toujours, croire d’une foi enfantine et inébranlable à Jésus-Christ comme
au cep dont nous sommes les sarments, voilà la source de notre communion
permanente avec lui.

19
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
6 Demeurez en Christ ; car Dieu lui-même vous
a unis à lui

« C’est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ ». 1 Corinthiens 1.30

« Mon Père est le vigneron ». Jean 15.1

« Vous êtes en Jésus-Christ », disait Paul aux disciples de Corinthe. Ils étaient encore
bien faibles et charnels, des enfants en Christ ; néanmoins, Paul, avant de leur
adresser ses enseignements, veut qu’ils sachent qu’ils sont en Jésus-Christ. Notre vie
chrétienne tout entière dépend du témoignage intérieur que nous avons de notre
position en Christ : pour demeurer en lui, il faut que nous nous sachions en lui. Toute
exhortation adressée à des croyants, doit, pour porter du fruit, avoir comme point de
départ le fait qu’ils sont en Christ.

Mais l’apôtre ajoute une chose non moins importante : « C’est par Dieu que vous êtes
en Jésus-Christ ». Nous devons nous rappeler, non seulement que nous sommes unis
à Christ, mais surtout que cette union est l’œuvre de Dieu et non la nôtre, ce qui est une
source d’assurance et de force.

Dans notre union avec Christ, il y a une œuvre de Dieu et il doit y en avoir une de nous
; celle de Dieu consiste à nous faire faire la nôtre. La sienne est cachée et s’accomplit
dans le silence ; la nôtre est apparente. La conversion et la foi, la prière et l’obéissance
sont des actes dont nous pouvons nous rendre compte, tandis que le principe spirituel
et vivifiant qui nous vient d’en haut, l’œil ne le distingue pas. Aussi le disciple qui en
vient à dire : Je suis en Christ, peut-il être tenté de considérer plutôt ce qu’il a fait, que
cette œuvre merveilleuse et invisible de Dieu qui l’a uni à son Fils.

Il est nécessaire cependant de savoir que, lors de notre conversion, quand nous avons
cru et accepté Jésus, c’est la toute-puissance de Dieu qui agissait en nous, sanctifiant
notre volonté, prenant possession de nous, et accomplissant son plan d’amour en nous
plaçant en Jésus-Christ. Quand le disciple discerne ce côté divin de l’œuvre de son
salut, il ne peut qu’adorer avec actions de grâce et se réjouir, En repassant le chemin
parcouru, il reconnaît à chaque pas l’œuvre de Dieu et se dit : C’est par Dieu que je
suis en Jésus-Christ !

20
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Cette expérience le conduira plus loin ; elle le mettra en présence des profondeurs
infinies de l’éternité. « Ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ». Il découvrira
que cet appel réalisé dans le temps présent, découle d’un plan éternel. Avant que le
monde fût, Dieu l’avait choisi en Christ. Avec le prophète il pourra dire : « L’Éternel
m’est apparu depuis longtemps et m’a dit : Je t’ai aimé d’un amour éternel, c’est
pourquoi je t’ai attiré par ma miséricorde ». Il reconnaîtra que son propre salut fait partie
du « mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même
pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis » ; et se joignant au
corps entier des croyants, il dira avec eux : « En lui nous sommes aussi devenus
héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses
d’après le conseil de sa volonté ». Rien ne donne un sentiment plus vif de l’immensité
de la grâce et ne porte davantage l’homme à s’incliner devant elle que la connaissance
de ce mystère. « C’est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ.

Cette conviction exerce sur le croyant qui cherche à demeurer en Christ, une influence
puissante. Quel fondement sûr pour sa foi, si tout ce qu’il se sent en droit d’attendre de
Christ et de sa plénitude repose sur le dessein et l’œuvre du Père ; s’il voit dans le
Père, le Vigneron qui veille avec le même amour sur le Cep, son Fils bien-aimé, et sur
lui, son sarment ! Quelle source de paix et de confiance de pouvoir se dire : Si Dieu, qui
a choisi Christ pour être le Cep, l’a formé pour accomplir parfaitement son œuvre, Dieu,
qui m’a choisi pour m’enter en Christ, s’est engagé par là même à me garder en lui et à
me rendre en tous points semblable à son Fils, pourvu que je me soumette à son action
!

Si vous arriviez à cette conviction, avec quelle joie et quelle assurance vous feriez
monter vos prières vers le Dieu et Père de Jésus-Christ. Le sentiment de votre
dépendance absolue vous ferait découvrir que votre salut est de vous attendre
constamment à Celui qui vous a unis à Christ, pour qu’il perfectionne son œuvre et
produise en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir.

Vous trouveriez là un mobile puissant pour entretenir une vie abondante en fruits. «
Nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres,
pour lesquelles Dieu nous a préparés d’avance, afin que nous les pratiquions ».

Oh ! que les croyants cessent de regarder à eux-mêmes pour se plaindre de leur


faiblesse, comme si Dieu les appelait à une œuvre pour laquelle il ne les a pas
préparés ! Qu’ils acceptent joyeusement et avec foi le fait merveilleux qu’en les unissant
à Christ, Dieu se charge de leur développement spirituel et des fruits qui en découlent !

21
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Alors, toute paresse, toute hésitation malsaine disparaîtront. Sous l’influence bénie de
la foi en la fidélité de Celui par qui ils sont en Christ, ils se lèveront, pour accomplir leur
glorieuse destinée.

Cédez à l’influence puissante de cette parole : « C’est par Dieu que vous êtes en
Jésus-Christ ! » Méditez-la dans l’adoration jusqu’à ce que la lumière d’en haut ait brillé
dans vos cœurs et vous fasse reconnaître dans votre union à Christ un effet de la
volonté du Père qui est fidèle pour achever l’œuvre qu’il a commencée.

22
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
7 Demeurez en Christ votre sagesse

« C’est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ, lequel est devenu pour nous sagesse
par la volonté de Dieu, et justice et sanctification et rédemption ».1 Corinthiens 1.30

Jésus-Christ n’est pas seulement sacrificateur pour nous obtenir le salut que Dieu a
préparé à ceux qu’il aime, et roi pour nous l’assurer ; il est aussi prophète pour nous le
révéler. Comme au jour de la création, la lumière fut créée en premier lieu, afin qu’en
elle toutes les autres œuvres de Dieu eussent la vie et la beauté, de même, de tous les
dons qui nous sont réservés en Jésus-Christ, la sagesse est mentionnée en premier
dans notre texte, comme renfermant les trois autres dons qui suivent.

La vie est la lumière de l’homme. En nous faisant connaître le Père, Christ nous fait
participants de la vie éternelle. « Il est devenu pour nous sagesse ». En lui sont cachés
tous les trésors de la sagesse et de la science. Pour en jouir, nous devons demeurer en
lui ; voilà ce qu’il nous faut mieux saisir. Les bénédictions que Dieu nous a préparées
en son Fils, ne peuvent nous être accordées hors de Christ ou indépendamment de lui ;
l’exaucement de chacune de nos prières relativement à ces dons, ne peut nous venir
que d’une union toujours plus intime avec lui.

Si vous soupirez après cette connaissance de Dieu qui donne la vie éternelle,
demeurez en Jésus ; la vie dans le Fils conduit à cette communion avec le Père, qui,
seule, nous le fait réellement connaître et nous révèle son amour, sa puissance, sa
gloire infinie. Votre intelligence pourra peut-être ne pas tout saisir et vous ne saurez
exprimer tout ce qui vous sera donné ; mais vous aurez cette connaissance intime et
profonde qui vient de ce que « nous sommes connus de lui ».

Vous aimeriez arriver, comme Paul, à regarder toutes choses comme une perte à
cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ. Demeurez eu Jésus et «
soyez trouvés en lui », c’est ainsi que nous connaissons Christ et la puissance de sa
résurrection et la communion de ses souffrances ». En le suivant nous ne marchons
pas dans les ténèbres, mais dans la lumière de la vie.

Vous voudriez comprendre l’œuvre de Jésus telle qu’il l’a accomplie sur la terre ou la
poursuite du ciel par son esprit ; vous voudriez savoir comment il peut devenir notre

23
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
justice, notre sanctification et notre rédemption. C’est précisément en devenant votre
sagesse qu’il vous le révélera. Aussi, lorsqu’il vous arrive d’être troublés par des
questions sans nombre auxquelles vous ne trouvez pas de réponses, dites-vous bien
que cela vient de ce que vous ne regardez pas à lui comme à votre sagesse. Que votre
premier soin soit donc de demeurer en lui de tout votre cœur ; la connaissance viendra
dans la mesure où Christ votre sagesse le jugera bon. Sans cette union intime, la
connaissance n’est d’aucun profit elle est même dangereuse. L’âme se contente de
pensées qui ne sont que l’image de la vérité, sans recevoir la vérité elle-même. Dieu
donne Christ, et cachés en lui, les trésors de la sagesse et de la connaissance, tandis
que l’homme cherche la connaissance d’abord et souvent hélas ! s’en tient là.
Appliquez-vous seulement à posséder Christ, à demeurer en lui, à faire de lui votre vie
ne cherchant la connaissance que dans une communion toujours plus intime avec lui, et
vous aurez la science qui donne la vraie vie.

Voir en Jésus votre sagesse, et attendre avec confiance de lui toute instruction
nécessaire pour vivre à la gloire du Père, quelle bénédiction ! Aussi, pour tout ce qui
concerne notre vie spirituelle, demeurez en lui comme étant votre sagesse. Vivre en
Christ est quelque chose de trop sacré pour que nous puissions nous en charger. Lui
seul peut nous guider et nous donner, par son Esprit, le discernement, non seulement
de ce qui convient à notre dignité d’enfants de Dieu, mais surtout de ce qui peut aider
ou nuire à notre union avec lui.

Et quand vous ouvrez la Parole de Dieu, souvenez-vous que vous devez demeurer en
Jésus votre sagesse. Nous devons sonder la Parole écrite, mais nous ne pouvons la
comprendre que dans la communion de la Parole vivante, source de toute lumière. «
Ses paroles sont esprit et vie » pour ceux qui sont en lui.

Pour tout ce qui concerne votre vie journalière, enfin, demeurez encore en Jésus votre
sagesse. Notre corps est son temple, et notre vie de chaque jour, la sphère qui nous est
assignée pour le glorifier. Si vous croyez à sa présence et à son amour, il vous dirigera
dans vos affaires terrestres de sorte qu’elles tourneront à sa gloire. L’abandon de vous-
mêmes à sa direction vous donnera un esprit calme, libre de toute passion, et un
jugement sûr. Votre prière pour obtenir la sagesse, comme celle de Salomon, sera
exaucée au-delà de ce que vous aurez demandé ou pensé.

De même, pour tout travail entrepris pour le service de Dieu, reposez-vous sur Jésus
comme étant votre sagesse. « Nous avons été créés en Jésus-Christ pour de bonnes
œuvres pour lesquelles Dieu nous a préparés d’avance afin que nous les pratiquions ».

24
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Ainsi, bannissez toute crainte de ne pas discerner ces œuvres. « Nous avons été créés
en Christ pour elles ». Il vous les désignera lui-même et vous montrera comment les
accomplir. Apprenez à être joyeux dans la confiance qu’il vous conduit en toute sûreté,
même là où vous ne pouvez voir l’issue du chemin qu’il vous fait parcourir. Il sait toutes
choses ; et quiconque marche en lui, n’ignore rien de ce qu’il doit savoir.

Oui, demeurez en Christ, votre sagesse. Cultivez en vous cet esprit d’attente et de
dépendance qui ne veut agir que sous la direction d’en haut. Toujours plus convaincus
de l’incapacité du cœur naturel pour comprendre les choses de Dieu, renoncez à votre
propre sagesse, ne comptant que sur celle de Jésus pour vous enseigner et vous
diriger, même dans ce que vous avez à croire et à faire. Seulement, souvenez-vous que
la sagesse divine n’enseigne ni ne dirige du dehors, mais en vivant en vous. Qu’elle
habite donc abondamment en vous et vous serez conduits en tonte connaissance et en
toute sagesse.

25
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
8 Demeurez en Christ votre justice

« C’est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ, lequel est devenu pour nous, sagesse
par la volonté de Dieu, et justice, et sanctification et rédemption ».1 Corinthiens 1.30

La justice est la première bénédiction que Christ, notre sagesse, nous révèle comme
nous étant préparée en lui. Il est facile de comprendre pourquoi elle vient en premier. Il
ne peut y avoir de prospérité et de progrès que dans la paix, et il n’y a de paix que là où
règnent le droit et la justice. Or, le péché avait troublé toutes nos relations, nous étions
en guerre avec nous-mêmes, avec les hommes et avec Dieu. Pour que le salut que
Jésus nous apportait pût nous être en bénédiction, il fallait tout d’abord qu’il nous
procurât la paix comme hase de notre développement moral et spirituel. Jésus-Christ
est venu rétablir l’harmonie sur la terre et dans notre âme par la justice, en
accomplissant pour nous la volonté de Dieu.

Parce qu’il est Melchisédec, roi de justice, il est roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix.
(Hébreux 7.2) Ainsi s’accomplit ce que les prophètes ont annoncé : « Alors le roi
régnera selon la justice. L’œuvre de la justice sera la paix et le fruit de la justice, le
repos et la sécurité pour toujours ». (Ésaïe 32.17). « Christ est devenu pour nous,
justice par la volonté de Dieu ; » – « par Dieu nous sommes en lui, devenu notre justice
» et « nous sommes devenus en lui justice de Dieu ». Ici encore ce n’est que par notre
union avec la personne de Christ que nous pouvons être au bénéfice de cette justice.

Le pécheur, amené à se confier en Jésus pour son salut, commence en général par
regarder plus à l’œuvre qu’à la personne de Jésus-Christ, En contemplant la croix où
Christ, meurt, lui juste pour les injustes, il voit dans cette mort expiatoire le fondement
unique, mais suffisant de sa foi au pardon miséricordieux de Dieu. La pensée que la
justice de Jésus le rend juste aux yeux de Dieu, suffit pour lui donner la paix. « Étant
Justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu », et il s’efforce de revêtir cette robe de
justice par la foi en ce don précieux.

Mais en avançant, il éprouve le besoin de mieux comprendre comment Dieu peut ainsi
justifier l’impie par la justice d’un autre. L’Écriture lui répond alors par cette admirable
description de l’union du fidèle avec Christ, second Adam. Christ s’étant fait un avec les
siens, les siens ne forment qu’un même corps avec lui. D’accord avec la loi de la

26
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
nature, en vertu de laquelle les membres du corps participent à l’activité, aux
souffrances, en un mot, à la vie de la tête, le fidèle uni à Christ est pleinement
participant de sa justice. Le croyant est ainsi amené à sentir que ce n’est que dans une
union personnelle avec Christ, la tête, qu’il peut être au bénéfice de la puissance de la
justice pour placer son âme dans la faveur et la communion parfaite du Dieu saint.
L’œuvre de Christ ne lui est pas moins précieuse, mais sa personne le devient
davantage : l’œuvre le conduit à la personne.

Cette expérience, à son tour, jette un nouveau jour sur plusieurs passages de l’Écriture
dont il n’avait pas jusque-là saisi la portée, passages qui montrent clairement combien
la justice de Dieu, en devenant nôtre, est liée à la personne même du Rédempteur.

« Voici le nom dont on l’appellera l’Éternel notre justice. En l’Éternel seul résident la
justice et la force – Il est devenu pour nous justice par la volonté de Dieu » – « Afin que
nous devenions en lui justice de Dieu ». « Afin d’être trouvés en lui avec la justice qui
vient de Dieu. Il voit que sa justice et la vie en Christ sont inséparables : « Par un seul
acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes – Ceux qui
reçoivent le don de la justice régneront dans la vie par Jésus-Christ lui seul ». Et il
entrevoit le sens profond de cette parole qui est la clef de l’épître aux Romains : « Le
juste vivra par la foi ».

Il ne lui suffit plus alors de considérer cette justice qui lui est imputée comme un
manteau qu’il doit revêtir ; mais s’enveloppant de la personne même de Jésus, il sent
combien la justice de Dieu n’est la sienne qu’en tant qu’il est en Christ. Avant d’en
arriver là, il trouvait difficile de vivre habituellement sous le couvert de cette justice ;
mais maintenant que c’est le Christ lui-même qui est sa justice, ce Christ qui veille sur
lui, le garde et l’aime comme membre de son propre corps, il lui devient aisé de
marcher tout le jour revêtu de sa présence bénie. Ce nouveau pas le conduit encore
plus loin. La vie et la justice étant indissolublement unies, le croyant, par son union à
Christ, acquiert la conscience d’une nature juste enracinée en lui. « L’homme nouveau
créé en Jésus-Christ, est créé dans une justice et une sainteté véritables » – « Celui qui
pratique la justice est juste comme lui-même est juste ». Son union avec Jésus a
effectué un changement, non seulement dans ses rapports avec Dieu, mais aussi dans
son état personnel devant lui. Et si cette union est maintenue, la justice devient peu à
peu sa propre nature par le renouvellement progressif de l’être tout entier ; sa vie
témoigne de cette union avec le juste.

27
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Une fois que le chrétien a pénétré le sens profond de ces mots : « Christ est devenu
pour nous justice », il est à peine nécessaire de lui recommander de demeurer en lui.
Aussi longtemps qu’il ne se regardait que judiciairement juste à cause de l’expiation de
Jésus-Christ, la nécessité de demeurer en lui n’était pas évidente pour lui ; mais à
mesure que la gloire de l’Éternel, sa justice se dévoile à ses yeux, il comprend de lui-
même que le seul moyen de se maintenir en tout temps parfait et acceptable devant
Dieu, c’est de demeurer personnellement en Christ, en qui se fortifie sa nouvelle nature
de juste. La pensée principale du pécheur repentant était la justice qui vient par Jésus
mourant pour le péché ; pour le croyant intelligent et avancé. Jésus, personne vivante,
par qui vient la justice est tout ; car en le possédant, il possède aussi la justice.

Demeurons fermes en Christ devenu notre justice ; car nous portons en nous une
nature entièrement vile et corrompue qui se relève toujours pour étouffer le sentiment
de notre acceptation devant Dieu et contester le droit que nous avons à une
communion permanente avec le Père. Cette habitation constante en Jésus, notre
justice, nous rend seuls capables de marcher tous les jours, sans être ébranlés, dans la
lumière et dans la paix ; seule, elle nous permet de jouir des dons réservés pour nous
en Christ, et d’entrer dans le repos de Dieu où règnent la joie et le bonheur.

28
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
9 Demeurez en Christ votre sanctification

« C’est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ lequel est devenu pour vous sagesse
par la volonté de Dieu, et justice, et sanctification, et rédemption ».1 Corinthiens 1.30

« Paul à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-
Christ, appelés à être saints. Ainsi commence le chapitre dans lequel Christ est
présenté comme notre sanctification. Dans l’Ancien Testament, les croyants sont
appelés les « justes » ; dans le Nouveau, « les saints sanctifiés en Jésus-Christ ». Saint
est plus que juste. Par rapport à Dieu, saint, s’applique à sa personne ; juste, à la
manière dont il agit envers ses créatures. Chez l’homme la justice n’est que le premier
pas vers la sainteté. C’est par elle qu’il peut s’approcher le plus de la perfection de
Dieu. (Comparez Matthieu V, 48 ; 1 Pierre I, 16). La justice se trouvait sous l’ancienne
Alliance, tandis que la sainteté n’y est que figurée, en attendant d’être réalisée en
Jésus-Christ, le Saint, puis dans ses disciples, les saints.

Dans notre texte, ainsi que dans l’Écriture en général, la justice précède la sainteté ; il
en est de même dans l’expérience personnelle. Lorsque le croyant trouve en Christ sa
justice, il en éprouve une si grande joie, qu’il se préoccupe peu de sainteté. Le besoin,
cependant, s’en fait bientôt sentir, et il cherche le moyen de l’obtenir. Il arrive souvent
alors que le croyant poursuit en vain, pendant des années, la sanctification, comme si
elle devait être le fruit de sa reconnaissance et de ses efforts personnels, jusqu’à ce
qu’enfin il écoute l’enseignement de l’Esprit qui, encore ici, donne gloire à Christ en le
révélant comme étant, lui-même notre sanctification, que nous devons nous approprier
par la foi seule.

La sainteté est la nature même de Dieu elle a été manifestée en la chair et mise à la
portée de l’homme en Christ, le Saint de Dieu. Celui-là seul est saint qui est uni Dieu
par Christ, et il le deviendra dans la mesure où il demeurera en lui.

Nous avons dans l’arbre greffé une vivante illustration de cette œuvre de sanctification
proportionnée à l’union du fidèle avec son Sauveur. On peut greffer un arbre de
manière à ce qu’une branche seule porte de bons fruits, tandis que d’autres branches
naturelles portent encore leurs fruits sauvages. Vrai type de ces chrétiens chez lesquels
une faible partie de la vie est sanctifiée, mais en qui, par ignorance ou pour d’autres

29
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
raisons, la vie charnelle a gardé, sur bien des points, toute sa puissance. On peut
encore greffer un arbre en coupant toutes les branches, de sorte qu’il soit entièrement
renouvelé pour porter de bons fruits ; toutefois, si on ne veille pas à la tendance du
tronc à produire des pousses naturelles, celles-ci peuvent croître et affaiblir la nouvelle
greffe en absorbant toute la sève. Tels sont les chrétiens qui à leur conversion avaient
tout abandonné pour suivre Jésus et semblaient fermes en la foi, mais qui ont laissé,
par manque de vigilance, d’anciennes habitudes reprendre peu à peu le dessus ; ils
végètent dans leur vie chrétienne et portent peu de fruits.

