L'entreprenneur
L'entreprenneur
L'entreprenneur
L’entreprenant
L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration prévue
dans le présent Acte Uniforme, exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou
agricole.
L’entreprenant conserve son statut si le chiffre d’affaires annuel généré par son activité pendant
deux exercices successifs n’excède pas les seuils fixés dans l’Acte Uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises au titre du système minimal de trésorerie.
Ce chiffre d’affaires annuel est en ce qui concerne les commerçants et les artisans, d’une part, celui
de leurs activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et denrées ou de fourniture de
logement et, d’autre part, celui de leurs activités de prestations de services, et, en ce qui concerne
les agriculteurs, celui de leurs activités de production.
Lorsque, durant deux années consécutives, le chiffre d’affaires de l’entreprenant excède les limites
fixées pour ses activités par l’État partie sur le territoire duquel il L’entreprenant est un entrepreneur
individuel, personne physique qui, sur simple déclaration prévue dans le présent Acte Uniforme,
exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole.
L’entreprenant conserve son statut si le chiffre d’affaires annuel généré par son activité pendant
deux exercices successifs n’excède pas les seuils fixés dans l’Acte Uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises au titre du système minimal de trésorerie.
Ce chiffre d’affaires annuel est en ce qui concerne les commerçants et les artisans,d’une part, celui
de leurs activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et denrées ou de fourniture de
logement et, d’autre part, celui de leurs activités de prestations de services, et, en ce qui concerne
les agriculteurs, celui de leurs activités de production.
Lorsque, durant deux années consécutives, le chiffre d’affaires de l’entreprenant excède les limites
fixées pour ses activités par l’État partie sur le territoire duquel il les exerce, il est tenu, dès le
premier jour de l’année suivante et avant la fin du premier trimestre de cette année de respecter
toutes les charges et obligations applicables à l’entrepreneur individuel. Dès lors, il perd sa qualité
d’entreprenant et ne bénéficie plus de la législation spéciale applicable à l’entreprenant.
Chaque État partie fixe les mesures incitatives pour l’activité de l’entreprenant notamment en
matière d’imposition fiscale et d’assujettissement aux charges sociales.
L’entreprenant déclare son activité avec le formulaire prévu à cet effet, sans frais, au greffe de la
juridiction compétente ou à l’organe compétent dans l’État Partie, dans le ressort duquel il exerce. Il
fournit les éléments suivants :
noms et prénoms ;
adresse d’exercice de l’activité ;
description de l’activité ;
justificatif d’identité ;
Dès réception du formulaire de déclaration d’activité dûment rempli et des pièces prévues par le
présent Acte Uniforme, le greffier ou le responsable de l’organe compétent dans l’État Partie délivre
au déclarant un accusé d’enregistrement qui mentionne la date de la formalité accomplie et le
numéro de déclaration d’activité.
3. Pièces justificatives
À l’appui de sa déclaration, le demandeur est tenu de fournir les pièces justificatives suivantes quels
que soient leur forme et leur support :
o s’il est commerçant, qu’il n’est frappé d’aucune des interdictions prévues par l’article
10 de l’acte Uniforme portant sur le droit commercial général ;
o s’il n’est pas commerçant, qu’il n’a fait l’objet d’aucune interdiction d’exercer en
relation avec sa profession et qu’il n’a fait l’objet d’aucune condamnation pour les
infractions prévues par l’article 10 de l’acte Uniforme portant sur le droit commercial
général.
Cette déclaration sur l’honneur est complétée, dans un délai de soixante-quinze (75 jours) à compter
de la date de l’immatriculation, par un extrait de casier judiciaire ou à défaut par le document qui en
tient lieu ;
un certificat de résidence ;
Nul ne peut être déclaré comme entreprenant à plusieurs registres ou sous plusieurs numéros à un
même registre.
L’entreprenant ne peut être en même temps immatriculé au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier. Il n’a pas le même statut que les personnes immatriculées au Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier.
La personne physique qui satisfait aux obligations déclaratives prévues aux articles 62 à 64 de l’acte
Uniforme est présumée avoir la qualité d’entreprenant. En cette qualité, elle bénéficie des
dispositions :
des articles 101 à 134 du présent Acte Uniforme relatives au bail à usage professionnel.
De même, en cas de changement de lieu d’exercice de son activité, il doit faire une déclaration
modificative au greffe ou à l’organe compétent dans l’État Partie du Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier compétent.
En cas de cessation d’activité, l’entreprenant doit faire une déclaration à cet effet auprès du greffe
compétent ou de l’organe compétent dans l’État Partie.
L’entreprenant est tenu d’établir, dans le cadre de son activité, au jour le jour, un livre mentionnant
chronologiquement l’origine et le montant de ses ressources en distinguant les règlements en
espèces des autres modes de règlement d’une part, la destination et le montant de ses emplois
d’autre part. Ledit livre doit être conservé pendant cinq ans au moins.
