Aspects Épidémiologiques Et Anatomopathologiques Des Cancers de La Vessie Au Mali
Aspects Épidémiologiques Et Anatomopathologiques Des Cancers de La Vessie Au Mali
Aspects Épidémiologiques Et Anatomopathologiques Des Cancers de La Vessie Au Mali
Aspects épidémiologiques et
anatomopathologiques des
cancers de la vessie au Mali
Présentée et soutenue publiquement le ……../……../2014
Devant la Faculté de Médecine et d’Odonto-Stomatologie
Par
Monsieur LAMINE SAMAKE
Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
(DIPLÔME D’ETAT)
JURY
DEDICACES
A Allah le tout puissant :
Pour ta bonté envers moi . A l’envoyé de Dieu ; paix et salut sur lui .
Tu es le chemin de Dieu pour me guider.
A ma mère SALIMATA DIARRA :
Toi qui te réveillais à l’aube pour me laisser sur le chemin de l’école,
ce travail est à toi.
REMERCIEMENTS
A mon logeur Tonton CHEICK TRAORE :
Vous m’avez hebergé durant tout mon cycle, toute ma gratitude pour
votre hospitalité.
A ma logeuse tanti DJENEBOU KONATE :
je te rémercie de tout mon cœur.
A mon Tonton MOUSSA TRAORE et sa famille :
Tu m’as aidé et tu continues à le faire, merci de ton amabilité.
A mon Tonton TIECOURA TRAORE et sa famille .
A mon Tonton AMADOU TRAORE et sa famille .
A ma Tante BINTOU TRAORE et sa famille à MORIBABOUGOU.
A ma Tante DJENEBOU TRAORE et sa fille DAMBA.
A ma Tante ALIMA TRAORE dite PAYE et sa famille.
A mon Cousin ISSIAKA TRAORE.
A ma Tante MAÏMOUNA DIARRA et sa famille à SENOU.
A ma Tante ROKIA DIARRA depuis KOUTIALA.
A mon Oncle MOUSTAPHA DIARRA.
A ma Tante BINTOU DIARRA.
Que ce travail puisse être l’occasion pour nous de vous exprimer notre
profonde reconnaissance.
Chirurgien Urologue
Maître assistant à la FMOS.
Praticien hospitalier au CHU du PointG.
Cher maître
C’est un grand honneur et un réel plaisir que vous nous faites en acceptant
de juger ce travail.
Vos qualités humaines et intellectuelles, votre disponibilité permanente et
vos qualités scientifiques ont forcé notre admiration.
Veuillez accepter, cher maître, toute notre reconnaissance.
Sommaire
Abréviations : ……………………………………………………………………2
Introduction : ……………………………………………………………………3
Objectifs : …………………………………………………………………………5
Généralités : ………………………………………………………………………6
Résultats : ………………………………………………………………………58
Conclusion :………………………………………………………………………68
Recommandations : ……………………………………………………………69
Annexes : ……………………………………………………………………….80
Abréviations
G: Grade
10
INTRODUCTION
Les tumeurs de la vessie, de par leur ampleur et leur gravité, constituent un
problème de santé publique.
En Côte d’Ivoire, au moins 4 cancers urinaires sur 5 sont des cancers vésicaux [3].
Selon le registre du cancer au Mali (2010), le cancer de la vessie est le 3ème cancer
chez l’homme, le 5ème chez la femme et le 5ème cancer pour les deux sexes
confondus [4]. L’incidence est estimée à 3,6/100.000 habitants chez l’homme, et
2,1/100 000 habitants chez la femme, le sex-ratio étant de 1,7 [4].
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Vu la fréquence élevée de ce cancer, nous avons décidé de mener cette étude dans
le service d’Anatomie et de Cytologie pathologiques du CHU du Point G de
Bamako.
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OBJECTIFS
Objectif Général
Objectifs spécifiques
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I- GENERALITES
A- LA VESSIE
1- Définition
La vessie est un réservoir musculo-membraneux, de forme sphérique dans lequel
l’urine s’accumule entre les mictions.
2- Fonction [9]
La vessie fait partie de l’appareil urinaire et assure une double fonction : elle
assure alternativement la continence urinaire et la miction.