Mais pour changer radicalement la nature d’un arbre, il faut le prendre jeune encore,
couper la tige à fleur de terre et le greffer à l’endroit même où il sort du sol ; puis veiller
sur le moindre rejeton de l’arbre sauvage, qui pourrait paraître, pour l’enlever, jusqu’à
ce que la sève soit concentrée sur la branche greffée, qu’elle y coule librement et que la
nature sauvage soit entièrement vaincue. Cet arbre nouveau, produisant des fruits
succulents, est un emblème du chrétien qui a appris, par une pleine consécration, à tout
abandonner pour Christ et à demeurer constamment en lui dans une foi vivante.

Ce chrétien-là a compris que, par lui-même, il est enclin au mal, incapable d’aucun
bien, – « ce qui est bon n’habite pas en moi », – que l’œuvre de la sanctification peut
seulement s’accomplir en lui par le don d’une nouvelle nature en Christ, et par
l’intervention constante de Dieu pour détruire impitoyablement tout ce qui tient à sa
propre nature, afin de favoriser le développement de la vie sainte de Jésus-Christ en lui.
Il sait même s’associer à cette œuvre de sanctification en priant Dieu de la poursuivre,
et en se livrant volontairement à l’action divine. Il produit ainsi des fruits de sainteté à la
gloire de Dieu.

Dieu a promis de nous rendre saints ; ne craignons pas de réclamer l’accomplissement


de ses promesses. N’écoutons pas la voix qui prétend que la corruption du vieil homme
est trop grande pour que la sainteté puisse s’établir en nous.

« Ce qui est bon n’habite pas en moi », c’est-à-dire dans notre chair, et cette chair
quoique crucifiée avec Christ, n’est pas encore morte ; elle cherchera continuellement à
se relever pour nous induire au mal. Mais « c’est par Dieu que nous sommes en Christ
», et la vie sainte et puissante de Jésus triomphera de notre nature corrompue. Le vieil
homme subsiste avec ses penchants ; mais le nouvel homme est là aussi. Christ, notre
sanctification est vivant ; et, en lui, toutes nos pensées, nos sentiments, nos désirs,
peuvent être sanctifiés à mesure qu’ils naissent, et tourner à la gloire du Père.

30
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Vous qui avez soif d’une vie sainte, demeurez en Christ, votre sanctification. Regardez
à lui comme le saint de Dieu. Ne considérez pas la vie de sainteté comme un travail et
un effort constant, mais comme le fruit naturel de la vie de Christ en vous. Abandonnez
toute confiance en vous-mêmes et ne regardez qu’à la présence de Jésus votre force et
votre sanctification ; reposez-vous dans la ferme et paisible assurance que tout ce qui
vous est nécessaire pour vivre dans la sainteté, vous sera communiqué de la sainteté
même de Jésus. Vous connaîtrez ainsi réellement ce que c’est que de demeurer en
Christ votre sanctification.

31
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
10 Demeurez en Christ votre rédemption

« C’est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ, lequel est devenu pour nous sagesse
par la volonté de Dieu, et justice et sanctification et rédemption ».1 Corinthiens 1.30

Nous arrivons ici au haut de l’échelle qui atteint, dans le ciel, le but auquel doit nous
conduire la vie en Christ. Le mot rédemption, quoique appliqué parfois à la délivrance
de la condamnation du péché se rapporte ici à la délivrance complète et finale de toutes
ses conséquences, quand l’œuvre du Rédempteur sera pleinement manifestée,
délivrance qui s’étendra même à la rédemption du corps. Ce mot rédemption dirige nos
regards vers la plus grande gloire à venir, et par là même aussi, vers la plus grande
bénédiction dont nous puissions jouir dès maintenant en Christ.

Nous avons vu que Christ, comme prophète, est notre sagesse, nous révélant Dieu et
son amour, ainsi que la nature et les conditions du salut que cet amour nous a préparé.
Comme sacrificateur, il est notre justice, rétablissant nos relations avec Dieu et nous
assurant la faveur divine. Comme roi, il est notre sanctification, nous formant et nous
conduisant dans l’obéissance à la sainte volonté du Père. Quand il aura, par ces trois
offices, accompli le grand dessein de Dieu, le salut sera consommé ; la délivrance
complète du péché et de toutes ses conséquences sera opérée ; et l’humanité,
rachetée, retrouvera en Christ tout ce qu’elle avait perdu.

Ainsi, nous sommes, non seulement appelés à contempler Jésus sur la terre, nous
enseignant par ses paroles et son exemple, sur la croix, nous réconciliant avec Dieu,
dans sa résurrection, Roi victorieux recevant sa couronne, mais encore nous avons à le
chercher à la droite de Dieu, rentré dans « la gloire qu’il avait eue auprès du Père avant
que le monde fût fait », et tenant, cette gloire-là en réserve pour nous. Sa nature
humaine, affranchie de toutes les conséquences du péché auxquelles il s’est, pour un
temps assujetti, est unie à la majesté divine. Comme Fils de l’homme, il demeure sur le
trône et dans le sein du Père. La délivrance est complète, éternelle. Il est devenu
rédemption.

Il l’est devenu pour nous : croyons-le ; et mieux nous le réaliserons, mieux nous ferons
l’expérience déjà ici-bas des « puissances du monde à venir ». À mesure que notre
communion gagnera en intensité avec lui, et que nous laisserons l’Esprit saint nous le

32
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
révéler dans sa gloire céleste, nous sentirons davantage la puissance d’une vie divine
agir en nous ; nous aurons un avant-goût de la vie et de la gloire éternelles.

Par cette communion, l’âme est délivrée de la crainte de la mort, crainte que le Sauveur
lui-même a connue. Mais il a triomphé de la mort, son corps même est entré dans la
gloire, et le fidèle uni à Christ sa parfaite rédemption, remporte spirituellement, déjà
maintenant, sa propre victoire sur la mort. Il ne voit plus en elle que l’acte qui le délivre
des derniers lambeaux de son vêtement charnel avant d’entrer dans la gloire où il sera
revêtu du corps glorifié. La tombe est pour lui le champ où la semence est déposée
corruptible pour en sortir incorruptible.

La résurrection du corps n’est plus une doctrine stérile ; elle devient une espérance vive
même une réalité anticipée ; car « l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les
morts habite en nous » comme le gage de la vie qui sera rendue aussi à nos corps
mortels. (Romains 8.11-23). Cette espérance exerce une influence sanctifiante et nous
porte à livrer volontairement nos membres souillés pour être mortifiés et mis au service
de l’Esprit, en attendant le temps où notre corps tout entier sera changé et rendu
semblable au corps glorieux de Christ.

Il est difficile de faire saisir la portée de cette parfaite rédemption de Christ s’étendant
aussi au corps. C’est de l’homme complet, âme et corps, qu’il est dit qu’il fut « fait à
l’image et à la ressemblance de Dieu ».

Dieu avait créé les anges, esprits sans corps matériels ; et, d’autre part, la matière
existait sans l’esprit dans la création. L’homme devait être l’œuvre la plus parfaite de
l’art divin, la combinaison de la matière et de l’esprit dans une complète harmonie,
comme symbole de l’union de Dieu avec sa propre création. Le péché survint dans le
monde et parut devoir entraver le plan de Dieu : la matière acquit sur l’esprit une
effrayante suprématie. Il fallut encore que la Parole fut chair. La plénitude divine fut
incarnée dans l’humanité de Christ, afin que la rédemption pût être complète, et que «
toute création qui soupire et qui est en travail jusqu’à maintenant », pût être affranchie
de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de
Dieu.

Le dessein de Dieu ne sera accompli, et la gloire de Christ pleinement manifestée, que


lorsque le corps, avec l’ensemble de cette création dont il fait partie et dont il est la tête,
aura été transfiguré par la puissance de la vie spirituelle, et changé en un vêtement
transparent propre à faire resplendir la gloire de l’Esprit infini. Alors seulement, nous

33
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
comprendrons dans quel sens profond et complet Jésus est devenu pour nous
rédemption.

En attendant, notre devoir est de nous appuyer sur cette parole : « Par Dieu vous êtes
en Christ, votre rédemption ». Ce n’est point une révélation à laisser pour les temps
futurs. Pour le plein développement de notre vie chrétienne, nous devons, dès à
présent, chercher, en demeurant en Christ, à la pénétrer, à la saisir, et à nous
l’approprier. Pour cela, apprenons à triompher de la mort, à regarder Christ comme le
Chef de notre corps, réclamant son entière consécration, et nous assurant même ici-
bas, (si notre foi sait aller jusque-là), la victoire sur la puissance du péché dans le corps
(Marc 16.17, 18). Habituons-nous à considérer la nature entière comme faisant partie
du royaume de Christ et destinée à participer à la rédemption. Laissons les puissances
du siècle à venir agir en nous pour nous faire goûter par anticipation ces choses qui ne
sont point montées au cœur de l’homme.

Demeurez en Christ, votre rédemption que ce soit le couronnement de notre vie


chrétienne. Mais ne cherchez pas à y parvenir tout d’abord et indépendamment de la
connaissance de Christ dans ses autres relations. Il ne peut être notre rédemption que
si nous sommes fidèles à demeurer en lui, comme notre sagesse, notre justice, notre
sanctification. L’expérience que nous aurons faite de l’étendue et de la puissance de
l’œuvre de Christ nous amènera à attendre, à réaliser par la foi sa parfaite rédemption ;
et nous vivrons, dès ici-bas, en Jésus notre rédemption, en étant affranchis de la
domination de la chair, et comme les héritiers de la gloire à venir ; ayant enfin compris
la place assignée à l’homme par Dieu dans l’univers, à savoir que « toutes choses lui
sont assujetties », nous serons rendus capables de répondre à cette vocation céleste.

34
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
11 Demeurez en Christ crucifié

« Je suis crucifié avec Christ et je vis, non plus moi-même, mais Christ vit en moi ! ».
Galates 2.20

« Nous avons été faits une même plante avec lui par la conformité à sa mort ».
Romains 6.5

L’apôtre disait : « Je suis crucifié avec Christ ; » il réalisait donc pleinement sa


communion aux souffrances et à la mort de Christ, et il faisait également l’expérience
des bénédictions de cette communion, puisqu’il pouvait ajouter avec autant d’assurance
« Je vis, non plus moi-même, mais Christ vit en moi ». Cette expérience de la solidarité
avec Jésus dans sa mort, est d’une grande efficacité. Pouvoir se considérer comme
personnellement mort dans la mort de Christ, parfaitement obéissant dans son
obéissance, victorieux sur le péché dans sa victoire, et entièrement délivré de sa
domination dans sa délivrance ; reconnaître par expérience que la puissance de cette
mort agit par la foi constamment en nous pour mortifier la chair, voilà la source de cette
vie nouvelle qui nous fait être une même plante par la conformité à sa résurrection. La
communion habituelle avec Jésus crucifié, fortifie et développe en nous cette nouvelle
vie qui naît toujours de la mort de la vieille nature.

L’expression de Paul : « Faits une même plante avec lui par la conformité à sa mort »,
nous aide à comprendre ce que signifie : demeurer en Christ crucifié. La greffe
introduite dans l’arbre dont elle doit tirer sa vie, doit y rester ; elle est fixée dans le tronc
à la place où l’incision a été pratiquée pour la recevoir. Pas de greffe sans meurtrissure,
pour atteindre les sources même de la vie de l’arbre. Il en est de même du pécheur à
l’égard de Jésus. Pour participer à la vie de Christ et à la puissance qui est en lui, pour
être conforme à lui dans sa résurrection, il nous faut d’abord être faits une même plante
avec lui par la conformité à sa mort, être entrés dans sa meurtrissure ; et, comme la
greffe, y demeurer pour recevoir en nous la vie de Jésus.

Mais la greffe, pour être unie à l’arbre, doit être séparée de son propre tronc ; elle aussi
doit être taillée pour pouvoir s’adapter à la place qui lui est préparée dans le nouveau
tronc. De même, pour le fidèle, il faut qu’il meure à sa vieille nature et soit rendu
conforme à Christ par la mort, pour trouver la vie en lui.

35
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
S’il y a communion de souffrances avec Christ, si nous sommes animés des mêmes
dispositions que Christ a manifestées en se chargeant de sa croix, si nous
reconnaissons, comme lui, la justice du jugement et de la malédiction prononcés sur le
péché par un Dieu saint, si nous livrons à la mort avec lui notre vie chargée de péché et
de malédiction, la clouant, par la foi, sur la croix, pour arriver à la vie nouvelle, nous
ferons avec lui l’expérience que le renoncement à soi-même, le sacrifice de
Gethsémané et de Golgotha, est le chemin de la joie et de la vie de résurrection.

Par notre communion avec Jésus crucifié, nous apprendrons à voir dans la croix, non
seulement notre expiation devant Dieu, mais aussi notre victoire sur Satan ; non
seulement notre délivrance de la condamnation, mais encore notre affranchissement de
la puissance du péché ; non seulement le tribut payé à la mort, mais en même temps le
gage d’une vie nouvelle.

La croix est le point de réunion entre Christ et l’homme. Pourquoi ? Parce que, pur la
croix, le Fils de Dieu partage le sort de l’humanité maudite, et associe l’homme pécheur
à sa vie divine. Sa participation à la mort nous donne la communion à sa vie. Par la
mort, le prince de la vie a triomphé de la puissance de la mort ; et, là seulement, il peut
nous rendre participants de cette victoire. La vie, pour nous, naît de la mort. Nous ne
pouvons avoir communion avec Celui qui nous a rachetés de la malédiction, que par la
communion avec Celui qui est « maudit pour nous et pendu au bois ».

Il est venu nous chercher sur la croix, nous devons le rencontrer là; car sur la croix est
notre place plus que la sienne ; il y est par son libre choix, nous y sommes de droit.
Mais là il y a échange ; tandis qu’il prend sur lui notre corruption, nous revêtons sa vie.
Ainsi, de la croix de malédiction, il a fait une croix de bénédiction. C’est par la
communion intime et journalière avec Christ crucifié, que nous goûterons la grandeur
de son amour, la puissance de sa vie, et la plénitude de son salut.

Il est profond le mystère de la croix de Christ. Beaucoup de chrétiens se contentent de


contempler Christ, mourant pour nos péchés et se soucient, peu d’entrer en communion
avec ses souffrances. Beaucoup n’ont aucune idée de ce que c’est que d’être crucifié
avec Christ ; ils considèrent les afflictions ordinaires de la vie qu’ils ont en commun
avec les enfants du monde, comme leur participation à la croix de Christ. Mais se
charger de la croix de Christ, c’est être animés des mêmes sentiments qui ont conduit
Jésus dans le sentier de l’obéissance. Nul ne peut dire : « Je suis crucifié avec Christ »,
je demeure en Christ crucifié, sans connaître l’abandon de sa volonté propre, le
renoncement à tout désir de la chair, la séparation complète d’avec le monde, d’avec sa

36
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
manière de penser et d’agir, sans savoir perdre et haïr sa propre vie, et s’oublier dans
l’intérêt des autres. Voilà les dispositions de celui qui s’est chargé de la croix de Christ.

Demandez à Dieu qu’il vous rende, par son Saint-Esprit, participants de la croix de
Christ, en vous apprenant, non seulement à croire en Christ crucifié, mais encore à
demeurer en lui, afin qu’étant « une même plante avec lui par la conformité à sa mort,
vous le soyez aussi par la conformité à sa résurrection ».

37
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
12 Demeurez en Christ. Dieu lui-même vous
affermira en lui

« Celui qui nous affermit avec vous en Christ, c’est Dieu ». 2 Corinthiens 1.21

Il est bon de nous rappeler que notre affermissement en Christ est l’œuvre du Père
aussi bien que notre union à lui.

« L’Éternel achèvera de pourvoir à ce qui me concerne » – « Celui qui a commencé en


vous cette bonne œuvre, la rendra parfaite pour le jour de Christ ». Celui qui nous
affermit avec vous en Christ, c’est Dieu ». Voilà autant de promesses dont nous
devrions nous nourrir ; car elles sont propres à nous garder du découragement, et nous
montrent le vrai chemin du progrès dans la vie en Christ. Combien de chrétiens se
plaignent des fluctuations continuelles de leur vie spirituelle. Un jour, ils sont pleins
d’amour et de zèle pour Dieu ; le lendemain, tout est perdu.

Prières, efforts, résolutions, rien ne leur fait retrouver la communion de Dieu. Et leur foi
en est ébranlée. Tout cela vient de ce qu’ils ne comprennent pas que Dieu seul peut
nous affermir en Christ. Leurs efforts sont la cause même de leurs chutes ; de même
que, pour leur justification, ils ont dû y renoncer et saisir par la foi les promesses de vie,
de même pour l’œuvre de la sanctification, ils ont besoin d’apprendre à ne s’assurer
qu’en Dieu seul ; et ils recevront de lui, en abondance, ce qu’ils cherchent vainement
par eux-mêmes. « Dieu est fidèle, lui qui nous a appelés à la communion de son fils
Jésus-Christ ».

Quelle source de paix, de savoir que Dieu veille à notre croissance, qu’il travaille lui-
même à rendre parfaite notre union avec Christ, éloignant ce qui peut nuire à cette
union, pourvoyant à ce qui peut la favoriser. Quel repos de remettre enfin et
complètement à ses soins notre vie en Christ, et de sentir que tout ce que nous faisons
pour demeurer plus fidèlement en son fils, nos désirs, nos pensées, nos prières, ne
sont que la manifestation de son œuvre en nous ; car c’est lui qui nous affermit, en
nous portant, à veiller, à attendre, à travailler. Mais il ne peut accomplir cette œuvre
avec puissance que lorsque nous cessons de l’entraver par nos propres efforts, et
acceptons par la foi la position dépendante qui, en même temps qu’elle l’honore, ouvre
le cœur à son action. Alors, au milieu de la vie bruyante et agitée du monde, des

38
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
tentations subtiles et incessantes du péché, au milieu des soucis journaliers et des
épreuves, même les plus grandes, l’âme, confiante, conserve la paix, sachant que Dieu
l’affermit en Christ.

Cette bénédiction est à la portée de tous ceux qui ont cru. Et la foi à cette parole « Celui
qui vous affermit avec nous en Christ, c’est Dieu », ne nous donnera pas seulement la
paix, mais sera le moyen de réaliser les progrès que nous désirons. L’Écriture nous
enseigne que dans toute la conduite de Dieu envers son peuple, la foi a toujours été la
condition de la manifestation de sa puissance ; elle met un terme à tous les efforts de la
nature, elle affranchit de tout joug ; la foi, c’est la faiblesse qui s’avoue et saisit la
promesse de Dieu en réclamant son accomplissement elle consiste à nous remettre
tranquillement entre les mains de Dieu pour qu’il fasse lui-même son œuvre.

Voyez ce que dit l’Écriture :

« C’est le Très Haut qui l’affermit » (Psaumes 87.3)

« À Celui qui peut vous affermir… soit la gloire aux siècles des siècles ». (Romains
16.25)

« Il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l’affermir ». (Romains 14.4)

« Il vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de
notre Seigneur Jésus-Christ ». (1 Corinthiens 1.8)

« Afin d’affermir vos cœurs pour qu’ils soient d’une sainteté irréprochable devant Dieu
». (1 Thessaloniciens 3.13)

« Le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous préservera du malin ». (2


Thessaloniciens 3.37)

« Le Dieu de toute grâce qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle…


vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables
». (1Pi 5.10).

Nous avons là suffisamment de promesses pour nous permettre de croire que, nous
aussi, quelque vacillante qu’ait été jusqu’ici notre vie spirituelle, quelque défavorables
que puissent nous paraître nos circonstances ou notre caractère naturel, nous pouvons
devenir des chrétiens affermis.

39
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Commençons par recevoir avec simplicité ces promesses comme venant de Dieu ; peu
à peu la confiance naîtra, et nous en verrons l’accomplissement en nous. La chose est
si simple ; Pourquoi faut-il tant de temps pour la comprendre ? N’est-ce pas peut-être
que la grâce offerte est si divinement grande, tellement au-dessus de nos pensées, que
nous n’en comprenons pas toute la portée ? Le chrétien qui a découvert ce qu’elle
renferme et en a fait l’expérience, subit une véritable transformation dans sa vie
spirituelle. Jusque-là il s’était chargé de son propre bonheur ; maintenant Dieu en prend
soin. Il ne demande plus qu’une chose : se sentir continuellement entre les mains de
Dieu et le suivre sans hâte ni retard, attendant qu’il produise en lui le vouloir et le faire
selon son bon plaisir.

Quelle vie bénie qu’une vie de confiance comme celle-là! Mais, direz-vous peut-être,
nous avons essayé d’abandonner ainsi le soin de notre vie intérieure à Dieu, mais nous
ne pouvons le faire d’une manière suivie ; nous oublions, nous nous relâchons ; et, au
lieu de commencer chacune de nos journées en nous déchargeant joyeusement des
besoins et des soucis de notre vie spirituelle sur le Père, nous nous sentons de
nouveau inquiets et languissants.

