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Moma - L1 - Introduction Économie

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Problèmes économiques

MOMA Licence 1
2022-2023

Jelloul Messaoudene
Objectifs du cours
• Connaître les modélisations élémentaires
– Du consommateur
– Du producteur/de l’entreprise
– De leurs interactions sur les marchés

• Maîtriser la démarche microéconomique : agent/objectif/contraintes/choix

• Être capable de lier approche théorique et problématiques concrètes.

2
Chapitre 1

Introduction générale
à l’Analyse Économique
Objet, Nature et Méthodes
S1. L’économie comme objet
1. Définitions

Très grande variété des comportements/phénomènes économiques



Nécessité de définir les contours de l’activité économique

Deux définitions complémentaires :

► Déf. L’économie (objet) représente l’ensemble des comportements


humains liés à
- la production,
- la consommation
- et la distribution de richesses.

► Déf. L’économie (objet) représente l’ensemble des comportements


humains visant à répartir des ressources rares entre des emplois
alternatifs.
4
S1. L’économie comme objet
2. Rareté des ressources et besoins illimités
a. Les ressources

● Déf. : une ressource est un élément qui peut être utilisé pour mener une
action

● Différents types de ressources :


- ressources naturelles
- ressources manufacturées
- ressources financières
- ressources humaines
- temps...

● l’économie s’intéresse aux ressources « rares » → 2 caractéristiques :


- utiles (aptes à satisfaire un besoin)
- en quantités limitées (non disponibles gratuitement).

● l’économie laisse de côté les « biens libres » : disponibles gratuitement


et en quantités illimitées
5
S1. L’économie comme objet
2. Rareté des ressources et besoins illimités
b. les besoins

● Déf. : Un besoin est un manque, un sentiment de privation, qui


entraîne le désir de le faire disparaître.

● Différents types de besoins :


- besoins primaires/physiologiques
- besoins secondaires (loisirs…)

● Deux origines des besoins :


- origine individuelle/personnelle : goûts/préférences
- besoins imposés par société : normes de consommation
► Deux forces contradictoires
- différenciation
- intégration dans un groupe social

● Besoins illimités : progrès technique… 6


S1. L’économie comme objet
B. Rareté des ressources et besoins illimités

c. Besoins illimités vs ressources rares

► Retour à la problématique générale de l’économie :

Quels besoins faut-il satisfaire lorsque les ressources sont limitées ?

problématique problématique
individuelle collective

7
S1. L’économie comme objet
3. Consommation, Production, Distribution

a. La consommation

● Déf. : La consommation est l’utilisation d’une ressource, utilisation qui


entraîne la disparition de celle-ci
- disparition immédiate
- ou disparition progressive (obsolescence)

● Différentes formes de consommation


- Consommation finale (ménages)
- Marchande : donne lieu au paiement d’un prix
- Non marchande : pas de paiement au sens strict (services publics…)
- Auto consommation…
- Consommations intermédiaires (entreprises/administrations) :
→ entrent dans processus de production.

● Terminologie : Consommation et Demande


- Consommation : concept ex post, observé.
- Demande : concept ex ante, anticipé.
8
S1. L’économie comme objet
3. Consommation, Production, Distribution

b. La Production

● Déf. : la production est l’action de combiner un certain nombre de


ressources afin d’obtenir un bien ou un service

● Production marchande/non marchande

● Terminologie : Production et Offre


- Production : concept ex post
- Offre : concept ex ante

9
S1. L’économie comme objet
3. Consommation, Production, Distribution

c. La Distribution

► Répartition des ressources entre individus.


- Comment sont réparties les ressources entre individus ?
(comprendre)
- Comment devraient-elles être réparties ?
(juger)
- Quelles institutions pour opérer distribution/redistribution ?
(agir)

► Inégalités des dotations initiales et redistribution


- Redistribution directe (allocations…)
- Redistribution indirecte (services publics, école, santé…)

10
S2. L’économie comme discipline
1. Terminologie et définitions

• Évolution de la terminologie au cours du temps :


– Économie : art d’accumuler des richesses (pour un foyer)
– Économie Politique : insiste sur rôle de l’État
• À travers son enrichissement (mercantilisme)
• À travers son rôle de garant du bon fonctionnement
de l’économie nationale.
– Science Économique : aspiration de la discipline à devenir une
science

11
• Définition 1 (P.A. Samuelson) :

L’économie est l’étude de la manière dont l’homme et la société


choisissent, avec ou sans recours à la monnaie, d’employer des
ressources productives rares, susceptibles d’être utilisées dans des
emplois alternatifs, pour produire divers biens et les distribuer en vue
de la consommation présente ou future des différents individus et
groupes d’individus qui constituent la société.

12
• Définition 2 (E. Malinvaud) :

L’économie est la science qui étudie comment des ressources rares


sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en
société.
Elle s’intéresse d’une part aux opérations essentielles que sont la
production, la distribution et la consommation des biens, et d’autre part
aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces
opérations.

13
• Pour résumer, l’économie étudie :
- Certaines formes d’interactions entre les
hommes : science sociale
- Les opérations de production, distribution et
consommation
- La problématique de l’allocation de
ressources limitées afin de satisfaire des
besoins illimités.

14
S2. L’économie comme discipline
2. De l’Économie comme Science

a. Qu’est ce qu’une science ?

● Déf. :
- connaissance relative à des phénomènes obéissant à des lois et
vérifiés par des méthodes expérimentales.
- connaissance exacte, universelle et vérifiable exprimée par des
lois (Dic.)

● K. Popper : proposition scientifique est réfutable (≠ idéologie)

● Démarche scientifique :
- observation de la réalité
- tentative de compréhension : théorie explicative
- validation/invalidation de la théorie en la confrontant aux faits
15
b. L’Économie est-elle une science ?

● Démarche a priori scientifique :


- observation, jeu d’hypothèses.
- construction d’un théorie explicative (sous forme de modèle).
- confrontation à la réalité

● Performances modestes :
- Si théorie valide, on doit pouvoir prévoir avec précision…
…or c’est rarement le cas en économie !
- Mais : Complexité du réel
- théories/modèles se concentrent sur une partie
seulement
des mécanismes en jeu.
- Clause Ceteris Paribus
- Expérimentation difficile (reproduction à l’identique
impossible)
● Remise en cause du caractère scientifique à relativiser…
…mais nécessaire modestie dans les conclusion tirées des modèles !
16
S2. L’économie comme discipline
2. De l’Économie comme Science
c. Méthodologie de l’analyse économique

• plusieurs phases :
– Phase pré-analytique : observation des faits, "lecture" du monde…sans tenter
d’expliquer
• Vision influencée par l’identité, la culture, l’époque... de l’observateur
• Vision simplifiée car immense complexité
– Phases de conceptualisation/modélisation
• Concept : construction de l’esprit permettant de mieux saisir intellectuellement
le réel, représentation simplifiée et abstraite du réel (Postulats, Hypothèses...)
• Modélisation : représentation simplifiée de la réalité, reposant sur des
hypothèses, et visant à décrire les relations entre éléments.
– Phase post analytique : confrontation des prévisions du modèle avec la réalité.

• Démarche hypothético-déductive

17
d. Pourquoi les économistes ne sont-ils (presque) jamais d’accord ?

► J.N. Keynes 3 dimensions de l’économie :


(The scope and method of political economy, 1891)
- Positive
- Normative
- Art

► Sur quoi les économistes peuvent-ils s’opposer ? Sur tout !


- Sur les hypothèses et la compréhension des mécanismes
(démarche positive)
- Sur les objectifs à atteindre (démarche normative)
- Sur les politiques à mener (art)

18
Désaccords

différentes "Ecoles de pensées"

Différentes lectures du monde

Préconisations de politique économique différentes

19
Chapitre 2

Les Agents Économiques : généralités

20
Introduction :
la rationalité des agents économiques

• 3 familles d’agents :
– Consommateurs
– Entreprises
– État/Administrations

• Approche microéconomique vs macroéconomique


→ prise de décisions des agents (ménages/entreprises)
→ interactions entre agents sur les marchés
→ fonctionnement des marchés et interactions entre marchés

• Déf. Rationalité : capacité à mettre en cohérence moyens (ressources) et fins (objectifs).

• Rationalité au sens économique

21
Deux approches de la rationalité :

• Rationalité absolue/substantive : capacité à faire le meilleur choix


possibles parmi l’ensemble des options existantes.

• Rationalité limitée (H. Simon) : capacité à faire du mieux possible,


compte tenu de
• Limites cognitives : traitement de l’information
pertinente
• Limites informationnelles : collecte/accès à
l’information

22
S1. Les consommateurs
1. Généralités

• Déf. : Individu ou groupe d’individus (ménage, càd groupe d’individus


vivant sous le même toit).

• Objectif : satisfaire leurs besoins via la consommation (finale) de


biens et de services.
→ maximisation de l’utilité/satisfaction

• Perçoivent des revenus


– Revenus primaires (activité/patrimoine)…
– Diminués de prélèvements obligatoires…
– Augmentés de revenus secondaires (transferts)
→ Revenu disponible

• Revenu disponible alloué à la consommation et l’épargne…


…pour répondre à des besoins présents et à venir.

23
3 principaux choix économiques/arbitrages des ménages

Arbitrage Arbitrage Arbitrage


travail/loisir Consommation/épargne entre biens
↓ ↓ ↓
quelle part de son quelle part de son revenu quels biens et services
temps allouer à une disponible consommer ?
activité rémunérée ? allouer à l’épargne ?

24
L’arbitrage travail/loisir

• Définition économique du loisir : tout ce qui n’est pas travail rémunéré.

• Pénibilité du travail
→ source de désutilité…
…mais rémunération du travail qui permet de financer la consommation.
→ source de satisfaction/utilité

• Conséquence : le loisir à un coût (« Coût d’opportunité du loisir »)


→ rémunération potentielle à laquelle on renonce

• Problématiques individuelles :
– Jusqu’où travailler : désutilité croissante et utilité marginale décroissante.
– Accepter ou pas un emploi : « salaire de réservation ».

25
L’arbitrage consommation/épargne

• Déf. Epargne : transfert dans le temps de pouvoir d’achat.

• Consommer autant, moins (épargne) ou plus (emprunt) que son


revenu disponible de la période ?

• Déterminants du niveau d’épargne ? Différent dans espace et temps


– Revenu : capacité à épargner dépend largement du niveau de revenu.
• Revenu courant (Keynes) ? Caractère résiduel de
l’épargne.
• Revenu permanent (Friedman) ? Lissage de la
consommation
dans le temps.
– Taux d’intérêt/rémunération de l’épargne
– Position dans « cycle de vie » (Ando et Modigliani)

• Supports de l’épargne : risque faible/élevé

26
Théorie du cycle de vie
Consommation

Revenu

Jeunesse Vie active Retraite


Études
Début de vie active

27
L’arbitrage entre biens et services

• Choisir, parmi l’ensemble des biens et services offerts dans


l’économie, ceux que l’on va consommer, et en quelle quantité…
…tout en faisant face à des contraintes
– Psychologiques : goûts/préférences
– Economiques : ressources financières

28
Chapitre 3

L’équilibre des marchés


en concurrence pure et parfaite

29
Introduction : des agents aux marchés
• Consommateurs et entreprises font choix qui maximisent leur intérêt
…pour des prix donnés (price taker)
• Prix qui doivent rendre compatibles des projets individuels égoïstes,
formés indépendamment les uns des autres.

• Comment ces prix sont-ils déterminés ?

Question 1 :
Comment se forme le prix sur un marché particulier ?

Question 2 :
Puisqu’il existe un très grand nombre de marchés interdépendants,
comment se forme le système des prix ?

Question 3 :
Quelles sont les vertus/limites de ce système de prix ?
30
L’analyse en termes d’offre et de demande est un outil puissant
applicable à une grande diversité de questions comme :

➢ la compréhension de l’effet de l’évolution des conditions


économiques mondiales sur les prix de marché et la production.

➢ l’évaluation de l’impact des contrôles des prix par l’État, ou des


effets du salaire minimum, du soutien des prix et des subventions à
la production.

➢ l’estimation de l’influence des taxes, des subventions, des droits


de douane, des quotas d’importation sur les consommateurs et les
producteurs.
► intuitivement : sur chaque marché, prix résulte de
l’intensité de la demande par rapport à l’offre

► observation de la réalité : un même bien peut être


acheté à des prix différents
→ implique un problème d’information des acheteurs
→ gaspillage de ressource
→ imparfaite satisfaction des besoins
→ “dysfonctionnement“ des marchés

► objectif : construire un modèle théorique (normatif)


représentant une « économie de marché idéale »…
…et le comparer à la réalité.

32
S1. Marchés et Économie de Marché
1. Qu’est-ce qu’un marché ?
a. Définitions

► Déf. (1) : Le marché d’un bien est le lieu de rencontre


entre l’offre et la demande.
- peut avoir une existence physique/localisation.
- ou pas.

► Déf. (2) : Le marché d’un bien est constitué de l’ensemble


des agents économiques qui offrent ou demandent ce bien.
33
S1. Marchés et Économie de Marché
1. Qu’est-ce qu’un marché ?
b. l’offre

► Déf 1. L’offre sur un marché est la relation qui associe à


chaque prix possible la quantité globale que les agents
économiques souhaitent produire/offrir/vendre.
► Déf 2. La courbe d’offre représente la relation entre la quantité
de biens qu’un producteur est disposé à vendre pour un certain
prix
► La courbe d’offre est la relation entre tous les prix que le bien
peut avoir et les quantités qui sont produites à chacun de ces
niveaux
► offre globale/agrégée/collective
► émane en général des entreprises…mais pas toujours !
Ex. Offre de force de travail par les ménages.

34
• Rappel : offre individuelle
– Concept ex ante :
• projet de production d’une entreprise,
• pour un contexte économique donné (prix des
facteurs et prix de l’output).
→ quantité d’output qui maximise profit
économique
– Croissante avec prix du bien, tcepa (car plus
d’unités
d’output profitables).
q*=f(P)
+
• Offre sur un marché est la somme (agrégation) des
offres individuelles.
35
O(P)=q1*(P)+q2*(P)+…
Exemple de construction d’une offre agrégée

P=1 P=2 P=3 P=4 P=5

Offre firme 1
2 2.5 3 3.75 5

Offre firme 2
0 1 2 2.5 3

Offre firme 3
0 0.5 1 1.75 2

Offre 2 4 6 8 10
agrégée
36
P

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Q
37
• L’offre agrégée est également croissante
avec le prix du bien, tcepa (somme de
fonctions croissantes).
O(P)
+
• Il faut distinguer les conséquences sur
l’offre de modifications du contexte
économique :
– Déplacement sur la courbe
– Déplacement de la courbe

38
Modification du contexte Conséquences sur l’offre
économique
Prix du bien Déplacement SUR la courbe

Prix des facteurs Déplacement DE la courbe


(à prix identique, entreprises
offrent +/-)
Nombre d’offreurs Déplacement DE la courbe
(à prix identique, +/- de bien
collectivement offert)

39
O

P2
Modification du prix
P1 →
Déplacement
SUR la courbe d’offre

0 Q1 Q2 Quantité
40
Modification d’un prix de facteur ou du nombre d’offreurs

Prix

Baisse de
l’offre Augmentation
de l’offre
P

0 Quantité
Q’ Q 41
S1. Marchés et Économie de Marché
1. Qu’est-ce qu’un marché ?
c. la demande

• Rappel : demande individuelle


– Concept ex ante :
• projet de consommation d’un agent,
• pour un contexte économique donné (revenu et prix des
biens).
→ quantité de bien dans le panier qui maximise utilité
– Décroissante avec prix du bien, tcepa (car possibilités de substitution).

x*=f(Px)
-
• Demande sur un marché est la somme (agrégation) des demandes
individuelles.

D(Px)=x1*(Px)+x2*(Px)+…
42
La courbe de demande :

➢ représente la relation entre la quantité de biens qu’un


consommateur est disposé à acheter pour un certain prix.

➢ Relation entre tous les prix possibles d’un bien et les quantités
que l’individu (puis les individus) sont prêts à consommer à
chacun de ces prix.

➢ mesure la quantité demandée QD sur l’axe horizontal et le prix


sur l’axe vertical :

QD = QD (P)
Exemple de construction d’une demande
agrégée
P=1 P=2 P=3 P=4 P=5

Demande
conso 1 3 2.5 1.75 1 0

Demande
conso 2 3 2.75 2 1 0.5

Demande
conso 1 4 2.75 2.25 2 1.5

Demande
agrégée 10 8 6 4 2

44
P

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Q
45
• La demande agrégée est également
décroissante avec le prix du bien, tcepa
(somme de fonctions décroissantes).