2-1- La phase de continence
La vessie se laisse progressivement distendre par l’urine sécrétée par le rein.
Durant cette phase, les sphincters de l’urètre sont fermés et assurent l’étanchéité de
l’ensemble, l’absence de contraction vésicale involontaire. Lorsque le remplissage
de la vessie est terminé (300 ml) chez l’adulte, on ressent le besoin d’uriner.
2-2- La miction
L’augmentation de la pression intra-vésicale, produit une sensation de distension
qui déclenche volontairement la miction. Durant cette phase, il se produit une
diminution des résistances sphinctériennes, une contraction vésicale avec émission
du jet urinaire.
3- Rappel anatomique de la vessie
3-1- Situation de la vessie [10]
3-1-1- Chez l’adulte :
- Vide, elle est contenue dans la cavité pelvienne en arrière de la symphyse
pelvienne.
- Pleine et distendue, elle déborde en haut l’excavation pelvienne et fait saillie
dans l’abdomen.
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5-2- La musculeuse
Le détrusor se compose de gros faisceaux musculaires lisses entrecroisés. Au
niveau du trigone, la musculeuse résulte d’un mélange de fibres musculaires lisses
de la couche longitudinal de l’uretère intra-mural et du muscle détrusor ; ce qui
explique que les faisceaux musculaires sont de plus petite taille et moins ordonnés.
Le col vésical est formé par la contribution du muscle lisse venant du trigone, du
détrusor et de l’urètre.
5-3- L’adventice
Elle est composée de tissus adipeux, elle couvre le plan musculaire et est tapissée
d’un revêtement mésothélial au niveau de la calotte vésicale.
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B- CANCERS DE VESSIE
1- Epidémiologie
1-1-Les cancers de vessie dans le monde
Dans le monde, le cancer de la vessie occupe le 11ème rang des cancers [1]. En
2000, on estime qu’il y’a eu 336 000 nouveaux cas, soit 3,3% de l’ensemble de
cancers [16]. En 2002, 357 000 nouveaux cas ont été recensés dans le monde, cela
représente une incidence de 10,1 chez l’homme et 2,5 chez la femme [17]. Les plus
forts taux d’incidence ont été observés dans les pays industrialisés. Entre 1985 et
2005, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués aux Etats-Unis a augmenté de
plus de 50% [18]. L’âge médian au moment du diagnostic était de 69 ans. En
France, y’a eu 11 641 nouveaux cancers de la vessie diagnostiqués en 2006[19], ce
qui le place au 7ème rang de l’ensemble des cancers.
En 2000, le nombre de décès dans le monde était de 132 000 cas, soit 2,1% de
décès. La prévalence à 5ans, tous sexes confondus était de 1 million [16]. La
mortalité est 5 fois plus élevée chez l’homme que chez la femme. Les causes
évoquées sont le tabagisme qui est le facteur de risque le plus important du cancer
de la vessie et les expositions professionnelles aux produits chimiques [17]. En
France en 2006, le cancer de la vessie a été responsable de 4689 décès, ce qui
représente 4% des décès par cancer chez l’homme et 1,9% chez la femme [20].
1-2-Cancers de la vessie en Afrique
Les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest enregistrent les incidences les plus
élevées [6,9]. Au Sénégal, son incidence est de 2,5% avec un âge moyen de
survenue de 45,5 ans et un sex- ratio de 1,25[21]. En Côte d’Ivoire, au moins 4
cancers urinaires sur 5 sont des cancers vésicaux [22].
Au Nigéria, Ochida et al [23] rapportent une incidence de 6,4% à Kano, tandis
qu’en Egypte, cette incidence est de 30% sur l’ensemble de cancers [24].
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On estime que dans le monde, plus de 700 millions de personnes sont exposées à
l’infestation dans 74 pays d’endémie [31]. Au Mali, des études menées par
l’INRSP estimaient à environ 2,5 millions le nombre de personnes infestées par la
bilharziose urinaire, c'est-à-dire un individu sur quatre [32]. La bilharziose urinaire
prédispose au cancer de la vessie de type épidermoïde. Ce type de cancer de la
vessie est rare et ne représente que 3% des carcinomes de la vessie [33]. Dans les
zones d’endémie de la bilharziose, ce taux atteint 75% [34].