Vous n’avez sans doute pas remis au Père le soin mène de vous rappeler votre
privilège de pouvoir, chaque jour, renouveler votre abandon entre ses mains. La
mémoire est une grande puissance de notre nature. Par elle, un jour se lie à l’autre,
l’unité de la vie est conservée à travers nos années, et nous nous reconnaissons nous-
mêmes. Dans la vie spirituelle aussi, le souvenir est d’un grand prix, et Dieu a pourvu à
la sanctification de notre mémoire. Le Saint-Esprit a pour mission de nous en tenir lieu.
Jésus dit « Il vous rappellera tout ce que je vous ai dit ». Il nous est donné pour nous
affermir. « Celui qui nous a affermis en Christ avec vous, c’est Dieu, lequel nous a aussi
marqués d’un sceau, et a mis » dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit ». Il vous
rappellera non seulement les promesses de Dieu, mais les actes de foi qu’elles ont
provoqués en vous, et les bénédictions que vous en avez reçues ; et il vous portera
ainsi à renouveler vos expériences.

Abandonnez donc, dès maintenant, à Dieu, le souci de vos progrès, avec le soin de
vous rappeler, jour après jour, la nécessité de ne compter que sur lui seul pour être
affermis en Christ. Il le fera, et votre foi grandira journellement et deviendra toujours
plus joyeuse.

40
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
13 Demeurez en Christ dans une communion
de tous les instants

« En ce jour-là, chantez un cantique sur la vigne. Moi, l’Éternel, j’en suis le gardien, je
l’arrose à chaque instant ; de peur qu’on ne l’attaque, nuit et jour, je la garde ». Ésaïe
27.2, 3

La vigne était le symbole du peuple d’Israël, au milieu duquel devait se trouver le vrai
cep, le sarment étant le type du fidèle individuellement uni au cep. Ce cantique sur la
vigne s’applique aussi au cep et à chacun des sarments ; et le devoir des gardiens de la
vigne est encore de répéter à chaque sarment : « Moi, l’Éternel, j’en suis le gardien, je
l’arrose à chaque instant ; de peur qu’on ne l’attaque, nuit et jour je la garde ».

Nous avons là, semble-t-il, la réponse de la bouche même de Dieu à cette question si
souvent posée : Est-il vraiment possible au croyant de demeurer sur cette terre dans
une communion ininterrompue avec Jésus ? « Non, sûrement pas par ses propres
forces ». Mais « ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu ». Si le Seigneur
lui-même veut garder l’âme nuit et jour, veiller sur elle et l’arroser à chaque instant, la
communion constante avec Jésus devient une possibilité à ceux qui peuvent se confier
à la fidélité de Dieu pour accomplir ce qu’il a promis. L’union du sarment au cep
subsiste jour et nuit, été et hiver, communiquant constamment la vie du cep au sarment,
et la communion du fidèle avec son Sauveur est permanente.

Dans un sens, on peut dire qu’il n’y a pas de fidèle qui ne demeure toujours en Jésus. «
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors ». Mais quand Jésus dit : «
Demeurez en moi », en ajoutant « Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruits »,
il parle de cet acte conscient, de libre abandon du cœur qui ne veut plus vivre qu’en lui.

Il y a deux objections principales qu’on oppose à la possibilité de demeurer toujours en


Jésus, volontairement consciemment. L’une est tirée de la faiblesse de la nature
humaine. Nous n’avons pas la faculté de faire deux choses à la fois, dit-on ; et le
chrétien, obligé de donner à ses affaires une attention soutenue, ne peut en même
temps se maintenir en communion active avec Christ. Cette communion est considérée
comme exigeant un tel effort et une telle tension de l’esprit, que, pour pouvoir en jouir, il

41
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
faudrait sortir de la vie ordinaire. Nous reconnaissons là l’erreur qui a entraîné les
premiers moines au désert.

Mais il n’y a heureusement aucune nécessité à se retirer du monde. Demeurer en


Jésus, ce n’est pas un travail qui absorbe à chaque instant les facultés de l’esprit et du
cœur ; c’est se confier à la garde de son amour, dans l’assurance qu’il se tiendra près
de nous, nous préservera de tout mal et nous dirigera, tandis que nous serons engagés
dans les affaires de la vie, de sorte que le cœur est en repos, se sentant gardé quand il
ne peut se garder lui-même.

Nous avons autour de nous de nombreux exemples de fortes affections exerçant leur
empire sur l’âme, tandis que l’esprit est absorbé par des travaux divers. Le mari occupé
tout le jour à son bureau, loin de sa femme, est de cœur et d’esprit avec elle : quoi qu’il
se passe des heures où il ne peut pas même lui accorder une pensée, tout ce qu’il fait,
il le fait en vue d’elle et sous son influence. Ne peut-il pas en être de même avec Jésus
? Et mieux encore ; car il habite lui-même en nous. Ne peut-il pas prendre possession
de notre esprit et de notre cœur, tellement que nous ayons constamment conscience de
sa présence ? Sa communion est une communion de vie ; et, au travail comme au
repos, nous pouvons sentir sa vie agissant en nous.

L’autre objection se base sur notre état de péché. Les chrétiens sont si accoutumés à
considérer le péché journalier comme inévitable, que, pour eux, c’est chose admise que
personne ne peut demeurer dans une communion permanente avec le Sauveur. Mais
n’est-ce pas précisément parce que nous avons une nature entièrement corrompue,
que Dieu nous a préparé une union avec Christ, le saint, comme notre unique
délivrance ? Comment nous donnerait-il ce commandement : « Demeurez en moi »,
sans nous assurer la grâce et la puissance de le faire ?

Ayez recours à Dieu comme au gardien d’Israël dont il est dit « L’Éternel te gardera de
tout mal, il gardera ton âme ; » et vous apprendrez à croire que Dieu a bien réellement
préparé une communion de chaque instant à tous ceux qui l’aiment.

Poursuivez ce but. Avant de l’atteindre vous rencontrerez peut-être bien des difficultés,
d’autant plus que vous pouvez être entourés de chrétiens en grand nombre qui sont loin
d’être des témoins de la fidélité de Dieu, comme Caleb et Josué, encourageant leurs
frères à monter pour posséder le pays et leur disant : « Nous y serons vainqueurs ».

42
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
« Si l’Éternel nous est favorable, il nous mènera dans ce pays ». Que ces difficultés ne
vous arrêtent pas, qu’elles vous portent au contraire à vous appuyer davantage sur la
parole de Dieu lui-même.

Tous n’arriveront pas de la même manière à cette communion. Les uns la recevront
subitement comme un don ; en temps de réveil, quand l’Esprit agit sur un grand nombre
d’âmes à la fois, ou dans la solitude, la lumière peut se faire tout à coup, et cette vie de
communion se révéler comme une chose toute simple qu’on s’étonne de ne pas avoir
comprise plus tôt. D’autres y arriveront plus difficilement, à travers les chutes et les
découragements par une lutte de chaque jour ; que ceux-là ne craignent pas ; ce
chemin conduit aussi sûrement au repos ; qu’ils serrent dans leur cœur cette promesse
: « Moi, l’Éternel, je la garde huit et jour, je l’arrose à chaque instant » qu’ils voient là le
gage de l’amour de Dieu qui les y fera parvenir.

Qui que vous soyez, ne doutez plus de la possibilité de demeurer en Christ chaque
instant de votre vie ; ne pensez plus que les devoirs et les soucis, que les chagrins et
les péchés doivent réussir à nous en priver ; mais prenez plutôt, avec l’apôtre, le
langage de la foi : « J’ai l’assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les
dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la
hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra me séparer de l’amour de
Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur ». Et chaque fois que votre foi
chancelle, fortifiez-vous par ces paroles « Moi, l’Éternel, j’en suis le gardien, je l’arrose
à chaque instant ; de peur qu’on ne l’attaque, nuit et jour je la garde ».

43
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
14 Demeurez en Christ jour après jour

« Le peuple sortira et ramassera jour après jour la quantité nécessaire ». Exode 16.4

Jour après jour la quantité nécessaire : telle était la règle pour la manne ; telle est
encore la loi pour toutes les dispensations de la grâce de Dieu envers ses enfants. Ce
principe, bien compris dans toutes ses applications, est d’un grand secours. Le plus
faible peut ainsi parcourir joyeusement, presque sans s’en douter, sa carrière terrestre.
Un malade, gravement atteint, demandait à son médecin « Combien de temps aurai-je
à souffrir ? » – Seulement un jour à la fois, fut la réponse. Dieu enseigna cette leçon à
son peuple dans tous les âges.

C’est déjà, sans doute, dans cette pensée d’amour et de compassion pour la faiblesse
de l’homme, qu’il fit succéder la nuit au jour, le jour à la nuit. Le repos de la nuit prépare
au lendemain et permet de reprendre chaque jour la vie comme tout à nouveau ;
l’expérience porte son fruit, les fautes de la veille sont évitées. Dieu ne nous demande
d’être fidèle qu’un jour à la fois, mais un jour s’ajoute à l’autre, une année à une autre
année ; ainsi la vie a soin d’elle-même et se passe sans que le sentiment de sa
longueur et de son poids devienne un fardeau.

Cette pensée est des plus encourageantes pour notre vie spirituelle. Que d’âmes
s’inquiètent de savoir comment elles pourront ramasser la quantité de manne
nécessaire à leur long voyage, au travers du désert aride de la vie ! Ce grand principe :
jour après jour, enlève tout souci du lendemain. Aujourd’hui seul nous appartient ;
demain est au Père. Inutile alors de nous demander quelle garantie nous avons de
pouvoir demeurer en Jésus toute notre vie au milieu des rigueurs, des tentations et des
épreuves du monde.

La nourriture et la force, comme la manne, ne sont accordées qu’au jour le jour. La


fidélité dans le présent est notre seule garantie pour le futur. Acceptons et jouissons,
accomplissons de tout notre cœur ce que nous avons faire aujourd’hui, et l’expérience
du secours de Dieu aujourd’hui nous ôtera toute crainte de manquer de confiance
demain.

44
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Nous voyons par là le prix que nous devons attacher à chacune de nos journées. Nous
sommes facilement portés à considérer la vie comme un tout et à négliger le court
espace d’un jour ; nous oublions que les jours font les années, que la valeur d’un jour
dépend de son influence sur tout l’ensemble de la vie. Un jour perdu est un anneau
brisé de la chaîne et en demande souvent plus d’un pour être réparé ; il déteint sur le
suivant et le rend plus difficile à passer : il peut même rendre inutile le travail de mois et
d’années.

Voulons-nous demeurer en Jésus ? Faisons-le jour après jour. C’est autre chose
encore que de demeurer en lui à chaque instant. Il y a beaucoup de moments dans
notre vie où nous demeurons en Jésus en nous reposant simplement sur l’assurance
qu’il nous garde ; mais pour nous assurer cette communion de tous les instants, nous
devons renouveler chaque jour notre acte d’abandon et de confiance. C’est là demeurer
en Christ jour après jour. Dieu a groupé en quelque sorte nos moments en journées afin
que nous apprenions à les compter. Si nous les considérons d’avance le matin ou les
repassons le soir en pesant chaque moment séparément. Nous apprenons à les
employer avec sagesse.

Puisque Dieu se présente à nous chaque matin, nous offrant la bénédiction de la


journée pour nous et les nôtres, acceptons-la, reconnaissant chaque jour à nouveau
avec actions de grâce la position qui nous est faite en son Fils bien-aimé. Comprenons
la valeur de chaque jour en vue de notre vocation à demeurer en Christ. Accueillons-le
avec gratitude quel qu’il soit, jour de santé ou de maladie, de joie ou de tristesse, de
repos ou de travail, de combat ou de victoire, comme un don de Dieu, par lequel nous
pouvons être unis plus Intimement à lui.

La provision de manne pour Israël devait durer tout le jour, mais la récolte se faisait de
bonne heure, le matin. Ceci nous révèle l’influence qu’a, sur la journée entière, l’emploi
de la première heure. « Si les prémices sont saintes, la manne l’est aussi ». Pendant la
journée viennent les heures de travail et les distractions de tout genre, le Père seul peut
nous garder dans une communion non interrompue avec Jésus. Le fidèle doit s’assurer
dès le matin la provision pour la journée en renouvelant, directement sa communion
avec le Sauveur par un moment de prière et de méditation intime ; et cette communion
l’accompagnera tout le jour.

Quelle bénédiction mise à notre portée !

45
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Pouvoir, dans le silence et la paix du matin, faire une revue anticipée des différents
devoirs et des tentations qui nous attendent, les traverser pour ainsi dire d’avance avec
notre Sauveur, remettant tout entre ses mains ; puis aller au-devant de la journée dans
l’assurance qu’elle sera une journée de bénédiction et de progrès !

Et quand nous avons appris comment Jésus peut, de jour en jour, nous garder pour la
journée, nous avons trouvé, sans nous en douter, le secret de cette règle : « Chaque
jour, à perpétuité ». (Exode 29.38) La fidélité d’un jour prépare celle du lendemain, et
rend la confiance et l’abandon toujours plus faciles.

Ce qui paraissait impossible à atteindre est rendu possible à celui qui se contente
d’offrir, jour après jour selon ce qui est ordonné pour chaque jour. (Esdras 3.4) Déjà
maintenant, nous pouvons entendre ce témoignage : C’est bien, bon et fidèle serviteur ;
tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup. Notre vie devient alors un
échange journalier de grâces et de louanges. Nous arrivons à comprendre pourquoi
Dieu ne nous pourvoit que pour un jour à la fois mais suffisamment pour chaque jour ;
et entrant nous-mêmes dans cette voie, nous demandons chaque jour la portion de la
journée. La vie spirituelle devient ainsi continue comme la vie terrestre, et la vie en
Christ nous apporte jour après jour sa bénédiction quotidienne.

46
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
15 Demeurez en Christ maintenant

« Voici maintenant le temps favorable, voici le jour du salut ». 2 Corinthiens 6.2

Dans la vie en Christ, l’habitude de vivre d’heure en heure est d’une importance si
capitale, surtout au point de vue de la part que nous devons prendre dans cette vie de
communion, que nous ne saurions trop y revenir ; et à tous ceux qui désirent apprendre
ce mode de vivre si béni, nous leur dirons d’emblée : le meilleur moyen d’y parvenir est
de ne s’inquiéter que du moment présent. Chaque fois que votre attention est libre de
se tourner vers Jésus, soit avec du temps pour réfléchir ou pour prier, soit seulement
pour quelques secondes, que votre première pensée soit : Je suis maintenant en Jésus.

Ne perdez pas cet instant en vains regrets sur le passé ou en craintes pour l’avenir ;
mais persuadez-vous que, pour le moment présent, vous êtes en Christ, non parce que
vous le sentez, mais parce que vous le voulez. Ce n’est pas une question de sentiment,
ni de progrès ou de force dans la vie chrétienne ; il s’agit simplement de savoir si votre
volonté est, pour le moment, de reconnaître la place qui vous est faite comme croyant,
dans le Sauveur ; car si vous êtes un croyant, vous êtes en Christ, et c’est votre devoir
de vous en rendre compte.

Une des forces de la vie de la foi est renfermée dans ce mot maintenant. Savoir faire
l’expérience que maintenant, quelles que soient nos circonstances, l’œuvre du salut
s’accomplit en nous, que maintenant Jésus nous appartient et toutes choses en lui, que
nous pouvons en disposer maintenant, tel est le secret du repos et de la victoire. Au lieu
de chercher en vain à entrer dans un état d’âme durable qui vous permette de
demeurer en Christ d’une manière permanente, commencez, par la foi, à y demeurer
dans le moment présent. Jésus vous gardera pour le moment suivant, et vous arriverez
par ce chemin à la communion de tous les instants.

La vie de communion permanente n’est pas un don qui nous soit fait en bloc ; il nous
est accordé au fur et à mesure. C’est pourquoi saisissez toutes les occasions d’exercer
votre foi à vous confier pour le moment présent. Même quand vous êtes surpris par le
péché et que votre cœur est troublé, confessez votre péché comme demeurant
néanmoins en Christ, implorant, malgré tout, les fruits de la communion. Et pourquoi ne

47
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
pas entrer dans cette vie de communion constante à cet instant, tandis que vous lisez
ces lignes ?

Il y a dans la vie de David un trait qui peut servir à rendre cette pensée plus claire. (2
Samuel 3.17, 18). David avait été oint roi en Juda ; les autres tribus suivaient encore Is
Boschet, fils de Saül. Abner, chef de l’armée de Saül résolut de les amener à se
soumettre à David, le roi donné par Dieu à toute la nation. « Vous désiriez autrefois
avoir David pour roi, dit-il aux anciens ; établissez-le maintenant, car l’Éternel a dit de lui
: C’est par David, mon serviteur, que je délivrerai mon peuple d’Israël de la main des
Philistins et de la main de tous ses ennemis. Ils le firent et oignirent David, une seconde
fois pour être roi sur tout Israël comme ils l’avaient fait une première fois, sur Juda
seulement ». (2 Samuel 5.3)

L’âme suit souvent le même chemin qu’Israël. Elle ne reconnaît d’abord que
partiellement Jésus pour roi ; or, le cœur partagé ne peut vaincre ses ennemis. Jésus
est établi roi en Juda, l’endroit de la montagne sainte, c’est-à-dire dans l’intimité de
l’âme ; mais le territoire environnant, la vie journalière, est encore dirigé par la volonté
propre et par d’autres puissances ; aussi pas de vraie paix intérieure, ni de victoire sur
des ennemis. Au début, le croyant, comme Israël, a bien désiré que Jésus régnât sur la
vie entière ; mais l’incrédulité l’a détourné et l’a privé de la puissance de Jésus pour
l’affranchir de ses ennemis. Il a soif, cependant, de quelque chose de meilleur, mais
sans plus oser l’espérer.

La promesse se présente alors de nouveau avec le maintenant libérateur. « Établissez-


le maintenant ; car l’Éternel a dit de lui : C’est par David, mon serviteur, que je délivrerai
mon peuple d’Israël de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis ».
Magnifique type de la promesse par laquelle l’âme est invitée à se confier en Jésus
pour obtenir la victoire sur le péché, et une vie de complète communion. Le triomphe
est certain ; car la promesse était de Dieu « L’Éternel a dit ». Pour nous aussi le
triomphe était, certain. (Luc 1.70-75). « Il a suscité, comme il l’avait annoncé, un
Sauveur qui nous délivre de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent,
selon le serment par lequel il avait juré de nous permettre, après que nous serions
délivrés de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte, en marchant devant lui
dans la sainteté et dans la justice, tous les jours de notre vie ». David régnant sur toute
l’étendue du pays, conduisant un peuple uni et éclairé, de victoire en victoire, telle est
l’image de ce que Jésus peut faire pour nous, dès que, par la foi dans la promesse de
Dieu, tout lui est assujetti, qui ; notre vie entière lui est abandonnée pour être gardée

48
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
dans sa communion. « Établissez-le maintenant ? » dit Abner. « Voici maintenant le
temps favorable, voici le jour du salut », dit aussi l’apôtre. Quel que soit le moment
présent que nous soyons préparés ou pris par surprise, maintenant est le temps
favorable pour reconnaître Jésus roi sur notre vie, dans tous ses domaines.

Il faudra sans doute du temps pour que le Seigneur établisse son règne et mette tout en
nous d’accord avec sa volonté, pour qu’il vainque les ennemis et tourne toutes nos
forces à son service. Ce n’est pas l’œuvre d’un instant. L’œuvre d’un instant, de l’instant
présent, c’est l’abandon de tout à Jésus, de notre être entier pour ne vivre qu’en lui. À
mesure que la foi sera rendue, par l’exercice, plus forte et plus joyeuse, cette
consécration peut devenir plus précise et plus éclairée ; mais, en vain, attendrions-nous
qu’elle le devint sans la pratique de la foi. Le seul moyen d’y arriver jamais est d’entrer
immédiatement dans cette voie de complet abandon. « Établissez-le maintenant »,
Jésus est toujours prêt à répondre à tout acte de foi.

Commencez, et vous expérimenterez bien vite combien la bénédiction du moment


présent se reporte sur le suivant. Quelque insignifiant qu’il paraisse, le moment présent
n’est cependant rien moins que le commencement du moment toujours présent qui est
le mystère et la gloire de l’éternité.

49
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
16 Demeurez en Christ renonçant à tout pour
lui

« J’ai renoncé à tout et je regarde toutes choses comme de la boue, afin de gagner
Christ et d’être trouvé en lui ». Philippiens 3.8, 9

Partout où il y a vie, il y a échange, et la faculté de recevoir s’accroît à proportion de ce


qu’on donne.

Certains chrétiens font consister les bienfaits de la vie spirituelle dans le privilège de
toujours recevoir ; et cependant le renoncement continuel à tout ce que nous avons
peut seul faire abonder en nous les richesses divines. Jésus insistait beaucoup sur
cette vérité. Quand il parlait de vendre tout pour s’assurer un trésor de perdre sa vie
pour la retrouver, quand il promettait à ses disciples le centuple de ce qu’ils
abandonnaient, il indiquait le sacrifice de soi-même comme la loi du royaume des cieux,
pour lui-même aussi bien que pour tout croyant. En effet, « pour gagner Christ et être
trouvé en lui », il faut pouvoir dire avec Paul : « Je regarde toutes choses comme une
perte à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur ».