En outre, l’entreprenant qui exerce des activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures
et denrées ou de fourniture de logement doit tenir un registre, récapitulé par année, présentant le
détail des achats et précisant leur mode de règlement et les références des pièces justificatives,
lesquelles doivent être conservées.
Trois conditions s’imposent pour l’acquisition de la qualité de l’entreprenant : les conditions liées à la
personne et à l’accès à la profession de l’entreprenant et les conditions liées à la nature de l'activité
La souplesse de ladite condition relative à personne attire les entrepreneurs en ce sens que
contrairement aux commerçants ordinaires, le législateur OHADA n’envisage pas la capacité,
l’incompatibilité, ni l’enregistrement de l’entrepreneur au RCCM. Toutefois, il le soumet à une simple
déclaration de son activité.
L’entrepreneur est aussi soumis aux règles de déclarations modificatives. Ladite déclaration
bénéficie, après réception du numéro de déclaration d’activité contenant une mention «
L’entreprenant dispensé d’immatriculation », d’une présomption réfragable de commercialité. Il
convient de noter que toutes ces déclarations sont faites sans frais. A côté de ces conditions sus-
énumérées, l’attractivité du statut de l’entreprenant se justifie aussi par la pluralité d’activités que
peut exercer ce dernier.
La profession de l’entreprenant englobe un éventail d’activités suffisamment large exercées par les
artisans, les professionnels libéraux, les agriculteurs et même les commerçants ayant la qualité
d’entrepreneur individuel. C’est ce qui justifie la disposition de l’article 30 précité : « L’entreprenant…
exerce une activité professionnelle, civile, artisanale ou agricole ». Seul le domaine de production
industrielle en est excepté. Cette nature pluridimensionnelle d’activités de l’entreprenante laisse
pensé qu’il existe, en fonction de l’activité exercée, des entreprenants civils, artisans, commerçants
et agricoles. Malgré ce large éventail d’activités que peut exercer l’entreprenant, le législateur
OHADA circonscrit le domaine de l’entreprenant en définissant les critères distinctifs par rapport à
d’autres professions (civiles, commerciales, artisanales, agricoles). « L’entreprenant conserve son
statut si le chiffre d’affaire annuel généré par son activité pendant deux ans successifs n’excède pas
le seuil fixé dans l’acte uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des
entreprises au titre du système minimal de trésorerie ». L’article 13 dudit acte impose ce système
aux très petites entreprises. Ces sociétés doivent avoir un chiffre d’affaires inférieur ou égal à trente
millions pour les entreprises de négoce ; vingt millions pour les entreprises artisanales et assimilées
; dix millions pour les entreprises de service. Cette détermination du seuil du chiffre d’affaire peut
être faite par les Etats membres sur les territoires desquels les entreprenants exercent. Le non
respect de ces seuils nationaux entraine la perte de la qualité d’entreprenant et du bénéfice de la
législation spéciale à cet effet. Il en est de même du non respect de ces obligations
Il convient de noter ici que ces obligations sont très limitatives et sont toutes de nature comptable. A
ce titre, le législateur OHADA impose à l’entreprenant la tenue d’une comptabilité allégée. A cet
effet, l’entreprenant doit tenir un livre et un registre annuel.
Aux termes de l’article 31 : « l’entreprenant est tenu d’établir dans le cadre de son activité, au jour le
jour, un livre mentionnant chronologiquement l’origine et le montant de ses ressources en
distinguant les règlements en espèce des autres modes de règlement d’une part, la destination et le
montant de ses emplois d’autre part. Ledit livre doit être conservé pendant 5ans au moins ». Par ces
disposition, le législateur OHADA a légitimé le processus de formalisation d’un secteur jusqu’à lors
incontrôlé par les législations.
La tenue de ces livres dits « chronologiques » permet à l’entreprenant de s’en servir en cas de litige
comme instrument de preuve. Contrairement au commerçant ordinaire qui est obligé de tenir « tout
les livres de commerce conformément aux dispositions de l’acte uniforme relatif à l’organisation,
l’harmonisation des comptabilités des entreprises », L’entreprenant ne doit détenir qu’un seul. De
plus, il doit tenir, s’il exerce une activité de vente de certains objets un registre annuel.
L’entreprenant doit en outre lorsqu’il exerce des activités de vente des marchandises, d’objet, de
fournitures et denrées ou de fourniture de logement tenir « un registre capitulé par année,
présentant le détail des achats et précisant leur mode de règlement et les références des pièces
justificatives lesquelles doivent être conservées ». Contrairement aux dispositions de l’alinéa 2 de
l’article 13 de l’AUDCG, l’entreprenant est dispensé des obligations prévues par les actes uniformes
relatives à l’organisation et l’harmonisation des comptabilités de entreprises et aux droits des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique. Il faut par ailleurs dire que
l’entreprenant est assujettis selon les pays membres à une fiscalité et des charges sociales
déterminées.