Au Maroc, la prévalence du carcinome épidermoïde est de 45,45% [35]. Au Mali,
Nzoche K.P [36] du service d’anatomopathologique avait retrouvé 24,4% de cas
de carcinome épidermoïde en 2008.
2-4 -Irritations vésicales chroniques
La présence de calculs vésicaux, ou d’une sonde à demeure pendant une durée
prolongée favorise la survenue de cancer de la vessie. 2 à 10 % des patients
paraplégiques sondés à demeure, pendant une longue période, développent les
cancers de la vessie qui sont dans 80% des cas un carcinome épidermoïde [37].
2-5- Cancers de la vessie liés aux traitements
Les patients traités par la cyclophosmamide développeraient 9 fois plus de cancer
de la vessie que la population générale.
Ils surviendraient 6 à 13 ans après l’exposition et seraient plus agressifs. Un
antalgique la phénacétine a également été identifié comme agent cancérigène.
2-6- L’irradiation pelvienne
Les femmes traitées par radiothérapie pour les cancers gynécologiques ont un
risque de développer un cancer de la vessie 2 à 4 fois supérieur aux femmes
traitées par chirurgie seule. Ce risque est également augmenté pour les patients aux
antécédents d’irradiation pelvienne pour cancer du rectum ou de la prostate.
Aucune prédisposition familiale n’a pour le moment été démontrée dans le cancer
de la vessie.
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3- Diagnostic
Les cancers urothéliaux surviennent avec prédilection dans la vessie (du fait de sa
fonction de réservoir entrainant un temps de contact prolongé entre le carcinogène
urinaire et la muqueuse alors que les urines transitent rapidement sur l’urothélium
du haut appareil urinaire).
3-1- Circonstances de découverte [38,39]
3-1-1-L’hématurie
C’est le signe le plus fréquemment révélateur.
Elle est macroscopique, volontiers terminale ou à renforcement terminal. Elle peut
s’accompagner de l’émission de caillots. Toute hématurie macroscopique, quels
que soient les caractères, doit faire rechercher une tumeur de la vessie.
L’hématurie microscopique n’est révélatrice d’une tumeur de la vessie que dans
5% des cas.
3-1-2- Les troubles mictionnels
L’impériosité mictionnelle, la pollakiurie et les brûlures mictionnelles peuvent
révéler une tumeur de la vessie (notamment le CIS).
3-1-3- Les infections urinaires
- Survenant chez l’homme : elles imposent la recherche d’une tumeur de la
vessie ;
- Survenant chez la femme : à type de cystite, elles doivent surtout dans les
formes de cystite récidivante, nécessiter la recherche d’une tumeur de la
vessie.
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5-1-4- Le stade
Il correspond à la profondeur de la présentation dans la paroi vésicale. On isole
essentiellement deux grands groupes de tumeurs vésicales selon le degré
d’infiltration de la paroi vésicale :
- Tumeurs vésicales superficielles : atteinte uniquement de la muqueuse
vésicale.
- Tumeurs vésicales infiltrantes : franchissement de la membrane basale et
infiltration de la musculeuse.
- Cas particuliers du carcinome in situ (CIS) : Il s’agit d’une lésion de haut
grade, développée en muqueuse plane, ne comportant aucune structure
végétante, ni d’effraction de la membrane basale. Elle peut apparaitre
macroscopiquement comme une lésion érythémateuse, plus ou moins
disséminée dans la vessie.
Dans 90% des cas, le cis accompagne une tumeur primitive (il est primitif dans
seulement 10% des cas). Il se distingue des autres tumeurs superficielles par son
caractère volontiers considéré comme péjoratif.
Il est recommandé d’utiliser la nomenclature pTNM-UICC 2002 pour désigner le
stade d’une tumeur de la vessie
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N3 Ganglion(s) de plus de 5 cm
T : tumeur primitive
N : Ganglions régionaux (pelviens)
M : Métastase
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.
Figure 5: image histologique d‘un Carcinome à cellules transitionnelles.
Echantillon N°79 -2006, service d’anatomie pathologique de l’INRSP Mali.