D(P)
-

• Distinguer les conséquences sur la demande


de
modifications du contexte économique :
– Déplacement sur la courbe
– Déplacement de la courbe
46
Modification du contexte Conséquences sur la
économique demande
Prix du bien Déplacement SUR la courbe

Prix des autres biens Déplacement DE la courbe

Revenus Déplacement DE la courbe

Préférences Déplacement DE la courbe

Nombre d’acheteurs Déplacement DE la courbe

47
Prix Modification du prix du bien x

Déplacement
P’
SUR la courbe de demande
P (substitution)

D
Quantité
0 Q’ Q
48
Modification du prix du bien y, des revenus,
des préférences,
ou du nombre d’acheteurs
Prix du bien x

Augmentation
de la demande

Baisse de la
demande
D2
D1
D3 Quantité de bien x
0
49
Ici on a lié quantité et prix mais d’autres variables influencent la
demande
➢ On peut passer de la forme réduite à la forme extensive de la
demande

QD = QD (P, R, D, S, L, ps, pc)

◦Le revenu : une augmentation de revenu permet au consommateur


d’acheter plus à tous les prix.
◦Les goûts du consommateur ou préférences
◦Les prix des biens complémentaires et substituables

50
S1. Marchés et Économie de Marché
2. Économie de marché, capitalisme et libéralisme

3 notions très liées…mais sens différents.

• Capitalisme : système économique et social reposant sur


– La propriété privée des moyens de production
– La recherche du profit comme moteur des comportements
individuels.
• Certains agents (entrepreneurs) investissent leurs ressources afin
de s’enrichir.
• Ils produisent et vendent des biens et services répondant aux
besoins des autres individus.
• Si ils sont performants, leur activité dégage du profit et ils
s’enrichissent (accumulation du capital).
• Cet enrichissement rémunère leur prise de risque.
51
• Le capitalisme peut être compatible avec l’intervention
des pouvoirs publics dans l’économie :
► l’État peut également être propriétaire d‘une partie
des moyens de production
► et son activité peut avoir d’autres motivations que le
profit (intérêt général)

Économie mixte
Une partie des besoins satisfaits par secteur privé
Une partie des besoins satisfaits par État

52
• Économie de marché : mode d’organisation de l’activité
économique reposant sur la libre confrontation des offres
et des demandes.
► par opposition à l’Économie Planifiée
► implique la concurrence
► marchés supposés capables de s’autoréguler et d’assurer :
- allocation efficiente des ressources
- satisfaction des besoins

• Économie de marché est compatible avec des degrés


variés d’intervention de l’État
→ degré variable de libéralisme économique

53
• Libéralisme politique : doctrine qui prône le respect des droits
fondamentaux/naturels de l’homme
– Liberté de penser
– Liberté religieuse
– De réunion/d’association
– …

• Ex. DDHC

• Nécessite un État de droit :


– Démocratique (1 homme = 1 voix)
– Séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires
→ assure le respect des droits fondamentaux/pas
d’arbitraire

54
• Libéralisme économique
► application à l’activité économique des principes
généraux du libéralisme politique
► respect des « droits économiques »
- liberté d’entreprendre
- libre disposition de sa force de travail
- libre disposition du fruit de son travail
- liberté de contracter
-…

► différents degrés de libéralisme économique selon le


degré d’intervention/régulation de l’État dans
l’économie.

55
S2. l’équilibre d’un marché en CPP
1. Le contexte de la CPP
a. les hypothèses de la CPP

• Modèle de Concurrence Pure et Parfaite


– Modèle → représentation simplifiée de la réalité
– Représentations de l’économie de marché
– Repose sur 4 hypothèses → sur chaque marché :
• Homogénéité du produit
• Atomicité
• Transparence de l’information
• Mobilité des facteurs/libre entrée et sortie

56
Homogénéité

• Préalable : Concept de « marketing mix »


– Produit
– Mode de distribution
– Communication
– Prix

• Parler de bien homogène sur un marché signifie donc un bien :


– De même qualité
– Vendu dans les mêmes conditions
– Avec une même politique de communication
– Au cours d’une même période

→ Conséquence : seul le prix distingue deux offreurs aux yeux des


consommateurs

57
Atomicité

► du côté de l’offre : il existe un grand nombre d’offreurs


→ Aucun n’a de pouvoir de marché
→ comportements individuels sans influence sur prix
→ offreurs price taker

► du côté de la demande : il existe un grand nombre de


clients
→ Aucun n’a de pouvoir de marché :
→ comportements individuels sans influence sur prix
→ consommateurs price taker

58
Transparence de l’information

► Les agents économiques détiennent la totalité de


l’information pertinente pour leurs opérations
économiques (consommation/production)
→ information libre et gratuite

► en particulier, acheteurs potentiels connaissent toutes


les conditions de vente (localisation et prix des offreurs)
→ Aucune raison d’acheter/vendre « trop cher »
- acheter trop cher : gaspillage de ressources.
- vendre trop cher : aucun client !

59
Mobilité des facteurs

► Facteurs de production peuvent circuler librement d’un


secteur/marché à l’autre :
→ permet l’allocation des ressources vers
les activités les plus rentables.

► Libre entrée/sortie : pas de « barrières à l’entrée »


Ex. Taxis, Pharmacies…

60
S2. l’équilibre d’un marché en CPP
1. Le contexte de la CPP
b. de l’usage du modèle de CPP

• Que penser du modèle de CPP ?


– Dans la réalité, ces conditions ne sont jamais parfaitement remplies.
– Statut un peu particulier :
→ description d’un contexte de concurrence idéale
…dont on peut étudier les vertus/limites.
→ permet de comparer avec les situations concrètes de
concurrence.

► Le marché de CPP est donc une référence


…Comprendre comment un marché s’écarte de cette situation
idéale, c’est pouvoir agir pour éventuellement améliorer son
fonctionnement

Rq. Si une au moins des hypothèses n’est pas vérifiée : situation de


« concurrence imparfaite »
61
S2. l’équilibre d’un marché en CPP
2. L’équilibre d’un marché
a. le concept d’équilibre

• Définition générale : Un équilibre est une situation stable. Un objet est en équilibre
lorsque toutes les forces qui s’exercent sur lui se compensent exactement.

• L’Équilibre d’un marché est le couple (P*,Q*) tel que :


– Égalité Offre/Demande sur ce marché
– Aucun agent n’a intérêt à modifier unilatéralement
son comportement
→ chaque agent est à son optimum individuel
càd fait le meilleur choix possible compte
tenu du contexte économique (prix, revenus…)

62
• Prix d’équilibre assure la compatibilité :
- des projets d’achats des clients (Demandes)
- des projets de production des entreprises (Offres)

• Prix d’équilibre est un concept théorique


- dans la réalité, il peut ne pas émerger
→ distinction prix théorique/prix effectif
- dans le modèle de CPP pas de transactions possibles
à un prix différent
→ fiction du commissaire priseur walrassien

63
S2. l’équilibre d’un marché en CPP
2. L’équilibre d’un marché
b. la formation du prix d’équilibre

• L’équilibre d’un marché résulte de la confrontation entre :


– Demande globale
– Offre globale

• Équilibre d’un marché → prix P* qui égalise :


– Demande globale
– Offre globale

D(P*)=O(P*)=Q*

64
Prix O

Équilibre

P*

D
Quantité
0 Q*
65
S2. l’équilibre d’un marché en CPP
2. L’équilibre d’un marché
c. prix d’équilibre et prix effectif

• Le prix effectif (Pe) peut différer du prix d’équilibre (P*) :


– Pe > P* → situation d’excès d’offre (1)
– Pe < P* → situation de pénurie/restriction (2)

66
Prix

Offre excédentaire O
Prix d’équilibre
Pe et
prix effectif (1) :
P* Excès d’offre

0 D(Pe) Q* O(Pe) Quantité


67
Prix d’équilibre et prix effectif (1) : Excès d’offre

► Prix effectif peut être fixé au dessus du prix d’équilibre


Pe > P*

► Conséquence : l’offre est supérieure à la demande


→ l’ensemble des offreurs souhaite produire O(Pe) > O(P*)
→ l’ensemble des clients souhaitent consommer D(Pe) < D(P*)
→ situation d’excès d’offre O(Pe) > D(Pe)
→ surproduction → constitution de stocks/gaspillage de ressources

► Ex. Salaire minimum sur marché du travail non qualifié


→ prix plancher imposé par État
→ offre de travail des ménages > demande de travail des
entreprises → chômage « classique »

68
Prix
Prix d’équilibre
et
O
prix effectif (2) :
Excès de demande
P*
Pe

Rationnement D

0 O(Pe) Q* D(Pe) Quantité


69
Prix d’équilibre et prix effectif (2) : Excès de demande

► Prix effectif peut être fixé au dessous du prix d’équilibre


Pe < P*

► Conséquence : la demande est supérieure à l’offre


→ l’ensemble des offreurs souhaite produire
O(Pe) < O(P*)
→ l’ensemble des clients souhaitent consommer
D(Pe) > D(P*)
→ situation d’excès de demande D(Pe) > O(Pe)
→ pénurie/rationnement

► prix plafond

70
S3. Les élasticités de demande et d’offre

1. Élasticités de la demande

On a examiné comment les prix et les quantités changent, mais


pas de combien ils varient.
➢ L’élasticité mesure la sensibilité d’une variable à l’autre,

➢ c’est-à-dire de combien une variable (par exemple une


quantité) change quand une autre variable (par exemple un
prix) change.

➢ Plus précisément, elle indique le pourcentage de variation


d’une variable consécutive à l’augmentation de 1 % d’une autre
variable.

71
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
a) Élasticité-prix de la demande

➢ L’élasticité-prix de la demande est égale au pourcentage de


variation de la quantité demandée d’un bien consécutive à
l’augmentation de 1% du prix de ce bien :

72
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

a) Élasticité-prix de la demande

Le pourcentage de variation d’une variable est égal à la variation en


niveau de cette variable ΔQ (ou ΔP) divisée par le niveau initial de
cette variable P ou Q.
• Donc, on peut aussi écrire

L’élasticité dépend du point de départ (P/Q) et de la pente(de son


inverse)
73
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
a) Élasticité-prix de la demande

Élasticité-prix de la demande
•L’élasticité-prix de la demande est négative

•Loi de la demande: Quand le prix du bien augmente, la quantité


demandée diminue, et vice versa.
➢ Si ∈]−∞,−1[ la demande est élastique au prix: soit en valeur
absolue |EP| > 1, |%!Q| > |%!P|
➢ Si = -1 la demande est isoélastique soit en valeur absolue |EP| = 1
➢ Si, ∈]−1,0[ la demande est inélastique au prix ou rigide

soit en valeur absolue |EP| < 1 , |%!Q| < |%!P|

74
𝐸
𝐸
𝐸
𝑝
𝑝
𝑝
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
a) Élasticité-prix de la demande

➢ L’élasticité-prix de la demande dépend de la disponibilité de


substituts :
➢ Quand il y a des substituts proches, la demande est élastique au
prix, car une augmentation du prix conduira le consommateur à acheter
un substitut.

➢Quand il n’y a pas de substituts proches, la demande est inélastique


au prix.

75
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

a) Élasticité-prix de la demande

➢ Quand on se déplace sur la courbe de demande, !Q/!P est


constant, mais P et Q varient.
➢ L’élasticité-prix de la demande doit donc être mesurée en un
certain point de la courbe de demande.
➢ L’élasticité-prix se modifiera quand on se déplacera sur la
courbe de demande.

76
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

a) Élasticité-prix de la demande

•Pour une courbe de demande linéaire :

➢ L’élasticité-prix dépend de la pente et des valeurs de P et Q.


➢ La pente est la même en tous points mais:
➢ Quand le prix est élevé et la quantité, faible, la demande est
élastique au prix.
➢ Quand le prix est bas et la quantité, grande, la demande est
inélastique au prix.

77
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

a) Élasticité-prix de la demande

•La pente de la courbe de demande inverse est 1/(!Q/!P)


•Plus la pente de la courbe de demande inverse est raide, plus la
demande est inélastique au prix.
•Plus la pente de la courbe de demande inverse est faible, plus la
demande est élastique au prix.
•Deux cas extrêmes :

➢ Demande complètement inélastique : courbe verticale.


➢ Demande infiniment élastique : courbe horizontale.

78
79
80
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
b) Elasticité de REVENU de la demande
• L’élasticité-revenu de la demande :
• sensibilité de la C° à l’enrichissement
• Mesure le pourcentage de variation de la
quantité demandée consécutive à une
augmentation de 1 % du revenu :

81
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande
b) Elasticité de REVENU de la demande

Elasticité de REVENU de la demande


• Si ∈ ]0,1[ bien NORMAL
•Si >1 bien SUPERIEUR
•Si <0 bien INFERIEUR

Et si
• = 0 bien indépendant
• = 1 isoélasticité

82
𝐸
𝐸
𝑅
𝑅
𝐸
𝐸
𝐸
𝑅
𝑅
𝑅
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

c) Elasticité PRIX CROISEE de la demande

• L’élasticité-prix croisée de la demande :

Mesure le pourcentage de variation de la


quantité demandée d’un bien consécutive
à l’augmentation de 1 % du prix d’un autre
bien

83
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

c) Elasticité PRIX CROISEE de la demande

➢ Compléments : automobiles et pneus


◦L’élasticité-prix croisée de la demande est négative.
◦Si le prix des automobiles augmente, la quantité demandée de
pneus baisse.
➢Substituts : beurre et margarine
◦L’élasticité-prix croisée de la demande est positive.
◦Si le prix du beurre augmente, la quantité demandée de la
margarine augmente aussi.

84
S3. Les élasticités de demande et d’offre
1. Élasticités de la demande

c) Elasticité PRIX CROISEE de la demande

•Si >0 biens SUBSTITUABLES


•Si <0 biens COMPLEMENTAIRES
•Si = 0 biens indépendants

85
𝐸
𝐸
𝐸
𝑐
𝐶
𝑐
S3. Les élasticités de demande et d’offre
2. Élasticités de l’offre

• Mesure la sensibilité de la quantité offerte quand le prix


change.
➢ Mesure le pourcentage de variation de l’offre d’un bien
consécutive à l’augmentation de 1% de son prix :

86
S3. Les élasticités de demande et d’offre
2. Élasticités de l’offre

•Si >1 Offre élastique


•Si <1 Offre inélastique, rigide
•Si =1 Isoélasticité

87
𝐸
𝐸
𝐸
𝑂
𝑂
𝑂
Équilibre du marché en dynamique

Prix 1. Une cause extérieure provoque


une augmentation de la demande

P*’ Nouvel équilibre


P*
2. ... ce qui
augmente le
prix... D2
Équilibre initial
D1
0 Q* Quantité
Q*’
88
3. ... et les
quantités vendues
En cas d’excès d’offre :

→ modification de l’offre à la hausse O1 → O2


(ex. diminution du prix des matières premières…)

→ au prix d’équilibre initial P* les entreprises souhaitent plus produire


(car plus d’unités rentables)
O2(P*) > O1(P*)

→ mais au prix initial, consommateurs ne souhaitent pas consommer plus

→ excès d’offre
O2(P*) > D(P*)

→ excès d’offre tire prix vers le bas

→ l’ajustement prix/quantité se poursuit jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre


émerge, càd jusqu’à P*’ tel que :
O2(P*’) = D(P*’)
(ou en tous cas, on se rapproche du prix d’équilibre théorique) 89
Équilibre du marché en dynamique

Prix O1 1. Une cause extérieure


provoque une hausse
de l’offre...
O2
Équilibre initial

P*
P*’ Nouvel
équilibre

2. ...diminue le
prix... D

Q* Q*’ 3. ...et augmente Quantité 90


les quantités
vendues.
CHAPITRE 4

La théorie du consommateur et du
producteur

91
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur

● Objectif : modèle descriptif

● Démarche :
- poser des hypothèses comportementales
- sur les préférences
- sur l’objectif
- préciser la nature des contraintes
- modéliser la procédure de choix
- en déduire les caractéristiques de la demande
- confronter avec réalité (consommation)

92
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
a. Biens et paniers de biens

● Consommateur choisit un « panier de bien » :


→ Déf. ensemble de quantités, possiblement nulles, de chacun des
biens et services disponibles dans l’économie.

● Notations :
- biens x et y
- paniers A et B
-xA la quantité de bien x dans le panier A,
- yB la quantité de bien y dans le panier B,
- etc.
- alors : A = (x ,y ) et B = (x ,y )
A A B B

● Biens peuvent être divisibles ou pas

● Représentation graphique : « Espace des biens » 93


Espace des biens
y

A
yA ●

B
yB ●

x
xA xB
94
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
b. Les préférences

• Résument les goûts du consommateur

• Permettent de classer les paniers :


→ Un consommateur préfère un manier A à un panier B
si le panier A lui procure plus de satisfaction/plaisir/utilité.
• Préférences strictes : Panier A est strictement préféré au panier B
si il procure un niveau de satisfaction strictement supérieur
au consommateur
• Préférences faibles : Panier A est faiblement préféré au panier B
si il procure un niveau de satisfaction supérieur ou égal
au consommateur
• Indifférence : Consommateur indifférent entre Panier A et panier B
si ils lui procurent un niveau de satisfaction identique
(paniers équivalents)
95
• On suppose que les préférences vérifient un certain nombre d’hypothèses :
– Complètes (capacité à classer/comparer tous les paniers)
– Transitives (cohérence des choix)
– Convexes (goût pour les mélanges)
– Monotones croissantes (non saturation)
– Continues (cohérence des choix, bis)

96
• Préférences complètes
→ face à 2 paniers, consommateur toujours capable
d’effectuer un classement

97
• Préférences transitives
→ Si un consommateur
- préfère le panier A au panier B
- et préfère le panier B au panier C
- alors il préfèrera également la panier A au panier C

• Assure une forme de cohérence des choix

98
• Préférences monotones croissantes/non saturables
→ un consommateur préfèrera toujours consommer plus

• Point de satiété jamais atteint

99
• Préférences continues
→ si un consommateur :
- préfère la panier A au panier B
- et qu’il existe un panier C à la composition très
similaire à celle du panier A
- alors le consommateur préfèrera également C à B

• Renforce la cohérence des choix


(pas de « discontinuité » des préférences)

100
• Préférences convexes
→ traduit un « goût des mélanges »

• Consommateurs préfèrent en général des paniers « panachés » aux


paniers « extrêmes »

101
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
c. Utilité et fonction d’utilité

- Déf. Utilité totale (U):


satisfaction retirée de la
consommation d’un bien/panier
de bien.
Nb 0 1 2 3 4
Unités
- Déf. Utilité marginale d’un Bien x
bien (Umx): supplément de
Utilité 0 6 11 15.5 19
satisfaction tiré de la
totale
consommation de la dernière
unité de bien. Utilité 0 6 5 4.5 3.5
marginale
- Hypothèse d’utilité marginale
décroissante.

