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2023A - GCH2525 - Thermodynamique II - Chapitre 02 - Forces de La Nature

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GCH2525

Thermodynamique II

Chapitre 2
Forces de la nature en chimie
Chapitre 4 du livre de Korestsky

Jean-Philippe Harvey
Nick Virgilio
Automne 2023
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Plan du chapitre
1) Survol des 4 grandes forces de la nature

2) Forces électrostatiques, phases condensées, et leurs transitions


• Fusion
• Ébullition

3) Liaisons chimiques
• Ionique P.209-232 du livre de Koretsky
• Métallique
• Intermoléculaires
• Ponts hydrogènes

4) Potentiels intermoléculaires de type Lennard-Jones

2
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
À la fin de ce chapitre, vous pourrez :

1) Identifier les forces de la nature à considérer en génie chimique

2) Estimer les ordres de grandeurs énergétiques associées à ces forces pour les
vaincre

3) Comprendre l’origine électrostatique des liaisons chimiques

4) Évaluer l’énergie d’interaction interatomique/intermoléculaire en considérant les


forces attractives et répulsives.

3
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Différents mondes, différentes échelles énergétiques

Monde atomique/moléculaire Monde macroscopique

1eV/atom = 96.5 kJ/mol

Wélectrique  Qd

Qé= 1.6021 × 10-19 coulomb (C) La matière contient des


 [=] Volt moles d’atomes! Wmécanique  Fdx
1 eV = 1.6021 × 10-19 J
 Joule

4
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Les 4 forces fondamentales et leurs énergies associées U

(3) Électromagnétisme
Interactions nucléaires
(1) forte et (2) faible

(4) Gravité
https://www.youtube.com/watch?v=7nuNIrnbAL4 5
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Les 4 forces fondamentales et énergies associées U

(1) Interaction forte, MeV-GeV, portée  10-14 m: :


Cohésion du noyau atomique (force nucléaire)
Cohésion des quarks dans les nucléons

(2) Interaction faible,  MeV, portée  10-17 m:


Radioactivité β : n  p+ + é- + anti-neutrino
Énergie associée

(3) Électromagnétisme,  eV, entre particules chargées, portée infinie :

H  H+ +1é- (13.6 eV) ke qQ


F
Chimie classique r2

(4) Gravité : portée infinie, significative à l’échelle astronomique

Gm1m2
P+ é- 610-39 eV !!! F
r2
Forces macroscopiques
6
Liaisons chimiques et phases condensées

7
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaisons chimiques – phases condensées
Les forces électrostatiques sont à l’origine de la formation des phases condensées
lorsque la température d’un système est nulle. En augmentant la température, l’énergie
thermique permet de briser ces liens – on observe alors des transitions de phases.

Que remarque-t-on à propos de la


solide liquide gaz distance interatomique /
intermoléculaire ?

H Solide Liquide H LiquideGaz

Transition de phase du 1er ordre: impliquent un réarrangement atomique de la matière


qui résulte en une enthalpie de transition de phase (ou chaleur latente). Le système
absorbe (ex.: fusion) ou libère (ex.: condensation) une quantité d'énergie fixe.
8
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaisons chimiques – phases condensées

Deux atomes ou molécules qui se rapprochent graduellement commencent par s’attirer


(force attractive) jusqu’à ce que l’énergie potentielle atteigne un minimum, puis très
rapidement commencent à se repousser fortement (force répulsive) si la distance devient
très petite – ces forces sont de nature électrostatique.

Répulsion Attraction
 = énergie potentielle
moléculaire d’interaction

Question 1: quelle est la nature de la force attractive ?


Question 2: quelle est la nature de la force répulsive ?
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Liaisons ioniques et métalliques

10
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaisons chimiques fortes

Liaison chimique: interaction attractive qui maintient des atomes à courte distance:

Ionique: transfert électronique entre deux atomes (typiquement métal et non-métal) par
différence d’électronégativité supérieure à 1.7. ex.: NaCl, MgO

Métallique: Mise en commun de plusieurs électrons d’atomes différents (électrons libres),


nuage d’électrons délocalisés et partagés autour d’un réseau cationique.

Covalente: Partage/délocalisation d’électrons de deux atomes situés dans leurs couches


externes pour former un doublet d’électrons. Ex.: SiO2
 Associées aux reactions chimiques, voir dernier chapitre

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaison ionique et énergie potentielle de liaison 
Solides ioniques

R  
keQq Protons, Électrons
R (charges ponctuelles, ions)

Électrolytes et
ke = constante de Coulomb (lorsqu’on utilise le SI)
liquides ioniques
SI: m / s / kg

CGS: cm / s / g

Ex: 1 J [kg·m/s2] = 1x107 erg [g·cm/s2]

Conséquence: Il faudra fournir de l’énergie pour extraire un ion de la phase condensée!