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Parmi les cas rapportés de CPC vésical, plus de la moitié comportait, outre le
contingent à petites cellules, un contingent carcinomateux urothélial de haut grade,
ou plus rarement un contingent carcinomateux épidermoide ou glandulaire. Cela
incite à penser que le CPC, comme les autres carcinomes vésicaux dérive de
l’urothélium.
Ces tumeurs sont très agressives. Dans près de 95% des cas, elles sont au stade pT3
ou pT4 au moment du diagnostic. Dans 23% des cas, elles sont déjà accompagnées
de métastases.
5-3-1c- Les tumeurs non épithéliales
c-1- Le rhabdomyosarcome [13]
Le rhabdomyosarcome embryonnaire de la vessie est une tumeur assez rare, qui se
voit chez l’enfant dans les premières années de la vie.
Elle se voit souvent chez les garçons, avec une atteinte fréquente de l’urètre
prostatique et c’est une tumeur agressive.
Macroscopiquement, la vessie est remplie, partiellement ou complètement par des
formations polypoïdes translucides qui ressemblent à des grappes de raisin : c’est
le mode de présentation le plus classique de la variante botryoïde du
rhabdomyosarcome embryonnaire.
Microscopiquement : il s’agit d’une prolifération cellulaire peu diversifiée, se
densifiant sous l’urothélium pour former le ‟cambium layer”. Dans cette
prolifération, on trouve quelques rhabdomyoblastes ressemblant à des cellules
musculaires (on peut voir les striations). Actuellement le diagnostic est facilité par
l’immunohistochimie (les cellules sont positives avec les anticorps dirigés contre
l’actine, la desmine et la myogénine).
c-2- Le léiomyosarcome [13]
Il est rare et se voit chez les patients âgés. C’est une tumeur qui peut être bien,
moyennement ou peu différenciée.
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Ces progressions sont parfois très décalées dans le temps, et peuvent survenir des
années après l’émergence de la première tumeur ; c’est ce qui justifie un suivi très
prolongé de ces lésions malgré leur morphologie très variable.
6-2-2- Les tumeurs « superficielles » de haut grade [68]
Elles représentent 30% des tumeurs superficielles. Elles comprennent les tumeurs
papillaires de grade élevé et des lésions planes de haut grade de type carcinome in
situ. Les tumeurs papillaires de haut grade (pT1) se caractérisent par une
infiltration fréquente du chorion, un taux de récidive qui atteint 80% et un taux de
progression qui se situe autour de 40 à 60%.
Le carcinome in situ (pTis) est une lésion plane de grade 3 dont il existe deux
formes : la forme isolée représente moins de 5% de cas, alors que les autres sont
associées à des tumeurs urothéliales superficielles ou infiltrantes le plus souvent de
haut grade. C’est une lésion à haut risque d’extension, qui diffuse à l’urothelium,
mais aussi de haut risque de progression.
Un CIS isolé ne progresse que dans 7% des cas, cependant, lorsqu’il est associé à
d’autres tumeurs vésicales, il devient un facteur de mauvais pronostic.
Quand le CIS est associé à une tumeur papillaire, il double le risque naturel de
progression et de récidive de cette tumeur.
6-2-3- Les facteurs pronostics des « tumeurs superficielles » [68]
Les facteurs de pronostic sont :
- Macroscopique : taille de la tumeur >5cm (risque de progression)
- Multifocalité : augmente d’avantage le risque de récidive que le risque de
progression.
- D’autres facteurs sont fournis par l’étude anatomopathologique du matériel
de résection ; grade de la tumeur, infiltration ou non du chorion, et pour les
stades T1, le degré d’infiltration du chorion.
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Environ 5% des patients avec une tumeur de bas grade et 20% des patients avec
une tumeur de haut grade développeront au cours de l’évolution de leur maladie
un ou plusieurs sites métastatiques, qu’il soit ganglionnaire, ou un organe à
distance.
La quasi-totalité des patients présentent une tumeur infiltrant le muscle au moment
du diagnostic de métastase. Au stade d’infiltration pariétale évoluée, la taille de la
tumeur, la présence de nombreux emboles, et le stade sont des facteurs de
pronostic.