Rq. Satisfaction ne dépend pas


102
du prix.
● Préférences sont résumées dans une « fonction d’utilité » :
Déf. fonction qui associe à un panier de bien la niveau maximal de
satisfaction qu’il procure au consommateur.

Soit le panier A = (xA,yA) alors U(A)=U(xA,yA)

● Fonction d’utilité qui vérifie les hypothèses sur les préférences.

● Utilité cardinale/ordinale :
- utilité cardinale : quantifiable
- utilité ordinale : simple classement des paniers de bien

103
• Hypothèse retenue : utilité non mesurable (approche ordinale)
→ définition de la fonction d’utilité à préciser :
- fonction qui associe à chaque panier de bien un nombre réel.
- Si le réel correspondant au panier A est supérieur au réel
correspondant au panier B, alors le consommateur préfère le
panier A au panier B.

à chaque consommateur ses goûts



à chaque consommateur sa fonction d’utilité

• La fonction d’utilité est donc un outil pour classer les paniers


→ associe à chaque panier un indice de classement.

104
• Préférences :
– Strictes
– Faibles
– Indifférence

• Notation : si A strictement préféré à B par le consommateur, alors

A‫ﺣ‬B
U(A) > U(B) ou encore U (xA,yA) > U (xB,yB)
• Des paniers de composition différentes peuvent être
jugés équivalents par le consommateur
→ situation d’indifférence

A~B

U(A) = U(B) ou encore U (xA,yA) = U (xB,yB)


105
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
d. Les courbes d’indifférence

► On représente graphiquement la fonction d’utilité via des courbes


d’indifférence :
- déf. : ensemble de tous les paniers entre lesquels le
consommateur est indifférent.
- càd ensemble de tous les paniers qui procurent la même
satisfaction/utilité au consommateur.

► Il existe autant de CI que de niveaux possibles d’utilité.

106
y • « carte d’indifférence »
– Espace des biens (divisibles)
– Chaque point ↔ panier
– CI = courbes de niveaux :
chaque courbe correspond à un
niveau de satisfaction.
● A – A et C sont sur la même CI,
donc :
• A et C procurent la même utilité
● au consommateur
B
• U(A)=U(C)
– Si plusieurs paniers procurent le
même niveau de satisfaction :
existe une substituabilité entre
C biens.
● ●
D

107
y
• Forme des courbes découle des
hypothèses sur préférences :
– Utilité croît vers le NE
– Courbes ne se coupent pas
– Courbes décroissantes
– Courbes "arrondies vers l’origine"

Sens de l’utilité croissante :


U(C)> U(B) >U(A)

C
B ●


A
x

Pourquoi ? Hypothèse de monotonicité croissante + définition CI… 108


y Courbes d’indifférence sont décroissantes :
► raisonnement par l’absurde
- supposons qu’elles soient croissantes
- alors, puisque sur la même CI : A et B équivalents
- mais xB > xA et yB > yA
- donc d’après la monotonicité croissante U(B)> U(A)
→ incohérence


B

A x
Pourquoi ? Hypothèse de monotonicité croissante + définition CI… 109
y
Courbes d’indifférence ne se coupent pas :
► raisonnement par l’absurde
- supposons qu’elles se coupent
- alors, puisque sur la même CI
- A et C équivalents
- A et B équivalents
- donc, du fait de la transitivité B et C équivalents
- mais xC > xB et yC > yB
- donc d’après la monotonicité croissante U(C)> U(B)
→ incohérence

A
C

B ●

110
Pourquoi ? monotonicité croissante + transitivité + définition CI…
y
Courbes arrondies vers l’origine :
► convexité des préférences : goût pour les mélanges

A ●

C


B

111
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
e. Substitution entre biens et taux marginal de substitution

• Plusieurs paniers sont susceptibles de procurer le même niveau de


satisfaction
► substitution possible entre les biens
► mais cette substitution est plus ou moins aisée…
…selon le panier de départ …
…car hypothèse d’utilité marginale décroissante.

Ex. voir graphe

112
Comment s’effectue la substitution ? :
y - A, B, C et D équivalents
- mais de compositions différentes
- pour passer de A à B :
perte de 1 unité de y contre gain de 0.2 unité de x
- pour passer de C à D :
A perte de 1 unité de y contre gain de 4 unité de x
8 ● → il est plus facile d’échanger du bien x contre du bien y si
on dispose du panier A que si on dispose du panier C
● → inversement pour l’échange de bien y contre du bien x
7 B Intuition ?
Moins on a de bien, plus il est difficile d’y renoncer.
Raison ?
Utilité marginale décroissante

C
3 ●
D
2 ●

1 1,2 5 9
113
À Compléter en précisant le distinction TMoS et TMaS …

• Outil pour mesurer le degré de substituabilité entre biens : le Taux


marginal de substitution.

• Déf. TMS du bien X au bien Y (TMSxy) : nombre d’unités de bien X


qu’il faut obtenir pour renoncer à une unité de bien Y, à utilité
constante.

• Sur une même courbe d’indifférence, le TMS est différent pour


chaque panier de bien
→ imparfaite substituabilité entre biens
Rq. SI TMS constant, la CI est une droite → parfaite substituabilité
entre les biens

114
y 2 moyens de calculer le TMS

- Approximativement : On considère deux paniers A et B

TMSxy = ΔX/ ΔY = (xB-xA)/(yB-yA) = (9-5)/(3-2)


=4

Rq. Plus les paniers sont éloignés, moins le calcul est
précis !

- De manière exacte :
TMS = pente de la CI au panier considéré

C
A
yA=3 ●
B
yB=2 ●

xA=5 xB=9
115
y Cas de la parfaite substituabilité

A
yA=10 ●

B
yB=8 ●

C
yC=4 ●
D
yD=2 ●

xA=4 xB=8 xC=16 xD=20 116


Il existe un lien entre TMS et utilité marginale

• Considérons deux paniers A et B équivalents


– Panier A=(x,y)
– Panier B=(x+ΔX,y-ΔY)
• Le passage de A à B se traduit par :
– Une perte d’utilité puisque la quantité de Y diminue :
• Pour chaque unité perdue de bien Y, cette perte d’utilité est égale, par
définition, à l’utilité marginale du bien Y (au panier A) : UmY(A)
• Pour une perte égale à ΔY, la baisse d’utilité est donc égale (~) à
ΔY * UmY(A)
– Un gain d’utilité puisque la quantité de X augmente : ΔX.UmX(A)
• Pour chaque unité gagnée de bien X, ce gain d’utilité est égal, par définition,
à l’utilité marginale du bien X (au panier A) : UmX(A)
• Pour un gain égal à ΔX, l’augmentation d’utilité est donc égale (~) à
ΔX * UmX(A)
• Mais, puisque A et B équivalents U(A)=U(B)
• Donc :
ΔY * UmY(A) = ΔX * UmX(A) ↔ ΔX / ΔY = UmY(A) / UmX(A)

TMSxy=UmY(A)/ UmX(A)
► Pour un panier, le TMS entre deux biens est égal aux rapports des
utilités marginales
117
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
f. La Contrainte de budget

● Le consommateur subit des contraintes économiques :


- les prix des biens et services s’imposent à lui (price taker).
- son revenu est limité.
→ seuls certains paniers sont financièrement atteignables : tout ceux qui coûtent
moins que son revenu.

● Notations :
- Px et Py les prix des biens X et Y
- R le revenu du consommateur
(en fait la part de son revenu disponible qu’il a décidé d’allouer à la consommation)

● Alors, le consommateur peut s’offir tous les paniers (x,y) tels que :
D = Px.x+Py.y ≤ R

→ « ensemble de budget » : ensemble des paniers financièrement atteignables


pour le consommateur, compte tenu des prix en vigueur et de son revenu

118
Représentation de l’ensemble de budget
- Dans le plan (x,y), càd l’espace des biens
y - frontières de l’ensemble :
-x=0
-y=0
- Px.x+Py.y = R
► réécriture sous forme d’une équation de droite :
« droite de budget »
"y max" ●
(ensemble des paniers qui coûtent exactement R)
= R/Py
y = R/Py – (Px/Py) * x
Rq. La pente de la droite de budget est égale (en
valeur absolue), au rapport des prix Px/Py.

droite de budget

● x
"x max" = R/Px
ensemble de budget

119
Modification de l’ensemble de budget si un prix varie :
y - équation de la DD :
y = R/Py – (Px/Py) * x
- si un prix varie, c’est la pente de la DD qui
est affectée
- Ex. baisse de Px :
- pente plus forte → Px/Py augmente,
R/Py ● → çad que – (Px/Py) diminue
→ çad que DD décroit plus vite
- R/Py inchangé
- R/Px augmente, puisque désormais, R permet
d’acheter une plus grande quantité de bien x.

► DB « pivote » autour de R/Py

● ● x
R/Px R/P’x

120
Modification de l’ensemble de budget si le revenu varie :
y
- équation de la DD :
R’/Py ● y = R/Py – (Px/Py) * x
- si le revenu varie, la pente de la DD
est inchangée
- mais
R/Py ● - R/Py augmente
- R/Px augmente
… puisque désormais, R permet d’acheter
une plus grande quantité de bien x
ou de bien y.

► DB se déplace parallèlement

● ● x
R/Px R’/Px

121
6
A
5
B
4
C

NB Films
3
D

2
E
Revenu : 50
1
Prix du repas : 5 F
0
Prix de la séance : 10
0 2 4 6 8 10 12
Contrainte de budget :
R = 5 R+ 10 F = 50 Nb Repas

122
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
g. Le programme du consommateur
● Le consommateur cherche à :
- maximiser son utilité,
- en choisissant le meilleur panier (x,y)
- parmi ceux que son revenu et les prix lui permettent de payer

● On peut résumer cet objectif sous contrainte par le


programme d’optimisation suivant :

Max U(x,y) maximiser l’utilité


x,y
S/C R ≥ Px.x+Py.y

● Rq. Puisque les préférences sont non saturables/monotones


croissantes, la totalité du revenu sera dépensée.

123
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
h. l’équilibre du consommateur

► Panier optimal/d’équilibre : E = (x*,y*)


Avec x* la quantité optimale de bien x
Et y* la quantité optimale de bien y
Càd x* et y* les consommations d’équilibre

► On peut aussi se demander quelles seraient les


consommations optimales pour n’importe quel contexte économique
(R, Px, Py) :
→ Fonctions de demandes marshalliennes : associent
aux prix des biens et au revenu la quantité optimale.
x*(R,Px,Py)
et
y*(R,Px,Py)

124
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
h. l’équilibre du consommateur (représentation graphique)

• Maximisation de l’utilité :
► E sur la CI la plus élevée possible.
y
• Contrainte de budget :
► E dans l’ensemble de budget.
E

y* • Panier d’équilibre :
► E est le panier qui correspond à la
tangence entre DB et CI.
x* x
• « Solutions intérieure » : le panier
optimal contient une quantité positive
de tous les biens.
x*>0 et y*>0 125
« Solution en coin » :
y ► cas où
- le consommateur juge un bien prioritaire
- et l’écart de prix est important
- et/ou le revenu est faible
► si revenu faible, ne consommera que ce bien
► E dans l’ensemble de budget et sur CI la plus
"y max" élevée possible.
● E
= R/Py ► Panier d’équilibre E est le point d’intersection
entre CI et axe correspondant au bien
« prioritaire »

● x
"x max" = R/Px
droite de budget
ensemble de budget 126
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
h. l’équilibre du consommateur (conditions d’équilibre)

• 2 propriétés du panier optimal (« conditions d’équilibre »)

Première condition :
► Égalité du TMS et du rapport des prix
TMS(x*,y*)=Px/Py
► égalité entre :
- taux d’échange psychologique (TMS)
- taux d’échange économique (rapport des prix)
► Pourquoi ? Raisonnons par l’absurde à partir du panier (x*,y*) :
- supposons que TMS(x*,y*) = 2 et Px/Py = 1
- alors le consommateur peut échanger 2 unités de x contre 1 unité de
y, en maintenant son utilité constante
- donc la dernière unité de bien y (càd la y*ème) lui procure plus de
satisfaction que la dernière unité de x (càd la x*ème)
- mais puisque Px/Py = 1, les deux biens ont le même prix
- il aurait alors intérêt à consommer moins de bien x, et à utiliser
l’économie réalisée pour consommer plus de y
- donc (x*,y*) ne pouvait pas être le panier optimal. 127
Seconde condition :
► Égalité des Utilités marginales pondérées/divisées par les prix

Umx(x*,y*)/Px =Umy(x*,y*)/Py

► Pourquoi est-ce logique ? Raisonnons par l’absurde :


- Umx(x*,y*) est l’utilité marginale de la dernière unité de bien x
- Px le prix du bien x
- alors Umx(x*,y*)/Px est le supplément d’utilité qui résulte du dernier
euro dépensé en bien x
- de même, Umy(x*,y*)/Py est le supplément d’utilité qui résulte du
dernier euro dépensé en bien y
- supposons que Umx(x*,y*)/Px < Umy(x*,y*)/Py
- alors le dernier euro dépensé en bien x rapporte moins d’utilité
que le dernier euro dépensé en bien y
- alors le consommateur aurait eu intérêt à allouer différemment son
revenu (plus de bien y et moins de bien x)

128
►le panier ne pouvait donc pas être optimal
S1. Les consommateurs
Théorie microéconomique du consommateur
i. la demande

• α. Demande et prix : La « loi de la demande »

La demande d’un bien diminue lorsque son prix


augmente (tcepa).
…car possibilités de substitution (en général)

Exceptions : effet de snobisme (effet Veblen)

129
• β. Demande et prix : l’élasticité prix directe

– Mesure la sensibilité de la demande d’un bien X au prix de ce même bien


– égale au rapport entre la variation relative de la quantité demandée d’un
bien (variable expliquée) et la variation relative du prix de ce même bien
(variable explicative).

Ep(X)=(ΔQx/Qx)/(ΔPx/Px)

– Lecture ? Si résultat égal à - α alors


• Signe "-" : demande et prix évoluent en sens inverse
• Valeur "α“ : pour 1% de variation du prix de X, sa
demande varie de α%
130
2 modes de calcul, selon info disponible :

• 1/ si on dispose des fonctions de demande


→ Valeur exacte :

Ep(X)=(dQx/Qx)/(dPx/Px) = (dQx/dPx)/(Px/Qx)
• 2/ si on dispose de 2 demandes/consommations
→ Approximation via élasticité d’arc :

Ep(X)=(ΔQx/Qx)/(ΔPx/Px)

=[(Qx2-Qx1)/((Qx1+Qx2)/2)]/ [(Px2-Px1)/((Px1+Px2)/2)]

Avec
► ΔQx=Qx2-Qx1 variation de la demande de X
► (Qx1+Qx2)/2 valeur moyenne de la demande
► ΔPx =Px2-Px1 variation du prix de X
►(Px1+Px2)/2 valeur moyenne du prix
131
• Exemple
• On observe le comportement d’un
consommateur :
– Lorsque le prix du bien X est égal à 5, il en
consomme 10 unités
– Lorsque le prix change et passe à 6, il en
consomme 7 unités
– Calculons l’élasticité prix :

132
● Analyse de l’Élasticité prix directe
– Élasticité prix directe positive : biens
ostentatoires…
– Élasticité prix directe négative : loi de la
demande vérifiée.
– Élasticité prix directe positive/négative et
supérieure à 1 : demande élastique
– Élasticité prix directe positive/négative et
inférieure à 1 : demande inélastique/rigide

133
● d4 : quantité demandée diminue lorsque prix augmente, et diminution
plus rapide que variation du prix : demande élastique
● d1 : quantité demandée diminue lorsque prix augmente, et diminution
moins rapide que variation du prix : demande peu élastique
● d2 : demande inchangée quel que soit le prix : demande parfaitement
inélastique.

134
● γ. Demande et prix : Élasticité prix croisée

– Mesure la sensibilité de la demande d’un bien X au prix d’un autre bien Y


– égale au rapport entre la variation relative de la quantité demandée de X
(variable expliquée) et la variation relative du prix de Y (variable
explicative).

