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Cours Toxi E 2020

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Master

Sciences et Gestion de l’Environnement

Toxicologie de l’Environnement

Hasna MOHAMMADI

1
COURS
• Enseignement théorique

• Travaux dirigés

• Enseignement pratique

2
Plan1/3
Enseignement théorique
CHAPITRE I - Introduction
Préface
I- Concepts généraux: introduction à l’ (éco) toxicologie
définitions:
Toxicologie
Éco-toxicologie:
Relation entre l’éco-toxicologie et les autres disciplines
Éco-toxicologie vs Toxicologie environnementale

II- Types de contaminants


• Classification systématique
• Classification fonctionnelle

III- Dynamique des ontaminats dans les écosystèmes (Absorption, Elimination, Accumulation,
bioamplification, Biodisponibilité, Biodégradabilité, Interactions toxicologique)

3
CHAPITRE I - Introduction
Préface ….
Préface

Au fur et à mesure que la planète supporte l’impact croissant d’une multitude de facteurs chimique et des polluants,
un grand intérêt se développe vis-à-vis des aspects écologiques et environnementaux de la toxicologie. Ces matières
chimiques affectent non seulement les organismes, les êtres humains, les communautés, mais aussi l’ensemble de
l’environnement de diverses façons, dont certaines demeurent très mal comprises. Les impacts de tels polluants
peuvent êtres locaux, régionaux ou globaux selon la nature de la contamination. Pendant que l’humanité et, en
particulier les gouvernements, ne comprendront pas la façon dont ces contaminants affectent le fonctionnement de
l’environnement et des activités humaines, et tant qui ils ne prendront pas les mesures capables de minimiser ces
impacts, la planète risque en dernier lieu de devenir inhabitable.

Le présent cours a pour objectif de vous donner des notions de toxicologie qui sont utiles pour élaborer un
programme de surveillance et de prévention des risques toxiques dans l'environnement.

Le cours traite des concepts de base en toxicologie, des mécanismes d'action, des organes cibles, de la susceptibilité
individuelle, des propriétés des divers contaminants, de la surveillance biologique, des méthodes d'évaluation de la
toxicité et de l'établissement des normes environnementales.
4
Objectif

• Le présent cours a pour objectif de vous donner des


notions de éco- toxicologie qui sont utiles pour élaborer
un programme de surveillance et de prévention des
risques toxiques dans l'environnement.
• Le cours traite des concepts de base en toxicologie, des
mécanismes d'action, des organes cibles, de la
susceptibilité individuelle, des propriétés des divers
contaminants, de la surveillance biologique, des
méthodes d'évaluation de la toxicité et de
l'établissement des normes environnementales.

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CHAPITRE I - Introduction
I- Concepts généraux
QU’EST-CE QUE LA TOXICOLOGIE ?...
La toxicologie est depuis longtemps reconnue comme étant la science des poisons,

c'est-à-dire qu'elle étudie les effets néfastes d’un xénobiotique1 sur les organismes

vivants.

Elle englobe une multitude de connaissances scientifiques et s'intéresse à plusieurs

secteurs de l'activité humaine (chimie, agriculture, alimentation, médicaments) et à

différents environnements (professionnel, domestique).

6
La Toxicologie moderne a évolué en une étude à trois branches:

Toxicologie clinique porte sur l'effet des médicaments sur des patients humains,

Toxicologie médico-légale concerne la détection, à des fins judiciaires, de


l'utilisation illicite de substances toxiques.

Toxicologie environnementale et l’eco-toxicologie sont des sciences


multidisciplinaire impliquant de nombreux domaines très divers.

7
CHAPITRE I - Introduction
Tableau 1 : Définitions de quelques éléments de la terminologie toxicologique

Termes : Définition courante *


‘’Toxicologie’’ ‘’Sciences traitant de la capacité toxique, théorique ou réelle, de divers produits’’. ‘’Etude Scientifique des poisons et des
toxiques’’. **
‘’Toxique’’ Du Grec ‘toxicon’ : substance nocive pour les êtres vivants.
Au mot toxique on trouve : ‘’nuisible’’ ! Et à nuisible ‘’qui nuit’’.
Néanmoins, cela aboutit à ‘’nuire’’ : ‘’faire du tort’’ ! Or, ‘’tort’’ s’applique à ‘’ce qui n’est pas juste ‘’ (ce qui implique ‘ce
qui ne se trouve pas à la bonne place pour occuper la bonne fonction’), on peut causer un ‘’dommage’’.

‘’Toxicon’’ ‘’τo£iXov’’ désigné autrefois, plus précisément, le poison dont on enduisant les flèches (le vecteur était donc inclus dans
cette acception)
‘’Toxicité’’ ‘’Caractère de ce qui est toxique ( !) ( …). Rapport de la qualité d’une substance nécessaire pour tuer un animal à la masse
de cet animal exprimée en Kg’’ (cette acceptation aborde une précision technique alors qu’elle se limite à l’animal et à la
létalité).
‘’Propreité d’une substance qui peut empoisonner un être vivant’’. **

‘’Toxicologie moléculaire’’ ‘’sous discipline de la toxicologie, dont le but ultime est de rendre compte de tous les effets toxiques des produit
chimiques sur les systèmes vivants, en termes de molécules (Ji et al., 1986)

‘’Psychotoxicologie’’ Science de tous les traumatismes agissant sur des cibles psychiques, soit directement, soit par leur intermédiaire.

‘’Ecotoxicologie’’ ‘’branche relative à la dispersion et à l’impact des toxique sur les systèmes écologiques’’ L’écotoxicologie a parfois été
assimilée à la part de la toxicologie qui ne s’applique pas aux humains, mais il est ensuite apparu la nécessité de
considérer la réalité d’une écotoxocologie humaine.