Essayons de découvrir à quoi nous devons renoncer. Tout d’abord au péché. Il ne peut
y avoir de vraie conversion sans l’abandon du péché. Néanmoins, chez le nouveau
converti, soit qu’il ignore ce qui est réellement péché, ou quelles sont les exigences de
la sainteté de Dieu, soit qu’il ne connaisse pas encore la puissance de Jésus pour nous
faire triompher du mal, la rupture n’est que partielle et superficielle. Mais avec le
développement de la vie chrétienne, le besoin de se séparer toujours plus de tout ce qui
est impur se fait sentir ; et il vient un moment où l’âme, désirant la communion de
Jésus, voit la nécessité d’un nouvel acte de consécration, par lequel elle ratifie sa mort
au péché en Christ, et rompt définitivement avec tout ce qui est péché pour ne plus
servir que la justice. Elle le fait joyeusement ; car elle a pu constater que chaque péché
abandonné favorise la présence de Christ en elle.

Après le péché vient la propre justice. Quoique nous nous défendions en toute sincérité
du mérite des œuvres, nous sommes longtemps avant de savoir ce que c’est que de ne
pas s’attribuer la moindre place et le moindre droit devant Dieu. Sans nous en douter,
nous laissons souvent libre cours aux impulsions de notre esprit, de notre cœur et de

50
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
notre volonté. Au lieu de tout attendre du Saint-Esprit, dans tout ce que nous faisons
pour le service de Dieu dans la prière, dans l’adoration, dans la lecture de la Bible, nous
attendons de nous-mêmes une part que nous sommes incapables de fournir. Mais une
fois que nous avons reconnu qu’en nous c’est-à-dire en notre chair n’habite aucun bien
nous voyons qu’il n’est pas possible de demeurer en Christ sans abandonner tout ce
qui est de nous-mêmes pour ne dépendre que du souffle du Saint-Esprit, seul capable
de produire ce qui est agréable et Dieu.

Viennent ensuite les facultés et les dons naturels que nous tenons de notre Créateur
ainsi que les occupations et les intérêts dont sa providence nous a entourés. C’est une
erreur de croire qu’une fois convertis ces choses sont naturellement au service du
Seigneur. Il faut pour cela une grâce toute particulière. Lors même que nous sommes
enfants de Dieu, nos dons et nos facultés sont encore souillés par le péché et sous la
domination de la chair ; ils me peuvent être employés tels quels à la gloire de Dieu, et
nous sommes par nous-mêmes totalement incapables d’en user convenablement. Ils
sont même dangereux pour nous, parce que, par leur moyen, la vieille mature, le moi
reprend facilement sa puissance.

Cette conviction doit nous amener à y renoncer et à les apporter à Christ pour qu’il en
prenne possession et les purifie ; quand il les a acceptés et marqués de son sceau, ils
nous sont rendus, mais pour les considérer dorénavant comme la propriété de Jésus et
attendre de lui seul la grâce d’en user sainement et uniquement sous son influence. Ici
encore, l’entière consécration est le chemin du salut parfait. Non seulement ce que
nous avons abandonné nous est rendu pour être doublement à nous, mais en
renonçant à tout, nous recouvrons tout.

Il en est de même pour toutes les occupations et les biens légitimes que Dieu nous a
confiés, pour le filet des pêcheurs de Galilée comme pour les devoirs domestiques de
Marthe, pour les affections naturelles : la famille et les amis. Jésus exerçait ses
disciples à renoncer à tout pour lui. C’est, la loi du royaume de sa grâce, que toutes
choses sont faites nouvelles pour nous dans la mesure où les choses anciennes sont
passées ou rejetées.

Ce principe a une application plus profonde encore : les dons purement spirituels, qui
sont l’œuvre directe de l’Esprit de Dieu au dedans de nous, ces dons mêmes doivent
être remis entre les mains de Dieu. L’échange continuel, qui est le principe fondamental
de la vie, ne peut cesser un instant. Aussitôt que le croyant commence à se complaire
dans la jouissance de ce qu’il a, la communication de grâces nouvelles est retardée et

51
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
menace d’être arrêtée ; les flots de l’eau vive ne peuvent couler que dans l’âme altérée.
Chaque bénédiction doit retourner à Dieu de qui nous la tenons, pour être mise à sa
disposition ; alors elle nous apporte le parfum du ciel, et nous pouvons en recueillir tout
le fruit. N’est-ce pas là ce que nous enseigne Isaac sur Morija ? N’était-il pas le fils de la
promesse le don miraculeux de la toute-puissance de Celui qui fait revivre les morts ?
(Romains 4.17). Et pourtant il a fallu qu’il fût immolé pour pouvoir être recouvré et
devenir mille fois plus précieux qu’auparavant.

Ce renoncement à tout pour Christ est-il un acte unique dans la vie ou bien une marche
à poursuivre de jour en jour ? L’un et l’autre. Lorsque le croyant ouvre les yeux à cette
vérité, il peut arriver qu’à un moment donné, disposé par la puissance de Dieu, il s’offre
tout entier et pour la vie sur l’autel en sacrifice vivant et agréable. Des moments comme
ceux-ci ont souvent marqué la transition bénie d’une vie d’errements et de chutes à une
vie en Dieu dans laquelle se manifeste la puissance divine ; mais encore faut-il que ce
sacrifice soit continu et journellement renouvelé dans tous les détails de la vie, et
qu’une prière incessante monte du cœur pour obtenir une intelligence toujours plus
grande de cet abandon parfait et de cette consécration constante de toutes choses à
Dieu.

La nature recule devant l’application rigide à tous les détails de la vie d’un tel
renoncement ; mais ce que la nature n’aime pas, ce qu’elle ne peut faire, la grâce
l’accomplit ; et elle fait même de cette vie de sacrifices une vie de joie et de gloire. Ayez
recours à cette grâce et vous recevrez le centuple de tout ce que vous aurez sacrifié.
Se donner tout entier à Christ pour le posséder tout entier, tel est le secret de la vie en
Christ.

52
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
17 Demeurez en Christ par la puissance du
Saint-Esprit

« L’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, comme cette onction vous
enseigne toutes choses, vous demeurerez en lui, selon qu’elle vous a enseignés ». 1
Jean 2.27

Vivre toujours en Christ ! N’est-ce pas là le but de nos désirs ? Néanmoins beaucoup
de chrétiens croient la chose impossible et accueillent avec un soupir cette invitation de
Jésus : « Demeurez en moi ». Nous voudrions leur rendre la joie et l’espérance en leur
rappelant cette parole de Jean qui nous sert de texte ; car elle affirme que ceux qui ont
cru ont reçu l’onction du Saint-Esprit pour leur enseigner toutes choses, par conséquent
aussi pour leur apprendre comment ils peuvent demeurer en Christ.

Plusieurs, malheureusement, répondront que cette promesse ne leur est d’aucun


secours, n’ayant jamais pu discerner la voix du Saint-Esprit.

Des pensées comme celle-ci viennent de l’erreur, très commune, qui consiste à croire
que le Saint-Esprit révèle les mystères de la vie spirituelle à l’intelligence d’abord, et,
ensuite seulement, à l’expérience. Les voies de Dieu suivent une marche exactement
inverse. Nous devons pratiquer la vérité et en faire l’expérience pour la connaître. « Ce
que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt », est
une règle du royaume des cieux. Accepter ce qu’on ne comprend pas, se soumettre à
ce qu’on ne s’explique pas, croire ce qui paraît impossible, marcher dans un chemin
dont l’issue vous est cachée ; voilà les premières leçons qu’il faut apprendre à l’école
de Dieu. « Si vous persistez dans ma doctrine, vous connaîtrez la vérité ». Le vrai
disciple commence par suivre le Seigneur, et la connaissance vient par sa communion
avec lui.

L’enseignement, du Saint-Esprit consiste à diriger notre vie spirituelle, sans que nous
sachions toujours comment, en vue des choses que Dieu a préparées pour nous. Fort
de la promesse de Dieu, et s’appuyant sur sa fidélité, le croyant, se place sous la
direction du Saint-Esprit, consentant à le laisser faire son œuvre dans son âme sans
toujours s’expliquer ce qu’il fait. Par la foi, il croit à l’action cachée de l’Esprit dans les
retraites profondes de sa vie intérieure, en sorte que la parole de Jésus-Christ et le don

53
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
du Saint-Esprit lui sont une garantie suffisante que l’Esprit lui enseignera comment
demeurer en Christ et l’amènera à la communion constante. Le Saint-Esprit est l’Esprit
de vie en Jésus-Christ ; et son œuvre n’est pas seulement de produire la vie nouvelle,
mais aussi de l’entretenir de la fortifier et de l’amener à la perfection. Dans la mesure où
le croyant se soumettra sans réserve à la loi de l’Esprit de vie, sa foi se changera en
connaissance, l’Esprit lui révélant dans la Parole ce dont il lui aura fait faire l’expérience
dans sa vie.

Cette expression des Écritures « la communion de l’Esprit » nous donne une idée de
l’œuvre immense confiée au Saint-Esprit. Il est le lien qui unit le Père et le Fils, qui unit
les croyants entre eux, par-dessus tout qui unit Christ et les croyants ; il est la sève qui
fait du cep et des sarments une seule et même plante ; si nous croyons à sa présence
en nous et si nous veillons à ne pas le contrister, si nous demandons sans cesse qu’il
nous remplisse, il nous enseigne à demeurer en Christ presque sans que nous
sachions comment, d’abord amenant notre volonté à nous attacher à Christ de tout
notre cœur ; puis animant notre foi d’une confiance et d’une attente toujours plus
grandes ; enfin répandant dans notre cœur une paix et une joie qui surpassent toute
intelligence. Passant ainsi par le cœur et la vie à l’intelligence, il nous fait connaître la
vérité, non comme une chose abstraite, mais comme la réalité qui est en Christ.

Pour être mis en possession de la vie en Christ par cet enseignement de l’Esprit, nous
avons, avant tout, besoin d’une foi calme et confiante. Au milieu de toutes les questions
et les difficultés que peuvent faire surgir nos propres efforts, quand il nous arrive
d’éprouver un ardent désir d’être aidé par un chrétien d’expérience, ou que nous
sommes accablés par le sentiment pénible de nos chutes, de notre ignorance, de notre
faiblesse, tenons-nous fermes à cette bienheureuse confiance : Nous avons reçu
l’onction du Saint-Esprit pour nous enseigner à demeurer en lui. « L’onction que vous
avez reçue de lui, demeure en vous ; vous demeurerez en lui, selon qu’elle vous a
enseignés ». (1 Jean 2.27). Faites de cet enseignement de l’Esprit concernant la vie en
Christ, un objet spécial de foi. Croyez que si vous l’avez demandé et le demandez
encore au Père, déjà vous avez l’Esprit en vous, qu’il travaille lors même que vous ne
pouvez vous en douter, et qu’il fera son œuvre avec puissance si vous ne l’empêchez
pas. Il est impossible de vivre une pleine communion avec Christ sans être rempli du
Saint-Esprit. Ayez donc soin de vous placer fréquemment par la prière au pied du trône
de Dieu et de l’Agneau, d’où découlent des flots d’eau vive ; car c’est là, là seulement
que vous pourrez être rempli de l’Esprit. Alimentez votre foi par la Parole et par tout ce
qu’elle dit de l’Esprit, de sa puissance, de ses consolations et de son œuvre. Que cette

54
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
foi en sa présence vous détourne de tout ce qui pourrait le contrister, esprit mondain,
œuvres de la chair et de la propre justice ; qu’elle vous porte à regarder à Christ, duquel
nous avons reçu l’onction et qui peut la faire abonder toujours plus en nous. Il est «
l’Oint ». Quand nous regardons à lui la sainte onction descend sur nous « comme l’huile
précieuse, répandue sur la tête d’Aaron, descend sur le bord de ses vêtements ».
(Psaume 133).

Acceptée ainsi, la vie en Christ peut-elle être encore un sujet de tristesse et d’effroi ?
Non, assurément. Si nous connaissions l’excellence de notre Consolateur et les
bénédictions qui découlent d’une pleine soumission à sa volonté, nous apprécierions
mieux le privilège d’avoir un tel guide pour nous amener à la vie en Christ. Sa mission
est de nous faire réaliser constamment la présence en nous du Sauveur vivant dans
toute sa puissance rédemptrice et la plénitude de sa victoire sur le péché. Il est appelé,
à cause de cela, le Consolateur. Avec lui, nous ne devons jamais pleurer un Jésus
absent.

Ayez donc l’assurance que le Saint-Esprit, qui est en vous, vous enseignera toutes
choses, et qu’il vous fera vivre toujours en Christ, si vous ne résistez pas à son
influence par votre incrédulité.

55
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
18 Demeurez en Christ en vous tenant en
repos.

« C’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la
confiance que sera votre force ». Ésaïe 30.15

« Garde le silence devant l’Éternel et espère en lui ». Psaumes 37.7

« Oui, c’est en Dieu que mon âme se confie ». Psaumes 62.2

Nous sommes facilement portés à considérer la vie chrétienne comme une association
entre Dieu et l’homme, admettant bien que la part de l’homme dans cette association
est petite et entachée de péché mais que s’il ne la fait de son mieux, il ne peut attendre
de Dieu qu’il fasse la sienne. Dès lors, nous avons peine à comprendre ce que les
Écritures entendent, lorsqu’elles parlent de se tenir en repos et d’attendre de voir le
salut de Dieu, lorsqu’elles présentent cette tranquillité et cette absence de tout effort
comme le secret de la force et de la plus grande activité de l’homme. Voici comment
s’explique cette apparente contradiction.

Lorsqu’il est parlé de Dieu et de l’homme comme travaillant ensemble, il n’est pas
question d’une alliance entre deux associés faisant chacun sa part d’un même travail,
mais plutôt d’une coopération basée sur le principe de la subordination. Comme Jésus
était entièrement dépendant du Père pour toutes ses paroles et ses œuvres, de même
le croyant ne peut rien faire de lui-même. Il faut qu’il y renonce et attende l’œuvre de
Dieu en lui. Quand il fait trêve à tout effort, la foi lui donne l’assurance que Dieu
accomplit ce dont il s’est chargé, et l’œuvre de Dieu consiste à renouveler, sanctifier,
stimuler toutes ses forces, en sorte que selon la mesure où le croyant se constituera
réellement un instrument passif dans sa main, Dieu fera de lui l’instrument actif de sa
toute-puissance. (Jean 5.19-28)

L’expérience de la vie chrétienne sera d’autant plus grande chez le croyant, qu’il
réalisera mieux cette merveilleuse combinaison d’une entière passivité avec la plus
grande activité.

56
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Rien n’est plus favorable à la communion avec Jésus, que la tranquillité d’âme. Dans
cet état seulement, nous pouvons obtenir la, docilité qui permet au Seigneur de nous
révéler ses secrets et de nous montrer notre chemin.

C’est cette disposition d’esprit que nous voyons se manifester, dans toute sa beauté,
chez ces trois femmes dont parle l’Évangile ; d’abord Marie qui a pu dire : « Voici la
servante du Seigneur, qu’il m’arrive selon que tu m’as dit ; » et dont il est écrit qu’elle «
conservait toutes ces choses et les repassait dans son cœur ». Puis cette autre Marie
qui restait assise aux pieds de Jésus, l’écoutant parler, et qui montra, en oignant le
Seigneur pour sa sépulture, combien elle avait pénétré dans le mystère de sa mort, plus
profondément même que le disciple bien-aimé. Enfin cette grande pécheresse
cherchant son Sauveur jusque dans la maison du pharisien, avec des larmes qui en
disaient plus que des paroles.

Quand l’âme se tient silencieuse en la sainte présence de Dieu, elle reçoit des
enseignements que ses propres efforts et l’agitation de ses pensées ne lui avaient
jamais laissé entendre auparavant ; et elle comprend toujours mieux que son salut est
dans ce repos intime : écouter, croire, veiller, attendre pour voir ce que Dieu fera ; puis,
dans la foi et l’obéissance, se soumettre à l’action de Celui qui opère avec puissance.

Il semble qu’aucun message ne devrait nous être plus doux et plus précieux que le
commandement de rester tranquilles et de nous tenir en repos, Dieu se chargeant de
travailler pour nous et en nous. Pourquoi avons-nous tant de peine à l’accepter ?
Pourquoi sommes-nous si lents à comprendre que la tranquillité de l’âme est une
bénédiction, une force, une source de grande activité, le secret de toute véritable vie en
Christ ? Cherchons ensemble ce qui nous prive de ce repos de l’âme. Nombreux sont
les dangers qui le menacent.

Il y a d’abord la dissipation de l’âme, provenant d’une préoccupation inutile ou trop


grande des intérêts de ce monde. Chacun de nous a sa vocation terrestre ; et, dans le
cercle prescrit par Dieu, l’intérêt pour notre travail et pour ce qui le concerne est un
devoir. Mais, même en ceci, le chrétien a besoin de vigilance et de modération. Nous
devons encore plus veiller à une sainte réserve dans les choses qui ne nous sont pas
absolument imposées par Dieu. Si demeurer en Christ, est réellement notre premier
but, prenons garde à cette excitation inutile ; prenons garde même dans les choses
nécessaires et légitimes, au pouvoir extraordinaire qu’elles ont d’absorber tellement
l’âme, qu’il lui reste peu de force et peu de goût pour la communion avec Dieu.
L’inquiétude et les soucis au sujet des choses terrestres, tendent constamment à

57
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
détruire la vie confiante, et rendent l’âme semblable à une mer agitée. Dans cet état, il
est impossible d’entendre le son doux et subtil de l’Esprit.

L’esprit de crainte et de méfiance dans les choses spirituelles, n’est pas moins nuisible ;
de même le trouble provenant de ce que nous cherchons dans nos propres efforts et
dans nos propres forces, les bénédictions spirituelles qui ne viennent que d’en haut.

Enfin, même lorsque l’âme cherche sincèrement à entrer dans le chemin de la foi, il y a
le danger de l’impatience de la chair qui juge de la vie et des progrès de l’âme au point
de vue humain et non divin.

En face de ces dangers et de tant d’autres encore, heureux celui qui apprend à tenir
son âme en repos, selon cette parole : « C’est dans le calme et la confiance que sera
votre force ! »

Que personne ne s’imagine pouvoir demeurer en Christ avec une âme agitée et sans
avoir chaque jour son moment de tranquillité, son heure de méditation, où il écoute son
Dieu. Dans ces moments, nous devons chercher à entrer dans un état d’âme qui nous
permette de passer au milieu du monde et de ses distractions, le cœur et l’esprit
remplis de cette paix de Dieu, qui surpasse toute connaissance et nous garde de tout
mal. Ce silence de l’âme fortifie la foi, permet au Saint-Esprit de se faire entendre et au
Père d’accomplir son œuvre glorieuse.

Recherchez auprès de Dieu, qui seul peut la donner, cette disposition d’esprit ; cultivez-
la comme un moyen de vivre en Christ et attendez-vous à la recevoir comme fruit de sa
communion.

58
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
19 Demeurez en Christ dans l’affliction et dans
l’épreuve

« Tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde afin qu’il porte encore plus de fruit ». Jean
15.1

Aucune plante ne donne une plus fidèle image des relations de l’homme avec Dieu que
le cep de vigne. Aucune ne produit un fruit aussi savoureux, aussi fortifiant tout en
ayant une tendance naturelle si prononcée à pousser des jets sauvages et inutiles.
Aucune ne réclame autant de soins et de culture et ne demande à être taillée aussi
souvent et impitoyablement mais aussi aucune plante ne récompense plus richement
de ses peines le cultivateur.

Le Sauveur signale par un seul mot, la nécessité d’émonder la vigne et le résultat


merveilleux qu’on obtient par ce moyen. Mais quelle lumière ce seul mot jette sur les
souffrances des croyants ! Quels trésors de consolations il renferme pour les heures
d’épreuves « Tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde afin qu’il porte plus de fruit ».
Par ces paroles Jésus a préparé ses disciples, si facilement ébranlés dans leur
confiance, à voir dans chaque affliction un message qui les sollicite à demeurer encore
plus intimement en lui.

Nous faire demeurer en Christ, tel est, en effet, le but du Père en envoyant l’épreuve.
L’arbre tourmenté par l’orage plonge ses racines plus profondément dans le sol ; par la
souffrance, le Père veut nous faire pénétrer plus avant dans l’amour du Sauveur. Nos
cœurs sont enclins à s’éloigner constamment de lui ; la prospérité et les jouissances
nous satisfont trop aisément et nous rendent impropres à sa communion. C’est une
grâce du Père de semer des tristesses sur notre route, de nous priver momentanément
de joies devenues dangereuses pour nous. Il le fait pour nous amener à sentir plus
vivement notre état de péché, pour nous pousser à chercher notre repos en Christ, afin
que, lorsque l’affliction sera ôtée, nous soyons tellement affermis en lui, que dans la
prospérité, il soit encore notre seule joie. Quoi qu’il lui en coûte d’affliger, il n’épargnera
pas les châtiments les plus douloureux si, par-là, peut ramener son enfant à demeurer
en son Fils bien-aimé.

59
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Appliquons-nous à voir dans toute épreuve, grande ou petite, un témoignage de son
amour.

Demeurons en Christ ; et nous aurons part à toutes les riches bénédictions que Dieu
nous destine dans l’affliction. Notre assurance en son fidèle amour s’affermira, et la
puissance de son Esprit accomplira en nous cette promesse : « Dieu nous châtie pour
notre profit, afin de nous rendre participants de sa sainteté ». Notre croix deviendra un
moyen de communion avec sa croix ; rendus semblables à notre Sauveur dans ses
souffrances, nous aurons une expérience plus intime de son amour. Nous serons
purifiés de toute souillure et affinés comme de l’or pur de telle sorte que l’image même
de Christ se reflétera en nous ; la puissance de la chair sera détruite, l’impatience et la
volonté propre seront domptées et remplacées par la douceur et l’humilité de Jésus. «
Un croyant peut passer sans profit par beaucoup d’afflictions mais s’il demeure en
Christ, il en retire la bénédiction.