6-3-1- L’extension locale [69]
Il s’agit d’un facteur de pronostic. La survie spécifique à 5ans des tumeurs ne
dépassant pas le muscle (pT2) est de plus de 80%. Elle passe à moins de 30% en
cas d’atteinte ou de franchissement de la graisse péri-vésicale (pT3-pT4)
6-3-2- L’envahissement ganglionnaire [69]
Les relais ganglionnaires concernés sont essentiellement les ganglions pelviens.
Les métastases peuvent être au sein des ganglions péri-vésicaux, ilio-obturateurs,
iliaques externes et internes pré-sacrés. Les chaines iliaques primitives peuvent
également être envahies mais rarement de manière isolée.
Un envahissement ganglionnaire est retrouvé chez 20% des patients opérés de
cystectomie.
Il s’agit d’un facteur pronostic important. En cas d’envahissement ganglionnaire, la
médiane de survie est de 20 mois. La survie globale à 5 ans est de 30% pour les
N1, 20% pour les N2 et 0% pour les N3. La survie globale à 5 ans des patients N+
dépend également du stade T. Elle est de 50% en cas de pT2 et 17% en cas de pT3.
6-3-3- La diffusion hématogène [69]
Elle serait indépendante de l’atteinte lymphatique et de survenue plus tardive. Tous
les organes peuvent être le site des métastases.
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Les principaux organes touchés sont le foie (38%), les poumons (36%), les os
(27%), les surrénales (21%), l’intestin (13%).
La diffusion micro-métastatique serait présente dans 50% des tumeurs qui infiltrent
le muscle.
Elles deviendront cliniquement décelables dans l’année suivante chez la plupart
des patients.
La médiane de survie des patients métastatiques est de 1 an.
7- Traitement des tumeurs de vessie
La prise en charge est différente selon que la tumeur est superficielle ou infiltrante.
7-1- Tumeur superficielle (Ta, Tis, T1)
Le but de la prise en charge d’un patient présentant une tumeur superficielle de la
vessie est de prévenir, dépister, et traiter au plus tôt les récidives.
7-1-1- Traitement conservateur
Le traitement de la lésion ou d’une de ses récidives consiste en la résection
endoscopique. S’il s’agit d’une tumeur pTa de faible grade non récidivante :
surveillance tous les 6 mois.
7-1-2- Traitement adjuvant par chimiothérapie intra-vésicale [70]
Il vise à réduire le risque de récidive précoce liée à la libération de cellules
tumorales lors de la résection. Plusieurs drogues ont montré leur efficacité, la plus
utilisée en France est la MMC.
7-1-3- Traitement adjuvant par immunothérapie intra-vésicale
Les instillations intra-vésicales de BCG sont le traitement de référence de patients
à haut risque. Elles réduisent le risque de récidive et retardent l’évolution vers une
forme infiltrante.
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Elle est discutée pour les patients ayant des tumeurs à haut risque de
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1- Cadre d’étude
Notre étude s’est déroulée dans le service d’anatomie et cytologie pathologiques du
CHU du Point G à Bamako.
2- Période d’étude
Notre étude s’est déroulée de Janvier 2010 à juin 2011, soit une période de 18
mois.
3- Type d’étude
Il s’agissait d’une étude rétrospective.
4- Population d’étude
Il s’agissait de l’ensemble des patients atteints de cancer de la vessie pendant la
période d’étude.
5- Echantillonnage
5-1-Critères d’inclusion
Tous les cancers de vessie avec une confirmation histologique.
5-2- Critères de non inclusion
Les cancers de la vessie sans confirmation histologique.
Les cancers de la vessie diagnostiqués en dehors de la période d’étude.
Les tumeurs bénignes.
6- Techniques anatomopathologiques :
6-1- Fixation
Pour que l’étude histologique soit réalisable, il faut immobiliser les tissus dans un
état aussi proche que possible de leur état vivant. C’est pourquoi, on procède à leur
fixation.
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Ainsi les tissus supporteront et subiront mieux toutes les manipulations nécessaires
à la confection de lames histologiques. Elle est faite avec le formol 10%.
6-2- Examen macroscopique
6-2-1- Biopsies:
Les fragments sont comptés et inclus en totalité
6-2-2- Résection d’une tumeur : les copeaux de résection doivent être pesés et
inclus en totalité.