‘’Crypto-toxicologie’’ Toxicité dont les manifestations sont masquées, difficiles à mettre en évidence, souvent manifestées à très faible doses
et risquant de ne pas être attribuées à l’agent toxique ( Bounas et al., 1987).

‘’Moronotoxicologie’’ ‘’phénomène de toxicité dont nous ne connaissons rien’’ –définition introduite par le Prof. Rayan J. Huxtable, Univ. de
l’Etat d’Arizona, Health Science Center, Tucson , USA)

‘’Toxicophore’’ Organisme que son régime alimentaire rend non comestible**.


‘’Toxophore’’ Groupement chimique conférant à une molécule sa toxicité.**

(*) Dictionnaire encyclopédique Larousse ; 1979, 1515 pp. 8


(**)Dictionnaire médical Masson, 1998, 1218 pp.
• Xénobiotique: litt. « étranger à la vie »;
composé qui ne fait pas partie de la biochimie
normale d’un organisme

9
ECOTOXICOLOGIE

Par définition, c’est une science pluridisciplinaire. Elle étudie au


sein des écosystèmes les interactions entre les espèces et le milieu
et fait appel à l’écologie. Elle étudie les effets des polluants sur les
organismes vivants et fait appel à la toxicologie. Enfin, elle étudie
les polluants et leur dispersion dans le milieu et fait appel à la
chimie.

10
Relation entre l’éco-toxicologie et les autres disciplines

Évaluation de la qualité des milieux


Évaluation du risque

Gestion environnement
Relation entre l’éco-toxicologie et les autres disciplines
La figure montre relation entre l’éco-toxicologie et les autres disciplines, le risque
environnemental et la gestion des risques environnemental. L’écologie et la physiologie
s’intéressent aux systèmes normaux, la toxicologie et l’écotoxicologie aux systèmes «
endommagés ». La recherche éco toxicologique fournit des bases pour les stratégies
d’évaluation du risque et pour la prise de décision en matière environnementale.
L’écotoxicologie est basée sur des principes de l’écologie, de la physiologie, de la chimie, de
la toxicologie et d’autres sciences telles que la biochimie et la biologie moléculaire. Les
résultats de l’études toxicologique trouvent souvent leurs applications en médecine, tandis
que les résultats des recherches éco-toxicologiques dans l’analyse et le contrôle des produits
chimiques dans l’environnement. Les concepts théoriques et les données des études éco-
toxicologiques servant à évaluer les risques des produits chimiques de synthèse et des
autres activités humaines pour l’environnement. Ces risques sont ensuite pris en compte
avec des facteurs d’ordre politique, économique et culturel dans des stratégies de gestion de
risque.
Ainsi, les décisions de gestionnaires sont basées sur l’évaluation du risque et inversement.
En fin, l’évaluation des risques assure une base scientifique rationnelle pour les décisions
des gestionnaire.
12
Ecotoxicologie vs Toxicologie Environnementale

➢ Premières définition basée sur la toxicologie médicale

Terme inventé par Truhaut (1977)


“ La branche de la toxicologie qui étudie les effets toxiques
provoqués par les substances naturelles ou les polluants d’origie
synthétique sur les constituants des écosystèmes animaux, y
compris l’homme, végétaux et micro-organismes, dans un
contexte intégré”.

13
– Ecotoxicologie vs Toxicologie Environnementale

➢Définition basée sur l’écologie, la science des interactions


entre les êtres vivants et les écosystèmes

Selon Moriarty “L’écotoxicologie est l’étude des effets des


polluants sur les écosystèmes”

Selon Ramade (1987), “science dont l’objet est l’étude des


modalités de contamination de l’environnement par les agents
polluants naturels ou artificiels produits par l’activité humaine
ainsi que de leurs mécanismes d’action et de leurs effets sur
l’ensemble des êtres vivants qui peuplent la biosphère”

Approche holistique visant à évaluer le cheminement des


contaminants dans les écosystèmes et leurs effets sur
l’ensemble des êtres vivants incluant l’homme
14
Ecotoxicologie vs Toxicologie Environnementale

➢ Démarche récente (depuis 1990) intégrant les aspects


écologiques et écotoxicologiques, ainsi que l’évaluation du risque
toxicologique

➢ Selon Chapman (2002), “science devant faire l’intégration de la


toxicologie et de l’écologie, dont les objectifs sont de comprendre
et prédire les effets des contaminants sur les communautés
naturelles, pour des régimes d’exposition réalistes d’un point de
vue environnemental”

➢ Approches en laboratoire avec de forts niveau de contamination


souvent irréalistes versus évaluation sur le terrain en milieu
contaminé à des niveaux ambients en utilisant des bioindicateurs
15
Sources: Chapman, 1995; Baird et
ÉCOLOGIE: al., 1996
Interactions
entre organismes,
Fonctionnement Simples Observations
Manipulations
des populations, observations planifiées sur
expérimentales
Processus sur le terrain le terrain
influençant ces
paramètres

ÉCOTOXICOLOGIE:
Évolution dans le temps Écologie en présence de
polluants toxiques

TOXICOLOGIE Recherches
Expositions Expériences
ENVIRONNEMENTALE: en conditions
simples en complexes in
Effets des polluants toxiques quasi-
laboratoire
naturelles
situ
sur les organismes individuels

16
Toxicologie environnementale  écotoxicologie
Source: Chapman, 2002

Toxicologie environnementale Écotoxicologie


Problématiques « de laboratoire » Problématiques liées à l’écologie
principalement (ex : récolte, culture, (ex : facteurs structurant les
maintien des organismes, tests) communautés)
Tests menés sur des organismes Tests menés sur plusieurs espèces à
individuels (1 espèce souvent) la fois
Le coût des tests est une des principales Le coût d’une décision
préoccupations environnementale incorrecte est le
souci majeur
Tests simples Tests complexes

Les composés chimiques sont la Les composés chimiques sont l’une


principale préoccupation des préoccupations, pas forcément
la plus importante
Toxicologues seulement Toxicologues, écologistes et autres

17
II- Types de contaminants

18
La pollution désigne l’ensemble des rejets des composés toxiques que
l’Homme libère dans la nature. Mais aussi les substances qui, sans être
vraiment dangereuses pour l’organisme exercent une influence
perturbatrice sur l’environnement. Polluer signifie profaner, salir et
aussi dégrader.