Ep(X,Y)=(ΔQx/Qx)/(ΔPy/Py)

– Lecture ? Si résultat égal à +/- α alors


• Signe "-" : demande et prix évoluent en sens inverse
• Signe “+" : demande et prix évoluent dans le même
sens
• Valeur "α“ : pour 1% de variation du prix de Y, la
demande de X varie de α%

135
Élasticité prix croisée : 2 modes de calcul, selon info disponible :
• 1/ si on dispose des fonctions de demande
→ Valeur exacte :

Ep(X,Y) = (dQx/Qx)/(dPy/Py) = (dQx/dPy)/(Py/Qx)

• 2/ si on dispose de 2 demandes/consommations
→Approximation via élasticité d’arc :
Ep(X,Y)=(ΔQx/Qx)/(ΔPy/Py)
=[(Qx2-Qx1)/((Qx1+Qx2)/2)]/ [(Py2-Py1)/((Py1+Py2)/
2)]
Avec
► ΔQx=Qx2-Qx1 variation de la demande de X
► (Qx1+Qx2)/2 valeur moyenne de la demande
► ΔPy =Py2-Py1 variation du prix de Y
►(Py1+Py2)/2 valeur moyenne du prix
136
● Analyse de l’Élasticité prix croisée :
– Si E(X,Y) positive : biens substituables
• Ex. Train/Avion
– Si E(X,Y) négative : biens complémentaires
• Ex. Lecteur DVD et DVD

137
• δ. Demande et revenu : L’élasticité revenu

– Mesure la sensibilité de la demande d’un bien X aux variation du


revenu du consommateur
– égale au rapport entre la variation relative de la quantité
demandée de X (variable expliquée) et la variation relative du
revenu R (variable explicative).

ER(X)=(ΔQx/Qx)/(ΔR/R)

– Lecture ? Si résultat égal à +/- α alors


• Signe "-" : demande et revenu évoluent en sens
inverse
• Signe “+" : demande et revenu évoluent dans le
même sens
• Valeur "α“ : pour 1% de variation du revenu, la
demande de X varie de α%

138
Élasticité revenu : 2 modes de calcul, selon info disponible :
• 1/ si on dispose des fonctions de demande
→ Valeur exacte : :

ER(X)=(dQx/Qx)/(dR/R) = (dQx/dR)/(Qx/R)
• 2/ si on dispose de 2 demandes/consommations
→Approximation via élasticité d’arc :

ER(X)=(ΔQx/Qx)/(ΔR/R)

=[(Qx2-Qx1)/((Qx1+Qx2)/2)]/ [(R2-R1)/((R1+R2)/2)]

Avec
► ΔQx=Qx2-Qx1 variation de la demande de X
► (Qx1+Qx2)/2 valeur moyenne de la demande
► ΔR =R2-R1 variation du revenu
►(R1+R2)/2 valeur moyenne du revenu
139
• Analyse de l’Élasticité Revenu :
– SI ER(X)<0 bien inférieur (qualité médiocre…)
– SI 0<ER(X) <1 bien normal
– SI ER(X) >1 bien supérieur (loisirs…)

140
ε. L’analyse de la Demande : les courbes de Engel

• Bien normal

Revenu

141
• Bien supérieur

Revenu

142
• Bien inférieur

Revenu
143
S2. Les entreprises
1. Généralités
a. Définition

Déf. : Organisation employant des ressources humaines, matérielles,


immatérielles et financières afin de produire des biens et
services vendus ou fournis gratuitement.

2 caractéristiques :
- spécialisation/division du travail : chaque individu est spécialisé dans
certaines fonctions ou tâches
- système de contrôle et d’encadrement de nature hiérarchique.

144
S2. Les entreprises
1. Généralités
b. Pourquoi l’entreprise ?

• division du travail → meilleure efficacité productive

• économie réalisée sur certains coûts de négociation.


→ il existe des « coûts de transactions » inhérents aux
relations marchandes (Coase 1937) :
• Coûts ex-ante (recherche et choix du partenaire)
• coûts ex-post (faire respecter contrat)

145
• Rq. nature du "chef " et type d‘entreprise
– Désigné par les autres membres : entreprise
autogérée
– Nommé par une autorité politique extérieure :
entreprise publique
– Propriétaire des moyens de production/
délégation : entreprise capitaliste

146
S2. Les entreprises
1. Généralités
c. l’objectif de maximisation du profit

- L’objectif de l’entreprise est la maximisation du profit.


- Déf. : le profit est la différence entre le chiffre d’affaires et le coût total.

- Déf. : le chiffre d’affaires/recette totale est la somme retirée par


l’entreprise de la vente des biens et/ou services.
RT (recette totale)=P.Q

- Déf. : Le coût total est la somme des coûts engagés dans le processus de
production de ces biens et/ou services

- Rq. Autres objectifs envisageables à court terme (CA, PM…)


147
Profit comptable et profit économique (super-profit) :

- Profit comptable : différences entre recettes et charges


→ pas de prise en compte des coûts implicites/d’opportunité.

- Déf. : le super-profit mesure le supplément de bénéfice crée par


l’activité considérée par rapport à l’activité alternative la plus rentable.
→ prise en compte des coûts implicites/d’opportunité
(meilleure rémunération alternative des ressources engagées)
- Si < 0 pas forcément de pertes comptables…
…mais il existe de meilleures utilisations des
ressources.
- Si > 0 meilleure allocation possible des ressources
- Si = 0 il existe au moins 1 alternative aussi profitable…
…mais aucune plus profitable.

148
S2. Les entreprises
1. Généralités
d. les contraintes pesant sur les entreprises

• contraintes économiques :
– Disponibilité et prix des facteurs de production
– prix de vente (entreprise price taker/price maker) :

• contraintes technologiques : état de la science et des technologies de productions

149
S2. Les entreprises
2. la théorie de l’entreprise

Objectif :

construire un modèle (descriptif) capturant les principales caractéristiques d’une


entreprise réelle.

150
S2. Les entreprises
2. la théorie de l’entreprise
a. technologie et fonction de production

• Déf. : La fonction de production associe à une combinaison de facteurs de production


(inputs) la quantité maximale de bien (output) qu’elle permet de produire.

Q=F(z1, z2, z3…zn)


Avec :
- Q la quantité d’output
- n facteurs de production et z1, z2, z3…zn les quantités de chacun de ces facteurs.

• Hypothèse : biens et facteurs sont divisibles.

151
• Déf. La fonction de production est la fonction qui associe à toute combinaison factorielle
(inputs) la quantité maximale de bien ou service qu’elle permet d’obtenir (output).

• La fonction de production décrit ce qui est techniquement réalisable si la firme utilise de


manière efficace (càd sans gaspillage) ses facteurs de production.

• fonction de production résume sous forme mathématique les choix techniques auxquels est
confronté le producteur.

152
S2. Les entreprises
2. la théorie de l’entreprise
b. les facteurs de production

• Déf. : Les facteurs de production sont les ressources


nécessaires à la production d’un bien ou d’un service.
Ex. salariés, machines, matières premières, etc.

• Simplification avec 2 facteurs : Q=F(k,l)


– facteur capital (noté K) :
• Capital technique (machines, véhicules…),
• Capital financier (fonds apportés par les apporteurs de
capitaux, dont les actionnaires),
• Capital immobilier (bureaux, usines, magasins…),
• etc.
– facteur travail (noté L, de l’anglais Labor)
153
● la fonction de production aide le producteur à choisir la quantité
de facteurs à utiliser, pour maximiser son profit.
Mais les choix du producteur sont contraints :
contrainte temporelle
Exemple : Sony veut augmenter la production de TV…2 options :
1) Embaucher davantage de travailleurs (L) : réalisable
rapidement
2) Construire une nouvelle usine ou installer une nouvelle
chaîne de montage (K) : nécessite un délai.
► le temps est une contrainte pesant sur l’utilisation des facteurs

154
• facteurs fixes / facteurs variables :
– facteurs fixes ne varient pas en fonction de la
quantité produite, engagés pour toute la
période considérée, même si production nulle
(machines…).
– facteurs variables liés, de manière plus ou
moins proportionnelle, au volume de
production (matières premières, salariés…).

• Hyp. K facteur fixe, L facteur variable.


155
• Facteurs fixes/variables → définition de la période :
– très courte période : tous les facteurs sont fixes, la quantité produite (l’offre) ne peut
donc pas varier sur cette période.
– courte période : certains facteurs fixes, d’autres variables.
Volume de production peut varier en faisant varier quantités de facteurs variables…
jusqu’à saturation du facteur fixe.
– longue période : tous les facteurs variables.
On peut planifier : ajuster la quantité de facteur fixe aux anticipations de demande à
venir.
– très longue période : même la technologie de production (donc la fonction de
production) peut varier (progrès technique)
Avec une même combinaison factorielle qu’auparavant, on peut désormais produire
plus.

156
Très courte période Hôtel, 100% des
TCT chambres occupées

Courte période Exploitation agricole,


CT surface fixe, nombre de
personnes variable
Longue période Fabrication de voitures,
LT possibilité de construire
de nouvelles usines.
Très longue période Progrès technique :
TLT nouvelles manières de
produire
157
- LT : Tous les facteurs de
production (K et L) sont
variables.
• Horizon suffisamment long
pour changer les capacités
de production.
• Ex : agrandir une usine.

158
- CT : Seul un facteur de
production varie (L), l’autre
est constant (K)
- La capacité de production
est fixe.
- Mais on peut jouer sur
l’utilisation de cette capacité
de production
en faisant varier la quantité
de facteur variable

159
● Rq. Il est équivalent de choisir une quantité de facteurs ou un volume de production…puisque
absence de gaspillage !

► Choix à CT de l’entreprise :
quelle quantité de facteur(s) variable(s) utiliser pour maximiser le profit, compte
tenu de la quantité de facteur fixe dont on dispose ?

► Choix à LT de l’entreprise :
quelle quantité de facteurs (plus de facteurs fixes !) utiliser pour maximiser le
profit ?

160
Choix de l’entreprise à CT

► quelle quantité de facteur variable (L ici) utiliser


pour maximiser le profit ?

► Pour pouvoir répondre il faut savoir comment


évolue la production lorsque, pour une quantité
constante de facteur fixe, on fait varier cette de
facteur variable

► problématique de la productivité du facteur variable

161
α. Choix de l’entreprise à CT : La
productivité du facteur variable
● La productivité/production croît
avec la quantité de facteur
utilisée
● Productivité moyenne d’un
facteur : contribution moyenne
d’une unité de ce facteur à la
production totale.
● Productivité marginale d’un
PmL = f’(L)
facteur : supplément de PmL = ΔQ / ΔL
production qui résulte de
l’utilisation d’une unité
supplémentaire de ce facteur.
PmL(n+1)=Q(n+1)-Q(n)
162
L K PT PM Pm Choix de l’entreprise à CT : La productivité
Q Q/L ΔQ/ Exemple
ΔL • Au début, la production totale (PT) augmente
0 10 0 - - avec le nombre de travailleurs.
– D’abord rapidement (→ L=3)
1 10 10 10 10 – Puis croissance plus lente (→ L=8)
• PT atteint un plafond à 112 unités lorsque la
2 10 30 15 20
firme emploie 7 ou 8 travailleurs.
3 10 60 20 30 • PT baisse lorsque la firme augmente encore le
nombre de travailleurs
4 10 80 20 20
(30-10)/(2-1) =20
5 10 95 19 15 (60-30)/(3-2)=30
6 10 108 18 13 Pm=variation de la production/variation du facteur
(une unité supplémentaire)
7 10 112 16 4
8 10 112 14 0
9 10 110 12 -4
163
Q
112
D

60 B B “point d’inflexion"

A
0 3 8 L
164
• A → B : La production augmente plus rapidement que le
nombre de travailleurs.
Pourquoi ?
Grâce à la division et à la spécialisation du travail.

• B → D : La production augmente moins rapidement que


le nombre de travailleurs.
Pourquoi ? Comment expliquer que les bénéfices de la
spécialisation et de la division du travail ne soient pas
constants ?
► saturation du facteur fixe : sa capacité à
“absorber“ du facteur variable est limitée
(Ex. travailleurs sur champs)

165
Choix de l’entreprise à CT : Les rendements factoriels

● l’évolution de la productivité d’un facteur laisse apparaître


3 cas possible :
- production augmente plus vite que facteur : rendements
factoriels croissants.
- production augmente aussi vite que facteur : rendements
factoriels constants.
- production augmente moins vite que facteur :
rendements factoriels décroissants.
166
Choix de l’entreprise à CT : Les rendements factoriels

Output Q
Rendements
factoriels
croissant
Q=
f(L)

Rendements
factoriels
décroissants
► hypothèse retenue

Input L

167
Q D
112
PT
C

60 B

L
0

30
Pm E
20 PM
10
L 168
0 3 4 8
- jusqu’à B : productivité marginale positive croissante, chaque unité
de facteur supplémentaire permet de produire plus que la précédente
→ productivité totale augmente plus vite que quantité de facteur

- de B à D : productivité marginale positive mais décroissante, chaque


unité de facteur supplémentaire permet de produire moins que la
précédente
→ productivité totale augmente moins vite que quantité de facteur

- Après D : productivité marginale négative décroissante, chaque unité


de facteur supplémentaire fait baisser la productivité totale
→ saturation du facteur fixe

Rq. Courbe de PmL coupe courbe de PML en son maximum…


logique !
- tant que PmL > PML chaque unité supplémentaire de L accroît
la productivité moyenne.
- lorsque PmL < PML chaque unité supplémentaire de L fait
baisser la productivité moyenne.

169
β. Choix de l’entreprise à LT : les isoquantes

Rappel : à LT tous les facteurs sont variables…


► Si facteurs substituables, plusieurs combinaisons peuvent permettre de
produire un même volume.

• Déf. : un isoquante est l’ensemble des combinaisons factorielles qui


permettent d’obtenir le même volume d’output.
► courbes de niveau

170
Représentation graphique d’un isoquante
K
5 C

3 B

2 A

Q = 75
L 171
1 2 3
K5 E
carte d’isoquantes

K3
A B C

Q3 = 90
D Q2 = 75
K1
Q1 = 55
L1 L2 L3
L
172
Propriétés des isoquantes

• Chaque isoquante est associée à un niveau de production donné.


→ ensemble des combinaisons (K,L) telles que
F(K,L)=constante

• Plus le niveau de production est élevé, plus l’isoquante correspondante


est éloignée de l’origine
→ car productivité marginale positive

• Les isoquantes ont une pente négative : pour que le niveau de la


production soit constant, quand le capital employé baisse, il faut utiliser
plus de main-d’œuvre
→ substitution entre facteurs

• Les isoquantes ne se coupent jamais


→ rationalité de l’entreprise : pas de gaspillage.

173
Isoquantes convexes par rapport à l’origine :
- pente négative
K - de plus en plus faible
(en VA).
5 F
► implique que la substitution
entre K et L est de plus en
plus difficile
► car Pm des facteurs
décroissante
3 D

2 A

Q = 75
L 174
1 2 3
K5 E Isoquantes reflètent la loi des
rendements marginaux
décroissants
L1=1/L2= 2/L3=3 (loi de la Pm décroissante) :

► Pour K3 constant, chaque


unitéK3supplémentaire de L permet d’augmenter
PT A B C
de plus en plus faiblement.

Q3 = 90
D Q2 = 75
K1
Q1 = 55
L1 L2 L3
L
175
Choix de l’entreprise à LT : le TMST

Pour maintenir Q inchangée, il faut augmenter K si L diminue (et augmenter


L si K diminue)

Question

Si nombre de travailleurs diminue de 1, combien d’unités de K faut-il ajouter


pour maintenir le niveau de production constant ?
càd
à quel taux pouvons-nous substituer un facteur de production à un autre?

Solution

Taux marginal de substitution technique (TMST)


taux auquel un facteur de production peut être remplacé par un autre
(à Q contant)

À compléter avec PMoST et TMaST…

176
Déf. : le taux marginal de substitution technique du
facteur K au facteur L (TMSTKL) est le nombre
supplémentaire d’unités de facteur K que l’entreprise doit
utiliser pour compenser la perte d’une unité de facteur L,
à volume de production constant.
→ TMST mesure le degré de substituabilité entre
facteurs

→ degré de substituabilité entre facteurs varie car


hypothèse de productivité marginale décroissante.

177
Représentation graphique de la
décroissance du TMSTkl

K TMSTLK = - ΔK / ΔL
A
5
Ici, on ne connaît pas la
TMSTLK = 2
-2 fonction de production.
► TMST calculé à
3 1 B
partir d’observations
TMSTLK = 2/3
(imprécis)
2
-2/3 D
1 1
Q1 = 75
178
L
1 2 3 4 5
Choix de l’entreprise à LT : le TMST

TMSTLK = - dK/ dL
TMSTLK = pente de la tangente en un point sur l’isoquante en valeur absolue
(cas où l’on connaît la fonction de production Q = f(K,L))

179
Comparaison des combinaisons factorielles A et B :
- en A isoquante décroît plus vite qu’en B
► pente plus forte en valeur absolue
► il faut plus de facteur K pour
compenser la perte d’une unité de
facteur L
► productivité marginale de K
diminue au fur et à
mesure qu’on en utilise
►TMSkl (A)>TMSkl(B)

180
Lien entre TMST et productivités des facteus
TMSTLK = - dK/ dL mais aussi TMSTLK = PmL/PmK
K
Passage de A à C se décompose :
- Passage de A à B : baisse de Q égale à -ΔK • PmK
- Passage de B à C : hausse de Q égale à ΔL • PmL
A
Or niveau de production reste constant
ΔK ► -ΔK • PmK = ΔL • PmL
C ► -ΔK/ ΔL = PmL /PmK
B
Donc
Q2TMSTKL= PmL /PmK

ΔL Q1
181
L
Résumé des propriétés du TMST

- L’augmentation d’un facteur de production nécessite la diminution de


l’autre pour maintenir la production constante. Ainsi, on fait précéder le
TMST d’un signe négatif afin que sa valeur soit toujours positive.