6-2-3- Pièce opératoires
Cystoprostatectomie :
- on repère la prostate vers le bas avec sa face postérieure plane.
- on ouvre la face antérieure de la vessie verticalement après avoir cathétérisé
l’urètre prostatique .On cathétérise également les uretères afin de préciser leur
perméabilité et leur rapport avec la tumeur.
- on mesure : la hauteur de la vessie, la hauteur et la largeur de la prostate, les
longueurs des uretères.
- on décrit la tumeur : son siège, son diamètre, sa distance par rapport au col
vésical, son aspect macroscopique : papillaire, bourgeonnant, ulcéré,
ulcéro-bourgeonnant, infiltrant, plurifocal
- Les zones indurées au niveau de la graisse périvésicale et la prostate sont encrées
pour vérifier l’état des limites d’exérèse chirurgicale.
-Les prélèvements effectués après fixation :
les coupes sont transversales étagées depuis l’orifice urétral jusqu’au fond vésical.
-Echantillonnage de la tumeur ; On précise la profondeur de l’infiltration tumorale.
-prélèvements systématiques de la muqueuse non tumorale alentour
et à distance de la tumeur.
-prélèvement de chaque uretère à son abouchement à la vessie.
63
6-5- Coupe
Les coupes des blocs de paraffine sont faites avec un microtome permettant de
réaliser des tranches de section (coupes) de 3 à 5 µm d’épaisseur. Pour faciliter la
coupe, les blocs doivent être bien refroidis, ainsi le ruban de paraffine formé sera le
plus lisse possible. Une fois les lames confectionnées, on les met sur une plaque
chauffante afin de déplisser le ruban, de faire adhérer la coupe à la lame grâce à la
colle, mais aussi d’aider le déparaffinage des lames pour la coloration et de sécher
entièrement la colle qui reste dessus.
6-6- Coloration
La coloration de routine utilisée pour l’histologie est l'Hématoxyline-Eosine (H.E).
L’éosine colore en rouge les cytoplasmes et enfin l’hématoxyline permet de colorer
les noyaux en bleu. Une fois cette étape de coloration terminée, il ne reste plus
qu’à faire le montage entre lames et lamelles. Mais souvent, il est nécessaire de
faire les colorations spéciales par exemple : le bleu alcian dans les
adénocarcinomes et parfois l’immunohistochimie dans carcinomes indifférenciés.
7- Collecte des données
Tous nos patients ont été colligés en fonction des données sociodémographiques,
cliniques, et anatomopathologiques. Les données ont été recueillies sur une fiche
d’enquête individuelle, dont un modèle est porté en annexe.
La saisie et l’analyse des données ont été faites sur le logiciel SPSS 14.0. La saisie
des textes et des tableaux a été réalisée sur le logiciel Word 2007.
III- RESULTATS
1- Services demandeurs
Total 50 100
66
2- Age
Les tranches d’âge les plus représentées étaient de 31-40ans et 61-70 ans.
67
3- Sexe
4- Type de prélèvement
Total 50 100
68
5- Aspects macroscopiques
Polypoïde 3 50
Bourgeonnante 2 33
Grappe de raisin 1 17
Total 6 100
69
6- Types histologiques
Carcinome épidermoïde 37 74
Carcinome urothélial 10 20
Rhabdomyosarcome 1 2
Carcinome indifférencié 1 2
Adénocarcinome 1 2
Total 50 100
70
Total 12 38 50
χ= 0,33 et P=0,23
71
Sexe
Masculin Féminin Total
Type histologique
Carcinome épidermoïde 17 20 37
Carcinome urothélial 6 4 10
Adénocarcinome 1 0 1
Carcinome indifférencié 1 0 1
Rhabdomyosarcome 1 0 1
Total 26 24 50
La fréquence carcinome urothélial était de 6cas pour les hommes et de 4 cas pour
les femmes dans.