Au demeurant, l’on est amené à nous interroger sur les défis et enjeux réels que le législateur s’est
fixé à travers la réforme de l’AUDCG notamment la consécration du statut de l’entreprenant.
En effet, les principales questions envisagées dans ladite réforme ressortissent de : la redéfinition du
statut du commerçant ; des actes de commerces ; l’uniformatisation du RCCM et ses fichiers
connexes et la consécration du statut de l’entreprenant entre autres. Par la dernière, le législateur
s’est fixé de nombreux défis et fait face à des enjeux autant positifs que négatifs
La modernisation du droit OHADA est un gage de la sécurisation juridico- économique(1) ainsi qu’une
stabilité sociopolitique(2) de l’environnement des affaires en Afrique par les Etats parties
Sur le plan économique et financier, la consécration du statut de l’entreprenant peut avoir pour
conséquence l’amélioration du climat des investissements et donc la pratique des affaires dans les
Etats parties. Cette consécration permet également la diversification de l’économie, laquelle
diversification se traduit par la prise en compte du secteur informel, un secteur non organisé et mal
structuré. Le nouveau droit OHADA relatif à l’entreprenant se donne pour objectif d’organiser et de
structurer ce secteur en mettant fin à l’insécurité juridique qui y règne sachant que le secteur
informel est « composé d’un grand nombre exploitant seul ou en famille et employant à grande
échelle. Aucun cadre juridique ne régissait ce secteur, créant ainsi une insécurité juridique »
. Laissant une situation désastreuse aux acteurs économiques relevant du secteur économique et ne
facilitant pas les échanges au sein dudit secteur. C’est sans doute pour réglementer ce domaine
dominé par le non droit que le législateur a élargi son champ d’action en intégrant l’entreprenant
comme une catégorie juridique. Par ce statut, les acteurs économiques de ce secteur peuvent sortir
de l’opacité et évoluer dans un environnement juridique sécurisé grâce à des mesures fiscales
simples et efficaces.
Cette politique réformatrice de l’environnement des affaires OHADA vise également la modernisation
de la société. Mais son effectivité dépendra de la réglementation des politiques des Autorités
nationales. C’est ce qui renvoie à la détermination par les Etats membres des mesures incitatives
nationales destinées à promouvoir l’initiative individuelle. Cependant, le statut de l’entreprenant à
apporter un souffle nouveau à l’économie africaine. Mais sa réglementation par renvoi aux
législations nationales suscite une certaine inquiétude par rapport à l’unité de l’entreprenant.
Par enjeux négatifs, il faut entendre ce que le droit OHADA risque de perdre dans cette entreprise de
réforme et/ou de la consécration du statut de l’entreprenant. Ce risque de perte s’analyse par le
caractère insatisfaisant de la règlementation(1) et le risque de manque d’unité de l’entreprenant par
la réglementation des Etats membres(2) vue comme conséquence de cette réglementation.
1-la définition par renvoi du statut de l’entreprenant à un domaine non défini par le législateur
Aux termes de l’article 30 de l’AUDCG précité, le législateur OHADA définit l’entreprenant comme un
entrepreneur individuel qui exerce une activité professionnelle civile, artisanale ou agricole alors qu’à
la lecture dudit acte aucune mention définissant le statut de cet entrepreneur individuel ni de son
régime n’a été faite. Ce vide statutaire relatif à l’entreprenant impacte ses charges fiscales et
sociales. C’est dire qu’au-delà des obligations comptables sus présentées ; l’entreprenant est
assujetti à d’autres obligations de nature fiscale et sociale qui ressortissent de l’ordre juridique
national ce qui laisse craindre un éventuel cumul d’obligation à l’encontre dudit entreprenant
En plus le législateur OHADA n’a pas non plus envisagé la question de responsabilité de
l’entreprenant. Ce qui relèverait de la compétence des autorités nationales dans le ressort duquel
l’entreprenant exerce ses activités. Ainsi l’application facultative par les Etats membres du statut de
l’entreprenant consacrée par l’Acte Uniforme est une antinomie au principe d’applicabilité directe et
immédiate du droit communautaire qui pèse sur les Etats, bien que ces Etats ne doivent pas
appliquer les dispositions nationales contraires à l’esprit du droit communautaire.
Ensuite le renvoi aux Etats pour la définition du chiffre d’affaire national ou intérieur, les mesures
incitatives attachées au régime de l’entrepreneur individuel et par conséquent de l’entreprenant
risque aussi aboutir à une mauvaise réglementation interne de ou des Etats concernés.
En somme toutes ces situations risquent de vider l’entreprenant de tout son sens et même retarder
l’entrée en vigueur de l’AUDCG dans les Etats membres de l’OHADA, si lesdits Etats ne conforment
leur réglementation à celle de l’OHADA.