- Le TMST est une notion ponctuelle : se calcule pour un point bien


précis de l’isoquante, càd pour une combinaison factorielle précise, et
change à tous les points.

- Le TMST correspond à la pente de la tangente à l’isoquante en valeur


absolue.

- les isoquantes sont convexes par rapport à l’origine


→ pente de la tangente en un point de l’isoquante diminue (en valeur
absolue) lorsqu’on se déplace de gauche à droite le long de l’isoquante.
→ Puisque TMST = pente de la tangente à l’isoquante en valeur
absolue : TMST diminue lorsqu’on se déplace de gauche à droite le
long de l’isoquante
…conséquence de l’hypothèse de rendements factoriels décroissants

182
isoquantes et nature des facteurs
► forme la plus standard :
- facteurs imparfaitement
K substituables
- productivité marginale
5 F
décroissante
- TMST décroissant

3 D

2 A

Q = constante
L 183
1 2 3
K
A
► forme particulière (1):
- facteurs parfaitement
substituables
B - TMST constant

C
Q1 Q2 Q3
L
184
► forme particulière (2):
- facteurs complémentaires
K- Chaque niveau de production nécessite une
combinaison précise de K et L
- Il est impossible de remplacer
un facteur de production par un autre. Ils doivent
être employés
Q en proportions
3
fixes C
Q2 - une seule combinaison est
rationnelle/sans gaspillage
B
K1 Q1
A

L1 L 185
Choix de l’entreprise à LT :Les rendements d’échelles

LT : tous les facteurs de production sont variables



Quelles conséquences sur la production si on change
l’échelle de production, càd qu’on fait varier tous les
facteurs de production dans les mêmes proportions

► La production va-t-elle augmenter


→ proportionnellement ?
→ plus que proportionnellement ? CROISSANTE
→ moins que proportionnellement ? DECROISSANTE

Tout dépend des rendements d’échelle :
Ils mesurent la manière dont évolue la production lorsqu’on fait
varier tous les facteurs dans les mêmes proportions.

186
Formellement :
- Tous les facteurs multipliés par λ>1
► On passe d’une production Q=F(K,L)
à une production Q’=F(λK,λL) Q’=F(2K,2L)

► 3 cas possibles :
- si Q’=λQ : rendements d’échelle constants
- si Q’<λQ : rendements d’échelle décroissants
► production augmente moins vite que les
facteurs
- si Q’>λQ : rendements d’échelle croissants
► production augmente plus vite que les
facteurs

187
rendements d’échelles
constants
- Production augmente dans les mêmes
K proportions que facteurs
- l’échelle de production n’affecte pas la
6 productivité des facteurs
30 - Pourquoi ? Ilest en principe possible
pour une firme de reproduire ce
4 qu’elle fait déjà.
20
2
10
L
0 5 10 15 188
X

rendements d’échelles
Croissants
- Production augmente plus vite que
facteurs
4 - Pourquoi ? Meilleure Spécialisation
30 de l’entreprise et division des
20 tâches.
2
10

0 5 10
L

189
K rendements d’échelles
décroissants
- Production augmente moins vite que
facteurs
- Taille de l’entreprise affecte négativement
4 la productivité des facteurs
- Pourquoi ? Complexification de la structure
18 organisationnelle et problèmes de gestion
2 liés à la production à grande échelle
13
10

0 5 10
L

190
S2. Les entreprises
2. la théorie de l’entreprise
c. les coûts

…jusqu’à présent, seule technologie considérée : pas les prix/coûts…

Mais facteurs de productions ne sont pas gratuits, leurs prix font partie du calcul
de l’entreprise :

► comment maximiser le super profit


- compte tenu des contraintes technologiques
- compte tenu des prix d’achat des facteurs
- compte tenu du prix de vente de l’output

191
Hypothèse de Concurrence pure et parfaite (CPP)
► situation de forte concurrence
► pas de " pouvoir de marché "
► entreprises "preneuses de prix“
- prix d’achat de facteurs
- prix de vente de la production
Définition générale:
le coût de production d’un bien ou d’un service est l’ensemble des
charges (dépenses) engagées pour le produire.
Rq. Coûts d’opportunité des facteurs
192
• plusieurs types de charges :
– Charges fixes et variables :
• charges fixes/de structure/de capacité : invariantes à
court terme, indépendamment du volume produit
→ facteurs fixes (CT)
• charges variables : évoluent avec le volume de
production, proportionnellement ou pas
→ facteurs variables
– charges directes et indirectes :
• charges directes : peuvent être affectées sans ambiguïté
à la production d’un bien ou service particulier
• charges indirectes : communes à plusieurs productions
→ analyse spécifique pour les répartir
entre chacune de ses productions (imputation).

193
Charges Charges
Directes Indirectes

Charges Matières Electricité d’une


Variables premières… usine multi
produits…
Charges Fixes Usine mono Dépenses
produit… d’administration

194
Le coût total

• Déf. : Le coût total d’un volume de production Q est


l’ensemble des dépenses engagées pour produire ce
volume.
CT(Q)

195
…on ne connaît pas toujours la relation précise entre le coût et le volume
d’output…

MAIS, de façon générale, on est certain que le coût est égal à la somme des
charges :
- égal à la somme des quantités de chaque facteur de production, multipliées
par le prix respectif de ces facteurs.
- K et L les quantités facteurs capital et travail utilisées, Pk et Pl les prix
unitaires des facteurs :

CT(K,L)=Pk.K+Pl.L

196
Droite d’isocoût

• Dans l’espace des facteurs (K et L variables) :


– Chaque point (K,L) → une combinaison factorielle…et donc un coût :
CT(K,L)=Pk.K+Pl.L

– On peut représenter l’ensemble des combinaisons qui engendrent la même dépense/


même coût :
Ensemble des combinaisons (K,L) telles que

CT(K,L)=Pk.K+Pl.L=Constante=C

► droite d’isocoût

197
Pk.K+Pl.L=C

K=C/Pk-(Pl/Pk)L
Expression d’une droite avec :
- C/Pk ordonnée à l’origine
- -(Pl/Pk) coefficient directeur (pente)

► Tous les points de cette droite


→ combinaisons factorielles dont le coût est exactement égal à la
même somme C.

198
K

7
Affectation des ressources à un seul facteur
6

C/PK 5 ✴

L
C/PL 199
…on peut donc calculer le coût total :
- à partir des achats de facteurs :
CT(K,L)=Pk.K+Pl.L
- à partir du volume produit :
CT(Q)

RQ. Sans autre précision, si on parle de coût total, il s'agit de


CT(Q).
200
Coûts fixes et coûts variables

- les coûts variables : dépendent du volume produit,


découlent de la consommation de facteurs variables, des charges
variables.
- les coûts fixes, indépendants du volume produit, découlent de
l’utilisation de facteurs fixes (Court Terme).

CT(Q)=CF+CV(Q)

- coûts fixes récupérables : l’entreprise peut les récupérer si elle cesse


son activité (actifs non spécifiques à l’activité de l’entreprise, aisément
revendables).
- coûts fixes irrécupérables : ces sommes dont définitivement perdues
(actifs spécifiques à une activité, et peu revendables).

A LT, pas de CF

201
Le coût moyen

Déf. : Le coût moyen est la dépense nécessaire pour produire


une unité d’output, en moyenne.

- Coût Total Moyen :


CTM(Q)=CT(Q)/Q

- le coût variable moyen : rapport entre coût variable et


quantité produite.
CVM(Q)=CV(Q)/Q

-le coût fixe moyen : rapport entre coût fixe et quantité


produite : décroissant car réparti sur les unités produites.
CFM(Q)=CF/Q
202
Le coût marginal

• Déf. : Le coût marginal est le coût de la dernière


unité produite, càd le supplément de coût total qui
résulte de la production d’une unité
supplémentaire d’output.

Cm(Q+1)=CT(Q+1)-CT(Q)

Ou

Cm(Q)=CT’(Q)=dCT(Q)/dQ
(pente de la courbe de coût au point correspondant
au volume Q)
203
C(T)=2Q+100
Si Q=1 CT= 102 CM = 102/1
Si Q=5 CT=110 CM=110/5 = 22
CM
Cm
Coûts CVM

CFM
Output (Q)
204
Interprétation des graphes

► CFM décroissant, car CF réparti sur les unités d’output produites.


► CVM d’abord décroissant : zone où les rendements factoriels sont
croissants (la production augmente plus vite que facteur variable)…
…plus CVM croissant : zone où les rendements factoriels sont
décroissants (la production augmente moins vite que facteur
variable)…
► CTM est la somme de CFM et CVM
► Cm coupe CM en son minimum
– Si le coût marginal < coût moyen, le coût moyen décroît
– Si le coût marginal > coût moyen, le coût moyen croît
– Si le coût marginal = coût moyen, le coût moyen stagne

205
Coûts à court terme, coûts à long terme

A long terme, plus de CF : tous les coûts sont variables.


► Stratégie de l’entreprise : choisir la
technologie/taille qui minimise le coût de production,
pour volume anticipé.
► Le coût moyen de long terme est donc toujours
inférieur à celui de court terme
► Graphiquement, la courbe de coût à long terme
est donc la « courbe enveloppe » des courbes de
coût de court terme.

206
207
Coûts et économies d’échelle

• LT : tous les facteurs sont variables


► existe un lien entre coût total moyen et efficacité de la production :
– lorsque le coût moyen décroît : économies d’échelle
→ production augmente plus vite que les coûts.
– lorsque le coût moyen croît, déséconomies d’échelle
→ production augmente moins vite que les coûts.

208
CM

CM

économies d’échelle déséconomies d’échelle 209


S2. Les entreprises
2. la théorie de l’entreprise
d. l’équilibre du producteur (par le volume d’output)

Objectif de l’entreprise :
maximisation du profit

► programme :

Max П(Q)=RT(Q)-CT(Q)=P.Q-CT(Q)
Q
210
• Choix optimal : Q*, quantité d’output qui maximise le profit.

► Calcul : annulation de la dérivée de la fonction de profit par


rapport à Q

П’(Q)=dП(Q)/dQ=0
RT’(Q)-CT’(Q)=dRT(Q)/dQ-dCT(Q)/dQ=0
Rm(Q)-Cm(Q)=0

► Condition d’équilibre : égalité de la recette marginale et du coût


marginal :

Rm(Q*)=Cm(Q*)

211
Condition d’équilibre :
le volume optimal assure l’égalité
entre recette marginale et coût marginal
Rm(Q*)=Cm(Q*)

– Intuition de la condition d’équilibre : La dernière unité produite


d’output coûte exactement ce qu’elle rapporte.

– Par l’absurde, on montre qu’il ne peut pas en aller autrement (si


bien divisible) :
- si dernière unité de produit coûte plus qu’elle ne rapporte,
alors il n’est pas rationnel de la fabriquer.
- si dernière unité de produit coûte moins qu’elle ne rapporte,
alors, il serait rationnel d’en fabriquer plus afin d’accroître le
profit.

– Condition d’équilibre vraie pour toute forme de marché.

– Rq. Quid si bien non divisible ?


→ intuition inchangée, même si éventuellement
Rm(Q*)>Cm(Q*)
212
• En CPP, la recette marginale Rm(Q*) est égale au prix de
vente P, en effet :
– Le prix s’impose à l’entreprise (pas de pouvoir de marché)
– Toutes les unités sont donc vendues au prix de marché
– La recette marginale est donc stable et égale au prix de marché.
pour tout Q : RT(Q)=P.Q → Rm(Q)=P

► Donc, à l’équilibre de CPP :


Cm(Q*)=P
…intuition inchangée !

213
• Entreprise a déterminé Q*…
► Quelle est la combinaison factorielle optimale (K*,L*) ?

… autrement dit : comment produire Q* ?


► Il existe plusieurs combinaisons possibles
(isoquante du niveau Q*)
► mais entreprise rationnelle cherche à
maximiser profit
→ (K*,L*) combinaison la moins chère
permettant de produire Q*
(pas de gaspillage)

• Q* détermine sans ambiguïté (K*,L*)


214
• Graphiquement, il s’agit de choisir la
combinaison :
– Sur l’isoquante de niveau Q*
– Et sur la droite d’isocoût le plus basse.

► (K*,L*) Point de tangence.

215
K

K*

Q*

L* L
216
S2. Les entreprises
2. la théorie de l’entreprise
e. l’équilibre du producteur (par la combinaison de facteurs)

Si on ne connaît pas la fonction de coût total, on peut


écrire le profit en fonction des quantités de facteurs :

П (K,L)=P.F(K,L)-(Pl.L+Pk.K)
= RT(K,L)-CT(K,L)

217
Le calcul de l’entreprise consiste donc à
choisir la combinaison de facteur qui lui
permet de maximiser son profit

► programme d’optimisation :

Max П (K,L)=P.F(K,L)-(Pl.L+Pk.K)
(en fonctionde K,L)

218
Conditions d’optimisation :

annulation des dérivées partielles premières


► P.Pmk(K*,L*)=Pk
► P.Pml(K*,L*)=Pl

La combinaison factorielle optimale (celle qui maximise le profit)


est telle que :
- La productivité marginale en valeur du facteur K est égale au
prix de K
- La productivité marginale en valeur du facteur L est égale au
prix de L

219
Rappel :
- P prix de vente de l’output
- Pmk productivité marginale du facteur K

Alors :
- Pmk(K*,L*) est le supplément de production que
permet la dernière unité de facteur K de la
combinaison optimale, càd la k*ème unité.
- P.Pmk(K*,L*) est alors le supplément de production
que permet la k*ème unité K converti en euros
(productivité marginale en valeur).

À compléter avec interprétation en termes réels…

220
► A l’équilibre, pour chaque facteur, égalité entre :
- ce qu’il coûte : son prix
- ce qu’il rapporte : le supplément de CA/RT, cad sa
productivité marginale en valeur.

► Par l’absurde, on montre qu’il ne peut pas en aller


autrement (si facteurs divisibles) :
- si dernière unité de facteur coûte plus qu’elle ne
rapporte, il n’est pas rationnel de la consommer.
- si dernière unité de facteur coûte moins qu’elle ne
rapporte, alors, il serait rationnel d’en consommer plus.

► Rq. Si facteurs non divisibles ? Même intuition, même si


P.Pmk(K*,L*)>Pk et P.Pml(K*,L*)>Pl

221
• Entreprise a déterminé (K*,L*) …
► A quel niveau de production Q* correspond cette
combinaison ?
► entreprise rationnelle qui évite tout gaspillage :
→ Q* est le volume maximal d’output que permet
d’obtenir la combinaison (K*,L*)
→ Par définition de la fonction de production :
Q* =F(K*,L*)

• (K*,L*) détermine sans ambiguïté Q*.

222
• Graphiquement :
– On a déterminé la combinaison optimale (K*,L*)
– Elle est sur un isoquante → niveau Q*
– Son coût est minimal, puisque entreprise rationnelle
→ sur la droite d’isocoût le plus bas possible.

► (K*,L*) Point de tangence.

223
S2. Les entreprises
2. la théorie de l’entreprise
f. l’équilibre du producteur (synthèse)

…pour résumer : qu’on considère le problème de l’entreprise du point de vue


- de la quantité optimale à produire
- ou de la combinaison de facteur optimale à consommer
…on aboutit au même résultat :

► une quantité d’output Q* associée sans ambiguïté à une unique


combinaison de facteurs (K*,L*)

224
…toujours pour résumer : quelle que soit l’approche, on aboutit à des conditions d’équilibre liées
:
- il faut produire toutes les unités d’output qui rapportent plus qu’elles ne coûtent :

P ≥ Cm(Q)

- il faut consommer toutes les unités de facteurs qui rapportent plus qu’elles ne coûtent
(« demandes de facteurs de production ») :

P.Pmk(K*,L*) ≥ Pk
P.PmL(K*,L*) ≥ Pl

225
Représentation graphique de l’offre

• La courbe d’offre associe, pour chaque niveau de prix, la quantité


produite par l’entreprise pour maximiser son profit
• Mais aussi, pour chaque volume d’output, le prix minimal que
l’entreprise souhaite percevoir
…càd celui qui couvre son coût de production
(coût marginal, de la dernière unité produite)
• Donc on peut assimiler la courbe de Cm à la courbe d’offre…

• On sait qu’à l’équilibre (en CPP) :


Cm(Q*)=P
• Or on dispose déjà d’une relation entre Cm et Q : la courbe de coût
marginal.
• Donc, la courbe de Cm donne la quantité optimale qui est produite à
chaque niveau de prix.