Parmi les définitions données par les experts, nous retiendrons la


suivante : la pollution est une modification défavorable du milieu
naturel qui apparait en totalité ou en partie comme sous-produit de
l’action humaine, à travers des effets direct ou indirect, altérant les
critères de la répartition des flux d’énergie, des niveaux de radiations
de l’abondance des êtres vivants. Ces modification peuvent affecter
l’Homme directement ou à travers les ressources agricoles, l’eau et
autre produit biologiques.
Un contaminant, également nommé polluant, est une substance ou une radiation qui
peut avoir des impacts nuisibles sur un ou plusieurs écosystèmes. Il a l’éventualité de
modifier les propriétés physiques, chimiques ou biologiques d'un milieu ou d'un
organisme.

On peut classer les contaminants de différentes manières : selon leur source, leur nature,
leur toxicité, leur mode d'action, leur fonction, ou leur persistance. Lorsqu'on les classe
selon leur nature par exemple, on se retrouve avec trois catégories : les contaminants
chimiques, les contaminants biologiques et les contaminants physiques.

20
II-1- Classification systématique
Cette classification se base selon la nature des produits polluants. Bien
entendu que des polluants appartenant à des classes différentes
peuvent avoir des effets voisins. Ainsi que, deux produits appartenant à
la même classe n’ont pas forcément des effets toxiques similaires sur
les écosystèmes. Il existe 3 grands groupes de polluant.

1. La pollution de nature physique

2. La pollution de nature chimique

3. La pollution de nature biologique


La pollution de nature Physiques:
La chaleur
Il s’agit dans ce cas d’une pollution thermique. Cette chaleur peut avoir des effets
néfastes sur les espèces aquatiques. En effet, l'augmentation de la température
diminue la teneur en oxygène dissous dans l’eau ce qui peut poser des problèmes de
respiration pour certains organismes sensibles.
Les radio-isotopes
Il s’agit dans ce cas d’une pollution radioactive. L’accident de la centrale nucléaire de
Fukushima au Japon en est un exemple, (Séisme du 11 mars 2011).

La pollution lumineuse
Il peut s’agir notamment de l’impact de l’éclairage public sur les animaux nocturnes
(oiseaux migrateurs, invertébrés du sol, etc.).
La pollution de nature chimique
Les polluants chimiques peuvent se diviser en 2 groupes :

- Les polluants organiques (carbonés) tel que les pesticides (organochlorés :


DDT), les polychlorobiphényles (PCB), les hydrocarbures (HAP), les dioxines et
furannes, les chlorofluocarbones (CFC), les phtalates.
- Les polluants inorganiques (minéraux) : dans cette catégorie on trouve :
➢ Les composés métalliques, ces composés se retrouvent à l’état naturel dans
l’environnement principalement sous forme d’éléments traces.
Ces composés représentent un potentiel polluant, ils sont toxiques pour les organismes
et les hommes à des concentrations relativement faible. Comme par exemple l’Arsenic, le
Cadmium, le Mercure et le Plomb comme étant les métaux les plus nocifs. Cependant,
ces éléments peuvent exister sous des formes organiques, nous retiendrons le mercure
(méthylmercure) et l’étain (tributylétain), qui s’avèrent être plus biodisponibles, soluble
dans les lipides, et donc plus toxiques pour l’environnement et les organismes vivants.
➢ Les composés non-métalliques tel que les nitrates et les phosphates (responsables du
phénomène d’eutrophisation), les cyanures, les fluorures, l’amiante, etc.

Les dangers chimiques pour l’environnement et pour l’homme sont très nombreux.

Parmi les dangers susceptibles d’affecter l’homme, nous devons relever les polluants
dans les aliments, nous retiendrons les additifs et arômes.
Nous retiendrons l’Arsenic, le Cadmium, le
Mercure et le Plomb comme étant les métaux les
plus nocifs.
La pollution nature Biologiques

Cette catégorie inclut les toxines (substances toxiques produites généralement par des bactéries),
les germes pathogènes et les parasites et l’excès de matière organique.
II.2. Classification fonctionnelle

– Dégradables:matière organique sujette à attaque


bactérienne (processus oxydatif générant CO2, H2O,
NH3)

• Majeure partie des résidus urbains

• Lessivage des terres agricoles (engrais)

• Pollution pétrolière
Conséquence: eutrophisation
- Dissipatifs
• Température (eaux de refroidissement)

• Acides et bases (pouvoir tampon de l’eau de mer)

• Cyanure (dissociés dans eau de mer)

– Particulaires

• Boues de forage

• Argiles

•Contaminants organiques

Conséquences: diminution de la photosynthèse, modification de la nature


des fonds, gêne pour les organismes filtrants
- Conservatifs: non sujets à attaque bactérienne, ni
dissipatifs mais réactifs ou toxiques vis-à-vis des
organismes vivants
• Métaux lourds

• Hydrocarbures halogénés

• Éléments radioactifs
II- 3 Polluant émergent:

Une substance émergente : toute substance qui a été détectée dans


l’environnement, qui n’est pas encore incluse dans les programmes de suivi et
dont le comportement, le devenir et les effets (eco) toxicologiques ne sont pas
bien compris.

