07 Externalites
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2014-2015
7. Les externalités et le rôle de l'État
∆SC
∆SP =
E P
Prix
Coût social
A
ES Offre NB1: une partie du coût externe
E de l'externalité est "compensée"
B par une hausse du SC et du SP.
C D
H E P
F NB2: la pollution a un coût pour la
G collectivité, mais sa réduction
aussi!
Demande
0 Q*SOCIALE Q*PRIVEE Q
Introduction à la microéconomie 2014-2015 10
Externalité positive: exemple
Exemple: l'éducation
• Pas seulement un individu qui a un niveau d'éducation plus élevé est plus
productif et reçoit en conséquence une rémunération plus élevée, mais
en plus toute la collectivité en bénéficie et en tire un avantage:
administration publique plus efficace et rapide, système productif plus
performant…
• D'autres cas classiques d'externalités positives: retombées
technologiques (l’innovation produite par une entreprise avantage non
seulement l’entreprise mais également la société toute entière),
externalités de réseau ou network externalities, où la valeur du bien pour
l'individu s'accroit avec le nombre de personnes qui l'utilisent (téléphone,
internet, fax…)
E S
E P
Bénéfice externe
Bénéfice social
(= bénéfice privé + bénéfice externe)
0 Q
Q*PRIVEE Q*SOCIALE Demande (bénéfice privé)
Introduction à la microéconomie 2014-2015 13
L'internalisation des externalités
Internaliser une externalité consiste à modifier les incitations de façon telle que
les individus prennent en considération les effets externes de leurs actions.
Une internalisation adéquate permet d’atteindre le niveau de production
socialement optimal.
Dans certaines conditions très spéciales, l’internalisation peut se faire par la
négociation entre l’agent subissant l’externalité et l’agent qui produit
l’externalité → solution privée. Cf. section 7.2.
En cas d'externalité négative, l'État peut introduire une norme de
comportement pour limiter l’externalité. Il peut aussi imposer une taxe au
producteur afin de diminuer la quantité d’équilibre vers le niveau socialement
optimal. On parle alors de taxe pigouvienne. Cf. section 7.3.
En cas d'externalité positive, l'État peut introduire des obligations ou des
recommandations pour promouvoir la production de l'externalité. Il peut
aussi subventionner la production du bien ou conférer des droits de propriété
au individus qui génèrent l'externalité positive.
Introduction à la microéconomie 2014-2015 14
7.2. Solutions privées aux externalités
Théorème de Coase
Selon le théorème de Coase, si les parties privées peuvent négocier l’allocation
des ressources sans coûts de transaction, alors elles peuvent résoudre d’elles-
mêmes le problème de l'externalité sans besoin de l'intervention de l'État =>
solution privée à l'externalité.
Dans ce cas, il suffit que les droits de propriétés soient bien définis pour que le
mécanisme de marché permette d'atteindre la solution socialement optimale,
et ceci indépendamment de qui a les droits de propriété sur l'externalité (cf.
graphique à la page suivante pour le cas de la pollution).
Problème I: le plus souvent, les parties intéressées ne parviennent pas à
résoudre le problème de l'externalité en raison de la présence de coûts de
transaction trop élevés (pas d'accord).
Problème II: un problème majeur de l’initiative privée réside dans la non-
révélation des préférences (problème du resquilleur). Ce comportement
stratégique résulte de l’incitation à bénéficier de l’action des autres sans en
subir le coût.
Introduction à la microéconomie 2014-2015 16
Quand la pollution est très élevée, le
bénéfice qu'on tire de la ↓ d'une première
unité de pollution est extrêmement élevé.
propriété
La taxe est en général préférée par les économistes car elle n'entrave pas le
mécanisme du marché. Les taxes permettent d'obtenir les mêmes réductions
d'émissions d'une norme à moindre coût (les entreprises peuvent s'adapter selon leur
capacité à réduire la pollution). De plus, en taxant les firmes qui polluent, l'État les
encourage à investir dans la recherche de techniques moins polluantes (effet de
moyen/long terme). D'autre part, le gouvernement ne possède pas les informations
nécessaires sur le coût social qui seraient nécessaires à fixer le montant de la taxe de
manière à restaurer l'optimum social.
Le principal avantage des restrictions est qu'elles sont faciles à comprendre et à
appliquer. Lorsqu'on manque d'informations, les normes offrent plus de certitude
quant aux niveaux d'émissions. En revanche elles n'incitent pas les individus à
améliorer leur comportement et elles créent plus de distorsions que les taxes.
Cf. The Economist, 14.07.2007, 24.02.2011 et 20.04.2013
Introduction à la microéconomie 2014-2015 25
Les permis d'émission dans la
presse (1)
Annick Noirfalisse (Le Temps), Londres Lundi 13 juin 2005…
Le prix d’un permis d’émission d’une tonne de carbone ayant triplé de 6 euros par tonne
depuis début janvier à près de 20 euros par tonne (et destiné à augmenter en raison de
la réduction graduelle des émissions), les entreprises devraient en théorie, à l’avenir,
trouver plus avantageux de changer de source énergétique plutôt que de continuer
d’acheter des permis.
D’après certains observateurs, les Bourses spécialisées dans le négoce des quotas de
CO2 restent toutefois onéreuses pour les petites sociétés en raison de leurs coûts
d’adhésion, de négoce et de compensation comparé au marché de gré à gré, sur lequel
entre 60% et 65% des émissions de carbone continuent de se négocier. Les Bourses
possèdent en revanche l’avantage d’éliminer les risques de contrepartie et d’augmenter
la transparence des prix. En partenariat avec la plus grande maison de compensation en
Europe, la London Clearing House (LCH.Clearnet), IPE/ECX possède un fonds de
compensation de plus de 600 millions de livres sterling (900 millions d’euros), soit six
fois plus grand que celui offert par Nord Pool (150 millions d’euros).