226
Faut-il considérer la totalité de la courbe de Cm ?
→ Seulement la partie située au dessus du
minimum du CVM (seuil de fermeture) :
…en effet, au dessous, P < CVM : chaque
unité produite rapporte moins que le coût variable
qu’elle génère !
► chaque unité produite fait baisser le profit
total
► il est rationnel de ne pas produire afin de
minimiser les pertes.

227
Cm CM

Prix (p)
Fonction d’offre CVM

r
pr

f
pf

qf qr Output (Q )
228
Le seuil de rentabilité

• Une firme devient rentable à partir du moment où son profit devient positif…
…càd que chaque unité produite lui rapporte plus en moyenne ce qu’elle lui
coûte en moyenne.

Le seuil de rentabilité est le prix au dessus duquel le profit devient positif : il


correspond donc au minimum du coût moyen.

SR=Min CM

► Si P<SR → П<0
► Si P=SR → П=0
► Si P>SR → П>0

229
Le seuil de fermeture

• Dans certains cas, l’entreprise peut avoir intérêt à produire,


même si son profit est négatif : c’est le cas si le prix de vente
est compris entre :
– Min CVM
– Min CM
• En effet, en présence de CF, si Min CVM<P<MinCM :
– Ne pas produire provoque une perte égale aux CF
– Puisque P<CM l’entreprise fait des pertes
– Mais puisque P>Min CVM chaque unité produite rapporte plus
qu’elle ne coûte en charges variables.
– Ce qui permet de compenser au moins en partie la charge fixe…
et donc de minimiser les pertes.

230
S3. l’équilibre d’un marché en CPP
3. Analyse normative de l’équilibre
a. le surplus du consommateur

• Déf. Le surplus d’un consommateur (SC) est le gain monétaire


hypothétique résultant de la différence entre :
• Prix maximal que le consommateur est prêt à payer pour un bien
(« prix de réserve »)
• Prix qu’il a effectivement payé.

• SC : différent d’une unité consommée à l’autre car


– Prix payé fixe
– Mais prix de réserve varie (diminue), en fonction de l’Um.
• SC : différent d’un consommateur à l’autre car préférences
différentes

• Surplus total d’un consommateur est la somme des surplus tirés de


chaque unité consommée.

• SC : gain monétaire théorique, pas réellement perçu par


consommateur

231
Prix
La première unité procure une utilité marginale
élevée, le consommateur est prêt à la payer cher.

La deuxième unité procure une utilité marginale


moins élevée, le consommateur est prêt à la payer
moins cher que la première.

Or sur un marché, tous les biens sont


P échangés au même prix p .

X*(P)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Quantité
232
Surplus des consommateurs sur un marché
=
Somme des surplus individuels.

233
Prix

Surplus des
consommateurs

10 20 30 40 50 Q
Quantité
234
La première unité produite a un coût marginal
Prix faible, l’entreprise est prête à la vendre à un prix
modéré.

y*(P) soit Cm

Or sur un marché, tous les biens


P ● sont vendus au même prix P .


● La deuxième unité produite a un
● coût de production plus élevé que
● la précédente, l’entreprise ne peut
● accepter de la vendre qu’à un prix
plus élevé.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Quantité
235
Surplus des producteurs sur un marché
=
Somme des surplus/profits individuels.

236
Prix

Surplus des producteurs


O
Cm
P

Q Quantité
237
10 20 30 40 50
P
O

P*

Q* Q
238
• Le prix d’équilibre d’un marché de CPP assure la maximisation du
surplus collectif
► tout autre prix occasionnerait une diminution du
surplus total (d+e).
- si Pe > P*
→ ↓ surplus des consommateurs
→ ↑ ou ↓ du surplus des entreprises, selon
élasticité-prix de la demande
- si Pe <P*
→ ↓ surplus des entreprises
→ ↑ ou ↓ du surplus des consommateurs,
selon
élasticité-prix de l’offre 239
Perte de surplus des consommateurs : b + d
Variation du surplus des entreprises :
- à la hausse : b (effet prix)
- à la baisse : e (effet volume)
P
O
a
Pe
b d
P*
e
c

Qe Q* Q
240
Perte de surplus des entreprises : b + c
Variation du surplus des consommateurs :
- à la hausse : b (effet prix)
- à la baisse : d (effet volume)

P
O

e
d
P*
b c
Pe
a

Qe Q* Q
241
Surplus collectif/total sur un marché
=
Somme
des surplus des consommateurs
Et
des surplus/profits des entreprises
242
CHAPITRE 5

L’ÉTAT

243
1. Généralités
a. Définitions

► Théorie des 3 critères, pour pouvoir parler d’État il faut :


- un territoire
- une population
- des institutions disposant du monopole de
la contrainte légitime (police/justice).

244
• L’État est :
– une forme d'organisation politique et juridique d'une société
(communauté de citoyens/sujets).
– délimité par des frontières à l'intérieur desquelles ses lois s'appliquent.
– constitué d’institutions par lesquelles il exerce autorité et pouvoir.

• A distinguer de :
– pays : entité géographique
– gouvernement : institution qui dirige l’État
– nation : ensemble de personnes vivant sur un territoire commun,
conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une
entité politique.

245
• État en tant qu’acteur/agent économique :
- pouvoirs politiques (exécutif et législatif)
- au niveau national (gouvernement, parlement)
- au niveau local (conseils municipaux, généraux, régionaux…)
- administrations
- état (au sens administratif)
- collectivités territoriales
- administrations de sécurité sociale

À préciser avec APu…

• Pour l’INSEE, administration = organisme fournissant des biens ou services


non marchands
• B&S non marchands : fournis gratuitement ou à moins de 50% de leur coût

246
• État acteur économique à plusieurs titres :
– État consommateur de ressources
• RH
• Ressources financières
• Ressources énergétiques
• Matières premières
• …
– État producteur de biens et/ou services
• Services publics
• Monnaie
•…
– État régulateur
→ assure le bon fonctionnement de l’économie
247
1. Généralités
b. rôle économique de l’État

Pourquoi un État régulateur dans une économie de marché ?

– A minima : l’État doit permettre l’existence des activités économiques


► assurer les sécurité des transactions/contrats
→ indispensables à l’activité économique
(échanges)
→ Fonctions régaliennes : Police, Justice, Défense

– De manière générale : l’État doit faire face aux dysfonctionnement de


l’économie.
► source de désaccords sur la nature et l’étendue de ces
interventions.

248
Idée de régulation économique

► tout se qui assure le bon fonctionnement de l’économie


→ Bon fonctionnement ? Capacité à satisfaire au mieux
les besoins…
→…implique efficience : satisfaire le plus de besoins
possibles avec des ressources limitées
→ difficulté : certains besoins s’opposent

► Régulation économique s’insère dans une régulation


plus large : régulation économique et sociale

249
Régulation économique et sociale

► Ensemble des mécanismes permettant au système


économique et social de se reproduire dans le temps en
conservant ses caractéristiques structurelles.
(terme importé de la biologie)

► dimension purement économique : régulation doit


assurer création de richesse via l’allocation efficiente des
ressources
→ gestion de la rareté

► dimension sociale : régulation doit permettre vie en


société
→ notion de cohésion sociale
→ accepter de vivre ensemble, partager les règles,
solidarité…

250
Quelles institutions/acteurs participent à la régulation ?

les marchés

les entreprises

les autres groupes d’individus


(syndicats, associations de consommateurs…)

l’État

251
Régulation par les marchés

► Déf. (1) : Le marché d’un bien est le lieu de rencontre


entre l’offre et la demande.
- peut avoir une existence physique/localisation.
- ou pas.

► Déf. (2) : Le marché d’un bien est constitué de


l’ensemble des agents économiques qui offrent ou
demandent ce bien.

► «les marchés » → économie de marché : mode


d’organisation de l’activité économique reposant sur la
libre confrontation des offres et des demandes.

252
► Un marché n’est pas un agent/acteur
→ pas d’objectif propre/de motivation.

► Mais un marché a un rôle social


→ permettre, à la suite de la confrontation de l’offre et de la
demande, l’émergence d’un prix.
→ prix qui permet de rendre compatibles des motivations
opposées :
- consommateurs souhaitent payer le moins cher
possible
(maximisation de l’utilité avec des ressources limitées)
- offreurs souhaitent vendre le plus cher possible
(maximisation du profit)
→ prix qui assure que
- la quantité totale de chaque bien ou service produite dans
l’économie
- soit exactement égale à la quantité totale que les agents
souhaitent consommer.

253
► Émergence d’un « Prix d’équilibre » sur chaque marché
→ Prix qui égalise Offre et Demande.

Rappel : Offre et demande sont des concepts ex-ante :


- Demande : projet de consommation pour un prix donné
- Offre : projet de production pour un prix donné.

► Prix d’équilibre est le prix pour lequel :


- les offreurs souhaiteraient (collectivement) offrir…
- …la quantité que les demandeurs souhaiteraient (collectivement)
consommer.

► C’est en faisant émerger ce prix qu’un marché rend compatibles les


motivations égoïstes des agents économiques : entreprises
produisent ce que les consommateurs souhaitent.

254
!"Caractéristiques du prix dépendent des caractéristiques du marché :

→ Caractéristiques de l’offre :
- plus le marché est concurrentiel (nombreux offreurs)
plus le prix d’équilibre est bas.
- moins le marché est concurrentiel (peu d’offreurs),
plus le prix d’équilibre est élevé.

→ Caractéristiques de la demande :
- plus la demande est forte (nombreux consommateurs)
plus le prix d’équilibre est élevé.
- plus la demande est faible (peu de consommateurs)
plus le prix d’équilibre est faible.

255
Régulation par les entreprises/groupes d’individus

► Situation de « pouvoir de marché » : certains agents ou


groupes d’agents ont la capacité d’influencer le prix
d’équilibre
→ situations de concurrence imparfaite.
● offreurs de bien en nombre limité
(Marchés de type monopolistique ou oligopolistique)
● offreurs de facteurs en nombre limité ou organisés
(négociations syndicales…)
● acheteurs en nombre limité ou organisés
(grande distribution, centrales d’achat…)

256
Régulation par l’État

2 cas polaires :

- "économie planifiée " : l’État unique producteur


→ L’État évalue les besoins de la société et produit
les biens et services qui doivent les satisfaire.
→ Nationalisation du système productif (pas
d’entreprises privées)
→ L’État fixe les prix (prix administrés)

- " État minimal " : action réduite aux fonctions régaliennes.


→ L’État permet la régulation par les seuls marchés
en assurant la sécurité des transactions.
257
• D’un extrême à l’autre, plusieurs types possibles d’interventions de l’État :

- Permettre l’existence de l’économie de marché


→ fonctions régaliennes

- Corriger le fonctionnement de l’économie de marché


→ renforcer la concurrence (politiques de la concurrence…)
→ corriger les situations où l’économie de marché n’assure pas
l’efficience économique (externalités).

- Compléter l’économie de marché


→ produire les biens et services qui ne sont pas produits par les autres
agents économiques (services publics…)
→ corriger les inégalités créées ou maintenues par le
fonctionnement des marchés.

- Remplacer l’économie de marché par une économie planifiée.

258
• L’action économique de l’état est résumée dans 3 fonctions économiques
(Musgrave 1959)

– Fonction d’allocation : Allouer les ressources de manière efficiente


lorsque le marché ne le peut pas.
→ mieux satisfaire les besoins que les marchés
(à ressources inchangées).
– Fonction de stabilisation : gérer la conjoncture
→ Assurer le « carré magique » (Kaldor)
- Croissance du PIB soutenue
- inflation maîtrisée
- chômage limité
- équilibre des échanges extérieurs.
– Fonction de redistribution
→ Assurer une redistribution des richesses conforme aux
objectifs
politiques
(lutte contre les inégalités…)
259
1. Généralités
c. objectifs de l’État

► Objectif de l’État ?
→ Difficile à définir : État est un acteur plus complexe qu’un
consommateur ou une entreprise

► composé d’individus/groupes d’individus aux objectifs parfois


divergents :
- personnel politique.
→ altruistes ? Souci de l’intérêt général
→ égoïstes/opportunistes ? Défense d’intérêts particuliers
- membres de l’administration/fonctionnaires
→ théoriquement là pour appliquer politiques décidées par
pouvoir politique.
→ mais peuvent être en désaccord et freiner leur mise en
œuvre.
260
3 conceptions des objectifs de l’État

► Méthodologie de "l’école du Public Choice"


(Buchanan, Tullock…)

– L’État agit dans le sens de l’intérêt général :


► État bienveillant

– L’État agit dans le sens de l’intérêt de tout ou partie


des individus qui le composent.
► État prédateur

– Situation intermédiaire :
► arbitrage entre intérêt général et intérêts particuliers

261
Hypothèse retenue :
État bienveillant

Objectif :
Déterminer et mettre en œuvre les politiques
(économiques) les plus favorables à
l’intérêt général

262
Problématique de l’intérêt général

► Comment définir l’intérêt général ?


→ nécessaire pour définir la meilleure politique

► Qui doit définir l’intérêt général/meilleure politique ?

► Pas de réponse définitive…différentes approches.

263
► meilleure politique est-elle celle que souhaitent les citoyens ?
● celle qui est préférée par tous les citoyens (unanimité) ?
Peu fréquent…
● celle qui est préférée par la majorité ? Quid de la minorité ?
●…

► et les citoyens choisissent-ils toujours ce qui est le mieux pour eux ?


● complexité des choix politiques
→ limites informationnelles et cognitives
● risque de favoriser le CT au détriment du LT
→ notion de préférence pour le présent
→ ex. consommation de ressources épuisables
● risque de sous-estimer certains risques
→ notion d’aversion au risque
→ ex. comportements à risque
(conduite, consommation de drogues…)

264
► meilleure politique est-elle alors celle que préconisent
les experts ?
● experts : spécialistes de la question
(scientifiques, praticiens…)
● problème de légitimité. Opposition entre :
- légitimité liée à la compétence
- légitimité démocratique : pas élus !
● science n’a pas réponse à tout :
- offre des options
- choix entre options relève des valeurs

265
► Réponse concrète :
● décision prise par politiques élus
→ légitimité démocratique : représentants du peuple
● en s’appuyant sur avis d’experts
→ légitimité scientifique

► Système imparfait : élus peuvent ne pas tenir compte des experts


→ défense de leurs propres intérêts
- préconisations impopulaires : risques électoraux
- arbitrages entre différents intérêts catégoriels

Churchill
"La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les
autres"

266
1. Généralités
d. contraintes de l’État

• Dans son action économique, l’État se heurte à 3 familles de contraintes :


– Contraintes budgétaires
– Contraintes informationnelles
– Contraintes politiques

267
Contraintes budgétaires

→ égalité entre ressources financières et dépenses de l’État.

► Ressources sont principalement fiscales :


- Impôts :
- sur le revenu
- sur les bénéfices des sociétés
- sur la fortune
- CSG, CRDS
-…
- Taxes :
- sur la valeur ajoutée
- sur les produits pétroliers
-…
- Charges sociales (salariales et patronales) prélevées sur salaires.

► Ressources également non fiscales :


- ventes d’actifs publics (terrains, bâtiments, entreprises…)
- profits des entreprises publiques 268
► Contrainte budgétaire de CT ou de LT :
→ à CT : budget annuel équilibré
→ à LT : possible déficit du budget certaines années
→ recours à l’emprunt
→ dette publique
→ remboursement de la dette via excédent
budgétaire d’autres années.

► Contrainte peut avoir un caractère constitutionnel ou pas


→ « règles d’or des finances publiques »

► Rq. L’état est un agent à durée de vie infinie : peut être


perpétuellement endetté…
…mais se posent malgré tout deux problématiques de la dette :
- solvabilité
- soutenabilité

269
Contraintes informationnelles

► Action de l’État nécessite information sur agents économiques.


- entreprises : modalités de leur activité
(production, coûts, bénéfices…)
- ménages : préférences, ressources, dépenses…

► agents ont parfois intérêt à dissimuler information (évasion fiscale…)


→ Acquisition de cette information difficile et coûteuse pour l’état

► Politiques conduites en situation d’information imparfaite


→ politique de first best/second best
- first best : politique menée sur la base d’info parfaite/complète
- second best : politique menée sur la base d’info imparfaite

270
Contraintes politiques

► Pour conduire une politique, nécessité d’être élu/réélu :


● honnêteté des promesses de campagne
→ risque de défaite électorale
● respect des promesses de campagnes
→ légitimité des politiques non annoncées

► De manière générale, nécessité d’un soutien populaire :


→ nécessité de convaincre tout ou partie des citoyens
→ Réformes progressives pour éviter blocages
Ex. Grèce, consentement à l’impôt, CPE…

271
2. Analyse économique de l’État
a. comment aborder l’État ?

• Démarche standard de la microéconomie, appliquée à


l’État :
– L’État est un agent rationnel.
– L’État a des objectifs.
– L’État fait face à des contraintes.

272
► quelles hypothèses retenir dans la
construction
d’un modèle de l’État ?
→ hypothèses sur les objectifs.
→ hypothèses sur les contraintes.

273
2. Analyse économique de l’État
b. définition des objectifs

Hyp. État bienveillant



Agir pour l’intérêt général

Maximiser le bien être collectif

274
Construction d’une fonction objectif pour l’État

"fonction d’utilité collective“ ou fonction de "bien être social"
Agrège/synthétise les utilités individuelles

Déf. Une FBES associe à une politique publique, ou à un


ensemble de politiques publiques le niveau d’utilité/bien
être ressentie par la société.