Polluant émergent : toute substance actuellement non incluse dans les


programmes de suivi et qui peut faire l’objet d’une réglementation future du fait
de ses effets ou de sa persistance.

Tableau 1 : Liste des substances émergentes du projet NORMAN (mise à jo


ur novembre 2010).
III-Dynamique des Contaminants
• Biodisponibilité,
• Bioamplification,
• Bioaccumulation,
• Absorption,
• Elimination,
• Biodégradabilité,
• Interactions Toxicologiques.
1- La biodisponibilité d'une substance chimique désigne sa
capacité à interagir avec les organismes vivants. Elle se
définit comme la propriété d’un élément ou d’une
substance d’atteindre les membranes cellulaires des
organismes vivants. Un changement de la biodisponibilité
d’un polluant équivaut à un changement de toxicité. Un
polluant biodisponible est un polluant auquel les
organismes sont exposés. Au contraire, un polluant non
biodisponible est un polluant auquel les individus ne sont
pas exposés. C'est le cas par exemple des polluants stockés
dans le sol.
2- Bioamplification

La biomagnification ou encore bioamplification est


l’accumulation et le transfert de produits chimiques par la
chaîne alimentaire (algues-invertébrés-poissons-mammifères) à
travers l’ingestion de nourriture contaminée, résultant en une
augmentation de la concentration interne de la substance
d’autant plus forte que l’organisme est à un niveau élevé de la
chaîne trophique. (Figure 1&2)
Processus de bioamplification (exemple du DDD)

DDD

Eau Grèbe
0.014 ppm 2500 ppm

zooplancton

Poissons
Phytoplancton Poissons Prédateurs
5 ppm Microphages 22 à 221 ppm
7 à 9 ppm

Exemple de transfert et de bioamplification d’un agent polluant dans un


réseau alimentaire. Le cas du Clear Lake, en Californie, contaminé par
un insecticide organochloré, le dichlorodiphényldichloroéthane (DDD)
(d’après les données de Hunt et Bischoff (in Ramade)
Mécanismes de bioamplification

Facteurs favorisant le processus


de bioamplification

* Molécules persistantes dans les biotopes (eau ou sédiment)


• Capacités de bioaccumulation de chaque maille
• Faible biodégradation du contaminant
* Taux de décontamination réduit
* Peu d’effet toxique aux différents niveaux trophiques
* Nourriture peu diversifiée
* Prépondérance de la voie trophique sur la voie directe
* Durée de vie des espèces plus élevée aux niveaux supérieurs
* Croissance pondérale réduite
3- La dégradation et la biodégradation

Ce sont les principaux facteurs qui régissent le devenir des substances chimiques
dans l’environnement.

La dégradation indique toute action physico-chimique conduisant à la minéralisation


plus ou moins complète d'une molécule.

La (bio)dégradation est un processus dans lequel la dégradation de la substance


chimique résulte de l’action d’un organisme vivant tels que les bactéries et les
champignons. L'attaque d'une molécule chimique par des micro-organismes a pour
aboutissement sa minéralisation et l’obtention de métabolites de faibles poids
moléculaires.

Deux types de biodégradation sont distingués :

_
Dégradation :
Action physicochimique conduisant à la minéralisation plus ou moins complète d’une
molécule

Dégradation primaire = attaque partielle des molécules ; peut aboutir à des métabolites plus
persitants, plus biodisponibles et quelquefois plus toxiques que la molécule initiale ;

Dégradation ultime : dégradation complète de la molécule ; conduit à CO2, CH4, eau,


éléments minéraux ; moins de risque que résultat de dégradation primaire.
Indicateurs de la dégradation
Pour suivre la dégradation des polluants organiques

DBO5 (Demande Biologique en Oxygène, en mg/l d’O2) :


Quantité d’oxygène nécessaire aux micro-organismes pour dégrader toutes les
matières organiques fermentescibles, ou substances biodégradables (oxydation
partielle de la Matière Organique en milieu aérobie)

DCO (Demande Chimique en Oxygène, en mg/l d’O2) :


Quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder par voie chimique tous les éléments
oxydables (oxydation totale de la MO) (oxydant = bichromate de potassium)

Le polluant est considéré comme biodégradable si DBO5jours / DCO >=


à 0.5

Substances peu biodégradables : DDT, PCB


4- Bioaccumulation

La bioaccumulation peut être définie comme étant


l’accumulation d’une substance dans un organisme à
partir du milieu environnant.
La pénétration et l’accumulation dans les tissus
biologiques forment le reflet primaire de l’exposition dans
le milieu et annoncent en partie le phénomène de
toxicité.
Impacts des polluants aux différents niveaux d’intégration écologique

Polluant

Bioaccumulation
Réponses
Bioamplification biochimiques
Réponses
comportementales
Réponses
physiologiques
Réponses
morphologiques
Altérations des
performances individuelles
* Croissance
* Développement
* Succès de reproduction

Impacts sur les populations


* Nombre d’individus
* Distribution (territoires)
* Structure par âge

Impacts sur la structure et la


dynamique des communautés
* Extinction de populations
* Dominance de certaines espèces
* Diversité des espèces
* Biomasse végétale et animale

(D’après Ramade F., modifié)

Impact sur l’écosystème


Contamination des organismes

Flux de contaminant Importance de la


biodisponibilité du
Nature du Durée Fréquence
contaminant d’exposition des apports contaminant

Voie de
contamination : Age et sexe Bioconcentration :
directe ou/et Organisme de l’individu
trophique exposé accumulation du polluant à
État partir du milieu ambiant
Mécanismes de physiologique
décontamination de l’organisme Facteur de bioconcentration (BCF)
Adsorption
et absorption BCF = concentration organisme /
concentration dans le milieu (eau,
sédiment)

Réponse de l’organisme
Pas d’effet Réponse
Léthalité
observé sub-léthale
Effets de synergie ou
d’antagonisme entre
contaminants
Impacts sur les écosystèmes synergie : Cu + Cd
antagonisme : Hg + sélénium
Mesure de l’accumulation
* Concentration
* Dose
* Teneur
* Quantité

Unités de mesure
ppm = 1 partie par million = 1 milligramme de contaminant par
kilogramme de matière (eau, tissus, sédiment …) (rapport de 106)
= 1 mg/litre ou 1 µg/g

ppb = 1 partie par billion = 1 microgramme de contaminant par


kilogramme ou litre de matière (rapport de 109)
= 1 ug/litre
5. Interactions toxicologique
Certaines interactions entre polluants peuvent entraîner des modifications
physiologiques responsables de variation dans les phénomènes de bioaccumulation.