Demeurons en Christ ; et nous trouverons en lui une abondante consolation. Dans


l’affliction nous cherchons souvent la consolation d’abord, le fruit seulement ensuite. Le
Père céleste n’oublie pas de nous consoler ; mais il nous aime d’un amour tel que, pour
lui, notre progrès spirituel est son premier objet. S’il console, c’est pour induire le cœur
meurtri à se tourner vers lui ; s’il refuse la consolation, son but est le même. C’est en
nous rendant participant de sa sainteté qu’il nous donne la vraie consolation.

Le Saint-Esprit est le Consolateur, non seulement parce qu’il nous parle de l’amour de
Dieu, mais surtout parce qu’il nous sanctifie et nous met en communion intime avec
Christ, et, par lui, avec Dieu. En Christ, le cœur du Père se révèle à nous. Où pourrions-
nous être mieux consolés que dans le sein du Père ? En lui, nous trouvons la plénitude
de l’amour divin, la tendre sollicitude d’une mère. Que demander de plus ? En lui, nous
recevons le centuple de ce que nous perdons, et nous voyons que Dieu ne nous
dépouille que pour nous enrichir. En lui, la souffrance est sanctifiée et devient le gage
que l’Esprit de Dieu repose sur nous et nous prépare pour la gloire éternelle.

Demeurons en Christ au temps de l’affliction, et nous porterons beaucoup de fruit.


L’expérience que nous ferons alors de sa tendresse et de l’amour du Père, nous
amènera à ne plus vivre que pour sa gloire et pour faire connaître à d’autres ce
merveilleux amour. Ayant appris le renoncement à nous-mêmes et à notre propre
volonté, nous saurons sympathiser avec la misère des autres ; assouplis par l’épreuve,
nous serons préparés à devenir, suivant l’exemple de Jésus, serviteurs de tous. Déjà
pendant l’affliction, nous profiterons de notre retraite forcée pour intercéder en faveur de

60
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
nos semblables. La pensée que le Père nous afflige pour nous faire porter plus de fruit,
nous disposera à nous soumettre, afin que son désir, devenu le nôtre, soit accompli «
Tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit ».

Le temps de l’affliction sera ainsi un temps béni qui fera de nous des vaisseaux
sanctifiés, propres au service du Maître et préparés pour toutes sortes de bonnes
œuvres. Rappelons-nous seulement que, dans l’affliction, la seule chose à faire est de
demeurer en Christ. Tenons-nous en garde contre les consolations et les distractions
que trop souvent nos amis veulent nous apporter ; et que Jésus seul soit notre
consolateur. Réjouissons-nous enfin dans la pensée qu’une communion plus intime et
un fruit abondant seront certainement l’issue de l’épreuve, puisque c’est le Vigneron lui-
même qui émonde.

61
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
20 Demeurez en Christ, afin de porter
beaucoup de fruit

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit – Si vous
portez beaucoup de fruit, c’est en ceci que mon Père sera glorifié ». Jean 15.5-8

Le sarment est destiné à produire un fruit qui rafraîchit et nourrit l’homme ; aussitôt mûr,
le sarment l’abandonne pour recommencer son travail d’approvisionnement et préparer
un nouveau fruit pour la saison suivante. Mais il n’opère ce travail qu’en demeurant
attaché au cep.

Ainsi le chrétien, en resserrant son union avec le Cep divin, non seulement accroît sa
force, mais porte du fruit, beaucoup de fruit même et devient pour son entourage une
source de vie.

Notre parabole jette une nouvelle lumière sur cette parole : « C’est de moi que tu
recevras ton fruit ». (Osée 14.8). L’âme ne doit avoir d’autre souci que de demeurer
intimement en Christ ; lui-même produira le fruit et se chargera de faire du croyant une
bénédiction pour tous ceux qui l’entourent.

En demeurant en lui, nous recevons son Esprit d’amour et de compassion pour les
pécheurs. Le cœur naturel est plein d’égoïsme ; même chez le croyant, son propre salut
et son propre bonheur restent, trop souvent, le but exclusif ; mais au contact de l’amour
infini de Jésus, son cœur se réchauffe à l’égard de ses semblables.

Nous apprenons à souffrir et de la misère du pécheur et de l’injure qu’il fait à Dieu par
son impénitence. Avec Christ, nous commençons à porter le fardeau des âmes, le poids
de péchés qui ne sont pas les nôtres ; et plus notre union devient intime, plus nous
sentons s’éveiller en nous quelque chose de cette passion pour les âmes qui a conduit
Jésus au Calvaire ; nous sommes prêts à suivre ses pas, à sacrifier notre propre
bonheur pour gagner ces âmes que nous avons appris à aimer. L’Esprit du Cep est
amour, et il remplit le sarment qui y est attaché.

Ce désir d’être en bénédiction n’est encore qu’un commencement. À peine à l’œuvre,


nous nous apercevons de notre faiblesse et des difficultés qui sont sur notre chemin.

62
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Les âmes ne sont pas sauvées à notre commandement, et nous sommes tentés de
nous décourager, de ralentir nos efforts. Mais si nous persistons à demeurer en Christ,
nous recevons sans cesse une force et un courage nouveaux pour notre travail.
Toujours plus convaincus que nous ne sommes que l’instrument indigne par lequel la
puissance invisible de Christ accomplit son œuvre dans le monde, nous comprenons
combien sa force peut être rendue parfaite et glorieuse dans notre faiblesse. Et c’est
déjà un grand point pour le croyant d’avoir conscience de sa faiblesse, tout en
persévérant à travailler fidèlement, dans l’assurance que le Seigneur opère par son
moyen.

Cette conviction même qu’il n’est rien, que Jésus est tout, sert à le faire demeurer en
Christ et devient une force. Il ne considère plus sa propre faiblesse ; mais se sentant un
avec son Seigneur il compte sur sa puissance. Il va de l’avant, sûr de la victoire car « la
victoire qui a triomphé du monde, c’est notre foi ». Pour lui, ce n’est plus faire acte
d’humilité que de prétendre que Dieu ne peut bénir ses efforts indignes : au contraire il
réclame la bénédiction et l’attend, parce que ce n’est plus lui, mais Christ en lui qui agit.
Il demande sans crainte d’être présomptueux, sa part de cette étonnante promesse : «
Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes,
parce que je m’en vais au Père ».

La pensée que l’absence de fruit et de bénédiction dans son travail, sont nécessaire
pour le garder dans l’humilité, ne l’aborde plus : n’est-ce pas le sarment le plus chargé
de fruit qui est le plus courbé, et n’a-t-il pas reconnu, en demeurant en Christ, que son
fruit est tout à la gloire du Père ; qui est le Vigneron.

De là découle un premier enseignement : Si nous demeurons en Christ, mettons-nous à


l’œuvre, afin que Jésus puisse produire des fruits abondants par nous’ Acceptons
franchement et joyeusement notre sainte vocation d’être, dès maintenant, les
instruments de l’amour de Jésus vis-à-vis de notre prochain. Comme le sarment
ressemble au cep, que quelque chose de la sainteté et de la douceur de Jésus se
reflète en nous ; que notre vie journalière soit, comme la sienne, une prédication ; car
l’Église et le monde ont besoin d’hommes et de femmes remplis du Saint-Esprit et
d’amour, qui soient les témoins vivants de la puissance de Christ et de sa grâce en
faveur de ceux qui croient.

Possédés par le désir de voir Jésus glorifié dans les âmes, offrons-nous aussi à lui pour
un travail positif, dans notre propre maison auprès des pauvres, des malades, des
délaissés. Il y a à faire pour nous de mille manières différentes que l’Esprit de Christ

63
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
indique à ceux qui se laissent conduire par lui ; peut-être même devrons-nous servir
Jésus par des moyens nouveaux qui n’ont pas encore été employés, et qui nous seront
révélés ; travaillons, travaillons, non pas en nous contentant de prendre part à quelques
œuvres religieuses, mais en devenant toujours plus semblables à Christ, et en voyant,
comme lui, dans l’œuvre de gagner des âmes au Père, le commencement, sur la terre,
de la joie et de la gloire du ciel.

Et voici un second enseignement Si nous travaillons demeurons en Christ. Une des


bénédictions du travail, s’il est fait dans un bon esprit, sera d’affermir notre union avec
notre Sauveur. En constatant notre faiblesse, nous rechercherons sa force ; en priant
pour les autres, notre âme s’unira plus intimement à la sienne. Nous demeurerons en
Christ, sentant que les tentations et les dangers abondent. L’activité, même au nom de
Christ, a souvent éloigné de lui et a pris la place de sa communion !

Elle peut donner les apparences de la piété à qui n’en a pas la force. Qu’une foi vivante
en sa puissance soit le ressort caché de tout notre travail, et nous serons remplis en
même temps d’humilité et de courage. Encore une fois, pour que Jésus travaille
réellement par nous, il faut une consécration de nous-mêmes entière et de jour en jour
renouvelée. Mais nous comprenons maintenant que c’est justement là demeurer en lui ;
c’est là ce qui constitue notre privilège et notre bonheur : être un sarment portant
beaucoup de fruits, rien de plus, rien de moins.

64
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
21 Demeurez en Christ et vous serez puissant
dans la prière

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que
vous voudrez, et cela vous sera accordé ». Jean 15.7

La prière est à la fois un moyen de s’unir à Christ et un fruit de l’union avec lui. Comme
moyen de s’unir à Christ, elle est d’une importance infinie. Tous les mouvements de
l’âme, tous les élans de la foi, ses désirs, ses aspirations, trouvent leur expression dans
la prière. Le croyant qui prie, entre en contact avec Jésus ; et celui qui persévère dans
ses supplications jusqu’à ce qu’il soit exaucé, jusqu’à ce qu’il soit mis en possession de
la bénédiction après laquelle il soupire, trouve dans ses prières un moyen puissant de
demeurer plus complètement en lui.

Mais ce n’est pas tant comme moyen que comme fruit de la vie en lui, que le Sauveur
parle de la prière dans la parabole du cep et des sarments. Il ne voit pas seulement
dans la prière un moyen d’obtenir des bénédictions personnelles, il y voit une des
principales forces dont nous disposons pour mettre le monde entier au bénéfice de la
rédemption ; et il nous assure que si nous demeurons en lui, nous serons autant
d’Israël, vainqueurs de Dieu et des hommes. Nos prières seront l’intercession du juste,
fervente, efficace, puissante comme celle d’Élie en faveur du peuple idolâtre. De telles
prières seront le résultat de notre vie en Christ et produiront beaucoup de fruits.

Pour le chrétien qui ne demeure pas pleinement en Christ, la prière rencontre parfois
des difficultés assez grandes pour le priver de la consolation et de la force qu’il devait
en retirer. Sous prétexte d’humilité, il se demande comment une créature aussi indigne
que lui pourrait influencer le Dieu tout-puissant et sage. Ces questions angoissantes
sont épargnées à celui qui demeure véritablement en Christ ; il fait de plus en plus
l’expérience que ses prières ne sont entendues et exaucées que grâce à son union
avec le Christ. Parce que nous sommes un avec lui, nos prières montent à Dieu comme
ses propres prières.

En effet, en demeurant en Christ et en gardant sa Parole, nous apprenons à prier selon


la volonté de Dieu. Notre volonté propre étant domptée, nos pensées, nos désirs
naturels s’effacent devant les pensées et les désirs de Christ ; son Saint-Esprit pénètre

65
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
tout notre être ; et, sans que nous sachions comment, nos vœux rendus conformes à la
volonté de Dieu grâce au souffle divin, peuvent recevoir leur accomplissement ; notre
volonté étant renouvelée et sanctifiée, nous pouvons demander librement ce que nous
voulons, et cela nous est accordé.

Puis la communion de Christ nous enseigne à ne rechercher que la gloire de Dieu dans
nos prières. Jésus promettait d’exaucer ses disciples, afin que le Père soit glorifié dans
le Fils. (Voyez Jean 14.13) Dans sa prière sacerdotale, nous voyons que cette gloire a
été son but sur la terre (Jean 17) ; dans le ciel, c’est encore sa grande préoccupation.
Celui qui demeure en lui est gagné par ce désir, et la gloire de Dieu devient sa pensée
dominante. D’abord, cette pensée, en maîtrisant l’âme, la porte presque à craindre de
nourrir un désir de peur qu’il ne se trouve pas être à la gloire du Père. Mais une fois
cette suprématie acceptée, elle devient une puissance qui élève le cœur, l’élargit, le
rend capable d’embrasser le vaste horizon de cette gloire, et de dire avec le Fils : «
Père, glorifie ton nom ».

De plus, si nous demeurons en Christ, nous pouvons nous prévaloir avec assurance du
nom de Christ. Souvent les croyants essaient, en priant, de penser au nom de Jésus et
à ses mérites, cherchant à se persuader qu’à cause de lui, ils seront exaucés, bien
qu’ils sentent péniblement leur peu de foi en ce nom. Ils n’agissent pas au nom de
Jésus et ne veulent s’en servir que pour prier ; mais la promesse : « Tout ce que vous
demanderez en mon nom », ne peut être séparé du commandement : « Tout ce que
vous faites, faites-le au nom du Seigneur Jésus ».

Si le nom de Christ doit être entièrement à notre disposition, de telle sorte que nous
puissions en user librement, cela fie se peut que si nous-mêmes, tout d’abord, nous
nous sommes entièrement livrés à lui, et qu’il dispose librement de nous. C’est la vie en
Christ qui donne le droit et la possibilité d’user de son nom avec assurance. Le Père ne
refuse rien au Fils. Si nous demeurons dans le Fils, nous venons au Père, comme ne
faisant qu’un avec lui ; sa justice nous couvre, son Esprit est en nous, le Père nous voit
dans le Fils et nous accorde notre requête.

Ce n’est point par une sorte de compromis que le Père nous considère comme étant en
Christ, sans que nous y soyons réellement. Il faut que le Père nous voie vivre en lui,
pour que nos prières le fléchissent. Non seulement la vie en Christ transforme notre
volonté de manière à ce que nos prières soient conformes à l’esprit de Dieu, mais
encore elle nous impute la vertu toute-puissante des mérites de Christ.

66
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Demeurer en Christ produit aussi en nous la foi qui seule obtient l’exaucement. Selon la
règle du royaume des cieux, il nous est fait selon notre foi. « Croyez que vous recevrez
et il vous sera accordé ». Cette foi a ses racines dans la Parole de Dieu ; mais il y a en
elle quelque chose d’infiniment plus élevé que cette conclusion logique puisque Dieu a
promis, j’obtiendrai. Étant un acte spirituel, la foi repose sur la Parole qui demeure en
nous comme une puissance de vie, et par conséquent elle dépend de notre état
intérieur. Sans jeûne et sans prières (Marc 9.29), sans humilité et sans spiritualité (Jean
5.44), sans l’obéissance de l’amour (1 Jean 3.22), il ne peut y avoir de foi vivante.

Mais l’âme unie à Christ, qui voit combien lui seul rend ses prières acceptables, ose,
par cela même, compter sur l’exaucement. Par la foi elle a appris à demeurer en lui ; et
cette loi a eu pour effet d’augmenter sa confiance en tout ce que Dieu promet d’être et
de faire pour elle. Elle croit toujours plus fermement que ce qu’elle demandera en son
nom, elle le recevra.

Enfin, en Christ, nous sommes à la seule place où la réponse peut nous être accordée.
Que de chrétiens implorent ardemment la bénédiction de Dieu ; et quand Dieu vient a
eux pour les bénir, il ne sait pour ainsi dire pas où les prendre ; ces chrétiens-là ne se
doutent pas que la réponse aussi doit être attendue et reçue dans la prière’ C’est en
Christ qu’elle nous est donnée ; hors de lui, l’exaucement risquerait d’être mis au
service de nos voluptés. (Jacques 4.3) Les meilleurs exaucements du reste, comme le
don de la grâce ou de la force pour travailler et faire le bien, ne nous viennent que sous
la forme d’une expérience croissante de ce que Christ peut être fait pour nous de la part
de Dieu.

Demeurons en Christ, et nous apprendrons, ce que tant d’âmes ignorent, que le secret
de la prière de la foi est la vie de la foi, la vie en Christ seul.

67
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
22 Demeurez en Christ et dans son amour

« Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour ». Jean
15.9

Avant de nous inviter à demeurer dans son amour, le Sauveur nous enseigne ce qu’est
cet amour. Ce qu’il nous en dit est bien propre à gagner nos cœurs et à éloigner toute
pensée de résistance.

« Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés ». Dieu est amour. L’amour n’est
pas un de ses attributs, il est l’essence même de sa nature le centre de toutes ses
perfections. L’amour a besoin d’un objet sur lequel il puisse s’exercer ; c’est pourquoi
Dieu a un Fils, et au sujet de ce Fils, il dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai
mis toute mon affection ». Cet amour du Père est une divine passion, un feu brûlant,
intense, éternel, n’ayant qu’un objet, qu’une joie : le Fils unique.

Quand nous considérons tous les attributs de Dieu, son éternité, sa perfection, son
immensité, sa majesté, sa toute-puissance, qui sont le rayonnement de la gloire de son
amour, nous n’avons encore qu’une idée bien faible de cet « amour qui surpasse toute
connaissance ». Et pourtant l’amour de Dieu pour son Fils est placé devant nous
comme le miroir où nous pouvons contempler celui de Jésus pour le pécheur. Jésus, lui
aussi, met toute son affection dans ses rachetés.

Son amour est éternel. Déjà avant la fondation du monde, nous dit la Bible, Dieu avait
établi Christ pour être Chef de l’Église, qui serait son corps et dans lequel sa gloire
serait manifestée d’éternité en éternité. Christ a aimé d’avance ceux qui lui avaient été
donnés par le Père, et quand il parut et dit à ses disciples : « Comme mon Père m’a
aimé, je vous ai aussi aimés », il ne parlait pas d’un amour terrestre et temporaire, mais
éternel : « Je t’aime d’un amour éternel. (Jérémie 31.3)

Son amour est parfait. « Le Père aime le Fils et lui a remis toutes choses ». Jésus aime
les siens de la même manière ; tout ce qu’il a nous appartient. Il a sacrifié son trône et
sa couronne ; il a donné sa vie et son sang ; sa justice, son Esprit, sa gloire, son trône
même, tout, tout est à nous. Et c’est dans cet amour sans réserve qu’il nous invite à
demeurer tous les jours de notre vie.

68
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Son amour est doux et tendre. L’amour du Père pour le Fils se comprend ; car, dans le
Fils, tout en est digne. Mais nous ne pouvons nous expliquer celui de Christ pour nous
quand nous ne voyons en nous que péché et que nous nous sentons indignes même
de rencontrer son regard. Comment l’amour du Père, exercé dans le sein de la vie
divine et de ses perfections, peut-il être comparé à celui qui a pour objet des pécheurs
? Peut-il lui être semblable ? Oui, la nature de l’amour est toujours la même, quoique
son objet diffère. Christ ne peut aimer autrement que son Père, et notre misère ne sert
qu’à manifester avec plus d’éclat la beauté de cet amour. Il s’abaisse jusqu’à notre
faiblesse, il supporte nos lenteurs, nos craintes et nos folies, avec une patience et une
douceur infinies. C’est l’amour du Père pour le Fils, embelli, glorifié par la miséricorde et
la compassion.

Son amour enfin est invariable. « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde il
manifesta son amour jusqu’à la fin » – « Quand les montagnes s’éloigneraient, quand
les collines chancelleraient, mon amour ne s’éloignera point de toi ». (Ésaïe 54.10)

« Je ne t’abandonnerai point que je n’aie fait ce que je t’ai dit », (Genèse 28.15) telles
sont les promesses avec lesquelles il entreprend son œuvre dans notre âme. Et
puisque notre misère est précisément ce qui nous a d’abord valu cet amour, le péché
par lequel nous l’affligeons constamment, qui pourrait nous rendre craintifs et nous faire
douter, n’est qu’une raison de plus pour lui de nous aimer.

Et maintenant cet amour nous donne le motif, la mesure et le moyen de l’abandon de


nous-mêmes à Christ.

Le motif : Cet amour ne nous presse-t-il pas de rendre enfin les armes et de demeurer
en Celui qui nous a aimés de toute éternité, qui a quitté la gloire éternelle pour s’offrir
sur la croix, et qui, dans le ciel, intercède, plaide et prie constamment pour nous ?

La mesure : Jésus s’est donné tout entier ; pouvons-nous hésiter à nous livrer
entièrement ? quel sacrifice pourrait nous coûter en face de son grand sacrifice ? S’il
nous réclame tout, entiers, c’est pour nous remplir plus complètement de son amour ;
tout ce que nous abandonnons nous est compensé au centuple déjà dans cette vie. Oh
puissions-nous comprendre les richesses infinies et les trésors de joie que tient en
réserve pour nous cet « amour dont la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur
surpassent toute connaissance », afin de profiter du privilège qui nous est offert !

69
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Le moyen : Si nous avons encore des doutes sur la possibilité de demeurer dans cet
amour, cet amour même nous fournit le moyen de le faire ; la foi en cet amour suffit
pour nous en rendre capables. Si nous le croyons réellement divin, puissant, intense
comme celui du Père pour le Fils, nous compterons sur son efficacité pour nous garder,
pour triompher de notre faiblesse et de notre péché. C’est là tout ce que Dieu demande
de nous ; il nous a créés libres et ne veut pas nous imposer ses bénédictions ; il
n’attend que notre consentement et, pour gage de notre acquiescement, il se contente,
dans sa bonté de la foi par laquelle nous nous remettons à son amour.