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Quelques solides ioniques– transitions de phases à pression atmosphérique

Sels (solides ioniques) Oxydes Comparaison avec les métaux associés


Tfusion (oC) Tébullition (oC) Tfusion (oC) Tfusion (oC) Tébullition (oC)
LiCl 605 1382 Li2O 1438 Li 180.5 1330
NaCl 801 1413 Na2O 1132 Na 97.8 882.9
KCl 770 1420 K2O 740 K 63.5 758.8
MgCl2 714 1412 MgO 2852 Mg 650 1091
CaCl2 772 1935 CaO 2572 Ca 842 1484

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaisons métalliques

Dans un métal, les électrons de la couche de valence


peuvent librement se déplacer dans le réseau formé des
ions métalliques chargés positivement. Ce nuage
d’électrons libres assure la cohésion du matériau en
écrantant/neutralisant les charges positives répulsives.
Le mouvement des électrons libres est aléatoire.

Si on applique un champs électrique (ou différence de


potentiel) aux bornes du matériau, les électrons
commenceront à suivre les lignes du champ électrique –
un courant électrique se développe (voir votre cours
d’électromagnétisme au Cégep !).
https://weelookang.blogspot.com/2015/05/ejss-drift-velocity-model.html

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaisons métalliques et température de fusion des métaux

https://chemistry.stackexchange.com/questions/141/what-makes-some-metals-melt-at-higher-temperature

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Quelques métaux – transitions de phases à pression atmosphérique

Métaux Tfusion (oC) Tébullition (oC) Enthalpie de fusion Enthalpie de


(kJ/kg) vaporisation (kJ/kg)
Fe 1553 2750 13.8 340
Ni 1455 2732 17.6 372
Zn 419 907 6.7 115
Pb 327 1740 4.78 180
Ag 961 2212 11.3 258
Au 1064 2087 12.7 324
Cu 1083 2567 12.9 300
Pd 1555 2927 17.2 393
Al 660 2467 10.8 294
W 3422 5555 192 4009

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Liaisons intermoléculaires
(Celles qui nous concernent davantage en GCH)

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Substances moléculaires, des exemples
Température de fusion et d’ébullition (oC) à 1atm

C Formule TFusion Tébullition

Tfusion (1atm) = 0oC


Tébullition (1atm) = 100oC

Contrairement aux solides ioniques, covalents et métalliques, les solides moléculaires


présentent de très bas points de fusion et d’ébullition. Pourquoi?

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Le système CGS pour les forces intermoléculaires

Le Système International (SI) de mesure est basé sur les trois unités suivantes:

(1) distance [=] m


(2) masse [=] kg
(3) temps [=] s Johann Carl Friedrich Gauss
1777-1855
La plupart des autres mesures sont ensuite des combinaisons de ces trois unités (ex: J = kg·m/s2)
Cependant, le SI est moins bien adapté pour quantifier les phénomènes électromagnétiques
(n’entrons pas dans les détails…). Le système CGS (suggéré par Gauss) permet de simplifier
l’écriture. C’est en se basant sur ce système que nous comparerons la magnitude des forces
intermoléculaires qui suivent. Le système CGS a comme base:
(1) distance [=] cm
(2) masse [=] g
(3) temps = s

Ainsi, l’unité d’énergie en CGS est 1 erg = 1 g·cm/s2 (donc 1 erg = 1x10-7 J)
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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaison intermoléculaire attractive #1: interaction dipôle-dipôle

Dipôle électrique: Séparation de charge à l’intérieur d’une molécule causée par son asymétrie géométrique
et/ou par la différence d’électronégativité des atomes qui la constitue. Il en résulte alors l’apparition d’un
champs électrique permanent (GCH1530)

Moment dipolaire : La force du dipôle électrique est quantifiée par son moment dipolaire, exprimé en
Debye (1 D = 10-18 (erg·cm3)1/2)

20
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaison intermoléculaire attractive #1: interaction dipôle-dipôle

2 
2 2
DD
 
i j
CGS
ij 6
3 R kT
avec k = cte de Boltzmann = 1.381 x 10-16 erg/molécule·K
et
1 D = 10-18 (erg·cm3)1/2

https://www.emedicalprep.com/study-material/chemistry/states-
of-matter/intermolecular-forces/

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaison intermoléculaire attractive #2: interaction dipôle-dipôle induit

Effet d’un champ électrique sur une molécule:

La polarisabilité  est un paramètre caractérisant la facilité d’induire un dipôle dans une


molécule/atome (quantité directement reliée à la déformation du nuage électronique) sous l’effet
d’un champ électrique (induit par un dipôle permanent, un champ électrique externe, etc).