Exemples :

Le mélange cuivre + cadmium : ils se bio-accumulent plus lorsqu'ils sont en mélange


que lorsqu'ils sont seuls. C'est le phénomène de synergie entre polluants.

Le mélange DDT + dieldrine + métoxychlore : Le DDT et la dieldrine réduisent la


bioaccumulation de métoxychlore. C'est le phénomène d'antagonisme entre
polluants.

46
Plan
CHAPITRE II-Méthodes toxicologiques

I- Modes d'action des toxiques

II-Notion de Cible :

a. Cible et non cible


b. Les effets intentionnels

II- Etude des effets sur les différentes cibles

III. Évaluation de la toxicité d’un polluant: Relation –dose réponse


IV. Tests de toxicité

47
I. Modes d'action des toxiques :
L'action des toxiques a surtout été étudiée par la toxicologie médicale chez l'homme ou les
mammifères. Les toxiques provoquent chez ces êtres vivants des altérations que l'on peut
regrouper en :
Effets somatiques, altération des fonctions végétatives, telles que :
· La conduction nerveuse : on parle alors de neurotoxiques, c'est le cas de nombreux
insecticides qui agissent au niveau des zones de contact entre cellules nerveuses
(synapses) ;
· La fonction respiratoire : l'arsenic, les cyanures sont des inhibiteurs d'enzymes de la
respiration cellulaire
· Les fonctions détoxifiantes : les organes touchés sont le foie, les reins... les fonctions
détoxifiantes sont notamment en liaison avec l'activité des cytochromes P450
Effets germinaux, altération des fonctions reproductrices ou de la descendance :
stérilisation, modification du potentiel biotique de l'espèce, effets tératogènes (déformations
congénitales) .
Effets cancérogènes (syn. : cancérigènes, carcinogènes, oncogènes), qui provoquent ou
favorisent l'apparition d'un cancer.
Génotoxicité : Les effets tératogènes et cancérogènes sont souvent liés à une action du
toxique sur le matériel génétique (génotoxicité), c'est-à-dire sur l'ADN des chromosomes.
On parle alors de mutation et d'effet mutagène.

48
II-Notion de Cible :

a. Cible et non cible

La toxicologie, dans son acceptation la plus générale, s’applique à tous les


être vivats. cette remarque revêt d’autant plus importance que le sort de
chaque élément de l’écosystème naturel dépend de l’état de l’ensemble
des autre espèces ainsi que leurs biotopes respectifs. En conséquence,
toute espèces vivante constitue une cible, soit volontaire (dans le cas des
parasites et prédateurs affectant les productions animales et végétale,
ainsi que la santé animale et humaine), soit involontaire(ou non
intentionnelle.

a. Les effets intentionnels

49
III- Effets sur différentes cibles et paramètres
d’appréciation de l’impact

Ex: inhibition Ach estérase (acétylcholinestérases) par les OP (organo-phosphate)

50
51
Manifestation toxique

*Exemple1 : Tétratogénicité (altération de l’état du


nouveau-né

*Exemple 2 : Génotoxicité altération du génome

52
Place des effets génotoxiques parmi les différentes toxicités

« Les toxicités »
Echelle de temps

Court terme Moyen terme Long et Très long terme


Toxicité Toxicité Toxicité
aiguë chronique génétique

RISQUE VISIBLE RISQUE CACHE


Critères de mesure

Mortalité Croissance Reproduction Altérations du patrimoine génétique


MUTAGENESE
TERATOGENESE
CANCEROGENESE
53
IV- Test d’ (eco) toxicité

54
IV- Évaluation de la toxicité d’un polluant:

Tests de toxicité aiguë : ils ont lieu sur une courte période comparativement au cycle de
vie des organismes. Ce terme est utilisé pour définir soit l’exposition, soit la réponse à
cette exposition. Un effet toxique aiguë est induit et observé sur une courte période
d ’exposition
Tests de toxicité chronique : ils sont réalisés pendant des expositions plus longues . Les
effets constatés lors d’une telle exposition sont qualifiés de chroniques. Ces effets sont à
relier à des changements de métabolisme, de la reproduction, de la croissance ou de
l’aptitude à survivre. Les concentrations d’expositions sont plus faibles que ceux des test
de toxicité aiguë.
Les tests de génotoxicités : ils permettent de détecter la capacité d’une substance ou
d ’un processus physique à générer des dommages sur le matériel génétique.

55
Relation –dose réponse

Méthodes de déterminations:
Relation –dose réponse
But : estimer les relations entre l’exposition d’un organisme à un polluant et sa
réponse

Les essais de toxicité (bio-essais) permettent d'établir une relation entre la


concentration d'exposition et l'intensité de l'effet.

Les résultats sont généralement exprimés par une CE 50 (Concentration Efficace).

La CE 50 est la concentration pour laquelle les effets sont observés pour 50 % des
individus testés.

Les effets observés sont, par exemple, la létalité (le «E» est alors remplacé par le «L»
CL50) ou l’inhibition de la mobilité (le «E» est alors remplacé par le «I» CI 50).