70
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
23 Demeurez en Christ comme Christ demeure
dans le Père

« Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour… de
même que je demeure dans son amour ! ». Jean 15.9-10

Tandis qu’il était sur la terre, Jésus avait enseigné à ses disciples que demeurer en lui,
c’est demeurer dans son amour ; sur le point de les quitter il leur donne pour
commentaire de son commandement sa propre vie. Qu’ils le contemplent, lui,
demeurant dans l’amour du Père, et ils sauront comment demeurer dans son amour. Sa
vie dans le Père sera le modèle de leur vie en lui.

Cette pensée est si profonde, que nous pouvons à peine la concevoir ; elle est
cependant exprimée d’une manière assez positive pour que nous n’osions pas la
négliger. Ne lisons-nous pas dans Jean 6.57 : « Comme je vis par le Père, ainsi celui
qui me mange, vivra par moi », et n’entendons-nous pas le Fils demander à son Père :
« Qu’ils soient un comme nous sommes un ? » – « Je suis en eux et tu es en moi ».
Examinons donc sa vie dans le Père et nous comprendrons ce que doit être la nôtre en
lui.

Considérons d’abord l’origine de cette vie de Christ dans le Père. Elle avait ses racines
dans une double union de vie et d’amour. Quoique demeurant sur terre, Jésus savait
qu’il était un avec le Père, que la vie du Père était en lui, et que son amour reposait sur
lui. Sans cette certitude, il lui eût été impossible de demeurer dans le Père et dans son
amour. De même, nous ne pouvons demeurer en Christ et dans son amour, qu’en
croyant que nous sommes un avec lui.

Un par nature ; car il a revêtu notre humanité ; et, par notre nouvelle naissance, nous
sommes faits participants de sa nature divine. Un dans l’amour ; car le lien de la vie
divine, est celui d’un amour infini. Dans la vie d’humiliation sur la terre, Jésus a goûté le
bienfait de cet amour divin, la force que donne la conviction d’en être l’objet et de
pouvoir y demeurer constamment. Par son exemple, il nous invite à faire la même
expérience. Puisque nous sommes un avec lui, confions-nous en son amour qui nous
presse ; laissons-le pénétrer dans nos cœurs.

71
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Et quel est le moyen par lequel le Fils demeure dans le Père et dans son amour ? « J’ai
gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ». Sa vie a été
une vie de soumission et de dépendance. Pour notre nature orgueilleuse, dépendance
et soumission signifient humiliation et servitude ; mais dans la vie d’amour dont le Fils
de Dieu vécut et à laquelle il nous invite, ces deux conditions sont le secret du bonheur.
Que pouvait perdre le Fils en se soumettant ?

Le Père l’aime et n’a aucun intérêt qui ne soit le sien ; si le Fils donne quelque chose au
Père, le Père met à sa disposition tout ce qu’il a. Aussi, quand Jésus dit : « Le Fils ne
peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père », il ajoute aussitôt :
« Tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. Car le Père aime le Fils et lui
montre ce qu’il fait ». Quand nous étudions la vie de Christ comme le modèle et le gage
de ce que peut être la nôtre, nous comprenons que si Jésus nous dit : « Hors de moi
vous ne pouvez rien faire ».

C’est qu’il nous permet d’ajouter : « Je puis tout par Christ qui me fortifie » Nous
apprenons à nous plaire dans les faiblesses, dans les calamités, dans les détresses à
cause de Christ ; car nous pouvons dire : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis
fort ». Dépendance, soumission, sacrifice personnel, sont, pour le chrétien comme pour
Christ, le chemin de la vie et du bonheur.

Contemplons aussi la gloire de cette vie de Christ dans l’amour du Père. Parce qu’il
s’est consacré à la volonté et à la gloire du Père, le Père l’a couronné de gloire et
d’honneur. Il l’a établi comme son seul représentant, l’a fait participant de sa puissance,
et l’a élevé jusqu’à lui faire partager son trône divin. Il en est de même pour nous. Si
Christ nous trouve disposés à remettre notre personne et nos intérêts à son amour, à
renoncer à toute satisfaction de notre propre volonté pour ne trouver notre gloire que
dans une absolue dépendance de lui en toutes choses, à accepter de n’avoir de vie
qu’en lui, il fait pour nous ce que le Père a fait pour lui.

Il fait reposer sa gloire sur nous « Comme le nom de notre Seigneur Jésus-Christ est
glorifié en nous, nous sommes glorifiés en lui ». (Voyez 2 Thessaloniciens 1.12). Il nous
reconnaît comme ses représentants ; nous pouvons disposer de sa puissance ; il
permet que notre intercession ait une part dans le gouvernement de son Église et du
monde ; il se sert de notre intermédiaire pour exercer son autorité et son influence sur
les hommes, pour accomplir son œuvre divine. Quelle vie bénie que celle de l’âme qui
demeure dans l’amour de Christ comme Christ demeure dans celui du Père !

72
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Faisons des relations du Fils avec le Père, un objet constant d’étude pour connaître ce
que doivent être les nôtres avec Christ. Notre vie en lui peut être aussi féconde,
puissante, glorieuse qu’était la sienne dans le Père. Acceptons cette vérité dans la foi,
et, loin de nous paraître encore un joug et un travail, la vie dans l’amour de Christ
deviendra pour nous, au contraire, une source de repos, de force et de joie. Demeurer
dans cet amour tout-puissant, qui sauve, qui garde, qui rassasie, comme Jésus a
demeuré dans l’amour du Père, ne peut être notre œuvre, la grandeur même de la
vocation nous le fait sentir ; il faut pour nous, comme pour lui, que ce soit le fruit d’une
vie intérieure sanctifiée et le résultat du travail profond de l’amour divin.

Ce que nous avons à faire, nous, c’est d’étudier avec soin et de contempler en Christ le
modèle de cette vie d’amour, jusqu’à ce que nous entendions Jésus dire à chacun de
nous par son Esprit : « Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez
dans mon amour, de même que je demeure dans l’amour du Père ».

Si cette grâce nous paraît trop élevée, trop sublime, rappelons-nous que la grandeur du
privilège est justifiée par le but que Dieu a en vue. Comme le Fils était la révélation du
Père, le croyant est appelé à être la révélation de Christ ; il ne peut l’être que s’il est uni
d’une union parfaite avec Christ, comme Christ l’est avec le Père, afin de posséder en
lui la plénitude de sa grâce ; il ne peut l’être que s’il croit à son amour comme Christ
croyait à l’amour du Père.

73
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
24 Demeurez en Christ en obéissant à ses
commandements

« Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; de même
que j’ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour ».
Jean 15.10

Ces paroles nous montrent la place que doivent occuper les œuvres dans la vie du
croyant. Christ, comme Fils bien-aimé, était dans l’amour du Père ; il y demeura en
gardant ses commandements. De même, le croyant admis par grâce, sans œuvres,
dans l’amour de Christ, y demeurera s’il garde ses commandements. Quand nous
cherchons à venir à Jésus par nos œuvres, l’Esprit nous répète sans cesse : Ce n’est
point par les œuvres ; mais une fois à lui, de peur que la chair n’abuse de cette parole,
il nous dit aussi clairement : « Vous êtes créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres
». (Éphésiens 2.9, 10).

Les œuvres peuvent être le plus grand obstacle qui retienne le pécheur loin de son
Sauveur, tandis qu’elles sont une source de forces et de bénédictions pour le croyant,
car par elles « la foi est rendue parfaite » (Jacques 2.22) ; l’union avec Christ est
cimentée, l’âme est enracinée dans son amour. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma
parole, et mon Père l’aimera » – « Si vous gardez mes commandements, vous
demeurez dans mon amour ».

La relation entre l’observation des commandements de Christ et la communion dans


son amour, est facile à saisir. Notre union avec Jésus-Christ n’est pas une affaire
d’intelligence ou de sentiment, mais une union vitale avec sa personne sainte. La
vocation du chrétien est de penser, de sentir, de vouloir exactement ce que Jésus a
pensé, senti et voulu. Il désire participer non seulement à la grâce, mais aussi à la
sainteté de son Sauveur ; ou plutôt, il voit que la, sainteté est ce qu’il y a de plus beau
dans la grâce ; vivre (le la, vie de Christ, vouloir ce qu’il veut, c’est l’affranchissement de
l’esclavage de notre volonté corrompue, c’est le chemin de la vraie liberté.

Le tiède ou l’ignorant font une grande distinction entre les promesses et les
commandements de l’Écriture. Ils ne trouvent de consolation et de nourriture que dans
les premières ; mais celui qui cherche demeurer dans l’amour de Christ, discerne

74
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
l’amour divin dans les commandements aussi bien que dans les promesses ; car ils
conduisent à une participation toujours plus grande de la vie divine, à une union
toujours plus intime avec le Seigneur. L’harmonie entre notre volonté et la sienne est un
des principaux éléments de notre communion avec lui. Comment pourrait-il y avoir
communion sans un accord parfait avec sa volonté ? Car la volonté est la faculté
centrale chez l’Être divin comme chez l’être humain.

Tant que le salut n’est pour le pécheur qu’une sécurité personnelle, il reste indifférent
ou hostile à la volonté de Dieu ; mais aussitôt qu’il comprend, par les Écritures et par
l’enseignement de l’Esprit, ce qu’est le salut, c’est-à-dire le retour à la communion et à
la conformité, avec Jésus, il trouve naturelle, belle même, cette loi qui fait de
l’observation des commandements le moyen de demeurer dans son amour (Jean
14.15, 16, 21, 23) : son être intérieur se réjouit de ce que Jésus en a fait la condition
d’une plus abondante communication de l’Esprit.

Du reste, Christ lui-même n’est demeuré dans l’amour du Père que par cette loi.
L’obéissance a été une solennelle réalité pour lui durant sa vie terrestre. La puissance
redoutable qui a poussé l’homme à la révolte contre son Dieu, s’est aussi attaquée à lui
et l’a tenté. Pour Jésus homme, les séductions dont le tentateur usa, ne pouvaient le
laisser indifférent. Il ne put résister que par le jeûne et la prière. « Il a souffert, étant
tenté ». Le sacrifice de sa volonté a été pour lui aussi un renoncement continuel. S’il est
demeuré dans l’amour du Père, c’est qu’il a fait de l’obéissance à son commandement
le but de sa vie.

« Je ne fais rien de moi-même, dit-il, mais je parle selon ce que le Père m’a enseigné.
Celui qui m’a envoyé est avec moi, il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours
ce qui lui est agréable ». (Jean 8.28) Il nous a ainsi ouvert la voie d’une vie sur la terre
passée dans l’amour du ciel ; et quand son Esprit pénètre en nous comme la sève du
cep dans le sarment, cette obéissance aux commandements devient un des éléments
les plus sûrs et les plus élevés de la vie qu’il nous communique.

Si vous désirez demeurer en Jésus, observez ses commandements. Ne vous contentez


pas de les posséder dans la Bible qu’ils soient gravée par la méditation et la prière, par
l’enseignement de l’Esprit et une obéissance pleine d’amour, sur les tables de vos
cœurs. N’en négligez aucun. Nous qui jouissons des privilèges de la nouvelle alliance,
voudrions-nous rester en arrière des saints de l’ancienne alliance qui disaient avec tant
de ferveur « Les ordonnances de l’Éternel réjouissent le cœur ; ses jugements sont tous
justes ». Nous sommes encore loin de comprendre toute la volonté du Seigneur. Nous

75
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
avons besoin de demander constamment pour nous et pour tous les croyants, ce que
Paul demandait pour les Colossiens : « Qu’ils soient remplis de la connaissance de sa
volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle », et ce qu’Épaphras désirait pour
ces mêmes chrétiens « Qu’étant parfaits et pleinement persuadés, ils persistent dans
une entière soumission à la volonté de Dieu ». Il n’y a pas de progrès spirituel possible
sans progrès constant dans la connaissance de la volonté de Dieu à notre égard.
L’entière consécration, loin d’être le couronnement d’une vie sainte, n’en est que le
point de départ.

Paul, après avoir convié les chrétiens à s’offrir eux-mêmes en en sacrifice vivant et
saint à Dieu » (Romains 12.1) ajoute aussitôt, indiquant ce qu’est une vie vraiment
consacrée à Dieu : « Soyez transformé par le renouvellement de l’intelligence, afin
d’éprouver que la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite ». Le renouvellement
graduel qu’opère le Saint-Esprit, développe une perception spirituelle, un saint instinct
par lequel l’âme, « prompte à comprendre dans la crainte du Seigneur », sait découvrir
la valeur des commandements de Dieu et leur application dans la vie journalière, d’une
manière qui reste cachée au chrétien ordinaire.

Gardons ces commandements dans l’obéissance. N’avons-nous pas fait vœu de rejeter
tout péché ? « Je jure et je le tiendrai, d’observer les lois de ta justice ». (Psaumes
119.106). Luttons donc dans la prière pour devenir parfaits dans toute la volonté de
Dieu, demandant ardemment que tout péché secret, tout ce qui en nous n’est pas en
harmonie avec sa volonté, nous soit révélé. Marchons fidèlement, humblement, selon la
lumière que nous avons, résolus à obéir à toutes les ordonnances du Seigneur. Quand
Israël fit un vœu d’obéissance au désert (Exode 19.8; 24.7), ce ne fut que pour le violer
aussitôt ; mais la nouvelle alliance donne le vouloir et le faire, le vœu et la force de
l’accomplir (Jérémie 31).

Tenons-nous en garde contre toute désobéissance, même dans les petites choses. La
désobéissance énerve la conscience, obscurcit, l’âme, tue les forces spirituelles. Si
parfois ces commandements nous semblent pénibles, rappelons-nous qu’ils procèdent
de Celui qui nous aime. Ils sont amour et nous parlent de son amour. Chaque acte
nouveau d’obéissance, chaque sacrifice accompli pour garder ses commandements,
resserre notre union avec la personne du Sauveur, nous fait pénétrer plus avant dans
son amour, et nous rend plus conformes à sa vie sainte, en sorte que cette parole nous
devient toujours plus précieuse : « Si vous gardez mes commandements, vous

76
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon
Père et que je demeure dans son amour ». (Jean 15.19).

77
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
25 Demeurez en Christ afin que votre joie soit
parfaite

« Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite
». Jean 15.11

La vie en Christ est une source inépuisable de bonheur. À mesure que Christ prend
plus pleinement possession de l’âme, elle entre dans la joie de son Sauveur qui devient
la sienne à toujours. La joie est un trait caractéristique de celui qui vit en Christ, et nous
savons tous en apprécier la valeur ; elle est la meilleure preuve que le cœur est
réellement satisfait. Aussi n’y a-t-il pas, chez le chrétien, d’attrait plus irrésistible, de
prédication plus persuasive et qui manifeste mieux au monde la réalité de l’amour divin,
que le rayonnement de cette joie, triomphant des épreuves de la vie. Pour le bien
même du croyant, elle est un élément indispensable ; car la joie du Seigneur est sa
force. En elle se retrempent sa confiance, son courage et sa patience. Avec un cœur
joyeux, aucun travail ne lasse, aucun fardeau n’accable ; et Dieu lui-même est notre
force et notre chant de victoire.

Jésus promet sa joie à celui qui demeure en lui : « ma joie », dit-il. La parabole du cep
et des sarments se rapportant toute à la vie que ses disciples auraient en lui, quand il
serait remonté au ciel ; c’est de la joie céleste et éternelle dont il s’agit, ce que montre
également cette autre promesse : « Je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et nul ne
vous ravira votre joie ». (Jean 16.22). Ce fut seulement à la résurrection que commença
cette vie de joie, et c’est en la résurrection qu’elle a sa source, alors que s’accomplit
cette parole : « C’est pourquoi ton Dieu t’a oint d’une huile de joie par-dessus tes
semblables ». (Psaumes 45.8).

Le jour de son couronnement fut pour Jésus celui de la pleine satisfaction de son cœur.
Sa joie était celle d’une œuvre parfaitement accomplie et pour toujours, la joie de
rentrer dans le sein du Père et, d’avoir racheté beaucoup d’âmes. Celui qui est
réellement uni à lui, participe à cette joie ; il partage si complètement la victoire et la
parfaite rédemption de son Sauveur, qu’il peut dire sans cesse, par la foi : « Grâce a
Dieu qui me donne toujours la victoire ». En Christ, il jouit de l’amour inaltérable du Père
; et, apprenant, avec lui, à aimer les âmes, il se réjouit aussi de ce qu’elles sont

78
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
rachetées. Soit qu’il contemple l’œuvre parfaite de Jésus ou la récompense que trouve
le Fils dans l’amour du Père, soit qu’il considère sa gloire croissant avec le nombre des
pécheurs qui se convertissent, toujours la joie du Seigneur est la sienne.

Jésus parle encore de cette joie comme devant être permanente chez le croyant. « Afin
que ma joie soit (ou demeure) en vous » – « Nul ne vous ravira votre joie ». Tant de
chrétiens ne le peuvent comprendre ; ils se figurent que la vie chrétienne est une vie de
continuelles alternatives de joie et de tristesse, et ils vont jusqu’à en donner comme
preuve, les expériences de l’apôtre Paul. Mais la vie de Paul est précisément, au
contraire, l’exemple le plus frappant de cette joie inaltérable. L’apôtre avait saisi le
paradoxe de la vie chrétienne où se trouvent à la fois, et souvent au même moment,
toutes les amertumes de la terre et toute la joie du ciel.

« Comme attristés et nous sommes joyeux », dit-il ; et, par ces mots admirables, il nous
enseigne comment la joie de Christ peut triompher de la tristesse du monde, comment
elle peut nous faire chanter tout en pleurant, et nous conserver, même dans l’épreuve,
le sentiment d’une joie inexprimable et glorieuse. La seule présence de Jésus suffit
pour rendre cette joie permanente « Je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et nul ne
vous ravira votre joie ». Comment l’âme qui se sent en Christ ne serait-elle pas
satisfaite et joyeuse ? Même lorsqu’elle pleure sur ses péchés et sur le péché de ses
semblables, une source de bonheur jaillit de sa foi en la puissance et l’amour du Christ
pour sauver.

Jésus veut enfin que cette joie soit parfaite, Il le dit à trois reprises durant la dernière
nuit qu’il passe sur la terre. D’abord dans la parabole du cep et des sarments : « Je
vous ai dit ces choses afin que votre joie soit parfaite ; et cette parole se confirme, pour
le chrétien, à chaque nouvelle expérience qu’il fait du privilège de la communion de
Jésus. Puis à propos de l’exaucement de la prière (Jean 16.24) : « Demandez et vous
recevrez, afin que votre joie soit parfaite ».

En effet, pour celui qui juge spirituellement des choses, une prière exaucée n’est pas
seulement le don d’une bénédiction particulière il y voit infiniment plus : c’est pour lui un
gage de sa communion avec le Père et le Fils dans le ciel, une preuve qu’il est admis
dans leur conseil ; et encore là, quelle source d’ineffable joie ! Jésus y revient en
dernier lieu dans la prière sacerdotale (Jean 17.13) : « Je dis ces choses afin qu’ils
aient en eux ma joie parfaite ». La contemplation de notre grand sacrificateur, se tenant
en la présence du Père pour intercéder continuellement en notre faveur et poursuivre

79
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
avec puissance son œuvre bénie, nous donne l’assurance d’un salut complet, et par
conséquent une parfaite joie.

La joie de Christ lui-même, joie permanente, parfaite, telle est la part du croyant qui
demeure en lui. Pourquoi y en si peu qui la désirent ? C’est que peu, même parmi les
enfants de Dieu, y croient. Au lieu de considérer la vie en Christ comme le sort le plus
heureux qu’il soit donné à l’homme d’obtenir, ils l’envisagent comme une vie de
tristesse et de renoncement ; mais s’ils n’y voient que cela, c’est qu’ils ne demeurent
pas en Christ. Ceux qui acceptent une fois pour toutes, sans réserve, la vie en Christ
comme une source de joie et de bénédiction, voient leur foi se changer en réalité, et la
joie du Seigneur devenir la leur.

C’est en terminant sa parabole du cep et du sarment, que Jésus conclut par ces paroles
: « Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite
». Réclamons donc la joie comme un élément de la vie du sarment, propre à rendre
évidente à nos yeux la suffisance de Christ pour répondre aux besoins de notre âme.
S’il y a des temps où cette joie du Sauveur abonde en nous, rendons-en grâce à Dieu ;
mais si, par moment, nous la sentons moins vivement que nous le voudrions, rendons
également grâces pour la vie de bénédiction en vue de laquelle nous avons été
rachetés ; car, là encore, « il nous sera fait selon notre foi ». Réclamons cette joie, non
pas en notre nom, mais au nom de Jésus qui l’a promise, et pour la gloire du Père ; car
il n’est pas possible d’accepter Jésus dans son cœur, sans recevoir en même temps sa
joie. C’est pourquoi, « réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète,
réjouissez-vous ».

80
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
26 Demeurez en Christ vous aimant les uns les
autres

« C’est ici mon commandement : Aimez-vous tes uns les autres, comme je vous ai
aimés ». Jean 15.12

« Comme le Père m’a aimé, je vous ai aimés ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les
uns les autres ». Dieu s’étant fait homme, l’amour divin a habité dans un cœur humain ;
dès lors, les hommes ont pu s’aimer d’un amour divin, et goûter sur la terre l’amour du
ciel.