► Plusieurs FBES possibles


→ selon hypothèses faites sur motivations de l’État…
→ selon ce qu’on entend par bien être de la société

275
FBES utilitariste
W = U1(x1,y1,g)+U2(x2,y2,g)+U3(x3,y3,g)+…
► bien être collectif comme somme simple des utilité individuelles

► tous les agents sont traités de la même manière

►l’utilité de chaque agent dépend de :


- sa consommation de biens privés (x et y)
- la politique économique (g)

► tous les bien êtres individuels sont jugés équivalents…équité ?

►Rq. Pas si neutre du fait de la décroissance de l’utilité


marginale…
276
FBES utilitariste pondérée

W = α1*U1(x1,y1,g)+α2*U2(x2,y2,g)+α3*U3(x3,y3,g)
+…

► αi poids qu’accorde l’État à chaque individus.

► certains individus/catégories d’individus favorisés.

277
FBES à la Rawls

W = Min{U1(x1,y1,g),U2(x2,y2,g),U3(x3,y3,g)…}

► Insiste sur le bien être des plus


défavorisés.

► Le bien être d’une société dépend du bien


être
de ses membres les plus “malheureux“.

278
2. Analyse économique de l’État
c. nature des contraintes

Cas le plus simple :


on ne considère que la contrainte budgétaire

"Contrainte de budget équilibré"


(au moins à long terme)

Total des recettes = Total des dépenses


279
2. Analyse économique de l’État
d. programme de l’État

MAX W(g)
g
S/C RF = DP
Avec :
- W le bien être collectif
- g la politique économique
- RF les recettes fiscales
- DP les dépenses publiques (le coût de la politique)

280
• Exemple :
– L’état produit un service public
– Le financement de ce service repose sur la fiscalité
– Chaque citoyen i voit son revenu taxé d’un montant ti
– L’utilité de chaque citoyen dépend de la quantité de service
public (g), de sa consommation en biens x et y,
– Mais ces consommations de biens privés dépendent de la taxe
qui l’affecte (puisqu’elle diminue son revenu disponible et donc
son panier optimal)
– La contrainte de budget équilibré impose que la somme des
taxes soit égale au coût total de production du service public
Max W{U1(x1(t1),y1(t1),g),U2(x2(t2),y2(t2),g),…}
t1,t2,t3,…g
SC t1+t2 +t3+…=CT(g)

281
CHAPITRE 6

LES DÉFAILLANCES DE MARCHÉ

282
les défaillances des marchés en CPP

• Défaillance/échec des marchés : situation où les seuls


mécanismes de marché, même en situation de CPP,
ne sont pas capables d’assurer l’efficience.

• Deux défaillances principales :


– Externalités/effets externes
– Biens publics/collectifs

283
Les défaillances des marchés en CPP
1. les externalités
a. définitions et exemples

• Déf. Une externalité (ou effet externe) est la conséquence, non


souhaitée et non prise en compte par les marchés,
du comportement d’un agent économique sur le bien être
d’un autre agent économique.

• « Non souhaitée »
→ impacter le bien être d’un autre agent n’est pas
l’objectif de l’agent à l’origine de l’externalité.

• « Non prise en compte par le marché »


→ l’existence d’une externalité n’influence pas la
fixation des prix.
→ déconnexion entre coûts privés et sociaux

284
Différents types d’externalités

• Positives et négatives
– Positives : comportement d’un agent augmente le
bien-être d’un autre agent.
– Négatives : comportement d’un agent diminue le
bien-être d’un autre agent.

• De consommation et de production
– De consommation : activité de consommation d’un
agent affecte le bien-être d’un autre agent.
– De production : activité de production d’un agent
affecte le bien-être d’un autre agent.

285
Externalités de Externalités de production
Exemples d’externalités consommation

Externalités Rénovation façade Apiculteur et verger (Meade


Positives logement, entretien jardin 1952)…
familial…
XXXXXXXXX

Externalités Fumer en public, écouter de Pollution émise par une


négatives la musique trop fort… usine…

286
Les défaillances des marchés en CPP
1. les externalités
b. l’inefficacité des mécanismes de marché

• En présence d’externalités, premier théorème de


l’économie du bien être n’est plus valide
► l’équilibre général n’est plus un optimum de Pareto.
► l’économie de marché n’assure plus l’allocation efficiente des
ressources
► il existe des possibilités d’accroître le bien être de tous les
agents !
• Pourquoi ? Parce que les agents à l’origine de l’externalités ne sont
pas sanctionnés/gratifiés.
→ aucune incitation à modifier leurs comportements
dans un sens plus favorable à la collectivité.
→ coûts individuels ≠ coûts sociaux (Pollution…)
→ bénéfices individuels ≠ bénéfices sociaux (dépenses de
recherche…)
287
► Agents source d’externalités négatives
- ne sont pas sanctionnés pour la perte de bien être qu’ils
provoquent
- ne reçoivent pas de compensation si ils limitent leur externalité
Ex. « pollué payeur ».

► Agents source d’externalités positives ne sont pas rémunérés


pour le supplément de bien être qu’ils provoquent
Ex. sous-investissement en R&D

► Légitime intervention de l’État pour restaurer efficience.

288
Les défaillances des marchés en CPP
1. les externalités
c. rôle de l’État

• La théorie économique offre 3 outils à l’État pour corriger


l’inefficience des marchés en présence d’externalités.
– La fiscalité (taxation/subvention)
– L’internalisation
– La création de marchés spécifiques

289
Fiscalité : Taxes à la Pigou

Idée générale :
créer incitation/désincitation via la fiscalité
→ oblige émetteur de l’externalité à prendre en compte les
conséquences collectives de son comportement individuel

► Si externalité négative : inciter émetteur à la limiter


Ex. Taxer les émissions polluantes

► Si externalité positive : inciter émetteur à l’accroître


Ex. subventionner la R&D

290
Internaliser les externalités

Idée générale :
Faire prendre conscience aux agents émetteurs des conséquences
de leur comportement via un transfert des droits de propriété

Ex. Faire des individus touchés par la pollution les actionnaires de


l’entreprise qui la cause

Ex. fusionner deux entreprises émettrice/bénéficiaire d’une


externalité

291
Créer un marché pour les externalités

Idée générale :
Créer un marché où s’échangent des droits à
provoquer une externalité
→ désormais, il faut payer (acheter des droits) pour
pouvoir provoquer une externalité

Ex. marchés de droits à polluer

292
• Point commun des 3 politiques de gestion des externalités : créer
une prise de conscience de l’agent émetteur.

• Mais pas toujours facile à appliquer :


– Taxes à la Pigou :
• contraintes informationnelles → niveau optimal des
taxes/subventions dépend des préférences des
agents.
• Contraintes politiques : nécessité éventuelle
d’accords internationaux
– Internalisation : contraintes juridiques
– Marchés de droits :
• contraintes informationnelles → Quel volume de
droits ? Dépend des préférences des agents.
• Contraintes politiques : nécessité éventuelles
d’accords internationaux

►Politique de second best/optimum de second rang


293
Les défaillances des marchés en CPP
2. les biens publics
a. définitions et exemples

• Déf. Principe de rivalité : deux agents ne peuvent pas bénéficier simultanément de l’usage d’un même
bien.
→ biens privés
Ex. …la plupart des biens !!
• Déf. Principe d’exclusion par le prix : un agent ne peut pas disposer d’un bien sans en avoir payé le
prix.
Ex. …la plupart des biens !!
• Déf. Principe d’impossibilité d’exclusion : on ne peut pas réserver l’usage d’un bien à certains agents
seulement.
Ex. Défense nationale…
• Déf. Effet d’encombrement : situation où la capacité d’un bien à satisfaire un besoin diminue avec le
nombre de consommateurs de ce bien.
Ex. Transports, justice…
• Déf. Obligation d’usage : la consommation d’un bien ne dépend pas de la volonté des agents
Ex. Défense, éclairage public…

294
• Déf. Un bien public est un bien pour lequel ne s’appliquent pas :
– le principe de rivalité
– Le principe d’exclusion
Ex. Défense nationale, réseau routier (gratuit)…

• Déf. (P.A. Samuelson) Un bien public pur est un bien public vérifiant
en outre :
– L’obligation d’usage
– L’absence d’effet d’encombrement

295
Les défaillances des marchés en CPP
2. les biens publics
b. l’inefficacité des mécanismes de marché

• En présence de biens publics, premier théorème de


l’économie du bien être n’est plus valide
► l’équilibre général n’est plus un optimum de Pareto.
► l’économie de marché n’assure plus l’allocation
efficiente des ressources
► il existe des possibilités d’accroître le bien être de
tous les agents !

• Pourquoi ? Parce que les décisions individuelles des


agents privés conduisent à un niveau insuffisant de
biens publics.
296
• Pourquoi les biens publics ne peuvent-ils pas être offerts
par le secteur privé, comme les autres biens ?
– Non exclusion par le prix : un individu peut profiter du bien sans
être contraint d’en payer le prix
→ comportement de « passager clandestin »
– Une entreprise privée produisant ce bien ne serait pas assurée
de couvrir ses coûts de production
→ activité non profitable
– C’est à l’état de répondre à ces besoins

• Rq : même si les citoyens sont honnêtes et choisissent la somme à


allouer au bien public en fonction de leurs préférences, la
quantité produite sera insuffisante
► externalité positive de financement qui biaise leurs calculs

297
Les défaillances des marchés en CPP
2. les biens publics
c. rôle de l’État

► Secteur privé n’a aucune incitation à produire des biens publics car profit pas assuré

►Légitime intervention de l’État.

Financer les biens publics par l’impôt

Idée générale : taxer d’autant plus chaque citoyen qu’il apprécie le bien public
(Condition de Bowen-Lindhal-Samuelson)

► Résultat théorique mais difficile à mettre en œuvre car contrainte informationnelle (préférences des
agents)
► Biens Publics concrètement financés par impôts sur revenu/consommation/capital…
→ Politique de second best/optimum de second rang

298
Synthèse partielle…

Vertus et limites de la CPP et intervention publique

• Si la concurrence était “idéale“ (CPP)


► l’économie de marché assurerait l’efficacité
économique.
→ Sur un marché particulier :
- émergence d’un prix qui rend compatibles les
projets de tous les agents
- maximisation du surplus collectif
→ Sur l’ensemble des marchés :
- émergence d’un système de prix qui rend
compatibles les projets de tous les agents
- optimalité parétienne

299
► Mais, en présence d’externalités ou biens publics,
1er théorème de l’économie du bien être n’est
plus valide
→ Optimalité paretienne plus assurée.
→ légitime intervention de l’Etat

► D’autre part, l’économie de marché ne corrige pas


forcément les inégalités
→ légitime intervention de l’Etat pour les corriger
→ risque de nuire à l’efficacité
(“dilemne efficacité-équité”)
→ 2ème théorème de l’économie du bien être :
l’Etat peut redistribuer sans perte d’efficacité.

► Dans tous les cas, limites informationnelles…

300
Logiques de l’intervention publique
pour rapprocher l’économie réelle de la CPP

• Dans la réalité, conditions de la CPP non vérifiées


► Légitime action de l’état pour s’en rapprocher, et donc améliorer
l’efficacité économique

► Atomicité : lutter contre l’apparition de pouvoirs de marchés


Ex. Droit de la concurrence/législation anti-trust…

► Libre circulation des facteurs : lutter contre l’existence de marchés fermés


à de nouveaux offreurs
Ex. Ouverture à la concurrence des secteurs de l’énergie, des
télécoms, du transport ferroviaire…

► Transparence de l’information : s’assurer que les agents économiques


disposent d’une information aussi complète et fiable que possible
pour réaliser leurs opérations
Ex. Interdiction de la publicité mensongère, caractère public et
sincère des informations comptables, affichage de la
composition
des produits alimentaires…
301
Chapitre 7
La concurrence imparfaite
Introduction :
Remarques générales sur la concurrence imparfaite

• Rappel : il y a CPP si 4 hypothèses


– Homogénéité du produit
– Atomicité de l’offre et de la demande
– Transparence de l’information
– Mobilité des facteurs

• Concurrence imparfaite : une au moins des hypothèses


n’est plus vérifiée
► grande variété de structures de marché.
303
• 2 cas polaires très théoriques :
– CPP : concurrence maximale
– Monopole pur : concurrence minimale

• Et des situations intermédiaires, avec une concurrence


est plus ou moins forte.

• De manière générale, quand les firmes ont un pouvoir de


marché, elles peuvent élever le prix au dessus du prix de
CPP afin d’accroître leur profit.
P* > Cm (q*)

304
Pouvoir de marché des firmes

Concurrence
CPP Monopolistique Oligopole Monopole pur

Nombre Nombre important Quelques Une


important d’entreprises avec entreprises entreprise
d’entreprises d i f férenciation avec pouvoir
avec produit produit de marché
homogène

305
S1. Le Monopole
1. Définition et hypothèses

• Définition générale : situation où, sur un marché, il n’y a qu’un


seul offreur.
• Plus spécifiquement :
– Atomicité de la demande…
…mais absence d’atomicité de l’offre
– Homogénéité du bien
– Information parfaite
– Existence de barrières à l’entrée : la mobilité des facteurs n’est plus
assurée
→ “marché fermé" : monopole assuré de le rester !

306
S1. Le Monopole
2. Origines

• Différentes origines possibles :


– Monopole naturel
• Conditions techniques de production imposent unicité de l’offre
• Ex. Coûts fixes élevés/rendements croissants
► plusieurs producteurs conduiraient à des coûts de production/prix trop élevés.
– Monopole prédateur
• Monopole est le résultat de la concurrence passée entre firmes.
• Seul un concurrent a pu rester sur le marché (fusions/acquisitions/disparition des moins
efficaces)
– Monopole innovant/technologique
• Monopole (temporaire) qui résulte d’une innovation
– Monopole institutionnel/légal
• Puissance publique interdit l’installation d’autres entreprises sur le marché.
• Objectifs autres que maximisation du profit (services publics, biens stratégiques…)

307
S1. Le Monopole
3. L’équilibre du monopole

• Entreprise en situation de monopole dispose d’un fort


pouvoir de marché
► capacité à influencer prix d’équilibre
► logique puisque P* résulte de la
confrontation Offre/Demande…
or Offre émane ici d’une seule firme

Offre Globale sur marché = Offre Individuelle du monopole

308
• Monopole privé qui cherche à maximiser profit économique.

• Rappel : en CPP, pour un prix de vente imposé par le marché,


entreprises déterminent Q* qui maximise le profit économique.

• Rappel : d’après loi de l’offre et de la demande, prix de marché


diminue lorsque l’offre augmente.

• Donc en monopole, toute modification du volume produit entraîne


une modification du prix d’équilibre du marché
– Si monopole augmente sa production → baisse du prix d’équilibre
– Si monopole diminue sa production → hausse du prix d’équilibre

• Pour maximiser son profit, le monopole :


– ne se contente donc pas de choisir un volume de production Q* pour un
prix de vente que lui impose le marché,
– mais choisit conjointement le prix de vente et le volume à produire
(P*,Q*).

309
• Pour répondre à la demande (décroissante du prix), le monopole doit
arbitrer entre :
– Offrir beaucoup, mais à un prix faible
– Offrir peu, mais à un prix plus élevé
• En d’autres termes, selon les caractéristiques de la demande, il vaut
mieux :
– Faire un profit unitaire faible sur des gros volumes
– Faire un profit unitaire élevé sur un petit volume

• Chaque unité supplémentaire produite/vendue :


– Augmente la recette totale à hauteur du prix de vente de
l’unité marginale.
– Diminue la recette totale car le prix de vente de toutes
les unités précédentes a diminué.

