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Fausses Confidences Texte 2

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Les fausses confidences

Intro
Marivaux est un des plus grands dramaturges français du siècle des lumières , ses
œuvres critiquent un ordre social . Marivaux remet en question les sociétés d’orde , et
interroge sur , le pouvoir du langage et de la manipulation , les inégalités sociales tout en
amusant le publique .

Dans cette extrait araminte confie à Dorante qu’elle ne veut pas épouser le comte
Dorimont , Dubois va donc les interrompre pour s’entretenir avec Araminte.

Problématique

Comment Dubois sert-t-il les intérêts amoureux de Dorante par de fausses confidences ,
adressées à sa maîtresse Araminte ?

Plan

Partie 1 : Un homme honnête (Ligne 1 à 17)


Partie 2 :L’éloge de Dorante (Ligne 17 à 33)
Partie 3 : De sincères confessions (Ligne 34 à la fin)

Partie 1

Un homme honnête
L'extrait s'ouvre sur deux phrases interrogatives d'Araminte qui soulignent le trouble de la
jeune femme.(Ligne 1 à 2)

La didascalie interne & (cet air étonné)nous renseigne sur le jeu de Dubois qui feint la
surprise en apercevant Dorante.

Évidemment, Araminte Ignore que cette surprise est fausse et qu'il sagit d'un stratageme
de Dubois.

Le valet annonce alors qu'il demissionne. La litote plaisante <<Ce n'est rien », ainsi que
ses périphrases élégantes (« avoir /'honneur de servir madame ») témoignent de son
habileté linguistique.
La didascalie (* surprise ») souligne l'étonnement d'Araminte, étonnement qui est aussi
celui du spectateur:

Le spectateur est donc tout aussi surpris et intrigué qu Araminte.

.
Dubois est maître dans l'art de créer une attente, avec l'interregation « Savez-vous à qui
vous avez affaire Ligne 6? » qui aisse présager une révélation grave.

L'hyperbole « c'est un démon que ce garçon-la v et l'ifferiection * Helas! LIGNE 11 » font


craindre une catastrophe.

Le spectateur est aussi troublé qu'Araminte tant la description de Dorante par Dubois
contredit l'amitié entre les deux nommes.

Araminte essaie de reprendre l'ascendant par des phrases interrogatives: ‹ Mais que
signifient tes explications ?

L'impératif « Explique-toi » rappelle l'ascendant social de la Bourgeoise sur le valet.

Dubois ne se laisse en effet pas impressionner et maintient l'incertitude et l'intensité


dramatique en une tournure ambigue, à la fois exclamative et interrogative « Si je le
connais, madame ! si je le connais ). La répétition du verbe a connaître renforce l'intensité
dramatique.

Il fournit habilement la preuve irréfutable que Dorante et lui se connaissent: « N'avez-vous


pas vu comme il se détournait, de peur que je ne le visso LIGNE 15 ? *

A travers cette description de Dorante, Dubois manipule Les prejuges sociaux de la haute
La meuf

Partie 2

L’éloge de Dorante

A partir de « Lui! Il n'y a point de plus brave homme », le portrait dépréciatif de Dorante
laisse place à un portrait élogieux, comme en témoigne la tournure superlative
hyperbolique « Il n'y a point
de olus brave nomme dans toute la terre »

Le retournement de situation est comique car ces termes


élogieux créent un effet de rupture avec le début de la scène:
« plus d'honneur à lui tout seul », « probité merveilleuse », « pas son pareil »

Dubois révèle alors le mal de Dorante: « C'est à la tête que le mal le tient. »
La scène devient alors franchement comique.

L'hyperbole « timbré comme cent » et le comique de geste « (il se touche le front) »


rapproche de nouveau Dubois de l'Arlequin de la commedia dell'arte.
Ce qui surprend Araminte, c'est que la confidence de Dubois contredit les apparences,
comme le montre le verbe de perception: « il m'a paru de très bon sens ».

Elle exige donc une « preuve » de « sa folie » puisque cette dernière n'est pas

Dubois dépeint alors Dorante comme fou avec le champ lexical de la folie (« fou«, «
cervelle brülées, « un perdu«) mais cette folie est amoureuse (« il extravague d'amour« ).

En réalité, cette comparaison entre la folie et l'amour est une analogie précieuse qui met
Dorante en valeur.

D'autant plus que Dubois ne manque pas de rappeler les qualités de Dorante dans la
même phrase: « un homme incomparable » .
Cette confidence est plaisante, car elle est vraie (Dorante est fou amoureux d'Araminte) et
fausse en même temps (car elle est réalisée stratégiquement, pour manipuler Araminte).

Le spectateur comprend peu à peu le stratagème. Il entre en connivence avec le valet


manipulateur.

La didascalie « un peu boudant » marque le triomphe de Dubois :


Araminte boude car elle est charmée par Dorante et donc déçue de s'en séparer. Ainsi,
elle a beau affirmer de façon péremptoire « je ne le garderai pas«, son corps révèle la
vérité des sentiments que le langage cache.

Partie 3

De sincères confessions
Après l'avoir blâmé, Dubois fait l'éloge de son ancien maître : «
Pour ce qui est de l'objet, il n'y a rien à dire. »

la variété des registres de langage qui vont du familier (« Malepeste/») aux raffinements
précieux.

Par cette confidence voilée, Dubois suscite la curiosité d'Araminte, qui interroge toujours:
« Est-ce que tu la connais, cette personne?»

Dubois révèle enfin, certain de faire son effet: « c'est vous, madame. » Le présentatif «
c'est » théâtralise cette révélation.

La réponse interrogative d'Araminte témoigne de son trouble : «


Moi, dis-tu ?»
Ce dialogue synthétise la dynamique de la pièce: une série de fausses confidences
permettent d'aboutir à une révélation sincère.
CONCLUSION

La scène 14 de l'acte l met en scène la première fausse confidence essentielle de la pièce


initiée par le valet Dubois pour servir les intérêts amoureux de Dorante.
Ce dialogue avec Araminte, sous forme d'interrogatoire, souligne la capacité du langage à
manipuler, cacher et révéler.
Le valet, par sa maîtrise du langage et de l'information, est supérieur à sa maîtresse, ce
qui remet en question les hiérarchies sociales.
La dureté de l'ordre social empêche les personnes de fortune différente de s'exprimer leur
amour. Paradoxalement, Marivaux utilise le mensonge pour faire triompher la vérité des
sentiments.

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