« C’est ici mon commandement, dit le Sauveur aimez-vous les uns les autres, comme
je vous ai aimés ». Voilà le commandement par excellence, le résumé de tous les
autres ; aussi Jésus appelle-t-il « son commandement, le commandement nouveau »,
destiné à mettre en évidence la réalité de la nouvelle alliance et la puissance de la vie
nouvelle révélée en Jésus-Christ, destiné à devenir le signe caractéristique et
irrécusable du disciple de Christ. « À ceci, tous les hommes connaîtront que vous êtes
mes disciples » – « Qu’eux aussi soient un en nous pour que le monde croie. « Qu’ils
soient parfaitement un et que le monde connaisse que tu les a aimés, comme tu m’as
aimé ». Et si l’obéissance à ce commandement est pour le chrétien la preuve qu’il est
uni à Christ, elle est aussi pour lui le moyen d’arriver à rendre cette union toujours plus
parfaite.

Dieu est amour, et Christ est venu pour nous le révéler, non sous la forme d’une
doctrine abstraite, mais par sa vie. En aimant des êtres indignes et ingrats, en
s’abaissant jusqu’à marcher parmi les hommes comme un serviteur, en se livrant lui-
même à la mort, Jésus a été la démonstration vivante de l’amour de Dieu. Et
maintenant ses disciples sont appelés, à leur tour, à manifester au monde son amour
en vivant, et en aimant comme lui.

Par leur ressemblance avec le Sauveur, il faut qu’ils prouvent qu’ils sont animés de
l’Esprit qui animait Christ, qu’ils sont les membres d’un même corps et unis entre eux
malgré les diversités de caractères ou de croyances, de langage ou de situations. Leur
vie d’amour est le témoignage essentiel du christianisme, la preuve donnée au monde

81
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
que Dieu a envoyé son Fils et qu’il a répandu dans ses disciples le même amour dont il
l’a aimé.

Cet amour des disciples de Christ les uns pour les autres, occupe la place intermédiaire
entre leur amour pour Dieu et leur amour pour les hommes. L’amour pour un Être
invisible, qui pourrait aisément rester une affaire de sentiment ou même d’imagination,
a l’occasion de s’exercer dans les rapports des disciples entre eux, et de prouver sa
réalité par des actes que le Père accepte comme étant faits à lui-même. Puis de cet
amour fraternel naît celui pour tous les hommes ; car, en s’aimant les uns les autres, les
enfants de Dieu se forment à aimer leurs semblables encore éloignés de Christ, non
plus par sympathie naturelle, mais de cet amour sanctifié qui s’attache aux plus
indignes, au nom de Jésus, et supporte ceux qui ont le moins d’attraits.

Jésus nous présente, dans ses rapports avec ses disciples, le modèle de cet amour
fraternel. Si nous étudions son esprit de support et de pardon, sa patience, son humilité,
la douceur et la charité avec lesquelles il se fait serviteur pour gagner à lui les
pécheurs, nous l’écouterons Volontiers quand il nous dit : « je vous ai donné un
exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait ». (Jean 13.15).

En suivant ses traces, le disciple ne vit plus pour lui-même, mais pour les autres ; son
langage respire la bonté ; car l’amour lui interdit toute parole contraire à la charité. Non
seulement il ne sait pas médire, mais, plus jaloux de la réputation de son frère que de la
sienne, il refuse même de supposer le mal ou d’y prêter l’oreille ; car, pour ce qui le
concerne, il peut s’en remettre au Père, tandis qu’il est responsable de son frère devant
le Père. L’amour divin, répandu dans son cœur, éclate dans sa vie en douceur, en
bonté, en affection, en générosité, en dévouement, en bienfaisance, comme dans la vie
de Jésus.

Aimer comme Christ a aimé ! Notre cœur ne s’émeut-il pas à la pensée du privilège
immense auquel nous sommes appelés, de refléter l’amour éternel ? Ou bien serions-
nous peut être tentés de soupirer de ce que Dieu nous propose un degré si élevé de
perfection ? Gardons-nous-en ; car nous avons précisément, là un gage précieux de
l’amour du Père, qu’il veuille nous rendre semblables à Christ, comme Christ lui est,
semblable. Et si Jésus a rattaché si intimement le commandement de nous aimer les
uns les autres, à sa parabole du cep et des sarments, c’est pour nous donner à
entendre qu’en demeurant en lui, nous serons capables d’aimer comme lui. Ce
commandement est donc un nouveau motif pour nous de vivre en Christ et dans son

82
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
amour infini, afin de recevoir de sa plénitude la faculté d’aimer. Dans ces conditions, le
commandement qui nous était à charge devient une source de joie.

L’amour pour nos frères n’est-il pas un de ces nombreux fruits que Jésus nous a
promis, une grappe d’Escol par laquelle nous pouvons prouver aux autres que le pays
de la promesse est bien un bon pays ? Faisons passer dans la pratique de tous les
jours, en toute honnêteté et simplicité, les choses que nous professons par le langage
de la foi et de l’enthousiasme chrétien, afin que les hommes voient et croient.
Apportons à Jésus tout ce qui, dans nos caractères et dans nos vies, fait obstacle à cet
amour fraternel.

Il peut nous rendre doux et patients, diriger nos paroles, retenir nos lèvres, nous donner
cette charité qui refuse de s’offenser, qui est toujours prête à excuser, à supporter et à
espérer le bien cet amour qui ne se cherche pas lui-même, mais qui est toujours
disposé à laver les pieds des autres et à se donner pour eux. Plaçons-nous comme des
écoliers dociles sous la direction du Saint-Esprit : la vie la plus ordinaire peut être
transfigurée par l’éclat d’une beauté céleste, quand l’amour divin brille à travers notre
frêle humanité.

Loin de nous plaindre, rendons grâce à Dieu de ce que nous sommes appelés à aimer
comme Jésus aime, comme Dieu aime ! Louons-le de ce que nous le pouvons. Oui, la
nouvelle nature, la nature sainte dont nous sommes revêtus par notre union au divin
Cep, peut aimer comme il a aimé. Fortifions cette nouvelle nature en demeurant en
Christ et dans son amour.

83
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
27 Demeurez en Christ, afin que vous ne
péchiez pas

« Il n’y a point en lui de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point ». 1 Jean 3.5,
6

Lorsque l’apôtre prononça les paroles de notre texte, il venait de dire : « Vous savez
que Jésus a paru pour ôter les péchés. Ce rapprochement montre que le but de
l’incarnation du Fils était de délivrer, non seulement du péché, mais aussi de la
puissance du péché, en sorte que le croyant ne pèche plus. C’est la sainteté
personnelle de Christ qui lui permet d’accomplir cette œuvre ; admettant les pécheurs
dans une communion de vie avec lui-même il rend, par cette union, leur vie semblable à
la sienne. « Si la racine est sainte, les branches le sont aussi ».

« En lui, il n’y a point de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point ». Tant que
le croyant demeure en Christ, et dans la mesure où il y demeure, il ne pèche pas.

Mais aussitôt se pose la question : comment ceci peut-il s’accorder avec


l’enseignement de la Bible sur la corruption inhérente à notre nature humaine, ou avec
ce que Jean lui-même affirme, quand il dit : « Si nous disons que nous n’avons pas de
péché, nous nous séduisons nous-mêmes ; et si nous disons que nous n’avons pas
péché, sa parole n’est point en nous ? » (1 Jean 1.8-10) C’est précisément ce passage,
étudié avec soin, qui fera comprendre le vrai sens du texte qui nous occupe. Ces deux
expressions : « Si nous disons que nous n’avons pas le péché », (vers. 8), et : « Si
nous disons que nous n’avons pas péché » (vers. 10), ne sont pas équivalentes.

Avoir du péché signifie : avoir une nature pécheresse. Le croyant le plus fidèle doit
confesser à chaque instant que le péché est en lui, dans sa chair, en laquelle n’habite
aucun bien. Pécher, ou commettre le péché, est tout autre chose ; c’est céder à la
nature de péché et tomber dans la transgression positive. Ainsi, tout vrai croyant doit
admettre deux choses : la première, que le péché est encore en lui (vers. 8), la
seconde, que le péché s’est pendant un temps manifesté par des actes de péché (vers.
10).

84
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Aucun croyant ne peut dire : je n’ai point de péché, et encore moins : je n’ai jamais
péché. Mais nous ne devons pas nécessairement avoir à confesser que nous péchons
actuellement, Dieu ne l’attend pas de nous, quoique nous ayons le péché actuellement
en nous ; la confession d’avoir péché se rapporte au passé. D’après le chapitre 2,
verset 1, il se peut que nous ayons aussi à confesser des péchés actuels, mais, encore
une fois, ce n’est pas une nécessité. Et nous voyons ainsi comment la confession la
plus sincère de péchés passés (comme celle de Paul reconnaissant qu’il a été un
persécuteur), et le sentiment profond d’avoir encore une nature corrompue, peuvent
s’accorder avec d’humbles, mais joyeuses actions de grâce à Celui qui préserve de
chutes.

Mais, dit-on, comment un croyant, ayant le péché habitant en lui, peut-il ne pas pécher
? La réponse à cette objection se trouve dans ces paroles : « En lui, il n’y a point de
péché. Quiconque demeure en lui ne pèche pas ». Quand le croyant demeure en Christ
dans une union constante, il est gardé par le Seigneur, qui tient en échec la vieille
nature, si bien qu’elle ne peut reprendre sa domination sur l’âme. Malheureusement, la
plupart des chrétiens demeurent en lui d’une manière si incomplète et si intermittente,
que le péché reprend constamment son ascendant et assujettit l’âme tout à nouveau.

La promesse faite à la foi est bien : « Le péché n’aura point de pouvoir sur vous ; »
mais elle est accompagnée du commandement « Que le péché ne règne point dans
votre corps ». Le croyant qui réclame la promesse avec une foi pleine et entière, est
rendu capable d’obéir au commandement, et le péché ne peut exercer son pouvoir sur
lui. L’ignorance de la promesse, l’incrédulité, ou encore l’absence de vigilance, ouvrent
la porte au péché ; mais que le croyant recherche une communion permanente avec
Celui qui est saint, il le sauvera effectivement de toute transgression, non pas
assurément en le délivrant de sa nature pécheresse, mais en l’empêchant de lui céder.
« Quiconque demeure en lui ne pèche pas ».

On parle de jeunes lions que rien ne peut dompter, si ce n’est l’œil de leur gardien. En
sa présence, malgré leur naturel féroce et leur soif de sang, ils sont soumis et
tremblants, au point qu’on peut s’approcher d’eux sans crainte ; mais loin de leur
gardien, on n’ose les aborder. Il en est de même du croyant ; il peut avoir le péché en
lui, et pourtant ne pas pécher. Sa nature corrompue, sa chair n’est pas changée dans
son inimitié contre Dieu ; mais elle est domptée par la présence de Jésus, auquel il se
confie avec foi. L’union avec Christ est donc le secret de la vie sans péché « En lui, il
n’y a point de péché ».

85
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Mais encore, en admettant en principe qu’on soit gardé de péché par la communion
constante et complète avec Jésus, cette communion peut-elle se réaliser, pouvons-
nous prétendre à la possibilité de demeurer en Christ, même un seul jour, de telle sorte
que nous puissions être préservés de toute chute ? Nous avons déjà répondu à cette
objection ; et, du reste, la question, pour quiconque la pose et la considère avec
droiture, renferme elle-même la réponse.

Quand Christ nous commande de demeurer en lui, nous promettant des fruits
abondants à la gloire du Père et l’exaucement de nos prières, peut-il avoir autre chose
en vue que l’union parfaite du sarment au cep ? Quand il promet de demeurer en nous,
qu’entend-il, sinon que sa présence en nous sera la présence même de la puissance et
de l’amour divin Et cette manière de délivrer du péché, n’est-elle pas tout à sa gloire,
nous maintenant toujours humbles et dépendants dans le sentiment de notre nature
corrompue, vigilants et actifs dans la crainte du pouvoir redoutable qu’elle exerce, et en
même temps confiants dans la pensée que la seule présence de Jésus peut la tenir en
échec ?

Oui, n’en doutons plus : si nous ne pouvons être affranchis du monde et de ses
tribulations, de notre nature corrompue et de ses tentations, Jésus nous assure du
moins la grâce de pouvoir demeurer pleinement en lui, pour être préservés de tout mal.

Nourrissez-vous de cette promesse, et croyez, sans vous inquiéter de savoir s’il vous
sera possible d’être à l’abri du péché votre vie entière. La foi doit vivre au jour le jour et
ne se préoccuper que du moment présent. Si vous croyez que Jésus peut vous garder
présentement de toute transgression, cela suffit ; allez de l’avant avec une confiance
toujours renouvelée. Et qu’au lieu de vous décourager, les chutes et les péchés servent
à vous faire rechercher, avec plus d’ardeur, votre force et votre salut dans la
communion de l’Homme-Dieu. Vous pouvez faire des progrès étonnants dans cette
voie-là, pourvu que vous vous remettiez entièrement aux mains de Dieu pour être
gardés par lui de pécher, et que vous persévériez dans la foi.

Considérez la, nature sainte de Jésus homme, comme la nature même dont il veut nous
rendre participants avec lui, et vous découvrirez qu’il y a quelque chose de mieux
encore que d’être préservé de pécher, de plus élevé que l’abstention du mal : c’est la
bénédiction bien plus grande d’être, dès maintenant, un vase purifié, sanctifié rempli de
la plénitude de Jésus, l’instrument par lequel il manifeste sa puissance et sa gloire.

86
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Le péché journalier est-il inévitable ?

(Fragment tiré de Christ and the Church. Sermons de A. Saphir).

Comment se fait-il que, possédant un Sauveur dont l’amour et la puissance sont infinis,
nous soyons si souvent remplis de crainte et de désespoir, las et languissants dans nos
esprits ? Parce que nous ne regardons pas fermement à Jésus, l’auteur et le
consommateur de la foi, assis à la droite de Dieu, dont la toute-puissance embrasse le
ciel aussi bien que la terre, et qui la déploie dans ses faibles enfants.

Nous nous rappelons notre faiblesse, et nous oublions sa toute-puissance ; nous


reconnaissons que sans Christ nous ne pouvons rien, et nous ne sayons pas nous
élever ou nous abaisser jusqu’à dire dans l’humilité chrétienne : « Je puis tout par Christ
qui me fortifie ». Nous nous confions dans ni vertu de la mort de Jésus pour effacer
notre culpabilité et nous n’entretenons pas en nous une foi confiante, digne de la toute-
puissance du Sauveur vivant pour nous délivrer de l’esclavage et de la puissance du
péché dans notre vie journalière.

Nous oublions que Christ travaille puissamment en nous et que, étant un avec lui, nous
possédons une force suffisante pour surmonter toute tentation. Ou bien, perdant de vue
notre néant, nous avons la présomption de croire que, par nos propres forces, nous
pouvons vivre sans péché, accomplir nos devoirs, supporter nos épreuves ; ou bien,
nous ne réclamons pas la toute-puissance de Jésus, qui seul peut s’assujettir toutes
choses, et nous garder des infirmités et des chutes journalières que nous croyons être
une nécessité. Si réellement nous nous appuyions en toutes choses et en tout temps
sur Christ, nous gagnerions aussi la victoire en toutes choses et en tout temps, par
Celui dont la puissance est infinie et qui est établi par le Père pour être le Chef de notre
salut.

Alors, toutes nos actions se feraient noie seulement devant Dieu, mais en la gloire du
Père, et au nom de Jésus, notre sanctification. Rappelons-nous que toute puissance lui
est donnée dans le ciel et sur la terre, et vivons dans un continuel exercice de foi en sa
vertu infinie. Travaillons à nous convaincre que nous n’avons rien et ne sommes rien ;
qu’en lui-même l’homme n’a pas la vie pour porter du fruit, mais que Christ est tout ;

87
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
qu’en demeurant en lui et en gardant sa Parole, nous pouvons porter beaucoup de
fruits.

88
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
28 Demeurez en Christ votre force

« Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre ». Matthieu 28.18

« Fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante ». Éphésiens 6.10

« Ma puissance s’accomplit dans la faiblesse ». 2 Corinthiens 12.9

Nous reconnaissons aisément notre complète faiblesse, mais nous ne comprenons pas
toujours le rôle qu’elle doit jouer dans notre vie. Ici, comme ailleurs, les pensées de
Dieu sont élevées au-dessus des pensées de l’homme, autant que les cieux sont
élevés au-dessus de la terre.

Souvent le chrétien cherche à oublier sa faiblesse, il veut la vaincre, en être délivré.


Dieu veut, au contraire, que nous nous la rappelions, que nous la sentions
profondément ; il veut que nous y demeurions et même que nous nous réjouissions en
elle. Le chrétien gémit de sa faiblesse, mais Christ enseigne à ses disciples à dire : « Je
me plais dans les faiblesses ; je me glorifierai bien plus volontiers de mes faiblesses ».
Le chrétien la considère comme le plus grand obstacle qui l’empêche de vivre pour son
Dieu ; et Dieu nous dit qu’elle est le secret de la force et du succès. C’est notre
faiblesse, franchement reconnue, qui nous donne droit et accès à la force de celui qui a
dit : « Ma puissance s’accomplit dans la faiblesse ».

Une des dernières paroles de notre Seigneur, alors qu’il allait prendre place sur le trône
de Dieu, fut celle-ci : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre ». La
toute-puissance allait être conférée au Fils de l’homme, afin que, désormais, elle pût se
manifester par l’intermédiaire de la nature humaine ; c’est pourquoi Jésus rapproche ce
fait de la promesse qu’il fait à ses disciples de participer à cette toute-puissance «
Quand je serai monté au ciel, vous serez revêtus de la puissance d’en haut ». (Luc
24.49; Actes 1.8). C’est dans le Sauveur siégeant, à la droite du Père que le croyant
doit chercher sa force.

C’est là que les disciples la trouvèrent après dix jours de prières et de consécration,
pendant lesquels leurs âmes s’affermirent dans une communion toujours plus intense

89
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
avec Jésus assis sur le trône de Dieu, ils furent revêtus de force, au dedans pour
vaincre le péché, au dehors pour annoncer Jésus-Christ.

La puissance d’en haut vint les qualifier en vue de la mission qu’ils avaient acceptée, de
rendre témoignage à leur Maître ressuscité. Pour les uns, le témoignage consistait
surtout en une vie sainte révélant le ciel et le Christ d’où cette vie procédait, manifestant
la puissance de Jésus glorifié pour donner la victoire sur le péché et faire vivre les
hommes dans la sainteté au milieu du monde ; d’autres devaient ajouter à ce
témoignage celui de la parole et consacrer leur vie à parler au nom de Jésus. Mais aux
uns et aux autres, cette vertu d’en haut était indispensable pour prouver au monde que
Jésus avait bien reçu du Père tout pouvoir dans le ciel et sur la terre, pour démontrer
que le royaume de Dieu auquel ils professaient d’appartenir, ne consiste pas en paroles
seulement, mais en force. Et cette force fut sentie même par ceux qui refusaient de s’y
soumettre. (Actes 2.43; 4.13; V, 13)

Ce que Jésus fut pour ses premiers disciples, il l’est pour nous aussi. Notre vie entière
aussi bien que notre vocation comme disciples, ont leur origine et leur garantie dans
cette parole : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre ». Ce qu’il
accomplit en nous et par nous, doit porter le sceau de sa toute-puissance. Aussi, le
croyant le plus faible qui demande d’être gardé du péché, de croître dans la sainteté, de
porter beaucoup de fruits, peut avoir la confiance, comme membre du corps de Christ,
que ses requêtes seront exaucées avec une puissance toute divine.

Et si nous demandons comment la puissance nous est donnée, la réponse est simple :
Christ nous la donne, ainsi qu’aux premiers disciples en établissant en nous sa propre
vie par son Saint-Esprit, et non pas, comme beaucoup le croient, en venant seulement
en aide à nos faibles efforts. Il ne supprime pas le sentiment de notre faiblesse ; au
contraire, chose merveilleuse, en laissant et même en développant en nous le
sentiment d’une totale impuissance, il nous donne, en même temps, conscience d’une
grande force en lui.

« Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit
attribuée à Dieu et non pas à nous ». La faiblesse et, la force marchent de front ; si le
sentiment de l’une augmente, le sentiment de l’autre augmente aussi, jusqu’à ce
qu’enfin nous puissions dire avec saint Paul : « Lorsque je suis faible, c’est alors que Je
suis fort ; je me glorifierai bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance
de Christ repose sur moi ».

90
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Le chrétien vivant apprend à considérer en Christ assis sur le trône de Dieu, la position
qui lui est acquise à lui-même ; il contemple cette vie pure et sans tache dans sa
puissance et dans sa gloire ; il y voit la vie éternelle dans l’homme glorifié. Et si, faisant
un retour sur lui-même, il soupire après la sainteté, après la force d’être agréable à Dieu
et de faire sa volonté, il sait qu’il n’a qu’à lever les yeux sur Christ, sa vie, qui
accomplira en lui tout ce qui lui manque.

C’est à Christ revêtu de force qu’il s’attend en toute occasion, dans les petites choses
comme dans les grandes, pour être gardé du mal d’instant en instant, ou pour lutter
contre une difficulté contre une tentation particulière. Sa vie devient ainsi de plus en
plus paisible et joyeuse, non qu’il sente plus de force, mais parce qu’il a en lui-même
toujours la victoire en son Sauveur.