310
Prix Offre du
monopole

Demande,
indépendante des décisions
du monopole
Quantité
0
311
Programme du monopole :

Max П=RT-CT=P(Q).Q-CT(Q)
Q

RQ : désormais P ne s’impose plus à l’entreprise, mais


découle de son volume de production
P → P(Q)
-
Condition d’équilibre inchangée :

Rm(Q*)=Cm(Q*)

MAIS en monopole :

Rm ≠ Prix
312
• Rappel : en CPP, Rm = RM = P = constante (car price taker)
→ choix optimal de l’entreprise vérifie
Cm(Q*)=Rm(Q*)=P

• En monopole, pouvoir de marché (price maker) :


– Recette moyenne ≠ recette marginale
• Recette moyenne = prix de vente
– Décroissante lorsque la production augmente (loi O/D)
• Recette marginale = supplément de recette totale
qui résulte de la production/vente d’une unité
supplémentaire
– Inférieure à la recette moyenne puisque chaque unité
d’output supplémentaire fait baisser le prix de vente.
À l’équilibre : P* > Rm(Q*) = Cm(Q*)

• Conséquence : monopole peut avoir intérêt à refuser de produire des


unités qui procurent un profit unitaire positif…car cela ferait baisser le
profit total.
313
exemple

Unités 1 2 3 4 5 6
produite/
vendues
Prix de 10 8 6 5 4 3
marché

Recette 10 16 18 20 20 18*
Totale
(CA)
Recette 10 6 2 2 0 -2*
Marginale

Recette 10 8 6 5 4 3
Moyenne

314
Unités 1 2 3 4 5 6
produite/
vendues
Coût
marginal
1 1.25 1.75 2.5 3.5 5
Coût 1 2.25 4 6.5 10 15
total
Prix/RM 7 6 5 4.5 4 3

Recette 7 12 15 18 20 18
Totale
Profit total 6 9.75 11 11.5 10 3
Profit
unitaire
6 3.75 3.25 2 0.5* -2

315
Représentation graphique de l’équilibre du
monopole

• Quelques remarques préalables :


– P = RM
– P fonction décroissante de Q
→ courbe de RM assimilée à courbe de
demande
– De manière générale RM ≠ Rm
– Sauf pour la première unité : RM(1) = Rm(1)
– P/RM décroissant donc Rm décroissante également.
– RM > Rm
– Courbe de Cm assimilée à courbe d’offre
316
P CM
Cm

P*

Demande/RM/P
Rm

Q=1 Q* Q 317
S1. Le Monopole
4. Analyse du surplus

Surplus des
consommateurs
P aP*b

a Cm/Offre (simpl.)
Charge morte
b bcd
P*
Surplus/profit c
Du monopole
P*bde

d Demande/RM/P

Rm
e 318
Q=1 Q* Q
Perte des
P consommateurs
PMbfPCPP + bcf
a
Cm/Offre
b
Gain de PM
l’entreprise Équilibre de CPP : P = Cm(Q)
c
PMbfPCPP PCPP
f
Perte de
l’entreprise
d cdf

Rm Demande/RM/P
e 319
QM QCPP
Q=1
• En situation de monopole :
– Baisse du surplus des consommateurs
• Consommation inférieure à celle de CPP
• A un prix plus élevé que celui de CPP
► trapèze PMbcPCPP
– Hausse du surplus du producteur
• Perte car ventes inférieures
► triangle cdf
• Compensée par gain car prix plus élevé (profite de son
pouvoir de marché)
► rectangle PMbfPCPP
– Baisse du surplus collectif : charge morte
► triangle bcd
320
S1. Le Monopole
5. Monopole et bien être
• 1er élément
– p > Cm
P – Le monopole pousse les
Cm prix au dessus du prix de
CPP
– Les prix sont majorés par
CM rapport au coût marginal
– réduction du surplus/bien
être des consommateurs
p
– Situation d’autant plus
éloignée de la CPP que
Cm Demande l’élasticité de la demande
Rm
est faible.
q Q

321
• 2ème élément
– Le monopole fait des profits
P positifs à long terme
Cm – Ceci est dû à l’existence de
barrière à l’entrée
– Les concurrents ne peuvent
CM donc pas entrer pour
s’approprier une partie des
profits du monopole
p
– Perpétuation de la rente du
monopole au détriment des
Demande consommateurs
Rm
q Q

322
• 3ème élément
– À LT le monopole ne produit
P pas au minimum du coût
Cm moyen
– Il existe donc des
rendements croissants non
CM(q) CM exploités
– Le marché ne permet pas
de produire de la manière la
p plus efficiente (gaspillage de
ressources).
Demande
Rm
q Q

323
S1. Le Monopole
6. La régulation des monopoles par l’État

Monopole source d’inefficacité/perte


de bien être

Légitime intervention de l’État

Régulation des monopoles

324
• Politique de la concurrence/droit de la concurrence
► limiter le pouvoir de marché des entreprises
► prévenir la formation de monopole
(Ex. accord UE nécessaire avant fusions…)
• Encadrement de la tarification des monopoles
► imposer un prix maximal
• Égal au Coût Moyen
→ Profits nuls : seuls consommateurs obtiennent un surplus
→ Le coût moyen est parfaitement connu
→ Mais charge morte demeure.
• Égal au coût marginal
→ Régulation la plus efficace (surplus collectif maximal)
→ Profits positifs.
→ Mais difficulté de calcul du Cm.

325
S1. Le Monopole
7. Avantages de certaines monopoles

Situations de monopole pas toujours néfastes !


Au moins 3 cas :

Cas 1 :
Monopole naturel

• Une firme peut produire l’output total d’un secteur à un coût


moindre que s’il y avait plusieurs firmes.
• Les monopoles naturels naissent en cas d’économies
d ’échelles/Coûts fixes très importants.

326
Cas 2 :
Argument “Schumpetérien” en faveur des monopoles

• Le profit de monopole est la rémunération du risque


de l’entrepreneur
• Sans ces surprofits, pas d’incitations à l’innovation
(ou la prise de risque)
• Aussi trop de régulation en faveur de la
concurrence peut se faire au détriment de
l’innovation

► Argument valable si monopole temporaire


→ Protéger l’innovation par brevet pour une période
limitée

327
Cas 3 :
"Marchés contestables"

• Un offreur unique n’implique pas toujours un fort


pouvoir marché
• Le monopole peut subir la concurrence d’entrants
potentiels (si pas de barrières à l’entrée)
→ obligé de fixer un prix faible pour ne pas attirer
de nouveaux concurrents
(cas limite, prix de monopole = prix de LT
CPP, càd Min CM)

328
S1. Le Monopole
8. Le monopole à prix différenciés
À améliorer …

• Hyp. Monopole peut faire payer un prix différent, pour un même produit, selon
les catégories de consommateurs.
– Monopoles sur plusieurs marchés nationaux
– Tarifs étudiants, familles, vermeils, chômeurs…
– Parution décalée des romans en format de poche
– …

► Stratégie de discrimination par les prix

• Condition nécessaire : segments de marchés étanches


►un consommateur ne peut pas "choisir" son segment.

329
• Entreprise en situation de monopole sur
chaque segment de marché

• Autres caractéristiques des monopoles


vérifiées, en particulier :
→ offrir une unité supplémentaire sur un
segment fait baisser le prix de vente sur
celui-ci !
→ Prix = RM ≠ Rm

330
Quelle stratégie tarifaire adopter ?

• Objectif du monopole discriminant : maximisation du


profit.

• Spécificité :
– en situation de monopole sur chaque segment de marché.
→ doit déterminer le couple (prix,quantité) optimal pour chacun.
– Mais processus de production unique.

• Condition d’équilibre habituelle :


Recette marginale = Coût marginal

Mais désormais, il y a plusieurs recettes marginales :


une par segment de marché.

331
► Condition d’équilibre si 2 segments :
Rm1(Q1*)=Rm2(Q2*)=Cm(Q1*+Q2*)

► Intuition : l’entreprise va produire toutes les unités qui lui permettent


d’augmenter son profit, quel que soit le segment de marché sur
lequel elles sont écoulées.

► Pour chaque unité, comparer coût marginal et recette marginale sur


chaque segment
- Si Cm > Rm (≠ P !!) sur chaque segment, l’unité ferait baisser
le profit total sur les deux segments → pas produite
- Si Cm > Rm sur un segment et Cm < Rm sur l’autre :
- l’unité ferait baisser le profit total sur le premier segment
- mais accroît le profit sur le second
→ elle est produite et offerte sur le second marché
- Si Cm < Rm sur chaque segment, l’unité ferait augmenter le profit
total sur les deux segments
→ elle est produite et écoulée sur le segment où le profit
marginal est le plus élevé.
332
Interprétation de la condition d’équilibre :

Rm1(Q1*)=Rm2(Q2*)=Cm(Q1*+Q2*)

►L’entreprise a produit toutes les unités


susceptibles d’accroître son profit sur un des
segments de marché.

►Une unité supplémentaire ferait baisser le profit


total sur n’importe quel segment.

333
Caractéristiques de l’équilibre

► Sur chaque segment :


- prix d’autant plus élevé que l’élasticité de la demande
sur ce segment est faible.
- prix supérieur à la situation de CPP
- quantité inférieure à la situation de CPP

► Conséquences en termes de surplus :


- surplus de l’entreprise supérieur à ceux de CPP et de monopole
- surplus des consommateurs inférieur à celui de CPP et de
monopole
→ discrimination par le prix permet à l’entreprise de capturer
une plus grande partie du surplus des consommateurs.
- existence d’une charge morte

► Situation d’inefficacité.

334
Cas (théorique) de la discrimination parfaite

• Idée : faire payer à chaque consommateur son prix de


réserve
→ chaque consommateur constitue un segment de
marché.

• Conséquences en termes de surplus :


– Monopole capture la totalité du surplus des consommateur
– Pas de charge morte !

• Rq. Permet à tous les consommateurs potentiels l’accès


au marché…

335
S2. La concurrence monopolistique

1. Caractéristiques

• Concurrence monopolistique : Chamberlin 1933.

• Marché caractérisé par :


– Atomicité de la demande
– Atomicité de l’offre mais chaque entreprise offre un
bien légèrement différent de celui des autres.
→ biens imparfaitement substituables
→ hypothèse d’homogénéité non vérifiée
→ concurrence hors prix
– Mobilité des facteurs
– Transparence de l’information

336
• Différents types de différenciation possibles :
– Sur le produit :
• Caractéristiques intrinsèques du produit (différenciation horizontale)
• Qualité du produit (différenciation verticale)
– Sur certains services associés au produit : SAV…
– Sur la distribution : lieu de vente…
– Sur la communication : marque, campagnes de publicité…

• Conditions de réussite d’une politique de différenciation :


– Perçue par clients
– Valorisée par client, qui est disposé à payer cette valeur
– Différence de prix supérieure au coût de production de la
différenciation
– Différenciation peu imitable (au moins à CT)

337
S2. La concurrence monopolistique
2. Equilibre du marché

• A CT : Chaque entreprise cherche à maximiser son profit :


– se comporte comme un monopole, à qui s’adresserait une partie
de la demande
→ choisit le couple (prix,quantité) optimal
→ condition d’équilibre habituelle : Cm(q*) = Rm(q*)
≠ P*
– …mais l’existence de substituts imparfaits rend la demande plus
élastique au prix qu’en monopole…
– …donc la capacité à fixer un prix élevé est plus faible qu’en
monopole

► situation intermédiaire entre monopole et CPP


- moins favorable aux consommateurs qu’en CPP car la
différenciation offre aux entreprises un pouvoir de marché.
- moins favorable aux entreprises qu’en monopole car
l’existence de substituts atténue ce pouvoir de marché.
338
• A LT :
– L’existence de profit provoque l’entrée de nouvelles
firmes.
– L’offre augmente
→ baisse du prix
→ baisse de la part de marché et du profit de chaque
entreprise.
– Jusqu’à ce que le prix soit égal au coût moyen
(mais pas au minimum CM !)
→ profit nul (comme en CPP à LT)
– Cependant, ce prix reste supérieur au coût marginal
→ prix supérieur à celui de CPP
→ quantités échangées inférieures à celles de CPP.
→ il existe des capacités de production non employées.

339
S3. L’oligopole

1. Définition et caractéristiques

• Déf. Structure de marché constituée d’un nombre limité


d’entreprises.

• Origine : barrières à l’entrée.

• Conséquences :
– Pouvoir de marché.
– Situation d’interdépendance stratégique :
• Décision d’une entreprise a un impact sur décisions et résultats des
autres.
• Chaque entreprise doit prendre en compte ces réactions pour déterminer
son comportement optimal.
340
• Grande variété de formes de marché selon
caractéristiques :
– Homogénéité du bien :
• Si oui : oligopole indifférencié.
• Si non : oligopole différencié.
→ intensité de la concurrence atténuée.
– Information
• Parfaite : capacité à parfaitement anticiper réactions des
concurrents.
• Ou pas…
– Atomicité de la demande mais pas de l’offre :
→ relation inverse entre taille des firmes et leur nombre.
– Mobilité des facteurs limitée :
• Barrières naturelles : taille optimale…
• Barrières légales : brevets, licence, normes…
• Barrières stratégiques mises en place par firmes en
place : menace de guerre des prix…
341
S3. L’oligopole
2. Equilibre(s)

• Concurrence en prix et concurrence en quantité :


– En prix : biens différenciés permettent à chaque entreprise de fixer son prix
optimal.
– En quantité : biens homogènes, prix fixé par le marché (mais influencé par
quantité que produit chaque entreprise).
• En cas de forte concurrence :
→ Prix et quantités se rapprochent de la situation de CPP
Ex. Oligopole de Bertrand (guerre des prix)…même si peu
d’entreprises !
Ex. Oligopoles avec grand nombre de firmes.
• En cas de concurrence modérée
→ Prix supérieur à celui de CPP
→ quantités échangées inférieures à celles de CPP.

• De manière générale :
→ Condition habituelle de maximisation du profit : Rm(q*)=Cm(q*)
→ Prix et quantités s’écartent de ceux de CPP, au détriment des
consommateurs.
342
S4. Le cartel

1. Définition et caractéristiques

• Déf. Entente entre entreprise ayant pour but d’accroître leur


profit joint.
→ idée que pour maximiser son profit, il vaut mieux
s’entendre avec les autres firmes qu’entrer en concurrence
avec elles.

• Principe : limiter l’intensité de la concurrence pour que le prix


de marché soit plus élevé.
– Entente sur le prix de vente.
– Ou entente sur les quantités afin d’influencer la fixation du prix de
marché.
343
S4. Le cartel
2. Equilibre

• Objectif du cartel : maximisation du profit total de ses membres.

• SI 2 membres :
– Q = q1+q2
– Programme du cartel :
Max П = π1+π2=RT-CT
q1,q2 =P(q1+q2)*Q-CT1(q1)-CT2(q2)
– Condition d’équilibre :
Rm (q1*+q2*) = Cm(q1*)=Cm(q2*)

344
• Interprétation de la Condition d’équilibre :

Rm (q1*+q2*) = Cm(q1*) = Cm(q2*)

► cartel produit toutes les unités qui accroissent le profit total


► chaque membre produit toutes les unités qui accroissent le profit total

Rq. Situation équivalente à celle d’une entreprise à établissements


multiples.

• Caractéristiques de l’équilibre :
→ Prix supérieur à celui de CPP
→ quantités échangées inférieures à celles de CPP.
→ Perte de surplus des consommateurs au profit des membres du
cartel
→ Perte de surplus collectif : inefficacité.

• Puissance publique cherche à éliminer/interdire situations de cartel.

345
S4. Le cartel
3. Limites des cartels

• Limites des situations de cartel :


– Coûts de négociation élevés et croissants avec le nombre de
membres
• Accord aisé sur prix
• …moins sur quotas, càd sur la répartition du profit total.
– Coûts de surveillance : il faut éviter qu’un membre se comporte
en passager clandestin et ne respecte pas l’accord afin
d’accroître son profit
• Produise plus que son quota
• Vende à un prix inférieur à celui prévu
► "instabilité des cartels"
– Limites juridiques : autorités de la concurrence cherchent à limiter
les situations de cartel, même si
• parfois difficile à déceler,
• Sanctions financières parfois inférieures au gain espéré.
– Limites à LT : existence de profits incite nouveaux concurrents à
entrer sur le marché.
346
Conclusion
L’Etat et les marchés en perspective

347
S1. Introduction

• Régulation de l’économie :
– Par les marchés
• Assurent confrontation Offre/Demande
• Permettent émergence de prix
→ rendent compatibles plans individuels des
agents économiques
- plans de consommation
- plans de production
– Par certains agents qui exploitent leur pouvoir de marché
• pour accroître leur profit (entreprises)
• Pour accroître leur rémunération (regroupement de salariés…)
• Pour accroître leur surplus (regroupement de consommateurs…)
– Par l’Etat
• Pour corriger les dysfonctionnements éventuels de l’économie de
marché
• Pour prendre en compte la justice sociale/équité
348
S2. Concurrence parfaite et intervention publique

• Cas ( théorique et idéal) de la CPP :


– Maximisation du surplus collectif
– 1er théorème de l’économie du bien être :
→ tout EG est un OP.
→ économie de marché assure efficience
- pas de gaspillage de ressources
- création de richesses maximale

"Main invisible"

► Intervention de l’Etat (hors fonctions régaliennes) non légitime ?

349
• Intervention légitime pour 2 raisons :
– Echecs des marchés
→ situations où EG ≠ OP
- externalités
- biens publics
– Considérations autres que l’efficacité économique
→ justice sociale/équité/lutte contre inégalités
→ problème : dilemme efficacité-équité
- recherche de justice sociale peut s’opposer à
l’efficacité économique (Ex. Fiscalité désincitative)
→ solution (théorique) : second théorème de l’économie du
bien être
- Tout OP peut être un EG à condition d’avoir mis en
place un système de transferts adéquat au niveau
des dotations initiales
- efficacité et équité sont compatibles.

• En pratique, intervention se heurte à une contrainte informationnelle


→ mise en place de politiques de second best

350
S3. Concurrence imparfaite et intervention publique

• Intervention de l’État vise à rapprocher les caractéristiques réelles de


l’économie de celles (idéales) de la CPP :
– Pour améliorer l’efficacité économique
→ meilleure allocation des ressources
– Pour que les consommateurs ne soient pas trop pénalisés par
le pouvoir de marché de certaines entreprises.
→ meilleur partage du surplus collectif

351
• Intervention publique peut porter sur plusieurs
dimensions de l’économie de marché :
– L’atomicité : éviter l’émergence de pouvoirs de
marché trop importants
→ régulation de la concurrence
– L’information : assurer sa transparence
→ sincérité de la publicité, des comptes…
– La mobilité des facteurs : limiter les barrières à
l’entrée durables.

352

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