56
57
Courbe théorique dose réponse :

58
Les bio-essais:

Procédures effectuées en laboratoire et destinées à déterminer, à l’aide


d’expérimentations sur divers types d’êtres vivants, les activités biocides et/ou
les particularités toxicologiques de substances chimiques

Critères d’homologation des bioessais :

1. simplicité
2. rapidité d’exécution
3. reproductibilité
4. sensibilité
5. représentativité des conditions naturelles
6. coût économique le plus faible possible

59
Catégories de bio-essais

Trois catégories principales de biotests

- tests de létalité
- tests sublétaux
- tests à long terme

60
a. Tests « létaux »

Les mesures de toxicité aiguë sont les plus courantes.

En toxicologie médicale, on utile la notion de dose toxique. On calcule en particulier la


DL 50 (dose létale qui tue 50 % de la population).

Dans les milieux aquatiques, cette notion n'est pas utilisable et on préfère celle de
concentration toxique = CL 50.

Il faut alors tenir compte de la relation entre la concentration et le temps de contact.

On citera dans cette catégorie les tests:

61
Détermination des CL 50 dans des expositions à court terme (24-96 h) sur des
organismes de référence (rotifères, daphnies, truitelles)

Exemple de bioessais létaux en milieu aquatique

• test poisson zèbre (Brachydanio rerio) (NF T90 303)

Exemple de bioessais létaux en milieu terrestre

• tests lombriciens : Eisenia foetida (ISO 11268-1; OCDE 207)


• tests insectes pour toxicité atmosphérique

62
b. Tests « sublétaux » :

Dans les tests de toxicité sur l'eau, on recherche parfois une


inhibition de la mobilité et non un effet létal difficile à mesurer.

On citera dans cette catégorie les tests:

63
Exemple de bioessais sublétaux

en milieu aquatique :

• test de croissance d’algues unicellulaires (NF T90-375) exposées à un polluant


toxique à une dilution inférieure à celle provoquant la mortalité aiguë

- numération au compteur ou spectrophotométrie

Espèces cibles : Chlorella vulgaris, Selenastrum capricornutum

• test d’inhibition d’activité biologique : inhibition de la bioluminescence


bactérienne (sous produit de la respiration cellulaire) sur Vibrio Fischeri (Test
MICROTOX)

• Le test daphnies, très pratiqué en FRANCE


mesure par exemple la concentration immobilisant 50 % de la population de ces
petits crustacés en 24 h.

• Test d’inhibition de la photosynthèse


64
Test MICROTOX

TP1: Utilisation de bactéries luminescentes pour évaluer la toxicité


d'une eau Test de l'appareil Microtox

Travaux dirigés:

TD1/ ANALYSE DES RISQUES ET AUTOCONTROLE EN PRODUCTION

TD2/ Application de l’évaluation des risques dans la chaîne alimentaire

TD3/ L’analyse du risque chimique en milieu marin : l’approche méthodologique


européenne

65
Test de bioluminescence
Principe:
Cette méthode repose sur la détermination de la diminution de la
lumière émise par des bactéries marines luminescentes sous l'action
de divers produits toxiques.

L'introduction d'échantillon toxique dans le réactif induit une


décroissance de la lumière émise par les bactéries.

La mesure de cette lumière est réalisée à l'aide d'un photomètre très


sensible incorporé dans l'appareil Microtox, à une température bien
déterminée.

La toxicité d'un échantillon est exprimée par sa « EC 50 » :


concentration de l'échantillon qui, dans les conditions de température
et de durée de l'expérimentation, entraîne une diminution de 50 % de
la lumière émise par les bactéries.

66
CHAPITRE III -Le Monitorage des polluants

I- Le Monitorage des polluants dans le biotope

II- Bioindicateurs, Indicateurs biologiques , Biomarqueurs, les biocapteurs et


leurs utilisations

67
CHAPITRE III -Le Monitoring des
polluants
Définition du monitoring : action de recherche et/ou de contrôle
dont l’objet est de suivre dans le temps les changements éventuels
des principales caractéristiques environnementales, biologiques et
écologiques propres à une zone ou à un type d’habitat déterminés

Triple finalité du monitoring des polluants

1. Étudier les concentrations et la répartition des polluants dans


l’environnement
2. Évaluer les effets de ces polluants, aux concentrations détectées, sur
les populations et les écosystèmes exposés
3. Fixer le niveau maximum de rejet au site des sources d’émission des
polluants pour s’assurer que les normes de qualité de
l’environnement ne soient pas dépassées

68
CHAPITRE III -Le Monitoring des
polluants

69
Comment surveiller la qualité de l’environnement ?

Deux catégories d’indicateurs

-Détection des polluants et quantifications dans les milieux


physiques et biologiques : Chimie

-Évaluation des effets des pollutions sur les organismes vivants

a- Sur les individus


b- Sur les populations et/ou les communautés
L’approche chimique
Détection et quantifications des polluants

Utilisation de techniques analytiques (HPLC) donnant


des informations sur la nature des molécules et leurs
concentrations

- précision
RT: 0.00 - 28.88

100
RT: 9.31
AA: 136017773
- sensibilité
95

90

85

80
RT: 11.70
AA: 154626174
- reproductibilité
75
RT: 16.66
70 RT: 8.20 AA: 119211133
AA: 107901681
65

60
Relative Abundance

55

50

45 RT: 5.31
AA: 29357895
40

35

30

25 RT: 6.26
AA: 20667978
20

15

10 RT: 13.80 RT: 20.85 RT: 25.77


AA: 9172044 AA: 3293157 AA: 3473992
5

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28
Time (min)
Analyse chimique de la qualité des eaux en
matière de pesticides

Analyse chimique de la qualité des


sédiments qui sont des intégrateurs
de pesticides

72
L’approche chimique

Détection des polluants et quantifications

Utilisation de techniques analytiques : HPLC, GC, MS, ELISA, etc…

Avantages
-Nombre réduit d’échantillons
-Différentes matrices

Inconvénients

- Aucune technique ne peut doser tout les polluants à la fois.