Oui, notre force est en Christ, prête à nous être communiquée dans la mesure où nous
la réclamerons, et où elle trouvera notre foi disposée à la recevoir. Elle est là, que nous
en usions ou non. Le Père a donné à Jésus tout pouvoir dans le ciel et sur la terre, par
conséquent sur nos cœurs et sur nos vies, ainsi que sur les puissances qui les
assujettissent, afin qu’il soit pour nous un Sauveur parfait.

Et cette puissance pénètre en nous par notre communion avec lui. Si la communion est
faible et peu goûtée, sa force ne sera communiquée que dans une faible mesure ; mais
si nous cultivons cette union avec joie, comme notre plus grand bien, étant prêts à tout
sacrifier pour la conserver, « sa puissance s’accomplit dans notre faiblesse ». Notre
unique soin doit donc être de demeurer en Christ, notre force, de « nous fortifier dans le
Seigneur et par sa force toute-puissante ».

Cherchons, par la foi, à acquérir une connaissance toujours plus claire et plus profonde,
une expérience toujours plus parfaite de l’infinie grandeur de la puissance de Dieu dans
ceux qui croient, de cette puissance du Christ ressuscité et glorifié, par laquelle il
triomphe de tous les ennemis. (Éphésiens 1.19-24). Acceptons, par la foi, ce plan
admirable de Dieu : en nous, rien que faiblesse, en Christ, la toute-puissance. Ne
regardons plus à nous-mêmes, mais seulement à Christ, et nous arriverons à dire : « Je
puis tout par Christ qui me fortifie ».

91
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
29 Demeurez en Christ et non en vous-mêmes

« Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi ». Romains 7.18

Avoir la vie en soi, est le privilège de Dieu seul, et du Fils à qui le Père l’a aussi donné.
Quant à la créature, sa gloire est de chercher sa vie en Dieu. Le crime et la folie de
l’homme pécheur est de vivre pour lui-même et en lui-même, tandis que le croyant
trouve le bonheur en vivant en Christ et pour Dieu. « Si je vis, ce n’est plus moi qui vis,
c’est Christ qui vit en moi. Non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec
moi ». Tel est le témoignage de tous ceux qui ont connu le bienfait de la vie de la foi,
qui ont su haïr, perdre leur vie, y renoncer pour recevoir à la place la vie sainte de
Christ. Il n’y a qu’un chemin pour arriver à la vraie vie, à la vie en Christ, celui de la
crucifixion, que notre Sauveur lui-même a suivi.

Il est rare que nous le comprenions au début de notre vie chrétienne. Dans la joie du
pardon, nous nous sentons pressés de vivre pour notre Sauveur ; et nous croyons
qu’avec l’aide de Dieu, nous en serons capables, ignorant encore la terrible inimitié de
la chair contre Dieu et sa résistance absolue, même chez le croyant, à se soumettre à
sa loi ; ignorant aussi que la mort seulement, et la soumission implicite à la mort de tout
ce qui tient à notre nature, rend possible en nous la vie divine et la manifestation de sa
puissance.

Mais les chutes douloureuses se chargent bientôt de nous montrer combien la


connaissance que nous avons de Christ pour le salut est insuffisante ; elles font naître
en nous un ardent désir de mieux connaître notre Sauveur. Quand Jésus voit paraître
ce désir, il nous montre avec amour sa croix nous avons reçu là notre titre à la vie par la
foi à sa mort expiatoire ; c’est là aussi que nous devrons faire une expérience plus
complète de cette vie.

Alors se pose pour nous la question de savoir si nous sommes réellement décidés à
boire la coupe que Jésus a bue, à être crucifiés avec lui. De fait, nous sommes, en lui,
déjà crucifiés et morts, c’est-à-dire que, sans en avoir conscience, à partir de notre
conversion, nous sommes devenus participants de sa mort ; mais ce qu’il faut
maintenant, c’est de donner à ce que nous avons reçu sans le comprendre, notre libre

92
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
et entier consentement par un acte volontaire, reconnaissant vouloir mourir avec Christ
au péché.

C’est un moment solennel pour le croyant que celui où cette question s’impose à lui.
Devant elle, plus d’un recule et souvent ne la comprend pas. Nombre de chrétiens
s’accoutument si bien à la médiocrité, à une vie de chutes continuelles, qu’ils désirent à
peine une délivrance ; ils n’osent même pas croire à la possibilité de la sainteté, de
notre parfaite conformité avec Jésus et de notre communion ininterrompue en son
amour. Or, là où il n’y a pas un besoin intense d’être préservé d’une manière absolue
du péché et d’entrer dans l’union la plus étroite avec le Sauveur, la pensée d’être
crucifié avec lui ne peut trouver accès. Ces chrétiens-là ne voient dans la crucifixion
que honte et souffrances, et il leur suffit que Jésus ait porté la croix pour leur gagner la
couronne qu’ils espèrent porter eux-mêmes un jour.

Le croyant, avide de sainteté, considère tout autrement la crucifixion. Il sait, par


d’amères expériences que son plus grand obstacle pour la vie d’abandon et de
confiance en Christ c’est lui-même, son moi, qui tantôt refuse de se soumettre, tantôt
entrave par ses vains efforts l’œuvre de Dieu en lui. Il sent que la vie en Christ lui
restera inaccessible tant que ce moi, cette volonté propre et ses œuvres ne seront pas
remplacées par Christ, par sa volonté et par ses œuvres ; et cette question : Veux-tu
mourir à toi-même ? devient pour lui la question vitale.

Étant nés de Dieu, vous êtes déjà en Christ morts au péché et vivants à Dieu. Mais
êtes-vous prêts par la puissance de cette mort, à mortifier vos membres, à renoncer
complètement à votre vieil homme, à le clouer sur la croix jusqu’à son entière
destruction ? Vous demandez peut-être si c’est réellement là ce qui est réclamé du
croyant ? Notre nature n’est-elle pas l’œuvre de Dieu, et nos forces naturelles ne
peuvent-elles pas être sanctifiées pour son service ? Oui, elles le peuvent ; mais
seulement en étant soustraites à la domination du moi, pour être placées sous la
puissance de la vie de Christ. (Romains 6.18 ; 12.1).

Ce n’est que par une mortification complète du moi que les forces merveilleuses que
Dieu nous a dispensées pour le servir, nos dons, nos talents, tout en nous, peut lui être
entièrement consacré. Lors même qu’il est impossible, tant que nous sommes dans la
chair, de dire que le moi est mort, cependant, quand nous avons permis à la vie de
Christ de prendre pleine possession de nous, il peut être, par la toi, maintenu sur la
croix et subir sa sentence de mort si réellement, qu’il n’aura plus sur nous aucune

93
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
puissance, même momentanée. Jésus-Christ étant devenu notre second nous-mêmes,
ce n’est plus nous qui vivons, mais Christ en nous.

Cette rupture avec nous-mêmes qui est une condition indispensable à notre communion
avec Christ, Christ l’accomplit chez quiconque lui permet de le faire, et il promet de
remplir de sa présence celui qui est disposé à le recevoir. Ne reculez donc plus devant
le sacrifice, dans la crainte de ne pouvoir y persévérer ; mais appuyez-vous sur la
promesse qu’il vous fait de vivre en vous à votre place.

Faites cette expérience que vous êtes morts à vous-mêmes : le moi subsiste encore,
mais il n’a plus aucun pouvoir sur vous, c’est-à-dire sur votre nature renouvelée, sur le
nouvel homme né en Christ, sauf lorsque dans l’ignorance, la négligence ou
l’incrédulité, vous consentez à céder à son autorité usurpée (Romains 6.11). Acceptez
simplement, en sincérité de cœur, par la foi, la glorieuse position qui vous est faite en
Christ, sachant que votre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que vous ne soyez
plus esclaves du péché (Romains 6.6), et vivez comme ayant en vous la vie en Christ
qui est « un esprit vivifiant ». (Romains 6.7).

Demeurez en Christ dans cette conviction, reposez-vous sur lui ; mais aussi veillez
constamment avec un saint tremblement sur l’ennemi, le moi, qui cherche à reprendre
vie et ne cesse de vous solliciter de lui donner du relâche. Réfugiez-vous en Christ.
Mettez votre être tout entier à sa disposition, il vous enseignera à être humbles et
vigilants, heureux et confiants. Et dans la paix de cette nouvelle vie, vous éprouverez
une joie constante, sans cesse renouvelée en constatant la transformation merveilleuse
opérée en vous par ce renoncement à vous-mêmes pour ne vivre que de Christ seul.

94
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
30 Demeurez en Christ le garant de l’alliance

« Jésus est le garant d’une alliance plus excellente ». Hébreux 7.22

Les Écritures parlent de l’ancienne alliance comme n’étant pas sans défaut, et Dieu se
plaint de ce qu’Israël n’y a pas persévéré, en sorte qu’il a dû les rejeter (Hébreux 8.7-9).
Le but de cette alliance, qui était d’unir Israël à Dieu, n’avait pas été atteint. C’est
pourquoi Dieu promet de faire une nouvelle alliance, plus excellente que la première et
propre à accomplir son dessein, assurant la fidélité réciproque de Dieu et de son
peuple. D’une part il dit « Je mettrai mes lois dans leur esprit », ainsi la fidélité du
peuple est assurée pour toujours ; et d’autre part « Je ne me souviendrai plus de leurs
péchés », la fidélité de Dieu est garantie à perpétuité. (Voyez Hébreux 8.10-12)

Un Dieu qui pardonne et un peuple qui obéit, tels sont les deux éléments qui doivent se
rencontrer et s’unir éternellement dans l’alliance nouvelle. Ce qui en fait la valeur, c’est
que Jésus en est le garant : « Jésus est le garant d’une alliance plus excellente ». Vis-
à-vis de l’homme, il se fait, comme Fils de Dieu, garant de la fidélité du Père à remplir
ses engagements, en sorte que l’homme peut compter sur le pardon de Dieu et
accepter l’alliance -sans crainte de l’abandonner.

Comme Fils de l’homme, Jésus se fait, vis-à-vis de Dieu, garant de la fidélité de


l’homme à remplir son mandat, en sorte que Dieu peut répandre sur lui les bénédictions
de l’alliance. Étant un avec Dieu et un avec nous, Jésus, l’Homme-Dieu, est
doublement garant de cette alliance nouvelle. Il est dès lors aisé de comprendre que
c’est dans la mesure où nous demeurerons en Jésus, garant de l’alliance, que les
conditions et les bénédictions de cette alliance se réaliseront en nous.

Nous le comprendrons encore mieux en considérant la nouvelle alliance à la lumière


d’une des promesses qui s’y rapportent, celle de Jérémie 32.40, par exemple : « Je
traiterai avec une alliance éternelle, je ne me détournerai plus d’eux, je leur ferai du
bien, et je mettrai ma crainte dans leur cœur, afin qu’ils ne s’éloignent pas de moi ».

Avec quelle admirable condescendance Dieu infini s’abaisse jusqu’à notre faiblesse !
Lui, le Dieu fidèle, immuable, dont la parole est la vérité, il donne aux héritiers de la
promesse un gage de la sûreté de son conseil, il s’engage lui-même à ne jamais varier :

95
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
« Je traiterai une alliance éternelle, je ne me détournerai plus d’eux ». Heureux celui qui
s’approprie Si complètement cette promesse, qu’il y trouve son repos !

Mais dans une alliance, il y a deux contractants ; et qu’en sera-t-il si l’homme est
infidèle ou fait défaut ? Par lui-même, il est incapable de donner une garantie de sa
fidélité ; mais Dieu y pourvoit. Dans cette nouvelle alliance, il s’engage, non seulement
à ne pas se détourner de son peuple, mais aussi à mettre sa crainte dans leur cœur,
afin qu’ils ne s’éloignent pas de lui : « Je ferai que vous suiviez mes ordonnances et
que vous observiez et pratiquiez mes lois ». (Ézéchiel 36.27). Heureux encore celui qui
comprend cette condition de l’alliance ! Le salut de l’homme est donc, non pas de faire
avec son Dieu une alliance qu’il romprait constamment, mais simplement d’entrer dans
celle où Dieu s’engage à le maintenir, en sorte qu’il n’a qu’à accepter la promesse de
Dieu et attendre en assurance son accomplissement.

L’œuvre de Jésus, donnée par le Père comme garant, commence précisément là. C’est
à lui que le Père a dit : « Je t’établirai pour traiter une alliance avec le peuple ». Et le
Saint-Esprit rend d’autre part ce témoignage que « toutes les promesses de Dieu sont
oui en lui et amen en lui, afin que Dieu soit glorifié par nous ». (2 Corinthiens 1.29).
Ainsi le croyant, qui demeure en Christ, possède en lui l’assurance de l’inviolabilité de
cette alliance et de l’accomplissement de chacune des promesses qu’elle renferme.

« Christ est le garant d’une alliance plus excellente ». C’est comme notre Melchisédec
que Christ est garant (Voyez Hébreux 7). Aaron et ses fils sont morts, mais de Christ il
est dit qu’il est vivant, Il est sacrificateur pour toujours « selon la puissance d’une vie
impérissable ». « Parce qu’il demeure éternellement, il possède un sacerdoce qui n’est
pas transmissible. C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement étant toujours
vivant pour intercéder ».

Voilà ce qui rend sa garantie efficace. Sa sainte présence devant le Père et son
intercession permanente nous rendent participants de la vie céleste avec ses
bénédictions et ses puissances. Comme garant de la faveur du Père à notre égard, il ne
cesse de prier pour nous ; comme notre garant devant le Père, il ne cesse de travailler
en nous et de nous révéler le Père.

Le mystère de la sacrificature selon l’ordre de Melchisédec, que les Hébreux ne


pouvaient saisir, est le mystère de la vie de résurrection (Hébreux 5.10-14). La nature
même de cette sacrificature éternelle de Jésus notre garant, explique comment nous
pouvons demeurer en lui d’une manière constante. S’il plaide sans cesse pour nous.

96
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
L’exaucement de ces intercessions descend continuellement sur nous ; et comme il est
répondant de l’accomplissement de cette promesse de l’alliance : « Je mettrai ma
crainte dans leur cœur, afin qu’ils ne s’éloignent pas de moi », il ne peut nous
abandonner un seul instant à nous-mêmes sans manquer à son mandat. Notre
incrédulité peut mettre obstacle pour nous à la réalisation de la promesse ; mais lui ne
peut être infidèle. Contemplons-le dans la gloire de cette vie éternelle qui lui a valu son
titre de souverain sacrificateur, et notre foi se fortifiera, et nous croirons que nous
sommes bien réellement appelés à vivre constamment en lui.

Quand nous saisissons parfaitement ce qu’est Jésus et ce qu’il est pour nous, il nous
devient naturel et simple de demeurer en lui dans tous les moments et toutes les
circonstances de la vie ; quelle que soit notre disposition, nous trouvons en lui ce qu’il
nous faut. Dans les moments de communion directe, nous nous reposons sur lui
comme notre Sauveur, notre garant, vivant éternellement. Dans nos moments de
faiblesse, d’obscurité, de crainte, nous regardons à lui comme à notre Souverain
sacrificateur, revêtu de la puissance d’une vie qui n’a ni fin ni variation. Et quand la
communion directe doit faire place aux occupations indispensables de la vie, nous
pouvons encore nous reposer sur lui pour nous représenter devant le Père, et compter
sur sa puissance pour nous garder en lui.

97
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
31 Demeurez en Christ glorifié

« Votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand, Christ votre vie paraîtra, alors vous
paraîtrez aussi avec lui dans la gloire ». Colossiens 3.3-4

La communion avec Christ crucifié nous apprend à être crucifiés avec lui et réellement
morts au péché. La communion avec Christ ressuscité et glorifié nous rend de même
participants de sa vie de résurrection et de la gloire dont il a été couronné dans le ciel.
Les bienfaits que l’âme retire de cette vie en Christ glorifié sont immenses.

Vie de victoire et de paix. Sur la terre, le Fils de Dieu avait à souffrir, à lutter : il pouvait
être tenté, assailli par le péché ; ressuscité, il est victorieux du péché glorifié, il est
revêtu dans son humanité, de la gloire divine. En demeurant en Jésus comme étant
glorifiés avec lui, nous savons par expérience que la puissance du péché est bien
réellement détruite ; l’assurance que notre délivrance complète, éternelle, est un fait
accompli, s’empare de notre âme et la remplit d’une paix toujours croissante.

Vie aussi de pleine communion avec l’amour et la sainteté du Père. Jésus considérait
sa mort comme un retour au Père : « Je m’en vais au Père », disait-il. « Glorifie-moi
auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi ». Si nous cherchons quel
avantage nous retirons de notre union avec Christ glorifié, nous voyons que la gloire et
la joie du Fils sont dans la présence lumineuse du Père où tout est sainteté, parfaite
harmonie ; et le croyant, sanctifié par cette sainte communion, connaît, par expérience,
la présence de Dieu ; il sent l’accord s’établir de plus en plus entre la volonté du Père et
la sienne ; car la vie de Jésus ressuscité est la puissance qui détruit en nous le péché.

Vie d’activité, d’amour et de bienfaisance. Du trône où il est assis, Jésus dispense ses
dons, répand son Esprit, travaille avec les siens et ne cesse de veiller avec amour sur
eux. Nous ne pouvons être unis à lui dans sa gloire sans nous sentir nous-mêmes
remplis de zèle et fortifiés pour accomplir son œuvre, son Esprit et son amour nous
communiquant la volonté ci la force d’être en bénédiction aux autres ; car Jésus est
monté au ciel dans le dessein même d’obtenir la puissance de bénir abondamment ; et,
comme le Cep divin, il bénit par le moyen de ses disciples, les sarments.

98
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
Vie, enfin, d’attente et d’espérance glorieuses. Jésus est assis à la droite de Dieu,
attendant que ses ennemis soient mis sous ses pieds, le regard fixé vers le temps où il
recevra sa pleine récompense, quand sa gloire sera manifestée et que son peuple sera
pour toujours avec lui dans cette gloire. L’espérance de Christ est celle de ses rachetés.
« Je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi ».
(Jean 14.3).

Cette promesse est aussi précieuse à Jésus qu’à nous : la joie de la rencontre est aussi
grande pour l’époux qui vient que pour l’épouse qui attend. Et le croyant, intimement uni
à Christ, s’en réjouit, non pas tant en vue de son bonheur personnel, que comme un
sujet fidèle à son roi qu’il lui tarde de voir venir dans la gloire, victorieux de ses
ennemis, alors que l’amour éternel du Père sera pleinement révélé. « Jusqu’à ce qu’il
vienne » est le mot d’ordre du croyant sincère. « Quand Christ votre vie, paraîtra, alors
vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire ». (Colossiens 3.4)

Cette attente est un sujet de joie et de force. Jésus revenant, nous prenant à lui ; Jésus
adoré comme le Seigneur de tous, est le résumé et le centre de l’espérance de l’Église
entière.

C’est en contemplant Jésus glorifié et en demeurant en lui comme tel, que le croyant
parviendra à cette conception vraiment spirituelle de sa venue, qui seule apporte à
l’âme une vraie bénédiction.

Il y a souvent dans l’étude des choses à venir un intérêt plus intellectuel que spirituel,
qui se complaît dans les discussions plus que dans la contemplation de la gloire
promise. Ce qui nous préparera à la rencontre avec Jésus et ce qui convaincra l’Église
et le monde que notre espérance est selon la puissance de Dieu et non selon la
sagesse humaine, ce n’est pas la justesse de nos vues ni le zèle avec lequel nous les
défendons ; mais c’est un esprit d’humilité et d’amour qui témoigne que Celui qui vient
est déjà en vérité notre vie ; c’est cette communion avec lui qui, faisant pénétrer en
nous sa gloire, nous donne de refléter en nos personnes l’image du Christ glorifié.

Qu’elle est bénie, la vie cachée avec Christ en Dieu ! Demeurer en Christ glorifié, être
assis avec lui dans les lieux célestes ! Mais, encore une fois, de misérables créatures,
nées de la poudre, peuvent-elles réellement demeurer dans la communion du Roi de
gloire ? Oui, grâces à Dieu ; et l’œuvre même de Christ est de maintenir cette union. Il
dispose pour cela de la toute-puissance dans le ciel et sur la terre en faveur de
quiconque s’en remet à lui et persévère dans la foi. Par un simple acte de foi, l’âme

99
D’autres PDF sur www.bible-foi.com
s’est d’abord abandonnée au Sauveur ; par un simple acte de foi encore, mais d’une foi
devenue puissante en grandissant, l’âme reçoit le Christ glorifié et la plénitude de grâce
qu’il apporte avec lui. Saisissant toujours mieux la réalité de cette gloire, elle y participe
par sa communion, si bien que la vie du croyant commence à reluire, comme la face de
Moïse, d’un éclat qui n’est pas de ce monde.

Vie glorieuse ! et qui nous appartient puisque nous possédons Christ. Sa puissance
cachée agit déjà en nous, en attendant son épanouissement complet dans la gloire.
Puissent la joie et la paix, dans notre vie journalière, en être une preuve éclatante
Puisse notre communion avec Christ glorifié être notre force pour vivre à la gloire du
Père et nous rendre participants de la gloire du Fils !

Et maintenant petits enfants demeurez en lui, afin que lorsqu’il paraîtra nous ayons de
l’assurance, et qu’à son avènement nous ne soyons pas confus et éloignés de lui.1
Jean 2.28

Fin

100
D’autres PDF sur www.bible-foi.com

Vous aimerez peut-être aussi