Physique

ELECTROMAGNETISME
EXERCICE D’ORAL

-EXERCICE 28.6-

• ENONCE :
« Chauffage par induction »

Soit un solénoïde illimité de rayon R, d’axe Oz, comportant un nombre n de spires par
unité de longueur ; il est parcouru par un courant : i (t ) = I 0 cos ω t .
A l’intérieur, on place un cylindre conducteur (conductivité γ ) plein, homogène, de rayon
a très inférieur à sa longueur L (l’axe du cylindre est également Oz).
1) Décrire les phénomènes observés.
2) On fait l’hypothèse que le champ magnétique créé par les courants induits dans le
cylindre est négligeable devant le champ du solénoïde ; calculer la puissance moyenne
dissipée par effet Joule dans tout le cylindre.
3) Déterminer le champ magnétique créé par les courants induits.
A quelle condition portant sur a ce champ est-il effectivement négligeable devant celui
du solénoïde ? Interpréter cette condition, après avoir lu le chapitre 29…

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EXERCICE D’ORAL

• CORRIGE :
« Chauffage par induction »

1) Les variations temporelles du flux du champ d’origine extérieure au cylindre (champ

!
« inducteur », noté Be ) vont engendrer des f.e.m, donc des courants induits dans ce cylindre qui
est conducteur : ceux-ci seront à l’origine d’une dissipation d’énergie électromagnétique sous
forme thermique (effet Joule).
2)Nous allons raisonner avec les notations de la figure suivante :
!
er
!
M ! ez Les symétries et invariances classiques
i(t) eθ montrent que le champ inducteur est
a porté par Oz et est uniforme à l'intérieur
du solénoïde.
Z
Les courants sont orientés de manière à
ce que le champ soit dans le sens + de Oz.

L
dPJ ! ! !
• L’effet Joule « local » est donné par : = j ⋅ E = γ E 2 (pour un milieu ohmique), avec E le
dτ
! !
champ induit par Be ; il faut donc connaître la « topologie » du champ E .
!
"""! ! ∂Be !
Pour cela, remarquons que la relation : rotE = − permet d’affirmer que E est
∂t
! !
perpendiculaire aux plans de symétrie de Be ; un tel plan est le plan Moz : E est donc
orthoradial et ne dépend que de r (invariance par rotation et par translation, puisque le
solénoïde est illimité).
• Si le rotationnel est donné en coordonnées cylindriques, alors on fait avec…
! ! d ! !
Sinon, on utilise la relation : #∫ C E ⋅ dl = −
dt ∫∫S
[ Be ⋅ dS , où (C) est un cercle d’axe Oz, de rayon r

et (S) le disque correspondant ; il vient :

! ! d ( Beπ r 2 ) ! µ nI ω sin(ω t )r !
#∫ C E ⋅ dl = E ( r , t )2π r = −
dt
= µ0 nI 0ω sin(ω t )π r 2 ⇒ E (r , t ) = 0 0
2
eθ d’où :

dPJ µ nI ω dP ( µ nI ω )2 2
= γ E 2 = γ ( 0 0 ) 2 sin 2 (ω t )r 2 ⇒ 〈 J 〉 t = γ 0 0 r puisque: 〈sin 2 (ω t )〉 t = 1/ 2
dτ 2 dτ 8
dPJ
• Comme ne dépend que de r, notre élément d’intégration sera un « tube » d’axe Oz,
dτ
d’épaisseur dr et de longueur L ; on a donc dτ = 2π Lrdr et il vient :

γ ( µ 0 nI 0ω ) 2 2π L a 3 γ ( µ 0 nI 0ω ) 2 π La 4
〈 PJ 〉 t =
8 ∫0 r dr ⇒ 〈 PJ 〉 t =
16

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3) • Puisque a $ L , nous ferons l’hypothèse que le cylindre est lui-même illimité (nous
!
négligerons les effets de bord) ; les courants étant orthoradiaux, le champ induit (noté Bi ) sera
! !
de la forme : Bi (r , t ) = Bi (r , t )ez (invariances et symétries).
Comme pour tous les solénoïdes illimités, le champ est constant à l’extérieur et même nul
partout en considérant qu’il est nul à l’infini ; nous allons appliquer le théorème d’Ampère :
h

!
j
a Le sens + du contour d'Ampère a été choisi
r de manière à ce que la normale à sa surface
soit dans le même sens que les courants
Z
induits (sens de parcours trigo).

! ! ! ! 2 γ nI 0ω sin(ω t ) a
#∫ C
Bi ⋅ dl = µ0ie ⇒ Bi × h = µ0 ∫∫ j ⋅ dS =µ0 ∫∫ j ( r , t ) dS =µ0
S S 2 ∫r hr ' dr ' ; d’où :
! µ 02γ nI 0ω 2 2 !
Bi (r , t ) = (a − r ) sin(ω t )ez
4
! !
• Nous allons comparer les amplitudes de Be et Bi , soit respectivement :

µ02γ nI 0ω a 2 !
µ0 nI 0 et (en se plaçant en r=0, où l’amplitude de Bi est maximum) ; pour pouvoir
4
négliger partout le champ induit devant le champ inducteur, il faut donc que :

µ 02γ nI 0ω a 2 2
$ µ0 nI 0 ⇒ a $ 2 ×
4 µ 0γω

2
Rq : dans le chapitre 29, nous introduirons la grandeur : δ= = « épaisseur de peau »,
µ 0γω
qui représente l’ordre de grandeur de la distance sur laquelle peut pénétrer une onde
électromagnétique dans un conducteur ohmique ; il est clair que si la condition précédente n’est
pas respectée, le champ inducteur n’existera qu’à la surface du cylindre et que dans le cœur du
cylindre nous ne pourrons négliger le champ induit (qui sera le seul à exister).

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