- Problème de seuil de détection.
-Certains produits sont dégradés ou transformés : modification de la bio-
disponibilité et de l’effet des molécules.
-Ne tiens pas compte de l’interaction entre molécules.
L’approche biologique

Dès le début du XXe siècle, KOLKWITZ et MARSON (Int. Rev. Hydrobiol. 1909) :
proposition d’utiliser les communautés aquatiques comme indicateurs de la qualité des
eaux de rivières.

Aujourd’hui, deux approches complémentaires, basées sur l’étude des organismes


vivants :

- bioindicateurs et indicateurs biologiques

- biomarqueurs

(BioCapteurs)
CHAPITRE VI : Bioindicateurs, Indicateur biologiques
et marqueurs spécifiques

75
Bioindicateurs
Espèces ou groupes d’espèces qui par leur présence et/ou leur abondance,
sont significatifs d’une ou de plusieurs propriétés de l’écosystème dont ils
font partie
qualité de l'eau : Bonne
insectes :

larves de Plécoptère
Perlidae,
Peltoperlidae,
Capniidae

larves
d'Ephéméroptères
Oligoneuridae,
Heptageniidae,
Autres :
Ephemeridae
Gastéropodes
larves de
Viviparidae
Trichoptère
H ydropsychidae,
Philopotamidae,
Rhyacophilidae

Mégaloptères
Corydalidae

Coléoptères
Psephenidae,
Elmidae
qualité de l'eau : Mauvaise
Autres : Physidae,
Planorbidae
Insectes : (gastéropodes)

larves de Hirudidae
Chironomidae et de
Simulidae Tubifex

(Oligochètes)
Exemple : l'indice biologique global normalisé
(IBGN)

• Domaines d’application :

– Évaluation de la qualité générale d’un cours d’eau


– détection de pollutions
– Classification des cours d’eau

• Principe :

Étude de la macrofaune benthique : identification et quantification


des espèces en fonction de leur sensibilité aux polluants
Indice biologique global normalisé
Avantages

• Outil intégratif
• Permet de déterminer la santé d’un milieu à l’échelle
d’un ‘écosystème’

Inconvénients

• Difficulté d’application à tous les milieux


• Ne renseigne pas sur la nature des polluants
• Influencé par des facteurs extrinsèques
Indicateurs biologiques

Espèces ou groupes d’espèces dont les


propriétés biologiques (mode de vie,
physiologie) sont utilisées pour déterminer les
niveaux de contamination d’un biotope
Caractéristiques d’un indicateur biologique idéal

• Tous les individus de l’espèce bioindicatrice devraient présenter une corrélation


identique et simple entre leur teneur en la substance polluante et la concentration
moyenne de cette dernière dans le biotope ou l’alimentation, quelles que soient la
localisation et les conditions environnementales

• L’espèce devrait être capable d’accumuler le polluant sans être tuée ni même que sa
reproduction en soit perturbée par les niveaux maximum de polluants observés dans
l’environnement

• L’espèce devrait être sédentaire afin d’être sûr que les concentrations trouvées
soient bien en rapport avec la localisation géographique considérée

• L’espèce devrait être abondante dans la région étudiée et si possible devrait avoir
une distribution géographique étendue pour favoriser les comparaisons entre zones
distinctes
Caractéristiques d’un indicateur biologique idéal (suite)

• Les espèces à forte longévité sont préférables car elles permettent un


échantillonnage sur plusieurs classes d’âges si nécessaire. Elles permettent
l’exposition à un contaminant pendant de longues périodes

• L’espèce devrait être de taille suffisante pour fournir des tissus en quantité
importante pour analyse, voire pour permettre des analyses dans des organes
spécifiques

• L’espèce devrait être facile à échantillonner et suffisamment résistante pour


être amenée en laboratoire afin d’effectuer des études de décontamination
Facteurs influençant la fiabilité des indicateurs biologiques

Facteurs intrinsèques (propres aux caractéristiques de l’espèce


bioindicatrice et des individus qui la composent) et facteurs extrinsèques
(environnementaux)

1. Les facteurs intrinsèques

• les taux d’accumulation et d’excrétion

• l’état écophysiologique des individus

• l’interférence entre polluants dans leurs effets toxicologiques sur l’espèce


considérée
1.1. Les taux d’accumulation et d’excrétion

Importance du rapport entre taux d’accumulation (Ta) et taux d’excrétion (Te)

Si Ta >> Te : [polluant] organisme >> [polluant]biotope

indication des taux maxima atteints par le polluant dans le biotope

Si Ta = Te : [polluant] organisme = [polluant]biotope

indication des taux réellement présents dans le biotope, avec fluctuations similaires à
celles observées dans l’environnement

• Rapport variable selon l’espèce bioindicatrice et les caractéristiques de la substance polluante

Organochlorés (Lindane ou DDT) très persistants : Ta >> Te

Organophosphorés (Fentrothion) peu persistants : Ta = Te


1.2 Les conditions physiologiques des individus de l’espèce indicatrice

Variations de Ta en fonction des conditions écophysiologiques des organismes


considérés

-Variation de la prise alimentaire

-Variation du statut reproducteur (maturation ou repos sexuel)

-Variation saisonnière du métabolisme et de la composition biochimique de


différents organes

-Augmentation avec l’âge et la taille des individus d’une espèce donnée

Nécessité d’effectuer des prélèvements d’individus dans un


même site à différents moments d’un cycle annuel
2. Les facteurs extrinsèques

La température
Les précipitations (en particulier chez les végétaux)
Le pH des eaux et des sols
La salinité
Biomarqueurs

• Les marqueurs moléculaires de pollution


• les oxydases exemple : O-désalkylante des oxydases à cytochromes P 450

Un bio-marqueur est un changement observable et/ou


mesurable au niveau moléculaire, biochimique, cellulaire,
physiologique ou comportemental qui révèle l’exposition
présente ou passée d’un individu à au moins une
substance chimique à caractère polluant (Lagadic 1997).
Biomarqueurs d’expositions

Ils indiquent que le polluant présent dans le milieu a pénétré dans l’organisme. Les
biomarqueurs d’expositions sont le résultats de l’interaction du polluant avec des
molécules biologiques dans les tissus et les liquides corporels.