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaison intermoléculaire attractive #2: interaction dipôle-dipôle induit

  i  2j
ijDI  D R   6
CGS
R
Note: Chaque molécule
polaire peut potentiellement
induire un dipôle! (TD 2.2)

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaison intermoléculaire attractive #3: les forces de London (dipôle induit-dipôle induit)

Forces de dispersion: Même pour une molécule non-polaire et symétrique comme le N2, il est possible de la
condenser, ce qui implique une certaine énergie de cohésion induite par une interaction entre ces molécules.

On appelle force de London l’interaction qui résulte de moments dipolaires instantanés (à un temps t)
causés par la nature quantique de la matière (probabilité de présence des électrons autour des noyaux
menant à des asymétries instantanées du nuage électronique).

Force attractive de London


entre deux atomes de Néon
(Téb = -246 °C)

https://rewritingchemistry.wordpress.com/2016/11/10/intermolecular-forces-and-neurotransmitters/ 24
Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaison intermoléculaire attractive #3: les forces de London (dipôle induit-dipôle induit)

3  i j  Ii I j 
 London
ij R    
I I


2 R6  i j 
avec I = énergie d’ionisation (énergie
nécessaire pour enlever ici l’électron le plus
faiblement lié)

1eV  1.60218 10 erg  1.60218 10


-12 -19
J
Unité CGS

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Des données utiles

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Combinaison des 3 interactions = Interactions attractives de van der Waals

Toutes les forces attractives étudiées dans cette section peuvent être additionnées dans
une expression générale de liaison attractive appelée interaction de van der Waals:

ijD  D R   ijDI  D R   ijLondon R   ijVW R 

 VW
ij R    6
C
R

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Exemple 2.1

a) Comparez la magnitude des interactions dipôle-dipôle, dipôle induit-dipôle, et dipôle induit-


dipôle induit pour chacune des espèces pures suivantes à 298 K: H2O, NH3 et CH4 (voir
données utiles à la page 26). Classez les informations dans un tableau.

b) Calculez ensuite la valeur totale des interactions de Van der Waals, pour chaque espèce.
Comparez ces valeurs aux températures d’ébullition des composés. Que remarquez-vous ?

c) Calculez la magnitude des interactions entre NH3 et CH4, ainsi que la valeur totale des
interactions de VdW. Estimez ensuite cette dernière valeur à l’aide d’une moyenne
géométrique. Que constatez-vous ?

Moyenne géométrique: interaction (a-b) = ((a-a)(b-b))1/2

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Liaison attractive #4: Ponts Hydrogènes

Bien qu’induites par des interactions dipôle-dipôle fortes, les ponts hydrogène ne sont généralement pas
considérés comme faisant partie des forces de Van der Waals parce que:
1. Cette interaction n’est pas purement électrostatique (contribution covalente).
2. Liaisons directionnelle.
3. Interaction énergétique beaucoup plus forte.
4. Fait intervenir un nombre limité de molécules (associé à un certain partage d’électrons de
valence et donc à des phénomènes de recouvrement d’orbitales électroniques – équation de
Schrödinger)
5. Distances intermoléculaires plus rapprochées (apparaît en phase liquide, pas en phase gazeuse)
6. Parmi les groupements impliqués: -O-H, -N-H et -S-H, =O, etc.
7. Implique un hydrogène électrodéficient (H+, receveur d’électrons) et un atome très électronégatif
ayant 1 ou des doublets d’électrons à partager (O, N, S).

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Exemple 2.2

Pour chacune des paires de molécules ci-dessous, déterminez les forces intermoléculaires qui
s’exerce entre les deux espèces (i) en phase gazeuse; (ii) en phase liquide. Expliquez brièvement
vos réponses.
a) Toluène / Cyclohexane

b) Acétone / Eau

c) Nonane / Eau

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Combinaison des forces attractives et
répulsives – Potentiels interatomiques et
intermoléculaires

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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Interactions répulsives entre molécules

Forces de répulsion: lorsque les nuages électroniques des molécules commencent à se chevaucher de
par l’imposition d’une force externe (ex.: pression mécanique), ces dernières vont essayer de se
repousser. Ces forces répulsives augmentent rapidement avec la diminution de la distance
intermoléculaire.

  for R  

 for R   ijVW R    C
 VW
R      6 for R  
 0 for R    R
ij

Modèle de Sutherland – ou modèle


Modèle de sphères dures de sphères dures attractives
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Chapitre 2 – Forces de la nature en chimie
Potentiels intermoléculaires du type Lennard-Jones

Ce chapitre a permis de comprendre comment évaluer l’énergie potentielle interne Upot. d’une phase. Or il
est important de pouvoir définir une fonction continue dérivable pour exprimer Upot.:

 F   U pot . 
       Pfroide
 V  0 K  V  0 K

Compression Traction
  
12
  
6

ij R   4      
LJ

 R   R  
Avec paramètres ajustables  et 
33
Fin du chapitre

34

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