72
1-Méthodologie
III-2-Limites et difficultés
L’âge moyen de nos patients était de 52,32 ans avec des extrêmes de 3 ans et 81
ans. Ces chiffres se rapprochent de ceux de Dangou et al au Sénégal qui ont trouvé
46,69 ans avec extrêmes de 3 et 88 ans [75]. Diao et al au Sénégal ont trouvé une
moyenne d’âge de 45,5 ans et des extrêmes de 12 et 86 ans [74].
Selon Paneau et al, la moyenne d’âge est de 69 ans pour les hommes et 71 ans
pour les femmes [76].
73
Cette étude faite en occident, montre un âge plus avancé des patients qu’en
Afrique. Ceci pourrait s’expliquer par l’espérance de vie plus élevée en Occident
qu’en Afrique.
III-4-Sexe
Sur 50 cas de cancer vésical, nous avons observé 26 cas chez l’homme soit 52% et
24 cas chez la femme soit 48%. Cette prédominance masculine a été observée
également dans l’étude de Sow au Mali avec 58,5% chez l’homme et 41,5% chez
la femme [5]. Ouegnin et al en Côte d’ivoire avaient trouvé 75% pour les hommes
et 25% pour les femmes [77]. Aux Etats Unis, les femmes sont par contre plus
souvent atteintes, le sex-ratio étant compris entre 2 et 3 [78].
III-5-Types histologiques
74
Nos résultats sont différents de ceux d’Europe et des Etats Unis où 90% des
tumeurs de vessie sont de type urothélial. Ce type est lié surtout au tabac, aux
colorants et à des facteurs héréditaires.
III-6-Bilharziose
Le rôle de la bilharziose urinaire à été mis en évidence en 1911 par Ferguson, qui
constata la fréquence élevée de cancers vésicaux chez les égyptiens porteurs de
Schistosoma haematobium. Aussi, la carte du cancer vésical se calque sur les
régions où la bilharziose à Schistosoma haematobium est endémique [83].
Il est à noter que sur une coupe histologique l’absence d’œufs de bilharzie
75
CONCLUSION
Au terme de notre étude, nous avons colligé 50 cas de cancers de la vessie. L’âge
moyen de nos patients était de 52,32 ± 17,83ans. Les âges extrêmes étaient 3 ans
et 81 ans. Le carcinome épidermoïde représentait 74% de l’effectif suivi du
carcinome urothélial avec 20%. La cystite bilharzienne n’était présente que dans le
carcinome épidermoïde avec 12 sur 37 cas. Le cancer vésical au Mali survient
chez l’adulte. Le carcinome épidermoïde est le type histologique le plus fréquent et
parfois associé à la bilharziose.
76
RECOMMANDATIONS
2) Aux populations
- Réaliser une biopsie devant tout cas de tumeur de vessie ; afin d’établir le type
histologique ;
77
Références
9. http://www.urinaire.com/fonction de la vessie.
78
13. http://www.medespace.com/basic/vessie.htm.
15. WWW.urofrance.org/lienbiblio-php?ref:pu.2001.
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ANNEXES
FICHE D’ENQUETE
Nº de la fiche …………………………………………../
1. Noms : …………………………………………. /
2. Prénoms : ……………………………………… /
3. Age : ……………… /
4. Sexe : ………………. /
5. 1= Masculin ; 2= Féminin
6. Année de diagnostic : ………… /
1= 2010 ; 2= 2011
4= biopsie
3= Autres à préciser
5= Autres à préciser.
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Fiche signalitique
Nom : SAMAKE
Prénom : Lamine
Email : samakelam@yahoo.fr
Résumé :
Il s’agissait d’une rétrospective et prospective de Janvier 2010 à Juin 2011 soit
une période 18 mois au service d’anatomie et cytologie pathologique du CHU du
Point G à Bamako. Elle a porté sur 50 cas de cancers. Tous ces cancers ont étés
confirmer à l’histologie.
Au plan épidémiologique :
Nous avons observé 26 cas chez l’homme soit 52% et 24 cas chez la femme soit
48%. L’âge moyen de nos patients était de 52,32 ± 17,83ans. Les âges extrêmes
étaient 3 ans et 81 ans.
89
90
SERMENT D’HIPPOCRATE
L’effigie d’Hippocrate, je jure au nom de l’être suprême d’être fidèle aux lois de
d’honoraires.
Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à
patient.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
Je le jure.
91