Biomarqueurs d’effets

Ces biomarqueurs permettent de montrer que le xénobiotique est entré dans


l’organisme, et qu’après distribution dans les différents organes ou tissus, il a exercé un
effet toxique ou non, sur une cible critique. La réponse de l’organisme regroupe des
paramètres moléculaires, biochimiques, histologiques, cellulaires, immunologiques, et
physiologiques.

Biomarqueurs de susceptibilités

Ces biomarqueurs sont liés aux variations d’origine génétique de la réponse d’un
organisme à la contamination par un polluant.
90
91
Effets d’un polluant selon le niveau d’organisation biologique

Polluant Bioaccumulation

Réponses comportementales Réponses biochimiques

Réponses Réponses
Croissance Physiologiques Morphologiques
Développement
Reproduction
Altération des performances
Abondance individuelles
Distribution
Structure des âges
Impact sur les populations
Extinction des pop
Diversité, Biomasse Impact sur la structure et la
Dominance
dynamique des communautés

Impact sur l’écosystème


L’évaluation de la toxicité génétique

L’évaluation de la toxicité génétique est l’étude de la faculté qu’ont certains


agents d’induire, au niveau du matériel génétique, des lésions ou des
mutations.

93
1- Les tests de toxicité in vitro

L’ émergence de techniques sophistiquées en biologie moléculaire


et cellulaire a favorisé une rapide évolution des méthodes
toxicologiques.
C’est ainsi que de nouveaux tests de toxicité in vitro ont fait leur
apparition.

Ces nouvelles méthodes sont susceptibles de remplacer en partie


les tests effectués sur l’animal in vivo.

94
Actuellement une dizaine de tests sont couramment
utilisés.

Exemple: Analyse des bio-marqueurs de cancer microARN

95
microRNA

Des recherches ont mis en évidence chez plusieurs espèces animales une
catégorie des ARN courts (19-25 nucléotides) appelés microRNA (miRNA).

Les miRNAs sont abondants dans la cellule variant de quelques centaines


jusqu'à 40000 (revue dans (Novina and Sharp, 2004).

Ils sont codés par le génome mais ne produisent pas des protéines. Par contre,
ils participent à la régulation de l’expression des ARNm.

Les miRNAs représentent à peu prés 0.5-1% du génome humain.

En ce que concerne leurs biogenèse , les microRNA sont formés à partir d’un
ARN en épingle à cheveux et ont par conséquence dans leurs biogenèse une
étape où ils sont en double brin.

Les miRNAs sont produits à partir des ARN double brin après le clivage par une
enzyme (Dicer).

96
97
dont la synthèse apparaît régulée dans les différents types cellulaires et au cours
d’états pathologiques.

Ces molécules sont actuellement considérées comme l’un des éléments majeurs parmi
les éléments de contrôle des gènes codant au sein du génome humain.

Les miRNA régulent le transfert des ARN messagers (mRNA) et leur dégradation par des
mécanismes différents selon la complémentarité du miRNA et du mRNA.

Les miRNA peuvent être détectés par différentes méthodes telles que:

❖ Les puces à ADN, Les puces à ADN sont aussi appelées puces à gènes, biopuces ou
par les termes anglais « DNA chip, DNA-microarray, biochip ».

❖ Les arrays sur billes ,

❖ La PCR quantitative en temps réel.

98
Les concentrations tissulaires de miRNA spécifiques ont été associées à l’invasivité
tumorale, au potentiel métastatique et à différentes caractéristiques cliniques de
différents types de cancers, Les cancers pulmonaires, colorectaux,
hépatiques, pancréatiques, prostatiques et du sein.

En ciblant et en contrôlant les expressions des mRNA, les miRNA peuvent moduler de
façon très sophistiquée les voies de signalisation intracellulaires ainsi que d’autres
voies biologiques.

Le rôle des miRNA dans les pathologies tumorales suggère qu’ils pourraient être liés à
l’évolution de la pathologie avec la thérapeutique et donc avec le pronostic.

Ces molécules sont spécifiques de type cellulaire et de pathologie, à la différence de la


majorité des autres biomarqueurs actuellement disponibles.

99
Les biocapteurs
Les biocapteurs (figure) sont des dispositifs analytiques
constitués par l’association d’une manière étroite d’une
substance bio- active, spécifique de l’espèce à détecter ou à
doser, avec un transducteur qui convertit l’interaction en
un signal électronique mesurable. Ce signal peut être
ultérieurement amplifié, stocké et visualisé. Le choix de
chaque élément est déterminant. Il existe une variété
importante de récepteurs et de transducteurs mais toutes
les associations ne sont pas possibles et les modes de
détection sont plus ou moins adaptées selon les espèces à
détecter et les interactions mises en jeu.

100
101
Figure : Mécanisme de reconnaissance des bio-récepteurs

102
103
TP2: Détermination du chrome hexavalent dans l’eau par colorimétrie

TP3 : Détermination colorimétrique des sulfamides

104

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